Mémoire Marketing Ecologique
Mémoire Marketing Ecologique
Mémoire Marketing Ecologique
Mario Choueiry
100%
Petit clin
d'oeil cologique !
Dans le cadre de ce mmoire, il m'a sembl naturel
d'imprimer les pages qui suivront sur du papier recycl (
l'exception de la page de garde). Il s'agit en effet d'un papier de
qualit suprieure fabriqu 100% partir de fibres recycles. Son niveau
de blancheur est largement suprieur celui des autres papiers de mme
type (Blancheur CIE 160) : plus l'indice CIE est lev, plus on se rapproche
d'une blancheur parfaite. Son apparence et sa texture rappellent celles des
papiers classiques de mme grammage (80 g/m) et le cot d'achat d'une
ramette de 500 feuilles est quivalent. La gamme de papier "Evolve Business" de
la socit m-real est depuis 2005 certifie FSC (Forest Stewardship Council) et
PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification). De plus, l'entreprise
est certifie ISO 9002 (Systme de management de la qualit) et ISO 14001 (Systme
de management de l'environnement).
Il me parait toutefois important de prciser qu'il n'a pas t simple de se procurer un tel
papier. La majorit des distributeurs mettant disposition du papier respectueux de
l'environnement se destinent uniquement aux professionnels (distributeurs Internet y
compris) ou imposent une quantit minimale de ramettes acheter. Nous pouvons
presque assimiler ce type d'achat un parcours du combattant. Les magasins spcialiss ou encore les imprimeurs ouverts aux particuliers n'en proposent pas. Heureusement,
j'ai trouv trois petits distributeurs dans Paris intramuros susceptibles de satisfaire
mon besoin. Le premier contact pu rpondre ma demande.
Il apparat ainsi assez paradoxal que la socit actuelle incite les entreprises et les particuliers tre plus respectueux de l'environnement et
recycler leurs dchets,
mais qu'il
soit quasi impossible
pour un
particulier de se
procurer
de simples
feuilles de papier
recycl.
Sommaire
Introduction .................................................................................................................................................. - 3 1. Lcologie : une ralit qui rattrape les entreprises grands pas .................................................... - 5 1.1. Le besoin dun Marketing vert .................................................................................................... - 5 1.1.1. Le rapport entre lHomme et la Nature : du religieux au scientifique ....................................... - 5 1.1.2. Quel avenir pour notre plante et notre espce ? ................................................................ - 6 1.2. Les fondements dune lgislation ..................................................................................................... - 7
2. Lmergence dun nouveau marketing pour une plante plus saine .............................................. - 16 2.1. Des stakeholders du plus en plus exigeants ............................................................................ - 16 2.1.1. Les ONG et associations environnementales : des acteurs pouvoir .................................. - 16
2.2. Le marketing cologique, a marche ! ........................................................................................... - 24 2.2.1. Des entreprises pionnires et innovantes .............................................................................. - 24
The Body Shop, une entreprise de cosmtique pas comme les autres ................................ - 25 -
2.3. Le marketing colo de A Z .......................................................................................................... - 33 2.3.1. Produire autrement ................................................................................................................ - 34 Lco-conception et lco-design ............................................................................................. - 34
Freeplay et ses radios manivelle ........................................................................................ - 35 Des procds de production responsables............................................................................. - 35 Et en fin de vie ? ..................................................................................................................... - 36 -
2.3.2. La variable prix ....................................................................................................................... - 37 2.3.3. La matrise de la distribution .................................................................................................. - 37 2.3.4. La communication, le vritable dfi du marketing cologique ............................................... - 37 -
-1-
Transparence, humilit et honntet sont les mots dordre .................................................... - 38 Le dialogue : la cl dun message responsable ...................................................................... - 38
Dites Shell ce qui ne va pas ................................................................................................ - 38 Eduquer pour faire adhrer ..................................................................................................... - 39 -
E. Leclerc, Nature & Dcouvertes et KIA, les pdagogues de lcologie .............................. - 39 Un vrai plus stratgique : les partenariats avec les ONG ....................................................... - 40 -
3. Largument cologique tout prix : o se trouve la limite du marketing responsable ? ............. - 43 3.1. Le Greenwashing : La vente tout prix ................................................................................... - 43 3.1.1. Le Greenwashing ou blanchiment cologique ........................................................... - 43
Les logos officiels ................................................................................................................... - 50 Les co labels franais............................................................................................................ - 50 Les autres co labels .............................................................................................................. - 51 -
3.3. Les consommateurs sont-ils bien informs ? ................................................................................. - 53 3.3.1. Recyclage et cologie ............................................................................................................ - 53 Le recyclage du papier ............................................................................................................ - 53 Le recyclage des matires plastiques ..................................................................................... - 53 Le problme du PVC ............................................................................................................... - 54 3.3.2. Quelques ides reues ....................................................................................................... - 54 La fabrication de papier dtruit nos forets ?............................................................................ - 54 L'eau en bouteille est plus cologique ? ................................................................................. - 55 L'agriculture biologique est meilleure pour la sant ? ............................................................. - 55 Conclusion ................................................................................................................................................. - 56 Bibliographie .............................................................................................................................................. - 57 -
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MGEm 2007/2008
Introduction
Le marketing est souvent peru comme une discipline ne sintressant qu la vente et la publicit, ou
encore augmenter les parts de march des entreprises et leurs profits, et ce, sans se soucier du
consommateur. Nanmoins, la vente et la publicit ne sont quune partie infime des clbres P
composant le mix-marketing. Le marketing vise en effet un objectif beaucoup plus large qui est la satisfaction
des besoins et des dsirs du consommateur. Philip Kotler, professeur de marketing international et auteur de
nombreux ouvrages dont le plus connu est Marketing Management , donne ainsi une dfinition du
marketing : Le marketing est l'ensemble des techniques et tudes d'applications qui ont pour but de
prvoir, constater, susciter, renouveler ou stimuler les besoins des consommateurs et adapter de manire
continue l'appareil productif et commercial aux besoins ainsi dtermins. . 1
Au fil des ans, le marketing a subi de nombreuses volutions. Dans les annes 1950 et 1960, les entreprises
pratiquaient un marketing dit de masse (ou one-to-many). Dans cette approche, les entreprises
considraient le march comme un tout homogne et privilgiaient ainsi la standardisation de la production
et les conomies dchelles. A partir des annes 1970 et 1980, nous entrons dans une optique de marketing
segment (ou one-to-few), puis de marketing individualis (ou one-to-one) ds la fin des annes 1980. Le
consommateur rvle de nouveaux dsirs, ce qui amne de nouvelles tendances comportementales.
Lobjectif du marketing tant de sadapter et de satisfaire les besoins des consommateurs, les marketeurs
ont du satteler la tche et diffrents segments marketing sont alors apparus tels que le marketing
financier, le marketing des seniors, des juniors, le marketing gay () ainsi que le marketing du
dveloppement durable ou thique.
Le terme dveloppement durable ou sustainable development a t pour la premire fois dfini
loccasion de la Commission de Bruntland en 1987 dans son rapport Notre Avenir Tous comme : un
dveloppement qui permet aux gnrations prsentes de satisfaire leurs besoins sans empcher les
gnrations futures de faire de mme . Cette commission sur lenvironnement et le dveloppement est
suivie par dautres rassemblements tels que le Sommet de Rio en 1992.
La recherche dun dveloppement durable passe par la poursuite de 3 objectifs : le premier est conomique
et passe par la cration de richesses en parallle dun mode de production et de consommation durable. Le
second objectif est la protection de lenvironnement et la gestion de ses ressources. Enfin, le troisime
objectif prsente laspect social. Dans ce mmoire, nous nous intresserons uniquement au second objectif,
soit laspect cologique du dveloppement durable.
Cet aspect est dautant plus important que lindustrialisation et les progrs techniques enregistrs depuis le
dbut du XXe sicle se sont faits au dtriment de notre environnement. Une grande partie de nos
ressources naturelles sont en voie de disparition. Notre consommation croissante ne laisse en effet pas
assez de temps ces ressources pour se renouveler afin quelles puissent rpondre aux besoins des
gnrations futures. Selon les chercheurs, cette croissance que nous connaissons devrait pour ainsi dire
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MGEm 2007/2008
seffondrer avant 2100 et les experts, qui ont particip llaboration de The Global Environment Outlook
tablie par les Nations Unies, ont conclu que 70% de la surface de notre plante souffrira dimportantes
dgradations environnementales dici 2032.
Les entreprises jouent un rle trs important dans notre socit. Certaines multinationales sont plus
puissantes que certains tats. Mais leurs activits sont souvent responsables de la disparition de nos
ressources. Cest pourquoi, il est primordial que les entreprises intgrent le dveloppement durable leur
stratgie et notamment leur stratgie marketing car cette dernire a une forte influence sur lvolution des
modes de consommation.
Les pratiques des entreprises nous amnent cependant nous demander si le marketing vert a une relle
efficacit cologique ou est-ce uniquement un ultime argument de vente permettant de se diffrencier de ses
concurrents et de ce fait daugmenter ses parts de march et son chiffre daffaires ?
Avant de nous intresser aux impacts du marketing cologique sur les modes de consommation de notre
socit, nous verrons dans une premire partie comment et pourquoi ce type de marketing est apparu et
comment il est rgul. Dans une seconde partie, nous nous pencherons sur trois points importants du
marketing cologique : le rle et linfluence des stakeholders ou parties prenantes dans la protection de
lenvironnement, les stratgies employes par de grandes enseignes issues de secteurs diffrents et enfin,
nous laborons un guide marketing destination des entreprises qui souhaiteraient intgrer une dmarche
cologique leur stratgie. Nous verrons ensuite dans une troisime partie que certaines pratiques
marketing nagissent pas en faveur du consommer mieux mais au contraire orientent les consommateurs
vers une dsinformation qui au final a des impacts contraires la politique dun dveloppement durable.
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1.1.
Hirarchie des besoins labore dans les annes 1940 par le psychologue Abraham Maslow. Schmatise par la suite sous forme de
pyramide, celle-ci est constitue de 5 niveaux de besoins (Physiologique, Scurit, Appartenance, Estime, Accomplissement).
3
La Bible, Gense 1:1
4
La Bible, Gense 1:28
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contraire elle envahit sa vie quotidienne. Il ralise enfin limpact quont ses comportements et modes de
consommation sur le renouvellement des ressources naturelles et la survie de son espce. Les populations
craignent limpact des catastrophes telles que Hiroshima ou Nagasaki en 1945, Tchernobyl en 1986 ou
encore le naufrage de lErika en 1999 qui sont finalement partiellement ou totalement lies laction
humaine. Le progrs technique nest pas remis en cause mais lHomme sait maintenant quil a le pouvoir de
dtruire sa plante. Cest pourquoi, de plus en plus dactions sont menes dans le but de protger
lenvironnement.
Selon lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO en anglais
Food and Agriculture Organization of the United Nations), 13 millions dhectares de forts
disparaissent annuellement, soit lquivalent du territoire dAngleterre. De plus, la
dforestation est responsable de 20% des missions de gaz effet de serre, qui sont ellesmmes responsables du rchauffement climatique.
Depuis 1950, les prises annuelles de poissons sont passes de 19 millions de tonnes 91
millions aujourdhui, soit 4,8 fois plus, sachant que la population mondiale ntait que de 2
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La pollution : les gaz effet de serre sont responsables du rchauffement climatique et en partie de
la diminution de lpaisseur de la couche dozone.
o
Les missions de CO2 par exemple sont passes de 1,6 million de tonnes 7 millions en
moins de 60 ans. Les entreprises sont les principales responsables des missions de ce
gaz. Elles reprsentent en effet les des missions contre pour les mnages.
On note galement les missions dazote diffuses principalement par les voitures, mais
aussi les chlorofluorocarbones et les hydrofluorocarbones principalement utiliss dans les
arosols et les systmes rfrigrants.
A ce rythme, les experts estiment que dici 2032, 70% de la surface de la terre aura souffert dimportantes
dgradations environnementales.
Ces menaces qui psent sur lenvironnement et lespce humaine sensibilisent les consommateurs et les
incitent adopter de nouveaux comportements dachats plus respectueux de lenvironnement. Mais pour y
parvenir, il est important que les entreprises simpliquent. Cest pourquoi les tats, de nombreuses
organisations non gouvernementales (ONG) et associations tentent de guider les entreprises dans leur
dmarche du produire autrement et mieux .
1.2.
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A lissue de ce dernier, un document dressant les principales actions mener pour le XXIe sicle concernant
les trois axes fondateurs du dveloppement durable Economie, Social et Environnement - est adopt. Ce
document, surnomm Agenda 21, tablit quelques 2500 recommandations qui ne sont pourtant pas
imposes aux Etats signataires ou aux entreprises. Il leur appartient effectivement dintgrer ou non ces
principes dans leurs propres textes ou stratgies. Sagissant de la protection de lenvironnement, lAgenda
21 propose des actions lies la conservation et la gestion des ressources telles que 5 :
- La protection de latmosphre
- La conception intgre de la planification et de la gestion des terres
- La lutte contre la dforestation, la dsertification et la dgradation des sols
- La mise en valeur durable des montagnes
- La promotion dun dveloppement agricole et rural durable
- La prservation de la diversit biologique
- La protection des ocans, des mers et des zones ctires
- La protection des ressources en eau douce et de leur qualit
- La gestion cologiquement rationnelle des substances chimiques toxiques et des dchets
En 2002, le Sommet de Johannesburg fut le premier auquel des entreprises prives ont particip. Elles
dmontrent prsent une responsabilit engage et une implication relle face la protection de
lenvironnement. Mais cela nest pas si surprenant puisque la loi n 2001-420 du 15/05/2001 sur les
nouvelles rgulations conomiques (loi NRE) oblige les entreprises du CAC 40 intgrer leur rapport
annuel un descriptif dtaill de leurs actions en matire dquit sociale et de protection de lenvironnement
(article L. 225-102-1 du code du commerce). Prcdemment cette loi, lordonnance n 2000-914 du 18
septembre 2000 permet la cration du Code de lenvironnement qui regroupe l'ensemble des textes
lgislatifs du droit de l'environnement.
La Charte de lenvironnement
En fvrier 2005 est adopt un texte caractre constitutionnel engag par
lancien Prsident de la Rpublique, Jacques Chirac, sous limpulsion de Nicolas
Hulot. Ce texte, appel Charte de lenvironnement (Loi constitutionnelle n2005205), sintresse aux droits de lhomme et de la socit dans son environnement.
Elle place ainsi lavenir de lenvironnement au mme niveau que les droits de
lhomme de 1789.
Cette charte est compose de 10 articles et pose deux postulats : dune part, tout
citoyen doit pouvoir spanouir dans un environnement favorable sa sant.
Dautre part, chacun lobligation de contribuer la prservation de lenvironnement. Les 10 articles se
dcomposent comme suit :
5
6
Article 1er : Chacun a le droit de vivre dans un environnement quilibr et respectueux de la sant 6 .
Article 7 : Cet article donne le droit toute personne daccder aux informations relatives
lenvironnement dtenues par les autorits publiques et de participer l'laboration des dcisions
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Articles 2, 3 et 4 : ces articles dfinissent les devoirs de toute personne face la prservation,
lamlioration et aux rparations des dommages causs lenvironnement.
Articles 5, 6 et 10 : ces articles sadressent aux autorits publiques dans leur veille du respect de
lenvironnement. Elles ont galement le devoir de promouvoir un comportement responsable .
Articles 8 et 9 : Ces deux articles dfinissent le rle quont lducation et les chercheurs scientifiques
dans la prservation et lamlioration de lenvironnement.
Lensemble des textes existants npargnent pas pour autant les particuliers. Tout comme les entreprises, ils
sont mis contribution. Depuis le 15 novembre 2006, suite au dcret n 2005-829 du 20 juillet 2005
concernant les Dchets d'Equipements Electriques et Electroniques (DEEE ou D3E), une co-participation
est incluse dans le prix des produits dquipements tels que les tlviseurs, les micro-ondes, les
rfrigrateurs, etc. Cette participation vise financer le recyclage de ces produits qui souvent posent
problmes. Son montant est dj fix et les revendeurs ne peuvent pas le modifier. Lapplication du dcret
sest faite en plusieurs temps : la premire application date du 13 aot 2005 qui interdit aux entreprises et
aux particuliers de jeter leur DEEE la poubelle ou la dcharge. Ce sont les distributeurs qui, prsent,
doivent se charger gratuitement de la collecte de ces produits lorsquils en vendent un neuf un client.
Ensuite, depuis le 1er juillet 2006, les producteurs sont tenus de diminuer, voire supprimer, la prsence de
substances dangereuses dans les 3E. Enfin, ils doivent participer lorganisation et au financement de
llimination des DEEE.
La prservation et lamlioration de notre environnement est au centre des intrts, et ce dans le monde
entier. Depuis ces vingt dernires annes, de grands changements ont t entrepris. Ensemble, les tats,
les ONG et les associations environnementales recherchent encore et toujours de nouvelles possibilits pour
atteindre un comportement plus respectueux de lenvironnement. Leur objectif est galement de sensibiliser
les entreprises qui ont un rle dterminant dans cette qute. De nombreux groupes proposent
continuellement des recommandations ce sujet, notamment le Grenelle de lenvironnement et le Bureau de
Vrification de la Publicit.
1.3.
Le Grenelle de lenvironnement
Le Grenelle de lenvironnement est un programme orchestr par le Prsident de la Rpublique actuel,
Nicolas Sarkozy, dont les enjeux sont de lutter contre le changement climatique, dagir pour la prservation
de la biodiversit et de prvenir les effets de la pollution sur la sant. Cet engagement est initi ds le 21 mai
2007. Il consiste en des rassemblements politiques visant prendre des dcisions long terme en matire
d'environnement et de dveloppement durable. Ces rencontres runissent ltat, les collectivits locales, les
ONG, les entreprises et les salaris.
Le Grenelle dmarre son travail ds juillet 2007 afin dmettre des propositions autour de grandes
thmatiques. Les membres ont ainsi t diviss en 6 groupes de travail et avaient pour objectif de rflchir
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tape 2
Consultation du public et
des interrgions
tape 3
Dcision
Runions
Interrgionales
Grenelle environnement
Groupe de travail
Chats et forums Internet
grand public
Dbut juillet fin septembre
Fin octobre
Fin octobre, une table ronde a t organise afin de prendre des dcisions compte tenu du droulement
des deux premires phases. Cette rencontre tait prside par le Prsident de la Rpublique ; taient
galement prsents Wangari Maatha, une militante cologiste (prix Nobel de la paix 2004), Al Gore (prix
Nobel de la paix 2007) et Jos Barroso, prsident de la Commission europenne. Voici quelques exemples
des dcisions prises lors de cette runion, prenant en compte le rle des entreprises dans cette
problmatique :
Dans le secteur du btiment, le Grenelle a dcid qu partir de 2010, toutes les nouvelles
constructions devront tre basse consommation (50 kWh/m2), ou nergie passive ou positive. Il
est galement fortement conseill de dvelopper la filire photovoltaque (panneaux solaires) et
autres filires participant la baisse de consommation dans les foyers et lieux de travail.
Dans le secteur des transports, plusieurs priorits sont lordre de jour. Tout dabord, les
missions dazotes et de CO2 des automobiles sont en partie responsables du rchauffement
climatique de la plante. Cest pourquoi dici 2020, les missions moyennes devront passer de 176g
de CO2/km2 130g de CO2/km2, voire moins. Au niveau des transports, le Grenelle veut inciter les
citoyens dlaisser leur voiture pour certains trajets au profit des transports en commun ou
ferroviaires. Il prvoit de dvelopper les rseaux ferrs nationaux, les transports en communs,
notamment en rgion parisienne et plus particulirement intra banlieue. Concernant larien, il
Le Grenelle environnement
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devrait y avoir une acclration de la modernisation des flottes car 20% des anciens appareils sont
responsables denviron 60% des missions.
-
Les entreprises seront galement contraintes dapposer des tiquettes nergtiques sur les
appareils de grande consommation tels que les appareils hi-fi/vido, ordinateurs
Des co labels seront dvelopps, notamment pour les produits issus de la pche, tout en
sassurant que les consommateurs ne se sentent pas perdus au milieu de tous les labels et quils
arrivent reprer les abus.
Enfin, le Grenelle sest galement interrog sur la question de la communication/publicit qui est de
loin llment marketing le plus perturbateur dans la diffusion de comportements responsables. Le
Grenelle envisage dencadrer plus strictement la publicit ds que cette dernire avancera des
arguments cologiques. Il est galement prvu de faire voluer le rle du Bureau de Vrification de
la Publicit (BVP - nouvellement Autorit de Rgulation Professionnelle de la Publicit depuis le 25
Juin 2008) en passant de lautorgulation actuelle une co-rgulation.
LADEME est un tablissement public sous la tutelle conjointe du ministre de lEcologie, du Dveloppement et de lAmnagement
durables et du ministre de lEnseignement Suprieur et de la Recherche. Elle met disposition son exprience et conseille les
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MGEm 2007/2008
en juin 2007, une tude intitule La publicit est-elle respectueuse du dveloppement durable ? . Dans
cette tude, les deux organismes ont tudi plus de 15 000 publicits affichage, presse, tlvision, etc
diffuses au cours du second semestre 2006. Ils ont relev 181 publicits (508 lanne suivante) ayant trait
lcologie. Il en est ressorti que la majorit des annonceurs et professionnels de la publicit sont finalement
respectueux des rgles en vigueur. En effet, environ 65% des 181 publicits analyses respectent les
rgles, environ 29% ont fait lobjet dun classement rserve et 6% dun classement manquement pour
non respect flagrant et srieux. Voici un tableau rcapitulatif de lanalyse de lADEME et de lARPP :
ADEME
ARPP
15 101
15 101
165
165
Abusif : manquement
Abusif : rserve
44
28
RAS
116
132
Comportement contraire
16
Manquement
Rserve
10
TOTAL pertinents
181
168
TOTAL problmes
65
36
Total visionn
Argument cologique
Note : La diffrence de notation entre lADEME et lARPP est fonde sur la plus grande connaissance de
lADEME des problmes environnementaux.
la suite de cette tude et lors des ngociations du Grenelle de lenvironnement, lARPP a soumis un
ensemble de prconisations pour une publicit plus responsable au regard de lenvironnement. Elle propose
un projet articul autour de trois axes : le contrle, les rgles et les sanctions.
-
Le contrle : lARPP prconise la cration dun Conseil des parties prenantes. Il sagit rellement de
cooprer avec les associations car le Conseil regrouperait les diffrentes associations, et ONG
environnementales telles que le WWF. Le Conseil participerait, en partenariat avec lARPP,
llaboration de rgles dontologiques et sassurerait du respect de ces dernires par les
professionnels. La vrification porterait non seulement sur les films publicitaires mais sur tous les
mdias.
Les rgles : LARPP prvoit de modifier son Code dontologique sur le dveloppement durable en
troite collaboration avec le Conseil des parties prenantes. Aussi, elle souhaite, tout comme la
propos le Grenelle, un encadrement de la publicit dirig vers une co-rgulation c'est--dire
dintgrer au travail de contrle de lARPP tous les professionnels et toutes les parties prenantes.
Les sanctions : jusquici, les publicits sont soumises volontairement lARPP lexception des
entreprises, les pouvoirs publics, etc. dans leurs projets de dveloppement durable.
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publicits tlvises dont la projection auprs de lARPP est systmatique afin dobtenir un avis
objectif sur leur campagne. Nanmoins, lARPP ne peut pas exiger lapplication de leurs
recommandations. Cest pourquoi, il demande ce que le systme de sanction soit renforc afin de
rendre ses dcisions obligatoires.
Dans la grande majorit des cas, les recommandations faites par lARPP aux annonceurs sont
prises en considration par ces derniers. De nombreuses entreprises ont ainsi modifi leurs
campagnes aprs avoir entendu les remarques de lARPP :
Le secteur automobile est certainement le secteur qui pose le plus de problmes dans son choix
de campagne. En effet, de nombreux constructeurs mettaient en scne leur vhicule dans un
paysage naturel, ce qui pouvait inciter les consommateurs utiliser leur vhicule en dehors des
voies autorises. Cest dailleurs suite la publicit pour la Landrover Freelander que le Conseil
dadministration de lARPP a instaur la nouvelle doctrine sur la reprsentation des vhicules :
uniquement sur voies autorises .
Landrover FreeLander
Knig
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Cependant, toutes les entreprises ne sont pas aussi rceptives et impliques dans cette dmarche de
communication responsable. En effet, des publicits tudies par lARPP et lADEME ne respectaient pas
les rgles dontologiques dfinies par lARPP. Lexemple le plus frappant que nous reverrons plus en
dtail dans notre troisime partie est la publicit pour Cristaline qui comparait son eau en bouteille celle
du robinet. Les publicitaires en charge de la conception de la campagne avaient sollicit lavis de lARPP.
Mais aprs avoir rendu un avis dfavorable, Cristaline dcide tout de mme de lancer la campagne.
Cela dmontre la limite du pouvoir de lARPP faire respecter les rgles dontologiques et sensibiliser les
entreprises sur le sujet. Cest pourquoi, il prconise de renforcer son systme de sanctions en cas de
dbordements.
Ainsi, le changement de nom du BVP en ARPP implique la mise en uvre des prconisations de lARPP. La
nouvelle organisation se dessine comme suit :
Instance Morale
Conseil dEthique
Publicitaire (CEP)
Instance de concertation
Conseil Paritaire de la
Publicit (CPP) (rgles)
Conseil dAdministration
Comite Excutif
Services Oprationnels
Instance de sanction
Jury de Dontologie
Publicitaire (JDP)
Les recommandations de lARPP ont ainsi t prises en compte. Toutefois, il reste sassurer de lefficacit
de ces modifications : les rgles vont-elles tre plus restrictives, les sanctions seront-elles appliques, les
entreprises seront-elles plus attentives et respectueuses ? Il faudra bien videmment un certain temps avant
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La problmatique du dveloppement durable est ainsi au centre des proccupations. Depuis des dizaines
dannes, nos modes de consommation puisent nos ressources naturelles. De nombreuses actions ont t
menes depuis plus de 40 ans afin de rattraper nos erreurs passes : des lois sont instaures dans le cadre
de la protection de la biodiversit, des organismes et institutions voient rgulirement le jour pour protger
notre environnement ou bien guider les entreprises dans leur dmarche.
Toutes les entreprises dtiennent un rle trs important dans la sauvegarde de lenvironnement. Pour mener
bien leur activit, elles puisent dans les ressources naturelles et en consomment en trs grande quantit. Il
est impratif aujourdhui que les entreprises simpliquent et intgrent une politique de dveloppement
durable dans leur stratgie globale. Cette politique doit par la suite stendre tous les dpartements de
lentreprise et plus particulirement au service marketing.
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2.1.
Les stakeholders , ou parties prenantes en franais, sont lensemble des groupes qui interagissent avec
les entreprises, c'est--dire qui sont affects par lactivit des socits mais qui peuvent galement
linfluencer. Il sagit des ONG, des associations, des consommateurs au travers des associations de
consommateurs, des entreprises de service public, etc. Aujourdhui, les entreprises sont non seulement
contraintes de rpondre de leurs actes auprs des actionnaires ( stockholders ou shareholders ) mais
de plus en plus, il parait invitable den faire autant pour les stakeholders .
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Les plus importants en terme dcologie sont les ONG et les associations de protection
environnementale telles que WWF, Greenpeace, lAlliance pour la plante, etc. Ces institutions
arrivent de plus en plus se faire entendre et imposer leurs vues. Leur poids dans la socit est
tel, quelles finissent par obtenir le soutien de lopinion publique, qui son tour est ressenti comme
une menace par les dirigeants. Certaines participent mme llaboration de lois qui affecteront
lactivit des entreprises. Leurs actions de dnonciation se traduisent de manire diverse : elles
intentent des actions en justice, ou lancent des campagnes de dnonciation, comme celle de
Greenpeace contre Coca-Cola lors des Jeux Olympiques de Sidney en 2000.
Viennent ensuite les groupes anti-pubs comme Adbusters au Canada ou Paysage de France en
France. Leurs actions se limitent des dnonciations sur Internet et sur le terrain comme avec des
tags dans le mtro.
Existe galement des groupes davocats activistes qui intentent des actions collectives, plus
dveloppes aux Etats-Unis ou encore des actions en justice.
Il est ainsi vident que ces groupes reprsentent une menace pour les entreprises qui tenteraient de mener
une campagne marketing trop agressive et surtout ne rpondant pas lthique sociale ou
environnementale. Les entreprises risquent en cas de poursuites judiciaires de payer des dommages et
intrts consquents.
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les vertueux (10,1%), les engags (10,1%) et enfin la relve (19,1%). Il ressortait que 40% des Franais
taient engags dans une dmarche de dveloppement durable.
En 2005, Ethicity ractualise ltude. Il en ressort plusieurs constats : une volution dans chaque groupe de
consommateurs est notable avec une migration consquente de certains consommateurs vers dautres
groupes. Il en ressort par ailleurs une nouvelle typologie : les r-actifs. Enfin, une augmentation de
lengagement des Franais est apprcie : prs de 60% se sentent concerns et veulent agir.
Plus rcemment, Ethicity publie une tude similaire : De la pense laction Dveloppement Durable : les
8 faons de faire bouger les Franais ! (Novembre 2006) dans laquelle elle tudie la typologie des
consommateurs, leurs attentes, leurs visions des entreprises et enfin, leurs comportements dachat en
matire de dveloppement durable. Ltude terrain a t effectue du 5 mars au 10 avril 2006. Elle sest faite
sur un chantillon de 6 000 individus gs de 15 70 ans et a t administre par voie postale : 4 550
individus ont retourn le sondage. Aprs dpouillement, Ethicity a pu segmenter la population franaise en 8
groupes selon deux critres : le besoin et la recherche volontaire dinformations sur les produits et services
et lintrt que portent les consommateurs sur la vie en collectivit ou lindividualisme. Voici le mapping
labor par Ethicity :
Indiffrence
Pas dattente, ni recherche dinformation et
INDIVIDUALISME intrt/bnfice personnel
Ego-bohneur 9,1%
XXe sicle
7,4%
Implication, action
COLLECTIF
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Les
Conservateurs
Les
Ego-bonheur
Les
XXe sicle
Les
Voisins
Les
Pragmatiques
Les
Militants
Les
Citoyens du
monde
Age
13-39 ans
NC
50 ans et +
65 ans et +
30-60 ans
15-34 ans
30-49 ans
NC
CSP
- Ouvriers,
- Employs,
- Etudiants,
- Chmeurs
- Ouvriers,
- Employs
- Profession
Intermdiaire
- Profession
Intermdiaire
- Etudiants
- Profession
Intermdiaire
- Employs
- 20 -
Les
Frivoles
- Ouvriers,
- Employs,
- Femmes,
- Chmeurs,
- Autres
retraits
- Retraits
CSP+
- Autres
retraits
- Actifs
- Retraits
CSP+
- Etudiants
4 pers. et +
3 personnes
1-2 pers.
2 personnes
NC
NC
NC
NC
Diplmes
Bac, Bac et
Brevet Pro
Technique
court
NC
NC
Technique
court
BTS et +
BTS et +
Suprieur
Modeste
Moyen
infrieur et
modeste
NC
Moyen
infrieur
NC
NC
NC
Ais et
moyen
suprieur
NC
Rgion Nord
Mditerrane
Rgion Nord
NC
NC
NC
Agglo Paris
NC
NC
NC
NC
Agglo Paris
IPA*
Rpartition
gographique
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Foyer
Nous pouvons constater que 61,9% des individus se sentent concerns par le dveloppement durable et affirment agir pour la collectivit. Ces consommateurs
sont dailleurs demandeurs dinformations supplmentaires, darguments pertinents et sincres ainsi que dune priode de rflexion pour se faire une ide
concrte sur lenseigne et sur ses produits ou services. Comme pour toute enqute, nous pouvons retrouver des critres socio-dmographiques communs au
sein de chaque typologie de consommateurs. Voici les critres relevs pour les 8 groupes ressortis de cette tude :
MGEm 2007/2008
Les individus qui sont le plus sensible au dveloppement durable - c'est--dire, les Voisins (bien
que plus modrment), les Pragmatiques, les Militants et les Citoyens du monde - sont plus
gnralement issus dun milieu ais ou moyen suprieur ayant effectu des tudes suprieures :
bac+2 et plus. Ils exercent une profession librale, sont employs voire tudiants ou retraits CSP+.
Enfin, ils vivent le plus souvent en agglomration ou dans de trs grandes villes comme Paris.
Ceux pour lesquels des actions de sensibilisation peuvent encore tre dployes sont issus de
milieux modestes. Ces groupes correspondent aux Frivoles, Conservateurs, Ego-bonheur et aux
XXe sicle. Ils ont en gnral effectu des tudes courtes : brevet bac. Concernant leur situation
professionnelle, mme si certains sont employs voire retraits CSP+, dautres sont ouvriers voire
au chmage, des situations qui ne se retrouvent pas dans les consommateurs les plus engags.
Leur rpartition gographique correspond aux rgions de province et vraisemblablement hors
agglomration.
Aprs cette rapide analyse, nous pouvons constater que les 8 typologies peuvent tre reparties en deux
groupes plus ou moins homognes selon leur engagement vis--vis dun dveloppement durable. Cette
rpartition permet de mettre en vidence des comportements dachats diffrents.
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Plus engags
Le
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Moins engags
Critres dachat
Les critres dachat qui font acheter des produits respectueux de lenvironnement cits en premier
32,9%
Meilleur got
7,2%
Garants de la prservation de
la Terre
43,8%
Sont daccord :
81,9%
Je fais attention ne pas acheter de marques produites par une entreprise dont je rprouve le comportement
27%
Linformation
Je minforme sur la politique sociale et environnementale dune entreprise dont jachte les produits
OUI :
24,7%
9,1%
Les magazines
6,5%
4%
Internet
Communication sur le lieu de
vente
2,3%
La consommation responsable
Consommer de manire responsable, cest
Consommer
des
produits
labelliss, certifis thiques,
sources de moins de pollution
41,4%
35,7%
Rduire sa consommation en
gnral
20,6%
Le comportement responsable
Les comportements responsables dans la vie quotidienne
80,1%
Energie
71,6%
Eau
69,7%
Transports en commun
25%
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Daprs le tableau, les Citoyens du monde sont les consommateurs responsables par excellence : leur seul
intrt dans lachat de produits respectueux de lenvironnement est quils soient rellement respectueux.
Leur perception du dveloppement durable est consommer mieux et non forcment consommer
moins , contrairement au groupe des moins engags . Ils pensent vie en collectivit et non
individualisme . Ils sont soucieux des conditions de fabrication des produits et ont linitiative de sinformer
sur les politiques sociales et environnementales des entreprises au travers des magazines, Internet et les
tiquettes des produits. Enfin, cette vision de la consommation responsable se retrouve dans leurs gestes
quotidiens. De tous les groupes de consommateurs rvls par ltude, ces Citoyens du monde sont les
seuls effectuer quatre gestes fondamentaux : trier leurs dchets, rduire leur consommation en nergie, en
eau et emprunter les transports en commun plutt que leur voiture pour les trajets quotidiens (ce qui est
trs frquent en rgion parisienne).
Les Militants sont galement de trs bons citoyens responsables ; presque aussi engags que les Citoyens
du monde. Leurs diffrences se situent principalement dans leur vision dune consommation responsable et
dans leurs gestes de tous les jours. En effet, les Militants associent consommation responsable ne
plus consommer de produits ou services superflus . Quant la vie au quotidien, leurs gestes responsables
se retrouvent surtout dans la diminution de leur consommation en nergie et en eau. Le tri des dchets et
les dplacements en transports en commun sont moins frquents que chez les Citoyens du monde.
Les Pragmatiques et les Voisins sont tout de mme bien moins engags que les Citoyens du monde et les
Militants. Leur vision du dveloppement durable est un peu plus individualiste et ils ne recherchent pas
spontanment des informations concernant les produits ou les entreprises. Enfin, leur comportement au
quotidien ne laisse pas ncessairement paratre un engagement de dveloppement durable : leurs actions
se limitent au tri des dchets et lemprunt des transports en commun.
La palme du plus mauvais citoyen responsable revient au groupe XXe sicle. Nanmoins, les Frivoles, les
Conservateurs et les Ego-bonheur nont pas plus de mrite. Leur philosophie du dveloppement durable
pourrait se rsumer par : Le dveloppement durable : oui, mais condition que cela nait pas de
consquence sur ma consommation . Les premiers critres cits pour lachat dun produit ou service
respectueux de lenvironnement sont : jachte si cest meilleur pour la sant ou bien si les produits ont
meilleur got. Cela dmontre tout fait leur ct individualiste et ils ne semblent pas se sentir concerns.
Ils ne recherchent pas dinformation concernant les produits ou les entreprises et les gestes qui semblent
devenir de plus en plus naturels chez les Citoyens du monde et les Militants sont quasi inexistants chez ces
quatre typologies.
Pour ces quatre groupes, tout reste faire : sensibilisation, ducation environnementale, incitation aux
actes, etc. Nanmoins, dnormes progrs ont t faits. En effet, selon une tude du TNSMdiaIntelligence
mene en mars 2006, 31% des Franais disaient consommer des produits respectueux de lenvironnement
contre 18,6% en 2005, soit une augmentation de 12,4 points en un an. Plus encore seraient prts payer un
produit ou service plus cher pour obtenir plus dengagements responsables de la part des socits : 52%
des Franais selon une tude ralise en 2002 par CREDOC.
Toutefois, il existe un dcalage entre les dclarations dachats faites dans les sondages et la ralit : les
produits verts ne reprsentent que 1 4% de part de march. Mais lintrt croissant des
consommateurs pour ces produits est une opportunit que les entreprises doivent saisir pour renforcer la
valeur de leur marque sur des marchs parfois arrivs maturit ou fortement concurrentiels. Pour cela,
elles doivent reconsidrer leur stratgie marketing. Elles pourraient ainsi dvelopper un avantage
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concurrentiel par rapport leurs concurrents. Cest ce quont fait Toyota avec son modle Prius, General
Electric ou encore BP. Selon Interbrand, la valeur de leur marque a augment de plus de 30% en quelques
annes.
Limportant est de gagner la confiance de stakeholders : prsent, les entreprises savent que leur libert
daction et leur marge de manuvre sont lies au degr de confiance que ces publics leur accordent. De
nombreuses entreprises lont compris trs tt et ont fond, ds leur cration, leur stratgie globale et
marketing sur le dveloppement durable.
2.2.
Le marketing est certainement loutil dentreprise qui a le plus dinfluence dans lvolution des habitudes de
consommation. Cela dit, de nombreux dirigeants dentreprises persistent rejeter toute responsabilit quant
limpact environnemental que leur activit peut avoir. Ils avancent une multitude darguments qui les
excuse de ne pas intgrer la dimension cologique leur stratgie telle que : ce nest pas le rle de
lentreprise mais plutt celui de ltat ( Il est dailleurs pay pour a ! ) ; ce type de stratgie nest possible
que dans les PME ou encore ce type de stratgie nest possible que dans les grands groupes qui ont plus de
moyens ; notre activit nest pas concerne ; les actionnaires naccepteront jamais et les consommateurs ne
voudront pas payer plus cher, etc.
Pourtant, nous avons vu que les consommateurs sintressent plus volontiers la responsabilit sociale et
environnementale des socits et sont prts favoriser une marque plutt quune autre sur la base de cet
argument : une responsabilit environnementale a une influence certaine sur limage de marque de leurs
produits ou services. Toutefois, encore trop peu dentreprises misent sur largument cologique pour leur
russite. Elles se limitent gnralement au minimum requis, c'est--dire la publication du bilan de
responsabilit sociale et environnementale.
Fort heureusement, un nombre croissant dentreprises se rend compte que nos modes de production et de
consommation ont un impact trs marqu sur notre cosystme. Ils ont alors dcid dinclure leur stratgie
la variable cologie afin de participer llaboration dun nouveau modle de dveloppement et de
consommation. Cette politique est souvent introduite progressivement aprs la cration de la socit.
Dautres ont, toutefois, fond leur entreprise sur ces principes dthiques et de protection de
lenvironnement. Ces exemples pourront peut tre inspirer et initier les entreprises qui restent la trane car
ces pionniers remportent un vif succs. Comme quoi, largument colo : a fonctionne !
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MGEm 2007/2008
mettre en place leurs propres produits et des stratgies marketing associes. Les fondateurs ont utilis tous
les moyens marketing porte de main avec un budget minimaliste. Il ne fallait alors pas compter sur une
communication publicitaire mais plutt sur des moyens tels que les emballages, Internet, des campagnes de
dgustation, etc. auxquels sajoutait videmment une communication pdagogique pour diffuser leurs
valeurs et leur diffrence. Certaines sallient mme des ONG afin daffirmer leur engagement. Une fois
lance et des rsultats plus que satisfaisants, ces entreprises multiplient leurs actions marketing : des
entreprises comme Patagonia ou mme lenseigne franaise Nature & Dcouvertes reversent une partie de
leurs bnfices des ONG. Cette tactique leur permet non seulement de bnficier de retombes presse
gratuites mais aussi de communiquer leur engagement et donc dtre plus facilement identifies par les
clients.
Contrairement ce que lon pourrait croire, les stratgies vertes ne sont pas si rcentes. Des entreprises
pionnires se sont lances dans cette aventure ds la fin des annes 1970 et tous les secteurs dactivit
sont concerns. Parmi les socits les plus connues et les plus innovantes au regard du marketing vert, on
retrouve Patagonia, The Body Shop, Stonyfield Farm, Ben & Jerrys, Nature & Dcouvertes, et de
nombreuses autres.
The Body Shop, une entreprise de cosmtique pas comme les autres
The Body Shop a t fonde en 1976 en Grande-Bretagne. Cette socit qui existe depuis
plus de 30 ans est rgulirement cite comme modle et pionnire dans les ouvrages
traitant aussi bien du dveloppement durable que de stratgie dentreprises.
The Body Shop est connue pour ses produits composants naturels mais aussi pour son
engagement social et environnemental. A lorigine de cette russite, une femme : Anita Roddick, alors ge
dune trentaine dannes. Cette jeune femme a fond son entreprise limage de ses valeurs et de ses
attentes vis--vis de produits cosmtiques. Aujourdhui, The Body Shop compte prs de 90 millions de
consommatrices et plus de 1 700 boutiques partout dans le monde.
Les fondements environnementaux de The Body Shop sont multiples :
-
Le tout premier engagement de The Body Shop a t lutilisation de produits naturels et surtout le
refus deffectuer des tests sur les animaux. Lenseigne, qui est prsent suivie par de nombreuses
autres marques de cosmtiques sur ce point, est mme alle jusqu' se faire certifie ISO 9002. De
part son influence, une loi britannique interdisant les tests sur les animaux dans le secteur des
cosmtiques a t vote.
Elle sengage galement de faon ambitieuse dans une politique environnementale autour de la
rduction des emballages, de la rcupration et du recyclage. Cest pourquoi, les clientes peuvent
se prsenter en magasins avec leurs pots vides qui seront recycls et rutiliss pour la fabrication
de brosses cheveux. Son engagement environnemental est galement visible dans ses usines de
production et ses magasins. The Body Shop a effectivement investi dans une ferme olienne pour
alimenter partiellement une de ses usines situes en Grande-Bretagne et lameublement de ses
magasins est certifi matriaux cologiques.
- 25 -
MGEm 2007/2008
Outre son activit de fabrication et de distribution de produits cosmtiques, The Body Shop mne des
campagnes environnementales au mme titre quune association ou ONG telle que Greenpeace. Ds sa
fondation, lenseigne de cosmtique sassocie, pour le montage de trois campagnes, lONG Greenpeace
qui pourtant refuse en temps normal de travailler au contact des entreprises commerciales. Ces trois
campagnes concernaient la protection de baleines (mene en 1977), la dforestation en Amrique du Sud
(1989) et le dveloppement des nergies renouvelables dans les pays du Sud (2001) : Choose positive
energy .
Aussi, en 1994, The Body Shop dmarre une
campagne pour la protection des espces menaces
intitule LoutreAge ! qui aura recueilli plus de
75 000 signatures et 57 000 dollars. Cette campagne
aura galement permis de faire pression sur le
gouvernement pour ldiction de lois. En 1996, la
socit avait collect, pour ce type dinitiative, prs de
500 000 dollars et ce, en moins de 7 ans.
Le succs de The Body Shop a suscit lintrt dun gant des cosmtiques :
en 2006, lOral rachte la petite chane britannique. Toutefois, la cohrence
entre ses valeurs et ses actions est fondamentale. Cest pourquoi The Body Shop a, pendant une priode,
connu des difficults financires ds lors quelle sest loigne de ses principes.
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MGEm 2007/2008
mme 1% de son chiffre daffaires : depuis 1985, la socit a revers prs de 17 millions de dollars des
associations et ONG. Toutes ses actions refltent sa vision en matire de protection de lenvironnement et
de son engagement. On la retrouve aussi dans ses choix des fournisseurs le restaurant du sige social ne
sert que de la nourriture bio et dans son implication pour expliquer de faon pdagogique ses parties
prenantes comment sont conus ses produits. Ainsi, les clients sont sensibiliss et acceptent si ncessaire
de payer plus cher un article respectueux de lenvironnement et les fournisseurs travaillent sur de nouveaux
procds de fabrication. Elle partage galement son engagement avec ses employs : les salaris peuvent
effectivement, sils le souhaitent, prendre un cong sabbatique vert de deux mois, financ par Patagonia,
et travailler pendant cette priode au sein dune ONG environnementale.
Aujourdhui, Patagonia dtient une influence dans son secteur. Elle doit son succs conomique et la
fidlisation de ses clients et employs ses innovations. Elle ralise un chiffre daffaires de 270 millions de
dollars et elle ne sest jamais dtourne de ses engagements.
- 27 -
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lenvironnement qui lentoure, elle voulait participer activement sans pour autant dlaisser sa carrire
professionnelle. Cest sur cette volont quelle fonde la mission de sa future entreprise. Pour Laura Scher, un
engagement responsable ne peut tre qu'un avantage comptitif au milieu de cette montagne doffres peu
diffrencies pour la plupart.
Son premier produit responsable : la carte de crdit. Son fonctionnement est simple : chaque utilisation 10
cents sont reverss des associations ou des causes que le client aura choisies au pralable. Cette action
est bien videmment sans cot pour le client. La State Street Bank de Boston accorde son soutien technique
la fondatrice de Working Assets condition quelle atteigne les 10 000 utilisateurs en trois ans. Le succs
est immdiat et le seuil des 10 000 dtenteurs impos par la banque partenaire est atteint en trois mois.
Lentreprise est alors lance et tend son activit aux appels tlphoniques qui est aujourdhui son gagne
pain principal. L aussi, un pourcentage de la facture tlphonique des clients est revers des
associations ou causes. La socit propose galement au client darrondir sa facture un chiffre suprieur :
la diffrence est alors de nouveau reverse. Les factures sont galement produites de faon cologique :
base dencre de soja et de papier recycl.
Le chiffre daffaires de Working Assets passe alors de 2 35 millions de dollars en 2 ans. Aujourdhui, elle
ralise un chiffre daffaires de plus de 140 millions de dollars et a revers depuis sa cration prs de 60
millions de dollars diffrentes causes et associations pour le compte de ses clients. En 1997, Laura Scher
remporte mme en Californie, le prix de lentrepreneur de lanne.
Aussi, Working Asset ne se contente pas de dlivrer des services responsables ses clients. La socit est
le premier rseau de lobbying populaire aux Etats-Unis : elle sert dintermdiaire entre ses abonns et leur
reprsentant au Congrs au travers des lettres que ses abonns lui envoient.
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Comme nous le verrons dans le paragraphe 2.3. Le marketing colo de A Z, une communication sur les
valeurs et les engagements de lentreprise est un lment fondamental dans la mise en place dun marketing
vert . Les entreprises cites ci-dessus lont naturellement bien compris et ont dvelopp des sites Internet
mettant en avant leurs produits mais aussi et surtout leur engagement vers une plante plus belle et plus
saine et dtaillant les actions menes, les causes quelles supportent, etc.
-
Toutes les photographies du site de Patagonia reprsentent la nature : des montagnes, cascades,
lacs. Certaines dentre elles, mettent en scne des sportifs tels que des cascadeurs, randonneurs,
pcheurs, etc. Celles-ci montrent limmensit de la nature et quel point elle nous domine.
Le site prsente galement toute une rubrique sur son engagement environnemental http://www.patagonia.com/web/eu/contribution/enviro. Dans cette rubrique, des informations sur
leurs actions et leurs campagnes sont livres. Des sujets qui leur tiennent cur sont galement
abords et des essais sur diffrentes problmatiques environnementales sont mis en ligne.
-
Quil sagisse du site franais - www.benjerry.fr - ou amricain - www.benjerry.com -, le site Ben &
Jerrys est prsent de faon trs enfantine afin dinformer et dduquer ses publics de faon ludique
et interactive. Des conseils et des explications sur leurs produits ou sur les problmes auxquels
nous devons aujourdhui faire face au regard de lenvironnement sont donns.
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Elle nhsite pas non plus rappeler sur sa page daccueil laction qui
est lorigine de son succs : les donations faites grce au cartes de
crdit et appels tlphoniques.
Ces quelques exemples dmontrent quune stratgie de dveloppement durable peut tre mene sans
difficult et tre couronne de succs. Une approche avant-gardiste et un soupon de crativit leur ont
permis de gagner en crdibilit et de concevoir des produits plus authentiques, humains, et responsables
cologiquement. Un succs qui attire lattention des grands groupes : Ben & Jerrys a t rachet par
Unilever en 2000, Stonyfield Farm par Danone en 2003 et The Body Shop par lOral en 2006. Cependant,
ces acquisitions effraient certains publics et les entreprises elles-mmes car une fois rachetes, ne serontelles pas influences par les politiques des gants du march au point de sloigner des principes qui leurs
ont permis dtre ce quelles sont aujourdhui ?
Cette recherche de responsabilit sociale et environnementale ne se limite pas aux nouvelles entreprises
innovantes. De plus en plus dentreprises tentent dintgrer cette politique leur stratgie. Certaines se sont
mme engages dans une politique environnementale depuis prs dune vingtaine dannes.
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Son secteur dactivit est rput comme lun des plus polluant et le groupe Lafarge est considr comme
lun des plus gros pollueur au monde pour trois raisons majeures :
-
Tout dabord, le groupe met 45 millions de tonnes de CO2 dans latmosphre, gaz effet de serre
responsable du rchauffement climatique. Cette quantit correspond celle mise par un pays
comme la Suisse.
Ensuite, la production de ciment gnre un volume important de dchets que lon ne sait pas
ncessairement recycler.
Enfin, lactivit de Lafarge repose sur lexploitation de carrires : le groupe en exploite 800 dans le
monde entier. Le gros problme de celles-ci est quelles dfigurent le paysage et polluent les nappes
phratiques.
Cest pourquoi, le gant industriel sest lanc depuis 1960 dans une politique de dveloppement durable afin
de pallier aux effets que sa profession inflige notre environnement. Sa toute premire action fut la
signature avec le Ministre de lEnvironnement dun contrat sur la diminution de la pollution par les
poussires. Aujourdhui, lentreprise a quasiment rsolu ce problme dans ses usines. Le cimentier franais
ensuite labor une politique environnementale concentre sur trois points prioritaires :
-
Sa premire priorit consiste en la diminution de lnergie consomme : lobjectif est fix une
rduction de 20% par tonne de ciment entre 1990 et 2010, ce qui contribuera la baisse des
missions de CO2.
Enfin, Lafarge prvoit de contrler la pollution des eaux de surface et des nappes phratiques
situes proximit de ses usines grce des modifications dans les procds de fabrication et dans
la composition des produits.
Son engagement est intgr dans la conception mme des produits et dans son programme de recyclage.
Bien que la variable prix soit un lment fondamental de diffrenciation dans ce domaine, la qualit des
produits est galement valorise par le groupe Lafarge. Elle investit dans la recherche et dveloppement de
nouveaux produits plus isolants et donc plus conomiques en terme de consommation dnergie. Ainsi, la
socit propose depuis 1998 des tuiles solaires. Son programme de recyclage quant lui est fond sur la
diminution des cots des matires premires et de logistique : par exemple, les anciennes tuiles dune
toiture sont recycles lors de la fourniture dun nouveau toit.
En 2000, lengagement de Lafarge dans sa dmarche environnementale prend un vritable tournant. Le
cimentier signe un partenariat avec lONG WWF (World Wide Fund for Nature World Wildlife Fund
lorigine) dune dure initiale de 5 ans. Dans le cadre de ce partenariat, Lafarge a contract de nombreux
engagements dont une contribution financire annuelle slevant 1,1 million deuros. Dautre part, elle
sengage :
-
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Recyclage de l'nergie
Rejets de poussire
En change, Lafarge peut apposer le panda WWF logo officiel de lONG sur ses supports de
communication institutionnelle. A travers ce partenariat, la socit peut sengager publiquement sur ses
objectifs environnementaux.
A travers ces diffrents exemples, nous avons vu quune stratgie environnementale peut tre bnfique
pour la protection de notre cosystme mais elle permet galement, dun point de vue conomique, des taux
de croissance et de notorit levs. Pour les secteurs dactivits difficiles comme celui des matriaux de
construction, le soutien dune ONG environnementale permet daccrotre la crdibilit de la socit
commerciale du fait des connaissances pointues de lONG sur les questions cologiques et de lexigence
quelle dmontre.
Aussi, afin de mener sa stratgie verte correctement, il est impratif de suivre quelques rgles en
vigueur.
2.3.
Le marketing colo de A Z
Comme nous lavons vu, de plus en plus dentreprises fondent leur stratgie en faveur de lenvironnement et
dautres lintgrent progressivement. Cette politique devient peu peu invitable car les yeux des parties
prenantes comme, les ONG mais aussi les consommateurs, sont rivs sur les moindre gestes des socits.
Les lgislations tendent devenir plus exigeantes et les socits risquent des pnalits importantes pour
tout manquement ou ngligence. Un exemple rcent est celui du verdict rendu en Janvier 2008 dans laffaire
Total concernant le naufrage de lErika le 12 dcembre 1999 sur les ctes bretonnes. Le tribunal de Grande
Instance de Paris a condamn lentreprise ptrolire et la socit de classification, Rina, au versement de
dommages et intrts dun montant total de 192 millions deuros.
Le marketing responsable est sans nul doute un excellent outil de fidlisation, dinnovation et de
diffrenciation. Il peut sexprimer dans tous les aspects du marketing : les produits, le packaging, la
distribution, le prix, la communication, etc. Toutefois, pour obtenir les rsultats escompts lors de la mise en
place dune telle stratgie, il est essentiel de respecter quelques rgles de bases. Tout dabord,
lengagement de lentreprise doit tre en accord avec son identit et ses produits. Elle devra ensuite le
diffuser au travers de tous les outils sa porte : dans les produits, sur les packagings, dans ses
campagnes de communication (produits ou bien institutionnelles, mdia ou hors mdia), sur son site Web,
etc. Et par dessus tout, sa dmarche doit sinscrire dans une dmarche respectueuse (autre que
lenvironnement) de ses clients : elle doit rester humble, honnte, lgitime, tre lcoute et surtout
communiquer de faon transparente. Pour plus de facilit, il est intressant dintgrer au sein de la socit
un Monsieur ou Madame dveloppement durable dont le rle est de guider, dinformer et de veiller la
ralisation des engagements. Un tel poste existe dj dans certaines entreprises.
- 33 -
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Les responsables marketing sont souvent critiqus : beaucoup pensent que leur seul objectif est de vendre
le plus possible et ce, en captant notre attention et en contrlant nos actes dachats. Le marketing est certes
un outil trs efficace mais il pourrait tre utilis meilleur escient et nous faire progresser vers le
consommer mieux (et non forcment le consommer moins ) en offrant des produits plus respectueux
et en nous communiquant les bons gestes. La stratgie thique affecte lensemble des composants du mix
marketing :
-
Du ct du produit, le responsable marketing doit prendre en compte toutes les tapes de son cycle
de vie : les procds de fabrication, les matires utilises, la rcupration du produit en fin de cycle,
etc.
Ct prix, celui-ci comprend plus la dimension sociale qucologique.
Quant la distribution, les entreprises industrielles doivent entretenir au mieux leurs relations avec
leurs distributeurs.
La communication est de son ct, laspect le plus important, complexe et risqu dans une stratgie
thique. Le moindre faux pas peut faire perdre lentreprise toute crdibilit.
Ainsi, les responsables marketing doivent prendre en considration de nouveaux P responsables qui
compltent simplement les 4P du mix marketing : les Personnes, la Plante, les Profits et le Progrs.
Lco-conception et lco-design
Avant de dmarrer la production, tout produit doit tre pens. Cette tape est primordiale dans une approche
cologique : do limportance de la Recherche et Dveloppement. Elle doit prendre en compte les impacts
du futur produit sur leau, lair, la consommation dnergie et de ressources, etc.
Les matires polluantes doivent imprativement tre substitues au profit de matriaux respectueux ou
moins nocifs. Aussi, la protection des ressources rares doit tre mise en avant. Ainsi, certaines entreprises
de bricolage comme Lowes, 2e distributeur mondial, se sont engages bannir tout produit bois provenant
de forts menaces. Dautres privilgient les fournisseurs de bois certifi. Dans le secteur automobile,
Toyota fut le premier constructeur a lanc sa voiture hybride, la Prius. Ce modle substitue en partie la
consommation essence par llectricit. Cette action permet de diminuer lmission de CO2. Le secteur agroalimentaire compte dj des entreprises, comme Ben & Jerrys et Stonyfield Farm, nutilisant que des
produits naturels dans leurs produits.
Mais le choix des matires dans la conception dun produit vert ne reprsente quune premire tape.
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Outre le choix de matriaux non polluants et naturels, les produits doivent garantir durabilit et rutilisation
en fin de vie. Ainsi, la possibilit de recycler les composants est un lment majeur dans la fabrication dun
tel produit.
Le design des produits ne doit pas pour autant tre dlaiss. Toutefois, sa conception en est lgrement
modifie. Il ne suffit plus dun produit design . Il doit tre en cohrence avec son environnement tel une
maison ou un btiment au milieu des montagnes ou de la fort. Les architectes doivent prsent se soucier
des matriaux quils vont utiliser, du design du projet selon la situation et de sa faisabilit. Cest pourquoi
les designers, comme Bill McDonough, travaillent en collaboration avec les ingnieurs et les spcialistes du
marketing pour parvenir des produits tout la fois beaux, fonctionnels, fiables, durables, intelligemment
construits et conomiquement efficients. Par ailleurs, lco-designer Bill McDonough, a particip
llaboration dun texte, les Principes de Hanovre, qui dfini 9 rgles de lco-design. Ainsi, lco-design
consiste en 9 :
- La cration dobjets fiables dont la valeur sinscrit dans la dure
- Llimination du concept mme du dchet
- Lutilisation dans la mesure du possible de sources dnergie naturelles
- Lacceptation de la limite du design
- La recherche de progrs continu en partageant les connaissances
-
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Il est ncessaire dviter les gaspillages et les dchets dans la fabrication des produits. Un exemple
intressant est celui dune entreprise de textile qui utilise les chutes de tissus qui ont servi dans la fabrication
de ses vtements pour les tiquettes de ces derniers. Au travers de cette pratique, elle utilise ainsi moins de
matires et gnre moins de dchets.
Et en fin de vie ?
Avec laugmentation de la consommation et de la population, le nombre de dchets par foyer ne cesse
daugmenter. On compte quaujourdhui un Franais met 1kg de dchet par jour, soit 360kg de dchets par
an. Malheureusement, ce chiffre a t multipli par deux en 25 ans et continue daugmenter. Cest pourquoi,
le mot dordre est ici :
Rutilisation ou Recyclage
Le recyclage ou la rutilisation fait partie de la prvention de la pollution car elle permet de rduire la
consommation de matires premires et limiter la quantit de dchets. Cette phase consiste utiliser les
dchets ou les produits arrivs en fin de vie dans un usage similaire ou diffrent. Les chutes de tissus
utilises pour les tiquettes en sont un exemple ainsi que les sacs en plastique distribus dans les
supermarchs pouvant tre rutiliss en sacs poubelles ou encore les produits rechargeables de Yves
Rocher. Mais lexemple le plus marquant reste le recyclage de bouteilles en plastique de la socit de
vtements de sport Patagonia pour la fabrication de ses pulls et gilets en laine polaire.
Au final, lutilisation de matriaux responsables et la prise en compte du recyclage en fin de vie dans la
conception du produit peuvent tre des arguments convaincants pour le client. Un clin dil au quatre P
du marketing peut tre lanc ici avec, ce quoi les professionnels font souvent allusion, les quatre R :
Rduire, Rparer, Rutiliser, Recycler.
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10
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vigilance et doit tre en accord avec le message que lon veut faire passer. Lobjectif est de donner envie
aux consommateurs de pntrer le monde de la marque qui communique. La vision du marketing
responsable est humilit et honntet.
Une stratgie correctement mene est une opportunit de dvelopper le capital marque de lentreprise. Pour
cela, le responsable marketing dispose dune vaste gamme doutils de communication quil connat sur le
bout des doigts : la publicit, la promotion, les relations publiques, Internet, le packaging, les salons et bien
dautres encore. Il devra tre tout aussi cratif que pour la conception de ses produits. En effet, les
consommateurs reoivent un nombre considrable de messages publicitaires quotidiennement. Lobjectif du
responsable marketing est par consquent davoir son message peru et enregistr par ses cibles. Grce
ces outils, il pourra dvelopper une combinaison optimale et une image forte. Toutefois, il lui faudra
respecter un certain nombre de rgles ncessaires pour que son public peroive correctement son message.
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auprs de ses parties prenantes quil sengagerait dans une politique srieuse et quil samliorerait. Il publie
alors plusieurs annonces presses institutionnelles pour accompagner sa dmarche de dveloppement
durable. La campagne utilise pour slogan : Protger les espces menaces ou en devenir une : entre les
profits et les principes, avons-nous le choix ? ou encore Masquer le problme ou purifier lair : entre les
profits et les principes, avons-nous le choix ? . Laction de Shell porte ses fruits grce une humilit
convaincante et ncessaire son engagement de progrs.
Shell est aussi devenu un modle de dialogue. Dans la continuit de sa campagne de dveloppement
durable, le ptrolier a mis en place pour ses publics internes et externes laction Tell Shell : Un forum non
censur - www.tellshellforum.shell.com, un numro vert, des courriers prpays et dautres outils ont t mis
disposition des publics pour quils puissent faire leurs remarques positives ou ngatives. Shell peut ainsi
prendre acte de ces points de vue et les intgrer, autant que possible, sa stratgie.
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Le constructeur automobile coren KIA entreprit une action trs originale et sensibilisatrice
auprs de ses acheteurs. La campagne de promotion fut lance en Grande-Bretagne :
tous les acqureurs dun vhicule KIA tait offert un vlo tout-terrain. A ce combo
voiture/VTT tait joint une publicit sur laquelle KIA incitait ses clients ne prendre leur
voiture que pour les longs trajets et donc implicitement prendre leur nouveau VTT pour les trajets plus
courts. Le tout tait galement accompagn dune action de mcnat finanant la cration de groupes de
parents pour emmener les enfants lcole pied.
Limpact dune telle campagne ne peut tre que positif pour lentreprise : les acqureurs sont ravis de leur
nouveau vhicule et de leur cadeau, se sentent redevables de la marque et auront trs envie de parler du
produit. De plus, le cot dune telle campagne est quasiment quivalent celui dune campagne daffichage.
Pourtant, limpact et la crdibilit de lentreprise sont dcupls et le consommateur est sensibilis la
protection de lenvironnement.
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Tout dabord, la comptence des associations ou des ONG est vidente. Elles connaissent les
problmes sur le terrain et ont la capacit les rsoudre.
Dautre part, cest une opportunit trs favorable en terme dimage puisque les ONG et associations
ont gnralement bonne rputation auprs des publics : 37% des Franais font confiance aux ONG
tandis que seuls 6% font confiance aux entreprises 11 .
Ces alliances peuvent toutefois tre dommageables tant pour lentreprise que pour lONG partenaire. LONG
peut perdre toute crdibilit si son poulain ne respecte pas ses engagements ou agit de faon contraire
ses valeurs. Quant lentreprise, ses efforts peuvent tre anantis si lONG dcide de mettre fin au
partenariat. Cest pourquoi, il est important de choisir un partenaire ONG vhiculant les mmes valeurs et
poursuivant des finalits compatibles. Aussi, le responsable communication doit tre humble et ne pas
abuser de ce type de partenariat.
Le partenariat qui lie les deux entits doit tre inscrit sur le long terme. Ainsi, Yvon Chouinard, dirigeant
fondateur de Patagonia, appliquait une rgle simple : lentreprise ne communiquait sur leur alliance des
associations ou ONG seulement cinq annes aprs avoir initi le partenariat en question.
Des produits co-design valeur ajoute en termes de qualit, de service rendu sans oublier les
bnfices apports lenvironnement tout comme le proposent des entreprises telles que Freeplay,
The Body Shop et Patagonia.
Une communication transparente, pdagogique et responsable faisant appel tous les outils
disponibles : les mdias, le hors mdia, les partenariats, etc. Toutes preuves dinnovation et de
crativit sont les bienvenues.
De nombreuses entreprises ont dmontr un engagement affirm dans la recherche dune consommation
responsable. Elles ont fait preuve dimagination et de srieux dans leurs actions. Cette stratgie leur a
permis dacqurir un avantage comptitif certain face leurs concurrents, ce qui na pas manqu dattirer
lattention de ces derniers. Ainsi, de plus en plus de socits semparent de cet argument cologique afin de
se diffrencier et daugmenter leur notorit, parts de march et profits. Or, il sagit parfois dune devanture
qui nest suivi par aucun engagement ou actions rels. Cest ce ct pervers qui peut fatiguer les parties
prenantes et principalement les consommateurs qui ne savent plus que croire et finissent par perdre
11
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confiance. Cette malheureuse pratique joue galement lencontre des entreprises qui ont jusquici entrepris
cette mission avec srieux et une relle volont de changer les comportements. Nous tudierons ainsi cette
pratique abusive qui sexprime de diverses faons dans notre dernire partie.
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3.1.
Dans un contexte o la diffrenciation produit est un des lments fondamentaux dune stratgie marketing,
de nombreuses entreprises peroivent le marketing responsable comme une opportunit saisir. Ainsi,
certaines organisent leur plan communication autour dune image responsable sans pour autant mener de
relles actions de Responsabilit sociale et environnementale (RSE).
Il existe toutefois deux types dacteurs :
-
Les entreprises manipulant les publics les plus fragiles : elles utilisent des argumentaires trompeurs
et mettent des promesses quelles ne pourront pas honorer dans le seul but davoir des retombes
commerciales positives. On parle alors de Greenwashing .
Puis, les socits diffusant des publicits maladroites d un manque de discernement (comme la
publicit de Gaz de France qui avait accept de remplacer sa signature une nergie durable entre
nous par une nergie nouvelle entre nous - voir 1.3. - Vers une rgulation mieux encadre) ou
encore par confusion : Les professionnels sont des consommateurs avant tout. Il leur suffit alors
dtre mal inform pour diffuser un message qui induira ses cibles en erreur.
12 http://www.dictionnaire-environnement.com
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Aux Etats-Unis, Corpwatch - www.corpwatch.org - sinspire des multiples Awards dcerns aux
clbrits amricaines et cre les Greenwash Awards , qui sont eux dcerns aux pires
annonceurs.
La bataille reste difficile due au nombre important de pratiques abusives et au manque de communication de
la part des ONG et associations. Lassociation lAlliance Pour la Plante a tout de mme analys une
trentaine de publicits rcentes qui ne respectaient pas les recommandations de lARPP.
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la consommation, puis va jusqu' associer leau du robinet leau des toilettes. Le plus incroyable dans cette
campagne est que les publicitaires avaient sollicit lavis de lARPP. Bien videmment, lARPP avait soumis
un avis dfavorable la diffusion de ces affiches. Pourtant, les publicitaires et la marque Cristaline ignorent
lavis quils avaient eux mme demand et diffusent la campagne daffichage.
Tous les organes ayant ragis cette campagne ont voulu
claircir plusieurs points concernant la consommation deau.
-
De plus, les deux tiers de leau du robinet proviennent des eaux de sources souterraines do sont
issues les eaux de sources embouteilles telles que Cristaline. Le dernier tiers est issu de
ressources superficielles telles que les rivires, lacs, canals, etc. Quant lventuel got ou odeur
chlor de leau provenant du robinet, ceux-ci sexpliquent par lajout de chlore faible dose afin de
garantir la scurit sanitaire de leau durant son transport dans les canalisations. Un consommateur
correctement inform saura que ce got chlor disparat facilement en laissant leau sarer dans
une carafe deau quelques heures et dans le rfrigrateur.
Contrairement ce que pense un Franais sur deux, les eaux uses ne sont pas retraites pour tre
directement mise la consommation. Le traitement de ces deux eaux production deau potable et
dpollution des eaux uses se font dans deux usines diffrentes. Les eaux uses nettoyes
sont vacues en milieu naturel et seront effectivement un jour ou lautre rediriges vers les foyers.
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plastique : 10kg de dchets en moins par an et par personne. De fait, seules 47% des
bouteilles PET 13 sont recycles. Les 53% restants chouent dans la nature ou dans les
dcharges.
o
Limpact des bouteilles en plastique sur lenvironnement nest pas inexistant. Ce problme a
t rcemment soulev suite au Sommet de Johannesburg (2002) et la dcouverte de la
contamination ventuelle de leau par lemballage plastique.
Tout dabord, lemballage plastique est fabriqu base de ptrole (1,5 million de barils de
ptrole sont ncessaires chaque anne la fabrication des bouteilles en plastiques vendues
sur le march amricain). Les emballages, une fois produits, doivent tre transports par
camion (parcourant 300 km en moyenne) contribuant ainsi lmission de bruits, de
polluants atmosphriques et de gaz effet de serre, responsables, comme nous lavons vu,
du rchauffement climatique, et ce, tout au long de la chane du cycle de vie de la bouteille :
production, transport et incinration.
Il est ici indniable que Cristaline est coupable de greenwashing afin dinduire les consommateurs en
erreur et dont le seul objectif est de stimuler les ventes de son produit. Le communiqu de presse, diffus
par Agir Pour la Plante, FNE et CGL, invitait les journalistes et les dirigeants de Cristaline une confrence
de presse. Celle-ci tait organise par FNE et Eau de Paris afin de faire goter en aveugle leau du robinet
et leau Cristaline.
Lutilisation de largument cologique, quil soit fond ou non, est trs tentante pour une entreprise.
Heureusement, les ONG, associations environnementales et organismes publics surveillent les annonceurs
afin quils respectent les lgislations et les rglementations. Ils protgent ainsi le consommateur pour que
celui-ci puisse consommer durablement et sereinement, mais aussi les annonceurs en les informant des
messages maladroits - et non les abus - quils sont susceptibles de diffuser dans leur campagne de
communication.
13
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responsables des drglements climatiques. Rappelons le, le trou de la couche dozone est d aux CFC
(chlorofluorocarbones) autrefois prsents dans les systmes rfrigrants.
France Tlcom participe donc, de faon involontaire, la dsinformation des consommateurs sur les
questions de lenvironnement.
Les abus et certaines de ces maladresses provoquent une plus grande mfiance de la part des
consommateurs. Une tude dIPSOS, mene en 2004, a dmontr que 53% des Franais pensent que les
stratgies de communication des annonceurs et publicitaires se sont dgrades ces 10 dernires annes.
Aussi, ce greenwashing minimise de faon importante les efforts des entreprises rellement engages
dans une stratgie de dveloppement durable.
Lentreprise amricaine TerraChoice a tudi en 2007 plus de 1 000 produits. Il est ressorti de ltude que
tous les produits tudis, sauf un, apportaient des informations errones quant leur impact sur
lenvironnement. A la suite de ltude, la socit a pu regrouper les diffrentes pratiques en 6 pchs du
Greenwashing ( The Six Sins of Greenwashing ) :
-
Pch du compromis cach (Sin of the Hidden Trade-Off) : Le fabricant laisse croire que son produit
est cologique en fonction dun seul critre et omet de prciser dautres lments pouvant aller
lencontre dun dveloppement durable. Ce pch se retrouve dans la fabrication de papier recycl
notamment qui met en avant le fait davoir t recycl sans pour autant prciser ses impacts sur les
missions dans les eaux proximit.
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Pch de non-pertinence (Sin of Irrelevance) : le fabricant met ici en avant des arguments
cologiques qui, par exemple, font simplement tat dune obligation rglementaire. Ce pch se
retrouve dans lapposition de logos prcisant que le produit ne contient pas de CFC alors que ces
derniers sont interdits.
Pch du mensonge (Sin of Fibbing) : est le fait de clamer des bienfaits environnementaux qui sont
tout simplement inexacts.
Pch du moindre mal (Sin of The Lesser of Two Evils) : le fabricant affirme que son produit est
cologiquement bnfique alors que ce dernier est issu dune catgorie de produits dont la valeur
cologique est constamment mise en doute.
o
o
o
o
En Juillet 2008, Dell a sorti son nouvel ordinateur de bureau : le Studio Hybrid. Le fabricant
affirme que cet ordinateur est le premier ordinateur vert de la marque. Ses arguments 14 :
o Botier disponible en six couleurs et en bambou
o Utilise des composants faible consommation d'nergie
Vous profiterez donc de sa puissance tout en aidant la protection de l'environnement
Il consomme environ 70 % d'lectricit en moins par rapport aux ordinateurs de bureau
standard
L'emballage du Studio Hybrid est consitu 95 % de matriaux recyclables
De plus, il affiche le ruban de mbius (cf 3.2. La jungle des labels)
Ces six pchs du Greenwashing ne se retrouvent pas uniquement dans les diffrentes actions de
communication des entreprises : les consommateurs peuvent aussi tre tromps par les diffrents labels
existants, reprsentant un argument marketing pouvant agir sur les ventes.
14
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3.2.
Les labels certifiant la qualit des produits et leur impact sur lenvironnement sont un argument vendeur
dans un contexte o les consommateurs sont de plus en plus friands de produits verts . De nombreux
labels cologiques voient ainsi le jour : on parle dco label. Toutefois, tous les labels que lon trouve sur le
march ne sont pas ncessairement officiels et contrls par les organismes habilits.
Des entreprises prives crent leurs propres labels qui respectent, non pas les critres nationaux ou
europens, mais les valeurs internes de la socit. Elles se fixent leurs propres critres environnementaux et
contrlent elles-mmes leurs produits. Par consquent, rien ne permet de certifier que les produits ont
effectivement un impact rduit sur la nature. Il sagit dune stratgie sduisante dans le sens o lapposition
dun co label officiel reprsente une valeur ajoute permettant de vendre plus cher les produits et
daugmenter les profits, mais demande de linvestissement en temps et en argent. Lapposition dun label
priv peut certes apporter une valeur ajoute mais il est ncessaire de sinformer sur les critres pris en
compte par lentreprise et surtout sur les contrles qualit quelle effectue.
De plus, la difficult rencontre crer et imposer des labels applicables tous les produits et dans tous les
pays font que les consommateurs peinent diffrencier les labels exclusivement marketing et les labels
officiels.
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France, Ulase, Agrocert, Aclave et Certipaq. Pour obtenir lautorisation dutiliser ce label, un produit doit
prsenter au moins 95% dingrdients issus de lagriculture biologique.
Il existe de nombreux labels de recyclage : les produits recycls ou les produits contenant des
matires recyclables.
Le ruban de mbius (ci-contre) est universel et est utilis depuis 1970. Il dsigne aussi bien
les produits recyclables que les produits recycls. Sil sagit dun produit recycl, un
pourcentage indique la part de matire recycle contenu dans le produit.
Le logo situ droite reste dans lesprit du ruban de mbius mais concerne uniquement les
matires plastiques. Il signifie que le produit en question contient du plastique recycl. Le
chiffre situ au centre fait rfrence au type de plastique : le 1 correspond la matire
plastique PET que lon retrouve principalement dans les bouteilles en plastiques.
Ce logo, cr par lAssociation des Producteurs et Utilisateurs de papier/cartons Recycls
(APUR), indique le pourcentage de fibres recycles entrant dans la composition du produit ou
packaging.
Le Forest Stewardship Council (FSC) est un co label de gestion durable des forts. Il
assure que la fabrication de produits base de bois ne va pas lencontre de la protection des
bois et des forts. Il a t cr en 1993 la suite du Sommet de la Terre de Rio (1992). FSC
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est une organisation associative internationale, indpendante, non gouvernementale et but non lucratif.
Lapposition de ce label sur les produits permet au consommateur didentifier le bois et ses produits drivs
issus d'une fort bnficiant d'une gestion forestire respectant dix principes et critres internationaux. Dans
lensemble, ces produits doivent tre cologiquement adapts, socialement bnfiques et conomiquement
viables.
Le plus souvent, il est ncessaire dtre vigilant sur les labels ne prcisant pas lorigine du produit,
accompagns dallgations vagues tels que les logos indiquant : prserve lenvironnement .
Il faut galement veiller aux logos faisant simplement tat dune obligation
rglementaire. Le logo Prserve la couche dozone fait partie de cette famille
de logos trompeurs. On le retrouve le plus souvent sur les arosols et indique que le
produit ne contient pas de CFC molcules responsables de lamincissement de la
couche dozone. Or, lutilisation des CFC est interdite depuis la fin des annes 1980
tant dans la production que dans la consommation. Ce logo ne permet donc pas d'orienter le
consommateur lors de lachat mais linduit en erreur.
Certaines entreprises utilisent les logos cologiques profit personnel. Elles crent leurs propres labels
environnementaux pouvant ainsi discrditer les socits optant pour cette stratgie mais respectant de
relles valeurs cologiques et respectant un cahier des charges bien prcis.
Toutefois, le rel ct pervers des labels cologiques rside principalement dans lexistence dune
multitude de labels : les labels nationaux (franais ou allemands avec lco label lAnge Bleu, de plus en plus
prsent sur le march franais), les labels europens, internationaux auxquels sajoutent les labels pour les
typologies de produit. Cela apporte, dune part la confusion dans lesprit des consommateurs - ils ne savent
pas diffrencier les vrais labels des faux - et dautre part, cela donne la possibilit aux entreprises de profiter
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de ce dysfonctionnement. Il serait peut tre judicieux de limiter le nombre dco labels prsents sur le
march mais dappliquer un cahier des charges diffrent selon les produits.
3.3.
Le recyclage du papier
Moins de 60% de la quantit totale de papier jete chaque anne en Europe est recycle. Il est vrai que la
fabrication de papier recycl est moins gourmande en eau et en nergie que la fabrication classique de
papier. Nanmoins, son empreinte cologique nest pas inexistante : lors du recyclage, il est ncessaire de
nettoyer et dsencrer le papier rcupr. Pour ce faire, on utilise des solutions savonneuses, puis des
blanchissants tels que le chlore afin dliminer lencre. Or, le chlore est un dissolvant chimique trs polluant
pour les rivires et se dgrade difficilement.
Il est toutefois important de prciser que lindustrie papetire tente de faire voluer les procds de
recyclage. Elle a introduit de nouveaux agents de blanchiment tels que le peroxyde dhydrogne et lozone.
Cependant, leur efficacit sur les ptes issues du recyclage de papiers rcuprs reste variable.
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est effectivement recycle. Les nombreux composants de ces matires rendent difficile le tri des dchets
plastiques et par consquent, leur recyclage. La solution est alors lincinration, alternative la mise en
dcharge. Cependant, pour certaines matires plastiques, cette solution est lorigine dmissions de
dioxines.
Il faut galement se mfier de certaines nouvelles matires plastiques : les bio fragmentables. Contrairement
aux plastiques biodgradables et fragmentables composs uniquement de produits naturels (amidon), les
bio fragmentables contiennent du polythylne (PE) en plus de grains damidon. Ces plastiques
fragmentables ne sont toutefois pas assimilables par notre environnement et mme sils semblent avoir
disparu, ils ont libr des particules invisibles de plastiques trs polluantes.
Le problme du PVC
Le polychlorure de vinyle (PVC) est un polymre frquemment utilis dans de nombreux produits de la vie
courante tels que dans les tuyaux de canalisation, les portes ou les fentres sous sa forme rigide, dans le
similicuir sous sa forme souple ou comme emballage sous sa forme de film plastifi. Le PVC est souvent
critiqu. Il est en effet souponn de contribuer aux pluies acides, au rejet de dioxines dans lair (substance
la plus toxique pour lHomme connue ce jour) et aux cancers.
Ce matriau comporte effectivement sur lensemble de son cycle de vie des aspects nocifs pour
lenvironnement : il est dune part fabriqu base de chlore (environ 57% de son poids) et dautre part, de
nombreux additifs sont ncessaires pour son utilisation :
-
Lors de la fabrication du PVC, des additifs sont ajouts afin de modifier le PVC pur qui est, lui,
inutilisable. Selon la forme de PVC recherche (dure, souple), on utilise des additifs diffrents : le
plomb, le cadmium, des composs organostanniques ou encore des phtalates, que lon retrouve
galement dans les bouteilles en plastique PET (cf exemple Cristaline) et sont des substances
toxiques couramment utilises comme plastifiant. Plus on trouve dadditifs dans le PVC produit, plus
il est difficile de le recycler.
Les bnfices du recyclage sont souvent vents. Toutefois, cette solution nest pas toujours applicable ou
simple mettre en uvre. Mme sil est en thorie un moyen de limiter laccumulation des dchets et, par
consquent les impacts sur lenvironnement, de nombreux progrs sont encore raliser pour pouvoir pallier
aux effets persistants du recyclage sur lenvironnement.
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Les coupes dclaircies : c'est--dire la coupe des arbres malades, tordus ou en surnombre. Ces
coupes garantissent la biodiversit, la gestion de l'eau et minimisent les risques dincendie.
Il est ainsi important que les consommateurs soient correctement informs sur les diffrents aspects des
produits et de leurs impacts sur lenvironnement. De ce fait, ils seront arms pour djouer les abus des
entreprises tant en terme de communication quen terme de caractristiques produits (packaging, labels).
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Conclusion
Le regard que lHomme porte sur la Nature a beaucoup volu au cours de lHistoire : il fut un temps o il lui
vouait un vritable culte, puis il commena la dominer et la dtruire. Il se rendit compte rcemment de
limpact de son mode de vie sur le renouvellement des ressources naturelles. Les diffrents Etats, souvent
sous limpulsion des ONG et associations environnementales, commencent tout juste sen inquiter et
dicter des lois, rglements, etc. tant au niveau national quinternational. De nombreux rassemblements
(Sommets de la Terre, le Grenelle de lenvironnement) ont t organiss ces 35 dernires annes. De plus
en plus, les entreprises sont mises contribution dans cette mission de protection de la plante.
La part de responsabilit des socits dans la consommation de nos ressources est effectivement
importante. Afin de satisfaire les besoins des consommateurs, les entreprises industrielles consomment une
grande quantit de matires premires, gnrent normment de dchets quils ne savent pas toujours
recycler - et rejettent un volume important de composs chimiques, polluant ainsi nos eaux et notre
atmosphre.
Certaines socits, conscientes de ce problme grandissant, ont dcid de participer activement la
prservation des ressources et de la vie sur Terre. Cest pourquoi, elles ont ax leur politique globale soutenue par une stratgie marketing adapte sur un dveloppement durable, au travers de produits
verts , de contributions financires verses diffrents organismes environnementaux, de pressions
exerces sur les organes lgislatifs, dune communication ducative, etc. afin de sensibiliser le public et de
modifier les comportements.
Leurs efforts sont rcompenss : les consommateurs sont sduits et demandent davantage de produits
respectueux de la nature. Des socits moins sincres ont pris conscience de cette situation et ont dcid
demprunter cette stratgie. Toutefois, cette manuvre ne constitue quune faade : lentreprise
communique sur des actions responsables mais ces dernires ne sont en ralit suivies par aucun
agissement de la sorte. Elles participent aussi la dsinformation des consommateurs et linduisent en
erreur lors de la dcision dachat. Leur seul objectif est de maximiser les ventes et les profits.
Il faut par consquent relativiser les informations et les arguments employs par les socits. Il est important
de sinformer afin de distinguer les fausses allgations des vraies et surtout ne pas rejeter les efforts fournis
par les entreprises les plus engages. Fort heureusement, il existe un bon quilibre entre ces deux types de
comportements et les ONG et associations environnementales veillent au respect des bonnes conduites.
Cependant, les ONG ou associations sont-elles indemnes de tout abus ? De nombreuses critiques sur
Greenpeace, par exemple, font tat des comportements douteux de lONG environnementale. Plusieurs
ouvrages sont parus sur le sujet tels que La Face cache de Greenpeace paru en 1997 ou plus
rcemment Greenpeace, le vrai visage des guerriers verts paru en fvrier 2008. La question devient
alors : si les consommateurs ne peuvent faire totalement confiance ni aux entreprises ni aux ONG, qui
pourra alors protger le public des abus et tre source dinformation au regard dun dveloppement durable
?
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Bibliographie
Ouvrages
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Documents
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