Psaume 144 (143)
Le psaume 144 (143 selon la numérotation grecque) est attribué à David.
Texte
[modifier | modifier le code]N.B. S’il y a conflit de numérotation des versets entre l’hébreu et le latin, c’est l’original hébreu qui prévaut et la traduction française le suit. Par contre, le latin ne se plie pas à la numérotation affichée. Les numéros de versets s'appliquent au texte latin, mais la traduction est décalée par endroits.
verset | original hébreu[1] | traduction française de Louis Segond[2] | Vulgate[3] latine |
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1 | לְדָוִד: בָּרוּךְ יְהוָה, צוּרִי-- הַמְלַמֵּד יָדַי לַקְרָב;אֶצְבְּעוֹתַי, לַמִּלְחָמָה | [De David.] Béni soit l’Éternel, mon rocher, qui exerce mes mains au combat, mes doigts à la bataille, | [David adversus Goliad] Benedictus Dominus Deus meus qui docet manus meas ad proelium digitos meos ad bellum |
2 | חַסְדִּי וּמְצוּדָתִי, מִשְׂגַּבִּי וּמְפַלְטִי-לִי:מָגִנִּי, וּבוֹ חָסִיתִי; הָרוֹדֵד עַמִּי תַחְתָּי | Mon bienfaiteur et ma forteresse, ma haute retraite et mon libérateur, mon bouclier, celui qui est mon refuge, qui m’assujettit mon peuple ! | Misericordia mea et refugium meum susceptor meus et liberator meus protector meus et in eo speravi qui subdis populum meum sub me |
3 | יְהוָה--מָה-אָדָם, וַתֵּדָעֵהוּ: בֶּן-אֱנוֹשׁ, וַתְּחַשְּׁבֵהוּ | Éternel, qu’est-ce que l’homme, pour que tu le connaisses ? Le fils de l’homme, pour que tu prennes garde à lui ? | Domine quid est homo quia innotuisti ei aut filius hominis quia reputas eum |
4 | אָדָם, לַהֶבֶל דָּמָה; יָמָיו, כְּצֵל עוֹבֵר | L’homme est semblable à un souffle, ses jours sont comme l’ombre qui passe. | Homo vanitati similis factus est dies eius sicut umbra praetereunt |
5 | יְהוָה, הַט-שָׁמֶיךָ וְתֵרֵד; גַּע בֶּהָרִים וְיֶעֱשָׁנוּ | Éternel, abaisse tes cieux, et descends ! Touche les montagnes, et qu’elles soient fumantes ! | Magnificentiam gloriae sanctitatis tuae loquentur et mirabilia tua narrabunt |
6 | בְּרוֹק בָּרָק, וּתְפִיצֵם; שְׁלַח חִצֶּיךָ, וּתְהֻמֵּם | Fais briller les éclairs, et disperse mes ennemis ! Lance tes flèches, et mets-les en déroute ! | Domine inclina caelos tuos et descende tange montes et fumigabunt |
7 | שְׁלַח יָדֶיךָ, מִמָּרוֹם: פְּצֵנִי וְהַצִּילֵנִי, מִמַּיִם רַבִּים; מִיַּד, בְּנֵי נֵכָר | Étends tes mains d’en haut ; délivre-moi et sauve-moi des grandes eaux, de la main des fils de l’étranger, | Fulgora coruscationem et dissipabis eos emitte sagittas tuas et conturbabis eos |
8 | אֲשֶׁר פִּיהֶם, דִּבֶּר-שָׁוְא; וִימִינָם, יְמִין שָׁקֶר | Dont la bouche profère la fausseté, et dont la droite est une droite mensongère. | Emitte manum tuam de alto eripe me et libera me de aquis multis de manu filiorum alienorum |
9 | אֱלֹהִים--שִׁיר חָדָשׁ, אָשִׁירָה לָּךְ; בְּנֵבֶל עָשׂוֹר, אֲזַמְּרָה-לָּךְ | Ô Dieu ! je te chanterai un cantique nouveau, je te célébrerai sur le luth à dix cordes. | Deus canticum novum cantabo tibi in psalterio decacordo psallam tibi |
10 | הַנּוֹתֵן תְּשׁוּעָה, לַמְּלָכִים: הַפּוֹצֶה, אֶת-דָּוִד עַבְדּוֹ--מֵחֶרֶב רָעָה | Toi, qui donnes le salut aux rois, qui sauvas du glaive meurtrier David, ton serviteur, | Qui das salutem regibus qui redimit David servum suum de gladio maligno |
11 | פְּצֵנִי וְהַצִּילֵנִי, מִיַּד בְּנֵי-נֵכָר:אֲשֶׁר פִּיהֶם, דִּבֶּר-שָׁוְא; וִימִינָם, יְמִין שָׁקֶר | Délivre-moi et sauve-moi de la main des fils de l’étranger, dont la bouche profère la fausseté, et dont la droite est une droite mensongère !... | Eripe me et eripe me de manu filiorum alienigenarum quorum os locutum est vanitatem et dextera eorum dextera iniquitatis |
12 | אֲשֶׁר בָּנֵינוּ, כִּנְטִעִים-- מְגֻדָּלִים בִּנְעוּרֵיהֶם:בְּנוֹתֵינוּ כְזָוִיֹּת-- מְחֻטָּבוֹת, תַּבְנִית הֵיכָל | Nos fils sont comme des plantes qui croissent dans leur jeunesse ; nos filles comme les colonnes sculptées qui font l’ornement des palais. | Quorum filii sicut novella plantationis in iuventute sua filiae eorum conpositae circumornatae ut similitudo templi |
13 | מְזָוֵינוּ מְלֵאִים-- מְפִיקִים מִזַּן, אֶל-זַן:צֹאונֵנוּ מַאֲלִיפוֹת, מְרֻבָּבוֹת-- בְּחוּצוֹתֵינוּ | Nos greniers sont pleins, regorgeant de toute espèce de provisions ; nos troupeaux se multiplient par milliers, par dix milliers, dans nos campagnes ; | Promptuaria eorum plena eructantia ex hoc in illud oves eorum fetosae abundantes in egressibus suis |
14 | אַלּוּפֵינוּ, מְסֻבָּלִים: אֵין-פֶּרֶץ, וְאֵין יוֹצֵאת; וְאֵין צְוָחָה, בִּרְחֹבֹתֵינוּ | Nos génisses sont fécondes ; point de désastre, point de captivité, point de cris dans nos rues ! | Boves eorum crassi non est ruina maceriae neque transitus neque clamor in plateis eorum |
15 | אַשְׁרֵי הָעָם, שֶׁכָּכָה לּוֹ: אַשְׁרֵי הָעָם, שֱׁיְהוָה אֱלֹהָיו | Heureux le peuple pour qui il en est ainsi ! Heureux le peuple dont l’Éternel est le Dieu ! | Beatum dixerunt populum cui haec sunt beatus populus cuius Dominus Deus eius |
Usages liturgiques
[modifier | modifier le code]Dans le judaïsme
[modifier | modifier le code]Le psaume 144 est récité dans certaines communautés avant l’office de Maariv, à la fin du Shabbat. Le 15e verset du psaume se trouve dans le prière d’Ashrei, ainsi que dans les Zemirot[4].
Dans le christianisme
[modifier | modifier le code]Chez les catholiques
[modifier | modifier le code]Ce psaume fut sélectionné pour l'office de vêpres par saint Benoît de Nursie vers 530. Aussi était-il traditionnellement exécuté lors de vêpres du vendredi, selon la règle de saint Benoît. Comme le psaume 144 (143) est assez long, le fondateur de son ordre divisa celui-ci en deux. Donc, les versets à partir de Deus, canticum novum cantabo tibi étaient sa division, et les vêpres du vendredi ne comptaient que trois psaumes au lieu de quatre[5],[6].
Dans la liturgie des Heures, le psaume 144 est actuellement récité aux vêpres du jeudi de la quatrième semaine[7].
Mise en musique
[modifier | modifier le code]- Michel-Richard de Lalande, compositeur de Louis XIV, écrit en 1695 un grand motet concernant ce psaume (S44), pour les offices célébrés à la chapelle royale du château de Versailles. Charles Levens a composé un grand motet sur ce texte.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- Commentaires sur les psaumes, de saint Jean Chrysostome, IVe siècle,
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996,
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Un commentaire du psaume sur le site BibleEnLigne,
Notes et références
[modifier | modifier le code]- L’original hébreu provient du site Sefarim, du grand rabbinat de France.
- La traduction de Louis Segond est disponible sur Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français.
- La traduction de la Vulgate est disponible sur le Wikisource latin.
- D’après le Complete ArtScroll Siddur, compilation des prières juives.
- Règle de saint Benoît, traduction par Prosper Guéranger, p. 47, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, réimpression 2007
- Psautier latin-français du bréviaire monastique, p. 530, 1938/2003
- Le cycle principal des prières liturgiques se déroule sur quatre semaines.