18th Century Sculpture

L’étude des arts décoratifs fédère aujourd’hui une large communauté de chercheurs et engage, par-delà l’histoire artistique des objets et des décors, des spécialités et des compétences variées (littérature, critique, esthétique, sociologie, visual studies, gender studies). Dans la perspective des travaux d’envergure menés sur la production rocaille de certains grands ornemanistes (Jacques de Lajoüe, Juste-Aurèle Meissonnier, François Boucher), le colloque « Les acteurs de la rocaille » entend opérer un retour à l’objet tout en mettant à profit les récentes conclusions énoncées dans le domaine des sciences humaines.

Marquant le 300e anniversaire du début de la Régence, dont la rocaille fut l’une des expressions majeures, il explorera cet art libre et inventif dans le domaine du décor, des arts décoratifs et de l’architecture. L’objectif visé sera de mieux comprendre le rôle historique de chacun des acteurs de la rocaille tout au long du XVIIIe siècle, depuis sa conception jusqu’à sa diffusion, à Paris, en province et dans le reste de l’Europe.

Comité scientifique :  Jean-François Bédard (Syracuse University, New York), Pascal Bertrand (Université Bordeaux Montaigne), Fréderic Dassas (Musée du Louvre, département des objets d'art), Corinne Le Bitouzé (Bibliothèque nationale de France, département des estampes et de la photographie), Carl Magnusson (Université de Lausanne), Christian Michel (Université de Lausanne), Katie Scott (The Courtauld Institute of Art, Londres).

Ce colloque se propose d’interroger les témoignages, les expériences religieuses et les transformations esthétiques de l’espace sacré au siècle des Lumières. Dans le contexte d’un débat caractérisé par la critique de l’Église et de l’absolutisme, l’athéisme et la démystification de la religion, mais aussi par la recherche d’une réactualisation crédible du spirituel, les conceptions (syn)esthétiques de l’espace sacré revêtent une pertinence toute particulière. L’art se révèle ici à la fois matrice, sismographe et instrument agissant. Dans quelle mesure l’église du XVIIIe siècle doit-elle être appréhendée non seulement comme un lieu sacré, mais aussi comme un endroit fréquenté par les croyants et les touristes, par les clercs et les artistes, par la noblesse et la bourgeoisie, par les hommes et les femmes, et vécu tout autant comme espace social qu’esthétique ou émotionnel ? Comment expliquer la sécularisation fondamentale, le décloisonnement puis la réactualisation du culte qui s’est opérée dans l’espace sacré entre la mort de Louis XIV et la Révolution française ? Ces questions, au cœur de cette rencontre, seront abordées dans une perspective intermédiale et transdisciplinaire.