avilir
avilir
v.t. [ de vil ]s'avilir
v.pr.avilir
(aviliʀ)verbe transitif
avilir
Participe passé: avili
Gérondif: avilissant
Indicatif présent |
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j'avilis |
tu avilis |
il/elle avilit |
nous avilissons |
vous avilissez |
ils/elles avilissent |
AVILIR
(a-vi-lir) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. N'avile mie par lui ses parentez [, Ronc. p. 143]Quant les vit tuz ensemble entur lui arengiez, Mult fort les esguarda ; si lur dist tut iriez : Ne fu mais par les suens nulz hum si avilliez [, Th. le mart. 34]
- XIIIe s. Et que Fortune ainsinc le face, Que les bons avile et efface, Et les mauvès en honor tiengne... [, la Rose, 6200]Sachiés, vous vous en avilés, Car ge n'ai mie encor apris Qu'il ait vers vous de riens mespris [, ib. 3272]Par quoi trop malement s'avile La maleürée, la lasse [, ib. 9086]Et aussi se les denrées sunt avillies [BEAUMANOIR, XLIV, 21]Si le devroit cascuns en son cuer despire et avillier [BEAUMANOIR, XI, 26]Sa vie, qui pas ne l'aville, Dist que dame fu de Teringe [RUTEB., II, 157]
- XVe s. Le fait d'amour est avilé ; Car Pitié y est endormie [CH. D'ORL., Rond. de Vaillant.]Me adville je bien, quant je te doigne [daigne] tenir ne apeler à mon escot [DU CANGE, avillare.]
- XVIe s. Que si aucuns pensent que la reprise de leurs mestiers delaissez les avilisse, qu'ils aillent servir les gentils-hommes [LANOUE, 185]Voyant la chose ainsi avilée, moquée et deshonorée [AMYOT, Arist. 18]Maudissant ceulx qui les premiers s'estoient ainsi abbaissez et avilez que d'aller faire la cour aux barbares [ID., Lys. 10]Dont la debite est d'autant plus avilée, que moins l'on tire d'argent des choses legeres que des pesantes se vendans au poids [O. DE SERRES, 681]
ÉTYMOLOGIE
- À et vil ; provenç. avilir, avilsir, aveuzir, avilar ; espagn. avilar ; ital. avvilire, avvilare. L'ancien français n'avait que aviller ; c'est au XVIe siècle que avilir entre en usage.
avilir
Il signifie aussi Rendre de vil prix, déprécier. Il ne faut pas avilir la marchandise. L'abondance de cette marchandise l'a avilie, en a bien avili le prix.
avilir
AVILIR, v. a. Rendre vil, abject, méprisable. Il se dit plus au figuré qu'au propre. On ne dit guère, avilir la marchandise; les denrées sont avilies. Mais on dit élégamment, laisser avilir sa charge. Vous avilissez votre nom, votre naissance par des sentimens honteux et une conduite déshonorante. "En voulant les avilir (les Ministres de la Religion) il relève leur gloire. Ann. Litt. — Son emploi le plus ordinaire est avec le pron. pers. s'avilir. "Il s'est avili, déshonoré par ses bassesses. — Il régit quelquefois la préposition à devant l'infinitif. Gresset, parlant des froids censeurs, des Zoïles secrets, dit à sa Mûse:
Et sans jamais t'avilir à répondre,
Laisse au mépris le soin de les confondre.