La Place de La RSE Dans L Approche Relat
La Place de La RSE Dans L Approche Relat
La Place de La RSE Dans L Approche Relat
Pékin, Chine
26, 27 & 28 mai
2014
Comité scientifique : Hubert LANDIER, IAS, France. Université
Alain AKANNI, Univ. de Dakar, Sénégal.
David AUTISSIER, Univ. Paris Est & ESSEC Business
Pascal LARDELLIER, Université de Bourgogne.
Erick LEROUX, Univ. Paris XIII. de Printemps
School, France.
Nehmé AZOURY, Univ. du Saint Esprit, Kaslik, Liban.
Pierre LOUART, Univ. de Lille, France.
Samuel MERCIER, Univ. de Bourgogne, France.
de l’Audit Social
Olivier BACHELARD, ESC Saint Etienne, France. Patrick MICHELETTI, KEDGE, Marseille, France.
Elie BASBOUS, Univ. libanaise, Beyrouth, Liban. Nathalie MONTARGOT, Univ. de Cergy-Pontoise, France.
Adnane BELOUT, Université de Montréal. Joan MUNDET HIERN, UPC Barcelone, Espagne.
Responsabilité sociétale
Université de Printemps
Anne Marie FRAY, FBS, Tours, France. Jean-Marie PERETTI, IAS, France.
Chouaib HADOUIRI, IMAS, Maroc. Ming XU, ASMP, Paris.
Sana HENDA, France Business School, France. Shiwei WU, IEAM, Paris. de l’Audit Social
Roger-Pierre HERMONT, Univ. de Paris XII, France.
Jacques IGALENS, Toulouse Business School, France.
Abdelilah JENNANE, Capital Consulting, Maroc.
Manifestation organisée dans
Michel JONQUIERES, IAS, France.
© ESSEC Business School - 181970114 - janvier 2014 -
le cadre de France-Chine 50 /
www.france-chine50.com
Michel JORAS, ESCE Paris, France.
Assya KHIAT, Univ. d’Oran, Algérie.
Hervé LAINE, Académie de l’Ethique, France.
e
16
Institut International de l’Audit Social - ESSEC Executive Education - 2, place de La Défense - 92053 PARIS-LA DÉFENSE
Secrétariat : Christiane DESHAIS - ESSEC - CS 50105 Cergy - 95021 Cergy-Pontoise Cedex
Tél. 00 33 (0)1 34 43 30 57 - Fax : 00 33 (0)1 34 43 36 90
E-mail : deshais@essec.fr - Site Internet : http://www.auditsocial.org/
Avant-Propos
Les questions abordées sont nombreuses : Quels sont les démarches et les enjeux
identifiés ? Quelles sont les politiques et les pratiques de Responsabilité Sociétale
des organisations ? Pour quels changements et résultats organisationnels? Dans
quels contextes ? Comment vérifier lřengagement des entreprises en tant quřacteur
responsable ? Quelle évolution pour lřaudit social ? Quels indicateurs utiliser ? Quels
sont les nouveaux rôles et objectifs pour la GRH ? Quelles sont les pratiques de
GRH socialement responsables ? Comment concilier les enjeux actuels de
changement et la Responsabilité Sociétale des organisations ? Comment développer
la capacité à changer des organisations dans le respect de la Responsabilité
Sociétale ?
LřIAS a donc choisi pour sa 16ème université de printemps dřinviter les enseignants,
chercheurs et praticiens à proposer et présenter des contributions explorant les
apports de lřaudit social au développement de la Responsabilité sociétale des
organisations et des pratiques de GRH à lřheure des défis globaux et du
changement.
Les universités organisées par lřIAS depuis sa création ont pour objectif dřalimenter
la réflexion des chercheurs et des praticiens sur les enjeux émergents du
management et dřapprofondir les apports de lřaudit social. Elles présentent les
regards croisés des auditeurs sociaux, des praticiens RH, des représentants des
salariés, des dirigeants et des diverses parties prenantes sur les grands thèmes de
lřactualité sociale. Aujourdřhui, la refondation dřun nouveau pacte social est
nécessaire pour un management responsable et lřapport des missions dřaudit social
paraît essentiel.
Cette 16ème université printanière est donc la 49eme université consacrée à lřAudit du
Social et de la responsabilité sociétale. Nous aurons à questionner lřapport de lřAudit
Social et de la RSE dans les progrès managériaux dans un contexte de défis
globaux et de changement permanent. Pendant ce temps fort, il nous sera donner de
poser des questions, de mettre en évidence des tensions, dřénoncer des paradoxes,
dřévoquer des dilemmes, dřouvrir des perspectives sur des sujets dřactualité que sont
la mise en œuvre dřun management responsable dans le cadre de la responsabilité
sociétale dřentreprise. Les thèmes abordés par les différentes communications
rassemblées dans ces actes sont divers et illustrent la variété des apports des
auditeurs sociaux pour le progrès du management.
Cette 16ème université de Printemps de lřIAS nous promet des débats riches et
constructifs, articulant concepts, théories et pratiques de lřaudit social et du
management. Cette édition organisée en partenariat avec lřUniversité de Pékin
bénéficie du concours de lřANDRH et des Associations RH européennes, africaines
et du Moyen Orient, des Instituts Nationaux dřAudit Social (Russie, France, Algérie,
Tunisie, Luxembourg, Sénégal, Belgique, Québec, Liban). Elle bénéficie dřun
partenariat fort avec lřIEAM, lřASMP et la chaire ESSEC du changement de lřESSEC
Business School.
Ces actes nřauraient pu être réalisés sans lřappui des associations académiques
partenaires et en particulier de lřAGRH et de son président, le professeur Jean-
Michel PLANE, de lřADERSE et de sa présidente, Véronique ZARDET, de
lřacadémie de lřEthique et de son président Hervé LAINE, du RIODD, de lřASMP
(Académie des Sciences de Management de Paris) et à la forte implication des
membres du comité scientifique qui ont accepté de lire et évaluer les
communications reçues et permis de sélectionner et, après corrections éventuelles,
de publier ces 45 textes.
David AUTISSIER
Maitre des conférences, HDR, Université de Paris Est,
Directeur de la Chaire ESSEC du Changement
Soufyane FRIMOUSSE
Maître des conférences HDR, IAE de Corse
Rédacteur en chef adjoint de Question(s) de changement
Chercheur associé, Chaire ESSEC du Changement
Patrick DAMBRON
Président
Institut des Etudes dřAdministration et de Management (IEAM)
Comment me trouverais-je,
sinon en vous regardant ?
André Malraux
La Tentation de lřOccident
Yi Jing
Grand Commentaire, « Dix Ailes »
1. Le temps du souvenir
Iconographie tirée de
lřouvrage dřAndré
Malraux, L‟Intemporel,
Editions Gallimard, Paris,
1976, p.210-211.
Cřest le même André Malraux, ministre dřEtat, ministre des Affaires culturelles,
effectuant un long voyage en Chine, que le Général de Gaulle dépêcha auprès du
président Liu Shaoqi pour lui remettre une lettre personnelle. Le président de la
République française avait décidé, lřannée précédente, en janvier 1964, de
reconnaître la Chine, en sřétonnant que nous puissions, nous, Occidentaux, ignorer
le pays le plus peuplé du monde. Il sřen confia à Alain Peyrefitte qui allait mener,
quelques années plus tard, une mission se voulant « aider à comprendre comment la
civilisation la plus vieille du monde, à travers un présent effervescent, sřefforce de
devenir la plus neuve ».
Le Président de Gaulle sřen expliqua dans une conférence de presse historique. Il
exprimait une pensée largement en avance sur lřépoque en soulignant que « …la
masse propre à la Chine, sa valeur et ses besoins présents, la dimension de son
avenir, la font se révéler de plus en plus aux intérêts et aux soucis de lřunivers tout
entier. » Des missions françaises à caractère politique et économique se
succédèrent à partir de 1962, suivies par lřintervention secrète dřEdgard Faure,
représentant du Président de la République. Se rapprocher de la Chine,
« profondément enracinée dans la géographie, lřhistoire et la culture » allait de soi.
Dès lřouverture des relations diplomatiques acquises, le Général de Gaulle en
personne choisit celui qui représenterait la France à Pékin. Lucien Paye, grand
universitaire, ancien ministre de lřEducation nationale, homme de culture, fut ainsi
nommé ambassadeur de France auprès de la République Populaire de Chine. Cřétait
il y a cinquante ans.
L’individu et le groupe
Ainsi les réflexions liées au management, intégrant nécessairement le rapport entre
lřindividu et le groupe, doivent-elles tenir compte de la différence entre lřesprit chinois
et lřesprit occidental. Concept central en Chine, le quanxi montre que lřindividu nřest
pas une entité indépendante, contrairement à la culture occidentale, mais existe
dans sa relation à lřAutre. Lřimportance de ce phénomène, de cette pratique, dans
les sciences sociales en Chine ont de quoi dérouter les managers occidentaux. Le
quanxi, réseau social qui nřa pas son pareil en Europe, souligne une relation
particulière entre lřindividu et son identité sociale. Alors que lřOccidental sřintéresse à
la place de lřindividu dans le groupe, le Chinois sřintéresse à la place du groupe dans
lřindividu, posture bien différente. Toile de fond dřune vie humaine, le groupe sous-
tend le comportement des hommes dans lřEmpire du Milieu. A lřinverse, le
comportement individuel façonne lřesprit du groupe en Occident.
Dans le même ordre dřidée, le modèle des danweis, unités de vie sociale et de
gestion politique, qui a créé des relations dřinterdépendance entre salariés,
entreprises et gouvernement, mérite intérêt. Leur autonomie, notamment celle des
ouvriers, en est réduite. Unités de travail, elles ne manquent pas de susciter
lřinterrogation des Occidentaux peu habitués à cette forme dřintégration politique des
conditions sociales, pourtant chose courante en Chine, quoique remises en cause
dans le cadre du développement de lřéconomie socialiste de marché. Alors quřelles
étaient totalement placées sous le contrôle politique et faisaient bénéficier les
salariés dřun emploi à vie assorti de soins médicaux et dřune retraite, elles
connaissent des mutations qui en modifient substantiellement la protection sociale à
mesure du passage des entreprises dřEtat dans le secteur privé. Le moment nřest-il
pas venu dřenvisager, sous une forme restant à définir, une forme de valorisation des
parties prenantes dans le cadre dřune prise de conscience de la responsabilité
sociétale des entreprises ?
Le changement
La transition, concept spécifique à la Chine, nous tient en haleine, voire en alerte, en
ce quřelle dessine la capacité dřune société à évoluer dřune façon considérable en
peu dřannées. Chargée de profonds bouleversements, elle suggère de nouvelles
responsabilités sociétales, de nouvelles prises de position institutionnelle qui doivent
rejaillir sur le management des femmes et des hommes au travail.
De la transition au changement, il nřy a quřun pas et, en la matière, il nřest pas
possible dřaborder la gestion du changement en Chine sans faire référence au Yi
Jing.
La double responsabilité
Qui regarde la Chine avec intérêt sřétonne quelque peu de voir la façon dont sont
présentées les ascensions concomitantes de tel ou tel dirigeant à la fois dans le
monde de lřentreprise et dans la hiérarchie du Parti communiste. Lřexemple de
Zhang Xiwu, président du géant de lřénergie Shenhua est révélateur. « Sa
progression au sein du Parti communiste chinois sřest faite parallèlement à son
parcours professionnel, afin que son ascension à la présidence de Shenhua se fasse
en même temps que celle au poste de secrétaire du Parti au sein du groupe. » nous
explique Jean-François Dufour, conseiller stratégique, intervenant à lřUniversité
dřAix-Marseille et éditeur du site www.chine-analyse.com. Il nřy a pas si longtemps, à
lřoccasion dřun dîner à Jingdezhen, grande ville chinoise de la porcelaine, jřavais
pour voisin de table Linhua Feng, à la fois président de lřécole formant les Maîtres
dřart de la porcelaine chinoise et secrétaire général du parti communiste de lřInstitut
de la céramique de la ville. Cet état des choses est impensable chez nous et nous
oblige à reconsidérer notre approche des relations managériales à lřéclairage de
données nouvelles, différentes, sans doute dérangeantes mais finalement incitatives
dřune remise en cause de certitudes trop ancrées. Non pas pour nous inspirer
directement de ces réalités mais les comprendre pour oser reformuler ce qui peut
nous sembler immuable dans un monde changeant.
Y-a-t-il un autre pays que la Chine où les transformations sont aussi intenses et
rapides ? Quel champ de recherche et dřexpérience pour celles et ceux qui
Certes, la complexité est là : les cultures et les pratiques, différentes, ne laissent pas
présager de solutions simples et duplicables, ce qui nřaurait dřailleurs aucun sens. La
prise en compte des réalités culturelles, point de repère indiscutable, nřest-elle pas
une chance à saisir, y compris chez nous, pour reconsidérer des positions jugées
acquises alors que leur instabilité sřavère, de jour en jour, grandissante ? Osant ainsi
un rapprochement entre lřesprit qui fait vivre en Chine la doctrine confucéenne, qui
donne gage au Yi Jing, en identifiant la double appartenance entrepreneuriale et
politique à travers le Parti communiste, je ne peux mřempêcher de penser à la
réflexion commune de Nicole Barthe et de Roger-Pierre Hermont qui se sont
interrogés sur la place de notre devise républicaine si chère au cœur dřune majorité
de Français : Liberté, égalité, fraternité. Nos deux imminents membres de lřIAS en
proposent une adaptation aux organisations sous le triptyque : Autonomie, diversité,
solidarité. Forts dřune culture différente, soucieux dřune ouverture bénéfique, nous
pourrions, Français et Chinois, approfondir ces aspects qui articulent le social
(actions internes à lřorganisation liées au droit social) et le sociétal (responsabilités
élargies vers la société et lřenvironnement).
Bibliographie
SOMMAIRE
4. Discussion 159
Conclusion 161
Bibliographie 161
CONDUITE DU CHANGEMENT DANS LA RESPONSABILITE SOCIETALE : OXYMORE OU MARIAGE
HEUREUX. QU’EN EST –IL AU MAROC ? 165
Abdelhamid BOUSTA 165
Mohammed MATMATI 165
Introduction 165
1. Revue de littérature 165
3. Etude empirique. 171
4. Discussion. 177
Conclusion et perspectives de recherche. 179
Bibliographie 179
L’ETHIQUE POUR UN MANAGEMENT HUMAIN : RELATION ENTRE SATISFACTION AU TRAVAIL,
COMPORTEMENTS DE CITOYENNETE ET CARRIERE 183
Rachid BOUTANNOURA 183
Introduction 183
1. De la satisfaction au travail à la satisfaction de carrière : 183
2. De l’implication au travail au comportement de citoyenneté organisationnelle 184
3. RSE : l’éthique organisationnelle, pierre angulaire d’un management inclusif 186
4. Ethique, Satisfaction de carrière et Comportement citoyen en entreprise 187
Conclusion : 189
Bibliographie: 189
LA CONSTRUCTION D’UNE GRH SOCIALEMENT RESPONSABLE GRACE A LA NORME ISO 26000 193
Gurvan BRANELLEC 193
Isabelle CADET 193
1. D’une gestion inclusive des RH par des entreprises soumises à des injonctions
contradictoires… 194
2. A une gestion intégrée et responsable des relations humaines par la mise en œuvre de la
Norme ISO 26000 199
Conclusion 203
Bibliographie 203
CONDUCTING A DIVERSITY POLICY AS A SPONSORED ORGANIZATIONAL CHANGE PROCESS 207
Maria Giuseppina BRUNA 207
1. Conducting a diversity policy as an organizational change process: toward a dynamical
and polyphonic analysis? 208
2. Phenomenology and actor’s play in the conduction of a diversity policy as a dynamics for
organizational change 211
3. Toward a curling conception of diversity change? 215
Conclusion 217
Bibliography 218
CORPORATE SOCIAL RESPONSIBILITY AND RENEWING THE CORPORATE SOCIAL PACT:
HUMAN CAPITAL DEVELOPMENT AS A STRATEGIC ISSUE 221
Maria Giuseppina BRUNA 221
Marc DELUZET 221
Introduction 221
1. From the promotion of corporate social responsibility to the renewal of the socio-
organizational pact: from a holistic conception of the firm (and of its performance) to the
revitalization of the cycle of trust 222
2. The various dimensions of human capital and the organizational processes contributing to
its development 226
3. Working towards the company's overall performance: towards the renewal of human
resources policies? 228
Conclusion: Renewing the corporate social pact by activating several social control levers 230
Bibliographie 231
LES PRATIQUES DE GRH DURABLE EN PME 233
Nadine DUBRUC 233
Nahla SALAMEH BCHARA 233
Introduction 233
1. La responsabilité sociale des entreprises et les PME 234
2. La gestion durable des ressources humaines : point sur les recherches 234
3. Méthodologie de recherche 236
4- Les pratiques de GRH mises en valeur par les responsables de 12 PME 238
5. Discussion et conclusion 240
Bibliographie 242
LE MARKETING RH COMME OUTIL DE FIDELISATION : ETUDES QUALITATIVES DU CONTEXTE
MAROCAIN 245
Widad CHERKAOUI 245
Abderrahman JAHMANE 245
Introduction : 245
1. L’adaptation des outils marketing par la GRH 246
2. Enjeux de la fidélisation en marketing et GRH 251
3. Le marketing RH et la personnalisation au Maroc. 254
4. Entretien auprès des jeunes cadres 258
5. Résultats 258
6. Discussion et remarques conclusives 260
Bibliographie 262
PEUT-ON PARLER DE HAINE DANS LES ENTREPRISES ? 267
Fernando CUEVAS 267
1. Origine de la haine. 268
2. Stéréotypes et préjugés. 269
3. La pulsion de vie et la pulsion de mort. 271
4. La vengeance. 272
5. Peut-on manager ses frustrations ? 273
6. L’ennemi commun permet de souder le groupe. 273
7. Les relations de domination-soumission : l’identification à l’agresseur. 274
8. La haine virtuelle. 275
10. Le haineux souffre de sa haine. 276
11. Quelques exemples. 276
Conclusion 278
Bibliographie 278
PREVENIR LES CHANGEMENTS ORGANISATIONNELS PAR L’USAGE DE L’APPROCHE DES
REPRESENTATIONS SOCIALES. 279
Frédéric DOSQUET 279
Patrice CAILLEBA 279
Fernando CUEVAS 279
2. Un outil d’audit des valeurs partagées au sein d’une organisation 280
3. L’importance de l’historicité 281
4. Par essence, les représentations sociales intègrent l’évolution 282
Conclusion 283
Bibliographie 284
LES POLITIQUES DE RSE EN CHINE : UN EQUILIBRE ENTRE GOUVERNANCE PAR LES HOMMES
ET GOUVERNANCE PAR LES LOIS 287
Michelle DUPORT 287
Introduction 287
1. A la recherche de l’équivalent fonctionnel de la RSE en chine : les dynamiques d’un
cadre institutionnel évolutif 289
2. Pratiques de responsabilité sociale sous influences 293
Conclusion 297
Bibliographie 298
LA PLACE DE LA RSE DANS L’APPROCHE RELATION CLIENT 301
Fatima EL KANDOUSSI 301
Hind BENOUAKRIM 301
Afaf EL AMRANI 301
Introduction 301
1. Le marketing relationnel 302
2. La RSE et le marketing relationnel 302
3. Emergence et développement de La RSE au Maroc 303
4. Résultat de l’étude 304
5. Analyse et discussion 313
Bibliographie 314
L’EVOLUTION DES MANAGERS DU SERVICE PUBLIC : UNE CONSTRUCTION COMPLEXE 319
Anne-Marie FRAY 319
Introduction 319
1. le contexte de la fonction de manager publique 319
2. Manager stratégique du public, un concept en construction 321
3. Etude du terrain des caisses de la Sécurité Sociale 322
Bibliographie 329
PRATIQUES DE RSE/DD DANS LES TPE/ PME: ETUDES AUPRES DES ENTREPRISES DE CINQ
SECTEURS D’ACTIVITE (COMMERCE, ALIMENTAIRE, BATIMENT, SERVICES, PRODUCTION) 331
Benjamin HOUESSOU 331
Introduction 331
1. Le déploiement de la RSE/DD dans les TPE/PME : cadre théorique et conceptuel 332
2. Contexte et contenu global de la recherche 334
3. Méthodologie 335
4. Résultats et discussions 338
Conclusion 342
Bibliographie 343
UNE PERSPECTIVE SYSTEMIQUE DE LA SATURATION DE CHANGEMENT : VERS UNE APPROCHE
DE CONDUITE DURABLE DES CHANGEMENTS. 345
Kevin J. JOHNSON 345
Laurent GIRAUD 345
David AUTISSIER 345
Jean Michel MOUTOT 345
Introduction 345
1. Une approche systémique 346
2. La dimension individuelle non-spécifique 347
3. La dimension individuelle spécifique 348
4. Méthodologie de l’étude exploratoire 349
Conclusion 417
Bibliographie 417
L’UNIVERSITE FRANÇAISE : VECTEUR DE CHANGEMENT SOCIAL ? 421
Erick LEROUX 421
Introduction 421
1. l’Université Française 421
2. Validation empirique, principaux résultats et discussion 425
Discussion-conclusion 427
Bibliographie 428
ENTRE LE MODELE ACTIONNARIAL ET PARTENARIAL, LA GOUVERNANCE DES BANQUES
ISLAMIQUES EST-ELLE UNE VOIE ETHIQUE DU SECTEUR FINANCIER INTERMEDIE ? 429
Aldo LEVY 429
Hichem REZGUI 429
Introduction : 429
1. Distinction entre loi et morale 430
2. La gouvernance dans les banques islamiques 431
3. La pratique : la finance islamique dans le bain de la finance classique 434
Conclusion 437
Bibliographie 438
LA PME INCUBATRICE D’ENTREPRENEURS ? IDENTIFIER, SELECTIONNER ET FORMER SON
REPRENEUR PARMI SES SALARIES GAGE DE SUCCES D’UN RES. 441
Henri MAHE DE BOISLANDELLE 441
Jean-Marie ESTEVE 441
1. La volonté de céder son entreprise aux salariés 442
2. La mise en œuvre du processus d’incubation/ formation et le détachement du cédant 445
Conclusion 452
Bibliographie 453
LE REPORTING SOCIAL SUITE A L’APPLICATION DE L’ARTICLE 225 DE LA LOI « GRENELLE II »
CAS DES ENTREPRISES SBF 120 455
Nader MANSOURI 455
Jean-Marie PERETTI 455
1. Qu’est-ce que l’article 225 de la loi Grenelle II ? 456
2. Les enjeux et les difficultés de l’application de l’article 225 du Grenelle II 458
3. Méthodologie 462
4. Analyse et discussion des résultats 464
Bibliographie 468
LA NOTATION EXTRA-FINANCIERE ET L’IMPACT DE CONSCIENCE RESPONSABLE GLOBALE 469
Patrick MICHELETTI 469
Pierre-Guy HOURQUET 469
Sylvie BRUNET 469
I La nature de la notation extra-financière en tant qu’outil managérial 469
2. L’impact de conscience universelle 474
3. Synthèse et Conclusion 478
Bibliographie 478
MISE EN ŒUVRE D’UNE POLITIQUE MANAGERIALE RESPONSABLE AUPRES D’OUVRIERS : CAS
D’UN DISPOSITIF DE PROMOTION SOCIALE INTERNE 481
Virginie MOISSON 481
Pascal MOULETTE 481
1. Problématique de recherche et cadre théorique 482
2. Méthodologie 484
3. Résultats 486
Discussion 490
Conclusion 493
Bibliographie 493
RESPONSABILITE SOCIALE ET GESTION DES RESSOURCES HUMAINES : UNE RELATION
AMBIGÜE 497
Pr. Jean-François NGOK EVINA 497
Introduction 497
1 La responsabilité sociale des entreprises et la politique de gestion des ressources
humaines : une revue de la littérature 498
2 La responsabilité sociale des entreprises et la politique gestion des ressources humaines :
une étude empirique à partir des PME camerounaises 500
Discussion des résultats et conclusion 507
Bibliographie 509
MANAGEMENT DES PARTIES PRENANTES ET PERFORMANCE DES ENTREPRISES : UN ETAT DES
CONTROVERSES 511
Pr. Jean-François NGOK EVINA 511
Introduction 511
1. Les parties prenantes comme source de performance de l’entreprise 513
2. La performance globale de l’entreprise comme finalité des parties prenantes sur le plan
empirique 516
Discussion des résultats et conclusion 521
Bibliographie 521
Annexe : méthode des scores 524
RSE ET PERFORMANCE FINANCIERE : QUELLE PERCEPTION DES GESTIONNAIRES DE FONDS EN
SUISSE ? 527
Hélène PASQUINI-DESCOMPS 527
Jean-Michel SAHUT 527
Frédéric TEULON 527
Introduction 527
1. Cadres théorique et méthodologique 528
2. Analyse des résultats et discussion 533
Conclusion 536
Bibliographie 536
IMPACT OF ESG NEWS ON FINANCIAL PERFORMANCE OF FIRMS 541
Hélène PASQUINI-DESCOMPS 541
Jean-Michel SAHUT 541
1. Introduction 541
2. CSR and financial performance 542
3. METHODOLOGY 546
4. ESG DATA 548
5. RESULTS 550
7. Conclusion 553
Bibliography 553
Table 4: Correlation between variables of Model 1& 2 559
Table 5: Regression results for Model 1 560
Appendix A 568
PERFORMANCE SOCIALE DES ENTREPRISES : LIMITES DES RECHERCHES EMPIRIQUES A
PARTIR D’UNE REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE 569
Jean-Marie PERETTI 569
LES AUTEURS
Jamila ABAIDI-BEN NASR 31
Sarhan ABDENNADHER 43
Yufei AN 55, 79
David AUTISSIER 95, 345, 567
Hervé AZOULAY 115,129
Olivier BACHELARD 137
Bouchra BAKADIR 397
Bechir BEN LAHOUEL 95, 569
Hind BENOUAKRIM 301
Laïla BENRAÏSS-NOAILLES 147
Chafik BENTALEB 661
Abdelhamid BOUSTA 165
Rachid BOUTANNOURA 183
Gurvan BRANELLEC 193
Maria-Giuseppina BRUNA 207, 221
Sylvie BRUNET 469
Isabelle CADET 193
Patrice CAILLEBA 279
Widad CHERKAOUI 245
Fernando CUEVAS 267, 279
Patrick DAMBRON 7
Marc DELUZET 221
Frédéric DOSQUET 279
Dominic DRILLON 29
Nadine DUBRUC 233
Michelle DUPORT 287
Afaf EL AMRANI 301
Fatima EL KANDOUSSI 301
Jean-Marie ESTEVE 441
Driss FERAR 649
Anne-Marie FRAY 319
Soufyane FRIMOUSSE 95
Laurent GIRAUD 345
Olivier HERRBACH 147
Wen HONGJIAN 29
Benjamin HOUESSOU 331
Pierre-Guy HOURQUET 469
Han HUAIYUAN 683
Abderrahman JAHMANE 245
Kevin JOHNSON 345
Michel JONQUIERES 359
Emmanuel KAMDEM 371
Assya KHIAT 379
Amal LAALOU 397
Zouhair LAARRAF 407
Erick LEROUX 421
Aldo LEVY 429
Henri MAHE DE BOISLANDELLE 441
Wen HONGJIAN
Associate Professor of Management
Capital University of Economic and Business, Hongmiao Chao yang District, Beijing,
Chine
Hjwen55@cueb.edu.cn
Introduction
Parmi les questions centrales de la norme ISO 26000 on trouve : les relations et
conditions de travail. En effet, la Responsabilité dřune organisation vis-à-vis des
impacts de ses décisions et de ses activités sur la société, sur les parties prenantes
et sur lřenvironnement, doivent se traduire par un comportement transparent et
éthique qui, entre autre, contribue au développement durable y compris à la santé et
au bien-être de la société.
Le concept de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est devenu
international, même sřil doit bien subsister ici ou là des perceptions ou des
interprétations différentes. Partout à
travers le monde, les entreprises sont Public companies, private enterprises and
soucieuses dřaméliorer ou dřoptimiser foreign-invested enterprises are the three
leur performance. Le contexte major types of companies in China. At
économique actuel et le management present, there are two types of companies
that are willing to assume social
peuvent générer beaucoup de
responsibilities. These are part -owned
perturbations ou de troubles chez les enterprises and secondly, those who export,
salariés. Troubles que lřon classe dans which are mostly private companies. Of
les risques psychosociaux (RPS). course, both have their own reasons for
Nous sommes convaincus que la doing so. For major public companies, it is
recherche sur le Bien-Etre au travail the request of the government and social
(BET) est une piste intéressante en pressures that cause them to move forward.
France et en Europe pour prévenir ou For exporting firms, they must meet the
réduire les RPS. Quřen est-il dans le satisfaction of their customers, especially
reste du Monde ? large buyers of Western corporate giants.
Cette communication sřintègre dans Otherwise, it would be difficult for them to
export their products.
une étude plus large. Elle propose de
Although the term social responsibility of
revisiter des concepts autour du BET business is at the origin of Western
et de découvrir si ce dernier peut jouer countries, foreign companies established in
un rôle préventif par rapport aux RPS. China by western countries do not care
Nous avons demandé à une équipe de about social responsibility.
chercheurs chinois de revisiter ces concepts et ces travaux. Ceci afin dřavoir leur
point de vue sur le sujet et de relever de possibles différences culturelles. En effet,
des perceptions différentes de ces concepts peuvent avoir un impact direct dans leur
façon de traiter et de valoriser le BET.
Pratiques de
Climat éthique RSE gestion des
Parties Prenantes
Comportements
éthiques
Figure 1 : Principes de RSE, valeur, culture et éthique (Gond, J.-P., Igalens, J., 2012)
1
Le Livre Vert de la Commission européenne (CCE, 2001) et La Responsabilité Sociale des Entreprises, une
contribution des entreprises au développement durable (CCE, 2002).
2
www.afnor.com
3
www.travailler-mieux.gouv.fr/Les-RPS-c-est-quoi.html
4
http://www.preventica.com/dossier-risques-psychosociaux-definition.php
5
ŖMesurer les facteurs psychosociaux de risque au travail pour les maîtriser ». DARES, DREES, 2011
Le stress
Considéré comme le premier risque psychosocial, le stress est défini par Lazarus et
Folkman (1984) comme un « état de déséquilibre
We have been studying the entre la perception qu‟a un individu des exigences
threats on social psychology de la tâche à accomplir et ses perceptions des
during work for a long time. It ressources qu‟il peut mobiliser pour y faire face ». Il
is one part of tradition of résulte dřune perception subjective par la personne
socialism. But in recent years, de son environnement qui est, lui, évalué comme
well-being is largely ignored in une menace, mettant à lřépreuve ses ressources et
workplace. A series of accidents affectant son bien-être. La définition de Lazarus et
happened in China resulting Folkman (1984) met en avant le rôle majeur de la
from serious injury of working notion de contrôle de lřenvironnement de travail
people’s health. Foxconn was dans le fondement même du stress professionnel.
once arousing wide concern Selon lřaccord-cadre européen, le stress au travail
about the workers’ continuous est : « un état accompagné d‟affections ou de
suicide in a short time. But dysfonctionnements physiques, psychosociaux ou
weseldomdiscusssuchmatterund sociaux qui résultent du sentiment individuel d‟être
er social responsibility. incapable de combler un manque vis-à-vis des
exigences ou des attentes qui reposent sur soi ».
Pour le prévenir, il faut donc se focaliser sur les
causes à lřorigine du stress Ŕ cřest-à-dire les déterminants organisationnels relatifs
aux contraintes structurelles et durables du travail.
La souffrance au travail :
Selon Dejours (1998) la souffrance au travail naît dřun « sentiment d‟incompétence,
de la sensation de faire mal son travail, de l‟absence de reconnaissance pour ce qui
est accompli, […] cette souffrance elle-même est niée, par toute une série de
défenses individuelles et collectives ». De nature psychique, sociale et physique, la
souffrance au travail trouve son origine dans lřorganisation du travail qui écarte ou
nie systématiquement lřindividu, son identité, sa propre conception du travail, ses
valeurs et ses espoirs. Elle induit par cela un mal-être mental et de la détresse
psychologique dont les formes dřexpression sont la dépression, les troubles mentaux
graves, le stress post-traumatique et le suicide.
6http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000026263463&dateTexte&categorieLien=id
Le BET ne pourrait-il pas contribuer à réduire les RPS ? Tout dřabord nous allons
préciser les concepts. Ensuite, nous aborderons la promotion du BET dans les
entreprises avant de voir lřintérêt managérial.
relations sociales au travail et dans les interactions avec son organisation ». Dans ce
sens, le bien-être psychologique au travail résulte plus du sentiment que lřindividu
ressent, que par des circonstances de vie objectives tels que le poste ou le salaire.
De même, quř« il n‟est pas non plus l‟absence de maladie, mais bien la présence de
caractéristiques positives chez le travailleur ».
Dřaprès Dagenais-Desmarais et Privé (2010), le bien-être psychologique au travail
est composé de cinq composantes semblant faire un consensus dans la revue de la
littérature :
L‟adéquation interpersonnelle au travail : qui fait référence au vécu de
relations positives avec les personnes avec lesquelles on interagit dans le cadre de
son travail
L‟épanouissement dans le travail : qui traduit la perception de la nature
signifiante et stimulante du travail qu‟on accomplit, qui permet de s‟y réaliser comme
individu
Le sentiment de compétence au travail, qui fait référence au fait de sentir
qu‟on possède les aptitudes requises pour effectuer efficacement son travail et qu‟on
maîtrise les tâches à réaliser
La reconnaissance au travail, qui traduit le fait de se sentir apprécié dans
l‟organisation, pour son travail et sa personne
La volonté d‟engagement au travail, c‟est à dire le fait de vouloir s‟engager
activement dans l‟organisation et contribuer à son bon fonctionnement et à son
succès ».
On tend depuis plusieurs années vers une conceptualisation unifiée du construit.
Cřest pour cette raison que dans la revue de littérature, plusieurs libellés font plus ou
moins référence au concept de bien-être psychologique au travail :
La santé psychologique au travail
La qualité de vie au travail
Le bonheur au travail.
les diverses satisfactions à la vie qui ne sont pas liées au travail comme le
niveau de sa vie sociale, vie de
Well being at workplace and psychological famille, ses loisirs et sa vie
well being have not been ranked under spirituelle.
social responsibility in China, instead, they Ce dernier modèle est un
are much more discussed as management chevauchement entre les diverses
issues. we have tried to search some satisfactions non reliées au travail et
information through CNKI (China National le bien-être au travail. Il met de la
Knowledge Internet), the biggest research sorte en avant le lien étroit entre le
database in China with the key words : bien-être au travail et les différents
social responsibility and well being, to our domaines de la satisfaction.
surprise, we failed to find any related essay. Par ailleurs, il est important de faire
It means that they do not establish any la distinction entre le bien-être du
relationship between each other among travailleur au travail qui représente
Chinese academic discussion. la spécificité de la tâche et le bien-
Besides, well being is principally studying être de la personne au travail qui
by psychological researchers, few paper has porte sur lřhygiène, la sécurité, la
been released, which means it is still not santé, lřembellissement, etc.
attracted much attention by academic circles
and business circles.
7
http://extranet.ucanss.fr/contenu/public/EspaceDeveloppementDurable/Pratique/guide_organisme_public_socio-
responsable/2011_guide/co/fiche%203_2_4.html
8
Agence Nationale pour lřAmélioration des Conditions de Travail
Conclusion :
9
www.comite21.org
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Sarhan ABDENNADHER
Assistant-Docteur en Sciences de Gestion,
Université de Sfax, Tunisie.
sarhanabdennadher@yahoo.fr
Introduction
définition tout groupe dřindividus ou tout individu qui peut affecter ou être affecté par
la réalisation des objectifs organisationnels.
De ce fait, la responsabilité sociale traduit la prise en considération des problèmes
sociaux, sociétaux et environnementaux dans toutes les activités de lřentreprise.
En effet, nous pouvons distinguer trois axes dřintervention de la responsabilité
sociale de lřentreprise :
- Environnemental (ou écologique) : traduit la protection de lřenvironnement par
lřentreprise (Igalens et Gond, 2003),
- Sociétal : se manifeste par la prise en considération des problèmes de la société
par lřentreprise,
- Social (dit également la responsabilité sociale interne) : traduit le développement
des employés et la réalisation de leur bien-être. Il sřagit notamment de pousser la
fonction RH à considérer le salarié comme un client interne dont la satisfaction est
essentielle à la réussite de lřentreprise (Peretti, 1999).
Les acteurs en matière de RSE en Tunisie sont nombreux. Dans cette contribution,
nous citons les principaux acteurs suivants :
Le secteur privé
Le secteur privé demeure le plus concerné de la RSE car il est le premier à être
concerné par ses retombées positives. Dans ce sens, les motivations qui ont poussé
les entreprises à sřengager dans la RSE dans le cadre du pacte mondial11, lancée
depuis 2005 en Tunisie, sont les suivantes (Belgasmi, 2009) :
- Amélioration de lřimage de marque,
- Motivation du personnel et des travailleurs,
- Satisfaction des exigences des clients et donneurs dřordre étrangers,
- Attraction des investisseurs étrangers,
- Satisfaction des actionnaires et/ou lřamélioration des parts de marchés.
10
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2011:0681:FIN:EN:PDF
11
Source : Pacte Mondial Tunisie (http://www.pactemondialtunisie.org)
Malgré ces avantages, les données relatives à lřannée 2012 montrent que seulement
une dizaine dřentreprises ont maintenu leur engagement au pacte mondial, et ce,
malgré la publication en 2010 de la norme ISO 2600012 qui sřest présentée come un
élément positif de clarification du concept et a permis le renforcement du dispositif de
standardisation de la RSE. Cette norme définit la RSE comme lřexpression de la
volonté dřintégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans les décisions de
lřentreprise, dřen mesurer les progrès, de sřimpliquer de façon transparente et de
contribuer au développement durable. En intégrant à ses objectifs le développement
durable, lřentreprise finit par avoir une responsabilité illimitée de par les innombrables
responsabilités économique, sociale, et environnementale auxquelles elle est
confrontée (Joras et al, 2002).
En fait, lřabandon des entreprises du pacte mondial peut être expliqué par :
- Lřabsence de communication concernant la RSE et ses avantages (Duong Quynh,
2005),
- La présence de certaines difficultés entravant la mise en œuvre de la RSE
(Gnanzou, 2005),
- Lřabsence de structures et de mécanismes dřassistance technique,
- Etc.
En effet, lřétat actuel montre que les actions RSE réalisées sont de deux sortes :
- Actions écologiques (gestion de déchets, maîtrise dřénergie, économie dřeau,
etc.)13 (Igalens et Gond, 2003),
- Actions GRH (médecine de travail, création de fonds social, etc.) (Tessier et
Schwarzer, 2013).
La société civile
Les principaux acteurs de la société civile impliqués dans la RSE sont :
- LřUnion Générale Tunisienne du Travail (UGTT) est la centrale syndicale qui sřest
le plus engagée dans la RSE depuis le lancement du pacte mondial en 2005.
LřUGTT a réalisé que la RSE est totalement compatible avec lřaction syndicale et
quřelle pouvait favoriser le dialogue social dans le monde du travail14.
- LřUnion Tunisienne de lřIndustrie, du Commerce et de lřArtisanat (UTICA), ayant
pour mission la défense des intérêts du patronat, sřest engagée également dans le
programme du pacte mondial15.
- La Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT)16 est une
nouvelle organisation syndicale regroupant des PME. Elle défend les intérêts de
ses affiliés, organise des conférences dřordre socioéconomique et essaye de
vulgariser le concept de la RSE à travers son projet dřinstauration dřun label RSE.
12 http://www.iso.org/iso/fr/discovering_iso_26000.pdf
13 La RSE : Une opportunité à saisir pour les PME. Guide de bonnes pratiques pour les PME.
(http://www.rsetunisie.com/images/etude/RSE%20-%20CGPME.pdf)
14 www.ugtt.org.tn
15 http://www.utica.org.tn/
16 www.conect.org.tn
3. Méthodologie de la recherche
Étant donné la nature purement exploratoire de notre recherche, nous avons opté
pour une méthodologie qualitative avec une démarche inductive. En fait, le contexte
tunisien connait actuellement des changements fondamentaux sur tous les plans. Il
sřagit dřune phase transitoire dans laquelle il serait intéressant dřexplorer les
phénomènes qui sont considérés auparavant comme des atouts indiscutables de la
sphère socioéconomique telle que la RSE.
Cette étude permettra dřexplorer les facteurs déterminants la RSE dans le contexte
tunisien post-révolution. Pour approfondir notre recherche, et assurer la diversité et la
pluralité des informations, nous avons jugé intéressant de sřadresser à deux
responsables appartenant à deux différentes structures qui sont lřUTICA et lřUGTT
(la présentation a été effectuée au niveau de la section précédente). En fait, ces
deux grandes organisations nationales sont les plus représentatives des employeurs
et des travailleurs salariés. Elles constituent une force de pression et un mouvement
dřopinions en vue du respect effectif des valeurs de la RSE et de leur mise en œuvre.
Conscient du fait que la RSE est désormais un sujet dřune grande actualité, le
recours à lřUGTT et lřUTICA, considérées comme deux grandes organisations
fortement impliquées dans le monde de lřentreprise, nous permet dřexplorer
convenablement les déterminants RSE.
17
http://www.tunisieindustrie.nat.tn/fr/HPLIFE.asp
18
http://www.utica.org.tn/website/detail_article2012.php?art_id=1274
19
http://www.iso.org/iso/fr/iso_26000_project_overview.pdf
La collecte des données a été réalisée par des entretiens individuels semi directifs
centrés dřune durée moyenne dřune heure trente minutes. Lřentretien semi directif
centré est un mode dřentretien dans lequel le chercheur amène le répondant à
communiquer des informations nombreuses, détaillées et de qualité sur les sujets
liés à la recherche en lřinfluençant très peu et donc avec des garanties dřabsence de
biais qui vont dans le sens dřune bonne scientificité (Roussel et Wacheux, 2005). Le
guide dřentretien se structurait autour des questions liées aux facteurs déterminants
la responsabilité sociétale de lřentreprise tunisienne dans le contexte post-révolution.
Les données recueillies ont fait lřobjet dřune analyse de contenu. Elles ont été
enregistrées, retranscrites dans leur intégralité et sont présentées sous forme de
verbatim. Ces verbatim ont subi par la suite un codage thématique selon les facteurs
déterminants la RSE. Ils ont été intégrés à des matrices informateurs/variables (Miles
et Huberman, 2003).
Population Population
féminine masculine
50,2% 49,8%
Rurale
34%
Urbaine
66%
Il est à noter que la tranche urbaine est plus exigeante par rapport au niveau de vie
et aux demandes sociales.
En mois de mars 2012, 28,5% de la population se situe dans la tranche dřâge
comprise entre 15 et 29 ans (la tranche qui comprend les apprentis du dispositif de
20
http://www.ins.nat.tn
21
Ibid.
17,8%
13%
Femmes
25,7%
Hommes
74,3%
22
Ibid.
23
Ibid.
« … C‟est vrai qu‟il y a eu un blocage de travail dans certaines usines pendant des
mois, mais ceci s‟est déroulé surtout pour réclamer aux entreprises concernées des
réparations pour les dommages subis par la pollution résultant de leurs activités, et
dans d‟autres cas on trouve des entreprises qui ont failli à leurs obligations sociales
du fait qu‟elles n‟ont pas contribué au développement local et à l‟emploi des jeunes
chômeurs des régions concernées et qui sont généralement considérées comme
défavorisées ».
Certes, la perception de la RSE varie dřune entreprise à une autre. Ceci explique les
comportements différents des entreprises en matière de RSE. Selon le responsable
de lřUGTT :
24
La RSE : Une opportunité à saisir pour les PME. Guide de bonnes pratiques pour les PME.
(http://www.rsetunisie.com/images/etude/RSE%20-%20CGPME.pdf)
Conclusion
Bibliographie
Web graphie
http://www.citet.nat.tn
http://www.environnement.gov.tn
http://www.ilo.org
http://www.innorpi.tn
http://www.ins.nat.tn
http://www.iso.org
http://www.pactemondialtunisie.org
http://www.rsetunisie.com
http://www.social.gov.tn
http://www.tunisieindustrie.gov.tn
Yufei AN
Past Doctorant
CNAM Paris
anyufei1971@hotmail.com
Notre objectif ici est de comprendre, grâce à un modèle théorique, les entreprises qui
ont pour enjeu lřaugmentation de performance pour raison de compétitivité et le rôle
joué en matière par la motivation des salariés. Grâce à une partie empirique nous
chercherons les principaux problèmes (éléments) qui influencent le lieu de travail et
vérifierons les solutions. Pour simplifier, nous supposerons que lřimpact propre à
productivité sur le niveau de production de lřentreprise ne dépend que de lřétat de
motivation des salariés. Selon la théorie, nous supposons la logique de relation est :
besoins Ŕ motivation Ŕ satisfaction Ŕ performance Ŕ compétitivité.
Parmi ces trois groupes théoriques, la première famille théorique (les théories des
besoins, mobiles, valeurs) reste indispensable pour comprendre le déclenchement
ou non des comportements et pour trouver les principaux facteurs de la motivation.
En axant les recherches sur lřétude des besoins et des valeurs des individus, les
deux autres familles théoriques lui reconnaissent une capacité à mettre en avant le
rôle des affects, de la volition, des dispositions et des caractéristiques instrumentales
du contexte de travail. Pour ce faire, les théories de lřévaluation cognitive (le
deuxième paradigme) instaurent la responsabilité des dirigeants, dont les décisions
et les pratiques sont déployées par la direction des ressources humaines. Viser à
creuser, la troisième famille théorique (les théories de lřautorégulation-métacognition)
met en avant lřimportance du contexte de travail afin dřexpliquer lřinfluence des
valeurs et des croyances collectives, de la culture de lřorganisation sur les
comportements individuels. Les modèles théoriques intégrateurs de Kanfer (1990)
nous indiquent quřil existe trois déterminants essentiels à la motivation : le climat de
travail, la configuration des emplois et lřimportance du contexte dans le processus
des comportements individuels.
Les informations recueillies sur chacun des éléments du travail servent de base à
une évaluation. Au moyen dřun système de cotation, chaque observation est située
sur une échelle, allant de 1 « satisfaisant » à 0 « nuisance grave ». Lřensemble des
cotations peut être représenté graphiquement par un « profil ».
Des interviews axées sur ces ateliers ont été effectuées auprès des ouvriers et de
leurs supérieurs, et 50 questionnaires ont été remplis. Afin de comparer les résultats
de nos conseils, nous avons réalisé deux fois des enquêtes auprès des mêmes
personnes. Lors de la première enquête (du 28/02/2011 au 28/03/2011), nous avons
fourni 216 exemplaires de questionnaire et avons reçu (le 28/03/2011) 200
exemplaires valables (188 salariées et 12 salariés). Pour la deuxième enquête (du
28/02/2012 au 28/03/2012), nous avons fourni 200 exemplaires de questionnaire aux
mêmes membres quřen 2011 et avons reçu (le 28/03/2012) 196 exemples valables
bruit est évident. Dans certains ateliers, en particulier en été, la température fait
transpirer les salariés, ce même sřils ne travaillent pas. Pendant le travail, cřest
souvent par eux-mêmes quřils doivent résoudre des problèmes imprévus, ils ne
peuvent pas recevoir lřaide de collègues. Si leur tâche exige un travail intensif, ils ne
disposent pas dřassez de temps pour achever ce travail. De plus, ils nřont pas
souvent dřhoraires fixes quotidiens de travail…. La condition de travail nřest pas très
bonne, ce qui nřest pas sans conséquence sur la motivation. Selon nous, il sřavère
nécessaire dřaméliorer les conditions physiques au travail afin, notamment, de
diminuer lřinsatisfaction et le manque de motivation au travail.
Nous pensons que la motivation demande aux managers de créer une ambiance de
travail chaleureuse et motivante pour les salariés. Ils doivent aider lřapprenant à se
sentir membre à part entière du service ou de lřéquipe, et contribuer à ce que son
appartenance à lřentreprise soit reconnue par les autres salariés, maintenir une
pression raisonnable dans le management. Le contexte de travail est enfin le vecteur
privilégié dřune meilleure communication interne et externe dans lřentreprise.
Conformément aux besoins physiologiques (ou les besoins inferieurs) du salarié,
cette partie de questionnaire a pour objectif de vérifier si le contexte de travail peut
influencer la motivation du salarié et de déterminer quels sont ses principaux
éléments.
Nous pensons donc, que les caractéristiques de lřemploi agiraient fortement sur la
motivation et la satisfaction au travail. En faisant appel à des compétences plus
nombreuses, les managers peuvent donner un sens et une valeur au travail. Par
exemple, par donner aux salariés des tâches plus épanouissantes, plus valorisantes,
plus sophistiquées et moins mécaniques, à leur permettent de créer une motivation
interne et de déployer davantage de compétences. Ainsi les managers doivent
donner plus dřautonomie aux salariés pour lřorganisation de leur travail ainsi que
pour la prise de certaines décisions. De même, il est nécessaire que sur les objectifs
attendus, les performances effectuées et leur évolution, la communication doit
permettre de situer le résultat de leurs efforts et donne une réelle marge dřinitiative.
Cette partie de questionnaire a pour objectif de vérifier que les caractéristiques de
lřemploi peuvent effectivement agir sur la motivation et la satisfaction au travail et de
déterminer quels sont les principaux facteurs.
Pour Galand et Gillet, « le fait d‟être fortement motivé par des éléments propres à la
réalisation d‟une activité, comme le plaisir de l‟exercer ou la satisfaction du travail
bien fait, c‟est à dire d‟être motivé de façon intrinsèque, est systématiquement
associé à des conséquences positives. » (2004, p.4). Notre solution est fondée sur la
théorie de lřévaluation cognitive et la théorie de lřautodétermination (Deci et Ryan
(1971, 1975, 1985) (être motivé par le fait de se sentir compétent et rendre le travail
plus intéressant pour motiver). Ces théories se trouvent dans le premier et le
troisième paradigme de la taxinomie de Kanfer (1990). Selon Galand et Gillet, « un
grand nombre de recherches indiquent en effet que plus une personne est motivée
de façon intrinsèque (c‟est à dire par des éléments propres à la réalisation de son
travail plutôt que par les bénéfices extérieurs qu‟elle peut en retirer), plus elle
persévère (Kroestner & Zuckerman, 1994), […]. » (2004, p.4).
6.5. La valeur subjective des buts et de ses attentes (la fixation des objectifs dans
l‟organisation).
Problème : dans certaines entreprises chinoises, les salariés nřont pas poursuivi un
objectif commun et ils nřont pas été informés des attentes de leur entreprise. Les
opportunités de progrès ou de promotion au sein de lřorganisation ne correspondent
pas à leurs attentes. (Il nřy a pas de situation favorisant la croissance personnelle et
professionnelle). Ils nřont donc pas de réelles chances dřaccéder à une promotion.
De plus, il nřy a pas de système clair tant pour une évaluation du rendement que
pour un développement de carrière dans lřentreprise. Ils nřont pas reçu régulièrement
de marques de reconnaissance pour leur contribution au travail. Beaucoup de
salariés nřont pas lřopportunité de développer de nouveaux défis stimulants…. Ils ne
sont pas satisfaits du sentiment dřaccomplissement quřils retirent de leur travail. Ce
qui influence la motivation.
Selon la théorie, la fixation des objectifs dans une organisation améliore la motivation
des salariés ; cřest la valeur subjective des buts et de leurs attentes qui favorisent la
motivation personnelle. Selon DENJEAN, « la motivation est identique si le but est
élaboré de manière participative ou s'il est imposé et clairement explicité. En d'autres
termes, communiquer, vendre un objectif est un minima nécessaire. » (2006, p.28).
Notre solution est basée sur les théories du choix cognitif de Vroom (1964) (motiver
en fonction des attentes) et les théories de la fixation des objectifs de Locke (1968)
(motiver le salarié en fixant des objectifs). Ces théories se trouvent dans les
deuxième et troisième paradigmes de la taxinomie de Kanfer (1990). Selon
ROUSSEL, les théories du choix cognitif de Vroom (1964) « viserait à expliquer des
sont pas satisfaits de la compétence de leur supérieur dans les prises de décision
(compétences techniques). La rémunération quřils reçoivent nřest pas équitable. Leur
salaire ne correspond pas aux tâches qui leur sont allouées. Dans lřensemble, ils ne
sont pas satisfaits, dřune part, des avantages sociaux dont ils bénéficient, et, dřautre
part, de leur salaire par rapport à lřimportance du travail quřils effectuent. Ils ne sont
pas satisfaits de la manière dont les règles et les procédures internes de lřentreprise
sont mises en application. … Tous ce qui influence la motivation du salarié. Selon
nous, lřorganisation du travail peut établir un climat positif qui favorise la motivation.
Pour résoudre ces problèmes, nous pensons que les gestionnaires doivent créer un
climat de travail qui favorise le déploiement de la motivation, aussi ils doivent
accepter de meilleures méthodes et promouvoir leurs capacités de manager.
7. Les solutions concrètes pour résoudre les six facettes de problèmes au sain
de PME chinoise.
exigent des salariés un travail sous tension, il faut augmenter le nombre du salarié
afin de réduire lřintensité du travail.
Dřailleurs, la récompense doit permettre dřavoir des directives précises. Pour ce faire,
elle doit évoluer dans un cadre structuré, elle doit bénéficier dřune visibilité à court
terme, et elle doit bénéficier régulièrement de feed-back.
Nous proposons que chaque jour, avant le travail, le gestionnaire doit transmettre
précisément à chaque salarié les tâches, le standard du processus (le programme),
les exigences relatives à la qualité et la quantité du produit et les indicateurs
dřévaluation (qui doivent aussi concerner les augmentations). Il doit garantir à
chaque salarié de disposer des ressources nécessaires. Pendant le travail, le
technicien doit être présent sur place, surveiller la production (garantir que le
processus demeure efficace), contrôler la qualité du produit, résoudre les problèmes,
communiquer avec les salariés, leur permettre de recevoir des feedback informatifs
en temps opportun (en permettant lřefficacité, nous proposons au gestionnaire de
prendre une sorte de ŘŘcompte de la tâche en secondesřř. Cřest-à-dire, effectuer la
mission, faire le feedback informatif et le soutien technique en temps opportun). Et
pour préciser les indicateurs dřévaluation, standardiser le processus de lřopération
(avoir un processus normal), il faut transformer ces informations en texte ou en
graphiques sur papier et préciser les à côté du poste de travail. De plus, la gestion
doit encourager la créativité et lřinitiative du salarié (par exemple, ses idées
concernant le renouvellement technique et lřamélioration du processus), écouter et
adapter ses propositions (mise en application des suggestions et des commentaires
des salariés). Elle doit permettre les salariés de choisir ou de modifier lřordre des
tâches, sřils ont besoin. Cřest-à-dire, donner au salarié lřautonomie nécessaire.
Dřailleurs, afin de promouvoir ses compétences, il est nécessaire de souvent
renforcer la formation technique du salarié et celle du technicien. Pour ce dernier, la
formation technique est plutôt basée sur les nouvelles technologies, lřentreprise peut
par exemple envoyer le technicien dans une autre entreprise ou à lřuniversité. Enfin,
il convient de renforcer la coopération et les échanges technologiques entre les
entreprises (dans le même domaine), par exemple envoyer les salariés dans divers
endroits.
7.4. Le travail qui permet à l‟individu d‟utiliser ses capacités et de le percevoir comme
intéressant est un moyen important pour la GRH.
Les études théoriques nous montrent que le ressenti dřun travail plus intéressant par
un salarié est un déterminant de la motivation et que les variables qui conduisent la
personne à se sentir compétente augmenteront sa motivation autodéterminée. Nous
observons que les salariés veulent, dans leur grande majorité, valoriser leur travail
(pour répondre à un certain nombre de besoins cela devient un moyen privilégié).
Donc, en suscitant ses intérêts, le travail doit contribuer à ce que lřindividu réalise
son désir de réussite (éprouver un sentiment dřutilité, participer à des projets
intéressants et jouer un rôle au sein de lřorganisation) et son besoin
dřépanouissement (la reconnaissance, lřaccomplissement, la responsabilité,
lřautonomie, les possibilités dřutiliser ses compétences, les perspectives dřévolution
professionnelle). Nous pensons quřen tentant de développer puis dřentretenir une
motivation intrinsèque chez lřindividu, les managers peuvent trouver de nombreuses
solutions (par exemple, les pratiques dřautonomie accrue, dřenrichissement des
tâches et de polyvalence, de partage de lřinformation et des connaissances, des
feedback et des soutiens techniques et psychologiques, dřencouragement, de
formation, de reconnaissance du travail et de la compétence de lřindividu,
dřempowerment et de travail en équipe, etc.).
7.5. La valeur subjective des buts et la fixation des objectifs dans l‟entreprise sont
des clés pour la GRH.
Les théories nous montrent que la valeur subjective des buts et de ses attentes
favorisent la motivation personnelle et que la fixation dřobjectifs au sein
dřorganisation améliore la motivation des salariés. La pratique sociale nous confirme
que les objectifs seraient déterminés par des processus cognitifs (qui influenceraient
le plus fortement le comportement) et des réactions affectives. Pour rendre les
objectifs incitatifs, ils doivent être difficiles dans la mesure où lřindividu considère
pouvoir y arriver en fonction de ses capacités, précis et bien définis.
Selon nous, les buts assignés (qui permettent de développer les compétences
dřindividu) ou définis par un processus participatif, et une rémunération correcte sont
des facteurs importants qui contribuent à la motivation intensive de lřindividu. Il est
particulièrement important quřun salarié connaisse les moyens par lesquels il est
possible dřaméliorer ses réalisations. Dans ce cas, la communication (des
informations) suffisante en retour est de bon moyen supplémentaire et efficace à
adopter, qui permet au salarié de chercher à améliorer ses réalisations. Les
gestionnaires peuvent confier des responsabilités (faire confiance), inciter, se fixer
des objectifs réalistes et aider à les atteindre, faire un suivi régulier de la
performance, savoir gratifier, récompenser. Afin de faire naître des raisons profondes
de se motiver et dřorienter les énergies collectives vers un ou des objectif(s)
commun(s), nous pouvons donc gérer le salarié en agissant sur la mission, la vision
et les valeurs. Nous pensons que les managers doivent clarifier au maximum le lien
entre lřeffort et la performance réalisée ; ils doivent fournir un feedback régulier et un
soutien (technique et psychologique) pour les atteindre, et des récompenses lors de
leur atteinte. Ainsi, il faut que la récompense potentielle soit à la hauteur de lřeffort
fourni. De plus, la fixation des objectifs doit laisser une liberté dřaction dans la
planification, lřorganisation du travail, les prises de décision, la gestion efficiente des
efforts. De même, les objectifs doivent être établis en faisant participer tous les
collaborateurs impliqués. Dřailleurs, lřindividu guidé par un objectif est ainsi plus
performant que livré à lui-même, si on lui donne des missions (objectifs) spécifiques
qui lui permettront de concentrer son attention et ses efforts et de développer ses
stratégies afin dřoptimiser son travail.
- Pour que des objectifs communs engendrent au salarié un sentiment dřutilité de son
implication au sein de lřentreprise, ils doivent être établis en faisant participer tous les
collaborateurs impliqués. Pour que la mission améliore les réalisations dřindividu et
contribue à la motivation, dans la fixation des objectifs individuels (qui contribue au
objectif commun), le gestionnaire doit lui laisser une liberté dřaction dans la
planification, lřorganisation du travail, les prises de décision, la gestion efficiente des
efforts. Dřailleurs, lřindividu guidé par un objectif est ainsi plus performant que livré à
lui-même, si on lui donne des missions (objectifs) spécifiques qui lui permettront de
concentrer son attention et ses efforts et de développer ses stratégies afin
dřoptimiser son travail.
- Pour favoriser les opportunités de progrès ou de promotion (un système
dřévaluation de rendement et de développement de carrière), nous proposons une
façon de fidéliser le salarié par le développement des carrières et par le biais dřun
modèle dřune gestion des compétences. Afin de réaliser ceci, les politiques de
gestion de carrière doivent tenter dřoffrir de la lisibilité aux parcours professionnels,
par exemple, une carte des parcours de carrière pour chaque salarié. Le modèle de
gestion des compétences (ou des objectifs) doit dessiner les buts personnels et les
évolutions de carrière vers une croissance des compétences. Avec une carte des
parcours de carrière, ce modèle doit inclure un processus de description des
compétences (ou objectifs) attendues du personnel, un processus dřévaluation des
aptitudes individuelles par les gestionnaires, une évaluation annuelle par lui-même.
Dans ce processus, les gestionnaires doivent offrir des orientations aux salariés. Cet
ensemble de procédés vise à aider les (jeunes) salariés à se projeter dans le futur au
sein de lřentreprise et leur donner envie dřy poursuivre leur carrière. Enfin, en
promouvant la motivation, nous proposons une pratique de recrutement intérieur des
managers ou de promotion rapide à lřintérieur de lřentreprise. Pour les salariés
chinois, ce moyen peut constituer dans le futur un puissant facteur dřattractivité. De
même, lřentreprise confiera de plus en plus de responsabilités à ses salariés.
- Pour favoriser lřopportunité de développer de nouveaux défis stimulants (des
possibilités de développer ses capacités) et les situations nécessaires à la
croissance personnelle et professionnelle, la gestion de lřentreprise peut augmenter
la difficulté des objectifs, poser des problèmes, chercher la solution avec lřemployé,
négocier avec le salarié la délégation dřune mission (ou dřune activité) difficile,
importante et intéressante etc. Ces méthodes lui offrent lřopportunité de susciter ses
compétences (peut-être inexploitées), de manifester une capacité à sřadapter et à
surmonter les difficultés, etc.
- Pour favoriser le sentiment dřêtre valorisé et le sentiment dřaccomplissement (leurs
intérêts), le gestionnaire doit souvent communiquer avec ses membres pour
connaître leur état dřesprit, répondre à leurs besoins, résoudre leurs problèmes et
leur fournir les aides nécessaires. Il doit renforcer périodiquement leur formation
professionnelle et leur garantir une ambiance dans laquelle tous les salariés ont
envie dřapprendre la technique et de progresser (par exemple, organiser un
concours technique, etc.). Dřailleurs, le gestionnaire doit apprécier et reconnaître leur
œuvre accomplie, approuver leur progrès et encourager ses membres à exprimer
leurs opinions, etc.
- Pour favoriser la reconnaissance de la contribution au travail, nous proposons au
gestionnaire de développer et dřaméliorer les indicateurs dřévaluation. En suscitant la
motivation, le gestionnaire peut annoncer périodiquement les résultats dřévaluation
du travail accompli des salariés surtout ceux des meilleurs. Il peut aussi citer les
meilleurs salariés pour exemples et inciter les autres salariés à suivre leur modèle.
- Enfin, nous proposons la gestion de lřobjectif selon la méthode suivante : du plus
général au plus fin, du plus abstrait au plus concret. La gestion de lřobjectif plus
général, cřest-à-dire lřétablissement des objectifs de lřentreprise à long terme (par
exemple pour chaque lřannée, la prévision du taux de réussite, les prévisions de
quantité de production, la prévision de ventes, lřespérance de profit réalisé de
lřentreprise, etc.) et le déploiement des politiques concernant la réalisation. La
gestion de buts plus fins, renvoie à la manière dont le gestionnaire organise lřéquipe
afin quřelle réalise sa mission (tâche) chaque jour. Quant à lřaccomplissement de la
mission de la journée ainsi quřà celui des objectifs à long terme, il faut les
décomposer et effectuer la mission (ou objectifs à long terme) en petits détails. Pour
gérer le travail de chaque jour, il faut distribuer clairement la mission à chaque
salarié, décomposer précisément la tâche par heure, même par minute. De même,
pour gérer les objectifs à long terme, il faut les diviser en petits détails (en jour, par
exemple). La gestion du but plus abstrait, revient à la fixation de la stratégie et de
lřexpansion de lřentreprise à long terme, lřélaboration du plan et du processus
adaptable. La gestion de buts plus concrets correspond à la gestion de chaque
journée de travail, la gestion et le gestionnaire doivent conduire leurs membres à
compter leurs activités en données chiffrées concrètes. Par exemple, le gestionnaire
doit former le salarié à avoir conscience que chaque jour, chaque heure, chaque
minute et chaque produit lui donnent tel ou tel revenu (dont il profite par le produit
quřil est en train de faire), et que sřil échoue dans sa tâche de création du produit,
cela donnera lieu à telle perte pour lui-même, et pour lřentreprise. De même, le
gestionnaire doit traiter le problème et procéder au feedback en second.
inhérents à lřactivité et/ou aux fluctuations des salariés, il doit observer les
dysfonctionnements et anticiper leurs influences, évaluer et déterminer le degré
dřurgence, trouver et appliquer les solutions les plus efficaces aux problèmes
rencontrés en faisant preuve de maîtrise de soi. Pour motiver le salarié dans un
climat motivant, le leader mobilisateur doit avoir cinq caractéristiques et appliquer la
méthode avec les cinq normes de gestion. Il doit viser ses missions sur six facettes
de facteurs de motivation chinois et dix conditions supplémentaires chinoises afin de
permettre aux individus et à lřentreprise dřen retirer un bénéfice mutuel et un
développement commun dans une situation gagnant-gagnant.
- Pour améliorer les politiques administratives de lřentreprise, il doit axer sur les
personnes, distinguer correctement la différence entre la gestion du personnel
(RenShi GuanLi) et la gestion des ressources humaines et faire confiance à ses
membres. Ainsi, il doit stimuler les salariés par lřesprit dřentreprise et la culture
dřentreprise et renforcer lřéducation à lřéthique professionnelle et aux devoirs
(obligations) du salarié. Pour favoriser la mise en application des règles et des
procédures internes de lřentreprise, la Gestion dřentreprise doit disposer dřune unité
de commandement et dřune unité de direction. Et la règle, les disciplines doivent être
claires, précises et concrètes et placées à un endroit évident. Pour soutenir et
améliorer la productivité dans un contexte de changement, le leader mobilisateur doit
considérer le changement dans lřenvironnement global, envisager le changement
comme une opportunité de croissance. Il doit sřadapter aux évolutions (ajuster ses
priorités) pour atteindre les objectifs fixés et dřencourager ses membres à négocier
avec le changement. Pour avoir un ordre saint qui garantit un climat motivant, la
surveillance de syndicat est indispensable. Lřentreprise chinoise doit remodeler le
rôle des syndicats.
- Pour soutenir la collaboration des membres et pour susciter la responsabilité de
salarié, le gestionnaire doit analyser les conditions de travail des ouvriers, clarifier et
identifier des problèmes posés, lors dřun entretien personnel repérer les agents en
difficulté et leur proposer de lřaide, maintenir des relations de travail coopératrices,
planifier des réunions de lřentreprise, veiller à lřadhésion du groupe aux objectifs
définis, négocier des solutions adaptées et équitables, favoriser lřadhésion et
lřimplication de lřentreprise, trouver une forme dřéquilibre entre les attentes des
effectifs et les contraintes inhérentes à la production de soins, préconiser lřaide
mutuelle, encourager les prises dřinitiatives et la créativité individuelles et assurer le
développement commun.
- Pour favoriser la responsabilité du salarié, le leader doit renforcer lřéducation
idéologique du salarié, lui faire la confiance, lui donner lřautorité convenable dřune
façon graduelle, lui permettre de prendre des décisions relatives à son travail et à
lřorganisation elle-même dans la mesure du possible et fournir en retour au salarié
des informations opportunes, objectives, précises, nécessaires et suffisantes. En
outre, le gestionnaire peut traduire par ses actes le sentiment que les salariés
peuvent, grâce à leur capacité, contribuer par leurs efforts à se développer et à
trouver un épanouissement personnel.
- Pour favoriser la réalisation des compétences techniques, nous proposons au
leader de prendre les décisions en fonction du contexte, dřadapter son style de
management à la situation de travail et au profil des collaborateurs et de fidéliser les
salariés par le développement des carrières. De plus, il peut fixer des buts et en
assurer le suivi, donner des retours, déléguer, communiquer et informer le salarié,
reconnaître et identifier le potentiel individuel afin de valoriser les agents dans leur
domaine de compétence, déléguer les responsabilités de façon graduelle, favoriser
Conclusion
dřenquête dans quatre PME chinoise. Les résultats sont toujours positifs. Nous
pouvons donc généraliser nos conseils pour dřautres entreprises, en particulier les
PME chinoises. Le processus de lřopération est : faire enquête dans lřentreprise avec
nos questionnaires, traiter des données, proposer des conseils selon la solution que
nous avons présentée dans cet article. Pour comparer les effets de conseils, nous
proposons de faire deuxième enquête. Considérons que la motivation du salarié est
instable, lřentreprise peut faire lřenquête quand elle a besoin et avec le même
processus.
Bibliographie
Yufei AN
Past Doctorant
CNAM Paris
anyufei1971@hotmail.com
1.3. Les principales contraintes rencontrées par les PME chinoises (comparer la
différence entre les PME et les grandes entreprises).
Mais, quel que soit le type de PME, leur développement (ou lřaugmentation de la
taille de lřentreprise) a été accompagné de nombreuses difficultés et contraintes
internes et externes. Ce qui induit une espérance de vie moyenne des PME
chinoises très courte. Concernant les contraintes externes, elles rencontraient la
concurrence de PME homologues dans des métiers similaires et de grandes
entreprises, une difficulté financière accrue, une demande exigeante du marché
lorsque celui-ci se développait, etc. Ces contraintes concernent alors tous les
échelons de lřentreprise et plusieurs domaines tels que lřentretien de relations avec
les clients, le gouvernement, la banque, et les différents marchés, etc. Pour le
développement des PME, dans leur rôle moteur et de guides fournissant les outils de
base nécessaires à la réussite sur les marchés, lřexpérience du dirigeant sřavère
extrêmement importante. Dřautre part, en même temps que la taille de lřentreprise
augmentait, leur environnement de gestion devenait complexe. Lřaugmentation de la
taille exige de nombreuses compétences managériales en vue de coordonner et
gérer les ressources internes de façon efficace. Lřefficacité de lřentreprise dépend de
ses ressources humaines et de ses compétences qui sont au cœur de son activité.
Lřancien mode de gestion avait perdu sa validité de contrôle. Alors, en termes de
contraintes internes, elles devaient faire face à une faible capacité dřinnovation
technologique ; un manque de compétences internes des entrepreneurs et des
managers, une augmentation des coûts de main-dřœuvre, etc. Dans ce cas,
promouvoir les compétences des entrepreneurs et des managers de PME
apparaissent comme un facteur essentiel et un élément clé pour la réussite de
lřentreprise.
Pour étudier la motivation du salarié chinois, nous avons visité trentaine dřentreprises
chinoises y compris des grandes entreprises dřEtat. Conformément à certains articles
avec un point de vue général, en combinant mes expériences de travail, mes
connaissances et mes pratiques sociales, lřon peut penser que les principales
contraintes de PME chinoise (comparer avec les grandes entreprises) sont
suivantes.
1. Un manque de compétences internes des entrepreneurs et des managers
(lřentrepreneur et son manager nřexercent pas un impact significatif sur les
orientations de lřentreprise et le modèle dřaffaire auquel ils adhèrent, à partir de la
1.4. Les problèmes sur la GRH au sain de PME chinoise (comparer la différence
entre les PME et les grandes entreprises).
Le terme de "gestion des ressources humaines" est apparu en Chine au milieu des
années 80. Depuis que la GRH est introduite en Chine, les gestionnaires chinois ont
trouvé un nouveau système, bien différent et, en même temps, bien plus scientifique
que lřancien. Ce système met lřaccent sur lřimportance de lřindividu, et donc sur le fait
que les êtres humains sont des ressources. Et pour disposer dřun personnel
compétent, lřorganisation met en place un ensemble de politiques et de pratiques.
Par conséquent, les missions de « Gestion des Ressources Humaines » portent sur
la manière dřexploiter et dřutiliser ces ressources et de développer les compétences
des salariés. La fonction de Ressources Humaines nřest plus seulement de fournir
des services au sein de lřentreprise, dans certains cas, elle a notamment évolué vers
un rôle dřagent stratégique de changement et de Business Partner. Afin dřassurer
lřatteinte des objectifs, une politique et des pratiques de développement des
ressources humaines sont mises en place. Dřailleurs, un poste de Management
(Gestionnaire des Ressources Humaines) est confié à des professionnels très
qualifiés. Le gestionnaire doit seconder le dirigeant de lřorganisation (ou le
responsable du personnel) et peut également endosser un rôle de représentation
auprès des instances administratives et professionnelles. Il doit réaliser des actes
administratifs dans le respect des règles, des techniques et des procédures
applicables au domaine des ressources humaines. Par exemple, il lui faut participer à
lřélaboration et à la mise en œuvre des moyens qualitatifs et quantitatifs (gestion
prévisionnelle des salariés sur des compétences, le recrutement, la formation, etc.)
nécessaires à lřadaptation ou à lřoptimisation des ressources humaines aux objectifs
de lřorganisation. Selon nous, pour que lřentreprise chinoise soit en mesure dřattirer
et de se maintenir en fonction des employés motivés (compétents, enthousiastes et
dévoués), une gestion efficace des ressources humaines sřavère primordiale. …
Actuellement, dans plus part des entreprises, surtout dans les grandes, la GRH est
bien utilisée. Avec un point de vue de type GRH, dans la pratique sociale, nous
avons trouvé que plus les entreprises sont grandes, plus leur gestion utilise et adapte
un système de GRH. Pour nous assurer que la GRH et la théorie de la motivation
sřadaptent bien au contexte de la Chine, nous avons visité beaucoup dřentreprises
chinoises, et consulté beaucoup de professeurs et dřexperts chinois de ce domaine.
Dřaprès la recherche et les pratiques en Chine, nous pouvons conformer que le
principe de la théorie de la motivation et que son utilisation sřadoptent et fonctionnent
bien en Chine. Nous constatons que la gestion au sein des grandes entreprises a
bien intégrée la Gestion des Ressources Humaines, et, ce, surtout dans la gestion de
la motivation au travail. Par conséquent, plus elles adaptent la théorie de la GRH,
plus leur performance est meilleure. Plus la gestion est axée sur les personnes, plus
la motivation des salariés est élevée. Plus elles utilisent le principe de la motivation,
plus leurs salariés sont motivés. Et, vice versa. Pour la PME chinoise, notamment, il
existe beaucoup de problèmes dans leur gestion.
Cependant, dans les PME chinoises, nous trouvons que les méthodes de GRH ne
sont pas encore totalement mises en place. Au sein de la PME, le gestionnaire utilise
des méthodes qui suivent lřancien système de lřadministration chinoise : le système
de gestion du personnel. Ce dernier revient à un contrôle du système politique, son
fonctionnement sřopère par décret, le moyen principal de management reposant sur
le contrôle du personnel. La gestion des salariés sřen tient à leur surveillance. Il
sřavère simple mais peu formalisé. Les tâches de management correspondent à
lřétablissement et lřapplication dřune discipline stricte, à une surveillance et à un
contrôle, ce qui limite les initiatives des personnes et donne même lieu à un
comportement hostile. Au sein dřentreprise, cřest le supérieur qui élabore la politique
de lřentreprise sans considérer lřopinion de ses subalternes. Les salariés exécutent
inconditionnellement leur travail. (Note : Dans lřancien système, la vocation initiale de
lřEtat et des usines chinoises nřétait pas seulement de faire du profit mais aussi de
garantir aux travailleurs un besoin de sécurité matérielle. En tant que fragment de
lřEtat, lřentreprise mettait à la disposition de ses salariés les services nécessaires à la
couverture de leurs besoins. En échange, lřadministration exigeait du travailleur
lřexécution des différentes tâches, lřobéissance aux consignes de travail et
lřintégration dans une organisation fortement hiérarchisée). De même le
management de ce système souligne la commande de lřadministration, il a ignoré
lřactivité, la démocratie et la conscience de la population. (Note : Dans le contexte de
lřancien système chinois, lřidentité du cadre selon lřautorité hiérarchique était
prépondérante sur le statut au sein des relations professionnelles, et la discipline ou
plutôt la consigne a été conçue à la fois comme une communauté sociale fortement
hiérarchisée et comme un facteur de production. Dans ce contexte, le management
se résumait à un système bureaucratique, donc le cadre administratif et la discipline
étaient des principes de direction. Ce système bureaucratique établissait un ordre
social, qui conduisait à privilégier une vision purement administrative de la gestion du
personnel). Ce contexte cultive une pensée plus conservatrice traditionnelle et
unique des travailleurs. Lorsquřils manquaient dřenthousiasme, ils acceptaient
habituellement de travailler, certes par routine, mais effectuaient leur mission.
Dřailleurs, dans certains cas, le développement personnel des salariés, la gestion de
carrière et la fidélisation nřétaient pas des sujets de préoccupation. Ces limites du
système de management ont donc engendré une faible motivation professionnelle.
Ce contexte du travail nřest plus adapté à la situation actuelle. Le problème du
déploiement des méthodes de gestion peut être une raison permettant dřexpliquer
que lřespérance de vie des PME est aussi courte en Chine.
Selon nous, la logique gestionnaire de PME doit être plus ouverte, flexible et
multiple. En créant un cadre de travail optimal, le manager chinois de PME doit
rejeter le style bureaucratique, acquérir des connaissances en Gestion des
Ressources Humaines, chercher de meilleures méthodes de gestion, mobiliser les
membres, développer leurs initiatives. Pour ce faire, en premier lieu, le leader chinois
doit modifier lřancien système de lřadministration chinoise, distinguer et traiter
décisions des êtres humains, le climat organisationnel est plus quřun symptôme ou
un moyen de prendre le pouls dřune situation du fait de son rôle actif dans la vie de
lřorganisation. Il peut, en effet, agir sur les motivations, les choix et les façons de
communiquer et dřagir des salariés. De même, le climat de lřentreprise peut avoir un
impact positif ou négatif sur le comportement dřindividu, sur lřengagement et la
mobilisation, sur la satisfaction au travail, sur la productivité, sur lřadaptabilité au
changement, sur la capacité dřinnover et même sur la qualité des produits. A un
moment donné, le climat organisationnel constitue une image ensemble des
émotions collectives dominantes, provoquées par la perception quřont les salariés de
leur situation de travail, et alimentées par les conversations. Dans un climat positif
(motivant), la dimension subjective est inhérente à la notion de climat qui est sous
lřemprise de lřorganisation, et a des retombées sur la performance et surtout la
satisfaction. Il sřagit donc dřun ensemble de caractéristiques objectives et
relativement permanentes de lřorganisation, perçues par le salarié appartenant à
lřentreprise, qui permettent de lui fournir une certaine personnalité et qui influencent
le comportement et les attitudes de ses membres. Dans ce cas, le climat correspond
à une perception entière, résumant les perceptions individuelles élaborées à partir
dřun environnement réel commun. Donc, en suivant certaines pratiques bien définies,
le dirigeant peut contribuer à rendre un climat de travail propice à la motivant du
salarié. Le climat organisationnel surtout le climat positif peut jouer un rôle actif dans
la vie de lřorganisation. En vue de motiver le salarié, ce climat positif peut être défini
comme le climat motivant. Cřest-à-dire, le gestionnaire peut établir un climat motivant
au sein de lřentreprise qui favorise la motivation de ses membres. Dřune façon
globale, le climat motivant (positif) reflète les buts, les valeurs, lřautonomie, la
reconnaissance, lřéquité, la confiance, le soutien et lřentraide, le leadership, la
cohésion, le sens de lřaction, lřefficacité, la loyauté, les attitudes et les croyances des
membres qui, à cause de leur nature, deviennent à leur tour des éléments du climat.
A la manière dřun filtre dřinformations, les salariés participent et utilisent les
informations venant des événements qui surviennent autour dřeux, des
caractéristiques de leur entreprise et de leurs caractéristiques personnelles. De ce
fait, dans un climat motivant positif, la structure et le processus organisationnel
peuvent interagir avec la personnalité du salarié pour produire les perceptions,
favoriser le travail en équipe, entretenir des relations de qualité, répondre
avantageusement à certains besoins de lřindividu.
Pour créer un climat de travail motivant au sain de PME chinoise, nous avons
besoins dřun leadership mobilisateur qui utilise des façons motivants en améliorant
dix facettes de problème chinois. Dřun point de vue général (selon la théorie), nous
pensons quřun leader mobilisateur chinois doit avoir cinq caractéristiques et sa façon
de gestion doit sřappuyer sur cinq états psychologiques (les normes de gestion).
Cřest-à-dire équiper un leader mobilisateur par cinq caractéristiques et cinq états
psychologiques.
eux, et diriger plus efficacement leurs énergies. En réalité, il nřexiste pas de condition
gagnante unique, un climat qui puisse rendre compte de la complexité du
phénomène requiert, de la part du leader, la mise en action dřune grande diversité de
comportements, orientés vers une multitude de cibles, et qui doit être une condition
gagnante-gagnante pour le salarié et pour lřentreprise. Pour ces raisons, les
dirigeants doivent contribuer au développement dřun climat motivant, faire en sorte
quřil y ait du sens dans les tâches à accomplir, donner de multiples récompenses, et
permettre de satisfaire un ensemble de besoins des salariés (Une monnaie
d‟échange unique ne pouvant conduire quřà une motivation superficielle et partielle).
Selon la théorie, lřindividu est particulièrement motivé lorsquřil agit parce quřil trouve
une satisfaction ou un plaisir dans son comportement ou son action. Et sa motivation
est nulle sřil ne choisit pas ses actions de manière autodéterminée et ne perçoit pas
le lien entre ses actions et leurs conséquences. Le manager peut traduire par ses
actes le sentiment des membres de son groupe, grâce à leur capacité à contribuer,
par leurs efforts, à satisfaire leurs propres besoins, à se développer et à trouver un
épanouissement personnel. De ce fait, un leader mobilisateur doit avoir cinq
caractéristiques.
Pour quřun climat soit positif (dans lequel la dimension subjective est inhérente à la
notion de climat, où le climat correspond à une perception globale, résumant les
perceptions individuelles élaborées à partir dřun contexte réel commun, où un
ensemble de caractéristiques objectives et relativement permanentes de
lřorganisation perçues par les individus appartenant à lřorganisation), quřil supporte la
motivation, quřil permette à lřindividu de faire preuve dřune certaine personnalité, quřil
influence le comportement et les attitudes des salariés et quřil fasse en sorte que les
individus appartenant à lřentreprise deviennent lřun des éléments clés de la
compétitivité, le manager doit avoir pour principal objectif le renforcement des états
psychologiques favorables à la motivation. Conformément à lřétat des connaissances
scientifiques accumulées à ce jour, et selon nos propres réflexions, nos travaux de
recherche, nos expériences et pratiques sociales, nous pouvons conclure quřune
motivation réussie et stable nécessite que le leader contribue au renforcement et au
maintien dřun climat collectif motivant constitué de cinq états psychologiques soit : le
soutien (lřengagement émotionnel), la confiance, la justice, la reconnaissance et le
pouvoir dřagir (empowerment). Cřest-à dire, les normes de gestion de lřentreprise
chinoise sont le renforcement de cinq états psychologiques propices à la motivation
et au climat de travail motivant.
1). Les cadres doivent permettre aux salariés de percevoir quřils reçoivent du soutien
de la part des autres. Le sentiment de soutien qui se dégage du fait que lřon se
préoccupe du bien-être des salariés donne lřindication que lřorganisation considère
son personnel comme une ressource stratégique. Selon Tremblay et Simard (2005),
« le lien positif observé repose aussi sur l‟argument que les actions de soutien,
interprétées parfois comme des signes de respect et de prise en charge, peuvent
conduire à la satisfaction d‟un certain nombre de besoins socio-émotionnels propices
à la mobilisation, entre autres les besoins d‟estime, de considération et d‟inclusion
dans le groupe (Rhoades et Eisenberger, 2002). » (p.65). A notre avis, le soutien de
la part des autres est une image importante du climat motivant. Il est donc une partie
du climat motivant propice au soutien mutuel. Ainsi, le sentiment de soutien éprouvé
par un salarié peut sřaccroître au moyen de nombreuses petites actions du quotidien
ou de méthodes spécifiques, par exemple : lřassurance dřune aide, des
encouragements, des échanges réguliers, un intérêt pour ses opinions, valeurs et
problèmes et un appui (au moment où il fait face à des situations difficiles). Les
leaders peuvent aussi encourager les membres à participer à une équipe de travail et
proposer des actions de soutien.
3). Les cadres doivent permettre aux salariés de percevoir quřils sont traités avec
justice et respect. La notion de justice a pris de lřimportance dans les contextes
organisationnels. La justice sřapparente à lřune des valeurs fondamentales du bon
fonctionnement de la plupart des organisations. Elle présente lřun des facteurs
majeurs que le salarié utilise pour définir la qualité de sa relation avec son
employeur. Selon Tremblay et Simard (2005), « un sentiment d‟équité prédispose
plus facilement les individus à adopter des comportements de mobilisation en guise
de réciprocité (Organ, 1990). » (p.65). Selon Adams (1965), un salarié est intéressé
non pas tellement par le niveau des résultats obtenus (le salaire reçu ou
lřaugmentation de salaire) mais par le fait que ces résultats (récompenses ou
punitions) sont perçus comme étant justes. Dans lřévaluation du traitement reçu par
lřorganisation, les salariés considèrent la justice distributive et la qualité de la
procédure (la justice procédurale). La justice distributive doit permettre aux salariés
dřexprimer leurs opinions et préférences, de fournir des informations ou de contester
le résultat dřune décision qui a été prise (lors de lřévaluation du rendement). Nous
pensons que les managers doivent clarifier au maximum le lien entre lřeffort et la
performance réalisée. Ainsi, il faut que la récompense potentielle soit à la hauteur de
lřeffort fourni. Selon Greenberg (1987, 1990), la justice procédurale doit permettre
aux salariés de prendre eux-mêmes la décision finale (choisir leurs collègues de
travail, leurs avantages sociaux, etc.), donner leur opinion, lřoccasion ou la possibilité
dřexercer un certain contrôle soit sur les décisions conduisant aux résultats, soit sur
le processus décisionnel. A ce titre, la possibilité pour les salariés de donner leur
opinion procure le sentiment de participer (lřautorité) au processus décisionnel en
tant que membres à part entière et que lřorganisation prend leur avis en
considération. Le fait de participer à la prise de décision aurait une valeur en soi et
une valeur dans le groupe. De même, lorsquřun individu a le sentiment dřêtre
respecté, traité avec courtoisie et politesse de la part du dirigeant, il y a davantage
de possibilités quřil croie quřil est un membre à part entière du groupe et quřil occupe
une position enviable (un statut social et lřestime de soi) au sein de son organisation.
Ces sentiments dřinclusion prédisposeraient davantage les individus à accepter des
activités et des rôles qui iraient au-delà des tâches normales, par exemple sřengager
dans des comportements de coopération avec les autres.
4). Les cadres doivent permettre aux salariés de percevoir quřils reconnaissent leur
contribution. Selon Tremblay et Simard (2005, p.65), « la reconnaissance peut se
révéler un puissant levier, à la condition que les individus perçoivent qu‟on cherche
davantage à les reconnaître qu‟à les contrôler et à les manipuler (St-Onge et al.,
2005).». Selon la théorie de la motivation (Kanfer, 1990), lřanticipation et lřobtention
de récompenses fortement valorisées peuvent constituer de puissants leviers
comportementaux. Par conséquent, les salariés se mobiliseront plus fortement sřils
ont la conviction que leurs actions seront reconnues et appréciées par les autres.
Selon Tremblay et Simard (2005), « des recherches récentes ont indiqué que les
Conclusion
Selon les pratiques sociales, les études des missions de GRH et par lřanalyse du
problème de lřentreprise chinoise, nous pensons que le leader chinois doit modifier
lřancien système de lřadministration chinoise, distinguer et traiter correctement la
différence entre la gestion du personnel (RenShi GuanLi) et la gestion des
ressources humaines. Dans ce sens, nous proposons dřaméliorer le climat
organisationnel au sain de PME chinoise. Nous pensons que la meilleure façon pour
motiver le salarié chinois est dřétablir un climat de travail motivant (y compris un
leadership mobilisateur) dans lřentreprise, et motiver les salariés dans un climat de
travail motivant. Cřest-à-dire, en réalisant des objectifs communs, la Gestion et le
climat dřentreprise doivent permettre aux salariés de tous niveaux de qualification
dřavoir le sentiment dřêtre utiles et de jouer un rôle dans lřorganisation, dřavoir des
responsabilités et des autodéterminations, dřêtre appréciés pour ce quřils font, de se
réaliser à travers leur activité professionnelle, ainsi que la conviction dřutiliser leurs
qualités et de développer leur potentiel. … En conformément à revue scientifique,
nous pensons alors quřun climat motivant doit être fondé sur lřentraide, le soutien, la
Bibliographie
David AUTISSIER
Maître de conférences HDR
Université Paris Est Créteil-IRG
Directeur exécutif de la chaire ESSEC du changement
David.autissier@datiss.com
Soufyane FRIMOUSSE
Maître de conférences HDR, Université de Corse
Chercheur à la chaire ESSEC du changement
frimousse@univ-corse.fr
Jean-Marie PERETTI
Professeur des Universités, Université de Corse et ESSEC Business School
Professeur titulaire de la chaire ESSEC du changement
peretti@univ-corse.fr
Introduction :
La théorie des parties prenantes offre un cadre théorique capable dřexpliquer que le
succès dřune organisation dépend de lřhabileté de ses dirigeants à gérer les relations
avec les PP. La détermination du pouvoir et des intérêts au sein de chaque groupe
de PP est vitale pour lřorganisation (Kipley et Lewis, 2008 ; Welcomer et al. 2003).
Le pouvoir dřinfluence des PP a été présenté comme un facteur déterminant dans la
capacité dřune organisation à atteindre ses objectifs stratégiques (Bryson et
Bromiley, 1993 ; Kipley et Lewis, 2008).
Freeman et Reed (1983) distinguent trois sources de pouvoir potentiellement
disponibles pour des PP : le pouvoir de vote, le pouvoir politique et le pouvoir
économique. Cette recherche est limitée à la seule étude du pouvoir de vote dřune
partie prenante : les actionnaires institutionnels.
Dans la section suivante, nous présenterons les deux principales théories qui ont
conceptualisé la relation entre le processus de prise de décision et lřactionnariat
institutionnel ainsi que notre question de recherche. La méthodologie de recherche
est exposée en seconde section. Les résultats de notre démarche méthodologique
sont présentés en troisième section. Dans une quatrième section, nous discutons et
comparons les résultats obtenus à ceux des travaux antérieurs.
Les investisseurs institutionnels reflètent le capital détenu par les investisseurs non
individuels comme les banques, les compagnies dřassurance, les fonds de pension,
les entreprises privées dřinvestissement, et tout autre tierce partie qui détient et
investie des fonds au bénéfice de leurs clients (Johnson et Greening, 1997 ;
Mahoney et Roberts, 2007). Le niveau de lřactionnariat institutionnel nřa cessé de
croître durant ces dernières décennies. Ben MřBarek (2001) note que les
investisseurs institutionnels détiennent en France 50% du capital des entreprises,
60% aux Etats-Unis et 75% en Grande Bretagne. Lacoste et al. (2009) soulignent
que le panorama financier des grands groupes français cotés est désormais
largement influencé par la présence dřinvestisseurs institutionnels. Ils ajoutent que ce
type dřinvestisseurs est largement impliqué dans les problématiques de gouvernance
que ce soit en matière de reporting quřen matière de prise de décision stratégique.
Sur le plan théorique, il existe une littérature abondante relative aux effets de la
détention institutionnelle sur le processus de prise de décision. On distingue
essentiellement deux théories : la théorie de la myopie des institutionnels et la
théorie de lřactivisme des institutionnels.
hypothèse. Graves et Waddock (1994) notent que la majorité des résultats des
études empiriques réfutent lřhypothèse de la myopie des institutionnels à cause de la
modification de la nature et du poids de lřactionnariat institutionnel qui sřest produit à
partir du milieu des années 80. En effet, selon lřhypothèse de lřenfermement des
actionnaires « entrenchment theory» (Fan et Wong, 2002), les investisseurs seraient
captifs de lřimportance de lřaccroissement de leur participation au capital des
entreprises et ne seraient pas en mesure de sřy désengager facilement. Ainsi, les
investisseurs institutionnels sont devenus non seulement des détenteurs de capitaux
de long terme par nécessité (Graves et Waddock, 1994), mais aussi des acteurs
activement impliqués dans la gouvernance de lřentreprise. Nous estimons, à lřinstar
de Waddock et Graves (1994) que la formulation de notre question de recherche ne
tiendra pas compte de cette théorie.
A partir des résultats de lřétude de Chaganti et Damanpour (1991) qui montrent une
association négative entre lřactionnariat institutionnel et le niveau dřendettement,
Graves et Waddock (1994) proposent que les investisseurs institutionnels sont
averses au risque et afficheront une attitude favorable envers la prise de participation
dans des entreprises engagées en matière de RSE en raison de leur conviction que
la PSE affecte positivement la performance financière et réduit les risques.
Antérieurement, Spicer (1978) avait noté que les institutionnelles considéraient les
entreprises affichant un faible niveau de PSE comme un investissement risqué.
Lřévidence empirique concernant la relation entre lřactionnariat institutionnel et la
performance sociale et environnementale sřavère relativement rare et affiche des
résultats contradictoires. Teoh et Shiu (1990) trouvent que les décisions
dřinvestissement des institutionnels ne tiennent pas compte des informations
relatives à la PSE publiées par les entreprises dans leurs rapports annuels. Par
contre, ils les introduisent dans leur calcul si ces informations sont quantifiées,
relatives à des problématiques spécifiques, et obtenue de la part de tierces parties
impartiales.
A leur surprise, Coffey et Fryxell (1991) ne trouvent pas de relation significative entre
lřactionnariat institutionnel et les dons caritatifs, par contre ils découvrent un lien
positif avec le nombre de femmes siégeant aux conseils dřadministration. Ces
résultats incohérents sřexpliquent par la structure de leur étude empirique qui a dû
être biaisée par lřabsence de lřintroduction de variables de contrôle comme la
performance financière, la taille de lřentreprise et le secteur dřactivité. Zahra et al.
(1993) trouvent que la présence dřactionnaires institutionnelles ne favorise ni la
performance financière, ni la performance sociale dřune entreprise. En utilisant
lřindice KLD comme mesure de la PSE, Graves et Waddock (1994) trouvent une
relation positive et significative entre le nombre dřinstitutionnels détenteurs dřactions
dans une firme et la PSE. Par contre, ils trouvent une association positive mais non
significative entre le pourcentage dřactions détenu par les institutionnels et la PSE.
Johnson et Greening (1999) utilisent le même indice KLD pour lřévaluation de la
PSE. Les résultats de leur étude démontrent que lřactionnariat relatif aux fonds de
pension est positivement lié à deux dimensions de la PSE : les relations avec les
individus (p. ex., les minorités et les femmes, la communauté, les salariés) et le
couple qualité/environnement. Par ailleurs, aucune relation significative nřest
détectée entre la PSE et lřactionnariat des fonds mutuels et des banques
dřinvestissements. Plus récemment, les résultats de lřétude de Mahoney et Roberts
(2007) se sont avérés similaires à ceux de lřétude de Graves et Waddock (1994). Ils
trouvent quřune mesure composite de la PSE est positivement et significativement
associée au nombre dřinstitutions qui ont investi dans le capital dřune entreprise. De
même, Mahoney et Roberts (2007) ne relèvent pas de relation significative entre la
proportion de capital détenu par les institutionnels et la PSE.
2. Méthodologie
2.1. Echantillon
Lřéchantillon de lřétude est composé de 129 entreprises françaises, non financières,
admises aux trois compartiments (A, B et C) du marché réglementé et cotées dans
lřindice CAC Allshares. Ces entreprises appartiennent à 12 secteurs dřactivité
différents. Elles sont soumises à lřapplication de lřarticle 116 de la loi NRE et sont,
ainsi, responsables des conséquences environnementales et sociales de leurs
activités opérationnelles.
Plusieurs recherches ont démontré lřutilité de lřutilisation des modèles DEA pour la
construction de mesures composites de la PSE en incluant un ensemble dřinputs et
dřoutputs de différentes natures. A titre non exhaustif, nous citons les études de Belu
(2009); Belu et Manescu (2009); Bendheim et al. (1998); Bevilacqua et Braglia
(2002), Bosetti et Locatelli (2006), Callens et Tyteca (1999), Camarero Picazo-Tadeo
et Tamarit (2008), Chen et al. (2010), Dyckhoff et Allen (2001), Färe et al. (1996),
Färe et al. (2004), Golany et Thore (1997), Korhonen et Luptacik (2004), Kortelainen
(2008), Madlener et al. (2009), Sarkis et Cordeiro (2001), Sözen et al. (2010),
Sueyoshi et Goto (2010), Tyteca (1997), Yu et Wen (2010), Zhang et al. (2008), Zhou
et al. (2006), Zhou et al. (2007), etc. Les scores issus de la méthode DEA ont été
calculés en utilisant le logiciel EMS pour Efficiency Measurement System version 1.3.
Ces scores reflètent la performance sociale enregistrée durant les années 2011 et
2012. Lřencadré 1 ci-dessous présente les fondements théoriques et opérationnels
de la méthode DEA.
Les informations relatives cette variable ont été récoltées à partir de trois sources
différentes et complémentaires : les rapports annuels des entreprises, la base de
données Dafsaliens et la base de données Thomson One Banker. Dans la présente
étude, lřactionnariat institutionnel a été mesuré par le pourcentage dřactions
détenues par les investisseurs institutionnels durant 2011 et 2012.
Branco et Rodrigues (2008) ainsi que Reverte (2008) ont mesuré le niveau
dřexposition médiatique par le nombre dřarticles parus dans les deux journaux les
plus importants de la presse écrite, respectivement portugaise et espagnole.
Dans notre étude, nous évaluons la variable « exposition médiatique », par la prise
en compte du nombre moyen dřarticles extrait du journal « Le Monde » durant les
cinq dernières années. On procèdera comme suit :
Pour une mesure de la PSE en 2011 : la moyenne annuelle des articles parus dans
Le Monde entre 2006 et 2010. Pour une mesure de la PSE en 2012 : la moyenne
annuelle des articles parus dans Le Monde entre 2007 et 2011.
Modélisation
Le modèle CCR est le modèle d’origine de la DEA. Il fait référence à ses concepteurs Charnes, Cooper et Rhodes
(1978). Le modèle CCR assume une technologie de production à rendements d’échelle constants, calcule
l’efficience technique globale pour chaque DMU et identifie à la fois les sources et les montants de l’inefficience
(Charnes et al., 1994). Le modèle CCR est représenté à travers le problème d’optimisation suivant :
Maximiser: h0 (u, v) =
Figure 1. Représentation graphique du modèle CCR à orientation output (flèches en haut vers la frontière
efficiente) à orientation input (flèches à gauche vers frontière efficiente).
Interprétation
Les DMU C et F sont les seules DMU efficientes. La DMU A produit une unité d’output en utilisant trois unités
d’input et elle est inefficiente. Pour devenir efficiente, et dans une logique de maximisation d’output, la DMU A
doit produire six unités d’output pour trois unités d’input. Ainsi, puisque la DMU A produit le un sixième de ce
qu’elle doit produire si elle était efficiente, la DMU A possède un score d’efficience de 1/6 ou bien 0,1667. De
même, dans une logique de minimisation d’input, la DMU A aurait dû utiliser le un sixième de ressources pour
produire autant d’output. C'est-à-dire, utiliser la moitié d’une unité d’input pour produire trois unités d’output.
Par conséquent, le score d’efficience de l’unité A, dans le modèle CCR à orientation input est de 1/6.
3. Résultats
Avant dřentamer les analyses des résultats des régressions, nous présenterons,
dans un premier paragraphe, les statistiques descriptives des variables
indépendantes et de la variable dépendante. Ensuite, nous étudierons les problèmes
pratiques pouvant intervenir lors de lřestimation des paramètres. Enfin, le troisième
paragraphe sera consacré à la présentation des résultats du test du modèle explicatif
grâce au modèle de régressions multiples.
Tableau 1.
Statistiques descriptives des variables quantitatives
La taille des entreprises a été mesurée par le logarithme du chiffre dřaffaires afin
dřéviter la disparité entre les observations. La visibilité médiatique des entreprises
françaises est très disparate. En effet, on constate quřun nombre important
dřentreprise nřa pas attiré lřattention des médias pendant les cinq années précédant
lřanalyse. Le nombre moyen maximum dřarticles parus pour une entreprise est de
85,4%. Concernant la variable endettement, nous remarquons que les entreprises
françaises sont assez endettées avec une moyenne de 79,61% en 2011 et 80,02%
en 2012. La dispersion autour de la moyenne de lřendettement est très élevée. On
relève que le taux maximum dřendettement atteint, pour lřentreprise Eurodisney les
valeurs de 676,18% en 2011 et 789,63% en 2012.
Nous présenterons, ci-après, les graphiques de distribution des résidus pour lřannée
2011. Les graphiques relatifs à lřannée 2012 sont pratiquement identiques.
Par ailleurs, le diagramme gaussien p-p des résidus montre que la distribution de ces
derniers sřaligne approximativement sur la diagonale. En dřautres termes, la
distribution des résidus prédits est presque confondue avec celle des résidus
observés. Par conséquent, on peut considérer que lřhypothèse selon laquelle la
distribution des résidus doit être uniforme est satisfaite.
10
Fréquence
Sigma = ,94
Moyenne = 0,00
0 N = 129,00
-1,75 -1,25 -,75 -,25 ,25 ,75 1,25 1,75
-1,50 -1,00 -,50 0,00 ,50 1,00 1,50 2,00
,75
,50
,25
0,00
0,00 ,25 ,50 ,75 1,00
-1
-2
-4 -3 -2 -1 0 1 2 3
Tableau 2.
Matrice de corrélation de Pearson des variables explicatives pour l‟année 2012
Tableau 3.
Test de tolérance des variables explicatives
Statistiques de colinéarité
Tolérance T VIF (Variance Inflation Factor)
2011 2012 2011 2012
INST 0,941 0,959 1,063 1,043
TAILLE 0,817 0,836 1,224 1,196
EXPOMED 0,903 0,890 1,107 1,124
ENDET 0,943 0,971 1,061 1,030
ROE 0,916 0,988 1,091 1,012
expliquée de la PSE par les variables introduites dans le modèle sřélève à 19,7%.
Les modèles de régression sont globalement significatifs (au seuil de significativité
de 1%) avec un F de Fisher égal à 9,396 en 2011 et 7,29 en 2012.
En 2011, les résultats issus des modèles de régression montrent que trois variables
affectent dřune manière significative la PSE. Dřabord, la proportion du capital
détenue par les investisseurs institutionnels influence, conformément à notre
question de recherche, dřune manière positive (β = 0,196) lřengagement socialement
responsable des entreprises au seuil de significativité inférieur à 5%. Ensuite, on
trouve que la taille de lřentreprise est positivement est significativement corrélée avec
la PSE (β = 0,445 ; sign. < 1%). Enfin, contrairement à notre prévision, la
performance financière est négativement et significativement corrélée à la PSE (β = -
0,167 ; sign. < 5%).
Tableau 4.
Résultats des régressions linéaires multiples
Signe
Modèle de régression 2011 Modèle de régression 2012
prédit
Coefficient Coefficient
Significativité Significativité
standardisé standardisé
INST + 0,196 0,014 0,117 0,149
TAILLE + 0,445 0,000 0,457 0,000
EXPOMED + -0,008 0,919 -0,044 0,605
ENDET - -0,115 0,147 -0,115 0,156
ROE + -0,167 0,039 -0,053 0,510
R² 0,276 0,229
R² ajusté 0,247 0,197
Test F 9,396 7,290
Signif. F 0,000 0,000
N 129 129
Discussions et conclusion
A partir des statistiques descriptives, nous avons relevé quřen moyenne, les
entreprises françaises sont détenues à hauteur de 46% par des actionnaires
institutionnels avec des fluctuations aux alentours de 27%. Pourtant, ce type de
détention du capital ne paraît être un facteur explicatif significatif de la PSE quřà
travers la régression sur les données de lřannée 2011. Ainsi, notre question de
recherche nřest que marginalement validée.
Ce résultat nous amène à mener des régressions linéaires simples afin de déceler
lřimpact direct de la présence dřactionnaires institutionnels sur la PSE. Le tableau
suivant illustre cette relation.
Tableau 5.
Résultats des régressions linéaires simples
Coefficient Coefficient
Significativité Significativité
standardisé standardisé
Les résultats des régressions simples sur les données annuelles montrent que
lřactionnariat institutionnel affecte positivement et significativement le niveau de PSE.
On peut expliquer ce résultat par le fait que la variable explicative relative à
lřactionnariat institutionnel interagit mieux avec la variable dépendante dans un
modèle de régression en lřabsence dřautres variables explicatives. Lřeffet médiateur
dřautres variables explicatives affaiblit cette influence directe. Dans une autre
explication, on peut supposer quřil existe dřautres facteurs exogènes à notre modèle
pouvant interagir avec lřactionnariat institutionnel et influencer la variable à expliquer.
Par exemple, selon la théorie de portefeuille, la proportion dřactions que les
actionnaires institutionnels choisiront de détenir dans une entreprise socialement
responsable, dépendra de la covariance de ses rendements financiers (Graves et
Waddock, 1994).
La revue de ces travaux nous amène à penser que la relation entre les deux
variables est conditionnée par la typologie même de lřactionnariat institutionnel. A
titre dřillustration, Johnson et Greening (1999) trouvent que les fonds de pension sont
positivement et significativement associés à la PSE alors que les banques
dřinvestissement et les fonds mutuels ne présentent pas de relation directe
significative avec la PSE. Dans le même sillage, Cox et al. (2007) démontrent que
lřactionnariat institutionnel de long terme (p. ex., les fonds de pension, les
compagnies dřassurance, les fonds caritatifs) est positivement et significativement
associé à la PSE alors que lřactionnariat institutionnel de courte durée (p. ex., les
fonds commun de placement : FCP et les organismes de placement collectif en
valeurs mobilières : OPCVM) nřa pas dřimpact significatif sur le niveau de la PSE.
Par conséquent, nous pensons que nos résultats issus des différentes régressions
pouvaient probablement être différents si on avait pris en compte différentes
catégories de lřactionnariat institutionnel. Ceci reste à démontrer dans des études
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LE CHANGEMENT ET LA RSE
Hervé AZOULAY
Président
ATHES, Finance et Participations, Paris France
h.azoulay@athes.fr
Le modèle décrit est une véritable coopération en réseau qui, grâce à la flexibilité et
la modularité de ses structures, pourra intégrer à tout moment de nouveaux
partenaires pour créer plus dřintelligence. Ce modèle vise à accroître la performance
des actions, à assurer une meilleure interface entre les partenaires, à optimiser les
ressources financières pour augmenter le nombre dřactions, utiliser toutes les
compétences de lřentreprise, sa compétence organisationnelle, sa maîtrise de la
gestion ainsi que tous les points forts du milieu associatif. Le modèle de la
performance pour créer de nouvelles valeurs par lřinnovation et la bonne gestion ne
doit pas être écarté. Cřest à lřaide dřactivités économiquement rentables et bien
gérées que lřon pourra redistribuer les richesses.
Le réseau sřinscrit donc dans la durée et dans la vision globale des besoins des
partenaires, pour contribuer au processus de solidarité indispensable, mais pas
encore assez formalisé. Les partenaires de toutes tailles trouveront leur compte dans
cette forme de collaboration pour assurer une liaison permanente entre réseaux
régionaux, nationaux et internationaux.
Lřorganisation du maillage de lřentreprise, de lřassociation et des collectivités locales
est inspirée par la structure en réseau que les entreprises les plus performantes ont
mis en place dans le cadre de la mondialisation pour assurer leur survie. Pourquoi ne
pas utiliser les mêmes armes que lřentreprise dynamique pour se battre contre la
mondialisation de la pauvreté et de lřexclusion ? Cet exemple concret devrait être mis
en place dans un département français pour développer dans des villes défavorisées
un réseau pour créer de nouvelles entreprises dans le cadre dřun plan solidaire de
développement économique.
Le réseau central R1 ne doit en aucun cas être le centre, peu nombreux, doté dřune
structure légère, afin quřil ne soit pas tenté de faire fonctionner lřensemble et donner
ainsi au terrain lřimpression quřon lui vole ses responsabilités. Il sera fort, riche en
variété, multiculturel, pour donner du souffle et coordonner lřensemble des réseaux
quřil pilote. Ce réseau constitue lřépine dorsale du maillage entreprise-association-
collectivités. Il aura la tâche de définir les objectifs à réaliser en formulant et en
chiffrant la proposition de valeur décrite dans le plan solidaire de développement des
banlieues. Le pilote du réseau central favorisera lřindépendance de chaque unité
locale, mais assurera une interdépendance de lřensemble. La difficulté consistera à
trouver un équilibre entre les initiatives non coordonnées qui pourront conduire à
lřanarchie et les directives imposées qui conduiront à la dictature. Cřest au pilote
quřincombe la lourde tâche de fédérer lřensemble et de fixer des objectifs. Il aura le
droit dřingérence lorsque les choses iront mal et les entités locales devront accepter
de perdre une partie de leur pouvoir au profit de lřintérêt collectif. Mais sa vue globale
ne lřautorise pas à dire comment seront réalisés ces objectifs, cřest à chaque niveau
de définir sa stratégie. Il est le garant de lřavenir et devra faire fonctionner le présent
en même temps quřil devra mettre en place le futur. Dans ce réseau central, nous
trouverons également quelques fonctions centrales :
les Ressources humaines
la stratégie qui permet dřéclairer à moyen terme les nouvelles actions à
mener en tenant compte de la demande future à satisfaire,
les systèmes dřinformation pour élaborer des outils communs et assurer la
cohérence de lřensemble,
les moyens financiers à trouver
Le réseau central sera également maillé aux décideurs régionaux, aux décideurs de
lřétat, aux systèmes financiers. Il assurera la régulation des finalités, du financement
et du cadre juridique. LřEtat pourra jouer un rôle fondamental de régulateur et de
législateur, mais ne doit en aucun cas sřimpliquer dans le fonctionnement de ce
réseau. Le pilotage du réseau central ne doit pas être de la compétence exclusive
dřun des acteurs et nous pouvons trouver un représentant dřune entreprise ou dřun
groupement dřentreprises, dřune association, ou dřune maison de lřemploi pour se
succéder à la tête de ce réseau.
4. Réseau R2 entreprises
5. Réseau R2 Actions
Ce réseau est constitué de plusieurs réseaux, maillé à toutes les régions, les
associations et les entreprises. Il se compose des réseaux suivants :
Réseau partenaires
Sa mission sera de favoriser la constitution de partenariats et dřaméliorer le dialogue
entre les entreprises, les associations et tous les partenaires. Il identifiera dans son
domaine, les « best practices » utilisées dans dřautres pays, partagera les
expériences, collectera et diffusera toutes les informations auprès des membres du
réseau. Il proposera aux membres du réseau des outils pour favoriser lřéchange
dřinformations, tout en mettant en place une méthodologie de consolidation de
données sur les besoins sociaux. Le réseau sera maillé au réseau idées actions et il
aura également pour rôle de constituer des groupes de travail, établira un
programme dřactions, de soutien logistique, organisera des rencontres avec des
partenaires, des tables rondes thématiques avec les fondations, les instituts, les
DRH. Il agit et réfléchi sur le moyen terme, définira les objectifs, les enjeux, les
ressources, lřévaluation des solutions.
Il sera maillé au réseau coordination et communication, pour lever des freins auprès
des pouvoirs publics, des médias et des leaders dřopinion. Ce réseau doit être
capable dřassurer la cohérence entre la politique nationale définie par le réseau
central R1 et la politique régionale.
Ce réseau aura pour mission de programmer des partenariats et établir la confiance
qui est le ciment des relations entre lřaction sociale et les entreprises. Après avoir
instauré la confiance, il élaborera des conventions cadres afin dřorganiser la
collaboration entre les entreprises et les organismes de lřaction sociale (publics ou
associatifs). Parmi tous ces réseaux nous trouvons les réseaux professionnels.
Nous voyons de plus en plus émerger des réseaux très professionnels qui se
constituent autour dřun métier à lřextérieur de lřentreprise, ou de toute autre
institution. Les initiatives se développent de partout où chaque acteur met son
Réseau Bénévolat
Le réseau Bénévolat devra rechercher un nombre de plus en plus important de
bénévoles. Le réseau Bénévolat permettra de mieux faire connaître la situation du
bénévolat dans lřentreprise en se faisant le porte-parole pour la promotion dřune
idée ou dřune action relevant du domaine du bénévolat. Ce réseau aura pour
mission la promotion du bénévolat en milieu du travail, de renforcer la collaboration
dans ce domaine entre les entreprises, les associations et les collectivités. Il aura
par exemple à trouver, organiser et assurer la médiation des référents pour
lřinsertion, des tuteurs et des parrains, car rien nřest organisé en tant que tel. Le
pilote de ce réseau sera choisi en fonction de lřintérêt personnel quřil porte à la
notion de bénévolat en milieu du travail.
Ce réseau aura à mobiliser les seniors venant de prendre leur retraite mais désireux
de rester actifs et de transmettre leur savoir. Les nouveaux retraités seront valorisés,
lřentreprise nřaura pas à rémunérer ces tuteurs et lřapprenant bénéficiera des savoirs
de travailleurs expérimentés. Cette solution est dřautant plus intéressante à un
moment où de nombreuses personnes vont partir à la retraite, mais rien ne les incite à
former selon leurs compétences les dizaines de milliers de jeunes susceptibles
d'assurer les ressources humaines nécessaires pour la création de nouvelles
activités.
Le pilote de ce réseau aura une autonomie qui fera de lui un homme capable
dřassurer la coordination, lřanimation des hommes et femmes, de créer la synergie
de lřensemble, de développer le maillage des compétences et de canaliser lřeffort
dans la même direction. Porte-parole du réseau central en matière de
communication, il aura la lourde tâche de la communication avec les médias car ils
ont un rôle essentiel de mobilisation des différents acteurs de notre société.
Réseau Idées-Actions
Le réseau idées-actions sélectionnera les projets en fonction des besoins sociétaux
et veillera à ne pas gaspiller les ressources financières qui serviront à développer
dřautres projets. Les projets seront sélectionnés et mis en place selon des critères
de gestion rigoureuse. Il faut donc imaginer une nouvelle approche, où le réseau
projets sera un réseau d'innovation pour apporter une meilleure réponse aux
besoins de la société. Chaque fois qu'il y a un besoin primaire ou secondaire non
satisfait, il y a quelque chose à faire. Il s'agit d'une méthodologie interactive pour
analyser tous les besoins non satisfaits de notre société. Le maillage mis en place
avec le terrain permettra d'écouter la société et en particulier nos banlieues pour
savoir ce qui les traumatise. C'est l'approche "Bottom up", approche ascendante qui
permet lřapprentissage. Les éléments de la vie quotidienne peuvent être des
vecteurs d'idées importants sur lřexclusion, lřemploi etc. Les sites de lřentreprise et
des partenaires situés en banlieues offrent donc un vaste champ dřinnovation.
apprendre à déceler ses difficultés. Cette formation nécessite de faire appel à des
intervenants extérieurs : organismes de formation, services sociaux, associations,
etc.
Ce réseau devra créer ou développer dans toutes les régions des centres de
ressources. Il fournira une assistance technique et méthodologique pour la création
et la gestion du recrutement commun et participera à lřanimation du réseau. Il pilotera
également la formation en coordination avec tous les partenaires de ce métier. Il sera
maillé à lřensemble du réseau dont le réseau communication, qui aura à faire
connaître les avantages du groupement dřemployeurs, méconnu des PME, des
collectivités territoriales et des maisons de lřemploi.
Véritable sésame pour obtenir des financements autre que les dons, optimiser les
ressources et avoir une vision à long terme, le plan solidaire de développement est
également un instrument de planification stratégique. Les projections financières ne
constituent que la traduction dřune analyse rigoureuse dřobjectifs clairement définis et
dřune stratégie et de plans dřactions cohérents. Il sera élaboré et défini par le réseau
central R1 et mis en œuvre par les réseaux R2 et R3.
Les principales questions que doit répondre un plan de développement sont les
suivantes : doit-il être régional, local ? Quels sont les réseaux extérieurs sur lesquels
on peut compter ? Quels sont nos compétences clés ? Quelle est notre stratégie de
développement solidaire et quels sont nos plans opérationnels ? De quels talents
devront-nous nous entourer pour exécuter le plan de développement ? Quels sont les
facteurs de risques et les scénarios alternatifs ? Quels sont nos besoins financiers et
les ressources possibles pour les couvrir ? Comment maximiser la valeur stratégique
et financière ?
Le plan solidaire de développement est donc autant un plan stratégique quřun outil
de communication de ladite stratégie entre les membres du réseau et auprès des
tiers. Le modèle solidaire de développement des banlieues est le cœur du plan de
développement. Il doit être totalement transparent et contenir :
la proposition de valeur de lřentreprise, de lřassociation et des collectivités,
cřest à dire la somme des valeurs à créer pour satisfaire en premier nos
banlieues défavorisées. Elle doit être chiffrée pour mesurer ses écarts par
rapport à l'objectif fixé ;
le positionnement sur la chaîne de valeur, cřest à dire vis à vis du « marché du
besoin » non marchand et de ses partenaires
la maîtrise du temps pour réaliser sa mise en œuvre dans un environnement
interactif. Rien ne doit être laissé au hasard, le temps doit devenir notre allié.
7. La proposition de valeur
La proposition de valeur doit être visible par tous, chiffrée, significative et mesurable
pour notre société afin qu'elle puisse rendre compte de lřefficacité des actions. Elle
doit être le cœur de lřactivité entreprises/partenaires et devra sřexprimer de façon
simple, convaincante, décomposable en une offre complète avec une cible à toucher :
la cible des plus démunis. A partir de cette vision, le réseau central R1 élabore la
proposition de valeur mesurable pour la période : atteindre les objectifs dřactions et de
résultats.
Par exemple :
Réduire le chômage des jeunes de 20% par an dans les banlieues en
difficultés
Créer ou reprendre des entreprises (objectif à chiffrer par département)
Accroître de 50% le nombre de partenariats régionaux
Doubler le nombre de bénévoles
augmenter le budget de financement de 30% an
doubler en 2ans les adhésions à la charte de lřentrepreneur solidaire etc.…
Plus nous apporterons de la valeur à notre société, à condition que ce ne soit pas de
la valeur marketing de confort, et plus nous créeront des richesses. De ce fait, tous
les acteurs sociétaux réaliseront également des économies immatérielles
substantielles grâce à cette valeur dégagée. La notion de création de valeur nřa de
sens que si elle contribue à la création dřune valeur finale au sein dřun système
sociétal qui constitue le véritable système de valeur. Les alliances et les partenaires
doivent renforcer lřentreprise et ses partenaires dans la chaîne de valeur et non pas
lřaffaiblir. La chaîne de valeur permet également à lřentreprise et à ses partenaires de
créer une valeur reconnue par la société. Cette valeur est obtenue grâce à la
contribution de toutes les activités de lřentreprise des associations, de la région, des
partenaires et surtout grâce aux hommes et aux femmes qui la constituent.
8. Le positionnement de la valeur
Pour positionner cette valeur, par rapport aux besoins de la société, et en particulier
des banlieues, nous ferons appel à deux types de segmentations :
A partir de maintenant, c'est le besoin non satisfait qui dicte la stratégie à suivre et
non lřinverse ! La segmentation stratégique sera différente : on passe à une
segmentation de la demande en se positionnant par rapport aux besoins des exclus
de notre société. Tous les besoins seront susceptibles dřêtre segmentés, par
exemple : création dřentreprises, formation, emplois jeunes, micro crédit, bénévolat,
etc. Dans chaque segment, on positionne les acteurs en tenant compte des positions
occupées par l'entreprise et tous ses partenaires. A partir de ce constat, une nouvelle
segmentation stratégique pourra être définie : se positionner sur les segments à forte
Bibliographie :
Annexe 1
Annexe 2
Hervé AZOULAY
Président
ATHES, Finance et Participations, Paris France
h.azoulay@athes.fr
Le progrès social repose sur une répartition équitable des fruits de la croissance.
la première souligne que lřentreprise citoyenne est celle qui place lřintérêt de
lřêtre humain devant toutes les autres préoccupations. Lřentreprise doit être au
service des hommes et non le contraire,
la seconde préconise que lorsque la compétitivité mondiale fait rage, le rôle de
lřentreprise nřest pas de faire passer lřenvironnement en premier et de
conserver des emplois au détriment de sa survie.
Ces deux vérités se discutent, puisque lřentreprise est aujourdřhui par intérêt,
solidaire de son environnement social et naturel. Mais dans le même temps, le profit
et la rentabilité sont pour elle une condition de survie pour protéger son avenir. Voilà
deux vérités quřil faudra bien réussir à concilier. Mais lorsque lřentreprise sřidentifie à
lřemploi, au capital humain et à son environnement, son intérêt se confond à celui de
la société. De ce fait il nřy a plus de distinction entre finalité sociale, objectifs de
lřentreprise et les moyens de sa réussite. Cette situation sera inespérée pour
lřentreprise car elle fera du profit tout en étant aimée de ses salariés, de ses
partenaires, de ses clients et de son environnement. Pour cela, il ne doit pas y avoir
un écart entre le discours tenu et ses actes et ainsi donner lřimpression dřhypocrisie.
La valorisation des actifs immatériels dřune entreprise demeure rare sur ce capital
qui fait la richesse dřune entreprise : lřévolution du savoir-faire, lřexpérience cumulée,
la satisfaction des clients et du personnel. Lřintégration de ces éléments non
financiers reste encore liée à la taille de lřentreprise. Les dirigeants dřentreprises
performantes sont persuadés de lřutilité des éléments immatériels puisque la pratique
nous prouve que nous pouvons avoir tous les indicateurs comptables au beau fixe et
ne pas avoir une entreprise performante et innovante. Les indicateurs chiffrés ne
reflètent pas la situation réelle de lřentreprise lorsquřelle privilégie les profits à court
terme sans tenir compte de la capacité de créer de la valeur à long terme.
Une nouvelle vision de lřéconomie : le profit ne doit pas devenir la seule finalité
Lřéconomie de marché considère toute chose comme une marchandise et il nřest pas
étonnant quřelle ne possède pas les moyens pour faire face aux dysfonctionnements
du monde vivant : lřhomme et la nature. Si lřéconomie de marché contribue
durable s'inscrit donc dans un projet global. Or, si depuis une quarantaine d'années,
les Etats se réunissent pour des conférences internationales, notamment sur
l'environnement, leurs grands discours ont été suivis de bien peu d'actes collectifs.
Chacun se bat pour «sa» cause, avec ses propres moyens, de manière pas toujours
organisée, parfois incohérente dans ses actions, avec des résultats qui, jusqu'à
présent, sont loin d'être à la hauteur des enjeux. Il en va de même pour les citoyens
qui sřinquiètent de la dégradation de lřenvironnement, mais peu dřentre eux
admettent de renoncer aux avantages à court terme que leur offre la société de
consommation. Pourtant la sauvegarde de la planète ne peut se faire sans eux.
prises en compte par lřindustrie parce quřelles affectent les populations les plus
pauvres de la planète.
L’économique
Sur un plan économique, le développement durable concerne les conditions de la
croissance et les échanges mondiaux. Notre modèle de société est inéquitable, il
repose sur une distribution de plus en plus inégale du pouvoir et de la richesse et
mène à un élargissement de lřécart entre ceux qui ont et ceux qui nřont pas. Alors par
quels moyens pourrait-on mieux répartir les richesses ? Comment oeuvrer pour que
la croissance économique ne se fasse pas au détriment de l'environnement et du
social ? Pour lutter contre les grands producteurs mondiaux qui définissent les prix,
on voit apparaître le commerce équitable qui repose sur des échanges commerciaux
nord-sud où les petits producteurs ont une rémunération garantie pour qu'ils puissent
se développer à long terme. Le commerce équitable à fait lřobjet dřune labellisation
qui permet aux consommateurs dřidentifier et de choisir ces produits de plus en plus
disponibles en grande surfaces. Max Havelaar est le plus connu de ces labels.
Les grandes réformes sur le DD dans lřentreprise se feront par la pression exercée
par le citoyen qui vote en remplissant son caddie, par les fonds éthiques, par un
lobby consumériste et par un classement transparent des entreprises soumises à
des indicateurs de performance économique, sociale et environnemental :
- Le consumérisme cřest la recherche de sens dans sa manière de consommer, le
consommateur sřimplique aussi dans son choix en favorisant les entreprises qui
ont des engagements sociaux et éthiques. Aux Etats Unis, il existe une longue
tradition des lobbies consumériste qui nřhésite pas à sensibiliser lřopinion et
boycotter les entreprises qui ne respectent pas la condition humaine et
environnementale. En France, lřopinion est moins sensibilisée, mais les mentalités
évoluent, les études le confirment. Le client devient aussi citoyen, développe de
nouvelles exigences et vote tous les jours en remplissant son caddie, ce que ne
peuvent plus ignorer les entreprises.
- Les agences de notation fournissent aux clients une notation de lřentreprise qui
Olivier BACHELARD
Psychologue, Docteur HDR Sciences de Gestion,
Enseignant-chercheur en Management des Ressources Humaines,
ESC Saint-Etienne, France
olivier_bachelard@esc-saint-etienne.fr
Jie MAO
Docteur en Sciences de Gestion, IEAM Paris,
42 Rue du faubourg Poissonnière 75010 Paris
chezjiem@hotmail.com
Nous sommes dans une société de marché qui évolue chaque jour. Lřentreprise se
doit dřêtre à lřécoute de ces besoins pour durer (Gouiran, 2009). Dés la création
dřune société, la concurrence qui existe toujours. Sur le marché, lřentreprise qui
produit des biens ou des services emploie les hommes et les femmes qui par ailleurs
sont consommateurs. Cet échange entre lřentreprise et lřhumain doit avoir un
équilibre au point de vue économique mais aussi une stabilité sociale ainsi quřune
prise en compte de la protection de lřenvironnement pour notre planète. Pour une
société en équilibre, chacun de ses membres doit être responsable de la destinée et
de ses choix.
Dans le contexte de la mondialisation des entreprises, lřouverture internationale
entraîne une évolution des variables culturelles et managériales. Depuis quelques
décennies, la conception de RSE ou plus largement RSO devenu une démarche
étudié de plus en plus considérable pour les entreprises internationales et plus
largement pour les divers types dřorganisations dans cette scène internationale.
La société dans sa globalité à partir des trois approches du développement durable :
une croissance économique équilibrée, un progrès social, une protection de
lřenvironnement.
Une entreprise du fait quřelle agisse dans un environnement qui est à la fois social,
politique et écologique, doit assumer un ensemble de responsabilités au-delà de ses
obligations purement légales et économiques (Gelinier, 2004).
Selon la définition du Livre vert de la Commission Européenne, lřentreprise
responsable est un « concept des Nations Unis reconnaissant que les entreprises
ont un rôle à jouer dans lřobtention dřun développement durable et quřelles peuvent
gérer leurs opérations de manière à stimuler la croissance économique et renforcer
la compétitivité tout en garantissant la protection de lřenvironnement et en
promouvant la responsabilité sociale » 25 .
Comme le préconisait la CCE dans sa communication du 2 juillet 2002, la RSE doit
être comprise comme une contribution des entreprises au développement durable,
en conséquence la responsabilité sociétale doit prendre en compte les principes du
développement durable définis comme «un développement qui permet aux
générations présentes de satisfaire leurs besoins sans remettre en cause la capacité
des générations futures à satisfaire les leurs » (Rapport Brundtland à lřONU,1987)
Avec le développement de responsabilité sociale, lřaudit social, un outil qui face aux
fournisseurs sur leurs responsabilité sociales est créé depuis lřannée 1990. Le but de
lřaudit social est de surveiller et gérer des droits des hommes et les conditions
25
Glossaire du livre vert de lřUnion Européenne, 2001
Les experts considèrent que depuis 2006 les firmes chinoises connaissent les
concepts de RSE ou plus largement de RSO. Elles commencent à sřy intéresser,
mais sont à la recherche de méthode pour sřapproprier ces aspects dans le cadre
culturel chinois. Le défaut dřappropriation du corpus des savoirs en gestion par la
communauté des praticiens est souligné par des chercheurs comme Audet et Déry
(1996). Pour Avenier (2007), la distance entre la communauté académique et celle
des praticiens traduit une conception des sciences de gestion qui vise à élaborer des
savoirs sur la gestion des organisations prises comme objet dřétude, plutôt quřune
construction de savoirs pour la gestion des organisations.
Pour Argyris (1996) une connaissance nřest actionnable que si les acteurs peuvent
sřen saisir pour créer les conditions de concrétiser leurs intentions. Les
connaissances produites nřont de sens que si les acteurs ont la capacité de les
mettre en œuvre pour améliorer soit leurs capacités de réflexion, soit leurs pratiques,
soit les deux. Pour Avenier (2007), une connaissance « actionnable » doit entrer en
résonance avec les préoccupations quotidiennes des praticiens et faire sens par
rapport à leurs expériences du monde. Pour cela, lřIAS dans son fonctionnement
même de confrontation entre praticien et chercheur évite un premier obstacle que
lřon retrouve dans certains colloques académiques autocentrés. De plus, le fait que
les Universités de printemps de lřAudit Social se déroulent dans les différents pays
partenaires permet dřouvrir des espaces de dialogue et de confrontation entre
chercheurs et praticiens de différents univers géographiques et culturels afin de
faciliter lřappropriation dans les deux sens du terme. En effet elle permet lřaction
dřapproprier, de rendre propre à un usage, à une destination, de construire mais
aussi lřaction de sřapproprier une chose, dřen faire sa propriété, donc de diffusion de
réflexions sur ces différentes parties du monde.
Selon la définition du Livret vert (Comission Green Paper 2001 « Promoting a European
Framework for Corporate Social Responsability », la responsabilité sociétale (ou sociale) des
entreprises (RSE) est un « concept dans le quel les entreprises intègrent les préoccupations
sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions
avec leurs parties prenantes sur une base volontaire ».
Pour les entreprises locales et les firmes multinationales qui sřimplantent en Chine,
certaines dřentre elles sont motivées et activées à la contribution de la RSE, les
grandes entreprises multinationales par exemple Intel, Canon, Walmart, Sony,
LřOréal sont dans les 1er classements du rapport de la responsabilité sociale 2012.
Cependant, il ne faut pas ignorer des mauvais exemples en 2013 que nous pouvons
trouver au début 2014 dans un article qui est transféré dans plusieurs sites web
chinois26, qui a été publié initialement dans le magazine « China Philanthropist ».
A titre dřexemple, nous pouvons citer quelques entreprises et ses affaires suivantes
issues de cet article :
Explosion dřun pipeline dans la ville de Qingdao de la compagnie Sinopec, qui a
causé 62 morts27
La vente des produits de la marque Gucci remis à neuf auprès des
consommateurs chinois
Le scandale de corruption du Groupe GSK2829, qui est accusé d'avoir versé
des pots-de-vin ces dernières années à des fonctionnaires, des firmes du
26
Lřarticle écrit par Lu Ning, rédacteur :Chai Ke
27
http://www.lemarin.fr/articles/detail/items/chine-le-trafic-petrolier-du-port-de-qingdao-perturbe-par-
lexplosion-dun-pipeline.html
secteur pharmaceutique, ainsi qu'à des hôpitaux et des médecins pour doper
les ventes de ses produits en Chine.
Problème de pollution dans la chaine dřapprovisionnement des marques: Zara,
H&M, Adidas, Nike, Lining30
Rappel à plusieurs reprises des produits défectueux dans le monde sauf les
produits vendus en Chine par la compagnie Johnson&Johnson31
Le scandale de la marque Dumex, une filiale de Danone qui a été accusée
dřavoir versé des pots-de-vin dans des hôpitaux pour que ses produits soient
utilisés pour nourrir des nouveau-nés.
L‟école de Taoïsme
Lřécole de taoïsme est fondée par Tao De Jing. Sa croyance principale est Tao (la
voie) et De (vertu). Pour les taoïstes, le Tao est à lřorigine de lřexistence de lřunivers,
il existe partout, toutes les choses sont transférées par le Tao. Le De (vertu) est une
réflexion de Tao. Les concepts du taoïsme ont été personnalisés à travers lřimage de
Lao Zi. Il explique également les trois grandes étapes de la création de lřunivers (Tao
28
Lřentreprise britannique, N°7de lřindustrie pharmaceutique mondiale
29
http://www.rtl.be/pourelle/article/gsk-l-affaire-de-corruption-en-chine-aura-un-impact-223810.htm
30
Lřentreprise chinoise N°1 de lřindustrie sportif
31
Le groupe pharmaceutique américain
32
Il existe 55 nations minoritaires en Chine.
crée une unité nouvelle, cette unité est divisée en deux choses distinctes et
séparées, ces deux choses se divisent et se séparent en trois unités différentes qui à
leur tour vont se diviser et se multiplieront à lřinfinie pour donner naissance à toutes
sortes de choses).
La pensée taoïste donne une très grande valeur à la notion de vie et méprise la mort,
elle prône lřidée dřune vie éternelle. Cette pensée estime que les individus sont
maitres de leur destinée et considère que Dieu nřa aucun pouvoir sur les aspects de
leur vie.
Le confucianisme
Le confucianisme a été fondé par Confucius, (551-479 av. J .C.). La pensée
confucianiste également appelée Rujia (« école des lettrés ») ou encore Ruxue
(« enseignement des lettrés »), est lřune des plus grandes écoles philosophiques
morales traditionnelles chinoises et accorde une très grande importance aux
concepts de valeur, de vertu, de comportement et de pensée philosophique.
Le concept confucianiste est devenu une doctrine dřEtat à partir de lřépoque de -156
à -87 av .J.C. sous lřimpulsion de lřempereur Han Wu Di et ce, jusquřà la fin du règne
et abandon de la couronne du dernier empereur Pu Yi de la dynastie Qing en 1911.
Le système de confucianisme est basé sur les principes de Ren (Vertu), Ai Ren
(aimer les autres), Zi Xiu (former soi-même), Dao De (bonne vertu). Mencius a
proposé une théorie sur la bonté originelle de la nature humaine, regroupant le Ren
(bienveillance), le Yi (droiture), le Li (éthique) et le Zhi (sagesse). Il estime que
lřalliance de ces concepts est à lřorigine de la bonté humaine. Durant lřépoque de la
dynastie Han (la 2ème), pendant le règne de lřempereur Han Wu Di, Dong
Zhongshu, un haut dignitaire confucianiste rejetait toutes les autres écoles de
pensées et demandait à ce que tous respectent et rejoignent les pratiques de la
confrérie confucianiste quřil estimait être la seule croyance que les hommes devaient
avoir. Il lřa rendu plus complète avec des notions de valeur comme le Li (bénévolat),
le Yi (droiture), le Li (propriété/étiquette), le Zhi (sagesse) et le Xin (fidélité). La
pensée confucianiste était devenue dès lors une doctrine dřEtat.
Cřest ainsi quřon retrouve plusieurs principes confucianistes dans les anciens textes
de gouvernance du pays, mais on remarque que cette pratique a largement influencé
la société moderne chinoise, notamment les notions de valeurs telles que la
bienveillance, lřamour des autres.
Appliquées à lřentreprise, ces valeurs doivent amener les managers à soigner,
respecter et prendre en compte les considérations des salariés, leur apporter tout le
soutien dont ils ont besoin.
En contrepartie, les employés, de leurs cotés, se doivent de sřinvestir et collaborer de
leur mieux dans lřentreprise, dřoù le proverbe « Ne fais pas aux autres ce que tu ne
voudrais pas qu'on te fasse » qui reprend lřidée maîtresse de ce concept.
Le bouddhisme
Cřest une école de pensée qui vient dřun pays étranger : lřInde, à travers sa fameuse
route Ŕ la route de « soie » - il y a plus de 2000 ans. La pensée bouddhiste, comme
les deux autres précédentes pensées, a ses propres valeurs universelles et
personnelles qui lui ont permis dřinfluencer profondément les coutumes et notions de
bonne vertu de la société chinoise.
La pratique du bouddhisme est une formation de soi. Elle a eu une forte influence
durant la dynastie Tang, notamment à travers les écrits sur la vision de la civilisation
chinoise. La pensée bouddhiste est une pratique dans laquelle interviennent
incessamment des mots tels que le monde (Shi Jie), la réalité (Xian Shi), le
phénomène (Xian Xiang), la délivrance (Jie Tuo), le nirvana (Nie Pan) en langue
chinoise pour illustrer ces différentes visions des choses. Les conceptions de la
philosophie bouddhiste sont constantes, alors que les pratiques sont adaptables à la
pensée moderne du management.
Pour les bouddhistes, les conditions de vie peuvent être améliorées si on se donne la
peine dřavoir la foi, de garder lřespoir en tout état de cause, et dřabandonner toutes
les tentations matérielles comme immatérielles. Cřest dans ces conditions-là que
lřesprit peut être clair.
Auparavant, les dirigeants se focalisaient sur les décisions stratégiques quřils
devaient prendre et faire mettre en pratique dans leurs entreprises, ce qui leurs
permettaient dřatteindre leurs objectifs avec efficience. Ceci revient à dire que se
donner du temps pour réfléchir est une manière très noble de résoudre les conflits et
de garder lřesprit ouvert et clair pour faire face à toute situation.
Durant des milliers dřannées de développement, ces trois catégories de pensées
philosophiques ont profondément influencé la civilisation, lřhistoire, les coutumes et le
mode de gouvernance de la Chine et dřautres pays asiatiques, ainsi que certains
pays occidentaux. La sagesse de pensée taoïste, confucianiste et bouddhiste est
une bonne référence pour le management dřentreprise à lřheure actuelle.
Les conceptions de la philosophie taoïsme, confucianiste et bouddhiste sont
constantes, alors que les pratiques sont adaptables à la pensée moderne du
management.
Un fameux haut dignitaire dans la dynastie Tang, Wei Zhen, a dit à lřempereur Tang
Taizong (599-649 J.C.) que « Lřutilisation dřun miroir en bronze33, nous aide à vérifier
lřhabillement; lřétude de lřhistoire, nous aide à comprendre les raisons de la chute ou
du gain de pouvoir gouvernemental ; lřobservation du succès et de lřéchec dřautrui,
nous aide à connaitre lřavantage et le désavantage de faire ou de ne pas faire. »
Pour quřune entreprise puisse exister durablement ou autrement dit pour avoir un
développement durable en matière économique, sociale et environnemental, le
management des ressources humaines est toujours aussi important et
incontournable.
Le salarié est « fournisseur » de lřentreprise, car quřil produit un travail qui contribue
à la qualité de la production pour permettre lřatteinte de lřobjectif économique et à la
pérennité face à ses concurrents, cřest-à-dire à sa compétitivité.
Le salarié doit donc respecter les devoirs, présenter ses compétences et ses valeurs,
proposer des suggestions fructueuse etc.
Le salarié est aussi « client » de lřentreprise, car elle doit répondre à ses besoins et
fournir une satisfaction et un épanouissement au travail puis quřil choisit de sřy
investir; mais il peut aussi choisir de partir pour travailler chez un concurrent.
Le salarié doit donc connaître ses droits, de lřorganisation du travail aux conditions
de travail, en passant par la sécurité au travail, avoir une liberté des relations
interpersonnelles et des possibilités de promotion, une rémunération équitable et
attractive par rapport au marché, etc.
Lřorganisation des entreprises se caractérise par une intégration verticale autour de
ce quřon appellera plus tard le métier de lřentreprise, minimisant les risques et les
coûts de transaction, concentrant le personnel de plus en plus productif, rationalisant
le travail en parcellisant les tâches (Boyer, 2004).
monde et ses différentes cultures, la cohérence des limites, des bornes peuvent être
remises en cause. Ce qui se gagne dřun coté, (par exemple la productivité), ne se
retrouve pas nécessairement de lřautre (par exemple la qualité de service, la façon
dřexercer le métier, la fidélisation du salarié). Pour nous, la question centrale consiste
donc à interroger les limites imposées pour que la responsabilité soit efficiente pour
garantir une GRH performante. Dans quelles limites un management peut il être
responsable ? Jusqu'à quelle limite le manager doit il répondre de ses actes ?
Lřauditeur social peut ainsi construire son questionnement dans quatre dimensions :
La première consiste à sřinterroger sur la nature de la responsabilité du
manager. Sa responsabilité peut être regardée à lřaulne des finalités quřil
poursuit, des objectifs définis ou des moyens mis en œuvre. Le manager est il
responsable sřil engage son équipe sur des objectifs en déphasage avec sa
mission ? Est-il responsable si les moyens dont il dispose ne permettent pas
dřatteindre les objectifs ? Est-il responsable des conséquences? Par
exemple, si le surinvestissement de son équipe conduit à un épuisement
professionnel de certains agents, est il responsable ?
La seconde dimension porte sur envers qui le manager est-il responsable ?
Bien entendu, un manager est responsable face à sa propre hiérarchie. Sa
responsabilité sřexerce dans un cadre légal, réglementaire, processuel et
déontologique. Il doit également rendre des comptes auprès de ses
collaborateurs. Lřexigence ne porte pas que sur lřautre. La cohérence entre
les discours, les actes et les comportements du manager est ici interrogée. Il
doit également rendre des comptes aux usagers, aux clients. Ces derniers
sont au cœur de la finalité et des arbitrages de gestion.
La troisième porte sur les limites fixées par le système de valeur dans lequel
la responsabilité est établie. Au-delà du cadre légal et réglementaire, la
dimension organisationnelle est très présente : la qualité de service, le
management par les processus. Mais le plus important concerne les valeurs.
Dans le cadre de la Chine, cette dimension est particulièrement présente,
comme nous avons pu le voir au chapitre 2, et lřimpact sur la GRH et sur le
turn-over est indubitable.
La dernière porte sur la dimension temporelle. Jusqu'à quand est-on
responsable ? Le manager est-il responsable dans le seul présent ? Est-il
responsable après lřexercice de sa mission ? Est-on responsable pour les
générations futures qui pourraient subir les conséquences de nos décisions ?
Nous retrouvons directement la problématique du développement durable et
de la RSE. Cette orientation à long terme basée sur la pensée confucianiste a
dřailleurs été rajoutée par (Hofstede 2001) dans sa célèbre grille de facteurs
permettant de connaitre lřenvironnement interculturel pour un management
efficient.
Il ne suffit donc pas de penser, il faut agir en tenant compte des conséquences de
ses actes, comme le rappelait Saint-Exupéry A.: « Être homme, cřest être
responsable, cřest sentir quřen posant sa pierre, on contribue à construire le
monde ».
La prégnance du management, encouragée par la pression du pilotage par les
résultats, a mis sur le devant de la scène la dimension instrumentale et a souvent
tendance à repousser la responsabilité opérationnelle au deuxième plan. En cela les
démarches dřaudit social, peuvent permettre dřappréhender cette dimension en
tenant compte de la culture chinoise.
Conclusion
Bibliographie
Laïla BENRAÏSS-NOAILLES
Maître de conférences
Institut de Recherche en Gestion des Organisations (IRGO) Ŕ IAE de Bordeaux
laila.benraiss-noailles@u-bordeaux4.fr
Olivier HERRBACH
Professeur des universités
IRGO Ŕ IAE de Bordeaux
olivier.herrbach@u-bordeaux4.fr
Deloitte, etc.). Pour atteindre cet objectif, certaines dřentre elles ont même créé une
direction de la marque employeur (Société Générale, Danone, Disneyland Paris,
EDF, GDF Suez, Deloitte)34, tandis que certaines diffusent des campagnes de
publicité où les salariés témoignent des opportunités de carrière dont ils bénéficient
(McDonaldřs).
Plusieurs définitions de la marque employeur ont été proposées. Certaines mettent
en exergue les objectifs de la marque employeur et font la différence entre les
objectifs internes et externes. Pour Srivastava et Bhatnagar (2010, p. 26), « une
marque employeur donne une identité, une image et un caractère distinctif à
l‟organisation en tant qu‟employeur afin d‟attirer ses futurs employés et de motiver,
impliquer et retenir ses employés actuels ». Dřautres renvoient la marque employeur
à un ensemble de bénéfices, par exemple« l‟ensemble des bénéfices fonctionnels,
économiques et psychologiques fournis par l‟emploi et permettant d‟identifier
l‟entreprise en tant qu‟employeur » (Ambler et Barrow, 1996, p. 187).Dřautres encore
la considèrent comme une proposition de valeur unique, à savoir« la promotion, à
l‟intérieur et en dehors de l‟entreprise, d‟une idée claire de ce qui rend l‟entreprise
différente et désirable en tant qu‟employeur » (Soulez et Guillot-Soulez, 2011, p. 41).
La marque employeur a plusieurs conséquences au sein de lřorganisation. Les
auteurs les classent en deux catégories : les conséquences externes et les
conséquences internes.
34
Certaines entreprises créent un nom de marque spécifique pour distinguer la marque employeur des autres
marques. Par exemple, WorkinřSFR de lřopérateur SFR.
35
Ensemble dřemployeurs potentiels venant à lřesprit dřun candidat lorsquřil envisage de postuler.
Quřelle soit définie par son image, son identité ou la proposition dřemploi quřelle
véhicule, la marque employeur est avant tout une perception : « L‟image de marque
employeur peut être considérée comme une perception de l‟entreprise en tant
qu‟employeur, une perception qui est résolument positionnée dans l‟esprit des
salariés potentiels, actuels et anciens » (Weinrich et al. 2011, p. 403).Plusieurs
composantes rentrent dans la construction de cette perception. De nombreux travaux
(Turban et Greening, 1997 ; Daniel et Daniel, 1997 ; Albinger et Freeman, 2000 ;
Backhaus et al. 2002 ; Bhattacharya et al. 2008 et Grigore et Stancu, 2011) ont
conclu que la perception de la RSE est une composante essentielle de la marque
employeur et quřelle exerce une influence importante sur les choix des postulants. La
marque employeur est en effet associée à la réputation de lřentreprise : les candidats
seraient attirés par les entreprises avec une bonne réputation (Cable et Turban,
2003 ; Edwards, 2010). Or, la RSE contribue à cette réputation, notamment vis-à-vis
de ses parties prenantes (Igalens et Point, 2010).
Cette réputation est toutefois source de risque pour lřentreprise. Besseyre des Horts
(2013) attire en particulier lřattention des auditeurs sociaux sur ce nouveau risque :
face à lřexplosion des technologies liées à Internet, en particulier les réseaux sociaux
comme Facebook et le micro-blogging comme Twitter, les entreprises vont de plus
en plus être confrontées à des risques réputationnels qui pourront être
dommageables tout autant pour leur activité commerciale que pour les efforts
quřelles déploient pour attirer et retenir les meilleurs talents. Pour lui, au-delà de
lřanalyse des discours sur les médias sociaux, un audit de la réputation devrait
également sřintéresser à lřaudit des sources de cette réputation et, en particulier, à
lřexemplarité des dirigeants, la cohérence entre les valeurs affichées et les pratiques
managériales mises en œuvre, la pertinence des politiques et pratiques de GRH, etc.
La communication sur les pratiques RSE de lřentreprise serait, de ce fait, bénéfique à
lřimage employeur de lřentreprise. Toutefois, Igalens et al. (2011) remarquent quřun
grand nombre de recherches sur la perception de la RSE, en lien avec la perception
de lřentreprise, ont concerné les candidats au recrutement plutôt que les salariés en
poste, alors même que les pratiques RSE, quand elles existent, sont destinées aux
salariés.
Ce même constat est à partager avec les recherches sur la marque employeur. Cette
dernière aèdes conséquences internes (salariés actuels) et externes (salariés
36
Plus récemment, le cabinet Kelly Services énumère les facteurs influant sur la marque employeur. Parmi ces
facteurs nous retrouvons la RSE (attractivité du secteur, réputation de lřentreprise, qualité des produits et
services, emplacement, environnement de travail, salaire, conditions économiques, avantages accordés, culture,
conciliation vie professionnelle/personnelle, RSE).
marketing et RH ». Elles sont aussi intégrées par Collins et Stevens (2002) dans leur
mesure de la marque employeur, qui repose sur les attributs perçus de lřemploi à
lřaide de dix items (salaire, localisation, opportunités dřavancement, opportunités
dřacquérir de nouvelles compétences, présence de programmes de formation
continue, bonne culture corporate, réputation de lřentreprise, intérêt du travail,
bénéfices et sécurité de lřemploi).
Nous allons maintenant, à travers lřanalyse des messages à destination des
candidats potentiels, examiner si marque employeur rime avec employeur
responsable, et ce, pour quatre grands groupes français.
Lřinformation sur les engagements en matière de RSE des entreprises est souvent
publiquement disponible. Les membres du CAC 40 doivent en effet consacrer une
partie de leur rapport annuel à leurs engagements en matière de responsabilité
sociale et de développement durable37. Les PME sont aussi rentrées dans la RSE,
non seulement par le biais de la sous-traitance, mais aussi par lřélargissement du
champ de la loi : en 2013, cette obligation a été étendue à toutes les entreprises de
plus de 500 salariés38.
Dans la vitrine que constitue le site Web sont affichées les valeurs de lřentreprise qui
doivent, à la fois, répondre aux attentes des jeunes diplômés en recherche dřemploi,
particulièrement sensibles à ce moyen de communication, et montrer quřelle est
responsable. Y sont inclus des messages sur la culture de lřentreprise, les pratiques
de GRH et les opportunités de carrières qui en font un lieu unique où travailler. Les
informations relatives à la RSE y sont également disponibles. Mais quels sont les
messages affichés sur les sites ? Quelles sont les dimensions de la marque
employeur qui y sont exposées ? La communication sur la marque employeur est-
elle distincte de celle liée aux engagements RSE ? Les messages sont-ils bien
visibles et compréhensibles ? Enfin, les entreprises les plus attractives sont celles qui
sont les plus responsables ?
Pour cela, nous avons choisi de nous baser sur les entreprises françaises les plus
attractives dřaprès le classement établi chaque année par Universum, spécialiste de
la marque employeur. Pour le palmarès 2013, 34000 étudiants de grandes écoles et
dřuniversités françaises ont été interrogés sur leurs employeurs préférés. Le tableau
1en présente les trois premiers.
37
Lřarticle 116 de la loi NRE 2001.
38
Nombre moyen de salariés permanents employés au cours de l'exercice.
39 http://www.lvmh.fr/
potentiels et dřune carrière sur mesure. La rubrique recrutement du site vient appuyer
ces propos. LVMH promet « à chacun des opportunités de carrière inégalables » et
se qualifie dř« employeur de choix ».
Concernant le développement des talents,« LVMH soutient activement le
développement professionnel de ses collaborateurs en leur offrant, au niveau du
Groupe, des régions et des Maisons, des opportunités de formation et de
développement professionnel ».Dans cette même rubrique LVMH « s‟engage, dans
ses recrutements, à n‟opérer aucune discrimination relative à l‟âge, au sexe, à
l‟origine, aux opinions ou à toute autre caractéristique personnelle des individus ».
Cet engagement dřun recrutement sans discrimination peut aussi être considéré
comme une pratique de gestion des ressources humaines socialement responsable.
Valorisation de la marque employeur. Dans cette rubrique, outre les offres dřemploi,
les candidats potentiels peuvent également consulter des témoignages de salariés :
pour Thomas (chef de projet digital e-business),« c‟est aussi la possibilité d‟avoir un
plan de carrière auquel on ne s‟attendait pas », alors que pour Carla (Directrice du
marketing digital) « de nouvelles opportunités nous sont constamment
offertes » ;quant à Affif (responsable digital) il dit « je vois que ce que je fais fait la
différence », ou encore Marc, Anne…
Une rubrique est consacrée aux étudiants et jeunes diplômés. On y trouve des
informations sur les stages en France et à lřinternational ainsi que sur les
« formations au management pour les jeunes diplômés pour les préparer à devenir
les leaders de demain ».Le site institutionnel du groupe permet dřidentifier le double
positionnement de ce dernier. Dřune part, comme employeur attractif : la rubrique
« Carrières » permet de présenter les opportunités de carrières internationales
offertes par le groupe ; elle sřadresse particulièrement aux candidats potentiels. Et
dřautre part comme employeur responsable en soulignant les engagements du
groupe à lřégard des salariés dans la rubrique « rapport de développement durable »
Concernant les pratiques RSE orientées vers les salariés, le site décline la culture du
Groupe :
« Ce sont nos employés qui font notre société. Nous engageons des
personnes intelligentes et déterminées, et préférons les
compétences à lřexpérience. Même si les employés de Google (ou
"Googleurs") partagent une même vision et un même objectif, ils
viennent de tous les horizons et parlent plusieurs dizaines de
langues différentes, afin de mieux représenter nos utilisateurs
internationaux. Et lorsque les Googleurs ne travaillent pas, leurs
centres dřintérêt vont du vélo à lřapiculture, en passant par le frisbee
et le foxtrot.
Nous souhaitons préserver lřesprit dřouverture souvent associé aux
start-ups, dans lequel chaque employé joue un rôle important et est
encouragé à partager ses idées et ses opinions. À lřoccasion de nos
réunions hebdomadaires (les fameuses "TGIF"), mais également par
e-mail ou dans la cafétéria, les Googleurs posent directement leurs
questions à Larry, Sergey et aux autres responsables, concernant de
nombreux sujets. Nos bureaux et nos cafétérias ont été conçus pour
favoriser les échanges entre Googleurs dřune même équipe ou
dřéquipes différentes, mais également pour inciter les conversations
professionnelles comme amicales. »
Pour marquer l‟esprit Google, nous pouvons lire dans la rubrique philosophie parmi
les dix repères clés :
« On peut être sérieux sans porter de cravate
Nos fondateurs ont bâti Google autour dřune idée simple : le travail doit
représenter un défi, et le défi doit être amusant. Pour stimuler la créativité,
nous pensons culture dřentreprise. Mais cette culture ne se résume pas aux
lampes magma et aux balles rebondissantes. Nous mettons lřaccent sur les
réalisations dřéquipe et sur la fierté de lřaccomplissement individuel qui
contribue à notre réussite générale. Nous misons beaucoup sur nos
employés, des personnes énergiques et passionnées, aux parcours divers et
ayant une approche créative du travail, du jeu et de la vie. Chez Google,
lřambiance est certes détendue, mais chaque nouvelle idée qui émerge dans
la file dřattente de la cafétéria, lors dřune réunion dřéquipe ou dans la salle de
sport est évaluée, testée et mise en pratique à une allure phénoménale. Et
ces idées peuvent devenir la plate-forme de lancement de nouveaux projets
destinés aux utilisateurs du monde entier. »
Google est fier d'être un lieu de travail et lřégalité des chances est un
employeur dřaction positive41.
Le groupe nřhésite pas à afficher ses positions, notamment sur la page dřaccueil de
son moteur de recherche. Par exemple, à lřoccasion de lřouverture des derniers Jeux
Olympiques, Google a affiché un Doodle aux couleurs du drapeau arc-en-ciel de la
communauté LBGT, ainsi quřun extrait de la Charte olympique42 en réponse à la
mise en garde des athlètes et spectateurs contre la promotion de lřhomosexualité
aux JO lancée par le gouvernement russe.
41
At Google, we donřt just accept difference - we celebrate it, we support it, and we thrive on it for the benefit of
our employees, our products and our community. Google is proud to be an equal opportunity workplace and is an
affirmative action employer. http://www.google.com/about/jobs/
42
"La pratique du sport est un droit de lřhomme. Chaque individu doit avoir la possibilité de faire du sport sans
discrimination dřaucune sorte et dans lřesprit olympique, qui exige la compréhension mutuelle, lřesprit dřamitié, de
solidarité et de fair-play".
43
http://corporate.airfrance.com/fr/developpement-durable/ambition/devenir-exemplaire-en-matiere-de-
developpement-durable/
44
http://corporate.airfrance.com/fr/emploi/notre-politique-emploi/nos-engagements/
La mobilité fait lřobjet dřune rubrique expliquant son caractère primordial pour
lřentreprise. On y trouve les outils de sa mise en œuvre pratique :
La mobilité professionnelle : une priorité
La grande diversité des secteurs dřactivité et des métiers à Air
France offre de multiples possibilités de mobilité et des parcours
professionnels riches et stimulants.
Les passerelles entre les métiers sont une réalité, et le
développement des compétences une priorité.
Tout au long de lřannée, des échanges avec votre manager et avec
lřéquipe ressources humaines, vous permettent de progresser dans
votre activité, de formaliser vos souhaits d'évolution professionnelle
et de définir vos parcours de formation associés. Les temps forts de
lřentretien annuel dřévaluation et de lřentretien de développement
professionnel, en tête à tête avec votre manager, en sont des
moments privilégiés.
La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences a pour
objectif de donner une visibilité sur lřévolution des besoins d'emploi
au sein de lřentreprise. Ces besoins sont étudiés régulièrement dans
le cadre de comités de mobilité métiers et transverses qui
contribuent à la construction de votre parcours professionnel.
Un accompagnement à la mobilité
Lřentreprise est très attentive à donner à ses collaborateurs le
maximum dřéléments utiles à la construction, puis à la mise en
œuvre de leur parcours professionnel.
Les perspectives d'emploi dans les différents métiers de l'entreprise
sont communiquées aux salariés par le biais de l'"Observatoire des
métiers". Cet outil intranet permet d'identifier les passerelles entre
métiers et les compétences à développer.
L'"Espace mobilité" informe et conseille individuellement les
collaborateurs dans leurs projets de mobilité. Des « Kiosques
Mobilité » sont dédiés à des actions de proximité terrain, au plus près
des salariés.
La « Bourse Electronique de l'Emploi », est mise à disposition de
tous les collaborateurs et leur permet d'avoir connaissance des offres
de postes à pourvoir au sein de l'entreprise et dřy postuler. Plusieurs
centaines dřoffres dřemplois internes sont ainsi publiées
annuellement.
Pour permettre de découvrir les opportunités métiers au sein de
lřentreprise, des forums métiers sont aussi régulièrement organisés.
Ils offrent à tous lřopportunité de découvrir les métiers en
développement, dřassister à des conférences thématiques, de
Enfin, le site affiche une rubrique formation dans laquelle, après un bref rappel de
lřinvestissement annuel en formation (200 millions dřeuros), les bienfaits de la
formation pour les salariés du groupe sont exposés, ainsi que le riche catalogue
proposé par le groupe et les modalités variées quřelle peut revêtir.
La formation accompagne les transformations de lřentreprise et les
projets individuels de mobilité professionnelle des salariés,
contribuant ainsi à leur employabilité et au développement de leurs
compétences.
La formation suit les salariés tout au long de leur vie professionnelle,
dans le cadre des adaptations à lřemploi, des mobilités
professionnelles, du développement des qualifications et des
reconversions professionnelles.
4. Discussion
Constat 2-Mais, au-delà des pratiques de GRH attractives de ces entreprises, cřest
lřimage associée à ces entreprises qui attire. Les étudiants des écoles de commerce
et des filières de management des universités françaises sont attirés par une image
de luxe (LVMH), de calme et volupté (LřOréal), de voyages (Air France) et par
lřimage dřune entreprise innovante, dynamique et jeune (Google). Le secteur auquel
appartient lřentreprise est ainsi lřun des principaux déterminants de la marque
employeur.
Cet attrait sectoriel peut-il être réduit à un phénomène générationnel ? Les
principaux répondants à lřenquête étant des jeunes (de la génération Y), seraient-ils
sensibles à lřimage du secteur ? Présentés dans la littérature comme des
consommateurs particulièrement sensibles à la marque (Noble et al., 2009), les
jeunes de la génération Y préfèrent les bénéfices symboliques (estime, confiance en
soi et bonheur) aux bénéfices fonctionnels-instrumentaux de la marque employeur
(Soulez et Guillot-Soulez, 2011). Pour Ong (2011), cette dimension symbolique influe
sur lřattractivité organisationnelle et lřintention dřaccepter un poste.
Ce constat est confirmé par le fait que dřautres classements, le Global 100 /
Corporate Knights 2012 des entreprises les plus responsables45 et le Best
Workplaces France46, ne comportent pas les entreprises préférées des étudiants
français dans le classement Universum 2013 (en dehors de LřOréal, pour le premier
classement). Les critères de choix de lřemployeur le plus attractif ne sont pas les
mêmes que ceux permettant dřétablir lřemployeur de choix et lřentreprise la plus
socialement responsable.
Constat 3-La RSE sřest étendue à toutes les entreprises et ne constitue pas un
élément permettant leur différenciation. En effet, depuis lřobligation pour les
entreprises de communiquer sur leurs engagements et réalisations en matière de
RSE, en 2001, toutes les entreprises informent le public de leurs activités
responsables à lřégard des salariés, de la société et de lřenvironnement. Distinguer
les plus responsables des moins impliquées requiert un œil dřexpert et une analyse
approfondie des rapports de développement durable, à laquelle ne se prête pas le
grand public. Ces informations relatives à la RSE, sauf quand elles sont négatives et
entachent la réputation de lřentreprise (exemple de Nike dans lřaffaire liée au travail
des enfants ou encore de Orange, ex-France Télécom Ŕ deux affaires largement
relayées par la presse), nřimpactent pas le choix et la notoriété spontanée de
45 ème ème ème
Fait figurer 8 entreprises françaises : Vivendi (7 ), Crédit Agricole (16 ), Schneider Electric (26 ), Dassault
ème ème ème ème ème 45
Systèmes (32 ), LřOréal (45 ), Renault (51 ), Danone (60 ) et JC Decaux (83 ) . La France est ainsi
classée troisième derrière le Royaume-Uni et le Japon.
46
Entreprises de plus de 500 employés : http://www.greatplacetowork.fr/meilleures-entreprises/best-
workplaces-france. Ce Palmarès octroie les 5 premières places à : 1- Microsoft France, 2- Pepsi Co France, 3-
Mars France 4- Davidson Consulting, et 5- Décathlon France.
Constat 4- Les quatre entreprises présentées comme attractives par les jeunes
diplômés ont deux caractéristiques communes : elles sont internationales et de
grande taille. Lřétude de Cable et Turban (2001) a montré que les candidats
potentiels développent en premier lieu des croyances sur des aspects objectifs de
lřorganisation, tels que la taille, la localisation, le niveau de décentralisation ou la
dispersion géographique. Ceux-ci influencent lřattraction de candidats potentiels
(Lievens et al. 2005). Ces résultats rejoignent les conclusions de Lievens et al.
(2001), pour qui la taille de lřentreprise, son degré dřinternationalisation et son niveau
de décentralisation ont un impact positif sur son degré dřattractivité auprès de jeunes
diplômés. La taille de lřentreprise représente la caractéristique la plus visible pour les
individus et représente par conséquent un facteur important dřattraction (Lievens et
al., 2001). Lřinternationalisation, quant à elle, offre des perspectives de carrière à
lřétranger (Charbonnier-Voirin et Vignolles, 2011). De la même façon, le niveau de
décentralisation représente une caractéristique importante pour les individus dans
leur choix de lřentreprise (Wanous, 1980), en tant que signal concernant la culture et
les valeurs véhiculées par cette dernière (Lievens et al., 2001 ; Turban et Keon,
1993).
Conclusion
Bibliographie
Abdelhamid BOUSTA
Président du Conseil Scientifique et Pédagogique,
ESCA Ecole de Management, Casablanca, Maroc
hbousta@esca.ma
Mohammed MATMATI
Professeur,
Grenoble Ecole de Management, Grenoble, France
mohammed.matmati@grenoble-em
Introduction
1. Revue de littérature
La résistance au changement.
Ainsi entre 1995 et 2005, seuls douze pays sur les 53 que compte le continent
africain, ont fait lřobjet de travaux de recherche publiés dans les principales revues
scientifiques dédiées à la RSE. Lřauteur ajoute que 57% de lřensemble des articles
publiés ont portés sur lřAfrique du Sud et 16% sur le Nigéria. Notre propre recherche
sur les principales bases de données académiques, confirme la quasi absence de
lřAfrique du nord dans la recherche en matière de RSE. Cette absence dénote, en
elle-même, le retard de la région sur le plan des attentes en matière de normes
sociales, sociétales et environnementales. Lřengagement dřune démarche RSE
implique lřadoption dřun code de conduite ou dřune charte de DD, lřadoption de
normes sociales, sociétales et environnementales et la communication responsable à
travers des rapports sociaux ou environnementaux. La traduction de ces exigences
en plans dřaction et en mesures pratiques a favorisé lřémergence de nouvelles
pratiques en management sur lřensemble des fonctions de la chaine de valeur.
Ces nouvelles pratiques peuvent être mises en œuvre de manière isolées ou faire
partie dřun programme intégré de changement et de transformation. Cette intégration
prendrait alors la forme dřun changement responsable et sociétal
Lřengagement dans une démarche RSE implique lřadoption dřun code de conduite
ou dřune charte de DD, lřadoption de normes sociales, sociétales et
environnementales et la communication responsable à travers des rapports sociaux
ou environnementaux. La traduction de ces exigences en plans dřaction et en
mesures pratiques a favorisé lřémergence de nouvelles pratiques en management
sur lřensemble des fonctions et de la chaine de valeur, achats, approvisionnements,
production, logistique, transport et distribution. Ces nouvelles pratiques ont été mises
en œuvre de manière isolées (cas des entreprises labellisées CGEM) ou faire partie
dřun vaste programme de changement, de transformation et de développement
durable (cas Groupe OCP). Cette intégration pourrait donc prendre la forme dřun
changement responsable et sociétal.
Cřest ce que nous allons montrer par lřanalyse des pratiques mises en œuvre en
Maroc.
3. Etude empirique.
3.1. Méthodologie.
La méthodologie utilisée sřappuie sur une approche qualitative grâce à lřorganisation
dřun workshop dédié à la conduite du changement dans les entreprises marocaines.
La collecte dřinformation sřest poursuivie par lřanalyse dřun cas dřentreprise, des
interviews et des analyses documentaires. Lřintérêt de lřapproche qualitative nous est
apparu comme adaptée au vu des travaux académiques qui la confortent et que
nous résumons ci-dessous.
Pour Barley et Kunda, (2001), la complexité de lřenvironnement des organisations au
21ème siècle favorise le développement de paradigmes constructivistes propices à
lřutilisation des méthodes qualitatives, contrastant ainsi avec les paradigmes
bureaucratiques et les méthodes quantitatives dominants au 20 ème siècle. Michael G
Pratt (2009) dans un « From the Editors » intitulé Ŗfor the lack of a boiler plateŗ,
déclare que, pour Academy of Management Journal (AMJ), la recherche qualitative
est lřune des méthodes les plus appropriées en sciences sociales et que durant les
dernières années, AMJ a œuvré pour augmenter le nombre et la qualité des
recherches qualitatives révisées et publiées. Gephart (2004) souligne que les
recherches qualitatives commencent par des mots et finissent avec des mots, des
entretiens et des textes qui constituent des représentations significatives des
concepts et de la théorie. Cependant, Pratt (2009, Op. Cit.), constate que,
contrairement aux recherches quantitatives, il nřexiste pas de « chiffre magique »,
des interviews ou des observations modèles qui pourraient être menées dans un
projet de recherche qualitative. «Ce qui est suffisant dépend de la question à laquelle
le chercheur entend répondre». Les recherches qualitatives souffrent néanmoins du
manque dřun langage standard (« boiler plate ») sur lequel la communauté
scientifique se serait accordée auparavant. Selon Paillé (2007, pp : 432-433), la
recherche qualitative répond parfaitement à un objectif de « proximité ».
Cette méthodologie de recherche sřappuie souvent sur lřétude de cas largement
utilisée dans les Sciences Sociales et de plus en plus privilégiée dans les stratégies
Le résultat le plus réconfortant et encourageant de cette enquête est celui qui révèle
que dans 80% des cas, les actions en faveur de la RSE seraient soutenues, connues
par les salariés et quřelles renforçaient leur implication.
Mine Verte.
Les sites jadis abandonnés seront désormais reconvertis en véritables villes
écologiques, culturelles, touristiques et résidentielles.
Sécurité alimentaire.
Ce programme ambitieux vise la participation à lřaugmentation de la production
alimentaire mondiale de 70% à lřhorizon 2050 pour nourrir 9 Milliards dřhabitants.
Selon les organismes internationaux spécialisés, 90% de cette augmentation
viendrait de lřamélioration des rendements et de lřutilisation des engrais notamment.
Mais le souci écologique pousse le groupe OCP plutôt vers « une révolution agricole
doublement verte, respectant les écosystèmes et lřenvironnement » grâce à « la
bonne dose dŘengrais, au bon moment, au bon endroit ».Par ailleurs « OCP
Innovation Fund for Agriculture » vient en soutien technique et financier aux projets
de Plan Maroc Vert à lřhorizon 2020 et notamment aux projets dřagrégation des petits
agriculteurs et éleveurs contribuant à lřautosuffisance alimentaire du pays.
4. Discussion.
Bibliographie
APPELBAUM, S. H., HABASHY, S., MALO, J-L., SHAFIQ, H. (2012), ŖBack to the
future: revisiting Kotterřs 1996 Change Modelŗ, Journal of Management
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Rachid BOUTANNOURA
GREGO Ŕ Université Cadi Ayyad Marrakech, Maroc
boutannoura01@gmail.com
Introduction
47
Cf. Bareil(2004)
48
Ce modèle fait de la troisième catégorie (centrées sur les valeurs) la meilleure opérationnalisation du
processus de satisfaction au travail (Roussel, 1996).
Cependant, le débat est toujours vif quant à la pertinence de ces trois dimensions
(Bietry, 2012). Dřailleurs lřopérationnalisation de lřIO à partir de lřéchelle de mesure
de Meyer et Allen invite à relativiser les résultats empiriques issue de la
tridimensionnalité de lřIO en raison dřune remise en question de ses fondements
même (Klein et al., 2012 ; Solinger et al., 2008). En replacement, ces mêmes auteurs
conçoivent une typologie toujours tridimensionnelle de lřIO permettant dřavoir une
perspective exhaustive du concept. Les auteurs suggèrent que lřIO est faite de trois
composantes : affective, normative et calculée.
En premier lieu, lřIO affective renvoie à lřattachement émotionnel : lřemployé exprime
une orientation active et positive envers lřorganisation (Porter, Steers et Mowday,
1994). Cette dimension se réfère à lřidentification et à lřengagement envers
lřorganisation (les employés sont animé par un désire authentique et restent dans
lřorganisation volontiers); lřIO normative fait référence à un sentiment de devoir :
lřobligation de rester à lřentreprise et dřy travailler sous lřimpulsion dřan sentiment de
devoir dřordre moral : la loyauté. Cřest la souscription aux standards de lřorganisation
qui sert de guide à la conduite individuelle au travail (Wiener, 1982); lřIO calculée,
cognitive49 ou de continuité, fait référence à une prise de conscience des coûts liés à
un éventuel départ de lřemployé de son organisation50.
Les auteurs prennent les composantes comme des dimensions de lřimplication plutôt
que comme des types dřimplication indépendants (Ranchoux, 2009).
Des auteurs caractérisent la deuxième dimension (normative)par sa forte
juxtaposition avec la première (affective) (Neveu, 1996 ; Cooper-Hakim et
Viswesvaran, 2005). Quant à la troisième dimension calculée, elle est minorée par
certains auteurs en raison dřune qualité psychométrique monolithique de lřéchelle
(Fisher et Mansell, 2009).
Une nouvelle tendance de recherche dans le management des ressources humaines
consiste à identifier les variables à lřorigine des comportements de citoyenneté
organisationnelle. A la date dřaujourdřhui, la part du lion dans les connaissances
concerne les liaisons avec lřengagement des salariés envers les organisations, et la
justice organisationnelle (McFarlane-Shore et Wayne, 1993 ; Pillai et al., 1999 ;
Schappe, 1998 ; Tansky, 1993 ; Tepper et al., 2001). Dans la littérature spécialisée,
on est étonné par la modestie de lřintérêt manifesté par les chercheurs vis-à-vis de
lřétude des liaisons empiriques entre la citoyenneté organisationnelle et lřimplication
des salariés. Il est encore plus surprenant si on connait que lřimplication au travail
constitue, avec lřengagement organisationnel et la satisfaction au travail, les attitudes
les plus pertinentes à utiliser pour lřétude des relations de lřindividu à son milieu de
travail (Pinder, 1984).
Selon Podsakoff et al. (2000), il existe deux niveaux de comportement de
citoyenneté en entreprise:
- Le comportement dřentraide, animé par une disposition spontanée à venir en
aide aux collègues. Le comportement dřentraide consiste pour une personne à
fournir une assistance à un collègue pour lui permettre de résoudre un
problème ou de lui éviter lřémergence de difficultés dans le cours de son
travail.
49
Dans une logique délibérée, les employés font des arbitrages et estiment plus bénéfique dřadopter une attitude
de loyauté et rester fidèles à lřentreprise que de la quitter. Allen et Meyer (1990, 93)
50
Cette troisième dimension trouve son fondement dans la théorie de la perception de manque dřalternatives
professionnelles de Rusbult et Farrell (1981, 1983) et celle des avantages comparatifs de Becker (1960).
Pensée dans ses débuts par H.R. Bowen (1953) pour décrire le souci dřune minorité
de dirigeants de lřépoque qui se sont préoccupé de lřéthique et de la morale
dřaffaire53, la responsabilité sociale est un concept de management qui a gagné
récemment ses titres de noblesse. Aujourdřhui, elle reste encore une source
dřinterrogation qui stimule lřintérêt des chercheurs de plusieurs disciplines.
Cependant, la RSE est un concept dont les frontières demeurent toujours mal
tracées. A cela sřajoute les difficultés liées à son opérationnalisation (Baret, 2007 ;
Brunel et Triki, 2009).
Au niveau francophone, lřobjet de recherche « RSE » est relativement récent
(Lépineux et al. 2010). Néanmoins la communauté internationale de chercheurs
consacre l'importance des démarches de RSE qui est aujourd'hui une unanimité
universitaire incontestée. Mauléon et Gioani (2010) donnent une brève synthèse de
deux orientations générales :
- la responsabilité sociale est assimilée à lřune des nuances de lřéthique des
affaires dont elle serait lřexpression collective ; à ce titre, en sřappuyant
notamment sur les travaux de Pesqueux et Igalens, elle doit être reliée à
lřéthique et à la prise de conscience des managers de la nécessité
dřintégrer des données extra-économiques dans leurs décisions de
gestion.
- Ensuite, la responsabilité sociale est sous-jacente à la notion de
gouvernement dřentreprise54.
Cela peut ainsi expliquer lřintérêt de certains chercheurs à expliciter les liens entre la
gouvernance, lřéthique et la RSE (Meier et Schier, 2009), quand bien même cela
51
Traduction de general compliance
52
Grosso modo, leurs résultats révèlent des interactions positives sur la majorité des facettes étudiées. Ce travail
fournit pour la première fois des données plaide pour lřexistence de liens empiriques entre lřIO et les
comportements citoyens.
53
Pour business ethics
54
Dans ce cas, il sřagit de garantir un investissement responsable à un niveau de performance au moins
égal sur le long terme à lřinvestissement non responsable.
puisse entretenir une certaine confusion sur les frontières définissant les notions de
Développement Durable et de RSE.
En guise de cadrage, nous retenons une définition pas très récente mais qui est
toujours dřactualité : « lřensemble des obligations que lřentreprise a vis-à-vis de la
société : les catégories économiques, légales, éthiques et discrétionnaires» Caroll
(1979). Cet article sřintéresse spécifiquement à la composante « sociale » / interne
de la RSE, les bonnes pratiques englobent toutes les actions qui favorisent une
meilleur inclusion des employés dans lřactivité organisationnelle : assurer
lřemployabilité de ses collaborateurs grâce à la formation, leur permettre de
sřépanouir en veillant au bon équilibre entre vie professionnelle et privée, assurer
lřégalité des chances entre hommes et femmes, respecter la diversité etc. (Chauveau
et Rose, 2003).
Une grande partie de la recherche moderne en matière gouvernance et de
responsabilité social dřentreprise est dédiée à lřexploration de nouveaux programmes
pour construire un véritable arsenal de pratiques éthiques (Ferrell et al., 2008;
Trevino and Nelson, 2007).En effet, lřéthique est la dimension qui va au-delà du
règlementaire. Cřest lřadhésion culturelle aux référentiels des parties prenantes et la
quête continue de terrains communs avec la communauté (Haunschild et al.
2007).Mercier (2001) la définit comme « la réflexion qui intervient en amont de
lřaction, cřest une recherche identitaire qui a pour ambition de distinguer, par une
réflexion personnelle, la bonne et la mauvaise façon dřagir, elle vise donc à atteindre
une sagesse de lřaction. Les notions relatives de bon ou de mauvais se forgent à
partir du système de valeur et des attitudes des acteurs […] Au niveau
organisationnel, lřéthique regroupe un ensemble de principe de croyances, de
valeurs et de règles ayant pour objectif dřorienter la conduite des individus ».
Lřéthique de management définit les valeurs sur lesquelles se fonde lřentreprise,
sans marginaliser les valeurs des parties prenantes. Cřest une discussion sur la
culture de lřentreprise et ses répercussions sur la communauté. En tant que telle,
valeurs éthiques, bonne gouvernance et RSE convergent vers une même direction et
concourent à la même fin, instaurer un leadership responsable, soutenu et durable.
La clarté dans les valeurs de lřentreprise renforce lřautonomie des individus et les
habilites à lŘaction
Conclusion :
Bibliographie:
56
CfSchneider(1975)
YOU C.S. et al. (2013), ŖThe relationship between corporate social responsibility, job
satisfaction and organizational commitment ŖThe International Journal of
Organizational Innovation Vol 5 Num 4 April 201
Gurvan BRANELLEC
Docteur en droit privé. Enseignant-Chercheur en droit et Responsable du
Programme Bachelor in International Management du campus de Brest de France
Business School. Chargé de cours à lřUniversité de Bretagne Occidentale.
Chercheur-Associé à lřUMR Amure
gurvan.branellec@france-bs.com
Isabelle CADET
Docteur en droit privé et Docteur en sciences de gestion, Enseignant-Chercheur
Droit, Ethique et RSE, INSEEC Business Schools, chargée de cours à lřIAE Lyon III
en RH, et professeur associé à lřEcole de Management Educatis (Suisse), Expert
ISO 26000, Evaluateur AFAQ 26000.
isabelle.r.cadet@wanadoo.fr
57
http://blog.ovat.fr/resultats/ovat-2013.pdf
se réaliser sans intégrer les salariés et sans les impliquer puisquřils auront un rôle
fondamental notamment en matière de respect de lřenvironnement (limitation et tri
des déchets, actions en faveur du covoiturage …).
Ainsi, les enjeux du développement durable, et particulièrement la responsabilité
sociale, font partie intrinsèque de la fonction RH. Cependant, beaucoup dřentreprises
sřen sont éloigné dans le souci prioritaire dřoptimiser les profits en oubliant
lřimportance des ressources humaines qui y contribuent.
Or, les crises financières et économiques récentes que nous traversons sont des
crises avant tout sociales (Séverino et Ray, 2011). Les difficultés dřadoption dřune
remédiation globale au niveau mondial se traduisent par une prolifération de normes
où la raison se perd. Soumis à de véritables injonctions paradoxales, les dirigeants
dřentreprises se retrouvent alors « en situation dřinfraction potentielle permanente »
(Savall et Zardet, 2005, p.1) ou, à tout le moins avec « un surcroît de contraintes et
dřincertitudes pour la décision » (Zardet et Bonnet, 2010, p. 26).
Nous retiendrons donc la définition suivante de lřaudit social qui couvre différents
champs de la responsabilité, au-delà de la responsabilité juridique, de la protection
de lřhygiène et la sécurité, avec une visée sociétale large : « analyser les pratiques
de Gestion des Ressources Humaines en intégrant les problématiques de
Responsabilité Sociale des Entreprises » (Imbert, 1997, p.182).
Cřest cette complexité liée à une volonté dřintégrer différentes questions centrales de
la responsabilité sociétale comme objet de lřaudit social qui motive le choix de cet
article. Si lřinclusion se révèle, notamment dans les pratiques de reporting, être
superficielle et marginale, lřintégration vise une véritable contribution au
développement durable. Nous avons cherché à vérifier cette hypothèse.
Lřobservation des pratiques dans les entreprises permet dřaffirmer que, de manière
réactive ou proactive, un certain nombre de mesures sont prises pour inclure une
dimension sociale voire sociétale dans la gestion des ressources humaines.
Toutefois, lřenchevêtrement des normes et les conflits dřintérêts conduisent le plus
souvent à un dumping social et la relégation de la gestion des RH au second plan
par rapport à la maximisation des profits.
protectrices pour le salarié. La finalité du droit du travail est ainsi une finalité
protectrice du salarié. En effet, le droit du travail encadre la relation de travail mais il
contient également des règles visant à assurer le respect du salarié par son
employeur et ses collègues. Ces règles ont plusieurs objectifs : assurer les droits et
libertés du salarié dans lřentreprise, lutter contre les discriminations et le harcèlement
et protéger la santé du salarié.
Seuils à partir desquels Attestation par l’OTI Avis sur les IEF
certaines sociétés sont de présence des IEF par l’OTI
soumises à la vérification dans le rapport de
gestion intégré
Sociétés non cotées Exercice ouvert après le Exercice clos au
CA ou bilan > 100 millions 31/12/2013 31/12/2016
dřEuros
et nombre de salariés > 500
Sociétés non cotées Exercice ouvert après le Exercice clos au
CA ou bilan > 400 millions 31/12/2012 31/12/2016
dřEuros
et nombre de salariés >
2000
Sociétés non cotées Exercice ouvert après le Exercice clos au
CA ou bilan > 1 milliard 31/12/2011 31/12/2016
dřEuros et nombre de
salariés > 5000
Sociétés cotées Exercice ouvert après le Exercice ouvert
31/12/2011 après le 31/12/2011
Or, il est difficile de compter des éléments aussi disparates. Lřattestation est une pâle
copie de la certification sans réelle mesure et appréciation de la spécificité des
données extra financières. Lřensemble nřest pas non plus très cohérent parce que
les intérêts des parties prenantes sont souvent contradictoires.
58
Loi n°2010 Ŕ1249 du 22 octobre 2010 dite Grenelle II et Loi n°2012 Ŕ387 du 22 mars 2012 relative à
la simplification du droit et à l'allégement des démarches administratives dite loi Warsmann
Décret n°2012-557 du 24 avril 2012 relatif aux obligations de transparence des entreprises en matière
sociale et environnementale (JOEF 26 avril 2012)
Arrêté du 13 mai 2013 déterminant les modalités dans lesquelles l'organisme tiers indépendant
conduit sa mission (JORF n°0136 du 14 juin 2013)
59
http://www.iso.org/iso/fr/home/standards_development/list_of_iso_technical_committees/iso_technic
al_committee.htm?commid=628737
unique pour structurer ces initiatives au travers dřune démarche globale de gestion
intégrée et responsable des RH.
Dans une conception scientiste, lřhomme nřétait quřun instrument, une marchandise
comme une autre, une « ressource » (Supiot, 2005, Cadet, 2014a). Dans une vision
globale de responsabilité sociétale de lřentreprise, la relation humaine est intégrée.
Les lignes directrices de lřISO 26000 représentent une norme holistique très féconde
pour définir le contenu de cette responsabilité et la mise en œuvre de celle-ci par le
dialogue avec les parties prenantes dans une logique dřintégration par la
gouvernance en amont, la sphère dřinfluence en aval et de manière transversale
lřapplication de sept principes dřaction couplés avec sept questions centrales. Les
droits de lřHomme constituent lřaxe majeur de la démarche interne et externe.
2.1 Une gestion responsable des relations humaines par une prise en compte de
l‟environnement externe de l‟entreprise (droits de l‟Homme, éducation des
consommateurs…)
La Norme ISO 26000 fixe un nouveau cadre normatif commun à toute forme
dřorganisation à la fois souple mais très structuré qui formalise des objectifs à
atteindre de responsabilité sociétale. Par nature, ce référentiel est universel, fondé
sur les conventions OIT, les déclarations des droits de lřHomme et les principes
directeurs de lřOCDE. Les relations humaines font lřobjet de « normes de
comportement » dans sept domaines :
- la gouvernance de lřorganisation, à la fois question centrale et pilier,
- les Droits de lřHomme à la fois question centrale et principe dřaction
- les relations et conditions de travail, les relations humaines devenant la
pierre angulaire du droit du travail
- lřenvironnement, cœur du développement durable
- la loyauté des pratiques comme objet de responsabilité en lien avec le
comportement éthique
- les questions relatives aux consommateurs, et aux clients de manière large
dès lors que le commerce sřexerce en B to B,
- les communautés et le développement local faisant ainsi coïncider les
perspectives à long terme de la responsabilité sociétale avec celles du
développement durable.
La relation humaine est fondée sur lřautre, son territoire, ses besoins. Il sřagit
véritablement dřune nouvelle forme de gouvernance transversale et intégrée, pas
seulement dřinclure une réflexion managériale avec prise en considération des
ressources humaines. La posture est différente, élargie, au profit dřune responsabilité
collective. Lřécologie des RH ou la GRH verte ne fait plus figure dřhydre.
Le développement des pratiques de RSE peut être considéré comme une avancée
pour les salariés des pays au sein desquels la législation sociale est inexistante ou
très peu développée. À défaut de disposer de règles de hard law les protégeant a
minima, ces salariés peuvent bénéficier de celles instaurées volontairement par des
entreprises cherchant à réaliser une gestion plus responsable de leurs salariés. Les
fournisseurs et les sous-traitants peuvent revendiquer des droits équivalents au titre
de nouvelles responsabilités. Cřest la mise en place dřune nouvelle forme de justice
organisationnelle (Gouiran, 2011).
« Cette logique intégrative de la sphère dřinfluence est révolutionnaire car lřentreprise
nřest plus responsable devant ses parties prenantes : en tant quřorganisation
institutionnalisée, elle devient en partie responsable de ses parties prenantes et
même de lřEtat dans lequel elle sřimplante... » (Cadet, 2014b). Il ne sřagit plus
seulement de ressources humaines mais de relations humaines.
2.2 Une gestion responsable des relations humaines par une prise en compte de
l‟environnement interne de l‟entreprise (démarche fondée sur un comportement
éthique et les droits de l‟Homme)
La définition de la responsabilité sociétale comporte le mot « éthique ». Le
« comportement éthique » est même lřun des piliers, puisquřil figure parmi les sept
principes dřaction. Paradoxalement, dans le lexique, le terme « éthique » est
escamoté au profit dřune définition plus pragmatique du « comportement éthique »,
en cohérence avec « les normes internationales de comportement ». « Au substantif,
les rédacteurs ont préféré lřépithète » (Cadet, 2013, p.33).
La Norme ISO 26000 inclut effectivement dans le comportement éthique les «
normes internationales de comportement » (Droits de lřHomme, 8 Conventions
OIT…) Mieux ! Dans cette norme, les droits fondamentaux du travail se fondent dans
la nomenclature des droits de lřHomme.
Planète
Principes
éthiques*
Profits Personnes
*La Norme ISO 26000 inclut dans le comportement éthique les droits de lřHomme,
les droits fondamentaux du travail, la Déclaration de Rio et des normes ISO du
système de management (« normes internationales de comportement »).
Dans la Global Reporting Initiative (Version 4, 2013), les Droits de lřHomme sont
rangés comme sous-catégorie dans la catégorie sociale. Ils sont donc parties
intégrantes de la gestion des RH. Nulle entreprise ne peut mettre en œuvre sa
responsabilité sociétale sans protéger les droits de lřHomme et en rendre compte.
60
Rapport des Nations unies, Assemblée générale, Conseil des droits de lřHomme, par le
représentant spécial du secrétariat général chargé de la question des droits de lřHomme et des
sociétés transnationales et autres entreprises, A/HRC/11/13 du 22 avril 2009, GE.09-12889 (F),
090709, 310809, sur la Promotion et protection de tous les droits de lřHomme, civils, politiques,
économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement ; Les entreprises et les droits
de lřHomme : vers une traduction opérationnelle du cadre «protéger, respecter et réparer», disponible
sur : http://198.170.85.29/Rapport-Ruggie-Conseil-Droits-de- lHomme-22-avr-2009.pdf
61
Doucin M. (4 juillet 2011), ŖQuel est lřimpact à prévoir des ŖPrincipes directeurs du Conseil des
droits de lřHomme des Nations Unies sur les droits de lřHomme et les entreprisesŗ adoptés le 17 juin
2011ŗ, Intervention à lřAssemblée générale de lřORSE (Observatoire de la Responsabilité Sociale des
Entreprises)
Conclusion
LřISO 26000 est véritablement une norme dřexception (Schömann, 2012) qui remet
les principes éthiques donc lřHomme au cœur du jugement de valeurs dans les
prises de décisions managériales. Son déploiement à la hauteur de certains enjeux
internationaux rencontrés par nos entreprises françaises en témoigne. Toute forme
de responsabilisation sans conformisme ni déviance est autorisée. Mais cette norme
internationale est dřapplication volontaire, et son respect nřest pas contrôlé par un
tiers, faute de certification. Cřest sa plus grande limite. La mise en œuvre de cette
norme et sa réussite est également liée à un contexte organisationnel interne.
Lřimplication des salariés et leur perception de la démarche quřinitieraient des
entreprises qui souhaitent déployer la Norme ISO 26000 est primordiale car ils se
situent à la source de lřaction RSE et peuvent également en bénéficier (Igalens et
Tahri, 2012, p. 3-19). Lřemployeur doit donc étudier les impacts potentiels du
déploiement dřISO 26000 sur le système organisationnel de lřentreprise afin
dřévaluer les conséquences humaines du changement (Frimousse et Foudad, 2012,
p. 368). Lřimplémentation qui va ensuite sřappuyer sur les 7 questions centrales de
lřISO 26000 doit se faire au moyen dřun dialogue avec les salariés qui va permettre
une coresponsabilité des deux acteurs principaux, le salarié et lřentreprise (Cerdin et
Deltendre, 2012, p. 309). Les salariés deviennent donc de réels acteurs du
changement plutôt que de simples rouages passifs (Frimousse et Foudad, 2012, p.
368). La fonction RH va alors se trouver au cœur de la transformation de lřentreprise
qui « ne peut se réaliser sans lřengagement durable de tous les salariés de
lřentreprise et lřactivation de tous les leviers de GRH et sřappuie sur un recours accru
aux audits sociaux élargis à toutes les dimensions de la responsabilité sociétale »
(Peretti, 2012, p. 22). Tout ce qui concerne les hommes dans lřentreprise va
sřinscrire de plus en plus dans les champs de la responsabilité sociétale. La Norme
ISO 26000, par lřaxiologie des droits de lřHomme imposée, promeut mieux quřaucune
autre norme, privée ou publique, le respect de la relation humaine en entreprise,
devenue la « hard law de la soft law » que constitue la RSE (Doucin, 2011, Cadet,
2014b). Une véritable gouvernance au nom des droits de lřHomme et pour la
promotion des droits de lřHomme permet de fonder une fonction RH socialement
voire sociétalement responsable. Cette « gouvernance humaine » est cœur des
travaux actuels de lřISO sur les ressources humaines couplées à la responsabilité
sociétale.
Bibliographie
Introduction
Conducting a diversity policy requires a strategic commitment as well as a social and
organizational dynamics to support and encourage renewal of the company
discourses, HR and managerial norms, programs and processes and, if applicable,
practices. Thus, it cannot be reduced to a quite disorganized accumulation of
punctual, sporadic, superficial or exclusively communicative and-formative initiatives.
In fact, the elaboration and implementation of such a policy can participate in a
strategic repositioning process of the organization and contribute to the reinforcement
of its moral, pragmatic and cognitive legitimacy (Suchman, 1995; see also Barth,
2007; Bruna, 2012, 2013b).
According to that, the implementation of a diversity policy can be analyzed as an
organizational change process (Cornet & Warland, 2008), overtaking the laterality of
ad-hocratic initiatives to embrace a transformative movement, based on a strategic,
systemic, transversal and durable dynamics.
Crossing a scientific literature review with qualitative data collected during an
exploratory research (interviews, conversations, participative observation, observing
participation), the present paper addresses the implementation of a diversity policy as
an organizational change process (Bruna, 2013a,b,c).
In the first section, the paper proposes cartography of the principal stakeholders
concerned (and/or involved) in the implementation of a diversity policy and addresses
the play-roles of a plurality of implicated actors, with divergent interests and
differentiated and changing-with-time strategies. Nevertheless, as the State cannot
be transformed through a mere administrative act, only (Crozier, 1979), the
deployment of a diversity policy (that pretends to transform the organizationřs
discourses, norms, programs and managerial practices) cannot be imposed with a
unilateral decision of the hierarchy (chairman and top-managers). Accordingly, the
present paper addresses the socio-organizational system and the actorřs play-roles
in which is embedded the implementation of a diversity policy.
Following a strategic, polyphonic and dynamic perspective, this article mobilizes, in a
second time, the interpretative paradigm of the sponsored organizational change
process (Bruna, 2013c) in order to decrypt the phenomenology of diversity policy
elaboration and implementation. This model refers to the creator process ideal-type,
defined by Alter (2005), and is enriched by several sociological and managerial
theories (Crozier & Friedberg, 1977; Lazega, 1994; Reynaud, 1997; Babeau &
Chanlat, 2008, 2011; Lazega & al., 2008; Pichault, 2009; Autissier et al., 2012;
Bruna, 2013c).
The present paper is founded on a rich exploratory empirical research, based on a
corpus of 35 interviews and several complementary informal conversations, with 35
key-actors involved in the elaboration, the driving and the implementation of diversity
policies in several French public and private organizations (such as HR Directors and
According to scientific literature (Barth, 2007; Bruna, 2013c; Bruna & Chanlat, 2014),
conducting a diversity policy can contribute to the reinforcement of the cognitive,
moral and pragmatic legitimacy of an organization (Suchman, 1995). First of all, the
implementation of a diversity policy stimulates and supports the evolution of the
company discursive production, in order to satisfy the cultural expectations of
stakeholders (cognitive legitimacy). In addition, it can contribute to an increased
objectivity and Ŗneutralizationŗ process concerning all the recruitment, career
promotion and team management practices rules, programs and processes. This
preventive dimension is completed by a more proactive aspect, based on the
realization of positive actions aimed to restore the concrete conditions for equality
(equity and equality of chances initiatives). Thus, the normative dimension of a
diversity policy supports a legitimation process, acting both on the moral
(conformation of organization rules and programs and, if it is possible, practices to
the non-discrimination laws) and pragmatic sides (risk limitation, efficacy, efficiency
research, company amelioration). The praxis-dimension depends on: (1) the
realization of pro-diversity initiatives (Ŗframed-practicesŗ62), (2) the conformation of
actors to Ŗneutralized, objective and socially responsibleŗ rules, programs and
process (Ŗprescribed practicesŗ) and, finally, (3) the local experimentation of
autonomous pro-diversity initiatives (Ŗemergent practicesŗ). Committed to changing
HR and managerial practices (Chanlat, 2000 ; Özbilgin & Tatli, 2008 ; Cornet &
Warland, 2008 ; Peretti, 2007, 2012, 2013 ; Gond, 2013; Bruna, 2013a,b,c), it can
increase the company pragmatic legitimacy.
According to that, the implementation of a diversity policy, seen as a Ŗco-constructed
change processŗ (Autissier and Moutot, 2003; Autissier and al., 2012), needs the
mobilization of both symbolic and substantive management (Ashforth & Gibbs, 1990;
Ashforth & Johnson, 2001; Bruna, 2013c; Bruna & Chanlat, 2014)63.
Nevertheless, the implementation of a transformative diversity policy is socially,
organizationally and contextually embedded. It needs the articulation of a centralized
strategic driving and a creative operational decentralization, able to encourage the
adaptation of prescribed normative framework to the local context. In this aim, it is
crucial to identify the principal stakeholders (Freeman & Moutchnik, 2013; Pesqueux
& Bonnafous-Boucher, 2005, 2006; Freeman & al., 2002) concerned by and involved
62
According to our taxonomy, the Ŗframed practicesŗ are all practices inherent to the implementation of
ad hoc pro-diversity initiatives. The Ŗprescribed practicesŗ describe all the managerial practices
bordered by Ŗneutralized and socially responsibleŗ norms, programs and procedures. The
Ŗautonomous practicesŗ are all diversity practices experimented at the ground-level without the frame
of the global policy. These Ŗautonomous practicesŗ include a large number of initiatives developed by
middle and low-street-level managers in order to handle Ŗthe diversity questionŗ.
63
The pro-diversity symbolic management is based on a discursive production, going from the Board
and the top-managers discursive commitment to the documentary and formative elaboration, from
communication initiatives to diversity reporting. All these initiatives can contribute to the cognitive
legitimacy of the organization. The pro-diversity substantive management is committed to renew
programs, procedures and practices concerning HRM, carrier and team management. It can
encourage morally and pragmatically legitimating the organization (Suchman, 1995).
According to our empirical research, the principal actorsř categories concerned and
implicated in the diversity policy implementation are:
- The sponsors of the diversity policy : the chairmen and the top-management
are the key-actors of the endogeneisation and the Ŗmanagerializationŗ
(Edelman & al., 2001) of an exogenous constraint (anti-discrimination
institutional duty) as well as of the Ŗvoluntary dressing of its legal obligationŗ,
- The diversity missionaries: the diversity specialized team is in charge of the
projection of a Ŗdiscursive pro-diversity commitmentŗ into an effective Ŗdiversity
programŗ (set of organizational rules, programs and processes aimed to
prevent discriminations and promote diversity),
- The promoters of diversity policy: the diversity specialized team and the
functional (sectorial and/or territorial) diversity correspondents,,
- The fierce opponents of diversity policy: occupying several diversified
organizational positions (from HR Direction to Communication, Marketing,
Finance, Purchase and Trade Directions), the opponents are non a well-
defined, fixed or Ŗclearly identifiedŗ category, but more a conglomerate of
actors struggling against the diversity policy for very heterogeneous, and quite
precarious, reasons. They can be involved in passive slow-down or active
blockage strategies64,
- The modal actors: this large category gathers a multiplicity of actors having an
unstable and moving perception, attitude and strategy regarding the diversity
policy. The modal actors can, alternatively, simultaneously and/or
successively, support or oppose the diversity policy implementation. The trade
unions are classified in this category, because their strategic position and their
(more or less cooperative) attitude through the diversity policy move during the
process, according to the perception of their own duties and interests,
- The technical or voluntary contributors: they are the key-actors of the
managerial learning and the operational deployment of the diversity policy.
Nevertheless, according to a strategic, polyphonic and process-oriented approach
(Crozier & Friedberg, 1977; Alter, 2005; Pichault, 2009; Autissier & al., 2012), it is
possible to analyze the launching of a diversity policy as an Ŗorganizational noveltyŗ
able to impact the discursive and normative patrimony of the firm and its operational
practices. This is why, in the second section of the paper, we propose the model of
the sponsored organizational change process (inspired by the Alterřs (2005) creative
process model) to investigate the socio-dynamics inherent to diversity policy
conducting.
The implementation of a diversity policy depends, in fact, on a social dynamics,
based on a complex system of interactions among a plurality of actors having
divergent and contradictory strategies. It is, in addition, a potential source of
organizational change, able to affect the strategic positioning of the firm as well as its
discursive, normative, procedural and practical patrimony. The transformative
dimension of a diversity policy is accountable for its embeddedness (or not) in a
strategic, integrated, transversal, collective and durable dynamics.
64
According to our empirical data, the organizational resistances dampening the diversity change are
inducted by the fear of a potentially destabilizing evolution of Ŗrules of gameŗ (Reynaud, 1997), of an
alteration of organizational equilibria, of a degradation of several stakeholdersř position in the social
system and of a loss of their organizational power. The diversity resistance to change is embedded in
a social dynamics.
settling and the structuring of a strategic vision, and the surveillance of diversity-
oriented initiatives, the impact of which is to be manly transformative.
In this framework, the settling of teams devoted to the deployment of the diversity
policy is of prime importance and is to be adopted as indicator of the commitment of
the organisationřs endorsement of pro-change efforts (Tatli & Özbilgin, 2009).
Committed to provide the directionřs directives with structure and content, the teams
of missionaries for innovation recall the mission administrators mentioned by Pisani
(1956) who claimed they had to be committed to Ŗa topic, a time, a place ; [they had
to be] localized and specializedŗ. Thus have-they the change process at the heart of
their mission.
As a progressive and partially volunteer process for change (according to Autissier
& Moutot, 2003), the conduction of a diversity policy starts with the apprehension of
diversity as an organizational topic, and more precisely, as a management issue
(Ŗorganisational noveltyŗ).
Whether the official launching of a diversity policy relies upon a symbolic act of the
director (oral commitment against discriminations, endorsement of the Diversity
Chart), its organisational blessing is the settling of an actual pilot-team of
missionaries for innovation. This team is to put in gear the directionřs pro-diversity
commitments (from the commitment to the program and the planning), because the
conduction of an actual diversity policy implies the apprehension of diversity as a
management topic (Ŗinvention of the diversity managementŗ. Step 1). Sponsored and
supported by the boss (who sometimes is a godfather), the settling of a diversity
policy is often committed to teams of the missionaries for innovation, who enjoy a
marginal-secant profile (Alter, 2005, 2006).
According to the data collected during our empirical investigation, it turns-out that in
the most of the considered French companies, the conduction of a transformative
diversity policy is often committed to teams made of employees / executives enjoying
a marginal-secant status within their organisation; in the mean-time, they are
Ŗstrangersŗ and Ŗcongruent-onesŗ, as well as Ŗprovided with networksŗ.
According to our main exploratory investigation, it turns-out that the most of the
coordinators and committed-to-diversity employees enjoy a marginal secant status
within their-own companies; that indicates their accomplished professional integration
and their independence from the organisationřs acknowledged practices, codes and
norms.
According to the model of the sponsored process for change, the most of the
missionaries for diversity possess a kind of cognitive distance (Bruna & Chauvet,
2013; Bruna, 2011) vs. the daily operation of the organization. Their Ŗstrangenessŗ
could take roots in a form of professional poly-socialization, which - on one side -
would feed their cognitive distance and - on the other side - would provide them with
a relational network which could help them disseminating the policy. ŖStrangersŗ
enjoying a marginal-secant role (Simmel, 1908; Merton, 1949; Crozier & Friedberg,
1977; Moscovici, 1979; Alter, 2006: 265-282), the missionaries for innovation have
also a distance vs. the professional system where they operate.
Moreover, their endorsement of the values and principles of the diversity move seem
to be mandatory (Ŗcongruence criterionŗ, Moscovici, 1979). The diversity experts
having a personal commitment (or sensitivity) to diversity are generally more active,
mainly in the very initial phases of the projects, more committed either cleaning-up or
mitigating the organisational resistances and - in the mean-time - more satisfied of
their own mission. ŖStrangersŗ and Ŗcongruent onesŗ, they could deliver a critical
message both to the organization and to its operating mode.
controversiesŗ (Lazega et al., 2008) and the Ŗprocedural tensionsŗ (Bruna, 2013c)
concerning the implementation in several fields, sectors and organizational levels of
the firm.
Conclusion
At the frontier between the obligatory and the voluntary (Klarsfeld & Delpuech, 2008),
and at the edge of ethics and interest (Parker, 1999; Tatli & Özbilgin, 2008), a
diversity policy can contribute (conditionally and potentially) to the transformation
of the organization discourses and norms and support a durable and substantial
evolution of HR and managerial practices (Chanlat, 2000; Özbilgin & Tatli, 2008 ;
Cornet & Warland, 2008; Peretti, 2007, 2012 ; Bruna, 2013a,b,c).
Embedded in complex socio-organizational process, supported by social regulation
and knowledge dynamics, a diversity policy produces significant transformative
effects if:
1) it allows the stakeholders recognizing the social legitimacy of the company
(appreciated on pro-diversity and non-discrimination point-of-view),
2) it supports the evolution of the discursive patrimony of the organization (pro-
diversity commitment, development of pro-diversity communication and training
campaigns),
3) it participates in the redefinition of the company normative and programmatic
system on HRM and team management,
4) it sustains the renewing of managerial practices (Chanlat, 2000 ; Özbilgin et
Tatli, 2008 ; Cornet et Warland, 2008; Peretti, 2007, 2012, Gond, 2013).
As suggested by the shared model for change (Autissier and Moutot, 2003; Autissier
and al., 2012), the conduction, of a diversity policy is to combine the symbolic and the
actual management (Ashforth & Gibbs, 1990; Ashforth & Johnson, 2001; see also
Bruna, 2013c; Bruna & Chanlat, 2014). Moreover, it relies upon the inherent social
and organisational dynamics, since its strategic elaboration to its evaluation, through
its operational actuation (displayed in time). As expected, the conduction of a
diversity policy is also characterized by some complex social-organizational
processes at the very heart of which are the dynamics of social regulation and the
collective learning. (Bruna, 2013c).
Actually, the transformation capacity of such a policy depends firstly on its
capacity to address the strategic challenges of the companies straightening its
social legitimacy vs. its main internal and external stakeholders. The capacity to
endorse transformation of a diversity policy depends, firstly on its capacity to
engender:
1) an improvement of the discursive patrimony of the company (expression of
pro-diversity engagements, deployment of communication teaching
programmes on diversity),
2) a revision of the companyřs normative, programmatic and process referential
in the field of the human resources and team management,
3) a renewal of its management practices (Chanlat, 2000 ; Özbilgin et Tatli, 2008
Cornet et Warland, 2008; Peretti, 2007, 2012, Gond, 2013)
Nevertheless, the transformative power of a diversity policy is function of its
transversal-dimension and its integration in a continuous improvement dynamics,
following a curling-movement (Bruna, 2013b,c), at the time expanding, iterative
(double-loop learning) and recursive (continuous learning). In other words, this
transformative power is depending on its capacity to open and explore even new
organizational work-fields addressing the Ŗdiversity issueŗ and to progressively
Bibliography
Marc DELUZET
General Manager of the Observatoire Social International (OSI)
marc.deluzet@gdfsuez.com
Introduction
Based on the work conducted over the last three years by the Working Group on
"Development and Human Capital" of the International Social Observatory, chaired
by Mr. Bernard Chambon and coordinated by Mr. Marc Deluzet, the present paper
investigates the mechanisms for renewing the corporate social pact, focusing on a
socio-organizational precondition (the revival of the trust system that binds
management and employees) and strategic drivers (human capital development
policies).
Any human capital development policy is based on a holistic view of the company
and a global vision of performance. Implicit in this conception is the idea that value
creation is maximized when the companies functioning meet the interests of all
stakeholders. The growth of the company's human capital requires that the interests
of all parties be placed at the core of its social responsibility. It follows a global
performance which is responsible (towards its stakeholders) and sustainable (over
time), being able to reconcile economic and social objectives, recognition of human
work and economic performance. The human capital development approach cannot
therefore be separated from a corporate social responsibility dynamics.
Renewing managerial practices through diversity management and revitalizing
human resources function through CSR, call for a reconciliation between the ethical
concerns for Otherness and the political imperative of togetherness, the
strengthening of self-esteem, care for Others and organizational trust (Cornet &
Warland, 2008; Chanlat et al., 2013). Underpinning these transformative approaches
(Bruna, 2013a, and b) is the reweaving of trust relationship across the organization,
since this is the moral and social pillar of living-and-doing-together.
The necessary but unconditional "gift of trust" in the company is, for top-
management, like "Pascal's Wager", full of potential, but marred by the risk of getting
nothing in return. As a strategic challenge, risk-taking is lucidly accepted and
harnessed to satisfy the objective of giving an impetus to the organizationřs overall
performance. The same applies to employees. They invest their expertise, know-
how, imagination, commitment capacity, in the hope of contributing to the collective
effort, meeting corporate social needs and progressing socially and professionally.
Besides rhetoric temptations, the issue of trust in the professional sphere is at the
core of the renewed corporate social pact.
In order to avoid the empty rhetoric or incantatory discourse, the "gift of trust" must
be embodied in a corporate social responsibility strategy, has to inform managerial
1.1. Human Capital Development: between holistic conception of the company and
overall conception of performance (responsible performance)
To promote the holistic conception of the company and an overall conception of its
performance (akin to responsible performance) means to understand the socio-
anthropological conception of the company as not just an economic space but a
social space too. The company is a community of men and women working together
to produce goods and services intended to meet the requirements and desires of its
customers and, more generally, the needs expressed by society.
Beyond managing a portfolio of activities based on investments and technology, and
an efficient (if not optimal) mix of resources, the company also has a social
dimension, which reflects the community of people that form it, both as an
mechanism for social integration and as the source of the growing share of wealth
produced.
As catalyzing spaces for secondary socialization and, beyond that, for identity
construction (Sainsaulieu, 1977; Dubar, 1991, 2001), companies must combine a
productive function, economic by nature, with an integration function, social by nature
(Bruna 2011; 2012).
By giving meaning to their practices, by binding with their actions (and their
working environment), employees give body and meaning to professional activity.
Thus, they reveal the deep social rooting, the key integrating function, the "moral"
meaning (commitment pact), the identity worth, and the reach of working activity.
As a social activity, working in a company is spared from the technicality of a task or
the instrumentality of a job, to take on an identity and collective value. This is why it
stands as a total social fact (Mauss, 1968) where multiple dimensions of an
economic, legal, as well as social, symbolic and moral nature, are inextricably
linked (Alter, 2006, 2009; Chanial, 2008).Thus, an instrumental relationship with
work gives way to its consecration as a socio-symbolic vector for the recognition
of self and others. And indeed, the roots of trust are found in recognition (Deluzet
& OSI, 2014). An ethic of otherness is a precondition for a genuine renewal of the
corporate social pact and the cycle of trust which constitutes its foundation
(Bruna, 2014).
Invested with social inclusion function, companies increasingly take the form of a
hybrid space where economic performance depends on company embeddedness in
the social sphere (Comet, 2006; Bruna & Chauvet, 2013) and where, via the
economic channel, part of the French national integration project materializes (Bruna,
2011; Chopin, Deluzet & Godino, 2012). In order to fulfill this duty of social integration
catalyst, companies are called upon to renew their references and their discursive,
normative and praxistic assets in order to stimulate and encourage the intermingling
of employees with increasingly varied profiles and social backgrounds.
Any holistic conception of the company calls for an overall assessment of its
performance. This "global performance" therefore results from a complex
combination which includes social, societal and economic dimensions. In this
respect, it is a departure from the reductionist view, based on purely financial,
productive or technological criteria. It calls for the development of the organizationřs
human capital, in order to address the two-fold strategic imperative facing the
company: reconciling a sustainable and viable economic performance (based on the
continuation and enhancement of its comparative advantages) and contributing to
social integration and national cohesion. This is why any human capital development
policy has to be based on a holistic view of the company.
Besides ethical considerations, the design of a human development policy therefore
contributes to a strategic process, which is in keeping with the company's business
model.
This people-centric view of the company, its missions and role, leads us to a global
perspective of performance: it is indeed based on economic and financial metrics, but
also includes social and environmental aspects. A responsible performance is
therefore achieved by taking into account the interests of the company's different
stakeholders and a combination of different factors of production (capital and labor).
But, performance and value creation are maximized when they simultaneously
encompass value creation for the company, employees and clients, organizational
performance (performance for the company, analyzed in productive, economic and
financial terms), ego-centric performance (performance for one's own sake which can
be assessed in terms of well-being at work, job satisfaction, career prospects, etc.)
1.2. Towards a new corporate social pact? Gift of trust and cycle of trust
Defining the conditions for the renewal of the corporate social pact calls for the
questioning of both the strategic preconditions (renewal of the cycle of trust across
the organization) and the practical (and organizational) conditions of "being trusted"
(renewing HR policies, in particular in terms of human capital development)?
An analysis of the mechanisms for renewing the system of trust in companies is the
corner stone of reflections involving the identification of performance conditions
(material, social, organizational and managerial).Performance is here assessed
globally, as a complex and composite reality, combining economic, financial, social,
societal and environmental dimensions.
Yet, if the revival of the pact of trust, across the organization, stands as a subject of
high strategic and managerial importance, it is because it concerns the relations
between the organization and its stakeholders (starting with its employees) and the
structure of intra-team relations (between employees and managers) and impacts on
the organizational identification mechanisms. In this respect, the renewal of the pact
of trust in a company is a condition for sustainable global performance. It is
positioned both as prolegomena to a strategic policy on human capital development
and as the culmination of such a policy.
Investigating the conditions of recreation of trust in the organizational sphere is even
more important since we are going through a period of economic and social crisis
which challenges the relationship of trust, not only at the macro and meso-social level
but also at the interpersonal level65.
Countering moralizing speeches, rhetoric or paternalistic promises, the renewal of
trust in companies is a strategic matter, even more "vital since it contributes to the
revitalization of social relations and collective construction of performance (Bruna,
2014).
Like any system of giving, a cycle of trust at the organizational level depends on a
first, pro-active and unconditional act (a first gift of trust) and on a sustainable
dynamics of mutual reinvestment of trust (cycle of trust) based on a three-fold
obligation of "giving", "receiving" and "returning" (Mauss, 1968; Godbout & Caillé,
1992; Chanial, 2008).
Deep rooted in the symbolism of commitment through gifting, it is born thanks to a
first gift (gift of trust) whereby the company (represented by its management)
unconditionally decides to give its trust (act of "gifting") to its internal stakeholders.
And this is done in the hope (creative and productive) but without the assurance
(contractual) of a "return".
As an unconditional act and a strategic risk-taking, the first gift of trust offered by the
company (perceived as a collective organized player) to its stakeholders (starting
with its employees) initiates the gift-system by showing management's commitment,
openness and responsibility to its teams.
However, the social effectiveness of a first gift is conditional upon its acceptance: the
act of "receiving" indeed signifies the mutual recognition of the giver and of the
receiver as trading partners. The communicational act of "receiving" (counter-gift) can
be regarded as the shift from distrust (or mistrust) to trust. Thus is born a system of
trust, encouraging the (re)commitment of the parties through a process of "positive
mutual indebtedness"66.
And, it is in the shift from the rhetoric of a-conditionality ("giving first") to the praxis of
collective responsibility ("returning by giving back") that must be seen the restart of the
cycle of trust and its collective utility.
While the effectiveness of the first gift of trust given by top-management is a
condition for the launch of the cycle of trust, its viability depends on employees'
counter-gift to their company. Thus employees invest their expertise, know-how,
65
The crisis of trust in politics is indeed rocking Institutions and undermining the civil pact, at a time when the mistrust
against organised bodies (communities, trade unions, associations, companies, government, etc.) is affecting the civil
society's mobilisation capacity. The rise of xenophobia, racism and intolerance can be regarded as mistrust towards others,
hence undermining the very substance of interpersonal relations.
66
"The notion of positive mutual indebtedness" reflects the fact that, unlike a market transaction where the transfer of goods
marks the end of the relation, the reciprocal-gift does not mark the social settlement of a debt. Perceived as a "new gift", it
places the parties in a productive process of positive mutual indebtedness, which guarantees the sustainability of the cycle of
trust. See Godbout J., 1994, "The state of mutual indebtedness", op.cit.
These subheadings and processes form a system; they interact with one another: a
policy aimed at promoting well-being at work can reduce absenteeism and
disengagement, while at the same time; a policy to promote work-life balance is
capable of affecting both the nature and the extent of these phenomena. It is
therefore essential to differentiate between actions targeting performance through
human development policies and measuring the contribution to performance of an
improvement in the quality of human capital.
In this respect, only if they are understood and systematically treated can they create
an evaluable and notable impact on the organizationřs performance (in primis
economic).
While the issue of measurement of management policies and quantitative
assessment of their impact is extremely delicate, as shown in the recent study by
Zannad, Cornet & Stone (2013) on the measurement of diversity in companies, it is
however essential to work towards the scientific exploration of the link between:
- The implementation of human capital development policies (encompassing all
or some of the above-mentioned dimensions and processes),
- The improvement of the organizationřs social performance,
- The stimulation of its economic performance, and even its financial
performance.
Hence the need to converge to the consolidation of common baselines (indicators
and methods of measurement) so as to investigate, firstly, the link between a team's
or an organizationřs human capital development and its social performance and,
secondly, the improvement in social performance and stimulation of its economic
performance.
The assessment of human capital policies, the measurement of their contribution to
the company's overall performance require the assessment of the quality and
effectiveness of processes which contribute to the improvement of the company's
human potential, the multiple definitional dimensions of which must all be assessed.
It is then possible, thereafter, to try to estimate the financial value of benefits reaped
in terms of stronger human potential, higher employee commitment, higher customer
satisfaction, better production or innovation efficiency. And this calls for the
development of a new intra-organizational dialogue between the world of HR,
managerial teams and finance departments.
Based on a crossover between academicians and industry practitioners (from HR as
well as operational lines), OSI's exploratory work highlights a scientific and
managerial issue of the highest importance: the analysis of the organizational, social
and managerial conditions necessary for reconciling and jointly stimulating a
company's social and economic performances.
and take on board the fact the customer satisfaction is linked to the well-being and
commitment of employees. Human Resources managers will thus be called upon to
activate all social regulation mechanisms: social dialogue indeed, but also
managerial practices and more participative forms of staff representation. The new
social corporate pact will be born from the HRD's capacity to extend the scope of
social regulation beyond the conventional dialogue between management and staff
representatives.
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Nadine DUBRUC
Maître de conférences en Sciences Humaines et Sociales
Docteur en psychologie sociale
Institut Fayol, Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne
dubruc@emse.fr
Introduction
Depuis la fin du 20ème siècle, les conditions de survie et de réussite des entreprises
ne sont plus limitées à la seule réalisation du profit, elles doivent aussi montrer leur
prise en compte de leur environnement au sens large. Depuis quelques années, le
développement durable et sa traduction managériale au sein des entreprises Řla
Responsabilité sociale dřentrepriseř(RSE) sont entrés au cœur des stratégies des
entreprises (Ben Bou Baker Gherib et Berger-Douce, 2008) ; une telle orientation
contribue à une nouvelle conception de la gestion des ressources humaines
(Beaupré et al, 2008).
Une prise en compte de la responsabilité sociale des entreprises dans lřanalyse des
enjeux de la gestion des ressources humaine a été développée par plusieurs
chercheurs. Pour Lovasoa et al, (2008), une gestion stratégique des ressources
humaines peut permettre de répondre à lřimpératif éthique et à la RSE. Néanmoins,
les communautés scientifique et professionnelle nřont pas encore relié de façon
systématique ces deux composantes (Beaupré et al, 2008). Il semble cependant
que« les salariés sont de plus en plus reconnus comme une partie prenante
essentielle et les exemples dřentreprises mettant en œuvre une véritable gestion
durable des ressources humaines se multiplient. » (Bentayeb et al, 2011, p.7).
Nous proposons dans cette communication dřapprofondir les connaissances des
caractéristiques de la gestion des ressources humaines des entreprises socialement
responsables. Nous nous intéressons aux PME, longtemps exclues du discours et de
la littérature de la RSE. Pourtant, leur nombre est important ; pour la France, nous
comptons 3,5 millions PME en activité (OSEO,2011).
Parmi toutes les PME, nous nous intéressons plus particulièrement à celles qui ont
intégré le développement durable dans leurs pratiques, en faveur de
lřaccomplissement du bienfait envers le social et la société.Nous cherchons à
répondre aux questions suivantes :Quelles sont les pratiques de GRH socialement
responsables ? Plus particulièrement, est-ce que les pratiques de RSE favorisent
lřapplication dřune GRH durable au sein des PME ?
Depuis les années 1950, notamment dès lřouvrage « Social Responsibilities of the
Businessman » de Howard Bowen, le concept de la RSE donne lieu à des évolutions
dans le temps dans lřentreprise de la perception de lřhomme comme un acteur
principal qui est à satisfaire.
Si nous prenons lřenquête réalisée par lřObsAR(2012)auprès de 378 PME pour avoir
une vision actuelle de la perception et de lřintégration de la RSE au niveau des
PME,la situation actuelle de la RSE au sein des PME est la suivante : le quart nřen a
pas entendu parler, 38% dřelles en ont entendu parler mais elles ne sont pas
engagées. Les PME non engagées justifient leur comportement par la présence de
plusieurs freins, nous citons les principaux : 72 PME pensent que la taille de leur
entreprise est trop petite, 64 autres nřont pas le temps et cet engagement nřest pas
une priorité pour eux, 28,3% révèle un manque de budget pour la mise en œuvre
dřun projet supplémentaire. 31,5 % de ces PME sont engagées dans une démarche
claire de RSE.
Gérer les ressources humaines, cřest agir avec cohérence à trois niveaux dřactivité :
lřactivité, les personne, le temps. « C‟est agir à propos des personnes et des
activités, mais aussi dans le temps. » (Thévenet, 2009, p.12).Gond (2006) évoque
les problèmes de société constituant des défis à une GRH durable :
Le vieillissement de la population contribue à la perte des connaissances et
des compétences suite au départ des seniors. Dans cette situation, le défi sera la
mise en place dřune politique de rétention des jeunes et de capitalisation des savoirs
des retraités;
Dimensions du bien-
Avant Pendant Après
être des employés
Respect des droits - Programme - Programme dřéquité en - Régime de retraite
fondamentaux : dřéquité en matière dřemploi
- intégrité physique et matière dřemploi - Programme de gestion de
mentale - Programme de la diversité
- égalité des droits gestion de la - Prévention en santé &
- conditions de travail diversité sécurité
satisfaisantes - Salaire équitable et
avantages sociaux
- Conciliation travail/famille
- Développement des - Partenariat - Formation et -
compétences et avec des perfectionnement Programmedřemployabilité
maintien dřune institutions - Rotation de postes et
relation dřemploi dřenseignements polyvalence
durable - Mentorat
- Sécuritédřemploi
- Accomplissementde - Réorganisation du travail - Programme réaffectation
soi optimisant lřutilisation des et de placement
compétences
- Equipes de travail
- Projets de solidarité
- Consultation et
participation aux décisions
- Pratiques de partage
dřinformation
- Pratiques de
reconnaissance et
rémunération liée au
rendement
3. Méthodologie de recherche
La population de notre étude est lřensemble des PME françaises, notre échantillon
est un ensemble de douze PME françaises engagées dans une démarche de
responsabilité sociale. Elles ont été repérées par des prix obtenus, des citations dans
la presse économique ou leur participation à des journées de réflexion sur la RSE.
Ces PME sont réparties en fonction de leur effectif, ce qui nous permet de donner un
échantillon représentatif de la population étudiée, c'est-à-dire une représentation des
diverses catégories de PME, dans le tableau suivant:
Tableau 2: La répartition des 12 PME engagées en RSE selon l'effectif des employés
Pour apporter des éléments de réponse à notre questionnement, nous focalisons sur
deux types de données :
Données primaires : nous avons opté pour un dispositif dřexploration des sites
web des 12 PME étudiées, sur une période dřune semaine, afin dřidentifier les
politiques et les actions GRH mises en avant. Nous classons les informations
collectées par PME et par thème (actions RH) dans plusieurs documents.
Données secondaires : l'analyse du discours des dirigeants. Sachant qu'ils
cumulent souvent la fonction RH dans leurs PME, nous examinons les
retranscriptions dřentretiens (dřune durée de 45ř à 1h30) réalisés avec ces 12
représentants de PME (directeur de lřentreprise, responsable RSE, etc.). Pour
chaque entreprise, nous nous intéressons aux questions rattachées à notre
thème dřétude. Les questions posées à ces PME portaient sur les raisons
dřengagements en RSE, les pratiques de RSE et leur évolution, les facteurs de la
mise en œuvre de la RSE dans les PME, les freins de sa mise en place, les
impacts de la RSE selon lřhorizon temporel (CT, MT, LT), les réactions internes et
externes à cet engagement, les facteurs clés de succès de la RSE en PME, la
définition et la vision des dirigeants de la RSE.
Ainsi nous détachons certains éléments de leur contexte, puis nous les regroupons
en catégories (les diverses actions RH), nous proposons ainsi un nouvel assemblage
des données par PME et par thème (Tesch,1990, Deslauriers,1991). Nous menons
une analyse qualitative verticale, cřest que nous travaillons document par document
(PME par PME, entretien par entretien) afin de faire apparaitre les thèmes abordées
(Blanchet et Gotman, 2001).
Nous préservons lřanonymat des PME et des dirigeantsinterrogés par lřutilisation des
sigles E1, E2, …, E12 pour les 12 PME et de prénoms fictifs.
Nous choisissons la cartographie de Beaupré, développée en 2008, comme outil
dans le traitement des données.Nous répartissons manuellement les actions RH
repérées dans les documents primaires, nous citons :
A la question : Quels sont les impacts de lřimplication dans la RSE pour votre
entreprise ?
Pour huit PME, la RSE permet une satisfaction des salariés et des conditions de
travail plus favorables. Ainsi, sur le moyen terme, E1 agit sur la satisfaction de ses
salariés, E11 considère que Řle turnover est inférieur à celui du marché: sur notre
effectif total. l'absentéisme aussi [...]. On travaille beaucoup sur l'égalité
professionnelle, je vous l'ai dit tout à l'heure (rémunération, promotion...).[…] le fait
de se dire bonjour le matin, de se sentir respecté‟ […].
Pour dřautres responsables, la RSE est un axe de développement stratégique (E4,
E12, E1 (LT)), Řest un levier d‟innovation pour les PMEř (E4), qui permet une
amélioration de lřimage de lřentreprise (E4, E6 (plus de candidatures dřemplois)), un
niveau de recherche et de développement, plus de réseaux (E12, E9), un avantage
sur la concurrence (E5).
Nous prenons en considération une autre question posée qui était : ŘPouvez-vous
nous décrire les pratiques de RSE mises en œuvre dans votre entreprise ?ř, les
responsables ont parlé de plusieurs pratiques liées aux thèmes de la protection de
lřenvironnement, lřenvironnement externe, le social et les salariés, la labellisation et
les normes.
Nous souhaitons présenter les pratiques de la RSE au niveau interne, plus
particulièrement celles liées à la gestion des ressources humaines, en fonction des
types de PME étudiées (TPE, PE, ME et ETI).
Sur les bénéfices apportés aux femmes dans le cadre de lřéquité et de la conciliation
entre vie privée et vie professionnelle, la Présidente de E9 concrétise cela par une Ř
[…]révision des horaires pour permettre aux femmes d‟être à la sortie des écoles à
16h (2010), […]Nous essayons de favoriser la santé des femmes (l‟essentiel de nos
fournisseurs) par un accès facilité à l‟assurance maladie, aux soins. Beaucoup de
femmes n‟ont jamais vu de médecin de leur vie […]ř.
Le président dřE7 révèle un projet innovant mené avec les salariés : „ En 2008/2009,
on a lancé un concours en interne que j‟avais baptisé « défi éthique ». Chaque
collaborateur pouvait concourir à titre personnel et devait concourir à titre
professionnel en équipe […] le 1er prix a été attribué à un groupe qui proposait une
éco-attitude chez E7 par l‟adoption de gestes simples comme l‟impression recto-
verso, le fait d‟éteindre les lumières quand on quitte une pièce, etc[…]ř.
En synthèse les pratiques RH des moyennes entreprises sont réparties pendant
lřemploi, sur les trois dimensions du bien être des employés, nous remarquons plus
dřactions RH au niveau du développement des compétences et le maintien dřune
relation dřemploi durable. Il semble que maintenir les compétences des salariés
devient un élément critique pour ces entreprises.
5. Discussion et conclusion
mènent une GRH plus durableř, mais plus spécifiquement orientée sur des actions
qui se situent lorsque les salariés sont en poste.
La comparaison entre la cartographie RH des TPE-PE-ME et la cartographie RH des
ETI, nous a permis de quantifier plus dřactions RH menées au niveau des ETI, et
dřidentifier au niveau de celles-ci des pratiques avant, pendant et après lřemploi.
Pour les TPE-PE-ME, les actions auprès des employés sont plus concentrées durant
la période dřemploi de ceux-ci et leur discours indique une concentration sur les
actions RH suivantes : le développement des équipes de travail, la constitution des
projets de solidarité, le partage dřinformations, les pratiques de reconnaissance, la
rémunération liée au rendement, la formation, la polyvalence, la rotation de poste et
de polyvalence, la diversité en emploi, la prévention de la santé et la sécurité, la
conciliation entre le travail et la famille.Ce discours nous indique aussi une absence
des pratiques RH comme le Mentorat, la gestion des compétences, la gestion des
carrières, la prise en compte des seniors et des retraités.
Chez les ETI, nous trouvons la plupart de ces actions, et nous identifions aussi des
pratiques menées avant lřemploi des RH comme la mise en place des partenariats
avec les universités et avec plusieurs établissements dřenseignement. Après
lřemploi, lřune des ETI étudiée sřintéresse à maintenir lřemploi de ses seniors et la
prise en compte de ses retraités.
Nous remarquons cependant que les fonctions RH présentées sont des fonctions de
base delřentreprise et de développement des ressources humaines (Thévenet et al.
2011).
Bibliographie
Widad CHERKAOUI
Laboratoire CERAG -Université de Grenoble
Chaire Management et Santé au Travail
widadcher@yahoo.fr
Abderrahman JAHMANE
Docteur en Sciences de Gestion IAE de Lille
Université de Lille 1
ajahmane@gmail.com
Introduction :
« Il m‟apparut aussi que le marketing ne se limitait pas aux produits et aux services,
mais pouvait s„appliquer aux personnes, aux endroits, aux idées, aux expériences et
aux organisations. » Kotler (2007, p. 7). Cřest ainsi, que Kotler (2007) avance son
intérêt croissant pour ces nouveaux champs dřapplication du marketing, et
notamment le marketing des personnes. Il est certainement nécessaire, de fusionner
plusieurs domaines et dřéliminer les frontières entre les fonctions pour pouvoir faire
face aux défis que connait lřentreprise aujourdřhui (Liger, 2007).
En effet, dans un contexte purement commercial, le terme fidélité décrit la volonté
dřun client à rester en relations avec une entreprise sur le long terme, à acheter et
utiliser ses services de manière régulière et exclusive à recommander des produits
de lřentreprise à des amis et connaissances. Néanmoins, la fidélité à une marque
dépasse le seul comportement, elle comprend aussi une certaine préférence,
attirance et des intentions futures.
En transposant cet état dřesprit sur le client interne de lřentreprise, qui est nul autre
que le salarié. Lřentreprise déploie des moyens, pour séduire, attirer et fidéliser ses
salariés (Liger, 2007), on parle ainsi, de « marketing des ressources humaines »,
définit comme « une nouvelle approche de la relation salarié/entreprise qui consiste
à considérer les collaborateurs (…) comme des clients au sens le plus noble. Il s‟agit
d‟appliquer la logique et les techniques du marketing et de la communication pour : -
attirer des candidats, les recruter et bien les intégrer - fidéliser des collaborateurs
impliqués » Liger (2007 p. 134 ; 2004, p.9).
Cřest dans cette lignée, que Peretti (2005) et Panczuk (2006) reprennent le principe
de « marketing-mix » à travers le concept de « personnel-mix ». Cřest ainsi que
concept est défini comme étant « le choix et le dosage que les gestionnaires
effectuent parmi l‟ensemble des variables de la GRH » (Peretti 2006 p. 22). Panczuk
(2006) et Panczuk et Point (2008) proposent, à travers ce concept de « marketing
mix », une déclinaison du principe des 4 P appliqué aux RH.
Au-delà de les attirer, le maintien des salariés est un défi de taille pour les
organisations (Meyssonnier, 2006). La gestion des ressources humaines met au
cœur de ses préoccupations la notion de fidélité et de nombreuses entreprises y
consacrent une part non négligeable de leurs ressources (Peretti, 2005 ; Liger,
67
Peretti (1999) propose de définir un salarié fidèle comme celui ayant une très faible propension à rechercher et à
examiner les offres d’emploi externes et d’une façon générale, ayant un sentiment d’appartenance fort. On retrouve ainsi les
deux dimensions - l’une comportementale, et l’autre attitudinale - des approches composites de la fidélité en marketing
(Jacobi et Kyner, 1973).
lřentreprise doit se fixer une politique et des objectifs, en vue de mieux conquérir son
marché employeur et par le même biais améliorer son image de marque (Panczuk et
Point, 2008 ; Liger, 2013).
autre (Aaker, 1991) et quřun client fidèle, génère davantage de chiffre dřaffaires
quřun client occasionnel (Dawkins et Reichheld, 1990). Et quřen effet, un client fidèle,
représente plusieurs clients, grâce à lřeffet bouche à oreille positive (Reichheld,
1996).
Oliver (1999) souligne quatre sortes de fidélité, quřil présente également comme
quatre étapes menant à la fidélité comportementale : tout dřabord, la fidélité cognitive
percevant, à partir dřinformations sur ses caractéristiques, quřune marque est
préférable à ses concurrentes. En second, la fidélité affective, dans laquelle le client
développe une attirance pour une marque en se basant sur une utilisation
satisfaisante et répétée. Ce genre dřattitude est difficile à réfléchir de la part des
concurrents. Ensuite, la fidélité dřintention ou conative, qui représente lřengagement
du client à racheter la même marque. Cette troisième étape mène à lřultime et
quatrième étape, la fidélité dřaction, ou la fidélité comportementale dans laquelle le
client démontre un comportement de rachat constant. Desormeaux et Lafrance
(2001) estiment que la fidélité comportementale, sřagit de la plus opérationnelle, vu
quřelle correspond à ce que les praticiens du marketing ont en tête quand ils parlent
de fidélité.
La transposition de ces étapes en GRH, se limite traditionnellement aux deux
premières étapes vu que la troisième et quatrième sont insignifiantes pour les RH.
Pour Valla (1995) la stabilité du salarié dans lřentreprise nřest pas forcement
représentative dřun état de fidélité dans la mesure où « La durée des relations ne
peut être considérée comme un bon indicateur de la nature des relations entre les
acteurs » (Valla, 1995, p.146). Cependant, nous pouvons transposer les dernières
étapes de rachat et rachat constant, ceci en considérant que le salarié poursuit son
attachement à long terme avec lřorganisation pour deux raisons : soit parce quřil le
veut, soit parce quřil se sent obligé (Meyssonnier, 2006).
rester, car tout changement suppose des efforts, il perçoit une certaine utilité à
sřattacher à son entreprise du fait de la commodité dřemploi. Le salarié semble être
dans un état de passivité (Thévenet, 1992).
Par ailleurs, selon Reichheld (1996) « seules quelques entreprises considèrent les
clients comme des rentes » on en déduit quřun client fidèle signifie pour lřentreprise
une source régulière de revenus. Une étude de Sasser et Reichheld (1990) conclut
le bénéfice important et considérable dégagé par un client fidèle depuis plusieurs
années. En transposant, ce point à la GRH, on peut lřinterpréter par un salarié qui
connaît lřentreprise depuis plusieurs années et moins couteux quřun salarié quřon
doit former et intégrer, par contre il est quelques fois nécessaires quřun ancien
salarié quitte lřentreprise, les branches mortes par exemple, et un nouveau salarié
est source dřinnovation de créativité, des entreprises cherchent même à renouveler
leurs salariés, mais nous nřallons pas parler des cotés négatives.
Cependant, nous devons tout dřabord distinguer fidélité de fidélisation. Cřest ainsi
que Paillé (2004) avance dřune manière synthétique que « la fidélité insiste sur les
conduites individuelles en situation professionnelle, tandis que la fidélisation amène
l‟entreprise à mobiliser des dispositifs de management pour obtenir la fidélité de ses
salariés » (Paillé, 2004, p 5). Peretti (2005), définit un salarié fidèle, comme celui qui
présente «une ancienneté significative dans l‟entreprise, une très faible propension à
rechercher et à examiner les offres d‟emploi externes et, d‟une façon générale, un
sentiment d‟appartenance fort» (Peretti, 2005 ; Perreti et Swalhi, 2007).
Psychologiquement, il est attaché affectivement à lřorganisation. Ceci se manifeste
par la manière de réaliser son travail. Il offre une efficacité dans lřexécution des
tâches et il contribue à la performance en participant à lřenrichissement du contexte
social et psychologique de lřorganisation. Paillé (2005) ajoute quřil faut également
observer « l‟existence de conduites proactives et l‟absence de comportements
contre-productifs » (p 296). Il complète ainsi la définition de Peretti (2005) et de
Peretti et Swalhi (2007) de la façon suivante : « le salarié est fidèle à son
organisation lorsqu‟il justifie d‟une ancienneté significative et d‟un désintérêt pour les
opportunités professionnelles externes, mais également lorsqu‟il adopte, dans le
cadre de son travail, une ligne de conduite qui privilégie les efforts continus et évite
tout acte de nature à perturber volontairement le fonctionnement de son organisation
» (Paillé, 2005, p. 297).
L’implication organisationnelle
Dutot (2004) établit une comparaison entre lřimplication organisationnelle et la fidélité
en expliquant que lřimplication a pour objectif lřadhésion des salariés aux valeurs de
lřentreprise. Il sřagit donc dřune politique générale visant lřadhésion de lřensemble
des salariés aux projets et valeurs de lřorganisme. Alors que la fidélité sřattache à
maîtriser lřopportunisme de lřindividu face à un choix de départ. Lřobjectif de la
fidélisation est dřempêcher le départ des membres, la politique mise en place est
donc individualisée (Cousineau, 2012).
Altitude et comportement
La fidélisation en marketing est définie par Moulins (1998) comme « la volonté
(engagement psychologique et comportemental) d‟ancrer la relation commerciale
dans la durée par la constitution et le développement d‟une histoire et d‟un actif
commun » (Moulins, 1998, p.72-73). Dans cette optique, la fidélité est
comportementale (fréquence, ou rythme dřachat) et attitudinale (attitude favorable
envers la marque) (Jacoby et Kyner, 1973 ; Laban, 1979 ; Lacoeuilhe, 1997). Une
approche exclusivement comportementale de la fidélité paraît aussi peu pertinente
en marketing quřen GRH (Dutot, 2004). Une approche en termes dřattitude permet
donc, dřexplorer la fidélité de manière plus précise quant à lřexplication du
comportement de la personne fidèle. Dřailleurs, Colle (2006, p.38) définit la fidélité
comme étant « une attitude dans laquelle se trouve une personne ayant un
sentiment d‟appartenance fort et une très faible propension à rechercher et à
examiner les offres d‟emploi externes.»
Cette dernière définition, fait ressortir les deux aspects de la fidélisation en
marketing, le comportemental et lřaltitudinal.
L’attitude : l'attitude est un concept indispensable dans lřexplication du
comportement social et une notion nécessaire dans l'explication des réactions devant
une tâche (Jahman, 2012).
Il existe autant de définitions de la notion d'attitude que d'auteurs. Par exemple,
Allport définit la notion d'attitude comme étant « un état mental et
neuropsychologique de préparation de l'action, organisé à la suite de l'expérience et
qui concerne une influence dynamique sur le comportement de l'individu vis-à-vis de
tous les objets et de toutes les situations qui s'y rapportent ». Ainsi, une attitude est
avant tout une disposition de lřesprit précédant un éventuel comportement (Allport,
1935). Pour Louart (1999) les attitudes sont définies comme des réactions indicatives
qui se manifestent sous forme de croyances, de sentiments ou de volontés dřagir.
Le comportement : Le comportement pourrait être expliqué à travers la Théorie du
Comportement Planifié (TCP) (Ajzen et Fishbein, 1975 ; 1980). La théorie (TCP)
postule que le comportement humain, pour être effectif, doit dřabord être
décidé/planifié, dřoù le nom de théorie du comportement planifié. Et pour être décidé,
trois facteurs sont nécessaires :
• Des jugements sur la désirabilité du comportement et de ses conséquences.
• Des considérations sur lřinfluence et lřopinion des proches sur le
comportement.
• Des croyances sur la capacité du sujet à réussir le comportement.
Marketing GRH
- une réceptivité accrue aux - coût important du turnover
Rentabilité/performa actions marketing de la marque - un salarié fidèle est plus
nce - les clients fidèles sont plus Impliqué
rentables que les clients
occasionnels
- une moindre réceptivité aux - une réponse aux pénuries de
Stabilité actions marketing des main-dřœuvre annoncée
concurrents
- chiffre dřaffaires minimum
garanti
- les clients fidèles sont la - la présence de salariés
Image source dřun bouche à oreille fidèles contribue à lřimage
positif positive de lřentreprise
Panczuk et Point (2008) proposent également une méthode calquée sur les thèses
de Kotler pour mieux positionner les RH en organisation. Il sřagit de la segmentation
des employés, autrement dit le sur-mesure des prestations RH (Panczuk et Point,
2008). Ils reprennent lřapproche de Liger, mais avec des méthodes plus précises.
Néanmoins, la méthode la plus courante reste la personnalisation, appelée GRH
cafétéria ou à la carte (Liger, 2007 ; Colle 2006). Nous allons développer dřavantage
dans la partie qui suit.
les «X» et les «Y»68 (Saba, 2009). Gérer ces différences nřest pas chose facile, mais
cřest un plus pour lřentreprise pour son image de marque comme pour son image
employeur. En effet, une des premières raisons de ces difficultés réside dans le fait
que les générations ont des valeurs et des attentes face au travail qui divergent et
quřil est parfois difficile de concilier (Smola et Sutton, 2002). Dřailleurs, en 1997,
McManus déclarait que nous vivions dans un environnement fortement conscient des
différences générationnelles qui ne feront que sřaccentuer, au point de mener de
façon imminente à des conflits intergénérationnels. La deuxième raison de ces
difficultés de gestion, renvoie au fait que, contrairement aux années antérieures, le
cycle de carrière des individus au travail nřest plus linéaire, ce qui entraîne une
cohabitation plus longue (Saba, 2009). La tendance des retraites plus tardives, se
confirme, et on y ajoute un nouveau phénomène, le retour au travail après la retraite
et la multiplication des emplois de transition (bridge employment) (Adams et Rau,
2004). Cřest ainsi, que des pratiques dřaménagement du contenu de lřemploi des
seniors par exemple, sont préconisées Christin et al. (2007).
Les handicapés : les actions en faveur des handicapés, telle lřaide à la personne
comme recrutement, sont considérés plus comme du ressort éthique et sociétal, et
non économique (Fray, 2012). Cřest ainsi que prendre lřinitiative dřune politique de
diversité et non seulement une manière dřéviter les discriminations, mais aussi de
faire acte utilement dřentreprise citoyenne. Cet acte peut jouer en faveur de lřimage
employeur et par conséquent lřimage de marque (produit). À lřimage de celui du
groupe Lafarge, qui a intégré, un site entièrement accessible aux travailleurs
handicapés.
68
Voir Adams (1998), Zemke et al. (2000), Verplanken et Holland (2002).
69
Magazine, W. M. (1999). 100 best companies for working mothers.
Fidélisation
Un des trois axes du marketing RH consiste en la fidélisation des salariés (Liger,
2004 ; 2013). En effet, la fidélité des salariés constitue une des principales
dimensions de la gestion des ressources humaines (Colle, 2006 ; Jahmane, 2012).
La fidélité des salariés peut être ainsi justifiée par le besoin de maintien et de
développement des ressources humaines, ou encore qualifié comme un facteur de
performance pour les entreprises dans la mesure où elle permet dřéviter la perte, des
fonds, des connaissances et de compétences et dřaméliorer lřefficacité du personnels
(Reichheld 1996 ; Peretti, 2006 ; Colle, 2006 ; Jahmane, 2013). « Les entreprises en
font leur nerfs de guerre », comme le précise cette jeune DRH de 29 ans « si la
fidélisation des salariés et négliger ou mal gérer cela peut couter cher voire très cher
à l‟entreprise », ou encore cette consultante « les salariés sont des clients plus
difficiles à conquérir et à fidéliser, et je suis convaincue que le marketing RH est
l‟avenir des RH ».
mode et adopter des tendances il faut déjà bien assimiler les basiques. Dès lors, «
Pourquoi tu vas faire un marketing RH pour l‟image-employeur à l‟extérieur De
l‟entreprise, alors que tu fais de l‟outsizing ? ». Ce manager ajoute « c‟est de l‟effet
de mode, véhiculé par les cabinets de consulting qui doivent vendre leurs produits «
Fashion » ». Cet enseignant ajoute « le Maroc est une société ostentatoire, ca ne
m‟étonne pas d‟entendre les entreprises frimer avec ces pratiques de marketing RH,
mais réellement on ne les applique pas ».
70
http://www.leconomiste.com/article/emploi-carrierebrenquete-diorhbrl-individualisation-des-salaires-devient-la-regle
L’analyse ressort les risques de ces pratiques. Selon notre répondant, nous ne
devons pas négliger les conséquences des promesses liées à lřimage employeur
créée en interne et/ou en externe, « Certaines entreprises qui le prennent comme du
«window dressing», c‟est-à-dire une vitrine pour se relooker et pour faire passer des
messages pour son attractivité ». Il insiste sur le fait « on communique sur son
entreprise et ses valeurs, cela suppose des messages porteurs de promesses et
d‟engagements et le non-respect de ces engagements, entraine à une dégradation
de l‟image de l‟entreprise et porte atteinte à sa réputation » DRH dřun groupe de
textile.
Un autre risque réside dans le fait de mener une politique déséquilibrée en
privilégiant les axes dřattractivités externes par rapport à son attractivité interne. Il ne
sert à rien dřattirer sans pouvoir fidéliser les ressources clés existantes « il faut créer
un monde auquel les gens veulent appartenir ».
Cette seconde phase de lřétude, a pour objet dřétudier des éléments concernant les
attentes des jeunes cadres, afin de proposer des outils adaptés à leurs attentes.
Le traitement des données suit la démarche proposée par Bardin (2009) avec la pré-
analyse, lřexploitation du matériel et le traitement des résultats et interprétations. Le
schéma dřinterprétation des données est donc construit à partir des matériaux de
lřétude et ne se fonde sur aucune théorie préexistante (Jolibert et Jourdan, 2006), vu
la nature exploratoire de notre étude.
5. Résultats
Après avoir opté pour une étude qualitative exploratoire, vu que les données
qualitatives permettent des « explications riches et solidement fondées de processus
ancrés dans un contexte local » (Miles, Huberman, 2003), conduite auprès de 15
jeunes cadres, par entretiens semi-directifs. Nous présentons les résultats ainsi les
résultats. Les thèmes sont présentés par ordre de fréquence dont ils ont été cités.
L’évolution : Lřévolution est perçue comme un droit, par la plupart des répondants.
Le salarié sřimplique uniquement en quête dřévolution « Je suis toujours disponible,
je travaille comme un malade, mais si je n‟ai ni évolution, ni augmentation de salaire
d‟ici trois mois je quitte » cadre 29ans. Cette jeune femme de 34 ans nous confie «
c‟est vrai que mon travail ne me plait pas, mais on ma promit une évolution », « on
évolue très vite au sein de cette entreprise ». Ou encore ce jeune homme du même
âge « la seule chose qui puisse me motiver à rester dans une entreprise ces
l‟évolution de carrière ». Il semble dřaprès les résultats que malgré, le nom de
lřentreprise (Nokia, Protect and Gamble pour ne citer quřeux), nos répondants
préfèrent changer que de rester dans une entreprise connue sans évolution, comme
le confirme cette jeune diplômé nous confie « je préfère commencer dans les Start
up, car on peut y évoluer facilement. Par contre les grandes sociétés ne le
permettent pas ». Nous sommes loin du mythe des jeunes attirer par des entreprises
par snobismes.
La stabilité : Un cadre de 27 ans nous avoue « mon patron est très sympa, je gère
mon travail comme bon me semble, je suis libre dans mes décisions, j‟ai une maison
et voiture de fonction. On me rembourse les frais de déplacements mais je n‟arrête
pas de changer de ville, et avec ce rythme je n‟ai pas de vie privée et mon instabilité
me pèse de plus en plus ». Malgré son autonomie et liberté, ce répondant se plaint
de son instabilité. Ou encore cette jeune femme de 30 ans « même si je trouve un
très bon poste ailleurs je ne vais pas changer », une autre « je ne suis pas satisfaite
mais je ne cherche pas à changer ». Ce directeur de 35 ans « j‟ai refusé le poste de
directeur régional, pour la simple que je n‟ai pas envie de passer ma vie entre ma
voiture et les hôtels, loin de ma femme et mes enfants ». Ou encore cet homme de
40 ans « je prépare ma thèse en parallèle et c‟est vraiment compliqué avec mon
travail. J‟arrête de voyager, je vis dans des hôtels, Je ne peux pas avoir de vie stable
à cause de mon travail, c‟est fatiguant ». Lřinstabilité piétine l’épanouissement de la
vie privée, comme nous lřexplique ce jeune cadre de 29 ans « j‟ai une certaine
liberté et autonomie dans mon travail. On me paye ma formation, j‟ai une voiture de
fonction, mais mon travail m‟étouffe je n‟ai pas de vie extraprofessionnelle, je n‟ai pas
le temps de faire du sport et les femmes ne comprennent pas mon indisponibilité ».
Les horaires : Les femmes sont plus sensibles par rapport aux horaires que les
hommes, surtout sur deux composantes les horaires tardives et la flexibilité pour les
jeunes mamans. Un cadre de 34ans répond par « les RTT ca n‟existe pas au Maroc.
Je travaille jusqu'à ce qu‟on termine, je suis même obligé quelques fois de travailler
le samedi matin et d‟emmener mon travail à la maison », il termine la discussion par
« malgré tous les avantages proposés par mon entreprise, si je trouve ailleurs je
quitte, y a pas que le travail dans la vie ». Cette jeune femme de 29 ans estime « j‟ai
beaucoup de travail, j‟ai moins de jours de congés que les autres vu mes
responsabilités, je suis obligée de travailler le samedi pour pouvoir clôturé des
dossiers, je suis épuisée, j‟en peux plus. Et tout cela pour un salaire qui ne me
satisfait pas du tout, comparé au marché du travail ».
Stress : Le stress, ne semble pas être vécu comme un problème, il semblerait que
ce nřest pas le problème majeure de cette catégorie, consciente que cřest le pris à
payer pour avoir des postes de cadre et de responsabilité.
Une femme de 26 ans « même si la responsabilité et les challenges quotidiens
engendrent le stress, j‟aime bien ce stress positive, la montée d‟adrénaline. Mais
c‟est vrai que sur le long terme cela se percute sur ma santé ». Un homme cadre de
30ans « c‟est fatiguant, stressant, j‟ai l‟impression de gérer tous, tout seul surtout que
mes responsabilités hors travail sont lourdes. Mais je n‟ai pas à me plaindre vu la
nature de mon poste c‟est normale ».
Au-delà de les attirer, le maintien des salariés est un enjeu de taille pour les
organisations (Meyssonnier, 2006). Cřest ainsi, que la gestion de ressources
humaines déplore dřinnombrable moyen et outils pour séduire, attirer et fidéliser les
salariés (Liger, 2007). Dès lors on parle, de « marketing des ressources humaines ».
Notre présente étude avait comme perspective dřétudier lřétat des lieux des pratiques
du marketing RH au Maroc. Ceci en se focalisant sur lřaxe de la fidélisation.
Cřest dans ce sens que nous avons mené une enquête à deux niveaux, à savoir ; les
experts de la fonction RH et les cadres. Les résultats de la première phase de lřétude
conduite auprès dřexperts RH, autour de la question de la pratique du marketing RH
et de la personnalisation dans le contexte organisationnel marocain, nous montrent
que les entreprises sont de plus en plus soucieuses de séduire, dřattirer et de
fidéliser les salariés. Néanmoins, le marketing RH est adopté au Maroc dřune
manière plutôt informelle, en plus d’être réserve à une minorité constituée de
grandes structures marocaines et de filiales de multinationale. Dřautant plus, que les
pratiques de personnalisation, sont réservées à une catégorie restreinte, dřingénieur
et de dirigeant, mais toujours dřune façon informelle. En effet, ceci est traité ou
encore, négocier au cas par cas. Ce qui laisse des marges de favoritisme réel ou
perçu par lřensemble des salariés.
Nous pouvons constater à travers ces résultats, que les attentes et les exigences des
salariés ont effectivement considérablement augmenté. Autrefois, le travail constituait
une valeur prépondérante, par laquelle tout homme devait sřaffirmer et sřidentifier. De
ce fait, le management se retrouve avec des préoccupations qui sřorientent plus vers
un investissement dans des stratégies permettant une meilleure valorisation de
lřadéquation vie professionnel/vie privée des employés et du respect de lřintégrité et
surtout du bien-être des salariés (Lefkowitz, 2006). Cřest ainsi, que lřintégration dřune
nouvelle donne socioéconomique est plus que nécessaire dans les entreprises
marocaines. Et par conséquent, dans la gestion de leurs ressources humaines et
dans leurs planifications stratégiques. Dans une optique de concilier amélioration du
bien-être des salariés, tout en développant la performance afin de renforcer sa
dynamique globale. Dřautant plus que la fidélisation est perçue comme un enjeu
important, un facteur de performance pour les entreprises dans la mesure où elle
permet dřéviter la perte des connaissances et des compétences (Henda et Guilbert,
2008).
Le travail est désormais considéré par certains comme un moyen et non plus un but.
Cette prise de distance sřexplique par le fait que les employés estiment aujourdřhui
que leur travail se situe au même plan que leur famille ou leurs loisirs Henda et
Guilbert (2008). Les salariés aspirent à un équilibre de vie en refusant de sacrifier
leur vie privée au profit de leur vie professionnelle. Les salariés souhaitent se
découvrir en tant que personnes qui développent des connaissances et des
compétences, dans et en dehors du travail. Ils nřattendent plus seulement un travail,
une fonction et un salaire adaptés à leurs expériences et compétences. La relation
employeur/salarié se fonde donc désormais sur un équilibre « gagnant /gagnant » et
« donnant /donnant ». La plupart des salariés veulent entretenir des relations
privilégiées avec leur employeur, occuper une fonction valorisante et intéressante
tout en conciliant leur vie personnelle (Jahmen, 2012).
Bibliographie
AAKER, D.A. (1991). « Managing Brand Equity », The Free Press, New York, NY,
ADAMS, G. et RAU, B. (2004). « Job seeking among retirees seeking bridge
employment » Personnel Psychology, 57(3), 719-744.
AJZEN, I. ET FISHBEIN, M. (1980). « Understanding attitudes and predicting social
behavior ». Englewood Cliffs, NJ: Prentice-Hall.
ALLEN, N.J. et MEYER, J.P. (1990). « The measurement and antecedents of
affective, continuance and normative commitment to the organization ». Journal of
Occupational Psychology 63.
Fernando CUEVAS
Professeur
ESC Pau
FERNANDO.CUEVAS@esc-pau.fr
« Lorsque notre haine est trop vive, elle nous met au-dessous de ceux que nous
haïssons »
La Rochefoucauld (écrivain français).
Ces sentiments sont des sentiments dřaversion « contre » quelquřun, voire contre un
objet ou une idée. La haine fait ressortir de lřindividu le plus mauvais de lui-même. La
haine refuse la qualité dřêtre humain de lřautre. Ce dernier est perçu comme odieux
ou nuisible quand la haine est éprouvée par quelquřun. Lřindividu déteste les autres
et se fait détester. Le vocabulaire de la haine est étendu car cřest un sentiment très
complexe.
La haine est une caractéristique humaine. Qui nřa pas ressenti de la haine envers
lřautre ?
1. Origine de la haine.
Quřest-ce qui provoque la haine ? Elle a une grande diversité de sources. Elle peut
être provoquée par la haine de lřautre, par son égoïsme, par une envie dřemprise,
par lřhistoire collective (inconscient collectif), par les préjugés, par les stéréotypes,
par une certaine tolérance qui crée plus dřexclusion que dřintégration, par des
commentaires anodins mais sur des points sensibles pour lřindividu (par exemple des
moqueries), par des mouvements collectifs (cf. travaux de Gustave Le Bon), par une
blessure dřamour-propre, par une injustice subie, etc. La haine est provoquée
notamment par lřenvie et par la jalousie. La jalousie porte sur les personnes et lřenvie
sur des caractéristiques personnelles ou biens. Dans lřenvie le but pour lřindividu est
de posséder les qualités ou les biens et être égale ou supérieur à lřautre. Les juifs
ont été souvent persécutés par envie de leurs richesses, pouvoir et réalisations
scientifiques et artistiques. Quand lřenvie est très intense, elle peut amener à des
comportements extrêmes, notamment dans le cas des tentatives infructueuses
dřappropriation, lřindividu peut être tenté par la destruction de la chose (personnelle
ou impersonnelle, concrète ou abstraite) enviée ou jalousée. Dans cette logique, la
destruction de la personne ou de lřobjet est une défense psychologique, car un objet
détruit ne provoque plus la jalousie ni lřenvie. Certains groupes cherchent à éliminer
des personnes appartenant à un groupe différent. Ils se disent que sřils ne le font
pas, ce sont les autres qui vont les éliminer. Par exemple la guerre en Bosnie-
Herzégovine. Les Serbes ont voulu effacer de la terre ceux qui sont différents
(Bosniaques et Croates). De cette façon ils seraient entre semblables, où le connu
aura pris la place de lřinconnu. Nous avons aussi le cas des personnalités publiques
qui incarnent les désirs collectifs (entraineur de lřéquipe nationale de football, un
homme politique, un artiste, un scientifique, etc.) quand de par leur faute, ou non, ils
déçoivent, ils déclenchent la haine par la déception importante née dřune attente
immense. Ils représentent les désirs nationaux les plus profonds de prestige, dřespoir
dřune meilleure vie, de fierté, etc. Il y a aussi le cas des hommes narcissiques, des
mégalomanes, qui deviennent tyranniques avec leur entourage. Ces tyrans sont
poussés par un désir de toute puissance, de satisfaction des plaisirs narcissiques.
Certains individus se sentent supérieurs aux autres. Aux EU des « scientifiques » se
sont consacrés à démontrer, en sřappuyant sur des mesures du Q.I. (coefficient
intellectuel), que lřintelligence des blancs était supérieure à celle des noirs.
Heureusement que les vrais généticiens ont démontré la totale fausseté de cette
pseudoscience (A. Jacquard, 2006, page 36). Sophocle synthétise ces éléments
avec sa phrase : « le plus souvent la bêtise est la sœur de la méchanceté ».
Quand un salarié subit les attaques haineuses dřun chef, notamment dans le cas du
harcèlement moral, il va souvent avoir le sentiment de devenir « un objet »,
quelquřun qui a perdu le droit à sřexprimer, le droit à décider, de construire, etc.
(Cuevas, 2013). Il est poussé à changer de rôle et passer la journée principalement à
se défendre, à attaquer son agresseur, à le discréditer, à devenir un être violent
contre sa volonté. De même pour une personne séquestrée, il passera la journée à
imaginer sa vengeance et en même temps à obtenir les faveurs de ses ravisseurs.
Lors dřun plan social les salariés ne portent plus de nom ni de fonction, ils
deviennent des numéros. Lřon observe un processus de déshumanisation.
2. Stéréotypes et préjugés.
Lřindividu de par ses préjugés fait du mal à Autrui. Il hait souvent à cause de
suspicions. Heitor de Macedo (2008, page 340) le confirme : « la haine nřattrape pas
la vérité, elle lřenserre à lřintérieur dřune pensée immobile où plus rien nřest
transformable, où tout est pour toujours immuable : lřhaineux navigue dans un
univers de certitudes ». Cette pensée immuable est fondée essentiellement sur des
modes de « jugement tout faits », des « prêts à penser », structurés souvent par des
mots apparemment anodins, appelés préjugés et stéréotypes, qui sont « semblables
à ces produits surgelés proposés par les supermarchés » (A. Jacquard, 2000, page
139). Ce sont les idées reçues qui orientent sournoisement notre réflexion et nos
relations avec Autrui.
Les préjugés sont des opinions ou jugements élaborés par quelquřun dřautre ou par
le propre individu et dans les deux cas en absence dřinformations fiables. Ils sont
fondés sur des croyances, en lřabsence souvent de la fréquentation dřune personne
ou groupe de personnes objets du préjugé. Il sřagit dřune attitude fondée sur
lřévaluation de lřautre (bon ou mauvais, beau ou laid, intelligent ou sot, etc.) en
fonction de son appartenance sociale ou culturelle. Les préjugés sont rarement
positifs et souvent négatifs.
Le stéréotype, quant à lui, désigne les catégories descriptives simplifiées par
lesquelles nous cherchons à situer Autrui ou des groupes dřindividus (Fischer, 1987,
cité par le site Psychoweb). Un stéréotype est une généralisation abusive. Un
stéréotype nait généralement de lřhistoire, des mythes, des légendes, de lřart, des
médias, etc. Il sert de soubassement à la culture dřun groupe restreint ou large. Il est
difficile de sřen affranchir, même si la réalité change. Si le préjugé est dangereux, car
non fondé, un stéréotypeest nécessaire et pratique, car basé sur des informations
réelles, singulières, bien entendu, et généralisées. Il sřagit évidemment de
simplifications de la réalité, de généralisations hâtives, qui peuvent relever de la
paresse, dřun conformisme, dřune rigidité intellectuelle des personnes, au risque
dřagir à partir des caricatures ou des « clichés », mais surtout ces généralisations
sont dues à un manque dřinformation spécifique.
La réalité étant complexe et changeante, il est presque impossible de connaître les
singularités des sous-groupes et des personnes. Un stéréotype est « lřincapacité à
reconnaître les singularités des autres ». Cřest un principe dřéconomie qui permet
dřéviter de penser chaque aspect de la réalité. Il est plus facile dřagir avec des
représentations globales, des résumés de chaque groupe, quřavec des recherches
cas par cas. Cřest pour cela que les stéréotypes ou simplifications nous permettent
dřagir, même en dépit dřune marge dřerreur. Nous vivons lřexpérience, lors de nos
relations avec nos amis, de la difficulté à « bien les cerner ». Il est alors
compréhensible dřavoir des difficultés pour nous faire une représentation réaliste de
personnes ou de groupes que nous ne fréquentons pas. En effet, un stéréotype est
un condensé des caractéristiques dřun groupe. Il est diffusé principalement par la
socialisation mais aussi par la formation.
Etant donné que les perceptions de chacun de nous, qui constituent notre lien au
monde, sont très limitées, nous nous trouvons en face à la situation de devoir croire
ce que les autres personnes nous dissent. De nos jours, notamment la télévision
façonne nos perceptions. Il est très difficile de vérifier les informations. De cette façon
sřétablit un large système de captation dřinformations non vérifiées mais qui nous
permettent de nous adapter. Plutôt bien dans notre environnement. Le problème est
que les croyances relèvent de la foi. Pour cette raison elles nřont pas besoin de
démonstration pour être prises pour des réalités. Les croyances font partie de
lřidentité de lřindividu. Toute remise en cause dřune croyance constitue une atteinte à
lřidentité de lřindividu, dřautant plus que les croyances ont été diffusées par le groupe
social, dřappartenance ou de référence, groupe auquel lřindividu refuserait de
renoncer au nom de la vérité. Le stéréotype en tant que croyance est un grand
obstacle à la construction de la personne qui se trouve en face, car il renvoie à une
image inscrite et figée dans lřesprit qui empêche lřélaboration des images et sřappuie
sur le repenser au sens de se représenter (présenter à nouveau lřimage inscrite).
Les stéréotypes sont utilisés comme des hypothèses pour la recherche scientifique.
Une hypothèse nřest finalement quřun apriori sur un phénomène à étudier. La
différence est que le préjugé est pris pour une vérité absolue et le stéréotype est pris
comme une généralisation à vérifier lors des cas particuliers.
Une autre différence serait que si la caractéristique est partagée par la majorité des
membres du groupe, nous parlerons de stéréotype. Mais si elle est partagée par une
minorité, dans ce cas nous parlerons de préjugé. Le biais naturel de cette
différenciation réside dans le fait que ceux qui ont des préjugés considérèrent que
leurs affirmations correspondent à la réalité et que ceux qui pensent différemment
sont « pleins de préjugés avec leurs convictions irrationnelles ».
Nos stéréotypes et surtout nos préjugés sont fortement influencés par notre propre
culture : nous sommes victimes dřun ethnocentrisme. Ce qui nous amène à croire
que nos visions et nos idéaux sont les bons et que les réponses apportées par les
personnes qui ne partagent pas notre culture (sociale, professionnelle, religieuse,
etc.) sont « fausses ou très limitées ». Nous pouvons citer des exemples de
stéréotypes : « les ouvriers sont des fainéants », « les patrons sont des exploiteurs »,
« les garçons des quartiers sont dangereux », etc. qui sont des préjugés. Il se peut
que certains individus le soient, mais peut-on condamner tous les membres de ce
groupe social ? Les préjugés dangereux amènent au racisme, au sexisme, à
lřhomophobie, voire au génocide. Les relations entre les pays, entre les religions,
entre les idéologies, etc. sont chargées de préjugés et de quelques stéréotypes, très
influencés par les sentiments nationalistes ou de groupe ? S. Freud traite les
sentiments nationalistes et parle des « narcissismes des petites différences » (1930).
Ces comportements nationalistes sont irréfléchis, répondant souvent à une réaction
« viscérale » à une pulsion de mort, en créant une « étrangeté intolérable et
intolérée ». Autrui, est, dans ce cas, perçu comme ennemi sans imaginer la
possibilité de lui donner une place dans la société.
Le préjugé est souvent chargé dřaffectivité, dřoù sa longue vie, car il participe à la
structure de lřidentité de lřindividu. Le préjugé est plus affectif que le stéréotype qui
est de nature plus cognitive. Le préjugé est plus péjoratif quřun stéréotype. Une
idéologie est constituée de préjugés mais aussi des stéréotypes.
Dans la société on observe des contre-stéréotypes, des pratiques ou images qui vont
contre les stéréotypes répandus comme les filles qui jouent au rugby et les garçons
qui font de la dance.
Dřaprès la théorie psychanalytique les êtres humains, sont structurés par la pulsion
de vie mais aussi par la pulsion de mort. Nous aimons construire mais aussi détruire.
Freud écrivait : « lřhomme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin dřagression
aux dépens de son prochain…. de lřhumilier, de lui imposer des souffrances, de le
martyriser et de le tuer » (cité par Eugène Enriquez, 2000, page 71). La théorie
psychanalytique a dans son vocabulaire des concepts similaires très variés : pulsion
dřagression, pulsion de destruction, pulsion dřemprise, pulsion de mort, etc. Ces
pulsions destructrices se tournent essentiellement vers lřextérieur de lřindividu.
« Tournées dřabord vers lřintérieur et tendant à lřautodestruction, les pulsions de mort
seraient secondairement dirigées vers lřextérieur, se manifestant alors sous la forme
de la pulsion dřagression ou de destruction » (Laplanche et Pontalis, 1981, page
371) et « comme Freud lřa à maintes reprises souligné, les faits montrent, même
dans le cas où la tendance à la destruction dřAutrui ou de soi-même est la plus
manifeste, où la fureur de destruction est le plus aveugle, quřune satisfaction
libidinale peut toujours être présente » (Laplanche et Pontalis, 1981, page 373).
Comme les pulsions relèvent de la vie intérieure, nous ne pouvons quřobserver les
comportements quřelles produisent, les interpréter et surtout les prévenir. Pour E.
4. La vengeance.
projection peut opérer par déplacement. Quand un individu est en colère contre une
autre, mais quřil lřaime quand même, il ne peut pas lřattaquer. Il va alors trouver un
objet de projection ou « bouc émissaire ». Nous avons lřexemple dans la pièce de
Marcel Pagnol « La femme du boulanger » : quand la femme revient, après avoir
abandonné son mari, qui lřaime, celui-ci lui en veut mais ne peut pas être agressif
avec elle par peur quřelle reparte. Pour décharger sa colère il donne des coups de
pieds à son chat en lui disant « chat ingrat ». De cette façon lřagressivité détournée
vers lřextérieur, ou vers un « bouc émissaire », ne sera plus nuisible au groupe social
(famille, entreprise ou nation) et finira par renforcer la cohésion du groupe. Un
groupe social pour être uni et pouvoir durer doit se créer des ennemis. Ou comme le
dit Jean Daniel (journaliste français) « quand on nřa pas de prise sur les choses, on
se venge sur lřautre » (cité par A. Finkielkraut, 2013, page 184). De cette manière,
différentes sociétés occidentales accusent les immigrés de tous les maux quřelles
souffrent.
René Kaës décrit des alliances nouées entre individus où les animosités sont mises
en veille pour se défendre dřune tierce personne ou dřune situation dangereuse (par
exemple les risques dřaccident de travail). Cette organisation négative peut être
consciente ou inconsciente. Il sřopère alors un déni de la haine éprouvée vis-à-vis de
lřautre pour parer à un danger considéré comme plus important. René Kaës appelle
ce phénomène le « pacte négatif » (2009).
Un collaborateur peut entrer en conflit avec son chef car, bien évidemment sans sřen
rendre compte, il rétablit avec ce dernier les relations conflictuelles quřil a eues jadis
avec son père. Il va opérer un déplacement. Il répondra de façon agressive à son
chef en pensant que celui-ci lřa agressé. Il ne reproduit que ce quřil a vécu lors de
son enfance et qui a structuré sa relation avec lřautorité. On pourra par analogie dire
que le salarié perçoit de façon inconsciente son chef comme sřil était son père et
lřorganisation, qui lřenveloppe et le nourrit (salaire), comme sa mère. Cřest pour cela
que les chefs se font souvent haïr et lřorganisation se fait aimer (cf. complexe
dřŒdipe). Des personnes licenciées continuent des années après leur licenciement à
parler de « ma boîte ». Après leur départ elles continuent à vivre la rivalité avec le
chef et lřa mour avec lřentreprise.
A lřinverse il y a le phénomène de lřintrojection : le sujet fait passer du « dehors » au
« dedans » les caractéristiques, positives mais aussi négatives, des autres
personnes. Si quelquřun le hait, il va introjecter cette haine et considérer que cřest lui
qui hait lřautre. Certains salariés, quand leur entourage met la pression pour une plus
grande productivité, face aux efforts infructueux, finissent par culpabiliser, sans se
rendre compte que la performance dřune action dépend, bien entendu de leur travail,
mais aussi du travail des autres, des moyens utilisés et surtout de la conjoncture.
Depuis toujours, certains ont voulu maîtriser lřautre, lřutiliser, le soumettre. Mais il
arrive que lřautre ne cède pas. Comme la séduction a des limites, la violence
émerge. Al Capone affirmait : « on obtient beaucoup plus avec un mot gentil et un
révolver quřavec un mot gentil tout seul ».
Dans nos vies quotidiennes les relations de domination-soumission sont très
courantes. Citons par exemple les relations père-enfant, professeur-élève, chef-
subordonné, médecin-malade, etc. Pour le soumis, lřautre est un « agresseur
potentiel ». Comme il lui est très difficile « dřagresser » le dominateur, il finit par
lřintrojecter. Le raisonnement est le suivant : « je ne peux pas vaincre mon ennemi, il
vaut mieux que je fasse alliance avec lui ». Les interdits du dominateur son intégrés
par les individus et viennent faire partie de leur surmoi. Les psychanalystes parlent
ainsi dřune identification à lřagresseur :« mécanisme de défense isolé…le sujet,
confronté à un danger extérieur (représenté typiquement par une critique émanant
dřune autorité) sřidentifie à son agresseur, soit en reprenant à son compte lřagression
telle quelle, soit en imitant physiquement ou moralement la personne de lřagresseur,
soit en adoptant certain symboles de puissance qui le désignent » (Laplanche et
Pontalis, 1981, page 190). La peur peut faire que la personne préfère se soumettre à
la volonté de lřagresseur et sřunir à lui, dans une relation du style sadomasochiste.
Une variante arrive quand lřagressé agresse dřautres personnes pour montrer à son
bourreau quřil est capable de faire aussi bien que lui. Des cadres qui ont subi un
harcèlement de la part dřun supérieur hiérarchique deviennent des harceleurs. Des
français sous lřoccupation ont pourchassé des juifs davantage que les nazis. Il sřest
opéré une espèce de réappropriation dřune violence subie.
Lřindividu soumis peut aussi épouser les causes de lřoppresseur. En 1973, lors dřune
prise dřotages dans une banque, ceux-ci ont fini par défendre la cause du braqueur,
en sřinterposant entre le ravisseur et les policiers. Lors du procès ils ont témoigné en
faveur du ravisseur et lui ont rendu visite en prison. Cet évènement a été appelé par
Frank Ochberg le syndrome de Stockholm. Inversement à Lima, en 1996, les
ravisseurs ont fini par établir des relations de sympathie avec leurs otages.
Lřindividu peut aussi se révolter contre son agresseur. La réponse à une invasion
venant dřun autre pays, la révolution contre un tyran, la révolte contre un chef ou un
père (ou mère) autoritaires (voir livre de S. Freud, Totem et Tabou), lřindignation
contre une situation inadmissible, etc. peuvent instituer une violence considérée
comme légitime, car à leurs yeux il sřagit de leur survie. Cřest le moment où la
violence ne sřexprime pas latéralement mais de front. Cřest le moment de la
recherche des alliés pour combattre le puissant (voir le concept dřennemi commun ci-
dessus dans ce chapitre). Cřest le moment de la cohésion où chacun perçoit en
lřautre le même sentiment de révolte. Cřest le moment de récupérer une existence et
une parole, parole qui a été confisque par lřagresseur. A la violence du premier
sřoppose une autre violence. Chez le premier il sřagit dřun manque de respect de
lřautre. La deuxième violence nřest quřune réponse à la première violence.
Une autre possibilité de défense est que lřindividu « sublime » sa frustration. Au lieu
de chercher la vengeance et faire mal à son ennemi, il se consacrera à la recherche
dřune revanche et prendre une attitude plutôt positive. Ce comportement de surcroît
est apprécié socialement.
8. La haine virtuelle.
La haine nřa pas de but. Il sřagit souvent dřun souhait sans passer à lřacte. Mais
comme le dit Théodore Monod : « préparer le meurtre… cřest déjà le commettre ».
Pour José Ortega y Gasset : « haïr cřest tuer virtuellement, détruire en intention,
supprimer le droit de vivre. Haïr quelquřun, cřest ressentir de lřirritation du seul fait de
son existence, cřest vouloir sa disparition radicale …..[ ] la haine est annulation et
assassinat virtuel Ŕ non pas un assassinat qui se fait dřun coup ; cřest assassiner
sans relâche, effacer lřêtre haï de lřexistence » (1926, page 38). De son côté
SaverioTomasella(2010) considère que « l'un des principaux leviers de la haine
concerne la condamnation sans appel, comme une assignation dřidentité.
L'accusation qui annule lřautre sous-entend : je sais qui tu es ; je dis que tu ne vaux
rien, tu ne vaux rien, le discours haineux tue; il nřest pas une parole mais un acte
destructeur ». Ce qui est paradoxal est que quand quelquřun haït, et souhaite faire
disparaître une personne, il finit par la faire exister dans sa conscience, car il pense
souvent à sa victime, et aussi chez les autres qui vont développer un sentiment de
compassion. Quand je cherche à nier lřautre….finalement celui-ci exerce une grande
influence sur moi car ce déni mřoblige à mřinvestir sur lui, donc à le reconnaître. La
compassion est alors à lřopposé de la haine. La compassion relève dřun humanisme
universel. La haine est la négation de lřhumanité de lřautre.
Les expériences de Stanley Milgram (1994) nous ont démontré quřune personne
peut faire du mal même si elle ne ressent pas de la haine. Ce qui nous intéresse est
la variante de lřexpérience où lřélève (la victime), qui reçoit des décharges électriques
sřil se trompe, se trouve dans une pièce à part et le « professeur » (le bourreau) ne le
voit pas. Le résultat est que le professeur punit son élève deux fois plus quand il lřa
en face. Ces expériences de Milgram nous démontrent quřune personne « normale »
peut obéir à lřautorité et faire mal à une autre même en allant contre sa propre
morale. Dans une grande entreprise les dirigeants qui ne fréquentent pas un salarié
peuvent le sanctionner ou le licencier plus facilement que dans une PME où le patron
voit régulièrement ses « gars ». Quand un individu hait la société ou une entreprise, il
finit par haïr une abstraction.
Nous avons constaté que des personnes qui progressent dans la hiérarchie sont
parfois des « durs » qui dirigent lřentreprise avec un certain « autoritarisme » les
collaborateurs. On dit souvent que pour être un chef efficace il faut « avoir du
caractère ». Ce stéréotype des « chefs durs » nřest pas contredit par la réalité. Les
plaintes pour harcèlement moral ont augmenté ces dernières années. Même le PDG
dřune des plus grandes entreprises en France a été accusé récemment
dřharcèlement moral suite à une série de suicides. En Europe, lřenquête réalisée par
la fondation européenne pour lřamélioration des conditions de vie et de travail montre
Conclusion
Bibliographie
Frédéric DOSQUET
Professeur de Marketing
Responsable du département Marketing
Groupe ESC Pau
FREDERIC.DOSQUET@esc-pau.fr
Patrice CAILLEBA
Groupe ESC Pau
Patrice.Cailleba@esc-pau.fr
Fernando CUEVAS
Professeur
Groupe ESC Pau
FERNANDO.CUEVAS@esc-pau.fr
Bien que les définitions relatives aux représentations sociales varient quelque peu
selon les auteurs (Moscovici, 1961, Doise, 1986 ; Moliner, 2001, ou encore Jodelet,
2003), nous retiendrons celle proposée par Abric (2005) : « Une représentation
sociale est un ensemble organisé d‟informations, d‟opinions, d‟attitudes et de
croyances à propos d‟un objet donné. Socialement produite, elle est fortement
marquée par des valeurs correspondant au système socio-idéologique et à l‟histoire
du groupe qui la véhicule pour lequel elle constitue un élément essentiel de sa vision
du monde. Ensemble organisé, toute représentation a donc deux composantes : un
contenu et une structure ».
En ce qui concerne la structure, une représentation sociale est constituée de deux
éléments : un noyau central et un système périphérique. Le noyau central est une
structure qui organise les éléments de la représentation, et leur donne sens
(Flament, 2004, Abric, 2003) : « Nous appellerons noyau central d‟une
représentation constituée, tout élément ou ensemble qui donne à cette
représentation sa signification et sa cohérence ».
Autour du noyau central, sřorganisent des éléments regroupés dans un système
périphérique. Comme lřindique Michel (1999, 2000), ces éléments périphériques
« sont déterminés par le noyau ». Ces éléments sont en relation directe avec le
noyau central, qui détermine ainsi (Michel, 2000), leur présence, leur pondération,
leur valeur et fonction. Mais ils nřexpriment cependant pas un caractère fondamental
dřune représentation. Ils correspondraient, comme lřindiquent Rouquette et Rateau
(1998), à « des opinions, des descriptions, des stéréotypes ou des croyances ».
Toutefois, leur rôle est capital dans le sens où ces éléments périphériques rendent
concrètes les représentations : comme lřindique Flament (1994), « c‟est dans la
périphérie que se vit une représentation au quotidien ». Ces éléments constituent la
partie externe de la représentation (Moliner, 2001).
Fonctions : Fonctions :
Les fonctions des représentations sociales sont multiples au sein dřune organisation.
Pour Moscovici (1962), « la fonction est double : en premier lieu, établir un ordre qui
permettra aux individus de s‟orienter et de maîtriser leur environnement matériel,
ensuite faciliter la communication entre les membres d‟une communauté en leur
procurant un code pour désigner et classifier les différents aspects de leur monde et
de leur histoire individuelle et de groupe ». Elles constituent une sorte « d‟univers
d‟opinions » dřinformations et de croyances relatives aux objets de lřenvironnement
social » (Moliner, Courtot, 2004). Pour Abric (2003), quatre fonctions sont remplies
par les représentations sociales:
La fonction de savoir : les représentations sociales permettent de comprendre et
dřexpliquer la réalité. Elles permettent de définir un système ou cadre de
référence commun qui permet lřéchange social ;
La fonction identitaire : elles définissent lřidentité et permettent la sauvegarde de
la spécificité des groupes ;
La fonction dřorientation : elles guident les comportements et les pratiques en
définissant la finalité de la situation, elles induisent un comportement pour le
sujet. Pour reprendre Maffesoli (2002) citant Simmel, « le laid serait ce qui
interrompt et affaiblit le lien avec le centre. Ce qui est centrifuge est
esthétiquement insupportable » ;
La fonction justificatrice : elles permettent à posteriori de justifier les prises de
position et les comportements. Elles permettent aux sujets de sřexpliquer et
dřexpliquer leur comportement.
3. L’importance de l’historicité
Une représentation sociale est précisément sociale, car déterminée dans un espace
temporel et un espace contextuel donnés, quřil faut étudier pour bien les
comprendre. Cřest en cela que la représentation sociale est pertinente pour lřétude et
lřaudit de changements opérant au sein dřune organisation.
Rouquette (1994), note que par définition, une représentation est historique : « Elle
ne s‟est pas constituée ex nihilo, mais procède de représentation(s) antérieure(s) ou
plutôt d‟état (s) antérieur(s) d‟elle-même (…). Cela signifie d‟une part, qu‟elle procède
de l‟histoire entendue comme devenir des sociétés, d‟autre part qu‟elle a elle-même
une histoire entendue comme développement logico-temporel qui articule
typiquement, genèse, transformation et dépérissement. La représentation est ainsi à
la fois un produit du devenir et un produit en devenir. La représentation sociale n‟est
pas un reflet de l‟histoire, mais un produit de celle-ci, de même qu‟elle est le produit
et non le reflet des rapports sociaux ».
Abric (2003) confirme cet aspect historique, considérant que les représentations
sociales sont le fruit dřinteractions datées historiquement et ancrées socialement.
Doise (1986), pour sa part, note que « la signification d‟une représentation sociale
est toujours imbriquée ou ancrée dans des significations plus générales intervenant
dans des rapports symboliques propres à un champ social donné ». Par conséquent,
ceci oblige, le chercheur, dans son analyse, à ne pas omettre le contexte et ainsi, à
ne pas seulement sřintéresser au contexte discursif mais également au contexte
social. Abric et Guimelli (1999) notent lřimpact très important du contexte sur la
représentation sociale. Ils y distinguent deux types de contexte. Le contexte
immédiat, en tant que situation dans laquelle est produite la représentation ; et le
contexte social global, en tant que situation idéologique liée à lřhistoire du groupe
observé et à la place occupée par lřindividu ou le groupe concerné dans le système
social. Les deux principes organisateurs de la représentation sont donc :
A) Psychologique et social,
B) Temporel : passé, présent et futur.
La représentation sociale nřest pas quřune simple réponse cognitive à un objet, cette
réponse est toujours conditionnée par son contexte (Flament, 2004). Ainsi, Moscovici
(1986) observe que les représentations ne sauraient être des représentations
cognitives exclusives, elles sont également sociales. Elles constituent en fait un
système sociocognitif (Abric, 2003). Lřalliance du cognitif et du social, qui ont tous
deux leur propre logique, a pour conséquence de rendre complexe, la lecture et
lřinterprétation des représentations sociales. De par lřorigine psychologique et
contextuelle, la représentation sociale intègre donc, des données rationnelles et
affectives, intégrant des contradictions apparentes. Mais, comme le note Abric
(2003), « ces contradictions ne sont qu‟apparentes car une représentation est bien
un ensemble organisé et cohérent ». Dans un environnement mouvant et complexe,
la représentation permet au sujet, en quelque sorte de construire sa réalité puis,
dans un second temps, dřagir. Cette vision fonctionnelle du monde « lui permet de
donner un sens à ses conduites, et de comprendre la réalité, à travers son propre
système de références, donc de s‟y adapter et de se définir une place » (Abric,
2003).
Ainsi la représentation nřest pas un simple reflet de la réalité : « Elle est une
organisation signifiante », qui est construite, en suivant différentes étapes, toujours
dans un contexte personnel et sociétal (Abric, 2003).
Une représentation sociale ne naît pas dřun seul coup, elle se construit au travers
dřun processus.Une représentation sociale évolue, comme lřécrit Rouquette (1994) :
« le changement n‟est pas pour elle, un accident, il appartient à son essence ». Là,
intervient lřopportunité dřun changement que le manager se doit de repérer. Moliner
(2001) indique ainsi « qu‟il peut être intéressant de repérer ce moment avant
d‟engager la recherche dans une direction ou une autre ».
Moliner (2001) distingue trois périodes importantes dans lřhistoire dřune
représentation sociale :
La phase dřémergence se situant entre lřapparition dřun objet nouveau et
lřapparition de savoirs stables et consensuels directement rattachés à cet objet.
Cette phase est plus ou moins longue selon les cas ;
Conclusion
Bibliographie
Michelle DUPORT
MRM- groupe GRH & ORHA
Michelle.Duport@univ-montp3.fr
Introduction
La RSE est trop souvent présentée comme la solution à tous les problèmes
économiques, sociaux à tel point quřelle en devient un mode simple, efficace, peu
coûteux et de facto hégémonique de résolution de problèmes : une alternative aux
dérives du capitalisme, aux crises économiques et sociales. Elle se positionne alors
en opposition « à »… : au capitalisme, aux méthodes de management… et comme
lřunique orientation vertueuse offerte aux entreprises.
Pour autant, elle ne constitue pas une démarche révolutionnaire, loin sřen faut. La
RSE ne transgresse ni le capitalisme ni ses modèles dominants mais renforce le
statu quo des modèles existants y compris en contribuant au renforcement du
« managérialisme ».
Basée sur lřadhésion volontaire, Soft law sans sanction juridique, elle infère la
responsabilité sociale mais nřengage aucunement ou si peu la responsabilité
juridique des entreprises, leur concédant la liberté méthodologique pour remplir leurs
obligations.
Les récentes crises économiques et sociales ont réveillé les mouvements de
protestation, dřindignation, ravivé les appels au changement et les aspirations à un
système économique plus humain (Jameson, 2013), moins virtuel et ouvert la voie à
de nouvelles utopies. Dans ce contexte, la RSE peut se développer au point de
devenir une institution, porteuse dřespoir dřun monde meilleur. En effet, construction
protéiforme, difficile à définir, elle permet à chacun dřy mettre ce quřil veut et englobe
au fur et à mesure de leurs apparitions de nouvelles visions qui entretiennent
lřillusion dřun renouveau possible (Levitas, 2013).
La première partie, porte un éclairage sur le rôle des cadres institutionnels et des
pressions normatives, coercitives, mimétiques ou incitatives au sens de DiMaggio et
La RSE en Chine est une question largement débattue dans et hors le pays
puisquřelle a fait partie intégrante du dernier plan et quřelle fait régulièrement les
unes de la presse occidentale qui dénoncent tour à tour les conditions de travail et
dřhébergement dramatiques des salariés, notamment celles des Mingongs ŕ main-
dřœuvre venant des campagnesŕ, les records de pollution, les comportements non-
éthiques comme la corruption, les contrefaçons, le non-respect de la propriété
intellectuelle pour nřen citer que quelques exemples.
Partant de ce constat, il est tentant de conclure que la Chine accuse un retard
considérable en matière de RSE, quřen ce qui concerne les conditions de travail la
Chine en est « au moyen-âge », « au 19ème siècle » ou « aux années cinquante »
comme nous avons pu lřentendre ou le lire. Cette conclusion hâtive ne reflète pas la
réalité et comme lřécrit Vermander (2013) : « La RSE est une notion plus fermement
ancrée dans le droit chinois qu‟on ne le croit généralement».
Pour éviter ce genre dřinterprétation et de contresens et pour éclairer la question de
la RSE en Chine, il importe donc de sřintéresser au droit chinois mais aussi, comme
le préconise Pannikar (in Eberhard, 2002), de se demander ce qui, dans la culture
chinoise, joue lřéquivalent fonctionnel, ou équivalent homéomorphe, du rôle de la
RSE dans la culture occidentale.
réalise la règle uniforme à l‟aide des rites, le peuple acquerra le sens de la honte
(chi) et en outre deviendra meilleur » (Lunyu - Entretiens de Confucius, 2, 3. in
Chrétien-Vernicos, 2001).
Pour Geneviève Chrétien-Vernicos, historienne du droit, la notion de li est celle qui
se rapproche le plus de notre concept de droit, même sřil en est loin. Il faut donc
comprendre que le droit actuel est lřhéritier du li et du fa.
Au jeu des comparaisons, les méprises sont fréquentes. Nombreux sont, par
exemple, les DRH, ou dirigeants français qui considèrent, comparativement à leur
code du travail, que le droit du travail en Chine est réduit à sa plus simple expression
« le droit du travail tient en quelques pages ». Ils nřen ont perçu que la partie visible
et nřont pas recherché lřéquivalent fonctionnel. Cřest la même démarche qui conduit
des DRH étrangers à conclure quřil nřy avait pas de GRH en Chine, que la discipline
a été introduite par les entreprises multinationales, sans se poser la question de
lřéquivalent fonctionnel. Effectivement les organigrammes des entreprises chinoises
ne comportaient71 pas de direction des ressources humaines et a fortiori pas de
service RH. Avant de conclure quřil nřy a pas de GRH, on peut chercher qui avait la
charge des recrutements, des rémunérations de la formation des personnels, de la
gestion des carrières, alors, on sřaperçoit quřil existe un système performant mais
différent du nôtre, dans lequel la fonction RH est éclatée, notamment sur le syndicat
et le Parti Communiste Chinois présents dans lřentreprise (Duport, 2010).
En ce qui concerne lřaspect réglementaire de la RSE, la partie la plus visible, la loi
sur la sécurité au travail de 2002 marque une première étape. Puis, cřest en 2005
quřune disposition concernant la RSE fait son apparition dans la loi régissant le droit
des sociétés en Chine. Régulièrement, dřautres réglementations viennent renforcer
cette évolution commères directives de 2007 sur lřapplication de la RSE par les
entreprises dřEtat, la loi sur la promotion de « lřéconomie circulaire » de 2008, ou
encore les directives du 12ème plan quinquennal sur la santé environnementale et la
protection de lřenvironnement édicté en 2011.
Selon Vermander (2013), « le cadre juridique chinois en matière de RSE vise : (a)
assurer la sécurité des employés ainsi que des communautés limitrophes des
entreprises à risque, des consommateurs, et de l‟environnement ; (b) promouvoir la
transparence dans le processus de décision managériale, financière commerciale, et
contractuelle ; (c) renforcer les mécanismes et les pratiques industrielles et
commerciales propices à une économie circulaire, (d) encourager sensibilisation et
formation à l‟ensemble des pratiques de RSE ».
Des mesures incitatives à lřégard des entreprises renforcent ce dispositif légal. Ainsi,
en 2004, une loi sur les fondations ouvre aux entreprises la possibilité de doter dřun
capital des fondations destinées à assurer le financement dřactivités dřintérêt
général, avec un mécanisme dřincitation fiscale. Ou encore, la réforme fiscale de
2007 qui a élargi les possibilités de déductions fiscales pour le financement
dřopérations caritatives, dřactivités éducatives et de protection de lřenvironnement.
En 2007, 2008 et 2009, la SASAC72, organisation émanant du Conseil dřÉtat, a
publié trois documents de lignes directrices destinés à promouvoir la RSE dans les
entreprises dřÉtat, dans les entreprises à investissement étranger et dans les
banques. « Ces textes, qui n‟ont pas le caractère de normes obligatoires,
contiennent à la fois le rappel de certaines obligations légales, et l‟appel à œuvrer
au-delà des obligations réglementaires en matière de responsabilité économique,
71
Aujourd’hui encore dans la version chinoise des organigrammes n’apparaît pas toujours la mention DRH, mais
celle de Responsable du Parti, dans les versions anglophones (quand elles existent) par contre figure un DRH.
72
SASAC : State-owned Assets Supervision and Administration Commission of the State Council
étrangères qui avaient besoin de recruter ont naturellement revu les salaires à la
hausse et répondu aux attentes sociales sous peine de voir partir les candidats et
leurs employés dans les grandes entreprises dřÉtat. Cřest ainsi que les filiales des
FMO proposent de nombreux avantages ; pour tous : transport des employés,
cantine gratuite, jours de congés supplémentaires, assurance sociale
complémentaire, formation … et, pour les cadres : prise en charge de formations
diplômantes de type MBA, facilités pour lřaccession au logement, prise en charge
des frais de scolarité des enfants… Les attentes des employés sont élevées, et pour
les attirer et les retenir les filiales des FMO nřont guère dřautre choix que dřy
répondre et leurs DRH font preuve de beaucoup de créativité.
Le gouvernement central ou les gouvernements locaux nřhésitent pas à sřimmiscer
dans les décisions de croissance ou dřinvestissements des entreprises. Cřest ainsi
quřen 2010, le directeur dřune usine dřembouteillage explique comment les autorités
locales sont intervenues dans les choix de production de deux entreprises afin de
préserver lřemploi. Une entreprise avait prévu de commercialiser une chaine
dřembouteillage dans laquelle toutes les opérations jusquřà la palettisation étaient
entièrement automatisées. Les autorités locales sont donc intervenues auprès de
lřentreprise vendeuse pour imposer une modification du produit et auprès de
lřentreprise acheteuse qui nřa pas eu le choix de son mode de production, la
contraignant à adopter un processus semi-automatisé comme en témoigne son
directeur général : « Nous avons aussi un robot combi sans option manuelle. C‟est
une stratégie qui n‟a pas marché en Chine pour des raisons humaines et de règles.
Avant la crise, tous les clients étaient partants. Puis il a fallu tout reprendre. Chez
Pepsi, on a vendu une ligne qui produit 36 000 bouteilles à l‟heure et ils ont maintenu
50 personnes en fin de ligne qui remplissent les palettes 24h sur 24 pour ne pas virer
des gens, c‟est la loi (locale) qui interdit la robotisation en fin de chaîne ».
Dans ce même esprit, les grands contrats industriels signés entre la France et la
Chine comprennent des obligations de transfert de technologies dont les modalités
sont directement fixées par le gouvernement central.
La pression des parties prenantes prend tout son sens en Chine et lřignorer
provoque plus dřexternalités négatives que dřy répondre. Par ailleurs, en tenir compte
peut aider à développer le nom de marque. En effet, mis à part les grands groupes
internationaux du secteur du luxe ou de quelques secteurs stratégiques comme
lřaéronautique, lřautomobile, lřinformatique ou le traitement des eaux, les filiales des
FMO dispose auprès du grand public dřune notoriété équivalente à celle dřune PME.
Cette absence de renommée les oblige à multiplier les efforts pour se faire connaître
et reconnaître. Quelques mois après lřincident, dřavril 2008, qui accompagna le
passage de la flamme olympique en France et qui se solda par lřappel au boycott
des enseignes françaises en Chine, le directeur dřune enseigne de grande
distribution, la plus touchée par cette campagne, disait que finalement cela nřavait
pas duré et que cela avait été même bénéfique pour faire connaître lřenseigne
« mieux vaut une mauvaise réputation que pas de réputation du tout. Depuis, toute
l‟agitation est retombée et il reste le positif, tout le monde désormais nous connaît ».
Dans ce contexte dřabsence de reconnaissance et de différenciation, le métier de
DRH prend des contours spécifiques en Chine, notamment en intégrant dans ses
missions le développement du nom de marque. Cette absence de notoriété des
filiales étrangères explique que les DRH classent respectivement le recrutement et la
rétention des personnels en première et deuxième position dans la liste de leurs
principales difficultés et quřils soient prêts à saisir toutes les opportunités qui sřoffrent
à eux pour faciliter lřexercice de leurs missions.
Ainsi le séisme du Sichuan, en 2008, a été, pour eux, lřoccasion dřun activisme
important. Le séisme a marqué un tournant en matière de solidarité collective et
dřactions caritatives dans la société chinoise mais aussi dans les entreprises. Les
traditions de solidarité et de philanthropie sřexprimant par le don et les actions
caritatives ont connu une parenthèse pendant la période communiste qui les
considérait comme une offense à lřaction gouvernementale, comme un jugement de
son incapacité à prendre en charge les problèmes de la nation. Elles étaient donc
prohibées. La médiatisation des catastrophes liées au séisme à réveillé dans la
population un incroyable élan de solidarité chacun voulant porter sa contribution
financière pour aider les sinistrés et participer à la reconstruction des zones détruites.
Cet élan sřest reproduit dans les entreprises et des employés ont organisé des
collectes au sein de leur service. Certaines entreprises ont pris conscience de
lřimportance de la philanthropie pour leurs employés et ont décidé de participer elles
aussi. En 2009, la quasi totalité des filiales occidentales rencontrées communiquaient
sur leur contribution et avait constitué des dossiers de presse relatant leur soutien.
Le DRH dřune entreprise française du secteur de la grande distribution faisait le
constat que lřattitude des employés à lřégard de lřentreprise avait changé depuis la
contribution de cette dernière. La DRH dřune entreprise française de
télécommunication indiquait que, face à lřampleur des retombées internes et
potentiellement externes, lřentreprise avait renforcé son action caritative et développé
la fondation existante. Toutes ont médiatisé leur aide, la majorité a perçu les
retombées possibles en termes de notoriété et depuis le séisme du Sichuan, toutes
communiquent sur leurs actions et sur les ONG chinoises quřelles soutiennent. De
plus, beaucoup dřentre-elles ont créé leurs propres fondations, encouragé en cela
par les incitations fiscales.
Les pressions externes jouent le rôle dřaccélérateur dans le développement dřun
management responsable au sein des entreprises. Ce mécanisme est renforcé au
sein des filiales étrangères par des pressions internes et par lřaltérité définie comme
« les phénomènes qui se rapportent à l‟existence et à la reconnaissance de l‟Autre,
identique et différent de soi » (Vinsonneau, 1997).
qui sřexpriment dans le sentiment dřiniquité qui est la première cause déclarée de
départ des employés des filiales des FMO.
Lřaffichage dans les chartes de valeurs dřéthique, dřégalité, de respect de la diversité
est fortement dissonante avec des pratiques contraires comme celle dřun
management discriminatoire entre cadres expatriés et cadres locaux, entre cadres et
non cadres. Il en va de même quand la rhétorique porte sur lřimportance de la
diversité culturelle, dřun management interculturel et que les pratiques démontrent
lřenfermement de lřautre dans une culture fiction reconstruite. Tous ces écarts entre
lřintentionnalité, le discours, lřaffichage dřun management responsable et la non mise
en œuvre dans lřaction ne contribuent ni à la performance sociale et économique des
entreprises ni à lřinnovation managériale.
Les filiales étrangères implantées en Chine sont seules face à lřadversité. Elle
doivent affronter des défis divers, des épreuves quřelles devront subir ou surmonter
en commençant par les barrières de la langue, lřabsence dřobjectifs clairs à leur
implantation « on est en Chine parce qu‟il faut y être », des cultures nationale,
managériale et organisationnelle différentes, des procédures et modèles inadaptés,
un environnement institutionnel fortement présent et pressant... Les obstacles sont
nombreux et lřexercice du management périlleux et complexe.
Face à lřadversité, nos observations mettent en avant deux types de réactions de la
part des filiales.
La première attitude est le déni de la réalité, de la complexité et de la diversité. Déni
qui devient un frein à lřinnovation managériale et sociale et se traduit par un
renforcement de procédures et de normes peu ou pas utilisées et de facto par une
atrophie de la fiction organisationnelle, par une gouvernance de plus en plus virtuelle
et par lřenfermement de lřautre dans une culture fiction qui nřa dřautre rôle que celui
de justifier lřabsence de performance. Lřhomogénéisation est la norme. Les filiales
apparaissent alors comme des « non-lieux », définis par Augé (1992) comme des
espaces interchangeables où l'être humain reste anonyme, où les employés chinois
sont rebaptisés de prénoms occidentaux mémorisables et prononçables et avec
lesquels ils entretiennent principalement une relation de consommation.
Les organisations qui adoptent cette attitude nřont pas de production réelle, elles
fonctionnent comme des bureaux de représentation à moins quřelles ne délèguent
leur activité et la création de valeur à des entreprises chinoises partenaires sous la
forme de joint-venture. Ces filiales fonctionnent en centres de coûts et ne peuvent
constituer des lieux dřinnovation et développent un management non durable. La
crise économique et financière de 2008 a mis un frein à ces orientations peu
responsables. Les entreprises-mères ont réduit les budgets des filiales les obligeant
à un fonctionnement autre, certaines ont été relocalisées.
La seconde attitude, la plus propice à lřémergence et au développement dřun
management responsable, utilise lřadversité comme moteur de construction de
politiques managériales innovantes. Plusieurs principes guident ces politiques
nouvelles fondées sur lřaltérité, (Duport, 2012, 2013), « sur lřoptimisme, la pro-
activité, la flexibilité et lřacceptation de lřinconnu » (Meier, 2014).
Le premier principe est avant tout celui de lřancrage des pratiques dans la
réalité et dans la complexité. Il correspond au rejet de la virtualité du
découplage organisationnel.
Le second principe repose sur la reconnaissance de lřaltérité envisagée non
plus comme contrainte mais en tant que ressource et potentialité. Il postule un
changement de paradigme et pose lřhétérogénéité comme la norme.
Conclusion
Nous avons finalement fait le choix, à partir de nos observations, de centrer notre
étude sur les modalités de résolution de la tension qui peut naître entre le virtuel et la
complexité, entre les visées hégémoniques et dominatrices des entreprises mères et
celles émancipatrices et transformatrices des filiales qui peuvent avoir vocation à
transformer les pratiques et à façonner de nouvelles approches managériales. Nous
avons également fait le choix de témoigner de ces lointains projets innovants dřun
management responsable qui offrent un rapport différent aux fins poursuivies, une
autre relation entre fins et moyens, fruit dřun équilibre entre gouvernance par les
hommes et gouvernance par les règles. « At some point, differences in degree
produce differences in kind » (Rothschild et Whitt, 1986).
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Fatima EL KANDOUSSI
Professeur à lřENCG
Laboratoire LAREFA, ENCG Agadir / Maroc
Elkandoussif@yahoo.fr
Hind BENOUAKRIM
Doctorante en Sciences de Gestion
Laboratoire LAREFA, ENCG Agadir / Maroc
benouakrim@gmail.com
Afaf EL AMRANI
Doctorante en Sciences de Gestion
Laboratoire LAREFA, ENCG Agadir / Maroc
afafe.elamrani@yahoo.fr
Introduction
1. Le marketing relationnel
La RSE est imposée aujourdřhui comme un sujet phare dans le milieu académique
mais aussi managérial, cependant et comme le confirment Gond et Igalens (2008), le
concept nřest pas récent et fait référence à des pratiques plus anciennes notamment
nord-américaines. Cependant le développement de la RSE comme concept
académique est plus nouveau et trouve son point de démarrage dans la publication
de lřouvrage de Bowen en 1953, intitulé « Social Responsibilities of the
Businessman ».
De multiples définitions portées par différents chercheurs et organismes se
confrontent et ne se convergent pas vers une seule définition du concept, mais nous
essayerons de développer ce qui forme le dénominateur commun des diverses
définitions afin de constituer une base conceptuelle mais aussi pratique de la RSE.
A lřinstar de nombreux pays, le Maroc a engagé ces dernières années des réformes
destinées à promouvoir la RSE au sein des entreprises afin de mettre lřactivité
économique au service du progrès humain. En effet, lors de la 2ème conférence de la
mise à niveau environnementale en 2005, le message royal « Intégrales de
lřinvestissement » livré aux participants fut un message clair de lřadhésion du Maroc
aux valeurs de la RSE. Cet engagement du Maroc trouve son prolongement dans un
cadre juridique qui a été modifié pour prendre en considérations ces engagements
(MřHamdi et Trid, 2009). Des modifications au niveau du code du travail, des droits
de la personne, du droit de lřenvironnement (loi 11-03du19 Juin 2003) et des
dispositifs contre la corruption74.
74
La responsabilité sociale des entreprises : les aspects relatifs au travail, 2009, les expertises de la CGEM,
Digest.
4. Résultat de l’étude
Le Cadre d’analyse
Entreprise Managem : « Nous avons pu valoriser les effluents liquides qui sont riche
en sels pour les transformer en sulfate de sodium».
On se basant sur le rapport de développement durable et le site web du groupe,
nous avons enrichis la partie démarches environnementale par lister un certain
nombre dřactions et de démarches entamés par le groupe en faveur de la planète.
Entreprise Delassus : « parmi les pratiques d‟ordre environnemental que nous avons
avantagé, je citerai principalement la réutilisation des caisses, la gestion des déchets
des exploitations … »77
En plus de la démarche de recyclage des déchets et sa gestion, lřenjeu économique
est exprimé par les dirigeants des deux groupes lorsquřil sřagit de palier lřéconomie
et lřenvironnement.
75
Managem, 2010, Rapport de développement durable.
76
Idem
77
www.delassus.com
Entreprise Delassus : «nous avons mis en place un système intelligent qui comporte
des stations météo pour suivre le climat », « l‟irrigation ne se provoque que lorsque
c‟est indispensable pour l‟arbre », « ……… c‟est une irrigation à la demande ».
Lřéco-conception des produits est une démarche qui consiste en la prise en
considération de lřenvironnement dans tout le processus du cycle de vie du produit
sans que les fonctions des produits soit affaiblit. Il est important de signaler quřune
décision de conception dřun produit implique moins de déchets, moins de
consommation dřénergie et plus de préservation de lřenvironnement.
Entreprise Delassus : « nous introduisons la lutte intégrée dans notre agriculture»78.
Palier entre lřenjeu économique, social et environnemental est reconnu par les
responsables interviewés sachant que le pilier économique est indispensable pour la
prise en compte des pratiques durables et responsables.
Lřentreprise ne peut pas durablement être pérenne si la société ou elle agit, ses sites
dřactivités, ses collaborateurs, ses clients, ses fournisseurs…. ne prospèrent pas
avec elle. La performance économique aujourdřhui ne se mesure pas à partir des
indicateurs économiques et financiers mais il faut que lřentreprise prenne en compte
les attentes des différentes parties prenantes et reconnaît les impacts de ses
activités sur le plan social, et sociétal.
78
Idem
79
Managem, 2010, Rapport de développement durable
80
Idem
81
Idem
82
www.managemgroup.com
83
Managem, 2010, Rapport de développement durable
84
www.oit.com
85
Managem, 2010, Rapport de développement durable
86
Managem, 2010, rapport du développement durable
87
Lřéconomiste, édition n. 3447, du 18/01/2011
88
Rapport dřactivité de la fondation Sanady ,2010-2011
89
Managem, 2010, Rapport de développement durable.
90
Idem
91
www.delassus.com
92
Idem
93
www.primrose-flowers.com
94
www.citruma.ma
95
Idem.
96
Lřéconomiste, édition n. 3447, du 18/01/2011
La réglementation
Dans ce cadre, La Direction du Contrôle et la Prévention des Risques(DCPR)
participe à lřélaboration et la mise en application de la législation et de la
réglementation relatives au contrôle des normes de qualité des produits minier, à la
surveillance administrative, au contrôle technique et la sécurité dans les installations
de lřindustrie minière.
Entreprise Managem : « nous avons élaboré notre référentiel d‟indicateurs en nous
basant sur la version 3GRI (Global Reporting Initiative) enrichis des lignes directrices
spécifiques au secteur minier et complétées par les critères de Vigeo (première
agence de notation extra financière européenne) »97.
Il sřagit des textes et réformes qui régissent le secteur dřactivité minier dans son
ensemble que ça soit des textes réglementaires concernant les explosifs à usage
civile ou les appareils à pression ainsi que le statut du mineur98.
Entreprise Managem : « bâtir la performance environnementale sur une approche
proactive visant le respect de toutes les lois, les réglementations
environnementales…. »99
97
Managem, 2010, Rapport de développement durable
98
Idem
99
Idem
100
www.delassus.com
C/ L’approche relationnelle
Les attentes des clients sont devenues extrêmement sensibles au comportement
responsable des entreprises. Pour être efficace et à lřécoute aujourdřhui, les
entreprises doivent tenir compte de lřimpact social et environnemental dans leurs
processus à la fois opérationnel et stratégique pour aboutir à une relation
dřengagement et de coopération.
Entreprises Delassus : « nous essayons au maximum de maintenir nos relations
avec nos clients sur la base du respect des engagements, … de part et d‟autres ».
Entreprise Delassus : « comme c‟est déjà dit auparavant, c‟est à partir des
exigences de nos clients de faire toujours mieux de façon responsable que nous
avons pu réaliser nos objectifs mutuels ».
Nouer des liens durables et solides avec ses clients est désormais une priorité pour
les entreprises. Pour développer ces liens, la relation de confiance représente un
élément clé de la réussite et un avantage concurrentiel indéniable pour lřentreprise.
Entreprise Delassus : « Nos clients nous font confiance parce que nous respectons
nos engagements et nous partageons les mêmes valeurs ».
Entreprise Managem : « l‟ensemble des directions du siège, des exploitations et des
différentes entités opérationnelles se sont engagées depuis plusieurs années dans
101
Lřéconomiste, édition n. 3447, 2011
102
Managem, 2010, Rapport de développement durable
103
Lřéconomiste, édition n. 3447, 2011
104
Managem, 2010, Rapport de développement durable
5. Analyse et discussion
Au regard des échanges réalisées avec les dirigeants des entreprises responsables,
il apparaît nettement que dans les trois piliers de la RSE, les entreprises mettent en
place des démarches ponctuelles et de façon formelle concernant la réduction des
économies dřénergie, lřéconomie dřeau, le recyclage des déchets avec une meilleure
valorisation concernant le volet environnemental. Lřamélioration des conditions de
travail des collaborateurs, la prise en compte des mesures de sécurité, la formation
et lřencadrement concerne le volet social. Et des démarches considérables en faveur
de la cité pour la dimension sociétale. Au niveau de la formalisation de la RSE, de
nombreuses certifications et labels ont été mises en œuvre par ces entreprises.
Cependant, ces normes sont des procédures et des codes de conduite certes mais la
vision est plus importante dans la mesure où lřengagement des entreprises cřest
dřabord lřengagement responsable des dirigeants et de tous les collaborateurs vers
des valeurs communes. Il sřagit dřune RSE formelle dont la conciliation entre
lřéconomique, lřenvironnement, le social et le sociétal est confirmée.
En ce qui concerne les déterminants de lřengagement des entreprises pour la RSE, il
sřagit dřune part des convictions du dirigeant (Lepoutre et Heene, 2006 ; Bowman et
Haire, 1976) et le secteur dřactivité dřautre part (Deegan et Gordon, 1996 ; wiseman,
1982 ; Cormier et Magnan, 1999 ; Ben Rhouma, 2008), en particulier le secteur
réputé polluant (Fraisse et Guerfel-Henda, 2005) qui influent sur lřadoption du
processus de la RSE.
La taille de lřentreprise constitue également un enjeu qui a un rôle à jouer important
dans lřadoption de la RSE (Glachant et al. 2004). Il est clair que la RSE offre un bon
moyen de se différencier de la concurrence, cependant, nous avons pu observer que
sa mise en œuvre résulte à la demande particulière des parties prenantes
spécialement les clients en plus de la contrainte réglementaire qui influent sur la
culture de lřentreprise et lřencourage à sřengager dans des démarches responsables.
Nous venons de constater que les clients qui se sentent en confiance se sentent plus
engagés dans une relation de point de vue des entreprises interviewées. Dřailleurs,
105
Managem, 2010, Rapport de développement durable
106
Idem
107
Idem
les résultats obtenus dans la présente étude rejoignent ceux cités dans la littérature,
qui indiquent que la dimension confiance joue un rôle déterminant dans la relation
entre les partenaires dřéchanges (Morgan et Hunt, 1994). Certains auteurs ont même
démontré son importance dans lřexplication des comportements liés à la prise de
décision (Dwyer, Schurr et oh, 1987). La littérature vient appuyer ces constats en
signalant que la confiance explique en grande partie lřapproche dřengagement qui
unis lřentreprise avec ses parties prenantes spécialement les clients (Morgan et
Hunt, 1994).
Cřest pourquoi lřentreprise devrait tout mettre en œuvre pour rassurer les clients et
les mettre en confiance, en leurs fournissant des produits et services responsables,
en les informant des actions entamées en faveur de lřenvironnement et la société, en
leurs expliquant clairement les motivations et les valeurs de lřentreprises et pourquoi
pas en faisant appel à leurs expériences et à leurs soutiens dans lřélaboration de ces
démarches responsable (Maignan, Ferrell et Hult (1999) in Lapeyre (2009).
En effet, Lřentreprise qui entretienne des relations à long terme avec ses clients
partagent à la fois des avantages et des responsabilités et se font mutuellement
confiance et sont engagés dans une perspective de collaboration et de coopération
(Dwyer et al. 1987).
Il est essentiel de comprendre les facteurs relationnels puisquřils peuvent modérer le
développement de la relation de lřentreprise avec ses parties prenantes (Achrol,
1997). Tout comme la confiance et lřengagement, lřinnovation sřest avéré aussi une
composante importante dans lřapproche relationnelle. En effet, un autre résultat qui a
émergé de notre étude qui concerne le lien entre la RSE et lřinnovation. Les
entreprises qui sřengagent dans la RSE sont en mesure de développer des
innovations technologiques importantes. Résultat, la RSE est clairement orienté vers
lřinnovation technologique permettant ainsi de saisir les opportunités et dřavoir des
avantages concurrentiels. Cřest le cas des deux groupes dřentreprises, ils opèrent
dans des secteurs différents et entreprennent différemment dřune manière à servir
mieux les parties prenantes et la réglementation.
Ces résultats témoignent de notre échantillon de notre étude exploratoire, nous
devons enrichir les recherches futures par lřintroduction de dřautres secteurs
dřactivité et des tailles différentes des entreprises et de réaliser une étude plutôt
dyadique.
Bibliographie
Web graphie
www.cgem.ma
www.citruma.ma
www.delassus.com
www.managemgroup.com
www.oit.com
www.primrose-flowers.com
www.sanady.org
Anne-Marie FRAY
Professeur en Management des Ressources Humaines
France Business School
Campus de Tours (France)
annemariefray@gmail.com
Introduction
Le secteur public est une entité à différencier du simple statut public, avec lequel il
est souvent confondu. Le service public est une activité considérée comme devant
être disponible pour tous, qui sřappuie donc sur le concept de lřintérêt général. Il
sřagit alors de définir lřintérêt général non pas comme une somme des intérêts
particuliers (conception américaine), mais bien comme un fait qui, dépassant chaque
individu, est en quelque sorte lřémanation de la volonté de la collectivité des citoyens
en tant que telle108. Le service public est donc pris ici comme partie de cet intérêt
général.
Il ne faut donc pas confondre le service public avec les grandes entreprises
publiques ou avec les différentes collectivités publiques. Un service public peut en
effet être rendu par lřentreprise privée (distribution de lřeau, ambulanciers privés,
écoles) ; une entreprise publique peut avoir des services marchands (SNCF, La
Poste). De la même façon, il ne faut pas confondre service public et monopole
(audiovisuel), même si, souvent, cet amalgame parait naturel (réseau ferroviaire).
En France les activités de service public peuvent être classées en trois catégories :
108
Il s’agit de la conception d’Adam Smith opposée à celle de Jean Jacques Rousseau….
Dans ces conditions, lřinterrogation française prend des allures exploratoires : quelle
est la fonction du manager stratégique, quel rôle a-t-il, est-il identifié en tant que tel ?
Autant de questions qui trouvent difficilement réponse dans les travaux antérieurs, du
moins en ce qui concerne le secteur public.
de changement dans les organisations modernes, son rôle est interrogé de par les
décisions organisationnelles qui traduisent les politiques publiques placées sous le
signe du résultat et de lřefficience des services. Le terme manager renvoie
intuitivement aux fonctions dřencadrement, et donc aux responsabilités liées au
pouvoir hiérarchique. Les faits sont plus complexes puisque selon les organisations,
on trouve des managers opérationnels, de proximité et des dirigeants stratégiques.
Dřoù le questionnement sur lřémergence de la fonction et de ses compétences
associées qui peut se traduire par le besoin de compétences stratégiques afin de
faire évoluer les fonctions de manager.
La première difficulté est son identification puisque le corps dřappartenance ou la
catégorie, ainsi que le grade sont des critères de reconnaissance. La notion de
manager public nřa donc pas de valeur juridique et varie suivant le système
organisationnel. Système qui demande des éléments de compréhension pour en
appréhender les particularités.
109
Document interne EN3S
110
THIAW PO UNE O., (2009), Le renforcement de la professionnalisation des managers stratégiques et
opérationnels afin d'accroître leur réactivité et leur implication, Rapport de direction, EN3S
Les interviewés occupent des postes de directeurs de caisses locales dans les trois
branches citées. 12 entretiens répertoriés dans le texte de #1 à #12 ont été réalisés
sur moins de deux mois: 10 directeurs du régime général (deux par branches CAF,
URSSAF, CARSAT et CPAM ; 3 directeur MSA ; 2 directeurs RSI.
Le travail dřinterview sřest effectué en binôme, suivi dřune retranscription totale, puis
dřun travail sur une grille dřanalyse à partir des éléments relevés. Cette grille sřest
enrichie en construction constante et les interviews ont, de ce fait, été analysés en
deux temps.
Résultats et Discussions
Deux actions clés émergent des premières interviews : le manager stratégique
participe aux échanges caisse locale/caisse nationale en contribuant à la conception
des dispositifs en lien avec les orientations stratégiques nationales. De plus, il exerce
une fonction de veille et un comportement anticipateur sur des domaines législatifs
ou des indications nationales. Mais le tout avec des différences notables.
réseau et il faut qu‟on alimente les travaux nationaux. […] Je considère aussi que
c‟est un élément de gratification et de valorisation […] Il amène des choses, parce
qu‟il a plein d‟idées en tête, et je les trouve plutôt passionnantes et puis en même
temps, lui y va avec l‟idée de s‟enrichir […] c‟est de la « fertilisation croisée » #4
Par cette participation ouvrant sur une densité informationnelle, le manager
stratégique peut influencer les dynamiques de changements au sein du réseau, aider
à la prise de décision de la direction et se voir confier la conduite de projets
spécifiques en interne. « Ils sont là pour, après avoir fait le tri, tenir informée la
direction, sensibiliser la direction, pour alimenter la prise de décision en fonction de
ce qui se passe sur le terrain réellement. Parce que moi, sur le terrain, je n‟y suis
jamais.#4
Dès lors, la synthèse sřimpose : « … ils sont force de réflexion et de proposition pour
nous puisqu‟ils sont situés dans une ligne d‟aide à la décision en quelque sorte. C‟est
en ça qu‟ils ont un rôle stratégique » #8
A ce stade de lřexploration, une synthèse sur la fonction peut être établie à travers
lřensemble des interviews : le manager stratégique, même peu identifié, est reconnu
sous les compétences suivantes :
- Etre force de proposition de toute nature pour contribuer à la définition de la
stratégie dřun secteur, voire de lřorganisme »
Bibliographie
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Benjamin HOUESSOU
Université de Rennes1, IEP de Rennes1
Laboratoire de recherche : CRAPE112-UMR 6051,
Chargé dřétudes, CMA du Loir-et-Cher, Blois, France
benjaminhouessou@gmail.com
Introduction
112
CRAPE : Centre de Recherche sur lřAction Politique en Europe
113
Le pays, à lřinstar de la Communauté de communes, est une structure qui fait partie du découpage territorial en France.
emplois, etc.), volet sociétal (relations avec les clients et les fournisseurs, relations
avec la société etc.), volet environnemental (gestion des ressources, économie
dřénergie, biodiversité, gestion climatique et des déchets, circuit-court, etc.). Ainsi par
exemple pouvons-nous dire que la RSE est une démarche qui consiste à intégrer à
la détermination et à la conduite des stratégies de lřentreprise les demandes sociales
et environnementales de ses différentes parties prenantes qui vont au-delà de ce qui
est prévu par la loi (Capron et Quairel, 2004). Plusieurs acteurs impliqués dans le
fonctionnement de lřentreprise influent sur lřorientation et la détermination des actions
qui pourront relever dřune démarche de RSE/DD. En cela lřinteraction entre les
différentes responsabilités de lřentreprise et les solutions et problèmes que ces
responsabilités impliquent (Caroll, 1979), constitue un modèle judicieux dans
lřanalyse globale de la démarche. Les aspects : économique, légal, environnemental,
sociétal, social, philanthropique sont souvent évoqués dans les exigences
institutionnelles, organisationnelles et managériales de la conduite dřune RSE.
A côté de la littérature académique, des organisations et institutions internationales
ont proposé des définitions de la RSE. En effet, en 2001, la commission européenne,
à travers le livre vert définit la RSE comme l‟intégration volontaire des
préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités
commerciales et leurs relations avec toutes leurs parties prenantes internes et
externes (actionnaires, personnels, clients, fournisseurs, partenaires, collectivités,
etc.) et ce, afin de satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables et
investir dans le capital humain et l‟environnement. The World Business Council for
Sustainable Development (WBCSD) quant à elle voit dans la RSE une démarche
éthique de lřorganisation vers la société tout en répondant aux exigences de ses
parties prenantes. A travers ces définitions, on peut se questionner sur le degré
dřautonomie laissé au dirigeant dřentreprise pour exercer la RSE et vérifier les
résultats des actions mises en place à cet effet dans lřentreprise (Pougnet-Rozan,
2005 ; 2006).
en pratique dans les entreprises (Pluchart, 2011). De fait, les modes dřappropriation
de la RSE par le management et par les ressources humaines de lřentreprise
semblent nécessaires (Grimand et Vandangeon-Derumez, 2010). Les professionnels
RH et les directions des entreprises devront intégrer davantage la notion de RSE
dans les pratiques de GRH afin de ne pas avoir des comportements essentiellement
basés sur des règles de droit (Coulon, 2006).
La recherche que nous présentons ici fait partie dřune étude plus globale qui touche
à plusieurs points et tente de répondre à plusieurs problématiques identifiées par les
acteurs du territoire. Les résultats que nous exposerons sont issus de ceux de lřétude
globale dont nous présentons, au préalable le contenu. En effet, cette étude
comporte 3 volets :
Volet 1 : DIAGNOSTIC
- Analyse démographique du territoire : population, ménages, population active,
logement, motorisation, grands secteurs dřactivité.
- Diagnostic et analyse du maillage commercial et artisanal communal à lřéchelle du
Pays et des communautés de communes, des activités sédentaires et non
sédentaires, artisanales et commerciales.
- Description détaillée par commune, communauté de communes: localisation,
densité, analyse de l'offre, etc...
- Evolution de lřoffre commerciale et productive entre 2000 et 2013.
- Comparaison de lřoffre commerciale et artisanale par rapport à dřautres territoires
du département, afin de mettre en exergue les spécificités et les particularités du
Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais (âges des chefs dřentreprise, effectifs
des salariés, domaines dřactivité, etc.).
- Recensement des marchés de plein air, diagnostic et recensement des besoins de
mises aux normes dans les entreprises.
- Recensement des tournées alimentaires, de la vente directe et des AMAP.
- Analyse des flux commerciaux (comportements dřachat des consommateurs) :
attractions et évasions commerciales par grand secteur dřactivité (alimentaire,
équipement de la personne, équipement de la maison, cultures et loisirs, autres
produits et services) et par secteur dřenquête.
- Mise en évidence des pôles d'attraction commerciale internes et externes au Pays,
y compris hors département (localisation, types dřactivité, type de distribution).
- Recensement des projets dřaménagement de zones dřactivité économiques.
- Repérage des atouts et faiblesses et des tendances lourdes caractérisant le
territoire
- Repérage des besoins, forces et faiblesses des entreprises, à partir dřune enquête,
en matière de ressources humaines, politique commerciale, outil de travail, mise aux
normes notamment liées à lřaccessibilité des personnes à mobilité réduite, etc.
- Repérage des problématiques liées à la transmission dřentreprise par secteurs
dřactivité et/ou par territoire.
- Identification des tendances générales nationales de comportements des
consommateurs.
- Point sur les entreprises ayant obtenu des subventions lors de la dernière tranche
de lřORAC115 du pays (2007-2010) : pérennité, bilan des actions collectives
114
Cf. OCMACS, CCI/CMA, Proposition dřétude préalable, 04/2013.
115
ORAC: Opération de Restructuration de lřArtisanat et du Commerce.
organisées sur cette dernière tranche. Le rapport final sur ce volet présente les
statistiques détaillées et leurs analyses, ainsi quřune synthèse de chaque point
étudié. Il a fait lřobjet dřune présentation au comité de pilotage du Pays de la Vallée
du Cher et du Romorantinais, pour recueillir son avis et ses amendements.
Volet 2 : STRATEGIE DE L‟OCMACS
Le volet 2 est consacré à la définition de la stratégie de lřOCMACS116.
Cette stratégie se décline sur les points suivants :
- Identification des projets individuels des entreprises du pays,
- Identification des projets dřinvestissements à court terme (classement par typologie
: matériel, aménagement ou agrandissement de local, mise aux normes, notamment
en matière dřaccessibilité aux personnes à mobilité réduite, montant estimé des
investissements)
- Evaluation de lřimpact potentiel des investissements sur lřemploi.
- Recueil des besoins de formations au sein des entreprises,
- Recueil des besoins et freins liés à lřaccompagnement en énergie-environnement-
qualité, en approvisionnements locaux Ŕ filières courtes, en e-commerce et m-
commerce,
- Recensement des souhaits dřanimations commerciales collectives utilisables par
les entreprises,
- Identification des projets de développement ou de transmission dřentreprises,
- Estimation de la nature, du volume des projets dřinvestissements et des moyens
notamment financiers à mobiliser,
- Repérage dřéventuelles problématiques transversales ou sectorielles, notamment
lřidentification de filières ou de branches dřactivités porteuses,
- Identification des nouveaux marchés pour les entreprises artisanales et leurs
évolutions en matière dřorganisation,
- Détermination des actions collectives d'accompagnement, notamment en faveur de
la transmission / reprise ou du développement des entreprises locales, et des actions
d'animation.
Comme à lřissue du volet 1, le rapport final de ce volet 2 est présenté aux membres
du comité de pilotage, pour recueillir leurs avis et amendements. Cette réunion de
validation a permis au Pays de définir une stratégie de dynamisation du commerce et
de l'artisanat sur son territoire.
Volet 3 : SUIVI – EVALUATION DE L‟OCMACS
Il sřagira de proposer des indicateurs de suivi de lřopération, pertinents et facilement
exploitables, permettant de mesurer son impact sur les actions individuelles et sur les
actions collectives. Ces indicateurs sont regroupés dans une fiche de synthèse.
3. Méthodologie
Pour cette recherche, nous avons opté pour une méthodologie à la fois qualitative et
quantitative (Guével et pommier, 2012). En effet une première phase de nature
qualitative a permis dřidentifier des items qui illustrent les pratiques de RSE/DD dans
les entreprises. Cette phase de nature qualitative est réalisée à travers plusieurs
étapes : Analyse de l‟offre commerciale et artisanale à partir du Registre du
Commerce et des Sociétés et du Répertoire des Métiers ; Extraction et analyse des
données de l‟Observatoire départemental 2009 des flux commerciaux (étude des
comportements d‟achats des consommateurs) ; Entretiens qualitatifs auprès de 20
116
OCMACS : Opération Collective de Modernisation de lřArtisanat du Commerce et des Services en milieu rural.
Nb % cit.
Alimentaire 46 19,6%
Bâtiment 70 29,7%
Services 67 28,5%
Production 6 2,6%
Commerce 46 19,6%
Total 235 100,0%
Tableau 1
Répartition des entreprises par secteur d'activité
117
Cf. Liste du tableau 1 : Pratiques RSE/DD mises en place dans les entreprises.
3,10%
17,40% 15,40%
Moins de 28
15,40% De 28 à 34
25,00% De 35 à 41
De 42 à 48
De 49 à 55
23,70%
56 et plus
19,60% 19,60%
2,60%
Alimentaire
Bâtiment
Services
29,80%
28,50% Production
Commerce
H 1 : La taille a un effet sur les pratiques de RSE/DD (les entreprises qui ont des
démarches de RSE/DD sont de grande taille).
H 2 : Le secteur dřactivité a des effets sur la pratique de RSE/DD (les entreprises qui
ont des démarches de RSE/DD relèvent davantage de secteurs dřactivité
spécifiques).
H 3 : Lřâge du dirigeant dřentreprise a un effet sur la mise en place des pratiques de
RSE/DD dans lřentreprise.
H 4 : Les pratiques de RSE/DD portent davantage sur le volet social et
environnemental.
4. Résultats et discussions
4.2. Les pratiques RSE/DD face aux facteurs : taille, secteur d‟activité, âge du
dirigeant
A lřaide du logiciel sphinx IQ, nous avons croisé les modalités des variables secteur
dřactivité, taille (nombre de salariés) et âge du dirigeant avec celles des différentes
pratiques de RSE/DD identifiées dans les entreprises afin de vérifier si ces variables
ont des influences les unes sur les autres. Pour chacun des croisements nous
obtenons les résultats suivants :
- RSE/DD x Secteur d’activité
En faisant le croisement de ces variables, nous obtenons que la relation est peu
significative pour la mise en place de bilan énergétique dans les entreprises et pour
la volonté et lřintérêt de mettre en place un tel bilan dans lřentreprise. Les tests de
significativité sont respectivement p = 8,1%, chi2 = 8,29, ddl = 4 et p = 12%, chi2 =
7,32, ddl = 4. Quant au croisement entre le secteur dřactivité et la mise en place
dřune démarche qualité dans lřentreprise, la relation est significative. Les tests de
significativité donnent p = 1,5%, chi2 = 12,42, ddl = 4.
Secteur_d'activité_RSE/DD * Projet_de_démarche_qualité
Alimentaire Bâtiment Services Production Commerce Total
Oui 2 17 6 1 5 31
Non 32 38 46 5 35 156
Total 34 55 52 6 40 187
p = 1,5% ; chi2 = 12,42 ; ddl = 4 (S).
La relation est significative. Les éléments sur (sous) représentés sont coloriés.
Enfin le mode dřapprovisionnement cřest-à-dire lřachat de produits locaux est la
démarche qui est la plus corrélée avec le secteur dřactivité. En effet la relation est
très significative et les tests donnent les résultats suivants : p = <0,1% ; chi2
= 31,37 ; ddl = 4.
Secteur_d'activité_RSE/DD * Produits_locaux
Alimentaire Bâtiment Services Production Commerce Total
Oui 33 41 15 1 22 112
Non 9 18 38 3 15 83
Total 42 59 53 4 37 195
p = <0,1% ; chi2 = 31,37 ; ddl = 4 (TS)
La relation est très significative. Les éléments sur (sous) représentés sont coloriés.
Tous les autres croisements entre le secteur dřactivité et les pratiques de RSE/DD
ont donné des résultats non significatifs.
- RSE/DD x âge du Chef d’Entreprise (CE)
Les croisements entre lřâge du chef dřentreprise et les pratiques de RSE/DD ont
donné des résultats peu significatifs sur le volet économie dřénergie (p = 12,7%, chi2
= 5,71, ddl = 3). Quant à la démarche qualité, la relation est significative (p = 2,2%,
chi2 = 9,58, ddl = 3).
AGE_DU_CE * Projet_de_démarche_qualité
Moins de 30 De 30 à 39 De 40 à 49 50 et plus Total
Oui 3 14 5 9 31
Non 8 32 44 66 150
Total 11 46 49 75 181
p = 2,2% ; chi2 = 9,58 ; ddl = 3 (S)
La relation est significative. Répartition en 4 classes de même amplitude. Les éléments sur
(sous) représentés sont coloriés.
Par ailleurs, la relation est très significative lorsque le croisement est fait avec la mise en
place de document unique dans lřentreprise (p = 0,6% ; chi2 = 12,50 ; ddl = 3 (TS).
AGE_DU_CE * Document_unique
Moins de 30 De 30 à 39 De 40 à 49 50 et plus Total
Oui 1 24 42 37 104
Non 11 28 28 49 116
Total 12 52 70 86 220
La relation est très significative. Répartition en 4 classes de même amplitude Les éléments
sur (sous) représentés sont coloriés.
- Nombre de salariés x RSE/DD
Le nombre de salariés qui exprime la taille de lřentreprise pourrait intervenir dans la
démarche de lřentreprise à mettre en place ou non des pratiques de RSE/DD. Le croisement
de la taille de lřentreprise avec le bilan énergétique donne un résultat peu significative (p
= 8,4% ; chi2 = 8,21 ; ddl = 4, PS). Il en est de même en ce qui concerne le croisement de la
taille de lřentreprise avec la mise en place de la démarche qualité (p = 13,3% ; chi2 = 7,06 ;
ddl = 4 (PS)). Enfin la relation est peu significative en ce qui concerne le croisement de la
taille de lřentreprise avec le projet de lřentreprise à mettre en place une démarche qualité (p
= 10,8% ; chi2 = 6,07 ; ddl = 3 (PS)).
Trois pratiques obtiennent des résultats très significatifs à travers les tests de significativité. Il
sřagit de la pratique de document unique p = <0,1% ; chi2 = 18,97 ; ddl = 4 (TS)) ; des
pratiques de santé et de sécurité au travail (p = <0,1% ; chi2 = 18,82 ; ddl = 4 (TS)) et enfin
de la tenue de réunions internes dans lřentreprise (p = <0,1% ; chi2 = 22,18 ; ddl = 4 (TS)).
Nombre_de_salariés * Document_unique
Moins de De 10 à De 20 à De 30 à De 40 à 50 et Total
10 19 29 39 49 plus
Oui 88 13 2 0 1 2 106
Non 118 1 0 0 0 0 119
Total 206 14 2 0 1 2 225
p = <0,1% ; chi2 = 18,97 ; ddl = 4 (TS)
La relation est très significative. Répartition en 6 classes de même amplitude. Les
éléments sur (sous) représentés sont coloriés.
Nombre_de_salariés * Santé_et_sécurité_au_travail
Moins de De 10 à De 20 à De 30 à De 40 à 50 et
Total
10 19 29 39 49 plus
Oui 24 6 1 0 1 1 33
Non 172 8 1 0 0 1 182
Total 196 14 2 0 1 2 215
p = <0,1% ; chi2 = 18,82 ; ddl = 4 (TS)
La relation est très significative. Répartition en 6 classes de même amplitude. Les
éléments sur (sous) représentés sont coloriés.
Nombre_de_salariés * Réunion_interne
Moins de De 10 à De 20 à De 30 à De 40 à 50 et
Total
10 19 29 39 49 plus
Oui 67 12 2 0 1 2 84
Non 127 2 0 0 0 0 129
Total 194 14 2 0 1 2 213
p = <0,1% ; chi2 = 22,18 ; ddl = 4 (TS)
La relation est très significative. Répartition en 6 classes de même amplitude
Les éléments sur (sous) représentés sont coloriés.
et sécurité au travail, réunions internes) comportent des relations avec des tests très
significatifs, significatifs ou peu significatifs. Les propos sur les facteurs de
contingence doivent alors être relativisés afin de les ramener au contexte dans lequel
les recherches ont été effectuées. Quant à lřhypothèse 4 relative aux volets sur
lesquels portent les pratiques de RSE/DD dans les entreprises, nos résultats
confirment que ces pratiques portent davantage sur le volet social et
environnemental. Nous proposons, ci-après un tableau récapitulatif des différents
résultats.
interrogées vont ou non au-delà du simple respect de la loi (dans le cas du Bâtiment
ou lřalimentaire par exemple). Les résultats demandent à être confirmés par des
travaux complémentaires qui touchent à dřautres domaines, dřautres territoires et
entreprises. De plus le caractère transversal de la recherche pose question. En effet
les entreprises du secteur de la production sont moins nombreuses que celles des
quatre autres secteurs de notre échantillon. Par ailleurs on pourrait effectuer une
étude longitudinale pour analyser si les pratiques mises en place dans les
entreprises sont stables dans le temps. Etant donné la différence entre nos résultats
qualitatifs et quantitatifs il serait judicieux de mener une démarche durablement
alternée jusquřà stabilisation des résultats. Ainsi, par exemple, les résultats
quantitatifs obtenus serviront de base pour un nouveau travail qualitatif pour être
affinés, lesquels nouveaux résultats obtenus seront, à leur tour, validés au niveau
quantitatif et ainsi de suite jusquřà stabilisation des résultats qui illustreraient les
pratiques de RSE/DD dans les TPE/PME des cinq secteurs dřactivité interrogées.
Cependant et malgré ces limites les résultats obtenus à travers cette étude nous
renseignent sur les pratiques de RSE/DD dans les TPE/PME des cinq activités que
nous avons interrogées. De plus, un éclairage nous est apporté sur les facteurs de
contingence et de leur portée sur les pratiques de RSE/DD.
Conclusion
La présente recherche sur les pratiques de RSE/DD dans les TPE/PME envisageait
de faire le point sur les pratiques des entreprises de cinq secteurs dřactivités
(Alimentaire, Bâtiment, Commerce, Service et Production). A partir dřune étude
globale qui porte sur des dispositifs en place sur un territoire du département de Loir-
et-Cher, les acteurs institutionnels ont souhaité accompagner les entreprises sur
plusieurs volets notamment ceux relatifs à la RSE/DD. Pour atteindre cet objectif,
lesdits acteurs voudraient connaitre les pratiques de RSE/DD en place dans les
entreprises du territoire. Ensuite ils souhaitent comprendre si des facteurs de
contingence pourraient être identifiés. Pour répondre à ces attentes, une
méthodologie mixte a été adoptée. Dřune part, une approche qualitative a permis
dřidentifier les pratiques mises en place dans certaines entreprises ayant participé
aux groupes de travail et dřétablir une liste dřitems pertinents sur le sujet. Dřautre
part, une approche quantitative a permis de tester à une échelle plus grande les
pratiques ainsi identifiées afin de connaître leur portée auprès des entreprises du
territoire et par la même occasion de tester certains facteurs de contingence qui
pourraient expliquer ces pratiques. Il en ressort de lřétude que certaines pratiques de
RSE/DD telles que les actions sur le bilan énergétique, les énergies renouvelables,
des mesures de santé et de sécurité au travail ne sont pas appliquées à grande
échelle et ne concernent que quelques-unes des entreprises du territoire. Au
contraire les autres pratiques dont par exemple les mesures à destination des
personnes à mobilité réduite sont largement partagées par les entreprises du
territoire. Quant aux hypothèses initialement posées, il en découle que la taille
semble avoir un effet sur les pratiques de RSE/DD. Les entreprises qui ont des
démarches de RSE/DD sont a priori de grande taille. Il en est de même du secteur
dřactivité et de lřâge du dirigeant. Toutefois, ces corrélations sont partiellement
validées car tous les croisements des variables RSE/DD X facteurs de contingence
nřont pas donné de résultats significatifs. Lřétude pourrait être approfondie sur ces
points non validés. Enfin les pratiques de RSE/DD portent davantage sur le volet
social et environnemental. Cette hypothèse est validée dans son ensemble. En effet,
Bibliographie
Kevin J. JOHNSON
HEC Montréal, Canada
kevin.johnson@hec.ca
Laurent GIRAUD
Maître de Conférences
Université Toulouse 1 Capitole
laurent.giraud@iae-toulouse.fr
David AUTISSIER
IRG IAE Eiffel,
Chaire ESSEC du Changement,
autissier@u-pec.fr
Introduction
Les chercheurs se sont principalement concentrés sur les effets des changements
isolés. Pourtant, il avait déjà été signalé que les changements se produisent souvent
de façon simultanée ou séquentielle (Miller & Skidmore, 2004; Webb & Pettigrew,
1999). Force est de constater quřil y aurait un manque dans la documentation
académique au sujet de la gestion du changement organisationnel face aux
émotions des salariés en cas de changements récurrents (Liu & Perrewé, 2005;
Stensaker et al., 2002). En effet, les salariés sont susceptibles dřêtre
psychologiquement saturés par les projets de changement répétés, étendus et
apparaissant désordonnés (Abrahamson, 2004). Même les bonnes pratiques de
gestion du changement pourraient en fait devenir néfastes si les managers y ont trop
souvent recours (J. R. Pierce & Aguinis, 2013).Le présent article sřattache à explorer
une perspective psychologique de la saturation face au changement organisationnel,
dont la pertinence est étayée par les données empiriques d'une enquête exploratoire
menée en juin 2012 auprès de 1002 salariés représentatifs du territoire national
français. Ainsi, nous répondons à l'appel de Klarneret al.(2011, p. 338) pour
lesquels« les recherches futures doivent explorer plus encore comment les salariés
gèrent les émotions suscitées par des processus de changement multiples et
simultanés ».
lřincertitude (Raffet & Griffin, 2006), l'épuisement émotionnel (Paulsen et al., 2005) et
la fatigue (Stensaker & Meyer, 2012).
Van de Ven et Sun (2011, p. 60) rappellent que « l'entité [soumise au changement]
peut être le travail d'un individu, d'un groupe de travail, d'une sous-unité de
l'organisation, de l'organisation toute entière, ou encore sa relation avec d'autres
organisations ». En étudiant ces sous-systèmes, le concept de saturation face au
changement organisationnel est couvert par les deux entités principales soumises au
changement : l'organisation et l'individu. Cependant, rares sont les études portant sur
le sous-système individuel dont les observations et les résultats proviennent de la
perspectives de lřemployé (Stensaker et al, 2002). Tandis que les composantes
environnementales et organisationnelles sont majeures dans les dernières décennies
de travaux en changement organisationnel. Ainsi, avant de porter le regard sur les
effets et les nécessités des sous-systèmes supérieurs, il semble important de
proposer un retour à lřélément fondamental, lřindividu et sa propre capacité
dřadaptation aux changements. La saturation de changement organisationnel, sous
une perspective systémique, psychologique et individuelle implique donc lřétude de
deux dimensions complémentaires que sont la réaction «individuelle non-spécifique»
et la réaction «individuelle, spécifique et conative».
118
Le stress est ici à considérer dans sa définition la plus classique. Il ne fait pas référence aux connotations émotionnelles
que nous lui attribuons habituellement. Il désigne plutôt la rupture de l'homéostasie d'un système par des facteurs externes
(Cannon, 1932).
phase de résistance devient donc dřautant plus cruciale que le nombre de projets de
changement augmente. Les salariés, résistants ou engagés, sont maintenus dans
une phase de résistance constante car de nombreux projets ne sont pas achevés.
Les ressources sont surexploitées, que le stress soit perçu comme négatif ou positif
par l'individu. Par ailleurs, la durée de cette phase dépend autant de la physiologie
de l'organisme que de l'intensité perçue de la demande. En cas de déplétion des
réserves physiologiques, l'organisme entre dans une phase d'épuisement. Les effets
se feront sentir à tous les niveaux, qu'ils soient comportementaux, cognitifs ou
affectifs. Il semble que la saturation face au changement ait des limites physiques,
avant même de considérer ses effets sur la motivation, la recherche de sens,
l'engagement, le développement des compétences, etc.
119
D'après les données de l'Enquête Emploi 2010 de l'INSEE.
120
Secteur des services : 68%, Industrie manufacturière : 28%, Bâtiments & travaux publics : 5%.
Enfin, 16%128 des participants estiment que la Direction Générale se préoccupe des
risques globaux de la saturation face au changement. Il apparaît clairement que la
saturation face au changement organisationnel pourrait avoir une importance
stratégique pour les managers et requiert ainsi un cadre conceptuel.
La phase « d'alerte » décrite par Selye (1974) peut être affectée par le fait que 60%
des sujets concernés rapportent que les projets de changement sont habituellement
gérés dans un contexte d'urgence. De plus, 22% seulement considèrent que ces
projets augmentent le bien-être des salariés. Il semblerait alors qu'il soit possible de
prédire la signification menaçante d'une demande d'adaptation organisationnelle ou
du moins le déclenchement de la phase d'alerte par une situation d'urgence.
Concernant la phase de résistance, il semblerait que le niveau de ressources puisse
être affecté par le fait que 87% des participants estiment que les projets sont menés
par un personnel insuffisant et que 74% estiment que les ressources financières
investies sont insuffisantes pour les mettre en pratique. En outre, 73% des
répondants affirment que les projets sont plus longs que prévus et 73% estiment que
le rythme imposé par les projets est soutenu. Cette observation pourrait impliquer
lřexistence dřune pression sur l'individu qui multiplierait les cycles d'alerte et de
résistance sans jamais laisser de répit entre les deux. Enfin, 48% des participants
affirment être personnellement stressés face à des demandes de changement
organisationnel et 68% rapportent se sentir épuisés par l'accumulation des projets de
121
87% incluant des réponses neutres, « ni d'accord, ni en désaccord ».
122
87% incluant des réponses neutres, « ni d'accord, ni en désaccord ».
123
80% incluant des réponses neutres, « ni d'accord, ni en désaccord ».
124
80% incluant des réponses neutres, « ni d'accord, ni en désaccord ».
125
87% incluant des réponses neutres, « ni d'accord, ni en désaccord ».
126
84% incluant des réponses neutres, « ni d'accord, ni en désaccord ».
127
« Totalement d'accord » : 4%, « assez d'accord » : 14%.
128
« Totalement d'accord » : 3%, « assez d'accord » : 13%.
changement. Ces indicateurs amènent à penser que certains salariés sont déjà dans
la phase d'épuisement.
8. Résultats
10. Discussion
Morin et Aubé (2007) ainsi que Van Dierendonck et al. (2004) ont examiné les effets
d'un stress non résolu. Les conséquences non-spécifiques sont les suivantes :
11. Limites
12. Conclusion
À cette fin, dans une perspective quantitative, des mesures de l'anxiété et des
préoccupations suscitées par le changement(K. I. Miller & Monge, 1985; V. D. Miller
et al., 1994; Paterson & Cary, 2002), du stress, de la fatigue et des stratégies
d'adaptation (Amiot et al., 2006; Ashford, 1988; J. L. Pierce & Dunham, 1992), et
même de la surcharge de travail et de l'ambiguïté de la communication(Cartwright &
Cooper, 1993) pourraient contribuer à l'élaboration d'une échelle de saturation
individuelle.
Dans une perspective qualitative, la présente étude basée sur l'enquête exploratoire
souligne l'importance croissante d'élaborer des méthodes participatives dans la
planification stratégique de la gestion du changement. Des activités de légitimation
préalables au changement, ainsi que la réalisation du changement et son évaluation
a posteriori, devraient impliquer les salariés dans les nouveaux processus
stratégiques de gestion du changement (Beer et al., 1990). Globalement, la
perception menaçante des demandes de changement, la planification des effets
affectifs spécifiques aux stress non-spécifiques et les tensions qui s'exercent sur les
postulats centraux du groupe pourraient bénéficier d'une planification et d'un suivi
participatif.
Bibliographie
GIRAUD, L., AUTISSIER, D., JOHNSON, K. J., &MOUTOT, J.-M. (2013). Lřévolution
des attitudes et des comportements des salariés envers le changement tout au long
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day week. Academy of Management Journal, 35(5), 1086Ŕ1098.
Michel JONQUIERES
Conseil-expert en management général
Vice-président de lřIAS
Secrétaire de lřAcadémie de lřEthique
michel.jonquieres@orange.fr
Introduction
1. La responsabilité sociétale
Lřécart entre les deux approches nřest pas mince : dřun côté on parle de
préoccupations, de lřautre dřimpacts des décisions et activités !
De même, alors que la norme évoque le respect des lois en vigueur et la cohérence
avec les normes internationales de comportement, le Livre Vert sřen tient à la
satisfaction des obligations juridiques applicables.
129
- Jean-Paul Agon, PDG de lřOréal, octobre 2013
Tableau 1
Les 7 questions centrales (et leurs chapitres de rattachement) et les 36 domaines
d‟actions associés
§ 6.2 Gouvernance de l’organisation
Domaines dřaction associés :
Principes, vision et valeurs
Approche stratégique et objectifs : planification de lřintégration et du
déploiement de la responsabilité sociétale
Relations avec les parties prenantes
Déploiement de la responsabilité sociétale
Surveillance des performances
Amélioration de lřorganisation
Responsabilité de rendre compte
Respect des lois
§ 6.3 Droits de l’Homme
Domaines dřaction associés :
Devoir de vigilance
Situations présentant un risque pour les droits de lřHomme
Prévention de la complicité
Remédier aux atteintes aux droits de lřHomme
Discrimination et groupes vulnérables
Droits civils et politiques
Droits économiques, sociaux et culturels
Principes fondamentaux et droits au travail
§ 6.4 Relations et conditions de travail
Domaines dřaction associés :
Emploi et relations employeur Ŕ employés
Conditions de travail et protection sociale
Dialogue social
Santé et sécurité au travail
Développement du capital humain
§ 6.5 Environnement
Domaines dřaction associés :
Prévention de la pollution
Utilisation durable des ressources
Atténuation des changements climatiques et adaptation
Protection de lřenvironnement, biodiversité et réhabilitation des habitats
naturels
§ 6.6 Loyauté des pratiques
Domaines dřaction associés :
Lutte contre la corruption
Engagement politique responsable
Concurrence loyale
Une question impertinente devrait nous brûler les lèvres : est-il pensable dřauditer
sérieusement la responsabilité sociétale dřune organisation ?
Il est bien évidemment impossible de mener à bien lřaudit de la responsabilité
sociétale dřune organisation telle que la présente la norme ISO 26000:2010 et ses
147 pages !
En revanche, il est tout à fait réaliste dřenvisager lřaudit de la responsabilité sociétale
dřune organisation, à la condition sine qua non de bien définir ce que comprend la
notion de responsabilité sociétale au sein de cette structure, son contenu, son champ
dřapplication, ....
Cependant lřISO affirme haut et fort que la norme ISO 26000 est et reste non
certifiable : mais jusquřà quand ?
Par contre, il sřagit de « faire son marché » parmi les attentes et les actions
associées aux 36 domaines dřactions de la norme ISO 26000:2010, de justifier ses
choix et dřétablir, mettre en œuvre et maintenir un véritable système de management
de la responsabilité sociétale au sein de son organisation, système de management
de la responsabilité sociétale qui repose sur un véritable référentiel.
Il sera alors aisé, dans ce cadre précis, de sřassurer, au travers dřaudits digne de ce
nom, que ce système de management de la responsabilité sociétale est
correctement déployé et quřil est efficace.
De son côté, la norme ISO 26000:2010 propose un panel de domaines tels que le
développement durable, la corruption et la fraude, lřouverture vers lřextérieur
(relations avec le milieu local, les associations, ...).
130
- PDCA comme Plan Do, Check et Act (je prévois, je fais, je vérifie et je mřaméliore)
La question à se poser est : mais quelle est la(les) fonction(s) la(les) plus
appropriée(s) pour prendre en charge ces « nouveaux » domaines » ?
Sans nul doute, la fonction ressources humaines est la fonction la mieux placée pour
assumer cette prise en charge.
Une lecture plus précise fait ressortir des termes tels que : personnes vulnérables,
handicap, négociation collective, travail forcé, égalité des chances, non-
discrimination, rémunération, recrutement, stabilité de lřemploi, licenciement, contrat
de travail, promotion, ...
Tableau 2
Liste des mots clés utilises pour une grille de lecture orientée fonction ressources
humaines de la norme ISO 26000:2010
- Recrutement/embauche
- Formation
- Emploi
- Compétences
- Rémunérations
- Climat social
- Conditions de travail
- Culture dřentreprise
- Ressources Humaines
- Diversité
- Egalité
- Discrimination
Une lecture dirigée de la norme ISO 26000:2010 identifie 5 liens majeurs entre la
rémunération et une démarche de responsabilité sociétale, à savoir :
« Il convient que les organisations passent en revue leurs décisions et activités afin
d'éliminer tout biais induit par le genre et de promouvoir l'égalité entre hommes et
femmes. Les différents champs sont les suivants:
-…
- la rémunération égale des hommes et des femmes salariés pour un travail de
valeur égale (encadré 2)
Bien que ces droits soient prévus par la législation dans de nombreuses juridictions,
il convient que l'organisation s'assure de manière indépendante qu'elle aborde les
questions suivantes :
- égalité des chances et non-discrimination : Il convient que l'organisation
confirme que ses politiques de recrutement sont exemptes de discrimination fondée
sur la race, la couleur, le genre, la religion, la nationalité ou l'ascendance nationale,
l'origine sociale, l'opinion politique, l'âge ou l'invalidité. Parmi les motifs illégitimes
émergeants, on peut également citer le statut marital ou familial, les relations
personnelles et l'état de santé tel que l'infection par le VIH ou la séropositivité. Ces
dispositions s'accordent avec le principe général selon lequel il convient que les
pratiques et les politiques d'embauche, les rémunérations, les conditions d'emploi,
l'accès à la formation et l'avancement, ainsi que la cessation de la relation de travail
reposent uniquement sur les exigences relatives au travail. Il convient que les
organisations prennent également des mesures pour prévenir tout harcèlement sur le
lieu de travail (§ 6.3.10.2) »
La mise en œuvre de cette méthode sur la base de la liste de lecture figurant dans le
tableau 2 ci-dessus confirme la place dřun service / département ressources
humaines dans toute démarche de responsabilité sociétale.
Ici également, une lecture précise de la norme ISO 26000:2010 permet de faire
ressortir les domaines et thèmes suivants :
- complicité,
- fraude,
- harcèlement,
- corruption,
- risque pour les Droits de lřHomme,
- risque social,
- devoir de vigilance,
- éthique,
- sûreté,
- ...
Dřautres sujets vont à court, moyen et long terme faire leur apparition.
Il est à noter quřune liste de sujets « potentiels » a été établie. Elle comporte les
sujets suivants dont le titre a été volontairement laissé en langue américaine
(souvent faute de termes équivalents en « bon français ») :
- organization design and development
- talent management
- learning management
- compensation management
- global mobility
- employee data maintenance
- employee relations/human resources business partner
- health benefits management
- retirement management
- diversity and inclusion practices
- time and attendance practices
- payroll
- human resources delivery
- human resources information technology practices
- legislative compliance
- recruitment
- strategic workforce planning
- human resources reporting and analytics practices
- leave and absence management
- human resources communication practices
- occupational safety and health practices
- grouping of practices by employee life cycle
- ...
Ils emprunteront tous la même « voie royale » : utiliser comme base, comme
fondement, un texte à caractère normatif américain existant !
Les rédacteurs originaux australiens de ce projet, (rappelons ici que cřest suite à
lřinitiative de lřACI (Australian Compliance Institute) et sur la base de la norme
Côté français les membres de la commission de normalisation, pour lřinstant (dřou les
guillemets), ont choisi de conserver le terme de compliance (en français donc).
Rappelons que cette norme, conçue selon la logique PDCA, est une norme
contenant des lignes directrices, et, quřà ce titre, elle nřest pas certifiable.
Rappelons que cette norme sřappuie sur la norme britannique BS 10500:2011 ABMS
- (Specification for an Anti Bribery Management System), norme développée dans le
sillage de la loi UK Bribery Act 2011 (entrée en vigueur le 1° juillet 2011)
Plusieurs pays souhaitent que cette norme devienne une norme dřexigences afin
quřelle puisse supporter une certification de conformité par tierce partie : affaire à
suivre.
A ce jour, un premier texte circule auprès des experts ; il sřagit du WD1 (premier
texte du norme britannique BS 10500:2011 ABMS - (Specification for an Anti Bribery
Management System), working draft) qui sera examiné à Madrid fin mars 2014.
La date prévisionnelle de publication de cette norme est, pour lřinstant, fixée à mi-
2016.
Conclusion
Bibliographie
Emmanuel KAMDEM
Professeur des Universités, hors échelle
CÉRAME, ESSEC, Université de Douala, Cameroun
kamdemma@yahoo.fr / www.kamdemma.com
Développement durable
Depuis une trentaine dřannées, le développement durable est devenu un enjeu
majeur et un défi persistant du développement des sociétés et des entreprises. Les
conclusions de différentes rencontres internationales ont permis dřattirer lřattention
des décideurs politiques et économiques sur la nécessité de repenser le système de
production économique mondiale, devenu de plus en plus préoccupant pour la
préservation de lřavenir de lřhumanité : Assemblée Générale de lřOrganisation des
Nations Unies (ONU), en 1983 ; Rapport Brundtland publié en 1987 ; conférence
internationale (Sommet de la Terre), organisée à Rio (Brésil) en 1992, etc.
La dégradation croissante de lřenvironnement écologique, le réchauffement de la
planète, lřaccentuation de la pollution atmosphérique, la production et la sécurisation
des déchets industriels (notamment nucléaires et radioactifs), le renforcement des
inégalités sociales entre les pays industrialisés et les pays émergents (et au sein
même de ces pays), etc. interpellent fortement les entreprises sur leurs
131
Ce chapitre est la version revue et corrigée de mon intervention lors de la deuxième édition de
lřUniversité du GICAM (Groupement Inter-Patronal du Cameroun), principale organisation patronale
camerounaise, organisée à Douala du 21 au 23 juin 2013. Je remercie les participants pour leurs
observations et critiques pendant les débats qui ont suivi cette intervention.
132
La collecte des données sur trois des quatre cas présentés dans ce chapitre sřest effectuée à
Douala, du 10 au 14 juin 2013, auprès des responsables chargés des projets de développement
durable et de responsabilité sociétale au sein des entreprises concernés. Je les remercie dřavoir
accepté de mettre à ma disposition les informations demandées.
Responsabilité sociétale
Cřest dans cette perspective que la responsabilité sociétale peut être vue comme
une réponse de lřentreprise aux questions débattues dans le cadre du
Méthodologie
La méthodologie qualitative, privilégiée dans cet article, permet de rendre compte
des expériences et des situations étudiées ; par lřimmersion personnelle du
chercheur dans son terrain dřétude. Lřidentification et lřanalyse de quelques cas nous
semblent très significatives pour mieux comprendre les enjeux des questions
étudiées, surtout lorsque la recherche dédiée à celles-ci est encore dans une phase
dřémergence en contexte camerounais. Sur la méthode des cas, Yin (1989, p. 20)
invite à la prudence en soulignant sa portée et ses limites « lorsque se pose une
question du type "comment" ou "pourquoi" à propos d‟un ensemble contemporain
d‟évènements, sur lesquels le chercheur a peu ou pas de contrôle. » Les atouts de
cette méthode, en contexte africain, ont déjà été soulignés dans une recherche
récente (Kamdem, 2010). Lřétude de terrain a été réalisée durant le mois de juin
2013, auprès des responsables en charge du développement durable et de la
responsabilité sociétale dans deux entreprises et une organisation patronale
camerounaises : Hygiène et Salubrité du Cameroun (HYSACAM), Société Anonyme
des Brasseries du Cameroun (SABC), Groupement Inter-Patronal du Cameroun
(GICAM). Ce dernier est la principale organisation patronale du pays.
Cet engagement sřest traduit concrètement par la très forte implication du patronat
camerounais dans lřélaboration et la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte
contre le Sida, en partenariat avec dřautres parties prenantes (État, société civile,
partenaires internationaux). Cřest ainsi quřest née la Plateforme de Coordination des
Entreprises contre le VIH/Sida (PCGE) dont les activités ont été déterminantes dans
ce domaine (information et éducation des salariés, accompagnement professionnel
et psychologique des personnes infectées ou malades, facilitation dřaccès aux soins
et prise en charge des soins, etc.). Toutes ces activités ont considérablement
contribué à lever le tabou sur la maladie et à réduire la stigmatisation des personnes
infectées ou malades (Kamdem, 2007).
Cřest dans ce mouvement que lřassemblée générale du Groupement a décidé
dřadopter, le 14 mai 2004, le code éthique considéré comme « acte fondateur » de
cette organisation patronale. Ce code éthique, dans ses différents articles
constitutifs, énonce quelques principes fondamentaux, en rapport avec le
développement durable et la responsabilité sociétale de lřentreprise (respect des
droits fondamentaux des personnes, lutte contre la corruption, protection de
lřenvironnement). Depuis 2011, le Groupement a créé en son sein une commission
entièrement dédiée à la responsabilité sociétale de lřentreprise.
133
1 Euro = 655 FCFA.
engrais, récupérer et utiliser les liquides recyclés. Le projet a démarré en 2010 dans
lřune des usines de lřentreprise (celle de Yaoundé), puis en 2013 dans la principale
usine implantée dans la ville industrielle de Douala. A terme, la construction de cinq
(5) stations de traitement est programmée sur lřensemble du territoire camerounais ;
pour un montant total dřinvestissement dřenviron 6 milliards FCFA.
stratégiques. En effet, sur ces deux questions, la sagesse recommande quřil vaille
mieux convaincre que contraindre.
Bibliographie
Assya KHIAT
Maître de conférences
Université dřOran Es Sénia
Tel: (213) 771 24 62 11
assya.khiat@gmail.com
Nathalie MONTARGOT
Docteur en sciences de gestion
Université de Cergy-Pontoise
nathalie.montargot@u-cergy.fr
134
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2013/08/11/article.php?sid=152570&cid=2 non indiqué en
bibliographie
chinoise en Afrique du Nord et l‟un des plus importants sur le continent » (Banque
Africaine de Développement, 2011, p.10). Algériens et chinois, dont les valeurs
culturelles sont éloignées ont désormais à collaborer ensemble sur leur lieu du
travail.
Notre ambition est dřapporter un éclairage sur la présence massive de chinois en
Algérie, qui peut être vue comme un facteur alternatif à la présence européenne
(Paone, 2008). Comment les chinois sřintègrent-ils dans les communautés de travail
composées dřalgériens ? Assiste-t-on à des modifications de comportement au
travail ?Comment dans ce contexte les deux cultures influencent les attitudes et
comportements au travail ? Se complètent-t-elles ? Sřexcluent-t-elles ?
Pour explorer la question, une revue de littérature basée sur les différences et
valeurs transculturelles spécifiques à la Chine et à lřAlgériesera conduite. Nous
tenterons ensuite de croiser les résultats issus de deuxétudes empiriques. Ainsi, les
résultats dřune étude qualitative,traitée par le logiciel Nvivo 19 et une étude
quantitative, traitée par le logicielSPSS 19,seront analysés et serviront de base à une
discussion qui montre que par le management interculturel, les différences peuvent
conduire à long terme à lřenrichissement des comportements en situation de travail.
135
Parmi les chercheurs cités, Inglehart (1997), Rokeach (1973), Schwartz et Bilsky (1987) retiennent notre
attention
individus et les groupes. Ils ont ainsi mis en évidence lřuniversalité des valeurs
(Inglehart et Welzel, 2005 ;Hofstede, 2010).
Figure 1 :
Carte culturelle du monde de R. Inglehart et C. Welzel (2005)
Chine
Algérie
Lřévolution des valeurs pour Ingelhart va dans le sens dřune rationalisation des
valeurs, en corrélation avec lřélévation du niveau de vie et une plus grande
expression individuelle. Ingelhart remarque que ces caractéristiques sont
précisément les attributs de la démocratie.Lřanalyse des dimensions culturelles des
deux pays peut nous fournir un éclairage intéressant sur leurs similitudes et les
différences.
Lřanalyse des dimensions culturelles montre des points communs entre la Chine et
lřAlgérie qui sont indiqués en rouge dans le tableau. Ainsi la distance hiérarchique, à
136
http://www.chambreuil.com/public/2012/12/Dimensions_Culturelles.pdf
savoir lřacceptation de la répartition inégale du pouvoir entre les individus, est forte
pour les deux pays. De même, la perception dřobligations envers son groupe
dřappartenance est forte dans les deux cultures de même que lřimportance du poids
de normes sociales strictes et la vision masculine des rôles.
Lřarrivée des chinois provoque-t-elle une évolution des pratiques, des métiers ?Et
puisque chaque individu est appelé à être le marchand de ses propres compétences
(Boyer et al.,2005). Les chinois sont-ils perçus comme des marchands de
compétences ? Ces questions de recherche vont être confrontées au terrain à
lřoccasion de deux études, qualitative et quantitative.
2. Analyse qualitative
Terrain et échantillon
Il a été décidé de faire précéder lřétude qualitative dřune étude documentaire afin de
mieux appréhender la présence chinoise dans les régions et secteurs dřactivités.
Lřanalyse documentaire a mis en avant le fait que lřAlgérie ait accordé à 50
entreprises chinoises des contrats de construction dřune valeur totale de 20 milliards
de dollars, devenant ainsi le plus grand marché en Afrique pour les entreprises de
construction chinoises et l'un des plus importants au monde (Banque Africaine de
Développement, 2011, p.4).
137
Quotidien d’Oran, dimanche 5 janvier 2014, page 9.
système dual est également organisé, une partie du salaire étant donné « pour vivre
en Algérie » alors quřun « montant élevé est transféré dans une banque en Chine »
(Répondant 6).
eux. Ils ne se reposent que s‟ils ont un manque de matériel ou le soir pour dormir je
dirais 6 heures de sommeil au maximum (Répondant 5). Un répondant insiste
pourtant sur le manque de respect des délais sur les chantiers « ils vous donnent
une durée de 3 ans, après ils dépassent le délai. Ils font un avenant et une
prolongation […] ils n‟ont pas donné d‟explication et ils ont demandé une durée
supplémentaire » (Répondant 6).
La conciliation entre vie professionnelle et vie familiale semble donc reléguée au
second plan pour les chinois, dont la valeur travail est centrale. Cette centralité ne
convient pas aux valeurs traditionnelles algériennes « une anecdote, un jour je suis
parti sur le chantier et quelqu‟un m‟a montré sur le mur écrit en lettre rouge : « se
sacrifier, souffrir, subir, supporter » alors tu comprends jamais un Algérien n‟écrira
une chose pareille pour se motiver à travailler et puis c‟est presque de l‟esclavage ce
truc tu comprends ? » (Répondant 5).Les différences sont alors résumées ainsi « les
chinois travaillent différemment des Algériens pour trois raisons : culture, dictature (si
on peut dire ça comme sa) et puis le fait qu‟ils n‟ont pas de vie de famille ici, c‟est
cela ? » (Répondant 5).
Cette analyse qualitative a permis de faire émerger un certain nombre de
caractéristiques intervenant à lřoccasion des relations de travail entre chinois et
algériens. Il a été décidé de la compléter par une analyse quantitative que nous
présentons à présent.
3.Analyse quantitative
Les questions relatives au TACT ont permis de faire ressortir les traits de
personnalité au travail regroupés en fonction du Modèle des Big Fiveou Modèle des
cinq facteurs, (Modèle de compétences EPSI, p. 2).Le modèle des cinq facteurs fait
ressortir (a) la stabilité émotionnelle, (b) lřouverture, (c) le fait dřêtre agréable dans le
sens dřaimable, (d) lřextroversion et (e) le caractère consciencieux synthétisés dans
le tableau suivant (Modèle de compétences EPSI, p.4). Ce modèle a montré une
grande stabilité au travers des langues et cultures (James et al., 2013). Il apparait
que lřagréabilité est liée au pouvoir et la façon dont il est utilisé avec les autres, que
lřextraversion est liée à la tolérance et la gestion des stimuli extérieurs, que
lřouverture est liée à lřacceptation de lřexpérience et des nouvelles façons de faire,
que la conscience est liée à la capacité de concentration sur les objectifs et que la
stabilité est nécessaire à la gestion du stress. Ces deux derniers facteurs,
conscience et stabilité émotionnelle étant liés à la capacité de faire avancer les
choses (Barrick et Mount, 2012). Le tableau 4 reprend les cinq facteurs et les
détaille.
138
www.compmetrica.com/Documents/PaperPencil/.../FR -
Conclusion
Le temps de la Chine en Afrique est arrivé. Lřarrivée massive des chinois en Algérie
ne doit pas faire oublier quela création d'emplois reste un critère sensible pour
lřAlgérie, confrontée à un taux de chômageélevé. Cette arrivée peut créer des
tensions.
Cette étude exploratoire mériterait toutefois dřêtre prolongée par des études plus
vastes incluant différentes facteurs. Tout dřabord, il sřagirait de prendre en compte
les différences subculturelles. Concernant lřAlgérie, la culture est loin dřêtre uniforme.
On distingue en effet traditionnellement huit subcultures: Zones côtières Hauts
plateaux, Steppe, Sud, Monts de Kabylie, Monts des Aurès, Tlemcen Maghnia-
Sebdou et MřZab (Mercure et al., 1997). De même, la Chine est une société à
laculture hybride (Lang, 1998 ; Li et Scullion, 2006), tirant son origine des trois
influences: la philosophie confucéenne (Faure, 2003), la culture collectiviste
dřidéologie communiste influencée par le Marxisme, le Léninisme et le Maoïsme et
enfin une tendance à lřoccidentalisation, depuis lřouverture à la scène mondiale
(Gao, 2009). Les différences régionales sont également marquées (Shi et Wright,
2003) et mériteraient dřêtre prises en compte.
Si les cultures sont différentes, la communauté de travail composée de chinois et
dřalgériens peut créer des synergies positives. Il conviendraitdonc de mesurer
concrètement lřimpact des différences culturellesdans les communautés de
travail mixtes. Il faudrait également étudier les facteurs de réussite ou de
difficulté dans la gestion de la diversité interculturelle, afin de créer une bonne
synergie et dřoptimiser la rencontre dans un rapport gagnant-gagnant. Les
recommandations managériales pourraient tenir compte des spécificités
dégagées et préconiser des modes de gestion appropriés.
Annexes A
121
111
94
76
Nb de répétitions
26 22 18 18 17 15 15 13 11 10 10 9 7
Bibliographie
Bouchra BAKADIR
Doctorante en Ressources Humaines
Université Hassan II, Faculté des Sciences Juridiques
Economiques et Sociales- Mohammedia. Casablanca, Maroc
bouchra_bakadir@yahoo.fr
Ainsi, traiter de la gestion des ressources humaines au Maghreb nřest pas une affaire
aisée, malgré la panoplie des recherches et séminaires organisés dans ces pays,
liant ainsi la thématique de la gestion des ressources humaines avec dřautres
thèmes à caractère universel : stratégie, Marketing, Diversité, Audit…. elle est
toujours-la GRH- en mal de positionnement, demeurant ainsi administrative et non
stratégique (Frimousse S, 2005)139. Ben Farjani (1992) précise que la fonction
ressources humaines reste encore mal structurée dans les entreprises Maghrébines
pour jouer un rôle moteur de création des compétences nécessaires à la maîtrise de
lřinnovation technologique ;
Les choix politico-économiques des Etats maghrébins ont largement déterminés les
caractéristiques et structures des entreprises maghrébines(A. Ben khalfa, 1992,
D.Elbouri, 1994 et R. Zghal, 1997), la fonction RH comme toutes les autres fonctions
est influencée par ces choix , Zghal(2005) précise que la fonction ressources
humaine au Maghreb est caractérisée par une certaine hétérogénéité sans pour
autant, omettre les quelques efforts entamées par ces pays pour mettre à niveau
leurs modes de gestion des ressources humaines.
139
Frimousse, S , 2005. Les incidences de l‟apprentissage stratégique des pratiques de GRH sur les
e
performances des joint-venture euromaghrébines, actes de la 7 Université de printemps de lřaudit
social, Marrakech, Maroc.
En 2005 , une étude menée sur lřaudit social par Frimousse et Peretti 142, auprès des
DRH des entreprises maghrébines, plus précisément ceux des joint-ventures euro
maghrébines, fait ressortir que lřaudit social est perçu positivement de la part des
DRH, quřil permet dřun coté de se comparer et se situer dans une logique de
benchmarking, et dřun autre coté il permet une vérification des engagements en
termes de normes sociales.
Etant donné que notre objectif à travers ce travail de recherche nřest pas seulement
dřétudier lřaudit social sur le plan théorique mais aussi pratique, la deuxième partie a
pour objectif de mieux appréhender la notion de lřaudit social et sa pratique au sein
des entreprises marocaines, algériennes et tunisiennes.
140
Arbaoui, K. Berass-brahmi, D. Foudad, Y. Khiat, A. (2012). « Audit (s) de la FRH dites-vous », actes de la
14ème Université de Printemps IAS, Oran 17 &18 Mai
141
ARFORGHE: Association des Responsables de Formation et de la Gestion Humaine dans les Entreprises
142
Frimousse, S. et Peretti, J.M (2005). « Apprentissage stratégique des pratiques de GRH, internationalisation
des firmes et espace euro-maghrébin », Revue Management et Avenir n°5.
Pour réaliser notre étude quantitative, nous avons constitué notre échantillon par
choix raisonné, en effet, nous nous sommes intéressés à la grande et très grande
entreprise, notre choix nřest nullement fortuit, nous avons choisi dřorienter notre
recherche vers ce type dřentreprise, parce que la grande entreprise est susceptible
de disposer dřune organisation bien déterminée, et aussi dřune cellule dédiée à la
fonction RH, et partant, dřune éventuelle pratique de lřaudit social.
Notre échantillon regroupe 80 entreprises maghrébines, ces entreprises enquêtées
présentent des caractéristiques en termes des différentes certifications mises en
place, et qui auraient certainement une influence sur la mise en place de la
démarche dřaudit social, notre échantillon est composé des entreprises qui
possèdent des labels et certification : Iso 9001, ISO 14000, OHSAS18000 et labels
CGEM pour la RSE.
100,0% 93,3%
90,0% 80,0% 80,0%
80,0%
70,0% Controle de la fonction RH
60,0%
50,0% outil d'amélioration des RH
38,0% 40,0%
40,0%
Evaluation de la
30,0% performance sociale
18,0%
20,0% 13,3% 13,3%
6,7%
10,0%
0,0%
Algérie Maroc Tunisie
Lřunanimité des entreprises enquêtées ont lié la réalisation dřune mission dřaudit
social au risque, elles sřaccordent toutes sur le fait que lřaudit social est déclenché
afin de vérifier et analyser régulièrement les aspects de la fonction RH, ou lorsquřils
constituent des zones de risques au regard de la direction générale, de lřentité audité
ou du service concerné, tout ceci se fait dans un but dřamélioration continue de
lřactivité ;
La pratique de lřaudit social au sein des entreprises maghrébines enquêtées se
présente comme suit :
31% 69%
oui non
70%
63%
60% 55%
54%
40%
Absence des ressources
29% 29% humaines et financières pur
30% 26% sa mise en place
8%
10%
0%
Algérie Maroc Tunisie
En se basant sut le graphique ci-dessus, il est tout à fait clair que le manque de
connaissance du concept de lřaudit social, ainsi que le faible niveau de maturité
acquis sur le périmètre maghrébin constitue le principal frein de sa non utilisation
notamment au Maroc et en Tunisie, Ce résultat est tout à fait logique, vu la grande
ambiguïté que connaissent les dirigeants des entreprises vis-à-vis de la définition
claire du concept de lřaudit social, donc une grande catégorie des entreprises reste
très méfiante envers son application , et ses tenants et aboutissants pour lřentreprise.
Il parait que la démarche dřaudit social et son apport à lřentreprise maghrébine ne
sont pas encore intégrés au sein des entreprises maghrébines à hauteur de 56%
constituant ainsi la première cause de non recours à la démarche dřaudit social.
Les actions de promotions centrées sur la vulgarisation du concept dřaudit social ne
sont pas suffisante, il est extrêmement important de promouvoir la démarche et la
méthodologie à poursuivre pour la réalisation de lřaudit social et surtout démontrer
son apport et sa valeur ajoutée sans pareil à lřentreprise, la place quřoccupera lřaudit
social serait incontestablement à lřimage de sa contribution à lřentreprise et a sa
capacité à faire progresser et améliorer les pratiques sociales.
La deuxième raison qui entrave le recours des entreprises maghrébines à lřaudit
social dřaprès les répondants cřest lřabsence de ressources humaines et financières
nécessaires pour la mise en place de la démarche dřaudit ce frein permet de
reconnaitre dřune manière implicite la nécessité pour une démarche dřaudit RH en
bonne et due forme, dřavoir des personnes formées sur lřaudit social( en interne ou
externe) , et disposants dřoutils appropriés et de référentiels compatible avec la
demande dřaudit exprimée.
publié sur la RSE143, Barthe a proposé lřaudit social comme un outil de mise en place
de la RSE ; la démarche de lřaudit social appliqué dans le champ de la RSE, a pour
objectif de promouvoir et consolider la RSE, et évaluer lřefficacité des actions
entreprises sur le niveau social, ainsi toute entreprise sřinscrivant dans la voie de la
responsabilité sociale, est tenu dřadopter des codes de bonnes conduite et réaliser
des audits sociaux pour assurer leur application.
La réalisation des audits sociaux sur la RSE, nécessite lřutilisation de référentiels, la
mise en place en 2010 de la norme ISO 26 000 a apporte un cadre de référence
approprié pour la RSE, en présentant des lignes directrices pour tout type
d'organisation cherchant à assumer la responsabilité des impacts de ses décisions et
activités et en rendre compte. La norme ISO 26000 apporte un cadre de référence
pour la RSE. Cette normalisation en matière de RSE implique des progrès en
matière dřindicateurs sociaux et environnementaux et le développement dřoutils
dřaudit appropriés (Peretti, 2012)
Selon les entreprises maghrébines enquêtées, la pratique de lřaudit social est très
disparate dřune entreprise à lřaudit et tous les champs ne sont pas couverts, on peut
même estimer que certains champs sont émergents (au sens de Catherine Voynnet-
Fourboul) comme la RSE, gestion de carrière…
100% 100%
100%
100%
90% 81%
80% 75%
20% Tunisie
10%
0% 0%
0%
143
Barthe, N. (2007). « Apport de l’audit social dans la mise en œuvre des changements liés à l’instauration
d’une politique de Responsabilité Social d’Entreprise », in Revue Sciences de Gestion-Management Sciences-
Ciencias de gestion, n62, 75à 94
Peretti(1986) quřil est lřune des missions les plus importantes de lřaudit social
réalisées au sein des entreprises.
Par contre, lřaudit RSE occupe la dernière place, il est absent au sein des entreprises
algériennes tunisiennes et présent à hauteur de 25% au sein des entreprises
marocaines enquêtées , il parait que la RSE balbutie encore a faire sa place au sein
des entreprises, ainsi, parler dřun audit de la RSE au sein des entreprises
maghrébines nécessite au préalable de parler de la mise en place de la démarche
RSE et mettre en avant son apport à lřentreprise, il sřagit dřouvrir un grand débat sur
la nature et le champ dřintervention de lřaudit social, qui, à date dřaujourdřhui est
diversement défini.
Au Maroc, la RSE a été adoptée par certaines entreprises, Lafarge, Stocvis,
Managem, Autohall, …. Qui ont choisi dřagir en totale harmonie avec leur
environnement et en respectant des principes dřengagement sociétal, Mais elles ne
sont pas encore au stade dřévaluation et dřaudit social de leur démarche RSE.
Conclusion
Bibliographie
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Zouhair LAARRAF
Professeur Associé
Groupe Sup de Co La Rochelle - CEREGE
laarrafz@esc-larochelle.fr
Jean-Paul TCHANKAM
Professeur Senior
KEDGE Busisness School
jean-paul.tchankam@kedgebs.com
Les PME, à l'instar des grandes entreprises ont un rôle primordial à jouer dans le
progrès vers la RSE. Comme l'affirme très justement Oueghlissi (2013), le débat
aujourd'hui n'est plus de savoir qui, des grandes entreprises ou des PME, s'engage
sur le terrain de la RSE, mais plutôt en quoi la démarche RSE des unes (PME) est à
distinguer de celles des autres (grandes entreprises).
Lřintérêt dřaborder la RSE dans la PME par la théorie des parties prenantes a pour
avantage de permettredřidentifier les acteurs et pour chacun dřeux leurs attentes en
termes dřenjeux sociétaux. La RSE dans les PME se présente alors comme « une
vraie problématique managériale sous la pression des parties prenantes »
(Bonneveu, Saulquin, 2009). Ceci est dřautant plus vraiquřen contexte de crise,
innovation, adaptation et flexibilité deviennent des exigences accrues pour les PME.
La capacité des dirigeants de la PME à aligner priorités et actions de leur entreprise
avec les besoins et droits de ces parties prenantes semble constituer de nos jours un
facteur critique de performance organisationnelle (Peretti 2013 ; Igalens 2013 ;
Damak-Ayadi et Pesqueux 2003 ; Cardebat et Cassegnard 2011).
Dans la littérature le concept de proximité développé principalement par Torrès
(2003) a suscité un intérêt considérable dans les études centrées sur les attitudes et
les comportements des dirigeants de PME.Paradas (2009),dans une étude sur "les
intérêts et modalités de l'utilisation de la cartographie cognitive par les petites
entreprises"affirme que la proximité s'exerce à deux niveau : le premier niveau, le
plus couramment identifié, se situe dans l'influence des actions du dirigeant sur
l'évolution du système de gestion , le second niveau s'intéresse à l'impact des
représentations du responsable (et éventuellement, d'autres personnes) sur ses
actes (Paradas 2009).
Cette étuden'a pas pour but d'entrer dans le détail de définitions complexes des
représentations, croyances et valeurs mais de confronter les discours à la réalité des
pratiques dans les PME à partir de la grille de Mitchell et al (1997). Il s'agit de
rechercher les freins et motivations des dirigeants et d'en dégager les implications
managériales. Quelle lecture les dirigeants de PME se font-ils de leurs parties
que les actions d‟une entité ont reconnues, appropriées à certains systèmes
construits de normes sociales, des valeurs, des croyances et des définitions ». Le
pouvoir et la légitimité correspondent à des critères statiques.Lřadjonction de
lřurgence donne le caractère dynamique au modèle. Lřurgence est définie comme le
degré à partir duquel les demandes appellent une attention immédiate.Lřimportance
des PP est positivement reliée au nombre cumulatif de critères (pouvoir -P-),
légitimité (-L-), (urgence, -U-) perçus par le dirigeant (manager) à un moment donné.
Le schéma suivant permet dřidentifier trois catégories de PP, que lřon peut
décomposer en sous-catégories (1 à 7).
Pouvoir
8- Les non PP
1- Les PP dormantes
5- Les PP
dangereuses 4- Les PP dominantes
7-Les PP
Urgence définitives
3- Les PP demandeuses
6- Les PP Légitimité
déterminantes
2- Les PP discrétionnaires
P +U grévistes).
2. La démarche méthodologique
Afin d'analyser la lecture que les dirigeants se font de leurs parties prenantes et les
implications managériales, une étude qualitative (2007-2011) a donc été engagée.
Différents entretiens ont été réalisésin situ auprès de dix dirigeants de PME en
Aquitaine. Ce choix peut être justifié comme le souligne Wacheux (2005), par trois
dimensions :« la volonté de contextualiser la problématique dans l‟environnement
Les PME sont des entités fortement hétérogènes. Il est de ce fait difficile dřen sortir
un panel représentatif. Les études de cas sont une source privilégiée
dřapprentissage en PME, à lřinstar de lřhistoire quřon lit et que lřon applique à soi-
même, car chaque individu à des réactions et des comportements qui lui sont
propres. Cřest ce quřon appelle en psychologie lřidiosyncrasie. Lřobjectif est de
comprendre les logiques des acteurs et de respecter leurs cadres de référence.
Lřexploration par étude de cas unique risque de donner au chercheur une vision
tunnel du phénomène. Les études de cas multiples sřimposent alors comme un
compromis. Le tableau n°4 présente le panel des PME étudiées.
Dix études de cas ont été réalisées selon le principe de réplication de Yin (1994). Les
recherches qualitatives privilégient des canevas très émergents sans programmation
rigide, ce qui oblige le chercheur à activer ses lectures, mais aussi ses capacités à
inventer un cheminement capable dřintéresser à la fois les acteurs du terrain et de
garantir une fiabilité de la recherche.
3. Résultats et implications
Le tableau n°5, met en exergue la complexité des logiques d'action des dirigeants
dans lřintégration de la RSE
Cette recherche corrobore aussi lřidée selon laquelle il faut abandonner lřimage
des PME confinées aux seuls marchés régionaux (par exemple : la PME n°3 sous-
traite une partie de la production en Chine ; la n°4 externalise la production de ses
plans à un cabinet dřarchitecture tunisien ; 80 % des produits de la PME n°10 sont
destinés à lřexportation...), ce qui impacte sur lřemploi et la traçabilité du produit.
Dans beaucoup de cas, la responsabilité sociale est davantage liée à des convictions
personnelles quřà la recherche de bénéfices, et les actions de RSE se font
essentiellement sous lřimpulsion du dirigeant et de ses valeurs personnelles. Ces
résultats confirment les déclarations des observateurs des petites entreprises qui
signalent que les dirigeants font rarement passer la maximisation du profit avant tout
autre but (Julien, 1993 ; Marchesnay et Carrier, 2005).
Conclusion
Toutefois il convient de rappeler que la grille deMitchell et al (1997) ne définit que les
parties prenantes saillantes (celles envers lesquelles l'entreprise doit accorder la
priorité). La légitimité des relations, l'influence et l'urgence de la demande
apparaissent alors comme des éléments d'identification de cette priorité (Paradas
(2011). La perception que le dirigeant a de ces dimensions pèse incontestablement
sur l'interprétation qui est faite. Cette perception pouvant elle-même varier dans le
temps pour un même objet. Une autre limite de ce modèle est qu'il n'intégre pas les
entités naturelles dans les parties prenantes (Starik 1995). De plus, d'après les
travaux de Donternwill (2004) et Lahdesmaki (2005), il semble opportun d'ajouter
parmi les parties prenantes la famille/amis des dirigeants et la communauté locale.
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Erick LEROUX
Maître de conférences HDR,
IUT de Saint Denis CEPN CNRS UNMR 7234
leroux_erick@hotmail.com
Introduction
Depuis de nombreuses années des réformes ont eté conduites avec plus ou moins
de succèsauprèsdes organisations publiques ausein de lřEurope. Ainsi des
changements ont été très progressifs au sein des organisations publiques françaises
(Bartoli et Chomienne, 2007).Après les lois Faure (1968) dotant les Universités dřune
certaine autonomie au traversdes statutsdřEPSC et EPSCP (établissements publics
à caractère scientifique, culturel et professionnel),la loi LRU de 2007 (loi relative aux
libertés et responsabilités des universités) est apparue en accordant davantage
dřautonomie impliquant de nouveaux changements notamment organisationnels et
institutionnels. Ces changements ont également conduit à un renforcement du rôle
assigné aux présidents dřUniversité et à leur management. Ainsi nous proposons
dřanalyser les discours des présidents dřUniversité qui nous semble particulièrement
révélateurs de cesévolutions. Nous nous intéresserons particulièrement à la vision
des présidents dřUniversité face au changement imposé par les nouvelles règles
inhérentes à la loi sur lřautonomie des Universités. Nous chercherons à montrer en
quoi ces mutations contribuent à instaurer un changement social.
1. l’Université Française
ou encore la relation entre le ministre et le recteur peut être assimilée à une relation
mandant-mandataire. Ce type de relations peut être également appréhendé par le
bais de la théorie des parties prenantes. Wheeler et Sillanpaa (1997) classent les
stakeholders, selon leur degré dřimplication et dřaffectation par les décisions en
quatre catégories:
- les stakeholders primaires sociaux regroupent les individus fortement affectés par
les décisions de lřorganisation et participant activement à leur élaboration ;
- les stakeholdersprimaires non-sociaux participent activement au processus
décisionnel de lřorganisation mais sont peu affectés par ses décisions ;
- les stakeholders secondaires sociaux ont leur bien-être qui dépend en grande
partie des décisions de lřorganisation mais ils ne peuvent pas influer sur ses
décisions,
- les stakeholders secondaires non-sociaux ont peu dřinfluence sur les décisions de
lřorganisation et sont peu affectés par celle-ci.
en place de cette loi a été accompagnée par un discours très fortement marqué par
la performance en raison de la concurrence très forte des universités étrangères. Sa
mise en œuvresřest réalisée en plusieurs vagues. Ainsi pour sensibiliser leurs
personnels, les présidents dřUniversité ont communiqué notamment par le biais des
sites web de leurs établissements. Aussi nous avons profité de ces matériaux pour
mener notre recherche et procéder à une analyse textuelle de leurs discours.
Comme exposé brièvement supra, ce travail sřinscrit dans une démarche de type abductif.
Ainsi, lřobjectif de lřétude a été de sonder, à partir des rapports annuels disponibles sur les sites
WEB des Universités, puis dřanalyser les discours des présidents dřUniversité.
Tableau n° 3 : classes 2 et 3
Classe 2 Classe 3
Formes complètes Chi2 Formes complètes Chi2
Professionnel (11) 68,52 perfomance (9) 29,74
Sécurité (9), 40,83 Compètent (4) 23,90
condition (17) 38,28 Responsable (4) 23,90
Travail (6) 27,27 Moyen (4) 18,73
Hygiène(3) 21,67 Bénéficier (4)) 15,06
Relation (2), ions (2) 21,67 Apprentissage (4) 15,06
Formation (6) 18,36 Organisation (2) 9,18
Vie (5), 18,36 Agir (2) 9,18
Communauté(5) 16,86 Elargir(2), 9,13
Effectif (3) 16 ,15 adapter(7) 8,62
Concernant la classe 3, le discours aborde les objectifs de performance fixés par les
Présidents dřUniversités: « ce changement social propose de vous montrer, un an
après le passage aux responsabilités et compétences élargies, une photographie au
1er janvier 2011 de l‟ensemble des enseignants chercheurs, enseignants,
ingénieurs, techniciens et administratifs» ou : « ce changement concerne tous les
personnels enseignants et BIATOSS, titulaires et non titulaires. il est le premier
changement suite au passage de l‟UBO aux responsabilités et compétences
élargies» ou encore : « le principal intérêt de cette autonomie renforcée est de nous
avoir permis de mettre en-place une nouvelle politique sociale, plus juste, plus
adaptée et plus efficace ».
Une troisième classe est également proposée par Alceste et exposé infra.
Classe 1 Chi2
Formes complètes
Permettre (11) 43,10
Changement (9) 34,86
Social (7) 27,92
Ressource (32) 23,33
Humain (7) 19,83
Outil (5) 18,26
Souhait (8) 16,21
Dialogue (4) 13,62
Organisation (3) 9,15
fonction (3) 9,15
publique (3) 6,27
La classe 1 concerne donc le changement social et les éléments pris en compte par
les Universités : « le changement social, reflet de notre politique de ressources
humaines, est également un outil favorisant le dialogue social. Son analyse et la
somme d‟informationsqu‟ il contient, permet des échanges et une concertation
fructueuse avec les différents partenaires sociaux et contribue à un fonctionnement
démocratique, en offrant une base d‟informationspartagées » ou « A la lecture de ce
changement social, nous mesurons la diversité du personnel de bordeaux IV et la
richesse de ses ressources humaines. Mais il montre aussi les limites de nos marges
de manœuvre en matièred‟emplois » ou encore « je souhaite que chacun puisse
trouver dans ce changement socialdes éléments se rapportant à-la-fois à sa situation
personnelle et à la situation plus globale de l‟établissement. Car il a une double
logique: une logique de changement social et une logique de performance».
Discussion-conclusion
Dans le cadre de la loi sur lřautonomie, les Universités françaises se sont donc
engagées dans des processus de changement organisationnel et institutionnel. En
parallèle à des degrés divers elles se sont également comportées comme des
vecteurs de changement social.
En effet les Universités françaises font, souvent, preuve dřune responsabilité sociale
en intégrant volontairement des préoccupations sociales et environnementales dans
leurs activités et leurs relations avec leurs parties prenantes. Certaines Universités
font ainsi figurer le taux dřinsertion professionnel de leurs étudiants et présentent des
indicateurs concernant leur politique environnementale. Toutefois, puisque la loi
dřautonomie incite chaque Université à mettre des procédures internes, il y a lieu de
mettre en place des critères communs internes à toutes les universités afin quřelles
puissent œuvrer dans une optique de développement durable avec des normes RSE
pour pratiquer la « RSU ».
Enfin la prise en compte du changement social est liéeà lřimportance des ressources
clés qui détermine lřavantage concurrentiel des universités et leur survie
conformément àlřanalyse des parties prenantes. Cela sřexplique par lřimportance du
chemin à réaliser par les Universités dans le domaine de lřaudit social (Igalens et
Peretti, 2008) et la mise en place de comités paritaires dřétablissement étendus au
personnel enseignant qui se prononcent sur le bilan de la politique sociale.
Bibliographie
Aldo LEVY
Professeur des Universités en Sciences de Gestion
Professeur associé ISC Business School
École doctorale Abbé Grégoire Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en
Sciences de lřAction Lirsa (EA 4603)
alevy@iscparis.com
Hichem REZGUI
Ater
Université Paris X Nanterre
rezgui_hichem@yahoo.fr
Introduction :
La nécessité d'une bonne gouvernance est devenue un enjeu majeur dans les
analyses des problèmes des économies modernes. Les questions de viabilité des
structures de gouvernance peuvent être posées dans différents contextes et
notamment dans le cas de « la gouvernance dřentreprise ». Cette dernière concerne
lřensemble de relations entre la direction d'une entreprise, son conseil
d'administration, ses actionnaires et d'autres parties prenantes.
Le système de gouvernance de type occidental suppose intrinsèquement la
prédominance du droit ; les lois nationales et internationales, (Levy et Pellas 2013,
Zetsche, 2007) ce qui implique que des structures de gouvernances sont orientées
principalement vers lřélaboration de systèmes de contrôle et de guidage efficaces.
Cependant, en dépit de tendances de convergence quřon observe actuellement dans
les systèmes de gouvernance, des différences subsistent qui découlent souvent de
différentes cultures commerciales et juridiques, et des variations des conditions
politiques et économiques (Archer et Karim, 2007).
A ce propos, il est intéressant de connaitre si les traditions religieuses et les aspects
moraux entrent également en jeu dans la composition des systèmes de
gouvernance.
Pour enquêter sur cette question, nous avons choisi de nous intéresser au cas de la
gouvernance des banques islamiques. Ces entités économiques représentent une
tendance émergente dans la finance internationale qui est la finance Charia
Compliant. Cette finance est qualifiée également dřéthique (Foget, 2009) même si
une forte littérature critique conteste cette qualification (Kuran, 1995, Kamla et al,
2009, Astay, 2006).
Les banques et institutions financières islamiques sont soumises à un système de
gouvernance où les éléments religieux jouent un rôle considérable. Elles ne doivent
pas seulement être conformes aux lois nationales, mais également aux principes de
la loi islamique. En outre, les acteurs du marché et en particulier les clients attendent
d'eux qu'ils adhèrent à ces principes éthiques dans leurs activités quotidiennes
La gouvernance des banques islamiques essaye de diffuser cette image de finance
éthique en instaurant des comités Charia chargés de veiller à la moralité des
transactions dans lřintérêt des déposants (source essentielle du financement).
Le modèle de gouvernance des banques islamiques ne serait donc pas orienté vers
le droit comme cřest le cas du modèle occidentale, mais guidé par une morale propre
aux principes de la finance islamique.
Nous tenterons de répondre à la question suivante : les banques islamiques
réussissent-elles à instaurer un modèle de gouvernance basé sur lřéthique ?
Cet article est structuré comme suit : Dans une première section nous opérons une
distinction entre la loi et la morale pour mieux monter la différence entre des
systèmes de gouvernance basés sur ces deux notions. Dans une deuxième section,
nous situons le concept de gouvernance dans le contexte des banques islamiques et
nous présentons leur principale structure de gouvernance : les Comité Charia. Dans
une troisième section, nous essayerons de vérifier si les banques islamiques
réussissent à instaurer un système de gouvernance éthique à travers les Comités
Charia. Nous finirons par une discussion des résultats.
Les normes éthiques peuvent être définies comme des institutions non juridiques
basées sur les notions du bien et du mal et reposent sur le consentement dřun
groupe social. Elles constituent les principes directeurs qui peuvent à la fois, guider
l'éthique individuelle et institutionnelle146, ou dans le cadre de cet article, lřéthique
dřune banque (éthique des affaires).
L'éthique d'entreprise est parfois confondue avec le concept de responsabilité sociale
des entreprises RSE. En général, celle-ci est plus large que l'éthique d'entreprise
puisquřelle s'étend à des projets sociaux ou des activités philanthropiques de
l'entreprise, etc. La RSE peut être considérée comme une dimension pratique élargie
de lřéthique des affaires.
Quelques règles éthiques de finance islamique se réfèrent à des transactions
commerciales. Le terme éthique islamiquedes affaires est utilisé pour indiquer que
les normes éthiques sont dérivées dřune petite part de la révélation coranique (Lévy
2012) et la tradition prophétique, ainsi que les écrits des savants musulmans.
Au sens légal, le droit est distinct de l'éthique, dřapparence légitime à bien des
égards. Parmi les différentes définitions de la loi, certains mettent l'accent sur
l'efficacité sociale, l'acceptation et l'application des normes comme des éléments
majeurs. D'autres se concentrent sur l'élément de lřautorité et la coercition quand ils
définissent ce qui est droit. On notera ici que la distinction entre le pouvoir qui
caractérise la gouvernance des banques classique et lřautorité qui caractérise les
banques islamiques au sens wébérien prend toute son ampleur par la double
compétence des membres des comités Charia.
Le droit islamique, ou plus précisément la charia, n'est pas seulement le droit au
sens étroit (ou positiviste) du terme. Il ne s'étend pas seulement à la relation entre
les individus, mais aussi entre l'individu et la transcendance. Ainsi, contrairement aux
systèmes séculiers, le système juridique de l'Islam va au-delà de simples subtilités
juridiques et intègre le domaine de la morale.
Par conséquent, une gouvernance issue de la loi islamique serait naturellement
différente dřune gouvernance issue du droit positif.
146
Dans ce cas, les règles éthiques sont mises sous forme de lois et jouissent alors d’un caractère coercitif.
2.3. Système de gouvernance élargie dans les banques islamiques par les comités
Charia
La finance islamique est basée sur les versetsfinanciers de la Charia et les activités
des institutions financières internationales (IFI) doivent sřy conformer. Le risque de
non-conformité à la Charia peut avoir des conséquences graves sur la continuité des
activités des institutions financières islamique, en particulier, et le développement du
système de finance islamique en général (Grassa, 2013).
Pour cette raison, la gouvernance dřune banque islamique doit essentiellement se
focaliser sur le contrôle des transactions, cřest-à-dire quřelle doit vérifier si les
transactions financières comportent des éléments qui invalident les gains réalisés
puisque la Charia ne concerne pas uniquement la substance des opérations mais
également leur forme. (Ibrahim, 2007). Alors que pour les normes de comptabilité
financière IAS-IFRS on retient la notion de substance over form.
Par conséquent, la gouvernance des institutions financières islamiques découle de
deux approches : une approche orientée vers la morale transcendantale qui assure
que les transactions menées sont en harmonie avec les lois financières de la Charia,
et une approche orientée vers le profit qui assure que les transactions menées sont
bien profitables et partagées (Grassa, 2013).
La gouvernance élargie des banques islamiques est assurée, en partie, par des
comités éthiques, les Sharia Boards qui assurent lřapproche morale des affaires et
147
Cf A. Lévy La finance islamique… opus cité
En théorie la gouvernance des banques islamiques serait guidée par des idéaux
moraux et ne correspond pas parfaitement aux modèles de gouvernance éprouvés
dans des structures classiques (modèle actionnarial et modèle partenarial). Dans ce
paragraphe nous vérifierons si les comités Charia assurent réellement une
gouvernance éthique comme cřest suggéré dans les paragraphes suivants.
A cet effet, nous étudierons un rapport annuel dřune banque islamique (Abu Dhabi
Islamic Bank) afin de voir si les traitements comptables de ces produits reflètent
réellement la forme juridique. Face à lřopacité de ces banques, lřétude du rapport
annuel est le seul moyen disponible pour vérifier lřéthique des produits financiers et
sřassurer que les Sharia Board assurent réellement leur rôle de gouvernance. Nous
nous concentrons notamment sur lřétude du traitement comptable de deux produits
financiers : les comptes dřinvestissement participatifs et lřIjara waIctina.
3.1. Consubstantialité
Une littérature critique (Kuran, 1995, Kamla et al, 2009, etc.)fustige certaines
pratiques des banques islamiques qui sřéloignent de lřesprit originel visé par les
premiers théoriciens de la finance islamique.
Malgré lřexistence des structures de contrôle éthique (Sharia Boards), on exige des
banques islamiques les mêmes critères de rentabilité et de solvabilité que la finance
classique. Elles sont alors tentées de procéder à des montages à la limite de certains
interdits.
En effet, la consubstantialité entre finance islamique et finance classique incite les
banques islamiques à adopter un comportement « pragmatique » qui renforce la
distance interprétative entre lřesprit des lois et la pratique des affaires (Kuran, 1995;
Asutay, 2007). Cette consubstantialité mondiale engendre des comportements
mimétiques (Levy, 2012 ; Bensimhon et Levy, 2009). Par conséquent, la finance
islamique, encore en devenir, tend plus vers la finance classique que vers une
finance éthique et socialement responsable (Kamla, 2009). Ainsi, des pratiques
comme les swaps de taux ou les futures qui sřopposent au principe de Garar
apparaissent dans les banques islamiques.
Ijara Wa Ictina
Principe
LřIjara waIctinaest un contrat au terme duquel la banque achète un bien pour un
client et le lui loue avec une promesse de cession ou une simple option que le client
pourra ou pas lever en fin de contrat (crédit bail).
Étude terrain
On constate quřAbu Dhabi Islamic Bank assimile les contrats Ijara waIctina aux
locations-financements traités par lřIAS 17. Ainsi, ADIB transfère la propriété du bien
loué au preneur (le client) et constate en contrepartie une créance pour un montant
égal à lřinvestissement net du contrat de location. Cřest le client de la banque qui
active donc le bien loué puisquřil y a eu transfert de propriété (implicite) et qui
supporte les charges dřamortissement comme un propriétaire.
Parallèlement, ADIB, et en application dřIAS 17, comptabilise une partie des
redevances dřIWI en amortissement de la créance et lřautre partie en produits
bancaires courants.
Dérogation au principe
Le traitement comptable dřADIB déroge aux principes éthiques sur lesquels est
fondée la forme juridique des contrats Ijara Wa Ictina.
Ces contrats demandent que la transaction soit rattachée à un actif sous-jacent
comme dans toute transaction de la finance islamique. À cet égard, le bailleur doit
supporter la totalité des charges relatives à la détention du bien (amortissement,
entretien, coût de réparation, etc.). Or, le transfert comptable de la propriété de lřactif
sous-jacent au preneur déroge à cette règle. Pour que lřopération soit éthiquement
conforme, il faut une séparation du droit de propriété et de lřusufruit, ce qui empêche
tout transfert de propriété et dřenregistrement comptable, avant le paiement de la
totalité des échéances.
En ce qui concerne la comptabilisation des revenus dřIjara waictina, une partie des
encaissements est assimilable à des produits bancaires courants comptabilisés sur
la base dřune formule traduisant un taux de rentabilité périodique constant sur
lřencours dřinvestissement net. De ce fait, une partie des redevances de lřIjara peut
être assimilée à de lřintérêt Riba, prohibé en finance islamique, ce qui constitue une
entorse à un principe fondamental.
148
Le PER (Profit Equalisation Reserve) est retenu sur le revenu brut de la banque avant le partage
des profits entre les détenteurs des PSIA et les actionnaires. LřIRR (InvestmentRisk Reserve) est
retenu uniquement sur la part des détenteurs des PSIA. (IFSB, 2005)
Conclusion
Boradinterne pourrait être maintenu mais son rôle ne serait que consultatif et nřaurait
pas pour rôle dřavaliser les produits financiers.
Bibliographie
Jean-Marie ESTEVE
Professeur émérite
Université Montpellier1, chercheur associé au MRM.
jm.esteve@meditrag.fr
Lorsquřun dirigeant, désireux de céder son entreprise à moyen terme, est convaincu
que le recrutement interne dřun ou plusieurs salariés, possédant certaines qualités et
préparés en conséquence, constitue une alternative crédible à une cession brutale à
un tiers, alors certaines questions relevant de la GRH et plus particulièrement de la
gestion des ressources intrapreneuriales (GRI) doivent être soulevées. Nous
entendons par GRI une gestion humaine spécifique réservée à quelques salariés
ayant potentiellement un profil dřentrepreneur susceptible dřêtre identifié et
développé. Elle a donc pour but de repérer : lřimplication dans le travail et dans la vie
de lřentreprise, la recherche et lřacceptation de responsabilités, le souci
dřachèvement des taches, la priorité accordée aux missions plus quřaux horaires, la
facilité dřéchange avec les autres, la volonté de sřexprimer par des réalisations de
projets, lřappartenance au noyau dur…etc. Mais, au-delà de ces pré-requis, elle a le
souci du repérage dřautres aptitudes ou habiletés relevant de lřautonomie, du
management et de la relation au statut de salarié versus celui de dirigeant. En effet, il
importe que le salarié pressenti soit capable de rompre avec son statut de
subordonné pour accepter et adopter celui de dirigeant/patron afin dřassurer la prise
en charge managériale requise. En outre, il devra acquérir et renforcer diverses
compétences pour affirmer ses aptitudes au leadership. Ces conditions préalables
étant supposées présentes ou potentielles lřincubation progressive dřun repreneur en
interne pourra commencer, mais elle nřexonèrera pas pour autant des
problématiques du duo cédant/repreneur149. Elle les modifiera sans les faire
disparaître150.
La problématique que nous venons dřévoquer succinctement, facile sur son principe
ne va toutefois pas sans exigence de rigueur et dřexplicitation de la posture
scientifique.
149
Etudié par Thierno Bah, Sonia Boussaguet, Bérangère Deschamps, Henri Mahé de Boislandelle…
150
Côté cédant : volonté réelle de céder aux salariés, détachement progressif de lřentreprise (deuil)... Côté
intrapreneur : implication organisationnelle et socialisation…
151
Cette démarche a été rendue possible grâce au rôle dřacteur et dřanalyste joué respectivement par les auteurs
tout au long de lřexpérience pluriannuelle.
ce travail repose sur une hypothèse implicite de fond, à savoir que « le statut de
salarié dépendant peut évoluer vers celui de dirigeant autonome à condition de créer
les conditions dřémergence à travers un processus dřincubation ». Cřest à la
validation de cette hypothèse centrale, fondée sur plusieurs expériences de RES
successifs réussis en PME, que nous nous sommes employés153.
En dřautres termes, nous tentons de montrer quřune PME peut jouer un rôle de
pouponnière/ incubateur dřentrepreneurs. Le lien avec lřaudit social se situe au plan
des indicateurs humains relatifs à lřimplication, aux compétences et au statut évolutif
de lřintrapreneur (salarié/dirigeant). Le lien avec la RSE est de souligner quřun
RES154 concerne les parties prenantes tant internes quřexternes.
152
La spécificité de la méthode réside dans le double rôle à la fois de sujet et dřobjet joué par les
acteurs/analystes
153
Dřautres hypothèses liées à la précédente pourraient être également testées : « lřintergénérationnel question
centrale au sein des PME est une source de régénération dynamique »
154
RES = rachat dřentreprise par les salariés.
155
Saint-Cyr L. (2002) « Défis et stratégies de transmission des PME québécoises » in colloque Montpellier.
1.2. Les attitudes des parties prenantes (internes) dans une perspective de cession
externe.
Le processus de transmission reprise met en présence un cédant, un repreneur
(personne physique étrangère ou apparentée au cédant) et une organisation
composée de salariés. En dřautres termes les parties principalement mises en cause
sont au nombre de trois156 (cédant / repreneur / salariés).
Cédant Repreneur
Salariés
Les attitudes157 des parties prenantes reflètent les « a priori » qui animent les trois
types dřacteurs au sujet de la démarche générale de reprise/transmission (en trois
étapes).
Lřattitude sera positive si croyances et affectivité sont simultanément positives.
Lřattitude sera négative si croyances et affectivité sont simultanément de sens
négatif.
Lřattitude sera ambiguë si croyances et affectivité sont simultanément de sens
opposés.
156
Nous écartons les autres parties prenantes économiques externes ou internes (fournisseurs, clients,
consultants, associés…)
157
On entend par attitude une « prédisposition à réagir de manière, favorable ou défavorable, à propos dřun
objet ou dřune situation … ». Rokeach…
1.3. Les étapes d‟une cession aux salariés (RES) et les changements d‟attitude
probables (le calendrier)
Dans le schéma classique général, trois parties prenantes internes sont en lice. En
revanche, dans le schéma de transmission aux salariés le schéma se modifie. On
passe de trois à deux parties prenantes directement en cause puisquřil nřy a pas de
tiers.
Cédant Salariés
Cédant, Salariés
annonciateur
Intrapreneurs
émergents
Cédant, Salariés
sélectionneur
Intrapreneur
incubation
in
Étape (2) du processus
Repreneur Salariés
interne
Départ du
cédant
Repreneur Salariés
interne
Incidences attitudinales
Lřannonce de la transmission en interne ne pouvant être par nature quřanticipée
(plusieurs années à lřavance) le personnel sera informé très tôt du projet et de ce fait
rassuré quant aux risques de lřarrivée dřun prédateur externe.
En revanche, dřautres incertitudes demeureront jusquřau dernier moment et
notamment : la volonté effective du dirigeant de passer la main ainsi que la capacité
de lřintrapreneur/ repreneur pressenti à réussir dans son aventure.
Quoi quřil en soit, si le cédant respecte son engagement, si le repreneur est à la
hauteur et sřinvestit dans la reprise avec lřappui du noyau dur les plus grandes
chances seront réunies pour assurer le succès de la démarche.
1 2 3 «n»
Nom et prénom
Age / sexe
Poste occupé (statut)
Qualifications (diplômes…)
Ancienneté
Compétences professionnelles
Nature / Intensité/
Fiabilité Technique /
Fiabilité Morale /
Capacités de travail
Implication dans le travail
Esprit dřinitiative
Implication dans lřorganisation
Leadership potentiel/
confirmé/
Aptitude au commandement
Capacités relationnelles
Employabilité
Possibilité de remplacement à CT et à MT ?
Besoins en formation requis dans une perspective
dřévolution dans lřentreprise
….
158
Les observations traduisant un jugement en termes dřintensité pourront adopter lřéchelle dřintensité suivante :
*** (fort) / ** (moyen) / * (faible)/ ° (insuffisant)
Peut-on repérer des entrepreneurs potentiels, ou peut-on induire par des incitations
organisationnelles fortes des vocations de reprises internes par des salariés ? Tel est lřenjeu
de cette réflexion sřappuyant sur un suivi dřexpériences portant sur plusieurs années et sur
des RES successifs réussis.
Le passage par le concept de noyau dur a permis de voir que le personnel nřétait pas une
masse uniforme, mais au contraire composée de membres détenteurs de talents différenciés
avec lesquels le dirigeant entretient des rapports spécifiques. Cette même démarche peut
également être mobilisée pour aller plus loin dans le repérage des talents en devenir
autrement dit dans le repérage de repreneurs potentiels (souvent à leur insu) lorsque le
dirigeant se soucie de pérenniser son entreprise en même temps que de préparer son
départ.
Si lřanalogie entre les deux domaines de Gestion est forte elle nřest toutefois pas totale, car
plus quřun « recrutement » la détection dřun « repreneur » pose des questions existentielles
qui vont au-delà des talents habituels exprimés en termes de « compétences ».
En effet, non seulement il sera demandé au « candidat repreneur » dřêtre talentueux, mais
en plus il lui sera demandé in fine de changer de posture au regard de lřentreprise. En bref,
dřun statut de salarié-subordonné il devra adopter celui de patron-preneur de risque, car il
sera progressivement associé au capital dans une importante proportion.
On peut ainsi dans lřétape de repérage distinguer plusieurs compétences, certaines touchant
à la personnalité, au leadership et aux qualités entrepreneuriales et dřautres aux techniques
mobilisables et requises par lřentreprise. Au terme de cet examen, il pourra être établi une
liste de compétences à acquérir par le biais de formations internes et/ou externes.
Pour cela sont proposées plusieurs grilles de repérage dřaptitudes, de compétences, de
profils et de pratiques méthodologiques.
Aptitudes au management
Compétences entrepreneuriales
Détecter une opportunité dřaffaires : *** / ** / */ °
Développer des partenariats : *** / ** / */ °
Concevoir de nouveaux produits : *** / ** / */ °
Compétences managériales
Instaurer un esprit dřéquipe : *** / ** / */ °
Convaincre les collaborateurs : *** / ** / */ °
Savoir sřentourer : *** / ** / */ °
Compétences comportementales
Faire preuve de sociabilité : *** / ** / */ °
Être rigoureux : *** / ** / */ °
Mettre les collaborateurs sous pression : *** / ** / */ °
Maitriser ses humeurs : *** / ** / */ °
Compétences en matière de GRH
Évaluer les compétences des collaborateurs : *** / ** / */ °
159
Axes du mix-social selon Henri Mahé de Boislandelle (1998)
Compétences techniques
Est-il ? (Êtes-vous ?)
- Développeur : Oui / Non
- Stratège : Oui / Non
- Gestionnaire : Oui / Non
- Animateur : Oui / Non
- Autre (à préciser)………
Pratiques méthodologiques
Est-il ? (Êtes-vous ?)
- Méthodique : Oui / Non
- Intuitif : Oui / Non
- Mixte : Oui / Non
- Autre (à préciser) :…….
Ces grilles de repérage pourront être complétées par le cédant, par les membres du
noyau dur ou par lřintrapreneur lui-même (autodiagnostic). Lřusage est bien sûr
délicat puisquřil est révélateur de jugement(s). Toutefois, sřy référer aide à structurer
un diagnostic et à lřorienter vers des critères compréhensibles aussi bien par
lřintéressé que par les responsables chargés de lřaccompagnement.
Synthèse
Points forts Points faibles
En rapport avec ses (vos) compétences En rapport avec ses (vos) compétences
En rapport avec ses (vos) expériences En rapport avec ses (vos) expériences
Grille d’autodiagnostic
Ces grilles dřévaluation sont utilisables tout au long du processus dřincubation. Elles
ont pour but dřaider à formuler un état : des compétences, des attitudes, des points
forts et des points faibles et donc à guider le processus dřaccompagnement dans sa
durée.
Cet ensemble dřindicateurs utilisables au cours des trois étapes offre une vision
dynamique du processus de GRI et donc dřincubation dřun ou plusieurs repreneurs.
160
1987 : RES I ; PDG: Marc Vincent
1995 : RES II ; PDG Jacques Moutier
2004 : RES III ; PDG Jean-Marie Estève
2011 : RES IV ; PDG Eric Faviez
2020 : RES V en perspective en 2020
161
Il existe différentes échelles de mesure de l'implication organisationnelle. L'OCQ (Organizational
Commitment Questionnaire) de Porter et alii, a fait l'objet de nombreuses utilisations empiriques (en France on
peut citer dernièrement Commeiras, 1998; Commeiras et Fournier, 2002; Thévenet 1990). Mais ses auteurs
envisagent l'implication organisationnelle dans une perspective unidimensionnelle.
162
Dimension d'internalisation
19. Si les valeurs de cette entreprise étaient différentes, je n'y serais pas aussi attaché.
20. Depuis que j'ai rejoint cette entreprise, mes valeurs personnelles et celles de mon entreprise sont devenues
plus similaires.
21. La raison pour laquelle je préfère cette entreprise aux autres s'explique par ce qu'elle représente, par ses
valeurs.
22. Mon attachement à cette entreprise est essentiellement basé sur la similitude de mes valeurs à celles de
l'entreprise.
23. Ce que cette entreprise représente est important pour moi.
Pour plus de concision et de clarté nous avons reformulé les questions de façon plus
académique et abouti à un questionnement synthétique distinguant implication
organisationnelle, calculée, normative, affective ainsi que lřinternalisation des
valeurs.
Implication organisationnelle
-une forte croyance dans les buts et les valeurs de lřorganisation (1) (1) Oui / Non
-une volonté dřexercer des efforts significatifs au profit de celle-ci (2) (2) Oui / Non
-un fort désir dřen rester membre (3) (3) Oui / Non
Implication calculée
-connaissance des coûts associés au départ de lřorganisation : à
partir dřun choix raisonné (1) (1) Oui / Non
-il est jugé plus opportun de rester fidèle à lřorganisation que de la (2) Oui / Non
quitter. (2)
Implication normative
-obligation de rester travailler dans lřorganisation par devoir moral,
loyauté ou pour achever un projet dans lequel on est engagé (1) (1) Oui / Non
Implication affective
-engagement envers lřorganisation (attachement émotionnel) (1) Oui / Non
mes valeurs et celles de lřentreprise sont concordantes (2) (2) Oui / Non
ce que représente cette entreprise est important pour moi (3) Oui / Non
Pour faire bref, lřenquête montre que sur 12 items relatifs aux diverses formes
dřimplication
Le premier cercle du noyau dur est très fortement impliqué (12/12),
Le deuxième cercle du noyau dur est fortement impliqué (11/12),
Le troisième cercle hors noyau dur est impliqué de façon beaucoup plus disparate
(9/12).
Le quatrième cercle, est impliqué de façon beaucoup plus limitée (8/12). Le cercle
des « sages » est formé de trois anciens166 ayant accompagné le processus
dřincubation depuis lřorigine. Paradoxalement, leur taux dřimplication est assez
faible (8/12). Comment expliquer ce phénomène ? Nous voyons pour notre part
comme explication lřamorce dřun processus de détachement psychologique. En
dřautres termes, ces membres sont sur le retrait et considèrent désormais
lřentreprise comme ne faisant plus totalement partie de leur vie (ils ne sont plus
au centre de celle-ci et une partie de leur énergie sřest investie ailleurs).
Conclusion
Partis de lřétude et du vécu de trois RES successifs dans une même PME nous
avons relaté et analysé ici une nouvelle expérience dans une start-up où le
processus de transmission en interne sřest déroulé sur quatre années. Cette nouvelle
expérimentation a permis, connaissant bien le processus, de mieux préparer les
acteurs, de parfaire les outils et de conduire avec plus de professionnalisme les
étapes successives depuis lřintention de départ du dirigeant au passage effectif de
relais par lřintrapreneur. Comme nous lřavons montré, plusieurs concepts et outils ont
été créés, expérimentés et validés au cours de lřexpérience notamment ceux de
noyau dur, dřintrapreneur, dřincubation associée à la GRI, de grilles de repérage,
dřimplication et de suivi du processus jusquřà son terme.
Le recours à la sélection, à lřincubation/formation/accompagnement, a permis de
faire émerger plusieurs intrapreneurs/repreneurs et de les suivre avec lřaide de
divers outils de suivi associé au modèle général de transmission par la méthode
TEAM167.
Ceci nous autorise à répondre positivement à notre interrogation de départ sur la
capacité dřune PME à être un incubateur dřentrepreneur et ainsi à valider lřhypothèse
fondamentale autour de laquelle a été construite lřexpérience à savoir que : « le
statut de salarié dépendant peut évoluer vers celui de dirigeant autonome à condition
de créer les conditions dřémergence à travers un processus dřincubation ».
Plus encore, ce travail de recherche/action qui reste à parfaire, nous a permis de
faire émerger de nouvelles pistes dřinvestigation prometteuses. Parmi celles-ci,
signalons :
Celle dřun approfondissement du concept de noyau dur comme outil
indispensable au management de la PME, notamment dans sa préparation au
changement de direction ;
Celle du rôle des seniors/accompagnants en raison de leur connaissance des
hommes, des comportements et des métiers (lřintergénérationnel doit devenir une
question centrale dans les PME visant à se pérenniser);
Celle dřune démarche abductive particulièrement adaptée aux allers et retours
entre théorie et mise en œuvre sur le terrain managérial.
166
Lřancien dirigeant et deux retraités expérimentés.
167
Transmission dřEntreprise par Apprentissage Managérial (TEAM).
Bibliographie
Nader MANSOURI
Professeur permanent
Université de Toulouse, Toulouse Business School
nadermansouri@gmail.com
Jean-Marie PERETTI
Professeur des Universités
ESSEC Business School et IAE de Corse
jmperetti@icloud.com
Pour renforcer l'objectivité des rapports, des cabinets d'audit et des agences de
notation sociale se sont créées pour vérifier la fiabilité et la sincérité de
ces données et des méthodes pour les établir. Les commissaires aux comptes sont
également signataires de rapport d'examen sur les indicateurs sociaux et
environnementaux outre les indicateurs comptables et financiers permettant
d'apprécier la qualité de l'information rapportée.
La loi ne précise pas les conditions de responsabilité juridique des dirigeants en cas
de manquement à cette obligation de communication, compte tenu de la difficulté
qu'aurait un juge à apprécier le caractère exhaustif d'une telle information.
En mai 2013, Ernest &Young a dressé une liste des principales limites de lřarticle 225
de la loi Grenelle II dans un document intitulé « Article 225 du Grenelle II Décrypter
les enjeux sociaux et sociétaux »168. Ce document aborde les enjeux et les difficultés
dřapplication de cet article et propose des recommandations qui concernent les
points suivants : la répartition géographique des effectifs et respect des conventions
de l'OIT, lřengagement des salariés, la rémunération socialement responsable, les
maladies professionnelles et le dialogue avec les parties prenantes
De même, elles n'évoquent pas souvent dans un document public les incidents ou
les difficultés quřelles rencontrent à faire respecter des règles supranationales, ni la
manière dont elles gèrent les irrégularités identifiées.
Ernst & Young recommande de publier une communication transparente sur la
présence de salariés dans des pays à risque et sur les moyensde contrôle des
pratiques sociales mis en place par lřentreprise afin de répondre à lřobligationde
lřarticle 225 et dřassurer un premier niveau de protection en cas dřattaque
médiatique.
168
http://www.strategie.gouv.fr/blog/wp-content/uploads/2013/12/Article-225-du-Grenelle-II_Decrypter-les-
enjeux-sociaux-et-societaux.pdf
Pour faire face à ces difficultés, Ernest & Young propose que le reporting RSE de la
rémunération doive porter sur l'équité de traitement, la pyramide des rémunérations,
la prise en compte du développement durable dans la part variable.
169
Le taux d'absentéisme de court terme pour maladie ordinaire < 1 mois ne doit pas être confondu
avec le taux d'absentéisme pour raisons médicales.Le premier rend compte de l'engagement des
salariés, le second de la performance de la politique santé et sécurité au travail de l'entreprise.
Figure 1.
Les informations sur la rémunération socialement responsable à publier
(Source : Ernest & Young, 2013, « Article 225 du Grenelle II Décrypter les enjeux sociaux et
sociétaux », page 11)
Figure 2. Mise en perspective des enjeux RSE de lřentreprise avec les attentes des parties
prenantes (Source : Ernest & Young, 2013, « Article 225 du Grenelle II Décrypter les enjeux sociaux
et sociétaux », page 17)
3. Méthodologie
Lřobjectif de cette étude est de faire un état des lieux et de dresser un bilan de la
première application de lřarticle 225 de la loi Grenelle II. Elle consiste à analyser les
pratiques et à déterminer son impact sur le reporting social en analysant le contenu
de contenu des rapports annuels et des documents de références des groupes
français cotés à lřindice SBF 120. Ainsi, nous avons utilisé les items du volet social
du reporting de RSErèglementaire conformément lřarticle 225.
Les informations ont été extraites des rapports annuels des entreprises ayant clôturé
leur exercice comptable 2012 et publiés avant le 31 mai 2013. Ces documents ont
été téléchargés des sites institutionnels des groupes de lřindice SBF 120 officiel.
Lřéchantillon initial de notre étude empirique est constitué de cent vingt sociétés
cotées à la Bourse de Paris et appartenant à lřindice SBF 120 de lřannée 2013. Dix
entreprises ont été exclues de notre échantillon pour indisponibilité des rapports et
ou inexploitation des données. Lřéchantillon final sřélève donc à cent dix.
La grille dřanalyse retenue englobe les informations sociales requises par lřarticle
Lřétude se base sur lřexamen des 19 items du volet social de lřarticle 225 réparties
en 7 sous-catégories de thématiques présentées ci-dessous. Lřanalyse des
indicateurs des volets sociétal et environnemental nřont pas été traités dans cette
étude.
Volet social
Thème Information
Emploi Lřeffectif total et la répartition des salariés par sexe, par âge
et par zone géographique
Les embauches et les licenciements
Les rémunérations et leur évolution
Organisation du travail Lřorganisation du temps de travail
Lřabsentéisme
Relations sociales Lřorganisation du dialogue social, notamment les
procédures dřinformation et de consultation du personnel et
de négociation avec celui-ci
Le bilan des accords collectifs
Santé et sécurité Les conditions de santé et de sécurité au travail
Volet environnemental
Thème Information
Politique générale en L'organisation de la société pour prendre en compte les
matière questions environnementales et, le cas échéant, les
environnementale démarches d'évaluation ou de certification en matière
d'environnement
Les actions de formation et d'information des salariés
menées en matière de protection de l'environnement
Les moyens consacrés à la prévention des risques
environnementaux et des pollutions
Le montant des provisions et garanties pour risques en
matière dřenvironnement, sauf si cette information est de
nature à causer un préjudice sérieux à la société dans un
litige en cours
Pollution et gestion des Les mesures de prévention, de réduction ou de réparation
déchets de rejets dans l'air, l'eau et le sol affectant gravement
l'environnement ;
Les mesures de prévention, de recyclage et d'élimination
des déchets ;
La prise en compte des nuisances sonores et de toute
autre forme de pollution spécifique à une activité
Utilisation durable des La consommation d'eau et l'approvisionnement en eau en
ressources fonction des contraintes locales
La consommation de matières premières et les mesures
prises pour améliorer l'efficacité dans leur utilisation
La consommation d'énergie, les mesures prises pour
améliorer l'efficacité énergétique et le recours aux énergies
renouvelables
Lřutilisation des sols
Volet sociétal
Thème Information
Impact territorial, En matière dřemploi et de développement régional
économique et social Sur les populations riveraines ou locales
de lřactivité de la
société
Relations entretenues Les conditions de dialogue avec ces personnes ou
avec les personnes ou organisations
organisations Les actions de partenariat ou de mécénat
intéressées par
lřactivité de lřentreprise
Sous-traitance et La prise en compte dans la politique dřachat de la société
fournisseurs des enjeux sociaux et environnementaux
Lřimportance de la sous-traitance et la prise en compte
dans les relations avec les fournisseurs et les sous-traitants
de leur responsabilité sociale et environnementale
Loyauté des pratiques Les actions engagées pour prévenir la corruption
Les mesures prises en faveur de la santé et de la sécurité
des consommateurs
Droits de l'homme Les actions engagées en faveur des droits de l'homme
La répartition par âge a été publiée par 91% des entreprises dont 6% seulement ont
ajouté des informations de type qualitatives.
Les rémunérations
Le taux de couverture des informations sur les rémunérations est élevé (93%).Dans
certains rapports, nous avons remarqué quřil y a une confusion entre la rémunération
des dirigeants et la rémunération de lřensemble des salariés de lřentreprise stipulée
par la loi Grenelle 2. Certaines firmes ont publié leur démarche de rémunération des
salariés sans donner des données chiffrées. Dřautres ne publie que dřune manière
partielle des renseignements sur les coûts salariaux totaux, le salaire moyen,
l'intéressement des salariés, etc.
Seulement 30% des entreprises communiquent sur lřévolution des rémunérations
sous forme de pourcentage.
L’absentéisme
La quasi-totalité des entreprises, soit 97,5%, a fourni des informations.
Cet indicateur a été fourni par la quasi-totalité des entreprises sous forme dřun
nombre ou dřun taux dřabsentéisme. Certaines firmes ont détaillé les motifs de cet
absentéisme.
Nous avons constaté une hétérogénéité des méthodes de calcul relatives à
lřabsentéisme.
Bibliographie
Patrick MICHELETTI
Professeur
KEDGE Business School
Patrick.Micheletti@euromed-management.com
Pierre-Guy HOURQUET
Professeur
KEDGE Business School
pierre-guy.hourquet@kedgebs.com
Sylvie BRUNET
Professeure
KEDGE Business School
sylvie.brunet@kedgebs.com
Sans toutefois remettre ces idées en cause, il a été nécessaire de créer de nouvelles
conditions juridiques. Cette approche relativement récente (décennie 90) sřest
fortement accentuée avec la mise en place des normes ISO (Qualité) pour lesquelles
il est nécessaire dřopérer des investigations en mettant en place des objectifs, en
assurant une conformité de standards, en vérifiant la performance et en analysant les
résultats.
Dans cet ordre dřidée, la norme ISO 26000 constitue une forme dřaudit originale avec
une norme transparente, mesurable comportant des standards vérifiables pour
certifier la performance des entreprises en matière de responsabilité sociale. Elle est
basée sur les règles internationales issues de la Déclaration Universelle des Droits
de lřHomme et la Charte des Droits de lřEnfant. Elle corrobore lřidée selon laquelle
sans parler de juridisme à outrance on peut mettre en place des indicateurs fiables
permettant non pas dřinterdire ou dřencourager mais tout simplement de vérifier par
lřextérieur, que les pratiques en place sont éthiquement acceptables et reconnues.
De même pour la protection de lřenvironnement, en ce sens où elle permet à une
entreprise de formuler une politique et des objectifs prenant en compte les exigences
législatives et les informations relatives aux impacts environnementaux significatifs.
Elle sřapplique aux aspects écologistes que lřentreprise peut maîtriser et sur lesquels
elle est censée avoir une influence. Elle nřinstaure pas elle-même de critères
spécifiques de performance environnementale mais donne un reflet de la politique de
protection environnementale assumée par lřentreprise.
A partir de ce que la croyance collective émet comme principes dřéthique,
lřestimation des moyens utilisés pour gagner de lřargent va dépendre de la faculté
que nous détenons tous, pris un à un, que nous soyons salarié de lřentreprise dont
on observe les pratiques ou que lřon soit dans le public en dehors de celle-ci. Nous
nous attribuons la faculté de juger de la moralité dřune entreprise en fonction de
critères personnels et de références communes.
Or, ce qui caractérise lřentreprise est avant tout lřefficacité et non plus la pérennité
telle que nous pouvions la concevoir auparavant. On peut donc imaginer une
entreprise qui se développe très vite avec une grande efficacité et disparaît aussitôt.
Il faut être le plus efficace possible pour gagner des parts de marché, pour battre la
concurrence, pour satisfaire la rémunération du capital des actionnaires etc… Ceci
dit, la plupart des entreprises, fort heureusement, sont parfaitement honnêtes.
Avec la mise en place des normes, il est nécessaire dřexaminer ce qui en fait est la
source de lřéthique et de lřéquité.
Lřenvironnement moral dřune entreprise ne se limite pas au cadre légal dans lequel
elle exerce. Il y a un autre environnement moral qui est beaucoup plus difficile à
saisir. Cet environnement ne fait pas lřobjet de lois, il sřagit de lřenvironnement moral
constitué par lřensemble des personnes employées par lřentreprise. Lřéthique est
ancrée sur une base dřinductif partant des réalités individuelles et collectives pour
arriver à dégager un concept de valeurs auxquelles chaque individu peut se
rattacher. Ce concept de valeurs sera dřautant plus élaboré à partir de lřexpérience
acquise par lřindividu tout au long de sa vie en commençant par les valeurs de la
famille, de lřécole, de ses fréquentations amicales, professionnelles jusquřà sa façon
de voir le monde, sa façon dřélever ses enfants, sa maturité, sa poignée de main,
constituant ainsi le socle des valeurs intrinsèques auxquelles il fera référence et
consolidera par maturation.
Là, évidemment il est beaucoup plus délicat de sentir, de comprendre cet
environnement moral car il nřest pas question de tenir compte dřune manière
« Le fruit le plus mûr de l‟arbre est l‟individu souverain, l‟individu qui n‟est semblable
qu‟à lui-même « (Nietzsche)
En fait lřindividu dans le monde des affaires est débarrassé des préjugés et des
règles morales fondées sur la culpabilité et lřinitiative. Lřindividu est désormais à la
conquête de son identité personnelle et de sa réussite sociale, sommé de se
dépasser dans une aventure entrepreneuriale individuelle ou collective.
Le culte de lřinitiative et de la performance trouvent ici le terreau propice à leur
succès.
Le monde du travail se présente clairement comme le lieu privilégié de réalisation
des individus, la valeur clé étant le dépassement de soi, la performance qui
ressemble au modèle de la performance sportive.
Par cette approche, la consolidation des valeurs éthiques dřun individu est la
résultante dřune construction à partir de son vécu tel que nous lřavons défini mais
aussi sur ses conceptions personnelles à partir dřautres éléments plus en rapport
avec lřéthique telles que la philosophie, la religion, la politique.
Cet édifice global apparaît en fait comme une accumulation de valeurs personnelles
auxquelles chaque individu croit et veut en défendre les conceptions et acquis.
Cependant, là où apparaît la distorsion essentielle, cřest la contrainte pour lřindividu
dřentrer dans dřautres valeurs qui ne sont pas siennes au seul motif quřil faille
« réussir » en particulier sa vie professionnelle.
Cette remise en cause est en réalité lřélément majeur qui va faire basculer lřédifice
difficilement élevé au long des années pour atteindre des objectifs en complète
contradiction.
En dřautres termes, la réussite peut passer par dřautres voies que celles empruntées
couramment ou du moins jugées acceptables sur lřaspect éthique et déontologique à
la fois personnel et collectif.
Dřici à dire que cřest lřorganisation (environnement professionnel) dans laquelle se
trouve lřindividu qui modifie substantiellement son être intérieur au point de le
changer et ainsi constituer le nouvel édifice personnel, est une supposition lourde de
conséquences. En dřautres termes : il y a des valeurs de départ mais il y a la réalité
quotidienne, à laquelle lřindividu est rattaché et dépendant.
Triste réalité qui amène chacun dřentre nous à repenser son édifice de valeurs par
rapport à ce que lřon est et ce que lřon veut être. Il sřagit ainsi pour les chefs
dřentreprises et les managers de respecter la légalité et lřéthique et dřinscrire
lřefficacité de lřagir dans ces limites.
Dřores et déjà, voulant concilier ces impératifs avec en plus lřaspect équitable pour
chacun, on peut affirmer que beaucoup de conditions sont réunies pour
quřapparaissent les conflits dans lřorganisation.
En fait, les conflits naissent le plus souvent dans une lutte de valeurs des uns
confrontés aux valeurs des autres. Plus subtilement, les conflits surgissent aussi
malgré lřexistence de mêmes valeurs qui ne sont pas hiérarchisées dans le même
ordre ou que les dimensions prioritaires ne sont pas les mêmes ou quřelles soient
plutôt interprétées de manière différente.
Or, à lřintérieur dřune organisation quelle quřelle soit, lřensemble des individus a
également des valeurs semblables et différentes, cřest dřailleurs ce qui en fait sa
force et son originalité.
Dans un tel contexte, les décisions qui vont être prises le seront certainement en
fonction des nombreux critères dřappréciation par rapport aux valeurs défendues par
les individus.
De ce fait, lřéthique de lřentreprise peut avoir des effets positifs sur le groupe
dřindividus à partir du moment où elle renforce le système de valeurs de chaque
individu. Ainsi, une approche de marché dont les aspects peuvent se révéler
favorables à lřentreprise peut constituer un développement très intéressant en ce
sens quřelle constituera un relais en terme de chaîne de valeurs à lřintérieur de
lřentreprise où chacun y verra et reconnaîtra son propre système de valeurs.
Cette reconnaissance interne par une approche méthodique et rigoureuse constitue
de plus en plus le socle de lřéthique de lřentreprise constituant ainsi la pierre
angulaire de tout lřédifice.
De même, on pourra parler dřinfluence réciproque positive à partir du moment où
lřéthique de lřentreprise et lřensemble des individus la composant consolident lřédifice
global de lřéthique par assemblement du système de valeurs.
Outre les bienfaits ressentis à lřintérieur de lřentreprise, des effets bénéfiques
peuvent être ressentis à lřextérieur de lřentreprise du fait quřelle adopte une position
éthique conforme à ses intérêts et ceux des individus qui la composent.
On peut donc affirmer quřen de telles circonstances, cřest un système de réputation
éthique qui va sřopérer au profit de lřentreprise par lřapplication de standards tels que
les normes évoquées précédemment.
En bout de ligne, il en résulte un accroissement de revenus annuels entraînant ainsi
un accroissement de la prospérité de lřentreprise.
De plus lřaccroissement de la rentabilité à moyen ou à long terme et la recherche
dřun retour sur investissement éthique pourraient être les motivations pour se doter
de normes élevées de comportement éthique en affaires en procédant à un calcul
classique permettant de démontrer si chaque unité investie en éthique a une
rentabilité financière satisfaisante.
Cřest toujours le dilemme du capitaliste qui est confronté systématiquement entre ses
valeurs dřêtre humain et ses pulsions de financier qui lřemportent par la pression du
marché ou de ses actionnaires.
Dans cette perspective négative, lřaffaiblissement de ces normes lors de périodes de
difficultés financières entre autres, créera un appauvrissement du climat
organisationnel car il sera toujours plus difficile de défendre des valeurs qui peuvent
presque apparaître superflues aux yeux de certains alors quřil y a péril en la
demeure.
Dès lors, on pourra parler dřune diminution de la productivité car il y aura forcément
choc entre les valeurs dřéthique et de rentabilité, dřailleurs, ceci ne signifie en rien
que lřéthique soit étroitement rattachée à une forte rentabilité.
Dans cet ordre dřidée, la réputation de lřentreprise pourrait être moins éclatante par
une baisse de confiance du public en général envers elle, car même si le public est
conscient de la fragilité de beaucoup dřentreprises, il nřen reste pas moins attentif à
ce qui se fait et pourrait aussi bien lâcher une entreprise florissante qui ne
respecterait pas ses engagements en termes dřéthique.
Il est certain quřune baisse de la rentabilité à court ou à moyen terme entraînera
inévitablement une remise en cause de tout lřacquis éthique durement construit au fil
du temps car il ne faut pas oublier quřil y a de plus en plus une forte corrélation entre
éthique et confiance.
Par conséquent, se doter de normes éthiques est donc une stratégie risquée en soi,
car il faut les respecter, quelles que soient les conditions du marché qui prévalent
mais lřintégrité nřest pas une question de marché.
La disparition des certitudes à long terme : la frontière de lřincertitude est sans cesse
en mouvement. On peut penser quřelle ne fera que croître car la rotation de ce qui
existe en particulier les métiers est si rapide quřil est de nos jours quasiment
impossible de travailler sans elle. Elle conduit les entreprises à développer des
structures plus flexibles et les salariés à développer leurs capacités de réactivité et
dřadaptation aux changements au point quřil est difficile de ne pas en tenir compte
dans tout processus dřévolution et de changement personnel ou collectif.
Ceci nous amène à mieux cerner la notion de progrès en identifiant la triple nature,
centrée sur lřindividu, la structure qui lřemploie et le pays dans lequel il exécute son
travail. Nous pouvons ainsi cerner dans quelle mesure les notions de progrès au
sens managérial du terme peuvent engendrer une évolution dans le déroulement de
la vie, du simple fait quřelles sont tout dřabord analysées avant dřêtre placées dans
une configuration dimensionnelle différente.
Il apparaît ainsi que le progrès, pris dans son acception première, constitue une
ressource dont peut disposer la structure. Lřopportunité et la capacité de
lřorganisation à disposer de cette ressource, donc des retombées positives qui y sont
rattachées, peut ainsi en influencer sa performance.
Le Progrès a donc des effets contrastés sur le volume de lřemploi, le bilan final étant
largement dominé par le contexte économique et politique dans lequel il sřinsère.
Mais lřimpact du Progrès ne se limite pas au volume de lřemploi, car il affecte
également la nature même dřautres éléments qui vont être en interaction pour obtenir
lřoptimisation dřimpact pris en compte dans la notation extra-financière. (voir tableaux
ci-dessous).
On peut dégager une idée force que le progrès nřest pas en soit déterminant ni dans
lřévolution économique stricto sensu, ni dans lřélévation du niveau de vie en tant que
tel. Par ailleurs, on peut constater que la gouvernance et lřaspect social sont
largement déterminés par lřintensité de la croissance économique. De plus, on peut
constater que les logiques mises en œuvre peuvent modifier les conséquences du
progrès du seul fait des 3 acteurs majeurs que sont lřEtat, les entreprises et les
managers, soit dans le sens dřune amélioration des différents items, soit dans le
sens dřune diminution ou élimination des différents items pouvant aller jusquřà la
disparition totale des emplois et donc de tout le reste en créant de grandes
difficultés.
Dans tous les cas, il est difficile de croire en un quelconque déterminisme
technologique. Les questions autour du progrès sont avant tout des questions
multiples, comme le montre lřactuel débat sur les décentralisations dřentreprises vers
des pays où la main dřœuvre et moins chère avec des impacts sociaux et
environnementaux colossaux.
Atmosphère + Cataclysmes =
Eau - Potabilité +
Capacité à dřélimination
Déchets + -
propre
Projets
+ Mobilisation dřéquipes projets -
environnementaux
Existence de programmes de
Education + +
formation
Dominante Dominante
Dominan
ENTREPRI MANAGEME
Phase 3 te ETAT
SE NT
Capacité à organiser et
- - +
coordonner lřaction
Capacité dřécoute - + +
Dominante Dominante
Dominan
ENTREPRI MANAGEME
Phase 3 te ETAT
SE NT
Capacité dřécoute +
3. Synthèse et Conclusion
Dans lřapproche globale : la notation extra-financière est une multi évaluation qui
repose sur une base que constitue « LE PROGRES » avec 3 critères que sont
« lřENVIRONNEMENT Ŕ le SOCIAL Ŕ la GOUVERNANCE » et pour avoir une
analyse plus exacte un découpage sur un ensemble dřitems qui découlent à lřheure
actuelle des 3 dominantes dřacteurs pris en compte à savoir : « lřETAT Ŕ
lřENTREPRISE Ŕ le MANAGEMENT.
Donc, pour avoir une meilleure notation extra-financière, il faut tenir compte bien
évidemment des données financières mais également dřéléments de comparaison
qui font apparaître des faiblesses dans certains cas et des forces dans dřautres cas,
en fonction des comparaisons que lřon peut faire. En dřautres termes, on peut avoir
une dominante dřacteur en faiblesse qui peut être compensée par un autre acteur en
force dans le pays considéré. Seul le résultat consolidé sera pris en compte, sinon
nous pourrions avoir un jeu à somme nulle où chaque acteur ses neutralise en
attendant que lřautre fasse le premier pas.
En dřautres termes lřimpact de conscience globale peut être assumé par la
subsidiarité dřun acteur par lřautre en fonction de sa capacité à agir dans le domaine
ses marges de manœuvre, ses prérogatives mais surtout de sa prise de
responsabilité dans une vision progressiste.
Bibliographie
Virginie MOISSON
Maître de Conférences
IAE de la Réunion
Chercheur au CEMOI
virginie.moisson@univ-reunion.fr
Pascal MOULETTE
Maître de Conférences
Chercheur associé au RTI IUT Lumière
Université Lyon 2 Ŕ IUT Lumière
pascal.moulette@univ-cezanne.fr
(2006), en tant quřorganisation réflexive dont les actions produisent du sens et sřen
nourrissent, les actions ou politiques de RSE participent à lřélaboration de lřidentité
de lřentreprise. Cette identité, facilement identifiable et unique (Backhaus et Tikoo,
2004), est une des caractéristiques de notre terrain dřanalyse puisque lřentreprise
étudiée, filiale du Groupe Danone, fonctionne avec une marque employeur forte.
Depuis lřorigine, les projets et politiques développés par la direction de lřentreprise
sont guidés par des valeurs sociales dans lřobjectif de construire un business model
innovant. Cette identité, qui contribue à favoriser la performance tant économique
que sociale et la fidélisation du capital humain, est véhiculée au travers des discours
des dirigeants et parties prenantes de lřentreprise, comme peuvent en témoigner les
extraits suivants :
- « Il faut trouver des valeurs nouvelles recréant la qualité de la vie [des
Hommes] dans la réalité industrielle du monde actuel, […] il convient ensuite
dřappliquer ces valeurs dans la vie collective et dans la vie de lřentreprise ; […]
Que ce ne soit plus seulement les bonnes paroles, mais des faits qui
obligeront lřouverture de programmes dřactions qui remettront en question les
méthodes, les habitudes, les structures », Antoine Riboud, Directeur Général,
Marseille le 25 octobre 1972, Assises Nationales du CNFPT
- « Les êtres humains sont des créatures prodigieuses, aux qualités et aux
capacités illimitées. Nos constructions théoriques devraient donc faire une
place à ces capacités afin quřelles puissent sřépanouir, et non les rejeter. […]
Le défi est dřinventer de nouveaux « business models », et de les mettre au
service dřune volonté sociale, avec des coûts réduits et de manière efficace »,
Muhammad Yunus, Directeur de la Grameen Danone Foods, Oslo le 10
décembre 2006, cérémonie de remise du Prix Nobel de la Paix
- « Notre futur repose sur notre capacité à explorer et inventer de nouveaux
busines modèles et de nouveaux types dřentreprises ; […] Une entreprise
nřexiste et ne dure que parce quřelle crée de la valeur pour la société dans
son ensemble… La raison dřêtre dřune entreprise est son utilité sociale »,
Franck Riboud, Directeur Général, Paris décembre 2008, inauguration de la
Chaire Danone-HEC « Social Business / Entreprise et Pauvret »
Le déploiement de la démarche de RSE dont il est question dans notre cas sřinscrit
dans le cadre de lřinnovation et de lřentrepreneuriat social, où, à lřinstar de Verstraete
et Saporta (2006), entreprendre ne rime pas forcément avec créer une nouvelle
entité.
Les démarches entrepreneuriales que nous évoquons sont dites « sociales » dans la
mesure où nous relatons le cas dřun dispositif de promotion sociale interne (PSI)
envisagé par lřentreprise, via son service RSE, dans lřesprit dřun ascenseur social
pour des ouvriers.Dans le cadre de cette action, le fait dřentreprendre se manifeste
par la mobilisation de ressources par des méthodes, stratégies ou solutions
innovantes au service de la promotion de population qui échappe aux dispositifs de
promotion classique mis en œuvre dans lřentreprise (plutôt orientés vers les
populations de cadres et techniciens). Une caractéristique de cet entrepreneuriat
social est quřil produit des bénéfices pour lřentreprise dans son ensemble que lřon
peut identifier comme de la valeur sociale (Laville et Sainsaulieu, 1997). Une autre
2. Méthodologie
Notre étude s'appuie sur une démarche qualitative exploratoire et relate le cas dřune
action portée par le service RSE dřune filiale de lřentreprise Danone, sans objectif de
valorisation externe. Contrairement à tous les cas dřactions de RSE développées par
le Groupe Danone et exposés par Pestre (2010), le dispositif de Promotion Sociale
Interne (PSI) est le fruit dřune initiative locale qui nřa pas (encore) dřéquivalent au
sein des autres sociétés ou filiales du groupe.
Globalement, les missions de la RSE du Groupe sont orientées vers 3 piliers :
- économique (éthique dans les affaires, qualité des produits, transparence
financière, soutien au développement économique des territoires, satisfaction
clients…) ;
- social interne (conditions de travail, sécurité, santé, gestion de la diversité, égalité
des chances…) et externe (accès à lřemploi des personnes en difficulté ou
discriminées, soutien au monde associatif, prêts de compétences…) ;
- environnemental (traitement des déchets, respect de lřenvironnement, économie
dřénergies, politique transport…).
Dans cette filiale du Groupe, le thème de la diversité (Diversity –
EnjoyBeingSurprised) mobilise particulièrement les attentions et investissements
RSE. Il regroupe les problématiques Femmes/Hommes, Générations,
Santé/handicap, Origine et Parcours&Diplômes. Au travers de ces problématiques,
une quinzaine dřactions RSE sont mises en œuvre comme par exemple
lřaccompagnement à la VAE (programme Danone Evoluance), les entretiens de
seconde partie de carrière, le développement de site handiaccueillant, le
développement de lřapprentissage (programme Initiative 500) ou encore lřessaimage.
Le dispositif de PSI, cas de notre recherche, sřinscrit dans cette politique de gestion
de la diversité au travers de son axe Parcours&Diplômes.Il répond à lřun des
objectifs sociaux principaux que sřest fixé la Direction du Groupe, à savoir
« permettre à chacun de se développer en permanence dans un contexte évolutif
[…] en réfléchissant à de nouveaux modes d‟apprentissage et de partage des
connaissances » (Rapport Développement Durable, 2012).
Nos résultats et discussions sont issus de plusieurs sources : des entretiens et des
études de documents internes. Notre recherche sřappuie sur ce quřil est convenu
dřappeler la « triangulation des données de terrain », définie comme lřusage
3. Résultats
« Je pense que le projet a développé une fierté d‟appartenance, les personnes sont
globalement fières d‟être dans cette entreprise, prêtes à la défendre » (D)
« Autant avant on disait « les valeurs de Danone ». Aujourd‟hui non seulement on les
connaît, on les vit et on a envie de les appliquer »(B)
Il est aussi mis en avant par les membres de la direction interrogés sur le dispositif et
sur ses impacts sur la performance globale de lřentreprise. Tous soulignent la
contribution de cette action PSI à faire vivre concrètement les valeurs du Groupe
Danone.
« Ce qui a été fait est remarquable, c‟est très en phase avec les valeurs du Groupe
et en lien avec la RSE du Groupe » (D)
« On est sur des actions concrètes et non sur des déclarations d‟intention, avec des
mises en œuvre visibles et rupturistes. C‟est une gestion sociale et sociétale d‟une
certaine forme. On est aussi sur les valeurs du Groupe Danone, valeur que l‟on peut
afficher mais ici que l‟on vit » (D)
« Ce dispositif permet de faire vivre les valeurs Danone plutôt que des objectifs. On
est là pour impulser, financer, construire, on n‟aura jamais de truc top-down clé en
main. Cela correspond à une façon de faire du business. Mais on a en un tous les 50
ans des projets comme cela » (D)
Ces discours reprennent pour la plupart lřidée que le dispositif peut sřappréhender
comme un ascenseur social synonyme de business model innovant au service de
lřépanouissement de salariés traditionnellement exclus des processus classiques de
promotion.
« Un autre élément est selon moi exceptionnel : grâce à ce projet, je fais rentrer dans
une fonction RH quelqu‟un qui était positionné comme ouvrier. C‟est exemplaire,
c‟est un super signe, on a l‟ambition de briser les parois et les plafonds de verre.
C‟est bien qu‟on retrouve l‟ambition originelle du Groupe » (D)
« Cela répond aux valeurs et à la politique du Groupe qui a pour objectif que les
salariés franchissent les plafonds » (D)
« C‟est une grande fierté, voir des salariés partir de rien et pouvoir arriver loin » (R)
« Ce projet a été inscrit dans ce qu‟on appelait l‟ascenseur social qui peut être
intéressant pour des gens pour qu‟ils fassent autre chose, pour qu‟ils s‟enrichissent
personnellement, dépassent les frontières de leur service » (S)
diplômés débarquaient, ils venaient se former et faire leurs gammes et ils repartaient.
Ils ne se sentaient pas très liés à la structure. Cela a été le cas pendant une
quinzaine d‟années. Et pendant ce temps l‟ascenseur social était en panne. Avec la
PSI on utilise les gens du cru » (S)
« C‟est formidable quelqu‟un qui peut évoluer, reprendre des études, devenir AM ou
grandir à titre personnel » (S)
« J. était simple cariste, il est aujourd‟hui chef d‟atelier ; S. va évoluer comme Relai
technique ; V. est aujourd‟hui inscrite en master … que des succès. Pour les 4 c‟est
ultra positif, c‟est un saut en avant non négligeable. Je suis stupéfait des résultats, je
n‟aurai pas parié dessus » (S)
« Dans ce dispositif, on dépasse le plafond de verre en voyant des ouvriers avoir des
responsabilités et évoluer dans l‟entreprise » (D)
« Dans l‟idée, le projet est assez génial : permettre à des personnes qui travaillent
dans des environnements cloisonnés de sortir. Ce qui est tip top c‟est que ces
personnes peuvent sortir le nez du guidon et aller voir ailleurs » (D)
C’est donc sur les pratiques classiques, sur les schémas traditionnels que le
dispositif PSI tend à apporter des ruptures, des innovations sociales, en
particulier avec les traditions en matière de gestion des carrières.
« Chez nous les salariés sont très revendicatifs sur le côté salarial. Ce dispositif
montre qu‟on peut évoluer sans changer de salaire, que tout n‟est pas forcément en
lien avec le salaire. Il faut communiquer sur les passerelles » (S)
« Avoir des personnes qui évoluent, c‟est une première transformation de l‟essai.
Avant on avait des personnes qui partaient ou qui évoluaient grâce au piston. Là on
a des formations concrètes qui ont été appréciées par les opérateurs et qui leur ont
permis d‟évoluer. Il faut montrer que cela est possible, et que même si le besoin n‟est
pas là aujourd‟hui, il le sera peut-être demain » (D)
« La promotion interne se fait essentiellement dans la filière, là ce n‟est pas
forcément le cas donc c‟est intéressant » (D)
Au-delà de ses effets sur les politiques et traditions en matière de gestion des
carrières, le dispositif PSI rénove aussi les politiques de gestion et de
reconnaissance des compétences
« En mettant en place quelque chose qui permet aux salariés de sortir de leur cadre
professionnel, d‟acquérir des compétences, d‟acquérir de la légitimité, on ne voit plus
de difficultés à changer de statut, de position vis-à-vis de soi et de ses collègues »
(S)
Le dispositif PSI est enfin loué pour ses impacts sur la performance collective
de l’entreprise, ce qui tend à légitimer d’autant plus l’existence d’une RSE au
sein de l’entreprise
« La PSI ça remotive les troupes, ça rebooste, ça crée moins d‟arrêt, ça fait moins
d‟accident, moins de diagnostic, … c‟est un réel levier pour le rendement de
l‟entreprise » (B)
« Une personne qui a suivi PSI et qui est grâce à cela bien dans sa tête et ses
baskets ne peut être que meilleure au boulot » (B)
« On a découvert des gens qui ont besoin d‟évoluer et qui peuvent être des pépites
pour l‟entreprise » (R)
« Quand j‟ai démarré PSI, personne ne savait ce que c‟était, c‟est resté dans l‟ombre,
en partie à cause de nous aussi car on était dans le flou par rapport à ce que c‟était.
Les autres pensaient « il va dans les bureaux, il va se planquer » (B)
« Il y a eu aussi une mauvaise compréhension de ce que cela pouvait apporter, c‟est
comme cela que les ateliers le perçoivent » (S)
« Avant de lancer ce type de démarche, il faudrait consulter tout le monde, il faudrait
choisir des personnes intéressées et motivées » (R)
« On doit répondre à une question qui est « pourquoi on fait cela ». On a parfois
l‟impression que l‟on fait des choses par principe, pour la beauté du geste » (D)
Ces réactions restent malgré tout lřexception parmi lřensemble des données que
nous avons collecté.
Discussion
Cette action ne sřinscrit pas dans une logique de RSE intégrée, au sens de Martinet
et Payaud (2008), où lřobjectif serait de développer un projet dans lřobjectif dřune
performance globale ou durable mesurée au travers dřindicateurs dédiés.
Lřentreprise, et qui plus est son service RSE, a conscience dřêtre face à un dispositif
plus confidentiel, qui nřest pas dicté par une logique financière. Les perspectives de
mobilité interne ont avant tout des impacts sociaux et psycho-sociaux pour les
salariés de lřentreprise :
- Elles permettent aux ouvriers, généralement opérateurs de lignes, dřentrevoir,
en échange dřun fort investissement en formation, des mobilités internes qui
atténuent les sentiments de plafonnement de carrière (Roger, Tremblay in
Guerrero et al, 2004),
- Elles permettent aux salariés de poser un regard objectif sur la politique RH
de leur entreprise et de prendre conscience, par des faits Ŕ la promotion de
leur collègue -, des principes bienveillants de certains dispositifs.
Conclusion
Le dispositif de PSI permet de valoriser des ouvriers pour quřils deviennent manager.
A terme, cřest donc sur la crédibilité du manager que ce type dřaction pourrait aussi
avoir une incidence. Un manager qui serait issu de la base aurait non seulement les
compétences techniques (qui font défaut à certains) mais il profiterait aussi de la
confiance de lřéquipe. Dřoù lřimportance de travailler sur la confiance par le ré-
apprentissage de savoirs de base, de compétences clés et transversales, tel que
cela était prévu dans lřaction de PSI.
Les retombées de ce type de politique de RSE sont à la fois économiques, et
sociales. Elle vient renforcer les valeurs de lřentreprise, relancer un ascenseur social
porteur dřespoir pour lřensemble des salariés de lřentreprise, et proposer une
démarche rupturiste par rapport aux traditions en matière de formation et de
promotion. Ses effets induits sur la motivation, le bien-être ou encore la performance
des bénéficiaires, comme de leur entourage, sont donc indéniables.
Cette innovation managériale dans le traitement de la promotion sociale contribue à
la construction ou à la consolidation dřune identité individuelle et collective, ce qui
corrobore les conclusions de Meyer (2009) sur les possibles impacts des innovations
en GRH sur la création de valeur, comme celles de Damanpour et Aravind (2012) sur
la création de valeur des dispositifs dřinnovation managériale. Reste à ancrer ces
pratiques, ce système innovant dans les pratiques de lřentreprise afin quřelles soient
partagées par le plus grand nombre. Cřest à cette problématique que Danone tente
au quotidien dřapporter des réponses en mobilisant des moyens importants afin que
les valeurs et marqueurs du Groupe irriguent toute lřentreprise.
Bibliographie
Introduction
C8La régulation normative en lřoccurrence la norme ISO 26000 ne garantit pas son
efficacité dans le cadre de la RSE (Helfrich, 2010).
SA 8000 est pour lřessentiel dérivée des principes fondamentaux du droit du travail
de lřOIT, de la déclaration universelle des droits de lřhomme et de la déclaration des
droits de lřenfant. AA 1000 axée sur la qualité du dialogue et des échanges avec les
parties prenantes. Le manque des ressources financières est reconnu comme lřun
des principaux freins à lřengagement des PME en matière de RSE (Berger-Douce,
2008).
Lřinvestissement des entreprises dans les actions de RSE est-il économiquement
rationnel ? (Gond et Igalens, 2010).
Selon le modèle dřUlrich (1996), les quatre rôles que doivent maintenant jouer les
services et les professionnels GRH afin dřobtenir du succès sont ceux de : partenaire
stratégique, dřexpert administratif, de champion des employés et dřagent du
changement. Ainsi, la RSE peut constituer un levier de construction de la
performance des ressources humaines grâce au renforcement des comportements
organisationnels citoyens.
Selon Perroux, lřentreprise est une machine à produire des externalités. Externalités
positives mais aussi négatives (pollution, licenciements, assèchements de sites,
abrutissement des cerveaux…).
171
Groupement Inter Patronal du Cameroun lřéquivalent du MEDEF en France
La conception ainsi que la définition du concept de RSE varie dřun auteur à lřautre ou
dřune entreprise à une autre. Nous allons ainsi retranscrire les entretiens réalisés
avec quelques chefs dřentreprises rencontrés.
Pour lřentreprise SITABAC, une PME camerounaise spécialisée dans la production,
la transformation et la vente de tabac, la RSE se décline par la mention sur les
paquets de cigarettes du message suivant : «la tabac nuit à votre santé, le tabac
tue… ».
La RSE consiste à « satisfaire les attentes manifestés par la société civile quant à
notre activité sur le plan éthique, légal, commercial et d‟intérêt public et de les
dépasser. L‟écoute des parties prenantes et leur prise en considération constitue un
facteur essentiel de succès ». La RSE se décline ainsi en quatre axes prioritaires :
éducation et technologie ; santé et environnement ; le développement
communautaire ; les arts et la culture.
Sur le plan interne, les employés sont dans l‟entreprise mais pas à leur poste de
travail. Un autre fait observé est que parfois des employés s‟absentent et se font des
couvertures entre eux auprès des chefs si jamais ceux-ci s‟en aperçoivent, par
exemple il peut laisser le bureau ouvert alors qu‟il n‟est pas là. Sur le plan externe,
les absences des employés détériorent l‟image de l‟entreprise auprès des clients ou
auprès des fournisseurs (DRH)
En fait c‟est un constat qui se fait chaque jour, la plupart de ceux qui sont sensés
rentrer le soir à 18 heures, sont prêts une heure avant, et souhaitent même que les
aiguilles de la montre avancent à leur gré. Cette volonté n‟est pas fortuite, car le
personnel en longueur de journée est en prison, et le soir ne veut même pas perdre
une seconde encore au sein de Yard, et au sortir, c‟est un ouf de soulagement, de
libération et de satisfaction pour dire enfin, nous quittons, un milieu d‟hypocrite, de
satanisme voilé… (Délégué du personnel)
« Pour marquer notre volonté de favoriser davantage le dialogue social, les deux
restaurants qui existaient avant 2002 (un pour les hauts cadres et l‟autre pour les
employés), ont été fusionnés pour bannir les frustrations et l‟écart que créait la
séparation. En outre, la couverture sanitaire qui était définie en fonction des
catégories professionnelles a été ramenée à 100% pour tout le monde. L‟heure
d‟arrivée au travail le matin est passé depuis 2001, de 7 heures à 8 heures après le
constat des retards répétés dus au fait que certains parents accompagnent les
enfants à l‟école avant d‟aller au bureau » (DRH)
« pour marquer notre volonté de favoriser davantage le dialogue social, les deux
restaurants qui existaient avant 2002 (un pour les hauts cadres et l‟autre pour les
employés), ont été fusionnés pour bannir les frustrations et l‟écart que créait la
séparation. En outre, la couverture sanitaire qui était définie en fonction des
catégories professionnelles a été ramenée à 100% pour tout le monde. L‟heure
d‟arrivée au travail le matin est passé depuis 2001, de 7 heures à 8 heures après le
constat des retards répétés dus au fait que certains parents accompagnent les
enfants à l‟école avant d‟aller au bureau ».
Dřabord centrée sur les rapports politiques avec les autorités camerounaises et sur
les contraintes techniques de la production dřaluminium, lřexercice de la RSE
dřAlucam sřest progressivement éloigné de ses enjeux productifs dřordre local pour
atteindre une dimension plus globale (Loison et Pezet, 2010).
Plusieurs actions visant la politique GRH dans lřentreprise ont été envisagées.
Pour lřanalyse multidimensionnelle, nous avons eu recours à la factorisation à travers
lřAnalyse Factorielle. Lřextraction a concerné la méthode en composante principales
où nous avons utilisé la règle de Keiser (retenir uniquement les facteurs ou
composantes qui ont une valeur propre supérieur à 1). La matrice de corrélation nous
a servi de modèle dřanalyse. La méthode de rotation retenue est la rotation Varimax.
Cette méthode est basée sur la maximisation des coefficients de corrélations des
variables les plus corrélées (Evrard et ali, 2009). Toutes les observations
incomplètes ont été exclues de lřanalyse.
éthique
0,0 fonctionneme
certification iso 90
valeur et règle cond certification iso 14
améliorer dialogue s meilleure relation a
-,5 bonne image de l'ent
Dimension 2
-1,5
-2,0 -1,5 -1,0 -,5 0,0 ,5 1,0 1,5 2,0
Dimension 1
,5 évolution de carrièr
recrutement annonce
rémunération équitab
mesures incitatives
bon climat social
Composante 2 0,0 recrutement connus
-,5
1,0 1,0
,5 ,5
0,0 0,0
-,5 -,5
Composante 1 Composante 3
2.2 Impact des pratiques de RSE sur la politique de GRH des entreprises étudiées
Lřanalyse de variance a été retenue comme test dřhypothèses. Lřanalyse de variance
a pour but de déterminer si une (ou plusieurs) variables indépendantes ou
explicatives a (ont) une influence significative ou non sur une variable dépendante ou
expliquée. Les variables indépendantes sont des variables nominales (Evrard et Ali,
2009). La mise en place des actions socialement responsables a-t-elle une influence
sur la politique de gestion des ressources humaines des PME camerounaises.
Lřanalyse de variance vise à déterminer si cet effet est, en outre influencé par la taille
des entreprises de lřéchantillon étudié (petites entreprises ou moyennes entreprises).
Les principaux résultats sont résumés dans le tableau suivant :
Tableau 1 : Influence des pratiques RSE sur la politique de recrutement des PME
recrutement annonce
Somme Moyenne
des carrés ddl des carrés F Signification
Inter-groupes 10,196 1 10,196 7,533 , 007
Intra-groupes 162,435 120 1,354
Total 172,631 121
recrutement annonce
Somme Moyenne
des carrés ddl des carrés F Signification
Inter-groupes 2,003 1 2,003 1,408 ,238
Intra-groupes 170,628 120 1,422
Total 172,631 121
Ce tableau fait ressortir que les moyennes sont différentes entre la variable
dépendante (politique de recrutement) et la variable indépendante (origine ethnique
du dirigeant). Au Cameroun et surtout dans le secteur privé, les dirigeants privilégient
de plus en plus dřautres critères que lřappartenance ethnique pour le recrutement du
personnel. Ces critères se basent sur la diversité ethnique, religieuse, du genre, de la
peau, de lřappartenance ou non à certains réseaux.
Lřobjectif poursuivi à travers cet article est de montrer que la mise sur pieds des
actions socialement responsables au sein de lřentreprise influence significativement
la politique de GRH. Lřétude porte sur une étude de cas de quatre grandes
entreprises et dřune enquête par questionnaire effectuée auprès dřun échantillon de
122 entreprises (petites et moyennes entreprises). La constitution des groupes a été
faite à partir de la nomenclature des activités du Cameroun répartie en trois
secteurs : primaire, secondaire et tertiaire. Toute catégorie dřentreprise notamment
les PME, lřappartenance sectorielle a été retenue avec pour objectif de procéder à
des comparaisons intra branches dřactivités ou extra branches dřactivités.
Les principaux résultats font ressortir dřune part que la RSE est exercée de manière
volontariste au sein des PME camerounaises et que les actions privilégiées sont
lřéconomie, le social, le sociétal et lřécologique. Il est important de constater que les
différentes composantes de la RSE notamment les trois piliers sont réunis dans le
contexte camerounais. Cependant, cette typologie se rapproche de celle de Carroll
(1979) qui considère que toutes ces responsabilités (sociale, économique et
écologique) ont pour socle la solidité économique de lřentreprise. Cřest la raison pour
laquelle aux Etats Unis on ne saurait parler de performance sociale sans parler de
performance financière.
Bibliographie
Introduction
loyauté et son respect pour ses clients et ses salariés en assumant sa responsabilité
sociale (Loukil, 2009). Faire du développement durable signifie donc, pour un
manager, veiller à la rentabilité économique de son activité, tout en minimisant (voire
supprimant) lřimpact de cette dernière sur lřenvironnement naturel, et en respectant
les hommes (Dontenwill et Reynaud, 2006). Ces différentes actions sont
complémentaires et non exclusives.
Reynaud et al ; (2011) pensent que dans le développement durable, protection de
lřenvironnement, prise en compte de la performance sociale et économique doivent
évoluer conjointement. La multiplication des problèmes environnementaux et sociaux
(pollution atmosphérique, travail des enfants, crise alimentaire, etc.) ont favorisé la
diffusion du concept de développement durable (Eline, 2004) dřoù la prise en compte
des intérêts de toutes les parties prenantes.
Dans la littérature managériale actuelle, la performance globale est mobilisée pour
évaluer la mise en œuvre par les entreprises du concept de développement durable
(Dohou et Berland, 2007). Selon ces auteurs, cette performance globale des
entreprises se définit comme « lřagrégation des performances économiques, sociales
et environnementales » ou se forme « par la réunion de la performance financière,
de la performance sociale et de la performance sociétale ».
Lauriol (2004) souligne cependant le déficit manifeste de légitimité imposée par le
développement durable. Lřapproche par le principe de responsabilité est handicapée
par la rareté de ses propositions quant à dřautres modes de participation à des choix
collectifs. Carroll (1979) considère la responsabilité sociale de lřentreprise (RSE)
comme lřensemble des obligations que lřentreprise a vis-à-vis de la société englobant
les catégories économiques, légales, éthiques et discrétionnaires. Cette idée de
performance globale renvoit à la conception de Ignacy Sachs selon laquelle « la
première nouvelle ou presque qu‟on me propose le matin quand j‟ouvre ma radio
concerne l‟évolution de la bourse de Tokyo, la dernière que j‟entends le soir, ce sont
les cours de Wall Street. Fort de ces deux indicateurs, je pénètre dans le métro et je
me trouve confronté à un autre indicateur : le nombre de gens qui viennent
demander un secours. Jamais je n‟accepterai l‟idée que si la bourse prospère et que
le cours de ma monnaie reste fort cela signifie que la société dans laquelle je vis se
porte bien »172. Plusieurs parties prenantes sont concernées ici : il sřagit des
entreprises, de la bourse, des médias…
Orlitzky, Schmidt et Rynes (2003) considèrent que la prise en compte des intérêts
des parties prenantes influence positivement la performance sociale et financière de
lřentreprise.
Jones (1995) indique que les firmes qui contractent avec leurs parties prenantes sur
la base de la coopération et de la confiance mutuelle sřoctroient un avantage
concurrentiel sur celles qui ne le font pas (Gond et Mercier, 2006).
Compte tenu de ce qui précède, peut-on dire que la prise en compte des intérêts des
parties prenantes a un impact sur la performance de lřentreprise ?
Lřobjectif de cette recherche est de montrer que la prise en compte des intérêts des
parties prenantes influence positivement la performance de lřentreprise. Cette
recherche sřarticule en deux sections, la première montre la prise en compte des
intérêts des parties prenantes comme une source de performance de lřentreprise
tandis que la seconde présente la performance de lřentreprise comme une finalité
des parties prenantes.
172
Ignacy Sachs in E. Reynaud (2004, 117).
Il convient tout dřabord de reconnaître que les parties prenantes sont des acteurs à
part entière dřune organisation et quřelles exercent plus ou moins une influence sur
la performance de lřentreprise.
173
Centre des Jeunes Dirigeants dřEntreprises (CJD).
174
Ferone et al. In Lauriol (2004, 144-145).
175
Cité par Van Der Yeught (2012, p. 20).
176
Etats-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni.
2004). La réputation est selon lřauteur perçue comme ayant un impact direct sur les
ventes, sur le recrutement des collaborateurs de talent, sur la conclusion de
partenariat, etc.
Face à une demande sociale élargie, comprenant de multiples parties prenantes,
dont des pouvoirs publics et des mouvements dřopinion de plus en plus attentifs, la
prise en compte du développement durable dans la gestion des entreprises peut être
considérée comme une façon de mieux maîtriser leur image et les risques inhérents
à leur activité, mais aussi être envisagée comme un facteur de création de valeur et
dřavantage concurrentiel (Naro et Noguera, 2008).
Les hypothèses suivantes empruntées à Brulhart et Gherra (2013) ont été retenues
dans le cadre de cette recherche :
H1 : l‟orientation parties prenantes de l‟entreprise a une influence positive sur son
degré de proactivité environnementale.
H2 : la proactivité environnementale constitue une variable médiatrice de la relation
entre l‟orientation parties prenantes et la performance financière de l‟entreprise.
H3 : le management différencié des parties prenantes adopté par l‟entreprise a une
influence positive sur sa performance financière de l‟entreprise.
Selon Brulhart et Gherra (2013), lřorientation partie prenante se définit comme la
construction dřune relation à long terme caractérisée par lřécoute, la compréhension
et les attentes de lřensemble des parties prenantes. Par opposition, le management
différencié des parties prenantes consiste à privilégier un nombre réduit de parties
prenantes en fonction dřun ordre de priorité stratégique établi par lřentreprise.
Conscient de lřintérêt sans cesse croissant accordé à la théorie des parties
prenantes et à ses ramifications, il est cependant opportun de montrer que la
performance de lřentreprise peut être considérée comme une finalité des parties
prenantes sur le plan empirique.
177
Ce questionnaire est celui qui est régulièrement retenu pour des études similaires.
attentes des entreprises (score 438). Les entreprises sřintéressent à nouveau aux
compagnies dřassurance. Ces dernières sont accusées par les entreprises quřelles
nřinterviennent pas en cas de sinistre ce qui tend à détériorer leur image auprès de la
société toute entière.
Les clients sont des partenaires de lřentreprise (score 666) et celle-ci est à leur
écoute (score 552). Le client est roi, toutes les entreprises respectent ce slogan et
considèrent la clientèle comme une ressource à préserver. Cependant, ce dernier a
des exigences qui sont parfois difficiles à satisfaire cřest la raison pour laquelle les
entreprises les considèrent comme des partenaires et sont de plus en plus à leur
écoute.
Lřentreprise répond aux attentes des fournisseurs (score 628) et développe ainsi des
relations à long terme avec ceux-ci (score 572). Les entreprises camerounaises
essayent pour ne faire que ce peu à diversifier leurs fournisseurs même en comblant
leurs attentes. Cřest par exemple le cas de SOCAVER une filiale du groupe Castel
qui est la seule entreprise de verrerie au Cameroun. Celle-ci est responsable de la
faillite de plusieurs entreprises du secteur brassicole à cause du rationnement des
bouteilles. ISENBERG venait de lřapprendre à ses dépens.
Les prestataires sont de véritables partenaires de lřentreprise (score 610) celle-ci est
à leur écoute (score 590) et développe par conséquent des relations à long terme
avec ceux-ci (score 590). Ceux-ci interviennent notamment dans la fourniture des
services et du petit matériel.
Lřentreprise est à lřécoute des médias (score 724) et répond à leurs attentes (score
628). Ces derniers sont souvent à lřorigine des informations qui peuvent affecter
positivement ou négativement lřavenir dřune entreprise. Cřest par exemple le cas de
Nike qui a été accusé dřemployer les enfants dans ses usines en Asie. Ces pratiques
contraires au droit des enfants ont conduit lřentreprise à subir de forte perte de sa
valeur boursière.
Lřentreprise répond aux attentes des centres de recherche (score 876) et reste à leur
écoute (score 704). Il sřagit dřune innovation car les centres de recherches œuvrent
pour le développement des entreprises. Les travaux des chercheurs sont de plus en
plus vulgarisés par le ministère de la recherche scientifique au profit des entreprises.
Des colloques sont également organisés à leur intention tant dans les milieux
académiques que professionnels.
Les entreprises développent des relations à long terme avec le gouvernement (score
990) et restent à lřécoute de celui-ci (score 838). Le bras de fer nřexiste pas entre les
entreprises et le gouvernement ces entités travaillent pour une stratégie « gagnant-
gagnant ». La stabilité politique du pays, le désengagement de lřEtat du secteur
économique laisse libre cours à lřexplosion du géni des chefs dřentreprises.
Les agences internationales sont considérées comme de véritables partenaires de
lřentreprise (score 914) et celle-ci répond à leurs attentes (score 762). Notamment
avec les agences de notations en matière de développement durable, la certification
et le respect de lřenvironnement.
Performance des entreprises étudiées :
Plus de 41% des entreprises ont un capital supérieur à 10.000.000F. Il convient de
relever que le montant du capital est affecté par lřinflation car lřimportance du capital
nřest pas identique dřune entreprise à une autre. Il en est de même en ce qui
concerne le chiffre dřaffaires, plus de 43% des entreprises ont un chiffre dřaffaires
supérieur à 10.000.000F. Face au refus des entreprises de nous communiquer les
chiffres réels, nous avons procédé par intervalle. Ainsi, 40% des entreprises ont un
résultat net supérieur à 10.000.000F et ce dernier est sans cesse croissant au cours
des cinq dernières années. La rentabilité financière est sensiblement bonne car, 38%
des entreprises ont une rentabilité financière supérieure à 10.000.000F elle est en
progression relative au cours des cinq dernières années.
Lřinterprétation des résultats issus des différents tests dřhypothèses sřeffectue à trois
niveaux : au niveau global avec les coefficients de corrélation multiple et le R2
dřabord, ensuite au niveau de chaque variable avec le test t et enfin lřexamen des
résidus. Envisageons ainsi le test de la première hypothèse qui stipule que :
lřorientation parties prenantes de lřentreprise a une influence positive sur son degré
de proactivité environnementale (H1).
Tableau 2 : test de l'hypothèsee 1
R = 0,431 ce qui signifie que lřajustement global est parfait. Les variables
dřorientation parties prenantes expliquent parfaitement la proactivité
environnementale. Toutefois, R2 = 0,185 ce qui signifie que le modèle de régression
est parfait les variables indépendantes (orientation parties prenantes) rendent bien
compte de la variable dépendante (proactivité environnementale). Par contre, R 2
ajusté correspond à 0,153 ce qui traduit le fait que les variables indépendantes
expliquent parfaitement les variations de la variable dépendante. La valeur du test F
est de 4,830 et est significatif au seuil de 5%.
La prise en compte des attentes des parties prenantes loin dřêtre une gêne constitue
un atout pour la performance de lřentreprise. À cet effet, lřécoute des différentes
parties prenantes met en confiance chaque partie et pour lřintérêt de lřensemble
La statistique t permet de tester l'hypothèse (nulle) selon laquelle il existe bien une
relation entre la variable dépendante et la variable indépendante. La valeur que doit
atteindre le test de Student pour que l'on puisse rejeter l'hypothèse nulle dépend du
nombre d'observations et du niveau de confiance recherché (de 90% à 99% en
général). En pratique, la valeur critique oscille le plus souvent autour de 2.
Le test t donne respectivement les valeurs suivantes : constante (t= 6,230 ;
p=0,000) ; écoute du personnel (t= 2,430 ; p=0,017) ; attentes centres de recherche
(t= -3,131 ; p=0,001) ; prestataires partenaires (t=2,231 ; p=0,028) écoute des
médias (t=2,198 ; p=0,030). Ces résultats montrent que les principales variables de
lřorientation parties prenantes contribuent significativement à lřexplication de la
proactivité environnement. Tous les résultats sont significatifs car se trouvent au
voisinage de 2.
Nous pouvons ainsi dire que la première hypothèse est validée.
c
Tableau 4: test de l'hypothèse H3
Ces résultats montrent que le management différencié des parties prenantes nřa
aucun impact sur la performance de celle-ci. Les entreprises camerounaises ne se
préoccupent pas essentiellement des parties prenantes, elles militent pour des
intérêts à court terme en fonction des objectifs du moment. Il nřy a pas un
management spécifique des parties prenantes adopté par les entreprises.
Bibliographie
Hélène PASQUINI-DESCOMPS
Doctorante
HEG et HEC Genève
Jean-Michel SAHUT
Professeur
IPAG Business School, Paris
jmsahut@gmail.com
Frédéric TEULON
Directeur de la Recherche
IPAG Business School, Paris
f.teulon@ipag.fr
Introduction
Plusieurs études dont les synthèses de Wu (2006), Maron (2006), Margolis et al.
(2007) montrent que la relation entre CSR et performance financière semble positive.
Toutefois, leurs résultats sont contestables et contestés car ils dépendent
principalement de la nature des données collectées. En effet, ces études reposent
pour la plupart sur au moins un des facteurs limitatifs suivants:
* le marché américain. Les conclusions ne sont donc pas transposables aux firmes
européennes compte tenu de leur environnement, en particulier des lois et pratiques
de gouvernance différentes (Sahut et Boulerne, 2010),
* des données trop anciennes, avant 2000 et la publication des premiers référentiels
(guidelines) du Global Reporting Initiative (GRI), lesquelles visent à inciter les firmes
au niveau mondial à communiquer des informations plus standardisées, précises et
comparables en matière de développement durable. Même après la publication de la
guideline G3 en 2006, certains chercheurs comme Boiral (2010) déconstruisent
lřhypothèse de mesurabilité, de comparabilité et de transparence des performances
de développement durable entre des firmes du même secteur utilisant le même
référentiel du GRI (dans son étude, Boiral a analysé 12 rapports de lřannée 2007 de
développement durable dřentreprises minières ayant obtenu le niveau dřapplication A
ou A+ de ce guideline),
* des données récentes mais avec peu dřindicateurs de CSR et un historique limité
(entre 2 et 5 ans au maximum),
* des méthodologies quantitatives fondées sur des données agrégées (note globale
de la firme sur la gouvernance par exemple), ou des indicateurs choisis en fonction
de leur disponibilité. Par exemple, un des piliers du développement durable, la
gouvernance est appréhendée dans la pluparts des articles scientifiques uniquement
au travers du nombre dřadministrateurs indépendants car cette information est
disponible dans les bases de données financières classiques, sans sřintéresser aux
liens que peuvent avoir entre eux les administrateurs, à leurs compétences, ou
encore à leur rémunération,
* des méthodologies qualitatives dřanalyse de discours, utilisant les rapports annuels
ou des interviews avec les manageurs sans recouper les informations qui sont
purement déclaratives (la triangulation des données est pourtant une condition
minimale de ce type dřétude).
De plus, la plupart des travaux sur la CSR portent sur des recherches antérieures à
lřannée 2000. Or, comme le précisent Cohen et Winn (2007) et Schubert et Lang
(2005), même si le rapport Brundtland est considéré comme le point culminant dans
la prise de conscience de la CSR aussi bien pour les firmes, les parties prenantes
que les analystes financiers, ce nřest quřau début des années 2000, que le
développement durable sřinstalle comme un enjeu majeur du gouvernement
dřentreprise. Les firmes ont dû prendre en compte le changement observé dans les
systèmes de valeurs de leurs actionnaires, employés, clients etc., en se prêtant à la
mise en œuvre des objectifs sociaux et environnementaux de toutes ses parties
prenantes.
Dès lors, les méta-analyses de Margolis, Elfenbein et Walsh (2007), mais surtout
celle de van Beurden et Gössling (2008) semblent plus pertinentes dans la mesure
où elles sont essentiellement axées sur des travaux réalisés entre 1990 et 2007 et
prennent ainsi en considération ces changements de valeurs sociétales. Ils
démontrent que la majorité des études ont mis en évidence une relation positive
entre la CSP et la CFP. Si dans ces différentes études, les résultats sont souvent
mitigés, cřest essentiellement en raison des mesures de performance choisies et de
problèmes méthodologiques, notamment parce que les performances sociétales et
financières sont endogènes. La performance sociétale des firmes est appréhendée
généralement au travers dřindices de pollution, de réputation, dřagence de notation
sociétale telle que KLD, de lřanalyse du contenu de leur rapport annuel (analyse de
discours), de leurs activités philanthropiques, ou encore de leur inclusion dans un
indice boursier dit «socialement responsable» comme le DSI 400 pour les Etats-Unis
(Decock-Good, 1991). Certains chercheurs tel que Belu (2009) propose même de
nouveaux indices, à partir de la méthode DEA, traduisant une mesure de
lřengagement des firmes dans les pratiques de développement durable (ou
durabilité). La performance financière comprend des mesures issues de la
comptabilité (par exemple: retour sur investissement, ou encore rentabilité des actifs)
et dřautres de nature boursière (prix ou rendement des actions). La relation est
beaucoup plus significative pour la performance sociétale avec les indices de
réputation, et pour la performance financière avec des mesures comptables. Outre
lřintensité de la relation plus importante, les mesures issues de la comptabilité
présentent lřavantage de fournir une mesure plus pertinente de la performance
économique de lřentreprise. Le seul inconvénient provient du fait quřelles sont plus
sujettes à des manipulations managériales (McGuire et al, 1988). Ces mesures, qui
sont à la base des différences observées dans les résultats, nous amènent à nous
interroger sur la notion de performance à long terme des firmes, que la performance
financière seule ne peut pas capter.
Outre ces mesures, lřindustrie à laquelle une firme appartient doit être prise en
considération dans lřintensité de la relation positive entre durabilité et performance.
En effet, les firmes doivent faire face à des préoccupations sociales,
environnementales et financières bien distinctes selon leur secteur dřactivité. Un
établissement bancaire nřaura pas les mêmes préoccupations en termes de
développement durable quřune société pétrochimique. Or, la plupart des études
réalisées couvrent plusieurs industries et tendent à masquer les effets dřune industrie
spécifique. Comme le propose Chand (2006), ces études sur le lien entre CSP et
CFP devraient se focaliser sur une industrie unique.
Cette relation positive entre durabilité et performance est également de plus en plus
partagée par les professionnels, comme le montre lřétude de McKinsey-BCCC (2008)
dans laquelle deux-tiers des managers et trois-quarts des professionnels de
lřinvestissement interrogés aux USA pensent que la RSE crée de la valeur pour les
actionnaires, dans un contexte économique stable.
Par ailleurs, les revues professionnelles et journaux font apparaître trois constats :
1. Les entreprises (leurs présidents) croient que leurs compagnies seraient plus
fortement évaluées si les investisseurs comprenaient mieux la performance non
financière de leur firme (NFP) ;
2. Les investisseurs croient qu'ils pourraient mieux évaluer la performance future des
firmes si ces dernières étaient disposées à partager plus d'information sur les
indicateurs clés de gestion, en particulier non financiers (par exemple leadership,
stratégie, développement personnel, service à la clientèle, innovation produit, gestion
des risques, réputation) ;
3. Il y a une corrélation forte entre les indicateurs clés de gestion et le management
des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance.
* Des entreprises :
Manque d'expertise dans les enjeux de la performance non financière de leur firme
(NFP) et réticence à discuter dřéléments pourtant non étroitement liés à leur stratégie
opérationnelle immédiate,
Doute sur la robustesse de la NFP et des méthodologies internes pour la fournir,
Manque de confiance dans la capacité à gérer la NFP pour fournir des données
prévisionnelles ;
Scepticisme des investisseurs dans la NFP ;
Inquiétude au sujet de l'impact sur la crédibilité personnelle qui résulte de la
promotion de messages financiers non orientés sur le cœur de métier.
* Des investisseurs:
Lien causal entre la NFP et la performance financière non évident (Sahut et Lantz,
2005);
Manque dřétudes inter-sociétés ou sectorielles robustes sur la comparaison de NFP ;
Expertise limitée sur l'évaluation de la NFP qui influence directement les
compétences en stratégie et leadership ;
Protection de la propriété des outils analytiques de mesure de la NFP créant un
manque de transparence dans les méthodologies d'évaluation de la NFP ;
Importance relative des enjeux de la NFP qui oscillent entre la gestion des risques et
les normes imposées par le législateur et les régulateurs.
Cette question de la rationalité a surtout été abordée au travers des croyances des
investisseurs éthiques. Lewis et Mackenzie (1999) postulent que les décisions des
acteurs ne sont pas uniquement motivées par la satisfaction des intérêts privés mais
également par des considérations dřordre moral. Ils considèrent que lřinvestissement
éthique illustre concrètement ce postulat. La question qui se pose est donc de savoir
en quoi ces investisseurs se différencient des investisseurs traditionnels ? Face au
choix dřun investissement financier, leurs croyances impliquent-elles quřils
nřeffectueront pas clairement des choix « rationnels » au sens de Simon (1955) ? En
dřautres termes sont-ils prêts à sacrifier leurs gains financiers pour détenir des actifs
éthiques ?
Les résultats de plusieurs études montrent que lorsque la performance financière des
fonds éthiques est inférieure à celle des fonds classiques, et que les investisseurs «
responsables » décident alors, en majorité, de conserver leurs parts dans ces
mêmes fonds (Lewis et Mackenzie, 2000a). Ils élaborent des options de choix
incompatibles avec celles dřun investisseur traditionnel car ne permettant pas
dřatteindre les paliers de satisfaction résultant dřune rationalité «procédurale».
Lřapport des recherches dans ce domaine réside principalement dans le fait quřelles
remettent en cause le postulat de lřagent économique rationnel.
Par ailleurs, les travaux de Webley et al. (2001) apportent des éléments cruciaux afin
de mieux comprendre les caractéristiques psychologiques des investisseurs
éthiques, leurs motivations et leurs comportements.
Le résultat principal de cette étude est que lřinvestissement éthique relève non pas
de la recherche de gains financiers mais dřune idéologie et dřune identité particulière.
Cette conclusion est convergente avec celle de Lewis et Mackenzie (2000b). De
cette étude sont issus dřautres résultats surprenants. Ainsi, les investisseurs éthiques
continuent à investir dans un fonds éthique lorsque ses performances financières
sont décevantes.
Ainsi, une réponse claire est apportée à la question de la recherche des gains
financiers : elle ne ferait pas partie de leurs préoccupations. Mais on peut se
demander si cette conclusion nřest pas contingente à la méthodologie employée.
Ces recherches sont très importantes car elles constituent une synthèse des études
précédentes. En effet, même si leur méthodologie diffère, leur objet de recherche est
défini à partir des conclusions tirées des travaux précédents et notamment de
lřidentification dřun paradoxe dans le comportement des investisseurs éthiques. Les
résultats clarifient les éléments de réponse apportés jusqu'à présent en donnant des
précisions sur les caractéristiques psychologiques des investisseurs éthiques.
Lřanalyse de leur discours nous a permis dřappréhender comment ils perçoivent les
politique de développement durable des firmes, et intègrent des critères ESG dans
leurs choix de portefeuille en fonction des demandes de leurs clients. On a ainsi pu
repérer certains de leurs principes de gestion de portefeuille et valeurs sous-jacentes
dont nous traçons les contours dans la section suivante.
178
CSRHub user average Priorities : Community 2.6, Employees 2.8, Environment 3.7, Governance
2.9 http://www.csrhub.com/csrhub/
investissements l'ISR en Europe, avec environ 33% pour lřexclusion par activité et
20% pour lřexclusion normative.179
Les autres stratégies de la forme moderne de l'ISR ne fonctionnent pas par exclusion
des moutons noirs, mais au contraire par la sélection active dřentreprises répondant
positivement aux critères du développement durable (voir le tableau n°1). Environ
28% de lřISR en Europe consiste ainsi à intégrer des critères ESG en plus des
critères financier dans la sélection active dřentreprises. Quant à l'approche « best- in-
class », elle favorise les entreprises les mieux notées selon les critères ESG parmi
les autres entreprises du même secteur, mais ne représente que 2% des stratégies.
Finalement, dans les stratégies les plus engagées envers le développement durable
on notera la création de fonds thématiques, ou l'utilisation des droits des actionnaires
pour orienter la stratégie dřune d'entreprise vers lřESG, stratégie de plus en populaire
qui représente 17% de lřISR.
Si on se penche sur le cas de la Suisse en particulier, lřexclusion reste une des
stratégies ISR les plus présentes, notamment par lřexclusion des armes à
fragmentation, ce qui a été confirmé dans nos entretiens. La stratégie « best-in-
class » est également très présente et les fonds thématiques viennent en troisième.
2.2. Analyse des entretiens de gestionnaires de fonds suisses sur la prise en compte
des critères ESG
Notre premier thème concerne l'engagement des entreprises suisses envers le
développement durable. Dans l'ensemble, les praticiens perçoivent les entreprises
suisses comme très engagés, en particulier dans l'environnement, et visant à être les
« championnes du développement durable » au cours des dix à quinze prochaines
années. Cela nřaurais pas toujours été le cas dans le passé, en raison notamment
d'une réglementation plus permissive. Nos gestionnaires ont noté que l'engagement
des entreprises est très variable d'une entreprise à lřautre. Dans lřensemble, les
entreprises ayant une exposition directe aux consommateurs comme Nestlé sont
179
EURO SIF Europe SRI Study 2012 - http://www.eurosif.org/research/eurosif-sri-study/sri-study-2012
plus actives dans le développement durable et sont capables de gérer leur risque de
réputation de manière très active.
Notre deuxième sujet concerne la manière dont les Asset Managers utilisent des
critères liés au développement durable dans leur processus d'investissement. Il faut
noter que nos gestionnaires ne gèrent pas des fonds thématiques sur le DD afin
dřéviter un biais de sélection, mais des fonds en actions classiques, suisses ou
internationaux. Fait intéressant, la plupart d'entre eux ont déjà mis en place une liste
d'exclusion pour les sociétés produisant des armes controversées, comme les mines
antipersonnel, les bombes à fragmentation, ... depuis plusieurs années. Ils admettent
que ce genre de filtre est assez facile à mettre en œuvre, en particulier pour la
gestion quantitative. Toutefois, sřils sont prêts à exclure quelques entreprises
provenant dřune liste, ils nřexcluraient jamais un secteur entier, car ils estiment que
cela pourrait nuire à la diversification de leurs portefeuilles. Certains d'entre eux sont
notamment au courant des études récentes sur la surperformance des « sin stocks »
(tabac, alcool, etc.), ce qui renforce cette réticence à exclure certains secteurs
particuliers. Nos gestionnaires de fonds seraient prêts à intégrer activement les
critères ESG dans leur analyse financière, mais leur première préoccupation est que
cela reste neutre envers la performance de leurs fonds. Avant de généraliser ce type
dřapproche de gestion, ils voudraient tester historiquement (« backtesting ») l'effet
d'une telle inclusion sur des données boursières passées afin de s'assurer que la
performance de leurs fonds ne sera pas impactée dans le futur.
Les facteurs écologiques et éthiques, ainsi que la gouvernance seraient les premiers
critères à attirer leur attention. L'écologie et de l'éthique aurait un lien positif sur la
performance des firmes car ils réduisent le risque de réputation. La gouvernance les
intéresse également car les investisseurs institutionnels sont concernés par les droits
des actionnaires minoritaires (Sahut et Othmani, 2010). Quelques-uns d'entre eux
pensent que la réduction du risque de réputation et une bonne gouvernance dans le
domaine de lřESG pourrait créer de la performance supplémentaire par rapport à
leurs pairs. Le lien est très clair dans leur esprit entre les mauvaises nouvelles en
matière de DD et une baisse des prix des actions de lřentreprise, mais cela ne dure
que pendant un certain temps seulement. Certain perçoivent aussi que lřanalyse
ESG a un coût pour lřentreprise, et ont tendance à croire que l'engagement dans
lřESG est neutre pour une entreprise sur le long terme, ces coûts venant
contrebalancer la réduction du nombre de mauvaises nouvelles. En résumé nos
gestionnaires d'actifs semblent considérer que lřESG réduit la volatilité et diminue le
risque de réputation, mais a un impact neutre sur le long terme sur la performance.
En général, nos gestionnaires savent où trouver des données ESG et connaissent
les grands fournisseurs de données et indices de référence, notamment Bloomberg
Transparence, Thomson Reuters Asset4 et lřindice MSCI ESG. Ils mentionnent
également un nombre croissant de fournisseurs de données ESG dans les pays
nordiques. Il y a un consensus massif, cependant, sur le fait que les données ESG
ne sont pas toujours vérifiées et mises à jour régulièrement, et si elles peuvent être
utile comme un premier filtre, la plupart d'entre eux refont ou referait leur propre
analyse. Ils estiment que cette analyse supplémentaire est très coûteuse, c'est
pourquoi à l'heure actuelle, ils nřincluent les facteurs ESG dans leur analyse quřau
cas par cas, de manière à réduire un risque particulier.
Enfin, les gestionnaires reconnaissent tous que le facteur principal qui les pousserait
à s'engager activement dans l'analyse ESG, au-delà dřune exclusion marginale,
Conclusion
Nous avons montré que le lien positif entre la performance des entreprises et leur
engagement RSE nřest prouvé et perçu que dans certain contextes. Dřautre part, il
semblerait que les gestionnaires d'actifs soient prêts à intégrer des critères ESG
seulement s'il est prouvé que cela est neutre pour la performance de leurs
portefeuilles. Ils ne vont pas se livrer à ce type dřactivité à moins d'une demande
spécifique de leurs clients, car ils estiment que l'analyse ESG est très coûteuse pour
eux, tout en n'ayant pas un impact significatif sur la performance financière d'une
entreprise, mais seulement sur le risque de réputation.
Dřautre part, les investisseurs « traditionnels » soulignent la difficulté à évaluer la
politique RSE des firmes. Cela est principalement dû au manque dřinformations
récentes et pertinentes dans ce domaine. Le coût additionnel ainsi lié à la nécessité
de faire leur propre recherche crée une certaine barrière que tous ne veulent pas
dépasser ou assumer compte tenu de lřabsence de gain attendu sur la performance
de leurs portefeuilles.
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Hélène PASQUINI-DESCOMPS
Doctorante
HEG et HEC Genève
Jean-Michel SAHUT
Professeur
IPAG Business School, Paris
jmsahut@gmail.com
1. Introduction
181
UK period is 2007 to 2010 only as we did not have the 4-factors for the year 2011 at the time of the study.
182
Apple’s Foxconn scandal on labor conditions may have cause share prices to drop 5% when it was announced,
taking all other factors in account. http://seekingalpha.com/article/926801-did-foxconn-bring-down-apple-stock
183
Following the Jan.2013 Horsemeat scandal, the French company Spanghero filed for bankruptcy in April
2013 http://www.huffingtonpost.fr/2013/04/19/viande-cheval-spanghero-place-liquidation-
judiciaire_n_3115675.html
One last group of principles concerns what could be called the Ŗbest practicesř
anticipationŗ theory. Porter (1991) explains, about environmental regulations, that the
costs arising from the implementation of a sustainable structure are offset in time by
improving the business productivity. This anticipation theory claims two type benefits:
first, sustainable companies should also have a better distribution of costs in relation
to upgrading to future regulations. This could be measured, for instance, by the
stability of cash flows over time, in contrast to other companies increased spending to
adapt to new regulations on target years. Secondly, companies putting in place
regulations before others are the leaders in best practices, they are more advanced
and forward thinking compared to their peers, which should lead to increase its
wealth and the wealth of its shareholders. This is what Garriga and Melé (2004) call
the instrumental theory of Corporate Social Responsibility, further supported in a
recent paper from Eccles et al. (2012), who explains from a management standpoint
how mandatory innovation in products, processes, and business models in
sustainable firms leads to outperformance.
In contrast, letřs now review some theories on how high ESG standards could
negatively affect a firmřs performance. One can oppose to the stakeholder theory that
the primary purpose of a business is solely to increase the wealth of its shareholders
(Friedman, 1962), and any other purpose diverting the firm from its purpose will make
it least effective. Some work such as Mackey et al. (2007), Graff Zivin and Small
(2005) argue that a shareholder expects from a firm to maximize its wealth without
ESG constraints, and that ESG engagement should be done separately, by for
instance giving to charity. The shareholder investing in a firm with ESG constraints
makes a consumption choice where the charity part is going to the firm, hence he
expects a lower cost of capital from the firm. This model should lead to neutral effect
for the Performance of firms with high ESG ratings, but it does not account for the
risk reduction effect of ESG.
Another branch bringing controversy is the recent studies on Ŗsin stocksŗ. Hong and
Kacperczyk (2006) and Statman and Glushkov (2008) studied Ŗsin stocksŗ (tobacco,
weapons, alcohol) and found that it shows superior performance, to the same extent
as companies highly praised by socially responsible investors. Consequently, they
argue that, on contrary to common belief, the social responsibility efforts as such are
not reflected in the share price.
To summarize, setting-up a ESG program within a firm has some costs that the firm
expect to be compensated by an advertising effect , more stable revenues from loyal
clients, a possibly lower cost of capital, i.e. lower expected return from investors. In
the process, the company might as well lowers its risk and becomes more performing
, because considering all its stakeholders will bring a broader view of its risks and
processes. Our first hypothesis is therefore:
argue that stock market rewards are rarely observable at aggregate level. We
therefore expect that ratings in different subcategories could bring either a neutral,
negative or positive influence if we use a market model.
Environmental, Social/Society or Governance factors do not affect market
performance in the same proportion (H2)
The most studied ESG category is by far Governance whose positive effect bring a
consensus among studies (Orlitzky et al., 2003).In second comes Environment, while
Society factors are the less studied. Horváthová (2010) meta-analysis on ecological
studies warns that simple correlation coefficient will bring more negative results when
linking performance to ecological factors, therefore it seems appropriate to rely on
advanced econometric methods instead. She also warns that a positive link is found
more frequently in common law countries than in civil law countries, which bring us to
our next topic.
Concerning the country of observation,there seems to be a gap in results between
US and non- US countries, where Studies in the US bring more positive results, why
non-US lead to neutral results. An attempt to justify these discrepancies is the
activism of US pension funds toward sustainability. An interesting study would be to
compare emerging markets, as well as the influence of the legal system toward ESG
results across categories as Horváthová (2010) did, but this is can made difficult as
most data provider focus on developed countries.
To summarize, to provide certain significance during statistics test, a study should
make the choice of an accounting model or a multifactor market modelas a base for
their performance model. If a market model is used, we should break down the ESG
observation in sub-categories as the aggregated score would lead to no result. The
observation period should be over 5 years or at least + 100 samples. There might be
a need to resample the data according to previous studies if no significant results can
be found. And finally, we should expect less positive results in non ŔUS studies that
in US ones.
3. METHODOLOGY
3.1 Models
We propose below an original study of over 200 large US, UK and Swiss companies.
Our study on the performance of companies will compare their ESG ratings available
from Covalence with their market performance adjusted for various factors during the
2007-2011period.We expect a neutral or slightly positive relationship between ESG
ratings and adjusted market performance (Hypothesis H1.b). We measure the
change in the market value of a stock using a 4 factor linear market model derived
from the Fama-French (MarketExcess, Size, Value) and Carhart models (Fama-
French model and momentum factor).
(Model 1)
with
StockReturn = monthly company stockřs performance
RF = monthly risk free rate
(RM-RF) = monthly performance of the Market Index, minusRF
SMB = difference in performance between small and large companies (by
market capitalization)
HML = difference in performance between growth and mature companies
In addition, as we believe that the effect of each factor might not be linear, we
conduct a non-parametric regression on the 5 factors of the first model.
(Model 2)
where
f1 to f5 are functions that will be identified during the regression to minimize
the error under constraints.
In parametric regression, we must determine the functions f (x) from start. In non-
parametric regression, no hypothesis is made about form of the f(x) functions,
instead, it is deduced from the data itself. The objective of the kernel regression is to
find a non-linear relation i.e. f(x) between two random variables, in our case
(StockReturn-RF) and each other variables of the model .As in ordinary least squares
(OLS),a weighted sum of the (StockReturn-RF) observations is used to obtain the
fitted values. An important parameter when fitting the curve to observation is the
bandwidth, which provides smoothing so that only some level variation will affect the
fitting and Ŗnoiseŗ variation on contrary, will not affect it. We estimate the unknown
regression function using Nadaraya-Watson kernel implemented in the Rnp package
that uses automatic (data-driven) bandwidth selection.
184
http://www.ammannsteiner.ch/
185
http://business-school.exeter.ac.uk/research/areas/centres/xfi/research/famafrench/files/
186
http://www.jasonhsu.org/research-data.html
The Global EthicalQuote® score and the score in each sub-category are monthly
news-based ratings provided by Covalence187 on various ESG thematic. More details
about how Covalence computes those ratings and how they link to the Global
Reporting Initiative (GRI) are available in our Data section.
4. ESG DATA
Our first study sample consists of 618 monthly observations of change in ESG
ratings, corresponding market parameters on eleven stocks for Switzerland from
2007 to 2011. Our second study sample consists of 1335 monthly observations of
change in ESG ratings, and corresponding financial parameters on 32 UK firms, with
observation range from year 2007 to 2010. Our last study sample consists of 8039
monthly observations of change in ESG ratings, and corresponding financial
parameters on 189 US firms, with observation range from year 2007 to 2011.
In each case, the ESG variable corresponds to the change in ESG ratings. ESG
ratings available nowadays can be categorized as Compliance-based rating and
News-based ratings, this studyřs ratings following the second category. The
Compliance-based ratings depend on the compliance of a firm with respect to some
pre-defined rules, for instance CO2 emissions, presence of external auditors,
disclosure of a code of Business Conduct and Ethics. They often follow the Global
reporting Initiative (GRI) directives, which has set a standard set of rules for firms to
comply with. The rating is then computed depending on how the firm is complying
with the rules. Such data is found for instance on Thomson Reuters Asset 4, or CSR
Hub. The News-based scores on the other hand are based on positive and negative
news concerning a companyfound in newspapers and other media and which
contains keywords in relation with to Environment, Society and Governance, for
instance trials, charities, NGO activities. Regardless of the method chosen to create
187
Covalence SA is a limited company based in Geneva, Switzerland, founded in 2001. They provide ESG
ratings, news and data of the world’s largest companies to investors, as well as reputation research and
benchmarks to corporates. http://www.covalence.ch/
the ratings, the awarded ESG scores are classified by most providers according
tolarge categories of ideals, often in the number of three (ESG) or four (Ecological,
Corporate governance, Community i.e. contribution to society and Humanitarian i.e.
non-operating employees). An overall ESG score that aggregates all categories is
usually available.
The Compliance-based and NewsŔbased rating systems each have certain
advantages and disadvantages. The first method seems easier to assess because it
is following a grid of specific criteria, but the exact knowledge of what is required to
comply with a rule gives companies freedom to simulate a good conduct by, for
instance, disclosing of a code of conduct which is in fact not followed internally.
Another problem is that it offers only a qualitative but not a quantitative appreciation,
so it may not allow to compare companies that both comply with the same criteria,
Finally compliance rules rely on a yearly evaluation which makes it hard for re-
assessment during the year.
News-based scores seem fairer if we suppose that the media are fair in the way they
investigate and communicate news, and have the advantage to be re-assessed more
often. But the major drawback is the mediařs over-exposure of big companies and
client-facing business relative to others. Large companies will be drowned in a flood
of accusation by some organizations, or conversely the media will go in extent over
their good deeds, while smaller companies will remain in the shadows and often
without a realistic score. It should be noted that the most advanced news-based
scores reflect this media exposure and adjust the ratings accordingly.
Here are more details on how the ESG scores from Covalence are calculated. The
score is obtainedby comparing the amounts of positive and negative information
collected on the web, i.e. by subtracting daily the negative information from the
positive information. When a majority of negative information is observed, the score
then becomes negative number.
S = Score = A Ŕ B
With
A = Positive information (or ethical bids)
B = Negative information (or ethical demands)
To overcome the bias due to media exposure and size, a rate representing the total
volume of information affecting the company score is introduced into the formula.
Media exposure adjustment:
V = Volume = A+B R= rate = =│ S / V│
Final score = S * R
Example:
A= 176, B = 120 S= 176 Ŕ 120 = 56
Volume = 176 + 120 = 296 Rate =│ 56 / 296 │= 0.19 Rate adjusted Score = S
* 0.19 = 10.6
An erosion factor of 2% per month gives less importance to old news compared to
the latest ones. The final score takes in account results performed by several human
analysts specialized in ESG.
A text encoded in the Covalence databasemust also be attached one or two criteria
among the fifty "Criteria for business contribution to human development" listed
below. Those criteria follow the dimensions of the GRIřs sustainability reporting and
are distributed among seven dimensions.This allows Covalence to compute sub-
score for each dimension, namely: A_Governance, B_Economic, C_Environment,
5. RESULTS
We test positively for normality by drawing histograms, where the high kurtosis can
be noted for the ESG scores. Heteroscedasticityis tested negatively by using a plot of
each of our independent variables against the square of the residual, showing no
pronounced pattern. The multi-colinearity between the Carhart 4 factors and the ESG
scoresř change is low with VIF indices below 2. The Pearson correlation between the
Excess stock return and the variables are shown in table 2. Overall sample, the 4
factors are, as expected, highly correlated with the stockřs excess return. For
Switzerland and the UK stockřs excess return is also correlated to the Global ESG
score, positively for Switzerland, and negatively for the UK. The US do not display
any significant correlation between the stockřs excess return and the global score,
but a positive one with the Labor sub-score changes. Despite the high correlation
between the four factors for all countries, and ESG scores for Switzerland, the VIF
indices are low and below 3 for all coefficients.
Insert table 4
To explore the influence of each ESG subcategories individually, we then regress for
a linear model consisting of four factors and the score changes in each of the seven
subcategories. The figures are presented below. For Switzerland, Economic news
expectedly demonstrates a positive relation to Stock market Performance. The
overall sample exhibits a significant negative relation between Labor score changes
and stockřs excess return changes. This small negative impact of Labor ratings over
the whole period, which might confirm Friedman (1970) concern that business should
focus on profit only, but this effect tends to disappear in the recent years,as we later
explore with a regression by year. Labor rating results from positive and negative
news concerning the Labor practices and decent work, such as employment and
employee benefits, trade unions, health and safety at work , training and education
and diversity.(see table 2 for equivalent GRI criteria).A bivariate Granger causality
test with a one period shift shows highly significant probabilities that it is the Laborřs
score change that is causing the changes in Market value. We also consistently
measure the impact of ESG news-based ratings to be smaller in comparison of
market premium and smaller than SMB, HML and MOM factors.
For US and UK,only the Market premium and Momentum factors show a high degree
of significance. Society news demonstrates a neutral significant relation in the UK
over the whole period.
Insert table 6
In order to further explore the relationship with each ESG subcategory, we observe
each categoryřs score per year. For Switzerland, over year 2011, the Environment
score exhibits a positive and significant (P<(t) 0.05) influence over the Stockřs Market
performance, while Labor scoreřs significant negative coefficient only seems to apply
to year 2008. Those results suggest that some factors may be more influential during
some periods or context, as for instance 2008 sensitivity to Labor when the financial
crisis started.For Labor this could mean that positive news concerning employee
benefit of employment are perceived negatively in the markets during a crisis, or
more probably that negative news such as lay-off are still perceived as a positive sign
that the business is restructuring which might be challenged.2011 sensitivity to
environmental questions might have been triggered by Fukushima Daiichi nuclear
disaster, or by the 2011 proposal for a new regulation from the Swiss federal office to
cut the CO2 emission, which was finally rejected.Environment category in our news-
based score contains news related to materials, energy , water management,
biodiversity , emission and waste, pollution , ecological impact of products and
transports.
Changes in the Society score also shows a significant positive coefficient for year
2008. A bivariate Granger causality test for each variable with respect to the stockřs
excess return does not enable to conclude on the direction of causality.
The UK demonstrates a negative but significant coefficient over the year 2009 for the
Society score (local communities, humanitarian action, corruption and lobbying etc.. )
has a negative significant relation with market performance which might be a reaction
to the lingering recovery and the MP expenses scandal causing defiance toward
anything but economic value. The Economic score, which gather new related to
economic performance and social factors such as wages, local sourcing an hiring,
property rights, has a positive significant relation with market performance for 2010
but the causality is not confirmed by the Granger test, so it could be either that firm
improved their score cause because of better performances rather than firm with
higher socio-economic score having better market performancesThe US shows
positive significant coefficient toward Society score changes in 2007, and slightly
negative one for year 2009 on Product changes(Product safety and labeling, product
social impact, consumer privacy, etc..) ,but both impact are very small. As we will see
later with our split by sector, Products score shows a significant positive relation for
the Technology sector in the whole period
Insert table 7
As described in our methodology section, we then split our sample in by sector and
groups based to control for a possible industry effect. The application of our linear
model for each sector / group shows the following results. The influence of market
premium RM-RF is still the highest significant factor, and the other 3 factors show
their previous significance over the period. For Switzerland, the Client facing groups
show a positive significant factor toward Human rights. Banks and financial seems
positively influenced by Society, and negatively by Labor changes, while the rest of
the industry seems oriented toward economic ESG news. For the UK, Oil&Gaz
shows a highly significant positive factor for Environment news, which links to the oil
split affair. For banks, there seems to be negative link toward Society, while media
have a very positive one. The Travel industry seems to have a negative link with
Labor.
For the US, we find that Financial services seems negatively influenced by Society
score changes, while Oil & Gas are neutral toward such changes. Retail seems
influenced negatively by Economic changes and Telecom by Labor changes.
Technology however, seems positively influenced by Product changes and Telecom
by Governance and Economic.
Insert table 8
Non parametric regression over the ESG score in each category show highly
nonlinear functions for B_Economic and C_Labor score changes which could require
further confirmation on bigger sample or different markets.
The functions obtained with a non-parametric kernel regression for each parameter
over the whole sample are presented in Picture 1 below. The shape of the function
displayed for each ESG factors do not seems significant. The non-parametric
regression being sensitive to the bandwidth, a more detailed regression could
beconducted using a non Ŕautomatic bandwidth to better tailor the variation of the
data sample.
Insert figure 2
7. Conclusion
The purpose of this study was to test the influence of ESG ratings on a firmřs Market
performance in Switzerland, UK and in the US.
In theory, good ESG rating should signal firms with lower residual risks, and therefore
increase their market value as demand and valuation would adjust accordingly. We
tested monthly Stockřs excess performance over a five-year period for several Swiss,
US and UK companies and their related news-based ratings in various ESG
categories. The results show a neutral or slightly negative relationship with the overall
rating for the UK , but not for the US or Switzerland. Our results on the sub-
categories scores show that the link with such scores and market performance is
highly dependent on the year and sector. Those results could be a sign that investors
do not recognize ESG ratings variation as a flag of a lower/ higher residual risk,
except for some periods where the market is sensitive to specific conditions. Only
under those conditions would the prices adjust to the better/ worst perception of the
risk of the firm, which could be an interesting topic to expand in the field of behavioral
finance. We also consistently measured the impact of ESG news-based ratings on
the stockřs Market return to be smaller than the Fama-French and Momentum
factors. Our results should however be considered with care as our sample consists
only of a hundreds of firms and in such should be extended to a larger number of
firms and longer observation period in order to confirm the link with theory. The
kernel regression for Switzerland displays a nonlinear relation for news-based ratings
toward Market over the whole period, which could be taken into account and lead to
further studies using non-linear relationship.
To conclude, the theory shows that there are some benefits for firms to improve their
ESG ratings as this could increase their performance. This link, however, is still not
fully understood and recognized by the market, as it will not sanction the overall
monthly increase or decrease of ESG ratings, except during specific, contextual
periods.It is an interesting results for firmřs management who might want to expose
their good deeds in those contextual period when there is exposure on that factor, for
instance when there is discussion on new regulation where the firm is already
compliant with. It is also interesting for public policy maker regulators to know thatthe
market does not clearly sanction negative or positive ESG efforts yet and that firms or
investors, despite being favorably minded toward sustainability, might need further
incentive from them. It would be interesting to further study the link between ESG
news-based rating and Market performance on a larger sample and other countries,
as well as study the link between those returns and financial performance using
accounting models over the same period.
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Standard
UK 2007-2010 Count Mean Kurtosis Skewness Minimum Maximum Range
Deviation
StockReturn-RF 1'335 0.003 0.107 10.25 0.81 -0.63 0.90 1.53
RM-RF 1'335 0.002 0.054 -0.23 -0.45 -0.14 0.10 0.24
SMB 1'335 -0.002 0.045 5.65 1.15 -0.12 0.19 0.30
HML 1'335 -0.004 0.032 4.60 1.46 -0.07 0.11 0.19
MOM 1'335 0.006 0.064 6.79 -1.85 -0.27 0.14 0.41
Global Chng 1'335 -0.049 1.249 689 -24.34 -38.10 4.68 42.78
A_Governance Chng 1'335 0.018 0.873 490 18.84 -8.75 23.23 31.98
B_Economic Chng 1'335 -0.020 2.890 789 -18.84 -90.39 50.66 141.06
C_Environment Chng 1'335 -0.042 1.315 808 -25.43 -42.19 9.74 51.93
D_Labor Chng 1'335 -0.178 5.149 782 -23.30 -163.34 63.64 226.98
E_Human Rights Chng 1'335 -0.104 2.377 817 -26.86 -76.24 9.84 86.08
F_Society Chng 1'335 -0.318 8.603 947 -29.76 -286.18 26.86 313.04
G_Product Chng 1'335 -0.081 2.377 511 -18.39 -61.94 31.44 93.39
Standard
US 2007-2011 Count Mean Kurtosis Skewness Minimum Maximum Range
Deviation
StockReturn-RF 8'039 0.005 0.112 65.74 3.00 -0.78 2.60 3.38
RM-RF 8'039 0.004 0.055 0.48 -0.66 -0.17 0.10 0.27
SMB 8'039 0.005 0.024 -0.36 0.51 -0.03 0.07 0.10
HML 8'039 -0.005 0.039 1.17 0.15 -0.12 0.11 0.22
MOM 8'039 0.000 0.071 9.22 -2.34 -0.35 0.13 0.48
Global Chng 8'039 0.146 6.615 7'408 84.58 -32.08 581.12 613.20
A_Governance Chng 8'039 0.096 3.986 5'027 65.81 -37.80 316.28 354.08
B_Economic Chng 8'039 0.063 2.376 2'670 41.15 -65.82 157.57 223.38
C_Environment Chng 8'039 0.060 1.860 2'334 43.82 -20.84 103.29 124.13
D_Labor Chng 8'039 0.023 3.473 2'447 38.97 -58.96 226.74 285.70
E_Human Rights Chng 8'039 -0.137 10.824 6'227 -75.32 -909.12 86.73 995.85
F_Society Chng 8'039 -0.012 4.375 5'567 -69.22 -357.37 30.56 387.93
G_Product Chng 8'039 0.097 5.580 7'299 83.54 -41.23 488.38 529.61
Personal &
Telecommun Travel &
Insurance Media Oil & Gas Household Retail Technology Utilities
ication Leisure
Goods
Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate
RM.RF 0.66 . 0.78 *** 0.96 *** 0.64 *** 0.83 *** 0.70 *** 0.89 *** 0.58 *
SMB 0.41 0.13 -0.73 ** 0.05 0.18 -0.10 -0.03 -0.17
HML 1.06 -0.47 . 0.23 -0.51 * -0.21 0.69 . -0.71 -0.04
MOM -0.30 0.06 0.00 0.01 -0.15 0.10 -0.17 -0.03
A_Governance.Chng 1.195 -0.543 -0.069 *** -0.022 0.001 -0.301 -0.005 NA
B_Economic.Chng -0.972 0.367 0.182 0.002 -0.002 -0.162 -0.008 -0.068
C_Environment.Chng -1.159 NA 0.113 ** -0.006 0.328 0.460 -0.012 . -0.063
D_Labor.Chng 0.017 -0.007 -0.019 0.000 -0.003 -0.001 -0.021 *** 0.050
E_Human.Rights.Chng NA -0.049 0.014 0.005 0.004 -0.015 0.005 NA
F_Society.Chng 0.252 0.241 * 0.002 0.000 0.056 0.257 -0.001 0.266
G_Product.Chng -0.218 . -0.018 0.005 0.000 -0.073 0.059 0.000 0.054
(Intercept) 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.01 0.00
Signif. codes: 0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1
Industrial
Automobiles Construction & Financial Food &
US - by sector Banks Basic Resources Chemicals Health Care Goods &
& Parts Materials Services Beverages
Services
Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate
RM.RF 1.42 *** 1.14 *** 1.59 *** 1.00 *** 1.11 *** 1.43 *** 0.61 *** 0.88 *** 1.05 ***
SMB 0.76 -1.34 *** -0.09 0.42 . 0.42 -0.43 -0.34 ** -0.45 *** -0.08
HML 0.22 2.23 *** -0.41 * 0.26 -0.06 0.48 . -0.02 -0.16 . 0.16 *
MOM -0.84 *** -0.46 *** -0.25 * -0.41 *** -0.17 -0.24 0.05 0.04 -0.13 ***
A_Governance.Chng 0.047 0.000 0.001 -0.021 0.023 -0.003 -0.001 0.001 0.001
B_Economic.Chng -0.018 0.187 0.000 0.046 0.017 0.000 0.001 -0.019 0.001
C_Environment.Chng -0.011 0.034 0.003 -0.001 -0.002 -0.020 0.000 -0.005 . 0.001
D_Labor.Chng 0.002 0.000 0.000 0.003 -0.010 -0.004 0.001 -0.001 0.001
E_Human.Rights.Chng 0.010 0.003 0.007 -0.036 0.001 0.030 0.000 0.001 0.000
F_Society.Chng 0.060 -0.006 -0.002 0.011 -0.007 0.000 0.001 -0.002 0.000
G_Product.Chng 0.018 -0.005 -0.010 -0.001 -0.056 -0.010 * 0.001 0.001 0.002
(Intercept) 0.01 0.01 0.00 0.00 -0.01 -0.01 0.00 0.00 0.00
Personal &
Telecommun Travel &
Insurance Media Oil & Gas Household Retail Technology Utilities
ication Leisure
Goods
Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate Estimate
RM.RF 1.11 *** 1.22 *** 1.27 *** 0.75 *** 0.79 *** 1.17 *** 1.05 *** 0.69 *** 0.73 ***
SMB -0.34 0.32 . -0.16 0.01 0.61 *** 0.33 ** -0.15 1.35 *** -0.30 **
HML 0.68 *** 0.04 -0.50 *** 0.29 ** 0.10 -0.31 *** -0.62 ** 0.52 * -0.36 ***
MOM -0.37 *** 0.03 0.03 -0.02 -0.17 *** -0.02 0.07 -0.64 *** 0.10 **
A_Governance.Chng -0.028 0.008 0.000 0.003 0.000 0.003 0.013 * 0.001 0.000
B_Economic.Chng 0.339 0.004 0.009 . -0.003 -0.003 * 0.001 0.051 * -0.024 . 0.002
C_Environment.Chng -0.014 0.000 -0.002 0.001 0.000 -0.002 -0.001 0.000 0.000
D_Labor.Chng 0.121 0.004 0.001 0.000 0.000 0.001 -0.025 * 0.015 -0.004
E_Human.Rights.Chng 0.060 -0.001 0.001 -0.003 0.000 0.002 -0.010 0.000 -0.003
F_Society.Chng 0.005 0.005 0.000 * 0.003 -0.003 0.001 0.001 0.000 -0.013
G_Product.Chng 0.016 0.000 0.006 0.001 -0.004 0.016 * -0.013 -0.004 . 0.000
(Intercept) 0.01 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.01 -0.01 *
Signif. codes: 0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1
Appendix A
Fig.A2 - US and European SRI Growth ŔUS SIF 2012 Executive Summary report,
EURO SIF 2012 report
SRI in the US IN 1997 1997 1999 2003 2005 2007 2010 2012
$bn 639 1'185 2'159 2'323 2'290 2'711 2'069 3'744
2005 2007 2009 2011
SRI in Europe in
€bn 1'768 4'066
*7'375 *11'661
* includes norm-based screening since 2009 - 2009 988bn-2011 2'346bn
Jean-Marie PERETTI
Professeur à ESSEC Business School
Titulaire de la chaire ESSEC du changement
peretti@univ-corse.fr
David AUTISSIER
Maître de Conférences HDR, Université Paris Est Créteil Ŕ IRG
Directeur exécutif de la chaire ESSEC du changement
david.autissier@datiss.com
Introduction
Deux générations de travaux ont marqué lřévolution des recherches dans le domaine
de la performance sociale des entreprises (PSE). En premier lieu, le développement
conceptuel des modèles de la PSE avait dřune part, permis de fonder une définition
de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) (Rowley et Berman, 2000) et
dřautre part, démontré lřimportance, pour une entreprise, dřintégrer les
préoccupations sociétales dans le management opérationnel. En second lieu, les
recherches empiriques sur la PSE avaient pour objectif dřopérationnaliser le concept
en suggérant la possibilité de mesurer une variété de dimensions concernant la
relation entreprise-société (Wood et Jones, 1995).
Depuis que Friedman (1962, 1970) a annoncé que lřunique responsabilité sociale
dřune firme est de maximiser ses profits, lřexploration de la relation entre la PSE et la
performance financière (PFE) a fait lřobjet dřun grand volume de recherches
empiriques durant les quatre dernières décennies (Beurden et Gössling, 2008 ;
Griffin et Mahon, 1997 ; McWilliams et Siegel, 2000 ; Orlitzky, 2005, 2008 ; Waddock
et Graves, 1997). Lřéchec dans la fourniture dřune justification morale de la RSE
compatible avec les intérêts économiques dřune firme a conduit certains managers et
chercheurs à percevoir la RSE comme uniquement un coût non productif (Vance,
1975 ; Aupperle et al, 1985). En effet, malgré les pressions exercées sur les
entreprises pour sřengager dans des initiatives RSE, plusieurs managers ont résisté
Cette communication a pour objectif de dévoiler les problèmes majeurs qui ont
marqué la littérature relative aux recherches empiriques sur la PSE. Nous
distinguerons trois types de limites : des limites méthodologiques, des limites
théoriques et des limites relatives aux mesures. Enfin, nous proposerons, à lřinstar
de Clarkson (1995) et Wood et Jones (1995), que le management des relations avec
les parties prenantes présente un cadre dřanalyse et dřévaluation de la PSE plus
pertinent que les modèles basés sur la responsabilité sociale et la réactivité sociale
(p. ex., modèles de Carroll, 1979 ; Wartick et Cochran, 1985 ; Wood, 1991).
Littérature
empirique sur la
PSE
Etudes Etudes
descriptives instrumentales
Principe de Principe de
Etudes Etudes
discrétion discrétion
quantitatives qualitatives
managériale organisationnelle
Les hypothèses.
McWilliams et Siegel (1997) soulignent que la validité de la méthodologie est
soumise à la vérification des trois hypothèses suivantes : 1) lřefficience des marché,
2) la non anticipation de lřévénement, et 3) lřabsence dřeffets parasitaires.
Lřefficience des marchés financiers représente lřhypothèse fondamentale sous-
jacente à lřutilisation des méthodologies financières en ce qui concerne les études
événementielles (Bromiley et al., 1988). Proposée à lřorigine par Fama, Fisher,
Jensen et Roll188 (1969), la théorie de lřefficience des marchés financiers a été
principalement développée dřune manière explicite dans les travaux de Eugène
Fama189 (1970, 1976). Fama fournit la définition suivante : « un marché financier est
dit efficient si et seulement si l‟ensemble des informations disponibles concernant
chaque actif financier coté sur le marché est immédiatement intégré dans le prix de
cet actif » (Esch, Kieffer et López, 2003).
Fama identifie trois formes de lřefficience des marchés financiers : la forme faible, la
forme semi-forte et la forme forte. La forme faible implique quřun changement dans le
cours de lřaction ne peut pas être prédit en se basant seulement sur lřensemble des
observations historiques : les prix reflètent purement et simplement les valeurs
antérieures des cours de lřaction. La forme semi-forte de lřefficience postule que les
prix des actions sřajustent instantanément et correctement à lřannonce publique de
tout évènement et quřil nřest pas possible de tirer un avantage particulier suite à la
disposition dřune information rendue publique. Enfin, la forme forte de lřefficience des
marchés implique que les prix des actions reflètent tout type dřinformations
disponibles quřelles soient publiques ou privées ; et aucun rendement particulier ne
peut être obtenu suite à la disposition de ces informations. Les cours sřadaptent
instantanément et correctement à tout évènement issu dřune information privilégiée.
En conclusion, la théorie de lřefficience des marchés financiers implique que les prix
des actions incorporent toute lřinformation pertinente disponible pour les
investisseurs. Ainsi, toute information nouvellement révélée sera rapidement et
instantanément prise en compte par les cours boursiers. McWilliams et Siegel (1997)
notent « an event is anything that results in new relevant information ». Les études
événementielles se présentent comme le moyen principal de tester lřhypothèse de
lřefficience des marchés de capitaux ; en particulier sous sa forme semi-forte. Dans
ce cas, les chercheurs examinent la manière dont une information relative à un
évènement distinctif est pleinement intégrée de manière instantanée dans le prix des
actifs financiers. Khotari et Warner (2004) expliquent quřun rendement anormal qui
persiste dans le temps après lřannonce dřun évènement particulier est incohérent
avec lřhypothèse de lřefficience des marchés. Par conséquent, le chercheur doit
déterminer le nombre de jours à partir duquel lřimpact de lřévènement sera mesuré.
188
Fama E.F., L. Fisher, M.C. Jensen, and R. Roll (1969), « The Adjustment of Stock Prices to New
Information ». International Economic Review, 10, pp1-21.
189
Fama E.F. (1970), « Efficient Capital Markets : A review of Theory and Empirical Work ». Journal of
Finance, 25(2), pp383-418.
Fama E.F. (1976), « Foundations of Finance ». New York : Basic Books.
Dans le jargon anglo-saxon, cette période est appelée « Event Window » (Krivin et
al., 2003). McWilliams et Siegel (1997) ajoutent que lřutilisation dřun long « Event
Window » est incompatible avec lřhypothèse de lřefficience. Ceci signifie que les
effets des évènements ne sont pas rapidement reflétés dans les prix des actions.
La deuxième hypothèse relative à la non anticipation des évènements stipule que
lřannonce de ces derniers est effectuée par les médias (McWilliams et Siegel, 1997).
Cela veut dire que, précédemment, le marché nřétait pas en possession dřune
information concernant un évènement particulier et, par conséquent, les
investisseurs ne disposent de cette information quřà partir de lřannonce publique. Les
rendements anormaux sont considérés alors comme le résultat des réactions des
marchés financiers à cette nouvelle information (McWilliams et Siegel, 1997).
Selon McWilliams et Siegel (1997), la troisième hypothèse repose sur la prétention
que le chercheur doit isoler lřeffet dřun évènement particulier des effets dřautres
évènements. Cela implique lřabsence dřeffets parasitaires pouvant être provoqués
par dřautres évènements qui se produisent au même moment que lřévènement
particulier étudié. Ces effets parasitaires peuvent inclure une déclaration de
distribution de dividendes, lřannonce dřune fusion, le remplacement dřun CEO, le
lancement dřun nouveau produit, etc. (McWilliams et Siegel, 1997).
190
La taille de lřéchantillon doit être large et excéder les 30 observations afin dřassurer lřhypothèse de
la normalité sur laquelle est basée la méthodologie (McWilliams et al., 1999).
191
En raison de lřhypothèse de lřefficience des marchés financiers, il existe un consensus à travers les
études empiriques quřun Event Window de courte durée doit intégrer tous les rendements anormaux.
Selon McWilliams et al. (1999), la longueur du Event Windown ne doit pas dépasser les trois jours
entourant la date de lřévènement.
192
Bromiley et al. (1988) notent que, pour une même classe de risque, les actions des petites et
moyennes entreprises présentent des rendements moyens plus importants que ceux des grandes
entreprises.
193
Réaction excessive, réaction inappropriée, effet de taille, sous-évaluation en période dřinflation,
effet du week-end et effet du lundi, les insuffisances du MEDAF (Bromiley et al., 1988).
En somme, Au cours des quarante dernières années, les résultats des recherches
empiriques dans le domaine de la PSE paraissent assez variés, contradictoires et
non concluants. Aupperle et al. (1985) soulignent que ces résultats reflètent des biais
idéologiques et des procédures méthodologiques limitées. Par ailleurs, Ullman
(1985) attribue lřinconsistance dans les résultats à un déficit de définitions
appropriées des termes clés utilisés, à des défaillances dans les bases de données
empiriques et à des faiblesses dřordre théorique. De leur part, McWilliams et Siegel
(2000) soulignent que la relation entre la RSE et la PFE souffre de certaines limites
théoriques et empiriques. Ils notent « One major concern is that these studies
sometimes use models that are misspecified in the sense that they omit variables
that have been shown to be important determinants of profitability » (McWilliams et
Siegel, 2000 ; p. 603).
La revue de la littérature empirique nous permet de distinguer essentiellement trois
problèmes majeurs que les chercheurs ont rencontrés lors de lřinvestigation de la
relation PSE-PFE : des problèmes de méthodologie, des problèmes de mesures et
des problèmes dřordre théorique. Le but des paragraphes suivants est de présenter
ces limites.
194
McWilliams et Siegel (2000) notent qu’il existe une forte évidence empirique que l’investissement en
recherche et développement est intimement lié à une amélioration de la profitabilité de longue échéance. La
R&D est considérée comme une forme d’investissement en capital technique qui résulte d’une meilleure
connaissance et débouche à une innovation dans les produits et les processus.
195
Les budgets alloués aux efforts de communication et de publicité servent de proxy pour l’étendue de la
différentiation par les produits ainsi que le niveau de barrières à l’entrée au sein d’un secteur d’activité.
Empiriquement, il a été démontré que les budgets de publicité sont positivement associés à une amélioration de
la profitabilité. McWilliams et Siegel (2000) ajoutent que les barrières à l’entrée sont des actifs partagés entre les
entreprises d’un même secteur d’activité.
En somme, certains auteurs avancent que les résultats contradictoires trouvés dans
la littérature empirique découlent de lřabsence de certaines variables intermédiaires
ou variables de contrôle, connectant les deux mesures de performance, lors de la
modélisation empiriques (Berman et al., 1999 ; Orlitzky et al., 2003 ; Schuler et
Cording, 2006 ; Ullman, 1985). En raison de la complexité accrue des phénomènes
individuels et organisationnels, les chercheurs en sciences de gestion doivent
désormais examiner de plus près lřimpact des variables modératrices et médiatrices
dans la compréhension des interactions entre les variables explicatives et les
variables expliquées.
David et Sutton (2004) définissent une variable de contrôle comme suit « la variable
de contrôle est une variable que le chercheur suspecte d‟influencer la relation entre
les variables indépendantes et dépendantes » (p. 143). Ils ajoutent quřune telle
variable peut avoir, soit une influence directe sur la variable indépendante, soit
intervenir ou servir de médiatrice dans la relation entre la variable indépendante et
dépendante.
Orlitzky (2008) et Orlitzky et al. (2003) notent que les faiblesses des résultats
proviennent du manque de considération au sein de deux types dřintervenant dans
lřétude de la relation PSE-PFE : les variables médiatrices et les variables
modératrices.
dépend que du rôle médiateur des ressources intangibles. Pour une revue
approfondie sur les variables médiatrices intervenant dans la relation PSE-PFE, on
peut se référer aux travaux dřOrlitzky et al. (2003), Orlitzky (2006) et Orlitzky (2008).
196
Le dynamisme environnemental se réfère à l’étendue du changement imprévisible dans l’environnement
organisationnel. Il est souvent représenté par la volatilité, l’incertitude, la haute vélocité. La munificence est
relative à la capacité de l’environnement à appuyer une croissance durable de l’organisation. On distingue trois
types de munificence : 1) la capacité qui se réfère au niveau des ressources disponible à l’organisation, 2) la
croissance/le déclin se réfère au changement de cette capacité, 3) les opportunités/les menaces qui se réfère à
l’étendue de la non exploitabilité de cette capacité (voir Goll et Rashedd, 2004 ; pp 44-45).
La majorité des chercheurs sřaccordent sur le fait que les études empiriques
manquent de cadre théorique systématique et consistant montrant comment la PSE
et la PFE peuvent être liées. Les cadres théoriques usuellement mobilisés,
supposent implicitement ou explicitement lřexistence dřune relation directe entre les
deux construits. Toutefois, ils ignorent les effets de certaines variables de
contingence ainsi que lřimportance des appréciations normatives et les réactions des
parties prenantes (Schuler et Cording, 2006).
Wood et Jones (1995) soulèvent le problème de discordance entre les parties
prenantes (stakeholder mismatching). Ce phénomène se produit lorsque les
variables dépendante et indépendante se réfèrent à deux groupes différents de
parties prenantes.
Enfin, malgré les efforts entrepris dans la promotion du concept de la PSE, le
développement dřune théorie, à part entière, demeure sans succès. Le modèle de
Wood (1991) ne permet guère de fournir une explication théorique expliquant la
manière selon laquelle la PSE doit être mesurée.
Au final, les résultats des travaux cherchant à prouver un lien positif entre PSE et
PFE se sont avérés contradictoires et non concluants. Cette divergence dans les
aboutissements a été expliquée par des problèmes dřordre méthodologique,
théorique et métrique : manque de fondation théorique, manque de mesure
systématique et compréhensive de la PSE, manque de rigueur méthodologique,
limitation de la taille et de la composition des échantillons, et discordance entre les
variables sociétales et financières.
La théorie des parties prenantes (TPP), se présente en conséquence, comme la
nouvelle substance théorique selon laquelle les responsabilités dřune entreprise
doivent dépasser la réalisation du seul succès économique. Le rôle économique et
social dřune entreprise englobe la création et la distribution de richesse et de valeur
pour un ensemble de parties prenantes. La théorie des parties prenantes place les
actionnaires comme lřun des multiples groupes que les managers doivent considérer
dans le processus de prise de décision (Clarkson, 1995 ; Donaldson et Preston,
1995 ; Ruf et al., 2001).
Bien que les modèles conceptuels de la PSE (p. ex., Carroll, 1979 ; Wartick et
Cochran, 1985 ; Wood, 1991) aient été dřune grande importance dans lřévolution et
le développement de la réflexion académique quant aux interactions entre
lřorganisation et la société, ils nřoffrent pas une théorie formelle empiriquement
testable, hormis les recherches conduites dans lřespoir de trouver une liaison entre
PSE et PFE.
Les travaux de Clarkson (1988, 1991, 1995) sont considérés comme la clé de voûte
dans, non seulement, le développement de la relation entre la théorie des PP et de la
PSE, mais aussi dans le foisonnement et lřintégration de ces deux concepts. Basé
sur les résultats dřun projet de recherche initié au début des années 80, Clarkson
(1991) parvient à créer un modèle de management des PP faisant office de cadre
conceptuel pour la description, lřévaluation et le management de la PSE.
Différentes utilisations existent du modèle de management des PP. Etant donné que
ce modèle permet, à la fois, lřévaluation de certaines problématiques sociétales et
lřétablissement de certaines mesures spécifiques, sa mise en pratique dans le
domaine de lřaudit social interne et externe est désormais possible. Ainsi, des
Discussion et conclusion
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Ida RAJAONERA
Professeur INSCAE Tananarive
Directeur Général Adjoint
INSTAT
idaraja@gmail.com
Lovanirina RAMBOARISON-LALAO
Professeur Assistant
Responsable du Département MHO
Groupe ESC Troyes
lovanirina.ramboarison@get-mail.fr
Introduction
état des lieux comble partiellement cette lacune en rapportant les premiers résultats
de terrain relatifs aux pratiques RSE dans les organisations malgaches.
Quelles actions sont mises en œuvre, par les organisations implantées à
Madagascar, dans leurs pratiques RSE notamment en GRH ? Quelles sont les
leviers, les freins dans l’exercice de leur RSE ? Notre article propose des
pistes de réponse à ces questions.
Dans la première partie, nous posons le cadre théorique et le contexte de notre
réflexion en montrant que les problématiques sociétales de RSE se posent
légitimement aujourdřhui, dans les organisations malgaches. Aux objectifs
économiques et de développement humain pour lesquels œuvrent les organisations
privées ou publiques à Madagascar, se conjugue la nécessité de préserver à bon
escient les richesses naturelles de la Grande Ile, conformément aux trois piliers de la
RSE (3P) : Profit, Planet, People. Dans la deuxième partie, nous rapportons les
premiers résultats de terrain issus dřune recherche pionnière sur les pratiques RSE à
Madagascar. Nous complétons notre analyse par le cas de la mise en place dřune
démarche RSE au sein dřune filiale dřun établissement bancaire français.
Après avoir posé le cadre théorique dans lequel sřinscrit notre problématique, nous
brossons les spécificités du contexte dřexercice de la RSE à Madagascar et
rapportons par la suite les rares recherches malgaches liées au développement
durable. Nous précisons enfin la problématique et les principes méthodologiques de
lřétude, avant dřanalyser les résultats dans la seconde partie de cet article.
sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effets de serre (GES) se répercute
au niveau des entreprises par des actions éco-responsables qui respectent
lřenvironnement : réduction de la pollution et du gaspillage, recyclage des déchets
industriels, etc. La troisième dimension du tryptique est la dimension sociale de la
responsabilité, orientée vers le respect de la dignité humaine et des individus,
notamment les ressources humaines (Coulon, 2006 ; Beaupré et al., 2008 ; Imbs et
Ramboarison-Lalao, 2013 ; Dietrich, 2010, etc.).
Dans lřexercice de la RSE, les entreprises sont en relation contractuelle avec les
parties prenantes (Capron, 2003). La littérature sur la RSE comporte de nombreuses
recherches ancrées dans lřapproche par les parties prenantes (Capron et Quairel,
2007 ; Freeman, 1984 ; Clarkson, 1995, etc.). Considéré comme le père fondateur de
la théorie des parties prenantes, Freeman (1984) définit le stakeholder ou partie
prenante comme tout individu ou tout groupe qui impacte la poursuite des objectifs
de lřentreprise ou qui en est impacté. Une distinction est classiquement opérée entre
parties prenantes internes à lřentreprise (salariés, dirigeants, actionnaires, etc.) et
parties prenantes externes (clients, fournisseurs, etc.). Dřautres auteurs comme
Clarkson (1995) distinguent les parties prenantes primaires qui entretiennent des
relations formelles avec lřentreprise (personnel, fournisseurs, etc.) et les parties
prenantes secondaires (société civile au sens large, etc.). Pesqueux (2002) quant à
lui oppose les parties prenantes contractuelles avec lesquelles lřentreprise noue des
contrats (clients, employés, etc.) et les parties prenantes diffuses sans liens
contractuels (ONG, organismes publics, etc.). Notre analyse des pratiques RSE
utilisera en toile de fond lřapproche par les parties prenantes internes et externes,
comme nous lřaborderons plus loin.
197
Le Conseil Supérieur de lutte contre la corruption a mis en place le Bureau Indépendant de lutte
Anti COrruption (BIANCO) http://www.bianco-mg.org/
Au jour dřaujourdřhui, même si ces objectifs sont loin dřêtre atteints avec seulement
un taux de croissance de 2% en 2012 selon lřInstitut National de la Statistique
(INSTAT), force est cependant de constater une réelle volonté des autorités
malgaches dřinscrire le développement durable dans sa stratégie de croissance et de
lutte contre la pauvreté. Dans cette dynamique et en cohérence avec ces aspirations,
les problématiques sociétales de RSE se posent légitimement aujourdřhui, aux
organisations malgaches. Aux objectifs économiques et de développement humain
pour lesquels œuvrent les organisations privées ou publiques à Madagascar, se
conjugue en effet la nécessité de préserver à bon escient les richesses naturelles de
la Grande Ile, conformément aux trois piliers de la RSE (3P) : Profit, Planet, People.
198
www.ambatovy.com
Les résultats de lřenquête par questionnaire sont analysés à travers le prisme dřune
lecture managériale. Nous complétons notre analyse par le témoignage dřune filiale
dřun établissement bancaire français implanté à Madagascar issu de lřéchantillon, sur
la mise en place dřune démarche RSE dans la capitale malgache.
« Les bons élèves » : les grands groupes étrangers dans la logistique, les
mines, le textile, les télécommunications, la banque/finance
Au total 78%, soit près de 80% de lřéchantillon, sont familiers à la notion de RSE. Il
sřagit principalement de grands groupes nationaux ou internationaux qui emploient
plus de 500 personnes, dont lřactionnariat familial est composé dřopérateurs privés
étrangers dans les secteurs de la logistique, des mines, du textile ou des
télécommunications. 55% de ces entreprises déclarent connaître lřexistence dřune
politique RSE au sein de leur groupe, 62% ont une politique RSE au sein de leur
société, 51% disposent dřun code de conduite et 54% ont un budget annuel pour les
activités RSE. Les maisons mères étrangères sont pour la plupart inscrites dans des
démarches RSE, ce qui explique en partie la sensibilisation de leurs filiales
implantées à Madagascar à cette problématique en cohérence avec la posture du
groupe. Notons au sein de lřéchantillon, que seules 13% évoquent lřexigence de la
maison mère, des actionnaires ou des partenaires en faveur dřactions RSE. La
question de la RSE étant par ailleurs liée aux différents processus de certification
(ISO 26000, etc.) notamment en Europe, beaucoup plus de grandes entreprises sont
engagées dans ces démarches que ne le sont les PME.
Le fait que les entreprises « familières » à la notion de RSE relèvent des secteurs de
la logistique, des mines, du textile ou des télécommunications à Madagascar nřest
pas surprenant. En effet, ce sont des secteurs dřactivité concernés au premier plan
par les enjeux du développement durable et de la RSE. Dans le domaine de la
logistique, les entreprises de transport de frêt maritime sont par exemple soumises à
diverses règlementations en matière de normes dřhygiène, de sécurité, de qualité,
etc. qui relèvent intrinsèquement de la responsabilité sociale.
Sřagissant du secteur minier, les ressources doivent être exploitées de manière
socialement responsable pour garantir leur durabilité, conformément aux
recommandations des autorités malgaches. La Loi sur les Grands Investissements
Miniers (LGIM) indique que les opérateurs miniers doivent verser des royalties aux
communes riveraines de leurs installations et contribuer au développement local.
Ces redevances sont gérées à travers un système de "budget participatif", cřest-à-
dire que la population et les autorités locales élaborent ensemble le budget de la
collectivité. Dřautres pratiques responsables peuvent être entreprises, comme la
dotation de différentes infrastructures sanitaires, scolaires, etc. à la collectivité locale.
A titre dřexemple, la firme dřexploitation minière canadienne Rio Tinto/QMM sřest
associée avec l'Agence pour le Développement de lřElectrification Rurale (ADER) et
la Coopération technique allemande (GTZ) pour mettre en commun leurs efforts
financiers dans la mise en place de moyens de production d'électricité d'origine
renouvelable (solaire en particulier).
Le projet dřexploitation minière de nickel et de cobalt dřAmbatovy a développé un
projet similaire avec le Groupe Schneider. Le Projet Ambatovy utilise le "Global
Reporting Initiative" (GRI) pour rendre compte de ses pratiques RSE dans une
optique stratégique au sens dřIgalens et Gond (2012) : les actions RSE entreprises
par le Projet Ambatovy nřenraient toutefois pas le désagrément de relocalisation
subie par la population locale face à lřinstallation imposante des pipelines. Notons
dans un autre contexte, une initiative dřAQUALMA spécialiste de lřélevage de
crevettes, qui a appuyé la commune locale à se doter d'une infrastructure électrique.
Si la dotation du groupe électrogène permet de contribuer positivement au
développement humain, l'impact négatif sur le volet environnemental questionne la
pertinence de cette démarche RSE dans la mesure où le groupe électrogène
fonctionne au diesel, donc est a priori polluant. Ces exemples montrent que la mise
en œuvre de certaines pratiques RSE peut induire des effets contradictoires en
termes dřimpacts sur les 3P et doivent parfois nécessiter un arbitrage face aux
conflits dřintérêts.
Dans le domaine du textile, nous pouvons parler des pratiques RSE mises en œuvre
par La Cotonnière d'Antsirabe (COTONA). Dans cette entreprise textile
mondialement connue, les dirigeants ont changé leur chaudière fuel en bois, avec du
bois durable issu d'une forêt gérée par la communauté ; ce qui a entraîné la création
de richesse au niveau local. L'environnement est protégé par la limitation dřémission
des gaz à effet de serre (GES) avec l'abandon du fuel et à travers la plantation
dřeucalyptus. La société fait des économies car le prix du fuel ne cesse d'augmenter
alors que le prix du bois de chauffe renouvelable est moindre, ce qui se répercute sur
leur profit. Ici, la pratique RSE de lřentreprise impacte positivement sur les 3 P.
émaner dřune volonté politique des dirigeants de réellement sřinvestir dans cette
démarche. Pour 29% de lřéchantillon, la RSE doit sřinscrire en tant que stratégie
réelle en termes de bonne gouvernance et de gestion des risques, autrement dit la
démarche RSE ne revêt pas de dimension stratégique pour 71% des entreprises
étudiées, ce qui peut expliquer les faibles pourcentages de motivation obtenus pour
la RSE comme source dřefficacité (27%) et dřinnovation (9%), comme une demande
face à la pression du marché (4%). Dans le secteur minier évoqué plus haut, le
"Projet Ambatovy" tout comme toute autre entreprise dans ce secteur se doit de
sřinscrire dans une démarche RSE, suivant une logique stratégique et face à la
contrainte légale de respect de la Loi sur les Grands Investissements Miniers (LGIM).
La principale barrière évoquée par 48% des entreprises dans lřexercice de leur RSE
est le manque de ressources financières. Comme nous lřavons évoqué plus haut
pour le cas des PME, la mise en œuvre de pratiques RSE génère des coûts
financiers. Peu dřentreprises ont des ressources budgétaires excédentaires qui leur
permettent de financer des actions RSE. Par conséquent, beaucoup dřentre-elles
sont réfractaires à la mise en œuvre dřune démarche RSE même si en théorie, elles
y sont favorables. Au-delà des coûts générés par la mise en œuvre de pratiques
RSE, se posent différents problèmes, notamment la difficulté dřévaluer les retours sur
investissement, le choix-même des actions RSE à entreprendre dans la mesure où
celles-ci sont souvent subjectives, le manque de temps, lřabsence de cadre
réglementaire clair, le manque dřexpertise, etc. Si pour la moitié de lřéchantillon la
RSE permet dřaméliorer lřimage de lřentreprise, seules 31% des entreprises
enquêtées publient leurs activités RSE. En France par exemple, la loi NRE du 15 mai
2001 impose aux entreprises cotées de communiquer le résultat de leur activité dans
le domaine social et environnemental. De telles contraintes légales nřexistent pas à
Madagascar car de manière plus large, les normes occidentales ISO 26000, ISO
9001, GRI, etc. ne peuvent être transposables en lřétat dans le contexte spécifique
malgache, au risque dřinduire des impacts contraires aux effets escomptés.
à toutes les entreprises sans exception de mener des activités de RSE, 30%
estiment que la RSE doit sřinscrire dans une démarche volontaire.
Tableau 4. La RSE dans la pratique, synthèse %
Pourcentage dřentreprises qui pensent quřil appartient à toutes les 67
entreprises sans exception de mener des actions RSE
Pourcentage dřentreprises qui pensent que la RSE doit sřinscrire dans 30
une démarche volontaire
Pourcentage des entreprises de lřéchantillon qui pratiquent des 83
activités/actions RSE en soutenant la communauté locale
Pourcentage des entreprises de lřéchantillon qui ont des partenaires 63
dans leur activité RSE
Contribution à des projets pour l‟éducation des enfants. Pour lutter contre
lřanalphabétisme prégnant à Madagascar, cette action en faveur des générations
futures explique lřengagement des entreprises interrogées dans cette priorité en
matière de pratique RSE.
2.3 Exemple de mise en œuvre d‟une démarche RSE au sein d‟un établissement
bancaire issu de l‟échantillon : cas d‟une filiale malgache de la banque française B199
Les informations présentées dans cette section ont été recueillies lors dřun entretien,
dřune durée dřune heure, avec la responsable chargée du développement durable
dřune agence localisée à Antananarivo, la capitale.
Concilier lřéconomie avec lřenvironnement dans les activités de lřentreprise nřest pas
toujours évident. Et si, à long terme, la RSE se doit dřêtre intégrée aux stratégies de
lřentreprise, cette initiative reste un défi important pour les dirigeants ainsi que pour
toutes les parties prenantes, notamment à Madagascar. La B sřest lancée dans ce
challenge au début de lřannée 2010 à lřinstar de la société mère qui avait établi en
2008, une directive sur les principes généraux environnementaux et sociaux pour
leur mise en œuvre dans les différents métiers bancaires. Bien évidemment, la
politique générale vient du siège de la banque ; toutefois les initiatives sont libres
pour les petites filiales comme celle de Madagascar. Cette logique Top- Down de
positionnement standardisé et dřadaptation sřinscrit dans une pratique courante de
mise en œuvre de la RSE, relevée dans les travaux dřImbs et Ramboarison-Lalao
(2013) sur les PME.
Consciente que le système financier est un contributeur indispensable à la création
de richesses et au développement, lřobjectif de la démarche mise en œuvre par la
banque B a été « de mieux connaître, maîtriser et améliorer les impacts de son
activité sur la société et l‟environnement ». La banque B a alors fédéré son approche
autour des trois axes.
199
Cette dénomination est utilisée pour préserver l’anonymat de l’entreprise et des personnes.
Conclusion
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Camille RICAUD
Université Paul-Valéry de Montpellier et Collège international de lřUniversité de
Renim (Chine)
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Serge NDAYIRATA
Université Paul-Valéry de Montpellier
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201
Journal Les Échos du 8 décembre 2013. Interview de Geneviève Fioraso et Pierre Gattaz : Les
diplômes correspondent-ils aux besoins des entreprises ? Le débat Fioraso-Gattaz par M. Bellan et M-
C. Corbier.
introduites par le courant du nouveau management public. Bien plus que dřêtre
seulement un dispositif de gestion du personnel, la GRH et ses principes, comme
corps de connaissances et de savoirs, semblent déployer leur discours jusquřau sein
même du dispositif de traitement de lřusager. Tout semble se passer comme si la
GRH, en plus de pouvoir répondre au développement personnel des salariés,
pouvait répondre également à celui de lřusager handicapé.
202
Igalens J., (2011), « La gestion des Ressources Humaines à lřépreuve de la responsabilité sociale de
lřentreprise », in Responsabilité sociale des entreprises. Regards croisés, droit et gestion, François Guy Trébulle,
Odile Uzan, Economica. P.390.
203
Igalens J., (2003), « DRH aujourdřhui, DRS demain, Personnel » dans Personnel, n°442. Septembre. P.55-57.
204
Peretti J.M et Uzan O., (2011), « Du DRH au DRH/RSE/DD ? La fonction RH au cœur des pratiques de
RSE /DD », in Responsabilité sociale des entreprises. Regards croisés, droit et gestion, François Guy Trébulle,
Odile Uzan, Economica, p.392.
205
Peretti J.M et Uzan O., (2011), Ibidem. p.393.
206
Yvan Comeau et Catherine Davister « La GRH en économie sociale : l'inclusion des travailleurs en tant
qu'innovation « socialement responsable », Revue internationale de psychosociologie et de gestion des
comportements organisationnels 33/2008 (Vol. XIV), p. 203-223.
Selon Finot, « l‟employabilité s‟inscrit dans un processus qui vise à encourager les
salariés à se préparer à faire face à d‟éventuelles transformations en matière
d‟emploi. Il s‟agit de veiller à ce que les compétences individuelles restent utilisables
et recherchées sur le marché et dans un avenir proche mais, par définition inconnu ».
En effet, « Développer l‟employabilité, c‟est maintenir et développer les compétences
des salariés et les conditions de gestion des ressources humaines leur permettant
d‟accéder à un emploi, à l‟intérieur ou à l‟extérieur de l‟entreprise, dans des délais et
des conditions favorables »208. En développant lřemployabilité des salariés, les
organisations visent avant tout lřaccompagnement et lřanticipation professionnelle et
jouent pleinement un rôle social et assument par conséquent une responsabilité
sociétale [Fraisse et Guerfel-Henda, 2005]. Face à la difficulté croissante des
entreprises à garantir lřemploi, la responsabilité sociétale des organisations
consisterait donc à mettre en œuvre une GRH prête à relever le défi du
développement de lřemployabilité des salariés en vue de les préparer à réorienter
facilement leur carrière. Pour répondre à cet impératif, les entreprises se voient
obligées à repenser leurs pratiques de GRH notamment les pratiques de formation
des salariés. Le rôle de la formation sřavère en effet on ne peut plus primordiale dans
la mesure où elle doit être conçue de telle sorte quřelle prépare les salariés à une
réintégration facile et rapide dans le monde du travail au cas où leur entreprise ne
serait plus en mesure de les garder. Cette volonté dřintégration professionnelle existe
aussi concernant les personnes handicapées et nous pensons que le développement
de lřemployabilité un point central des politiques publiques à lřégard des usagers du
secteur médicosocial, ce que nous expliquerons par la suite.
207
Peretti J.M et Uzan O., (2011), Ibidem. p.399.
208
Finot, A. (2000), Développer lřemployabilité, INSEP Consulting Editions, Paris. P.17.
209
Loufrani-Fedida S. et Saint-Germes E. (2012), « Compétences individuelles et employabilité : Essai de
ème
clarification de leur articulation », Actes du 23 Congrès de lřAGRH, Nancy, 12 et 14 septembre 2012. P.7.
leur bien-être dans la société que les organisations pourraient forger une GRH
véritablement responsable.
Ainsi aujourdřhui, la GRH peut être amenée à jouer un rôle moins confiné à ses
prérogatives dřorigine, celles qui œuvraient dans le champ de la gestion du
personnel, mais elle peut jouer un rôle davantage social qui peut propulser son
action dans le champ de la société civile. Il apparaît alors une extension possible de
son domaine dřaction dont lřexploration constitue un enjeu pour la recherche. Nous
voudrions justement illustrer cette diffusion des logiques de la GRH dans le champ
du social. Et cela au travers des exemples de l'emploi, en tant qu'enjeu d'un bien-être
social, et du secteur médicosocial qui illustrent tous les deux la volonté de soutien de
l'employabilité des individus. Par là-même, il nous semble intéressant de souligner la
proximité que peuvent avoir le champ des entreprises et celui des organisations qui
accueillent et traitent les personnes handicapées ainsi que leurs logiques
communes. Nous pensons que ces logiques peuvent alors être propices à une
opérationnalisation accrue du modèle de la GRH.
211
Ben Hassen N. (2011) : Le développement de l‟employabilité dans les organisations : une aide à la rénovation
de la gestion des ressources humaines et à l‟accroissement des performances économiques et sociales. Cas
d‟entreprises industrielles tunisiennes. Thèse de doctorat. CNAM, p 81.
212
Quesemand Zucca S. (2007) : Je vous salis ma rue. Clinique de la désocialisation. Stock, Paris.
213
Ehrenberg A. (2010) : La société du malaise. Odile Jacob. Paris.
214
Corteel D., Zimmerman B. (2007) : « Capacités et développement professionnel » dans Formation Emploi 98.
Avril-juin 2007. P.26.
dřen trouver ou dřen occuper un. Du côté des employeurs bien sûr , lřobligation légale
dřemployer des personnes handicapées concrétise et explicite depuis longtemps
cette problématique politique, et lřAGEFIPH est une plate-forme consacrée à
lřinsertion et à lřadaptation professionnelle des handicapés. Mais au-delà des lois,
nous pensons que les outils de gestion RH jouent actuellement un rôle important
dans les organisations, celui de vecteur de cette conception capitaliste du travail et
de lřemploi et que, dans le même temps, ils peuvent opérationnaliser une certaine
forme de responsabilité, celle de la mise au travail des individus dévolue aux
employeurs mais aussi aux employés dont on attend quřils aient pris soin de leur
employabilité. Envisager les outils de gestion dans leur dimension politique, cřest
passer dřune conception macro-sociale et macro-économique du problème de
lřemploi à une analyse méso-organisationnelle davantage tournée vers les micro-
pouvoirs des dispositifs de gestion [Townley, 1993]. Ces deux points de vue macro et
micro sont sur des plans différents mais liés. Nous pensons que ces politiques
générales dřemploi pour les handicapés se prolongent ainsi dans le secteur
médicosocial par lřintroduction dřoutils, devenant peut-être un secteur ouvert au
développement de lřemployabilité en plus de sa mission originelle dřaide, de charité
et dřaccueil de la souffrance. Les ESAT, ancien CAT, sont bien entendu symboliques
du pont entre le handicap et lřemploi comme norme sociale mais des réformes
récentes215 vont plus loin que le simple renforcement des structures de prise en
charge. Elles définissent et préconisent des modes de prise en charge à un niveau
davantage plus individualisés que par le passé. Cřest donc la prise en charge du
handicap qui a été remaniée, notamment par la création des Maisons des personnes
handicapées (MDPH) qui ont été créées pour orienter les usagers en fonction de
leurs problématiques singulières et de leurs projets individualisés. Ce dernier point
est intéressant car le handicap, défini comme « Toute limitation d‟activité ou
restriction de participation à la vie en société en raison d‟une altération substantielle,
durable ou définitive d‟une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales,
cognitives ou psychiques, d‟un polyhandicap ou d‟un trouble de santé invalidant », se
double dorénavant dřune gestion par projet, dřune identification des besoins et dřun
bilan de capacités afin de répondre à la définition de la loi mais également
dřenvisager une intégration sociale et une adaptation à la société économique et à
lřemploi. « Les enjeux légaux […] encouragent l‟articulation de la gestion des
compétences à celle du handicap. Dans un contexte de raréfaction et de
complexification de l‟activité professionnelle, celle-ci passe par l‟augmentation des
exigences de qualification, conduisant à envisager comme future piste de recherche,
les enjeux d‟adéquation des besoins en compétences et sourcing du handicap en
amont de l‟intégration professionnelle »216. La GRH semble donc très concernée par
le handicap puisquřelle est un domaine de pratiques qui dispose des outils pour gérer
les compétences ou stimuler lřemployabilité des individus.
Il nous semble intéressant dřapprofondir lřexploration du comportement
organisationnel médicosocial aux prises avec ces tendances qui sont celles de voir la
responsabilité sociale autour de la problématique de lřemploi. Nous souhaiterions
donc nous pencher sur le fonctionnement de la prise en charge du handicap. Le
secteur médicosocial est cependant vaste et éclectique en termes de profils de
215
Nous pensons à loi 2005 sur le handicap et à la réforme du secteur médicosocial de 2002 qui a entraîné toute
une série de décrets et dřautres réformes suivant les types de handicap.
216
Richard S., Barth I. (2013). Handicap et emploi : analyse de lřarticulation entre approches du handicap,
ème
dispositifs légaux et recherche académiques, comparaison France-États-Unis. XXIV Congrès de l‟AGRH.
Novembre 2013, Paris. P.16.
handicap et il existe chez lřensemble des usagers une grande variété dřaffections
physique ou cognitive. Aussi, nous avons choisi dřanalyser une seule catégorie
dřusagers : les autistes. Nous souhaiterions montrer que la prise en charge de
lřautisme est non-seulement sous-tendue par le paradigme de lřemploi et de lřutilité
sociale, mais surtout nous examinerons comment elle est animée par une logique
générale de développement de lřemployabilité, proche des idées de Rawls et Sen. La
GRH et son discours peuvent dès lors sembler dépasser la figure classique du
salarié pour sřadresser à lřusager médicosocial, et ainsi déployer ses logiques
propres qui participent au traitement clinique de la personne accueillie. Plus
exactement, nous souhaiterions montrer, à travers lřexemple dřune étude du
dispositif de gestion de la personne autiste, que les logiques de la GRH sřinsèrent et
complètent le dispositif de prise en charge de ces personnes.
Concernant lřautisme, les réformes se sont beaucoup focalisées sur les enfants et les
adolescents. Notre recherche entend seulement examiner leurs modes de prises en
charge, en laissant de côté celui des adultes. Ces derniers se sont technicisées et
revêtent un discours managérial quřon ne rencontrait pas auparavant dans ce
domaine où la psychanalyse a fait longtemps autorité, mais se trouve aujourdřhui
disqualifiée au profit des techniques cognitivo-comportementalistes (TCC). Ces TCC
sont imposés par les autorités politiques, sous lřimpulsion parfois dřassociations de
Au cours de notre travail de terrain, nous avons donc cherché à voir sřil était possible
de dégager de grandes logiques propres au domaine de la GRH. Nous nous
sommes attachés à collecter, dans le dispositif de prise en charge de lřautiste, des
éléments et des indices de ce qui pourrait relever de ces logiques RH. Pour mener à
bien ce projet de recherche, cette étude sřappuie sur le discours organisationnel des
établissements médicosociaux qui est notre matériau de recueil. Le discours
organisationnel est à entendre au sens large comme le produit combiné des discours
écrits et oraux de lřorganisation [Grosjean S, Huët R., Bonneville L., 2010;
Heracleous & Marshak, 2004].]. Les supports du discours peuvent être alors
multiples et les outils de gestion, qui sont aussi porteurs de discours [Detchessahar,
Journé, 2007], diffusent un corpus lexico-thématique au sein de lřorganisation qui fait
sens pour les professionnels et orientent leurs actions [Weick ; 1995]. Les supports
du discours dans les organisations médicosociales peuvent être des textes extérieurs
à lřorganisation qui régissent son fonctionnement comme les lois et les
préconisations de secteur. Il y a aussi des textes produits par lřorganisation comme
des comptes rendus de réunion, des dossiers dřusager, des bilans éducatifs et
pédagogiques etc. Cela peut être encore des conversations entre acteurs, des
échanges interpersonnels ou collectifs en réunion. La méthodologie de recueil a ainsi
suivi plusieurs étapes de manière progressive et sřest fondée sur plusieurs foyers de
données résumées dans le tableau suivant :
217
Selon les mots de Mme la Ministre Carlotti dans Libération du 2 mai 2013. Article Autisme : nouveau plan et
reprise des hostilités.
218
Dans la littérature scientifique, le conditionnement désigne un apprentissage où les facteurs
environnementaux jouent un rôle. Il désigne aussi les facteurs environnementaux dřun comportement qui
participent à son éclosion, sa disparition ou son maintien.
219
Cela peut être à lřécole, à la maison, dans lřespace public, au cours dřune activité sociale en général.
220
Notons que la « prise en charge de lřautisme » se traduit en anglais par « autism management », notamment
dans les revues psychiatriques.
(HAS).
Notre méthodologie sřest déroulée par étapes et sur plusieurs supports de données.
Tout dřabord, les grands textes régissant le fonctionnement des établissements
médico-social accueillant les autistes ont été étudiés sur le plan lexico-thématique :
dřun côté, la loi 2002 et la loi 2005 sur le handicap, dřun autre les référentiels de
bonnes pratiques de prise en charge et le document référence de la HAS en matière
dřautisme. Il en ressort que les mots « Projet », « capacité » et « évaluation » en
constituent les termes clefs, communs aux différents documents et récurrents dans
cet ensemble de textes qui peut sembler disparate à première vue : le
fonctionnement administratif dřune organisation médico-sociale pouvant nřavoir a
priori aucun rapport thématique avec des préconisations soignantes dans la prise en
charge de lřautisme.
Dans une dernière étape relevant dřune phase confirmatoire, notre travail dřanalyse a
été finalisé par une série dřentretiens semi-directifs (n=22) auprès dřun échantillon de
professionnels de la prise en charge (psychiatre, psychologues, orthophonistes,
éducateurs et psychomotriciens) mais aussi de cadres gestionnaires (chefs de
service, directeurs). Les catégories « RH » progressivement construites dans les
221
Les professionnels étaient au courant quřun travail de recherche universitaire était mené conjointement à notre
activité quotidienne mais ne savaient pas sur quoi il portait exactement pour éviter de les influencer. Bien
entendu, les données relatives aux usagers et aux professionnels ont toutes été cryptées. De plus, la matière
utile au chercheur relevait du registre discursif lexico-thématique généralement employé et non des pathologies
singulières des usagers ou encore des opinions des professionnels. La confidentialité et la protection de
lřanonymat ont pu être respectées pour ces deux raisons.
deux étapes précédentes ont constitués un guide dřentretien pour interroger un panel
de professionnels issus dřorganisations différentes : MAS, IME et SESSAD
principalement. Plusieurs éléments qui correspondent à des principes essentiels de
la prise en charge ont pu être affinés au cours de ces entretiens qualitatifs. Ainsi, la
contractualisation, la gestion de projet, la gestion par les compétences, la formation
et lřévaluation dessinent un ensemble répondant dřabord typiquement à un dispositif
de GRH classique mais prend aussi la forme dřun dispositif flexible servant de
référence au travail collectif et facilitant la coordination entre des acteurs pluri-
professionnels. Il apparaît que lřobjectif de la prise en charge reste le développement
de lřemployabilité de lřusager qui représente lřavantage dřêtre utile à double titre et
dans deux acceptions différentes. Dřune part, il peut être évidemment utile à lřenfant
autiste dès lors que celui-ci parvient à acquérir de nouvelles capacités pour sřadapter
à son environnement et aux tâches de son quotidien. Par là-même, il peut satisfaire
la demande des parents qui est principalement celle de constater des progrès au
niveau de ses différentes habiletés. Dřautre part, le développement de
lřemployabilité, notamment par des méthodes cognitivo-comportementales, est utile
aux professionnels qui ne se satisfont pas seulement de la mise en place dřune
obligation de moyens mais qui cherchent des résultants probants, signe pour eux de
la qualité de leurs interventions. Ils veulent voir un enfant « capable de »222. Il faut
bien comprendre aussi que la réalité de la prise en charge de lřautisme est souvent
difficile et stressante : un enfant qui sřadapte à une activité proposée est un
soulagement et une satisfaction chez les professionnels. Un enfant « employable »
dans diverses activités qui peuvent être offertes est utile car il est permet à lřatelier
thérapeutique, pédagogique ou éducative proposée de légitimer son existence : ce
que produit lřétablissement médicosocial atteint alors une performance. Cřest aussi
un moment où le travail réel, pouvant être ingrat, pénible et épuisant, sřapproche
dřun travail prescrit autour dřobjectifs établis que lřon ne peut parfois jamais atteindre
tant lřévolution des comportements de lřautiste peut se révéler aléatoire et décevante;
renvoyant là à une forme dřimpuissance très souvent vécue chez les acteurs.
223
Terme utilisé dans le milieu psychiatrique.
Bien que lřon ait changé de type de savoir et que lřon soit passé de la psychologie
interprétative à la psychologie économique, les acteurs restent toujours pris dans un
dispositif de savoir/pouvoir [Foucault, 1961] dont les autistes constituent la cible. Les
logiques de ces nouveaux modes de prise en charge font sens et imposent un cap :
investir des moyens dans le capital humain dřun enfant ou dřun adolescent. Là se
situe la responsabilité sociale de la réforme de la prise en charge. Elle prône
lřautonomie du sujet dans lřidée de rendre celui-ci capable dřêtre lřagent de son
propre changement, tout en lui offrant les moyens de son développement et en
jouant sur lřagencement de conditions environnementales [Ehrenberg, 2010]. La
responsabilisation de lřindividu apparaît alors en filigrane dans le discours de la prise
en charge.
224
Le concept est notamment utilisé en mathématique, en chimie, en psychologie, en sociologie et en
gestion.
225
Benoît J-C et al. (1988). Dictionnaire clinique des thérapies familiales systémiques. ESF, Paris.
226
Di Maggio P.J. & Powell W., “The Iron Cage Revisited” institutional isomorphism and collective rationality
in organizational fields”, American Sociological Review, 48 (1983), p. 147-160.
Bibliographie
Introduction
Le contrat de travail temporaire, est un contrat de travail dit atypique car non
considéré comme la règle de droit commun en matière de droit du travail. La loi sřest
faite discrète en matière de travail temporaire de 1972, date de la loi 72-1 du 3
janvier 1972 sur le travail temporaire, jusquřen 2004 et lřactivité nřa eu de cesse de
se développer au cours des dernières années (ex : lřemploi intérimaire représentait
un peu plus de 10% de lřemploi salarié au début des années 2000 contre moins de
4% au milieu des années 1980). La directive du 28 juin 1999 et la loi n°2002-73 du
17 janvier 2002 de modernisation sociale précisent que quel quřen soit son motif, il
ne peut avoir « ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à
lřactivité normale et permanente de lřentreprise », justifié par lřétymologie même de
temporaire, du latin temporarius, signifiant la limitation dřune durée dans le temps. Le
forme atypique se caractérise également par une relation contractuelle tripartite
conclue entre une agence de travail temporaire (ATT), un travailleur temporaire
(aussi appelé intérimaire) et une entreprise cliente dite utilisatrice (EU), et se
formalise par la conclusion de deux contrats de travail : le contrat de mission conclu
entre lřagence de travail temporaire et lřintérimaire, et le contrat de mise à disposition
conclu entre lřagence de travail temporaire et lřentreprise utilisatrice. LřATT constitue
lřemployeur du salarié intérimaire et il nřy a aucune relation contractuelle entre ce
dernier et lřentreprise utilisatrice. Lřactivité de travail temporaire quant à elle reste
particulière dans la mesure où son objet réside dans la commercialisation de la
délégation de salariés intérimaires par des agences de travail temporaires à ces
entreprises utilisatrices clientes. Les ATT sont des prestataires de service où
lřhumain est lřobjet marchand de la transaction. Le recours au travail temporaire,
usuellement appelé aussi « intérim », assure, comme déjà cité, une relative flexibilité
et permet une adaptation rapide des entreprises aux besoins de leur marché
respectif dans un contexte dřincertitude sous contraintes budgétaires [Blanchot,
Pléthore de définitions ont été recensées en matière de RSE et nous retenons celles
qui nous semblent les plus pertinentes.
Le concept de RSE a été introduit dans enjeux mondiaux lors du sommet de
Stockholm de 1972, davantage explicité lors du sommet de Rio de Janeiro de 1992
pour être complètement adopté lors du sommet de la Terre de Johannesburg de
2002.Gond et Mullenbach-Servayre [2004] soulignent la diversité des définitions en
matière de RSE. Au sens littéral, nous dissocions les termes « responsabilité » et
« social » pour en donner des définitions pures au sens du dictionnaire Larousse. La
« responsabilité » est le fait de répondre de ses actes et de ses actions, dřen
assumer lřénoncé, lřacte et la sanction si le résultat attendu nřest pas atteint. Le
« social » désigne tout ce qui concerne la vie en société et prend conscience de
lřexistence de relations entre les humains. La RSE serait donc pour une entreprise le
fait de répondre de ses actes et dřen assumer les conséquences sur la société civile.
Dans sa définition la plus « simple », la RSE est une déclinaison des principes de
développement durable et permet aux entreprises, sur une base volontaire, de
prendre en compte les enjeux sociaux, environnementaux et économiques dans
leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes. Tels les
anneaux de Borromée, ces enjeux sont indépendants des uns des autres mais
indissociables, pour la bonne mise en œuvre de cette démarche.La norme ISO 26
000 définit la RSE comme « la responsabilité dřune organisation vis-à-vis des
impacts de ses décisions et activités sur la société et sur lřenvironnement se
traduisant par un comportement éthique et transparent qui :
- Contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de
la société.
- Prend en compte les attentes des parties prenantes.
- Respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes
internationales de comportement.
- Est intégré dans lřensemble de lřorganisation et mis en œuvre dans ses
relations ».
Un enjeu, synonyme dřobjectif, signifie par extension lřatteinte dřun but que lřon
poursuit. Ainsi, à travers la mise en place de politiques RSE, les enjeux des ETT sont
dřaccroître leur performance sociale dans un contexte économique délicat et
dřaméliorer leur image qui est relativement mauvaise auprès de la société civile. Les
caractéristiques du travail temporaire nous assurent de la pertinence de notre terrain
de recherches. Pour atteindre ces enjeux, les ETT prennent des engagements vis-à-
vis de chacune de leurs parties prenantes, en lřoccurrence les intérimaires, les
clients, les salariés permanents, les sociétés concurrentes et la société civile à
travers les engagements environnementaux. A ce titre, un engagement est perçu
comme une promesse formelle, un acte par lequel un individu ou une entreprise
sřoblige volontairement à poursuivre un enjeu ou atteindre un objectif précis. Un
engagement est par nature fait pour être respecté et de son respect découle la
construction dřune relation de confiance et lřexercice dřune certaine influence sur le
comportement dřautrui. En ne respectant pas des engagements, les ETT encourent
les risques de perdre la confiance de leurs parties prenantes et de ne pas obtenir les
comportements quřelles souhaiteraient quřelles adoptent à leur égard de manière
spontanée. En termes de confiance, Peyrefitte [1995] considère « quřelle a sous-
tendu le progrès de nos sociétés développés » grâce à l‟éthos de confiance et il en
est de même pour les entreprises, à savoir que si elles souhaitent se développer et
prospérer sur leur marché, quel que soit le contexte environnemental, cela ne peut
se faire sans lřinstauration de relations de confiance avec chacune de leur partie
prenante. De plus, pour obtenir des parties prenantes des comportements quřelles
nřauraient pas eu lřinitiative de prendre, les entreprises doivent initialement prendre
des engagements quřelles se doivent de respecter et de confirmer par la suite sous
peine dřencourir les risques cités précédemment. Un risque peut être défini comme
un préjudice potentiel, un danger auquel les entreprises peuvent être exposées. Les
risques peuvent être internes à la gestion et à lřorganisation de lřentreprise, le non-
respect de ses engagements peut en faire partie, ou extérieurs à lřactivité de
lřentreprise. Cependant, la théorie de lřengagement remet en question le processus
de prise dřengagements en avançant deux grands principes : dřune part seuls les
actes sont considérés comme des engagements, dřautre part il est possible de se
voir engagé par ses actes à différents degrés selon les circonstances, les
engagements étant complétement dissociables du contexte dans lequel ils ont été
pris et respectés ou non.
Ces principes disculperaient donc les entreprises qui ne respectent pas leurs
engagements dans lřhypothèse dřun contexte différent de celui dans lequel les
engagements ont été pris. Cependant, le respect des engagements influent sur le
degré de responsabilité des entreprises. Ainsi, les entreprises se déclarant
socialement responsables se doivent, pour leurs parties prenantes, et pour elle-
même dans leur place dans la société civile, de respecter leurs engagements, aussi
bien économiques que sociaux et environnementaux. Le respect des engagements
sociaux en termes de RSE des ETT aura un impact sur la confiance entre les
différentes parties prenantes notamment des intérimaires envers les elles. Les
engagements ne doivent pas être considérés comme des compléments à la
confiance mais doivent permettre de la générer [Brousseau, 2000]. Les relations de
confiance influent par la suite sur tout le processus de la relation de travail et ne pas
respecter les engagements aura des conséquences néfastes sur lřactivité
économique des entreprises. Un manque de confiance engendre un problème de
fidélisation des intérimaires et une contre productivité dans lřexercice de la mission
générant lřinsatisfaction de lřEU.
Dans un premier temps, le champ dřapplication des engagements sociaux, que North
appelle enforcement [1990], résulte dřengagements volontaires et unilatéraux, et bien
que des accords locaux aient été établis [Bardelli, 2006], il nřest pas soumis à un
système de sanction. « La commission européenne a adopté en mars 2006 une
communication dans laquelle est précisé que les engagements en matière de RSE
relèvent exclusivement de pratiques volontaires, sans obligations pour les
entreprises de prouver leurs résultats ». Cela limite ainsi la portée de chaque
engagement et disculpe les ETT en cas de pratiques contradictoires puisque leur
responsabilité ne peut être directement impliquée.
Dřautre part, nous devons faire la distinction entre la hard law et la soft law. En effet,
en ce qui concerne la notion dřhard law, en sřinscrivant dans une démarche de RSE
sociale, les ETT sont soumises à des obligations juridiques clairement identifiées et
doivent automatiquement se conformer entre autre aux textes suivants : la Charte
des Droits de lřHomme des Nations-Unies, la Déclaration Tripartite de lřOIT (1998)
relative aux principes et aux droits fondamentaux, la Convention des Nations-Unies
contre la corruption (1990), la Charte des Droits fondamentaux de lřUnion
Européenne du 12/12/2007, les textes internationaux qui impliquent une obligation
de reporting, le Global Reporting Initiative et le Global Impact qui imposent lřadhésion
à 10 grands principes.
En revanche, les engagements éthiques pris sur une base volontaire sont intégrés
dans ce quřil est dřusage dřappeler la soft law car leur caractère nřest à priori ni
obligatoire, ni contraignant. Les ETT matérialisent la RSE sociale par la prise
dřengagements véhiculés par des outils de communication tels que les chartes
éthiques. Les documents éthiques des ETT traduisent leurs intentions sociales et
affirment ainsi leurs valeurs. A ce titre, la Commission Européenne précise que les
documents éthiques « ne doivent pas se substituer à la législation et aux dispositions
contraignantes nationales, européennes ou internationales : les dispositions à
caractère obligatoire garantissent des normes minimales qui sřimposent à tous tandis
que les codes de conduite et toutes les autres initiatives de nature volontaire ne
peuvent que les compléter et promouvoir des règles plus strictes pour ceux qui y
souscrivent ». Ainsi, lřengagement éthique a valeur dřusage de code de bonne
conduite dont le caractère est facultatif. Cependant, nous devons nuancer la notion
de soft law puisque la RSE sociale des ETT entre dans le champ dřapplication du
droit malgré elle dans la mesure où les engagements éthiques des ETT complètent
et renforcent les dispositions législatives existantes [Daoud et Ferrari, 2012] en vertu
des principes visés par la norme ISO 26000 permettant lřharmonisation de la mise en
place dřinitiatives volontaires.
Nous constatons que la RSE sociale ne fait que respecter la législation française en
matière de protection des salariés ce qui implique des difficultés à percevoir le réel
engagement éthique des ETT puisque la RSE sociale suppose avant tout le respect
de la loi [Bourdon et al., 2010]. Ainsi, lřengagement volontaire des ETT devient une
obligation juridique contraignante [Daoud et Ferrari, 2012]. Enfin, une responsabilité
découlant dřune obligation légale atténue la responsabilité de lřengagement éthique
des ETT.
Ainsi, il est difficile de respecter des engagements sociaux vis-à-vis dřintérimaires qui
sont coutumiers du caractère nomade de leur carrière professionnelle. De plus, la
précarité et le stress générés par le contrat de travail temporaire influent
négativement sur la motivation et lřimplication des intérimaires [Sverke et Hellgren,
2002] qui nřavouent plus leur attachement et leur fidélité à une agence dřintérim en
particulier. Il devient alors compliqué de respecter des engagements envers des
intérimaires qui nřont pas vocation à établir une relation professionnelle durable
[Donnadieu, 1999].
SOS Racisme a été alerté par une salariée permanente dřAjilon et les faits ont été
prouvés et avérés. Ainsi, chacune des parties a dû verser 30 000 € de dommages et
intérêts à SOS Racisme. Autre affaire conduite par SOS Racisme inculpant le groupe
Adecco Belgique qui spécifiait la mention « BBB » (Bleu Blanc Belge) dans ses
descriptifs de poste et recrutait uniquement sur ces critères. Plusieurs entreprises
utilisatrices en étaient les commanditaires parmi lesquelles C&A et Benetton entre
autres. Bien entendu, le travail temporaire nřest pas le seul secteur dřactivité tenté
par le diable de la discrimination et confronté à la justice : Disneyland Paris aurait
sélectionné uniquement des européens pour être en contact avec la clientèle, Air
France triait son personnel naviguant en fonction de ses origines ethniques.
Cependant, en qualité de partenaire et dřintermédiaire emploi, les ETT devraient être
plus vigilantes que nřimporte quelle autre société en matière de recrutement et de
lutte contre toute forme de discrimination dans lřaccès à lřemploi.
Conclusion
Bibliographie
et structures.
KIRMAN, Alan (1999) « Quelques réflexions à propos du point de vue des
économistes sur le rôle de la structure organisationnelle dans lřéconomie ». Revue
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Khaled SABOUNE
Maître de Conférences en Sciences de Gestion
Laboratoire CERGAM (EA 4225)
UFR-Institut de Management Public et Gouvernance Territorial (IMPGT)
Aix-Marseille Université
khaled.saboune@univ-amu.fr
Nathalie MONTARGOT
Docteur en Sciences de Gestion
Directrice de formation
Chaire ESSEC du Changement
Université de Cergy-Pontoise
nathalie.montargot@u-cergy.fr
Cet audit concerne avant tout des jeunes « issus de la diversité ». Sous ce vocable
pudique, on veut souvent, mais pas exclusivement, signifier des jeunes « issus »
dřune immigration qui remonte à la génération des parents ou au-delà, ayant des
difficultés dřintégration et venant de quartiers dits difficiles, comme lřexprime dans un
roman YB (2005). Ces individus présentent un point commun : un faible capital
scolaire initial que les firmes sont mal préparées à accueillir en leur sein. A ce sujet,
Peretti (2010) constate que la diversité des sexes, des âges, des origines, des
niveaux de formation et des anciennetés se concrétise par de grandes différences en
termes dřattentes envers lřentreprise et de pratiques RH. La gestion de cette diversité
doit donc inclure une meilleure connaissance des attentes des jeunes à faible capital
scolaire initial (JFCSI) qui fait précisément lřobjet de cette recherche.
De fait, la pérennité des organisations dans des secteurs dits « en tension » (en
particulier lřhôtellerie- restauration, la distribution et le bâtiment) est mise en cause.
Notamment, car ces entreprises sont amenées à :
diversifier les sources de recrutement ;
renforcer les capacités managériales des chefs des équipes diverses ;
connaître les attentes des salariés dans leur diversité ;
tenter de concilier entre les attentes de ces derniers et leur propre stratégie des
ressources humaines.
Cette population, constituée « de talents inexploités » (Peretti, 2004) pose tout
dřabord un problème dřordre social. En effet, le taux de chômage qui sřélève à
10,5 % de la population active au deuxième trimestre 2013 frappe 24,6 % des jeunes
de 15-24 ans, parmi eux, les JFCSI sont les plus fragilisés (Insee, 2013). En temps
de crise, avoir un diplôme est valorisé dans lřespace social (Bonnewitz, 2002) et
notamment en France « terre de diplômes » selon Millet et Moreau (2011). Le
diplôme protège en effet les jeunes contre le chômage, presque cinq fois plus
important chez ceux qui n'en ont pas, spécialement ceux issus d'un milieu défavorisé
ou de l'immigration (Insee, 2013)227 De même, un faible capital scolaire de départ
impacte durablement lřaccès à lřemploi et la poursuite de carrière (Bourdieu, 2002 ;
Galland, Roudet, 2012), comme lřindique un taux dřaccès à la formation continue
227
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/FORMEMP13.pdf non repris en bibliographie.
Dans lřensemble, la situation des JFCSI est délicate et leur insertion éminemment
problématique. Outre les barrières classiques à lřemploi des jeunes (de tous niveaux
de formation), à savoir : la crise de lřemploi, le manque dřexpérience, lřinadéquation
de la formation et lřexistence dřun salaire minimum (Lefresene, 2003), dřautres
éléments expliquent les difficultés particulières dřinsertion des JFCSI. En effet, cette
population rencontre des difficultés dřordre « technique » et « sociologique ». Les
entraves techniques freinant leur insertion durable dans lřemploi et les entraves
techniques leur intégration au sein de lřentreprise.
Les entraves techniques concernent la faiblesse du niveau de diplôme et lřaccès
concurrencé aux emplois non-qualifiés. Dřaprès Mahé de Boislandelle (1998), les
évolutions des modes de gestion de lřentreprise et dřorganisation du travail
nécessitent de disposer de salariés diplômés. Le risque de chômage, comme la
qualité de lřinsertion, dépendent donc étroitement du niveau de formation (Rose,
2005). Comme le soulignent de nombreux auteurs (Lefresne, 2003 ; Nicole-Drancout,
Roulleau-Berger, 2006), lřabsence de diplôme constitue un handicap majeur pour les
jeunes sur le marché du travail, notamment en période de récession. Le diplôme sert
en effet à fournir « une information à l‟employeur qui l‟utilise comme signal de la
productivité » (Adjerad, Ballet, 2003).
Vincens (1997) note que lřélévation générale du niveau de formation associée à un
taux de chômage élevé, accroît les difficultés dřinsertion des jeunes. Ainsi, lřabsence
de qualification constitue un handicap majeur pour ces jeunes, même lorsquřil sřagit
dřaccéder à des emplois non qualifiés nřexigeant aucun diplôme. De fait, ceux-ci sont
souvent occupés provisoirement par des jeunes diplômés (Maisonneuve, Girardeau,
2011). Béduwé (2004) note ainsi que les emplois non qualifiés ne permettent que
d'échapper temporairement au chômage, ainsi pour lřessentiel « ces jeunes
encourent tous les risques de retours prolongés vers le chômage ».
Une fois en entreprise, ces jeunes éprouvent souvent des difficultés à se conformer
aux normes organisationnelles et, par conséquent, à se maintenir dans lřemploi. Des
entraves sociologiques peuvent expliquer ce phénomène. Elles concernent la
situation socioéconomique des parents et lřévolution dans un univers clos. En effet,
la situation de ces jeunes reflète celle de leurs parents, dont les parcours sont
souvent marqués par de longues périodes de chômage et dřinactivité. De plus, la
transmission des valeurs et des éléments constitutifs de la culture du travail est, dans
la plupart des cas, partielle, voire absente (Bernier, 1986).
Certains jeunes, comme les JFCSI issus des zones urbaines sensibles évoluent en
conséquence dans un univers clos (Dubet, 1987) et entrent très rarement en contact
avec les membres dřautres générations. Cet ethnocentrisme risquant de devenir au
fil du temps un facteur dřexclusion. Lřabsence dřéchanges réguliers avec des adultes
conduit en effet au développement dřune culture parallèle, au sein de laquelle
normes et valeurs se situent en complet décalage avec celles en vigueur en
entreprise.
Enfin, la pauvreté des échanges linguistiques joue un rôle non-négligeable. Pour
Bernstein (1971), la faiblesse quantitative et qualitative des interactions avec des
personnes étrangères à leur propre univers influe en effet négativement sur leur
capacité dřapprentissage. Une situation qui sřexplique également par le fait que
certains dřentre eux appartiennent à des familles issues de lřimmigration qui
maîtrisent mal la langue française. Certains groupes de jeunes tendent alors à créer
leur propre « code linguistique », obscur pour les exo groupes. Ainsi, la diversité de
ces jeunes est rarement prise en compte et ils subissent ainsi une forme de « double
peine » : en amont un rejet du système de formation, en aval, des difficultés
conséquentes dřinsertion dans les firmes, puis de cheminement au sein de ces
dernières.
Avant de présenter les attentes des JFCSI envers lřentreprise, il est nécessaire de
préciser les outils méthodologiques utilisés pour les identifier.
2. La méthodologie de recherche
Lřauditeur social dispose, comme le soulignent Igalens et Peretti (2008), dřun certain
nombre dřoutils dřaudit quřil mobilise en amont et lors de sa mission. En amont, un
questionnaire de contrôle interne (QCI) a été ainsi établi. Ce QCI regroupe
lřensemble des interrogations relatives aux points de contrôle (ibid.). Pour mener à
bien ce travail dřaudit, la méthode de lřentretien a été mobilisée comme outil. Ce
choix se justifie par le faible niveau scolaire et culturel des JFCSI. La plupart de ces
jeunes éprouvent en effet des difficultés de compréhension en lecture ainsi que des
difficultés dřexpression écrite. Une enquête quantitative par questionnaire sřest donc
révélée peu appropriée.
Au total, deux corpus ont fait lřobjet de collectes auprès de deux cohortes. Le premier
corpus se compose des entretiens avec des JFCSI en formation, le deuxième, des
entretiens avec des JFCSI en situation dřemploi.
Concernant le premier corpus, des entretiens ont été menés, en Poitou-Charentes,
entre janvier 2008 et juin 2009, auprès de :
3. Les résultats
Ils concernent les attentes des JFCSI en formation (3.1.) et celles des JFCSI en
situation dřemploi (3.2.) envers lřentreprise.
Les attentes des jeunes à faible capital scolaire initial en formation vis-à-vis de
lřentreprise
229
http://www.fafih.com/sites/all/themes/fafih/uploaded_files/docs/Fafih-portrait-national-hotellerie-
restauration-2011.pdf non repris en bibliographie
Tableau n°1.
Les attentes des JFCSI en formation envers l‟entreprise
Attentes Contenu de discours Citations
Le soutien affectif et les « Le tuteur, il fait : Marine, il faut savoir se
encouragements des collègues et du motiver […] il m‟encourageait » (apprentie
tuteur facilitent lřintégration plaquiste, 17 ans)
Les conditions de travail sont jugées « Ca fait 3 mois où j‟enchaine parpaing
difficiles sur parpaing. C‟est assez dur » (apprenti
maçon, 21 ans)
Soutien Lřambiance de travail constitue un « S‟il y a une bonne ambiance, on voit
déterminant de lřintégration toutes les autres choses différemment »
(stagiaire, 19 ans)
La définition des tâches et la clarté « Un bon tuteur, c‟est une personne qui
des explications permettent t‟explique bien comme il faut » (stagiaire,
dřapprendre correctement le métier 20 ans)
Lřévaluation du travail effectué est « Qui vient savoir comment ça se passe,
nécessaire pour apprendre et évoluer qui évalue notre travail » (stagiaire, 17
dans le métier ans)
Etre reconnus et acceptés comme ils « Les jeunes de banlieue n‟ont pas
sont avec leurs qualités et leurs souvent, on va dire un statut » (stagiaire,
défauts 17 ans)
Reconnaissance du statut dřapprenti « On a une image marquée apprenti.
ou de stagiaire Apprenti, donc en formation, donc il est
bon à rien » (apprenti maçon, 17 ans)
Le respect proprement dit, ce qui « Moi, si j‟attends quelque chose d‟un
Reconnaissance reste dřabord une question de employeur, c‟est du respect avant tout »
langage (stagiaire, 19 ans)
Les JFCSI refusent de se trouver « La responsable, elle est comme tout le
dans une position dřinfériorité et monde […] parce qu‟elle ne se met pas
attendent du tuteur quřil leur parle plus haut que les autres » (stagiaire, 21
dřégal à égal ans)
Sřépanouir dans le travail via des « Il m‟a emmené à un défilé de mode, je
Sens tâches diverses et intéressantes devais habiller les mannequins, et ça m‟a
plu » (stagiaire, 21 ans)
Le travail est perçu comme une « On est obligé de travailler, on n‟a pas le
contrainte sociale, un moyen pour choix […] Sinon, on vit dans la rue »
Finance gagner la vie (stagiaire, 20 ans)
Les stages de formation et « Avant tout, ça nous rapporte un
lřapprentissage constituent un moyen salaire » (apprenti vendeur, 20 ans)
pour gagner de lřargent
cours de leur formation en entreprise, ces JFCSI souhaitent avant tout de leur tuteur
quřil leur apprenne son métier de manière structurée et convenable. Ils attendent
également et de manière affirmée du respect. Ils souhaitent enfin que leur statut
dřapprenti ou de stagiaire soit reconnu à travers lřattribution des tâches
intéressantes.
Les attentes des jeunes à faible capital scolaire initial en situation dřemploi envers
lřentreprise
Lřanalyse du discours des JFCSI permet dřidentifier six catégories dřattentes :
financières, de soutien, dřévolution professionnelle, de sens, de reconnaissance et
dřéquilibre vie professionnelle/vie privée (cf. tableau nᵒ 2).
Tableau n° 2.
Les attentes des JFCSI en situation d‟emploi envers l‟entreprise
Attentes Contenu de discours Citations
Lřautonomie à court terme « Ma copine est sans emploi, il faut qu‟on s‟en
permet dřaccéder à une stabilité sorte, qu‟on ait un logement pour nous, qu‟on
Finance construise » (agent polyvalent, 22 ans)
Le sentiment dřêtre sous- « Je trouve que les salariés sont sous payés par
rémunéré domine rapport à leur travail » (serveuse, 20 ans)
Le soutien de la communauté de « Ils ont toujours été à l‟écoute. Ça a bien facilité
travail atténue le choc de mon arrivée, ils m‟ont expliqué comment mieux
lřentrée organisationnelle m‟organiser » (réceptionniste, 26 ans)
La clarté du poste et la définition « La tâche à effectuer n‟était pas très claire, la
Soutien des tâches sont nécessaires fiche de poste était minimale par rapport à ce que
j‟ai découvert » (économe, 30 ans)
Pour ces JFCSI, le travail se conçoit également comme une contrainte sociale. Le
sentiment dřêtre mal payé est prégnant et une vision instrumentale du travail
prédomine. Le soutien est attendu par la plupart dřentre eux et traduit leurs difficultés
dřintégration lors de leur insertion au sein dřune organisation qui les désarçonne.
Pour eux, le choc à lřentrée reflète la prise de conscience du degré dřexigence du
poste du fait de la double contrainte de production incluant : a) la pression pour
réaliser une tâche dans un temps imparti, avec b) un niveau de qualité constant.
Cette demande de soutien se justifie par rapport aux difficultés psychologiques et
physiques du métier. Lřattente de reconnaissance et de respect comporte des
éléments endogènes (respect des managers, des collègues et clients) mais aussi
exogènes (fierté dřappartenir à lřentreprise). Les JFCSI en situation dřemploi
souhaitent aussi pouvoir développer leurs talents et évoluer vers lřautonomie dans
leurs parcours professionnels. Des besoins dřexpriment : celui de sens associé à la
tâche, au sentiment dřaccomplissement dřune œuvre utile ou plus largement au
sentiment dřépanouissement personnel. Des difficultés de compréhension de
lřenvironnement de travail sont relevées Enfin, lřéquilibre vie professionnelle/vie
privée semble poser problème à ces jeunes.
La discussion ci-après permet de préciser les spécificités des attentes.
4.1. Les attentes communes et spécifiques aux jeunes à faible capital scolaire initial,
en formation et en situation d‟emploi
La figure nº 1 précise les attentes des JFCSI en formation et de ceux en situation
dřemploi envers lřentreprise selon leurs similitudes mais également certaines
différences.
éprouvent des attentes financières impératives qui sřexpriment par la recherche dřun
travail stable ou dřune formation rémunérée. De ce fait, leur choix professionnel
sřopère souvent par défaut, en fonction des possibilités dřemploi de différents
secteurs dřactivité. A ce stade, les JFCSI, et en particulier ceux en formation,
attendent de lřorganisation du soutien pour sřéchapper de leur environnement et
bénéficier ensuite de la reconnaissance sociale. A lřarrivée en entreprise, les JFCSI
expriment des attentes de respect et de soutien affectif pour se familiariser avec les
codes de lřentreprise et supporter des conditions de travail difficiles. Ils attendent
aussi que les tâches à effectuer soient intéressantes, bien définies et expliquées
mais ils souhaitent également être évalués de manière fréquente, juste et
bienveillante par le manager de proximité.
Force est de constater que lesdites attentes varient selon plusieurs facteurs : lřâge, le
niveau de formation, le statut au sein de lřentreprise (salarié, apprenti ou stagiaire), le
métier exercé et le statut social. A titre dřexemple, les JFCSI travaillant dans le
secteur de lřhôtellerie-restauration, en raison de leurs horaires de travail atypiques,
expriment un fort besoin de conciliation entre vie privée et professionnelle alors que
les apprentis-maçons ne ressentent guère ce besoin. Ou encore, les JFCSI en
formation attendent avant tout du manager de proximité quřil leur apprenne son
métier, alors que ceux en emploi attendent plutôt quřil les soutienne pour devenir
autonomes et évoluer dans le métier et lřentreprise.
Tableau n°3.
Traits communs et distinctifs des JFCSI avec la Génération Y
Traits communs à la Génération Y Traits propres aux JFCSI
et aux JFCSI selon la littérature en contradiction avec la littérature
Le travail doit être utile, avoir du sens Le travail doit représenter un challenge intellectuel
(Alati, 2004)
La stimulation avec des retours fréquents et La rémunération est moins importante que la
honnêtes concernant les performances est contribution à lřamélioration de la société (Allen,
appréciée (Francis-Smith, 2004 ; Robbins et al., 2004)
2012)
Lřintention de quitter lřorganisation est fréquente Le degré de familiarisation aux technologies de
(Johns, 2003) lřinformation et la mobilité est fort (Eisner, 2005 ;
Sullivan, Heitmeyer, 2008)
La place du travail dans la vie des individus Lřntérêt pour le travail en équipe et les
nřest plus centrale (Twenge et al., 2010) collaborations est manifeste (Josiam et al., 2009 ;
Sullivan, Heitmeyer, 2008 ; Yeaton, 2008)
Lřévolution professionnelle et lřéquilibre vie Les collègues doivent partager les mêmes valeurs
professionnelle/vie privée sont importants (Alati, 2004)
(Pichaut, Pleyers, 2010 ; Brillet et al., 2012)
Un besoin de reconnaissance immédiate est Lřestime de soi est forte (Erickson, 2009 ; Josiam
prégnant (Lieber, 2010) et al., 2009 ; Laizé, Pougnet, 2007)
Incertitude sur lřavenir, difficulté à se projeter La confiance et lřoptimisme dominent (Kovary et
dans le futur, difficulté à sřengager et à faire des Buhaene, 2005)
choix, primat de lřinstantané (Erickson, 2009 ;
Laizé, Pougnet, 2007 ; Pelton, True, 2004)
La comparaison entre les attentes des JFCSI et celles, plus générales « des jeunes
Y », autorise à questionner la pertinence et la validité scientifique du concept de
Génération Y appliqué aux JFCSI. En effet, selon ce concept, la jeunesse est
considérée comme un ensemble dřindividus qui partagent, outre la même tranche
dřâge, des valeurs et des attentes différentes des personnes nées plus tôt ou plus
tard. Les principales différences entre ces deux catégories de jeunes, et comme le
montre le tableau ci-dessus, concernent les attentes envers le travail et les collègues
de travail.
Conclusion
Bibliographie
Aline SCOUARNEC
Professeur
NIMEC, Université de Caen
aline.scouarnec@unicaen.fr
Driss FERAR
NIMEC, Université de Caen
fesdrissferar@yahoo.fr
Introduction
Certes les modèles de management des pays développés ont toujours influencé les
pays émergents ou en voie de développement, mais les limites avérées de ces
modèles, ont conduit cette seconde catégorie de pays à sřinterroger sur un
modèle de management visant un développement durable pour leurs
générations actuelles et futures. Notre travail de recherche sřinscrit dans cette
dynamique de changements et de réformes que connait le Maroc.
1. Le cadre de la recherche
Dans cette première partie, nous expliquons le contenu des réformes structurelles,
avant de traiter le développement durable et la RSE dans la littérature et dans le
contexte marocain. Nous montrons et justifions ensuite les théories de gestion que
nous avons mobilisées pour fonder notre recherche.
Pour fonder notre recherche nous avons mobilisé trois théories de gestion :la théorie
de la contingence de Burns et Stalker (1966) se rapportant au changement en cours
opéré par le Maroc, qui montre que la structure dřune organisation, dépend des
230
KADIRA. M (2006), « Les impacts de l'INDH sur le Maroc. » L 'Économiste (22 septembre).
2. La méthodologie de recherche
particulier sur les pratiques de management ?2) Quelles évolutions majeures voyez-
vous ou pressentez-vous aujourdřhui dans votre pratique de manager ? 3) A 5 ans,
quelles sont vos principales préoccupations, interrogations, en tant que manager ? 4)
Est-ce que vous pensez que lřévolution des pratiques de management est liée au
changement organisationnel et comportemental de lřorganisation ? 5) Des réformes
démocratiques, économiques et sociales sont décidées au haut niveau de lřEtat
marocain. Comment voyez-vous le modèle de management qui découlerait de ces
réformes en cours de réalisation ?
Les résultats montrent que 61% des réponses des chefs dřentreprises font état de
lřexistence dřun changement dans les pratiques de GRH au sein des entreprises
marocaines. « Les normes nous sont imposées pour la mise à niveau, il faut suivre
ou disparaître ». « Lřouverture a un impact sur les entreprises, par lřapport de
lřintelligence, et de compétence ». « La signature des conventions, cřest bien mais
lřentreprise sřest trouvée en deçà des normes. ». « Tout aura un impact sur les
entreprises .Je suis le Directeur Général mais je nřai pas dřingénieur ayant de
lřexpérience ». En revanche 38% se sont prononcés en faveur d'un modèle à
lřinternational bousculant un modèle traditionnel remis en question. « Il y a une
gestion à lřinternational, dans 10 ans, 60 à 70% des entreprises vont fermer ». « Car
il y a un seul et même client partout dans le monde ». « Il y aura un modèle,
européen, car on vend à lřEurope. Donc on va dans les normes européennes
puisquřils sont nos clients ».En termes de management RH, en référence aux
théories de gestion choisies nous avons constaté que lřinfluence de lřenvironnement
extérieur sur les pratiques de GRH au sens de Burns et Stalker, (1966), nřest pas
totale mais moyennement perceptible par les chefs dřentreprises marocains. Quřen
est-il maintenant des résultats des salariés ?
La synthèse des réponses fournies par les 24 employés montre par rapport à la
théorie de la contingence (Burns et Stalker, 1966), quřil nřy a pas réellement de
changement concret « Pas de changement perceptible, mais ça reste théorique, on
a rien vu comme changement ». « Il nřy a aucun changement pour les entreprises qui
nřont pas bénéficié des avantages. Cřest un discours. Il faut un encouragement réel
pour les entreprises (diminution des impôts, et taxes ». « Les changements sont
négatifs, car il y a une régression du travail ». « Le changement est négatif : ce sont
des lois qui restent théoriques sans application, il faut du temps ». « Lřévolution
pourrait être positive si on utilise la matière grise mais on a des contraintes, on est
limité par les rouages, on a des idées mais on ne peut pas les appliquer ».De ce fait
la théorie de la contingence nřest pas adapté. En termes de management des
ressources humaines, nous avons relevé que lřinfluence de lřenvironnement externe
sur les pratiques de GRH au sein des entreprises PME marocaines, nřest pas totale,
mais faiblement ressentie par les salariés. Nous avons voulu ensuite commenter et
discuter les résultats des réponses fournies à la fois par les salariés et les chefs
dřentreprises.
Dans cette troisième partie nous menons une discussion des résultats et livrons aux
lecteurs les apports théoriques et managériaux de la recherche.
Lřétude comparative croisée révèle une divergence de vision et de perception entre
chefs dřentreprises et salariés sur le modèle dřun MRH pour les PME marocaines. Si
les représentations des chefs dřentreprises tendent en effet vers un modèle de
management RH à lřinternational (40%), celles des salariés privilégient la
prééminence du modèle de management RH chinois (40%). En revanche 20% des
salariés ne croient à aucun modèle. Les avis divergent cependant sur la question du
changement comportemental (Lewin 1951). Pour les salariés lřévolution des
pratiques vers un modèle de MRH, est liée au changement comportemental et non
au changement organisationnel. Les salariés considèrent que le changement
comportemental relève dřune question morale. Pour les salariés le changement
comportemental, doit commencer par les chefs dřentreprises qui doivent engager une
rupture avec des habitudes égoïstes dřexploitation des salariés et donner lřexemple
de leur volonté de faire évoluer lřentreprise avec les salariés et non au détriment de
ces derniers. En revanche pour les chefs dřentreprises, lřévolution des pratiques vers
un modèle de MRH, est liée au changement comportemental des salariés qui doivent
faire preuve de plus de citoyenneté de civisme et dřadhésion aux objectifs de
lřentreprise.
En référence à la littérature, nous avons remarqué que les chefs dřentreprises et les
salariés sřinscrivent dans deux modèles différents de management des ressources
humaines. Pour cerner les problèmes qui se posent à lřentreprise et imaginer des
solutions, les chefs dřentreprises préfèrent sřappuyer sur un modèle mécaniste au
sens de Léonard (2008).Il sřagit dřun modèle instrumental qui rationalise le facteur
humain et considère lřOrganisation comme une machine et les ressources humaines
comme un instrument au service de la machine. Les salariés se placent en revanche
dans le modèle culturaliste (Léonard, 2008) qui se penche lui sur le souci de faire
adhérer les personnes à une culture commune. Le modèle culturaliste estime en effet
que lřOrganisation est une tribu dont les ressources humaines sont les membres de
la tribu.
Le modèle de GRH chinois préféré par les salariés dans leurs représentations
mentales, semble sřřinscrire dans la posture du modèle culturaliste (Léonard, 2008),
susceptible de réaliser le développement durable et la responsabilité sociale des
entreprises. Nous rappelons en effet que Léonard (2008) identifie quatre modèles de
management des RH: le modèle instrumental, le modèle contingent, le modèle
culturaliste et le modèle politique. Le modèle mécaniste instrumental rationalise le
facteur humain et considère lřOrganisation une machine et les ressources humaines
comme un instrument au service de la machine. Le modèle contingent vise plutôt à
adapter le facteur humain au contexte. Il considère lřOrganisation un organisme et
les ressources humaines un sous-système de lřorganisme. Le modèle culturaliste se
penche lui sur le souci de faire adhérer les personnes à une culture commune. Il
estime que lřOrganisation est une tribu dont les ressources humaines sont les
membres de la tribu. Le modèle politique cherche lui à réguler les différents intérêts
en présence. Lřorganisation dans ce modèle revêt un caractère de système politique.
Les ressources humaines sont alors perçues comme des acteurs ayant des intérêts
multiples. Les salariés interrogés estiment en effet que certains modèles sont plus
performants que d'autres et que le modèle chinois bien que peu connu et peu étudié,
est devenu aux yeux des salariés un modèle de performance remarquable. Les
salariés nous ont montré quřils étaient séduits par les résultats satisfaisants de ce
modèle chinois et sa production très compétitive par rapport aux entreprises
marocaines. Le modèle chinois bien que peu rapporté dans la littérature, a été
qualifié parmi les modèles émergents comme lřInde. Ces modèles sont caractérisés
selon Zedtwitz (2007) par la prolifération de lřimitation dans les industries. Lřauteur
considère que la croissance économique et industrielle de ces deux pays est
tributaire de la technologie des autres nations. Dans un article « Imiter ou mourir »,
Zedtwitz (2007) souligne lřimportance pour ces pays à recourir à lřimitation, parce
quřils ne peuvent pas faire autrement étant donné que lřinnovation et la créativité
sont très coûteuses. Rendell (2007) dans le « managing people », montre quant à lui
que le monde en 2020 sera marqué par le modèle de la Chine, l'Inde et la Russie.
En conclusion.
Bibliographie
Salma SEKKAT
GREGO, Université Cadi Ayyad Marrakech
Sekkat.salma@gmail.com
Chafik BENTALEB
GREGO, Université Cadi Ayyad, Marrakech
cbentaleb@gmail.com
Introduction
1. Le contexte de la recherche :
Le tableau 1 présente les dimensions retenues par ces auteurs pour mesurer le
succès de carrière subjectif.
Ainsi, et par référence à la carrière, le concept de succès de carrière revêt à son tour
un aspect de dualité qui relève à la fois dřune dimension objective et subjective.
Les représentations sociales ne sont pas fruits du hasard, elles se structurent selon
deux principaux mécanismes : lřobjectivation et lřancrage.
Selon Jodelet (1992)231, lřobjectivation est un processus qui permet de chosifier les
notions abstraites en les transformant en images concrètes. Il sřagit donc de faciliter
lřappropriation des notions et lřéchange entre les individus.
Le processus dřancrage permet aux membres dřun groupe de développer un langage
commun pour appréhender, comprendre, interpréter la réalité et agir sur elle (Jodelet,
1991).
Lřintérêt de la représentation sociale dans notre travail réside dans le fait dřexplorer
les représentations sociales du genre chez le groupe des cadres hommes et
femmes, et voir leur impact sur les perceptions de succès de carrière chez les cadres
marocains afin de définir les causes de différences au niveau individuel et de
développer de meilleures politiques de gestion de diversité et de carrière au niveau
de lřorganisation.
Conclusion
231
Cité dans Fortin-Pellerin (2005), « Contributions théoriques des représentations sociales à lřétude
de lřempowerment : le cas du mouvement des femmes », Journal International sur les Représentations
Sociales vol.3 no1
Nous avons donc jugé important dřexplorer et comprendre les représentations des
cadres dřentreprises hommes et femmes grâce au récit de vie.
Le choix de la méthodologie des récits de vie émane de différentes raisons. Dřabord,
cette méthodologie est la plus adaptée pour étudier des catégories sociales
déterminées, en ce qui nous concerne, il sřagit de la population des cadres hommes
et femmes des grandes entreprises.
Ensuite, les définitions de la méthode de récits de vie proposent cette dernière en
tant que stratégie dřaccès au réel (Wacheux, 1996) et en tant que technique de
recueil des données (Joyeau, 2006). Sur ce dernier point, le récit de vie se distingue
de lřentretien ouvert ou non directif en se plaçant dans la perspective de lřentretien
compréhensif. Nous entendons l'entretien compréhensif "au sens wébérien (…),
c'est-à-dire quand l‟intropathie n‟est qu‟un instrument visant l‟explication, et non un
but en soi ou une compréhension intuitive qui se suffirait à elle-même"(Kaufman,
2007). Cette perspective convient pertinemment à notre objectif de la recherche par
le biais de la théorie des représentations sociales.
Egalement, comme le précise Bertaux (2000), le récit de vie permet de voir comment
fonctionne un monde social ou une situation sociale en permettant une description
en profondeur de lřobjet social.
Enfin, le récit de vie permet de cartographier des représentations par noyau
sémantique, en proposant un avancement de la connaissance à partir des
témoignages du terrain, mais également en procédant par des allers-retours entre le
terrain et la théorie (Joyeau, 2006), ce qui correspond à notre mode de raisonnement
abductif.
Bibliographie
Michel SEGUIN
Professeur
Titulaire de la Chaire de coopération Guy-Bernier
Université du Québec à Montréal, École des sciences de la gestion, Canada
seguin.michel@uqam.ca
Introduction
préalablement prendre position sur « ce qui doit ». Cřest à la suite de cette prise de
position que lřaudit peut débuter. En dřautres mots, la détermination de lřobjet désiré
soit, des comportements conformes aux standards moraux, est ex ante à lřexercice
dřaudit. Cette approche est difficile dans un contexte dřentreprise. En effet, comme il
existe plusieurs positions compréhensives sur « ce qui doit », quelle légitimité
lřauditeur possède-t-il pour faire un choix parmi ces différentes positions ? Est-ce
réellement son rôle de le faire ?Considérer les standards comme un moyen au
service dřune autre fin, soit lřétablissement dřune relation harmonieuse, relève dřune
approche empirique (Trevino & Weaver, 1994). Il ne sřagit donc plus de se prononcer
sur la qualité éthique intrinsèque au standard, mais davantage sur sa capacité à
favoriser chez les parties prenantes de lřentreprise une prédisposition positive envers
elle, prédisposition nécessaire à lřharmonie de la relation.
Pourquoi vouloir favoriser lřétablissement entre les parties prenantes dřune relation
harmonieuse ? Lřentreprise est un système de relations(Coase, 1937) entre
différents acteurs. Leur collaboration au sein de lřentreprise favorise une médiation
entre leurs intérêts divergents. Plus la qualité de la relation sera positive ou, pour le
dire autrement, plus ces acteurs auront une prédisposition positive envers
lřentreprise, plus ils seront disposés à collaborer à ce système de relation (Freeman
& Reed, 1983). Le dynamisme de lřentreprise est donc en partie tributaire de
lřharmonie de la relation entre les parties prenantes. Comment obtenir une telle
harmonie ? En favorisant chez les représentants de lřentreprise lřadoption de
comportements conformes aux standards moraux reconnus par les parties
prenantes. Par représentant, on entend principalement les administrateurs,
gestionnaires et salariés.
2. La démarche
les différents antécédents à lřadoption dřécart de conduite tels que définis dans la
première étape de la démarche. Quels sont les facteurs qui favorisent le succès,
voire lřéchec, de la prise de décision éthique ?
par lřécart de conduite. Plus lřimpact sera rapide dans le temps, voire instantané, plus
les personnes risquent dřadopter un comportement conforme aux standards. Lřavant-
dernier critère réfère à la proximité des victimes. Plus les victimes de lřécart sont
éloignées du décideur, moins il se souciera de respecter les standards moraux.
Enfin, la sixième et dernière caractéristique réfère à la concentration des effets. Plus
cette concentration sera élevée, cřest-à-dire un tort important sur une seule personne
versus un tort répartie sur plusieurs personnes, plus les acteurs auront tendance à
respecter les standards.
La démarche dřaudit éthique propose dřutiliser une grille comprenant les six
caractéristiques du modèle de Jones (Jones, 1991) pour évaluer lřintensité des
principaux enjeux éthiques propres à lřentreprise. Si on reprend lřexemple de
lřentreprise forestière et que lřon analyse lřintensité de lřenjeu environnemental, on
pourrait arriver aux conclusions suivantes. Si on regarde du côté de la magnitude des
conséquences et du consensus social, on peut conclure quřelle favorise lřintensité
éthique. En effet, le réchauffement climatique est un impact majeur et il existe un
consensus social de plus en plus fort sur lřimportance de respecter les standards
environnementaux. Quant à la probabilité de lřimpact, il y a eu durant plusieurs
années des débats relatifs à lřeffet des activités humaines sur lřenvironnement. On
peut toutefois penser quřaujourdřhui, cet impact ne fait plus de doute, ce qui favorise
lřintensité éthique de cet enjeu. Lřimpact temporel et la concentration des effets ne
jouent toutefois pas en faveur du respect de lřenvironnement. En effet, la principale
difficulté liée à la sensibilisation à lřenvironnement est que lřimpact nřest pas
immédiat, mais éloigné dans le temps. Enfin, la concentration des effets est très
faible. Il nřy a pas une victime, mais éventuellement sept milliards. Cet audit relatif à
lřintensité de lřenjeu environnemental permet de déterminer un niveau de risque
faible à moyen dřobserver un écart de conduite environnemental.
Faire ce type dřanalyse pour les principaux enjeux éthiques de lřorganisation donnera
une première idée du risque éthique au sein de lřentreprise. Plus lřentreprise fera
face à des enjeux à forte intensité, moins le risque sera important. À contrario, plus
lřintensité des principaux enjeux éthique sera faible, plus le risque dřobserver des
écarts de conduite au sein de lřentreprise sera élevé.
Concernant lřapproche conformité, lřauditeur doit dřabord sřassurer que les différents
codes de conduites sont cohérents avec les standards moraux reconnus par les
parties prenantes. Une fois cette validation effectuée, il doit vérifier si le climat de
travail est favorable aux respects de ces règles. Il faut savoir que le respect dřun
règlement est fonction de la connaissance des règles par les personnes qui doivent
lřappliquer, leur anticipation quřils seront contrôlés, leur anticipation quřils seront
sanctionnés en cas de violation et enfin, leur anticipation quřen appel, leur sanction
sera maintenue. Lřauditeur peut donc auditer en fonction de ses quatre facteurs.
Toujours dans lřexemple de lřentreprise forestière, lřauditeur doit vérifier le niveau de
compréhension des règles touchant le respect de lřenvironnement. Bien sûr, il doit
porter un regard sur la présence de contrôle relativement aux respects des standards
environnementaux. Mais ce qui importe davantage, cřest lřappréhension des
représentants de lřentreprise que sřils commettent un écart de conduite en regard de
ces standards, les contrôles le détecteront. On peut avoir les meilleurs contrôles du
monde, si les personnes qui doivent respecter les règles nřen sont pas convaincues,
on identifiera certes beaucoup de coupables, mais on ne diminuera pas le risque
éthique. Lřauditeur doit aussi vérifier si les représentants de lřentreprise sont
Conclusion
Bibliographie
Han HUAIYUAN
Docteur en Economie Ŕ Professeur - Member of Reims Research Center for Place,
Value & Identity
NEOMA Business School Campus de Reims
huai-yuan.han@neoma-bs.fr
Introduction
La recherche appliquée est peu ciblée sur les organisations publiques pour le volet
social de la RSO. Des partenariats entre laboratoires et institutions publiques ou
collectivités territoriales se développent depuis quelques années, mais ils sont plus
orientés sur des recherches traitant des volets environnemental et économique. Plus
récemment, le développement de lřéconomie sociale et solidaire donne lieu à des
recherches axées sur des questions sociales et de gouvernance pour des structures
territoriales ou nationales.
Il sřagit dans ce cas dřune clé de lecture empirique portant sur lřaudit dřune démarche
de mise en œuvre de la RSO, notamment pour le volet social et dans un
environnement institutionnel.
La présente contribution porte sur une organisation à caractère public, la Sécurité
sociale. La dimension sociale interne et externe y est prise en compte comme axe
central de la RSO. La méthodologie retenue relève de lřobservation participante sur
la période 2009-2013 (pour un coauteur), en tant que membre dřun Groupe projet
national, dřun Comité de pilotage en Développement durable et en négociation
syndicale au sein de cette Branche professionnelle (à partir de 2010 - pour le
syndicat CFE-CGC). La dimension sociale et le mode de gouvernance sont
considérés comme déterminants dans la mise en place de la démarche.
A noter que ces « participations observantes » diverses ont nécessité en parallèle
une distanciation intellectuelle de recherche ; faisant référence à une analyse par
Soulé (2008).
Nous proposons une présentation sous trois angles et le cas traité a pour appui des
documents institutionnels (site UCANSS Ŕ Union des Caisses Nationales de Sécurité
Sociale).
Cela concerne dřune part une démarche transversale par projet, dřautre part des
négociations dřaccords nationaux relevant de la RSO, puis la réalisation dřun Plan
Cadre 2011-2014 pour tous les organismes de la Sécurité Sociale et lřensemble des
régimes.
Les deux premières parties, indiquées ci-dessus, concernent des étapes parallèles
mais complémentaires sřinscrivant dans des dispositifs distincts. Les travaux
respectifs ont contribué à définir les contours du second Plan Cadre, objet de la
troisième partie. Lřarticulation de ces étapes et la prise en compte des parties
prenantes peuvent se révéler, à travers notre analyse, être des facteurs de création
de valeur.
1.1. La gouvernance
Cela concerne le système par lequel une organisation prend des décisions et les
applique en vue dřatteindre ses objectifs. Comme pour la conduite dřun projet, les
éléments à prendre en considération sont le pilotage, la participation, la transversalité
et lřévaluation afin de sřassurer de lřadéquation des politiques aux enjeux.
Des études récentes sur la RSO, comme celle de lřANACT (site concerné), mettent
en avant que la gouvernance permet de prendre en compte les interactions entre
toutes les dimensions du développement durable, à travers les préoccupations des
parties prenantes.
Lřobjectif dřexemplarité doit être présent dans la sphère dřinfluence et mis en œuvre
selon le principe de transparence dans lřutilisation des ressources humaines,
naturelles et financières.
Les revues de pratiques et échanges dřexpériences entre pairs ont donné lieu à
lřélaboration du guide par les entreprises et établissements publics du panel. Cela a
été aussi lřoccasion de détecter les actions à valoriser et de diffuser certaines bonnes
pratiques (site de lřUCANSS).
Le développement qui suit relève de la négociation nationale de branche, initiée par
lřemployeur, suite aux Accords Nationaux Interprofessionnels et les dispositions
réglementaires auxquels ils ont donné lieu.
2. Des négociations sur des champs de RSO pour des Accords de Branche
Une réticence était affichée par certains syndicats au début des années 2000 à
lřentrée de ce concept dans le champ du dialogue social, sortant du cadre habituel
des négociations. Concernant ce domaine, selon une étude effectuée par des
chercheurs de lřIRES pour le syndicat CFE-CGC (Aubert et al. 2012), les syndicats
représentent des salariés ayant des emplois stables et ont des difficultés à lřêtre pour
ceux ayant des emplois précaires.
En 2006, lřORSE (Observatoire de la RSE, son site), organisme de veille sur le
Développement durable et la RSE, a engagé une réflexion sur les complémentarités
possibles avec le champ de lřaction syndicale dans le sens de la contractualisation
des engagements RSE, permettant de crédibiliser et de pérenniser la démarche,
sous réserve quřelle renouvelle et enrichisse le dialogue social.
Dans les entreprises ou les groupes à forte tradition de dialogue social, après 2007
suite à la crise, des avancées sont perceptibles pour conclure des accords en
matière de RSO. Aussi, dans la branche Sécurité sociale, trois accords ont été
négociés et conclus. Aujourdřhui, lors de négociations, le volet insertion des
personnes éloignées de lřemploi, ou concernant ceux ayant des emplois précaires,
est intégré naturellement par toutes les organisations syndicales.
Nous ciblons trois domaines de négociation ayant été mis en œuvre depuis 2010
(sans caractère exhaustif) ; celui relatif aux seniors, puis sur la diversité et lřégalité
des chances et le troisième relatif à la santé, sécurité et conditions de travail. Les
négociations ont donné lieu à des Protocoles dřaccord correspondants :
2.1. Protocole d‟accord relatif à l‟emploi des seniors et à la gestion des secondes
parties de carrières
Cet accord fait suite à la loi de 2008 en France sur lřallongement de la durée
dřactivité et à lřobligation des entreprises de négocier un accord pour le recrutement
ou maintien de seniors.
Lřévolution professionnelle
Celle-ci doit correspondre aux compétences professionnelles mises en œuvre.
Les éléments dřévaluation professionnelle, de rétribution et dřorientation de carrière
doivent être transparents et identiques pour les hommes et les femmes.
Par ailleurs, lřégalité des chances passe par des actions dřidentification des risques
de désinsertion professionnelle dans le cas dřabsence pour maladie.
Les parties signataires créent une Commission paritaire nationale santé, sécurité et
conditions de travail afin de contribuer à la mise en œuvre dřune politique dans ce
domaine. Cřest un lieu de réflexion, dřanalyse, dřorientation, dřimpulsion, de veille et
de suivi sur ces questions.
Elle est de ce fait informée sur les projets organisationnels et process engagés au
sein des branches, pouvant avoir un impact sur la santé des salariés.
Elle élabore et diffuse des recommandations dans le domaine de la santé, sécurité et
conditions de travail et apporte des éléments méthodologiques à la réalisation
obligatoire du « Document Unique dřEvaluation des Risques ».
La commission engagera ainsi une réflexion sur la mesure de la performance sociale
de lřInstitution et contribuera à identifier les outils de suivi.
Conclusion
Bibliographie
Annexe
durable, jusquřau second en cours et parallèlement, dans une logique bottom up, un
dialogue social national sur des champs de la RSO ainsi quřun Comité de pilotage
national Développement durable ayant parmi ses membres des représentants Chefs
de projet issus du terrain - et dřune évolution culturelle. Celle-ci caractérise les
niveaux locaux où un Chef de projet, ayant des missions transversales, a une latitude
dřaction dépassant la relation hiérarchique classique caractérisée par sa verticalité.
Souvent rattaché au DRH, le Chef de projet RSO doit se forger son identité
fonctionnelle dans des rapports de travail extra hiérarchiques transverses et parfois
difficiles.
Les mutations culturelles au sein des organismes de base vont au rythme impulsé
par la direction de chaque entité. Un directeur général qui croit en la RSO accordera
plus aisément les moyens pour mener à bien les projets, dans la logique bottom up
encourageant les coopérations transverses, quřun D.G dřune autre entité qui situe les
priorités dans dřautres domaines.
posture dřobservation participante de lřun des coauteurs, que la rupture culturelle est
pratiquement adoptée du côté des syndicats. Le contexte de tassement dřadhésion
des salariés au syndicalisme (autour de 8% en moyenne), mène aussi les syndicats
à élargir les champs de revendications au-delà des questions salariales, celles-ci
trouvant leurs limites dans un contexte de restrictions budgétaires et de diminutions
continues dřeffectifs.
Yassine SLAMA
Docteur en Sciences de Gestion
Maître Assistant permanent à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
de Sfax-Tunisie.
Membre du laboratoire de recherche LARIME à lřESSEC de Tunis-Tunisie
y.slama@gmail.com
Introduction
Aujourdřhui plus que jamais dans une période de révolution du 14 janvier 2012,
révolution de la dignité et liberté marquée par la précarité de lřemploi et par un
nouveau positionnement de lřentreprise dans le paysage socio-économique et de
nouvelles missions assignées à cette dernière, lřimportance croissante de la gestion
des relations avec les parties prenantes, les institutions et organismes publics et
privées sřimpose mais dans une perspective de durabilité. Il est vrai que la durabilité,
attribut majeur du capital humain est un élément de différenciation et source
dřamélioration de lřimage des entreprises en liaison avec la stratégie interne et
externe. Cřest dans ce contexte quřil faut adapter et faire évoluer les pratiques de
gestion dans les entreprises en proposant des modèles focalisés sur les
performances en intégrant des paramètres sociaux, économiques et
environnementaux.
La sensibilité accrue aux droits fondamentaux de lřhomme et lřéveil politique à
savoir ; le printemps arabe ont eu des retombées directes sur le climat social, les
relations employeurs- employés et les nouvelles attitudes dans les entreprises.
Plusieurs études et enquêtes ont montré lřexistence dřun marché potentiel de la
responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en Tunisie, notamment auprès des
entreprises exportatrices.
1. Définition RSE
Bowen (1953) définit la RSE comme « une obligation pour les hommes dřaffaires de
mettre en œuvre des politiques, de prendre des décisions et de suivre des lignes de
conduite qui répondent aux objectifs et aux valeurs considérées comme désirables
dans notre société ». Caroll (1979) donne une définition plus récente et toujours
utilisée de nos jours : « lřensemble des obligations que lřentreprise a vis-à-vis de la
société [en englobant] les catégories économiques, légales, éthiques et
discrétionnaires». La RSE se décline sous forme de bonnes pratiques dans les
différents domaines quřelle recouvre (Tahri, 2010)
La RSE résulte des demandes de la société civile (associations écologiques et
humanitaires) dřune meilleure prise en compte des impacts environnementaux et
sociaux des activités des entreprises, qui est née, notamment, des problèmes
dřenvironnement planétaire rencontrés depuis les années 1970. Elle est donc la
déclinaison pour lřentreprise des concepts de développement durable, qui intègrent
les trois piliers environnementaux, sociaux, et économiques. Elle a été à lřordre du
jour du sommet de la Terre de Johannesburg en 2002, auquel ont aussi participé de
grandes entreprises, des secteurs de lřenvironnement et de lřénergie. Le concept est
directement lié à la notion de développement durable, dont il est la déclinaison pour
La révolution tunisienne fût avant tout une révolution sociale, une révolution de prise
de conscience, de demande dřéquité et de retour aux valeurs vraies. Dorénavant,
lřHomme doit être au centre de tout programme de développement et des
investissements à mener. Les visions court-termistes ont montré leurs limites et
lřheure est venue pour adopter une démarche durable et surtout responsable.
En effet, depuis plusieurs années maintenant, la notion de développement durable
sřest introduite dans nos sociétés relevant le plus souvent dřun enjeu de
communication, dřinnovation ou de création de valeur. Aujourdřhui, elle sřinscrit au
cœur des stratégies dřentreprises désireuses dřaffirmer une volonté forte de marquer
lřengagement des directions vers leur propre responsabilité sociale et sociétale.
Aujourdřhui plus que jamais, nous nous retrouvons interpelés par la démarche RSE
et le rayonnement de lřentreprise sur son environnement immédiat national et
international. Mais la RSE est devenue depuis quelques années lřune des
composantes majeures des stratégies dřentreprises. Issue dřun consensus
international, la norme ISO 26000, publiée fin 2010, présente les lignes directrices
pour tout type dřorganisation, quelles que soient leur taille et leur localisation,
intéressée par lřintégration et la mise en œuvre des principes de développement
durable dans ses activités et ses relations ; la norme aborde 7 questions essentielles
232
Compréhension de la coopération allemande, Ministère Fédérale Allemand de la Coopération
économique et de la Coopération, BMZ.2010. Corporate Social Responsibility from a Development
Policy Perspective. BMZ
Entre 2010 et 2012, une nouvelle perception de la RSE tente de se mettre en œuvre
au sein dřune quinzaine dřentreprises pilotes, grâce notamment aux initiatives de la
GIZ (CITET) et de la coopération Suédoise (INNORPI), à travers, notamment :
lřaccompagnement des dřentreprises dans leur adhésion au RSE, lřélaboration et la
diffusion de bonnes pratiques RSE permettant de valoriser lřeffort des entreprises,
lřélaboration dřun guide pratique de mise en œuvre de la RSE au sein de lřentreprise
et la réalisation dřun site web et la constitution dřun réseau dřentreprises RSE
Compte tenu de lřintérêt que présente la RSE notamment pour les entreprises
totalement ou partiellement exportatrices (42 entreprises parmi les 53 qui se sont
engagées dans la RSE ont une activité dřexport), la cible est constituée, dans une
première phase, des 85010 entreprises privées employant plus de 200 salariés et
des grandes entreprises publiques répartie sur les niches suivantes:
- Les entreprises exportatrices, notamment celles à forte intensité de main
dřœuvre pour lesquelles, compétitivité et climat social, constituent des facteurs
de survie
- Les établissements hôteliers compte tenu du marché concurrentiel dans lequel
les hôtels opèrent. Leurs motivations étant la maîtrise du risque social, la
réduction des coûts dřexploitation et lřamélioration des conditions
environnementales
- Les entreprises publiques qui doivent créer un effet dřexemple comme la
STEG, la SONEDE, la CPG, le Groupe Chimique, Tunisair, TRANSTU,
Tunisie Télécom, les cimenteries publiques, les sociétés pétrolières,…
appelées à jouer un rôle dřentraînement dans la sphère de leur influence
- Les multinationales installées en Tunisie comme Carrefour, Géant, Monoprix,
Orange, Tunisiana,… compte tenu du fort effet de communication et de
dissémination.
Dans une deuxième phase, il faut cibler les 2000 entreprises totalement ou
partiellement exportatrices parmi les 5500 entreprises, qui aident la Tunisie à réaliser
plus de 80% de ses échanges avec lřUE. En effet, des secteurs comme le textile et
lřhabillement, les industries électriques et mécaniques et surtout la fabrication des
pièces automobiles pour les concessionnaires et les multinationales, les industries
agroalimentaires présentent dřimportantes potentialités à lřéchange extérieur et
constituent une cible potentielle pour un engagement RSE.
233
Berto Taïeb, fondateur de lřagence GOODSHAPE, spécialisée dans la communication responsable
des entreprises.
234
Jean-Thierry Winstel, dirigeant-fondateur de BIOVIVA DEVELOPPEMENT DURABLE
Conclusion
Bibliographie
Marc VALAX
Professeur
Magellan - IAE Lyon
marc.valax@univ-lyon3.fr
In the last few years, Vietnam has developed to become one of the fastest growing
market in ASEAN owing to its emerging economic policies, competitiveness, robust
business environment with strong potential (Amighini, 2009). The integration of
Vietnam into the world economy has led to significant increase in multinationals
investments (Ansar & Nguyen, 2010).
Vietnam is more than just a market for General Electric products, but is also an
important area where this multinational has been established partnerships with
employees and local companies since 1993. With Vietnam's robust economic
policies, GE has been committed in a long-term preferred partner for growth by
getting more performance and by expanding business opportunities to serve local
customers and local communities. Apart from great business achievements in
Vietnam, GE has been dedicated in performance management system using an ERP
teamwork (Al Mashari, 2003; Beretta, 2002) and corporate citizenship with a series of
nation-wide programs as a socially responsible multinational company that puts a
strong emphasis on employees and community development.
In a multinational such as GE operating in ASEAN emerging countries like Vietnam,
performance management system has been difficult to introduce using 360-degree
appraisal within the ERP teamwork as some subordinates have felt reluctant to
criticize their immediate manager (Armstrong & Baron, 2004). This form of appraisal
has gathered information from all the above sources to gain all-round view of the
person's performance and trust (Kramer, 2006; Campoy & neveu, 2007). This HRM
performance management and appraisal tool has been extremely thorough and has
provided information on different aspects of the individual's performance so that it
has been possible to compile a total picture of the Vietnamese person's job
performance. Despite the time-consuming to collect information from many people
(including managers, colleagues and customers), GE ERP teamwork has put an
emphasis on a strategic and integrated approach to the management and the
development of people.
Our main hypothesis of research indicates that trust, continuing talent development
and learning is the main factor to become a high -performance workplace in Vietnam.
The real success of GE ERP teamwork management and activities in Vietnam could
be described by a specific organization which has been trying to eliminate vertical
and horizontal boundaries within GE and to break down external barriers between
the company and its customers, suppliers and local communities using a foundation
and a specific time implementation process.
This boundary less organization has made significant progress toward a high-
performance workplace with enormous efforts into fostering Vietnamese employee
commitment and teamwork. Incentives have been supporting company-oriented
thinking.
Using an ERP teamwork, change management is considered as the most important
aspect to optimize the use of the ERP system implemented (Bingi, 1999; Hong,
2001). Some acceptance issues are reported. They are regimented by the rigidity of
standard process. Contractors as well as users which are not used to perform
according to standard processes are not accepting a standard system not allowing
the flexibility of the former way of working.
Trust, boundary less company and empowerment are key words in order to
understand the specific performance management success of General Electric. In
many cases, managers and employees say they want to boost trust, to empower
people at work, to eliminate unnecessary work and to create a new paradigm.
Empowerment, as it is considered a specific strategy in General Electric to develop
employees and serve customers, which in turn will serve the whole company. In fact,
empowered employees could grow their skills, and the organization could benefit in
Vietnam.
market capitalization, GE is the world's second largest company and also second in
the Brand ranking. GE, which was a conglomerate long before the term was coined,
is arguably the most successful organization of this type. In Global Fortune 500
position, GE ranks n°11 with 315,000 employees worldwide in 2012. During Welch's
tenure, the shape of the corporate conglomerate also changed. By 2001 GE Capital -
- a wholly owned subsidiary and financial arm of the company, involved in more than
a dozen finance businesses including insurance, commercial lending, real estate, etc.
was the world's largest finance operation. GE Capital is the largest owner of aircraft,
and manages more credit cards than American Express. GE Capital grew in
importance from 8 percent of the company's total earnings when Welch took over in
1981 to about 50 percent around the time of his retirement. The wider profit margins
stimulated the company's shift from manufacturing to finance.
As Jack Welch, the GE former CEO began to recognize that employees were an
important source of brainpower for new and creative ideas, he wanted to create an
environment that pushes towards "a relentless, endless companywide search for a
better way to do everything we do. «The Work-Out program was a way to reduce
bureaucracy and give every employee, from managers to factory workers, an
opportunity to influence and improve General Electric's day-to-day operations ».
"If you want to get the benefit of everything employees have, you've got to free
them - make everybody a participant. Everybody has to know everything, so
they can make the right decisions by themselves".
Jack Welch has always hated and fought bureaucracy. "Bureaucracy is the enemy.
Bureaucracy means waste, slow decision making, unnecessary approvals, and all the
other things that kill a company's competitive spirit. He spent many years battling
bureaucracy, trying to rid General Electric of anything that would make it less
competitive." (Ulrich, 2002). He didn't simply strip away a little bureaucracy. He
reshaped the face of the company to rid it of anything that was getting in the way of
being informal, of being fast of being boundary less. He felt that ridding the company
of wasteful bureaucracy was everyone's job. He urged all his employees to fight it.
"Disdaining bureaucracy" became an important part of General electric shared
values, the list of behaviors that were expected from all GE employees. He believed
in creating an open collaborative workplace where everyone's opinion was welcome".
He wrote in a letter to shareholders: "If you want to get the benefit of everything
employees have, you've got to free them - make everybody a participant. Everybody
has to know everything, so they can make the right decisions by themselves".
Ultimately, the goal of the Work-Out program was to "clean up" General Electric, to
make workers more productive and processes simple and more clear-cut. "Work-Out
was also designed to reduce, and ultimately eliminate. all of the waste hours and
energy that organizations like General Electric typically expend in performing day-to-
day operations."
In Welch's words, Work-Out is meant to help people stop "wrestling with the
boundaries, the absurdities that grow in large organizations. We're all familiar with
those absurdities: too many approvals, duplication, pomposity, waste."
The Work-Out "in essence turned the company upside down, so that the workers told
the bosses what to do. That forever changed the way people behaved at the
company." (Ulrich, 2002). Change efforts come and go, and rarely make a difference.
But at General Electric, one of the largest companies in the world, one particular
change process helped spark a complete transformation - Work-Out. With Work-Out,
General Electric has become one of the most innovative, profitable and specific
company. At its core, Work-Out is a very simple concept based on the premise that
those closest to the work know it best. When the ideas of those people, irrespective
of their functions and job titles, are solicited and turned immediately into action, an
unstoppable wave of creativity, energy, and productivity is unleashed throughout the
organization. At General Electric, Work-Out "Town Meetings" gave the corporation
access to an unlimited resource of imagination and energy of its talented employees
(Cameron, 2003).
4. Create a New Paradigm for GE. Letting GE employees define and create a
boundary less organization in which the entire workforce works toward
common goals. Encouraging employees to identify problems and come up
with solutions.
ERP systems are often analyzed using the framework of critical success factors
(Davenport, 1998; Holland, 1999; Chen 2001).
“Although companies spend millions on ERP packages and the implementation
process, there is extensive evidence that they experience considerable problems,
particularly during the actual implementation project” (Shehab, 2004). We could
differentiate two levels of critical success factors for ERP-Implementation (Holland
&Light, 1999):
Strategic factors such as Business vision, ERP strategy and top management
support, and
Tactical factors such as client consultation, software configuration and
troubleshooting,
and we can identify a single model as “Unified critical success factors model” (Sousa
& Collado, 2000)
Kraemmergaard and Rose (2002) identified in a first step three critical success
factors categories:
Business competence (organizational, strategic, business process, project
management),
Technical competence (technology, ERP), and
Personal competence (human resource, leader-ship, communication).
In a second step, these critical success factors are classified over the four stages of
the ERP system implementation project. The critical success factors in the chartering
phase are strategic, technology, project management, and communication. In the
project phase, the critical success factors are project management, business
process, leadership, ERP, communication, and human resources management. The
critical success factors in the shakedown phase are ERP, human resource,
leadership, and communication.
In the onward and upward phase, the critical success factors are business process,
organizational, ERP, technology, human resource, leadership, and strategic.
Sarker and Lee (2003) emphasized on the analysis of three social enablers: strong
and committed leadership, open and honest communication, and a balanced and
empowered implementation team.
Nah and Delgado (2006) identified seven categories of critical success factors from
the ERP literature plan and vision; change management; communication; ERP team
composition skills and compensation; management support and championship;
project management; system analysis selection and technical implementation. They
considered the four phase model developed by Makus and Tanis and validated their
critical success factors through two case studies. They could through the data
collected confirm the importance of the critical success factors categories across the
four phases of ERP implementation and upgrade.
Empowerment
Empowerment can be defined as the process of enabling or authorizing an individual
to think, behave, act and control work and decision making in autonomous ways. It is
not only an implementation, and it is only part of a strategy. It is more than that a real
organizational philosophy. It is the state of feeling self-empowered to take control of
one's own future and fostering a culture where in this state can thrive.
We argue that empowered people will see themselves as more capable, and able to
influence their job and organizations in a more meaningful way. Employees who feel
more empowered are more likely to reciprocate by being more committed to their
organizations and to have an impact on the reputation of employment and ethical
responsibility at work (Pomeroy, 2006).
Until 2000, U.S. corporation has turned a no profit here since the U.S. trade embargo
was lifted in 1994, according to U.S. diplomats. With investor confidence ebbing,
along with the buzz that made Vietnam the place to be, the foreign exodus is an
unsettling portent for a long-isolated country that needs capital and, publicly at least,
is committed to finding a place in the global marketplace. Vietnam is still in a phase of
transition from a centrally planned economy to a 'market economy with socialist
orientation'. Vietnam's efforts to attract foreign investment have led the ruling party to
seek to improve the business climate for foreign investors. This involves attempts to
combat corruption which is rampant throughout the country and permeates the
activities of the many state companies that still dominate the economy's strategic
sectors. The lack of implementation and weak enforcement mean corruption
continues to be cited as one of the most problematic factors for doing business in the
country.
2011 has turned out to be a tough year for businesses in Vietnam and other parts of
the globe rather than a promising year as expected in 2012. In this difficult situation,
the European Chamber of Commerce in Vietnam (Euro Cham) has insisted all
unnecessary restrictions to investment and trade to be removed, and to support the
business community to cope with challenges in the future.
Bureaucracy, especially in the tax and customs area, remains a fundamental issue to
be tackled in Vietnam. Euro Cham said its view was supported by the World Bank's
latest "Doing Business 2012" Report, according to which the ranking of Vietnam's
business climate has fallen this year as a result of the slow pace of administrative
reforms." These European companies have been patient and remain hopeful that the
business environment in Vietnam will improve, their confidence has been steadily
declining since the beginning of 2011, as is evidenced by the quarterly Euro Cham
Business Climate Index (BCI) survey for Vietnam," Cany said. Euro Cham's latest
BCI released in October unveiled high inflation and other concerns resulted in a
decline in confidence and outlook among European businesses in Vietnam for the
fourth consecutive quarter. Conducted among 200 Euro Cham members in the
services, manufacturing, trading and other sectors, and the survey showed a drop of
11 points to 52 points compared to the previous survey.
The Euro Cham Chairman said the latest BCI reflected a declining confidence in
Vietnam as an investment destination though he admitted that global slowdown and
macro-economic problems in Vietnam have not caused a serious scale-down or shut-
down of operations of its members in the country. The Euro Cham BCI found that
38% wanted to maintain their level of investment and 36% were looking to increase
their investments in Vietnam, down from 52% last quarter. The result also showed
22% were looking to scale down their overall investment in the country, up from 13%
last quarter.
We focused more on seeking to identify topics rather than test relationships between
variables impacting on GE's performance management success (Saunders et al.,
2009). This was particularly useful as a first step towards further expanding our
knowledge in a relatively new area: the Vietnamese context and the boundary less
organization phenomenon. For our research purposes, the case study method
proved to be appropriate for exploring the characteristics of GE's performance
management success. We used a field study to understand the multi-dimensionality
of GE's performance management success, the relationships between managers and
employees, and its antecedents and outcomes. We conducted the study in Vietnam
in one location that had formally implemented a boundary less organization and ERP
teamwork. Verbatim reports, age ranges, management levels, organizational tenure,
team size and boundary less organization approach have been essential in defining
our sample. We obtained interviews with some difficulty in overbooked agendas and
took into account the need to find fully comprehensible English-speakers. We also
searched articles, exclusive in-depth interview (CEO GE's Vietnam), public
databases and company websites for additional information to collaborate,
triangulate and validate interviews results. For all interviews, we tried to review our
notes for accuracy immediately after the interviews and before transcription.
GE was one of the first American companies established in Vietnam during 1993
even before the US Embargo was lifted. GE first set up a representative office in
Hanoi in 1993 working in partnership with local organizations. In 2003, GE
established GE Vietnam Ltd, a 100% GE capital investment that offers a wide range
of after-sales services in the fields of medical, electrical and energy equipment. For
an organization like General Electric in Vietnam to practice and to foster employee
empowerment, management must trust and communicate with employees. In order
to boost empowerment process we identified the key role of the lead systems analyst
- Oracle ERP Implementation and Service Transition who has been in ERP teamwork
a technical expert on the SSS Oracle ERP platforms, including code, setups,
interfaces and data flows. In this role, they have used the knowledge of Oracle I
Procurement, Purchasing and Accounts Payable modules and lead a team of
contractors to support the service transition process from Development through
Trade Implementation. The essential responsibilities lead systems analyst had
served as technical expert on assigned applications:
Coordinates with project teams and analysts to translate detailed specifications
into new/enhanced application solutions,
Maintain peer relationships across IT areas (infrastructure, operations, etc.) to
support effective implementations,
Coordinate with the Project and Development teams to review new functionalities
and develop test scenarios,
Ensure that the new functionalities and implementations, including configuration
changes, are setup and migrated to production following established release
management processes.
Strong team players collaborated well with others to solve problems and actively
incorporated input from various sources and demonstrating customer focus. As well
they evaluated decisions through the eyes of the customer, building strong customer
relationships and created processes with customer viewpoint have been specified as
an analytical and strong problem solving skills. In fact within the ERP teamwork, they
communicated in a clear and succinct manner and effectively evaluate information /
data to make decisions.
Some systems addressed maintenance jobs, and their control and forecasting
directly. They have turned out to be very effective and contribute to the success and
productivity of some Vietnamese companies. On the other hand, some systems have
been developed in such a way that they can represent a very robust and complete
solution. However, the best system is the one that truly satisfies many Vietnamese
companies' needs. SAP has a very popular system that has been implemented in
several suppliers and customers of GE Vietnam.
Empowerment process have been able to anticipate obstacles and develop plans to
resolve and to be change oriented which actively generated process improvements,
supported and drove change, and confronted difficult circumstances in creative ways
in Vietnam.
My Lan has been responsible for growing GE's presence in Vietnam and Cambodia
and developing company-to-country strategies, driving GE's commercial growth
initiatives and enhancing GE's image in the Vietnam and Cambodia market by
working closely with GE business leaders, Vietnamese and Cambodian Government
and Customers. She just explained that
Management in Vietnam has the obligation to create the environment that fosters
local employee empowerment, and employees have the dutiful responsibility to
accept the opportunity and demonstrate they are willing and capable. The bottom line
could create a positive work environment.
The aim of GE in Vietnam has been characterized by flat hierarchical structures and
multi-skilled workforce. Expatriate and local managers have to assume more
leadership and work hard to provide employees with resources and working
conditions they need to accomplish the goals they've agreed to. So in the specific
context of GE, managerřs work for their staff, and not the reverse.
1. It is a powerful,
"Tilting too far toward a majority vote democracy, the manager becomes
reluctant to exercise sufficient force necessary to propel GE toward its goals,"
(Duke, US expatriate GE supervisor Hanoi).
GE's major products in Vietnam are aircraft engines, aircrafts leasing, turbines and
generators for power stations, power transmission and distribution systems,
healthcare equipment, water treatment equipment, consumer and industrial solutions.
GE has long-term partnerships with Vietnam local companies and organizations such
as Ministry of Industry and Trade, Vietnam Airlines, Vietnam Electricity, Vietnam
Railways, Petro Vietnam, state-owned and private hospitals.
For example, last August 2012 GE started to work closely with the Ministry of Health
to cooperate on a study to assess the feasibility of local manufacturing of medical
devices for the domestic market and the factors necessary to attract large-scale
investments. Both parties will also work together to offer training and employment
opportunities for Vietnamese doctors and medical staff.
The MOU is part of GE's "In-country, For-country" (ICFC) initiative, which focuses on
improving local innovation and building products, resources and technology for local
needs. The goal is to develop products that are tailored specifically to a country's
environment.
"ICFC projects have been successfully implemented by GE all over the world,"
said Akihiko Kumagai, President & CEO, GE Healthcare Asia Pacific.
GE is also proud of its long history of volunteerism and corporate citizenship. Each
year, GE, its businesses, and its employees contributes over US$150 million in cash,
products, and services to service organizations and communities around the world.
The GE Foundation Scholar-Leaders Program supports students from around the
world including from Vietnam, by providing financial assistance to economically
disadvantaged first year outstanding Vietnamese students at topnotch Vietnamese
universities. The GE Volunteers Council in Vietnam encourages members to actively
participate in various volunteer programs that benefit the community, such as: clean-
up beach projects, donation for victims of natural disasters and the annual GE Movie
Event for underprivileged children in Hanoi and Ho Chi Minh city. GE is ranked as the
world's seventh most valuable brand for 2012 by Brand Finance Global 500 and as
the 2012 World's Most Ethical (WME) Company in the diversified Industries category
from Ethisphere Institute. In 2011, GE was in the top five of Interbrand's" Best global
brand". In 2010, GE ranked in healthcare and overall on Fast Company's list of the
world's top 50 most innovative companies. Also in this year, GE was ranked among
Fortune magazine's listing of the Most Admired Companies in the World for its 5th
consecutive year.
GE Foundation also works to solve some of the world's most difficult problems. In
coordination with its partners, it supports U.S. and international education,
developing health globally, the environment, public policy, human rights and disaster
relief. In addition, GE Foundation supports GE employee and retiree giving and
involvement in GE communities around the world. In 2009, the entire GE family -
including businesses, employees, retirees and GE Foundation - contributed more
than an estimated $220 million to community and educational programs, including
more than $100 million from GE Foundation.
2-3 Analysis of the leading time management within ERP teamwork through the
GE's Implementation in Vietnam
Our research explored how relationships evolve over time in the implementation
process of GE in Vietnam and in particular how the networks of boundary less
structure develop. Our question can also be explored across organizations in which
there is need to examine how some ERP teamworkřs develop new knowledge quickly
while others may be ineffective in doing so. Thus it can be argued again that there is
a need to integrate traditional stage-models of implementation with network
perspectives. The ERP teamwork GE's performance management model of
implementation since 1993 in Vietnam integrates: (1) time; (2) the influence of
network relationships on market entry and market development; (3) characteristics of
the multinational; (4) empowerment process; (5) partnership with local organizations.
The ERP system implementation in Vietnam tried to improve business processes and
made them more efficient based mainly on change and business process
management. In this stabilization phase within the trade department following the
ERP implementation, GE efficiency improvements have been measured.
The project managers involved in the ERP evaluation report major improvements.
The execution of the standard processes defined in the ERP system are requiring
further standardization efforts and consolidated procedures and process rules for all
departments.
During the last phase of ERP implementation many issues related to the
discrepancies of process procedures could be solved. Some projects currently
conducted could take profit from this improvement. In order to go live with the
system, it had to be decided to postpone the solution of open issues not preventing
business process from being accomplished in the system. Workarounds have been
defined and final solutions postponed to the stabilization phase. These aspects
confirm a major lesson learned from this case study consisting in the importance of
defining optimized end-to-end business processes prior to starting the ERP system
implementation. Besides ensuring the implementation success in terms of a working
system covering the requirements defined it is necessary for companies
implementing ERP software to plan the integration of appropriate operations and
support in their IT organization within ERP teamwork.
Conclusion
Our results suggest that the GE ERP teamwork's success in Vietnam may not be
seen as the only result of a positive boundary less organization implementation but
that win-win agreements with employees and local communities may significantly
influence the orientation, the HRM policy and the opportunity recognition capabilities
of this multinational and an ERP teamwork. Research and business implications of
the decision-making model of internal and external performance integrative
negotiations (Thompson, 2012) are discussed having a deep look on the foundation
activities in Vietnam.
Our main hypothesis of research could be validated and we could say that trust,
continuing talent development and learning is truly the main factor to become a high -
performance workplace in Vietnam.
One of our main challenges has been drawing theoretical conclusions from empirical
data. Our research suggests that over time, the ERP teamwork performance
management success in Vietnam to enter new alliances is influenced by the amount
of network resources available to them, which suggests that there is an important
relationship between time and development of local networks in determining a
multinationalřs ability to build knowledge and performance. The underlying
assumption is that time is needed for relationship development which impacts on
internationalization performance success and new knowledge. This simple universal
perspective suggests that some concepts dealing with performance management
success are generalizable across cultures. This kind of GE ERP teamwork's specific
culture-free approach assumes that core management constructs should be similar
or invariant across cultures using the words "encouraging," "positive," "motivational,"
"confidence builder," "dynamic," "excellence-oriented" and "foresight." to describe the
empowerment process of GE in Vietnam.
Another, more advanced, form of the universal could be the functional universal that
holds when the within group relationship between two variables (like empowerment
and performance management success) would be the same in the USA and in
Vietnam. In GE ERP teamwork's corporation by developing a vision of the future and
motivating followers to work hard to achieve exceptional performance should be part
of a formula for success in any culture.
Bibliographie :
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COMITE D’ORGANISATION :
16
COMITÉ SCIENTIFIQUE DE LA 16 e UNIVERSITÉ DE PRINTEMPS
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26, 27 & 28 mai
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de l’Audit Social
Olivier BACHELARD, ESC Saint Etienne, France. Patrick MICHELETTI, KEDGE, Marseille, France.
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Responsabilité sociétale
Université de Printemps
Anne Marie FRAY, FBS, Tours, France. Jean-Marie PERETTI, IAS, France.
Chouaib HADOUIRI, IMAS, Maroc. Ming XU, ASMP, Paris.
Sana HENDA, France Business School, France. Shiwei WU, IEAM, Paris. de l’Audit Social
Roger-Pierre HERMONT, Univ. de Paris XII, France.
Jacques IGALENS, Toulouse Business School, France.
Abdelilah JENNANE, Capital Consulting, Maroc.
Michel JONQUIERES, IAS, France.
© ESSEC Business School - 181970114 - janvier 2014 -
Institut International de l’Audit Social - ESSEC Executive Education - 2, place de La Défense - 92053 PARIS-LA DÉFENSE
Secrétariat : Christiane DESHAIS - ESSEC - CS 50105 Cergy - 95021 Cergy-Pontoise Cedex
Tél. 00 33 (0)1 34 43 30 57 - Fax : 00 33 (0)1 34 43 36 90
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