L'élégante Maestria de Visconti tient en sa capacité à magnifier de fastueux décors par une économie de moyens formels. Ici, point d'extravagance, le cinéaste use de simples plans larges, de délicats mouvements de caméra, d'une étirante lenteur.
Car il ne s'agit pas de glorifier la bourgeoisie mais de regretter une époque déchue, celle du romantisme, où l'art et l'amour étaient au centre de toute considération. Chef-d'oeuvre.
La mort de Ludwig signe-t-elle la chute de cette dite époque ?
La prouesse de Comodin est de confondre expectative et péripétie, de concevoir le non-évènement comme l'instigateur de toute action.
La réalité de Gigi étant dépourvue de la moindre stimulation, elle s'amalgame en ce cas avec son imaginaire.
Esthétique de la disparition. Les figures se raréfient jusqu’à s'effacer totalement. Kiyoshi cultive le doute avec celles qui restent : est-ce un fantôme ou un corps vivant – la bibliothécaire qui pousse son chariot à livres.
Symptôme de la solitude. Les cadres déploient un trop plein d’espace. Le vide partout, les personnages semblent isolés dans le même plan.
Il est toujours bon de rappeler que la forme discourt plus que le récit
L'étalonnage bleuté, la lumière immaculée, la pluie et les pavés mouillés corroborent la réputation captieuse de Mumbai, surnommée par les habitants, la cité des illusions. C'est en dehors, à la mer, par un magnifique contraste, que rêves et espérances se concrétisent.
