Poly M123 2012b
Poly M123 2012b
Poly M123 2012b
Modules M1, M2 et M3
Cyrille SICLET, cyrille.siclet@ujf-grenoble.fr
Cléo BARAS, cleo.baras@ujf-grenoble.fr
Luc GERBAUX, luc.gerbaux@form1pact.fr
Version 2012b
2 Polynômes 12
2.1 Algèbre polynomiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Équations algébriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3 Fractions rationnelles 16
3.1 Algèbre des fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.2 Décomposition en Éléments Simples (DES) de première espèce à pôles simples . . . . . . . 17
3.3 Décomposition en éléments simples de première espèce à pôles multiples . . . . . . . . . . 20
3.4 Décomposition en éléments simples de seconde espèce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
5 Continuité 37
5.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
5.2 Domaine de continuité (pour les poursuites d’études longues) . . . . . . . . . . . . . . . . 38
5.3 Exercices (pour les poursuites d’études longues) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
1
6 Dérivation 39
6.1 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
6.2 Différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
6.3 Sens de variation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
6.4 Optimisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
6.5 Réciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
6.6 Dérivées à l’ordre n. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
7 Comportements asymptotiques 54
7.1 Limites en l’infini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
7.2 Calcul de limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
7.3 Branches asymptotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
8 Comportements locaux 63
8.1 Limites en un point a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
8.2 Calcul de limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
8.3 Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
11 Équations différentielles 93
11.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
11.2 Équations différentielles du 1er ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
11.3 Équation différentielle du 2ème ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
11.4 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Module 1
M1.1
0 0 00 00
Propriété 4 (Multiplication dans C). Soient (x, y), (x , y ), (x , y ) trois complexes. La multiplication :
1. est commutative : (x, y) · (x0 , y 0 ) = (x0 , y 0 ) · (x, y) ;
3
Module 1
Propriété 7 (Module et conjugué). Soient z = (x, y), z1 = (x1 , y1 ) et z2 = (x2 , y2 ) trois nombres
complexes. Alors :
z1 |z1 |
1. |z1 z2 | = |z1 ||z2 | et =
z2 |z2 |
2. Inégalité triangulaire : |z1 | − |z2 | ≤ |z1 + z2 | ≤ |z1 | + |z2 |
z + z∗ z − z∗
3. x = Re{z} = Re{z ∗ } = et y = Im{z} = − Im{z ∗ } =
2 2j
∗ 2
4. zz = |z|
1 z∗
5. = 2
z |z|
6. (z1 + z2 )∗ = z1∗ + z2∗
7. (z1 z2 )∗ = z1∗ z2∗
∗
z1 z∗
8. = 1∗
z2 z2
M1.7
1.2.2 Exercices
1.2.2.A Exercices-types du CC1
Exercice 1.1. Exercice-type :
(1 + 2j)(2 − j)
Soit z = .
1−j
1. Calculer z, c’est-à-dire écrire z sous la forme x + jy où l’on identifiera clairement la partie réelle x et la partie
imaginaire y de z.
2. Donner le module et le conjugué du complexe précédent.
(1 − j)(1 + j)
Mêmes questions pour z = .
2−j
M1.8
Exercice 1.2. Manipulations de complexe : Écrire les complexes suivants sous la forme x + jy :
1. z1 = (1 + 2j)2 , z1∗ et |z1 | ; (résultats : z1 = −3 + 4j, z1∗ = −3 − 4j et |z1 | = 5) ;
2. z2 = j 7 , z2∗ et |z2 | ; (résultats : z2 = −j, z2∗ = j et |z2 | = 1) ;
√
3. z3 = (2 − 3j)(1 − j), z3∗ et |z3 | ; (résultats : z3 = −1 − 5j, z3∗ = −1 + 5j et |z3 | = 26) ;
2 − 3j ∗ √
4. z4 = , z4 et |z4 | ; (résultats : z4 = 2, 5 − 0, 5j, z4∗ = 2, 5 + 0, 5j et |z4 | = 226 ) ;
1−j
4
Module 1
M1.9
1.2.2.B Exercices de TD
Exercice 1.3. Démonstration de propriétés de cours : Démontrer toutes les assertions de la propriété 7. Par la suite,
elles pourront être utilisées sans les redémontrer.
M1.10
Exercice 1.4. Puissance de complexe : Soient n ∈ N et z = x + jy ∈ C. Montrer que
n/2 (n−1)/2
X X
Re{z n } = C2p
n (−1) p n−2p 2p
x y et Im{z n
} = C2p+1
n (−1)p xn−2p−1 y 2p+1 .
p=0 p=0
n
X
On rappelle la formule du binôme de Newton : pour tous complexes a et b, (a + b)n = Ckn ak bn−k avec
k=0
k
n! Y
Ckn = et k! = l = 1 × 2 × . . . × k.
k!(n − k)!
l=1
M1.11
Définition 8 (Argument d’un complexe non nul). Soit z = x + jy un complexe non nul. Alors :
∃!θ ∈] − π, π] tel que z = |z| (cos θ + j sin θ). Ce nombre (réel), noté arg{z}, est appelé argument de z.
y
Il est tel que tan(θ) = avec :
π π x y
• si x > 0, θ ∈ − 2 , 2 et θ = arctan x
• si x < 0 et y ≥ 0, θ ∈ π2 , π etθ = arctan xy + π
pourra alors simplement utiliser θ = arctan xy + π lorsque x < 0 sans se préoccuper du signe de y.
Définition 9 (Notation exponentielle d’un complexe). Soit z un complexe de module |z| et d’argument
θ. Alors z se note sous la forme exponentielle z = |z|ejθ . Toutes les propriétés des exponentielles réelles
(cf. section M2 4.2.2.C) restent vraies dans C.
M1.13
Propriété 10 (Argument d’un nombre complexe). Soient z1 et z2 deux nombres complexes. Alors, à
2π près :
• arg{z1 z2 } = arg{z1 } + arg{z2 } ;
• arg{z1 /z2 } = arg{z1 } − arg{z2 } ;
• arg{1/z1 } = − arg{z1 } ;
• arg{z1∗ } = − arg{z1 }.
5
Module 1
M1.14
Un point M du plan se repère, comme présenté figure 1, par :
• ses coordonnées cartésiennes (x, y)
• ses coordonnées polaires (r, θ)
y M (z)
r
θ x
x
1.3.1 Exercices
1.3.1.A Exercices-types du CC2
Exercice 1.5. Exercice type : Soit z = 2 − j.
1. Représenter z graphiquement ;
2. Donner la forme polaire de z.
Même questions pour z = −5 + 3j.
M1.16
Exercice 1.6. Exercice-type : Déterminer le module et l’argument (en degrés et en radians) des nombres complexes
suivants, et représentez-les graphiquement :
√
1 z1 = −1 − j 2 z2 = 3 − j 3 z3 = −2 + 4j 4 z4 = 3+j
√
5 z5 = −2 + j 12 6 z6 = −4 + 4j 7 z7 = 3 − 3j
√ √
Éléments de réponse : |z1 | = 2, arg(z1 ) = −135 degrés = − 3π radians ; |z2 | = 10, arg(z2 ) = − 180 arctan( 13 )
1
√ 180
4 π
degrés = − arctan( 3 ) rad ; |z3 | = 2 5, arg(z3 ) = 180 − π arctan(2) degrés = π − arctan(2) radians
M1.17
1.3.1.B Exercices de TD
Exercice 1.7. Notation exponentielle : Déterminer la notation exponentielle des nombres complexes suivants :
√
1 z8 = (−j)18√ 2 z9 = (1 + j)−23 3 z10 = (− 3 + j)51
1+j 3
4 z11 = √ 5 z12 = 1 + cos ϕ + j sin ϕ 6 z13 = (1 + j tan ϕ)2
3+j
1 z5 + 1 − j = 0 2 z 5 − (−1 + j)−1 = 0
M1.18
Exercice 1.9. Module et argument : Déterminer le module et l’argument du complexe z tel que
z = (1 + j)n + (1 − j)n , avec n ∈ Z.
6
Module 1
u~
2 (z
)
2 )
1
(z
u~1
~u(z )
x
• M (z)
M 00 (−z) • • M 0 (z∗)
Exercice 1.10. Module et argument : Soit z = ejθ . Déterminer le module et l’argument du complexe Z défini par :
Z = z 2 + z.
√
Exercice
π 1.11. Résolution
π d’équation : Résoudre dans C l’équation z 2 = 3 + j, en déduire l’expression exacte de
cos et sin .
12 12
Exercice 1.12. Résolution d’équation : Résoudre dans C l’équation z 2 − (8 + 6j)z + 15 + 30j = 0, la méthode de
résolution des équations du second degré à coefficients réels restant valable pour les coefficients complexes.
M1.19
7
Module 1
1.4.4 Exercices
1.4.4.A Exercices-types du CC3
Exercice 1.13. Équation de droite : Déterminer l’équation de la droite D :
u(1, −1).
1. passant par le point M (1, 2) et de vecteur directeur ~
u(1, −1).
2. passant par le point M (1, 2) et de vecteur normal ~
3. passant par les points M (1, 2) et N (−1, 1).
M1.23
Exercice 1.14. Équation de droite : Déterminer les équations des droites :
1. passant par les points A(1, 2) et B(−1, 0) ; (solution : x − y + 1 = 0) ;
u(1, 2) ; (solution : x + 2y − 3 = 0)
2. passant par M (1, 1) et de vecteur normal ~
u(1, 2) ; (solution : 2x − y − 1 = 0) ;
3. passant par M (1, 1) et de vecteur directeur ~
4. médiatrice du segment [AB] avec A(1, 2) et B(−1, 0) (rappel : la médiatrice de [AB] est la droite orthogonale
à la droite (AB) passant par le milieu du segment [AB]) ;
5. passant par A(1, 2) et perpendiculaire à la droite (AB) avec B(−1, 0).
M1.24
1.4.4.B Exercices de TD
Exercice 1.15. Équations de droite dans le plan : Soient M1 (x1 , y1 ) et M2 (x2 , y2 ) deux points du plan et soit ~
u(α, β)
un vecteur. Déterminer l’équation de la droite :
1. passant par M1 et de vecteur directeur ~
u;
2. passant par M1 et de vecteur normal ~
u;
3. passant par M1 et M2 ;
4. médiatrice du segment [M1 M2 ] ;
5. passant par M1 et perpendiculaire à la droite (M1 M2 ).
M1.25
Exercice 1.16. Droites dans le plan : Soient D et D0 deux droites d’équations cartésiennes respectives
ax + by + c = 0 et a0 x + b0 y + c0 = 0 et soit P (xP , yP ) un point du plan.
8
Module 1
A(a)
•
rb
r b • B(b)
θ
θb x
Exercice 1.17. Lieu géométrique : Déterminer l’ensemble des affixes satisfaisant les relations :
1 π
1 Im(z) > 1 2 Re(z) ≥ 2
3 0 ≤ arg(z) ≤ 4
4 |2z − 3| > 3
M1.26
1.5.2 Rotations
Théorème 18 (Rotations). Soit B le point du plan d’affixe b = xb + jyb = rb exp(jθb ).
• La rotation de centre 0 et d’angle θ transforme le point B en le point B 0 d’affixe
b0 = xb0 + jyb0 = rb exp(j(θb + θ)) avec b0 = b exp(jθ), xb0 = xb cos(θ) − yb sin(θ) et
yb0 = xb sin(θ) + yb cos(θ). Cette transformation est illustrée figure 4.
−−→ −−→
• La rotation de centre A(a) et d’angle θ transforme le vecteur AB(b − a) en le vecteur AB 0 (b0 − a)
avec b0 − a = (b − a). exp(jθ)), autrement dit b0 = a + (b − a) exp(jθ),
xb0 = xa + (xb − xa ) cos(θ) − (yb − ya ) sin(θ) et yb0 = ya + (xb − xa ) sin(θ) + (yb − ya ) cos(θ)
M1.28
9
Module 1
(sin x, cos x)
sin x (cos x, sin x) (cos x, sin x)
π
2 − x (cos x, sin x)
x x x
cos x −x
(cos x, − sin x)
(− sin x, cos x)
π
+x (cos x, sin x) π+x (cos x, sin x) (− cos x, sin x) π−x (cos x, sin x)
2
x x x
(− cos x, − sin x)
Figure 5 – Trigonométrie.
π π π 1
• sin + x = cos x ; cos + x = − sin x ; tan +x =−
2 2 2 tan x
• sin(π + x) = − sin x ; cos(π + x) = − cos x ; tan(π + x) = tan x
• sin(π − x) = sin x ; cos(π − x) = − cos x ; tan(π − x) = − tan x
• Pour tout entier relatif n, cos(nπ + x) = (−1)n cos x ; sin(nπ + x) = (−1)n sin x ; tan(nπ + x) = tan x
M1.29
π π π π
Angle θ 0 (30◦ ) (45◦ ) (60◦ ) (90◦ )
6 4 3 2
√ √
1 2 3
sin(θ) 0 1
2 2 2
√ √
3 2 1
cos(θ) 1 0
2 2 2
√
3 √
tan(θ) 0 1 3 +∞
3
10
Module 1
(0, 1)
√ √
− 12 , 23 1
2, 2
3
√ √ √ √
2 2 2 2
− 2 , 2 π 2 , 2
2
2π π
3 3
√ √
3 1 3 1
− 2 , 2
3π
90 ◦ π
2 , 2
4 4
120◦ 60◦
5π π
6 6
150◦ 30◦
(−1, 0) (1, 0)
π 180◦ 0◦ ◦
360 2π x
210◦ 330◦
7π 11π
6 6
240◦ 300◦
√ 5π 7π
√
270◦
3 1 3 1
− 2 , −2
4 4
2 , −2
4π 5π
3 3
√ √ 3π √ √
2 2 2 2
− 2 ,− 2
2
2 ,− 2
√ √
3 3
− 12 , − 2
1
2, − 2
(0, −1)
Définition 25 (Arc sinus). Soit x ∈ [−1, 1]. Il existe un unique angle θ ∈ [−π/2, π/2] tel que
sin(θ) = x. On l’appelle l’arc sinus du nombre x : θ = arcsin(x).
Définition 26 (Arc tangente). Soit x ∈ R. Il existe un unique angle θ ∈] − π/2, π/2[ tel que
tan(θ) = x. On l’appelle l’arc tangente du nombre x : θ = arctan(x).
M1.33
11
Module 1
1 π
• arctan(x) + arctan( ) = si x 6= 0 ;
x 2
x
• sin(arctan x) = √ ;
1 + x2
1
• cos(arctan x) = √ .
1 + x2
M1.34
1.5.8 Exercices
1.5.8.A Exercices-types
Exercice 1.18. Exercice-type : Soit z = 2 exp(j( π2 + π
3
)).
1. Représenter graphiquement z.
2. Donner la partie réelle et la partie imaginaire de z.
Mêmes questions pour z = − exp(j( π2 − π
6
)), puis pour z = 3 exp(j( π4 − π)).
M1.35
1.5.8.B Exercices de TD
Exercice 1.19. : Exprimer cos(3θ) et sin(3θ) en fonction de cos θ et sin θ.
Exercice 1.20. : Exprimer cos4 (θ) et sin4 (θ) en fonction de cos(nθ) et sin(nθ), avec n ∈ N.
M1.36
Exercice 1.21. Démonstration de propriétés : Démontrer en utilisant les formules d’Euler que :
1 cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b 2 sin(a − b) = sin a cos b − cos a sin b
Exercice 1.23. : Soit M le point du plan de coordonnées polaires (r, θ). Quelle est la longueur de l’arc de cercle
AM avec A de coordonnées polaires (r, 0) ?
M1.37
Exercice 1.24. : Démontrer que (cos x + sin x)2 + (cos x − sin x)2 = 2.
Exercice 1.25. : Soit f (x) = 2 sin2 x − 3 sin x + 2. Montrer que f (x) = f (π − x).
Exercice 1.26. : Soit f (x) = 3 cos2 x − 5 cos x + 7. Montrer que f (x) = f (−x).
Exercice 1.27. : Soit f (x) = a cos2 x + b cos x sin x + c sin2 x + d. Montrer que f (x) = f (π + x).
Exercice 1.28. : Soit f (x) = sin3 x + cos3 x − sin x − cos x. Montrer que f (x) = f ( π2 − x).
1 π
1 sin x = 2 sin 5x = sin 3x 3 sin x = sin − 2x
2 4
M1.38
12
Module 1
2 Polynômes
2.1 Algèbre polynomiale
2.1.1 Définitions
Définition 28 (Polynôme). Un polynôme est une fonction de la variable complexe x à valeurs dans C
de la forme :
C → C
n
P : X
n
x 7→ p0 + p1 x + . . . + pn x =
pk xk
k=0
n
X
On le note P = p0 + p1 X + . . . + pn X n = pk X k
k=0
Propriété 33 (Multiplication de polynômes). • Soient P, Q ∈ C[X]. Alors deg P.Q = deg P + deg Q
1. Un groupe est un ensemble muni d’une loi de composition interne associative admettant un élément neutre et, pour
chaque élément de l’ensemble, un élément symétrique.
13
Module 1
2.1.4 Exercices
2.1.4.A Exercices-type
Exercice 1.30. Exercice-type : Donner le quotient Q et le reste R de la division euclidienne de 2X 3 − X 2 + X − 3 par
X + 4.
Exercice 1.31. Exercice-type : Donner le quotient Q et le reste R de la division suivant les puissances croissantes à
l’ordre 2 de X 4 + X 2 + 1 par X + 1.
M1.45
Exercice 1.32. Exercice-type : Effectuer la division euclidienne de A par B, puis suivant les puissances croissantes à
l’ordre 2 et à l’ordre 3, avec :
1 A = X 3 + X − 1 et B = X + 1 2 A = X 3 + X − 1 et B = 2X + 1
3 A = X 4 − 1 et B = X − 1 4 A = X 2 + X + 1 et B = X − 1
5 A = X 2 + 2X + 1 et B = X + 1 6 A = X 3 + 3X 2 + 3X + 1 et B = X 2 + 2X + 1
7 A = X 4 + X + 1 et B = X + 1
Réponses : 1 Q = X 2 − X + 2, R = −3, Q2 = −1 + 2X − 2X 2 , R2 = 3, Q3 = −1 + 2X − 2X 2 + 3X 3 , R3 = −3 ;
2 Q = X 2 /2 − X/4 + 5/8, R = −13/8, Q2 = −1 + 3X − 6X 2 , R2 = 13, Q3 = −1 + 3X − 6X 2 + 13X 3 ,
R3 = −26 ; 3 Q = X 3 + X 2 + X + 1, R = 0, Q2 = 1 + X + X 2 , R2 = −1 + X, Q3 = 1 + X + X 2 + X 3 , R3 = 0
M1.46
2. Un anneau est un ensemble muni d’une addition et d’une multiplication qui se comportent comme suit : A muni de
l’addition est un groupe commutatif, la multiplication est associative, distributive par rapport à l’addition, et elle possède
un neutre.
14
Module 1
2.1.4.B Exercices de TD
Exercice 1.33. : Effectuer la division euclidienne de A par B, puis suivant les puissances croissantes à l’ordre 2 et à
l’ordre 3, avec :
1. A = X 5 − X 4 + X 3 + 1 et B = X 2 + 1 ;
2. A = X 7 − 5X 6 + 3X 4 + 2X 2 + X − 1 et B = X 3 + X + 1 ;
3. A = X 8 + 3X 6 − 2X 5 + 2X 3 − X + 2 et B = 2X 2 − X + 1.
M1.47
1
Exercice 1.34. : On cherche à approcher la fonction f (x) = par un polynôme au voisinage de x = 0. L’objet
1−x
de cet exercice est de montrer comment le faire en utilisant la division suivant les puissance croissante.
1. Déterminer le quotient et le reste de la division suivant les puissance croissante à l’ordre 2 de 1 divisé par 1 − X.
2. En déduire que f (x) peut se mettre sous la forme f (x) = 1 + x + x2 + x2 ε(x) avec ε(x) une fonction que l’on
explicitera.
3. En déduire que f (x) peut être approximée au voisinage de x = 0 par un polynôme p(x) que l’on explicitera.
f (x) − 1 f (x) − 1 − x f (x) − 1 − x
4. Déduire de 2 les valeurs des limites suivantes : lim ; lim ; lim .
x→0 2x x→0 x3 x→0 3x2
M1.48
Exercice 1.35. : !
n
X
• Soit n ∈ N. Montrer que X n+1 − 1 = (X − 1) Xk = (X − 1)(X n + . . . + 1).
k=0
2p
!
2p+1
X
• Soit p ∈ N. En déduire que X + 1 = (X + 1) (−1)k X k .
k=0
15
Module 1
Problème
Chercher les racines énième de l’unité, c’est chercher les complexes z tels que z n = 1
Théorème 44 (Racine énième de l’unité). En posant z = r.exp(jθ), on a : z est solution du problème
2kπ
ssi r = 1 et θ = avec k ∈ Z. Il y a donc n solutions.
n
Démonstration. Il suffit d’égalant les modules de z et de 1 et les arguments de z et de 1.
Applications
√ ϕ + 2kπ
1. Racine énième d’un nombre complexe a = % exp(jϕ) : les solutions sont z = n % exp j
n
2. Racines de az 2 + bz + c = 0, avec a, b, c complexes : z est racine ssi
2
b2 b2 − 4ac
b c
z− = 2− = . On est donc amené à chercher les racines carrées de b2 − 4ac
2a 4a a (2a)2
M1.52
2.2.4 Exercices
2.2.4.A Exercices-type
Exercice 1.37. : Donner les racines cinquièmes de l’unité.
M1.53
2.2.4.B Exercices de TD
Exercice 1.40. : Résoudre dans C :
1 (1 + z)n = (1 − z)n 2 z5 + 1 − j = 0
3 z 5 − (−1 + j)−1 = 0 4 1 + z + z2 + · · · + zn = 0
M1.54
Exercice 1.42. : Un dromadaire hérita d’un terrain carré à brouter dont la surface était inférieure d’une seule
longueur de bâton à celle de son côté. Il creva de faim... Pourquoi ?
Exercice 1.43. : Le nombre d’or est la proportion, définie initialement en géométrie, comme l’unique rapport entre
deux longueurs telles que le rapport de la somme des deux longueurs (a + b) sur la plus grande (a) soit égal à celui de
la plus grande (a) sur la plus petite (b) c’est-à-dire lorsque (a + b)/a = a/b. Le découpage d’un segment en deux
16
Module 1
longueurs vérifiant cette propriété est appelé par Euclide découpage en extrême et moyenne raison. Le nombre d’or est
maintenant souvent désigné par la lettre φ en l’honneur du sculpteur Phidias qui l’aurait utilisé pour concevoir le
Parthénon. (source : wikipedia). Calculer le nombre d’or.
M1.55
3 Fractions rationnelles
3.1 Algèbre des fractions rationnelles
3.1.1 Définition
Définition 45 (Fractions rationnelles). Une fraction rationnelle est une fonction de la variable
complexe x à valeurs dans C de la forme :
C → C
F : P (x) p 0 + p 1 x + . . . + p n xn
x 7→ =
Q(x) q0 + q1 x + . . . + qk xk
p0 + p1 X + . . . + pn X n
On la note F = .
q0 + q1 X + . . . + qk X k
Notation : l’ensemble des fractions rationnelles est noté C(X)
Propriété 46 (Égalité de deux fractions rationnelles). Soient F1 = P1 /Q1 et F2 = P2 /Q2 deux
fractions rationnelles. Alors : F1 = F2 lorsque P1 Q2 = P2 Q1 .
M1.56
17
Module 1
Exemple de problème
Question : Trouver une primitive d’une fonction f (x).
Méthode : décomposer f (x) en une somme de fractions plus simples.
1 1 1
Exemple 54 (Trouver une primitive de f (x) = ). Comme f (x) = x − x+1 , on en déduit une
x2 + x
primitive F (x) = ln |x| − ln |x + 1|
x5 + 2x4 + x3 + 1
Exemple 55 (Trouver une primitive de g(x) = ). Comme
x3 + 2x2 + x
1 1 1 3
g(x) = x2 + − 2
− , alors une primitive est G(x) = x3 + ln |x| + 1
x+1 − ln |x + 1|.
x (x + 1) x+1
Ces fractions plus simples sont appelées éléments simples de première espèce.
Question
Comment décomposer une fraction en éléments simples en général ?
M1.60
P
Théorème 58 (Partie entière d’une fraction rationnelle). La partie entière E de F = Q est le quotient
de la division euclidienne de P (autrement dit le numérateur de F ) par Q (le dénominateur de F ). De
plus, R est reste de la division euclidienne de P par Q.
M1.62
18
Module 1
P1
3. Décomposer Q en éléments simples de première espèce en utilisant l’une des méthodes 62, 64
ou 66
M1.64
Méthodologie 66 (Méthode pour des racines simples). Si les racines de Q sont simples (c’est-à-dire
a1 ap
d’ordre 1), alors : F = E + +···+ . Pour obtenir le coefficient al avec l ∈ J1, pK, il suffit
X − x1 X − xp
de calculer F (x).(x − xl ) pour x = xl .
X ak
Démonstration. F.(X − xl ) = al + (X − xl ) E + = al pour X = xl
X − xk
k6=l
| {z }
=0 pour X=xl
M1.67
1 a b
Exemple 67 (DES de F = 2 ). On a F = + . Par cette méthode, on obtient
X +X X X +1
immédiatement que a = [F × X]|X=0 = 1 et b = [F × (X + 1)]|X=−1 = −1.
Remarque : si les racines de Q sont multiples : section suivante ! ! M1.68
3.2.4 Exemples
X 3 − 2X + 1
Exemple 68 (DES de F = ). x0 = 1 est un pôle et un zéro de F , on peut
X 4 − 3X 3 + X 2 + 3X − 2
X2 + X − 1
donc simplifier F par X − 1 (par la division euclidienne) et obtenir : F = 3 . Les
X − 2X 2 − X + 2
valeurs 1, −1 et 2 sont des pôles de F , mais pas des zéros. On en déduit que F ainsi simplifiée est
X2 + X − 1
maintenant irréductible et que : F = . Le numérateur de F est de degré
(X − 1)(X + 1)(X − 2)
strictement inférieur à celui de son dénominateur, donc la partie entière de F est nulle et F peut se
a b c
décomposer en éléments simples de première espèce sous la forme : F = + + avec
X −1 X +1 X −2
(méthode 64) a = [F × (X − 1)]|X=1 = −1/2, b = [F × (X + 1)]|X=−1 = −1/6 et
−1/2 −1/6 5/3
c = [F × (X − 2)]|X=2 = 5/3. Finalement : F = + + .
X −1 X +1 X −2 M1.69
19
Module 1
X2 + X + 1
Exemple 69 (DES de F = ). Les pôles de F sont x0 = 1 et x1 = 2, mais ce ne sont pas des
X 2 − 3X + 2
zéros de F . Donc F est irréductible. De plus le degré du numérateur est égal à celui du dénominateur,
donc la partie entière de F est un polynôme de degré 0 (une constante non nulle). Pour la trouver, on
peut effectuer la division euclidienne du numérateur par le dénominateur et constater que le quotient
4X − 1
obtenu vaut 1 et que le reste vaut 4X − 1, d’où : F = 1 + . On en déduit que le DES de
(X − 1)(X − 2)
a b
F est de la forme : F = 1 + + avec (méthode 64)
h X − 1 X −
i2
a = [F × (X − 1)]|X=1 = X − 1 + 4X−1 X−2 = −3 et
h i |X=1
b = [F × (X − 2)]|X=2 = X − 2 + 4X−1 X−1 = 7.
|X=2
M1.70
3
X +1
Exemple 70 (DES de F = ). Ici, F ne comporte qu’un seul pôle simple x0 = 1 qui n’est pas un
X −1
zéro de F . Donc la fraction est irréductible et la décomposition s’obtient en faisant simplement la
division euclidienne de X 3 + 1 par X − 1. Le quotient obtenu vaut X 2 + X + 1 et le reste vaut 2, d’où :
2
F = X2 + X + 1 + .
X −1 M1.71
3.2.5 Exercices
3.2.5.A Exercices-types
1
Exercice 1.44. Exercice-type : Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle F (X) = .
(X + 2)(X − 1)
X
Exercice 1.45. Exercice-type : Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle F (X) = .
(X + 2)(X − 1)
Exercice 1.46. Exercice-type : Décomposer en éléments simples les fractions rationnelles suivantes :
1 1 X X2 + 1
1 2 3 4
(X + 1)(X − 1) (X + 1)(X − 2) (X + 1)(X − 2) X −3
X3 + 1 X2 + X + 1 X +1
5 6 7
X −1 X 2 − 3X + 2 X2 − 1
−1/2 1/2 −1/3 1/3 1/3 2/3
Réponse : F1 = + ; F2 = + ; F3 = +
X +1 X −1 X +1 X −2 X +1 X −2
M1.72
3.2.5.B Exercices de TD
Exercice 1.47. : Décomposer en éléments simples de première espèce les fractions rationnelles suivantes :
1 1
1 2
X3 + 1 (X + 1)(X + 2)(X + 3)(X + 4)
X +1 1
3 4
(X − 1)(X + 2)(X + 3) (X − x1 )(X − x2 ) . . . (X − xn )
M1.73
2x2 3
Exercice 1.49. : Soit f la fonction définie par f (x) = 2 − 2
x −1 x +x−2
1. Déterminer l’ensemble de définition de f ;
2. Factoriser les polynômes x2 − 1 et x2 + x − 2 ;
20
Module 1
2x2 3
3. Déterminer un dénominateur commun aux fractions rationnelles et 2 puis écrire f (x) sous la
x2−1 x +x−2
g(x)
forme d’une fraction rationnelle notée ;
h(x)
4. Déterminer une racine simple du polynôme g(x).
5. Simplifier l’écriture de f (x) et résoudre l’équation f (x) = 0.
M1.74
Exercice 1.50. : Quatre cubes ont respectivement pour arêtes, mesurées en centimètres, x, x + 1, x + 2 et x + 3, où
x est un nombre entier naturel. Déterminer x pour que le contenu des trois cubes d’arêtes x, x + 1 et x + 2 remplisse
exactement le cube d’arête x + 3 .
M1.75
21
Module 1
3.4.1 Définitions
Définition 80 (Éléments simples de seconde espèce). Ce sont les fractions de la forme :
aX + b
(X 2 + pX + q)n
Définition 81 (DES de 1ère et 2de espèce). La décomposition en éléments simples de première
et de seconde espèce d’une fraction F est de la forme :
a1,1 a1,α1
F =E+ + ··· + +
X − x1 (X − x1 )α1
ak,1 ak,αk c1,1 X + d1,1 c1,β1 X + d1,β1
+ + ··· + + + ··· + + ···+
X − xk (X − zk )αk X 2 + p1 X + q 1 (X 2 + p1 X + q1 )β1
cl,1 X + dl,1 cl,βl X + dl,βl
+ ··· +
X 2 + pl X + q l (X 2 + pl X + ql )βl
M1.83
3.4.2 Méthodologies
Méthodologie 82 (DES de 2de espèce). Les coefficients de la DES de seconde espèce sont calculés :
• comme pour la décomposition en éléments simples de première espèce, en procédant par identification
ou par prise de valeurs
• d’une manière générale : il faut effectuer la décomposition dans C, puis regrouper les termes
conjugués pour n’obtenir que des termes réels. On aboutit alors à la décomposition en éléments
simples de deuxième espèce.
M1.84
22
Module 1
3.4.3 Exemple
1
Exemple 83 (DES de F = ). La partie entière de F est nulle puisque le degré de son numérateur
X3
+1
est plus petit que celui de son numérateur et F possède un pôle réel x0 = −1. La division euclidienne de
X 3 + 1 par X + 1 donne : X 3 + 1√= (X + 1)(X 2 − X + 1). F possède donc deux autres pôles complexes
conjugués z1 et z1∗ égaux à 21 ± j 23 mais aucun zéro. F peut donc se décomposer en éléments simples
de 1ère espèce sur C, mais seulement de 2de espèce sur R :
a b b∗ a cX + d
F = + + = +
X + 1 X − z1 X − z1∗ X + 1 X2 − X + 1
√
avec a = F.(X + 1)|X=−1 = 1
3
1
et b = F.(X − z1 )|X=z1 = (z1 +1)(z ∗
1 −z1 )
2 √
= −3+3j 3
= − 1+j6 3 . D’où :
√ √
1/3 −(1 + j 3)/6 −(1 − j 3)/6 1/3 cX + d
F = + √ + √ = +
X + 1 X − (1/2 + j 3/2)) X − (1/2 − j 3/2 X + 1 X2 − X + 1
Par identification, on obtient alorsque c √
= b+√ b∗
= 2 Re(b) et d = −(bz1∗ + b∗ z1 = −2 Re(bz1∗ )), soit
1+j 3 1−j 3
√ √
finalement c = −1/3 et d = −2 Re − 6 2 = 16 Re((1 + j 3)(1 − j 3)) = 23 . Et finalement :
3.4.4 Exercices
3.4.4.A Exercices-types
1
Exercice 1.51. Exercices-types : Décomposer en éléments simples F (X) = .
(X + 2)3 (X − 1)
X
Exercice 1.52. Exercices-types : Décomposer en éléments simples F (X) = .
(X + 2)3 (X − 1)
Exercice 1.53. Exercices-types : Décomposer en éléments simples de première espèce les fractions rationnelles
suivantes :
1 1 X
1 2 3
X(X − 1)2 (X − 1)2 (X + 1) (X − 1)3
X X +1 1
4 5 6
(X − 2)2 (X − 1)3 (X − 1)4
1 1 1 1/4 1/2 1/4 1 1
Réponses : F1 = X
+ (X−1)2
− X−1
; F2 = X+1
+ (X−1)2
− X−1
; F3 = (X−1)3
+ (X−1)2
);
M1.86
3.4.4.B Exercices de TD
Exercice 1.54. DES : Décomposer en éléments simples de première et seconde espèce les fractions rationnelles
suivantes :
(X 2 + 1)2 1 X 3 − 2X + 1 X +1
1 2 3 4
(X − 1)6 (X − 1)2 X 4 − 3X 3 + X 2 + 3X − 2 X 2 (X − 1)2
1 X4 + 1 X3 X
5 6 7 8
(X − 1)(X 2 + 1)2 X + X2 + 1
4 (X + 1)3
2 (X 2 − 1)2 (X 2 + X + 1)
M1.87
23
Module 2
M2.88
4.1.2 Ensembles
Définition 87 (Ensemble de définition Df ). L’ensemble de définition Df de f est le sous-ensemble
de R constitué par les x qui ont une et une seule image par f : Df = {x ∈ R/f (x) existe }
Définition 88 (Ensemble image If ). L’ensemble formé par les images de tous les éléments x de Df par
f est appelé ensemble image If : If = {f (x) ∈ R/x ∈ Df }
Définition 89 (Ensemble d’étude Ef ). L’ensemble d’étude Ef est l’ensemble des points en lesquels
il convient d’étudier la fonction. C’est un sous-ensemble de Df .
R −→ R
Exemple 90 (Fonction carré). C’est la fonction f : . Elle se caractérise par : Df = R,
x 7−→ x2
If = R+ car un carré est toujours positif (ou nul)
M2.91
24
Module 2
y = f (x) Gcube
a
x
1 2
M (a, a3 ) a3
y
Gabs
y
x
=
=
−
y
x
x
0 1
Définition 97 (Fonction paramétrée). Une fonction f peut être définie en fonction d’un paramètre
P ; sa règle de définition est souvent notée fP (x).
Par rapport à la variable x, P est constant !
Exemple 98 (Fonction porte ΠT (x) de paramètre T). C’est la fonction
T
0 , si x < −
2
1 T T
ΠT (x) = , si − ≤ x < dont des graphes sont donnés figure 9 pour différentes valeurs de
T 2 2
0 , si T ≤ x
2
T. M2.95
Ce paramètre peut s’apparenter à une variable globale en informatique.
25
Module 2
1
G pour T = 2
1
G pour T = 2
x
0 1
Corollaire 100 (Fonction paire). • Le graphe d’une fonction f paire est symétrique, de symétrie
axiale par rapport à la droite (Oy)
• L’ensemble d’étude devient Ef = {x ∈ Df /x ≥ 0}
Exemple 101 (Fonction carré). f (x) = x2 est une fonction paire comme l’illustre la figure 10.
x2
f (x)
M 0 (−x, f (x)) M (x, f (x))
x
−x 0 1 x
Démonstration. f (x) = x2 est paire, car son domaine de définition est R donc est symétrique par
rapport à 0, autrement dit pour tout x ∈ Df , −x ∈ Df et pour x ∈ Df , on a :
f (−x) = (−x)2 = (−1)2 .x2 = x2 = f (x).
M2.96
4.1.5.B Imparité
Définition 102 (Fonction impaire). Une fonction f est impaire si et seulement si pour tout x ∈ Df ,
−x ∈ Df et f (−x) = −f (x).
Corollaire 103 (Fonction impaire). • Le graphe d’une fonction impaire est symétrique, de symétrie
centrale par rapport au point O(0, 0)
• L’ensemble d’étude devient Ef = {x ∈ Df /x ≥ 0}
Exemple 104 (Fonction cube). f (x) = x3 est une fonction impaire comme l’illustre la figure 11
Démonstration. f (x) = x3 est impaire, car son domaine de définition est R donc est symétrique par
rapport à 0, autrement dit pour tout x ∈ Df , −x ∈ Df et pour x ∈ Df , on a :
f (−x) = (−x)3 = (−1)3 x3 = −x3 = f (x).
M2.97
26
Module 2
y = f (x) Gcube
−x
x
0 1x
Figure 11 – Graphe de la fonction impaire cube avec sa symétrie centrale de centre O(0, 0)
4.1.5.C Périodicité
Définition 105 (Fonction t-périodique). Soit t ∈ R. Une fonction f est t-périodique si et seulement
si pour tout x ∈ Df , x + t ∈ Df et f (x + t) = f (x)
Définition 106 (Période d’une fonction). La période T de f est le plus petit réel positif non nul
tel que, pour tout x ∈ Df , f (x + T ) = f (x)
Corollaire 107 (Fonction périodique). • Le graphe d’une fonction périodique de période T présente
un motif se répétant régulièrement le long de l’axe des abscisses à intervalle T
• L’ensemble d’étude Ef peut être tout intervalle de longueur égale à la période T
Exemple 108 (cos(x)). Elle est périodique de période 2π et 2π-périodique, 4π-périodique, ...,
26π-périodique, ... comme l’illustre la figure 12.
y
1
M (x, f (x)) M 0 (x + T, f (x))
f (x)
x
x π x
−3π −2π −π 0 2π 3π
Gcos
T = 2π
Figure 12 – La fonction cos, périodique de période 2π, avec un motif entre [−π; π] se répétant
régulièrement le long de l’axe des abscisses.
M2.98
4.1.6 Exercices
Exercice 2.1. Parité, Imparité : Déterminer si les fonctions suivantes sont paires, impaires, ou ni paires ni impaires ;
préciser alors le domaine d’étude :
p 1 3x5 − 7x3 + x
1 f (x) = x2 + 1 2 f (x) = 3 f (x) =
x−1 4x2 + 1
27
Module 2
3πx 3x
1 f (x) = sin(2x) 2 f (x) = sin2 (2x) 3 f (x) = cos 4 f (x) = tan
4 4
M2.99
Exercice 2.3. Décomposition de fonctions en paire et impaire (pour les poursuites d’études longues) : Montrer que
toute fonction f définie sur R peut se décomposer en la somme d’une fonction paire et d’une fonction impaire. On
f (x) + f (−x)
pourra étudier les deux fonctions g et h définies en fonction de f par : g(x) = et
2
f (x) − f (−x)
h(x) = .
2
M2.100
Affine ax + b R R Lycée
paire si n pair
Monôme xn R R M1
impaire si n impair
x
( N
)
Fraction b0 + b1 x + ... + bM xM X dépend
x ∈ R/ an xn 6= 0 M1
a0 + a1 x + .. + aN xN n=0
rationnelle des pôles
sin(x) nπ o
Tangente tan(x) = R\ + kπ, k ∈ Z R π-périodique M1
cos(x) 2
h π πi
ArcSinus arcsin(x) = asin(x) [−1; 1] − ; impaire M1
2 2
ArcCosinus arccos(x) = acos(x) [−1; 1] [0; π] M1
i π πh
ArcTangente arctan(x) = atan(x) R − ; impaire M1
2 2
28
Module 2
y
√
x (n = 2)
x
0 1
√
5
x (n = 5)
Attention
Soient x, y ∈ R+ .
√ √ √ 1 1 1
• pn+m
x 6= n x + m x ⇔ x n+m 6= x n + x m
√ √ 1 1 1
• n (x + y) 6= n x + n y ⇔ (x + y) n 6= x n + y n
M2.103
4.2.2.B Logarithmes
Attention
Soient x, y ∈ R+ ∗.
• ln (x + y) 6= ln(x) + ln(y)
1
• 6= − ln(x)
ln(x)
M2.105
29
Module 2
y
ln(x)
x
0 1 e ≈ 2.71
Propriétés
• Mêmes domaines que ln : Df = R∗+ , If = R
• Valeurs particulières : log10 (1) = 0, log10 (10) = 1, log10 (10n ) = n
• Mêmes propriétés de calcul que ln
1
• Même allure graphique que ln avec une courbe ”‘écrasée”’ d’un facteur
ln(10)
M2.106
Application 1 : l’échelle logarithmique
Elle amplifie les variations proches de 0 et atténue les grandes variations ; en réduisant la dynamique
des mesures, elle est très souvent utilisée en électronique et en télécoms.
Exemple 114 (L’echelle logarithmique). Elle est représentée figure 15.
01 10 100 1000
Linéaire −∞ +∞
Logarithmique −∞ +∞
0 1 2 3 4
Exemple 115 (Diagramme de Bode en électronique : Filtre passe-bas RC). Ce filtre a pour gain
1
G2 = f (w) = q représenté figure 16.
2
1 + (w/RC)
M2.107
Application 2 : Puissance en décibel
PdB = 10 log10 (Plineaire )
PdB P
Murmure 40 dB 104
Exemple 116. La puissance sonore
Poids lourd 90 dB 109
Ratio ≈2 ≈ 105
M2.108
4.2.2.C Exponentielles
30
Module 2
Figure 16 – Gain d’un passe-bas sur une échelle linéaire (à gauche) et une échelle logarithmique (à
droite)
exp(x)
e ≈ 2.71
x
0 1
Attention
Soient x, y ∈ R. exp(x) + exp(y) 6= exp(x + y)
M2.110
Propriétés
• Mêmes domaines que l’exponentielle
• Propriétés de calculs mathématiques déduites de celles de exp et de ln (cf. théorème 112 et 118)
Cas particulier
Lorsque a = 1, on retrouve la fonction constante x 7→ 1
M2.111
31
Module 2
(2.3)x
y
(1.2)x
1
(0.4)x
x
0 1
Propriétés
Propriétés de calculs mathématiques déduites de celles de exp et de ln (cf. théorème 112, et 118)
Cas particuliers
• Lorsque α = 0, f est la fonction constante x 7→ 1
• Lorsque α = 1, f est la fonction identité x 7→ x
y
x2.3 x1.2
x0.4
x
0 1
4.2.3 Exercices
Exercice 2.4. Logarithme à base a : On considère la fonction logarithme à base a où a est un paramètre choisi dans
ln(x)
R∗+ , notée fa et est définie pour tout x ∈ R∗+ par fa (x) = . Calculer les images suivantes :
ln(a)
1 fa (1) 2 fa (a.x) 3 fa (ex ) 4 fa (ax ) 5 f3 (x) 6 fa2 (x) 7 fa3 (a4 )
R
→ R
(
Exercice 2.5. Une fonction définie par morceaux : Soit la fonction f : e2x − ex , si x ≤ 0 .
x
7→ 2 1
x3 − x5 , si x > 0
Calculer les images suivantes :
1
1 f (0) 2 f 3 f (3) 4 f (ln(3))
3
32
Module 2
M2.113
Assemblage de fonctions
En assemblant deux fonctions u et v, on peut construire une troisième fonction f , définie par
1. sa règle de définition f (x) qui dépendra de u(x) et v(x)
2. son domaine de définition Df qui dépendra des domaines de définition Du et Dv voire parfois des
domaines image Iu et Iv
3. son domaine image If
Le graphe Gf de f se déduit de transformation sur les graphes Gu et Gv .
M2.114
4.3.1 Somme
4.3.1.A Définition
y
Gcos+id Gid
2
cos(x) + x
Gcos
x
1 2
cos(x)
4.3.2 Produit
4.3.2.A Définition
Définition 124 (Produit). Le produit de u et v, noté f = u.v, est la fonction définie par
∀x ∈ Df , f (x) = u(x).v(x) et dont le domaine de définition est Df = Du ∩ Dv .
Exemple 125 (f (x) = x cos(x)). Produit de u(x) = cos(x) et v(x) = x dont le graphe est donné figure 22.
M2.117
33
Module 2
1 Gcos+2
cos(x) + 2
x
π 2π
Gcos
cos(x)
Gid
x Gcos
1 2 Gcos∗id
cos(x)
x cos(x)
1
cos(x)
x
π 2π Gcos
G3cos
4.3.3 Composée
4.3.3.A Définitions
Définition 127 (Composée Terminale ). La composée de u par v, notée f = v ◦ u (lu ”‘v rond u”’ ou
”‘u suivie de v”’ ), est la fonction définie par ∀x ∈ Df , f (x) = v ◦ u (x) = v u(x)). Son domaine de
définition est : Df = {x ∈ Du /u(x) ∈ Dv }.
Remarque
La composition met en cascade (chaı̂nage) les fonctions u puis v en utilisant l’image de la première
fonction (u) comme argument pour la seconde (v). C’est l’équivalent du pipe en Unix I1 !
34
Module 2
Exemple 128 (Fonction puissance f (x) = xα = eα ln(x) ). C’est la composée de u(x) = α ln(x) avec
v(y) = ey
M2.119
4.3.3.B.a Dilatation
Cas particulier : Dilatation
La fonction f : x 7→ v(λx) (avec λ ∈ R+ ) est la composée de u(x) = λx par v. C’est la dilatation de la
fonction v par le facteur λ. Graphiquement,
• on étire Gv le long de l’axe des abscisses si 0 < λ < 1.
• on contracte Gv le long de l’axe des abscisses si 1 < λ.
Exemple 129 (f (x) = cos(3x) et g(x) = cos x3 ). f est la dilatation de v(x) = cos(x) d’un facteur λ = 3
et g d’un facteur λ = 1/3, dont les graphiques sont donnés figure 24.
1
cos(x)
cos(3x)
x
π 2π
cos(x/3)
contraction dilatation
u
Cas particulier : Quotient f =
v
35
Module 2
ΛT (x + 2) 1 ΛT (x) ΛT (x − 3)
avance retard
x
−T /2 0 T /2
1
C’est le produit de la composée de et de u. f est appelée quotient de u par v et est définie par
v
u(x)
∀f (x) = sur Df = {x ∈ Du ∩ Dv /v(x) 6= 0}.
v(x)
1 + x + 2x2
Exemple 131 (Fraction rationnelle M1 ). Les fractions rationnelles telles que f (x) = sont
1 − 3x
des quotients.
M2.122
4.3.3.B.d Réciproque
Cas particulier : Composées de exp et ln
On a exp(ln(x)) = ln(exp(x)) = x. Attention : exp(ln(x)) est définie sur R+
∗ , tandis que ln(exp(x)) est
définie sur R.
4.3.4 Résumé
La table 3 résume les différentes opérations possibles sur les fonctions et les domaines de définition
induits.
36
Module 2
4.4 Exercices
4.4.1 Exercices-type
Méthodologie 132 (Calcul du domaine de définition). 1. Identifier les fonctions usuelles présentes
et indiquer leur domaine de définition
2. Identifier le (ou les) assemblage(s) de fonctions et leur ordonnancement pour la construction de la
fonction
3. Appliquer les règles d’assemblage (données table 3) pour les assemblages identifiés
1
Exercice 2.6. Exercice type : Soient u(x) = 1 − x + x2 et v(x) = . Donner l’expression de u ◦ v et v ◦ u en
1+x
fonction de x et déterminer le domaine de définition de chacune.
x−2
Exercice 2.7. Exercice type : Déterminer l’ensemble de définition de f (x) = et
3x2 − 2x + 1
p 1
g(x) = x2 − 3x + 2 + .
x
M2.125
4.4.2 Exercices de TD
Exercice 2.8. Ensemble de définition d’un produit : Déterminer l’ensemble de définition de la fonction de la variable
1 + x2
réelle x définie par f (x) = . Réponse : Df = R∗ .
x
Exercice 2.10. Composition : On considère les trois fonctions f , g et h de la variable réelle x définies par :
x
a f (x) = 2x + 1, b g(x) = 1 − x2 , c h(x) = . Donner la règle de définition des fonctions composées
x+1
suivantes (en fonction de x) :
1
1 f ◦g 2 g◦ 3 h◦g◦f 4 g◦h◦f
f
M2.126
Exercice 2.11. Domaine de définition : Déterminer le domaine de définition des fonctions suivantes :
1 + 2x + x4 1
1 f (x) = 2 f (x) = ln(x − 2) + 3 f (x) = tan(x) + cos(x)
x2 + 2x − 3 x−1
2
1 x +3 p
4 f (x) = cotan(x) = 5 f (x) = 6 f (x) = x2 + 2x + 3
tan(x) 1 − |x|
r
p x−2 1
7 f (x) = (x − 2)(x + 1) 8 f (x) = 9 f (x) = p
x+1 x −x−2
2
1 cos(x) p
10 f (x) = p 11 f (x) = 12 f (x) = 2 cos(x) − 1
x − x2
4 1 + sin(2x)
M2.127
Exercice 2.12. Du graphique à la règle de définition : Donner la règle de définition des fonctions suivantes, partant de
leur graphe. Dans chaque cas, la fonction sera définie par morceaux et on se limitera aux morceaux indiqués sur le
graphe.
y
1 Dent de scie
1
x
−T 0 T 2T
37
Module 2
2 Signal triangulaire
1
x
−T 0 T
M2.128
Exercice 2.13. De la règle de définition aux graphiques : Tracer le graphe des fonctions suivantes en utilisant les
règles d’assemblage de fonction :
1 f (x) = U (x) − U (x − T ) où T est un paramètre réel strictement positif
2 f (x) = xU (x) − 2(x − 1)U (x) + (x − 2)U (x − 2)
Dans les deux cas, U désigne l’échelon unité.
M2.129
5 Continuité
5.1 Définition
5.1.1 Notion
Notion de continuité
La continuité est le fait de pouvoir ”tracer le graphe géométrique d’une fonction sans lever le stylo” ; la
courbe représentative ”ne saute pas” d’un point à un autre.
La continuité indique l’absence de discontinuité ou de rupture dans le graphe.
Applications
• Pas d’applications directes
• Utile pour plusieurs théorèmes importants (existence d’une réciproque)
Remarque
Elle s’illustre principalement par son contraire : les discontinuités.
M2.130
Remarques
• Une fonction f , qui n’est pas définie en un point a (autrement dit pour laquelle f (a) n’existe pas),
n’est jamais continue en a.
• On se reportera à la partie 7 et 8 pour la définition et le calcul des limites.
Définition 134 (Continuité sur un intervalle I). Une fonction f est continue sur un intervalle I si elle
est continue en tout point a de l’intervalle I.
Théorème 135 (Image d’un intervalle). L’image d’un intervalle par une fonction continue est un
intervalle.
38
Module 2
5.1.3 Exemples
5.1.3.A Une fonction non continue
y
GU
1
•
x
1 2
Définition 137 (Sinus cardinal). Le sinus cardinal note sinc et très utilisé en télécoms est défini par :
sin(x)
(
sinc (x) = si x 6= 0 . C’est une fonction prolongée par continuité en 0. Son graphe est donné
x
1 si x = 0
figure 27.
Gsinc
x
−4π −3π −2π −π 0 π 2π 3π 4π
Remarque
sin(πx)
On peut aussi voir le sinus cardinal défini par sinc (x) = si x 6= 0 et sinc (0) = 1. Les propriétés
πx
restent inchangées ; seule la courbe est dilatée d’un facteur π.
39
Module 2
Les domaines de continuité des fonctions usuelles (présentées section 4.2) sont les mêmes que leurs
domaines de définition. Les règles de calcul du domaine de continuité pour un assemblage de fonctions
sont les mêmes que celles pour le calcul du domaine de définition (résumées table 3) en remplaçant
chaque domaine de définition par le domaine de continuité.
M2.134
Exercice 2.18. Ensemble de continuité :
Donner l’ensemble de continuité des fonctions suivantes :
2x − 3 2x + |2x + 5| p p
1 f (x) = 2 f (x) = 3 f (x) = x2 + 1 − x2 − 1
x+5 5x − 1
M2.135
6 Dérivation
La dérivée d’une fonction permet de déterminer comment une fonction varie quand la quantité dont elle
dépend (son argument) change. Plus précisément, son expression donne le rapport entre les variations
infinitésimales de la fonction et les variations infinitésimales de son argument. Par exemple, la vitesse
est la dérivée d’une fonction exprimant le déplacement d’un objet par rapport au temps, et
l’accélération est la dérivée, par rapport au temps, de la vitesse.
6.1 Dérivation
6.1.1 Dérivabilité en un point
6.1.1.A Notion
Définition 139 (Nombre dérivé de f en a). Le nombre dérivé d’une fonction f de la variable réelle x
df
en a est le nombre réel noté f 0 (a) ou (a) égal à la pente de la tangente à Gf au point
dx
M a, f (a) . Il traduit la vitesse de variation instantanée de la courbe en a.
Théorème 140 (Équation de la tangente en a). La tangente au graphe de f Gf au point A(a, f (a)) est
d’équation y = f 0 (a) (x − a) + f (a)
40
Module 2
Gf
Tangente
A(a, f (a)) a)
1 f(
+
a)
−
)(x
df (a x
0 1 dx
y=
Figure 28 – Illustration du nombre dérivée f 0 (a) comme pente de la tangente à Gf au point (a, f (a))
M2.136
Remarques
df
• La notation f 0 (a) est la notation mathématique. La notation (a) est la notation différentielle très
dx
souvent utilisée en physique car elle présente l’avantage d’indiquer (grâce au dx) quelle est la variable
de dérivation considérée pour f (ici x). Toutes deux indiquent bien que le nombre dérivée dépend du
point a
df
• Attention : dans la notation , df n’est pas le produit de d et f mais un symbole insécable qui
dx
dénote la différentielle de f . Idem pour dx.
Remarque
Cette définition donne également le développement limité de f à l’ordre 1 :
f (x) = f (a) + f 0 (a)(x − a) + (x − a)(x), c’est à dire une approximation de la fonction f au voisinage de
a sous la forme d’un polynôme de degré 1 (ici f (a) + f 0 (a) (x − a) )et d’un reste (ici (x − a)(x)). Les
développements limités seront étudiés dans la partie 8.
f (x) − f (a)
Théorème 143. f est dérivable en a si et seulement si lim existe et admet une valeur
x→a x−a
finie A. Dans ce cas, son nombre dérivé en a est f 0 (a) = A.
41
Module 2
2 •
1 •
• x
1 2
•
Figure 29 – Partie entière, une fonction non dérivable en tout point entier.
y
Gf
Tgt
e ga oite
uche 1 e dr
y= 1 Tgt
1x
− x
3 y= 3
x
0 1
Démonstration. (Pour les poursuites d’études longues). Soit x ∈ R+ ∗ (donc |x| = x) . Le taux
1
f (x) − f (0) x + x2 1
d’accroissement entre les points 0 et x est : Tf (0, x) = = 3 = + x. Donc
x−0 x 3
1 −
lim Tf (0, x) = . Soit maintenant x ∈ R∗ donc |x| = −x. Cette fois,
x→0+ 3
− 13 (−x) + x2
f (0) − f (x) 1 1
Tf (x, 0) = = = − + x. Donc lim− Tf (x, 0) = − . Ainsi,
0−x −x 3 x→0 3
lim Tf (0, x) 6= lim Tf (x, 0) ; il n’y a donc pas de nombre dérivé unique en 0.
x→0+ x→0−
M2.138
M2.139
6.1.2 Dérivée
6.1.2.A Définitions
42
Module 2
Remarques
• La continuité n’implique pas nécessairement la dérivabilité (cf. exemple 145)
• Avant de calculer une dérivée, il faut systématiquement déterminer l’ensemble de dérivabilité
M2.140
6.1.2.A.b Dérivée
df
Définition 148 (Fonction dérivée ou Dérivée). La dérivée de f , notée f 0 ou , est la fonction qui à
dx
tout x ∈ Bf associe le nombre dérivé en x. Elle est définie par :
→
(
Bf → R df Bf R
0
f : ou : df
x 7 → f 0 (x) dx x 7→ (x)
dx
Remarques
df
• Là encore, la notation différentielle a l’avantage d’indiquer la variable de dérivation x (via le dx) ;
dx
tout ce qui ne dépend pas de cet variable est constant pour (vue de) x.
• L’ensemble de dérivabilité de f est le domaine de définition de f 0 : Bf = Df 0
M2.141
6.1.2.D Exercices
6.1.2.D.a Exercices-types
Méthodologie 149 (Calculer l’ensemble de dérivabilité et la dérivée de f ). 1. Écrire l’assemblage
de fonctions usuelles qui constitue f ;
2. Écrire l’ensemble de dérivabilité et la dérivée de chaque fonction usuelle identifiée ;
3. Utiliser les règles de calcul pour les ensembles de dérivabilités et la dérivée des assemblages
identifiés.
Exercice 2.20. Exercice type : Ensemble de dérivabilité et calcul de dérivée : Calculer l’ensemble de dérivabilité et la
dérivée des fonctions suivantes :
1 x2 + 3 1 1
3 h(x) = ln 1 − e−x
1 f (x) = 2 g(x) = + (x − 2)(x + 3)
2 1−x 41+x
M2.144
43
Module 2
Constante c R 0 ♥
Polynôme
Identité Id(x) = x R 1
Affine ax + b R a
Monôme xn (n ∈ N∗ ) R nxn−1 ♥
sin(x) nπ o 1
Tangente tan(x) = R\ + kπ, k ∈ Z = 1 + tan2 (x)
cos(x) 2 cos2 (x)
1
ArcSinus arcsin(x) = arcsin(x) ] − 1; 1[ √ ♥
1 − x2
1
ArcCosinus arccos(x) = arccos(x) ] − 1; 1[ −√ ♥
1 − x2
1
ArcTangente arctan(x) = arctan(x) R ♥
1 + x2
√ 1 1 1 −1
Racine n-ième n
x = x n (n ∈ N ∗ ) R+
∗ xn
n
1
Logarithme népérien ln(x) R+
∗ ♥
x
1
Logarithme à base 10 log10 (x) R+
∗
x ln(10)
Exponentielle exp(x) = ex R exp(x) ♥
6.1.2.D.b Exercices de TD
Exercice 2.21. Ensemble de dérivabilité et calcul de dérivée : Déterminer l’ensemble de dérivabilité puis calculer la
dérivée des fonctions suivantes :
x 1 3
1 f (x) = 4x3 − 3x − 1 2 f (x) = − 3 φ(s) =
4 3 s
1 (t + 1)2
4 h(z) = (1 − z)3 (1 + 2z) 5 p(x) = 2x − 3 − 6 s(t) =
x t2 + 1
r
x3 p
3 x+1
7 f (x) = 2 8 f (x) = x2 + 1 9 f (x) =
x −1 x−1
sin(x) − cos(x) 1
10 f (x) = 11 f (x) = tan sin(x) 12 f (x) = √
sin(x) + cos(x) cos x
r
1 x 1+x
15 f (x) = tan2 x3
13* f (x) = 2(2 − x) + 14 f (x) =
4x+2 1 − x2
a
16 y(x) = xx 17 fa (x) = xx 18 g(x) = ln (log10 (x))
44
Module 2
Fonction f Bf f 0 (x)
M2.145
Exercice 2.22. Ensemble dedérivabilité et calcul de dérivée : Calculer l’ensemble de dérivabilité et dérivée de la
1
fonction f : x 7−→ tan .
x
Exercice 2.23. Calcul de dérivées : Donner l’ensemble de dérivabilité et calculer les dérivées (ou les différentielles) des
fonctions suivantes :
1−x x+a
1 y(x) = arcsin (ln |2x|) 2 y(x) = arcsin 3 y(x) = arcsin
1+x 1 − ax
r M2.146
x3
Exercice 2.24. Tangente en 0 : Donner l’équation de la tangente en 0 à la courbe d’équation y = .
x−1
Exercice 2.25. Systèmes dynamiques : L’étude des systèmes dynamiques du 1er ordre amène souvent à travailler avec
−t
la fonction de la variable réelle t : V (t) = V0 e τ , où τ est la constante de temps fixée. Montrer que la tangente à la
courbe de V (t) en un point M0 d’abcisse t0 quelconque coupe l’axe des temps au point t0 + τ .
M2.147
La notion de différentielle est très utilisée dans le calcul d’approximation en physique. Elle généralise le
calcul de la dérivée, lève les ambiguı̈tés sur la variable par rapport à laquelle la dérivée est calculée et
facilite grandement l’expression de la dérivée de la composée.
En physique, on s’intéresse souvent à l’évolution d’une quantité f dépendante d’une variable x autour
d’un point (a, f (a)) : par exemple, l’évolution de la charge d’un condensateur (fonction de l’intensité du
courant) autour d’un point d’équilibre (obtenu par exemple lorsque le condensateur est complètement
chargé) lorsqu’on doit faire face à une petite diminution de l’intensité du courant. Plus particulièrement,
le physicien souhaite connaı̂tre la variation engendrée sur la quantité f par une petite variation de la
variable x voire la vitesse de cette variation. La variation de la variable x autour du point a est notée
δx = x − a. La variation engendrée sur la quantité f est notée δf = f (x) − f (a). En général, ces
variations sont supposées infiniment petites. Pour interpréter ces variations, reprenons l’interprétation
géométrique du taux d’accroissement et de la dérivée, en s’appuyant sur le graphe donné figure 31.
45
Module 2
Autour du point M0 d’abscisse a et d’ordonnée f (a), introduire une petite variation δx sur a revient à
déplacer le point d’étude de la quantité f en M1 d’abscisse x = a + δx et d’ordonnée
y = f (x) = f (a) + δf . Le rapport entre la variation δf et la variation δx qui l’a provoquée n’est autre
que le taux d’accroissement Tf (a, x), défini par les mathématiques. En effet, ce taux d’accroissement est
la pente de la droite liant M0 (a, f (a)) au point M1 (x, f (x)). On a alors : δf = Tf (a, x)δx.
Les mathématiciens disposent eux aussi d’une formalisation de ces petites variations. Une très petite
variation, dite infiniment petite, de la variable x est notée dx et appelée différentielle de x. La
différentielle est une quantité algébrique (qui peut donc être quantifiée). La variation engendrée sur f
par dx est appelée différentielle de f , notée df , et est définie au point a par : df = f 0 (a)dx. Cette
variation de f , dépendant de la dérivée f 0 , est donc graphiquement liée à la tangente au graphe de f au
point M0 (a, f (a)) et d’équation y = f 0 (a)(x − a) + f (a). Considérant le point M2 dont l’abscisse x est
distante de celle de M0 de la quantité dx, l’écart séparant l’ordonnée de M2 et celle de M0 est donc
df = f 0 (a)dx.
Les formalismes du physicien et du mathématicien ne sont pas sans lien : si l’on fait tendre la petite
variation physique δx vers 0, autrement dit on rapproche x de a, δx tend vers l’infiniment petit dx. De
même le taux d’accroissement Tf (a, x) tend (par définition) vers la dérivée au point a, f 0 (a). Donc, en
reprenant les équations précédentes, la variation physique sur f , δf , tend vers la différentielle de f , df ,
en a.
En pratique, le physicien assimile souvent les petites variations physiques à la différentielle, pour
pouvoir bénéficier de cet outil mathématique très puissant. Finalement, en assimilant δf à df , il
remplace l’étude de la courbe de f au point a par l’étude de la tangente au graphe f au point a. Il
obtient ainsi un résultat certes approché, mais dont l’erreur est d’autant plus petite que les variations
autour du point le sont.
Exercice 2.26. Différentielles et variations : On considère un carré de côté a, dont la surface en fonction de a est
notée S(a) = a2 . Par suite d’une variation de température, on suppose que a varie d’une petite quantité 3 notée δa.
1. Calculer sa nouvelle surface S(a + δa), la variation absolue de son aire δS = S(a + δa) − S(a) et la variation
δS
relative , en fonction de a et de δa.
S
dS
2. Calculer la différentielle dS de S(a) puis .
S
δS dS
3. Que néglige-t-on en assimilant la variation, à la différentielle (infiniment petite) ?
S S
Même questions pour le volume V (r) d’un ballon de rayon r.
3. Attention δa est un symbole pour représenter la petite variation sur a ; ce n’est pas δ × a ! !
46
Module 2
Exemple 151 (Dent de scie). Son graphe est donné figure 32.
y y
déc
1 1
r
nce
ois
issa
san
f (b)
ce
cro
a a b
x x
0 1 b 0 1
f (a)
f (a) f (b)
Figure 32 – La dent de scie : une fonction avec des portions croissantes (figure de gauche) et des portions
décroissantes (figure de droite).
M2.148
Tableau de variation
Le sens de variation et l’étude de signe se résument dans un tableau de variation.
Exemple 155 (Fonction f (x) = x2 − 6x + 1). Cette fonction est de tableau de variation :
47
Module 2
x −∞ 3 +∞
f 0 (x) − 0 +
+∞ +∞
f (x)
−8
M2.151
6.3.3 Exercices
6.3.3.A Exercices-type
M2.152
6.3.3.B Exercices de TD
Exercice 2.28. Sens de variation : Étudier le sens de variation de la fonction f (x) = (x − 2)3 .
Exercice 2.29. Étude de fonctions : Étudier le sens de variation des fonctions de la variable réelle x définies par :
p 3x
1 f (x) = |x2 + 4x + 5| 2 g(x) = 3 y(x) = xx 4 y(x) = x(x/a)
x+3
M2.153
Exemple 158 (Chiffre d’affaire C d’une appli Iphone en fonction du temps t de mise en vente). Ce
chiffre d’affaire est donné par C(t) = 5t − 0.1t3 ; c’est la fonction de coût. L’optimisation serait la
recherche du chiffre maximum Cmax et le temps topt qui permet d’atteindre ce maximum
Exemple 159 (Accidents de la route A en fonction du nombre de radar r). Le nombre d’accident est
donné par A(r) = 20000 − 10r2 ; c’est la fonction de coût. L’optimisation serait la recherche du nombre
d’accident minimum Amin et le nombre de radar ropt qui permet d’atteindre ce minimum
M2.154
48
Module 2
6.4.2 Extrêma
6.4.2.A Définitions
Mglobal
1
Mlocal
Gf
mlocal
x
0 1
Remarques
• Si f est décroissante pour x < a et f est croissante pour x > a, l’extrêmum est un minimum.
• Si f est croissante pour x < a et f est décroissante pour x > a, l’extrêmum est un maximum.
M2.156
6.4.3 Exercices
6.4.3.A Exercices types
Exercice 2.31. Exercice type : Optimisation : Déterminer l’optimum de la note N du DS de Maths en fonction du
temps de révision t, donné par N (t) = 3t − 0.1t3 .
M2.157
49
Module 2
6.4.3.B Exercices de TD
Exercice 2.32. Deux nombres : On considère deux nombres a et b dont la somme vaut 12. Trouver ces deux nombres
pour que : 1 la somme de leur carré soit minimale, 2 le produit de l’un et du carré de l’autre soit maximal, 3 le
produit de l’un et du cube de l’autre soit maximal.
Exercice 2.33. Proximité de deux voitures : Deux rues se coupent à angle droit en un point P . L’une a la
direction !nord-sud, l’autre est-ouest. Une voiture venant de l’ouest passe en P à 10h à la vitesse constante de 20
km/h. Au même instant, une autre voiture, situé à 2 km au nord du croisement, se dirige vers le sud à 50 km/h. A
quel moment ces deux voitures sont-elles les plus proches l’une de l’autre (à vol d’oiseau) et quelle est cette distance
minimale ?
M2.158
Exercice 2.34. Cuisine : On considère une boı̂te de conserve cylindrique de hauteur h et de rayon R.
1. On dispose d’une surface de métal S limitée pour construire la boı̂te de conserve de taille S = 400π cm2 .
Comment choisir le rayon R et la hauteur h de la boı̂te pour que son volume V soit maximal ?
2. On souhaite maintenant construire une boı̂te de volume V0 donné et fixé. Comment choisir le rayon R et la
hauteur h pour que la surface de métal à utiliser soit minimale ? On exprimera la solution en fonction du
h
rapport .
R
Mêmes questions avec une casserole.
M2.159
6.5.1.B Définition
Définition 164 (Bijection). Une fonction f est une bijection (ou est bijective) de l’intervalle I
(sous-ensemble de Df ) vers l’intervalle J (sous-ensemble de If ) si et seulement si pour tout y ∈ J, l’eq.
y = f (x) admet une unique solution x.
Cela signifie que : pour tout x ∈ I, il existe un unique élément y ∈ J (ce qui se note en mathématique
∃!y ∈ J) tel que y = f (x)
Théorème 165 (Condition nécessaire et suffisante). Pour être une bijection sur l’intervalle I, f doit
être dérivable 4 et strictement monotone sur I.
M2.161
4. en fait, continue
50
Module 2
avec f (R+ ) = f (0); lim f (x) = [0; +∞[. Il existe donc deux uniques solutions à l’équation
x→+∞
f (x) = a (avec a un réel positif et non nul quelconque). Comme a ∈ [0; +∞[= f (R− ) = f (R+ ), la
première solution appartient à R− (et est unique) et la seconde appartient à R+ (et est unique).
M2.161
Remarques
• Une fonction f dont le sens de variation change sur R admet une réciproque sur chaque intervalle de
variation !
1
• Ne pas confondre f −1 et .
f
M2.162
Exemple 173 (Graphes de f et f −1 ). f (x) = x4 et sa réciproque sur R+ f −1 (x) = x1/4 ont un graphe
symétrique par rapport à la droite d’équation y = x comme le montre la figure 34.
y x4 x
M 0 (y, x)
1
x4
1 M (x, y)
x4 x
0 1
Figure 34 – Le graphe de deux fonctions réciproques est symétrique, suivant une symétrie axiale d’axe
la 1ère bissectrice du plan
.
M2.164
51
Module 2
y
π
Gacos
1 Gcos
x
−2π −π 0 π 2π
y
π/2
Gasin
1
Gsin
x
−2π −π 0 π 2π
Définition 175 (Fonction arcsin). arcsin (ou asin) est la fonction définie dans [−1; 1] et à valeurs dans
[−π/2; π/2] qui a tout x associe l’angle θ dont le sin vaut x (sin(θ) = x). C’est la réciproque de la
fonction sin lorsque son domaine de définition est restreint à [−π/2; π/2]. Son graphe est donné
figure 36.
M2.166
Définition 176 (Fonction arctan). arctan (ou atan) est la fonction définie dans [−1; 1] et à valeurs
dans ] − π/2; π/2[ qui a tout x associe l’angle θ dont le tan vaut x (sin(θ) = x). C’est la réciproque de la
fonction tan lorsque son domaine de définition est restreint à ] − π/2; π/2[. Son graphe est donné
figure 37.
M2.167
6.5.3 Exercices
6.5.3.A Exercices types
Méthodologie 177 (Montrer qu’une fonction est la réciproque d’une autre). Montrer que
g(f (x)) = f (g(x)) = x
52
Module 2
5y Gtan
4
3
2
Gatan
1
x
−2π −π 0 π 2π
Exercice 2.35. Exercice type : Réciproque : Montrer que g(x) = 1 + x est la réciproque de f (x) = x − 1 sur R.
Méthodologie 178 (Déterminer une réciproque). 1. Etudier la continuité et le (ou les) sens de
variation de f .
2. Poser y = f (x) et inverser l’équation pour avoir x = g(y). Alors g = f −1 .
Exercice 2.36. Exercice type : Réciproque : Montrer que f (x) = (x + 1)1/3 + 2 admet une réciproque (sur un
intervalle que l’on précisera) et donné l’expression de sa réciproque.
M2.168
6.5.3.B Exercices de TD
Exercice 2.37. Composition de fonctions trigonométriques : Simplifier et représenter graphiquement les fonctions
suivantes :
1 x 7→ arccos (cos(x)) 2 x 7→ cos (arccos x) 3 x 7→ arctan(tan(x)) 4 x 7→ tan (arctan(x))
x−1
Exercice 2.38. Réciproque : Déterminer la (ou les) réciproques de f (x) = .
x+2
Exercice 2.39.
p Réciproque : On considère la fonction f de la variable x, définie sur l’intervalle [1; +∞[ par :
f (x) = x + x2 − 1. 1 Montrer que f admet une réciproque f −1 sur [1; +∞[. 2 Montrer que cette réciproque est
x2 + 1
la fonction g(x) = .
2x
M2.169
Exercice 2.40. Réciproque : On considère les deux fonctions f et g de la variable réelle x définies par :
x2 √
f (x) = et g(x) = x − 2 x + 1. Pour chacune de ces fonctions, 1 montrer qu’elle possède deux intervalles de
1 + x2
monotonie, puis 2 expliciter la fonction inverse relative à chacun de ces intervalles.
M2.170
53
Module 2
d2 f
seconde. On la note f 00 ou f (2) ou .
dx2
En généralisant à l’ordre n :
Définition 180 (Dérivabilité à l’ordre n (n ∈ N∗)). Une fonction f est dérivable à l’ordre n sur B si
toutes ses dérivées d’ordre inférieur à n existent et sont dérivables sur B. La dérivée à l’ordre n de f ,
dn f
notée f (n) ou , est alors :
dxn
n fois
z }| {
0 0
0
f (n) (x) = ... (f 0 ) ... (x)
M2.171
d2 f
Remarque : dans la notation différentielle , dx2 n’est pas le produit de d et x2 ; de même d2 f n’est
dx2
pas le produit de d2 et f ! Ce sont deux symboles insécables.
y
Tgte en 0.8
Gf concave
1
Tgte en −1 x
1 Gf convexe
1
Figure
1 38 – Graphe d’une fonction concave sur −∞; 3 (partie du graphe en pointillé) et convexe sur
3 ; +∞ (partie du graphe en trait plein)
6.6.3 Exercices
6.6.3.A Exercices types
Exercice 2.42. Exercice type : Dérivée 3ième : Calculer la dérivée 3-ième de :
M2.172
54
Module 2
6.6.3.B Exercices de TD
Exercice 2.43. Dérivée d’une solution classique d’équations différentielles : Soit y la fonction de la variable x définie
par y(x) = a cos(ωx) + b sin(ωx) avec a, b et ω trois constantes.
dy d2 y
1. Calculer (si elles existent) les dérivées et .
dx dx2
d2 y
2. Former une relation entre y et indépendantes de a et de b.
dx2
Exercice 2.44. Dérivées et différentielles n-ième : Soit la fonction y de la variable réelle x définie par y(x) = tan(x).
Exprimer les 5 premières dérivées de y en fonction de y(x) et montrer que :
dy 5
= 16 + 136y 2 (x) + 240y 4 (x) + 120y 6 (x)
dx5
Pour faciliter la lecture des équations, on pourra écrire y(x) sous la forme y.
M2.173
Exercice 2.45. Dérivée à l’ordre n de la fonction inverse (pour les poursuites d’études longues) :
Montrer par récurrence que :
1
1. la fonction inverse f : x 7→ est dérivable une infinité de fois sur R∗
x
n!
2. sa dérivée n-ième vaut f (n) (x) = (−1)n n+1 , où n! est la factorielle de n définie pour tout entier naturel
x
n ∈ N par :
1 , si n = 0
n! =
1 × 2 × ... × (n − 1) × n , si n > 0 (produit de tous les entiers de 1 à n)
.
M2.174
Exercice 2.46. Différentielles et équations différentielles :
Pour une fonction y(x) définie pour tout x tel que |x| ≤ 1, on fait le changement de variable x = cos(t) avec
0 ≤ t ≤ π.
dy dy
1. Exprimer en fonction de t et de .
dx dt
d2 y dy d2 y
2. En utilisant la méthode précédente, exprimer 2
en fonction de t, et 2 .
dx dt dt
3. Que devient, par ce changement de variable, l’équation différentielle suivante :
d2 y dy
(1 − x2 ) −x + y = 0.
dx2 dx
M2.175
Exercice 2.47. Vers les équations différentielles : Résoudre l’équation différentielle x2 y 00 + xy 0 + y = 0 portant sur la
fonction y de la variable x, en faisant le changement de variable x = et .
M2.176
7 Comportements asymptotiques
7.1 Limites en l’infini
7.1.1 Notion de comportement asysmptotique
7.1.1.A Notions
Exemple 184 (La fonction inverse). Plus x augmente (autrement dit x tend vers +∞), plus f (x) se
rapproche de 0 par valeurs supérieures comme l’illustre la figure 39 ; on dit que lim f (x) = 0+
x→+∞
M2.177
55
Module 2
1 A
Ginv
x
1
lim f (x) = 0+
x→+∞
• Elle prend la forme d’une limite L qui peut être un nombre ∈ R (et on parle de limite finie) ou un
infini +∞ ou −∞ (et on parle de limite infinie)
• La limite L peut être atteinte ou approchée par la fonction, en arrivant par valeurs inférieures (L− )
ou supérieures (L+ ).
On la note :
lim f (x) = lim f = L ou lim f (x) = lim f = L
x→+∞ +∞ x→−∞ −∞
M2.178
1
Exemple 186 (Fonction inverse). lim = 0 (cf. figure 39)
x→+∞ x M2.179
Cas d’une limite L réelle finie en −∞
lim f (x) = lim f = L
x→−∞ −∞
y
exp(x)
A 1
x
0 1
lim f (x) = 0
x→−∞
56
Module 2
1 A
A Ginv
( x
1 lim f (x) = 0+
x→+∞
lim f (x) = 0−
(
x→−∞
f (x) > 0
f (x) < 0
Remarque
Idem pour une limite en −∞ et pour une limite −∞
lim f (x) = +∞
x→+∞
y
Gabs
A
1
x
0 1
Remarque
est la lettre grecque habituellement choisie pour désigner de ”petites” quantités.
57
Module 2
Définitions 191 (Limites infinies en l’infini). Soit f une fonction de la variable réelle x.
• lim f (x) = lim f = +∞ si et seulement si pour tout B > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour
x→+∞ +∞
x ∈ Df : si x > A, alors f (x) > B. Autrement dit, on peut rendre f (x) aussi grand que l’on veut à la
seule condition de prendre x suffisamment grand.
• lim f (x) = lim f = +∞ si et seulement si pour tout B > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour tout
x→−∞ −∞
x ∈ Df : si x < −A, alors f (x) > B
• lim f (x) = lim f = −∞ si et seulement si pour tout B > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour tout
x→+∞ +∞
x ∈ Df : si x > A, alors f (x) < −B
• lim f (x) = lim f = −∞ si et seulement si pour tout B > 0, il existe un réel A > 0 tel que pour tout
x→−∞ −∞
x ∈ Df : si x < −A, alors f (x) < −B
Constante c c c
+∞ si n pair
xn (n ∈ N∗ ) +∞
−∞ si n impair
√
n
1 n.d. 5 si n pair
x = xn +∞
−∞ si n impair
1
Inverse 0− 0+
x
ln(x) n.d. +∞
exp(x) 0+ +∞
sin(x), cos(x), tan(x) p.d.l. 6 p.d.l.
π+ π−
arctan(x) −
2 2
Table 6 – Limites asymptotiques usuelles ; les abréviations signifient n.d.=non défini, p.d.l.=pas de
limite.
M2.183
7.2.2.A Limites d’une somme, d’une amplification, d’un produit, d’un quotient
Les limites asymptotiques en +∞ des différents assemblages de fonctions sont données table 7 pour
λ ∈ R∗ et s un signe (égal à +1 ou −1)
Remarque
Résultats identiques lorsque la limite est asymptotique en −∞
M2.184
58
Module 2
u
lim u lim v lim λu lim u + v lim u.v lim
+∞ +∞ +∞ +∞ +∞ +∞ v
Lu
Lu Lv λLu Lu + Lv Lu Lv
Finie-Finie Lv
Lu 0+ λLu Lu 0 sign (Lu ) ∞
−
Lu 0 λLu Lu 0 −sign (Lu ) ∞
0 0 0 0 0 FI
sign(sLv )∞ si Lv 6= 0
s
Infinie-InfinieFinie-Infinie
s∞ Lv sign(sλ)∞ s∞ sign ∞
FI si Lv = 0 Lv
sign(sLu )∞ si Lu 6= 0
Lu s∞ λLu s∞ 0
FI si Lu = 0
+∞ +∞ sign(λ)∞ +∞ +∞ FI
−∞ −∞ −sign(λ)∞ −∞ +∞ FI
+∞ −∞ sign(λ)∞ FI −∞ FI
−∞ +∞ −sign(λ)∞ FI −∞ FI
Table 7 – Opérations sur les limites asymptotiques avec λ ∈ R∗ et s un signe (égal à +1 ou −1) ;
l’abréviation FI indique une forme indéterminée.
7.2.2.D Exercices
7.2.2.D.a Exercices-types
Méthodologie 196 (Calcul de limites asymptotiques). 1. Identifier les fonctions usuelles et donner
leurs limites ;
2. Identifier le (ou les) assemblages de fonctions usuelles puis calculer la limite de proche en proche
en utilisant les règles sur les limites ;
3. En cas de forme indéterminée :
• Quelques astuces (cf TD) ;
• Utiliser des outils plus puissants, comme l’équivalence ou les développements limités.
e−x
Exercice 2.48. Exercice type : Limites : Déterminer les limites suivantes : 1 lim x3 ln(x) 2 lim
x→+∞ x→+∞ x
M2.187
59
Module 2
7.2.2.D.b Exercices de TD
Exercice 2.49. Limites : Calculer lim f (x) et lim f (x) pour les fonctions f suivantes :
x→+∞ x→−∞
2 arctan(x)
1 f (x) = 2x + x + 1 2 f (x) = 3 f (x) = x2 − x3
|x − 3|
Exercice 2.50. Limites avec forme indéterminée de type ∞ - ∞ : Calculer lim f (x) et (si elle existe) lim f (x)
x→+∞ x→−∞
pour les fonctions f suivantes :
p p
p p p |x| + 2 − |x|
1 f (x) = x2 + 1 − x2 − 1 2 f (x) = x2 + 2x − x 3 f (x) =
|x|
4 f (x) = ln(x) − ln(x + 1) 5 f (x) = ln(x2 + 1) − 2 ln(x)
M2.188
Théorème 198 (Relation d’ordre en −∞). Soient deux fonctions u et v définies sur R. Pour tout x
suffisamment proche de −∞,
1. si u(x) ≤ v(x) et lim v = −∞, alors lim u = −∞,
−∞ −∞
2. si u(x) ≥ v(x) et lim v = +∞, alors lim u = +∞.
−∞ −∞
3. si |u(x) − l| ≤ v(x) et lim v = 0, alors lim u = l.
−∞ −∞
7.2.4.A Définitions
Définition 200 (Équivalence en ∞). Deux fonctions f et g sont équivalentes au voisinage de a
(avec a = +∞ ou a = −∞) si et seulement si u(x) = g(x) (1 + (x)) avec lim (x) = 0. On le note :
x→a
f ∼ g ou f (x) ∼ g(x)
a x→a
Remarque : Deux fonctions équivalentes ont une même limite !
Théorème 201 (Équivalence et limite). Si f ∼ g alors lim f (x) = lim g(x)
a x→a x→a
M2.189
60
Module 2
Exemple 203 (Équivalent de P (x) = 3x4 − 2x = 3x4 + 0x3 + 0x2 − 2x1 + 0). P (x) ∼ 3x4 et
x→+∞
P (x) ∼ 3x4
x→−∞
P (x)
Théorème 204 (Équivalent d’une fraction rationnelle). Une fraction rationnelle F (x) = avec
Q(x)
P (x) = an xn + ... + a1 x + a0 de degré n et Q(x) = bm xm + ... + b1 x + b0 de degré m admet pour
équivalent le quotient des équivalents de P (x) et Q(x).
P (x) 3x4 − 2x 3x4 + 0x3 + 0x2 − 2x1 + 0
Exemple 205 (Équivalent de F (x) = = 3 = ).
Q(x) 6x + 4x2 + 1 6x3 + 4x2 + 0x + 1
3x4
F (x) ∼
x→±∞ 6x3 M2.190
Théorème 206 (Opérations sur les équivalences). Soient f1 , f2 , g1 et g2 quatre fonctions telles que
f1 ∼ g1 et f2 ∼ g2 et λ ∈ R∗ . Alors :
+∞ +∞
• λf1 (x) ∼ λf2 (x)
x→+∞
1 1
• ∼
f1 (x) x→+∞ f2 (x)
f1 (x) f2 (x)
• ∼
g1 (x) x→+∞ g2 (x)
• f1 (λx) ∼ g1 (λx)
x→+∞
Remarque
Idem en −∞
M2.191
7.2.4.D Exercices
7.2.4.D.a Exercices-types
x2 − 1
Exercice 2.52. Exercice type : Équivalents : Calculer lim 1 + .
x→+∞ 2x2 + 1
M2.192
7.2.4.D.b Exercices de TD
Exercice 2.53. Limites de fractions rationnelles : Calculer les limites en +∞ et en −∞ des fonctions f suivantes :
7x + 3 2x − 3 2x + |2x + 5|
1 f (x) = 2 f (x) = 3 f (x) =
4x2 − 3x + 13 x+5 5x − 1
M2.193
61
Module 2
50
x 7→ ex
40
30
x 7→ x2
20
10
x 7→ ln(x)
x
0 1 2 3 4 5
Figure 43 – ¡¡ln croit moins vite que les puissances, qui croissent moins vite que l’expo vers +∞¿¿
M2.194
7.2.5.B Exercices de TD
Exercice 2.55. Limites avec croissance comparée : Déterminer les limites quand x tend vers +∞ et lorsqu’elle existe,
lorsque x tend vers −∞, des fonctions f suivantes :
ex e2x − x2
1 f (x) = 2 f (x) = x3 − 2x 3 f (x) = (x + 1)e−x 4 f (x) =
x2 + 1 2
e2x+1
3x √ e1+x 10x
5 f (x) = 4 6 f (x) = x + 1e−3x 7 f (x) = 8* f (x) = √
x x2 ln(x) x2 + 1
M2.195
Exercice 2.56. Accroissements finis (pour les poursuites d’études longues) : Cet exercice utilise la formule des
accroissements finis donnée par : pour toute fonction f continue sur [a, b], pour h = b − a, il existe un réel θ (avec
0 < θ < 1) tel que f (a + h) = f (a) + hf 0 (a + θh).
Déterminer la valeur prise par θ lorsque la fonction f est définie par :
Calculer, dans chacun des cas, la limite de θ quand l’écart h tend vers 0.
M2.196
Exercice 2.57. Série harmonique (pour les poursuites d’études longues) :
Cet exercice utilise la formule des accroissements finis donnée par : pour toute fonction f continue sur [a, b], pour
h = b − a, il existe un réel θ (avec 0 < θ < 1) tel que f (a + h) = f (a) + hf 0 (a + θh).
1
1. Donner un encadrement de ln(a + h) et l’appliquer lorsque a = 1 et h = où n ∈ N∗ .
n
2. En déduire un encadrement de ln(n + 1) − ln(n), ln(n) − ln(n − 1), et ainsi de suite jusqu’à ln(2) − ln(1).
1 1 1
3. Déduire aussi un encadrement de un = 1 + + + ... + .
2 3 n
4. Quelle est la limite de un quand n tend vers l’infini.
M2.197
62
Module 2
7.3.1 Définitions
Objectifs
Evaluer ”comment” une fonction f (x) tend vers +∞ lorsque x → +∞, autrement dit quelle est sa
direction dominante parmi :
1. les droites (0x), (0y)
2. les droites de la forme y = ax + b
3. les branches de la forme y = ax2 guidées par une droite
y
20
y
10
x
15 f (x) = 2 + ln(x)
5
10 f (x) = 3 + x + 1
x
x
Branche y = 2
5 x
Asymptote y = x + 3 0 2 4 6 8
x
0 1 2 3 4 −5
Figure 44 – Un exemple de droite asymptotique (à gauche) et de branche parabolique (à droite)
M2.198
7.3.2 Méthodologie
Les étapes du calcul des asymptotes et des branches paraboliques lorsque x tend vers +∞ est donnée
figure 45.
Remarque
Résultats identiques lorsque x → −∞
M2.199
7.3.3 Exercices
7.3.3.A Exercices-types
Exercice 2.58. Exercice type : Asymptotes : Déterminer la branche asymptotique en +∞ et en −∞ :
x2 + 2x − 2
g(x) = .
x−2
M2.200
63
Module 2
lim f (x) =?
x→∞
L∈R ±∞
Asymptote
f (x)
horizontale lim =?
y = L x→∞ x
0 ±∞
a ∈ R∗
Branche Branche
lim f (x) − ax =? parabolique parabolique
x→∞ de direction de direction
(0x) (0y)
b∈R ±∞
Branche
Asymptote
parabolique
oblique
de direction
y = ax + b
y = ax
7.3.3.B Exercices de TD
5x2 + 3x − 2
Exercice 2.59. Asymptotes : Déterminer le comportement asymptotique de f (x) = en +∞.
x+2
Exercice 2.60. Branches asymptotiques : Déterminer les branches asymptotiques des fonctions suivantes :
1 x2 + 3x − 1 1 x
1* f (x) = 2* f (x) = 2(2 − x) +
2 x+3 4x+2
M2.201
Exercice 2.61. Etude d’un schéma électronique :
On considère le montage suivant :
R1 ≡ x R2 ≡ 3
i1
R1 ≡ x
i2
M2.202
8 Comportements locaux
On s’intéresse maintenant à l’analyse du comportement local d’une fonction f de la variable réelle x,
c’est à dire aux variations de f (x) lorsque x est à proximité (au voisinage) d’une valeur réelle a fixée.
64
Module 2
y lim f (x) = +∞
x→0+
η
1
Ginv
x
1
Exemple 208 (Fonction inverse). Lorsque x → 0 (par valeurs supérieures), f (x) croit indéfiniment ; on
dit que lim+ f (x) = +∞ comme l’illustre la figure 46.
x→0
M2.203
Définitions 209 (Comportement local). • Le comportement local d’une fonction f de la variable x est
la ”‘direction”’ de f lorsque x tend vers a, soit des deux côtés, soit par valeurs inférieures (a− ), soit
par valeurs supérieures a+ .
• Elle prend la forme d’une limite L qui peut être un nombre ∈ R ou un infini ±∞.
• La limite L peut être atteinte ou approchée par la fonction, en arrivant par valeurs inférieures (L− )
ou supérieures (L+ ).
On la note : lim f (x) = lim f = L
x→a a
Remarque
Très souvent a = 0
M2.204
sin(x)
Exemple 210 (Sinus cardinal). lim sinc (x) = lim = 1 comme l’illustre la figure 47
x→0 x→0 x
1 lim f (x) = 1
x→0
η
Gsinc
x
−3π −2π −π 0 π 2π 3π
65
Module 2
1
Exemple 211 (f (x) = ). de limite +∞ lorsque x → 0 (cf. graphe donné figure 48)
|x|
y lim f (x) = +∞
x→0
η
1
G1/|x|
x
1
66
Module 2
Constante c c sin(x) 0
Puissance xn (n ∈ N∗ ) 0 cos(x) 1
√
Racine carrée x 0+ tan(x) 0
+
1 +∞ si x → 0
Inverse arcsin(x) 0
x −∞ si x → 0−
π
Log népérien ln(x) −∞ pour x → 0+ arccos(x)
2
Exponentielle ex 1 arctan(x) 0
Remarques
• Mêmes théorèmes que pour les comportements asymptotiques (cf section 7.2.2)
• Mêmes formes indéterminées
M2.209
8.2.2.A Exercices
67
Module 2
8.2.2.A.a Exercices-types
tan(x)
Exercice 2.62. Exercice type : Limite locale : Calculer lim .
x→0 2 + x1
M2.210
8.2.2.A.b Exercices de TD
Exercice 2.63. Limites en 0 : Calculer les limites en 0 des fonctions f suivantes :
arctan x p p 2x − 3 2x + |2x + 5|
1 f (x) = 2 f (x) = x2 + 1 − x2 − 1 3 f (x) = 4 f (x) =
|x − 3| x+5 5x − 1
|x(x − 1)| ln(x)
5 f (x) =
x3
M2.211
8.2.3 Équivalence en 0
8.2.3.A Rappel
Equivalence en 0
Deux fonctions f et g sont équivalentes au voisinage de 0 si elles sont égales au voisinage de 0 à un
epsilon près. Leurs graphes se tangentent et elles ont la même limite en 0. On le note : f (x) ∼ g(x)
x→0
Exemple 213 (Equivalent de tan). tan(x) ∼ x : on voit bien sur la figure 49 que la fonction x 7→ x
x→0
tangente la fonction tan au voisinage de 0 ; par contre, plus x s’éloigne de 0, moins tan(x) et x sont
proches.
y tan(x)
2 x
x
0 π/2
8.2.3.C Exercices-types
Exercice 2.64. Exercice type : Limites via équivalences : Calculer :
1 1
tan(x) (1 + x) 3 − (1 − x) 3
1 lim 2 lim
x→0 x x→0 x
M2.214
68
Module 2
(1 + x)α ∼ 1 + αx (1 − x)α ∼ 1 − αx
x→0 x→0
1 1
∼ 1 + αx ∼ 1 − αx
(1 − x)α x→0 (1 + x)α x→0
ln(1 + x) ∼ x ln(1 − x) ∼ −x
x→0 x→0
sin(x) ∼ x cos(x) ∼ 1
x→0 x→0
x
tan(x) ∼ x a ∼ 1 + x ln(a)
x→0 x→0
arcsin(x) ∼ x arctan(x) ∼ x
x→0 x→0
Remarque
v n’est autre que la réciproque de u (v = u−1 ) vu section 6.5.
Méthodologie 215 (CV pour un calcul de lim f (x)). 1. Poser le cv x = u(t) et inverser le cv pour
x→a
obtenir t = v(x) ;
2. Réécrire l’expression de f (x) en fonction de t en remplaçant, dans la règle de définition de f , tous
les x par v(t), pour obtenir f (v(t)) ;
3. Calculer b = lim v(x) ;
x→a
4. Conclure que lim f (x) = lim f (u(t)).
x→a t→b
M2.215
Exercice 2.65. Exercice type : Changement de
variable
: Calculer les limites suivantes en utilisant les changements de
1
x
1 1 x
variables proposés : 1 lim 1+ y= 2 lim 2(2 − x) + y =x+2
x→+∞ x
x x→−2 4x+2
M2.216
1 1 1
• lim f (x) = lim f y= x=
x→0− y→−∞ y
x
y
M2.217
7. Attention : ne pas le confondre avec l’abréviation de convergence aussi noté CV mais dans un autre contexte
69
Module 2
8.2.4.C Exercices de TD
Exercice 2.66. Changements de variable : Déterminer les limites suivantes en faisant les changements de variables
proposés :
x2 + 3x − 4 1
1
1 lim u = x − 1 2 lim ln 1 + u = x − 2
x→1 2x2 − x − 1 x→2+ x−2 x−2
1
1
1
3 lim ln (x − 1) u = 2 − x 4 lim x tan u=
x→2− x−2 x→+∞ x
x
x
3 x+1 1 1 1
5 lim x ln u= 6* lim 1+ u=
x→+∞ x
x x→+∞ x
x
M2.218
8.3.1 Définitions
8.3.1.A Principe
Principe
Les DLs permettent d’approcher de plus en plus précisément et localement (pour x autour de a)
l’image f (x) par un polynôme P (x).
Un DL aura un ordre qui indique le degré d’approximation de la fonction f .
Remarque
En général, a = 0 ; sinon, on effectue un changement de variable pour se ramener en 0.
Exemple 217 (DLs de tan en 0). • tan(x) ∼ x : l’équivalent en 0 est aussi le DL à l’ordre 1
0
x3
• tan(x) = x + + x3 (x) : DL à l’ordre 3 avec un polynôme de degré 3
3
x3 2x5
• tan(x) = x + + + x5 (x) : DL à l’ordre 5 avec un polynôme de degré 5
3 15
Remarque
Les DLs sont incrémentales avec l’ordre
M2.219
Définition 218 (DL à l’ordre n). Le développement limité à l’ordre n au voisinage de 0 d’une
fonction f prend la forme d’un polynôme à coefficients réels Pn (x) = a0 + a1 x + ... + an xn de degré au
plus égal à n, de sorte que pour tout x proche de 0, il existe une fonction telle que
f (x) = Pn (x) + +xn (x) avec limx→0 (x) = 0.
M2.220
70
Module 2
1 × 2 × ... × (n − 1) × n , si n 6= 0
où la factorielle de n est définie par : n! = et est une
1 , si n = 0
fonction telle que lim (x) = 0.
x→0
M2.221
Théorème 220 (Décrémenter l’ordre d’un DL). Pour passer d’un DL à l’ordre n à un DL à un ordre
m inférieur, il suffit de tronquer le polynôme à l’ordre m, c’est à dire d’effacer toutes les puissances de
x de degré supérieur à m.
x2 x3 x4 x5
Exemple 221 (DL à l’ordre 3 de ex ). Sachant ex = 1 + x + + + + + x5 (x) (DL à l’ordre
2 6 24 120
x2 x3
5), alors ex = 1 + x + + + +x3 (x) à l’ordre 3
2 6 M2.222
71
Module 2
Définition 230 (Développement limité à l’ordre n au voisinage de 0). Une fonction f admet un
développement limité à l’ordre n au voisinage de 0 s’il existe un polynôme
Pn (x) = a0 + a1 x + ... + an xn de degré au plus égal à n (avec a0 , a1 , ..., an des coefficients réels) tel que :
f (x) = Pn (x) + o (xn ) où o(xn ) désigne une fonction (non spécifiée ici) négligeable devant xn . S’il existe
ce DL est unique et est donné par la formule de Taylor-Young.
x 0.1 0.01
• P0 (x) = 1
• P1 (x) = 1 − x
• P2 (x) = 1 − x + x2
• P3 (x) = 1 − x + x2 − x3
représenté figure 50.
M2.224
8.3.2 Calculs de DL
8.3.2.A DLs usuels
Les développements limités usuels sont données table 11. M2.225
M2.226
72
Module 2
P3 (x)
1
1 1
f (x) =
1+x P2 (x)
x 1
f (x) =
0 1 1+x
P1 (x)
x
−0.5 0 0.5
Figure 50 – Comparaison graphique d’une fonction et de ses DLs : dès que x s’approche de 0, les DLs
tangentent de mieux en mieux la courbe de f
M2.227
M2.228
Théorème
236 (DL d’une composée). Soient u(x) = Pn (x) + xn (x) et v(x) = Qn (x) + xn (x). Alors
u v(x) = Sn (x) + xn (x) avec Sn (x) = Pn (Qn (x)) tronqué à l’ordre n.
Exercice 2.71. Exercice type : DL d’une composée : Déterminer le DL à l’ordre 2 de :
M2.229
8.3.2.C Exercices de TD
Exercice 2.72. DL d’une somme : Déterminer le DL à à l’ordre 3 de u(x) + v(x) lorsque u(x) = ex et v(x) = sin(x).
Exercice 2.73. DL d’un produit : Déterminer le DL à l’ordre 2 de u(x).v(x) avec u(x) = ex et v(x) = sin(x).
73
Module 2
Exercice 2.74. Calcul de DLs : Donner le développement limité en 0 à l’ordre 2 des fonctions de la variable x
suivantes :
sin(x) 1 ln(1 + x) π
1 2
2 3 tan2 (x) 4 5 sin +x
1+x 1 + sin(x) 1+x 4
sin(πx) x
6 sinc (x) = 7 xex 8
πx 1 − ex
M2.230
ln(1 − x)
Exercice 2.75. Exercice type : Limite : Calculer la limite en 0 de f (x) = .
x
M2.231
8.3.3.B Exercices de TD
Exercice 2.76. Calcul de limites : Calculer les limites quand x tend vers 0 des fonctions suivantes, en utilisant les DLs
usuels :
√ √
x − arcsin(x) x2 sin(x) 2x + 1 − x + 1
1 f (x) = 2 f (x) = 3 f (x) =
x − sin(x) x − sin(x) x
2
1 − e−x ax − bx ln (cos(ax))
4 f (x) = 5 f (x) = 6 f (x) =
1 − cos(x) x ln (cos(bx))
Exercice 2.77. Calcul de limites (DS 2008) : Calculez les limites suivantes :
ex − 1
1 1
lim x2 3(1+ x )
p
3
1 lim 1 + x3 − (1 + x) 2 3 lim ln
x→+∞ x→±∞ x→0 x x
74
Module 2
M2.232
Exercice 2.78. Limites (pour les poursuites d’études longues) :
Calculer les limites suivantes :
x − (n + 1)xn+1 + nxn+2
x+1 ln(x)
1 lim x ln 2 lim √ 3 lim
x→+∞ x−1 x→1 x−1 x→1 (1 − x)2
cos(πx/2)
4 lim 5 lim x 21/x − 1 6 lim x 2 1/x
−1
x→1 x − 1 n x→±∞ x→0±
cos( π2 x) xn − 1
n+1
7 lim 8 lim 9 lim
n→+∞ n x→+∞ x−1 x→1 x−1
M2.233
9.2 Exercices
Exercice 2.79. Exercice type :Extrait duDS 2008-2009 :
x2 − 1
Etudier la fonction f (x) = x .
6x2 − 4
1. Ensemble de définition et de dérivabilité (1 pts).
2. Etude de la parité (0.5 pts) et ensemble d’étude (0.5 pts).
3. Dérivée de f (2 pts).
4. Sens de variation (on pourra au besoin poser u = x2 ) (2 pts).
5. Limite de f en +∞ (1 pts)
√
2
6. lim
√ −
f (x) et lim
√ +
f (x) (2 pts) avec u = x − √ .
3
2 2
x→ √ x→ √
3 3
M2.236
Exercice 2.80. Etude de fonction (DS 2005)
:
x+1
Soit la fonction f (x) = Arctan . Donner le domaine de définition de f . Calculer sa dérivée et donner les
x
limites quand x tend vers ±∞, 0− et 0+ . Tracer grossièrement son graphe.
M2.237
75
Module 3
M3.238
10 Calcul intégral
Le processus d’intégration est en quelque sorte l’étape inverse de la dérivation. Il permet d’accumuler
les valeurs d’une fonction (ou d’un signal) sur un intervalle donné ; il est très souvent utilisé en
électronique ou en télécommunications pour des calculs d’énergie.
10.1 Primitive
10.1.1 Définitions
10.1.1.A Primitives
Définition 239 (Primitive). Soit f une fonction réelle de la variable réelle, définie et continue sur
l’intervalle [a; b]. Une primitive de la fonction f est une fonction F de la variable x définie de [a; b]
sur R tel que : pour tout x ∈ [a; b], F 0 (x) = f (x).
1
Exemple 240 (Primitives de la fonction inverse). F (x) = − 2 est une primitive de la fonction inverse
x
1
f (x) =
x
Corollaire 241. Une primitive F de f sur [a; b] est nécessairement dérivable sur [a; b] et de dérivée
F 0 (x) = f (x) sur [a; b]
Z Z M3.239
Notation (pour les poursuites d’études longues) : Une primitive de f est notée F = f = f (t)dt ou
Z x
F (x) = f (t)dt où t est une variable muette appelée variable d’intégration. Il faut bien faire
attention à ne pas utiliser le même nom pour la variable définissant F (ici x) et pour la variable
d’intégration (ici t), au risque de faire des erreurs dans les calculs.
Exercice 3.1. Exercice type : Primitives : Soit f une fonction. Donner une primitive F de f 0 .
Théorème 242 (Primitive et dérivée). • Une primitive de la dérivée de f est f autrement dit une
primitive de f 0 est f .
• La dérivée d’une primitive de f est f autrement dit F 0 = f .
M3.240
Rappel M2
Une fonction f dérivable sur [a; b] est nécessairement continue ; elle admettra donc une primitive sur
[a; b].
M3.241
Théorème 244 (Ensemble des primitives de f ). f possède en fait une infinité de primitives, toutes
définies à une constante c près, appelée constante d’intégration.
Les primitives de f forment donc
un ensemble des fonctions noté x 7→ F (x) + c/c ∈ R . Cet ensemble se lit ”l’ensemble des fonctions
qui à x associe F (x) + c tel que c soit une constante réelle”.
8. Condition nécessaire et suffisante
76
Module 3
Démonstration. Soit F1 une primitive de f sur [a; b]. Alors la fonction F2 définie par F2 (x) = F1 (x) + c
(avec c constante réelle quelconque) est aussi une primitive de f sur [a; b]. En effet, par définition d’une
primitive, F1 est dérivable sur [a, b] avec F10 (x) = f (x). Or F2 est dérivable sur [a, b] (comme somme de
F1 et de la fonction constante c toutes deux dérivables sur [a, b]) et pour tout x de [a, b] ,
F20 (x) = (F1 (x) + c)0 = F10 (x) = f (x) (car une constante est de dérivée nulle). Donc, comme
F20 (x) = f (x), F2 vérifie bien la définition d’une primitive de f .
Exemple 245 (Primitives de l’exponentielle). Toutes les primitives de la fonction f (x) = ex sont les
fonctions ex + c avec c une constante réelle quelconque.
M3.242
10.1.1.D Une unique primitive dont le graphe passe par un point donné
Théorème 246 (Une seule primitive pour une condition de valeur donnée). Il n’existe qu’une seule et
unique primitive
de f dont la valeur en un point x0 est y0 : c’est la fonction F qui satisfait au système
F0 = f
d’équations : .
F (x0 ) = y0
M3.243
10.1.1.E Résumé
Une question de vocabulaire
Attention donc au vocabulaire employé : Pour une fonction f , admettant une primitive F :
• Toutes les primitives de f sont toutes les fonctions de la forme F + c avec c la constante
d’intégration
• La primitive de f qui vaut y0 en x0 est la seule fonction F + y0 − F (x0 )
• Une primitive de f est par exemple F + 2
Ces primitives ne sont valables que sur un intervalle I où la fonction f est continue (ou au moins
dérivable).
M3.244
77
Module 3
1
√ 1 x n +1
Racine n-ième n
x = x n (avec n ∈ N∗ ) 1 +c R+
n +1
1 1
Puissance d’inverse = x−n (avec n ∈ N \ {0, 1}) R∗ Terminale
xn (1 − n)xn−1
xα+1
Puissance xα (avec α ∈ R \ {−1}) +c R∗+
α+1
ex ex + c
Expo
Exponentielle R Terminale
x
a
Expo. à base a ax = ex ln(a) (avec a ∈ R+
∗) +c R
ln(a)
Cosinus cos(x) sin(x) + c R Terminale
2 1
1 f (x) = + 3x 2 g(x) = e3x + cos(2x)
x 5
M3.246
Si f peut s’écrire comme la dérivée d’un produit, d’un quotient ou d’une composée faisant intervenir les
fonctions u et v, on peut aisément donner une primitive de f grâce au théorème 242. Ce procédé est
donné table 14.
2x + 2
Exercice 3.4. Exercice type : Primitive de fractions rationnelles : Donner toutes les primitives de f (x) = .
x2 + 2x + 2
M3.247
78
Module 3
Table 14 – Primitives d’une fonction f lorsqu’elle s’écrit comme une dérivée faisant intervenir les fonc-
tions u et v.
M3.248
M3.249
79
Module 3
2x + b
• les éléments simples de type B ayant pour primitive B ln x2 + bx + c
x2
+ bx + c
puis ajouter toutes les primitives obtenues.
M3.250
Exercice 3.7. Exercice type : Primitives : Donner toutes les primitives de :
x−1 x3 + x + 1
1 f (x) = 5 2 g(x) =
x2 +x−6 x2 + 1
M3.251
10.1.3.D Exercices de TD
Exercice 3.8. Calcul de primitive : Pour chacune des fonctions f suivantes, donner toutes les primitives F (x) de f et
l’ensemble de définition des primitives, en utilisant les règles d’opérations sur les fonctions :
x+1 2
1 f (x) = 2x3 + 5x2 − 4x + 1 2 f (x) = √ 3 f (x) = 2x x2 + 1
x
3 1 sin(x)
4 f (x) = x2 + 1 5 f (x) = 6 f (x) =
(x + 1)5 cos2 (x)
x+3
7 f (x) = ex (x + 1) 8 f (x) = (x2 + 1) sin(x3 + 3x − 3) 9 f (x) = √
2
x + 6x + 7
x2 + 2x + 2 cos(x) p
10 f (x) = √ 11 f (x) = p 12 f (x) = x 1 + x2
x + 3x2 + 6x + 1
3
9 − sin2 (x)
M3.252
Exercice 3.9. Primitives de fractions rationnelles : Trouver une primitive des fractions rationnelles suivantes :
x+1 x2 + x + 1 x3 + 1
1 f (x) = 2 f (x) = 3 f (x) =
x2 + 1 x2 − 3x + 2 x−1
1 1 x+3
4 f (x) = 5 f (x) = 6 f (x) =
x2 (x2 − 3x + 2) (x − 1)(x2 + 1) x+2
5x − 12
7 f (x) =
x(x − 4)
M3.253
Remarques
Z b
Dans la notation f (x)dx,
a
• dx désigne la différentielle de x, autrement dit une petite variation de x. dx est un symbole
mathématique à part entière et n’est pas d × x.
• x est la variable d’intégration. C’est une variable muette qu’on peut remplacer par n’importe quel
Z b Z b Z b
autre nom de variable, par exemple t ou u : on a donc f (x)dx = f (t)dt = f (u)du.
a a a
M3.254
80
Module 3
B2 (b, f (b))
Gf
A2 (a, f (a))
Z b
f (x)dx
a
x
A1 (a, 0) B1 (b, 0)
Z b
Figure 51 – Intégrale f comme aire sous la courbe
a
f (xn−1 ) Gf
f (x3 )
f (x2 )
f (x1 )
f (x0 )
f (xn−1 )δx
...
f (x0 )δx
f (x1 )δx
f (x2 )δx
f (x3 )δx
x
x0 x1 x2 x3 xn−1
a b
δx δx δx δx δx
81
Module 3
par ≤.
En utilisant le symbole mathématique de sommation 9 , et qui se lit somme pour i variant de 0 à
n − 1 des termes f (xi )δx, cette équation se réécrit :
n−1
X Z b
f (xi )δx ≈ f (x)dx
i=0 a
Lorsqu’on fait tendre n vers +∞ (et lorsque la fonction f est intégrable), alors :
• le nombre de mesures de la fonction f (x0 ), f (x1 ), ..., f (xn−1 ) devient infini, autrement dit, on
exploite toutes les valeurs f (x) prises par la fonction f dans l’intervalle [a; b]
• l’intervalle séparant les points de mesures δx devient très petit et tend vers 0 : la différence δx tend
vers la différentielle dx (variation infiniment petite sur x)
Z b
• l’erreur commise dans l’approximation de l’aire f (x)dx par la somme de rectangles devient de plus
a
n−1
X Z b
en plus petite et tend vers 0 : on dit que la somme f (xi )δx converge vers f (x)dx
i=0 a
On a donc :
n−1
X Z b
lim f (xi )δx = f (x)dx
n→+∞ a
i=0
Conclusions
• Une intégrale est la somme de toutes les valeurs f (x) que prend la fonction f entre x = a et x = b
pondérées par la quantité infiniment petite dx.
• Dans le calcul d’une intégrale, il faudra systématiquement prendre en compte la règle de définition
qui s’applique pour f dans l’intervalle d’intégration [a; b].
M3.256
Z 5
Exercice 3.10. Exercice type : Intégrale d’une porte : Calculer l’intégrale Π2 (x)dx où ΠT désigne la fonction
−5
porte de la largeur T
M3.257
f est dite intégrable au sens de Riemann sur [a; b] si et seulement si lorsque n → +∞ les sommes
n−1
X n
X Z b
f (xi )δx et f (xi )δx convergent vers la même limite L. Cette limite L est f (x)dx.
i=0 i=1 a
82
Module 3
f (xn )
f (x4 ) Gf
f (x3 )
f (x2 )
f (x1 )
...
f (xn )δx
f (x1 )δx
f (x2 )δx
f (x3 )δx
f (x4 )δx
x
a b
δx δx δx δx δx
Remarques :
Z b
• La valeur de l’intégrale f (x)dx ne dépend pas de la constante d’intégration c choisie pour définir
a
une primitive F de f .
b
• Le terme F (x) a est une expression/notation mathématique désignant la différence F (b) − F (a) ;
cette expression représente un nombre réel.
• On peut facilement calculer l’intégrale de f entre a et b si on dispose d’une primitive F de f .
N’oubliez pas cependant que cette intégrale (par définition) est aussi la ”somme” de toutes les valeurs
f (x) prises par f lorsque x varie entre a et b. La règle de définition utilisée pour f (x) dans le calcul
de l’intégrale est donc celle valable pour x ∈ [a; b]. M3.258
Exercice 3.11. Exercice type : Intégrales : Calculer :
Z 2 Z −1
1 sign(x)dx 2 |x|dx
1 −2
Exercice 3.12. Exercice type : Intégrales : Montrer que pour toute fonction f continue au voisinage d’un réel a,
Z a
f (t)dt = 0
a
M3.259
10.2.1.C Applications
Définition 253 (Grandeurs physiques en électronique). Soit une tension U (t) fonction du temps t.
Z b
1
• La valeur moyenne de U (t) entre l’instant t = a et l’instant t = b est : Umoy = U (t)dt
b−a a
s
Z b
1
• La valeur efficace 10 de U (t) entre l’instant t = a et l’instant t = b est : Uef f = U 2 (t)dt
b−a a
10. valeur de la tension continue qui provoquerait une même dissipation de puissance que U (t) si elle était appliquée aux
bornes d’une résistance
83
Module 3
Exercice 3.13. Exercice type : Tension en électronique : Soit la tension U (t) = U0 sin(2πωt) variable au cours du
1
temps t avec T = et ω deux constantes réelles. Donner la valeur moyenne puis la valeur efficace de U (t) sur [0; T ].
ω
M3.260
F est l’unique primitive de f qui s’annule en x0 . Cette fonction est définie, continue et dérivable sur
[a; b], avec pour tout x ∈ [a; b], F 0 (x) = f (x).
Z x
1
Exemple 255 (Fonction intégrale de la fonction inverse). ln(x) = dt pour x > 0 est LA primitive
1 t
1
ou de manière équivalente la fonction intégrable de x 7→ sur R+ ∗ qui s’annule en 1.
x
Théorème 256 (Sens de variation de la fonction intégrale). Soit I un intervalle de [a; b]. Le sens de
variation de F est donné par le signe de f :
• si, pour tout x ∈ I f (x) ≥ 0, alors F est croissante ;
• si, pour tout x ∈ I f (x) ≤ 0, alors F est décroissante.
Théorème
Z a 259 (Intégrale
Z a et symétrie graphique). • Si la fonction f est paire, alors
f (x)dx = 2 f (x)dx.
−a 0 Z a
• Si la fonction f est impaire, alors f (x)dx = 0.
−a
Z a+T Z T Z T
2
• Si la fonction f est périodique de période T , alors f (x)dx = f (x)dx = f (x)dx.
a 0 − T2
Z 5π
Exercice 3.15. Exercice type : Période : Calculer cos(x)dx.
3π
M3.262
84
Module 3
10.2.3.A.a Exercices-types
Exercice 3.16. Exercice type : Intégrales : Calculer :
Z 2 Z 2
dt 1
1 2
2 dx
1 1+t 1 x2 (x + 1)
M3.265
10.2.3.A.b Exercices de TD
Exercice 3.17. BTS Groupement B 2003 : Soit f la fonction définie par f (x) = (2x + 3)e−x .
1. Montrer que f admet une primitive sur R.
2. Montrer qu’une primitive de f sur R est la fonction F définie par : F (x) = −(2x + 5)e−x .
Z 1
2 1
3. Montrer que f (x)dx = 5 − 6e− 2 .
0
M3.266
Exercice 3.18. Calcul d’intégrales : Calculer les intégrales suivantes :
Z 1 Z 2 Z π/4
1 (6x2 − 5)(2x3 − 5x + 1)dx 2 |x2 + 2x − 3|dx 3 tan(x)dx =
Z0 π/4 Z−22π
0
Z e2
2 1
4 tan (x)dx 5 | sin(t)|dt 6 dt
0 −2π e t ln(t)
M3.267
Exercice 3.19. BTS Groupement E 2002 : Soit f et h deux fonctions définies sur l’intervalle [0; 5] par :
1
f (x) = (x3 − 9x2 + 24x) et h(x) = −x2 + 6x.
4
1. Etudier et représenter graphiquement les fonctions f et h sur l’intervalle [0; 5].
2. En notant Gf et Gh les graphes géométriques de f et h, intuitez la position relative de Gf et Gh dans le plan.
Justifier ensuite votre réponse par le calcul.
3. Calculer l’aire S de la partie du plan comprise entre les deux graphes. On donnera une valeur exacte.
M3.268
85
Module 3
Théorème 261 (Intégration par partie). Si la fonction f à intégrer s’écrit f (x) = u0 (x)v(x) avec u, v
deux fonctions définies et dérivables sur [a; b] et de dérivées respectives u0 et v 0 elles-même continues sur
[a; b] alors la formule de l’intégration par partie consiste à écrire :
u(x)
Z b Z b b
Z b
0
u(x)v 0 (x)dx
f (x)dx = u (x) v(x) dx = u(x) · v(x) a
−
a a a
v 0 (x)
M3.269
0 0
Méthodologie 262 (IPP). 1. Chercher u et v tels qu’on puisse écrire f (x) = u (x)v(x) ;
2. Déterminer une primitive u de u0 ;
3. Calculer la dérivée v 0 de v ;
Z b Z b
b
u(x)v 0 (x)dx et calculer
4. Appliquer la formule de l’IPP f (x)dx = u(x) · v(x) a −
Z b a a
b 0
u(x) · v(x) a puis intégrer u(x)v (x)dx avec les différentes méthodologies.
a
M3.270
0
Choix des fonctions u et v de l’IPP
Ce choix est arbitraire et requiert de la pratique et de l’intuition. Cependant, l’idée principale est que
Z b Z b
u(x)v 0 (x)dx soit plus facile à calculer que u0 (x)v(x)dx : on aura donc souvent tendance à choisir :
a a
• comme terme u0 (x), les fonctions trigonométriques, les exponentielles ;
• comme terme v(x), les polynômes, les logarithmes.
M3.271
10.2.3.B.a Exercices-types
Exercice 3.20. Exercice type : IPP : Calculer avec une IPP :
Z 2 Z 3
1 (2x + 1)ex dx 2 x cos(x)dx
1 1
M3.272
10.2.3.B.b Exercices de TD
Exercice 3.21. IPP : Calculer les intégrales suivantes en faisant une intégration par partie :
Z π Z b
1 x sin(x)dx 2 xα ln(x)dx avec 0 < a < b et α > 1
Z0 1 p Za 0
3 ln x + x2 + 1 dx 4 xe−x dx avec a ∈ R
0 a
Exercice 3.22. IPP : Soit t ∈ R+∗ fixé. Calculer les intégrales suivantes en utilisant une IPP :
Z t Z t Z t
1 e2x (3x2 + 1)dx 2 e−x (x3 + 5x2 )dx 3 ln(x2 + 1)dx
0
Z t 0
Z t 0
4 x2 ln(x)dx 5 arctan(x)dx
1 0
M3.273
86
Module 3
Z b Z β
u0 (t)dt
I= f ( x ) dx = f u(t)
a α
M3.274
Méthodologie 264 (CV). 1. Poser le CV x=u(t) et l’inverser pour avoir t = u−1 (x) ;
2. Règle de définition : réécrire la règle de définition de f (x) en remplaçant l’ancienne variable x
par la nouvelle t ;
3. Calcul des bornes α et β : calculer ce que vaut t lorsque x = a, puis lorsque x = b ;
4. Calcul de la différentielle dx = u0 (t)dt : en interprétant x comme une fonction de t, calculer
0 dx 0
u (t) = autrement dit la dérivée x de x par rapport à t ; en déduire dx en fonction de dt ;
dt
5. Appliquer la formule du CV, puis continuer le calcul de l’intégrale avec les méthodologies du cours.
Z 1
√ √ M3.275
Choix du CV
En général, le CV est suggéré par l’énoncé ; sinon , la table 15 donne les CVs usuels pour le calcul de
Z b
f (x)dx en fonction de l’expression de f (x).
a
10.2.3.C.a Exercices-types
Exercice 3.24. Exercice type : CV : Calculer à l’aide d’un CV les intégrales suivantes :
Z 1p Z 1
1 x1 1
1 1 − x dx avec x = cos(t)
2 2 e dx avec t =
1 x3
x
0 2
Z 1
1 1
3 dx avec t = x + puis u = 2t
2
0 x + x + 1/2
2
M3.278
87
Module 3
10.2.3.C.b Exercices de TD
Exercice 3.25. CV : Calculer les intégrales suivantes en faisant le changement de variable suggéré :
Z 1/2 Z 1
q
arcsin(x) 1
1 √ dx avec x = sin(u) 2 dx avec u = 32 x
1−x 2 3x2 +2
Z0 1
3x − 1
0
Z 1
ex
x
3 dx avec u = 21 (x − 1) 4 √ dx avec u = e
Z0 1 x x − 2x + 5
2 Z0 1 e√ − 1
2x
e +1 x √
x
5 dx avec u = e 6 dx avec u = x
e2x + 1 2
x +x
Z0 1
x+1 √ Z1/4
3
1
7 √ dx avec u = x 8 dx avec u = ln x
x 2 x ln(x)
Z1/4
a
1 Z a
1
√
9 dx avec u = e et a ∈ R+
x
10 √ dx avec u = 1 + ex et a ∈ R+
0 3+e
−x ∗
0 1+e x ∗
M3.279
88
Module 3
10.3.1.D Exercices
10.3.1.D.a Exercices-types
Exercice 3.26. Exercice type : Bornes à risque d’intégrales impropres : Identifier la ou les bornes à risques dans les
intégrales suivantes :
Z +∞ Z +∞
1 x
1 √ dx 2 dx
0 x 0 x2 + x + 1
M3.283
10.3.1.E Exercices de TD
Exercice 3.27. Bornes à risques : Pour chacune des intégrales suivantes, préciser (si elles existent) les bornes à
risques :
Z +1 Z +∞ Z π
1 1 2
π
1 √ dx 2 √ dx 3 tan − x dx
0 x x π 2
Z +1 Z1 +∞ Z 4+∞
et
exp(arctan(x)) 1 1
4 dx 5 sin dt 7 dt
Z−1 x 1 t t 0 t2
+∞
x
8 2 + x + 1)n
dx avec n ∈ N∗
0 (x
M3.284
89
Module 3
Théorème 270 (Condition nécessaire d’existence d’une intégrale impropre lorsque la borne à risque est
∞). Soit f une fonction définie et continue sur son intervalle d’intégration.
Z +∞
• Pour que f (x)dx existe, il faut que lim f (x) = 0.
x→+∞
Za−∞
• Pour que f (x)dx existe, il faut que lim f (x) = 0
a x→−∞
Dans la pratique, ce théorème s’utilise avec sa contre-apposée, c’estZ à dire dans ”l’autre sens” : si l’on
∞
peut montrer que lim f (x) 6= 0, alors on déduit tout de suite que f (x)dx n’existe pas. Il n’est alors
x→∞ a
Z ∞
pas nécessaire de calculer f (x)dx.
a
Z +∞ Z +∞
Exemple 271 (Des intégrales généralisées qui n’existent pas). x dx, 2dx n’existent pas car la
1 1
fonction x 7→ x et la fonction constante x 7→ 2 ne tendent pas vers 0 lorsque x tend vers la borne à
risque +∞.
Remarque : Attention ce théorème n’est pas valable lorsque la borne à risque est un réel fini, comme
l’illustre l’exemple suivant.
Z 1
1 √
Exemple 272 (Contre-exemple). I = √ dx (de borne à risque 0) existe alors que lim x = +∞ = 6 0
0 x x→0
Théorème 273 (Comparaison). Soit a ∈ R et b la borne à risque réelle finie ou ±∞. Si f (x) ∼ g(x),
x→b
Z b Z b
alors f (x)dx et g(x)dx sont de même nature, c’est à dire soit toutes deux divergentes, soit toutes
a a
deux convergentes.
Grâce à ce théorème, il suffit de comparer (au sens de l’équivalence), au voisinage de la borne à risque,
la fonction f (x) à intégrer à une fonction usuelle dont on connait les propriétés d’intégrabilité. Trois
intégrales (Riemann, Bertrand, exponentielle) sont usuellement utilisées dans ce contexte :
Théorème 274 (Intégrales de Riemann). Les intégrales de Riemann consistent à intégrer les fonctions
1
de la forme α avec α ∈ R et existent dans les configurations résumées table 16.
x
Z Z +∞
1 1
Borne à risque 0 : dx Borne à risque +∞ : dx
0 xα xα
si α < 1 existe n’existe pas
si α = 1 n’existe pas n’existe pas
si α > 1 n’existe pas existe
90
Module 3
x2 + 3x + 1
Correction : 1 La fonction f (x) = 4
est définie et continue sur R∗ donc en tout point de l’intervalle
Z +∞ 2 x
x + 3x + 1
d’intégration [2; +∞[. dx est donc une intégrale généralisée de borne à risque, la borne supérieure
2 x4
2
x 1
b = +∞. Comme f (x) ∼ = 2 , alors f (x) est équivalente au voisinage de la borne à risque b = +∞ à
x→+∞ x4 x
1
l’intégrande d’une intégrale de Riemann de la forme α avec α = 2. Puisque α = 2 et b = +∞, l’intégrale de
x
Z b
Riemann existe ; donc par comparaison, f (x)dx existe.
2
ln(1 + x)
2 La fonction f (x) = dx est définie et continue sur ] − 1; +∞[\{0} donc sur l’intervalle d’intégration ]0; 2]
Z 1 x2
ln(1 + x)
sauf en le réel 0. dx est donc une intégrale généralisée de borne à risque, la borne inférieure b = 0.
0 x2
x 1
Comme f (x) ∼ 2 = , alors f (x) est équivalente au voisinage de la borne à risque b = 0 à l’intégrande d’une
x→0 x x
1
intégrale de Riemann de la forme α avec α = 1. Puisque α = 1 et b = 0, l’intégrale de Riemann n’existe pas ; donc
x
Z 2
par comparaison, f (x)dx n’existe pas.
b
Théorème 275 (Intégrales de Bertrand). Les intégrales de Bertrand consistent à intégrer les fonctions
Z +∞
1 1
de la forme avec α, β ∈ R entre un réel positif non nul et +∞. dx existe si
xα logβ (x) xα logβ (x)
et seulement si α > 1 ou (α = 1 et β > 1).
Les différentes étapes pour analyser l’existence d’une intégrale impropre sont résumées figure 54.
10.3.2.D Exercices
Exercice 3.30. Existence d’intégrales généralisées : Analyser l’existence des intégrales généralisées de l’exercice 27.
91
Module 3
Z b
Borne à risque b dans f (x)dx ?
a
b = ±∞ b∈R
=0 ±∞
f (x) ∼ g(x)?
x→b
avec g(x) Riemann, Bertrand, Expo
6= 0 ∈R
Z b
g(x)dx existe ?
Non Oui
L’intégrale L’intégrale
n’existe pas existe
Figure 54 – Synthèse des étapes pour montrer l’existence d’une intégrale généralisée.
Z b
4. Calculer f (x)dx en :
a Z T
• Posant T un réel quelconque dans [a; b[, puis calculer F (T ) = f (x)dx avec les outils
a
classiques sur les intégrales propres (méthodologies 260, 262, 264)
• Calculant la limite quand T → b de F (T )
Z b
• La limite trouvée est f (x)dx : elle doit être réelle si l’intégrale existe, sinon elle sera ∞
a
Z
5. Ajouter tous les résultats d’intégrales pour obtenir f (x)dx
M3.285
10.3.3.B Exercices
10.3.3.B.a Exercices-types
Exercice 3.31. Exercice type : Intégrales impropres : Calculer :
Z +∞ Z +∞
1 1
1 I= dx 2 dx
1 10x 1 x(x + 1)
M3.286
10.3.3.B.b Exercices de TD
Exercice 3.32. Calcul d’intégrales généralisées : Calculer en suivant les indications proposées :
Z +∞ Z +∞
1 1
1 dx 2 dx
x(x + 1) Z−∞ 1 + x2
Z1 +∞
x ln(x) +∞
arctan(x)
3 dx IPP 4 dx IPP
(1 + x2 )2 x2
Z1 +∞
1
Z1 +∞
x 5
6
5 dx 6 dx u
= x
Z−∞ (|x| + 1)3 12
Z0 +∞ x + 1
+∞
1 1
x
7 dx u = x + 1 8 dx u = e
x2 + 2x + 2 (ex + 1)(e−x + 1)
Z1 +∞
1
0
Z +∞
ln(x)
9 dx 10 dx IPP
0 (x + 1)2 (x + 2)2 1 (1 + x) 3
92
Module 3
M3.287
1 − 2t3 −6t2 1
1 x= 2 dx = dt 3 t1 =
1 + t3 (1 + t3 )2 2
1/3
1−X 1 1 t−2
4 T = 5 g(t) = 6 g(t) = − + 2
2+X 1 + t3 t+1 t −t+1
Question 2 : On se propose maintenant de calculer, par les techniques d’intégration classiques, la quantité J(T ) puis
d’en déduire lim I(X) = A et lim I(X) = B. Quelles affirmations sont vraies parmi :
X→2 X→1
1 2t − 1
1 Une primitive de est arctan √
t2 − t + 1 3
√
ln(t − 2) 1 2t − 1
2 Une primitive de 2 est ln(t2 − t + 1) − 3 arctan √
t − t + 1 2 3
T2 − T + 1 √
1 2T − 1
3 On a J(T ) = ln 2 2
− 3 arctan √
2 (T +√1) 3
ln(3) π 3
4 A existe et vaut −
2 2
√
ln(3) π 3
5 A existe et vaut +
2 6
Exercice 3.35. Concours ATS 2010 : Soient deux réels positifs a et p avec p > 0.
Z +∞
a
1. Sachant que sin(ax) = Im(eiax ), montrer que e−px sin(ax)dx = 2 .
0 a + p2
a
2. On pose f (a, p) = 2 .
a + p2
Z π/2 Z b
cos(θ) dt
(a) Soit F (p) = f sin(θ), p dθ. En posant t = p , montrer que F (p) = G(p) en
0 1+p 2
a A − t2
précisant G(p) et les bornes a, b de l’intégrale.
1 A B
(b) Déterminer A et B tels que pour tout réel différent de +1 et −1, = +
1 − t2 1−t 1+t
(c) En déduire par intégration la valeur de F (p).
93
Module 3
11 Équations différentielles
11.1 Généralités
11.1.1 Définitions
11.1.1.A Équations différentielles
Définition 278 (Équation différentielle (équa diff, ED)). Une équation différentielle (ED) est :
1. une équation mathématique (E) ;
2. dont l’inconnue est une fonction y de la variable réelle t à valeurs réelles ;
3. liant l’inconnue y à ses dérivées y 0 , y 00 , ... y (n) (généralement notées avec la notation différentielle
dy d2 y dn y
, 2 , ..., n ) et des fonctions connues de la variable t.
dt dt dt
dy
Exemple 279 (Des équations différentielles). • = 2y ou de manière équivalente y 0 = 2y
dt
d5 y 1 1
• + y = sin(t) ou de manière équivalente y (5) + y = sin(t)
dt5 1 + t2 1 + t2 M3.288
Remarques :
• L’avantage de l’écriture différentielle de la dérivée est de préciser la variable de la fonction inconnue y
(la variable étant t dans les exemples 279) ; sinon, on peut généralement la deviner d’après les
variables utilisées dans l’ED.
• Le choix de la variable t est souvent fait en physique pour désigner le temps ; on aurait aussi bien pu
prendre la variable x des mathématiciens.
Définition 280 (Ordre d’une ED). L’ordre d’une ED de la fonction y est le rang de la dérivée de y de
rang le plus élevé apparaissant dans l’ED.
dy
Exemple 281 (Des ED et leurs ordres). • t = 3 est une ED d’ordre 1
dt
d2 y
• m 2 + ky = mg est une ED d’ordre 2
dt
• ky = mg est une ED d’ordre 0
M3.289
94
Module 3
k
F~ = −ky
P~ = mg
Figure 55 – En mécanique : la position d’un mobile, retenu par un ressort, notée y et fonction du temps,
est solution d’une ED
E UC (t) C
i
Figure 56 – En électronique : la tension aux bornes d’un condensateur notée U et fonction du temps,
est solution d’une ED.
dy
Exemple 285. Pour être solution de = 2y , y doit être une fonction de t vérifiant l’ED c’est à dire
dt
que pour un réel t quelconque, l’évaluation de la partie gauche de l’égalité et de la partie droite de
l’égalité donne le même résultat (souvent fonction de t).
M3.292
d2 y
Exercice 3.36. Exercice type : Etre une solution : Soit l’ED (E) mg + ky = m 2 avec m, g et k trois
dt
Nom Equation
constantes réelles. Montrer
! que r1 la fonction
! définie par y(t) = t2 n’est pas solution, mais que 2 la fonction définie
r
k k mg
par y(t) = cos t + sin t + est solution.
m m k
M3.293
dy
Exercice 3.37. Exercice type : Des solutions : Soit l’ED (E) E = RC + y admettant pour solution les deux
dt
Nom Equation
fonctions y1 et y2 . Soit α ∈ R. Montrer que y3 = y1 + αy2 est aussi solution de (E).
Conclusion
Une ED admet généralement une infinité de fonctions solutions.
M3.294
95
Module 3
y
exp(2t)
exp(t)
exp(t/3)
1
x
0 1
Figure 57 – Quelques fonctions de la famille des exponentielles, avec pour degré de liberté λ les valeurs
2, 1 et 1/3.
M3.296
96
Module 3
M3.299
Dans ce module, ne seront étudiées que certaines ED du 1er ordre et du 2eme ordre, dont on va définir
les particularités et les méthodes de résolution.
11.2.2 ED du 1er ordre à variables séparées (pour les poursuites d’études longues)
Les ED du 1er ordre à variables séparées sont fréquentes en physique. Elles se résolvent en interprétant
la fonction inconnue y (de la variable t) comme une variable, en séparant la variable y et la variable t
chacune d’un côté de l’ED et en appliquant un simple calcul d’intégrale à l’équation. Cette technique de
résolution est très prisée par les physiciens ou les électroniciens en école d’ingénieur.
11.2.2.A Définition
Définition 298 (ED du 1er ordre à variables séparées de la forme). Les ED du 1er ordre à
variables
séparées
de la fonction y de la variable t sont les équations (E1 ) de la forme
f (y)dy = g(t)dt où f et g sont deux fonctions.
Remarque : Elles s’obtiennent en réécrivant systématiquement la dérivée y 0 avec sa notation
dy dy
différentielle et en interprétant comme le quotient des deux termes dy et dt (respectivement la
dt dt
différentielle de y et le différentielle de t telles que définies au M2 ).
1
Exemple 299 (Une ED à variables séparées). y 0 = cos(t)y 2 ⇔ dy = cos(t) dt
y2
g(t)
f (y)
11.2.2.B Solutions
Théorème 300 (Solutions d’une ED à variables séparées). Les solutions
d’une ED à variables séparées
(E1 ) sont les fonctions y(t) vérifiant l’équation F y(t) = G(x) + λ où F et G sont respectivement une
primitive de f et g et λ un degré de liberté pris dans R.
Remarques :
• λ correspond simple à la constante d’intégration qui vient du calcul des primitives F et G.
• λ peut être déterminé dès lors qu’une CL est associée à l’ED.
97
Module 3
11.2.2.C Méthodologie
Méthodologie 301 (Résoudreune ED du 1er ordre à variables séparées). 1. Identifier le type d’ED
et l’écrire sous la forme f (y)dy = g(t)dt ;
2. Identifier les fonctions f et g ;
3. Déterminer une primitive F de f et G de g ;
4. Écrire la solution générale sous la forme F y(t) = G(x) + λ avec λ ∈ R, puis manipuler
l’équation pour isoler y(t) à gauche de l’égalité et obtenir ainsi l’expression générale des solutions
en fonction du degré de liberté λ ;
5. Si 1 CI est imposée, remplacer les données fournies par la CI dans la solution générale et résoudre
l’éq. pour déterminer λ.
11.2.2.D Exercices de TD
Exercice 3.39. ED du 1er ordre à variables séparées : Trouver toutes les solutions de l’ED impliquant la fonction y de
t donnée par : (E) y 0 + y 2 sin(t) = 0. Donner ensuite la solution de l’ED (E) vérifiant la condition limite
la variable
y(0) = 1 .
M3.301
Définition 302 (ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants). Les ED linéaires du 1er ordre à
coefficients
non constants
de la fonction y de la variable t sont les équations (E2 ) de la forme
dy
a(t) + b(t)y = 0 avec a(t) et b(t) deux fonctions de la variable t.
dt
dy b(t)
Elles peuvent aussi s’écrire sous la forme = p(t)y avec p(t) = − une fonction de la variable t.
dt
a(t)
M3.302
√ dy
Exemple 303 (Des ED). • t2 + 1 + t y = 0 est une ED linéaire du 1er ordre et peut se
dt
a(t) b(t) 0
dy t
réécrire sous la forme = −√ y
dt 2
t +1
p(t)
dy
• y = 0 est une ED du 1er ordre mais pas linéaire
dt
non linéaire
dy
• + ty = 2 est une ED du 1er ordre mais pas linéaire
dt
6= 0
M3.303
Remarque (pour les poursuites d’études longues) : Les ED linéaires du 1er ordre sont une forme
particulière des ED à variables séparées. On peut donc les résoudre avec la méthodologie 301.
11.2.3.B Solutions
Théorème 304 (Solution générale d’une ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants). Les
solutions d’une
ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants (E2 ) forment la famille de
fonctions F = y(t) = λ exp P (t) /λ ∈ R où P (t) est une primitive de p(t).
98
Module 3
dy
Démonstration. (pour les poursuites d’études longues) Écrivons l’ED sous la forme = p(t)y. En
dt
dy
interprétant sous la forme du quotient de la différentielle dy (de y) par la différentielle dt (de t), on
dt
dy
déduit que = p(t)dt. Puis en intégrant l’équation (côté gauche par rapport à y vu ici comme une
y Z Z
1
variable et côté droit par rapport à t), on obtient dy = p(t)dt, soit ln |y| = P (t) + c où P (t) est
y
une primitive de p(t) et c désigne la constante d’intégration (réelle). Ainsi |y(t)| = eP (t)+c soit
y(t) = ±ec eP (t) . Lorsque c balaie l’espace des réels, ±ec balaie également l’espace des réels
(l’exponentielle ayant pour domaine image R+ et le signe ± assurant aussi bien des valeurs positives
que négatives). Ainsi en posant
λ = ±ec avec λ un réel, on déduit que les solutions de l’ED sont bien de
la forme y(t) = λ exp P (t) .
Remarque : λ pourra être déterminé dès lors qu’1 CL sera donnée. M3.304
11.2.3.C Méthodologie
Méthodologie 305 (Résoudre une ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants sans CL). 1.
Vérifier
quel’ED est linéaire du 1er ordre à coefficients non constants et l’écrire sous la forme
dy
= p(t)y ;
dt
2. Identifier la fonction p(t) et déterminer une de ses primitives P (t) ;
3. Déduire du th. que les solutions sont y(t) = λ exp P (t) avec λ un degré de liberté réel
quelconque.
Méthodologie 306 ( Résoudre une ED linéaire du 1er ordre à coeff. non constants avec CL ). 1.
Trouver, avec la méthodologie 305, la solution générale de l’ED dépendante du degré de liberté λ
indéterminé ;
2. Remplacer les données fournies par la CL dans la solution générale pour obtenir une équation
dépendante de λ ;
3. Résoudre cette équation pour déterminer λ.
M3.305
11.2.3.D Exercices
11.2.3.D.a Exercices-types
Exercice 3.41. Exercice type : ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants : 1 Résoudre l’ED (E) de la
√ dy
fonction y(t) donnée par t + y = 0. Donner ensuite 2 la solution de cette même ED vérifiant la CL y(0) = 1 ,
dt
puis 3 la solution vérifiant y(0) = 0 .
M3.306
11.2.3.D.b Exercices de TD
Exercice 3.42. ED linéaire : Donner l’ensemble des solutions des équations
différentielles suivantes portant sur la
fonction y de la variable t puis la solution vérifiant la condition limite y(0) = 1 . On pensera à chaque fois à spécifier
le type de l’ED et à détailler les étapes de la méthodologie utilisée pour les résoudre.
dy
1 (1 + t2 )y 0 − ty = 0 2 (t + 1) + (t − 1)y = 0 3 ty 0 + 2y = 0
dt
M3.307
99
Module 3
Définition 307 (ED linéaire du 1ère ordre à coefficients constants). Les ED linéaires du 1er ordre à
dy
coefficients constants de la fonction y de la variable t sont les équations (E3 ) de la forme a + by = 0
dt
avec a une constante réelle non nulle et b une constante réelle.
M3.308
dy
Exemple 308 (Des ED). • 5 − y = 0 est une ED linéaire du 1er ordre à coefficients constants.
a dt b 0
dy
• t − y = 0 est une ED linéaire du 1er ordre mais pas à coefficients constants.
dt
6= C te
dy
• − y = 2 est une ED du 1er ordre à coefficients constants mais pas linéaire.
dt
6= 0
Remarques :
• Les ED linéaires du 1er ordre à coefficients constants sont des casparticuliers des EDlinéaires du 1er
dy
ordre à coefficients non constants car elles sont bien de la forme a(t) + b(t)y = 0 avec a(t) = a et
dt
b(t) = b des fonctions constantes.
• Pour les poursuites d’études longues : on peut donc les résoudre en utilisant la méthodologie 305 des
ED linéaire du 1er ordre à coefficients non constants, voire la méthodologie 301 des ED du 1er ordre à
variables séparées. M3.309
11.2.4.B Solutions
Définition 309 (Équation caractéristique). L’équation caractéristique (EC) associée à une ED
linéaire à coefficients constants est une équation polynômiale de la variable x obtenu en
remplaçant :
dn y
1. les dérivées de y (par exemple n ) par le monôme de degré égal à l’ordre de la dérivée (ici xn )
dt
2. et y par 1
d3 y d1 y
Exemple 310 (Des EC). • L’ED a 3 + b 1 + cy = 0 a pour EC ax3 + bx1 + c 1 = 0
dt
dt
d1 y 1
• L’ED a 1 + by = 0 a pour EC ax + b 1 = 0
dt
Remarques :
• Les racines de l’EC vont intervenir dans les solutions de l’ED.
• Les EC ne sont valables que pour des ED à coefficients constants ! M3.310
11.2.4.C Méthodologies
Méthodologie 312 (Résoudre une ED linéaire du 1er ordre à coeff. constants sans CL). 1. Vérifier
dy
que l’ED est linéaire du 1er ordre à coeff. constants et l’écrire sous la forme a + by = 0 ;
dt
2. Écrire l’EC associée et trouver sa racine x0 ;
3. Déduire les solutions sous forme y(t) = λ exp x0 t avec λ réel quelconque.
100
Module 3
Méthodologie 313 (Résoudre une ED linéaire du 1er ordre à coeff. constants avec CL). 1.
Trouver, avec la méthodologie 312, la solution générale de l’ED dépendante du degré de liberté λ
indéterminé ;
2. Remplacer les données fournies par la CL dans la solution générale pour obtenir une équation
dépendante de λ ;
3. Résoudre cette équation pour déterminer λ.
M3.312
11.2.4.D Exercices-types
Exercice 3.43. Exercice type : ED linéaire du 1er ordre à coefficients constants : Résoudrel’ED (E)
de la fonction
y(t) donnée par y 0 − y = 0. Donner ensuite la solution de cette même ED vérifiant la CL y(0) = 1 , puis la solution
vérifiant y 0 (0) = 1 .
M3.313
11.2.5.B Solutions
Théorème 316 (Solutions d’une ED affine du 1er ordre). Les solutions d’une ED affine du 1er ordre
(E4 ) forment la famille F = {y(t) = yg,λ (t) + yp (t)/λ ∈ R} où :
1. yg,λ (t) est la solution générale de l’ED homogène associée à l’ED affine. Cette ED
homogène,
égalementappelée ED sans second membre et notée (Ẽ4 ), est définie par :
dy
a(t) + b(t)y = 0 . Elle s’obtient en remplaçant le terme d(t) de l’ED affine (E4 ) par 0. C’est
dt
une ED linéaire du 1er ordre. Elle se résout donc avec les méthodologies 305 et 312 (voire pour les
poursuites d’études longues avec la méthodologie 301) suivant sa nature (linéaire à coeff. non
constants, linéaire à coeff. constants ou à variables séparées). yg,λ (t) dépend du degré de liberté λ
avec λ ∈ R.
dy
2. yp (t) est une solution particulière de l’ED affine a(t) + b(t)y = d(t) (cette fois avec le 2d
dt
membre d(t)).
Remarques :
• Les solutions d’une ED affine du 1er ordre ne dépendent que d’un seul degré de liberté λ,
éventuellement fixé par les CL.
• N’importe quelle fonction tant qu’elle est solution de l’ED affine fonctionne pour la solution
particulière yp (t). M3.316
101
Module 3
M3.320
dt
b(t)
primitive de p(t) = − ).
a(t)
Alors l’ED (E4 ) admet une solution particulière de la forme yp (t) = λ(t) exp P (t) avec λ(t) est
une fonction de la variable t dérivable.
d(t)
La fonction λ(t) est d’ailleurs une primitive de − exp − P (t) .
a(t)
102
Module 3
b(t)
Démonstration. Soit yp (t) = λ(t)eP (t) avec P (t) une primitive de la fonction p(t) = − et λ(t) une
a(t)
fonction dérivable de la variable t. La fonction yp (t) admet pour dérivée
dyp (t) b(t)
= yp0 (t) = λ0 (t)eP (t) + λ(t)P 0 (t)eP (t) avec P 0 (t) = p(t) = − (par définition des primitives).
dt a(t)
dyp
Donc, yp (t) est une solution (particulière) de l’ED affine si et seulement si a(t) + b(t)yp = c(t) si et
dt
seulement si a(t) λ (t) + λ(t)P 0 (t) eP (t) + b(t)λ(t)eP (t) = c(t) si et seulement
0
b(t)
si a(t) λ0 (t) − λ(t) eP (t) + b(t)λ(t)eP (t) = c(t) si et seulement si a(t)λ0 (t)eP (t) = c(t) si et seulement
a(t)
0 c(t) −P (t) c(t) −P (t)
si λ (t) = − e . En choisissant pour fonction λ(t) une primitive de − e , la fonction
a(t) a(t)
P (t)
yp (t) = λ(t)e est donc bien solution (particulière) de l’ED affine.
M3.321
Méthodologie 322 (Résoudre une ED affine du 1er ordre avec CL). 1. Trouver la solution
générale de l’ED affine du 1er ordre en utilisant la méthodologie 321 et dépendante d’un degré de
liberté λ variant dans R ;
2. Remplacer les données fournies par la CL dans la solution générale pour obtenir une équation
dépendante de λ ;
3. Résoudre cette équation pour déterminer λ.
M3.324
11.2.5.E Exercices
11.2.5.E.a Exercices-types
dy
Exercice 3.47. Exercice type : On considère l’ED (1 + t2 ) − ty = 1. Trouver toutes les solutions de cette ED, puis
dt
la solution lorsqu’on impose la CL y(1) = 0 .
M3.325
103
Module 3
11.2.6 Exercices de TD
Exercice 3.48. ED affine : On considère l’équation différentielle (E) donnée par ty 0 − y = ln(t), où y désigne une
fonction de la variable réelle, définie et dérivable sur un intervalle ]0; +∞[ :
1. Quel est le type de l’équation différentielle (E) ?
2. Donner et résoudre, sur l’intervalle ]0; +∞[, l’équation différentielle homogène.
3. Vérifier que la fonction h, définie pour tout réel t appartenant à l’intervalle ]0; +∞[ par
h(t) = − ln(t) − 1 est une solution particulière de l’équation (E).
4. Déduire des questions précédentes l’ensemble des solutions de (E).
5. Donner finalement la solution y(t) de (E) telle que y(1) = 0.
M3.326
0 1
Exercice 3.49. BTS 2005 : On considère l’équation différentielle (E) donnée par (1 + t)y + y = , où y est une
1+t
fonction de la variable réelle t, définie et dérivable sur ] − 1; +∞[ et y 0 sa fonction dérivée.
1. Démontrer que les solutions de l’équation différentielle (E0 ) définies par (1 + t)y 0 + y = 0 sont les fonctions
k
définie par h(t) = où k est une constante réelle quelconque.
1+t
ln(1 + t)
2. Soit g la fonction définie sur ] − 1; +∞[ par : g(t) = . Démontrer que la fonction g est une solution
1+t
particulière de l’équation différentielle (E).
3. En déduire l’ensemble des solutions de l’équation différentielle (E).
4. Déterminer la solution f de l’équation différentielle (E) qui vérifie la condition initiale f (0) = 2.
M3.327
1
Exercice 3.50. ED affine : On considère l’équation différentielle (E) donnée par (1 + t)y 0 − y = ln où y est
1+t
une fonction de la variable t, définie et dérivable sur R+ .
1. Quel est le type de l’équation différentielle (E) ?
2. Déterminer les solutions de l’équation homogène associée à (E).
3. Soit h la fonction définie sur R+ par h(t) = ln(1 + t) + c où c est une constante réelle. Déterminer c pour que
h soit une solution particulière de (E).
4. En déduire l’ensemble des solutions de l’équation différentielle (E). Tracer rapidement le graphe de quelques
solutions.
5. Déterminer la solution de (E) dont la courbe représentative passe par l’origine du repère.
M3.328
Exercice 3.51. ED affine avec recherche de solutions particulières par observation des coefficients : Résoudre les
équations différentielles portant sur la fonction y de la variable t suivantes :
1 y 0 − 2y = t + 1 2 y 0 − 2y = cos(3t)
t
3 y 0 + y = t2 + 3t − 1 4 y 0 + y = 3 sin
2
Exercice 3.52. Autour de la variation de la constante : Dans cet exercice, y désigne une fonction de la variable réelle t.
dy
1. Résoudre + y = e2t
dt
dy
2. Résoudre + y = e−t
dt
dy
3. Résoudre + y = e2t + e−t + 1 + t en utilisant le principe de linéarité des solutions
dt
M3.329
Exercice 3.53. Un peu de mécanique : Un embrayage vient appliquer, à l’instant t = 0, un couple résistant constant
sur un moteur dont la vitesse à vide est de 150 rad/s. On note ω(t) la vitesse de rotation du moteur à l’instant t. La
1 0
fonction ω(t) est solution de l’équation différentielle (E) y (t) + y(t) = 146, où y désigne une fonction dérivable
200
de la variable réelle positive t.
104
Module 3
1. Déterminer la solution générale de l’ED (E). On cherchera une solution particulière constante.
2. Sachant que ω(0) = 150, montrer que ω(t) = 146 + 4e−200t pour tout t ∈ [0, +∞[.
3. On note ω∞ = lim ω(t). Déterminer la perte de vitesse ω(0) − ω∞ due au couple résistant.
t→+∞
ω(t) − ω∞
4. On considère que la vitesse du moteur est stabilisée lorsque l’écart relatif
est inférieur à 1%.
ω∞
Calculer le temps mis par le moteur pour stabiliser sa vitesse.
M3.330
Exercice 3.54. BTS Groupement A 2000 : Un système physique est régi par l’équation différentielle (E1 ) donnée par
dv 1 df
+ v= , où v est une fonction de la variable t à déterminer, R et C sont des constantes positives et f est la
dt RC dt
fonction de la variable t connue.
0 si t < 0
Partie 1 : On suppose dans cette partie que la fonction f est définie pour tout réel t par f (t) = où
V0 si t ≥ 0
V0 est une constante réelle strictement positive (V0 > 0).
df
1. Calculer pour t appartenant à ] − ∞; 0[ puis résoudre l’ED (E1 ) sur ] − ∞; 0[ avec la condition limite
dt
−
v(0 ) = lim v(t) = 0.
t→0−
df
2. Calculer pour t appartenant à ]0; +∞[ puis résoudre l’ED (E1 ) sur ]0; +∞[ avec la condition limite
dt
+
v(0 ) = lim v(t) = V0 .
t→0+
3. Étudier sur ] − ∞; 0[∪]0; +∞[ les variations de la fonction v. Tracer la représentation graphique de v en
fonction de t pour t réel non nul. On pourra prendre pour réaliser ce graphique RC = 1 et V0 = 2.
0 si t < 0
Partie 2 : La fonction échelon unité U est définie par U (t) = . On suppose maintenant que la
1 si t ≥ 0
fonction f est définie pour tout réel t par f (t) = V0 U (t) − U (t − τ ) où τ est un réel strictement positif. Le système
Z t
1
est alors régi par l’équation (E2 ) donné par v(t) + v(u)du = f (t) .
RC 0
0 si t < 0
t
1. Montrer que la fonction v(t) = V0 e− RC si 0 ≤ t < τ est solution de l’équation (E2 ).
V e− RC 1 − e− t−τ
τ
RC si t ≥ τ
0
3. Montrer que le saut σ de la fonction v en t = τ , défini par σ = v(τ − ) − v(τ ), est égal à V0 .
4. Étudier les variations de la fonction v pour t ≥ τ .
5. Donner l’allure de la représentation graphique de v dans un repère orthonormal pour RC = 1, V0 = 2 et τ = 1.
M3.331
Exercice 3.55. Changement de variable dans une ED : Résoudre les équations différentielles de la fonction y suivantes
en faisant le changement de variable proposé (z(t) désignant une fonction de la variable t) :
1 ty 0 + t = 2t + 3 z(t) = ty(t) 2 ty 0 − y = t y(t) = tz(t)
M3.332
Exercice 3.57. Recherche de solutions particulières par la méthode de Lagrange : On veut résoudre l’équation
différentielle : (E) (1 + x2 )y 0 − xy = (x + 1)2 où y désigne une fonction de la variable x.
1. Donner toutes les solutions yg (x) de l’équation homogène associée à (E).
105
Module 3
(c) En intégrant la relation de la question (a) avec une intégration par partie (IPP), donner l’expression de
z(x).
(d) Conclure sur la solution particulière y2 (x).
4. Montrer enfin que la fonction y3 (x) = y1 (x) + y2 (x) est une solution particulière de l’équation différentielle (E).
5. Déduire toutes les solutions de l’équation différentielle (E).
Définition 325 (Catégories d’ED du 2ème ordre). On dénombre différentes catégories d’ED du 2ème
ordre, parmi lesquelles :
d2 y dy
1. les ED linéaires (du 2ème ordre), qui sont les équations de la forme a(t) 2 + b(t) + c(t)y = 0 ;
dt dt
d2 y dy
2. les ED affines (du 2ème ordre), qui sont de la forme a(t) 2 + b(t) + c(t)y = d(t) ;
dt dt
avec a(t), b(t), c(t), d(t) 4 fonctions telles que a(t) et d(t) ne soient pas nulles.
Remarque : Ici, on ne s’intéresse qu’aux ED linéaires et affines du 2ème ordre à coefficients
constants. Ce sont les EDs pour lesquelles a(t) = a = C te (non le b(t) = b = C te , c(t) = c = C te mais
d(t) une fonction (non nulle mais non nécessairement constante) de t. M3.334
106
Module 3
d2 y dy
Exemple 327 (Des ED). • 1 2 + 2 −3 y = 0 est une ED linéaire à coefficients constants.
a dt dt
b c 0
2
d y dy
• y +2 = 0 n’est pas linéaire.
dt2 dt
non linéaire
d2 y dy
• +2 + t2 y = 0 n’est à coefficients constants.
dt2 dt
6= C te
d2 y dy
• +2 + 3y = 2 n’est pas linéaire.
dt2 dt
6= 0
M3.336
Définition 328 (Équation caractéristique (EC) associée à une ED linéaire du 2ème ordre à coefficients
constants). L’équation caractéristique associée à une ED linéaire du 2ème ordre à coefficients
constants (E5 ) est l’équation polynômiale de la variable x définie par ax2 + bx + c = 0
.
Remarque : Les solutions de l’ED (E5 ) sont dépendantes des solutions de l’EC (E6 ) (qui sont les
2
racines d’un polynôme de degré 2) et donc du discriminant ∆ = b − 4ac
. M3.337
11.3.2.B Solutions
107
Module 3
p
|∆|
ω= . Cette famille peut également s’écrire F = {y(t) = λ exp(τ t) cos (ωt + φ) /λ, φ ∈ R} . Dans
2a
la première expression, les deux degrés de liberté définissant la famille de solutions sont λ et µ, tandis
que dans la seconde expression, ce sont λ et φ.
Exercice 3.60. Exercice type : ED linéaire du 2ème ordre : 1 Trouver toutes les solutions de l’ED
d2 y dy
+ + y = 0. 2 Quelle est la solution de l’ED lorsqu’on impose les 2 CL y(0) = 0 et y 0 (0) = 1 ?
dt 2 dt
M3.340
Démonstration. Pour les poursuites d’études longues : Par analogie avec les ED linéaires du 1er ordre à
coefficients constants, cherchons les solutions d’une ED linéaire du 2eme ordre à coefficients constants
sous la forme y(t) = f (t)ext avec x une racine de l’EC associée à l’ED etf une fonction de la variable t
dérivable. Sachant que, dans ce cas, y 0 (t) = [f 0 (t) + ρf (t)] ext et y 00 (t) = f 00 (t) + 2xf 0 (t) + x2 f (t) ext ,
alors
y est solution de l’ED du 2eme ordre si et seulement
si af 00 + (2ax + b)f 0 + (ax2 + bx + c)f ext = 0. Comme ext 6= 0 (quel que soit t) et que x est racine de
l’EC donc que ax2 + bx + c = 0. Alors cette équivalence revient à af 00 + (2ax + b)f 0 = 0. Cette dernière
équation est une ED linéaire du 1er ordre à coefficients constants donc la fonction inconnue recherchée
est f 0 (t) ; en utilisant
la méthodologie
312, on déduit que ces solutions sont donc de la forme
0 2ax + b
f (t) = λ exp − t (puisque par définition d’une ED du 2ème ordre, le coefficient a n’est pas
a
nul). Reste à intégrer cette solution pour obtenir f (t). Deux cas se présentent :
0 2ax + b
1. Si 2ax + b 6= 0, alors une primitive de f (t) est f (t) = A exp − t + B, avec A et B deux
a
ax + b
constantes quelconques. Ainsi y(t) = f (t)ext = A exp − t + B exp (xt).
a
b
Dans ce cas précis, la condition 2ax + b 6= 0 est équivalente dire que la racine x n’est pas −
2a
donc n’est pas la racine double donc que le discriminant ∆ = b2 − 4ac de l’EC est différent de 0.
ax + b
L’EC admet donc deux racines, la première étant x et la seconde n’étant autre que − . Les
a
solutions de l’ED sont donc une somme d’exponentielles dilatées par les racines de l’EC chacune
étant pondérée par un des degrés de libertés A et B (on parle de combinaison linéaire que l’on
reverra au module MC1 ).
Remarque : Lorsque les racines sont complexes, donc de la forme τ ± iω, alors
y(t) = A exp(τ t + iωt) + B exp(τ t − iωt) puis y(t) =
eτ t [A cos(ωt) + Ai sin(ωt) + B cos(ωt) − iB sin(ωt)] = eτ t [(A + B) cos(ωt) + i(A − B) sin(ωt)] ;
y(t) est donc bien une combinaison linéaire de cos et de sin pondérée par une exponentielle.
b
2. Si 2ax + b 6= 0 autrement dit x = − est la racine double de l’EC de discriminant ∆ = 0, alors
0
2a
f (t) = λ donc f (t) = λt + µ et y(t) = f (t)ext = (λt + µ)ext avec λ et µ deux constantes réelles.
11.3.2.C Méthodologies
Méthodologie 332 (Résoudre une ED linéaire du 2ème ordre à coeffs constants sans CL). 1.
Vérifier
que l’ED est
linéaire du 2ème à coeffs constants et l’écrire de la forme
d2 y dy
a 2 +b +c=0 ;
dt dt
2. Déterminer l’EC associé puis calculer son discriminant ∆ et ses racines ;
3. Suivant le signe de ∆, déduire que les solutions générales de l’ED sont :
• Si ∆ > 0, y(t) = λ exp (x1 t) + µ exp (x2 t) avec x1 , x2 racines de l’EC ;
• Si ∆ = 0, y(t) = (λ + µt) exp (x0 t) avec x0 racine de l’EC ;
• Si ∆ < 0, y(t) = exp (τ t) (λ cos(ωt) + µ sin(ωt)) avec τ ± iω racines de l’EC ;
où les deux degrés de liberté λ et µ sont des réels quelconques.
M3.341
108
Module 3
Méthodologie 333 (Résoudre une ED linéaire du 2ème ordre à coeffs constants avec CL). 1.
Trouver toutes les solutions de l’ED en utilisant la méthodologie 332 dépendantes des deux degrés
de liberté λ et µ ;
2. Remplacer les données fournies par les 2 CLs dans la solution générale pour obtenir un système
d’équations dont les inconnues sont λ et µ ;
3. Résoudre ce système pour trouver λ et µ et conclure sur la solution.
M3.342
11.3.2.D Exercices
Exercice 3.61. ED linéaires : Résoudre les ED suivantes, où y est une fonction de la variable réelle t :
1 3y 00 + y 0 − 4y = 0 2 y 00 + 2y 0 + y = 0 3 y 00 + y 0 + y = 0
M3.343
Exercice 3.62. ED linéaires : Résoudre les problèmes suivants, où y est une fonction de la variable réelle t :
−y 00 − y 0 + 2y = 0
00 0
00 0
y + 2y + y = 0 4y + 4y + y = 0
1 y(0) = 0 2 y(1) = −1 3 y(0) = 0
y 0 (0) = 1
0 0
y (1) = 0 y (0) = 1
y 00 + ω 2 y = 0
00 0
y − y + 2y = 0
y(0) =1
4 avec ω ∈ R 5 y(0) = 1
1
y0
0
=0 y (0) = 0
ω
M3.344
dt dt
• a une constante réelle non nulle ;
• b et c deux constantes réelles ;
• d(t) une fonction de la variable t différente de la fonction nulle.
M3.345
d2 y dy
Exemple 335 (Des ED). • 2 2 − + 6 y = t2 − 1 est une ED affine du 2d ordre à coeffs
a dt dt c
b d(t)
constants.
d2 y dy
• y 2
−t + 6y = 0 n’est pas une ED affine du 2ème ordre à coeffs constants.
dt dt
non linéaire 6= C te 6= 0
M3.346
11.3.3.B Solutions
Théorème 336 (Solutions d’une ED affine du 2ème ordre à coefficients constants). Les solutions d’une
ED
affine du 2ème ordre à coefficients constants
(E6 ) forment la famille
F = {y(t) = yg,λ,µ (t) + yp (t)/λ, µ ∈ R} où :
1. yg,λ,µ (t) est la solution générale de l’ED homogène associée à l’ED affine (E6 ). Cette ED
homogène, également appelée
ED sans second membre et notée (Ẽ6 ) est définie par
d2 y dy
a 2 +b + cy = 0 . Elle s’obtient en remplaçant le terme d(t) de l’ED affine (E6 ) par 0. C’est
dt dt
une ED linéaire du 2ème ordre à coefficients constants qui se résout à l’aide de la
méthodologie 332. yg,λ,µ (t) est dépendante de 2 degrés de liberté λ et µ (réels quelconques).
109
Module 3
d2 y dy
2. yp (t) est une solution particulière de l’ED affine a 2 + b + cy = d(t) (cette fois avec le 2d
dt dt
membre d(t)). Cette solution peut être recherchée avec les 2 même techniques que les ED affine du
1er ordre :
• Méthodologie 317 de vérification d’une solution suggérée ou d’une solution évidente.
• Méthodologie 318 d’observation des fonctions coefficients.
Remarque : N’importe quelle fonction tant qu’elle est solution de l’ED affine fonctionne pour la
solution particulière yp (t). M3.347
11.3.3.C Recherche d’une solution particulière (pour les poursuites d’études longues)
Théorème 337. Soit ay” + by 0 + cy = P (t)ekt une équation différentielle affine du second ordre à
coefficients constants, avec P un polynôme et k un coefficient réel. L’équation caractéristique associée à
son équation homogène est ax2 + bx + c = 0.
1. Si k n’est pas racine de l’équation caractéristique, il existe une solution particulière de la forme
Q(t)ekt , où Q est un polynôme de degré égal au degré de P , autrement dit deg(Q) = deg(P ).
2. Si k est l’une des deux racines (simples) de l’équation caractéristique, il existe une solution
particulière de la forme Q(t)ekt , où Q est un polynôme tel que deg(Q) = deg(P ) + 1.
3. Si k est la racine double de l’équation caractéristique, il existe une solution particulière de la
forme Q(t)ekt , où Q est un polynôme tel que deg(Q) = deg(P ) + 2.
11.3.3.D Méthodologies
Méthodologie 338 (Résoudre une ED affine du 2ème ordre à coefficients constants
sans CL). 1.
2
d y dy
Vérifier le type de l’ED et l’écrire sous la forme a 2 + b + cy = d(t) ;
dt dt
d2 y dy
2. Introduire l’ED homogène a 2 + b + cy = 0 (associée à l’ED affine) puis la résoudre en
dt dt
utilisant la méthodologie 332 pour trouver la solution générale yg,λ,µ (t) ;
3. Déterminer une solution particulière yp (t) de l’ED affine en utilisant :
• la méthodologie 317 de vérification d’une solution ;
• la méthodologie 318 d’observations des coefficients ;
4. Conclure sur toutes les solutions de l’ED en ajoutant les solutions obtenues en (1) et (2).
M3.348
Méthodologie 339 (Résoudre une ED affine à coefficients constants du 2ème ordre avec CL). 1.
Trouver la solution générale de l’ED affine du 2eme ordre en utilisant la méthodologie 321 et
dépendante de deux degrés de liberté λ et µ variant dans R ;
2. Remplacer les données fournies par la CL dans la solution générale pour obtenir un système
d’équations dont les inconnues sont λ et µ ;
3. Résoudre ce système pour déterminer λ et µ et trouver la solution.
M3.349
11.3.3.E Exercices
11.3.3.E.a Exercices-types
Exercice 3.63. Exercice type : ED affine du 2ème ordre : 1 Trouver toutes les solutions de l’ED
d2 y dy
+2 − 3y = tet . On pourra rechercher une solution particulière sous la forme P (t)et avec P (t) un polynôme.
dt2 dt
2 Quelle est la solution de l’ED lorsqu’on impose les 2 CL y(0) = 0 et y 0 (0) = 1 ?
M3.350
110
Module 3
11.3.3.E.b Exercices de TD
Exercice 3.64. BTS 2006 : On considère l’équation différentielle (E) donnée par y 00 − 3y 0 − 4y = −5e−t , où y est
une fonction de sa variable t, définie et deux fois dérivable sur R, y 0 la fonction dérivée de y et y 00 la fonction dérivée
seconde de y.
1. Donner l’équation homogène associée à (E) et déterminer ses solutions.
2. Soit h la fonction définie sur par h(t) = te−t . Démontrer que la fonction h est une solution particulière de
l’équation différentielle (E).
3. En déduire l’ensemble des solutions de l’équation différentielle (E).
4. Déterminer la solution f de l’équation différentielle (E) qui vérifie les conditions initiales f (0) = 2 et
f 0 (0) = −1.
M3.351
Exercice 3.65. ED du 2d ordre : Soit l’ED (E) y 00 + 2y 0 + 2y = sin(ωt) où y désigne une fonction de la variable
réelle t et ω un réel non nul.
1. Écrire et résoudre l’équation homogène associée à (E).
2. Montrer que (E) admet une solution particulière de la forme y1 (t) = a cos(ωt) + b sin(ωt), en trouvant les
valeurs de a et b en fonction de ω.
3. Donner la solution générale de (E).
4. Trouver une solution qui vérifie les conditions initiales suivantes : y(0) = 0 et y 0 (0) = 0. Tracer la
représentation graphique de la fonction solution dans le cas particulier ω = 2.
M3.352
Exercice 3.66. ED affines : Résoudre les problèmes suivants, où y est une fonction de la variable réelle t :
00 0
00 0 2
00 0 −t
−y − y + 2y = 1 y + y − 6y = −6t + 2t − 4 4y + 4y + y = 2(t − 4)e
1 y(0) = 0 2 y(0) = 0 3 y(0) = 1
0 0 0
y (0) = 1 y (0) = 1 y (0) = 0
M3.353
Exercice 3.67. Une ED affine avec second membre exponentiel : Résoudre l’ED y 00 − 2y 0 + y = et . On pourra
rechercher une solution particulière sous la forme At2 et avec A une constante réelle à déterminer.
Exercice 3.68. Changement de variable : Résoudre l’ED ty 00 + (t + 2)y 0 + (t + 1)y = 0 en faisant le changement de
variable z(t) = ty(t) où z(t) est une fonction de la variable t.
M3.354
111
Module 3
11.4 Synthèse
Les ED vues au M3 , leurs solutions et les différentes méthodes pour les résoudre sont résumées
figure 58. M3.355
112
Module 3
Les ED du M3
113
λ exp P (t) avec P (t) primitive de p(t) =
yg,λ (t) + yp (t) avec : • yg,λ (t) solution
dy donnée l’EC associée ax2 + bx + c = 0
yg,λ,µ (t) + yp (t) avec • yg,λ,µ (t) so-
b(t) gale de l’ED homogène associée a(t) + lution gale de l’ED homogène associée
dt de discriminant ∆, • Cas ∆ > 0 :
d2 y dy
a(t)
−
b(t)y = 0 (via méthod. 305 ou 312) • y(t) = λ exp (x1 t) + µ exp (x2 t) avec
dt dt
a 2 + b + cy = 0 • yp (t) solution par-
Solution avec CL avec méthod. 306 : solu- yp (t) solution particulière de l’ED af- x1 , x2 solutions réelles de l’EC • Cas ticulière de l’ED affine recherchée avec :
tion de la méthod. 305 avec λ déterminé fine recherchée avec : Méthod. 317 : ∆ = 0 : y(t) = (λ + µt) exp (x0 t) avec Méthod. 317 : Vérification d’une solution
Figure 58 – Les ED du M3
pour vérifier la CL Vérification d’une solution proposée, x0 solution de l’EC • Cas ∆ < 0 : proposée, Méthod. 318 : Observation des
Méthod. 318 : Observation des fonctions- y(t) = exp (τ t) (λ cos(ωt) + µ sin(ωt)) fonctions-coefficients
coefficients, Méthod. 320 : Variation de avec τ ± jω solutions complexes de l’EC Solution avec CL avec méthod. 339 :
la constante
Solution avec CL avec méthod. 333 : solution de la méthod. 338 avec λ et µ
ED linéaire à coeffs constants Solution avec CL avec méthod. 322 : solu- solution de la méthod. 332 avec λ et µ déterminés par un système d’équations
dy tion de la méthod. 321 avec λ déterminé déterminés par un système d’équations pour vérifier les 2 CL
(E3 ) a + by = 0
dt pour vérifier la CL pour vérifier les 2 CL
Solution gale avec méthod. 312 : y(t) =
λ exp x0 t avec x0 solution de l’EC ax +
b=0
Solution avec CL avec méthod. 313 : solu-
tion de la méthod. 312 avec λ déterminé
pour vérifier la CL