Systèmes d'Information et Management
Volume 1 | Issue 1
Article 6
1996
Les finalités de la formation en systèmes
d'information
Serge Baile
ESUG-TOULOUSE 1 et MS MSI-Groupe ESCT, serge.baile@ut-capitole.fr
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Baile: Les finalités de la formation en systèmes d'information
LES FINALITÉS DE LA FORMATION
EN SYSTÈMES D'INFORMATION
par Serge BALLE
ESUG-TOULOUSE 1 et MS MSI-Groupe ESCT
RÉSUMÉ
Le rôle sans cesse croissant des Systèmes dInformation dans le développement des organisations, et les nouveaux enjeux économiques et de management introduits par les
Technologies de l'Information dans la gestion des entreprises, exigent des cadres des compétences de Gestion et d'Ingénierie, utiles pour développer la discipline des Systèmes
d'Information, et valoriser les ressources humaines, ainsi que les ressources organisationnelles et technologiques des organisations.
Cet article justifie les raisons de la formation aux Systèmes d'Information dans les programmes d'enseignement supérieur à la gestion des entreprises. Les finalités de la formation à la discipline des Systèmes d'Information sont présentées dans un cadre ontologique
et dans un cadre méthodologique. Le premier s'intéresse au caractère scientifique multidisciplinaire de la formation et résume les dimensions ontologiques des SI qu'il convient
d'enseigner. Le second s'intéresse à la diversité des pratiques professionnelles concernant
les problèmes d'étude et de développement des SI, et résume les méthodologies de l approche de construction des SI qui doivent faire l'objet d'un apprentissage.
Cette réflexion sur les finalités de la formation aux SI n'est pas un examen critique et
exhaustiif des pratiques actuelles. Elle a pour objet de jeter les bases théoriques et pratiques
de la discipline, nécessaires à la construction des projets d'enseignements des institutions
deformation à la gestion.
Mots-Clés : • Ingénierie de Formation • Système d'information/Technologie de l'Information
• Ontologie/Méthologie des SI • Planification, Conception, Développement des SI
ABSTRACT
The increasing role of Information Systems (IS) in the context of the organizational
development, combined with the introduction of Information Technology (IT) in relation
to emergent challenges in both economics and business, have spurred new needs in
management and engineering skills. These skills, closely tied to business performance and
management effectiveness, have implications for improving human resource management.
This paper advocates the reasons for IS training in higher learning education. The aims
for such Training Programs are treated here from both ontological and methodological perpectives. First, the ontological facet evoques the multi-disciplinary caracteristics of the scientificfield of interest. It also summarizes the various IS ontological dimensions that should be
proper to teach. Second, the methodological facet apprehends both the diversity of practical
implementions of IS together with opportunities for development. It also summarizes the
ways to install this Information Engineering which is supposed to be taught.
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SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT
These considerations about the new goals of IS are not deemed to be critical nor do they
purport to reflect a comprehensive view of all existing education experiments. Rather, the
objective is to define an original and practical framework for the discipline that could be
used to design innovative IS curriculum projects.
Key words : • Information Systems/Information Technology, IS/IT Education and Training
• Ontology/Methodology • Planning/Development/Implementation
L
a poussée incontestable des
Systèmes d'Information (SI), tant
organisationnelle que technologique, dans un environnement économique en mutation, ouvert à la dissémination des Technologies de
l'Information (TI) dans les entreprises,
introduit un problème crucial de formation des cadres. Ce problème est
important pour les institutions académiques qui doivent désormais inclure
dans leur programme de formation
des cursus généralistes et/ou spécialisés de formation aux SI, et répondre
aux attentes des responsables d'entreprises soucieux d'actualiser leurs
connaissances (Lee et al., 1995). Les
questions posées par cette formation
concernent les domaines d'acquisition de connaissances et la manière de
les acquérir. Les ouvrages les plus
récents, d'éveil et de sensibilisation
aux SI (O'Brien, 1993 ; Saint-Amant et
Marion, 1995 ; Reix, 1995 ; Alter, 1996 ;
Davis et Naumann, 1996), tendent à
apporter des réponses à ces questions, en mettant l'accent sur les perspectives managériales et méthodologiques des SI.
L'objectif généralement énoncé
dans les programmes est celui de la
maîtrise du domaine et de l'adaptation à son évolution. Cet objectif
semble se heurter, compte tenu de
l'évolution du statut de la discipline, à
deux difficultés majeures. Une première difficulté est liée à la place
qu'occupe cet enseignement dans les
Institutions Universitaires et les
Grandes Ecoles de Gestion : une place
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dominante, plus technique que managériale ou organisationnelle, qui positionne la formation aux systèmes d'information au rang des « outils » à enseigner, c'est-à-dire au premier stade de
la formation générale à l'automatisation des processus de gestion (Baile,
1981 ; 1982). Une seconde difficulté
demeure aussi dans la vision qu'ont
trop souvent les entreprises des systèmes d'information : une vision strictement opérationnelle de la mise en
oeuvre de technologies de l'information et de la communication, qui
conduit les responsables du recrutement à opérer des choix et des sélections de cadres sur la base de leurs
connaissances élémentaires techniques, en faisant abstraction de leur
capacité à concevoir des SI et de leur
vision du développement des TI. Ces
difficultés peuvent être levées en
introduisant, dans les programmes de
formation et la pratique, des perspectives managériales et méthodologiques destinées à valoriser la productivité des SI (intra et inter-organisationnels) ; c'est-à-dire, des perspectives qui répondent à la compétition
économique (Gable et al., 1984 ;
Jarvenpaa et al., 1991 ; BjornAndersen, 1993 ; Baile, 1994).
Ce décalage, entre l'évolution du statut de la discipline (de la simple automatisation des SI, à l'Ingénierie des SI,
puis au Management des TI) et l'évolution des pratiques (de formation ou
de recrutement des cadres), est une
source continuelle de réflexion sur les
finalités de la formation aux SI (Baile,
2
Baile: Les finalités de la formation en systèmes d'information
LES FINALITÉS DE LA FORMATION EN SYSTÈMES D'INFORMATION
1988 Davis et al., 1990 ; Alter et al.,
1992 ; Alavi et Carlson, 1992 ; Davis et
al., 1994). Ces finalités sont autant académiques que professionnelles, et
répondent, depuis plus de trente ans,
aux changements économiques et
organisationnels que vivent les entreprises. En effet, ces changements ont
imposé, du fait de l'introduction progressive des technologies informatiques et de télécommunications, une
innovation constante dans les processus de gestion, ainsi qu'une adaptation des structures et des systèmes de
management. Ce sont ces changements qui imposent des formations
innovantes au management des technologies de l'information, comme
celles au commerce international
(Ives et al., 1996), à l'ingénierie des
processus de management industriel
(Scheer, 1994), à la logistique EDI
(Bytheway et Braganza, 1992), à la
stratégie des TI (Jelassi, 1994), et encore, au processus collectif de management et de décision (Dutta et al.,
1993).
Les finalités originales de la formation technique aux SI ont fortement
évolué (Baile, 1995). D'un point de
vue scientifique, les finalités sont
désormais conceptuelles et méthodologiques, plus que techniques. La formation aux SI répond à des exigences
nouvelles d'abstraction, de modélisation et de compréhension des problèmes, introduites par les TI. D'un
point de vue pratique, les finalités
sont désormais à vocation décisionnelle et stratégique, plus qu'opérationnelle. La formation aux SI doit
répondre aux différents challenges du
monde des affaires (Alter, 1996), et
permettre la résolution de problèmes
ou la prise de décision en matière de
contrôle et de stratégie d'entreprise.
Ces finalités de formation tendent à
rejeter les frontières trop rigides, traditionnellement dressées pour étu-
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dier les SI. Elles tendent à établir des
buts ontologiques, méthodologiques,
épistémologiques et éthiques pour la
formation, définis par le paradigme
de Kuhn (1970) pour développer les
sciences sociales. Selon Iivari (1970, p.
270), ce paradigme est pertinent pour
formaliser un système de formation
aux SI, car il permet, d'une part,
d'avoir une vision pluraliste des
domaines d'investigation et d'induire,
d'autre part, comme le soulignent
Kumar et Bjorn-Andersen (1990), un
changement des hypothèses d'acquisition des connaissances relatives à
l'éducation des managers.
Les buts épistémologiques et
éthiques ne sont pas pris en compte
dans notre investigation des finalités
de formation, car ils concernent plus
généralement la nature et les limites
des connaissances scientifiques sur
les SI, ainsi que la responsabilité des
chercheurs. En traitant des finalités de
la formation aux SI d'un double point
de vue, ontologique et méthodologique, l'objectif est, compte tenu du
développement scientifique de la discipline, de contribuer au développement de l'enseignement de connaissances propres au management et à
l'ingénierie des SI, et de formuler, en
conséquence, des orientations de formation théoriques et pratiques pertinentes. L'approche ontologique retenue considère l'essence et la nature
des problèmes relatifs au management des SI, comme essentielles à la
satisfaction des besoins nouveaux de
formation des cadres. Son évolution a
précipité le développement d'une
ingénierie des SI, basée sur de nombreuses méthodes et outils de développement sophistiqués qui nécessitent des formations générales et spécialisées. Les apports de ces deux
approches, ontologique et méthodologique, constituent un cadre très
riche d'investigation pour élaborer
121 3
Systèmes d'Information et Management, Vol. 1 [1996], Iss. 1, Art. 6
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT
des programmes et des cursus de formation aux SI.
DE LA VISION TECHNIQUE
A LA VISION MANAGÉRIALE
DES S.I. :
L'APPORT DE L'APPROCHE
ONTOLOGIQUE
C'est en analysant et en comprenant
les changements économiques qui
ont accompagné la première technologie de l'information, celle du télégraphe au milieu du XIXe siècle, que
nous sommes à même aujourd'hui de
comprendre, selon Yates et Benjamin
(1991), les possibilités et les enjeux
économiques liés à l'utilisation des
Technologies de l'Information les
plus récentes, et les raisons de la formation aux SI. En effet, ces technologies sont le véhicule du changement
des organisations car elles rendent
possible, et facilitent même, une
meilleure coordination des activités
des entreprises, du fait de leur capacité à compenser les effets du temps et
des distances, à se subsistuer à des
tâches ou à des processus spécifiques,
et à saisir ou à utiliser la mémoire de
l'organisation (Baile, 1993). Leur
explosion a ouvert une ère économique placée sous le signe de l'information, où le management de l'entreprise s'articule de plus en plus autour
de la création et de la transmission de
cette ressource stratégique (Zuboff,
1988). La gestion de l'information de
l'entreprise, les finalités de son usage,
répondent aujourd'hui, en France, à
une préoccupation importante des
chefs d'entreprises (voir à cet effet
Lesca et Lesca, 1995). Chamoux
(1994), souligne en ce sens que «le
temps est mûr pour déboucher sur
une entreprise de communication
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concurrentielle et mondiale ». Une
entreprise dans laquelle existe,
comme le suggère Rowe (1994), une
« essence organisationnelle de la technologie ». Ces réflexions conduisent
inévitablement à aborder le décalage
qui persiste, entre cette vision et la
réalité actuelle « d'un développement
de l'entreprise basé sur l'information », et à traiter des problèmes inhérents de formation dans un cadre
ontologique, en formulant les composantes importantes qu'il convient de
prendre en charge pour construire un
curriculum de formation aux Si.
Un décalage historique
Les innovations en TI et la prise de
conscience par les dirigeants de leur
importance ne se sont pas jusqu'ici
accompagnées dans une même mesure, comme cela est noté par Stamper
en 1973 et par Avison et Fitzgerald en
1991 (donc à deux époques différentes), d'une meilleure « compréhension de l'information ». L'appréhension de l'information dans les organisations est beaucoup plus culturelle
que technologique.
Comprendre le rôle de l'information
exige, comme l'indique Reix (1995),
une analyse à deux niveaux complémentaires, individuel et collectif.
« Une analyse de l'individu dans l'organisation constitue un préalable
indispensable pour comprendre le
rôle de l'information (...). Informer
c'est fournir des représentations pour
résoudre des problèmes ; ces représentations doivent être adaptées au
contexte d'utilisation ». Cette vision de
l'appréhension du rôle de l'information, de sa compréhension par les
individus et les organisations, de sa
représentation dans un contexte de
management , est probablement l'obstacle majeur au développement des
4
Baile: Les finalités de la formation en systèmes d'information
LES FINALITÉS DE LA FORMATION EN SYSTÈMES D'INFORMATION
systèmes d'information dans l'entreprise. En effet, il est acquis que les
principales limites auxquelles se heurtent les entreprises, en matière d'innovation dans le domaine des SI sont
principalement culturelles, et souvent
liées à une méconnaissance par l'encadrement des mécanismes de management, des méthodes de résolution
de problèmes et de prise de décision,
basées sur une utilisation performante de l'information.
Ces difficultés à repousser ces limites
demeurent, encore aujourd'hui, même
avec l'avènement des «nouvelles technologies » dans l'entreprise. Ces difficultés sont probablement dues à des
cadres, dont les visions, souvent passéistes, restent collées à la seule performance des outils informatiques, d'où
une totale absence de recul sur les problèmes de développement des organisations. Ce développement ne saurait
être abordé que par des cadres avertis
des finalités et des enjeux liées aux systèmes d'information, et sensibilisés aux
méthodes de gestion de l'information,
des systèmes et des technologies. Les
formations actuelles à la gestion, trop
centrées sur l'enseignement des
moyens informatiques, ne sont plus
pertinentes pour répondre à ces
attentes. Historiquement, le fait de
n'avoir pu prendre en compte les véritables problématiques informationnelles des entreprises, autant individuelles que collectives, en raison du
caractère centralisateur et de l'inertie
imposée alors par l'informatique, a précipité un développement de systèmes
d'information de gestion isolés, évoluant au gré de la seule innovation des
matériels et des logiciels.
Ces systèmes, basés sur les technologies émergentes du moment, ont facilité, de l'avis de MacFarlan et
MacKenney (1982, 1983), la création
«d'îlots d'automatisation» au sein des
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organisations au moment de l'informatisation des opérations courantes
(administratives, commerciales, industrielles). Ils ont accéléré la centralisation des données de l'entreprise quand
il s'est agi de réduire des coûts et de
rechercher une certaine efficience
dans ces opérations. Ils ont aussi
nécessité le développement de méthodologies d'investigation lourdes et
d'une ingénierie spécifique. Enfin, ils
ont contribué à éloigner le management du principal capital de l'entreprise, son information.
La gestion et la maintenance de ces
systèmes ont ainsi favorisé la création
d'une caste d'experts, de spécialistes
divers de l'ingénierie des technologies de l'information ne pouvant plus,
aujourd'hui, se suffire à elle-même.
Les nombreuses restructurations des
départements informatiques, l'évolution des métiers « d'informaticiens », le
contrôle et la baisse des budgets en
équipements et en fonctionnement,
..., la recherche de bénéfices tangibles
et intangibles au travers des SI/TI,
témoignent d'un changement de cap
dans l'utilisation des « ressources
informationnelles », auquel les systèmes de formation de cadre doivent
désormais adhérer.
Ces politiques récentes ont permis,
durant cette dernière décennie, le
développement, d'une part, des systèmes d'information et d'aide à la décision à destination du manager
(Turban, 1988 ; Sprague et Watson,
1989) ou de l'organisation (Rockart et
Delong, 1988 ; Bird, 1991), et d'autre
part, des systèmes d'information stratégiques, conçus comme une arme
concurrentielle pour obtenir un avantage compétitif (Porter et Millar, 1985 ;
Earl, 1989 ; Remenyi, 1991). Désormais,
les systèmes d'information doivent
répondre à une approche globale et
internationale du développement des
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SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT
organisations (Palvia et al., 1992) pour
supporter des stratégies organisationinterorganisationnelles
et
nelles
(Szewczak et al., 1991 ; Banker et al.,
1993), et faciliter l'alignement de ces
stratégies sur les technologies de l'information et de la communication
(Venkatraman, 1991 ; Cash et al., 1992,
1994). Les générations futures de systèmes d'information, plus complexes à
planifier et à contrôler, produiront des
retours sur investissements élevés
(Norton, 1985), et supposent, déjà, la
mise en place de responsabilités nouvelles de direction, de planification, et
de contrôle, devant être assumées par
des cadres confirmés et des consultants « seniors ».
En conséquence, l'un des problèmes
actuels des grandes entreprises est probablement celui de la mise en oeuvre
d'une stratégie globale et cohérente en
matière de systèmes d'information.
Cette stratégie passe, au-delà des choix
technologiques et organisationnels,
par une allocation de ressources
humaines et la création d'instruments
d'encadrement en adéquation avec le
développement des technologies de
l'information, (Peretti, 1992). Une telle
démarche « d'ingénierie de formation »
mérite un accompagnement, un cadre
de réflexion évolutif, conduisant à donner des réponses à des questions aussi
simples que celles posées par O'Brien
(1993) ou Saint-Amant et Marion
(1995) : en quoi consistent les SI et en
quoi sont-ils importants pour les utilisateurs finals et les entreprises ?, comment les utilisateurs finals et les informaticiens doivent-ils s'y prendre pour
trouver des solutions aux problèmes
de l'entreprise à l'aide des SI ?, que doivent savoir les gestionnaires utilisateurs sur les techniques des SI automatisés ?, de quelles façons les Si peuventils aider les utilisateurs et les organisations dans la réalisation de leurs activités et dans la poursuite de leurs objec-
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124
tifs stratégiques ? ; et, comment les gestionnaires utilisateurs peuvent-ils relever le défi de la gestion des SI dans leur
organisation ?
Ce cadre de réflexion fait, aujourd'hui, l'objet de nombreuses investigations sur la nature et le contenu des
enseignements à mettre en place dans
les programmes de formation à la gestion (voir à cet effet les travaux en cours
de
l'ACM
Information
Systems
Curriculum, du Data Processing Management Association Curriculum, de la
Community of European Management
Schools, et de l'International Federation
for Information Processing Technical
Committee for Education). La transformation, voire la refonte, des programmes des MBA en Europe et aux
Etats-Unis, celle des cursus de formation des Grandes-Ecoles de Management et des Universités en France,
devraient s'appuyer sur un référentiel
scientifique et professionnel solide, à la
fois ontologique, épistémologique,
méthodologique et éthique (Kuhn,
1970 ; Burrell et Morgan, 1979; Banville
et Landry, 1989). Le cadre ontologique
suivant s'appuie sur les fondements,
nominalistes et réalistes, en relation
avec les composantes organisationnelles, managériales et techniques des
SI, pour lesquelles peuvent être formulées des prémisses, voire des hypothèses de formation.
Le cadre ontologique
de la formation aux S.I.
Initialement, la formation aux systèmes d'information s'est intéressée,
dans nos Universités et nos Grandes
Ecoles de Gestion, aux enseignements
scientifiques, liant la structuration et le
traitement des données de gestion à
l'automatisation des processus de résolution de problèmes relativement bien
structurés. Cette approche traditionnel6
Baile: Les finalités de la formation en systèmes d'information
LES FINALITÉS DE LA FORMATION EN SYSTÈMES D'INFORMATION
le fut guidée, jusque vers le début des
années 70, par une vision de l'organisation mécaniste reposant sur l'approche système (Forrester, 1968 ;
Mélèse, 1972 ; Lelnoigne, 1977), ainsi
que par le développement de la technologie informatique, pouvant se substituer, dans bien des tâches de gestion,
à l'homme. La prise de conscience académique qu'une discipline nouvelle
émerge du monde des affaires, avec
ses spécificités et son spectre de problèmes organisationnels, permet de
recentrer le débat, durant les années
80, sur les «curriculums» de formation
des futurs cadres. Dès lors, il est acquis
que l'enseignement des applications et
des implications des technologies
s'adressent à tous ceux qui sont
concernés par la planification, l'analyse et la conception des systèmes de
gestion
utilisant
l'automatisation
(Davis et al., 1986 ; Buckingham et al.,
1987). L'école du MIS (Management
Information System) qui émerge de
façon distincte des sciences informatiques (computer sciences) va produire, Outre-Atlantique de nombreux
manuels de cours (Bocchino, 1972;
Davis, 1974 ; Burch et al., 1979
Murdick, 1980).
La richesse du système d'information n'est plus seulement technologique, elle est devenue par nature
multidisciplinaire.
Les
facteurs
humains, culturels, organisationnels y
sont désormais tout aussi importants
que les facteurs technologiques.
Liebenau et Backhouse (1989), et de
nombreux autres auteurs, y associent
d'autres facteurs pris dans la sociologie et la sémiologie, et bien sûr dans
l'informatique au sens large (incluant
par exemple l'ingénierie du logiciel et
les méthodes formelles de conception
et de planification de systèmes), mais
encore dans la politique, l'éthique, la
psychologie appliquée, l'ergonomie,
la linguistique,
l'économie, les
Published by AIS Electronic Library (AISeL), 1996
mathématiques, et le management.
Ainsi, cette richesse doit s'enseigner
dans un cadre à la fois nominaliste et
réaliste. Ce cadre doit permettre de
mener des investigations abstraites et
concrètes sur le développement des
SI dans les organisations, c'est-à-dire
d'étudier les hypothèses relatives aux
problématiques de management des
SI, et donc, d'enseigner les finalités
importantes scientifiques, techniques
et managériales de la discipline.
Ces problématiques concernent les
phénomènes déterminants du développement scientifique et technique
des SI. Cinq dimensions sont identifiées par Iivari (1991, page 256) dans
une étude comparative des différents
travaux et ouvrages pédagogiques des
sept écoles les plus représentatives du
développement des SI (à savoir, le
génie logiciel, la gestion des bases de
données, la gestion des SI, les systèmes d'aide à la décision, la mise en
oeuvre des SI, les systèmes socio-techniques, et l'approche infologique). Les
dimensions Informations/Données,
Système, Individu, Technologique et
Organisation peuvent être utilisées,
comme le suggère Iivari, pour définir
le canevas théorique et pratique d'un
curriculum de formation au management des systèmes d'information.
1. La dimension « informations/
données » du Si fait référence aux
tous premiers phénomènes étudiés
par les SI, c'est-à-dire aux concepts
de base introduits par la gestion de
l'information, la résolution de problèmes et la prise de décision individuelle (Newell et Simon, 1972) ou
collective (Rowe, 1981), ainsi que
les concepts introduits par le développement des technologies de l'information pour assister ces processus de gestion (King et Cleland,
1975 ; Keen, 1976 , Keen et ScottMorton, 1978). Les données expri125
7
Systèmes d'Information et Management, Vol. 1 [1996], Iss. 1, Art. 6
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT
ment des normes, des quantités,
des valeurs correspondant à des
objets et à des événements (Reix,
1995, page 16), c'est-à-dire une description des faits. Les informations
sont des ensembles de symboles,
susceptibles d'être perçus par l'être
humain, au travers d'un modèle
interprétatif, c'est-à-dire des représentations ou des significations
génériques. Cette distinction n'a
jamais été très explicite (Keen et
Scott-Morton, 1978 ; Zmud, 1983),
du fait probablement de l'intérêt
porté au rôle descriptif des données, seules prises en considération
par les technologies traditionnelles
de l'information. Des technologies
qui, jusqu'à aujourd'hui sont enseignées de façon très normative,
c'est-à-dire en privilégiant des
modèles connus et des données
quantitatives, ainsi qu'une information et des modes de raisonnement
concrets.
Mais les nouvelles technologies de
l'information, basées sur des représentations « multi-médias » des problèmes de management, devraient
étendre ces limites de capacités
humaines de traitement de l'information. Elles devraient contribuer,
en ce sens, au développement de
programmes de formation mettant
en valeur les représentations individuelles, voire collectives ou de
groupe,
s'appuyant
sur des
modèles cognitifs valorisant l'intuition, l'expertise et l'expérience, tout
en conservant et en améliorant les
programmes classiques centrés sur
le rationnel et le « traitement des
données ».
2. La dimension « système » du SI
fait référence aux approches
contemporaines du développement des SI dans les organisations.
Ces approches, bien que souvent
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126
très techniques, commencent à
prendre en compte les dimensions
sociales et humaines. Le SI est vu
comme un « système technique »
qui a des conséquences sociales
(Fairley,
1985
importantes
Sommerville, 1989), et qui de fait,
doit être poliquelnent et socialement acceptable. La mise en oeuvre
du SI dans l'organisation est fondamentalement sociale, et beaucoup plus interpersonnelle que
personnelle (Swanson, 1988, page
97). Une séparation existe cependant dans le domaine de la formation, entre le champ des études
techniques des SI (e.g. conception
des systèmes, des architectures et
adaptation des technologies), et le
champ d'étude des déterminants et
des effets socio-organisationnels
(e.g. analyse des changements et
étude des activités et des processus
de gestion). Les programmes d'enseignement tendent encore à privilégier la dimension « technologique » des SI, et n'intègrent pas suffisamment la connaissance des
effets et des déterminants socioorganisationnels dans les disciplines de gestion.
Ainsi, au-delà des schémas classiques de formation aux systèmes
et technologies de l'information,
permettant d'acquérir les connaissances utiles à l'animation des Si
dans l'organisation (Nolan et
Gibson, 1974), il est important
désormais de diffuser des formations touchant aux SI fonctionnels,
inter-fonctionnels et inter-organisationnels. Ces formations sont destinées à développer les connaissances relatives aux applications
touchant à des processus et à des
activités de gestion comme le marketing, la finance, la production, la
GRH... Leur finalité est d'éviter un
apprentissage trop technique des SI
8
Baile: Les finalités de la formation en systèmes d'information
LES FINALITÉS DE LA FORMATION EN SYSTÈMES D'INFORMATION
et d'étudier les implications pratiques,
organisationnelles
et
sociales, opérationnelles et stratégiques, du développement de ces
SI.
3. La dimension « individu » dans
le SI prend en compte le caractère
déterministe ou volontariste de
l'utilisation des technologies de l'information par leur utilisateur final,
et l'implication de l'individu dans la
conception du SI. Le caractère
déterministe est significatif d'un
comportement des utilisateurs guidés par des compétences humaines
spécifiques, relevant de la théorie
X. C'est-à-dire souvent des aptitudes
cognitives des individus qui, si elles
sont contrôlées, peuvent influer sur
les chances du succès de l'utilisation d'un SI. Le caractère volontariste est beaucoup plus significatif
d'un comportement lié à des facteurs de motivation non contrôlables, relevant de la Théorie Y,
pouvant influencer la participation
des utilisateurs à la conception des
SI. Cette distinction, entre facteurs
cognitifs et de motivation, n'est que
très rarement prise en compte par
les programmes d'enseignement
qui privilégient essentiellement les
aptitudes.
Ainsi, il paraît important d'enseigner les différents types de rôles
(relationnel, décisionnel et informationnel) tenus par les cadres
dans l'organisation, les structures et
la dynamique des organisation
(Mintzberg, 1986, Baum et Singh,
1994), le développement des organisations (Reed et Hughes, 1992),
enfin, d'une façon générale les
grands principes du comportement
organisationnel (Bergman et Rojot,
1989) en relation avec l'animation
des hommes, des groupes et des
structures
organisationnelles
Published by AIS Electronic Library (AISeL), 1996
(Baile, 1979 ; Nunamaker et al.,
1987). Bien au-delà des aptitudes
nécessaires à la conception, à la
mise en oeuvre et à la réalisation des
SI, les disciplines du developpement des organisations ont ici une
finalité d'éducation aux « grands
principes du management », qui
font souvent défaut aux étudiants,
sans expérience et sans vécu d'entreprise.
4- La dimension « technologique »
des SI est généralement conçue
comme un choix intervenant dans
le processus linéaire de conception
des SI. La technologie est mise en
oeuvre pour satisfaire des besoins
prédéfinis de traitement et de communication. De ce fait, il n'existe
pratiquement pas d'élément dominant permettant d'induire un déterminisme technologique. A l'exception peut-être de certains modèles
de développement, comme celui
de Nolan (Davis et Olson, 1985, pp.
450-455), postulant à un schéma
évolutif du SI, par étapes prédéterminées permettant de construire
une architecture technologique. Il
est donc évident que la connaissance des technologies de l'information est tenue pour certaine, et que
de ce fait, la formation sur cette
dimension ne peut qu'évoluer au
gré des innovations.
L'objectif de cette formation est de
rendre compte au mieux des outils
et des technologies existants (voir
Saint-Amant et Marion, 1995).
Concernant les outils, les objectifs
d'apprentissage sont centrés sur les
connaissances de base des logiciels
et de leur ingénierie. Concernant
les technologies, les objectifs d'apprentissage sont centrés sur les
matériels, les réseaux, les télécommunications, les bases de données,
l'informatique de l'utilisateur.
127 9
Systèmes d'Information et Management, Vol. 1 [1996], Iss. 1, Art. 6
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT
5. La dimension « organisation »
du Si permet de distinguer les
deux grandes approches du développement et du changement organisationnels, selon Burrell et
Morgan (1979) et Kling et Scacchi
(1982). Pour Burrell et Morgan, la
distinction entre « réalisme » et
«nominalisme» permet de décrire
la réalité sociale d'une organisation
autour d'un individu. Le réalisme
organisationnel se réfère au caractère réel de l'organisation, avec ses
aspects tangibles et ses structures
immuables, tandis que le nominalisme organisationnel se réfère à
son caractère virtuel, avec ses
aspects intangibles, ses valeurs, sa
culture, ses mots, ...
Cette dimension ontologique est
reprise par Kling et Scacchi pour différencier l'approche structuraliste
(celle du réalisme organisationnel),
de l'approche interactionniste (celle
du nominalisme organisationnel). Le
structuralisme organisationnel se réfère aux structures organisationnelles,
c'est-à-dire à leur adaptation à la réalité sociale. L'interactionnisme se réfère
aux perspectives politiques et stratégiques, c'est-à-dire aux processus
organisationnels qui déterminent le
développement et les performances
de l'organisation. Les approches classiques de l'organisation des SI ont largement pris en compte la vision structuraliste, plus précisemment dans les
domaines de la gestion des bases de
données (Teorey et Fry, 1982), des systèmes d'information (Davis et Olson,
1985 ; Zmud, 1983), des systèmes d'aide à la décision (Dickson et al., 1977 ;
Sprague et Carlson, 1982 ; Carlson,
1983 ; Baile, 1985 ; Turban, 1988), des
systèmes socio-techniques (Mumford,
1983 ; Avison et Wood-Harper, 1990).
La formation à cette vision structuraliste continue de se développer pour
répondre aux seuls besoins de
http://aisel.aisnet.org/sim/vol1/iss1/6
128
conception « structurée » des SI,
même si certaines considérations culturelles ou politiques sont de plus en
plus déterminantes des modes de
fonctionnement des organisations. Il
devient ainsi important, aujourd'hui,
de donner une formation à «l'organisation des SI » qui apporterait aux
futurs managers une vision plus interactionniste.
En résumé, les suggestions d'extension des formations aux SI, émises
lors de l'étude des cinq dimensions
du cadre ontologique, confortent les
conclusions du rapport publié en
1987 par l'IFIP et la British Computer
Society : l'orientation générale du
développement des SI n'est plus seulement technique, mais concerne
aussi les finalités pratiques du monde
des affaires. Ces suggestions vont
aussi dans le sens préconisé par
Avison et Fitzgerald (1991, page 11) et
par Buckingham et al. (1987) : le
concepteur de SI, dans sa définition la
plus large et la plus élevée de sa fonction, est autant concerné par les applications des TI dans les organisations
et la Société, que par la conception, le
développement et l'utilisation des SI
qui contribuent à améliorer la performance des activités.
DE LA CONSTRUCTION
A L'INGENIERIE DES SI :
L'APPORT DE L'APPROCHE
MÉTHODOLOGIQUE
L'approche méthodologique se réfère, dans les pratiques professionnelles, aux problèmes « d'étude et de
développement» en rapport avec la
planification, la conception et de gestion des SI. De nombreux ouvrages
spécialisés font ainsi référence à l'appréhension du rôle de la TI dans les
10
Baile: Les finalités de la formation en systèmes d'information
LES FINALITÉS DE LA FORMATION EN SYSTÈMES D'INFORMATION
processus de management des SI, et
aux méthodes et outils de planification, de construction et d'utilisation
dans les processus d'ingénierie (Alter,
1996 ; Reix, 1995 ; O'Brien, 1993). Ces
méthodes, dites de « construction »
(Iivari, 1991), sont spécifiques à la discipline des SI. Elles contribuent, parallèlement aux méthodes traditionnelles utilisées en management, qualifiées de « nomothétiques » pour les
méthodes scientifiques analytiques
(Boehm, 1981) et expérimentales (Ives
et al., 1980 ; Mason, 1989, Kraemer et
Dutton, 1991 ;Mac Cubbrey et al.,
1994), et « d'idiographiques » pour
les méthodes qualitatives (Burrell et
Morgan, 1979 ; Lee, 1989 ; Benbasat et
al., 1987 ; Yin, 1989), à consolider le
statut de la discipline d'un point de
vue autant académique que professionnel (Baile, 1995).
Comme dans les autres disciplines
de gestion, ces méthodes contribuent
à la modélisation des systèmes de gestion, et satisfont un triple objectif de
finalisation, d'organisation et de gestion de ces systèmes (selon Tabatoni
et Jarniou, 1972), soit encore, de résolution de problèmes stratégiques, tactiques
et
opérationnels
(selon
Anthony,
L'apport
des
1965).
méthodes constructivistes auquel il
convient de s'intéresser est cependant
déterminant des modes de développement des SI, c'est-à-dire de leur
construction (analyse, conception et
mise en oeuvre technique), de leur utilisation organisationnelle, et de leur
évolution. Cet apport, tant au niveau
du développement des SI que des
sciences de gestion, contribue à la
reconnaissance d'une ingénierie de
l'information. Cette ingénierie nécessite des choix de formation à différentes méthodes soutenant le triple
objectif de finalisation, d'organisation
et de gestion des SI.
Published by AIS Electronic Library (AISeL), 1996
L'apport des méthodes
de construction
Les trois grandes catégories de
méthodes mentionnées mettent en
oeuvre des approches différentes
pour traiter les problèmes de développement des SI. Elles conduisent,
de fait, à des processus d'acquisition
de connaissances différents et nécessitent des contenus de formation ad
hoc. Ainsi, les méthodes d'ingénierie
de l'information et de construction,
qui supportent les développements
conceptuels et techniques des SI, se
réfèrent au développement de
modèles et de méthodes nécessaires à
la planification, l'analyse et la conception de SI globaux. Les méthodes
« analytiques », supportant les études
formelles,
expériences
les
et
recherches exploratoires sur les SI, se
réfèrent à l'utilisation de techniques
d'analyse scientifiques rationnelles et
quelque peu limitées pour étudier
l'ensemble d'un SI. Enfin, les
méthodes « qualitatives », qui supportent les études de terrain, de diagnostic et de recherche-action, se réfèrent à
l'utilisation de méthodes empiriques
d'interview
d'investigation,
et
d'études de cas, souvent difficiles à
généraliser.
Seules les méthodes de construction apportent, d'un point de vue
conceptuel, une vision globale des
« systèmes ». Une vision qui peut être
déclinée, de façon plus ou moins
simple, selon différentes approches
supportées par des méthodes ; telles
par exemple, l'approche de la théorie
des systèmes en général, l'approche
par les systèmes d'activité humaine,
l'approche socio-technique ou participative, l'approche par l'analyse de
données, ou l'approche fonctionnelle
ou structurée des systèmes (WoodHarper et Fitzgerald, 1982). Une vision
129 11
Systèmes d'Information et Management, Vol. 1 [1996], Iss. 1, Art. 6
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT
qui permet de transmettre, sous une
forme ou une autre, la complexité des
phénomènes propres aux systèmes
de gestion. Une complexité qu'il est
difficile
d'enseigner
avec
les
méthodes traditionnelles analytiques
et qualitatives.
Ces méthodes supportent, d'un
point de vue pratique, la construction
des SI, c'est-à-dire les développements
conceptuels et technologiques de l'architecture des SI. Elles sont utilisées
pour les trois niveaux de résolution de
problèmes liés au développement des
SI : en premier lieu, le niveau de planification stratégique des SI, en
second lieu, le niveau de planification
opérationnelle et de contrôle des SI,
enfin, le niveau de réalisation et de
mise en oeuvre des SI. Seuls les deux
premiers niveaux intéressent la formation des étudiants dans les programmes de second et troisième
cycles de management, et celle des
cadres dans les programmes de formation intra et inter-entreprises. Le
troisième, plus technologique, s'intéresse aux problèmes spécifiques de
choix et de mise en oeuvre des TI, et
relève des formations d'ingénieurs et
de certains programmes de DESS ou
de Mastères spécialisés dans « l'ingénierie des technologies de l'information » (comme les formations aux
réseaux, aux bases de données, à
l'EDI, ...). Il ne peut être cependant
oublié des programmes de formation
générale à la gestion, et devrait être
enseigné dans des modules spécifiques d'évaluation et de contrôle des
SI (Saint-Amant et Marion, 1995 ; Reix,
1995 ; Alter, 1996).
En ce qui concerne les développements conceptuels, les méthodes se
réfèrent à l'utilisation de différents
modèles, ou cadres d'investigation,
permettant à un analyste de se représenter un existant de l'organisation, et
http://aisel.aisnet.org/sim/vol1/iss1/6
130
de l'aider à s'en créer une image, voire
une réalité nouvelle. En ce qui concerne les développements techniques,
les méthodes se réfèrent à l'utilisation
d'outils permettant d'amplifier la
capacité de modélisation d'un analyste, de simuler des objets de gestion,
ou encore de créer des artefacts physiques (comme les logiciels de gestion
générés par des ateliers de génie logiciel). Ces méthodes font globalement
référence à l'ingénierie de l'information
(Arthur
Young,
1987,
Finkelstein, 1989 ; Martin, 1990a et b).
Ces deux aspects de mise en oeuvre
des méthodes, conceptuelle et technique, sont traités simplement dans
les orientations pédagogiques qui
sont préconisées pour les programmes de formation aux SI.
Les orientations de formation
aux méthodes
de construction
Trois orientations indépendantes
de formation aux méthodes d'ingénierie de l'information et de construction
sont proposées pour exemple.
Chacune satisfait une finalité académique d'abstraction et de modélisation, ainsi qu'une finalité professionnelle de management des ressources
en TI.
1. La première orientation de formation est celle en rapport avec
l'objectif de finalisation des Si
dans l'entreprise : quels sont les
besoins à satisfaire en matière d'information compte tenu des choix
stratégiques effectués par l'organisation (Lederer et Mendelow, 1989;
Reix, 1995, page 235) ? Comment
réussir une bonne planification
stratégique des SI (Lederer et Sethi,
1991, 1992 ; Premkumar et King,
1994a et b) ? La première question
fait référence à l'utilisation de
12
Baile: Les finalités de la formation en systèmes d'information
LES FINALITÉS DE LA FORMATION EN SYSTÈMES D'INFORMATION
méthodologies de planification
stratégique des SI, alors que la
seconde fait référence aux moyens
techniques de support à l'utilisation
de ces méthodologies, c'est-à-dire
principalement à la mise en oeuvre
d'outils de génie logiciel (CASE).
Les méthodologies de planification
stratégique des SI, pouvant faire l'objet de formations spécifiques, peuvent être classées en « Méthodologies dites d'alignement» et en
« Méthodologies dites d'impact ». Ces
deux approches méthodologiques
offrent deux visions complémentaires de l'approche stratégique des
SI (dont les composantes managériales ont été présentées dans l'approche ontologique précédente).
Alors que les méthodologies d'alignement soutiennent ou permettent
la définition d'une stratégie d'entreprise à l'aide des SI, les méthodologies d'impact permettent d'exploiter
ou d'intégrer les SI à la stratégie de
l'entreprise.
-Les méthodologies d'alignement sont divisées en deux
familles. La première regroupe
les méthodes qui s'appuient sur
les processus de gestion, et qui
considérent l'entreprise comme
un ensemble cohérent de processus créant et utilisant l'information d'une manière indépendante de l'organisation (voir à cet
effet Chokron et Reix, 1987).
D'un point de vue académique et
professionnel, la méthode BSP
« Business Systems Planning »
(IBM, 1975) est la plus utilisée.
Dans sa partie « ascendante », la
méthode BSP/SA (pour Strategic
Alignment) reconnaît la mission,
les objectifs et les stratégies organisationnelles de l'entreprise, et
la manière dont celle-ci identifie
ses processus de gestion (et donc
Published by AIS Electronic Library (AISeL), 1996
ses activités). La seconde famille
regroupe les méthodes qui s'appuient sur les facteurs clés de
succès (Rockart, 1979), qui
considérent que la stratégie des
SI est liée à la stratégie de l'entreprise (Martin, 1982, 1989 ; Zmud
et Boynton, 1984). D'un point de
vue académique et professionnel
la méthode CSF « Critical Success
Factor» (Martin, 1990a) reconnaît
les intérêts du «top-management»
et ceux des «planificateurs du SI».
Ces
deux
catégories
de
méthodes peuvent être supportées techniquement par des
outils « CASE » permettant de les
implémenter.
Ainsi,
pour
exemple, la méthode BSP est
supportée par l'outil « FOUNDATION », et la méthode CSF par
l'outil « IEF ».
Ces méthodologies d'alignement
peuvent faire l'objet de formations
plus spécifiques à des méthodes de
management, par exemple les
méthodes d'analyse des systèmes
d'information stratégiques (King,
1987 ; King et Sabherwal, 1992
Jelassi, 1994) ; de planification et de
contrôle des Si (Ward et al., 1990
Cash et al., 1992 ; Banker et al.,
1993) ; de reconfiguration et de
transformation des organisations
(Scott-Morton, 1991 ; Hammer et
Champy, 1993 ; Huber et Glick,
1993; Davenport, 1993 ; Boar,
1994) ; d'évaluation des SI (Parker
et al., 1988 ; Willcocks, 1994) ; et
encore, d'apprentissage organisationnel et de globalisation des SI
(Keen, 1991 ; Palvia et al., 1992
Marquardt et Reynolds, 1994).
Les méthodologies d'impacts
sont centrées sur l'identification
des opportunités en SI ayant un
impact sur la stratégie. Ces méthodologies s'appuient, d'un côté, sur
131
13
Systèmes d'Information et Management, Vol. 1 [1996], Iss. 1, Art. 6
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT
la théorie de la Chaîne de V aleur
de Porter et Millar (1985, 1987), et,
d'un autre côté, sur la théorie des
Coups Stratégiques (Porter, 1980 ;
Wiseman, 1985). Les premières,
centrées sur la chaîne de valeur,
permettent d'identifier les opportunités stratégiques d'utilisation
de certaines technologies de
l'information.
Le
Système
d'Information Stratégique défini,
aide l'entreprise à améliorer sa
situation concurrentielle, ainsi
que sa situation vis-à-vis de ses
partenaires, soit en influant sur les
différentes chaînes de valeur
connexes (fournisseur, distributeur, client), soit en coordonnant
ces chaînes de valeur à ses
propres activités. Des méthodologies spécifiques d'analyse de ces
chaînes commençent à apparaître, en particulier dans le
domaine des réseaux de communication inter-entreprises et des
EDI (Etheridge et Simon, 1992).
Les secondes méthodologies,
centrées sur les coups stratégiques, développent des cadres
d'analyse détaillés pour identifier
les opportunités d'un Système
d'Information Stratégique. La
méthodologie la plus utilisée est
celle du Générateur d'Options
Stratégiques. La grille d'analyse
des « coups » et des « cibles » stratégiques aide le planificateur des
SI dans sa recherche des opportunités stratégiques pour utiliser les
technologies de l'information. Un
exemple de méthodologie (ITSA
pour Information Technologybased Strategic Actions) est
donné par Andreu et al. (1992).
Il convient de noter, en résumé, que
ces différentes approches de planification stratégique des SI contribuent à introduire, au sein des
entreprises, des pratiques nouhttp://aisel.aisnet.org/sim/vol1/iss1/6
132
velles d'analyse des systèmes d'information stratégique (SIS). Ces
pratiques sont proposées par de
nombreuses sociétés d'ingénierie
(Remenyi, 1991, pp. 233-274) : par
exemple, Foundation (Method/1,
Design/1, Install/1) chez Andersen
Consulting ; Summit S et Summit D
chez Coopers & Lybrand Deloitte ;
Concept/90 chez Deloitte & Touche
; IEW chez Ernst & Young ; BSP
chez IBM ; IEM et IEF chez James
Martin & Associates ; et NNC chez
Nolan Norton & Co., pour ne citer
que les plus connues commercialement. Ces approches de planification stratégique, qui visent à un
repositionnement de l'entreprise
sur des axes structurels, organisationnels, techniques et concurrentiels, interviennent bien en amont
des pratiques de planification opérationnelle des SI, soutenues en
France par des méthodologies
comme RACINES (Racines, 1988),
ou AXIAL (Axial, 1989 ; Pellaumail,
1989).
2. La seconde orientation de formation est celle en rapport avec
l'objectif d'organisation et de
pilotage du développement des
SI : Quelles sont les particularités
du développement des SI dans les
organisations (Lyytinen, 1987) ?
Comment concevoir des modèles
d'organisation et construire des SI
performants (Reix, 1995, pp. 273322; Fertuck, 1992) ? Ces questions
posent, d'une part, le problème de
la formation à la mise en place d'un
schéma directeur opérationnel du
SI, et d'autre part, le problème de
formation aux méthodologies de
conception des SI. Ces formations,
qualifiées de conception d'architecture de SI, ne peuvent se concevoir
sans une immersion profonde et
adaptée dans un environnement
économique, technique et social
14
Baile: Les finalités de la formation en systèmes d'information
LES FINALITÉS DE LA FORMATION EN SYSTÈMES D'INFORMATION
d'entreprise. Elles préconisent des
démarches méthodologiques permettant, en premier lieu, d'appréhender la nature et le contenu des
projets de développement de SI, et,
en second lieu, de satisfaire les exigences de contrôle du bon déroulement de ces projets, en termes
d'amélioration de leur fiabilité technique, mais aussi d'efficacité économique.
Comme le souligne Reix (1995, page
275), « L'expérience de très nombreuses entreprises, dès le début de
l'informatisation, a montré l'inefficacité des approches "intuitives" par
essais-erreurs pour construire un SI
même relativement simple (...) Aussi
a-t-on vu fleurir sous les appelations
méthodes d'analyses, méthodes de
conception et de développement,
des propositions, variées en apparence, mais comportant toujours,
derrière le mot méthode, une
démarche progressive (une suite
d'étapes caractérisées chacune par
des tâches aboutissant à un résultat),
la définition de modèles (permettant de décrire l'objet à réaliser), et,
éventuellement, en complément à la
méthode, des outils manuels ou
automatisés ». Cet constat témoigne
de la nécessité de formation des
cadres aux méthodologies de planiet de
fication opérationnelle
conception des SI en gestion. Cette
formation doit satisfaire, en premier
lieu, l'obligation de décliner les
orientations stratégiques du SI en
plan directeur opérationnel, et, en
second lieu satisfaire le choix et la
des
méthodes
de
cohérence
conception et de leur mise en oeuvre
avec des outils de génie logiciel.
- La formation aux méthodes
de mise en place d'un plan
directeur opérationnel des SI
est destinée à l'acquisition de
Published by AIS Electronic Library (AISeL), 1996
connaissances sur les principes
de la démarche de construction
ou de développement d'un
modèle de SI pour l'entreprise,
une de ses activités d'affaires
(par exemple la production, le
marketing,...), ou un de ses processus de gestion (par exemple,
le processus de logistique interorganisationnel).
Le schéma directeur explicite les
domaines fonctionnels afin de définir les scénarios de developpement
du SI, les composantes technologiques de l'information, les ressources humaines, et les budgets
associés. Il exprime les contraintes
issues du passé, les besoins exprimés et les objectifs globaux à
atteindre, ainsi que l'évolution des
TI. La connaissance d'une méthode
agréée, comme RACINES en France
(Racine, 1993), SSM (Soft Systems
Methodology) au Royaume-Uni
(Winter et al, 1995 ; Checkland et
Scholes, 1990), d'IE (Information
Engeneering) aux USA (Martin,
1990a, Napier, 1991), ou de BPR
(Business Process Rengineering
(Frick et al., 1995), contribue globalement à l'acquisition de compétences nécessaires pour comprendre ce qu'une organisation, en
tout ou partie, est capable de faire ;
pour identifier et définir ses
propres critères de performance
organisationnelle, et en conséquence, pour déterminer ses besoins en
informations.
La démarche de construction ou de
développement d'un modèle de SI
nécessite, chez le cadre participant
au plan directeur du SI, non seulement un acquis de connaissances
relatives aux cinq dimensions étudiées dans le cadre ontologique de
la formation, mais aussi et surtout,
une expérience du contexte et de
133 15
Systèmes d'Information et Management, Vol. 1 [1996], Iss. 1, Art. 6
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT
l'environnement de développement du SI, une expertise sur les
problèmes posés par le développement du SI, et des connaissances
méthodologiques et/ou techniques
sur le domaine traité par le SI. C'est
la raison pour laquelle la construction ou le développement d'un SI
nécessite une analyse collective,
conduite par un groupe d'individus. Un groupe de développement
qui comme le définit Welke (1981),
intervient « dans le processus de
changement de certains "objets du
système", dans un ensemble d'environnements, de façon à atteindre
ou à assurer le maintien de certains
objectifs ». C'est à ce processus de
changement des « objets du système » que s'intéressent les méthodes
de conception.
- La formation aux méthodes
de conception répond à des exigences de représentation des
« objets » de gestion d'un système
organisationnel. Rappelons que
ces « objets » consistent en des
« phénomènes », perçus par les
membres d'un groupe de développement qui ont identifié un
objectif de changement. Il s'agit
ici de constituer une image des
principales entités et asssociations constituant le système organisationnel, compte tenu de la
perception qu'en ont les individus (Galacsi, 1984). Cette formation s'appuie sur des modèles,
c'est-à-dire des représentations,
plus ou moins simplifiées, de ce
système, (Reix, 1995, page 289).
Les objectifs de cette modélisation sont autant pédagogiques
que professionnels : ils reposent,
en effet, sur des capacités d'abstraction des cadres qu'il convient
de développer, et un formalisme
avec des règles de représentation
qu'il convient d'enseigner. Le
http://aisel.aisnet.org/sim/vol1/iss1/6
134
modèle leur permet ainsi d'appréhender une réalité complexe,
au travers de la représentation
d'un objet virtuel, de soutenir
leur communication sur l'essence de cet objet, et d'agir sur ses
durant
sa
caractéristiques
construction.
Les méthodes de conception
connues se sont développées en
privilégiant trois contextes (technologique, sémantique et organisationnel) de représentation des
objets (Lyytinen, 1987, page 11). Ces
trois contextes sont hiérarchisés et
segmentent le portefeuille des
méthodologies. Le contexte technologique, (celui du monde physique des TI), supporte le contexte
sémantique (décrivant la matérialité du contexte technologique), luimême indispensable à l'organisation de l'action sociale (au centre
du contexte organisationnel). Ce
contexte technologique privilégie
le développement de méthodes de
conception «pures» qui classent les
objets selon deux dimensions : l'approche du développement du SI
(par les données et/ou les traitements), et le niveau d'abstraction
des représentations (des simples
vues exigées pour les données et
processus pour la mise en oeuvre,
en passant par les étapes de
conception logique, physique et de
calcul). Plus généralement, l'utilisation de ces méthodes, couramment enseignées en Europe, repose
sur un principe de séparation entre
la modélisation des données et la
modélisation des processus (ou des
traitements).
La formation aux méthodes de
conception orientée vers la technologie, telles que MERISE en France
(Tardieu et al., 1985) ou SSADM
pour le Royaume Uni (Ashwirth et
16
Baile: Les finalités de la formation en systèmes d'information
LES FINALITÉS DE LA FORMATION EN SYSTÈMES D'INFORMATION
Goodland, 1990), s'appuie sur une
double modélisation des données
et des traitements, prenant en
compte les spécifications organisationnelles, logiques et physiques du
SI. Indépendamment du contexte
technologique propre à l'environnement physique des TI, toute formation à la conception de différents modèles de données et de
traitements (e.g. organisationnels et
logiques) impose une parfaite
connaissance des deux contextes,
sémantique et organisationnel, de
développement du SI.
Précisons ici qu'il est possible de
substituer à ce type de formation traditionnelle à la conception de SI
(privilégiant les seules modélisation
des données et de traitement), une
formation à la modélisation contingente des SI, lorsque l'innovation en
TI s'accompagne de conséquences
organisationnelles et sociales. Il est
alors nécessaire de mettre en oeuvre
des méthodologies émergentes ;
exemple
socio-techniques
par
comme ETHICS (Mumford, 1983),
mettant l'emphase sur la contingence, c'est-à-dire l'adaptation mutuelle,
des contextes organisationnel et
technique ; ou orientées vers la prise
de décision (Keen & Scott-Morton,
1978), mettant l'emphase sur la
contingence des contextes sémantiques (du langage de l'organisation)
et de l'organisation, sans considération du contexte technologique.
Enfin, il convient de noter une évolution des besoins de formation en
matière de conception de SI, vers la
modélisation orientée « objets »
(Coad et Yourdon, 1991a et b). Cette
évolution est sans nul doute cohérente avec la nécessité de mettre en
oeuvre une méthodologie d'analyse
et de conception des systèmes de
gestion qui prenne en compte les
changements dans le triple contexte
Published by AIS Electronic Library (AISeL), 1996
technologique, sémantique et organisationnel, en offrant la possibilité
d'une part, de regrouper les données et les traitements au sein « d'objets », et d'autre part, de constituer
des « classes d'objets » par domaine
de gestion. Cette modélisation du SI
permettrait de donner une représentation technique du système, plus
proche de la vue conceptuelle du
monde réel, et améliorerait, conjointement, la compréhension et l'efficacité de la communication, du fait
d'une meilleure appréhension de
l'organisation des objets dans un
même domaine.
Il convient de noter, en résumé, que
ces méthodes sont couvertes par
des outils de génie logiciel performants qui assitent les différentes
phases de planification opérationnelle et de conception du SI.
Certaines « plateformes », comme
MAESTRO ou EXELERATOR, supportent la plupart des méthodes
d'ingénierie de l'information commercialisées. D'autres Ateliers de
Génie Logiciel, comme MEGA
Conception, message, Silverrun,
Principia, ou encore TRAMIS ne
couvrent, en France, que la méthode MERISE (version 2). Il est important aussi de constater que l'utilisation de ces outils « CASE », par des
« concepteurs-utilisateurs de systèmes », a modifié profondément,
ces dernières années, l'environnement de développement des applications. Désormais, l'utilisation de
ces outils rend possibles les modifications dans l'ordre du déroulement des étapes de planification
opérationnelle et de conception.
L'étape de définition de « l'architecture », c'est-à-dire du « modèle d'entreprise », se situe en premier. De
cette étape, sont déclinés les diagrammes «activités-entités» qui permettent de définir les bases de don-
135 17
Systèmes d'Information et Management, Vol. 1 [1996], Iss. 1, Art. 6
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT
nées, les interfaces utilisateurs et les
applications. Cette évolution de la
technologie de support au développement des SI est riche d'intérêt
pour la formation, car elle souligne
l'importance de d'utilisateur final»,
tout au long des étapes du processus de construction du SI. L'absence
de formation à ces méthodes et à
ces outils aurait une conséquence
négative sur le développement et le
changement dans l'entreprise. Il
serait très probablement la source
d'un décalage entre les enjeux d'un
développement des TI et les finalités d'une formation de haut niveau
au management.
3. La troisième orientation de la
formation est celle en rapport
avec l'objectif d'animation et de
gestion opérationnelle des SI
dans l'entreprise : Quelles sont
les Technologies de l'Information
disponibles pour traiter, stocker et
communiquer l'information ?
Quelles sont les performances
attendues de ces technologies ?
Comment les mettre en oeuvre ?
Comment en effectuer le choix ?
...Autant de question qui relèvent de
la connaissance des matériels et
logiciels informatiques, des outils
de développement des applications, des Systèmes de Gestion de
Bases de Données, des architectures réseaux et de télécommunications,... enfin d'un ensemble de
solutions connues des spécialistes
et répertoriées dans les catalogues
des constructeurs et sociétés de services. Si ces technologies n'entrent
pas directement dans la sphère des
compétences des gestionnaires, la
question reste cependant posée de
les enseigner dans les programmes
de formation supérieure à la gestion des entreprises. Il est probable
que l'immensité du domaine « d'acquisition
des
connaissances »
http://aisel.aisnet.org/sim/vol1/iss1/6
136
décourage de nombreuses universités et écoles de gestion. Il est donc
raisonnable de penser, sinon de
souhaiter, que le rythme des innovations technologiques et l'accroissement de la sophistication des TI
conduisent les enseignants de gestion à opter pour un enseignement
en Management des Systèmes
d'Information axé sur les « fins »
plutôt que sur les « moyens techniques ».
En résumé, les trois catégories de
méthodes (constructives, analytiques
et qualitatives) sont importantes pour
appréhender le champ de la formation aux SI. Cependant, les programmes de formation mettent généralement l'accent sur la formation aux
méthodes constructives, en oubliant
la pertinence des méthodes analytiques et qualitatives. En ce qui
concerne les méthodes constructives,
les institutions de gestion tentent d'introduire les « méthodes de conception » dans les enseignements de
second et troisième cycle non spécialisés en SI, sans toutefois y réussir ! Les
formation aux méthodes d'alignement et d'impacts, et aux méthodes de
planification opérationnelle, sont
pour le moment complètement
absentes des cursus de gestion, en
dehors de quelques programmes de
formation de MBA pour cadres qui
tentent de les introduire dans les cursus de « management stratégique ».
Il semble, en conclusion, que la culture des enseignements de management en ce domaine soit inexistante,
au moins en France, dans la plupart
des institutions qui n'ont pas su distinguer les méthodes informatiques
des méthodes de gestion ! En ce qui
concerne les méthodes analytiques et
qualitatives, le tableau est encore bien
plus « noir » ! Les Institutions académiques ne semblent pas avoir encore
18
Baile: Les finalités de la formation en systèmes d'information
LES FINALITÉS DE LA FORMATION EN SYSTÈMES D'INFORMATION
pris la mesure de l'intérêt d'enseigner
les « outils du reengineering » dans
tous les domaines du management
(Cypress, 1994). Elles ne semblent pas
aussi avoir compris l'intérêt d'accompagner le développement des SI et
des TI, au sein des entreprises par des
cadres formées à des méthodes qualitatives. Des méthodes qui seront de
plus en plus utilisées pour comprendre et appréhender les phénomènes de changement organisationnel, l'évolution de la culture technologique de l'entreprise, et surtout, pour
accompagner l'entreprise et ses
cadres dans la spirale des restructurations autant internes qu'externes
(Silver et al., 1995).
DES FINALITÉS
AUX EXIGENCES
DE LA DISCIPLINE :
CONCLUSIONS ET
ORIENTATIONS
POUR UNE POLITIQUE
DE FORMATION AUX SI
Ce sont les finalités scientifiques,
techniques et organisationnelles qui
conduisent les sciences de gestion à se
développer, et à produire des modèles
de formation des hommes. Ces
modèles sont, dans les différents
domaines de formation à la gestion,
destinés à l'acquisition de connaissances dans les domaines du management et des méthodes et outils de développement. Ainsi, dans la discipline des
SI, les modèles étudiés font référence
aux concepts de « Management des
Systèmes d'Information », et aux méthodologies de « Construction ou d'Architecture des Systèmes d'Information ».
Pour chacun de ces différents modèles
de formation il a été formulé des finalités cohérentes avec le statut de discipliPublished by AIS Electronic Library (AISeL), 1996
ne des SI, et fait état d'exemples
concrets, de principes spécifiques de
gestion, ainsi que des particularités
méthodologiques du domaine qu'il
conviendrait d'enseigner dans les cursus de formation à la gestion.
Il n'a pas été abordé certaines questions relatives à la responsabilité et au
domaine de mise en oeuvre de ces
enseignements. Certaines institutions
académiques, particulièrement dans
le Royaume-Uni et aux Etats-Unis, ont
opté pour une diffusion de ces formations dans le cadre des programmes et
des départements de management
(par exemple, A ccounting and
Information Systems, Operations and
Information Systems, ...). D'autres
institutions, en France, en Italie, en
Espagne, en RFA ou en Suisse, ont
opté pour la création d'un département spécifique et spécilisé (par
exemple, Système d'Information et de
Décision, A nalyse et Traitement de
l'Information,
Informatique
et
Organisation, ...) pour diffuser ces
connaissances. Ce problème de responsabilité est certainement le plus
crucial, car il touche à l'adoption et à
la diffusion de la discipline des SI,
dans les institutions et les prodes
grammes
de
management
Institutions. Il est certain, cependant,
que dans la majorité des Institutions
académiques de gestion, la responsabilité du développement de la discipline n'est plus du ressort de « l'informatique ».
Que ce soit en matière de formation
ou de recherche, la discipline des
Systèmes d 'Information a su se
créer une place de choix, en contribuant au développement des autres
disciplines de gestion comme le
Marketing, la Comptabilité, la Finance,
la Production, la Gestion des
Ressources Humaines ou la stratégie
d'entreprise. Ainsi, les implications
137 19
Systèmes d'Information et Management, Vol. 1 [1996], Iss. 1, Art. 6
SYSTÈMES D'INFORMATION ET MANAGEMENT
tnanagériales des SI et des TI sont
généralement abordées dans certains
ouvrages généraux de formation à la
gestion, et les aspects théoriques du
développement des méthodes et des
outils font l'objet d'études et de
recherches contingentes à certains
développements du marketing, de la
finance, de la production ou de la
GRH. L'enseignement de l'organisation, de l'aide à la décision, du management stratégique et opérationnel
des ressources informationnelles, de
l'ingénierie de l'information, de la
conception et de la planification des
systèmes d'information, de la stratégie
des TI, ... rélèvent désormais d'une
seule et même discipline, celle des
Systèmes d'Information. Une discipline pour laquelle les compétences
requises, pour l'enseignement et la
recherche en général, dépassent le
cap de la simple vocation d'enseignants-chercheurs qui se prétendent
«spécialistes» du changement ou du
développement des TI. Une culture
importante est désormais requise
pour enseigner les SI. Une culture de
gestion dont les bases sont ontologiques et méthodologiques.
Il est probable, aussi, que l'absence
de notoriété que subit cette discipline
résulte, d'une part, de son positionnement dans les enseignements de gestion, et d'autre part, des ressources
humaines fortement disparates en
matière de compétences et d'expériences. A une époque où cette notoriété se renforce dans les entreprises,
de toutes tailles, soucieuses d'assurer
leur croissance et leur positionnement concurrentiel en adoptant une
véritable politique de développement
des SI et quelquefois une stratégie
d'alignement des TI, il est nécessaire
de renforcer le statut de la discipline.
Ce renforcement peut s'effectuer, en
amont des formations de gestion,
dans les formations doctorales, en
http://aisel.aisnet.org/sim/vol1/iss1/6
138
renforçant le corps enseignants, et en
aval, au sein des entreprises, en identifiant les pôles de recrutement et les
besoins de spécialistes. Cette double
approche (de type « pousse-tire ») doit
s'appuyer sur une double démarche
de valorisation de la discipline. En
premier lieu, une démarche exploratoire (qualifiée de «tire »), conduite
sur le terrain des entreprises, qui est
destinée à faire remonter l'information sur les «métiers et les spécialisations de gestion» en matière de SI. En
second lieu, une démarche d'ingénierie de formation (qualifiée de « pousse »), conduite par les représentants
des institutions de formation à la gestion, qui est destinée à l'élaboration
d'une stratégie pédagogique pour la
discipline, au choix de politiques de
développement des enseignements,
ainsi qu'à la mise en oeuvre de pratiques de formation généralistes et
spécialisées cohérentes avec les
besoins, d'une part des autres
domaines de gestion, et d'autre part,
avec l'évolution ontologique et
méthodologique de la discipline (évolution des concepts, des méthodes, et
des outils).
L'auteur souhaite que cet article
ouvre une réflexion nouvelle et cohérente sur le Comment former aux SI ?,
et des investigations nouvelles sur le
terrain, des « chantiers » sur le Pourquoi
et le Pour Qui former aux SI? C'est sur
la base de cette réflexion et de ces
investigations qu'il sera possible d'assurer le développement scientifique et
professionnel de la discipline.
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