acquitter
(Mot repris de acquitte)acquitter
v.t. [ de quitte ]s'acquitter
v.pr. (de)acquitter
Participe passé: acquitté
Gérondif: acquittant
Indicatif présent |
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j'acquitte |
tu acquittes |
il/elle acquitte |
nous acquittons |
vous acquittez |
ils/elles acquittent |
ACQUITTER
(a-ki-té) v. a.REMARQUE
- Des grammairiens ont prétendu qu'on ne pouvait pas dire s'acquitter vers quelqu'un ; le fait est qu'on dit ordinairement envers. Mais, comme vers ne contient rien en soi qui en fasse un barbarisme ou un solécisme et l'exclue, c'est l'usage qui doit décider. Or, les meilleurs écrivains se sont exprimés ainsi. On s'acquitte vers eux par des chants de victoire [CORN., Hor. IV, 2]Vous prendrez donc le soin de m'acquitter vers lui [ID., Oth. III, 3].... ne sont pas des exploits qui laissent à ton roi Le moyen ni l'espoir de s'acquitter vers toi [ID., Cid, IV, 13]À m'acquitter vers toi d'une telle promesse [MOL., le Dép. I, 2]Vers la couronne et vers vous acquitté, J'implore une faveur de Votre Majesté [ROTROU, Vencesl. V, 9]La mort a respecté ces jours que je te doi, Pour me donner le temps de m'acquitter vers toi [VOLT., Alz. II, 2]Racine s'en est aussi servi, comme on peut voir dans un exemple cité plus haut. Il n'y a donc aucune raison de signaler cette locution comme une faute ; elle est moins usitée que envers, voilà tout.
SYNONYME
- ACQUITTER, S'ACQUITTER. On acquitte un devoir, un vœu, une promesse, et on s'en acquitte. Rien de plus voisin que ces deux locutions ; la seule différence qui y apparaisse, c'est que, dans la seconde, il y a un retour sur le sujet. J'acquitte ma promesse, c'est-à-dire elle est acquittée ; je m'acquitte de ma promesse, c'est-à-dire j'en suis délivré. Ainsi, tout en comprenant que ces deux expressions sont généralement équivalentes, on choisit l'une de préférence à l'autre, suivant l'idée qui, au moment, prédomine dans l'esprit.
HISTORIQUE
- XIe s. Se de mon cors [je] voeil aquiter [obtenir] la vie [, Ch. de Rol. 36]
- XIIe s. J'aqiterai d'Espagne une part grant [, Roncisv. p. 39]Qu'il l'aura ainz par le champ [combat en champ clos] aqité [, ib. p. 185]Là li dut li reis faire cinc cenz marz aporter ; Dunt il porreit ses detes à cele hure aquiter [, Th. le Mart. 119]
- XIIIe s. Nous ne sommes mie tant de gent que nous puissions estre acquité de nostre passage paier [VILLEH., XXXV]Li venderes et li achateres se aquiteront le jour chascun pour un denier [, Livre des Mét. 345]La Magdelene [il] visita, De toz ses pechiez l'acuita, Et la fist saine [RUTEB., II, 5]Et se il le sert tant que il s'aquite, en servant le, vers lui de la dette, il deit estre maintenant quitte et delivre [, Ass. de Jérus. I, 189]Et je, pour mon serrement aquiter.... [JOINV., 212]Je promis à ma dame la royne vostre mere, que je feroye cest livre ; et, pour moy aquitier de ma promesse, l'ai je fait [ID., 192]
- XVe s. Qu'il lui voulust renvoyer sa femme ; car il [Édouard II] s'en vouloit acquitter à Dieu et au monde, et que ce n'estoit pas sa coulpe qu'elle estoit partie de lui.... [FROISS., I, I, 11]Et fit à la porte mesmement trois de ses fils chevaliers, qui aussi se acquitterent moult bien en leur nouvelle chevalerie [ID., I, I, 102]Seigneur, il est bien vrai que le roi de France m'a envoyé en ceste ville et en ce chastel pour le garder et defendre à mon loyal pouvoir ; vous savez comment je m'en suis acquitté et voudroie encore faire [ID., I, I, 242]Soyez seure, ma doulce amye, Que je vous ayme loyaument ; Or vous requier et vous supplie : Acquittez vous pareillement [CH. D'ORL., Ball. XI]Pour ne s'estre bien acquité à la reformation de l'Eglise comme il devoit.... [COMM., VIII, 2]
- XVIe s. Pour acquitter les vœux qu'il avoit faits [AMYOT, Lys. 38]Je vous absouls et descharge, comme très bien et sainctement acquitez de la foy que vous avez jurée à vostre capitaine [ID., Eum. 36]Il l'acquitta d'une infinie somme de debtes [ID., Pomp. 83]Plusieurs se sont trouvez qui ont maintenu qu'il faloit prendre la moitié de leurs biens pour en acquitter le roy [payer ses dettes], veu que le peuple est incapable pour sa pauvreté d'y satisfaire [LANOUE, 98]La pluspart de ceux qui doyvent le service s'en acquitent avec l'argent [ID., 232]Du petit on vient au grand, et qui s'acquite bien de l'un est mieux preparé pour se bien acquiter de l'autre [ID., 293]J'ai bien esprouvé que, pour cent francs de melancolie, n'acquitterons pas pour cent sols de dette [DES PÉRIERS, Contes, 1]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. aquitar ; espagn. aquietar ; bas-latin, acquitare, de ad, à, et quittare, quitter (voy. ce mot).
acquitter
Acquitter une lettre de change, un billet à ordre, un mémoire, Constater, en y apposant sa signature au bas des mots Pour acquit, que le montant en a été payé.
Il signifie aussi Payer. Il a acquitté toutes les dettes de sa famille.
Acquitter un contrat, une obligation, Payer les sommes portées par ce contrat, par cette obligation.
Fig., Acquitter sa promesse, sa parole, Remplir la promesse qu'on a faite.
Fig., Acquitter sa conscience, Faire ce qu'on croit être obligé de faire en conscience.
En termes de Droit criminel, il signifie Renvoyer absous d'une accusation. Ses juges viennent de l'acquitter. Il n'a été acquitté que d'une voix.
S'ACQUITTER DE signifie au figuré Satisfaire à une obligation, la remplir. S'acquitter d'un devoir; s'en acquitter bien, s'en acquitter mal. S'acquitter d'une commission. Il s'acquitte de ses fonctions à la satisfaction générale. Il s'acquitte en conscience de tout ce qu'il fait. Il s'acquitte avec zèle de cet emploi. Il s'en acquitte dignement. Elle s'en est aisément acquittée.
S'acquitter des obligations qu'on a à quelqu'un, Les reconnaître par ses services. On dit dans le même sens S'acquitter envers quelqu'un.
S'ACQUITTER signifie également, en termes de Jeux, Regagner ce qu'on a perdu et rester quitte à quitte. J'ai joué contre lui jusqu'à ce qu'il se fût acquitté.
acquitter
ACQUITTER ou AQUITER, v. a. [Akité, 3e é fer.] Rendre quitte, libérer des dettes: Il régit les persones et les chôses: "Il a aquité son ami, sa succession, sa charge, il s'est aquitté de cent mille francs. — De-là le proverbe, qui s'aquite s'enrichit. = S'aquiter, dans son usage le plus ordinaire, se dit des obligations que l'on remplit. Il régit de pour les chôses, et envers pour les persones: "je me suis aquité de mon devoir envers vous. "La patrie qu'ils (les Forbins) ont défendûe et illustrée, s' est aquitée plusieurs fois envers eux du même tribut d'éloges, que nous rendons aujourd'hui à leur mémoire. Mourraille. Acad. de Marseille. * On a dit autrefois s'aquiter aux grands, pour envers les grands. Malherbe a employé ce faux régime. —
Et je ne sais quelle offrande
M'en peut aquitter aux Cieux.
Cet aquiter à est remarquable, dit Menage. Il ne se souvenait pas de l'avoir vû ailleurs. Il n'est pas en effet suivant l'usage.
On dit, en style proverbial, de celui qui a pris une charge à crédit, et qui prend de l'argent pour rendre la justice, qu'il s'aquite de sa charge. Ce jeu de mots vient de la double signification du verbe s'aquiter, qui tantôt signifie remplir les fonctions d'une charge; tantôt en payer le prix.
acquitter
acquitter (s')
acquitter
acquit, pay off, pay up, absolve, cancel, clear, square, receiptafbetalen, vereffenen, vrijspreken, kwijtschelden, verrekenen, betalen, kwiteren [factuur], voldoen, absolveren, de absolutie gevenדן לכף זכות, זיכה (פיעל), ניקה מכל אשמה, פרע (פ'), שילם (פיעל), דָּן לְכַף זְכוּת, זִכָּה, נִקָּה מִכָּל אַשְׁמָה, פָּרַע, שִׁלֵּםkwytskeld, loslaat, vergewe, vrylaat, vryspreek, vryverklaarabsoldreafbetaleabsolvieren, freisprechen, lossprechen, zeichnenαθωώνωfinpagi, kvitigiabsolverfyrirgefa, sýkna, veita aflausnabsolveravbetalaassolvere薪酬지불 (akite)verbe transitif