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La thèse : avancées et problèmes rencontrés

2024

4 jeunes chercheurs pages 29-47 1 juin 2024 © Daniela Isaila séminaires 2 octobre 2024 doctoraux Séminaire doctoral « La thèse : avancées et problèmes rencontrés » Le mercredi 2 octobre 2024 a marqué la reprise des séminaires doctoraux d’IDEA. La première séance a pris la forme d’une table-ronde organisée en hybride et modérée par Roza Djedi, Doriane Nemes et Solène Rossion (M2). Roza a ouvert ce séminaire en souhaitant la bienvenue aux deux nouvelles doctorantes d’IDEA : Daniela Isaila, qui travaille sur l’illustration de littérature jeunesse anglophone sous la direction de Nathalie Collé et de Virginie Douglas (Université du Havre Normandie, GRIC), et Doriane, qui réalise une thèse sous contrat intitulée « Oscar Wilde, ou l’esthète-objet : étude de la réception satirique de l’esthétisme wildien, 1880-1900 », sous la direction conjointe de Nathalie Collé et de Xavier Giudicelli (Université Paris Nanterre, CREA). Solène a procédé à une présentation générale des séminaires doctoraux, notamment pour les étudiants de Master 1 qui étaient présents, et Doriane a pris la parole afin de remercier chaleureusement Manon Küffer et Aude Martin, qui se sont grandement investies dans l’organisation des séminaires doctoraux les années passées et ont ainsi contribué au 29 INTERDIS I HIVER 2024 rayonnement d’IDEA. Elle a également tenu à remercier les enseignants-chercheurs qui fréquentent régulièrement les séminaires depuis leurs débuts, et à annoncer que l’année 2024-2025 verrait les séminaires doctoraux gagner en inclusivité en mettant l’accent sur le lien entre le Master et le Doctorat. Le séminaire a débuté par un tour de table permettant aux doctorants, masterants et enseignantschercheurs de présenter leurs recherches. Les domaines couverts, tels que la littérature, la civilisation, le cinéma, l’histoire du livre, la culture matérielle, les relations texteimage, les transferts culturels, l’information télévisée, la traductologie ou encore les questions d’adaptation et de réappropriation, reflètent parfaitement le caractère essentiellement interdisciplinaire d’IDEA. Une fois ce tour de table réalisé, les jeunes chercheurs présents ont fait part des problèmes qu’ils rencontraient. Solène a partagé ses doutes concernant le choix de son corpus : si, dans le cadre de ses recherches sur la Révolution française, elle a commencé à travailler sur Edmund Burke durant son année de Master 1, elle a été tentée d’ouvrir son corpus à d’autres intellectuels de l’époque, 2 octobre 2024 © Aude Martin tels que Mary Wollstonecraft, par exemple. Néanmoins, sa période d’étude étant déjà très large (1790-1856), elle se demandait de quelle façon elle devait opérer un choix quant aux œuvres à intégrer dans son corpus. Ses deux directrices de recherche, Nathalie Collé et Céline Sabiron, sont alors intervenues afin de rappeler qu’il faut avant tout être capable de justifier le choix de son corpus, et rester cohérent avec l’axe de recherche et la problématique choisis. Dans le cas de Solène, c’est le thème de la Révolution française, ainsi qu’un regard croisé entre le Royaume-Uni et la France, qui permet de lier les différentes œuvres de son corpus primaire. Par ailleurs, comme l’ont expliqué Adriana Haben et Manon, tout corpus est amené à évoluer : il ne faut pas être fermé au changement, et faire preuve d’adaptabilité. Théo Ougier (M1) est ensuite intervenu pour faire part du problème qu’il a rencontré en tentant de définir son sujet de mémoire. En effet, il souhaitait travailler sur la thématique de l’humour dans un cadre postmoderniste, et après en avoir parlé avec ses directeurs de recherche (Monica Latham et Matthew Smith), deux possibilités se sont offertes à lui : travailler sur les réécritures religieuses, ou analyser la façon dont l’humour postmoderniste permet de rire des catastrophes. La question que Théo s’est posée était alors la suivante : comment choisir entre ces deux sujets ? Manon lui a rappelé que l’important était avant tout de travailler sur un sujet qui lui plaisait. Il faut également choisir un ancrage : Théo est-il plus intéressé par la littérature, la civilisation, ou le cinéma ? Il s’avère qu’il aimerait travailler au croisement de la littérature et du cinéma, dans une perspective intermédiale. Comme l’a alors noté Adriana Haben, l’interdisciplinarité est de plus en plus valorisée, que ce soit dans le cadre de sujets de thèse ou pour le recrutement des maîtres de conférences. 30 INTERDIS I HIVER 2024 Pauline Schwaller est ensuite intervenue afin de faire part d’une piste qu’elle envisage dans le cadre de ses recherches sur les réécritures de mythes antiques grecs au XXIe siècle. Elle aimerait étudier la façon dont les mythes sur lesquels elle travaille sont perçus. Elle souhaiterait pour ce faire mettre au point un sondage, qu’elle diffuserait. Néanmoins, Manon a rappelé certaines contraintes impliquées par les questionnaires, notamment le respect du RGPD. Par ailleurs, il faut être en mesure de répondre à certaines questions : comment diffuser ce sondage ? Auprès de quel public : français, ou étranger ? Quel en est l’objectif final ? Quelle en est la plus-value pour la thèse ? Il s’agit ici de faire un calcul bénéfices/risques. Inès Faraoun (M2) a également fait part d’un problème qu’elle rencontre dans le cadre de ses recherches : il lui est difficile de trouver un équilibre entre une pensée qui lui est propre, et un nombre suffisant de sources permettant à son propos d’être solide. Elle a confié qu’elle avait souvent l’impression de faire des listes de citations. Adriana Haben, qui a été amenée à expertiser plusieurs articles au cours des mois précédents, est alors intervenue pour noter que, parfois, les experts n’ont pas grand-chose à dire sur le fond mais doivent tout de même rédiger un rapport, ce qui les pousse à faire beaucoup plus attention à la gestion des sources. Olivia Huck (M1) a ensuite pris la parole sur Teams afin de partager le problème que rencontre une de ses camarades de promotion, qui a l’impression de se « noyer » dans son corpus et de tourner en rond autour de sa problématique, sans jamais la prendre à bras le corps. Aude et Manon lui ont prodigué quelques conseils, parmi lesquels la réalisation de cartes mentales, ainsi que la vulgarisation orale (via des concours comme « Ma thèse en 180 secondes », comme l’a conseillé Nathalie Collé). Doriane est également intervenue afin de conseiller aux masterants de commencer à travailler avec leurs propres idées, afin d’éviter qu’ils ne soient influencés par les multiples lectures qu’ils seront amenés à faire. Céline Sabiron a également souligné l’importance de reformuler les lectures faites en lien avec sa thèse. S’est alors posé le problème de la prise de notes. Solène prenant énormément de notes sur ses lectures, elle a demandé aux jeunes chercheurs et enseignants-chercheurs présents s’ils connaissaient des systèmes pour arranger ses notes et ne rien oublier. Adriana Haben et Doriane ont présenté deux logiciels de prise de notes : Scrivener et Obsidian, qui permettent tous deux d’avoir une vue graphique de ses notes à travers de renvois internes entre celles-ci. Ces deux logiciels ont d’ailleurs fait l’objet d’une présentation lors du deuxième séminaire doctoral de l’année. Doriane Nemes