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En hommage à Jean-Paul Demoule
[FR] Tout texte est-il traduisible ? Et jusqu’à quel degré ? L’intraduit est la sentinelle de l’identité des langues et l’intraduisibilité sa tour de guet. L’intraduit assure la blessure entre les ensembles des désignations linguistiques, qu’une certaine utopie sourcière voudrait les savoir directement liés (et "linkés") les uns aux autres. Sans cette tour de guet, les langues seraient superposables, totalement transparentes les unes vers les autres et, comme elles, également leurs propres identités. L’intraduisibilité est alors une véritable forme que les langues peuvent prendre, ainsi qu’une puissance vivante qui les force afin de réaliser un vrai partage, un partage honnête. Voici des esquisses pour une taxonomie de l’intraduisible. /// [ENG] Can every text be translated ? And if so, to what degree? The unstranslated is the guardian of the identity of languages and the untranslatable is its watchtower. The untranslated assures the gap between the ensembles of linguistic designations, which a certain target-oriented utopia would like to have directly linked (and bound) to one another. Without this watchtower, languages would be superimposed, absolutely transparent, and, just as them, their own identities. The untranslatability becomes then a real shape that languages can take, as well as a living power that strains them so they can achieve a true sharing, an honest sharing. These are the sketches for a taxonomy of the untranslatable.
Faire trace, Corti, 2023
Heinrich Himmler, chargé de mettre en route la solution finale, exhortait les nazis à emporter le secret dans leur tombe. Les charniers sont nettoyés, les camps démantelés, les preuves liquidées, les témoins assassinés et le souvenir de leur mort est voué à disparaître. Même si de nombreuses traces ont subsisté et que les historiens ont reconstitué les événements, les faits et la factualité ont été attaqués autant que possible, préparant un oubli sur le long cours dont le négationnisme a su tirer profit. C’est face à ces formes d’anéantissement que la littérature a dû elle aussi réagir. Travaillée par un mal d’archive et un mal du savoir, elle a cherché à faire trace en s’écrivant contre l’effacement, c’est-à-dire à la fois tout contre l’effacement et à l’encontre de celui-ci. C’est de la sorte qu’elle se confronte à ses propres moyens et à ses limites. Des textes survivants, écrits parfois aux portes des chambres à gaz et cachés sous la cendre, aux enquêtes contemporaines des descendants des disparus, c’est la riposte des œuvres face à la dissolution des faits que ce livre retrace. Comprendre une telle riposte, c’est pénétrer au cœur des écritures de la Shoah. Mais c’est aussi donner à entendre cette littérature afin que l’effacement programmé, dont les répercussions sont toujours vives, n’en vienne pas à triompher. Sans quoi, ni le souvenir des victimes ni les générations futures ne seront à l’abri.
Plein droit, 2016
Distribution électronique Cairn.info pour GISTI. Distribution électronique Cairn.info pour GISTI. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2016-3-page-3.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Resurrection, 2017
«T out corps tend, en vertu de sa pesanteur, vers la place qui lui est propre » (XIII, IX, 10) 14 ce principe physique, qu'Augustin reprend d'Aristote 15 à l'occasion du commentaire de la Genèse qui clôt les Confessions, doit nous faire prendre conscience que bien avant la question du temps, c'est celle du lieu qui domine l'oeuvre de l'évêque d'Hippone, ou du moins que celle-là ne peut se poser correctement sans commencer par celle-ci 16. Le monde est pour Augustin un domaine où toute chose a son lieu propre, le feu a sa place en haut et la pierre en bas. Il ne faudrait cependant pas croire que ce principe établit un monde figé. Chez Augustin, comme déjà chez Aristote, le lieu de chaque chose n'est pas celui où elle est, mais celui vers lequel elle tend. Le monde n'est donc pas la somme bien rangée des choses mais l'agitation d'une multiplicité en quête de stabilité. « L'huile versée TROUVER SON LIEU : LE DON DE L'AMOUR Benoît SIBILLE 14. Nous citerons les Confessions dans leur traduction par Pierre de Labriolle, éditée en deux volumes aux Belles Lettres, Paris, 1933. 15. ARISTOTE, Physique, IV, 1, 208b 9-15, trad. A. Stevens, Vrin, paris, 1999, « De plus, les transports des corps physiques simples, comme le feu, la terre, et les choses de cette sorte, montrent non seulement que le lieu est quelque chose, mais aussi qu'il a une certaine puissance. En effet, si rien n'y fait obstacle, chacun se porte vers son lieu propre. » Nous soulignons. 16. Par respect pour l'unité des treize livres des Confessions, il faut s'interdire d'étudier de manière isolée le livre XI et sa fameuse définition du temps comme distentio animi.
2010
Au café Guerbois s' est produit le lieu d'origine, parmi d'autres, d'un groupe mouvant dont l'espace ne peut être cartographié tout comme est impossible l'exhaustivité qui assurerait sans discussion les contours du mouvement pictural qui s'y dessine. Cette impossible ...
Civilisations, 2015
Terrains inaccessibles Faire de l'anthropologie dans la tourmente politique malienne Sten HAGBERG et Gabriella KÖRLING Résumé : Dans cet article nous nous intéressons à ce qui arrive au chercheur quand le terrain devient inaccessible pour l'enquête ethnographique. L'article s'appuie sur une recherche comparative sur l'opposition sociopolitique dans les communes au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Au Mali, notre recherche sur les politiques municipales avait commencé en octobre 2011 et aurait dû se poursuivre les années suivantes. Mais avec le coup d'Etat du 22 mars 2012 qui plongea le Mali dans la crise violente sociopolitique et sécuritaire, notre enquête de terrain dut être suspendue. C'est ainsi que notre article interroge la manière dont, malgré tout, nous avons fait de l'anthropologie sur des terrains devenus inaccessibles à cause du bouleversement politique malien. Nous développons des exemples sur la manière dont nous avons analysé les débats médiatiques, dirigé des études de cas à distance et dialogué avec les Maliens impliqués dans les réseaux sociaux afin de poursuivre la recherche tout en étant empêchés d'aller sur les terrains en question. Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous pensons que ces terrains inaccessibles nous ont obligés, concrètement et pratiquement, à trouver d'autres sortes d'éclairages empiriques. Nous discutons tout particulièrement la manière dont l'analyse anthropologique des termes du débat public malien éclaire de manière pertinente les représentations et les stéréotypes qui traversent les discours politiques locaux dans le pays. Nous pensons que nos rapports aux terrains inaccessibles révèlent quelque chose d'important sur nos interprétations du terrain et des relations d'enquête.
L'Autre, 2003
A u regard de la prolixité des descriptions littéraires qui traitent, en Occident, de toute la gamme d'expressions et d'émotions liées au « sentiment amoureux », les traditions orales des sociétés de l'Afrique subsaharienne semblent singulièrement pudiques. S'il peut être question, dans les mythes, les légendes ou les contes, de coïts fantastiques ou périlleux, désir et sentiments n'y sont guère exposés. Serait-ce que dans la vie sociale, ils n'aient aucune légitimité ? Résumant le contexte dans lequel s'inscrivent les contes africains à thématique sexuelle, Suzanne Lallemand (1985 : 45) écrivait : « En Afrique traditionnellement, l'inclination mutuelle est plutôt perçue comme un frein aux tractations familiales concernant le mariage, et la polygynie n'a que faire de l'exclusivité du lien amoureux ». Que les rapports entre institution matrimoniale et « amour » n'aient rien de nécessaire, qu'ils puissent même être antinomiques, on le sait depuis longtemps par la littérature et les travaux des historiens et ethnologues. Mais là où l'amour conjugal n'est pas requis, désir, affinités et privautés sentimentales peuvent se déployer, voire se cultiver, dans d'autres espaces. Il arrive même qu'au prix de bien des détours, ils réinvestissent la relation matrimoniale. Du ressenti de l'autre, notamment en matière « d'amour », l'ethnologue ne peut rien dire. Comment, confronté à d'autres configurations culturelles, pourrait-il savoir quelque chose d'un sentiment dont il doute lui-même chez son « autre » le plus proche ? Il ne dispose que de traces -fragments de discours, dispositifs institutionnels, gestes, formes de jalousie -qui lui permettent d'en approcher quelques modes d'expression et de représentation. Au-delà ou en deçà des figures conventionnelles, institutionnelles ou rhétoriques, saisir les affects de l'autre, ou tout au moins les situations qui l'affectent, est une tâche pour laquelle il (elle) se sent particulièrement désarmé. C'est en quelque sorte « à l'estime » et par petites touches, que je tenterai ici d'abord d'évoquer ces traces, avant d'interroger certains procédés qui peuvent modeler, contraindre et éduquer l'expression des sentiments. Nombreuses sont les sociétés africaines qui semblent réserver amitiés particulières, jeux érotiques et rapports électifs entre garçons et filles à
Vous trouverez ici, rassemblés, plusieurs textes dans lesquels j’ai tenté de développer mon regard sur les espaces qui se réalisent entre spectateur, œuvre et contexte ; ces espaces qui ont fait naître les questionnements qui traversent ma pratique actuellement. Car ils me sont apparus de natures diverses, j’ai voulu aborder ces espaces de plusieurs manières ; en observant mon travail, en observant celui d’autres artistes, en cherchant quelques anecdotes marquantes dans l’Histoire de l’art, en m’appuyant sur certaines théories. Il s’agissait pour moi de dégager plusieurs points de vue pour appréhender ces espaces, et par ces points de vue exposer des idées qui seraient des ancrages à ma pratique. Ainsi, j’ai pu considérer ces espaces comme des lieux de comportements, de sympathie et d’empathie, de luttes pour des possibles; mais aussi comme des lieux de limites et de distances, de destinations. Aujourd’hui, j’aime voir ces espaces comme insécables, je me dis qu’ils sont inaliénables de l’expérience esthétique, que ce sont eux qui la provoquent.
Frontiers in Public Health, 2022
E. Wyllys Andrews V, Jodi L. Johnson, William F. Doonan, Gloria E. Everson, Kathryn E. Sampeck, and Harold E. Starratt. In Maya Palaces and Elite Residences: An Interdisciplinary Approach, edited by Jessica Joyce Christie, pp. 69–97 University of Texas Press, Austin., 2003
جامعة كربلاء / كلية القانون, 2024
Art and Science, 2019
IEEE Transactions on Fuzzy Systems, 2000
Archives of Oral Biology, 2005
Communications in Computer and Information Science, 2021
Asian Journal of Advanced Research and Reports, 2020
TEKSTILEC, 2018
Value in Health, 2011
IEEE Transactions on Biomedical Engineering, 1975