S6 Chapitre 4 Energie Chimique
S6 Chapitre 4 Energie Chimique
S6 Chapitre 4 Energie Chimique
I) Calorimétrie, rappels :
1) Equilibre thermique :
- Un système est en équilibre thermique quand tous ses points sont à la même température.
- Lorsque plusieurs corps sont mis en contact prolongé, ils se mettent à la même
température et sont donc en équilibre thermique.
- Une enceinte adiabatique ne permet aucun échange de chaleur entre l'extérieur et l'intérieur
de cette enceinte.
2) Capacité thermique :
Chauffons l'eau contenue dans un bécher à l'aide d'un thermoplongeur alimenté sous une
tension U, parcouru par un courant d'intensité I, pendant une durée ∆t. L'énergie électrique
fournie au système est : We = U.I.∆t. Notons la température initiale θ0 de l'eau et déclenchons
un chronomètre en immergeant le thermoplongeur.
Le thermoplongeur cède de l'énergie sous forme de chaleur au bécher et à l'eau qu'il
contient. Soit Q = We la quantité de chaleur transférée du thermoplongeur à l'eau.
L'eau et le bécher constituent le système. L'énergie électrique est transférée par chaleur.
Après une durée ∆t la température est devenue θ. La température a varié de θ − θ0 = ∆θ.
L'expérience montre que ∆θ est proportionnelle à ∆t : ∆θ = a.∆t [1]
La chaleur fournie est, elle-même, proportionnelle à la durée : Q = We = U.I.∆t = b.∆t [2]
Des équations [1] et [2] nous tirons : ∆t = Q = ∆θ
b a
Soit Q = K.( θ − θ0) avec K = b/a
Et Q = K.∆θ
La quantité de chaleur Q est proportionnelle à la variation de température du système.
La constante de proportionnalité K est appelée capacité thermique du système.
La capacité thermique dépend de la nature de l'objet chauffé. Q s'exprime en J, ∆θ en K.
La capacité thermique K s'exprime donc en joule par kelvin (J.K−1).
4) Chaleur massique :
L'expérience montre que la même quantité de chaleur fournie à des masses d'eau m, 2.m,
∆θ ∆θ ∆θ
3.m, 4.m, ... provoque des élévations de températures ∆θ, , , ...
2 3 4
Donc, la quantité de chaleur qu'il faut fournir à une masse m d'eau pour élever sa
température de ∆θ, est : Q = m.c.∆θ
Si on reprend l'expérience avec une autre substance homogène, la valeur de c change.
Le coefficient c, qui caractérise le comportement de la substance homogène chauffée, est
appelé chaleur massique de la substance. L'unité de chaleur massique est le J.K−1.kg−1.
La chaleur massique de l'eau est : ceau = 4,18 kJ.kg−1.K−1.
ou ceau = 4,18 kJ.kg−1.° C−1
2) Enthalpie de réaction :
L'enthalpie est une fonction d'état de la thermodynamique, dont la variation permet
d'exprimer la quantité de chaleur mise en jeu pendant la transformation d'un système au
cours de laquelle celui-ci reçoit ou fournit un travail mécanique.
Lors d'une transformation monobare (même pression à la fin qu'au début, mais pas
forcément pression constante), la variation d'enthalpie ∆H est égale à la quantité de chaleur
échangée avec l'extérieur.
Les réactions chimiques ayant souvent lieu à pression constante, l'enthalpie est largement
utilisée en thermochimie pour calculer les chaleurs échangées lors d'une réaction.
L'enthalpie étant une fonction d'état :
La variation d'enthalpie ∆H ne dépend que de l'état initial et de l'état final, elle ne dépend pas
de la façon de passer de l'état initial à l'état final.
b) Réaction endothermique :
De la même façon, le réactif (NH4Cl (s)) qui gagne de l'énergie,
possède un contenu énergétique. Ce contenu énergétique est
l'enthalpie du réactif désigné par HR.
Après dissolution, les produits de la réaction (NH4 +(aq) et Cl−(aq))
possèdent encore de l'énergétique appelé enthalpie de produit HP.
Dans le cas de la dissolution du chlorure d'ammonium, le contenu
énergétique HR du réactif (NH4Cl (s)) est inférieur au contenu énergétique HP des produits
(NH4 +(aq) et Cl−(aq)) :
HR < HP
Au cours de la réaction de dissolution, la
variation d'enthalpie est :
∆H = HP − HR > 0
On peut représenter l'évolution de l'enthalpie du
système au cours du temps par un diagramme :
D'une façon générale :
Lors d'une réaction endothermique, la variation
d'enthalpie est positive : ∆Hendo > 0.
Bien sûr, lors de la dissolution du cristal, les deux phases ont lieu simultanément pour
l'ensemble des ions, mais on peut représenter l'évolution de l'enthalpie du système au cours
du temps. Sur un diagramme, on peut envisager trois cas :
si Ed < Es si Ed > Es si Ed = Es
2) Généralisation de la notion d'enthalpie :
D'une façon générale, lors d'une réaction chimique, des réactifs se transforment en produits.
Lors de cette transformation, le nombre d'atomes et leur nature restent inchangés (principe
de conservation de la matière). On peut concevoir, de manière simplifiée, que la réaction se
déroule en deux étapes :
- un apport d'énergie Ed, rompt toutes les liaisons entre atomes des molécules des réactifs,
- les liaisons entre atomes se reforment dans les produits en libérant l'énergie Ef.
2) Généralisation de l'énoncé :
Lorsqu'une réaction chimique est la somme de plusieurs réactions partielles, alors la
chaleur Q = − ∆H de cette réaction est la somme des chaleurs des réactions partielles.
3) Principe du calcul :
Il faut écrire un cycle de plusieurs réactions, dans lequel figure la réaction étudiée.
- Vérifier que les données sont, soit liées à une réaction particulière, soit des données
molaires (valable pour une mol du constituant).
- Vérifier que tous les constituants figurent dans le cycle et tenir compte de l'état physique
des constituants (solide, liquide, gaz ou ion en solution).
- Vérifier que la somme des coefficients stœchiométriques correspond aux coefficients de
l'équation de la réaction à étudier.
- S'assurer que si une réaction a été inversée, le signe de ∆H ou Q a bien été changé.
4) Exemples de calculs :
a) Enthalpie molaire standard de vaporisation de l'eau :
Nous voulons calculer l'enthalpie standard molaire de vaporisation de l'eau. Nous devons
donc déterminer l'enthalpie molaire ∆H0 de la réaction : H2O (l) → H2O (g)
On donne les enthalpies standards molaires de formation suivantes :
H2 (g) + 21 O2 (g) → H2O (g) ∆H01 = − 241,8 kJ.mol−1
H2 (g) + 1
2
O2 (g) → H2O (l) ∆H02 = − 285,9 kJ.mol−1
Les enthalpies ∆H01 et ∆H02 sont des enthalpies molaires ! Le diagramme de Hess s'écrit :
∆H0
H2O (l) → H2O (g)
− ∆H02 ∆H01
1
H2 (g) + 2
O2 (g)
Nous obtenons donc directement l'enthalpie molaire de vaporisation en écrivant :
∆H0 = − ∆H02 + ∆H01 = 285,9 − 241,8 = 44,1 kJ.mol−1.
↓
2 CO (g) + 2 H2 (g) + 2 O2 (g) ≡ 2 CO (g) + O2 (g) + 2 H2 (g) + O2 (g)
Nous obtenons l'enthalpie molaire de formation du dioxyde de carbone :
2x∆H0 = − 2x∆H01 + 2x∆H02 + 2x∆H03
Soit ∆H0 = − ∆H01 + ∆H02 + ∆H03 = − 1131 − 283 − 242 = − 1656 kJ.mol−1.
2) Facteur enthalpie :
Nous admettrons qu'une réaction chimique est thermodynamiquement possible si elle est
exothermique (∆H < 0), c'est-à-dire lorsque au cours de la réaction, il se forme des produits
plus stables que les réactifs.
Exemple : Mg (s) + 2 H+ (aq) → Mg2+ (aq) + H2 (g) ∆H0 = − 463 kJ.mol−1 (spontanée).
C (s) + O2 (g) → CO2 (g) ∆H0 = − 393 kJ.mol−1 (spontanée).
4 Fe (s) + 3 O2 (g) → 2 Fe2O3 (s) ∆H0 = − 824 kJ.mol−1 (spontanée).
CaCO3 (s) → CaO (s) + CO2 (g) ∆H0 = + 178 kJ.mol−1 (non spontanée).
3) Facteur entropie :
Toutes les réactions exothermiques sont thermodynamiquement possibles, mais il existe des
réactions endothermiques qui le sont également.
L'expérience montre et nous admettrons qu'une réaction chimique endothermique est
thermodynamiquement possible si l'entropie de la réaction augmente (∆S > 0), c'est-à-dire
lorsque au cours de la réaction, le nombre de moles de gaz des produits est plus grand que
le nombre de moles de gaz des réactifs (∆ng > 0).
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L'énergie en Chimie
4) Autres facteurs :
D'autres facteurs interviennent dans l'évolution thermodynamique d'une réaction :
- nature des contacts entre les réactifs (solide-liquide, solide-solide …)
- la température du milieu réactionnel
- la pression du milieu (surtout si les réactifs sont gazeux)
- la concentration des réactifs (nous verrons dans une prochaine leçon, un autre critère
d'évolution spontanée)
- l'énergie d'activation de la réaction.
5) Conclusion :
Si on sait qu'une réaction est expérimentalement possible, on peut expliquer la spontanéité
par l'un des facteurs étudiés : réaction exothermique ou réaction endothermique avec
augmentation du nombre de moles de gaz. Inversement il est difficile de prévoir si une
réaction chimique est thermodynamiquement possible à l'aide des seuls facteurs enthalpie et
entropie : on peut seulement prévoir qu'une réaction PEUT avoir lieu.
Nous verrons, par la suite, qu'en solution aqueuse, il est possible de prévoir l'évolution d'une
réaction en comparant le "quotient" Q de la réaction à la "constante" Kr de cette réaction.
2) Capacité thermique :
La capacité thermique K s'exprime donc en joule par kelvin (J.K−1).
3) Chaleur massique :
Le coefficient c, qui caractérise le comportement de la substance homogène chauffée, est
appelé chaleur massique de la substance. L'unité de chaleur massique est le J.K−1.kg−1.
La chaleur massique de l'eau est : ceau = 4,18 kJ.kg−1.K−1.
ou ceau = 4,18 kJ.kg−1.° C−1
4) Mesure calorimétrique :
m1.c eau .(θf − θ1 ) + m2 .c eau .(θf − θ2 )
Kmat = −
(θf − θ1 )
M.ce.(θf − θ1) + K.(θf − θ1)
claiton =
m.(θ2 − θ1)
II) Changement d'état :
1) Les états de la matière :
Un corps pur donné peut se présenter sous 4 états : solide, liquide, gazeux et plasma.
2) Enthalpie de réaction :
L'enthalpie est une fonction d'état de la thermodynamique, dont la variation permet
d'exprimer la quantité de chaleur mise en jeu pendant la transformation d'un système au
cours de laquelle celui-ci reçoit ou fournit un travail mécanique.
Lors d'une transformation monobare (même pression à la fin qu'au début, mais pas
forcément pression constante), la variation d'enthalpie ∆H est égale à la quantité de chaleur
échangée avec l'extérieur.
L'enthalpie étant une fonction d'état :
La variation d'enthalpie ∆H ne dépend que de l'état initial et de l'état final, elle ne dépend pas
de la façon de passer de l'état initial à l'état final.
Lors d'une réaction exothermique, la variation d'enthalpie est négative : ∆Hexo < 0.
Lors d'une réaction endothermique, la variation d'enthalpie est positive : ∆Hendo > 0.
2) Généralisation de l'énoncé :
Lorsqu'une réaction chimique est la somme de plusieurs réactions partielles, alors la
chaleur Q = − ∆H de cette réaction est la somme des chaleurs des réactions partielles.
2) Facteur enthalpie :
Une réaction chimique est thermodynamiquement possible si elle est exothermique (∆H < 0),
c'est-à-dire lorsque au cours de la réaction, il se forme des produits plus stables que les
réactifs.
3) Facteur entropie :
Une réaction chimique endothermique est thermodynamiquement possible si l'entropie de la
réaction augmente (∆S > 0), c'est-à-dire lorsque au cours de la réaction, le nombre de moles
de gaz des produits est plus grand que le nombre de moles de gaz des réactifs (∆ng > 0).
Il est difficile de prévoir si une réaction chimique est thermodynamiquement possible à l'aide
des seuls facteurs enthalpie et entropie : on peut seulement prévoir qu'une réaction PEUT
avoir lieu.
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L'énergie en Chimie
POUR S'ENTRAÎNER
I) Détermination de l'enthalpie par calorimétrie.
Dans un récipient adiabatique, on verse meau = 200 g d'eau pure à θ1 = 20 °C et mCuSO4 = 4,3 g
de sulfate de cuivre (II) anhydre (CuSO4) à la même température.
On négligera l'énergie thermique absorbée par le récipient et ses accessoires.
La température finale de la solution est alors de θ2 = 22,4 °C.
a) Calculer la variation d'enthalpie ∆h de dissolution du sulfate de cuivre pour cette expérience.
b) En déduire la valeur de variation d'enthalpie molaire de dissolution ∆H (avec son signe).
On donne : Chaleur massique de la solution (et de l'eau) csol = 4,185 kJ.C−1.kg−1.
Masses molaires atomiques MO = 16 g.mol−1 ; MS = 32 g.mol−1; MCu = 63,5 g.mol−1.