Les Cristaux Liquides
Les Cristaux Liquides
Les Cristaux Liquides
Bac to basics
Michel Mitov
est charg de recherche
au centre d'laboration
de matriaux et d'tudes
structurales du CNR5
Toulouse.
mitov@cemes.fr
"'La polarisation de la
lumiere est l'orientation
particulire du champ
lectrique de ['onde
associe par rapport asa
direction de propagation.
Pierre-Gilles de
Gennes est un physicien
franc;ais n en 1932 qui
a rec;u le prix Nobel
de physique en 1991,
en particulier pour ses
travaux sur les cristaux
liquides et les polymres.
Une molcule est
chirale si elle n'est pas
identique a son image
dans un miroir.
-
Les cristaux liquides
Dcouverts voici apeine plus d'un siecle, ces matriaux au nom
paradoxal sont prsents dans tout notre environnement. Non seulement
dans les crans plats de nos montres et de nos ordinateurs,
mais aussi dans les billets de banque, et jusque dans notre propre corps...
O'OL. vient leur nom ?
Hate-toi lentement, douce violence, un silence lo
quent, un inconnu clebre, des cristaux liquides.,
toutes ces expressions ont un point commun : ce sont
des oxymorons, assemblages de deLL'l termes contra
dictoires. En 1922, le cristallographe fran<;ais Georges
Friedel fustigeait CeLL'l qui, acceptant et rpandant le
terme cristalL'l liquieles , n'eurent pas l'ocfnsion de I/oir
par eux-memcs ou bien qui, a)'an/ VIl, n'avaienL au slljc/
du cristal eL de la matiere cristal1ise que des ides lroubles(l) 1
Quelles conditions historiques valurent donc aux cris
taux liquides ce nom de bapteme si lourel a porter?
En 1888, le botaniste autrichien Reinitzer tudiait a
Prague des crista de benzoate de cholestrol, extraits
de ca!culs biliaires, qui ne se comportaient pas comme
des cristaux habituels : i1s fondaient a145,5 oc en se
lransfonn,lIlt en un f1uide laiteux qui c1evenait ensuite
un liquide parfaitement c1air a178,5 oc Reinitzer cri
vit alors al'un des cristallographesles plus expri
ments de l'poque, lehmann, aAix-la-Chapelle. pour
lui faire part de ses surprenantes observations.
Lehmann avait constru une platine chauffante qui
lui permettait ele suivre en direct les changements
optiques e1'un cristallorsque la temprature varie. II
s'en servit pour poursuivre I'observation au micro
scope des changements d'tat e1u benzoate de choles
trol et d' autres substances, synthtises ou extrajtes
de cliverses plantes: ces produits avaient tous I'aspect
caractristique d'un cristallorsqu'ils taient c1airs par
une lumiere polarise*, mais ils cou1aient aussi comme
des liquides ordinaires. La runion de ces proprits
suggra aun Lehmann hsitant plusieurs appellations
successives : crislallX coulanls en 1889, li1Juides crisla/
ins en 1890, enfin o'islaux liquides en 1900.
L-A-
.!lft1l>jE
. 'RLE
Aquoi ressemblent les molcules
d'un cristal liquide ?
Du point de vue de leur fonne, les molcules d'un cris
tal liquide se prsentent le plus souvent comme des
batonnets de quelques nanometres de longueur et
quelques dixiemes de nanometre de section. Mais
d'autres sont des disques, ou des pyramides.
Du point de vue de leur structure c[imique, la plu
part eles cristaux liquides sont constitus de mol
cuJes organiques (a base de carbone) qui comportent
au moins e1eux parties diffrentes par leur structure
(une partie rigiele et une partie flexible), par leurs pro
prits (une partie hyclrophile et une autre hydro
phobe), par la mixit des groupements associs (un
groupe hydrocarbon et un autre fluorocarbon). On
retrouve la, apres leur nom, le double visage des cris
taux liquiele, qui concilient e1eux entits que bien des
criteres semblaient devoir sparer..
JI existe aussi eles objets rigides minraux en forme
d'aiguilles, de rubans ou de plaquettes qui, disperss
dans un solvant prsentent des phases cristal liquide.
Nglige depuis quelques observations prliminaires
en 1925, l'tude des cristaux liquides minraux a red
marr dans les annes 1990(2)
Quid du cristal, quid du liquide?
A l'cole, on distingue habituelJement trois tats fon
damentaux de la matiere, en se fondant sur l'orclre
des molcules : solide cristallin, liquide et gaz. Cette
classification est utile pour une premiere approche,
mais il existe de nombreux autres tats qui brouillent
les flOntieres : mulsions, gels, polymeres, mousses.
ou cristalL'l liquides, tous membres de la grande familJe
de la matiere molle, selon I'expression popularise
par Pien'e-Gilles de Gennes*.
C'est en 1905, et avec 'aide du physico-dmiste
Schenck, que Lehmann, apres plusieurs polmiques,
parvint aconvaincre ses collegues que j'tat cristal
liquide tait un tat de la matiere apart entiere, en met
tant en vidence des discontinuits dans les transi
tions de phase. Un cristal est un arrangement ordonn
et priodique d'atomes ou de molcules. En moyenne,
J'ordre est total, pour la position comme pour J'orien
tation des molcules. Ces ordres sont completement
perdus dans un liquide. Dans un cristal liquide stan
dard, la situation est intermdiaire (on parle d'ailleurs
48/ AVRlL 2002 LA RECHERCHE 352
de msophases, du grec Inesos, intermdiaire) :
les molcules batonnets sont disposes
n'importe Ol! mais, tout en se elpla<;ant les
unes par rapport aux autres elu Fait de
l'agitation thermique, elles restent en
moyenne paralleJes entre elles.
A l'chelle macroscopique, un
cristal liquide n'est pas nces
sairement. .. liquide
l
Le nom
se rapporte exclusivement a
cet ordre partiel dans l'orga
nisation des molcules.
Cest ainsi que des cris
taux liquides
peuvent. Sdns
usurper leur
','- no m, revti r
des apparences tres diverses : solide,
glatineuse ou pateuse.
Peut-on les ranger par familles ?
En 1957, G.H. Brown et WG. Shaw prcisenL, en se
foncldnt sur les travlUX de G. Friede\, AS. Lawrence
et EL Jelley, une c\assifcation qui se rapporte aux
conditions exprimentales permettant d'observer les
phases cristal Jiquide(3) Us distinguent les thermo
tropes, pour lesquels lt's msophases sont rvles
lorsque I'on chauffe ou que l'on refroiclit lo sub
slance, des lyotropt's, ncessitant la dilution d'un
compos dans un solvant. On parle cl'amphotropes
lorsque les deux processus sont cumuls au sein
d'une meme substance.
De son cot, hiedel avait tabli une classification repo
sant sur des critert's cl'ordre el de symtrie clans les
lrfangements molculaires. Cest lors e1'un apres-mieli
ele jeux avec ses fiLies, bonnes heJlnistes, qu'il baptisa
les trois grandes classes de cristaux liquicles eles noms
de nmaUque, choJestrique et srnectique (Fig. Il. La
phase nmatique est la moins ordonne. Les molcules
ont simpJement tenelance a s'aligner paraHelement
les unes aux autres. Observe au microscope iJ lumiere
polarise, cdte phase prst'nte souvent des dfauts res
semblant ades fils (neIlIQIOS en grecl.
La phase cholestrique doit son nom asa dcouverte
dans des drivs du cholestrol. Elle est faite d'un
arrangement en hlice ele molcules dlirales*. On peut
la dcrire comme un empilement continu de plans
*Un dip61e lectrique
est constitu de deux
charges ponctuelles
gales et de signes
opposs.
(11 G. Frledd. A/IIllllrs <Ir
1'11)'"qur, srie 9. 18, 273. 1922
(2) H. Zocher. Z 1<1i"!1./1/19.
(/1"".. H7, 91. 1925.
J.-e. Gabriel el P. Davjdson,
AtI\,(I/IwlJlllfmals, /2,9,2000.
(3) G H Dro"'n el \V.G. Shaw.
CllmJiw/ R(vinl's, 57, 1050. 1957.
."
dans chaeun desqucls regllt' un orrlrf'
I'on se dplaee le long el'un ilxe pf'rpendicu
laire dUX plans, j'ol-ienldlion des moJcu\cs tournc
rguJ.ierement. (elle conslruetion vaut ala phase cho
Jestriqut' 1',lUlre nom ele nmatique chirClI)l, C!'dutdnt
plus justifi que la phase existe dans des substances
trangeres au cholestrol. Friede! prsentait lgam
ment la phase cholestrique comme une maniae d'elre
speiale de la pJl15e nlllalique )J.
La phase smeetique, enfin, a t nomme ainsi acause
ele propl-its mcaniques proches ele celles el'un film
savonneux (savon se elit smeelos en grecl. Il existe en
fait de nombreuses sous-familles de smectiques. Dans
le cas le plus simple, le smeetique A. les molcules sont
alignes parallelement les unes dUX autres comme clans
les nmatiques, mais en tant regroupes en couches
paralletes rgulicremenl espdces. Au sein de chaque
couche les molcules sont disposes alotoirement.
Comment ragissent-ils aune
tension lectrique?
Nous rpondrons acelle question pour le cas le plus
lmentaire, celui de nmatiques constitus ele mol
cul.es bclLolll1f:ls. La plupart des crislilux liquieles SOllt
composs de molculcs neutres. (ependan!, suivant
la. nature des cltomes qui eomposenl celles-eL elles
peuvent etre charges positivemf11t aune extrmit
et ngativement d. l' dutre. (ette sparation de charges
permet d'assimiler la rnolcule biitonnet a un diple
lectrique* permanent. Les clipoles sont orients au
hasard el, pour chaque molcule oriente dans un
scns, on en trouve une autre oriente elansle sens
inverse. En prsenre el'un champ Jectrique, en
revanche, les partit's charges e1'une molcule subis
sent des forees opposfes, proportionnelles iJ leur
Figure 1. Les molcules batonnets de cristaux
liquides sont paralleles entre elles, sans
autre arrangement pour la phase nmatique ;
dans des plans pour la phase cholestrique,
avec une rotation en hlice de la direction
prfrentielle ; et en couches pour la phase
smectique A.
LA RECHERCHE 352 AVRll 2002 /49
Bac to basics
f.a R"lierclir d publl .
(\) I,toshdol
el C. Cnhen-TannoudJi.
e Ld ., clvnt 1996.
(11) M.-H Grosbrds
el A Adoutte.
Ld <.elluk ., ]uin 19t)t.
Figure 2. La lumiere qui
pnetre dans un cran
a cristaux liquides, dont
les faces portent deux filtres
polariseurs, ne ressort
que si la disposition des
molcules batonnets en quart
d'hlice permet la rotation
de son plan de polarisation
(a gauche).
L'application d'une tension
(a droite) bouleverse
cet ordre et teint I'cran.
charge et au champ, qui entrainent une rotation de la
malcule jusqu'a ce que le dipole s'aligne parallcle
menl au champ. Pour les molcules qui ne prsentent
initialement ducune sparation de charges, la prsence
d'un champ lectrique cre tout de meme des forces
sur les charges eles atomes, et il en rsulte un dpla
cement eles eharges positives elans la elirection elu
champ Jectrique et eles charges ngatives a I'oppos,
ce qui ineluit un dipole lectrique. La fin de I'histoire
est la meme: les molculcs sont orientes par le dlamp
lectrique Slvant une direction particuliere.
Rflchissent-ils la lumiere ?
Les crislaux liquieles ont plusieurs fa(ons el'inter
agir avec la lumiere : en la rfractant, en en rfl
rhissdnt une portie, en Id diffusdnt dilns toutes lfrs
dircctions ele l'espace al! en mocliflclnt sa poi Misa
tion(I) Les cristaux liquides cholestriques ont I'ori
ginalit ele rflchir la lumiere de fa(on slective.
Considrons une ]umiere incielente contenant plu
sieurs longueurs d'onde et non polarise. Pla<,:ons un
chantillon de cholcstrique entre eleux surfaces
planes de verre de fa(on a ce que l'axe de l'hlice
soit pcrpendiculaire dUX surfaces. Le cholestrique
renvoie de la lumiere polarise a une seule longueur
d'onde, proportionnelle au proeluit elu pas ele l'h
lice par le cosinus de l'ongle que forme It' faisceau
incielent avec la elirection perpendiculaire ala sur
face de ]'chantillon. Autrement c1it, la couJeur c1u
cholestrique dpencl la fois c1u pas de l'hlice et
cle l'ilJ1gJe SOl]S Jequel on If regimle. Cette lumiere
rflchie a une largcur spectralC' eI'une cinquantaine
de lorsquC' Jel longuC'lIr d'onde
est delns le c1omainC' visible. Tout faisceall lumineux
don! lalongueul' d'ollCle esl hors ele cette bande tra
VfIV' le rholcstfrique salls utre forme de proces, si
ce n'cst un peu cI'elbsorplion ])e plus, lo lumiere
rdlfchie 'SI, file, poJaris&f circulairement, et il existe
une relation ellln' son sens de polarisation et le st'ns
ek l'hlic' (geluche ou clraitl selon une correspon
elance propre elUX cholestriqucs En effet, un miroir
ordinclire I'&flchit unf omlf poldrisfe circulairement
t'1l CI1 wnversdnt le Sfns, tdnelis qu'unc onde circu
laire c1roitc est r&flchie piH une hlice cholestrique
droite (et transmise pM ulle hlice gauche) en
const'rVelnt son sens
Comment fabrique-t-on des crans
acristaux liquides?
Un cran plat a cristaw, liquides est une mosa'ique de
points lmentaires, des pixels, dont l'tat, allum ou
teint, permel el'crire un chiffre, une leltrt' ouun signe.
Chaque pi.-wl est constitu d'une cellule de quelques
micrometres d'paisseur dlimite par deux lectrodes
en verre, pJanes et transparentes, et contenant un
nmatique (fig. 21.1e verre est trait et bross pour que
les molcules de cristal liquide s'orientent parallelement
au), lectrodes pres de celles-ci, et toutes dans une
direchon dtermine. Les lectrodes sont orientt's de
lelle fa(on que cette direction soit dcaJe de 90 entre
les deux faces de la ct'llule, et I'paisseur de la cellule
est ajuste pour que le nmatique y adopte une struc
ture en qUilrt el'hlice. Derniere piece nfcessairt' all
monldgr : on elccolc sur Id foce extcrnt' de chaque lec
trode un polarist'ur donlla direction t'st paralle1e a celle
aclopte par les molcules sur J'lectrocle. Les elirec
hons des polariseurs forment done un angle de 90.
Lorsqll'un faisceau ele lumiere blanche non polarise
arrive sur la face avant dela cellule, seule une onde
polarise de fa<;on rectiligne ressort de I'alltre cot. A
mesure que eette onde progrt'sse dans la eelluJe, sa
direction de polarisation tourne, en suivant l'orienta
lon en quart d'hlice du nmatique torsad : le cris
talliquiele remplit le role d'un guiele d'onde. Enfn,
l'onde arrive polarise parallelement ala direction clu
st'colld polariseur, ce qui lui pennet cle sortir librement
dt' la ce!lule. Milis, si le nmatique a t bien choisi,
lorsqu'une tension clpassant une valeur seuil est
applique entre les leclrodes, les 1TI0lcules s'alignent
perpeneliculairement a celles-ci (suivant la direction
du champ lectlique) : la structure en quart el'hlice
alors, et la elirection ele polarisation de la
Jumiere traversanlla cellule ne tourne paso La lumiere
est bJoque par le polariseur de sOliie qui l'absorbe
Un tel cran peut etre dair par la lumiere ambiante
(un miroir est alors plclc sur la face arriere de l'cranl
ou par une source luminnlse arriere. Troisieme pos
sibilit un miroir parabolique associ a une lampe
permet les deux modes ele fonclionnement. 011 com
mande clone l'allumage et l'extinction d'un pixel par
la tension leclrique. Notons qu'aucull courant Jec
trique ne traverse les pixels (ce qui dgraderait
cI'ailleurs le matriaul
Et les crans couleurs ?
Pour des tlviseurs plats, 011 utilise d'autres typt's ele
cristaux liquides, dont la rapidit a a. une
excitation lectrique est aelapte aux exigences oe-lo
eadence vido, et qui permettent aussi de moduler
par la tmsion la lumiere qui traverse la cellule. Les cou
leurs fonelamentales rouge, vert et bleu sont obtenues
pilr I'ajout de filtres colors sur les pixels ele cristaux
liquides. Ces erans ncessitent une lectronique de
commanele perfeetionne et onreuse : chaque pi.-wl
est quip d'un transistor, et il faut entre cent mille et
un milJion de pixels pour laborer un cran ele un
metre de dlagonalc.
LA RECHERCHE 352 AVRIL 2002 / 51
taines maladies et les altrrations d'un ordre cristal
liquide local. J\insi, e1ans le cas du cancer, I'un eles pre
miers signes prrsentrs par une eellule malignf est une
perle d'adhrence vis--vis de ses voisines, ce qui faci
lite ultrrieurement la migration indsirable de eelluJes
qui, en conelitions normales, ne se drplaeent pas. Ces
mcanismes font intervenir un changemt'nt de la com
position de la membrane cellulaire mais aussi de Sil
structure msomorphe(7) Le fonctionnement normal
des structures biologiques repose sur le compromis que
fail la naturf entre orelre et elsorelre, compromis qui
est l'esst'nce meme o'un tat cristalliquick,
Pour en savoir plus
Michel Mitov, Les Cristaux liquides, PUF, 2000.
Pierre-Gilles de Gennes et Madeleine Veyssi, cdram Matire
molle, Arte Editians, 1998.
Pierre-Gilles de Gennes etJacques Badaz, Les Objetsfragiles,
Presses Pocket, 1996.
M. Daoud et C. Williams (dir.), La Juste Argile, Les Editions de
physique, 1995.
sation d'mulsiollS, le prineipe de base d'un dma
quillant ou encore la solubilisation eje vitamines
dans un gel aqueux sont apports par Id strueture
cristal liquide elu proeluit, au-del de sa composition
ehimique : seule une strueture lamellaire de type
smectique orfre les perfonndnees en question qui
sont absentt's ou attnues dans la version dsor
donne du geL
D'autres applications coneernent le domaine ali
mentaire, les lentilles de contaet, les arts dcora
tifs, la scurisation de billets de banque, voire le
biltimenl. Des vitrages l opaeit varidble faits
/) d'inelusions de nmatique dans un film de
polymere, et passant eI'un tclt opaque l un
tal transparent pdr application eI'une ten
sion, sont disponibles et prcts d se substitut'r
aux stores. Plus ambitieusement, en recoural1\
des cholesthiques pour Ieur proprit ele
rflexion de la lumiere, on peut imdginer que eles
vitrages puissent aussi filtrer une bande ele lon
gueurs d'onde elonl la Idrgeur eomme la situeltion
(4) M. Mito\'. A. BOllelel
et P. Sopna, Euro/mm PI1,l'sicul
)ounral B. 8. 327. 1999.
(5) y BOllligand. .Iolid .Ilol(
PIi}'sics, SlIppL 14. 259, 1978.
(6) F Llvolanl el A. Leforesller.
Progr(ss in Polymrr 5wa, 21,
1115. 1996.
(7) PJ ColJings. l.iqllU (rptals
Nulun"s Ddim/r P11lls( oJ Mlllla.
Aelam 1Jilger. 1990.
Que fabrique-t-on d'autre
avec des cristaux liquides?
Dans les tlcommunications, des valves optiques
utilisant des cristaux liquides offrent la possibilit de
moduler tres rapidement ( l'chelle de la micro
seconde) I'intensit, la phase ou la polarisation d'une
onde lumineuse. La variation de la couleur des cho
Jestriques, en fonction de la temprature ou de la
pression applique sur un objet, est aussi mise pro
fit dans des dtecteurs
La force des polymeres cristaux liquides est de com
biner les proprits spcifiques des cristaux
liquides, qu'elles soient mcaniques ou optiques,
avec la forme solide ou mdllable du matriau. Le
kevlar est un polymere nmatique alliant la robus
tesse la lgeret dans des casques, planches voile
ou gilets pare-balles. Une firme automobile utilise
un polymere cholestrique pour offrir ele belles
couleurs irises aux carrosseries; la proprit de
changement de coulf'ur sous I'clngle cl'obsnvation
reste en option
J'vlais le seeteur industriel qui utilise le plus de eris
tdUX liquides demeure eelui de la eosm&tologie et
de Id pharmaeologie. La phase cholestrique pn;te
ses reflets ehatoyants plusieurs cremes pou r le
contour des yeux. Pour cntains proeluits, la stabili
dans le spectre solaire seraient
rglables (lia la tension leetrique. En
rgulant ainsi les flux thermiques, on
conomiserait ele I'nergie. Cette diree
tion de reeherche implique que I'on
parvienne largir eI'un fdcteur dix la
bande de rflexion des cholestriques(4L
Que sont les cristaux liquides
biologiques?
Le premier cristal liquide dcouvert tait, on
l' a vu, un extrait biologique. Les cristaux
liquides sont en effet omniprsents dans les tissus
vivants. Les eellules passent une bonne partie du
temps ehanger des substanees avee leur environ
nement. Leur strueturt' doit done ctre assez fluide pour
permettre la diffusion de moleules et cl'ions tout en
conservant un elegr d'ordre suffisant pour, par
exemple, sleetionner eeux qui traverseront ou non
la membrane celJulaireUl) Cette double exigenee est
remplie par eles eristaux liquides dont le solvant est
l'eau : e'est ainsi que la bieouche lipidique de Id mem
brane cellulaire posseele un arrangement lamellaire.
Plus gnralement, les eristaux liquides biologiques
sont prsents cliffrentes ehelles et remplissent dif
frentes fonctions. Les longs filaments faits de protines
quj constitllent les muscles ont un orelre nmatique
ou smeetiquel
5L
En analysant l' ageneement des fibrilles
de la carelpace de nombreu)( arthropodes, comme les
ctoines chez les scarabes, on trouve SOllvent eles
drrangements eholcstriques. I.:ADN ill 1'(lO comme ill
vi/ro, dans son tal condens ou en solution, prsente
une Idrgc vclfit de msorhilses constituilnt de bons
modt'les pour comprendre ]'orelre qui se cre sponta
nment entre moleules((,) Une meilleure connaissance
ele ces oreJres suprdmol&culaires ouvre ele nouvelles
perspeelives sur la rglllalion de I'aclivil de la mol&
eule el' J\Df'\.
Des liens ont allssi lr rlablis entre l'apparition ele cer