Cristallographie
Cristallographie
Cristallographie
Jacques Deferne
Avant-propos
Chefs d'oeuvres de la nature, par leurs formes gomtriques, les cristaux refltent l'arrangement priodique des atomes qui les constituent.
Cette phrase rsume tout le champ d'tude de la cristallographie. Celle-ci est donc l'tude des relations troites qui relient les formes des cristaux et leurs proprits physiques et la faon dont les atomes s'arrange dans l'intimit de leur architecture. Cet ouvrage est destin avant tout aux tudiants en gologie qui abordent l'tude de la minralogie. Il s'adresse aussi aux amateurs de minraux qui voudraient largir leurs connaissances scientifiques au del du simple plaisir de contempler un beau cristal. La cristallographie est une discipline abstraite dont l'tude conduit vite des formulations mathmatiques compliques. Dans cet ouvrage, je me suis efforc de recourir le moins possible aux raisonnements purement mathmatiques en choisissant une approche empirique des phnomnes. Le contenu de ce livre rsume tout ce qu'un tudiant en gologie devrait connatre avant d'aborder l'tude de l'optique cristalline et de la minralogie descriptive. L'amateur de minraux peut trs bien se limiter l'tude des principaux chapitres qui l'intressent, en laissant de ct ceux qui lui semblent trop rbarbatifs, tels ceux qui abordent le calcul cristallographique, la projection strographique, voire mme la cristallochimie. C'est dans un souci de clart que la nomenclature utilise ici a t choisie. Aprs avoir assimil la thorie contenue dans cet ouvrage, les lecteurs qui voudraient approfondir davantage la cristallographie pourront alors adopter sans difficult les abrviations internationales en usage dans la littrature anglo-saxonne. ! ! ! ! ! ! ! ! ! Jacques Deferne
I. L'tat cristallin
Les trois tats de la matire
La matire existe l'tat solide, liquide ou gazeux. On parle aussi de phase solide, liquide ou gazeuse. L'exemple qui nous est le plus familier est celui de l'eau qui, pression ordinaire, se trouve l'tat solide en dessous de 0, l'tat liquide entre 0 et 100 et l'tat gazeux au-dessus de 100. Le passage de l'tat solide l'tat liquide s'appelle la fusion, celui de l'tat liquide l'tat gazeux l'vaporation. Dans le sens contraire, nous avons la liqufaction ou condensation qui ramne un corps de l'tat gazeux l'tat liquide, puis la solidification qui le fait passer l'tat solide. Sous certaines conditions, les corps peuvent passer directement de l'tat solide l'tat gazeux et, rciproquement, de l'tat gazeux l'tat solide. On parle dans les deux cas de sublimation.
fusion vaporation
solide
solidification
liquide
liqufaction
gazeux
La thorie cintique des gaz nous enseigne que les molcules 1 possdent une nergie proportionnelle la temprature absolue. Cette nergie, sous forme cintique, communique aux molcules une vitesse leve. Ainsi temprature ordinaire, les molcules d'air qui nous entourent (azote, principalement) se dplacent une vitesse d'environ 300 m/s. Par ailleurs, ces molcules sont attires les unes vers les autres par des forces de cohsion qui ne s'exercent effectivement que lorsqu'elles sont trs proches l'une de l'autre. Lorsque leur vitesse est leve, elles se dplacent en ligne droite, rebondissant sur les obstacles qu'elles rencontrent. Proportionnellement leur taille, elles restent loignes les unes des autres et elles ne se heurtent que rarement. Dans ce dernier cas, elles rebondissent aussitt, car les forces de cohsion ne sont pas assez grandes, relativement celle de leur nergie cintique, pour les maintenir runies. C'est l'tat gazeux. Le
1
Nous appelons "molcules", des particules lmentaires sans prciser pour l'instant s'il s'agit d'atomes ou de molcules au sens o l'entendent les chimistes.
6 remplissage de l'espace est faible et, pression ordinaire, le poids spcifique d'un gaz est peu lev. Un mtre cube d'air ne pse que 1.3 kg. Si la temprature baisse, l'nergie cintique des molcules diminue et leur vitesse est plus faible.
Ltat gazeux : les molcules sont loignes les unes des autres et sont animes dune vitesse leve. L'tat liquide : les molcules sont proches les unes des autres. Elles peuvent glisser les unes sur les autres.
Les forces de cohsion parviennent les maintenir en contact les unes avec les autres. Les liaisons sont toutefois assez lches et les molcules sont animes de mouvements pendulaires qui leur permettent de glisser les unes sur les autres. Elles ne peuvent tre maintenues runies qu'en de trs petits volumes, les gouttes. Pour des quantits plus importantes, il faut un rcipient pour les maintenir ensemble. C'est l'tat liquide. Si la temprature baisse encore, l'nergie cintique des molcules n'est plus suffisante pour leur permettre de se dplacer. Elles sont animes d'un mouvement de vibrations de faible amplitude autour d'une position fixe. C'est l'tat solide. De plus, elles ne sont pas immobilises dans des positions quelconques, mais tendent se disposer d'une manire parfaitement ordonne qui dtermine une configuration gomtrique rptitive dans les trois dimensions de l'espace. Cet tat ordonn de la matire solide s'appelle l'tat cristallin. Dans ltat cristallin, les molcules sont arranges selon une configuration parfaitement gomtrique. La plupart des substances minrales l'tat solide sont cristallises. L'tat cristallin est l'tat normal du rgne minral. Certains corps font exception et les atomes qui les constituent sont disposs en dsordre. Ce sont principale-
7 ment les verres et certains plastiques. Les physiciens les considrent comme de "faux tats solides" et les assimilent des liquides extrmement visqueux. L'tat cristallin ne se limite pas uniquement aux beaux cristaux des muses, mais il s'tend la quasi totalit des substances solides du rgne minral. L'tat cristallin n'implique pas ncessairement la prsence de cristaux bien dvelopps aux faces lisses et brillantes. Ainsi, les minraux constitutifs du granite (quartz, feldspath et mica) sont des grains sans contours bien dfinis. Au cours de leur croissance dans le magma originel, les germes cristallins se sont dvelopps tout d'abord librement, puis, en grandissant, il se sont gns mutuellement dans leur croissance, occupant les espaces laisss vides par leurs voisins au dtriment de leur forme propre. Ce sont des minraux dits xnomorphes.
A l'oppos, les cristaux bien dvelopps, ceux qu'on admire dans les vitrines des collectionneurs, se forment dans des conditions bien particulires. Ils ont cristallis dans des espaces libres, fissures ouvertes, godes, sans rencontrer d'obstacles au cours de leur croissance. C'est le cas des "fissures alpines" quon rencontre dans les roches de composition granitique. Sur les parois de ces fissures, les eaux de circulation venant de zones profondes, chaudes et charges de substances chimiques, ont petit petit abandonn les sels minraux qu'elles vhiculaient, au fur et mesure que la pression et la temprature diminuaient. On utilise l'adjectif idiomorphe pour qualifier les minraux qui prsentent des formes cristallines bien dveloppes.
arte face
Quelque soit l'aspect extrieur et la dimension des cristaux d'une mme espce cristalline, les angles que font entre elles les faces correspondantes sont gaux.
En termes plus concrets, cette loi signifie que l'orientation d'une face vis vis des autres faces est toujours la mme. La forme apparente d'une face, son contour ou l'importance de son dveloppement n'ont pas de signification particulire. C'est son orientation dans l'espace, relativement aux autres faces, qui est importante.
Trois aspects diffrents de la pyrite. Les contours et l'importance du dveloppement des faces et sont diffrents d'un exemple l'autre. Toutefois leur orientation rciproque est constante et l'angle qu'elles font entre elles est de 54 44'.
Rhombodres de clivage
A partir de cette observation, l'abb Ren-Just Hay a imagin qu'il devait exister une "brique lmentaire" - le rhombodre, dans le cas de la calcite qu'il dsigna sous le nom de molcule constituante. Par empilements de rhombodres, il est parvenu reconstituer toutes les formes de la calcite. Dans son Essai d'une thorie de la structure des cristaux, paru en 1784, il dfinit le terme de structure comme le mode d'arrangement des molcules constituantes. Nous savons aujourd'hui que la molcule constituante n'existe pas rellement sous la forme qu'Hay avait imagine. Toutefois, le mrite de cette thorie est d'avoir mis en vidence le caractre priodique de l'architecture intime des cristaux et d'avoir pressenti,
10 sans le deviner vraiment, l'existence de la maille lmentaire. Sa dcouverte a ouvert la voie de la cristallographie moderne.
Lois de dcroissance des gradins dterminant l'orientation des faces (selon Hay).
11 On pourrait "l'enfermer" dans un paralllpipde rectangle engendr par l'extension imaginaire des faces a, b et c. Choisissons des axes de coordonnes parallles aux trois artes de notre paralllpipde et passant par le centre du cristal. Elles dterminent les axes X, Y et Z. Choisissons une face oblique sur les trois premires, z, par exemple. Si on la prolonge, elle coupe les axes aux points A, B et C. Dcidons encore d'adopter, sur chacun des axes, des units relatives proportionnelles aux distances OA, OB et OC. Essayons d'exprimer l'orientation des autres faces au moyen des paramtres ainsi dfinis. Ainsi la face y coupe les axes en H, K et L. On peut exprimer les distances OH, OK et OL en fonction des units relatives OA, OB et OC. On constate que la face y coupe les axes aux distances :
OH ___ OA OK ___ OB
Comme on peut toujours dplacer une face paralllement elle-mme, ce sont les rapports de ces trois nombres qui nous intressent, soit, dans le cas prsent 2 1 1. On peut ainsi toujours exprimer l'orientation d'une face par trois nombres premiers entre eux ne dpassant que rarement 10. Ces nombres, positifs ou ngatifs suivant le ct o ils coupent l'axe, constituent la notation de la face. La loi des caractristiques entires s'exprime de la manire suivante :
Les rapports des segments dtermins sur les mmes axes par deux faces quelconques sont toujours des nombres rationnels relativement simples.
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z y r d m
La figure ci-dessus reprsente nouveau les axes de coordonnes avec les units dfinies pour la barytine, ainsi que les orientations des faces x, y, d et m, avec leurs intersections sur les axes. En les dplaant paralllement elles1 Christian Samuel Weiss, cristallographe allemand, 1780-1856. 2 William Miller, cristallographe anglais, 1801-1880.
13 mmes, on arrive toujours ce qu'elles interceptent les axes des nombres entiers d'units (consquence de la loi des indices rationnels). La notation de chaque face s'obtient donc en prenant les inverses des longueurs interceptes sur chaque axe. On cherche ensuite le plus petit commun dnominateur et on porte les valeurs du numrateur entre parenthses. Le tableau ci-dessous rsume cette opration pour les diverses faces de la barytine. Si une face intercepte le ct ngatif d'un axe, on place un signe ngatif [] audessus du chiffre correspondant. Dans un texte, les indices sont placs entre parenthses. Sur un dessin celles-ci peuvent tre supprimes.
Orientation des faces de la barytine
14 tersections mutuelles dtermineront les axes de coordonnes, ayant entre elles des rapports gomtriques les plus simples possibles. Le choix de la face unitaire, c'est--dire celle dont les intersections avec les axes dterminent les units, doit tre particulirement judicieux. On la choisira gnralement en raison de son dveloppement important. Notons que ces units ne sont que des valeurs relatives l'une l'autre et qu'il ne s'agit pas de valeurs absolues. Ainsi, pour chaque espce minrale, aprs avoir fait le choix des axes de coordonnes et de la face unitaire, on note la valeur des paramtres de la manire suivante : OA OB OC ___ : ___ : ___ OB OB OB Au XIXe sicle, ces paramtres ont t calculs pour la plupart des espces minrales. Ce calcul porte le nom de calcul cristallographique. Il s'effectue partir des mesures des orientations mutuelles des faces l'aide dun goniomtre. Nous verrons plus loin les principes de ces calculs. A titre d'exemple, les paramtres de la barytine exprims de cette manire, sont 1.627 : 1 : 1.311. Pour dfinir compltement les axes de coordonnes d'une espce minrale, il faut indiquer les angles que font entre elles les directions des axes ainsi que les paramtres dfinis plus haut. Le cas le plus simple est celui d'axes orthogonaux avec des paramtres tous gaux. Le plus compliqu est celui d'axes non orthogonaux avec des paramtres tous diffrents.
15
Plan de symtrie.
Le plan de symtrie produit des objets non superposables, dits nantiomorphes
16
A6
A3
A4
A6
Axes de symtrie d'ordre 2, 3, 4 et 6. On voit que les axes peuvent passer par le milieu d'artes opposes, par le milieu de faces opposes ou par des sommets opposs.
Le centre d'inversion
Toutes les faces de la forme cristalline sont reproductibles deux deux par inversion de leurs sommets et de leurs artes par rapport un centre d'inversion, appel parfois aussi centre de symtrie.
Si tous les points d'un objet peuvent tre rpts sur des droites concourantes un point et gales distances de part et d'autre de celui-ci, on dit qu'il possde un centre d'inversion.
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centre d'inversion
C C'
A'
B'
Mcanisme de l'inversion.
Chaque face d'une forme cristalline ayant un point d'inversion, possde une face quivalente parallle. Cette particularit permet de reconnatre la prsence ou l'absence de cet oprateur de symtrie.
Axes d'inversion d'ordre 2, 3, 4 et 6. On remarque que l'axe inverse d'ordre 2 correspond une rflexion sur un plan normal. De mme, l'axe inverse d'ordre 6 correspond un axe direct d'ordre 3 associ un plan perpendiculaire.
18
Oprateurs de symtrie ponctuelle et symboles qui les dsignent
Oprateur axe d'ordre 2 axe d'ordre 3 axe d'ordre 4 axe d'ordre 6 plan centre axe inv. d'ordre 2 axe inv. d'ordre 3 axe inv. d'ordre 4 axe inv. d'ordre 6
Opration Multiplicit pratique nationale
Oprateurs quivalents
rotation " " " rexion inversion rot. + inv. rot. + inv. rot. + inv. rot. + inv.
2 3 4 6 2 2 2 6 4 6
peut tre considr comme un axe inverse d'ordre 1 quivaut un plan normal l'axe quivaut A3 + C identit propre quivaut A3 + P3 (plan normal)
Les axes inverses peuvent tous tre exprims par des combinaisons d'oprateurs simples, l'exception de l'axe inverse d'ordre 4 qui est le seul prsenter une identit propre.
19 rateurs de symtrie. Le cube, par exemple, comporte 13 axes de symtrie, un centre d'inversion et 9 plans. L'ensemble des oprateurs de symtrie qui caracA2 trisent une forme cristalline constitue sa formule de symtrie. Il est intressant de noter que tous les oprateurs de symtrie caractrisant un objet, concourent en un point commun au centre de cet objet. Pour cette raison on parle de symtrie ponctuelle. Les combinaisons d'oprateurs de symtrie obissent des lois trs strictes (des thormes) qui en limitent le nombre. Ainsi, dans le monde minral, on ne trouve que 32 combinaisons possibles qui dfinissent les 32 classes de symtrie. Chaque espce minrale appartient ncessairement l'une de ces P P' 32 classes. Les thormes de symtrie constituent un auxiliaire prcieux dans la recherche des "for- Hmimorphite et ses trois lments de symtrie. mules de symtrie" et permettent de reconstituer facilement les 32 classes de symtrie.
20 parfois le prfixe para- pour les hmidries centres et anti- lorsqu'il n'y a pas de centre. Les principaux thormes de symtrie ponctuelle
1 Une forme cristalline ne peut avoir que des axes d'ordre 2, 3, 4, 6. (Il s'agit d'un thorme restrictif qui ne s'applique qu'aux substances cristallises)
2 a un plan perpendiculaire un axe d'ordre pair entrane l'existence d'un centre d'inversion; situ 2 b un centre d'inversion plan etsur un plan implique l'existence d'un axe d'ordre pair normal au passant par le centre; un centre situ sur un axe pair entrane l'existence d'un plan normal l'axe et passant par le centre. 2 c (C'est un thorme important. On peut le rsumer en disant que pour les trois
oprateurs, axe pair, plan normal et centre d'inversion, l'existence de deux d'entre eux entrane l'existence du troisime)
un plan normal un axe impair (axe d'ordre 3) interdit la prsence d'un centre;
la prsence d'un axe binaire perpendiculaire un axe d'ordre k entrane 4 a l'existence de k axes binaires perpendiculaires cet axe; l'angle dtermin par deux axes binaires est alors gal /k; axes binaires situs dans un mme plan, 4 b dans une gure qui n'a que k alors un axe d'ordre k; la perpendiculaire au plan est si une gure a un axe d'ordre k et un plan passant par cet axe, cela en5 a trane l'existence de k plans passant par l'axe; l'angle entre deux plans est alors /k; 5b 6 si une gure n'a que k plans passant par une droite, celle-ci est un axe d'ordre k; lorsqu'il y a plus d'un axe d'ordre suprieur 2, les seules combinaisons possibles d'axes sont 3A2 4A3 ou 3A4 4A3 6A2. Toutefois les axes d'ordre 3 et 4 peuvent devenir des axes inverses;
7 a un axe impair devient un axe inverse s'il existe un centre; un axe inverse impair implique l'existence d'un centre et exclut l'exis7 b tence d'un plan normal; 7c un axe inverse d'ordre 4 est un oprateur qui n'admet ni plan normal ni centre.
On voit donc que les 32 classes de symtrie se rpartissent leur tour en sept systmes cristallins, dfinis chacun par une association particulire d'oprateurs de symtrie. Ces sept systmes correspondent aussi sept paralllpipdes dont les artes serviront d'axes de coordonnes pour les reprsentations graphiques des cristaux.
On appelle holodrie une forme qui prsente la totalit des lments de symtrie du systme. La multiplicit est le nombre de fois quune face oriente dune manire quelconque est rpte par les lments de symtrie.
Cubique
Cube
Quadratique
Prisme droit base carre
Orthorhombique
Prisme droit base rectangle
Hexagonal
Prisme droit base hexagonale
Rhombodrique
rhombodre
Monoclinique
prisme oblique base rectangle
Triclinique
prisme oblique sur toutes les artes
22
48 24 24 24 12 16 8 8 8 8 4 4 4 2 2 8 4 4 24 12 12 12 12 6 6 12 6 6 6 3 2 1
holodrie holoaxie antihmidrie parahmidrie ttartoaxie holodrie holoaxie hmimorphie parahmidrie antihmidrie ttartodrie
ttartodrie hmimorphe
m3m 432 43m m3 23 4/mmm 422 4mm 4/m 42m 4 4 2/m 2 m mmm 222 mm2 6/mmm 622 6mm 6/m 6m2 6 6 3m 32 3m 3 3 1 1
holodrie holoaxie antihmidrie holodrie holoaxie hmimorphie holodrie holoaxie hmimorphie parahmidrie antihmidrie ttartodrie
ttartodrie hmimorphe
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O Po = r cos N Pg = r ctg O Ps = r ctg /2
Po Pg Ps
a) strographique
b) gnomonique
c) orthogonale
La projection gnomonique est utilise lorsqu'on veut dessiner des cristaux en perspective. La projection strographique est d'un emploi simple et commode. Elle peut tre utilise dans de nombreux problmes se rapportant l'orientation de plans dans l'espace, en particulier en gologie applique.
La projection strographique
La projection a lieu sur le plan dfini par le cercle quatorial qu'on nomme cercle de base ou encore cercle de projection. Le point de vue est le ple sud de la sphre. Les points situs dans l'hmisphre nord sont projets l'intrieur du cercle de base, ceux situs dans l'hmisphre sud sont projets l'extrieur. S'ils sont trop proches du point de vue, leur projection se trouve trs loin du cercle de base. Aussi on peut adopter la convention que les points situs dans l'hmisphre sud sont projets en utilisant le ple nord
26 comme point de vue. On adopte alors des figurs diffrents suivant le point de vue utilis.
27
vue en perspective
construction de la projection
a) vue en perspective
b) construction de la projection
28
vue en perspective
construction de la projection
Projection du ple dun grand cercle. Il faut remarquer que la projection du ple du grand cercle ne correspond pas au centre gomtrique du cercle projet ! Les autres problmes, tracs de petits cercles ou distances angulaires, ne sont gure plus compliqus, et les constructions qu'ils exigent sont toujours bases sur le principe du rabattement. Pour faciliter les constructions, divers auteurs ont proposs des canevas dont le plus connu est celui de Wulff Il consiste en une srie de grands cercles nord-sud, construits de deux en deux degrs, recoups par des petits cercles parallles l'quateur.
Le canevas de Wulff
Les constructions s'effectuent sur un papier calque sous lequel on a plac le canevas de Wulff. On place une punaise au centre du canevas, par-dessous, pointe en haut. La pointe traverse le papier calque qu'on peut faire tourner ainsi autour du centre de la construction. Ce canevas permet de mesurer immdiatement les distances angulaires partir du centre de la projection
29 ou du cercle de base. Il permet encore de tracer n'importe quel grand cercle et de mesurer une distance angulaire entre deux points situs n'importe o sur la projection.
Canevas de Wulff.
30
Systme cubique
L'holodrie est caractrise par la formule 3A4 43 6A2 C 3P4 6P2. C'est celle du cube, qui est la forme primitive partir de laquelle on peut reconstituer toutes les autres formes du systme.
A4 4A3 6A2
6P2
Imaginons ce cube au centre d'une sphre et plaons les divers oprateurs de symtrie sur la projection strographique (p. 31). Les axes A4 percent la sphre, l'un au ple Nord, les deux autres l'quateur. La projection du premier se trouve au centre du cercle de base, celles des deux autres sur le cercle lui-mme. Les deux axes A2 horizontaux sortent aussi sur le cercle de base, 45 des prcdents. Le plan P4 horizontal est
31 confondu avec l'quateur de la sphre, c'est dire avec le cercle de base luimme. Les autres plans P4 dcoupent sur la sphre des grands cercles verticaux dont les projections sont des droites sur le cercle de base. Les deux plans P2 verticaux dcoupent aussi des grands cercles verticaux dont les projections sont des droites places 45 de celles des plans P4 . Les quatre autres plans P2 dcoupent dans la sphre des grands cercles inclins 45 dont les projections sont des cercles aiss construire (voir chapitre prcdent). Les axes A3 , (en ralit des axes inverses A6/3) se trouvent l'intersection de trois plans P2 , et les quatre axes A2 inclins sont aux intersections des plans P2 et P4 . Notons encore que les axes de coordonnes utiliss dans le systme cubique sont confondus avec les axes de symtrie A4 . Nous allons tudier successivement toutes les formes dont les faces sont perpendiculaires aux axes de symtrie, puis parallles ces mmes axes, et enfin la forme dite "oblique" dont les faces n'ont pas d'orientation privilgie vis vis des oprateurs de symtrie.
plans axes A4 axes A3 axes A2 traces des plans P4 et P2
La forme dont les faces sont normales aux axes A4 est le cube, ou hexadre. Les faces sont aussi perpendiculaires aux axes de coordonnes. Leur notation gnrale est {001}1. Par permutation on obtient bien les indices des six faces : (100) (010) (001) (100) (010) (001) Sur la projection strographique, les projections des ples des faces du cube sont confondues avec celles des axes A4.
1
les indices mis entre parenthses accolades signient que toutes les permutations doivent tre effectues pour trouver les indices particuliers de chaque face. C'est le symbole gnral de la forme cristalline.
32 Par un raisonnement analogue nous obtenons l'octadre, dont les faces sont normales aux axes A3, puis le dodcadre rhombodal1, dont les faces sont normales aux axes A2. Les projections des faces de ces diverses formes sont confondues avec celles des axes auxquels elles sont perpendiculaires. La recherche des formes parallles aux axes s'effectue de la manire suivante : on place sur la projection strographique le ple d'une face parallle un axe, l'axe A4 vertical, par exemple. Puisque le cercle de base est le lieu des ples de toutes les faces verticales (donc parallles A4 ) on peut placer ce ple a n'importe o sur ce cercle. Ce point est alors rpt par tous les oprateurs de symtrie prsents. On obtient ainsi les 24 faces du cube pyramid. De la mme manire on obtient les 24 faces de l'octadre pyramid (appel aussi triakisoctadre) ou du trapzodre, en cherchant les formes dont les faces sont parallles A2. Le fait qu'on obtienne deux formes diffrentes dpend de l'endroit o l'on a dispos la premire face. Enfin, si l'on place le ple d'une face d'une manire non privilgie vis vis des oprateurs de symtrie, on obtient un solide 48 faces, l'hexakisoctadre. C'est ce dernier qui dtermine, par son nombre de faces, la multiplicit M de la classe de symtrie.
Formes perpendiculaires aux axes de symtrie du systme cubique, et leur notation et leur orientation vis--vis des axes de coordonnes.
A4: cube
A3 : octadre
A2 : dodcadre rhombodal
1 L'adjectif "rhombodal" qualie la forme de la face, un rhombe, mot grec signiant "losange".
33 Holodrie du systme cubique : formes parallles aux axes de symtrie et leur reprsentation en projection strographique.
forme
indices
34
Les mridries
Le principe de la recherche des formes cristallines des classes hmidriques est le suivant : sur une projection strographique des oprateurs de symtrie de l'holodrie du systme cubique, figurs en traits fins, on marque en couleur ou en traits gras les oprateurs encore prsents de la classe considre. On procde ensuite de la mme manires que pour l'holodrie. La forme oblique dans les diverses mridries du systme cubique
gyrodre
diplodre
hexakisttradre
La figure ci-dessus montre comment se comporte la "forme oblique" dans les trois mridries et dans la ttartodrie du systme cubique. La forme oblique est la seule qui soit toujours atteinte par une diminution de symtrie. Le tableau de la page 33 dcrit toutes les formes simples de l'holodrie et des mridries du systme cubique. En l'examinant, on constate que certaines formes ne sont pas altres par une diminution de symtrie. Ainsi, le cube et le dodcadre rhombodal sont des formes qui subsistent dans les cinq classes mridres. Ces formes ne sont pas rvlatrices de la classe laquelle appartient un minral, contrairement la forme oblique qui est caractristique de chacune des classes. La pyrite se prsente souvent en cubes, bien qu'elle appartienne la parahmidrie de formule 3A2 4A3 C 3P2 .
35 Mais si on observe plus attentivement un cube de pyrite, on remarque que ses faces sont souvent stries. Comme la symtrie doit rendre compte non seulement de la forme, mais aussi des proprits physiques, il faut donc admettre que les axes normaux aux faces ne peuvent plus tre des axes A4, mais des axes A2. Les axes A3 ne sont pas altrs, mais les trois plans P4 deviennent des plans P2 et les anciens plans P2 disparaissent !
Formes composes
Jusqu' prsent nous n'avons parl que des formes simples. Mais le plus souvent les minraux sont composs par l'association de plusieurs formes simples. Les orientations des faces restent videmment les mmes, mais leur contour se modifie par les troncatures provoques par les autres formes. Ainsi les faces du dodcadre pentagonal n'auront plus ncessairement un contour pentagonal !
Quelques formes composes du systme cubique
Les grenats montrent trs souvent la combinaison du trapzodre et du dodcadre rhombodal. La pyrite prsente les combinaisons du cube, de l'octadre et du dodcadre pentagonal. Parfois mme, suivant le dveloppement relatif des faces, la combinaison de l'octadre et du dodcadre pentagonal font croire un solide 20 faces, constitu en ralit de 8 faces
36 triangulaires quilatrales (l'octadre) et de 12 faces triangulaires isocles (le dodcadre). Quant la galne, elle prsente parfois les combinaisons cube et octadre ou cube et triakisoctadre-.
trapzodre (112 )
trapzodre (113)
Diamant
hexakisoctadre
Grenat
dodcadre rhombodal
Grenat
dodcadre rhombodal et hexakisoctadre
Fluorine
cube et octadre
Fluorine
deux cubes macls
Ttradrite
ttradre, cube et triakisttradre
Pyrite
dodcadre pentagonal et octadre
Prowskite
cube, octadre et dodcadre rhombodal
Cuprite
dodcadre rhombodal et octadre
Cobaltine
cube, octadre et deux dodcadres pentagonaux
Blende
dodcadre rhombodal, cube, octadre et trapzodre
Magntite
dodcadre rhobodal, octadre et trapzodre
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40 On attribue parfois des prfixes aux prismes, pyramides et bipyramides pour prciser leur position vis--vis des axes de coordonnes X et Y. Ce sont les prfixes proto-, deutro- et trito- qui indiquent respectivement qu'une face coupe les axes prcits des distances gales (hhl), qu'elle est parallle l'un d'entre eux (h0l), ou que son orientation est quelconque (hkl). En lieu et place de ces prfixes, certains auteurs utilisent les expressions "de premire espce", "de deuxime espce", ou "de troisime espce".
Systme quadratique
La recherche des formes simples des diverses classes s'effectue de la mme manire que pour le systme cubique. Le tableau de la page 44 montre toutes ces formes en fonction de leur orientation vis--vis des oprateurs de symtrie. La figure ci-contre montre la projection strographique des plans et axes de symtrie du systme. Il faut noter cependant que les prfixes protodeutro- et trito- ne sont utiliss que si on veut exprimer prcisment la position d'un prisme ou d'une bipyramide par rapport au rseau cristallin du minral. Ainsi, sur les dessins suivants, on sait qu'il s'agit dune duetroforme, uniquement Projection strographique des lments de symtrie du p a r c e q u ' o n c o n n a t systme quadratique et des ples des faces de la bipyl'orientation des formes ramide dittragonale, forme oblique de l'holodrie {hkl}. du zircon par rapport
41 ses paramtres cristallographiques. Mais si on prsente un minral inconnu avec ces mmes formes, rien priori ne permet d'affirmer qu'il s'agisse de proto- ou de deutroforme. On peut voir les deux sphnodres conjugus (112) et (112) de la chalcopyrite, dont les faces montrent des dveloppements trs diffrents. Pour la wulfnite, on remarque l'association d'un prisme et d'une tritobipyramide. Les lments binaires ont disparu. Il s'agit de la classe A4CP4. Quelques formes cristallines du systme quadratique.
Chalcopyrite : deux sphnodres conjugus ingalement dvelopps, {112} et {112}, et deutrobipyramide {201} peu dveloppe.
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Systme orthorhombique
Les minraux orthorhombiques ont trois axes de symtrie orthogonaux qui concident avec les axes de coordonnes. Ils sont souvent allongs selon un de ces axes de symtrie. Celui-ci est alors choisi comme axe Z. Les axes A'2 et A"2 jouent alors les rles de X et Y. En principe il ne devrait pas exister d'axe principal. Cependant, cause de l'allongement ou de l'aplatissement frquent des minraux appartenant ce systme, on continue, par habitude, de nommer "prisme" la forme dont les faces sont parallles A2 et "dme" les formes dont les faces sont parallles aux axes A'2 et A"2. La figure suivante montre la projection strographique des lments de symtrie ainsi que les ples des faces de la crusite, minral appartenant l'holodrie du systme. Projection strographique de la crusite (PbCO 3 ).
Les figures suivantes montrent deux exemples de minraux orthorhombiques : l'hmimorphite, Zn4 Si2 O7 (OH)2 .H2 O et la topaze, Al2 SiO4 (OH,F)2 . L'hmimorphite appartient la classe A2 P'2P"2 , alors que la topaze est considre comme possdant une symtrie holodre.
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Topaze, holodrie
44
45
systme 3 axes
systme 4 axes
Les axes de coordonnes dans le systme hexagonal On voit ci-dessous la projection strographique des oprateurs du systme, la position des axes de coordonnes ainsi qu'un cristal de bryl appartenant l'holodrie du systme.
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Le dessin suivant montre la projection strographique des lments de symtrie du systme rhombodrique. En traits gras on a figur la trace des plans de symtrie, en traits maigres la trace des axes de symtrie qui sont aussi les axes X, Y (et U). On a figur aussi les ples des faces du scalnodre ditrigonal {hkl}, une des nombreuses formes de la calcite.
Projection strographique d'une des formes de la calcite, un exemple de l'holodrie du systme rhombodrique. Il est intressant de voir ce que devient ce scalnodre dans les autres classes, l'holoaxie A33A2, par exemple. La disparition des plans de symtrie fait diminuer le nombre de faces de moiti. On voit, sur la fig. 5.22, que la face (211) n'est plus rpte en (311) comme elle l'tait dans l'holodrie. Nous obtenons une forme 6 faces, le trapzodre. Mais si, au lieu d'avoir choisi la face (211) comme face quelconque, nous avions considr plutt la face (311) nous aurions obtenu un trapzodre orient diffremment. On remarque que ces deux trapozodres ne sont pas superposables. On dit qu'ils sont nantiomorphes. On distingue ces deux trapzodres en les qualifiant de droit ou gauche. D'une manire identique nous avons une main droite et une gauche qui ne sont pas superposables.
47
Certains minraux sont tantt droits, tantt gauches. L'exemple le plus familier est celui du quartz.
m
prisme hexagonal {100} r
rhombodre {101} z
rhombodre {011} s
pyram.trig. gauche {211} s
pyram.trig. droite {111} x
trapzodre gauche {211} x
trapzodre droit {311} Quartz droit Quartz gauche
La distinction entre les deux formes n'est macroscopiquement possible que si les faces du trapzodre sont prsentes. Rappelons que ces deux formes sont dites
nantiomorphes. Cela signifie quelles ne sont pas superposables mais que l'une d'entre elles est le miroir de lautre (plan de symtrie).
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Systme monoclinique
La diminution du nombre des oprateurs de symtrie entrane un appauvrissement du nombre des formes qui se limitent celles qui sont dcrites dans le tableau ci-dessous.
Formes simples du systme monoclinique
A2 {010 } 2/m 2 m A2 C P2 A2 P2 pinacode pdion pinacode // A2 {h0l } pinacode pinacode pdion oblique { hkl} prisme sphnode dme
L'axe Y concide avec l'unique axe de symtrie, X et Z sont situs dans le plan de symtrie et ne sont plus normaux aux faces (100) et (001). Sur la projection strographique on place Z verticalement (au centre du cercle de base), X penchant en avant, sa projection se trouve l'extrieur du cercle de projection. L'orthose, dcrite dans l'exemple ci-dessous, appartient l'holodrie du systme.
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Projection des lments du systme monoclinique. Le grand cercle est le lieu des faces parallles X.
Paralllpipde dni par les pinacodes {100}, {010} et {001}. Les trois artes dnissent les axes X, Y et Z.
Formes de l'orthose : pinacodes {010}, {001} et {201} et prismes {110}, {130}, {021} et {111}.
Systme triclinique
Les formes se rduisent des pinacodes dans l'holodrie et des pdions dans la classe sans symtrie. Le paralllpipde triclinique, dtermin par les pinacodes {100}, {010} et {001} est orient de telle manire que la face (010) soit situe sur le cercle de base, l'extrmit droite du diamtre quatorial horizontal, et que la face (100) vienne aussi sur le cercle de base, vers l'avant. La face (001) penche donc vers l'avant et sur la droite. Les axes X, Y, Z ne sont plus confondus avec les normales aux pinacodes. L'axe Z est vertical, les axes X et Y sont situs en des points quelconques de la projection.
Paralllpipde dni par les pinacodes {100}, {010} et {001}. Les artes dnissent les axes X, Y et Z.
Formes de l'axinite : pinacodes {010}, {001} et {201}, {110}, {130}, {021} et {111}.
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Cristaux cubiques de halite et position des atomes dans la structure Essayons tout d'abord d'exprimer la distance qui spare un atome de chlore d'un atome de sodium. Ne tenons pas compte des rayons atomiques et calculons la distance qui spare leurs centres. Connaissant le nombre d'Avogadro1, le poids spcifique de la halite (2.16 gr/cm3) ainsi que son poids molculaire (58.5 gr.), on obtient :
1 C'est le nombre d'atomes contenus dans un atome-gramme ou de molcules contenues dans une molcule-gramme (dans le cas prsent 58.5 gr). Ce nombre vaut 6.02 1023.
52 Comment pouvons-nous dcrire, en termes simples, la configuration atomique1 de la halite ? Manifestement, on constate la rptition du groupement Na-Cl selon une loi dcouvrir. Pour ce faire, remplaons chaque Na-Cl par un point. On peut, par exemple, ne reprsenter que les atomes de sodium, avec cette convention qu'il faudra ajouter chaque fois un atome de chlore 2.8 au-dessus du sodium pour reconstituer la structure. Les schmas suivants reprsentent donc des ensembles de points, chacun d'entre eux remplaant un groupe Na-Cl. On appelle habituellement ces points des nuds. Dans les deux schmas, nous avons essay de reprsenter graphiquement une loi de rpartition des noeuds dans l'espace au moyen d'un rseau de droites. Pour construire un tel rseau2, il suffit de relier un nud d'origine trois autres noeuds non situs en ligne droite.
Maille simple, dnie par un rhombodre dont les nuds occupent les sommets.
Maille multiple, dnie par un cube dont les nuds occupent les sommets et le milieu des faces.
Reprsentation du schma de rpartition des noeuds dans l'espace. Dans le premier exemple, nous avons reli le nud o avec les nuds les plus proches a1, b1 et c1. On obtient trois directions. En prolongeant ces droites, on trouve d'autres nuds indfiniment rpts gale distance les uns des autres. Ce rseau de droites dtermine un paralllpipde, ici un rhombodre, dont les artes forment entre elles des angles de 60 et dont les longueurs sont gales 5.6 2/2 . On peut maintenant dfinir compltement la configuration atomique de la halite de la manire suivante :
1 Reprsentation d'une structure atomique dans laquelle les atomes sont gurs par des points. 2 Nous appellerons dornavant rseau l'ensemble des droites qui dcrivent les alignements de nuds.
53
La halite est constitue d'un groupement de deux atomes, chlore et sodium, rpt priodiquement aux nuds d'un rseau dtermin par un rhombodre, dont les artes forment entre elles des angles de 60 et dont les longueurs sont gales 5.6 2/2 .
Cette dernire dfinition est beaucoup plus commode que la prcdente, car cette maille lmentaire multiple possde la symtrie du cristal, ce qui n'tait pas le cas de la maille rhombodrique. C'est le rseau cubique faces centres. Cela signifie qu'on trouve des nuds aux sommets et au milieu des faces de la maille.
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Le rseau
C'est un arrangement tridimensionnel de nuds tel, qu'aucun de ces nuds ne peut tre distingu d'un autre : autour de chaque nud existe exactement le mme environnement. Si on relie deux nuds par une droite, on trouve, de part et d'autre de ces noeuds et gales distances sur cette droite, d'autres nuds identiques. Une telle droite est une range rticulaire. Un rseau renferme une infinit de ranges rticulaires. De mme, par trois nuds non en ligne droite on peut faire passer un plan qu'on appelle un plan rticulaire. Il existe galement une infinit de plans rticulaires. Nous constatons qu'on peut donc toujours reconstituer un rseau par juxtapositions parallles sans interstices d'un paralllpipde, la maille lmentaire. Prenons l'exemple familier d'un papier peint : il est constitu d'un motif, ici une fleur, rpt selon une certaine loi gomtrique. On peut remplacer les motifs par des points. Ce sont les noeuds d'un rseau deux dimensions. Il est donc possible de gnrer ce rseau par juxtaposition de diverses mailles lmentaires. Les mailles a, b et c sont des mailles simples, alors que la maille d est une maille multiple.
55 Du point de vue de la symtrie, les mailles a et b ne possdent qu'un seul point1 de rotation d'ordre 2. Les mailles c et d possdent en plus deux lignes de rflexion. Par ailleurs, les cts de la maille d font entre eux des angles droits. C'est probablement la maille multiple d qui sera la plus commode l'emploi. Pour effectuer le choix de la maille lmentaire la plus convenable, on se base sur les rgles suivantes : 1. la forme de la maille lmentaire doit correspondre aux repres d'axes (axes de coordonnes) dict par la symtrie du cristal, 2. l'origine de la maille lmentaire est prise en un point remarquable du rseau, un centre de symtrie, par exemple, 3. tout en tenant compte de la rgle 1, on choisit la maille lmentaire de faon rendre son volume minimal, 4. parmi les possibilits restantes, on choisit celle qui donne les paramtres (cts de la maille) les plus petits. 5. En suivant ces rgles, on constate que c'est la maille multiple faces centres qu'il faut choisir, dans l'exemple de la halite. 6. En se conformant ces rgles et en cherchant toutes les possibilits de mailles lmentaires, on en trouve quatorze. Ce sont les 14 modes de rseau de Bravais 2. On trouve des mailles simples et des mailles multiples. Il est remarquable de constater que toute maille possde la symtrie de l'holodrie d'un des sept systmes cristallins. Trois sont cubiques, une hexagonale, deux quadratiques, une rhombodrique, quatre orthorhombiques, deux monocliniques et une triclinique. Il faut noter qu'on peut toujours remplacer, bien que ce soit trs malcommode, une maille multiple par une maille simple. En lieu et place de la maille cubique centre, on peut choisir une maille simple rhombodrique dont les artes forment des angles de 109 28' . La maille cubique faces centres peut tre remplace par un rhombodre dont les artes forment des angles de 60 . Remarquons en passant que le cube simple est un cas particulier du rhombodre ! Une maille hexagonale peut tre remplace par un prisme droit base base rhombique, l'angle obtus du rhombe (losange) tant de 120 .
1 Dans un monde deux dimensions, on ne parle pas d'axes ou de plans, mais de points de rotation et de lignes de rexion. 2 Auguste Bravais, 1811-1863, ofcier de marine et naturaliste franais.
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Pour dcrire compltement une maille, il faut indiquer si elle est simple ou multiple, prciser les longueurs de ses artes ainsi que les angles qu'elles font les unes par rapport aux autres. Le nombre de paramtres dterminer varie entre un pour la maille cubique, et six pour la maille triclinique.
Caractristiques des diverses mailles lmentaires
Symtrie cubique quadratique orthorhombique hexagonale* rhombodrique* monoclinique triclinique angles entre les artes = = = 90 = = = 90 = = = 90 = = 90 = 120 = = 90 = = 90 90 90 long. artes a=b=c a=bc abc a=bc a=bc abc abc
Nombre de paramtres
1 2 3 2 2 4 6
57 Il est intressant de comparer ces mailles avec les axes de coordonnes qui nous ont servi indexer les faces des cristaux. Les directions des axes X, Y Z correspondent celles des artes des mailles lmentaires, et les units relatives choisies sur ces axes sont proportionnelles aux longueurs des artes de la maille. La seule exception est celle de la maille rhombodrique dont les directions des artes ne sont pas utilises comme axes de coordonnes. Pour des raisons de commodit on lui prfre une maille hexagonale. En effet, toute maille rhombodrique simple possde une maille multiple hexagonale. La recherche des axes de coordonnes et des units relatives dfinies pour chacun d'eux nous renseigne presque compltement sur la maille lmentaire. Il ne manque que les dimensions absolues des artes dont nous ne connaissons jusqu'ici que les dimensions relatives. Notons encore que la "molcule intgrante" d'Hay tait une maille lmentaire, mais il n'a pas su la discerner du motif ! Il est possible maintenant de dfinir les plans Maille hexagonale multiple et maille rhombodrique simple. rticulaires par les indices de Miller, puisque nous pouvons assimiler les axes de coordonnes des ranges rticulaires parallles aux artes de la maille lmentaire. Le dessin de la page 59 montre un cristal cubique sur les faces duquel on a fait figurer les noeuds du rseau (cubique simple). Il s'agit d'une forme qui combine les faces du cube, de l'octadre et du dodcadre rhombodal.
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59
On remarque que l'orientation des faces correspond des orientations de plans rticulaires. On en tire une conclusion trs importante : le rseau est responsable de l'orientation des faces d'un cristal. Comme les rseaux ont toujours la symtrie holodrique du systme auquel ils se rapportent, il devient vident que l'absence systmatique d'une partie des faces dans les mridries, est due une autre raison. Nous verrons plus loin que c'est dans la symtrie du motif qu'il faut rechercher la cause des mridries.
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Si on tudie systmatiquement la frquence des faces des cristaux, on constate qu'elle est proportionnelle la densit de noeuds du plan rticulaire correspondant, elle mme proportionnelle la distance rticulaire. Il est ainsi possible de prvoir la frquence des faces. Pour un rseau rticulaire cubique simple, nous aurons :
hkl h 2 + k 2+ l 2 100 110 111 210 211 221 310 311 320 321 1 2 3 5 6 9 10 11 13 14 410 322 17 411 18
La forme la plus frquente est le cube, puis viennent le dodcadre rhombodal, l'octadre, le cube pyramid, le trapzodre etc... Pour les mailles multiples il faut tenir compte des noeuds supplmentaires. Pour le rseau cubique centr, on voit apparatre des plans rticulaires intermdiaires entre les anciens plans {001} qui deviennent alors des plans {002}. Par contre les distances rticulaires des plans {011} restent inchanges. On constate encore que les plans {111} deviennent des plans {222}). On en tire la conclusion que tous les plans dont la somme des indices h + k + l est impaire, sont deux fois plus rapprochs que dans la maille simple. Pour tenir compte de cette modification, il suffit de doubler les indices des plans rticulaires concerns. La frquence de face devient alors :
hkl h 2 + k 2+ l 2 200 110 222 420 211 442 310 622 640 321 411 332 431 4 2 12 20 6 36 10 44 52 14 18 22 26
61 La forme la plus frquente est donc le dodcadre rhombodal, puis viennent le cube, le trapzodre, le cube pyramide, l'octadre etc...
Quant au rseau cubique faces centres, par un raisonnement semblable, on peut dmontrer que les plans rticulaires qui possdent des indices mixtes, pairs et impairs, sont deux fois plus rapprochs qu'ils ne l'taient dans le rseau cubique simple. On double donc leurs indices :
hkl h 2 + k 2+ l 2 200 220 111 420 422 442 620 311 640 642 331 511 531 4 8 3 20 24 36 40 11 52 56 19 27 35
La forme la plus frquente est alors l'octadre, suivie du cube, du dodcadre rhombodal, du trapzodre etc... Les figures suivantes montrent le comportement des plans {001}, {011} et {111}.
Pour une espce cristalline, l'tude systmatique de la frquence des formes sous lesquelles elle se prsente habituellement peut permettre d'identifier son rseau. Le diamant et la fluorine qui montrent une prdominance des formes octadriques, ont un rseau cubique faces centres. Le grenat et la leucite qui cristallisent frquemment en dodcadres, montrent par l que
62 leur rseau est cubique centr. Cette tude peut tre tendue aux autres systmes. Toutefois les formules se compliquent rapidement cause de l'augmentation du nombre des paramtres des mailles.
Le motif
Nous avons considr un cristal comme tant gnr par une rpartition tripriodique de motifs atomiques. On peut dfinir le motif comme tant le plus petit groupement d'atomes qui, rpt indfiniment dans les trois directions de l'espace, reconstitue tout le cristal. L'ensemble des motifs ralise donc le remplissage htrogne de l'espace tripriodique de la maille lmentaire. Nous admettons que les atomes sont sphriques. Nous ne tenons pas compte, pour l'instant de leur taille et nous les reprsentons par des points qui figurent leur position. Nous pouvons dcrire les positions des atomes l'intrieur de la maille lmentaire en nous servant des trois cts de cette maille comme axes de rfrence, et en prenant comme units, des fractions de longueurs des artes. Ainsi les positions des atomes de chlore et de sodium l'intrieur de la maille lmentaire s'crivent :
Les autres atomes ne font plus partie de cette maille, mais de la suivante. Le motif, constitu ici d'un atome de sodium et d'un atome de chlore, est rpt quatre fois l'intrieur de la maille, car elle renferme quatre nuds (multiplicit 4). On peut maintenant dcrire compltement la structure en disant que la halite possde une maille cubique faces centres de 5.6 d'arte, l'intrieur de laquelle les atomes se rpartissent suivant les coordonnes mentionnes ci-dessus.
Structure de la halite.
63 Les atomes sont rpts priodiquement travers tout le cristal, obissant des lois de symtrie identiques celles que nous connaissons dj. Il y a toutefois une diffrence fondamentale entre les lois de symtrie des polydres et celles des motifs. En examinant la figure ci-contre, nous voyons des axes A4 verticaux parallles Z et passant par tous les atomes. La particularit de ces axes est de ne plus passer par un point commun. Ce n'est donc plus une symtrie ponctuelle. Pour reproduire tous les atomes, il faut ajouter un nouvel oprateur de symtrie : la translation. Cette nouvelle com Translation , axe hlicodal, plan avec posante a pour consquence de glissement, dans la structure de la hafaire apparatre deux oprateurs composs nouveaux : le plan avec glissement qui associe un plan et une translation, et l'axe hlicodal qui associe une rotation avec un glissement le long de cet axe.
64
Axes hlicodaux
Il s'agit d'une opration qui associe une rotation avec une translation le long de l'axe. L'axe est une des directions principales du rseau et la translation t est obligatoirement une fraction entire de la priode de la range. Il n'existe qu'un seul axe hlicodal binaire. La translation est gale une demi-priode de la range correspondante. Deux oprations effectues successivement quivalent une translation du rseau. On trouve ensuite deux axes hlicodaux ternaires. La rotation est d'un tiers de tour et la translation est gale 1/3 de priode (31) ou 2/3 de priode (32). Le premier est dextrogyre (la spirale tourne droite en descendant ou tourne dans le sens positif, en montant), le second est lvogyre. Remarquons que 2/3 de priode dans le sens positif correspondent 1/3 de priode dans le sens ngatif. Ces deux axes sont nantiomorphes. Par un mme raisonnement, on trouve trois axes hlicodaux d'ordre 4, caractriss par une rotation d'un quart de tour, associs une translation de 1/4, 2/4 ou 3/4 de la priode du rseau dans la direction de l'axe. Leur symbole est 41, 42 et 43. Le premier est dextrogyre, le dernier lvogyre. L'axe 42 n'a pas de sens de rotation particulier. Nous trouvons encore cinq axes hlicodaux d'ordre 6 : 61, 62, 63, 64 et 65. Les deux premiers sont dextrogyres, les deux derniers lvogyres et 63 n'a pas de sens particulier. La translation vaut 1/6 de la priode du rseau dans la direction de l'axe.
65
Il sont dcrits en dtails dans les Tables internationales de cristallographie. On les reprsente graphiquement par un plan de la maille lmentaire sur lequel figurent, d'une manire symbolique, tous les lments de symtrie du groupe.
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Page des Tables Internationale dcrivant le groupe Fm3m auquel appartient la halite
67 Ces groupes sont dsigns par les symboles Hermann-Mauguin et ceux de Schoenflies. Les principes de ces notations sont dcrits aussi dans les Tables internationales de cristallographie. Les conventions graphiques qui symbolisent les oprateurs de symtrie y figurent galement. La figure suivante montre le plan gnral des oprateurs de symtrie du groupe spatial auquel appartient la halite. On n'a reprsent que les oprateurs normaux et parallles au plan (001) du dessin. A cause de la symtrie cubique une reprsentation sur le plans (010) ou (100) serait parfaitement identique. Il s'agit du groupe d'espace N 225. La symtrie est trs leve et le grand nombre des oprateurs ne permet pas de les faire tous figurer sur le plan. Aussi, les oprateurs obliques, A3, A2 P2 et certains axes binaires hlicodaux ont t placs sur des projections strographiques. On voit aussi les positions des atomes Na et Cl l'intrieur de la maille avec leur lvation respective.
Projection sur le plan (001) des oprateurs de symtrie du groupe N225, Fm3m.
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Les tables internationales indiquent quelles sont ces multiplicits et donnent les coordonnes de l'atome l'intrieur de la maille. Le tableau de la page prcdente est la reproduction d'une page des ces tables. Il s'agit du groupe N 225 auquel NaCl appartient. En haut gauche, figurent les symboles des groupes selon les notations de Hermann-Mauguin et de Schoenflies". Au milieu de la premire ligne figure la notation de la classe de symtrie ponctuelle laquelle se rapporte le groupe; droite on trouve le mme symbole, mais en notation abrge. La premire liste indique les coordonnes des positions multiples d'un atome en position quelconque. Dans le cas prsent cette liste comprend 48 termes. Toutefois il ne faut pas oublier que nous sommes dans une rseau faces centres qui renferme 4 noeuds en positions 0, 0, 0, 0, 1/2, 1/2, 1/2, 0, 1/2 et 1/2, 1/2, 0. Cela signifie que chacune des 48 positions dcrites dans le tableau est reproduite quatre fois, en lui additionnant chaque fois les coordonnes d'un des nuds de la maille ! Par exemple, en considrant le premier terme de la liste, x,y,r, nous aurons 4 atomes dont les positions seront les suivantes :
Un atome en position quelconque est donc rpt 192 fois l'intrieur de la maille. Ce chiffre lev est d la symtrie leve du groupe. Les listes suivantes donnent les positions des atomes situs dans des positions spciales : sur un axe, dans un plan etc... Les atomes de Na et de Cl occupent des position trs privilgies et ne sont rpts chacun que 4 fois l'intrieur de la maille.
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Holodrie et mridries
Dans l'exemple choisi, on constate que le groupe de symtrie contient tous les lments de symtrie ponctuelle de l'holodrie du systme cubique plus une quantit d'autres oprateurs. Dans le cas prsent, la symtrie du motif est plus leve que celle du rseau : le cristal appartient la classe holodrique. Prenons un autre exemple, le groupe de symtrie N 31, Pmn21 qui correspond une maille simple du systme orthorhombique. On distingue des plans simples parallles (100), des plans avec glissement parallles (010) et des axes hlicodaux binaires verticaux.
On n'y retrouve pas tous les oprateurs de symtrie ponctuels de l'holodrie du systme orthorhombique : la symtrie du motif est infrieure celle du rseau. En effet, la symtrie du cristal comportera un plan vertical parallle (100). Comme les plans avec glissement deviennent des plans normaux, en symtrie ponctuelle, le cristal possdera aussi un plan vertical parallle (010). En appliquant le thorme de symtrie qui veut qu' l'intersection de n plans passant par une droite on trouve un axe d'ordre n, on aura encore un axe binaire vertical. La symtrie du cristal est alors A2 P P', une mridrie du systme orthorhombique. En conclusion, on constate que si l'orientation d'une face est dtermine par la gomtrie du rseau (forme de la maille lmentaire), la prsence ou l'absence de cette face dpend de la symtrie du groupe d'espace.
la symtrie du groupe d'espace contient Holodrie au moins tous les oprateurs du rseau la symtrie du groupe d'espace est infrieure celle du rseau
Mridrie
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L'aspect du spectre mis par le tube est intressant. Lintensit du rayonnement en fonction de la longueur d'onde est caractristique de la nature de lanticathode. La courbe reprsente ci-dessus est celle du spectre obtenu par un tube anticathode de cuivre auquel on a appliqu une tension de 40 kV. L'mission dbute brusquement du ct des petites longueurs d'onde. Cette limite infrieure dpend du potentiel appliqu au tube selon la relation :
o = 12'394 o 12'393 est une constante donne par : V c = vitesse de la lumire hxc e
h = constante de Plank
e = charge de l'lectron
L'intensit crot ensuite rapidement, puis diminue progressivement pour atteindre une valeur ngligeable vers 3 . Cette rpartition de l'intensit en fonction de la longueur d'onde porte le nom de fond continu. A celui-ci s'ajoutent de brusques augmentations d'intensit correspondant des raies de longueurs d'onde bien prcises, qui diffrent selon la nature de l'anticathode. Ainsi, pour une anticathode de cuivre, on observe deux raies : CuK 1.54 , correspondant une intensit de 800 des units choisies dans l'exemple, et CuK 1.39 , avec une intensit d'environ 100. Ces deux raies sont dues des sauts d'lectrons entre les couches internes des atomes de l'anticathode excits par les chocs des lectrons provenant du filament.
72 absorbent diffremment les rayons X, et ils apparaissent en plus ou moins sombre sur une radiographie. L'absorption varie aussi suivant la longueur d'onde utilise. Les rayons de courte longueur d'onde sont les plus nergtiques et sont donc trs pntrants. Dans le phnomne d'absorption, on observe galement de brusques discontinuits qui dpendent des lments chimiques constituant la substance absorbante. Ainsi le nickel prsente une brusque discontinuit d'absorption pour une longueur d'onde de 1.49. Pour cette valeur, le coefficient dabsorption devient presque nul, puis il augmente nouveau avec la longueur donde. Cette particularit est utilise pour filtrer le rayonnement dmission dun tube et obtenir une lumire parfaitement monochromatique. Ainsi, en intercalant une plaquette de nickel sur le Coefficient d'absorption du nickel. trajet du rayonnement mis par une anticathode de cuivre, on remarque que la raie CuK ne sera que trs faiblement absorbe, car elle est situe juste aprs la discontinuit dabsorption du nickel. La raie CuK se situe dans la zone de forte absorption du filtre de nickel et elle sera donc trs fortement absorbe. Le rayonnement ainsi filtr sera pratiquement compos uniquement de la raie CuK(1.54 ).
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On peut exprimer cette diffrence de cheminement en fonction de d, la distance qui spare deux ranges successives, et de l'angle , l'angle d'incidence. On a la relation suivante : n A'm = 2d sin . Mais la condition, pour qu'un rayonnement secondaire existe dans la direction considre, est que la diffrence de cheminement soit exactement gale un nombre entier de longueurs d'onde (n). Cette condition s'exprime de la manire suivante : n = 2d sin Cette relation fondamentale en radiocristallographie porte le nom de loi de Bragg. Il est intressant de l'examiner un peu plus attentivement et de voir quelles valeurs peut prendre le nombre n. Nous savons que les distances entre les atomes sont de l'ordre de quelques angstrm. Les couches d'atomes parallles (001) sont spares par une distance de 2.8 . En utilisant un rayonnement de 1.54 de longueur d'onde (CuK), le rayonnement primaire ne peut tre "rflchi" que pour des angles de 16 (n=1), 33 (n=2) ou 55 (n=3). En effet, pour n = 4, 2d sin serait suprieur 1. Le nombre n ne peut donc prendre que des valeurs entires infrieures : n < 2d sin
75 Dans le cas de NaCl, les couches d'atomes parallles (001) sont spares par une distance rticulaire de 2.8 . Si on utilise une anticathode de Cu avec une longueur d'onde de 1.54 , on ne peut avoir de rflexion que pour des angles d'incidence de 16 (n=1), 33 (n=2) et 55 (n=3). Dans ce cas prcis, n ne peut prendre que les valeurs 1, 2 et 3. En rsum, pour les incidences qui satisfont la loi de Bragg, les rayons X sont comme "rflchis" par les plans rticulaires. Cette sorte de rflexion porte le nom de diffraction.
On peut ainsi calculer aisment les distances rticulaires des cristaux si on connat la longueur d'onde utilise et si on parvient mesurer les angles de diffraction. De nombreuses mthodes ont t imagines pour mesurer les angles de diffraction. Nous ne les dcrirons pas toutes ici. Elles font l'objet de cours plus spcialiss.
Conditions de diffraction
Nous pouvons dcrire la structure d'un minral si nous connaissons la gomtrie de sa maille lmentaire ainsi que les positions des divers atomes l'intrieur de ladite maille. Quelles sont donc les influences du rseau et du motif sur la diffraction des rayons X par un cristal ? Examinons la figure cicontre : elle reprsente un cristal deux dimensions constitu de deux types d'atomes. La maille lmentaire renferme un atome A et un atome B. Si on ne considre que les atomes A, on remarque qu'ils dfinissent le rseau dessin en traits pleins. Ce rseau dtermine les conditions de diffraction des rayons X pour les atomes A.
76 Les atomes B constituent un rseau identique (en pointills). Les deux rseaux sont parallles l'un l'autre et leurs conditions de diffraction sont identiques. Les directions de diffraction sont donc les mmes. Toutefois, elles interfrent entre elles, provoquant un renforcement ou une attnuation, voire mme la disparition de certaines rflexions. Ces considrations sont importantes car elles montrent que : 1. les directions de diffraction ne dpendent que du rseau, 2. l'intensit des rflexions dpend des position des diffrents atomes l'intrieur de la maille lmentaire.
L'tude de la diffraction des rayons X par les cristaux offre donc la possibilit de dterminer non seulement les dimensions de la maille lmentaire, mais aussi les positions des atomes l'intrieur de celle-ci.
77
Les rayons X pntrent dans la camra en traversant un collimateur. Ils irradient l'chantillon plac au centre gomtrique de la camra. Cet chantillon est constitu d'un tube capillaire rempli de poudre cristalline ou d'un fil de verre trs fin sur lequel la poudre se trouve englue (par du baume du Canada, par exemple). Les rayons diffracts par la poudre vont impressionner l'mulsion photographique, alors que la partie du rayon primaire qui a travers l'chantillon est recueillie et absorbe par un puits dispos cet effet dans le prolongement du collimateur. Examinons la faon dont se forment les rayons diffracts : parmi la multitude de petits cristaux qui constituent la poudre, on en trouve certainement un qui a la position favorable pour que le rayon primaire, d'incidence , produise le rayon diffract D1. Avec un mme raisonnement, on peut imaginer qu'un autre cristal se trouve dans la position favorable ncessaire pour assurer l'existence du rayon diffract D2, symtrique au premier.
78 Etendu trois dimensions, ce raisonnement montre que chaque famille de plans rticulaires est responsable de la formation d'un cne de diffraction de demi-ouverture 2
Sur le film obtenu avec une camra cylindrique, on obtient des raies lgrement courbes qui sont le rsultat de l'intersection du cylindre de la camra avec les cnes de diffraction correspondant aux diverses familles de plans rticulaires. Chaque cne dtermine donc deux raies symtriques de part et d'autre du trou central du film. Ces raies sont spares par une distance angulaire 4. Les constructeurs s'arrangent pour construire des camras dont la circonfrence intrieure est de 180 ou 360 mm afin que les lectures effectues en millimtres soient aisment converties en degrs.
79
Exemple concret
Aprs avoir broy un chantillon assez finement (200 300 mesh) on le dispose au centre de la camra, soit dans un fin tube capillaire soit sur un fil de verre tir, imprgn de colle. On garnit le pourtour intrieur du cylindre d'un film photographique, on ferme le couvercle de la camra et on place l'entre du collimateur devant la source du gnrateur de rayons X. Aprs dveloppement du film on voit apparatre une srie de raies symtriques de part et d'autre du centre du film (matrialis par le trou ncessaire pour laisser passer le collimateur). On mesure les distances qui sparent deux raies symtriques et on les convertit en valeur angulaire 4 (ou 2 si on mesure partir du centre du film).
Aspect d'un diagramme de diffraction obtenu sur une poudre cristalline de NaCl.
On sait que les distances rticulaires sont inversement proportionnelles l'angle . Elles sont donc dcroissantes du centre vers l'extrmit du film. Par ailleurs, nous savons dj que notre minral est cubique et nous connaissons le classement dcroissant des distances rticulaires cubiques selon leur mode de rseau. Nous les rappelons dans le tableau ci-dessous :
maille P I F ========= 100 110 111 distances rticulaires dcroissantes ======= 210 211 221 310 311 320 321 410 322 411
110 200 211 310 222 321 411 420 332 431 442 622 640 111 200 220 311 331 420 422 511 531 442 620 640 642
Nous pouvons calculer le facteur n2 (h2 + k2 + l2) pour les premiers termes des distances rticulaires dcroissantes des trois modes cubiques. On obtient :
mode P
* n=2
hkl h2 + k2+ l2
100 1
110 2
111 3
100 4*
210 5
211 6
220 8*
mode I mode F
110 2
111 3
200 4 200 4
211 6
220 8* 220 8
Pour un rseau P on doit satisfaire la relation 0.055/1 = 0.074/2 (non satisfaite). Pour un rseau I on doit satisfaire la relation 0.055/2 = 0.074/4 (non satisfaite). Pour un rseau C on doit satisfaire la relation 0.055/3 = 0.074/4 (satisfaite). On constate donc que le diagramme correspond celui d'un rseau cubique faces centres. On peut maintenant calculer la valeur de m, ainsi celle de a0.
Le diffractomtre
Au lieu d'enregistrer les raies sur un film, on peut utiliser un appareil de type compteur Geiger. En lieu et place du film on fait tourner un bras mobile supportant un compteur. Chaque fois que la fentre sensible du compteur coupe un cne de diffraction, il enregistre l'augmentation d'intensit du rayonnement. Un enregistreur inscrit ces variations sur un papier millimtr. L'intensit est porte en ordonnes, l'angle en abscisses.
82
Principe du diffractomtre.
83
84 Pour cela, examinons la figure ci-contre : une face oblique coupe les trois axes X, Y et Z, en A, B et C. La normale la face dtermine avec les axes de coordonnes les angles e, z et h. La distance entre l'origine des axes O et l'intersection de la normale avec la face N est d.
Relations entre l'orientation d'une face et les paramtres qu'elle dtermine sur les axes de coordonnes.
Les angles , et sont dtermins par la normale face unitaire avec les normales aux 3 faces choisies pour dfinir les axes de coordonnes. On mesure ces angles l'aide d'un goniomtre. Le modle le plus simple est le goniomtre d'application. Il est constitu d'un rapporteur muni d'une rglette tournant autour du centre. Sa prcision est faible et on ne peut l'utiliser qu'avec des cristaux relativement grands. Ce premier modle a t ralis en 1772 par le franais Carangeot.
Goniomtre d'application
Bien vite on a invent des appareils plus prcis, bass sur la rflexion d'un signal lumineux sur les faces du cristal. On utilise le fait que les cristaux ont
85 toujours un certain nombre de faces parallles une mme direction. Cet ensemble de faces constitue une zone. La mesure consiste faire tourner le cristal autour de l'axe de zone et noter les angles qui sparent les rflexions successives correspondant chaque face. On recommence cette opration pour chaque zone. Les goniomtre modernes permettent de mesurer les angles entre les faces avec une prcision atteignant la minute d'arc. Aujourd'hui, la diffraction des rayons X a compltement supplant le calcul cristallographique. Toutefois, les goniomtres sont encore utiliss pour orienter des cristaux avant de les disposer sur certaines camras de diffraction de rayons X.
Principe du goniomtre optique.
Le calcul cristallographique
Reprenons l'exemple du cristal de barytine dont nous avons mesur les angles entre les normales chaque face et celles des faces a, b, et c, prises comme tridre de rfrence. Les rsultats des mesures sont rsums dans le tableau-ci-dessous. A partir de ces donnes, nous avons calcul les paramtres a/b et c/b au moyen des quations dveloppes plus haut. On remarque que les rapports les plus frquents sont 0.815 pour a/b et 1.313 pour c/b. En choisissant ces deux valeurs comme paramtres du cristal, Cristal de barytine nous adoptons du mme coup la face z comme face unitaire. Sur le dessin du cristal, son dveloppement apparat aussi plus important que celui des faces r ou y.
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Paramtres calculs pour chacune des faces de la barytine
face o m x l d u z r y 90 a b 0.8151 0.4077 : : : : : : : : : : 1 1 1 1 1 1 1 : : : : : : : : : : c b 1.3135 1.0780 1.2844 1.8972 1.3138 0.6566 1.3138
37 10' 53 43' 90 90
90 58 11' 1.1754 45 42' 5517' 6419 0.8153 17'' 56 03' 62 55' 46 06' 0.8152 63 59' 44 21' 57 01' 1.6303
En choisissant les valeurs de 0.8153 et 1.3138 pour a/b et c/b, nous pouvons indicer toutes les autres faces :
Indices des faces de la barytine
face a : b : c o m x l d u z r y : 1 : 1 1: 1 : 1: 2 : 4: : 1 2: : 1 1: : 1 1: 1 : 1 2: 2 : 1 2: 1 : 1 indices 11 11 0 210 104 102 101 111 11 2 122 paramtres du cristal : 0.8153 : 1 : 1.3138 face z prise comme plan unitaire.
Il est intressant de voir ce qui se passe si, au lieu de z, nous choisissons comme face unitaire r ou y. Les indices des autres faces changent et les paramtres changent aussi. Nous aurions alors les valeurs dcrites dans le tableau ci-dessous. Nous trouvons aussi des indices trs simples. une incertitude subsiste : sommes nous srs que cest bien la face z quil fallait choisir ? Aucun critre purement gomtrique ne nous permet d'en dcider. Seule la recherche de la maille lmentaire par les mthodes diffractomtriques permet de lever cette indtermination. Cette mthode nous rvle que les artes de la maille lmentaire de la barytine ont pour longueurs 8.85, 5.43 et 7.13 . On constate que c'tait y la meilleure face unitaire !
87
Indices des faces de la barytine suivant le choix de la face unitaire face o m x l d u z r y hkl 21 11 0 210 102 101 201 221 111 121 0.8153 : 1 : 0.6566 paramtres obtenus : face unitaire choisie : r face o m x l d u z r y hkl 11 210 410 102 101 201 2 11 212 111 1.6303 : 1 : 1.3138 paramtres obtenus : face unitaire choisie : y
Sur la projection strographique, on a trac divers grands cercles passant par plusieurs faces. Toutes les faces situes sur un mme grand cercle constituent une zone. Les faces (100), (101), (102), (104), (001), (104), (102), (101), (100), constituent une zone. Les faces (110), (101), (112), (011), (110) constituent une autre zone. La face (101) est commune aux deux zones.
Projection strographique des ples des faces de la barytine. Seules les faces de l'hmisphre suprieure du cristal ont t reprsentes.
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Les zones
Le dessin ci-contre montre, en hachurs, une zone, celle qui comprend les faces (122), (111), (100), (111), (122), (011) etc... La droite parallle toutes ces faces est l'axe de zone. On le dsigne par le symbole [011]. Il est important de retenir qu'il s'agit d'un symbole qu'il ne faut pas confondre avec les indices d'une face. Il est plac entre parenthses crochets. On peut trouver le symbole de l'axe de zone partir des indices de deux faces de la zone en se servant de la rgle des dterminants. Soit deux faces d'indices h1k1l1 et h1k1l1, le symbole de l'axe de zone [UVW] est :
Zone dnie par les faces o, y, a, z, et l'axe de zone correspondant.
h1 h2 k1 k2 l2 l1 h2 h1 k2 l2 k1 l1 U = k1l2 - l1k2 V = l1h2- h1l2 W = h1k2 - k1h2
Si nous appliquons cette rgle en prenant les faces (111) et (121), nous obtenons :
1 1 1 2 1 1 1 1
2 1 2 1 [ 0 1 1 ] axe de zone
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On montre ici cet axe de zone. Il correspond la grande diagonale dtermine par le paralllpipde d'artes 0, 1 et 1. Dans le cas prsent, comme une des valeurs est nulle, le paralllpipde se rduit un rectangle. Remarquons que l'axe de zone dsign par [011] n'est pas perpendiculaire la face (001) ! Pour cette raison on parle de symbole et non d'indice. Rciproquement, tant donn les symboles de deux axes de zone, on obtient la notation de la face commune, au moyen de la rgle des dterminants. Par exemple, la face commune aux deux zones [011] et [001] (ensemble des faces verticales) est :
0 0 1 0 1 1 0 [100] 0 0 1 face commune aux deux zones 1 1
La face (100) est bien commune aux deux zones. Remarquons que le symbole de zone [011] peut aussi s'crire [011]. En utilisant ce dernier symbole dans le dterminant on aurait obtenu alors la face (100), visible sur le dessin.
Loi de Weiss
Cette loi sert vrifier qu'une face fait bien partie d'une zone. Elle s'exprime de la manire suivante :
une face (hkl) appartient une zone [UVW] si la relation suivante est satisfaite : Uh + Vk + Wl = 0
En corollaire ces diverses rgles, apparat une autre loi qui s'nonce ainsi :
en additionnant terme terme les indices de deux faces d'une mme zone, on obtient les indices d'une troisime face de cette mme zone, situe entre les deux premires.
Prenons les faces z (111) et o (011), nous obtenons une troisime face ((1+0) (1+1) (1+1)) soit les indices de la face y (122).
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1 On pourrait complter cette image en ajoutant quil y a une deuxime sphre de coordination de rayon 2.82 sur laquelle on trouve 12 atomes de sodium.
91 Le polydre de coordination est un cube. Pourquoi alors NaCl et CsCl, tous deux chlorures d'un mtal alcalin dont les liaisons chimiques sont semblables, prsentent une diffrence de structure? On s'est rapidement rendu compte que la taille des atomes tait un facteur prpondrant de l'arrangement structural. Ainsi, dans le cas de la halite, l'atome de sodium est suffisamment petit pour pouvoir se loger entre six atomes de chlore. Dans le cas du csium, dont le rayon ionique est plus grand que celui du sodium, il faut un interstice plus grand, celui qui existe entre 8 atomes en coordination cubique.
92 Si on considre une colonne verticale du tableau priodique, on remarque que la taille des atomes augmente du haut vers le bas. Par contre elle diminue de gauche droite sur une mme range.
Li 1.56 Na Mg K
2.34
Al
Si
Cl
Rb
2.5
Na
Rb
Cs
2.71 1.65
Cs
2.71
On explique facilement ce phnomne : dans une mme colonne le nombre d'enveloppes lectroniques augmente du haut vers le bas. Sur une mme range le nombre d'enveloppes lectroniques est constant, mais la charge du noyau augmente de gauche droite (range), entranant la contraction du nuage lectronique. La taille de l'atome est aussi fortement influence par son tat d'excitation. La perte d'un ou plusieurs lectrons contracte le nuage lectronique, entranant la diminution du rayon de l'atome. Inversement, le gain d'un ou deux lectrons entrane l'augmentation du rayon atomique. Le type de liaison influence aussi la taille de l'atome. On parle de rayon ionique dans les composs ioniques, de rayon covalent dans les composs covalents, de rayon mtallique dans les mtaux et les alliages.
93 Remarquons que chaque sphre est entoure de six interstices alors que chaque interstice n'est entour que de trois sphres. Il y a donc deux fois plus d'interstices que d'atomes. La manire la plus rationnelle d'adjoindre cette couche d'atomes une deuxime couche, consiste disposer les atomes de Oranges disposes selon un assemblage compact dans le plan. La symtrie est hexagonale. la couche suprieure exactement au-dessus des interstices de la premire, de telle manire qu'un atome repose toujours sur trois atomes de la couche infrieure. La troisime couche se dispose de la mme manire. Deux possibilits peuvent alors se prsenter : 1. les atomes de la troisime couche sont exactement l'aplomb des atomes de la premire couche, ce qui dtermine un empilement de type ABABA. 2. les atomes de la troisime couche sont exactement au-dessus des interstices de la premire couche, non couverts par les atomes de la deuxime couche, ce qui dtermine un empilement de type ABCABC. On voit ci-dessous ces deux configurations. Le type ABABA entrane une symtrie hexagonale, le second type une symtrie cubique avec rseau cubique faces centres. On parle d'assemblage cubique compact ou d'assemblage hexagonal compact. Dans les deux cas le taux de remplissage de l'espace est maximum, soit 74% du volume total. Chaque atome est entour de 12 autres atomes : le nombre de coordination est 12.
94 Il existe un troisime type d'assemblage mtallique, caractris par un nombre de coordination de 8. Il s'agit de la structure du type tungstne l'intrieur de laquelle chaque atome est entour de huit autres situs au sommets d'un cube. L'assemblage n'est plus tout fait compact et le taux de remplissage n'est plus que de 68 Assemblage cubique compact avec sa maille cubique faces centres %. La structure est cubique, avec un rseau centr.
Structure cristalline des divers mtaux usuels remplissage compact, 74 % compact, 74 % 68%
mtal Be, Mg, Ti, Zr, Hf, Co Cs, Ba, V, Nb, Ta, Mo, W, Fe
cubique faces centres Ca, Sr, Ni, Pt, Cu, Ag, Au, Al, Pb
Composs de type AB
Nous avons vu, avec les exemples de NaCl et CsCl, que la taille des atomes tait responsable, pour une grande part, de la structure des composs de type AB. Si le rayon de l'atome A est trs petit vis--vis de celui de l'atome B, il ne peut tre entour que de 2 atomes B si ont veut qu'ils soient en contact
95 l'un avec l'autre. Si la taille de l'atome A augmente, il arrive un stade o il a juste la taille convenable pour s'insrer entre trois atomes B situs aux sommets d'un triangle quilatral; le nombre de coordination vaut 3. Si la taille de l'atome A crot encore, on arrive la coordination 4 dans laquelle il occupe tout l'espace laiss libre par 4 atomes B situs aux sommets d'un ttradre. En augmentant encore de taille, on passera successivement la coordinance 6 (octadre), 8 (cube) et finalement une structure de type mtallique, si les rayons des atomes A et B sont identiques.
coordinance 2
coordinance 3
coordinance 4
coordinance 6
coordinance 8
Les polydres de coordination dpendent des tailles relatives des atomes lis.
Polydre de coordination en fonction des tailles relatives des atomes Nb. de coord. 2 3 4 6 8 Disposition des atomes B sur une ligne avec A sommets d'un triangle sommets d'un ttradre sommets d'un octadre sommets d'un cube rayon de A rayon de B < 0.15 0.155 0.285 0.285 0.414 0.414 0.732 0.732 1
CsCl :
coordinance 8 (cube)
96 d'une mme couche, chaque atome de carbone est entour de trois autres atomes des distances de 1.42 . La liaison est de type covalent. Chaque couche est loigne de la suivante d'une distance de 3,4 . Les liaisons entre les couches est de type "van der Waals". C'est une liaison trs faible. Cela explique la trs faible rsistance du graphite aux contraintes mcaniques et sa faible duret. Les liaisons covalentes ont une influence importante sur les structures car elles sont directionnelles. Ainsi, pour le diamant, une autre forme cristallise du carbone, les Structure du graphite atomes C prsentent 4 liaisons orientes, faisant entre elles un angle de 109 28'. Malgr que les atomes aient tous un rayon identique, le nombre de coordination est 4. Le polydre de coordination est le ttradre. Chaque atome est 1.54 de son voisin immdiat. Les liaisons sont trs fortes et il n'y a pas de zones de faiblesse comme c'est le cas pour le graphite. La cristallisation du carbone dans l'une ou l'autre de ces structures (polymorphisme du carbone), dpend des conditions de pres- Structure du diamant sion et de temprature lors de la formation du minral. La structure du diamant, plus dense, implique des pressions de formation trs leves.
NaCl :
97
2 [3] h (graphite) C structure en couches; l'intrieur d'une couche, chaque atome de C est entour de trois autres atomes; systme hexagonal, structure de type graphite.
Graphite :
Si encore, dans une formule, on veut distinguer plusieurs sphres de coordination, on peut l'exprimer aisment dans l'exposant. Ainsi l'arrangement atomique du tungstne peut s'crire :
3 [8] h W
ou W [8+6] h
De cette manire on indique qu'au-del de la premire sphre de coordination qui comprend 8 atomes, on trouve encore 6 atomes immdiatement voisins ( une distance de 15% plus grande).
98 De mme, dans la structure de la blende, Zn[4] S[4] c, est un assemblage cubique compact de gros atomes de S, les petits atomes de Zn occupant la moiti des lacunes ttradriques. Un autre forme de sulfure de zinc, la wurtzite, Zn[4] S[4]h, est un assemblage hexagonal compact d'atomes de S, les atomes de Zn occupant galement la moiti des lacunes ttradriques.!!!
Dans de nombreux cas, les cations sont trop gros pour occuper exactement les interstices d'un assemblage compact et les structures sont alors dformes. Beaucoup de structures peuvent se rapporter des modles de type assemblage compact. Par exemple, on peut "simplifier" certaines structures en considrant les radicaux anioniques comme de gros cations. Par exemple, la structure de la calcite peut tre compare un assemblage cubique compact de radicaux CO3. Les atomes de Ca prennent place dans les interstices octadriques. Cet assemblage est imparfait et il est un peu dform dans le sens d'un aplatissement dans la direction de l'axe ternaire.
99
Si2O7
Si3O9
Si4O12
Si6O18
100 Le bryl Be3Al2Si6O18, est un sorosilicate caractris par la prsence d'anneaux Si6O18. Ceux-ci sont empils les uns au-dessus des autres, relis entre eux par l'intermdiaire d'atomes de Be lis chacun 4 oxygnes et d'atomes Al, lis 6 atomes d'oxygne. Il est intressant de noter que les canaux verticaux, qui ne sont occups par aucun atome, peuvent hberger quelques atomes trangers la structure, tels Na, K, Cs ou mme des gaz rares.
Structure du Bryl :
projection sur le plan (100).
Dans les inosilicates, ou silicates en chanes, les ttradres polymrisent en chanes simples ou complexes. Ces chanes "anioniques" ont respectivement des formules SiO3 ou Si4O11, avec respectivement 2 et 6 charges ngatives. Les chanes constituent les squelettes de deux importantes familles de minraux : les pyroxnes, caractriss par des chanes simples SiO3, et les amphiboles, caractrises par des chanes doubles Si4O11.
101
Sur la structure du diopside, CaMg(SiO3)2, un pyroxne, les chanes simples de ttradres lis par leurs sommets sont vues en bout. Elles portent 2 charges ngatives pour chaque SiO3. Elles sont unies par des cations Mg hexacoordonns (en rouge) des atomes d'oxygne et des cations Ca (en bleu) entours de 8 atomes d'oxygne.
Structure du diopside
La structure de la trmolite, Ca2Mg5(S4O11)2(OH)2, est caractrise par la chane double des amphiboles. Sur le dessin, les chanes sont vues en bout. Entre les chanes on voit les atomes de Mg situs au centre d'octadres (en jaune) dont les sommets sont occups par les atomes d'oxygne des ttradres SiO4 ou par des groupes OH. Le calcium (en rouge) est coordonn 8 atomes d'oxygne.
Structure de la trmolite
102
Dans les phyllosilicates, ou silicates en couches, les ttradres sont polymriss dans deux directions d'extension pour former de vritables couches anioniques Si2O5. Les phyllosilicates ressemblent donc des sandwiches, et ils se subdivisent en plusieurs types structuraux suivant la manire dont les couches se superposent.
Polymrisation des ttradres SiO4 dans 2 directions d'extension.
Parmi ces types, mentionnons celui de la kaolinite, Al2Si4O10(OH)8. La couche de ttradres est fortement lie une couche octadrique constitue d'un atome central d'Al li deux atomes d'oxygne (les atomes libres du ttradre) et 4 groupes OH. Ces couches sont lectriquement neutres et ne sont maintenues ensemble que par des liaisons de van der Waals. Les proprits mcaniques de ces minraux sont trs faibles et le clivage parallle au plan des couches est extrmement ais.
Structure de la kaolinite
La muscovite, KAl2(AlSi3O10)(OH)2, montre une structure un peu plus complexe. Une couche d'octadres est prise en sandwich entre deux couches ttradriques SiO4. On trouve un atome d'aluminium au centre des octadres, li deux atomes d'oxygne (communs aux ttradres) et 4 groupes OH. Les sommets des ttradres sont dirigs vers les octadres. Ces couches mixtes octadres/ttradres ne sont pas neutres car il y a substitution partielle de Si+4 par Al+3 dans les couches ttradriques dans la proportion de un ttradre
103 AlO4 pour 3 ttradres SiO4. C'est pour cela que la couche ttradrique est dsigne par (AlSi3O10). Pour lier ces couches entre elles (et compenser l'excs de charges ngatives) on trouve une couche intermdiaire de cations K. La faible liaison au niveau des atomes de potassium est responsable du plan de clivage caractristique des micas. Dans les tectosilicates, les ttradres sont polymriss dans les trois directions de l'espace. Chaque ttradre partage ses 4 atomes d'oxygne avec 4 ttradres voisins. La proportion est thoriquement alors SiO2, formule lectriquement neutre qui correspond celle du quartz et de ses diverses formes polymorphes (tridymite, crisStructure de la muscovite tobalite..). L aussi, le remplacement partiel du silicium par l'aluminium au centre des ttradres, permet d'admettre divers cations dans la structure. Ainsi, dans l'importante famille des feldspaths, on trouve l'orthose K(AlSi3O8), l'albite Na(AlSi3O8), dans lesquels la substitution d'un atome de Si par un atome d'Aluminium dans un ttradre sur quatre, permet l'introduction d'un atome monovalent dans la structure (K, Na). Il faut un taux de substitution plus lev (1:2), pour permettre l'arrive de cations bivalents. C'est le cas de l'anorthite, Ca(Al2Si2O8). La sodalite montre une structure cellulaire de ttradres SiO4. Un remplacement de la moiti des atomes de Si par des atomes d'Al permet d'incorporer dans la structure des atomes Na et de Cl, aboutissant alors la structure de la sodalite Na4Cl(SiAlO4)3. Les atomes de Cl prennent alors place aux sommets et au centre du cube, les atomes de Na sur les diagonales internes du cube, diverses hauteurs.
Disposition des ttradres SiO4 dans la structure de la sodalite
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Habitus
Lhabitus dcrit les diffrentes formes, propres chaque minral. Pour dcrire ces particularits on utilise divers qualificatifs prcisant la forme cristalline, un aplatissement ou un allongement. On parle alors dhabitus octadrique, pyramidal, prismatique ou encore dhabitus isomtrique, allong, prismatique, aciculaire, tabulaire, etc...
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Les minraux ne sont isomtriques que s'ils appartiennent au systme cubique. Ceux des autres systmes cristallins montrent souvent un aplatissement ou un allongement dans une direction prfrentielle. Il est intressant de noter que, structuralement, la tendance l'allongement d'un minral correspond une direction d'aplatissement de sa maille lmentaire. De mme une maille allonge provoque l'aplatissement du minral. En effet, nous avons vu prcdemment que la frquence d'apparition d'une face dpendait de la densit rticulaire du plan correspondant. Les faces les plus dveloppes sont donc celles auxquelles correspondent les plans de plus grande densit rticulaire. Ces derniers sont caractriss aussi par des distances rticulaires plus grandes. Une maille lmentaire allonge va provoquer un dveloppement plus marqu des faces normales cet allongement. Le tableau ci-dessous illustre de phnomne.
Habitus de quelques minraux en fonction des dimensions de leur maille lmentaire. minral tourmaline actinote rutile muscovite hmatite gypse a 15.8 9.84 5.19 5.68 18.1 9.03 15.18 4.59 5.04 b c 7.1 5.28 2.98 aspect prismatique selon c aciculaire selon c allong selon c
Il est intressant aussi de souligner qu'une mme espce minrale peut apparatre avec des habitus diffrents suivant les conditions de pressions et de
106 tempratures dans lesquelles elle s'est forme ou sous l'influence d'une trs lgre modification de sa composition chimique. Ainsi le bryl qui forme des prismes hexagonaux allongs lorsqu'il est vert (varit meraude), ne donne plus que des prismes trapus lorsqu'il est rose (varit morganite) et devient franchement tabulaire lorsqu'il est incolore (varit goshenite).
Groupement de minraux
Lorsque les minraux sont groups, on leur attribue leur faon de s'associer des qualificatifs vocateurs : massif, granulaire, fibreux, fibro-radi, foliac, dendritique, stalactitique, globulaire...
Clivage
De nombreux minraux prsentent la proprit de se dbiter selon des plans prcis lorsqu'on exerce sur eux une pression mcanique. Ce phnomne est particulirement bien marqu pour les cristaux de calcite qui se dbitent en rhombodres et pour les micas qui se dbitent en feuillets. Les plans de clivage correspondent, au niveau de la structure, des directions de liaison faible entre les atomes. Comme les proprits physiques sont aussi soumises aux lois de la symtrie, une direction de plan de clivage unique ne peut exister que dans des minraux basse symtrie Dans les autres cas, ils sont obligatoirement rpts par les lments de symtrie du minral. Ainsi on pourra observer un clivage cubique, octadrique, rhombodrique etc... Un clivage est dit facile ou difficile selon le degr de l'effort mcanique qu'il a fallu exercer pour l'obtenir.
107 On parle aussi de clivage parfait si la surface obtenue est bien lisse et rflchissante comme un miroir. Il est dit imparfait lorsque le plan obtenu ne rflchit qu'imparfaitement un signal lumineux.
L'examen des plans de clivage est parfois important pour le diagnostic d'une espce minrale. Par exemple, la distinction entre les minraux des importantes familles des pyroxnes et des amphiboles peut se faire en examinant l'angle didre que forme les clivages {110} : environ 90 chez les pyroxnes contre 120 chez les amphiboles.
Les macles
Le plus souvent, les agrgats de cristaux d'une mme espce cristalline s'agencent entre eux d'une manire quelconque. Parfois cependant, on observe des cristaux qui font penser des "frres siamois" : deux par deux, ils sont souds l'un l'autre avec une orientation mutuelle qui est toujours la mme. On parle de cristaux macls. Une tude plus attentive permet de dterminer les lois de macle, qui dcrivent du point de vue gomtrique l'orientation mutuelle des deux individus. Les cristaux sont soit accols par un plan commun, le plan de macle, soit interpntrs. Dans le cas de la macle du spinelle, on peut facilement identifier le plan de macle, le plan commun, et un oprateur de symtrie, l'axe de macle qui, dans le cas prsent, est un axe binaire perpendiculaire au plan. Un des individus a donc effectu une rotation de 180 autour de l'axe de macle. Le plan de macle est un plan de symtrie de la macle.
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Il faut remarquer que le plan de macle ne peut pas tre un plan de symtrie du cristal et que l'axe de macle ne doit pas tre un axe binaire. La macle de la pricline, frquente chez les plagioclases, montre un axe de macle situ non plus perpendiculairement au plan de macle, mais contenu dans celui-ci. Le plan d'accolement n'est plus Macle dite "de la pricline" : le plan de symtrie de la macle. Il fait partie de la l'axe de macle est parallle au zone parallle [010] mais ne correspond au- plan de macle. cune face du cristal. Lorsqu'on tudie attentivement les lois de macles on distingue trois types distincts : 1. L'hmitropie normale : l'axe de macle est normal une face possible du cristal qui devient le plan de macle. Ce dernier est aussi le plan d'association. 2. L'hmitropie parallle : l'axe de macle est une arte possible du cristal (axe de zone). Il est situ dans le plan d'accolement des individus macls. Ce dernier n'est pas forcment une face possible du cristal 3. Les macles complexes : l'axe de macle est normale une arte possible du cristal. Il est situ dans le plan d'accolement.
109 L'hmitropie normale est le cas le plus frquent. Les deux autres cas sont beaucoup plus rares. Du point de vue structural, les rseaux bipriodiques dtermins par les noeuds des deux surfaces d'accolement (une par individu), doivent concider leur contact.
Les macles sont frquentes et leur reconnaissance est une aide utile pour l'identification des minraux. On leur a attribu des noms vocateurs tirs soit du gisement o elles ont t dcrites pour la premire fois, soit de la forme laquelle elles font penser : macle de Carlsbad, macle en genou, macle en fer de lance, macle en croix etc... La macle en genou concerne trois minraux quadratiques, la cassitrite, le rutile et le zircon. Le plan de macle est (011) et il s'agit d'une hmitropie normale.
cassitrite
rutile
zircon
La macle dite "en genou". Le rutile peut prsenter plusieurs individus successifs.
Il est trs rare de rencontrer un groupe macl complet. Par contre, on trouve souvent des fragments de minraux sur lesquels on peut reconnatre la prsence d'une macle. L'exemple le plus frappant est celui de la cassitrite sur laquelle on voit un angle rentrant, seul tmoin vident de la prsence d'une macle. C'est le fameux "bec d'tain". Souvent les individus s'interpntrent et il n'est plus possible de reconnatre un plan d'accolement. La fluorine, par exemple, montre des cubes interpntrs avec un axe de macle confondu avec un des axes de symtrie ternaires. De mme on trouve deux dodcadres pentagonaux de pyrite parfaitement interpntrs. L'axe de macle est un des axes binaires et la rotation est de 90.
110 Dans le cas de la staurotide on a deux macles "en croix"possibles. Les 2 plans de macles possibles sont parallles soit {032}, soit {232}. L'orthose montre frquemment la macle de Carlsbad : les deux individus interpntrs sont accols par un plan irrgulier parallle (010), l'axe de macle tant [001]. On a parfois, en particulier dans les feldspaths, des macles multiples comportant plus de deux individus. Si on observe toute une srie d'individus macls, parallles les uns aux autres, rptant alternativement la mme loi, on parle de macle polysynthtique. L'albite montre de pareilles macles. Il s'agit d'une hmitropie parallle dont l'axe de macle est [001].
Fluorine, interpntration
Pyrite, interpntration
111 Dans certains cas on observe un rseau de nombreux individus orients les uns par rapport aux autres selon une loi gomtrique bien prcise. Le rutile, TiO2, en est l'exemple le plus frappant : on peut rencontrer ce minral sous forme d'un rseau serr d'aiguilles entrelaces dans un mme plan, parallles 3 directions orientes 120 l'une de l'autre. C'est Horace-Bndict de Saussure qui a dcrit le premier cette association. Il l'a baptise sagnite, du latin sagena, la grille.
Sagenite : cas particulier de rutile macl
Il arrive, beaucoup plus rarement, que deux espces minrales diffrentes s'associent selon une loi gomtrique bien dfinie. Une telle association porte le nom d'pitaxie. Une des plus connues est l'association du Rutile (TiO2) et de l'hmatite (Fe2O3). La face (110) du rutile est en contact avec la face (0001) de l'hmatite.
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La macle du Brsil est moins frquente que la prcdente. Elle n'est dcelable qu'en prsence des faces du trapzodre. La symtrie nouvelle fait apparatre des plans de symtrie verticaux.
La macle du Japon est trs rare mais elle est immdiatement reconnaissable. Les deux individus ont une face prismatique commune et les axes des prismes font entre eux un angle de 8433'.
Macle du Japon
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Le polymorphisme
Pour une mme composition chimique on observe parfois des structures cristallines diffrentes : c'est le polymorphisme. L'exemple le plus frappant est celui du carbone qui, suivant la faon dont les atomes sont arrangs, peut donner des minraux aussi diffrents que le diamant et le graphite. Pour un mme compos chimique ce sont les conditions de cristallisation qui dterminent l'apparition d'une structure plutt qu'une autre. Pour cristalliser dans sa forme cubique, le diamant a besoin d'une pression norme alors qu' faible pression c'est la structure du graphite qui apparat.
Un autre exemple bien connu est celui du carbonate de calcium CaCO3 qui cristallise le plus souvent dans le systme rhombodrique sous forme de calcite, plus rarement dans le systme orthorhombique : l'aragonite. A ce propos, notons un phnomne assez curieux : les coquilles des oeufs des oiseaux sont en calcite, celles des reptiles en aragonite ! L'oxyde de titane TiO2 cristallise habituellement sous forme de rutile, quadratique. Mais on peut le trouver galement sous forme d'anatase, galement quadratique mais avec des paramtre diffrents, ou encore sous forme de brookite, orthorhombique. Certaines formes sont instables. La marcassite (FeS2), orthorhombique, se forme dans des conditions particulires basse temprature. Elle se transforme rapidement en pyrite (cubique) si on la chauffe. Cette opration n'est pas rversible. Par contre le quartz (rhombodrique), forme stable de la silice temprature ordinaire, se transforme en tridymite orthorhombique si on le chauffe au dessus de 867, puis en cristobalite au dessus de 1470. Ces transformations sont rversibles si le refroidissement n'est pas trop rapide.
L'isomorphisme
C'est la proprit que prsentent certains composs chimiques diffrents de cristalliser dans une mme structure. Les compositions chimiques sont gnralement analogues et les constantes cristallographiques sont trs proches,
114 L'exemple le plus connu est celui des carbonates. Certains cristallisent dans le systme rhombodriques, d'autres dans le systme orthorhombique. Voici ces deux sries :
Srie rhombodrique Minral magnsite sidrite rhodochrosite smisthsonite calcite Chim. Mg CO3 Fe CO3 Mn CO3 Zn CO3 Ca CO3 rayon cation 0.66 0.74 0.80 0.74 0.99 Srie orthorhombique Minral aragonite strontianite whitrite crusite Chim. Ca CO3 Sr CO3 Ba CO3 Pb CO3 rayon cation 0.99 1.12 1.34 1.20
Nous avons dj compar la structure de la calcite un assemblage cubique compact dform ( rhombodrique) des radicaux CO3 avec les ions Ca logs dans les interstices octadriques. Les structures de la magnsite, la sidrite, la rhodochrosite et la smithsonite sont obtenues par substitution de cation bivalent Ca, par Mg, Fe, Mn ou Zn. Les autres cations bivalents (Sr, Ba, Pb) sont trop volumineux pour entrer dans cette structure. Elle se dforme alors et se transforme en une structure hexagonale compacte dforme ( orthorhombique) dont les cations occupent toujours les interstices octadriques. Ca CO3. L'ion Ca, qui possde un rayon proche de la limite, peut cristalliser dans l'une ou l'autre structure (calcite ou aragonite) suivant les conditions de formation du minral.
= Ca : calcite
= Fe : sidrite
= Mn : rhodochrosite
= Zn : smithsonite Structure des carbonates rhombodriques : les groupes CO3 forment entre eux une structure pseudo-cubique compacte.
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D'autres sries sont incompltes, o il n'existe qu'un seul terme intermdiaire comme la dolomite CaMg(CO3)2, renfermant Ca et Mg en proportions gales. La srie isomorphe la plus connue est celle des plagioclases dont les termes extrmes sont l'albite NaAlSi3O8, et l'anorthite CaAl2Si2O8. Cette srie est intressante car il s'agit du remplacement d'un cation monovalent par un autre bivalent. Cela est rendu possible par la substitution progressive d'atomes de Si par Al, dans le ttradre SiO4.
Les plagioclases (ou feldspaths calco-sodiques albite 0-10% an oligoclase 10-30% an andsine 30-50% an labrador 50-70% an Bytownite 70-90% an anorthite 90-100% an
NaAlSi3O8 CaAl2Si2O8
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On peut rapprocher ce phnomne de celui de la fossilisation : une ammonite pyritise peut tre considre comme de la pyrite qui a "emprunt" la forme d'une ammonite. Un cas intressant est celui de la varit de silice connue sous le nom d'il-de-tigre qui est le rsultat de la silicification plus ou moins complte de la crocidolite, une amiante bleue : c'est du quartz qui a conserv la structure fibreuse de l'amiante. Suivant le degr d'oxydation, les rsidus ferreux qui subsistent encore, confrent l'il-de-tigre des teintes brun jaune dor avec des zones bleutres pour les parties les moins oxydes.
Ammonite pyritise
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Lanisotropie
L'tat cristallin se distingue de l'tat amorphe (verre, certains plastiques) par l'anisotropie qui affecte la plupart de ses proprits physiques. En clair, cela signifie que les proprits sont diffrentes suivant la direction dans laquelle on les considre. L'aspect le plus vident de cette anisotropie est la vitesse de croissance des faces d'un cristal. Si la vitesse de croissance tait identique dans toutes les directions, on aboutirait la formation de sphres! C'est justement la variation discontinue de la vitesse de croissance d'un minral selon la direction qui est responsable de la forme des cristaux. Le degr d'anisotropie des proprits physiques est diffrent d'une espce minrale l'autre. Il dpend troitement de leur structure et de leur symtrie. Les minraux appartenant au systme cubique font exception cette rgle : la plupart de leurs proprits physiques sont isotropes.
Les inclusions
Lorsqu'un minral se forme relativement rapidement (dans le cas des pegmatites, par exemple), la croissance n'est pas toujours uniforme, et de nombreuses inclusions viennent voiler la limpidit des cristaux. Ce sont souvent de minuscules inclusions liquides, solides ou gazeuses qui sont les reliques des lments nourriciers qui ont assur la croissance du minral et qui sont restes emprisonnes dans le cristal. Les inclusions sont souvent mixtes, gouttelette renfermant une bulle de gaz avec parfois mme un petit cristal libre, isol dans le liquide. On parle alors d'inclusion une, deux ou trois phases. Dans d'autres cas, un minral en voie de formation a simplement inclus des cristaux qui existaient dj auparavant. L'exemple le plus connu est celui des aiguilles de rutile qu'on trouve frquemment dans le quartz.
Aiguilles de rutile dans un cristal de quartz
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Le poids spcifique
C'est le poids d'une unit de volume. On l'exprime en grammes par centimtre cube [g/cm3]. Quant la densit d'un minral, c'est le rapport de son poids spcifique celui de l'eau. Les deux valeurs sont les mmes, ceci prs que la densit est exprime par un nombre sans unit. Il est utile de savoir qu'en anglais, "specific gravity" correspond notre dfinition de la densit ! Le poids spcifique d'un minral dpend directement de sa composition chimique et de sa structure. Il correspond au poids de tous les atomes contenus dans la maille lmentaire, divis par le volume de celle-ci. Par exemple, pour les divers polymorphes de la silice on observe les poids spcifiques suivants :
minral trydimite cristobalite P.sp. 2.26 2.32 minral quartz coesite P.sp. 2.65 2.93
Les atomes sont donc plus serrs l'intrieur de la coesite qu lintrieur de la trydimite. Cela fait apparatre la notion de coefficient de remplissage P.I. (en anglais packing index) :
Packing index = volume des ions volume de la maille 10
andalousite 3.15
Il est bien vident que le poids atomique des atomes constitutifs est responsable pour une grande part du poids spcifique des minraux, comme le montre le tableau suivant :
Minral aragonite Chim. CaCO3 P. sp. 2.93 P. A. 40
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strontianite whitrite crusite SrCO3 BaCO3 PbCO3 3.78 4.31 6.58 87.6 137.3 207
Il est possible de calculer le poids spcifique d'un minral en partant du volume de la maille lmentaire et de son remplissage. Pour la halite, la maille est un cube de 5.6402 d'arte et elle renferme 4 atomes de Na et 4 atomes de Cl. Connaissant les poids atomiques de ces deux lments nous calculons :
Poids spciquecalc. = 4 (22.9898 + 35.453) (5.6402 10-8)3 (6.025 1023) = 2.164 gr/cm3
En pratique, c'est la densit qu'on mesure en comparant le poids d'un chantillon avec le poids du volume d'eau qu'il dplace. La densit mesure ne correspond pas toujours au poids spcifique calcul. En effet, les minraux n'ont pas toujours la composition chimique idale qu'on leur attribue, car il y a frquemment de petites substitutions entre atomes du mme type. La formule idalise de la blende est bien ZnS. Toutefois, si on effectue une analyse chimique prcise on trouve presque toujours de petites quantits de Fe et de Mn qui remplacent partiellement Zn. La densit de certains minraux fournissent des renseignements intressants sur leur composition chimique. La colombo-tantalite, (Fe,Mn)2(Cb,Ta)2 O6 , constitue une srie isomorphe complte entre la columbite, (Fe,Mn)2Cb2O6, de densit 5.20, jusqu' la tantalite, (Fe,Mn)2Ta2O6, de densit 7.80. L'augmentation de la densit est presque linaire en regard de la teneur en Ta2O6. On peut donc connatre approximativement la proportion de tantalite dans la columbo-tantalite par la relation :
% tantalite = dens. mesure - 5.20 0.026
La mesure de la densit n'est pas toujours aise car il est souvent difficile d'isoler un fragment de minral auquel n'adhre aucune impuret. Si le grain obtenu est suffisant volumineux, on utilise une balance de prcision quipe d'un double plateau, le plateau infrieur tant immerg dans de l'eau. On effectue la double pese et on calcule la densit par la relation bien connue :
Densit = Pair Pair - Peau
Si le grain est trs petit on utilise des liqueurs denses, en particulier la liqueur de Clerici (d = 4.) qu'on peut diluer avec de l'eau en toutes propor-
120 tions. Pour cela on utilise un trs petit tube essai. On dilue lentement la liqueur avec de l'eau jusqu'au moment o le grain ni ne flotte, ni ne sombre, mais reste immobile au milieu du mlange. Le mlange possde alors la mme densit que l'chantillon. Pour connatre la densit de la liqueur on utilise le fait que son indice de rfraction varie sensiblement en fonction de sa densit. On en mesure donc l'indice au moyen d'un rfractomtre et on en tire la densit l'aide du tableau ci-dessous :
121 L'emploi des liqueurs denses reste limit aux densits infrieures 4.3. Par ailleurs elles sont d'un emploi dlicat en raison de leur toxicit leve. Elles peuvent servir sparer des fractions minrales, en particulier elles permettent de sparer les feldspaths et le quartz d'une part, des lments ferro-magnsiens et des minraux denses d'autre part.
Entonnoir de sparation
Quelques liqueurs d'emploi courant dens. diluable dans : bromoforme ttrabromthane iodure de mthylne liqueur de Clerici CHBr 3 C2H2Br 4 CH2I2 2.89 2.96 3.32 4.28 benzne benzne toluol, benzne eau
La duret
La duret reflte la rsistance de la strucEchelle de duret de Mohs ture cristalline des efforts mcaniques. 1 talc 6 apatite Pratiquement c'est la rsistance la 2 gypse 7 quartz rayure. Un minral est dit plus dur qu'un 3 calcite 8 topaze autre minral lorsquil raye ce dernier. La 4 uorine 9 corindon 10 diamant mesure de la duret est empirique et se fait 5 orthose par comparaison avec 10 minraux de rfrence qui constituent l'chelle de duret dite de Mohs. La mesure de la duret est facile. Quand on dit que la pyrite a une duret de 6.5, cest quelle raye l'apatite mais est raye par le quartz. Cette chelle a t tablie en 1822 par le minralogiste autrichien Friedrich Mohs. Une estimation grossire de la duret peut se faire avec une lamelle
122 de verre (d 5.5) et l'ongle (d 3). La duret dpend de la structure du minral, de la taille des atomes qui le constituent, du type de liaison atomique et de la compacit de la structure. Dans la srie des carbonates rhombodriques la duret augmente avec la diminution de la taille des cations :
ion calcite rhodochrosite sidrite smithsonite magnsite CaCO3 MnCO3 FeCO3 ZnCO3 MgCO3 0.99 0.80 0.74 0.74 0.66 duret 3 4 4 - 4.5 4 - 4.5 4.5
Bote construite par un amateur renfermant les minraux de duret de 2 9. Elle comprent aussi une plaquette de porcelaine, une plaquette de verre (d =5.5), un petit chalumeau et un ensemble de tiges serties de minraux pour les durets de 5.5 9.
Les polymorphes de la silice prsentent une augmentation de la duret parallle l'augmentation de la densit : la duret diminue aussi considrablement lorsque les minraux renferment des groupes hydroxyles OH ou des molcules d'eau. Un bon exemple est celui des oxydes d'aluminium.
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dens. duret tridymite cristobalite quartz coesite 2.26 2.32 2.65 2.93 6.5 6.5 7 7.5 corindon Al2O3 diaspore AlO(OH) gibbsite Al(OH)3
Anisotropie de duret
Un des seuls exemples danisotropie de duret concerne le disthne. Ce minral forme des cristaux tabulaires allongs. La duret mesure sur la face aplatie est de 4.5 dans le sens de lallongement, et de 7 dans la direction perpendiculaire celui-ci.
Disthne
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La fusibilit
C'est la plus ou moins grande facilit que prsentent les minraux fondre sous l'effet de l'lvation de la temprature. Il est difficile de parler de point de fusion comme pour les mtaux. En effet les minraux restent souvent pteux entre des limites de temprature assez grandes ou ils se dcomposent avant d'atteindre l'tat liquide, ou bien encore ils se transforment en une autre phase minrale. Malgr ces considrations, les minralogistes ont cr une chelle de fusibilit un peu arbitraire qui subdivise les minraux en sept chelons se rfrant sept minraux de comparaison. La mesure n'est pas toujours aise. Il faut slectionner une fine esquille du minral et en exposer l'extrmit la plus fine au sommet de la flamme d'un petit chalumeau.
Echelle de fusibilit des minraux
1 stibine fond immdiatement la moindre amme dans un tube ferm (575)
fond aisment au chalumeau mais difcilement sur une amme lumi2 chalcopyrite neuse (bougie) ou dans un tube ferm (env. 800). 3 almandin 4 actinote 5 orthose 6 enstatite 7 quartz fond facilement au chalumeau mais ne fond ni dans un tube ferm, ni dans une amme lumineuse (1050). les artes de lesquille fondent rapidement mais les parties plus massives fondent peu ou pas du tout. les artes de lesquille fondent difcilement; les parties plus massives ne sont que lgrement arrondies (1300). seules les parties les plus aigus des artes sont arrondies (env. 1400) infusible au chalumeau.
La transparence
Nous ne dcrirons ici que les proprits optiques des minraux dont les effets sont perceptibles loeil nu mais nous naborderons pas loptique cristalline qui implique lemploi de divers appareils, en particulier du microscope polarisant.
125 En premier lieu on distingue les minraux transparents de ceux qui sont opaques. Les premiers se laissent traverser par la lumire alors que les seconds larrtent plus ou moins compltement. La limite nest pas franche. La notion de transparence est subjective et dpend beaucoup de la puissance des moyens dinvestigations utiliss. La plupart des minraux constitutifs des roches sont transparents, vus en section mince (0.03 mm), sous le microscope, bien que beaucoup dentre eux semblent opaques loeil nu. Cest parmi les sulfures et les oxydes mtalliques quon rencontre les minraux vraiment opaques, alors que la plupart des minraux des autres classes sont transparents. Cest labsorption plus ou moins slective de la lumire par les minraux qui dtermine leur transparence, leur opacit et leur couleur. Lindice de rfraction, associ aux diverses proprits dopacit et dabsorption, est responsable de lclat dun minral, cest--dire son aspect plus ou moins brillant, chatoyant ou terne.
Cuivre
Lithium
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Couleur due un lment chromatophore constitutif du minral rose rose orange vert rhodonite rhodochrosite spessartine ouvarovite
Mn SiO3 Mn CO3 Mn3 Al2 Si3 O12 Ca3 Cr2 Si3 O12
Manganse
Chrome
Les minraux allochromatiques doivent leur coloration soit la prsence dimpurets (lments chromatophores) en traces infimes, soit une dformation de leur structure sous leffet de radiations. Comme exemple citons le corindon qui est normalement incolore. La prsence de traces doxyde de chrome le colore en rouge (rubis) alors que des traces doxyde de fer et de titane lui confrent une coloration bleue (saphir).
Couleur due une impuret en trs faible quantit
minral corindon comp. chim. Al2O3 varit rubis saphir bleu saphir vert spinelle rouge spinelle bleu meraude aigue-marine couleur rouge bleu vert rouge bleu vert bleu ple Impuret Cr Ti + Fe Fe Cr Fe Cr Fe
spinelle bryl
MgAl2O4 Be3Al2Si6O18
Pour des causes identiques le bryl peut tre parfaitement incolore (goshnite), vert (meraude), bleu (aigue-marine), ou rose (morganite). La coloration peut tre due aussi la prsence dinclusions solides microscopiques : quartz vert, color par des inclusions de chlorite. Dautres minraux, le quartz, la fluorine ou le zircon par exemple, montrent des teintes trs varies qui disparaissent lorsquon les chauffe. Il ne sagit pas de colorations dues des impurets mais plutt des drangements dans leur structure, qui ont t provoqus par la radioactivit naturelle. Le quartz fum devient incolore si on le chauffe. Il ne reprend plus sa couleur une fois refroidi. Par contre on peut fumer artificiellement un quartz incolore en l'exposant une source de radiations ionisantes.
127
La couleur du trait
Le degr de division dun minral en petites particules joue un rle important sur lapparence de sa couleur, et si on le divise finement - en poudre par exemple sa couleur sclaircit. Lhmatite, qui parat gris-noir, donne une couleur rouge bruntre lorsquelle est rduite en poudre. Pour observer cette coloration il suffit de frotter le minral sur une surface rugueuse dure. On utilise gnralement une plaquette de porcelaine non vernisse sur laquelle le minral laisse un trait color. La couleur du trait figure en bonne place dans les descriptions de minraux.
Lindice de rfraction
Lindice de rfraction est un nombre sans unit qui exprime le rapport de la vitesse de la lumire dans lair celle mesure lintrieur du minral :
n= __Vitesse de la lumire dans l'air __ Vitesse de la lumire dans le minral
Cette diffrence de vitesse est responsable de la dviation des rayons lumineux la limite de sparation de deux milieux dindices diffrents. Plus la diffrence des indices est grande, plus cette dviation est importante. Cest la dviation des rayons lumineux qui permet de distinguer un corps transparent incolore plong dans un autre milieu transparent.
Relief apparent de divers minraux plongs dans l'eau
Le relief dun minral plong dans leau est dautant plus marqu que la diffrence des deux indices est grande. Sur le dessin ci-dessus, on voit que la glace et la cryolite, qui ont un indice de rfraction assez proche de celui de l'eau, ne sont que peu perceptibles. Le quartz est dj plus contrast alors que le diamant, avec son haut indice de rfraction, est mis en vidence par un contraste lev.
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Lclat gras ou vitreux caractrise les minraux transparents faible indice de rfraction (quartz, fluorine, tourmaline), lclat adamantin caractrise les minraux transparents haut indice de rfraction (cassitrite, rutile, diamant). Quant aux minraux opaque, leur clat est plus ou moins mtallique suivant l'importance de leur pouvoir rflecteur. ! La nature de la surface du minral ou la prsence dinclusions microscopiques peut modifier lclat, et il existe toute une srie de qualificatifs qui caractrisent ces aspects : rsineux, laiteux, terreux, soyeux, terne, etc...
Relation ente lclat et lindice de rfraction Eclat des minraux transparents clat gras vitreux subadamantin adamantin pouvoir recteur 4.8% 6.0% 12% 17.5% indice de rfraction 1.3 1.5 1.5 1.8 1.8 2.2 > 2.2 Eclat des minraux opaques clat submtallique mtallique supermtallique pouvoir recteur 8 20 % 20 50 % > 50 %
129 La nature de la surface du minral ou la prsence dinclusions microscopiques peut modifier lclat, et il existe une srie de qualificatifs qui caractrisent ces aspects : rsineux, laiteux, terreux, soyeux, terne, etc...
La photoluminescence
Cest lmission de lumire que produit un minral excit par un bombardement de photons nergtiques. La lumire mise possde toujours une longueur donde plus grande que celle qui provoque lexcitation. Ainsi si on irradie un minral susceptible de photoluminescence avec la lumire prise dans le spectre visible, lmission secondaire aura lieu dans linfrarouge et ne sera pas perceptible loeil. Il faut donc irradier les minraux avec une lumire ultraviolette pour que lmission secondaire se situe dans le spectre visible. Les minraux suSchma du phnomne de uorescence jets ce phnomne sont dits luminescents. On utilise parfois le terme de fluorescence dont ltymologie vient du minral fluorine qui prsente souvent ce phnomne. Parfois mme, certains minraux mettent de la lumire quelques instants encore aprs l'extinction de la source excitatrice : on parle alors de phosphorescence. Il ny a que trs peu de minraux qui sont toujours fluorescents : la scheelite (CaWO4) et la willmite (ZnSiO4). Par contre beaucoup dautres minraux sont occasionnellement luminescents (fluorine, apatite, calcite, aragonite, zircon..). Ce sont des impurets, dites phosphognes, qui sont responsables de cette luminescence occasionnelle, en particulier le manganse (Mn) et le bismuth (Bi).
130 (pizolectricit). Les exemples les plus connus sont la tourmaline qui, chauffe, devient porteuse de charges positives lune de ses extrmits, ngatives lautre, et le quartz qui laisse apparatre des charges de signes opposs sur les deux faces dune plaquette (taille perpendiculairement un axe de symtrie binaire) lorsquon la comprime. Ce dernier phnomne est trs important et il a de nombreux usages en lectronique (montre quartz par exemple).
La montre quartz La faible symtrie et labsence dun centre dinversion confre au quartz des proprits pizo-lectriques. En clair cela signie quune plaquette de quartz soumise une pression mcanique voit apparatre sur chacune de ses faces des charges lectriques de signe oppos. Rciproquement, lapplication chacune de ces faces de charges lectriques de signe oppos, dforme lgrement la plaquette.
Si on introduit une plaquette de quartz convenablement taille entre les lectrodes dun circuit oscillant, le quartz se met vibrer avec une frquence propre qu'il va imposer au circuit. La frquence dpend des dimensions de la plaquette et de son orientation cristallographique. On lutilise donc comme talon de frquence dans de nombreuses applications de llectronique. Dans les montres quartz on utilise une plaquette de quartz vibrant 32768 fois par seconde (= 214 vibrations). Un circuit intgr ddouble 14 fois de suite le nombre de ces vibrations qui passe alors une priode par seconde, impulsion qui commande lavance de laiguille des secondes.
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