Contrat de Concession de Service Public
Contrat de Concession de Service Public
Contrat de Concession de Service Public
COMPTABILITÉ
fin de période de concession. Toutefois, priétaire, et qu’il en exerce le contrôle, à l’issue du contrat. On peut souligner
on peut distinguer plusieurs types d’in- des droits qui lui sont reconnus par le d’abord que le compte 229 réunit bien les
vestissements selon leur origine : contrat de concession, tels que le droit conditions d’un passif, au sens du PCG
• équipements acquis ou construits par de percevoir une rémunération sur les (art 212-1) :
le concessionnaire, usagers du service public pendant la • obligation de l’entité à l’égard d’un tiers,
• équipements existants confiés par le durée du contrat, mais ce point de vue • sortie de ressources, probable ou cer-
concédant au concessionnaire (contre n’a pas été suivi d’effet dans la régle- taine, au bénéfice de ce tiers,
indemnité, ou gratuitement), mentation 8. • absence de contrepartie au moins équi-
• biens existants repris auprès d’un tiers. valente attendue de ce tiers.
1.3 Biens en provenance Toutefois, ce passif a la particularité de
Les immobilisations corporelles et incor- du concédant ne pas se dénouer par une sortie de liqui-
porelles mises dans la concession par le Il arrive que les biens mis en conces- dités, et on peut rappeler que l’avis du
concédant ou par le concessionnaire sont sion par le concédant soient des biens CNC sur les passifs (qui est à l’origine
inscrites au compte 22 du plan comp- préexistant à la signature du contrat de de l’article 212-1 du PCG) exclut les
table général, intitulé “Immobilisations concession, leur transfert au conces- concessions de service public de son
mises en concession“. Il est précisé par sionnaire étant jugé utile au service champ d’application. D’autre part, la
le PCG (art. 442-22) que les immobilisa- public délégué. Ces biens peuvent être nature spécifique de ce poste était trans-
tions corporelles sont ventilées dans les à titre onéreux pour le concessionnaire : crite dans le libellé proposé par le guide
mêmes conditions que celles inscrites versement au départ d’une indemnité comptable de 1975 du CNC : « Droits du
au compte 21 “Immobilisations corpo- ou versement d’une redevance. Il en concédant, exigibles en nature au titre de
relles“. résulte une sortie de trésorerie ou/et ses apports à titre gratuit en concession,
On en déduit que les biens concédés une dette pour le concessionnaire. Mais avec condition de retour d’immobilisa-
devraient figurer à l’actif en tant qu’immo- ces biens peuvent aussi être remis à tions ».
bilisations corporelles ou incorporelles, titre gratuit au concessionnaire, auquel Enfin, il apparaît que compte tenu des dif-
selon la classification qu’adopterait une cas la contrepartie de la comptabilisa- ficultés de mesure pour l’enregistrement
entité non concessionnaire. Les immo- tion de l’immobilisation à l’actif va être initial, et des difficultés d’interprétation du
bilisations corporelles concédées sont inscrite au passif du bilan. Cette contre- poste “Droits du concédant“, un certain
souvent présentées sous cet intitulé dans partie arithmétique entraîne toutefois nombre d’entreprises concessionnaires ne
le bilan du concessionnaire, sur une ligne une ambiguïté. Elle est classée dans les procèdent pas à la comptabilisation des
distincte ou à l’intérieur des immobilisa- “Autres fonds propres“, mais le PCG a biens mis en concession à titre gratuit, «
tions corporelles. De même, les immobi- prévu le compte 229 “Droits du concé- tant que le contrat de concession ne l’exige
lisations incorporelles (par exemple un dant“ (PCG art 422-22), dont l’intitulé pas et qu’il ne contient aucune indication
logiciel) devraient pouvoir être compta- correspond à une dette. Celle-ci peut sur la valeur des biens remis gratuitement
bilisées au compte 22, « même si le PCG se comprendre par l’obligation de res- ou sur la manière de les évaluer » 10.
indique que le compte 22 doit être ventilé titution du bien à la fin de la période de
comme le compte 21» 6. concession. 1.5 Amortissement de caducité
La remise à titre gratuit pose aussi le pro- L’amortissement a pour vocation géné-
1.2 Biens en provenance blème de la détermination de la valeur des rale de constater une dépréciation, liée
du concessionnaire biens, le PCG étant muet sur ce point. habituellement à l’usure, et de permettre
Les biens mis dans la concession par Sur un plan général, il semble que l’on le financement du renouvellement d’une
le concessionnaire vont figurer au bilan pourrait recourir à une valeur de mar- immobilisation. Le non-renouvellement
de celui-ci, même s’il s’agit de biens qui ché, mais dans beaucoup de situations n’exigerait donc pas la mise en œuvre
reviendront forcément au concédant à la les équipements publics n’en ont pas, et d’un amortissement. Cependant, dans le
fin du contrat (biens dits de retour). Le une solution préférable serait de recourir
concédant devient propriétaire de ces à une valeur de reconstitution 9.
biens au fur et à mesure de leur construc-
tion ou de leur acquisition par le conces- 1.4 Interprétation du poste
sionnaire, mais le critère de la propriété “Droits du concédant“ Abstract
n’est pas retenu par le “guide comptable Ce poste représente à la fois la contre-
des entreprises concessionnaires“ du partie d’un actif à titre gratuit et une obli- For accounting at the operator’s, a
CNC 7. Il préconise l’inscription à l’actif gation de restitution du concessionnaire, number of rules exist in France and on
du bilan du concessionnaire des inves- an international scale. The rather long-
tissements réalisés en raison du contrat standing arrangement of the CNC and
de concession. Précisons qu’à cette of the PCG provide in particular for
époque, le règlement CRC 04-06 (défini- the registration of the conceded asset
tion, comptabilisation et évaluation des 6. B. Lebrun, Délégation de service public, on the assets side of the operator’s
actifs) qui introduit de nouvelles règles Les règles comptables françaises, op.cit. balance sheet, with as a counterpart on
pour la comptabilisation des actifs n’était p. 35. the liabilities side a “Grantor’s rights“
pas encore en vigueur. 7. CNC, Guide comptable des entreprises account, and the possibility of practi-
On peut souligner que les auteurs du concessionnaires, approuvé par l’assemblée cing a specific amortization (called “of
guide comptable n’ont pas envisagé que plénière du CNC les 8 juillet, 7 novembre caducity“). The more recent analysis
les investissements du concessionnaire et 18 décembre 1975, extraits dans CNC, of IFRIC 12, based on control, leads
puissent avoir une nature autre que phy- Etudes et Documents 1975-1981, pp. 187 à to showing on the operator’s balance
sique et n’ont pas retenu une distinc- 243. sheet not the asset itself, but the rights
tion entre immobilisation corporelle et 8. B. Lebrun, op.cit. p. 36 (remarque). proceeding from the concession, in
immobilisation incorporelle. Pourtant, la the form of either financial asset or
9. B. Lebrun, op.cit. p. 37. intangible asset.
“Commission Concession“ avait reconnu
en 1991 que le concessionnaire est pro- 10. B. Lebrun, op.cit. p. 38.
cas des concessions, les immobilisations méthode est de rechercher une cohé- fondamentales pour distinguer la comp-
non renouvelables peuvent être des biens rence entre les charges d’amortissement tabilisation au niveau du concessionnaire
de retour, appelés à revenir gratuitement au compte de résultat, et les sorties de et du concédant.
au concédant en fin de contrat. Pour pré- trésorerie engendrées par ces rembour-
voir cette restitution, le guide comptable sements. En second lieu, on peut mentionner
de 1975 a prévu un type d’amortissement l’IFRIC 4 “Déterminer si un accord contient
spécifique à cette catégorie de biens mis 1.7 Provisions pour renouvellement un contrat de location“, publiée en 2004.
en concession : l’amortissement de cadu- Les amortissements, notamment tech- Cette interprétation, qui ne concerne
cité. niques, peuvent être complétés par des pas les concessions, apporte un éclai-
Il n’a pas pour objet de constater une provisions pour renouvellement, lorsque rage nouveau sur le concept de contrôle,
dépréciation, mais d’assurer la récupé- la durée de vie du bien est inférieure à celui-ci conditionnant la comptabilisa-
ration des investissements effectués par la durée de la concession. Elles corres- tion d’un actif. Ainsi, l’IFRIC 4 précise la
le concessionnaire. Cet amortissement va pondent à la différence entre le coût notion de droit d’utilisation et définit les
figurer au passif du bilan, et non en déduc- probable de remplacement et la valeur critères d’identification du transfert de ce
tion de l’actif. Son montant va servir de d’entrée du bien à remplacer, le guide droit au sein d’un contrat de fournitures,
contrepartie à la sortie de l’actif concédé, comptable préconisant de maintenir au en contrepartie des paiements par l’ache-
et assurer le financement du retour du bilan cette provision, même après la sur- teur. L’IFRIC 12 reprendra cette idée et la
bien. En l’absence de cet amortissement, venance du renouvellement. dépassera, en faisant intervenir une notion
le concessionnaire devrait constater une supplémentaire, celle du droit d’accès.
perte égale aux investissements réalisés. 2. Les règles
Soulignons que cet amortissement finan- internationales En troisième lieu, des exposés-sondages
cier n’est pas réservé aux immobilisations D12 (“Service concession arrangements :
non renouvelables et qu’il peut complé- Le contexte international est caractérisé determining the accounting model“), D13
ter les amortissements techniques des par l’absence d’une norme spécifique (“Service concession arrangements : the
immobilisations renouvelables. relative aux concessions. Cependant, financial asset model“) et D14 (“Service
des interprétations donnent la position de concession arrangements : the intangible
1.6 Méthodes d’amortissement l’IASB au sujet du traitement des conces- asset model“) publiés en mars 2005 par le
L’amortissement de caducité peut être sions. Le texte fondamental est l’IFRIC 12 Comité d’interprétation de l’IASB s’effor-
linéaire, en se basant sur la durée de la “Accords de concession de services“, cent de clarifier la manière dont les conces-
concession. Cependant, d’autres modes mais nous allons commencer par présen- sionnaires doivent utiliser les normes exis-
d’amortissement peuvent être utilisés, ter les textes antérieurs qui permettent de tantes pour comptabiliser leurs droits et
tels que celui fondé sur la fréquentation comprendre les solutions retenues par obligations. Ainsi, D12 propose de classer
des ouvrages. Le calcul de l’amortisse- l’IASB. les droits acquis par le concessionnaire
ment annuel s’effectue alors en multipliant en deux catégories, selon les termes du
la base amortissable par le rapport entre 2.1 Prises de position contrat de concession, et plus précisément
la fréquentation réelle et la fréquentation du Comité d’interprétation selon « l’origine des revenus touchés par
totale estimée jusqu’à la fin du contrat. Citons tout d’abord l’interprétation SIC 29 le délégataire » 13 :
“Accords de concession de services : • si le concédant a la responsabilité prin-
Cette méthode d’amortissement peut être informations à fournir“ (2001) qui traite cipale de payer au concessionnaire les
justifiée de plusieurs façons : des concessions, mais de manière incom- services rendus, les droits de celui-ci
• selon le PCG (art 322-1 2et 3), l’utilisa- plète : satisfont aux conditions de la définition
tion d’un actif se mesure par la consom- • seules les informations à fournir sont d’un actif financier et sont à comptabiliser
mation des avantages économiques décrites, notamment : la description de selon le modèle prévu par l’IAS 39,
attendus de cet actif. Elle se détermine l’accord, les termes importants de l’ac- • si les usagers ont la responsabilité princi-
en termes d’unités de temps ou d’autres cord qui peuvent affecter les flux de tré- pale de payer pour les services rendus par
unités d’œuvre. Le mode d’amortisse- sorerie futurs (durée de la concession, le concessionnaire, les droits de celui-ci
ment est la traduction du rythme de dates et base de “refixation“ du prix), la représentent un actif incorporel et doivent
consommation des avantages écono- nature et l’étendue des droits d’utiliser être comptabilisés selon l’IAS 38.
miques attendus de l’actif par l’entité. des actifs spécifiés et des obligations de Les projets D13 et D14 donnent des pré-
Or, en phase initiale d’exploitation, la fournir des services ; cisions supplémentaires sur la manière
fréquentation peut être faible les pre- • le traitement comptable à appliquer aux d’appliquer les normes concernées
mières années et connaître par la suite actifs de concession de services n’est (IAS 39 ou IAS 38 selon le cas), et s’at-
une croissance forte ; pas précisé, mais l’interprétation envisage tachent notamment à l’évaluation et à la
• selon la CNCC 11 , l’amortissement deux possibilités dans la nature des actifs comptabilisation des revenus et des coûts
de caducité peut être calculé propor- reconnus, actifs financiers ou incorpo- reliés au contrat.
tionnellement aux revenus. Ce mode rels, reçus en contrepartie de services de
d’amortissement est pertinent s’il est construction 12 ; 2.2 Principes de l’IFRIC 12
la traduction comptable la plus à même • les notions de risque et de contrôle ne Les projets précédents ont donné lieu à
de rattacher les charges aux produits sont pas abordées, alors qu’elles sont des critiques, celles-ci portant notam-
compte tenu du cadre juridique et des ment sur le critère de l’identité du “payeur“
conditions économiques d’exploitation (concédant ou usager). Ces projets révisés
de la concession. 11. CNCC, Bulletin 131, septembre 2003, p.
par l’IASB ont finalement abouti à l’inter-
Une autre méthode d’amortissement est 494-495. prétation IFRIC 12 “Accords de conces-
envisageable, selon le guide comptable sion de services“ (entrée en vigueur en
de 1975. Celui-ci admet la possibilité que 12. IASB, SIC 29, § 6A. 2008). En l’absence de norme spécifique,
la durée de l’amortissement de caducité 13. L. Ravary, Une norme comptable elle constitue le texte de référence à
coïncide avec la période de rembour- internationale pour les délégations de service l’échelle internationale pour la comptabi-
sement de l’emprunt. L’objectif de la public, RFC 378, juin 2005. lisation des contrats de délégation de ser-
vices publics. L’IFRIC 12 ne vise toutefois néré par le concédant pour l’ensemble des 2.2.3 Conséquences
que les concessionnaires, la comptabilisa- prestations rendues (construction, exploita- Le modèle de l’actif financier s’ap-
tion chez le concédant étant hors de son tion, maintenance, renouvellement). plique lorsque le concessionnaire a un
champ d’application. Cependant, de ce Dans ce cas, la rémunération perçue par droit contractuel de recevoir une rému-
dernier point de vue, ce texte destiné aux le concessionnaire est indépendante de nération du concédant. L’opérateur
concessionnaires a aussi de l’importance, l’utilisation par les usagers des biens mis comptabilise la rémunération qui lui est
dans la mesure où le projet de norme pour en concession. Le risque de demande est due au titre de la construction comme
la comptabilisation chez le concédant a porté par le concédant, et il y a application une créance sur la personne publique.
pour objectif une approche “miroir“ 14. du modèle de l’actif financier chez le conces- Les produits et les coûts du contrat
sionnaire : « le concessionnaire comptabilise (droits et obligations) sont comptabili-
2.2.1 Conservation du contrôle un actif financier dans la mesure où il dis- sés conformément à IAS 11 (contrats
par le concédant pose d’un droit contractuel inconditionnel de construction), IAS 18 (produits des
L’IFRIC 12 s’applique aux accords à recevoir, en contrepartie des services de activités ordinaires) et IAS 37(provi-
pour lesquels le concédant conserve le construction, de la trésorerie ou un autre sions, passifs éventuels et actifs éven-
contrôle de l’infrastructure sur toute la actif financier de la part du concédant, ou tuels) selon les cas. Notamment, la réa-
durée de vie du bien. Ce contrôle existe sur ordre de celui-ci …» 18. lisation de l’ouvrage par l’opérateur est
lorsque les deux conditions suivantes Le droit inconditionnel, à recevoir de la tré- comptabilisée comme une opération
sont remplies 15 : sorerie, du concessionnaire découle d’un de construction avec dégagement de
double engagement du concédant 19 : chiffre d’affaires et de marge à l’avan-
a) contrôle (ou réglementation) par le • le paiement de montants spécifiés ou cement.
concédant : déterminables, Le modèle de l’actif incorporel s’applique
• de la nature des services devant être • le versement au concessionnaire du lorsque le concessionnaire bénéficie d’un
fournis par le concessionnaire, au moyen déficit éventuel résultant de la différence droit lui permettant de facturer les usagers
de l’infrastructure, entre les montants reçus des usagers du du service public. Le service de construc-
• des destinataires des services, service public et d’autres montants spé- tion rendu au concédant est rémunéré
• et des tarifs ; cifiés ou déterminables. par un actif incorporel, celui-ci étant éva-
lué selon l’IAS 38 à la juste valeur de la
b) disposition par le concédant, à b) Les accords d’échange construction. La transaction est analysée
l’échéance du contrat, d’un contrôle sur Ils correspondent à l’échange d’une pres- comme un échange entre :
« un quelconque intérêt significatif de l’in- tation de construction contre un droit • l’actif corporel construit par le conces-
frastructure, ce contrôle pouvant notam- d’exploiter l’ouvrage. Dans cette situa- sionnaire et
ment prendre la forme de la propriété ou tion, on peut considérer que le conces- • le droit d’exploiter l’ouvrage accordé
d’une participation ». sionnaire a deux clients : par le concédant.
En d’autres termes, le concédant désigne • le concédant, pour ce qui concerne la Enfin, il est possible que le concession-
les bénéficiaires des avantages écono- prestation de construction, qui le rému- naire soit payé en partie en actif financier
miques issus de l’exploitation de l’ou- nère par un actif incorporel (équivalent à et en partie en immobilisation incorporelle
vrage et le concessionnaire (ou opéra- une licence), (situation d’un risque de demande par-
teur) gère l’ouvrage selon les conditions • l’usager, pour ce qui concerne l’ex- tagé). Dans ce cas, le concessionnaire
contractuelles dans le cadre du respect ploitation de l’ouvrage, et dans ce cas comptabilise séparément chacune des
du cahier des charges. le risque de demande est supporté par composantes 21.
Compte tenu de cette conservation du l’opérateur.
contrôle par le concédant, les infrastruc- Il en résulte l’application du modèle de l’actif 3. Comparaison des
tures relatives à la concession ne sont incorporel : « Le concessionnaire comptabi- règles françaises et IFRS
pas comptabilisées en tant qu’immobili- lise une immobilisation incorporelle dans la
sations corporelles du concessionnaire. mesure où il reçoit un droit (une licence) de La publication de l’IFRIC 12 et l’adop-
L’accord de concession donne seulement faire payer les usagers du service public. Le tion des normes IFRS pour les comptes
au concessionnaire un droit d’accès à droit de faire payer les usagers d’un service consolidés des sociétés cotées conduit
l’exploitation de l’infrastructure « afin de public n’est pas un droit inconditionnel à à établir un comparatif entre le traitement
fournir un service public pour le compte recevoir de la trésorerie car les montants des contrats de concession en normes
du concédant conformément aux dispo- dépendent de la mesure dans laquelle le françaises et en normes IFRS 22.
sitions du contrat » 16. public utilise le service » 20.
3.1 Comptabilisation initiale
2.2.2 Identification de deux types n En règles françaises : inscription de l’ou-
d’accords de concession 14. Celle-ci sera étudiée dans la seconde vrage pour sa valeur estimée d’apport ou
partie de cet article (à paraître dans un
Alors que, dans les Exposure Drafts pré- à son coût dans le patrimoine du conces-
prochain numéro de la RFC).
alables à l’IFRIC 12, l’application de l’un sionnaire (en immobilisations corporelles).
ou l’autre modèle comptable reposait sur 15. IFRIC 12, § 5. n En règles internationales : comptabili-
l’origine des revenus touchés, c’est-à- 16. IFRIC 12 §11. sation d’un actif incorporel (pour la juste
dire l’identité du “rétributeur“, le critère valeur de l’actif concédé) ou d’un actif
de distinction retenu par l’IFRIC 12 est 17. J.L. Lebrun, Accords de concession, financier (pour la valeur des paiements
plus précis et s’attache au “risque de Conférence IMA, 13-2-2007. à recevoir).
demande“. Ce critère permet de distin- 18. IFRIC 12, § 16.
guer deux types d’accords 17. 3.2 Amortissement
19. IFRIC 12, § 16. n En règles françaises :
a) Les accords “multi deliverable“ 20. IFRIC 12, § 17. Amortissement technique du bien prati-
Le concessionnaire réalise une série de qué sur la durée d’utilité des biens amor-
21. IFRIC 12, § 18.
prestations de services pour le compte du tissables mis dans la concession par le
concédant et le concessionnaire sera rému- 22. J.L. Lebrun, Conférence IMA,13-2-2007. concessionnaire,
Amortissement de caducité afin de per- Provision actualisée ou non. concessionnaire), et d’utilisateur, que
mettre au concessionnaire de récupérer n En règles internationales : de contrôle. Il en est résulté habituel-
son investissement à la fin de la conces- Provisions pour renouvellement et main- lement l’inscription de l’immobilisation
sion compte tenu de l’obligation de res- tenance, concédée à l’actif du bilan du conces-
titution du bien à titre gratuit. Provisions actualisées. sionnaire selon sa nature physique. Au
n En règles internationales : niveau international, l’absence de norme
Absence d’amortissement en cas d’ap- Conclusion spécifique est compensée par une inter-
plication du modèle de l’actif financier, prétation de l’IASB, qui innove sur le plan
Amortissement de l’actif incorporel selon La mise en concession d’un actif pose des critères et des modèles comptables
le mode qui reflète le rythme de consom- le problème de sa comptabilisation chez appliqués. Le bien mis en concession
mation des avantages économiques issus les deux partenaires, mais les règles n’étant pas contrôlé par le concession-
de l’ouvrage, actuelles ne concernent que la comp- naire, il n’est pas comptabilisé en tant
Suppression de l’amortissement de cadu- tabilisation chez le concessionnaire. que tel à son bilan. Cependant, les droits
cité. Cette limitation s’explique notamment de celui-ci vont être comptabilisés selon
par l’appartenance habituelle du conces- deux modèles. Le critère de distinction
3.3 Provisions sionnaire au secteur privé, alors que le qui aboutit à la comptabilisation d’un
n En règles françaises : concédant relève du secteur public. actif financier ou d’un actif incorporel
Provision pour renouvellement, lorsque Jusqu’à présent les règles françaises tire son origine de la qualité du payeur
la durée de vie du bien est inférieure à la reposaient plus sur un critère d’ori- de la rémunération, mais celle-là doit être
durée de la concession, gine de la construction (concédant ou complétée par le “risque de demande“.
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