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Camp de Saint-Paul-d'Eyjeaux

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Camp d'internement de Saint-Paul-d'Eyjeaux
Camp de Saint-Paul (3).jpg
Présentation
Gestion
Date de création
Créé par Régime de Vichy
Géré par Administration française
Date de fermeture Après 1945
Victimes
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Localité Saint-Paul
Coordonnées 45° 45′ 03″ nord, 1° 26′ 29″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Camp d'internement de Saint-Paul-d'Eyjeaux
Géolocalisation sur la carte : Haute-Vienne
(Voir situation sur carte : Haute-Vienne)
Camp d'internement de Saint-Paul-d'Eyjeaux

Le camp d'internement de Saint-Paul ou camp de Saint-Paul-d'Eyjeaux est un ancien camp d'internement français situé sur le territoire de la commune de Saint-Paul (parfois appelée Saint-Paul-d'Eyjeaux car proche de la commune d'Eyjeaux) dans la Haute-Vienne.

Le camp est fondé en novembre 1940, sur décision ministérielle du , pour accueillir ceux que le régime de Vichy considère comme « indésirables », à savoir les Tsiganes[1], communistes, Juifs, anarchistes et francs-maçons, ainsi que des maquisards[2]. Il reçoit rapidement une partie des internés du camp voisin de Saint-Germain-les-Belles, et se trouve non loin du camp de Nexon. Ces différents camps prennent place dans les emprises vides des villages édifiés à la hâte au début de la guerre pour accueillir les réfugiés des zones de combat du Nord-Est de la France[3].

Appelé officiellement « centre de séjour surveillé », c'est un vrai camp d'internement[4]. Il est composé de baraquements en bois, entouré d'un double réseau de barbelés. Des miradors l'entourent à chaque coin, avec des sentinelles armées munies de projecteurs[5]. Les gardiens sont issus des groupes mobiles de réserve.

En mars 1941, alors que le camp compte 155 détenus, 90 prisonniers du camp de Nexon les rejoignent, associés à des prisonniers du camp de Saint-Germain, pour être acheminés jusqu'à Port-Vendres d'où ils sont transférés vers des camps d'Afrique du Nord[2].

Le camp compte jusqu'à 900 détenus[6], principalement politiques, quand le camp de Nexon, au fil de la guerre, devient de plus en plus un camp d'internement de Juifs avant déportation[3].

Les conditions sanitaires sont mauvaises (un seul WC), la nourriture « médiocre et insuffisante », et les internés sont si mal vêtus que la population locale critique les autorités[7].

Le camp de Saint-Paul est libéré par la Résistance le , puis accueille un temps des prisonniers allemands[2]. 300 ont été internés, dont beaucoup travaillaient chez des agriculteurs. Une centaine d'entre eux, « mal nourris et mal traités au début », sont morts de maladie et ont été inhumés en bordure du cimetière. Leurs dépouilles ont été transférées en 1958 au cimetière militaire allemand de Berneuil[8].

Quelques vestiges du camp sont encore visibles en bord de route, le long de la RD115, à environ 700 m à l'est du centre-bourg. Des panneaux d'information et une stèle y sont installés.

Détenus célèbres

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Parmi les détenus figurent plusieurs personnalités[9] :

  • Jean Cavaillès (1903-1944), philosophe des mathématiques, cofondateur du mouvement de résistance Libération-Sud, Compagnon de la Libération à titre posthume, détenu fin 1942.
  • André Trocmé (1901-1971), pasteur au Chambon-sur-Lignon, reconnu « Juste parmi les nations » en 1971, détenu début 1943. Parmi les personnalités du Chambon figurent aussi le pasteur Édouard Theis (reconnu « Juste » en 1981), et l'éducateur Roger Darcissac (reconnu « Juste » en 1988).
  • Georges Bruguier (1884-1962), homme politique du Gard, détenu durant tout le conflit.
  • Edouard Quincey, ancien adjoint de Maurice Thorez à la mairie d'Ivry-sur-Seine ;
  • l'instituteur Eugène Odru (dit André Odru), qui sera ensuite commissaire aux effectifs des FTP de Corrèze ;
  • Robert Delord, résistant corrézien et capitaine FTP puis homologué FFI en 1945 ;
  • Maurice Brillouet (1890-1979), conseiller municipal communiste de Surgères et conseiller d'arrondissement.
  • trois habitants de Saint-Laurent-du-Pont, dans l'Isère, dont les activités inquiétaient la police de Vichy : Marcel Morel, militant communiste et marchand de journaux, Henri Poulet, militant démocrate chrétien et épicier, et Sylvain Boursier, agriculteur, arrêtés et transférés à Saint-Paul, sur décision du préfet de la région Rhône-Alpes. Cette arrestation mit en émoi le pays et mobilisa les Chartreux et Auguste Villard, maire de Saint-Pierre-de-Chartreuse, pour les faire libérer.
  • Jean Filiol, militant nationaliste, cofondateur de l'organisation terroriste de la Cagoule, détenu de 1942 à 1944.

Notes et références

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  1. « L’exclusion et la répression des Tsiganes en Dordogne avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale », (consulté le )
  2. a b et c Michel Annet, « CAMP DE ST-PAUL-D'EYJEAUX (Haute-Vienne) », sur apra.asso.fr, (consulté le ).
  3. a et b Association des Créateurs et Amis du musée départemental de la Résistance de Peyrat-le-Château, « Les camps d'internement de la Haute-Vienne », sur musee-resistance-peyrat.fr, (consulté le ).
  4. André Odru, Maquis et Guerilla en Limousin 1943-1944, ANACR de Corrèze, 2007, p. 16.
  5. Soulignac 1995, p. 30.
  6. Gwenola Bériou, « Camps d'internement de Nexon et Saint-Paul : une mémoire encombrante », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  7. Soulignac 1995, p. 30, 38 et 67.
  8. Soulignac 1995, p. 74-77.
  9. André Odru (Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie), « Camp de Saint-Paul-d'Eyjeaux durant la Seconde Guerre mondiale (WWII) », sur ajpn.org, (consulté le ).

Bibliographie

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  • Yves Soulignac, Les camps d'internement en Limousin 1939-1945, auto-édition, , 150 p..

Articles connexes

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