Balatonboglár
Balatonboglár | |||
Administration | |||
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Pays | Hongrie | ||
Comitat (megye) |
Somogy (Transdanubie méridionale) |
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District (járás) |
Fonyód | ||
Rang | Ville | ||
Bourgmestre (polgármester) Mandat |
Mészáros Miklós (Fidesz-KDNP) (2014-2019) |
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Code postal | 8630 8691 | ||
Indicatif téléphonique | (+36) 85 | ||
Démographie | |||
Population | 5 390 hab. () | ||
Densité | 168 hab./km2 | ||
Géographie | |||
Coordonnées | 46° 46′ 00″ nord, 17° 40′ 00″ est | ||
Superficie | 3 204 ha = 32,04 km2 | ||
Divers | |||
Identités ethniques (nemzetiségi kötődés) |
Hongrois 96,0 %, Allemands 0,4 % (2001) | ||
Religions | catholiques 74,2 %, grecs-catholiques 0,5 %, réformés 6,6 %, évangéliques 2,9 %, autres confessions 0,4 %, sans religion 5,2 % (2001) | ||
Liens | |||
Site web | www.balatonboglar.hu | ||
Sources | |||
Office central de statistiques (KSH) | |||
Élections municipales 2014 | |||
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Balatonboglár est une station balnéaire et une commune du comitat de Somogy sur le bord du lac Balaton en Hongrie. Elle se trouve au centre d'une région viticole réputée.
Géographie
[modifier | modifier le code]Histoire
[modifier | modifier le code]Les évadés français à Balatonboglár en 1942-1945
[modifier | modifier le code]Entre 1940 et 1945, des militaires français évadés des camps de prisonniers allemands trouvèrent refuge en Hongrie[1]. Les soldats français prisonniers dans les camps d'internement établis par les Allemands en Autriche, en Pologne ou en Bohème-Moravie et cherchant à fuir se sont dirigés vers la Hongrie sur les conseils de leurs camarades polonais. En effet, bien que la Hongrie soit alliée de l'Allemagne, elle respecte strictement les accords de Genève sur les réfugiés et refoule rarement les évadés.
La population hongroise accueillent avec curiosité et cordialité ces soldats français souvent épuisés par leur parcours et qui ont réussi à échapper aux Allemands. Les autorités hongroises les internent d'abord dans la forteresse de Komaron près de Budapest. Mais, comme les fugitifs affluent, les Hongrois ouvrent un puis deux camps supplémentaires où la discipline est légère, les "prisonniers" ayant le droit de circuler en ville pendant la journée. Les Français pensaient que la Hongrie ne serait qu'un étape vers le Sud, le Proche Orient, l'Afrique et la France. Mais la situation géopolitique a rendu ces projets irréalisables. Il fallait donc trouver un lieu de résidence pour cette colonie française grossissante.
En septembre 1942, le gouvernement hongrois transfère les Français à Balatonboglár et les loge qui dans des hôtels, qui dans des villas. Ils sont accueillis par un officier hongrois, professeur de Français dans le civil, autour d'un verre de vin du pays. Les Français reçoivent chaque mois un pécule du gouvernement hongrois et leur solde versée par l'ambassade de France, le gouvernement de Vichy entretenant de bonnes relations avec le gouvernement hongrois. Ils ont donc les moyens de mener une vie de vacances sans soucis financiers.
Mais les vacances prolongées ne sont guère supportables dans un monde en guerre. Les Français reçoivent le droit de travailler aux mêmes conditions que les Hongrois. Ils trouvent sans difficultés des emplois dans l'industrie, l'agriculture, l'artisanat, les services ou l'enseignement. Le colonel Hallier, attaché militaire à l'ambassade veille à ce qu'ils ne manquent de rien et à ce que leur conduite soit irréprochable, en liaison étroite avec les autorités hongroises. En 1943, les Français réunis à Balatonboglár célèbrent le 14 juillet en présence du nonce apostolique.
Les contacts avec la population conduisent à des idylles. Des mariages sont célébrés ainsi que des naissances. C'est ainsi qu'une jeune hongroise, Eva Hegedűs, se marie avec un sergent français dont elle divorcera 10 ans plus tard pour épouser un professeur d'économie nommé Raymond Barre, futur Premier Ministre et futur Maire de Lyon.
Le 19 mars 1944, la Wehrmacht prend Budapest. Les Français qui sont encore à Balatonboglár sont immédiatement dispersés dans des entreprises ou abrités par des particuliers qui les cachent pour qu'ils échappent aux patrouilles de la Gestapo et des Nyilas (les Croix fléchées). Certains Français rejoignent les maquis de Slovaquie. Quand l'Armée rouge investit Budapest en février 1945, les Français encore présents en Hongrie sont regroupés et dirigés vers Odessa où ils embarquent sur des navires britanniques à destination de Marseille.
Les anciens de Balatonboglár ont créé l'Amicale des prisonniers de guerre évadés. Ils se sont évertués à faire connaitre en France la bienveillance avec laquelle ils avaient été accueillis en Hongrie. Ils se sont préoccupés du sort des 16 000 prisonniers hongrois en France à la fin de la guerre et se sont employés par tous les moyens à améliorer leur sort.
Le 29 mars 2022, Pascale Andréani, ambassadrice de France en Hongrie a inauguré un petit musée à Balatonboglár, évoquant le périple des réfugiés français qui y séjournèrent entre 1942 et 1945.
Références
[modifier | modifier le code]- Anne Vidalie, « L'histoire de Balatonboglar,"paradis" hongrois d'un millier de soldats français pendant la seconde guerre mondiale », Le Monde, (lire en ligne)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean Boussaguet, Refuge en Hongrie. Recueil de souvenir d'évadés, Paris, La Callanque,
- Paul Lemaire, Le Pont de la liberté, Editions du Paroi,
- Istvan Lagzi, Evadés français en Hongrie, 1940-1945, JatePress,
- Pierre Godefroy, Comme la feuille au vent. Un Normand au pays des Tziganes, J. Susse,
Cinéma
[modifier | modifier le code]- 1981 : Paradis provisoire d'András Kovács avec André Dussollier