Médias, récits, militantismes by Aurélien Maignant
Storyworlds, 2023
This article studies the nexus between social media narratives and the production of knowledge ab... more This article studies the nexus between social media narratives and the production of knowledge about a factual situation, using the example of an Instagram "story." First, I will observe how the specific narrative functions rely on a set of properties and can induce different types of knowledge. Then, I will underline a "cognitive bias" well known by media theories: individual narratives of personal experience can generate the feeling of a systemic knowledge about a sociopolitical situation. Finally, I will propose five hypotheses that help to problematize this cognitive bias as a "narrative effect." These hypotheses are based on considerations related to the plurality of narrative scales in world-modeling, the nature of the protagonist, the management of trust and identification by narrative intentionality, affective responses to the plot, and finally the cognitive satisfaction induced by live storytelling.
Fixxion n°20, 2020
La digitalisation croissante de nos existences s'est accompagnée de mutations des systèmes de con... more La digitalisation croissante de nos existences s'est accompagnée de mutations des systèmes de contrôle, mais aussi de l'apparition de nouvelles résistances online qu'on rassemble sous l'appellation protéiforme d'hacktivismes. En faisant l'hypothèse que le web constitue un système de guidage par le langage, cet article interroge et présente les rénovations numériques des littératures politiques radicales, en montrant notamment qu'elles peuvent rêver une textualité-action-directe au croisement des langages naturels et des langages formels. L'article s'essaye à circonscrire certaines conditions de possibilité de ces écritures hacktivistes lorsqu'elle cherchent à devenir une praxis à l’intérieur du berceau conceptuel du hack : le web. En trois temps – rénovation des écritures d'agit-prop ; dénonciation des architextes autoritaires ; hack des architextes autoritaires – nous revenons sur certains aspects des luttes du cyberespace, en théorie comme en pratique, tout en abordant différents exemples qui en exploitent les possibilités et répondent à des questions inattendues : qu’est-ce qu’un générateur algorithmique de propagande ? Le texte de Farenheit 451 peut-il brouiller les protocoles de surveillance de la NSA ? Peut-on pirater les pages web des banques pour les remplacer par de la poésie ?
Acta Fabula, 2019
Qu'est-ce que la recherche-création au sens d'Erin Manning et de Brian Massumi, fondateurices du ... more Qu'est-ce que la recherche-création au sens d'Erin Manning et de Brian Massumi, fondateurices du SenseLab ? Peut-on imaginer une recherche au croisement de la création et de la praxis anarchiste ? Comment réinventer l'économie de nos relations pour résister à la capture néo-libérale des formes de vie ? Cette contribution est un essai critique sur l'ouvrage des deux penseureuses canadien.nes, édité par Yves Citton, traduit par Armelle Chrétien et préfacé par Jacopo Rasmi.
Ce que plusieurs chercheurs ont appelé « la littérature hors du livre » (Rosenthal et Ruffel 2010... more Ce que plusieurs chercheurs ont appelé « la littérature hors du livre » (Rosenthal et Ruffel 2010 et 2018) occasionne aujourd'hui des changements profonds à l'idée même de littérature, dans la mesure où l'on considère que la littérature peut très bien être produite, publiée et reçue dans des contextes qui lui confèrent des parentés troublantes avec les arts de la performance. Outre le fait de demander de nouvelles collaborations entre certaines disciplines (en particulier les études littéraires et théâtrales), la situation contemporaine permet peut-être de voir que ces liens existaient déjà par le passé, et invite par là à réévaluer la part de performance de la littérature des siècles précédents. C'est ce double regard sur le présent et le passé, même très ancien, que cette journée d'étude entend engager. Elle se veut ouverte sur toutes les littératures.
Les « écritures » contemporaines (qui ne sont pas toujours « écrites ») débordent largement le périmètre de ce qu'on appelle encore « la littérature ». On ne reconnaît plus toujours la littérature comme l'a décrite Nelson Goodman : art à une phase (celle de son écriture), à régime allographique (qu'on ne peut pas contrefaire), dont l'exécution (l'écriture) précède toujours l'implémentation (sa publication et sa lecture). Autrement dit, la manière dont les textes « entre[nt] dans la culture » (Goodman 1984) semble à réinterroger. Si, aujourd'hui comme hier, l'« œuvre » de l'écrivain est souvent « manifestée » par des « objets » (Genette [1994, 1997] 2010) autres que le seul livre imprimé, la situation contemporaine mérite à cet égard une attention particulière.
Tout cela est sans doute moins le signe d'une rupture avec le livre que celui d'une prise en considération de ses limites, en particulier de sa possible fétichisation. Cette prise de distance est peut‑être aussi le signe d'une remise en question de la compréhension de l'activité littéraire comme vacuole, ou système clos : l'expérience littéraire ne se conçoit pas comme individuelle et ritualisée, hors dialogue, mais elle se vit au contraire collectivement, dans le monde. Bien sûr, des salons aux livres audio, en passant par la littérature radiophonique et les lectures publiques, la littérature a toujours disposé d'espaces de socialisation. Mais l'émancipation à l'égard de l'objet livre va de pair avec des pratiques qui, aujourd'hui, peuvent sembler nouvelles dans leur ampleur.
La question de la publication gagne donc à être abordée dans son acception la plus large possible. Il s'agira d'une part de comprendre celle‑ci en lien avec des pratiques de production expérimentales ou exploratoires. D'autre part, nous nous demanderons comment ces pratiques sont et ont été reçues. Nous chercherons à découvrir les dispositifs que la publication de l'œuvre agence.
Idéalement, la considération des pratiques littéraires contemporaines permettrait de faire retour d'une part sur des pratiques littéraires plus anciennes, d'autre part sur des pratiques non « littéraires ». C'est pourquoi des communications sur des corpus qui peuvent a priori sembler moins « expérimentaux » seront bienvenues.
Éthique et politique de la réception (Théâtre) by Aurélien Maignant
Presses Universitaires de Rennes, 2024
OPEN-ACCESS : https://books.openedition.org/pur/236687?format=toc
"Comment étudier ce que les sp... more OPEN-ACCESS : https://books.openedition.org/pur/236687?format=toc
"Comment étudier ce que les spectacles font à leurs publics ? Et comment penser ce que les spectateurs et les spectatrices font aux spectacles ? Ces deux questions animent solidairement cette étude de réception menée au contact d’une centaine de spectateurs et de spectatrices. Mais avant d’interroger le public, elle rencontre les spectacles et les diverses constellations théoriques susceptibles de décrire la capacité d’agir des arts vivants.
Le présent essai offre ainsi les conclusions de cet examen préalable à une enquête de terrain – mais qui en constitue aussi le résultat théorique. Fondé sur une grande interdisciplinarité que les mutations des scènes contemporaines rendent toujours plus nécessaire, il propose quatre modèles pour cerner l’éventail des effets politiques qu’un spectacle peut prétendre exercer sur son spectateur ou sa spectatrice. Ces effets sont-ils toujours ceux qui étaient prévus par l’œuvre ? Rien n’est moins sûr…"
Comment sont reçues les oeuvres ?, 2024
Pendant près de trois ans, treize scientifiques ont interrogé plus de 2'500 personnes sur leur re... more Pendant près de trois ans, treize scientifiques ont interrogé plus de 2'500 personnes sur leur relation aux personnages de fiction. Coordonné par Françoise Lavocat, le projet de recherche « La mémoire des personnages » s’est déroulé dans une quinzaine de pays autour du globe (France, États-Unis, Japon, Tunisie, Brésil, etc.) collectant des données inédites sur la circulation des personnages, mais aussi des pratiques culturelles.
Quels personnages sont dans les têtes à Madagascar, à Saint-Pétersbourg ou à Shanghai ? Quels pans des imaginaires sont mis en partage à travers le globe ? Les gens préfèrent-t-ils des personnages inventés dans leur pays, que nul à part eux, au-delà de leurs frontières, ne connait ? Des héros ou des héroïnes ? Découverts dans des livres, des films, ou des jeux vidéo ?
Toutes ces questions, et bien d’autres, seront abordées dans un volume collectif à paraître. En amont de cette publication des résultats, les données intégrales sont dès aujourd’hui en open-access sur la plateforme Comment sont reçues les œuvres ?, coordonnée par Anne-Claire Marpeau et Aurélien Maignant.
Acta Fabula, 2024
« La fiction contemporaine face à ses pouvoirs » est un sommaire de la revue COnTEXTES co-dirigé ... more « La fiction contemporaine face à ses pouvoirs » est un sommaire de la revue COnTEXTES co-dirigé par Justine Huppe, Frédéric Claisse et Jean-Pierre Bertrand dans le cadre du projet de recherche STORYFIC (Université de Liège). Toutes les contributions explorent comment certaines littératures contemporaines francophones reviennent au réel par l’intermédiaire de la fiction en développant un métadiscours sceptique sur leur propre fictionnalité, ses pouvoirs et ses apories. Le sommaire présente de nombreuses hybridations entre le tournant pragmatique des études littéraires, les sociologies critiques francophones et les théories anglo-saxonnes de la fiction. Cette recension souligne quelques hybridations marquantes, notamment la manière dont les auteur.ices importent et remotivent des questions classiques des théories de la fiction à l’intérieur d’une analyse de la transitivité sociale et politique du fait littéraire.
Vox Poetica, 2022
"Cohabiter la fiction" d'Aurélien Maignant est un court essai percutant qui entend repenser notre... more "Cohabiter la fiction" d'Aurélien Maignant est un court essai percutant qui entend repenser notre rapport à la lecture (en abordant ses phénomènes sous-jacents comme l'attention, l'absorption, l'adhésion, l'immersion, l'identification, l'attachement, l'imagination morale, ou l'incorporation de la valeur cognitive) et la manière dont on habite la fiction. Dans ces pages, il soutient « qu'aucune interprétation, au sens de discours ou de commentaire portant sur un récit de fiction, ne peut s'émanciper de l'expérience de lecture ordinaire, soit d'une attitude d'imagination active d'un monde auquel on fait semblant de croire. »
Acta Fabula, vol. 22, n° 2, 2021
Essai critique sur L. Korthals Altes, Ethos and Narrative Interpretation. The negociation of valu... more Essai critique sur L. Korthals Altes, Ethos and Narrative Interpretation. The negociation of values in fiction (2014).
Pourquoi ne sommes-nous pas d’accord sur la pertinence politique d’A Million Little Pieces ? ou sur les enjeux éthiques de Sujet Angot ? Est-ce parce que nous attribuons aux personnages des intentions différentes ? Parce que nos réponses empathiques divergent ? Parce que nous reconstruisons chacun.e à notre manière les discours auctoriaux ? les éthos des écrivain.es ? Est-ce en raison de nos vies personnelles ? de nos positions sociales ? de nos convictions morales et politiques ? Nous pouvons débattre de presque tous les paramètres qui font varier la réception, mais étudier ce débat est-il encore du ressort des disciplines culturelles ?
LhT, n°25, 2021
Cet article se propose de discuter du rôle de l’immersion narrative (factuelle ou fictionnelle) d... more Cet article se propose de discuter du rôle de l’immersion narrative (factuelle ou fictionnelle) dans l’interprétation politique et l’évaluation éthique des récits. Plus exactement, il présente quelques propositions méthodologiques pour l’étudier dans la réception réelle, et s’appuie pour cela sur un corpus d’entretiens compréhensifs menés avec des spectateurs et des spectatrices du spectacle Orestes in Mosul de Milo Rau (2019). L’enjeu est alors de comprendre comment étudier dans ces paroles les prises de position qui révèlent des engagements imaginatifs contradictoires dans la fiction, des immersions en débat.
Revue internationale de sciences humaines et sociales M@gm@, 2020
Attestant de réflexions en cours dans un travail de thèse sur la réception politique du théâtre c... more Attestant de réflexions en cours dans un travail de thèse sur la réception politique du théâtre contemporain, cette contribution propose de souligner une tension dans les discours qui théorisent les pouvoirs des stratégies immersives et émersives. Les études théâtrales insistent sur le fait que nombre de spectacles mettent aujourd'hui en place des stratégies émersives. Paradoxalement, il semble qu'on puisse rapprocher l'impact éthique et politique conféré à ces stratégies et celui qu'on attribue aux stratégies immersives, notamment dans certains modèles issus des recherches sur le récit ou la fiction (rarement, sinon jamais, développées à partir d'oeuvres scéniques). Il s'agira d'identifier pourquoi l'on peut prêter à l'immersion comme à l'émersion un impact éthique et politique qu'on proposera de définir comme « expérientiel », dans l'idée d'ouvrir quelques lignes de réflexion (et de différenciation) autour de cette convergence paradoxale.
LhT n°25, 2021
Présentation du sommaire n°25 de Fabula LhT, « Débattre d'une fiction » [https://www.fabula.org/l... more Présentation du sommaire n°25 de Fabula LhT, « Débattre d'une fiction » [https://www.fabula.org/lht/25/].
Nos lectures comme nos expériences de spectateur ou de spectatrice ne prennent pas fin à la dernière page, à la dernière réplique ou au dernier plan. Les fictions ne nous importeraient sans doute pas autant si elles faisaient seulement l’objet d’une expérience individuelle vouée à rester silencieuse. Parvenu·es au dénouement d’une fiction, au terme d’une projection ou à l’issue d’un spectacle, personnages, conflits ou situations continuent de nous hanter sur un tout autre mode que celui du souvenir personnel. La fiction se pluralise alors dans l’interdiscours et vient tout à la fois structurer l’espace social et modéliser l’expérience personnelle de réception.
L’interrogation qui préside à ce nouveau numéro de Fabula-LhT (pour Littérature Histoire Théorie), à l’initiative de la Formation doctorale interdisciplinaire de l’Université de Lausanne et de la jeune Société internationale de recherches sur la fiction et la fictionnalité (International Society for Fiction and Fictionality Studies), est aussi simple qu’abrupte : que faisons-nous avec les fictions et aux fictions elles-mêmes lorsque nous débattons d’elles ? Comment constituer le débat sur les fictions en objet théorique ? Réuni par Marc Escola, Françoise Lavocat et Aurélien Maignant, ce vingt-cinquième sommaire de Fabula-LhT, qui accueille en supplément un essai inédit de Raphaël Baroni sur la "perspective narrative", est adossé comme à l'accoutumée à un dossier critique d’Acta fabula qui revient de son côté sur plusieurs parutions récentes dans le champ des théories du récit et de la fiction.
Res Futurae, 2021
Cet article est une présentation problématisée d’un cas atypique de la scène théâtrale suisse con... more Cet article est une présentation problématisée d’un cas atypique de la scène théâtrale suisse contemporaine : Vous êtes ici, une série théâtrale de science-fiction déroulant ses 10 épisodes sur l’ensemble de la saison 2020-2021. L’enjeu de la contribution est d’abord de montrer la productivité d’une tension entre stratégies immersives et stratégies performantielles, en abordant notamment une double question complémentaire : d’une part, comment le projet cherche-t-il à représenter une fiction d’anticipation climatique et sociale malgré les contraintes de la figuration théâtrale et, d’autre part, comment cherche-t-il à mobiliser des stratégies performantielles (a priori hostiles à toute représentation fictionnelle) au service d’un récit science-fictionnel. On essaie ensuite une critique socio-institutionnelle de plusieurs aspects du projet qui s’attelle à une brève étude de ses positionnements, notamment la mise en place d’un discours citoyenniste et d’une réflexion sur la gouvernance narrative, qui placent tous deux l’artiste en situation de créer les conditions d’une autre citoyenneté possible. On cherche à montrer qu’il y est d’abord et avant tout question de créer un macro-événement culturel qui use du théâtre de science-fiction comme un accrocheur de l’adhésion du public vers un macro-récit factuel qui le concerne directement : la crise éco-sociale qui guette leur ville, et les différents scénarios disponibles pour y répondre en tant que société.
Dans "Le théâtre de science-fiction. Premiers éléments de cartographie." Dir. R. Bionda
S. Perseil, B. Petitprêtre (dir.), La réalité de la fiction 2, 2021
Cet article constitue un ensemble d'observations préparatoires sur un corpus de sources de récept... more Cet article constitue un ensemble d'observations préparatoires sur un corpus de sources de réception du spectacle La Reprise de Milo Rau (issues de la critique professionnelle ou de blogs de spectateur.trices). L'objectif est de rassembler quelques outils de commentaire utiles à l'analyse de source, essentiellement dans la perspective des théories du récit et de la fiction. L'hypothèse cadre repose sur l'observation de deux formes de narrativité distinctes dans des sources de réception abordées comme des récits : une narrativité "simulationnelle", liée à la remise en intrigue des événements et des protagonistes imaginés, et une narrativité "événementielle" qui relate l'expérience réellement vécue ce soir-là au théâtre. On montre les converges et les divergences entre ces deux échelles complémentaires, en portant une attention précise sur la manière dont elles articulent certains débats éthiques et politiques dans l'interdiscours social autour du spectacle.
Acta Fabula, 2020
Le théâtre postdramatique a-t-il vraiment abandonné tout agenda socio-politique ? Cet article pro... more Le théâtre postdramatique a-t-il vraiment abandonné tout agenda socio-politique ? Cet article propose une discussion critique du dernier ouvrage de Nancy Delhalle, "Théâtre dans la mondialisation". Il aborde notamment la question de la reconfiguration institutionnelle et politique du champ théâtral européen, ainsi que les liens entre certaines évolutions socio-techniques récentes et les mutations formelles du théâtre "postdramatique". Il relaie et circonscrit les questions de l'autrice, abordant notamment le rapport au monde social de plusieurs metteurs en scène contemporains.
Acta Fabula, 2020
Cet article est un compte-rendu problématisé d'une enquête de Marion Coste portant sur une adapta... more Cet article est un compte-rendu problématisé d'une enquête de Marion Coste portant sur une adaptation récente du "Votre Faust" de Butor et Pousseur. En pluralisant les différentes applications possibles d'un tel livre, il constitue une occasion d'interroger certaines dimensions des études théâtrales contemporaines : leur rapport à la narratologie, notamment, ainsi qu'à l'enquête de terrain. La discussion finale réfléchit à la manière dont on peut penser les enjeux éthiques ou politiques d'une création participative, de sa conception jusqu'à son dispositif scénique.
Colloques en ligne de Fabula, 2022
Julien Basler co-dirige avec Zoé Cadotsch la compagnie Les Fondateurs, compagnie dont le travail ... more Julien Basler co-dirige avec Zoé Cadotsch la compagnie Les Fondateurs, compagnie dont le travail cherche notamment à penser la mise en scène et la construction scénographique comme un geste commun. Fondé en 2009, le duo a beaucoup exploré la notion d’improvisation, à travers des formes aussi diverses que l’installation in situ (cycle éponyme Les Fondateurs, 2009-2014) ou la performance musicale (Pop-up, 2014). Depuis 2018, Julien Basler et Zoé Cadotsch intègrent à leur pratique les textes du répertoire classique : outre Dom Juan, Les Fondateurs ont créé Tartuffe à la Comédie de Genève en 2020.
Fabula-LhT, 2020
De quelle nature sont nos jugements sur les fictions ? À quelles opérations se livre-t-on pour si... more De quelle nature sont nos jugements sur les fictions ? À quelles opérations se livre-t-on pour simplement en parler et très régulièrement en débattre ? Car la fiction n’est pas seulement l’objet d’une expérience individuelle vouée à rester silencieuse : elle est aussi ce dont on parle avec d’autres lecteurs ou spectateurs, ce qu’on partage à condition d’en débattre, de confronter des opinions et de soumettre un jugement à la discussion. Mais de quoi discourt-on au juste lorsqu’on s’interroge sur la conduite d’un être de papier, qu’on débat d’une situation fictive ou qu’on revient sur un dénouement arbitraire ? Dans nos échanges les plus quotidiens sur les fictions, peut-on seulement départager les propositions qui portent sur l’œuvre de celles qui portent sur le monde fictif, et les jugements sur la situation fictionnelle des jugements sur le monde réel ? Si le débat s’accompagne toujours d’une intervention sur la fiction, quels sont les enjeux éthiques ou politiques d’une telle ingérence ?
Études de Lettres, 2020
Que faisons-nous aux fictions dramatiques lorsque nous parlons d'elles ? Inspiré des travaux sur ... more Que faisons-nous aux fictions dramatiques lorsque nous parlons d'elles ? Inspiré des travaux sur la critique interventionniste (Bayard, Saint-Gelais) et des philosophies de la vérité dans la fiction (Lewis, Walton), la présente contribution étudie comment le commentaire d'une pièce engage une représentation mentale de la scène qui pourrait s'apparenter à un acte créatif. Pour illustrer le propos, seront passées en revue différentes interprétations avérées depuis la fin du XIXe siècle d'un texte classique, le Horace de Corneille, en traquant dans leur discours interprétatif les symptômes de mises en scènes possibles. L'enjeu est d'avancer quelques pistes pour une réflexion sur la porosité entre interprétation et production de fiction.
Poétique n°184, 2018
Cette contribution entend questionner un double discours sur les enjeux éthiques de la fiction. I... more Cette contribution entend questionner un double discours sur les enjeux éthiques de la fiction. Il s'agit de mettre en parallèle les discours qui défendent l'idée que les oeuvres seraient capables d'agir sur nos croyances et nos valeurs et ceux qui montrent que nos croyances et nos valeurs sont justement les opérations de cadrage à travers lesquels nous jugeons des fictions. Prenant pour exemple une nouvelle polémique de Sade, on propose ici d'étudier les transactions envisageables entre les "programmes" (éthiques ou empathiques) des oeuvres et leurs réceptions possibles pour alimenter une interrogation : comment conceptualiser les virtualités de nos jugements sur la fiction ?
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Médias, récits, militantismes by Aurélien Maignant
Les « écritures » contemporaines (qui ne sont pas toujours « écrites ») débordent largement le périmètre de ce qu'on appelle encore « la littérature ». On ne reconnaît plus toujours la littérature comme l'a décrite Nelson Goodman : art à une phase (celle de son écriture), à régime allographique (qu'on ne peut pas contrefaire), dont l'exécution (l'écriture) précède toujours l'implémentation (sa publication et sa lecture). Autrement dit, la manière dont les textes « entre[nt] dans la culture » (Goodman 1984) semble à réinterroger. Si, aujourd'hui comme hier, l'« œuvre » de l'écrivain est souvent « manifestée » par des « objets » (Genette [1994, 1997] 2010) autres que le seul livre imprimé, la situation contemporaine mérite à cet égard une attention particulière.
Tout cela est sans doute moins le signe d'une rupture avec le livre que celui d'une prise en considération de ses limites, en particulier de sa possible fétichisation. Cette prise de distance est peut‑être aussi le signe d'une remise en question de la compréhension de l'activité littéraire comme vacuole, ou système clos : l'expérience littéraire ne se conçoit pas comme individuelle et ritualisée, hors dialogue, mais elle se vit au contraire collectivement, dans le monde. Bien sûr, des salons aux livres audio, en passant par la littérature radiophonique et les lectures publiques, la littérature a toujours disposé d'espaces de socialisation. Mais l'émancipation à l'égard de l'objet livre va de pair avec des pratiques qui, aujourd'hui, peuvent sembler nouvelles dans leur ampleur.
La question de la publication gagne donc à être abordée dans son acception la plus large possible. Il s'agira d'une part de comprendre celle‑ci en lien avec des pratiques de production expérimentales ou exploratoires. D'autre part, nous nous demanderons comment ces pratiques sont et ont été reçues. Nous chercherons à découvrir les dispositifs que la publication de l'œuvre agence.
Idéalement, la considération des pratiques littéraires contemporaines permettrait de faire retour d'une part sur des pratiques littéraires plus anciennes, d'autre part sur des pratiques non « littéraires ». C'est pourquoi des communications sur des corpus qui peuvent a priori sembler moins « expérimentaux » seront bienvenues.
Éthique et politique de la réception (Théâtre) by Aurélien Maignant
"Comment étudier ce que les spectacles font à leurs publics ? Et comment penser ce que les spectateurs et les spectatrices font aux spectacles ? Ces deux questions animent solidairement cette étude de réception menée au contact d’une centaine de spectateurs et de spectatrices. Mais avant d’interroger le public, elle rencontre les spectacles et les diverses constellations théoriques susceptibles de décrire la capacité d’agir des arts vivants.
Le présent essai offre ainsi les conclusions de cet examen préalable à une enquête de terrain – mais qui en constitue aussi le résultat théorique. Fondé sur une grande interdisciplinarité que les mutations des scènes contemporaines rendent toujours plus nécessaire, il propose quatre modèles pour cerner l’éventail des effets politiques qu’un spectacle peut prétendre exercer sur son spectateur ou sa spectatrice. Ces effets sont-ils toujours ceux qui étaient prévus par l’œuvre ? Rien n’est moins sûr…"
Quels personnages sont dans les têtes à Madagascar, à Saint-Pétersbourg ou à Shanghai ? Quels pans des imaginaires sont mis en partage à travers le globe ? Les gens préfèrent-t-ils des personnages inventés dans leur pays, que nul à part eux, au-delà de leurs frontières, ne connait ? Des héros ou des héroïnes ? Découverts dans des livres, des films, ou des jeux vidéo ?
Toutes ces questions, et bien d’autres, seront abordées dans un volume collectif à paraître. En amont de cette publication des résultats, les données intégrales sont dès aujourd’hui en open-access sur la plateforme Comment sont reçues les œuvres ?, coordonnée par Anne-Claire Marpeau et Aurélien Maignant.
Pourquoi ne sommes-nous pas d’accord sur la pertinence politique d’A Million Little Pieces ? ou sur les enjeux éthiques de Sujet Angot ? Est-ce parce que nous attribuons aux personnages des intentions différentes ? Parce que nos réponses empathiques divergent ? Parce que nous reconstruisons chacun.e à notre manière les discours auctoriaux ? les éthos des écrivain.es ? Est-ce en raison de nos vies personnelles ? de nos positions sociales ? de nos convictions morales et politiques ? Nous pouvons débattre de presque tous les paramètres qui font varier la réception, mais étudier ce débat est-il encore du ressort des disciplines culturelles ?
Nos lectures comme nos expériences de spectateur ou de spectatrice ne prennent pas fin à la dernière page, à la dernière réplique ou au dernier plan. Les fictions ne nous importeraient sans doute pas autant si elles faisaient seulement l’objet d’une expérience individuelle vouée à rester silencieuse. Parvenu·es au dénouement d’une fiction, au terme d’une projection ou à l’issue d’un spectacle, personnages, conflits ou situations continuent de nous hanter sur un tout autre mode que celui du souvenir personnel. La fiction se pluralise alors dans l’interdiscours et vient tout à la fois structurer l’espace social et modéliser l’expérience personnelle de réception.
L’interrogation qui préside à ce nouveau numéro de Fabula-LhT (pour Littérature Histoire Théorie), à l’initiative de la Formation doctorale interdisciplinaire de l’Université de Lausanne et de la jeune Société internationale de recherches sur la fiction et la fictionnalité (International Society for Fiction and Fictionality Studies), est aussi simple qu’abrupte : que faisons-nous avec les fictions et aux fictions elles-mêmes lorsque nous débattons d’elles ? Comment constituer le débat sur les fictions en objet théorique ? Réuni par Marc Escola, Françoise Lavocat et Aurélien Maignant, ce vingt-cinquième sommaire de Fabula-LhT, qui accueille en supplément un essai inédit de Raphaël Baroni sur la "perspective narrative", est adossé comme à l'accoutumée à un dossier critique d’Acta fabula qui revient de son côté sur plusieurs parutions récentes dans le champ des théories du récit et de la fiction.
Dans "Le théâtre de science-fiction. Premiers éléments de cartographie." Dir. R. Bionda
Les « écritures » contemporaines (qui ne sont pas toujours « écrites ») débordent largement le périmètre de ce qu'on appelle encore « la littérature ». On ne reconnaît plus toujours la littérature comme l'a décrite Nelson Goodman : art à une phase (celle de son écriture), à régime allographique (qu'on ne peut pas contrefaire), dont l'exécution (l'écriture) précède toujours l'implémentation (sa publication et sa lecture). Autrement dit, la manière dont les textes « entre[nt] dans la culture » (Goodman 1984) semble à réinterroger. Si, aujourd'hui comme hier, l'« œuvre » de l'écrivain est souvent « manifestée » par des « objets » (Genette [1994, 1997] 2010) autres que le seul livre imprimé, la situation contemporaine mérite à cet égard une attention particulière.
Tout cela est sans doute moins le signe d'une rupture avec le livre que celui d'une prise en considération de ses limites, en particulier de sa possible fétichisation. Cette prise de distance est peut‑être aussi le signe d'une remise en question de la compréhension de l'activité littéraire comme vacuole, ou système clos : l'expérience littéraire ne se conçoit pas comme individuelle et ritualisée, hors dialogue, mais elle se vit au contraire collectivement, dans le monde. Bien sûr, des salons aux livres audio, en passant par la littérature radiophonique et les lectures publiques, la littérature a toujours disposé d'espaces de socialisation. Mais l'émancipation à l'égard de l'objet livre va de pair avec des pratiques qui, aujourd'hui, peuvent sembler nouvelles dans leur ampleur.
La question de la publication gagne donc à être abordée dans son acception la plus large possible. Il s'agira d'une part de comprendre celle‑ci en lien avec des pratiques de production expérimentales ou exploratoires. D'autre part, nous nous demanderons comment ces pratiques sont et ont été reçues. Nous chercherons à découvrir les dispositifs que la publication de l'œuvre agence.
Idéalement, la considération des pratiques littéraires contemporaines permettrait de faire retour d'une part sur des pratiques littéraires plus anciennes, d'autre part sur des pratiques non « littéraires ». C'est pourquoi des communications sur des corpus qui peuvent a priori sembler moins « expérimentaux » seront bienvenues.
"Comment étudier ce que les spectacles font à leurs publics ? Et comment penser ce que les spectateurs et les spectatrices font aux spectacles ? Ces deux questions animent solidairement cette étude de réception menée au contact d’une centaine de spectateurs et de spectatrices. Mais avant d’interroger le public, elle rencontre les spectacles et les diverses constellations théoriques susceptibles de décrire la capacité d’agir des arts vivants.
Le présent essai offre ainsi les conclusions de cet examen préalable à une enquête de terrain – mais qui en constitue aussi le résultat théorique. Fondé sur une grande interdisciplinarité que les mutations des scènes contemporaines rendent toujours plus nécessaire, il propose quatre modèles pour cerner l’éventail des effets politiques qu’un spectacle peut prétendre exercer sur son spectateur ou sa spectatrice. Ces effets sont-ils toujours ceux qui étaient prévus par l’œuvre ? Rien n’est moins sûr…"
Quels personnages sont dans les têtes à Madagascar, à Saint-Pétersbourg ou à Shanghai ? Quels pans des imaginaires sont mis en partage à travers le globe ? Les gens préfèrent-t-ils des personnages inventés dans leur pays, que nul à part eux, au-delà de leurs frontières, ne connait ? Des héros ou des héroïnes ? Découverts dans des livres, des films, ou des jeux vidéo ?
Toutes ces questions, et bien d’autres, seront abordées dans un volume collectif à paraître. En amont de cette publication des résultats, les données intégrales sont dès aujourd’hui en open-access sur la plateforme Comment sont reçues les œuvres ?, coordonnée par Anne-Claire Marpeau et Aurélien Maignant.
Pourquoi ne sommes-nous pas d’accord sur la pertinence politique d’A Million Little Pieces ? ou sur les enjeux éthiques de Sujet Angot ? Est-ce parce que nous attribuons aux personnages des intentions différentes ? Parce que nos réponses empathiques divergent ? Parce que nous reconstruisons chacun.e à notre manière les discours auctoriaux ? les éthos des écrivain.es ? Est-ce en raison de nos vies personnelles ? de nos positions sociales ? de nos convictions morales et politiques ? Nous pouvons débattre de presque tous les paramètres qui font varier la réception, mais étudier ce débat est-il encore du ressort des disciplines culturelles ?
Nos lectures comme nos expériences de spectateur ou de spectatrice ne prennent pas fin à la dernière page, à la dernière réplique ou au dernier plan. Les fictions ne nous importeraient sans doute pas autant si elles faisaient seulement l’objet d’une expérience individuelle vouée à rester silencieuse. Parvenu·es au dénouement d’une fiction, au terme d’une projection ou à l’issue d’un spectacle, personnages, conflits ou situations continuent de nous hanter sur un tout autre mode que celui du souvenir personnel. La fiction se pluralise alors dans l’interdiscours et vient tout à la fois structurer l’espace social et modéliser l’expérience personnelle de réception.
L’interrogation qui préside à ce nouveau numéro de Fabula-LhT (pour Littérature Histoire Théorie), à l’initiative de la Formation doctorale interdisciplinaire de l’Université de Lausanne et de la jeune Société internationale de recherches sur la fiction et la fictionnalité (International Society for Fiction and Fictionality Studies), est aussi simple qu’abrupte : que faisons-nous avec les fictions et aux fictions elles-mêmes lorsque nous débattons d’elles ? Comment constituer le débat sur les fictions en objet théorique ? Réuni par Marc Escola, Françoise Lavocat et Aurélien Maignant, ce vingt-cinquième sommaire de Fabula-LhT, qui accueille en supplément un essai inédit de Raphaël Baroni sur la "perspective narrative", est adossé comme à l'accoutumée à un dossier critique d’Acta fabula qui revient de son côté sur plusieurs parutions récentes dans le champ des théories du récit et de la fiction.
Dans "Le théâtre de science-fiction. Premiers éléments de cartographie." Dir. R. Bionda
L’interrogation qui préside à ce nouveau numéro de Fabula-LhT (pour Littérature Histoire Théorie), à l’initiative de la Formation doctorale interdisciplinaire de l’Université de Lausanne et de la jeune Société internationale de recherches sur la fiction et la fictionnalité (International Society for Fiction and Fictionality Studies), est aussi simple qu’abrupte : que faisons-nous avec les fictions et aux fictions elles-mêmes lorsque nous débattons d’elles ? Comment constituer le débat sur les fictions en objet théorique ? Réuni par Marc Escola, Françoise Lavocat et Aurélien Maignant, ce vingt-cinquième sommaire de Fabula-LhT, qui accueille en supplément un essai inédit de Raphaël Baroni sur la "perspective narrative", est adossé comme à l'accoutumée à un dossier critique d’Acta fabula qui revient de son côté sur plusieurs parutions récentes dans le champ des théories du récit et de la fiction.
(Illustr.: ©Luis Camnitzer)
Les fictions ne nous importeraient sans doute pas autant si elles faisaient seulement l’objet d’une expérience individuelle vouée à rester silencieuse. Car nos lectures comme nos expériences de spectateur ou de spectatrice ne prennent pas fin à la dernière page, à la dernière réplique ou au dernier plan. Au dénouement d’une fiction, au terme d’une projection ou à l’issue d’un spectacle, personnages, conflits ou situations continuent de nous hanter sur un tout autre mode que celui du souvenir personnel, et l’essentiel de notre relation à une œuvre se joue peut-être lorsque nous nous mettons à en parler, à échanger avec d’autres — à en débattre donc, quelle que soit la forme que prennent ces discussions spontanées sous le péristyle d’un théâtre, au sortir d’une salle obscure, à la table d’un café ou sur le canapé du salon.
Adapté d'un mémoire de Master soutenu en 2017 ; Direction : Marc Escola ; Expertise : Raphaël Baroni.
L'introduction est une version raccourcie, parue sur l'Atelier de Théorie Littéraire.
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Contributeurs : Romain Bionda (UNIL), Matteo Capponi (UNIL), Joseph Danan (Paris III), Charlotte Laure (Paris III), Aurélien Maignant (UNIL), Marie-Madeleine Mervant-Roux (CNRS), Stéphane Resche (Paris Est Créteil), Ioanna Solidaki (UNIL), Patrick Suter (UNIBE), Floriane Toussaint (Paris III) et Camille Vorger (UNIL).
Ces journées d'études réunissent les participant.e.s à un projet de recherche qui ont contribué à l'enquête internationale "La mémoire des personnages fictionnels". L’enquête, rassemblant à l’heure actuelle des milliers de réponses, recueille des données variées sur la quantité de fiction consommée et les formes contemporaines de cette consommation. Elle interroge aussi la manière dont les enquêté.e.s se souviennent des personnages de fiction, les circonstances de ces rencontres et leurs enjeux sur le plan social comme sur le plan affectif.
Quel est le personnage le plus cité par les moins de 20 ans ? Par les plus de 50 ans ? Quels rôles jouent le genre, l’origine géographique, le niveau d’éducation où l’âge dans les préférences médiales ? D’où viennent les personnages qui circulent le plus dans un espace fictionnel globalisé mais hétérogène ?
Ces questions, et bien d’autres, seront abordées durant ces journées qui constituent une étape de travail visant à la mise en commun des résultats récoltés à travers le monde et à la construction collective de la suite de l'enquête.
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Pour préparer un prochain numéro de la revue ReS Futurae consacré au théâtre de science-fiction, dont voici l'appel (clos) —https://journals.openedition.org/resf/2244—, ces demi-journées en ligne auront pour but la présentation rapide et la discussion approfondie du travail (en cours) des chercheurs et chercheuses impliquées, sur la base d'une version de travail mise à disposition des autres participantes et participants.