F - Echelles D'aménagement Et de Planification V - Etud
F - Echelles D'aménagement Et de Planification V - Etud
F - Echelles D'aménagement Et de Planification V - Etud
MODULE:
PREPARE PAR
1
LES ECHELLES TERRITORIALES DE PLANIFICATION ET
D’AMENAGEMENT.
2
différentes échelles composant une Région. Quels arbitrages, alors, entre les
décisions prises à chacun des niveaux territoriaux composant la Région? Exemple:
Plusieurs communes élaborent leur Plan Communal de Développement et y
inscrivent des équipements que les populations demandent comme le lycée puis
s'adressent au Département de l'Education Nationale; en fait, comme ce
Département n'a pas les moyens de répondre à toutes les demandes, il est
nécessaire de faire un arbitrage au niveau provincial pour amener les communes en
question à choisir un lieu qui arrange tout le monde pour réaliser un lycée, tout en
cherchant les moyens pour rendre l'accès géographique au lycée possible (transport
scolaire; structures d'hébergement sur place etc.).
3
1. LE TERRITOIRE, TERME POLYSEMIQUE, QUEL CONTENU1 LUI
DONNER? QUELLE(S) LOGIQUE(S) DE FONCTIONNEMENT ?
1.1. Comment peut-on d’abord situer le Maroc dans le Monde ?
On peut proposer deux manières de situer le Maroc dans le monde :
- Géographiquement, le Maroc fait partie de l’Afrique, plus précisément situé en
Afrique du Nord, séparé de l’Europe par le détroit de Gibraltar. Il est bordé au nord
par la mer Méditerranée, à l’ouest par l’océan atlantique, au sud par la Mauritanie et
à l’est par l’Algérie. Cette position géographique du Maroc présente des avantages
parmi lesquels l’ouverture sur le monde par la mer et la proximité de l’Europe. C’est
un atout que d’autres pays n’ont pas. Le Maroc fait aussi partie de l’orient par les
arrivées humaines qui s’y sont succédé, par langue arabe, par l’Islam etc.
- Economiquement, le Maroc baigne dans le système économique dit capitaliste, en
subit les conséquences et y participe. La doctrine libérale puis néolibérale se donne à
voir dans de nombreux domaines de la vie sociale au Maroc (privatisations avec
délégations de gestion de services publics ; compétition des grandes villes avec
émergence de « l’urbanisme de projet » sous initiative Royale ; etc.).
1.2.1. Le territoire n'est pas donné: c'est un construit social. Il faut donc
penser à une généalogie des territoires (comment des territoires
se forment et comment ils se reconfigurent ou périssent). Il
conviendra par ailleurs de distinguer le "territoire" de projet
(espace géographique habité ou non sur lequel une autorité
publique viendrait appliquer un projet donné; cas du Projet
Bouregreg par exemple), et le "projet de territoire" (Une manière
de concevoir le futur d'un territoire institutionnel existant portée
par ses élites politiques et économiques; rappelez-vous l'exercice
autours du tapis de Taznakht).
1.2.2. Pour les critères, on partira du critère suivant (une question
simple) pour faire une typologie: "qui produit le territoire"?
A partir de cette question en guise de critère, on peut distinguer deux types de territoires
selon l'agent qui les initie ou qui en est le promoteur:
4
- et les territoires de projets initiés par des administrations sectorielles publiques
(Ministères) dans l'exercice de leurs fonctions (périmètre de mise en valeur agricole;
territoire minier de l'OCP; bassin versant pour le Haut Commissariat aux Eaux et
Forêts et pour l'Agence de Bassin Hydraulique du Ministère de l'Equipement etc.).
2
Voir notamment le rôle du muhtassib dans les anciennes médinas au Maroc.
5
1.2.4. Quelques éléments de cadrage à prendre en compte dans le
diagnostic aux différentes échelles de planification et/ou
d'aménagement à étudier.
Certaines dimensions de la société marocaine méritent d'être posées dès le départ.
L'interrogation préalable de ces dimensions permettra une meilleure lecture et discussion
des schémas d'aménagement à étudier dans la suite de ce Cours. Il s'agit des dimensions
- Géographique ;
- Démographique;
- Territoriale (l’ancien et le nouveau) ; La dimension étatique (le groupe ethnique qui
gouverne) et les principaux outils à connaitre (Constitution ; Stratégies, politiques
publiques et programmes; Lois de Finances ; Lois organiques des collectivités
territoriales …) ; La dimension sociale (Cohésion sociale et inégalité; classes
moyennes; informalité; pauvreté etc.).
6
7
1.2.4.2. La dimension démographique ;
La recomposition du territoire : essor urbain et permanence du cadre territorial
Les événements historiques, les bouleversements économiques et sociaux que le Maroc a
connus tout au long de la première période du XXème siècle ont apporté des transformations
profondes dans la société, dans la structure urbaine du pays et dans la physionomie du
peuplement. Ils ont créé un déséquilibre entre la ville et la campagne d’une part, les
différentes régions et les différentes villes d’autre part. Cette période, malgré sa courte
durée, s’est avérée donc une période cruciale dans l’organisation, le développement urbain
marocain et la répartition spatiale de sa population.
La période coloniale a constitué donc un tournant dans la dynamique urbaine du pays. En
moins de quarante ans, le Maroc est passé d’un très faible taux d’urbanisation, égal à 6% au
début du siècle, à un Maroc où la dynamique urbaine a nettement progressé, pour atteindre
un taux d’urbanisation de 30% au recensement de la population de 1952.
La politique poursuivie s’est fondée sur l’organisation en régions. Mais il faut noter que la
“région” du protectorat a été conçue et pratiquée comme un territoire d’administration et
de contrôle de la population, et non en tant que cadre d’exercice de planification et de
développement économique. De cette politique se dégagent trois types de déséquilibre :
8
1. La colonisation s’est préoccupée d’une partie de l’espace national, avec la mise en
valeur d’un type d’organisation de l’espace prenant en compte les caractéristiques
géographiques et physiques du pays. Le Maroc se répartit en deux grandes zones : La
première comprend les plaines de Fès, de Meknès et les plaines du Rharb et de la Chaouia.
Sur cette partie du territoire marocain ont été concentrés l’essentiel de l’effort
d’investissement et la majeure partie de l’appareil économique. Cette zone est la mieux
dotée en infrastructures de transports et de communication (routes, voies ferrées,
aéroport). Il n’est, par conséquent, pas étonnant d’y voir se concentrer l’essentiel des
activités économiques du pays. La seconde zone comprend les plaines intérieures de Tadla,
du Haouz, du Saïs et les zones du Nord-est du Maroc qui restèrent en marge de tout
investissement et développement véritables.
2. La prédominance d’une partie du littoral atlantique qui s’étend de Kénitra au nord
à El-Jadida au sud englobant les deux capitales, Casablanca capitale économique et Rabat
capitale administrative.. Cet axe concentrait - et concentre toujours - l’essentiel des
infrastructures de base et de l’activité économique, industrie, commerce, services, et
administration centrale, ainsi qu’une proportion importante de la population urbaine.
3. De fortes inégalités entre le développement des villes et des campagnes. Cette
période a vu s’accentuer les déséquilibres et les crises économiques et sociales permanentes
vécues par les populations des zones rurales, provoquant une forte migration des
populations vers les grandes villes. Ces dernières sont passées d’une seule grande ville au
début du siècle, Fès, à six grandes villes en 1952: Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech, Meknès
et Oujda.
La nouvelle structuration de l’espace marocain ne pouvait donc être que polarisée,
puisque les pouvoirs politiques et économiques ont été concentrés dans deux grandes villes :
Rabat, la capitale politique et Casablanca, la capitale économique.
La dynamique démographique : Une accélération de la croissance de la population urbaine
au lendemain de l’indépendance
Bien que la population rurale ait augmenté en valeur absolue, de 8.236.857 en 1960 à 13
546 781 en 2014, le Maroc est aujourd’hui un pays où vivent plus de citadins que de ruraux.
En un demi-siècle, la population urbaine a été multipliée par cinq; elle est passée de
3.389.613 à 20.432.439 habitants, et le rythme de l’urbanisation s’est depuis accéléré et six
(6) marocains sur dix (10) vivent actuellement dans les villes.
9
L'urbanisation marocaine ne cesse de s’accélérée et l’enclenchement de cette dynamique
irréversible a porté le taux d’urbanisation de 30% en 1960 à 60% en 2014. Ce doublement
qui s’est effectué en un peu plus d’un demi-siècle s’avère notable. Par cet accroissement, la
transition urbaine a subi, au cours de la période 1960-2014, des accélérations telles qu’on
peut parler d’une explosion démo-urbaine des villes. L’intensité de cette croissance urbaine
est révélée d’une part, par le taux d’accroissement annuel, en nette progression depuis
1960, atteignant presque 5% durant les décennies 1970 et 1980, avant de connaître un
fléchissement à partir du milieu des années 1990 en enregistrant un taux égale à 2% entre
1994-2004 et 2004-20143 (cf. tableau 1). Et d’autre part, par la multiplication du nombre des
villes passant ainsi de x municipalités en 1960 à plus de 270 municipalités en 2014.
3
Si l’on se réfère au model de la transition urbaine (Baudelle, 2000; Moriconi-Ebrard, 1993), le Maroc est
dans la période terminale de la phase de l’accélération de son urbanisation.
10
Densité de la population (source SNAT)
Fécondité
Âge moyen
Population
RGPH 2014 au premier Indice
municipale Parité moyenne à 45-
mariage synthétique de
49 ans
fécondité
Total Maroc 33 610 084 28,5 3,5 2,2
La mobilité géographique
Des flux migratoires en faveur des villes : Les mouvements interurbains
11
Flux migratoire (source SNAT)
12
Découpage militaro-civile
Région Région Région
Régions militaires et civiles
économique collectivité locale collectivité territoriale
du protectorat
1971 1997 2014
1948
7 REGIONS 7 REGIONS 16 REGIONS 12 REGIONS
RABAT-SALA-ZEMMOUR-ZAER RABAT-SALA-KENITRA
Région Civil de Rabat Nord Ouest TANGER-TETOUAN TANGER-TETOUAN-AL HOCEIMA
GHARB CHRARDA BENI-HSEN
Région militaire de Fès Centre-Nord TAZA-AL HOCEIMA-TAOUNATE
FES-BOULEMANE FES-MEKNES
Région militaire de Meknès Centre -Sud MEKNES-TAFILALET DARÄA-TAFILALET
Région Civile d’Oujda Oriental ORIENTAL ORIENTAL
GRAND CASABLANCA GRAND CASABLANCA-SETTAT
Région Civil de Casablanca Centre CHAOUIA-OUARDIGHA
TADLA-AZILAL BENI MELLAL-KHENIFRA
Région Militaire de
Tensift DOUKKALA-ABDA
Marrakech
MARRAKECH-TENSIFT AL HAOUZ MARRAKECH-SAFI
Région Militaire d’Agadir et
Sud SOUSS MASSA-DRAA SOUSS MASSA
confins
GUELMIM-ES-SEMARA GUELMIM–OUED NOUN
LAÄYOUN-BOUJDOUR-SAKIA EL
LAÄYOUN – SAKIA EL HAMRA
HAMRA
OUED ED-DAHAB-LAGUIRA DAKHLA-OUED EDDAHAB
13
Nbr
Nbr Nbr Nbr Nbr Nbr
Région Communes
Préfectures Provinces Cercles Municipalités Centres
Rurales
01. Tanger-Tetouan-Al Hoceima 2 6 22 17 17 129
02. Oriental 1 7 17 28 15 96
03. Fès-Meknès 2 7 26 31 27 161
04. Rabat-Salé-Kénitra 3 4 19 21 15 91
05. Béni Mellal-Khénifra 0 5 19 16 22 119
06. Grand Casablanca-Settat 2 7 16 28 14 124
07. Marrakech-Safi 1 7 25 22 20 228
08. Drâa-Tafilalet 0 5 17 16 10 112
09. Souss-Massa 2 4 17 21 7 154
10. Guelmim-Oued Noun 0 4 9 8 2 45
11. Laayoune-Sakia El Hamra 0 4 5 5 0 15
12. Eddakhla-Oued Eddahab 0 2 4 2 0 8
MAROC 13 62 196 215 149 1282
14
1.2.4.4. La dimension étatique :
Il ne s’agira pas ici de faire la théorie de l’Etat. Toutefois, il est utile de rappeler
certaines formes extrêmes de ce dernier :
- L’Etat peut être pensé comme l’outil de gouvernement mis en place par une société
(vision idéaliste).
- l’Etat est un outil utilisé par tel ou tel groupe pour dominer la société (vision plus
proche de la réalité).
Dans la gestion de la société, l’Etat met en place un référentiel juridique pour
gouverner (Constitution ; corpus de textes de lois; lois de finances etc.), quadrille le
territoire (découpe ; fait le maillage…) pour contrôler les populations, met en place
des stratégies dites de développement (déclinées en politiques sectorielles et en
programmes d’action à mettre en œuvre sur le terrain…) et délègue certaines de ses
prérogatives aussi bien à des collectivités territoriales (voir lois organique relatives
aux collectivités territoriales) qu’à des personnes privées (délégation de gestion de
services publics comme les transports, l'eau et l'électricité, les déchets ménagers
etc.). Dans tout diagnostic territorial, il convient donc d'interroger l'action de l'Etat.
15
Territoire pris en compte
National Région Province Préfecture Commune
Composantes du DHD:
Efficacité économique
Equité sociale
Protection de
l’environnement
Ainsi, pour chaque territoire, on est amené à nous poser (parmi d'autres) les
questions suivantes: en prenant telle ou telle échelle territoriale,
- comment se présente l'économie de ce territoire? (importante, moyenne, faible…);
- Comment se présente la cohésion sociale? (forte avec des solidarités de tous genres
mises en œuvre; moyenne; faible, les gens n'ont pas accès aux services de base, la
pauvreté règne, la délinquance est forte, la violence est forte etc.);
- Enfin, comment se présente l'environnement dans le territoire? (Florissant; moyen;
fortes menaces: les ordures sont dans la rue, si elles sont ramassées elles sont jetées
dans des décharges sauvages, l'eau est polluée, les déchets hospitaliers sont
mélangés aux déchets domestiques, le réseau d'assainissement est en grande partie
inexistant ou défectueux, les espaces verts sont quasi absents, l'érosion des sols est
forte, les barrages sont pleins de charriage etc.).
A partir de ces différentes des réponses aux différentes questions posées, il y a lieu
alors à faire des arbitrages entre les axes de DHD à privilégier. Par exemple, en
partant de cas du Maroc, dans une Région caractérisée par la prédominance du relief
de montagne (Province d’Azilal dans la Région de Béni Mellal) les questions de
protection de l’environnement sont importantes à traiter (présence de grands
barrages qui risquent de s’envaser suite à l’érosion des sols), mais aussi la question
de l’équité sociale se pose dans la mesure où l’accès aux services sociaux de base
reste faible (adduction d’eau potable, accès aux soins de santé, éducation etc.).
Dans la Région de Casablanca, c’est par exemple l’efficacité économique qui devient
importante, c’est le cœur économique du Maroc, la porte sur l’extérieur ; par
conséquent, des mesures favorisant la compétitivité économique de Casablanca sont
importantes ; mais cela n’exclut pas des mesures à caractère social etc.
16
2. DIFFERENTES ECHELLES TERRITORIALES DE PLANIFICATION ET
D'AMENAGEMENT ; COMMENT ELLES SE PRESENTENT ?
L’aménagement du territoire est multiscalaire. Il touche plusieurs échelles à la fois.
Les échelles de planification et d’aménagement existantes présentent un aspect
hiérarchique et pyramidal, allant du haut vers le bas. Certaines prennent appui ou partent
des limites du découpage administratif, d'autres peuvent déborder sur plusieurs communes
par exemple (périmètre hydro agricole).
On peut proposer trois schémas de représentation suivants:
- Schémas montrant le maillage administratif du territoire ;
- Schémas avec une assise territoriale ;
- Enfin Schémas comportant des aménagements en réseau.
4
Le pouvoir régalien est le pouvoir qui assure l'ordre publique (police, forces auxiliaires etc.); le découpage
administratif intègre ce pouvoir régalien.
5
Quels pouvoirs aux collectivités territoriales en matière de planification et autres attributions ? Lire les lois
organiques à ce sujet. Main mise de l’Etat ou liberté des élus au niveau local ?
17
2.2.1. L’échelle nationale : les documents à caractère
stratégique ;
2.2.1.1. Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) ;
A la fin de la décennie 1990, le Maroc va définir le rôle et la place que doit occuper
l’aménagement du territoire dans la conduite du changement. L’approche territoriale est,
désormais, considérée comme la principale composante de l’aménagement du territoire qui
consiste à mieux articuler l’action (s) publique(s) avec les réalités territoriales et les enjeux
qui en découlent qu’ils soient, démographiques, économiques ou sociaux. Cette nouvelle
approche va être traduite par l’élaboration d’un document de référence : le Schéma National
d’Aménagement du Territoire.
Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT)
Domaine : Etude
Echelle territoriale : le document se situe à l’échelle nationale. C’est un document qui traites des
éléments d’ampleur et d’intérêt national.
La matière traitée : elle est territoriale. La principale mission de L’aménagement du territoire est de
veiller à la cohérence territoriale des actions sectorielles. Et de présenter aux acteurs, ministériels
ou régionaux, le cadre d’objectifs dans lequel il est souhaitable qu’ils inscrivent leurs actions.
18
2.2.1.2. Le Schéma d’armature rurale (SAR)
Les SAR ont été élaborés depuis le début des années 1971 au Maroc par la Direction de
l’Aménagement du Territoire. Il s’agissait de doter les acteurs publics de documents
permettant de mieux localiser les équipements d’intérêt collectif (écoles, dispensaires et
centres de santé…) ; la mise en œuvre de ces documents a été précédée par le lancement,
par le Ministère de l’Intérieur, de l’opération dite « chefs-lieux » ; une opération qui visait à
faire orienter les investissements publics dans les équipements collectifs dans les centres
chefs-lieux des communes rurales. La finalité étant d’éviter la dispersion du peu de
ressources publiques disponibles et le saupoudrage du territoire communal (éviter
l’installation d’une école ici ; du dispensaire là-bas ; du souk ailleurs etc.) en intégrant les
différentes actions publiques dans un même lieu créateur d’effet économiques
d’agglomération.
Les SAR se sont par conséquent intéressé à consolider des chefs-lieux de communes qui
présentent des potentialités de polarisation de l’arrière pays de la commune et même au-
delà.
Ce sont des documents qui sont abandonnés. Aujourd’hui, on parle plus de « centres
émergeants » pour l’étude desquels une étude de la Direction de l’Aménagement du
Territoire vient d’être lancée.
19
aux Eaux et Forêts. Ils sont nombreux et variés (voir carte dans Fenêtres sur le Maroc;
Le territoire marocain, édition 2009; Direction de l'Aménagement du Territoire).
L’Aménagement régional :
Promu collectivité territoriale en 2014, la région est devenue une entité
incontournable de l’ménagement du territoire assurant par là « un rôle prééminent
dans l’élaboration, l’exécution et le suivi du schéma régional d’aménagement du
territoire et le programme de développement régional.6. ». Elle est devenue un
partenaire, avec les autres collectivités territoriales, garant de « la bonne utilisation
des ressources naturelles, leur valorisation et leur préservation » (art.80) et un acteur
et pivot dans le renforcement de la compétitivité territoriale, en adoptant des
mesures et des actions d’encouragement de l’entreprise et de son environnement
tout en œuvrant à faciliter la domiciliation des activités génératrices de la richesse et
d’emploi » Art. 80.
FICHE 2.
ETABLISSEMENT DU SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
SRAT
Domaine : Etude
Objectif du document : Le SRAT est un document de référence de caractère spatial, dont l’objectif
est de créer et diffuser un modèle de développement régional en cohérence avec les orientations
nationales en matière d’aménagement du territoire et d’orienter les acteurs territoriaux et les
guider dans le future de leur territoire.
Intervenant principal : Conseil régional / Maitre d’ouvrage délégué (Inspection régionale
d’aménagement du territoire)
Période : Long Terme
L’étude se déroule en deux phases :
· Première Phase : Etude du projet SRAT
Etape préliminaire : Elaboration du rapport méthodologique
Etape 1 : Premier diagnostic
Etape 2 : Consultation et identification de projets
6
Art. n°5 de la loi organique n° 111-14 relative aux régions
20
Etape 3 : Elaboration du Schéma régional
Etape 4 : mise au point définitive du projet de SRAT.
· Deuxième phase : Approbation du SRAT
- Etape 1 : Pré approbation du projet de SRAT.
- Etape 2 : Homologation du SRAT.
- Etape 3 : Publication et mise en vigueur du SRAT
Le SOFA est un document d’aménagement qui a été défini par le SNAT. C’est un document
qui répond à une problématique territoriale d’envergure nationale, tout en posant la
question d’articulation et de cohérence entre les deux métropoles à savoir Casablanca et
Rabat et les autres villes et centres urbains périphériques qui en sont les points
d’articulation. C’est un document d’orientation, et non un document réglementaire, qui
propose une nouvelle logique d’aménagement à long terme. En effet, le parti
d’aménagement du SOFA consiste à :
1. Organiser La croissance et l’extension des deux métropoles (Casablanca et Rabat)
2. Rattrapage des retards accumulés en matières d’infrastructure et d’équipement et
3. Le déblocage de la croissance économique
21
Le PCD met l’élu au centre du processus de son élaboration : l’élu doit faire des
enquêtes auprès de sa population, la connaitre, recueillir ses doléances et participer
à l’élaboration de la vision de développement future de la commune. Le PCD se veut
un outil d’interaction politique (l’élu se frotte à la population, discute, fait des
propositions etc.).
La nouvelle loi organique sur les collectivités territoriales et de la commune en
particulier a laissé de côté le PCD pour adopter un nouveau document qu’est le
Programme d’Action de la Commune » (PAC). On n’en parle plus donc. Mais leur
méthodologie n’a pas pour autant disparu : elle figure de manière pâle dans le PAC.
L’objectif de cette démarche n’est pas seulement de permettre aux communes de disposer de leur
PCD, mais également d'assurer l'ancrage de la culture de la planification stratégique participative et
de permettre à la commune d'assurer son autonomie en matière de conduite du processus.
Ainsi, 1203 communes relevant de 52 provinces et préfectures se sont engagées dans le processus
22
de planification stratégique, dont 1000 communes ont été accompagnés par le ministère de
l’intérieur à travers des partenaires et 1007 communes ont déjà élaborés et approuvés leurs plans
de développement communal.
Les lois organiques sur les Collectivités Territoriales (Régions, Préfectures-Provinces et Communes),
promulguées en 2015 prévoient, parmi les compétences propres de ces collectivités, des
programmes de développement pour les Régions, d'autres pour les Préfectures et Provinces et des
programmes d'actions pour les communes.
7
Voir étude en ligne sur « Mobilisations collectives et mouvement associatif dans les quartiers insalubres, quels
changements avec l’INDH » ; INAU ; 2012)
23
2.3.1. Education;
Le droit à l'éducation est inscrit dans la Constitution du Maroc. La part du budget de
l'éducation dans le budget général de l'Etat se situe autour de 25 à 28% selon les années, et
le budget de fonctionnement dans le budget de l'éducation accapare l'essentiel de ce
budget. L'éducation est un service public qui interpelle, tous les jours, les populations (pour
ne citer que cet acteur). Chaque matin, en effet, des enfants, des adolescents et des jeunes
font le va-et-vient entre leur lieu de résidence et l'établissement scolaire. Et ceci dans le
milieu rural et dans l'urbain. L'arrivée chaque année de vagues d'utilisateurs du service de
l'éducation et formation oblige les responsables à mettre en place une planification et un
schéma de desserte des populations. Il y a alors l'élaboration de la carte scolaire qui localise
les équipements scolaires (Ecoles-mères avec leurs écoles satellites en milieu rural par
exemple; collèges; lycées) dans certains lieux permettant la desserte des usagers et
l'accessibilité de ces derniers à ce service. Chaque établissement a une zone de provenance
de ses usagers. Pour ce qui concerne par exemple les écoles en milieu rural, on peut estimer
aujourd'hui à environ un établissement scolaire primaire pour 700 habitants (soit en
moyenne deux douar).
2.3.2. Santé;
Le droit à la santé est inscrit dans la Constitution du Maroc. La part du budget de la santé
dans le budget général de l'Etat se situe entre 4 et 5% du budget général de l'Etat. Là aussi,
le budget de fonctionnement est largement dominant, et pour ce qui concerne les
investissements, il y a les dépenses d'équipement immobiliers et de matériel de
fonctionnement qui coûte cher. Pour arriver au droit à la santé pour des catégories de la
population le chemin n'est pas souvent court. Pour offrir des soins de santé, le Ministère
adopte aussi une carte sanitaire qui localise les établissements de soins de santé en des lieux
géographiques donnés suivant en cela le découpage administratif (Dispensaires, centres de
santé, hôpital provincial et préfectoral, Centre hospitalier etc. Des moyens de transport sont
aussi mobilisés tels que ambulances. En milieu rural, les dispensaires et centres de santé
définissent des zones desservies pour le mode ambulatoire (les patients viennent au
dispensaire) et le mode itinérant (l'infirmier ou le médecin se déplace vers les populations
dans les zones de leur résidence.
24
provinciales (prises en charge par le Ministère de l'Equipement (Direction des Routes et de la
Circulation Routière –DRCR-).
De ces deux programmes (PNRR et PERG), mais aussi de tous les autres programmes
concernant l'éducation et la santé, la question qui se pose est la suivante:
Jusqu'où les populations accèdent au service?
L'accessibilité au service suppose d'abord la disponibilité du service. Ensuite, l'accessibilité
comporte une triple dimension: géographique, économique et sociale.
- L'accessibilité géographique suppose la minimisation de la distance à
parcourir entre le lieu de résidence et le lieu de l'offre du service. La
distance se pose ainsi en termes de temps ou de distance en km. Dans les
zones de plaine irriguées par le réseau routier, où il y a fluidité de la
circulation et où il y a une offre multiple de moyens de transport, 30
kilomètres de distance peut se parcourir en 30 minutes par exemple. Dans
une zone de montagne où il n'y a qu'une piste difficile ou dangereuse en
cas de vitesse, 30 km peuvent se parcourir en deux ou trois heures. Par
conséquent, la distance kilométrique reste à nuancer selon les zones.
- L'accessibilité économique; même si le service est dit gratuit, des coûts
annexes sont à prendre en compte, notamment pour les populations
démunis. C'est le cas aussi bien pour l'éducation et pour la santé.
- L'accessibilité sociale; ici on peut donner l'exemple de l'éducation:
l'existence de l'école et de l'électricité n'est pas toujours suffisante; il faut
25
un accompagnement des élèves chez eux pour la lecture, la
compréhension et l'achat de livres par exemple. Aussi, les parents
analphabètes sont démunis face à l'école, à moins que les enfants ne
soient sérieux et responsables dès le jeune âge et cherchent par eux-
mêmes à comprendre. Une lumière que tous les enfants n'ont
malheureusement pas. Le milieu social de l'élève joue ainsi un rôle
important, notamment lorsque les élèves s'engagent dans des filières
littéraires qui nécessitent l'échange quotidien sur des sujets en littérature,
en histoire etc.
26
3. Bibliographie sélective;
MERLIN Pierre et
Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, 2015, Collection: Quadrige
CHOAY Françoise,
dicos poche.
(Dir.);
TROIN Jean-François Maroc, Régions, Pays, Territoires, 2002, Maisonneuve et Larose, Tarik,
(Dir) et al ; URBAMA.
Monod, Jérôme L'aménagement du territoire Paris : PUF, 2012. - 127 p. (Que sais-je ? ; 987).
27