Relations entre le Kosovo et l'Union européenne
Relations entre le Kosovo et l'Union européenne | |
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Les relations entre l'Union européenne et le Kosovo furent établies officiellement lors de sa déclaration d’indépendance en 2008. Le Kosovo (selon le statut défini par la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies) participe au processus de stabilisation et d'association dans les Balkans et a été reconnu comme candidat potentiel à l'adhésion à l'UE[1].
Historique
[modifier | modifier le code]Le Kosovo demande à être une nation indépendante le en proclamant son indépendance de la Serbie et à la suite d'un conflit prenant pour cadre l'implosion de l'ex-Yougoslavie et les divers conflits qui en résultent. Durant cette période, les États membres de l'Union et les pays de l'OTAN interviennent politiquement, militairement et plus tard juridiquement pour enrayer les conflits et rétablir la paix dans les Balkans[2].
Pour plusieurs pays de la région, la reconnaissance du Kosovo sur les plans commercial et diplomatique n'est pas acquise. En outre, son indépendance n'est reconnue que par 22 des 27 pays de l'Union. Par conséquent, l'absence de position claire de la Commission européenne, de même que les problèmes de corruption[3] et l'instabilité politique, diplomatique et économique du Kosovo, ne permettent pas encore d'entamer les procédures d'adhésion. Malgré ces circonstances, des aides financières et un dialogue régulier en vue de sa stabilisation confèrent au Kosovo le statut de candidat potentiel à l'Union. Le , le vice-Premier ministre Hahredin Kuci considérait l'adhésion à l'Union européenne comme une « priorité absolue » et espérait atteindre cet objectif en 2015[4].
Positions des membres de l'UE envers le Kosovo
[modifier | modifier le code]Les États membres de l'UE ont des positions divergentes sur la reconnaissance du Kosovo.
22 pays de l'UE reconnaissent l'État : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Danemark, Estonie, Finlande, France, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Slovénie, Suède et République tchèque.
Cinq pays de l'Union ne reconnaissent pas l'indépendance : Chypre, Espagne, Grèce, Roumanie et Slovaquie.
À l'exception de la Grèce, par solidarité orthodoxe (bien que le pays soit marqué par le problème de la Macédoine[5]), les pays qui ne reconnaissent pas l'État ont des revendications sécessionnistes, séparatistes ou frontaliers internes dont l'exemple du Kosovo risque par contagion de raviver les tensions. Il s'agit du pays basque et de la Catalogne pour l'Espagne, de Chypre du Nord pour Chypre et de la minorité hongroise en Roumanie et en Slovaquie[6].
Anciens membres et pays candidats
[modifier | modifier le code]- Serbie, candidate à l'entrée dans l'Union européenne ne reconnaît pas l'indépendance.
- Royaume-Uni, dans l'UE jusqu'en 2020, reconnaît le Kosovo et a de bonnes relations.
- Turquie, candidate à l'entrée dans l'Union européenne, reconnaît le Kosovo.
Rôle de l'Union européenne au Kosovo
[modifier | modifier le code]L'UE contribue à assurer la stabilité du Kosovo à travers sa mission d'« État de droit » : EULEX, son représentant spécial et le Bureau civil international à Pristina. La Commission européenne formule également des recommandations quant aux moyens à mettre en œuvre afin de remplir les critères d'adhésion à l'UE, qui sont exposés dans le partenariat européen pour le Kosovo[1].
Concernant la question des relations post-indépendance avec la Serbie, l'UE définit l'amélioration de celles-ci comme un préalable à l'avancée du processus de rapprochement de la Serbie et de l'UE. L'accord de stabilisation et d'association (ASA) signé entre l'UE et la Serbie n'est ainsi entré en vigueur qu'après la signature d'un accord de normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie en [7] dans lequel l'UE a joué les intermédiaires, notamment parce que les États membres de l'UE ne sont pas tous en accord sur la politique de reconnaissance du Kosovo[8].
Le Kosovo a lui même ratifié un ASA avec l'UE en 2015, celui-ci est entré en vigueur en 2016 et il encadre leurs relations.
Candidature
[modifier | modifier le code]Le , le Kosovo a déposé sa demande de candidature d'adhésion à l'Union européenne[9].
Sources
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Le Kosovo vers l'intégration européenne, sur le portail de l'Union européenne.
- Dérenset et Samary 2000
- Perspectives d'adhésion à l'UE de l'Albanie et du Kosovo.
- « Le Kosovo prévoit une adhésion à l'UE en 2015. »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- Journal du 20 heures de France 2 du 18 février 2008.
- « L'indépendance très compliquée du Kosovo », sur RFI,
- « État des lieux des négociations d'adhésion à l'Union européenne », sur le site Toute l'Europe (consulté le ).
- (en) « Serbia and Kosovo agree final steps for implementation of justice agreement in meeting of EU-facilitated Dialogue », sur le site du Service européen pour l'action extérieure, (consulté le ).
- https://www.reuters.com/world/europe/kosovo-submits-eu-membership-application-2022-12-15/
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Arnaud Dérenset et Catherine Samary, Les conflits yougoslaves de A à Z, Éditions de l'Atelier, (ISBN 2-7082-3532-X, BNF 37201541)
- (en) Halim Bajraktari, Kosovo Challenge of Integration in the European Union, GRIN Verlag, , 23 p. (ISBN 978-3-640-64925-9, lire en ligne)
Compléments
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Euro et Kosovo
- Procédure d'adhésion du Kosovo à l'Union européenne
- Relations entre la Serbie et l'Union européenne
- Relations entre le Kosovo et la Serbie
- Procédure d'adhésion de la Serbie à l'Union européenne
- Stratégie pour les Balkans occidentaux