La 32e édition du Tour d'Italie féminin (Giro Rosa en italien) a lieu du 2 au . La course fait partie du calendrier UCI féminin en catégorie 2.Pro. La course se déroule intégralement en Italie du Nord.
La formation Trek-Segafredo remporte le contre-la-montre par équipes huit secondes devant SD Worx. Ruth Winder est le premier maillot rose. Sur la montagneuse deuxième étape, Anna van der Breggen s'impose largement et prend la tête du classement général. La formation réalise un triplé avec Ashleigh Moolman et Demi Vollering, la première membre d'une autre équipe est Marta Cavalli à près de deux minutes. Le lendemain, une échappée de quatre se dispute la victoire. Marianne Vos se montre la plus rapide. Anna van der Breggen remporte le contre-la-montre en côte augmente ainsi son avance au classement général. Lorena Wiebes gagne la cinquième étape au sprint. Emma Norsgaard Jørgensen gagne de la même façon le lendemain. Marianne Vos profite de l'arrivée en côte pour s'adjuger au sprint sa trentième victoire sur le Tour d'Italie de sa carrière. Lorena Wiebes est la plus rapide sur la huitième étape. Lors de l'étape reine, Ashleigh Moolman et Elisa Longo Borghini s'échappent. La première distance la seconde dans le mont Matajur et s'impose seule. La formation SD Worx réalise un nouveau triplé. Coryn Rivera remporte l'ultime étape. Au classement général, Anna van der Breggen s'impose pour la quatrième fois devant ses coéquipières Ashleigh Moolman et Demi Vollering. Elle gagne également le classement par points. Lucinda Brand est la meilleure grimpeuse et Niamh Fisher-Black la meilleure jeune.
L'intégralité du parcours se situe en Italie du Nord. L'épreuve débute dans le Piémont par un contre-la-montre par équipes long de 26,7 km en léger faux-plat montant entre Fossano et Cuneo. Le lendemain, l'étape arrive au sommet du Prato Nevoso. L'étape entre Casale Monferrato et Ovada, est plate jusqu'à mi-course, puis devient vraiment vallonnée sur la fin avec quatre grand prix des monts de troisième catégorie. Le contre-la-montre individuel de la quatrième étape se déroule sur la commune de Formazza. Celui-ci est long de 14 km et clairement montant avec 500 m de dénivelé. La cinquième étape se déroule dans l'agglomération milanaise et est plate. L'étape la plus longue est celle de Colico avec 155 km parfaitement plat, le parcours effectuant le tour du lac de Côme. L'étape suivante se déroule également à proximité d'un lac : le lac de Garde, mais sur un petit circuit urbain comportant une côte. Elle est escaladée six fois, l'arrivée étant à son sommet. Le parcours se déplace toujours plus à l'Est avec l'étape entre San Vendemiano et Mortegliano, qui est plate, arrivant ainsi en Frioul-Vénétie Julienne. L'étape vers le mont Matajur, à la frontière slovène, s'annonce décisive. Il est précédé par l'ascension de la Stregna. La dernière étape est plate, Cormons accueillant l'arrivée finale[1].
Annemiek van Vleuten, une des protagonistes des éditions précédentes, décide de ne pas prendre le départ pour se concentrer sur les Jeux olympiques[3]. Katarzyna Niewiadoma fait le même choix[1].
La formation Trek-Segafredo remporte le contre-la-montre par équipes huit secondes devant la formation SD Worx. Ruth Winder prend le premier maillot rose. Bikeexchange et FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope perdent plus d'une minute trente[4].
Dans le col del Morte, Elise Chabbey, Kathrin Hammes, Sofia Bertizzolo et Coryn Rivera attaquent. Leur avance atteint quarante-trois secondes, mais elles sont reprises dans les premières pentes de l'ascension finale. Trek-Segafredo y mène le rythme. À dix kilomètres de la ligne, Niamh Fisher-Black attaque avec Erica Magnaldi. Ashleigh Moolman ramène néanmoins le peloton sur elles deux kilomètres plus loin. Elles sont alors une quinzaine de coureuses en tête. Anna van der Breggen part alors seule. Derrière, Ashleigh Moolman est intercalée devant un groupe de six poursuivantes : Demi Vollering, Marta Cavalli, Mavi Garcia, Erica Magnaldi, Gaia Realini et Amanda Spratt. Anna van der Breggen s'impose avec plus d'une minute vingt d'avance sur sa coéquipière Ashleigh Moolman, et près de deux minutes sur son autre coéquipière Demi Vollering qui a pris de l'avance sur ses compagnons de poursuite. Anna van der Breggen prend le maillot rose. Parmi les nombreuses perdantes de la journée, on compte Elisa Longo Borghini qui perd huit minutes trente[5].
Il pleut. Dans la côte de Morsasco, Brodie Chapman s'échappe. Elise Chabbey, Sabrina Stultiens, Grace Brown, Liane Lippert et Lucinda Brand la rejoignent. Toutefois, le peloton juge ce groupe trop dangereux et elles sont reprises. Dans la descente, Brand et Lippert partent de nouveau. Dans la côte d'Ovada, Marianne Vos, Mikayla Harvey et Elise Chabbey opèrent la jonction. Dans cette côte, Harvey est néanmoins distancée. Il reste alors quarante-sept kilomètres. Leur avance va alors croissante et atteint quatre minutes. Elles se départagent au sprint, le vent de face ne favorisant pas une échappée, et Marianne Vos se montre la plus rapide[6].
Les deux premières détentrices du meilleur temps sont tour à tour Sara Casasola puis Brodie Chapman. Grace Brown est le premier temps de référence, améliorant la marque précédente de deux minutes dix. Demi Vollering devance ce temps puis la leader Anna van der Breggen. Celle-ci renforce donc sa place au classement général, tout comme ses coéquipières Demi Vollering et Ashleigh Moolman, quatrième du jour. La première coureuse d'une autre équipe que la SD Worx est Elizabeth Deignan à près de six minutes de Van der Breggen[7].
La première heure de course est très rapide avec une moyenne de 43,2 km/h. Dans ses conditions la tentative d'échappée de Lauren Stephens est de courte durée. Au bout de soixante kilomètres, Elisa Longo Borghini attaque. Elle est rejointe par Ashleigh Moolman. À deux, elles compte deux minutes vingt-cinq d'avance à cinquante kilomètres de l'arrivée. Les équipes DSM et Jumbo-Visma mènent le peloton et reprennent l'échappée à treize kilomètres du but. Aux quatre kilomètres, Sarah Roy passe à l'offensive. Tiffany Cromwell la suit. Les deux sont reprises aux deux kilomètres. Lorena Wiebes emmène Coryn Rivera, mais cette dernière est devancée par Emma Norsgaard[9].
La première échappée est constituée de : Matilde Vitillo et Riejanne Markus. L'écart atteint une minute trente, mais elles sont reprises avant la fin du premier tour. Lucinda Brand part ensuite seule. Elle a également une minute trente d'avance. À trente kilomètres de l'arrivée, un groupe de poursuite se forme. Il s'agit de : Eugénie Duval, Sofia Bertizzolo, Coryn Rivera, Alexis Ryan et Leah Thomas. Elles reviennent sur la tête cinq kilomètres plus loin. Un regroupement général a néanmoins rapidement lieu. Marta Jaskulska tente sa chance sans succès. Dans l'avant dernière montée, SD Worx mène le peloton. Marta Bastianelli sort à dix kilomètres de la ligne. Jeanne Korevaar part en poursuite. Au six kilomètres, le peloton est de nouveau groupé. Peu avant la flamme rouge, c'est au tour de Tiffany Cromwell d'attaquer nettement. Cela oblige Elisa Longo Borghini à prendre personnellement en main sa poursuite. Elle est suivie par Marianne Vos. Elles rattrapent et dépassent Cromwell. Dans les derniers mètres, Marianne Vos passe Elisa Longo Borghini pour s'imposer. C'est sa trentième victoire sur le Tour d'Italie[10].
Le peloton reste groupé en début d'étape. Au bout de cinquante-deux kilomètres, Anastasia Carbonari sort. Elle est rapidement rejointe par Natalya Studenikina et Giorgia Vettorello. Le peloton est mené par l'équipe DSM et reprend le groupe à six kilomètres de l'arrivée. Le match entre les équipes Movistar et DSM tourne à l'avantage de la dernière avec Coryn Rivera qui lance Lorena Wiebes qui s'impose avec un vélo d'avance devant Emma Norsgaard[11].
Marianne Vos est non-partante pour préparer les Jeux olympiques alors qu'elle porte le maillot cyclamen[12]. L'échappée est constituée de : Letizia Borghesi, Asia Zontone et Giorgia Vettorello. À cinquante kilomètres de l'arrivée, elles ont trois minutes vingt-huit d'avance sur le peloton. Dans le col de Stregna, Borghesi part seule. Elle est néanmoins reprise à deux kilomètres du sommet. C'est le moment que choisissent Elisa Longo Borghini et Ashleigh Moolman pour passer à l'offensive. Elles passent au sommet avec trente secondes d'avance. Elise Chabbey et Lucinda Brand partent en poursuite dans la descente, mais elles sont reprises. Dans la descente, Sofia Bertizzolo et Clara Koppenburg chutent. Borghini et Moolman arrivent au pied du mont Matajur avec deux minutes dix-huit d'avance. Un nouveau groupe de chasse avec Anouska Koster et Marta Bastianelli sort dans la partie plate, mais sans succès. À huit kilomètres de l'arrivée, Ashleigh Moolman part seule et va s'imposer seule. C'est sa première victoire sur le Tour d'Italie. Derrière, Elisa Longo Borghini est dépassée. Demi Vollering est deuxième de l'étape devant Anna van der Breggen, SD Worx réalise donc un triplé[13].
Dans la côte de Sovenza, Lucinda Brand attaque afin de défendre son maillot de meilleure grimpeuse. Elle est accompagnée de : Anna van der Breggen, Lizzie Deignan, Elise Chabbey et Coryn Rivera. Dans la deuxième ascension de l'étape, un groupe de poursuite de onze athlètes se forme, mais est repris. L'avance du groupe de tête dépasse légèrement les deux minutes. À quinze kilomètres du but, une accélération de Rivera lâche Brand qui a beaucoup travaillé dans l'échappée. Dans la côte de Ruttars, Sofia Bertizzolo sort du peloton afin de revenir sur la tête. Elle est reprise. À six kilomètres de l'arrivée, l'avance du groupe de tête est de trente secondes. La victoire se dispute au sprint entre Rivera et Deignan, la première s'imposant. Derrière, Emma Norsgaard remporte le sprint du peloton. Anna van der Breggen remporte le classement général[14].
La formation SD Worx a dominé cette édition sans partage, seule Trek-Segafredo étant en mesure de lui tenir tête épisodiquement. L'équipe occupe l'intégralité du podium et remporte le classement par points et de la meilleure jeune. Cette édition vient aussi confirmer le statut à part de Marianne Vos qui a gagné 30 étapes au total. Comme pour d'autres, ce Tour d'Italie s'inscrit dans sa préparation pour les Jeux olympiques. Quatre coureuses notables remportent pour la première fois une étape, il s'agit d'Ashleigh Moolman Pasio, Coryn Rivera, Emma Norsgaard et Lorena Wiebes[16].
Le règlement de la course permet à une coureuse victime d'un accident de course dans les trois derniers kilomètres d'une étape et qui se verrait retardée pour cette raison de ne pas perdre de temps au classement général. La règle ne s'applique pas aux étapes : 2, 7 et 9[17].
Lors d'une course cycliste, les coureuses sont tenus d'arriver dans un laps de temps imparti déterminé à partir du temps de la première pour pouvoir être classées. Ces délais sont variables selon la difficulté d'une étape, une étape plus difficile bénéficiant d'un pourcentage de délais plus important. Lors de cette édition du Tour d'Italie féminin, les délais prévus sont de 50 % sur la 1re étape, de 30 % sur la 4e, de 25 % sur la 2e et 9e, de 20 % sur la 3e, 6e, 7e et 8e et de 15 % sur les autres étapes[17].
Le classement général individuel au temps est calculé par le cumul des temps enregistrés dans chacune des étapes parcourues. Des bonifications et d'éventuelles pénalisations sont incluses dans le calcul du classement. La coureuse qui est première de ce classement est porteuse du maillot rose[17].
Des bonifications sont attribuées dans cette épreuve. Chaque arrivée d'étape, à l'exception du contre-la-montre individuel, donne lieu à dix secondes, six secondes et quatre secondes pour les trois premières coureuses classées. Par ailleurs, durant la course, il existe des sprints intermédiaires dont les trois premiers sont récompensés respectivement de trois secondes, deux secondes et une seconde[17].
Le classement du meilleur grimpeur, ou classement des monts, est un classement spécifique basé sur les arrivées au sommet des ascensions répertoriées dans l'ensemble de la course. Elles sont classées en trois catégories. Celles de premières catégorie rapportent : 13, 11, 9, 7 et 5 points. Celles de deuxième catégorie rapportent 7, 5, 3, 2 et 1 point enfin celles de troisième catégorie 5, 4, 3, 2 et 1 point. Le premier du classement des monts est détenteur du maillot vert[18]. En cas d'égalité, les coureuses sont prioritairement départagées par le nombre de premières places aux sommets. Si l'égalité persiste, le critère suivant est la place obtenue au classement général. Pour être classée, une coureuse doit avoir terminée la course dans les délais[17].
Le maillot cyclamen récompense le classement par points. Lors d'une arrivée d'étape, les dix premières se voient accorder des points selon le décompte suivant : 15, 12, 10, 8, 6, 5, 4, 3, 2, 1 point. En cas d'égalité, les coureuses sont prioritairement départagées par le nombre de victoires d'étapes. Si l'égalité persiste, le nombre de victoires à des sprints intermédiaires puis éventuellement la place obtenue au classement général entrent en compte. Pour être classée, une coureuse doit avoir terminée la course dans les délais[17].
Le classement de la meilleure jeune ne concerne qu'une certaine catégorie de coureuses, celles étant âgées de moins de 23 ans. Ce classement, basé sur le classement général, attribue au premier un maillot blanc[17].
Le classement de la meilleure italienne ne concerne que les coureuses de nationalité italienne. Ce classement, basé sur le classement général, attribue à la première un maillot bleu[17].
Chaque coureuse en tête d'un classement est porteuse du maillot ou du dossard distinctif correspondant. Cependant, dans le cas où une coureuse dominerait plusieurs classements, celle-ci ne porte qu'un seul maillot distinctif, selon une priorité de classements. Le classement général au temps est le classement prioritaire, suivi du classement général par points, du classement général du meilleur grimpeur et du classement de la meilleure jeune. Si ce cas de figure se produit, le maillot correspondant au classement annexe de priorité inférieure n'est pas porté par celle qui domine ce classement mais par son deuxième[17].
Par ailleurs, à l'issue du classement général final, le meilleur grimpeur remporte 1 500 €, le 2e 800 € et le 3e 500 €. Pour le classement par points, les montants sont de 1 000 € pour la 1re, 700 € pour la 2e et 400 € pour la 3e. La meilleure jeune remporte 1 500 €. La meilleure Italienne gagne 500 €. La meilleure équipe empoche 2 000 €, la deuxième 1 000 € et la troisième 800 €[17].
Il est prévu que l'épreuve soit diffusée en direct et en intégralité sur GCN, sur Eurosport Player et sur divers médias italiens par internet. Le résumé de cinquante minutes est diffusé entre autres sur Eurosport, Claro, NOS et la RAI[17]. En fait, seuls les derniers quinze kilomètres de chaque étape sont diffusés avec des variations selon les jours. Dans l'étape reine, seule l'ascension finale le mont Matajur est ainsi retransmise. Pour rappel, l'UCI exige quarante-cinq minutes de direct pour les épreuves du World Tour[16].
↑Le maillot maillot vert, au contraire de ce qui se passe au Tour de France récompense le premier du classement du meilleur grimpeur et non celui du classement par points.