Stéphanie Huysecom-Haxhi
Arthur Muller
(dir.)
Christine Aubry, Caitlín E. Barrett,
Clarissa Blume, heodora Kopestonsky
(coll.)
Figurines grecques en contexte
Présence muette dans le sanctuaire, la tombe et la maison
Publié avec le soutien
du centre de recherche Histoire, Archéologie, Littératures des Mondes Anciens UMR 8164
de l’Université Lille 3 Sciences humaines et sociales
et de l’Institut universitaire de France
Presses Universitaires du Septentrion
www.septentrion.com
2015
Les Presses Universitaires du Septentrion
sont une association de six universités :
• Université de Lille 1 Sciences et Technologies,
• Université de Lille 2 Droit et Santé,
• Université de Lille 3 Sciences Humaines et Sociales,
• Université du Littoral Côte d’Opale,
• Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis,
• Université Catholique de Lille.
La politique éditoriale est conçue dans les comités éditoriaux.
Six comités et la collection « Les savoirs mieux de Septentrion »
couvrent les grands champs disciplinaires suivants :
• Acquisition et Transmission des Savoirs
• Lettres et Arts
• Lettres et Civilisations Étrangères
• Savoirs et Systèmes de Pensée
• Temps, Espace et Société
• Sciences Sociales
Publié avec le soutien
de la Communauté d’universités et d’établissements Lille Nord de France
et de la Région Nord – Pas de Calais.
© Presses Universitaires du Septentrion, 2015
www.septentrion.com
Villeneuve d’Ascq
France
Toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, par quelque procédé
que ce soit, de la présente publication, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite
(article L 122-4 du Code de la propriété intellectuelle) et constitue une contrefaçon.
L’autorisation d’efectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue
auprès du Centre Français d’Exploitation du Droit de Copie (CFC) 20 rue des
Grands-Augustins à Paris.
ISBN : 978-2-7574-1132-2
ISSN : 2103-5458
Livre imprimé en France
Avant-propos
Malheureusement, bien des spécialistes, surtout ceux des objets,
statuettes de bronze ou igurines de terre cuite, quand ils ont établi la date
et l’origine, ne semblent pas penser que c’est alors que commenceraient
à se poser les véritables questions : comment ? pourquoi ?
Claude Rolley1
Une première période des travaux de l’équipe de recherche lilloise sur la coroplathie grecque a
été consacrée au « comment » – les aspects technique, artisanal et typologique des modalités
de fabrication et de difusion des igurines de terre cuite : elle a ainsi décrit les tenants et
aboutissants d’une véritable industrie d’art, dont les produits ont souvent connu une distribution à l’échelle de l’ensemble du monde grec antique2. Depuis quelques années, cette équipe
met désormais l’accent sur le « pourquoi », à savoir l’élucidation de la fonction des terres
cuites igurées, statuettes et protomés, dans les diférents contextes où elles sont mises au jour,
sacré, funéraire et profane3.
Cette nouvelle orientation est à l’origine de l’organisation à l’université de Lille 3 Sciences
humaines et sociales du 35e symposium international du centre de recherche Halma
UMR 8164, intitulé Figurines en contexte : iconographie et fonction(s) (Villeneuve d’Ascq, les
7 et 8 décembre 2011), manifestation organisée par Christine Aubry, Stéphanie HuysecomHaxhi et Arthur Muller, avec le soutien du CNRS, de la Région Nord – Pas-de-Calais et
du Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) et présidée par Enzo Lippolis.
Parallèlement, à l’initiative de sa jeune garde réunissant Caitlín E. Barrett, Clarissa Blume et
heodora Kopestonsky, le Coroplastic Studies Interest Group organisait dans le cadre de la
113e rencontre annuelle de l’Archaeological Institute of America une session intitulée Silent
participants. Terracottas as Ritual Objects (Philadelphie, 6 janvier 2012), sur un thème qui
1
2
3
« L’artiste et le citoyen. Rélexions sur l’art grec archaïque », Mémoires de l’Académie des sciences, arts et
belles lettres de Dijon 126 (1983-1984), p. 325.
Voir par exemple les diférentes contributions au colloque Muller 1997a.
Voir en particulier le colloque Prêtre, Huysecom-Haxhi 2009, ainsi que les travaux de Stéphanie
Huysecom-Haxhi et d’Arthur Muller repris dans la bibliographie cumulée du présent ouvrage.
7
8
Les éditeurs
recoupait donc celui de la manifestation lilloise. Cette coïncidence témoigne d’un glissement
généralisé de la problématique des études sur les terres cuites igurées et du regain d’intérêt
pour un questionnement vieux de plus d’un siècle4, à partir d’une base documentaire considérablement élargie, établie désormais de façon bien plus rigoureuse et envisagée avec des
méthodes évidemment renouvelées.
Dans ces deux manifestations, l’objectif était d’aborder de front les diiciles questions de
l’identiication des terres cuites anthropomorphes – statuettes et protomés – et de leur(s)
fonction(s) dans les diférents contextes de trouvaille : elles constituent l’une des principales
catégories d’ofrandes dans les sanctuaires, notamment de divinités féminines et courotrophes ; elles apparaissent aussi auprès de certains défunts, principalement les enfants, garçons
et jeunes illes – les immatures donc – et les femmes ; on les trouve enin, mais bien moins
nombreuses, dans les maisons. Ces modestes objets, souvent considérés comme dénués de
signiication et de ce fait largement sous-exploités dans les études sur les pratiques religieuses
antiques, sont en fait potentiellement riches d’informations sur la nature des cultes et rites
dans un sanctuaire ou autour des morts et éventuellement dans le cadre domestique, sur la
personnalité et les rôles des divinités honorées, sur l’identité et le statut social des idèles qui
les ont consacrés et des défunts auprès de qui ils ont été placés. Correctement interprétés, ils
donnent indéniablement accès aux pratiques religieuses, aux individus et à leur rapport avec
les divinités, aux préoccupations fondamentales d’une société. Bien au-delà du strict domaine
de la coroplathie, le thème des réunions de Lille et de Philadelphie relevait donc autant de
l’archéologie de la religion que de l’anthropologie culturelle.
L’objectif était plus précisément de proposer des études de cas mettant en jeu les questions
d’identiication et, au-delà, de fonction des terres cuites igurées dans des « contextes » bien
identiiés, ces derniers étant compris à la fois comme le lieu de découverte (sanctuaire, tombe,
maison) et comme l’ensemble des objets associés au sein d’un répertoire, votif, funéraire ou
domestique, dans lequel et avec lequel elles prennent tout leur sens. La très large prédominance des représentations anthropomorphiques dans le répertoire coroplathique explique la
place qui leur est réservée dans les études actuelles et le long débat qui traverse la recherche
à leur propos : représentations de divinités ou de mortel(le)s ? Dans la plupart des cas, il
s’agit de passer de l’iconographie à l’identiication – divinité et laquelle ? mortel(le) et de
quel statut social et familial ? – et de comprendre la fonction de ces objets dans les pratiques
rituelles propres à chaque contexte : à Lille comme à Philadephie les travaux ambitionnaient
de contribuer au débat entre tenants d’identiications et fonctions variables selon les contextes
et tenants d’un système cohérent valable pour tous les contextes.
4
Voir par exemple E. Pottier, Quam ob causam Graeci in sepulcris iglina sigilla deposuerint (1883), au titre
signiicatif.
Avant-propos
9
Les liens tissés par-dessus l’Atlantique depuis le colloque international d’Izmir5 et surtout
la communauté de problématique ont suggéré de publier dans un même volume les textes
issus des communications présentées à Lille et à Philadelphie6, sous un titre commun qui
emprunte à celui de chacune des deux manifestations. homas Nicq a toiletté l’ensemble
des illustrations. Les Presses universitaires du Septentrion ont accueilli ce volume dans leur
collection Archaiologia. La publication a reçu le soutien de l’Institut universitaire de France
et de Halma UMR 8164. Que soient remerciés ici tous ceux qui ont rendu possibles ces
manifestations scientiiques et cette publication.
Christine Aubry, Stéphanie Huysecom-Haxhi et Arthur Muller
Organisateurs du Symposium de Lille
Caitlín E. Barrett, Clarissa Blume et heodora Kopestonsky
Organisatrices de la Session d’étude de Philadelphie
5
6
Muller, Lafli 2015.
Dans ce volume, les textes de Caitlín E. Barrett, Stéphanie Hagan, Ann-Louise Schallin et Melissa Vetters
sont issus des communications présentées à Philadelphie. Tous les autres sont issus de communications
présentées à Lille.
Table des matières
Avant-propos ............................................................................................................................................................................ 7
Christine Aubry, Stéphanie Huysecom-Haxhi et Arthur Muller,
Caitlín E. Barrett, Clarissa Blume et heodora Kopestonsky
1.
Interpréter des terres cuites figurées
Shall We Dance? Terracotta Dancing Groups of the Archaic Period in the Aegean World ......................... 13
Marina Albertocchi
La ille au pavot dans la coroplathie archaïque
Histoire et interprétations des relations symboliques ................................................................................................ 25
Antonella Pautasso
Des Patèques aux « nains ventrus » :
circulation et transformation d’une image .................................................................................................................. 35
Véronique Dasen
Histoire de têtes au féminin.
Fonction d’une catégorie particulière en Attique et Béotie (ive siècle) ................................................................ 53
Violaine Jeammet
Du coq au canthare
Images de l’initiation masculine dans la coroplathie béotienne à l’époque classique ..................................... 71
Stéphanie Huysecom-Haxhi
Female Figurines of Classical and Hellenistic Times rom Euboea.
An Exploration of their Votive and Funerary Uses ................................................................................................... 91
Maria Chidiroglou
Triadi di suonatrici nella Sicilia e nella Calabria di età greca (IV-III sec. a.C.) ......................................... 107
Angela Bellia
Une étude contextuelle des terres cuites de Délos est-elle possible ? .................................................................... 127
Antoine Hermary
491
492
Figurines grecques en contexte
2.
Sanctuaires : pratiques rituelles,
sphère d’activité des divinités dédicataires
Heirlooms, Aphidrumata, and the Foundation of Cyrene ................................................................................... 143
Jaimee P. Uhlenbrock
Cavaliers et dédicantes : les terres cuites de l’Athénaion et la communauté civique d’Érétrie ................. 157
Sandrine Huber, Pauline Maillard
Terracotta Votive Oferings in Sets or Groups .......................................................................................................... 179
Gina Salapata
Les terres cuites de la grotte d’Es Culleram (Ibiza, Espagne) : iconographie et fonction .......................... 198
María Cruz Marín Ceballos, Ana Maria Jiménez Flores,
María Belén Deamos, Jorge H. Fernández, Frédérique Horn, Ana Mezquida
Figurines dans un lac : le cas de Seferan en Illyrie ................................................................................................. 218
Belisa Muka
3.
Terres cuites figurées en contexte funéraire
Terrakotten in der Nekropole von Lipari .................................................................................................................. 233
Agnes Schwarzmaier
Jouet, attribut ou symbole ? Le motif du raisin dans les igurines des tombes de Myrina .......................... 245
Néguine Mathieux
Terres cuites funéraires, individualités et sociétés.
L’exemple du monde ibérique (vi-iie s. av. J.-C.) ................................................................................................... 265
Frédérique Horn
Les igurines en terre cuite dans les nécropoles d’Arique romaine ..................................................................... 289
Solenn de Larminat
Nysiac Devotions:
Woman-and-Child Figurines rom Byzantine Burials at Beth Shean ........................................................... 305
Stephanie A. Hagan
Table des matières
493
4.
Quelles fonctions pour les terres cuites
en contextes profanes ?
Deining a Cultic Context at the Mycenaean Potter’s Workshop at Mastos (Berbati Valley)
through the Assemblage of Figures and Figurines .................................................................................................. 321
Ann-Louise Schallin
From Discard Patterns to Enacted Rituals?
Contextualizing Mycenaean Terracotta Figurines in Settlement Deposits .................................................... 337
Melissa Vetters
Interpreting Terracottas in Domestic Contexts and Beyond: he Case of Metaponto ............................... 361
Rebecca Miller Ammerman
Domestic Cult or Culture?
Figurine Fragments rom a Hellenistic Housing Insula in North Syria ......................................................... 385
Heather Jackson
Terracotta Figurines and the Archaeology of Ritual:
Domestic Cult in Greco-Roman Egypt ...................................................................................................................... 401
Caitlín E. Barrett
Figurines en contexte, de l’identiication à la fonction : vers une archéologie de la religion .................... 421
Stéphanie Huysecom-Haxhi, Arthur Muller
Bibliographie cumulée ..................................................................................................................................................... 439
Table des matières .............................................................................................................................................................. 491