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Monnaies Étrangères

Le document décrit les principes comptables relatifs aux opérations en monnaies étrangères, notamment la comptabilisation initiale des transactions, l'évaluation ultérieure des actifs et dettes libellés en devises ainsi que la distinction entre éléments monétaires et non monétaires. Il fournit également des exemples pour illustrer ces principes.

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Monnaies Étrangères

Le document décrit les principes comptables relatifs aux opérations en monnaies étrangères, notamment la comptabilisation initiale des transactions, l'évaluation ultérieure des actifs et dettes libellés en devises ainsi que la distinction entre éléments monétaires et non monétaires. Il fournit également des exemples pour illustrer ces principes.

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Université de Sfax

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax/ Ecole Supérieure de Commerce


Année universitaire : 2020/2021.
Filière : 3éme année Licence Appliquée en Comptabilité
Matière : Comptabilité Internationale
Enseignante : Mme Sonda Marrakchi Chtourou
Mme Hanen Ghorbel Siala

Chapitre 5 : Opérations en monnaies étrangères

I - OBJECTIFS
Fournir des réponses à des questions qui portent essentiellement sur :
- La notion de gain ou de perte sur taux de change.
- La comptabilisation des transactions en devises étrangères.
- La manière de présenter les effets des variations des cours des monnaies étrangères dans les
états financiers

II - INTRODUCTION
1. Constats :

 une croissance explosive au niveau du commerce international et des marchés des


capitaux durant les quarante dernières années.
 Impact très important sur la nature des transactions effectuées par les entreprises ainsi

que sur le développement de grands groupes opérant dans plusieurs pays.


 De ce fait, toute entreprise qui s’engage, même rarement, dans des transactions

commerciales internationales avec des pays ayant d’autres monnaies est confrontée aux

problèmes suivants :

1) Comment elle doit comptabiliser ses importations ou ses exportations?


2) Comment elle doit traiter le gain ou la perte du taux de change qui en résulte?

La comptabilité a donc un rôle à jouer dans la conversion des opérations et des comptes en
devises étrangères afin d’avoir un portrait fidèle des transactions internationales et une
meilleure gestion des groupes internationaux.

Opérations en monnaies étrangères © Marrakchi, S. et Ghorbel, H


page 2

2. Référentiel Comptable

- IAS 21 : Effets des variations des cours des monnaies étrangères adoptée en 1983 et révisée

en 2003.

- NCT 15 : Les opérations en monnaies étrangères adoptée en 1997.

3. Champs d’application

Une entreprise peut exercer de deux manières des activités à l’international :

- Elle peut conclure des transactions en monnaies étrangères : achat ou vente de biens dont le

paiement est effectué en monnaies étrangères ; prêt ou emprunt de fonds. Ces opérations

doivent être converties en monnaie nationale afin d’être inclues dans les états financiers de

l’entreprise.

- Elle peut également avoir des établissements à l’étranger. De ce fait, les états financiers de

l’établissement étranger, présentés en monnaie étrangère, doivent être converties en monnaie

nationale afin d’être inclus dans les états financiers de l’entreprise.

L’IAS 21 couvre ces deux volets alors que la NCT 15 ne couvre que le premier volet.

III - QUELQUES CONCEPTS DE BASE

1. Monnaie fonctionnelle
C’est la monnaie de l’environnement économique principal dans lequel opère l’entité (IAS
21, §.8). L’environnement économique principal dans lequel une entité fonctionne est
normalement celui dans lequel elle génère et dépense principalement sa trésorerie (IAS 21, §.9).
La monnaie fonctionnelle est généralement celle du pays dans lequel l’entreprise est située.
La plupart des entreprises tiennent leurs comptes dans la monnaie fonctionnelle. Cependant,
l’IAS 21 permet d’établir les états financiers dans une autre devise appelée monnaie de
présentation (IAS 21, §.19).

2. Monnaie de présentation
C’est la monnaie utilisée pour la présentation des états financiers. Elle correspond généralement
à la monnaie fonctionnelle.
Si la monnaie de présentation de l’entité est différente de sa monnaie fonctionnelle, elle convertit
son résultat et sa situation financière dans la monnaie de présentation (IAS.21, §.38).

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3. Taux de change :
• C’est le montant d’argent dans une monnaie nécessaire pour obtenir une unité d’une autre
monnaie à une date donnée.
Exemple : 1 $ Américain = 1.33 $ Canadien; 1.33 est le taux de change
• Ce taux est généralement appelé le taux spot.
• Les taux de change sont rarement stables, ils varient régulièrement.
• D’où la notion de valeur de conversion.
• La valeur de conversion d’une monnaie est le montant équivalent dans une autre monnaie,
compte tenu d’un taux de change donné.
Exemple : la valeur de conversion de 10,000 $ Américain au taux de 1.33 est égale à
13,300 $ Canadien
• Comme le taux de change varie, la valeur de conversion d’un montant d’argent en devise
étrangère tend à fluctuer.

4. Ecart de change
C’est l’écart provenant de la conversion d’un nombre donné d’unités d’une monnaie dans une
autre monnaie à des cours de change différents.

IV - LA COMPTABILISATION DES TRANSACTIONS EN DEVISES ÉTRANGÈRES

1. Comptabilisation initiale
Selon l’IAS 21 :
Toute transaction (achat, vente, prêt, etc.) en monnaie étrangère est enregistrée au cours du jour de
la transaction. La date d’une transaction est la date à laquelle la transaction respecte pour la
première fois les conditions de comptabilisation (selon les normes comptables nationales ou
internationales).
Pour des raisons pratiques, un cours approchant le cours en vigueur à la date de la transaction peut
être utilisé ; par exemple, un cours moyen pour une semaine ou un mois peut être utilisé pour
l’ensemble des transactions dans chaque monnaie étrangère survenant au cours de cette période. Ceci
est possible dans les cas où les cours de change ne connaissent pas des fluctuations importantes.

Selon la NCT 15 : Même traitement que l’IAS 21.

Opérations en monnaies étrangères © Marrakchi, S. et Ghorbel, H


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Exemple 1:
Le 1er mai N, une entreprise dont la monnaie fonctionnelle est le dinar tunisien a acheté des
marchandises pour 200 000 $ US.
A cette date, le taux de change était de 2.265 (1$ US = 2.265 DT). L’équivalent tunisien de
200,000 $ US est de 453 000 DT.
Cette opération a donc été comptabilisée ainsi :

1/05/N
Achat de marchandises 453 000

Fournisseurs 453 000


2. L’évaluation ultérieure des actifs et des dettes au bilan
L’évaluation des actifs et des dettes en monnaies étrangères à la clôture de l’exercice dépend de
la nature de ces éléments et de leur mode d’évaluation. Ainsi, la méthode de conversion varie
selon qu’il s’agit :
 d’éléments monétaires ;
 d’éléments non monétaires.

Distinction éléments monétaires /éléments non monétaires

Eléments monétaires Eléments non monétaires


Les éléments monétaires sont les unités La caractéristique principale d’un élément
Définition
monétaires détenues et les éléments d’actif et non monétaire est l’absence de tout droit
de passif devant être reçus ou payés dans un de recevoir (ou de toute obligation de
nombre d’unités monétaires déterminé ou livrer) un nombre fixe ou déterminable
déterminable. Par conséquent, la principale d’unités monétaires.
caractéristique d’un élément monétaire est un
droit de recevoir (ou une obligation de livrer)
un nombre déterminé ou déterminable d’unités
monétaires
• Les espèces • Immobilisations corporelles,
Exemples
• Les avoirs en banque • Immobilisations incorporelles,
• Comptes clients • Stocks.
• Comptes fournisseurs

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A la fin de chaque période de reporting :

- les éléments monétaires en monnaie étrangère doivent être convertis en utilisant le cours de
clôture ;
- les éléments non monétaires qui sont comptabilisés au coût historique doivent être convertis en
utilisant le cours de change à la date de la transaction ;
- les éléments non monétaires qui sont comptabilisés à la juste valeur doivent être convertis en
utilisant les cours de change qui existaient à la date où ces justes valeurs ont été déterminées.

a. Les éléments monétaires


Selon l’IAS 21 : La règle générale prévoit qu’à chaque date de clôture, les éléments monétaires
(liquidités, créances et dettes) en monnaie étrangère doivent être convertis en utilisant le cours
de clôture. Les différences de change réalisées ou latentes sont comptabilisées en résultat.

Dans le cas général (prévu par l’IAS 21 et la NCT 15), deux situations se présentent :
1- L’opération effectuée en monnaie étrangère est conclue et dénouée au cours du même exercice.
Dans ce cas, la différence de change est considérée, selon son signe, un produit ou une charge de
l’exercice.
Exemple 2 :
Une entreprise tunisienne a vendu le 30/09/N des marchandises à un client étranger pour
40 000 $US. Le taux de change à cette date était de 2.8 (1$US = 2.8 DT). Le payement
des marchandises a eu lieu le 5/11/N et le taux de change était de 2.85.
Ces opérations ont donc été comptabilisées ainsi :

30/09/N

Clients 112 000

Ventes de marchandises 112 000


5/11/N
Banque 114 000

Clients 112 000

Gains de change 2 000

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2- Le règlement de l’opération effectuée en monnaie étrangère n’a pas encore eu lieu à la date de
clôture de l’exercice. De ce fait, l’évaluation de la créance ou de la dette à un taux différent de
celui utilisé lors de l’enregistrement initial de l’opération entraîne une différence de change qui
doit être comptabilisée en produits ou en charges de l’exercice.

Exemple 3 :
Reprenons l’exemple précédent de l’entreprise tunisienne ayant vendu le 30/09/N
des marchandises à un fournisseur étranger pour 40 000 $US. Supposons que le règlement a eu
lieu le 1/02/N+1.
Le taux de change au 30/09/N = 2.80
au 31/12/N = 2.88
au 1/02/N+1= 2.84
Ces opérations ont donc été comptabilisées ainsi :

30/09/N

Clients 112 000


Ventes de marchandises 112 000
31/12/N

Client 3 200

Gains de change 3 200

1/02/N+1
Banque 113 600

Pertes de change 1 600

client 115 200

L’opération s’est finalement traduite par un gain de 1 600. Mais, comptablement, deux
différences de change ont été enregistrées :
- un gain de 3 200 en N
- une perte de 1 600 en N+1

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Exception : Une exception est prévue par l’IAS 21 et concerne les éléments monétaires (créance
à recevoir ou dette payable à long terme) faisant partie de l’investissement net de l’entreprise
dans une activité à l’étranger (IAS 21, § 32). L’investissement net dans une activité à l’étranger
est le montant de la participation de l’entité présentant les états financiers dans l’actif net de cette
activité. Une activité à l’étranger est une entité qui est une filiale, une entreprise associée, une
coentreprise ou une succursale de l’entité présentant les états financiers. Dans ce cas, les écarts
de change doivent être comptabilisés initialement dans une composante distincte des capitaux
propres (écart de conversion) et comptabilisés dans le résultat lors de la sortie de
l’investissement net. L’IAS 21 argumente sa position par le fait que les mouvements de fonds
(autres que créances clients et dettes fournisseurs) dont le règlement n’est ni planifié ni probable
dans un avenir prévisible constitue en substance une variation (augmentation ou diminution) de
l’investissement net de l’entité dans cette activité à l’étranger (Zarrouk, 2007).

Exemple 4
Une entreprise tunisienne possède une créance de 100.000 € sur sa filiale française.
Cette créance qui n’a pas de date de remboursement fixée, a, de fait, le caractère de financement
permanent. L’Euro valait 2,4 DT au 31 /12/N-1 et il est passé à 2,46 DT au 31 /12/N. La
différence de change relative à l’exercice N est égale à : 100.000 x (2,46 – 2,40) = 6.000 DT.
Cette différence sera comptabilisée ainsi :

31/12/N

Créance/filiale française (B) 6 000


Écart de conversion (Différences de change sur filiales (B)) 6 000

Selon la NCT 15 :
Une distinction doit être faite entre les éléments courants et les éléments non courants.

 Les éléments monétaires courants doivent faire l’objet d’une conversion au cours de clôture.
Les gains et les pertes de change sont constatés en résultat (NCT 15, § 15).
 Les éléments monétaires non courants (NCT 15, § 16, 17, 18 et 19) doivent, eux aussi, faire
l’objet d’une conversion au cours de clôture. Les gains et les pertes de change qui en
résultent doivent être reportés [comptabilisés au bilan « écart de conversion non courant actif
(s’il s’agit d’une perte) ou passif (s’il s’agit d’un gain)»] et amortis, sur une base

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systématique et logique, sur la durée de vie restante de l’élément monétaire s’y rapportant (y
compris l’année en cours).
Il est précisé que l’esprit de l’amortissement réside dans l’étalement de l’effet de la variation
des cours de change sur les exercices profitant de l’existence de l’élément monétaire en
question (Gabsi 2012/2013).
Plusieurs traitements comptables de ces gains et pertes non réalisés ou non subis peuvent
être envisagés. La logique serait de procéder à un amortissement qui tient compte de la
durée pondérée par le montant restant à courir de l’élément en question. Ce traitement
revient à considérer l’élément monétaire non courant en plusieurs portions et chaque
portion correspond à une échéance de remboursement. Il sera ainsi calculé un écart de
conversion par échéance. Cet écart fera l’objet d’un amortissement linéaire sur la durée
restant à courir jusqu’à l’échéance, en tenant compte de l’année en cours. Ce traitement
revient à ajuster annuellement l’écart de conversion en fonction du cours de clôture et par
rapport au cours historique de la date de l’opération. L’écart de conversion porté au bilan
sera basé uniquement sur le gain ou la perte non matérialisé à la fin de l’année concernée.
Le résultat comprendra la portion d’amortissement applicable à l’année concernée ainsi
que l’effet d’annulation des affectations antérieures (Gabsi 2012/2013).

Si la durée de vie de l’élément monétaire n’est pas prédéterminée ou prévisible, le gain ou la

perte de change est inclus dans le calcul du résultat net de l’exercice (NCT 15, § 21)

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Exemple 5: (Zarrouk 2007, p 201)

Début avril N, « 3X, SA » a contracté un emprunt de 100.000 € (1€=1,500) auprès de la Banque

Nationale de Paris « BNP » remboursable en 5 annuités (principal constant) à compter de fin mars
N+1, rémunéré au taux de 10%. Le cours de change a évolué ainsi : fin N (1€=1,520), fin mars N+1

(1€=1,525) et fin N+1 (1€=1,510). Comptabiliser cet emprunt du début avril N à fin décembre N+1

selon le référentiel comptable international (IAS21) tout en ignorant l’effet d’impôt.

Solution:

Selon le référentiel international (IAS21)

Début avril N
Trésorerie (100.000€*1,5) (B) 150.000
Emprunts Bancaires (NC) (B) 150.000
Fin N
Perte de change ((100.000€*(1,52-1,5) (R) 2.000
Emprunts Bancaires (NC) (B) 2.000

Actif d’impôt différé (2.000*35%) 700


Impôt sur les bénéfices (produit d’impôt différé) (R) 700

Emprunts Bancaires (NC) (B) 30.400


Echéance à -1 an (C) (B)
Reclassement échéance fin mars N+1 (152.000/5) 30.400

Charges d’intérêts (R) 11.400


Intérêts courus sur échéance -1 an (B) (C) 11.400
(100.000€*10%*9/12*1,52)

Actif d’impôt différé (11.400*35%) 3.99


Impôt sur les bénéfices (produit d’impôt différé) (R) 0
Fin mars N+1 3.990
Echéance à -1 an (C) (B) 30.400
Intérêts courus sur échéance -1 an (B) (C) 11.400
Charges d’intérêt (R) 3.850
Pertes de change (R) (20.000€*(1,525-1,52)) 100
Trésorerie 45.750
3.850 =100.000€*10%*1,525-11.400 .270
45.750 = (20.000€*1,525)+(100.000€*10%*1,525)

Emprunts Bancaires (NC) (B) 800


Gain de change 800
80.000€*(1,52-1,51)

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%)

Emprunts Bancaires (NC) (B) 30.200


Echéance à -1 an (C) (B) 30.200
Reclassement échéance fin mars N+2 (152.000-30.400-
800)/4)

Charges d’intérêt (R) (80.000€*10%*9/12*1,51) 9.060


Intérêts courus sur échéance -1 an (B) (C) 9.060

c. Les éléments non monétaires

Selon l’IAS 21 : Les éléments non monétaires en monnaie étrangère qui sont évalués au coût
historique sont évalués au taux du jour d’acquisition ou de fabrication. Ces éléments ne
dégagent pas de différences de change. Par contre, ceux qui sont évalués à la juste valeur
(réevaluation ou dépréciation) sont évalués en utilisant le taux de la date à laquelle cette juste
valeur a été déterminée (IAS 21, §23). La différence de change est comptabilisée de la même
manière que l’opération qui lui a donné naissance (IAS 21, §30).
Ainsi, tant que les éléments non monétaires sont évalués au cours historique, ils ne dégagent pas
de différences de change. Si ces éléments font l’objet d’ajustement (évaluation à la juste valeur),
une différence de change latente apparaît et serait comptabilisée de la même manière que
l’opération qui lui a donnée naissance : (a) Si l’ajustement est comptabilisé en résultat, la
différence de change sera comptabilisée également en résultat, (b) Si l’ajustement est
comptabilisé en capitaux propres, la différence de change sera comptabilisée également en
capitaux propres (écart de conversion) (Zarrouk, 2007).

Selon la NCT 15 (adapté du cours de R.C ; Gabsi, A 2012/2013) : Les éléments non monétaires
qui sont comptabilisés au coût historique exprimé en monnaie étrangère restent évalués au taux
de change en vigueur à la date de l’opération (NCT 15, § 11). Par ailleurs, les éléments non
monétaires comptabilisés à la juste valeur exprimée en monnaie étrangère sont évalués au taux de
change en vigueur à la date où cette juste valeur a été déterminée (NCT 15, §. 11).

La variation de la valeur de ces actifs par rapport à leur coût historique pourrait résulter de deux
facteurs de même sens ou de sens opposés : Variation de la juste valeur ou de la valeur d’utilité et
variation du cours de change.

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La conversion de la valeur de marché de ces actifs en monnaie de comptabilisation pourrait


donner lieu à un gain ou à une perte de change dont les effets peuvent être compensés ou
cumulés.
Le montant cumulé ou compensé de ces gains et pertes est traité comme suit :
 La moins-value doit être prise en compte dans la détermination du résultat de l’exercice (sous
forme de provisions pour dépréciation ou de réduction de valeur)
 La plus-value ne doit pas donner lieu à la constatation de gain. L’évaluation des éléments en
question doit être limitée au coût historique (à moins qu’il s’agisse d’actif devant être évalué
à la valeur de marché comme c’est le cas des titres liquides ou de réévaluation
d’immobilisations).
Le gain ou la perte de change est considéré comme étant le résultat de la fluctuation du cours
dans l'exercice considéré, et est pris en compte dans la détermination du résultat net pour cet
exercice (NCT 15 ; §. 15).

Exemple 6 (adapté du cours de R. C ; Gabsi, 2008):


Une entreprise tunisienne possède un terrain en France. Ce terrain payé 100 000 € le 10/06/N-5,
est réévalué à 150 000 € le 31/12/N.
Les cours de change à ces différentes dates se présentent ainsi :
- Au 10/06/N-5 : 1 € = 1,8 DT
- Au 31/12/N : 1 € = 2,45 DT
Comptabiliser l’opération selon les deux référentiels.
Le montant réévalué au 31/12/N est de 150 000 x 2,45 = 367 500 DT ; d’où un écart de
réévaluation de 367 500 – (100 000 x 1,8) = 187 500 DT qui se décompose comme suit :
- Ecart de réévaluation à taux constant :
(150 000- 100 000) x 1,8 = 90 000
- Différence de change :
150 000 x (2,45 – 1,8) = 97 500
187 500
Selon l’IAS 21

31/12/N

Terrain 187 500


Écart de réévaluation 187 500

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Selon la NCT 15 (Zarrouk, 2013)

31/12/N
Terrain 187 500

Écart de réévaluation 90 000


Gain de change 97 500

Exemple 7 (Gabsi, 2008):


A la clôture de l’exercice N, les actifs d’une entreprise tunisienne comprennent :
- Un stock de marchandises acheté le 14/07/N pour 120 000 € (cours du jour 2,4 DT).
La valeur de réalisation nette de ce stock à la clôture de l’exercice N est de 97 000 € ;
- Une créance de 60 000 € sur un client allemand, qui correspond à une vente effectuée
le 15/10/N, alors que l’Euro valait 2, 35 DT ;
- 5 000 actions d’une société française acquises à 30 € l’action le 12/02/N ; à cette date ;
l’Euro valait 2,32 DT. Le cours moyen en bourse de l’action SF (titre liquide) au cours du
mois de décembre N est de 28 €
- 10 000 € en banque (dans un compte professionnel en €). Le solde de ce compte bancaire est
de 23 000 DT au 31/12/N (avant actualisation).

Le cours de l’Euro au 31/12/N est de 2,46 DT.


Au bilan du 31/12/N, ces éléments d’actif sont évalués comme suit :

Montant en € Taux de Montant en

change DT

Eléments non monétaires évalués à la

juste valeur :

• Actions SF 5 000 x 28 = 140 000 2,46 344 400

• Stock de marchandises 97 000 2,46 238 620

Eléments monétaires courants :

• Créance client 60 000 2,46 147 600

• Banque (en €) 10 000 2,46 24 600

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page 13

Les écritures suivantes seront alors passées à la fin de l’exercice N :

Perte/plac. en act 3 600

Actions SF 3 600

Dot aux cpt de prov 49 380


Prov pour dép des Stocks 49 380

Créances clients 6 600

Gains de change 6 600

Banque (en devises) 1 600

Gains de change 1 600

La diminution de la valeur des actions SF au 31/12/N s’analyse comme suit :


Variation du cours en bourse :
[5 000 x (28 – 30) x 2,32] = - 23 200

Gain de change :

[5 000 x 28 x (2,46 - 2,32)] = 19 600


- 3 600
La baisse de la valeur du stock de marchandises au 31/12/N s’analyse comme suit :

Variation de la juste valeur :


[(97 000 – 120 000) x 2,4] = - 55 200

Gain de change :

[97 000 x (2,46 - 2,4)] = 5820

- 49 380

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page 14

Exemple 8 (Gabsi, 2016/2017):


La société Sadira est une société de conservation et de commercialisation des fruits en Tunisie et
à l’étranger. Sa monnaie fonctionnelle est le Dinar tunisien.

Dans le cadre de ses activités d’exportation vers l’Amérique du nord, Sadira exploite en Espagne
une unité de stockage et de distribution de fruits dans laquelle elle dispose au 31-12-2011 des
éléments d’actifs suivants :
a- Un local de stockage acquis le 01-07-2011 à 320 000 € et réévalué au 31-12-2011 à
343 200 €. Il est amortissable sur 20 ans sans valeur résiduelle.
b- Un matériel de tri et de conditionnement des fruits acquis le 01-09-2011 pour 72 000 €. Il
est amortissable sur 10 ans sans valeur résiduelle.
c- Un stock de 50 tonnes de fruits acheté le 31-10-2011 à 100 000 € pour satisfaire
la première livraison (prévue en janvier 2012) d’un contrat de vente ferme et non révisable
conclu avec un client américain et portant sur 200 tonnes de fruits aux prix de 2 200 € la
tonne ; Les frais de transport maritime à la charge de Sadira sont estimés à 400 € la tonne.
Le coût d’achat d’une tonne de fruit est de 2 100 € au 31-12-2011.
d- Le 30-11-2011, un lot de fruits a été vendu à un client canadien pour un prix de 80 000 €
qui sera encaissé le 28-02-2012.
Les cours de change de l’euro se présentent comme suit en 2011:
- Le 01-03 : 1€= 1.5 DT
- Le 01-07 : 1€= 1.6 DT
- Le 01-09 : 1€= 1.7 DT
- Le 31-10 : 1€= 1.8 DT
- Le 30-11 : 1€= 1.85 DT
- Le 31-12 : 1€= 1.9 DT

La société Sadira applique la méthode de la réévaluation à la juste valeur pour l’évaluation de


ses constructions.
TAF :
Précisez les traitements comptables applicables aux différents éléments d’actifs issus des
opérations sus-indiquées à la date de clôture, et passez les écritures comptables qui en
découlent chez la société Sadira au 31-12-2011.

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Solution

1/ Traitements comptables applicables aux différents éléments d’actifs et écritures

comptables à passer au 31/12/2011.


a) Traitement applicable au local de stockage
La société SADIRA applique la méthode de la réévaluation pour la comptabilisation des
constructions. Selon IAS 21 « A chaque date de clôture, les éléments non monétaires en
monnaie étrangère qui sont évalués à la juste valeur doivent être convertis en utilisant les
cours de change de la date à laquelle cette juste valeur a été déterminée ».
Pour notre cas, la date de réévaluation est le 31 décembre 2011.
« Si le profit résultant de la réévaluation est porté en capitaux propres, les écarts de change
résultant de la réévaluation seront comptabilisés en capitaux propres. Lorsqu’un profit ou
une perte sur un élément non monétaire est comptabilisé directement dans les capitaux
propres, chaque composante de change de ce profit ou de perte doit être directement
comptabilisée dans les capitaux propres ».
En conséquence, les écarts relatifs à la réévaluation de l’entrepôt seront constatés au niveau
de l’entrepôt et son amortissement en contrepartie des capitaux propres. Le calcul des écarts
de réévaluation et de change se présente comme suit :
Coût historique : 320 000*1,6= 512 000 D
Amortissement : (512 000/20)*1/2= 12 800 D
VCN (au 31/12/2011) : 512 000-12 800= 499 200 D
Valeur réévaluée : 343 200*1,9= 652 080 D
D’où un écart de réévaluation de : 652 080- 499 200= 152 880 D
(352 000 * 1,9) – (320 000 * 1,6) = 156 800 DT
(8 800 * 1,9) – (8 000 * 1,6) = 3 920 DT
(343 200 * 1,9) – (312 000 * 1,6) = 152 880 DT
31/12/2011
(B) Amortissements des constructions 12 800
(B) Constructions 12 800
12 800 = (320 000 * 1,6 * 5%) * 6/12

31/12/2011
(B) Constructions 152 880
(C) Ecart de réévaluation 152 880

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b) Traitement applicable au matériel de tri :


Matériel de tri et conditionnement : Il s’agit d’un élément non monétaire évalué à la date
de clôture selon le modèle du coût ; par conséquent, il reste comptabilisé au taux historique
d’acquisition et aucun écart n’est constaté sauf en cas de dépréciation.
31/12/2011
(R) Dotations aux amortissements (72 000 * 1,7 * 10%) * 4/12 4.080
(B) Amortissement matériel de tri et conditionnement 4.080

c) Traitement applicable au stock de fruit


Stock de fruits : Il s’agit d’un élément non monétaire évalué à la date de clôture selon le
modèle du coût, il reste comptabilisé au taux historique d’acquisition et aucun écart n’est
constaté sauf en cas de dépréciation. Pour cela, nous devons donc comparer le coût
historique du stock avec sa valeur de réalisation nette et retenir la valeur la plus faible.
Coût historique : 100 000*1,8= 180.000
Valeur de réalisation nette : (2.200 – 400) € * 1,9 * 50 = 171.000 DT

Dépréciation du stock = 180.000 – 171.000 = 9.000DT


31/12/2011
(R) Dotations aux provisions 9.000
(B) Provisions pour dépréciation des stocks 9.000

En outre, le contrat de vente ferme et non révisable conclu avec le client américain est un
contrat déficitaire, d’où l’obligation pour SADIRA de constituer une provision pour le
montant de la perte inévitable attendue.
Val. d’acquisition par tonne: 2.100*1,9
Val. de réalisation nette : (2.200-400)*1,9
D’où une provision = (2.100 – 1.800) € * 1,9 * 150 = 85.500 DT

31/12/2011
(R) Dotations aux provisions 85.500
(B) Provisions pour risques et charges 85.500

d) Traitement applicable à la créance :


Il s’agit d’un élément monétaire. Il doit donc être évalué en utilisant le cours de clôture. Tout
écart constaté par rapport à la valeur initiale de la créance doit être porté en résultat.
31/12/2011
(B) Clients 4.000
(R) Gain de change 4.000
4.000= 80.000*(1.9-1.85)

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3. Traitements particuliers
a. Traitement de la différence de change résultant d’une grave dévaluation

Selon la NCT 15, § 22 : La différence de change qui résulte d’une grave dévaluation ou
dépréciation de la monnaie, contre laquelle il est pratiquement impossible de se couvrir et qui
affecte les dettes ayant trait à des biens récemment acquis, facturés en monnaies étrangères, peut
être incorporée à la valeur comptable de ces biens, pourvu que la valeur comptable ainsi redressée
ne soit pas supérieure au moins élevé des deux montants suivants :
- Le coût de remplacement du bien en cause, et
- Le montant récupérable par le biais de l’utilisation ou de la vente de ce bien.
Selon le référentiel international : L’incorporation des pertes consécutives à une forte dévaluation
monétaire dans le coût des actifs n’est plus permise par la norme IAS 21 après son amendement
dans le cadre de la version 2005 (IAS 21, IN10).

b. Contrat de couverture de change


Selon la NCT 15 (§ 23)
- Opérations à long terme : Lorsqu’un contrat de change à terme est conclu afin de fixer en

monnaies de comptabilisation les montants qui seront payés ou encaissés à la date du

règlement des opérations conclues en monnaies étrangères, la différence entre le taux de


change à terme et le taux de change du jour à la date du contrat doit être rapportée aux

résultats sur la durée du contrat.

- Opérations à court terme : Les taux de change à terme figurant dans les contrats de change

correspondants, peuvent être utilisés pour comptabiliser et présenter les opérations.

Selon l’IAS 21 : Cette norme ne traite pas des opérations de couverture et renvoie à l’IAS 39

(Instruments financiers : comptabilisation et évaluation). L’IAS 39 traite de la comptabilité de


couverture et impose à une entité de comptabiliser certains écarts de change d’une manière

différente du traitement préconisé par IAS21. Ainsi, les différences de change sur éléments

monétaires en monnaies étrangères dégagées sur instruments de couverture (partie efficace de la

couverture de flux de trésorerie) sont comptabilisées initialement dans les capitaux propres.
(Zarrouk 2007, P 206).

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Exemple ( Zarrouk 2007, P 207)

Début novembre N, « 3A, SA » détient une créance sur un client étranger de 100.000 €

(1€=1,450) à échoir dans 90 jours. Pour se couvrir contre la variation de l’euro, elle a vendu à
terme cette créance au taux de change de 1,460 pour 1€. Fin N, 1€=1,440. A l’échéance, la

transaction est réalisée et le cours de 1€=1,450. Comptabiliser la transaction selon les

référentiels tunisien et international sachant que « 3A, SA » a préparé une documentation liée à
cette opération et a démontré l’efficacité de la couverture.

Solution :

Selon le référentiel tunisien (NC15)


Début nov N
Clients étrangers (B) (100.000€*1,45) 145.000
Vente (R) 145.000

Clients étrangers (B) (100.000€*(1,46-1,45)) 1.000


Gain de change (R) 1.000
Fin N
Gain de change (R) (1.000/3) 333
Produits à recevoir (B) 333
Début N
Produits à recevoir (B) 333
Gain de change (R) 333
A l’échéance
Banque (100.000*1,46) (B) 146.000
Clients étrangers (B) 146.000

Selon le référentiel international (IAS12/IAS21/IAS39)

Début nov N
Clients étrangers (B) (100.000€*1,45) 145.000
Vente (R) 145.000

Instruments de couverture (B) (a) 1.000


Capitaux propres (B) 650
Passif d’impôt différé (B) (1000*0,35) 350
(a) Début nov. N 1000 = 100.000*(1,46-1,45)

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Fin N
Instruments de couverture (B) (a) 1.000
Capitaux propres (B) 650
Passif d’impôt différé (B) (1000*0,35) 350
(a) 1000 = (100.000*(1,46-1,44))-1000
A l’échéance
Banque (B) (100.000*1,46) 146.000
Perte de change (R) 1.000
Clients étrangers (B) 145.000
Instruments de couverture (B) 2.000

Capitaux propres (B) 1.300


Passif d’impôt différé (B) 700
Gains de change (R) 2.000

V - Conclusion
- L’importance de l’effet de la variation du taux de change sur le résultat de l’entreprise
- L’existence de certains choix possible en matière de traitement des écarts de change
pourrait amener à une gestion du résultat comptable des entreprises
- Il y a eu une révision de l’IAS 21 qui n’a pas été suivie par la NCT 15. Ceci explique en
général les différences qui existent entre le référentiel national et celui international.

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