Papers by Mikaël Pesenti
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger
En avril-mai 2016, un fouloir à raisin exceptionnellement bien préservé a été mis au jour dans le... more En avril-mai 2016, un fouloir à raisin exceptionnellement bien préservé a été mis au jour dans le secteur 6 de Kôm el-Nogous, fouillé depuis 2012 par la Mission française de Taposiris et Plinthine.
Le fouloir est composé d’une plateforme de foulage et d’une cuve-recette, toutes deux construites en blocs de calcaire fin. La construction du fouloir est particulièrement soignée et il prend place dans une pièce voûtée située sur le flanc est du kôm, au plus près, sans doute, des vignes.
À part un exemple beaucoup moins bien préservé trouvé à Tell el-Daba, le fouloir de Kôm el-Nogous est, à ce jour, le plus bel exemple de fouloir pharaonique jamais trouvé en Égypte ; il trouve ses meilleurs parallèles dans les représentations peintes des tombes de la vallée thébaines, en particulier celles du tombeau de Nakht (TT 52). Il date, d’après l’analyse de la céramique, du début de l’époque saïte, une période de grande activité sur et dans les environs du kôm.
La découverte du fouloir de Kôm el-Nogous prouve qu’au début de l’époque saïte, on produisait un cru local sur la rive nord du lac Maréotis. Elle donne encore plus de poids à l’identification du kôm avec la Plinthine des Grecs, où Hellanicos, un auteur du Ve s. av. J.-C., place l’invention de la (culture de la) vigne.
In April-May 2016, an exceptionally well preserved grape grinder was unearthed in sector 6 of Kom el Nogous, excavated since 2012 by the French Expedition at Taposiris and Plinthine.
The structure consists of a crushing platform and a collecting vat, both constructed of fine limestone blocks. The construction of the grape grinder is particularly meticulous. It takes place in a vaulted room located on the eastern edge of kom, probably near the vineyards.
Apart from a much less well-preserved example found at Tell el-Daba, the Kom el-Nogous treading structure is, to date, the best example of a Pharaonic grape grinder ever found in Egypt. The best parallels are to be found in the painted representations of the tombs of the Theban Valley, especially those of the tomb of Nakht (TT 52). According the pottery study, it dates from the beginning of the Saite epoch, a period of great activity on and in the vicinity of the kom.
The discovery of Kom el Nogous proves that at the beginning of the Saite era, a local vintage was produced on the north shore of Lake Mareotis. It gives even greater weight to the identification of the kom with the Plinthine of the Greeks, where Hellanicos, an author of the 5th century BC, locates the invention of the (culture of) the vine.
Bulletin de liaison de la Céramique égyptienne (BCE), 2012
Aperçu de quelques fragments d'individus amphoriques découvert en surface et laissant présager le... more Aperçu de quelques fragments d'individus amphoriques découvert en surface et laissant présager les assemblages caractéristiques des emballages céramiques grecs importés en Egypte aux périodes saïte et perse.
La mission est dirigée par Marie-Françoise Boussac, professeur à l'université de Paris Ouest-Nant... more La mission est dirigée par Marie-Françoise Boussac, professeur à l'université de Paris Ouest-Nanterre. Elle est patronnée par le ministère des Affaires étrangères et du Développement international, soutenue par l'Ifao, et mène ses travaux dans le cadre d'un accord avec le ministère des Antiquités égyptien.
Book Reviews by Mikaël Pesenti
Comptes rendus bibliographiques de l'ouvrage collectif dirigé par G. Gorre et A. Marangou 2015, "... more Comptes rendus bibliographiques de l'ouvrage collectif dirigé par G. Gorre et A. Marangou 2015, "La présence grecque dans la vallée de Thèbes".
Thesis Chapters by Mikaël Pesenti
Cette thèse porte un regard nouveau sur la présence grecque en Égypte avant la conquête d’Alexa... more Cette thèse porte un regard nouveau sur la présence grecque en Égypte avant la conquête d’Alexandre le Grand. Par le biais des amphores grecques retrouvées en Égypte, notre étude apporte quelques éclairages sur la question des mobilités méditerranéennes.
Notre approche, résolument archéologique, prend en considération l’ensemble de la documentation amphorique, en grande partie inédite, sur une trentaine de sites égyptiens. Cette enquête place le contexte archéologique au cœur du raisonnement. Les assemblages céramiques et la nature des contextes alimentent nos réflexions. Des études quantitatives permettent de déterminer la part relative des importations et ainsi de préciser aussi bien les réseaux d’échanges que la pénétration des produits méditerranéens en Égypte.
Nous avons pu mettre en évidence un basculement du commerce qui, vers la fin du VIIe, se déplace du Levant vers les cités égéennes. Aucun élément ne trahit, pour l’heure, une présence grecque significative antérieure au dernier tiers du VIIe. Au cours du VIe siècle nous assistons à une généralisation progressive des importations grecques. Le monde égéen s’impose alors comme le partenaire économique privilégié d’un commerce à grande échelle. Largement distribuées sur l’ensemble du territoire, les amphores grecques ne se cantonnent pas aux seuls établissements côtiers dont la nature est également à l’étude. L’invasion de Cambyse en 525 ne semble pas mettre un frein à ces échanges. Nous notons toutefois quelques changements dans la hiérarchie des principales cités égéennes exportatrices. La large diffusion des amphores grecques témoigne d’un courant fort qui ne peut plus désormais être envisagé comme destiné aux communautés grecques sur place. La présence importante d’amphores grecques et la faible représentation de céramiques fines dans des contextes domestiques égyptiens témoignent de la réception des denrées exportées sans toutefois entraîner un changement dans le mode de consommation local. En plaçant nos données dans une perspective méditerranéenne nous observons que l’Égypte est parfaitement intégrée dans les grands réseaux qui construisent l’espace méditerranéen à la période archaïque.
Mots-clefs : Amphores grecques – Basse Époque (Égypte) – Périodes archaïque et classique-Histoire économique – Réseaux d’échanges – Archéologie méditerranéenne – Mobilités antiques - Études quantitatives.
Uploads
Papers by Mikaël Pesenti
Le fouloir est composé d’une plateforme de foulage et d’une cuve-recette, toutes deux construites en blocs de calcaire fin. La construction du fouloir est particulièrement soignée et il prend place dans une pièce voûtée située sur le flanc est du kôm, au plus près, sans doute, des vignes.
À part un exemple beaucoup moins bien préservé trouvé à Tell el-Daba, le fouloir de Kôm el-Nogous est, à ce jour, le plus bel exemple de fouloir pharaonique jamais trouvé en Égypte ; il trouve ses meilleurs parallèles dans les représentations peintes des tombes de la vallée thébaines, en particulier celles du tombeau de Nakht (TT 52). Il date, d’après l’analyse de la céramique, du début de l’époque saïte, une période de grande activité sur et dans les environs du kôm.
La découverte du fouloir de Kôm el-Nogous prouve qu’au début de l’époque saïte, on produisait un cru local sur la rive nord du lac Maréotis. Elle donne encore plus de poids à l’identification du kôm avec la Plinthine des Grecs, où Hellanicos, un auteur du Ve s. av. J.-C., place l’invention de la (culture de la) vigne.
In April-May 2016, an exceptionally well preserved grape grinder was unearthed in sector 6 of Kom el Nogous, excavated since 2012 by the French Expedition at Taposiris and Plinthine.
The structure consists of a crushing platform and a collecting vat, both constructed of fine limestone blocks. The construction of the grape grinder is particularly meticulous. It takes place in a vaulted room located on the eastern edge of kom, probably near the vineyards.
Apart from a much less well-preserved example found at Tell el-Daba, the Kom el-Nogous treading structure is, to date, the best example of a Pharaonic grape grinder ever found in Egypt. The best parallels are to be found in the painted representations of the tombs of the Theban Valley, especially those of the tomb of Nakht (TT 52). According the pottery study, it dates from the beginning of the Saite epoch, a period of great activity on and in the vicinity of the kom.
The discovery of Kom el Nogous proves that at the beginning of the Saite era, a local vintage was produced on the north shore of Lake Mareotis. It gives even greater weight to the identification of the kom with the Plinthine of the Greeks, where Hellanicos, an author of the 5th century BC, locates the invention of the (culture of) the vine.
Book Reviews by Mikaël Pesenti
Thesis Chapters by Mikaël Pesenti
Notre approche, résolument archéologique, prend en considération l’ensemble de la documentation amphorique, en grande partie inédite, sur une trentaine de sites égyptiens. Cette enquête place le contexte archéologique au cœur du raisonnement. Les assemblages céramiques et la nature des contextes alimentent nos réflexions. Des études quantitatives permettent de déterminer la part relative des importations et ainsi de préciser aussi bien les réseaux d’échanges que la pénétration des produits méditerranéens en Égypte.
Nous avons pu mettre en évidence un basculement du commerce qui, vers la fin du VIIe, se déplace du Levant vers les cités égéennes. Aucun élément ne trahit, pour l’heure, une présence grecque significative antérieure au dernier tiers du VIIe. Au cours du VIe siècle nous assistons à une généralisation progressive des importations grecques. Le monde égéen s’impose alors comme le partenaire économique privilégié d’un commerce à grande échelle. Largement distribuées sur l’ensemble du territoire, les amphores grecques ne se cantonnent pas aux seuls établissements côtiers dont la nature est également à l’étude. L’invasion de Cambyse en 525 ne semble pas mettre un frein à ces échanges. Nous notons toutefois quelques changements dans la hiérarchie des principales cités égéennes exportatrices. La large diffusion des amphores grecques témoigne d’un courant fort qui ne peut plus désormais être envisagé comme destiné aux communautés grecques sur place. La présence importante d’amphores grecques et la faible représentation de céramiques fines dans des contextes domestiques égyptiens témoignent de la réception des denrées exportées sans toutefois entraîner un changement dans le mode de consommation local. En plaçant nos données dans une perspective méditerranéenne nous observons que l’Égypte est parfaitement intégrée dans les grands réseaux qui construisent l’espace méditerranéen à la période archaïque.
Mots-clefs : Amphores grecques – Basse Époque (Égypte) – Périodes archaïque et classique-Histoire économique – Réseaux d’échanges – Archéologie méditerranéenne – Mobilités antiques - Études quantitatives.
Le fouloir est composé d’une plateforme de foulage et d’une cuve-recette, toutes deux construites en blocs de calcaire fin. La construction du fouloir est particulièrement soignée et il prend place dans une pièce voûtée située sur le flanc est du kôm, au plus près, sans doute, des vignes.
À part un exemple beaucoup moins bien préservé trouvé à Tell el-Daba, le fouloir de Kôm el-Nogous est, à ce jour, le plus bel exemple de fouloir pharaonique jamais trouvé en Égypte ; il trouve ses meilleurs parallèles dans les représentations peintes des tombes de la vallée thébaines, en particulier celles du tombeau de Nakht (TT 52). Il date, d’après l’analyse de la céramique, du début de l’époque saïte, une période de grande activité sur et dans les environs du kôm.
La découverte du fouloir de Kôm el-Nogous prouve qu’au début de l’époque saïte, on produisait un cru local sur la rive nord du lac Maréotis. Elle donne encore plus de poids à l’identification du kôm avec la Plinthine des Grecs, où Hellanicos, un auteur du Ve s. av. J.-C., place l’invention de la (culture de la) vigne.
In April-May 2016, an exceptionally well preserved grape grinder was unearthed in sector 6 of Kom el Nogous, excavated since 2012 by the French Expedition at Taposiris and Plinthine.
The structure consists of a crushing platform and a collecting vat, both constructed of fine limestone blocks. The construction of the grape grinder is particularly meticulous. It takes place in a vaulted room located on the eastern edge of kom, probably near the vineyards.
Apart from a much less well-preserved example found at Tell el-Daba, the Kom el-Nogous treading structure is, to date, the best example of a Pharaonic grape grinder ever found in Egypt. The best parallels are to be found in the painted representations of the tombs of the Theban Valley, especially those of the tomb of Nakht (TT 52). According the pottery study, it dates from the beginning of the Saite epoch, a period of great activity on and in the vicinity of the kom.
The discovery of Kom el Nogous proves that at the beginning of the Saite era, a local vintage was produced on the north shore of Lake Mareotis. It gives even greater weight to the identification of the kom with the Plinthine of the Greeks, where Hellanicos, an author of the 5th century BC, locates the invention of the (culture of) the vine.
Notre approche, résolument archéologique, prend en considération l’ensemble de la documentation amphorique, en grande partie inédite, sur une trentaine de sites égyptiens. Cette enquête place le contexte archéologique au cœur du raisonnement. Les assemblages céramiques et la nature des contextes alimentent nos réflexions. Des études quantitatives permettent de déterminer la part relative des importations et ainsi de préciser aussi bien les réseaux d’échanges que la pénétration des produits méditerranéens en Égypte.
Nous avons pu mettre en évidence un basculement du commerce qui, vers la fin du VIIe, se déplace du Levant vers les cités égéennes. Aucun élément ne trahit, pour l’heure, une présence grecque significative antérieure au dernier tiers du VIIe. Au cours du VIe siècle nous assistons à une généralisation progressive des importations grecques. Le monde égéen s’impose alors comme le partenaire économique privilégié d’un commerce à grande échelle. Largement distribuées sur l’ensemble du territoire, les amphores grecques ne se cantonnent pas aux seuls établissements côtiers dont la nature est également à l’étude. L’invasion de Cambyse en 525 ne semble pas mettre un frein à ces échanges. Nous notons toutefois quelques changements dans la hiérarchie des principales cités égéennes exportatrices. La large diffusion des amphores grecques témoigne d’un courant fort qui ne peut plus désormais être envisagé comme destiné aux communautés grecques sur place. La présence importante d’amphores grecques et la faible représentation de céramiques fines dans des contextes domestiques égyptiens témoignent de la réception des denrées exportées sans toutefois entraîner un changement dans le mode de consommation local. En plaçant nos données dans une perspective méditerranéenne nous observons que l’Égypte est parfaitement intégrée dans les grands réseaux qui construisent l’espace méditerranéen à la période archaïque.
Mots-clefs : Amphores grecques – Basse Époque (Égypte) – Périodes archaïque et classique-Histoire économique – Réseaux d’échanges – Archéologie méditerranéenne – Mobilités antiques - Études quantitatives.