Videos by Arthur MULLER
In the Archaeological Museum of Thasos, Arthur Muller shows the main aspects of his approach to f... more In the Archaeological Museum of Thasos, Arthur Muller shows the main aspects of his approach to figurative terracottas and the coroplast's art: from an enormous collection of fragments, the graphic reconstruction of complete statuettes and the study of the modalities of their mass production; his hypotheses on the function of these terracottas as votive gifts in the sanctuaries of female deities.
Videogram (24 min.) directed by Jean-François Dars and Anne Papillault (CNRS Image Department): filming at the Thasos Museum in September 2002, editing in 2006, English subtitling in 2016 (Association de Traducteurs du Nord, University of Lille). 116 views
Books / edited books by Arthur MULLER
Les contributions de cet ouvrage envisagent les modifications de l'espace et l'évolution de leur ... more Les contributions de cet ouvrage envisagent les modifications de l'espace et l'évolution de leur perception dans l'aire méditerranéenne. Elles adoptent une perspective résolument inter– et pluridisciplinaire, privilégiant les approches aussi bien diachroniques que synchroniques autour de l'espace méditerranéen dans son acception la plus large. Ces textes posent un regard croisé sur ces inventions ou réinventions de l'espace : elles examinent les mutations spatiales dans une perspective historique, archéologique et anthropologique aussi bien que littéraire ou philosophique et sociologique, à travers des réalités culturelles diverses, de l'antiquité à l'époque contemporaine. Actes du 3e colloque interuniversitaire Université de Lille – Université nationale capodistrienne d'Athènes, Athènes, octobre 2015.
Mountainous and wooded, the island of Thasos is very different as compared to the Cyclades from w... more Mountainous and wooded, the island of Thasos is very different as compared to the Cyclades from which the Greeks came, who founded there in the 7th century BC a city with a long history until the 7th century AD. The gold and silver mines in its soil, as well as in the neighbouring continent, where it was able to get along with the Thracian tribes, gave Thasos an exceptional richness that soon aroused foreign covetousness. As a naval base of major strategic interest for any power wishing to control the northern Aegean Sea, Thasos was also able to adapt to the hegemony of Athens, then to that of Macedonia, and finally to that of Rome. This painfully acquired political modesty allowed Thasos to experience different periods of prosperity, notably thanks to the export of its wine, one of the most highly prized wines of antiquity, and later of its marbles. The work carried out in Thasos by the French School of Athens for more than a century now has enabled the discovery of the many aspects of a vigorous local culture: an intense political and religious life, attested by numerous inscriptions; an economy, rarely found on other sites, perceptible here in the exploitation of the territory; singular monuments, such as the passage of the Theores or the large marble rampart with its relief-adorned gates, on which was attached a fortified war port; an artistic and artisanal activity, from sculpture to ceramics, the diversity of which is displayed in the new museum. Seven specialists, who have been working in Thasos for many years (M. Brunet, A. Coulié, P. Hamon, B. Holtzmann, J.-Y. Marc, A. Muller, o. Picard), present here for the first time to a wide public the results of research that have made Thasos one of the best known Greek cities today.
Montagneuse et boisée, l'île de Thasos est très différente des Cyclades d'où venaient les Grecs, qui y ont fondé au VIIe siècle av. J.-C. une cité promise à une longue histoire, jusqu'au VIIe siècle de notre ère. L'exploitation des mines d'or et d'argent que recelait son sol, ainsi que celui du continent voisin où elle sut s'entendre avec les tribus thraces, valut à Thasos une richesse exceptionnelle qui ne tarda pas à éveiller les convoitises. Base navale d'un intérêt stratégique majeur pour toute puissance voulant contrôler le nord de la mer Egée, Thasos sut aussi s'adapter à l'hégémonie d'Athènes, puis à celle de la Macédoine, à celle de Rome enfin. Cette modestie politique douloureusement acquise lui permit de connaître différentes périodes de prospérité, notamment grâce à l'exportation de son vin, l'un des plus appréciés de l'Antiquité, et, plus tard, de ses marbres. Les travaux menés à Thasos par l'Ecole française d'Athènes depuis maintenant plus d'un siècle ont permis de découvrir les nombreux aspects d'une culture locale vigoureuse : une vie politique et religieuse intense, attestée par de très nombreuses inscriptions ; une économie, rarement décelée sur d'autres sites, perceptible ici dans l'exploitation du territoire ; des monuments singuliers, comme le passage des théores ou le vaste rempart de marbre aux portes ornées de reliefs, sur lequel se greffait un port de guerre fortifié ; une activité artistique et artisanale, de la sculpture à la céramique, dont la diversité s'expose dans le nouveau musée. Sept spécialistes, qui travaillent à Thasos depuis de longues années (M. Brunet, A. Coulié, P. Hamon, B. Holtzmann, J.-Y. Marc, A. Muller, o. Picard), présentent ici pour la première fois à un large public les résultats de recherches qui font de Thasos l'une des cités grecques aujourd'hui les mieux connues.
Gebirgig und bewaldet, unterscheidet sich die Insel Thasos sehr von den Kykladen, von denen die G... more Gebirgig und bewaldet, unterscheidet sich die Insel Thasos sehr von den Kykladen, von denen die Griechen kamen, die dort im 7. Jahrhundert v. Chr. eine Stadt gründeten deren antike Geschichte erst im 7. Jahrhundert n. Chr endet. Die Ausbeutung ihrer Gold- und Silberminen, sowie der des Nachbarkontinents, wo es sich mit den thrakischen Stämmen verstand, verschaffte Thasos einen außergewöhnlichen Reichtum, der bald Geiz erweckte. Als Flottenstützpunkt von großem strategischem Interesse für jede Macht, die die nördliche Ägäis kontrollieren wollte, war Thasos auch in der Lage, sich der Hegemonie von Athen, dann der von Makedonien und schließlich der von Rom anzupassen. Diese schmerzlich erworbene politische Bescheidenheit erlaubte es ihr verschiedene Perioden Wohlstands zu erleben, vor allem dank des Exports ihres Weins, eines der meistgeschätzten der Antike, und später ihrer Marmore. Die Arbeit, die die Französische Schule von Athen seit mehr als einem Jahrhundert in Thasos geleistet hat, hat die Entdeckung der vielen Aspekte einer lebendigen lokalen Kultur ermöglicht: ein intensives politisches und religiöses Leben, das durch zahlreiche Inschriften bezeugt wird; eine Wirtschaft, wie man sie an anderen Orten nur selten findet und die sich hier in der Ausbeutung des Territoriums bemerkbar macht; einzigartige Denkmäler, wie die Passage der Theoren oder die riesige marmorne Befestigungs mit ihren reliefverzierten Toren und dem Kriegshafen; eine künstlerische und handwerkliche Aktivität, von der Bildhauerei bis zur Keramik, deren Vielfalt im neuen Museum ausgestellt wird. Sieben Spezialisten, die sich seit vielen Jahren mit Thasos beschäftigen (M. Brunet, A. Coulié, P. Hamon, B. Holtzmann, J.-Y. Marc, A. Muller, o. Picard), stellen hier zum ersten Mal einer breiten Öffentlichkeit die Forschungsergebnisse vor, die Thasos zu einer der bestbekannten griechischen Städte gemacht haben.
Deutsche Ürbersetzung des Buches von Florian Stilp.
Bulletin de Correspondance Hellénique, Supplément 54 (2016)
Volume 1 des actes du colloque d'Izmir. Il regroupe 32 contributions, regroupées en deux parties.... more Volume 1 des actes du colloque d'Izmir. Il regroupe 32 contributions, regroupées en deux parties. La première , intitulée "De la fabrication à la collection et à l'étude" envisage les officines, les techniques et outils de production, la diffusion et la constitution de koinès, et enfin l'étude et les collections. La deuxième partie, intitulée "Centre de production", est consacrée aux produits et répertoire de différentes régions productrices, en Grèce propre, en Éolide, Ionie et Carie, et enfin aux marges du monde classique.
Presses universitaires du Septentrion volume 1599 / Collection Archaiologia
Quelle qu’ait été leur faveur auprès du public depuis les découvertes de Myrina et Tanagra au XIX... more Quelle qu’ait été leur faveur auprès du public depuis les découvertes de Myrina et Tanagra au XIXe siècle, les terres cuites figurées antiques sont trop longtemps restées dans l’ombre d’une histoire de l’art passéiste. Ce n’est que tout récemment que leur étude a profondément évolué, grâce à la prise en compte de toutes leurs spécificités, tant celles des modalités de fabrication et de diffusion, qui en font un artisanat étonnement moderne, que celles des contextes de trouvaille et des assemblages, qui renouvellent l’archéologie des pratiques funéraires et votives. Désormais objet d’études les plus exigeantes, les terres cuites figurées apportent une contribution originale à la connaissance de l’antiquité classique.
Les textes réunis dans ce volume, l’un des deux issus du colloque d’Izmir, le première manifestation de cette importance sur ce sujet, font connaître une foison de documents nouveaux, illustrent toutes les approches des figurines – histoire de l’art, archéologie, archéométrie, iconographie, anthropologie culturelle… –, mais reflètent aussi les débats autour de leur interprétation : ils dressent ainsi un état des lieux dans ce domaine de recherche au dynamisme nouveau.
Presses Universitaires du Septentrion volume 1597 / Collection Archaiologia
Ce volume réunit les actes
– du XXXVe Symposion de Halma UMR 8164, "Figurines en contexte : ico... more Ce volume réunit les actes
– du XXXVe Symposion de Halma UMR 8164, "Figurines en contexte : iconographie et fonction(s)" organisé à l'Université de Lille 3 SHS, les 7-8 décembre 2011;
– de la session "Silent Participants. Terracottas as Ritual Objects" organisée par le CSIG dans le cadre de la 113e rencontre de l'Archaeological Institute of America, à Philadelphie, le 6 janvier 2012.
Patrimoine Photographique 1 / École française d'Athènes, 2012
Dans le cadre de la célébration du centenaire de ses fouilles sur l'île de Thasos, l'École frança... more Dans le cadre de la célébration du centenaire de ses fouilles sur l'île de Thasos, l'École française d'Athènes a organisé, en étroite collaboration avec le Musée archéologique de Thessalonique, une exposition retraçant les grandes étapes des recherches entreprises depuis 1911. Dans la suite de cette exposition, ce volume met à la disposition d'un plus large public la documentation alors mise en œuvre, issue pour l'essentiel des archives de l'EfA, sous la forme d'un album photographique assorti de quelques éléments de commentaire. Ce livre regroupe des archives accumulées au fil des générations par des archéologues, des photographes, des architectes ou des dessinateurs.
Anthropozoologica 38, 2003
Avec Alexandre Farnoux, Emanuele Greco et Alain Schnapp, j’ai rédigé la partie consacrée au monde... more Avec Alexandre Farnoux, Emanuele Greco et Alain Schnapp, j’ai rédigé la partie consacrée au monde grec dans le premier tome d’une histoire générale de l’art, de la préhistoire à nos jours, d’un grand éditeur. On m’a confié dans ce volume tous les chapitres sur la plastique (archaïque, classique et hellénistique), quelques chapitres sur l’architecture classique et la totalité des chapitres sur la période hellénistique. Les contraintes éditoriales et le public visé m’ont donné l’occasion d’exprimer dans une forme contenue et accessible l’approche et la vision de l’art grec que je me suis forgées tant à travers mes travaux de recherche qu’à travers mon enseignement. J’y ai insisté en particulier sur les contraintes techniques et le métier du sculpteur, sur le poids de la tradition et surtout de la convention dans les arts figurés, mais aussi sur les circonstances historiques, religieuses, politiques et sociales qui constituent le cadre, à la fois contraignant et explicatif, des créations de l’art grec. Au-delà de la familiarité trompeuse des formes, leur signification nous échappe en fait la plupart du temps et demande à être « expliquée ».
Le Thesmophorion de Thasos a livré, au début des années 60, une grande quantité de fragments de f... more Le Thesmophorion de Thasos a livré, au début des années 60, une grande quantité de fragments de figurines de terre cuite (environ 10 000, totalisant 273 kg). Le nombre, le très mauvais état de conservation ainsi que l'homogénéité thématique et chronologique — les femmes debout drapées de la fin du Ve au IIe siècle représentent près de 90 % du total — ont imposé l'élaboration d'une méthode d'étude et de présentation originale, adaptée au double intérêt de ces trouvailles, comme produit artisanal, comme témoignage de la piété féminine : il s'agit en effet pour une très large part d'une production spécifique destinée à la clientèle des femmes qui fréquentaient le sanctuaire de Déméter Thesmophoros.
Pour la première fois dans ce type de situation a ainsi été élaborée une méthode rigoureuse qui permet de surmonter l’état très fragmentaire des trouvailles (reconstitution des types à partir des superpositions de fragments d’exemplaires tirés du même moule), qui tient compte des procédés de fabrication en masse (établissement de « séries » de surmoulages successifs, identification des versions), et qui rend compte de la totalité des fragments à travers un choix pertinent (dénombrements par NMI = nombre minimum d’individus selon les procédés utilisés en archéo-zoologie), à l’opposé des choix aléatoires généralement pratiqués. J’ai ainsi pu décrire le fonctionnement d’un artisanat très moderne où interviennent sculpteurs et surtout potiers et tâcherons, qui avec la plus grande économie de moyens et en adaptant des types existants répondent aux demandes précises de la clientèle. D’autre part, cette méthode a permis de dégager l’offrande majoritaire – l’orante péplophore couronnée – et d’en proposer une nouvelle interprétation : loin de représenter les divinités dédicataires, Déméter et Korè comme admis jusqu’alors, j’ai démontré qu’il s’agissait des images conventionnelles des dédicantes qui, en rappelant leur participation à la fête, se plaçaient de façon pérenne sous la protection de la divinité.
Cet ouvrage, distingué par deux prix, a fait l’objet d’une dizaine de comptes-rendus dans des revues françaises et étrangères (références sous Travaux A5) : tous ont souligné le renouvellement méthodologique dans l’approche d’un objet qui passait pour « ringard » et l’intérêt des résultats obtenus. La recension de B. SCHMALTZ est particulièrement significative de ce point de vue (Gnomon 72 [2000], p. 633-637). J’ai ensuite consacré plusieurs travaux à l’artisanat de la coroplathie (Travaux, rubrique A passim) et à l’artisanat grec en général, thèmes sur lesquels j’ai organisé plusieurs colloques (Travaux, rubrique B).
Papers on coroplastics by Arthur MULLER
O. De Cazanove, A. Esposito, N. Monteix, A. Pollini (éd.), Travailler à l'ombre du temple. Activités de production et lieux de culte dans le monde antique, Collection du Centre Jean Bérard 57, Naples, 2023
What is the relationship between the workshop, the place of worship and their surroundings? Are t... more What is the relationship between the workshop, the place of worship and their surroundings? Are there workshops in the sanctuary? Right next to it? Structurally linked to it or set up there opportunistically? Permanent or temporary? This collective volume is an attempt to answer these questions. It brings together the proceedings of two scientific events: a study day of the Société française d'Archéologie classique, held in Paris in October 2014, and an international colloquium of the Centre Jean Bérard, held in Naples in October 2016. This volume is in open access: https://books.openedition.org/pcjb/8683
My contribution (https://books.openedition.org/pcjb/8781) focuses on the production of figurative terracotta intended for sanctuaries and tombs. This took place in potters' workshops, where coroplasty was only a secondary activity alongside the production of vases. These workshops took advantage of the proximity of one or more sanctuaries and made offerings that were also suitable for them; the manufacture of specific offerings was rarer. The largest workshops, on the outskirts of towns, often delocated the production of terracotta into the town, sometimes in the home and hands of the potter's family - his wife and children - and sometimes in a shop on the agora, which also sold vases: this was an opportunistic rapprochement with the clientele.
Résumé. Quels sont les rapports entre l’atelier, le lieu de culte et leur environnement ? Trouve-t-on des ateliers dans le sanctuaire ? Juste à côté de celui-ci ? Structurellement liés à lui ou installés là de manière opportuniste ? Des ateliers permanents ou provisoires ? Ce volume collectif est une tentative de réponse à ces différentes questions. Il réunit les actes de deux manifestations scientifiques : une journée d’étude de la Société française d’Archéologie classique, tenue à Paris en octobre 2014, et un colloque international du Centre Jean Bérard, tenu à Naples en octobre 2016. Ce volume est en accès libre : https://books.openedition.org/pcjb/8683
Ma contribution (https://books.openedition.org/pcjb/8781) envisage le cas de la production des terres cuites figurées, destinées aux sanctuaires mais aussi aux tombes. Elle se fait au sein d’ateliers de potiers où la coroplathie n’est qu’une activité annexe à côté de la production de vases. Ces ateliers profitent du voisinage d’un ou de plusieurs sanctuaires et fabriquent des offrandes qui pouvaient leur convenir également ; la fabrication d’offrandes spécifiques est plus rare. Les ateliers les plus importants, en périphérie des agglomérations, délocalisaient souvent le façonnage des terres cuites en ville, tantôt dans la maison et dans les mains de la famille du potier – sa femme, ses enfants –, tantôt dans une boutique de l’agora, qui proposait aussi des vases : il s’agit là du rapprochement opportuniste de la clientèle.
Uploads
Videos by Arthur MULLER
Videogram (24 min.) directed by Jean-François Dars and Anne Papillault (CNRS Image Department): filming at the Thasos Museum in September 2002, editing in 2006, English subtitling in 2016 (Association de Traducteurs du Nord, University of Lille).
Books / edited books by Arthur MULLER
Montagneuse et boisée, l'île de Thasos est très différente des Cyclades d'où venaient les Grecs, qui y ont fondé au VIIe siècle av. J.-C. une cité promise à une longue histoire, jusqu'au VIIe siècle de notre ère. L'exploitation des mines d'or et d'argent que recelait son sol, ainsi que celui du continent voisin où elle sut s'entendre avec les tribus thraces, valut à Thasos une richesse exceptionnelle qui ne tarda pas à éveiller les convoitises. Base navale d'un intérêt stratégique majeur pour toute puissance voulant contrôler le nord de la mer Egée, Thasos sut aussi s'adapter à l'hégémonie d'Athènes, puis à celle de la Macédoine, à celle de Rome enfin. Cette modestie politique douloureusement acquise lui permit de connaître différentes périodes de prospérité, notamment grâce à l'exportation de son vin, l'un des plus appréciés de l'Antiquité, et, plus tard, de ses marbres. Les travaux menés à Thasos par l'Ecole française d'Athènes depuis maintenant plus d'un siècle ont permis de découvrir les nombreux aspects d'une culture locale vigoureuse : une vie politique et religieuse intense, attestée par de très nombreuses inscriptions ; une économie, rarement décelée sur d'autres sites, perceptible ici dans l'exploitation du territoire ; des monuments singuliers, comme le passage des théores ou le vaste rempart de marbre aux portes ornées de reliefs, sur lequel se greffait un port de guerre fortifié ; une activité artistique et artisanale, de la sculpture à la céramique, dont la diversité s'expose dans le nouveau musée. Sept spécialistes, qui travaillent à Thasos depuis de longues années (M. Brunet, A. Coulié, P. Hamon, B. Holtzmann, J.-Y. Marc, A. Muller, o. Picard), présentent ici pour la première fois à un large public les résultats de recherches qui font de Thasos l'une des cités grecques aujourd'hui les mieux connues.
Deutsche Ürbersetzung des Buches von Florian Stilp.
Les textes réunis dans ce volume, l’un des deux issus du colloque d’Izmir, le première manifestation de cette importance sur ce sujet, font connaître une foison de documents nouveaux, illustrent toutes les approches des figurines – histoire de l’art, archéologie, archéométrie, iconographie, anthropologie culturelle… –, mais reflètent aussi les débats autour de leur interprétation : ils dressent ainsi un état des lieux dans ce domaine de recherche au dynamisme nouveau.
– du XXXVe Symposion de Halma UMR 8164, "Figurines en contexte : iconographie et fonction(s)" organisé à l'Université de Lille 3 SHS, les 7-8 décembre 2011;
– de la session "Silent Participants. Terracottas as Ritual Objects" organisée par le CSIG dans le cadre de la 113e rencontre de l'Archaeological Institute of America, à Philadelphie, le 6 janvier 2012.
Pour la première fois dans ce type de situation a ainsi été élaborée une méthode rigoureuse qui permet de surmonter l’état très fragmentaire des trouvailles (reconstitution des types à partir des superpositions de fragments d’exemplaires tirés du même moule), qui tient compte des procédés de fabrication en masse (établissement de « séries » de surmoulages successifs, identification des versions), et qui rend compte de la totalité des fragments à travers un choix pertinent (dénombrements par NMI = nombre minimum d’individus selon les procédés utilisés en archéo-zoologie), à l’opposé des choix aléatoires généralement pratiqués. J’ai ainsi pu décrire le fonctionnement d’un artisanat très moderne où interviennent sculpteurs et surtout potiers et tâcherons, qui avec la plus grande économie de moyens et en adaptant des types existants répondent aux demandes précises de la clientèle. D’autre part, cette méthode a permis de dégager l’offrande majoritaire – l’orante péplophore couronnée – et d’en proposer une nouvelle interprétation : loin de représenter les divinités dédicataires, Déméter et Korè comme admis jusqu’alors, j’ai démontré qu’il s’agissait des images conventionnelles des dédicantes qui, en rappelant leur participation à la fête, se plaçaient de façon pérenne sous la protection de la divinité.
Cet ouvrage, distingué par deux prix, a fait l’objet d’une dizaine de comptes-rendus dans des revues françaises et étrangères (références sous Travaux A5) : tous ont souligné le renouvellement méthodologique dans l’approche d’un objet qui passait pour « ringard » et l’intérêt des résultats obtenus. La recension de B. SCHMALTZ est particulièrement significative de ce point de vue (Gnomon 72 [2000], p. 633-637). J’ai ensuite consacré plusieurs travaux à l’artisanat de la coroplathie (Travaux, rubrique A passim) et à l’artisanat grec en général, thèmes sur lesquels j’ai organisé plusieurs colloques (Travaux, rubrique B).
Papers on coroplastics by Arthur MULLER
My contribution (https://books.openedition.org/pcjb/8781) focuses on the production of figurative terracotta intended for sanctuaries and tombs. This took place in potters' workshops, where coroplasty was only a secondary activity alongside the production of vases. These workshops took advantage of the proximity of one or more sanctuaries and made offerings that were also suitable for them; the manufacture of specific offerings was rarer. The largest workshops, on the outskirts of towns, often delocated the production of terracotta into the town, sometimes in the home and hands of the potter's family - his wife and children - and sometimes in a shop on the agora, which also sold vases: this was an opportunistic rapprochement with the clientele.
Résumé. Quels sont les rapports entre l’atelier, le lieu de culte et leur environnement ? Trouve-t-on des ateliers dans le sanctuaire ? Juste à côté de celui-ci ? Structurellement liés à lui ou installés là de manière opportuniste ? Des ateliers permanents ou provisoires ? Ce volume collectif est une tentative de réponse à ces différentes questions. Il réunit les actes de deux manifestations scientifiques : une journée d’étude de la Société française d’Archéologie classique, tenue à Paris en octobre 2014, et un colloque international du Centre Jean Bérard, tenu à Naples en octobre 2016. Ce volume est en accès libre : https://books.openedition.org/pcjb/8683
Ma contribution (https://books.openedition.org/pcjb/8781) envisage le cas de la production des terres cuites figurées, destinées aux sanctuaires mais aussi aux tombes. Elle se fait au sein d’ateliers de potiers où la coroplathie n’est qu’une activité annexe à côté de la production de vases. Ces ateliers profitent du voisinage d’un ou de plusieurs sanctuaires et fabriquent des offrandes qui pouvaient leur convenir également ; la fabrication d’offrandes spécifiques est plus rare. Les ateliers les plus importants, en périphérie des agglomérations, délocalisaient souvent le façonnage des terres cuites en ville, tantôt dans la maison et dans les mains de la famille du potier – sa femme, ses enfants –, tantôt dans une boutique de l’agora, qui proposait aussi des vases : il s’agit là du rapprochement opportuniste de la clientèle.
Videogram (24 min.) directed by Jean-François Dars and Anne Papillault (CNRS Image Department): filming at the Thasos Museum in September 2002, editing in 2006, English subtitling in 2016 (Association de Traducteurs du Nord, University of Lille).
Montagneuse et boisée, l'île de Thasos est très différente des Cyclades d'où venaient les Grecs, qui y ont fondé au VIIe siècle av. J.-C. une cité promise à une longue histoire, jusqu'au VIIe siècle de notre ère. L'exploitation des mines d'or et d'argent que recelait son sol, ainsi que celui du continent voisin où elle sut s'entendre avec les tribus thraces, valut à Thasos une richesse exceptionnelle qui ne tarda pas à éveiller les convoitises. Base navale d'un intérêt stratégique majeur pour toute puissance voulant contrôler le nord de la mer Egée, Thasos sut aussi s'adapter à l'hégémonie d'Athènes, puis à celle de la Macédoine, à celle de Rome enfin. Cette modestie politique douloureusement acquise lui permit de connaître différentes périodes de prospérité, notamment grâce à l'exportation de son vin, l'un des plus appréciés de l'Antiquité, et, plus tard, de ses marbres. Les travaux menés à Thasos par l'Ecole française d'Athènes depuis maintenant plus d'un siècle ont permis de découvrir les nombreux aspects d'une culture locale vigoureuse : une vie politique et religieuse intense, attestée par de très nombreuses inscriptions ; une économie, rarement décelée sur d'autres sites, perceptible ici dans l'exploitation du territoire ; des monuments singuliers, comme le passage des théores ou le vaste rempart de marbre aux portes ornées de reliefs, sur lequel se greffait un port de guerre fortifié ; une activité artistique et artisanale, de la sculpture à la céramique, dont la diversité s'expose dans le nouveau musée. Sept spécialistes, qui travaillent à Thasos depuis de longues années (M. Brunet, A. Coulié, P. Hamon, B. Holtzmann, J.-Y. Marc, A. Muller, o. Picard), présentent ici pour la première fois à un large public les résultats de recherches qui font de Thasos l'une des cités grecques aujourd'hui les mieux connues.
Deutsche Ürbersetzung des Buches von Florian Stilp.
Les textes réunis dans ce volume, l’un des deux issus du colloque d’Izmir, le première manifestation de cette importance sur ce sujet, font connaître une foison de documents nouveaux, illustrent toutes les approches des figurines – histoire de l’art, archéologie, archéométrie, iconographie, anthropologie culturelle… –, mais reflètent aussi les débats autour de leur interprétation : ils dressent ainsi un état des lieux dans ce domaine de recherche au dynamisme nouveau.
– du XXXVe Symposion de Halma UMR 8164, "Figurines en contexte : iconographie et fonction(s)" organisé à l'Université de Lille 3 SHS, les 7-8 décembre 2011;
– de la session "Silent Participants. Terracottas as Ritual Objects" organisée par le CSIG dans le cadre de la 113e rencontre de l'Archaeological Institute of America, à Philadelphie, le 6 janvier 2012.
Pour la première fois dans ce type de situation a ainsi été élaborée une méthode rigoureuse qui permet de surmonter l’état très fragmentaire des trouvailles (reconstitution des types à partir des superpositions de fragments d’exemplaires tirés du même moule), qui tient compte des procédés de fabrication en masse (établissement de « séries » de surmoulages successifs, identification des versions), et qui rend compte de la totalité des fragments à travers un choix pertinent (dénombrements par NMI = nombre minimum d’individus selon les procédés utilisés en archéo-zoologie), à l’opposé des choix aléatoires généralement pratiqués. J’ai ainsi pu décrire le fonctionnement d’un artisanat très moderne où interviennent sculpteurs et surtout potiers et tâcherons, qui avec la plus grande économie de moyens et en adaptant des types existants répondent aux demandes précises de la clientèle. D’autre part, cette méthode a permis de dégager l’offrande majoritaire – l’orante péplophore couronnée – et d’en proposer une nouvelle interprétation : loin de représenter les divinités dédicataires, Déméter et Korè comme admis jusqu’alors, j’ai démontré qu’il s’agissait des images conventionnelles des dédicantes qui, en rappelant leur participation à la fête, se plaçaient de façon pérenne sous la protection de la divinité.
Cet ouvrage, distingué par deux prix, a fait l’objet d’une dizaine de comptes-rendus dans des revues françaises et étrangères (références sous Travaux A5) : tous ont souligné le renouvellement méthodologique dans l’approche d’un objet qui passait pour « ringard » et l’intérêt des résultats obtenus. La recension de B. SCHMALTZ est particulièrement significative de ce point de vue (Gnomon 72 [2000], p. 633-637). J’ai ensuite consacré plusieurs travaux à l’artisanat de la coroplathie (Travaux, rubrique A passim) et à l’artisanat grec en général, thèmes sur lesquels j’ai organisé plusieurs colloques (Travaux, rubrique B).
My contribution (https://books.openedition.org/pcjb/8781) focuses on the production of figurative terracotta intended for sanctuaries and tombs. This took place in potters' workshops, where coroplasty was only a secondary activity alongside the production of vases. These workshops took advantage of the proximity of one or more sanctuaries and made offerings that were also suitable for them; the manufacture of specific offerings was rarer. The largest workshops, on the outskirts of towns, often delocated the production of terracotta into the town, sometimes in the home and hands of the potter's family - his wife and children - and sometimes in a shop on the agora, which also sold vases: this was an opportunistic rapprochement with the clientele.
Résumé. Quels sont les rapports entre l’atelier, le lieu de culte et leur environnement ? Trouve-t-on des ateliers dans le sanctuaire ? Juste à côté de celui-ci ? Structurellement liés à lui ou installés là de manière opportuniste ? Des ateliers permanents ou provisoires ? Ce volume collectif est une tentative de réponse à ces différentes questions. Il réunit les actes de deux manifestations scientifiques : une journée d’étude de la Société française d’Archéologie classique, tenue à Paris en octobre 2014, et un colloque international du Centre Jean Bérard, tenu à Naples en octobre 2016. Ce volume est en accès libre : https://books.openedition.org/pcjb/8683
Ma contribution (https://books.openedition.org/pcjb/8781) envisage le cas de la production des terres cuites figurées, destinées aux sanctuaires mais aussi aux tombes. Elle se fait au sein d’ateliers de potiers où la coroplathie n’est qu’une activité annexe à côté de la production de vases. Ces ateliers profitent du voisinage d’un ou de plusieurs sanctuaires et fabriquent des offrandes qui pouvaient leur convenir également ; la fabrication d’offrandes spécifiques est plus rare. Les ateliers les plus importants, en périphérie des agglomérations, délocalisaient souvent le façonnage des terres cuites en ville, tantôt dans la maison et dans les mains de la famille du potier – sa femme, ses enfants –, tantôt dans une boutique de l’agora, qui proposait aussi des vases : il s’agit là du rapprochement opportuniste de la clientèle.
Six terracottas of the type known as the “Aphrodite with a book,” found in graves and sanctuaries, can be classified in a three-generation coroplastic series that was widely distributed geographically by means of surmoulage. It now is evident that some terracottas that mistakenly have been linked to this series must be excluded. This type is indeed an Attic creation, but its dating, originally assigned to the second quarter of the fourth century, must be raised on the basis of archaeological and stylistic criteria to the last quarter of the fifth, the period of the first classicism. A number of the components of its unique and complex iconography precludes its identification with any of the Aphrodites proposed so far, or even with the poetess Sappho. On the other hand, correctly deciphered, all the symbols evident in this image of a young woman – her gesture of unveiling, the Eros that accompanies her, the tree beside her, the rock that serves as her seat, and the diptych she holds, a metaphor for the female pubis – make sense together as a generic representation of a nymphe, a young bride and future mother. This reading is suitable for both votive and funerary use. Very appropriate for its time, but possibly too erudite, this iconography was obviously not very successful.
Résumé. L'"Aphrodite au livre revisitée""
Les six figurines désormais connues du type de l’« Aphrodite au livre », recueillies dans des tombes et des sanctuaires, se classent en une série coroplathique de trois générations, géographiquement largement diffusée par surmoulages locaux ; il faut en écarter quelques objets anciennement rapprochés de façon erronée. Il s’agit bien d’une création attique, mais sa datation, que l’on avait fini par situer dans le deuxième quart du ive siècle, doit être remontée, sur critères archéologiques et stylistiques, au premier classicisme, dans le dernier quart du ve siècle. L’un ou l’autre des composants de son iconographie unique et complexe s’oppose à son identification avec chacune des Aphrodites proposées jusqu’à maintenant ou même avec la poétesse Sappho. En revanche, correctement déchiffrés, tous les symboles de cette image de jeune femme – son geste du dévoilement, l’Éros qui l’accompagne, l’arbre à côté d’elle, le rocher qui lui sert de siège, le diptyque enfin qu’elle tient, métaphore du sexe féminin – font sens ensemble pour composer une représentation générique de nymphè, de jeune épouse et mère en puissance. Cette lecture s’accommode d’un usage votif aussi bien que funéraire. Bien de son époque mais trop savante, cette iconographie n’a manifestement guère connu de succès.
The article will be available on https://journals.openedition.org/pallas/
in 2025
Résumé. État des lieux de l’étude des dactylotypes sur les objets céramiques et en particulier les terres cuites figurées. Assez rares, ces documents présentent des particularités dues à leur support. Leur exploitation donne d’évidents résultats en ce qui concerne les gestes des artisans et même, parfois, l’organisation du travail dans certaines officines. En revanche, l’identification d’individus, ou plus précisément l’attribution d’objets différents à une même main sur la base des dactylotypes reste tout à fait exceptionnelle. Quant à l’identification de l’âge et du sexe des artisans, sur la base le plus souvent de la largeur des arêtes papillaires et/ou de leur densité, c’est une piste prometteuse mais encore incertaine, en attente du confortement des méthodologies.
L'article sera disponible sur https://journals.openedition.org/pallas/
en 2025
To order the book : https://edinburghuniversitypress.com/book-images-at-the-crossroads.html
Selon l’interprétation traditionnelle d’un certain nombre de représentations féminines en terre cuite, Aphrodite est une « visiteuse » fréquente dans les sanctuaires d’autres divinités. Mais l’examen des attitudes et des attributs, conforté par des représentations plus explicites dans des peintures de vases, suggère une nouvelle identification de ces figurines et protomés recueillies dans les sanctuaires d’Artémis à Thasos et à Epidamne-Dyrrhachion. Elles représentent en fait des mortelles, et plus précisément des mariées, même quand la présence d’un Éros vient souligner l’assimilation iconographique avec Aphrodite. L’offrande des ces terres cuites figurées à Artémis, garante du passage du statut de parthenos à celui de nymphè dans la vie des femmes, assurait la protection divine à la nouvelle mariée.
À travers 30 ans de bibliographie, état de la recherche sur la coroplathie grecque, qui s’est constituée en domaine de recherche autonome. Les principales nouveautés concernent d'abord l'examen des modalités de fabrication (généralisation de l'étude des séries, recherches sur la polychromie) et de diffusion (formation de koinès), qui font de la coroplathie un artisanat étonnamment moderne, ainsi que l’approche spatiale des ateliers et celle des artisans par l’épigraphie. Quant à la fonction des figurines dans les contextes votifs et funéraires, elle est désormais éclairée par l'approche anthropologique : naguère encore considérées comme de simples bibelots, les figurines de terre cuite deviennent aujourd'hui un élément incontournable de l'archéologie de la religion grecque.
Brief presentation of the COPCor data base Project and his aims. Putting forward the technical aspects in the study of moulds, the corpus will contribute to characterize the coroplastic industry and his production methods. Three examples show the interest of gathering objects, moulds and figurines, that belong to the same series.
À partir de là se dessine l’extension probable de la ville, sensiblement plus grande que ce que l’on restituait jusqu’à présent, et surtout en parfaite conformité avec le site dont le cadre de collines impose naturellement l’emplacement des défenses. Il en découle de nouvelles propositions sur la ville haute et l’acropole, qu’il ne faut sans doute pas imaginer comme un ensemble de monuments réduit à une seule éminence. Quant à la ville basse et la région du port, observations anciennes et sondages récents commencent à en dessiner les contours. Mais du fait de l’extrême mobilité du paysage, aussi bien sur les hauteurs que dans la région de la lagune, seul un programme associant géographes et archéologues permettrait de lever un certain nombre d’inconnues et de clore de longues discussions.
Translated with www.DeepL.com/Translator (free version)
Translated with www.DeepL.com/Translator (free version)
Bilan d’une trentaine d’années de recherches dans la chôra thasienne et d’étude des principales ressources de la cité de Thasos : les sources textuelles, épigraphiques et littéraires, désormais combinées avec une abondante documentation archéologique, caractérisent une économie reposant sur trois filières principales, celles des métaux, du marbre et du vin. À des moments différents de son histoire, Thasos en a tiré le plus clair de ses revenus, même si les modalités de son contrôle échappent pour l’essentiel.
On évoque d'abord l'augmentation de la demande et surtout le manque de main d'œuvre qualifiée qui paraissent être à l'origine de ce mode de production. On analyse ensuite ses conséquences: sur la séparation des compétences, entre des « artistes », créateurs des prototypes, et de simples tâcherons, reproducteurs peu soucieux de qualité ; sur l'organisation et la division du travail au sein des officines et ateliers, le façonnage n'étant plus qu'une étape dévalorisée et délocalisable de la chaîne opératoire, entre la préparation du matériau et la cuisson, bien plus techniciennes et liées à des installations ; sur les modes de diffusion des « modèles », chaque objet étant susceptible d'être reproduit par surmoulage, n'importe où et par n'importe qui. On aborde également la question des signatures présentes sur certaines catégories de produits moulés, en soulignant les difficultés de leur exploitation.
Est surtout envisagé le cas des mouleurs dans le monde grec : mais on exploite également quelques exemples du monde romain occidental, pour lequel la plupart des réflexions développées ici restent valables.
The 30th anniversary of ΑΕΜΘ provides an opportunity to summarize the results of two consecutive research programs conducted since 1979 in the heart of the ancient city of Thasos. This contribution resumes considerations suggested by paleoenvironmental studies and numerous deep trenches, now backfilled, on the evolution of the agglomeration and its urban dynamics since its foundation until the beginning of the Hellenistic period: - in the 660s the first installation of settlers from Paros on the site first occupied by the Thracians, under the sole protection of the sanctuaries on the periphery, before the discontinuous protection of bastions and a wall around the middle of the 6th century; - the extension of the protection around 500, the new rampart including the former proasteia, and allowing the development of the agora and a monumental area on previously inconstructible grounds; - the developments, monumental or not, in the time of Alexander. Some of these reflections have already been presented elsewhere, according to other points of view: this assessment makes it possible to bring nuances or corrections, and also to propose some new hypotheses.
Thasos. La dynamique urbaine, d’Archiloque à Alexandre. –
Les 30 ans de l’ΑΕΜΘ donnent l’occasion de revenir de façon synthétique sur les résultats de deux programmes de recherches consécutifs menés depuis 1979 au cœur de la ville antique de Thasos. Cette contribution reprend les réflexions suggérées par les études paléo-environnementales et de nombreux sondages profonds, désormais remblayés, sur l’évolution de l’agglomération et sa dynamique urbaine depuis sa fondation jusqu’au début de la période hellénistique : – dans les années 660, la première installation des colons sur le site d’abord occupé par les Thraces, sous la seule protection des sanctuaires à la périphérie, avant la protection discontinue de bastions et d’un mur vers le milieu du vie siècle ; – l’extension de la protection vers 500, le nouveau rempart englobant les anciens proasteia, et permettant le développement de l’agora et d’une zone monumentale sur des terrains auparavant inconstructibles ; – les aménagement, monumentaux ou non, à l’époque d’Alexandre. Certaines de ces réflexions ont déjà présentées ailleurs, selon d’autres points de vue : ce bilan permet d’apporter des nuances ou corrections, et aussi de proposer quelques hypothèses nouvelles.
(Extract from the English version of the catalogue of the temporary exhibition of the Archaeological Museum of Thessaloniki)
(Extract from the Greek version of the catalogue of the temporary exhibition of the Archaeological Museum of Thessaloniki)
a forge for the maintenance of tools and the production of nails. For the first time in Greek archaeology, they allowed to document the operation of a private construction site and reconstruct its phasing in detail. These brutally interrupted works remain unfinished and the construction site is precariously occupied until the complete destruction of DOM5 by an earthquake in 619/620.
During the 2010 and 2012 excavation campaigns in Thasos, a series of trenches under the floors of the north wing of the protobyzantine DOM5 dwelling, near the Agora of the Charites, the Dionysion and the Artemision, revealed an exceptional architectural continuity, from the archaic period to the end of antiquity. The building BAT25 was built in the 6th century BCE: it comprises two rooms opening under a transverse space; supplemented by a third room to the east, where several modifications are observed, it was in use until the beginning of the 4th century BCE. The BAT24 building which succeeded it then took over all the walls, with the exception of the facade of the three rooms, which was shifted towards the South and monumentalized. BAT24 underwent several improvements until the imperial period, but always kept the same plan. The proximity of the Agora of the Charites and the Dionysion suggests that these buildings BAT25 and BAT24 had a public or religious function: it could be banquet halls. In the early 5th century CE the large dwelling DOM5 was built: it incorporates BAT24 in its north wing, practically without transformation, while reserving to it a certain architectural autonomy until the moment of the destruction of 620 CE. There is thus the unique case of a pagan edifice preserved and reused in the Christian era, decorated with two roman reliefs which shared the image of the snake, also survivors of the destruction of the early Protobyzantine period.
Loin donc de l’image d’un urbanisme figé avec des zones fonctionnelles mises en place dès la fondation de la cité, les recherches récentes ont au contraire mis en évidence la mobilité de certaine d’entre elles. Cette dynamique urbaine est la conséquence des rapides transformations du paysage provoquées d’bord par l’intense activité métallurgique sur le site dès le VIIIe s. av. n. è., puis par la construction du grand rempart au tout début du Ve s. av. n. è : les remblaiements naturels et les changements hydrographiques qu’ils ont provoqués ont progressivement ouovert l’urbanisation des zones à l’origine impropres à la construction.
We discuss the landscape’s features and the native occupation at the time of the Parian arrival, including the metallurgical activities which were most probably their main interest in Thasos. We then describe what can be known of the outskirts of the first Greek settlement with its early form of « agora » and its nearby cemetery, where the mnema of Glaukos, Archilochos’ companion, would constitute the most venerable vestige. From there on, we retrace the first evolutions, first marked – maybe from the first half of the 6th c. onwards – by the construction of a first fortification wall with gate, then by the building, ca. 500, of a much larger new enclosure wall, which later led to the shifting of the agora to the site where it is now located.
Après une opération liminaire qui confirmait le potentiel des abords nord de l’Artémision, on a commencé en 2004 à fouiller les niveaux de l’antiquité tardive dans la partie occidentale de l’un des terrains concernés. Cette campagne a permis de démontrer que les trois pièces (dont l’une à pavement de mosaïque) repérées dans un sondage d’urgence en 1971 et le petit ensemble thermal avec sa cour de service dégagés de 1979 à 1985 dans le terrain en contrebas appartenaient à un même complexe, dont on a commencé à dégager l’aile orientale, avec une ambitieuse salle à abside outrepassée.
L’article présente l’état actuel des connaissances sur l’environnement, le plan, les techniques de construction et les décors de ce que l’on peut considérer comme le plus grand édifice civil connu à ce jour à Thasos pour cette période. À partir des résultats des trois fouilles (1971, 1979-1985 et 2004) on retrace également les principales étapes de son histoire, depuis sa construction au début du Ve s. de notre ère, jusqu’à sa destruction finale vers 620 ap. J.-C.
Les résultats de cette campagne débouchent sur une nouvelle chronologie relative et une nouvelle interprétation de la stratigraphie :
— l’épaisse couche W avait été interprétée en 1960 en rapport avec le mur en abside K : il s’agirait d’une longue occupation dans la première moitié du VIIe s. (W1) terminée par une destruction par incendie (W2). Le niveau W1 se révèle être une séquence complexe qui comporte deux périodes, la première en relation avec un mur P, non distingué comme tel en 1960, la deuxième en relation avec le mur K bordé d’un fossé : elle se décompose en phases de construction, d’occupation, de destruction et d’abandon.
— s’il est exclu que W2 soit une couche d’incendie, les conditions de sa formation sans doute rapide sont en cours d’étude. L’ensemble de la séquence W se termine dans les premières décennies du VIIe s.
— la couche X avait été comprise comme un remblai de construction : il s’agit en fait d’un remblaiement naturel (colluvions).
— la couche Y est de nature identique à celle de W2. Là aussi, l’incendie est exclu.
— la couche Z avait été comprise comme un remblai préparant la construction des murs C, D, E et [F] : c’est en fait une succession de lits colluvionnaires dans une zone d’activité artisanale dont témoignent deux emplacements de forges.
L’abondante présence de charbons de bois et de scories tout au long des trois périodes correspondant aux niveaux profonds, de W à Z, suggère en effet que l’on est dans ou a proximité immédiate d’un contexte artisanal lié à la métallurgie du fer, déjà rencontré dans des sondages profonds dans l’Artémision voisin. Ce qui avait été compris comme le témoignage de conflits entre colons et indigènes relève donc d’une activité métallurgique en grande partie au moins pré-grecque. Cette révision des données de fouille jette ainsi une lumière différente sur la Thasos du début de l’âge du fer et les conditions de l’installation des Grecs venus de Paros et vient confirmer le tableau de la Thasos protohistorique naguère dressé par Ch. Koukouli.
RAB XIX-XXIII. Campagnes 1995-1996 : travaux au Sud-Ouest de la rue de la Réunion. Exploration des niveaux profonds sous la nef centrale de la basilique (proto-forum, période I)) ; découverte des absides des états « jaune » et « rose-tricolore » au centre de l’aile Est (périodes II-IV).
RAB XIV-XVII. Campagnes 1993 et 1994 : travaux au Sud-Ouest de la rue de la Réunion. Données nouvelles sur la période I (sol empierré du proto-forum ?), sur chacun des trois états de la basilique (périodes II à IV), sur les aménagements tardifs (période V), sur la Chapelle des Oratoriens (période VII) et le collège Notre Dame (période VIII).
RAB XIII. Campagne 1992 : travaux au Nord-Est de la rue de la Réunion. Acquis sur le plan de l’état « jaune » et sur l’aménagement des abords Est de la basilique jusqu’au Bas-Empire.
RAB XII. Campagne 1991 : travaux au Nord-Est de la rue de la Réunion. Précisions sur le plan de la basilique « jaune », nouvelles propositions pour le plan de l’aile Est des états « rose » et « tricolore ».
RAB X-XI. Campagne 1990 : sondages au Nord-Est de la rue de la Réunion ; redégagement des fondations de la façade dans les caves modernes à l’Ouest de la rue de la Réunion. Établissement de l’inachèvement de l’état « rose ». Description de l’occupation moderne et contemporaine (périodes VII-VIII).
RAB V-IX. Campagne 1989 : travaux au Nord-Est de la rue de la Réunion. Mise en évidence de la période V (Bas-Empire).
RAB III-IV. Campagne 1988 : sondages au Nord-Est de la rue de la Réunion. Établissement de la périodisation antique : une occupation (période I) suivie de trois états de la basilique (périodes II à IV). Comparaison avec les sondages profonds de 1965.
RAB I-II. État de la connaissance du monument (histoire et architecture) au début de nos travaux. Problématique et hypothèses.
Le programme ThANAr (Thasos, Abords Nord de l'Artémision) [Conférence en grec]
Au cœur de Thasos, entre Artémision et Dionysion, l’Éphorie de Kavala-Thasos et l’École française d’Athènes, avec la collaboration des universités de Lille et d’Athènes, explorent conjointement depuis 2002 une exceptionnelle demeure protobyzantine, détruite en 620 ap. J.-C., ainsi que la puissante stratification sous-jacente. Ce programme de recherche a livré une moisson d’informations touchant à toutes les périodes de lʼhistoire de Thasos, en remontant à travers treize siècles d’occupation continue jusqu’à la période précoloniale, dans les dernières décennies du VIIIe s. av. J.-C. : les résultats relèvent aussi bien de l’archéologie protohistorique que de l’archéologie classique et de l’archéologie protobyzantine. Les nouveautés les plus marquantes concernent la vocation métallurgique de la présence indigène thrace aux débuts de l’occupation du site, la permanence architecturale absolument unique d’un édifice public puis privé de l’époque archaïque jusqu’à l’époque protobyzantine, et les circonstances de la fin de l’Antiquité à Thasos.
Conférence à l'École française d'Athènes, le 15 mars 2018 : voir https://videotheque.efa.gr/?p=822
Première partie : Un siècle d’archéologie française à Thasos par Arthur Muller
Dans le progrès de la connaissance de Thasos, l’accent sera mis sur les domaines marqués depuis 30 ans par la contribution lilloise : l’archéologie de l’économie, l’urbanisme avec la mise en évidence d’une dynamique urbaine, et l’histoire avec l’éclaircissement des circonstances de l’installation des Grecs vers 670 av. J.-C. Ce sera aussi l’occasion de souligner l’évolution de l’archéologie : de ses méthodes, de ses objectifs, de sa définition même.
Auteurs : Jean-François Dars, Anne Papillault
Intervenant scientifique : Arthur Muller
The proceedings of this conferece was published in two volumens:
A. Muller/E. Laflı (eds.), Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine, vol 1: Production, diffusion, étude. École française d’Athènes, Bulletin de correspondance hellénique, supplément 54 (Paris/Athens: École française d’Athènes 2016). ISBN: 978-2-86958-274-3.
A. Muller/E. Laflı (eds.), Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine, vol. 2: Iconographie et contextes / Terracotta Figurines in the Greek and Roman Mediterranean / Iconography and Contexts, Archaiologia (Villeneuve d’Ascq: Presses Universitaires du Septentrion, 2015).