Lagrange Theorie

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Les points de Lagrange

par Gilbert Gastebois

A. Les points de Lagrange

L4

L3 O L1 L2

a
Mo M

L5

Mo : Soleil ( Mo represente la masse et la position du Soleil )


M : Terre ( M represente la masse et la position de la Terre )
O : Barycentre des masses Mo et M
m : Masse de l'astéroïde
a = MoM

M<<Mo et m<<<M ( On néglige l'influence de m sur M et Mo)

L1, L2 et L3 sont des points d'équilibre instables. Une masse m placée en ces points s'en
écarte inexorablement à la moindre perturbation. On les appelle parfois points d'Euler.

L4 et L5 forment un triangle équilatéral avec Mo et M


L4 et L5 sont des points d'équilibre stable si M<<Mo. Une masse m placée à proximité avec
une vitesse convenable gravite autour de ces points. Ce sont ces deux points que l'on désigne
habituellement sous le nom de points de Lagrange.

Plusieurs satellites de Jupiter se trouvent au voisinage de ces points de Lagrange, on les


désigne sous le nom de satellites troyens.

La théorie suivante suppose un mouvement quasi-circulaire de la Terre autour du Soleil.


B . Points de Lagrange L1, L2 et L3
1. Point L1
On pose a = MMo d = L1M x = d/a k = M/Mo
On étudie le mouvement dans un repère galiléen centré sur le barycentre O des deux masses
Mo et M : OM = a Mo/(Mo + M) et OMo = a M/(Mo + M)
OM = a /(1 + k) et OMo = a k/(1 + k)
En L1, m subit une force F1 vers Mo et une force F2 vers M
F1 = G mMo/(a - ax)²
F2 = G mM/(ax)²

D'après la 2ème loi de Newton, ω² OL1 = (F1 - F2)/m = G(Mo/(a - ax)² - M/(ax)²)
ω² (OM - ax) = G(Mo/(a - ax)² - M/(ax)²)
ω² (1/(1 + k) – x) = G(Mo/(1 - x)² – M/x²)/a3
m devant être fixe par rapport à M et Mo, il faut que ω = ω0 ( ω0 étant la vitesse angulaire des
masses M et Mo autour de O )
Pour ce système à 2 corps, ω0² = G(Mo + M)/a3
donc (Mo + M)(1/(1 + k) - x) = Mo/(1 - x)² - M/x²
(1 + k)(1/(1 + k) - x) = 1/(1 - x)² – k/x²
1 - (1 + k) x = 1/(1 - x)² – k/x²

(1 + k) x - 1 + 1/(1 - x)² – k/x² = 0

M étant très inférieur à Mo, k << 1 et x << 1


x est très inférieur à 1, on pourra donc utiliser l'approximation de Taylor :
1/( 1 - x )² = 1 + 2 x et k x négligeable
x - 1 + 1 + 2 x - k/x² = 0
3x = k/x²
x = (k/3)1/3

d = (M/(3Mo))1/3 a

Pour le système Soleil-Terre, on obtient d = a/100 = 1,5.106 km


Un calcul plus précis donne d = (M/(3Mo))1/3a (1 - 1/3 (M/(3Mo))1/3 - 1/9 (M/(3Mo))2/3)

Ce point L1 a un intérêt pratique pour l'observation ininterrompue du Soleil.


C'est dans ce but qu'on y a installé le satellite SOHO.
2. Point L2
On pose a = MMo d = L2M x = d/a k = M/Mo
On étudie le mouvement dans un repère galiléen centré sur le barycentre O des deux masses
Mo et M : OM = a Mo/(Mo + M) et OMo = a M/(Mo + M)
OM = a/(1 + k) et OMo = a k/(1 + k)
En L2, m subit une force F1 vers Mo et une force F2 vers M
F1 = G mMo/(a + ax)²
F2 = G mM/(ax)²

D'après la 2ème loi de Newton, ω² OL2 = (F1 + F2)/m = G(Mo/(a + ax)² + M/(ax)²)
ω² (OM + ax) = G(Mo/(a + ax)² + M/(ax)²)
ω² (1/(1 + k) + x) = G(Mo/(1 + x)² + M/x²)/a3
m devant être fixe par rapport à M et Mo, il faut que ω = ω0 ( ω0 étant la vitesse angulaire des
masses M et Mo autour de O )
Pour ce système à 2 corps, ω0² = G(Mo + M)/a3
donc (Mo + M)(1/(1 + k) + x) = Mo/(1 + x)² + M/x²
(1 + k)(1/(1 + k) + x) = 1/(1 + x)² + k/x²
1 + (1 + k) x = 1/(1 + x)² + k/x²

(1 + k) x + 1 - 1/(1 + x)² – k/x² = 0

M étant très inférieur à Mo, k << 1 et x << 1


x est très inférieur à 1, on pourra donc utiliser l'approximation de Taylor :
1/( 1 + x )² = 1 - 2 x et k x négligeable
x + 1 - 1 + 2 x - k/x² = 0
3x = k/x²
x = (k/3)1/3

d = (M/(3Mo))1/3 a

Pour le système Soleil-Terre, on obtient d = a/100 = 1,5.106 km


L2 est quasi-symétrique de L1 par rapport à M
Un calcul plus précis donne d = (M/(3Mo))1/3 a (1 + 1/3 (M/(3Mo))1/3 - 1/9 (M/(3Mo))2/3)

Ce point L2 a un intérêt pratique pour l'observation ininterrompue de l'Univers. Il existe


plusieurs projets d'y installer des satellites d'observation.
C'est notamment le cas du satellite Planck qui observe le fond diffus cosmologique. Il tourne
en permanence le dos à la Terre et au Soleil qui sont en permanence alignés derrière lui. Ses
instruments qui doivent être maintenus à très basse température ( 0,1 K pour l'un d'eux ! )
peuvent pointer en permanence à leur opposé et ils sont en grande partie protégés des rayons
du Soleil par la Terre.
3. Point L3
On pose a = MMo d = L3Mo x = d/a k = M/Mo
On étudie le mouvement dans un repère galiléen centré sur le barycentre O des deux masses
Mo et M : OM = a Mo/(Mo + M) et OMo = a M/(Mo + M)
OM = a/(1 + k) et OMo = a k/(1 + k)
En L3, m subit une force F1 vers Mo et une force F2 vers M
F1 = G mMo/(ax)²
F2 = G mM/(a + ax)²

D'après la 2ème loi de Newton, ω² OL3 = (F1 + F2)/m = G(Mo/(ax)² + M/(a + ax)²)
ω² (OMo + ax) = (F1 + F2)/m = G(Mo/(ax)² + M/(a + ax)²)
ω² (k/(1 + k) + x) = G( Mo/x² + M/(1 + x)²)/a3
m devant être fixe par rapport à M et Mo, il faut que ω = ω0 ( ω0 étant la vitesse angulaire des
masses M et Mo autour de O )
Pour ce système à 2 corps, ω0² = G(Mo + M)/a3
donc (Mo + M)(k/(1 + k) + x) = Mo/x² + M/(1 + x)²
(1 + k)(k/(1 + k) + x) = 1/x² + k/(1 + x)²
k + (1 + k) x = 1/x² + k/(1 + x)²

(1 + k) x + k - k/(1 + x)² – 1/x² = 0

M étant très inférieur à Mo, k << 1 et e = 1 - x << 1


e étant très inférieur à 1, on pourra donc utiliser l'approximation de Taylor :
1/(1 – e)² = 1 + 2e ( k e négligeable )
(1 + k)(1 - e ) + k - k/(4(1 – e/2)²) - 1/(1 - e)² = (1 + k)(1 - e ) + k - k/4 - 1 - 2e
= 1 - e + k + k - k/4 - 1 - 2e = - 3e + 7k/4 = 0
e = 7k/12

d = a - e a = (1 - 7M/(12Mo)) a

OL3 = OMo + d = a k/(1 + k) + a – 7k/12 a = a k + a – 7k/12 a ( k² négligeable )


OL3 = a + 5k/12 a

OL3 = (1 + 5M/(12Mo)) a

Pour le système Soleil-Terre, on obtient un écart de 1,25.10-6 a = 190 km ( ce qui est plutôt
faible ! ) par rapport à la trajectoire qu'on aurait sans l'influence de la Terre.

En réalité, ce point L3 n'a pas d'application pratique, il est trop éloigné de la Terre et ne subit
pratiquement pas son action, il est même souvent plus proche des planètes voisines que de la
Terre et subit donc davantage leur influence que la sienne.
C. Points de Lagrange L4 et L5
1. Détermination directe des points L4 et L5
1.1 Schéma

a = AB
M = k Mo = k/(1 + k) (Mo + M)
Mo = 1/(1 + k) (Mo + M)
OB = ka/(1+k)
OA = a/(1+k)

Ω² = G (Mo+M) / a3

1.2 Équilibre de m
Pour qu'il y ait une position d'équilibre dans le repère tournant avec les masses Mo et M, il faut
que la somme des forces dans ce repère s'y annule. Dans ce repère, la masse m est soumise à
trois forces, les deux forces d'attraction gravitationnelle et la force centrifuge ( la masse m étant
immobile dans le repère tournant, il n'y a pas de force de Coriolis ).
FA = GmM/CA² = GmM/rA² = Gm k (Mo + M)/(1 + k)/rA² = m Ω² a3 k /(1 + k)/rA²
FB = GmMo/CB² = GmMo/rB² = Gm (Mo + M)/(1 + k)/rB² = m Ω² a3 /(1 + k)/rB²
Fc = m Ω² OM = m Ω² rm
A l'équilibre FA + FB + Fc = 0
On projète sur les deux axes x et y
FAx + FBx + Fcx = 0
FAy + FBy + Fcy = 0
FAx = FA sin α = m Ω² a3 k /(1 + k)/rA² (OA - x )/rA = m Ω² a3 k (a/(1+k) - x ) /(1 + k)/rA3
FBx = - FB sin β = - m Ω² a3 /(1 + k)/rB² (OB + x )/rB = - m Ω² a3 (ka/(1+k) + x ) /(1 + k)/rB3
Fcx = Fc sin δ = m Ω² rm x/rm = m Ω² x
donc : k a3 (a/(1+k) - x ) /(1 + k)/rA3 - a3 (ka/(1+k) + x ) /(1 + k)/rB3 + x = 0 ( relation 1 )
FAy = - FA cos α = - m Ω² a3 k /(1 + k)/rA² y/rA = - m Ω² a3 k y /(1 + k)/rA3
FBy = - FB cos β = - m Ω² a3 /(1 + k)/rB² y /rB = - m Ω² a3 y/(1 + k)/rB3
Fcy = Fc cos δ = m Ω² rm y/rm = m Ω² y
donc : - k a3 /(1 + k)/rA3 - a3 /(1 + k)/rB3 + 1 = 0 ( relation 2 )
La relation 2 possède une solution évidente : rA = rB = a
donc y = 31/2/2 a et x = a/2 - OB = a/2 - ka/(1+k)
x = a(1 - k)/(2(1 + k))

Il faut aussi que la relation 1 soit vérifiée


k a3 (a/2) /(1 + k)/a3 - a3 (a/2) /(1 + k)/a3 + a(1 - k)/(2(1 + k)) =
a(k - 1)/(2(1 + k)) + a(1 - k)/(2(1 + k)) = 0
La relation est bien vérifiée.

Les deux points L4 et L5 se trouvent aux sommets d'un triangle équilatéral dont la
base est la distance entre les deux masses Mo et M

2. Autre méthode
2.1 Schéma

Mo : masse du Soleil
M : masse de la Terre < Mo
m : masse de l'astéroïde << M ( On néglige l'influence de m sur M et Mo )
m est placé au sommet du triangle équilatéral de base MMo = a
M et Mo tournent sur un cercle centré sur leur barycentre O tel que :
OM = r0 = a Mo/(Mo+M)
La vitesse angulaire de rotation de la Terre ( et du Soleil ) est Ω.
La 2ème loi de Newton donne Ω²/r0 = G Mo/a² donc Ω² = G (Mo+M)/a3 (1)
La loi de la gravitation donne :
F1 = G m Mo/a²
F2 = G m M/a²
m est immobile par rapport à M et Mo si elle tourne sur un cercle de centre O et de
rayon r1 avec la même vitesse angulaire que la Terre ω1 = Ω

2.2 Direction de la force F


F = F1 + F2
Comme le triangle est équilatéral et d'après Thalès, l'extrémité de F coupe MMo en un
point O' qui sépare MMo en deux parties telles que MoO'/MO' = F2/F1
F1 = G m Mo/a²
F2 = G m M/a²
donc MoO'/MO' = M/Mo ce qui est la définition du barycentre de M et Mo et donc O'
est confondu avec O le centre de rotation et donc la somme des forces F = F1 + F2
pointe vers O. La force est donc centrale ce qui autorise m à se déplacer sur un cercle si
sa vitesse angulaire a la bonne valeur. Et si par un hasard miraculeux, cette vitesse
angulaire était égale à celle de la Terre et du Soleil autour de O, la masse m serait
immobile par rapport au système Soleil-Terre ! Eh, bien, c'est ce qu'on va démontrer.
2.3 Calcul de la force F

F = F1 + F2
F² = F1.F2 = F1² + F2² + 2 F1F2 cos 60° = F1² + F2² + F1F2
F1 = G m Mo/a²
F2 = G m M/a²
donc F²/m² = G²( Mo² +M² + MoM )/a4 = G²M'²/a4 en posant : ( Mo² +M² + MoM ) =
M'²
F/m = GM'/a²

2.4 Calcul du rayon r1


Dans le triangle mMoO, le théorème de Pythagore généralisé donne
r1² = a² + (a-r0)² - 2 a(a-r0)cos 60° = a² + (a-r0)² - a(a-r0)
On développe : r1² = a² + a² + r0² - 2ar0 - a² + ar0 =
a² + r0² - ar0 = a² + a²M²/(Mo+M)² - a² M/(Mo+M)
On met au même dénominateur : r1² = a²((Mo+M)²+ M² - M² - MMo)/(Mo+M)² =
a²(Mo² + M² + MMo)/(Mo+M)² = a² M'²/(Mo+M)²
r1 = a M'/(Mo + M)

2.5 Calcul de la vitesse angulaire ω1

D'après la 2ème loi de Newton, m tourne sur un cercle de centre O et de rayon r1 sous l'action
de la force centrale F si :
ω1² r1 = F/m = GM'/a² donc ω1² = GM'/(a² r1) = GM'(Mo + M )/(M'a3) = G( Mo + M ) / a3
ω1² = G( Mo + M ) / a3
or il se trouve que c'est la valeur de Ω² ! ( cf. Relation 1 ) donc ω1 = Ω
Il apparaît donc qu'une masse m placée au point de Lagrange L4 ou L5 et se déplaçant à la
vitesse angulaire de la Terre et du Soleil autour du centre de rotation du système Terre-Soleil
se déplace sur un cercle autour de ce point et par conséquent reste au sommet du triangle
équilatéral qu'elle forme avec les deux astres. Elle est donc immobile par rapport à la Terre et
au Soleil.
Ces 2 positions sont stables. Si on écarte légèrement la masse m, la somme de F, de la force
centrifuge et de la force de Coriolis pointe vers L4 ou L5, si la masse tourne dans le sens
inverse de la rotation des planètes. La masse semble donc "attirée" par les deux points de
Lagrange. Elle va donc graviter autour, on appelle ce mouvement la libration de l'astéroïde.

Aucun astéroïde ne se trouvant aux points L4 et L5 du système Soleil-Terre ou du


système Terre-Lune, on a pensé y installer des satellites d'observation,
malheureusement, en y regardant de plus près, on y a découvert une grande
accumulation de poussières.... et pas évident d'y passer le plumeau.
3. Extremum d'énergie potentielle.

3.1 Schéma

a = AB
M = k Mo = k/(1 + k) (Mo + M)
Mo = 1/(1 + k) (Mo + M)
OB = k/(1+k) a
OA = 1/(1+k) a

Ω² = G (Mo+M) / a3

3.2 Expression de Ep
Si la somme des forces peut s'annuler, c'est qu'il y existe un extremum de l'énergie potentielle.
On se place dans un repère tournant avec les deux astres M et Mo. Dans ce repère, la masse m
est soumise à trois forces, les deux forces d'attraction gravitationnelle et la force centrifuge
( la masse m étant immobile dans le repère tournant, il n'y a pas de force de Coriolis ).
FA = GmM/CA² = GmM/rA²
FB = GmMo/CB² = GmMo/rB²
Fc = m Ω² OM = m Ω² rm
On fait dériver ces trois forces d"un potentiel.
FA = - GmM/rA² = - dEp/drA donc EpA = - GmM/rA
FB = - GmMo/rB² = - dEp/drB donc EpB = - GmMo/rB
Fc = m Ω² rm = - dEp/drm donc Epc = - m Ω² rm²/2
Ep = - (GmM/rA + GmMo/rB + m Ω² rm²/2) =
- mG(M/rA + Mo/rB + (Mo+M)/a3 rm²/2) car Ω² = G(Mo+M)/a3
rA = ((OA - x)² + y² + z²)1/2 = ((a/(1 + k) - x)² + y² + z²)1/2
rB = ((OB + x)² + y² + z²)1/2 = ((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)1/2
rm = (x² + y²)1/2
Ep = - mG((k/(1 + k) (Mo+M)/rA + 1/(1 + k) (Mo+M)/rB + (Mo+M)/a3 (x² + y²)/2))
Ep = - mG(Mo+M) (k/(1 + k) /rA + 1/(1 + k)/rB + (x² + y²)/(2a3))
Ep = - mG(Mo+M) (k/(1+k)/((a/(1+k) - x)² + y² + z²)1/2 + 1/(1+k)/((ka/(1+k) + x)² + y² +
z²)1/2 + (x² + y²)/(2 a3))
Ep = - mΩ²a3(k/(1+k) /((a/(1+k) - x)² + y² + z²)1/2 + 1/(1+k)/ ((ka/(1+k) + x)² + y² + z²)1/2
+ (x² + y²)/(2 a3))
3.3 Positions des points de Lagrange L4 et L5
Il n'y a plus qu'à dériver Ep et à chercher la valeur de x qui l'annule pour un y donné pour
z=0
dEp/dx = - mΩ²a3 (k(a/(1 + k) - x)/(1 + k)/((a/(1 + k) - x)² + y²)3/2 -
(ka/(1 + k) + x)/(1 + k)/((ka/(1 + k) + x)² + y²)3/2 + x/a3) = 0
L'espoir de sortir rapidement une solution de cette équation est ténu... aussi, au lieu de se
lancer dans ce guêpier, on va réfléchir...
On aurait une équation beaucoup plus simple si les arguments des deux racines étaient égaux,
alors pourquoi ne pas tester cette solution ? On ne sait jamais, si on avait de la chance...
On fait donc a/(1 + k) - x = ka/(1 + k) + x donc 2 x = a/(1 + k) - ka/(1 + k) = (1 - k)a/(1 + k)
x = (1 - k)a/(2(1 + k)) et a/(1 + k) - x = ka/(1 + k) + x = a/2
k(a/(1 + k) - x)/(1 + k)/((a/(1 + k) - x)² + y²)3/2 - (ka/(1 + k) + x)/(1 + k)/((ka/(1 + k) + x)² +
y²)3/2 + x/a3 = 0
(ka/(1 + k) - ka/(1 + k) - k x - x )/(1 + k)/(a²/4 + y²)3/2 + x/a3 = - x/(a²/4 + y²)3/2 + x/a3 = 0
donc 1/(a²/4 + y²)3/2 = 1/a3 ou
a²/4 + y² = a² donc y² = 3a²/4 et y = ± 31/2 a/2 ce qui correspond à la hauteur d'un
triangle équilatéral de base a
La position x = (1- k)/(2(1 + k)) est à la distance d de B :
d = B0 + x = ka/(1 + k) + (1 - k)a/(2(1 + k)) = a/2
Les points de coordonnées : x0 = (1 - k)a/(2(1 + k)) et y0 = ± 31/2 a/2 qui se trouvent aux
sommets d'un triangle équilatéral dont la base est la distance entre les deux masses Mo et M
sont des extrema le long de l'axe des x, mais ce ne seront des extrema de Ep que s'ils sont
aussi des extrema le long de l'axe des y. Il faut donc que (dEp/dy)x0,±y0 soit nul, est-ce le cas ?
(dEp/dy)x0 = - mG(Mo+M) (- ky/(1 + k) /(a²/4 + y²)3/2 - y/(1 + k)/(a²/4 + y²)3/2 + y/a3) = 0
- y/(a²/4 + y²)3/2 + y/a3 = 0 donc a²/4 + y² = a² donc y² = 3a²/4 = y0² et y = ± y0
(dEp/dy)x0,±y0 = 0 et (dEp/dx)x0,±y0 = 0 donc les points de coordonnées x0, ± y0 sont
bien des extrema d'énergie potentielle, ce sont les points de Lagrange L4 et L5
Les deux points L4 et L5 se trouvent aux sommets d'un triangle équilatéral dont la base
est la distance entre les deux masses Mo et M

Remarque : On lit souvent que les points L4 et L5 sont des points d'équilibre stable parce
qu'on aurait là un minimum local de l'énergie potentielle, mais il n'y a aucun minimum local,
ce sont des maxima d'énergie potentielle. Cependant, si k < 0,04, une masse placée en ces
points peut rester éternellement dans son voisinage car dès qu'elle quitte le point , la force de
Coriolis l'oblige à tourner et à rester au voisinage du point.

3.4 Mouvement de libration autour des points de Lagrange L4 et L5


Une masse m placée à proximité d'un point de Lagrange ( en x0 + x, y0 + y , z0 + z ) subit une
force résiduelle f telle que :
f = F0 + ΔF avec F0 = 0 ( au point de Lagrange, les forces s'équilibrent exactement )
fx = (δFx/δx)0 x + (δFx/δy)0 y + (δFx/δz)0 z = - (δ²Ep/δx²)0 x - (δ²Ep/δxδy)0 y - (δ²Ep/δxδz)0 z
fy = (δFy/δy)0 y + (δFy/δx)0 x + (δFy/δz)0 z = - (δ²Ep/δy²)0 y - (δ²Ep/δxδy)0 x - (δ²Ep/δyδz)0 z
fz = (δFz/δz)0 z + (δFz/δx)0 x + (δFz/δy)0y = - (δ²Ep/δz²)0 z - (δ²Ep/δxδz)0 x - (δ²Ep/δyδz)0 y
x, y et z << a
δ²Ep/δx² = - mΩ²a3 ((k(2(a/(1 + k) - x)² - y² - z²) /((a/(1 + k) - x)² + y²+ z²)5/2 + (2(ka/(1 + k) +
x)² - y² - z²) /((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)5/2) /(1 + k) + 1/a3)
δ²Ep/δy² = - mΩ²a3 ((k(2 y² - (a/(1 + k) - x)² - z²) /((a/(1 + k) - x)² + y²+ z²)5/2 + (2 y² - (ka/(1 +
k) + x)² - z²) /((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)5/2) /(1 + k) + 1/a3)
δ²Ep/δz² = - mΩ²a3 (k(2 z² - (a/(1 + k) - x)² - y²) /((a/(1 + k) - x)² + y²+ z²)5/2 + (2 z² - (ka/(1 + k)
+ x)² - y²) /((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)5/2)/(1 + k)
δ²Ep/δyδx = δ²Ep/δxδy = - mΩ²a3 (3k (a/(1 + k) - x) y/((a/(1 + k) - x)² + y²+ z²)5/2 - 3 (ka/(1 + k)
+ x) y/((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)5/2)/(1 + k)
δ²Ep/δzδx = δ²Ep/δxδz = - mΩ²a3 (3k (a/(1 + k) - x) z/((a/(1 + k) - x)² + y² + z²)5/2 - 3 (ka/(1 +
k) + x) z/((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)5/2)/(1 + k)
δ²Ep/δyδz = δ²Ep/δzδy = - mΩ²a3 (3k yz/((a/(1 + k) - x)² + y² + z²)5/2 + 3 yz /((ka/(1 + k) + x)² +
y²+ z²)5/2)/(1 + k)
Au point de Lagrange, a/(1 + k) - x0 = ka/(1 + k) + x0 = a/2, y0² = 3 a²/2 et z0 = 0
(δ²Ep/δx²)0 = -3/4 mΩ² (δ²Ep/δy²)0 = -9/4 mΩ² (δ²Ep/δz²)0 = mΩ²
(δ²Ep/δxδy)0 = -3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) mΩ² (δ²Ep/δzδx)0 = (δ²Ep/δyδz)0 = 0
fx = 3/4 mΩ² x + 3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) mΩ² y
fy = 9/4 mΩ² y + 3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) mΩ² x
fz = - mΩ² z
Dans le repère tournant avec la masse m, elle subit donc la force f et la force de Coriolis
Fc = 2 m vr X Ω
La deuxième loi de Newton donne : m ar = f + 2 m vr X Ω ( La force centrifuge est
intégrée dans f )
Sur ox : m ax = m x'' = 3/4 m Ω² x + 3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) mΩ² y + 2 m y' Ω
Sur oy : m ay = m y'' = 9/4 m Ω² y + 3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) mΩ² x - 2 m x' Ω
Sur oz : m az = m z'' = - mΩ² z
x'' - 3/4 Ω² x - 3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) Ω² y - 2 y' Ω = 0
y'' - 9/4 Ω² y - 3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) Ω² x + 2 x' Ω = 0
z'' + Ω² z = 0 dont la solution est z = c3 sin Ωt + c'3 cos Ωt
On teste x = c ejωt et y = d ejωt
-ω²c - 3/4 Ω²c - 3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) Ω²d - j 2ωΩd = 0
-ω²d - 9/4 Ω²d - 3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) Ω²c + j 2ωΩc = 0
Ces deux relations sont vraies si :
(-ω² - 3/4 Ω²)(-ω² - 9/4 Ω²) - (3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) Ω² +
j 2ωΩ)(3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) Ω² - j 2ωΩ) = 0
ω4 - Ω²ω² + 27/16 Ω4 - (3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) Ω²)² = 0 donc les solutions sont :
ω² = 1/2( Ω² ± (Ω4 - 27/4 Ω4 + 27/4 (1 - k)²/(1 + k)² Ω4)1/2) = 1/2 Ω²(1 ± (1 - 27 k/(1 + k)²)1/2)
ω² = 1/2 Ω²(1 ± (1 - 27 k/(1 + k)²)1/2)
Pour avoir une solution périodique, il faut que les ω soient réels, sinon on aurait une
exponentielle divergente. Pour cela, il faut que 1 - 27 k/(1 + k)² >= 0
27 k/(1 + k)² <= 1 donc 27 k <= (1 + k)² = 1 + 2 k + k²
1 - 25 k + k² >= 0. Pour cela il faut que k <= (25 - 3(69)1/2)/2 = 0,0400642
( ou k2 >= (25 + 3(69)1/2)/2 = 24,96 = 1/k )
La masse m restera autour du point de Lagrange si la masse M est inférieure à 0,04006 Mo
ω1 = 1/21/2 (1 + (1 - 27 k/(1 + k)²)1/2)1/2 Ω
ω2 = 1/21/2 (1 - (1 - 27 k/(1 + k)²)1/2)1/2 Ω
On a donc :
x = c1 ejω1t + c2 ejω2t + c'1 e-jω1t + c'2 e-jω2t
y = d1 ejω1t + d2 ejω2t + d'1 e-jω1t + d'2 e-jω2t
Pour avoir la solution générale, on choisit c1,c2 réels et c'1 et c'2 imaginaires purs.
( On pose c'1 = j c'1 et c'2 = j c'2 )
On remplace x et y dans l'une des équations différentielles. On obtient , en posant
K = 3/4(3)1/2 (1 - k)/(1 + k) pour simplifier l'écriture.
d1 = c1 ( - A + j B ) A = K ( ω1² +3/4 Ω² )/(K²Ω² + 4 ω1² )
B = 2ω1/Ω ( ω1² +3/4 Ω² )/(K² Ω² + 4 ω1² )
d2 = c2 ( - C + j D ) C = K ( ω2² +3/4 Ω² )/(K² Ω² + 4 ω2² )
D = 2ω2/ Ω ( ω2² +3/4 Ω² )/(K² Ω² + 4 ω2² )
d'1 = j c'1 ( - A - j B ) = c'1 ( B - j A )
d'2 = j c'2 ( - C - j D ) = c'2 ( D - j C )
On prend les parties réelles de x et y
x = c1 cos ω1t + c'1 sin ω1t + c2 cos ω2t + c'2 sin ω2t
y = ( B c'1 - A c1 ) cos ω1t - ( B c1 + A c'1 ) sin ω1t - ( C c2 - D c'2 ) cos ω2t -
( C c'2 + D c2 ) sin ω2t
z = c3 sin Ωt + c'3 cos Ωt
vx = - c1 ω1 sin ω1t + c'1 ω1 cos ω1t - c2 ω2 sin ω2t + c'2 ω2 cos ω2t
vy = ( - B c'1 + A c1 ) ω1 sin ω1t - ( B c1 + A c'1 ) ω1 cos ω1t +
( C c2 - D c'2 ) ω2 sin ω2t - ( C c'2 + D c2 ) ω2 cos ω2t
vz = Ω c3 cos Ωt - Ω c'3 sin Ωt
Ce sont les équations paramétriques d'une ellipse décrite en T1 = 2π/ω1, dont le centre décrit une
ellipse très allongée centrée sur le point de Lagrange avec une période T2 = 2π/ω2
Conditions initiales : A t = 0, x = x0, y = y0, vx = vx0, vy = vy0 et vz = vz0 On obtient :
x0 = c1 + c2
y0 = - A c1 + B c'1 - C c2 + D c'2
vx0/ω1 = c'1 + ω2/ω1 c'2
vy0/ω1 = - B c1 - A c'1 - D ω2/ω1 c2 - C ω2/ω1 c'2
Après un calcul matriciel assez fastidieux... on obtient :
c1 = (( BDω2/ω1 - C² - D² + AC ) x0 + ( A - C ) y0 + ( BC - ADω1/ω2 ) vx0/ω1 +
( B - Dω1/ω2 ) vy0/ω1 ) /( BDω2/ω1 - C² - D² + 2AC - A² - B² + BDω1/ω2 )
c'1 = (( ADω2/ω1 - BC ) x0 + ( Dω2/ω1 - B ) y0 + ( -C² - D² + AC + BDω1/ω2 ) vx0/ω1 +
( A - C ) vy0/ω1) /( BDω2/ω1 - C² - D² + 2AC - A² - B² + BDω1/ω2 )
c2 = (( AC - A² - B² + BDω1/ω2 ) x0 + ( C - A ) y0 + ( ADω1/ω2 - BC ) vx0/ω1 +
( Dω1/ω2 -B ) vy0/ω1) /( BDω2/ω1 - C² - D² + 2AC - A² - B² + BDω1/ω2 )
c'2 = ω1/ω2 ((BC - ADω2/ω1) x0 + (B - Dω2/ω1) y0 + (BDω2/ω1 + AC - A² - B²) vx0/ω1 +
(C - A) vy0/ω1) /(BDω2/ω1 - C² - D² + 2AC - A² - B² + BDω1/ω2)
c3 = vz0/Ω
c'3 = z0
Comme k << 1, on peut faire un développement limité en k. On obtient alors :
ω1 = 1/21/2 (1 + 1 - 27k/2)1/2 Ω = 1/21/2 (2 - 27k/2)1/2 Ω = (1 - 27k/8) Ω = Ω
ω2 = 1/21/2 (1 - 1 + 27k/2)1/2 Ω = 1/21/2 (27k/2)1/2 Ω = 1/2 (27k)1/2 Ω = 1/2 (27M/M0)1/2 Ω
Comme k << 1, on peut négliger tous les termes contenant k ( on ne garde que les termes en
k1/2 ). On obtient alors :
K = 3/4 (3)1/2 = 1,299 A = 3/13 (3)1/2 = 0,3997 B = 8/13 = 0,6154
1/2
C = 1/(3) = 0,57735 D = 4 (k/3) 1/2
x = c1 cos Ωt + c'1 sin Ωt + c2 cos ω2t + c'2 sin ω2t
y = ( 8/13 c'1 - 3/13 (3)1/2 c1 ) cos Ωt - ( 8/13 c1 + 3/13 (3)1/2 c'1 ) sin Ωt - (1/(3)1/2 c2 -
4 (k/3)1/2 c'2) cos ω2t - (1/(3)1/2 c'2 + 4 (k/3)1/2 c2) sin ω2t
z = c3 sin Ωt + c'3 cos Ωt
vx = - c1 Ω sin Ωt + c'1 Ω cos Ωt - c2 ω2 sin ω2t + c'2 ω2 cos ω2t
vy = (- 8/13 c'1 + 3/13 (3)1/2 c1) Ω sin Ωt - (8/13 c1 + 3/13 (3)1/2 c'1) Ω cos Ωt + (1/(3)1/2 c2
- 4 (k/3)1/2 c'2) ω2 sin ω2t - (1/(3)1/2 c'2 + 4 (k/3)1/2 c2 ) ω2 cos ω2t
vz = Ω c3 cos Ωt - Ω c'3 sin Ωt
Ce sont les équations paramétriques d'une ellipse de ½ grand axe
a1 = ((8/13 (3)1/2 c1 - 4/13 c'1)² + (4/13 c1 + 8/13 (3)1/2 c'1)² )1/2 et de ½ petit axe b1 = a1/2
inclinée de 30°, décrite en T1 = 2π/Ω, qui oscille avec une amplitude a2 = 2/(3)1/2 (c2² + c'2²)1/2
parallèlement au grand axe autour du point de Lagrange avec une période
T2 = 2T1/(27M/M0)1/2
Conditions initiales : A t = 0, x = x0, y = y0, vx = vx0, vy = vy0 et vz = vz0
c1 = - 3/4 x0 - 3/4 (3)1/2 y0 - 2 vy0/Ω = - 0,75 x0 - 1,299 y0 - 2 vy0/Ω
c'1 = - 3/2 (3)1/2 x0 - 9/2 y0 + 13/4 vx0/Ω - 3/4 (3)1/2 vy0/Ω = - 2,598 x0 - 4,5 y0 +
3,25 vx0/Ω - 1,299 vy0/Ω
c2 = 7/4 x0 + 3/4 (3)1/2 y0 + 2 vy0/Ω = 1,75 x0 + 1,299 y0 + 2 vy0/Ω
c'2 = ( 3(3)1/2 x0 + 9 y0 - 9/2 vx0/Ω + 3/2 (3)1/2 vy0/Ω )/(27M/M0)1/2 = ( 5,1962 x0 +
9 y0 - 4,5 vx0/Ω + 2,5981 vy0/Ω )/(27M/M0)1/2
c3 = vz0/Ω
c'3 = z0
Si la masse M est inférieure à 0,04006 Mo, la masse m reste au voisinage du point de
Lagrange et c'est en ce sens que les points L4 et L5 sont des points d'équilibre stable.
Système Soleil - Jupiter
pendant 120 ans

Mo = 2.1030 kg
M = 2.1027 kg
k = M/M0 = 0,001
T1 = TJupiter = 11,9 ans
Ω = 1,677.10-8 rd/s
T2 = 145 ans
c1 = - 10,8.105 km
c2 = 5,79.105 km
x0 = -5.105 km
y0 = 9,23.104 km
c'1 = 3,31.104 km
c'2 = -3,43.105 km
v0x = 0 v0y = 11 m/s
c3 = c'3 = 0 v0z = 0

Système Soleil - Terre


pendant 10 ans

Mo = 2.1030 kg
M = 6.1024 kg
k = M/M0 = 3.10-6
T1 = TTerre = 1 an
Ω = 1,991.10-7 rd/s
T2 = 222 ans
c1 = - 11,1.105 km
c2 = 6,11.105 km
x0 = -5.105 km
y0 = 9,23.104 km
c'1 = -3,642.103 km
c'2 = 8,124.105 km
v0x = 0 v0y = 136 m/s
c3 = c'3 = 0 v0z = 0
3.5 Mouvement au voisinage des points de Lagrange L1 ou L2
L'étude suivante se place dans les conditions suivantes M << Mo donc k << 1 et
x0 = a(1 ± (k/3)1/3) est voisin de a
On prend donc : 1 + k = 1 , (a/(1 + k) - x0 )² = a² (k/3)2/3 et (ka/(1 + k) + x0)² = a²
Par exemple pour le système Soleil-Terre, k = 3.10-6 et |a - x0|/a = 0,01
Une masse m placée à proximité d'un point de Lagrange ( en x0 + x, y0 + y , z0 + z ) subit une
force résiduelle f telle que :
f = F0 + ΔF avec F0 = 0 ( au point de Lagrange, les forces s'équilibrent exactement )
fx = (δFx/δx)0 x + (δFx/δy)0 y + (δFx/δz)0 z = - (δ²Ep/δx²)0 x - (δ²Ep/δxδy)0 y - (δ²Ep/δxδz)0 z
fy = (δFy/δy)0 y + (δFy/δx)0 x + (δFy/δz)0 z = - (δ²Ep/δy²)0 y - (δ²Ep/δyδx)0 x - (δ²Ep/δyδz)0 z
fz = (δFz/δz)0 z + (δFz/δx)0 x + (δFz/δy)0y = - (δ²Ep/δz²)0 z - (δ²Ep/δzδx)0 x - (δ²Ep/δzδy)0 y
x, y et z << a
δ²Ep/δx² = - mΩ²a3 ((k(2(a/(1 + k) - x)² - y² - z²) /((a/(1 + k) - x)² + y²+ z²)5/2 +
(2 (ka/(1 + k) + x)² - y² - z²) /((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)5/2) /(1 + k) + 1/a3)
δ²Ep/δy² = - mΩ²a3 ((k (2 y² - (a/(1 + k) - x)² - z²) /((a/(1 + k) - x)² + y²+ z²)5/2 +
(2 y² - (ka/(1 + k) + x)² - z²) /((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)5/2) /(1 + k) + 1/a3)
δ²Ep/δz² = - mΩ²a3 (k(2 z² - (a/(1 + k) - x)² - y²) /((a/(1 + k) - x)² + y²+ z²)5/2 +
(2 z² - (ka/(1 + k) + x)² - y²) /((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)5/2)/(1 + k)
δ²Ep/δyδx = δ²Ep/δxδy = - mΩ²a3 (3k (a/(1 + k) - x) y/((a/(1 + k) - x)² + y²+ z²)5/2 -
3 (ka/(1 + k) + x) y/((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)5/2)/(1 + k)
δ²Ep/δzδx = δ²Ep/δxδz = - mΩ²a3 (3k (a/(1 + k) - x) z/((a/(1 + k) - x)² + y² + z²)5/2 -
3 (ka/(1 + k) + x) z/((ka/(1 + k) + x)² + y² + z²)5/2)/(1 + k)
δ²Ep/δyδz = δ²Ep/δzδy = - mΩ²a3 (3k yz/((a/(1 + k) - x)² + y² + z²)5/2 +
3 yz /((ka/(1 + k) + x)² + y²+ z²)5/2)/(1 + k)
Au point de Lagrange, ( a/(1 + k) - x0 )² = a² (k/3)2/3 , (ka/(1 + k) + x0)² = a, y0 = 0 et z0 = 0
(δ²Ep/δx²)0 = - 9mΩ² (δ²Ep/δy²)0 = 3mΩ² ( δ²Ep/δz²)0 = 4mΩ²
(δ²Ep/δxδy)0 = (δ²Ep/δxδz)0 = (δ²Ep/δyδz)0 = 0
fx = 9mΩ² x
fy = - 3mΩ² y
fz = - 4mΩ² z ( fy et fz sont des forces de rappel, mais fx est déstabilisante. Les points L1 et
L2 sont donc des extremums en forme de selle )
Dans le repère tournant avec la masse m, elle subit la force f et la force de Coriolis
Fc = 2 m vr X Ω
La deuxième loi de Newton donne : m ar = f + 2 m vr X Ω
( La force centrifuge est intégrée dans f )
Sur ox : m ax = m x'' = 9m Ω² x + 2 m y' Ω
Sur oy : m ay = m y'' = -3m Ω² x - 2 m x' Ω
Sur oz : m az = m z'' = - 4m Ω² z
x'' - 9Ω² x - 2 y' Ω = 0
y'' + 3Ω² y + 2 x' Ω = 0
z'' + 4Ω² z = 0 dont la solution est z = c3 sin 2Ωt + c'3 cos 2Ωt
On teste x = c eωt et y = d eωt
ω²c - 9Ω² c - 2ωΩ d = 0
ω²d + 3Ω² d + 2ωΩ c = 0
Ces deux relations sont vraies si :
(ω² - 9Ω²)(ω² + 3Ω²) + 4ω²Ω² = 0
ω4 - 2Ω² ω² - 27Ω4 = 0 donc les solutions sont :
ω² = Ω² ± (Ω4 + 27Ω4)1/2 = Ω²(1 ± (28)1/2)
ω = ± Ω(1 ± (28)1/2)1/2
ω1 = ± Ω(2(7)1/2 + 1)1/2 = ± 2,5083 Ω est réel
ω2 = ± j Ω(2(7)1/2 - 1)1/2 = ± j 2,0716 Ω est imaginaire pur, on pose ω2 = ± j ω2
x = c1 e ω1t + c'1 e-ω1t + c2 ejω2t + c'2 e-jω2t
y = d1 eω1t + d'1 e-ω1t + d2 ejω2t + d'2 e-jω2t
On prend les parties réelles de x et y et on choisit c1, c'1, c2 réels et c'2 imaginaire pur
( c'2 = j c'2 ) pour obtenir la solution générale.
d1 = (ω1² - 9Ω²)/2ω1Ω c1 = ((7)1/2 - 4)/(2(7)1/2 + 1)1/2 = - 0,5399 c1
d'1 = -(ω1² - 9Ω²)/2ω1Ω c'1 = ((7)1/2 - 4)/(2(7)1/2 + 1)1/2 = 0,5399 c'1
d2 = - j (- ω2² - 9Ω²)/2ω2Ω c2 = - j (-(7)1/2 - 4)/(2(7)1/2 - 1)1/2 = j 3,208 c2
d'2 = j (- ω2² - 9Ω²)/2ω2Ω j c'2 = - (-(7)1/2 - 4)/(2(7)1/2 - 1)1/2 = 3,208 c'2
x = c1 e2,5083Ωt + c'1 e-2,5083 Ωt + c2 cos(2,0716 Ωt) + c'2 sin(2,0716 Ωt)
y = - 0,5399 c1 e2,5083 Ωt + 0,5399 c'1 e-2,5083 Ωt - 3,208 c2 sin(2,0716 Ωt) +
3,208 c'2 cos(2,0716 Ωt)
z = c3 sin(2Ωt) + c'3 cos(2Ωt)
vx = 2,5083 Ω c1 e2,5083 Ωt - 2,5083 Ω c'1 e-2,5083 Ωt - 2,0716 Ω c2 sin(2,0716 Ωt) +
2,0716 Ω c'2 cos(2,0716 Ωt)
vy = - 1,354 Ω c1 e2,5083 Ωt - 1,354 Ω c'1 e-2,5083 Ωt - 6,646 Ω c2 cos(2,0716 Ωt) -
6,646 Ω c'2 sin(2,0716 Ωt)
vz = 2Ω c3 cos(2Ωt) - 2Ω c'3 sin(2Ωt)
Le premier terme étant divergent, la masse m s'éloigne inexorablement du point de Lagrange
donc on a une position instable.
Pour le système Soleil-Terre, la constante de temps τ de l'exponentielle est τ = 1/ω1 = 23 jours
et la période de rotation est T = 2π/ω2 = 176 jours
Remarque : On pourrait penser qu'en choisissant très soigneusement les conditions initiales
pour que c1 = 0, on aurait une trajectoire elliptique ( le deuxième terme disparaissant
rapidement ) et la masse m resterait au voisinage du point, mais il est impossible d'avoir c1
exactement nul et le moindre écart s'amplifie rapidement. Et même si c1 était nul, la moindre
perturbation due aux planètes voisines ferait sortir la masse de son orbite elliptique.
Il faut tout de même que c1 soit faible ( |c1| < r0/200 ).
Les points L1 et L2 sont des positions instables.
Conditions initiales : A t = 0, x = x0, y = y0, vx = v0x, vy = v0y et vz = v0z
On obtient :
c1 = 0,628 x0 - 0,113 y0 + 0,175 v0x/Ω + 0,0945 v0y/Ω
c'1 = 0,628 x0 + 0,113 y0 - 0,175 v0x/Ω + 0,0945 v0y/Ω
c2 = - 0,256 x0 - 0,189 v0y/Ω
c'2 = 0,2737 y0 + 0,0589 v0x/Ω
c3 = vz0/(2Ω)
c'3 = z0

Système Soleil - Terre


Conditions initiales : x0 = 10000 km, y0 = 0 et v0 = 13,238 m/s perpendiculaire à Ox
c1 = c'1 = 1,138 km c2 = 9998 km c'2 = 0

Le graphe y = f(x) représente la trajectoire d'un satellite au voisinage du point de Lagrange


L1 ou L2 du système Soleil-Terre qui est situé à 1,5 million de km de la Terre.
On voit qu'il peut rester quelque temps autour mais il finit par s'en éloigner définitivement.
Pour que le satellite reste quelque temps au voisinage du point de Lagrange, il faut que la
vitesse initiale soit bien ajustée : 13,1 m/s < v0 < 13,25 m/s
Le graphe r = f(t) représente la distance d'éloignement en fonction du temps, d'un satellite
placé à 10000 km du point de Lagrange L1 ou L2 du système Soleil-Terre.
On voit qu'il reste un certain temps au voisinage du point de Lagrange, il faut plus de 150
jours pour qu'il commence à s'éloigner.
C'est l'intérêt de ce point : Bien que le satellite soit instable, il n'y a pas besoin de le
repositionner très souvent.

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