La 20e édition du Tour d'Italie féminin a eu lieu du au . La course fait partie du calendrier UCI féminin en catégorie 2.1. Divisé en neuf étapes, son parcours est très montagneux. Aucune étape ne traverse l'Italie du Nord. L'équipe Cervélo TestTeam Women domine l'épreuve : ses coureuses Kirsten Wild, Emma Pooley et Claudia Häusler portent le maillot rose au soir de huit des dix étapes, prologue inclus. Cette dernière gagne la course et le classement par points. La formation gagne aussi le classement par équipes. Columbia-HTC Women s'impose de son côté sur trois étapes grâce à Judith Arndt, Ina-Yoko Teutenberg et Mara Abbott. L'Américaine remporte le classement de la meilleure grimpeuse et monte sur la deuxième marche du podium. Il est complété par Nicole Brändli. Le classement de la meilleure jeune est lui gagné par Lizzie Armitstead.
La course comporte un prologue et neuf étapes. Le prologue se dispute en soirée à Scarperia en circuit urbain. Le tracé a une forme ovale et est parcouru dans le sens des aiguilles d'une montre. La partie initiale est pavé, la partie finale est légèrement ascendante. La première étape relie San Piero a Sieve à Patrolino di Vaglia et se court dans les collines du Mugello avec un final difficile : deux kilomètres avec une pente de 6,8 %. Le contre-la-montre de la deuxième étape se dispute entre Pontedera et Santa Maria a Monte. Après un début facile, la partie proche de l'arrivée est plus difficile. Il comporte un descente raide à Santa Maria a Monte suivie d'une rampe pavée jusqu'à l'arrivée. La troisième étape s'élance de Calcinaia et escalade par deux fois le monte Serra. La première depuis Calci avec le col du Parto à Ceragiola en hors d'œuvre, la deuxième sur le versant de Lucca. Elle se conclut à Prato a Calci. L'étape suivante est une boucle en bord de mer de vingt-sept kilomètres autour de Porto Sant'Elpidio à parcourir quatre fois. La cinquième étape est plus difficile. Elle commence à Fossacesia par de longues routes rectilignes. Ensuite, le tracé devient plus vallonné avec un col de troisième catégorie dans le final, suivi d'une descente vers Cerro al Volturno. L'arrivée se joue après un virage serré dans une montée pavée à 16 % de pente moyenne. La sixième étape est montagneuse. Elle part de Cerro al Volturno et se rend à Sant'Elena Sannita. Deux cols de première catégorie sont au programme : celui de Rionero au bout de dix-sept kilomètres puis celui de Prato Gentile à mi-parcours. Ce dernier est suivi d'une longue descente jusqu'à Isernia. Le final est vallonné. L'étape suivante commence à Andria. Elle se distingue par sa longueur : 131,2 km, le vent qui souffle dans cette région et la présence de deux cols de troisième catégorie en cours d'étape puis un de deuxième catégorie proche de l'arrivée à Castel del Monte. La huitième étape relie San Marco dei Cavoti à Pesco Sannita. Elle emprunte les collines de Sanniti et inclut un col de troisième catégorie et un de deuxième catégorie. Enfin l'ultime étape se dispute à Grumo Nevano sur un circuit de quatorze kilomètres à effectuer huit fois[1],[2].
Le parcours est le plus dur depuis 20 ans selon Manel Lacambra, directeur sportif de l'équipe Cervélo TestTeam[3].
Le fabricant de menuiserie Dilà parraine le maillot rose. Le maillot vert est financé par l'imprimeur Polyedra. Le classement par point est parrainé par Sayerlack, une autre menuiserie. La région lombarde apporte son soutien au classement de la meilleure jeune[1].
Kirsten Wild et Kristin Armstrong de l'équipe Cervélo dominent le prologue. Linda Melanie Villumsen et Ina-Yoko Teutenberg de la formation Columbia-HTC Women prennent les deux places suivantes[4],[3].
Durant l'étape, Megan Guarnier s'échappe au bout de seize kilomètres. Elle se fait reprendre au kilomètre cinquante-deux. Clemilda Fernandes attaque ensuite mais se fait rejoindre au kilomètre soixante-deux. Dans la côte finale, Fabiana Luperini, qui est originaire de la région, accélère et est accompagnée d'Edita Pučinskaitė, Judith Arndt et Mara Abbott . La Lituanienne se montre la plus rapide au sprint[4],[5].
Le contre-la-montre individuel de la deuxième étape est remportée par la championne du monde de la spécialité Amber Neben. Elle est suivie par sa compatriote Kristin Armstrong. Emma Pooley, également de la formation Cervélo complète le podium. Le classement général est identique[4],[6].
La troisième étape, est la première de montagne. Il pleut. Lors de la première montée du Monte Serra, un groupe de leaders se détache. De nombreuses attaques se produisent ensuite : de Mara Abbott, Judith Arndt, Svetlana Boubnenkova, Claudia Häusler, Nicole Brändli, mais aucune ne parvient à s'échapper. Mara Abbott chute dans la descente, mais peut repartir. Emma Pooley présente aussi des cicatrices à l'arrivée[2].
Lors de la dernière ascension, Claudia Häusler attaque et est suivie par Mara Abbott et Emma Pooley. L'Allemande doit laisser partir les deux autres dans le final. Emma Pooley mène l'échappée comme l'Américaine souhaite protéger la position au classement général de sa coéquipière Judith Arndt. Mara Abbott domine finalement la Britannique au sprint et s'impose[4],[7]. Kristin Armstrong perd plus de huit minutes lors de l'étape.
La quatrième étape se conclut par un sprint massif. Ina-Yoko Teutenberg se montre la plus rapide. Elle est suivie de Kirsten Wild et de Monia Baccaille[4],[8].
La cinquième étape se court sous une forte chaleur. Elle se décide dans la principale ascension du jour à une trentaine de kilomètres de l'arrivée. Noemi Cantele s'échappe avec la vainqueur de la veille Ina-Yoko Teutenberg, accompagnée de la sprinteuse italienne Giorgia Bronzini. Jennifer Hohl, également de l'équipe Bigla, Julia Martisova et Sigrid Corneo font aussi partie du groupe de tête. L'arrivée se joue en côte avec des pavés. À ce jeu-là, Noemi Cantele se montre la plus rapide. Derrière les leaders se marquent. Claudia Häusler profite néanmoins du fait que Mara Abbott perde un peu de temps dans la dernière montée pour remonter à la deuxième place du classement général.
L'étape est marquée par la chute d'Amber Neben dans un virage. Elle doit abandonner, même si les examens médicaux qui suivent ne révèlent rien de grave. L'équipe Nürnberger Versicherung n'a donc plus de leader pour le classement général[4],[9].
Dans la première ascension de l'étape, l'équipe Cervélo imprime un rythme rapide, ce qui réduit le groupe de tête à vingt coureuses. Elle contrôle également des attaques de l'équipe Columbia HTC-Women. Quarante-et-une athlètes se présentent au pieds de la deuxième ascension. Carla Ryan y accélère mais est prise en chasse par la Columbia HTC-Women. Judith Arndt attaque avec Mara Abbott, Claudia Häusler, Nicole Brändli et le maillot rose Emma Pooley. Cette dernière perd le contact dans la descente. L'échappée prend plus de cinq minutes d'avance. L'arrivée se joue après une montée. Judith Arndt s'impose devant Claudia Häusler au sprint. L'équipe Columbia-HTC est la grande gagnante de l'étape : Judith Arndt et Mara Abbott de se replacent respectivement à la deuxième et troisième position du classement général. Claudia Häusler devient la nouvelle porteuse du maillot rose[4],[10].
La canicule accompagne la septième étape. De nombreuses attaques ont lieu en début de parcours afin de former une échappée. Elles sont toutes infructueuses jusqu'à celle de Tatiana Antoshina au kilomètre quarante-trois. Elle a une avance maximale de cinquante-cinq secondes. Au kilomètre soixante-dix, elle est rejointe par Charlotte Becker et Katharine Carroll. Toutefois l'écart reste faible, et les fuyardes sont rattrapées par le peloton à l'approche de l'ascension finale. Celle-ci est longue de quatre kilomètres. Fabiana Luperini est la première à passer à l'offensive. Elle est rejointe par Claudia Häusler, Judith Arndt et Mara Abbott dans le dernier kilomètre. La première ré-accélère à trois cents mètres du but et remporte l'étape[4],[11].
En début d'étape, un groupe de dix-sept coureuses compte jusqu'à trois minutes d'avance sur le peloton. Trixi Worrack, qui se trouvait dans ce groupe, attaque à vingt-cinq kilomètres de l'arrivée et s'impose avec plus d'une minute d'avance sur ses poursuivantes. Shelley Olds remporte le sprint de ce qu'il reste du groupe d'échappée. Le peloton est emmené par Claudia Häusler. Judith Arndt, alors deuxième au classement général, chute durant l'étape et doit abandonner[4],[12]. L'étape est le théâtre de l'attribution d'un prix en l'hommage de Zinaida Stahurskaia pour la meilleure jeune dans les trois cols de l'étape. Le prix est remporté par Elena Berlato[13].
La course se montre intense entre les équipes Cervélo TestTeam Women et Columbia-HTC Women. La première remporte le prologue grâce à Kirsten Wild. Sa leader place Kristin Armstrong est placée à la deuxième place du classement général à l'issue du contre-la-montre individuel et semble en mesure de jouer la victoire. Elle perd cependant plus de huit minutes le lendemain alors qu'Emma Pooley prend la tête du classement général et Claudia Häusler occupe la troisième place de celui-ci. Les piètres qualités de descendeuse de la Britannique lui sont fatals dans la sixième étape où elle laisse ses rivales lui prendre plus de cinq minutes. Claudia Häusler remporte l'étape suivante et parvient à conserver la tête du classement général et du classement à points jusqu'au bout. Kirsten Wild porte le bilan de l'équipe à trois victoires d'étapes grâce à la dernière arrivée. Finalement, les coureuses de l'équipe portent le maillot rose au soir de huit des dix étapes prologue inclus. Emma Pooley est également quatrième du classement général et Carla Ryan huitième. L'équipe Columbia-HTC Women réalise également un bon Tour d'Italie 2009 en remportant la troisième étape par l'intermédiaire de Mara Abbott, la quatrième grâce à Ina-Yoko Teutenberg et la sixième grâce à Judith Arndt. Au classement général, l'échappée de la sixième étape permet à Mara Abbott et Judith Arndt de prendre en tenaille Claudia Häusler avec respectivement trente-huit et douze secondes de retard. Cette dernière résiste aux attaques sur la septième étape. Le lendemain, la chute et l'abandon de Judith Arndt constituent un coup de théâtre. Mara Abbott termine finalement deuxième du Tour d'Italie et gagne le classement de la montagne. L'équipe Nürnberger Versicherung présente un bel effectif au départ. Sa leader Amber Neben s'impose lors du contre-la-montre et prend le maillot rose. Elle perd deux minutes durant la troisième étape puis chute et doit poser pied à terre lors de la cinquième. Trixi Worrack porte le bilan de l'équipe à deux victoires avec huitième étape. L'équipe Bigla parie en début d'épreuve à la fois sur Noemi Cantele et sur Nicole Brändli. La première perd du terrain lors de la troisième étape, mais gagne la cinquième. La Suisse profite de l'échappée de la sixième étape pour se replacer au classement général. Elle termine l'épreuve à la troisième place. Edita Pučinskaitė de l'équipe Gauss gagne la première étape et finit l'épreuve à la dixième place. Lizzie Armitstead remporte le classement de la meilleure jeune et constitue la principale satisfaction pour l'équipe Lotto Belisol. Svetlana Boubnenkova qui court pour Fenixs se montre régulière et se classe finalement cinquième. La vainqueur sortante Fabiana Luperini (Selle Italie-Ghezzi) est sixième, l'Italienne Tatiana Guderzo (SC Michela Fanini Rox) septième. Enfin, la Suédoise Susanne Ljungskog pointe à une décevante neuvième place.
Le classement général individuel au temps est calculé par le cumul des temps enregistrés dans chacune des étapes parcourues. Des bonifications et d'éventuelles pénalisations sont incluses dans le calcul du classement. Le coureur qui est premier de ce classement est porteur du maillot rose.
Des bonifications sont attribuées dans cette épreuve.
Le classement du meilleur grimpeur, ou classement des monts, est un classement spécifique basé sur les arrivées au sommet des ascensions répertoriées dans l'ensemble de la course. Elles sont classés en trois catégories. Les ascensions de première catégorie rapporte respectivement ?? points aux cinq premières coureuses, celles de deuxième catégorie 9, 7, 5, 3 et 1 point enfin celles de troisième catégorie 5, 4, 3, 2 et 1 point[4]. Le premier du classement des monts est détenteur du maillot vert. En cas d'égalité, les coureurs sont prioritairement départagés par le nombre de premières places aux sommets. Si l'égalité persiste, le critère suivant est la place obtenue au classement général. Pour être classé, un coureur doit avoir terminé la course dans les délais.
Le maillot cyclamen récompense le classement par points. Celui-ci se calcule selon le classement lors des arrivées d'étape. Les dix premières se voient accorder des points selon le décompte suivant : 15,
12, 10, 8, 6, 5, 4, 3, 2, 1 point[4]. Pour être classé, un coureur doit avoir terminé la course dans les délais.
Le classement de la meilleure jeune ne concerne qu'une certaine catégorie de coureuses, celles étant âgées de moins de 23 ans. Ce classement, basé sur le classement général, attribue au premier un maillot blanc.
Chaque coureuse en tête d'un classement est porteuse du maillot ou du dossard distinctif correspondant. Cependant, dans le cas où une coureuse dominerait plusieurs classements, celle-ci ne porte qu'un seul maillot distinctif, selon une priorité de classements. Le classement général au temps est le classement prioritaire, suivi du classement général par points, du classement général du meilleur grimpeur, du classement de la meilleure jeune. Si ce cas de figure se produit, le maillot correspondant au classement annexe de priorité inférieure n'est pas porté par celui qui domine ce classement mais par son deuxième.