MONDIALISATION

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Définitions de la mondialisation

Définition simple de la mondialisation


« La mondialisation (ou globalisation) désigne l’accélération des mouvements et
échanges (d’êtres humains, de biens et de services, de capitaux, de technologies ou de
pratiques culturelles) sur toute la planète. La mondialisation entraîne un niveau
d’interaction croissant entre les différentes régions et populations du globe. »
Définition de la mondialisation en géographie
En géographie, la mondialisation se définit comme l’ensemble des processus
(économiques, sociaux, culturels, technologiques, institutionnels) qui contribuent à la
mise en relation des sociétés et des individus du monde entier. C’est un processus
progressif d’intensification des échanges et des flux entre les différentes parties du
monde.
Les origines de la mondialisation
Pour certains, la mondialisation est inhérente à la nature humaine : elle aurait débuté
dès le début de l’histoire humaine, il y a environ 60 000 ans. Tout au long de leurs
histoires, les sociétés humaines ont eu tendance à échanger de plus en plus entre elles.
Dès l’Antiquité, les différentes civilisations ont ainsi développé des routes
commerciales, des échanges culturels, elles ont aussi vécu des phénomènes
migratoires qui ont contribué à des échanges entre les populations.
Ce phénomène s’est poursuivi un peu partout dans le monde durant l’histoire,
notamment via les conquêtes militaires et les grandes explorations. Mais la
mondialisation s’est surtout accélérée grâce aux progrès technologiques en matière de
transports et de communication. C’est particulièrement depuis la seconde moitié du
20ème siècle que les échanges mondiaux se sont accélérés au point que l’on finisse
par employer le terme « mondialisation ».
Les différents aspects de la mondialisation en
fonctionnement
On parle souvent de la mondialisation comme un phénomène économique et financier
(avec le développement du commerce et des échanges monétaires et financiers) mais
le phénomène englobe un champ bien plus large que celui de la simple circulation des
biens et services et des capitaux. La mondialisation a en fait plusieurs volets :

 La mondialisation économique : développement des échanges commerciaux,


avec des acteurs transnationaux comme les entreprises transnationales.
 La mondialisation financière : émergence d’une finance mondiale, avec
échanges financiers internationaux, échanges monétaires…
 La mondialisation culturelle : interpénétration des cultures dans toute leur
diversité, mais aussi émergence d’une supraculture mondialisée.
 La mondialisation politique : développement et influence croissante des
organisations internationales telles que l’ONU ou l’OMS, ainsi que des ONG.
 La mondialisation sociologique : circulation de l’information en temps réel,
interconnexion et interdépendance des événements et de leurs conséquences.
 La mondialisation géographique : nouvelle organisation et hiérarchisation
des différentes régions du monde, en constante évolution.

La mondialisation économique : le moteur de la globalisation


Historiquement, il semble que la mondialisation économique soit la première
dimension de la mondialisation. Ce sont en effet les échanges commerciaux qui ont
alimenté la dynamique des interactions entre les différentes parties du monde.
À partir des années 1960 et surtout 1970 c’est l’ouverture des économies mondiales et
le développement des politiques de libre-échange qui ont vraiment lancé
l’accélération de la mondialisation. Entre 1950 et 2010, les exportations mondiales
ont ainsi été multipliées par 33 ce qui a contribué largement à augmenter les
interactions entre les différents pays et régions du monde.
La mondialisation financière
Dans le même temps, la finance s’est aussi mondialisée. À partir des années 1980,
sous l’impulsion des politiques néo-libérales, le monde de la finance s’est
progressivement ouvert. De nombreux Etats (les Etats-Unis sous Ronald Reagan, le
Royaume-Uni sous Margaret Thatcher) ont mis en place ce que l’on appelle la
« Politique des 3D » : Désintermédiation, Décloisonnement, Déréglementation.
Il s’agissait de simplifier les règles de la finance, de supprimer les intermédiaires
financiers et de faire tomber les barrières entre les différentes places financières afin
de faciliter les échanges de capitaux entre les différents acteurs financiers de la
planète. Cette globalisation financière a contribué à l’émergence d’un marché
financier mondial où se sont multipliés les échanges de titres et de capitaux.
La mondialisation culturelle : mondialisation et diversité culturelle
Avec la mondialisation économique et financière, il y a eu évidemment une
mondialisation culturelle. En effet, la multiplication des échanges économiques et
financiers s’est accompagnée d’une accélération des échanges humains : migrations,
expatriations, voyages…
Ces échanges humains ont contribué au développement des échanges culturels. Avec
la digitalisation du monde et l’avènement d’internet, ces échanges culturels se sont
multipliés. C’est ainsi qu’aujourd’hui, un peu partout dans le monde on peut goûter
les cuisines de différents pays, avoir accès à la littérature ou au cinéma de toute la
planète… La mondialisation a donc rendu plus accessible la diversité culturelle
internationale.
Mais paradoxalement, la mondialisation a aussi tendance à homogénéiser les cultures
mondiales. En effet, certains particularismes culturels tendent à disparaître au profit
de la mondialisation. Certaines cultures s’imposent, d’autres disparaissent. C’est ainsi
qu’aujourd’hui, le cinéma américain devient partout dans le monde une référence,
parfois au détriment des industries cinématiques locales.
Les conséquences de la mondialisation
La mondialisation est un phénomène complexe, profond et global. À ce titre, elle a
donc une influence considérable sur la réalité des sociétés contemporaines et des
conséquences marquées dans presque tous les domaines.
Les conséquences économiques de la mondialisation
Les conséquences les plus visibles de la mondialisation sont sans doutes celles qui
touchent au monde économique. La mondialisation a entraîné une nette augmentation
des échanges commerciaux et économiques, mais également une multiplication des
échanges financiers.
Cette accélération des échanges économiques a été à l’origine d’une forte croissance
économique mondiale. Elle a permis un développement industriel global rapide. Selon
certains analystes, la mondialisation a aussi contribué à améliorer les conditions
économiques globales, en créant de nombreuses richesses économiques.
Toutefois, cette croissance économique tirée par la mondialisation ne s’est pas faite
sans éveiller les critiques. Les conséquences de la mondialisation sont loin d’être
homogènes : inégalités de revenus, de développement,  dégradation des termes de
l’échange. Certains acteurs (pays, entreprises, individus) bénéficient plus des
phénomènes de mondialisation, tandis que d’autres sont parfois perçus comme les
« perdants » de la mondialisation.
Les conséquences de la mondialisation sur l’environnement
De nombreux critiques ont aussi mis en évidence que la mondialisation a des effets
négatifs sur l’environnement. Ainsi, le développement massif du transport qui a été à
la base de la mondialisation est aussi responsable de sérieux problèmes
environnementaux : émissions de gaz à effet de serre, réchauffement climatique,
pollution de l’air.
La croissance économique mondiale et la productivité industrielle qui sont à la fois le
moteur et les conséquences principales de la mondialisation ont aussi des
conséquences environnementales majeures : déplétion des ressources
naturelles, déforestation, destruction des écosystèmes.
Mondialisation ou globalisation : quelles différences
En Français, on emploie parfois le mot « globalisation » en tant que synonyme du mot
« mondialisation ». Cette tendance vient de l’anglais, langue dans laquelle
« mondialisation » se traduit par « globalization » ou « globalisation ». Toutefois, de
nombreux chercheurs (géographes, philosophes, économistes) spécialistes de la
mondialisation estiment qu’il faut distinguer ces deux mots en français.
Ainsi, la globalisation désignerait la transformation du monde en un ensemble
systémique global avec des règles et des processus de plus en plus homogènes tandis
que la mondialisation renverrait à la multiplication des interactions et connexions
entre les différents acteurs mondiaux. Dans ce cadre, un phénomène comme le
développement des échanges commerciaux, culturels et humains internationaux
relèverait de la mondialisation alors que l’émergence d’un capitalisme libéral global
structurant au niveau mondial serait une forme de globalisation.
Mondialisation, développement durable et RSE
Phénomène touchant tous les secteurs d’activité à plus ou moins grande échelle, la
globalisation économique se voit inéluctablement confrontée aux problématiques
du développement durable et de la responsabilité sociale/sociétale des entreprises.
A priori, en effet, en faisant la promotion d’une production industrielle à grande
échelle et d’une circulation mondialisées des marchandises, la mondialisation
s’oppose à des notions comme la sobriété, les circuits courts, les économies de
ressources et d’énergie ou la limitation des émissions de gaz à effet de serre. De ce
fait, les détracteur de la mondialisation avancent souvent qu’elle contribue à accélérer
le réchauffement climatique et ne respecte pas les principes de l’écologie. Les
conséquences des délocalisations (destruction d’emplois dans les pays à haut coût de
main d’œuvre, conditions de travail dégradées dans les pays à bas coût) sont
également en contradiction avec les critères d’une démarche RSE. De plus,
l’idéologie qui sous tend la mondialisation (croissance économique, recherche
permanente de productivité) rend difficile la conception d’une économie fondée sur
la résilience.
D’un autre côté, la mondialisation représente aussi l’une des opportunités de transition
vers un monde plus durable, dans la mesure où seule une synergie mondiale serait
réellement en mesure de permettre une véritable transition écologique. Les
problématiques comme le réchauffement climatique nécessitent en effet une réponse
coordonnée de tous les acteurs mondiaux : lutte contre les émissions de CO2,
réduction des gaspillages, transition vers les énergies renouvelables. Même chose
pour les pollutions de l’océan ou de l’air, ou encore l’acidification des océans qui ne
peuvent pas être résolues sans une action mondialisée. La diffusion des idées
écologiques dépend aussi de la capacité des acteurs engagés à les faire entendre au
niveau mondial.
Dans ces temps de désinformation et fakenews où les
sujets qui comptent vraiment sont trop souvent
oubliés ou torturés dans la sphère médiatique...
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phénomènes qui agitent nos sociétés. A mettre sur le devant de la scène de
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 MONDIALISATION (sociologie)
https://www.universalis.fr/encyclopedie/mondialisation/
Le terme mondialisation (globalization en anglais) s’est imposé pour désigner une
interconnexion croissante à l’échelle mondiale : les personnes, les institutions, les
lieux et, plus généralement, les sociétés seraient de plus en plus reliés par-delà les
frontières nationales, du fait de l’accroissement des mouvements des capitaux, des
productions et des hommes. Le terme vise à rendre compte à la fois d’un état – le
monde serait l’échelle pertinente pour saisir les phénomènes sociaux – et
d’un changement social – un processus toujours en cours, une tendance. Cette
définition très générale ne va pas sans poser problème, de nombreux débats
entourant aussi bien le terme que le phénomène. La façon dont a émergé, à la fin
des années 1990, un mouvement « antimondialisation », rapidement renommé
« altermondialiste », en témoigne. Cette oscillation entre rejet et réappropriation est
typique de l’histoire d’une notion qui a traversé l’économie et les sciences sociales,
en passant par le monde des affaires. Le caractère clivant de la mondialisation n’est
d’ailleurs pas pour rien dans le succès de ce terme : son usage n’est jamais innocent
et marque toujours des choix théoriques et/ou politiques.

Le terme « mondialisation » se diffuse dans les années 1980 à la suite de l’article de


Ted Levitt « The Globalization of Markets », paru dans Harvard Business Review en
1983, qui prédit l’avènement d’un marché global supplantant les marchés nationaux.
L’expression séduit rapidement le monde des affaires : les entreprises deviennent
soucieuses de se présenter comme « globales », avec des slogans tels que « Le
monde est notre audience » (Time Warner) ou « Votre banque partout dans le
monde » (H.S.B.C.). La dérégulation financière et la chute de l’U.R.S.S. favorisent
également la diffusion de ce terme : la mondialisation s’identifie alors à l’expansion
planétaire d’un capitalisme triomphant. Le terme permet aux « globalistes », tenants
[...]
Mondialisation

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mondialisation

Le terme de mondialisation (l'anglicisme globalisation est parfois aussi employé)


correspond à la libre circulation des marchandises, des capitaux, des services, des
personnes, des techniques et de l'information. Il désigne le processus d'intégration des
marchés et de rapprochement des humains qui résulte notamment de la libéralisation
des échanges, du développement des moyens de transport de personnes et de
marchandises, et des retombées des technologies de l'information et de la
communication à l'échelle planétaire1. Elle se manifeste, outre l'interdépendance
croissante des économies (mondialisation économique) et l'intensification de
la concurrence, par l'expansion des échanges et des interactions humaines2.
Selon Olivier Dollfus : « la mondialisation, c’est l'échange généralisé entre les différentes
parties de la planète, l'espace mondial étant alors l'espace de transaction de
l'humanité »3.
Longtemps triomphant, le phénomène est de plus en plus remis en question, en
particulier par les États-Unis, ce qui met à mal son expansion (réduction de la croissance
des exportations4) et voit l'apparition de guerre commerciale.

Étymologie
En français, le mot est utilisé pour la première fois par Pierre de Coubertin, dans un
article du Figaro daté du 13 décembre 1904, ainsi que l'a montré le géohistorien
français Vincent Capdepuy5. Il apparaît ensuite dans un ouvrage de Paul Otlet6 en 1916.
Le mot désigne alors une appropriation à l'échelle du monde et s'inscrit dans une
réflexion sur la réorganisation de la vie internationale après la guerre. Cependant, les
occurrences restent rares durant l'entre-deux-guerres.
En 1907, dans le cadre d’une réflexion sur la place de l’ethnographie Arnold van
Gennep parle d’« un « mondialisme » croissant »7 ; en 1933, il écrit : « car nous vivons
en plein dans ce que je nommerai la Mondialisation de l'Humanité »8. Les guillemets
dans un cas, l'italique dans l'autre montrent que les mots sont nouveaux.
Après la Seconde Guerre mondiale le mot est employé de façon croissante9.

Définition : globalisation et
mondialisation[modifier | modifier le code]
La distinction entre ces deux termes est propre à la langue française. Au départ, d'un
point de vue étymologique, comme pour le sens commun, monde (tiré du latin mundus :
univers) et globe (tiré du latin globus : en tous sens) sont suffisamment proches a priori
pour que mondialisation et globalisation soient synonymes dans leur emploi initial en
langue française.
En anglais, l'usage premier revient au terme « globalisation », repris d'ailleurs par la
plupart des autres langues. Le terme anglo-Américain globalization recouvre largement
le même débat que la variante sémantique francophone. Différentes personnes peuvent
accorder telle ou telle nuance de sens aux termes employés, selon qu'ils mettent l'accent
sur la dimension économique, culturelle ou politique, en fonction de leur appartenance,
consciente ou non, à tel ou tel courant de pensée.
Le géographe Laurent Carroué, spécialiste de ces questions, plaide pour une distinction
plus nette de ces deux termes. Pour lui, la mondialisation peut être définie comme le
processus historique d'extension du système capitaliste à l'ensemble de l'espace
géographique mondial. Il critique l'usage trop vague de globalisation.
En français, malgré la proximité de « globalisation » avec l'anglais, la particularité de
« mondialisation » repose sur une divergence sémantique. D'après le sociologue Guy
Rocher : « La mondialisation pourrait être définie comme l'extension à l'échelle mondiale
d'enjeux qui étaient auparavant limités à des régions ou des nations. » Tandis que
l'internationalisation « nous réfère aux échanges de diverses natures, économiques,
politiques, culturels, entre nations, aux relations qui en résultent, pacifiques ou
conflictuelles, de complémentarité ou de concurrence. » D'après lui « si l'on parle de
mondialisation, on entend évoquer une autre réalité, contemporaine celle-là : l'extension
de ces relations et de ces échanges internationaux et transnationaux à l'échelle du
monde, conséquence de la rapidité toujours croissante des transports et des
communications dans la civilisation contemporaine. Quant à la globalisation – un terme
qui a la préférence du sociologue –, elle ferait référence à un système-monde au-delà
des relations internationales, au-delà de la mondialisation, un fait social total au sens
propre du terme, un référent en soi »10.
L'intérêt pour la mondialisation se généralise également au cours des années 1990. Il
s'agit de la vision d'un monde qui évolue peu à peu vers le « village global » décrit
par Marshall McLuhan. Il s'agit de l'influence des
mouvements antimondialistes et altermondialistes, qui attire l'attention du public sur
l'ampleur et les conséquences du phénomène.
Dans le monde académique et particulièrement anglophone, la popularisation du
terme globalization et son usage comme terme « fourre-tout » a accentué le débat
académique. Il est maintenant admis que le terme désigne le développement de
l'interdépendance au niveau mondial. À partir de cette définition générale chaque grand
courant académique met l'accent sur la dimension qui lui paraît la plus pertinente. Par
exemple, certains universitaires comme Manuel Castells se concentrent sur le lien entre
les dimensions économiques et sociales. D'autres, comme John Urry (en), mettent
l'accent sur la complexité croissante qui caractérise tous les échanges humains
(économiques, culturels et politiques). Aussi, le terme et sa popularité sont liés aux
problématiques de développement, comme le montre Jan Nederveen Pieterse et son
concept d'hybridity. Les polémiques qui agitent le milieu universitaire anglophone
reflètent l'existence d'un débat planétaire. Urry est Anglais mais Castells est Espagnol et
Pieterse Hollandais.
Le terme s'enrichit au cours du temps au point de s'identifier, d'après Robert Boyer, à
une nouvelle phase de l'économie mondiale 11. Plusieurs définitions peuvent être
distinguées. En 1983, Theodore Levitt désigne sous ce terme « la convergence des
marchés qui s'opère dans le monde entier ». Le terme s'applique surtout à la gestion des
multinationales et concerne exclusivement les échanges internationaux. Globalisation et
technologie semblent façonner avec constance et résolution les relations internationales.
Tout se passe comme si le « monde entier » constituait une entité unique vendant la
même chose, de la même manière à des coûts relativement bas12. La firme multinationale
doit s'adapter aux différences nationales, mais seulement à regret, dans la mesure où
elle n'est pas parvenue à circonvenir ou à recomposer les demandes spécifiques qui
s'adressent à elles.
En 1990, Ken'ichi Ōmae11 applique la notion à l'ensemble de la chaîne de création de
valeur (R&D, ingénierie, production, marchandisation, services et finance). La marche à
la globalisation se fait par étapes : « Après avoir développé ses exportations à partir de
sa base nationale, l'entreprise établit à l'étranger des services de vente, puis produit
localement, puis ultérieurement accorde une maitrise complète à la filiale créée sur
place. » Le processus est alors à son terme : l'intégration globale où les firmes d'un
même groupe conduisent leur R&D, financent leurs investissements et recrutent leur
personnel à l'échelle mondiale. Pour la grande firme multinationale, la globalisation
pointe une forme de gestion totalement intégrée à l'échelle mondiale.
Dimensions multiples
La genèse du terme explique que ce processus soit le plus souvent envisagé sous le
seul aspect de la mondialisation économique, développement des échanges de biens et
de services, accentuée depuis la fin des années 1980 par la création de marchés
financiers au niveau mondial. Toutefois s'y ajoutent :

 l'aspect culturel qu'apporte l'accès d'une très large partie de la population


mondiale à des éléments de culture de populations parfois très éloignées d'une part
et aussi la prise de conscience par les pays développés dans leur ensemble de la
diversité des cultures au niveau mondial13.
 l'aspect politique que représente le développement d'organisations
internationales et d'ONG14.
 l'aspect sociologique de la mondialisation résumé par Zygmunt Bauman,
sociologue et professeur émérite des universités de Varsovie et de Leeds : « La
mondialisation est inéluctable et irréversible. Nous vivons déjà dans un monde
d’interconnexion et d’interdépendance à l’échelle de la planète. Tout ce qui peut se
passer quelque part affecte la vie et l’avenir des gens partout ailleurs. Lorsque les
mesures à adopter ont évolué dans un endroit donné, il faut prendre en compte les
réactions dans le reste du monde. Aucun territoire souverain, si vaste, si peuplé, si
riche soit-il, ne peut protéger à lui seul ses conditions de vie, sa sécurité, sa
prospérité à long terme, son modèle social ou l’existence de ses habitants. Notre
dépendance mutuelle s’exerce à l’échelle mondiale (…)15. » L'évolution touche aussi
de plus en plus aux identités et aux valeurs, c'est-à-dire à l'idéologie dans ses
composantes socio-économique et socio-culturelle. Les espoirs qu'elle suscite - et
sont parfois de l'ordre du fantasme16 - sont aussi à la hauteur des désillusions
provoquées par la crise économique persistante des années 2000. Le nouvel
équilibre mondial qui se dessinait est ainsi remis en cause par ces nouvelles
données économiques et la dépression du marché mondial qui touche d'abord
l'Europe et dans une moindre mesure les États-Unis17.
 l'aspect géographique : la mondialisation est une réalité spatiale qui est
aujourd'hui largement étudiée par de nombreux géographes notamment Laurent
Carroué. Elle ne correspond pas à une uniformisation du monde ou à la disparition
des territoires mais plutôt à la double logique d'intégration-fragmentation qui entraîne
une hiérarchisation et une polarisation très forte des territoires.
 l'aspect managérial de la mondialisation consiste en la localisation des toutes
fonctions de l'entreprise (les firmes multinationales) à l'échelle mondiale en fonction
du critère du coût de revient. L'effondrement du bloc communiste à partir de la chute
du Mur de Berlin en 1989 a reconfiguré le marché mondial et l'a unifié au profit du
libéralisme économique qui règne en maître dès lors sur la planète.
En toute rigueur, il conviendrait ainsi de parler « des » mondialisation« s », afin de
distinguer le domaine considéré (économie, culture, politique) et la période historique
envisagée.
La forme actuelle de la mondialisation de la fin du XXe siècle et du XXIe siècle repose sur
deux facteurs essentiels18 :

 la faiblesse des coûts de transport au regard des écarts des coûts de production
(au sens économique du terme), qui touche les biens matériels,
 la baisse des coûts de communication au niveau mondial, qui touche la diffusion
sous forme numérique des informations, y compris financières.

Histoire[modifier | modifier le code]
Si le terme « mondialisation » est récent, il désigne cependant différentes périodes de
l'Histoire, dont certaines sont fort anciennes. La mondialisation -processus qui donne,
selon la définition des dictionnaires, aux diverses activités et aspirations une « extension
qui intéresse le monde entier » - a commencé depuis bien longtemps. Des milliers
d'années avant que n'apparaisse la racine du mot « monde » ou « globe ». La
mondialisation actuelle trouve des racines dans la réalité historique
du XIXe siècle19 jusqu'à la Première Guerre mondiale ou même plus lointaines comme les
tentatives d'unification du monde romain, de Charlemagne ou de l'Espagne de Charles
Quint, assurant leur domination bien au-delà d'un pays, voire des frontières
européennes20.

Préhistoire[modifier | modifier le code]
Selon Nayan Chanda21 le processus de mondialisation commence avec les premiers
mouvements de population qui émigrent à partir de l'Afrique centrale vers l'Europe en
−40 000 et vers l'Asie en −60 000. La suite de l'histoire n'étant qu'une série de tentatives
des populations ainsi dispersées de se rapprocher et d'échanger pour partager
marchandises et expériences.

Antiquité[modifier | modifier le code]
Une seconde manifestation du processus peut être située à partir du IIe millénaire av. J.-
C. le long d'une vaste zone commerciale s'étendant de l'Indus au monde minoen via les
cités du Croissant fertile. Cette première tentative sera de courte durée du fait de l'arrêt
des échanges commerciaux causé par l'irruption d'envahisseurs indo-européens à la fin
du IIe millénaire av. J.-C. Une seconde tentative aura lieu à partir de la fondation de
l'Empire perse qui permet d'établir un contact commercial indirect entre les colonies
phéniciennes et grecques, et les cités indiennes, entre Gibraltar et le Gange. Les Grecs
vont ainsi prendre pleinement conscience de l'étendue du monde comme le montrent les
relations d'Hérodote, et, plus encore, de Ctésias de Cnide, médecin du grand roi perse.
Loin de mettre un terme à ce processus d'unification commerciale, culturelle et
diplomatique du monde antique, la destruction de l'empire perse, et la formation des
États hellénistiques va l'accroître sensiblement. Ainsi la « mondialisation » hellénistique
partage-t-elle de nombreux traits communs avec celle du temps moderne :

 Le brassage des populations : à la suite des conquêtes d'Alexandre, les Grecs


vont s'installer un peu partout dans l'empire perse (en particulier en Bactriane). En
conséquence se créent des cités cosmopolites à l'exemple d'Alexandrie, peuplée de
Grecs, d'Égyptiens, de Juifs et d'Orientaux.
 La constitution d'une culture mondiale : la koinè grecque devient la lingua franca,
et la culture grecque devient culture universelle que s'efforcent d'acquérir les non-
Grecs. S'y joint la constitution d'une World literature (la bibliothèque
d'Alexandrie contenant des textes indiens et bouddhistes).
 L'intensification et la mondialisation des échanges : le commerce devient
particulièrement florissant, essentiellement du fait qu'Alexandre y réinjecte les
liquidités jusqu'alors thésaurisées par les Perses. D'autre part la quasi-disparition de
toute autorité impériale met à mal les barrières douanières. Se manifestent ainsi
nombre de phénomènes typiques d'une économie « mondialisée » : des Grecs
installés en Inde confectionnant des Bouddhas qui seront exportés jusqu'au Japon.
Ainsi va se développer le commerce dit « au long cours ».
 Le multilatéralisme : constitution d'États plus ou moins égaux par leur taille et par
leur force, ce qui entraîne une certaine émulation.
 L'innovation technique : grandes découvertes scientifiques et avancées
techniques qui ne seront pas égalées avant longtemps à Syracuse et Alexandrie en
particulier.
 Cependant les techniques et les modes de transport sont traditionnels et les
échanges concernent surtout les grands foyers de civilisation de l'Eurasie.
Avant le XVII  siècle[modifier | modifier le code]
e

Les humains du XVIIe siècle ou des siècles antérieurs avaient des représentations du


monde différentes des nôtres. La Terre était peuplée de moins de 700 millions
d'habitants. Il n'est donc pas question de mondialisation. Des évènements politiques
et culturels majeurs ponctuent l'Histoire :

 extension de l'Empire romain, unification de la Chine, grands mouvements de


population,
 extension de l'Empire byzantin à partir du VIe siècle (empereur Justinien) ;
 formation de l'Empire carolingien aux IXe siècle-Xe siècle, extension musulmane ;
 ouverture de routes commerciales dès la fin du Xe siècle en Europe (cf. Pierre
Riché, le terme Europe n'était pas encore employé), foires de
Champagne au XIIe siècle, à cette époque, la Chine est florissante sous l'empire
Song.
 les conquêtes de Gengis Khan, commencées en Chine en 1218 et poursuivies
par ses descendants, ont conduit à la formation du plus grand empire terrestre
contigu de l'Histoire22 ;
 la Chine lance entre 1405 et 1433 des expéditions vers l'Afrique (Amiral Zheng
He) ;
 la Renaissance au XVe siècle s'accompagne d'échanges maritimes en Mer du
Nord, en mer Baltique (Ligue hanséatique), et entre la Mer du Nord et les ports
italiens en contournant l'Espagne. Au XVIe siècle suivront les grandes découvertes.
Ces changements s'accompagnent d'une extension considérable de l'espace connu ainsi
que des échanges économiques, technologiques et culturels entre civilisations.
L'étude des échanges de biens de ces époques conduit à penser que l'historiographie
du XIXe siècle a sous-estimé l'importance des échanges matériels
et culturels entre civilisations éloignées jusqu'à la fin du Moyen Âge ; par exemple :

 la Route de la soie existait bien avant le XIIIe siècle ;


 la mise en évidence de liens commerciaux réguliers entre la région de
la Baltique et Rome ;
 la découverte en Chine de vases grecs accrédite l'existence de mouvements
mondiaux de biens et d'idées dès l'Antiquité ;
 les routes commerciales arabes ont eu un rôle fondamental sur l'islamisation de
l'Afrique ;
 il y eut aussi des échanges entre l'Inde et le Monde arabe vers le IXe siècle,
conduisant à l'introduction progressive en Europe du système de numération
positionnel décimal à partir de l'an mille.
Aux XVe siècle et XVIe siècle, le mouvement de la Renaissance entraîne un grand
bouleversement : l'imprimerie apparaît vers 1450, et les Européens lancent les grandes
découvertes.
Pendant le Siècle des Lumières, la diffusion de la presse, la prise de conscience de
l'héliocentrisme, l'industrialisation et la colonisation entraînent d'autres types de
bouleversements, que Montesquieu analyse en ces termes : « Aujourd'hui nous recevons
trois éducations différentes ou contraires : celle de nos pères, celle de nos maîtres, celle
du Monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des
premières23. »
À la même époque, la mondialisation devient possible grâce au développement de la
marine marchande. Le travail des marins comme les produits transportés sont
considérés par les classes dirigeantes comme des marchandises, ainsi que le notera
l'économiste William Petty : « Le travail des marins et les cargaisons des navires sont
toujours des marchandises exportées, un surplus qui, une fois retranché ce qui est
importé, ramène de l’argent ». Ces marins travaillent de leurs mains (ils sont pour cette
raison appelés « hands »), et ne possèdent que leur force de travail24.

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