L’Université de Galatasaray
Arzu Çelikkol
Feray İlgün
Simge Öksüm
L’introduction
Quand les parents ont des enfants, l'éducation de ceux est l'un des premières choses qui sont à l'esprit. Et quand les enfants sont assez matures pour aller à l'école, ils toujours se plaindront de la discipline stricte fondée par les professeurs et de l'abondance des devoirs.
C'est pourquoi, aujourd'hui, nous allons nous pencher sur la question suivante: "Est-ce que c'est vraiment possible de fonder une école dans laquelle la seule autorité est les enfants?"
Tout d'abord, nous allons voir dans la première partie comment l'éducation classique se déroule. Comme tout le monde sait, l'éducation classique est le système plus répandu, mais est-ce que cette prévalence diminue des inconvénients. Ensuite, nous allons avoir de la chance de parler sur des avantages qui peuvent être offerts par la perception de l'éducation moderne.
Le Plan
L’Education Classique
L’histoire et le structure de l’éducation classique
Les stades de l’éducation classique
Les composants de l’éducation classique
La Pédagogie Freinet
La définition de cette perception
Des avantages et des inconvénients
La Notion de Tâtonnement Expérimental
La présentation de cette icône
La relation entre le tâtonnement expérimental et la pédagogie Freinet
Le Vue d’Ensemble des Pédagogies Actuelles
La Conclusion
D'abord nous avons jeté un œil sur la perception classique. Nous avons vu que bien que l'éducation classique offre les avantages, il y a aussi des inconvénients. Puis, nous avons traité de la perception moderne. Et finalement, nous avons observé les tendances pédagogiques d'aujourd'hui.
Selon moi, bien qu'il y ait des avantages de l'éducation classique, la meilleure façon de l'apprentissage est le tâtonnement expérimental, parce que ce permet aux enfants de se connaitre dans leur apprentissage en ayant des réussites et bien des échecs. La séparation de ces deux systèmes n'est pas toujours bénéfique. La coopération de deux aspects, ce que Freinet essayait de créer, apporte sans aucun doute aux enfants la meilleure chance de réussir dans la vie adulte.
Éducation classique
L'éducation classique, telle qu'elle a été interprétée et enseignée au Moyen Âge de la civilisation occidentale, est en partie fondée sur le concept de la Paideia de la Grèce antique. La civilisation chinoise a connu une période d'éducation classique totalement différente, fondée principalement sur le Confucianisme et le Taoïsme.
Vision d'ensemble
La terminologie de notre éducation actuelle vient en grande partie de l'éducation classique en accord avec le développement spécifique de chaque étudiant. L'éducation primaire enseigne aux étudiants la manière d'apprendre.
Ensuite, l'éducation secondaire enseigne un cadre conceptuel qui contient toute la connaissance humaine (histoire), que l'on remplit avec les faits et pratiques des champs principaux de la connaissance, et avec lequel on développe les compétences des principales activités humaines
Enfin, l'éducation supérieure prépare à un métier intellectuel, par exemple dans les domaines juridiques, théologiques, médicaux ou scientifiques.
Éducation primaire
L'éducation primaire prend aussi le nom de trivium, et couvre la grammaire, la dialectique et rhétorique.
La logique et la rhétorique sont souvent enseignées selon la méthode Socratique, dans laquelle l'enseignant soulève des questionnements qui sont alors discutés en classe. En contrôlant le rythme, l'enseignant anime sa classe, tout en la disciplinant.
ΩGrammaire
La grammaire comprend les compétences langagières telles que la lecture et les mécanismes de l'écriture. Un des buts premiers de la grammaire est d'acquérir du vocabulaire et de gérer des concepts afin d'être capable d'exprimer ses idées et de comprendre des notions de complexité diverse. Les plus jeunes étudiants peuvent apprendre par cœur à l'aide de comptines et de chants. On fait référence à leur esprit en parlant d'"éponge", parce qu'il absorbe aisément un grand nombre de faits. L'éducation classique inclus traditionnellement l'étude du Latin et du Grec ancien, qui permet de renforcer l'apprentissage de la grammaire, ainsi que le travail sur le langage. Les étudiants lisent alors les Classiques de la Civilisation occidentale dans le texte. À l'heure actuelle, dans le cadre d'une éducation classique, cette période concerne le troisième cycle de l'enseignement primaire.
ΩLogique
La logique (la dialectique) est l'art du raisonnement. Son enseignement se fonde sur les traités de la logique aristotélicienne, l'Organon. À l'heure actuelle, cette étape logique (ou étape dialectique) se réfère aux étudiants du secondaire, qui ont atteint la maturité nécessaire pour se poser des questions sur l'autorité et les idées, et apprécient le débat et l'argumentation. La pratique de la logique permet aux étudiants d'examiner des arguments d'un œil critique et d'analyser les leurs.
ΩRhétorique
La Rhétorique (orale ou écrite) est enseignée aux étudiants les plus âgés, qui possèdent les concepts et la logique nécessaire à l'autocritique et à la persuasion des autres. Selon Aristote, "la rhétorique est la contrepartie de la dialectique". La rhétorique est l'art et la science de la persuasion. L'étudiant à appris à raisonner correctement à l'étape de la Logique, il peut appliquer ses compétences à la rhétorique. La lecture des poètes classiques, tels qu'Ovide lui permet d'apprendre à présenter ses arguments.
Éducation secondaire
L'éducation secondaire, appelée aussi quadrivium ou "quatre voies (ou sciences)", comprend traditionnellement l'astronomie, l'arithmétique, la musique et la géométrie, habituellement celle d'Aristote et d'Euclide. Quelquefois, on enseignait aussi l'architecture, à partir des travaux de Vitruve.
L'histoire était enseignée afin de fournir un contexte et d'en montrer le développement politique et militaire. Les textes classiques étaient tirés d'auteurs anciens, tels que Cicéron et Tacite.
L'étude des biographies, notamment à partir du livre "Vies parallèles des hommes illustres" de Plutarque, faisait aussi partie intégrante du cursus. Les biographies permettent de situer les comportements et les choix des personnalités, en contexte. Lorsque des textes plus modernes apparurent, ils furent ajoutés au programme d'étude. Au Moyen Âge, les matières suivantes étaient étudiées : histoire, science naturelle, comptabilité, commerce, arts (au moins deux, l'un pour amuser ses compagnons, l'autre pour décorer son domicile), stratégie militaire et tactiques militaires, ingénierie, agronomie et architecture.
Toutes ces matières étaient vues à travers l'histoire. Ainsi, pour une éducation classique parfaite, l'histoire était vue trois fois : la première fois pour apprendre la grammaire (les concepts, la terminologie et les compétences), la seconde pour la logique (comment ces éléments peuvent s'assembler entre eux), et finalement la rhétorique, qui permet de créer de bons objets utiles à l'humanité qui satisfont aux deux premiers concepts.
L'histoire est le cadre conceptuel qui lie toutes les matières. Un enseignant compétent utilise un contexte historique adapté à chaque étape, déclenchant les questions appropriées et donnant les réponses en accord avec l'âge du participant, aidant chacun à comprendre les actions et les motifs des personnalités du passé. La méthode "question/réponse" est appelée "dialectique" et permet d'être enseigné selon la méthode Socratique.
Les éducateurs classiques considèrent la méthode socratique comme la meilleure manière de développer la pensée critique. Les discussions et critiques à l'intérieur de la classe sont essentielles pour reconnaître et intérioriser les techniques de raisonnement critique. Cette méthode est largement utilisée pour l'enseignement de la loi et de la philosophie, elle reste rare dans d'autres matières. Voici comment cela se passe : l'enseignante arbitre la discussion des étudiants, pose des questions directrices, et peut se référer à des faits, mais ne donne jamais de conclusion avant qu'un étudiant ne l'ait atteint par lui-même. L'enseignement est durable lorsque les étudiants discutent vigoureusement, même brutalement, dans la mesure où les règles du bon raisonnement sont suivies. Ainsi, les sophismes seront rejetés par le professeur.
En finalisant un projet dans chaque matière principale, l'étudiant peut développer une préférence personnelle afin de choisir par la suite une formation professionnelle.
Education supérieure
L'éducation supérieure était habituellement l'apprentissage d'une profession. La plupart du temps, l'apprenti menait les affaires du maitre en lieu et place de celui-ci. Cependant, la philosophie et la théologie étaient largement enseignées au sein des Universités. Les plus anciennes biographies de nobles nous montrent l'ultime forme de l'éducation classique : le tuteur. L'un des premiers fut le tuteur d'Alexandre le Grand : Aristote.
Interprétations modernes de l'éducation classique
L'essai de Dorothy Sayers (1893-1957) "The Lost Tools of Learning", dans lequel elle décrit les trois étapes du trivium (grammaire, logique et rhétorique) comme étant des outils par lesquels l'étudiant peut anayser et maitriser tous les autres sujets, sera le déclencheur du renouveau de l'éducation classique.
"The Well-Trained Mind: A Guide to Classical Education at Home" de Jessie Wise et Susan Wise Bauer, est la référence actuelle de l'éducation classique, notamment au sein des familles pratiquant l'Instruction à la maison. Ce livre en anglais comprend une histoire de l'éducation classique, une vue d'ensemble de la philosophie et de la méthodologie, et des listes annotées de livres adéquats, classés par âges et sujets.
Marva Collins a enseigné avec succès auprès d'enfants dits "en difficultés" ou "en retards", avec une méthode d'éducation classique.
Le Dr George Bugliarello pense que les thèmes abordés par l'éducation classique sont inadaptés à notre société contemporaine. La science et la technologie doivent être enseignées puisqu'elles font partie intégrante de nos vies, ce qui n'était pas le cas dans l'Antiquité. Il prône un rapprochement de la science, de l'ingénierie et des humanités afin d'équilibrer la balance entre ce qui peut être fait et ce qui doit être fait, entre les désirs de l'humanité et les conséquences pour notre terre, entre notre pouvoir toujours grandissant sur la maîtrise de notre environnement et le danger toujours présent de détruire notre système écologique.
Les professeurs de philosophie Mortimer Adler et Robert Hutchins, tous deux de l'Université de Chicago, se sont distingués dans les années 1930 en proposant de recentrer l'éducation autour des "Grandes œuvres" de la civilisation occidentale. Bien que les grands classiques soient à cette époque largement répandus, on leur reprochait de ne pas être en phase avec l'époque. Adler et Hutchins ont cherché à étendre le standard des " œuvres classiques" à des textes plus modernes. Cette collection fut populaire dans les années 1950, mais son impact a décliné 10 ans plus tard. À l'heure actuelle, la collection est toujours publiée, et d'autres thèmes y ont été ajoutés, afin de prendre en compte l'évolution de notre société, comme les droits civiques, l'environnement, les discussions sur l'assimilation et le multiculturalisme.
Il existe aussi des groupes associatifs et des organisations professionnelles qui prennent très au sérieux l'approche classique en éducation. Parmi les associations du mouvement d'éducation classique catholique, David Hicks, auteur de Norms and Nobility, la Society for Classical Learning, l' Association of Classical and Christian Schools, et le CiRCE Institute, créé par Andrew Kern, coauteur avec Gene Edward Veith du livre Classical Education: The Movement Sweeping America, jouent un rôle de leader.
Aux États-Unis, outre de nombreuses écoles secondaires, plusieurs universités ou collèges proposent un cursus classique. Chacune de ces institutions utilisent à des degrés divers la collection des Great Books of the Western World, la méthode socratique étant privilégiée pour en favoriser l'apprentissage..
Il existe une autre tendance en éducation classique, fondée sur l'apprentissage du grec et du latin afin de lire les textes originaux des œuvres romaines ou grecques. Si le latin est enseigné dans certaines écoles, le grec reste très rare.
Fiche d’idée
Titre: L’éducation Classique, Comment Ça Marche
Format/Support: Article / Informatique
Source: http://monpetithibou.com/methodes-pedagogiques-education-classique-1ere-partie/
Auteur: Robert Wainer
Date: Vendredi 13 décembre 2002
Sujet: L’éducation Classique, la mentalité d’enseignement classique
Idée(s) pricipale(s): La terminologie de notre éducation actuelle vient en grande partie de l'éducation classique en accord avec le développement spécifique de chaque étudiant.
Dans l'enseignement classique, les méthodes utilisées sont très strictes et l'élève n'est pas le centre de ce système. La chose la plus importante est d'apprendre tout (par cœur ou consciemment)
Donné Chiffrées: il y a 3 étapes dans l'enseignement primaire (grammaire, logique, rhétorique)
Tous ces textes furent ensuite publiés dans une seule et même collection de 54 volumes ayant pour titre Great Books of the Western World.
Citations: -
Lexique: Terminologie: Ensemble des termes techniques d’une science, d’un art.
Conceptuel: Relatif au concept.
Rhétorique: Art de bien dire.
Dialectique: Art de raisonner. Mouvement qui procède par thèse, antithèse et synthèse.
Les Mots-Clés: La civilisation occidentale, l’éducation classique totalement différente, le développement spécifique de chaque étudiant, l'éducation primaire, grammaire, logique, rhétorique, un œil critique, compétences langagières, l'éducation secondaire, les textes classiques, l'éducation supérieure, la méthode socratique
La pédagogie Freinet, est-ce une méthode
ou une organisation systémique ?
« C’est la forme même – sociale et humaine – de l’École qu’il
nous faut reconsidérer.
L’école traditionnelle emploie des techniques de rédaction,
de calcul, de dessin ou de musique qui apparaissent comme
des mécanismes minutieusement montés pour tourner en
milieu scolaire, mais qui sont sans liaison avec le comportement
des individus et les exigences sociales en milieu non scolaire.
Il en résulte une fausse culture qui n’est jamais intégrée
à la vie des hommes et qui constitue de ce fait une erreur
sociale et une fausse manœuvre humaine.
C’est cette intégration des techniques à la vie, la suppression
de ce hiatus entre l’école et le milieu, que nous prétendons
réaliser. » - (p. 227)
Avec Célestin et Élise Freinet, et après eux, des milliers de classes de tous niveaux, de milieux très divers,
égrenées un peu partout dans le monde, comme un « véritable laboratoire vivant », ainsi que Freinet aimait à le répéter, ont confirmé aux praticiens « qu’il ne peut y avoir de clivage dans le processus d’acquisition entre les apprentissages que l’enfant fait (ou ferait) dans son milieu naturel et ceux qu’il fait dans le milieu scolaire. » C’est en ce sens que nous pouvons définir une manière naturelle d’apprendre. Par des méthodes naturelles, « nous assurons les bases définitives de notre enseignement sur la vie de l’enfant dans son milieu, sur son affectivité, sur tout ce qu’il porte en lui de créateur et de dynamique, d’intelligent
et d’humain. Nous supprimons le hiatus entre la culture empirique familiale et sociale et la culture scolaire froide, impersonnelle, faussementscientifique ; nous rétablissons chez les enfants – et chez les éducateurs aussi – une unité de vie qui est bien peut-être, en définitive, l’essentiel de l’apport de nos techniques au
devenir des enfants que nous avons à préparer à leur fonction d’hommes. »
Placer l’enfant, l’adolescent, au centre de l’école et non pas le savoir magistral, signifie prendre en
compte, à la base des apprentissages, l’enfant, l’adolescent dans leur unicité et leur globalité, selon
la logique heuristique qui part du complexe pour accéder au simple. Chaque être est unique, a droit à
ses chemins personnels, suivant ses propres rythmes et ses propres motivations pour développer au mieux
sa personnalité. Quand l’enfant, l’adolescent entrent en classe, ils sont porteurs de leur propre histoire,
de leur milieu de vie, de leur culture, de leurs propres besoins, de potentialités diverses, riches ou
précaires, de projets plus ou moins enfouis, ou exprimés. Tous ces savoirs antérieurs complexes, prégnants,
enracinés, impliquent d’une part une globalité de l’action éducative (ceci est loin d’être entré dans les faits surtout dans le secondaire, malgré les tentatives de décloisonnement des disciplines et le travail en équipes pédagogiques). et d’autre part un espace contractuel d’apprentissages personnalisés, nécessitant une cogestion des stratégies cognitives afin de réfléchir avec l’apprenant sur ce qui est le plus pertinent, le plus efficace pour lui. Mais placer l’enfant, l’adolescent, au centre de l’école ne signifie pas le laisser faire selon des désirs parfois régressifs. Bien au contraire. Nous ne pensons pas qu’il suffise de dire aux apprenants :
« organisez-vous » pour qu’ils s’organisent, ou « exprimez-vous » pour qu’ils s’expriment, ou « socialisez-vous» pour qu’ils soient... sociables et démocrates. Nous ne sommes pas des spontanéistes. Il n’y a pas « d’enfant-dieu », « d’enfant-roi » ! L’adulte est celui qui aide à organiser un environnement pédagogique
tissé de réseaux interactifs « sollicitants », favorisant l’adéquation entre les projets personnels et les projets de groupe. La pédagogie Freinet est une éducation du travail, travail motivé, non scolastique, travail mobilisateur, finalisé. Comment mettre en oeuvre cette éducation du travail pour « en faisant,
se faire » ? Reuven Feuerstein, traitant des aspects théoriques de la « modifiabilité cognitive structurale» et de l’importance de « l’expérience médiée », disait : « Il faut croire l’individu capable de changer pour qu’il change » ; « faire le pari de l’éducabilité » dit P.Meirieu. Nous avons ce credo, nous croyons que l’organisme humain forme un système ouvert au développement, au changement, de manière que même des structures nouvelles peuvent apparaître et devenir un phénomène bourgeonnant de toute la personnalité. Pour favoriser ce phénomène, des dispositifs « instituants » (techniques, outils, organisation coopérative...) mettent en place une pédagogie pluraliste, répondant à la multiplicité des facettes d’un être et induisant ainsi une multiplicité de situations stimulantes et de médiations d’apprentissages de natures diverses.
La pédagogie Freinet, c’est...
Une méthode naturelle
qui prend en compte l’enfant dans sa globalité affective, sociale, cognitive, au travers de sa vie quotidienne, c’est une méthode qui doit être vivante. (C. Freinet)
p. 8
Un processus d’apprentissage par tâtonnement expérimental
Un processus naturel et universel, au coeur d’un modèle d’apprentissage interactif incluant d’autres démarches.
p. 9, 10, 14
Qu’est-ce qu’une méthode naturelle ?
Comment l’enfant apprend hors l’école ?
« On peut dire qu’il apprend seul au cours de rencontres avec des objets, des personnes, des événements... dans le milieu environnant, qui mettent en résonnance des savoirs antérieurs et des impulsions créatrices.
On peut dire aussi, qu’il n’apprend pas seul, qu’il ne peut apprendre sans les autres (pairs et adultes), autour de lui, qui sont autant de miroirs, de récepteurs potentiels de ses actions, de compagnons aidant au moment du besoin.
Un processus d’apprentissage par tâtonnement expérimental
C’est un processus naturel et universel...
« ... La grande loi que nous trouverons toujours au centre de tous les recours humains, c’est la loi du
tâtonnement expérimental dont nous allons étudier la nature et le fonctionnement...
... Les êtres animés obéissent de même, à l’origine, à cette loi inéluctable du tâtonnement dont les réussites, répétées, engagent profondément le comportement ultérieur des individus...
... Ce processus de tâtonnement réussi, se fixant dans la répétition automatique de l’acte, réflexe qui se transforme en règle de vie, est la norme de comportement de toute vie organique...
... Chez certains individus – animaux ou humains – intervient une troisième propriété : la perméabilité à l’expérience, qui est le premier échelon de l’intelligence. C’est à la rapidité et à la sûreté avec lesquelles l’individu bénéficie intuitivement des leçons de ses tâtonnements que nous mesurons son degré d’intelligence...
... Ce processus de tâtonnement, complété par ce principe de la perméabilité à l’expérience, dont aucune pédagogie existante n’a marqué la portée, est un processus universel et général. Mais l’être humain passe plus ou moins rapidement par divers stades. »
C. Freinet - (p. 373)
Trois modes d’apprentissage
Si on y pense bien, il n’y a, pour les humains, que trois façons d’apprendre quoi que ce soit sur le monde, par comparaison avec les autres animaux qui n’en ont qu’une ou deux. Nous pouvons apprendre en faisant réellement quelque chose, mode universel de développement dans l’évolution et que j’appellerai l’apprentissage par l’action ou par l’expérience. Certains animaux, notamment les hommes, peuvent aussi apprendre en regardant faire, mode que j’appellerai l’apprentissage par l’observation ou par démonstration. Seuls les humains peuvent aussi apprendre en écoutant. Les trois modes semblent souvent avantageux...
Parfois, une forme d’apprentissage semblera plus appropriée qu’une autre... La
compréhension est tellement importante que je vais d’abord les répéter méthodiquement :
a) apprendre par l’action ou par l’expérience ;
b) apprendre par observation ou par démonstration ;
c) apprendre en se faisant dire ou par le langage.
Si vous me demandez pourquoi je n’ai pas ajouté un quatrième mode, apprendre par la pensée, je vous répondrai que je le considère comme partie du premier mode d’apprentissage. Vous devez vous rappeler que, dans le premier chapitre, la pensée était définie comme une expérience substitut. Quand vous apprenez par la pensée, vous apprenez à travers un agir qui se fait dans votre tête.
Franck Smith
Fiche d’idée
Titre: La pédagogie Freinet, est-ce une méthode
ou une organisation systémique ?
Format/Support: Article / informatique
Source: freinet.org
Auteur: inconnu(un extrait de “nouvel éducateur”)
Date: Septembre 1996
Sujet: La présentation de l'approche Freinet
Idée(s) pricipale(s): Il y a un gouffre entre l'éducation scolaire et la culture familiale, la solution de cela est une manière naturelle d'apprendre par des méthodes naturelles.
Chaque être est unique, a droit à ses chemins personnels, suivant ses propres rythmes et ses propres motivations pour développer au mieux sa personnalité.
Donné Chiffrées: Il y a trois façons d’apprentissage.
Citations: “nous assurons les bases définitives de notre enseignement sur la vie de l’enfant dans son milieu, sur son affectivité, sur tout ce qu’il porte en lui de créateur et de dynamique, d’intelligent et d’humain. Nous supprimons le hiatus entre la culture empirique familiale et sociale et la culture scolaire froide, impersonnelle, faussement scientifique ; nous rétablissons chez les enfants – et chez les éducateurs aussi – une unité de vie qui est bien peut-être, en définitive, l’essentiel de l’apport de nos techniques au devenir des enfants que nous avons à préparer à leur fonction d’hommes.” - C. Freinet, Bibliothèque de l’École moderne, BEM, Le texte libre.
“Il faut croire l’individu capable de changer pour qu’il change; faire le pari de l’éducabilité “ - P.Meirieu.
Lexique: Hiatus: Rencontre sans élision possible, à l’intérieur d’un mot ou à la limite de deux mots successifs, de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes.
Empirique: qui s’appuie seulement sur l’expérience.
Tâtonner: chercher dans l’obscurité en tâtant. Procéder avec incertitude, faute de savoir suffisant.
Mots-Clés: L’école traditionnelle, intégration des techniques, une manière naturelle d’apprendre, placer l’enfant au centre du l’école, potentialités diverses, développer son personnalité, un processus d’apprentissage par tâtonnement expérimental, une méthode universel, la perméabilité à l’expérience
La notion de tâtonnement expérimental
Le tâtonnement expérimental est au centre de la conception de l’apprentissage chez Freinet. Il l’est dans la pratique des différentes techniques comme il l’est, plus tard, de façon explicite dans son oeuvre théorique. Si l’« essai de psychologie sensible » écrit dans l’année 42 analyse de façon théorique ce concept clé de l’apprentissage, il a toujours été vécu dès les origines et le sera plus tard dans ce qu’il convient d’appeler avec lui des « techniques de vie».
C’est d’abord la critique et le refus de l’apprentissage scolaire, classique à son époque, mais aujourd’hui encore bien vivant. L’apprentissage classique du savoir, et des conduites en général, est conçu comme le résultat d’un exposé des connaissances ou d’un énoncé abstrait de la règle. L’action de l’élève doit suivre comme mémorisation ou application. Le besoin de connaître, comme la relation vécue, sont dès l’abord ignorés ou négligés. Dans cette perspective, l’erreur est condamnée comme faute, raté de l’apprentissage.
Entre la vie et l’école s’interpose la culture comme norme apportée à l’enfant de l’extérieur et contre ses façons spontanées de penser et de vivre. « J’aime ces murs nus », dira Alain, théoricien philosophe de cette façon d’apporter la culture au peuple ignorant dans une école conçue comme « sanctuaire » dédié au savoir. La langue française était un aspect de cet apport rationnellement construit, devant chasser le parler ordinaire local au profit de la langue nationale, véhicule de la seule culture valable. Freinet rejette cette façon de voir sous le terme péjoratif de « scolastique». Le savoir ainsi diffusé demeure artificiel, non assimilé, et les préceptes moraux n’ont aucun effet sur la conduite réelle. En opposition à cet apprentissage, Freinet décrit et exalte celui qui résulte de la vie et de son besoin spontané d’affirmation et d’expansion. L’apprentissage vrai résulte de ce besoin de connaître et d’agir et se développe d’abord intuitivement, ensuite et progressivement en accumulant le savoir comme connaissances et conduites réussies. La mémoire vive s’oppose ici à la mémoire passive de l’apprentissage scolaire habituel. L’image du torrent se frayant un chemin dans la montagne, s’écoulant par-ci par-là et finalement trouvant sa voie naturelle qui deviendra son lit, illustre le « tâtonnement expérimental ». Les obstacles rencontrés sont finalement évités et le flot garde la mémoire de ses réussites en poursuivant sa course. L’apprentissage vrai de l’enfant et de l’homme en général ressemble à cette marche tâtonnée du courant et à sa victoire finale. Au début de tout apprentissage est la poussée vitale, et les chemins trouvés au terme du tâtonnement sont des techniques apprises au service de la vie.
L’enseignement doit exploiter cette pulsion, élargir les « brèches » sources de réussite, colmater celles qui égarent. Mais cette guidance ne saurait être réussie que si elle conserve l’élan originel et la mémoire intuitive des succès obtenus. Le rôle du maître n’est plus ici de diffuser des savoirs tout faits et des règles a priori par la parole. Il est de ménager les chemins de l’action positive où le désir de savoir et d’agir va, par essais et erreurs, trouver satisfaction. Le besoin de communiquer va conduire à l’exploration des moyens de se faire comprendre et de comprendre autrui, et ces moyens, lecture, écriture, calcul, dessin, seront progressivement acquis comme essais réussis, dont la mémoire conservant les traces, constituera une culture vécue et toujours vivante. Ce sont là, comme le dit Freinet,
des « Techniques de vie ».
Par le « tâtonnement expérimental», Freinet livre aux enseignants d’une façon imagée, les secrets de l’apprentissage que les psychologues ont décrits et approfondis en des termes souvent peu accessibles. Comme tel, le « tâtonnement expérimental » est bien le principe fondamental de tout apprentissage véritable. Ce concept devrait être un élément essentiel de toute formation, des élèves comme des maîtres.
Avril 1996, Louis Legrand.
Président du Comité national
du Centenaire de Célestin Freinet
Professeur honoraire
en Sciences de l’Éducation
Université L.-Pasteur
Strasbourg
Fiche d’idée
Titre: La notion de tâtonnement expérimental
Format/Support: Essai / le but de donner ses idées
Source: Sciences de l’Éducation Université L.-Pasteur Strasbourg
Auteur: Louis Legrand
Date: Avril 1996
Sujet: La façon expérimentale de l’apprentissage
Idée(s) pricipale(s): Entre la vie et l’école s’interpose la culture comme norme apportée à l’enfant de l’extérieur et contre ses façons spontanées de penser et de vivre.
L’apprentissage réelle résulte de ce besoin de connaître et d’agir et se développe d’abord intuitivement, ensuite et progressivement en accumulant le savoir comme connaissances et conduites réussies. La mémoire vive s’oppose ici à la mémoire passive de l’apprentissage scolaire habituel.
Donné Chiffrées: -
Citations: “ J’aime ces murs nus” -Alain, théoricien philosophe
Lexique: Sanctuaire: Lieu consacré par la religion.
Scolastique: se dit d’une dogmatique et vieillie.
Expérimental: qui est fondé sur l’expérience.
Formation: action de former. Connaissance, culture.
Péjoratif: pris en mauvaise part, de manière défavorable.
Mots-Clés: Le tâtonnement expérimental, conception de l’apprentissage, les techniques de vie, l’apprentissage scolaire, l’action de l’élève, la mémoire intuitive, le rôle du maître, le besoin de communiquer
Panorama des Tendances Pédagogiques Actuelles
... Traditionnellement, on peut distinguer dans la réflexion pédagogique deux grandes polarités: l’une qui vise à promouvoir le sujet et une autre qui vise à promouvoir la culture...
... Ce qui caractérise les « pédagogies du sujet », c’est leur insistance à affirmer que c’est l’individu qui est l’acteur et l’auteur de son propre développement, de son évolution. Rien ne se fait en lui qu’il ne fasse lui-même. Tout ce qu’il fait, c’est lui qui le fait, et il le fait parce qu’il le veut, et précisément parce qu’il le fait, cela contribue à le développer. Ce qu’on pourrait exprimer de façon un peu pédante en disant que la promotion des êtres est «endogène», c’est-à-dire qu’elle vient du dedans...
...Ce tableau de la réflexion pédagogique centrée sur le sujet que je viens de brosser est très sommaire et très caricatural, parce que ces théoriciens** ont publié à eux tous 99 % peut-être de la littérature pédagogique, mais ils n’ont probablement pas touché à eux tous plus de 1 % du système éducatif ! Autrement dit, l’immense majorité des enseignants (et à travers eux l’immense masse des pratiques pédagogiques) est restée tout à fait à l’écart de ce mouvement. Au cours du grand retour en arrière de 1984 sous le ministère Chevènement, on a feint de croire que ces 99 % d’écrits correspondaient à 99 % des pratiques pédagogiques, mais il n’en était rien !
Ces théoriciens avaient occupé la parole, mais jamais le pouvoir pédagogique, ou alors sous forme d’ersatz de sous-produits dévalorisés du type : « le texte libre obligatoire à rendre à 8 h et demie sur sujet imposé », application moyenne de la pédagogie Freinet par l’instituteur Lambda ! Bref, malgré son dynamisme, tout cet ensemble de courants pédagogiques a très peu influé sur la réalité des pratiques éducatives qui est restée pratiquement inchangée pendant toute cette période! Bon nombre de ces auteurs ont usé leur énergie en querelles internes ; d’autres au contraire ont tenté des synthèses. Par exemple Freinet utilise aussi bien les « fichiers autocorrectifs», les « bandes enseignantes » – outils de travail individualisé – que les activités de groupe : ce qu’on appellerait aujourd’hui la pédagogie du projet, pour épanouir et socialiser l’individu dans la classe. Freinet va tenter de tenir ces deux aspects. Non sans mal, parce qu’il est écartelé (notamment au début de sa carrière) entre le souci de privilégier les apprentissages individuels et les activités de groupe...
... Freinet cherchera longtemps comment équilibrer les apprentissages individuels avec la production collective. Il adoptera différents systèmes au long de sa carrière......(mais) conservera toujours le souci de donner à chacun la possibilité d’acquérir de nouveaux savoirs et de se perfectionner tout en donnant au groupe la possibilité d’avoir des réalisations de qualité qui donnent une motivation aux enfants. C’est cette manière de ne jamais sacrifier l’un ou l’autre pôle, cet effort constant pour les concilier qui, à mon sens, fait l’extrême grandeur de Freinet.
Philippe Meirieu
Extrait de Pour une éducation conforme aux
droits de l’homme, Casterman.
* Ce ne sont en réalité que des extraits de ce panorama fort intéressant, choisis par le Comité de rédaction, situant Freinet dans tous ces courants pédagogiques depuis Platon, St-Augustin, Rousseau... et l’apparition de « l’École Nouvelle » (1900) avec Cecil Reddie.
** Sont mentionnés, parmi bien d’autres : Pestalozzi, Claparède, Decroly, Dottrens, Ferrière, M. Montessori, Piaget, Lobrot, C. Rogers... mais aussi Durkheim, Marx, Alain
Fiche d’idée
Titre: Panorama des Tendances Pédagogiques Actuelles
Format/Support: Article / Informatique
Source: freinet.org
Auteur: Philippe Meirieu
Date: Septembre 1996
Sujet: l'aperçu des approches pédagogiques d'aujourd'hui
Idée(s) pricipale(s): Les pédagogies du sujet, c’est-à-dire, l’individu est responsable de son développement, Tout ce qu’il fait, il le fait pour lui-même.
Il y a eu beaucoup de théoriciens qui ont dit beaucoup de choses sur l’éducation mais personne n’ont osé rien changé.
Célestin Freinet travaillait la façon d’équilibrer les apprentissages individuels avec la production collective. Et ce qui fait de Freinet un Grand génie est son optimisation “ne jamais sacrifier l’un ou l’autre pôle".
Donné Chiffrées: Les théoriciens ont publié 99% de la littérature pédagogique mais ils n’ont probablement pas touché à eux tous plus de 1 % du système éducatif.
Citations: “ne jamais sacrifier l’un ou l’autre pôle” -Célestin Freinet
Lexique: Pédagogique: Relatif à la pédagogie, à l’éducation des enfants.
Mots-Clés: La réflexion pédagogique, système éducatif, le pouvoir pédagogique, équilibrer les apprentissages individuels