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Effet de la forme de présentation de l’orge sur la

production et la composition du lait de vache


Jb Coulon, Claire Agabriel, Jc Bonnefoy

To cite this version:


Jb Coulon, Claire Agabriel, Jc Bonnefoy. Effet de la forme de présentation de l’orge sur la production
et la composition du lait de vache. Annales de zootechnie, 1995, 44 (3), pp.247-253. �hal-00889181�

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Note

Effet de la forme de présentation de l’orge sur la


production et la composition du lait de vache*

JB Coulon C Agabriel
2
JC Bonnefoy
1
INRA-Theix, laboratoire d’adaptation des herbivores aux milieux,
63122 Saint-Genès-Champanelle;
2
ENITA-Ciermont-Ferrand, 63370 Lempdes, France

(Reçu le 27 septembre 1994; accepté le 17 octobre 1994)

Résumé — L’effet de la forme de présentation de l’orge (broyée (B) ou aplatie (A)) a été étudié sur 22
vaches multipares en phase descendante de lactation, utilisées dans un essai en inversion avec 2
périodes successives de 3 sem. Au cours de l’essai, tous les animaux ont reçu une ration constituée
d’un mélange 75/15/10 d’ensilage de maïs, d’ensilage d’herbe et de drèches de brasserie, et de foin
offert à volonté, ainsi que de 2 kg de pulpes déshydratées. Les quantités d’aliment concentré fermier
(mélange 75/25 d’orge et de tourteaux) ont été calculées en fonction du niveau de production des
animaux et n’ont pas varié au cours de l’essai. Dans le traitement B, 100 g de substances tampons ont
été ajoutés à la ration. En moyenne, les animaux ont ingéré 8,2 kg/j de concentrés, dont 4,7 kg d’orge.
La forme de présentation de l’orge n’a eu d’effet ni sur la vitesse d’ingestion du concentré (240 g/min
en moyenne), ni sur la production laitière (respectivement 33,1 et 32,7 kg/j dans les lots B et A), ni sur
la composition chimique du lait, et en particulier le taux butyreux (38,4 et 37,7 dans les lots B et A). Le
pH du jus de rumen et la proportion des principaux acides gras volatils du rumen ont été semblables
dans les 2 lots.

vache laitière / concentré / forme de présentation

Summary — Effect of grain processing on milk production and composition. The effect of grain
processing (ground [GJ or rolled [RJ) was analysed on 22 multiparous cows in mid-lactation used in a
* latin-square design experiment. During each 3-wk period, cows were offered a diet composed of
2
a mixture of corn silage, grass silage and brewer’s grain (75115110, ad libitum), of hay (ad libitum) and
of dried sugar beet pulp (2 kgld). The quantities of concentrate (75% barley and 25% meal) were cal-
culated according to milk production level and did not vary during the trial. In group G, 100 g/d of
buffer compound was added to the diet. Grain processing had effect neither on time spent to eat the

*
Cette étude a été réalisée avec la participation financière de l’association Gala.
concentrate (4.1 minlkg on average) nor on milk yield (33.1 and 32.7 kgld, respectively, in group G and
R) nor on milk fat content (38.4 and 37.7 glkg, respectively). pH of rumen juice and concentrations of
volatile fatty acids were identical in the 2 groups.

dairy cow 1 concentrate 1 grain processing

INTRODUCTION taux butyreux du lait chez des animaux à


haut niveau de production.
Le taux butyreux du lait devient l’objet d’en-
jeux économiques importants. Ses princi- MATÉRIEL ET MÉTHODES
paux facteurs de variation d’origine alimen-
taire (proportion de concentré dans la ration,
nature et modalités de distribution des ali-
Schéma expérimental et alimentation
ments) sont bien connus (Journet et Chil-
liard, 1985 ; Sutton, 1989 ; Hoden et Coulon,
Cette étude a été réalisée sur les vaches d’une
1991Ces facteurs permettent générale-
ment d’expliquer correctement les varia- exploitation privée du Puy-de-Dôme, située à une
altitude de 650 m. Le troupeau est constitué de 53
tions, parfois considérables, du taux buty- vaches Montbéliardes, ayant produit, en moyenne
reux d’une exploitation à l’autre (Agabriel et en 1993, 8 160 kg de lait à 39,9 g/kg de taux
al, 1993a). Cependant, dans certaines situa- butyreux et 33,5 g/kg de taux protéique (résul-
tions, ces variations restent difficiles à expli- tats Contrôle laitier 1993). Aucune modification
de la conduite des animaux, et en particulier de
quer. Ainsi, des écarts importants de taux
leur alimentation, n’a été apportée en dehors de
butyreux (environ 3 g/kg à l’échelle de l’an- la forme de présentation des céréales de la ration.
née) ont été observés, à même niveau
Vingt-deux vaches multipares ayant vêlé entre
génétique, dans des exploitations où les le 31 juillet et le 31 décembre (27 octobre en
principales caractéristiques alimentaires moyenne) ont été utilisées. Au cours de l’hiver, les
(type de ration de base, quantité et nature animaux, conduits en stabulation entravée et
de l’aliment concentré) semblaient relative- traits en place, ont reçu une ration constituée
ment homogènes (Agabriel et al, 1993b). d’un mélange 75/15/10 d’ensilage de maïs, d’en-
Ces variations ont pu être associées à silage d’herbe et de drêches de brasseries, dis-
tribué le matin après la traite, et de foin de prairie
l’ordre de distribution des aliments dans la
permanente de deuxième coupe (offert à volonté,
journée et à la forme de présentation des quantité ingérée estimée à 6 kg/vache/j), distribué
céréales (aplatie ou broyée) (Coulon et al, le soir après la traite. Par ailleurs, 2 kg de pulpes
1994), qui sont connus pour pouvoir modi- de betteraves désydratées ont été distribués (1 kg
fier les orientations fermentaires dans le le matin et 1 kg le soir). L’aliment concentré
rumen (Orskov, 1979 ; Klusmeyer et al, (mélange 75/25 d’orge broyée et d’un mélange
de tourteau tanné - 60% soja, 20% colza et 20%
1990 ; Nocek, 1992). Ceci doit être d’autant
fin) était offert en 2 repas, avant les traites, à rai-
plus vraisemblable que les animaux sont son de 1 kg par tranche de 2 kg de lait au dessus
plus forts producteurs et reçoivent donc des de 20 kg/j. Les animaux recevaient par ailleurs
quantités plus importantes de concentrés. Il 80 g/j d’un complément minéral (15P-21 Ca), 25 g!
existe cependant peu de travaux expéri- d’un additif à base de probiotiques et 100 g/j d’un
mentaux récents sur ces thèmes chez la mélange 50/25/25 de bicarbonate de sodium,
vache laitière (cf revues de Campling, 1991, magnésie et carbonate de calcium. L’essai, orga-
nisé selon un schéma en inversion avec 2
et Nocek, 1992). L’objectif de cette étude
périodes successives de 3 sem, a débuté le 177
est d’analyser expérimentalement l’effet de janvier. Deux lots de 11 vaches ont été consti-
la forme de présentation des céréales sur le tués sur la base de la date de vêlage des ani-
maux, de la production et de la composition du lait les 3 h suivant la distribution des aliments du
la semaine précédant le début de l’essai, du poids matin et du soir, des principales activités des ani-
vif et du numéro de lactation. Au cours des 6 sem maux (debout, couché, ingestion de fourrage,
expérimentales les mêmes silos et le même lot de ingestion de concentré, consommation d’eau,
foin ont été utilisés, et la quantité de concentré consommation de paille, rumination). Le temps
offerte à chaque animal expérimental a été main- mis pour ingérer la totalité du concentré a été
tenue constante. noté.
Jusqu’au 16 janvier, tous les animaux ont reçu Sur un échantillon de chacun des fourrages
les céréales sous forme broyée. Entre le 17 jan- utilisés et sur un échantillon de chacun des
vier et le 6 février, le premier lot a continué de concentrés utilisés, les teneurs en matière sèche,
recevoir les céréales sous forme broyée (lot B), en matière organique, en cellulose brute et en
tandis que l’autre les recevait sous forme aplatie matières azotées totales ont été déterminées.
(lot A). Entre le 7 et le 27 février les traitements Sur l’ensilage de maïs on a déterminé en plus la
ont été inversés. À partir du 28 février, tous les teneur en amidon. Les caractéristiques des ali-
animaux ont reçu à nouveau les céréales sous ments sont précisées au tableau I. Une mesure
forme broyée. Lorsque les céréales étaient dis- de la granulométrie a été réalisée au cours de
tribuées sous forme aplatie, les 100 g du mélange chaque période sur chacune des 2 formes de
de substances tampons défini précédemment présentation des céréales ; 66% des particules de
n’ont pas été distribués aux animaux. Seuls céréales aplaties avaient une taille supérieure à
100 g/sem de magnésie ont été offerts. Le pas- 1 mm et 25% une taille supérieure à 4 mm.
sage d’un mode de présentation à l’autre s’est Aucune particule des céréales broyées ne pré-
fait du jour au lendemain. Les céréales ont été sentait une taille supérieure à 4 mm, 32% avaient
aplaties à l’aide d’un aplatisseur à 2 rouleaux. une taille comprise entre 1 et 4 mm et 19%
avaient une taille inférieure à 0,4 mm.
L’effet de la forme de présentation sur les dif-
Mesures férentes variables étudiées a été traité par analyse
de variance sur les mesures effectuées au cours
de la dernière semaine de chaque période expé-
La production laitière et la composition chimique rimentale. Les facteurs introduits dans l’analyse
du lait ont été mesurées individuellement 1 fois ont été le traitement, la période et l’animal.
par semaine sur 2 traites consécutives pendant
les 2 premières sem de chaque période et 2 fois
par semaine la dernière semaine de chaque
période. Les animaux ont été pesés et leur état
RÉSULTATS
corporel a été noté (par maniement) 2 fois au
cours de l’essai, entre le 7 et le 15 janvier et entre
En début d’expérience, les animaux
le 28 février et le 6 mars. Les quantités de
concentrés offertes ont été mesurées individuel- pesaient en moyenne 690 kg et étaient en
lement tous les jours. Un prélèvement rectal de bon état corporel (note de 2,7 en moyenne).
fécès a été réalisé sur tous les animaux au cours Ils ont gagné un peu de poids et d’état au
de la dernière semaine de chaque période. Le cours de l’essai (respectivement +11 kg et
pH a été immédiatement mesuré, et un échan- +0,2 point d’état). Au cours de la période
tillon a été constitué pour analyse des teneurs
en matière sèche, en amidon et en matières azo-
expérimentale, les animaux ont reçu en
tées totales. Une fois au cours de la dernière moyenne 8,2 kg/j d’aliments concentrés
semaine de chacune des 2 périodes expérimen- (pulpes + mélange d’orge et de tourteaux)
tales, un prélèvement de jus de rumen a été réa- dont 4,7 kg/j d’orge. Chez les 6 animaux les
lisé sur 7 vaches de chaque lot, par ponction plus forts producteurs (> 38 kg/j), ces quan-
abdominale. Le pH a été immédiatement mesuré, tités ont atteint respectivement 11,3 et 7 kg/j.
et un échantillon additionné de conservateur a Bien que les quantités de fourrages ingé-
été constitué et congelé pour analyse de la com-
rées n’aient pas été mesurées, on peut esti-
position du mélange des AGV. Une fois au cours
mer (Faverdin et al, 1987 ; Coulon et Faver-
de la dernière semaine de chaque période, le
comportement individuel des 22 vaches a été din, 1994), compte tenu des caractéristiques
observé, par pointage, toutes les 5 min pendant des aliments, que l’ensemble des concen-
trés ont représenté entre 20 et 45% de la n’ont pas été liées à celles des quantités
MS de la ration totale selon le niveau de de concentrés offertes.
production des animaux (32% en moyenne). Le pH du jus de rumen n’a pas été signi-
Le temps d’ingestion du concentré a varié ficativement différent d’un traitement à l’autre
selon les animaux de 10 à 27 min. Cette (respectivement 5,79 et 5,69). Ces faibles
variabilité a été indépendante des quanti- valeurs du pH du jus de rumen sont liées
tés de concentrés offertes et de la forme de en grande partie à l’heure de prélèvement
présentation des céréales (respectivement (3 à 4 h après la distribution des aliments,
16,9 et 16,6 min en moyenne dans les lots c’est-à-dire au moment où le pH est le plus
B et A pour 4,1 kg de concentré par repas faible (Sutton, 1981)) et à l’endroit du pré-
en moyenne, soit 4,1 min/kg dans les 2 lots). lèvement, dans le sac dorsal, où le pH est le
Le temps passé à ingérer du fourrage au plus faible (inférieur de 0,3 à 0,4 unité à
cours des 60 minutes suivant leur distribu- celui observé dans le sac ventral (Lampila et
tion a été légèrement supérieur dans le lot B Poutianen, 1966 ; Brugère et al, 1990)). La
(38 contre 33 min dans le lot A, P < 0,01). proportion relative des principaux acides
La forme de présentation des céréales gras volatils du jus de rumen a été iden-
n’a eud’effet significatif ni sur la production tique dans les 2 traitements (tableau 11) et
laitière (respectivement 33,1 et 32,7 kg/j peu variable d’une vache à l’autre : 26 des
dans les lots B et A), ni sur la composition 30 prélèvements réalisées ont présenté un
chimique du lait (respectivement 38,4 et rapport (acide acétique + acide buty-
37,7 g/kg pour le taux butyreux dans les rique)/acide propionique compris entre 3,5
lots B et A et 32,1 et 32,4 kg pour le taux et 4,2. Dans ces conditions, les variations
individuelles du taux butyreux n’ont pas été
protéique (tableau 11). En conséquence, les
liées à ce rapport.
quantités de matières produites ont été sem-
blables dans les 2 lots (respectivement Le pH des bouses, leur teneur en MS et
1 267 et 1 225 g/j pour les matières grasses en matières azotées totales ont été voisins
dans les lots B et A, et 1 059 et 1 052 g/j dans les 2 traitements, de même que la
pour les matières protéiques). Les varia- teneur en amidon, faible en moyenne (1,8%
tions inter-individuelles du taux butyreux MS). Ces caractéristiques n’ont pas varié
en fonction de la quantité de concentré jour de distribution de la forme broyée et le
offerte. e jour de distribution de la forme aplatie)
2
Cette absence d’écart significatif sur les que lorsqu’ils sont passés de la forme apla-
performances de production et sur les carac- tie à la forme broyée (1,5 kg de chute de
téristiques du jus de rumen et des bouses lait). Ces modifications de la production n’ont
persiste si l’on ne considère plus que les pas été accompagnées de refus de concen-
13 vaches ayant reçu plus de 7 kg de trés les jours suivant le changement de
concentré par jour (9,8 kg/j en moyenne forme de présentation. Elles sont vraisem-
dont 5,9 de céréales). blablement dues à une perturbation tem-
Le changement de forme de présenta- poraire de la digestion dans le rumen. Cette
tion des céréales s’est accompagné chez réaction importante des animaux au chan-
la plupart des animaux d’une diminution gement d’alimentation montre la sensibilité
importante mais fugace de la production lai- d’animaux forts producteurs à des modifi-
tière au cours des 2 j suivant le change- cations apparemment limitées de l’alimen-
ment. Cette diminution a été plus impor- tation. Elle a certainement été accentuée
tante lorsque les animaux sont passés de la par le fait qu’ils n’avaient pas été habitués
forme broyée à la forme aplatie (3,7 kg de auparavant à recevoir des céréales sous
chute de lait en moyenne entre le dernier forme aplatie.
DISCUSSION ET CONCLUSION reux est en effet bien connu, lorsque ces
taux sont faibles. Cependant, lorsqu’ils attei-
Les résultats de cette étude sont en accord gnent un niveau de l’ordre de 35 g/kg, cet
effet disparaît généralement (Journet et Chil-
avec les travaux réalisés sur des rations à
base d’ensilage de maïs en milieu de lac- liard, 1985 ; Xu et al, 1994).
tation qui n’avaient pas mis en évidence Ces résultats ne permettent pas de
d’effet significatif de la forme de présentation confirmer les observations faites dans le
des céréales (blé aplati ou broyé) sur les cadre de l’enquête effectuée dans des
performances des animaux, contrairement exploitations utilisant des rations à base de
à ce qui était observé en début de lactation foin et qui avaient suggéré un effet favo-
(Laurent, 1988 ; Cotto, 1991L’absence de rable de la forme aplatie sur le taux buty-
différence observée entre les 2 traitements reux du lait (Coulon et al, 1994). Il est cepen-

peut s’expliquer par différentes raisons. En dant possible que cet effet soit plus sensible
sur des rations à base de foin que sur des
premier lieu, la ration utilisée était consti-
tuée d’une quantité importante de fibres, en rations à base d’ensilage de maïs. Celles-ci
particulier sous forme de foin offert à sont en effet connues pour favoriser le taux
volonté. En moyenne, sa teneur en cellu- butyreux du lait (Hoden etal, 1985), en rai-
lose brute peut être estimée à 20%, sa son des orientations fermentaires dans le

teneur en amidon à 20% et son indice de rumen et de la richesse en lipides du grain

fibrosité, calculée à partir des données de de maïs. D’autre part, dans les exploitations
Sauvant et al (1990), à 50 min/kg MS. enquêtées, d’autres facteurs identifiés
Même chez les animaux les plus fort pro- (séquence de distribution des différents
ducteurs, où ces valeurs atteignent res- types d’aliments) ou non ont pu interagir
avec la forme de présentation des céréales.
pectivement 18%, 23% et 45 min/kg MS,
ces valeurs restent élevées, supérieures à Nous ne sommes cependant pas parvenu à
celles à partir desquelles les risques de mettre en évidence, en station expérimen-
chute de taux butyreux sont observés (Jour- tale, l’effet de l’ordre de distribution des ali-
net etChilliard, 1985 ; Sutton et Morant, ments sur le taux butyreux du lait (Chas-
1989 ; Sauvant et al, 1990). Les liaisons saing et al, 1995).
entre les variations du taux butyreux du lait En définitive, cet essai permet de montrer
et la teneur en cellulose brute de la ration que, chez des animaux à haut niveau de
sont cependant très variables (Journet et production ingérant jusqu’à 7 kg de céréales
Chilliard, 1985). En second lieu, le broyage par jour, et dans des conditions de conduite
de l’orge utilisée, bien qu’assez important, a optimales (l’effet troupeau de l’exploitation
été un peu moins fin que celui générale- était égal, en 1992, à respectivement
ment pratiqué par les industriels lorsqu’ils 2816 kg, 1,9 g/kg et 1,5 g/kg pour la pro-
agglomèrent les céréales, ce qui a pu limi- duction laitière, le taux butyreux et le taux
ter l’éventuel effet dépressif du broyage sur protéique), l’utilisation des céréales sous
le taux butyreux. La finesse de broyage de forme aplatie permet, une fois les animaux
la ration est en effet un facteur important habitués à ce nouvel aliment, des perfor-
de variation du taux butyreux (Grant et al, mances zootechniques équivalentes à celles
1990 ; Klusmeyer et al, 1990). Enfin, la pré- obtenues avec la forme broyée, en évitant
sence de substances tampons dans le lot de plus l’adjonction de substances tampons
broyé a pu permettre de limiter les risques à la ration. Dans ces conditions, le choix
de diminution excessive du pH du rumen et d’une forme ou l’autre doit prendre en
de chute du taux butyreux. L’effet favorable compte non seulement un facteur de risque
des substances tampons sur le taux buty- de dysfonctionnement du rumen (a priori
Coulon JB, Faverdin P (1994) Vaches laitières. In : INRA-
plus important avec la forme broyée) que
tion, logiciel de calcul et d’analyse de rations pour les
ce type d’expérimentation ne permet pas ruminants, version 2.5 (J Agabriel, P Champciaux, C
de mettre en évidence, mais aussi des fac- Espinasse, eds), CNERTA, Dijon
teurs économiques ou liés à l’organisation Faverdin P, Hoden A, Coulon JB (1987) Recomman-
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