Cours Machines Spéciales 2020
Cours Machines Spéciales 2020
Cours Machines Spéciales 2020
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Matière découverte
Cours:
Machines spéciales
Important : Les textes et le figures rapportés dans ce chapitre sont prélevés en majorité et sans
modifications majeurs sur les références suivantes :
SOMMAIRE
Module découverte
Cours:
Machines spéciales
Introduction
INTRODUCTION
Au-delà des actionneurs et machines dits conventionnels, bénéficiant d’une maturité technologique
et d’une diffusion scientifique importante (machines à courant continu à collecteur, synchrones à
rotor bobiné, asynchrones à cage d’écureuil...), une très grande diversité d’actionneurs, dits non
conventionnels (machines spéciales), coexistent et se développent toujours. Ils répondent
généralement à des exigences particulières et ne sont pas standardisés. Leur fonctionnement est
également souvent méconnu et leur potentiel encore plus mystérieux. On les trouve notamment dans
les applications de très grande diffusion (souvent de faible puissance : inférieure au kilowatt) telles
que l’électroménager grand public, la domotique, l’automobile ou les jouets et dans celles exigeant de
hautes performances.
Leur évolution a été accélérée grâce aux formidables développements de l’électronique de puissance
(notamment ses possibilités de « haute fréquence ») et de l’électronique micro programmable.
Une classification de ces différents actionneurs paraît, au premier abord, risquée, sinon impossible,
d’autant que leurs topologies sont très nombreuses et très variées. Néanmoins, après une analyse
approfondie de différents actionneurs existants ou faisant l’objet de travaux de recherche, la mise en
avant de critères fondamentaux topologiques, liés notamment au type de bobinage de puissance
(d’alimentation), au mode d’alimentation, au mouvement généré, s’est révélée possible.
Conclusion
Nota : cette définition exclut les freins à courant de Foucault qui convertissent de l’énergie mécanique en énergie magnétique puis
thermique mais qui sont dissipatifs et non réversibles.
Dans un actionneur électrique, la conversion d’énergie est fondée, d’une façon générale, sur
l’interaction d’au moins deux sources de champ magnétique : un bobinage de puissance, car
obtenu à partir d’un circuit électrique, véhiculant l’énergie électrique destinée à la conversion,
et une source magnétique d’excitation qui, si toutefois elle est alimentée, n’absorbe que ses
propres pertes.
Nota : dans le cas particulier des actionneurs magnétohydrodynamiques (MHD), l’une des deux parties est fluide. On se situe ici à la
limite de la notion d’actionneur électromécanique. Cependant, l’analogie de comportement avec les actionneurs, à partie mobile
solide, nous amène à les citer.
Rappelons que la source d’excitation magnétique est le système qui permet de créer une
variation du flux dans le bobinage de puissance en fonction de la position mécanique. On peut
en dégager les différentes caractéristiques.
Conclusion
Fig. I.1. Conversion d’énergie dans les Fig. I.2. Critères fondamentaux de
actionneurs [4] classification des actionneurs [4]
Fig. I.3. Structures à couplage polaire à pôles Fig. I.4. Coupe d’une machine synchrone
saillants [4] triphasée à rotor lisse bobiné (4 pôles, 3
encoches par pôle et par phase) [4]
• Excitation type courant : le champ magnétique d’excitation est de type courant lorsqu’il utilise
les courants électriques. Les excitations de type courant regroupent les excitations bobinées
classiques (figure I.4), les excitations par supraconducteurs, les excitations par courants induits
(dans un bobinage en court-circuit ou dans un matériau massif conducteur, figure I.5).
Conclusion
• Excitation non dissipative : une source non dissipative est une source pouvant
fonctionner sans créer de pertes. On trouve de telles excitations dans les machines à
aimants permanents (figure I.3b), les machines à réluctance variable (figure I.3a) et
les machines supraconductrices.
• Excitation dissipative : une source dissipative se trouve dans les machines à
excitation bobinée (figure I.4) non supraconductrice, ainsi que dans les machines à
hystérésis.
Fig. I.5. Lanceur électromagnétique à induction [4] Fig. I.6. Types de sources magnétiques d’excitation [4]
Les bobinages de puissance représentent l’autre source de champ magnétique. Ils échangent
de l’énergie électrique avec l’extérieur du système.
Le bobinage peut être qualifié d’unipolaire (c’est-à-dire un seul pôle Nord ou Sud dans
l’entrefer) ou de multipolaire (c’est-à-dire au moins une paire de pôles).
Conclusion
• Bobinages homopolaires : la partie mobile est un conducteur solide. On trouve ici les
actionneurs, type roue de Barlow, des lanceurs électromagnétiques et certains générateurs
d’énergie impulsionnels (figure I.8). La figure I.8 montre une des rares machines à bobinage
homopolaire à avoir trouvé un débouché applicatif ; il s’agit de la machine de Poirson,
génératrice de forts courants (10 000 A sous 8 V à 2 000 tr/min avec un rendement de 88
%).
Tous ces « bobinages » sont « massifs » et ne permettent pas d’ajuster le nombre de spires des
bobinages multipolaires dont il est question ci-après. En outre, ils nécessitent impérativement des
contacts glissants (solides ou liquides). Ces particularités constituent souvent des inconvénients
majeurs qui ont sévèrement limité leur champ d’application.
Fig. I.7. Principe de fonctionnement d’un bobinage Fig. I.8. Machine à bobinage homopolaire, dite machine
unipolaire [4] de Poirson [4]
nécessaire d’y associer des variations de courant dans les bobinages pour obtenir des forces
magnétiques utiles. La très grande majorité des actionneurs électromagnétiques se trouve
dans cette catégorie.
Par la suite, nous ne nous intéresserons plus qu’à cette famille ; nous verrons notamment que ces
bobinages multipolaires peuvent être qualifiés d’homopolaires ou d’hétéropolaires selon leur
agencement. Cela a souvent contribué à créer une ambiguïté, lorsque l’on parle de machine
homopolaire, d’où nos choix de terminologie.
On entend ici le terme « phase » au sens large : une phase est composée d’enroulements de
puissance pour lesquels toutes les grandeurs électriques associées sont normalement
identiques à chaque instant.
Exemple : dans un moteur à courant continu à collecteur, le nombre de phases peut être égal au
nombre de lames du collecteur.
Conclusion
• Bobinages monophasés : cette catégorie regroupe les hautparleurs (figure I.9), les vibreurs
(figure I.10) et de nombreux petits moteurs monophasés synchrones (figure I.11) ou
asynchrones (figure I.12).
• Bobinages polyphasés : on retrouve, entre autres, dans cette catégorie, les machines
classiques de moyenne (figure I.13) et forte puissance (figure I.4).
On appelle aussi souvent « machines monophasées » des machines dont l’alimentation électrique
est monophasée mais dont le bobinage comprend plus d’une phase. C’est le cas, par exemple, des
machines asynchrones à phase auxiliaire et condensateur de déphasage. Leurs bobinages sont en
réalité diphasés.
Il faut souligner qu’un actionneur multipolaire réellement monophasé possède, par nature, un
couple très pulsé (le couple s’annule lorsque le courant s’annule). Cela pose notamment un
problème au démarrage. Pratiquement, ce problème peut trouver une solution grâce à une
position de détente particulière (moteurs à aimants permanents) ou à la présence d’une ou de
plusieurs bagues de court-circuit dans l’entrefer (moteurs asynchrones shaded poles ou à bobines
écrans, ou encore spires de Frager, figure I.12). Ces dernières constituent en réalité une phase
supplémentaire alimentée par induction à partir de la phase principale.
Parmi les bobinages polyphasés, la répartition des phases entre elles est un nouveau critère.
• Bobinages à phases réparties : ils regroupent notamment tous les moteurs à champ
tournant (génératrices synchrones – figure I.14a –, moteurs asynchrones triphasés. On
rappelle que les bobinages à phases réparties sont les bobinages pour lesquels les différentes
phases créent des champs superposés dans l’entrefer. Ces bobinages permettent la création
des champs tournants (moteurs rotatifs) ou glissants (moteurs linéaires). La figure I.14
montre des actionneurs à bobinages de puissance à phases réparties.
• Bobinages à phases juxtaposées : on les trouve dans les moteurs à réluctance variable à
double saillance (figure I.3a) et dans les moteurs synchrones à aimants de surface à bobinage
concentrique (figure I.3b). Les bobinages à phases juxtaposées sont les bobinages dont les
différentes phases créent des champs jointifs mais pas superposés dans l’entrefer. Au cours
du fonctionnement, un point situé sur la partie mobile par rapport au bobinage passe
Conclusion
successivement devant le champ créé par chacune des phases. Il existe néanmoins un
couplage magnétique entre les différentes phases, mais il est moins important que celui des
bobinages à phases réparties. La figure I.15 montre un actionneur dit hybride à phases
juxtaposées.
Fig. I.9. Haut-parleur à bobine mobile [4] Fig. I.10. Moteur linéaire à mouvement alternatif [4]
Fig. I.15. Moteur « hybride » à rotor extérieur à phases [4] Fig. I.17. Moteur à flux transverse à aimants permanents [4]
• Bobinages non cycliques : ce sont des bobinages de puissance dont le rapport 𝑡𝑒 /𝑡𝑚 est
proche de 1.
La période électrique est à peu près égale à la période mécanique.
Il n’y a dans cette catégorie que les actionneurs monophasés à débattement limité : vibreurs
(figure I.10), haut-parleurs (figure I.9), électroaimants (figure I.19) entre autres.
Conclusion
Fig. I.19. Électroaimant [4] Fig. I.20. Moteur rotatif à réluctance variable à
débattement limité [4]
• Bobinages dits cycliques : dans ce type de bobinage, la période électrique est largement
inférieure à la période mécanique. Le rapport caractéristique est donc: 𝑡𝑒 /𝑡𝑚 << 1.
On retrouve ici tous les moteurs monophasés à débattement illimité, comme le moteur rotatif
monophasé à aimant (figure I.11). La figure I.20 montre un exemple d’actionneur monophasé à
réluctance variable à bobinage cyclique dont le fonctionnement est normalement à débattement
limité mais qui peut être également rotatif continu à condition d’entraîner une charge inertielle
sans frottement sec.
On peut synthétiser les critères sur le bobinage de puissance comme sur la figure I.21.
Nous citerons dans ce qui suit d'autres critères sur les sources de puissances et d'excitation
comme:
Conclusion
• La localisation de la source
• Polarité du champ magnétique d'entrefer
• Trajet du flux d'entrefer
• Source fixe ou mobile
Les actionneurs (multipolaires) peuvent également être classés suivant le type de l’alimentation
électrique du bobinage de puissance.
Nota : le courant dans le bobinage de puissance est à la même fréquence que celle du réseau d’alimentation. On exclut donc de cette catégorie
les moteurs universels.
Pour les alimentations en boucle fermée, le courant du bobinage de puissance doit être auto-
commuté. Deux solutions technologiques de commutation sont utilisées : les collecteurs
mécaniques (système lames/balais) et les convertisseurs électroniques (semi-conducteurs de
puissance).
• Architectures extérieures : la partie mobile est à l’extérieur du stator. Elle est dite
enveloppante. L’architecture est dite inversée. C’est le cas des moteurs pour
ventilateurs (figure I.3b) ou des moteurs roues dont la figure I.17 donne un exemple.
La surface d’entrefer est la zone située entre les deux parties mobiles à travers laquelle
l’induction est modulée. Elle peut être cylindrique ou plane.
Cylindrique : c’est la forme la plus classique dans les actionneurs rotatifs. On la retrouve
aussi pour quelques actionneurs linéaires (figure I.37).
Conclusion
Fig. I.37. Moteur linéaire cylindrique à aimants statiques et bobinage mobile [4]
Plane : c’est le cas des machines discoïdes (figures I.16b et I.38a) ou de la majorité des
moteurs linéaires (figures I.34 et I.38b).
I.13. CONCLUSION:
Une classification des actionneurs selon leurs topologies à était exposée dans ce chapitre, la mise en
avant de critères fondamentaux topologiques liés notamment au type de bobinage de puissance
(d’alimentation), au mode d’alimentation, au mouvement généré, ainsi que tous les mouvements,
linéaires ou autres, on était pris en compte.
▪ Questions:
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Important: Les textes et le figures rapportés dans ce chapitre sont prélevés en majorité et sans
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Références :