Aller au contenu

Cumières-le-Mort-Homme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Cumières-le-Mort-Homme
Cumières-le-Mort-Homme
Blason de Cumières-le-Mort-Homme
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Verdun
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Grand Verdun
Maire
Mandat
Jean Lavigne
2020-2026
Code postal 55100
Code commune 55139
Démographie
Population
municipale
hab. (2021 en stagnation par rapport à 2015)
Densité hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 14′ 00″ nord, 5° 16′ 54″ est
Altitude 188 m
Min. 185 m
Max. 287 m
Superficie 6,11 km2
Type Commune rurale à habitat très dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Verdun
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Belleville-sur-Meuse
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Cumières-le-Mort-Homme
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Cumières-le-Mort-Homme
Géolocalisation sur la carte : Meuse
Voir sur la carte topographique de la Meuse
Cumières-le-Mort-Homme
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Voir sur la carte administrative du Grand Est
Cumières-le-Mort-Homme

Cumières-le-Mort-Homme est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.

Elle fait partie des neuf villages français détruits durant la Première Guerre mondiale non reconstruits car classés en zone rouge du département de la Meuse[1]. Après la guerre, la commune n'a jamais eu plus de sept habitants recensés et il n'en reste aucun après 1990.

Géographie

[modifier | modifier le code]

Localisation

[modifier | modifier le code]

La commune est située à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Verdun sur la rive gauche de la Meuse.

Communes limitrophes

[modifier | modifier le code]

Hydrographie

[modifier | modifier le code]

La commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau de Chattaucourt[2],[Carte 1].

Carte en couleur présentant le réseau hydrographique de la commune
Réseau hydrographique de Cumières-le-Mort-Homme[Note 1].

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 940 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 9,6 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Septsarges », sur la commune de Septsarges à 10 km à vol d'oiseau[5], est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 942,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,9 °C, atteinte le  ; la température minimale est de −15,7 °C, atteinte le [Note 2],[6],[7].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Au , Cumières-le-Mort-Homme est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Verdun, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[11]. Cette aire, qui regroupe 103 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols

[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (89,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (84,1 %), prairies (10,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Le nom de la localité est attesté sous les formes Commenarias en 701 sur une chartre de Pépin, en 702 dans le cartulaire de l'abbaye de Saint Vanne, Cumière en 1793, Cumières en 1801, Cumières-le-Mort-Homme en 1922[15], par décret du 24.02.1922 ( J.O. , 1922 , 3 , 2622 ).

Cumières semble dériver du mot latin Cŭměra « coffre à blé ». Cette explication reste cohérente sachant que la voie romaine Reims-Verdun-Metz traverse la Meuse à gué en ce lieu. L'emplacement de ce passage à Cumières fut mis à jour par les Allemands lorsqu'ils creusèrent leurs tranchées pendant le premier conflit mondial.

Le déterminant complémentaire Mort-Homme, est le nom d'une colline[16]. Nom rajouté en 1922, est un ancien « mort orme ».

Pour le mois d'octobre 1285, dans son poème Le Tournoi de Chauvency, Jacques Bretel mentionne plusieurs fois — dans le cours de ces festivités de Chauvency-le-Château offertes par le comte Louis V de Chiny — un Colart ou Collard de Cumières présent aux côtés des Neuville, Ornes, Creuë, Rosières et Briey.

Le , les héritiers Claude Le Clerc, dont Jean Le Clerc confirment avoir cédé la seigneurie de Cumières[17].

Le , le tonnerre des canons marque le début de la bataille de Verdun qui commence par l'attaque allemande sur la rive droite de la Meuse ; la deuxième attaque, sur la rive gauche, commence le . Situé sur le secteur de Verdun, le village de Cumières est perdu par les troupes françaises dans la nuit du 23 au [18] et repris le  ; il va disparaître totalement sous l'effet de l'acharnement des pilonnages par les artilleries française et allemande.

C'est l'un des neuf villages français détruits durant la Première Guerre mondiale qui n'a jamais été reconstruit. Déclarée « commune morte pour la France » à la fin des hostilités, il fut décidé de la conserver en mémoire des événements qui s'y déroulèrent.

Politique et administration

[modifier | modifier le code]

La commune est aujourd'hui administrée par un conseil de trois personnes désignées par le préfet de la Meuse.

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
    Jean Pierre Roland    
    Jean Nicolas Piéton    
1902 1946 Charles Alfred de Fisson    
Les données manquantes sont à compléter.
    André Lavigne (1889-1979)    
Les données manquantes sont à compléter.
2008 2016 Jean Lavigne    
2016 2020 Jean Lavigne    
2020 en cours Pierre Weiss    

Population et société

[modifier | modifier le code]

Démographie

[modifier | modifier le code]

Depuis le premier recensement de 1793, la population de la commune de Cumières évolue entre 205 et 315 habitants. Au cours de la Première Guerre mondiale, la commune de Cumières perd la totalité de ses habitants et est placée en « zone rouge » en 1918 avec l’ensemble de la colline du Mort-Homme puis reçoit le statut unique de « village détruit » en compagnie de huit autres villages de Meuse tout aussi martyrisés[19]. Les recensements postérieurs à 1918 attestent de la présence de quelques habitants jusqu'en 1990, date au-delà de laquelle la commune n'a plus d'habitant.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
215257265302302306309302315
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
303279263237246251238239240
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
239206205344642
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
37431----
2015 2020 2021 - - - - - -
---------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Néant, lieu de mémoire (commune « morte »)[1].

Cependant, des terres agricoles sont exploitées par des agriculteurs des communes voisines, et la forêt domaniale du Mort-Homme, par l'ONF.

Culture locale et patrimoine

[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments

[modifier | modifier le code]
La chapelle Saint-Remi.
  • La chapelle Saint-Remi, construite en 1933 avec un enclos du souvenir et monument aux morts, commémorant Cumières village anéanti. Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis décembre 2021[21].

Monument à la 69e division d'infanterie

[modifier | modifier le code]
Le monument à la mémoire des soldats de la 69e division.

Au lieu-dit le Mort-Homme le monument élevé à la mémoire des soldats de la 69e division, érigé par l'amicale des anciens de la 69e division d'infanterie. Jacques Froment-Meurice a réalisé une œuvre représentant un squelette se dégageant de son suaire. Debout, le squelette du soldat pousse un cri de victoire. Il porte sur divers bras un drapeau, symbolisant la nation pour laquelle il s'est sacrifié, de l'autre bras il brandit le flambeau de la victoire. Sur le socle du monument, l'inscription « Ils n'ont pas passé », rappelle la résistance victorieuse des soldats français.

Les travaux se sont déroulés du au . L'entretien du monument a été confié au Souvenir français.

À 100 m, le monument de granit dressé par les anciens de la 40e division d'infanterie.

Ancien champ de bataille

[modifier | modifier le code]

Classé en zone rouge, l'ancien champ de bataille a été planté de conifères dans les années 1920. Dans cette forêt de 14 000 ha, on distingue les bords des cratères d'obus, l'emplacement des villages détruits dont rien ne subsiste. Une chapelle a été érigée en 1933 à l'endroit où se trouvait l'église avant la Grande Guerre.

Héraldique

[modifier | modifier le code]
Blason de Cumières-le-Mort-Homme Blason
D'or à la fasce d'azur accompagnée en chef de trois anneaux de gueules et soutenue d'une étoile à dix rais de gueules remplie d'argent.
Détails
Création Robert André Louis et Dominique Lacorde. Utilisé par la commune depuis novembre 2016.

Personnalités liées à la commune

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
  2. Les records sont établis sur la période du au .
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  1. « Réseau hydrographique de Cumières-le-Mort-Homme » sur Géoportail (consulté le 9 juin 2024).
  2. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Les communes tombées pour la France sur le site interieur.gouv.fr, 6 février 2017
  2. « Fiche communale de Cumières-le-Mort-Homme », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. « Orthodromie entre Cumières-le-Mort-Homme et Septsarges », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Septsarges », sur la commune de Septsarges - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Septsarges », sur la commune de Septsarges - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  10. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  11. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Cumières-le-Mort-Homme ».
  12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Verdun », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  16. Félix Liénard, Dictionnaire topographique de la France : Dictionnaire topographique du département de la Meuse, vol. 1, Paris, Impr. nationale, , p. 160.
  17. Étienne Delcambre, Marie-Thérèse Aubry, Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790- 1949, page 114.
  18. René Lisbonne, Journal de guerre (1914-1916), Aniche, Éditions Sipayat, , 94 p. (ISBN 978-2-919228-26-3)
  19. « Cumières le Mort Homme », sur le site tourisme-pays-verdunois (consulté en ).
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  21. « Base Mérimée » (consulté le ).
  22. Auguste-Joseph Paris, La Terreur dans le Pas-de-Calais et dans le Nord : Histoire de Joseph Le Bon et des tribunaux révolutionnaires d'Arras et de Cambrai, Arras, Rousseau-Leroy, , 675 p. (OCLC 15585617, lire en ligne), p. 534-539.
  23. Lucien Misermont, Les Bienheureuses Filles de la Charité d'Arras : Dernières victimes de Joseph Lebon à Cambrai, Paris, Victor Lecoffre, J. Gabalda, 1914, 1920 (5e éd.), 232 p. (OCLC 493718958, lire en ligne), p. 32-194.
  24. Les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul martyres d'Arras.