Cumières-le-Mort-Homme
Cumières-le-Mort-Homme | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Meuse |
Arrondissement | Verdun |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Grand Verdun |
Maire Mandat |
Jean Lavigne 2020-2026 |
Code postal | 55100 |
Code commune | 55139 |
Démographie | |
Population municipale |
0 hab. (2021 ) |
Densité | 0 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 14′ 00″ nord, 5° 16′ 54″ est |
Altitude | 188 m Min. 185 m Max. 287 m |
Superficie | 6,11 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Verdun (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Belleville-sur-Meuse |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Cumières-le-Mort-Homme est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.
Elle fait partie des neuf villages français détruits durant la Première Guerre mondiale non reconstruits car classés en zone rouge du département de la Meuse[1]. Après la guerre, la commune n'a jamais eu plus de sept habitants recensés et il n'en reste aucun après 1990.
Géographie
[modifier | modifier le code]Localisation
[modifier | modifier le code]La commune est située à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Verdun sur la rive gauche de la Meuse.
Communes limitrophes
[modifier | modifier le code]Hydrographie
[modifier | modifier le code]La commune est dans le bassin versant de la Meuse au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau de Chattaucourt[2],[Carte 1].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 940 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 9,6 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Septsarges », sur la commune de Septsarges à 10 km à vol d'oiseau[5], est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 942,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,7 °C, atteinte le [Note 2],[6],[7].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Cumières-le-Mort-Homme est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Verdun, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[11]. Cette aire, qui regroupe 103 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (89,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (84,1 %), prairies (10,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes Commenarias en 701 sur une chartre de Pépin, en 702 dans le cartulaire de l'abbaye de Saint Vanne, Cumière en 1793, Cumières en 1801, Cumières-le-Mort-Homme en 1922[15], par décret du 24.02.1922 ( J.O. , 1922 , 3 , 2622 ).
Cumières semble dériver du mot latin Cŭměra « coffre à blé ». Cette explication reste cohérente sachant que la voie romaine Reims-Verdun-Metz traverse la Meuse à gué en ce lieu. L'emplacement de ce passage à Cumières fut mis à jour par les Allemands lorsqu'ils creusèrent leurs tranchées pendant le premier conflit mondial.
Le déterminant complémentaire Mort-Homme, est le nom d'une colline[16]. Nom rajouté en 1922, est un ancien « mort orme ».
Histoire
[modifier | modifier le code]Pour le mois d'octobre 1285, dans son poème Le Tournoi de Chauvency, Jacques Bretel mentionne plusieurs fois — dans le cours de ces festivités de Chauvency-le-Château offertes par le comte Louis V de Chiny — un Colart ou Collard de Cumières présent aux côtés des Neuville, Ornes, Creuë, Rosières et Briey.
Le , les héritiers Claude Le Clerc, dont Jean Le Clerc confirment avoir cédé la seigneurie de Cumières[17].
Le , le tonnerre des canons marque le début de la bataille de Verdun qui commence par l'attaque allemande sur la rive droite de la Meuse ; la deuxième attaque, sur la rive gauche, commence le . Situé sur le secteur de Verdun, le village de Cumières est perdu par les troupes françaises dans la nuit du 23 au [18] et repris le ; il va disparaître totalement sous l'effet de l'acharnement des pilonnages par les artilleries française et allemande.
C'est l'un des neuf villages français détruits durant la Première Guerre mondiale qui n'a jamais été reconstruit. Déclarée « commune morte pour la France » à la fin des hostilités, il fut décidé de la conserver en mémoire des événements qui s'y déroulèrent.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]La commune est aujourd'hui administrée par un conseil de trois personnes désignées par le préfet de la Meuse.
Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]Depuis le premier recensement de 1793, la population de la commune de Cumières évolue entre 205 et 315 habitants. Au cours de la Première Guerre mondiale, la commune de Cumières perd la totalité de ses habitants et est placée en « zone rouge » en 1918 avec l’ensemble de la colline du Mort-Homme puis reçoit le statut unique de « village détruit » en compagnie de huit autres villages de Meuse tout aussi martyrisés[19]. Les recensements postérieurs à 1918 attestent de la présence de quelques habitants jusqu'en 1990, date au-delà de laquelle la commune n'a plus d'habitant.
Économie
[modifier | modifier le code]Néant, lieu de mémoire (commune « morte »)[1].
Cependant, des terres agricoles sont exploitées par des agriculteurs des communes voisines, et la forêt domaniale du Mort-Homme, par l'ONF.
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- La chapelle Saint-Remi, construite en 1933 avec un enclos du souvenir et monument aux morts, commémorant Cumières village anéanti. Elle est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis décembre 2021[21].
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Monument aux morts Cumières village anéanti.
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Liste de noms 1914-1916 du monument aux morts.
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Liste de noms 1915-1918 du monument aux morts.
Monument à la 69e division d'infanterie
[modifier | modifier le code]Au lieu-dit le Mort-Homme le monument élevé à la mémoire des soldats de la 69e division, érigé par l'amicale des anciens de la 69e division d'infanterie. Jacques Froment-Meurice a réalisé une œuvre représentant un squelette se dégageant de son suaire. Debout, le squelette du soldat pousse un cri de victoire. Il porte sur divers bras un drapeau, symbolisant la nation pour laquelle il s'est sacrifié, de l'autre bras il brandit le flambeau de la victoire. Sur le socle du monument, l'inscription « Ils n'ont pas passé », rappelle la résistance victorieuse des soldats français.
Les travaux se sont déroulés du au . L'entretien du monument a été confié au Souvenir français.
À 100 m, le monument de granit dressé par les anciens de la 40e division d'infanterie.
Ancien champ de bataille
[modifier | modifier le code]Classé en zone rouge, l'ancien champ de bataille a été planté de conifères dans les années 1920. Dans cette forêt de 14 000 ha, on distingue les bords des cratères d'obus, l'emplacement des villages détruits dont rien ne subsiste. Une chapelle a été érigée en 1933 à l'endroit où se trouvait l'église avant la Grande Guerre.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Bienheureuse sœur Jeanne Gérard (1752-1794), née à Cumières, guillotinée sous La Terreur le , béatifiée le , fêtée le 26 juin[22],[23],[24].
- Capitaine René Lisbonne (1881-1943), commandant le 5e bataillon du 254e RI fin mai 1916 à Cumières.
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Mémorial sœur Jeanne Gérard.
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Plaquette René Lisbonne.
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Plaquette Louis Lavigne et André Lavigne.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Villages français détruits durant la Première Guerre mondiale
- Séquelle de guerre
- Munition non explosée
- Zone rouge
- Liste des communes de la Meuse
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la géographie :
- Cumières, village détruit sur le site espace-ehce.fr
- Cumières-le-Mort-Homme sur le site de l'Institut géographique national
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
Cartes
[modifier | modifier le code]- « Réseau hydrographique de Cumières-le-Mort-Homme » sur Géoportail (consulté le 9 juin 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Les communes tombées pour la France sur le site interieur.gouv.fr, 6 février 2017
- « Fiche communale de Cumières-le-Mort-Homme », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Cumières-le-Mort-Homme et Septsarges », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Septsarges », sur la commune de Septsarges - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Septsarges », sur la commune de Septsarges - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Cumières-le-Mort-Homme ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Verdun », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Félix Liénard, Dictionnaire topographique de la France : Dictionnaire topographique du département de la Meuse, vol. 1, Paris, Impr. nationale, , p. 160.
- Étienne Delcambre, Marie-Thérèse Aubry, Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790- 1949, page 114.
- René Lisbonne, Journal de guerre (1914-1916), Aniche, Éditions Sipayat, , 94 p. (ISBN 978-2-919228-26-3)
- « Cumières le Mort Homme », sur le site tourisme-pays-verdunois (consulté en ).
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Base Mérimée » (consulté le ).
- Auguste-Joseph Paris, La Terreur dans le Pas-de-Calais et dans le Nord : Histoire de Joseph Le Bon et des tribunaux révolutionnaires d'Arras et de Cambrai, Arras, Rousseau-Leroy, , 675 p. (OCLC 15585617, lire en ligne), p. 534-539.
- Lucien Misermont, Les Bienheureuses Filles de la Charité d'Arras : Dernières victimes de Joseph Lebon à Cambrai, Paris, Victor Lecoffre, J. Gabalda, 1914, 1920 (5e éd.), 232 p. (OCLC 493718958, lire en ligne), p. 32-194.
- Les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul martyres d'Arras.