Cours D'analyse Mathématique
Cours D'analyse Mathématique
Cours D'analyse Mathématique
Analyse mathématique
H. EL BOUZID
Semestre 1
————————————————————————————————————————
N.B. : ce polycopié n’est pas complet en ce sens qu’il ne comprend pas les démonstrations
des résultats présentés ainsi que les solutions des exercices et exemples proposés, ces points
seront traités en détail pendant les séances du cours.
Table des matières
1.1 Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1
2
1.3.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.6.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3 Calcul intégral 39
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 3
3.1 Primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.1.3 Calculs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
1.1 Rappels
1.1.1 Définition
On appelle fonction d’une variable réelle, ou fonction numérique, toute application f qui
associe à chaque valeur x d’une partie de R, un nombre réel unique noté f (x). L’ensemble
des nombres réels x pour lesquels f (x) a un sens est dit domaine de définition de f , on le
note Df .
Exemples
• f (x) = x2 , Df = R.
1
• f (x) = , Df = R − {−1}.
x+1
2
• f (x) = ln(x
√ − 1), Df =] − ∞, −1[∪]1, +∞[.
1−x
• f (x) = x , Df =] − ∞, 1].
e +1
A chaque couple (x, f (x)) pour x ∈ Df , on fait correspondre un point du plan et l’ensemble
de tous ces points est appelé graphe de f (ou courbe représentative de f ).
4
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 5
y y=f(x)
3
0 1 2 x
-1
Exemple
Exemple
La fonction f définie par f (x) = x2 pour x ∈ I = [−1, 1] est bornée sur cet intervalle. On
a ∀x ∈ I, 0 ≤ f (x) ≤ 1.
y = f (x) ⇔ x = f −1 (y).
Exemple
Remarque
f −1 ◦ f = idE et f ◦ f −1 = idF ,
où idE et idF sont les applications identité sur E et sur F (c’est-à-dire : ∀x ∈ E, idE (x) = x
et ∀x ∈ F, idF (x) = x).
f : R → ]0, +∞[
x 7→ ax .
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 8
ex
8
2 ln x
-3 -2 -1 1 2 3
-2
-4
La fonction f : R →]0, +∞[ définie par f (x) = ax est strictement monotone et bijective,
elle admet une fonction réciproque
f −1 : ]0, +∞[ → R
x 7→ loga x.
• y = loga x ⇔ x = ay .
• aloga x = x pour tout x ∈]0, +∞[.
• loga ax = x pour tout x ∈ R.
• loga (xy)
= loga x + loga y.
1
• loga x = − loga x.
• loga 1 = 0 et loga a = 1. Si a = e = 2, 71828 (nombre de Néper), on retrouve la fonction
exponentielle de base e (x 7→ ex ) et la fonction logarithme népérien (x 7→ ln x). On note
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 9
q
O H
Figure 1.3 –
ln x
que : loga x = ln a
pour tout x ∈]0, +∞[ et ax = ex ln a pour tout x ∈ R.
sin2 θ + cos2 θ = 1.
Exemple
π
Donner les cos et sin des angles θ = 0, 2
, π.
Ces deux dernières propriétés signifient que les fonctions cos et sin sont périodiques de
période 2π.
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 10
y M
q
-1 O x 1
-1
Figure 1.4 –
Autres formules
1 − tg 2 x
1. cos(2x) = .
1 + tg 2 x
2tg x
2. sin(2x) = .
1 + tg 2 x
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 11
tg x
3
1
sin x cos x
-6 -4 -2 2 4 6
-1
-2
-3
1.2.1 Définitions
Soit f une fonction définie sur un voisinage Vx0 d’un point x0 , sauf éventuellement en x0 .
S’il existe un nombre réel l tel que f (x) s’approche de l quand x s’approche de x0 , alors
l s’appelle limite de f (x), quand x tend vers x0 et on écrit : x→x
lim f (x) = l.
0
Exemples
1. lim |x − 2|.
x→2
x−1
2. lim .
x→1 x3 − 2x2 + 3x − 2
x 2 − a2
3. lim .
x→a x − a
2
eαx − 1
4. lim , α ∈ R∗ .
x→0 x
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 12
1
5. lim ln(1 + 2x2 ) + 1.
x→0 x
Remarque : Il ne faut pas confondre entre x→xlim f (x) et f (x0 ) lorsque f est définie en x0 .
0
L’existence de la limite de f (x) quand x tend vers x0 n’a rien à voir avec f (x0 ).
Si f est une fonction définie sur un intervalle ouvert ]a, b[ et si f (x) approche un certain
nombre l quand x s’approche de a à partir de la droite de a, on dit que l est la limite à
droite de f quand x tend vers a et on écrit : lim+ f (x) = l.
x→a
Exemples
|x − 2| x−2 2−x
1. f (x) = . Si x > 2, f (x) = = 1. Si x < 2, f (x) = = −1.
x−2 x−2 x−2
On a alors lim+ f (x) = 1 et lim− f (x) = −1. Les limites à droite et à gauche de f (x)
x→2 x→2
quand x tend vers 2 existent, elles sont différentes. Donc f (x) n’a pas de limite quand x
tend vers 2.
1
2. f (x) = .
x−1
1
lim+ f (x) = lim+ = +∞.
x→1 x→1 x − 1
1
lim− f (x) = lim− = −∞.
x→1 x→1 x − 1
Proposition 1 : Soit f une fonction définie sur un voisinage Vx0 d’un point x0 , sauf
peut-être en x0 . Alors, si f admet une limite lorsque x tend vers x0 , cette limite est
unique.
Proposition 2 : Soient f et g deux fonctions définies sur un voisinage Vx0 d’un point
x0 , sauf éventuellement en x0 . Alors, si f et g ont des limites lorsque x tend vers x0 , on
a:
f
!
lim f (x)
x→x0
• lim (x) = si lim g(x) 6= 0 et g(x) 6= 0.
x→x0 g lim g(x) x→x0
x→x0
2x3 − x2 + x − 2
2. lim .
x→+∞ x4 + 4x2 − x
√ √
x+2− 2
3. lim .
x→0 x
4. lim (1 + x)1/x .
x→0
sin(2x)
5. lim .
x→0 sin(3x)
1 − cos x
6. lim .
x→0 x2
1.3 Continuité
1.3.1 Définitions
Une fonction f , définie sur un voisinage Vx0 d’un point x0 ∈ R est dite continue en x0 si
elle tend vers la limite f (x0 ) lorsque x tend vers x0 , c’est-à-dire : lim f (x) = f (x0 ).
x→x0
x0 x0
f continue en x 0 f continue en x 0 f discontinue en x 0
Il est évident qu’une fonction est continue en un point si et seulement si elle est continue
à droite et continue à gauche en ce point.
Une fonction est dite continue sur un intervalle ouvert ]a, b[ si elle est continue en chacun
des points de cet intervalle.
f est continue sur un intervalle fermé [a, b] si elle est continue sur l’intervalle ouvert ]a, b[,
continue à droite en a et continue à gauche en b.
Exemples
3(x − 1)
si x>1
x3 − 1
2 √
f (x) =
x+1−1 si 0<x≤1
x
1 si x ≤ 0.
Exercice
– Si f et g sont deux fonctions continues en x0 , alors les fonction suivantes sont aussi
continues en x0 :
• f + g, f g, λf (λ ∈ R).
f
• si g(x0 ) 6= 0.
g
On dit qu’on prolonge par continuité en un point x0 une fonction f définie sur un inter-
valle I contenant x0 , mais non en x0 , et telle que f (x) tende vers une limite l quand x
tend vers x0 , lorsqu’on construit une fonction g telle que g(x) = f (x) pour tout point
x ∈ I − {x0 } et telle que g(x0 ) = l.
f (x) si x ∈ I − {x0 }
g(x) =
l si x = x0 .
La fonction g ainsi définie est appelée prolongement par continuité de f , il est clair que g
est continue en x0 .
Exemple
Soit f la fonction définie sur R∗ par f (x) = sinx x . La fonction g définie sur R par g(x) =
f (x) pour x 6= 0 et g(0) = 1 constitue un prolongement par continuité de la fonction f .
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 16
Théorème : Soit f une fonction continue sur [a, b] telle que f (a)f (b) < 0. Alors il existe
au moins un point c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.
Exemples
3. Soit la fonction f (x) = 2(1 − e−x ). Montrer qu’il existe un point c ∈]1, 2[ tel que
f (c) = c.
1.4.1 Définitions
Soit f une fonction définie sur un voisinage d’un point x0 ∈ R. On dit que f est dérivable
f (x) − f (x0 )
en x0 si le quotient a une limite lorsque x tend vers x0 . Cette limite est
x − x0
appelée la dérivée de f en x0 . On la note f 0 (x0 ). Soit :
f (x) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim .
x→x0 x − x0
On peut utiliser aussi la notation :
∆f
f 0 (x0 ) = lim , où ∆x = x − x0 et ∆f = f (x) − f (x0 ).
∆x→0 ∆x
On rappelle que la pente de la droite (AB) passant par A(a1 , a2 ) et B(b1 , b2 ) est définie
comme étant la tangente de l’angle formé par la droite (AB) et l’axe des abscisses (voir
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 17
b2 B
A a
a2
a1 b1
figure 1.7).
b 2 − a2
Pente de (AB) = tan α = .
b 1 − a1
f (x) − f (x0 )
La pente de la droite (M0 M ) (voir figure 1.8) est donnée par : tg α = . Par
x − x0
définition de la dérivée, on a :
f (x) − f (x0 )
lim tg α = lim = f 0 (x0 ).
x→x0 x→x0 x − x0
Quand x tend vers x0 , le point M s’approche du point M0 et la droite (M0 M ) s’approche
de la droite passant par M0 et de pente f 0 (x0 ). Cette dernière droite est appelée tangente
à la courbe représentative de f en x0 , son équation est donnée par :
f (x) − f (x0 )
On dit que f admet une dérivée à droite en x0 si lim+ existe, on la note
x→x0 x − x0
f (x) − f (x0 )
fd0 (x0 ). De même, la dérivée à gauche en x0 est définie comme étant la limite lim−
x→x0 x − x0
0
quand elle existe et elle est notée fg (x0 ).
f(x) M
y=f(x)
f(x0 ) M0 a
x0 x x
Figure 1.8 –
Remarque : La réciproque est fausse. Par exemple si on prend la fonction f (x) = |x|,
elle est continue en x0 = 0 mais elle n’est pas dérivable en ce point.
Exemples
Une fonction est dite dérivable sur l’intervalle ouvert ]a, b[ si elle est dérivable en tout point
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 19
de cet intervalle. Elle est dite dérivable sur l’intervalle fermé [a, b] si elle est dérivable sur
l’intervalle ouvert ]a, b[, dérivable à gauche en b et dérivable à droite en a.
f0 : I → R
x 7→ f 0 (x).
f 0 peut être à son tour dérivable. Si cette dérivée existe, alors on la note (f 0 )0 = f 00 = f (2)
et on l’appelle la dérivée seconde de f .
De proche en proche, on définit la dérivée n-ième de f (si elle existe) à partir de sa dérivée
(n − 1)-ième par : f (n) = (f (n−1) )0 .
(αf + βg)0 = αf 0 + βg 0 .
(f g)0 = f 0 g + f g 0 .
!0
1 1 f0
• Si f est dérivable et non nulle, alors le quotient f
est dérivable et on a : = − 2.
f f
Autrement dit si on pose y0 = f (x0 ) (et donc x0 = f −1 (y0 )), on peut écrire :
1
(f −1 )0 (y0 ) = .
f 0 (f −1 (y0 ))
Exemple
a) Coût marginal
Le coût total Ct de la production d’un bien X est une fonction f (x) de la quantité x de
ce bien. En dérivant la fonction f (x), on obtient ce qu’on appelle le “coût marginal” :
Cm = Ct0 .
b) Revenu marginal
Si on désigne par Rt le revenu total obtenu pour une quantité produite x d’un bien X. La
dérivée Rt0 est appelée le revenu marginal, elle représente le revenu supplémentaire obtenu
de la vente d’une unité supplémentaire du bien X :
Rm = Rt0 .
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 21
f (x + ∆x) − f (x)
= f 0 (x) + (∆x) où (∆x) → 0 lorsque ∆x → 0.
∆x
On en déduit que :
f (x + ∆x) = f (x) + f 0 (x)∆x + (∆x)∆x.
On peut considérer que f (x) + f 0 (x)∆x donne une valeur approchée de f (x + ∆x), c’est-
à-dire que :
f (x + ∆x) ≈ f (x) + f 0 (x)∆x.
Cette approximation est connue sous le nom de formule d’approximation linéaire, elle est
d’autant meilleure que ∆x est petit.
Exemple
1
Donner une valeur approchée de (64, 1) 3 .
Théorème de Rolle : Soit f une fonction continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et telle
que f (a) = f (b). Alors il existe au moins un point c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.
Autrement dit, si f une fonction continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et qui prend deux
valeurs égales en a et b, elle admet au moins une tangente horizontale entre a et b.
Exemples
1. On considère la fonction f (x) = ln(1+x2 )−x ln 2. Montrer qu’il existe un point c ∈]0, 1[
tel que la tangente à la courbe en ce point est horizontale.
f(b) B
C y=f(x)
f(c)
f(a) A
a c b x
Figure 1.9 –
q
3. Peut-on appliquer le théorème de Rolle à la fonction f (x) = |x| sur l’intervalle [−1, 1] ?
Théorème des accroissements finis : Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable
f (b) − f (a)
sur ]a, b[. Alors il existe au moins un point c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = .
b−a
Interprétation géométrique
Exemples
1. Soit la fonction f (x) = (1 + x3 )ex + 2ex cos πx. Montrer qu’il existe un point c ∈]0, 1[
tel que la tangente à la courbe de f en ce point c soit parallèle à la droite d’équation
y = −3x.
2. On considère la fonction f (x) = ln(1 + x), x ≥ 0. Pour tout nombre réel x > 0,
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 23
Proposition : Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Alors :
1. Si f 0 (x) > 0 sur ]a, b[, f est strictement croissante sur [a, b].
2. Si f 0 (x) ≥ 0 sur ]a, b[, f est croissante sur [a, b].
3. Si f 0 (x) = 0 sur ]a, b[, f est constante sur [a, b].
De façon similaire, on peut montrer que si f 0 (x) < 0 sur ]a, b[, f est strictement décrois-
sante sur [a, b]. Et si f 0 (x) ≤ 0 sur ]a, b[, f est décroissante sur [a, b].
Règle de l’Hôpital
Exemples
x−1
1. lim .
x→1 xn − 1
2
ex − 1
2. lim .
x→0 cos x − 1
1.6.1 Définitions
• La fonction f : I → R a un maximum en c ∈ I si :
a c1 d1 c2 d2 b x
Figure 1.10 –
Remarque : Ici, les inégalités (1.1) et (1.2) qui définissent un maximum ou un minimum
sont vérifiées sur tout l’ensemble de définition de f , on dit alors qu’on a un maximum
ou un minimum global (ou absolu). Par contre, les définitions suivantes sont relatives à
un voisinage du point en question, autrement dit, seuls les points x assez proches seront
considérés.
• Quand on dit que f admet un extremum, ça peut-être soit un maximum, soit un mini-
mum.
- Un maximum local en c2 et en b.
- Un minimum local en a et en d1 .
Remarque : La réciproque est fausse, la condition f 0 (c) = 0 n’est pas suffisante pour
dire que f a un extremum en c.
Proposition : Soit f une fonction continue sur ]a, b[ et soit un point c ∈]a, b[ tel que f
est dérivable sur ]a, b[ sauf peut-être en c.
1- Si f 0 (x) > 0 pour tout x < c et f 0 (x) < 0 pour tout x > c, alors f admet un maximum
local en c.
2- Si f 0 (x) < 0 pour tout x < c et f 0 (x) > 0 pour tout x > c, alors f admet un minimum
local en c.
Exemple
Soit la fonction f (x) = |x| sur ] − 1, 1[. f a un minimum global en 0 sans que f soit
dérivable en ce point.
Définition : Un point (c, f (c)) pour lequel f 0 (c) = 0 est appelé point critique de la fonction
f.
Exemples
Remarque : Ces critères donnés dans le théorème précédent ne donnent pas de résultat
lorsque f 00 (c) = 0. Dans ce cas, on étudie la croissance et la décroissance de f .
Remarque : Si f est deux fois dérivable sur ]a, b[, on peut noter que :
- Si f 00 ≥ 0 sur ]a, b[, alors la fonction f est convexe puisque f 00 ≥ 0 signifie que f 0 est
croissante.
- Si f 00 ≤ 0 sur ]a, b[, alors la fonction f est concave car f 0 est décroissante dans ce cas.
Graphiquement, les fonctions convexes et les fonctions concaves se présentent comme dans
la figure 1.11.
Exemple
2
Etudier la convexité de la fonction : f (x) = xe−x , x ∈ R.
Point d’inflexion
Soit f une fonction deux fois dérivable sur un intervalle ouvert contenant c. Si f 00 (c) = 0
et f 00 change de signe de part et d’autre de c, alors f admet un point d’inflexion en c.
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 27
Exemple
Déterminer les points d’inflexion s’ils existent de la fonction définie dans l’exemple précé-
dent.
Soit f une fonction admettant des dérivées jusqu’à l’ordre n + 1 au voisinage d’un point
a ∈ R. Alors pour tout x au voisinage de a, on a :
(x−a)n+1 (n+1)
On a alors f (x) = Pn (x) + Rn (x) avec Rn (x) = (n+1)!
f (c). Rn (x) est appelé reste
de Lagrange.
(x−a) (n+1)
Dans la pratique, on écrit Rn (x) = (x − a)n (x) avec (x) = (n+1)!
f (c). Si on suppose
que f (n+1) est bornée, on a lim (x) = 0.
x→a
x2 00 xn
f (x) = f (0) + xf 0 (0) + f (0) + . . . + f (n) (0) + xn (x),
2! n!
avec lim (x) = 0.
x→0
Exemple
A- Définitions
Soit f une fonction définie au voisinage de 0 (sauf peut-être au point 0). On dit que f
admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de 0 s’il existe un polynôme Pn (x)
de degré inférieur ou égal à n tel que :
Pn (x) est appelé partie régulière (ou principale) du développement limité, le terme xn (x)
est dit le reste (ou le terme complémentaire).
Remarques
a0 + a1 x + a2 x2 + . . . + ap xp .
— La fonction f n’est pas supposée définie pour x = 0, mais elle admet une limite au
point 0 :
lim f (x) = a0 .
x→0
f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + a2 (x − x0 )2 + . . . + an (x − x0 )n + (x − x0 )n (x),
Remarque
Exemple
u2 u3
ln(1 + u) = u − + + u3 (u).
2 3
Si on veut déterminer le développement limité au voisinage de 1, à l’ordre 3 de la fonction
f (x) = ln(x), on pose u = x − 1 (quand x tend vers 1, u tend vers 0), et on a :
u2 u3
ln(x) = ln(1 + u) = u − + + u3 (u).
2 3
(x−1)2 (x−1)3
D’où, ln(x) = (x − 1) − 2
+ 3
+ (x − 1)3 (x − 1).
x2 x3 xn
a) ex = 1 + x + 2!
+ 3!
+ ... + n!
+ xn (x).
x2 x4 x 2n
b) cos x = 1 − 2!
+ 4!
+ . . . + (−1)n (2n)! + x(2n+1) (x).
x3 x5 x (2n+1)
c) sin x = x − 3!
+ 5!
+ . . . + (−1)n (2n+1)! + x(2n+2) (x).
α(α−1) 2 α(α−1)...(α−n+1) n
d) (1 + x)α = 1 + αx + 2!
x + ... + n!
x + xn (x), α ∈ R.
x2 x3 n
e) ln(1 + x) = x − 2
+ 3
+ . . . + (−1)n−1 xn + xn (x).
Somme
Remarque
Dans la suite, pour simplifier l’écriture, on mettra (x) à la place de 1 (x), 2 (x), 3 (x)...
même s’il ne s’agit pas du même , ce qui n’affectera en rien l’exactitude des résultats
recherchés.
Exemple
Produit
Exemple
f (x) = ex sin x.
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 31
Quotient
Exemple
Soit u : x 7→ u(x) une fonction telle que lim u(x) = 0. Si les fonctions f et u admettent
x→0
des développements limités au voisinage de 0, à l’ordre n, alors la fonction composée
x 7→ f (u(x)) admet un développement limité au voisinage de 0, à l’ordre n. La partie
régulière de f ◦ u est obtenue en ne gardant que les termes de degré inférieur ou égal à
n en substituant dans la partie régulière du développement limité de f la partie régulière
de u.
Exemples
Les développements limités sont très utiles pour le calcul de certaines limites.
Exemple
2.1 Définitions
f: D ⊂ Rn → R
(x1 , x2 , . . . , xn ) 7→ f (x1 , x2 , . . . , xn ).
Exemples
Le domaine de définition de f1 est Df1 = R2 − {(0, 0)} et celui de f2 est l’ensemble des
points (x, y) de R2 tels que : y ≥ x2 (voir figure 2.1).
Fonctions homogènes
32
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 33
y
y=x 2
Df2
Exemples
tPy tPz
f (tPx , tPy , tPz ) = a +b = t0 f (Px , Py , Pz ).
tPx tPx
La fonction Qx demeure inchangée (t0 = 1), la demande pour X est donc une fonction
homogène de degré 0.
• La fonction Q = f (x, y) = Axα y 1−α est une fonction homogène de degré 1, en effet :
f (tx, ty) = A(tx)α (ty)1−α = tα+1−α Axα y 1−α = tAxα y 1−α = tf (x, y).
Courbes de niveau
y N3
N2
N1
N0
0 x
Exemple
Soit f (x, y) une fonction de deux variables, on définit les dérivées partielles de f en fixant
une variable et en dérivant par rapport à l’autre :
∂f f (x + h, y) − f (x, y)
(x, y) = lim ,
∂x h→0 h
∂f f (x, y + h) − f (x, y)
(x, y) = lim .
∂y h→0 h
∂f ∂f
∂x
et ∂y
sont les dérivées partielles de f par rapport à x et à y respectivement.
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 35
∂2f
On appelle matrice hessienne la matrice dont les coefficients sont aij = ∂xi ∂xj
, c’est-à-dire :
∂2f ∂2f
∂x21
(x1 , x2 ) ∂x1 ∂x2
(x1 , x2 )
Hf (x1 , x2 ) = .
∂2f ∂2f
∂x2 ∂x1
(x1 , x2 ) ∂x22
(x1 , x2 )
Exemple
√ 2
Calculer les dérivées partielles premières et secondes de la fonction f (x, y) = ln x + 2y 2 .
Donner le gradient de f et sa matrice Hessienne.
Différentielle totale
Exemple
Soit f une fonction définie sur une partie D de R2 , comme pour les fonctions d’une seule
variable vues précédemment, on dit que :
• f admet un maximum global (ou absolu) au point (a, b) ∈ D si :
Nous dirons que f admet un extremum au point (a, b) lorsqu’il s’agira indifféremment
d’un maximum ou d’un minimum.
Remarque : Si les inégalités (2.1) et (2.2) sont vérifiées uniquement sur V(a,b) ∩ D (V(a,b)
étant un voisinage du point (a, b)), l’extremum est dit local.
La condition ∂f
∂x
(a, b) = ∂f
∂y
(a, b) = 0 est une condition nécessaire pour que la fonction f
admette un extremum au point (a, b), mais elle n’est pas suffisante.
Dans le théorème qui suit, nous allons donner des conditions suffisantes pour que f ad-
mette un extremum (optimum). Posons :
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
A= (x, y), B = (x, y), C = (x, y)
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
et ∆ = AC − B 2 .
Notons que ∆ est le déterminant de la matrice hessienne.
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 37
Exemple
Dans la plupart des problèmes d’optimisation issus d’applications économiques, les va-
riables intervenant dans la fonction dont on cherche les extremums (optimums) ne sont
pas libres, mais soumises à des contraintes.
La résolution du système
∂L
= ∂f ∂g
∂x
(x, y, λ) ∂x
(x, y) + λ ∂x (x, y) = 0
∂L ∂f ∂g
(S) ∂y (x, y, λ) = ∂y (x, y) + λ ∂y (x, y) = 0
∂L
∂λ
(x, y, λ) = g(x, y) = 0
nous donne ce qu’on appelle les points stationnaires (ou candidats à être des extremums).
Pour étudier la nature de ces points (extremums ou non), on aura besoin de calculer le
déterminant : 2 2
∂ L ∂ L
∂g
∂x2 ∂x∂y ∂x
∂2L ∂2L ∂g
∆(x, y, λ) =
∂y∂x ∂y 2 ∂y
∂g ∂g
0
∂x ∂y
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 38
Exemple
Calcul intégral
3.1 Primitives
On dit que la fonction F est une primitive de la fonction f sur l’intervalle I, si F est
dérivable sur I et pour tout x dans I, on a F 0 (x) = f (x).
Exemples
x2
• F : x 7→ 2
+ 1 est une primitive sur R de f : x 7→ x.
1
• G : x 7→ ln x est une primitive sur R∗+ de g : x 7→ .
x
• H : x 7→ sin x est une primitive sur R de h : x 7→ cos x.
Théorème : Toute fonction continue sur un intervalle I admet au moins une primitive
sur cet intervalle.
Théorème 1 : Si F est une primitive de f sur l’intervalle I alors l’ensemble des primitives
de f sur I est l’ensemble des fonctions F + k où k décrit l’ensemble R.
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Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 40
Théorème 2 : Lorsque f admet des primitives sur l’intervalle I, il y a une seule primitive
de f qui prend une valeur donnée en un point fixé de I.
Exemple
x2
D’où l’unique solution : x 7→ 2
+ x − 32 .
3.1.3 Calculs
Les formules suivantes sont valables sur tout intervalle où la fonction est continue ; C
désigne une constante réelle.
Fonction Primitives
a ax + C
xr+1
xr (r ∈ R − {−1}) r+1
+C
1
x
ln |x| + C
x
e ex + C
sin x − cos x + C
cos x sin x + C
1 + tan2 x = cos12 x tan x + C
f 0 f r (r ∈ R − {−1}) 1
r+1
f r+1 + C
f0
f
ln |f | + C
0 f
fe ef + C
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 41
3.2.1 Généralités
Définition : Soit f une fonction continue sur le segment [a, b]. On appelle intégrale de
a à b de la fonction f le nombre réel F (b) − F (a) où F désigne une primitive quelconque
de f sur [a, b].
Z b
L’intégrale de a à b de f se note f (t)dt, ce qui se dit “somme de a à b de f (t)dt".
a
Z b
On écrit aussi : f (t)dt = F (b) − F (a) = [F (t)]ba .
a
Théorème
Z x : Lorsque la fonction f est continue sur un intervalle I de R, l’application :
x 7→ f (t)dt est la primitive sur I de f qui s’annule en a.
a
Exemple
Soit f une fonction continue et positive sur [a, b] (a ≤ b) et soit C sa courbe représentative.
L’aire du Zdomaine délimité par C, l’axe des abscisses et les droites d’équations x = a et
b
x = b est f (t)dt (voir figure 3.1).
a
Relation de Chasles
Lorsque f est intégrable sur l’intervalle I quels que soient les réels a, b et c de I, on a :
Z b Z c Z b
f (t)dt = f (t)dt + f (t)dt.
a a c
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 42
a b
Figure 3.1 –
Conséquences : Z a Z a Z b
f (t)dt = 0 et f (t)dt = − f (t)dt.
a b a
Linéarité
Pour toute fonction f intégrable sur [a, b] et pour tout nombre réel k on a :
Z b Z b
(kf )(t)dt = k f (t)dt.
a a
Positivité
Définition : Lorsque f est continue sur l’intervalle [a, b] (a 6= b), on appelle valeur
moyenne de f sur cet intervalle le nombre réel :
1 Zb
f (t)dt.
b−a a
Intégration directe
Pour calculer de nombreuses intégrales il suffit de voir que la fonction à intégrer est la
dérivée d’une fonction connue.
Exemples
Exemples
Théorème : Si u et v sont des fonctions de classe C 1 sur l’intervalle [a, b] alors on peut
écrire : Z b Z b
0 b
u (t)v(t)dt = [u(t)v(t)]a − u(t)v 0 (t)dt.
a a
Analyse mathématique – S1, H. EL BOUZID 44
Exemples
Z 2
t2
• Pour calculer t ln tdt, on peut poser u0 (t) = t et v(t) = ln t, on a alors u(t) = 2
et
1
0 1 0 0
v (t) = ; les quatre fonctions u, v, u et v étant continues sur [1, 2] on peut intégrer par
t
parties :
" #2
Z 2
t2 Z 2
t
t ln tdt = ln t − dt
1 2 1 1 2
" #2 " #2
t2 t2 3
= ln t − = 2 ln 2 − .
2 1
4 1
4
Z x
• Pour calculer une primitive de la fonction ln on peut calculer ln tdt en posant u0 (t) = 1
1
et v(t) = ln t, on a alors u(t) = t et v 0 (t) = 1t et comme les quatre fonctions sont continues
sur l’intervalle [1, x] (x > 0) on peut intégrer par parties :
Z x Z x
ln tdt = [t ln t]x1 − dt = x ln x − x + 1.
1 1
Les primitives sur R∗+ de la fonction : x 7→ ln x sont les fonctions :
x 7→ x ln x − x + C, où C ∈ R.
Changement de variable
Théorème : Si f est une fonction continue sur [a, b] et si u est une fonction de classe
C 1 sur [α, β] telle que u([α, β]) ⊂ [a, b] alors :
Z u(β) Z β
f (x)dx = f [u(t)]u0 (t)dt.
u(α) α
Exemple
Z 1
dt
Calculer l’intégrale : .
0 1 + t2
Applications
d’où le résultat.
d’où le résultat.
Exemples
Z 1 √
• t5 t4 + 1dt = 0.
Z−1
1
• t sin2 tdt = 0.
Z−1
2π Z π
3
• sin tdt = sin3 tdt = 0.
0 −π
Définition 1 : Soit f une fonction continue sur [a, b[ (b ∈ R ou bien b = +∞). on dit
que l’intégrale de f sur [a, b[ est convergente lorsque l’application
F : [a, b[ → R
Z x
x 7→ F (x) = f (t)dt
a
Z b
Lorsqu’elle existe, cette limite est notée f (t)dt, c’est l’intégrale impropre (ou générali-
aZ
b
sée) de f sur [a, b[ ; on dit que l’intégrale f (t)dt est convergente.
a
Z b
Lorsque cette limite n’existe pas ou bien est infinie, on dit que l’intégrale f (t)dt est
a
divergente.
Définition 2 : Soit f une fonction continue sur ]a, b] (a ∈ R ou bien a = −∞). on dit
que l’intégrale de f sur ]a, b] est convergente lorsque l’application
F : ]a, b] → R
Z b
x 7→ F (x) = f (t)dt
x
Exemples
Définition : Soit f une fonction continue sur ]a, b[. on dit que l’intégrale de f sur ]a, b[ est
Z c Z b
convergente lorsque les deux intégrales f (t)dt et f (t)dt (où c ∈]a, b[) sont conver-
Z b Z c a Z b c
Exemples
Z +1
t
1. √ dt.
−1 1 − t2
Z +∞ −√t
e
2. √ dt.
0 t