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Les jeunes LGBTI+ en France

2019

Rapport synthétique tiré de la consultation mondiale sur l'éducation inclusive et l'accès à la santé des jeunes LGBTI+ dans le monde

Consultation mondiale Les jeunes LGBTI+ en France Tiré de la consultation mondiale sur l’éducation inclusive et l’accès à la santé des jeunes LGBTI+ dans le monde MAG Jeunes LGBT – Mouvement d’Affirmation des Jeunes Lesbiennes, Gais, Bi et Trans 106 rue de Montreuil, 75011, Paris, France Tel : +33143733163 E-mail : contact@mag-jeunes.org Mag-jeunes.org ISBN : © MAG Jeunes LGBT 2018 Reproduction autorisée moyennant mention de la source. Ce rapport est publié avec le soutien de l’UNESCO. Pour toutes références à ce document, nous recommandons la citation suivante : Richard, G. avec MAG Jeunes LGBT et avec le soutien de l’UNESCO (2019). Rapport thématique sur les jeunes LGBTI+ en France tiré de la consultation globale sur l’éducation inclusive et l’accès aux soins de santé des jeunes LGBTI+ à travers le monde. Paris: MAG Jeunes LGBT, 14 p. MAG Jeunes LGBT est la principale organisation de jeunes LGBTI en France qui représente et autonomise les jeunes LGBTI+. Créée en 1985, MAG Jeunes LGBT offre aux jeunes LGBTI toutes les opportunités de dialogue pour mieux vivre et assumer leur orientation sexuelle ou identité de genre. L’organisation lutte contre les manifestations de rejet, de haine, de violence et de discrimination que les jeunes LGBT + pourraient subir, notamment en luttant contre l’homophobie, la biphobie, la transphobie et le sexisme. Pour plus d’informations sur nos ressources, nos recherches, notre programme de politiques publiques ou nos initiatives de développement, visitez www.mag-jeunes.com Maquette : Antonin Meyer Crédits photos : Christophe Apatie Les éditions numériques de ce rapport et de tous les autres rapports de recherche du MAG sont disponibles sur www.mag-jeunes.org Rapport thématique sur les jeunes LGBTI+ en France, tiré de de la consultation mondiale sur l’éducation inclusive et l’accès à la santé des jeunes LGBTI+ dans le monde. Par Gabrielle Richard, PhD Laboratoire LIRTES, Université de Paris Est-Créteil Chaire de recherche sur l’homophobie, Université du Québec à Montréal AVANT-PROPOS La situation des droits humains des jeunes lesbiennes, gays, bisexuel·les, trans et intersexes (LGBTI) est une préoccupation essentielle qui demeure cependant une question marginalisée dans de nombreux domaines de prise de décision en France et dans le monde. Depuis 1985, le MAG Jeunes LGBT travaille pour l’inclusion des jeunes LGBTI+ et lutte contre tous les types de discrimination qu’ils/elles peuvent subir quotidiennement. Le présent rapport thématique présente pour la première fois des informations qualitatives sur les expériences d’inclusion et d’exclusion des jeunes LGBTI+ dans la société en France. Nous avons porté une attention particulière aux objectifs du développement durable 4 (une éducation de qualité) et 3 (bonne santé et bienêtre). Notre objectif commun avec l’UNESCO est de présenter les voix des enfants et des jeunes LGBTI+, leur vision et leurs préoccupations, dans le but de créer une feuille de route rendant l’Agenda 2030 du développement durable inclusif des minorités sexuelles et de genre. Les jeunes LGBTI+ font quotidiennement face à la discrimination, à la marginalisation et au harcèlement. Comme les données du rapport l’indiquent, un jeune LGBTI+ sur deux en France a vécu une situation de harcèlement scolaire en 2018. Pendant ce temps, neufs jeunes LGBTI+ sur dix considèrent que leurs besoins en tant que jeune LGBTI+ n’est jamais ou presque jamais abordés par les politiques éducatives. Malgré des progrès dans les droits LGBTI+, ils/elles continuent d’être sous-représentés dans la société civile mais aussi dans le développement de politiques-publiques. Cette situation doit nous interroger et nous pousser à agir tout en interpellant les pouvoirs publics quant au sort d’une jeunesse mise à l’écart, parfois oubliée. Ainsi, les données présentées devraient être interpretées par les pouvoirs publics comme une sonette d’alarme : l’école et le système de santé qui par définition devraient permettre aux jeunes LGBTI+ de s’épanouir joue un role d’exclusion. Nous espérons que ce rapport permettra de mettre en place une politique interministerielle ambitieuse et efficace permettant non seulement la protection mais l’autonomisation des jeunes LGBTI+. Nous sommes conscient que les défis restent nombreux. Nous sommes persuadés qu’en utilisant les données recueillies, toutes les parties-prenantes, de la société civile au gouvernement, pourront travailler sur la promotion de l’inclusion des jeunes LGBTI+. Il est maintenant nécessaire de convertir les indicateurs du présent rapport en des propositions pertinentes de politiques-publiques afin d’améliorer les conditions de vie des jeunes LGBTI+. Nous croyons en un avenir meilleur où tous les jeunes LGBTI+ peuvent avoir accès à l’égalité des chances et l’égalité des droits. Un monde où ils/elles pourront réaliser leurs rêves sans craindre l’exclusion ou la marginalisation. Comme ce document le présente, la première étape vers cet objectif est de les écouter. Omar Didi Président ` 3 REMERCIEMENTS Le MAG Jeunes LGBT aimerait remercier l’UNESCO pour ses efforts continus en matière de prévention et de lutte contre le harcèlement homophobe et transphobe dans le secteur de l’éducation, et plus particulièrement pour son généreux soutien financier à l’inclusion des jeunes LGBTI dans le Programme de développement durable qui a permis la publication du présent rapport de synthèse. Nous souhaitons également remercier nos partenaires individuels à l’UNESCO qui nous ont soutenus tout au long du projet, en particulier Christophe Cornu, Spécialiste principal de programme, pour sa contribution inestimable et son soutien tout au long du processus. Nous remercions Christopher Castle, chef de la Section de la santé et de l’éducation, pour son soutien constant à cette initiative, y compris sa dissémination lors de la conférence de la Coalition des Droits Egaux. En tant que membre de l’équipe qui nous a assistés à la Séction santé et éducation, nous souhaitons remercier Eunice den Hoedt, spécialiste OSIEG, Yongfeng Liu, Spécialiste de programme, et Camilo Garcia, stagiaire, pour avoir contribuer avec leurs vastes connaissances et compétences dans le processus de développement de cet instrument. Nous remercions également Cara Delmas, Spécialiste en communication et plaidoyer, pour les commentaires pertinents fournis lors de la création de la campagne de communication de l’enquête. Nous sommes également particulièrement reconnaissants aux États, les organisations et les individus qui ont contribué à la diffusion du questionnaire et qui nous a permis de recueillir plus de 20,000 réponses à notre enquête. Nous remercions la délégation permanente du Canada auprès de l’UNESCO et Elaine Ayotte, l’Ambassadrice, les bureaux de l’UNESCO et nos partenaires de la société civile LGBTI+ dans le monde entier. MAG Jeunes LGBT aimerait remercier la Coalition pour les droits égaux (CED), et plus particulièrement les gouvernements canadien et chilien, d’avoir organisé la deuxième conférence de la CDE à Vancouver dans laquelle nous avons présenté les résultats préliminaires de l’enquête. L’élaboration du présent rapport de synthèse a été coordonnée par Omar Didi, président de MAG Jeunes LGBT, avec Gabrielle Richard, doctorante, en tant que chercheuse principale et rédactrice du présent rapport. Le MAG Jeunes LGBT souhaite remercier Mohamed Al-Borgi, Julia Caufour, Tatjana Lehatkova, Vincent Moussie et Yang Shi, nos compétents traducteurs qui ont également joué un rôle prédominant dans la diffusion de l’enquête. Nous voudrions également remercier Antonin Meyer qui a créé la campagne de communication de l’enquête et la mise en page du présent rapport. Le MAG Jeunes LGBT aimerait également remercier Eric Beaupré d’avoir examiné le présent rapport. 4 Table des matières Avant-propos............................................................................................................................................... 3 Remerciements.......................................................................................................................................... 4 1. Introduction............................................................................................................................................. 6 1.1 Présentation et objectifs............................................................................................................... 1.2 Méthodologie................................................................................................................................... 1.3 Diffusion du questionnaire d’enquête...................................................................................... 1.4 Présentation de l’échantillon....................................................................................................... 6 6 7 7 2. Inclusion des jeunes LGBTI+ en education............................................................... 10 2.1 Sentiment de sécurité..................................................................................................................... 2.2 Expériences des violences scolaires.......................................................................................... 2.3 Désir de quitter l’école du fait de son statut OSIEG........................................................ 2.4 Politiques éducatives et contenus scolaires répondant aux besoins des jeunes des jeunes LGBTI+................................................................................................................................ 10 11 12 12 3. Inclusion des jeunes LGBTI+ à la santé....................................................................... 14 3.1 Éducation à la sexualité................................................................................................................ 3.2 Ouverture et et sentiment de sécurité auprès des responsables des soins de santé.......................................................................................................................................................... 14 15 4. Inclusion sociale des jeunes LGBTI+................................................................................ 16 4.1 Sentiment d’être considéré·e par les autorités lors de la prise de décisions ............. 4.2 Connaissance d’autres personnes LGBTI+............................................................................. 4.3 Capacité à envisager l’avenir en tant qu’adulte LGBTI+ en France............................... 16 17 17 Annexe............................................................................................................................................................. 19 Annexe. Questionnaire d’enquête.................................................................................................... 5 19 1 1 Introduction Introduction 1.1 Présentation et objectifs Les données suivantes concernant la France sont tirées d’une consultation mondiale sur l’éducation inclusive et l’accès à la santé des jeunes LGBTI+ (lesbiennes, gays, bisexuel·les, trans, intersexes ainsi que non-binaires, queer, pansexuel·les et en questionnement) du monde entier. Cette initiative de l’association française MAG Jeunes LGBT, avec le soutien de l’UNESCO, vise à présenter les voix des enfants et des jeunes LGBTI+ et leur vision sur la manière de rendre l’Agenda 2030 du développement durable plus inclusif pour cette jeunesse, en mettant particulièrement l’accent sur les objectifs 4 (éducation de qualité) et 3 (bonne santé et bien-être). Cette collecte de données représente la première collecte d’informations qualitatives recueillies à l’échelle mondiale et portant sur les expériences d’inclusion et d’exclusion des jeunes LGBTI+. Les jeunes LGBTI+ constituent un groupe largement sous-représenté dans la société civile et dans l’élaboration des politiques. C’est pourquoi nous espérons que ce rapport contribuera à sensibiliser davantage à leurs besoins en matière d’éducation et de santé, notamment en partageant leurs expériences et leurs idées. 1.2 Méthodologie L’objectif de l’enquête était de recueillir des informations sur les expériences d’une large diversité de jeunes LGBTI+ dans le monde. En raison des courts délais de collecte des données (20 jours), le questionnaire a été délibérément créé de manière à être court (20 questions, dont 6 questions sociodémographiques) et rapide à remplir (durée de complétion estimée : 5-10 minutes). La version finale du questionnaire d’enquête est disponible en annexe 1. Le questionnaire d’enquête a été pré-testé en juin 2018 par douze jeunes, membres du MAG Jeunes LGBT. Ces jeunes, âgé·es de 18 à 26 ans, s’identifiaient comme LGBTI+ et/ou comme non-binaires. Les membres de Welcome OUT, groupe du MAG Jeunes LGBT pour les demandeurs et demandeuses d’asile LGBT, ont également pris part au pré-test. 6 1.3 Diffusion du questionnaire d’enquête Le questionnaire d’enquête en langue française a été mis en ligne du 22 juin au 11 juillet 2018 (12h00 HEC), pour une collecte de données s’étalant sur 20 jours. Afin de se qualifier pour le questionnaire, les répondant·es devaient s’identifier comme LGBTI+ et être âgé·es de 12 à 26 ans inclusivement. Le questionnaire a été largement diffusé (via une campagne de communication en ligne sur Twitter, Instagram et Facebook). Des organisations LGBTI+ jeunesse partenaires du MAG ont été spécifiquement sollicitées pour leur capacité à atteindre les répondant·es pour la consultation. 1.4 Présentation de l’échantillon Un nettoyage initial des données a permis d’éliminer les répondant·es n’ayant pas répondu à toutes les questions de l’enquête. 21 528 jeunes au total constituent l’échantillon international de l’enquête. Au total, 2001 répondant·es pour la France ont été comptabilisé·es. La majorité ont complété le questionnaire en français (1946); 41 l’ont complété en anglais, 7 en mandarin, 3 en russe, 2 en espagnol et 2 en portugais. Puisque le questionnaire d’enquête porte sur les expériences d’inclusion et d’exclusion en éducation et dans le domaine de la santé, l’échantillon « France » comprend les jeunes qui y habitent au moment de la complétion du questionnaire. Ces jeunes n’y sont pas nécessairement né·es. La majorité de l’échantillon (71,06%) est composé de jeunes de plus de 18 ans. Un peu moins d’un tiers (27,94%) ont entre 15 et 18 ans, tandis que 1% des répondant·es ont déclaré avoir moins de 15 ans. La plupart des répondant·es (72,56%) sont en cours de scolarité, alors qu’un cinquième de l’échantillon (21,29%) sont en emploi. 6,15% de l’échantillon comprend des jeunes qui déclarent ne travailler ni n’étudier. Sexe assigné, identité de genre et orientation sexuelle des répondant·es Les répondant·es ont été questionné.es sur le sexe/genre qui leur a été assigné à la naissance. 66,45% déclarent s’être vu·es assigner le sexe féminin; 32,90%, le sexe masculin. 0.65% des répondant·es se sont déclaré·es intersexes1. Sur le plan de l’identité de genre, 61,25% des répondant·es ont rapporté être cisgenres (36,65% se sont identifié.es comme filles/femmes cisgenres; 24,60%, comme garçons/hommes cisgenres) et 12,15% ont rapporté être transgenres (9,94% se sont identifié·es comme garçon/homme trans; 2,21% comme fille/femme trans). 17,32% de l’échantillon est composé de jeunes non-binaires, alors que 9,29% des répondant·es ont déclaré être en questionnement sur le plan de l’identité de genre au moment de la complétion du questionnaire. 1 Sur le plan méthodologique, plusieurs réponses étaient offertes à cette question. Lorsqu’un·e jeune a répondu être intersexe (né·e avec des caractéristiques physiques ou biologiques qui ne sont pas strictement femelles ou mâles) et l’un des deux sexes/genres communs, ce jeune était dès lors classé·e comme « seulement « intersexe, de manière à ne pas invisibiliser ces répondant·es. Malgré ces précautions, il est probable que le pourcentage de répondant·es intersexes soit sous-estimé dans cette enquête, en raison de la manière dont la question était formulée. En effet, les personnes intersexes se font communément assigner l’un des deux sexes/genres communs à la naissance. 7 Graphique 1. Identité de genre des répondant·es, France Les jeunes LGBTI+ ont été interrogé·es sur le sexe qui leur avait été assigné à la naissance. 57,72% d’entre eux/elles ont déclaré qu’on leur avait assigné le sexe féminin ; 41,56%, le sexe masculin ; et 0,72% se sont identifié·es comme intersexes1. En termes d’identité de genre, 77,41% des jeunes ont déclaré être cisgenres et 4,88%, transgenres. 11,91% de l’échantillon ont déclaré être non-binaires, tandis que 5,80% ont déclaré remettre en question leur identité de genre au moment de la réalisation de l’enquête. Tableau 1. Orientation sexuelle des répondant·es, France Orientation sexuelle Gay Queer/pansexuel·le Bisexuel·le Lesbienne En questionnement Hétérosexuel·le % des répondant·es 25.76 24.94 22.92 21.01 3.46 1.91 Nous avons demandé aux répondant·es quelle était la proportion de leurs ami·es ou proches qui connaissaient leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. Plus de la moitié (56,27%) rapportent que c’est le cas de la majorité ou de la totalité de leurs proches. Plus du tiers (39,12%) disent que quelques-un·es de leurs proches sont au fait de leur identité sous ces aspects, alors que 4,61% des jeunes sondé·es dans le cadre de cette enquête déclarent n’en avoir parlé à personne. 8 Graphique 2. Visibilité de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre auprès d’ami·es et de membres de la famille, France 9 2 Inclusion des jeunes LGBTI+ dans l’éducation Les quatre indicateurs suivants nous ont permis d’évaluer le degré d’inclusion dans le système éducatif rapporté par les jeunes LGBTI+ de notre enquête : le sentiment de sécurité à l’école, les expériences en matière de violences scolaires, le désir de quitter l’école en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, et l’impression de voir ses besoins en tant que personne LGBTI+ abordés par les politiques éducatives et les contenus d’apprentissage. 2.1 Sentiment de sécurité Nous avons demandé aux répondant·es à quel point ils/elles se sentaient en sécurité dans leur établissement scolaire (ou s’étaient senti·es en sécurité lors de leur plus récente fréquentation scolaire) en tant que personne LGBTI+. Un peu moins de la moitié des répondant·es (48,17%) ont rapporté se sentir « toujours ou presque toujours » en sécurité dans leur environnement d’apprentissage, alors qu’un tiers (29,29%) rapporte que c’est « parfois » le cas. Plus d’un·e répondant·e sur cinq déclare s’y sentir « rarement » (14,32%) ou « jamais » (8,21%) en sécurité. L’âge semble avoir peu d’impact sur le sentiment de sécurité : les répondant·es plus âgé·es se sentant insécurisé·es dans des proportions similaires à celles rapportées par les plus jeunes. De plus, les répondant·es ayant quitté l’école au moment de la complétion de l’enquête (donc rapportant être à l’emploi ou ni au travail, ni à l’école) rapportent s’être senti·es moins en sécurité à l’école que les jeunes LGBTI+ en cours de scolarisation. Graphique 3. Sentiment de sécurité à l’école en tant qu’élève LGBTI+, France 10 Sur le plan de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, les résultats apparaissent globalement consistants entre les élèves quant au sentiment de sécurité rapporté. Les élèves trans rapportent toutefois dans des proportions beaucoup plus élevées que leurs camarades ne jamais se sentir en sécurité à l’école (à raison de 29,55% pour les filles/femmes trans; 17,17% pour les garçons/hommes trans). Les élèves intersexes sont deux fois plus nombreux que leurs camarades non-intersexes à rapporter de faibles niveaux de sécurité : 46,16% rapportent se sentir « rarement » ou ne « jamais » se sentir en sécurité à l’école. D’autres enquêtes doivent impérativement être menées, dans la mesure où le sous-échantillon France comprend uniquement treize personnes intersexes. 2.2 Expériences des violences scolaires 52,17% des répondant·es de France rapportent avoir déjà été ridiculisé·es, taquiné·es, insulté·es ou menacé·es à l’école en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. La moitié de ces élèves (49,43%) rapportent avoir été l’objet de ces violences de la part de leurs pairs, et plus d’un sur dix (12,34%), de la part d’adultes dans leur établissement scolaire. Toujours plus d’un·e élève sur dix (10,66%) rapporte avoir été agressé·e physiquement à l’école en raison de son orientation sexuelle ou de son identité de genre, alors que 3,27% déclare avoir vécu une agression sexuelle dans leur établissement scolaire. La ventilation des résultats par groupe d’âge et par occupation ne montre aucun effet distinctif de ces variables sur la probabilité d’avoir vécu des violences scolaires. Les trois types de violences documentées dans l’enquête (verbale/symbolique, physique et sexuelle) sont rapportées dans des proportions plus significatives par les élèves présentant certains types de profils sur les plans de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre et du statut intersexe. Sur le plan de l’orientation sexuelle, ce sont les garçons/hommes gays qui rapportent en plus grand nombre être les victimes de violences : 70,30% d’entre eux ont été ciblés par des violences verbales et 17,87%, par des violences physiques. Au niveau des violences sexuelles, ce sont les jeunes qui se déclarent en questionnement sur le plan de l’orientation sexuelle qui rapportent être victimisé.es en plus grands nombres (7,57%). Sur le plan de l’identité de genre, les garçons/hommes trans déclarent avoir été victimisés verbalement (67,17%) et physiquement (17,68%) dans de plus grandes proportions que leurs pairs. De même, les filles/femmes trans se démarquent en raison de la violence physique dont elles sont les victimes à l’école (pour 21,43% d’entre elles). Quant au statut intersexe, il parait fortement lié à la probabilité d’avoir vécu des violences physiques : alors que 10,68% des répondant·es déclarent avoir vécu de telles violences à l’école, elles sont rapportées par 53,85% des répondant·es intersexes. Ici encore, rappelons toutefois que le sous-échantillon France ne comprend que treize personnes intersexes. Graphique 4. Expériences de violences scolaires, France 11 2.3 Désir de quitter l’école du fait de son statut OSIEG 13,12% des répondant·es LGBTI+ de France considèrent ou ont considéré quitter l’école à cause des difficultés rencontrées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Les répondant·es qui rapportent vivre des violences rapportent en plus grand nombre le considérer ou l’avoir considéré. C’est notamment le cas des filles/femmes trans (à raison de 45,45% d’entre elles), des garçons/hommes trans (36,36%) et des élèves intersexes (46,15%). Le tableau 2 montre également qu’un·e élève hétérosexuel·le sur cinq rapporte un désir de quitter l’école, un résultat qui doit être mis en lien avec les pourcentages rapportés dans le tableau 3 – un·e même répondant·e pouvant s’identifier comme hétérosexuel·le et trans, par exemple. D’ailleurs, si les tableaux qui suivent aplanissent les résultats et permettent d’identifier des populations plus à risque que d’autres de considérer ou d’avoir considéré quitter l’école, ils doivent être interprétés avec précaution. Une même personne peut en effet appartenir à une catégorie considérée « à risque » sur le plan de l’orientation sexuelle, mais voir ce risque mitigé (ou pas) en fonction de son identité de genre, par exemple. Tableau 2. Pourcentage des répondant·es considérant ou ayant considéré quitter l’école en raison de leur orientation sexuelle, France % Hétérosexuel·le Queer/pansexuel·le Gay En questionnement Lesbienne Bisexuel·le 20.59 16.15 15.83 15.15 10.32 8.78 Tableau 3. Pourcentage de répondant·es envisageant/ayant envisagé de quitter l’école du fait de leur identité de genre/sexe assigné % Personnes intersexe Fille/femme trans Garçons/hommes trans Personnes non-binaire Garçons/hommes cis En questionnement Filles/femmes cis 46.15 45.45 36.36 16.81 11.25 9.78 5.08 2.4 Politiques éducatives et contenus scolaires répondant aux besoins des jeunes LGBTI+ Neuf répondant·es français.es sur dix (91,86%) considèrent que leurs besoins en tant que personnes LGBTI+ ne sont « jamais » (72,02%) ou « presque jamais » (19,84%) abordés par les politiques éducatives. L’analyse des résultats par orientation sexuelle, identité de genre et statut intersexe met en évidence qu’il s’agit d’un constat partagé par l’ensemble des répondant·es, quel que soit leur profil identitaire ou leur occupation. 12 L’insatisfaction face au caractère inclusif des politiques éducatives semble accroitre avec l’âge, les répondant·es les plus âgé·es de notre échantillon étant plus nombreux à déclarer que leurs besoins ne sont « jamais » ou « presque jamais » abordées par ces dernières. Neuf répondant·es français.es sur dix (91,86%) considèrent que leurs besoins en tant que personnes LGBTI+ ne sont « jamais » (72,02%) ou « presque jamais » (19,84%) abordés par les politiques éducatives. L’analyse des résultats par orientation sexuelle, identité de genre et statut intersexe met en évidence qu’il s’agit d’un constat partagé par l’ensemble des répondant·es, quel que soit leur profil identitaire ou leur occupation. L’insatisfaction face au caractère inclusif des politiques éducatives semble accroitre avec l’âge, les répondant·es les plus âgé·es de notre échantillon étant plus nombreux à déclarer que leurs besoins ne sont « jamais » ou « presque jamais » abordées par ces dernières. . 13 3 Inclusion des jeunes LGBTI+ à la santé Deux questions nous ont permis d’évaluer le degré d’inclusion des jeunes LGBTI+ dans le domaine de la santé. La première de ces questions est dans les faits double : les répondant·es ont-ils/elles reçu de l’éducation à la sexualité dans l’établissement fréquenté le plus récemment; si oui, cette éducation incluait-elle des informations sur les enjeux LGBTI+ ou sur les ITSS ou le VIH? La seconde question visait à documenter l’ouverture dont les répondant·es estimaient pouvoir faire preuve auprès de la ou des personnes leur fournissant des soins de santé, concernant leur orientation sexuelle, leur identité de genre ou leur statut intersexe. Les répondant·es ayant révélé ces informations ont été questionné.es quant à leur niveau d’aise et leur sentiment de sécurité à le faire. Les répondant·es n’ayant pas révélé ces informations ont été interrogé·es sur les raisons les empêchant de le faire. 3.1 Éducation à la sexualité La majorité (84,02%) des répondant·es rapporte avoir reçu de l’éducation à la sexualité au cours de leur scolarité. Sur le plan du contenu de ces apprentissages, 6,97% des répondant·es rapportent que des informations liées aux enjeux LGBTI+ ont été transmises dans ce cadre, alors que 72,22% considèrent avoir été informé·es sur le VIH et/ou sur les infections transmissibles sexuellement ou par le sang (ITSS). Au final, seul·es 6,30% des répondant·es de France déclarent que leur éducation à la sexualité a abordé à la fois les enjeux LGBTI+ et les questions liées au VIH et aux ITSS. Graphique 5. Repondant·es ayant reçu de l’éduction à la sexualité 14 3.2 Ouverture et sentiment de sécurité auprès des personnes responsables des soins de santé Les jeunes ont été questionnés sur la visibilité qu’ils et elles considéraient pouvoir se permettre d’avoir en tant que personnes LGBTI+ auprès de la ou des personnes leur fournissant des soins de santé, qu’il s’agisse d’un·e médecin, d’un·e gynécologue, d’un·e urologue, d’un·e infirmière, d’un·e conseiller/conseillère, d’un·e psychologue, etc. Un peu moins de la moitié (45,34%) d’entre eux et elles ont répondu avoir abordé le sujet avec cette ou ces personnes. Les répondant·es en questionnement sur le plan de l’orientation sexuelle (29,85%), bisexuel·les (34,01%) et en questionnement sur le plan de leur identité de genre (38,38%) sont moins nombreux à dire avoir évoqué ces sujets en consultation. Parmi les répondant·es ayant abordé ces sujets dans le cadre de leurs soins de santé, 43,25% ont rapporté s’être senti·es accueilli·es et en sécurité, alors que pour les autres (56,75%), l’expérience ne s’est pas avérée entièrement positive. Seule une minorité de répondant·es estime que leur interlocuteur/interlocutrice manquait d’information sur les questions LGBTI+. Nous avons demandé aux répondant·es n’ayant pas parlé de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre lors de leurs soins de santé quelles étaient les raisons qui les empêchaient de le faire. Les répondant·es pouvaient cocher toutes les réponses applicables. Comme l’indique le tableau 4, 67,91% des répondant·es considèrent ne pas avoir besoin de parler du fait d’être LGBTI+ avec la personne qu’ils/elles consultent pour leur santé. Plus du tiers des jeunes rapportent ne pas divulguer ces informations par crainte d’être jugé·es (40,60%), alors que près d’une personne sur quatre (23,28%) anticipe que ses informations personnelles ne soient dévoilées. 20,71% des jeunes estiment qu’aucune personne spécialiste n’est disponible pour les personnes LGBTI+, alors que 2,10% considèrent qu’aucune personne spécialiste n’est disponible pour qui que ce soit. Finalement, environ une personne sur dix rapporte ne pas parler de son orientation sexuelle ou de son identité de genre dans le cadre de consultation de santé par peur d’être attaqué·e. Tableau 4. Motifs évoqués pour ne pas parler de son orientation sexuelle ou de son identité de genre avec la personne responsable de la santé, France Motifs Pas nécessaire de parler du fait d’être LGBTI+ avec la personne consultée pour sa santé J’avais peur de me sentir jugé·e J’avais peur qu’on dévoile mes informations personnelles Aucun·e spécialiste disponible pour les personnes LGBTI+ Peur d’être attaqué·e Aucun·e spécialiste disponible pour qui que ce soit % 67.91 40.60 23.28 20.71 11.09 2.10 15 4 Inclusion sociale des jeunes LGBTI+ Trois questions nous ont permis de documenter à quel point les jeunes LGBTI+ se sentent inclus·es dans et partie prenante de la société française. Elles portent respectivement sur leur sentiment d’être considéré·e par les autorités lors de la prise de décisions, le fait de connaitre d’autres personnes LGBTI+ dans son environnement immédiat (école, université, communauté) et la capacité à se projeter dans l’avenir en tant que personne LGBTI+. 4.1 Sentiment d’être considéré·e par les autorités lors de la prise de décisions Huit répondant·es sur dix (81,10%) rapportent sentir que les autorités françaises ne prennent « jamais » (40,20%) ou « presque jamais » (40,90%) en considération les jeunes LGBTI+ lorsqu’elles prennent des décisions. Graphique 6. Sentiment d’être considéré·e par les autorités française dans la prise de décision 16 4.2 Connaissance d’autres personnes LGBTI+ 86,87% des répondant·es ont rapporté connaitre des personnes LGBTI+ dans leur environnement immédiat, c’est-à-dire école, université ou communauté : 70,84% ont dit en connaitre « quelques-unes », alors que 16,03% ont déclaré en connaitre « une ou deux ». Plus d’un·e jeune sur dix (13,13%) ne connait personnellement personne s’identifiant comme LGBTI+. Graphique 7. Connaissance d’autres personnes LGBTI+ 4.3 Capacité à envisager l’avenir en tant qu’adulte LGBTI+ en France Seul un peu moins du tiers des répondant·es (30,34%) estiment être « aisément » en mesure de se projeter dans l’avenir en tant qu’adulte LGBTI+ en France, alors que la moitié (51,30%) considèrent être en mesure de le faire, mais seulement en partie. 18,36% des jeunes interrogé·es dans le cadre de l’enquête déclarent ne pas arriver à se projeter dans l’avenir en tant que personne LGBTI+ en France. Graphique 8. Capacité à se projeter dans l’avenir en tant qu’adulte LGBTI, France 17 18,36% des jeunes LGBTI rapportent donc être incapables de se projeter dans l’avenir en France, en tant qu’adultes LGBTI. Si l’on compare les résultats de la France à ceux d’autres pays représentés dans l’enquête, on constate que les jeunes Français.es ont beaucoup plus de mal à se projeter dans l’avenir que les répondant. es du Canada (6,06% d’entre eux/elles en sont incapables), et plus de mal que ceux et celles des États-Unis (11,27%) ou encore du Brésil (14,75%). Les résultats de la France sont davantage à rapprocher de ceux du Chili (17,22%), ou encore de la Belgique (16,44%). Graphique 9. Incapacité à se projeter dans l’avenir, France et autres pays 18 ANNEXE: Questionnaire d’enquête sur l’inclusion des jeunes LGBTI+ Quels sont les critères de participation ? - Être âgé·e de 26 ans et moins - S’identifier comme LGBTI (lesbienne, gay, bisexuel·le, trans, intersexe, etc.), queer ou non-conforme sur le plan du genre Introduction - Cette enquête est une initiative du MAG Jeunes LGBT (France) en collaboration avec l’UNESCO. Elle fait partie d’une consultation internationale sur les droits humains des jeunes LGBTI. En aidant le MAG et l’UNESCO à mieux comprendre les expériences scolaires et de santé des jeunes LGBTI, vos réponses leur permettront de mieux faire valoir vos droits et vos besoins à l’échelle internationale. - Cette enquête comprend 20 questions et demande environ 10 minutes de votre temps. 1. Quel âge as-tu ? (menu déroulant) 2. Dans quel pays habites-tu ? (remplir) 3. Quelle est ton occupation principale ? (menu déroulant : j’étudie ; je travaille ; je ne travaille pas et n’étudie pas) 4. L’orientation sexuelle réfère aux attirances sexuelles et/ou romantiques qu’une personne ressent. Lequel de ces énoncés décrit le mieux ton orientation sexuelle ? - Je suis gay ou homosexuel : Je suis un garçon/homme et je suis attiré sexuellement et/ou romantiquement uniquement ou presque uniquement par les garçons/hommes - Je suis lesbienne ou homosexuelle : Je suis une fille/femme et je suis attirée sexuellement et/ou romantiquement uniquement ou presque uniquement par les filles/femmes - Je suis bisexuel·le : Je suis attiré·e sexuellement et/ou romantiquement par les personnes du même genre que moi et par celles d’un autre genre - Je suis hétérosexuel·le : Je suis attiré·e sexuellement et/ou romantiquement par les membres du sexe opposé – aux garçons/hommes si je suis une fille/femme, ou aux filles/femmes si je suis un garçon/homme - Je suis attiré·e par des personnes sans égard à la manière dont elles s’identifient - Je n’ai pas d’attirances sexuelles et/ou romantiques - Je questionne mon orientation sexuelle 5. Quel sexe/genre vous a été assigné à la naissance ? - Le sexe/genre féminin - Le sexe/genre masculin - Je suis né·e avec des caractéristiques physiques ou biologiques qui ne sont pas strictement femelles ou mâles (intersexe) 19 6. L’identité de genre réfère à la manière dont une personne s’identifie. Lequel de ces énoncés décrit le mieux ton identité de genre ? - Je m’identifie comme fille/femme - Je m’identifie comme garçon/homme - Je ne m’identifie ni comme fille/femme ni comme garçon/homme - Je m’identifie à la fois comme fille/femme et comme garçon/homme - Je ne sais pas/je questionne mon identité de genre 7. Dans cette enquête, nous utiliserons LGBTI pour parler des personnes qui s’identifient comme lesbiennes, gays, bisexuel·les, trans et intersexes. Quelle proportion de tes proches savent que tu es LGBTI? - Tous mes proches ou une majorité de mes proches - Quelques-uns de mes proches - Je n’ai dit à personne que j’étais LGBTI 8. Te sens-tu en sécurité en tant que personne LGBTI dans l’école que tu fréquentes? / Te sentais-tu en sécurité en tant que personne LGBTI dans la dernière école que tu as fréquentée? - Oui, toujours ou la plupart du temps - Oui, parfois - Oui, mais rarement - Non, jamais 9. As-tu déjà été ridiculisé·e, taquiné·e, insulté·e ou menacé·e à l’école parce que tu es LGBTI? (plusieurs réponses possibles) - Oui, par mes camarades - Oui, par mes professeurs ou par des membres du personnel scolaire - Non 10. As-tu déjà été agressé·e physiquement à l’école parce que tu es LGBTI? (plusieurs réponses possibles) - Oui, par mes camarades - Oui, par mes professeurs ou par des membres du personnel scolaire - Non 11. As-tu déjà été agressé·e sexuellement à l’école parce que tu es LGBTI? (plusieurs réponses possibles) - Oui, par mes camarades - Oui, par mes professeurs ou par des membres du personnel scolaire - Non 12. Envisages-tu/as-tu déjà envisagé quitter l’école parce que tu es LGBTI? - Oui - Non 20 13. Considères-tu que tes besoins comme personne LGBTI sont/étaient abordés par les politiques éducatives ou scolaires? - Oui, toujours ou la plupart du temps - Oui, parfois - Oui, mais rarement - Non, jamais 14. Considères-tu que tes besoins comme personne LGBTI sont/étaient abordés par les contenus scolaires et d’apprentissage? - Oui, toujours ou la plupart du temps - Oui, parfois - Oui, mais rarement - Non, jamais 15. Y a-t-il (y avait-il) de l’éducation à la sexualité dans ton école? (plusieurs réponses possibles) - Oui, et elle inclut des informations sur les personnes LGBTI - Oui, et elle n’inclut pas d’information sur les personnes LGBTI - Oui, et elle inclut des informations sur le VIH et les ITSS (infections transmissibles sexuellement et par le sang) - Oui, et elle n’inclut pas d’information sur le VIH et les ITSS (infections transmissibles sexuellement et par le sang) - Non, il n’y a pas d’éducation à la sexualité dans mon école 16. As-tu déjà parlé du fait que tu es LGBTI avec une personne que tu consultes pour ta santé (médecin, gynécologue, urologue, infirmière, conseiller, psychologue, etc.)? - Oui - Non 16a. (Si oui) Quand tu as parlé du fait que tu es LGBTI avec une personne que tu consultes pour ta santé, t’es-tu senti·e accueilli·e et en sécurité? - Oui, complètement - Il m’est arrivé de ne pas me sentir accueilli·e et en sécurité - Non, je ne me suis pas senti·e accueilli·e et en sécurité 16b (Si non) Pourquoi n’as-tu pas parlé du fait que tu es LGBTI avec la/les personnes que tu consultes pour ta santé? (plusieurs réponses possibles? - J’avais peur de me sentir jugé·e - J’avais peur d’être attaqué·e - J’avais peur qu’on dévoile mes informations personnelles - Il n’y a aucun spécialiste pour les personnes LGBTI - Il n’y a aucun spécialiste pour qui que ce soit - Je n’ai pas besoin de parler du fait d’être LGBTI avec la personne que je consulte pour ma santé 21 17. Sens-tu que les autorités de ton pays prennent en considération les jeunes LGBTI lorsqu’elles prennent des décisions? - Oui, toujours ou la plupart du temps - Oui, parfois - Oui, mais rarement - Non, jamais 18. Connais-tu d’autres personnes qui s’identifient comme LGBTI dans ton école, dans ton université ou dans ta communauté? - Oui, je sais qu’il y en a, mais je ne les connais pas personnellement - Oui, j’en connais quelques-unes - Oui, j’en connais une ou deux - Non, je ne connais personne qui s’identifie comme LGBTI 19. En tant que jeune LGBTI, es-tu capable de te projeter dans l’avenir dans ton pays? - Oui, assez facilement - Oui, mais seulement en partie - Non, je n’arrive pas à me projeter dans l’avenir 20. Comment pourrais-tu te sentir mieux dans ton pays en tant que jeune LGBTI? Merci beaucoup d’avoir répondu au questionnaire ! 22 Cette publication présente les résultats principaux d’une consultation mondiale sur l’éducation inclusive et l’accès à la santé des jeunes lesbiennes, gays, bisexuel.les, trans et intersexes (LGBTI), ainsi que les non-binaires, queer, pansexuel.les et en questionnement en France. Cette consultation, une initiative de l’association MAG Jeunes LGBT, avec le soutien de l’UNESCO, représente la première fois que des informations qualitatives sont collectées à cette échelle sur les expériences d’inclusion/exclusion des jeunes LGBTI+ du monde. Puisqu’il s’agit d’un groupe sous-représenté dans la société civile et dans l’élaboration des politiques, ce rapport contribuera à une prise de conscience de leurs besoins en matière d’éducation et de santé.