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Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Dédicaces
Louange à Dieu seul,
Ce modeste travail est dédié spécialement
À ma chère maman en témoignage de ma reconnaissance pour son amour et son
affection.

À mon cher papa pour son soutien, ses sacrifices et son dévouement.

« À vous, mes parents, je dis merci d’avoir fait de moi celui que je suis
aujourd’hui. Aucune dédicace ne pourra exprimer mes respects, mes
considérations et ma grande admiration pour vous. Puisse ce travail vous
témoigner mon affection et mon profond amour»
À ma chère sœur Salma pour toute la bienveillance dont elle a toujours fait
preuve à mon égard.

À ma chère sœur Hasna, pour son soutien, ses conseils et ses encouragements.

« À vous, mes princesses, je souhaite une vie pleine de bonheur, de joie et de


réussite »

A celui qui m’a indiqué la bonne voie en me rappelant que la volonté fait
toujours les grands hommes, mon Cher frère Ismail.

À mes meilleurs amis, qu’ils gardent de bons souvenirs des moments inoubliables
qu’on a passés ensemble.

Pour finir, à tous ceux que j’aime et qui m’aiment, je dédie ce mémoire.

Ahmed Hamza NAIR

1|Mémoire TFE
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Remerciements

Je tiens de prime abord, à remercier Monsieur CHIHANI qui a eu la


bienveillance de m’accorder ce stage au sein de CID au département
Aménagement hydraulique.

Mes vifs remerciements à Monsieur Rachid BENNANI, ingénieur au


sein de CID, il m’a fait l’honneur d’encadrer mon travail. Je tiens à lui exprimer
ma profonde reconnaissance pour les conseils toujours pertinents qu’il m’a
prodigué et pour son soucis permanent quant à l’avancement et la qualité de mon
travail.

A mon encadrant interne Professeur Saïd RHOUZLANE, j’adresse mon


plus sincère reconnaissance pour son encadrement spécial, sa disponibilité
permanente et les efforts qu’il a déployés afin de pousser à l’avant mon projet.

Mes sincères remerciements sont destinés à Monsieur Zoubir


BOUAZZA, professeurs à l’EHTP pour ses explications et son aide précieuse.

Ma reconnaissance la plus sincère va aussi à mes collègues, Adnane


REBBAH et Fadoua HOUSSA je leur suis redevable quant à l’aboutissement
de ce projet.
Je tiens à remercier aussi tous les membres du jury pour leur bienveillance à
vouloir évaluer mon travail.

2|Mémoire TFE
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Résumé
Mon travail est scindé en trois parties :

 La première consiste en la réalisation des études hydrologiques des différents bassins


versant entourant le centre Sidi Yahia Zaer.

Pour effectuer ce travail, une étude détaillée, a été réalisée, tout d’abord j’ai dû délimiter les
bassins versant concernés par la présente étude grâce au logiciel Green Knue, avant de généré
leurs caractéristiques.

Ensuite il a fallu déterminer les débits de pointe via plusieurs méthodes et choisir les bons
débits qui feront l’objet de données d’entrée pour la simulation hydraulique.

Enfin une étude de laminage de crue s’imposer vu l’existence d’un barrage à l’amont du site
du projet. Et finalement l’assemblage des hydrogrammes et la synthèse sur les débits de
projets à considérer.

 La deuxième partie consiste à la délimitation des zones inondables, pour cela il a fallu
générer les profils en travers chaque 50m le long de l’oued Khellata et du châaba Sidi
Yahia via l’outil Covadis.

Par la suite la simulation sur Hec-Ras permet d’avoir une idée sur les hauteurs d’eau dans les
différentes sections. Les résultats reprit sur Autocad ont permis de tracé une carte
d’inondations.

 La troisième mission qui m’a été confié a pour but de trouver des solutions
d’aménagements afin de remédier aux problèmes d’inondations du centre Sidi Yahia. Pour
cela il a été nécessaire de distingué trois zones à aménager, la première ne nécessitera
qu’une signalisation des limites des berges, la deuxième sera matérialiser avec un canal en
béton et un ouvrage de franchissement et la dernière nécessitera un recalibrage du cours
d’eau.

Une estimation des coûts a été réalisée avec une planification des travaux.

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Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Sommaire

Introduction ............................................................................................................................. 10
Chapitre I. PROTECTION DU CENTRE SIDI YAHIA ZAER CONTRE LES INONDATION. 11
I.1. Les différents types d’aménagements : ..................................................................... 12
I.1.1. Recalibrage du cours d’eau : .............................................................................. 13
I.1.2. Endiguement du cours d’eau : ............................................................................ 14
I.1.3. Reboisement : ..................................................................................................... 14
I.1.4. Recalibrage des ouvrages d’art : ........................................................................ 15
I.1.5. Recalibrage des systèmes d’évacuation de l’eau : ............................................. 16
I.1.6. Barrages : ............................................................................................................ 16
I.1.7. Réservoirs d’orage : ........................................................................................... 16
I.1.8. Correction torrentielle : ...................................................................................... 17
I.1.9. Les épis :............................................................................................................. 18
I.1.10. Reprofilage : ....................................................................................................... 18
I.2. Cas de Sidi Yahia Zaer : ............................................................................................ 19
Chapitre II. GENERALITRES SUR LE SITE ........................................................................... 20
II.1. Situation Géographique : ........................................................................................... 21
II.2. Topographie : ............................................................................................................. 21
II.3. Cadre Géologique Régional : .................................................................................... 22
II.4. Faune et Flore : .......................................................................................................... 22
II.5. Climat : ...................................................................................................................... 23
II.5.1. Précipitations : .................................................................................................... 23
II.5.2. Température : ..................................................................................................... 23
II.5.3. Les vents :........................................................................................................... 23
II.5.4. Hydrologie :........................................................................................................ 23
II.6. Hydrogéologie : ......................................................................................................... 23
II.6.1. Lithologie de l’aquifère : .................................................................................... 24
II.6.2. Substratum de la nappe : .................................................................................... 24
II.6.3. Paramètres hydrodynamiques : .......................................................................... 24
II.6.3.1. Piézométrie : ................................................................................................... 24

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II.6.3.2. Alimentation : ................................................................................................. 25


II.6.3.3. Vulnérabilité de la nappe : .............................................................................. 25
II.7. Milieu Humain :......................................................................................................... 27
II.7.1. Population : ........................................................................................................ 27
II.7.2. Urbanisme : ........................................................................................................ 28
II.7.3. Situation administrative : ................................................................................... 28
II.7.4. Activités économiques : ..................................................................................... 30
Chapitre III. DIAGNOSTIC ..................................................................................................... 31
III.1. Barrage Sidi Yahia (Ain Kwachia) : ...................................................................... 32
III.2. Diagnostic de la situation actuelle: ........................................................................ 33
Chapitre IV. CARACTERISATION HYDROLOQUE DE LA ZONE D’ETUDE ..................... 35
IV.1. Caractéristiques du bassin versant : ....................................................................... 37
IV.1.1. Délimitation du bassin versant: ...................................................................... 37
IV.1.1.1. Approche et méthodes : .................................................................................. 37
IV.1.1.2. Délimitation du bassin versant et calcule des caractéristiques : ..................... 38
IV.1.2. Données pluviométriques : ............................................................................. 39
IV.1.2.1. Postes pluviométriques : ................................................................................. 39
IV.1.2.2. Pluies journalières maximales annuelles : ...................................................... 40
IV.1.2.3. Courbes Intensité – Durée –Fréquence :......................................................... 40
IV.1.2.4. Données hydrométriques : .............................................................................. 40
IV.1.3. Calcul du temps de concentration :................................................................. 41
IV.2. Méthodologie adoptée pour l’étude des crues : ..................................................... 43
IV.2.1. Méthode Rationnelle : .................................................................................... 44
IV.2.2. Méthode du Gradex : ...................................................................................... 44
IV.2.3. Formules Empiriques :.................................................................................... 45
IV.3. Application de la méthodologie : ........................................................................... 46
IV.3.1. Méthode rationnelle : ...................................................................................... 46
IV.3.2. Méthode du Gradex : ...................................................................................... 49
IV.3.2.1. Ajustement des pluies journalières : ............................................................... 49
IV.3.2.2. Forme de l’hydrogramme de crue : ................................................................ 49
IV.3.2.3. Estimation de débit de référence : .................................................................. 49
IV.3.2.4. Calcul des lames ruisselées & des débits de pointe : ...................................... 50

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IV.3.3. Formules empiriques : .................................................................................... 53


IV.3.4. Synthèse et résultats principaux : ................................................................... 53
IV.4. Laminage des Crues : ............................................................................................. 54
IV.4.1. Principe du calcul du laminage : ........................................................................ 56
IV.4.2. Données barrage Ain Kwachia: .......................................................................... 56
IV.4.3. Débit évacué par la vidange de fond : ................................................................ 56
IV.4.4. Résultats du laminage par l’évacuateur de crue : ............................................... 57
IV.4.5. Calcul du débit sortant : ..................................................................................... 60
IV.4.6. Assemblage d’hydrogramme : ........................................................................... 61
Chapitre V. Modélisation hydraulique et délimitation des zones inondables .......................... 63
V.1. Généralités : ........................................................................................................... 64
V. 1. 1. Régimes d’écoulement à surface libre : ...................................................... 64
V. 1. 2. Modèle hydraulique unidimensionnel de Saint-Venant :............................ 66
V.2. Présentation du modèle utilisé : ............................................................................. 70
V. 2. 1. Fonctionnement : ........................................................................................ 70
V. 2. 2. Géométrie des cours d’eau simulés :........................................................... 71
V. 2. 3. Débits, conditions limites et de calcul : ...................................................... 72
V. 2. 4. Résultats : .................................................................................................... 72
V. 2. 5. Elaboration du modèle : .............................................................................. 73
V.3. Simulation hydraulique avec HEC-RAS : ............................................................. 74
V. 3. 1. Données d’entrée : ...................................................................................... 74
V. 3. 2. Saisie de données dans HEC-RAS :............................................................ 76
V. 3. 3. Simulation hydraulique : ............................................................................. 85
V.4. Résultats des simulations et délimitation des zones inondables : .......................... 85
V. 4. 1. Etude de sensibilité du modèle à la rugosité : ............................................. 86
V. 4. 2. Résultats de simulation de crues : ............................................................... 88
V. 4. 3. Zones inondables : ...................................................................................... 98
Chapitre VI. SCHEMA D’AMENAGEMENTS......................................................................... 99
VI.1. Les solutions d’aménagements : .......................................................................... 100
VI.2. Aménagement de la Châaba Sidi Yahia : ............................................................ 101
VI. 2. 1. Hypothèses retenues : ............................................................................... 101
VI. 2. 2. Simulation hydraulique du canal projeté: ................................................. 102
VI. 2. 3. Dimensions du canal : ............................................................................... 102

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VI. 2. 4. Remblais déblais : ..................................................................................... 102


VI. 2. 5. Ferraillage : ............................................................................................... 103
VI. 2. 6. Ouvrage de franchissement de la route P4023 : ........................................ 105
VI. 2. 7. Coût de l’aménagement : .......................................................................... 105
VI.3. Aménagements de l’oued Khellata : .................................................................... 105
VI.3.1. Tronçon Aval de l'oued Khellata……………………………………...…105
VI.3.2. Tronçon Amont de l'oued Khellata………..……………………….....….106

Conclusion et recommandations générales…………………………...……………………..108

Bibliographie………………………………..……………………………………………….110

Annexes……………………………………………………………………………………...111

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Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Liste des Figures


Figure 1: Recalibrage ............................................................................................................... 13
Figure 2: Endiguement et Reboisement................................................................................... 15
Figure 3: Recalibrage des ouvrages d'art ................................................................................. 15
Figure 4: Correction torrentielle .............................................................................................. 17
Figure 5: épis ........................................................................................................................... 18
Figure 6: Seuils ........................................................................................................................ 19
Figure 7: Carte administrative localisant la préfecture Skhirat-Témara.................................. 29
Figure 8: Coordonnées d'exutoire du bassin versant ............................................................... 37
Figure 9: Carte des bassins versants ........................................................................................ 38
Figure 10 : Vidange de fond .................................................................................................... 57
Figure 11: Evacuateur de crue et vidange de fond .................................................................. 60
Figure 12: écoulement uniforme et écoulement varié ............................................................. 65
Figure 13: définition d’une section de cours d’eau dans HEC-RAS ....................................... 72
Figure 14 : fenêtre nouveau projet HEC-RAS ......................................................................... 76
Figure 15: fenêtre de l'éditeur de géométrie ............................................................................ 77
Figure 16 : Géométrie de la partie amont de l’oued Khellata .................................................. 78
Figure 17: Géométrie de la partie aval de l’oued Khellata ...................................................... 79
Figure 18 : Géométrie du Châaba Sidi Yahia .......................................................................... 80
Figure 19: fenêtre de visualisation de profils .......................................................................... 81
Figure 20: fenêtre des valeurs du coefficient de Manning ...................................................... 82
Figure 21: Interpolation entre sections .................................................................................... 83
Figure 22: fenêtre débits .......................................................................................................... 84
Figure 23: fenêtre Conditions aux limites ............................................................................... 84
Figure 24: fenêtre paramètre de simulation ............................................................................. 85
Figure 25: Graphe hauteur d'eau en fonction du coef de Manning ......................................... 86
Figure 26 : Profils en travers RS 2.85, RS 2.9, sur l’oued Khellata ........................................ 89
Figure 27: profil en long, Partie amont Oued Khellata, crue 1/100 ........................................ 90
Figure 28: Représentations du niveau d'eau, partie amont oued Khellata, crue 1/100 ............ 91
Figure 29: profil en long, Partie aval Oued Khellata, crue 1/100 ............................................ 93
Figure 30: Représentations du niveau d'eau, Partie aval de l'oued Khellata, crue 1/100 ........ 94
Figure 31: Profil en long Châaba Sidi Yahia, crue 1/100 ........................................................ 96
Figure 32: Représentations du niveau d’eau,chaâba Sidi Yahia, crue 1/100........................... 97
Figure 33: profil en long du canal rectangulaire tout au long du Châaba ............................. 102
Figure 34: Canal rectangulaire en béton ................................................................................ 103
Figure 35: Cadre rectangulaire en Béton ............................................................................... 104
Figure 36: dalot 3x1.8x1.8 ..................................................................................................... 105
Figure 37: reprofilage de l’oued Khellata et protection par un mur en maçonnerie.............. 106

8|Mémoire TFE
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Liste des Tableaux


Tableau 1 : Caractéristiques géométriques des bassins étudiés ............................................... 39
Tableau 2: Coefficients de Montana ........................................................................................ 40
Tableau 3: Temps de concentration des bassins versants......................................................... 43
Tableau 4: Les débits de pointes calculés avec la formule de Hazan et Lazarevic .................. 53
Tableau 5: Les débits de pointes calculés avec la formule de Fuller II ................................... 53
Tableau 6: Tableau récapitulatif des principaux résultats de l’étude des crues ....................... 54
Tableau 7: Principaux résultats de l’étude hydrologique ......................................................... 74
Tableau 8: Les valeurs du coefficient de Manning adoptées ................................................... 75
Tableau 9: Tableau des hauteurs d’eau maximales (m) pour la crue centennale pour différent
coef de Manning ....................................................................................................................... 87
Tableau 10: Résultats Partie Amont Oued Khellata, crue centennale ...................................... 89
Tableau 11 : Résultats partie aval du oued Khellata, crue 1/100 ............................................. 92
Tableau 12: Résultats Chaâba Sidi Yahia, crue centennale ..................................................... 95
Tableau 13 : Dimensions du canal rectangulaire ................................................................... 102
Tableau 14: Récapitulatif des cubatures de déblai et remblai ................................................ 103
Tableau 15: Récapitulatif de ferraillage ................................................................................. 104

9|Mémoire TFE
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Introduction

Les crues des rivières sont des phénomènes naturels que l’Homme ne peut pas contrôler.
Partout dans le monde, la montée des eaux des rivières a lieu de façon récurrente avec une
ampleur plus ou moins importante. Au cours des derniers siècles, l’Homme a naturellement
peuplé les lits majeurs des rivières pour pouvoir utiliser toutes les richesses de celles-ci. Mais
les crues peuvent engendrer des inondations qui causent chaque année des dégâts matériels et
humains considérables du fait de la présence de plus en plus importante d’activités humaines
au bord des rivières.

Les catastrophes les plus fréquentes et les plus meurtrières pour notre pays sont la récurrence
terrible des inondations.

La lutte contre les inondations constitue un enjeu important compte tenu du nombre d’endroits
potentiellement affectés. Quelque 391 sites ont été déclarés à risque pouvant être le lieu
d'éventuelles inondations, dont 98, encourent des risques d'inondation jugés forts à très forts
d’après une étude élaborée par le secrétariat d'Etat à l'Eau dans le cadre de la mise en place du
plan national de protection contre les inondation.

La protection contre les risques d’inondations au Maroc exige un ensemble de solutions


techniques, entre autres la création de bassins réservoirs, des barrages et des digues pour
limiter les débits liquides et capter les débits solides en amont des agglomérations.

Dans cette directive, et dans le cadre de la protection du centre Sidi Yahia Zaer qui est
considérée parmi les zones à risque important, l’Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg
et de la Chaouia a confié au bureau d’étude CID, l’étude de la protection de Sidi Yahia Zaer
contre les inondations.

10 | M é m o i r e T F E
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Chapitre I. PROTECTION DU CENTRE


SIDI YAHIA ZAER CONTRE LES
INONDATIONS

11 | M é m o i r e T F E
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

INTRODUCTION :

Depuis toujours, l’homme a aménagé les cours d’eau pour réduire les risques d’inondation.
Cela s’est traduit essentiellement par des endiguements, des recalibrages ou la réalisation des
barrages.

I.1. Les différents types d’aménagements :


Une fois la situation du risque est décrite, il est possible de faire une prévision d’un large
éventail d’aménagements qui pourra a priori participer à la réduction des conséquences des
écoulements provoquant les inondations.
Ces aménagements peuvent être prévus au niveau du bassin versant, dans les réseaux
primaires et dans le lit majeur des cours d’eau.

L’atténuation de l’aléa possède trois grands principes :


 L’augmentation des capacités d’écoulement qui consiste à modifier le cours d’eau de
telle sorte qu’il puisse supporter un débit plus important sans qu’il ait débordement.
Les aménagements concernés sont :
 Recalibrage du cours d’eau
 Endiguement du cours d’eau
 Reboisement
 Recalibrage des ouvrages d’art
 Recalibrage des systèmes d’évacuation de l’eau

 L’augmentation des capacités de stockage qui consiste à stocker pendant un certain


temps un volume d’eau de telle sorte à laminer le débit de pointe en aval de la zone de
stockage. Le débit étant moins fort, le débordement est moins important. Les
aménagements qui permettent ce type de comportement sont :
 Barrage ou retenue d’eau
 Réservoirs d’orage

 Limitation des vitesses d’écoulement, soit au niveau du bassin versant, soit au niveau
du cours d’eau. Les travaux dans ce cas ont pour objet la lutte contre le ruissellement
et l’érosion des sols et par conséquent la régularisation du débit liquide du cours d’eau
et la diminution du débit solide. Parmi ces aménagements citons ici trois exemples :
12 | M é m o i r e T F E
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

 Correction torrentielle
 Épis
 Reprofilage

I.1.1. Recalibrage du cours d’eau :

Il s’agit de modifier la géométrie du lit du cours d’eau (abaissement de la ligne de fond,


augmentation de la section transversale) pour modifier la valeur de la crue de plein bord.
À l’instar de l’endiguement, le recalibrage du cours d’eau a un effet positif mais également
des effets potentiellement négatifs à l’aval de son implantation.
Le recalibrage du cours d’eau implique également des modifications à grande échelle de la
dynamique géomorphologique du cours d’eau, dont les effets peuvent être négatifs
(abaissement de la nappe phréatique, problème de transport solide etc.…). C’est pour cela que
le but recherché par le recalibrage est de retrouver juste la section que le cours d’eau aurait pu
avoir s’il était bien entretenu.

Figure 1: Recalibrage

13 | M é m o i r e T F E
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I.1.2. Endiguement du cours d’eau :

Les digues permettent au cours d’eau d’accepter un débit supérieur à celui de plein bord sans
qu’il y ait débordement.
L’effet d’un endiguement est d’empêcher le débordement pour des crues dont les débits sont
inférieurs à celui de la crue de projet. Au-delà de ce débit, le débordement aura lieu et ses
conséquences sont souvent accrues du fait de vitesses d’écoulement importantes là où se
produit la submersion.
L’endiguement a un effet positif, mais également des effets négatifs à l’aval de son
implantation vue le rétrécissement du cours d’eau.
La réalisation de digues implique un risque supplémentaire sur le territoire protégé en cas de
rupture de la digue, même sans submersion. Ce risque expose très sévèrement sur la vie des
riverains

I.1.3. Reboisement :

Le processus de reboisement est basé sur : La nature du sol, la qualité de la plante efficace et
le type de climat. La végétation favorise la rétention, ralentit les temps de réponse et atténue
les volumes ainsi que les débits de pointe mesurés sur le bassin versant.

14 | M é m o i r e T F E
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Figure 2: Endiguement et Reboisement

I.1.4. Recalibrage des ouvrages d’art :


Cette opération consiste à modifier l’architecture des ouvrages d’art pour leur permettre de
laisser passer un débit plus important en cas de crue et limiter les possibilités d’embâcles.
L’effet est essentiellement en amont de l’ouvrage d’art.

Figure 3: Recalibrage des ouvrages d'art

15 | M é m o i r e T F E
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

I.1.5. Recalibrage des systèmes d’évacuation de l’eau :

Cette opération consiste à modifier les capacités d’écoulement des systèmes d’évacuation des
eaux pluviales pour éviter que leur engorgement ne provoque des inondations dues aux
précipitations sur une zone urbanisée. Il peut également s’agir de modifier un défaut des
systèmes d’évacuation qui n’empêche pas l’eau du cours en crue de refouler.

I.1.6. Barrages :

Les barrages créent un espace de stockage de l’eau de la crue. Ils peuvent être en eau
seulement au moment de la crue ou de façon permanente. Dans ce dernier cas, ils ne sont que
rarement construits dans un seul but de protection contre les inondations, mais ont également
des objectifs de soutien d’étiage, d’alimentation en eau potable, d’irrigation, de production
hydro-électrique …
Les retenues ont un effet d’écrêtement des crues en aval de leur emplacement. Au final, le
même volume total circule dans le cours d’eau en aval de la retenue, mais sur une plus longue
durée. Le débit maximum par rapport à une situation sans écrêtements est atténué. Les
retenues provoquent une inondation d’une portion du territoire en amont de leur construction.
Ce type de mesure modifie complètement l’hydrologie du cours d’eau aval, notamment sa
nature aléatoire.

I.1.7. Réservoirs d’orage :

Ce sont des retenues très spécifiques en milieu urbain qui visent à stocker, même
momentanément, l’eau des pluies qui sinon aurait ruisselé, pour limiter le ruissellement sur
une petite partie du territoire.
Il existe des aménagements réalisés dans les versants et peuvent avoir de nombreux avantages
sur les ruissellements des crues et sur l’érosion. Ces aménagements constituent des obstacles
linéaires disposés perpendiculairement à la pente favorables au ralentissement dynamique de
l’écoulement (diminution de la vitesse des eaux de ruissellement pendant les averses
intenses). Parmi ces ouvrages, citons :

16 | M é m o i r e T F E
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 Les embroussaillements,
 Les fossés, les haies,

I.1.8. Correction torrentielle :

C’est une technique qui a pour objectif de limiter les vitesses des écoulements dans les cours
d’eau ayant des régimes torrentiels.
Un torrent est corrigé par la construction d’un nombre de digues successives transversales sur
les lits des canaux naturels.

Figure 4: Correction torrentielle

Le nombre de digues est donné par la formule suivante :

L : Longueur du canal naturel


P : Pente moyenne du lit
H : Hauteur moyenne des digues (entre 1et 4 m)
i : Pente de compensation (pentes inter-digues elle est inférieure à la pente moyenne du lit).

17 | M é m o i r e T F E
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I.1.9. Les épis :

Un épi est une structure enracinée à la berge, établie transversalement par rapport au cours
d’eau. Les épis constituent des obstacles à l'écoulement de l'eau et provoquent un régime de
vitesse décroissant de la tête vers l’enracinement et entraînent un changement de direction de
courant à leur voisinage.

Figure 5: épis

L'espacement entre les épis dépend de la largeur de la rivière, de leur longueur et de leur
nature. Théoriquement, pour qu'un système d'épis soit efficace, il faut que l'écart entre deux
épis successifs soit de l'ordre d'une fois et demie leur longueur moyenne.

I.1.10. Reprofilage :

Le reprofilage consiste à la construction des seuils en enrochement ou en gabions


transversalement au cours d’eau qui permettent de retenir les particules solides et par la suite
d’uniformiser la pente du fond du cours d’eau et de diminuer le transport solide.

18 | M é m o i r e T F E
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Figure 6: Seuils

I.2. Cas de Sidi Yahia Zaer :

Dans le cadre de la protection du centre Sidi Yahia Zaer contre les inondations, il a été jugé
nécessaire par le secrétariat d’Etat chargé de l’eau et l’environnement d’aménager l’oued
Khellata.

Il est prévu de recalibrer une partie du cours d’eau ainsi qu’une canalisation d’une autre
partie.

19 | M é m o i r e T F E
Protection du Centre Sidi Yahia Zaer Contre les Inondations

Chapitre II. GENERALITRES SUR LE


SITE

20 | M é m o i r e T F E
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II.1. Situation Géographique :

Le centre de Sidi Yahia Zaer relève de la préfecture de Skhirat-Témara. Il se trouve à 15km


au sud de Rabat (voir carte en Annexe n°1). La ville nouvelle de Tamesna vient d’être
installée à coté de ce centre. Ce dernier se trouve à l’extrados d’un méandre de l’oued Kellata.
Ce cours d’eau draine un bassin versant d’une superficie de 218 km2 (au droit du centre) dont
172 Km2 sont contrôlés par un barrage situé à 10 Km à l’amont de Sidi Yahia.

II.2. Topographie :
L’ingénieur Conseil a proposé la réalisation des travaux topographiques suivants :

Pour l’oued Kellata :

- Une bande coté d’une largeur de 400 m. La longueur globale du tronçon est de
3100 m (Depuis 500 m à l’amont du douar Al Moutawakiline, jusqu’à 500 m à
l’aval de Hay Al Hanae).

- Le profil en long de l’oued.

- 60 profils en travers (avec un espacement de 50 m).

- Un levé détaillé du pont de la R304.

Pour la chaâba de Sidi Yahia :

- Une bande coté d’une largueur de 30 m. La longueur globale est de 640 m


(depuis son entrée au centre jusqu’à sa confluence avec l’oued Kellata).

- Le profil en long de la Chaâba.

- 14 profils en travers (un espacement de 50 m).

- Un levé détaillé de l’ouvrage hydraulique de la P4023.

L’emplacement des tronçons concernés, et des profils sont illustrés sur la carte en annexe
n°3.

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II.3. Cadre Géologique Régional :


Le centre de Sidi Yahia Zaer se situe géologiquement dans la partie septentrionale de la
Meseta marocaine. Cette zone est formée de terrains rapportés au Dévonien supérieur et
Tournaisien de l’ère primaire, en couches monoclinales et subverticales. Ces couches sont
plissées, et dessinent d’Ouest en Est, un synclinal faille à cœur Viséen puis un anticlinale de
direction Nord –Sud centré sur El Koudia Sidi Yahia.
La succession des faciès et leur épaisseur varie sur les deux flancs de cet anticlinal.
Dans cette partie occidentale du Maroc central, les directions des plis sont très variables. La
répartition de la déformation et du métamorphisme est très irrégulière dans le détail. On sait
que la région de l’oued Yquem compte parmi les secteurs les plus déformés et
métamorphosés.
Sur les deux rives de l’oued on observe de haut en bas :

- Une couverture limoneuse du quaternaire (Pliovillafranchien),

- Des calcaires et grés-calcaires formant corniche ; dont l’épaisseur peut être


estimée à une dizaine de mètres. Leur position est horizontale et les
couches sont karstifiées en surface. Selon la carte géologique du Maroc au
1/500 000, il s’agit probablement du pliocène,

- On trouve ensuite une série de conglomérats à éléments calcaires-gréseux


et à intercalation de couches peu cimentées. Selon la carte géologique du
Maroc au 1/500 000, ces conglomérats peuvent être attribuées au Miocène
continentale.

II.4. Faune et Flore :

Le terrain du projet est à vocation agricole et son occupation actuelle consiste essentiellement
en quelques fermes agricoles, des serres dispersées et un terrain planté par de la vigne.
Le périmètre d’étude se caractérise également par la présence d’un potentiel forestier qui se
développe au sein de la forêt Mkhinza située au Nord du site.
A ce jour, vu le manque de recensement des invertébrés terrestres, il est difficile de définir
une liste d’espèces en voie de disparition ou d’établir un bilan de la fragilité des écosystèmes
les plus représentatifs dans la région d’étude.

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II.5. Climat :

Le climat de la zone d’étude est influencé par la proximité de l’océan atlantique. Il est de type
semi-aride à tendance tempérée.

II.5.1. Précipitations :
Les précipitations moyennes annuelles sont de 500 mm. Les mois les plus pluvieux s’étendent
de Novembre à Janvier avec un pic en Décembre. Les mois de Juillet et Août sont presque
secs.

II.5.2. Température :
La température mensuelle moyenne est de 17.3 °C. Elle se situe entre une moyenne annuelle
maximale de 28°C et minimale de 7°C. Les mois les plus chauds sont Juillet et Août.

II.5.3. Les vents :


Les vents dominants sont conditionnés par les masses d’aires polaires. Leur intensité est
faible à moyenne et peut atteindre 4.8 m/s. La direction des vents dominants est Nord-Ouest /
Sud-Est. Ces vents sont généralement accompagnés de pluies en hiver et de brises de mer en
été. Le chergui desséchant ne souffle que 5 à 10 jours/an.

II.5.4. Hydrologie :
Du point de vue hydrologique, la zone d’étude est caractérisée par la présence de l’Oued
Ykem qui traverse le Centre de SYZ. Son régime hydraulique est essentiellement tributaire
des pluies qui génèrent des crues courtes et violentes.
L’Oued Ykem est le plus petit des Oueds côtiers de la Meseta côtière. La longueur de son
cours d’eau est inférieure à 50 Km et la superficie de son bassin versant est de l’ordre de 430
Km2. Cet Oued entaille profondément le plateau primaire imperméable et draine en rive droite
la nappe de Temara où quelques sources existent. Ces sources sont captées avant que leur
débit arrive à l’oued.

II.6. Hydrogéologie :

Le site du projet se situe dans la partie amont de la nappe plioquaternaire de Rabat-Temara.


D’une superficie de 350 Km2 environ, cette nappe est limitée au Nord-est par l’Oued Bou-

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Regreg et son affluent Akrech, au Sud et au Sud-ouest par l’Oued Ykem et au Nord par
l’océan Atlantique.

II.6.1. Lithologie de l’aquifère :

La nappe de Temara circule dans deux formations lithologiquement différentes.


L’aquifère le plus productif est abrité dans les dépôts de biocalcarénites et présente une bonne
hydraulicité. Cette formation se limite à une bande discontinue d’environ 3 Km de largeur
suivant l’axe Aîn Attiq-Aîn Rhéboula et s’élargit vers le Nord pour former une bande de 4Km
qui longe la mer en allant vers la ville de Rabat.
Un deuxième aquifère, de bonne perméabilité mais à potentiel hydraulique moins important,
recèle les sables jaunes du Miocène supérieur.
Cette nappe, légèrement en charge sous les marnes, permet de subvenir par le biais de
quelques points d’eaux aux besoins en eau de certaines communes de la région. La puissance
du réservoir aquifère est limitée et réduite à 30 m tout au plus.

II.6.2. Substratum de la nappe :

La nappe de Temara repose sur deux substratums lithologiquement différents :

 Substratum marneux : ce substratum est représenté par des marnes du Miocène


et s’étend de l’Oued Bouregreg jusqu’à Aïn Attiq. L’épaisseur de ces dépôts se
réduit tout en allant vers le Sud.
 Substratum schisteux : Au Sud-Ouest (zone de Sidi Yahia), le Plio-quaternaire
repose directement sur les schistes primaires généralement imperméables. Le toit
des schistes semble être irrégulier par rapport à celui des marnes et montre une
légère remontée suivant les axes de Aïn Attiq et Aïn Rhéboula.

II.6.3. Paramètres hydrodynamiques :

II.6.3.1. Piézométrie :

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L’analyse de la carte piézométrique de 1999 (Annexe n°4, Figure 1) montre un écoulement


général du SUD-EST vers le Nord-Ouest. La pente est de l’ordre de 1.5%. La surface
piézométrique est assez régulière sauf en quelques zones situées au Sud-Ouest où l’isopiéze
70 montre une dépression due principalement à la surexploitation (pompage excessif pratiqué
dans la région d’Aïn Rhéboula).
Le niveau piézométrique est à une profondeur d’environ 20 m dans la zone de Sidi Yahia. La
puissance de l’aquifère varie de 0 à 20m avec un coefficient d’emmagasinement faible de
l’ordre de 4.10-3.
Le gradient hydraulique moyen est de 1% dans les zones où la nappe présente de bonnes
transmissivités. Il est de 4% dans les terrains où le potentiel aquifère est faible.

II.6.3.2. Alimentation :

La nappe est alimentée par les précipitations sur son impluvium ; 500 mm/an dont seulement
10-15 % s’infiltrent. Si un bilan est impossible dans le cadre de cette étude compte tenu du
manque de données précises sur l’exploitation de la nappe on peut néanmoins constater une
forte baisse de la nappe sur toute son étendue.
Certains secteurs sont totalement dénoyés, en particulier dans la zone du site (près de l’Oued
Ykem) et à l’Est en direction de Ghabat El Menzeh vers Aïn Hallouf. Ces régions présentent
une grande vulnérabilité à la pollution engendrée par l’avancée du biseau salé.
Plusieurs puits sont taris depuis des années. Un exemple de cet état de fait est illustré dans le
puits situé à l’entrée du site au bord de la rue d’accès à partir de la route de Témara.
D’une manière générale, dans la partie amont de la nappe, le phénomène a affecté toute la
partie supérieure de la nappe constituée par le plioquaternaire. Elle ne subsiste plus que dans
la frange altérée des schistes paléozoïques. Dans les secteurs où le socle est formé par les
conglomérats cimentés l’aquifère est tari. C’est le cas le long de la route reliant Sidi Yahia et
Aïn Hallouf au niveau du point côté 191 à la lisière de Ghabat El Menzeh.
Dans certains secteurs de la nappe, là où les calcaires gréseux sont karstifiés, les limons
surmontant les argiles rouges de décalcification peuvent être le siège de circulations
hypodermiques qui causent des inondations dans certaines caves.

II.6.3.3. Vulnérabilité de la nappe :

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Pour évaluer les risques de pollution d’une nappe phréatique, la méthode DRASTIC a été
adoptée. Cette méthode est la plus adaptée et elle repose sur les éléments suivants :
 Profondeur de la nappe (épaisseur de la zone non saturée)
 Impact de la zone non saturée
 Recharge de la nappe
 Aquifère (zone saturée)
 Sol
 Topographie
 Conductivité (perméabilité) de la nappe

La zone non saturée : joue un rôle important et intervient par son épaisseur, sa lithologie et sa
perméabilité. Plus son épaisseur est faible et sa perméabilité importante, plus grande est la
vulnérabilité de la nappe.
Le gradient hydraulique intervient dans la propagation horizontale et sur le temps de séjour
du polluant dans la nappe avant d’atteindre les captages. De forts gradients hydrauliques
induisent une forte vulnérabilité de la nappe.
Zone saturée : la vulnérabilité liée à la zone saturée dépend de son épaisseur et du gradient
hydraulique. Ces deux facteurs agissent d’une manière directe dans la propagation horizontale
des polluants.
Topographie : à l’opposé d’une pente faible, une pente raide indique une forte tendance des
eaux à rejoindre les cours d’eau en échappant à l’infiltration dans les terrains sous-jacents.
Ces zones sont par ailleurs considérées moins vulnérables à la pollution.
Sol : La concentration d’un polluant peut diminuer considérablement à son entrée dans la
nappe grâce au pouvoir auto épurateur du sol. L’existence d’un sol épais et donc évolué peut
réduire l’infiltration des polluants.
Le degré d’imperméabilisation de la surface du sol et la densité du couvert végétal influence
l’aptitude de ruissellement ou d’infiltration des eaux chargées en polluants. De ce fait, les
zones à forte densité végétale réduisent l’infiltration des polluants dans la nappe et sont moins
vulnérables à la pollution.
L’analyse de la carte de vulnérabilité liée au sol (annexe n°4, Figure2) montre que le site du
projet est très vulnérable à fortement vulnérable.
Les informations disponibles ont permis d’établir une carte de vulnérabilité intrinsèque
globale de la nappe de Temara à partir de la combinaison des différentes cartes paramétriques

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en relation avec le milieu physique et montre la présence de plusieurs zones à différents


degrés de vulnérabilité.
Zones très vulnérables : Ces zones sont situées principalement au Sud et au Sud-ouest de la
nappe et se caractérisent par la présence d’une faible pente, une insuffisance de la couverture
végétale, une faible épaisseur du sol et une faible épaisseur de la zone saturée. A Nord, la
forte vulnérabilité des terrains est principalement due à la faible épaisseur de la zone saturée.
Zones vulnérables : Ces zones couvrent une grande partie de la nappe et se localisent
principalement autour de Sidi Yahya des Zaers, à l’Est de l’agglomération de Temara et sur la
bande côtière. La vulnérabilité de ces terrains est due aux faibles épaisseurs de la zone saturée
et aux forts gradients hydrauliques.
Zones peu vulnérables : Localisées à l’Est de la nappe, ces zones se présentent sous forme
d’une bande de 9 Km de longueur, orientée Nord-Est, Sud/ouest. La protection naturelle de
ces zones est principalement due aux effets bénéfiques d’une intense végétation et d’une
importante épaisseur de la zone non saturée

II.7. Milieu Humain :

II.7.1. Population :

1
La population à la commune de Sidi Yahia Zaer est de 28.773 avec un taux de croissance
annuel de 4.1% ce qui reflète la croissance démographique importante dans la région.
Cette croissance démographique très élevée est due essentiellement à un afflux extérieur qui a
induit la prolifération de l’habitat insalubre.

1 Recensement général de la population du Royaume, 2004

27 | M é m o i r e T F E
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II.7.2. Urbanisme :

Les estimations les plus récentes indiquent qu’une partie importante de la population de la
Wilaya de Rabat Salé réside dans des tissus d’habitat insalubre dont les bidonvilles. Ces
derniers sont davantage concentrés dans la préfecture de Skhirat-Témara et particulièrement
aujourd’hui à Temara ville alors que les quartiers d’habitat non réglementaire (QHNR) le sont
traditionnellement dans la préfecture de Salé.
Le centre de SYZ contient 24% des logements économiques (liés notamment aux lotissements
Khalid et El Hanae), le reste étant dans des bidonvilles et de l’habitat rural ; ce qui explique
que seulement :

 16% environ des ménages sont alimentés en eau potable à partir du réseau de
l’ONEP

 22% sont liés à l’électricité

 18% sont liés au réseau d’assainissement.

II.7.3. Situation administrative :

Le centre de Sidi Yahia des Zaers possède le statut de centre urbain, il est le chef lieu de la
commune et du caïdat de Sidi Yahia des Zaers qui relève du cercle d’Aîn Aouda et de la
préfecture de Skhirat-Temara.

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Figure 7: Carte administrative localisant la préfecture Skhirat-Témara

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II.7.4. Activités économiques :

Les principales activités économiques du périmètre d’étude sont liées à l’agriculture,


l’élevage et le commerce. Vu la proximité des villes de Rabat et de Temara, une partie de la
population exerce ses activités dans ces villes, soit dans le secteur public, soit dans le secteur
privé. Dans les environs du centre on note aussi une activité relativement importante,
notamment l’aviculture et la production laitière (existence d’une coopérative laitière au centre
de SYZ).
L’activité commerciale est modérée. Le souk a lieu chaque mardi, il est fréquenté par la
population du centre et les populations environnantes.

30 | M é m o i r e T F E
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Chapitre III. DIAGNOSTIC

31 | M é m o i r e T F E
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III.1. Barrage Sidi Yahia (Ain Kwachia) :

Le barrage Ain Kwachia (appelé actuellement Barrage Sidi Yahia), a été construit en 2008 sur
l’oued Kellata, principal affluent de l’oued Yquem. Il est principalement destiné à l’irrigation
des terres agricoles situées à l’aval. Il se trouve à 10 km à l’amont de Sidi Yahia Zaer.
L’ouvrage est un barrage de type poids en BCR. Il est équipé d’un évacuateur de crue à seuil
libre (Photos n°1, 2 & 3 #annexe n°2#). La vidange de fond est constituée de deux ouvertures
circulaires.

Les principales caractéristiques de ce barrage sont résumées ci-dessous :

 Situation de l’ouvrage :

 Coordonnées : X = 360.200 Y= 353.500.

 Caractéristiques hydrologiques :

 Superficie du bassin versant : 162 km2.


 Apport moyen interannuel : 7 Mm3.
 Envasement : 170.000 m3/an
 Crue du projet (Q1000) : 450 m3/s

 Caractéristiques de la retenue

 Niveau de la retenue normale : 185.00 NGM


 Niveau de la crête : 188.00 NGM
 Volume de la retenue normale : 11 Mm3
 Superficie de la retenue normale : 180 ha

 Caractéristiques du barrage

 Type : BCR
 Hauteur maximale sur fondation : 30 m
 Longueur en crête : 212.50 m
 Niveau de couronnement : 187.50 mNGM

 Organes d’évacuation

 Evacuateur de crue : est de type seuil libre avec une largeur déversante de
55 m. Il est calé à la cote de 185.00 NGM.
 Vidange de fond : Elle est constituée de deux conduites en acier Ø1000.
Elles sont calées à la cote 170.00 NGM.
NB : Il est à préciser que les caractéristiques des organes d’évacuation sont tirées de l’étude d’APD de ce
barrage (CID 1993).

32 | M é m o i r e T F E
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III.2. Diagnostic de la situation actuelle:

L’oued Kellata prend naissance dans les plateaux de la Meseta septentrionale. Il sillonne une
multitude de collines avant de rejoindre oued Yquem à l’aval du centre de Sidi Yahia Zaer. A
son passage au droit de centre, l’oued Kellata forme un grand méandre.
Pour contrôler les apports de l’oued Kellata, le barrage Ain Kwachia a été construit sur ce
cours d’eau. Cet ouvrage achevé en 2008, joue un rôle important dans l’écrêtement des crues
et la protection contre les inondations de la population se trouvant à l’aval, et plus
particulièrement, le centre de Sidi Yahia Zaer, en plus de l’irrigation des terrains agricoles à
l’aval.
A l’amont de Sidi Yahia, l’oued Kellata se caractérise par une forme vallonnée (Photo n°4).
La végétation est constituée essentiellement de palmiers nains. A 500 m à l’amont du centre,
un bidonville (Douar Al Moutawakiline) s’est développé sur la rive gauche (Photo n°5). Ses
habitations se trouvent élevées par rapport au lit de l’oued. Selon le témoignage des habitants,
les crues de l’oued Kellata n’ont jamais atteint ce douar.
A l’entrée du centre, la rive droite est occupée de l’amont vers l’aval, par le Souk
hebdomadaire, et le quartier administratif (Dispensaire, Dar Taliba, Maison de Jeunesse, la
Poste, et la résidence du Caïd). Ces constructions se trouvent élevées par rapport au lit et ne
courent aucun risque d’inondation. Le lit majeur de l’oued s’élargit sur ce tronçon longeant le
centre (Photo n°8). Le lit mineur est d’une profondeur faible (1 à 1.5 m), et la pente est très
faible.
A l’aval de la résidence du Caïd, et avant de franchir la route R304 menant vers Sidi Bettache,
la rive droite est occupée par un terrain de foot et un cimetière (Photos n°9, 10 & 11). Le
témoignage des riverains a révélé que le terrain de foot est souvent inondé entièrement.
Tandis que le cimetière est à moitié inondable. Il est à signaler qu’une chaâba venant du nord
de Sidi Yahia, traverse la route P4023 (menant vers Ain Aouda), puis passe dans le cimetière
et rejoint l’oued Kellata à l’amont du pont de la R403. Elle se caractérise par une pente
pratiquement nulle sur son tronçon terminal (du cimetière à son débouché), ce qui favorise le
retour des eaux de l’oued vers le cimetière.
Le diagnostic effectué sur le terrain a montré l’absence de toute construction sur la rive
gauche du tronçon amont du pont R403 de l’oued Kellata. Au contraire pour le tronçon aval,
les deux rives sont occupées par des habitations. La rive gauche abrite Hay Al Hanae, érigé
sur un terrain plat, et la rive droite loge un bidonville appelé « Douar Al Akkari ». Ce dernier
se trouve à l’extrados d’un méandre plus prononcé. Cette partie est considérée comme le point
33 | M é m o i r e T F E
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noir de l’oued Kellata au niveau de Sidi Yahia Zaer.


La faible profondeur, la faible pente du lit, et l’existence d’un méandre sont autant de facteurs
favorisant le débordement de l’oued et l’inondation des constructions voisines. Douar El
Akkarri (Photos n°17, 18, & 19) a été souvent le théâtre de violentes inondations. Une
quarantaine de baraques sont touchées. Selon le témoignage des habitants, ce douar est en
cours de recasement loin de l’oued.
Pour Hay El Hanae (Photo n°21, & 22), le problème est moins aiguë, seules les maisons
longeant l’oued se trouvent inondées lors des fortes crues.
Les inondations les plus importantes sont celles de 1991, et 1996 (selon le témoignage des
habitants). Il faut rappeler que deux nouveaux aménagements ont vu le jour ces deux
dernières années, à savoir, le barrage Ain Kwachia (Photos n°1 & 2), et le pont de la R304 qui
a été reconstruit (Photo 13). L’ancien pont se trouvait à une cote plus basse, et il débordait
souvent. Des traces de crue n’ont pas pu être levées sur le terrain.
A l’aval du Hay El Hanae, l’oued se caractérise par une très faible pente. Sur la rive droite et
en haut de la colline, des lotissements de la ville de Tamesna sont en cours de développement
(Photos n°24 & 25). Sur la rive gauche, il n’y a pas encore de constructions, mais il paraît
que les berges de l’oued attisent la convoitise de certains spéculateurs immobiliers. Cela est
d’autant plus remarqué que cette zone constitue la périphérie de la ville de Tamesna. Le
remblaiement de la berge gauche de l’oued a été constaté à 500 m à l’aval de Hay El Hanae
(Photo n°26).
En plus de l’oued Kellata (le principal cours d’eau), le centre de Sidi Yahia est affecté par une
Chaâba venant du Nord du centre. Elle draine un bassin versant de 3.8 Km2. Son lit est à peine
visible (Photo n°27), et est soumis à l’évacuation des déchets de construction et des ordures
ménagères (Photo n°28). Un peu en aval, la chaâba traverse la route P4023 menant vers Ain
Aouda. L’ouvrage de franchissement est une buse Ø 800 colmatée (Photo n°29). Des
ouvertures ont été aménagées au droit du mur de clôture du cimetière, afin de permettre
l’évacuation des eaux débordant sur la route. Elle traverse, par la suite, le cimetière (Photo
n°30) pour rejoindre l’oued Kellata à l’amont immédiat du pont de la R304.
D’après le témoignage des habitants cette chaâba ne déborde pas sur les riverains, par contre,
elle inonde la route P4023.

34 | M é m o i r e T F E
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Chapitre IV. CARACTERISATION


HYDROLOQUE DE LA ZONE
D’ETUDE

35 | M é m o i r e T F E
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INTRODUCTION :

La présente étude hydrologique s’inscrit dans le cadre du marché relatif à l’étude de


protection du centre Sidi Yahia Zaer contre les inondations. Ce marché a été confié à CID par
l’Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia. L’étude concerne les oueds
et chaâbas situés dans la zone comprise entre le barrage Ain Kwachia et la sortie de la
nouvelle ville de Tamesna.
Cette étude concerne oued Khellata et chaâba Sidi Yahia.
Le présent chapitre concerne l’étude hydrologique. Le but de cette étude est de préparer les
données d’entrée nécessaires pour les modélisations hydrauliques. Dans ce sens, les cadres de
CID ont mené une mission de terrain et ont procédé à un diagnostic des différents cours d’eau
concernés par cette étude.
Dans le rapport de cette mission, qui m’a été remis, j’ai pu découvrir certaines caractéristiques
de la zone étudiée et j’ai pu en tirer quelques informations relatives aux différents cours d’eau
concernés par cette étude. Ces informations m’ont été très utiles pour ce qui est de
l’estimation du coefficient d’écoulement des différents bassins versants, mais aussi,
l’estimation des coefficients de rugosité à adopter dans les simulations hydrauliques.
Cette étude a été donc menée pour déterminer aussi les hydrogrammes d’entrée pour les
modèles numériques, en se basant sur les différentes approches de la littérature de
l’hydrologie rurale.

36 | M é m o i r e T F E
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IV.1. Caractéristiques du bassin versant :


IV.1.1. Délimitation du bassin versant:
IV.1.1.1. Approche et méthodes :

La première étape consiste à délimiter le bassin versant du Oued Khellata, pour cela il
fallait connaitre l’exutoire de ce bassin, l’utilisation de Google maps a permis de remédier à
ce problème et déterminer avec précision les cordonnées de l’embouchure.

Figure 8: Coordonnées d'exutoire du bassin versant

37 | M é m o i r e T F E
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Ainsi les cordonnées de l’exutoire du bassin du Oued Khellata choisi à la sortie de la ville de
Tamesna sont :
N33 .82499° ; W -6.9566 °

Ensuite on a opté pour une carte.hgt (le problème avec les fichiers .asc et .geotif est que le
Green Kenue trouve des difficultés pour les traités et affiche toujours un message d’erreurs
(‘Mémoire insuffisante !!’), même après les avoirs sauvegarder sous format .r2s). La carte à
utiliser est : N33W007.

IV.1.1.2. Délimitation du bassin versant et calcule des


caractéristiques :

On crée un nouveau watershed avec la Grid qu’on a généré puis on lance l’algorithme de
topaze qui permet de délimiter le bassin et ainsi le calcul les caractéristiques.

Figure 9: Carte des bassins versants

38 | M é m o i r e T F E
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Les caractéristiques géométriques de ce bassin sont consignées dans le tableau ci-après :

Surface Longueur
Bassin versant Hmax (m) Hmin (m) DH (m) Pente m/m
(km²) (km)

Grand bassin oued


218.74 45.48 411 103 308 0.0067
Khellata

Oued Khellata
172.79 31.38 411 169 242 0.077
(amont barrage)

Oued Khellata
41.2 14.1 245 103 142 0.01007
(aval barrage)

Châaba Sidi Yahia 4.75 2.06 166 117 49 0.0238

Tableau 1 : Caractéristiques géométriques des bassins étudiés

Remarque :

 La pente moyenne du cours d’eau a été calculée par la formule suivante :

H m ax  H m in
I
L
Où L est la longueur du talweg.

IV.1.2. Données pluviométriques :

IV.1.2.1. Postes pluviométriques :

La pluviométrie du secteur d’étude est déterminée à partir de l’analyse des précipitations


recueillies au niveau des postes pluviométriques qui encadrent les bassins des cours d’eau
concernés par la présente étude.

Les stations pluviométriques de la zone étudiée sont présentées dans le tableau suivant :

COORDONNEES PERIODE
Nombre
NOM N°IRE
d’années X Y Z DE A
AIN LOUDAH 490 33 373.7 329.1 175 1975-2005
SKHIRAT 5752 38 346.25 357.25 25 1968-2005
CHEIKH REGUIG 2606 29 355.80 361.9 50 1972-2005
SIDI BETTACH 6752 38 362.48 331.7 400 1934-1972

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IV.1.2.2. Pluies journalières maximales annuelles :

Les échantillons des pluies journalières maximales annuelles (Pjmax) à l’état brut au niveau
des stations retenues pour cette étude figurent dans l’annexe n°5.

IV.1.2.3. Courbes Intensité – Durée –Fréquence :

Les coefficients de Montana nécessaires à l’application de la formule liée à la méthode du


Gradex et la méthode rationnelle, ont été déduits à partir des courbes IDF de la station de
Rabat qui est gérée par la Direction de la Météorologie Nationale. Ces coefficients sont
présentés dans le tableau suivant :

Période de retour 10 ans 20 ans 50 ans 100 ans


Paramètre a 6.112 7.135 8.461 9.456
(mm/min)
0.644 0.644 0.644 0.645
Paramètre b

Tableau 2: Coefficients de Montana

IV.1.2.4. Données hydrométriques :

On dispose des débits instantanés maximums annuels (Qimax) des stations hydrométriques
suivantes :

SBV COORDONNEES PERIODE


NOM OUED EN KM2 N°IRE
X Y Z DE A

AIN LOUDAH KORIFLA 636 2673/20 373.7 329.1 175 1973 2006

SKHIRAT CHERRAT 656 3149/20 346.25 357.25 25 1967 2006

CHEIKH REGUIG YQUEM 518 2027/13 355.80 361.9 50 1975 2006

La série qui sera utilisée dans la présente étude est celle de la station de Cheikh Reguig. Cette
dernière contrôle l’oued Yquem pour lequel l’oued Kellata constitue un de ces principaux
affluents. Les valeurs de cette série sont données en annexe n°6.

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IV.1.3. Calcul du temps de concentration :

Le calcul de temps de concentration Tc (ou temps de pointe) a été réalisé en utilisant les
formules suivantes :

 La formule de Giondotti s’écrit :

Tc = 4* Sbv 1.5*L
0.8* H

Où :

Tc : est le temps de concentration en heures,


Sbv : est la surface du BV en km²,
L : est la longueur du talweg en km,
H : est la dénivelée maximale du BV en m.

Cette formule est la mieux adaptée aux bassins versants ruraux.

 La formule de Ventura est :


Sbv
Tc = 7.62
I

Où :
Tc : est le temps de concentration en min,
Sbv : est la surface du BV en km²,
I : est la pente moyenne du talweg.

 La formule de Kirplich est :

0.385
Tc = 1 L H
1.15

52

Où :
Tc : est le temps de concentration en min,
L : est la longueur du talweg en m,
H : est la dénivelée maximale du BV en m.

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 La formule de Passini s’écrit:


1/ 3
(Sbv.L)
Tc = 6.48
I

Où :
Tc : est le temps de concentration en min,
Sbv : est la surface du BV en km²,
L : est la longueur du talweg en km,
I : est la pente en m/m.

 La formule de l’USSCS
Tc = (0.87 * L3)0.385 / DH

Où :
Tc : est le temps de concentration en min,
L : est la longueur du talweg en m,
DH : est la dénivelée maximale en m.

 La formule de SOGREAH
Tc = 0.9 * Sbv0.35 * (I * C0.35)-0.5

Où :
Tc : est le temps de concentration en min,
Sbv : est la surface du BV en Ha,
I : est la pente en m/m,
C : est le coefficient de ruissellement pris égal à 30%.

 La formule de Dujardin :

Tc  1.78  SBV  (I0.4  C0.2 ) 1


0.35

Où : Tc : est le temps de concentration en min,


Sbv : est la surface du BV en Ha,
I : est la pente en m/m,
C : est le coefficient de ruissellement pris égal à 30%.

 La formule de Desbordes :

Tc  1.25  5.3  SBV  0.174  I 0.38  C0.45


0.3

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Où :
Tc : est le temps de concentration en min,
Sbv : est la surface du BV en Ha,
I : est la pente moyenne du talweg en m/m,
C : est le coefficient de ruissellement.

Le calcul du temps de concentration par les différentes formules empiriques (voir formules),
au niveau de chaque sous bassin versant donne les résultats suivants :

Valeur
BASSIN GIANDOTTI KIRPICH DUJARDIN SOGREAH DESBORDES VENTURA PASSINI USSCS
Adoptée [h]

Oued Khellata amont 6.14 4.69 3.47 2.18 1.96 6.02 6.84 10.2 6.78

Oued Khellata aval 3.74 2.28 4.74 3.65 2.76 8.12 8.98 6.9 3.43

Châba Sidi Yahia 1.15 0.29 1.58 1.11 1.04 1.79 1.5 2.16 1.02

Tableau 3: Temps de concentration des bassins versants

IV.2. Méthodologie adoptée pour l’étude des crues :

Pour la réalisation de l’étude des crues, on se propose de suivre les étapes suivantes :
 Délimitation des bassins versants de la zone d’étude et détermination des
caractéristiques géométriques de ce dernier (superficie, longueur du talweg, dénivelée
maximale, pente moyenne …).
 Calcul du temps de concentration Tc (ou temps de pointe) en utilisant les formules
empiriques.
Ensuite, le calcul des crues sera basé sur :
 La méthode rationnelle ;
 La méthode du Gradex ;
 Les méthodes empiriques d’estimation de débits de pointe.

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IV.2.1. Méthode Rationnelle :

Cette méthode est bien adaptée aux petits bassins versants dont la superficie n’excède pas 150
Km2. Dans ce cas précis, on peut bien l’appliquer au bassin versant de l’oued Khlatta aval
ainsi que le bassin versant du Châaba Sidi Yahia. le calcul effectué pour les bassins de l’oued
Kellata amont n’est qu’à titre indicatif.
La formule de calcul du débit de pointe par la méthode rationnelle se présente sous les deux
formes suivantes :

CI(tc,T) S C  P (t c , T )  S
Qmax(T)  Qm ax (T ) 
3.6 3.6  tc
Ou
Avec
C : cœfficient de ruissellement du bassin versant ;
tc : temps de concentration du bassin versant ;
P(tc,T) : pluie de durée tc et de période de retour T ;
S : surface du bassin versant.
Cette méthode se base sur le calcul de la pluie moyenne dans le bassin, de fréquence donnée
et de durée égale au temps de concentration, soit P(tc,T) selon les données disponibles :
On a adopté l’approche suivante :
Utiliser les courbes IDF enregistrées au poste de Rabat : Les paramètres régionaux de
Montana connus. On admet que ces paramètres de Montana sont conservés à l’échelle de
toute la bande atlantique de Rabat-Bouznika. On accepte leur représentativité des données
d’intensité issues des deux postes de cette étude.
On a calculé l’intensité de fréquence F et de durée tc pour chaque poste pluviométrique,
puis on a déterminé l’intensité moyenne de pluie dans le bassin, de fréquence F et de durée
tc pour chaque poste pluviométrique.

IV.2.2. Méthode du Gradex :

La méthode du Gradex, s’applique à des bassins versants pouvant aller jusqu’à 5000 Km2 de
superficie et ayant des temps de concentration variant entre 1heure et 4 jours, pour des
périodes de retour généralement supérieures à 15 ans. De ce fait, elle est bien adaptée à nos
bassins versants pour les fréquences 1/20, 1/50, 1/100 et 1/1000.
Pour l’application de cette méthode, on a procédé aux étapes suivantes :

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 Détermination des pluies maximales journalières annuelles (Pjmax) de quatre stations


avoisinant les bassins versants, à partir des séries journalières.

 Ajustement par la loi de Gumbel de ces pluies maximales journalières et


détermination, pour chaque station, des Pjmax(T) pour T allant de 2 à 1000ans.

 Calcul du Gradex des pluies sur le temps de concentration Gp(Tc) à partir du Gradex
des pluies en 24 heures.

 Calcul du Gradex des débits Gd(Tc) à partir du Gradex des pluies Gp(Tc).

 Calcul du débit de pointe de référence en utilisant la formule empirique de Caquot.

 Calcul des débits de pointe et des lames d’eau ruisselées pour chaque période de retour
par la méthode du GRADEX.

IV.2.3. Formules Empiriques :

Les débits d’apport des bassins versants ont étés calculés en adoptant les formules de Hazen,
Lazarevic et Fuller II pour les grands bassins versants (supérieurs à 20 Km2).
 Formule de Hazan et Lazarevic

1  log T
Q (T )  a.S b .
1  log 1000

Avec :

S : surface en km2.

a, b: paramètres régionaux pris égaux à 14.94 et 0.636. Une lecture bibliographique de


certains rapports réalisés à CID, nous a conduit à adopter ces valeurs.

T : période de retour en ans.

 Formule de Fuller II

L’expression de cette équation se présente sous la forme suivante :

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8 4 N
Q(T )  (1  a. log T ).(A0.8  A0.5 ). .
3 3 100
Avec :

Q(T) : débit de pointe de période de retour T (en m3/s)

a : 1.0 (région moyennement arrosée).

T : période de retour en ans.

A : surface en km2.

N : 100 (pour une région montagneuse) pour la zone d’étude, N est pris égal à 85.

IV.3. Application de la méthodologie :

IV.3.1. Méthode rationnelle :

Comme on l’avait déjà cité, pour calculer les débits de pointe pour différentes périodes de
retour, par la méthode rationnelle, on a adopté l’approche suivante:
Elle consiste à se servir des courbes IDF enregistrées au poste de Rabat: Les paramètres
régionaux de Montana connus, on a calculé l’intensité de fréquence F et de durée tc pour
chaque poste pluviométrique du bassin, puis on a déterminé l’intensité moyenne de pluie dans
le bassin, de fréquence F et de durée tc. Il faut signaler que nous avons considéré que les
paramètres régionaux de Montana sont les même depuis Rabat. Ce qui est à noter pour cette
méthode, c’est que les IDF tracées se limitent uniquement à des périodes allant de T= 10ans à
T= 100ans. Dans tous les cas, on utilise rarement cette méthode pour des T qui dépassent 100.
Les valeurs adoptées des coefficients de Montana sont consignées dans le tableau 2.

La formule utilisée pour calculer l’intensité de pluie de période de retour T pendant une durée
de tc est la suivante:

(1b(T))
I(tc,T)  a(T)tc

Avec

tc : temps de concentration du bassin versant considéré.

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Il faut noter que les cœfficients de Montana dépendent de la période de retour, mais, comme
l’indique le tableau ci-dessus, la variation de b, reste tout de même, insignifiante.

Les valeurs de débits de pointes calculés avec cette approche sont consignées dans les
tableaux suivants :

T [ans] 10 20 50 100
Oued Coeff ruissellement % 35 45 50 60
Khellata i [mm/min] 0.127 0.148 0.176 0.196
Amont Q [m3/s] 73.47 128.65 203.42 282.48

Hydrogramme de crue au bassin Khellata amont par la méthode Rationnelle


300

250

200
Q100
Q [m3/s]

Q50
150
Q20
100 Q10

50

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps [h]

Bassin T [ans] 10 20 50 100


Khellata Coeff ruissellement % 35 45 50 60
Aval i [mm/min] 0.337 0.393 0.466 0.519
Q [m3/s] 27.17 47.57 75.22 104.53

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Hydrogramme de crue au bassin Khellata aval par la méthode Rationnelle


160

140

120

100 Q100
Q [m3/s]

Q50
80
Q20
60
Q10
40

20

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Temps [h]

Bassin T [ans] 10 20 50 100


Châaba Coeff ruissellement % 35 45 50 60
Sidi i [mm/min] 0.437 0.51 0.605 0.674
Yahia
Q [m3/s] 6.92 12.13 19.18 26.68

Hydrogramme de crue au bassin Châaba Sidi Yahia pa la Méthode rationnelle


30

25

20
Q100
Q [m3/s]

Q50
15
Q20
10 Q10

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5
Temps [h]

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IV.3.2. Méthode du Gradex :

IV.3.2.1. Ajustement des pluies journalières :

Un ajustement statistique à la loi de Gumbel a été entrepris pour les P jmax, ce qui a donné les
résultats suivants (voir annexe n°7).

Station GRADEX P2 P5 P10 P20 P50 P100 P1000 P5000 P10000


Cheikh Reguig 11.45 38.49 51.43 60.03 68.27 78.95 86.95 113.38 131.83 139.77
Sekhirat 8.87 41.73 51.79 58.45 64.84 73.12 79.31 99.79 114.08 120.23
Ain Loudah 6.16 30.22 37.19 41.81 46.24 51.98 56.28 70.48 80.38 84.65
Sidi Bettach 11.68 43.69 56.93 65.7 74.11 84.99 93.15 120.1 138.9 147
Moyenne 9.54 38.53 49.34 56.5 63.37 72.26 78.92 100.94 116.3 122.91

IV.3.2.2. Forme de l’hydrogramme de crue :


Pour les bassins de oued khellata, les crues majeurs enregistrées au droit de la station
Chiekh Reguig, ne présente qu’un seul pic majeur. Tandis que pour la chaâba de sidi Yahia,
et compte tenu de la petite superficie de son bassin versant, nous allons adopter un
hydrogramme triangulaire simplifié avec (tb=2tp).

IV.3.2.3. Estimation de débit de référence :

La méthode du Gradex repose sur le fait qu’au-delà d’une certaine fréquence dite fréquence
de référence T* (généralement comprise entre la fréquence décennale et vingtenale, selon la
perméabilité des sols), l’essentiel de la pluie tombée ruisselle, autrement dit, tout complément
de pluie engendre un supplément d’écoulement égal en volume. Pour le cas du bassin versant
de l’oued Khellata, nous avons considéré comme fréquence de référence décennale (T* =
10ans).
Le débit de référence Qp(T*) a été calculé par la formule empirique de Caquot :

( ) [ ]

Avec C : Coefficient de ruissellement pris ici égal à 35%


A : Surface du bassin versant en Ha
L : Longueur du thalweg en Km
I : Pente moyenne du talweg

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Bassin Khellata S.Bassin Amont S.Bassin Aval S.Bassin Châaba


Qp(10) [m3/s] 192.23 194.34 73.77 30.46

Le volume correspondant au débit de référence ont été déduits à partir de l’hydrogramme.


Tandis que la lame d’eau ruisselée de référence est calculée en divisant le volume de
référence par la surface du bassin versant. Les résultats sont regroupés dans le tableau
suivant :

Q(T*= 10ans) V(T*= 10ans) R(T*= 10ans)


[m3/s] [m3] [mm]
Khellata amont 194.34 4736692 27.41
Khellata aval 73.77 910901.31 22.1
Châaba Sidi Yahia 30.46 109656.19 23.08

IV.3.2.4. Calcul des lames ruisselées et des débits de pointe pour


différentes fréquences :

Le principe de base sur lequel est fondé le calcul des crues par la méthode du GRADEX, est
que la crue est d’autant plus importante en terme de débit de pointe que si le bassin versant
considéré est soumis à un épisode pluvieux dont la durée coïncide avec le temps de
concentration du bassin. D’autre part, on considère qu’une pluie d’une période de retour T
engendre une crue de même période de retour.
Par conséquent, nous allons considérer que le bassin versant est soumis à des pluies d’une
durée équivalente au temps de concentration.
Le passage des pluies en 24 heures aux pluies sur le temps concentration pour chaque
fréquence se fait en utilisant la formule :
P(tc) = P(24) * (tc/24)(1-b)
Avec : a et b les coefficients de Montana (Tableau 2).

Par conséquent, les lames d’eau ruisselée R(T) au site étudié, sur le temps de concentration et
pour différentes périodes de retour, sont obtenues en utilisant l’équation :

R(T) = R(T*) + Gp(tc) * [u(T) – u(T*)]


Avec :

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 u(T) = -Ln(-Ln(1 – 1/T)) (Variable de Gumbel)


 Gp(tc) = Gp(24) * (tc/24) (1-b)
est le gradex sur le temps de concentration
 R(T*) est lame d’eau ruisselée de référence

A partir de la lame d’eau ruisselée on peut déduire le volume de la crue en multipliant par la
superficie totale du bassin versant. Le débit de pointe est déduit en injectant ce volume dans
l’hydrogramme type choisi.

Les résultats sont récapitulés dans les tableaux suivants :

Période de retour T 10 20 50 100 1000 5000 10000


Bassin P(tc) 36.00 40.38 46.04 50.35 64.39 74.19 78.41
Khellata Lame d'eau ruisselée [mm] 27.41 31.79 37.45 41.72 55.76 65.56 69.78
Amont Volume [Mm3] 4.74 5.49 6.47 7.21 9.64 11.33 12.06
Débit de pointe [m3/s] 194.35 225.38 265.54 295.76 395.33 464.81 494.73

Hydrogramme de crue au bassin Khellata amont par la méthode Gradex


450

400

350

300 Q1000
Q [m3/s]

250 Q100
Q50
200
Q20
150
Q10
100

50

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps [h]

Période de retour T 10 20 50 100 1000 5000 10000


Bassin P(tc) 28.26 31.70 36.14 39.55 50.59 58.28 61.60
Khellata Lame d'eau ruisselée [mm] 22.11 25.54 29.99 33.35 44.38 52.08 55.39
Aval Volume [Mm3] 0.91 1.05 1.24 1.37 1.83 2.15 2.28
3
Débit de pointe [m /s] 73.77 85.23 100.07 111.26 148.07 173.76 184.82

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Hydrogramme de crue au bassin Khellata aval par la méthode de Gradex


160

140

120
Q1000
100
Q [m3/s]

Q100
80 Q50
60 Q20
Q10
40

20

0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Temps [h]

Période de retour T 10 20 50 100 1000 5000 10000


Bassin P(tc) 18.23 20.44 23.31 25.54 32.67 37.64 39.78
Châaba Lame d'eau ruisselée [mm] 23.09 25.30 28.17 30.34 37.46 42.43 44.57
Sidi 3
Yahia Volume [Mm ] 0.11 0.12 0.13 0.14 0.18 0.20 0.21
Débit de pointe [m3/s] 30.46 33.38 37.17 40.03 49.43 55.99 58.81

Hydrogramme de crue au bassin Châaba Sidi Yahia par la méthode de Gradex


60

50

40 Q1000
Q [m3/s]

Q100
30 Q50
Q20
20
Q10

10

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5
Temps [h]

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IV.3.3. Formules empiriques :


IV.3.3.1. Formule de Hazan et Lazarevic :

Les débits résultants du calcul par la méthode de Hazan-Lazarevic sont présentés dans le
tableau suivant :
Bassin Q(2ans) Q(5ans) Q(10ans) Q(20ans) Q(50ans) Q(100ans) Q(1000ans)

Oued Khellata Amont 51.71 67.53 79.5 91.47 107.29 119.25 159.01

Oued Khellata Aval 128.71 168.08 197.87 227.65 267.02 296.8 395.74

Tableau 4: Les débits de pointes calculés avec la formule de Hazan et Lazarevic

IV.3.3.2. Fuller II :
Les débits résultants du calcul par la méthode de Fuller II sont présentés dans le tableau
suivant :

Bassin Q(2ans) Q(5ans) Q(10ans) Q(20ans) Q(50ans) Q(100ans) Q(1000ans)

Khellata Amont 54.11 70.66 83.18 95.71 112.26 124.78 166.37

Khellata Aval 142.6 186.22 219.22 252.21 295.83 328.83 438.44

Tableau 5: Les débits de pointes calculés avec la formule de Fuller II

IV.3.4. Synthèse et résultats principaux :

Pour la détermination des débits de pointe, on a adopté essentiellement deux méthodes à


savoir :
 La méthode rationnelle.
 La méthode analytique du Gradex.
La méthode que nous avons adoptée pour estimer les débits de pointe est la méthode du
Gradex. Ce choix trouve sa justification dans le fait qu’elle se présente comme étant une
méthode qui, non seulement, tient compte de plusieurs paramètres locaux, comme le prouve
sa formulation, mais aussi parce qu’elle présente un intérêt particulier de tenir compte de
l’information "pluie" pour compléter l’information "débit", qui est en général plus courte de
point de vue taille de l’échantillon de ce dernier. La méthode du Gradex est connue aussi pour

53 | M é m o i r e T F E
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ses larges limites d’applicabilité, puisqu’elle s’applique à des bassins versants d’une
superficie pouvant aller jusqu’à 5000 km2 et dont le temps de concentration est compris entre
1 heure et 4 jours.

Pour la détermination des temps de concentration, nous avons utilisé plusieurs formules
empiriques souvent utilisées au Maroc à savoir GIANDOTTI, VENTURA, SOGREAH,
DUJARDIN, KIRPICH, DESBORDES et PASSINI. Les valeurs de temps de concentration
(Tc) retenues sont issues essentiellement de la formule empirique de GIANDOTTI et ensuite
celle de VENTURA. Ce choix s’explique par le fait que ces deux méthodes sont parmi les
plus adaptés au contexte hydrologique du Maroc et que les autres méthodes se basent sur des
paramètres qui sont peu expérimentés localement.

La forme de l’hydrogramme considéré pour tous les bassins versants étudiés est de type
triangulaire simplifié avec un temps de pointe égal au temps de concentration du bassin
versant et un temps de base égal à trois fois le temps de pointe.

L’ensemble des résultats obtenus est synthétisé dans le tableau suivant :

Q adopté (m3/s)
2
Bassin Versant S (km ) Tc(h)
10ans 20ans 50ans 100ans

Oued Khellata Amont 172.79 6.78 195 225 265 295

Oued Khellata Aval 41.2 3.43 74 85 100 111

Châaba Sidi Yahia 4.75 1.02 31 34 37 40

Tableau 6: Tableau récapitulatif des principaux résultats de l’étude des crues

IV.4. Laminage des Crues :

Afin de mieux simuler les crues au centre de Sidi Yahia Zaer, un calcul de laminage de crues
par le barrage Ain Kwachia s’impose. Pour cela nous allons déterminer les hydrogrammes
sortant du barrage, puis nous procéderons à l’assemblage de ces hydrogrammes avec ceux du
bassin aval du barrage.
Le calcul de laminage a été effectué pour le bassin de l’oued Kellata contrôlé par le barrage
Ain Kwachia. Son principe consiste à déterminer la variation du niveau du plan d'eau dans la

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retenue ainsi que les valeurs du débit sortant lors du passage d'une crue à travers les divers
organes d'évacuation en fonctionnement.

IV.4.1. Principe du calcul du laminage :

Le calcul du laminage consiste en la détermination du plan d’eau dans la retenue et des débits
sortants lors du passage de la crue à travers les divers organes d’évacuation en
fonctionnement.
La méthode de calcul est basée sur la résolution de l’équation de continuité suivante :

Avec :
: Variation du volume stocké dans la retenue pendant l’intervalle de temps
Qe : Débit moyen entrant pendant
Qs : Débit moyen sortant pendant
Les débits transitant à chaque instant par les organes d’évacuation sont calculés moyennant
les courbes de tarage.
Considérons (t1), (t2) les débits d’entrée e, (t1), (t2) les débits de sortie et V1, V2
les volumes aux instants t1 et t2.
L’équation de continuité en termes de valeur moyenne devient :

( ) ( ) ( ) ( )

La solution de cette équation nécessite la connaissance:

 Du volume de réservoir en fonction de la cote.


 De l’hydrogramme de crue discrétisé.
 Du débit sortant en fonction du niveau de l’eau.

Les données d’entrée pour le calcul de laminage des crues sont :


 L’hydrogramme de crue sous forme de doublets de points (temps, débit entrant),
 La courbe surface en fonction de la cote de la retenue,
 La cote du seuil,
 La largeur déversante,
 La cote initiale dans la retenue,
 Et le pas de temps choisi.

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IV.4.2. Données barrage Ain Kwachia

Le barrage est doté de deux organes d’évacuation, il s’agit en l’occurrence d’un évacuateur de
crue à seuil libre et deux conduites en acier ᴓ1000.

Les caractéristiques de ces deux organes sont les suivantes :

Evacuateur de crue
Type Seuil libre
Vidange de fond
Implantation Centrale 2 conduites
Type
Côte du seuil 185 mNGM 1m
Diamètre
Longeur de seuil 55 m 170 mNGM
Côte de calage
Charge maximale 2.5 m

La courbe HSV du barrage sont présentés ci-dessous :

Courbes HSV du barrage Ain Côte Surface Volume


mNGM [ha] [Mm3]
Kwachia
165 0 0
200 170 10 0.5
195 175 35 1.7
190 180 95 5
185 180 10.5
Côte mNGM

185
190 280 22
180
195 400 40
175
170 Barrage Ain Kwachia (Source :
étude APD du Barrage – CID 1992)
165
160
0 10 20 30 40 50

Volume (10^6 m3) Surface (10^5 m2)

IV.4.3. Débit évacué par la vidange de fond :

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Figure 10 : Vidange de fond

Le débit déversé est calculé par la formule suivante :

Qs = m. A. (2*g*H)1/2
Où :
A est la section de la vidange de fond
H la hauteur d’eau mesuré à partir du centre de la vidange de fond
m =0.96

On trouve :
Qs vidange = 25m3/s

IV.4.4. Résultats du laminage par l’évacuateur de crue :

La loi du débit sortant par l’évacuateur de crue :

Qs = μ. (2.g)1/2 . L. H3/2
Où : Qs est le débit sortant instantané en m3/s,
μ est un coefficient de débit pris égal à 0.45,
g est la constante universelle de pesanteur,
L est la longueur du seuil,
H est la hauteur au-dessus du seuil en m.

Le résultat du laminage de la crue centennale avec une côte initiale à la retenue normale est
présenté dans le graphe suivant (Voir Annexe n°8) :

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LAMINAGE DE LA CRUE (1/100)


350

300

250
Q (m3/s)

200
Qentrant
150
Qsortant
100

50

0
0 5 10 15 20 25
Temps (h)

On a aussi procédé au laminage des crues 1/1000, 1/50, 1/20 et 1/10 :

LAMINAGE DE LA CRUE (1/1000)


450
400
350
300
Q (m3/s)

250
Qentrant
200
Qsortant
150
100
50
0
0 5 10 15 20 25
Temps (h)

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LAMINAGE DE LA CRUE (1/50)


300

250

200
Q (m3/s)

150 Qentrant

100 Qsortant

50

0
0 5 10 15 20 25
Temps (h)

LAMINAGE DE LA CRUE (1/20)


250

200

150
Q (m3/s)

Qentrant
100
Qsortant

50

0
0 5 10 15 20 25
Temps (h)

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LAMINAGE DE LA CRUE (1/10)


250

200

150
Q (m3/s)

Qentrant
100
Qsortant

50

0
0 5 10 15 20 25
Temps (h)

IV.4.5. Calcul du débit sortant :

Le terme de l’équation de continuité est composé de deux termes, un terme relatif au débit
de sortie par la vidange et un deuxième représentant le débit déversé par l’évacuateur de crue.

QEVC : débit évacué par l’évacuateur de crue


QVDF : débit évacué par la vidange de fond

Figure 11: Evacuateur de crue et vidange de fond

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Le tableau suivant résume tous les cas de calcul de laminage au niveau du barrage :

T [ans] 1000 100 50 20 10


Qp entrant [m3/s] 395 295 265 225 194
Qp sortant [m3/s] 263.89 186.94 164.6 136.17 114.44

IV.4.6. Assemblage d’hydrogramme :

Les résultats issus de l’assemblage des hydrogrammes de crues sortant du barrage Ain
Kwachia avec ceux générés par le bassin intermédiaire pour différentes périodes de retour
sont récapitulés dans le tableau suivant :
Qp(m3/s)
BV T=10 ans T=20 ans T=50 ans T=100 ans T=1000 ans
Sortie du barrage Ain Kwachia 114 136 164 184 264

BV O. Kellata Aval 74 85 100 111 137

Total BV O Kellata 115 136 165 185 269

L’assemblage des hydrogrammes de crue a été effectué en tenant compte du décalage


temporel entre les pointes des différents bassins comme le montre le graphique ci-dessous :

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200

180

160
Hydrogramme Résultant de
Sidi Yahia
140

120

100
Hydrogramme sortant du
barrage
80

60

40
Hydrogramme du bassin
20 Yquem Aval

0
0 5 10 15 20 25

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Chapitre V. Modélisation hydraulique


et délimitation des zones inondables

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INTRODUCTION :
Dans ce chapitre je vais présenter les étapes suivies pour simuler la propagation des crues sur
les modèles géométriques des cours d’eau résultant de la partie précédente, en utilisant le
logiciel de simulation hydraulique HEC-RAS, puis en ressortir les niveaux maximums d’eau
atteins par les différentes crues, afin de délimiter les champs d’inondation.

Je parlerai, dans un premier lieu, de façon générale, des équations qui constituent, les
fondements de la théorie de la modélisation hydraulique, à savoir les équations de Saint-
Venant, puis je présenterai HEC-RAS en explicitant son fonctionnement, ensuite j’exécuterai
les simulations pour ressortir les hauteurs d’eau et enfin nous retransformerons, à l’aide
d’Autocad, les résultats obtenus afin de représenter les zones inondables sur le MNT.

V. 1. Généralités :

V. 1. 1. Régimes d’écoulement à surface libre :


 Ecoulement uniforme:

Un écoulement est dit uniforme lorsqu’il se produit dans un canal en y gardant une profondeur
constante quelle que soit l'abscisse x considérée. La surface du plan d'eau est parallèle à la
ligne repère, la vitesse U est constante tout le long du canal. La ligne de charge H est une
droite parallèle à la ligne repère et à la surface du plan d'eau. La pente S0 de cette ligne de
charge comptée positivement pour ligne charge décroissante, est égale à la pente i du radier:

L‘écoulement est uniforme lorsque la perte de charge unitaire est égale à la pente du radier.

 Ecoulement permanent:

La notion d’écoulement permanent est une extension de celle d’écoulement uniforme. Dans la
nature interviennent des paramètres tels que pertes par évaporation et infiltration, il est donc
impossible d’observer un écoulement uniforme tel que défini précédemment. Une nouvelle
notion a donc été créée proche de celle d'écoulement uniforme: l'écoulement permanent.

Dans un bief donné d'un cours d’eau naturel, l’écoulement est dit permanent lorsque le
gradient limnimétrique est nul quelle que soit l’abscisse x. Les pertes impliquent que la ligne

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de charge ne soit plus parallèle au radier du cours d’eau, mais qu'elle soit invariable dans le
temps.

Un tel écoulement devrait être appelé pseudo-permanent, un véritable écoulement permanent


impliquant le parallélisme des lignes de charge et du radier. Seules les formes du cours d’eau
ne sont pas prismatiques et invariables. Cette extension est réalisée pour des commodités
d’exploitation.

 Ecoulement transitoire:

Naturellement, le régime est dit non-permanent ou transitoire lorsque les paramètres de


l’écoulement varient dans le temps, qu’il s’agisse d’une perturbation instantanée ou plus
étalée dans le temps, comme une ouverture de vanne, une régulation de barrage, une crue
lente ou rapide, une rupture d’ouvrage hydraulique, un pompage, etc.

 Écoulement graduellement varié:


L'écoulement uniforme ne s’observe que dans des canaux prismatiques très longs, loin des
extrémités. Dans un cours d’eau naturel la profondeur y est fonction de l’abscisse x.
L’écoulement est dit varié.

Un écoulement est dit graduellement varié si:

 Les hypothèses du mouvement uniforme ne sont pas vérifiées:

o Le tirant d'eau, la vitesse, la section mouillée varient d'une section à l'autre;


o La ligne de charge, la surface de l'eau et le fond du canal ne sont plus
parallèles

 Les hauteurs et les vitesses présentent une évolution progressive, afin de pouvoir
considérer les vitesses comme parallèles.

Si les variations sont brusques, alors nous aurons à faire à un écoulement brusquement varié.

Figure 12: écoulement uniforme et écoulement varié

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V. 1. 2. Modèle hydraulique unidimensionnel de Saint-


Venant :
V. 1. 2. 1. Principes généraux :

Les équations de Saint-Venant sont basées sur la conservation de la masse traduite en


conservation du volume grâce à la constance de la densité de l'eau (incompressibilité en
particulier), et sur la conservation de la quantité de mouvement.

Elles existent aussi bien en version mono- que bidimensionnelle. Dans la suite on parlera
essentiellement de la version monodimensionnelle.

Plusieurs méthodes permettent d'établir les équations de Saint-Venant, soit directement en


écrivant les bilans de masse et de quantité de mouvement entre deux sections droites de
l'écoulement, soit à partir des équations « complètes » de la mécanique de fluides (équations
de Navier-Stokes) par intégration (moyenne) de la vitesse sur une verticale.

En effet l'hypothèse de base des équations de Saint-Venant est que l'écoulement est quasi
horizontal (faible courbure des lignes de courant) ; en pratique cela signifie que la pente du
chenal est inférieure à 10% (ce qui permet d'assimiler un angle à son sinus). Une autre
formulation de cette hypothèse consiste à admettre que la pression dans l'écoulement est
hydrostatique comme dans un fluide au repos. Les équations de Saint-Venant modélisent des
écoulements capables de propager des ondes (intumescences, ronds dans l'eau). La célérité de
ces ondes permet de distinguer deux régimes d'écoulement selon que la vitesse de
l'écoulement est inférieure (régime fluvial ou subcritique) ou supérieure (régime torrentiel ou
supercritique) à la célérité. Le nombre de Froude mesure le rapport entre la vitesse de
l'écoulement et la célérité des ondes ; il est donc inférieur à 1 en régime fluvial et supérieur à
un en torrentiel. La plupart des écoulements rencontrés dans les fleuves, rivières et canaux
sont subcritiques; le régime torrentiel se rencontre dans les rivières à forte pente ou,
localement, dans les rivières fluviales au passage d'une singularité (rupture de pente,
élargissement brusque, etc.) ou d'un ouvrage (seuil naturel, barrage, pont, etc.).

V. 1. 2. 2. Hypothèses d’applicabilité des équations de Saint


venant :

Les hypothèses de la version 1D des équations de Saint-Venant sont les suivantes:

1. Ecoulement unidimensionnel
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 Vitesse moyenne, perpendiculaire à la section d’écoulement.


 Pente transversale de la surface libre nulle.

2. Courbure faible des lignes de courant


 Accélérations verticales et transversales négligeables
 Répartition hydrostatique des pressions sur la verticale
 régime « graduellement varié »

3. Effets de frottement et de turbulence équivalents à ceux en régime uniforme (usage:


formules en écoulement normal);

4. Pente longitudinale faible (inférieure à 10%)

5. Densité de l’eau constante (hypothèse d'incompressibilité).

V. 1. 2. 3. Equations unidimensionnelles de Barré de Saint-venant


et les méthodes simplifiant leur résolution :

Équation de continuité :

Q y
B  qL
x t
Équation de quantité de mouvement :

y v v 1 v
Sf  So   
x g x g t

Barré de Saint-Venant
(1797-1886)
Écoulement uniforme permanent

Écoulement varié permanent


Écoulement varié non permanent


S0 : pente du lit du cours d’eau

Sf : la pente de frottement

g : l'accélération due à la gravité

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Q : le débit

v : la vitesse

B : la largeur à la surface du cours d'eau

y : la profondeur d'écoulement

q : l'apport latéral au cours d'eau

x, t : sont les variables distance et temps

Sf peut être exprimée à l'aide de relations comme l'équation de Manning ou de Chézy.

1
Manning : v  Rh2 / 3 S 1f / 2
n

Chézy : v  c Rh S f

Où n et c sont des coefficients de rugosité et Rh est le rayon hydraulique.

Henderson, en subdivisant l'équation d’énergie en termes qui décrivent l'écoulement


permanent, l'écoulement varié et l'écoulement non permanent clarifie les simplifications qui
sont effectuées dans plusieurs méthodes de calcul de propagation en cours d'eau.

Souvent et pour réduire de la complexité des calculs, le premier terme éliminé est celui de
l'écoulement non permanent.

L'équation complète de quantité de mouvement, peut être résolue simultanément avec


l'équation de continuité, à l'aide de diverses méthodes numériques de discrétisation
(différences finies, éléments finis). Selon que l'on utilise une méthode explicite ou implicite,
on devra respecter certaines contraintes en ce qui a trait au choix du pas de temps et de
l'incrément de longueur.

En particulier le choix de la longueur du tronçon x pour laquelle le calcul de propagation


doit être fait devrait être bien étudié selon la nature du réseau d'écoulement dans le bassin. Il
est souvent nécessaire de subdiviser, soit la distance totale étudiée, soit la distance entre les
stations de jaugeage en deux ou plusieurs tronçons, le débit du premier servant d'apport au
second et ainsi de suite. Cette opération doit être effectuée en considérant les apports des

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affluents (donc les points de confluence), les changements nets de section transversale, de la
pente du lit et de sa rugosité ou encore les exigences numériques du calcul.

Maintenant que les micro-ordinateurs permettent de résoudre les équations hydrauliques


complètes, on pourrait croire que les méthodes simplifiées devraient être mises de côté.
Toutefois, la puissance de calcul n'est pas le seul facteur qui importe. Les méthodes
hydrauliques complètes exigent des données exhaustives sur la géométrie et la résistance à
l'écoulement du cours d'eau. Ces données ne peuvent être caractérisées que d'une façon
approximative (moyenne) ou empirique. Par conséquent des études théoriques ont été menées
et ont démontré que dans la pratique de la propagation des crues, les méthodes simplifiées
répondent largement aux besoins et offrent des avantages importants.

La méthode cinématique :

Elle est le résultat de la simplification la plus radicale de l'équation de mouvement complète.


Ne comportant aucun terme de dispersion, elle considère que les seuls termes moteurs de
l'écoulement sont la pente d'énergie Sf et la pente du lit So.

S f  So

Ainsi dans le cadre de l'approximation cinématique, l'atténuation de l'onde de crue n'est pas
simulée.

La méthode cinématique offre une assez bonne représentation du comportement observé dans
les cours d'eau à pente raide et moyennement raide.

La méthode de diffusion :

Elle est utilisée lorsque les effets de la pente de l'écoulement ne peuvent pas être ignorés
(cours d'eau à pente moins raide), l'écoulement n'est pas donc pas uniforme.

Pour pouvoir simuler l'atténuation de la pointe de crue à mesure que la crue se propage vers
l'aval, on utilise l'équation dynamique simplifiée :

y
S f  So 
x
Cette équation est résolue avec l'équation de continuité.

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V. 2. Présentation du modèle utilisé :

Le choix du code de calcul a porté sur la dernière version d’HEC-RAS à savoir la R.4.1.0
Cela étant justifié par le nombre d’études effectuées de par le monde avec ce logiciel et par la
qualité du code de calcul développé par l’USACE (Corps des Ingénieurs de l’Armée
Américaine).

V.2.1. Fonctionnement :

HEC-RAS (Hydrologic Engineering Center River Analysis System) est désigné à modéliser
les écoulements unidimensionnels à surface libre dans les canaux naturels et artificiels. Il
permet de simuler les écoulements graduellement variés en régime permanent et en régime
transitoire, d’effectuer les calculs de lignes d’eau en régime dynamique en simulant les
différents obstacles (ouvrages de franchissement, ponts, dalots,…) le long du cours d’eau.

Il est capable de modéliser avec une extrême finesse un large éventail de conditions
d’écoulement. Le centre de contrôle, pièce maîtresse d’HEC-RAS permet de gérer et de
combiner les différents types de données:

 Géométrie;
 Débits, conditions aux limites et conditions initiales;
 Conditions de calcul;
 Résultats.

Il permet entre autres de tenir compte des champs d’expansion (champs d’inondations) avec la
possibilité d’introduction de différentes relations hydrauliques entre la zone d’écoulement et
les champs d’expansions (seuils, courbes de tarages, etc.).

La modélisation se base sur les profils en travers des oueds, en tenant compte de tous les
ouvrages de franchissement existant, et/ou en cours de réalisation et permet de définir
différents coefficients de rugosité pour chaque section.

Chaque ouvrage intègre les dimensions des dispositifs d’évacuation, leurs cotes d’entrée et de
sortie, le profil du remblai et la longueur de l’ouvrage.

Les conditions aux limites que permet le modèle en régime transitoire sont :

 Une variation des débits en fonction du temps (hydrogramme de crue) ;

70 | M é m o i r e T F E
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 Une variation des niveaux d’eau en fonction du temps (une marrée) ;


 Une combinaison de la variation des niveaux d’eau et des débits en fonction du temps
(retenue de barrage).

HEC-RAS prend en considération les changements d’écoulement dus aux ouvrages de


franchissements : ponts et dalots.

Il permet de déterminer exactement le régime d’écoulement à proximité des ouvrages.

Pour cela il suffit de fixer uniquement les sections à l’aval et à l’amont de l’ouvrage, les zones
mortes et les pertes par expansion et contraction.

Enfin, il faut signaler qu’un même projet peut contenir plusieurs descriptions géométriques
(état actuel, variante 1, variante 2), plusieurs jeux de débits (Q20, Q100), les conditions de
calcul étant des combinaisons de débits et de géométries (état actuel Q20, variante 1 Q100).

V.2.2. Géométrie des cours d’eau simulés :


Les réseaux de cours d’eau sont organisés en biefs séparés par des connections où s’opèrent
les additions et séparations de débits. Il est possible de simuler des réseaux dendritiques et
maillés. Dans chaque bief, les profils en travers définissant la géométrie sont classés selon
leur position kilométrique.

Les données relatives à chaque section sont:

 le profil en travers défini par une série de couples distance-altitude;


 les coefficients de rugosité et de perte de charge;
 la distance à la section suivante.

Une série d’options permet de placer des obstacles et des zones d’eau morte. D’autres
éléments, tels que ponts, ponceaux, épis, glace, transport de sédiments peuvent également être
simulés par HEC-RAS.

71 | M é m o i r e T F E
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Figure 13: définition d’une section de cours d’eau dans HEC-RAS

V.2.3. Débits, conditions limites et de calcul :

Les calculs peuvent être effectués pour plusieurs débits simultanément, soit en régime
torrentiel, soit en régime fluvial, ou pour les deux régimes d’écoulements. Dans ce cas, HEC-
RAS utilise l’équation de quantité de mouvement pour déterminer les changements de régime
torrentiel-fluvial, caractérisés par un ressaut, ceci concerne le régime permanent
d’écoulement.
Pour ce qui est du régime transitoire, HEC-RAS permet de définir plusieurs plans de
simulation. Chaque plan correspond à une période de retour et contient toutes les informations
relatives à la géométrie, aux débits sous forme d’hydrogrammes de crue et aux conditions aux
limites. Dans le même plan sont rassemblées toutes les informations qui concernent la date de
la simulation le pas de temps utilisé pour la simulation et le pas de temps considéré pour
l’affichage des profils d’eau résultant de la simulation. Ces plans permettent donc, d’établir le
lien entre tous les paramètres d’entrée avant de pouvoir lancer les opérations de calcul relatifs
à la géométrie, aux hydrogrammes et au post-traitement des résultats.

V.2.4. Résultats :

Les résultats que fournit HEC-RAS 4.1.0 sont :

 Les niveaux d'eau et d'énergie dans chaque profil en travers ;


 Le débit maximum atteint ;

72 | M é m o i r e T F E
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 Le temps d’arrivée de l’onde des lâchers d’eau ;


 Le temps d’obtention du plan maximal ;
 Les vitesses d'écoulement dans chaque section ;
 Le profil en long temporel des lignes d'eau.

Tous les résultats obtenus peuvent être consultés sous forme graphique (profil en long,
sections, courbes hauteur- débit, vue 3D) ainsi que sous forme de tableaux exportables, via les
procédures standard de copier-coller, vers tout tableur ou traitement de texte.

V.2.5. Elaboration du modèle :

L’élaboration du modèle consiste à traduire fidèlement les données physiques recueillies au


niveau du terrain à savoir :
 Profils en longs des oueds;
 Profils en travers, avec leurs coefficients de rugosité; Relations hauteur-surface des
terrains inondés et des champs d’expansion ou d’écrêtement;
 Ouvrages de franchissement de l’oued, dimensions, type, etc.
 Hydrogrammes de calcul (crue, marrée…).

Dans le modèle numérique sous forme d’un réseau comportant les éléments suivants :

 Nœuds,
 Branches,
 Profil en travers,
 Ouvrages de franchissement,…

La construction de notre modèle a été effectuée en plusieurs étapes :

 La première étape a consisté à entrer les données topographiques: profils en travers


ainsi que les distances partielles inter-profils séparant les axes des profils en travers et
leurs extrémités.

 La deuxième étape a consisté à modéliser les coefficients de rugosité définis au §3.3.


Ces derniers ont été majorés au droit des méandres et des différentes singularités
rencontrés le long de l’oued, pour prendre en compte la déperdition supplémentaire de
l’énergie lors du passage de l’écoulement.

73 | M é m o i r e T F E
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 La dernière étape a consisté à définir le lit mineur de chaque cours d’eau considéré
pour cette étude.

Une fois le modèle monté, nous avons effectué une interpolation entre chaque deux profils
successifs. Le pas choisi est varié entre 5 et 20m, selon la nature du cours d’eau considéré
(sinuosités, singularités...) et celle de la zone qu’il traverse.

V. 3. Simulation hydraulique avec HEC-RAS :


L'objectif de cette partie est de réaliser les modèles de l’oued Khellata et du châaba Sidi Yahia
étudiés sur HEC-RAS à partir des données géométriques extraites du MNT en utilisant
Covadis, et d'y simuler les crues pour chaque période de retour en utilisant les hydrogrammes
résultant de l'étude hydrologique. Nous présenterons ici les étapes de la manipulation du
logiciel et de paramétrage des différentes données.

V.3.1. Données d’entrée :

V.3.1.1. Hydrologie et conditions aux limites :

Une étude hydrologique détaillée a été réalisée dans le cadre du Chapitre IV du présent projet.
Cette étude vise à déterminer les crues de projet pour différentes fréquences sous l’aspect du
débit de pointe.
Les principaux résultats auxquels a abouti l’étude hydrologique sont consignés dans le tableau
suivant :
SBV
Bassins Tc (h) T (ans) 10 20 50 100 1000
(km2)

Oued
41.2 3.43 Qp(m3/s) 115 136 164 185 264
Khellata

Chaâba
4.75 1.02 Qp(m3/s) 31 34 37 40 50
Sidi Yahia

Tableau 7: Principaux résultats de l’étude hydrologique

Tc : temps de concentration du bassin versant;


SBV: surface du bassin versant.

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Ces débits de pointe ont servi de conditions limites amont pour les modèles numériques de
simulation des écoulements en régime permanant dans les oueds susmentionnés.
En ce qui concerne la condition limite avale au niveau de l'Oued Khellata, nous avons
considéré la pente normale de l’écoulement. Cette pente a été prise égale à la pente moyenne
du lit de l’oued au niveau de la section avale.
Le choix de cette condition avale se justifie par le fait que l’oued Khellata n'a pas une
ouverture franche sur la mer, et par la suite la marée ne peut pas remonter vers son lit.

V.3.1.2. Coefficients de rugosité :

Le choix des coefficients de rugosité s’est effectué sur la base des observations de la mission
de terrain accomplie auparavant par les cardes de CID (Des données sur le Diagnostic de la
Situation Actuelle m’ont été remises avec un album de différentes photos prises pour le cours
d'eau), en se reportant aux tableaux de référence donnés dans la littérature.
Le tableau en annexe n°9 donne des valeurs du coefficient de Manning pour différents types
de couvertures et de terrains.
Pour l’oued Khellata, le coefficient de Manning a été pris égal à 0.06 sur le lit mineur et à
0.08 sur les berges en raison de la présence d’arbres et de végétation très touffue.
Pour Châaba Sidi Yahia, le coefficient de Manning considéré est égal à 0.08. Ce choix se
justifie par le fait qu'on est en présence d'un terrain très caillouteux.
Le tableau suivant récapitule les valeurs adoptées du coefficient de Manning pour les cours
d’eau étudiés, au niveau de du lit mineur et des rives.

Valeur de Manning

Cours d'eau Rive gauche Lit mineur Rive droite

Oued Khellata 0.08 0.06 0.08

Chaâba Sidi Yahia 0.08 0.08 0.08

Tableau 8: Les valeurs du coefficient de Manning adoptées

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V.3.2. Saisie de données dans HEC-RAS :

La première étape à effectuer sur HEC-RAS est de créer un nouveau projet, lui donner un
nom et l'enregistrer dans un répertoire.
Avant d'entrer les informations reliées à la géométrie et aux débits, il faut spécifier le système
d'unité utilisé. Dans le menu Options, Units System on choisit System International (Metric
System). On peut aussi indiquer que ce système d'unité sera utilisé par défaut pour tous les
nouveaux projets.

Figure 14 : fenêtre nouveau projet HEC-RAS

 Données géométriques:

Pour entrer les géométries du oued étudié on commence d'abord par importer l’image de la
zone d’étude. Puis on dessine le tracé de notre cours d’eau et on introduit les données
suivantes :

 Les profils en travers, les coordonnées des points d'extrémités et des points
d'intersection avec l'oued.

 Les distances partielles inter-profils séparant les axes des profils en travers et leurs
extrémités.

La figure suivante illustre ce que l'on peut voir avec l'éditeur de géométrie après
l’introduction des données géométriques.

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Figure 15: fenêtre de l'éditeur de géométrie

Les résultats obtenus avec les cours étudiés se présentent comme suit :

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 La partie amont de l’oued Khellata :

Figure 16 : Géométrie de la partie amont de l’oued Khellata

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 La partie aval de l’oued Khellata:

Figure 17: Géométrie de la partie aval de l’oued Khellata

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 Châaba Sidi Yahia:

Figure 18 : Géométrie du Châaba Sidi Yahia

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Les caractéristiques géométriques des profils en travers sont représentées au moyen de points
représentant des coordonnées X-Y, où X est la distance par rapport à un point de référence
arbitraire placé sur la rive et Y est l'élévation du fond de la rivière.
On peut visualiser ces profils en cliquant sur le bouton " Cross Section " dans la fenêtre de
l'éditeur de géométrie, (voir figure 19).

Figure 19: fenêtre de visualisation de profils

Dans cette fenêtre on peut voir les paramètres suivants :


River station: Identification numérique du profil en travers (pris égal à la distance entre le
profil et l'aval de l'oued).
Cross-section coordinates: Coordonnées relatives dans le plan X-Y des points définissant le
profil en travers.
Downstream Reach Lengths: Distance en mètres jusqu'au prochain profil en travers situé en
aval. Left Overbanks (LOB) signifie la partie gauche du lit majeur, Right Overbanks (ROB)
sa partie droite, alors que Channel désigne le lit mineur de la rivière; pris égale à 50m
puisqu’on a généré des profils tous les 50 m sur Covadis.
Manning's n values: Coefficients de Manning de chaque portion de la section transversale;
Main channel bank stations: Coordonnées, dans le plan X seulement, des limites gauches et
droites du lit mineur (Channel) de la rivière.

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 Coefficients de Manning :
Pour saisir les coefficients de Manning estimés précédemment, dans le menu Tables dans
l'éditeur de géométrie on choisit Manning's n values. (Figure 20)

Figure 20: fenêtre des valeurs du coefficient de Manning

Dans cette fenêtre on peut distinguer trois colonnes vides, celle du milieu colorée en vert est
réservée au coefficient de Manning du lit mineur (Channel), les deux autres pour les rives
gauche et droites, et ce pour chaque profil en travers. Dans notre cas la même valeur a été
adoptée tout au long de l'oued.

 Interpolation entre sections :


Une fois les coefficients de Manning introduits, on peut ajouter par interpolation d'autres
profils en travers pour augmenter la stabilité du modèle, en utilisant la fonction XS
Interpolation dans le menu Tools de l'éditeur de géométrie, dès lors on spécifie une distance
maximale entre chaque section.

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Figure 21: Interpolation entre sections

En terminant ainsi la partie géométrie dans HEC-RAS on quitte la fenêtre Geometric data en
sauvegardant les informations entrées, on obtient ainsi un fichier contenant la géométrie du
cours d'eau, occasionnellement on peut avoir plusieurs géométrie c'est-à-dire plusieurs
variantes.

 Débits et conditions limites :

L'étape suivante de la modélisation hydraulique avec HEC-RAS est de saisir les Débits de
pointe dont il a été sujet précédemment et spécifier les conditions aux limites.
Dans la fenêtre principale, cliquez sur le bouton steady Flow Data.

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Figure 22: fenêtre débits

 Condition limite :

En ce qui concerne la condition limite avale au niveau de l'Oued Khellata, nous avons
considéré la pente normale de l’écoulement. Cette pente a été prise égale à la pente moyenne
du lit de l’oued au niveau de la section avale.

Figure 23: fenêtre Conditions aux limites

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En terminant la partie débits et conditions limites on quitte la fenêtre Steady flow data en
sauvegardant les informations entrées, dès lors on obtient un fichier contenant les données de
débits, en générale on aura plusieurs fichiers correspondants aux différentes fréquences.

V.3.3. Simulation hydraulique :

Une fois toutes les données géométriques et hydrauliques entrées, la dernière étape nécessaire
à la modélisation avec HEC-RAS est de définir le Plan utilisé pour lancer la simulation, en
cliquant sur le bouton Perform a Steady Flow Simulation on obtient la fenêtre présentée
plus bas (figure 24). Dans cette fenêtre on spécifie les fichiers contenants la géométrie du
cours d'eau et les débits créés précédemment.

Figure 24: fenêtre paramètre de simulation

V. 4. Résultats des simulations et délimitation des zones


inondables :

Les simulations qu'on a réalisées avec HEC-RAS sur les modèles hydrauliques des oueds de
la présente étude portent sur différents scénarios, ils consistent en :
 Sensibilité du modèle à la rugosité, simulation avec différents coefficients de Manning
pour la crue 1/100.
 Simulation pour différentes crues 1/2, 1/5, 1/10, 1/20, 1/50, 1/100 et 1/1000.

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V.4.1. Etude de sensibilité du modèle à la rugosité :

Cette étude a consisté à faire varier le coefficient de Manning de +/-10% et de +/-20% par
rapport aux valeurs adoptées. Les hauteurs d'eau pour lesquelles nous avons fait varier le
coefficient de rugosité sont celles qui correspondent à la crue centennale (T=100)
Les tableaux en annexe donnent les résultats des simulations pour chaque variation du
coefficient de Manning pour les différents cours d'eau concernés par cette étude. Les valeurs
affichées dans les tableaux sont les niveaux atteints par la crue centennale par rapport au
NGM. Pour avoir les hauteurs d'eau, il suffira de retrancher la côte minimale de chaque coupe
qui correspond au niveau d'eau considéré.
Pour les deux parties de l’oued Khellata, nous avons considéré deux sections, l'une à l'amont
et l'autre à l'aval. Pour Châaba Sidi Yahia, nous avons considéré une section. Pour chacune de
ces sections considérées, nous avons tracé l’évolution de la hauteur d’eau maximale en
fonction de la variation des coefficients de frottement.
Le graphique et le tableau des valeurs ci-après illustrent cette variation de la hauteur d’eau en
fonction du coefficient de rugosité au niveau des sections considérées :

Figure 25: Graphe hauteur d'eau en fonction du coef de Manning

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Variation du coefficient de Rugosité

Section considérée -20% -10% 0% 10% 20%

Oued Khellata Amont 3.1 4.24 4.39 4.54 4.69 4.82

Oued Khellata Amont 2.4 2.63 2.82 2.98 3.13 3.26

Oued Khellata Aval 1.45 3.91 4.03 4.14 4.25 4.35

Oued Khellata Aval 0.75 2.47 2.58 2.69 2.79 2.89

Châaba Sidi Yahia 700 2.09 2.17 2.24 2.3 2.36

Tableau 9: Tableau des hauteurs d’eau maximales (m)


pour la crue centennale pour différent coef de Manning

A partir du tableau ci-dessus on peut conclure que la variation du coefficient de rugosité de


+/-20% n’entraîne que des variations très limitées de la hauteur d’eau maximale.
La logique de l’augmentation, ou de la réduction de la valeur des coefficients de rugosité fait
que, respectivement, le niveau de l’eau augmente ou diminue. Ainsi, la variation moyenne du
niveau des eaux pour la valeur supérieure et inférieure du coefficient de rugosité est,
respectivement de :
 -30cm et +28cm pour le profil 3.1 de l’oued Khellata, soit -6.6% et +6% par rapport à
la hauteur maximale initiale.
 -35cm et +28cm pour le profil 2.4 de l’oued Khellata, soit -10% et +9% par rapport à
la hauteur maximale initiale;
 -21cm et +20cm pour le profil 1.45 de l’oued Khellata, soit -5% et +5.2% par rapport
à la hauteur maximale initiale;
 -16cm et +11cm pour le profil 700 du Châaba, soit -5.5% et +4.7% par rapport à la
hauteur maximale initiale;
D’autres tableaux Annexe n°10 montrent l'impact de la variation des coefficients de rugosité
sur les niveaux atteints par la crue centennale (par rapport au NGM), au niveau de chaque
section tracée.

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V.4.2. Résultats de simulation de crues :


Les résultats proposés par HEC-RAS sont sous formes de graphiques et de tableaux, les plus
importants d'entre eux qu'on présentera par la suite sont :
 Profils en long des hauteurs d'eau pour chaque période de retour.
 Représentation, dans chaque section du cours d'eau, des niveaux d'eau atteints pour
chaque crue.
 Tableaux des résultats comprenant, dans chaque section du cours d'eau et pour
différentes périodes de retour, les valeurs de débits, vitesses, cote de ligne d'eau,
nombre de Froude, et le temps d'arrivée de la crue.

La délimitation des zones inondables sur le MNT, pour ces différentes crues, a été réalisée en
exportant les résultats d'HEC-RAS vers Autocad.

NB : Dans ce qui suit nous présenterons les résultats de simulations et de délimitation de


zones inondables pour la crue centennale des cours d'eau étudiés.

V.4.2.1. Partie amont de l’oued Khellata :

On rappelle que le débit de pointe de la crue centennale est de 185 m3/s, la simulation de cette
crue sur le modèle de la partie amont de l'oued Khellata a donné les résultats suivants :
Cote max
Cote de Nombre de
Qtotal l'axe
de la ligne Vitesse
Froude
d'eau
Profil (m3/s) (m) (m) (m/s)
3.2 185 114.75 118.43 1.15 0.2
3.15 185 113.49 118.4 1.04 0.16
3.1 185 113.73 118.27 1.68 0.29
3.05 185 114.15 118.1 1.95 0.34
3 185 113.16 117.88 2.18 0.36
2.95 185 113.28 117.68 2.3 0.38
2.9 185 113.28 117.42 2.51 0.43
2.85 185 112.93 117.45 1.59 0.25
2.8 185 113.11 117.31 1.86 0.3
2.75 185 113.04 117.15 2.07 0.36
2.7 185 112.65 117.09 1.66 0.27
2.65 185 112.39 117.02 1.5 0.27
2.6 185 112.01 116.97 1.32 0.21
2.55 185 114.18 116.46 3.25 0.74

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2.5 185 111.71 116.3 1.82 0.36


2.45 185 112.59 115.21 4.05 0.91
2.4 185 111.66 114.64 2.93 0.59
2.35 185 111.05 114.48 2.08 0.4
2.3 185 111.24 114.3 1.95 0.38
2.25 185 110.98 114.26 1.19 0.23
2.2 185 110.7 114.19 1.23 0.22
2.15 185 110.27 114.09 1.44 0.26
2.1 185 110.23 113.99 1.51 0.27
2.05 185 110.58 113.81 1.89 0.38
2 185 110.38 113.41 2.58 0.52
1.95 185 110.11 113.19 2.22 0.42
1.9 185 109.81 112.96 2.24 0.44
1.85 185 109.98 112.76 2 0.41
1.8 185 109.52 112.57 1.85 0.37
1.75 185 109.5 112.41 1.83 0.35
1.7 185 109.24 112.42 0.68 0.14
1.65 185 109.43 112.35 1.22 0.24
1.6 185 109.48 112.34 0.68 0.13

Tableau 10: Résultats Partie Amont Oued Khellata, crue centennale

Les vitesses augmentent ou diminuent selon qu’il y ait rétrécissement ou élargissement de la


section d’écoulement. La diminution du débit est liée aux pertes (zones mortes, fuites..) tout le
long de l’écoulement.
Par exemple, entre les sections 2.85 et 2.9 la vitesse augmente de 1.59m/s à 2.51 m/s, parce
que le profil de l'oued se resserre (Voir figure 26)

Figure 26 : Profils en travers RS 2.85, RS 2.9, sur l’oued Khellata

Une vue en profil de la ligne d'eau max de la crue centennale est présentée dans la figure
suivante :

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Figure 27: profil en long, Partie amont Oued Khellata, crue 1/100

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Autre résultat intéressant à examiner sur HEC-RAS, les limites de surface d'eau dans une vue
d'en dessus des sections (Figure 28)

Figure 28: Représentations du niveau d'eau, partie amont oued Khellata, crue 1/100

V.4.2.2. Partie Aval de l’Oued Khellata :

On rappelle que le débit de pointe de la crue centennale est de 225 m3/s, la simulation de cette
crue sur le modèle de la partie aval de l'oued Khellata a donné les résultats suivants :

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Cote max
Cote de Nombre de
Qtotal l'axe
de la ligne Vitesse
Froude
d'eau
Profil (m3/s) (m) (m) (m/s)
1.55 225 108.74 112.28 1.56 0.29
1.5 225 107.94 112.3 0.5 0.08
1.45 225 108 112.14 1.97 0.36
1.4 225 107.94 111.88 2.34 0.42
1.35 225 107.61 111.86 1.53 0.25
1.3 225 107.47 111.77 1.59 0.27
1.25 225 109.39 111.51 2.37 0.53
1.2 225 107.95 111.34 1.83 0.34
1.15 225 108.32 111.09 2.23 0.44
1.1 225 106.99 110.93 1.94 0.34
1.05 225 107.09 110.69 2.31 0.43
1 225 106.61 110.44 2.32 0.41
0.95 225 107.12 110.26 2.19 0.42
0.9 225 106.69 110.12 1.75 0.34
0.85 225 107.61 109.78 2.22 0.58
0.8 225 105.99 109.42 2.18 0.44
0.75 225 106.55 109.24 1.83 0.37
0.7 225 106.21 109.07 1.65 0.37
0.65 225 105.18 108.92 1.56 0.31
0.6 225 105.26 108.69 2.02 0.4
0.55 225 104.59 108.56 1.46 0.31
0.5 225 106.77 108.34 1.65 0.43
0.45 225 104.05 108.1 1.87 0.36
0.4 225 105.14 107.99 1.43 0.3
0.35 225 105.28 107.79 1.71 0.38
0.3 225 103.36 107.43 2.41 0.46
0.25 225 103.35 107.2 2.14 0.43
0.2 225 104.62 106.9 2.31 0.5
0.15 225 102.66 106.78 1.62 0.3
0.1 225 102.11 106.58 2.02 0.37
0.05 225 101.79 106.27 2.4 0.51

Tableau 11 : Résultats partie aval du oued Khellata, crue 1/100

Les vitesses augmentent ou diminuent selon qu’il y ait rétrécissement ou élargissement de la


section d’écoulement.
Une vue en profil de la ligne d'eau max de la crue centennale est présentée dans la figure
suivante :

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Figure 29: profil en long, Partie aval Oued Khellata, crue 1/100

93 | M é m o i r e T F E
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Autre résultat intéressant à examiner sur HEC-RAS, les limites de surface d'eau dans une vue
d'en dessus des sections (Figure 30).

RS = 267 Profil en travers

Legend

Niveau d'eau
Terre
Lit m ineur

20 40 60 80 100
Station (m)

Figure 30: Représentations du niveau d'eau, Partie aval de l'oued Khellata, crue 1/100

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V.4.2.3. Châaba Sidi Yahia :

On rappelle que le débit de pointe de la crue centennale est de 40 m3/s, la simulation de cette
crue sur le modèle de la Châaba a donné les résultats suivants :

Cote max
Cote de Nombre de
Qtotal l'axe
de la ligne Vitesse
Froude
d'eau
Profil (m3/s) (m) (m) (m/s)
900 40 130.67 131.86 2.25 0.75
800 40 126.08 127.65 2.74 0.93
700 40 124.59 126.83 0.64 0.17
600 40 124.4 125.49 2.21 0.99
500 40 118.69 119.98 2.06 0.71
400 40 115.79 117.52 2.36 0.91
300 40 112 114.24 3.19 0.98
200 40 109.99 112.34 0.36 0.1
100 40 108.01 112.35 0.06 0.01

Tableau 12: Résultats Chaâba Sidi Yahia, crue centennale

Les vitesses augmentent ou diminuent selon qu’il y ait rétrécissement ou élargissement de la


section d’écoulement. La diminution du débit est liée aux pertes (zones mortes, fuites..) tout le
long de l’écoulement.
Une vue en profil de la ligne d'eau max de la crue centennale est présenté dans la figure de la
page suivante :

95 | M é m o i r e T F E
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Figure 31: Profil en long Châaba Sidi Yahia, crue 1/100

96 | M é m o i r e T F E
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La vue d’en haut (Figure 32) montre une zone ou l’écoulement occupe une surface
importante :

Figure 32: Représentations du niveau d’eau,chaâba Sidi Yahia, crue 1/100

La représentation des limites maximales de surface d'eau sur le MNT (Voir V.4.3) montre
mieux les surfaces inondées.

Les résultats de simulations (tableaux et graphiques) des crues 1/2, 1/5, 1/10, 1/20,
1/50 et 1/1000 sont présentés en annexe n°11

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V.4.3. Zones inondables :

V.4.3.1. Cartographie des zones inondables :

Les résultats des simulations hydrauliques ont été transposés sur une carte numérique afin de
délimiter les zones qui seraient inondées par une crue centennale.

La carte d’inondation pour une crue de 100 ans est présentée à l’annexe n°12.

Sur cette carte sont représentées :

 Les limites des zones inondées interpolées, entre chaque section de calcul;
 Pour chaque 50m, des étiquettes contenant : le niveau d’eau maximal observable à
la suite d’une crue centennale.

Les limites d’inondation ont été estimées à partir des informations recueillies dans le contexte
de ce projet, principalement à partir des cartes topographiques.

V.4.3.2. Inventaire :

Afin de déterminer le niveau de conséquence de la crue centennale, un inventaire de


l’infrastructure présente dans les zones inondables a été effectué.
L’inventaire établi se réparti comme suit :
Tronçon Amont : Allant du douar Al Moutawakiline, jusqu’au terrain de sport.
Il est caractérisé par l’absence de constructions ou autres occupation menacée par le
débordement.
Tronçon Aval : Depuis le terrain de sport jusqu’à l’aval du quartier Al Hanae.
- le terrain de sport.
- une dizaine de résidences dans le quartier Al Hanae.
- une quarantaine de baraques de Douar Al Akkari.
En ce qui concerne Châaba Sidi Yahia
- la route P4023 menant vers Ain Aouda.
- le cimetière du centre.
- les résidences dans la rive droite du Châaba.

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Chapitre VI. SCHEMA


D’AMENAGEMENTS

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VI.1. Les solutions d’aménagements :

A l’issu de la cartographie des zones inondables réalisées, il convient de distinguer, pour


l’oued Kellata, deux tronçons selon la nature de l’aménagement à préconiser :
- Tronçon amont : Allant du douar Al Moutawakiline, jusqu’au terrain de sport.
- Tronçon aval : Depuis le terrain de sport jusqu’à l’aval du quartier Al Hanae.

Pour le premier tronçon, il est à rappeler qu’il est caractérisé par l’absence de constructions ou
autres occupation menacée par le débordement. Néanmoins, le risque que comporte ce bief
réside dans le fait de l’existence des personnes ou du bétail dans le lit de l’oued au moment de
déversement du barrage ou de ses lâchées. Certes, ces évènements (lâchées ou déversements)
sont souvent précédés par une alerte donnée par l’Agence et relatée par les autorités locales,
mais les riverains ignorent les limites des berges, au-delà desquelles ils sont en dehors de tout
danger d’être emporté par les crues de l’oued.
Ainsi, l’aménagement qui convient pour ce tronçon est la matérialisation des limites des
niveaux des plus hautes eaux (NPHE) de l’oued Kelleta. La plantation des arbres sur la ligne
des NPHE, tout au long des deux berges de l’oued, pourrait être un repère très utile pour les
personnes fréquentant l’oued (bergers, enfants du village, etc…) ou d’autres usagers.
Pour le tronçon aval (depuis le terrain de sport), le diagnostic a montré la vulnérabilité des
riverains face aux débordements de l’oued Kellata. Afin d’améliorer sa capacité hydraulique,
l’oued devrait être recalibré. Compte tenue la très faible pente du terrain naturel sur ce
tronçon, l’amélioration de la capacité hydraulique de ce cours d’eau se fera essentiellement
par l’élargissement de son lit. Le recalibrage du lit de l’oued doit être accompagné par
l’aménagement d’un mur de protection sur la rive gauche sur tout le tronçon aménagé
(tronçon longeant le quartier El Hanae). Sur la rive droite, le mur n’est proposé qu’à l’aval
immédiat du pont (au droit de l’extrados du méandre). A l’aval du douar El Akkari, la berge
droite se caractérise par des cotes très élevées ne justifiant pas la mise en place d’un mur de
protection.
En ce qui concerne la chaâba de Sidi Yahia, et compte tenu son existence à l’intérieur d’un
périmètre urbain, son lit doit être matérialisé. Il convient d’être canalisé par un canal en béton
armé. A son intersection avec la route P4023, un ouvrage hydraulique est à prévoir (un dalot).
Cela permettra de franchir la route par dessous et non par-dessus (l’état actuel), et d’assurer
l’évacuation totale des eaux vers l’aval.

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VI.2. Aménagement de la Châaba Sidi Yahia :

VI.2.1. Hypothèses retenues :

 Les coefficients de rugosité


Le coefficient de rugosité (n - Manning) pris en compte est le suivant :
Sections bétonnées – ouvrages neuf : n=0.014

 Revanche de dimensionnement
Il est pris en compte un tirant d’air dans les ouvrages enterrés d’au moins 15 à 20 cm pour
tenir compte des turbulences en surface (remous et vagues) et des objets flottants susceptibles
de dégrader la génératrice supérieure de l’ouvrage.

 Principes d’aménagements
Dans le cadre des aménagements, la faisabilité des ouvrages qu’il est possible de mettre en
place et leur implantation possible tient compte de plusieurs paramètres :
· Présence des réseaux souterrains existants secs et humides à dévoyer,
· Emprise maximale disponible sous chaussée de bâti à bâti,
· Présence de commerce à maintenir en activité,
· Sécurité vis-à-vis des riverains
· Gestion de la circulation durant les travaux.

 Pré-dimensionnement
Le pré-dimensionnement de l’ouvrage hydraulique a été calculé à partir de la formule de
Manning Strickler :
Q=( )*RH 2/3*I ½*S
n coefficient de rugosité de l’ouvrage ;
P périmètre mouillée (m) ;
S section mouillée (m²) ;
R Rayon hydraulique = S/P (m) ;
I pente (m/m).
La formule de Manning Strickler a été utilisée pour les ouvrages hydrauliques de type cadre et
U béton (section rectangulaire).

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VI.2.2. Simulation hydraulique du canal projeté :

Le pré-dimensionnement du canal rectangulaire avec la formule de Manning Strickler donne


un canal de dimensions 3x2m.
Ces résultats seront ajustés en introduisant le canal dans le logiciel Hec-Ras tout en respectant
la pente de 3.3%.
La simulation hydraulique sur Hec-Ras montre qu’il faut prévoir un canal de dimensions
4x2m pour éviter le débordement dans le canal.

Figure 33: profil en long du canal rectangulaire tout au long du Châaba

VI.2.3. Dimensions du canal :

Type du canal Longueur (m) Pente (m/m) Débit transité Q (m3/s) L (m) Y (m)

Canal rectangulaire 698 0.033 40 4.2 2.1

Tableau 13 : Dimensions du canal rectangulaire

Le tracé du canal et ses sections transversal sont représentés dans l’annexe n°13.

VI.2.4. Remblais déblais :

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Surface totale de décapage 3281.068 m²


Volume total de décapage 328.107 m³
Volume total de remblai 485.392 m³
Volume total de déblai 2553.812 m³

Tableau 14: Récapitulatif des cubatures de déblai et remblai

VI.2.5. Ferraillage :

Il faut noter que le cours d’eau sera matérialisé par un canal rectangulaire en béton à surface
libre, dont les caractéristiques sont les suivantes :

Géométrie :

Epaisseur du voile a=0.25m

Hauteur libre du canal b=4.2m

Ouverture du canal c=2.2m

Epaisseur du radier d=0.3m

Largeur total du canal e=4.7m

Figure 34: Canal rectangulaire en béton

Dans une autre partie de la zone telle que le cimetière, on a opté pour la fermeture du canal
pour sa protection, pour cela on ajoute une fermeture du canal par des dallettes :

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Géométrie :

Epaisseur de la lèvre de feuillure a= 0.1m

Portée de la dallette b= 4.5m

Epaisseur du voile c= 0.25m

Epaisseur de la dallette d= 0.2m

Hauteur libre du caniveau e= 2.1m

Epaisseur du radier f= 0.2m

Ouverture du caniveau I= 4.2m

Figure 35: Cadre rectangulaire en Béton

Le tableau suivant présente le ferraillage nécessaire pour le canal et le cadre (les détails de
calcul ; voir annexe n°14).

Canal rectangulaire Cadre Rectangulaire

HA8, esp=16 cm extérieur HA10, esp=15 cm extérieur

Piédroits
HA6, esp= 16 cm intérieur HA8, esp= 15 cm intérieur

HA6, esp=20 cm filant HA8, esp=20 cm filant

HA8, esp=14 cm extérieur HA10, esp=15 cm extérieur

Radier
HA6, esp= 14 cm intérieur HA8, esp= 15 cm intérieur

HA6, esp=20 cm filant HA8, esp=20 cm filant

Dallette - 9 HA12 par dallette de 1m de largeur

Tableau 15: Récapitulatif de ferraillage

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VI.2.6. Ouvrage de franchissement de la route P4023 :

Afin d’évacuer un débit de 40m3/s sans rencontrer des problèmes de débordements à


l’intersection du Châaba avec la route P4023, il a été jugé utile de mettre en place dalot dont
les dimensions sont les suivantes : 3x1.8m x1.8m.

Figure 36: dalot 3x1.8x1.8

VI.2.7. Coût de l’aménagement :

Prix unitaire
Désignation Unité Quantité Prix partiel (DH)
(DH)
Déblai m3 2553.812 30 76 614
Remblai m3 485.392 50 24 270
Béton 25 + Coffrage m3 1731.9 1200 2 078 280
Béton propreté m3 324.3 500 162 150
Ferraillage Kg 173190 15 2 597 850
Total général (HT) 4 939 164
Aléa (20%) 987 833
TVA (20%) 1 185 399
Total général (TTC) 7 112 396

VI.3. Aménagement de l’oued Khellata :

VI.3.1. Tronçon amont de l’oued Khellata :

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Pour le tronçon amont du pont, la linaire concernée par la plantation des arbres sur la ligne
des NPHE est de 3230 m (1615 sur chaque rive). En proposant un espacement de 5m, le
nombre total des arbres à planter est de 646.

Le coût de cette variante est présenté dans le tableau suivant :

Prix unitaire
Désignation Unité Quantité Prix partiel (DH)
(DH)
Plantation Arbre Arbre 646 200 129 200
Total général (HT) 129 200
Aléa (20%) 25 840
TVA (20%) 31 008
Total général (TTC) 186 048

VI.3.2. Tronçon aval de l’oued Khellata :

L’aménagement du tronçon aval du pont consiste en un recalibrage de l’oued sur un tronçon


de 667m. Les contraintes de pentes imposent des profondeurs faibles du cours d’eau. Cela
doit être compensé par l’élargissement. Ainsi, l’oued sera recalibré sous forme d’un canal
trapézoïdal d’une hauteur de 2m et d’une largeur à la base de 30m. Cet aménagement est
accompagné par la réalisation d’un mur en maçonnerie logeant la rive gauche. Il est d’une
hauteur sur terrain naturel égale à la hauteur d’eau pour la crue centennale en plus d’une
revanche de 50cm. Pour éviter son affouillement, le mur est situé à une distance minimale de
5m par rapport au haut de la berge du canal.

La vue en plan de ces aménagements est présentée en annexe n° 15

Les principales caractéristiques sont récapitulées dans les tableaux suivants :

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Hauteur Largeur à la Pente des Pente du lit Longueur


Nature de l’ouvrage
(m) base talus de l’oued (m)

Recalibrage de l’oued en forme


2m 30 m 1.5H/1V 0.34% 667 m
d’un canal trapézoïdal en terre.

Nature de l’ouvrage Hauteur (m) Longueur (m)

- Variable = hauteur d’eau


pour la crue centennale plus
Mur en maçonnerie Mur de la rive gauche : 667 m
une revanche de 50cm

Le mur proposé repose sur une couche de béton de propreté dosé à 150kg de ciment/m3.
L’épaisseur de cette couche est de 10cm et sa largeur est de 2m. Sur cette couche de béton de
propreté on placera une semelle en maçonnerie d’une épaisseur de 80cm entièrement enfouie
dans le sol. La largeur à la base de cette semelle est de 1.80m. Au-dessus de la semelle, repose
le mur en maçonnerie. Le parement coté eau du mur est incliné avec un fruits de 0.3H/1V,
tandis que l’autre parement est vertical. La largeur du mur à son sommet est égale à 40cm.

L’axe du mur est confondu avec la limite de la zone inondable pour la période de retour
centennale.

La réalisation de ces murs nécessitera au préalable le creusement de fouilles de 90cm de


profondeur, 2m de largeur à la base et un fruit des parements de 1H/2V

Figure 37: reprofilage de l’oued Khellata et protection par un mur en maçonnerie

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Conclusion et recommandations générales :

Dans ce projet, il a été question de faire l’étude de la délimitation des zones inondables
du centre Sidi Yahia Zaer, dans le but de pouvoir proposer des solutions de protection.

J’ai fait une étude hydrologique détaillée, de trois de bassins versants contenus dans la
zone d’étude, suivie des simulations hydrauliques de crues, pour différentes périodes
de retour, faites sur les modèles géométriques des cours d’eau appartenant à la zone
d’étude.

Après avoir fait l’inventaire des méthodes, qui relèvent de la littérature hydrologique,
de calcul de débits de projet, j’ai passé à l’application de ces méthodes pour ressortir
ces débits. J’ai adopté, en particulier, les débits calculés par la méthode rationnelle et
par celle du Gradex. Le calcul des temps de concentration a été assuré par les deux
formules italiennes de GIANDOTTI et de VENTURA, qui s’adaptent très bien
d’ailleurs, au contexte hydrologique marocain.

Ensuite, il a été question de construire les ossatures géométriques de l’oued et chaâba,


objets de la modélisation hydraulique développée dans le cinquième chapitre du
présent rapport. Pour ce faire, j’ai utilisé Covadis pour générer les profil en travers de
l’oued Khellata et de la Châaba Sidi Yahia tous les 50m. Les modèles géométriques
ont été conçus de façon à permettre, d’assurer une meilleure représentation de leurs
cours d’eau respectifs, et surtout, de percevoir les limites des inondations lors du
passage de la crue millénale.

L’achèvement de ces parties est ensuite suivi du lancement des simulations


hydrauliques, après avoir saisi les données d’entrée. Parmi ces données, on trouve les
coefficients de rugosité, qui sont normalement définis sur la base des observations de
la mission de terrain réalisée par les cadres de CID.

Le résultat qui marque la fin du chapitre V est de ressortir les caractéristiques de


chaque crue calculée et de reporter ses limites sur un fond topographique, pour pouvoir
matérialiser son incidence, cerner ses limites et pouvoir proposer des solutions qui
puissent atténuer son impact sur les zones inondées.

Les résultats ressortis se présentent sous forme de tableaux récapitulatifs qui


contiennent les valeurs de débit, de hauteur d’eau, de vitesse et de nombre de Froude
dans chaque section des cinq cours d’eau, et donc permettent, d’avoir en chiffre, tous
les paramètres qui puissent aider, ultérieurement, à prendre des décisions au sujet d’un
aménagement quelconque, sur la zone étudiée. Ces résultats se présentent aussi sous

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forme graphique, d’abord, au niveau de HEC-RAS, grâce à des profils en travers, des
profils en long et des vues 3D, où les niveaux d’eau atteints par les différentes crues
sont indiqués, et surtout au niveau du modèle numérique de terrain initial, où la vue en
plan, permet d’avoir une idée globale des limites de l’étendue de la crue.

Avant de conclure, et en guise de perspective, nous tenons à souligner le fait que le


domaine de l’incertitude est celui dans lequel réside le plus grand potentiel
d’amélioration des résultats de toute application et de tout modèle numérique, et de ce
fait, les améliorations que nous pourrons recommander dans ce sens, porteront
essentiellement, sur l’affinement des paramètres permettant d’apprécier les grandeurs
de base du modèle. Une des améliorations envisageables, à titre d’illustration, est de
pouvoir caler le modèle hydraulique, par le biais d’une crue historique, mais, toujours
est-il que la contrainte est liée, une nouvelle fois, à la précision des données
historiques, qui reposent généralement sur des témoignages où le facteur subjectivité,
intervient lourdement.

En ce qui concerne les solutions d’aménagements, on a proposé la réalisation d’un


canal rectangulaire pour matérialiser la Châaba avec un ouvrage de franchissement de
la route P4023. Pour l’oued Khellata on l’a devisé en deux tronçon, le tronçon aval
fera l’objet de plantation d’arbre au niveau de la limite d’inondation, afin d’être une
signalisation aux habitants en cas de crue. Le tronçon amont sera recalibrer et protéger
par un mur en maçonnerie.

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BIBLIOGRAPHIE

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Centre d’Etudes Techniques Maritimes Et Fluviales, Groupe d’Hydraulique Fluviale


« HYDRAULIQUE DES COURS D’EAU ».
Ecole de technologie Supérieure, Université du Québec « Modélisation des niveaux d'eau
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US Army Corps of Engineers Center, Hydrologic Engineering Center « HEC-RAS User’s


Manual, Version 4.1.0, May 2005 »,

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ANNEXES

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