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Résumé: Les piémonts de la chaîne atlasique connaissent à la fois des risques d’inondations
catastrophiques et des risques de pénurie d’eau. La question posée consiste dans la recherche de
potentiels pour réduire ces effets hydriques par un aménagement plus conservatoire de la montagne.
En montagne, la dynamique environnementale reste caractérisée par une dégradation en action dont
l’illustration est la régularisation hydrique en baisse, malgré les gros efforts d’équipement. Avec le
changement climatique, cette situation risque de se compliquer, avec notamment l’accentuation de
magnitude des aléas. Les modèles projettent en effet, une baisse des pluies d’hiver, celles qui
normalement produisent en abondance l’eau superficielle et souterraine et une multiplication des
événements intenses estivaux, causant une érosion très importante. Pour s’adapter, il faudrait couvrir au
maximum les versants servant de parcours et les gérer de façon à permettre la restauration des plus
dégradés. Il faut aussi prêter plus d’attention aux terrains cultivés, en y réalisant le maximum de
dispositifs de piégeage de l’eau ou de réduction de l’intensité d’écoulement. Mais l’augmentation de la
part des eaux vertes, tout en relevant le taux de régularisation, ne va-t-elle pas réduire les débits arrivant
aux barrages, situés sur le piémont ?
Pour les pouvoirs publics, sur le long terme, le plus important est sans doute d’éviter l’envasement
excessif, généré par les écoulements très chargés car il agit sur la durabilité des infrastructures coûteuses
et vitales pour l’irrigation en plaine et l’alimentation en eau potable. L’autre enjeu est de garantir des
débits fournis pour répondre aux besoins les plus importants en aval ; l’aménagement intégré des forêts,
des parcours et des terres agricoles est sensé permettre cela, à la condition que les exploitants des
finages qui, seuls, peuvent l’assurer, soient intéressés à cette opération.
Cet espace montagneux est en majorité utilisé par de petits exploitants (les 2/3 du nombre total
d’exploitations). Les cultures sur terrains melk ne fournissent qu’une partie de leurs revenus, le reste
venant de l’utilisation – pratiquement privative - des parcours collectifs et de la forêt domaniale. Ces
petits exploitants, principaux responsables de la dégradation de la biomasse, par la surexploitation de
bois d’énergie et le surpâturage en forêt comme dans les parcours, seront eux les seuls restaurateurs
possibles de ces écosystèmes, si on les implique dans le processus de gestion et si on arrive à les
mobiliser dans ce but. Sinon, toute autre opération lancée en dehors de leur participation, ne pourra être
que vaine.
Pour réussir cet objectif hydrique, il est important d’avoir recours aux résultats de la recherche-
expérimentation, car la réaction des divers aménagements sur le bilan de l'eau est très diverse en
fonction de l'échelle du bassin versant et des étages climatiques. Les reforestations massives présentent
le défaut d’avoir un impact de réduction des écoulements. En montagne aride (versant sud de l’Atlas
avec <200mm), la culture n'est pas rentable sur les versants consacrés au parcours extensif, où
l’essentiel est d’éviter le surpâturage, pour permettre l’extension et la densification de la biomasse,
afin de relever la part de l’infiltration et concentrer l’eau vers les fonds de vallées où sont implantées
les cultures intensives d’oasis. En montagne semi-aride (versant nord de l’Atlas), les aménagements
physiques réduisent les transports solides mais pas beaucoup le ruissellement lors des averses. L’effet
de crue sur les piémonts pourrait même se renforcer. Par ailleurs, ces aménagements n’intéressent pas
les gens de la montagne. Par contre, la Gestion Durable des Eaux et des Terres ou « SLM » augmente
le couvert végétal, introduit les arbres et relève la densité des parcours; ainsi, elle diminue le
ruissellement, augmente l'ETR et les ponctions sur les écoulements du bassin, notamment les pointes
de crue, mais, comme l'étiage se relève, on peut obtenir une meilleure répartition des eaux dans
l'année.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Introduction
Les piémonts sont des espaces à risque, sous l’effet à la fois des crues générées en
montagne et du stress hydrique local, dans les sous-espaces non dominés par les apports en
eau issus de la montagne, indiquant ainsi une illustration de différenciation spatio-temporelle.
Depuis 1980, des sécheresses de plusieurs années consécutives ont été enregistrées au
Maroc, entrecoupées d’épisodes pluvieux, à l’origine de crues d’une rare violence. Des lits de
rivières, restés secs plusieurs années et ayant de ce fait accueilli de l’habitat plus ou moins
insalubre ou des infrastructures, se sont transformés en torrents dévastateurs causant pertes
humaines et dégâts matériels. C’est le cas des événements catastrophiques de l’oued Ourika,
au S de Marrakech en 1995 (Saidi & al., 2003), d’El Hajeb, sur le versant NW du Moyen
Atlas en 1997 et de Guelmim, au SW de l’Anti Atlas, en 2014.
Les principales causes à l’origine de ces inondations sont (Département de
l’environnement, 2008):
• la dégradation des sols et de leur perméabilité, favorisant la genèse d’un ruissellement
direct, de crues et l’amplification des débits de pointe ;
• le rétrécissement de sections des cours d’eau par l’accumulation de dépôts qui font
obstacle à l’écoulement des eaux ;
• l’occupation du domaine public hydraulique par des constructions anarchiques aux
abords des lits d’oueds, parfois même sur les chenaux, restés longtemps sans
écoulement ;
• la conception inappropriée de certains ponts et ouvrages de traversée des oueds,
favorisant la constitution d’obstacles provisoires;
Pour réduire ces risques, on a procédé à plusieurs interventions (Département de
l’environnement, 2008) :
• La réalisation de barrages de plus ou moins grande taille pour le stockage d’eau et le
laminage des crues à l’amont des zones menacées,
• L’aménagement biologique des bassins versants, avec notamment la plantation
forestière et sylvo-pastorale,
• La construction de seuils permettant la réduction des vitesses d’écoulement et le dépôt
de sédiments en amont.
Mais ces actions ne suffisent pas, car périodiquement, de nouvelles crues sont
enregistrées, certaines sur de nouveaux sites, d’autres sur des sites affectés auparavant, parfois
même déjà traités, indiquant ainsi une certaine inefficacité des aménagements réalisés.
Dans ce papier, le propos sera plus particulièrement centré sur les phénomènes enregistrés
sur les basses vallées et piémonts de la chaîne de l’Atlas, montagne semi-aride dominant des
plaines très densément occupées sur leur flanc nord et des oasis présahariennes sur le flanc
sud.
Problématique
Les piémonts et avant-monts de la chaîne atlasique connaissent à la fois des risques
d’inondations catastrophiques et des risques de pénurie d’eau. Deux questions majeures se
posent alors: Pourquoi les traitements déjà appliqués dans de nombreux sites, n’ont pas
sensiblement atténué le danger de ces risques ? Un aménagement plus rationnel de l’amont et
mieux conduit que jusqu’à présent, a-t-il un réel potentiel pour réussir à réduire ces effets
hydriques ?
I- Analyse de la situation
1-1- la montagne: la terre et l’eau
Au Maroc, la montagne joue le rôle de conservatoire de ressources, de produits de
qualité, de savoir-faire, d’ingéniosité technique et de solidarité sociale (Chaker & al., 1996 ;
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Laouina, 1998); c’est le château d’eau qui régularise les écoulements majeurs, dans les nappes
karstiques et les retenues de barrages et protège les grandes plaines fluviales vis-à-vis des
inondations des grands oueds. Mais c’est un espace resté en marge du développement du
littoral et des plaines, car malgré plusieurs programmes sectoriels destinés au développement
du monde rural, les zones de montagne n’ont pas connu une amélioration suffisante des
conditions de vie des populations (MAPM, 2010).
En même temps, la dynamique environnementale reste caractérisée par une
dégradation en action dont l’illustration est la baisse de la régularisation hydrique, malgré les
gros efforts d’équipement. Avec le changement climatique, cette situation risque de se
compliquer, avec notamment aggravation de la vulnérabilité du fait de l’accentuation de
magnitude des aléas (Aït Kadi & Guillaume, 2010; Gommes & al.; Margat, 1995; Mokssit &
El Khatri, 1995).
Définie dès 1985 par la stratégie préparée par les Eaux et Forêts et l’Aménagement du
Territoire (MATEE, 2003), comme région d’altitude supérieure à 500 m et constituée de
reliefs aux pentes raides, la montagne couvre 21 % du territoire national et compte 7.8 M
d’habitants (22% de la population du Maroc en 2014) ; elle se subdivise en masses étendues
(Rif, Moyen, Haut, et Anti Atlas) et en petits massifs isolés. Elle concerne 9 régions sur les 12
que compte le pays, 31 provinces sur 71, 650 communes rurales (50% du total) et 70
municipalités (28%).
Le croisement du relief (altitude, formes et pentes) et de la pluviométrie (moyenne
annuelle de 331 mm de pluie en montagne, versus 210 mm pour l’ensemble du pays) permet
de faire ressortir clairement les zones de montagne, milieux plus humides, où l’altitude
rehausse la pluviométrie par rapport aux zones environnantes (MAMVA, 1995).
Les conditions de cet espace donnent une série de handicaps (SAU cloisonnée et
étriquée, difficulté des transports, forte menace des catastrophes naturelles), mais aussi
une série d’avantages, notamment la constitution d’un important réservoir d’eau et de
réserves écologiques, si utiles pour les bas pays (Lazarev, 2009).
Le phénomène social majeur est l’accroissement de la population, malgré l’exode rural
et l’émigration toujours très active (Laouina, 1998; Conacher & Sala, 1998). La réalité est
donc vraisemblablement pour les deux décennies à venir une tendance au maintien de la
population et une dégradation généralisée du couvert forestier et des sols. L’accroissement des
populations montagnardes encore très dépendantes d’une économie de subsistance se traduit
par une exploitation excessive des ressources naturelles (Laouina & al., 1993, 2000, 2004). La
dégradation des ressources est d’autant plus forte que le cercle vicieux alliant la croissance de
la population, à la déforestation et à l’érosion s’exerce dans des milieux sensibles, en raison
de la violence des pluies torrentielles de printemps et d’automne, mais aussi de la fragilité de
la couverture végétale (Laouina, 1998).
L’occupation des terres en montagne a une configuration d’interpénétration de la forêt
et des terres de parcours avec la superficie cultivée qui se limite aux versants nord des Atlas,
aux oasis du versant sud et plus largement à la chaîne du Rif. On y trouve la grande majorité
des couverts végétaux du pays, des SIBEs continentaux, une grande diversité floristique des
couverts végétaux et des espèces animales, mais des processus de dégradation en action. La
montagne joue un rôle hydrologique majeur de réduction du ruissellement direct, responsable
de crues ; mais elle vit sous la menace de détérioration hydrologique du fait de la dégradation
des terres et du couvert végétal et de l’impact du changement climatique.
La montagne produit l’essentiel des eaux du Maroc, du fait de la recrudescence des
précipitations ; elle se caractérise par l’étagement et l’opposition des façades. Les espaces
montagneux les plus humides du Rif produisent des volumes ruisselés pouvant dépasser 50%
de la lame précipitée. Par contre, plus on va vers la façade sud des Atlas, plus ce volume
d’eau est réduit.
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L’eau disponible est donc la partie non évaporée ; son volume et sa nature diffèrent
selon l’état de surface du sol et le couvert végétal. Sous forêt, le taux de pluie qui fournit de
l’eau disponible représente environ 1/5 de la lame précipitée. Cette eau se décompose en
partie directement ruisselée (8%), écoulement après drainage à travers le sol et les formations
superficielles (28%) et recharge de la nappe souterraine (63%). Dans les parties du bassin
versant couvertes de céréales, l’eau disponible est plus importante que sous forêt (moyenne de
28% de la lame précipitée). Mais les catégories sont totalement différentes du paysage
forestier. Les valeurs sont respectivement de 48, 19 et 33%, ce qui signifie que cette
augmentation de volume d’eau est en fait négative, car elle a surtout fourni du ruissellement
direct, agent d’érosion et de destruction, alors que la part de la recharge de la nappe a
nettement baissé. Là où le sol nu domine, l’infiltration est très faible et donc, la recharge de la
nappe et l’écoulement après drainage interne sont très limités ; l’évaporation physique et le
ruissellement direct représentent la totalité du bilan d’eau. Cela donne des crues immédiates
après les événements orageux, sans intérêt durable pour les ressources hydriques.
Les projections de débits, suite à l’impact du changement climatique sont inquiétantes
(Margat, 1995, Mokssit & El Khatri, 1995). Tous les modèles prédisent une baisse des débits
en saison humide et au contraire une hausse des apports en saison sèche. Les écoulements
d’hiver sont liés à des pluies frontales durables et d’intensité modérée, sur des sols couverts
de biomasse d’herbacées; l’érosion est donc limitée et la charge en sédiments faible. Les
écoulements d’été et de début de l’automne sont liés à des orages de forte magnitude, sur sol
dénudé et sont responsables d’érosion intense et d’apports solides en masse; les impacts
négatifs sont donc très élevés.
La dynamique actuelle de dégradation de la biomasse (recul de la forêt et
éclaircissement des parcours) agit pour réduire l’infiltration et relever la part des
ruissellements sauvages, notamment lors des événements extrêmes. Les eaux de ruissellement
direct causent ainsi des dégâts aux infrastructures, à l’habitat, au cheptel et des pertes en vies
humaines ; en plus, sur leur parcours, ces eaux subissent de gros prélèvements par évaporation
physique. Lorsqu’elles atteignent un réservoir de barrage, ces eaux très chargées amplifient le
phénomène d’envasement (MAMVA, 1995).
Le piémont du Haut Atlas est composé de plans que l’on peut diviser en deux grands
panneaux:
-la partie W au N d’Amizmiz se constitue de plans anciens entaillés par des vallées encaissées
issues de l’Atlas, enregistrant des crues circonscrites dans l’espace, alors que les espaces
irrigués sont repoussés vers l’aval;
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-dans le Haouz oriental, le relief est plus bas, avec des piémonts en glacis de moins en moins
entaillés à mesure que l’on se dirige vers l’E; les crues peuvent être enregistrées dès le pied de
la montagne et peuvent s’étendre sur le large espace des cônes de déjection; mais en
écoulement normal, l’espace irrigable est plus étendu qu’à l’W.
Fig.4 : Distribution gravitaire originelle, avec réduction progressive des débits des séguias
vers l’aval et exemples de capture de l’eau d’amont par des fermes marocaines ou coloniales
(ORMVAH, 1968)
L’organisation socio-spatiale de l’exploitation des ressources hydriques a été menée
avec la volonté de maintenir une certaine distribution égalitaire de la ressource rare et variable
et le partage du risque (ORMVAH, 1970; Bouderbala & al., 1984 ; Ruf, 2004; CESE, 2014).
Ce n’est qu’à la suite de l’intervention externe d’autorités locales ou étrangères que
l’exagération du stress hydrique a été ressentie dans les terres relevant de l’ancien système de
distribution de l’eau, au profit d’espaces originellement non dominés, mais qui le sont
devenus du fait d’une capture de la ressource hydrique de surface ou souterraine1.
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Ce que l’on observe sur le piémont de Marrakech ; on le retrouve avec la capture de l’eau des khettaras par les
motopompes sur le piémont sud de l’Atlas.
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La chaîne de l’Atlas se caractérise par la dissymétrie de ses façades, avec une façade
NW agricole et une façade SE pastorale. Dans le détail, l’évolution de l’extension de la SAU
est très différenciée d’une commune à l’autre. Une majorité de communes a enregistré une
réduction d’extension des superficies agricoles, alors que les communes qui ont enregistré une
forte extension de SAU sont curieusement en majorité sur le versant saharien; cette évolution
s’est faite en parallèle avec les progrès dans l’installation de moto-pompes et l’irrigation de
nouvelles terres.
Les espaces où dominent les petites exploitations de < 5 ha correspondent aux régions
restées marginalisées, les montagnes et les oasis présahariennes; requièrent une attention
particulière pour surmonter leur vulnérabilité à la dégradation et aux impacts du CC.
Les montagnes sont à la fois des espaces difficiles à handicaps et des espaces
disposant d'importants potentiels de développement. Leur économie se base surtout sur
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l’exploitation de ressources naturelles, l’eau abondante, le sol au contraire limité aux bas de
pentes et fonds de vallées et la biomasse, composée d’espaces forestiers et de parcours variés.
Mais les revenus tirés de l’exploitation de ces ressources sont limités et très souvent, des
revenus externes, liés à l’émigration ou au tourisme sont entrain de surpasser ceux tirés de
l’agriculture et de l’élevage (CGDA, 1999).
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absentes, notamment lorsque l’accompagnement des efforts des agriculteurs n’est pas assuré
(exemple d’Azrou, avec la crise des pruniers).
Réalisations
Il ne faut pas sous-estimer les réalisations paysannes en termes de gestion des eaux et
des terres, notamment dans les montagnes de vieille paysannerie sédentaire, comme le Haut
Atlas occidental.
Les programmes et stratégies étatiques sont multiples :
Programme National d’Economie d’eau en irrigation
Programme d’extension de l’irrigation
PANLCD: Zonation pour le diagnostic et l’adaptation de mesures spécifiques au
contexte zonal (HCEFLCD, 2013)
PNABV (MAMVA, 1995),
Stratégie nationale de conservation de la biodiversité
Plan Directeur de Reboisement et PFN
Le taux de réussite inégal. Dans le cadre du PNABV, ½ Mm3 de ravins traités, ½ Mha
de sols aménagés (25% en reboisement, 15% en amélioration pastorale, 49% en arboriculture
avec banquettes…); mais l’érosion n’a pas baissé et l’envasement reste de 75Mm3/an)
Enjeux
Si on applique des actions bien réparties et bien ciblées de Gestion Conservatoire des
Eaux et des Sols (GCES) en montagne, couplées avec une certaine extension de l’arrosage des
cultures et l’adduction d’eau pour la population et de nouvelles activités, quelles peuvent être
les marges de fourniture d’eau aux barrages ?
Et à quel coût ces aménagements ? Pour répondre, il faudrait avoir quantifié l’effet du CC
pour estimer l’effort nécessaire pour s’y adapter en réalisant les actions à même d’apporter
des réponses à ces situations.
Ensuite, il faudrait pouvoir garantir la durabilité du suivi et une évaluation permanente de
l’efficience
Enfin, il y aura toujours une différence d’échelle, entre les réussites enregistrées à
l’échelle expérimentale (travaux de recherche) ou à l’échelle d’une communauté sociale et
dont de multiples cas ont été effectives et ce qui est visé par la problématique de l’eau qui
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cherche une réponse globale à l’échelle du pays. Le changement ne peut être considéré
comme réussi que si une masse critique de réussites locales est effectivement mise en route.
Options
éviter l’envasement excessif, agissant sur la durée de vie des infrastructures de retenue; cet
envasement massif est généré par les écoulements très fortement chargés, issus des ravins
et des versants instables; la mise en place d’aménagements coûteux et exigeant l’expertise
technique est du ressort de la RTM. Mais on n’a obtenu que très peu de résultats jusqu’à
présent, vu l’immensité des terrains concernés et le nombre de hot spots.
Réduire le départ du ruissellement direct en relevant la part de l’infiltration, ce que permet
la réhabilitation de la biomasse; cela va générer, certes, plus d’ETP et peut être moins
d’écoulement ; mais aussi moins de charge en matériaux solides et plus d’eau de drainage.
Les étiages seront relevés. Globalement le débit sera plus régulier et pas forcément
amoindri.
Le choix pour cette option exige une action combinée sur la totalité du paysage et non
pas spécifique de la SAU. La forêt, les parcours, les badlands sont au moins aussi fortement
concernés.
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• Réduire les impacts négatifs (érosion, envasement, inondations…), le choix pour des
pratiques et techniques privilégiant l’infiltration, la transpiration biologique, aux
dépens du ruissellement direct.
• Réserver une part plus importante et surtout mieux distribuée spatialement de l’eau
réservée pour la demande en AEP des campagnes et le développement des
équipements ruraux et d’autres activités rurales génératrices de revenus.
• Ce sont les utilisateurs de l’eau en aval (irrigants, urbains, touristes, industriels… qui
déboursent les crédits Eaux vertes, mécanisme d’aide à la gestion de l’eau et du sol, en
amont, visant des bénéfices pour les utilisateurs de l’eau en aval (eaux plus régulières,
moins de crues destructives, eaux de meilleure qualité).
Conclusion:
Le développement global de la montagne marocaine (CGDA, 1999) et de ses piémonts
requiert une vision nationale intégrée:
• Des voies de développement global de la montagne, qui créent des richesses et en
même temps permettent de sortir cet espace de son enclavement, tout en s’adaptant
aux effets du changement climatique; la seule action sur la gestion des ressources
naturelles devrait permettre de récupérer en montagne au moins 1/3 des ruissellements
non contrôlés (environ 4 km3 perdus et responsables de dommages en aval); les
productions seraient ainsi relevées en volume et en qualité; des paysages seraient
construits ; d’autres activités pourraient s’y rattacher…
• Un système de péréquation qui permette une réelle symbiose spatiale entre montagnes
et bas pays, par l’invention de systèmes de bénéfice conjoint avec retour vers la
montagne d’une partie des gains qu’elle offre à l’aval (crédits Eau verte et paiement
des services environnementaux) et en même temps permettre aux plaines, de profiter
au mieux des ressources offertes sans trop subir les impacts de dégradation issus de la
montagne.
Bibliographie
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Résumé : Les catastrophes naturelles et technologiques qui touchent avec des occurrences
plus ou moins importantes les systèmes urbains montrent l’intérêt de mettre en œuvre une
politique de résilience qui tienne compte de la complexité des territoires touchés (Balsells et
al., 2014 ; Zevenbergen et Cashman, 2011). Le concept de résilience interroge la façon de
penser le système urbain et ses perturbations. Il peut être défini comme « la capacité d'un
système urbain à absorber une perturbation et à retrouver ses fonctions à la suite de cette
perturbation ». A cet égard, la ville constitue un ensemble de systèmes en interactions dans
lequel les réseaux techniques jouent un rôle majeur dans la propagation des risques en milieu
urbain et dans l’aggravation des effets (Robert et Morabito, 2009). Analyser les
dysfonctionnements de ces réseaux durant une catastrophe et leurs effets dans la diffusion du
risque est fondamental pour mettre en place une stratégie de résilience du territoire. Dès lors,
l’opérationnalité du concept passerait par la nécessité d’adapter le fonctionnement des réseaux
techniques urbains aux perturbations potentielles, à reconstruire le système urbain et ses
réseaux à la suite d’une perturbation majeure en prenant en considération les leçons tirées des
crises passées ou à définir des modalités de gestion de crise en intégrant la complexité même
de la ville (Serre et al., 2013a et 2013b). Les réseaux techniques apparaissent alors comme un
levier d’action important pour appuyer de telles stratégies, à condition de préciser le cadre
conceptuel de l’analyse, de développer des méthodes et des outils opérationnels pour les
acteurs de la gestion des risques. En partant d’une analyse théorique sur la nature des
interdépendances des services urbains, il s’agira de comprendre dans quelle mesure ces
interdépendances sont prises en compte dans les développements opérationnels
(aménagement, gestion de crises). En effet les services urbains (transports, énergie, eau,
déchets, télécommunications) ont montré leur importance dans la propagation des
perturbations et dans le maintien et le rétablissement des fonctions urbaines pendant et après
une crise hydrologique. De plus, le fonctionnement local des équipements des services
urbains détermine le niveau de fonctionnement d’un service irriguant un territoire bien plus
large et dépassant les périmètres de compétence des collectivités concernées et des espaces
soumis aux aléas naturels. Une expérience de démarche collaborative conduite avec les
gestionnaires des services urbains de l’agglomération parisienne sera présentée (Toubin et al,
2014). Elle illustrera en particulier une des réponses possibles au besoin de communication et
de coordination exprimé par ces acteurs pour accompagner l’émergence de stratégies
intégrées mises en place par chaque service dans le cadre de leur préparation au risque de crue
centennale.
Bibliographie
BALSELLS M., BARROCA B., AMDAL J., BECUE V., SERRE D. « Application of the
DS3 model to the stormwater sewerage system at the neighborhood level », Water Science
and Technology, 10 p. 2014.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
ROBERT B., MORABITO L., Réduire la vulnérabilité des infrastructures essentielles, Paris,
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Yvette VEYRET
Professeur émérite. Université Paris Nanterre
Des exemples permettront à la fois de montrer la mise en œuvre des PPR et les
difficultés de cette mise en oeuvre. Si PPR et autres réglementations constituent une étape
importante dans la gestion des risques et des politiques d’aménagement des espaces à risque,
dans la réalité, les obstacles sont nombreux et l’ aménagement i des territoires à risque
demeure souvent insuffisant ou peu satisfaisant notamment dans un contexte de changement
climatique.
L’île de Saint Martin qui appartient au domaine tropical, aux Antilles du Nord a
enregistré en septembre 2017 le passage du cyclone Irma, les conséquences pour les
aménagements qui ont été dramatiques ont été estimées à environ 2 milliards d’euros. Le
cyclone Irma était classé 5 sur l’échelle Simpson-Saffir ce qui signifie des rafales de vents
dépassant 249 km/h sur une minute. Les cyclones sont des phénomènes naturels fréquents aux
Antilles, mais Irma, de très forte intensité, a eu des conséquences dramatiques qui ont entraîné
la destruction des aménagements de l’île et provoqué onze victimes. Face à un aléa connu en
raison notamment de son caractère récurrent, et qui pourrait être plus fréquent encore avec le
changement climatique, comment expliquer de telles conséquences? L’aléa est-il seul en
cause ? Ou faut-il envisager un effet accru d’usages discutables et pour beaucoup inadaptés du
territoire, ainsi que la non mise en application des réglementations françaises en matière de
prévention des risques et donc d’aménagement du territoire ?
1-Les cyclones récurrents aux Antilles s’accompagnent d’une hauteur des vagues accrue,
d’une surcote barométrique, de la baisse de pression atmosphérique produisant une élévation
du niveau de la mer (– 1 hPa = + 1 cm) ; et de l’effet du vent qui entraîne l’accumulation
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
d’eau marine au contact des côtes (Paskoff, 1996, cité par V. Duvat 2008). La succession des
cyclones aux Antilles est longue (doc n°3).
Ainsi, parmi les plus récents, LUIS (1995) de catégorie 4 et en 1999, à un mois
d’intervalle, JOSE et LENNY (respectivement de catégorie 1 et 4) se sont caractérisés par de
fortes précipitations. LUIS a provoqué de gros dégâts sur les littoraux, en raison des vagues
qui ont dépassé les 10 m et d’une surcote de l’ordre de 2m. Le total pluviométrique lors du
passage de JOSE s’établit à 498 mm (station de Marigot) en 48 heures. LENNY, outre la
force des vents, est responsable de précipitations qui ont dépassé celles de JOSE un mois plus
tôt, atteignant en deux jours, 866 mm à Marigot. Le ruissellement torrentiel et les
mouvements de terrain ont fortement affecté l’île. Les cyclones peuvent donc provoquer de
gros dégâts en raison de la force des vents, ou/et par suite d’inondations catastrophiques, de
mouvements de terrain si de fortes pluies se produisent. Néanmoins, c’est sur les littoraux que
leur effet est le plus important par suite de l’importance des vagues, de la surcote.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Doc 2. Les secteurs concernés par les inondations et la submersion marine à Saint
Martin
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-31446-rapport-cat-nat-ccr.pdf
1-La forte croissance de la population que souligne le tableau (doc 3) est liée notamment au
développement touristique de l’île à la fin du XXe siècle. Ce développement s’effectue sur les
littoraux forcément très attractifs. Or, la vulnérabilité de la population est d’autant plus forte
qu’une grande partie de cette population est paupérisée, vit dans des quartiers informels, mal
construits où le bâti fragile est soumis aux risques de submersion, d’inondation (Quartier
d’Orléans par exemple) et aux vents violents. On admet en effet qu’en 2010, 12 394 étrangers
vivaient à Saint-Martin, ce qui représente alors environ le tiers de la population totale. La
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
plupart de ces étrangers originaires de la zone caraïbe (77 %), en particulier d’Haïti (47 %), de
la Dominique (16 %) et de République dominicaine (6 %) ont quitté leur pays après des
catastrophes naturelles et pour des raisons de pauvreté. 16 % de la population étrangère est
européenne Une part non négligeable de la population immigrée n’a pas de formation
professionnelle, ne dispose pas des connaissances suffisantes en matière de risques et n’a pas
les moyens de se protéger efficacement..
2-Les caractéristiques topographiques de l’île, dont la partie centrale très accidentée est peu
propices à la construction, et d’un accès difficile, ont poussé historiquement la population à
s’établir à proximité immédiate du littoral, voire les « pieds dans l’eau » ce que recherchent
les acteurs du tourisme et la population. . Des ensembles d’habitations ou d’activités
économiques sont installés directement sur les cordons dunaires. Ces zones arrivant à
saturation, l’urbanisation progresse désormais sur les hauteurs. Saint-Martin voit désormais se
multiplier la construction sur les collines (mornes), notamment dans l’agglomération de
Marigot, parfois à proximité immédiate de ravines qui sont fréquemment comblées lors des
travaux. Les abords des zones humides (étangs) ont eux aussi été assez largement occupés par
des aménagements sauvages, ce qui a amoindri leur capacité à absorber l’eau des
précipitations, déjà réduite par des phénomènes d’envasement. (https://www.actu-
environnement.com/media/pdf/news-26278-rapport-gestion-risque-inondation-drom.pdf).
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
leur permettant d'acquérir le terrain qu'ils occupent à usage d'habitation principale, afin
d'améliorer la salubrité d'immeubles souvent construits dans des conditions précaires.
L’exemple extrême de Saint Martin permet d’introduire la question majeure de la prévention
des risques. Existe-t-il des réglementations permettant d’associer risque et aménagement ?
Sont-elles bien appliquées ? Comment envisager la montée du niveau marin et des aléas
cyclonique plus puissants ou plus nombreux ? Rappelons que selon l’ONERC (Observatoire
national sur les effets du changement climatique), les conséquences du changement
climatique sur les espaces littoraux devraient se traduire notamment par « « L’accélération de
la submersion marine et de l’érosion des côtes, Le renforcement de la fréquence et de
l’intensité des tempêtes, Les modifications du régime des vagues et la circulation océanique. »
or les projections présentées par le GIEC pour le XXIe siècle font état d’une forte montée du
niveau marin (tableau, doc 4)
Doc 4 L’élévation du niveau de la mer d’ici 2100 (hypothèse du GIEC, source
ONERC)
Pour n’envisager que les aléas et risques d’inondation, rappelons qu’ils (inondations
fluviales, urbaines, littorales) concernent en France 17,1 millions de personnes dont 16,1
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
millions en métropole. 1,4 million de personnes est concerné par les risques de submersion
marine. Plus de 9 millions d’emplois sont exposés aux débordements des cours d’eau et plus
de 850 000 emplois sont explosés aux submersions marines.20% des habitations exposées aux
submersions marines n’ont qu’un rez-de–chaussée.( https://www.ecologique-
solidaire.gouv.fr/prevention-des-inondations)
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Décret du 2 mars 2011 détermine les actions à mener et leurs responsables pour réaliser : ----
-une évaluation préliminaire des risques d’inondation dans chaque district hydrographique,
- une sélection des territoires à risque,
- une cartographie des surfaces inondables et des risques,
- et un plan de gestion des risques d’inondation qui doit être décliné localement.
La loi MAPTAM 2014 Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des
métropoles attribue aux communes et EPCI à fiscalité propre, la compétence GEMAPI
(gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), entrée en vigueur au 1er
janvier 2018. Elle porte sur la maîtrise d’ouvrage des systèmes de protection, renforce les
liens entre prévention des inondations et aménagement du territoire. Pour la mise en œuvre
de cette compétence, les collectivités territoriales pourront disposer d’une taxe dédiée.
1-Le Plan de prévention des risques d’inondations PPRI résulte de la loi de 1995 ; établi par
communes, il détermine les zones de dangers (carte des aléas). En fonction de l’importance de
ceux-ci le PPR pourra soit interdire tous nouveaux aménagements, toutes constructions, soit
se voir imposer des restrictions spécifiques pour les nouvelles constructions et les
constructions et aménagements préexistants. L’arrêté émis par le préfet qui prescrit le PPRI
indique la nature du risque, le périmètre concerné, les services chargés d’instruire le projet.
Cet arrêté est notifié aux maires et aux présidents des Etablissements publics de coopération
intercommunale (EPCI), il est affiché en mairie. Le projet de plan est soumis à enquête
publique. Quand le PPRI est approuvé, il vaut alors servitude d’utilité publique et doit être
annexé au Plans locaux d’urbanisme (PLU), les servitudes résultant de ce plan ne sont pas
indemnisables. Le plan est composé d’une carte d’aléa, d’une carte de zonage et d’un
règlement précisant les mesures d’interdiction applicables dans les différentes zones.
2-Le Plan submersions rapides (PSR) adopté en février 2011 à la suite de la catastrophe due
à Xynthia, le PSR concerne outre les processus de submersion marine, le ruissellement
localisé, les crues soudaines, la rupture de digues, il doit s’articuler avec le Plan National
d’adaptation au changement climatique (PNACC) afin de prendre en compte l’élévation du
niveau de la mer. Ce plan, conformément à l’article 42 de la loi du 3 août 2009 de
programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement, présente des
mesures concrètes, opérationnelles pour préparer la France à faire face à de nouvelles
conditions climatiques. . Le plan s’appuie quatre aspects
*la maîtrise de l’urbanisation et l’adaptation du bâti.
*l’amélioration des systèmes de surveillance, de prévision, de vigilance et d’alerte.
*la fiabilité des ouvrages et des systèmes de protection.
*l’amélioration de la résilience des populations
Il a pour objectif de « garantir la sécurité des personnes, par des projets ponctuels mais
sur des zones cohérentes (bassin de risque) ». Ce qui rejoint la stratégie nationale de gestion
du trait de côte issue du Grenelle de la Mer (engagement du Grenelle de la mer n°74 du Livre
bleu) qui insiste sur la nécessité de « suivre l’évolution naturelle du trait de côte là où les
enjeux sont faibles, à intervenir de manière limitée en accompagnant les processus naturels, à
organiser le repli des constructions existantes derrière la ligne de défense naturelle ou
aménagée, à maintenir le trait de côte dans les secteurs de forts enjeux. Le plan national de
submersions rapides propose donc un cadre organisationnel, des objectifs généraux et
des enveloppes financières.
Déclinés aux échelles locale les plans de submersion rapide, imposent d'intégrer les
bassins de risque inondation par submersion marine dans le champ d'application des
programmes d'action de prévention des inondations (PAPI), jusqu’alors réservés aux bassins
de risque inondation par débordement fluvial.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
4. La stratégie nationale de gestion des risques d’inondation : la France s’est dotée d’une
approche globale et intégrée de la gestion des inondations SNGRI Approuvée en 2014 et issue
d’une consultation nationale auprès du grand public, la stratégie nationale de gestion des
risques d’inondation a pour objectif la mise en cohérence des actions menées sur le territoire
en matière de risque d’inondation afin d’atteindre une sécurité maximale des populations, une
réduction du coût des dommages, et une diminution notable du délai de retour à la normale
des territoires affectés par les inondations il s’agit de "renforcer la sécurité des personnes
exposées", "stabiliser sur le court terme, réduire à moyen terme, le coût des dommages liés
aux inondations" et "raccourcir fortement le délai de retour à la normale des territoires
sinistrés". Cette stratégie se décline dans les grands bassins par le de plans de gestion des
risques inondation (PGRI) et, à l'échelon des 122 territoires à risque important d'inondation
(TRI) identifiés.
En janvier 2015 a été installé le Comité National chargé de suivre la mise en œuvre de
la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte Il est chargé de la cartographie
nationale de l'érosion littorale, lancée en janvier 2014, doit réaliser un atlas national de
référence pour la connaissance de la dynamique des côtes françaises.
5. PPRL, PLU et SCOT. Les PLU et Scot sont des documents d’urbanisme, les PPR des
documents de prévention qui n’interviennent que dans le domaine des risques. Les PLU «
comportent un règlement qui fixe, en cohérence avec le projet d'aménagement et de
développement durable, les règles générales et les servitudes d'utilisation des sols (servitudes
d’urbanisme), qui peuvent notamment comporter l'interdiction de construire ». Dans le cadre
des PLU, les orientations d’aménagement et de programmation (OAP) issues de la loi
Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) et complétées par la loi Grenelle 2 sont des
dispositifs de planification stratégique efficaces notamment pour la prise en compte du risque.
Les cartes de zonage du PLU sont particulièrement stratégiques car elles doivent
s’articuler, sans aucune contradiction avec les zonages du PPR. Le règlement du PLU revêt
une grande importance dans la gestion des risques, (article L.562-4 du Code de
l’environnement).
Issu de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) du 13/12/2000, le SCOT est
l’outil privilégié d’une planification stratégique élaborée par les collectivités pour assurer un
aménagement du territoire cohérent sur un bassin de vie. Il s’impose dans un rapport de
compatibilité aux autres outils de l’urbanisme de planification (POS/PLU, carte communale).
Il permet aux élus et à leurs partenaires d’être acteurs de la prévention des risques
d’inondation à travers les objectifs d’aménagement du territoire à long terme qu’ils
définissent ensemble. Le SCOT constitue une échelle intéressante pour identifier l'évolution
du tissu urbanisé qu'il faudrait envisager pour réduire de manière significative les impacts
d’une inondation. Prendre en compte le risque d’inondation dans le SCOT, permet de poser la
question de l’avenir des territoires inondables en lien avec des territoires « non-inondables »,
de leur solidarité, dans le but de garantir la sécurité des populations, l’intégrité et la pérennité
de la vie économique, touristique, sociale et environnementale des territoires malgré la
présence de ce risque.
Ces différents documents sont opérationnels, ainsi sur 303 communes littorales de la
métropole, fin 2016, 136 communes étaient couvertes par un PPRL approuvé et 134 autres
avaient un PPRL en cours d’élaboration. Depuis ces vingt dernières années, on observe de
nouveaux rapports sur la gestion du trait de côte: on parle maintenant de stratégie locale de la
gestion du trait de côte, de « gestion intégrée des zones côtières» (GIZC ou ICZM en anglais)
devenue « gestion intégrée de la mer et du littoral » (GIML) pour l’échelle européenne ou
encore des « stratégies nationales de gestion du trait de côte ». L’ICZM (Concept né aux US
et adapté à l’Europe (Heurtefeux H. and al, 2011)) n’est pas une simple politique
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
inondations n’étaient pas inconnues loin s’en faut, une seule avait un PPR. Dans certaines
communes le PPR avait été prescrit mais ils n’avaient pas dépassé le stade de l’enquête
publique, 4 ans après leur prescription, en raison de l’opposition des communes et de la
chambre d’agriculture. Dans d’autres cas la prescription n’a même pas entraîné une enquête
publique. Dans une de ces communes la réunion destinée à engager l’étude a eu lieu en 2008,
plus de 8 ans après la prescription. Le projet de plan a été présenté à la commune en 2009 et
une réunion publique a eu lieu en 2010. La couverture reste partielle et ce constat a été
rappelé par des sénateurs suite à la tempête Xynthia (Anziani, 2010). Un nouvel objectif (15
000 Ppri pour 2015) a récemment été fixé par le ministère suite aux inondations qui ont eu
lieu dans la Dracénie (15 juin 2010) (Douvinet et alii 2011)
Sur les 864 communes littorales de France métropolitaine exposées au risque de
submersion marine, à peine plus de 5 % avaient un PPR inondation (PPRI) approuvé au
moment de l’épisode Xynthia en 2010, soit 15 après la promulgation de la loi Barnier
instaurant les PPR.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
retrouve dans bien des espaces littoraux marqués par une forte attractivité résidentielle et par
l’essor du tourisme. A La Faute les constructions sans étage, et relativement peu coûteuses ont
attiré une population de retraités peu fortunés, qui selon de nombreux témoignages ignoraient
totalement le risque de submersion auquel ils étaient exposés. Comme le soulignait Jean
Renard en 1983, les premiers plans d’occupation des sols (1967) ont davantage été des
« instruments de distribution des droits à construire que des documents d’aménagement »
mais en raison de la pression foncière notamment une telle situation ne perdure-t-elle pas ?
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
ces conditions prévenir en temps utile la population, la mobiliser afin qu’elle puisse
contribuer à une gestion acceptable de la crise ?
Le conflit s’est poursuivi lors de l’enquête publique de 2000, il portait sur certains
quais et sur les îles habitées et cependant classées en zone rouge parce que ces secteurs
correspondent à des zones de grand écoulement. L’objectif du PPR étant de reconquérir ces
territoires comme zones d’expansion des crues. Les communes concernées se sont insurgées,
les riverains se sont regroupés en association. Soutenus par des élus, ils ont obtenu la
modification des zonages qui désormais semblent difficiles à lire.
L’assouplissement des zonages, fruit de négociations
En effet au lieu des trois couleurs : rouge synonyme d’interdiction de construire, bleu
indiquant des aménagements possibles en suivant des prescriptions précises, blanc signifiant
l’absence de risque, le zonage réglementaire comprend de nombreuses zones (rouge, orange
hachuré de rouge et rouge hachuré d’orange, bleu, violet foncé et clair, orange foncé, vert)
(tableau n°3).Il est vrai que les prescriptions sont plus complexes en terrain déjà bâti qu’elles
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
ne le sont en terrain non bâti (S. Beucher 2008). Au-delà des couleurs réglementaires
définissant deux zones à risque, certaines adaptations comme […] la multiplication des
couleurs traduisent une négociation de l’aléa et des règlements à l’échelle locale » (Douvinet
et al., 2011).
zones orange foncé, qui correspondent aux autres espaces urbanisés (hors zone de grand
écoulement), en aléas forts ou très forts.
zones orange clair, qui correspondent aux autres espaces urbanisés, en autres aléas.
zones violet foncé, qui correspondent aux zones urbaines denses (hors zones de
grand écoulement), en aléas forts ou très forts.
zones violet clair, qui correspondent aux zones urbaines denses, en zone d'autres aléas.
zones bleues, qui correspondent aux centres urbains (hors zone de grand écoulement) où les
contraintes sont réduites.
Dans certains PPR on distingue aussi
.
- une zone rouge hachurée orange qui correspond aux îles situées sensiblement dans l’axe
de la rivière et aux berges particulièrement exposées à des inondations très fréquentes. La
reconstruction après sinistre d’une surface équivalente y est autorisée sous conditions.
- une zone orange hachurée rouge qui correspond aux autres îles et aux autres berges.
Seules les constructions permises en zone orange foncé décrite ci-dessous y sont autorisées.
Parfois une zone jaune secteur identifié pour accueillir des équipements d'intérêt général
Dans la zone verte, toute construction nouvelle est interdite à l’exception de l’extension
limitée à 20 m² de SHON,
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Dans les zones de grand écoulement, les principales prescriptions sont les suivantes :
la zone rouge hachurée orange, le règlement est identique à celui de la zone rouge mais la
reconstruction après sinistre y est autorisée sous conditions.
- Dans la zone orange hachurée rouge, le règlement est identique à celui de la zone orange.
- Dans la zone verte, seuls les bâtiments liés au fonctionnement des installations sportives et
de loisirs sont autorisés ; les planchers habitables doivent être situés au-dessus de la cote des
P.H.E.C.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Dans les espaces déjà construits, les PPRI montrent rapidement leurs limites. Que faire
des aménagements soumis aux risques ? Dans le cas d'opérations de restructuration de
quartiers, il est nécessaire de mettre les nouvelles surfaces habitables hors d'eau par rapport à
la crue de référence ou d’utiliser le système du duplex. L’évolution qui semble se dessiner,
paraît aller en Ile-de-France vers l’aménagement des espaces à risques en appliquant
cependant des normes de construction spécifiques. Il est vrai que l’un des principes de
l’urbanisation en Ile de France est de réduire les « dents creuses », de densifier. Comment
alors concilier gestion du risque qui nécessite une faible densité de population et d’activités et
aménagement urbain qui bien souvent implique une forte densité des activités et des
hommes ? Ainsi dans le cadre de l’opération d’intérêt national OIN Orly Rungis Seine
Amont, l’État exige une très forte densification des bords de Seine pour rééquilibrer
économiquement l’Est et l’Ouest du Grand Paris, la maîtrise de l’étalement urbain étant
devenue en matière de développement durable l’un des principaux objectifs poursuivis par les
pouvoirs publics (Ghorra-Gobin, 2008).
C’est à travers le renouvellement urbain et sous le vocable de projet urbain que se met
en œuvre cette politique que l’on retrouve aussi bien à Vitry, que dans l’Île Seguin « Rives de
Seine » sur les terrains des anciennes usines Renault à Boulogne-Billancourt, pour les « Les
Docks » à Saint-Ouen, « Ivry-Confluence » à Ivry-sur-Seine, le réaménagement des quais à
Issy-Les-Moulineaux, Ces secteurs d’OIN sont des zones où la règle est assouplie. La
présence de l’Etat dans la gouvernance conduit à une dérogation ; « le passe-droit apparent
est en fait la règle en action » (Lascoumes, Le Bourhis, 1996, p. 63). Ainsi dans le cadre de
l’OIN de Nice conduisant à lotir la vallée du Var pourtant particulièrement dangereuse, le
passage des zones rouges inconstructible à des espaces constructibles résulte des conclusions
d’un Papi préconisant l’implantation de digues –dont on connaît les limites-
Ainsi, la commune de Vitry-sur-Seine qui a pourtant mené une politique active
d’information des populations en matière d’inondation dans le cadre de son plan
d’aménagement et de développement durable, souhaite mettre en valeur plusieurs secteurs de
son territoire. Pour ce faire, la commune travaille plus à la réhabilitation des berges de la
Seine qu’à l’intégration du risque à la politique d’aménagement. Pour Vitry comme pour la
plupart des communes riveraines de la Seine, le fleuve constitue désormais un élément de
valorisation territoriale qui entre en conflit avec l’idée de risque, aspect qui n’est pas
prioritaire dans les choix envisagés, en dépit de son importance. Seine Amont ne renonce pas
à son ambition de développement en raison du risque d’inondation s et l’ IAU indique qu’ Il
faut simplement « tenir compte de ce risque et éprouver la résilience des projets. A Ivry-sur-
Seine et Vitry-sur-Seine deux quartiers, recouvrant e 445 ha, y émergent actuellement en
zones inondables. « Nous ne sommes pas des hors-la-loi, les pouvoirs publics ont voulu que
ces zones soient constructibles, explique l’, adjoint à l’urbanisme de la mairie d’Ivry. Qui
souligne que : « Cela nécessite un peu d’ingéniosité et un surcoût important sur chaque projet.
» Mais la densification reste suffisamment rentable Au Port de Choisy-le-Roi, la médiathèque
a été spécialement conçue pour surplomber une éventuelle grande crue. A Vitry sur les 230 ha
des ZAC Seine-Gare et Gare Ardoines, seront construits 8 100 logements, qui accueilleront 19
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
000 habitants et 21 000 emplois. Le site est pourtant inondable à plus de 80 %. Reste qu’à
travers l’opération d’intérêt national Orly Rungis Seine Amont, l’État exige une très forte
densification des bords de Seine pour rééquilibrer économiquement l’Est et l’Ouest du Grand
Paris… Ce faisant, les pouvoirs publics poussent les maîtres d’ouvrages publics et privés à
développer l’habitat et à « tertiariser » des quartiers inondables jusqu’ici peu denses : il
revient donc aux architectes urbanistes, généralement mandataires des équipes de maîtrise
d’œuvre, de proposer une ville « résiliente », « c’est-à-dire capable de s’adapter à un
environnement parfois difficile » (EPA ORSA, 2009, p. 20).
L’OIN Plaine du Var prés de Nice conduit à la construction et à l’aménagement d’espaces à
fort risque (inondations rapides du Var) qui étaient classés en zone rouge. La très forte
pression foncière dans ce secteur justifie que de rouge les bords du Var deviennent zone bleue
dans le cadre d’un OIN et avec l’usage d’un Papi qui a préconisé le rehaussement des digues
le long du cours d’eau. Les pressions économiques et politiques ont avec l’accord de l’Etat
contribuées au nom du développement durable à densifier, aménager un espace
particulièrement dangereux.
1. Définition:
Le recul stratégique introduit par la loi Barnier , réaffirmé par la loi 2003-699 du 30
juillet 2003, dite loi Bachelot, relative à la prévention des risques technologiques et naturels et
à la réparation des dommages, mis en œuvre au travers des zones noires après Xynthia,
implique le déplacement des populations et des activités pour réduire le risque comme le
souligne le rapport Cousin en 2011 qui définit le recul stratégique « comme un mode de
gestion du littoral qui consiste à déplacer les enjeux (habitations, infrastructures, …) afin de
les mettre à l’abri des aléas naturels et de fournir au système littoral un espace de liberté
suffisant à son équilibre ». Il s’agit d’une forme durable d’adaptation au changement
climatique et à ses conséquences sur les littoraux, et le long des cours d’eau qui peut être mise
en place si le coût des ouvrages de protections et leur maintenance est supérieur à la valeur
des biens mis en péril.
Le recul stratégique a été mis en œuvre notamment en Languedoc pour éloigner du
rivage la route de 12 km qui relie Sète à Marseillan (Hérault), rendant possible l'élargissement
de la plage et la reconstitution du cordon dunaire. Là où l'espace manquait pour éloigner
suffisamment la route, le recul stratégique a été complété par l'installation en mer de géotubes
emplis de sable destinés à casser l'énergie de la houle. « Les tempêtes hivernales viennent
désormais mourir sur la plage et engraissent le cordon dunaire ».
Il concerne aussi la dépoldérisation généralement effectuée à des fins défensives,
c’est-à-dire en rapport avec l’élévation du niveau de la mer. Dépoldériser c’est renoncer à
l’occupation et à l’exploitation humaines d’un polder – espace clos, conquis par l’homme sur
la mer par un endiguement, puis asséché par le drainage à des fins agricoles.. Les polders de
Mortagne-sur-Gironde en Charente-Maritime, qui servait autrefois à la céréaliculture ou
encore l’Île Nouvelle ont été achetés par le Conservatoire du Littoral après la tempête de
1999, alors qu’ils étaient en partie envahis par la mer. Le Conservatoire a décidé de ne pas
obstruer les brèches et de laisser faire les marées. Le domaine de Graveyron dans le bassin
d’Arcachon et de la renclôture du Mollenel en baie de Somme, dont les digues ont été brisées
lors de tempêtes sont également inondés. Les polders de Sébastopol sur l’île de Noirmoutier et
du Carmel en baie des Veys, dont l’inondation a été régulée par des vannes sont aussi des
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
2. Autres propositions
Dans d’autres secteurs, la création d’un ouvrage pour protéger des biens privés d’un
recul du trait de côte est possible. Dans ce cas, la protection prolonge de manière artificielle la
durée de vie de biens qui auraient été détruits par l’action de la mer et incorporés au domaine
public maritime (DPM). Lorsque l’action est réalisée par la puissance publique, celle-ci crée
ou maintient une valeur économique (produit locatif) et/ou vénale (marché immobilier) et/ou
d’usage pour le propriétaire du bien concerné. Il est donc proposé pour les secteurs où une
protection temporaire publique serait réalisée, qu’une contrepartie soit accordée par les
propriétaires en échange d’une augmentation de la durée d’usage de leur bien. Afin de
faciliter l’appropriation publique, il est proposé que la contrepartie soit un démembrement de
la propriété. La nue-propriété pourrait alors être cédée à la puissance publique tandis que le
propriétaire disposerait d’un usufruit temporaire correspondant à la durée de vie de l’ouvrage
de protection. Au démantèlement de l’ouvrage, la pleine propriété reviendrait à la puissance
publique sans surcoût. Un tel dispositif permettrait d’éviter pour la puissance publique un
double coût : celui de la réalisation de la protection dans un premier temps, puis celui de
l’acquisition des biens protégés quand les ouvrages de lutte contre le recul du trait de côte ne
seront plus efficients(M.-L. Lambert 2015
Conclusion
La prise en compte des risques dans le cadre de l’aménagement des territoires est une
nécessité. Mais cette nécessité demeure difficilement acceptable par la population en raison de
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
la perte de valeur du terrain ou de la construction, par la nécessité de se déplacer Elle est aussi
difficilement acceptable par les aménageurs qui ont à densifier les territoires pour réduire
l’étalement urbain et répondre ainsi aux objectifs de développement durable. On perçoit dès
lors la complexité des choix et les conflits qui peuvent émerger lors de ceux-ci. Les politiques
n’ont guère intérêt à mécontenter aussi bien les acteurs économiques que la population qui les
a élus. En outre les effets d’une bonne gestion des risques peuvent ne se lire qu’à long terme
et les politiques ont un calendrier électoral à court terme.
Les réglementations multiples et pour cette raison peu lisibles et parfois peu efficaces (en
témoignent le Plan de surfaces submersibles et les PAPI) font l’objet parfois de discussions,
de pressions qui conduisent à en réduire fortement la portée (cf. le zonage des PPR).
Néanmoins la population, les élus, les acteurs économiques demandent toujours plus de
sécurité et acceptent très mal la crise quand elle se déroule.
Il est vrai que le volet des assurances que nous n’avons pas évoqué dans cet exposé contribue
peut être à maintenir une situation peu satisfaisante en remboursant à l’identique les dégâts
des évènements dommageables. Elles contribuent grâce aux remboursements effectués, par
l’Etat (fonds Barnier) après les crises, à maintenir une forte attractivité des espaces littoraux et
un foncier à prix élevé. Si les crises de forte ampleur devaient se multiplier en nombre et en
intensité, le système assurantiel pourrait alors être mis en question. La question du
changement climatique est donc centrale. Le coût de la reconstruction à Saint Martin
témoigne là encore de la difficulté à renoncer à certains usages et à des aménagements et des
profits dans des secteurs particulièrement dangereux et pour cela très bien identifiés. Un Etat
fort en la matière pourrait définir de nouvelles orientations, là le statut de COM de saint
Martin permet de souligner les limites d’une petite collectivité qui permet tout en termes
d’aménagement pour le plus grand profit de quelques uns et la survie de pas d’autres, qui
attend de la métropole les aides indispensables pour reconstruire à l’identique…
Bibliographie
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Axe 1
Régions et territoires à risque
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RÉSUMÉ: L’analyse statistique des pluies annuelles dans la plaine de Tafrata située à cheval
entre les provinces de Taourirt et Guercif, a permis de révéler une succession d’années
humides et d’années sèches en appliquant la méthode des écarts à la moyenne, indicateur
majeur pour la caractérisation de sécheresse atmosphérique. De plus, ces années sèches sont
marquées par un ou deux degrés d’intensité variés : forte sécheresse où le total
pluviométrique, sur 12 mois consécutifs, se situe dans l’intervalle [-2 -] ; sécheresse
intense où le cumul des pluies se trouve inférieur à -2. En outre, l’analyse des composantes
du bilan agroclimatique mensuel vrai, a permis de dégager des déficits hydriques
flow ( ) 1 synonymous to agro climatic drought. In fact, these different droughts have
immediate consequences not only on the catastrophic production of cereals in autumn season in
BOUR zones, but also on the social, and the environmental situations and some economic
sectors such as (industry, tourism, irrigated cultivation and the production of hydroelectricity).
To find solutions to this climatic problem, a development program has been recommended and
finally launched (dam building for the sake of retaining the waters of Oued Za: Laghrass in
1998, the improvement of hydro agricultural pastoral zones of Tafrata (1330 ha has been
equipped with a local irrigation system (goutte à goutte) in 2013 (Plan Maroc Vert). All these
efforts have been done in the perspective of a sustainable development of the plain under study.
Keywords: Drought-agro-climatic results-environment of autumn's cereals- Hydro agricultural
development-Tafrata (Eastern Morocco).
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INTRODUCTION
Notre problématique porte sur la sécheresse, ses impacts sur les rendements des
céréales d’automne (blé dur, blé tendre et orge) et l’aménagement hydro-agricole dans la
plaine de « Tafrata » (Maroc oriental). Ainsi, notre recherche consiste à résoudre cette
équation qui regroupe deux variables fondamentales : sécheresse et aménagement territorial,
dans une relation systémique et dynamique, tout en essayant d’apporter des solutions efficaces
et efficientes aux contraintes naturelles imposées par les sécheresses atmosphérique et
agroclimatique à l’environnement des céréales dans la perspective d’un aménagement hydro-
agricole de la plaine de « Tafrata ».
OBJECTIFS DE TRAVAIL
Notre recherche consiste à présenter :
l’aspect physique de la région d’étude et de sa station météorologique ;
la caractérisation de la sécheresse atmosphérique (Aléa) et de son degré d’intensité ;
l’analyse du bilan agroclimatique de l’année sèche et ses répercussions sur les céréales
d’automne (vulnérabilité) ;
Ainsi, le risque de sécheresse = Aléa x Vulnérabilité ;
l’aménagement territorial.
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Tableau 1 : Coordonnées géographiques de la station de Taourirt, son réseau et son altitude (m)
MÉTHODOLOGIE
Pour caractériser la sécheresse atmosphérique, nous avons adopté la formule des écarts à la
moyenne en % :
Pour l’évaluation du degré d’intensité de sécheresse, nous avons élaboré une échelle dans
laquelle sont délimités les deux intervalles dont le premier [-2 -] indique la forte sécheresse
et le second -2 traduit une sécheresse intense.
Pour ce qui est de l’analyse du bilan agroclimatique, nous avons appliqué la formule de
Blaney et Criddle (1950) pour l’estimation de l’évapotranspiration potentielle (ETP). Celle-ci
se calcule de manière ci- après :
Dans laquelle
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K = Kc X Kt
S’ajoute à cela la réserve utile (RU) qui est calculée par l’équation suivante :
RU = Da . % terre fine . % Cr . P
RESULTATS ET DISCUSSION
La sécheresse
Le risque de sécheresse se traduit par le produit de l’aléa (probabilité d’occurrence d’un
événement dommageable dans une période donnée) et de la vulnérabilité (conséquence de cet
événement dommageable sur les cultures, l’environnement….)
Risque de sécheresse = Aléa x vulnérabilité.
Ainsi, l’identification de cette sécheresse est basée sur la formule des écarts à la
moyenne en %
Le résultat final de la variabilité temporelle et spatiale des pluies annuelles est donc
explicité dans le graphique propre à la station de « Taourirt » (figure 3).
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Conséquemment, les rendements annuels des céréales ont vocation à diminuer notablement
durant l’année sèche dans la plaine de « Tafrata ».
Soulignons que nous avons choisi deux années-types représentatives des rendements :
l’une humide (1974-75), l’autre sèche (1987-88) (Tableau 2).
Tableau 2: Rendements moyens de l’orge, de blé tendre et de blé dur (en qx/ha) à Taourirt (CT :
34-03)
Années Céréales Superficie semée Superficie Rendement en
en ha récoltée en ha qx/ha
BOUR BOUR BOUR
1974 - 1975 Orge - 10000 10
1987 – 1988 - 690 3
1974 - 1975 Blé tendre - 800 9
1987 – 1988 - 1340 3
1974 - 1975 Blé dur 1150 1150 8,5
1987 – 1988 - 150 2
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CONCLUSION
L’analyse des pluies annuelles nous a permis de caractériser la sécheresse atmosphérique
qui se manifeste selon son degré d’intensité (faible sécheresse, forte sécheresse, sécheresse
intense) dans la plaine de « Tafrata ».
Certes, cette analyse nous a démontré que Tafrata a connu une forte sécheresse, mais est
épargnée de la sécheresse intense.
D’autre part, le bilan agroclimatique mensuel de l’année sèche nous a permis de dévoiler
les impacts de ce phénomène aléatoire sur les rendements catastrophiques des céréales
Références bibliographiques
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Résumé:
Situé au centre Est du Maroc, le bassin versant de la Moyenne Moulouya, est un écosystème fragilisé
par les épisodes de sécheresse consécutives depuis les années 70. Les conséquences de ce phénomène
écologique sont néfastes sur le plan socio-spatial, environnemental et économique.
La dégradation du milieu naturel à cause de la sécheresse aggravée par une surexploitation humaine,
pousse la population à changer son mode de vie en passant d’une vie nomade à une vie semi- nomade
et sédentaire. Ce phénomène a engendré d’une part l’extension des zones urbaines en particulier les
centres de Missour, Outal El Haj, et leurs périphéries à cause de l’immigration de ces réfugiés
écologiques vers ces zones urbaines, et d’autre part la sédentarisation et l’exercice des activités
agricoles autour des points d’eau (Ain Tissaf) et le long de l’oued Moulouya.
Dans ce contexte, nous souhaitons traiter la question des effets de la sécheresse et son impact sur les
mutations socio-spatiales et l’aménagement du territoire dans le bassin de la Moyenne Moulouya.
Mots clés: Sécheresse, indice standardisé des précipitations (SPI), Nomades, Sédentarisation, Centres
urbains, Activités agricoles, Moyenne Moulouya, maroc.
Abstract :
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1. Introduction
La sécheresse est l'un des phénomènes importants résultant de la variabilité et du
changement climatique des dernières décennies. Ce phénomène peut toucher aussi bien les
zones arides que les zones humides qui sont normalement bien arrosées [1].
Dans les zones arides et semi-arides de l’Afrique du Nord, les réserves d’eau sont
tributaires des aléas climatiques, ce qui cause leur précarité. En effet, la sécheresse qui a
affecté les pays du bassin méditerranéen lors des dernières décennies s’est manifestée d’une
manière particulièrement sévère, persistante et avec une extension remarquable (Meddi et al,
2009).
Cependant, les pays du Maghreb, ont connu durant les quatre dernières décennies, une
succession de périodes de sécheresses intenses et persistantes. Au Maroc, cette sécheresse a
été caractérisée par un déficit pluviométrique important et a touché l’ensemble du territoire.
Elle a sévit particulièrement dans les régions qui bénéficient d’un climat semi-aride.
A l’échelle du bassin versant de la Moyenne Moulouya, la situation pluviométrique a
été caractérisée par un déficit généralisé dans l’ensemble du bassin. Ce déficit a atteint 60%
dans certaines stations climatiques ; cette situation est due aux effets de la sécheresse.
Dans ce contexte, nous avons choisi la Moyenne Moulouya comme zone d’étude. Ce
bassin est un écosystème fragilisé par les épisodes de sécheresse consécutive depuis les
années 70. Les conséquences de ce phénomène écologique sont néfastes sur le plan socio-
spatial, environnemental et économique.
La présente étude consiste à étudier les effets de la sécheresse et son impact sur les
mutations socio-spatiales et l’aménagement du territoire au niveau du bassin de la Moyenne
Moulouya. En effet, les principaux objectifs de ce travail sont:
- caractériser la sécheresse climatique au niveau du bassin versant de la Moyenne
Moulouya pour la période 1990-2015 à travers le calcul de l’indice standardisé des
précipitations (SPI).
- L’analyse des tendances du climat et la caractérisation de la sécheresse dans cette zone.
- Suivi et évaluation des épisodes de sècheresse sur la base des données des stations
sélectionnées situées au sein du bassin versant de la Moyenne Moulouya.
- montrer l’impact néfaste de la sécheresse sur les mutations socio-spatiales et
l’aménagement du territoire au niveau du bassin de la Moyenne Moulouya.
Pour caractériser l'ampleur et l’intensité des sécheresses météorologiques dans le bassin
versant de la Moyenne Moulouya, des indices de sécheresses météorologiques très simples et
efficaces tels que l’indice standardisé de précipitation ont été utilisés.
2. Zone d’étude
Situé au centre Est du Maroc, le bassin de la Moyenne Moulouya occupe une position
médiane à l’intérieur de la Moulouya et s’étend entre les latitudes 32°50’-33°50’ Nord et sur
la longitude 4°Ouest (Fig.1). Ce bassin se situe entre les Hauts Plateaux, le Moyen Atlas et le
Haut Atlas. Il est limité par le massif primaire d’Aouli en amont et le seuil de Bouyacoubat en
aval. Il s’étale sur une superficie de 14164,5 km2.
Administrativement, la zone d’étude fait partie de la province de Boulemane (région
de Fès-Meknès), et couvre deux cercles, cinq Caïdats et 10 communes (2 municipalités et 8
communes rurales), totalisant 62777 habitants selon le recensement de 2014.
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Le bassin est
caractérisé par un climat
semi-aride marqué par de
forts contrastes saisonniers
et des précipitations très
irrégulières. De ce fait, il
est marqué par la présence
d’un couvert végétal de
type steppique prédominé
par deux espèces: l’alfa et
l’armoise (Tag. B, 2003).
3. Données et méthodes
Les données utilisées pour présenter les résultats dans ce travail sont constituées de
relevés pluviométriques sur 25 années (1990-2015) provenant de 4 stations de mesure
(Tab.1). Il s’agit des stations d’Outat El Haj, Missour, Ksibat et Tendite.
L’analyse de ces données nous a permis d’évaluer les tendances du climat et de
caractériser la sécheresse dans notre région d’étude.
Pour caractériser et identifier la sécheresse, plusieurs méthodes et indices ont été
utilisés à différentes échelles de temps. Dans cet article nous avons procédé à déterminer
l’Indice de Précipitations Standardise (IPS) pour identifier les périodes de la sécheresse.
Indice de précipitations normalisé (SPI):
L'indice de précipitations normalisé (SPI) a été développé par McKee et al. 1993, comme
un moyen de définir et de surveiller les événements de sécheresse. C’est un indice simple,
basé essentiellement sur des données pluviométriques. Il permet de vérifier les périodes cycles
humides/cycles secs. Le SPI compare les précipitations sur une certaine période (en principe
de 1 à 24 mois) à la moyenne des précipitations à long terme observée sur le même site
(Edwards et McKee, 1997). Le SPI peut être exprimé par la formule suivante :
Où SPI: Indice Standardisé de Précipitation, Pi: Moyenne inter-annuelle (mm), Pm: Moyenne
de la série (mm), σ : Ecart type de la série (mm).
4. Résultats et Discussion
4.1. Evaluation des tendances et de la variabilité de la précipitation dans la zone
d’étude
L’analyse du graphique de la variation des précipitations interannuelles, montre une
grande variabilité d’une année à l’autre. On remarque que les pluies maximales relatives à la
période de mesure (période d’observation 1990-2015) ont été enregistrées à Missour (384 mm
en 2014-2015) suivi de celle de Ksibat 246 mm), Outat El Haj (220 mm), et Tendit (210mm).
On observe aussi l’alternance de périodes sèches et humides.
Quant aux minimales, elles ont été observées à la station de Tendite avec 24 mm en 1992-
1993, suivi de la station d’Outat El Haj avec 46 mm en 1992-1993. La diminution des
précipitations en cette direction reste nuancée par la configuration du relief.
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Fig.2 : Indice pluviométrique standardisé à la station Fig.3 : Indice pluviométrique standardisé à la station
de Missour au cours de la période de Ksibat au cours de la période1990/2015.
1990/2015
Fig.4 : Indice pluviométrique standardisé à la station Fig.5 : Indice pluviométrique standardisé à la station
d’Outat El Haj au cours de la période1990/2015. de Tendite au cours de la période1990/2015.
L’analyse des résultats du calcul de l’indice SPI à la station de Missour (Fig.2), nous a
permis de confirmer que la période entre 1991-1996 est caractérisée par une alternance des
années sèches et des années humides. Pour la période de 1997 à 2007, les résultats montrent
des années très sèches, puis après cette date, on a une alternance entre des années humides
(2008-2010) et des années sèches à extrêmement sèches (2014).
L’analyse du SPI au niveau de la station de Ksibat (Fig.3) indique la succession des
années sèches et des années humides. Durant la période allant de 1991 à 2015, on note des
années modérément sèches, alors que la période 2006-2013 est marquée par la succession des
années modérément humides à très humides.
L’analyse des résultats de l’indice pluviométrique standardisé à la station d’Outat El
Haj (Fig.4) montre qu’on a une dominance des années humides bien remarquables entre la
période (2000-2010). Autour des années 1997, 1998 et 1999, on note des années légèrement
sèches.
A partir de 1996 jusqu'à 2006, les valeurs de l’indice pluviométrique standardisé (Fig.5)
au niveau de la station de Tendite sont négatives, ce qui explique l’existence des années
sèches. Après cette date, on a remarqué la dominance des années humides.
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Fig. 7 : Evolution de la population de la Moyenne Moulouya et des centres urbains entre 1994 et 2014
Une bonne partie de ces émigrés travaillent comme des journaliers dans le bâtiment et
dans le secteur informel comme le commerce ambulant.
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La comparaison des images Landsat de 1984 et 2018 montre une nette progression des
superficies agricoles le long de l’oued moulouya et entre Outat El Haj et Missour.
5. Conclusion
En achevant ce travail, nous pouvons conclure que l’indice de sécheresse utilisé a permis
de caractériser la sécheresse au sein du bassin de la Moyenne Moulouya. L’analyse et
l’interprétation des résultats relatifs aux différentes stations du bassin versant, ont approuvé
que ce dernier est vulnérable à la sécheresse. La fréquence d’épisodes secs relativement longs
est une caractéristique élevée du régime climatique. En effet, les années sèches sont formées
de 03 à 05 années sèches consécutives.
L’indice des précipitations standardisées montre que la fréquence d'apparition d'années
successives sèches est relativement élevée.
L'analyse statistique des apports pluviométriques confirme la dissymétrie et la tendance
générale à la baisse et donc à la faible hydraulicité. Ainsi, la sécheresse peut se produire à
l'échelle de l'année comme elle peut durer deux ou plusieurs années consécutives.
Cette sécheresse a contribué au changement de système pastoral et a donnée naissance à
de nouvelles formes d’adaptation et une nouvelle configuration de territoire transformant le
nomade à un paysan, un commerçant, un maçon etc.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Abstract: The impact of drought on the development of territories primarily affects natural
resources. It is at the origin of disturbances of human settlements giving rise to a population
flow, a decrease of economic activities related to agriculture, and a situation of extreme
precariousness. Under successive episodes of acute droughts, Morocco has launched
emergency plans to fight the effects of drought. These cyclical and short-lived 'programs'
attempt to address the potential impacts on the drought-stricken territories. Thus, in a context
of the complexity of issues attributed to the effects of drought, the integration of risk
management into planning and programming proves difficult. Such an approach should
involve cross-cutting risk management and multi-dimensional approaches. At Berkane
Province level, the drought risk management process is now one of the concerns of the local
decision makers.
Keywords: Risk, drought, risk management, Berkane, Morocco.
INTRODUCTION
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
1-MÉTHODE
La méthode de travail se base sur une approche comparative s’articulant sur une post-
évaluation et une analyse critique des pratiques engagées dans le processus de gestion de
risques dans un système lié aux comportements stratégiques des différents acteurs.
De telle évaluation, faisant appel à une analyse documentaire et statistique, permet de
porter une réflexion raisonnable sur les programmes publics, leur pertinence et leur efficacité
quant aux résultats recueillis face aux efforts engagés.
Ainsi, l’évaluation des forces et des faiblesses des programmes présentés nous amène
à apprécier les affinités et les divergences qui touchent particulièrement les consistances, les
processus de mise en œuvre et les résultats en terme de réalisation de ces programmes. Ceci
permet de porter un jugement quant à l’opportunité de les inscrire dans un processus de
durabilité ou de le mettre dans le registre des actions éphémères et sans horizon crédible.
2-RÉSULTATS ET DISCUSSION
Frappé par des épisodes de sècheresses récurrentes, le Maroc a mis en œuvres des
plans d’urgences pour la lutte contre les effets de cet aléa. Par ces ‘programmes’ à caractère
conjoncturel et transitoire les pouvoirs publics ont tenté de remédier aux impacts potentiels
que peut subir le pays, notamment sa composante rurale, suite à ces effets.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
L’approvisionnement en eau potable (AEP) pour les zones urbaines et rurales les plus
affectées par les répercussions de la sécheresse ;
L'approvisionnement en eau pour le bétail ;
La sauvegarde du cheptel par l'approvisionnement en fourrage ;
Subventions des activités agricoles touchées et l'approvisionnement en semences pour
la campagne suivante ;
La création de l'emploi, en compensation aux pertes d'emploi saisonnier agricole et en
vue de contrecarrer l’exode rural.
Il s’agit en somme d’assurer la AEP, de sauvegarder le cheptel et l’injection de
subventions notamment par la création d’un emploi saisonnier.
plus touché par les répercussions de la sècheresse. En effet, 3 composantes (Eau potable,
Irrigation et économie de l'eau et Aménagement des pistes rurales) parmi quarte sont
destinées à atténuer les effets de l’austérité climatique.
En analysant la chronologie de réalisation des différentes tranches (Fig.1) on
s’aperçoit que le programme montre une diminution nette (pente de -24%) du nombre de
projets retenus.
Le nombre de jours de travail (NJT), principal indicateur de suivi adopté pour l’évaluation des
projets, ainsi que les fonds des différentes tranches du programme affichent une légère
augmentation durant la 2ème tranche suivi d’une baisse pour les tranches qui suivent.
Fig.2. Evolution de la répartition des fonds par rubrique pour chaque tranche du programme de lutte
contre les effets de la sécheresse –Province de Berkane (1999/2000)
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
2-2. Le Plan Maroc Vert (PMV), le début de passage d’une gestion de crise à une
prévention de risque
Le Plan Maroc Vert (PMV) comporte plusieurs composantes, appelés leviers, qui
intègrent dans ses actions des mesures d’adaptation aux aléas climatiques. En effet, des
mesures d’adaptation sont adoptées en vue de la promotion d’une agriculture durable et
résiliente vis-à-vis des répercussions potentielles des aléas climatiques, en particulier la
sècheresse. Ces mesures qui s’inscrivent dans un registre d’adaptation à un aléa perpétuel
plutôt que de gestion de crise conjoncturelle, sont caractérisées par la variété des pratiques
mises en œuvre et la diversité des actions engagées :
L’adoption d’un programme d’économie d’eau d’irrigation fondé sur l’amélioration de
la gestion et de la productivité de l’eau dans (Programme National d’Economie d’Eau
d’irrigation : PNEEI) concernant la reconversion de 555.000 ha sur une période de 10
ans; étant donné que ces systèmes sont quatre fois plus efficient que les systèmes
gravitaires (Balaghi,R & al. 2007);
La réutilisation des eaux non conventionnelles tel que le dessalement de l’eau de mer;
L’adoption de bonnes pratiques agricoles résilientes par la valorisation des acquis de la
recherche agronomique et le transfert de savoir-faire aux producteurs
Le programme de reconversion des céréales en arboriculture fruitière sur 1 million
d’hectares. Cela permettra l’amélioration des revenus des agriculteurs et la protection
des sols et la réduction de la vulnérabilité sociale et biophysique; ‘puisque les risques
de sécheresse pluriannuelles concernent surtout les productions céréalières (plutôt que
les cultures arbustives ou irriguées)’ (Rognon P., 1996).
La création du Fonds de Développement Agricole pour l’encouragement à l’adoption
de bonnes pratiques agricoles résilientes au changement climatique par des
subventions allouées aux producteurs.
55
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Conclusion
Bibliographie
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Résumé: Cet article analyse la variabilité spatiale et temporelle des sécheresses hivernales
dans un gradient géographique aride à la bordure Est du Haut Atlas oriental au niveau du
bassin versant de Rhéris (Sud-Est du Maroc). Les sécheresses survenues entre 1980 et 2012
ont été analysées au moyen de l'Indice Normalisé de Précipitations (SPI) (Standardized
Precipitation Index) sur 12 mois pour une échelle de 32 ans. Les résultats indiquent que les
sécheresses les plus remarquables par leur intensité et leur durée se sont produites durant les
périodes 1982-84, 2000-01, et 2004-/05. Ces sécheresses sont généralisées sur toutes les
stations du bassin avec un SPI minimum de -3 au niveau du poste de Tadighoust.
L'influence de la fréquence de type météorologique et des schémas généraux de la circulation
atmosphérique dans l'Atlantique nord a été également analysée: les résultats indiquent que les
sécheresses hivernales ont été attachées à la dominance des circulations sèches à l’exception
de la fréquence des perturbations thermodynamiques et Nord-Est qui sont considérées comme
des états aérologiques instables, qui surviennent fréquemment entre février et avril de chaque
année pour les stations d’Ait Bouijjane, Tadighoust, Merroutcha et Oum taghia.
Mots clés: Sécheresse, Indice de précipitation normalisé (SPI), Bassin versant de Rhéris,
Fréquence météorologique.
Introduction
La sécheresse est définie comme un déficit de précipitations sur une période de temps
prolongée, habituellement une saison où plus, qui provoque une pénurie d'eau pour une
activité, un groupe ou un secteur de l'environnement. Ses impacts résultent de l'interaction
entre l'événement naturel (moins de précipitations que prévu) et la demande en eau des
activités humaines. Par conséquence, lorsqu’un déficit en eau affecte les masses d’eau de
surface (cours d’eau) et les masses d’eau souterraines (nappes aquifères), survient une
sécheresse hydrologique, car le débit d’eau de surface et/ou souterraine diminue par rapport
aux valeurs normales (Agence BH-Z-G-R). Tandis que la sécheresse socio-économique
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
apparaît quand les précipitations insuffisantes ont un impact significatif sur les communautés
et leur économie (Organisation Météorologique Mondiale 1990).
Cet impact croissant impose que la sécheresse soit examinée non seulement comme un
événement naturel qu’il faut subir, mais aussi comme un phénomène qu’il convient
d’expliquer, de connaître, et qu’il faut, lorsqu’il survient, gérer avec l’efficacité nécessaire et
prendre les mesures à l’avance pour atténuer son impact.
Les résultats indiquent une succession des années sèches dans la zone d'étude; des
dispositions climatiques négatives généralement ont été observées en hiver.
Dans ce contexte climatique variable et instable, la présente étude s’est fixée pour
objectif d’analyser les séquences de sécheresse météorologique à l’échelle annuelle dans le
bassin versant de Rhéris afin de mieux comprendre l’évolution du climat et ses conséquences
à l’échelle du bassin et de définir des stratégies d’adaptation.
Présentation du bassin versant de Rhéris
Situation géographique
Le bassin hydrographique de Rhéris est localisé dans la partie Sud-Est du Maroc et
s’étend sur une superficie de 12702 km². Il est limité au Nord et à l'Est par le bassin versant
de Ziz, au Nord-Ouest par le bassin d’Oum Er Rbia, à l’Ouest par le bassin de Draa et au Sud
par le bassin de Maider (Figure 1).
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
secteur nord-est. En effet, lorsqu’une vallée froide atteint la Méditerranée occidentale, un flux
perturbé de direction nord-est arrive jusqu’aux régions orientales du Maroc (Figure 3).
Figure 5: Evolution des précipitations annuelles dans la totalité des stations étudiées
(Période 1980/2012)
Le régime annuel des précipitations est caractérisé par deux saisons humides,
l’automne et le printemps séparés par une brève saison d’hiver avec un minimum relatif
faible, et par une longue saison d’été très marquée par la sécheresse.
Dans le bassin versant du Rhéris, la pluviométrie décroît généralement de 178 mm
dans les hauts reliefs pour atteindre 50 mm vers le Sud. Les pluies mensuelles sont
caractérisées par un régime pluviométrique très variable d’une année à l’autre, traduisant
l’irrégularité des précipitations. Le module interannuel des précipitations est de 140 mm à Ait
Bouijjane et de 143 mm à Tadighoust (Hilali, 2015).
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Un programme sous Matlab pour le calcul du SPI où les données des précipitations
sont directement chargées à partir des fichiers Excel a été construit.
La source des données pluviométriques qui ont été collectées et exploitées dans cette
étude est l’agence du bassin hydraulique de Guir-Rhéris-Gheris (ABH-G-Z-R). Les
caractéristiques des différentes stations utilisées dans cette étude sont présentées dans le
tableau 4.
Tableau 4: Caractéristiques des différentes stations hydrométriques principales du bassin
versant de Rhéris
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Figure 8: Carte de situation des stations climatiques implantées sur un fond satellitaire
Résultats et discussions
Afin de faire une analyse ponctuelle au niveau des stations concernées, et pour mieux
évaluer les variations de la pluviométrie annuelle, nous avons calculé les valeurs de l’indice
SPI d’une série de 32 années. Les résultats du calcul sont représentés dans la Figure 9.
a. Station de Ait Bouijjane
L’indice pluviométrique standardisé à la station d’Ait Bouijjane montre une
dominance des années sèches bien remarquables pendant la période (1982-1984) et (1997-
2005); on observe aussi que l’indice SPI peut atteindre moins de (-1,5), ce qui explique
l’existence des années de grande sècheresse.
Pendant la période (1987-1992) et (2006-2009), on constate des années humides à
extrêmement humides. Alors que durant la période 2010/2012, on remarque un assèchement
des conditions climatiques.
b. Station de Tadighoust
A partir de 1980 jusqu'à 2012, les valeurs de l’indice pluviométrique standardisé au
niveau de la station sont négatives et montrent des années modérément sèches à très sèches à
l’exception de la période (1987-1990) et (2005-2009), où on a la dominance des années
humides à très humides.
c. Station de Merroutcha
L’analyse de SPI dans la station de Merroutcha indique la succession des années
sèches et des années humides. A partir de 1980 jusqu’à 1988, on a des années modérément
sèches à extrêmement sèches, et pendant la période 2006-2010, on remarque la succession des
années modérément humides à très humides.
d. Station d’Oum taghia
L’analyse des résultats de l’indice pluviométrique standardisé à la station de Oum
Taghia renseigne sur la succession des périodes sèches à très sèches et des périodes humides à
très humides.
Figure 10: Corrélation entre le SPI d’Ait Bouijjane et Merroutcha ; et le débit moyen
annuel des Oueds (1980/2012)
Conclusion
Ce travail a montré que le bassin versant de Rhéris a connu des périodes de
sècheresses sévères avec un déficit pluviométrique important durant la période de 1980 à
2012.
Les résultats obtenus après le calcul de l’indice de précipitation standardisé, ont permis de
localiser des séquences de sécheresse dans les stations étudiées:
-la station de Oum Taghia: à partir du 1995 jusqu'à 2006, on remarque des années
modérément sèches ;
-la station de Tadighoust: pour la période de 1998 à 2006, les résultats montrent des années
très sèches ;
-la station d’Ait Bouijjane et de Merroutcha: pour la période de 1981 à 1984, l’indice SPI
montre des années extrêmement sèches d’autres sont moyennement humide.
-l’étude de la probabilité d’occurrence montre que les catégories climatiques les plus
fréquentes sont celles du climat humide léger et de sécheresse légère.
L’orographie et les altitudes du Haut-Atlas influencent positivement les quantités
précipitées au Nord du bassin.
La sécheresse selon l’indice SPI a mis en évidence une tendance vers l’augmentation de la
récurrence des années sèches à partir de l’année 1982, durant toute la période pour la totalité
des stations étudiées.
Référence:
Bousfoul M., 2008. Gestion intégrée des ressources en eau: une nécessité pour la préservation des
oasis du sud est marocain (cas du Tafilalet) Revue HTE N°140. p 237-239.
Cacciamani, C. Morgillo,A, Marchesi,S and Pavan.V, 2007 “Monitoring and forecasting drought on a
regional scale: emilia-romagna region,”Water Science and Technology Library, vol. 62, part1,
pp 29-48.
Driouech F., 2010. Distribution des précipitations hivernales sur le Maroc dans le cadre d'un
changement climatique. Thèse de Doctorat. Institut national polytechnique de Toulouse, p 163.
El Janati Idrissi A., 2004. L’impact de déficit pluviométrique sur les systèmes des ressources en eau de
surface dans le bassin de Sebou en amont de Machrâa Belkssiri. Thèse Doct. Géographie
naturelle. Thèse de doctorat, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah Fès Sais, p 26
El Ouali A., 1992. Contribution du Haut Atlas central au Sud de Midelt à l’alimentation des aquifères
profonds du bassin crétacé d’Errachidia. Thèse de doctorat sciences de la terre. Université de
Franche-Comte. France, P 74-93.
Hilali M., 2015. Hydrogéologie et ressources en eau du Tafilalet et ses régions limitrophes (sud-est du
Maroc): connaissance, prospection, caractérisation, exploitation et gestion des ressources en
eau. Habilitation universitaire, faculté des sciences, Université Mohammed V, Rabat, p 13-15.
Jouilil I, Bitar K, Salama H, Amraoui, Mokssit A., Tahiri M., 2013. Sécheresse météorologique au
bassin hydraulique Oum Er Rbia durant les dernières décennies. Larhyss journal, n° 12. Javier
2013, pp 109-127.
RIAD S., 2003. Typologie et analyse hydrologique des eaux superficielle à partir de quelques bassins
versants représentatifs du Mmaroc. Thèse en cotutelle, université des sciences et technologie de
Lille; Université Ibnou Zouhr, Agadir.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
2
Cette présentation est réalisée dans le cadre du projet PPR « Les risques hydroclimatiques et
géomorphologiques au Maroc nord-est: typologie, cartographie et gestion » (Appel d’offres 2013, CNRST).
(Une deuxième partie de cette présentation est prévue).
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
un caractère commun à l’ensemble des territoires du nord-est marocain. Cet aspect commun à
tous les milieux se traduit par l’omniprésence d’un aléa climatique imprévisible, aussi bien
sur le plan de son occurrence et de son ampleur. Ainsi, les crues peuvent être partout
dévastatrices, en présence d’enjeux liés soit une fragilité naturelle, soit à une vulnérabilisation
d’ordre anthropogène.
2. Les facteurs de la vulnérabilité
Comme annoncé dans le titre, seuls les aspects liés aux infrastructures des
aménagements routiers extra-urbains sont concernés par cette contribution. Il en découle que
le choix des options d’aménagement est crucial dans la détermination du risque, par le biais
du degré de vulnérabilité qu’il prédéfinit. L’analyse critique des aménagements réalisés dans
chaque site aboutit à un bilan dont l’objet est d’identifier les forces, et surtout les faiblesses
des options engagées. L’objectif est de dégager les pistes de rectifications et, le cas échéant,
de formuler les mesures éventuelles de prévisions et de préventions, relatives aux projections
futures.
Les mesures préventives et prévisionnelles ne sont pas liées aux projections établies
dans les scénarios des « changements climatiques », qui demeurent pleines d’incertitudes et
de constructions théoriques et hypothétiques, mais plutôt liées à l’estimation des aléas dans le
cadre de leurs récurrences naturelles probables. Là, l’important n’est pas le temps de retour
lui-même, mais l’ampleur potentielle de l’aléa futur lui-même, indépendamment de son
occurrence proche ou lointaine. En fait aucun indice exploitable ne peut être fiable pour de
telles prévisions, ce qui met le risque potentiel au premier plan, dans une dimension purement
hypothétique.
Chaque site a ses propres caractéristiques qui interagissent avec l’aléa hydroclimatique
(les crues) et avec l’option engagée pour l’aménagement (type d’équipement et point
d’implantation). A travers l’analyse de cas, des observations permettent de dégager les
principales remarques critiques, en vue d’évaluer la situation pour chaque site. La procédure
consiste donc à passer en revue l’étude séparée de chaque site étudié.
Photos 1 et 2. Site du pont de l’oued Hammou. Il est situé sur le tronçon de route nationale 19 qui relie
Taourirt au nord à Debdou au sud. Les points vulnérables sont en position concave des méandres, sur
les deux rives.
Ce site est situé à 8 km au sud de la ville de Taourirt, sur la route nationale n° 19. Un
ancien pont construit de longue date, remontant à l’époque du Protectorat, comme son
architecture le montre, affronte des problèmes liés aux caractéristiques du site. Le facteur
principal d’instabilité de ce pont est la présence d’un méandre nettement encaissé dans les
formations marno-calcaires du jurassique, moyennement résistantes. C’est un ravin sec, mais
véhiculant parfois des crues susceptibles d’activer l’érosion sur les rives concaves, causant
occasionnellement des dégâts plus ou moins importants. Les murs de soutènement et les
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
gabions s’avèrent vulnérables face à ces attaques fluviatiles, d’un oued peu signifiant par son
hydrologie mais bien influent par sa morphologie et l’impact de sa morphodynamique.
Photo 3. Le pont de l’oued Hammou vu de l’amont vers l’aval. Les réparations des dommages sur les
méandres s’avèrent des fuites en avant, avec des interventions interminables.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Photos 5-6-7. Pont de l’oued Charef, au niveau de la route régionale n° 606. Des dégâts peuvent
survenir potentiellement au passage des crues ordinaires, qui sont normalement occurrentes plusieurs
fois par an. La comparaison diachronique des effets des crues montre une évolution lente des dégâts,
mais bien progressive entre deux temporalités (5-6). L’ancien radier endommagé par les crues.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Photo 11-12-13-14. Les gabions censés protéger le radier, au nord de Bouarfa s’avèrent inutiles, voire
nuisibles, car ils déstabilisent le lit et les berges, alors qu’ils sont édifiés pour « calmer » l’érosion.
Photos 17-18-19. Pont de l’oued Al Basbas. Vues diachroniques de 2013 (à droite) et de 2018 (à
gauche), prises en aval du pont de la RN 17.
3. Conclusion :
Après cette analyse critique rapide de ces sites sélectionnés, un constat se dégage,
résumant les causes de la vulnérabilité des ouvrages réalisés :
-Le mauvais choix du site d’implantation des ouvrages (ponts, radiers, chaussées…)
-Le sous dimensionnement (ouvrages), la sous-estimation des crues potentielles (aléas)
-L’absence de prise en considération suffisante du contexte géomorphologique et de l’activité
morphodynamique (mobilité des méandres, lithologie non résistante, évolution de l’érosion
régressive, le changement du niveau de base…)
-Inadéquation des réalisations (mauvais choix des procédés, de matériaux et d’implantations)
-Inachèvement des traitements et des travaux (traitement partiel focalisé sur le côté technique
de l’ouvrage, ignorant les menaces persistantes)
-Absence d’anticipation du travail de l’érosion, blocage ou accélération de la dynamique
naturelle (réduction de la durée de vie des réalisations)
-Traitements parfois inutiles (gabionnage déstabilisant, seuils mal conçus…).
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Le Maroc est un pays de transition climatique et écologique. Mais pas pour longtemps,
eu égard au glissement des zones. L’impact de ce changement ne se limite pas aux
composantes, il concerne aussi le territoire lui-même.
Le territoire rural est confronté à un triple défi: non seulement il faut produire plus,
mais encore les ressources sont en diminution, et de surcroît il faut préserver leur qualité.
Historiquement, la société marocaine est une société paysanne, et la majorité de la population
garde des empreintes de cette appartenance. L’Etat (Maghzen et ensuite moderne) et la société
marocaine se sont toujours adaptés, a travers l’histoire, aux aléas et aux divers risques dont
ceux du climat –du ciel-.
La reprise de conscience du (es) risque (s) par l’Etat comme par la société est
révélateur de l’ampleur des impacts. Ceci nous amène à nous interroger sur l’acceptabilité
sociale du risque, et aussi de la territorialité de ce risque. Il s’avère que le développement
rural, composante majeure du développement durable, permet de s’interroger sur le risque, à
l’échelle sociale et territoriale. En effet, comment faire pour qu’un territoire rural soit ou
devienne durable, dans un présent et un futur incertain ?
L’appréhension du risque par les institutions et par les organisations rurales joue un
rôle déterminant dans le développement rural, actuellement en cours de déterritorialisation.
Cela implique mobilisation et implication de tous les acteurs locaux. Le processus de
développement rural doit s’adapter sans cesse aux contextes locaux, qu’on sait très divers et
diversifiés, ce qui nécessite de concevoir une grande flexibilité dans le temps.
Il est important d’intégrer ou plutôt de réintégrer autrement le facteur Temps. Car il
s’agit d’un processus lent et long. Cela permettra de mettre fin à la culture « de la pression et
des urgences » du court terme, spécifiquement dans le cadre de l’espace rural.
Les défis du développement durable sont donc sociaux, économiques,
environnementaux, éthiques… mais aussi (et peut-être surtout) territoriaux. Les objectifs sont
divers. Réduire les déséquilibres entre les sociétés humaines et leur environnement naturel
n’est pas le moindre. Paradoxalement, les impacts du CC ne cessent d’accentuer ces
déséquilibres. Il s’avère que ces objectifs ne sont réalisables qu’à l’échelle mondiale, mais un
appui local est indispensable. C’est le « retour du territoire » (cf. le cinquième rapport du
GIEC 2014 et la troisième communication nationale 2016). En d’autres termes, le territoire est
le cadre le plus approprié et le plus pertinent pour une gouvernance efficace du risque
« climatique ». C’est l’objet de notre communication.
Il est certain que la définition du « rural » n’est pas facile. En général, deux critères
sont usités pour délimiter le « rural »: Le critère statistique renvoie à la densité de la
population, et le critère administratif renvoie à l’infrastructure.
Au Maroc, au centre de toutes les politiques nationales du développement rural, on
trouve deux préoccupations majeures. L’une est liée à l’amélioration des conditions de vie et
passe par l’amélioration des infrastructures. L’autre est liée à l’augmentation des revenus des
agriculteurs par la création des Activités Génératrices de Revenus (AGR). Ces deux
préoccupations intègrent-elles des stratégies qui prennent en compte l’adaptation ou/et la
résilience du territoire aux risques climatiques?
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Bibliographie
Autres documents :
Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) 2030. Octobre 2017 – Royaume du
Maroc.
ème
La 3 Communication Nationale du Maroc à la CCNUCC. Ministère délégué auprès du
Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement – Chargé de
l’Environnement. – GEF – PNUD. Janvier 2016.
Changements climatiques 2013 : les éléments scientifiques –Résumé à l’intention des
décideurs, résumé technique et foire aux questions. Contribution du groupe de travail
(I) au cinquième rapport d’évaluation du groupe d’experts intergouvernementaux sur
l’évolution du Climat. OMM – PNUE.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Université Hassan II, FLSH- Mohammedia, Laboratoire : Dynamique des espaces et des sociétés, Maroc.
drissdoghmi@yahoo.fr
Mots-clés : Dynamique sédimentaire, analyse diachronique, logiciel DSAS, littoral de Souira Qdima
Keywords: Sedimentary dynamics, diachronic analysis, DSAS software, Souira Qdima coastline
INTRODUCTION
L’érosion est un processus naturel qui se produit sous l’effet des houles, des vents, et des
mouvements des marées. Elle a toujours existé et a façonné les rivages tout au long de l’histoire, mais
il est maintenant évident que son ampleur actuelle est loin d’être naturelle (Eurosion, 2004).
L’urbanisation anarchique aux environnements côtiers, à son tour, accentue les phénomènes érosifs sur
les littoraux (Durand, 2004).
Toutefois, l’évolution de la morphologie des plages est régie par un nombre de facteurs,
naturels et / ou anthropiques. Ils interviennent à des échelles temporelles et spatiales diverses. D’après
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
La zone littorale de Souira Qdima est située à une trentaine de kilomètres au Sud de la ville de Safi
entre les latitudes 32°03’15’’ N – 32°02’25’’N et les longitudes 9°20’W- 9°25’ W. Située au Nord et
au Sud de l’embouchure de l’oued Tensift, le littoral de Souira Qdima présente un alignement de
direction NNE-SSW avec une forme concave vers l’océan. A marée basse, la plage est presque isolée
du large par des affleurements rocheux qui sont très développés. Ces derniers avec une digue rocheuse
située vers l’extrémité Sud, ne laissent qu’un seul exutoire de quelques dizaines de mètres qui fait le
contact entre la plage et le
large.
- Un compartiment
nord, entre le port et Jorf
Ghraba, correspond à un
ensemble morpho-
sédimentaire d’une
longueur de 1,6km avec
un cordon dunaire rendu
plus stable par la
présence d’une grande
forêt (Acacia et
Eucalyptus). A la côte, il
est adossé par un estran
rocheux et une haute
plage étroite de 10 à 15 m.
Figure 1 : Carte de localisation de la zone d’étude
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
raison que nous avons choisis de faire un suivi topographique au niveau de ce compartiment
central.
La baie de Souira Qdima est une petite plage de quelques 1300 m de long avec une largeur moyenne
mesurée au cours de la basse marée des vives eaux de 110m. Cette dernière se répartit en trois
domaines morphologiques différents (Photos 1et 2) :
2. MATERIEL ET METHODES
La dynamique de rivage à long terme se produit à une très grande échelle de temps tels que des
décennies ou des siècles. Des études des
variations à long terme sont mieux appropriées à
la planification et à la gestion côtière à grande
échelle, puisque leur but est d’identifier les
tendances importantes pour de vastes zones
(Arias, 2003). La carte topographique et des
photos aériennes issues de différentes missions à
différentes dates sont employées pour identifier
l’évolution de la ligne de rivage. Cette technique
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
fonction du temps, et les taux quantitatifs d’érosion ou d’accrétion. Pour quantifier les changements de
position du trait de côte, nous préconisons l’utilisation de l’extension Digital Shoreline Analysis
System (DSAS) conçue par Thieler et Danforth (1994), plugin gratuit pour le programme hôte Arc
View de la société ESRI. L’emploi de ce plugin nécessite une ligne de référence fictive (Baseline), une
longueur pour les transects ainsi qu’un pas de mesure et de disposer de traits de côte projetés dans le
même système géographique. Lorsque tous les paramètres d’entrée sont correctement saisis, DSAS
génère automatiquement, selon le pas de mesure défini, des transects perpendiculaires aux linéaires
côtiers, mesure les écarts entre les traits de côte et calcule les taux moyens de déplacement le long de
chaque transect. L’espacement entre les tansects dans cette étude est de 50 m, et leur analyse
automatique permet de définir des secteurs d’évolution type et d’en calculer les valeurs moyennes. Les
tables attributaires statistiques obtenues renferment un certain nombre de paramètres à retenir :
L’End Point Rate (EPR) est le rapport de la distance entre le trait de côte le plus ancien et le plus
récent sur le temps (nombre d’années) écoulé entre deux dates à comparer (exprimé en mères/an).
3. RÉSULTATS ET DISCUSSION
La tendance marquant l’évolution du trait de côte pour l’ensemble de la période étudiée (1954-
2012), représentée dans la figure 3 montre une alternance de phase d’érosion et d’accrétion selon sept
sous-secteurs du Nord au Sud.
Le secteur Nord, compris entre Jorf Ghraba et le petit port de pêche, est caractérisé par quatre
sous- secteurs dont l’évolution du trait de cote vers l’érosion avec un taux de 67,5%, et 32,5% vers la
progradation. Le sous-secteur 1 (T1 à T27), sur une distance de 1,3 Km, a été marqué par une érosion
de (-26,76m), soit un recul d’un taux moyen annuel de (-0,46m). Tandis que le sous-secteur 2 (T27 à
T34), sur une distance très limitée 0,35 Km, a été marqué par une accrétion de 16,6 m, soit une avancée
d’un taux moyen annuel de (+0,3m). Le sous-secteur 3 (T34 à T54), sur une distance de 1,35 Km, a été
marqué par une érosion d’une valeur moyenne de (-23,48m), soit un recul d’un taux moyen annuel de
(-0,4m). Entre le fort portugais et la limite sud du port, le sous-secteur 4 (T54 à T59), sur une distance
très limitée (0,3 Km), a été marqué par une accrétion d’une valeur moyenne de 42,5 m, soit un taux
moyen annuel d’avancée de 0,73 m.
Le secteur central, entre le port de pêche et l’embouchure de l’Oued Tensift, sur une distance
de 1,7 Km, a enregistré un maximum des valeurs de recul du trait de cote de Souira Qdima (-66,41m,
soit un taux d’érosion moyen annuel de (-1,15m). Ce segment est caractérisé par une évolution de
l’érosion, qui augmente du Nord au sud, dont les valeurs les plus importantes se trouvent entre l’épi et
l’embouchure.
Le secteur Sud, au sud de l’embouchure de l’Oued Tensift, est caractérisé par une phase de
progradation (28,3%) et une phase de recul (71,7%) respectivement selon les deux sous-secteurs 6 et
7. Le sous-secteur 6 (T93 à T119) a été marqué d’abord par une accrétion de la flèche sableuse d’une
valeur moyenne de 139,6 m, soit un taux moyen annuel de (+2,4m). Le sous-secteur 7 (T119 à T185), sur
une distance de 3,3 Km, a été marqué par une érosion d’une valeur moyenne de (-57,65m), soit un
taux moyen de recul annuel de (-1m).
74
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
En termes de bilan de l’évolution du trait de cote durant la période 1954-2012, le trait de côte
des plages de Souira Qdima a été marqué par des périodes de progradation très limitées dans l’espace
et avec un taux de (20,5%), et des périodes d’érosion très étendues dans l’espace, avec un taux de
(79,5%). Le secteur Nord a évolué vers un recul d’un taux moyen de (-0,17 m/an). Le secteur central a
évolué aussi vers une érosion d’un taux moyen de (-1,15m/an). De même, le secteur Sud est
caractérisé par un recul d’un taux moyen de (-0,03m/an).
La comparaison des traits de côte de 1954, 1983 et de 2012 témoigne d’une érosion du littoral
de Souira Qdima intervenue de façon progressive par l’installation d’infrastructures et des
aménagements effectués sur la dune bordière. L’évolution du trait de côte durant cette période
s’expliquerait principalement par des causes naturelles en absence de toute infrastructure ou
aménagement susceptible de perturber la dynamique du rivage à l’exception de l’épi transversal
installé au niveau de la baie En effet, en 1954 la côte apparaît vierge de toute occupation humaine.
Figure 3 : Le modèle cartographique basé sur le calcul de l’End Point Rate du trait de côte du littoral
de Souira Qdima entre 1954 et 2012
75
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Durant cette période, les secteurs au nord de l’épi (secteurs nord et centre) présentaient un
recul moyen qui oscille entre (- 0,2 et -0,35 m/an) sous l’effet majeur des houles incidentes. Ces
valeurs d’érosion modérée expliquent la fonction qu’a assurée la dune bordière qui existait auparavant
au niveau de la baie de Souira Qdima. Tandis que le secteur sud, au sud de l’épi qui existait à cette
époque, a privé des transits longitudinaux des sédiments. En effet, ce secteur a enregistré la plus
grande valeur d’érosion (-0,7 m/an). Dans le cadre d’une convention maroco-japonaise, l’achèvement
des travaux d’aménagement du port de pêche a eu lieu en 2000, réalisé avec l’appui de l’Agence
Japonaise de Coopération Internationale (AJCI). Le port dispose d’une jetée principale d’une longueur
de 360 m, qui a certainement influencé le transit sédimentaire de la dérive littorale N-S d’une par, et
d’autre part la diffraction des houles NW vers le sud du port. Cette situation a provoqué un
dysfonctionnement de l’équilibre sédimentaire. En effet, il y a toujours des accumulations sableuses au
niveau du port et dans la portion comprise entre le port et le fort portugais. Ces accumulations font
l’objet d’un dragage permanent par la commune tutelle. Ces prélèvements vont certainement
influencer le bilan sédimentaire de la zone littorale de Souira Qdima, et par conséquent le
conditionnement du phénomène d’érosion dans les secteurs centre et Sud. Cette situation sera
amplifiée davantage par le phénomène d’ensablement de la corniche aménagée sur la dune bordière.
Durant cette période, le secteur centre a enregistré la plus grande valeur de recul (-1,77 m/an) au
niveau du littoral de Souira Qdima. Cette situation résulte bien sur des aménagements réalisés au
niveau du site. Les quantités de sables sont perdues, soit par dragage du petit port de pêche et des
accumulations au nord de la digue, soit au niveau de la corniche par déflation éolienne. De plus, l’épi
transversal constitue un obstacle vis-à-vis du secteur centre de s’approvisionner des sédiments issus de
l’Oued Tensift lors des crues. Ainsi, le budget sédimentaire reste déficitaire à ce secteur. Ce constat
explique la fragilité du secteur centre à tout événement exceptionnel de tempête.
CONCLUSION
L’étude diachronique du trait de côte, au niveau de Souira Qdima, révèle une évolution
généralement linéaire. Les variations de la position du trait de côte à l’échelle mi-séculaire (entre
1954-2012) témoignent d’une tendance érosive du littoral suite aux projets d’aménagements implantés
dans la région : Installation des Ports, aménagement des corniches sur la dune bordière, projets
touristiques, extension du bâti, aménagement des barrages dans les bassins-versants et des jetées
portuaires et leur impact sur le transit sédimentaire, et extraction abusive des sédiments.
Références bibliographiques
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in Puerto Rico. Journal of Coastal Research, 10: 600-620.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
RESUME: Le littoral nord-est du Maroc est l’une des régions de la côte méditerranéenne du
Maroc les plus vulnérables à une montée probable du niveau de la mer. L'analyse des zones
d'inondation potentielle et les estimations de la vulnérabilité sont basées sur une approche
empirique à partir des évaluations faites par l'IPCC sur l’élévation du niveau de la mer et les
scénarios extrêmes de la marée astronomique. Les résultats indiquent que pour une montée de
1 m du niveau de la mer (scénario optimiste), une partie du cordon dunaire de la lagune de
Nador (30%) et de la plaine littorale de Saidia (11%) serait submergée. Dans un scénario de
remontée du niveau de la mer critique (3 m), ce chiffre monte à 65% à Marchica et à 56% à
Saidia et peut entraîner des conséquences catastrophiques. L'analyse de la côte entière indique
que toutes les constructions urbaines situées en dessous d’une altitude de 3m seraient
affectées sévèrement par les changements dans le niveau de la mer. Actuellement, la plaine
littorale de Saidia – Cap de l’Eau et tout le cordon dunaire de la Marchica sont considérés
comme région à haute vulnérabilité. Vu les pertes sévères prédites par les scénarios simulés,
les stratégies de la réponse qui identifient les options de l'adaptation les plus appropriées
doivent être développées.
Mots-clés : Elévation du niveau de la mer, Risque d'inondation, montée du niveau de la mer,
Maroc nord-est.
Introduction
77
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
intenses, mais pourrait aussi provoquer une disparition complète des plages sableuses et des
marécages. Au Maroc, les tendances de l’élévation du niveau de la mer varient d’un secteur à
l’autre. Warrick et al. (1996) avancent des valeurs à caractère global de 4,9 à 8,6 mm/an.
L’objectif de cette étude est d’évaluer la vulnérabilité de la Marchica face à la submersion
simulée à partir des scénarios possibles. Après avoir identifié les enjeux liés à l’élévation du
niveau de la mer, nous avons dressé une cartographie prévisionnelle des risques de
submersion et analysé les moyens de gestion des risques côtiers encore insuffisants.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Tous ces projets généreront environ 80.000 emplois, dont 15.000 durant les phases de
réalisation et 65.000 à leur entrée en activité. Sans oublier les investissements indirects
projetés pour les années à venir, estimés à quelque 17,58 milliards de DH.
Ces zones côtières sont des espaces soumis aux éléments naturels: marées, houles et
surcôtes de tempête, mouvements sédimentaires et verticaux… mais aussi des espaces très
convoités soumis aux pressions anthropiques. Surviennent alors les catastrophes naturelles!
Les processus déterminant les aléas « érosion et submersion » sont les mouvements relatifs du
niveau marin par rapport au littoral et les vents et vagues de tempêtes.
79
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
L'analyse a été limitée aux abords de la Marchica qui sont plus affectés par une élévation du
niveau de la mer. Pour cette raison, il est clair que les chiffres et les discussions présentés sont sous-
estimés et que les zones d'inondation potentielle dans la région étudiée sont plus grandes du fait du
81
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Conclusion
Le littoral de Saidia - Arekmane se présente comme une région très vulnérable à une
élévation du niveau de la mer à cause de ses caractéristiques topographiques et socio-
économiques. La submersion marine aura probablement des impacts sur les plaines littorales
et les dunes basses tant sur les plans économiques qu’environnementaux et morphologiques.
Le plus important est la base de la connaissance et le meilleur est la prédiction des impacts qui
résultent du changement climatique. Il faudra donc réaliser des plans de prévention des
82
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
risques. Une fois les zones les plus vulnérables définies, les décideurs pourront ainsi établir
les stratégies possibles et les priorités à mener pour minimiser les impacts potentiels de la
montée du niveau de la mer et gérer au mieux le site à long terme.
Références bibliographiques
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Résumé: Cette communication donne un aperçu sur les actions qui ont été entreprises ou les
aménagements nouveaux qui ont été réalisés ces derniers temps sur le littoral de Saïdia tel que la digue
de protection et d’extension du port qui a été construite pendant un laps de temps très court de treize
mois entre 2008 et 2009 et l’aménagement de la corniche aussi bien au niveau de la station balnéaire
de Saïdia que de la ville de Saïdia. Nous avons suivi l’évolution de ce littoral en deux phases, la
première de 2006 à 2009 et la seconde de 2009 à 2016 en essayant de mettre en exergue les facteurs
naturels ou anthropiques qui ont provoqué ces variations. Pour cela, nous avons utilisé les photos
aériennes de 2006 et l’image satellitale de 2009. Nous avons utilisé également les images satellitales
récentes de Google Map. Leur exploitation a été faite dans le cadre d’un SIG grâce au logiciel ArcGis
9.3.
Mots-clés: Littoral, évolution, aménagement, impact, Saidia, Maroc.
Abstract: This paper gives an overview of the actions that have been undertaken or new developments
that have been made recently on the Saïdia coastline such as the harbor protection and extension dyke
that was built during a period of very short time of thirteen months between 2008 and 2009 and the
development of the cornice both at the level of the seaside resort of Saidia and the city of Saidia. We
followed the evolution of this coastline in two phases, the first from 2006 to 2009 and the second from
2009 to 2016 trying to highlight the natural or anthropogenic factors that caused these variations. For
this, we used the 2006 aerial photos and the 2009 satellite image. We also used recent Google Map
satellite imagery. Their exploitation was done within the framework of a GIS thanks to the software
ArcGis 9.3.
Keywords: Coastline, evolution, development, impact, Saidia, Morocco.
Introduction
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Fig.1: Dispositif des transects avec trait de côte de 2006 et 2009 (Benata, 2016)
Fig.2: Taux de variation du trait de côte en m/an, entre Caracas et l’embouchure d’Oued Kiss entre
les années 2006 et 2009 (Benata, 2016)
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Fig.3 : Taux de variation du trait de côte en m/an, entre l’embouchure d’Oued Kiss et la plage
municipale de Saïdia entre 2006 et 2009 (Benata, 2016)
Fig.4 : Taux de variation du trait de côte en m/an entre la Marina et Caracas entre 2006 et 2009
(Benata, 2016)
Fig.5 : Taux de variation du trait de côte en m/an, entre la Marina et l’embouchure de la Moulouya
entre 2006 et 2009 (Benata, 2016)
2. Evolution du trait de côte entre 2009 et 2016
Pour déterminer le taux de variation récente (Recul ou accrétion) du trait de la côte, nous
avons superposé deux images satellitales: celle de 2009 et 2016 et nous avons effectué 35 transects
pour comparer les deux traits de côtes. L’étude comparative montre que le trait de côte connaît
actuellement cinq sections différentes depuis l’embouchure de la Moulouya à l’embouchure d’Oued
Kiss (Fig.6). Des sections en progression entre T1 à T4 ; T10 à T12 et T23 à T35 et des sections en
régression de T5 à T9 et de T15 à T23 (Fig. 6; 7; 8; 9)
En comparaison avec l’évolution qui a eu lieu entre 2006 et 2009, nous pouvons constater que
le rivage de la Moulouya est toujours en progression entre les transects T1 et T4. En revanche, la
section du rivage entre T5 et T9 qui progressait dans la première période connaît actuellement une
forte érosion avec des taux de recul allant parfois jusqu’à 10 m/an.
86
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Le côté Ouest de la marina se trouvant entre les transects T10 et T12 continue sa progression
et accumule de plus en plus de sable sur la digue nouvellement construite avec un taux de 23.4 m/an
en cette période contre 43.4 m/an ce qui peut s’expliquer avec la profondeur de la mer qui augmente
en avançant vers le large de la mer.
La zone Est de la marina qui progressait avant 2009 commence à régresser entre les transects
T13 à T23 par un déficit dans les apports sédimentaires et par le transport du sable par la dérive
littorale vers l’Est.
Ce sable va combler le déficit enregistré entre 2006 et 2009 au niveau de la plage municipale
et de l’embouchure d’Oued Kiss. Ainsi les rochers se trouvant à l’Est de la plage municipale de Saïdia
joueraient le même rôle que les digues d’un port en cumulant le sable dans les zones qui lui sont
adjacentes à l’Est et à l’Ouest.
Fig.6 : Dispositif des transects avec trait de côte de 2009 et 2016 (Benata, 2016)
Fig.7 : Taux de variation du trait de côte en m/an, de Caracas à l’embouchure d’Oued Kiss entre
2009 et 2016 (Benata, 2016)
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Fig.8 : Taux de variation du trait de côte en m/an entre la Marina et Caracas entre 2009 et 2016
(Benata, 2016)
Fig.9 : Taux de variation du trait de côte en m/an, entre l’embouchure de la Moulouya et la Marina
entre 2009 et 2016 (Benata, 2016)
Conclusion
Dans cette étude nous avons démontré que la dynamique sédimentaire du littoral de Saïdia
pendant la période de 2006 à 2016 a connu deux phases différentes. La première phase de 2006 à
2009, a connu en général une progression du trait de côte de ce littoral sauf au niveau de la plage de
Saïdia. Cet engraissement de la grande partie de la plage s’explique par les lâchers très importants qui
ont été effectués au niveau des barrages Machrah Hammadi et Mohamed V à la suite de la
pluviométrie. La masse d’eau importante qui a été déversée par la Moulouya sur le littoral a été
accompagnée par une grande charge sédimentaire qui a engraissé la côte des deux rives de la
Moulouya. Par contre au niveau de la plage municipale et au voisinage de l’embouchure d’Oued Kiss
nous avons constaté un démaigrissement. Ceci est lié au prélèvement des grandes quantités de sable
lors de la mise à niveau de la plage municipale opérée par la Direction Régionale de l’Equipement, du
Transport et de la Logistique de Berkane en cette période.
L’évolution de la côte pendant la période de 2009 à 2016 est différente avec l’évolution qui a
eu lieu entre 2006 et 2009. Nous avons constaté que le rivage proche de l’embouchure de la Moulouya
est toujours en progression entre les transects T1 et T4. En revanche, la section du rivage entre T5 et
T9 qui progressait dans la première période connaît actuellement une forte érosion avec des taux de
recul allant parfois jusqu’à 10 m/an ce qui représente un risque de disparition du rivage au niveau du
88
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
SIBE de la Moulouya. La nouvelle digue de la Marina est un autre facteur qui entraine la
l’engraissement de sa partie Ouest. En revanche la partie Est de la Marina entre les transects 13 et 23
connait un recul significatif par manque d’apport sédimentaire. Au niveau de la plage municipale et de
l’embouchure d’Oued Kiss, nous avons constaté un engraissement. Ainsi les rochers se trouvant à
l’Est de la plage municipale de Saïdia joueraient le même rôle que les digues d’un port en cumulant le
sable dans les zones qui lui sont adjacentes à l’Est et à l’Ouest.
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sédimentaire, Evolution morphologique, Géochimie et état de la Pollution. Thèse de 3ème
cycle, Univ. Med. V, Fac. Sc. Rabat, 197p.
89
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
ABSTRACT: The sedimentary balance of a littoral is very sensitive to any modification that
can intervene in its environment under the action of natural phenomena. The coastal zone of
the Moroccan Atlantic coast is exposed to a strong dynamism, with a permanent swell and
strong tidal currents. The objective of this study is the analysis of the evolution of the
kinematics of the coast line of Moulay Bousselham (Morocco) and the spatio-temporal
follow-up, using a photo interpretation multi dates acquired in, 1976, 1988, 2010 and a
satellite image of 2018, and this with the help of Spatial Remote Sensing, (GIS), (GPS), and
Digital Shoreline Analysis System (DSAS). The rate of changes recorded was calculated by
means of the End Point Rate Index (EPR), the Linear Regression Rate Index (LRR). In
addition, through GIS analysis, the coastline has been classified as erosion zones and
accretion zones. The results of this work also show erosion and accretion processes along the Moulay
Bousselham coast (10 km) estimated at 92% and 8%, respectively.
90
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
INTRODUCTION
Le littoral est la zone entre la limite continentale de l’influence marine et la limite marine
de l’influence continentale. Il correspond, en réalité à une zone très mobile dont les limites
marine et continentale sont difficiles à déterminer (Carter, 1988). De ce fait, la zone côtière
représente un domaine affecté par des processus dynamiques naturels et anthropiques. Ceux-
ci influencent souvent l’évolution spatio-temporelles des zones côtières en conditionnant, de
manière directe ou indirecte, lentement ou encore brutalement, leur état hydrodynamique,
sédimentaire et par conséquence morphologique (Paskoff, 1981). Ces processus peuvent
engendrer des risques sur la stabilité de l’environnement dont on y distingue: les risques
quotidiens qui dépendent de l’action des agents dynamiques marins (marées, houles et
courants) qui, perpétuellement agissent sur les côtes en érodant ou en accumulant des corps
sédimentaires et en modifiant le modelé du trait de côte.
91
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
2. MATERIELS ET METHODES
Pour déterminer le recul du trait de côte, l'approche analytique employée dans cette
étude était basée sur la méthode d’observation indirecte. Elle repose sur des techniques de
photo-interprétation assistées par des photographies aériennes multi dates couvrant une
période de 42 ans (1976, 1988, 2010) (Tabl. 1) avec une périodicité variant de 12 à 22 ans.
Une image satellitale de 2018 et une carte topographique ont servi à la correction géométrique
des photographies aériennes. La carte à 1/50 000 a été dressée, dessinée et publiée par la
Division de la Cartographie en 1974.
Tabl 1. Donnés des missions aériennes des années : 1974, 1988 et 2010, et d‘image
satellitale de 2018
92
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Figure 2. Carte de ligne de base et de transects pour l’analyse des modifications du trait
de côte de Moulay Bousselham
4. RESULTATS ET DISCUTIONS
Nous avons subdivisé la côte étudiée en trois secteurs du Nord vers le Sud (figure. 3)
afin de mieux visualiser les modifications survenues sur la position de la ligne de pleines
mers. Les résultats obtenus par l'analyse diachronique montrent que le littoral de Moulay
Bousselham a connu une évolution qui varie d’une zone à l’autre, et d’une période à une autre
au sein de la même zone (figure.3, Tabl.2). Les variations de la position du la ligne de
référence durant ces 42 années (1976-2018) témoignent d’une tendance régressive le long des
10 km du trait de côte étudié. En effet, sur les 395 transects analysés, 370 (92%) sont en
érosion et 25 (8%) sont en accrétion.
Tableau 2: Statistique de EPR et LRR entre 1974 et 2018 le long du littoral de Moulay
Bousselham
Secteurs d’études Secteur A Secteur B Secteur C
Nombre de transects 114 129 152
Moyenne de la mobilité du littoral (m /an) -1,95 -2,03 -1,96
Minimum de la mobilité du littoral (m/an) -2,98 -13,09 -3,11
EPR Maximum de la mobilité du littoral (m /an) -0,59 10,67 -0,97
Moyenne de la mobilité du littoral (m /an) -2,25 -2,97 -1,70
LRR Minimum de la mobilité du littoral (m/an) -3,19 -15,71 -2,77
Maximum de la mobilité du littoral (m /an) -0,62 4,75 -0,11
93
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Figure 3. Le modèle cartographique basé sur le calcul de points extrêmes (EPR) entre
deux dates 1976-2018 (Erosion et accrétion)
Secteur A: Ce secteur au Nord de la côte étudiée s’étale sur une longueur d’environ 2,32 Km.
L’érosion a affecté cette partie par rapport à sa situation en 1976. Le taux moyen de recul est
de -1,95 m/an en utilisant la méthode EPR, avec un maximum de -0,59 m/an et un minimum
de -2,98 m/an et de -2,25 m/an estimé par la méthode LRR (Tabl.2).Ces résultats peuvent être
légèrement influencés par la marge d’erreur (+/- 0 ,25 m/an) surtout dans les secteurs à faible
évolution.
Secteur B: Au cours de cette période et au niveau de l’embouchure, on remarque une
alternance entre le secteur en accrétion et en érosion sur une longueur de 2,29 km du trait de
côte. Le nombre de transects dans la zone B est de 129 dont 109 transects sont en érosion,
environ 84,49% et 20 transects en accrétion. La partie Nord du secteur présente un
94
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
L’étude de l’évolution du trait de côte le long du littoral de Moulay Bousselham entre 1976 et
2018 été basée sur la photo-interprétation en utilisant des photo-aériennes multi dates prises
respectivement en 1976, 1988, 2010 et 2018. Cette analyse a été réalisée à l’aide de SIG et de
DSAS (Digital shoreline analysis system). Les résultats obtenus montrent que durant les
dernières 45 ans, toute la zone côtière de Moulay Bousselham est sujette à l’accrétion ou à
l’érosion. En outre, cette étude a indiqué que pendant cette période 92% du littoral est en
érosion et que seulement 8% est en accrétion. Cette modification est essentiellement due à
l’exposition de la côte, aux houles énergétiques du NW et NNW ainsi que la présence de la
barrière rocheuse qui empêche les sédiments apportés par la dérive littorale à se déposer sur la
plage.
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Introduction
Les aléas naturels, dont fait partie les mouvements de terrain, sont de grandes actualités aussi
bien sur le plan scientifique et sur le plan médiatique à cause de l’augmentation de la
vulnérabilité due à la forte urbanisation non maîtrisée. La majorité des constructions et des
infrastructures publiques dans le centre urbain de Moulay Yacoub connaît divers degrés de
dégâts en relation avec les mauvaises caractéristiques géotechniques des formations sur
lesquelles est bâti la totalité de ce centre. En effet, ces mouvements de terrain reflètent
l’importance de cette problématique, dans la le centre urbain de Moulay Yacoub, qui se
résume en deux points majeurs :
De ce fait, la méthodologie suivie pour déterminer les facteurs et comprendre ces phénomènes
est basée essentiellement sur une description morphologique des mouvements de terrain dans
l’aire d’étude et puis sur l’approche géotechnique en faisant les mesures de reconnaissance
par sondages carottés, sondages pressiométriques, essai de cisaillement rectiligne, essai de
compressibilité à l’odomètre, etc.
Description du secteur étudié
Le centre urbain de Moulay Yacoub, chef-lieu de la préfecture qui porte le même nom, est
situé à 25 km au NW de la ville de Fès. Ce centre est localisé dans le Prérif, à la limite du
sillon sud rifain et du bassin de Saiss qui le sépare du massif Hercynien central (Meseta
marocaine) et le Moyen Atlas au sud (fig. 1). Plus précisément, le centre urbain Moulay
Yacoub occupe la bordure du Saïs, au contact de la section molle du Prérif, sans rides,
comprise entre le massif de Zerhoun à l’ouest et le Tghat-Zalagh à l’est.
Géomorphologiquement, le centre fait partie du Prérif où prédomine le relief collinaire mou à
la faveur des affleurements marneux tendres, à l'exception des quelques ressauts
topographiques en forme de reliefs rocheux appelés sofs (Zalagh, Moulay Bouchetta El
Khammar, etc.). Le centre urbain s'est développé sur le versant ouest d'une colline marneuse
du miocène du Sillon Sud Rifain, à la faveur de la résurgence de nombreuses sources
thermales.
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Fissuration murale intense postérieure aux tentatives de Effondrement des maisons dans l'ancien quartier
réparation
Figure 3 : Types de processus gravitationnels affectant le secteur de Moulay Yacoub et
pathologie du bâtiment associée
Les valeurs des paramètres géotechniques des sondages carottés et pressiométriques réalisés
dans l'ancien quartier par LPEE (Obda, 2017), dans le cadre de ce travail, uniquement celles
des sondages SC2 et SP8, respectivement, sont médiocres et ne s'améliorent qu'à partir d'une
dizaine de mètres en profondeur (fig. 4 et 5 et tableau 1). Les mesures de pressions de l’essai
au Pressiomètre Ménard montrent que le sol de surface (0 à -3m) ne résiste pas au gonflement
de la sonde et se déforme à une pression inférieure à 10 bars, tandis que même une pression
de 15 bars n’enduit pas de déformation au niveau des sols plus profonds. Aussi, les indices de
compression et de gonflement obtenues par l’essai de compressibilité par paliers à l’œdomètre
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
révèlent l’aspect gonflant des marnes en surface, ces indices diminuent significativement en
profondeur.
Au demeurant, les fissurations et les défauts de fermetures des ouvertures dans le bâti, même
sur terrain plat suggère l'état expansif (retrait-gonflement) des marnes, même si les valeurs
des indices de gonflement sont relativement faibles.
Tableau 1. Paramètres géotechniques des échantillons des marnes prélevés par carottages (Obda, 2017,
d'après LPEE)
Ech SC2 Ech SC2 Ech SC2
(1,5-3m) (3,5-4,5m) (8-9m)
Conclusion
L'instabilité des terrains, quelle soit en forme de glissement de terrain, de solifluxion ou de
retrait-gonflement dans le centre urbain de Moulay Yacoub, est imputable au degré
d’altération élevé dans la partie supérieure du sol, ce qui facilite l’infiltration des eaux de
pluie ainsi que celle des eaux usées des habitations qui ne disposent pas de réseau
d’assainissement. Ces eaux infiltrées s’accumulent au niveau de la couche marneuse. Il
s’ajoute à l’effet de la pente, la force verticale développée par le poids de la zone altérée qui
devient supérieure à la résistance au cisaillement du sol. De surcroît, l’état critique des
bâtiments du secteur est non seulement l’unique conséquence des mauvaises caractéristiques
géotechniques des marnes miocènes sur lesquelles est bâti la totalité du centre urbain mais
aussi le résultat de l'habitat vétuste insalubre, (absence de fondations adéquates, surélévations,
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
absence de drainage des eaux et d'étanchéité, …etc.) ou des pratiques qui ne respectent pas les
normes de construction sur des talus instables ou du moins sur des sols expansifs.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Abstract: In the El Fendak Ain Jdida rural center, important mass movement phenomena
develop through several mechanisms ranging from creeping to complex movements, leading
to a continuous degradation of the soil in particular and the living environment of the
inhabitants in general; as well as the serious problems that they cause for the development.
The site was the subject of a multidisciplinary approach in order to characterize the unstable
slopes and their kinematics, combining geomorphological analysis, photo-interpretation, and
topometry. The analysis of the geomorphological indices on the ground coupled with the
multidate photo-interpretation made it possible to define the unstable zones and to follow their
historical and geomorphological evolution since the period of the Spanish protectorate. As for
the current activity and the kinematics of these unstable terrains, the differential
displacements within the movements have been measured using the theodolite which
determines the distances between supposed fixed and mobile points. The comparison of
movement velocities by tacheometric tracking and rainfall data suggests a seasonal activity of
the slope movements affecting the rural center El Fendak Ain Jdida as well as phases of
slowdown / acceleration of displacements.
1- Introduction
Le centre rural de la commune Ain Lahsen, objet de cette étude, est situé dans le couloir
El Fendak Ain Jdida qu’est le siège d’une densité des mouvements des versants des plus
élevées de la province de Tétouan (El Kharim, 2002, 2011). Le périmètre de ce centre rural et
son quartier administratif est affecté par ces processus gravitationnels. Ce centre héberge le
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quartier administratif depuis la période de protectorat, après avoir été transféré depuis un
ancien site aussi instable que l’actuel (El Faghloumi et al., 2014).
Ce travail aborde l’aléa mouvements de versant du centre rural de Fendak Aïn Jdida
par l’évolution historique à base de la photo-interprétation, le suivi de l’activité actuelle de
l’instabilité par la topométrie et les indices géomorphologiques relevés sur le terrain.
Le centre rural El Fendak Ain Jdida est situé dans le couloir ou col topographique qui
porte le même nom et qui constitue, géologiquement, le prolongement vers l’ouest de
l’accident transverse de Tétouan (Fig.1).
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Figure 2 : Coupe géologique NE-SW au niveau du nouveau centre El Fendak Ain Jdida
3- Matériel et méthodes
Six couples de photographies aériennes du secteur d’étude (1958, 1963, 1986, 2003,
2011 et 2005) ont été analysés, en plus du travail de terrain, pour suivre l’évolution
morphologique récente de l’instabilité des versants au cours des 53 dernières années (1958-
2011). Au demeurant, les mesures de déplacements entre octobre 2008 et septembre 2014, ont
été réalisées au rythme d'une campagne par année, à l’aide d'un théodolite (station total) et de
piquets en acier implantés à travers le secteur d’étude. Pour chaque point, les déplacements
mesurés sont traduits en vitesses puis intégrés dans une des cinq classes de vitesses proposées
(Weber , 2001) .
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indique une différence très nette de comportement entre les différents secteurs du centre. En
effet, si l'activité de certaines zones en solifluxion démontre une évolution relativement
régulière avec des vitesses quasi-constantes, les autres en reptation, à activité faible mais
persistante, sur des secteurs en pente escarpées révèlent des phases d’accélération, durant
lesquelles des vitesses de plus de 53 cm/an ont été enregistrées. Cette différence d'évolution
entre les différents secteurs est induite par la morphologie, la structure, la couverture
superficielle, la végétation et les systèmes d’écoulement qui différent d’un compartiment à
l’autre.
4- Discussions
Le centre rural de El Fendak Ain Jdida est bâti sur un versant exposé vers l’ouest et à
pentes moyennes. Géologiquement, il est installé sur des pélites, plutôt plastiques et
imperméables, en aval d’un contact de chevauchement des nappes de flyschs, relativement
fissurés. Ce contact est souligné par des suintements. Une telle conjoncture de facteurs de
prédisposition a légué un versant à morphologie de terrain irrégulière, loupes de glissements
et boursuflures, , signes d’une instabilité ancienne. Cependant, la présence d’arbres inclinées
et de pathologies de construction suggère une activité du moins à lente, mais avec des
réactivations réccurentes, comme il a été révélé par l’auscultation topographique. Les
déplacements enregistrés au cours de la période d’auscultation, 2008-2014, a coincidé avec 4
années excessivement pluvieuses, 2008-2010 et 2013, dépassant la moyenne annuelle de
680mm, selon la stattion météorologique de Torreta (ville de Tétouan), 18 km à l’est du site.
5- Conclusion
Les déformations anciennes du versant ont été étudiées, par photointerprétation, sur
plus d’un demi-siècle. L’analyse des photos- aériennes a permis d’obtenir des informations
sur l’évolution générale du site et de décrire quelques-unes des étapes de son développement
et d’identifier un certain nombre de processus et de transformations géomorphologiques qui
ont accompagné cette évolution. On retient quatre étapes principales dans cette évolution.
La surveillance des déformations et déplacements de surface a permis de suivre la
cinématique spatio-temporelle du versant. L'utilisation de théodolite a permis de détecter les
mouvements imperceptibles à l’œil et d'obtenir des mesures cinématiques précises dont les
résolutions sont infra centimétriques. Cette approche méthodologique quantitative a permis de
mettre en avant l’hétérogénéité spatiale et temporelle des champs de déplacement et de
souligner le compartimentage du versant en diverses unités morphodynamiques. Cependant,
le déphasage dans la mise en mouvements des différents secteurs était impossible avec des
mesures ponctuelles. La conjugaison de campagnes ponctuelles et de mesures en continu est
donc nécessaire pour apprécier au mieux les moindres accélérations saisonnières et analyser la
cinématique du site en réponse aux facteurs de déclenchement (Weber 2001 ; Oswald, 2003 ;
Ayalew et al., 2005).
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de Doctor rerum naturalium. 147p
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RÉSUMÉ: La forêt d’Ain Leuh est située au coeur du Moyen Atlas Central, plus précisément
sur le causse d’Ain Leuh. Elle appartient à l’étage bioclimatique humide à sub humide. C'est
une forêt très diversifiée en essences et en formations forestières. L'interface forêt/homme est
très importante en raison de l'éclatement de l'habitat. L’intégration des cartes thématiques des
différents facteurs intervenant dans le phénomène des incendies dans le Système
d’Information Géographique (SIG) avec leurs bases de données, a permis d’identifier trois
classes de risque d’incendie: risque fort, risque moyen et risque faible. Le principal facteur de
déclenchement des incendies de forêts est de nature anthropique, car les zones les plus
exposées sont celles qui sont proches des installations humaines.
ABSTRACT: Ain Leuh forest is located in in the heart of the Middle Atlas Central, precisely
on the causse of Ain Leuh. It belongs to the humid to wet sub-humid bioclimatic stage. It is a
very diverse forest in terms of species and forest formations. The forest / man interface is very
important because of the habitat burst. The integration of the thematic maps of the different
factors is involved in the phenomenon of fires in the Geographic Information System (GIS)
with their databases, it identified three classes of fire risk: high risk, medium risk and low
risk. The main factor triggering forest fires is of an anthropogenic nature, because the most
exposed areas are those that are close to human settlements.
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INTRODUCTION
La forêt d’Ain Leuh est un secteur écologique original dans le Moyen Atlas central
(Jennan, 2004). La couverture végétale dominée par des forêts ou des matorrals élevés
(Lecompte, 1969) est interrompue par d’autres formes d’occupation des sols, notamment les
terres de cultures sèches ou irriguées et l’habitat aggloméré.
Par ses fonction écologique et socio économique, la forêt de Ain Leuh représente un
grand intérêt dans la stabilité de la population dans la zone et dans le développement durable.
Cependant, cet écosystème naturel est soumis à plusieurs contraintes naturelles et humaines.
Parmi ces contraintes, les incendies constituent un danger majeur à cause de leurs
répercussions sur les écosystèmes forestiers.
La politique forestière pratiquée dans notre pays commerce à s’inspirer de l’expérience
des pays avancés dans le domaine et prendre en considération les innovations scientifiques en
matière de gestion et protection du patrimoine forestier dont la mise en œuvre de politiques
adaptées exige une bonne connaissance.
En effet, les cartes réalisées de manière traditionnelle ne sont plus adaptées aux
besoins actuels. La complexité et la diversité de données relatives à l’environnement ont
favorisé le développement de système capable de répondre aux besoins de collecte, d’analyse
et de représentation de phénomènes environnementaux. Les Systèmes d’Information
Géographique (SIG) sont devenus l’un des outils incontournables pour la compréhension et le
suivi des phénomènes dynamiques et une nécessité pour l’orientation d’investissement et la
disposition d’arguments valables pour la prise de décisions
La présente étude s’inscrit dans cette perspective. Elle traite spécifiquement les
incendies de forêt que nous essayerons d’illustrer à travers le SIG.
La forêt d’Ain Leuh est située au sud-ouest du Moyen Atlas sur une superficie d'environ
12811 ha (Fig. 1). Ce massif offre des potentialités forestières importantes et présente une
richesse floristique remarquable. Les formations forestières constituent une véritable
mosaïque marquée par la diversité des essences forestières (chêne vert, cèdre, pin d’Alep,
thuya...) et la multiplicité des communautés végétales, appartenant souvent à des formations
non forestières. Généralement, la forêt d’Ain Leuh est un territoire géographique quasiment
montagnard, avec des altitudes comprises entre 750 m sur les bordures et 1950 m sur les hauts
sommets. L’espace de la forêt n'est pas un simple ensemble de plateaux étagés, mais forme une
dorsale marquée par la succession de bourrelets élevés, de plateaux et de cuvettes d'ampleur
inégale.
Son évolution morphologique est marquée dans le paysage par des formes de dissection et
de karstification multiples. Elles sont à la base de l’organisation écologique de la région. Les
assises du Lias, constitués de calcaires et dolomies, reposant sur le matelas des roches tendres
du Trias, ont facilité par leur relative compétence la retransmission des accidents tectoniques,
du socle paléozoïque vers la couverture secondaire. Celle-ci s’est, par la suite, cassée suivant
de grands alignements, découpant la région d’étude en plusieurs tronçons.
La forêt appartient au climat méditerranéen à hiver froid. D’après le quotient pluvio-
thermique d’Emberger, on constate que la forêt peut être classée dans une ambiance
bioclimatique humide à hiver froid. Cependant, des nuances peuvent apparaître en fonction de
l’exposition et de la topographie. Le régime pluviométrique montre la supériorité de l’hiver
dans l’apport pluvial. Les moyennes des températures minimales attestent d’une rigueur
thermique hivernale remarquable qui dure entre octobre à mai. Cette rigueur s’accompagne de
chutes de neige abondantes. Le nombre moyen de jours de pluie atteint cent jours, alors que
les précipitations neigeuses peuvent enregistrer 46 jours par an.
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2. MATERIEL ET METHODES
La méthode utilisée est basée sur l’analyse multicritère via un SIG. Cette analyse
multicritère est une méthode qui a pour objet la manipulation de plusieurs critères (sous forme
de couches d’informations) dans le but ultime est faciliter la prise de décision. Pour la mise en
place de cette méthode, on a suivi les étapes suivantes :
- Choix des facteurs agissant sur le phénomène : les facteurs et les combinaisons des
facteurs pouvant contribuer au déclenchement et à la propagation des incendies de forêts
sont très nombreux. Les plus importants sont donc choisis parmi les plus fréquents mais
en tenant compte aussi de la disponibilité des données correspondantes. Dans ce travail,
les facteurs suivants sont pris en compte: les types de végétation, l’occupation humaine
(routes et douars) et le facteur topo-morphologique.
- Choix d’indice de risque : parmi les nombreux indices, nous avons opté un indice de
risque qui parait à notre avis, adapté au problème étudié. Cet indice de risque défini par
Dagorne & Duche (1994) consiste à intégrer trois sous indices tel que le décrit la formule
suivante :
IR = 5IC + 2IH + IM
IR: Indice de risque de feu de forêt ;
IC: Indice de combustibilité ;
IH: Indice d’occupation humaine ;
IM: Indice topo-morphologique.
Cet indice est conçu selon un modèle affectant à chaque paramètre un coefficient de
pondération, en fonction de son influence sur la propagation de l’incendie. Dans notre cas,
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
nous cherchons, à partir de l’intégration des données multi source, à cartographier les secteurs
exposés au risque d’incendies. Pour valider l’approche retenue, l’application a été réalisée à
l’aide du logiciel ArcGIS 10.2.2.
3. RÉSULTATS ET DISCUSSION
L’historique des incendies dans la forêt d’Ain Leuh, au cours de la période 2003 – 2013,
montre que les feux de forêts sont faibles qualitativement et quantitativement en comparaison
avec d’autres régions du pourtour méditerranéen (Martinez et al, 2004 ; Gouiran, 1999). En
effet, ils n’ont touché qu’une superficie totale de 26 ha avec une moyenne de 2,3 ha/an. Quant
au nombre d’incendies durant cette période, il est de 25 avec une moyenne de 2,27 incendies
par an.
En ce qui concerne leurs variations inter-annuelles, la figure 2 montre que la plupart des
incendies ont eu lieu en 2003 avec une superficie de 7,01 ha, soit 23,73% de la superficie
incendiée durant la période indiquée, et en 2004 avec une surface de 6,39 ha; soit 24,37% des
espaces incendiés.
8
Superficie incendiée totale (ha)
0 Années
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Figure 2: Superficie totale des incendies de forêts par an pour la période 2003 -2013
(Source: DREFLCD, Meknès)
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En terme d’aménagement forestier contre les incendies de forêts, nous proposons une
gestion participative des feux de forêt par l’implication des habitants riverains des forêts dans
les actions visant à empêcher tout départ de feu, un débroussaillement préventif tout près des
douars et routes et une intensification des équipements de DFCI (Défense de la Forêt Contre les
Incendies) qui comprend essentiellement les points d’eau, les postes vigies et les tranchées
pare-feu.
CONCLUSION
A partir de l’approche cartographique, les zones sensibles sont maintenant bien
connues et cartographiées. L’objectif à ce niveau est donc atteint ; cela permettra d’optimiser
l’allocation des ressources destinées à la lutte contre les feux naissants et, plus
spécifiquement, à un programme adéquat d’actions dans le domaine de la prévention, dont le
but fondamental est de réduire la fréquence des feux et la superficie incendiée.
Deux facteurs fondamentaux semblent intervenir dans l’éclosion des incendies. D’une
part, l’accroissement de la population entraîne une pression accrue sur les terres forestières,
due à la demande de terres de culture et de pâturage dans certaines régions et d’espaces de
loisirs dans d’autres. D’autre part, les fluctuations climatiques donnent lieu à de longues
périodes de sécheresse, qui accroissent et étendent dans le temps et dans l’espace le danger
d’incendie (Velez, 1999 ; Marc et al., 2007).
En perspectives, des voies de recherches sont essentielles en matière de
géogouvernance et de développement durable dans le cadre d’une prévention contre le risque
d’incendie.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
rupture de barrage…); bien qu’un aléa naturel puisse entraîner une catastrophe technologique,
comme l’incident nucléaire de Fukushima (Japon) a pu récemment le rappeler.
Le développement, à proximité d’un site à risques, d’habitats, de structures
administratives, éducatives ou de santé, d’infrastructures de transport ou d’activités
économiques, expose des populations à un éventuel accident. Ce risque peut entraîner des
conséquences graves pour la population, les biens, l’environnement ou le milieu naturel. Dans
beaucoup de cas, la population est forcée de quitter les lieux, entraînant une tragédie humaine.
La connaissance des aléas naturels et technologiques est le préalable à toute politique
de maîtrise de l’urbanisation. Ainsi, la planification urbaine autour des sites à risque participe
à la réduction des menaces en intervenant directement sur le facteur des enjeux, ou de la
vulnérabilité.
La ville de Hassi Messaoud est un cas réel d’implantation humaine sur un site à risque
majeur. L’interférence des responsabilités entre l’administration locale et la compagnie
(SONATRACH) sur la gestion du périmètre pétrolier a crée une situation de danger
permanent, aussi bien pour les personnes qui y habitent que pour les installations pétrolières.
Avant qu’il ne soit trop tard, l’Etat algérien a pris une décision radicale; celle de déplacer
toute la ville vers un lieu plus sûr pour parer à d’éventuels risques.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
L’étendue reconnue de la nappe dépasse 800 km², la couche du pétrole est située à une
profondeur moyenne de 3300 mètres, avec une épaisseur utile de 80 mètres.
Dès l’année suivante (1957), les deux grandes compagnies françaises de l’époque,
CFPA (devenue par la suite TOTAL) et SN Répal (devenue ELF), ont implanté leurs bases de
vie (Base 24 février et Base Irara). L’exploitation du gisement commence vraiment le 07
janvier 1958, jour où les vannes des citernes de stockage de Hassi Messaoud s’ouvrent sans
cérémonie, pour la première fois depuis qu’il a jailli des entrailles de la terre en 1956. Le
pétrole coule dans l’oléoduc provisoire qui le conduit, sur 180 km, jusqu’à Touggourt, station
de transit pour la Métropole (France).
3. NAISSANCE D’UNE VILLE
Hassi Messaoud est née comme cité pétrolière de travailleurs masculins, même
pendant les décennies 1960 et 1970; elle appartenait à la famille des cités minières (Lerat,
1971). En 1959, il a été décidé par les pouvoirs publics de l’époque la création d’un embryon
d’agglomération (700 cabines alimentées), en bordure de la Route Nationale. Tracés au
cordon, deux « quartiers » ont vu le jour.
Progressivement, la population est devenue familiale. Certaines entreprises avaient
institué des primes d’installation pour encourager la fixation des familles. Ainsi, le nombre
d’habitants est passé de 640 personnes en 1966 à 5000 personnes en 1970.
Donc, cette ville, qui n’en était pas une, était composée de bases de pétroliers, d’une
rue centrale, d’une structure urbaine faite en ferraille qui abritait un centre administratif et
d’une cabane en bois qui faisait office de café. Avec le temps, et la croissance de la
population, la ville a bien sûr quelque peu élargi ses fonctions, en faisant place à un certain
volume d’activités tertiaires inhérentes à une agglomération moyenne. Ce n’est qu’à partir des
années 1980 qu’elle a pris un visage plus urbain: axe commercial, grands ensembles, rues
revêtues avec éclairage public…
En 1983, la SONATRACH installe à Hassi Messaoud ses cadres basés jusque-là à
Alger. Elle fait construire en trois ans 1850 pavillons dans une cuvette de 100 ha située à
quelques kilomètres du centre de la ville. En 1985 et en vertu du découpage administratif,
Hassi Messaoud est devenu une commune de 71237 km², régi par une Assemblée Populaire
Communale (APC) relevant de la wilaya d’Ouargla.
Côté urbanistique, Hassi Messaoud constitue aujourd’hui un ensemble multiforme
avec des sous-ensembles très typés: le Centre administratif et résidentiel, qui manifeste une
amorce de centralité; le quartier des chalets préfabriqués; le quartier des dépôts et entrepôts à
l’ouest de Route Nationale; et enfin, le quartier d’El Haïcha, ancien bidonville loti dans les
années 1980 et habité essentiellement par les nomades. A la ville proprement dite s’ajoutent,
en discontinuité, dans un rayon de 3 à 5 kilomètres, les deux bases de vies, premiers éléments
implantés au démarrage de la cité, les deux complexes industriels, un aéroport de niveau
international.
En l’espace de quarante ans, Hassi Messaoud s’est incontestablement urbanisé, passant
du stade de la cité à celui de la ville. Sa population a continué de croître, passant de 8300
personnes recensées en 1987 (RGPH, 1987), 38000 habitants en 1998 (RGPH, 1998), 45000
habitants en 2008 (RGPH, 2008) à 55000 habitants en 2018.
4. LA VILLE ENCOURE UN GRAND RISQUE
En quelques années, Hassi Messaoud est complètement transformé par le
développement de l’activité pétrolière. Il s’est développé d’une manière anarchique, au
mépris des règles d’urbanisme et de sécurité industrielle. Avec un accroissement rapide le sa
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
population, il est devenu une grande ville qui a subi une urbanisation sous pression des
besoins et sans cadre de cohérence urbain. Plus encore, son développement n’a jamais été
pensé, il est le fait d’une sédimentation d’actions sectorielles inscrites dans une approche
dénuée de toute considération des dangers encourus et des risques.
Aujourd’hui, c’est toute la ville qui est exposée à un risque majeur, un risque
industriel, du fait de sa situation à l’intérieur du périmètre d’exploitation des hydrocarbures,
sur des champs de production. Ajouter la cela, le nombre important d’oléoducs et gazoducs
traversant l’agglomération à partir des champs environnants (In Amenas, Haoudh el Hamra
…) du fait que Hassi Messaoud est le point d’arrivée et de départ de ces pipes. En effet, la
ville avec ses bidonvilles et tous les équipements industriels de l’exploitation pétrolière, se
situent au-dessus de la nappe et des pipelines (Fig 3 & 4), avec ce que la situation comporte
comme danger, vu les nombreux incendies enregistrés depuis des années aux alentours, mais
qui n’ont heureusement pas causés de dégâts majeurs pour le moment.
Désormais, la configuration actuelle de la zone urbaine de la ville dans le périmètre
d’exploitation de l’immense gisement pétrolier est exposée à un risque majeur, elle peut
entraîner des conséquences tragiques aux personnes, aux biens et à l’environnement
(Amrouche, 2014). Selon les experts, un accident peut provoquer une véritable catastrophe
anthropique avec un nombre importants de victimes.
Cette situation de gravité de Hassi Messaoud nous amène à rappeler l’accident sur un
oléoduc au Mexique (1984) qui a fait un millier de morts; et les récurrentes explosions des
oléoducs au Nigeria (2006, 2008 et 2015) qui ont fait à chaque fois des centaines de morts.
5. A QUI LA FAUTE ?
Il est vrai que dans les années 1970, il était interdit de construire en dur à Hassi
Messaoud. Les quelques cadres qui osaient ramener leur famille étaient logés dans des
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
mobiles homes. La ville n’était alors qu’une cité de travail. Donc, qui a permis à une ville de
se développer sur un champ de pétrole ?
Avant que la ville ne commence à s’étendre et avant l’instauration de la commune de
Hassi Messaoud, l’autorité qui gérait le périmètre était la société algérienne des
hydrocarbures, la SONATRACH. Cette dernière avait clôturé les surfaces qui entourent les
puits et avait le pouvoir de s’interposer en cas de transgression.
Si la législation en vigueur a délimité les normes et a institué un périmètre de sécurité,
comme il se fait dans tous les pays producteurs de pétrole, il semble qu’il n’a pas été appliqué,
vu que des ensembles d’habitations et des écoles ainsi que des hôpitaux et des infrastructures
socio-économiques ont été construits à l’intérieur des périmètres de sécurité.
Tout le monde dans cette ville s’accorde à dire qu’avec l’arrivée de l’Assemblée
Populaire Communale (APC) tout a changé. Sous la pression des besoins de la population
sédentarisée, la mairie a autorisé l’installation de ce nombre important de population sur des
espaces non sécurisés en distribuant des autorisations de construire à tout-va (Allioua, 2005).
Il n’y a pas que les privés qui élevaient du bâti, l’Etat également s’y est mis, les cités ont
poussé comme des champignons. Même les terrains entre immeubles, prévus comme des
espace verts ou places publiques, sont désormais devenus des commerces, construits et
exerçant illicitement. À deux pas de ces échoppes, on continue à extraire du pétrole, au
détriment des règles de sécurité (Fig. 7).
A notre avis, c’est cette double autorité de gestion d’un espace aussi sensible et
complexe entre l’APC et la SONATRACH, et la passivité des autorités centrales qui ont
provoqué le résultat « alarmant » que donne la ville actuelle. Personne n’a pensé à maîtriser le
développement anarchique de la ville, à la contenir, la tenir éloignée des puits et pipelines.
Elles ont laissé faire pendant trop longtemps, alors qu’il fallait mettre un coup d’arrêt dans les
années 1970.
6. DEPLACER HASSI MESSAOUD…NECESSITE ET URGENCE
Devant cette situation préoccupante, il fallait prendre des décisions radicales avant que
le pire se produise. La première décision fut prise en avril 2005(2) par un décret ministériel en
classant le périmètre d’exploitation des gisements de Hassi Messaoud en « zone à risques
majeurs ». Le décret a dans ce sens interdit à l’intérieur de ce périmètre qui comprend la ville
de Hassi Messaoud « toute construction, réalisation ou investissement à caractère industriel,
commercial, touristique ou agricole et, de façon générale, toute autre opération qui n’est pas
liée à l’industrie des hydrocarbures ». Le texte interdit également tout octroi de permis de
construire et/ou de concession qui n’est pas lié directement à l’industrie des hydrocarbures ou
à celui du secteur minier.
La seconde décision fut prise, en septembre 2006(3) par décret présidentiel cette fois-ci.
Elle est encore plus courageuse et plus déterminée que la première, elle consiste à déplacer
impérativement la ville actuelle de Hassi Messaoud. Le décret exécutif est pris en application
de la loi relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes, il stipule
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
dans l’un de ses articles que « Les activités secondaires et tertiaires ainsi que les logements et
les infrastructures non liés à l’activité pétrolière, implantés à Hassi Messaoud, sont transférés
hors du périmètre d’exploitation du gisement. Les bidonvilles, constructions illicites et
habitations précaires, érigées à l’intérieur du périmètre sont démolies ».
Face au danger que fait peser une zone classée à risque, le Gouvernement algérien
n’avait d’autre choix que de prendre la décision de délocaliser la ville actuelle vers une autre
ville nouvelle, et de rendre à terme, une fois pour toute, Hassi Messaoud aux pétroliers.
La décision est économiquement nécessaire, car elle permettra aux compagnies
pétrolières (nationales ou étrangères) de réaliser leur travail dans de meilleures conditions de
sécurité. Mais socialement, cela signifie concrètement de déplacer 55000 habitants vers un
autre lieu de vie. Chose qui est difficile après avoir laissé les gens s’enraciner pendant plus de
quatre décennies (Ourad, 2005).
L’Etat semble avoir pris une décision irrémédiable, son intention est très noble. Il sait
que Hassi Messaoud dans sa configuration actuelle est appelé à disparaître, et qu’il va falloir
trouver le temps pour le faire et les mots pour le dire, surtout à la population locale.
CONCLUSION
La ville de Hassi Messaoud est l’exemple type de la problématique de développement urbain
en Algérie. On impute, dans ce cas précis, les erreurs de gestion de l’espace à deux facteurs, l’absence
de vision prospective et la non-convergence des intérêts du secteur de l’énergie avec ceux de
l’administration locale. Le résultat est «alarmant» en particulier sur le plan environnemental, et plus
grave encore, en matière de menace sur la sécurité des habitants.
Pour sécuriser le champ pétrolier, on décide de transférer toute la ville, afin d’éviter une
énorme catastrophe. La nouvelle ville devrait permettre d’éviter les erreurs du passé. L’instance
chargée de l’opération de délocalisation (ENVH) a été installée en 2007. L’opération s’annonce ardue,
mais le train est lancé et le projet de la nouvelle ville avance à grand pas.
Notes
(1) Loi n° 02-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des
catastrophes.
(2) Décret n° 05-127 du 24 avril 2005 relatif au classement de Hassi Messaoud comme zone à risques
majeurs.
(3) Décret présidentiel (Exécutif) DE n° 06-321 en date du 18 septembre 2006 relatif au projet de
délocalisation de Hassi Messaoud.
Références bibliographiques
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El Watan du 01-06-2005, pp.7.
AMROUCHE Akli. (2014). Ville nouvelle de Hassi Messaoud, une oasis urbaine du futur pour
dynamiser le grand sud. (Numéro spécial). Revue Vies de villes. N°05 – Février 2014.
http://www.viesdevilles.net
LERAT Serge. (1971). Hassi Messaoud. Les Cahiers d’Outre-mer, Bordeaux, pp. 16-31.
OURAD Meziane. (2005). Hassi Messaoud, la ville qui doit disparaître ! (Reportage). In : Quotidien
Liberté du 21-02-2005.
ONS (Office National des Statistiques). RGPH 1987, RGPH 1998 et RGPH 2008. Alger.
SEGHIRI Allaoua. (2002). Hassi Messaoud est-elle une ville ? (Note). In : Revue Méditerranée, tome
99, 3-4-2002, Le Sahara, cette « autre Méditerranée » (Fernand Braudel) pp. 99-102.
https://www.persee.fr/doc/medit_0025-8296_2002_num_99_3_3268
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Résumé : La lagune de Nador constitue un espace humide d’une grande valeur écologique et
biologique qui ne cesse d’évoluer depuis sa genèse. L’étude de l’évolution actuelle de la
lagune montre une dynamique rapide du cordon dunaire constituant l’île barrière. Cette
évolution géomorphologique apparaît clairement dans le déplacement de l’ouverture qui
assure le renouvellement des eaux marines au sein de la lagune et aussi par le
démaigrissement de l’île barrière. En outre, les changements climatiques à l’échelle du globe
conduisent à la fonte des glaces polaires, ce qui entraîne l’augmentation du niveau de la mer.
Par conséquent, les espaces côtiers vont connaître une érosion naturelle accélérée, voire même
la disparition de certaines zones.
Le but du présent travail est d'étudier les conséquences potentielles de l'élévation future du
niveau de la mer sur l’île barrière en prenant en considération les scénarios d’élévations du
niveau de la mer d’ici 2100.
Pour réaliser ces objectifs, nous nous basons sur la combinaison des profils d’équilibre de
Bruun 1962 dans un SIG pour construire un MNT (Model Numérique de Terrain), afin de
cartographier l’évolution future sous l’effet de l’élévation du niveau de la mer, causée par le
réchauffement global de la planète.
Les résultats obtenus montrent une forte dégradation de l’île barrière de la lagune d’ici l’an
2100 d’environ 50% en moyenne.
Mots clés : dynamique, élévation du niveau de la mer, scénario, île barrière, Marchica, Maroc
Abstract: The Nador Lagoon is a wetland of a great ecological and biological value that has
been evolving since its inception. The study of the current evolution of the lagoon shows a
rapid dynamic of the dune cord constituting the barrier island. This geomorphological
evolution appears clearly in the displacement of the opening which ensures the renewal of the
marine waters within the lagoon and also by the weight loss of the barrier island. In addition,
the global climate change is leading to the melting of polar ice, resulting in rising the sea
levels. As a result, coastal areas will experience accelerated natural erosion and even the
disappearance of some coastal areas.
The subject of this study is to investigate the potential consequences of the future sea level
rise on the barrier island by taking into consideration the sea level rise scenarios by 2100.
To achieve these goals, we rely on the combination of the Bruun 1962 equilibrium profiles
into a GIS to construct a DEM (Digital Terrain Model), in order to mapping the future
evolution under the effect of the sea level rise.
The results obtained show a strong degradation of the barrier island of the lagoon by the year
2100 of about 50% on average.
Key-words: dynamics, sea level rise, scenario, barrier island, Marchica, Morocco
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Introduction
Au cours du 20ème siècle, le niveau mondial moyen de la mer a augmenté d'au moins
10 cm. Cette hausse devrait se poursuivre et s'accélérer très probablement au 21ème siècle en
raison du réchauffement du climat du globe à 88 cm à l’horizon 2100. Au-delà du XXIe
siècle, de nouvelles augmentations importantes du niveau de la mer semblent inévitables et si
le changement climatique n'était pas maîtrisé, le Groenland et l'Antarctique pourraient devenir
des sources importantes d'élévation du niveau de la mer (Church et al., 2001). Les impacts qui
en résultent vont aggraver les tempêtes de mer ainsi que les risques d'inondation et de
submersion des côtes basses.
Compte tenu des risques existants et les risques croissants dans les zones côtières, il y
a un grand besoin de gagner autant de perspicacité que possible dans la nature exacte et
l'ampleur des augmentations possibles du risque lié à l'élévation du niveau de la mer et les
tendances futures du climat sur les milieux naturels, ainsi que les menaces qui pèsent sur la
société humaine.
Dans ce sens, cette étude a pour objectif d’évaluer la vulnérabilité de la lagune de
Nador au risque d’érosion et de submersion en cas d’une augmentation probable du niveau de
la mer. Les estimations de 0.5 à 1m proposées par l’IPCC sont vivement prises en
considération dans l’élaboration de cette étude.
2006. Après cela, un modèle numérique d'élévation (DEM) a été produit de l'interpolation des
données d'élévation. Les données bathymétriques sont fournies par «USGS». Ce modèle a été
converti en MNT pour effectuer les traitements nécessaires dans un SIG.
L’estimation de la partie de la lagune qui sera probablement couverte en eau repose
sur l’intégration des profiles topographiques et bathymétriques dans le modèle de Bruun
1962:
L* est la largueur du profil, h* est la hauteur de la berme et B est la largueur de la plage. Cette
équation a été modifiée par Dean et Maurmeyer (1983) pour les île-barrières sous la forme :
Les divers termes sont expliqués dans la figure 2. Le recul du rivage représente
environ 50 à 200 fois l’élévation du niveau de la mer, les facteurs les plus importants étant
liés aux pentes plus douces des plages et aux conditions de vagues plus énergiques (CEM
2008).
Figure 2: La règle de Bruun pour le cas d'une île-barrière modifiée par Dean and Maurmeyer 1983
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Une élévation de 0.5 m mettra tout le cordon dunaire formant la lagune en véritable
risque d’érosion. Le taux de recul et de diminution est de 157m environ au niveau de la rive
droite de l’ouverture de la lagune (profil 4) et de 88m environ au secteur 2 contre 148m de
recul tout près de Beni Nsar (profil 1), et entre 205m et 190 m au niveau des profils 3, 5 et 6.
La prise en considération du scénario de 1m de l’IPCC pour estimer l’évolution future
de la lagune montre une forte dégradation de cette zone. Le recul du cordon sableux sera donc
entre 177m au niveau du profil 2 et 410m au niveau de la rive gauche de l’ouverture de la
lagune (profil 3). Le secteur 1 connaîtra un recul de 300m environ, contre 381m de diminution
dans le secteur 6 et 315 m à l’échelle de la rive gauche et droite de la passe.
Par ailleurs, nous nous sommes basé sur les résultats de ces scénarios pour dresser une
carte d’évolution de la lagune à l’horizon 2100 (Fig. 5).
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
On constate que la lagune de Nador présente un espace en plein risque même pour un
scénario d’élévation du niveau de la mer de 0.5m. En cas d’une montée du niveau de la mer
de 1m, la zone côtière connaîtra un changement géomorphologique majeur. Nous estimons à
travers cette étude qu’il n’aura plus de lagune d’ici 2100 si le niveau de la mer continue de
s’élever. L’île barrière subira une forte perturbation et par conséquent la lagune disparaîtra et
elle se transformera en baie qui s’étendra entre le Cap des Trois Fourches et Arekmane.
Conclusion
L’étude de l’impact de l’élévation du niveau de la mer entre 0.5m et 1m à cause du
réchauffement de la planète sur la lagune de Nador montre une forte dégradation qui se manifeste dans
le recul et la diminution du l’île barrière formant la lagune. En cas d’élévation du niveau de la mer de
0.5m, des centaines de mètres linières seront disparus de la lagune. Les parties de l’île barrière les plus
vulnérables à une probable montée du niveau de la mer sont celles caractérisées par une topographie
basse et une largeur faible (Lw). Ce risque de disparition de la lagune devient plus catastrophique en
cas d’un scénario d’élévation de 1 m, où on constate presque la disparition totale de plusieurs parties
de l’île barrière. Nous estimons, selon les scénarios élaborés par IPCC à l’horizon 2100 qu’il n’y aura
plus de lagune à Nador. En outre, le littoral se présentera sous forme d’une grande baie entre le Cap
des Trois Fourches et Cap de l’Eau.
Bibliographie
Bruun, P., 1962. Sea-level rise as a cause of shore erosion. Proceedings of the American Society of
Civil Engineers. Journal of the Waterways and Harbors Division, vol. 88, pp. 117–130.
Church, J.A., Gregory, J.M., Huybrechts, P., Kuhn, M., Lambeck, K., Nhuan, M.T., Qin, D. and
Woodworth, P.L., 2001. Changes in Sea Level, In Climate Change 2001. Third Assessment
Report of the IPCC. Cambridge University Press.
Dean, R. G., and Maurmeyer, E. M. 1983. Models for Beach Profile Response, CRC Handbook on
Beach Erosion and Coastal Processes, P. D. Komar, ed., Chapter 7, pp 151-166.
IPCC,1996. Climate change 1995: the science of climate change. Contribution of Working Group I to
the Second Assessment Report of IPCC. Cambridge University Press. 572 pp.
IPCC, 2001. Climate Change 2001: The Scientific basis. Contribution of Working Group I to the Third
Assessment Report of IPCC. Cambridge University Press. 881 p.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Abstract : Conscious of the role of Moroccan coastal areas as a structuring pole of the
national economy, because of the industrial concentration (80% of the permanent workforce
of the industries), tourism (50% of the capacity), the negative impact of such activities on the
state of the coastal marine environment and its impact on the socio-economic life of adjacent
countries, we have set an objective to evaluate the grain size characteristics, and to estimate
the degree of contamination of the main river leading into the Western Mediterranean,
through a spatio-temporal study of the metal contents: iron, manganese, copper, zinc, lead,
nickel, and cadmium in sediments to highlight the health risk of urban and industrial effluents
to water quality. The metal assessment of the sediments of the Moghogha and Martil River
shows significant metal pollution, particularly cadmium and lead, This confirms the very
significant anthropogenic impact of untreated discharges from the cities of Tangier and
Tetouan. The calculation of the enrichment factor indicates strong enrichments in cadmium,
lead, and copper.
1. Introduction
Les écosystèmes côtiers et estuariens comptent parmi les milieux naturels les plus riches et
les plus productifs d’un point de vue biologique. Or ces milieux sont soumis à de nombreuses
sources de dégradation. En effet, la majorité des polluants déversés sur les bassins versants,
sont charriés par les cours d’eau pour se retrouver inévitablement en mer. Contrairement aux
polluants organiques susceptibles d’être dégradés dans l’environnement, les métaux sont
persistants, et peuvent s’accumuler dans les sédiments et dans les êtres vivants (champignons,
végétaux, insectes, …), Ces ETM proviennent en partie de l’héritage du fond géochimique
parental mais surtout des diverses activités anthropiques. Certains éléments qualifiés de
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
micronutriments, sont essentiels à l’activité biologique mais peuvent devenir toxiques à forte
concentration comme c’est le cas de Cu et de Zn, contrairement à d’autres, tels que le Hg et
Pb qui sont considérés comme particulièrement dangereux et toxiques même en très faibles
quantités (Bourrinet et al. 2008).
2. Matériels et méthodes
a. Situation de la zone d’étude
L’Oued objet d’étude est l’Oued de Martil, allant de l’est de Tétouan jusqu’à Martil avec
un bassin versant de 1220 km2 et un débit moyen annuel de 14,7 m3/s, l'Oued Martil est
compté parmi les plus importants réseaux hydrographiques du versant méditerranéen du Rif.
Né dans le massif de Beni-Lait, l'Oued Martil prend sa source dans des formations marno
calcaires à 1000 m d'altitude. Il se subdivise en un tronçon supérieur à pente raide qui traverse
la dorsale calcaire et un autre à pente faible qui longe la ville de Tétouan, pour se jeter
finalement dans la mer Méditerranée au niveau de la ville de Martil.
b. Echantillonnage et prélèvements
distribution des métaux dans les sédiments dépend du contenu en sables, en silts et en argiles.
Donc on a estimé la concentration des métaux lourds dans la totalité du sédiment par
l’utilisation de la fraction fine <63 µm. De ce fait, on a procédé á réaliser un tamisage humide
des échantillons à 63µm, l’opération consiste à faire passer l’échantillon par le tamis sous un
jet d’eau suffisant, la fraction fine est alors séparée de la fraction grossière puis, après
décantation, on élimine l’eau et on transfère la phase solide vers l’étuve á 40ºC. Finalement,
l’échantillon sec est broyé à l’aide d’un mortier agate et conservé dans des sachets de
plastiques jusqu'à l’analyse.
Les mesures de métaux par ICP-AES, nécessitent des échantillons liquides à cause de
l’existence d’un capillaire amenant l’échantillon au nébuliseur. Il faut donc traiter les
échantillons de manière à les passer sous forme liquide et rendre alors leurs analyses possibles
(Alvarez et al 2002). Le protocole suivi pour la digestion des sédiments par le moyen de
l’étuve conventionnel à 0.2 g de sédiment sec (fraction fine préalablement broyée), introduit
dans un récipient de téflon, on ajoute 4 ml d’acide nitrique concentré et 1 ml d’acide
fluorhydrique concentré. Le réacteur fermé est porté à 105 ºC dans une étuve pendant 24
heures. Après le chauffage, le contenu filtré, est transféré dans un matras et jaugé avec l’eau
distillée á 50 ml. Les dissolutions sont gardées dans des flacons de polyéthylène á 4ºC jusqu’à
leur analyse. Pour la mesure des concentrations en métaux traces dans les sédiments
superficiels des cours d’eau, les solutions obtenues après digestion ou extraction séquentielle
ont été analysées par ICP-AES.
3. Résultats et discussion
a. Granulométrie
Dans les échantillons analysés, les teneurs de la fraction fine (<63 μm) varient
généralement entre 7% et 93 %. Une évolution anormale de la distribution de la fraction fine
est observée pour le sédiment de l’Oued Martil, des pourcentages relativement élevés de la
fraction fine sont remarqués notamment pour les stations MH2 et MM3.
L’étude granulométrique montre :
Un dépôt par des courants irréguliers;
Un sédiment déposé après un faible parcours et qui n'est pas encore trié;
Un mélange de sédiments de diverses provenances.
La comparaison entre l’étude granulométrique dans les sédiments superficiels entre
l’amont et l’aval, indique l’existence d’un apport de matières fines récentes, ceci ne peut être
attribué qu’aux activités humaines influencées par les régimes fluvial et éolien.
b. Teneurs en métaux
En comparant les résultats (Tab. 1) obtenus dans les différents sites de prélèvement pour le
sédiment d’Oued Martil, on note que les teneurs les plus élevés sont enregistrés au niveau des
points MM1, MM2 et MM3 situés au centre d’agglomération urbaine à la sortie de la
décharge municipale MM1, à proximité de la zone industrielle MM2 et à l’aval du cours
d’eau MM3.
La distribution de la teneur des métaux est presque semblable pour le Fe, Pb, Cd et le Cu,
et à un degré moins pour Zn, Ni et le Mn. Les valeurs les plus fortes sont enregistrées à partir
du point MM1 situé à la sortie de la décharge municipale de Tétouan. Ces résultats indiquent
un enrichissement assez considérable pour le fer enregistrant une valeur de 148 mg/l qui
continue à augmenter en traversant la zone industrielle de Kouilma et la ville de Martil
enregistrant un maximum de 173 mg/l à l’aval de l’Oued. Cette même tendance est observée
pour le plomb, cadmium, qui représente parfois le triple des valeurs enregistrées à l’amont de
128
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
l’Oued. Pour le cas du cuivre, les résultats sont très surprenants puisque ces valeurs dépassent
largement d’autres études réalisées dans d’autres estuaires marocains (Morhit et al 2008,
2012). Pour les autres éléments, une distribution assez irrégulière et peu significative est
remarquée, des valeurs très faibles sont enregistrées prouvant un appauvrissement de ces
éléments dans le sédiment de ce cours d’eau. On peut attribuer les concentrations obtenues à
la nature des terrains traversés. L’évolution dans le temps est peu significative pour les sept
éléments étudiés puisque on note que les résultats obtenus ont presque les mêmes valeurs.
c. Facteur d’enrichissement
129
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
ces éléments, les valeurs de FE indiquent une contamination modérée pour le Pb, la tendance
avec l’espace souligne une augmentation de la pollution métallique par cet élément en allant
de l’amont vers l’aval. Un enrichissement significatif par rapport au fond géochimique local
est enregistré pour le Cd et Cu, caractérisé par des valeurs surprenantes de Cu qui atteignent la
valeur de 6,52 à l’aval de l’Oued.
Echelle d’intensité de pollution en fonction des intervalles de valeurs du Facteur d’enrichissement FE (Sutherland, 2000)
4. Conclusion
En conclusion, les résultats obtenus dans ce travail montrent clairement l’impact des rejets
des villes de Tétouan et Martil sur les sédiments de l’Oued Martil. Ces résultats sont
supérieures à ceux mesurés au niveau du sédiment de Saidia (Fahssi 2015) et celui de
l’estuaire du fleuve Comoé Grand-Bassam Sud-Est de la Côte d’Ivoire (Keiba 2013).
L’analyse des données géochimiques met en évidence la présence d’une association
métallique (Pb, Cu et Cd) d’origine anthropique. Les fortes concentrations le long de l’Oued
étudié sont situées à la proximité immédiate des différentes unités industrielles, et au niveau
des stations à fort taux de matière organique (décharge publique de Tétouan), où elle joue un
rôle prépondérant dans l’accumulation des métaux. Ces données sont comparées par une étude
de facteur d’enrichissement prouvant la nature anthropique des métaux étudiés dans le
sédiment du cours d’eau, indiquant la zone d’étude comme une zone de double influences
naturelle et anthropique (déchets liquides et / ou solides industriels et domestiques). Sur le
plan éco-social, ces données peuvent servir comme étant un paramètre essentiel concernant
l’aménagement de la zone pour une meilleure gestion environnementale au bénéfice du
développement de la zone. Le projet d’aménagement lancé par sa majesté en octobre 2015, a
mis le point sur la problématique de l’oued Martil, et traduit l’intérêt particulier qu’accorde le
130
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
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131
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
RÉSUMÉ: L'objectif de cette étude est de caractériser les sols de la zone urbaine de la région
de Nador à l'aide du bruit de fond ambiant (méthode H/V) et de développer des cartes de l'aléa
sismique local sur la zone délimitée par le périmètre urbain, en définissant les fréquences et
les amplitudes, et interpréter les résultats dans le contexte des études géotechniques et des
cartes géologiques. La distribution spatiale des différentes fréquences a été faite ; elle est
considérée comme un outil important dans la conception des différentes structures.
Mots-clés: Zone urbaine de Nador, méthode H/V, fréquence fondamentale du sol, carte d’iso-
fréquences, PPR, carte d’aptitude urbaine.
Keywords: Urban area of Nador, H/V method, fundamental soil frequency, Iso-frequency
map, PPR, city planning mitigation map.
132
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Introduction:
La répartition des dégâts sismiques est liée directement aux conditions du sol, dans ce
rapport, nous étudierons les effets du site dans la zone urbaine de Nador (nord-est du Maroc).
Cette zone est exposée aux risques sismiques liés à l'existence de plusieurs accidents (Nekor,
Alborane...) (Vidal 1977) et est classée dans une zone de forte sismicité au niveau de la
réglementation sismique marocaine (RPS2000 version 2011).
La technique de Nakamura (Nakamura 1989) a été adoptée pour l’analyse des mesures
de bruit de fond (H/V) afin de déterminer les fréquences prédominantes des sols dans cette
zone, puis identifier les zones susceptibles d’amplifier les mouvements sismiques lors d’un
séisme. Cette technique est largement utilisée ces dernières années du fait de son économie en
terme de temps et de coût et vu qu’on peut l’appliquer aussi aux régions de sismicité faible et
moyenne.
Le but de cette étude est de développer des cartes de l'aléa sismique local sur la zone
délimitée par le périmètre urbain, en déterminant les fréquences et amplitudes prédominantes.
Ces résultats ont été interprétés dans le cadre d'études géotechniques et des cartes
géologiques.
La ville de Nador est située dans le nord-est du Maroc, sur la côte de la mer Méditerranée.
Dans cette étude, nous nous sommes concentrés sur la zone administrative et certaines zones
limitrophes afin de couvrir le maximum de la ville existante (Figure 1).
N
Lagune
Marchic
a
133
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
La sismicité dans la zone d'étude est principalement liée à la collision entre les plaques
euro asiatique et africaine et à l'existence de plusieurs quasi-accidents et failles majeures dans
la région (Figure 2). Les amplitudes des tremblements de terre enregistrés sont généralement
modérées.
Nous avons établi une carte lithologique spatiale préliminaire sur la zone d'étude
(Figure 3), en tenant compte de la description géologique et de l’activité sismique. Cinq zones
ont été déterminées par les études géotechniques et la carte géologique de la zone, allant de la
partie de rive de la lagune (niveau 0 du NGM) au substratum volcanique sur les montagnes du
Gourougou.
134
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Figure 3. Distribution des points de mesure par rapport aux formations lithologiques
2. Matériel et méthodes
L’analyse H/V a été initiée par Nogoshi et Igarashi (1971) et développée par Nakamura
(1989), qui a rapporté le rapport spectral entre les composantes horizontale et verticale des
enregistrements de bruit de fond aux fréquences fondamentales mesurées dans la zone
d’étude. Le principe de la méthode consiste à enregistrer les vibrations ambiantes dans les
trois directions et à traiter les différents signaux pour obtenir un spectre équivalent ayant un
pic relatif à la fréquence fondamentale du sol en fonction de l'amplification.
Dans le cadre de cette expérience, 129 enregistrements de bruit de fond ont été réalisés
dans le centre urbain et les environs de la ville de Nador. Les vibrations ambiantes ont été
135
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Figure 4. Courbes du rapport spectral H/V estimées à partir des mesures de bruit de fond
3. Résultats et discussion:
Pour chaque site de mesure, l’analyse H/V du bruit enregistré a été effectuée. Le
traitement des données a été réalisé à l'aide du logiciel Geopsy et les valeurs de fréquence
obtenues sont les suivantes:
• Les fréquences de résonance les plus basses F0 <1.80Hz intéressent la zone littorale et les
rivières. Les caractéristiques géotechniques correspondent à des formations argileuses et
argilo-limoneuses d'épaisseur supérieure à 20 m
• Les fréquences de résonance intermédiaires (1,8 Hz à 3 Hz) sont enregistrées au bas des
reliefs ainsi que sur les zones de remblais surmontant des argiles plastiques et un substrat
argileux compact et moins épais,
• Les fréquences supérieures à 3 Hz représentées dans les zones montagneuses s’élèvent à une
altitude supérieure et correspondent à des niveaux d’amplification plus élevés.
• Effet de la topographie sur l’amplification du site: Sur la montagne de la presque île
d’Atalayoune au nord, l’effet du site topographique est le seul facteur de variation des
fréquences puisque la structure géologique est homogène. Il est clair que les points situés au
sommet de la montagne ont des fréquences plus élevées que ceux situés à la base du bassin,
mais d’autres mesures doivent être effectuées afin de s’assurer des mesures correctes.
136
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Conclusion:
REFERENCES
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137
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Introduction
Les inondations par débordement des cours d'eau représentent des phénomènes
naturels, largement répandus au niveau des villes nord orientales du Maroc.
La ville de Taza par sa situation géographique (au piémont de deux chaînes de
montagnes: le Rif et le Moyen Atlas) et ses caractéristiques climatiques, topographiques,
géologiques… est l'une de ces villes les plus exposées à ce phénomène.
L’oued Larbaâ déborde de son lit mineur et inonde une bonne partie de La ville. La
dernière inondation date du 27 septembre 2000. Elle a atteint une ampleur qu'elle n’a jamais
atteinte depuis longtemps.
Pour une bonne planification et un aménagement rationnel de la ville de Taza, les
décideurs, les aménageurs et les urbanistes doivent prendre en considération, lors de
l'élaboration des plans d’aménagement et d'occupation des sols, toutes les menaces causées
par les différents types de risques.
Methode
L’étude du risque d’inondation nécessite la mise en oeuvre d’une méthode
pluridisciplinaire. Pour mener les travaux de cette étude, nous avons suivi les étapes
suivantes :
- une large lecture bibliographique, touchant la problématique des inondations ;
-acquisition des données cartographiques et préparation des bases de données cartographiques
sur le Système d’Information Géographique;
-acquisition, traitement et analyse des données climatiques;
-entretiens avec les différents acteurs impliqués dans la problématique traitée;
-reconstitution et analyse des inondations historiques affectant la ville de Taza.
La ville de Taza appartient à la partie la plus étroite du sillon sud rifain. Elle est
limitée au Nord par les rides de la chaîne pré rifaine et au Sud par les montagnes de la chaîne
moyen atlasique. Administrativement, elle appartient à la région de Fès – Meknès.
1.1- La géologie
La ville de Taza est située dans la partie la plus étroite du sillon sud rifain (couloir
Fès-Taza), qui matérialise la jonction entre le domaine rifain (au Nord) et atlasique (au Sud).
(Carte.1).
139
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Tabl.1. Caractéristiques du bassin versant de l’oued Larbaâ et quelques sous bassins versants
Bassin Surface Longueur Altitude Pente (%)
Oued Larbaa 762.50 35.00 1768 3.90
Oued Lahdar 42.65 17.00 1768 7.90
Oued dfali 18.74 14.41 1123 7.79
Sources : agence du Bassin Hydraulique de Sebou 2015
La longueur des cours d’eau comparée aux différences d’altitude montre des pentes
raides favorisant des écoulements rapides et de forte énergie, ce qui peut provoquer des crues
torrentielles catastrophiques lors des évènements pluvieux exceptionnels.
140
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Dans la ville de Taza, les premières pluies abondantes débutent à la dernière décade
d’octobre ; elles redoublent de vigueur dans la deuxième moitié de décembre. Puis elles vont
en diminuant régulièrement à partir de Mars pour s’arrêter au début du mois de Juin (Fig.2)
141
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
La zone d’étude (Taza) connaît de multiples risques naturels liés à plusieurs facteurs
décris antérieurement, tel que les inondations qui affectent les zones vulnérables et engendrent
des dégâts à ampleur variable.
Le risque encouru par les inondations connaît des conséquences sociales et
économiques très lourdes tant sur le plan humain que matériel avec des coûts financiers
considérables. Citons l’inondation qui a ravagé le quartier El Melha en 2000. Elle est générée
par Oued Larbaa et ses affluents. C’est plus violent, causant des dégâts évalués à 40 millions
de DH (DRH Sebou, 2000, 2008).
Les dégâts matériels étaient importants et ils ont concerné affecter divers secteurs
(cultures, élevage, habitat, infrastructures, commerce, etc. (Tabl 2). Les dégâts humains
étaient également importants. Cette inondation a affecté presque 239 habitats et a provoqué 22
décès (d’après la presse nationale), (Tabl 3).
142
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Conclusion
La ville se situe dans un site relativement fragile et vulnérable, plusieurs zones à
niveau de ses périphériques représentent des zones à risques, notamment le long de l’oued
Larbaa et ses affluents par les phénomènes des inondations.
Le climat et les autres paramètres naturels et anthropiques referment que la ville doit
lutte contre ces risques d’une façon à l’autre, pour cela, il faut:
-Procéder dans l’immédiat à l’arrêt de toute éventuelle prolifération de l’habitat irrégulier
dans les zones menacées par de tels aléas naturels;
-Entamer, en imminence, des études de restructuration des quartiers irréguliers se trouvant au
sein de la plaine alluviale de l’oued Larbaâ;
-Procéder au transfert de la décharge publique vers un autre site bien choisi. Ce site doit
impérativement faire l’objet d’études préalables d’impact sur l’environnement ;
-Assurer l’accessibilité aux quartiers à restructurer par la réalisation d’ouvrages d’art adéquats
au débit centennal de l’oued Larbaâ.
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143
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
RESUME: Le climat de la région de la moyenne Moulouya est très variable. L’une des
manifestations les plus préoccupantes de cette variabilité est la sécheresse. Cependant, on
constate un apport pluviométrique généralement modeste, très inégalement réparti dans
l’espace et très irrégulier dans le temps. Par conséquent, le but de cette étude tentera de
résumer certaines situations météorologiques typiques ou extrêmes qui se produisent dans
notre région, et investir une partie des informations qui peuvent être vues dans la section des
modèles numériques (pression égale cartes principalement) d’une manière très générale et
facilement compréhensible. Celles-ci sont les situations les plus extrêmes que nous
distinguons dans notre région associées à différentes configurations que l'on lit sur des cartes
de surface atmosphérique.
Dans ce même aspect, l'étude des caractéristiques de la circulation atmosphérique au-dessus
de la région de la moyenne Moulouya d’une période de 34 ans et au cours des conditions
extrêmes de sécheresse à nos jours, montrent le rôle important des variations de la position, de
la dynamique et de l'intensité des anticyclone dans les changements de la fréquence et la
gravité des phénomènes climatiques spatio-temporels extrêmes et précisément la sécheresse
météorologique.
Mots clés: sécheresse météorologique, anticyclone, pluviométrie, moyenne Moulouya,
Maroc.
144
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
L'évolution du climat au cours des 100 dernières années a produit un climat propre à la
Méditerranée. Toutes les régions occidentales ont enregistré une légère augmentation des
températures et une baisse significative des précipitations.
La région orientale du Maroc en général et la moyenne Moulouya en particulier
atteignent aujourd’hui des niveaux d’assèchement se manifestant chaque année grâce à
l’extension de la sécheresse au sein de l’année avec la diminution des précipitations et des
conditions météorologiques extrêmes
Il est donc nécessaire de présenter une étude à l’échelle de l’ensemble du bassin de la
moyenne Moulouya, pour appréhender les caractéristiques spatio-temporelles des
phénomènes extrêmes de la sécheresse depuis les années 1980. Cela permettra alors de donner
certains éléments de réponses aux problématiques associées aux nouveaux régimes
climatiques marquants cette période et qui sont devenus une caractéristique évidente dans la
région.
Dans le cadre de cette étude, il apparaît nécessaire de bien expliquer les paramètres
météorologiques et les principales situations climatiques responsables de la sécheresse qui se
sont produits dans notre région entre 1980 à 2009 (étude du système météorologique et
climatique spécifiquement le long des côtes atlantiques et méditerranéens). ensuite nous
compléterons cette présentation par l’analyse de la variabilité climatique à différentes échelles
de temps, puis nous examinons la relation entre les facteurs géographiques et les facteurs
météorologiques.
Vu la forte variabilité spatiale des précipitations dans notre région, nous avons essayé
de calculer l’indice standardisé des précipitations ISP pour différentes stations. Cet indice a
été développé en 1993 par (McKee et al) en vue de caractériser les déficits pluviométriques
pour une période donnée
Pour mieux cerner les variations spatiales des précipitations dans notre bassin, on a
utilisé les données de 25 stations. Ces stations sont réparties selon des altitudes qui varient
entre 360 et 1650 m
Dans cette partie de la moyenne Moulouya, les totaux des précipitations annuels vont de
427 mm (dans l’extrême Sud-Est) à moins de 200 mm voire même à moins de 120 mm (dans
l’extrême Ouest). Mais seul le massif de Debdou bénéficie d’une précipitation moyenne
annuelle égale ou supérieure à 400 mm. Les deux tiers du bassin reçoivent entre 140 et 200
mm/an. Le total des précipitations est compris entre 175 mm/an (zone de Tafrata) et 427
mm/an (zone de Debdou).
3. Résultats et discussion
D’après les résultats obtenus, il apparaît clairement que la situation anticyclonique
d’air continental Nord-Est dans les types de circulation sèche sont plus répandus par un
pourcentage atteignant presque 30%, suivi par la situation d’air continental chaud du secteur
Est et Sud-est.
Pour les circulations des flux humides, on voit que les temps orageux de convection
sont importants par rapport aux autres situations perturbées par un pourcentage qui arrive à
20 %. Les résultats indiquent que les sécheresses hivernales montrent une variabilité spatiale.
Figure 2. Les types de temps les plus fréquents en pourcentage sur la zone d’étude de
1980 à 2009
146
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Figure 3. Carte des Isohyètes des pluviométries annuelles moyennes entre 1980 et 2009
Par son relief qui fait obstacle à l’entrée des flux humides, si on prend comte le facteur
orographique : les montagnes du Moyen Atlas au Sud et du pré-Rif oriental à l’ouest, la
chaîne montagneuse des Beni Issnassène au Nord Est et les hauts plateaux orientaux à l’Est,
ces hautes barrières montagneuses privent la région étudiée d’une grande partie des
perturbations venant de l’Atlantique et la Méditerranée qui peuvent donner des précipitations
sur la région (phénomène de Foehn.) (El Baye, 1993 ; Arraji, 1995)
147
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
d’années très humides et 5 % d’années humides (tableau n°1). Cependant le plus remarquable,
c’est que les périodes déficitaires sont plus étendues dans les espaces situées dans la plaine de
Tafrata par rapport aux stations situées au massif de Debdou (Figure n° 4 et 5)
Tableau n° 1 : Fréquence (%) de l’indice de sécheresse (SPI) à l’échelle du bassin de
Tafrata :
Extrêmem Très
Humide Modérément Sévèrement Extrêmement
ISP ent humide humide Normal N
H sec MS sec SS sec EXS
EXH TH
Debdou 3% 6% 6% 68 % 9% 3% 3%
Ain serraq 3% 6% 3% 71 % 13 % 3% 0%
Rchida 3% 10 % 0% 71 % 16 % 0% 0%
Br.Hassan 2 0% 3% 13 % 56 % 22 % 3% 0%
Tafrata 3% 13 % 6% 63 % 13 % 3% 0%
Mhirija 5% 5% 10 % 67 % 14 % 0% 0%
Guercif 3% 6% 0% 8% 9% 3% 0%
Moyenne 3% 7% 5% 68 % 14 % 2% 0%
CONCLUSION
Au terme de cette brève présentation et en somme, notre zone d’étude se distingue par
un topo climat particulier, leurs potentialités pluviométriques sont plus indigentes et pauvres
en fonction des conditions géographiques locales et de sa position par rapport aux flux
pluvieux de diverses origines.
Or, les précipitations dans cette région subissent aussi d’influence du facteur suivant :
148
Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Une distance importante par rapport à la mer quelle que soit la direction du flux
considéré. Cette continentalité est d’autant plus accentuée que l’on passe de l’ouest à l’est. En
conséquence, cette région se trouve dans une position d’abri orographique et aérologique par
l’effet d’exposition et d’altitude.
Une orientation générale du relief nord-est / sud-ouest, entrecoupée par les reliefs
voisins.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Résumé : La plaine de Guigou est devenue un espace géographique très vulnérable et souvent
affecté par des inondations violentes. L’analyse du comportement hydrologique extrême de
l’oued Guigou est basée sur une approche statistique et fréquentielle (pluies-débits maximum,
Loi Racine Gumbel et l’indice de l’agressivité des pluies) et une étude d’efficacité
interannuelle des types de situations pluvieuses. Les résultats ont montré que la pluviométrie
du bassin est spatialement très irrégulière à cause de la topographie des chaînes atlasiques et
la situation d’abri et la direction des vents dominant d’Ouest. La cyclogenèse automnale se
caractérise par d’importants contrastes entre les masses d’air maritimes et continentales, ce
qui peut engendrer d’intenses précipitations à l’origine de crues volumineuses. En même
temps, différents aménagements affectent l’ensemble du fonctionnement hydrologique
multiples ouvrage de conservation des eaux et des sols. Les dommages grandissants émanant
des évènements pluviométriques extrêmes constituent un défi pour l’état qui doit prendre en
compte les risques hydroclimatiques dans les plans directeurs d’aménagement du territoire
afin de minimiser leurs conséquences sur les populations exposées à ces risques.
ABSTRACT: The Guigou Plain has become a very vulnerable geographical area often
affected by violent floods. The analysis of the extreme hydrological behavior of Oued Guigou
is based on a statistical and frequential approach (maximum rainfall-flows, Loi Root Gumbel
and the index of aggression of the rains) and a study of interannual efficiency of the types of
rainy situations. The results showed that the rainfall of the basin is spatially very irregular due
to the topography of the Atlas ranges and the shelter situation and the prevailing wind
direction of West. Autumnal cyclogenesis is characterized by significant contrasts between
marine and inland air masses, which can lead to intense precipitation at the source of large
floods. At the same time, different developments affect the entire hydrological functioning of
the water and soil conservation works. Increasing damage from extreme rainfall events is a
challenge for the state to address hydroclimatic risks in land use plans to minimize their
impact on populations at risk.
Keywords: extreme weather events, flood, climate drought, water erosion, Guigou plain,
Morocco.
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Introduction
Le bassin de Oued Guigou est fortement menacé par les inondations. Il constitue une
zone fortement anthropisée, ce qui provoque des changements géomorphologiques importants
au niveau du lit de l’Oued. L’exploitation croissante des ressources naturelles et l’extension
non contrôlée de l’habitat développent le risque d’inondation qui devient de plus en plus
dévastateur.
2- Matériel et méthodes
La méthode adoptée est une approche statistique qui s’appuie sur l’étude fréquentielle des
débits et des quantités des précipitations extrêmes; l’étude du facteur de l’agresivité des pluies
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
se base sur l’indice de Fournier. Nous avons également travaillé sur des situations
atmosphériques perturbées qu’a connues le bassin du Haut Sebou à travers la détermination de
l’indice des flux météorologiques qui dépasse 10 mm/j, et qui peut porvoquer des crues
inondables.
3-Résultats et discussion
Fig. 2 : Séries chronologiques des pluies annuels Fig. 3: Débit Hydrométrique moyenne annuel
Le facteur de l’agressivité des pluies est exprimé par l’indice de Fournier. Cet indice,
mis au point pour approcher l’agressivité climatique dans les pays méditerranéens, est
fonction de la précipitation moyenne du mois le plus pluvieux et de la précipitation moyenne
annuelle. Il est exprimé par la relation :
(1) I.F = Pi²/P
Où - I.F : Indice de Fournier
- Pi : Précipitation moyenne du mois le plus pluvieux en mm
- P : Précipitation moyenne annuelle en mm
Les valeurs de cet indice varient entre 5,53 et 22,66 et correspondent, respectivement, aux
stations pluviométriques d’Aït Khabbache et d’Ifrane.
L’analyse fréquentielle d’une longue série de débits ou pluies permet d’estimer le
temps de retour d’une valeur particulière. Il s’agit d’une méthode statistique de la loi Gumbel.
F(x) =exp (-exp (-(x-a)/b)) (1)
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Colloque International sur les risques naturels et l’aménagement du territoire . Oujda 9 et 10 novembre 2018.
Fig. 4: Ajustement des pluies journalières maximales Fig.5: Ajustement des débits annuels
Tab. 1 : Les pluies maximales journalières et leurs temps de retour (St Ait Khabbache)
D’après l’ajustement des débits annuels, on constate qu’il y a une grande variation des
apports annuels, ainsi que le grand contraste qu’on peut voir entre les extrêmes secs (basses
eaux) et humides (hautes eaux). (fig.4 et 5)
Tab. 2 : Fréquences des débits annuels et leurs temps de retour (St° Ait Khabbache)
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Ces crues sont le résultat d’intenses pluies parfois à caractère orageux surtout en automne ou
en fin d’été, responsables des inondations qui ont touché le bassin ces dernières années. Etant
donné que la plupart des surfaces agricoles ne sont pas assurées, de nombreuses communes
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sont sinistrées par les inondations de 2001, 2002, 2003, 2005, 2008, 2009, 2010, 2011. Les
dégâts enregistrés dans le bassin en amont de Ait Khabbache sont la submersion de 50 foyers
situés à Ait Almis en aval dont 4 ont été détruits et apparition des fissures dans les murs de la
majorité de ces logements, 10 au douar d’Iaaouine et 1 à Ait Besri, ainsi que quelques
établissements administratifs (CR, Maison des jeunes, centre agricole…).
Planche photos 1 ; 2: Submersion des deux Douars (Ait Saïd ou Haddou « à gauche »
et Beni Oulid « à droite » date : 10 Octobre 2008
4. Conclusion et recommandations
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