Aller au contenu

Mohamed Hussein Tantawi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Mohamed Hussein Tantawi
محمد حسين طنطاوى
Illustration.
Le maréchal Mohamed Hussein Tantawi en 2002.
Fonctions
Président du Conseil suprême des Forces armées
(chef de l'État égyptien, de facto)

(1 an, 4 mois et 19 jours)
Vice-président Sami Hafez Annan
Premier ministre Ahmed Chafik
Essam Charaf
Kamal al-Ganzouri
Prédécesseur Hosni Moubarak
(président de la République)
Successeur Mohamed Morsi
(président de la République)
Secrétaire général du Mouvement des non-alignés

(1 an, 4 mois et 19 jours)
Prédécesseur Hosni Moubarak
Successeur Mohamed Morsi
Vice-Premier ministre égyptien

(22 jours)
Chef de l'État Hosni Moubarak
Lui-même
Premier ministre Ahmed Chafik
Successeur Yahia El Gamal
Ministre égyptien de la Défense et de la Production militaire

(21 ans, 2 mois et 23 jours)
Chef de l'État Hosni Moubarak
Lui-même
Mohamed Morsi
Premier ministre Atef Sedki
Kamal al-Ganzouri
Atef Ebeid
Ahmed Nazif
Ahmed Chafik
Essam Charaf
Kamal al-Ganzouri
Hicham Qandil
Prédécesseur Youssef Abou Taleb
Successeur Abdel Fattah al-Sissi
Biographie
Nom de naissance Mohamed Hussein Tantawi Soliman
Date de naissance
Lieu de naissance Le Caire (Égypte)
Date de décès (à 85 ans)
Lieu de décès Le Caire (Égypte)
Nationalité Égyptienne
Profession Militaire
Religion Islam sunnite

Mohamed Hussein Tantawi
Commandants en chef des Forces armées égyptiennes
Chefs d'État égyptiens

Le maréchal Mohamed Hussein Tantawi Soliman, également transcrit Tantaoui (arabe : محمد حسين طنطاوى), né le au Caire et mort le [1],[2] dans la même ville, est un militaire et homme d'État égyptien[3].

Il est ministre de la Défense et commandant en chef des forces armées égyptiennes de 1991 à 2012. Du (démission du président Moubarak) au (investiture de Mohamed Morsi), il était en tant que chef du Conseil suprême des forces armées, de facto chef de l'État égyptien par intérim[4],[5].

Carrière militaire

[modifier | modifier le code]
Maréchal Tantawi (à gauche), avec Donald Rumsfeld, le 7 mars 2006.

D'origine nubienne par son père[6], Tantawi sert depuis le dans l'infanterie et a participé à la guerre israélo-arabe de 1956, à la guerre des Six Jours en 1967 et à la guerre du Kippour en 1973. Durant sa carrière il a exercé à plusieurs postes différents, dont celui d'attaché militaire au Pakistan en 1975, puis en Afghanistan[6]. Entre 1988 et 1991, il est le chef de la garde présidentielle de Moubarak puis devient en 1991 ministre de la Défense et commandant en chef des forces armées égyptiennes, postes qu'il occupe 20 ans[6]. Il a la réputation d'avoir évité toute infiltration de l'armée par les Frères musulmans ou des mouvances islamistes[6].

Le général Tantawi a été gratifié de la dignité de maréchal en 1991. Comme chef d'état-major, il a participé à la première guerre du Golfe aux côtés de la coalition.

Lorsque le , Moubarak après le début de la révolte populaire contre son régime, remanie son gouvernement, Tantawi se retrouve nommé vice-premier ministre[6]. Il fut lors des 18 jours de révolte, la première personnalité du régime à s'adresser aux manifestants sur la place Tahrir, le [6].

Révolution égyptienne de 2011

[modifier | modifier le code]
Maréchal Tantawi (à gauche) avec Martin Dempsey lors du premier anniversaire de sa prise de pouvoir, le .

Le , après 18 jours de révolte du peuple, le président Moubarak démissionne et laisse le pouvoir au ministre de la Défense et commandant en chef des forces armées égyptiennes, Tantawi. Il devient alors le chef de la junte militaire qui hérite du pouvoir sous le nom de Conseil suprême des forces armées, ce qui fait de lui le chef de l'État égyptien par intérim de facto. Étant le plus âgé des membres de ce conseil, il n'est pas considéré comme un présidentiable[7].

Sur un plan personnel, Tantawi avait gardé un profil relativement bas depuis la remise du pouvoir au Conseil, ne faisant un premier discours qu'à l'occasion de la graduation d'un lot à l'Académie de police, le . Il a choisi de laisser les discours publics et la plupart des communiqués de presse aux autres membres éminents du conseil. Il a ainsi nommé Essam Charaf comme Premier ministre, accompagné de son cabinet. Tantawi a en revanche reçu un certain nombre de fonctionnaires étrangers, comme le Premier ministre britannique David Cameron et la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.

Maréchal Tantaoui avec Hosni Moubarak, Vladimir Poutine et Sergueï Lavrov (Le Caire, 27 avril 2006).

Une nouvelle série de protestations place Tahrir en , a fini par dégénérer le ce qui a causé au moins 28 morts et des centaines de blessés dans le sillage de l'usage de la force par la police pour réprimer les manifestants[8]. Tantawi est apparu à la télévision nationale égyptienne pour garantir l'accélération de l'élection présidentielle, qui était la demande principale des manifestants. Il a également rassuré sur le fait que les forces armées étaient entièrement disposées à rendre immédiatement le pouvoir et à retourner à leur devoir d'origine, si c'est ce que les gens voulaient, en organisant un référendum populaire[8].

Les critiques de Tantawi en Égypte ont été nombreuses, notamment à travers les chants des manifestants de la place qui lui demandent de partir[9]. Selon The Telegraph, les manifestants ont également exigé l'exécution de Tantawi[10].

Transition et limogeage

[modifier | modifier le code]

Le , Tantawi passe le pouvoir au président élu, Mohamed Morsi tout en restant ministre de la Défense[11]. Le , Mohamed Morsi abroge le décret constitutionnel du donnant les pouvoirs législatifs au Conseil suprême des Forces armées et met à la retraite le maréchal Tantawi et le chef d'état-major des forces armées Sami Hafez Annan[12]. Le maréchal Tantawi devient néanmoins officiellement « conseiller du président » dans ce que certains journalistes considèrent comme une « solution négociée » au désaccord entre le pouvoir civil et l'armée[13],[14].

Reconnaissance

[modifier | modifier le code]

Une mosquée porte son nom au Caire[15].

Décorations

[modifier | modifier le code]
Maréchal Tantaoui avec le général Sami Hafez Annan (2009).

Décorations égyptiennes

  • Collier de l'ordre du Nil[16]
  • Grand cordon de l'ordre de la République
  • Grand cordon de l'ordre de l'Indépendance
  • Grand cordon de l'ordre du Mérite
  • Membre de 1re classe de l'ordre de la Vertu
  • Grand officier de l'ordre de la Victoire
  • Médaille de l'ordre de la Libération
  • Médaille du courage militaire
  • Médaille de l'évacuation militaire
  • Médaille du service militaire

Décorations étrangères

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Mort de Mohamed hussein Tantaoui, premier dirigeant de l'Égypte post-Moubarak », sur france24.com,
  2. « Décès du maréchal Tantaoui », sur hebdo.ahram.org.eg, .
  3. « Le maréchal Tantaoui emporte dans sa tombe les secrets de l'Égypte », sur lefigaro.fr, .
  4. « Mohammed Hussein Tantaoui, le premier dirigeant de l’Egypte après Moubarak, est mort », sur lemonde.fr, .
  5. « Egypte : mort du maréchal Tantaoui, qui avait succédé à Hosni Moubarak en 2011 », sur francetvinfo.fr, .
  6. a b c d e et f « Le maréchal Tantaoui, nouvel homme fort du régime », sur lemonde.fr,
  7. « Le maréchal Tantaoui, nouvel homme fort de l'Égypte », sur lefigaro.fr,
  8. a et b (en) « Egypt military pledges to speed up power transfer », sur bbc.com,
  9. « Le maréchal Tantaoui, nouvel ennemi de la place Tahrir », sur 20minutes.fr,
  10. (en) « Egypt: 10,000 march in protest at woman dragged half-naked through street », sur telegraph.co.uk,
  11. « Egypte : le maréchal Tantaoui resterait ministre de la défense », sur lemonde.fr,
  12. (en) « Egypt's Morsi 'empowered' by army shake-up », sur aljazeera.com,
  13. « Mohamed Morsi s'affranchit de la tutelle des militaires », sur france24.com,
  14. « Égypte : fin de carrière pour le maréchal Tantaoui », sur lepoint.fr,
  15. « Egypte: Sissi rend hommage à Moubarak lors d'une cérémonie militaire - Le Point », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  16. « Egypte: l’ancien chef de l’armée, le maréchal Tantaoui, décoré par Morsi », sur jeuneafrique.com,

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :