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King Vidor

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King Vidor
King Vidor en 1921.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Peacock Military Academy (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
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Conjoint
Florence Vidor (1915-1924)
Eleanor Boardman (1926-1931)
Elizabeth Hill Vidor (1932-1982)
Autres informations
Parti politique
Parti républicain de Californie (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Archives conservées par
Harry Ransom Center (en) (FI-00046)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

King Vidor est un réalisateur américain, né le à Galveston (Texas, États-Unis) et mort le à Paso Robles (Californie, États-Unis).

Cinéaste au style épique et baroque, ses réalisations ont inspiré plusieurs générations de cinéastes dont David Lean, Orson Welles, Michael Cimino et Martin Scorsese.

King Vidor en 1925.

King Wallis[2] Vidor[3] naît le à Galveston au Texas, aux États-Unis. Il est le fils unique d'un industriel prospère[4], Charles Shelton Vidor[5], et de Kate Lee Vidor[6]. Son grand-père Károly (Charles) Vidor, originaire de Hongrie, s'était installé à Galveston dans les années 1850[7],[8]. En 1900, à l'âge de six ans, King Vidor survit au grand ouragan de Galveston[9] qui tue entre 6 000 et 12 000 personnes. Passionné très tôt par le cinéma[réf. souhaitée], il travaille bénévolement comme projectionniste dans sa ville natale et tourne quelques films d'amateur. Vers 1915, il s'installe à Hollywood avec sa jeune épouse, Florence[4].

Le muet

Hendrik Sartov (directeur de la photographie), King Vidor, Irving Thalberg (producteur) et Lillian Gish, sur le tournage de La Bohème.

King Vidor[10] est dans le livre des records pour la plus longue carrière de metteur en scène de cinéma. Son premier film date de 1913 avec Ouragan sur Galveston[2] et son dernier de 1980 : le documentaire La Métaphore.

En 1916, il épouse Florence Arto, qui deviendra une star sous son nom marital. Ensemble ils s'établissent à Hollywood. Selon le Dictionnaire du cinéma américain des Références Larousse, Vidor est figurant, assistant, comptable, régisseur, projectionniste[11] scénariste. David W. Griffith est son modèle. Dès 1920, il fonde son propre studio, Vidor Village[12], et dirige une série de films, presque tous avec Florence Vidor (qui a déjà travaillé avec Frank Lloyd et Cecil B. DeMille), jusqu'en 1923, date à laquelle le Vidor Village disparaît. Cependant, durant toute sa carrière, Vidor gardera une liberté rare à Hollywood. Florence Vidor, elle, part travailler avec Ernst Lubitsch et Malcolm St. Clair.

King Vidor dirige sa deuxième femme Eleanor Boardman[13] dans la plupart de ses films muets suivants, dont Fraternité et Bardelys avec John Gilbert. Nigel Cawthorne a rapporté une anecdote selon laquelle Gilbert avait proposé un double mariage à Vidor et Boardman, lui-même voulant épouser Greta Garbo (et Garbo accepta). Vidor est par ailleurs le premier à avoir dirigé John Wayne : cascadeur et figurant, ce dernier apparaît à 19 ans dans Bardelys le magnifique (Bardelys the Magnificent, 1926). Invisible depuis 80 ans, le film a été (re)découvert courant 2007. Il a été diffusé pour la première fois sur France 3 courant 2008.

Durant les années 1920 également, il entame une collaboration régulière avec la star John Gilbert (His Hour en 1924 d'après Elinor Glyn), collaboration qui culmine avec La Grande Parade, et Gilbert est le partenaire d'une autre icône du cinéma, Lillian Gish, dans une autre superproduction, La Bohème (1926), d'après le roman d'Henry Murger. Les deux hommes sont alors amoureux de Lillian Gish mais la Duse de l'écran ne donne pas de suite, ainsi qu'elle le raconte dans ses mémoires Le cinéma, Mr. Griffith et moi.

Les grandes fresques

King Vidor est le cinéaste de fresques cinématographiques parmi les plus imposantes du XXe siècle. Sa vision ample et démiurgique du monde prend sa pleine mesure dans les films épiques dont il deviendra le spécialiste. Quelques exemples : La Grande Parade[2] (1925) sur la Première Guerre mondiale, La Foule (1927) intimiste mais à la vision monumentale, Le Grand Passage (1940) sur les guerres indiennes, Une romance américaine (1944)[14] épopée industrielle malheureusement amputée par les producteurs, Duel au soleil[15] (1946)[16], western romantique produit par D.O. Selznick et enfin Salomon et la Reine de Saba[17] (1958), ultime film du cinéaste et formidable péplum biblique.

D'une durée de 140 minutes, Une romance américaine, sa fresque sur l'industrie de l'acier (d'un budget record de trois millions de dollars) fut amputée de plus d'une demi-heure parce qu'il était urgent de multiplier les séances. Coupé sans l'aide du cinéaste, le film fut un immense échec et marqua la fin de la collaboration entre Vidor et la MGM. Lorsqu'il évoquera cet échec dans ses mémoires, Vidor semblera fortement marqué par cette expérience.

On note une adaptation dispendieuse et épique de Guerre et paix[18] de Tolstoï en 1956, comptant dans sa distribution Henry Fonda, Audrey Hepburn[2] et Anita Ekberg, et une version romancée de la vie de Frank Lloyd Wright avec Le Rebelle en 1949. Ce film lyrique et flamboyant, tiré du roman à succès d'Ayn Rand, est considéré comme un des chefs-d'œuvre du cinéaste et une des plus grandes performances de Gary Cooper. Selon Barthélémy Amengual, « plus soviétique que jamais par son amplification épique, cette geste évoque Dovjenko ».

Fasciné par les bâtisseurs, les capitaines d'industrie, les chefs de guerre, en bref les « Bigger Than Life », il manifesta aussi un intérêt profond pour les anonymes et les oubliés des grandes sociétés, avec La Foule en 1928, Notre pain quotidien en 1934 ou Hallelujah[19] en 1929, premier film de Hollywood entièrement interprété par des Noirs. Le mélodrame célèbre Le Champion en 1931, qui racontait l'amitié entre un petit enfant et un vieux boxeur raté, appartient lui aussi à la veine humaniste et sociale du cinéaste.

Les actrices

Grand amateur de beauté et de tempéraments d'actrices, Vidor a donné des rôles importants à Lillian Gish[20], Barbara Stanwyck (Stella Dallas[21]), Bette Davis (La Garce[22]), Jennifer Jones (Duel au soleil - où figure également sa mythique Mimi Lillian Gish - et La Furie du désir), notamment, passant de la pire noirceur (La Garce demeure d'une violence rare) au romantisme le plus exacerbé (Duel au soleil atteint des sommets de violence également, mais cette violence flamboie au lieu de noircir).

King Vidor impose dans la comédie la blonde Marion Davies[2] (dans Mirages et Une gamine charmante), reine de la jet set, et la brune Hedy Lamarr (dans SouvenirsH.M. Pulham, Esq.[23] —, Camarade X avec aussi Clark Gable), qui parodie Greta Garbo dans Ninotchka et que le grand cinéaste compare à Jennifer Jones. Vidor souhaitait d'ailleurs Hedy Lamarr et John Wayne pour Duel au soleil. Il retrouvera Hedy Lamarr pour Souvenirs / H.M. Pulham, Esq., adaptation très attendue d'un best seller nostalgique, où elle incarne l'amour perdu.

En connaisseur, Vidor a aussi dirigé Clara Kimball Young, Zasu Pitts, Colleen Moore[24], Kay Francis, Margaret Sullavan, Sylvia Sidney, Dolores del Río, Paulette Goddard, Ruth Roman, Gina Lollobrigida… C'est encore Vidor, après Rouben Mamoulian et Tolstoï, qui est chargé de lancer la carrière de la russe Anna Sten au début des années 1930 mais leurs talents conjugués ne convainquent pas le public.

Bien qu'il ne soit pas crédité au générique (et que la scène faillit être coupée), il mit en scène un moment inoubliable de l'histoire du cinéma américain : la séquenceJudy Garland chante la chanson mythique Over The Rainbow dans Le Magicien d'Oz de Victor Fleming en 1939[25].

L'ensemble des écrits et documents audio-visuels de King Vidor sont déposés et consultables au Harry Ransom Center de l'université du Texas d'Austin[26].

Vie privée

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King Vidor se marie à trois reprises[27] :

En dehors du documentaire La Métaphore en 1980, il consacre les 25 dernières années de sa vie à la peinture. Il meurt le à Paso Robles en Californie, après son décès ses cendres furent dispersées sur les terres de son ranch à Paso Robles[28].

Filmographie

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Courts métrages

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Longs métrages muets

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Longs métrages parlants

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Prix et distinctions

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King Vidor obtient son étoile sur le Walk of fame le [8].

  • La Foule (1928) est un film unique dans l'histoire de Hollywood. Le film racontait la vie d'un Américain moyen. Il était hors de question pour King Vidor de prendre une star de l'époque. Il croisa un jour, devant un bureau de casting, un individu intéressant pour le rôle. Il le rattrapa difficilement dans la rue et lui demanda son nom. En s'engouffrant dans la voiture, il jeta « Murray, figurant » et disparut. Vidor eut à peine le temps de lui dire « Je suis metteur en scène et j'aurai peut être un travail pour vous ». L'homme ne rappela pas. Ayant oublié le nom, Vidor consulta la liste des figurants du studio et reconnu le nom de Murray. Lorsqu'il tenta de recontacter l'homme, l'acteur lui dit qu'il n'avait pas de temps à perdre. Vidor dut lui proposer de l'argent pour qu'il se déplace pour un rendez-vous. Quand King Vidor demanda à James Murray pourquoi il ne répondait pas à ces appels, celui-ci répondit : « Je ne vous ai pas cru… ». James Murray sera engagé pour jouer le rôle principal du film.
  • Charles Chaplin se coupait les cheveux lui-même, et offrit une fois à King Vidor de lui couper les cheveux, ce que celui-ci accepta avec entrain. Quelques semaines plus tard, Vidor alla chez le coiffeur d'un grand hôtel, qui lui demanda, d'un air critique, « Qui vous a coupé les cheveux la dernière fois ? », à quoi il répondit « Charles Chaplin », et le coiffeur se vexa rétorquant : « Quand je pose une question sérieuse, j'attends une réponse sérieuse ! »[31].
  • En l'absence de Woody Allen lors de la cérémonie, c'est King Vidor qui récupéra les trois Oscars décernées en 1978 au film Annie Hall.

Références

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  1. « https://norman.hrc.utexas.edu/fasearch/findingAid.cfm?eadid=00359 » (consulté le )
  2. a b c d et e (en) « King Vidor | American film director », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  3. Encyclopædia Universalis, « KING VIDOR », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  4. a et b Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma - Les réalisateurs, Bouquins Robert Laffont, Paris, 2003.
  5. (en-US) « Who was King Vidor? Everything You Need to Know », sur www.thefamouspeople.com (consulté le ).
  6. (en) « King Wallis Vidor », sur geni_family_tree (consulté le ).
  7. (en) « King Vidor 1894-1982 Film Director Biography », sur obscurehollywood.net (consulté le ).
  8. a et b (en) « King Vidor | Hollywood Walk of Fame », sur www.walkoffame.com (consulté le ).
  9. (en) « The Rosenberg Library Collection - King Vidor on Galveston Hurricane of 1900 », sur Texas Archive of the Moving Image (consulté le )
  10. (en) « TSPDT - King Vidor », sur TSPDT (consulté le ).
  11. (en) « King Vidor », sur latimes.com (consulté le ).
  12. (it) « VIDOR, King in "Enciclopedia del Cinema" », sur www.treccani.it (consulté le ).
  13. (en) « Boardman, Eleanor (1898–1991) | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  14. (en) « An American Romance: King Vidor's Epic Film of Immigration and the American Dream », sur www.quebecoislibre.org (consulté le ).
  15. « Rétrospective King Vidor - La Cinémathèque française », sur www.cinematheque.fr (consulté le ).
  16. (en-US) Bosley Crowther, « ' Duel in the Sun,' Selznick's Lavish Western That Stars Jennifer Jones, Gregory Peck, Opens at Loew's Theatres », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  17. (en-US) Bosley Crowther, « Solomon and Sheba'; Film by King Vidor Is Shown at Capitol Yul Brynner and Gina Lollobrigida Star », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  18. (en-US) Bosley Crowther, « Screen: 'War and Peace'; The Cast », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  19. (en-US) Mordaunt Hall, « The Screen; A Negro Talking Picture. », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  20. « Duel au soleil (1946) de King Vidor et William Dieterle », sur L'Oeil sur l'Ecran (consulté le ).
  21. « Stella Dallas - Film (1937) - SensCritique », sur www.senscritique.com (consulté le )
  22. (en-US) Bosley Crowther, « The Screen in Review; 'Beyond the Forest' With Bette Davis and Joseph Cotten Is New Bill at Strand », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  23. (en-US) Cliff Aliperti, « H.M. Pulham, Esq. (1941) – King Vidor Brings John P. Marquand Bestseller to Life », sur Immortal Ephemera, (consulté le ).
  24. (en-US) Charles Higham, « Long Live Vidor, A Hollywood King », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  25. (en) « King Vidor: 10 essential films », sur British Film Institute (consulté le ).
  26. (en) Phil Brown et Dave Clyde, « King Vidor: An Inventory of His Collection in the Film Collection at the Harry Ransom Center », sur norman.hrc.utexas.edu (consulté le ).
  27. (en-US) Peter B. Flint, « King Vidor, 88, Director of Films for More Than 40 Years, Is Dead », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  28. (en-US) « King Vidor », sur Find a grave.
  29. « Hallelujah [Movie] - Encyclopedia of Arkansas », sur www.encyclopediaofarkansas.net (consulté le ).
  30. « Japanese War Bride (film) | Densho Encyclopedia », sur encyclopedia.densho.org (consulté le )
  31. King Vidor, La Grande Parade. Autobiographie, Éd. JCLattès, 1981, p. 165.

Bibliographie

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  • King Vidor, La Grande Parade. Autobiographie, traduit de l’américain par Catherine Berge et Marquita Doassans, Éditions Jean-Claude Lattès, 1981

Liens externes

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