L. Kahn, Ce que le nazisme a fait à la psychanalyse Est-il imaginable que la psychanalyse soit de... more L. Kahn, Ce que le nazisme a fait à la psychanalyse Est-il imaginable que la psychanalyse soit demeurée indemne du désastre nazisme ? Comment la langue psychanalytique aurait-elle pu rester à l'abri dans ce monde en ruines? Pulsion, autoconservation : entre la masse soudée en troupe autour de son Führer et l'effondrement de l'autonomie du droit, les psychanalystes assistèrent à l'entrée en force de la « nature » et de sa « biologie » dans les champs politique et éthique. Ils ont beaucoup lutté. Mais la transformation des conceptions analytiques qu'ils introduisirent alors ne les at -elle pas trahis ? Et lorsque le traitement psychanalytique de la Shoah a pris comme voie principale le trauma et la pathologie des victimes, la prévalence de l'écoute empathique et de la mutualité interpersonnelle ne laissa-t-elle pas à l'écart l'énigme du passage de la haine individuelle à la psychose de masse ? Comment ont-ils traité le paradoxe que constitue l'engendrement de l'anti-civilisation par la civilisation elle-même ? Les psychanalystes ont-ils pris la pleine mesure de la désorientation, clinique et théorique, infligée par le déchaînement nazi ? Laurence Kahn est membre titulaire et formateur de l'Association psychanalytique de France. Elle a occupé les fonctions de président de l'APF de 2008 à 2010. Elle a notamment publié Cures d'enfance (Gallimard, 2004), Faire parler le destin (Klincksieck, 2005), L'écoute de l'analyste (Puf, 2012) et Le psychanalyste apathique et le patient postmoderne (éd. de L'Olivier, 2014).
The postmodern turn underlies a new development in psychoanalysis, which has theoretical and prac... more The postmodern turn underlies a new development in psychoanalysis, which has theoretical and practical implications. Psychoanalysis, Apathy, and the Postmodern Patient involves a detailed reading of the main psychoanalytic texts that mark out this extended development, along with a critical examination of the changes in the major Freudian concepts. At stake are the tenets of infantile sexuality, 'psychic reality,' unconscious determinism, the fulfilment of unconscious desire and free association.
Hermès passe ou les ambiguïtés de la communication, 1978
Hermès passe: un texte de Plutarque nous apprend que cette expression proverbiale désigne le sile... more Hermès passe: un texte de Plutarque nous apprend que cette expression proverbiale désigne le silence au sein de la conversation. Nous disons, nous: un ange passe. Mais ce "passage" d'Hermès n'intervient pas que dans le dialogue, comme le vide au milieu des mots. Figure du Panthéon grec, dieu des gonds, des palestres et des espaces ouverts, opposé à Hestia, le foyer, comme le dehors s'oppose au dedans, Hermès se résume par le passage: du dedans au dehors, précisément, d'un type d'espace à l'autre, d'une rue à l'autre, du monde des vivants à celui des morts. Ainsi résiste-t-il aux entreprises naïvement généalogistes qui le font naître d'un tas de pierres ou d'un phallus érigé. Mais ce passage, il convient de le traquer, de le faire apparaître au plus intime du texte dans le grand récit des enfances d'Hermès, cet hymne qui nous a été transmis avec les œuvres d'Homère. C'est ce que fait Laurence Kahn dans ce livre et il s'en dégage une leçon: qu'il ne suffit pas de décomposer un mythe en mythèmes pour faire jaillir son sens. Il faut, en pénétrant dans le mouvement d'un récit - et qu'est-ce précisément qu'un mythe si ce n'est d'abord un récit? -, montrer comment le mythe travaille et est travaillé, comme le rêve, mais autrement que le rêve, comment il nous parle, dans la mesure même où il est mouvement et, lui aussi, passage. (Pierre Vidal-Naquet, 4ème de couverture)
es nue des fois ? -Oui. -Toi, l'aimes, nue ? -Et toi, tu aimes ça, être nue ? -Moi l'aime. " Elle... more es nue des fois ? -Oui. -Toi, l'aimes, nue ? -Et toi, tu aimes ça, être nue ? -Moi l'aime. " Elle s'est assise par terre et elle s'est lentement rhabillée. » Comment l'enfant en traitement déroute-t-il nos conceptions de l'enfance ? Comment l'analyste parvient-il, dans ces cures particulières, à se déprendre de l'illusion d'une présence immédiate de ce temps perdu de mémoire ? Une illusion assurément, qui veut effacer le trouble désordonné que nous avons autrefois connu, lorsque nous nous promettions que tout irait comme il faut quand nous serions grands, que nous en saurions plus et que nous pourrions davantage. Au coeur du traitement d'un enfant -et sans doute est-ce là que la psychanalyse se distingue radicalement de la psychologie et de ses observations -, la réalité palpable de la croissance, de la maturation et de leurs transformations rencontre de plein fouet le désir infantile, refoulé, déformé, remanié, de l'adulte. Et c'est sur le terrain de cette déformation qu'un petit et un grand, celui qui ne sait pas encore et celui qui croyait savoir, se rencontrent. Gallimard, Connaissance de l'inconscient, Tracés, 2004.
Entre L'Interprétation du rêve ( 1899 ) et L'Homme Moïse et la religion monothéiste ( 1939 ), le ... more Entre L'Interprétation du rêve ( 1899 ) et L'Homme Moïse et la religion monothéiste ( 1939 ), le monde a basculé. Après la ruine culturelle de la Grande Guerre, à quelle représentation du destin confier le projet d'émancipation de l'humanité ? Comment, face à la faillite des idéaux, concevoir les forces psychiques qui assujettissent les hommes ? La « faute tragique » telle que Freud l'avait héritée des Grecs permet-elle
Nul n'a idée que le rêve n'est pas un non-sens mais un accomplissement de désir » écrit Freud à F... more Nul n'a idée que le rêve n'est pas un non-sens mais un accomplissement de désir » écrit Freud à Fliess. La période qui s'étend de 1897 à 1905 s'inscrit en effet sous le signe du rêve et de son interprétation. Freud va rédiger ce monument qu'est la Traumdeutung, L'interprétation des rêves -le livre qui rend ses lecteurs psychanalystes -et, ayant abandonné sa « neurotica »théorie expliquant les symptômes hystériques par la séduction -, va déplacer son intérêt du symptôme au fantasme. La psychanalyse franchit une étape décisive et la compréhension de l'appareil psychique développée dans le chapitre VII de L'interprétation des rêves va constituer la première publication d'envergure de la théorie psychanalytique : les rapports entre l'Inconscient, le préconscient et la conscience définissent la première « topique » psychique. L'analyse de Dora, à la fin de 1900, sera l'exemple même de la technique analytique de Freud à cette époque… et l'illustration de ses limites. La psychopathologie de la vie quotidienne, celle des actes manqués, mettra en lumière l'omniprésence de l'inconscient dans la vie éveillée.
La maison de l'âme est une expression empruntée à Démocrite. Démocrite dit qu'elle est habitée pa... more La maison de l'âme est une expression empruntée à Démocrite. Démocrite dit qu'elle est habitée par le daimôn. Intraduisible daimôn : ce qui s'agite, ce qui nous agite. Où se trouve la maison de l'âme ? Comment est-elle faite ? Peut-on en changer ? Selon quatre directions, Laurence Kahn la décrit et l'explore dans ce livre : l'âme en mouvement, ses langues, ses interventions et ses déguisements, ses maladies et leurs histoires. Où l'on s'aperçoit que notre âme continue d'être pour nous une question inquiète et non moins agitée que ce qui l'habite. Elle est immuable car elle est soumise à la répétition. Mais c'est une répétition nomade : ses figures ne cessent de migrer.
Qu'attendre d'un ouvrage psychanalytique sinon une réflexion sur le travail du psychanalyste, sur... more Qu'attendre d'un ouvrage psychanalytique sinon une réflexion sur le travail du psychanalyste, sur cette écoute si singulière où il prend sa source ? Ce livre est plus encore : il conduit une réflexion rigoureuse sur ce qui organise le tissu même de la « vie de l'âme », sur les éléments constitutifs de la psyché, sur ce qui l'anime et la construit dans ses formes palpables -rêve, pensée, symptôme, transfert. Il distingue ce qui émeut, ce qui affecte, ce qui veut, ce qui agit. Il dessine les voies sensibles par lesquelles cela se transmet : configurations qui apparaissent, qui se transforment et se déforment, qui souvent naissent plus qu'elles ne renaissent au cours du processus analytique. Écouter l'inconscient implique de discerner toutes les formes dans lesquelles il peut se manifester. Entre la surface et le fond, il faut reconnaître « l'action de la forme ».
Entretien L'entretien, qui s'est déroulé avec Miguel de Azambuja, Alain Boureau, Michela Gribinsk... more Entretien L'entretien, qui s'est déroulé avec Miguel de Azambuja, Alain Boureau, Michela Gribinski, Michel Gribinski et Nathalie Zaltzman, a été publié dans penser/rêver, L'inadaptation des enfants et de quelques autres, n°14, automne 2008, pp. 13-44. penser/rêver : Vous êtes, chère Laurence, un auteur exigeant, d'une exigence particulière. Qu'il s'agisse de La Petite Maison de l'âme, de Cures d'enfance, de Fiction et vérité freudiennes, ou de Faire parler le destin 1 , pas un texte, pas un passage de vous où le questionnement théorique, si loin qu'il soit poussé, ne vienne en rappel d'une pratique qui vous a saisie, vous a véritablement prise au vif, en vous contraignant à y répondre sans vous en déprendre. Le mouvement évoque souvent la bravoure de pensée propre à …l'enfant, un enfant qui vous accompagne et parfois semble vous précéder dans les moments et les endroits les plus inattendus. Un enfant, ou une instance qui paraît ne jamais s'adapter complètement, et donc maintient le décalage indispensable. D'où peut-être, d'abord, une question de fond, ou la question de fond : nous vivons, nous sommes condamnés à vivre avec un corps et avec un esprit. Le rapport que l'on entretient avec soi -« soi » serait à définir : de quel « enfant » s'agit-il ? -n'a rien d'évident et l'on est obligé, tout au long de la vie, de s'adapter à soi, sans bien comprendre. Cette question accompagne, de notre point de vue, la réflexion sur l'inadaptation.
"Interrompre la terreur théorique" ; interrompre cette terreur qui, depuis Platon, règne sous le ... more "Interrompre la terreur théorique" ; interrompre cette terreur qui, depuis Platon, règne sous le signe du pathos de la conviction et de la prétention à dire le vrai : tel est ce que Lyotard confie à Freud lorsque celui-ci, se livrant librement au voyage des idées, prend "le large, en pillard flegmatique". Parce que, dans Au-delà du principe de plaisir, il récuse les règles du genre savant, parce qu'il revendique une inconsistance épistémologique liée à l'impossible observation des faits envisagés, Freud protesterait dans ce texte d'une diablerie de la pensée, qui fait la hardiesse de l'"Apathie dans la théorie" 1 . Intrépidité spéculative et dessaisissement théorique mettraient ici exemplairement en déroute la maîtrise exercée par le discours de vérité et ses justifications référentielles. Ici, car tel est l'enjeu de l'invention de la pulsion de mort, en 1920, qu'elle permet "des possibilités d'énoncés inouïs", avec, selon Lyotard, pour seule visée de déployer "de nouvelles surfaces de pensée". Mais cet enjeu, toujours selon Lyotard, Freud le perdrait aussitôt, puisque, dans Le Malaise dans la culture, à nouveau il dialectise pulsions de vie et pulsion de mort sous la forme amour et agressivité.
Un jour, les aventuriers de notre vieux monde s'embarquèrent, traversèrent l'océan et rencontrère... more Un jour, les aventuriers de notre vieux monde s'embarquèrent, traversèrent l'océan et rencontrèrent, en même temps qu'un continent inconnu, des sociétés sans histoire et sans écriture. Stupéfiante rencontre, en vérité. Mais le primitif n'était pas pour autant découvert. Car le primitif est un être tardif. Venu après le Barbare, le Cannibale et le Sauvage, il ne fut inventé que pour mieux pénétrer et domestiquer ce parler autre qui défiait les lois de la civilisation. Comme le fait remarquer Pierre Clastres, il appartient à la raison occidentale de ne pouvoir se déployer que contre ce qu'elle nomme déraison. Après de longues controverses, donc, sur la qualité humaine ou inhumaine de ces êtres pourtant créatures de Dieu 1 , après le subtil usage d'Aristote qui permettait d'en faire une humanité non en acte mais en puissance, on décida finalement de convoquer le temps. Sauvages, ces autres de nous-mêmes l'étaient assurément. Mais ils l'étaient comme le sont les enfants. Leur déraison et leur déviance demandaient seulement à grandir et à être éduquées. Ce qui fut fait, et l'on sait comment.
publié dans Perspectives psychiatriques, n°48/ III, 1995, p. 157-164 Alice demanda aux fleurs : "... more publié dans Perspectives psychiatriques, n°48/ III, 1995, p. 157-164 Alice demanda aux fleurs : "N'avez vous pas peur, parfois, de devoir rester plantées là, sans personne pour veiller sur vous ?" -"Et ce chêne qui se dresse au milieu de notre parterre, dit la Rose. A quoi d'autre croyez vous qu'il serve ?" -"Mais que pourrait-il faire en cas de danger ?" s'enquit Alice.
On avait donc perdu le sol de la réalité... » publié dans Libres Cahiers pour la Psychanalyse. -2... more On avait donc perdu le sol de la réalité... » publié dans Libres Cahiers pour la Psychanalyse. -2002, n° 6, pp. 15-30 Démêler l'histoire de l'invention psychanalytique de l'histoire personnelle de son inventeur est chose impossible. De cet enchevêtrement, dont il dit qu'il a duré aussi longtemps que dura le splendide isolement, Freud fait le principe de plus d'une présentation de sa découverte : en 1914, dans Sur l'histoire du mouvement analytique, en 1925, dans l'Autoprésentation, mais dès 1905, dans "Mes vues sur la sexualité dans l'étiologie des névroses". Chaque fois, "le rôle que joue [sa] personne" dans le développement théorique place au premier plan le cheminement intime de la création. La correspondance avec Fließ, correspondance privée s'il en est -Freud ne s'inquiète-t-il pas lors de la publication de la Psychopathologie de la vie quotidienne du dévoilement de tous ces privata qui n'étaient initialement adressés qu'à "l'unique autre" ? -, témoigne de ce que fut ce laboratoire transférentiel, premier atelier des hypothèses, de leur assertion aussi bien que de leur effondrement. Tâtonnements, remaniements, analyse de fragments cliniques, déclarations d'amour, silences douloureux, expérimentation des calculs périodiques de Fließ, tout se mêle dans la fièvre de l'échange, et c'est dans cette effervescence que Freud rédige la lettre du 21 septembre 1897. Lettre inaugurale qui défait le maillage historique de la compréhension du symptôme et fraye la voie, irrévocablement, à la dimension d'une vérité qui ne pourra se déterminer dans la concordance avec la réalité des événements matériels.
L. Kahn, Ce que le nazisme a fait à la psychanalyse Est-il imaginable que la psychanalyse soit de... more L. Kahn, Ce que le nazisme a fait à la psychanalyse Est-il imaginable que la psychanalyse soit demeurée indemne du désastre nazisme ? Comment la langue psychanalytique aurait-elle pu rester à l'abri dans ce monde en ruines? Pulsion, autoconservation : entre la masse soudée en troupe autour de son Führer et l'effondrement de l'autonomie du droit, les psychanalystes assistèrent à l'entrée en force de la « nature » et de sa « biologie » dans les champs politique et éthique. Ils ont beaucoup lutté. Mais la transformation des conceptions analytiques qu'ils introduisirent alors ne les at -elle pas trahis ? Et lorsque le traitement psychanalytique de la Shoah a pris comme voie principale le trauma et la pathologie des victimes, la prévalence de l'écoute empathique et de la mutualité interpersonnelle ne laissa-t-elle pas à l'écart l'énigme du passage de la haine individuelle à la psychose de masse ? Comment ont-ils traité le paradoxe que constitue l'engendrement de l'anti-civilisation par la civilisation elle-même ? Les psychanalystes ont-ils pris la pleine mesure de la désorientation, clinique et théorique, infligée par le déchaînement nazi ? Laurence Kahn est membre titulaire et formateur de l'Association psychanalytique de France. Elle a occupé les fonctions de président de l'APF de 2008 à 2010. Elle a notamment publié Cures d'enfance (Gallimard, 2004), Faire parler le destin (Klincksieck, 2005), L'écoute de l'analyste (Puf, 2012) et Le psychanalyste apathique et le patient postmoderne (éd. de L'Olivier, 2014).
The postmodern turn underlies a new development in psychoanalysis, which has theoretical and prac... more The postmodern turn underlies a new development in psychoanalysis, which has theoretical and practical implications. Psychoanalysis, Apathy, and the Postmodern Patient involves a detailed reading of the main psychoanalytic texts that mark out this extended development, along with a critical examination of the changes in the major Freudian concepts. At stake are the tenets of infantile sexuality, 'psychic reality,' unconscious determinism, the fulfilment of unconscious desire and free association.
Hermès passe ou les ambiguïtés de la communication, 1978
Hermès passe: un texte de Plutarque nous apprend que cette expression proverbiale désigne le sile... more Hermès passe: un texte de Plutarque nous apprend que cette expression proverbiale désigne le silence au sein de la conversation. Nous disons, nous: un ange passe. Mais ce "passage" d'Hermès n'intervient pas que dans le dialogue, comme le vide au milieu des mots. Figure du Panthéon grec, dieu des gonds, des palestres et des espaces ouverts, opposé à Hestia, le foyer, comme le dehors s'oppose au dedans, Hermès se résume par le passage: du dedans au dehors, précisément, d'un type d'espace à l'autre, d'une rue à l'autre, du monde des vivants à celui des morts. Ainsi résiste-t-il aux entreprises naïvement généalogistes qui le font naître d'un tas de pierres ou d'un phallus érigé. Mais ce passage, il convient de le traquer, de le faire apparaître au plus intime du texte dans le grand récit des enfances d'Hermès, cet hymne qui nous a été transmis avec les œuvres d'Homère. C'est ce que fait Laurence Kahn dans ce livre et il s'en dégage une leçon: qu'il ne suffit pas de décomposer un mythe en mythèmes pour faire jaillir son sens. Il faut, en pénétrant dans le mouvement d'un récit - et qu'est-ce précisément qu'un mythe si ce n'est d'abord un récit? -, montrer comment le mythe travaille et est travaillé, comme le rêve, mais autrement que le rêve, comment il nous parle, dans la mesure même où il est mouvement et, lui aussi, passage. (Pierre Vidal-Naquet, 4ème de couverture)
es nue des fois ? -Oui. -Toi, l'aimes, nue ? -Et toi, tu aimes ça, être nue ? -Moi l'aime. " Elle... more es nue des fois ? -Oui. -Toi, l'aimes, nue ? -Et toi, tu aimes ça, être nue ? -Moi l'aime. " Elle s'est assise par terre et elle s'est lentement rhabillée. » Comment l'enfant en traitement déroute-t-il nos conceptions de l'enfance ? Comment l'analyste parvient-il, dans ces cures particulières, à se déprendre de l'illusion d'une présence immédiate de ce temps perdu de mémoire ? Une illusion assurément, qui veut effacer le trouble désordonné que nous avons autrefois connu, lorsque nous nous promettions que tout irait comme il faut quand nous serions grands, que nous en saurions plus et que nous pourrions davantage. Au coeur du traitement d'un enfant -et sans doute est-ce là que la psychanalyse se distingue radicalement de la psychologie et de ses observations -, la réalité palpable de la croissance, de la maturation et de leurs transformations rencontre de plein fouet le désir infantile, refoulé, déformé, remanié, de l'adulte. Et c'est sur le terrain de cette déformation qu'un petit et un grand, celui qui ne sait pas encore et celui qui croyait savoir, se rencontrent. Gallimard, Connaissance de l'inconscient, Tracés, 2004.
Entre L'Interprétation du rêve ( 1899 ) et L'Homme Moïse et la religion monothéiste ( 1939 ), le ... more Entre L'Interprétation du rêve ( 1899 ) et L'Homme Moïse et la religion monothéiste ( 1939 ), le monde a basculé. Après la ruine culturelle de la Grande Guerre, à quelle représentation du destin confier le projet d'émancipation de l'humanité ? Comment, face à la faillite des idéaux, concevoir les forces psychiques qui assujettissent les hommes ? La « faute tragique » telle que Freud l'avait héritée des Grecs permet-elle
Nul n'a idée que le rêve n'est pas un non-sens mais un accomplissement de désir » écrit Freud à F... more Nul n'a idée que le rêve n'est pas un non-sens mais un accomplissement de désir » écrit Freud à Fliess. La période qui s'étend de 1897 à 1905 s'inscrit en effet sous le signe du rêve et de son interprétation. Freud va rédiger ce monument qu'est la Traumdeutung, L'interprétation des rêves -le livre qui rend ses lecteurs psychanalystes -et, ayant abandonné sa « neurotica »théorie expliquant les symptômes hystériques par la séduction -, va déplacer son intérêt du symptôme au fantasme. La psychanalyse franchit une étape décisive et la compréhension de l'appareil psychique développée dans le chapitre VII de L'interprétation des rêves va constituer la première publication d'envergure de la théorie psychanalytique : les rapports entre l'Inconscient, le préconscient et la conscience définissent la première « topique » psychique. L'analyse de Dora, à la fin de 1900, sera l'exemple même de la technique analytique de Freud à cette époque… et l'illustration de ses limites. La psychopathologie de la vie quotidienne, celle des actes manqués, mettra en lumière l'omniprésence de l'inconscient dans la vie éveillée.
La maison de l'âme est une expression empruntée à Démocrite. Démocrite dit qu'elle est habitée pa... more La maison de l'âme est une expression empruntée à Démocrite. Démocrite dit qu'elle est habitée par le daimôn. Intraduisible daimôn : ce qui s'agite, ce qui nous agite. Où se trouve la maison de l'âme ? Comment est-elle faite ? Peut-on en changer ? Selon quatre directions, Laurence Kahn la décrit et l'explore dans ce livre : l'âme en mouvement, ses langues, ses interventions et ses déguisements, ses maladies et leurs histoires. Où l'on s'aperçoit que notre âme continue d'être pour nous une question inquiète et non moins agitée que ce qui l'habite. Elle est immuable car elle est soumise à la répétition. Mais c'est une répétition nomade : ses figures ne cessent de migrer.
Qu'attendre d'un ouvrage psychanalytique sinon une réflexion sur le travail du psychanalyste, sur... more Qu'attendre d'un ouvrage psychanalytique sinon une réflexion sur le travail du psychanalyste, sur cette écoute si singulière où il prend sa source ? Ce livre est plus encore : il conduit une réflexion rigoureuse sur ce qui organise le tissu même de la « vie de l'âme », sur les éléments constitutifs de la psyché, sur ce qui l'anime et la construit dans ses formes palpables -rêve, pensée, symptôme, transfert. Il distingue ce qui émeut, ce qui affecte, ce qui veut, ce qui agit. Il dessine les voies sensibles par lesquelles cela se transmet : configurations qui apparaissent, qui se transforment et se déforment, qui souvent naissent plus qu'elles ne renaissent au cours du processus analytique. Écouter l'inconscient implique de discerner toutes les formes dans lesquelles il peut se manifester. Entre la surface et le fond, il faut reconnaître « l'action de la forme ».
Entretien L'entretien, qui s'est déroulé avec Miguel de Azambuja, Alain Boureau, Michela Gribinsk... more Entretien L'entretien, qui s'est déroulé avec Miguel de Azambuja, Alain Boureau, Michela Gribinski, Michel Gribinski et Nathalie Zaltzman, a été publié dans penser/rêver, L'inadaptation des enfants et de quelques autres, n°14, automne 2008, pp. 13-44. penser/rêver : Vous êtes, chère Laurence, un auteur exigeant, d'une exigence particulière. Qu'il s'agisse de La Petite Maison de l'âme, de Cures d'enfance, de Fiction et vérité freudiennes, ou de Faire parler le destin 1 , pas un texte, pas un passage de vous où le questionnement théorique, si loin qu'il soit poussé, ne vienne en rappel d'une pratique qui vous a saisie, vous a véritablement prise au vif, en vous contraignant à y répondre sans vous en déprendre. Le mouvement évoque souvent la bravoure de pensée propre à …l'enfant, un enfant qui vous accompagne et parfois semble vous précéder dans les moments et les endroits les plus inattendus. Un enfant, ou une instance qui paraît ne jamais s'adapter complètement, et donc maintient le décalage indispensable. D'où peut-être, d'abord, une question de fond, ou la question de fond : nous vivons, nous sommes condamnés à vivre avec un corps et avec un esprit. Le rapport que l'on entretient avec soi -« soi » serait à définir : de quel « enfant » s'agit-il ? -n'a rien d'évident et l'on est obligé, tout au long de la vie, de s'adapter à soi, sans bien comprendre. Cette question accompagne, de notre point de vue, la réflexion sur l'inadaptation.
"Interrompre la terreur théorique" ; interrompre cette terreur qui, depuis Platon, règne sous le ... more "Interrompre la terreur théorique" ; interrompre cette terreur qui, depuis Platon, règne sous le signe du pathos de la conviction et de la prétention à dire le vrai : tel est ce que Lyotard confie à Freud lorsque celui-ci, se livrant librement au voyage des idées, prend "le large, en pillard flegmatique". Parce que, dans Au-delà du principe de plaisir, il récuse les règles du genre savant, parce qu'il revendique une inconsistance épistémologique liée à l'impossible observation des faits envisagés, Freud protesterait dans ce texte d'une diablerie de la pensée, qui fait la hardiesse de l'"Apathie dans la théorie" 1 . Intrépidité spéculative et dessaisissement théorique mettraient ici exemplairement en déroute la maîtrise exercée par le discours de vérité et ses justifications référentielles. Ici, car tel est l'enjeu de l'invention de la pulsion de mort, en 1920, qu'elle permet "des possibilités d'énoncés inouïs", avec, selon Lyotard, pour seule visée de déployer "de nouvelles surfaces de pensée". Mais cet enjeu, toujours selon Lyotard, Freud le perdrait aussitôt, puisque, dans Le Malaise dans la culture, à nouveau il dialectise pulsions de vie et pulsion de mort sous la forme amour et agressivité.
Un jour, les aventuriers de notre vieux monde s'embarquèrent, traversèrent l'océan et rencontrère... more Un jour, les aventuriers de notre vieux monde s'embarquèrent, traversèrent l'océan et rencontrèrent, en même temps qu'un continent inconnu, des sociétés sans histoire et sans écriture. Stupéfiante rencontre, en vérité. Mais le primitif n'était pas pour autant découvert. Car le primitif est un être tardif. Venu après le Barbare, le Cannibale et le Sauvage, il ne fut inventé que pour mieux pénétrer et domestiquer ce parler autre qui défiait les lois de la civilisation. Comme le fait remarquer Pierre Clastres, il appartient à la raison occidentale de ne pouvoir se déployer que contre ce qu'elle nomme déraison. Après de longues controverses, donc, sur la qualité humaine ou inhumaine de ces êtres pourtant créatures de Dieu 1 , après le subtil usage d'Aristote qui permettait d'en faire une humanité non en acte mais en puissance, on décida finalement de convoquer le temps. Sauvages, ces autres de nous-mêmes l'étaient assurément. Mais ils l'étaient comme le sont les enfants. Leur déraison et leur déviance demandaient seulement à grandir et à être éduquées. Ce qui fut fait, et l'on sait comment.
publié dans Perspectives psychiatriques, n°48/ III, 1995, p. 157-164 Alice demanda aux fleurs : "... more publié dans Perspectives psychiatriques, n°48/ III, 1995, p. 157-164 Alice demanda aux fleurs : "N'avez vous pas peur, parfois, de devoir rester plantées là, sans personne pour veiller sur vous ?" -"Et ce chêne qui se dresse au milieu de notre parterre, dit la Rose. A quoi d'autre croyez vous qu'il serve ?" -"Mais que pourrait-il faire en cas de danger ?" s'enquit Alice.
On avait donc perdu le sol de la réalité... » publié dans Libres Cahiers pour la Psychanalyse. -2... more On avait donc perdu le sol de la réalité... » publié dans Libres Cahiers pour la Psychanalyse. -2002, n° 6, pp. 15-30 Démêler l'histoire de l'invention psychanalytique de l'histoire personnelle de son inventeur est chose impossible. De cet enchevêtrement, dont il dit qu'il a duré aussi longtemps que dura le splendide isolement, Freud fait le principe de plus d'une présentation de sa découverte : en 1914, dans Sur l'histoire du mouvement analytique, en 1925, dans l'Autoprésentation, mais dès 1905, dans "Mes vues sur la sexualité dans l'étiologie des névroses". Chaque fois, "le rôle que joue [sa] personne" dans le développement théorique place au premier plan le cheminement intime de la création. La correspondance avec Fließ, correspondance privée s'il en est -Freud ne s'inquiète-t-il pas lors de la publication de la Psychopathologie de la vie quotidienne du dévoilement de tous ces privata qui n'étaient initialement adressés qu'à "l'unique autre" ? -, témoigne de ce que fut ce laboratoire transférentiel, premier atelier des hypothèses, de leur assertion aussi bien que de leur effondrement. Tâtonnements, remaniements, analyse de fragments cliniques, déclarations d'amour, silences douloureux, expérimentation des calculs périodiques de Fließ, tout se mêle dans la fièvre de l'échange, et c'est dans cette effervescence que Freud rédige la lettre du 21 septembre 1897. Lettre inaugurale qui défait le maillage historique de la compréhension du symptôme et fraye la voie, irrévocablement, à la dimension d'une vérité qui ne pourra se déterminer dans la concordance avec la réalité des événements matériels.
dans Libres Cahiers pour la Psychanalyse. -2009, n° 19, pp. 31-53 « Mais supposons que nous trave... more dans Libres Cahiers pour la Psychanalyse. -2009, n° 19, pp. 31-53 « Mais supposons que nous traversions une phase de l'histoire où il ne se passe rien d'extraordinaire… » Freud à Jones, le 11 août 1912 entretenues les deux correspondants, qui fait perdre de vue l'intimité, affective ou intellectuelle, alors même que le plus privé s'énonce dans les lignes ? De quelle sorte de brutalité sont-elles tramées, qui cherche si souvent son éclaircissement au dehors de l'univers qu'elles semblent pourtant former ? Qu'est-ce qui assèche ainsi la cordialité de la confidence ? Simplement l'inimitié ? La correspondance de Freud et Jones est-elle seulement une correspondance inamicale ? Tout dans le ton le laisse d'emblée présumer. Environ dix mois après leur première rencontre à Vienne -Jones est nouvellement installé à Toronto -Freud, qui demande instamment à être régulièrement tenu au courant des « initiatives » de cet Anglais d'origine galloise, écrit : « Cher Dr. Jones, vous accomplissez un travail considérable, acceptez mes remerciements et permettez-moi de dire mon espoir que l'avancement de notre cause coïncidera avec votre intérêt personnel. » Le ton est d'un humour corrosif, qui devient une véritable mise en garde quelques lignes plus loin : « Quant à votre diplomatie, je vous sais excellemment doué pour cela et vous la conduirez de main de maître. Mais j'ai bien peur qu'il soit facile d'en faire trop en ce sens. Songez que c'est un morceau de psychanalyse que vous présentez à vos compatriotes, vous n'allez pas en dire trop d'un seul coup ni trop tôt, mais on ne saurait éviter la résistance. Elle viendra tôt ou tard, alors mieux vaut la provoquer lentement et à dessein » 1 . En fait de diplomatie, le « Celte » -c'est ainsi que Freud le dénomme parfois, et Jones ne désavoue pas le qualificatif 2 -le « Celte » qui, depuis le Canada, vient de voyager aux États Unis, a fait montre tant auprès de ses interlocuteurs américains que dans la description qu'il en propose à Freud d'une hauteur qui côtoie l'arrogance. Putnam est assurément « un vieil homme charmant, doux, humble savant, cultivé, idéaliste » mais il sera un point d'appui peu sûr, enclin qu'il est « à se disperser dans toutes les directions ». Brill, certes « excessivement habile avec les patients », « se laisse tellement emporter par la chaleur de son autosatisfaction et de son excitation qu'il en oublie son public », au point, ajoute Jones, de ressembler à Stekel « par le contraste entre sa réussite 1 S. novembre 1908 et 18 mai 1909. 2 « Mon tempérament de Celte » : L. J., 14 mars 1923. personnelle et son échec public ». Seul Morton Prince trouve grâce à ses yeux, parce que brillant bien que lisant très peu. Il trouve grâce à ses yeux car, en matière de diplomatie, Jones est décidé à s'adresser, d'une manière générale, aux personnalités reconnues et à connaître en détail leurs préjugés avant de se lancer dans le coeur de l'objet psychanalytique. Et d'en conclure dans la lettre adressée à Freud le 7 février 1909 qu'il va « diluer [ses] articles sexuels en les alternant avec des articles portant sur d'autres objets » . Excellemment doué peut-être. Mais Freud ne s'y trompe pas et s'inquiète des égarements que peuvent engendrer de telles feintes politiques. La réponse est caustique, lorsque, trois semaines plus tard, il annonce à Jones son voyage aux États Unis sur l'invitation de la Clark University de Worcester : « Je serai ravi de vous rencontrer à New York ou à Worcester et espère que ma présence et mes propos n'interféreront pas trop avec la haute diplomatie de vos démarches » 3 . Jones tente de botter en touche : « Je suis désolé que vous preniez en mauvaise part mon observation sur la diplomatie et je n'y reviendrai plus, si ce n'est pour dire qu'il est différentes manières d'atteindre le même but et que chacun doit travailler comme bon lui semble », ce qui ne l'empêche pas de prédire à Freud un public restreint par négligence de Stanley Hall, l'organisateur, et défaut de publicité auprès des Bostoniens de renom. Freud coupe net : « Contrairement à vous, je n'attends rien des caciques… ». L'affaire des méthodes bonnes pour la « propagande » n'en est pas close pour autant, loin s'en faut. À certains égards, elle demeure l'objet principal de ce dialogue épistolaire qui se poursuit, trente années durant, jusqu'à la mort de Freud. Constamment, les divergences théoriques, qui se muent parfois en trahisons, les difficultés financières, les imbroglios administratifs qui peuvent paraître bureaucratiques mais se révèlent toujours la conséquence de violentes luttes entre épigones où se déterminent l'orientation même du mouvement analytique et la stratégie de ses organes de diffusion, enfin les terribles coups portés d'abord par la Première Guerre mondiale, ensuite par la montée du nazisme -laquelle ébranle jusqu'à l'anéantissement la communauté analytique de langue 3 Lettres des 28 février ,11 mars et 18 mai 1909 ; puis, lettre du 1 er juin 1909. allemande, c'est-à-dire sa première base, l'axe Berlin-Vienne-Budapestconstamment ces circonstances, incidents et cataclysmes, contraignent à réévaluer la solidité des structures dont s'est dotée l'Association Psychanalytique Internationale et à repenser ses systèmes d'équilibre. Et dans toutes ces « affaires » -combien de fois l'incipit « encore une lettre d'affaire » ! -Jones est l'interlocuteur indéfectible de Freud. Mais un interlocuteur dont Freud a pris d'emblée la mesure de l'ambition. Ainsi, en 1926, alors que Abraham est mort depuis moins d'un an, que le Comité secret est disloqué, que la crise provoquée par les Américains et leur refus de l'analyse profane a conduit sur la proposition de Jones à la création d'une « Commission internationale chargée de traiter des problèmes de l'enseignement analytique » 4 , que Melanie Klein vient de donner ses premières conférences sur « l'analyse précoce », qu'enfin se dessine de plus en plus nettement la rupture de Rank -prédite par Jones, déniée dans un premier temps par Freud, puis confirmée par les faits -que Freud écrit-il à Jones ? « Ainsi donc, cela fait vraiment vingt ans que vous vous occupez de la cause ? Elle est devenue entièrement la vôtre, puisque vous avez atteint tout ce que vous pouviez en attendre : une société, une revue et un institut. Quant à ce que vous avez représenté pour elle en contrepartie, nous attendrons que les historiens l'établissent » 5 . Mais, précisément, qu'établiront les historiens lorsqu'ils auront constaté que l'année 1927, la suivante, est entièrement absorbée par le conflit né entre Melanie Klein et Anna Freud, et que Freud, appelant tout d'abord au calme les parties, découvre en Jones un défenseur de Klein prêt à utiliser des arguments personnels discutables ? « Il m'est pénible de ne pouvoir être d'accord avec quelques-unes des tendances du livre d'Anna, écrit Jones le 16 mai 1927, et je ne puis m'empêcher de penser qu'elles sont certainement dues à des résistances imparfaitement analysées… ». À quoi Freud, qui tente encore de demeurer 4 Lors du congrès de Hombourg ; Freud qui pensait que Jones allait soutenir les Américains s'aperçoit finalement que la proposition de Jones, soutenu par le président de l'époque, Eitingon, va dans le sens de la mise en place « d'une formation de fond » qui contrecarrerait l'intention des Américains de pallier au défaut d'enseignement par l'exigence d'un diplôme de médecin (lettres des 19 et 25 septembre 1925, et 23 et 27 septembre 1926) 5 L. F., 20 novembre 1926.
The International journal of psycho-analysis, Jan 18, 2014
The theoretical tension raised by the concept of infantile neurosis is featured all through the F... more The theoretical tension raised by the concept of infantile neurosis is featured all through the Freudian corpus - caught at the crossroads between the psychic facts of the child's development (infantile history and clinical study of pathologies) and the universal structure of unconscious complexes, including the Oedipus complex (the model of intrapsychic conflicts and of the process of "civilisation" undergone by the child). Inscribed in diachronic "temporality" like every individual lived experience and its vicissitudes, or "extemporal" like every organising schema and the structuring of repressions that it elicits, infantile neurosis leads us to examine the metapsychological status of defence mechanisms.
Critique d’art. Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain, 1970
avant-dernière version non publiée de Corinne Enaudeau "La Politique étrangère", in Corinne Enaud... more avant-dernière version non publiée de Corinne Enaudeau "La Politique étrangère", in Corinne Enaudeau et alii, Les transformateurs Lyotard
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Books by Laurence KAHN
Mais ce passage, il convient de le traquer, de le faire apparaître au plus intime du texte dans le grand récit des enfances d'Hermès, cet hymne qui nous a été transmis avec les œuvres d'Homère. C'est ce que fait Laurence Kahn dans ce livre et il s'en dégage une leçon: qu'il ne suffit pas de décomposer un mythe en mythèmes pour faire jaillir son sens. Il faut, en pénétrant dans le mouvement d'un récit - et qu'est-ce précisément qu'un mythe si ce n'est d'abord un récit? -, montrer comment le mythe travaille et est travaillé, comme le rêve, mais autrement que le rêve, comment il nous parle, dans la mesure même où il est mouvement et, lui aussi, passage. (Pierre Vidal-Naquet, 4ème de couverture)
Papers by Laurence KAHN
Mais ce passage, il convient de le traquer, de le faire apparaître au plus intime du texte dans le grand récit des enfances d'Hermès, cet hymne qui nous a été transmis avec les œuvres d'Homère. C'est ce que fait Laurence Kahn dans ce livre et il s'en dégage une leçon: qu'il ne suffit pas de décomposer un mythe en mythèmes pour faire jaillir son sens. Il faut, en pénétrant dans le mouvement d'un récit - et qu'est-ce précisément qu'un mythe si ce n'est d'abord un récit? -, montrer comment le mythe travaille et est travaillé, comme le rêve, mais autrement que le rêve, comment il nous parle, dans la mesure même où il est mouvement et, lui aussi, passage. (Pierre Vidal-Naquet, 4ème de couverture)