Partie scientifique et technique Tome IVb : Les correspondants italiens, allemands et autres Vers... more Partie scientifique et technique Tome IVb : Les correspondants italiens, allemands et autres Version révisée et mise en ligne en février 2016 par René Sigrist 2
Jean-André Deluc (1727-1817) was one of the leading natural philosophers of the eighteenth centur... more Jean-André Deluc (1727-1817) was one of the leading natural philosophers of the eighteenth century. He was a corresponding member of the Paris Academy of Sciences, a Fellow of the Royal Society of London, and for a time, Professor of Geology at the University of Göttingen. But he was not a man of the Enlightenment. Originally a Genevan democrat close to Rousseau and an occasional visitor at Voltaire's home in Ferney, he spent the last half of his long life in the service of the King and Queen of England and drifted easily and congenially to the right under their influence. His reputation as a sober and religious philosopher recommended him for his main assignment, reading natural philosophy to the pious Queen, who rejoiced to find a francophone man of science who was not a philosophe. Deluc managed to combine the strict empiricism of an instrument designer, experimentalist, and collector of fossils with extravagant speculations about geology (to adapt a word he invented), meteorology, and physics, and increasingly problematic schemes for unifying natural, sacred, and human history. In Jean-André Deluc, Historian of Earth and Man, J.L. Heilbron, René Sigrist, and their colleagues trace Deluc’s life beginning with his political activities in Geneva; moving through his career in science and apologetics; and ending with his service as a British secret agent and his denunciations of unbelievers, revolutionaries, deists, and chemists. The man that emerges from this assessment eludes classification in the usual historiographical categories. His combination of empiricism and exactness, speculation and romanticism, shrewdness and self-delusion, science and religion, though unusual was not unique. His story, as assembled in this book, is a timely reminder that not all the creators of modern science were modern scientists.
Héritier d’une « Révolution scientifique » qui a fait des lois mathématiques la forme suprême de ... more Héritier d’une « Révolution scientifique » qui a fait des lois mathématiques la forme suprême de connaissance de la nature, le XVIIIe siècle accorde une importance croissante à la diversité des phénomènes. L’observation, l’expérimentation, la mesure de précision permettent d’établir de nouveaux « faits », dont l’interprétation oppose les philosophes des Lumières aux savants chrétiens. Il s’ensuit un relèvement des exigences en matière de preuves empiriques, qui permet l’essor de l’histoire naturelle, de la physique expérimentale et des sciences de la terre. Entre contemplation de la nature et promesses de sa maîtrise s’élaborent ainsi peu à peu les conditions de l’avènement de la science moderne.
Du siècle des Lumières à l’aube de l’ère industrielle, Genève abritait la communauté de chercheur... more Du siècle des Lumières à l’aube de l’ère industrielle, Genève abritait la communauté de chercheurs la plus importante de Suisse. Dans quelques familles et cénacles d’un microcosme très européen, l’approche et la passion de la nature se sont élevés, d’une génération à l’autre, jusqu’à une pratique scientifique moderne. « L’essor de la science moderne à Genève » décrit comment, du 16e au 19e siècle, on a passé progressivement de l’érudition aux recherches de terrain, des cercles de lettrés aux sociétés savantes, d’une vaste curiosité à une expérimentation rigoureuse. Diverses figures, comme Bonnet, Trembley, les Saussure ou les Candolle illustrent cet élan d’où naîtront des avancées décisives en biologie, en physique, en géologie, ainsi que maintes innovations techniques et médicales. Par la transformation du discours et des méthodes de recherche, la quête des faits et le désir impérieux de mesurer et de comprendre, l’histoire d’une communauté locale de chercheurs s’inscrit dans le contexte d’une entreprise de connaissance à vocation universelle.
Botaniste d'envergure européenne, pionnier de la géographie, mais aussi savant préoccupé par le b... more Botaniste d'envergure européenne, pionnier de la géographie, mais aussi savant préoccupé par le bien-être de ses semblables, Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841) a laissé des "Mémoires et souvenirs" qui constituent un témoignage de première importance sur les milieux scientifiques et intellectuels de l'époque napoléonienne et de la Restauration. Cette biographie, éditée pour la première fois d'une façon critique et non expurgée, est l'un des rares témoignages de première main sur les milieux savants français du début du 19e siècle. Elle vaut par son style enlevé autant que par sa précision historique.
Héros de la conquête du Mont-Blanc, Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799) est un personnage aux... more Héros de la conquête du Mont-Blanc, Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799) est un personnage aux multiples facettes. En tant que savant, il voit dans la haute montagne un laboratoire météorologique grandeur nature, un observatoire idéal sur les structures de la Terre, un point de vue inédit sur le monde vivant et sur les hommes. Ses « Voyages dans les Alpes » décrivent un monde exotique en géographe, en physicien, en naturaliste, tout en faisant entrer le paysage de montagne en littérature. Saussure se préoccupe également de pédagogie et de politique, et ne manque pas de s’opposer à Rousseau sur l’utilité des techniques. Cet autre « citoyen de Genève » est une authentique figure des Lumières, dont la philosophie libérale et l’optimisme scientiste annoncent l’avènement d’une société technicienne ouverte aux talents.
in Rossella Baldi (ed.), Elie Bertrand (1713-1797) entre science, religion, préceptorat et journa... more in Rossella Baldi (ed.), Elie Bertrand (1713-1797) entre science, religion, préceptorat et journalisme, Genève, Slatkine, 2023, pp. 33-61
En 1778-1779, le terme de geologie est introduit presque simultanement par Jean-Andre Deluc dans ... more En 1778-1779, le terme de geologie est introduit presque simultanement par Jean-Andre Deluc dans ses Lettres sur l'histoire des montagnes et par Horace-Benedict de Saussure dans ses Voyages dans les Alpes. Il s'en faut pourtant de beaucoup que leurs conceptions de cette discipline naissante coincident. Pour Deluc, la geologie est une forme de cosmologie terrestre qui a pour but de retracer l'histoire du Globe et de l'Homme. Elle a une valeur morale autant que physique, car elle doit elucider les circonstances du Deluge et les etapes de la Creation, de maniere a rassurer l'etre humain sur la veracite du recit biblique et sur l'existence d'une divine Providence. Cette science repose essentiellement sur l'etude des fossiles et sur leur comparaison avec les especes actuelles. Mais lorsque les documents geologiques font defaut, l'histoire de la Terre doit etre reconstituee a partir des principes premiers de la physique. Pour Saussure, tout au contraire...
Partie scientifique et technique Tome IVb : Les correspondants italiens, allemands et autres Vers... more Partie scientifique et technique Tome IVb : Les correspondants italiens, allemands et autres Version révisée et mise en ligne en février 2016 par René Sigrist 2
Jean-André Deluc (1727-1817) was one of the leading natural philosophers of the eighteenth centur... more Jean-André Deluc (1727-1817) was one of the leading natural philosophers of the eighteenth century. He was a corresponding member of the Paris Academy of Sciences, a Fellow of the Royal Society of London, and for a time, Professor of Geology at the University of Göttingen. But he was not a man of the Enlightenment. Originally a Genevan democrat close to Rousseau and an occasional visitor at Voltaire's home in Ferney, he spent the last half of his long life in the service of the King and Queen of England and drifted easily and congenially to the right under their influence. His reputation as a sober and religious philosopher recommended him for his main assignment, reading natural philosophy to the pious Queen, who rejoiced to find a francophone man of science who was not a philosophe. Deluc managed to combine the strict empiricism of an instrument designer, experimentalist, and collector of fossils with extravagant speculations about geology (to adapt a word he invented), meteorology, and physics, and increasingly problematic schemes for unifying natural, sacred, and human history. In Jean-André Deluc, Historian of Earth and Man, J.L. Heilbron, René Sigrist, and their colleagues trace Deluc’s life beginning with his political activities in Geneva; moving through his career in science and apologetics; and ending with his service as a British secret agent and his denunciations of unbelievers, revolutionaries, deists, and chemists. The man that emerges from this assessment eludes classification in the usual historiographical categories. His combination of empiricism and exactness, speculation and romanticism, shrewdness and self-delusion, science and religion, though unusual was not unique. His story, as assembled in this book, is a timely reminder that not all the creators of modern science were modern scientists.
Héritier d’une « Révolution scientifique » qui a fait des lois mathématiques la forme suprême de ... more Héritier d’une « Révolution scientifique » qui a fait des lois mathématiques la forme suprême de connaissance de la nature, le XVIIIe siècle accorde une importance croissante à la diversité des phénomènes. L’observation, l’expérimentation, la mesure de précision permettent d’établir de nouveaux « faits », dont l’interprétation oppose les philosophes des Lumières aux savants chrétiens. Il s’ensuit un relèvement des exigences en matière de preuves empiriques, qui permet l’essor de l’histoire naturelle, de la physique expérimentale et des sciences de la terre. Entre contemplation de la nature et promesses de sa maîtrise s’élaborent ainsi peu à peu les conditions de l’avènement de la science moderne.
Du siècle des Lumières à l’aube de l’ère industrielle, Genève abritait la communauté de chercheur... more Du siècle des Lumières à l’aube de l’ère industrielle, Genève abritait la communauté de chercheurs la plus importante de Suisse. Dans quelques familles et cénacles d’un microcosme très européen, l’approche et la passion de la nature se sont élevés, d’une génération à l’autre, jusqu’à une pratique scientifique moderne. « L’essor de la science moderne à Genève » décrit comment, du 16e au 19e siècle, on a passé progressivement de l’érudition aux recherches de terrain, des cercles de lettrés aux sociétés savantes, d’une vaste curiosité à une expérimentation rigoureuse. Diverses figures, comme Bonnet, Trembley, les Saussure ou les Candolle illustrent cet élan d’où naîtront des avancées décisives en biologie, en physique, en géologie, ainsi que maintes innovations techniques et médicales. Par la transformation du discours et des méthodes de recherche, la quête des faits et le désir impérieux de mesurer et de comprendre, l’histoire d’une communauté locale de chercheurs s’inscrit dans le contexte d’une entreprise de connaissance à vocation universelle.
Botaniste d'envergure européenne, pionnier de la géographie, mais aussi savant préoccupé par le b... more Botaniste d'envergure européenne, pionnier de la géographie, mais aussi savant préoccupé par le bien-être de ses semblables, Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841) a laissé des "Mémoires et souvenirs" qui constituent un témoignage de première importance sur les milieux scientifiques et intellectuels de l'époque napoléonienne et de la Restauration. Cette biographie, éditée pour la première fois d'une façon critique et non expurgée, est l'un des rares témoignages de première main sur les milieux savants français du début du 19e siècle. Elle vaut par son style enlevé autant que par sa précision historique.
Héros de la conquête du Mont-Blanc, Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799) est un personnage aux... more Héros de la conquête du Mont-Blanc, Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799) est un personnage aux multiples facettes. En tant que savant, il voit dans la haute montagne un laboratoire météorologique grandeur nature, un observatoire idéal sur les structures de la Terre, un point de vue inédit sur le monde vivant et sur les hommes. Ses « Voyages dans les Alpes » décrivent un monde exotique en géographe, en physicien, en naturaliste, tout en faisant entrer le paysage de montagne en littérature. Saussure se préoccupe également de pédagogie et de politique, et ne manque pas de s’opposer à Rousseau sur l’utilité des techniques. Cet autre « citoyen de Genève » est une authentique figure des Lumières, dont la philosophie libérale et l’optimisme scientiste annoncent l’avènement d’une société technicienne ouverte aux talents.
in Rossella Baldi (ed.), Elie Bertrand (1713-1797) entre science, religion, préceptorat et journa... more in Rossella Baldi (ed.), Elie Bertrand (1713-1797) entre science, religion, préceptorat et journalisme, Genève, Slatkine, 2023, pp. 33-61
En 1778-1779, le terme de geologie est introduit presque simultanement par Jean-Andre Deluc dans ... more En 1778-1779, le terme de geologie est introduit presque simultanement par Jean-Andre Deluc dans ses Lettres sur l'histoire des montagnes et par Horace-Benedict de Saussure dans ses Voyages dans les Alpes. Il s'en faut pourtant de beaucoup que leurs conceptions de cette discipline naissante coincident. Pour Deluc, la geologie est une forme de cosmologie terrestre qui a pour but de retracer l'histoire du Globe et de l'Homme. Elle a une valeur morale autant que physique, car elle doit elucider les circonstances du Deluge et les etapes de la Creation, de maniere a rassurer l'etre humain sur la veracite du recit biblique et sur l'existence d'une divine Providence. Cette science repose essentiellement sur l'etude des fossiles et sur leur comparaison avec les especes actuelles. Mais lorsque les documents geologiques font defaut, l'histoire de la Terre doit etre reconstituee a partir des principes premiers de la physique. Pour Saussure, tout au contraire...
Studies in the History of Gardens & Designed Landscapes, 2008
Although botany has been practised since Antiquity and the existence of botanical gardens has bee... more Although botany has been practised since Antiquity and the existence of botanical gardens has been developing since the middle of the sixteenth century, it was not until the eighteenth century that botany acquired the status of an autonomous science, with some professional botanists earning their living as professors, garden directors or travelling explorers. The historical and sociological features of the rising ‘Republic of botanists’ still remain to be studied in their entirety, because most of the existing researches on botany, as a social phenomenon, have focused either on one type of institution — usually the garden — or on the popularization of knowledge. These and other studies on the history of botany have shown how that science became independent of its original medical purposes (and from faculties of medicine), how the ‘natural methods’ of classification gradually organized the arrangement of plants in the main gardens, and how public interest in exotic plants increased.The aim of this paper is to describe the development of botany in a small city, Geneva, which cannot be considered as one of the major centres of research on plants in the eighteenth century, except for the field of plant physiology. Focusing on the genesis of the first private and public gardens, it examines the popularity of botany in the Age of Enlightenment and the kind of demands for knowledge and practical applications that it was supposed to meet and fulfil.
En comparant, de manière chiffrée, les caractéristiques d'une soixantaine de réseaux de correspon... more En comparant, de manière chiffrée, les caractéristiques d'une soixantaine de réseaux de correspondance, cet article s'efforce de mettre en évidence différentes formes de collaboration entre savants du XVIII e siècle. Au-delà des spécificités de chacun des ego-réseaux examinés, et des idiosyncrasies qu'elles révèlent, ces comparaisons montrent l'existence de pratiques épistolaires qui varient selon les champs de recherche. Elles indiquent aussi l'émergence d'une géographie de la collaboration savante marquée par l'affirmation de pôles, voire de communautés nationales et linguistiques. correspondances scientifiques, XVIII e siècle, ego-réseaux, communautés savantes, champs de recherche, inventaires 18 th century scientific correspondence. A tentative statistical analysis. The empirical basis of this article is provided by the inventories of 60 correspondences of 18 th century scholars. With the help of a few simple indicators, it provides comparisons between ego-networks and between modes of scientific collaboration. Beyond individual practices, these indicators reveal an influence of disciplinary fields on the modes of collaboration. They also show the existence of emerging national and linguistic clusters which tend to structure the scientific world of the Enlightenment. scientific correspondence, 18 th century, ego-networks, scholarly communities, scientific fields, inventories.
En se centrant sur l'histoire de la Société des Arts, le présent article analyse les attitudes de... more En se centrant sur l'histoire de la Société des Arts, le présent article analyse les attitudes des Genevois de la période 1750-1850 face à l'innovation technique. Au-delà des pétitions de principe en faveur du perfectionnement des sciences et des arts, il révèle le conservatisme d'un groupe de savants majoritairement issus de l'élite patricienne locale. Il décrit le souci des artisans, notamment des maîtres horlogers, de défendre une éthique de la qualité face aux tentatives de mécaniser et de standardiser leur appareil de production. En toile de fond sont abordées la question des difficultés de la collaboration entre classes sociales et celle des limites des transferts de techniques. Pour terminer, l'article évoque la lente diversification sectorielle qui accompagne la marche de l'économie genevoise vers une production de type industriel.
Focusing on the history of the Arts Society (Société des Arts), this article analyzes the attitudes of the Geneva population in regard to technical innovation. It first records the scholars' discourse about the perfecting of sciences and arts and shows the craftsmen's will, especially among the master watchmakers , to defend an ethos of quality against the attempts to mechanize their production devices. The limits to collaboration between social classes, and the conservatism of a group of scholars from the patrician elite, are also recalled. The study finally shows the difficulties, and sometimes the uselessness, of technological transfers, as well as the slow diversification of manufactures driving Geneva's economy towards industrialization.
This article describes, from a social point of view, the combination of science and art, and the ... more This article describes, from a social point of view, the combination of science and art, and the mixture of practical know-how and theory, which shaped chemistry practice in 18 th -century Russia. As it often did in the Empire, the story started with Peter the Great's military ambitions and, in this case, with his fascination for natural magic and alchemy.
Contribution to: Mina Kleiche-Dray (éd.), Les ancrages nationaux de la science mondiale, XVIIIe-X... more Contribution to: Mina Kleiche-Dray (éd.), Les ancrages nationaux de la science mondiale, XVIIIe-XXIe siècles, Paris, IRD éditions, p. 201-238.
Contribution to: Mina Kleiche-Dray (éd.), Les ancrages nationaux de la science mondiale, XVIIIe-X... more Contribution to: Mina Kleiche-Dray (éd.), Les ancrages nationaux de la science mondiale, XVIIIe-XXIe siècles, Paris, IRD éditions, 2017, p. 3-36.
This articte analyses the conditions of the scientific discovery of Mont-Blanc in regard to the e... more This articte analyses the conditions of the scientific discovery of Mont-Blanc in regard to the exchanges of artefacts between scholars. ln a period when the emerging scientific field is still bordered by artists, men of letters and wealthy travelers, some of these "intermediary obiects" combine scientific functions with cultural and social ones. lt is particularly obvious for illustrations of mountains and glaciers, despite de Saussure's attempt to develop them as geologicat tools. ln the case of specimens, their function and circulation is very dependent on the research fietd as well as on the intentions and methodological conceptions of each scholar. Some collections are still conceived for curiosity and sociat display, whereas others are intended for instruction and research. Most of them combine different functions in various proportions. The specimens they contain may thus be spectacular or not. They can be viewed by colleagues or tourists, be presented at local societies, or remain stored for persi;onal use. They circulate as illustrations into wider circles, or are simply mentioned by visitors. Foreign geologists and naturalists can thus be supplied in study objects sent as specimens, illustrations or texts. But this circulation of intermediary objects can not totally replace the field experience, especially in the case of geology. In a final section, the article analyses the circulation of manuscripts and published texts, which are intermediary objects as well as semiotic items, and therefore create their own collaborative dynamics between scholars.
This article describes the social and institutional conditions of the practice of botany in early... more This article describes the social and institutional conditions of the practice of botany in early modern Florence. This practice started with the study of medical plants in hospital and university contexts, with the passion of the Medicis for gardens, and the interest of the Vallombrosian monks for cryptogams. During the XVIIIIth century, science of plants focused on classification (morphology), pharmacology (materia medica) and vegetable physiology , but included also the inventory of Tuscan flora and agronomy. These diverging aims created tensions within the nascent community of botanists, crystallizing around the management of gardens and the choice of classification systems. After 1770, a more scientific approach of botany was made possible by the rise of experimental practices and the development of chemistry. Yet, a true professionalization of research did not occur before the political unification of ltaly, when the management of institutions and the recruitment of botanists were assumed by a central Ministry of education, instead of being dependent on princely favors and patrician connections.
Almagest. International Journal for the History of Scientific Ideas, 2017
It is a well-known fact that the development of academic botany in Russia was stimulated by a ser... more It is a well-known fact that the development of academic botany in Russia was stimulated by a series of expeditions set up to explore the natural resources of the Empire. This article aims at completing the usual picture by considering other categories of actors, who studied plants in their relations to pharmacy, agriculture and "Gartenkunst". As often in Russia, the State played a crucial role in that process, notably by promoting the art of gardens ("Gartenkunst"), but also through its interest for the improvement of agriculture and forestry, and its support to pharmacy. Yet, these imperial initiatives would have produced nothing without the backing of a group of noblemen who started to imitate the examples set up at Tsarskoë Selo. Beyond the creation of pleasure gardens, with the help of foreign designers, a rising class of landowners, gathered after 1765 in the "Free Economic Society", became indeed interested in the development of a profitable agriculture. Some of its members, such as Prokofij Demidov or Alexej Razumovskij, also collected exotic plants and even set up impressive botanic gardens. Another group of actors were the pharmacists and physicians, whose practical approach illustrated the government policy in matters of health care, and therefore benefited from its institutional support. Until the end of the 18 th century, the pharmacy gardens were the main centers for the study of plants throughout Russia. At some point, even military schools introduced practical botany in their curriculum. Later on, the main interest of physicians and pharmacists shifted away towards chemistry. "Scientific" botany, which had long suffered from mismanagement at the Imperial Academy of Science, finally took off in the first years of the 19 th century with the organization of new institutes in St. Petersburg and the creation of new university chairs -and gardens-at Dorpat, Kazan and Kharkov. This renewed context brought its support to the development of botany as an autonomous discipline.
This article aims at describing the state and society expectations about astronomy in 18 th centu... more This article aims at describing the state and society expectations about astronomy in 18 th century Russia. It starts with Peter 1 st 's attempt to create a powerful navy and to dispose of good maps of his empire, a policy that established a favorable context for the development of practical astronomy. A further step was reached in 1726-27 with the creation of the Academic Observatory and the recruitment of Joseph Nicolas Delisle, whose research program included the movements of stars, the aberration of light, the nutation of the Earth's axis and atmospheric refractions as well as the determination of longitudes on Earth. His monitoring and organization skills allowed him to mobilize human and material resources beyond the limited circle of specialists. A further favorable circumstance was the presence of Euler, who could develop celestial mechanics on the basis of observations provided by Delisle and his team. Despite ups and downs in the state support, a first peak was reached in 1769, when no less than seven "Russian" teams were organized for observing the Transit of Venus. At Euler's death (1783), the practice of astronomy had reached such a momentum within the Petersburg academy that it would survive the subsequent reconfiguration of the discipline.
Le présent article traite de la localisation des savants européens à la fin du XVIII e siècle. Un... more Le présent article traite de la localisation des savants européens à la fin du XVIII e siècle. Une première méthode consiste à cartographier la « République des sciences » à partir de la Liste des astronomes connus actuellement vivants établie par Jean III Bernoulli entre 1776 et 1779. Une seconde méthode localise les membres et correspondants des six principales académies scientifiques de l'époque, soit celles de Paris, Londres, Berlin, St-Pétersbourg, Stockholm et Bologne. Dans le cas particulier de la France, la recherche met en évidence l'articulation spatiale entre la communauté académique de la capitale, les villes de province et les centres étrangers.
This investigation was a side contribution to a larger project led by Sven Dupré and Maarten van ... more This investigation was a side contribution to a larger project led by Sven Dupré and Maarten van Dyck on the interpretation of observation and experiment in the Scientific Revolution. This broad project aimed at showing how methodological and philosophical convictions step in the processing of empirical information and in the shaping and control of knowledge that claims to be objective. In this particular investigation, centred on the life sciences, we wanted to identify the methodological principles and natural philosophies conditioning the knowledge claim of some 17 th century scholars willing to consider empirical investigations as part of a legitimate practice of natural philosophy. We also tried to characterize the place given to empirical proceedings (experimentation, observation) in the rhetoric of proof and persuasion by three different authors, and to determine the function of empirical evidence in the architecture of a convincing scholarly presentation.
"Continent riche en histoire et en culture, l’Europe se conçoit pourtant moins comme héritage que... more "Continent riche en histoire et en culture, l’Europe se conçoit pourtant moins comme héritage que comme projet politique et social. En se dotant de symboles étatiques comme le drapeau, la monnaie ou l’hymne, l’Union européenne a bien marqué sa volonté de concrétiser ce projet. Mais en exprimer l’essence d’une manière claire et reconnaissable, de manière à susciter l’adhésion des citoyens potentiels, est une tout autre tâche, que ces symboles abstraits ne suffisent pas à exécuter. Seul l’euro, avec sa symbolique de l’ouverture (carte sans frontières, ponts, fenêtres), est capable d’exprimer une faible partie des valeurs dont se réclame la nouvelle fédération européenne. Pour le reste, on pourrait se demander en quoi consiste le vécu commun des Européens d’aujourd’hui, si ce n’est précisément en l’utilisation d’une monnaie commune, ou l’organisation de manifestations sportives comme les coupes européennes de football.
Historiquement, c’est bien la volonté de dépasser les identités nationales classiques, et les conflits qu’elles ont engendrés notamment au xxe siècle, qui fut à l’origine de la construction européenne."
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Focusing on the history of the Arts Society (Société des Arts), this article analyzes the attitudes of the Geneva population in regard to technical innovation. It first records the scholars' discourse about the perfecting of sciences and arts and shows the craftsmen's will, especially among the master watchmakers , to defend an ethos of quality against the attempts to mechanize their production devices. The limits to collaboration between social classes, and the conservatism of a group of scholars from the patrician elite, are also recalled. The study finally shows the difficulties, and sometimes the uselessness, of technological transfers, as well as the slow diversification of manufactures driving Geneva's economy towards industrialization.
Historiquement, c’est bien la volonté de dépasser les identités nationales classiques, et les conflits qu’elles ont engendrés notamment au xxe siècle, qui fut à l’origine de la construction européenne."