Autoformation

Directeur de mémoire : Béatrice SAVARIEAU
Mots clés : Contrat Aidé, Validation des Acquis de l’Expérience, AVS (Aide à la Vie Scolaire), Aide
Administrative, Expérience, Apprentissages Informels, Autoformation, Accompagnement, La
Réunion
Résumé:
VAE et Contrats aidés, voici deux dispositifs qui offrent des opportunités d’insertion à des personnes
en difficulté face à l’emploi et dont le niveau de diplôme est bas.
Cette affirmation pourrait amener à penser que la VAE représente un outil de prédilection pour les
personnes en contrat aidé or ce n’est pas le cas : seuls 7 contrats aidés ont entamé une démarche de
VAE en 2014.
En partant de ce constat, j’ai cherché à comprendre quelles étaient les raisons de ce phénomène. Le
choix de la méthodologie intègre à la fois un questionnaire et des entretiens en face à face adressés
au public concerné : les personnes en contrat aidé dans les EPLE de La Réunion.
Une analyse des représentations m’a d’abord permis de comprendre que, quel que soit le niveau
d’étude ou le type de contrat, l’expérience est ressentie comme une source d’apprentissage informel
et que la reconnaissance de soi en fait un objet valorisable. J’ai découvert que ce phénomène
s’appliquait aussi à la situation particulière de la mission d’AVS, « nouveau métier » impliquant le
début d’un processus de professionnalisation.
Ensuite, j’ai tenté d’identifier le ressenti face à la procédure de VAE pour me rendre compte que c’est
effectivement sur ce point que des freins pouvaient être identifiés : Se renseigner, écrire son
expérience dans le livret 2 ou passer un entretien oral devant un jury sont autant d’épreuves difficiles
à franchir dans l’esprit des personnes en contrat aidé.
Il semble dès lors que l’autoformation induite par la démarche de VAE ne soit pas un élément que les
personnes sont capables de développer par elles-mêmes et qu’elles ont besoin d’un accompagnement.
C’est sur cette notion d’accompagnement que s’ouvrent de nouvelles pistes car, si l’accompagnement
à la VAE se concentre principalement sur la préparation du livret 2 et parfois de l’oral, il se doit
d’évoluer vers une aide à l’autoformation et à la compréhension de la démarche.

Ce livre propose une démarche de recherche-formation basée sur l'exploration des expériences intense de formation. La formation est vue ici comme un processus vital et permanent de mise en forme par interaction entre soi (auto), les autres (socio) et le monde (éco). L'autoformation se définit alors comme la prise de conscience, la compréhension et la transformation par le sujet de cette interaction. C’est la transformation du rapport à soi aux autres et au monde.
Les chapitres de la première partie présentent successivement la posture méthodologique, la conception théorique et les implications épistémologiques de cette approche existentielle de l'autoformation.
La deuxième partie développe la méthode de recherche-formation-expérientielle par la prise de conscience et la compréhension des moments intenses (kaïros) d'autoformation. Cette démarche explore l’autoformation à partir des « kaïros » : c’est-à-dire les expériences vécues les plus décisives et les plus signifiantes pour chacun. Elle s’organise autour de deux noyaux : le retour réflexif sur l’expérience, et la mise en dialogue des interprétations. Les kaïros d'autoformation peuvent être définis comme les moments décisifs et signifiants de transformation du sujet dans son rapport à lui-même, aux autres et au monde.
Enfin la troisième partie ouvre sur les enjeux contemporains de l'exploration de l'autoformation et de l'écoformation. L’exploration de l’autoformation existentielle est aujourd’hui vitale pour comprendre l’évolution des pratiques de transformation de soi dans un contexte mondialisé de crise écologique majeure, mais aussi de richesse interculturelle inégalée. Cette démarche peut nous aider à comprendre comment s’inventent de nouvelles manières de vivre et de nouvelles connaissances face aux urgences écologiques. Plus profondément encore l’enjeu apparaît comme celui d’un changement d’imaginaire tant au niveau personnel que culturel.

QUESTIONNER LES RELATIONS ENTRE AUTOFORMATION, DIMENSION SPIRITUELLE ET MONDIALISATION INTERCULTURELLE

L’objectif premier de ce numéro est de reposer la question de la dimension spirituelle de l’autoformation tout au long de la vie dans le contexte d’échanges interculturels accélérés par la mondialisation. En sciences de l’éducation et de la formation, la question de la spiritualité est notablement absente. Elle semble le plus souvent considérée comme « hors champ » ou pire, comme non scientifique.
Les dimensions existentielles et spirituelles de la formation tout au long de la vie restent à explorer du point de vue spécifique de la formation.
Depuis la deuxième moitié du vingtième siècle, on voit se développer d'autres pratiques de soi influencées par les cultures non-occidentales comme le yoga, les arts martiaux ou la méditation.
Ce nouveau chantier d’exploration de l’autoformation existentielle doit affronter les préjugés qui entourent la question spirituelle. (Galvani, 2010, p.310-311)
Face à la nécessité de transformer les modes de vie et en l’absence de modèles prêts à l’emploi, chacun est conduit à s’autoformer à de nouveaux rapports à soi, aux autres et au monde pour faire face aux enjeux planétaires. Du point de vue de l’autoformation, les multi-crises enchevêtrées de la mondialisation peuvent être autant d’occasion de prise de conscience et d’émancipation.
• -la mise en coprésence des cultures invite à la prise de conscience émancipatrice des préjugés et conditionnements sociaux hérités,
• la crise écologique révèle l’interdépendance planétaire et le mal être des sociétés de consommation renouvelle le questionnement existentiel,
• la diffusion des modes de subjectivation de toutes les traditions de sagesse et de spiritualité ouvre de nouvelles possibilités de conscientisation et de travail sur soi.
Nous voudrions articuler la réflexion dans une problématique dynamique à trois pôles :
1. Qu’est-ce que se former ? Autoformation, subjectivation, connaissance et conscience de soi, etc.
2. Qu’est-ce que devenir un être humain ? Dimension existentielle, quête de sens, dimension spirituelle et exercices spirituels, etc.
3. Comment inventer de nouveaux modes de vie viables dans un contexte mondialisé ? Enjeux d’émergence d’une identité terrienne, d’une anthropo-éthique et d’une éco-éthique, mise en coprésence et en dialogue des traditions culturelles et spirituelles, etc.

extrait de l'ouvrage
Galvani P., 1997, Quête de sens et formation : anthropologie du blason et de l’autoformation, Paris : L’Harmattan, 220 pages.

Dans les cultures amérindiennes, l’interprétation symbolique a une place si prépondérante qu’elle ne se limite pas à la formation personnelle mais donne aussi un caractère prophétique non dogmatisé aux pratiques religieuses. En cohérence avec la conception iranienne développée par H. Corbin, l’imaginaire visionnaire amérindien est conçu comme un monde intermédiaire entre le monde physique et le monde spirituel.
La formation spirituelle est alors une voie de liaison et de responsabilité de l’homme envers toutes les créatures et dans tous les actes de la vie quotidienne. La quête de vision est une des modalités principales d’entrée dans le monde imaginal. Elle est un moyen de la quête du sens et d’une révélation de soi.

La recherche présentée dans ce mémoire porte sur le rôle de la vie, celui des autres, et celui que nous jouons dans notre propre destinée. Elle part du postulat selon lequel chacun souhaite occuper dans ce monde une « place » qui lui convient vraiment, dans laquelle il peut s’épanouir, et non pas une place à laquelle on l’aurait assigné et à laquelle il serait contraint de rester. Dans un monde ultra normé, dans quelle mesure est-il possible d’« inventer » sa place, de créer son propre modèle, différent de celui reçu ? Qu’est-ce qui peut permettre à quelqu’un d’opérer un changement dans sa façon de penser et d’agir ? Qu’est-ce qui peut donner la force, la volonté de décider par soi de ce qui convient pour soi, d’agir et de persévérer malgré les obstacles rencontrés ?
Trois entretiens ont été menés sous l’angle de ce questionnement décliné en trois concepts : la relation, la rencontre, l’autodirection. L’analyse de trois récits de vie singuliers a permis de relier ces trois concepts aux concepts d’hétéroformation(Ce que les autres font de nous), écoformation(Ce que la vie fait de nous) et autoformation (Ce que nous faisons de notre vie.) de Gaston Pineau.
D’abord, l’éducation reçue et la relation à l’école et avec son environnement dès l’enfance est apparue comme une sorte de fondation de la disposition à devenir, à être disponibles aux possibles, à rebondir, à s’autoriser à transgresser les normes pour inventer ses propres normes et réussir à être soi au milieu des autres.
Ensuite, la rencontre a été identifiée comme un élément transformateur, qui met en mouvement. Cette rencontre, souvent imprévue et surprenante, peut être un évènement, une personne, une idée, une prise de conscience. Ainsi, elle peut se transformer en kairos une opportunité à saisir pour agir sur sa vie.
Enfin, la notion d’autodirection, a été explorée en tant qu’aptitude à se fixer un cap et à le maintenir, à s’auto-observer et à s’auto-réguler, à s’autoriser, à modifier la feuille de route en faisant des détours, mais également à changer d’avis sur sa destination. Cette aptitude nécessitée de se connaître soi-même, savoir à quoi l’on tient, tout en étant ouvert à la nouveauté.
Cette recherche est une piste de réflexion à visée émancipatrice pour les accompagnateurs, dans divers champs d’intervention : la formation, l’insertion ou évolution professionnelle, la gestion des ressources humaines.

La materia della nostra vita è il tempo, aver cura della vita è impastare il tempo dando ad esso una forma, quella in cui sentiamo di poter dare con- sistenza al nostro poter essere. Non che il tempo della vita, se di essa non abbiamo cura, non assuma una forma, l’esserci comunque attua possibilità esistentive conseguenti al fatto che la rete di relazioni che strutturano il no- stro spazio vitale modellano il processo di costruzione della nostra identità.

Cet article interroge la posture des praticiens des champs de la psychosociologie et de la formation tout au long de la vie pour prendre en compte la dimension spirituelle des expériences d’autoformation existentielle. Une première partie présente les méthodologies réflexives de recherche-formation qui permettent de prendre en compte les dimensions existentielle et spirituelle dans une perspective transdisciplinaire. La seconde partie présente le concept d’auto-écoformation comme prise de conscience et transformation par le sujet des relations à l’environnement physique et social. Enfin, la troisième partie situe la dialectique auto-éco-formatrice face aux enjeux de la mondialisation interculturelle et la crise écologique planétaire. L’engagement éthique des chercheurs se trouve ici resitué comme responsabilité éco-citoyenne pour accompagner l’émergence d’un « soi écologique »
This paper questions the posture of facilitators in lifelong learning to take into account the spiritual dimension of existential self-learning experiences. It unfold the concept of self-learning as an awareness and transformation by the subject of his relationships to the physical and social environment. The dialectic of self-learning is now facing the challenges of intercultural globalization and the global ecological crisis. There is a need of commitment  of eco-citizen to support the emergence of an "ecological self".

Ce livre propose une démarche de recherche-formation basée sur l'exploration des expériences intense de formation. La formation est vue ici comme un processus vital et permanent de mise en forme par interaction entre soi (auto), les autres (socio) et le monde (éco). L'autoformation se définit alors comme la prise de conscience, la compréhension et la transformation par le sujet de cette interaction. C’est la transformation du rapport à soi aux autres et au monde.
Les chapitres de la première partie présentent successivement la posture méthodologique, la conception théorique et les implications épistémologiques de cette approche existentielle de l'autoformation.
La deuxième partie développe la méthode de recherche-formation-expérientielle par la prise de conscience et la compréhension des moments intenses (kaïros) d'autoformation. Cette démarche explore l’autoformation à partir des « kaïros » : c’est-à-dire les expériences vécues les plus décisives et les plus signifiantes pour chacun. Elle s’organise autour de deux noyaux : le retour réflexif sur l’expérience, et la mise en dialogue des interprétations. Les kaïros d'autoformation peuvent être définis comme les moments décisifs et signifiants de transformation du sujet dans son rapport à lui-même, aux autres et au monde.
Enfin la troisième partie ouvre sur les enjeux contemporains de l'exploration de l'autoformation et de l'écoformation. L’exploration de l’autoformation existentielle est aujourd’hui vitale pour comprendre l’évolution des pratiques de transformation de soi dans un contexte mondialisé de crise écologique majeure, mais aussi de richesse interculturelle inégalée. Cette démarche peut nous aider à comprendre comment s’inventent de nouvelles manières de vivre et de nouvelles connaissances face aux urgences écologiques. Plus profondément encore l’enjeu apparaît comme celui d’un changement d’imaginaire tant au niveau personnel que culturel.

La formation se vit dans la relation que nous établissons d’instant en instant avec les autres et le monde : les choses, les lieux, les mémoires, les personnes rencontrées, les beautés admirées ou les épreuves traversées. C’est tous les jours, à chaque instant, l’émergence d’une forme.
Parler d’autoformation, c’est parler de l’action de soi qui s’articule, s’oppose ou se relie à celle des autres et à celle du monde. Il s’agit de l’émergence d’une forme et d’un sens personnels dans une relation symbolique avec l’environnement.
Dans ce processus, l’expérience vécue et l’imaginaire se croisent et donnent sens à un parcours de vie. Lorsque l'on propose à des personnes de réaliser leur blason d’autoformation, c'est tout un univers d’expériences et de symboles qui apparaît. L’imagination créatrice du blason est un processus anthropologique qui permet d’appréhender l’autoformation comme une quête de l’unité et du sens.

L’ambition de cet ouvrage vise à clarifier les nuances entre l’histoire de vie et les différentes formes possibles de récits. Cette clarification n’a pas seulement une finalité théorique. Elle doit permettre aux formateurs, aux personnes, de mieux comprendre les enjeux et les ressorts de démarches encore mal connues. Si les dimensions épistémologiques des termes nous renseignent sur les nuances, les objets et les recherches associés, elles cachent aussi la diversité des finalités axiologiques, et éthiques des démarches interpellant l’existence.

Si les recherches de Gaston Pineau sur les histoires de vie en formation sont reconnues en Europe et largement diffusées au Brésil, comme ailleurs dans le monde, ceux sur les relations entre les temporalités et les processus de formation sont tout aussi décisifs. L'enjeu de cet entretien est de présenter, en empruntant une démarche généalogique, les étapes par lesquelles ces travaux sur le temps se sont constitués au fil des recherches de Gaston Pineau, pour ensuite examiner les dimensions contributives de ces travaux sur modes de constitution des courants de l'autoformation, de la formation par alternance, de la formation expérientielle, et des approches narratives et anthropoformatives.

Esse livro é um excelente alicerce teórico/prático que problematiza a subjetividade docente/acadêmica sobre o uso das tecnologias na educação e emerge da dinâmica explicitada sobre a necessidade de potencializar na formação de professores, a fluência digital pedagógica.

La necessitat de recuperació d'espais veïnals com a fórmula d'articulació barrial, la transformació dels continguts de les universitat populars, el qüestionament de la noció de cultura i el lent aprendre de la participació, són tot maneres en què es fa evident la necessitat d'adaptar les voluntats de transformació política a les característiques del territori. Cóm aprendre eixes noves maneres de civilitat que es requereixen per a aquest nou panorama? Quin seria el nou subjecte ciutadà i quins atributs tindria? quines noves maneres de construir un espai comú o comunitari i quin tipus de comunitat s'establiria?
No tenim més que la nostra ignorància i la nostra força de transformació pràctica per a contestar totes estes preguntes i per a explicar alguns dels fenòmens de renovació barrial que s'han anat produint a València en els últims temps.

Instabilité et flexibilité caractérisent la société Française actuelle, dans ce contexte social et économique spécifique, l'accompagnement dans le champ de la formation et l'insertion représente un moyen de sécurisation des parcours professionnels. Une société au sein de laquelle l'individu est considéré autonome et responsable de son devenir. Cette conception de l'individu fait émerger de nombreuses problématiques qui renforcent pour les professionnels de l'accompagnement le besoin de faire évoluer pratiques et postures. Les professionnels sont amenés à expérimenter de nouvelles actions et se mettre à distance leur agir professionnel dans le but d'une amélioration continue de leurs pratiques. Les parcours de vie sont ponctués par des transitions qui nécessitent de prendre le temps de penser son parcours pour concrétiser son projet. La démarche de portfolio réflexif permet de « créer, son cheminement, en action et au quotidien » (Layec, 2006). Cet article constitue un témoignage d'une professionnelle engagée dans le champ de la formation tout au long de la vie pour l'émergence de dispositifs d'accompagnement qui participent à (re)-donner aux personnes leur pouvoir d'agir. Cet engagement se réalise en coopération avec les professionnels du champ de l'éducation et de la formation dans le but de répondre aux besoins des bénéficiaires. Ce témoignage présente un projet institutionnel d'accompagnement d'éducateurs de la protection judiciaire de jeunesse en France dans l'expérimentation d'une démarche portfolio auprès de jeunes. L'enjeu de ce projet expérimental mené sur une durée de 3 ans et intégrant une recherche-action collaborative est de participer à l'émergence de dispositifs favorisant le développement des capacités réflexives pour rendre aux jeunes leur pouvoir d'agir dans cette société complexe et en mutation.