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Cours N°1 : Lois générales de l’électrocinétique

1. Introduction
Ce chapitre sera l’occasion de définir les bases de l’électrocinétique, de revoir les grandeurs
physiques comme la tension et le courant, ainsi que les lois qui les concernent dans un circuit
quelconque.

2. Qu’est-ce que l’électrocinétique ?


L’électrocinétique est l’étude du mouvement d’ensemble des porteurs de charge dans un circuit
que l’on appelle courant électrique. Les charges se déplacent sous l’effet d’un champ électrique
extérieur.

3. Rappels sur les grandeurs intensité et tension


3.1 Intensité du courant
3.1.1 Sens conventionnel
On a attribué un sens conventionnel au courant électrique qu’il convient de respecter : le courant
électrique est compté positivement lorsqu’il va dans le même sens que celui dans lequel se
déplaceraient des charges positives soumis à un champ extérieur.

3.1.2 Définition
Comme nous l’avons déjà vu, l’intensité du courant est la quantité de charges δq qui traverse
une section S du conducteur pendant un temps δt. Son unité est l’ampère (A), 1A correspond à
1 C.s-1.
3.2 Tension
3.2.1 Définition et mesure
La tension est une différence de potentiel électrique entre deux points d’un circuit et se
mesure avec un voltmètre qui la donne en Volt (V).
Il n’existe pas d’appareil pour mesurer le potentiel électrique en un point, on ne fait que
mesurer des différences de potentiels : pour cela, on fixe arbitrairement le point de potentiel
nul appelé la masse. Le potentiel électrique n’est défini qu’à une constante près.
3.2.2 Convention

Comme pour l’intensité du courant, on choisit un sens conventionnel pour la tension : on note
UAB =V(A)−V(B) la tension entre les points A et B d’un circuit par une flèche dirigée de B
vers A. UAB est positive si V(A)>V(B).

4. Régimes continus ou variables, approximation des régimes quasi-


stationnaires (ARQS)
4.1 Régimes continus ou variables
On parle de régime continu lorsque les grandeurs électriques, notamment l’intensité et la
tension ne dépendent pas du temps.
On parle de régime variable si ces grandeurs varient dans le temps, ce qui peut avoir plusieurs
causes : cas du régime transitoire de la charge ou décharge d’un condensateur, cas d’un
régime forcé imposé par un GBF.
4.2 Approximation des régimes quasi-stationnaires (ARQS)
4.2.1 Définition
Cette approximation consiste à dire que quel que soit le régime, l’intensité du courant est la
même en tout point d’une branche de circuit.
4.2.2 Validité
Cette approximation est valable pour un régime variable si le temps caractéristique de sa
variation (τ pour la charge ou décharge d’un condensateur, T pour un signal sinusoïdal imposé
par un GBF) est grand devant le temps de propagation de l’intensité.
Cette approximation sera possible si les dimensions du circuit ne sont pas trop grandes, car
l’intensité se propageant à une vitesse proche de celle de la lumière, le temps de propagation
est L/C ce qui fait 10−8s pour un circuit d’1 mètre de longueur.
Les régimes variables étudiés ont des temps caractéristiques bien plus grand (ex : régime
transitoire de la décharge d’un condensateur de capacité 1μF dans une résistance de 500Ω : 5×
τ =5×RC=2.5 10−3ms>>10−8s.

5. Loi des nœuds et loi des mailles


Avant d’écrire ces lois, définissons quelques notions relatives au circuit électrique :
• Une branche est constituée d’une association en série d’un ou plusieurs dipôles (fils,
résistance, bobine, ...) : dans le circuit ci-contre, AB est une branche, BC également, ...
• Un nœud est un point du circuit où se retrouvent plusieurs branches : le nœud B réunit les
branches AB, BC et BE.
• Une maille est une série de branches qui part d’un nœud pour revenir au même nœud : on
définit la maille ABCD ou BEFC ou AEFD ...
5.1 Loi des mailles

La somme des tensions à l’intérieur d’une maille est nulle.


Sur la maille ABCD, on a :

En effet :

5.2 Loi des nœuds


Cette loi traduit la conservation de la charge électrique.
La somme des courants qui arrivent sur un nœud est égale à la somme des courants qui en
repart :

6. Puissance reçue, conventions récepteur et générateur

Soit un dipôle dans la configuration ci-contre.


La puissance reçue par ce dipôle est définie par :

Cette puissance est positive dans le cas d’un dipôle récepteur.


Ainsi, la configuration présentée ci-contre est appelée convention récepteur : les sens de I et U
sont opposés.

Alors, si la puissance reçue est négative, c’est que le dipôle fournit de l’énergie. C’est un
générateur et on utilisera la convention générateur : I et U sont dans le même sens.

7. Caractéristique d’un dipôle


Lorsque l’on souhaite tracer la caractéristique d’un dipôle, on s’intéresse à la fonction u=f(i)
(caractéristique tension-courant). Si cette fonction est une droite, on parle de dipôle linéaire.

8. Dipôle actif ou passif


8.1 Un dipôle passif
est un dipôle qui convertit toute l’énergie électrique qu’il reçoit en énergie thermique
(conducteur ohmique, diode, ...).
Sa caractéristique passera forcément par l’origine.

8.2 Un dipôle actif


Fournit à l’extérieur de l’énergie thermique et une autre forme d’énergie :
• Un générateur fournira de l’énergie thermique et de l’énergie électrique.
• Un récepteur comme un moteur fournit de l’énergie thermique et de l’énergie
mécanique à partir d’énergie électrique.
La caractéristique de ces dipôles ne passe pas par l’origine.

9. Les conducteurs ohmiques


9.1 Loi d’Ohm
Un conducteur ohmique est un dipôle dont la caractéristique est une droite passant par
l’origine. Il répond donc à la loi d’Ohm qui s’écrit :

Avec U, la tension en Volt(V), I, l’intensité en ampère (A) et R la résistance du conducteur


ohmique exprimée en Ohm (Ω).

9.2 Effet Joule


On appelle effet Joule la dissipation de l’énergie électrique reçue par énergie thermique dans
un dipôle.
Le conducteur ohmique dissipe sous forme de chaleur la puissance :

9.3 Association de conducteurs ohmiques


9.3.1 Association en série : montage diviseur de tension
Lorsque l’on associe plusieurs conducteurs ohmiques en série, leurs résistances s’ajoutent : La
résistance globale est appelée "résistance équivalente".
Pour la situation ci-dessous, on a :

Dans cette association en série de conducteurs, on peut utiliser la propriété "diviseur de


tension". Elle consiste à exprimer la tension aux bornes d’un conducteur en fonction de sa
résistance, de la résistance équivalente et de la tension aux bornes de l’ensemble.
Voici un exemple :
UR1 et UR2 ne sont qu’une fraction de la tension E, le montage s’appelle un diviseur de
tension.
9.3.2 Association en parallèle : montage diviseur de courant
Lorsque l’on associe plusieurs conducteurs ohmiques en parallèle, leurs conductances définies
par G= 1/R s’ajoutent :
Pour la situation ci-dessous, on a :
Dans cette configuration en parallèle, on peut utiliser le diviseur de courant :

En effet, pour deux résistances en parallèle, on a :

I1 n’est qu’une fraction de l’intensité I, le montage s’appelle un diviseur de courant.


10. Le condensateur
10.1 Constitution et symbole
Un condensateur est constitué de deux armatures conductrices séparées par un isolant appelé
diélectrique.
Ils peuvent être plans, cylindriques voir sphériques.
Les condensateurs sont caractérisés par leur capacité C qui s’exprime en Farad. C’est la
capacité qu’ils ont à accumuler des charges lorsqu’ils sont soumis à une certaine différence de
potentiel.
L’armature qui reçoit le courant porte la charge +q, l’autre porte la charge −q.
On symbolisera ainsi le condensateur de la manière suivante :

10.2 Relation tension-intensité


On connaît la relation entre la charge portée par l’armature positive et la tension appliquée
aux bornes du condensateur :

On connaît la relation entre l’intensité du courant arrivant sur le condensateur et la variation


de charge de l’armature positive :

D’où :

10.3 Comportement du condensateur sous différents régimes


Le condensateur n’est "intéressant" qu’en régime variable, c’est à dire lorsque u varie.
En effet, en régime permanent, la tension étant constante, on a :
Le condensateur se comporte donc en régime permanent comme un interrupteur ouvert.

10.4 Énergie emmagasinée par le condensateur


L’énergie emmagasinée par le condensateur entre le temps t=0 où u=0 et le temps t où u=u est
donnée par :

Attention, la puissance reçue par un condensateur peut changer de signe au cours du temps :
• Si son énergie EC augmente, la puissance reçue (P=u(t)i(t)) est positive est le
condensateur se comporte comme un récepteur.
• Si son énergie EC diminue, la puissance reçue est négative est le condensateur se
comporte comme un générateur.
Conséquence sur la continuité de la fonction u(t)
L’énergie emmagasinée par un condensateur dépend de la tension à ses bornes. Ce transfert
d’énergie ne pouvant pas se faire instantanément, la tension u(t) aux bornes d’un condensateur
est une fonction continue du temps.

10.5 Association de condensateur


10.5.1 Association en série
Trois condensateurs de capacité C1, C2, C3 placés en série sont équivalents à un condensateur
de capacité Ceq vérifiant la relation suivante :

10.5.2 Association en parallèle


Trois condensateurs de capacité C1, C2, C3 placés en parallèle sont équivalents à un
condensateur de capacité Ceq vérifiant la relation suivante :

11. La bobine
11.1 Constitution et symbole
Une bobine est constituée d’un enroulement de spires conductrices autour d’un isolant. Elle
admet donc une certaine résistance interne du fait de cette grande longueur de fil.
La bobine sera donc symbolisée en convention récepteur de la manière suivante :
11.2 Relation tension-intensité
Le phénomène qui caractérise la bobine est l’auto-induction : le passage d’un courant i qui
varie dans les spires de la bobine créé un champ magnétique 𝐵⃗ qui fait apparaître une tension
u aux bornes de celle-ci.
Mathématiquement, pour une bobine idéale (sans résistance interne), cette auto-induction
s’écrit :

Où L est l’inductance de la bobine qui s’exprime en Henry (H).


En tenant compte de la résistance interne de la bobine, la tension aux bornes de celle-ci
s’écrit :

Avec r la résistance interne de la bobine qui s’exprime en Ohm (Ω).

11.3 Comportement de la bobine sous différents régimes


La bobine n’est "intéressante" qu’en régime variable, c’est à dire lorsque i varie.
En effet, en régime permanent, l’intensité étant constante, on a :

La bobine se comporte donc en régime permanent comme un conducteur ohmique de faible


résistance (r=10−12Ω).

11.4 Énergie emmagasinée par la bobine


Pour une bobine idéale, l’énergie emmagasinée par celle-ci entre le temps t=0 où i=0 et le
temps t où i=i est donnée par :
Attention, la puissance reçue par une bobine peut changer de signe au cours du temps :
• Si son énergie E augmente, la puissance reçue (P=u(t)i(t)) est positive est la bobine se
comporte comme un récepteur.
• Si son énergie E diminue, la puissance reçue est négative est la bobine se comporte
comme un générateur.
Pour une bobine réelle, pendant qu’elle emmagasine l’énergie EL, elle en dissipe aussi par
effet Joule.
Conséquence sur la continuité de la fonction i(t)
L’énergie emmagasinée par une bobine dépend de l’intensité du courant qui la traverse. Ce
transfert d’énergie ne pouvant pas se faire instantanément, l’intensité du courant i(t)
parcourant une bobine est une fonction continue du temps.

11.5 Association de bobines


Les lois d’association en série et en parallèle des bobines sont les mêmes que celles pour les
conducteurs ohmiques.
11.5.1 Association en série
On peut considérer le cas des bobines réelles :
Une association de n bobines réelles identiques caractérisées par le couple L,r est équivalente
à une bobine d’inductance nL associée à un conducteur ohmique de résistance nr.
11.5.2 Association en parallèle
La modélisation en parallèle de bobines réelles n’étant pas aisée, on s’occupe de bobines
idéales :
Soit deux bobines idéales d’inductances L1 et L2 placées en parallèle, cette association est
équivalente à une bobine d’inductance Leq qui vérifie :

12. Théorème de Millman


Ce théorème exprime la loi des nœuds en termes de potentiels électriques :
Si on applique la loi d’Ohm à chaque dipôle, on a :

On applique ensuite la loi des nœuds :

Et le théorème de Millman s’écrit :

13. Les générateurs


a. Générateur de tension idéal

Un générateur de tension idéal est un générateur qui délivre une tension constante quel que
soit l’intensité débitée.
La tension délivrée est appelée force électromotrice, elle est notée E et s’exprime en Volt (V).
b. Générateur de courant idéal

Un générateur de courant idéal est un générateur qui délivre une intensité constante quel que
soit la tension à ses bornes.
Le courant délivré est appelé courant électromoteur, il est noté η et s’exprime en Ampère (A).

c. Association de générateurs
L’association en série de deux générateurs de tension idéaux de f.e.m E1 et E2 est équivalente
à un générateur de tension idéal qui délivre la force électromotrice E1 + E2.
L’association en parallèle de deux générateurs de courant idéaux de c.e.m η1 et η2 est
équivalente à un générateur de courant idéal qui délivre le courant électromoteur η1 + η2.

14. Modélisation linéaire des générateurs réels


Même si la caractéristique générale d’un générateur n’est pas une droite, les conditions
d’utilisation des générateurs montrent que l’on peut localement considérer leur caractéristique
comme étant linéaire.

a. Modèle de Thévenin
i. Définition
Tout générateur réel peut être modélisé par un générateur idéal de tension de f.e.m E’ en série
avec une résistance r appelée résistance interne du générateur et exprimée en Ohm (Ω).
Sa caractéristique a pour équation :
ii. Association
Si deux générateurs de Thévenin (E1, r1) et (E2, r2) sont associés en série, l’ensemble est
équivalent à un générateur de Thévenin de f.e.m E1 + E2 et de résistance interne r1 + r2.

b. Modèle de Norton
i. Définition
Tout générateur réel peut être modélisé par un générateur idéal de courant de c.e.m η en
parallèle avec une résistance r appelée résistance interne du générateur et exprimée en Ohm
(Ω).
On peut aussi introduire g, conductance interne du générateur exprimée en Siemens (S).
Sa caractéristique a pour équation :
Attention ici, c’est une caractéristique intensité-tension qui est représentée.
ii. Association
Si deux générateurs de Norton identiques (η1, g1) et (η2, g2) sont associés en parallèle,
l’ensemble est équivalent à un générateur de Norton de c.e.m η1 + η2 et de conductance
interne g1 + g2.

c. Passage d’un modèle à l’autre


Les modèles de Thévenin et de Norton sont équivalents, on peut passer de l’un à l’autre à
l’aide de la relation :

d. Intérêt des modèles de Thévenin et Norton


La transformation Thévenin-Norton permet de mettre en œuvre la méthode des nœuds et la
méthode des mailles qui permettent de calculer toutes les tensions entre les nœuds du circuit
ou toutes les intensités dans les branches de celui-ci.
i. Méthode des mailles
On cherche à calculer les intensités dans les branches. Dans cette méthode, on transforme tous
les générateurs en modèle de Thévenin, puis on mène les calculs en appliquant à bon escient
la loi des mailles et la loi des nœuds vues précédemment.
ii. Méthode des nœuds
Celle-ci permet de calculer les tensions entre les nœuds du circuit. Il faudra pour l’appliquer
transformer tous les générateurs en modèle de Norton, puis appliquer la loi des nœuds et la loi
des mailles à bon escient.
Bien souvent c’est un mélange de la méthode des nœuds et de la méthode des mailles qui
permet de résoudre le problème posé.

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