I am a bioarchaeologist and historical archaeologist who specialises in the evolution and dynamics of Mediterranean agriculture (mediterranean France, Spain, Morocco), in relation with social, economic and climatic changes during the Middle Ages. My work is based on different archaeobotanical approaches (carpology, anthracology) https://cv.archives-ouvertes.fr/jerome-ros
Address: Université de Montpellier, Bâtiment 22, troisième étage
ISEM - Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier | UMR 5554
Place Eugène Bataillon - CC065
34095 Montpellier Cedex 5, France
Address: Université de Montpellier, Bâtiment 22, troisième étage
ISEM - Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier | UMR 5554
Place Eugène Bataillon - CC065
34095 Montpellier Cedex 5, France
less
Related Authors
Dorian Q Fuller
University College London
Dan Hicks
University of Oxford
Eve Emshwiller
University of Wisconsin-Madison
Philipp Wolfgang Stockhammer
Ludwig-Maximilians-Universität München
Caroline J . Tully
University of Melbourne
Armando Marques-Guedes
UNL - New University of Lisbon
Stefano R L Campana
University of Siena / Università di Siena
Margriet Hoogvliet
University of Groningen
Enrico Cirelli
Università di Bologna
Annalisa Marzano
Università di Bologna
InterestsView All (40)
Uploads
Book by Jerome Ros
Papers by Jerome Ros
The knowledge we have of Islamic diet and agriculture in al-Andalus is mostly based on textual and archaeological sources that can be as complementary as, sometimes, contradictory. Nonetheless, data documenting directly agricultural practices, with the help of bioarcheological studies, remain scarce in rural areas. New archaeobotanical researches led on the medieval settlements of Albalat, in Extremadura, and Las Sillas, in Aragon, offer a new opportunity to document agricultural practices in these areas, located far away from dynamic urban centers and from the ones well known for their agricultural production. The studies led in both sites enabled the extraction of carpological remains from different types of contexts, such as domestic ones -kitchens, ovens, storage and patios- and craft ones (forge). These, together with other published studies, allow addressing the question of the past diversity of consumed/cultivated plants - cereals, vegetables, fruits, aromatic plants-, and of the type of agricultural practices that existed at the margins of al-Andalus.
--> Participation to the catalogue : text about food and agriculture based on archaeobotanical data, p. 168-169.
Université Jean Jaurès, Toulouse, Maison de la Recherche, salle D30
Lien visio : https://umontpellier-fr.zoom.us/j/91223770910
Le 30 mars, j'organise avec mes collègues Cyprien Mureau (ISEM, ERC DEMETER), Christophe Vaschalde (Mosaïques Archéologie) et Carole Puig (Acter, FRAMESPA, TRACES) une journée de recherche autour du thème "Consommer et produire dans le monde rural du Midi de la France au Moyen Âge" à Toulouse. Cette journée sera l'occasion de valoriser les travaux récents de jeunes chercheurs, bioarchéologues, historiens et archéologues. Venez nombreux !
Toulouse, 23 novembre 2018
L’économie des campagnes médiévales est dépendante de l’exploitation de ressources naturelles, particulièrement celles issues du vivant (plantes sauvages et cultivées, animaux…). Cette exploitation implique l’utilisation voire la transformation de procédés techniques, l’adaptation au milieu naturel, et l’élaboration de stratégies d’investissement des territoires et d’intégration à des réseaux d’échanges. La recherche archéologique et historique sur la relation entre les sociétés du Moyen Âge et leur environnement a connu un engouement par le passé, qui s’est traduit par de nombreux travaux sur l’occupation du territoire, les effets du changement climatique ou l’exploitation des zones humides. Toutefois, nombre de thématiques restent à explorer, particulièrement celle des pratiques de consommation et de production en lien avec les ressources issues du vivant. De manière générale, les historiens et les archéologues ont mis en évidence de nombreux changements politiques, sociaux, économiques et techniques tout au long du Moyen Âge (évolutions de l’habitat et des terroirs, émergence du système féodo-vassalique…), sans que leur impact sur les pratiques de consommation et de production du monde rural n’ait été totalement exploré.
Depuis une quinzaine d’années, l’archéologie préventive a accumulé une masse considérable de données, qui participe au renouvellement de notre connaissance du Moyen Âge. Dans le même temps, la bioarchéologie connaît un nouvel essor et développe des méthodes novatrices qui mettent en lumière des pans entiers de l’histoire des campagnes médiévales, tandis que les historiens réexaminent certains processus économiques fondamentaux (croissance carolingienne, conjoncture de 1300).
Partant de ce constat, il est nécessaire aujourd’hui de proposer de nouveaux espaces de dialogues et d’échanges entre les archéologues, les bio-archéologues et les historiens. Cette journée a pour but de favoriser ce dialogue, en plaçant au cœur des discussions les préoccupations inhérentes à l’économie, la société, les paysages médiévaux du Midi et leur évolution sur le temps long. Il s’agit de consolider et de faire émerger de nouveaux questionnements, en s’intéressant à l’actualité de la recherche et à ses avancées récentes.
-Realización de un primer balance metodológico: en el ámbito de la arqueobotánica, y espe-cialmente de la carpología, los métodos de muestreo a menudo se desconocen o se minusvaloran, debido a la falta de consenso entre la comunidad arqueobotánica y la de los arqueólo-gos. Sin embargo, son fundamentales en el proceso de estudio, pues garantizan la obtención de resultados fiables y comparables entre yacimientos. Así pues, aunque existan protócolos sobre la metodología , se hace necesaria su difusión dentro de la comunidad arqueológica. Se discutirá la posibilidad de elaborar un folleto informativo en línea.
-Actualidad y balance de la investigación en curso: se presentarán los últimos avances de las investigaciones en curso en la Península Ibérica, lo cual nos permitirá evidenciar las zonas en las que la investigación se ha visto más favorecida gracias a iniciativas locales o a dinámicas propias de la investigación; y aquellas en las que los estudios permanecen incompletos y requieren una mayor atención en los próximos años.
-Perspectivas: hacia la creación de proyectos comunes cooperativos: la creación de un espa-cio de diálogo permitirá discutir las posibilidades de establecer líneas de actuación alrededor de temas específicos del período (introducción de especies exóticas o nuevas, diversificación varietal de las plantas explotadas, difusión de nuevas prácticas agrícolas, explotación de nuevas tierras, etc.) que pueden formar parte de propuestas de participación en iniciativas y pro-yectos comunes (a explorar).
Objectifs du Workshop
Le Workshop proposé vise à réunir pour la première fois en péninsule Ibérique les spécialistes travaillant sur la période médiévale en Espagne et au Portugal. Il s'agit de créer un espace de dialogue, qui permettra de confronter les méthodes et apports de chacun, et de faire émerger une dynamique de recherche internationale autour des thématiques propres à cette période. Au cours du Workshop, trois objectifs seront privilégiés :
-Réalisation d'un premier bilan méthodologique: en archéobotanique, et particulièrement en carpologie, les méthodes d'échantillonnage sont souvent négligées ou méconnues, faute de consensus entre la communauté des archéobotanistes et celle des archéologues. Elles sont pourtant à la base de la chaîne opératoire de l'étude, garantissant l'obtention de résultats fiables et comparables entre sites. Il sera donc nécessaire d'oeuvrer à une meilleure diffusion des protocoles existants auprès de la communauté archéologique, par la réalisation d'une plaquette informative en ligne dont le contenu sera élaboré au cours du Workshop.
-Actualités et bilan des recherches en cours: cette partie du Workshop visera à faire un état de l'art des recherches en cours en péninsule Ibérique. Elle permettra de faire apparaître les zones privilégiées par la communauté archéobotanique, souvent en raison d'un ancrage local plus fort ou de dynamiques archéologiques plus marquées, et de cibler les zones lacunaires qui demanderont un investissement plus important dans les prochaines années.
-Perspectives : vers la création de projets communs collaboratifs: la création d'un espace de dialogue permettra de fédérer la communauté archéobotanique autour de thématiques propres à cette période (introduction d'espèces exotiques ou nouvelles, diversification variétale des plantes exploitées, diffusion de nouvelles pratiques agricoles, mise en valeur de nouveaux terroirs, etc.). L'émergence de dynamiques de recherche propres à ces thématiques devra mener à la proposition de projets communs (à explorer).
Coordination : Jérôme Ros (post-doctorant EHEHI) et Violaine Héritier-Salama, (doctorante Université Paris-Nanterre, Université Paris-Sorbonne, EHEHI)
Discutant : Yassir Benhima (Université Sorbonne nouvelle - Paris 3)
Cette journée d'études a pour but de présenter les résultats obtenus lors des différentes campagnes de fouilles menées à Ultréra (Argelès-sur-Mer, Pyrénées-Orientales). La journée, découpée en sessions thématiques, présentera la zone d'étude, son occupation durant les périodes anciennes (Néolithique, Âge du Bronze) avant d'aborder la genèse du castrum médiéval et son évolution dans la durée. L'après-midi sera consacrée à la présentation des témoins matériels de la vie quotidienne des habitants du site (culture matérielle, artisanat, alimentation, exploitation et gestion du milieu).
Les communications seront assurées par André Constant, Michel Martzluff, Cécile Respaut, Asumpcio Toledo i Mur, Guergana Guionova, Patrick Green, Jérôme Bénézet, Jérôme Ros, Marie-Pierre Ruas, Valentine Combeau, Aline Durand, Vanessa Py, Isabelle Rodet-Belarbi et Myriam Sternberg.
Séminaire coordonné au titre du LA3M et du département d'histoire de l'art et archéologie par A. CONSTANT (AMU/LA3M UMR 7298) "L'ensilage dans le Midi de la France au Moyen Âge : historiographie, stratégies d'approche et avancées récentes de la recherche".
Avec la participation de : André CONSTANT (AMU/LA3M UMR 7298), Odile MAUFRAS (Inrap, Univ. Paul-Valéry Montpellier 3/ASM UMR 5140), Carole PUIG (Univ. Toulouse Jean Jaurès, Acter, Framespa, UMR 5136), Eric YEBDRI (Inrap), Jean-Pierre PELLETIER (AMU/LA3M UMR 7298), Jérôme ROS (AASPE UMR 7209/MNHN – Muséum) et Cécile DOMINGUEZ (Inrap)
Regarding the reel expansion of medieval Arab-Berber agriculture in Iberia and the so-called “green revolution”, we hypothesize that it was in fact limited to A) the landed estates that depended on the urban aristocracy, and B) to the large areas of specialized production well known from the written sources. But how was agriculture practiced in the rural areas far from these productive regions: did they evolve as in Andalusia? Perpetuate ancient practices (Iberian, Roman)? Or undergo developments similar to those observed in neighboring Christian regions (Mediterranean France)? Regarding the areas that come under Christian rule, the weight of the Andalusian agricultural legacy is yet to be determined, although we hypothesize continuity in the staple productions and practices.
To document these questions, the main objectives of this paper are: 1) to reconstruct ancient agrosystems and agrobiodiversities using archaeobotanical data; 2) to assess how societies, depending on local environmental parameters, have developed their agrarian strategies, following the evolution of the cultural and socio-economic context; 3) to determine what role socio-economic dynamics have played in the large-scale diffusion of certain agricultural productions. The paper will present results of new studies carried out in a range of frontier medieval sites in Spain (Aragon, Catalonia, Extremadura, Guadalajara, Malaga, Ibiza), a large part of which is drawn from the research project "Landscapes of (Re)Conquest: Dynamics of Multicultural Frontiers in Medieval South Western Europe", funded by AHRC. The results, based on studies of seeds remains issued from samples dated from the 10th to the 15th c., make it possible to draw up a list of the main agro-horticultural productions and their evolution in the face of changing socio-economic dynamics.
Para documentar la historia agrícola de las zonas marginales/periféricas, una investigación paleoambiental interdisciplinar está en curso en el yacimiento extremeño de Albalat (s. IX-XII). La gran variedad de restos aprisionados bajo los derrumbes de las casas permite restituir un amplio espectro de la vida cotidiana, dominada por labores domésticas, agropastorales y artesanales. Las prácticas agrícolas y de consumo se abordan a través de diferentes enfoques: arqueológico (estructuras, cerámicas, molinos), bioarqueológico (carpología, antracología) y químico (isótopos estables, química orgánica). Los resultados obtenidos a partir de estos diferentes enfoques permiten documentar tanto la producción agrícola (diversidad de cultivos anuales y perennes, tipos de suelo utilizados, aportes hídricos), como la transformación de estos productos (trilla de cereales, producción de harina) y su consumo (estudio de los rellenos de letrinas, residuos orgánicos en la cerámica). Se presentará una síntesis de estos resultados interdisciplinarios, con el fin de calificar este sistema agrohortícola en los márgenes de al- Andalus.
Communication : Ros Jérôme
La gestion des ressources végétales et des terroirs est primordiale dans l'étude des sociétés rurales anciennes, car elle témoigne de la capacité des populations passées à conserver ou améliorer la qualité des espaces exploités, tout en maintenant un couvert végétal suffisant pour la pâture et l'approvisionnement en bois d'oeuvre et combustible. Au Maroc, notre connaissance des modes de gestion des ressources ligneuses et de leurs terroirs d'origine repose essentiellement pour les périodes historiques sur les sources textuelles, qui, bien que d'une grande richesse, n'offrent souvent qu'une vision partielle, fragmentaire, des pratiques anciennes. En ce sens, le recours aux vestiges matériels, notamment archéobotaniques, s'avère nécessaire. Outre la connaissance des forêts et des paysages passés, l'anthracologie permet en effet d'appréhender les relations que les populations rurales entretenaient avec le bois : gestion forestière (sélection d'espèces, pratiques de coupes, de stockages…) et place du bois dans les pratiques économiques (domestiques, artisanales) et sociales (rôle symbolique, cultuel). Ce premier bilan réunit les données anthracologiques d'une dizaine de sites archéologiques localisés au Maroc. Malgré une répartition chrono-géographique très inégale, elles éclairent différents aspects de la diversité végétale exploitée, à la fois pour le bois d'oeuvre et pour le combustible. On observe un déséquilibre important de l'information entre le nord du pays, où les sites couvrent une chronologie plus importante mais discontinue, et le sud où ne sont documentés que des habitats de la période islamique. La réalisation de ce bilan permettra de pointer les faiblesses de la recherche actuelle, permettant de fixer de nouveaux objectifs pour les recherches futures.
Ros J., Héritier-Salama V., Fili A., Capel C., Messier R.
Aghmat, ville médiévale de la région du Haouz (Marrakech), est rapportée par les textes avoir été une cité commerçante prospère, entourée d'un terroir fertile. Située au pied du Haut-Atlas, au débouché de la vallée de l'Ourika, elle bénéficiait d'une situation géographique favorable au développement d'une agriculture irriguée de grande ampleur, dont les sources écrites gardent le souvenir. Toutefois, Aghmat finit par sombrer dans la crise qui frappa l'ensemble du Maroc à la fin du XIV e et au XV e siècle, et fut abandonnée. Ce n'est que dans le courant du XVI e siècle que la localité se redynamisa, tout en connaissant une profonde réorganisation spatiale, démographique et économique puisqu'elle semble alors avoir pris la forme d'un habitat dispersé, tout entier tourné vers la mise en valeur agricole du terroir. Depuis 2005, la fouille extensive des édifices du centre-ville médiéval d'Aghmat et de leurs niveaux d'abandon permet d'approcher localement cette période de transition entre deux systèmes socio-économiques. Se pose ainsi la question de l'évolution des modes d'occupation de l'habitat et de la gestion des terroirs, et du rôle joué par les différentes composantes socio-économiques sur cette évolution. L'approche menée, croisant documentation archéologique et archéobotanique, semble être la piste la plus prometteuse pour documenter ces questions.
Marie-Pierre Ruas et Jérôme Ros
Ce premier bilan réunit les données sur les vestiges de bois, de graines et de fruits d'une dizaine de sites archéologiques localisés au Maroc. Malgré une répartition chrono-géographique très inégale, elles éclairent différents aspects de la palette agricole et forestière. Au nord, 7 sites permettent une lecture diachronique mais discontinue, de l'Epipaléolithique au Moyen Âge, tandis qu'au sud seuls sont documentés jusqu'à présent des habitats de la période islamique. Après un bref rappel des types de restes étudiés, seront commentés les permanences et les changements du patrimoine végétal à partir des spectres de plantes exploitées-cultivées ou sauvages-enregistrés entre le Néolithique et la fin du Moyen Âge. Une deuxième partie présentera certains résultats marquants et innovants obtenus à Igîlîz. Cette forteresse rurale occupée principalement à l'époque almohade (12 e-13 e siècles) par une population de dévots, de militaires et de paysans, est implantée dans l'Anti-Atlas, au coeur d'un environnement montagnard semi-aride dominé par les formations steppiques pâturées à arganiers. Les recherches archéobotaniques conduites depuis dix ans y ont révélé un approvisionnement en ressources végétales fondé, pour les besoins alimentaires, sur une diversité inattendue. Nous porterons l'attention sur certaines des plantes de la base vivrière et les indices des modes d'exploitation de l'arganeraie médiévale.
Les vestiges carpologiques découverts dans les comblements de silos archéologiques permettent d’aborder, notamment par comparaison avec les observations ethnographiques publiées (Gast et Sigaut 1979, 1981), plusieurs questions essentielles à la compréhension de ces structures, qu’il s’agisse de comblements en position primaire (espèces et types de restes stockés, état de nettoyage avant stockage, caractère monospécifique ou mixte du stock, destination humaine ou animale) ou secondaire (existence de rejets de stockage aérien en silo, gammes de plantes consommées, activités domestiques, artisanat, terroirs exploités, etc.). La découverte en France médiévale méditerranéenne de grandes aires d’ensilage comptant parfois plus de 2 000 silos redynamise aujourd’hui les questionnements liés aux pratiques de l’ensilage, et invite à repenser le mode de fonctionnement et le rôle de ces structures dans les sociétés passées.
En ce sens, le Projet Collectif de Recherche « Expérimentation archéologique d’ensilage souterrain préindustriel » (dir. C. Dominguez, E. Yebdri, Inrap) mène actuellement une recherche archéologique et archéobotanique expérimentale dont les premières phases de terrain ont démarré en 2016, en collaboration avec le SRA Languedoc-Roussillon, l’Inrap et l’INRA de Perpignan. Ces recherches sont menées au moyen de deux approches : (1) une approché archéologique, par la multiplication des fouilles d’aires d’ensilage, et l’application de protocoles d’observations et de prélèvements précis et d’études carpologiques systématiques, et (2) une approche expérimentale, par la création ex nihilo d’une nouvelle aire d’ensilage fonctionnelle. L’enjeu global au terme de ce travail est d’éclairer la communauté des archéologues sur différentes questions: gestion et évolution des stocks végétaux, des structures, taphonomie de constitution des comblements. Les différents aspects étudiés concernent ainsi à la fois la construction, le fonctionnement, le réemploi et le processus d’abandon du silo.
Par l’approche archéobotanique expérimentale, la recherche menée consiste à documenter plusieurs questions : effet(s) du stockage en silo sur la préservation/la dégradation des restes ensilés, rôle du nettoyage des récoltes sur la qualité de la conservation des semences, rôle et avantages du stockage mixte, effet de l’humidité sur le stock, risques de préservation du stock lors d’un nettoyage du silo par le feu, etc. Ce projet est prévu sur le temps long (10 ans) et comprend un rapport d’activité annuel. Les premiers résultats obtenus sont encourageants : les stocks de féveroles ensilés en 2016, récupérés à l’automne 2017, présentent un mode de conversation qui n’est pas décrit dans la littérature ethnographique et permettent de repenser la manière d’interpréter les assemblages carpologiques rencontrés dans les comblements de silos archéologiques.
Although well known through the study of textual sources, agrarian productions and practices were, so far, poorly documented by archaeology in northern Catalonia (Pyrénées-Orientales, France). The increase of archaeobotanical investigations in this region allow us to present a first review of medieval farming practices. Based on the study of fifteen rural sites, this paper aims to document, through archaeobotanical data, the characteristics of northern Catalan agriculture between the 8th and the 13th c. (cultivated crops, prevalence of certain species, farming practices associated, types of exploited landscapes), while attempting to detect possible specificities or evolutions over the long term (integration of new species to the staple crops, agrarian specialization).
Journée d'études-Le castrum d'Ultréra du Ve au XIe s. (Pyrénées-Orientales) : entre plaine et versants, conquêtes d'un milieu, éclosion d'une élite (16 avril 2018, MMSH, Aix-en-Provence)
Little archaeobotanical research has been undertaken so far in Islamic archaeology. Concerning the Arabian Peninsula, less than a dozen of sites have provided archaeobotanical material, most of them from a limited number of samples. That’s why the analysis of the samples from the domestic building B94 in Qalhât (Ash-Sharqiyah Province, Sultanate of Oman) allows increasing our knowledges available for this period. The provided data give the opportunity to rebuild through carpology (study of seeds and fruits) and anthracology (study of charcoals) some aspects of everyday life. The analysis of seeds and fruits allows defining the main components of the food plant diet (cereals, fruits…) as well as the agrarian system set up for their culture. Besides, some weeds from the cleaning of the harvests have been also identified, that could be used to shed light on some agrarian practices (water management…). Finally, the analysis of the charcoals retrieved in the fireplaces give us some indications on the woody species used as fuel within the framework of domestic activities and, consequently, on the taxonomic composition of the vegetation cover situated nearby.
Actuellement, la majeure partie des connaissances concernant l’agriculture en al-Andalus repose sur deux types de sources : les mentions textuelles, de toute nature (i.e. traités agronomiques, culinaires, médicaux, etc.) et les sources iconographiques (i.e. illustrations de textes bibliques, de récits de voyage, de traités d’agriculture, de cuisine, etc.). Cette documentation, d’une grande diversité, ne permet d’aborder l’alimentation et l’agriculture que par une vision partielle, à savoir celle de l’élite sociale (aristocratie) et intellectuelle (savants, agronomes, médecins, etc.). A l’inverse, peu de sources écrites décrivent les comportements alimentaires et les pratiques agropastorales du monde rural en al-Andalus. En cela, l’étude des vestiges matériels, en l’occurrence archéobotaniques, semble être la piste la plus prometteuse pour documenter ces questions. Depuis 2013, des études carpologiques et anthracologiques sont menées dans deux établissements ruraux islamiques : Albalat (Estrémadure, Espagne) et Las Sillas (Aragon, Espagne). Ces études, reposant sur près de 150 échantillons extraits de contextes variés, domestiques (cuisines, fours, greniers, patios) et artisanaux (forges), permettent de proposer une première lecture des spectres et pratiques agro-pastorales passés. Au total, 22 plantes cultivées/cueillies ont été identifiées : 8 céréales, 2 légumineuses, 1 plante oléagineuse/technique, 11 fruitiers, auxquelles s’ajoutent près d’une quarantaine de taxons sauvages. Cette communication visera (1) à caractériser les pratiques alimentaires, agraires et les espaces exploités en al-Andalus rural, et (2) à mettre en évidence les signes d’une éventuelle « révolution » agricole islamique.
A travers les exemples de sites ruraux médiévaux implantés sur le littoral méditerranéen occidental (Roussillon, plaine de l’Hérault), la Corse et les versants pyrénéens orientaux (Corbières, Pays de Sault, Cerdagne), nous discuterons de la nature de différents dépôts carpologiques carbonisés. Leur composition végétale révèle un mélange apparemment répétitif et hétéroclite de déchets domestiques (restes alimentaires de céréales et de légumineuses) et de produits agricoles et dérivés qui semblent avoir été destinés aux animaux d’élevage sous forme de fourrage ou de litière : grains de céréales et de légumineuses, constituants céréaliers de nettoyage de récoltes, résidus vitivinicoles, semences de plantes d’espaces pâturés et/ou fauchés et de zones humides. L’examen comparé de certains contenus de fosses permet ainsi de discuter de l’origine mixte et du mode de gestion de ces déchets agro-pastoraux.
Depuis 2005, la fouille extensive des édifices du centre-ville médiéval d’Aghmat et de leurs niveaux d’abandon permet d’approcher localement cette période de transition entre deux systèmes socio-économiques. Se pose ainsi la question de l’évolution du spectre agrohorticole et des paysages exploités, et du rôle joué par les différentes composantes socioéconomiques sur la gestion du terroir. La mise en place récente (2016) d’un programme d’archéobotanique sur le site d’Aghmat, comportant des études carpologiques et anthracologiques, semble être la piste la plus prometteuse pour documenter ces questions.
Reposant sur près d’une trentaine d’échantillons archéologiques extraits de contextes variés (foyers, dépotoirs, fosses de plantation) et échelonnés entre le XIIe et le XVIe siècle, ces travaux préliminaires permettent de proposer une première lecture diachronique des spectres et pratiques agro-pastorales passés. Notre travail consistera ainsi (1) à caractériser les plantes et les terroirs exploités, et (2) à mettre en évidence les indices archéobotaniques d’une éventuelle évolution des pratiques et du terroir que les données historiques et archéologiques ne nous permettent jusqu'à présent que d'entrevoir, entre la fin du Moyen Âge et le début de l'époque moderne.
Archaeobotanical material, extracted from about 150 samples, comprises charred and mineralized seeds/fruits as well as charcoals in varying degrees of abundance. From the analysis of the carpological samples, 19 cultivated/gathered taxa were found: 7 cereals, 1 pulse, 1 technical/oil plants and 10 fruits, and approximately an additional 20 weeds/wild plants. Triticum aestivum/turgidum, Hordeum vulgare, Secale cereale and Panicum miliaceum were the principal crops, produced in local fields. The numerous cereal chaff and straw remains discovered suggest their use as fodder or litter in the biggest houses of the city. The pulses, less common than cereals, are mainly represented by Vicia cf. sativa. The most frequent fruits are Ficus carica and Quercus spec., although a large diversity of cultivated/gathered species was used (Castanea sativa, Morus alba/nigra, Olea europea, Malus/Pyrus, Prunus avium/cerasus, Prunus persica, Prunus dulcis, Vitis vinifera,), taxa also present for some of them among the charred wood of the deposits. Linum usitatissimum is also commonly found. The exploitation of dry, rich soils is suggested by the discovery of several nitrophilous taxa (Lolium temulentum, Agrostemma githago, Solanum nigrum). In the meantime, charcoals testify of the exploitation of various habitats for timber and firewood, such as the oak forest (Quercus ilex/coccifera/), the riparian woods (Alnus sp., Fraxinus sp., Ulmus sp.) and orchards (different types of Rosaceae -Prunus and Pomoideae-, Vitis vinifera, Olea). The preferential use of Pine wood in several contexts must also be discussed. This study allows for the first time to shed light on the plant species exploited and on their uses by the Islamic populations of this area, at the edge of al-Andalus.
The distinction between the two subspecies, two-rowed (Hordeum vulgare L. subsp. distichum) and six rowed barley (Hordeum vulgare L. subsp. vulgare), is usually based on morphological characters. In the literature it is stated that at least 4 criteria can be used to discriminate both subspecies from archaeological remains: the number of fertile spikelets per rachis segments, the depression of the lemma base, linear or horseshoe shaped, the symmetry and maximum width of the caryopsis and the proportion of twisted grains.
The recovery of thousands of caryopsis (some clearly twisted) and of a rachis segment with steril spikelets from the site of Petit Clos (Perpignan, Pyrénées-Orientales, France), dated to the Roman period, allows us to think that both subspecies were cultivated at the time in Southern Gaul. Evidence for two-rowed barley is especially scarce in archaeobotanical reports from historical sites. To confirm the presence of two-rowed barley in the carbonized assemblage from Petit Clos and subsequently its cultivation, we developed a new protocol to analyze the size and shape of caryopsis using geometric morphometric approaches (landmarks and sliding semi-landmarks).
We compared archaeological caryopsis from several southern French excavations dating from the 1st to the 11th century AD to a modern referential. The modern referential was composed of several varieties of the two subspecies and was analyzed before and after carbonisation, first to study the modern diversity of barley, then to make them more comparable with archaeological remains.
Geometric morphometrics appear as a promising approach to better distinguish caryopsis from different cereals in archaeological records and to study their role as crop during historical times.
These primary or secondary burnt deposits provided the principal components of the farming practices in mediterranean low plains of Languedoc during the high medieval period: the major economic role of cereals (hulled barley and free-threshing wheat), the secondary place of the grape-vine, and the importance of the pulses (horse bean, pea and chickpea). The data from seed and fruit remains found in these sites complete the medieval written sources.
Despite the fact that large areas of storage pits were excavated (more than 200 silos at Dassargues), only a few provided concentrations of archaeobotanical remains. The major part of the pits was filled with secondary deposits.
At Lunel-Viel, the small capacity of the pits has suggested that they were used for family consumption and/or to store seeds for sowing. But the fact that this storage area composed of several tens of pits was located outside the village would however indicate that the peasant population managed its storage communally. At Dassargues, the results indicate that the concentration of wheat and barley was coming from a burnt storage other than a pit, probably a habitat. The poster will present the crop spectrum diversity attested for the two sites and discuss the possibility on the one hand of the mixed crop storage (cereals and/or pulses) and on the other hand, the existence of two simultaneous ways of storage: in pits and in buildings.
This archaeobotanical synthesis assembles published data and new results. Recent and ongoing analysis of waterlogged contexts (for example: harbour dumps and wells) allows us to register a wider spectrum of economic plants (both cultivated and wild) and to draw a new appraisal on economical plants during this period. It provides new insights on consumption, plant processing and local cultivation, especially for condiments, fruits such as grapevine, olive, walnut, umbrella pine, and exotic goods acquired from trade. The diversity of contexts studied (urban, rural, funerary, ritual etc.) makes it sometimes possible to assess the social, cultural and symbolic status of plants and their uses. We notice that the presence of imported exotic foods highlights particular uses (funeral symbolism and high social distinction) linked to the status of site.
This session aims to bring together researchers who have an interest in the consequences of the medieval Islamic conquests on farming systems in the Middle East, North Africa, Sicily or Iberia from bioarchaeological, geoarchaeological and other related perspectives, in order to discuss the contribution of archaeological data to the understanding of the agrarian regime(s) in the medieval Dar al-Islam.
Topics that might be addressed include:
• The characterisation of diachronic breaks with the agricultural past driven by new farming techniques (e.g. irrigation, lack of integration of crop and animal production) and the introduction of new species or, on the contrary, the evidence of continuities with previous agrarian situations following the Islamic conquest.
• The integration of different lines of evidence to define the relationship established between the two main agrarian subsectors (i.e. agriculture and animal husbandry).
• The quantification and measuring of agrarian production and specific farming techniques (irrigation, manuring, etc.).
• The detection of trends of intensification and/or diversification in agriculture or livestock production.
Please submit paper abstracts to Session #726 by February 15th 2018 (https://www.e-a-a.org/eaa2018)
The Middle Ages was a period characterized by cultural and economic transformations at multiple levels that fundamentally changed societies after the collapse of the Roman Empire. Traditionally, historical research on these processes has paid particular attention to the emergence of new political powers or the main economic developments. However, this top down view can obscure transformations caused by population movements and immigrations, conquests and 'reconquests' and contacts and exchanges between different ethnic, religious or cultural groups (i.e. social changes). Archaeological approaches to understanding the shaping of the medieval world have gathered increased interest over the last decades due in part to the new importance of the role played by bioarchaeological techniques such as archaeobotany, zooarchaeology, osteoarchaeology and biomolecular analysis. Bioarchaeological studies often focus on the domestic economy, that is less often approached by traditional historical research. This session aims to bring together researchers who have an interest in the analysis of medieval period from a bioarchaeological perspective and whose studies contribute to the understanding of the main role played by social changes. Topics that might be addressed include: (1) Transitions into the Post-Roman period. (2) Role of socio-economical changes in food and agricultural dynamics. (3) Application of new bioarcheological techniques or a critique of present applications. (4) Integration of comparative approaches (bioarchaeology, archaeology, textual sources).
Carbonised remains from these excavations have provided carpological material (in varying degrees of abundance). Triticum aestivum/turgidum and Hordeum vulgare were the principal winter crops produced in local fields, while spring crops may be attested by Panicum miliaceum and Setaria italica. The discovery of Avena sativa and Secale cereale suggests that it was grown in the Catalan plain area since the very beginning of Early Middle Age period. The pulses, less common than cereals, are mainly represented by Vicia sativa, Pisum sativum, Vicia faba var. minor, and Lathyrus cicera/sativus. The most frequent fruits in our samples are Vitis vinifera and Olea europea, although a large diversity of gathered/cultivated species was used (Corylus avellana, Ficus carica, Juglans regia, Pinus pinea, Pistacia lentiscus, Prunus avium/cerasus, Prunus persica, Prunus domestica, etc).
The status of wetlands in this Mediterranean area will also be discussed. Geomorphological studies and textual sources analysis have proved that at the end of Middle Ages, the wandering of the rivers axis and the draining of ponds turned the plain’s landscape into a dryied area. Nonetheless, the presence on Early medieval sites of Linum usitatissimum, Humulus lupulus and Cannabis sativa seeds, in relation with species from the Cyperaceae family (Eleocharis palustris, Schoenoplectus lacustris, etc) allows us to discuss about the utilisation of local wetlands, disappeared nowadays, for cultivation and processing.
After a discussion about the evolution of productions of mountain and plain from the Iron Age to Middle Ages, these first results from northern Catalunya will be compared with other sites from nearby areas (e.g., southern France, southern Catalunya).
Enfin, au nord de la zone 2, une petite occupation a été aménagée à la fin de l’Antiquité au pied du versant ouest de vallée de l’Aude. Elle présente plusieurs états, qui se sont rapidement succédés dans le temps. Dans un premier temps, un bâtiment excavé bâti en matériaux légers est aménagé dans la pente. A ce bâtiment léger succède ensuite, après remblaiement partiel de l’emplacement, une construction datant probablement de l’Antiquité tardive mais dont il reste peu de chose, hormis quatre fondations de mur, ou solins, constitués de pierres liées à la terre, et présentant des techniques de constructions distinctes des aménagements précédents, plus proches des techniques mises en oeuvre 250 m plus au nord, sur le second site fouillé en 2018, Flassa-ouest 1. La nature de ce site reste à caractériser. Plusieurs indices prouvent qu’il a accueilli notamment une activité de forge. De fait, il faut probablement restituer sur ce point un habitat et/ou un espace artisanal occupé à la fin du Ve s. et durant la première moitié du VIe s. contemporain de l’habitat identifié dans la zone 1 et, peut-être, de la villa de Flassian.
La fouille du site de Madame - Saint-Gilles le Vieux 6 (commune d'Aimargues) s'est déroulée entre le 16 février et le 24 avril 2015. Elle a permis l'étude des vestiges se trouvant aux marges sud-ouest du site médiéval de Saint-Gilles de Missignac identifié comme une villa carolingienne. Les données recueillies lors de cette fouille préventive complètent les informations acquises lors des interventions antérieures. Ces dernières avaient notamment révélé la présence de structures parcellaires des Ier-IIe s. de n. è. dans la partie nord-ouest du site. Une vaste aire d'ensilage des VIIe-XIIe s. avait également été mise en évidence au nord de l'emprise. Cet espace dévolu au stockage était relié à un village contemporain (habitats, aménagements agricoles, artisanat, église et cimetière) situé plus à l'est et fouillé sous la direction d'Odile Maufras (INRAP) en 2012-2013.
Occupations attestées sur le site
331 faits archéologiques (silos, espaces excavés, fosses, trous de poteau/piquet, soubassements en pierre, structures de combustion et puits) ont été détectés lors de l'opération Saint Gilles le Vieux-6. Les données recueillies au cours de l'opération Saint Gilles le Vieux-6 laissent entrevoir une occupation du site durant le second âge du Fer marquée par l'existence d'un fossé de 0,34 m de large à l'ouverture conservé sur 0,11 m de profondeur, et d'une fosse de plan ovale de 1,08 m sur 0,83 m (profondeur : 0,17 m) repérés dans la partie ouest de l'emprise. Ces deux faits sont associés à l'existence d'un paléosol mal conservé.
L'étude des autres structures repérées permet de cerner l'occupation de la partie sud-ouest du site de Saint-Gilles le Vieux et de préciser son développement. Une mise en culture du terrain est révélée par un réseau fossoyé dense comblé à la fin de l'Antiquité. Les recoupements et les orientations de ces fossés permettent d'établir l'existence de plusieurs phases, ces structures étant majoritairement comblées dans le courant du Ve s. Des fosses de plantation sont associées à certaines structures fossoyées, des creusements subcirculaires étant alignés en bordure de fossés parcellaires. Leur présence témoigne du maintien de la limite parcellaire malgré le comblement de ces fossés. Une occupation domestique est ensuite attestée aux Ve-VIIe s. Un foyer ainsi qu'une cinquantaine de fosses, interprétées majoritairement comme des silos, sont rattachés à cette fourchette chronologique. Une dizaine de structures de plan circulaire ou oblong, dont les comblements ont livré du mobilier des Ve-VIe siècles, ont également été mises en évidence. Elles pourraient correspondre à des vides sanitaires et à des lieux de stockage (cave/celliers) du fait de leurs caractéristiques morphologiques. L'une des structures fouillées, comblée dans le courant du VIe s., mesurait ainsi près de 4 m de diamètre et était conservée sur 1,37 m de profondeur. Cette occupation se poursuit avec la construction d'un bâtiment de plan quadrangulaire de plus 9 m de long séparé en deux espaces par un mur de refend. Les soubassements en pierre de ce bâtiment, associés à un niveau d'occupation (2° tiers VIe-milieu VIIe s.), étaient conservés du fait d'un tassement des terres, ceux-ci étant installés sur les comblements de fossés antérieurs.
Les structures en creux repérées dans la partie est du site sont majoritairement rattachées à la fourchette chronologique comprise entre le VIIIe s. et la première moitié du XIIe s. Elles correspondent à une soixantaine de structures de stockage et à des fossés qui marquent la limite sud-ouest de la vaste aire d'ensilage étudiée au nord de l'emprise en 1995 puis en 2012-2013. Il convient de signaler la découverte d'un silo hermétiquement clos du fait de la préservation du système de couverture constitué d'une dalle calcaire et de pierres de calage. Les vestiges très arasés d'un four domestique doté d'une fosse cendrier, en activité entre le dernier quart du VIIe s. et le dernier quart du VIIIe s., ont également été identifiés en périphérie de l'aire d'ensilage. Un bâtiment, marqué par la présence de soubassements en pierre et d'un sol excavé, s'installe entre le premier quart du XIe siècle et le milieu du XIIe siècle au sein de cet espace destiné au stockage. Cet habitat ou cette petite unité d'exploitation constitue le vestige médiéval le plus récent détecté sur l'emprise de fouille. Sa destruction marque l'abandon de l'occupation du site de Saint-Gilles le Vieux 6.
La fouille archéologique réalisée par la SARL ACTER dans la commune de Chalamont (Ain), à l’intersection de la Rue de l’Eglise et de la Grande Rue, s’est déroulée entre le 22 avril et le 30 mai 2014. Elle a été conduite après le dépôt par DYNACITÉ d’un projet de construction de commerces, de logements et de réhabilitation d’un bâtiment en logement, et suite au résultat positif du diagnostic mené en novembre-décembre 2011 (étude du bâti) et en octobre 2012 (sondages) par l’Institut national de recherches archéologiques préventives. La fouille réalisée devait permettre d’éclairer l’occupation du sol à l’emplacement de l’actuel village de Chalamont, aucune intervention archéologique n’ayant été menée précédemment sur le territoire communal. L’histoire de Chalamont restait donc largement méconnue malgré l’existence de données textuelles. Cette opération, réalisée sur une superficie de 1300 m², a permis de mettre en évidence une occupation continue depuis le Moyen Âge central jusqu’à nos jours.
Résultats obtenus :
Les vestiges attribués au Moyen Âge central (Xe-milieu XIIIe siècles) indiquent l’installation d’un ou plusieurs habitats dans la partie occidentale du site. Les niveaux d’occupation sont caractérisés par la présence de couches charbonneuses et cendreuses, de foyers et de recharges de sol jaunes à rouges. De nombreux trous de poteaux et de piquets repérés dans ces niveaux ainsi que la découverte de fragments de torchis témoignent de l’utilisation d’une architecture à pans de bois à cette période. Les données stratigraphiques et les informations chronologiques fournies par l’étude céramologique permettent d’associer des structures en creux (fosses, fossés) à cette occupation. Du fait de leur profil caractéristique, certaines fosses ont pu être identifiées comme des structures de stockage de type silo. Dans la partie nord-est du site, des foyers de forge, des fosses et une couche chargée en déchets métallurgiques (scories, culots, parois, battitures…) attestent l’existence d’une activité métallurgique à cette période. Ces déchets en sont les témoins privilégiés ; leur étude témoigne ainsi du travail du fer et d’alliages cuivreux sur le site durant le Moyen Âge central.
La fouille menée a également permis de révéler la présence de vestiges en lien avec des ateliers artisanaux du bas Moyen Âge (teinturerie, travail du cuir, forge et probable tannerie). Deux structures de plan quadrangulaire ont été identifiées comme de probables bassins, alors que des fosses de plan ovale ont également été découvertes. Si les structures associées à ces activités ont été retrouvées en nombre limité, les données recueillies dans les prélèvements réalisés apportent des données inédites du fait de la bonne conservation des matières organiques. L’une des fosses, séparée en deux espaces distincts à l’aide de planches disposées verticalement, a livré un comblement riche en matières végétales et animales (carporestes, brindilles, écorces et chutes de cuir). Leur analyse est venue apporter des résultats déterminants pour la compréhension des activités exercées sur le site au cours du XIVe siècle. La découverte d'un squelette de veau en connexion anatomique présentant les stigmates qui résultent d'un retrait de la peau, semble être associée à une activité de tannerie à cette période.
Au bas Moyen Âge, le rempart villageois de Chalamont est bâti et entraîne la mise en place progressive du parcellaire actuel. Plusieurs bâtiments sont alors élevés dans la première moitié du XVe siècle, leur fondation étant bâtie en galets ou plus rarement en briques liés au mortier de chaux chargé en sable. Des pieux en bois observés sous ces fondations assurent leur stabilité. Un habitat quadrangulaire, doté de deux espaces séparés par un mur de refend, est ainsi construit dans l’angle nord-ouest de l'emprise. Un espace ouvert dont la superstructure reposait sur des piliers (possible grange) est implanté à l’est de cet habitat. Une maison en élévation se trouvant sur les parcelles concernées par le projet d'aménagement a fait l’objet d’analyses dendrochronologiques. Les résultats obtenus placent sa construction en 1442 ou dans une année postérieure très proche. Plusieurs habitats sont ensuite bâtis au cours de l'époque modern sur la parcelle fouillée. L'église dédiée à Notre-Dame et Saint-Roch, dont les chapelles nord ont été identifiées au cours de la fouille, est élevée à l’emplacement de l’actuelle rue de l’Eglise à partir de 1629.
La fouille du site de Taxo-l’Orangeraie (commune d’Argelès-sur-Mer) s’est déroulée entre le 26 décembre 2012 et le 26 avril 2013.
Historique de Taxo-d’Avall et objectifs de la fouille :
Taxo-d’Avall est mentionné comme villare dans les sources écrites dès 855, puis comme villa en 981. Ces mentions laissent supposer l’existence d’un ou plusieurs habitats autour de l’église dédiée à saint Martin. L’actuel édifice roman est situé au centre de l’actuel hameau fortifié de Taxo-d’Avall qui devient le siège d’une vicomté éponyme au tournant du XIe siècle. Le premier membre attesté de la lignée vicomtale est Guillaume Adalbert (1013-1052) auquel succède son fils Udalagar. Le titre vicomtal est porté par les seigneurs de Taxo jusqu’au début du XIIIe siècle, bien que sa perte paraisse effective dès la seconde moitié du XIIe siècle. Après être passé entre les mains des familles de Puig puis d’Oms, le territoire entre dans les domaines royaux au début du XVIIIe siècle.
La fouille de Taxo-l’Orangeraie devait apporter de nouvelles données pouvant être associées aux informations acquises lors de l’opération menée en 2011-2012 sur le site de Taxo – Les Gavarettes sous la direction de Carole Puig (ACTER). Les deux sites sont en effet mitoyens, ceux-ci étant uniquement séparés par une route communale menant au hameau de Taxo-d’Avall. Des structures de l’époque chasséenne, du chalcolithique, de l’Âge du Bronze et de l’Âge du Fer, une petite nécropole de l’Antiquité tardive, mais surtout une vaste aire d’ensilage de plus de 2000 structures du haut Moyen Âge et du Moyen Âge central avaient été mises au jour durant cette opération.
En raison des données historiques et archéologiques disponibles, de nombreux objectifs ont été édictés dans le cahier de charges de la fouille de l’Orangeraie afin de mieux cerner l’occupation aux abords du village de Taxo-d’Avall et d’appréhender son développement. Une cohérence scientifique avec le chantier de Taxo-les Gavarettes a pu être assurée grâce à la participation des mêmes intervenants. Les études spécialisées réalisées (céramologie, géomorphologie, carpologie, anthracologie et analyses des éléments de construction en terre), inclues au rapport final d’opération, sont venues apporter des éléments essentiels à la compréhension du site. Durant l’opération, la découverte d’un cimetière paroissial non détecté lors du diagnostic sur l’emprise du projet d’aménagement a amené la rédaction d’un relevé de décision, daté de 26 février 2013 et signé par le Conservateur régional de l’Archéologie, qui est venu fixer de nouveaux objectifs liés à cet espace. Une étude anthropologique a par conséquent été effectuée, l’examen des sépultures mises au jour ayant été réalisés par deux anthropologues présents durant l’opération. Les structures fouillées ont généralement livré des éléments de faune en faible densité, les lots les plus importants provenant des niveaux supérieurs interprétés comme des niveaux de terre à jardin des périodes modernes et contemporaines. En raison de ces observations et de l’intérêt porté à l’étude des ossements humains découverts, l’étude archéozoologique n’a été réalisée pour le présent rapport.
Résultats obtenus :
Plus de 500 faits archéologiques, qui renvoient à des fonctions et à des chronologies distinctes, ont été détectés sur le site de l’Orangeraie. Ils sont fréquemment recouverts par des apports alluviaux et perturbés par des creusements naturels. Les différentes séquences d’incision et d’alluvionnement observées révèlent une dynamique complexe placée entre la fin de l’Antiquité et le Moyen-Âge central.
Une occupation protohistorique modeste
Les structures les plus anciennes – limitées à deux fosses – sont datées de la période protohistorique. L’une d’elle a livré du mobilier céramique caractéristique qui la rattache au Bronze final III B. Cette fosse paraît isolée, mais sa présence doit être reliée aux découvertes antérieures effectuées autour du site et sur le territoire communal. Si aucune occupation antique n’est attestée sur le site, du mobilier résiduel – parfois réutilisé – a été rencontré dans les niveaux postérieurs (amphore, fusaïole en sigillée, peson taillé dans une tegula…).
Des témoins d’une installation à la période wisigothique
L’étude des vestiges repérés a permis de mettre en évidence l’existence de deux occupations médiévales distinctes. La première est caractérisée par la présence d’au moins une aire d’ensilage, d’une fosse de travail et d’une structure de combustion. Deux datations radiocarbones réalisées sur les niveaux d’utilisation repérés datent ces vestiges de la seconde moitié du VIe siècle ou de la première moitié du VIIe siècle. Leur présence suggère l’existence d’une ou deux unités domestiques de la période wisigothique dans la partie nord-ouest du site. D’autres faits repérés dans la partie nord-est pourraient également être liés à cette occupation, notamment trois puits de grandes dimensions dont la chronologie n’est pas assurée.
Une occupation bien établie entre le IXe et le XIIe siècle
Les structures médiévales identifiées sont ensuite rattachées aux IXe-XIe siècles, voire au XIIe siècle. Les vestiges liés à cette occupation sont diversifiés : fossés, silos, solins, trous de poteau, structure de combustion, fosse dépotoir et puits/puisards ont ainsi été mis en évidence. Les fossés orientés nord/sud témoignent d’une volonté de drainer les eaux avant l’installation de 11 solins faits de galets. Ces derniers correspondent vraisemblablement à 5 unités distinctes réparties dans la partie nord du site. Les solins de galets du site de l’Orangeraie sont liés à une occupation du IXe siècle, voire du début du Xe siècle d’après les résultats de deux datations radiocarbones et de l’étude céramologique. La découverte de plus d’une centaine de fragments de torchis dans les structures rattachées à cette chronologie permet de restituer en partie l’élévation de ces aménagements. L’hypothèse d’une élévation en terre et pans de bois, reposant sur une sablière basse, peut être envisagée alors que la présence d’un niveau de démolition chargé en tuiles canal suggère leur emploi pour la couverture d’au moins un des bâtiments reconnus. Les silos, repérés en nombre autour de vestiges bâtis, ne sont pas tous directement associés à ces solins. Les données stratigraphiques attestent en effet plusieurs phases d’installation, certains silos ayant d’ailleurs été repérés sous les aménagements bâtis.
La découverte d’une fosse-dépotoir chargée en déchets métallurgiques (scories, culots, battitures et parois scorifiées) témoigne de l’existence d’une forge d’élaboration sur le site dans le courant du Xe siècle ou au début du XIe siècle. Les installations liées à cette forge n’ont laissé que des témoins diffus difficilement exploitables. Les déchets recueillis révèlent toutefois une activité de post-réduction qui soulève de nombreuses interrogations, notamment en ce qui concerne l’activité exercée (production, réparation d’objets…). L’occupation du site est ensuite marquée par la présence des structures diverses (silos, puits…), en particulier une fosse atypique de plan quadrangulaire aux angles arrondis dotée d’un canal et d’un dispositif d’évacuation bâti en galets. La fonction de cette structure n’est pas assurée (bassin lié à une activité artisanale ou partie excavé d’un bâtiment), mais sa présence témoigne d’une continuité d’occupation jusqu’au XIe ou XIIe siècle. Passée cette période, le site de l’Orangeraie est mis en culture, ce qui pourrait indiquer un transfert des habitats à l’intérieur du village fortifié. Des apports alluviaux, datés du XIIe siècle et/ou de la première moitié du XIIIe siècle, marquent cette transition.
Une transformation du site et l’implantation d’un cimetière paroissial à la fin du Moyen Âge
Dans la partie nord du site, un enclos quadrangulaire délimité par 4 murs de 0,50 m de large, au centre duquel a été repéré un bassin bâti en briques et en galets, pourrait correspondre à un jardin d’agrément du XIVe siècle. Le fossé défensif du village de Taxo-d’Avall, de 14,70 m de large et de plus de 1,75 m de profondeur, commence à être comblé à cette période d’après les observations stratigraphiques réalisées dans un sondage profond implanté au pied du rempart.
La fouille a également permis de mettre au jour un cimetière paroissial du bas Moyen Âge en dehors des remparts dans la partie sud-est du site. Si 197 sépultures ont été repérées durant l’opération, le nombre d’individus inhumés dans cette aire funéraire est estimé à près d’un millier. Des éléments maçonnés, identifiés comme des signalisations de surface, ont été observés à l’intérieur de l’espace sépulcral délimité au XIVe siècle par la construction d’un mur de clôture doté d’un porche. L’étude anthropologique réalisée fournit des informations primordiales sur les rites d’inhumation et sur la population enterrée dans ce cimetière. Les 5 datations radiocarbones effectuées sur des sujets fouillés datent ces inhumations entre la fin du XIIIe siècle et le début du XVe siècle. Abandonné dans le courant du XVe ou XVIe siècle, l’espace sépulcral sera ensuite mis en culture durant la période moderne.