Preserver L'integrite Et La Sincerite Des Competitions
Preserver L'integrite Et La Sincerite Des Competitions
Preserver L'integrite Et La Sincerite Des Competitions
10 PROPOSITIONS
c. La préservation de l'intégrité des compétitions sportives dans la loi française sur les jeux
en ligne ................................................................................................................................................. 21
c. Enquêtes et sanctions................................................................................................................ 53
PROPOSITION N°8 ............................................................................................................................... 55
INSTAURER UN DELIT PENAL DE CORRUPTION SPORTIVE ........................................................................ 55
PROPOSITION N°9 ............................................................................................................................... 66
ATTRIBUER UNE COMPETENCE NATIONALE A UN OFFICE CENTRAL DANS LES AFFAIRES DE CORRUPTION
SPORTIVE ............................................................................................................................................ 66
PROPOSITION N°10 ............................................................................................................................. 67
INSTAURER UNE OBLIGATION DE DECLARATION DE SOUPÇON DE CORRUPTION SPORTIVE ........................ 67
B. PROLONGEMENTS INTERNATIONAUX..................................................... 69
a. Les perspectives au sein du Conseil de l'Europe ................................................................... 69
Les paris en ligne ont multiplié le nombre de personnes ayant un intérêt économique personnel
direct à la manipulation des résultats des compétitions sportives.
Selon une étude de l’Université de Salford, plus l’offre de paris est importante, plus les risques
de matchs truqués augmentent, notamment dans les ligues et les divisions inférieures et les
3
matchs sans enjeu.
2. Les affaires de trucage ou de malversation liées aux paris sportifs récemment révélées au
public par les médias constituent des alertes sérieuses sur l'intégrité des compétitions sportives
et ce, bien que des données quantitatives et qualitatives exhaustives fassent défaut.
Malgré l'absence de données exhaustives, ces cas révélés dans la presse sont préoccupants,
en tant que tels, pour le sport. Tout d'abord, ils soulèvent des questions sur l'ampleur du
phénomène mais également sur l'implication de réseaux de criminalité organisée dans le sport.
Ensuite, de telles affaires portent gravement atteinte à l'image du sport et aux valeurs qu'il
véhicule. Il convient donc d'être vigilant tant sur l'ampleur du problème lui-même que sur la
perception que peut en avoir le public.
3. Aucune affaire de corruption sportive avérée en relation avec les paris sportifs n'a, à ce jour, été
révélée concernant une compétition sportive française. Mais la situation est préoccupante dès
lors que la France ne dispose pas d'instruments dédiés afin de rechercher, d'identifier et de
traiter efficacement ce type de fraude sportive. A titre de comparaison, au Royaume-Uni, des
alertes sont régulièrement générées par les opérateurs de paris sportifs ou le mouvement
sportif lui-même qui a mis en place des systèmes de monitoring. Ces alertes sont notamment
traitées par une unité dédiée (Sports Betting Intelligence Unit) créée au sein de la Gambling
Commission, autorité britannique de régulation des jeux.
Il est douteux que le sport français puisse échapper à ce risque d'altération de la sincérité des
compétitions sportives. Il n’existe d’ailleurs aucune raison objective pour que le sport français
soit épargné.
1
"La corruption dans le sport : une réalité" Rapport EPAS (Accord Partiel Elargi sur le Sport), Conseil de
l'Europe, Strasbourg 12 octobre 2008- Etude réalisée par Transparency International – République Tchèque.
2
1 million d'euros aurait été engagé en mises sur des paris portant sur la rencontre de Coupe de France de
Sochaux en Asie selon L'Equipe du 28 janvier 2011 "Paris illégaux : sur la piste du crime".
3
Risks to the integrity of sports from betting corruption. Report from the Central Council for Physical Recreation
by the Centre for the Study of Gambling, University of Salford (GB). Février 2008.
er
Le 1 décembre 2010, Aymeric Jeanneau, président de l'Union des basketteurs pros, déclarait
d'ailleurs à la presse que les paris truqués étaient une menace pour la Pro A indiquant que
4
deux joueurs professionnels avaient été approchés pour truquer un match en France . Plusieurs
personnes auditionnées, dans le cadre de la présente mission, ont également confirmé
l'existence d'approches notamment auprès de sportifs ou d'arbitres pour manipuler le
déroulement de compétitions sportives, en lien ou non avec la prise de paris sportifs.
Comme l'indiquait Jacques Rogge, président du CIO, dans un entretien publié par le journal
5
l'Equipe à propos de l'existence ou non d'une menace sur les Jeux Olympiques : "Je crois – et
c'est l'avis des spécialistes que nous avons consultés – que les grands matchs aux JO ou une
demi-finale et une finale de Coupe du monde de football sont moins exposés que des matchs
de qualification ou de troisième division. Tout simplement parce qu'il y a moins d'observateurs."
Mais il soulignait également : "Le danger est réel. Il ne faut pas se leurrer. Aujourd'hui, nous
sommes épargnés, mais ne soyons pas naïfs."
La seconde, le dopage en ce qu'il fausse les résultats sportifs est une atteinte directe à la
sincérité de la compétition sportive. Il vise à améliorer les performances pour gagner. Il s'agit
d'un acte de tricherie sportive. Les liens entre dopage et paris sportifs, s'ils peuvent exister,
demeurent cependant marginaux.
Dans le présent rapport, conformément aux termes de la lettre de mission, la réflexion a été
centrée sur les atteintes directes à l'intégrité et à la sincérité des compétitions sportives en
rapport avec les paris.
4 er er
20 minutes du 1 décembre 2010 "Basket – la Pro A menacée par la corruption" et l'Equipe du 1 décembre
2010 "Paris truqués en Pro A ?"
5 er
L'Equipe 1 mars 2011, p.12 "S'unir contre les paris illégaux".
La corruption sportive doit donc, ici, s'entendre des faits de corruption, de manipulation, de
trucage ou de tout ce qui, d'une manière générale, a pour finalité l'altération intentionnelle du
6
résultat de la compétition ou de l'une de ses phases de jeu . Elle doit être distinguée de la faute
sportive, pour autant que cette dernière soit purement liée à un fait de jeu. Elle relève alors de
la seule règle sportive et du pouvoir de l'arbitre. En revanche, lorsqu'une faute sportive est
commise dans le but de manipuler un résultat pour permettre d'assurer le résultat d'un pari, elle
devient alors un moyen de la corruption sportive.
5. La présente mission a pour objet d'étudier les dispositifs existants et d'analyser les moyens
d'actions nécessaires et efficaces pour la protection des compétitions sportives françaises
contre la corruption sportive en lien avec des paris sportifs et ce, quel que soit le lieu
d'enregistrement du pari.
En effet, une compétition sportive française peut subir des manipulations en raison de
l'engagement d'un pari depuis n'importe quel endroit du monde.
Toutes les compétitions françaises sont potentiellement exposées à ce risque. Et, toute réponse
nationale implique, pour être efficace, de tenir compte, voire d'initier des prolongements
internationaux.
6. Des initiatives ont été prises par les différents acteurs concernés, mouvement sportif,
opérateurs de paris et autorités publiques mais ne sont pas suffisantes à elles-seules. Une
collaboration renforcée, au niveau national et international doit être mise en place, compte tenu
des enjeux, de la nature des malversations et du caractère transfrontalier de l'Internet. Des
initiatives en ce sens du mouvement sportif international, notamment de certaines fédérations
internationales et du CIO, ainsi que du Conseil de l'Europe sont d’ailleurs en cours.
7. La France, si elle a, d'ores et déjà, su se saisir du sujet de l'intégrité des compétitions sportives
dans le cadre de la loi d'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux et
d’argent et de hasard en ligne du 12 mai 2010, doit néanmoins assurer la mise en œuvre d'un
dispositif effectif et complet de prévention et de lutte. Ce dispositif doit, en outre, être cohérent
avec les initiatives des instances internationales. Au vu des premières constatations réalisées,
plusieurs pistes de réflexion ont pu, dans le cadre de la présente mission, être envisagées.
Elles conduisent à présenter dix propositions.
6
On entend par "phases de jeu" des éléments de déroulement de la compétition sportive qui ne sont pas le
résultat final.
I. Corruption sportive et paris : nature du risque et outils
existants
8. Le développement de l'activité de paris sportifs à travers Internet est aujourd'hui une réalité
économique et sociale dont les conséquences sur l’ordre public et sur le sport doivent être
prises en compte et maîtrisées.
9. L'activité de paris sur Internet, bien que récente, connaît en effet une forte croissance. En 2008,
les revenus tirés des jeux en ligne au sein de l'Union européenne se seraient élevés à plus de 6
7
milliards d'euros . Il faut souligner qu'une partie de l'activité des paris en Europe demeure dans
l'illégalité. Selon Michel Barnier, Commissaire européen chargé du marché intérieur, 85% des
8
sites européens opéreraient sans licence .
10. En 2009, le marché des paris sportifs anglais (en dur et en ligne) aurait représenté environ 4
9
milliards d'euros de mises et le marché italien (en dur et en ligne) plus de 5 milliards d'euros de
mises. En France, en 2009, avant l'ouverture du secteur des jeux d'argent en ligne, il avait été
estimé que sur 1 milliard d'euros de mises pariées en ligne, 96% l'auraient été dans le cadre de
paris illégaux. En 2010, en France, avec une ouverture effective du marché à compter du 7 juin
10
2010 , les mises engagées sur les paris sportifs, en ligne uniquement, ont représenté près de
11
450 millions d'euros , sur les sites agréés et ce, pendant une période effective d'activité de
moins de six mois.
Le marché illégal des paris sportifs est, à ce jour, estimé au niveau mondial à une centaine de
12
milliards d'euros de mises .
11. Le marché asiatique des paris sportifs est parallèlement décrit comme particulièrement actif.
Les sites de paris ou les boutiques de paris (betshops) acceptent que les parieurs ou des
organismes de mutualisation (syndicates) placent des sommes d’argent très importantes.
Des parieurs professionnels européens placeraient des sommes conséquentes sur le marché
asiatique via en particulier des sociétés de courtage spécialisées dans les paris sportifs.
7
Conférence de la Commission européenne sur le rôle des autorités dans la réglementation des jeux de hasard
du 12 octobre 2010, discours de M. Barnier, Commissaire européen chargé du marché intérieur.
8 er
Dépêche AFP du 1 mars 2011 "Sport: unanimité sur la nécessité de juguler les paris illégaux".
9
Etude Sportel sur le marché international des paris sportifs (2009).
10
Date de délivrance des premiers agréments par l'ARJEL.
11
Source ARJEL.
12 er
Dépêche AFP du 1 mars 2011 "le montant annuel des paris sportifs illégaux pourrait atteindre 101 md d'euros
(CIO)".
Dans ce contexte, le public et les parieurs enregistrant leurs paris en Asie s’intéresseraient de
plus en plus aux sports européens, notamment au football.
12. Face aux mouvements financiers ainsi générés légalement ou illégalement par cette activité, le
sport, support de ces paris, apparaît donc exposé à des risques de manipulations. Ces risques
ne sont certes pas nouveaux. A partir des affaires exposées par la presse, on peut dénombrer
une dizaine d'affaires de manipulations de compétitions sportives avérées et liées à des paris,
entre 1910 et la fin des années 1990. Parmi les plus connues, on peut citer l'affaire dite des
"Black Sox", concernant la série mondiale de baseball de 1919 dans laquelle huit membres de
l'équipe des "White Sox" de Chicago furent bannis de la ligue pour avoir intentionnellement fait
perdre leur équipe pour des paris et ce, en lien avec la mafia new-yorkaise et l'affaire du
"Totocalcio" à la fin des années 1970 en Italie qui avait mis à jour l'existence de collusions entre
la mafia et certains dirigeants de clubs et joueurs transalpins pour la manipulation des résultats
de plusieurs matchs de football en rapport avec des paris.
13. Mais le phénomène paraît s'amplifier depuis les années 2000 et le développement de l'Internet.
En effet, en comparaison à la dizaine d'affaires révélées en près de 80 ans, plus d'une vingtaine
d'affaires ont été rapportées par la presse au cours des 10 dernières années (A). Quelques uns
des scandales ainsi révélés par la presse ont créé une véritable prise de conscience au sein de
certaines fédérations sportives internationales notamment et la régulation du secteur des jeux a
engagé des Etats à prendre en considération ces risques pour le sport (B).
15. Bien qu'il existe des rapports établis sur la base d’initiatives diverses ayant directement ou
13
incidemment traité du sujet de la corruption sportive en lien avec les paris , il n’existe pas
d'outil d’étude et d’analyse des faits de corruption sportive liés à l'activité de paris en France, ni
même au niveau international.
16. Les cas de corruption sportive liés aux paris sont généralement listés à partir des cas révélés
par les médias. Des données statistiques par sport sur le nombre de cas suspects et le nombre
de cas démontrés de corruption sportive en lien avec des paris font défaut.
De même, aucune étude systématique n'a été menée afin de connaître la typologie des sports à
risques (s’il y en a), la typologie des manipulations exercées et des personnes exerçant ces
manipulations.
On constate à cet égard que l'a priori selon lequel les sports collectifs seraient moins exposés à
des risques de manipulation que les sports individuels ne paraît pas nécessairement avéré.
Les auditions réalisées dans le cadre de la présente mission permettent d'approcher les
méthodes de corruption, les vecteurs de cette corruption, les facteurs de fragilisation de
certains acteurs des compétitions. Pour autant, ces auditions ne permettent pas de prétendre à
une exhaustivité.
17. Il est en outre difficile de connaître les suites données tant au niveau des fédérations dans
l'exercice de leur pouvoir disciplinaire qu’au niveau des autorités publiques dans le cadre du
traitement pénal éventuel de ces affaires.
L’absence de tels outils conduit à un traitement empirique des données disponibles, sans
identification des risques et analyse de l’adaptation, ou non, des réponses apportées en matière
de répression.
Pour autant, les cas révélés ces dernières années en Europe conduisent à considérer
l'existence d'un problème avéré pour le sport, mais également pour les opérateurs de paris et
les pouvoirs publics.
13
Voir notamment : Rapport EPAS 12 octobre 2008, "La corruption dans le sport : une réalité", pages 6 à 8
évoquant les exemples des matchs manipulés dans le football en 2003 et 2004 par un arbitre condamné pour
escroquerie, l'exemple du match Davydenko/Vassallo Arguello au tournoi de Sopot et celui du basket concernant
un ancien arbitre de la NBA qui pariait sur les rencontres qu'il arbitrait (2008). Voir également le rapport " Jeux en
ligne et menaces criminelles" de M. Alain Bauer, la documentation française 2009, pages 22 à 25.
b. Des alertes sérieuses sur l'intégrité des compétitions sportives
18. En 2004, deux joueurs de rugby de St Helens (Grande Bretagne) ont été sanctionnés pour avoir
parié en ligne contre leur équipe, utilisant leur connaissance du choix de leur entraîneur
d'aligner les joueurs de l'équipe réserve afin de ne pas fatiguer son équipe première. L'attrait
des sportifs eux-mêmes pour l'activité de paris a d'ailleurs été mentionné à plusieurs reprises
dans le cadre de la présente mission. Il apparaît d'ailleurs comme un facteur de fragilisation du
mouvement sportif face à des risques de manipulation.
ème
19. En 2005, la presse faisait état d'une affaire de matchs truqués dans la 2 division de la
Bundesliga. Un arbitre apparaissait au centre de cette affaire, faisant le lien entre des joueurs et
une organisation criminelle liée à des prises de paris. L'arbitre impliqué a admis avoir truqué
plusieurs matchs qu'il arbitrait.
La même année, une autre vaste affaire de corruption a été révélée dans le football belge. Un
homme d'affaires chinois est accusé d'avoir corrompu des joueurs. A l'origine de cette affaire,
des soupçons de matchs truqués avaient été émis en raison de volumes de mises
anormalement élevés, corrélés avec des évènements et des résultats sportifs inhabituels. Un
mandat d'arrêt international à l'encontre de l'homme d'affaires a été émis par la justice belge.
Plusieurs anciens joueurs ainsi qu'un entraîneur font l'objet d'une procédure judiciaire pour
corruption, participation à une organisation criminelle et blanchiment d'argent notamment.
20. En 2007, la société britannique BETFAIR signalait des mouvements de paris inhabituels liés à
une rencontre du tournoi de tennis de Sopot. Ce match qui s'est déroulé le 2 août 2007,
opposait un joueur, régulièrement dans le top 5 des meilleurs joueurs mondiaux et un joueur
plus modestement classé dans le circuit.
Alors que le joueur le mieux classé dominait aisément le premier set, le site BETFAIR constatait
des montants de mises anormalement élevés en faveur de la victoire de son adversaire, lequel
a effectivement gagné le match sur abandon.
Cette affaire a été largement relayée par les médias. Le site BETFAIR a annulé tous les gains
réalisés par des parieurs sur cette rencontre pour un montant de sept millions de livres sterling.
En septembre 2008, l'ATP a cependant annoncé, à l'issue de son enquête, n'avoir trouvé
aucune preuve de malversations ou de trucages de paris lors de ce match. A la suite de cette
affaire, plusieurs joueurs de tennis professionnels avaient indiqué avoir été approchés pour des
manipulations de matchs.
En mai 2008, la Fédération internationale de tennis, l'ATP, la WTA et les organisateurs des
quatre tournois du Grand Chelem ont rendu public le rapport établi à leur demande, à la suite
14
de l'affaire du tournoi de Sopot, sur l'intégrité dans le tennis professionnel . Selon ce rapport, le
tennis professionnel ne présente pas de corruption institutionnelle ou structurelle, mais il est
exposé, les auteurs du rapport estimant qu'il n'est pas douteux que des éléments criminels, ou
même des bandes criminelles organisées, puissent chercher à soudoyer ou à corrompre
certains joueurs ou arbitres.
14
Report - Environmental Review of Integrity in Professional Tennis, disponible sur le site de la Fédération
internationale de tennis www.itftennis.com.
Dans ce rapport, les auteurs avaient étudié 73 matchs s'étant déroulé sur les cinq années
précédentes, indiquant que des recherches complémentaires devaient être menées sur 45
d'entre eux qui présentaient des anomalies du point de vue des paris.
15
21. Les statistiques 2009/2010 rendues publiques par la Gambling Commission , autorité de
régulation des jeux du Royaume-Uni, indiquent que 153 cas de paris suspects ont été recensés
er er
entre le 1 septembre 2007 et le 30 septembre 2010 (dont 48 entre le 1 avril 2010 et le 30
septembre 2010).
101 cas sur les 153 ont été signalés par les opérateurs de paris sous licence et 52 par le
mouvement sportif ou d'autres sources telles que les médias ou le public.
40 de ces affaires ont été transmises aux autorités sportives compétentes, 11 font l'objet
d'enquêtes en cours. L'une de ces affaires a donné lieu à des poursuites pénales.
22. L'année passée a été marquée par de nombreuses publications de presse relatives à des cas
de suspicions, avérés ou non, de fraudes sportives liées à des affaires de paris et aux suites
disciplinaires ou judiciaires de telles affaires. Le traitement médiatique de ces questions s'est
accéléré : en moins d'un an, pas moins de 8 affaires de manipulation de compétitions sportives
en lien avec des paris dans différents sports ont été médiatisées.
23. En juin 2010, la police croate a arrêté 22 personnes dans le cadre d'une vaste enquête
concernant des matchs arrangés en lien avec des paris dans le football dont 32 matchs en
Allemagne ainsi que des matchs en Turquie, Belgique, Bosnie, Hongrie, Croatie, Suisse,
Autriche et Slovénie. Ce scandale qui concerne le football européen a été découvert à la suite
d'écoutes téléphoniques réalisées à l'occasion d'enquêtes sur des activités du crime organisé.
Dans cette même affaire, une procédure pénale est en cours en Allemagne à l'encontre de
quatre personnes accusées d'avoir corrompu des joueurs et des arbitres pour une somme de
16
370.000 euros .
24. La Grande Bretagne a également connu en 2010 deux scandales très médiatisés de
manipulation dans le sport, directement rattachés aux paris.
15
www.gamblingcommission.gov.uk
16
Libération du 5 janvier 2011 "Matchs de foot pipés".
Le second concerne le snooker. Un scandale de rencontres arrangées a été révélé par la
presse britannique concernant le triple champion du monde de la spécialité, qui aurait accepté
avec son agent de l'argent pour influencer le résultat d'une rencontre. Ces faits ont été
dénoncés par des journalistes. Le joueur concerné a été suspendu pendant six mois par sa
fédération mais sur le seul fondement de l'absence de déclaration de cette approche auprès de
sa fédération. En effet, cette fédération oblige ses licenciés à déclarer toute approche faite en
vue de la manipulation d’une rencontre.
25. En janvier 2011, les médias relayaient des informations relatives à des liens qui existeraient
entre le football bulgare et la criminalité organisée évoquant des jeux d'argent illégaux, des
17
matchs dont les résultats auraient été fixés d'avance ainsi que du blanchiment d'argent . Ces
éléments font suite à l'enquête en cours de la justice bulgare sur huit matchs de football
présumés truqués. Cette enquête a été initiée à la suite des soupçons exprimés par l'Union
européenne de Football (UEFA). Le montant inhabituel des mises des parieurs sur six
rencontres de Championnat de Bulgarie et de deux matchs de Coupe de Bulgarie, disputés
entre le 12 décembre 2009 et le 16 mai 2010, avaient éveillé les soupçons. Le président de
l'UEFA, Michel Platini, avait annoncé lors d'une visite à Sofia le 14 novembre 2010 avoir saisi
les autorités bulgares, évoquant "des doutes sur des flux d'argent" autour de plusieurs
18
rencontres .
26. En janvier 2011, la presse relayait également les révélations d'un ancien joueur de football
affirmant avoir reçu 100 000 euros pour des manipulations qui auraient eu lieu lors de cinq
nde 19
matchs du championnat allemand de football de 2 division . Le joueur en question ferait
également valoir un problème d'addiction au jeu pour expliquer son comportement.
27. En février 2011, la presse se faisait également l'écho d'un scandale de combats truqués de
sumo au Japon en lien avec des paris, révélé dans le cadre d'une enquête sur des paris
20
truqués à la suite de vérifications faites sur les téléphones portables des lutteurs . Cette affaire
21
mettrait en cause 14 lutteurs . La manipulation de certains combats aurait été favorisée par le
fait que selon les règles du sumo, le niveau de vie des lutteurs dépend du nombre de victoires
dans les grands tournois, ce qui crée une sensibilité asymétrique au résultat de beaucoup de
matchs : un lutteur qui a déjà gagné suffisamment de combats pour maintenir son classement
peut avoir la tentation de vendre sa défaite, sans enjeu pour lui.
28. Le 12 février 2011, une dépêche AFP annonçait que la Fédération internationale de football
(FIFA) lançait une enquête concernant trois arbitres hongrois qui ont arbitré deux matchs
amicaux le 9 février 2011 s'étant déroulé entre l'Estonie et la Bulgarie d'une part, et la Bolivie et
la Lettonie d'autre part. L'Estonie et la Lettonie avaient annoncé dès l'issue de ces matchs
entendre saisir l'UEFA et la FIFA pour enquêter sur une possible affaire de paris truqués. Ces
deux matchs amicaux ont été organisés par une société thaïlandaise, déjà organisatrice d'un
précédent match suspect. L'Estonie et la Bulgarie ont fait match nul (2-2) et la Bolivie a battu la
Lettonie (2-1), l'ensemble des buts ayant été inscrits sur penalty, ce qui aurait éveillé des
soupçons de manipulation. Les trois arbitres concernés ne figurent pas sur la liste des arbitres
17
Dépêche AFP du 3 janvier 2011 "Le football bulgare lié à la criminalité organisée".
18
Dépêche AFP du 2 décembre 2010 "Bulgarie - La justice enquête sur huit matches présumés truqués".
19
L'Equipe du 23 janvier 2011 "matchs truqués à Sankt Pauli ?" et L'Equipe du 8 février 2011 "matchs truqués :
3 joueurs entendus".
20
Les Echos du 4 février 2011 "Le gouvernement japonais inquiet de l'ampleur des scandales du sumo".
21
Le Figaro du 8 février 2011 "Au Japon, le sumo est ébranlé par la pire crise de son histoire, une affaire de
matchs truqués dissipe les dernières illusions des Japonais sur leur sport roi".
internationaux de la FIFA et n'avaient arbitré jusque là que des rencontres de troisième division
hongroise.
er
29. Le 1 mars 2011, la Cour de Justice de l'Etat de Sao Paulo condamnait la Fédération
brésilienne de football (CBF), deux anciens arbitres et un homme d'affaires à payer une somme
totale de 180 millions de reales (78,5 millions d'euros) pour leur implication dans un scandale
de matchs de championnat truqués en 2005 (affaire dite de la "mafia du sifflet"). Ils ont
notamment été reconnus coupables de "préjudice moral causé aux supporteurs", après avoir
influencé l'issue de 11 rencontres. L'un des arbitres a avoué avoir reçu entre 10.000 et 15.000
reales (4350 et 6500 euros) par match par un groupe d'hommes d'affaires de Sao Paulo pour
influer sur les résultats en vue de gagner des paris pris sur des sites en ligne. Il faut noter que
pour la Cour, en nommant des "arbitres partiaux", la CBF "a manqué à ses obligations de
garantir des règles qui assurent le bon déroulement du championnat". Les deux arbitres
concernés avaient été renvoyés et la fédération avait annulé le résultat des onze rencontres
22
litigieuses.
30. Ces affaires concernent toutes des manipulations de compétitions sportives liées à des paris en
ligne. Des cas, avérés ou non, de manipulation des résultats de compétitions sportives ont ainsi
été découverts soit en raison d'enquêtes sur des activités de réseaux de criminalité organisée,
soit en raison de l'engagement de paris sur des résultats inattendus corrélés avec des montants
de mises importants.
31. L'aléa sportif ne doit pourtant pas se transformer systématiquement en suspicion de fraude
dans l’esprit du public. Une équipe plus faible peut réaliser une performance sportive inattendue
et emporter une victoire face à une équipe plus forte. C'est l’essence même du sport.
Or, les affaires de matchs arrangés et de corruption liées aux paris commencent à entacher de
23
suspicion tout résultat sportif inattendu .
32. Ces affaires démontrent l'existence de différentes menaces pour l'ordre public directement liées
à la question de l'atteinte à l'intégrité des compétitions sportives en lien avec des paris.
Dans le cadre de la présente mission, il a été confirmé qu'il existe de surcroit de fortes
suspicions de comportements constituant des infractions pénales connexes à la manipulation
des compétitions sportives en lien avec les opérations de paris, justifiant une surveillance
accrue de ces activités.
RISQUES IDENTIFIES
- corruption,
- escroquerie,
- blanchiment,
- comportements criminels divers,
22 er
Dépêche AFP du 1 mars 2011, "Matches truqués: la Fédération et deux ex-arbitres condamnés".
23
Le match de football de la premier league anglaise Newcastle/Arsenal du 5 février 2011 a ainsi fait l'objet de
fortes suspicions relayées par les médias en raison d'un déroulement surprenant mais qui s'est révélé a priori
sportivement justifié et non corrélé par des mouvements de paris inhabituels.
Risques liés au sport :
34. L'ensemble des acteurs concernés, mouvement sportif, opérateurs de paris légaux, autorités
publiques, apparaît avoir pris conscience des risques et du caractère sérieux de la menace
pour chacun d'entre eux, sans nécessairement en avoir tiré toutes les conséquences.
Cela nuit à l'image du sport auprès du public et aux valeurs éducatives et sociales qui lui sont
attachées.
Les Etats sont en effet concernés en raison des faits criminels afférents à ces manipulations sur
les compétitions sportives elles-mêmes (notamment les moyens de manipulation exercés sur
les acteurs des compétitions, les mouvements financiers qui y sont afférents, les éventuels faits
de corruption, d'escroquerie, de blanchiment d'argent, l'implication d'organisations criminelles
organisées, etc).
En outre, la manipulation exercée sur la compétition dans le but d'assurer le résultat d'un pari
concerne la régulation du secteur des paris par les autorités publiques. Les parieurs, donc les
consommateurs, sont victimes de la manipulation ainsi réalisée sur les opérations de paris. De
plus, une part important de ces manipulations sont liées à des prises de paris illégales.
37. Les opérateurs de paris ont, pour leur part, intérêt à ce que le sport soit préservé de telles
affaires de corruption tant pour leur image à l'égard de leurs clients que pour éviter d’être, eux-
mêmes, victimes financièrement de manipulations portant sur des compétitions (s'agissant des
opérateurs de paris à cote fixe).
38. Il faut en conséquence que chacun des acteurs se sente responsable du sujet et de son
traitement et que des actions communes soient menées.
Or, les opérateurs, s'ils cherchent à limiter leur propre risque financier en mettant en place des
outils de détection des éventuelles manipulations sur les paris qu'ils proposent, considèrent
souvent qu'il s'agit d'un problème sportif.
Leur coopération avec le mouvement sportif et/ou les autorités publiques sur ces questions
25
n’est pas systématique. Elle est le plus souvent fondée sur leur seule bonne volonté .
En droit français, cette coopération est rendue obligatoire entre les opérateurs et les
organisateurs sportifs aux termes des dispositions de l'article L. 333-1-2 du code du sport.
Cependant, ces dispositions ne sont applicables que lorsque les opérateurs doivent solliciter
l'accord de l'organisateur de la compétition, titulaire en droit français d'un droit de propriété sur
sa compétition, ce qui lui permet d'autoriser et de contrôler la prise de paris sur cette
26
compétition .
24
Sur ce sujet, voir notamment "Jeux en ligne et menaces criminelles" Rapport au ministre du Budget, des
Comptes publics et de la Fonction publique, Alain Bauer, La documentation française, 2009.
25
Voir l’association European Sports Security Association (ESSA), liée à l'EGBA, association représentant des
opérateurs de paris, qui a mis en place un système d'alerte commun au profit de ses membres, qui utilise le
croisement des informations de chacun de ses membres pour émettre, le cas échéant, des alertes sur des paris
irréguliers et qui a conclu des accords non contraignants d’échange d’informations avec des fédérations
sportives. L'ESSA n'émet d'alertes auprès du mouvement sportif que de manière très marginale.
26
Le législateur a confirmé une décision de la Cour d'appel de Paris (FFT/UNIBET 14 octobre 2009) en indiquant
que le droit de propriété de l'organisateur sportif comprend le droit d'autoriser l'organisation de paris sur sa
compétition. Il est communément désigné sous le vocable "droit au pari". Il est prévu par les dispositions de
l’article L. 333-1-1 du code du sport français.
39. Pour nombre de fédérations et d'organisateurs sportifs, les paris sportifs constituent une activité
"parasitaire" du sport qui génère des revenus pour les opérateurs de paris et des risques
éthiques pour le sport. Beaucoup considèrent en conséquence que ce n'est pas au mouvement
sportif de mettre en place ou de financer les moyens de prévention et de lutte contre ce type de
manipulations générées par les paris sportifs.
40. Le sujet des paris sportifs et des risques qui peuvent s'y rattacher en termes de sincérité et
d'intégrité des compétitions sportives n'est par ailleurs pas appréhendé de la même manière au
niveau des différentes disciplines sportives. Cette différence apparaît notamment liée au niveau
d'implication des fédérations internationales en la matière et comme la conséquence directe de
l'existence, ou non, d'affaires médiatisées de manipulations de compétitions en lien avec des
paris dans la discipline sportive concernée.
Pour le mouvement sportif international, si les jeux et paris en ligne d'une manière générale
peuvent être source de financement, directe ou indirecte, du sport, la question des matchs
truqués lorsqu'elle est liée à des paris devrait relever, avant tout, de la responsabilité des
autorités publiques en raison des implications de réseaux de criminalité organisée et de la
nécessité d'engager des moyens d'investigation qui ne relèvent pas du domaine sportif. Dans le
même temps, la prise de conscience des risques sur le sport est désormais acquise : "C'est
certain, il y aura davantage de matchs truqués à l'avenir si le monde sportif ferme les yeux et si
nous n'avons pas de bons contacts avec les sociétés de paris et les gouvernements. A terme
sera remise en cause la crédibilité des résultats. Le sport est basé sur la hiérarchie qui puise
ses valeurs sociales et morales dans le mérite. En fait c'est celui qui s'est donné le plus de
moyens légaux ou qui a travaillé le plus dur qui gagne. Si demain cette exemplarité du
champion est remplacée par la manipulation des matchs ou la corruption des joueurs, alors
toute la crédibilité du sport disparaitra. (…) Il y a déjà des pays où des compétitions de football
ne sont plus crédibles et où on enregistre une désaffection du public." Jacques Rogge,
27
président du CIO .
41. Enfin, pour les autorités publiques, les risques d'atteinte à l'ordre public attachés aux affaires de
corruption sportive apparaissent comme des risques secondaires par rapport aux objectifs de
leurs politiques pénales.
42. Une collaboration renforcée et coordonnée entre tous les acteurs concernés, mouvement
sportif, opérateurs de paris et autorités publiques apparaît comme une impérieuse nécessité.
Elle doit être envisagée tant au niveau national qu’international. Mais la seule prévention et la
mise en place de systèmes d’alertes n’est évidemment pas suffisante. Un volet répressif et une
politique pénale adaptée doivent exister.
Si on ne veut pas être contraint d'agir "en réaction", comme cela a été en partie le cas en
matière de dopage, il faut mener des actions dès à présent.
Plusieurs acteurs internationaux se sont saisis de ces questions et certains ont mis en œuvre
des moyens d'action qui, à défaut d'être coordonnés, ont le mérite d'exister.
27 er
L'Equipe du 1 mars 2011.
b. Les premières réponses apportées par des institutions internationales au
phénomène de corruption sportive liée aux paris
43. Certains sports, dont le tennis et le football qui ont particulièrement été touchés par des affaires
de suspicion de corruption liées aux paris, ont déjà mis en place des moyens de prévention et
de lutte contre cette forme de fraude à l’éthique sportive.
44. La Fédération Internationale de Tennis (ITF), les organisateurs des quatre tournois du Grand
Chelem, l'ATP et la WTA, suivant les recommandations du rapport relatif à l'intégrité dans le
28
tennis professionnel rendu public en mai 2008 , ont créé la Tennis Integrity Unit en septembre
2008. Cette cellule anti-corruption recueille des renseignements, enquête sur des matchs
suspects et instruit les éventuelles infractions disciplinaires au règlement intitulé "Uniform
Tennis Anti-corruption Program". Ce règlement a pour objet de préserver l'intégrité du tennis,
de prévenir toute manipulation des résultats des matchs et d'établir les interdictions, règles et
sanctions applicables.
45. L'Union Européenne des Associations de Football (UEFA) a mis en place un système de
monitoring. Ce système contrôlerait environ 29 000 matchs en Europe, y compris tous les
matchs des compétitions de l'UEFA, ainsi que tous les matchs des première et deuxième
divisions et des coupes nationales des 53 associations membres. En 2010, 0,7% des 29 000
29
matchs surveillés auraient présenté des schémas de paris irréguliers .
Son président, Michel Platini, a confirmé le 25 janvier 2011 que l'UEFA surveillait de très près
les paris truqués dans le football, "le plus gros problème" à l'avenir, selon lui. "Tant de gens
mettent tant d'argent, cela peut devenir un gros problème pour le football de demain, c'est pour
ça que nous avons un système d'alerte. Nous surveillons déjà plus de 29.000 matchs, a précisé
le président de l'instance européenne, c'est-à-dire tous ceux de première et deuxième divisions
européennes. Nous voyons des mouvements d'argent étranges, a-t-il ajouté, nous avons des
soupçons, c'est évident, mais ce doit être la police des pays concernés, à qui nous demandons
30
son aide, de trouver les preuves. Cette tâche ne nous revient pas."
L'UEFA dispose d'une cellule d'enquête au sein de ses services disciplinaires, mais souligne, à
31
juste titre, la limite des moyens d'investigation du mouvement sportif .
L’UEFA a inscrit dans ses règlements des dispositions relatives à l’interdiction d’un acteur de la
compétition de parier sur celle-ci.
L'UEFA a notamment réalisé une action de sensibilisation aux risques de corruption auprès des
équipes participant au Championnat d'Europe des moins de 19 ans de l'UEFA en Normandie en
juillet 2010. Elle a mis en place une ligne téléphonique au moyen de laquelle les joueurs, les
28
Report - Environmental Review of Integrity in Professional Tennis, disponible sur le site de la Fédération
internationale de tennis www.itftennis.com.
29
L'Equipe du 28 janvier 2011, "Paris illégaux : sur la piste du crime".
30
Source : L'Equipe.fr, publié le 25 janvier 2011.
31
Des soupçons portés sur un match de demi-finale retour de la Coupe de l'UEFA 2008 ayant opposé le Bayern
de Munich au Zenit de Saint Petersbourg énoncés publiquement par un membre de cette cellule d'investigation
ont en outre obligé l'UEFA à engager une enquête interne. Source : Dépêche AFP 16 septembre 2010.
officiels et tout tiers peuvent signaler toutes formes de corruption (le cas échéant, en
conservant l'anonymat).
46. La FIFA (Fédération internationale de football association) avait également mis en place une
ligne téléphonique lors de la Coupe du monde 2010 afin de pouvoir recueillir, anonymement le
cas échéant, toute information relative à des risques de manipulation des résultats en rapport
avec des paris.
La FIFA dispose de son propre système de monitoring. Elle a créé en 2005 la société Early
Warning System (EWS), qui effectue des surveillances sur les cotes des paris, surveille les
paris anormaux et émet des alertes.
La FIFA a inscrit dans son code éthique des dispositions spécifiques aux paris en vue
d’interdire aux officiels, aux joueurs et à leurs agents de parier sur les matchs de football
auxquels ils sont liés.
47. Le Comité International Olympique (CIO), pour sa part, s'est saisi des questions relatives au
développement des paris sportifs notamment dans le cadre d'un séminaire qu'il a organisé le 24
juin 2010. Il a ensuite publié des recommandations.
Ces recommandations indiquent en préambule que les paris ont toujours fait partie du sport,
qu'ils sont un moyen de démontrer l'attachement du public au sport et un moyen de
financement important du sport mais qu'il faut tout mettre en œuvre pour assurer l'intégrité des
compétitions sportives.
o à l'interdiction de parier pour les participants à une compétition sur cette dernière,
une obligation générale de préserver l'intégrité du sport en s'abstenant d'influencer
une compétition d'une manière contraire à l'éthique sportive, l'interdiction de révéler
des informations confidentielles et privilégiées et la mise en place d'une procédure
disciplinaire aux fins de sanctions de tout manquement à ces règles ;
er
49. Le CIO a en outre réuni le 1 mars 2011 le mouvement sportif, des représentants de
gouvernements, d'opérateurs de paris et d'organismes internationaux comme l'ONU ou Interpol
sur le sujet de l'intégrité des compétitions sportives en lien avec les paris. La création d'une
33
instance équivalente à ce qu'est l'AMA en matière de dopage qui avait pu être envisagée
apparaît encore prématurée. A l'issue de cette réunion, si les différents acteurs présents ont
pris acte du problème, trois pistes de réflexion restent ouvertes :
32
Annexe n°3.
33
Voir notamment L'Equipe, 28 janvier 2011 "Paris illégaux : sur la piste du crime".
34
L'Equipe du 2 mars 2011, p.10. "L'agence mondiale attendra".
50. Parallèlement à ces initiatives du mouvement sportif, il faut noter l’initiative de l’Accord Partiel
Elargi pour le Sport (EPAS) du Conseil de l’Europe, formalisée à ce jour dans la Résolution
adoptée n°1 et de son annexe relative à la promotio n de l'intégrité du sport contre les
ème
manipulations des résultats (matchs arrangés) 18 Conférence informelle du Conseil de
35
l'Europe des Ministres responsables du sport, Bakou, Azerbaïdjan du 22 septembre 2010 .
L'adoption d'une recommandation et le cas échéant, d'un projet de convention internationale
pourrait être envisagée dans un délai de moins de deux ans.
51. Au niveau national, plusieurs Etats se sont dotés dans leur arsenal juridique de réponses à
certains aspects des problèmes soulevés par l'intégrité des compétitions sportives en lien avec
les paris et ce, pour la plupart à l'occasion de la régulation de leurs marchés domestiques des
36
paris en ligne .
52. La France apparaît à cet égard précurseur dans sa manière d'aborder de façon globale le sujet
de l'intégrité dans le cadre de sa loi d'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur
des jeux d'argent et de hasard en ligne.
53. La France fait partie des Etats pionniers en la matière puisqu'elle a choisi d'aborder
spécifiquement la thématique des risques d'atteinte à l'intégrité des compétitions sportives dans
le cadre de sa nouvelle législation sur les jeux en ligne : la loi d'ouverture à la concurrence et à
37
la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne , promulguée le 12 mai 2010.
54. Cette ouverture maîtrisée concerne, à ce jour, les jeux de cercle en ligne, les paris hippiques en
ligne et les paris sportifs en ligne. La France a choisi d'ouvrir à la concurrence ces trois
catégories de jeux en ligne mais en y exerçant une forte régulation, mission qui a été confiée à
l'Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL), autorité administrative indépendante.
Les opérateurs doivent obtenir un agrément de l'ARJEL, qui les soumet à des obligations
strictes, pour pouvoir exercer leur activité. Il n'y a pas de numerus clausus.
L'ARJEL a délivré, en 2010, 48 agréments à des opérateurs de jeux ou de paris en ligne, ainsi
autorisés à offrir des jeux ou des paris en ligne en France, dont 15 à des opérateurs de paris
sportifs.
35
Annexe n°2.
36
Au Royaume-Uni, la section 42 du Gambling Act de 2005 prévoit une infraction pénale en droit britannique de
"cheating" (tricherie) dans les paris qui incrimine également la manipulation effectuée sur le support des paris lui-
même, à savoir, le cas échéant la compétition sportive. En outre, aux termes de la section 15.1 des conditions de
la licence d'opérateur de paris, ce dernier doit signaler à la Gambling Commission ainsi qu'à l'instance sportive
concernée tout pari suspect sur une compétition sportive. L'Espagne vient pour sa part de modifier son code
pénal, parallèlement à l'ouverture à la concurrence de son secteur des paris, en introduisant une disposition
incriminant la corruption sportive (loi organique du 22 juin 2010).
37
Loi n°2010-476 du 12 mai 2010.
55. Le législateur français a manifesté sa volonté de tenir compte des intérêts, des attentes et des
craintes du mouvement sportif dans le cadre de cette ouverture du secteur de paris sportifs. Le
mouvement sportif français avait en effet fait valoir une double préoccupation : le financement
du sport, lequel est d'ailleurs l’objet d’une forme d’exploitation commerciale à travers les paris
dont il est le support ainsi que les risques de manipulations sur des compétitions sportives en
lien avec ces paris.
57. La loi du 12 mai 2010 prévoit trois types de mesures aux fins de préserver l'intégrité des
compétitions sportives.
58. En application de l'article 13 de la loi du 12 mai 2010 et des dispositions du décret n°2010-483
du 12 mai 2010, la liste des compétitions sportives et des types de résultats sur lesquels les
38
opérateurs agréés peuvent proposer des paris est définie par l'ARJEL , après avis des
fédérations sportives délégataires. A ce jour, la liste des catégories de compétitions et types de
résultats définie par l'ARJEL concerne 30 disciplines sportives.
59. Les opérateurs de paris sportifs agréés ne peuvent donc offrir des paris que sur les seules
compétitions inscrites sur cette liste. Ces compétitions peuvent être françaises ou étrangères.
Conformément aux dispositions du décret précité, les catégories de compétitions autorisées
comme supports de paris sont définies en fonction notamment :
Les compétitions auxquelles participent exclusivement des mineurs ne peuvent pas être
supports de paris.
38
Liste des catégories de compétitions sportives et des types de résultats définie par l’ARJEL accessible sur le
site www.arjel.fr. Annexe n°4.
60. Pour chacune des compétitions figurant sur cette liste, les opérateurs agréés ne peuvent offrir
des paris que sur les types de résultats définis par l'ARJEL. Là encore, l'ARJEL prend l'avis des
fédérations sportives nationales afin que chacune puisse indiquer suivant les spécificités de sa
discipline sportive les risques éventuels de manipulation sur certains types de résultats. Ces
types de résultats peuvent être les résultats finaux des compétitions ou des phases de jeux des
compétitions qui y concourent. Le résultat est défini par le décret précité comme "tout
événement intervenant au cours de la compétition et traduisant les performances sportives
objectives et quantifiables des participants y prenant part."
61. Il s’agit de limiter les risques de fraude sportive, en refusant notamment l’organisation de paris
sur des catégories de compétitions ou des types de résultats présentant un risque important de
manipulation. Ces définitions et limitations très strictes sont d'ailleurs pour une part à l'origine de
la maîtrise quantitative du marché dont certains opérateurs de paris sportifs se plaignent.
62. La liste des catégories de compétitions et des types de résultats peut évoluer, notamment à la
demande des opérateurs de paris sportifs ou encore des fédérations sportives qui peuvent
demander l'inscription d'une catégorie de compétition ou de nouveaux types de résultats en
fournissant à l'ARJEL leurs éléments caractéristiques. Elle peut également faire l'objet de retrait
notamment en cas de modifications dans les conditions d'organisation d'une compétition
susceptibles de créer un risque en termes de manipulation.
63. Il faut souligner également que le dispositif légal français impose que les paris soient exécutés
par les opérateurs (et, ce de manière définitive) en fonction de la première annonce officielle
39
des résultats de la compétition par son organisateur . Ainsi, seul l'organisateur de la
compétition peut fixer ce résultat. Un opérateur doit donc disposer de cette annonce officielle
pour exécuter ses paris.
• Règles de prévention des conflits d'intérêts concernant les opérateurs de paris, les
organisateurs de compétitions sportives et les parties prenantes à ces compétitions
(article 32 de la loi du 12 mai 2010)
64. La loi du 12 mai 2010 prévoit des dispositions spécifiques à la prévention des conflits
40
d'intérêts entre opérateurs, organisateurs et parties prenantes à des compétitions sportives,
notamment lorsque des liens capitalistiques existent entre eux. Le contrôle de ces conflits
d'intérêts est exercé par l'ARJEL. Cette dernière s'assure du respect de l'interdiction faite aux
opérateurs de paris sportifs d'organiser des paris sur une compétition s'ils détiennent le
contrôle, directement ou indirectement, de l'organisateur ou de l'une des parties prenantes de
cette compétition.
39
Article 3, IV du décret n°2010-483 du 12 mai 2010 re latif aux compétitions sportives et aux types de résultats
sportifs définis par l'Autorité de régulation des jeux en ligne.
40
Article 32 loi n°2010-476 du 12 mai 2010.
65. L'ARJEL s'assure également qu'un conflit d'intérêts ne puisse résulter des contrats de
partenariats conclus entre opérateurs de paris sportifs et parties prenantes ou organisateurs de
41
compétitions sportives . L'ARJEL veille en effet au caractère équilibré de ces contrats et à ce
qu'ils ne puissent en réalité masquer une forme de contrôle indirect de l'une des parties sur
l'autre.
66. Par ailleurs, l'article 32 de la loi du 12 mai 2010 prévoit expressément que :
"Les fédérations délégataires doivent intégrer au sein du code de leur discipline des
dispositions ayant pour objet d'empêcher les acteurs de la compétition sportive d'engager,
directement ou par personne interposée, des mises sur des paris reposant sur cette
compétition et de communiquer à des tiers des informations privilégiées, obtenues à
l'occasion de leur profession ou de leurs fonctions, et qui sont inconnues du public."
Chaque fédération sportive délégataire doit définir la liste des acteurs de la compétition sportive
pour sa discipline sportive. Il s'agit en effet de prendre en considération les spécificités de
chaque discipline sportive.
67. Ces dispositions s'appliquent à l'ensemble de fédérations sportives délégataires. La loi ne limite
pas l'application de ces dispositions aux seuls sports pour lesquels des paris sont autorisés en
vertu de la liste définie par l'ARJEL. Il s'agit donc de mettre en œuvre des dispositions
d'application générale.
68. Les acteurs de la compétition ne doivent en effet pas engager de paris sur cette compétition,
quel que soit le lieu d'enregistrement du pari et l'opérateur proposant un tel pari.
La loi n'impose pas que les acteurs de compétitions sportives se voient interdits d'une manière
générale d'engager des paris sur quelque sport que ce soit.
69. Ensuite, les acteurs de la compétition ne doivent pas communiquer à des tiers des informations
privilégiées. Chaque fédération peut définir ce qui relève "d'informations privilégiées". Il s’agit
d'éviter certains comportements de paris dictés par des informations privilégiées telles que la
blessure d'un joueur. Il y a en effet alors des niveaux d'information différents des parieurs, qui
tronquent cette fois la sincérité de l'opération de pari.
"Les organisateurs privés tels que définis à l'article L.331-5 du code du sport édictent les
obligations et les interdictions relatives aux paris sportifs qui sont imposées aux sportifs ou
équipes qui participent à leurs manifestations sportives. Ils sont chargés de veiller à
l'application et au respect desdites obligations et interdictions."
41
Article 32 II et V de la loi n°2010-476 du 12 mai 20 10.
71. Des fédérations sportives françaises ainsi que des organisateurs privés ont, en application de
ces nouveaux textes, débuté un travail important en la matière et intègrent au sein du code de
leur discipline ou dans les règlements de leurs compétitions des dispositions visant notamment
à interdire aux acteurs de la compétition d'engager des paris sur cette compétition mais
également de transmettre des informations privilégiées susceptibles de favoriser la prise d’un
42
pari, comme les y oblige désormais la loi française .
72. Le droit de propriété des fédérations et organisateurs sportifs sur les manifestations qu’ils
43
organisent a été consacré en droit français par le législateur en 1992 . Les exploitations
commerciales des manifestations sportives sont soumises à l’autorisation de leurs propriétaires.
Avec le développement des paris sportifs en ligne et les affaires de manipulations de matchs qui
ont été révélées en lien avec ces paris, la question s’est posée pour les organisateurs sportifs
français de pouvoir assurer le contrôle de l’exploitation de leurs compétitions faite à travers les
paris et d’obtenir la rémunération de cette exploitation et ce, en exerçant les prérogatives
attachées à leur droit de propriété.
La cour d’appel de Paris a jugé dans un arrêt du 14 octobre 2009 que le droit de propriété des
organisateurs sportifs inclut le droit d’autoriser l'exploitation de l'événement sportif à travers les
44
paris dont il est l'objet .
73. La défense des prérogatives du droit de propriété de l'organisateur sportif dans le cadre des
paris sportifs répond notamment à l'objectif de prévention et de détection de la fraude, à laquelle
les manifestations et compétitions sportives, objets de ces paris, sont exposées du fait de
l'organisation de paris.
Ainsi, dans son rapport à l'Assemblée nationale au nom de la commission des finances du 22
juillet 2009, Jean-François Lamour, a souligné que :
C’est ce contrôle des modalités de paris qui, dans l’esprit du Rapporteur, justifie ce droit de
propriété."
42 ème
Article 32, I, 2 alinéa de la loi n°2010-476 du 12 mai 2010.
43
Loi du 13 juillet 1992 ayant modifié la loi du 16 juillet 1984, dont le texte est codifié à l’article L. 333-1 du code
du sport.
44
Cour d'appel de Paris FFT/UNIBET 14 octobre 2009.
74. L’article 63 de la loi n°2010-476 du 12 mai 201 0 a donc confirmé que le droit d’exploitation des
organisateurs inclut le droit de consentir à l’organisation de paris sur une compétition. Il est
précisé dans le nouvel article L. 333-1-2 du code du sport que :
"Le contrat mentionné à l’alinéa précédent (contrat d’organisation de paris) précise les
obligations à la charge des opérateurs de paris en ligne en matière de détection et de
prévention de la fraude, notamment les modalités d’échange d’informations avec la
fédération sportive ou l’organisateur de cette manifestation sportive. Il ouvre droit, pour ces
derniers, à une rémunération tenant compte notamment des frais exposés pour la détection
et la prévention de la fraude. "
75. Le droit de propriété des organisateurs est ainsi un outil de préservation de l’intégrité des
compétitions sportives. Il met en place des obligations réciproques en la matière entre
opérateurs et organisateurs. Il permet aux organisateurs d'imposer des obligations
contractuelles de transparence aux opérateurs et notamment la communication du montant des
mises engagées sur leur événement, préalable indispensable à la mise en place des dispositifs
complets de monitoring partagés. Les opérateurs doivent en outre signaler à l'organisateur de la
compétition, au titre de leurs obligations contractuelles, tout mouvement inhabituel de paris sur
cette dernière, ce qui peut entraîner la mise en œuvre de mesures préventives (telles que des
changements d'arbitres, des avertissements faits auprès des sportifs, des vérifications faites
auprès des officiels de la compétition, la mise en place de mesures de surveillance spécifiques
durant le déroulement de la compétition, etc.).
Le droit d'exploitation de l'organisateur sportif appliqué aux paris (également désigné sous le
vocable "droit au pari") responsabilise l'organisateur de la compétition en termes de protection
de l'intégrité et de la sincérité de sa compétition sportive. En effet, il le soumet à une obligation
de moyens en termes de détection et de prévention des atteintes à l'intégrité de sa compétition
45
sportive . Les organisateurs qui commercialisent leur "droit au pari" doivent mettre en œuvre
des dispositifs anti-fraude.
76. Les contrats conclus en application de ces dispositions sont soumis à l’avis de l’Autorité de la
concurrence et de l’ARJEL, cette dernière s’assurant de la mise en place des obligations
d’échange d’informations et du dispositif anti-fraude prévu contractuellement, sans toutefois en
l'état du droit positif que son avis ait un caractère contraignant.
Ce droit a ainsi pour corollaire une responsabilisation juridique des organisateurs d'évènements
sportifs en matière de préservation de leur sincérité, responsabilité juridique qui pourrait être
éventuellement recherchée en cas de manquement à leur obligation de moyens. (Il est
intéressant de noter que la décision de la Cour de Justice de l’Etat de Sao Paulo au Brésil, citée
page 14, démontre que la question de la responsabilité juridique de l’organisateur n’est pas une
singularité hexagonale).
45
Voir l'article L.333-2 du code du sport et l'article 2 du décret n°2010-614 du 7 juin 2010 relatif aux conditions de
commercialisation des droits portant sur l'organisation de paris en relation avec une manifestation ou compétition
sportives.
77. Bien que ne faisant pas partie directement des dispositions mises en place pour assurer la
préservation de l'intégrité des compétitions sportives, il faut également souligner que la loi du 12
mai 2010 a soumis les opérateurs agréés par l'ARJEL aux obligations de lutte contre le
46 47
blanchiment . Le contrôle de ces obligations est exercé par l'ARJEL , qui a fixé les procédures
et mesures de contrôle interne qui doivent être mises en œuvre à ce titre par les opérateurs
48
agréés . Ce dispositif peut également permettre d'émettre des alertes en relation avec
d'éventuels faits de corruption sportive du fait de mouvements financiers suspects sur des paris.
78. L’ARJEL participe ainsi à la lutte contre l’atteinte à l’intégrité et à la sincérité des compétitions
en relation avec les paris sportifs à différents titres. Cependant la mission de l'ARJEL est la
protection du marché domestique de consommation, c'est-à-dire des parieurs français. Le
champ d'intervention de l'ARJEL est donc distinct de celui de la protection de la sincérité des
compétitions sportives organisées en France, objet de la présente mission. En effet, alors que
l'ARJEL est uniquement compétente pour ce qui concerne les paris engagés depuis la France,
une compétition française peut être manipulée en raison de paris enregistrés hors de France.
79. Ainsi, bien que l'ARJEL limite les catégories de compétitions pouvant être supports de paris
pour les opérateurs de paris sportifs agréés pour la France, toute compétition française est
potentiellement concernée dès lors qu’elle peut être support d’un pari organisé et engagé
depuis n’importe quel autre territoire.
46
En application de l'article 561-2, 9° bis du code m onétaire et financier sont assujettis aux obligations de lutte
contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme "les représentants légaux et directeurs
responsables des opérateurs de jeux ou de paris autorisés sur le fondement de l'article 21 de la loi n° 2010-476
du 12 mai 2010 relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard
en ligne".
47
Article L. 561-36-II du code monétaire et financier.
48
Décision du collège de l'ARJEL n°2011-025 du 24 fév rier 2011.
Le dispositif français relatif à la lutte contre la fraude et la tricherie dans le cadre des
manifestations sportives issu de la loi du 12 mai 2010
ARJEL
• LISTE DES COMPETITIONS ET TYPES DE
RESULTATS SUPPORTS DE PARIS
• CONTROLE DES RISQUES DE CONFLITS
D’INTERETS (opérateurs de paris/organisateurs
sportifs)
• AVIS SUR LES CONTRATS DE
COMMERCIALISATION DU DROIT AU PARI
(vérification des types de paris proposés, du
dispositif anti-fraude mis en place, des échanges
d’informations entre opérateur et organisateur)
• CONTROLE DES OBLIGATIONS ANTI-
BLANCHIMENT DES OPERATEURS AGREES
81. Afin que les atteintes à l’intégrité des compétitions sportives se déroulant en France puissent
être prévenues et le cas échéant, sanctionnées, il convient de conjuguer :
82. Pour chacun de ces trois axes de réflexion (prévention, détection, répression), le présent
rapport expose des recommandations ainsi que des propositions opérationnelles de mise en
œuvre de ces recommandations. Elles constituent un ensemble cohérent de 10 propositions.
Pour l'essentiel, elles peuvent néanmoins être mises en place de façon autonome les unes des
autres. Elles sont préconisées afin de pouvoir agir de manière pragmatique et efficace pour
protéger le sport français, tout en conservant suffisamment de souplesse pour pouvoir s'inscrire
dans d'éventuels prolongements internationaux.
83. Les auditions ont démontré des niveaux d'information très différents, selon les disciplines
sportives et selon les fonctions des personnes rencontrées, sur le sujet des paris sportifs et de
l'intégrité des compétitions sportives d'une part, des dispositions de la loi du 12 mai 2010 et
particulièrement des règles de conflits d'intérêts, d'autre part.
84. Le dispositif existant aux termes de la loi du 12 mai 2010 en matière de préservation de
l'intégrité des compétitions sportives n'apparaît pas totalement mis en œuvre dans le sport
français et est, à tout le moins, mal connu des principaux intéressés.
Toutes les disciplines sportives ne disposent pas encore dans leurs règlements de dispositions
relatives à la prévention et à la lutte contre les atteintes à l'intégrité et à la sincérité des
compétitions sportives en lien avec des paris. D'une manière générale, les acteurs des
compétitions (sportifs, arbitres, entraineurs, cadres techniques) se considèrent mal informés sur
ces questions et sur leurs obligations en la matière, ainsi que sur les procédures à suivre en
cas d'approches et de soupçons de manipulations sur les compétitions auxquelles ils
participent.
Des initiatives ont été prises notamment par des organisations professionnelles (syndicats de
joueurs et d'arbitres notamment) pour répondre à cette demande d'information. Elles doivent
être soutenues et coordonnées.
85. Par ailleurs, certains comportements d'acteurs de compétitions sportives peuvent poser
question en termes d'éthique du sport et révèlent de potentiels conflits d'intérêts, bien qu'ils ne
soient pas expressément visés par les dispositions prises en la matière par la loi du 12 mai
2010. Ils conduisent à recommander des règles complémentaires en matière de prévention des
conflits d'intérêts.
• Inciter les instances sportives à adopter des règles dans leurs statuts et
règlements et des dispositifs pour la préservation de l'intégrité des
compétitions sportives, et en contrôler l’effectivité ;
• Former et sensibiliser les acteurs des compétitions aux risques liés aux
paris.
PROPOSITION N°1
87. Le mouvement sportif doit répondre aux exigences légales et s'autoréguler afin d'assurer la
protection de son intégrité et de la sincérité de ses compétitions. Un programme de
sensibilisation auprès des fédérations et des organisateurs sur les dispositions réglementaires
qu’ils doivent prendre ainsi que d’incitation et d’assistance à l’adoption de dispositions et de
bonnes pratiques aux fins de préservation de l’intégrité des compétitions sportives pourrait
permettre de :
(i) s'assurer a minima que les fédérations et organisateurs
ont introduit les dispositions que la loi du 12 mai 2010
impose ;
(i) Mise en conformité des fédérations et organisateurs sportifs de droit privé avec les
dispositions de la loi du 12 mai 2010
88. Les fédérations sportives françaises ainsi que les organisateurs privés tels que définis à l’article
L. 331-5 du code du sport n’ont en effet pas pleinement tiré toutes les conséquences statutaires
et réglementaires de la loi n°2010-476 du 12 mai 20 10.
Les fédérations sportives délégataires doivent toutes intégrer au sein de leurs règlements des
dispositions aux fins de prévenir les conflits d’intérêts dans les termes de l’article 32 de la loi du
12 mai 2010, ce qui n’est pas le cas à ce jour.
Ces dispositions ne sont pas réservées aux sports autorisés comme supports de paris dans la
liste définie par l’ARJEL. Ainsi que cela a été rappelé, le risque en matière d’intégrité du sport
peut provenir de l’engagement d’un pari, où que ce soit dans le monde, et non du seul territoire
français. Au demeurant, s’agissant des 30 sports autorisés comme supports de paris, il faut
49
noter qu’à ce jour 10 d’entre eux n’ont toujours pas adopté ces dispositions .
Il en est de même pour les organisateurs privés tels que définis à l’article L.331-5 du code du
sport qui doivent édicter "les obligations et les interdictions relatives aux paris sportifs qui sont
imposées aux sportifs ou équipes qui participent à leurs manifestations sportives. Ils sont
50
chargés de veiller à l’application et au respect desdites obligations et interdictions. "
89. Il conviendrait donc d’inciter rapidement les instances du sport français à adopter, à tout le
moins, les dispositions que la loi du 12 mai 2010 impose.
49
Source ARJEL.
50
Article 32 I, alinéa 3 de la loi n°2010-476 du 12 m ai 2010.
90. En outre, si la loi a laissé aux fédérations le soin de déterminer pour chaque discipline sportive
la liste des acteurs de la compétition concernés par l’interdiction, il faut noter qu’il ne s’agit pas
d’interdire de paris l’ensemble des licenciés d’une discipline, ni de limiter cette interdiction aux
seuls acteurs de la compétition, licenciés de la fédération. En effet, les acteurs d’une
compétition peuvent être des licenciés de la fédération nationale, mais également des licenciés
d’une fédération étrangère, des officiels ou des techniciens non licenciés mais accrédités, des
salariés ou encore pour certains des prestataires. Il convient donc de prévoir le dispositif
juridique adapté à chacun d’entre eux.
91. Face aux difficultés juridiques auxquelles font face certaines fédérations ou organisateurs
privés, il conviendrait de prévoir un soutien technique pour certains d’entre eux, voire des
échanges à partir des travaux d’ores et déjà effectués par certains, afin qu’ils puissent atteindre
les objectifs légaux dans les meilleurs délais.
92. Par ailleurs, les fédérations et les organisateurs sportifs de droit privé pourraient intégrer des
dispositions allant au-delà des seules règles prévues par la loi française, notamment sur le
51
modèle des standards communs établis par SportAccord .
93. Il s'agirait notamment de faire peser des obligations sur les acteurs du sport en termes de
sauvegarde de l'intégrité des compétitions et d'élever en infractions disciplinaires certains types
de comportements tels que :
Ils doivent être incités à devenir des acteurs actifs de la sauvegarde de l'intégrité du sport.
51
Annexe n°3.
94. Il convient également d'inviter les fédérations sportives à mettre en œuvre des mesures
pratiques visant à diminuer les risques telles que :
95. Au-delà des obligations imposées par la loi aux fédérations sportives et aux organisateurs, il
importe en effet que les fédérations sportives introduisent dans leurs règles d’organisation des
compétitions des dispositifs de prévention des risques spécifiques (modalités de désignation
des arbitres, limitation des accès aux espaces des joueurs, limitation des moyens de
communication dans ces espaces, etc.). Il serait opportun que ces fédérations sportives
échangent sur ces "bonnes pratiques", pour les évaluer et les dupliquer, sur le modèle des
initiatives prises en Grande Bretagne.
En juin 2009, le ministre des sports anglais, Gerry Sutcliffe a en effet réuni un panel d'experts –
de l'industrie des jeux et paris, de la police, des joueurs, des instances sportives, des juristes et
de la Gambling Commission pour traiter les problèmes liés à l'intégrité des paris sportifs et
présenter des recommandations notamment sur la façon dont les différentes parties
concernées pourraient travailler ensemble de manière plus efficace. Ce panel a décidé de
présenter les lignes directrices et les actions à mener pour une stratégie de préservation de
l'intégrité dans le sport et des paris qui y sont associés. Ce panel a remis son rapport en février
2010. Il est désigné sous le nom de « rapport Parry », Rick Parry ayant été le président de ce
panel. Il a notamment recommandé la mise en place d’un groupe de travail réunissant des
experts et le mouvement sportif afin de sensibiliser à la nécessité d’adopter des dispositifs anti-
fraude, des règlements adaptés et d’établir un code de bonne conduite en la matière. Cette
recommandation a été mise en œuvre. Ce groupe de travail ("the Sports Betting Group") a
débuté ses travaux et a notamment réuni l’ensemble du mouvement sportif britannique, sous
l’égide du Ministère des sports (Department for culture, media and sport), le 8 février 2011,
présentant à cette occasion les types de règlements pouvant être adoptés, les bonnes
pratiques des fédérations les plus avancées en matière de monitoring des paris et des
compétitions ainsi qu'en matière de formation et de sensibilisation des acteurs des
compétitions.
96. En France, des dispositions relatives à ce types d'actions devraient faire partie intégrante des
conventions d'objectifs qui lient le Ministère des sports et les fédérations sportives délégataires
et faire l'objet d'une évaluation spécifique.
La convention d'objectifs est en effet l'outil du partenariat financier entre l'Etat et les fédérations
52
sportives . Elle est la traduction opérationnelle et financière de la participation commune de
l'Etat et des fédérations à la mission de service public de développement et de promotion des
activités physiques et sportives. Elle est fondée sur la négociation d'objectifs partagés, au titre
desquelles la préservation de l'intégrité des compétitions sportives devrait s'intégrer. Il
conviendrait donc d'identifier des indicateurs qui permettraient de mesurer l'efficacité des
actions des fédérations sur ce sujet. L'inscription de cet objectif de préservation de l'intégrité des
compétitions sportives, notamment en lien avec les paris, permettrait de contrôler et d'évaluer
chaque année les actions de fédérations en la matière.
Cette proposition implique une modification de l'article R. 131-3 du code du sport, qui
peut être réalisée par une modification du décret n° 2007-1133 du 24 juillet 2007 relatif
aux dispositions réglementaires du code du sport.
Constituer un groupe de travail sous l’égide du Ministère des sports, réunissant les
différents acteurs du mouvement sportif français, et le cas échéant différents experts,
afin d’échanger sur les bonnes pratiques et sur les dispositifs de préservation de
l’intégrité des compétitions sportives. (Programme d’information et d’assistance aux
fédérations sportives).
Vérifier les actions entreprises en la matière par les fédérations sportives dans le cadre
des conventions d’objectifs dans lesquelles elles doivent être inscrites.
52
Article R. 411-1 du code du sport.
PROPOSITION N°2
CONTROLER L'INTERDICTION FAITE AUX ACTEURS DE LA COMPETITION D'ENGAGER UN PARI SUR CETTE
COMPETITION
97. Les fédérations et organisateurs de droit privé qui ont conclu des contrats de commercialisation
de leur droit d’exploitation pour l’organisation de paris (contrats droit au pari) ont, pour la
plupart, prévu des croisements de fichiers entre leurs listes d’acteurs des compétitions et les
fichiers clients des opérateurs afin de pouvoir rendre effective cette mesure d’interdiction.
98. Assurer le contrôle du respect de cette interdiction est essentiel. On constate cependant que
plusieurs solutions techniques sont envisagées par les différentes fédérations et ce, selon des
modalités parfois éloignées de l’esprit de la loi.
Il faut notamment rappeler que conformément aux dispositions de l’article 32 de la loi du 12 mai
2010, ce n’est pas à l’opérateur d’empêcher la participation d’un acteur de la compétition à une
opération de pari (contrairement à ce qui est expressément prévu pour les "interdits de jeu"
dont le fichier est tenu par le Ministère de l’intérieur). C’est à la fédération de prévoir cette
interdiction et à elle seule, le cas échéant d’en assurer la sanction si elle n’est pas respectée.
Les dispositions de la loi ont pour conséquence que ce contrôle et l'éventuelle sanction
interviennent a posteriori et non a priori.
Les modalités de ce contrôle doivent être en outre envisagées dans le respect des libertés
individuelles et en conformité avec la loi Informatique et libertés du 6 janvier 1978 modifiée.
Afin d’éviter la mise en place de modalités de contrôle inadaptées et d’exposer les différentes
fédérations à une multiplication de coûts et de solutions techniques, il est recommandé qu’une
coordination soit mise en œuvre entre elles, les autorités publiques concernées ainsi que les
opérateurs agréés afin que ces derniers puissent notamment participer à la mise en place de
normes techniques standardisées.
PROPOSITION OPERATIONNELLE 2
Constituer un groupe de travail sous l’égide du Ministère des sports, avec le concours
de l’ARJEL et de la CNIL, réunissant les fédérations sportives, les organisateurs sportifs
de droit privé et les opérateurs agréés pour mettre en place un dispositif opérationnel de
croisement des fichiers afin d’assurer le contrôle de l’interdiction faite aux acteurs de la
compétition de parier. L’absence de tels dispositifs opérationnels doit être
« sanctionnée » dans le cadre de l’évaluation des conventions d’objectifs.
PROPOSITION N°3
99. Un renforcement de la loi en matière de prévention des conflits d'intérêts est recommandé.
La loi du 12 mai 2010 a d'ores et déjà mis en place des interdictions ou des mesures de
déclaration et de contrôle afin de prévenir les risques de conflits d'intérêts.
Le dispositif légal figurant à l'article 32 de cette loi prévoit un contrôle, soit par le mouvement
sportif lui-même sur les acteurs des compétitions, soit par l'ARJEL sur les opérateurs de jeux et
de paris en ligne, titulaires d'un agrément. Il pourrait néanmoins être utilement complété,
s'agissant des personnes physiques, au vu de certains comportements qui paraissent les
exposer à des risques de conflits d'intérêts qui n'avaient pas été préalablement identifiés.
100. Tout d'abord, certains partenariats développés entre des personnes physiques, acteurs en
activité de compétitions sportives, et des opérateurs peuvent poser questions tant en termes
d'éthique du sport qu'en termes de risques de manipulation.
101. Ainsi, en matière de paris à cote fixe, l'opérateur de paris, pour maximiser ses marges, est
intéressé par le comportement des parieurs (et/ou par le résultat de la compétition) et peut avoir
la tentation de l'influencer. Les parieurs jouent en effet contre l'opérateur à cote fixe. Il existe
alors un risque spécifique en raison des liens de collaboration susceptibles d'être noués entre
des personnes "parties prenantes", encore en activité, à des compétitions et des sites qui
recruteraient ces dernières en qualité d'ambassadrices ou consultantes des sites, ou lorsque
celles-ci sont consultantes d'émissions de pronostics sponsorisées par des sites.
L'interdiction faite à toute personne physique, partie prenante à une compétition sportive
lorsqu'elle est en activité de consultant pour une émission de pronostics sportifs, sponsorisé par
un site de paris ou sous contrat avec un site de paris permettrait d'écarter ce risque.
102. Par ailleurs, si la loi du 12 mai 2010 prévoit que des conflits d’intérêts peuvent être constatés
par l’ARJEL suite aux déclarations qui doivent être faites par les opérateurs agrées ou par un
contrôle qu’elle peut effectuer sur ces opérateurs, certains cas ne sont couverts ni par les
interdictions expresses prévues par ce texte, ni par les obligations de déclaration faites aux
opérateurs. Ainsi en est-il du cas dans lequel une partie prenante à une compétition, personne
physique, détient une participation dans un opérateur de paris à cote fixe, au vu des risques de
conflits d’intérêts qui peuvent alors exister. Certes, les règlements des fédérations doivent
couvrir le cas de l'interdiction de communiquer une information privilégiée. Cependant, il
apparaît utile de limiter les risques en la matière par la mise en place d'une interdiction de
principe.
A cette fin, il serait recommandé de prévoir une interdiction pour toute personne en activité,
partie prenante à une compétition sportive, de détenir un intérêt financier direct dans un
opérateur de paris.
103. Pour ces deux cas de renforcement des règles de prévention de conflits d'intérêts, il
conviendrait que ces règles soient adoptées et sanctionnées par les fédérations sportives au
titre de leurs règlements disciplinaires et ce, de façon harmonisée.
PROPOSITION OPERATIONNELLE 3
Modifier la loi n°2010-476 du 12 mai 2010 en matièr e de prévention des conflits d'intérêts
en y ajoutant de nouvelles interdictions visant les parties prenantes à une compétition,
devant être mises en place par les fédérations et sanctionnées, le cas échéant par ces
dernières, dans l’exercice de leur prérogatives en matière disciplinaire.
Proposition de texte :
" Les fédérations délégataires doivent intégrer dans le code de leur discipline des
dispositions ayant pour objet d’interdire à toute personne physique, partie prenante en
activité à une compétition sportive, de réaliser des prestations de pronostics sportifs,
parrainées, directement ou indirectement, par un opérateur de jeux ou de paris en ligne
titulaire de l'agrément prévu à l'article 21 proposant des paris sur cette compétition,
d’être contractuellement liée à un tel opérateur, notamment en tant que consultant ou par
un contrat d'image ainsi que de détenir une participation au sein d'un tel opérateur,
lorsqu'il s'agit d'une personne morale. "
PROPOSITION N°4
FORMER ET SENSIBILISER LES ACTEURS DU MOUVEMENT SPORTIF AUX RISQUES LIES AUX PARIS
104. Alors même que la loi n°2010-476 du 12 mai 201 0 prévoit des règles de prévention des conflits
53
d’intérêts en matière de paris sportifs concernant directement les acteurs des compétitions
sportives, il a été constaté une méconnaissance de ces règles, voire leur totale ignorance par
certains d’entre eux, et notamment par les sociétés sportives professionnelles.
Plus particulièrement, un grand nombre de sportifs ignore qu’il leur est interdit de parier sur une
54
compétition à laquelle ils participent ou encore de communiquer des informations privilégiées.
Dans tous les sports et à tous les niveaux (amateurs et professionnels) il faut rapidement mettre
en place un plan de formation.
105. Les représentants des divers acteurs du milieu sportif font eux-mêmes valoir la nécessité de
sensibiliser et d’informer les athlètes, les arbitres, les entraîneurs, les officiels et personnels des
fédérations et clubs ainsi que l’ensemble des organisateurs aux questions d’intégrité sportive
liées aux paris.
106. Il faut identifier les personnes pouvant assurer ces formations. Lors des auditions, plusieurs
organisations professionnelles (syndicats d’arbitres, de joueurs, d’entraineurs et de cadres
techniques) se sont dites prêtes à s’investir dans ces formations. L’AFCAM (Association
Française du Corps Arbitral Multisports) a notamment proposé d’intégrer à son programme de
tronc commun de formation des arbitres multisports une sensibilisation au nouveau dispositif
légal d’ouverture des paris en ligne ainsi que les dispositions spécifiques à la préservation de
l’intégrité des compétitions sportives. De même, pour Joël Muller, président de l'UNECATEF
(Union Nationale des Entraîneurs et Cadres Techniques du Football), les entraineurs pourraient
participer à la mission de sensibilisation et d'information qui devrait viser également le milieu
sportif amateur qui est composé de parieurs potentiels et, pour certains, de futurs acteurs
professionnels. La FEP (Fédération des Entraineurs Professionnels) qui réunit les syndicats des
entraineurs et éducateurs du football (UNECATEF), du basket-ball (SCBasket), du handball
(HMaster), du rugby (TECH XV) et du volley-ball (SEEVB) a relayé cette proposition et
envisage d'initier de telles formations.
Les organisations représentatives des sportifs sont également très impliquées sur le sujet. La
FNASS (Fédération Nationale des Associations et des Syndicats de Sportifs) a relayé les
préoccupations de ses adhérents concernant l'information des sportifs eux-mêmes sur le sujet
de l'intégrité du sport en lien avec les paris et leur volonté d'être associés à ces questions.
53
Article 32 de la loi n°2010-476 du 12 mai 2010.
54
Article 32 I. de la loi n°2010-476 du 12 mai 2010 dispose en son alinéa 2 que : "Les fédérations délégataires
doivent intégrer au sein du code de leur discipline des dispositions ayant pour objet d'empêcher les acteurs de la
compétition sportive d'engager, directement ou par personne interposée, des mises sur des paris reposant sur
cette compétition et de communiquer à des tiers des informations privilégiées, obtenues à l'occasion de leur
profession ou de leurs fonctions, et qui sont inconnues du public."
L'AJPH (Association des Joueurs Professionnels de Handball) et le SNB (Syndicat National des
Basketteurs) notamment, se sont d'ores et déjà associés aux initiatives de EU ATHLETES
(Association européenne des athlètes élite) pour promouvoir directement auprès des joueurs
des règles sur le sujet, en les mettant en garde sur les risques auxquels ils s'exposent et en leur
fournissant des conseils d'ordre général sur les questions liées à l'intégrité du sport et des paris.
Ces initiatives doivent être saluées, généralisées mais également coordonnées.
D'une manière générale, les organisations professionnelles constituent un relai pertinent sur ce
sujet, en raison de la confiance instaurée avec les acteurs des compétitions et de la fréquence
de leurs échanges.
Si une formation peut être assurée par les organisations professionnelles directement auprès de
la catégorie d’acteurs qu’elles représentent, de tels programmes nécessiteront également le
soutien d’experts en matière de paris, voire de représentants des autorités publiques,
susceptibles d’alerter sur les éventuels risques liés à des organisations criminelles et la mise à
disposition d'instruments adaptés de communication.
Un contrôle des actions conduites par les fédérations devrait être prévu dans le cadre des
conventions d’objectifs conclues entre ces fédérations et le Ministère des sports.
108. En outre, cette formation devrait être intégrée notamment dans les référentiels des diplômes et
55 56
examens d’éducateurs sportifs et d’agents de joueurs .
109. Cette formation des acteurs, qu’il s’agisse des compétiteurs eux-mêmes ou des officiels,
notamment les arbitres, est un préalable indispensable pour les responsabiliser voire, en cas de
manquements, pouvoir les sanctionner dans le champ disciplinaire.
55
Articles L.212-1 et s. du code du sport.
56
Article L.222-6 du code du sport. Conformément aux dispositions de l'article R. 222-9 du code du sport, le
programme et les épreuves de l'examen sont fixées sur proposition de la commission (constituée conformément
aux dispositions de l'article R. 222-3 du code du sport), par délibération de l'instance dirigeante compétente de la
fédération délégataire compétente, soumise à homologation du ministre chargé des sports.
PROPOSITION OPERATIONNELLE 4.1
Constituer un groupe de travail sous l'égide du Ministère des sports, associant les
fédérations et les organisations représentatives des acteurs du mouvement sportif, en
relation avec l'ARJEL et les services de l'Etat compétents (parquet, services de police
judiciaire et des douanes, TRACFIN) afin d’établir un programme de formation.
Intégrer dans les référentiels des diplômes et examens d'éducateurs sportifs et d'agents
de joueurs une formation sur l'intégrité des compétitions sportives en lien avec les paris
sportifs.
b. Détection des cas de manipulation et traitement des alertes
110. La détection de cas suspects et le traitement des alertes est un sujet central en matière de
préservation de l’intégrité des compétitions sportives.
Ce dispositif doit permettre d'émettre des alertes pour pouvoir agir, lorsque cela est possible,
avant même le déroulement de la compétition.
111. La question de la mutualisation des moyens de surveillance mais également des remontées
d’information ainsi que de l’analyse des alertes milite en faveur d’un lieu unique de traitement.
112. En l’absence de certitudes quant à la nature des préconisations qui pourraient ressortir des
travaux notamment menés par le Conseil de l’Europe et le CIO sur ces questions et notamment
des instruments juridiques qui pourraient être choisis, il convient d’envisager une solution
nationale aux contours suffisamment souples pour pouvoir s’adapter aux évolutions
internationales.
113. Pour autant, un lieu unique de mutualisation des ressources notamment pour générer des
alertes grâce à la coopération tant du mouvement sportif que des opérateurs et des autorités
publiques apparaît nécessaire et ce, dès que possible.
114. La réflexion quant à une future agence nationale soulève plusieurs questions. Notamment, faut-
il limiter, ou non, son champ d’action à la corruption sportive en matière de paris ou faut-il plus
généralement traiter de la préservation de l’intégrité des compétitions sportives ?
Il a été également suggéré lors des auditions d'élargir l'éventuel champ de compétence à la
transparence financière des instances sportives afin d'assurer efficacement la lutte contre le
blanchiment.
Faut-il envisager la préfiguration d’une telle agence sous une forme autonome, la rattacher au
mouvement sportif ou encore la rattacher au régulateur du secteur des paris sur le modèle
anglais ? Dans cette hypothèse, ses compétences devraient être élargies pour lui permettre de
décider de l’annulation des paris suspects.
Le modèle de fonctionnement de cette unité devrait être reproduit avec des connexions
internationales spécifiques pour la protection des Jeux Olympiques de Londres 2012.
115. Au stade de ce rapport, il est proposé de préfigurer la mise en place d'une telle structure, en la
limitant strictement aux paris sportifs et en la centrant, dans un premier temps, sur les systèmes
de monitoring et d'alerte.
Il s’agit donc dans un premier temps de recommander le recours à une structure présentant
suffisamment de souplesse pour ne pas figer le modèle français et lui permettre d'évoluer, tout
en assurant l'effectivité des missions et de la collaboration entre mouvement sportif, opérateurs
de paris et autorités publiques afin d'assurer la protection de l'intégrité du sport français face au
développement des paris.
57
Report of the Sports Betting Integrity Panel, février 2010
PROPOSITION N°5
Il convient, en premier lieu, de mettre en place les outils nécessaires à la détection des
anomalies sur les compétitions en lien avec les paris sportifs, aidés en cela par l'instrument
juridique qu'est le droit d'exploitation de l'organisateur, appliqué aux paris.
117. L’efficacité du dispositif de surveillance est nécessairement liée à la qualité et à la quantité des
informations qui l’alimentent ainsi qu’à la pertinence des référentiels d’analyse (connaissance
du comportement des parieurs, pertinence de la cote proposée, d’une part et connaissance de
la discipline sportive, des spécificités éventuelles de la compétition et des performances des
acteurs de la compétition, d’autre part).
Du côté du mouvement sportif international, la plupart des outils de monitoring mis en place
procèdent essentiellement à l’analyse des cotes des opérateurs et ne disposent pas toujours
des montants des mises et donc des éventuels volumes anormaux engagés (à l’exception des
sites d’exchange betting).
118. Il n’existe pas d’éléments chiffrés publics sur le nombre d’alertes générées par ces différents
systèmes.
119. Ces systèmes ont un coût important. Or, ils sont développés par différents acteurs, opérateurs
d’un côté, mouvement sportif de l’autre, voire par différents sports de manière indépendante les
uns des autres. S’il existe des spécificités d’un sport à l’autre, la mutualisation de ces outils de
détection est pertinente. Elle est d'ailleurs envisagée par le CIO.
120. Le monitoring ne se met aujourd’hui en place que pour certains sports en France, voire
uniquement sur certaines compétitions de ces disciplines. Il doit être enrichi des données
provenant des opérateurs (c'est notamment le cas dans le cadre des contrats d'organisation de
paris conclus en application du "droit au pari") mais doit également concerner des paris
enregistrés hors de France. Certains sports n'auront pas les moyens d'assurer un tel monitoring
alors même qu'ils sont exposés aux risques. Le sport amateur notamment est une cible de
corruption en lien avec des paris. La liste des catégories de compétitions établie par l'ARJEL, si
elle veille à écarter de tels facteurs de risques, ne concerne que les seuls opérateurs agréés
pour le marché français. Ces sports, ou certaines de leurs compétitions, peuvent être supports
de paris enregistrés depuis l'étranger.
121. Dans le cadre d'un dispositif mutualisé, il conviendra de procéder à la sélection d'un prestataire
de systèmes de monitoring en adoptant le modèle le plus pertinent pour établir un système
commun sur lequel pourraient s’interconnecter les systèmes déjà mis en place par certaines
fédérations internationales. Le choix du prestataire devra tenir compte de la nécessité de
prévenir tout conflit d'intérêts.
122. Il serait opportun d'y associer les autorités publiques, notamment l’ARJEL qui dispose d’outils
de surveillance du marché français des paris sportifs mais également les opérateurs. Il convient
de mettre en place un dispositif mutualisé ou ouvert, permettant d'intégrer des données d'une
part, issues des conventions de cession des droits d'exploitation et d'autre part, captées par des
logiciels d'observation. Ces données doivent être corrélées avec les données relatives au
déroulement des compétitions. Seul un outil mutualisé ou accessible aux sports les moins
médiatiques permettra d'être efficace. De plus les économies d’échelle seront importantes.
123. De tels dispositifs existent à l’étranger et permettent de mettre en place des mécanismes
protecteurs quand les informations sont disponibles avant le début de la compétition (c’est ainsi
que les arbitres peuvent être changés en première ou deuxième ligue anglaise de football avant
le début du match, en cas d’alertes).
124. Il s'agit donc de mettre en place un outil mutualisé et ouvert et ce, dans l'intérêt du sport
français, intérêt partagé par le sport professionnel et amateur.
Dans le souci de conserver une certaine souplesse pour l'avenir, il convient d'envisager un
projet de mutualisation du monitoring, auquel le mouvement sportif pourra adhérer
volontairement et porté par une structure commune n'ayant pas nécessairement vocation à
perdurer mais pouvant réunir l'ensemble des acteurs concernés et assurer un financement
cohérent.
125. Ces données conduisent à préconiser aujourd'hui la création d'un groupement d'intérêt public
(GIP) afin de gérer cette activité d'intérêt commun en matière de sport.
58
La forme du groupement d'intérêt public, initialement créée dans le domaine de la recherche ,
apparaît en effet particulièrement adaptée pour porter un tel projet. Il s'agit d'une modalité
particulière d'association de partenaires publics et/ou privés au sein d'une structure juridique,
personne morale de droit public, dotée de l'autonomie financière. Dans le domaine du sport, le
recours au GIP est spécifiquement prévu par les dispositions de l'article L.114-1 du code du
59
sport pour "exercer ensemble, pendant une durée déterminée, des activités d'intérêt commun
en matière de sport." Ces activités doivent relever de la mission ou de l'objet social de chacune
des personnes morales composant le groupement.
58
Loi n°82-610 du 15 juillet 1982 d'orientation et d e programmation pour la recherche et le développement
technologique de la France.
59
Article L.114-1 du code du sport : "Des groupements d'intérêt public dotés de la personnalité morale et de
l'autonomie financière peuvent être constitués soit entre des personnes morales de droit public, soit entre une ou
plusieurs d'entre elles et une ou plusieurs personnes morales de droit privé pour exercer ensemble, pendant une
durée déterminée, des activités d'intérêt commun en matière de sport. Ces activités doivent relever de la mission
ou de l'objet social de chacune des personnes morales composant le groupement. Les dispositions des articles L.
341-1 à L. 341-4 du code de la recherche sont applicables aux groupements prévus au présent article.
126. En l'espèce, le recours au GIP permettra de gérer en commun un outil de monitoring. Le
caractère nécessairement temporaire du GIP permettra de ne pas figer la forme définitive de la
structure devant gérer cet outil, dans l'attente d'éventuels instruments internationaux qui
pourraient être choisis. Le GIP permettrait donc sur la base d'une participation volontaire de
mettre en place et de gérer un outil commun dans l'intérêt général du mouvement sportif
français et ce, en assurant la présence de l'Etat à travers le Ministère des sports mais
également du régulateur sectoriel des paris en ligne (ARJEL). S'agissant du mouvement sportif,
il devrait être le plus largement représenté dans un tel GIP et ce, dans l'ensemble de ses
composantes, CNOSF et fédérations sportives. Plus largement, il conviendrait que se
mobilisent et soient membres de ce GIP tant les acteurs du sport professionnel que du sport
amateur. Chacun de ses membres devrait apporter des moyens financiers, matériels ou
humains à ce groupement.
127. S'agissant du sport professionnel, il serait souhaitable que les organisateurs bénéficiant du
"droit au pari" (organisateurs de droit privé et fédérations sportives) participent à ce projet.
60
En effet, conformément aux dispositions du code du sport , le droit d'exploitation, expression
du droit de propriété des organisateurs sur leurs manifestations sportives, s'applique à l'activité
de paris dans lequel il est d'autant plus justifié qu'il permet un contrôle de l'organisateur sportif
sur les paris proposés par les opérateurs de paris.
Ces organisateurs pourraient donc apporter au GIP une première source de financement à
travers une partie des revenus qu'ils tirent de la commercialisation du "droit au pari".
128. Le sport amateur d'une manière générale, de même que certains évènements sportifs
professionnels, générant peu de "droit au pari" ou non autorisés comme supports de paris par
l'ARJEL en France, devraient également pouvoir participer à ce GIP et bénéficier de cet outil
commun. En effet, ils apparaissent également exposés aux risques de manipulation des
résultats des compétitions du fait de paris enregistrés depuis l'étranger. Ils peuvent en effet être
structurellement sensibles à des approches pour des trucages de compétitions (pratique non
rémunérée de l'activité, faiblesse éventuelle de l'enjeu sportif etc.). L'exposition au risque n'est
pas proportionnée à la valeur de l'événement sportif.
129. S'agissant d'un outil d'intérêt commun, il doit être accessible aux parties qui ne disposeront pas
nécessairement des moyens financiers pour son fonctionnement. Cela milite en faveur d'un
60
Articles L.333-1 et L.333-1-1 et s. du code du sport.
financement partiel par le Centre national pour le développement du sport (CNDS). Le
financement par le CNDS d'un tel projet est conforme à ses missions telles que définies par
l'article R. 411-2 du code du sport.
130. Le financement du GIP serait donc assuré pour une part par le CNDS et pour une autre par la
contribution des organisateurs d'évènements ayant commercialisé un droit au pari (une certaine
part du prix de cession de ce droit étant apportée, par ses titulaires, dans le cadre de leur
adhésion volontaire au GIP).
132. Les modalités de fonctionnement d'un tel GIP devront assurer la confidentialité des alertes
émises en n'informant que les seules instances sportives concernées et en assurant des
échanges de ce GIP avec les autorités publiques compétentes afin que, le cas échéant, des
vérifications et des enquêtes puissent être engagées par ces dernières.
PROPOSITION OPERATIONNELLE 5
Créer un Groupement d'intérêt public (GIP), personne morale de droit public, bénéficiant
d'une autonomie financière et à durée nécessairement déterminée, assurant la mise en
œuvre et la gestion d'un système de monitoring mutualisé.
Prévoir la participation au GIP de l'Etat (représenté par le Ministère des sports et par
l'ARJEL), du CNDS, et des composantes du sport professionnel et du sport amateur :
CNOSF, fédérations sportives, ligues professionnelles, organisateurs visés à l'article
L.331-5 du code du sport.
Financement du GIP par ses membres, notamment à travers le "droit au pari" et le CNDS,
au titre de ses missions.
61
Le cas échéant, une modification de l'article R. 411-2 du code du sport pourrait être envisagée afin de
sécuriser juridiquement la participation du CNDS.
STRUCTURE GERANT LE SYSTEME DE MONITORING MUTUALISE
Ministère des
sports
ARJEL
FEDERATIONS
SPORTIVES
GIP
Systèmes de
surveillance
des
compétitions
CNDS et des paris CNOSF
ORGANISATEURS
DE
COMPETITIONS
OPERATEURS SPORTIVES
DE PARIS Privés,
Fédérations,
SPORTIFS Ligues
Professionnelles
PROPOSITION N°6
133. Les outils de monitoring permettent d’émettre un certain nombre d’indicateurs et les analysent
afin de confirmer, le cas échéant, des alertes sur la régularité du pari et/ou du déroulement de
la compétition, support du pari.
134. A titre d’exemple, le Early Warning System de la FIFA est un système de monitoring financé par
la FIFA et les fédérations nationales membres. Il fonctionne avec environ 450 partenaires
opérateurs et analyse près de 250 offres d'opérateurs. Le premier outil de détection d’une
éventuelle corruption sportive liée à un pari sportif est en effet la surveillance de l’activité de
paris elle-même. Mais, il utilise également une ligne téléphonique ainsi que des lanceurs
d'alertes (whistleblowers) afin de recueillir des informations.
135. En effet, outre la surveillance des paris, il convient de pouvoir recueillir des informations
notamment en provenance du milieu sportif.
136. Lors des auditions, il a été souligné que les acteurs du sport qui étaient susceptibles d’avoir des
doutes sur certains faits pouvant révéler des manipulations de compétitions sportives devaient
pouvoir en faire part, sans être eux-mêmes mis en cause. La remontée d'informations doit
pouvoir être faite de manière anonyme.
137. Ces remontées d'informations qui peuvent alimenter les systèmes de monitoring devraient être
placées sous la responsabilité des fédérations sportives. Pour autant, les lanceurs d’alertes
doivent pouvoir être gérés par d’autres entités que les seuls organisateurs des compétitions ou
les fédérations sportives elles-mêmes.
Il faut noter à cet égard que la ligne mise en place par la FIFA, elle-même, pour la Coupe du
monde de football 2010 n'a pas atteint ses objectifs, ce qui militerait pour la gestion de ce type
de numéros par d’autres entités que les fédérations ou les organisateurs d'évènements sportifs
eux-mêmes.
Il est suggéré que différents systèmes de remontée d'informations soient mis en place sous
l’égide de différentes organisations sportives et professionnelles, comme c’est le cas pour
l’UEFA qui met en place une coopération sur cette question avec la FIFPro (Fédération
Internationale des Footballeurs Professionnels).
138. Sur la forme, cette remontée d'informations pourrait s'effectuer par le biais d'une ligne
téléphonique mais également par voie électronique (site Internet et adresse de courrier
électronique).
139. Dans l'hypothèse de la création du GIP envisagée pour la mise en œuvre de la proposition n°5,
il serait pertinent que le type d'informations susceptibles d'être collectées par le biais d'un tel
système lui soit communiqué afin qu'il puisse générer des alertes.
141. La mise en place de tels systèmes de remontées d'informations par les fédérations sportives
pourraient utilement être inscrites dans les conventions d'objectifs conclues par le Ministère des
sports et être contrôlées dans ce cadre.
PROPOSITION OPERATIONNELLE 6
Inscrire dans les conventions d'objectifs conclues entre le Ministère des sports et les
fédérations sportives la mise en place de systèmes de remontées d'informations (lignes
téléphoniques, sites internet, adresses de courrier électronique).
- d'un système par discipline sportive, dont la gestion pourrait être confiée aux
différentes organisations représentatives des acteurs des compétitions sportives et dont
les données seraient transmises pour traitement au GIP et/ou aux autorités publiques.
PROPOSITION N°7
142. Les alertes générées par les systèmes de monitoring doivent permettre, lorsqu'elles sont
antérieures au déroulement de la compétition, de déclencher rapidement la mise en œuvre de
procédures telles que celles envisagées au titre des bonnes pratiques évoquées au titre de la
proposition n°1 (mise sous surveillance du déroulem ent de la compétition, modification
d'arbitres, information des organisateurs et des participants à la compétition etc.).
143. De telles alertes générées par des systèmes fondés essentiellement sur les évolutions
anormales des paris ou encore par des lanceurs d'alertes sont par ailleurs susceptibles de créer
des rumeurs infondées. Il s’agit d’une préoccupation des différents acteurs du mouvement
sportif.
Il conviendrait donc d’envisager des moyens de pouvoir rapidement démentir toute rumeur
infondée notamment par la mise en place d’analyses d’experts ou de saisir, le cas échéant, les
autorités compétentes dans le domaine sportif ou pénal.
A cet égard, notamment, on peut recommander lorsque des images sont disponibles, le
visionnage par des experts. On pourrait également envisager d’utiliser les statistiques
disponibles sur les performances sportives (comme elles peuvent exister dans le football
professionnel, en regrettant toutefois que la totalité des stades de la Ligue 1 ne soient pas
équipés de moyens de captation et d'analyse) afin d’écarter les soupçons lorsque le
déroulement de la compétition lui-même permet de le faire.
Ces données devraient être corrélées avec les données résultant des opérations de paris voire
avec les données pouvant exister sur d'éventuels mouvements financiers inexpliqués.
144. De telles vérifications nécessitent donc non seulement l'expertise sportive mais également
l'accès aux données des opérateurs de paris, notamment agréés en France, et à une expertise
en matière de paris ainsi que les données et l'expertise permettant de s'assurer de la régularité
des mouvements financiers.
En effet, l'ARJEL est, d'ores et déjà, chargée au titre des dispositions de l'article 34 de la loi
n°2010-476 du 12 mai 2010, d'exercer une surveillan ce des opérations de pari en ligne et de
participer à la lutte contre les sites illégaux et contre la fraude. Elle peut procéder à des
62
vérifications en vue d'assurer la sincérité des opérations de paris , notamment à partir des
63
informations dont elle dispose à partir du support matériel d'archivage ("Frontal") qui
enregistre les données échangées entre les parieurs et les plateformes des opérateurs de jeux
et de paris en ligne agréés. Il entre dans les compétences de l'ARJEL de s'assurer que les
opérations de paris sont sincères et notamment en matière de paris sportifs, que les supports
de ces paris ne sont pas manipulés dans le but d'assurer un résultat et donc un gain indu.
En outre, l'ARJEL est l'autorité de contrôle des obligations de lutte contre le blanchiment et le
financement du terrorisme auxquelles sont assujettis les opérateurs de jeux et de paris en ligne
agréés. Elle édicte d'ailleurs les lignes directrices applicables en la matière à ces opérateurs.
Elle a plus particulièrement, dans ce cadre, des relations avec TRACFIN. L'ARJEL serait en
mesure d'échanger avec TRACFIN sur d'éventuels mouvements financiers suspects signalés.
L'ARJEL, pour l'accomplissement de ses missions, peut en outre recueillir toutes les
informations nécessaires auprès des ministres compétents, des opérateurs de paris en ligne
64 65
titulaires de l'agrément , communiquer spontanément avec la DGDDI et le cas échéant
procéder à des signalements auprès du procureur de la République sur le fondement de l'article
40 du code de procédure pénale.
146. En fonction des alertes émises, l'ARJEL devrait pouvoir faire appel à des experts extérieurs
notamment issus du mouvement sportif et instaurer une collaboration avec les organisateurs
des compétitions et les fédérations concernés afin d'avoir notamment accès aux
enregistrements des compétitions, aux éventuels rapports des autorités sportives portant sur le
déroulement de la compétition etc.
147. Suivant les résultats des analyses menées, l'ARJEL pourrait transmettre le dossier à l'instance
sportive compétente, saisir les autorités publiques compétentes pour engager des enquêtes et
d'éventuelles procédures pénales. Cette proposition est par ailleurs liée aux dispositifs ci-après
proposé en matière de traitement des déclarations de soupçons (proposition 10).
PROPOSITION OPERATIONNELLE 7
Mettre en place au sein de l'ARJEL une cellule de traitement des alertes portant sur
l'intégrité des compétitions sportives en lien avec les opérations de paris par
redéploiement de ses effectifs.
62
L'ARJEL doit veiller au respect des objectifs de la politique des jeux et paris en ligne, au titre desquels le
législateur a inscrit l'intégrité des opérations de jeu (articles 3 et 34 de la loi n°2010-476 du 12 m ai 2010).
63
Article 31 de la loi n°2010-476 du 12 mai 2010 et D ossier des Exigences Techniques de l'ARJEL.
64
Article 42 de la loi n°2010-476 du 12 mai 2010.
65
Article 65 ter du code des douanes.
DISPOSITIF DE TRAITEMENT DES ALERTES
GIP
MONITORING
REMONTEES
INFORMATIONS
Alertes
TRACFIN
Analyse des
mouvements
financiers
suspects ARJEL
Traitement des
alertes :
Classement ou
Transmission
pour procédures
FEDERATIONS PARQUET
SPORTIVES
Procédures
Procédures pénales
disciplinaires
c. Enquêtes et sanctions
148. Le mouvement sportif est confronté aux limites de ses attributions et compétences notamment
en matière de pouvoir d’investigation.
149. Les fédérations sportives françaises se mettent en conformité avec les dispositions de la loi
n°2010-476 du 12 mai 2010 laquelle prévoit en son a rticle 32 qu’elles doivent adopter au sein
du code de leur discipline des règles d’interdiction pour les acteurs des compétitions :
- d’engager, directement ou par personne interposée, des mises sur des paris reposant sur les
compétitions auxquelles ils participent ;
150. Les fédérations françaises ont ainsi dû déterminer chacune pour leur discipline, la liste des
acteurs de la compétition concernés ainsi que la nature des sanctions disciplinaires afférentes à
ces interdictions. Elles ont fait valoir des difficultés de rédaction de ces règles d’interdiction liées
au périmètre des personnes relevant de leur pouvoir disciplinaire.
Elles ont également souligné les difficultés d’application. En effet, pour mettre en œuvre des
procédures disciplinaires, elles sont confrontées à des difficultés de preuve.
151. Au niveau international, il faut noter la volonté du mouvement sportif d’adopter des standards
communs afin que les règlements sportifs et disciplinaires traitent de règles de prévention de
66
conflits d’intérêts et d’interdiction de manipulation des résultats .
Il existe un véritable problème de preuve qui est lié aux moyens d’investigation limités des
fédérations sportives.
152. La volonté de sanctionner de tels comportements apparaît pourtant assez forte et les
fédérations telles que l’UEFA ont sanctionné des personnes impliquées dans des affaires de
corruption liées à des paris en prononçant des interdictions à vie d'exercer toute activité relative
au football. Ces décisions ont été confirmées partiellement par le Tribunal arbitral du sport
67
(TAS), l'une des sanctions ayant été annulée au motif de l'insuffisance de preuves .
153. L’adoption de dispositions spécifiques par les fédérations sportives et la mise en œuvre du
pouvoir disciplinaire sportif apparaissent ainsi nécessaires mais insuffisantes.
66
Standards communs SportAccord.
67
Cas de matches truqués concernant le club macédonien du FK Pobeda, impliquant le président de Pobeda
Aleksandar Zabrcanec et un ancien joueur Nikolce Zdraveski : communiqué sur le site www.uefa.com en date du
23 avril 2010.
154. Les instances sportives souhaitent que des enquêtes relatives à ces affaires de corruption
sportive soient menées par des services dotés de moyens de police judiciaire.
En effet, tant par manque de moyens d'investigation qu'en raison de l'implication de réseaux
criminels organisés, les instances sportives souhaitent une prise en charge effective de ces
affaires par les autorités publiques tant au niveau des investigations que des poursuites
pénales éventuelles.
155. Différentes personnes auditionnées ont fait valoir que plusieurs éléments font obstacle à la
prise en charge effective de ces affaires de corruption sportive par les autorités publiques :
• l’absence d’intérêt pénal des autorités publiques pour ces affaires qui relèvent a priori
du seul pouvoir disciplinaire sportif ;
156. L'efficacité des mesures de protection de l'intégrité des compétitions sportives face au
développement des paris pose la question des modalités de la pénalisation des manipulations
des résultats des compétitions sportives elles-mêmes.
157. Plusieurs raisons peuvent militer en faveur de l'adoption d'un dispositif pénal spécifique qui
consisterait à incriminer la manipulation intentionnelle du résultat d'une compétition sportive ou
de l'une de ses phases de jeu dans le but d'en tirer un intérêt ou un avantage qui ne résulte pas
de la seule pratique normale et loyale du sport.
158. En premier lieu, il s'agit de disposer d'un instrument adapté pour sanctionner des
comportements qui portent atteinte à l'ordre public, dont l'appréhension par les délits existants
peut poser des difficultés en termes de typologie des faits incriminés ou encore pour des
raisons liées au lieu de commission de l'infraction ou à la qualité des personnes à l'origine des
manipulations portant sur le déroulement de l'épreuve sportive.
159. Compte tenu du rôle social et économique du sport, les manipulations réalisées sur des
compétitions sportives pourraient être considérées, en elles-mêmes, comme représentant une
véritable menace à l'ordre public.
160. En tout état de cause, certains cas de manipulations sur des compétitions sportives, notamment
lorsqu'ils sont liés à des affaires de paris, peuvent révéler des réseaux de criminalité organisée.
161. Faciliter l'incrimination pénale des faits d'altération de la sincérité des compétitions sportives
revêt un intérêt pour la protection de l'ordre public tant en raison du rôle social du sport qui a été
68
rappelé par le législateur qu'afin d'enrayer des comportements criminels qui s'expriment
notamment à travers de telles manipulations.
162. En deuxième lieu, l'instauration d'un délit pénal spécifique permettrait de faciliter la mise en
œuvre de moyens d'investigation des autorités publiques et d'instaurer une politique pénale
volontariste pour le traitement de ces affaires. En l'état, les difficultés de rattachement à un délit
principal rendent l'activité frauduleuse de manipulation de compétitions sportives peu risquée
pour leurs auteurs. Les pouvoirs d'investigation du mouvement sportif ne permettent pas, à lui
seul, de révéler les éléments de preuve suffisants.
164. L'opportunité de légiférer sur un délit spécifique peut faire débat. La question se pose de savoir
si le droit commun n'est pas, en l'état, suffisant pour permettre d'appréhender pénalement les
comportements de fraude sportive.
68
Article L. 100-1 du code du sport.
69
Le délit de corruption passive et active des personnes n'exerçant pas une fonction publique
peut en effet s'appliquer à certains cas d'altération des compétitions sportives liés à des paris
70
sportifs. Il en est de même pour le délit d'escroquerie . En outre, les mouvements financiers
attachés à ces manipulations particulièrement lorsqu'elles sont en lien avec des paris peuvent
71
relever du délit de blanchiment . C’est au vu des délits déjà existants, que l’on doit s'interroger
sur l'intérêt en termes de technique juridique de l'instauration d'un délit spécifique.
165. Au niveau international, L'EPAS pour le Conseil de l'Europe s'interroge également sur
l'opportunité de la création d'un délit spécifique, dans le prolongement de la résolution relative à
la "Promotion de l'intégrité du sport contre les manipulations des résultats (matchs arrangés)"
ème
adoptée lors de la 18 Conférence informelle du Conseil de l'Europe des ministres
responsables du sport à Bakou, Azerbaïdjan le 22 septembre 2010.
L'annexe de cette résolution comporte en effet des lignes directrices sur les mesures
susceptibles d'être prises par les Etats, les opérateurs de paris et le mouvement sportif.
Elle invite notamment les Etats à ériger en infraction pénale les manipulations des résultats
sportifs.
167. Le 7 février 2011, des députés européens ont d'ailleurs posé une question relative à la
pénalisation des fraudes sportives à la Commission ainsi qu'au Conseil de l'Union européenne :
Fausser les résultats des rencontres nuit à la fonction sociale et éducative du sport et
affecte l’éthique, sur le plan tant professionnel qu’amateur, dans la mesure où il s’agit
d’une menace directe pour l’intégrité des compétitions sportives. Souvent, les cas de
tricherie sont liés à des paris illégaux et à la corruption et ils impliquent généralement des
réseaux criminels internationaux.
69
Articles 445-1 et 445-2 du code pénal.
70
Article 313-1 du code pénal.
71
Articles 324-1 et s. du code pénal.
À l’entame de la saison 2009/2010, l’UEFA a donné le coup d’envoi du «système de
détection des fraudes sur les paris», qui surveille 31 000 matches par saison:
1 800 matches organisés directement par l’UEFA et 29 000 matches de première et
deuxième divisions nationales et de coupes nationales dans 53 fédérations membres. En
cas d’anomalies, ces données, rassemblées et analysées par un ancien responsable haut
placé de la police et un expert en paris, sont transmises aux autorités nationales qui
doivent prendre les mesures nécessaires.
Il faut souligner à cet égard les dispositions du Traité sur le Fonctionnement de l'Union
européenne (TFUE) et particulièrement son article 83 qui dispose que " Le Parlement européen
et le Conseil, statuant par voie de directives conformément à la procédure législative ordinaire,
peuvent établir des règles minimales relatives à la définition des infractions pénales et des
sanctions dans des domaines de criminalité particulièrement grave revêtant une dimension
transfrontière résultant du caractère ou des incidences de ces infractions ou d'un besoin
particulier de les combattre sur des bases communes. Ces domaines de criminalité sont les
suivants: le terrorisme, la traite des êtres humains et l'exploitation sexuelle des femmes et des
enfants, le trafic illicite de drogues, le trafic illicite d'armes, le blanchiment d'argent, la
corruption, la contrefaçon de moyens de paiement, la criminalité informatique et la criminalité
organisée."
Ainsi, une harmonisation de la politique pénale des Etats membres en matière de corruption
notamment pourrait appréhender à terme la question des atteintes à l'intégrité des compétitions
sportives. Cependant les délais d’harmonisation au niveau communautaire doivent inciter à agir
au niveau national sans plus attendre.
168. Au sein de l'Union européenne certains pays ont ainsi légiféré. On peut relever qu'en droit
72
anglais, le Gambling Act de 2005 prévoit un délit de "cheating" qui permet de sanctionner
pénalement la fraude en matière de paris ainsi que tout acte ayant permis cette fraude. Ce délit
appréhende ainsi indirectement la manipulation du résultat de la compétition sportive dès lors
73
qu'il est en lien avec les paris dans les termes suivants :
(b) fait quoi que ce soit dans le but de permettre ou d’aider une personne
à tricher à l’occasion de jeux ou de paris.
(3) Sans préjudice des dispositions du paragraphe (1), tricher aux jeux ou aux
paris peut, en particulier, consister en des actes de tromperie ou
d'ingérence, ou des tentatives de tels actes, en relation avec :
(4) Une personne coupable d’une infraction en vertu du présent article est
passible :
72
Section 42 du Gambling Act 2005 : (1)A person commits an offence if he (a)cheats at gambling, or (b)does
anything for the purpose of enabling or assisting another person to cheat at gambling. (2)For the urposes of
subsection (1) it is immaterial whether a person who cheats (a) improves his chances of winning anything, or
(b)wins anything.(3)Without prejudice to the generality of subsection (1) cheating at gambling may, in particular,
consist of actual or attempted deception or interference in connection with—(a)the process by which gambling is
conducted, or(b)a real or virtual game, race or other event or process to which gambling relates. (4)A person
guilty of an offence under this section shall be liable—(a)on conviction on indictment, to imprisonment for a term
not exceeding two years, to a fine or to both, or(b)on summary conviction, to imprisonment for a term not
exceeding 51 weeks, to a fine not exceeding the statutory maximum or to both. (5)In the application of subsection
(4) to Scotland the reference to 51 weeks shall have effect as a reference to six months.(6)Section 17 of the
Gaming Act 1845 (c. 109) (winning by cheating) shall cease to have effect.
73
Traduction libre.
74
Il faut noter que dans le cadre du rapport Parry , il a été recommandé d'envisager de revoir les
termes de ce délit afin d'en favoriser la mise en œuvre.
Les éventuelles procédures disciplinaires sportives et procédures pénales sont autonomes les
unes des autres.
169. Le droit Italien a instauré un délit spécifique de fraude sportive dans sa loi n°401 du 13
décembre 1989 portant intervention dans le secteur des jeux et des paris clandestins et
75
protection du déroulement des compétitions . Il appréhende pénalement le fait pour toute
personne d'offrir ou de promettre de l'argent ou tout autre avantage à l'un des participants à une
compétition sportive afin d'atteindre un résultat différent de celui qui devrait résulter du
déroulement normal et loyal de la compétition, ou réalise tout autre acte frauduleux destiné au
même objectif. Les sanctions prévues d'un maximum d'une année d'emprisonnement et de
mille euros d'amende sont considérées comme insuffisamment dissuasives.
1. "Toute personne qui offre ou promet de l’argent ou une autre utilité ou avantage à l'un des
participants d’une compétition sportive organisée par les fédérations reconnues par le Comité
national olympique italien (CONI), par l’Union italienne pour le développement des races équines
(UNIRE) ou par d’autres organismes sportifs reconnus par l’Etat et par les associations
adhérentes à ceux-ci, afin d’atteindre un résultat différent de celui consécutif au déroulement
correct et loyal de la compétition, ou réalise d’autres actes frauduleux destinés au même objectif,
est puni de la réclusion allant d’un mois à un an et d’une amende de 500 000 (258 euros) à 2
millions de lires (1 000 euros). Dans les cas de faible gravité seule l’amende s’applique.
2. les mêmes sanctions s’appliquent au participant à la compétition qui accepte l’argent ou autre
utilité ou avantage, ou en accepte la promesse.
3. Si le résultat de la compétition est influencé dans un objectif de réalisation de concours pronostics
et paris régulièrement enregistrés, les faits sont punis d’une peine de prison de 3 mois à 2 ans et
d’une amende pouvant aller de 5 millions de lires (2 500 euros) à 50 millions de lires (25 000
76
euros)" .
74
En juin 2009, le ministre des sports, Gerry Sutcliffe a réuni un panel d'experts – de l'industrie des jeux et paris,
de la police, des joueurs, des instances sportives, des juristes et de la Gambling Commission pour traiter les
problèmes liés à l'intégrité du sport et des paris sportifs. Ce panel a remis son rapport en février 2010, présentant
les lignes directrices et les actions à mener pour une stratégie de préservation de l'intégrité dans le sport et des
paris qui y sont associés. Ce rapport est désigné communément sous le nom de rapport Parry du nom du
président de ce panel.
75
Legge 13 dicembre 1989, n. 401 (in Gazz. Uff., 18 dicembre, n. 294) Interventi nel settore del giuoco e delle
scommesse clandestini e tutela della correttezza nello svolgimento di competizioni agonistiche. (TOTONERO)
76
Traduction libre.
Un même comportement frauduleux peut relever à la fois des procédures disciplinaires
sportives et de la justice pénale.
L’article 2 de la loi n°401/89 prévoit à cet égard que, dans les hypothèses de fraude sportive, un
même comportement peut faire l’objet de procédures parallèles, la mise en œuvre de l’action
pénale et la décision qui en résulte n’influencent pas l’homologation de la compétition, ou toute
autre mesure relevant de la compétence des organes sportifs.
L’article 2.3 de la loi n°401/1989 prévoit que les organes disciplinaires sportifs, dans le seul but
d’exercer leurs compétences, peuvent d'ailleurs demander copie des actes de la procédure
pénale en application de l’article 116 du code de procédure pénale, sauf en cas d’interdiction de
communication résultant de l’article 114 du même code.
Ce délit de fraude sportive a été mis en œuvre à plusieurs reprises, notamment dans des
77 78
affaires de dopage et de corruption .
170. En 2009, le gouvernement espagnol avait annoncé son intention de réprimer pénalement les
conduites les plus graves de corruption dans le sport. Dans le cadre de la réforme de son code
79
pénal (loi 10/1995), entrée en vigueur en décembre 2010 l'Espagne a pénalisé les
comportements visant à influencer de manière délibérée et frauduleuse le résultat d'une
compétition sportive.
Ainsi, l'article 286bis du code pénal espagnol relatif à la corruption entre particuliers a été
amendé afin d'indiquer expressément que ce délit est applicable aux dirigeants, membres
administratifs, employés et collaborateurs des entreprises sportives, les sportifs, les arbitres
lorsqu'ils ont pour finalité de déterminer ou altérer de manière délibérée et frauduleuse le
résultat d'une épreuve, rencontre ou compétition sportive professionnelle.
(iii) Pénalisation des manipulations des résultats des compétitions sportives en droit
français
171. En France, les juridictions pénales ont eu l'occasion de sanctionner pénalement la manipulation
d'une compétition sportive dans l'affaire OM – VALENCIENNES, dans laquelle deux joueurs du
club de football de Valenciennes-Anzin avaient accepté de "lever le pied" et de "faciliter le gain
d'un match" à l'équipe de football de l'Olympique de Marseille en échange d'une somme
d'argent.
77
Par jugement du 11 décembre 2000, le coureur cycliste Marco Pantani avait été condamné à trois de prison
avec sursis sur le fondement du délit de fraude sportive en raison de faits de dopage ayant eu pour finalité de
fausser la course Milan Turin en octobre 1995.
78
Dans le cadre de l'affaire de matchs truqués mis à jour au printemps 2006 dit du "Calciopoli", plusieurs
personnes ont été sanctionnées pénalement sur le fondement de ce texte à des peines d'emprisonnement. Cette
affaire avait été révélée par des écoutes téléphoniques.
79
Ley organica 15/2010 de 22 de Junio de 2010.
La Cour d'appel de Douai, dans un arrêt du 28 novembre 1995, avait déclaré le président du
club de l'OM coupable du délit de corruption active de salariés prévu par l'article 152-6 du code
du travail.
172. Il faut noter que l'article L.152-6 du code du travail, fondement des poursuites dans l'affaire
citée, a été abrogé. Ce type de corruption est désormais appréhendé par la corruption passive
et active des personnes n'exerçant pas une fonction publique.
• Délits de corruption passive et active des personnes n'exerçant pas une fonction
publique (articles 445-1 et 445-2 du code pénal)
"Article 445-1
Modifié par Loi n°2007-1598 du 13 novembre 2007 - art. 1 JORF 1 4 novembre 2007
Est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende le fait, par
quiconque, de proposer, sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, à une
personne qui, sans être dépositaire de l'autorité publique, ni chargée d'une mission de
service public, ni investie d'un mandat électif public exerce, dans le cadre d'une activité
professionnelle ou sociale, une fonction de direction ou un travail pour une personne
physique ou morale ou pour un organisme quelconque, des offres, des promesses, des
dons, des présents ou des avantages quelconques, pour elle-même ou pour autrui, afin
d'obtenir qu'elle accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte de son activité ou de sa
fonction ou facilité par son activité ou sa fonction, en violation de ses obligations légales,
contractuelles ou professionnelles.
Est puni des mêmes peines le fait, par quiconque, de céder à une personne visée au
premier alinéa qui sollicite, sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des
offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques, pour elle-
même ou pour autrui, afin d'accomplir ou de s'abstenir d'accomplir un acte visé audit
alinéa, en violation de ses obligations légales, contractuelles ou professionnelles.
Article 445-2
Modifié par Loi n°2007-1598 du 13 novembre 2007 - art. 1 JORF 1 4 novembre 2007
Est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende le fait, par une
personne qui, sans être dépositaire de l'autorité publique, ni chargée d'une mission de
service public, ni investie d'un mandat électif public exerce, dans le cadre d'une activité
professionnelle ou sociale, une fonction de direction ou un travail pour une personne
physique ou morale ou pour un organisme quelconque, de solliciter ou d'agréer, sans
droit, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons,
des présents ou des avantages quelconques, pour elle-même ou pour autrui, afin
d'accomplir ou de s'abstenir d'accomplir un acte de son activité ou de sa fonction ou
facilité par son activité ou sa fonction, en violation de ses obligations légales,
contractuelles ou professionnelles."
Cependant, il faut noter que la condition préalable du recours à ces infractions concerne la
qualité du corrompu. En effet, le corrompu doit être une "personne qui, sans être dépositaire de
l'autorité publique, ni chargée d'une mission de service public, ni investie d'un mandat électif
public exerce, dans le cadre d'une activité professionnelle ou sociale, une fonction de direction
ou un travail pour une personne physique ou morale ou pour un organisme quelconque".
Il faut donc que le corrompu exerce une fonction de direction ou un travail pour autrui dans le
cadre d'une activité professionnelle ou sociale.
Or, des doutes peuvent exister quant à l'application de cette définition à certaines catégories
d'acteurs des compétitions sportives susceptibles de manipuler les résultats des compétitions
ou des éléments de score notamment s'agissant des sportifs amateurs. En effet, si le
bénéficiaire de l'activité peut être un organisme quelconque y compris une association et que le
travail bénévole est visé, encore faut-il pouvoir considérer que la personne exerce "une fonction
de direction ou un travail" pour cet organisme. On peut s'interroger sur le fait que la pratique
d'une activité sportive, à titre amateur, puisse répondre à la définition d'un travail pour autrui.
On voit ainsi que si le délit de corruption de personnes n'exerçant pas une fonction publique est
susceptible de couvrir certains des cas de manipulation sportive, il ne peut s'appliquer
systématiquement et ce, notamment en raison de la personne même susceptible d'être
corrompue.
173. Le délit d'escroquerie peut également appréhender certains comportements répréhensibles liés
à des manipulations des compétitions sportives.
"Article 313-1
Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22
septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
L'escroquerie est le fait, soit par l'usage d'un faux nom ou d'une fausse qualité, soit par
l'abus d'une qualité vraie, soit par l'emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une
personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice
d'un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service
ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge.
174. Cependant, les éventuels cas pouvant être appréhendés par cette infraction ne constituent pas
l'essentiel des cas de corruption sportive. En outre, la preuve de la commission d'une telle
infraction est particulièrement délicate à rapporter.
175. Enfin, le délit de blanchiment peut utilement être invoqué au soutien de poursuites pénales en
matière de manipulation de compétitions sportives en lien avec des paris. Néanmoins, il ne
s'agit alors que de sanctionner l'un des aspects de ce type d'affaires.
"Article 324-1
Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre
2000 en vigueur le 1er janvier 2002
Le blanchiment est le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l'origine
des biens ou des revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant procuré à celui-ci un profit
direct ou indirect.
1° Lorsqu'il est commis de façon habituelle ou en u tilisant les facilités que procure l'exercice
d'une activité professionnelle ;
176. Il apparaît aujourd'hui socialement utile et justifié au vu des types d'affaires décrites et de leurs
conséquences sur l'ordre public d'appréhender pénalement la manipulation intentionnelle du
résultat d'une compétition sportive ou de l'une de ses phases de jeu dans le but d'en tirer un
intérêt ou un avantage qui ne résulte pas de la seule pratique normale et loyale du sport.
177. Comme cela vient d'être évoqué, le délit de corruption apparaît a priori comme le plus apte à
appréhender le type de comportement que l'on cherche à empêcher en matière de manipulation
sportive liée aux paris. Cependant, son application, en tant que tel, à ce type de comportement
n'est pas évidente et laisse posée la question du rattachement au délit principal pour lancer des
enquêtes de police. Les suspicions de manipulation des compétitions sportives ne permettent
pas en effet, dès leur détection, d'envisager systématiquement l'éventualité de faits de
corruption.
Ainsi, la mise en œuvre des moyens d'investigation à travers l'action publique apparaît souvent
délicate. Sans de tels moyens, la plupart des affaires de fraude sportive ne font pas l'objet de
vérifications suffisantes tant pour la caractérisation éventuelle d'une infraction pénale qu'au
contraire pour écarter les suspicions.
Compte tenu du rôle social et économique du sport, ne faut-il pas considérer que la
manipulation de la compétition, en elle-même, porte atteinte à l'ordre public ? A tout le moins,
ne faut-il pas permettre la mise en œuvre de moyens d'enquête suffisants pour préserver l'aléa
sportif et la confiance du public dans les valeurs du sport. Ainsi, lorsque cela est justifié et que
les suspicions sur le déroulement d'une compétition révèlent effectivement des actions
délictuelles, il faut mettre en œuvre l'action pénale. Lorsque le résultat n'a pas été l'objet de
manipulations frauduleuses, il faut mettre en place les moyens d'investigation permettant de
conclure à cette absence de manipulation du résultat sportif. Ainsi, le public pourra être rassuré
sur la réalité et la sincérité du déroulement de la compétition sportive et de son résultat.
178. Compte tenu des travaux engagés au niveau international et communautaire à partir du délit de
corruption, il semblerait opportun en droit français d'envisager d'aborder la question de la
pénalisation des manipulations des compétitions sportives à partir de la catégorie générique de
la corruption.
179. La question peut se poser, notamment au vu des approches différentes qui existent ainsi en
Grande Bretagne, en Italie et en Espagne, du champ d'application d'un tel délit. Faut-il
uniquement appréhender pénalement les comportements litigieux lorsqu'ils sont liés à des paris
sportifs ou faut-il en étendre le champ ?
Dès lors qu'on invoque le rôle social et économique du sport, il paraît difficile d'écarter la
possibilité d'envisager un délit au champ d'application large.
En termes d'efficacité, tant des moyens de détection que des moyens d'investigation, un tel
type de délit pourrait a priori plus facilement être poursuivi lorsqu'il existe un lien avec des paris
sportifs. En effet, et comme cela a été évoqué précédemment, les trois points de vérification
pertinents d'une alerte sont alors :
Lorsque de tels faits sont en lien avec des paris, il existe une atteinte à l'ordre public tenant non
seulement au déroulement même de la compétition sportive mais en outre au déroulement des
opérations de paris.
La question pourrait alors être envisagée d'un délit spécial de corruption sportive aggravé
lorsque les faits seraient rattachés à des opérations de paris.
180. Dans le cadre de la présente mission, il est apparu, tant pour les raisons de facilitation des
procédures d'investigation que d'affirmation d'une priorité de politique pénale – eu égard aux
enjeux sociétaux et économiques du sport - que la création d'un tel délit pénal en droit français
serait opportune.
181. La création d'un délit spécial de corruption sportive permettrait en effet de faciliter la mise en
œuvre de moyens d'investigation des autorités publiques et d'instaurer une politique pénale
volontariste pour le traitement de ces affaires. Elle est en effet susceptible de constituer un
instrument de priorisation de politique pénale. Elle permettrait en outre de déterminer des
compétences organiques spéciales en termes de poursuites (juridiction spécialisée) et
d'enquêtes. Créer des structures spécialisées, compte tenu de la spécificité des telles affaires,
serait une avancée certaine pour assurer le traitement de telles affaires.
182. On peut noter qu'au niveau international, l'EPAS pour le Conseil de l'Europe s'interroge
également sur l'opportunité de la création d'un délit spécifique.
PROPOSITION OPERATIONNELLE 8
Créer un délit spécifique de corruption sportive au sein du code du sport, délit aggravé
lorsque la corruption sportive est commise en lien avec des paris sportifs.
Proposition de texte :
Art. * Est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 € d'amende le fait, par quiconque,
de promettre ou d'offrir, sans droit, à tout moment et directement ou indirectement, aux parties
des dons ou des avantages quelconques, pour elles-mêmes ou pour autrui, afin qu'elles
modifient le déroulement de cette compétition ou manifestation par des actes ou des
Au sens de l'alinéa précédent, sont parties prenantes à des compétitions sportives, les
organisateurs, les sélectionneurs, les sportifs quelle que soit la nature juridique de leur lien avec
les organisateurs, les agents sportifs, les arbitres, les dirigeants des fédérations sportives
nationales ou internationales, sociétés ou associations sportives et généralement toute
personne dont les fonctions lui permettent d’influer sur le déroulement d’une compétition ou
manifestation sportive.
Art. ** Est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 € d'amende le fait pour une
partie prenante, telle que définie par l’alinéa 2 de l’article *, à une compétition ou à une
promesses, dons, présents ou avantages quelconques, pour elle-même ou pour autrui, afin
qu'elle modifie le déroulement de cette compétition ou manifestation par des actes ou des
183. Afin d'assurer l'efficacité des poursuites dans le cadre de ce délit de corruption sportive et en
tout état de cause, afin de permettre un traitement cohérent et adapté des aspects relevant du
pénal, des affaires de corruption sportive en lien avec les paris, il est proposé de conférer une
compétence nationale à un service d'enquête disposant de pouvoirs de police judiciaire.
184. En effet, les investigations dans ce type d'affaires nécessitent une bonne connaissance du
milieu sportif, voire de l'activité de paris ainsi que des flux financiers transfrontaliers.
En outre, ce type d'affaires implique des méthodes d'investigation particulières puisqu'il s'agit
d'enquêter souvent à partir de soupçons et ce, alors même qu'aucun fait de commission
d'infraction n'est encore démontré.
185. Cela milite en faveur de la désignation d'un service d'enquête, à compétence nationale,
bénéficiant de moyens spécialement formés à l'exécution de cette mission. Cette compétence
pourrait être attribuée à un office existant.
186. Un tel service doit avoir une culture d'investigation pénale de même nature que les services de
police judiciaire spécialisés dans la délinquance financière, transfrontalière et informatique.
Un tel office national pourrait assurer une coopération policière avec Interpol sur ce sujet.
188. Le sport seul n'a en effet pas les moyens d'investigation et se heurte généralement à l'absence
de preuve dans le cadre de ses procédures disciplinaires. Il apparaît donc nécessaire de mettre
en place un mécanisme d'échange d'informations entre le disciplinaire sportif et les autorités
publiques d'enquêtes (service de police spécialisé) et de poursuites (parquet). Les autorités
sportives doivent pouvoir utiliser des éléments de preuve obtenus par les services de police ou
par la suite faisant partie du dossier du parquet.
PROPOSITION OPERATIONNELLE 9
189. Dans le prolongement de ces différents mécanismes de droit pénal, la responsabilisation des
différents acteurs et la nécessité de renforcer les moyens d'alerte et d'éviter la tentation du
silence pourraient encore militer en faveur de la mise en place d'une obligation de déclaration
de soupçons en matière de délit de corruption sportive sur le modèle de ce qui existe dans la
lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
"I.-Les personnes mentionnées à l'article L. 561-2 sont tenues, dans les conditions fixées
par le présent chapitre, de déclarer au service mentionné à l'article L. 561-23 les sommes
inscrites dans leurs livres ou les opérations portant sur des sommes dont elles savent,
soupçonnent ou ont de bonnes raisons de soupçonner qu'elles proviennent d'une
infraction passible d'une peine privative de liberté supérieure à un an ou participent au
financement du terrorisme."
190. Une telle obligation relative à des soupçons de corruption sportive complèterait opportunément
la responsabilisation juridique des différents acteurs du mouvement sportif.
Pour autant, une telle déclaration serait liée à l'existence d'un délit pénal spécial de corruption
sportive, objet de la proposition n°8.
Si un tel délit devait être largement défini, cette obligation pourrait n'être utilement appliquée
qu'à des soupçons de faits de corruption sportive en lien avec des paris. En effet, pour être
efficace une telle déclaration de soupçon doit pouvoir faire l'objet d'un traitement, ce qui
implique de disposer de points de vérifications.
Or, le seul déroulement suspect d'une compétition sportive apparaît comme un indicateur
insuffisant. Pour être utilement exploitable, il convient qu'une telle information puisse être
corrélée avec d'autres faits, à savoir :
Cela conduirait donc à limiter une telle déclaration aux seuls soupçons de corruption sportive
liés à des paris.
191. Ainsi, il s'agirait d'imposer une obligation de déclaration de soupçon de faits de corruption en
lien avec des paris à des catégories de personnes assujetties, lesquelles pourraient être
notamment :
192. Cette obligation de déclaration inspirée de celle existant en matière de blanchiment pourrait
ainsi permettre de soumettre les personnes assujetties à une obligation de mise en œuvre de
procédures de contrôle des risques liés à la corruption sportive. Sur le modèle du blanchiment,
il pourrait être recommandé de désigner une personne responsable de la mise en place et du
suivi du système d'évaluation des risques et d'imposer la désignation d'une personne
déclarante, habilitée à procéder aux déclarations. De telles déclarations devraient être
conservées confidentielles par l'organisme chargé de leur traitement.
193. Le traitement de tels signalements, s'ils étaient limités aux soupçons de corruption sportive en
lien avec des paris pourrait être confié à l'ARJEL en lien avec TRACFIN. (Voir en annexe un
exemple de transposition possible des lignes directrices applicables au blanchiment à une
déclaration de soupçon de corruption sportive).
PROPOSITION OPERATIONNELLE 10
194. La France ne peut pas demeurer isolée sur la question de la préservation de l'intégrité et de la
sincérité des compétitions sportives, dont le caractère transfrontalier a été souligné. Au
demeurant, l'ensemble des initiatives internationales actuelles constitue à la fois, des lignes
directrices et un contexte favorable pour initier une réponse nationale et des prolongements
internationaux.
195. Il faut éviter les deux travers qui ont entravé la lutte contre le dopage :
- des dispositifs nationaux disparates qui ont existé pendant longtemps avant
la convention UNESCO de 2005, qui ont pour effet de ralentir la
coopération internationale. C'est pourquoi une préfiguration souple du
dispositif, qui pourrait être adopté, devrait être favorisée.
196. La France doit être en appui des initiatives internationales qui peuvent être prises mais
également pouvoir être force de proposition dans la recherche de solutions efficaces,
transversales, associant l'ensemble des acteurs.
197. L'instance aujourd'hui la plus à même par le biais d'une convention internationale de proposer
des standards communs est probablement le Conseil de l'Europe.
Il faut appuyer les initiatives du Conseil de l'Europe mais pour autant, ne pas se désintéresser
des possibles interventions en droit communautaire.
198. Dès 2008, l'Accord Partiel Elargi sur le Sport (EPAS) du Conseil de l'Europe commandait une
étude relative à la corruption dans le sport concentrée sur la manipulation de rencontres
sportives et sur les conséquences des paris. Cette étude a été formalisée dans le rapport "La
corruption dans le sport : une réalité" (Strasbourg 12 octobre 2008).
ème
199. Lors de la 11 Conférence du Conseil de l'Europe des ministres responsables du sport à
Athènes les 11 et 12 décembre 2008, la question des matchs arrangés, de la corruption et des
paris illégaux avait également été traitée.
200. Dans le prolongement de ces premiers travaux de l'EPAS, une résolution relative à la
"Promotion de l'intégrité du sport contre les manipulations des résultats (matchs arrangés)" a pu
ème
être adoptée lors de la 18 Conférence informelle du Conseil de l'Europe des ministres
responsables du sport à Bakou, Azerbaïdjan le 22 septembre 2010.
L'EPAS, si besoin est, en coopération avec les autres organes nationaux et internationaux
compétents :
- à poursuivre les travaux sur cette question en vue de l’adoption d’une Recommandation du
Comité des Ministres aux États membres du Conseil de l’Europe sur les manipulations des
résultats sportifs ;
- à faire une étude de faisabilité d’une éventuelle convention internationale, sur la base de la
future Recommandation ;
Les gouvernements des Etats parties à la Convention culturelle européenne qui ne l’ont
pas encore fait à adopter une politique et des mesures destinées à prévenir et à combattre la
manipulation des résultats sportifs dans tous les sports, à la lumière des lignes directrices
figurant dans l'annexe à la présente résolution ;
Toutes les organisations sportives et les opérateurs de paris à apporter leur assistance
pour atteindre ces objectifs avec tous les moyens dont ils disposent ; et à cet égard, l'EPAS, en
coopération avec l’Union Européenne et le Mouvement sportif, à promouvoir la coopération
entre les organisateurs d’événements sportifs et les opérateurs de paris, dans le respect des
législations nationales et communautaires.
L'annexe de cette résolution comporte des lignes directrices sur les mesures susceptibles d'être
prises par les Etats, les opérateurs de paris et le mouvement sportif.
Elle invite notamment les Etats à ériger en infraction pénale les manipulations des résultats
sportifs.
A cet égard, on peut noter qu'en Bulgarie, dans le prolongement de l'enquête ouverte suite aux
éléments rapportés par l'UEFA relatifs à d'éventuels matchs truqués, le président de la
commission parlementaire de la jeunesse et des sports Ognian Stoïtchkov a assuré que des
80
amendements à la législation étaient envisagés pour combattre ce phénomène . La loi bulgare
ne réprime actuellement pas les matchs arrangés.
201. Dans le prolongement de cette résolution, une étude sur le traitement pénal des cas de
corruption sportive devrait d'ailleurs être entreprise par l'EPAS.
202. Le calendrier prévisionnel de l'EPAS sur ce sujet démontre la rapidité de la prise de conscience
des enjeux attachés à ces questions :
203. Si le Conseil de l'Europe apparaît ainsi à ce jour l'institution la plus avancée sur la question de
la préservation de l'intégrité et de la sincérité des compétitions en relation avec les paris
sportifs, des initiatives des instances communautaires pourraient relayer le travail de la
première.
205. Néanmoins, le livre vert de la Commission européenne sur le secteur des jeux et des paris
interroge les Etats membres sur différentes questions liées au sport et à l'intégrité des
compétitions sportives.
Les suites données à ces différentes initiatives communautaires pourraient aboutir à des
recommandations de coopération interétatiques.
Il faut souligner à cet égard les dispositions du Traité sur le Fonctionnement de l'Union
européenne (TFUE) et particulièrement son article 83 qui dispose que " Le Parlement européen
et le Conseil, statuant par voie de directives conformément à la procédure législative ordinaire,
peuvent établir des règles minimales relatives à la définition des infractions pénales et des
sanctions dans des domaines de criminalité particulièrement grave revêtant une dimension
80
Dépêche AFP du 2 décembre 2010 "Bulgarie - La justice enquête sur huit matches présumés truqués"
transfrontière résultant du caractère ou des incidences de ces infractions ou d'un besoin
particulier de les combattre sur des bases communes. Ces domaines de criminalité sont les
suivants: le terrorisme, la traite des êtres humains et l'exploitation sexuelle des femmes et des
enfants, le trafic illicite de drogues, le trafic illicite d'armes, le blanchiment d'argent, la
corruption, la contrefaçon de moyens de paiement, la criminalité informatique et la criminalité
organisée.
Ainsi, une harmonisation de la politique pénale des Etats membres en matière de corruption
notamment pourrait appréhender la question des atteintes à l'intégrité des compétitions
sportives.
Il serait également opportun que la France soit à l'initiative d'une telle recherche
d'harmonisation pénale en droit communautaire sur le sujet de l'intégrité des
compétitions sportives et promeuve une reconnaissance du rôle juridique des
organisateurs d’événements sportifs.
206. La France doit donc être attentive à ces évolutions internationales et continuer à mobiliser le
mouvement sportif sur ces questions.
Antonio BERNASCHI, Directeur de Cabinet du Président du Comité national olympique italien (CONI),
Robert BERTRAND, Secrétaire Général de l’Agence Française de Lutte contre le dopage (AFLD),
Henry BURGESS, Head of International Sport, Department for culture, media and sport (DCMS),
Gouvernement, Royaume Uni,
Willian BUSH, Director of communications and public policy, English Premier League,
Jean-Marc CATHELIN, Chef du bureau du droit économique et financier à la direction des affaires
criminelles, ministère de la Justice,
Ana Isabel CRIADO CONTRERAS, Directrice générale adjointe du département juridique du sport,
Conseil supérieur des sports, Gouvernement Espagne.
François d'AUBERT, ancien Ministre, chargé d'une mission sur les paradis fiscaux
Jérôme FOURNEL, Directeur général des douanes et des droits indirects (DGDDI),
Stéphane GOUDEAU, Directeur Général du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF),
Viv JOHNSON, Head of Racing, Sports Betting and Spectator Policy, Department for culture, media
and sport (DCMS), Gouvernement, Royaume Uni,
Alvio LA FACE, Coordinateur des activités politiques et institutionnelles et Secrétaire de la Haute Cour
de Justice sportive, CONI, Italie,
Francesco RODANO, Responsable des jeux à distance, Amministrazione Autononoma dei Monopoli
di Stato (AAMS), Italie,
Juan Carlos Alfonso RUBIO, directeur de la coordination de la Loterias y Apuestas del Estado (LAE),
Espagne,
Paul SCOTNEY, Director of Integrity Services & Licensing, British Horseracing Authority,
Detlev ZENGLEIN, Head of Competition Analysis, Early Warning System GmbH (EWS),
Cécile Thomas-Trophime
Sophie Guillon-Morel
Rhadamès Killy
Les membres du collège de l’ARJEL (Dominique LAURENT, Jean-Michel BRUN, Guy DRUT, Alain
MOULINIER, Jean-Luc PAIN, Laurent SORBIER, Jean-Louis VALENTIN) ont, par les débats sur ces
questions du collège, enrichi ce rapport. Qu’ils en soient remerciés.
Strasbourg, 12 octobre 2008 EPAS (2008)
par
Transparency International – République tchèque
Texte établi par
Radim Bureš
Le format et les vues exprimées dans cette contribution sont de la responsabilité de l’auteur et
ne reflète pas nécessairement la ligne officielle du Conseil de l’Europe.
EPAS (2008) INF10rév 2
La corruption dans le sport : une réalité
Étude réalisée par Transparency International – République tchèque
Texte établi par Radim Bureš
Avertissement :
La corruption dans le sport est une vaste question dont nous ne pouvons ici faire le tour,
compte tenu des ressources et du délai qui nous ont été impartis par la Direction du sport du
Conseil de l’Europe. La section tchèque de Transparency International comprend bien,
cependant, que cette étude n’a pas vocation à être exhaustive. Pour lancer le débat et ouvrir
la voie à des études plus complètes, il est utile de disposer de rapports concis résumant les
principaux aspects de la corruption dans le sport, ses causes et les solutions
possibles. Nous sommes pleinement convaincus de la nécessité d’un tel débat, aussi bien
parmi les responsables publics chargés du sport dans les pays européens que parmi les
sportifs eux-mêmes. L’ouverture d’un débat franc constitue, selon nous, un premier pas
important vers la prévention de la corruption dans le sport.
En rédigeant ce rapport, nous savions que nous n’allions peut-être pas pouvoir décrire
précisément l’évolution et le dénouement des différentes affaires de corruption citées ; et en
effet, par manque de temps, nous n’avons pu en vérifier les derniers rebondissements.
Toutefois, si nous relatons ces affaires, c’est avant tout à titre d’exemple, pour montrer
l’étendue du problème et dégager les solutions envisageables.
Enfin, conformément à notre mandat, l’étude se concentre sur la manipulation de rencontres
sportives et sur les conséquences des paris, en évoquant simplement les autres types de
corruption. Pour autant, il ne faut pas oublier que ces autres domaines sont eux aussi d’une
importance considérable.
Le premier problème auquel se heurte la lutte contre la corruption est le sens à donner au
mot lui-même. Le terme de corruption est défini de façons très diverses – quand il est défini
– dans les législations des pays européens. Le Code pénal tchèque, par exemple, ne cite
pas la corruption au sens large : seuls les pots-de-vin (versés ou acceptés) sont définis
comme une infraction. Pour trouver une définition, il faut donc puiser dans les nombreuses
conventions internationales sur le sujet.
Nous nous appuierons pour le présent rapport sur les textes du Conseil de l’Europe et sur la
Convention des Nations Unies contre la corruption, ainsi que sur la définition plus large
retenue par Transparency International.
Le Conseil de l’Europe a adopté en 1999 deux conventions complémentaires, la Convention
pénale sur la corruption et la Convention civile sur la corruption. Elles sont toutes deux
applicables à la corruption dans le domaine du sport, qui peut relever aussi bien du droit civil
que du droit pénal.
3 EPAS (2008) INF10rév
Conclusion
La définition de la corruption retenue par Transparency International s’avère souvent
plus large que les pratiques décrites dans la législation pénale de nombreux pays.
Bien que les dispositions d’un seul texte puissent ne pas suffire, les conventions
existantes, prises ensemble, représentent un puissant outil de prévention,
d’investigation, de poursuite et de sanction de la corruption dans le sport. La plupart
des pays européens ont signé et ratifié les conventions de l’ONU et du Conseil de
l’Europe sur la corruption. Cependant, quelques pays n’ont toujours pas ratifié
certaines de ces conventions. La lutte contre la corruption dans le sport peut
constituer une raison supplémentaire d’engager ou d’accélérer le processus de
ratification dans ces pays.
Dans le même temps, même lorsque les conventions sont dûment appliquées, il peut
sembler difficile de poursuivre les cas de corruption dans le sport. Il arrive que les
EPAS (2008) INF10rev 4
Là encore, poser la question est facile, y répondre ne l’est pas. Nous n’utilisons qu’un simple
mot, « sport », pour désigner un domaine de la vie sociale extrêmement large et à la
structure très complexe. Les activités sportives vont de l’alpinisme ou du plongeon en mer,
qui peuvent se pratiquer seul, aux amicales sportives de village qui n’ont jamais prétendu
dépasser la cinquième division, en passant par les championnats d’Europe ou du monde de
football ou par les Jeux olympiques – devenus un énorme enjeu pour les pays organisateurs.
On estime qu’entre 800 millions et 1,2 milliard de personnes, dont des millions de bénévoles,
pratiquent un sport dans le monde.
D’une ampleur considérable, le sport engendre également une structure sociale très riche,
qui recouvre à la fois le développement harmonieux de l’âme et du corps, un important rôle
social et communautaire et un très fort poids économique.
Comme il a été dit lors de la douzième Conférence internationale contre la corruption,
organisée au Guatemala en 2006 (atelier « L’industrie du sport et la corruption »), « le sport
rassemble : il ne s’agit pas que de gagner ou de perdre, mais aussi d’un intérêt commun,
d’un amour commun du sport. Le sport n’est pas un domaine exclusif, il n’est pas réservé
aux professionnels : il est pour tous. Il donne à chacun, indépendamment de son origine, de
son âge et de ses aptitudes, une véritable sensation d’appartenance et d’accomplissement
personnel.
Le sport a aussi un fort aspect national : pour beaucoup de pays, il représente une façon de
renforcer l’identité et la fierté nationales et d’attirer l’attention du reste du monde. Les
actualités sportives ont, bien plus que les informations classiques ou politiques, le pouvoir de
façonner des normes culturelles.
Les valeurs fondamentales (ou universelles) du sport, telles que résumées par la Charte
olympique : intégrité, franc-jeu, paix, amitié et solidarité, justifient le soutien apporté au sport
par les gouvernements et les partenaires privés ».
http://www.12iacc.org/modules.php?name=Content&pa=showpage&pid=118
Le sport a aussi une très forte valeur pédagogique et formatrice. Ce point, que les
éducateurs ne peuvent que confirmer, a notamment été souligné par une décision de la Cour
suprême tchèque (voir plus loin).
Cependant, le sport n’est pas fait que de valeurs : c’est aussi une énorme force
économique.
Le montant des dépenses publicitaires liées à la Coupe du monde de la FIFA 2006 a été
estimé à 2,5 milliards d’euros.
L’industrie du sport dans son ensemble génère en moyenne entre 2,5 et 3,5 pour cent du
PIB d’un pays.
5 EPAS (2008) INF10rév
Conclusion
Le sport est un phénomène extrêmement important, qui joue un grand rôle dans le
monde d’aujourd’hui. Il ne va cependant pas sans contradictions. D’une part, il
véhicule de grands messages humanistes et imprègne l’existence et les valeurs de
millions de personnes dans le monde ; d’autre part, il est également lié à des
pratiques commerciales douteuses, au dopage, à la corruption et à la violence.
La corruption dans le sport devrait être source d’inquiétude, non de pessimisme.
Nous ne sommes pas confrontés à un déclin des valeurs sportives, mais à un
nouveau défi, qui continuera de s’accroître tant que les réponses adéquates n’auront
pas été apportées.
On peut trouver des analogies entre la corruption dans le sport et le problème du
dopage. Cependant, le dopage est traité sérieusement depuis de nombreuses années,
par le biais d’experts, de recherches scientifiques et de structures internationales de
coordination. Rien de tel n’existe aujourd’hui concernant les problèmes de corruption
dans le sport.
Pour prévenir et éliminer la corruption, il est important d’en connaître l’étendue et de savoir
où elle survient. Il est également important de connaître les modalités de corruption les plus
courantes.
Cela n’est pas chose facile. Sur les questions de corruption, il est toujours très ardu, partout
et dans tous les secteurs de la société, d’obtenir des chiffres fiables. Les statistiques
policières et judiciaires notamment, utilisées avec succès pour de nombreux autres
problèmes de société et infractions pénales, n’apportent pas les informations souhaitées. La
corruption détectée ou signalée n’est jamais que la partie émergée de l’iceberg, et elle ne
montre pas toujours correctement les domaines dans lesquels la corruption est la plus
répandue.
EPAS (2008) INF10rev 6
Une étude complète de ce problème serait des plus souhaitables. Cependant, même dans le
cadre d’un bref rapport comme celui-ci, un examen des articles parus sur Internet et dans la
presse internationale permet de poser des jalons intéressants.
Il s’avère, pour commencer, que la corruption existe dans presque tous les aspects
imaginables du monde sportif.
Les principaux modes de corruption sont la manipulation de matches, la soustraction ou le
détournement de fonds destinés au sport, les pots-de-vin concernant le lieu d’organisation
d’un championnat ou visant à modifier des résultats sportifs, les commissions occultes liées
aux transferts de joueurs et le trucage d’élections d’instances sportives. Il arrive également
que de hauts responsables sportifs soient condamnés pour corruption dans des activités
extérieures au sport, ce qui ne constitue pas en soi un cas de corruption dans le sport, mais
influence indéniablement la vie sportive.
Nous laisserons de côté le rôle de la politique dans le sport, qui peut parfois frôler la
corruption politique du monde sportif. Ce phénomène, très intéressant et controversé, n’en
est pas moins étroitement lié au problème de la corruption dans le sport.
La manipulation de matches est un problème assez connu dans plusieurs sports comme le
football, le tennis, le basket, le volley etc. Elle peut obéir à diverses motivations, dont la plus
fréquente est peut-être la pratique des paris, légaux ou illégaux. Dans ce cas, elle vise des
gains financiers et peut avoir un lien avec des bandes organisées et même, pour parler sans
détours, avec la criminalité organisée.
La manipulation peut aussi trouver sa source dans la « vie sportive » : on truque un match
pour améliorer sa place au classement, le plus souvent pour éviter de passer dans une
division inférieure. Ici, bien que l’objectif visible soit de nature « purement sportive », les
raisons sous-jacentes sont encore financières : le maintien dans une division élevée peut
être synonyme de revenus plus élevés pour le club et ses dirigeants (droits de
retransmission, plus forte valeur des joueurs). L’effet dévastateur sur le sport est le même.
Exemple 2 : le tennis
Le milieu du tennis a été récemment frappé par une série d’affaires liées aux paris.
En août 2008, le groupe Betfair a annulé tous les gains réalisés par les parieurs (sept
millions de livres sterling au total) sur la défaite du quatrième joueur mondial, Nikolaï
Davydenko, face à Martin Vassallo Arguello, classé quatre-vingt places plus loin, lors
d’une rencontre disputée en Pologne. Selon Betfair, alors même que Davydenko
avait remporté le premier set, les paris sur sa défaite n’ont cessé d’affluer.
Davydenko a finalement abandonné en invoquant une blessure au pied. Il nie tout
agissement répréhensible.
Après le match Davydenko, plusieurs tennismen ont raconté avoir été approchés par
des individus qui cherchaient à influencer l’issue d’une rencontre. Le joueur belge
Gilles Elseneer a déclaré s’être vu offrir (et avoir décliné) plus de 100 000 dollars
américains pour perdre un match de premier tour contre l’italien Potito Starace, à
Wimbledon, en 2005. Cinq joueurs, tous italiens, ont écopé d’amendes ou ont été
suspendus pour avoir parié sur des rencontres de tennis.
Ces événements ont conduit à la création d’une commission indépendante chargée
d’enquêter sur de possibles affaires de corruption.
En mai 2008, la commission a conclu que sur les soixante-treize matches de tennis
professionnel examinés, tous disputés au cours des cinq dernières années, quarante-
cinq demandaient une enquête plus approfondie en raison de paris suspects. Ces
conclusions ont été publiées par la Fédération internationale de tennis, l’ATP, la WTA
et les organisateurs des quatre tournois du Grand chelem dans un rapport de
soixante-six pages. Selon ce rapport, « le tennis professionnel ne présente pas de
corruption institutionnelle ou structurelle, mais il est potentiellement exposé ».
Les auteurs poursuivent : « Nous n’avons trouvé aucune preuve d’implication de
« mafias » dans la corruption du tennis. Cependant, nous ne doutons pas que des
éléments criminels, ou même des bandes criminelles organisées, puissent chercher à
soudoyer ou à corrompre certains joueurs ou arbitres. […] Nous avons des raisons
suffisantes de douter de l’intégrité de certains joueurs, et de nous inquiéter du fait que
des personnes extérieures au tennis cherchent à corrompre des joueurs ».
International Herald Tribune, 20 mai 2008
EPAS (2008) INF10rev 8
Exemple 3 : le basket
Tim Donaghy, ancien arbitre de la NBA, qui avait reconnu avoir parié sur des
rencontres qu’il arbitrait lui-même – conduisant la ligue à revoir une bonne part de
ses politiques, a été condamné à quinze mois de prison, peine indulgente au regard
du code d’application des peines américain.
En plaidant coupable, en août 2008, de deux accusations portant sur ses liens avec
des parieurs, Tim Donaghy (quarante-et-un ans) a accepté de coopérer avec les
enquêteurs. Deux de ses co-inculpés, non affiliés à la NBA, ont également accepté
de plaider coupable. C’est cette coopération qui a conduit la juge, Carol Amon, à
prononcer mardi une peine inférieure aux vingt-sept à trente-trois mois suggérés par
le code.
Lorsque la nouvelle de l’ouverture d’une enquête sur Donaghy a été connue, en juillet
dernier, la NBA a vu son intégrité remise en cause et son commissaire, David Stern,
a pris des mesures pour montrer que les paris n’étaient pas habituels chez les
arbitres. M. Stern a chargé Lawrence Pedowitz, ancien procureur, d’étudier le
problème des paris dans le milieu du basket. Sur la base des premiers résultats de
cette enquête, le commissaire de la NBA a modifié bon nombre des politiques de la
ligue et créé un poste de chargé de vérification des arbitrages.
International Herald Tribune, « Disgraced NBA referee sentenced to prison », par
Michael S. Schmidt, 30 juillet 2008
http://www.iht.com/articles/2008/07/30/sports/REF.php
Exemple 4 : le volley
Ruben Acosta se retire en mai 2008, après vingt-quatre ans à la tête de la Fédération
internationale de volley-ball.
Il a survécu, à ce poste, à l’ire d’anciens collègues qui l’accusaient de corruption. On
lui a notamment reproché des irrégularités lors des championnats du monde de volley
2002, en Argentine, ou des écarts entre les fonds versés à la Fédération par le
Comité international olympique (CIO) et les montants déclarés par la Fédération dans
sa comptabilité.
Il y a deux ans, un tribunal suisse a blanchi M. Acosta des accusations liées aux
accords de partenariat et de promotion télévisée.
Cependant, le traitement réservé par M. Acosta à la fédération argentine, dirigée par
l’un de ses accusateurs, a déclenché une enquête de la commission de déontologie
du Comité international olympique. M. Acosta a démissionné du CIO en 2004.
http://www.iht.com/articles/ap/2008/05/14/sports/EU-SPT-VOL-FIVB-Acosta-
Retires.php
9 EPAS (2008) INF10rév
http://playthegame.org/upload/mario_goijman_-
_exposing_corruption_in_international_volleyball_-_a_personal_account.pdf
Exemple 5 : le taekwondo
Kim Un-yong, président de la Fédération internationale de taekwondo, a démissionné
en 2004 de ce poste qu’il occupait depuis trente ans. Il a été condamné pour avoir
détourné des fonds destinés à la Fédération.
En tant que membre et vice-président du CIO, il a aussi été soupçonné d’avoir
accepté de l’argent de la part d’hommes d’affaires en échange de la promesse de les
faire devenir membres du Comité olympique coréen. En 2005, alors qu’il était déjà
suspendu, le CIO a recommandé son expulsion. En mai de la même année, il a
démissionné de son poste avant que le vote sur son expulsion n’ait lieu, sans se
sentir coupable pour autant.
http://english.people.com.cn/200401/10/eng20040110_132289.shtml
http://www.nytimes.com/2005/02/11/sports/othersports/11olympics.html?_r=1&oref=sl
ogin
« Lorsque [Kim Un-yong] a été condamné […], son avocat a déclaré que ses actes et
son comportement en affaires étaient ancrés dans la période de la dictature sud-
coréenne des années 1970 et 80, et qu’il était injuste de le juger à l’aune des valeurs
d’aujourd’hui » (mai 2005).
http://www.dawn.com/2005/05/21/spt9.htm
L’argent était placé sur des comptes secrets au Liechtenstein et aux Caraïbes avant
d’être remis, sous forme de valises pleines de liquide, à des responsables sportifs.
Graisser la patte à des officiels en échange de droits de télévision et de marketing :
voilà qui ressemble furieusement à des pots-de-vin, surtout si ces paiements
n’apparaissent sur aucun compte – mais dans les années 1990, ce type de corruption
n’était pas illégal en Suisse, bien qu’il le soit devenu depuis.
Selon l’agence Associated Press, les juges ont conclu que les versements étaient
clairement liés à la vente de droits commerciaux et télévisés pour de grandes
manifestations sportives, mais qu’il n’était pas prouvé qu’ils constituaient des pots-de-
vin. Les inculpés ont été acquittés de la plupart des accusations et le tribunal leur a
accordé des dommages et intérêts.
Article de Kirsten Sparre sur le site Playthegame, 9 juillet 2008
http://www.playthegame.org/News/Up_To_Date/Only_minor_convictions_in_corruptio
n_case_against_ISL_executives_0907001.aspx
Outre divers cadeaux, les membres du CIO se sont vus offrir des bourses d’étude,
des excursions à ski, des réparations de véhicules etc.
En 1995, la ville a effectivement été choisie pour accueillir les Jeux olympiques de
2002. Le scandale a éclaté en 1998, après qu’un membre du CIO eut éventé l’affaire.
« Bien qu’il ne se soit rien passé d’illégal à proprement parler, l’acceptation de tels
cadeaux a été considérée comme douteuse sur le plan moral » (Wikipedia). Ce n’est
qu’après ce scandale que des règles plus strictes ont été adoptées concernant le
montant des cadeaux pouvant être acceptés de la part des villes candidates.
Plusieurs membres du CIO ont été exclus ou ont démissionné ; d’autres ont reçu des
sanctions.
Trafic de joueurs
Le trafic de joueurs a fait l’objet de sérieuses enquêtes en Angleterre, en 2006, à la suite de
certaines révélations et d’appels en faveur de l’assainissement du football anglais. Avec son
équipe de la société d’investigation Quest, Lord Stevens of Kirkwhelpington, ancien
commissaire de la police londonienne, a examiné 362 accords de transfert impliquant 26
clubs de première division.
Le rapport final, publié en juin 2007, pose peut-être plus de questions qu’il n’apporte de
réponses, mais il livre au moins les noms des principaux suspects. Lord Stevens et les
enquêteurs de Quest ont retenu une liste de cinq clubs, trois managers et quinze agents.
Ils n’ont pas trouvé de preuve indubitable selon laquelle des présidents ou de hauts
responsables de clubs seraient impliqués.
« Mais nous avons ici la confirmation noir sur blanc, par une personnalité publique jouissant
d’une autorité et d’une réputation incontestables, que certaines personnes de la Premier
League, le championnat le plus riche et le plus populaire du monde, ont trempé dans des
affaires de transferts douteux ».
« Stevens puts spotlight on the agents », par David Bond, Telegraph.co.uk, 16 juin 2007
EPAS (2008) INF10rev 12
Exemple 9 : la FIFA
« Pour les remercier de leur vote, Sepp Blatter a versé aux membres du Comité
exécutif concernés la somme de 50 000 dollars par an ; il a payé les dépenses de
déplacement d’environ 300 membres de commission, plus une indemnité journalière
de 500 dollars. Sans parler des promesses de soutenir le développement de pays du
tiers-monde, en s’assurant en douceur que les millions de dollars distribués soient
utilisés à bon escient ».
http://playthegame.org/Home/Knowledge%20Bank/Articles/Abuse_of_power_dirtier_t
han_the_worst_tackle.aspx
On a ici un bon exemple d’agissements qui se situent à la limite entre la corruption patente,
définie et sanctionnée par le droit pénal de différents pays, et les comportements considérés
comme normaux dans le cadre d’une organisation autonome et indépendante. Les faits
décrits ci-dessus, s’ils sont confirmés, peuvent être absolument justifiés ou, au contraire,
constituer un cas de corruption. Selon Transparency International (définition citée plus haut),
la corruption est l’abus d’un pouvoir à des fins privées. Dans le cas cité, savoir s’il y a eu
abus de pouvoir – le Comité exécutif peut mériter l’argent qui lui a été versé – et poursuite
d’un intérêt privé – rester président de la FIFA, avec les revenus correspondants – relève
d’un jugement assez subjectif. Si on se réfère à la définition du Conseil de l’Europe, il faut
que l’acte « affecte l’exercice normal d’une fonction ou le comportement requis », ce qui est
difficile à prouver.
Il existe très peu de preuves ou d’exemples pertinents de corruption au niveau des élections
dans les fédérations sportives. Ces cas relèvent, plus que d’autres, de la vie interne des
fédérations, qui sont indépendantes et autonomes. Toute intervention gouvernementale
serait très problématique. Même lorsqu’ils sont mécontents, les membres des instances
dirigeantes du sport peuvent préférer régler leur différend « en famille » plutôt que
d’engager, par exemple, des poursuites au civil.
Cependant, les rumeurs d’élections truquées dans les fédérations sportives sont
nombreuses et ne peuvent être négligées. Il s’agit, dans tous les cas, d’un domaine à fort
risque de corruption. On peut donc raisonnablement le mentionner dans la liste des types de
corruption dans le sport.
Conclusions
Dans un article de Joe Drape publié le 25 mai 2008, le quotidien International Herald Tribune
décrit le problème de l’industrie des paris sportifs à travers l’exemple de la société
britannique Betfair. On trouvera, ci-dessous, un résumé des tendances et des possibilités
engendrées par le récent développement des paris en ligne, ainsi que quelques suggestions
de solutions.
Étendue du phénomène
Le total des montants pariés sur Internet devrait dépasser 20 milliards de dollars en 2008 :
on comprendra que la tentation d’essayer de peser sur l’issue de rencontres sportives n’ait
jamais été aussi grande. Une étude de Christiansen Capital Advisors, société d’analyse
financière installée dans le Maine, aux États-Unis, montre cette explosion des paris en ligne,
qui ne représentaient encore que 6 milliards de dollars en 2003. Dans le même intervalle, les
recettes de Betfair sont passées de 64 millions de dollars en 2003 à 372 millions aujourd’hui.
En 2007, d’après son rapport annuel, Betfair a enregistré un bénéfice de 64 millions de
dollars en prélevant des commissions de 2 à 5 pour cent sur les paris gagnants. Ses
fondateurs voulaient transposer les règles de la banque d’investissement au monde du sport.
Aujourd’hui, Betfair traite 15 millions de transactions par jour, soit plus que l’ensemble des
places boursières européennes.
Les paris sportifs sont autorisés au Royaume-Uni ; le pays compte 8 000 établissements de
paris qui sont, tout comme les sites de paris domiciliés au Royaume-Uni, agréés et
réglementés par le gouvernement. En revanche, aux États-Unis, en Chine, au Japon, à Hong
Kong ou en Inde, les paris en ligne sont illégaux.
Une série de scandales dans le sport, allant du cricket au football en passant, récemment,
par le tennis, a soulevé des questions embarrassantes : les rencontres que nous regardons
sont-elles manipulées ? Le développement des paris sur Internet est-il l’unique cause de la
manipulation des matches ?
Identification des irrégularités
Bien que l’explosion des paris en ligne augmente considérablement le risque de
manipulation de matches, il se peut qu’elle ait aussi créé un outil permettant de les repérer.
Au cours des dernières années, Betfair a attiré l’attention de dizaines de clubs sportifs sur
des paris suspects, déclenchant l’ouverture d’enquêtes dans le milieu des courses
hippiques, du football et du tennis.
Personne n’aurait soupçonné les manipulations si des incongruités n’avaient été détectées
par Betfair, qui a révolutionné les paris en ligne depuis le lancement de son site, en juin
2000. Depuis ses bureaux sur la Tamise, Betfair surveille le monde du sport. Ses ordinateurs
tournent 24 heures sur 24, tandis que des écrans de télévision retransmettent des parties de
billard, des rencontres de basket ou de foot, ou encore des courses hippiques, parmi les
sports pour lesquels Betfair propose 4 000 types de paris chaque semaine. C’est un monde
en ligne où les mises se font en temps réel, le plus souvent après le début du match.
Pendant la rencontre Davydenko-Arguello (voir plus haut), Betfair signale à l’ATP,
l’association des tennismen professionnels, que son équipe « sécurité » a détecté des
comportements suspects chez les parieurs. Après le match, Betfair annule les 7 millions de
dollars de gains réalisés : c’est la première fois dans son histoire que l’entreprise prend une
telle mesure. Elle transmet toutes ses données à l’ATP, et une enquête est ouverte.
Betfair a apporté la transparence dans les paris. L’entreprise a noué des accords avec les
instances dirigeantes de trente-deux sports et cherche à en signer d’autres, promettant de
signaler en temps réel tous les mouvements suspects. « Pour chaque pari, nous pouvons
dire qui en est l’auteur et combien a été misé sur quoi », déclare Mark Davies, l’un des
EPAS (2008) INF10rev 14
Au Royaume-Uni, le rapport intitulé La corruption dans les paris : un risque pour l’intégrité du
sport, préparé par le Centre d’étude des jeux d’argent de l’université de Salford pour le
Conseil central des activités physiques, n’estime pas réaliste de prétendre résoudre les
problèmes de paris dans le sport à coup de réglementations. Il propose plutôt des mesures
qui pourraient être adoptées par les instances sportives elles-mêmes, allant d’une bonne
sensibilisation des joueurs, des juges et des arbitres sur les risques liés aux paris à une
meilleure rémunération et à une meilleure surveillance des arbitres.
« Les manipulations ne peuvent être éliminées par une simple loi réglementant le marché
des paris. C’est donc au sport lui-même qu’incombera nécessairement le plus gros du travail
de prévention. Comme pour le dopage, certains sports devront s’investir davantage que
d’autres car ils sont plus exposés à la corruption par les paris. Le football et le tennis sont les
principaux concernés : les occasions de manipulations lucratives y sont présentes dans un
large éventail de compétitions. Il se peut que le cricket soit aussi fortement touché par la
corruption, mais elle se limite probablement aux matches internationaux car partout ailleurs,
les montants misés sont peu élevés.
Certains sports appliquent déjà des programmes d’éducation des joueurs comparables aux
programmes de lutte antidopage. Il serait nécessaire que tous les sports sensibilisent les
joueurs aux règles qui leur interdisent de participer à des paris, aux conséquences
encourues par ceux qui coopèrent avec des parieurs et au risque élevé de chantage auquel
s’exposent les joueurs qui ont triché, ne serait-ce qu’une seule fois.
Comme il est difficile, devant le comportement des parieurs, de faire la différence entre la
manipulation et le recours à des informations d’initiés, les sports devraient également
adopter des règles visant à dissuader les sportifs et leur entourage de profiter de toute
information privilégiée. Cela suppose d’interdire aux joueurs, aux entraîneurs et aux arbitres
de parier sur leur propre sport, même s’il s’agit de parier sur eux-mêmes. La diffusion
d’informations devra également être restreinte – bien que les règles à ce sujet demandent à
être soigneusement rédigées. Si un sport souhaite autoriser les paris sur un sport différent
de celui pratiqué, les joueurs, les entraîneurs et les arbitres devront être invités à signaler
toutes les activités de pari dans lesquelles ils peuvent être engagés.
Pour accuser un joueur de contre-performance à des fins d’enrichissement par les paris, il
faut des preuves très solides. Ces preuves doivent être issues de l’observation du marché
des paris comme des événements sur le terrain. Cela rend précieux, bien sûr, les échanges
d’informations entre sociétés de pari et instances sportives. Néanmoins, même dans ces
conditions, il n’est pas toujours possible de prouver le lien entre l’évolution inhabituelle des
paris et la contre-performance d’un joueur. Pour réduire d’éventuelles tendances à la
manipulation, les sports seront donc peut-être appelés à concevoir et à appliquer des
politiques contre les « moments de faiblesse volontaire », comme cela a été fait pour les
courses de chevaux. Ils devraient également affiner la structure des prix dans les
championnats pour mieux inciter les joueurs à s’investir à tous les niveaux de la compétition.
Dans certains sports, le point faible face aux organisations criminelles réside dans le
recrutement des arbitres. Afin de réduire le risque, il est essentiel que les arbitres soient bien
rémunérés, non seulement parce que cela les incite à réfléchir davantage à ce qu’ils risquent
de perdre en étant convaincus de manipulation, mais aussi parce que les salaires
EPAS (2008) INF10rev 16
médiocres, en particulier par comparaison avec les joueurs, nourrissent des ressentiments et
des envies de revanche contre le système.
La NBA et la Bundesliga ont réagi aux affaires de corruption chez les arbitres en adoptant
des mesures visant à les rendre moins vulnérables aux pots-de-vin et aux menaces. Par
exemple, l’affectation des arbitres n’est désormais décidée que peu de temps avant le début
des matches. Il est ainsi plus difficile, pour les malfaiteurs, d’approcher un arbitre.
Lorsqu’une organisation criminelle a déjà passé un accord avec un arbitre, elle a moins de
temps pour parier sur le match concerné, ce qui augmente les chances que la manipulation
soit détectée. Cette innovation devrait être envisagée dans tous les sports dans lesquels les
arbitres peuvent avoir une grande influence sur les résultats.
En échange d’un salaire élevé, les arbitres devraient envisager d’accepter davantage de
contrôles. Une mesure crédible de lutte contre la corruption consisterait, par exemple, à
soumettre les arbitres à des contrôles financiers inopinés, de façon à établir que tous leurs
revenus peuvent être attribués à des sources légitimes. Les décisions sur le terrain devraient
aussi être régulièrement examinées, par exemple, comme dans le football allemand, par le
biais de groupes d’experts chargés de visionner les images des buts et des penaltys.
Comme la cause d’une erreur peut être difficile à démontrer, il pourra s’avérer nécessaire de
rétrograder tous les arbitres montrant de mauvaises performances, même si la majorité
d’entre eux n’est pas coupable de manipulation.
Nous donnons ici quelques pistes concernant les mesures que les sports pourraient adopter.
La notion de ce qui est souhaitable et réalisable variera en fonction non seulement du degré
de risque, mais aussi de la nature du sport. Une chose est sûre : la croissance du marché
des paris sportifs aggrave les menaces qui pèsent sur l’intégrité du sport, et les instances
sportives vont devoir adopter des réponses structurées comme elles l’ont fait pour une autre
forme de tricherie, le recours aux produits dopants. Bien sûr, leur aptitude à sanctionner et à
contrôler correctement le problème sera meilleure si elles coopèrent avec les sociétés de
paris et en obtiennent des informations ».
http://www.ccpr.org.uk/NR/rdonlyres/747DBB3A-D7EB-4693-B061-
DC685F6686D2/0/CCPRREPORT1408.pdf
Au Royaume-Uni, dans une étude de mai 2007 intitulée L’intégrité dans les paris sportifs, la
Commission des jeux d’argent a donné des orientations pour renforcer l’intégrité dans ce
domaine. Elle propose un plan en dix points fondé sur une étroite coopération des instances
sportives entre elles et avec la Commission des jeux d’argent, avec des organes publics tels
que les services fiscaux et avec les sociétés de paris.
http://www.gamblingcommission.gov.uk/UploadDocs/publications/Document/Integrity%20in%
20Sports%20Betting2205.pdf
Conclusions
La réglementation de l’industrie des paris par le gouvernement constitue une première
solution. Cependant, compte tenu de la mondialisation des paris, le fait qu’un pays
réglemente les paris en ligne n’aura que peu d’impact sur le comportement des
parieurs. L’initiative devrait venir avant tout des instances sportives, qui peuvent, en
adoptant certaines mesures, réduire significativement le risque de corruption liée aux
paris et à la manipulation de matches.
Ces mesures comprennent l’interdiction de parier sur son propre sport, des mesures
rendant plus compliquées les manœuvres d’approche de sportifs et d’arbitres par des
malfaiteurs, l’adoption en interne de règles de transparence et de mesures
d’investigation des paris suspects, la définition de sanctions appropriées en cas de
manipulation de match ou de délit d’initié etc.
17 EPAS (2008) INF10rév
Le fait que plusieurs sports particulièrement exposés comme les courses hippiques,
le cricket, le tennis ou le football aient adopté de telles mesures constitue un signe
très encourageant.
Bien qu’il soit évident aux yeux de tous que le sport n’est pas qu’une activité privée et qu’il a
un rôle public, cela n’est pas aussi clair d’un point de vue strictement juridique. À cet égard,
les poursuites engagées en République tchèque (contre la manipulation de rencontres de
football) peuvent constituer un exemple intéressant.
La Cour suprême tchèque a jugé que le sport était bien une affaire publique et que la
manipulation d’une rencontre était passible de poursuites, en tant que violation grave des
règles de déontologie.
Dans l’examen d’une autre affaire, la Cour suprême tchèque a déclaré : « la raison
d’exister d’un sport, dans ce cas le football, réside dans le fait que le jeu est pratiqué
de bonne foi et de façon honnête : c’est ce qu’on appelle le fair-play, ou franc-jeu. […]
Bien que l’adhésion aux règles du fair-play dans le sport soit incontestablement une
question éthique, elle n’exclut pas l’intervention de l’État dans ce domaine, y compris
les interventions de nature pénale. […] Certes, l’État ne contrôle pas le « fair-play
dans le sport » de façon complète et systématique ; mais il devrait intervenir
dans ce domaine, y compris dans le cadre du droit pénal, et en particulier dans
les affaires qui représentent un danger pour la société et dont les
caractéristiques sont mentionnées dans la législation pénale ».
(Arrêt de la Cour suprême de République tchèque du 17 octobre 2007, 510/2007)
Cet arrêt de la Cour suprême tchèque permet de conclure qu’à l’avenir, le comportement des
arbitres, juges, joueurs, représentants d’associations et autres acteurs du monde du football
devra être considéré comme une activité dont l’exécution juste et honnête relève de l’intérêt
public. Cela ouvre une possibilité de poursuivre les faits de corruption, active ou passive, au
regard du droit pénal.
En raison de ce lien avec des valeurs élevées, les affaires de corruption dans le sport sont
facilement vues comme des actes isolés, commis par quelques individus sans scrupules.
Elles seraient la conséquence d’une faille imputable à une personne, et non au système ou à
l’environnement sportif dans son ensemble.
Dans de nombreux cas, cette interprétation est la bonne, mais il arrive aussi qu’elle soit
utilisée pour masquer des pratiques de corruption délibérées. Les valeurs élevées du sport
devraient inciter à développer des mesures de sensibilisation contre la corruption, et non
servir de prétexte pour négliger la corruption – ou le risque de corruption – dans les milieux
sportifs.
Conclusions
21 EPAS (2008) INF10rév
Il n’est pas possible de conclure que le sport est corrompu. On trouve dans le sport
plusieurs affaires de corruption, mais aussi plusieurs actions visant à prévenir la
corruption.
Beaucoup d’experts soulignent que le sport n’est pas corrompu en soi, qu’il n’est pas
un système corrompu, mais qu’il constitue une cible pour les malfaiteurs et les
groupes criminels.
De fortes indications montrent que le sport est vulnérable à la corruption.
L’environnement sportif semble présenter un certain nombre de caractéristiques qui
rendent la corruption possible, voire facile.
Les deux facteurs pesant le plus lourd sont probablement la présence d’énormes
sommes d’argent d’une part, l’autonomie et l’auto-réglementation d’autre part.
Il est possible de lutter contre les possibilités de corruption et contre les faiblesses du
système. Pour être efficace, la prévention doit passer par la reconnaissance du
problème, par une analyse détaillée et complète et par la proposition de mesures de
prévention adaptées.
Se concentrer sur les risques de corruption dans le sport ne revient donc pas à
affirmer que le sport est profondément corrompu, mais à reconnaître qu’il offre des
possibilités de corruption qui appellent une réaction urgente et coordonnée au niveau
international.
EPAS (2008) INF10rev 22
6. Que faire ?
La transparence est l’un des plus puissants outils de lutte contre la corruption. Toute mesure
susceptible de rendre la vie sportive, et notamment le financement du sport, plus
transparents devrait être soutenue et encouragée. Les subventions accordées au sport par
l’État peuvent être utilisées comme un moyen d’exiger une plus grande transparence.
Compte tenu des possibilités limitées qu’ont les gouvernements d’intervenir dans le
fonctionnement interne du sport, d’autres mesures devraient également être explorées.
Par exemple, les grands sponsors et partenaires commerciaux pourraient être encouragés à
jouer un rôle important dans la promotion de la transparence dans le sport. Pour ne pas
risquer, en cas de scandale, de voir leur nom associé à un sport corrompu, ils pourraient lier
leur soutien à une organisation sportive à des exigences de plus grande transparence. Le
pouvoir de l’argent peut, dans ce cas, être mis au service d’une juste cause.
Elle devrait aussi réunir des représentants des médias, des associations de
supporters et de l’industrie du sport. La mission d’une telle agence serait la suivante :
1. définir des normes minimales de transparence, de responsabilisation
et de procédures démocratiques dans le sport ;
2. vérifier le respect de ces normes ;
3. inciter activement les arbitres et les autres parties prenantes à signaler
les irrégularités ;
4. enquêter sur les cas de mauvaise gestion et de corruption, en étant
habilitée à pénétrer dans des bureaux, examiner des archives etc.
sans notification préalable ;
5. si nécessaire, interdire à des individus ou à des groupes d’exercer leur
activité et suspendre ceux qui font l’objet d’une enquête ;
6. signaler les soupçons de violation aux responsables des ligues
nationales ou internationales ;
7. communiquer régulièrement ses conclusions au public ».
http://playthegame.org/upload/magazine2007/pdf/pages/playthegamemagazine07pg2.pdf
Le cas du tennis
Les organisateurs de l’Open d’Australie signalent qu’ils ont créé une commission anti-
corruption et chargé un enquêteur de lutter contre la pratique des paris et contre
d’éventuelles manipulations de rencontres lors de ce tournoi, qui ouvre la saison des
Grands chelems.
Tennis Australia compte également ouvrir une permanence téléphonique auprès de
laquelle signaler les soupçons de corruption, interdire l’usage d’ordinateurs portables
près des courts par des personnes non accréditées et renforcer les restrictions sur
l’accès aux joueurs.
« Nous ne pensons pas que notre sport ait un problème de corruption, mais il est vrai
qu’une menace pèse sur l’intégrité du tennis », a reconnu dans une déclaration Steve
Wood, directeur général de Tennis Australia.
Parmi les autres mesures, citons la nomination du premier chargé d’enquête de
Tennis Australia, Sal Perna, détective de Melbourne qui enquêtait auparavant sur des
homicides, et le blocage des sites de paris sur les ordinateurs en accès public dans
l’enceinte de Melbourne Park.
(International Herald Tribune, 21 décembre 2007)
25 EPAS (2008) INF10rév
Annexe I
Déclaration de Play the Game pour l’intégrité et contre la corruption dans le sport
(version abrégée)
Publiée en 2005, cette déclaration est toujours d’actualité et peut offrir des orientations
détaillées pour lutter contre la corruption dans le sport.
Elle a été élaborée et adoptée le 10 novembre 2005, à Copenhague, par les participants à la
quatrième conférence de l’ONG Play the Game (« Jouez le jeu ») sur le sport et la société.
La déclaration est soutenue par Transparency International, organisation mondiale de lutte
contre la corruption.
1. Action des fédérations sportives nationales
Les organisations sportives ont un rôle vital à jouer dans la lutte contre la corruption. Elles
offrent aux dirigeants sportifs un forum où se rencontrer et échanger leurs points de vue.
Porte-parole du sport au niveau national, elles doivent garantir l’intégrité de leurs membres.
Play the Game recommande aux fédérations nationales de prendre les initiatives suivantes :
1. s’engager fortement, en leur propre sein, à contrecarrer la corruption et à améliorer
les normes d’intégrité, de transparence et de responsabilisation dans le sport ;
2. défendre en interne une politique de tolérance zéro contre toute forme de corruption ;
3. se prononcer publiquement contre la corruption ;
4. demander des comptes, en interne, aux détenteurs de postes clés qui abusent de
leurs fonctions à des fins privées ;
5. veiller à ce que des pratiques corrompues ne se développent pas en relation avec
leurs entreprises partenaires ;
6. mieux sensibiliser, à travers des campagnes et des formations, les dirigeants et les
administrateurs, mais aussi les membres des associations et fédérations sportives,
les entraîneurs, les joueurs et les partenaires au problème de la corruption et à ses
conséquences ;
7. adopter et respecter des codes de conduite internes par lesquels elles s’engagent à
suivre une politique stricte de lutte contre la corruption. Cette politique doit consister,
entre autres :
a. à garantir que l’intégrité de la gestion du sport soit soutenue par un fort
engagement de la part des dirigeants et par l’observation des normes
déontologiques les plus élevées,
b. à prévoir des mesures pour assurer la protection des personnes qui donnent
l’alerte (à savoir, des procédures sûres et accessibles permettant aux joueurs
et aux autres parties prenantes d’exprimer leurs inquiétudes ou de signaler
des violations sans risque de représailles),
c. à adopter des mesures transparentes assurant la tenue d’une comptabilité,
d’audits internes et de vérifications des comptes indépendantes,
d. à créer des comités de déontologie indépendants chargés de contrôler la
mise en œuvre du code de conduite au sein de l’organisation,
e. à instaurer des sanctions et des mesures de restitution en cas d’atteinte au
code de conduite ;
EPAS (2008) INF10rev 26
tout avantage indu à titre de rémunération à quiconque affirme ou confirme être capable
d’exercer une influence sur la prise de décision de toute personne visée aux articles 2, 4 à 6
et 9 à 11, que l’avantage indu soit pour lui-même ou pour quelqu’un d’autre, ainsi que le fait
de solliciter, de recevoir ou d’en accepter l’offre ou la promesse à titre de rémunération pour
ladite influence, que l’influence soit ou non exercée ou que l’influence supposée produise ou
non le résultat recherché ».
(http://conventions.coe.int/Treaty/Commun/QueVoulezVous.asp?NT=173&CM=2&DF=29/09/2009&CL
=FRE)
(http://conventions.coe.int/Treaty/Commun/QueVoulezVous.asp?NT=174&CM=2&DF=29/09/
2009&CL=FRE)
29 EPAS (2008) INF10rév
Annexe III
Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée
Article 2
« a) L’expression « groupe criminel organisé » désigne un groupe structuré de trois
personnes ou plus existant depuis un certain temps et agissant de concert dans le but de
commettre une ou plusieurs infractions graves ou infractions établies conformément à la
présente Convention, pour en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou
un autre avantage matériel ».
« Article 8. Incrimination de la corruption
1. Chaque État Partie adopte les mesures législatives et autres nécessaires pour conférer le
caractère d’infraction pénale, lorsque les actes ont été commis intentionnellement :
a) au fait de promettre, d’offrir ou d’accorder à un agent public, directement ou indirectement,
un avantage indu, pour lui-même ou pour une autre personne ou entité, afin qu’il
accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte dans l’exercice de ses fonctions officielles ;
b) au fait pour un agent public de solliciter ou d’accepter, directement ou indirectement, un
avantage indu pour lui-même ou pour une autre personne ou entité, afin d’accomplir ou de
s’abstenir d’accomplir un acte dans l’exercice de ses fonctions officielles.
2. Chaque État Partie envisage d’adopter les mesures législatives et autres nécessaires pour
conférer le caractère d’infraction pénale aux actes visés au paragraphe 1 du présent article
impliquant un agent public étranger ou un fonctionnaire international. De même, chaque État
Partie envisage de conférer le caractère d’infraction pénale à d’autres formes de corruption.
3. Chaque État Partie adopte également les mesures nécessaires pour conférer le caractère
d’infraction pénale au fait de se rendre complice d’une infraction établie conformément au
présent article.
4. Aux fins du paragraphe 1 du présent article et de l’article 9 de la présente Convention, le
terme « agent public » désigne un agent public ou une personne assurant un service public,
tel que ce terme est défini dans le droit interne et appliqué dans le droit pénal de l’État Partie
où la personne en question exerce cette fonction.
Article 9. Mesures contre la corruption
1. Outre les mesures énoncées à l’article 8 de la présente Convention, chaque État Partie,
selon qu’il convient et conformément à son système juridique, adopte des mesures efficaces
d’ordre législatif, administratif ou autre pour promouvoir l’intégrité et prévenir, détecter et
punir la corruption des agents publics.
2. Chaque État Partie prend des mesures pour s’assurer que ses autorités agissent
efficacement en matière de prévention, de détection et de répression de la corruption des
agents publics, y compris en leur donnant une indépendance suffisante pour empêcher toute
influence inappropriée sur leurs actions ».
http://www.unodc.org/documents/treaties/UNTOC/Publications/TOC%20Convention/TOCebo
ok-e.pdf
Le Conseil de l’Europe et le Sport
Le 4 octobre 2010 IM18 (2010) 7
Bakou, Azerbaïdjan
22 septembre 2010
Préparée par
IM18 (2010) 7
Résolution n° 1
− Considérant que le but du Conseil de l'Europe est de réaliser une union plus étroite entre
ses membres afin de sauvegarder et de promouvoir les idéaux et les principes qui sont
leur patrimoine commun et de favoriser leur progrès économique et social ;
− Ayant à l’esprit la Déclaration du Comité des Ministres sur le respect des engagements
pris par les États membres du Conseil de l'Europe (Strasbourg, 10 novembre 2004) ;
− Conformément à la Déclaration finale du deuxième Sommet des chefs d’État et de
gouvernement du Conseil de l'Europe tenu à Strasbourg, les 10 et 11 octobre 1997, qui
met en avant le rôle normatif du Conseil de l'Europe, afin, notamment, de rechercher des
réponses communes aux défis posés par l’extension de la corruption ;
− Considérant les conclusions du troisième Sommet des chefs d’État et de gouvernement
du Conseil de l’Europe (Varsovie, 16-17 mai 2005), qui recommandaient la poursuite des
activités du Conseil de l’Europe servant de références dans le domaine du sport ;
− Rappelant que la Résolution CM/Res(2007) 8 instituant l’Accord partiel élargi sur le sport
(APES) confie à ce dernier la tâche d’élaborer des normes pour répondre aux problèmes
qui se posent dans le sport au niveau international ;
− Compte tenu des Recommandations (92) 13Rev sur la Charte européenne du sport,
(92) 14Rev sur le Code d’éthique sportive et (2005) 8 relative aux principes de bonne
gouvernance dans le sport ;
− Compte tenu des travaux et des conclusions de la 11ème Conférence du Conseil de
l’Europe des ministres responsables du sport à Athènes les 11 et 12 décembre 2008, en
particulier sur la question des matchs arrangés, de la corruption et des paris illégaux ;
− Compte tenu de la Convention de Budapest du 23 novembre 2001 sur la
cybercriminalité, en particulier des articles relatifs aux échanges de données
informatiques ;
− Reconnaissant qu’en principe, le mouvement sportif est responsable du sport, mais que
les pouvoirs publics sont invités à développer, si besoin est, une coopération mutuelle
avec le mouvement sportif afin de promouvoir les valeurs et les bienfaits du sport ;
− Convaincus que l’application efficace, par les sociétés privées et les organisations
sportives, de bonnes politiques de gouvernance, et notamment de codes d’éthique,
contribuerait à renforcer leur autonomie dans les domaines liés au sport et affermirait leur
position vis-à-vis des pouvoirs publics, sur la base du respect et de la confiance
réciproques ;
− Considérant qu'il est nécessaire de poursuivre l’élaboration d’un cadre européen
commun pour le développement du sport en Europe, fondé sur les notions de démocratie
pluraliste, de prééminence du droit, de droits de l'homme et de principes éthiques ;
− Réaffirmant que la nature même du sport, reposant sur l'esprit sportif et l’équité dans la
compétition, exige de lutter avec fermeté et efficacité contre toutes les pratiques et
attitudes contraires à l'éthique ;
− Conscients des pressions que la société moderne, caractérisée notamment par la course
à la réussite et au profit économique, fait peser sur le sport ;
− Convaincus que l’application systématique des principes de bonne gouvernance et
d’éthique dans le sport contribuerait de manière significative à éliminer la corruption, la
manipulation des résultats sportifs (matchs arrangés) et d’autres pratiques
répréhensibles dans ce secteur ;
3 IM18 (2010) 7
• Invitent l'Accord Partiel élargi sur le sport (APES), si besoin est, en coopération avec le
Groupe d’États contre la corruption (GRECO), le Comité européen pour les problèmes
criminels (CDPC), Moneyval et la Division sur les crimes économiques
(cybercriminalité), à faciliter la mise en œuvre de la présente résolution ;
• Invitent l’Accord Partiel Elargi sur le Sport (APES), si besoin est, en coopération avec les
autres organes nationaux et internationaux compétents,
- à poursuivre les travaux sur cette question en vue de l’adoption d’une
Recommandation du Comité des Ministres aux États membres du Conseil de
l’Europe sur les manipulations des résultats sportifs ;
- à œuvrer au développement de bonnes pratiques en matière de lutte contre la
manipulation des résultats sportifs et à étudier les mesures spécifiques prises par
les Etats européens ;
- à faire une étude de faisabilité d’une éventuelle convention internationale, sur la
base de la future Recommandation.
- à offrir une plateforme d’échange et de coopération pour les gouvernements, le
mouvement sportif et les opérateurs de paris, sur la question de l‘intégrité du jeu, à
explorer la faisabilité de l’établissement d’une structure et d’en faire rapport à la
prochaine conférence ministérielle ;
• Invitent les gouvernements des États parties à la Convention culturelle européenne qui
ne l’ont pas encore fait à adopter une politique et des mesures destinées à prévenir et à
combattre la manipulation des résultats sportifs dans tous les sports, à la lumière des
lignes directrices figurant dans l'annexe à la présente résolution ;
• Invitent toutes les organisations sportives et les opérateurs de paris à apporter leur
assistance pour atteindre ces objectifs avec tous les moyens dont ils disposent ;
• Invitent l’Accord Partiel élargi sur le Sport (APES) du Conseil de l’Europe, en
coopération avec l’Union Européenne et le Mouvement sportif, à promouvoir la
coopération entre les organisateurs d’événements sportifs et les opérateurs de paris,
dans le respect des législations nationales et communautaires.
IM18 (2010) 7
Annexe à la résolution
Lignes directrices
A. Définitions
3. La lutte contre la manipulation des résultats sportifs est une responsabilité qui
incombe à la fois aux pouvoirs publics (l'organe législatif, la justice, la police, les
instances gouvernementales en charge du sport, les collectivités locales) et aux
organisations non-gouvernementales (les organisations nationales sportives -
professionnelles ou amateurs - les clubs, les associations sportives locales, les
organismes légaux de loteries, les opérateurs légaux de paris, les clubs de
spectateurs, les organisations de joueurs, les organisations faîtières de loteries ou
d’opérateurs de paris, les organisations non gouvernementales impliquées dans la
lutte contre la corruption, etc.), dans un esprit de subsidiarité et de partenariat.
5. D’une manière générale, chaque Partie devrait encourager par tout moyen
l’élaboration de mesures visant à faire face aux risques liés à la manipulation des
résultats sportifs, en particulier dans le contexte du développement des paris, ainsi
que d’étudier la mise en place d’un cadre réglementaire viable, équitable et durable
visant à protéger l’intégrité du sport.
C. Mesures législatives
10. Bien qu'il existe des lois interdisant la corruption active et passive dans le secteur
privé dans la plupart des États membres du Conseil de l'Europe, il convient de
s’assurer que les mesures législatives actuelles traitent de la manipulation des
résultats sportifs ou, dans le cas contraire, de prendre des mesures particulières.
11. Chaque gouvernement devrait veiller à se doter, dans le cadre de son système
juridique et administratif, des moyens juridiques nationaux les plus appropriés et les
plus efficaces pour lutter contre la manipulation des résultats sportifs. A titre indicatif,
les mesures juridiques de lutte contre la manipulation des résultats sportifs peuvent
être couvertes en s'insérant dans l'arsenal législatif existant, par exemple, dans le
code pénal ou être adoptées dans une loi spécifique au sport et/ou une loi contre la
corruption.
12. La législation devrait considérer comme infractions pénales ou autres certains actes
liés à la manipulation des résultats sportifs, conformément aux principes
fondamentaux de leur droit interne. Les gouvernements sont invités à considérer si
leur législation couvre la manipulation intentionnelle des résultats sportifs, et le cas
échéant, à compléter les mesures législatives et/ou autres qui se révèlent
nécessaires pour :
12.3. instaurer une responsabilité des personnes morales s’agissant des infractions
pénales ou autres établies en vertu de la présente résolution ;
12.5. ériger en infraction pénale ou autre tout acte de complicité d’une des
infractions pénales ou autres établies en vertu du présent projet de
résolution ;
12.6. prévoir, pour toute infraction établie en vertu des présentes Lignes directrices,
des sanctions et des mesures effectives, proportionnées et dissuasives ;
IM18 (2010) 7
13. Dans le cadre de la lutte contre la manipulation des résultats sportifs, les
gouvernements devraient adopter les mesures qui se révèlent nécessaires pour
assurer que les forces de l'ordre aient les compétences adéquates dans la lutte
contre la manipulation des résultats sportifs.
14. Les gouvernements devraient adopter des mesures législatives et/ou autres
permettant la conservation rapide de données informatiques stockées liées aux paris
sportifs. Pour ce faire, ils devraient désigner un point de contact joignable vingt-
quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, afin d’assurer une assistance
immédiate pour des investigations concernant les infractions aux législations
évoquées dans la présente Résolution. Ce point de contact peut être l’instance
identifié en application de l’article 35 de la Convention de Budapest 23.XI.2001 sur la
cybercriminalité (ETS No. 185).
15. Les gouvernements devraient mettre en place et utiliser, au besoin, des moyens
efficaces pour l’échange d’informations liées aux enquêtes et/ou aux poursuites pour
manipulation de résultats sportifs au niveau national et international, étant entendu
que les informations doivent être transmises rapidement et être suffisamment
détaillées pour être d’utilité pratique.
16. Les gouvernements devraient s’accorder l’entraide la plus large possible et assurer
des échanges spontanés d’informations sur la manipulation des résultats sportifs
entre autorités nationales, étrangères et internationales, lorsqu’il existe des motifs
raisonnables de penser qu’une infraction établie en vertu des présentes Lignes
directrices, a été commise et de communiquer, sur demande, toutes les informations
nécessaires à l’autorité nationale, étrangère ou internationale requérante.
17. Les gouvernements devraient adopter des mesures législatives permettant d’obliger
les opérateurs de paris et les organisations sportives à communiquer les données en
leur possession ou sous leur contrôle dans le cas où elles ne collaborent pas.
18. Les opérateurs de paris et les organisations sportives devraient faire l’objet de
sanctions ou de mesures pénales, ou autres, effectives, proportionnées et
dissuasives, comprenant des sanctions pécuniaires s’ils ne collaborent pas avec les
autorités gouvernementales ou s’ils entravent à la collecte de preuves électroniques
dans le domaine des paris sportifs.
19. Les gouvernements devraient veiller à ce que les paris sportifs puissent être
contrôlés dans le cadre de la prévention et de la répression du blanchiment d’argent.
21. Les gouvernements doivent assurer la protection de la vie privée et des données à
caractère personnel dans les enquêtes pour manipulation des résultats sportifs,
compte tenu des normes européennes et, en particulier, des droits de l’homme.
7 IM18 (2010) 7
22. Afin de combattre la manipulation des résultats sportifs, les gouvernements sont
invités à étudier la possibilité de veiller à ce que des paris sportifs ne puissent être
organisés sur un événement sportif sans l’information et l’accord préalable de
l’organisateur de l’événement – dans le respect des principes fondamentaux du droit
interne des États.
23. Le mouvement sportif devrait se doter d’un niveau d’autorégulation adéquat pour
lutter contre la manipulation des résultats sportifs. L’autorégulation du mouvement
sportif doit être encouragée par les gouvernements, et éventuellement renforcée par
des normes ou des politiques publiques.
25.1. de leurs règles en matière de lutte contre la manipulation des résultats sportifs
en conformité avec les normes adoptées par les organisations sportives
internationales compétentes ; ces règles devraient inclure :
a) des règles pour la prévention des conflits d’intérêts chez les athlètes et les
responsables sportifs, en particulier en leur interdisant de parier sur leurs
propres matchs et/ou compétitions et en restreignant la diffusion
d’informations internes ;
b) des règles sur la prévention et la répression de toute infraction établie en
vertu des présentes Lignes directrices et des infractions connexes aux
codes de bonne conduite ;
c) des systèmes d’annulation des événements sportifs lorsqu’un risque de
fraude a été établi/identifié ;
d) des sanctions effectives, proportionnées et dissuasives pour les athlètes,
les responsables sportifs et leurs complices lorsqu’il est avéré qu’ils ont
violé ces règles, par exemple, une exclusion temporaire ou permanente
de leurs activités sportives, la réparation du dommage matériel causé,
etc. ;
25.3. des procédures disciplinaires, celles-ci devant être conformes aux principes
généraux du droit adoptés au niveau international et garantir le respect des
droits fondamentaux des athlètes et responsables sportifs suspectés ; parmi
ces principes figurent les suivants :
a) l’organe d’instruction doit être distinct de l'organe disciplinaire ;
b) ces personnes ont droit à un procès équitable et le droit d'être assistées
ou représentées ;
c) il doit exister des dispositions claires et applicables en pratique permettant
de former un recours contre toute décision rendue ;
IM18 (2010) 7
25.5. ainsi que l’invitation des athlètes et des responsables sportifs à participer
activement à la lutte contre la manipulation des résultats sportifs.
26. Les organisations sportives sont encouragées à désigner les responsables sportifs,
et en particulier les arbitres et les juges, le plus tardivement possible avant un match
ou une compétition.
27. Les organisations sportives sont invitées à envisager de soumettre les arbitres et les
juges à des contrôles financiers inopinés et à assurer un examen régulier de leurs
décisions sur le terrain.
29. Les organisations sportives sont invitées à sensibiliser leurs athlètes et responsables
sportifs à la question de la manipulation des résultats sportifs et de ses
conséquences, par la formation et la diffusion d’informations.
31. Les opérateurs de paris doivent se doter d’un niveau d’autorégulation adéquat pour
lutter contre la manipulation des résultats sportifs. L’autorégulation dans le cadre des
organisations d’opérateurs de paris doit être encouragée par les gouvernements (ou
autorités de régulations), et éventuellement renforcée par des normes ou des
politiques publiques.
32. L’organisation des paris devrait être limitée aux résultats d’événements sportifs
officiels et significatifs, éventuellement à partir d’un certain niveau.
33. Les opérateurs de paris devraient assurer la transparence de toutes les transactions
financières liées aux paris de manière à surveiller les paris suspects.
34. Les paris suspects devraient être signalés rapidement aux autorités
gouvernementales ou non gouvernementales compétentes au niveau national et
international.
35. Les opérateurs de paris devraient bloquer immédiatement la validation des paris sur
les matchs pour lesquels les systèmes d'alerte avancée des opérateurs ont
déterminé qu’il existe une probabilité élevée de manipulation des résultats.
36. Les propriétaires et employés des sociétés de paris ne devraient pas pouvoir miser.
37. Les opérateurs de paris ne devraient pas être autorisés à financer ou sponsoriser des
équipes ou des compétiteurs individuels, s’ils organisent des paris sur les résultats de
compétitions auxquelles ils participent.
9 IM18 (2010) 7
39. Les opérateurs de paris sont invités à adopter des règles d’autorégulation,
notamment en ce qui concerne :
41. La coopération devrait être développée entre les organisations sportives et les
opérateurs de paris dans la lutte contre la manipulation des résultats sportifs, afin de :
41.1 clarifier les engagements respectifs de ces deux partenaires dans la lutte
contre la manipulation des résultats sportifs ;
41.2 veiller à ce que l’échange d’informations soit suffisant pour que les systèmes
d’alerte avancée cités aux paragraphes 29, 30 et 34 du chapitre E des
présentes Lignes directrices permettent aux organisations sportives
d’appliquer les sanctions et autres mesures prévues au paragraphes 20 du
chapitre D des présentes Lignes directrices.
42. Les mesures de lutte contre la manipulation des résultats sportifs doivent respecter
les normes européennes pertinentes en matière de protection des données
personnelles, en particulier dans l’échange d’informations entre les acteurs
concernés.
43. Les gouvernements doivent reconnaître les règlements des organisations sportives
mentionnés au paragraphe 25 du chapitre D des présentes Lignes directrices et, le
cas échéant, soutenir leur application en confiant la mise en œuvre de leur
disposition à une autorité sportive gouvernementale ou non gouvernementale
désignée à cet effet, ou à une organisation sportive.
44. Les gouvernements peuvent faire de l'efficacité de la lutte contre la manipulation des
résultats sportifs un critère pour l'octroi d'aides publiques aux organisations sportives.
45. Les gouvernements peuvent soutenir les organisations sportives dans le financement
des mécanismes de lutte contre la manipulation des résultats sportifs, soit par des
subventions ou des aides directes, soit par la prise en considération du coût d'un tel
IM18 (2010) 7
46. Les gouvernements devraient, si besoin est, prendre des dispositions pour ne pas
accorder d'aides publiques aux organisations sportives, athlètes et responsables
sportifs sanctionnés pour manipulation de résultats sportifs, et ce pendant toute la
durée de la sanction.
47. Les acteurs concernés sont invités à considérer la création d’un organe international
permanent de lutte contre la manipulation des résultats sportifs.
Common Standards
on Sports Integrity
in Relation to Sports Betting
for all International Sports Federations and Organisations
Introduction
Both Olympic and non-Olympic sports are confronted with the threat posed by illegal and
irregular betting. The following Common Standards have been defined to assist all
international sports federations (IFs) in addressing this threat. On 24 June 2010, the IOC
hosted a Seminar “Sports Betting: A Challenge to be Faced” that „recommended that all
constituents of the Olympic Movement (the IOC, IFs and NOCs), under their respective
competences, adopt internal legislation‟ related to sports betting. While respecting the
autonomy of each IF and recognising that national legislation is different across jurisdictions,
these Common Standards seek to ensure consistency across the sports movement in
relation to sports betting. It is encouraged that IFs incorporate the Definitions and Model
Rules into their rules and regulations as deemed necessary and appropriate. These
Common Standards do not address issues regarding regulating of the betting industry;
corruption in sport for other purposes than match fixing; prevention of gambling addictions;
nor protection of minors from gambling.
Ensure that all participants (see Definitions below) are automatically bound by and are
required to comply with all of the provisions of the IF Rules related to Sports Betting.
Ensure that participants familiarise themselves with all IF Rules related to Sports Betting,
including what constitutes an offence.
Definitions
For the purpose of these Common Standards, the following Definitions are provided as a
guide for international sports federations (IF) to incorporate into their Rules and Regulations,
while acknowledging that the particularities of each IF will require adaptation of the following:
Corruption: seeking, accepting, offering or agreeing to accept any bribe or other reward
to fix or otherwise to influence improperly the result, or any other aspect of a sports
event.
Inside Information: Any information relating to any international competition or event that
a participant possesses by virtue of his/her position within the sport. Such information
includes, but is not limited to, factual information regarding the competitors, the
conditions, tactical considerations or any other aspect of the international competition or
event but does not include such information that is already published or a matter of public
record, readily acquired by an interested member of the public, or disclosed according to
the rules and regulations governing the relevant international competition or event.
Manipulation of sports results/match fixing: influencing the course or the result of a sports
event in order to obtain advantage for oneself or for others and to remove all or part of
the uncertainty normally associated with the results of a competition.
Model Rules
For the purpose of these Common Standards, the following Model Rules are provided as a
recommended guide for IFs to incorporate into their Rules and Regulations, while
acknowledging that the particularities of each IF will require adaptation of the following:
Regulation of competitions
1. cooperate with governments and responsible betting operators to face sports betting
risks. An objective of that cooperation will be to develop a common Education,
Communication and Prevention Programme regarding the potential risks related to sports
betting, match fixing and international crime;
2. establish and, where appropriate, make use of effective channels for the exchange of
intelligence and information related to the investigation and/or prosecution of
manipulation of sports results at national and international level, on the understanding
that information and intelligence transmitted should be early and detailed enough to be of
practical use;
3. give the largest mutual help and ensure spontaneous exchange of intelligence and
information on manipulation of sports results between national, foreign and international
authorities, where there are reasonable grounds to believe that any offence established
in accordance with the IFs regulations has been committed and provide, upon request, all
necessary information to the national, foreign or international authority requesting them;
4. submit data in their possession or under their control when requested to by government
authorities;
5. introduce mechanisms for whistle-blowing in the area of manipulation of sports results to
ensure disclosure of information (e.g. hotline, email address);
6. ensure protection of privacy and personal data in the area of investigation of manipulation
of sports results in the light of respect for human rights.
• Le vainqueur
Types de
• Le podium (3)
résultats et
phases de jeux • La performance (la performance sur une épreuve ou sur une saison par un
correspondantes athlète)
• Le record (le record battu sur une épreuve ou sur une saison par un athlète)
• Nombre de médailles par pays
• Nombre de finalistes par pays
AVIRON
• Championnats d'Europe
• Badminton World Federation (BWF) Super Series
• Championnats du Monde
Catégories de
• Jeux Olympiques
compétitions
• Sudirman Cup
• Thomas Cup
• Uber Cup
• Vainqueur du tournoi
• Vainqueur du match
Types de • Vainqueur du set
résultats et
• Nombre de sets du match
phases de jeux
correspondantes • Score du match
• Ecart de points sur chaque set
• Nombre de médailles par pays
BASEBALL
• Championnats du Monde
Catégories de • Championnats d'Europe
Compétitions • Championnats de France
• Tournois nationaux français (hors tournois amicaux)
• Tournois internationaux officiels organisés sous l'égide des instances
internationales de chaque discipline (hors tournois amicaux)
Boxe Professionnelle :
Boxe Amateur :
• Résultat du match (1 N 2)
Types de • Nombre de rounds disputés
résultats et • Victoire aux points
phases de jeux • Victoire par KO
correspondantes • Vainqueur du tournoi
• Nombre de médailles par pays
CYCLISME
Route
• Championnat du Monde
• Championnats Nationaux (France et les 5 pays les mieux placés au classement de
l'UCI (Union Cycliste Internationale) par nations de l'année précédente)
• Giro
• Jeux Olympiques
• Liège-Bastogne-Liège
• Milan-San Remo
Catégories de • Paris-Roubaix
Compétitions • Tour de Flandres
• Tour de France
• Tour de Lombardie
• Vuelta
• Vainqueur de la compétition
Types de • Vainqueur de l'étape (pour les courses sur route)
résultats et
phases de jeux • Porteur final d'un maillot distinctif dans les grands Tours pour les courses sur route
correspondantes (meilleur grimpeur, meilleur sprinter, meilleure équipe)
• Nombre de médailles par pays
EQUITATION
B/ HORSE-BALL
• Championnat d'Europe
• Championnats du Monde
• Championnat de France Pro Elite Mixte
• Circuit Fédéral Pro Elite
Phases positives :
• Réalisation du parcours sans commettre de fautes (obstacles et temps)
Types de B/ HORSE-BALL
résultats et Paris sur les matchs :
phases de jeux • Résultat final du match : équipe vainqueur / match nul
correspondantes • Résultat du match : équipe vainqueur / match nul à la mi-temps et à la fin du
match
• Score exact du match avec nombre de buts marqués par chaque équipe (score à
la mi-temps / score final)
Phases positives :
• Nombre total de buts marqués pendant le match
• Nombre de buts marqués par chaque équipe pendant le match
• Première équipe à marquer un but
ESCRIME
• Championnats de France
• Championnats d'Europe
Catégories de
• Championnats du Monde
compétitions
• Epreuves de Coupe du Monde
• Epreuves de Grand Prix
• Jeux Olympiques
• Tournois de qualification olympique
• Vainqueur de l'épreuve
• Podium de l'épreuve
Types de résultats • Le score des matchs
et phases de jeux • Ecart de points entre 2 tireurs (ou 2 équipes) à l'issue du match
correspondantes • Tireur ayant marqué le plus de points à l'issue d'un match par
équipe
• Nombre de médailles par pays
FOOTBALL
Buts
• Nombre de buts par équipe
• Nombre de buts au total
• Nombre de buts par mi-temps
• Equipe qui marque un but
• Equipe qui n'encaisse pas de but
• Equipe qui gagne sans encaisser de but
• Equipe qui encaisse le dernier but
• Prochaine équipe à marquer
• Prochain joueur à marquer
• Nombre de buts supérieur à 0,5, 1,5, 2,5, 3,5
• Nombre de buts supérieur à 0,5 à 1,5 entre les minutes 0 et 15, 15 et 30,
30 et 45, 45 et 60, 60 et 75, 75 et 90.
• Equipe marquant le plus de buts en 1ère mi-temps, en 2nd mi-temps
• Nombre de buts dans les prolongations
• Au cours de quelle mi-temps le plus grand nombre de but est marqué
Buteurs
• Noms des buteurs
• Nombre de buts par buteur
Types de • Nombre de buteurs
résultats et • Nombre de buteurs qui marquent 2 buts ou plus
phases de jeux • Nombre de buts par mi-temps
correspondantes • Nombre de buts par équipe par mi-temps
(suite)
• Premier buteur
• Dernier buteur
• Minute du premier but
• Minute du dernier but
• Nombre de buts restant à marquer
• Meilleur buteur
Autres actions
• Buts sur coups de pieds arrêtés
• Buts de la tête
FOOTBALL AMERICAIN
Catégories de
compétitions • National Football League (NFL) (saison régulière et play-offs)
Score
• Score à la fin de chaque quart-temps
Types de • Score à la fin du match
résultats et • Ecart entre les équipes
phases de jeux • Nombre de touchdowns par équipe
correspondantes • Nombre de touchdowns au total
• Nombre de touchdowns par quart-temps
• Equipe qui marque le 1er/dernier touchdown
• Equipe qui n’encaisse pas de touchdown durant un quart-temps
• Prochaine équipe à marquer
• Nombre de touchdowns supérieur à 0,5, 1,5, 2,5, …
• Nombre de touchdowns supérieur à 0,5 à 1,5 … lors d’un quart-temps
• Equipe marquant le plus de touchdowns en 1er quart-temps, en 2ème quart-
temps, en 3ème quart-temps, en 4ème quart-temps
• Au cours de quel quart-temps le plus grand nombre de touchdowns est marqué
• Nombre de field goals dans chaque quart-temps / dans le match
• Réalisation d’une ou plusieurs transformations à 2 (deux) points dans le match
Marqueurs
• Noms des marqueurs
• Nombre de touchdowns par marqueur
• Minute du premier touchdown
• Minute du dernier touchdown
GOLF
• Vainqueur du tournoi
• Joueur / Joueuse ayant réussi le meilleur score du jour
• Leader à l'issue de chaque journée
Types de • TOP 5 final des catégories de compétitions (exclusion Ryder Cup / Solheim
résultats et Cup)
phases de jeux • Classement selon nationalité dans les différentes catégories de compétitions
correspondantes • Nombre de trou en un
• Nombre d'albatros, eagles, birdies,
• Meilleur score aller/retour
• Greens en régulation
• Plus grande longueur de drive
HANDBALL
Score
• Score à la mi-temps
• Score à la fin du match
• Ecart entre les équipes à la mi-temps
Types de • Ecart entre les équipes à la fin du match
résultats et
phases de jeux Buts, par match
correspondantes • Nombre de buts par équipe
• Nombre de buts au total
• Mi-temps pendant laquelle est marqué le plus de buts par les deux équipes
• Equipe marquant le plus de buts en 1ère mi-temps, à l'issue du match
• Championnats du Monde
Catégories de • Ligue Magnus
compétitions • Jeux Olympiques
• National Hockey League (NHL) (Saison Régulière, Playoffs)
• Grands Prix :
Allemagne
Tunisie
Catégories de
Hollande
compétitions
• Grand Slam :
Paris
Brésil
Russie
Japon
• Master
Natation Course :
• Championnats de France
• Championnats d'Europe
• Championnats du Monde
• Jeux Olympiques
• Open EDF
Waterpolo :
Catégories de
• Championnats d'Europe
compétitions
• Championnats du Monde
• Jeux Olympiques
• Record battu
L'Eau Libre
• Championnats d'Europe
• Championnats du Monde
• Championnat de France Elite
• Jeux Olympiques
• Vainqueur
• Podium (3)
Types de • Nombre de médailles par pays
résultats et
phases de jeux
correspondantes Waterpolo :
• Vainqueur
• Nombre de médailles par pays
• Score
PELOTE BASQUE
Types de
• Vainqueur dans la quiniela et classement des équipes de 1 à 4
résultats et
phases de jeux • Vainqueurs de différentes quinielas disputées au cours d'une même
correspondantes réunion
PETANQUE ET JEU PROVENCAL
Catégories de COURSE :
compétitions
• Vainqueur
• Le Podium (3)
RUGBY
• Amlin Cup
• Coupe du Monde à 7 (phase finale)
• Coupe du Monde à XV (phase finale)
• Currie Cup (demi-finales et finale)
• Guinness Premiership
• H Cup
• Jeux Olympiques
• Magners League
Catégories de • NPC (National Provincial Championship) / Air New Zealand Cup (demi-finales
compétitions et finale)
• ProD2
• Super 14
• Test Matches opposant les équipes du Tiers 1 : Afrique du Sud, Angleterre,
Argentine, Australie, Ecosse, France, Irlande, Italie, Nouvelle-Zélande, Pays de
Galles
• Top 14 Orange
• Tournoi des VI Nations
• Tri-Nations
SERIES
• Identité de l'équipe remportant X matchs consécutifs
• Plus longue série de matchs victorieux
Types de POINTS
résultats et • Nombre total de points inscrits lors du match
phases de jeux
• Nombre total de points marqués durant le match par l'équipe X
correspondantes
• Ecart exact de points à la fin du match
• Mi-temps comptabilisant le plus de points
• Une équipe obtiendra-t-elle un point de bonus offensif/défensif durant le match
?
• Une équipe X obtiendra-t-elle un point de bonus offensif/défensif durant le
match ?
• Nombre de points de la meilleure équipe au terme de la phase régulière / de la
phase de poule
SCORE
• Score final du match
• Score du match à la mi-temps
EQUIPES / JOUEURS
• L'équipe X va-t-elle marquer un essai durant le match ?
• Identité de l'équipe première marqueuse d'essai du match
• Identité / Poste du joueur premier marqueur d'essai du match
• Identité de l'équipe marquant le plus grand nombre d'essais sur la compétition
• Identité d'un marqueur d'essai sur le match / la compétition
• Identité du joueur premier marqueur d'essai
• Quelle sera la prochaine équipe à marquer un essai ?
• Quel sera le prochain joueur à marquer un essai ?
DROPS
• Nombre total de drops réussis pendant le match
• Nombre total de drops réussis en 1ère / 2ème mi-temps
TRANSFORMATIONS
• Nombre total de transformations réussies pendant le match
• Nombre total de transformations réussies en 1ère / 2ème mi-temps
PENALITES
• Nombre total de pénalités réussies sur le match / la 1ère / la 2ème mi-temps
SKI
• Championnats de France
• Championnat du Monde
• Coupes du Monde
• Jeux Olympiques
Départs Départs
Disciplines Epreuves
Différés en ligne
Descente X
Super G X
Ski Alpin Slalom Géant X
Slalom Spécial X
Super Combiné X
Catégories de Individuel toutes
Compétition distances X X
Sprint X
Ski de Fond
Poursuite X
Relais X X
Sprint par équipe X
Individuel toutes
distances X
Sprint X
Biathlon
Relais X X
Mass Start X
Poursuite X
Slalom X
Snowboard
Boarder Cross X
Freestyle Ski Cross X
• 24 Heures du Mans
• Championnat de France des Rallyes
• Championnat de France GT
• Championnat du monde de Formule Un de la FIA (Fédération Internationale
de l'Automobile)
Catégories de
compétitions • Indianapolis 500
• Manches du Championnat d'Europe de Rallycross
• Manches du Championnat du Monde des Rallyes 2010
• Nascar
• Rallye Raid Dakar
• Trophée Andros
• Championnats du Monde
• Championnat d'Europe
Catégories de
compétition • Championnats Masculins Seniors Elite 1 et 2
• Championnats Féminins Seniors Elite
• Coupe d'Europe des Clubs
Types de
résultats et • Vainqueur du championnat / de la compétition
phases de jeux • Résultat d'une partie (victoire, défaite, nul)
correspondantes
TAEKWONDO
ATP WORLD TOUR (Finals, Masters 1000, 500 series, 250 series)
• Tableau Final Simples Messieurs
• Finale Double Messieurs
GRAND CHELEM
• Tableau Final : Simple Dames et Simple Messieurs
• Finale : Double Dames, Double Messieurs, Double Mixte
WTA TOUR
• Tableau Final Simples Dames
• Finale Double Dames
* Toutefois, les paris enregistrés sur un match qui se terminerait sur abandon ou
disqualification d'un joueur sont annulés par l'opérateur.
• Nombre d'aces
• Le premier joueur marquant 10, 15 ou 20 points dans une manche
* Toutefois, les paris enregistrés sur un match qui se terminerait sur abandon ou
disqualification d'un joueur sont annulés par l'opérateur.
Types de
résultats et
phases de jeux Les classements techniques annuels ATP et WTA tour :
correspondantes • Le n° 1 mondial masculin au classement technique ATP ?
(suite) • Le n° 1 mondial féminin au classement technique WTA ?
Courses au large :
• Vendée Globe
• Barcelona World Race
• Route du Rhum (pour les IMOCA 60 et Multicoques 60 pieds et plus)
• Transat Jacques Vabre (pour les IMOCA 60 et Multicoques 60 pieds et plus)
• European Pro Tour
• Solitaire du Figaro
• Transat AG2R
• Cap Istanbul
• Quiberon Solo
• Volvo Ocean Race
• Tour de France à la Voile
Match Racing :
• Coupe de l’America et sa phase qualificative
Catégories de • Louis Vuitton Series
compétitions • Epreuves du World Match Racing Tour
Voile légère :
• Jeux Olympiques
• Championnat du Monde de classe olympique
• Championnat d’Europe de classe olympique
• Epreuves World Cup ISAF
Planche à voile :
• Epreuves du circuit Professional Windsurfers Association
• Jeux Olympiques
VOLLEY-BALL
• Championnat professionnel d'Allemagne
• Championnat professionnel de Belgique
• Championnat professionnel de Grèce
• Championnat professionnel de Pologne
• Championnat professionnel de Russie
• Championnat professionnel de Turquie
• Championnat professionnel d'Espagne
• Championnat professionnel d'Italie
• Championnats d'Europe
• Championnats du Monde
• Coupes de France à partir des 16ème de finale
• Coupes d'Europe
Catégories de • Jeux Olympiques
compétitions • Ligue A Féminine
• Ligue A Masculine
• Ligue B Masculine
• Ligue Mondiale
BEACH-VOLLEY
• CEV (Confédération Européenne de Volley-Ball) Tour (open-finale)
• Championnat de France
• Championnats d'Europe
• Championnats du Monde
• FIVB (Fédération Internationale de Volley-Ball) World Tour (slam-open)
• France Beach Volley Series 1
• Jeux Olympiques
• World Cup
Types de
résultats et • Résultat final de la compétition
phases de jeux • Classement final de la compétition et/ou de la saison régulière
correspondantes
• Equipes qualifiées en Play-Off du Championnat de France
• Meilleure attaque de la saison régulière
• Meilleure défense de la saison régulière
• Meilleur marqueur de la saison régulière et des Play-Off
• Nombre de victoires à domicile ou à l'extérieur sur une journée de
Championnat
• Nombre de match en 5 sets sur une journée
• Le nombre de set disputé au cours de la journée
• Vainqueur du match
• Résultat exact du match
• Nombre de sets dans le match
• Ratio pour le vainqueur (différence de points)
• Nombre de set disputé pendant le match
• Equipe gagnante du 1er set
• Vainqueur du set n° 2 et suivants
• Score exact du prochain set
• Nombre d'aces
• Nombre de points marqués au total
• Meilleur marqueur du match
• L'équipe qui va marquer le prochain ace
• L'équipe qui marquera la première 8 points, 16 points
RENFORCEMENT DES MOYENS DE LUTTE CONTRE
LA CORRUPTION SPORTIVE
1
I - OBLIGATIONS GENERALES DES PERSONNES ASSUJETTIES
1. Le correspondant
Le correspondant est chargé de répondre aux demandes de l’ARJEL et d'assurer la
diffusion aux membres concernés du personnel des informations, avis ou
recommandations de caractère général qui en émanent.
Les Personnes Assujetties doivent informer l’ARJEL de son identité dans un document
spécialement établi à cet effet accompagnant la première déclaration de soupçon.
Tout changement de correspondant doit être porté, sans délai, à la connaissance de
l’ARJEL.
Les Personnes Assujetties veillent à ce que les fonctions de correspondant soient
assurées avec la continuité nécessaire pour être en mesure de répondre, dans les délais
impartis, aux demandes de l’ARJEL.
2. Le déclarant
L'identité et la qualité de la personne habilitée à procéder aux déclarations de soupçon
sont communiquées à l’ARJEL par un document distinct joint à l'appui de la première
déclaration transmise.
Tout changement concernant les personnes habilitées qui répondent à l'appellation de
déclarant, doit être porté, sans délai, à la connaissance de l’ARJEL.
Les Personnes Assujetties doivent également prévoir les conditions de mise en œuvre de
la déclaration de soupçon par une autre personne que le déclarant dans les cas
exceptionnels.
2
3. Droits du déclarant et du correspondant
Les Personnes Assujetties veillent à ce que le déclarant et le correspondant aient accès à
toutes les informations nécessaires à l’exercice de leurs fonctions. Elles mettent à leur
disposition des outils et des moyens pour leur permettre de procéder aux déclarations de
soupçon.
3
II - L’OBLIGATION DE VIGILANCE
Il s’agit pour les Personnes Assujetties, à partir des mesures mentionnées au titre I ci-
avant, de détecter les situations qui appellent une analyse approfondie en vue de
confirmer ou non le caractère suspect d’un cas particulier. Le cas échéant, une
déclaration de soupçon doit être effectuée auprès de l’ARJEL.
4
III- L’OBLIGATION DE DECLARATION
A- CHAMP D’APPLICATION
Les Personnes Assujetties doivent, en fonction des informations qu’elles ont pu recueillir,
procéder à un examen de tout cas suspect avant d’adresser, le cas échéant, une
déclaration de soupçon à l’ARJEL.
La déclaration porte sur des faits dont les Personnes Assujetties « savent,
soupçonnent ou ont de bonnes raisons de soupçonner » qu’ils caractérisent le
délit de corruption sportive.
Les trois occurrences « savent, soupçonnent ou ont de bonnes raisons de
soupçonner » sont alternatives.
La transmission d’une déclaration de soupçon n’est pas un acte anodin car elle entraîne
automatiquement un traitement par l’ARJEL de l’information communiquée. Ce traitement
peut donner lieu, le cas échéant, à investigation complémentaire, voire transmission à la
justice ou aux autres administrations compétentes.
En outre, comme déjà mentionné plus haut, le dispositif français de lutte contre la
corruption sportive n’est pas un dispositif systématique de déclarations basé
exclusivement sur des critères objectifs définis a priori.
La déclaration de soupçon est le fruit d’une démarche intellectuelle et la conclusion d’une
analyse qui ne peut pas être menée par les seuls systèmes automatisés. Les cas
suspects doivent être analysés à la lumière de la connaissance que la Personne
Assujettie doit avoir du déroulement des compétitions sportives. Cette démarche doit
permettre de lever ou de structurer le soupçon que les Personnes Assujetties portent sur
des résultats d’une compétition sportive ou des évènements inhabituels susceptibles
d’influer sur le déroulement d’une compétition ou manifestation sportive.
Pour mener à bien son analyse, le déclarant dispose des outils et moyens nécessaires. Il
paraît donc indispensable, à cette fin, qu’il soit habilité à effectuer lui-même les requêtes
qu’il juge utiles et qu’il soit destinataire, en réponse à ses demandes, d’informations
suffisamment précises et détaillées.
Seuls des faits précis et suspects devront être déclarés à l’ARJEL, les Personnes
Assujetties n’étant pas soumis à une obligation de déclaration de tous les résultats et
évènements de jeu inhabituels d’une compétition sportive.
Les différents éléments réunis dans le cadre d’une telle analyse, et notamment les faits
ayant conduit au soupçon, doivent être mentionnés précisément dans la déclaration elle-
même.
5
Les Personnes Assujetties doivent donc s’abstenir de faire des déclarations qui seraient
uniquement motivées par des éléments de contexte sportif. Ainsi, ne pourront pas
répondre aux exigences de la loi, une déclaration de soupçon qui procède d’un simple
présupposé lié au classement des sportifs ou des équipes en présence, sans autre
précision sur le motif du soupçon.
Au final, la déclaration de soupçon doit être effectuée de bonne foi à la suite d’une
analyse approfondie conduisant la Personne Assujettie à conclure qu’il est en présence
d’éléments circonstanciés constituant un soupçon et qu’il est dès lors tenu de porter les
faits à la connaissance de l’ARJEL, par une déclaration de soupçon.
La Personne Assujettie ne doit en aucun cas tenir compte de considérations portant sur
l’opportunité d’effectuer la déclaration.
Le déclarant qui agit de bonne foi ne peut faire l’objet ni de poursuites pénales ni
de poursuites civiles ni de sanction professionnelle du fait de la déclaration à
l’ARJEL. Cette situation prévaut même si le signalement a été effectué à la suite
d’une erreur d’appréciation.
D- DELAIS DE DECLARATION
6
E- CONSERVATION DES DOCUMENTS
Les documents relatifs aux déclarations de soupçon doivent être conservés pendant une
période de cinq ans suivant la fin de la compétition concernée.
Cette obligation de conservation concerne les pièces suivantes :
- copie de la déclaration de soupçon et, le cas échéant, des pièces qui lui étaient
jointes ;
- identité du déclarant et de date de la déclaration ;
- accusé de réception de la déclaration, le cas échéant.
F- CONFIDENTIALITE
7
Report of the Sports Betting
Integrity Panel
February 2010
Contents
Chair’s Foreword 6
Secretariat
Viv Johnson, Head of racing, sports betting and spectator policy, DCMS
Chair’s Foreword
1 In summer 2009, the Minister for Sport, Gerry Sutcliffe, brought together a panel (“the Panel”) of
experts, including key people from the principal organisations involved – from the betting industry, the
police, players, fans, Sports Governing Bodies (“SGBs”), the legal profession and the Gambling
Commission (“the Commission”) – to work under my chairmanship to look at a wide range of issues
relating to sports betting integrity. We were asked to make recommendations on how the various
bodies concerned could work together more effectively. Our main focus was the design and
implementation of an integrated strategy to uphold integrity in sports and associated betting.
2 The Panel’s terms of reference are set out at Appendix A. The principal objective was to produce an
action plan which was practical, effective and proportionate and that had the support of those
responsible for delivery. I must place on record my gratitude for the constructive way every member of
the panel has engaged in an attempt to make this objective a reality. This was particularly remarkable
given the complexity and, very often, the controversy surrounding the issues.
3 In recent years a number of sports (notably horse racing, cricket and tennis) have experienced problems
associated with betting. In each case recommended solutions have included three key elements:
• the adoption of robust rules and disciplinary procedures,
• the implementation of a comprehensive education programme for all participants, and
• the creation of an integrity unit which has the capability to gather and analyse intelligence.
4 It was decided that the Panel should focus on these elements. To use the expertise of its members
most effectively, three working groups were formed and each group was asked to focus on one of
these elements. The brief was to examine existing best practice and to recommend ways in which this
could be implemented across a range of different sports.
5 Each working group reported back to the Panel on three separate occasions, which means that their
work was thoroughly tested, debated and refined. This regular reporting also meant that there was a
high level of coordination across the groups. Whilst not every Panel member agreed with every detail
in the working group reports, there was a strong consensus that, taken as a whole, the groups’ reports
formed a wellreasoned and balanced set of recommendations.
6 Because each working group produced a final report which was comprehensive and detailed, I have
decided to include these reports as chapters. They need, and deserve, to be read in full. I must pay
tribute to the commitment of the working group members and to their willingness to focus on the
common good.
7 One of the principal recommendations is the creation of a pansports integrity unit1 whose role is to
ensure the efficient handling of intelligence followed by an effective investigation process and, where
appropriate, leading to disciplinary action under sports’ rules or criminal prosecution. That such a unit
will make a significant difference is a relatively easy conclusion to reach. The location of such a unit
requires careful consideration because there are a number of alternatives. The Panel concluded that
1
Now called Sports Betting Intelligence Unit.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 7
the best location is the Gambling Commission because it has significant powers of enquiry, it is
empowered to prosecute offences of cheating and void bets and betting operators are obliged to
report suspicious betting activity to them under their licence conditions.
8 The Commission already has a significant intelligence and investigative capability and the Panel
believes that a relatively modest addition of resources will enable the existing unit to meet the
objectives. This is not, however, simply a matter of resources and the Commission will have to ensure
that sports betting integrity remains a high priority.
9 The Panel’s terms of reference excluded specific issues of funding. In many ways, this allowed the
Panel to make progress by focusing on what needs to be done, rather than the thorny question of how
much it will cost and who should pay. That question will however have to be addressed by those
responsible, not least the Government, as part of implementation.
10 We spent some considerable time exploring the nature and scale of the risk posed to sports betting
integrity by illegal betting activity and how that risk could be assessed. We did not reach a definitive
position and felt it will need to be kept under constant review. Nevertheless we do believe that
practical steps should be taken in the short and medium term to protect the integrity of sport. The
recommendations set out in the body of this report make clear that there is a role for all partners to
play: sports, the betting industry, the Gambling Commission and the police. Placing too great an
emphasis on any single part of the chain is likely to compromise the effectiveness of the entire
package of proposals; indeed it may take us backwards. Put simply, all the partners have a part to play;
and none can afford to fail.
11 I am confident that with the right leadership, goodwill and resources, the recommendations set out
will result in a significant bolstering of the defences against bettingrelated corruption in sport. And, at
the very beginning of what we all hope and expect to be a glorious Decade of Sport, I am convinced
that we owe it to the fans, the betting public and the global reputation of British sport, to continue to
offer the safest sports betting environment in the world.
FEBRUARY 2010
1.2 That the extent of the powers available to the Gambling Commission either directly or in cooperation
with others, for example the police, be reviewed with a view to ensuring they are sufficient to manage
the regulatory risks involved.
1.4 That each individual Sports Governing Body (SGB)2 make such amendments as may be necessary to
their rules and regulations so as to at least satisfy the minimum standards contained in the Code
(recognising that a “one size fits all” approach is unlikely to be appropriate), and within 12 months be
able to demonstrate their compliance with the principles of the Code.
1.5 That each individual SGB has effective mechanisms in place to ensure compliance with its own rules,
investigate potential breaches and impose sanctions.
Education
1.6 That it is imperative that sports provide regular education and communication programmes on sports
betting integrity to all competitors and participants, which:
• Involves both the SGB and Player Association in its development, and secures buyin from key
sports stakeholders, such as Leagues and clubs.
• Utilises a range of communication methods, but most importantly involves face to face education
of the rules in a way that competitors and participants will understand, ideally involving those the
audience are likely to engage with such as the Player Association or explayers.
2
A body that is charged with the responsibility for the governance of a sport in the United Kingdom.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 9
1.7 That, in recognition of the above, each SGB put in place a satisfactory education/communication
programme for its competitors and participants on their sport’s rules on betting and the preservation
of integrity in their sport in relation to betting. Chapter 3 focuses on the education of competitors in
accordance with the brief given to the working group. The Panel believes it is appropriate to widen the
scope to include participants to ensure consistency with chapter 2.
Intelligence
1.8 That each SGB put in place mechanisms for recognising and capturing intelligence in relation to sports
betting integrity and, as may be appropriate, communicating it to the Sports Betting Intelligence Unit
(see recommendation 1.13) to be housed at the Gambling Commission. At the same time, ensuring
the SGB has the capacity to respond appropriately to intelligence received from the unit and from
betting operators3, including the capacity to handle and store sensitive information securely.
1.10 The Industry (through its trade associations) to consider the development of high level principles to
aid convergence of reporting standards under licence condition 15.1 and
1.11 For operators to vary betting terms and conditions to make the contravention of sports or other
professional or employer rules on betting a breach of the operator’s own terms and conditions.
Although there will need to be further discussions between the betting industry and the Gambling
Commission on these matters, the industry has agreed in principle that it should explore the
workability and effectiveness of these suggested changes.
3
Traditional bookmakers, betting exchanges and spread betting organisations.
10 Report of the Sports Betting Integrity Panel
1.13 Notwithstanding that principle, that the current intelligence capability resident at the Commission
should be enhanced to provide a facility to receive intelligence generated across all sources, not least
sports, analyse it, make connections and identify patterns (see chapter 4). Such a Unit would, as it
built up intelligence across sports and betting, be able to support SGBs and betting operators’ own
prevention and deterrent efforts by the provision of relevant pooled intelligence, as well as supporting
the Gambling Commission’s own law enforcement efforts, subject to the capability of the SGB in
question (see recommendation 1.8) and statutory constraints on data protection and privacy.
1.14 That the SBIU should have the capability to monitor the betting activity of key nominals (individuals
associated through intelligence with potential or actual betting corruption) in real time, once
identified. The SBIU would not itself, however, engage in preemptive monitoring of general
movements in the market; it would continue, as now, to harness the everyday risk management
activity of the betting operators to achieve this aim.
1.15 That, to support and oversee the development of the SBIU and to be held accountable for its
performance, a senior individual (at Director or Commissioner level) be appointed to take
responsibility for the Commission’s work in the area of sports betting integrity.
4
The Gambling Commission, the Police, the Sports Betting Intelligence Unit and any other relevant statutory body involved in the
investigation of sports betting offences.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 11
A number of Panel members felt the Terms of reference were too narrow and that consideration
needed to be given to broader integrity issues in sport. Whilst acknowledging that such issues exist in
certain sports, and that these sports may wish to give further consideration to such matters the
conclusion was that the Panel should stick to its narrow remit.
The Panel recognises the jurisdiction issues from unregulated betting organisations abroad. It noted
that DCMS had recently reviewed these issues and the Panel would hope that better regulation of
those organisations can be achieved, particularly mechanisms for exchanging information.
The Panel discussed whether or not it should make a recommendation on the risks posed by certain
types of bet and whether the matter needed closer regulation. Whilst the Panel felt that some bets
might prove a greater threat to integrity different views were expressed by Panel members on the
appropriateness of making a recommendation on these issues. It was noted that the Gambling
Commission had published as part of its March 2009 position paper an assessment of the risks
associated with such betting and had proposed a “caveat emptor” approach as being commensurate
with the current actual level of risk. The Gambling Commission already has power to regulate on such
matters and will wish to keep the matter under review.
Conclusion
The Panel believes that, taken as a whole, the recommendations to the Minister represent a practical
and proportionate response to the threat to sports integrity by illegal and/or inappropriate betting
activity and will make a difference.
However, it is also recognised that the situation is dynamic and will need to be kept under constant
review. Should the recommendations be implemented, this review process will be built into the
betting integrity framework through the SBIU and the Sports Betting Group.
The Panel believes that publicising these recommendations, and disseminating information on the
practical steps taken thereafter, will greatly help to maintain public confidence in the way sports
integrity in relation to betting activity is being protected.
12 Report of the Sports Betting Integrity Panel
Paul Scotney
Darren Bailey
Simon Barker
Issues covered
The Group was tasked to consider and report on:
• Sports Governing Bodies’ current rules on betting and the issue of consistency in those rules
across sports
• The 10 Point Plan (“the Plan”) and the extent to which it has been implemented by Sports
Governing Bodies
• Disciplinary procedures in relation to betting offences.
It is the Panel’s strong recommendation that the Government respects Sports Governing Bodies’
autonomy and independence in the formulation of their own rules and regulations in relation to
sports betting, thus recognising the specificity of individual sports and the different considerations
which each sport needs to take into account.
That the Plan be replaced by a new Code of conduct on integrity in sports in relation to sports
betting. A draft proposed Code of conduct (“the Code”) is set out in Chapter 2a.
Once the Panel has determined the role and responsibilities of the Sports Betting Intelligence Unit
(the Unit) the Code shall be suitably amended by the inclusion of such consequential provisions as
may be necessary.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 13
The Gambling Commission, Police, any other relevant statutory bodies and Betting Operators shall join
in taking such steps as may be necessary to assist Sports Governing Bodies minimise the risk of
damage to sports’ integrity by inappropriate betting activity. This should include, but should not be
limited to the following:
• A clearer explanation of cheating
• A reassessment of the twoyear maximum sanction under the Gambling Act
• A review of investigative powers under the Gambling Act with a view to reinforcing the same
• A commitment to provide additional resourcing
• The appointment within the Gambling Commission of an executive with specific responsibility for
sports betting
• The development of agreed criteria/thresholds for determining whether carriage of an
investigation/case management should be undertaken by Sports Governing Bodies, the Gambling
Commission or the Police
• A commitment to provide Sports Governing Bodies with enhanced information, intelligence, access
to betting expertise and general assistance as part of a more proactive and expedited approach to
tackling betting activity and/or betting practices on or associated with sport.
Following finalisation of the Code and the securing of the commitments set out above, agreement
shall be procured from Sports Governing Bodies, the Gambling Commission, the Police, any other
relevant statutory bodies and Betting Operators.
Sports Governing Bodies shall be allowed a period of 12 months within which to:
• make such amendments as may be necessary to their rules and regulations so as to at least satisfy
the minimum standards contained in the Code
• put in place a satisfactory programme of education for its participants on their sport’s rules on
betting and the preservation of integrity in their sport in relation to betting
• be able to demonstrate that they have complied with the principles of the Code.
A Sports Betting Group, comprised of a small number of people with sports specific expertise, should
have responsibility for:
• communicating to Sports Governing Bodies why compliance with the Code is essential for the wel
lbeing of their sports
• providing assistance to those Sports Governing Bodies who require help in relation to the Code
• submitting reports to DCMS at such intervals as may be required
• considering the effectiveness of the Code from time to time and making such recommendations to
amend the Code as may be deemed necessary.
1 The sports authority will seek to embody the principles underpinning this plan.
2 The sports authority will include provisions in their rules and regulations governing the behaviour
of their participants in relation to betting.
3 In the context of betting, sports authorities will expect their participants to avoid any situation
that may involve a conflict of interest with the sport and/or which may undermine the
confidence of the public. Participants will not misuse privileged information.
4 The sports authority will not avoid taking necessary action when they suspect, or are aware of
betting activity which threatens the integrity of sport and objectives of this code of Conduct.
5 The sports authority will cooperate with and, if appropriate, enter into information sharing
agreements with the relevant statutory authorities in the context of sports betting (e.g. police /
Customs / National Criminal Intelligence Service / and the Gambling Commission)
6 Further to the commitment to share intelligence under point 5 above, the sports authority will
take responsibility for proactively passing appropriate information or knowledge of corrupt
practices (a race / matchfixing scam, for example) to the relevant authorities (e.g. police /
Customs and Excise).
7 Where bookmakers or betting operators seek to enter into information sharing agreements, the
sports authority will endeavour to work with them.
8 The sports authority will share best practice in maintaining integrity in sports betting with other
sporting authorities.
9 The sports authority will seek to ensure that their participants cooperate fully with any
investigation conducted by them and will expect them to provide full disclosure of information in
relation to any such investigation.
10 The sports authority will nominate a person / department with special responsibility for
betting issues.
The Group considered the Plan and its effectiveness since its introduction. The extent to which Sports
Governing Bodies have included in their rules and regulations provisions to govern their participants’
behaviour in relation to betting varies greatly as between sports. Chapter 2b includes a resume of
standard sports’ betting offences and the extent to which the sports referred to therein have
encapsulated those offences within their rules. It can be seen that whilst some sports have extensively
legislated to protect integrity in relation to betting, others have done much less and some hardly
anything at all. The Group therefore concluded that the Plan did not go far enough and that minimum
standards in relation to betting offences needed to be put in place within an appropriate time frame.
The Group felt that it was not practicable nor sensible for the Panel to effectively rewrite Sports
Governing Bodies’ rules and regulations for them (because of the different considerations that apply
between sports and so as not to interfere with Sports Governing Bodies’ autonomy). However, the
Group concluded that it was reasonable for Sports Governing Bodies to be expected to agree that
certain minimum standards be covered in their rules in relation to betting within an appropriate time
frame. Those standards are set out at Code 2 of the Code in chapter 2a.
It needs to be emphasised that the minimum standards are only the least which Sports Governing
Bodies should provide for in their rules and regulations. It is open to any Governing Body to enhance,
widen or extend its rules on betting in such manner as best suits the specificity of the sport under its
control and its assessment of risk (see Notes to Code 2).
Report of the Sports Betting Integrity Panel 15
The Group considered the issue of information sharing as between Sports Governing Bodies and
between Sports Governing Bodies, the Gambling Commission, the Police and Betting operators and it
was agreed that cooperation in this area was essential. In relation to our work, the drafting of the
Code and making it effective, it is essential that Sports Governing Bodies’ rules are properly
implemented and policed. Not all Sports Governing Bodies will have the resources or expertise to be
able to properly investigate inappropriate betting activity affecting their sports, so the remit and
responsibilities of the proposed Unit (see chapter 4) will obviously be an important consideration for
all Sports Governing Bodies, but perhaps for some more than others.
The Group also concluded that it was important from a purely sports perspective (quite distinct from
the rationale for the pansports integrity unit) that there be a reference point to which sports could
turn for assistance, whether that be in relation to the implementation of minimum standards,
education of their participants, (both generally and on specific points, e.g. what might constitute
“inside information”), or on Sports Governing Bodies’ obligations under the Code to share information.
The Group therefore concluded that the formation of a Sports Betting Group, comprised of people
drawn from sport and with specific expertise, could assist Sports Governing Bodies to drive forward
implementation of the Code across all sports. As a priority this Group could focus on those sports that
have done the least to implement the Plan. Under this proposal the Sports Betting Group would take
responsibility for driving forward the implementation of the Code from a sports viewpoint and would,
for example, host informative seminars and workshops for all Sports Governing Bodies. It is hoped that
through this process all Sports Governing Bodies would conclude that the issue of integrity in their
sport in relation to betting is to be treated with the same importance as they treat other serious
issues affecting their sport, e.g. doping.
Under this proposal the Sports Betting Group would report upwards to DCMS, make
recommendations on the effectiveness of the Code and suggest any amendments to the code that
may be required from time to time.
In drafting the Code the Group identified two specific issues in relation to definitions within the
document. These are the important definitions of a “participant” and “inside information” i.e. who
would be included as a “participant” (being a person to be legislated against in the Sports Governing
Bodies’ rules on betting and in the Code) and what exactly is meant by “inside information” in the
same context?
• “Participant”. We concluded that as this definition depended on the identification of the category
of person to be legislated against it would necessarily differ from sport to sport. Therefore the Code
does not define “participant” but makes it clear that Sports Governing Bodies need to ensure that
their rules on betting are drafted widely enough to cover all relevant participants.
• “Inside information”. What is regarded by Sports Governing Bodies to constitute “inside
information” will also differ between sports. Some Sports Governing Bodies have put a great deal
of effort into defining inside information and taken steps in their rules and their training to prevent
its misuse in betting on their sport.
• The horseracing sector is one example where a definition has been included in the sport’s rules
after lengthy debate – the British Horseracing Authority (BHA) has also invested in specialist
training materials to better educate its members. Many Sports Governing Bodies’ rules actually
restrict betting on the sport or event at all. However, some Sports Governing Bodies allow betting
16 Report of the Sports Betting Integrity Panel
on the sport in particular circumstances – for example where there is no direct participation in the
event or the means to influence the outcome.
• The Group decided that it would be impractical to ascribe a particular definition to what may
constitute “inside information” without a full understanding of how that may in turn impact on
each sport’s specific needs in seeking to preserve integrity. The Group was however very clearly of
the view that every sport must have in place a sufficiently wide rule to guard against misuse of
inside information. Separate provision for this has been made in the Code (see Code 3) in order to
underline its importance.
Sanctions
The Group considered whether or not it would be practical to seek consistency across sports in
relation to the sanctions for participants who were found to have contravened their sport’s rules on
betting. There are major difficulties in trying to do this, not least because of the fact that not all
sportspersons’ careers had the same or similar longevity (contrast the length of a golfer’s career
compared to that of a footballer or rugby player). The impact and financial repercussions, loss of
congenial employment, etc. caused by the same prescriptive ban or suspension may, as a consequence,
be considerably different. There are presently few precedents across sports in terms of the sanctions
imposed for betting offences, although the Group concluded that at some stage in the future it may
be necessary for Sports Governing Bodies to revisit this issue.
For the present, the Group concluded that whilst the primary focus should be on the need to educate
participants on the potential effect of breaching rules on betting, there was equally a need for Sports
Governing Bodies to ensure that sanctions imposed were meaningful and sufficiently robust.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 17
“Governing Body” means a body that is charged with the responsibility for the governance of a sport
in the United Kingdom.
“Statutory Authorities” means The Gambling Commission, the Police, the pansports integrity unit and
any other relevant statutory body involved in the investigation and/or prosecution of sports betting
offences.
“Betting Operators” means traditional bookmakers, betting exchanges and spread betting
organisations.
The Code
1. Agreement
Sports Governing Bodies, Statutory Authorities and Betting Operators agree to act in accordance with
the following provisions.
2. Rules on Betting
Integrity in sport is crucial to the success of a sport, to the enjoyment of participants and spectators
and other interested stakeholders. Promoting and upholding integrity is one of the key functions of a
Governing Body. Sport must be based on true and fair competition between participants playing
within the rules to the best of their ability.
18 Report of the Sports Betting Integrity Panel
If betting activity in or around a sport takes place in such a way that the sport’s integrity is
compromised, or is perceived to have been compromised, then the sport may suffer significant
reputational damage. Any doubts surrounding the integrity of a sport threatens its future participatory
and commercial health and sustainability. Spectators, sponsors, broadcasters and grass roots
participants may become disillusioned and turn away from the sport if it is, or is perceived to be,
tainted by inappropriate betting activity.
As some Sports Governing Bodies have already recognised, the need to protect integrity in sport in
relation to betting activity requires the development and implementation of a rigorous regulatory
system and the enforcement of those regulations against any participants that are involved in activity
which contravenes them.
In light of the above and in order to assist all Sports Governing Bodies to ensure that their respective
rules on betting and connected activities cover the key risks associated with contemporary sports
betting practices, Sports Governing Bodies shall incorporate in their rules and regulations provisions
that cover the following prohibitions and obligations:
2.1 not place or attempt to place a bet on a match, race or other event or competition in which he or his
club participates in
2.2 not solicit or facilitate, or attempt to solicit or facilitate, another person to bet on a match, race or
other event or competition in which he or his club participates in
2.3 not offer, or attempt to offer, a bribe in order to fix or contrive a result or the progress of a match,
race or other event or competition in which he or his club participates in
2.4 not receive, or seek or attempt to receive, or seek a bribe in order to fix or contrive a result or the
progress of a match, race or other event or competition in which he or his club participates in
2.5 report any approach or other activity which contravenes, or which may contravene, the sport’s rules
on betting, cooperate with any investigation and/or request for information including the provision of
documentation (e.g. telephone/betting records to officials engaged in the investigation of suspected
integrity issues in the sport in relation to betting)
2.6 perform to the best of his ability in any match, race or other event in which he participates in.
Notes to Code 2:
1. These provisions:
• are deemed to be only minimum standards to be provided for by Sports Governing Bodies in their
rules and regulations
• do not interfere with the autonomy of Sports Governing Bodies or their independence in the
manner in which they draft and enforce their own rules and regulations to cover these areas
• may therefore be enhanced, widened or extended in their scope and/or effects by Sports
Governing Bodies in such manner that is most appropriate to suit the specificity of their sport.
2. The Code does not seek to prescribe the definition of “participant” because the category of persons to
which this applies will differ according to those persons which each Governing Body has a need to
legislate against. However, each Governing Body needs to satisfy itself that the definition of
“participant” within its rules is sufficiently wideranging to catch all relevant persons under its control.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 19
The Rugby Football League has defined a “participant” in its rules and regulations as:
“Clubs, Club Officials, Players, Licensed Agents and any other Party participating in any capacity in any
events or other activities organised, convened or authorised by the RFL, whether or not such Party is a
citizen or resident in the United Kingdom.”
The Football Association has defined a “participant” in its rules and regulations as:
“an Affiliated Association, Authorised Agent, Competition, Club, Club Official, Licensed Agent, Player,
Official, Match Official, Management Committee Member, Member or Employee of an affiliated Club
and all such persons who are from time to time participating in any activity sanctioned either directly
or indirectly by the Association.”
3. Inside Information
Sports Governing Bodies shall ensure that they include in their rules and regulations a provision that a
participant shall not use in relation to betting any inside information that is not publicly available and
which has been obtained by virtue of the participant’s position within the sport, and in this respect
Sports Governing Bodies should within their rules clearly define what is meant by “inside information”.
Notes to Code 3:
1. It is vital that every Governing Body ensures that their sports have in place robust rules to prevent the
misuse of inside information. There is no generic definition in this Code of “inside information” as this
will differ between each sport, but Sports Governing Bodies should ensure that their rules and
regulations are sufficiently wideranging to cover all perceived eventualities.
By way of example only, the British Horseracing Authority includes within its rules the following
definition of “inside information”:
“Inside Information is information about the likely participation or likely performance of a horse in a
race which is known by an Owner, Trainer, Rider, Stable Employee or their Service Providers as a result
of acting as such and is not Information in the Public Domain.”
2. Whether information is in the “public domain” will be an issue for Sports Governing Bodies to consider
when drafting their rules and regulations. An example of information which is not considered to be in
the public domain is information that “...has not been published, is not on public record and is not
easily accessible by an interested member of the public.”
4. Commitment to Enforce
Sports Governing Bodies will take appropriate action when they suspect or are aware that their rules
on betting have been or are being contravened. This will include undertaking investigations and giving
consideration to disciplinary action under the rules of the sport or, where appropriate, referral to the
Gambling Commission for consideration of an investigation of the criminal offence of cheating
(section 42 of the Gambling Act 2005).
5. Sanctions
Every Governing Body shall take steps to ensure that the sanctions laid down in their rules and
regulations are enforced for breaches of rules on betting by participants, are proportionate and yet
sufficiently robust.
20 Report of the Sports Betting Integrity Panel
Note to Code 5:
Whilst the education of participants on the integrity of sport in relation to betting (see Code 9 below) is a
priority, the issue of sanctions is equally important. It is not at this stage intended to attempt to achieve
crosssport consistency in sanctions for betting offences, but the sanctions imposed will be monitored
and reviewed from time to time.
6.2 Betting Operators will enter into information sharing agreements with Sports Governing Bodies on
integrity issues and will embrace the provisions contained in licence condition 15.1 of the Gambling
Commission licensing regulations.
6.3 Betting Operators will enter into information sharing agreements with Statutory Authorities on
integrity issues and will embrace the provisions contained in licence condition 15.1 of the Gambling
Commission licensing regulations.
6.4 Sports Governing Bodies shall liaise and work with the Sports Betting Group to implement the
principles within the Code and provide such reasonable assistance as may be requested.
The Sports Betting Group is comprised of sports experts whose role is to assist Sports Governing Bodies to
drive forward implementation of the Code across all sports. The Group will report upwards to DCMS,
make recommendations on the effectiveness of the Code and suggest any amendments to the code that
may be required from time to time.
7. Protocols
In addition to information sharing agreements, Sports Governing Bodies and the Statutory Authorities
will also consider appropriate protocols to cover case management and operational procedures in
respect of sports integrity issues in relation to betting.
8. Best Practice
Sports Governing Bodies will cooperate with one another and the Sports Betting Group with a view
to developing best practice to maintain integrity in sports in relation to sports betting issues.
9. Education
Sports Governing Bodies will provide education/awareness programmes on all integrity issues in sport
in relation to betting (including the misuse of inside information for betting purposes).
Placing a bet
ATP – Tennis. No person shall, directly or indirectly, wager or attempt to wager on the outcome or any
other aspect of an event or any other tennis competition. [Note: “event” is any professional tennis
match organised by any of the tennis federations].
GBGB – Greyhound Racing. No trainer, kennel employee, owner or other connected person shall bet
on a greyhound under his control to lose a race or receive the proceeds from such an act. [Note: this
does not extend to betting on other greyhounds/other races].
World Bowls Ltd – Bowls. No specific rule against betting by participants. [Note: there is a catchall
offence of “conduct likely to injure or discredit the reputation” of the sport].
BCF – Cycling. Betting is only permitted under conditions laid down by the Board.
RFU – Rugby Union. No person (including player and officials) may bet on a match or series of
matches or the competition in which he or his club participates or with which he is associated.
RFL – Rugby League. No person may bet directly or indirectly on a match, competition or event in
which he is participating or has any influence.
WPBSA – Snooker. A player shall not bet or lay bets on the result, score or any other aspect of any
snooker match in which he is playing or cause any such bet to be placed or laid on his behalf.
ECB – Cricket. No person may bet, whether directly or indirectly, for reward, on any match, matches or
series of matches or any aspect of any match, matches or series of matches.
The FA – Football. A Participant shall not, either directly or indirectly bet on the result, progress or
conduct of a Match or Competition in which the Participant is participating or in which has any
influence.
BHA – British Horseracing. Jockeys/valets are not allowed to bet or lay. Trainers/owners allowed to bet
(not lay).
Soliciting a bet
ATP – Tennis. No person shall directly or indirectly solicit or facilitate any other person to wager on
the outcome or other aspect of any event or other tennis competition.
GBGB – Greyhound Racing. No trainer, kennel employee, owner or other connected person shall
instruct another person to lose a race or receive the proceeds from such an act.
RFL – Rugby League. No person shall solicit, induce, entice, instruct, persuade, facilitate or permit
another person to bet on a match, competition or event in which he is participating or has any
influence
WPBSA – Snooker. A Member shall not directly or indirectly solicit or attempt to solicit any person
(whether a Member or not) to enter into any arrangement (whether or not in return for payment or
any other form of remuneration or benefit).
ECB – Cricket. No person may induce or attempt to induce or encourage or attempt to encourage
any person
Contriving an event
Offering a bribe
ATP – Tennis. No person shall directly or indirectly provide any money, benefit or consideration to any
other “covered person” with the intention of negatively influencing a player’s best efforts. No person
shall provide money, etc. in return for inside information.
RFU – Rugby Union. No person shall offer a bribe to fix or contrive a result or the progress or conduct
RFL – Rugby League. No person shall provide a reward that could bring the sport into disrepute.
WPBSA – Snooker. A Member shall not directly agree or attempt to agree any arrangement.
ECB – Cricket. No person may induce or attempt to induce or encourage or attempt to encourage any
The FA – Football. There is no specific reference to this offence, however any such conduct would
Receiving a bribe
ATP – Tennis. No person shall directly or indirectly accept any money, benefit or consideration in order
to negatively influence a player’s best efforts. No person shall directly or indirectly accept any money,
etc. for the provision of inside information.
RFU – Rugby Union. No person shall seek or accept a bribe in order to influence the outcome of any
RFL – Rugby League. No person shall seek or accept a bribe to fix or contrive a result or the progress
or conduct of a match, competition or event. No person shall receive a reward that could bring the
sport into disrepute. No person shall receive a reward in return for privileged information.
WPBSA – Snooker. A Member shall not accept or receive or offer to receive payment or any other
form of remuneration or benefit.
ECB – Cricket. No person may perform or attempt to perform or arrange (any event) for which he
expects to receive or has received any reward.
The FA – Football. There is no specific reference to this offence, however any such conduct would
amount to improper conduct and would therefore be chargeable.
BHA – British Horseracing. Not riding a horse to obtain the best possible placing for personal reward.
RFU – Rugby Union. No person shall provide any privileged information which is not publicly available
for or in connection with a bet.
RFL – Rugby League. No person shall use in relation to betting any privileged information obtained by
virtue of his position within the sport.
WPBSA – Snooker. A Member shall not provide to any other person any information relating to
snooker or billiards which that Member has by virtue of his or her position within the game and which
is not publicly available, with the intention that it be used by the other person for or in relation to
betting.
ECB – Cricket. No person may for reward provide, before or during any match, information to any
person concerning the weather, the teams, the pitch, the state of the ground, tactics, the status of, or
the outcome of any match (unless it is subject to the person’s contract of employment.)
24 Report of the Sports Betting Integrity Panel
The FA – Football. A Participant shall not use, or provide to any other person any information relating
to football which the Participant has by virtue of his or her position within the game and which is not
publicly available for, or in relation to, betting.
RFL – Rugby League. It is an offence to fail to perform to one’s merits in any match, competition or
event.
WPBSA – Snooker. Each player shall perform to the best of his ability in each tournament in which he
competes.
ECB – Cricket. No person may fail to perform on his merits for reward in any match or matches.
The FA – Football. There is no specific reference to this offence, however any such conduct could
BHA – British Horseracing. Deliberately not riding a horse to obtain the best possible placing is an
offence.
Reporting obligations
ATP – Tennis. Covered widely by the imposition of an obligation to report any approaches received
by the person concerned and the person’s knowledge of incidents which may give rise to an offence
by others.
World Bowls Ltd – Bowls. Any information must be reported to the National Authority.
RFU – Rugby Union. Imposes an obligation on all persons to report any approaches or other activity
which contravenes the rules on betting
RFL – Rugby League. Imposes wide obligations on persons to report any approaches or contraventions
of the rules on betting, to cooperate with any investigation and comply with any demands for
information.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 25
*The above information was gleaned from the various sports and although efforts were taken at the time to
ensure the accuracy of the details, some may have changed/not reflect the full position.
26 Report of the Sports Betting Integrity Panel
Dave Boyle
Mike O’Kane
Issues
The Group was asked to consider education of competitors.
Meetings
The Group met on 9 September and 12 October 2009.
Introduction
Following an initial scoping of the issues relevant to education of competitors in sport, at the first
meeting of the Group we decided it was important to build a picture of what current practices were in
place in professional sport and then identify any current gaps and best practice.
The Group focused on competitors (e.g. players, athletes or jockeys) but recognised that the
recommendations are similarly applicable to owners, club and match officials, managers,
coaches/trainers and support staff and can be adapted for each specific group.
To try to give a balanced picture the group conducted two surveys, one of Sports Governing Bodies
(SGBs) and one of Player Associations, to understand the current communication of rules concerning
betting and any education for competitors in support of those rules. The survey of Player Associations
sought written responses and included the following questions:
• Please summarise the rules on betting in your sport. Do the rules cover inside information and to
what extent is it clearly defined?
• To what extent do players understand betting regulations in your sport and can you back this up
with any evidence?
• Which organisations, if any, provide sports betting integrity education for players in your sport?
How do you rate this provision?
• Is there a dedicated budget for player education on sports betting integrity? If so, what is the
budget and who provides the funding?
Report of the Sports Betting Integrity Panel 27
• Are players required or expected to supply bank statements and phone records to their governing
body upon request? Do you support this?
• Have there been any examples in your sport where players have breached regulations on betting
and what sanctions were handed out?
• How does your sport provide education and advice to players on problem gambling?
The survey of Sports Governing Bodies was conducted through telephone interviews. It included the
following questions, but allowed for the answers to cover wider issues where appropriate:
• Are integrity issues in a wider sense than betting, e.g. doping, bullying, covered in your regulations?
• What are the specific details on betting integrity?
• Can we see the relevant regulations?
• How are these rules communicated to participants?
• Are participants educated and supported in this area?
• Is there any auditing about the extent to which plans or programmes have been implemented on
the ground, or followup work on its success?
• Would you be prepared to share any such information?
Nine sports were surveyed and a small number of other sports were approached who did not take up
the invitation. In some cases the group surveyed only a small number of the bodies who represent
competitors, or govern the sport, at a domestic or international level. The survey focuses on high
profile sports, mainly because it was more likely that most existing practice in this area is likely to be
found amongst such sports. Some sports were specifically targeted because the group was already
aware they had developed education programmes. The sports surveyed were:
• Athletics
• Cricket
• Football
• Golf
• Horseracing
• Rugby League
• Rugby Union
• Snooker
• Tennis
It is recognised by the Group that this is a relatively small sample of sports in the UK. However, the
short lifespan of the Group and Panel meant that a more comprehensive survey would have been
unrealistic. Those surveyed do cover a variety of sports, for example, team sports and individual sports,
and those with a smaller and larger number of competitors. Given the sports covered, the Group
considers it a suitably significant indicator of current practices.
We have not detailed the results of the survey as the purpose was for the group to understand
existing practice, rather than to comprehensively document it. For that purpose an informal survey
which enabled participants to be more open was more appropriate.
In short, the results of the survey showed that there are mechanisms in place to ensure competitors
receive the rules and that there are some examples of further correspondence being provided to
emphasise, explain or summarise the rules. Only a small number of sports have a specific programme to
educate their participants either directly by the SGB or through the relevant Player Association.
However, amongst those sports there is good practice that can be built upon. The results of these
surveys underpinned the discussion of the second meeting of the Group and the recommendations that
emanated from this discussion were formed directly from the information received from the survey.
28 Report of the Sports Betting Integrity Panel
(b) Delivery
In some club sports, SGBs have opted to delegate to clubs the responsibility for providing the rules to
competitors and other SGBs provide the information directly to the competitor’s home addresses. In
some sports, the approach varies between domestic and international competitors, and for some
direct delivery is the only feasible option.
Some sports required competitors to acknowledge that they had received the rules or kept records of
when and where those rules had been sent.
Another approach taken was to touch on betting as part of wider integrity issues. There were
examples of this being done for all competitors and on the ad hoc basis referred to above.
In one case, this face to face communication was facilitated by the SGB providing training to club
representatives to then provide the training to competitors and participants, rather than the SGB or
Player Association providing it themselves.
Very few of these types of arrangements appeared to be accompanied by any kind of review to ensure
that the messages had been understood.
programmes a variety of communication methods were utilised including dedicated face to face
training, seminars and online training accompanied by supporting documents. In such cases the
programmes involved repeated contact with the competitors, rather than a oneoff process.
In some cases this education was completed with a test, either formal or informal, to ensure that the
competitors had understood what had been explained.
In one case this level of service was provided just to competitors once they reached international
level, not below this level.
There is a wide recognition from those sports that provide education or face to face contact that the
training needs to be by individuals likely to be respected or understood by the audience, e.g. Player
Associations, explayers or respected and trusted people in the sport.
(f) Audit
Outside of the few formal education programmes there is relatively little in place currently to verify
that all competitors have received the intended face to face communication. There was an example
from the education of antidoping in one sport where evidence that a club had provided the
appropriate training had to be sent to the SGB. A further example involved players signing to
acknowledge that they accepted the rules, of which betting was a part, before the start of a
competition.
Unsurprisingly, some responses indicated that in those sports without an education programme there
was limited understanding of the rules on betting and any written acknowledgement of receiving the
rules was deemed as just a paper exercise.
Issues considered
(a) Context
The Group considered whether it was appropriate to separate education in respect of betting from
wider integrity issues in sport, for example antidoping. Given the focus of the Panel, it was considered
appropriate to focus on what was needed on betting regardless of whether other integrity issues were
addressed. However, the Group recognised that it could be easier to deliver education on betting
where there was already an existing framework for educating competitors and participants.
The Group considered whether it was appropriate to have the same requirements in place for all
sports, given that the level of betting varied significantly between them and therefore the risk of a
betting integrity incident . The group considered it was not appropriate to propose anything too
onerous that was disproportionate for those with relatively little betting taking place on their sport.
However, it was felt necessary to have a sufficient level of education for relevant participants in all
sports. Discussions suggested that the level of betting on a sport is broadly related to the amount of
television coverage it receives and the ease of access to bet. The level of coverage a sport receives
could change substantially, and the betting increase accordingly, and it would be better for a
framework of education to be in place before that occurs, even if further work is needed subsequently.
The Group discussed whether the same requirements should apply to sports with larger resources as
to those with smaller resources. Similarly, it was considered how a single set of recommendations
could apply to a sport with relatively few participants and one with a huge number. The
recommendations that are made are conscious of this type of variation and are broad enough for
education arrangements to be tailored accordingly.
30 Report of the Sports Betting Integrity Panel
An issue already noted is that there are sometimes a number of Governing Bodies (or Player
Associations) within a single sport, for example covering international competition, elite domestic
competition and other competition. Additionally, there are additional stakeholders, such as clubs, that
also need to be engaged. The Group considered it important that all relevant groups within a sport
bought into the need for education.
Having considered the existing good practice, not just from the comprehensive education programmes
but also from those sports that have taken some action, the Panel considered that effective
programmes needed to use various communication methods to be effective. This could include
explanatory notes, online training, posters, cards and brochures and, most importantly, the need for
face to face education. These communication methods need to be appropriately tailored for the
intended recipients as these could be at youth or senior professional level.
Based on the experiences reported through the survey the group considered that such face to face
education needs to be conducted by someone the audience is likely to engage with. Examples of such
groups would include Player Associations, explayers or respected and trusted people in the sport.
The Group considered at what level this engagement is necessary. Some existing practice sees
competitors only receive a significant level of education once they compete at international level.
The Group considered that education should be provided to all competitors from youth to professional
and at domestic and international level but can also include other participants.
On the basis of existing practice the Panel considered that education should be an ongoing, regular
process and not just a oneoff event at a fixed point in an individual’s involvement in the sport. That
need not involve the same level of training each time and could take the form of a refresher course.
The Group also discussed whether the word ‘education’ was appropriate and whether it was more
appropriate, as we were mostly dealing with adults, to call it a communication programme.
The Group considered it important for those delivering programmes to review success at a more
specific level. At a basic level this could involve verifying that competitors received the rules. More
sophisticated review mechanisms would involve verifying that all appropriate competitors had
received the programme and reviewing the understanding of those competitors either as part of the
training or at a later date. Currently there is some evidence of this, but the Group considered the
latter two aspects should be a standard part of all programmes.
In considering the mixed success of the 10 Point Plan (discussed in the other chapters) the Group
considered how progress could be maintained in respect of educating and communicating to
competitors. The Group considered that there should be a deadline by which the recommendations in
respect of education/communication should be implemented. The Group considered that 12 months
should be a realistic timeframe to enable implementation. Furthermore the Group considered that the
Sports Betting Group, discussed in chapter 2, should oversee and support the implementation.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 31
In addition, the Group considered that there is potential for a generic, sportswide communication
programme that could easily be adapted for each sport. This would be something for the Sports
Betting Group to consider in due course. The Sports Betting Group would also be in a position to
provide advice and support for smaller SGBs and monitor the effectiveness and success of their
education/communication programmes.
First, based on existing best practice, the Group considered that there should be provision of a
dedicated whistleblowing line or clear communication channel for any participant or competitor to
report any illegal or unusual approach regarding betting in their sport. Competitors or participants
should know who to contact to report such an approach and that without such a clear mechanism for
reporting issues the benefit of any education/communication programme could be compromised.
Secondly, it was recognised that some sportspeople have identified themselves as having problems
with gambling. The group considered that advice, assistance and counselling for participants or
competitors with gambling problems or addictions should be provided by SGBs, Player Associations or
employers through Gamcare, Sporting Chance, or other such organisations. This can be provided to
participants or competitors through a dedicated helpline or clear communication channel.
Recommendations
• It is imperative that SGBs have clear rules in relation to betting and insider information in their
sport and for those rules to be communicated in an effective manner which is clearly understood
by participants or competitors.
• SGBs and Player Associations in each sport should work together in the development of the
communication programme; however there is a need to secure buyin from all the sports’ key
stakeholders such as Leagues and Clubs to the importance of the communication process.
• The basis of an effective communication programme should be to provide face to face education
to all participants or competitors at both youth and professional level to fully explain the rules in a
way they will understand and to provide examples of what is a breach of the rules.
• The communication programmes should be tailored for the audience and delivered by those the
audience is likely to engage with, such as Player Associations, explayers or respected and trusted
people in the sport.
• There is potential for a generic, sportswide communication programme that could easily be
adapted for each sport. Any possible Sports Betting Group could provide advice and support for
smaller SGBs.
• The communication programme should be undertaken at clubs where participants train in team
sports or, in the case of individual participants, undertaken at regional forums or in exceptional
circumstances remotely or online.
32 Report of the Sports Betting Integrity Panel
• Advice, assistance and counselling for participants or competitors with gambling problems or
addictions should be provided by SBGs or Player Associations or employers through Gamcare,
Sporting Chance or other such organisations. This can be provided to participants or competitors
through a dedicated helpline or clear communication channel.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 33
Group Membership
Ben Gunn
Nic Coward
Mark Davies
Ian Seabridge
Bill South
Nick Tofiluk
Issues
The Group was asked to consider and report on:
• Best Practice in Effective Intelligence Gathering and Investigations;
• Pansports integrity unit;
• Protocols between Sports Governing Bodies, Betting Operators, Gambling Commission and the
Police.
Note: Although there was much agreement between all members of the group, the recommendations
did not receive unanimous support; in particular, strong reservations on the concept of a pansports
integrity unit located at the Gambling Commission were expressed by the Commission representative
on a range of grounds. Subsequent discussion to define the scope of the unit has resulted in the
proposal for a Sports Betting Intelligence Unit presented in the main body of the report.
Introduction
Any anticorruption programme to enhance the integrity of sports betting should include a
“Regulatory Strategy” which should embrace consideration of a range of issues including the creation
of a unit to manage the handling of intelligence, facilitate investigations into suspected breaches of
sporting regulations, as well as providing templates for protocols/memoranda of understanding
between Sports Governing Bodies, the Gambling Commission, Association of Chief Police Officers
(ACPO) and the betting industry.
A “Regulatory Strategy” should be founded on an assessment of the threat posed to the integrity of
sport by corrupt betting activity. That assessment should take into account the breadth and depth of
the threat, including both the national and international dimension. The threat assessment will assist
in determining the nature of the strategic approach and will help to indicate the sort of structure,
governance and operational controls required. It should also seek to clarify the nature and impact of
the assessed threat (e.g. reputational/economic/other damage). This will vary from threats having a
lower impact which can be dealt with as disciplinary matters by sporting authorities under their own
34 Report of the Sports Betting Integrity Panel
sports rules to threats having a high impact which involved corruption/cheating and will be matters
for the Gambling Commission/Police to deal with under the criminal law (section 42 of the Gambling
Act 2005).
The principal objective of an anticorruption programme should be to maintain and enhance the
integrity of sport, particularly in respect of betting thereon. The threat assessment will outline the
strategic intelligence requirement. Good practice currently available indicates that efficient handling of
intelligence, followed by an effective investigative process leading to disciplinary action under sports’
rules or, where appropriate, a prosecution under the criminal law, provides a model for the deterrence
and detection of corrupt activities by those involved in a sport and others.
Guiding factors
Best practice in effective intelligence gathering and investigations
Intelligence
Intelligence is the “life blood” of any AntiCorruption Programme. All intelligence is information but all
information is not necessarily intelligence; it needs assessment and analysis before it can become
graded intelligence. Good practice currently available indicates that such analysis is best achieved
using the 5x5 model (viz ACPO’s National Intelligence Model).
The experience of some sports, particularly cricket and horseracing and latterly tennis, has
demonstrated that the gathering, analysis and dissemination of intelligence with a view to identifying
patterns of activity and a formalised targeting policy are crucial to successfully combating threats to
integrity. Painstaking analysis of many suspect matches/events, crossreferencing common
elements/personnel, may be necessary before a potentially corrupt target (player, players’ support
staff, related or other person) may be identified. As Professor Forrest notes in the University of Salford
Report February 2008, “Forensic statistics would aim to gauge the scale of the problem by uncovering
relationships that might be evident from consideration of thousands of contests and their betting
markets, even though no individual incident was so exceptional as to justify cancelling all
transactions.”
Currently, sports facing these problems which do not have an effective integrity unit, either tend to
pursue intelligence gathering/investigations in an uncoordinated and somewhat haphazard fashion,
usually on a casebycase basis or seek the assistance of a sport which does have an operational
intelligence unit or, in isolated cases, the problem is just ignored. Good practice adopted by those
sports which do have an integrity unit, has indicated that a coordinated and focused process of
intelligence gathering, analysis and dissemination by identifying patterns of suspicious activity,
targeting potential offenders and ultimately providing evidence to bring disciplinary charges, is the
most effective way of combating corrupt betting activity. Investigations which concentrate on
individual suspect events face daunting problems of gathering sufficient probative evidence to support
disciplinary offences under the rules of a sport. Targeted intelligence created from analysis of patterns
of activity is most likely to enable an investigation to gather evidence to the required standard of
proof (balance of probabilities) necessary to prosecute disciplinary offences.
As stated, the handling and management of intelligence is crucial to the success of an integrity unit.
Information/intelligence concerning potentially corrupt sporting activity comes from a wide variety of
sources as shown at Figure 1 (not exclusive).
Report of the Sports Betting Integrity Panel 35
Family/Associates
Betting Industry
of Players
Media/
Police
TV Interviews
Crucial to the success of the Unit will be a “fit for purpose” computerised system but the minimum
constituent elements should include:
• searchable features on names, nicknames, locations, vehicles, telephone numbers, etc
• the storage of digital images
• an integral destruction/weeding process
• electronic grading
• remote access with firewall protection
• an investigation database for the management of enquiries
• archive facilities
• a briefing facility
• an interface with other databases within other sports
• a database for confidential sources (strict access controls)
• evidential disclosure.
And any other factor identified by a user requirement which would need to be drawn up and tailored
to the requirements of a pansports integrity unit.
36 Report of the Sports Betting Integrity Panel
An integral destruction/weeding process is needed to ensure compliance with the Data Protection Act.
All intelligence should protect the source and be properly graded. Remote access with appropriate
security controls is another feature of an IT database and would help facilitate international liaison.
The source material needs to be protected using the principles and guidelines of storing intelligence.
Investigation
Intelligence should not be seen as an end in itself. The purpose of gathering, analysing and
disseminating intelligence should be firmly focused on the twin aims of “prevention” and “detection”;
these should be viewed as two sides of the same coin.
The effective use of intelligence is a necessity in achieving successful prosecutions, either for
disciplinary breaches or, in liaison with police, for criminal offences.
An integrity unit, ideally, must have an integral investigative ability in addition to its intelligence
gathering capability. The intelligence function will produce targeted packages which will need
investigation. The personnel to undertake those investigations, if not integral to the Unit, may be
bought in on an ad hoc basis from other sources, e.g. other sporting regulators or persons with an
investigative background. Such investigators ideally should have a police or other enforcement agency
background, preferably with knowledge of sporting regulation and betting.
It is important to note that the investigations undertaken by, or on behalf of, a sport are disciplinary
cases. Such investigations into suspect sporting events, particularly connected with betting activity,
can blur the edges between breaches of sporting regulations/codes of practice and corrupt activity
involving suspected cheating at betting which is a criminal offence under section 42 of the Gambling
Act. The investigation of such criminal offences is the responsibility of the Gambling
Commission/Police, although the mere fact that suspicious activity may amount to a criminal offence
of cheating, does not preclude an investigation under a sports body’s rules. Who does what, when and
why in such cases, needs to be clarified by a Protocol/MoU between the Gambling
Commission/Police/Sporting Body (see later).
Experience in GB has shown that police do not generally regard the investigation of “sporting crime”
as a priority. In reality, the appetite for police involvement in such matters is more likely to occur as a
result of police already having an interest in a target for other (nonsporting) criminal activity. The
Gambling Commission in Great Britain has power to investigate cheating offences but it has made it
clear that it expects Sporting Regulators in Great Britain to have the principal responsibility for dealing
with sportsmen and women under the various Sporting Regulations. Protocols for handling such
matters between sporting authorities/the Gambling Commission/ACPO are being developed to clarify
the process by which such issues should be handled (see later). When a suspected corrupt activity
involving sports betting takes place, experience has shown that it is prudent for personnel with
experience/expertise of the sport involved to offer assistance to the Gambling Commission/police in
appropriate investigations.
In respect of those matters, it is important for early consideration to be given to whether the
suspected breach of betting integrity on a sporting event should be pursued purely as a disciplinary
case under the rules of the sport concerned or whether criminal offences may be involved (see later).
The protocols mentioned above and later should clarify the process in such matters. The relevant
thresholds and criteria for determining which entity has carriage of an investigation and/or the
disciplinary process should be as clear as possible.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 37
Disciplinary investigations by sporting authorities can be complex and lengthy. Experience of handling
anticorruption issues utilising a twin strategy of “prevention” and “detection” has indicated that as an
essential precursor to such matters, clear regulations/rules/codes of practice need to be drawn up by
each sport on which betting takes place (see chapter 2). Such rules, etc, should clearly indicate, inter
alia, whether sportsmen/women and officials may engage in betting on their own sport (and other
sports) and, if so, in what circumstances that may be permitted. As a continuum to such
regulations/rules, there needs to be a compliance regime to monitor the effectiveness of such
regulations and an enforcement capacity to ensure effective action/sanction is taken if such
regulations are breached.
Some sports (e.g. horseracing, cricket, tennis, football) have created their own integrity units to
progress and deal with such matters.
Experience gained in investigations on suspected corrupt betting practices on sport, has indicated the
need for a clear “investigative strategy”. Such investigations tend to involve five principal elements:
• preparatory analysis of all information/intelligence (including betting data)
• interviewing witnesses, etc
• interviewing suspects
• analysis and coordination of evidence
• preparation of criminal/disciplinary charges.
Bearing in mind the potential international dimension of possible corrupt activity on sports betting,
jurisdictional issues need to be carefully considered as well as potential language/interpreter
requirements.
Sporting authorities, unlike statutory regulators (the Gambling Commission) or the police, have limited
powers of investigation, particularly when investigations involve persons outside of the sport who are
not licensed/regulated by it. These issues need to be carefully considered in any “investigative
strategy” but experience of dealing with such matters has shown that many of the problems created
by limited investigative powers can be overcome by utilising an effective “intelligence strategy”,
followed by a coordinated and focused investigation.
It is important to note that whilst the principal function of an investigation is to gather probative
evidence to enable the prosecution of those involved in suspected corrupt sports betting activity, this
outcome may not always be achievable. Within any investigative strategy, it is also valid to gain
sufficient information/evidence to disrupt suspected corrupt activity, even if it is not possible to
prosecute anyone. Also, another important aspect of carrying out a full investigation may be to
exonerate a sport/individual(s) who have been accused of suspected corrupt activity.
developed Memoranda of Understanding between the Commission and sporting bodies. Such
arrangements should recognise expressly that the knowledge of a sport possessed by those involved in
its day to day operations, as well as experience of dealing with the sport’s participants are valuable in
any investigation involving the sport concerned.
If the Commission decides that the circumstances of the case do not merit a full section 42
investigation, then it will refer the matter back to the sporting authority to be dealt with, as
appropriate, by the relevant Sports Governing Body. It is envisaged that, in such cases, the Commission
will hand over its investigation to date to the sporting body to facilitate any subsequent development
of that investigation by the sports body, with a view to preferring any disciplinary charge(s) for a
hearing before its disciplinary tribunal. This process will ensure that the sovereignty of a sports body
over its own sportsmen and women who break its rules will be maintained.
In respect of its role in the investigation of section 42 offences, the Gambling Commission will also
take an early view on the possible complexity of any case. If, on its initial analysis of
information/intelligence it concludes that the case may require additional Police powers of
investigation (e.g. covert surveillance/interception of communications), then it will liaise with Police to
discuss the way forward. These matters, again, can be clarified in respect of the “who does what, when
and why” process by a Memorandum of Understanding to be developed between the Gambling
Commission and ACPO.
In connection with these matters, it is also important to understand the relationship between
intelligence, investigation and evidence gathering both for a sports disciplinary offence or a criminal
offence of cheating. Trying to draw specific demarcations on this continuum or whether a case may be
purely a sports discipline matter or a potential criminal cheat is not easy.
When an initial suspicion is raised either from information/intelligence received from sources or from
the bookies/exchanges, the precise nature/seriousness of the case may be unclear. That may remain so
unless/until the case is developed by piecing together all the pieces of the jigsaw, which may include
other similar incidents involving the same participant(s) or other matters which go together to build
up a pattern of suspicion. In turn, that may require further intelligence work to target a person(s),
including both sportsmen/women and outside corruptors, building up the evidential trail, before a
decision can be taken on any criminal charges for a section 42 offence. This is not an easy process – it
can be lengthy, complex and costly and is way beyond the capacity of all but a very few sports (in
essence the BHA).
At some stage in that process, it may become clear that the circumstances do not merit a criminal
enquiry and the matter can best be dealt by referring it back to a Sports Body to deal with its own
sportsmen and women as it sees fit under its own disciplinary process. Breaking down the various
elements of the operational process within a new pansports integrity unit, sited within the Gambling
Commission, will mean that the Commission becomes the real time ‘playmaker’ in dealing with the
receipt and analysis of information/intelligence on all suspicious incidents in any way connected with
betting integrity, the development of the case and gathering of evidence, to the point where a
decision has to be made on how best to deal with it, (i) as a criminal investigation under section 42
Gambling Commission or Police only) or (ii) to refer back to a sport to deal with under its own
discipline rules. All sports governing bodies should have the capacity to deal with simple disciplinary
cases affecting their own sportsmen/women but if they cannot even do that, that they might seek the
assistance of another sporting body to help them in the preparation of case papers for their own
disciplinary process.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 39
Figure 2
Maintains formal links with
Director all sports authorities to
Lead on Prevention and
(strategic level) ensure consistent approach
Detection Strategy
*see later to anticorruption activities
across all sports
Coordinate strategic approach to Intelligence and Investigations and
Tactical Level Support when necessary
Head of Intelligence Head of Investigations
Day to Day Management of Intelligence Day to Day Management of Investigations
IT Based
Intelligence and Case Management Systems
Job descriptions for the various posts shown in Figure 2 are available. It is important to note that an
essential element of this model is a facility to analyse betting patterns on a sport. Such personnel
must have a sound knowledge of betting and preferably an appreciation of the wider aspects of
intelligence analysis.
Location/Governance of a pansports integrity unit
In considering the location and governance of a pansports integrity unit, the Panel took into account
the following options:
(i) locate a new unit within the Gambling Commission;
(ii) build in such a facility to a current sporting integrity unit (e.g. BHA);
40 Report of the Sports Betting Integrity Panel
(iii) site a new pansports integrity unit in a location independent of current statutory/sporting
regulatory bodies;
(iv) locate it within some other sporting body (e.g. UK Sport).
The pros and cons of the four options were carefully considered by the Panel, taking into account,
inter alia, governance/accountability and cost. Indicative costing for a pansports integrity unit (based
upon the staffing of the current BHA unit) can be made available, although they have not been
included in this paper.
The consensus view of the Panel was that the Commission is the right location because:
• it has significant powers of inquiry and prosecution;
• it already has an intelligence and investigatory function to fulfil its own obligations under section
42 of the Gambling Act;
• adding capability and capacity to meet the requirements defined in Chapter 4 need not be
expensive;
• conversely establishing a separate Unit will necessarily result in duplication of resource and activity
which is difficult to justify on any rational basis;
• lines of communication between Sports Governing Bodies, operators the Commission and the
Police will be shortened with the Unit sitting at the centre and taking the lead.
The Panel, however, recognises that whilst this is an incremental step in resource terms, it represents a
fundamental shift in policy for the Commission and clear evidence of will is required. It is recognised
that careful consideration needs to be given by the Commission to addressing any possible
constitutional/policy issues, as well as defining new operational procedures, that siting a pansports
integrity unit within it may create.
In the interests of transparency, clarity and accountability, the Panel considered whether the
Commission’s licensing objectives should be amended to make it explicitly clear of the higher priority
to be given to sports betting integrity. Given the potential need for legislative changes to achieve that
the Panel does not consider that such an amendment would be appropriate. However, there does need
to be a clear acknowledgement of the new priority for sports betting integrity and, as stated, the Panel
recommends the appointment of a Commissioner with a portfolio responsibility for sports betting
integrity issues to ensure that the necessary changes in personnel and focus happen.
The successful implementation of such a unit will require the support and confidence of its potential
customers (all sports upon which betting takes place). The work of the Panel’s other groups will help
to chime in the various factors implicit in such matters, including an agreed crosssport support for
the new Code of conduct (see chapter 2) which envisages greater coordination amongst sporting
bodies to tackle sports related betting corruption.
For a unit sited within the Gambling Commission, consideration could be given for that role to be
undertaken by the Director of Regulation at the Gambling Commission but with the oversight of a
designated Commissioner for Sports Betting Integrity as proposed in chapter 2.
Consideration will also need to be given to the status/needs of those sports which currently have an
effective Integrity Unit and how those sports would chime in with a newly created pansports
integrity unit.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 41
Protocols/Memoranda of Understanding/Partnership Agreements
The DCMS 10 Point Plan which gained wide support from many sports at the Twickenham Conference
in April 2006 provided, at points 5 and 6, that sporting authorities would cooperate and, if appropriate,
enter into informationsharing agreements (protocols/MoUs) with relevant statutory authorities (e.g.
Police/HMRC/Gambling Commission) in the context of sports betting. Furthermore, there was a
commitment for sports authorities to take responsibility for proactively passing appropriate
information or knowledge of corrupt practice (a race/match fixing scam for example) to the relevant
authorities (e.g. Police/Customs).
Nothing in such arrangements would override a Sports Authority’s duty or ability to comply with
existing legal requirements (e.g. Data Protection Act 1998 or the Human Rights Act 1998).
Since the 10 Point Plan was agreed, the following information sharing agreements have been
implemented:
(i) between the Gambling Commission and ACPO;
(ii) between the Gambling Commission and BHA and other sports;
(iii) a partnership agreement is being considered between the Gambling Commission, City of London
Police (ACPO), the CPS and the BHA.
Those agreements/memoranda are designed to facilitate information sharing between the various
bodies on sporting integrity issues, particularly when betting is involved. The memoranda are not
legally binding documents and create no legally enforceable duties or obligations on the signatories.
They are specifically intended to create a more efficient and collaborative working relationship and to
develop clear lines of communication to the mutual benefit of all parties to the agreements.
Some help is given by the Gambling Act, section 30 and Schedule 6 thereof, which creates a statutory
provision for the sharing of information between the Gambling Commission and those persons/bodies
listed in Schedule 6 for the purpose of those persons/bodies carrying out their functions. Section 30
also provides that those persons/bodies listed in Schedule 6 Parts 1 and 2 (which include the Police)
may also pass to the Commission information which that person/body has received in the exercise of
its functions. That statutory provision is included to cater for potential restrictions in the Data
Protection Act, etc.
Any information sharing arrangements may also be exacerbated if the international dimension on
these matters is taken into account.
Specifically, the memorandum at (iii) above is being drawn up with the experience and lessons learned
from the City of London Police prosecution of several persons suspected of corrupt betting activity on
horseracing (R v Rodgers and others), the trial on which collapsed at the Old Bailey in December
2007. There would appear to be two principal types of Memorandum/Protocol:
• a purely information sharing agreement;
• an agreement covering both information sharing and case management/ operational procedures.
The former will enhance the pansports “intelligence” approach to betting integrity issues; the latter
will help to clarify who does “what”, “when” and “why” should a breach of integrity involve a criminal
prosecution under section 42 of the Gambling Act by the Gambling Commission or Police.
42 Report of the Sports Betting Integrity Panel
The memorandum at (iii) above is intended to facilitate:
(a) the exchange of intelligence, evidence and other such information that is necessary in relation to
corrupt sports betting activity;
(b) case management and operation procedures;
(c) the collaboration of resources and powers to enable effective prosecution of individuals who
violate the integrity of sports betting;
(d) the appropriate course of action (either by the BHA’s own rules or the criminal law or both.
Principal elements of such agreements/protocols which can form a template for further memoranda
between sporting bodies and the statutory agencies are:
• a clear statement of the nature/purpose of the agreement (e.g. legal status);
• a clear description of the nature and role of a signatory to the memorandum;
• essential elements for the exchange of information/intelligence;
• information sharing processes/procedures;
• case management processes/procedures;
• collaboration on resources/expertise;
• data protection/human rights issues;
• consultation processes;
• any other relevant issue agreed between the signatories to the agreement.
Lessons learned from the aforementioned case of R v Rodgers and others in relation to
MoUs/protocols are covered in the followup reviews of the case conducted by Commander Rice
(CoLP) and Dame Elizabeth Neville on behalf of the BHA. It is recognised that specific
expertise/experience of practitioners in a particular sport is a valuable asset to assist any criminal
investigation undertaken by the Gambling Commission or Police in respect of cheating at sports
betting (section 42 of the Gambling Act 2005). A clear understanding of a sport, its rules, activities and
participants, as well as a good knowledge of betting practices is an important element of any
successful prosecution connected with sports betting integrity.
The Gambling Commission has power under the Gambling Act (section 303) to designate
“Enforcement Officers”, including nonemployees of the Commission, to carry out investigations under
the Act and that provision could be used to coopt expertise from a particular sport, if required, or it
could agree voluntary cooperation arrangements under an MoU/Protocol.
The principles on information sharing enshrined in the proposed Code of conduct (see chapter 2)
which supersedes the DCMS 10 Point Plan remain valid. The Code provides a spur to move forward on
such issues in a pansports approach rather than the somewhat haphazard current arrangements
adopted by many sporting bodies.
Report of the Sports Betting Integrity Panel 43
Recommendations
(a) A pansports integrity unit should be formed by expanding the unit already located within the
Gambling Commission. This unit will have responsibility for:
(i) gathering information/intelligence from a variety of sources, including betting operators, Sports
Governing Bodies and other statutory authorities;
(ii) monitoring emerging suspicious betting activity;
(iii) developing intelligence on betting related crime and breaches of sporting rules in connection with
betting and, as appropriate, progressing the same to investigation;
(iv) deciding in consultation with the Sports Governing Body concerned whether a case is more
appropriate for criminal action or Sports Governing Body disciplinary action (breach of a sports
rule) or no further action
(v) providing information, as appropriate, to Sports Governing Bodies to assist them in pursuing
sports disciplinary action.
(b) The enhancement of protocols/memoranda of understanding between the Gambling Commission,
Police, Sports Governing Bodies and betting organisations to facilitate (i) the exchange of information,
as appropriate, and (ii) the clarification of operational case management processes/procedures in
connection with the integrity of sports betting.
(c) The appointment of a Commissioner within the Gambling Commission with specific responsibility for
sports betting integrity issues.
44 Report of the Sports Betting Integrity Panel
Appendix A: Terms of reference
The vast majority of sports betting is legal and fair, and enhances the enjoyment of sport for many
fans. But betting also provides an opportunity and an incentive for corrupting sport through the use of
unfair or illegal betting practices. These may range from the inappropriate and unfair use of inside
information, to corruptly interfering with the outcome of a sporting event.
The Government is concerned that, although considerable progress has been made in recent years by
sports governing bodies, the betting industry and the Gambling Commission, the possible threat to the
integrity of sport remains an ever present and complex problem requiring multiagency solutions. If
the UK is to maintain its reputation as a jurisdiction where fair play is the guiding principle for both
sport and betting, it is vital that the risks of corruption arising from all sources are reduced as far as
possible.
The sports themselves – governing bodies, clubs and players, the betting industry and enforcement
authorities – principally the Gambling Commission and the police – all play important roles. The
Government is determined to ensure that everything possible is done to maintain the integrity and
reputation of sport.
To help coordinate the work of those parties, and to facilitate collaboration between them, the
Minister for Sport is bringing together a Panel of experts, including key people from the principal
organisations involved, to work under the chairmanship of Rick Parry to look at these issues and make
recommendations on how the various bodies concerned can work together more effectively. The
Panel’s main focus will be the design and implementation of an integrated strategy to uphold integrity
in sports and associated betting.
The panel will take full account of work already done and continuing in this field, notably by the
Gambling Commission, and by the parliamentary inquiry into the integrity of sports betting, chaired
by Lord Faulkner of Worcester in 2005.
We expect that the Panel’s remit will examine all practical measures to further the overall objective of
reducing the risk of corruption in British sport, with the following seen as issues of priority:
• The true scale of the current and potential risk, including how suspicious betting patterns are
identified and assessed (in markets within and outside the UK);
• The extent to which effective rules are in place and enforced to help governing bodies manage the
risks to protect their own sports; and the effectiveness of the support to help individual sports
participants and officials understand the risks to which they may be exposed and how to protect
themselves;
• A coordinated strategic approach to management of cases across all parties at national and
international levels, including sports governing bodies, the Gambling Commission and the police,
setting out the decisionmaking processes involved;
Report of the Sports Betting Integrity Panel 45
• A consideration of the adequacy of powers and resources available to the various organisations
concerned and the suitability of the present terms and conditions under which bets are offered and
information shared between the various parties. Account will need to be taken of the cross
jurisdictional nature of many of the issues, and the need to design a response that is proportionate
to the true level of risk; and
• The state of public confidence in the integrity of British sport and associated betting and the role
of communications in maintaining and developing it.
Objective of the panel
Within six months, to recommend to the Minister a practical, effective and proportionate plan of
action that has the support of those responsible for delivery.
47 Department for Culture, Media and Sport
We can also provide documents
to meet the specific requirements
of people with disabilities.
Please call 020 7211 6200 or
email enquiries@culture.gov.uk