Chap2 - Diodes-3

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Cours d’électronique

Analogique
Chapitre II
Les diodes et Applications

Dr. Yves Constant MOMBO BOUSSOUGOU


Les diodes
La diode est un composant formé d’un semi conducteur (le Silicium en général) sur lequel a
été créée une jonction PN. V<0
1. Polarisation de la diode Polarisation inverse : après application d’une
tension négative, la région de déplétion ou
barrière de potentiel augmente du fait de
l’interaction entre charges et il n’y a pas de
diffusion possible (pas de passage
d’électrons, donc pas de courant électrique).

La jonction est alors bloquée!!


L'épaisseur du dispositif restant dans la pratique de quelques dixièmes de mm, il arrive un
moment où la tension positive devient suffisamment grande pour arracher des électrons dans la
zone neutre. Ces électrons sont fortement accélérés, et leur grande vitesse libère d'autres
électrons par chocs.
Les électrons, de plus en plus nombreux, rendent toute la masse conductrice. Le montage se
trouve tout à coup en court-circuit.

Ce phénomène est appelé "effet d'avalanche ou, vu ses effets désastreux sur le silicium,
"claquage".
Il est comparable à la rupture d'une butée de clapet hydraulique par la pression.
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Analogie hydraulique

Remarque : tout comme un clapet en position fermée n'assure pas une


étanchéité parfaite (passage de quelques gouttes de fluide), une
jonction bloquée n'a pas une résistance infinie.

Elle laisse passer un très faible courant de quelques nA (nanoampère =


10-9 A) dû aux électrons ou trous libérés par agitation thermique à
température ambiante. Ce courant est appelé: "COURANT DE FUITE EN
INVERSE".

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1. Polarisation de la diode

V>0
Polarisation directe :
après application d’une tension positive, la
région de déplétion ou barrière de potentiel
diminue (voire s’annule) du fait de
l’interaction entre charges entrainant la
diffusion de porteurs d’une région à l’autre
(passage d’électrons possible donc courant
électrique).

La jonction est alors conductrice !!

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Analogie hydraulique

La pression est trop faible pour La pression est supérieure à la force du


vaincre la force du ressort. ressort. Il y a débit de liquide.

Dans la jonction U < 0,7 V Dans la jonction U = 0,7 V

Pas de courant il y a un courant I

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2. Fonctionnement – caractéristique

Remarque : le sens de la flèche du symbole indique le sens du courant électrique passant


dans la diode.
L’expression du courant ID en fonction de la tension VD est alors la suivante :

 qVD   VD 
ID  IS 
e

kT
1 I 
 S e VT
1

Avec :    
q = e = + 1,6 10-19 C
K: constante de Boltzmann = 1,38 10-23 J/°K
T(°K) = T(°C) + 273
T = 298°K ≡ 25°C
q :charge de l’électron en valeur absolue
T: température absolue en °K (degré Kelvin) par exemple :
kT
VT  potentiel (ou tension) thermodynamique = 26mv à 25°C
q
Remarques : lorsque la jonction est passante, le terme 1 de la formule VD
V T
pourra être négligé : ID  IS e
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η: coefficient d’émission lié à la structure interne et au mode de
réalisation(1 ≤ η ≤ 2) :
il est donné par le constructeur (η ou m).

IS: courant de saturation inverse ou courant de fuite (donné par le


constructeur) et en général
très faible :IS = 10-17 à 10-9 A

VZ0

• V0 est la tension seuil à


franchir pour qu’il y ait
La diode est donc un composant
conduction (franchissement
non linéaire : il existe une zone
de la barrière de potentiel).
directe (ID, VD > 0) et une zone
Cette tension s’appelle parfois
inverse (ID, VD < 0)
Vj , j pour « junction ». 7
-VZ0 est la tension inverse de claquage (phénomène d’avalanche) à
éviter en général pour ne pas détériorer le composant sauf pour un
composant particulier : la diode zener.

3. Modèles statiques de la diode


Un modèle est une représentation simplifiée d’une chose complexe : ici,
la diode est élément non linéaire et sera remplacé par des modèle
linaires. Il y a différents modèles selon le but poursuivi.

1ère Approximation
(modèle idéal)

VD  0
  circuit ouvert (CO) la diode est dite bloquée
ID  0
VD  0
  court-circuit (CC) la diode est dite passante
ID  0
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dans le cas idéal, la diode fonctionne comme un interrupteur.
3. Modèles statiques de la diode

2ème Approximation
(modèle à seuil)

VD  V0
  La diode est dite bloquée
 ID  0
VD  V0
  La diode est dite passante
 ID  0

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3. Modèles statiques de la diode

Modèle linéarisé (ou modèle à résistance dynamique)

VD V0
  La diode est dite bloquée
ID  0
VD V0
  La diode est dite passante et VD=V0+rdID
ID  0
rd est la résistance dynamique moyenne ou résistance dynamique
larges signaux. 10
3. Modèles statiques de la diode

dVD 1 dID
Mathématiquement, rd vaut : rd  ou 
dID rd dVD

VD
Par détermination graphique rd 
ID

1 ID
ou bien la pente de la courbe vaut 
rd VD

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4. Etude dynamique de la diode

Droite de charge statique


Déterminons la droite de charge, correspondant à la polarisation de la diode en régime statique
(ou continu : f = 0 avec f la fréquence en Hz).

E0 est une tension continue.


Le problème est le suivant :
calculer le point de repos ou point de fonctionnement ou encore point de polarisation du
montage : P0. On note P0 en statique (f = 0).

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4. Etude dynamique de la diode

- Équation de la maille:

E 0  VD équation de droite et on appelle cette


E 0  VD  RID  ID  caractéristique externe la droite de charge (pente
R -1/R et ordonnée à l’origine E0/R). Courbe (1).

VD
- Équation de la caractéristique : VT courbe (2) de la caractéristique
ID  IS e
loi exponentielle : caractéristique interne

Ces deux équations doivent être satisfaites simultanément : le point


d’intersection est solution du problème.

Il y a deux méthodes pour y arriver : une méthode analytique et une


méthode graphique.
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4. Etude dynamique de la diode

Ci-après une illustration de la méthode graphique :

P0 (VD0 , ID0) est le point de polarisation statique de coordonnées VD0 et ID0.

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5. Modèle petits signaux ou modèle dynamique
Il s’agit de déterminer le modèle équivalent de la diode en régime variable.

On suppose que la tension continue varie d’une quantité ∆E = e autour de E0 (e est une
tension sinusoïdale par exemple)

La droite de charge se déplace parallèlement à elle-même suivant les changements du


signal e tout en conservant la même pente(−1/R):

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5. Modèle petits signaux ou modèle dynamique

Le point d’intersection se déplace aussi autour du point de repos P0 (VD0, ID0)

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5. Modèle petits signaux ou modèle dynamique

Si la section est linéaire, on aura : v d  dVD  r inverse de la pente de la caractéristique


d
id dID de la diode.
rd est la résistance dynamique ou résistance différentielle de la diode.

Comme la pente de la caractéristique n’est pas constante aux différents points de repos

rd n’est pas constante !!

dans ce cas, le schéma équivalent de la diode en petits signaux est le suivant :

Le modèle dynamique est alors linéaire et


la résistance rd se calcule de la manière
suivante:
dVD  VT
rd    
dID P0 ID 0

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6. Autres types de diodes

La diode Zener

Une diode Zener se comporte comme une diode normale lorsqu’elle est polarisée en direct.
Cependant, elle est spécialement fabriquée pour fonctionner en inverse : elle exploite le
phénomène d’avalanche.

La tension inverse de claquage VZ0 est parfaitement identifiée par les constructeurs et
donnée dans les notices techniques. Elle vaut quelques Volts à quelques dizaines de Volts.

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6. Autres types de diodes

La diode Zener: Comparaison hydraulique

Il y a débit d'eau seulement si le niveau atteint et dépasse légèrement la hauteur du barrage.

De même, la diode Zener conduira seulement à partir du moment où la tension qui lui est
appliquée est supérieure à la tension Zener. Dès que la diode conduit, elle offre très peu de
résistance au passage du courant. Attention à respecter les limitations de courant en ajoutant
une résistance en série. Sans cela, la diode Zener peut être détruite.

*Remarque : On parle de tension Zener entre 2,4 et 6 V, le passage en conduction inverse


est progressif. On parle de tension d'avalanche à partir de 6 V, le passage en conduction
inverse est brutal.

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6. Autres types de diodes

La diode Zener: modèle à seuil

IZ et VZ sont respectivement le courant inverse et


la tension inverse par rapport à la caractéristique
interne de la diode jonction classique

VZ  VZ 0 IZ  0 VZ  VZ 0
VZ  VZ 0 IZ  0

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6. Autres types de diodes

La diode Zener: modèle linéarisé

VZ  VZ 0 IZ  0
VZ  VZ 0  rZ IZ
VZ  VZ 0 IZ  0

rZ : résistance dynamique de la diode Zener (en général rz est faible : quelques ohms)

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6. Autres types de diodes

La diode Zener: modèle dynamique


Pour un fonctionnement en petits signaux, on court-circuite la source de tension VZ0 :
application du théorème de superposition (extinction de la source continue).

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6. Autres types de diodes

La diode Zener: limitation en puissance

La puissance dissipée dans la diode Zener est limitée et il en résulte un courant inverse
maximum admissible :
PZMax
IZ  IZMax  (on considère VZ constante)
VZ
En général les constructeurs donnent une valeur maximale admissible pour la puissance
dissipée PD (Power Dissipation).

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Exemple d’application

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6. Autres types de diodes
La diode électroluminescente

En abrégé : DEL ou LED en anglais (Light Emitting Diode), c’est une diode qui émet une radiation
électromagnétique sous forme de lumière lorsqu’elle est polarisée en direct alors que pour une
diode ordinaire le rayonnement a lieu sous forme de chaleur (ex : diode au Si ; substance
opaque qui bloque la lumière).

Les DEL sont composées de Gallium, Arsenic et Phosphore ... permettant d’émettre différentes
couleurs (rouge, vert bleue, ...) plus l’infra-rouge.

Application : les afficheurs (par exemple à 7


segments : 1 DEL = 1 segment)

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6. Autres types de diodes
La photodiode

Ce sont des photodétecteurs (ou détecteurs de lumière)


lorsqu’elles sont polarisées en inverse : le courant inverse
augmente avec l’intensité de la lumière.

Il existe d’autres type de diodes dont les diodes tunnel, les diodes Schottky, les diodes varicap
(diode à capacité variable), …

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7. Quelques applications de la diode

Le redressement du courant alternatif


Le redressement du courant alternatif est l’une des applications privilégiées des diodes
dans le but de convertir une tension alternative en une tension continue indispensable
pour polariser les montages en électronique.

Utilisation des redresseurs dans les alimentations.

- Redressement mono-alternance
Une diode est connectée entre une
source sinusoïdale e(t) = EM sin(ωt)
fournissant la tension d'entrée et une
résistance R constituant la charge.

La source sera très souvent le


secondaire d'un transformateur dont le
primaire est raccordé directement au
secteur 230 Volts, 50 Hertz.

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7. Quelques applications de la diode

Le redressement du courant alternatif


- Redressement mono-alternance

Le transformateur permet d’isoler le secteur du redresseur et d’abaisser la tension. On


définit le rapport de transformation :
N 2 I1
n 
N1 I2
N1 : nombre de spires au primaire
N2 : nombre de spires au secondaire.

On cherche s(t)?
(Pour alléger l'écriture, les tensions instantanées seront notées en omettant la
variable t: e pour e(t), s pour s(t)...).

La diode est considérée comme idéale

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7. Quelques applications de la diode

Le redressement du courant alternatif

- Redressement mono-alternance

• e(t) > 0: alternance positive VD = e–s > 0 i = ID > 0 et D conduit; D ≡ court-circuit CC


s=e

• e(t) < 0: alternance négative VD = e–s < 0 i = ID = 0 et D bloquée; D ≡ circuit-ouvert


CO
s=0

Ci-après les chronogrammes obtenus :

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On obtient une tension s(t) dont la valeur moyenne n’est pas nulle :

1 EM

T
smoy  s(t)dt 
T 0 

- Redressement bi-alternance
Il existe plusieurs montages possibles : le plus utilisé étant celui à pont de 4 diodes du
montage suivant :

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- Redressement bi-alternance

Les diodes Di sont considérées comme idéales.

•e(t) > 0 : D1 et D3 conduisent (D2 et D4 sont bloquées). e(t) = s(t) ( V1(t) = V3(t) = 0 )

•e(t) < 0 : D2 et D4 conduisent (D1 et D3 sont bloquées). e(t)=-s(t) (V2(t)=V4(t)=0)

Les chronogrammes des tensions sont indiqués ci-après:

1 2E M

T
smoy  s(t)dt 
T 0 
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- Redressement bi-alternance (double alternance)

Conclusion: le redressement permet d’obtenir un signal dont la


valeur moyenne est non nulle. Ceci n’est qu’une étape dans la
transformation de la tension sinusoïdale e(t) en une tension
constante. Les notions de lissage de la tension (filtrage) et de
stabilisation (régulation Zener) seront vues dans les paragraphes
suivants.

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8. Filtrage

Reprenons le montage à une diode (mono-alternance) :

On place un condensateur en parallèle avec la résistance R. Ce condensateur assure le filtrage


de la tension redressée.

- e(t) > 0 D conduit C se charge jusqu’à T/4 et s(t)=e(t) à T/4 +ε; e < s et D bloquée
(VD = e – s <0 D≡CO)

puis le condensateur C se décharge dans la résistance R plus ou moins rapidement suivant la


constante de temps τ = RC.
- e(t) > s(t) D conduit et s(t) = e(t)
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8. Filtrage

Remarque : l’ondulation ∆S sera d’autant plus faible que la décharge de C dans R sera lente
c'est-à-dire que la constante de temps RC sera grande devant la période T.
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Travaux Dirigés

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