Revue de L'orient Chrétien. Volume 19. 1914.

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l9

Revue de l'Orient chr etien


PVUE JDE„,

L'ORIENT CHRÉTIEN
DEUXIÈME SÉRIE, Tome IX (XIX). — 1914. — N» 1

Dirigée par R. GRAFFIN et F. NAU

SOMMAIRE
Pages.

I. — M. Chaîne. — Catalogue des manuscrits éthiopiens des biblio-


thèques et musées de Paris, des départements et de col-
lections privées :;

II. — S. Grèbaut. — Les manuscrits éthiopiens de M. É. Delorme


(suite) 17
III. — P. Dib. — Une mission en Orient sous le Pontificat de Pie IV. 1?4
IV. — F. Nau. — La version syriaque de l'histoire de Jean le Petit
(fin) X\
V. — L. Delaporte. —
Quelques textes coptes de la Bibliothèque
nationale de Paris sur les XXIV vieillards de l'Apocalypse
(suite) 58
VI. — J. Babakhan. — Essai de vulgarisation des Homélies métriques
<le Jacques de Saroug (suite) •
. 01
VII. — E. Porcher. — La première homélie cathédrale de Sévère
d'Antioche (texte copte et traduction) 69
VIII. — A. Périer. — Lettre de Pisuntios, évêquedeQeft, à ses fidèles. 79
IX. — Mélanges. — — Grébaut, Les miracles du saint enfant
I. S.
Cyriaque 93
II. —
S. Grébaut, Dix proverbes éthiopiens 98
III. —F. Nau, Note sur le manuscrit du British Muséum or.
1300 (Hexaméron d'Emmamiel bar Schahharé) 101
IV. — Une lettre de Théophile, patriarche d'Alexandrie,
d'après la légende de Sérapion le Sindonite .
'

103
V. —Note sur la date et la vie de Cheikh 'Adi. chef des
Yézidis 105
X. — Bibliographie. —
EuG. Tisserant, Specimina codicum orienta-
lium (F. Nau). —
F. Nau, Barhadbesabba'Arbaïa, Histoire
ecclésiastique (II'^ partie); Théodore de Mopsueste, Contro-
verse avec les Macédoniens (iM. Brière). H. Pognon, —
Lettre à M. Doumergue, président du Conseil, au sujet
d'une réforme du ministère des Affaires étrangè-res (F. Nau). 109

PARIS
BUREAUX LIBRAIRIE
DES ŒUVRES D'ORIENT PICARD ET FILS
BUE DU BEGABD, 20 BUE BONAPABTE, 82

OTTO HARRASSOWITZ, LEIPZIG


Recueil trimestriel. —Prix de l'abonnement: J-2; t'r. — Étranger : IV fr.
Les communications relatives à la rédaction doivent être adressées

à M. le Secrétaire de la Rsvue de l'Orient chrétien


A LA LIBRAII^IE PICARID
RUE BONAPARTE, 82, PARIS.

Il sera rendu compte de tout ouvrage relatif à- l'Orient dont on enverra un


exemplaire à la précédente adresse.

La Revue de l'Orient chrétien (recueil trimestriel) paraît


en avril, juillet, octobre et janvier par fascicules formant chaque
année un volume de près de 500 pages in-8°.
Prix de l'abonnement 12 francs. : — Étranger : 14 francs.
Prix de la livraison : 3 francs net.

R. GRAFFIN. - F. NAU
JPatrologia orientalis

Tome I. — Gr. in-8° (format de Migne), xii et 706 pages. Prix : 43 fr.

Tome II, 690 pages. Prix : 41 fr.

Tome III, 646 pages. Prix net : 38 fr. 60.

Tome IV, 728 pages. Prix net : 45 fr.

I. Les Homélies de Sévère d'Antioche (syriaque et français), fasc. I, par R.


DuVAL,5fr. 70. — II. Les plus anciens monuments du Christianisme écrits
sur papyrus (textes grecs avec traduction et commentaires, planches), par
leD"" C. WESSELy,7fr. 90. —III. Histoire nestorienne inédite (Chronique de
Séert) (arabe et français), par M^'' Addaï Scher, avec le concours de J. Périer,
fasc. 1, 6 fr. 20. —
IV. La cause de la fondation des écoles, par Mar
Barhadbesabba 'Arbaïa, évèque de Halwan (syriaque et français), par M^''' Addaï
Scher, 5<fr. 50. —
V. Histoire de S. Pacôme et de S. Jean-Baptiste et
Miracle de S. Michel à, Colosses, texte grec avec une traduction française
ou latine, traduction française de la Vie syriaque de S. Pacôme, analyse des
trois manuscrits palimpsestes, deux planches, par F Nau avec le concours de
J. Bousquet, 10 fr. 25. —
VI. The Life of Severus, patriarch of Antioch,
by Athanasius (éthiopien et anglais), par E.-J. Goodspeed with ihe remains
of the coptic version by W. E. Crum, 9 fr. 50.
/

Tome V, 808 pages. Prix net : 48 fr.

I. History of the Patriarchs of the Coptic Church of Alexandria (arabe


et anglais) (Agathon toMichael I), par B. Evetts, 12 fr. 85. II. Histoire Nes- —
torienne, 1,2 (arabe et français), par A. Scher et P. Dib, 7 fr. 60. III. Le —
Synaxaire arménien de Ter Israël. I. Le mois de Navasard (arménien
et français), par G. Bayan, 12fr. 60. —
IV. Chronique de Mahboub {'h~(iruoi)y
I, 1 (arabe et français), par A.Vasiliev, 8 fr. 10. V. Les Légendes syria- —
ques d'Aaron de Saroug, de Maxime et Domèce, d'Abraham, maître de
Barsoma, et de l'empereur Maurice (syriaque et français), par F. Nau les ;

Miracles de saint Ptolémée (arabe et français), par L. Leroy, 6 fr. 90.


REVUE

L'ORIENT CHRÉTIEN

Par R. GRAFFIN et F. NAU

DJEXJXIEME SERIE
Tome IX (XIX)

19^ volume. — 1914


CATALO&UE
DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS
DES BIBLIOTHÈQUES ET MUSÉES DE PARIS,
DES DÉPARTEMExNTS ET DE COLLECTIONS PRIVÉES

Par M. Chaîne.

La description des différentes collections du fonds geez et


amharique de la Bibliothèque Nationale, que nous venons d'a-
chever, offre les notices de 582 manuscrits (1). Cependant, ce
chiffre considérable ne représente pas encore le catalogue
complet des richesses manuscrites de la langue éthiopienne,
conservées en France. Il faut y ajouter la liste des manuscrits
contenus dans les autres bibliothèques publiques soit de Paris
soit des départements ainsi que ceux appartenant à des biblio-
thèques privées. Nous avons essayé de dresser cette liste; nous
donnons les résultats de notre première enquête.
A Paris, nous avons trouvé des manuscrits éthiopiens dans
cinq bibliothèques. Ce sont celle de l'Institut, celle de l'École
:

des langues orientales vivantes, la bibliothèque Sainte-Gene-


viève, celle du Muséum d'histoire naturelle et celle du Musée
ethnographique du Trocadéro. Dans les départements, Aix-
en-Provence, Arras et Besançon seuls nous en ont fourni jus-
parmi les bibliothèques appartenante des particuliers
qu'ici, et
nous avons pu enregistrer celle de M. Ducliesne-Fournet (2),

(1) Voir M. CjHxitiE, Catalogue des manuscrits éthiopiens de la collection Antoine


d'Abbadie, Paris, 1912. Ce dernier ouvrage contient en appendice, p. 152, le
Supplément au Catalogue des manuscrits éthiopiens de H. Zoteaberg. Le même :

Catalogue des manuscrits éthiopiens do la collection Mondon-Vidailhet, Paris,


1913.
(2) Une notice détaillée de ces manuscrits a été déjà donnée par M. J. Blan-
cliart dans : Jean Duchesne-Fournet, Mission en Ethiopie (i90I-J!J0.1}, Paris,
4 RE\UE DK L ORIENT CHRETIEN.

celle de M. Hugues Le Roux, celle de M. Marcel Cohen (I),


chargé de cours à l'École des langues orientales vivantes, et
celle de la maison mère de la Congrégation de la Mission.
L'ensemble de ces fonds nous présente une somme de
75 manuscrits. Nous sommes persuadé que dans ce nombre,
plus d'un éthiopisant trouvera matière à études. Signalons
en particulier la belle collection de pièces magiques réunie par
M. Marcel Cohen, l'exemplaire du livre de l'Exode en amha-
rique de la bibliothèque de l'Institut, enfin le volume des six
premiers mois du Synaxaire du Trocadéro, le plus ancien des
manuscrits de cet ouvrage que nous connaissions.
Sans aucun doute, les manuscrits éthiopiens qui se trou-
vent dans les bibliothèques de f'rance, publiques ou privées,
et dont les notices n'ont pas été publiées, sont encore nom-
breux. Nous souhaitons que notre travail engage ceux qui les
détiennent ou qui les connaissent, à en donner bientôt la des-
cription; nous sommes disposé, pour notre part, à en dresser
les notices, lorsqu'on nous les aura signalés (2). Nous estimons
qu'en le faisant, ce sera rendre service aux études et assurer
en même temps, d'une manière efficace, la conservation de ces
manuscrits.
M. ChaIne.

1909, vol. 1, pp. 289-440. La Vie de Takla HâjmCmot du manuscrit 8 de cette


collection y en entier.
est traduite

(1) Voir sur la provenance de ces manuscrits Marcel Cohen, Rapport sur une
mission linguistique en Abyssinie (i9i0-i9il) dans Nouvelles Archives des mis-
sions scientifiques. Nouvelle série, fasc. 6.
(2) Récemment, M. Grébaut, dans la Revue de l'Orient Chrétien, t. XVII,
p. 114, a commencé un travail sur les manuscrits de M. É. Delorme; c'est une
excellente contribution aux études éthiopiennes.
TA^LE DES MATIÈRES

I. Bibliothèque «le l'Institut 1-

II. Bibliothèque Sainte-Ocneviève <j-

III. Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle M.


IV. Musée ethnographique du Trocadéro T.
V. Bibliothèque de l'École des langues orientales vivantes L.V.
VI. Bibliothèque d'Aix-en-Provence A.P.
VII. Bibliothèque d'Arras A.
VIII. Bibliothèque de Besançon B.

IX. Bibliothèque de M. Duchesne-Fournet D.F.


X. BilDliothèque de M. Marcel Cohen M.C.
XI. Bibliothèque de M. Hugues Le Roux H.R.
XII. Bibliothèque de la Congrégation de la Mission L.

BIBLIÛTHÈC^UE DE L INSTITUT.

1 (4« C, 32, aj.

Sermons pour les fêtes annuelles de Saint Michel.

Le 12 de chaque mois, le Synaxaire éthiopien célèbre la

mémoire de l'Archange Michel; le présent ouvrage renferme


les sermons ou lectures assignés à chacune de ces fêtes.

1. — Fol. 2. 12 Hedâr : Sermon de Timothée, ^«^-fcîPft i,

évêque d'Alexandrie.
2. — Fol. 8 v". 12 Tdhsâs : Récit d'un miracle de Samt
Michel, accompli en faveur d'un certain Dorothée et de sa femme
Théopiste.
.3. — Fol. 14 v**. 12 Ter : Sermon sur la gloire de Saint Mi-
chel.
O REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

4. — Fol. 23 V". 12 lakàtit : Récit d'un miracle opéré par


Saint Michel en faveur d'un homme pauvre qui avait une grande
foi.

5. — Fol. 27. 12 Magâbit : Sermon de (Sévère) patriarche


d'Antioche prononcé le samedi saint coïncidant avec la fête de
la mémoire de Saint Michel.
6. — Fol. 44. 22 Mijâzejâ : Sermon de (Jean d'Axoum), l'or-
thodoxe.
7. — Fol. 48 v°. 12 Genbot : Sermon d'un anonyme.
8. — Fol. 50. 12 Saiw : Sermon de (Jean), l'évêque d'Axoum.
9. — Fol. ~)1. 12 Hamlê : Sermon de (Jean d'Axoum), l'or-
thodoxe.
10. — Fol. 61 v°. 12 Nahasé : Sermon.
11. — Fol. 04 v". 12 Maskaram : Sermon d'un anonyme.

12. — Fol. 67 V". 12 Teqemt : Sermon sans nom d'auteur;


les noms magiques de saint Michel.
13. — Fol. 72. Récit de quatorze miracles de Saint Michel.
I. — Fol. 73. — Fol. 74. — IV. Fol. 75. —
Fol. 72 V". II. III.

V. Fol. 76.— VI. Fol. 77 v^ — VII. 79 — VIII. Fol. 81. Fol. v°.
— IX. Fol. 82 v\ — X. Fol. 83 — XI. Fol. 84 \\ —XII. v°.

Fol. 87 — XIII. Fol. 90 — XIV. Fol. 92.


v°. v'\

— Fol. 93 Un miracle de l'enfance du Sauveur.


14. V".

— Fol. 94 La doctrine des mystères, ^^"VCi'


15. V". '
"iOr
•.
ht-
En geez.

xix'= siècle: parchemin; 0"\2b sur 0™,18; 97 feuillets; 22 lignes; reliure


indigène.

2 (8° A. 22 Z ***).

L'Exode.

La traduction amharique de ce livre a été exécutée, au Caire, au début


du XIX*' siècle, par un abyssin nommé Abou-Roumi, sous les auspices du
consul général Asselin de Cherville. La Genèse et le Lévitique que possède
la Bibliothèque Nationale proviennent du même auteur. Voir H. Zoten-
berg, Catalogue des manuscrits éthiopiens de la Bibliothèque Nationale.
mss. 25 et 26. C'est un rapport de M. de Sacy qui nous fournit ces détails.
Il annonce à l'Institut l'envoi de la Genèse et du Lévitique. « Précédem-

ment, dit-il. la Classe avait reçu de M. Asselin un autre volume contenant


CATALOGUE DES MANUSCRITS ETHIOPIENS. /

l'Exode » . — Rapport sur les travaux de M. Asselin de ChervUte, fait à


la classe d'histoire et de littérature de l'Institut royal de France, au nom
d'une commission, par M. le Baron Silvestre de Sacy, dans Magasin ency-
clopédique ou Journal des sciences, des lettres et des arts, rédigé par A. L.
Millin, année 1815, t. V, p. 297. Une copie de cet ouvrage fut offerte par
M. Asselin de Cherville au Pape Pie VII. Cette copie se trouve actuelle-
ment à la Bibliothèque vaticane, fonds Borgia, ms. 30. Elle porte le titre
suivant :L'Exode en amharique, dédiée à Sa Sainteté Pie VII par Asselin
de Cherville, agent du consulat de France en Egypte. Février 1818.

xix° siècle; papier: 0'",21 surO'M4; 148 feuillets; 18 lignes; reliure arabe.

II

BIBLIOTHÈQUE SAINTE-GENEVIÈVE.

1 (8», 3541).

Psaumes, Cantiques et Office de la Vierge.

1. _ Fol. -2. Psaumes avec Je cent cinquante et unième apo-


cryplie.
2. _ Fol. 144. Cantiques des Prophètes de l'Ancien et du
Nouveau Testament.
3. — Fol. 158. Le Cantique des cantiques.
4. — Fol. 167. Les louanges de la Vierge. ahS\(y s «^C^jT* «

Quelques notes du Comput ecclésiastique ont été ajoutées sur le pre-


mier feuillet de garde. Les feuillets 183 et 184 .sont blancs.
Ce manuscrit appartint à Walda SelûsP (fol. 182 v") puis à Walda
Mikâ'el (fol. 166 v»), qui a gratté le nom du premier propriétaire pour y
mettre le sien. Il fut acheté en 1907 en Abyssinie par un hongrois, à un
moine du monastère de Dabra Lihanos. Une note, en français, insérée
dans le volume, fait remonter ce manuscrit aux xiv et xv^ siècles, mais
il est, en réalité, beaucoup plus récent.

xvH'-xvni» siècle ;
parchemin ; O-^.IG sur U"-,!? ; 184 feuillets ; les feuillets 1-143 sont
écrits à longues Hgnes, les autres .sur 2 colonnes; 17 lignes; reliure indigène.
b REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

III

BIBLIOTHÈQUE DU MUSEUM d'hISTOIRE NATURELLE.

1.

Vie d'abba Bula surnommé Abib.

Ce personnage, appelé Bulâ Çiy, hataoc), vécut du temps


de l'empereur Maximien. Son père se nommait Abraham et sa
mère Harik '\^\i :, Ils habitaient le pays de Loufi t^é» • sur
le territoire de Rome. Bula âgé de dix ans subit une première
fois le martyre. On lui coupa mains et les pieds;
la langue, les
mais Saint Michel le guérit. Ayant eu, dans la suite, la tête
tranchée, Saint Michel lui rendit de nouveau la vie, le condui-
sit dans le désert et le revêtit de l'habit monacal. Là, Bulâ eut
à subir les assauts de Satan; il fut sauvé par l'intervention de
Notre-Seigneur, qui lui donna le surnom d"Abib :
J^fl.»!! :

v_,...;-o., ami. Sa fête au synaxaire est marquée au 25 de Teqemt.

En geez.

XIX' siècle; parchemin; O"",!! sur 0™,11; 45 feuillets; i colonnes; 13 lignes.

IV

MUSÉE d'ethnographie DU TROCADÉRO.

i (N-^ 6588).

Amulette.
Recueil de prières pour écarter les démons et les maladies.

Ce manuscrit a été rapporté d'Abyssinie par l'explorateur Paul Soleillet.


En geez.

xix« siècle; parchernin; 1"',20 sur O^jO?; rouleau.

2.

Lettre du ras Gusna.

Cette lettre, adressée à Paul Soleillet, est rédigée sur papier,


CATALOGUE DES MANUSCRITS ETHIOPIENS. y

en amharique; elle ne porte aucune date. Elle est renfermée


dans une enveloppe de toile huilée mesurant O^'jOS sur 0'",06.

Lettre d'un officier de la cour d'Ethiopie


à Paul Soleillet.

Comme la lettre qui est décrite sous le numéro précédent,


elle en amharique sur papier et datée du 12 du
est rédigée
mois de Sané de l'année 1877 (1885). L'enveloppe de toile hui-
lée qui la contient, mesure Û^jOO sur 0'",09.

4 (6683).

Les Livres de Salomon.

1. — Fol. Les Proverbes de Salomon.


1.

2. — Fol. 22. Le Livre de Sagesse de Salomon.


la
3. — Fol. 34. Le Cantique des cantiques.
4. — Fol. 38. L'Ecclésiastique.
Dans l'intérieur du volume, se trouvent quelques feuilles manuscrites
détachées.
1. — Une lettre du roi Menilek II, en amharique, adressée à Paul Soleil-
let. Sur papier; 11 lignes.
2. —
Collection de dessins à la plume, représentant des sujets tirés des
manuscrits éthiopiens. Sur papier; Il feuillets.
3. —
Le début de la première épître de Saint Jean, communément
désigné sous le nom de « Lettre de Jean », qui sert d'exercice de lecture,
dans les écoles d'Abyssinie, pour les commençants. Sur parchemin;
Om. 23 sur Om. 11.
Le volume qui renferme les Livres de Salomon, provient de la mission
Du Bourg de Bozas. En geez.

xix= siècle; parchemin; 0"',25 sur 0"',20; 67 leiiillots; 2 colonnes; 26 lignes;


reliure indigène.

5.

Le Synaxaire.

Ce recueil contient les six premiers mois du martyrologe


éthiopien, du mois de Masharam à celui de Iakàtit inclus. Il
lu REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

a été détruit à moiti<'- par le feu; la première colonne du recto


des feuillets et la deuxième colonne du verso ont été seules
conservées. — De la mission Du Bourg de Bozas.

En geez

xv-xvr siècle; parchemin; 0"',o7 sur 0"',24; 208 feuillets; 2 colonnes; 30 lignes.

V.

BIBLIOTHÈQUE DE l'ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES.

La doctrine des mystères.

-Ue volume, d'une forme très réduite, avait été fait pour ser-
vir d'amulette.

Le.s feuillets 1-2 et 13-14 ont été laissés en blanc. En geez.

xix' siècle; parchemin; 0"',06 sur 0"',04; 14 feuillets; 18 lignes; reliure indi-
gène.

VI

AIX-EN-PROVENCE.

Bibliothèque Méjanes.

4.

Psaumes, Cantiques et office de la Vierge.


1. — Fol. 1. Les Psaumes avec le cent cinquante et unième
apocryphe.
2. — Fol. 117. Cantiques des Prophètes de l'Ancien et du
Nouveau Testament. — Fol. 161 v°. Le Cantique des cantiques.
3. — Fol. 170. Les Louanges de la Vierge. (D'fià, ••
*^C^
r «
4. — Fol. 187. Le Symbole de Nicée.

En geez.
CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS. 11

xix-^ siècle; parchemin; Û-Jô sur 0™,13; 187 feuillets; les fol. 1-169 sont écrits

à longues lignes, les autres à 2 colonnes; 18 lignes; reliure indigène.

2.

Recueil de traités de magie.

1. — Fol. 1. Formules magiques diverses. — Fol. 3. Tables


et cercles de divination.
2. —
Fol. 4 V". Recueil de seize tableaux divinatoires, suivis
de seize chapitres en indiquant Tusage. Voir M. Chaîne Cata- :

logue des Ma^mscrits éthiopiens de la collection C. Mondon-


Vidailhet (Paris, 1913); numéro 22, fol. 22 v°, ao^dié.' 9^Tn

3. — Fol. .jo. Traité en seize chapitres, pour la prédiction


du temps.
4. — Fol. 67 V .
^^n ao^-W^ «
5. — Fol. 76. Mystère de David: pour la prédiction du
temps.
6 — Fol. 82. dxm hlià' ' ••

7. — Fol 93 ,hfta A.A.-> « - Folî 103 ,h^n •


ïl'Pïl'fl^ «

8. — Fol. 130 v\ Wi^fl • JÇ-flïje. •'

En geez.

xix" siècle; parcheuiin ; 0"',18 sur 0'",l(i; 141 feuillets: 23 lignes; reliure indi-
gène.

3.

Recueil de salam.

Cet ouvrage appelé « Dieu règne », composé d'après les


ordres du roi Zara lâ'qob (1434-1468), renferme des sald.m
adressés aux principaux saints du Synaxaire éthiopien. Ces
salâm sont différents de ceux de ce dernier. Ils sont disposés
dans l'ordre du calendrier.
Fol. 4. Maskaram. —
Fol. 14. Teqemt. Fol. 23 v°. Hedâr. —
— Fol. 34 r. TàhmL —
Fol. 47 v°. Ter. Fol. 60. Iakâtit. —
— Fol. 70. Magûbit. —
Fol. 80. Mijâzejù. Fol. 89. Genbot. —
12 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

— Fol. dd.Sanc. —Fol. 107 v"'. Hamlê. — Fol. WdWNahasë.


— Fol. 129 v". Pâgnemrn.

Sur les feuillets de garde et à l'intérieur de ce recueil, plusieurs pièces


ont été ajoutées. Fol. 1. Fragment de prière. — Fol. 2. Extrait du Sy-
naxaire, 29 Mort d'i^bgar, roi d'Édesse, mémoire des Martyrs
Tâhsas :

d'Achmim. —
Fol. 45. Prière magique. —
Fol. 131. Autre prière magique.
— Fol. 131 v°. Extrait du Synaxaire, 10 Ter : Sur le jeune établi par les
Pères et docteurs de l'Église, pour la vigile de l'Epiphanie. Sur les marges
de plusieurs feuillets, des salâm ont été ajoutés. En geez.

xix* siècle; parchemin; 0"',17 sur 0", 16; 132 feuillets, 2 colonnes; 16 lignes;
reliure indigène.

4.

Psaumes, Cantiques et office de la Vierge.

1. — Fol. 1. Les Psaumes avec le cent cinquante et unième


apocryphe.
2. — Fol. 89. Cantiques des Prophètes de TAncien et du
Nouveau Testament. — Fol. 98. Le Cantique des cantiques.
3. — Fol. 103 v°. Les Louanges de la Vierge. aa^fMy -.
*»7C

^r «

En geez.

xix" siècle; parchemin; 0'",<S1 sur 0™,25; 116 feuillets; 29 lignes; reliure indi-
gène.

5.

Amulette.
Recueil de prières magiques pour écarter les démons.

En geez.

XIX' siècle; parchemin; 1™,79 sur 0"',07; rouleau.


CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTIHOl'IEXS. 13

VII

lillîLIOTHÈQl'E d'ARRAS.

1.

Psaumes, Cantiques et office de la "Vierge.

1. — Fol. 1. Psaumes avec le cent cinquante et unième


apocryphe.
2. — Fol. 106. Les Cantiques des Prophètes de l'Ancien et
du Nouveau Testament.
3. —
Fol. 117. Le Cantique des cantiques.
1. — Fol. 123. Les Louanges de la Vierge. a>*^A> -•
^C
yr •••

Sur le feuillet de garde du début, fin d'un miracle de la Vierge et com-


mencement d'un autre. — Fol. 137. Extrait de catéchisme. Ce dernier
morceau est en amharique, tout le reste est en geez.

xix" siècle; parchemin; 0"',85 sur 0",09; 138 feuillets; les feuillets 1-122 sont
écrits à longues lignes, les autres sur 2 colonnes; 25 lignes; reliure indigène.

VIII

BIBLIOTHÈQUE DE BESANÇON.

1.

Psaumes, Cantiques et office de la Vierge.


Même ouvrage que celui de la Bibliothèque d'Aix en Pro-
vence, numéro 1. — Fn geez.
xvHp siècle; parchemin; 0"\17 sur 0™,15; 132 feuillets; reliure indigène.

2.

La Bandelette de Justification.

Recueil de prières magiques, pour être placées sur le corps


d'un défunt. — En geez.
xix-^ siècle; parcheuun; 1"',79 sur 0,079; rouleau.
14 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

IX

COLLECTION DUCHESNE-FOURNET.

1.

Les Louanges de Dieu.

1. — Fol. 2. Recueil de prières, pour tous les jours de la

semaine, intitulé « Les Louanges de Dieu »

Fol. 2. Lundi. Prière de Saint Basile de Césarée.


Fol. 15. Mardi. Prière de Saint Ephrem le syrien.

Fol. 36. Mercredi. Prière du même.


Fol. 51 v°. Jeudi. Prière de Jean Saba, surnommé le Vieil-
fard spirituel.
Fol. 71 V". Vendredi. Prière d'Abbâ Sinodâ, Schnouti, l'ar-

chimandrite. hC^^ •• OO^C^^lï K


Fol. 87. Samedi. Prière de Saint Athanase, le patriarche.

Fol. 99 v°. Dimanche. Prière de Saint Cyrille d'Alexandrie.

2. — Fol. 113 v°. Prière commençant par ces mots : î\A"i* ••

'h'^iî^T ' (ïhrMn -


*Ç.O^ î, etc

Des prières magiques ont été ajoutées sur le premier — Au


feuillet.

fol. 45 v», un dessin représentant Saint Michel. — Extrait de l'évangile de


Saint Jean, ni t II était un homme d'entre les
: Pharisiens, appelé Nico-
dème... »

XIX" siècle; parchemin; 0"',18 sur O"",!?; 115 feuillets; 2 colonnes; 20 lignes;
reliure indigène.

2.

Anaphore de Cyriaque de Behnesa.


Ce volume, d'un format très réduit, a été fait sans doute pour servir
d'amulette.

XIX' siècle; parchemin; 0"',10 sur 0'",07; 50 feuillets; 12 lignes; reliure indi-
gène.
CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS. 15

3.

Les Prophéties d'Isaïe.

Sur les feuillets de garde du début, un des possesseurs de ce manuscrit


a ajouté la liste chronologique des rois de Juda et d'Israël.

xvii'-xviii" siècle; parchemin ;0'", 21 surO"',lS;57 feuillets; Z colonnes; 20 lignes;


reliure indigène.

4.

Évangile de Saint Jean.


Sur le feuillet de garde de la fin, fol. 79 \°, un fragment du comput
ecclésiastique a été ajouté.

XIX* siècle; parchemin; 0"',13 sur 0'",08; 80 feuillets; 17 lignes; reliure indi-
gène.

5.

L'Orgue de la Vierge.

Recueil de prières à la Vierge, divisées en sections, pour les


sept jours de 1^ semaine.

Le manuscrit a appartenu successivement à divers possesseurs; l'un


d'eux, aufol. 88 v", a ajouté une prière magique contre les serpents.

XIX' siècle; parchemin; 0"',18 sur O^jOS; 88 feuillets; 2 colonnes; 18 lignes;


reliure indigène.

6.

Le Cantique de la fleur.

Composition poétique en l'honneur de la Vierge.

XIX" siècle; parchemin; 0"',12 sur 0'",07; 37 feuillets: 12-16 lignes; reliure indi-
gène.
16 REVUE DE l'orient CHRETIEN.

7.

Chronologie abrégée des rois d'Ethiopie.


1. —
Fol. 1. L'ouvrage débute par l'établissement de l'ori-
gine salomonienne des rois d'Ethiopie. Viennent ensuite les
listes des successeurs d^'Ebna ^Elhakim, des rois Zàgiiê, des
successeurs de lekuno ',4 ?/^/âA: jusqu'à Tèwoderos (1853-1868)
et lohannes (1868-1889).
2. -- Fol. 66 v^ Coutumes et Institutions du royaume d'Abys-
sinie; cérémonial de la cour.

Au fol. 84, quelques notes concernant la chronologie monastique ont


été ajoutées.

XIX' siècle; parchemin et papier; 0'", 12 sur O',!?; 85 feuillets; 2 colonnes;


16 lignes; reliure indigène.

8.

Vie de Takla Hajmanot.

1. — Fol. 1. Récit de la vie de Takla Hajmanot. Rédaction


dé Dabra Libùnos.
2. —
Fol. 81. Miracles de Takla Hajmanot.

Le début de révangile de Saint Jean a été ajouté au feuillet 96 v°. Le


feuilletde garde de la fin, fol. 97, contient la préface ^e la Transniigra-
tion des Patriarches, Abraham, Isaac et Jacob.

xvm* siècle; parchemin: 0"',22 sur 0'",16; 97 feuillets; 2 colonnes; 25 lignes


reliure indigène.

{A suivre.)
LES MANUSCRITS ETHIOPIENS
DE M. É. Delorme

{Suite) (1)

Introduction aux Quatre Évangiles; Traité d'Évagrius sur les


huit mauvaises passions; Hexamèron d'Épiphane de Chypre;
Gadla 'Adam; Mélanges.

1. — Les premiers feuillets sont en grande partie illisibles.

Au fol. 2 v° Salomon et la Reine de Saba, morceau édité


dans i?OC., 1912, p. 315.

2. — Introduction aux Quatre Évangiles.

a) Introduction proprement dite.

Incipit (F. 4 r'' a) flft^w» î K-fl : œatfii^ : (Dao'id.il '-


4»-^

'flrh.C ï K-fl î K*^^ ••:• Au nom du Père, du Fils et du Saint-


Esprit, un seul Dieu éteimel. Nous commençons avec l'aide
du Seig7ieur — gloire à lui! Que son nom soit béni!... à —
écrire r Introduction aux Quati-e Évangiles glorieux et les
Dix Canons dans la paix du Seigneur Père. Amen.
V Introduction est divisée en sept chapitres. (F. 4 r" b in
fine) aiH-fc ••
JZ-îi-fc I l-flC • +^«7*1? \ (Dh^ih ••
rM»^*i.^ '<- w

{l) Cf. ROC, 1912, p. 113.


OAIGMT CHRÉTIEN. 2
18 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

h^-b « flï'^je^A- •
î^ft«^h « (Ofi-nh^ : hChil'i' -•
MC : Voici
cette {division).[Chapitre)premier: nature; deuxième : utilité;
troisièîne : règle; quatrième : signification du nom; cin-
quième : d'où? [= origine]; sixième : but; septième : divi-
sions [= titres] du récit.

Chapitre I. (F. 4 r° b in fine) "î-nc -'


4*-S<^*e ••
flï*7'fl4-rt ••
A
'U'ii: ! ao^di^ ••
'^'Vf *£ tum ^CflA ' : •
fl* • Aje.flJ'^ •
HA
"/A?" •
AA«fe+ •
M^ hooUy^Oh ©nx,
• : (F. 4 v« a) xr-^-a^ •

"ÏA ••
l fl^A 1 flïfl9"*10C I
é.f}àlft^ (Chapitre) premier :

nature. La nature de ce livre vivificateur est de {faire)


gagner la vie éternelle aux fils de l'hoînme ainsi que leur
arrivée veî^s leur Créateur par la parole et par r action.

Chapitre II. (F. 4 v° b in medio) ID^]A(^ ••


fl'f'^'kîh 1 a}(\^%

^n-fl •
ïir*%0' : ^flLie.4» -
hTCf- ••
tn^^^i^i: î AMr î flïHC

K- h9°ï*P*S ! rt^^'> I {Chapitre) deuxième : utilité. L'uti-


!

lité de ce livre pur, de nouveau, {consiste) en ce que lui-

même, pour {autant) qu'on en lit, démontre l'acquisition de


la délivrance d'Adam et {de) sa postérité de la captivité de
Satan.
Le récit de la chute d'Adam mérite d'être cité. (F. 6 r° a in

initio) (D-t-'^-nh •
h'iïl '
fl>•ft'^ /^J^ •
h/î-A. I ffl^Af î^h
'>^'^ •
Ar/iT^A l (DhM'CK^ •
Arh-^P^ •
WilC •
"TO-r •HT
fi-à •
r-ihà"t ':••
flj^n.A • nriii- • 9^1^ ••
j2-n.Ayi«»»- •
mh.
K-firh-c •
Â,^'flAl^ •
hrw-A- • àeoi : -îv^ : fliîhn.A" •
^nA
^ ï îil^W-A- ••
d0fl>- ï ©fl^Ki-fï • *?<{. î AôA •
n*^à\\^ •
1V^-

jE.n.A> : MltK-nrh-C •
/uîh'nAl^ : hnV \\00 : h^^a^-p :

'P't I lDie.n.A ••
hïi- f^-t- • \l^tn»(D-i: : fliniîil: •
fh9"C ••
h
IH.h'ilih.C • ïioo : Afl ' nAdîn*»^ •
hnv ^^hw:^ -.
hà?.

Vhf :•: flïKÇ'h'P î îl<w> : Th-TlAd î hl^fl^h-l-- î dÔ ' (D^-n^P s

AK^9" : ho» ••
jZ-ïhV- î HeKi'"4- • i*"ï"f flJhïhf 1 ©Afl • Xi
LES MSS. ÉTHIOPIENS DE M. É. DELORME. 19

'i^tD' ! îiî^Vl4- :: (Dïi'h ï +;^ (F. 6 r« b) A^> * ChCtao^ I fli

i-rt.?. hrff:/: r^-^, àx'ir* l [Satan) se cacha


'
1ï^ •
-lin • •-

alors (1) dans le corps d'un serpent et prit {cet) expédient


pour la perte [d'Adam et d'Eve). Il apparut à Eve avec des
paroles douces qui étaieyit remplies de ruse, et il lui dit :
« Pourquoi le Seigneur vous a-t-il dit : Ne mangez pas de

tous les arbres du paradis? » Elle lui dit : « Nous mangeons


de tous les arbres; cependant pour le fruit de l'arbre qui est
au milieu du paradis, le Seigneur nous a dit : N'en mangez
pas, afin que vous ne mouriez pas certainement. » // lui dit :
« Non certainement vous ne mourrez pas; mais le Seigneur

sait que, lorsque vous en aurez mangé, vos yeux s'ouvriront,


que vous deviendrez comme Dieu et que vous connaîtrez le
bien et le mal. » // Vexcita du désir de manger de cet arbre
et d\en) faire manger à Adam, afin qu'ils connussent le bien
et le mal. Lorsqu'elle se fut soumise {'i.) à ses paroles, le
désir de goûter (3) (le fruit) devint foi^t en elle avec une
pensée d^ orgueil; elle se hâta de manger de cet arbre et d\en)
faire manger à Adam. Ils outrepassèrent V ordre du Seigneur
et transgressèrent ses paroles. Ils devinrent leurs propres
meurtriers et ils fw^ent chassés de la terre du paradis vers la
terre de la souffrance.
A reproduire aussi est le passage suivant sur les miracles de
Notre-Seigneur. (F. 7 v° a in initio) fl)*J^ i
Ç['t'h9°^'t î
Îi7

4-^1- :•: (Ddx'PX ' ^fl • '^je. (Dh^nd : hÔ^4^^ '•


'h^'l î

ft/V- •
ATl'î'f: :•: flJ?-!!^ ••
H'î'f' : '^^î^'^'^ î (ûxi-f- •
-flH-'V ••

viA-j^ : . fl^^lA^l;^5: • XïoD î ^^1.7 .


.^n4'A"'^ .
aîiA ch

(1) M. à m. : donc. — (2) M. à in. : se fut inclinée. — (3) M. à m. : rfw goût.


20 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN-

ii-i-P^ti^-f-an. j (DK! (F. 7 v" b) ^ .-


M^^^'^a^ :•: Oï^'d
«V.^ . \\ao : ^rClfa^ ^^«wfriv (1) hr^
•'
^ît-t •
iih^ • •

"7* A 1 (2) (D^i'^ay' ^rj^'^* C"es^ surtout par les miracles


•• ••

que fit {Notice -Seigneur) que {les hommes) crurent : ouvrir les
yeux des aveugles; purifier les lépreux; faire se lever les
paralytiques; chasser les démons des malades; guérir les
{êtres) atteints de diverses {maladies) (3); gourmander les
vents; marcher sur l'eau; rassasier des milliers {de gens)
avec peu de pains; ressusciter les morts des tombeaux; {faire
d'autres miracles) qui ressemblent à ceux-là. Il a fait ces
miracles pour plusieurs raisons : la première (4) d'entre elles,
c'est afin que Satan regardât sa grandeur et sa puissance;...
la deuxième, c'est afin que sur^vint la punition sur ceux qui
avaie^it vu ces miracles, ne l'avaient pas suivi et s'étaient
éloignés de lui;... la troisième, c'est afm qu'ils fussent la force
de ceux qui C7^oiront en lui, l'énergie de leur dévotion et la
force de leur foi; la quatrième, c'est afin qu'ils conduisissent
ceux qui se converti7^ont de la perdition et suivront la justice.

Chapitre III. (F. 9 r" b in initio) «^Aft ••


A^C'iH' I a)^*'C''i't
'-

fi-i-P • a^K^ih^ •'


înn-c w-fcïfc 1 K'^-nn*
••
w-a» ^H. i -. •

{Chapitre) troisième : règle. La règle de ce livre illustre est


donc de le lire tout le temps.

Chapitre IV. (F. 9 r° b in medio) (D^'iKh s


îhKî^C^ I (D^ïi
9^0- •
H'i't: '•
aofcdx^ .-
hn-C «D'îïA I fflflï^lA •
(5) -WL
A riA^îr '
bCô 1 (D^C^*^ih •
ft-flh^ '-
Itxtïoo •.
^-rt-flh • tD-

J^^i- : 'n*'iiLfl •
4»^.ft ' ^ÙM ' (DtD-n-b^^ M: (6) {Chapitre)
quatrièyne : nom) de ce livre
signification. Signification {du
illustre l'Évangile. Évangile veut dire en langue grecque
:

et signifie : « prédication », car il a été prêché au sujet de


l'Incarnation du Verbe du Seigneur dans notre famille

(1) j6 est en surcharge. — (2) T* est en surcharge. — (3) M. à m. : les malades


variés. — (4) M. à m. : l'une. — (5) Le «d copulatif est en surcharge. — (6) f|

est en surcharge.
LES MSS. ÉTHIOPIENS DE M. É. DELORME. 21

{humaine) et {an sujet) de Vhabitation de r Esprit-Saint sur


nous et en nous.

Chapitre V. (F. 9 v" a in medio) (D^9^t\ -.


hî^h^'fr i œaow

1' ! ïflJëhA '^C.^o^ '


?i*1H?i> ï hî^W-A- : KCJ^d^ i flïrt<w

ira^ nhrhCR'ài' •
ih9C^^ l 6Îi9"Jiirai»- : *^C*ft : ©

HliV •
^J^>» •
AAfl>-A-ft :•: (D?,^4^ î ?t7h ! a^ft'^ : K'ir-C :

Crh^J*^ • (F. 9 v° b)flA^^ HHH.


œhll'l'i [•] fl>-A-^^ l s

hO' {Chapitre) cinquième : d'oii? Le fondement de ce livre


:•:

illustre est auprès du Seigneur grand et puissant. Il a quatre


rédacteurs : deux d'entre eux {font partie) des douze apôtres,
que Notre-Seigneur a choisis parmi tous les disciples et {qu')il
a appelés apôtres; ce sont Matthieu et Jean; deux d'entre
eux {font partie) des disciples des apôtres; l'un d'entre eux
est Marc : c'est lui qui fut le disciple de Pierre; Vautre est
Luc : cest lui qui fut le disciple de Paul. Ils ont même écrit
dans des pays éloignés {les uns des autres), {à) des époques
différentes {et) dans des langues diverses.

Chapitre VI. (F. 9 V b in medio) (Df^^{l .-


9"tl^Yl '<•
(D9^{i

'^h •
li-i-U ! <w»^^^ : hn-C « (1) iih^ : l-ilC ' 9>»UX • (D

'flOi* s A-tl '<' {Chapitre) sixième : but. Le but de ce livre


illustre {est) d'être excellent pour n'importe quelle œuvre et
n'importe quel cas, où il est besoin d'un peu de sagesse. En
effet, le but de ce livre illustre ainsi que son dessein {est) de
f noies) attirer vers la discipline de l'intelligence.

Chapitre VIL (F. 10 r° a in fine) (Dfi'(\ô '•


hCùh'ï' '-
*i1C ''.•
a)

(l) Ces quatre mots sont en surcharge.


22 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Tr^ l flIfl^ft'fc;^ • -tlfi *li*»«^ flJIfUC 1 [Chapitre)


••
: H^A
septième : divisions du i^ëcit. Les divisions du récit de ce livre
illustre {sont utiles). En effet, elles sont clawes et {elles
contiennent) en elles-mêmes une explication nette pour les
paroles et les faits.

b) Les dix canons d'Eusèbe et d'Ammonius.

(F. 10 r b in fine) œ-^M. '•


hCà (F 10 v" a) ft^ : ^ihO^ •

ït-ii- î -tu^a ••
K4"^C ! h'ia^^ •
îtKV I nh'idC'P •
h(\(D- •

A- î î^ftA.* 1 h'^t :•:


ï? • flJAg ! XflJë : hCdA^ I «^-feîPA :

r? î 9ë î AtCdA^' I '^C^A •
ëg ! mfli| : ^Cdft^ 1 /V-.*ft : r

hcùti^ '
hnje.^ •
nJiAh : oo?;:,hç^ ••
n^nT : eg î -g-i s k

^tl '•
-g-l hCdA^ I P-rh^ft : ^1 ! hCbîï^ 1 A^om6/ 6 c/es

joe/Z/s à cause desquels ont été fixés les canons


chapitres,
qu'ont établis les Pères illustres et saints Ammonius et
Eusèbe. Que leur prière soit avec nous! Amen. {Total) : il65
chapitres. Matthieu : 355 chapitres; Marc : SS6 chapitres;
Luc 34-3 chapitres; Jean : 232 chapitres. Nombre des grands
:

chapitres dans l'autre livre, en copte : {total) : 287 chapitres;


Matthieu : iOl chapitres; Marc : 51 chapitres; Luc : 86 cha-
pitres; Jean : 46 chapitres.
Les Dix Canons d'Eusèbe et d' Ammonius proprement dits
sont édités dans ROC, 1913, p. 314.

c) Lettre d'Eusèbe a Carpien.

(F. 11 r« a in medio) >ia)-A.'n[p-]A = h^Ck^^îh l (1) Mh

^ :•;: (D'h9°'ïi ••
hChh't •- 9°'}(\(\^ 'i' Eusèbe à Carpien. Joie

(1) Ms. : A-f^^C^yfi.


LES MSS. ÉTHIOPIENS DE M. É. DELORME. 23

eÀ santé à toi, iuon frère rjue j'aime, de ta part du Seigneur!


Ammonius d'Alexandrie avec beaucoup de diligence et de
soin a donc fait et laissé pour nous l'ouvrage : « Comment
concordent les Quatre Évangiles », puis {la liste des) cha-
pitres [= titres] des leçons.

d) Dissertation sur la concordance des Quatre Évangiles.

(F. 11 V- b in medio) ^H'B A^'Ci^ •:'


fih'i'i' • 'V'Tl^li' : fi*

ftao' tj: ^/[ : (WioD î jR^<(.4»J^ :•: Dissertation sur la concor-


dance des paroles des Quatre Évangiles. Alors que l'aide
{du Seigneur les) suivait, deux seulemeyit d'entre les apôtres
ont donc écrit l'Évangile ainsi que deux de leur suite : l'un,
le propre disciple de Paul; l'autre, de Pierre. Avec Jean et

Matthieu ils ont donc écrit les Évangiles, sans rechercher la


gloire pour eux-mêmes, mais comme il convient.
A cette dissertation est ajouté un court résumé sur la rédac-
tion des Évangiles. (F. 12 v" a in medio) Oft^w : K-fl ' flJflïA

o^'iCl '(D'iT^fi^ i Au nom du Père, du Fils et du Saint-


Esprit, un seid Dieu. Gloire au Seigneur, principe des Évan-
giles!... (F. 12 v° b in medio) Rrh^?* ••
o(D'i1f[(D'^'} s flKUT-C î

A.A-^7 •
(DahU'^'i • ahà'm'i ï maM'i nnnhih ' ••
atohli
^ao^ : <^-fc{Pft : fl)"7C*ft '
/V-^ft •'
(D?-di'ill l- Les quatre
Évangélistes ont écrit {l'Évangile) dans des pays divers, à
des époques variées et dans des langues différentes. Ce sont
Matthieu, Marc, Luc et Jean. Vient ensuite la Notice sur
Matthieu VÉvangéliste, éditée dans ROC, 1913, p. 312, qui
forme le desinit du traité V Introduction aux Quatre Évan-
:

giles, que nous venons d'analyser.

{A suivre.) Sylvain Grébaut.

Neufmarché (Seine-Inférieure), le 2 Janvier 1911.


UNE MISSION EN ORIENT
SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV

Le ms. 2125 (Barb. lat.) de la Bibliothèque Vaticane contient


une copie des lettres pontificales de Pie IV (1559-1565). Les
fol. 180-186 v° et 187 v"-188 contiennent des lettres données en
1565 par ce même pontifie à propos d'une mission envoyée par
lui en Orient. Le but de cette mission, c'est lui-même qui nous
le dit dans sa lettre à son Nonce « Cum Michael et Neemas,
:

« dit lePape, Primates, sive Patriarchae, ut appellantur, ille


« Armeniorum in loco, qui Eccimiazin dicitur, hic Jacobi-
« tarum, in oppido Merdin, résidentes, missis ad Nos literis,
« et Nunciis suis, communionem Sedis Apostolicae sese expe-
« tere, eique debitam obedientiam una cum his, quibus prae-
« sunt, praestare paratos esse ostenderint, Nos, de tua fide,
« solertia, industria multum in Domino eorum
confisi, ad
« voluntatem certius explorandam, et fidem cognoscendam
« [tej Nostrum, et Sedis Apostolicae Nuncium, tenore praesen-

« tium, constituimus, et destinamus, tibi in virtute sanctae


« obedientiae mandantes, ut primo quoque temporead ea, quae
« diximus, exequenda te conférasVolumus quoque, et
« in eadem obedientiae virtute mandamus
ut in eodem itinere
« invisas venerabiles fratres, Nicolaum, Nescivanae in Arme-
ce nia majore Archiepiscopum, et Petrum Maronitarum, atque
« Abdissu de Mussal, in Assyria, Primates, sive Patriarchas. »
Il ne serait donc pas inutile de faire connaître ces lettres pon-

tificales aux lecteurs de la ROC


qui s'intéressent à l'histoire
des Églises Orientales. Aussi avons-nous préféré en donner
dans cette même Revue la publication textuelle, en suivant l'or-
dre selon lequel elles sont insérées dans le manuscrit de la
UNE [ISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV. 25

Vaticane, sans suivre pourtant, toujours et partout, la ponc-


tuation du copiste.
La première lettre, écrite le 10 mars 1565, est celle par la-
quelle le Pape constitue Nonce Jean-Baptiste évêque des Abys-
sins domiciliés en l'Ile de Chypre. Abyssinien lui aussi, mais
élevé et formé à Rome, Jean-Baptiste a été sacré évêque à
l'occasion de cette mission pour mieux remplir son mandat et
avoir plus de crédit et d'autorité auprès des susdits Prélats,
ainsi que le Pape lui-même le dit dans sa lettre adressée à Mi-
chaël, Patriarche des Arméniens (let. n. III).
La deuxième lettre est adressée à Nicolas, Archevêque de
Nescivana de la Grande-Arménie. Elle porte la date du 23 fe-
rler 1565. Le Pape y déclare avoir donné à Jean-Baptiste l'or-
dre de visiter en son nom Nicolas, son clergé et son peuple. De
plus le Pape envoie à Nicolas, par l'intermédiaire de son Nonce,
les Décrets portés par le Concile de Trente et lui prescrit d'en
accepter quae ad fidem pertinent ».
« ea,
C'est à ce même Nicolas que Pie IV avait écrit, trois ans
auparavant, c'est-à-dire en 1562, et lui avait ordonné d'envoyer
au Patriarche des Chaldéens, Abdissu, un homme versé dans
l'étude de la langue syriaque et les sciences ecclésiastiques.
Cette lettre de 1562 fut publiée parRaynaldus (I).
La troisième lettre fut écrite le 22 février 1565 à Michaël,
Patriarche Arménien de l'Obédience (Catholicat) d'Etchmia-
dzin (Eccimiazin) (2). Il s'agit de Michaël de Sébaste (ou de
Sepastatzi), qui a été Coadjuteur de son prédécesseur immédiat,
Stépanos V, de 1542 jusqu'à son élévation au siège patriar-
cal (3). Or il a été nommé Patriarche, croyons-nous, avant
1564, parce qu'il avait écrit, comme Patriarche, à Pie IV une
lettre datée du P'' avril 1563, et qui commence ainsi : « A porta
« Eccimiazin, et ab omnibus Sanctis commorantibus, et a
ibi

« cunctis Archiepiscopis, et ministris illius loci, et a Michaele

(1) Continuât. Annal. Baron., ad an. 1562, n. 30.


(2) La nation Arménienne, qui compte trois millions d'hommes, a actuelle-
ment sept hiérarchies différentes : les quatre Catholicats indépendants d'Agh-
tamar (1113), de Jérusalem (1311), de Sis en Cilicie (1441) et d'Etchmiadzin
dans la Grande-Arménie (1441), les deux Patriarcats uni et non-uni de Constan-
tinoplc et l'Archevêché autonome de Léopol en Autriche (L. Petit, Diction, de
Théol. cath. Vacant- Mangenot, au mot « Arménie », col. 1505).
(3) L. Petit, 1. c, col. 1905 et 1924.
26 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

« Patriarcha, et ab omnibus fratribiis dilectis, qui omnes simul


« dévote osculamur pedes Patris nostri S. Pii IV, qui vere
(f Petrus est », etc. (1). De plus les lettres envoyées par le

même Patriarche à Pie IV en 15G2 et la réponse du Pape à


ces lettres (2) montrent que Michaël était déjà Patriarche à
cette époque, puisqu'il en appert qu'il demande au Souverain
Pontife de le confirmer : (( sperantes ac petentes, écrit le Pa-
triarche, ut confirmetis et reno vêtis Condacium nostrum (3) ».
Le Patriarche Michaël envoie à Rome, le 20 mai de l'an 1562,
Abgar, accompagné de ses deux fils Sultan et Alexandre, et :

les charge de présenter, en son nom et au nom de son peuple, la


soumission et l'obéissance au Pontife Romain et de lui deman-
der de le recevoir dans la communion du Saint-Siège. Arrivé à
Chypre, Abgar écrit une lettre au Patriarche. Or ce dernier, ne
recevant plus de lui après cette missive aucune nouvelle,
s'adresse directement à Pie IV par sa lettre de 1563 pour lui
demander si ses envoyés étaient arrivés auprès de lui (4).
Abgar était, en effet, arrivé à Rome avec ses compagnons. Il
y a émis au nom des Arméniens une profession de foi aussi
importante que solennelle, écrite le 10 novembre 1564 par lui
et par le prêtre Alexandre, son fils. La traduction en latin de
cette profession de foi est publiée par Raynaldus (5).
Après quoi, Pie IV a répondu aux lettres du Patriarche par
sa lettre de 1565, dont il s'agit, et lui a envoyé l'évêque Jean-
Baptiste en qualité de Nonce Apostolique.
La quatrième lettre porte la date du 23 février 1565. C'est
une lettre adressée par le Pape à Abdissu, patriarche des
Chaldéens (6). Élu patriarche en 1555 par son clergé et son

(1) Raynaldus, up. cit., ad an. 1564, n. 51.


La réponse de Pie IV
(2) est celle dont nous parlons ici et que nous publions
aujourd'hui dans la ROC.
(3) Le mot « condacium » est un mot Arménien qui signifie : bulle, bref,
décret (A. Balgy, Hisloria Doclrinae catholicae inter Amenas, p. 165; Raynal-
dus, op. ad an. 1564, n. 51).
cit.,

(4) Raynaldus, op. cit., ad an. 1564, n. 51-52.

(5) Op. cit., ad an. 1564, n. 52.

1^6) En 1551, à la mort de Siméon V, une scission éclata dans la nation Chal-
déenne et en bifurqua le Patriarcat. Deux Patriarches, en effet, succédèrent au
Patriarche défunt Siméon VI Bar Mama et Jean Sulaka. Ce dernier se soumit
:

au Souverain Pontife et vint à Rome où il fit le 10 février 1553 sa profession de


foi aux pieds de Jules 111 qui le proclama, le 9 avril de la même année, Patriar-
UNE MISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV. 27

peuple, Abdissu était venu à la Ville Éternelle à Tépoque du


Concile de Trente et y avait reçu \epallium et professé sa foi
et sa doctrine exprimées par lui en langue Chaldéenne, inter-
prétées ensuite et traduites en latin. Cette profession de foi,

écrite de samain, est datée de Tan 1562. En outre le Patriar-


che, ne pouvant pas prendre part au Concile de Trente, a dé-
claré par écrit qu'il était disposé à accepter tous les Décrets
qui seraient portés par les Pères ainsi qu'il acceptait tous les
Conciles OEcuméniques et qu'il y adhérait pleinement. Il a
affirmé sa déclaration par serment et a promis de rester, lui,
ses évêques et son peuple, en parfait accord avec l'Église
catholique (1).
L'original syriaque de cette profession de foi, copié par le

R. P. S. Giamil sur l'autographe conservé à la Bibliothèque


Vaticane (ms. syr. Vat. n. 99), a été édité par lui (2).
Pie IV fait allusion à cet événement dans les lettres que nous
publions. Il rappelle, en effet, au Patriarche sa promesse, faite
en 1562 sous hi foi du serment, et raconte à l'Archevêque de
Goa par sa lettre de 1565 (n° V) qu'il a donné, lui-même, le
pallium à ce Patriarche qui était venu « abhinc circiter trien-
nium, communionis Ecclesiae Romanae obtinendae causa, ad
Sedem Apostolicam usque ex Assyria ». Cet événement est

aussi relaté par la lettre du Pape adressée en 1565 à l'Évêque


de Cochin, lettre que nous publions ici sous le n" VI (3).

che des Chaldéens. Le premier, c'est-à-dire Siméon VI, gouverna ceux de la


nation Chaldéenne qui étaient restés Nestoriens. ;Abdissu fut le successeur im-
médiat de Jean Sulaka (Assemani, Bibl. Or., t. III, p. II, pp. 164-166, 407, 412).
(1) Panvinius, De vit. Pontifîcum Roman. [Vita PU IV), p. 413; Raynaldus,
op. ad an. 1562, n. 28-29; Assemani, Bibl. Or., t. 1, p. 536 sq.; t. II, p. 557;
cit.,

t. 1, p. 621; Le Quien, Oriens Christ., t. II, col. 1159-1160. Le


111, p. patriarche
montre dans sa déclaration toute l'étendue territoriale de sa juridiction et y
énumère les Évêchés et Méti-opoles qui relèvent de son Patriarcat.
(2) Geminae relationes inter^Sedem Apostolicam et Assyriorum Orienlalium seu

C haldaeorum Ecclesiam, nunc majori ex parte primum editae, historicisque


adnotalionibus illustralae. Cura et studio R. mi Abbatis Samuelis Giamil, etc.
Roma, Erm. Loescher, 1!J02, in 8°, xi.vui-648 pages, p. 41 et seq
(3) Les trois lettres pontificales que nous venons aujourd'hui publier dans la
ROC, c'est-à-dire celles que Pie IV à adressées au Patriarche Abdissu, à l'Ar-
chevêque de Goa et à l'Évêque de Cochin, ont été publiées par le P. Giamil
[op. cit., p. 69-73). IMais le P. Giamil n'a pas copié ces lettres sur les originau.x;
il les a copiées sur une copie conservée aux Archives Vaticanes {Arcliiv. Cas-

tel. Armad., Vil, caps. V, n. 9).


28 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Il s'agit dans la lettre adressée par le Pape à Abdissu de


l'Archevêque Abraham, qui vint à Rome a la suite de graves
démêlés qui surgirent entre lui et le Métropolite Joseph. C'est
qu'en effet ce dernier, ordonné et nommé Métropolite des
Malabares par Abdissu, a été ensuite accusé de nestorianisme
et exilé au Portugal. Les Malabares prièrent alors le même
Abdissu de leur donner un autre Métropolite, ce que fit le Pa-
triarche en leur envoyant le dit Abraham. Mais le Métropolite
Joseph trouva enfin le moyen de se délivrer de l'exil et de re-
tourner à son siège. Et à peine arrivé en Malabar, il chercha à
en expulser Abraham et obtint du Vice-Roi qu'il fût renvoyé.
Abraham se rendit alors auprès d'Abdissu qui lui conseilla de
prendre le chemin de Rome. Abraham, armé de lettres de

recommandation, écrites par le Patriarche au Pape, vint à


Rome (1) et fut reçu par Pie IV. Voilà pourquoi le Pape écrivit
ses lettres à Abdissu, à l'Archevêque de Goa et à l'Évêque de
Cochin. Ce ne fut donc pas sous Pie V, comme le dit le célèbre
Assemani (2), que cet événement eut lieu, mais ce fut Pie IV,
ainsi que les lettres pontificales le montrent, qu'il reçut Abra-
ham en question.
Les susdits Joseph et Abraham furent les derniers évêques
indigènes des Syriens de Malabar, qui n'ont plus été gouvernés
par des évêques de leur jusqu'à l'année 1896 (3). Léon XIII,
rite
par le Bref « Quae sacrae » du 26 juillet 1896, confia
rei
les fidèles Syro-Malabares à des évêques indigènes de rite
syriaque.
La septième lettre, écrite le dernier jour de février 1565, est
adressée a Neemas (ou Nehemes ou Nehematalla), Patriarche
Jacobite, connu sous le nom d'Ignace XVII (4). La conversion
de ce dernier à l'Église catholique a été, ainsi que nous l'avons
dit, l'une des causes de l'envoi de Jean-Baptiste en Orient,
muni de cette lettre pontificale écrite au Patriarche. Mais
Neemas n'a pas persévéré dans la foi. Non seulement il a aban-

(1) Assemani. Bibl. Or., t. III, p. II, pp. 165-166, 446-447; Le Quien, Oriens
Christ., II, col. 1280; Giamil, op. cit., p. 31-32; /ÎOC, t. XVII, (1912) p. 80.

(2) Bibl. Or., III, p. II, p. 165.


(3) R. Janin, dans Echos d'Orient, an 1913, p. 532-534.
(4) Assemani, Bibl. Or., t. I, p. 536; t. Il, Dissert, de Monoph.. n. VII et
p. 482.
UNE MISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV. 29

donné le Catholicisme, mais il a complètement renié la foi chré-


tienne par l'apostasie. Déchu, à la suite de ce crime, de la di-
gnité patriarcale, il est même venu
venu à résipiscence; il est
à Rome pour dans la com-
faire sa pénitence et se faire recevoir
munion de l'Église. C'était sous le Pontificat de Grégoire XIII.
Il était encore à Rome lorsque Léonard Abel, Évêque de Si-

don, fut envoyé en mission par Grégoire XIII auprès des di-
verses communautés chrétiennes de l'Orient. Le Patriarche
Jacobite était alors Ignace XVIII, frère du Patriarche déchu (I).
La lettre VIII (23 février 1565) est adressée au Patriarche
Maronite. C'était Moïse Ackari, qui a été Patriarche des Maroni-
tes de 1524 à 1567 (2).
Cette lettre, que nous publions dans la ROC, manque dans le

« Bullarium Maronitarum » publié en 1911 par le R. P. T.


Anaissi (3).

Rome, le 28 décembre 1913.

Pierre Dib.


fol. 180
*Venerabili fratri Joanni Baptistae, Episcopo Sancti Salva-
toris in Cypro, Nostro, et Sedis Apostolicae in Armenia, et
Orientis partibus Nuncio.

Venerabilis Frater, salutem etc.


Cum Michael, et Neemas Primates, sive Patriarchae, ut ap-

(1) Assemani, loc. cit. Voir aussi le vol. 137-138 (fol. ?8 v) des Archives Vati-
canes (fond. Borghese; Ser. I) et l'Armad., XI, caps. 7, n. 7 (Archiv. di Castel.).
Voir aussi le vol. 124 d, fol. 282-283, Ser. 111, fond. Borghese des mêmes Ar-
chives. Voir aussi l'original d'une supplique arabe envoyée à Grégoire XIII,
conservé à la Bibl. Vat. (Ms. Vat. Arab. n. 48, fol. 63).
(2) Annales du Patriarche Maronite El-Douaïhi (1670-1704) au Ms. de la Biblio-
thèque Vaticane écrit en 1710 (Vat. Arab. 683, fol. 80 v° et 87 v"); voir aussi
Assemani, Bibl. Or., t. I, p. 522.
(3) Bullarium Maronitarum complectens bullas, brevia, epislolas, constiliUiones,
aliaque documenta a Romanis Pontificibus ad Patriarchas A ntiochenos Syro-Ma-
ronilarum missa. Roma, Max. Bretschneider. Via del Tritone, 60, in-8% 578 pages.
Prix : 15 francs.
30 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

pellantur, ille Armeniorum in loco, qui Eccimiazin dicitur, hic


fol. 180' Jacobitarum, *in oppido Merdin, résidentes, missis ad Nos lite-

ris, et Nunciis suis, communionem Sedis Apostolicae sese expe-


tere, eique debitam obedientiam una cum his, quibus praesunt,
praestare paratos esse ostenderint; Nos, qui pro commisso
Nobis officie, omnibus Nos esse novimus debitores, cupientes
eos, et populos illis subiectos ab erroribus, in quibus versari
dicuntur, abducere, et ad unitatem Ecclesiae Catliolicae revo-
care, atque ita, et divino honori inservire, et tôt animarum
precioso Christi sanguine redemptarum saluti consulere, ac
providere, de tua fide, solertia, industria multum in Domino
confisi,ad eorum voluntatem certius explorandam, et fidem
cognoscendam, eosque in tam sancto, et salutari proposito con-
firmandos, et fidem Sanctae Romanae Ecclesiae eiusdemque
caerimonias, ac ritus sacramentorum ecclesiasticorum edocen-
dos, [te] Nostrum, et Sedis Apostolicae Nuncium, tenore prae-
sentium, constituimus, et destinamus, tibi in virtute sanctae
obedientiae mandantes, ut primo quoque tempore ad ea, quae
diximus, exequenda te conféras; ac si, ut 'ostendunt, Ecclesiae

Romanae Primatum agnoscentes, ei debitam obedientiam prae-


stare, fidemque eius suscipere, et sibi subiectos docere, para-
fes eos esse repereris, volumus, ut libellos, quos tibi dedimus,
fideliter, et diligenter sibi per te interprétâtes, manibus suis
subscribant, et sigillis propriis obsignent, eorumque exempla
authenlica itidem subscripta, et obsignata, per fidèles Nuncios
sues tecum una cum mandalis idoneis venturos ad Nos mitti
cures.Volumus quoque, et in eadem obedientiae virtute man-
damus, ut in eodem itinere in visas Venerabiles Fratres Ni-
colaum Nescivanae, in Armenia maiore, Archiepiscopum, et
Petrum Maronitarum, atque Abdissu de Mussal, in Assyria,
Primates, sive Patriarchas, quae apud eos geruntur, per-
et iis,
abusus apud
spectis, si quos, vel in fide errores, vel in ritibus
eos repereris corrigas, et emendes; nisi si quid eiusmodi fuerit,
de quo Sedem Apostolicam duxeris consulendam. Commissum
igitur tibi a Nobis, Dilecte Frater, officium prompte animo,
alacrique suscipiens ad id obeundum accingere, ac Dei auxilio
Sede mitteris, patrocinio, ea fide,
fretus, et Beati Pétri, cuius a
fol. 181 Mntegritate, abstinentia, sedulitate, iisque virtutum exemplis
id exequi stude, ut quantopere Dei honorem, et liuius Sedis
UNE MISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV. 31

existimationem diligas, actiones tuae déclarent, pro piis obse-


paratam tibi a Domino merce-
quiis, ac laboribus tuis, propter
dem remunerationis aeternae, Nostram, et huius Sanctae Sedis
uberius gratiam acquisiturus.
Datum Romae apud S. Petrum etc. die X Martii M. D. LXV.,
;

Pontificatus Nostri anno sexto.

II

Venerabili Fratri Nicolao Archiepiscopo Nescivanae, in Ar-


menia maiore.

Venerabilis Frater, salutem etc.


Longissima, quibus disiungimur, maris, et terrarum inter-
valla, et itinerum, per tôt infidelium Provincias, pericula Nobis
facultatem eripiunt Fraternitatem Tuam saepe nostris literis
alloquendi, et ex tuis literis de tua incolumitate, tuaeque eccle-
siae statu cognoscendi quo fructu sane dolemus Nos privari.
:

Sed qui locis distamus, spiritu copulamur. Hoc autem tempore


oblatam nobis occasionem esse gaudemus mittendi in istas
partes Nuncii Nostri, cujus mittendi causam attulit Patriarcha
Armeniorum, ut vocatur, in loco qui Eccimiazin dicitur, rési-
dons. Scito enim illum, superiore anno, misisse ad nos Nun-
cium, et Oratoremcum literis, per quem significavit Nobis de-
siderium suum obtinendae Communionis Nostrae, ac Sedis
Apostolicae, cujus Primatum agnoscere se ostendens, ei humi-
liter se cum clero suo subjicere, et obedire velle professus est.
Itaque nos ad explorandam certius mentem, et voluntatem
eius, misimus Venerabilem Virum Joaniiem Baptistam Abys-
sinorum, Cyprum Insulam incolentium, a Nobis coiistitutuin
Episcopum, opportunis mandatis, et facultatibus instructum;
eique mandavimus, ut in eo itinere Fraternitatem etiam tuam
invisat, teque, et dilectos filios clerum, ac populum tuum
Nostris verbis salutet, vosque omnes diligenter. Quia vero pro
ecclesiarum omnium sollicitudine, et cura Nobis commissa ve-
hementer cupimus, te, et clerum, ac populum tuum salutarem
dûclrinam S. R. E. integram, illibatamque retinere, etsi credi-
mus vos fideliter in ea persistere, et eos ritus diligenter, ac
dévote * observare, quos ipsa Komana Ecclesia servat, vobisque *
foi. isi'
32 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

servandos tradidit, tamen, si quid aliqua correctione egere ipsi


Episcopo visum fuerit, poteris ac debebis pia ejus monita, salu-
briaque consilia tanquam Nostra suscipere. Fuit enim jam inde
usque a puero alumnus Ecclesiae Romanae, eiusque ritus, ac
ceremonias optime didicit. Debes autem Nobiscum una preces
ad Deum, Frater, assiduas fundere, ut dictus Patriarcha una
cum clero, ac populo suc cum bac Sede sese coniungat, eiusque
fidem suscipiat. Ad quam coniunctionem, et unionem perficien-
dam scimus charitatem [tuam] non esse hortandam a Nobis,
ut divini lionoris, et animarum salutis causa, quicquid poterit,
studiis conférât, consiliisque suis ipsum Nuncium nostrum
juvet. Accipies ab eo librum Decretorum Sacrae Oecumenicae,
et generalis Synodi Tridentinae, quae, necessitatibus Ecclesiae
ita flagitantibus, Nostra cura, et diligentia nupercelebrata, et,

Deo favente, féliciter est peracta. Cujus Nos décréta auctoritate


apostolica confirmavimus ,et ab omnibus Chrisli fidelibus
suscipi, observarique praecepimus. Proinde tu quoque ea,
quae ad fidem pertinent, suscipere, ac servare debebis. Omni-
potens, et misericors Deus, te, Dilectissime Frater, et clerum, ac
populum tuum crantes pro Nobis incolumes custodiat, et ea
vos patientia, atque virtute tribulationes, et angustias, quas, eo
permittente, suffertis, ita perferre concédât, ut pro brevibus
laboribus aeternum vestrae constantiae praemium ab eo acci-
pere mereamini.
Datum Rornae apud Sanctum Petrum sub annule Piscatoris,
die XXIII Februarii M. D. LXV., [Pontificatus Nostri] anno sexto.

{A suivre.)
LÀ VERSION SYRIAQUE DE L'HISTOIRE
DE JEAN LE PETIT
irm}{\).

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(1) A ^ ^^. _(2)A + cn^.


(Ij Voy. ROC.y 1912, p. 343; 1913, p. 53, 124, 283.
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34 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LA VERSION SYRIAQUE DE l'HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 35

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36 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 37

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(24) ps^ |jL**^o A. — (25) otc^so; A. — (26) A -|- loo,. — (27) o,i!0>.^

A. — (28) ,,;6oLia^ ips^œ A. — (29) iv:*j^ A.


38 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 39

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40 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT, 41

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U.-^-^ lï^so A. — (51) oo, p. — (52) N^^^o p. — (53) kio^o^o A. —
(54) \^iou,p; p. — (55) wCH ^ w», ov:»:^ p. — (5G) po( .\^i^ p. — (57) o»
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42 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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(58) ^ iioo; A. — (59) o,t6^ A. — (60) po,îa= À. — (61) A + .k^}

Vîa*^ ^to. — (62) A * ab ^^/.— (63) -0,0.1.^0 A. — (64) y^x^^ ^a., A.


— (65) pv^î A. — (66) -OV.VÛ A. — (67) iv^^ol^ A. — (68) ^,00* P. —j^i

(69) A + pxt. — (70) -^ai^i^^^ PW3 (sic) A.


LA VERSION SYRIAQUE DE l'HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 43

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A. — (80) ^,^ A. — (81) j,^t P. — (82) A + — v.^/. (83) v^^ A.
44 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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(84) P * wo,oI^/. — (85) 1^ A. — (86) A + ^o,. — (87) ^oo^; iJ-^aa^


A. — (88) i^ooo A. — (89) A * u^^. — (90) ^ooitou^id^ o.'i^ A. — (91) ^t^u A.
LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 45

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^9 p] *:*|b99a^ )ooi v2Lmj )Iqjl^cuoi^ U/ ^^o ^^ oiio^

(92) A * les trois yods de la lin de ces mots. — (93) ^0,^1./ A. —


(94) A + Pu f^.. — (95) ^,oî;o A. — (96) .roo-^aa, p.
46 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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(A. loi. 112 v) .'^'^)[)L-w^a-jL ij-.;! )lo j.v>.ot^ oilo-iCLso

.ovJLiw^a^ ^^ JLiIbo «Jua^o .ot^^o ) .... .» » ^ Xol^ '^.iu^i/o

^l ^K^/ Ub, U^-'h, -.oC^; vQ-^^o|-^ vpo po/î ^/

^ ^t^o/î v0^o>»^QJ>; yof^ ooij .>j» ^V ^ .. 0/ JLjioto .15

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oi!^9 )j;o(a.iJ^; ^/ .vQJ^ ytvit» ^oiqjl-w.iJo oilVK-».io

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), L,„?> %o ,>«9 99K.JLJ0 "^t^o ^KsKj jL^ )po9 )^^co{ ^x:bo

(97) A + )°°i- — (9^) A -]- )oo,. — (99) Les mots entre crochets sont
grattés dans le manuscrit P et on lit en marge : pLio-opo jio 00, NoSlD
1;

(sic) ^r^^^a; ItsJL^^xs ^ûDOjJomi. p.ao) ww-j» ^io ooi. — (100) ipotsJO A.
(101) ^îo^ta^i A.
LA VERSION SYRIAQUE DE l'HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 47

JLjiab./ .w^i Q-^;l|? -'l'o^J ^JL-^Q». f.^1 )ooi po/; Uai-/o

y^/ .JJsl^ )t-^ ^'^Jls yOsK-^Vo/ oiojlo .(.^v^b^iLi^â^ )j/j

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V00|.-K~./ ^^*''-'^-J^oij .^-V^/ ^^ ^'•>--î ^•^Z VOOOMO

^^s^-d )jL30(o .jia^j ^A^a^ )a..«^.oo ) •> .'^ •> jL^/ 0019 ) V i
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)jV-^>-io ^o;; oiKJb.^ (A. f. 113 r) ^-JS^ ^^^^^


)e^xlo

(102) iNViojLioo A. i.ire — (103) A


|i.aj..^o. — (104) -|- |N.ûi>3. i-ii.. A. —
(105) A + ^/o iio-H^^;. — — (107)
(106) vrj^ P. ^vûla.o ^oov^; p. —
(108.) A * po, p«ùoo, — (109) ^o, A. — (110)
iJvjLo; A, wooiutLo
48
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REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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.)Lju»f^ 01...M090 ^«oiQ.^/ yoL-^ ^%>«^ ^o )K^9olo JK^o^laI

(lllj iLcii^ A. — (112) P *


^-uL^xic. — (113) ^i^^^jo A. — (114) A *

^toj ).^^^ ^^o. — (115) A * depuis po, iv^ooco^o. — (116) P * les trois
derniers mots.

TRADUCTION

Le bienheureux abba Jean les quitta rempli d'une joie grande et spiri-
tuelle.Comme de coutume, il s'écarta un peu, et la nuée le reçut, l'em-
porta au-dessus de la terre et le déposa en dehors d'Alexandrie. Quand il
entra près du patriarche, il lui indiqua ce que sa route avait été et ce
que les saints lui avaient dit. Il fit réunir tout le peuple, les prêtres, les
LA VERSION SYRIAQUE DE l'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 49

diacres et aussi les évêques qui se trouvaient là en ce jour (i). Tout le


peuple entra au temple et ils commencèrent à faire là, fête, c'est-à-dire la
dédicace, de cette église. Au milieu de la nuit, tout à coup, une grande
lumière brilla dans Téglise et y exhala une odeur douce et suave; les
lampes vides elles-mêmes qui y étaient pendues s'allumèrent, et une
grande lumière parut au-dessus de la ville. En conséquence tout le peuple
crut à la bénédiction de l'arrivée des saints, ou plutôt {[iSIXom oi) ceux-ci
vini-ent et apparurent face à face au patriarche et il fut béni par eux. Et
tous ceux de cette foule qui en furent jugés dignes, eurent la consolation
de les voir, et ils aidèrent le patriarche à faire la dédicace de l'église et
leur vue fut connue des évêques, des prêtres et des frères qui étaient pré-
sents et tout le peuple, d'une seule voix, donna louange à Dieu. Ensuite
le patriarche s'approcha et communia la foule : des signes et des prodiges
innombrables apparurent en ce jour dans l'église beaucoup de malades :

furent guéris, des lampes demeurèrent allumées sept jours et sept nuits
sans huile et sans eau la lumière et le parfum agréable demeurèrent
;

longtemps dans l'église.


[Quand apparut l'iniquité du concile maudit de Chalcédoine, lorsque
l'impiété qu'il enseigne fut révélée ainsi que l'apostasie qu'il créa, la grâce
et le don de guérison furent enlevés parce que ce concile renia le don
céleste et s'écarta du chemin de la vérité. Alors s'accomplit ce qui est
écrit (2) Mo)i esprit )ie demeurera pas dans, ces hommes, parce qu'ils sont
:

chair (3)J. Lorsque cette fête fut terminée, saint abba Jean fut béni par le
patriarche, il retourna en paix à son monastère et il fut reçu avec grande
joie par les frères; il commença à raconter son voyage aux frères et il
leur dit « J'avais entendu dire autrefois qu'il y avait beaucoup de monde
:

à Alexandrie et, en vérité, ô mes frères, je n'y ai vu que le seul patriar-


che. » Les frères furent dans un grand étonnement et dirent « Comment :

(àpa)! La ville sacerdotale d'Alexandrie est-elle détruite et privée de ses


habitants? » 11 leur dit : « Il n'en est pas ainsi, mais, comme je l'ai dit, je

n'ai pas laissé mes pensées et ma volonté me dominer pour lever les
yeux sur tout et regarder les hommes, aussi je n'ai vu le visage de per-
sonne, si ce n'est le patriarche seul; je n'ai pas été attiré ici et là et je n'ai

(1) La présente anecdote, relative à l'égiise des trois enfants, figure encore
dans une vie de Jean le Petit, écrite en dialecte sahidique, et dont M. Améli-
neau a édité les deux fragments conservés, loc. cit., p. 414-425. Il n'y est pas
question de la nuée qui emporte Jean; il revient à pied et il est reçu à Alexan-
drie par l'archevêque, avec tout le clergé, les amis du travail et presque toute
..

la ville .. M. Amélineau suppose, p. 421, note 9, que les « amis du travail « sont
les moines. Ce sont en réalité des laïques « zélés », célèbres, à Alexandrie à la fin
du V" siècle, cf. Pair, or., t. Il, p. 26. La vie sahidique contient une plus
ancienne rédaction, sur laquelle Zacharie a brodé par composer celle que nous
traduisons.
(2) Gen., vi, 3.

Les phrases entre crochets ont été encadrées dans le manuscrit P et une
(3)
main récente a ajouté en marge « Maudit celui qui a écrit cela au sujet du
:

saint concile de Chalcédoine qui aime la vérité et détruit le mensonge. »


ORICNT CUKÉTIEN. 4
50 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

vu personne du ne convient pas au moine d'errer, et il ne doit


tout; car il

s'appliquer qu'à ce qui lui est utile; il aura grand soin de purifier son

cœur et ses pensées, parce qu'il est le temple de Dieu et le temple (vao;)
du Saint-Esprit. » Lorsque les frères comprirent le but de son discours,
ils confessèrent et louèrent Dieu, et ils le quittèrent, avec beaucoup de

profit (I).
13. Il se retire a Qolzoum. —
Saint Jean marchait de vertu en vertu,
comme l'a dit leprophète David, car il s'était fait lui-même un exemple
devant les hommes pour qu'ils imitassent sa conduite, et il les poussait à
poursuivre la perfection de toute leur force. Après que ce saint abba Jean
fut revenu d'Alexandrie à son monastère, il arriva que les barbares se
fortifièrent dans le désert, leur méchanceté envers les moines s'accrut: ils
les frappèrent et les tourmentèrent partout où ils les rencontraient; ils
détruisaient aussi et ils pillaient leurs saintes retraites (2). A cette vue,
le saint prit à cœur de Notre-Seigneur qui dit dans l'Évangile
la parole :

Lorsqu'ils vous persécuteront dans cette ville, fuyez dans une autre (3).
Cela arriva par un effet de la Providence divine, afin que, par ses mains,
le salut s'étendît aux âmes de beaucoup car, dans le pays où il allait, il
;

y avait un reste de paganisme et d'idolâtrie qu'il devait extirper. Lorsque


le départ du bienheureux fut décidé et qu'il eut pris sur lui d'émigrer de

son habitation, à cause des barbares, cela causa une grande douleur aux
frères et au reste des moines; ils se réunirent près de lui en disant :

« Fais-nous connaître l'endroit où tu vas, ô notre père. Est-ce que (apa) tu

as peur des barbares? » Il leur dit c Au nom de Notre-Seigneur Jésus


:

Christ et par la vertu du Saint-Esprit je ne crains pas; mais le bien parfait


et acceptable devant Dieu consiste en ce que personne ne cherche son
seul salut, mais encore celui de son frère et de son compagnon. Le bar-
bare, bien qu'il soit séparé de nous par la foi, n'en est pas moins un
homme comme moi, créé à l'image de Dieu. Si je demeure ici, il viendra
me tuer, et il entrera, à cause de moi, dans la Géhenne, et il sera sup-
plicié. Il me parait que je ne dois pas me dilater dans le bien et être
cause que celui là sera tourmenté en mal. » Telle fut la cause pour
laquelle le bienheureux abba Jean quitta son monastère et personne ne
put l'en empêcher. Il partit et il alla demeurer dans le saint désert d'abba
Antoine, à un jour de distance de Qolzoum, dans une caverne qu'il bâtit
et construisit avec des pierres, au sommet d'un rocher, au-dessus du
fleuve des eaux, comme il s'était trouvé dans son monastère auparavant.
Il y trouva le repos, car il louait et confessait Dieu, et, avec intelligence,
il augmentait chaque jour ses belles actions, Dieu, qui ne s'éloigne pas de
ses serviteurs ni de ceux qui le craignent et qui font sa volonté, lui envoya
un homme séculier, pur, craignant Dieu, qui le visita et s'occupa de ses
affaires. Cet homme était de Qolzoum même; il avait une grande foi dans

(1) Voirie texte grec de cette ancedote, ROC, 1908, p. 53. Cf. Ibid., 1913, p. ilO.
(2) On sait qu'une incursion analogue a obligé Arsène à quitter Scété en 395.
On pourrait peut-être adopter aussi cette date pour Jean.
(3) Matth.,,.\, 23.
LA VEUSIOX SYRIAQUK DE l'hISTOIRE DE JEAX LE PETIT. 51

les Pères et moines et surtout dans le bienheureux abha Jean; il


les

avait constamment recours à lui pour le salut de sa vie, car il était zélé
pour Dieu et pur dès son enfance, comme on le raconta à son sujet, il était
adonné aux jeûnes et aux prières, il avait beaucoup de vigilance sur lui et
sur ses actions; des faits remarquables et des révélations de Dieu étaient
aussi sur lui. A toutes ses perfections que nous venons d'énumérer, il
ajouta le service du saint abba Jean et les courses pour son service. 11 le
visitait (1) un jour par semaine, le dimanche. Il arrivait que saint abba
Jean entrait à la ville et il était cause d'un grand profit d'amélioration pour
ceux qui étaient aftligés de diverses maladies. Le saint abba Jean s'occu-
pait de déraciner l'erreur de l'idolâtrie qui subsistait dans cette ville, il y
tendait par tous les moyens comme un soleil brillant qui éclaire ceux
;

(pli sont dans les ténèbres, telle était sa parole pour cette ville; il éclairait

les cœurs de ses habitants; il les conduisait et les dirigeait vers le salut
de leurs âmes chaque fois qu'ils entendaient dire qu'il était sorti de ce
;

désert pour les visiter, tous les habitants de la ville allaient à sa rencon-
tre, petits etgrands; ils s'inclinaient et ils étaient bénis par lui, et chacun
était secouru selon qu'il le demandait guérison pour les malades, déli-
:

vrance pour ceux qui étaient dans les péchés et salut pour ceux qui
étaient engagés dans l'idolâtrie, au point qu'il extirpa et détruisit toute
Terreur des idoles de toute la ville. Il délivra le cou de ses habitants du
joug du Tentateur et il le soumit au joug de la croix vivante de Dieu, au
point qu'il n'y resta (à lui résister) qu'un homme riche qui abondait en
possessions et en richesse. C'était un tyran au cou rebelle; il s'exaltait et
s'enorgueillissait de sa grande richesse et de ses biens; il avait de nom-
breuses idoles d'or et d'argent; il les honorait selon la volonté de son
père le Tentateur. Il affligeait beaucoup les chrétiens, surtout ceux qui
étaient revenus de l'erreur des idoles à la connaissance du Dieu vivant. Il
méditait le meurtre du saint abba Jean, et souvent même il le tenta,
mais Dieu sauva (Jean) de ses mains. Le saint abba Jean ne se laissait
pas troubler par cela, mais il pinait et il demandait à Dieu qu'il fût sauvé
et se convertît de l'erreur à la connaissance de la vérité. Lorsque Dieu
voulut le bien de celui-là, il lui envoya une maladie cruelle et un ulcère
fétide, au point que sa chair se corrompit et pullula de vers, .sa lumière
s'obscurcit à cause de la violence de la maladie au point que ses servi-
teurs tiraient de lui et jetaient des vers, tandis qu'ils priaient et pleu-
raient devant leurs idoles abandonnées, pour qu'elles l'aidassent. Cela ne
leur réussit pas, aussi sa souffrance augmenta, il ne trouva pas de repos,
les douleurs l'environnèrent de tous côtés et il approcha de la mort parce
quïl était comme un bois desséché. Tandis qu'il était dans ce supplice,
il s'éveilla comme d'un sommeil et il dit « .\menez-moi l'homme de
:

Dieu, Jean le chrétien, car c'est par ses mains que le soulagement m'ar-
rivera; il demandera à son Dieu de me sauver. » Quand il eut dit cela,
ses serviteurs, ses enfants et tous les gens de sa famille partirent et vin-

(1) Sic copte. Ma copie porte : • il nous visitait ».


j2 revue de L orient CHRETIEN.

rent au désert près du saint abba Jean. Lorsqu'ils frappèrent à la porte


de sa cellule, le médecin des âmes et des corps sortit près d'eux. A sa
vue, ils se prosternèrent devant lui et le supplièrent au sujet de la cala-
mité (arrivée) à ce malheureux, pour qu'il eût pitié de lui. Il leur dit :

« S'il n'abandonne pas toute l'erreur à laquelle il était attaché et s'il ne se


convertit pas à l'adoration de la sainte Trinité, il ne sera pas guéri. » Ils

s'en retournèrent et ils lui rapportèrent ce qu'avait dit saint abba Jean.
Il gémit devant eux et il dit « Qu'il vienne, qu'il me délivre de l'affliction
;

dans laquelle je me trouve et j'accepterai tout ce qu'il me commandera. »


Les serviteurs retournèrent pour rapporter ses paroles au saint. Abba
Jean se leva (et) alla avec eux comme l'un de ces apôtres qui furent
envoyés par Dieu pour le salut. Lorsqu'il arriva à son habitation, toutes
les idoles qui y étaient tombèrent et furent mises en morceaux; les
démons qui habitaient en elles s'enfuirent dans l'air en criant et disant :

« Malheur à nous, qui avons été chassés de tout endroit et de tout pays et

maintenant on nous a enlevé le lieu de notre demeure et de notre habi-


tation. » A cette vue, le saint abba Jean fut fortifié en Dieu et dans le Saint
Esprit: il se signa de la croix vivante contre les démons et il entra à la
maison jusqu'à ce que tous les démons se fussent évanouis et l'eussent
quittée et elle fut purifiée par la vertu de la croix vivante de Dieu, par les
prières du saint abba Jean. Le malade se plaignait à cause de sa souf-
france et disait « Aie pitié de moi et aide-moi, Seigneur. » Le saint prit
:

pitié de lui, et commença à le consoler, à le diriger et à l'instruire sur la


foi en la sainte Trinité. Celui-ci crut et dit « Je crois qu'il n'y a qu'un
:

Dieu, Créateur du ciel et de la terre et de tout ce qui s'y trouve, Père,


Fils et Saint-Esprit, Trinité adorable; l'une de ces trois saintes person-
nes (1), qui est Jésus-Christ, Verbe éternel du Père, qui lui est consubs-
tanliel avec le Saint-Esprit, s'est incarné à la fin des temps, pour notre
salut, de Marie^ Vierge sans tache et sainte, qui est Mère de Dieu, et il
fut homme en demeurant dans sa divinité et il n'est pas divisé après
l'union (des natures) il fut crucifié, il souffrit, il mourut, il fut enseveli,
:

il ressuscita d'entre les morts le troisième jour, il monta au ciel et il

siège à la droite de son Père et il viendra dans la gloire pour faire le


jugement et la justice. (Je crois) aussi au Saint-Esprit, qui est égal au
Père et au Fils en éternité, en essence (oùaia) et en puissance. » Quand il
fut fortifié dans cette foi, et qu'il eut renié de tout son cœur le Tentateur,
ses anges, les démons et les idoles qu'il adorait, alors abba Jean le bap-
tisa, au nom de la Trinité adorable, avec soixante-dix personnes de sa

maison, et ses fils et ses filles et ses serviteurs; tous furent illuminés de
la lumière de la vie nouvelle qui reposa sur eux par le moyen du saint
du Seigneur, d'abba Jean.
Il y eut encore là un grand prodige On raconte qu'au moment où il
:

monta du saint baptême, des écailles blanches tombèrent de ses yeux,


car sa maladie l'avait rendu aveugle, sa peau revint aussi sur lui, il dé-

(1) Ce inème mot syriaque traduit aussi « substance ••


et « hypostase ».
LA VERSION SYRIAQUE UE L HISTOIRE DE JEAN LE PITIT. 53

pouilla cette maladie cruelle et il redevint comme il était né d\i sein de sa


mère et comme s'il n'avait pas été malade. Les habitants de la ville et
tous les étrangers qui se trouvèrent là se réunirent et virent le prodige
qui avait lieu, tous louèrent et confessèrent Dieu et ils se réjouirent en-
semble en ce jour dans la maison de ce fidèle parce que leurs âmes
étaient délivrées de cette erreur, par le moyen de saint abba Jean. Cet
homme, qui était devenu fidèle véritable et craignant Dieu, distribua aussi
de nombreuses aumônes et fit des offrandes dans toutes les églises pour le
salut de son âme. Il brisa toutes ses images, ses statues et ses idoles, et
il en fabriqua des patènes (^lâXri), des coupes et des croix pour les
églises.

Lorsque saint abba Jean vit que toute la ville était purifiée de l'erreur et
de l'adoration des statues, ainsi que le salut qui avait lieu par ses mains
pour les habitants, il les recommanda au grand pasteur Notre-Seigneur
Jésus-Christ, comme le messager fidèle et droit, Paul, apôtre et saint, et
il partit pour aller à son monastère en emportant des fruits de joie qu'il

avait acquis par ses larmes et par son travail.


14. Sa mort. —
Quand il arriva en paix à son monastère et, avec un
bon viatique, à sa cellule, il comprit que le moment de sa mort appro-
chait. Que dirai-je de cet homme prodigieux, et de combien de milliers de
louanges ne devrais-je pas louer celui qui était le compagnon et lemule
des prophètes, des apôtres et des martyrs, ou plutôt (;xâX>.ov M) il fut apô-
tre courageux de nombreuses fois, en secret et en public; parce qu'il ne
cessait pas, tous les jours de sa vie, et qu'il ne se fatiguait pas du travail

de la perfection,parce qu'en lui fut accompli le bon plant qui


et
pousse et monte de la terre bénie et grasse qu'il ne cessait pas d'arroser
et de travailler, le temps de la moisson arriva, pour être porté dans les
trésors célestes où se trouvait son cœur depuis qu'il demeurait sur la
terre, comme l'a dit Notre-Seigneur Il désirait à chaque imtant d'être
:

délivré de cette vie et d'aller vers le Christ son maître (1) qui devait lui
donner le repos dans son combat. Il tomba dans une maladie, et son
corps fut affaibli. L'homme fidèle dont nous avons parlé était assidu près
de lui et augmentait ses bienfaits, depuis qu'il était malade; certaine
nuit qu'il était éveillé et attentif à son temps de garde,
vit venir le maî- il

tre de maison Tandis que (Jean) était accablé par sa maladie, Abba An-
:

toine (2) entra tout d'un coup près de lui, avec abba Macaire le grand et
abba Bamouyah (Bémouyéh), père de saint abba Jean; ils lui donnèrent la
paix, le réconfortèrent, le consolèrent, et fortifièrent son esprit par leurs
paroles spirituelles, comme par l'espérance de la vie nouvelle et de la
joie qui lui était préparée. Les Pères qui étaient près de lui entendirent
lorsqu'il lui fut dit « Réjouis-toi et exulte; que ton cœur se fortifie en
:

Dieu et sois prêt, parce que nous viendrons près de toi dans la nuit du
dimanche, pour te conduire avec nous à la vie bonne et bienheureuse,
selon le précepte de Notre-Seigneur. » Ensuite les Pérès le quittèrent.

(1) Cf. Phil., I, 23.

(2) Le copte ajoute « et le grand Djidjôi


: », p. 399. Ce nom est rendu pUis bas
dans le syriaque par Sisoès.
51 iu:vuE DE l'orient chrétien.

Lorsque vint le jour du vendredi, saint abba Jean appela Tliomme qui le
servait et il pour une certaine cause afin qu"il n'y eût
l'envoya à la ville
personne près de lui au moment de sa mort. Lorsque ce fut la nuit du
dimanche, au chant du coq, les Pères vinrent ainsi que la foule des anges,
avec honneur et gloire, à la rencontre de saint Jean, selon leur promesse,
pour conduire cette âme sainte du serviteur de Dieu, leur frère. Quand le
bienheureux les vit briller de cette gloire et de cette lumière, tandis
qu'un parfum agréable et immortel montait d'eux, il se prosterna devant
eux avec grande joie et, au moment même, il remit son âme aux mains
du Dieu vivant et il reposa en paix, le dimanche, le dix-sept de Tisri pre-
mier (octobre), selon le comput des Syriens, et, selon le comput des
Égyptiens, le vingt de leur mois de Babeh (1). La vie du saint abba Jean
fut de soixante-dix années son âme s'en alla ; au milieu de ces saints et
des anges jusqu'à ce qu'elle parvînt aux hauteurs élevées, sous la pro-
tection de la droite du Seigneur, près de la lumière qui ne passe pas et de
la vie qui ne cesse pas, à l'endroit dont il était digne, parce que Dieu
l'éprouva comme l'or dans le feu il monta pur et brillant, comme un bon
;

onguent qui n'a pas de tache.


Le vieillard qui le servait, sortit de la ville pour aller trouver le vieil-
lard abba Jean et voir son état, parce qu'il savait qu'il était mal. Quand
il arriva â: certain endroit, il entendit la louange des anges et la voix des
saints. leva le regard au ciel et vit les camps des anges et la foule des
Il

saints, ordre par ordre, qui louaient et chantaient, et saint abba Jean,
brillant de lumière, était parmi eux. Un homme de haute stature, remar-
quable et brillant comme le soleil, se trouvait au milieu d'eux et louait le
saint abba Jean. Lorsque cet homme il en fut
vit le prodige qui avait lieu,
dans l'admiration et il se prit à penser et à désirer savoir quel était le
sens de cette grande vision. Par l'ordre du Seigneur, il lui fut envoyé
un ange qui lui dit » Puisque tu désires connaître ce mystère, pour ton
:

avantage et pour celui de beaucoup, écoute bien ce que je te montrerai.


Ceux-là sont les anges de Dieu avec les foules des saints qui ont été en-
voyés par (Dieu) pour emporter de ce monde l'âme du bienheureux abba
Jean, pour qu'elle hérite de la vie et du repos dans la Jérusalem céleste.
L'homme qui louait Jean et qui était de haute stature, était abba Antoine
le grand et, après lui. abba Pacôme et abba Macaire avec le reste des
Pères qui leur ressemblent » ; et l'ange les indiquait (au vieillard) comme
du doigt vers chacun de ceux qu'il lui désignait jusqu'à ce qu'il connût
bien le tout, et
il lui dit « Tu as vu ces Pères; nous voulons glorifier Jean
:

avec eux et rendre avec eux héritier du royaume du ciel parce qu'il a
le

travaillé comme eux quand il était dans le monde et qu'il a marché dans

(1) Copte : " Paophi . — Si l'on maître d'Arsène


admet que Jean a été le

(voir Inlrod.), il y a chance qu'Arsène par


qu'il ait quitté Scété en même temps
ci'ainte des barbares, soit en 395. Le 17 octobre est -ensuite un dimanche en
398 et en 409. Il ne paraît pas que Jean ait été plus de trois ans à Qolzoum. II
serait donc né en 328, se serait fait moine en 346 (à dix-luiit ans), et serait
mort en 398.
LA VKRSIO.X SVRIAQUK DK L'hISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 55

leur voie. Toi aussi, qui l'as servi, tu es bienheureux d'avoir été jugé
diii:ne bénédiction et de l'honneur de Dieu et de ceux qui lui don-
de la

nent satisfaction. » Ensuite l'ange fut enlevé de près de lui et l'homme


alla au monastère du abba Jean et entra dans sa caverne; il le
saint
trouva agenouillé courbée devant le Seigneur, comme un
et la tête
homme qui prie et qui adore devant Dieu; de ce saint corps s'exhalait un
parfum suave et agréable. L'homme tomba sur ce corps et pleura d'un
pleur grand et douloureux; il l'enveloppa d'un vieil habit avec respect et
révérence, et il le mit à l'écart dans l'angle de la caverne. !1 courut à la
ville et il annonça la chose à ses habitants qu'il rencontra. Tous ensem-
ble, petits et grands, avec une foi fervente et un zèle parfait, sortirent au
désert près du corps du saint abba Jean ils pleuraient, se lamentaient et ;

se plaignaient parce que leur père et leur aide leur avait été enlevé.
Quand ils arrivèrent, ils mirent le corps du saint sur une bête de somme
et le firent entrer dans la ville comme un trésor de vie. Des prodiges
nombreux apparurent en ce jour en particulier il y avait dans la foule ;

un jeune homme possédé d'un démon Quand il vit le corps du saint, il


cria et il dit « Qu'y a-t-il entre nous et toi, ô Petit? Tu m'as tourmenté,
:

tu m'as affligé, tu m'as chassé de notre demeure. » Il s'élança, se jeta sur


le lit (funéraire) et tomba à terre; il cria comme un sanglier sauvage

d'une voix agressive, il ouvrit la bouche et Tesprit impur sortit de lui-


sous l'aspect d'une étincelle de feu, et il fut guéri.
Encore lorsqu'ils l'ensevelissaient au milieu de l'église, il vint des hom-
mes ([ui apportaient leur fils tel qu'il était né, paralytique et impotent de
tous ses membres; dans leur foi, ils le placèrent sur le lit (funéraire),
lorsqu'il ne pouvait remuer ni les mains ni les pieds, et aussitôt la gué-
rison lui fut accordée, il sauta et se leva en dansant, il courut de ses pieds
et il De nombreuses guérisons furent encore accordées à qui-
loua Dieu.
conque s'approcha avec foi; par la vertu du Saint-Esprit il ne fut jamais
privé des prodiges (1) qu'il opérait ni durant sa vie ni après sa mort,
comme l'a dit Notre-Seigneur : Celui qui croit en moi et qui fait ma
Volonté fera aussi les œuvres que je fais et même de plus grondes.
Les foules enterrèrent le saint corps, elles firent l'office sur lui et. offri-
rent l'oblation, et tout peuple communia. Ils lui firent aussi un caveau
le
par honneur et il y fut placé ei côté des ossements des saints abba Atha-
nase, saint martyr, abba Sisoès (Sousàîs) (5) et abba Bgima (3). Les osse-
ments de ces saints opéraient beaucoup de prodiges, mais, le plus sour
vent, c'est des ossements de saint abba Jean que l'on voyait beaucoup de
prodiges, car quiconque venait avec foi, près de lui, d'un endroit quelcon-
que, recevait du secours.
I^Lorsque le concile maudit de Chalcédoine eut été réuni, la terre fut
souillée de l'enseignement impur qu'il donna. Mais Dieu dit, comme pour

il] Nous lisons Uii»*.. ^

Copte - Ddidjoi , p. lOO, ou < Djidjoi », p. 399.


(2) :

(3) Copte « Djimi «•.: —


Jean semble donc avoir été enterré à Qolzoum. Le
synaxaire arabe jacobite dit qu'il a été porté au couvent de Mina,' P. 0., J, 355.
56 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

sa gloire Je ne donnerai pas mon saint aux chiens et je ne Jetterai pas


:

mes pertes devant les porcs (1). Pour que les fidèles fussent réconfortés et
que le saint nom
de Notre-Seigneur Jésus-Christ ne fût pas blasphémé il
suscita le abba Jean, avec zèle et grande puissance: il poursuivit
saint
tout hérétique qui fut combattu par lui; car il était précieux aux yeux du
Seigneur et il brilla dans la foi orthodoxe durant sa vie et à sa mort (2)] et
il arriva près du Christ son Seigneur et il revêtit la couronne à sa droite,

comme Notre-Seigneur l'a dit dans son Évangile Où je suis, là sera aussi
:

mon serviteiir{3).
15. Épilooue. —
Et maintenant, mes bien-aimés, ce que vous avez
entendu que nous avons dit des belles actions de saint abba Jean est ce
que nous avons trouvé selon notre force, qui nous est arrivé par la vue
des yeux ou par l'audition (de la part) d'hommes dignes de foi. Nous vous
avons écrit peu de beaucoup de &es excellences et de ses belles actions,
pour en faire mémoire, comme un trésor avantageux et un héritage
sublime, afin que nous soyons les émules et les imitateurs de sa conduite
remarquable et divine, que nous marchions dans ses droits sentiers et
que nous demandions, en tout, le salut de nos âmes et de notre vie. Cha-
cun de nous, autant qu'il le pourra, combattra, saura et sera convaincu
que nous devons rendre compte et il n'y aura pas moyen d'y échapper,
comme en témoignent les saints Livres. Donc, mes bien-aimés, tant que
nous avons place pour cela, donnons satisfaction à Dieu et, comme le
disait abba Jean le Petit « Res.semblez-moi comme je ressemble au Christ
:

et rendez droites vos voies dans toutes les bonnes actions, comme des
serviteurs de Dieu, en paix et tranquillité avec douceur, modestie, force,
et observation des commandements, en vous tenant tranquilles et purs,
dans les afflictions, dans les prières, dans les sueurs, dans les travaux,
dans les jeûnes, dans les veilles, dans la pureté, dans la piété, dans la
faim, dans la soif, dans la charité sans hypocrisie envers tous les hommes
qui est la force de la foi. » Si nous entreprenons ces choses et si nous y de-
venons parfaits, alors il nous rendra lumineux devant tous les hommes et
nous louerons notre Père qui est au ciel, à la résurrection d'entre les
morts, lorsque Dieu nous fera revêtir l'immortalité; nos âmes récolteront
leurs fruits devant lui et devant ses anges. Et parce que nous aurons
assumé en notre personne la ressemblance de notre père abba Jean le
Petit, et que nous serons fortifiés dans la foi, nous travaillerons par la
parole et par les œuvres à marcher dans ses voies, afin qu'en nous voyant
de ses yeux spirituels, il augmente ses prières pour nous pour que le
Seigneur rende droit ce qui nous concerne dans ce monde, selon sa
volonté et que ceux qui nous verront disent « Ceux-là sont les fils de cet
:

abba béni et saint Jean le Petit. » Ainsi ses prières en notre faveur

(1) Matth., vil, 6.

(2)Les phrases entre crochets sont grattées dans P et on lit en marge :

« Renégat et infidèle est celui qui blasphème ainsi le saint concile de Chalcé-
doine. »

(3) Jean, xu, ii(î.


LA VERSION SYRIAQUE DE L HISTOIRE DE JEAN LE PETIT. 57

seront exaucées aussitôt et facilement le Seigneur nous couvrira de ses


;

miséricordes, sauvera nos âmes


répondra à nos demandes. Sur nous
et
s'accomplira la parole du psalmiste David qui a dit Les miséricordes du
:

Seigneur sonl sur ceux qui le craignent et sa justice est sur les fils de leurs
fils, sur ceux qui observent soti pacte, qui se souviennent de ses comman-

dements et qui les observent (1). Nous aurons le ferme espoir de prendre
part avec lui à cet héritage céleste par les prières et les supplications
de la sainte Vierge Mère de Dieu Marie et par les prières de saint abba
Jean le Petit et de tous les saints ses amis. Amen.
Sur tous ceux qui font mémoire du saint abba Jean et qui l'honorent
selon leur force, sur leurs pères et leurs frères qui sont morts dans la
foi orthodoxe et sur le pécheur qui a écrit se trouveront les miséricordes

de Notre-Seigneur Jésus-Christ, notre roi et notre Sauveur. Sur ce


monastère dans lequel nous sommes, et sur les frères qui s'y trouvent, le
Seigneur fera régner sa paix, son salut et sou amour parmi eux la droite ;

de sa miséricorde les ombragera maintenant et toujours et dans les siè-


cles des siècles, Amen; et il écartera les querelles intestines. A lui la
gloire et la confession de tous avec son Père et son Saint-Esprit, dès
maintenant et jusque dans les siècles des siècles. Amen.
Fin de l'histoire de Jean de Petit gouverneur du désert de Scété.

APPENDICE

Zacharie, auteur de la présente biographie, a été fait évêque de Sakha


par Simon 1, P. 0., V, 46. Sa biographie
patriarche de 689 à 701, cf.

figure au 21 Amschir dans le synaxaire arabe jacobite, cf. P. 0., XI,


fasc. 5, et Wiistenfeld, Sgn., II, 300. Zacharie était d'une famille de scri-
bes, il apprit les sciences ecclésiastiques et profanes, et le vizir le prit
pour secrétaire au divan. Un moine du monastère de Jean le Petit l'éclaira
plus tard sur sa vocation.
Nous croyons donc maintenant que Zacharie écrivait en arabe (ou
même en grec) et non en copte, puisque c'était un ancien secrétaire du
vizir, hypothèse confirmée par la mauvaise allure et les non-sens du
texte copte. Il resterait, pour rendre cette conclusion certaine, à comparer
mot pour mot le copte et l'arabe, ce qu'on fera peut-être un jour.
Le transfert du corps de Jean le Petit de Qolzoum à son monastère est
raconté P. 0., IX, 418-422. Païsie, convertie par Jean le Petit (cf. l'intro-
duction), est appelée Athanasic dans l'éthiopien, P. 0., IX, 250-253.
F. Nau.
(1) Ps. eu, 17-18.
QUELQUES TEXTES COPTES
DE LA Bibliothèque nationale sur les XXIV Vieillards
DE l'Apocalypse

(Suite) (1)

VI. Ps3i\\[e Adam : auov ^. .vpoij-

Ce chant est conservé dans le manuscrit boliaïrique 96,


feuillet 100 verso (= ia).

j)eii iiov^'i:^ eoovAB


Auov ^y^poij u(|)oov evije2 unpocevxH
tunieeoAoroc iiTe iiiAnoc
ninape
icuAiiiiHc evo'i uiitoov ebovij
uevArreAiCTHO iinequoo eBOA

rfi TcVp TAPUA IIIB6II ev+2o iicHov iiiBeii


lire iii(t)Hovi cetroci eeBe neiiov:ïAi
0T02 CeTAlHOVT xe uApe neKiJAi ,"Jtoni
uneueo gboa uncrc es:eii TeKeiKtoii

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(1) Cl. ROC, 1913, p. 411 ss.


QUELQUES TEXTES COPTES. 59

Viens ^ers nous aujourd'hui, '


ô théologien. '
Jean '
Tévangé-
liste vierge,

Car toute la milice '


des cieux est exaltée '
et honorée *
en
présence de Dieu.
Mais les XXI\' \'ieillards, eux, près du Père tout-puissant,
' ' '

Sont couverts de vêtements, se reposent, sont honorés '


;
'

des coupes d'encens sont dans leurs mains saintes.


'

Remplies des prières' des saints; ils les introduisent'


devant Lui.
Ils prient en tout temps '
pour notre salut :
'
« Que ta misé-
ricorde soit '
sur ton image ! »

Rien ne comporte plus d'honneur, de gloire et de bénédic- '

tion que la commémoraison des XXIV Vieillards.


' '

VII. Hymne : epe^ cJiUAii^'jtoni.

Ce chant est conservé dans le même manuscrit que le précé-


dent, feuillet 102 verso (= iî=:).

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60 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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C'est la place des prêtres dans les Églises du Premier-Né;


'
'

ils font monter l'encens devant le Tout-Puissant.


'

Ils crient jusqu'à trois fois « Gloire à toi, qui aimes l'huma-
:
'

nité. Nous (t'en) prions, nous te (le) demandons,


'
fais misé- '

ricorde à ton image. »

Par leur sainte prêtrise, Christ, notre sauveur,


'
compte- '

nous aussi avec tes agneaux, \ avec les brebis de ton troupeau.
Qui pourra dire la gloire et l'honneur de ces XXIV Vieillards
' '

'
prêtres de Vérité,
Eux qui portent des vêtements splendides, des couronnes
' '

d'or massif placées sur leurs têtes.

(.1 suivre.)
L. Delaporte.
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES
DE JACQUES DE SAROUG, ÉVÈQUE DE BATNAN
EN MÉSOPOTAMIE (451-521) (1)

Par Jacques Babakhan.

EXTRAITS DE L'HOMÉLIE SUR L'AMOUR


DE L'ARGENT (2)

PROLOGUE
Christ, Verbe divin, ô lumière profonde,
Parle en moi, pour chasser les ténèbres du monde!
Aveugle est l'univers : Jésus, viens l'éclairer
Et que, par Toi rouvert, son œil puisse admirer
En Toi seul son trésor immense, impérissable
Et voir en Toi son bien vrai, solide et durable !

L'amour de l'or au monde est une sombre nuit ;

Le monde est un Timée il lui faut ton enduit


: ;

Daigne illuter pour lui, Seigneur, un peu de terre


Et que sa cécité par ton geste s'éclaire !

Puisses-tu, le comblant de ton charme divin.


Lui montrer ta beauté, dégager son chemin !

Pour l'aveugle, ton doigt sut enchanter la fange :

Que ton verbe aux humains soit sublime mélange


De rayons dévoilant à leurs yeux aveuglés
L'éclat de tes trésors aux cieux accumulés !

Que seule ta parole excite en nous l'envie


De rechercher en Toi bonheur, richesse et vie!

L'UNIVERSELLE CUPIDITÉ ET LA MORALE


La passion de l'or englobe l'Univers :

L'ordre de toute chose elle met à l'envers.

(1) Voir ROC, 1912, p. 410; 1913, pp. 42, 147, 252 et 358.
(2) Voir édition chaldéenne de Bedjan, tome III, p. 842 à 858,.
62 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

La clameur monte haut sous les portes des princes ;

Elle commande aux bourgs et s'impose aux provinces.


Tout le monde en étouffe, elle envahit chacun;
Près d'elle tout précepte est nul, inopportun.
Malheur à qui la prend pour théine de sa glose !

Son pied heurte des dards, il peine et perd sa cause !

Le vide autour de la Morale étant complet.


L'effort de ses soutiens passe pour vain sujet !

L'or étant trop chéri, la Morale est en baisse


Et les puissants du jour la raillent tous sans cesse !

Oh le Verbe de vie en nos cercles s'est tu


!
;

Et notre lâche temps de dire :

« Que veux-tu?
« Silence ! Ta parole est banale, inutile !

« Incurable est le mal, à tout remède hostile !

« Pourquoi parler si nul n'écoute ton sermon ?


« Au profit de quel homme attaques-tu Mammon ?

« Quel homme de Mammon n'est-il enthousiaste ?


« Devant tes griefs seuls, l'indifférence est vaste !

« Le monde entier se plie à son joug arrogant :

« A l'univers .entier peux-tu jeter le gant? »


Oh! l'amour de l'or était un chancre rare.
si

Si les pauvres du moins n'avaient point cette tare,


La Morale, en honneur sur places et parvis.
Pourrait à haute voix formuler ses avis.
F'orte des partisans acquis à son école !

Si les riches l'avaient, eux seuls, pour monopole,


Les pauvres flétriraient la convoitise en bloc.
Mais à tel point chacun chancelle sous le choc
De cette épidémie affreuse, universelle,
Que du Flambeau sacré la dernière étincelle
Tombe, faute d'appui, dessous son piédestal !

Vienne, dès maintenant, lugubre et glacial.


Le silence voiler l'auguste Moribonde.
Pour que l'indifférence, en nos centres, profonde,
N'en accentue encoç l'hiimiliation !

De qui jamais l'audace ou la prétention


Masqua le front du Jour avec de l'étamine.
Interceptant ses traits dardés sur la colline ?

De qui donc, s'appliquant sur l'orbe du .soleil.


La toile en put capter tout le globe vermeil '!

Voile son Verbe qui sous les ténèbres traîne I-

Ouvre sa bouche qui dessus les astres peine !

Le Verbe souverain affronte tout dédain :

La gloine et la beauté gonflent son chaste sein !


VULGARISATION DKS IIO.MÉLIES MÉTRIQUES. 63

« A la bouche lépreuse un voile! » dit Moïse,


De crainte que ce mal ne se généralise.

Ma parole est sans tare, irai-je me draper


La bouche et mes pensers de silence frapper?
De mes lèvres le verbe est clair comme une étoile :

Sa belle nudité nul défaut ne la voile !

Oui, le Verbe de vie a corps immaculé :

Dans l'ombre il ne peut point être dissimulé !

L'AMOUR DE L-ARCENT ET LE CLERGÉ

J'irai jusqu'à clamer, dussé-je en perdre haleine ,

Que ce Serpent d'Eden, noir monstre de Géhenne


Jusqu'au centre rampant de notre paradis,
Vient sous l'Arbre de Vie ériger son logis !

Les prêtres harassant, Mammon l'incendiaire


A, dans sa rage, mis à feu le sanctuaire.
Et sa flamme s'attaque aux ministres de Dieu !

Où de la Trinité le culte saint a lieu,


Lucre, cupidité, affreuses convoitises !

Le Christ institua, sur terre, en ses églises


Des séraphins de chair, pour chanter le Sanctus ;

Mais la soif du Mammon fausse leurs nobles us !

Ouvrir son gousset fermer, sceller sa bourse,


d'or,
Pour venir, ô stupeur, consacrer quelle Source !

Du Baptême la porte ouvrant et refermant,


Le prêtre a-t-il besoin d'un autre émolument?
Tant au ciel qu'ici-bas, sa main lie et délie :

Faut-il que l'or à son rôle divin s'allie?


Il tient les clés de Pierre et Mammon en sa main.
Lui qui devait filer sans bâton son chemin !

11 immole, à l'Autel, le Fils devant son Père,


Capital et produit il compte en numéraire !

Abomination lamentable en tel lieu !

Le Reptile occupant du Jardin le milieu.


Sans que sévisse un bras, sans qu'une main le chasse !

La Flamme est embourbée et sa couleur s'encrasse!


Qui sans brûler rendra propre le Feu sali ?
Le soleil est dissous, la lune a trop pâli,
Les astres sont éteints, plus rien ne nous éclaire !

Au monde sans clarté qui rendra la lumière?


Si les disciples sont gorgés d'or, c'en est fait !

La Morale en bas, l'Enseignement défait


est !

Qu'inventer si le sel s'évente de la Terre?


64 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Et pour rendre aux saveurs leur goût perdu, que faire?


Le monde putrescent veut du sel; point de sel!
Que faire si le sel affadi reste tel?

Le mot d'ordre, pour qui jalonnerait la route


Royale de la Croix, fut. sans le moindre doute.
Celui de « n'acquérir nul or et nul argent > !

Et précisément c'est ce même contingent


De disciples d'élite auquel, comme ressources
Suprêmes. Jésus « Point de cuivre en vos bourses
dit : ! »

Qui s"empare de de notre globe entier


l'or

Et jouit de Targent, en vulgaire rentier!


Oui. du haut de la chaire, ils clament le principe
Qui n'admet, pour trousseau, la moindre double nippe!
Mais qu'importe en dépit du précepte sacré.
!

Ils ont en tout le double au simple préféré !

Point de médecins pour la purulente plaie !

Nul remède à cela, nul simple qui l'enraye !

Quand souffrent les docteurs, où chercher un secours?


Quand les chirurgiens sont brisés, le concours
De quelles sommités réduira la fracture?
Et le bandage, enfin, sinon pas la suture.
A quelle autorité sera-t-il confié?

LE TRIOMPHE DE L'OR
A ce mal en songeant, soucieux, indigné
Ému. bouleversé, plein de juste colère.
J'apercevais sa flamme incendier la Terre !

Je voyais sa fumée aveugler les humains !

Je vis l'or colossal corrompre tous chemins.


Comme si nul mortel n'eût aucune espérance !

Je vis les riches tous valets de sa puissance!


Les pauvres y courir avec avidité ;

Les pasteurs y puiser prestige, autorité:


Les Prélats le palper, à ses soucis en proie!

Tel dans un lourd .sommeil un noir rêve tournoie.


Une lugubre angoisse au fond de mon esprit
Mes pensers égara, mes élans engourdit!
Je crus que toute vie était enfin perdue :

Que nulle àme vers Dieu n'était plus attendue !

Que voire, au monde, nul n'avilissait le prix


'

De l'or, pour demeurer fidèle au Crucifix !

Qu'aucun riche, ici-bas, n'était jamais capable


De tendre aux malheureux une main secourable !
VULGARISATION DES HOMELIES METRIQUES.

LA BEAUTE DE LA CHARITE
Tandis que m'étreignait, lancinante douleur,
La triste vision et me serrait le coeur,
Un sage en action vint confondre mes gloses :

Je vis sa main, prodigue en excellentes choses.


Empoigner l'amas d'or de sa provision
Et le semer au vent avec profusion.
Comme s'il eût voulu combattre un incendie !

L'homme rapace a moins iîévreuse maladie


A que n'a de noble orgueil
tout accaparer,
Ce riche à voir son or désencombrer son seuil !

Il sait vivre et, son âme étant sérénissime.


Tirer du vil métal amitié, joie, estime!
Et. ce faisant, le but de son superbe effort
C'est que son bien au ciel le précède d'abord !

Il veut sans coup férir qu'arrive sa pécune


A l'ultime étape, où grossit toute fortune.

Un tel homme, qu'on doit saluer, applaudir.


Mon esprit abattu de joie a fait bondir !

Ravi, j'ai poussé des vivats enthousiastes


Et flétri les amis de l'or, esprits néfastes !

Arraché donc au bras d'un sommeil odieux


Je sautai de Tangoisse au sein d'un radieux
Bonheur, en contemplant des choses aussi belles!
Alors, lui dis-je « Ami, tes pensers ont des ailes
: :

» Un éclair de génie inspire tes desseins,

< Puisque ton âme seule est l'objet de tes gains !

« Tu voudrais acquérir la perle rarissime


« Et, parmi les rentiers, briller en richissime !

4 Loin de vouloir rester indigent, miséreux,


» Tu tiens à devenir suprêmement heureux ! i>

C'est qu'en l'homme est inné l'amour de la richesse


Le genre humain n'est point épris de la détresse !

Qui laisse profiter de ses biens l'indigent,


S'assure une fortune au prix de peu d'argent :

Ne voulant de son or se séparer sur Terre,


Il le transfère au Ciel, pour qu'il l'y récupère!

Ainsi l'agriculteur aux champs vanne ses grains.


Sachant que les rendront multiples ses terrains.
Sans nul ménagement, sa maison il en vide,
Et sur monts et coteaux il les disperse avide,
ORIENT tDP.ÉTIF.N.
66 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Sûr que plus son geste en semaille est libéral.


Plus sur l'aire sera son produit colossal !

Si tu ne mets au sein des guérets ta semence,


Ton champ peut-il avoir sa meule d'abondance?

HONNEUR AUX ENNEMIS DE MAMMON !

L'amour de l'or le cède à l'amour du Seigneur :

Qui sait Mammon combattre est un triomphateur !

Qui sait au Lucre immonde infliger la défaite,


En écrasant à la Cupidité sa tête,
A le geste plus beau que l'intrépidité
De celui qui, dans son anfractuosité,
Écrase la vipère !

En la présente époque,
Cette calamité grandit tant, qu'elle évoque,
Bien que plus qu'eux hostile à la conversion,
Les temps où Jean prêchait sa grande mission.
Qui commet un bel acte, en cette époque lâche,
Sera félicité, puisque sa noble tâche
D'une lambruche aura récolté du raisin !

Aussi beau que celui d'un cep parfait et sain !

MALHEUR AUX RAPACES !

Tout disciple épris d'or lance à son maître outrage :

11 veut rompre son joug, lui refuser hommage !

Oui, le sang d'Ananie aux prêtres clame encor,


Si le parti du Christ est le parti de l'or !

Celui-là, de son bien propre usant en rapace,


Fut, par Pierre, aussitôt étendu mort sur place (1).
11 peut servir ainsi de fidèle miroir

Où tout homme véreux doit son image voir !

Si la mort d'Ananie est une mort typique,


Que le Clergé l'imite, est-ce vraiment logique?
Ou blâme Pierre, enfin, qui lui donna la mort.
Ou bien, cupide, avoue et reconnais ton tort !

Tout avare s'insurge et soutient double guerre


Contre l'ordre du Christ et le geste de Pierre :

Le Messie ayant dit à tous les siens « Point d'or!: »

Pierre a su se passer de ce clinquant décor.


Et lorsque Ananie eut commis son vol inepte,
Pierre en fit un cadavre, afin que le Précepte
De son Maître échappât à l'insulte, à l'affront.
Le cupide est en bas, Pierre lève le front !

(1) Voir Actes des Apôtres, ch. v, vv. 5-10.


VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 67

PERORAISON
Trésor toujours prospère et tortune suprême,
Seigneur, sois seul le bien florissant de qui T'aime !

Heureux qui trouve en Toi son véritable avoir!


Par Toi seul étant riche, il ne peut point déchoir.
Fais que Ta pauvreté, richesse sans déboire,
Seule nous rende heureux ici-bas !

A Toi ûloire!

EXTRAITS DE L'HOMÉLIE SUR LA DÉCOLLATION


DE SAINT JEAN-BAPTISTE (I)

LES CONVIVES D'HÉRODE

Tandis qu'en son cachot, grâce aux monstres d'Hérode,


Jean, astre en la nuit noire, allait sa période.
Du monarque arriva l'anniversaire, alors :

Grand jour, royal festin, éblouissants décors !

Hérode convia pour célébrer sa fête


De son royaume tous ceux qui venaient en tête :

Les corps constitués, les chefs, les généraux.


Les princes, les seigneurs, les grands, les commensaux.
Tous les Galiléens d'élite et la noblesse
Accoururent du roi partager l'allégresse.
L'Hypocrisie y vint parader sous le dais :

Chacun, fùt-il en deuil, s'y donna des airs gais!


La basse flatterie ayant l'enthousiasme
Facile,chacun rit. mais d'un rire de spasme.
Leurs compliments au roi et leurs vœux précieux
Se traduisirent par : « Quel vin délicieux ! »

Le démon, la Luxure et le Vin, chez Hérode,


De tout sentiment noble abolissant le code,
L'ombre s'enfuit de là de toute gravité,
Laissant la place libre à l'impudicité!
Table rase on y fît de toute bienséance ;

Et de la dignité seule y brilla l'absence ;

L'insolence épuisant la gamme de l'affront,


L'ivrognerie y vint empourprer chaque front!
Boire, boire toujours, boire encore une jarre
C'était pour chacun d'eux des exploits le plus rare !

Ainsi, le vin, à tort et à travers versé,

(1) Voir édition ciialcléenne de Bedjaii, tome III, p. 664 à 687.


68 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Dans les coupes tombait, trouble, bouleversé;


Le bon sens y sombra, fondant au fond des verres.
Dotant l'air ambiant de germes délétères !

Présage d'un forfait, l'orgie alla son train


Tant que l'auguste chef de Jean n'y mit un frein !

LE CONSEILLER D'HÉRÛDIADE

Satan, qu'avait chassé du Juste la voix mâle.


Vint se glisser, sournois, dessous la bacchanale :

Attisant des déments les malsaines fureurs,


La débauche avivant en tous ces lâches cœurs.
11 jeta le délire en leurs chansons bachiques

Et leurs sens il souilla par des danses lubriques.


De un serpent sous des volubilis,
là, tel

Le Démon fait un saut et tombe dans les plis


Du cœur trop dépravé de son Hérodiade,
Et lui siffle sa plus perfide sérénade :

» Debout! Hérodiade, écoute mon conseil :

« Va de ton ennemi, par moi, piquer l'orteil!


« Debout pour la vengeance et sus droit à ce Juste !

« Fais tomber sans pitié son chef de bronze aduste !

<c Que l'homme du désert tombe ! c'est le moment ;

« 11 te dessert auprès de ton royal amant.


« Jean, voilà l'ennemi! que ton arme le touche!

« Et que son propre sang ferme à jamais sa bouche!


« Pourquoi faut-il qu'il vive un semblable insulteur,
« Puisque son invective a fait ta défaveur?
« Apôtre intempestif, de sa langue emballée
« 11 te diffame, amie, en pleine Galilée !

« Assez ton déshonneur partout il a prôné :

^^ Son accusation honteuse a trop tonné !

« A mort ton ennemi à bas ton adversaire


! !

c. Que de son sang ton sabre aille rougir la terre !

« Jean n'a point ménagé sa langue à ton endroit ;

a Debout Hérodiade, en avant C'est ton droit


! ! !

« Si Jean est supprimé, tu seras reine, en somme ;

« Lui seul te brouille avec le Maître du royaume » !

i
LA PRE3IIÈRE HOMELIE CATHEDRAr.E
DE SÉVÈRE D'ANTIOCHE

Éditée et traduite par E. Porcher (1).

(Fol. 68 r. 1) riAi ne ri>yopn iiAoroo MTA()TAVoq iioi

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uuoq enAi [AqiiKOTK Ae] AquAV en oveopAUA ernocr
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TAa:p[Hv] exu uka?. epe TecAne Ae nne ^yA3:coe erne
nxoeic Ae neqTAxpnr ne eepAi esojc kata oe nTAq-
xooc ncri neoeAi exoTAAB (2).
(1) D'après le manuscrit copte de Paris 131'. fol.
68-73. Voir l'analyse que
nous avons donnée de ce manuscrit, ROC, t. Xll (1907), p. 119-124.
(2) Ce début, avec un titre un peu différent, et un passage de même longueur
sur le verso, est tout ce qui reste du texte syriaque, contenu dans l'add. 12159 du
British Muséum. Nous tenons ce renseignement de M. Kugener. La traduction
de ces fragments qu'il a eu la bonté de nous envoyer nous a permis de cons-
tater qu'il n'y a pas de difTérences notables entre le texte syriaque et la version
copte.
70 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LA PREMIÈRE HOMÉLIE CATHÉDRALE. 71

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72 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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noTojT nriLiAii. eTeviiTA(| nuAv iiovI-vjch iinoepA
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TUUTATUOr. AT«3 UUOT- OueqUtOUJUe 6BOA eoAajc
UUTO:^ nTUUTATUOV- GUeiAH UATUOT KATA TeqcjiTClG-
LA PREMIÈRE HOMÉLIE CATHÉDRALE. 73"

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nTLiAiiiA nmovAAi neppe- ei^Axe eiieiiTAVctoore
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0n6iATno,"jq. atu) er^yiiie kata iitouoc nAetoii
(fol. 70 r. 2) npeqxiovA. xe Ajy D(t)VciG tr uTAToqTc
eeoTii en^e finecToc. 3C6kac erfieri TuiiTpeqjyneice
e2orii nTuiirptoue uaatac nceruceAic
eT6ct)Tcic
ncA nxoeiG Dneoor neiJctuTHp iiAoroo cineicDT. atco
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neipAii TAp 3:6 ciiTe qBCUA gboa iituiitota. atkj
ni^AXo THpq fïTOiKoiiouiA OiieiioTXAi. qAoerei nuoq
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nuoT enore gboa Duoot.
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TACIC IIOVtOT OVc|)VCIC IIOVtOT flTfî HIIOTTe IIAOrOG
GAqpCApg KATA BCi flTAVTAAO GTOOTII. Iltri lieUfJlOTe
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74 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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nOIl GTpGTpTOIKOllOUIA CinGIIOT:XAI OnGCIIOT IIOV-
pACOT GIJIITCTA3CpO.
AAHetOC OTHOCT HG riGIIIOBG ATCD q20piy. ATtU IJGT"
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Gi^XG KATA UGT^AXG TAI TG SG IIAUG GIG UGUTA^GOGI^y
^OTGIT. AVCX) G^yOTClT fiCTl TGUUICTIG AVO) GIGUApOG
nilGT2KAGIT GTOTCUU 2U OVpAGOT AVCjU fJTGpOTTCJUOTII
GTUGT^fJOTGIT TG TGTpACOT- ATO) HOG UUGTOBG GTCOJ
2U OrpACOT. ATtD AqTmOTU OU GqOBG RTGq^'TXU
I1A2TG GUnGT^OTOIT.
KAA(1)C TAp A nGnpO(t)HTHC HCAIAC p^yopu nKVpUCCG
UTUUTP2AA IITAVAHATA UUOOV U2HTG 2ITU UGI^^AXC
OTGIUUJG- UGABHA TAp XG A UAOrOG UnGlUUT KOIUUJUGI
GTGIOVCIA UOVCOT UUUAU. GAqAUA2TG iTinGGUGpUA
UABPA2AU- GAq^ytOUG UpCUUG 2U OVUG- UA^J U2e AUOU
GTUAUOTTG GpOU XG ^yUpG QnUOVTG. GUGUUGq^:!
TUCApg TAp U(VI 6UUAIIOTHA UGUA^^I (fol. 71 T. 2) AU
U6 UUGUUA UTUIIT^UpG. ATOJ GUGUn6qUUJ2T DUOq
6BOA DUUJ UUOq G2UAq GAqp2UKG GTBHHTU GTpUUAO
UG. KATA TUUTUUTpG ÎJ H AUOCTOAOC •IIGUA:XI AU UG

GBOA 2U nGq:;ïajK. aiiou Tupu uovtou2 uu ovxApic


KATA BG nTAq2LOOG fUTl UGTArrGAICTHC GTOTAAB*
I102AUUHC ueGOAoroc.
LA PREMIÈRE HOMÉLIE CATHÉDRALE. 75

TRADUCTION

Ceci est le premier discours (lôyoç) que prononça saint (ayioç) Sévère,

lorsqu'il fut ordonné (xei^orovetf) archevêque (cç;fte7rtoxo7roç) de l'Église


(Ixxlrjaia) de la ville (noXiç) prononça encore une fois
d'Antioche, et qu'il

deux jours après dans le lieu (jônoç) du saint martyr (//a'çrvç) Romain
ÇPiôfxaroç), à la demande (d^iovv) d'un grand nombre, qui n'avaient pu
l'entendre à cause du tumulte (Oô^veoç) et des clameurs (x^avyiî) de la foute
nombreuse qui s'était réunie au jour où il fui ordonné (x^iQOToveïy), le
21 du mois de choiak, au temps de la 6^ année du cycle {xvxXoi).

Jadis dans son voyage (àTcoSrjpLerv) vers la Mésopotamie, le patriarche


admirable par ses vertus
(narpiapyr)?) (àp£Tri) Jacob, après avoir fait une
partie du chemin, [s'arrêta] un soir [et se coucha] : car la fatigue du
chemin l'y (rcapaxaXeïv). S'étant endormi, il eut une vision
engageait
(gpapia); une grande échelle qui s'élevait jusqu'au ciel; son pied
il vit
s'appuyait sur la terre, tandis que sa tête atteignait le ciel. Et le Seigneur
était appuyé sur le haut, comme l'a dit la Sainte Écriture (1).
Or le bienheureux ([xaxdtpioç) Jacob, qui fut digne de cette vision {pT.za.<s[cL),
et qui profita (li-oXausiv) de cette grande grâce (/.âptç), comprit (voe^v) par
cette révélation le mystère ([xuaiT^ptov) plein de merveilles, qui avait été
figuré (tjjîoç) dès le principe.
Il prit une pierre, la dressa en colonne (aTïiXri) rappelant un lieu
sanctifié et la voix de Dieu qui lui avait expliqué la vision (Spaatç) ; il ne
s'en tint pas là simplement (à::Xwç), mais il répandit de l'huile sur la
pierre, puis (slxa) dit ainsi : « Ceci est la maison de Dieu; ceci est la
porte (;uûXr]) du ciel (2) ».

Avec de pas près (a/£ôdv) de s'écrier


telles paroles, n'était-il Quand ;

brillera sur les habitants de la terre le soleil de justice (ôtxaioajvr)), le


Verbe (Xop?) de Dieu le Père (3), la pierre angulaire choisie et précieuse,
selon le mot d'isaïe (4), celui qui a été oint de l'huile d'allégresse de
préférence à ceux de son entourage (5), et qui s'est humilié de lui-même
et s'est fait chair (adpÇ) pour nous, alors (tote) il sera pour nous une
échelle; il nous fera monter au Ciel, nous qui gisons sur la terre, par
le péché de transgression (uapàgaatç) d'Adam il sera pour nous la porte ;

(Tt'jXr)) du ciel il nous révélera la gloire de


: son Père, et se montrera
lui-même à nous avec l'Esprit (::v£î5[j.a) Saint, nous enseignera la Souve-
raineté une et la Divinité une dans la Trinité (i-ptà;) sainte établie sur
l'échelle, qui est notre Sauveur (awxrîp) Jésus-Christ, celui par qui ceux
du ciel sont réunis à ceux qui sont sur la terre.

(1) Gen., xx\in, 11-19.


(2) Gen., xxviii, 17.

(3) Isaïe, XXVI, 9; Mal., iv, 2.


(4) Isaïe, xxvni, 16.

(5) Is., Lxi, 3; Ps., XLiv, 8.


76 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

C'est pourquoi Notre-Seigneur lui-même dit dans l'Évangile (sùaYysXiov)


à Nathanaël : « En vérité, je te le dis, vous verrez le ciel ouvert, les
anges (à'yyEXo;) de Dieu montant, et descendant sur le Fils de l'Homme (1) ».
Et encore dans un autre endroit, il dit « Je suis la porte. Si quelqu'un
:

entre par moi, il sera sauvé; il entrera et sortira et trouvera un pâtu-


rage (2) r,.

Et maintenant, moi, pécheur chétif (ïkdiiGzoi), j'ignorais le dessein


qui a été formé sur moi par la prescience (jipdvoia) et la sagesse (ao^fa)
de Dieu dépassant toute pensée, jusqu'à ce que je sois placé au delà (::apa)
de mes mérites sur cette chaire (xaOÉopa) sacrée.
Et voici que maintenant je contemple (OEwpaîv) cette grande église
(è/.-/.Xr)aîa) pleine de monde, effervescente par l'Esprit (Tiveu^jia) et resplen-

dissant de tous côtés par les rayons de lumière de la foi (Tifanç) régulière
(orthodoxie).
C'est le moment pour moi de vous rappeler les paroles du patriarche
(TOxpiap^riç) Jacob, et de dire Voici la maison de Dieu
: et voici la :

porte (îtjXYi) du ciel. Voici le troupeau spirituel (Xoff/.ov) que le plus grand
des apôtres (aTOatoXoç), Pierre, a fait paître en le nourrissant des dogmes
(S6Y[xa) sains de la religion (sùasSrj'ç).

Voici la pierre (réxpa) sur laquelle le Christ Dieu de tout l'univers


a établi la base de l'Eglise (IxxXriat'a) qui est partout (3) {catholique).
Voici le peuple (Xa6?) sur lequel a été écrit le saint nom du Christ, et
qu'avant tous les autres on a appelé les Chrétiens (4) (xptaxiavd;) : nom
nouveau qui sera béni sur la terre, et qu'Isaïe le prophète (ripocpi^Triç) a
indiqué (arjfjiai'vEtv) à l'avance (5).

Mais (àXXfi) cette ville (to'Xiç), si peuplée d'amis du Christ, portant


(cpopetv) à tel point toutes les grâces (/^àpiaiia) spirituelles (TtveufxaTixôv), a
été troublée par la tempête (ystfAtiv) de l'impiété (àa£6ir)'ç), qui fut d'abord
soulevée par Diodore et par Théodore, les promoteurs (àpxvjYo'ç) de l'hé-
résie (aïpiatç) impure produite (IvEpyErv) par les esprits (TivsQfjia) de la per-
versité (TOvr)p(a); qui fut excitée encore davantage par leur disciple
(u.a9yixr)ç) du même type, Nestorius, quand il s'écarta comme eux (ôjjiotw;)

par la folie du diable (ôcàSoXoç).


Après lui, le synode (auvoBûç) qui se réunit à Clialcédoine l'excita encore
plus haut, à la façon de la mer (OaXaaaa), lorsque (oxav) elle est agitée
par une grande tempête (y^stjxwv), qu'elle devient plus sauvage («ypio;) et
qu'elle soulève très haut ses flots.
En effet (ydtp) ce synode (aûvoooç), s'il a porté remède à l'hérésie (aî'peat;)
mauvaise d'Eutychés d'une façon (t/Jî^ix), a introduit par ailleurs (Xomdv)
dans l'église (èzxXriaia) la folie ({javîa) qui perd les âmes («j^uy^ïi) de Nes-

(1) Jean, i, 51.

(2) Jean, x, 9.

(3) Cf. Matth., XVI, 18.


(4) Act., XI, 26.
(5) Is., Lxii, 2.
LA PREMIERE HOMELIE CATHEDRALE. 77

torius; et entreprenant de guérir le mal par le mal selon (xa-rd) l'adage,


il est devenu cause d'une grande maladie, et non d'une guérison,
(alTtoç)

pour le corps (aSjaa) du Christ, qui est l'Église (ÈxzXriata).


En effet le Fils unique (jj.ovoy£vt|ç), le Verbe (kôyoi) de Dieu, celui qui
s'est fait chair (aâpÇ) homme pour nous, sans changement
et s'est fait
ni transformation, en deux natures (-jj^i;) après l'union inef-
il l'a divisé
fable et incompréhensible, se prononçant (ÔoyfAaTÎÇstv) à tort (/.azcSç) comme
si c'était un homme qui aurait souffert (uTvojjisvstv) la mort avec la croix

(!3Taup6;), et non le Seigneur de gloire qui aurait été crucifié, après avoir

souffert pour nous en chair véritablement, quoique (zaïToiye) Dieu incom-


préhensible et impassible dans sa nature (9jaii;). Car si le Verbe (X6yo;)
immortel de Dieu le Père ne s'était pas fait un seul par l'hypostase
(uxrdaTaaiç) avec le mortel, je veux dire le corps (oôiijia) appartenant à la

même essence (oùa(a) que nous où. il y a une àme ('lu/.rj) intelligente (vospà),
il n'y avait pas moyen du tout (2Xw;) que la mort le touchât tout entier.

S'étant fait chair (aap?) et homme, il a continué également à être Dieu


sans changement; lui, le même que le Verbe (X6yoç) de Dieu, il a goûté
la mort pour nous parce qu'il s'est fait chair (aapÇ) pour nous; et il a
continué à être immortel, parce qu'il était immortel selon sa nature
(«pjatç). Aussi (wjte) celui qui d'abord confessera (Ô[j.oXoyjî'v) avec un cœur
droit, une pensée ferme et une Verbe (Xoyo?)
foi [r.hzic,) immuable que le
de Dieu s'est fait chair (loépç) dans une chair appartenant à la même
essence {oùaia) que nous, confessera encore que le même est vraiment
Dieu et homme; il attribuera au même la passibilité et les miracles, les
choses qui conviennent à la divinité, et celles qui appartiennent à l'hu-
manité, la croix (aTaupdç), le tombeau (xacpoç) et la résurrection (àvàaraatç),
l'immortalité et la mort, il ne changera pas du tout (5Xwç) les principes
de l'immortalité puisque (iT.siori) l'immortel par sa nature (^jat?) a iden-
tifié avec lui le mortel, c'est-à-dire la chair dans laquelle il a souffert et
estmort pour nous.
Fuyons maintenant, ô peuple (Xao?) ami du Christ, la folie (ixav'a) des
nouveaux Juifs, c'est-à-dire de ceux qui se sont réunis au concile (<juvoooç)
de Chalcédoine, qui ont divisé en deux natures (çjatç) cet indivisible;
recherchant, d'après le tome (toij-o?) de Léon le blasphémateur, quelle
nature a été clouée sur de la croix (dTaupôç), afin d'attribuer la
le bois

passibilité à la nature (©j^iç) de l'humanité seule, ils ne l'attribuent pas


au Seigneur de gloire notre Sauveur (aw-YÎp) le Verbe (Xéyo?) du Père, et
de cette façon ils divisent désormais (XotTtov) l'indivisible en deux natures
(^ûai?) car ce mot deux dissout l'unité; et la thèse entière de l'économie
:

(o?xovop.ta) de notre salut, il la détruit (iÔETelv) complètement. Oui, des

idées d'impiété {àQ^^c,) comme celle-ci, fuyons loin d'elles.


Confessons (ôpLoXoyerv) un seul Seigneur de gloire, c'est-à-dire Emma-
nuel, une seule personne (7:pdaco7:ûv), une seule hypostase (u7:6a-caCTt;), une
seule nature (çûaiç) de Dieu le Verbe (X6yo;) qui s'est fait chair (aâpÇ),
selon (xaxa) la manière transmise à nous par nos saints pères inspirés
(-v£U[j.a-6-jopoç) : et ne supportons pas (àvéysaeat) du tout (SXoji;) de prier
avec ceux qui osent (xoXaàv) diviser la chair (aâpç) de notre Sauveur
78 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

en deux natures (cpuaiç) après l'union ineffable et incompréhensible, pen-


sant ainsi honorer la divinité.
Comme (xati) l'a dit le rebelle (avo[xoç) Eutychès et d'autres hérétiques
(alpsTixô;) qui ont divagué avec lui dans la même folie ([j-av(a), en disant
qu'il ne convient pas (rpsTrEtv) que nous abaissions la divinité à une géné-
ration selon la chair (xaià oàp?) ; ils n'ont pas reconnu (Xoyf^jaGat), les

insensés, que sa naissance est de la Vierge (^tapôÉvo;), qu'elle ne vient pas


d'un sperme (arrÉpjjia) mâle, mais d'un Esprit Saint.
Et trouvant prétexte dans des péchés, insinuant que ce serait chose
honteuse si Dieu supportait (/.aTr/^siv) la génération remplie d'impureté
(àxaôapaîa) de notre pauvre nature («pûatçj, ils dirent qu'il parut en fan-
tasmagorie (xaxà yav-aa(a); ils n'ont pas SU, ces malheureux, que là où
est Dieu avec l'impeccabilité, il y a toute pureté et toute sainteté; car
la tache de l'impureté (àxaOapat'a) n'est pas autre chose que (£t[i.rlxt) la
souillure venant du péché.
En outre (;i:Xr]v) s'égarant (àTuaxav) dans des idées aussi vaines, ils osèrent
(ToÀ[j.av) dire que Dieu le Verbe (k6-(o;) ne s'est pas fait chair (aapÇ) en
vérité ; mais ils dirent qu'il prit l'apparence d'un homme, qu'il parcourut
((J7io8yi[ji£î"v) ce monde (xdajjioç) comme une vision (opaaiç) qu'on voit dans
l'imagination (çavxaafa) du sommeil; de sorte qu'enfin (konzôv) ils firent
de l'économie (o?xovo[jn'a) de notre salut une espèce de songe sans fonde-
ment.
C'est là vraiment ((J^rjeàj?) un grand et grave péché et ceux qui entre- :

tiennent de pareils blasphèmes ne diffèrent en rien des Juifs


(fj-sXeTàv)

qui ont crucifié (axaupoUv) le Seigneur. Car (xa\ ydip) s'il en est comme
(xaTi) ils disent, alors vraiment notre prédication est vaine, vaine est

notre foi (Titaitç); et nous sommes comme les affamés qui mangent en
songe, et qui une fois levés voient que leur songe est une vanité; ou
comme celui qui a soif et qui boit en songe, et qui se lève toujours
altéré, alors que son âme ('\i^-/ji) croyait à l'irréel.
Le prophète (-poçTJTri;) Isaïe a magnifiquement (xaXwç) annoncé (xrjpûaaetv)
d'avance l'erreur de ceux qui sont trompés (à::aTàv) par de telles pa-
roles (1). Car (yap) si le Verbe (Xôyo;) du Père n'a pas eu en commun
(xoivwvetv) avec nous la même essence (ouata), en prenant le germe {anip[i.a.)

d'Abraham et devenant homme véritablement, comment nous, serons-


nous appelés fils de Dieu? Car (yap) si Emmanuel n'avait pas pris notre
chair (adtpi), nous n'aurions pas reçu l'esprit (TivEupiaj de filiation [?] s'il ne :

s'était pas anéanti de sa propre volonté, en se faisant pauvre pour nous,

de riche qu'il était selon le témoignage de l'Apôtre (àTc^atoXoç) (2), nous


n'aurions pas reçu nous tous de sa plénitude la vie et la grâce (x'^pt?),
comme l'a dit le Saint Évangéliste (suaYYeXiaTrjç) Jean le Théologien
(eeoXéyoç) (3).

{A suivre.)

(1) Est-ce une allusion à la prophétie d'Emmanuel, Is., vu, 14?


(2) Gai., IV, 5. — (3) Jean, i, 16.
LETTRE DE PISUNTIOS,
ÉYÉQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES (i;

INTRODUCTION

Cette lettre conservée dans quatre manuscrits de la Biblio-


thèque nationale aurait été dictée par l'évêque de Qeft Pisun-
tios, à son secrétaire Jean, quand il apprit l'invasion des Arabes

en Egypte, et Un passa.ii'e (2), où


avant que Qeft eût été prise.
l'on relate que certains hérétiques font subir au
l'altération
dogme de la Trinité, donne à croire que nous nous trouvons en
face de la traduction d'un texte copte. Rien d'ailleurs n'établit
l'authenticité de cette pièce. L'auteur écrivait probablement
après la conquête musulmane, mais pour donner plus de force
à ses exhortations à garder la foi chrétienne, il aura voulu les
attribuer à Pisuntios qui apparaîtrait ainsi comme un homme
inspiré du ciel pour prédire à ses fidèles les succès des Arabes,
et leurs persécutions contre l'Église d'Egypte. On pourrait
remarquer dans la première partie de cette lettre de fréquents
emprunts aux Canons des Apôtres {'S).
Nous reproduisons le texte du ms. 6147 de la Nationale, A,
fol. 39-56% manuscrit égyptien du xvi" siècle, qui donne cer-

tainement la rédaction la plus ancienne. Nous avons seulement


fait disparaître certaines fautes d'orthographe provenant de
l'ignorance du copiste, et corrigé quelques leçons vicieuses, à
l'aidedu Ms. 150, B.
Ce dernier manuscrit, du xvii" siècle, présente, fol. 1-13, un
texte peu différent du précédent pour le sens, mais les va-

(1) Cf. Pairol. Or., t. VII, 320 (Pesynthius).


(2) Page 89, ligne 18; traduction, page 82.

(3) Voir notre édition des Canons des Apôtres, te.xte arabe et traduction fran-
çaise, dans Palrologia Orienlalh, t. VIII, fasc. \.
80 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

riantes de mots sont nombreuses. C'est toujours B que nous


suivons quand nous nous écartons de A.
Les deux mss. 4794, C, fol. 164-193; et 4878, D, fol.
118-150% tous les deux du xix^ siècle, le dernier très récent,
reproduisent un texte tout à fait identique, mais plein d'incor-
rections et qui estun rajeunissement, une amplification des
précédents. Nous n'y avons fait aucun emprunt, pas plus que
nous ne relevons dans un apparat critique toutes les variantes
de B, C, D. Ces notes auraient demandé plus de place que le
texte lui-même.
Augustin PÉRiER.

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LETTRE DE PISUNTIOS ÉVÈQUE DE QEFT A SES FIDÈLES. 81

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LETTRE DE PlSl XTIOS ÉVÊQUE DE QEFT A SES FIDÈLES. 83

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84 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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(1) texte est altéré; B donne


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LETTRE DE PISUXTIOS ÉVÈQUE DE QEFT A SES FIDÈLES. 85

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(1) B om. X^.-^J!. CD i^^^'. — (2) A 'i^\ ^ jsj^^lj. —


(3) A iy,j^,^ *^UU '^jjo^,. — (4) B om. i'\> U,_^!. — (5) A ^Jj BC ;
Jjo.

— (6) B ^5^^ ^.oGL ^Cc-^'. ix..:^ ^v.1^/^ i3^. — (7) ACD


w-^_j;cJî. -^ (8) B -IU.13. — (9) B J>i-oo.
REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

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(1) ACD *»j. — (2) Mss. L=^l. — (3) A om. p.:. — (4,, Mss.
|yç^Uj_ . Î^Jto .t^iJU-J. — (5) A i*fî, ^sri'-'f-!. — (6) BCD om. i^^-è. —
(7) Mss. *^^^U — (8) A !j*:^]:^B ^*^J. —(9) Mss. ^JJJ^U.
.Lettre de pisuntios évèque de qeft a ses fidèles. 87

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(1) Mss. p^^^ — {2j A X^h\. — (3) B li^ Ji.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, un seul Dieu, gloire à


lui toujours.

Nous commençons avec la bonne assistance de Dieu à


le secours et
grand devant Dieu et les hommes pour
transcrire la lettre que le saint, le
toutes les connaissances divines, l'illustre parmi tous les saints, notre
Père Pisuntios, évèque de la ville de Qeft, adressa à tout le peuple contenu
dans les limites de son diocèse, au sujet de la foi droite, orthodoxe.
Cette lettre contient la prophétie qu'il fit au sujet de la nation arabe,
88 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

lorsque, gardant durant cette maladie qui fut pour lui la dernière, et
le lit

celle de son départ pour le ciel, il apprit que cette nation s'était emparée
de l'Egypte (Qeft n'avait pas encore été prise), et il prédit encore les maux
qui fondraient alors sur la terre à cause de cette nation.
Il mourut le treize du mois de Abib. Que la liénédiction de sa prière

nous garde et soit toujours avec nous. Amen.


« La paix soit avec vous, pères, frères et fils; que le Seigneur vous
accorde sa bénédiction et la joie de TEsprit-Saint. Je supplie et j'invoque
Dieu pour vous avec d'abondantes larmes et des prières assidues, afin que
vous receviez mes exhortations, pour que vous connaissiez quel est le gain
de vos âmes, et la perte qui vous priverait des fruits de l'Esprit-Saint.
[J'entends par là] ces choses qui vous raviraient la tranquillité du cœur,
et mettraient à la place les maux et les vices, chasseraient l'humilité et la
remplaceraient par l'orgueil, banniraient les fruits de la pureté, et appor-
teraient à l'àme des fruits de souillure, détruiraient la charité et produi-
raient la jalousie et la haine arracheraient à l'âme sa foi, et sèmeraient,
;

à la place, les pensées mauvaises qui conduisent à l'impiété.


Sachez, ô mes fils bénis, que j'ai mission de yous instruire de ces choses
et de vous découvrir les secrets qui m"ont été révélés par le Saint-Esprit.
Je vous ferai connaître ce qui sauvera vos âmes, édifiera, fortifiera, con-
firmera vos cœurs dans la joie du Paradis, dans la brillante lumière qui
écartera loin de vous les ténèbres de vos consciences, [je vous dirai] ce
qui renouvellera vos âmes par l'Esprit-Saint, éloignera de vous l'impiété
et mettra à sa place la vraie foi, chassera les pensées impures et mettra à
la place des fruits de pureté, bannira la jalousie et la haine et les rempla-
cera par la charité, écartera le souffle de la médisance et de la calomnie,
et établira la paix qui répandra l'odeur suave de ses parfums dans vos
cœurs et vos âmes, extirpera la vanité, l'orgueil, l'arrogance et fera luire
la douceur de l'humilité dans vos cœurs et dans tous vos sens intérieurs
et extérieurs, dissipera loin de votre esprit la fumée et l'agitation de la
colère, et les remplacera par la douceur, la bonté, le calme dans tous les
membres de votre corps. Ainsi vous deviendrez la demeure et le temple
de Dieu; l'Esprit-Saint se lèvera et brillera dans vos âmes, et l'image du
Fils de Dieu se formera dans vos esprits et dans vos corps: vous serez la
demeure des douze vierges qui glorifient le Fils unique de Dieu de con-
cert avec les anges et le saluent pour leur Seigneur; vos cœurs endur-
cis seront changés et deviendront des temples de louange, et vos âmes
s'illumineront de la lumière divine qui se lèvera en elles, comme l'a dit
Notre-Seigneur Jésus-Christ dans son saint Evangile « Celui-là m'aime
:

qui garde mes commandements, et mon Père et moi nous viendrons et nous
établirons en lui notre demeure (1) », car il possède les douze vertus. Em-
pressez-vous, ô mes chers enfants, d'acquérir ces douze vertus, et de vous
armer de la foi saine et droite enrichissez-vous de charité les uns à
;

l'égard des autres; attachez-vous à la loi orthodoxe que certains ont


abandonnée pour suivre des erreurs qui leur ont valu la perte éternelle.

(1) Jean., xiv, 23.


LETTRE DE PISUNTIOS ÉVÈQUE DE QEFT A SES FIDÈLES. 89

L'apùtre vase d'élection dit en effet : « Sans la foi, personne ne peitl plaire
à Dieu Notre-Seigneur Jésus-Christ a dit à ses saints apôtres i Si
(1) », et :

vous aviez de la foi comme un (jrain de sénevé, vous diriez à cette mon-
tagne de se déplacer, et elle changerait de place (2) ». Lorsque les deux
aveugles placés sur le chemin lui crièrent de les guérir, il leur répondit :

« // vous est fait selon votre foi », et aussitôt leurs yeux s'ouvrirent. Lorsque

la Chananécnnc encore lui demanda la guérison de sa fille « Il n'est pas :

juste, dit-il, de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens. —


Si, Seigneur, reprit-elle, car les chiens mangent les miettes qui tombent
de la table de leurs maîtres »; et alors Jésus lui dit « Que votre foi est :

grande, ô femme! Il vous est accordé selon votre désir », et au même

instant sa fille fut guérie (3).


Maintenant donc, mes fils, conservez les préceptes de la foi droite et
sainte qu'ont abandonnée beaucoup d'hommes en ce monde, pour les
aises de leurs corps et leur gourmandise dans le manger et le boire.
Pour jouir un peu de temps [de ces biens terrestres], ils se sont fait exclure
du royaume des cieux et de la demeure des justes. Tels furent Léon Tim-
pie, le prévaricateur, Lucanius au bonnet monastique, l'impie Arius qui
niait [la divinité du Verbe], Lucius, Hermogénès, l'ignoble Xestorius,
Eutychès, Méléce, et tous ces ennemis [de notre foi] qui blasphèment
contre la sainte Trinité et profèrent d'orgueilleuses paroles que nous ne
saurions répéter de crainte de souiller les oreilles pieuses. Les uns di-

sent : Père Fils Saint-Esprit, en supprimant le mu et le nu (4) qui


le

équivalent à [notre conjonction] et. Selon d'autres la divinité n'a pas


souffert avec l'humanité, l'humanité seule a souffert; pour d'autres, le Hls
de Dieu est créé et il n'existait pas avant de naître de la Vierge Marie;

pour d'autres, il est un prophète. Dieu garde chacun de nous de telles doc-
trines! En conséquence, quiconque ose dire que la divinité n'était pas unie
avec l'humanité, au moment des souffrances que Jésus-Christ notre Sei-
gneur, notre Dieu et notre Roi a acceptées sur la croix, pour notre salut,
et prétend que la divinité s'est séparée de l'humanité, ne serait-ce qu'un
clin d'œil ou une seule minute, celui-là sera ignoré du Père, du Fils et
du Saint-Esprit, en cette vie et en l'autre; sa demeure sera le puits de
l'éternel abîme, où il sera à jamais oublié, et il n'aura point part à
l'héritage préparé pour chacun [des enfants de Dieu]. Quiconque dit le :

Fils de Dieu est une créature, il n'existait pas avant sa naissance et avant
tous les temps, sentira durant l'éternité les tortures de l'enfer passer sur
son àme. Quiconque se révolte [contre la foi] et dit le Christ est seulement
:

un prophète, aura l'enfer en héritage; les pleurs ne quitteront jamais sa


demeure durant tous les jours de sa vie, et sur lui se refermera le puits
de l'enfer. Quiconque se révolte contre la foi et dit le pain et le vin que :

l'on offre au Saint Autel ne sont pas le corps et le sang du Verbe de Dieu.

(1) Ilébr., xi, 6.

(2) Matth., wn, 19.

(3) Matth., XV, 22-28; Marc, vu, 25-30.


(4) C'est la conjonction copte sahidiquo UN-
9U REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

ils ne sont pas le corps qu'il a pris de Marie, sera exclu de la société des
chrétiens et des sajnts mystères, en cette vie et en l'autre, et ne trou-il

vera pas de soulagement dans l'enfer durant l'éternité. Quiconque se ré-


volte et dit celui qui a été crucifié pour nous n'est pas le Seigneur. Sau-
:

veur [Jésus-Christ], c'est un autre que lui qui a été crucifié et lui ressem-
hlait (1), lever ([ui ne dort pas torturera l'âme de ce malheureux dans
l'enfer durant toute l'éternité. Quiconque se révolte et dit le Christ n'a
:

pas habité dans le sein de la Vierge Marie pendant neuf mois, Marie ne l'a
pas enfanté sans peine et souffrance, et elle n'est pas restée après l'enfan-
tement vierge comme auparavant, sera plongé dans les ténèbres exté-
rieures qui deviendront sa demeure pour l'éternité, il sera soumis aux
divers genres de supplices de la géhenne. Quiconque se révolte et dit :

celui qui est né de la Vierge Marie n'est pas le Verbe de Dieu existant
avant tous les siècles, sa naissance n'est pas incompréhensible, la Vierge
ne l'a pas enfanté sans douleur, et il ne nous a pas arrachés à la puissance
du démon, sera dans les ténèbres, les pleurs et les grincements de dents.
Pour nous, 6 mes amis, nous ne proférerons jamais de tels blasphèmes,
mais nous dirons plutôt en toute occasion, dans un langage clair, de tout
notre cœur, et de toute notre Ame « Nous croyons en Dieu, le Père tout-
:

puissant, créateur du ciel et de la terre et de toutes les choses visibles et in-


visibles, et en un seul Seigneur et maître Jésus-Christ, parfaitement fils
de Dieu en vérité, engendré et non créé, consubstantiel au Père, comme
le Saint-Esprit est uni consubstantiellement au Fils, par qui tout a été

créé, vrai Dieu de vrai Dieu le Verbe s'est fait chair en descendant dans
;

le sein de Marie, où il a pris la nature humaine, pour le salut de nous

autres pécheurs, et il est né de Marie sur cette terre, Dieu incarné; il a


été baptisé dans le Jourdain par Jean, fils de Zacharie, nous a arrachés à la
main de Satan, a été crucifié pour nous sous Ponce-Pilate, alors gouver-
neur [de la Judée], a été enseveli dans un sépulcre neuf, est ressuscité
vivant d'entre les morts le troisième jour, est monté aux cieux, y est assis
à la droite du Père, doit revenir pour juger chacun selon ses oeuvres;
dans tout cela, sa divinité n'a pas quitté son humanité, une seule minute
ou un clin d'œil, car sa divinité est unie à son humanité en toutes choses ».
Telle est la foi que moi, pauvre Pisuntios, je garderai jusqu'à mon der-
nier soupir, et que je confesserai jusqu'au moment ou je retournerai vers le
Seigneur. Et maintenant, ô mes amis, veillez, ne laissez personne vous
égarer loin de la vraie foi car beaucoup déserteront la foi du Christ pour
;

suivre une foi étrangère, abandonnant ainsi la bonne nouvelle du saint


Évangile, les enseignements et les préceptes que nos pères les saints
apôtres ont établis dans leurs canons. Évitons surtout de suivre nos pas-
sions mauvaises, de crainte que notre ennemi Satan avec sa malice ne
s'empare de nous ne permettons pas à cette courte vie de nous attacher à
;

la terre, autrement nous goûterions le supplice éternel; gardons-nous


des pièges de Satan perfide et trompeur, ennemi de notre race dès l'ori-
gine il rôde en tout instant autour de nous, cherchant à nous faire sortir,
;

(1) Cf. Qoran, s. iv, I5G.


LETTRK DI-: l'ISU.NTIOS KVKQUE DE QEFT A SES FIDÈLES. 91

à nous écarter des ordres de Dieu pour que nous acc-omj)lissions les mau-
vais désirsde nos cœurs. Fuyons, fuyons donc les œuvres mauvaises qui
font de l'honnue un objet d'aversion pour Dieu et ses anges. Ne laissez à
Satan aucune place dans vos cœurs où il sèmerait ses désirs mauvais qui
sont les péchés mortels, c'est-à-dire la calomnie, la souillure, l'impureté,
le vol, le parjure, la haine, la rébellion, les coups, l'adultère, les injures,
les dissensions résultant des mauvais rapports, le blasphème, le manque
de foi, l'amour de la plus grande part, l'amour du gain blâmable. Toutes
ces œuvres, ô mes amis, éloignent et détournent de Dieu leurs auteurs.
J'aicommencé par vous recommander d'éviter ces grands péchés qui
résultent du manque de foi, ne laissent subsister dans l'homme aucun
bon fruit et attirent la colère de Dieu. Je vous recommande donc de fuir
la l'homme aucune bonne action et
vanité et l'orgueil qui ne laissent dans
écartent l'ange de la paix. Malheur à tout homme qui meurt souillé de
ces fautes qui irritent Dieu et les anges! Souvenez-vous que nous ne res-
terons pas toujours en ce monde. Le commencement de toutes choses,
c'est que nous devons mourir, retourner à Dieu qui nous accordera en
retour de nos œuvres précédentes la récompense ou le châtiment. En
vérité, ô mes enfants chéris, ce monde vain et sa gloire caduque sont
dignes de toutes nos larmes, car il trompe quiconque le suit et en tire
vanité, il se moque de lui et de beaucoup d'hommes qu'il entraîne pour
l'éternité dans l'abîme de l'enfer. Maintenant donc, ô mes fils, fuyez toutes
ces œuvres mauvaises qui sont l'impureté, la haine, le blasphème, les
disputes, la discorde, la calomnie, le vol, le parjure, l'adultère, les actions
infâmes, les faux témoignages, le meurtre, les désirs coupables, le liberti-

nage, les actes contre nature, les relations avec des hommes, la sorcellerie,
la magie, la divination, l'observance des heures, l'injustice, les [fausses

mesures, trop grandes quand il faut recevoir, trop petites quand il faut
donner, les faux poids. Toas ceux donc, ô mes amis, qui resteront dans
ces mêmes péchés et ne voudront en faire pénitence seront exclus du
troupeau du Christ, et des saints mystères.
Tout homme chrétien, prêtre ou laïque, qui s'irritera contre un de ses
frères, chrétien comme lui, le livrera à un autre plus fort, l'oppressera, le
persécutera pour cause d'argent ou de biens périssables, sera exclu du
royaume et de l'assemblée de Jésus Notre-Seigneur où il n'y a pas accep-
tionde personnes; l'enfer sera sa demeure et son séjour durant réternité.
Tout prêtre ou chrétien qui est injuste et porte un faux témoignage
contre ses frères chrétiens ou ses ennemis, sera étranger au Père, au Fils
et au Saint-Esprit, en cette vie et en l'autre. Tout chrétien qui aura été
bigame de deux femmes vivant en même temps, aura pour héritage le
feu durant l'éternité, mais s'il se repent et confesse sa faute, l'Eglise le

recevra [dans sa communion]. Tout prêtre ou chrétien qui voyant ses frères
les fidèles dans la pauvreté, la misère, en butte aux vexations des païens,
n'a pas pitié d"eux, alors qu'il pourrait les sauver, et ne les aide pas, n'est
pas vraiment chrétien et disciple de Jésus-Christ. Dieu à son tour n'aura
point pitié de lui au moment pénible des angoisses de la mort, et il sera
exclu de la reconnaissance divine. Tous prêtres qui boivent du vin au
92 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

point de s'enivrer, tiennent des propos bouffons le jour des fêtes, sont
orgueilleux, obscènes dans leur langage, commettent des .actions coupa-
bles en public ou devant des témoins, seront torturés dans l'enfer par le
ver qui ne dort pas.
Tout chrétien qui contracte une union illégitime, sera exclu du troupeau
de Jésus-Christ et de la société de ses frères chrétiens en cette vie et en
l'autre. Tout chrétien qui ne respecte pas le lit de son père ou de son
frère, sera plongé au fond de l'abîme où il y aura des pleurs et des grince-
ments de dents; le feu de la géhenne le torturera durant l'éternité. Toute
femme qui connaît la mauvaise conduite de sa fille, et ne la corrige pas, Dieu
fera tomber sur elle le souffle de sa fureur et la flamme de sa colère; elle
sera plongée dans l'abîme du châtiment douloureux et éternel, où l'on est
à jamais oublié.
Toute femme qui fréquente des femmes insensées, dissolues, blasphé-
matrices, prenant des libertés séductrices devant de;i hommes étrangers
de manière à scandaliser ceux qui les voient, aura pour héritage l'abîme
de la géhenne pour l'éternité. Toute femme qui trompe son mari, prend son
gain, [le fruit de] son travail et de sa fatigue, et le donne à un homme
étranger, aura son âme soumise aux tortures de la géhenne durant toute
l'éternité.
Toute femme qui maudit ses enfants et répond à son mari sans respect
et crainte, sera soumise à ces diverses sortes [de supplices] de la géhenne,
et elle n'obtiendra pas miséricorde au jour du jugement. Toute femme qui
trouve opportun de se délivrer du fruit qu'elle porte dans son sein avant la
formation parfaite de l'enfant, le Seigneur la jettera au plus profond des
abîmes de l'enfer. Tout prêtre qui mange le pain des ofl'randes avec les
femmes de mauvaise vie n'aura point part avec la sainte Trinité, ni en ce
monde, ni en l'autre, et son âme sera la proie du ver qui ne meurt pas, dans
les flammes de la géhenne. Tout prêtre qui distribue le corps et le sang
de Jésu.s-Christ en faisant acception des personnes auprès de l'autel, aura
pour héritage durant l'éternité le feu de la géhenne et les ténèbres de
l'abîme. Tout prêtre qui manque d'estime pour le service de Dieu et le
néglige, sera maudit en ce monde et en l'autre, il sera noirci par le feu de
l'enfer. Tout prêtre qui agit en hypocrite dans l'organisation du service de
Dieu, sera banni, exclu des biens et de la félicité du royaume des cieux.
Maintenant donc, ô mes chers enfants, quittons ces péchés, avant d'être
frappés, de crainte que l'on ne nous trouve pas préparés pour le voyage,
et que l'on ne nous entraîne de force, et contre notre volonté. Malheur à
nous qui sommes nés sur cette terre! malheur! oui, malheur! ô mes chers
enfants, pour les humiliations, le mépris qui nous atteindront en ce temps
de la part d'hommes qui viendront nous chercher et nous emmèneront par
des chemins que nous ne connaissons pas; semblable est mon propre état
en ce moment, car je sais qu'est proche le jour où je vais être visité, où
finira mon pèlerinage, où je m'en irai, prenant le chemin réservé à tout
homme.
(.4 suivre.)
MÉLANGES

LES MIRACLES DU SAINT ENFANT CYRIAQUE

{Suite) (1)

(F. 39 yo a) -f^hrâlh •
A-fia-d '
fl»A*^ft : *feC*ft i A9
7 •
rt'^d* •
A^,f frft •
hCft-î^ft

/A- : rh^ ••
(2) A'JA 1 ^A : ^'^ "

(DXx'i : SÙii't' : (F. 39 V" b) ao^h '


h.A,ft : *^A '-
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A- î ?i7A. •
>^ •
-îACî •
-lin : n.'^ ^ *c*a •
ie.n,A" • <D^n
P- î ^V- : fK-HHjr : OB',. : ^iCéX ' <-'^t ^H^Z-ïl-h •
^.n.A" •

attOxOD : ^nj&h •
n.i- •
hcA-fc^v -•
A'7j^- ' ahoD -.
u/i-h : n
O0fi' •
Onjï.ïh î MA ! flï^^A.I^ : A^T-/** •
Mi, • htilf^ • ;f-

tDtnP : rh^ : '^fl : ^T-/*' M: a)>lC?[:] A (F. 40 l^ a) -^T-

/** ' fl'jRn.A- : «jneii * ©'jA.h : HjK.-nA?' •


ma. • ?»*7H.^'fl

(1) Cf. /fOC, l'Jllî, p. 119 sqq.


(5i) Ici et plus bas la place pour les noms proi)i'es a été laissée en blanc.
(3) Ms. : f.lClX.
94 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

rh.c '
(1) je-'nnïî ••
athiiiM'^ -
^nc^r -j-hràXi •<'
n
A • IDAhîl :=

îP*AA«h • 'itlJxXï • ih^C : ^^hoo '.


O/flf : ^rt^C^tf»' : <»^Ae •
^
'rX-h?* • (F. 40 1° b) 'ïn.f ' aih> î ?»^-l-A • hrhim ! /^'A

-Tin î fl^X-fï ï -nh/i. : at^id : .^A •


-JT-/^ •
r^-f' -•
h*evh

fl)/^n ! C'h?' • ^7-/^ ^^i- •


:^T^A ï (F. 40 V a) i-rwf t
'ïn tL-ï- •
«fec*ri (Donnai. -
'^(ic • j&n,A" ••
[aI^t-/** • «u

MA ••
hfhat'C ' m • Crh.* : (3) -nrh.C : K^é^Yid^. '
n'a: -

An.'^ •
ïlCA-t^V : *fcC*A : /?.rt.A" •
-il/^ •
Ah.Â,A[.]*^A =

H-Î'f' : Ù'^P • (F. 40 V b) ^l,A.A[•]*^A = rh^ î h-in :


J&

cDfl>-?i'|3îr : Afrr 'flîtA. • ^'^flï Mn • (4) .ft'fcîn'H : h


r?:'\ù ' Mai : *}ne = Ax.^ flj^n.AF'm»- .
wa- : a-h-a
^Itfo. î ^*feC*A ! Hî\AKh •
XA^ flïH^ît''/Ah •
X>»A = ^ft.

Aï" : A*feC*A[0 A'r'J - î\A-f tfo- : (BtÙxh^O^- '-

(Om '
Ar^J : l-h^ (D(D/:fl : (U-f- : (F. 4J r« a) (DhKii

at-h-p^ • tUao : 011*»^- ï flhïl-jî. : *?»'> " (D-i'^-m. '


'M •


ftoyVi •
*feC*A

(1) Ms. : ^?,-/H.^l•n/h.C.

(2) Ms. : ATrT"/". A a été biffé après coup.

(3) Ms. : ifl ! ïiiTCrh-*.

(4) Ti-VH est suivi do ,B^if„"/;ib, dont les quatre dernières lettres sont biffées.
MÉLANGES. 95

f'/A- • 1-114. -•
. A^A : "/A ^''X :

XA-* • flïn/.h (F. 41 r b) f: : f/A- •


^ftA • • A^ J "/ :

>^ flïAu^nh. : fl>-A'h î (F. 41 V" a) Aj&^ • flîMJr •


ÏICÏI-

f/A- : r{l^lî\. .

A*J J 'JA : h^ï-i '<•

TRADUCTION

III. — (F. 39 V" a) Miracles dit bienheureux et saine Vy-


riaque, enfant, martyr de Jésus-Christ.
Que sa prière, sa bënédictioti, l'intercession de sa clé-
mence et la victoire de son combat soient aver... (2) pour les
siècles des siècles! Amen.
y avait un homme dépravé, méchant, pervers, colé-
Il
rique, débauché et orgueilleu.r. Il n'estimait pas l'église {de
Cyriaque).
Il arriva un jour (F. 39 v" b) {que) révéque (du lieu) vint
et lui dit : « Un tel, viens, {allons) travailler à l'église de
Cyriaque. » // lui dit et lui refusa : u Qui me commandera

{et) qui me soumettra^? Je te refuse. » {L'évéque) lui dit :

« Comme tu refuses {de travailler) à r église {de Cyriaque),

(1) Ms. :
ttfi*f:r'Kr'.
(2) Cf. p. 93, note 2.
96 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

prosterne-toi, puisque tu te trouves dans son enceinte. »

— « Je (te) refuse, lui dit-il. Je suis le satellite du roi. Moi-


mmie {je devrais) me prosterner au pied de ce sanctuaire (l)? »
// lui dit [cela).
Ayant entendu [cela, rêvéque) alla vers le roi. Il exposa
(cela) au (F. 40 r" a) roi et lui dit : Ton satellite, qu'on <«

appelle un tel, nia refusé {de travailler et de se prosterner


à r église de Cyriaque). Que le Seigneur f expose (cela) et
que Notre-Dame Marie te (le) fasse entendre! Que (vais-je)
devenir? Il a refusé de bâtir (et) de se prosterner. Pour moi,
fai exposé [cela) à Cyriaque et à toi aussi. »
Le roi dit à l'évêqne : « Qu'il t' obéisse (2)/ Après avoir
pris mes satellites avec toi, va. S'il refuse {de f obéir), que
mes satellites, après {r)avoir enchaîné, V amènent (F. 40 r** b)
vers moi! Moi-même je jugerai selon ma puissafice. » //
dit {cela à Vévêque et aux satellites).
Ayant entendu {cela), révêque s en alla avec les satel-
lites (3). Ils parvinrent auprès de cet homme. {L'évéque lui)
exposa la parole du roi. « (Jue {vas-tu) devenir, toi qui ne
te prosternes pas devant l'église {de Cyriaque)? Le l'oi te dit

qu'il {te)'jugera selon sa royauté. Viens, allons, nous deux,


parler au roi. » parvim^ent {auprès du roi).
Ils
Lorscjue le roi Veut vu,{il lui dit) : « Toi-même, dépravé,

(F. 40 Y" a) retourne à V église de Cyriaque et accomplis


l'œuvre {que Vévêque te commandera) (4). » // dit {au) roi :
<•Pour moi, je m'en vais vers un pays éloigné {et) cet évêque
ne m'atteindra pas. » // dit {cela).
Ayant entendu [cela), le roi {dit à Vévêque) : « Puisqu'il
a récusé ce que {le roi) a jugé le {concernant), prends ses
richesses, ses biens et ses champs; je te {les) donne. Pour toi,
n'{en) tire pas profit, [mais) donne-[les) à Véglise de Cy-
riaque. » Le roi dit {cela) à Vévêque.

(1) M. à in. : bas lerriluire. fjiDÈi semble avoir ici un sens analogue à celui

de flwViTr, TÔTTo;, lieu et sanctuaire.

(2) M. à m. quHl te parle!


:

(3) M. à m. le roi. Nous avons laissé le texte


: tel quel. Il faut lire les satel-

lites. Le contexte l'indique ici et plus bas.


(4) M. à m. son œuvre.
:
MÉLANGES. 97

Ayant entendu cela, (F. 40 v° b) l'évêque s'en alla, en se


réjouissant et {en) exultant. Il retourna à son pays.
Lui aussi, l'homme jjervers retourna {chez lui), en étant
triste. qu'il s en fut retourné, il refusa de se proster-
Après
ner. Tout peuple dit{\) et {le) maudit : «
le Cyriaque, hais
celui qui te hait et outrage celui qui te déshonore. » {Le peu-
ple) dit [cela) à Cyriaque. Il exauça leur prière et leur
demande.
Lorsque le roi eut appris {cela), il s empara de sa maison,
{F. 41 r" a) engloutit (2) ses richesses et tous les biens de sa
maison.
Lui-même, {l'homme pervers) fut malade et mourut d'une
mauvaise mort. Il fut enterré près du sanctuaire [-ibr.cq] de
Cyriaque.
Par l'accomplissement (3) de {ce) miracle et de {ce) pro-
dige, [opérés par) l'intrépide martyr, que la prière et la
bénédiction de saint Cyriaque avec sa mère Juliette soient
{avec) son serviteur... pour les siècles des siècles! Amen.

IV. —
Miracles du bienheureux et saint Cyriaque.
Que sa prière et sa bénédiction (F. 41 r" b) soient avec...
pour les siècles des siècles! Ameti.
Écoutez, ô mes frères. La charité mutuelle est supérieure
à tout. Ensuite {c'est) : « N'e jurez ni par le ciel, ni par la
terre, ni par un autre serment. » Ne jurez jamais, {ni) aucu-
nement. Que votre parole soit une : « Oui, oui » ou bien :
H Non, non », afin que vous ne soyez pas condamnés et que

vous n'entriez pas dans (F. 41 v° a) le supplice! Moi-même je


vous [V)ai exposé. {Si vous jurez) par la terre, {vous rece-
vrez) le châtiment; {si vous jurez) par le ciel, vous descen-
drez dans la géhenne. Que ce conseil vous suffise!
Que {la prière de Cyriaque) soit avec... pour les siècles des
siècles! Amen.
(A suivre.)
Sylvain Grébaut.

. Neufmarché (Seine-Inférieure), le 3 Janvier 1911.

(I) M. à m. : leur dit. — (2) M. à m. : obscurcit. — (3) M. à m. : en faisant.

ORIENT CIIKÉTIEN. 7
98 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

II

DIX PROVERBES ÉTHIOPIENS

Les Dix proverbes éthiopiens qui suivent, sont contenus


dans le ms. n° 3 de M. É. Delorme (fol. 26 r" b ù fol. 27 v° a).
Pour mettre de la clarté, nous avons divisé le texte {scriptio
continua) en paragraphes, auxquels nous avons ajouté des
numéros d'ordre.

TEXTE

(F. 26 r*" b in fine) iP^A^'^ .-


'ilC : ï :

M
(F. 26 v° a) M «^^ : «"V-d ? ^^V ' .e.î\fl>-fr I ^«^T •
^'V-d l

ô i flJAA • KJ^r : ^oom-h 1 AtDAA ' Mr •


K-V-d •
-TiH^ .•

^'%^'i' • "ÏJ??" (Dhti (F. 26 v° b) -f-^nh ••


Ka>-ôK •
ëmï'
j&'Ji' .- «wi^<: ..
aïrt9"'J ï ôîfiï : ^ç/^Ai« (i) tm^^^ •
flA

(1) /*• est en surcharge.


MÉLANGES. 99

M
hAf I

TRADUCTION
(Fol . 26 r" b in fine) dix proverbes.

[IJ

L'autre vainc l'un; un autre aussi vainc (cet) autre-là. Le

fer est fort; le feu le vainc. Le feu est fort ; Veau le vainc.
(F. 26 v" a) Veau est forte; le nuage la porte. Le nuage est

fort; le vent le disperse. Le vent est foî^t; la terre le vainc.


La terre est forte; le fils cVAdam {\) la vainc. Le fils d'Adam
est fort; la tristesse le vainc. La tristesse est forte; le vin la
vainc. Le vin est fort; le sommeil le vainc. Le sommeil est
fort; la mort le vainc. La femme est plus forte que toutes
{ces choses).

(i) Sens : l'homme.


100 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN,

m
homme, observe tous les enseignements, afin que tu at-
teignes beaucoup d'œuvres. Ne demeure pas dans un seul
enseignement, car celui qui demeure dan^ un seul enseigne-
ment est paresseux. Regarde donc Vabeille. Lorsqu'elle a
butiné les fleurs deschamps et (F. 26 v° b) qu'elle a amassé,
elle produit deux éléments : le miel et la cire; l'un devient la
joie du jour par son breuvage et Vautre devient la lampe de
la nuit par sa lumière.

[3J

Le sage que l'homme est {orné) par r homme. La parure


dit
de l'oiseau est son jjlumage ; la parure de l'épée est son four-
7'eau; la parure du roi est son armée.

|4|

En
outre, il dit : Prends garde à ton ennemi (1) une fois
«.

etprends garde à ton ami mille fois, car ton ami divulguera
ton mystère, {alors que) ton ennemi, lui, ne connaît pas ton
n^y stère. »

[5]

Le sage dit : « Ne sois pas suave, afin qu'on ne te mange


pas; ne sois* pas amer, afin qu'on ne te laisse pas; (F. 27 r" a)
sois moyen. »

(A suivre.)
Sylvain Grébaut.

Neufmarché (Seine-Inférieure), le 10 Janvier 1914.

(1) M. à m. : tes ennemis. Ici et plus bas, le pluriel se trouve dans le texte
éthiopien.
MÉLANGES. 101

III

NOTE SUR LE MANUSCRIT DU BRITISH MUSEUM


OR. 1300 (HEXAMÉRON D'EMMANUEL BAR SCHAHHARÉ)

Le manuscrit oriental 1300 n'est pas intitulé « l'iiexaméron


d'Emmanuel Bar Scliahharé... en vingt-huit chants » (Rubens
Duval, La littérature syriaque, Paris, 1907, p. 280), mais
« le quatrième volume des homélies du prêtre Emmanuel bar
Schahharé sur l'hexaméron » (Margoliouth, Descriptive list of
syriac and karshuni mss., Londres, 1899, p. 2). Ce manuscrit
implique donc que le prêtre Emmanuel avait composé trois
autres volumes sur le même sujet. Cependant son contenu est
identique à celui du ms. de Cambridge adcl. 1994 qui porte le
titre « Livre de l'hexaméron fait par le moine et le pieux
:

Rabban Emmanuel (mort en 980), interprète de l'école du


monastère supérieur (monastère de Mar Gabriel et de Mar
Abraham à Mossoul). » W. Wright et S. A. Cook, A catalogue
of the syriac manuscripts, Cambridge, 1901, p. 391 à 400 (1).
Voici le sujet des 28 chants :

Sur Inprincipio erat Verbum.


1. —
2. (Manque dans les manuscrits). —
3. Sur la création des anges et de la lumière et le premier jour de la
semaine. —
4. Sur la création du Firmament au second jour. 5. Sur le —
troisième jour et la constitution des mers. —
6. Sur la production des

semences et des arbres. —


7. Sur la création du Paradis. 8. Sur les —
astres et le quatrième jour. —
9. Sur les animaux marins, les oiseaux et
le cinquième jour. —
10. Sur la création des animaux et le sixième jour.
— 11. Sur la création de l'homme. —
12. Sur Adam et la création d'Eve.
— 13. Sur l'ordre donné à Adam et sa transgression. —
14. Sur la punition

d'Adam, d'Eve et du serpent. —


15. Sur le samedi, et sur les mystères
et les types que Notre-Seigneur montra. —
16. Sur la résurrection au
septième jour de la création. —
17. Comment la liberté de l'homme fléchit

jusqu'à la révélation du Christ. —


18. Sur les prophètes et la venue du
Christ. —
19. Sur la vision de Moyse au mont Sinaï. —
20. Sur l'apparition
du Christ et la rémission de nos péchés. —
21 à 23. Sur les prodiges, les
miracles et les paroles vivifiantes de notre Seigneur et notre Dieu le Christ.
— 24. Sur les paroles vivifiantes de iNotre-Seigneur quil n'y a de salut ;

(1) Le ms. or. 4072 (tronqué) a aussi les mêmes titres de chapitres et repré-
sente donc le même ouvrage.
102 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

qu'en lui. — 25. Que la religion du Christ est véritable. — 26. Sur la

résurrection du corps d'après la nature et l'Ecriture. — 27. Sur l'àme et


sa nature. — 28. Sur la vie future et la récompense.

On ne comment Emmanuel aurait encore pu


voit pas bien
écrire trois volumes sur le même sujet, car il semble l'avoir
épuisé. D'ailleurs un manuscrit de Séert, daté de 1437, porte (1)
le même titre que le ms. de Cambridge et nous conduit à croire,

en dépit du manuscrit or. 1300, qu'Emmanuel a écrit un seul


volume, et non quatre, sur l'hexaméron (2).
Voici le colophon du ms. or. 1300, fol. 196\

.ot.id WM^ J Ml •^ts^l ^oa.«l^ jQ^ol sA*V~<w^ .)jUa^ o« J

).^^.«^S^ ^'f^; oiK^V^ :).^Q^1 jKov^^ )Ky^ ^bo ,\A^

.JjlSCSL^^ >«.tVlO .)pOCL39 )Ld90 {jOiO <.j».iL»V9 \Â'9 w»J>OcLo.:5 ....

.^V^ ^99 ).N»«^A f^OOOllo .> V>S.> ^3 0|»â >&^^a^9 Jl^O^

|<.yf.^eLd yeuj^Kj .JL^^^oa iwU |.^Jf.^ Ô|J^9 ^^a^aw-^^

Fin de ce livre abondant en perles précieuses, eu l'année 1996 des Grecs


(1685), lemardi 28 Tamouz (juillet).
A écrit ce livre le misérable et le pécheur \\bdisô\ fils de ,Sib(K fils

(1) Le second chant manque aussi. M"' A. Scher (^crit - Les »e\ze premiers:

chants sont sur les prophéties, la venue du Christ, ses miracles... Il faut sans •>

doute lire « les seize derniers chants « ou même » les dix derniers chants... ».
:

car la mention que le second chant manque semble bien indiquer que ce traité
doit être identique au nôtre. Cf. Catalogue des manuscrits syriaques et arabes de
Séerl, Mossoul, 1905, p. 85.
Les trois autres « volumes », nous écrit M. Brooks, pouvaient être sur d'autres
(2)

sujets. — Le nom bar Schahharé


• ne se trouve dans aucun manuscrit. Assé-
>•

mani l'a pris dans Amr (trad. Gismondi, p. 89).


MÉLANGES. 103

de Sabà, du village béni Tehômâ, village de Mar Salilà et de Rabban


Pétion; que leurs prières soient un mur pour ses habitants. Amen... Aux
jours du chef des chefs des prêtres, qui oint les pasteurs,mer où fermente
toute sagesse, abîme profond de toute science, saint dans son essence et
ses propriétés, notre Seigneur et mon Seigneur Simon (Sem'oun), catho-
lique patriarche de tout l'orient orthodoxe. Qu'il soit affermi dans le Sei-
gneur Christ pour un long temps, sans souffrance ni mauvais accident,
par la prière de tous les saints de Notre-Seigneur. Amen.

Au fol. 176', l'auteur est appelé ij^^l^ -tii£^ v»', « Rabban 'Am-
mawai le prêtre » (avec deux points (•.) sur le ^o et sur le o). C'est

sans doute une variante de (^))ajoai,.

F. Nau.

IV

UNE LETTRE DE THÉOPHILE, PATRIARCHE


D'ALEXANDRIE, D'APRÈS LA LÉGENDE
DE SÉRAPION LE SINDONITE

La légende de Sérapion le Sindonite est une des plus ancien-


nes compositions hagiographiques égyptiennes, car sa version
syriaque figure déjà dans plusieurs manuscrits du vi** siècle,
dont l'un daté de 569 (Add. 14597 du Brit. Mus.). Elle a été
éditée par le P. Bedjan, Acta martyrum et sanctorum, t. V,
p. 263 à 341 et nous l'avons résumée, Annales du Musée Guimet,
,

t. XXX, p. 55 à 59. C'est une compilation d'anecdotes, emprun-

tées en général à V Histoire lausiaque ou aux Apophtegmes et


longuement paraphrasées. Par exemple l'histoire de Sérapion :

et des mimes, qui occupe une page dans Pallade, éd. Butler,

p. 109 à 110, occupe treize pages dans la version syriaque,


p. 265 à 278; en voici la première page :

A de l'amour de Dieu nous brûlait pour


cette époque, lorsque le feu
hommes qui sont au désert, des
aller recevoir la bénéiliction des saints
Pères parlaient devant nous des actions remarquables de Séra])ion l'ana-
chorète :

Cet ami de Dieu entendit parler une fois de païens qui étaient mimes
(etj qui tournaient en dérision les mystères augustes de la sainte église;

aussi le zèle le brûla comme un feu, il se leva aussitôt et il pria un de


ses amis, et il lui dit « Mon frère, souviens-toi de ton maitre, qui a été
:
104 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

vendu par Judas pour nous, afin de nous racheter des liens du péché ;

écoute ma voix, fais charité avec moi, accueille la demande que je t'adresse :

viens avec moi près de certains hommes infidèles, et vends-moi à eux


comme esclave. » L'ami de Sérapion lui dit : « Non, Seigneur (Mari), ser-
viteur de Dieu, ne compromets pas, avec des grâce hommes infidèles, la
de Dieu qui t'accompagne. » Et Sérapion lui dit « homme, tu as parlé :

comme un inintelligent Dieu ne se complaît pas dans l'honneur de ce


:

monde qui passe, mais dans une âme délivrée des souffrances du péché:
si tu fais cela pour moi, la promesse du Christ est fidèle et vraie de te don-

ner la rémission des marques de tes péchés. » Cet homme, pour tenter
Sérapion, lui dit « Accorde-moi deux jours. Seigneur, et je ferai ta
:

volonté. ï

Toute la narration se traîne avec les mêmes longueurs. A la


fin, p.340 à 341, on trouve une lettre du patriarche Théopliile
dont le fond est peut-être authentique, si l'auteur s'est borné,
ici comme ailleurs, à adapter et à remanier un document
préexistant. Même si elle n'est pas authentique, on a encore
chance de la retrouver en grec, en copte ou en arabe, et il y a
donc intérêt à la faire connaître :

Lorsque Théophile, archevêque d'Alexandrie, apprit la mort du bienheu-


reux Sérapion, il écrivit et il envoya la lettre de consolation suivante au
monastère de Pacôme :

Mes frères, l'homme grand a perdu le monde; et le vieillard grand a


trouvé le ciel. Le juste illustre est mort pour la terre; et l'homme spiri-
tuel a été joint aux troupes des anges. Ceux d'en bas ont perdu celui
qu'ils ne recherchaient pas et ceux d'en haut ont trouvé celui qu'ils vou-
;

laient. La terre a été privée de son enseignement; et le ciel .s'est réjoui de


son couronnement. Les hommes qui ont été privés de sa conversation se
sont affligés; et les anges aux troupes desquels il a été mêlé se sont
réjouis.
Voici que les afflictions (provenant) de ses travaux et la flamme de ses
belles actions l'ont précédé dans les hauteurs (des cieux). Ne vous affligez

pas, mes frères, de ce qu'il a quitté le corps des souffrances pour le pays
des joies. Soyez plutôt centristes et affligés si vous êtes privés de sa vue
dans la cité qui est au ciel. Son maitre, à qui le labeur de sa conduite a
plu, l'a attire, de la profondeur, jusqu'à la hauteur du ciel. Voilà qu'il siège
dans splendeur des cohortes des anges il est aussi mêlé aux troupes des
la ;

Il repose dans la demeure dont l'époux ne meurt pas


solitaires. sa lampe ;

brûle avec l'huile de ses (belles) actions.


Que ses prières et son intercession nous rendent tous dignes de la vie
et de l'allégresse des saints; pour que nous puissions le voir à la droite,
avec tous ceux qui font la volonté de Dieu, dans les siècles des siècles. Amen.

Nous avons respecté le parallélisme, bien sémitique, des


MÉLANGES. 105

phrases. Cependant le syriaque n'offre pas trace de vers, et n'a


pas chance d'être l'original.
F. Nau.

NOTE SUR LA DATE ET LA VIE DE CHEIKH ADI,


CHEF DES YÉZIDIS

Les Yézidis sont une petite secte dont les chefs demeurent
vers le mont Sigar, à l'ouest de Mossoul. Ils ont aussi un cer-
tain nombre de villages sur le mont Simân (Siméon) près d'Alep
et quelques-uns vers Van et Erzeroum. On les nomme impro-
prement « les adorateurs du diable ». Leur centre religieux est
à Test de Mossoul, autour des constructions et du tombeau de
Cheikh 'Adi, un de leurs chefs, qui est pour eux une incarna-
tion de la divinité.
M. Siouffi a réuni les passages de trois historiens musulmans
qui mentionnent Cheikh Adi. Le plus important et le plus an-
cien est tiré d'Ibn Khallikan qui écrivait au Caire entre 1256 et
1274. 'Adi aurait été un saint solitaire, né à Beit-far, non loin
de Balbek, et mort, à l'âge de 90 ans, en ou 557 de l'hégire
5.55

(1160 ou 1 162 de notre ère), au pays de Hakkaria, à Test de Mos-


soul. Il aurait été enterré dans sa cellule et sa tombe est un lieu
de dévotion pour les habitants, Journal Asiatique, VHP série,
t. V, (janv. 1885), p. 78-82.
Ces données sont légendaires :Cheikh 'Adi vivait encore
au XIIP siècle, il est sans doute mort après J222. Ce n'était
pas un solitaire, c était un chef kurde, peut- être un Kurde Taï-
rahite, procureur du couvent nestorien de Jean et Jésusabran,
qui finit par massacrer les moines et par s'emparer de leur
couvent (nommé aujourd'hui Cheikh 'Adi), en l'année 1219.
Trois d"Adi sont mentionnés par Bar Hébraeus leur con-
fils

temporain 1° Le sultan d'Iconium, 'Azz ed-Din, appela à son


:

secours le chef kurde Charaf ed-Din Mohammed, fds de


Cheikh 'Adi, et lui donna Hesn Zaid (Kartabert); mais Charaf
ed-Din fut rejoint et tué par les soldats du mongol Augure-
106 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Noyan en 1257. Chron. syr., éd. Bedjan, p. 498; Histoire des


dynasties, éd. Pococke, p. 509 (texte); Chron. eccl., éd.
Lamy, 1, p. 726. 2" Deux fils de Cheikh 'Adi se firent la
guerre en 1275 : Tun (Fakhr ed-Din) avait pris une femme mon-
gole, ce qui lui assura sans doute l'appui des envahisseurs et
obligea l'autre frère (Chems ed-Din) à fuir en Syrie avec
400 personnes; l'année suivante, 1276, le frère qui avait pris
une femme mongole dut aussi s'enfuir en Egypte. Enfin, en
1281, celui qui avait fui en Syrie, et que Bar Hébraeus nomme
l'aîné, vint à l'ordou (la cour d'Abaga), pour s'excuser de sa
fuite, mais on le mit à mort, Chron. syr., p. 532, 535, 544.

11 s'agit certainement de notre Cheikh 'Adi, car Bar Hébraeus

écrit, p. 532 « Deux fils de Cheikh Adi que tes Kurdes du


:

pays de Mossoul tiennent pour un prophète. » 11 est donc im-


possible de le faire mourir en 1162, à l'âge de 90 ans, puisque
l'un de ses fils a été mis à mort par les Mongols en 1281. De
plus ses fils étaient les chefs kurdes dont les Arabes se sont
assuré le concours, il ne pouvait donc être lui-même qu'un
chef kurde.
Un court texte syriaque, qui aurait été compilé en 1451 par
Ramiso', moine de Beit Abé, nous permet de compléter les don-
nées de Bar Hébraeus (1) :

Le couvent nestorien de Jean et Jésusabran possédait, au


xii" siècle, environ trente villages, avec des moulins et des trou-
peaux de brebis, de chèvres, de chameaux et de vaches. Les
parents d"Adi étaient les chefs des pasteurs de brebis. Le père
d"Adi, nommé Musfir (Moussafer), fils d'Ahmed, était un kurde
Taïrahite, il conduisait les troupeaux du couvent aux montagnes
de Zozan durant l'été et il les ramenait l'hiver à la région de
Mossoul. Ses parents, les Yézidis, le suivaient dans cette allée
et venue et ils étaient regardés comme ses serviteurs. 'Adi fut
élevé au monastère et il y apprit le syriaque et l'arabe. Le su-
périeur le prit en affection, et c'est 'Adi qui gérait toutes les af-
faires du couvent lorsque le supérieur allait annuellement, avec

(1) Mï'- Graffin nous a remis une copie et une traduction de ce petit texte. Le Père
Ephrem Barsom a eu l'amabilité de nous en donner une seconde copie. Nous avons
commencé à compiler tous les témoignages relatifs aux Yézidis pour en donner
im sommaire dans la préface que nous comptons ajouter en tète de l'édition
de la petite compilation faite en 1451 (si l'on en croit le scribe) par Ramiso'.
MÉLANGES. 107

quelques moines, à Jérusalem. 'Adi donnait de grandes fêtes


aux gens de sa tribu, les Yézidis, lorsqu'ils passaient chaque
année en se rendant de la montagne à la plaine avec leurs
troupeaux (nous avons sans doute là l'origine des fêtes de nuit
des Yézidis). Ceux-ci étaient une fraction des Kurdes Taïrahi-
tes, comprenant environ 600 tentes; de plus un millier détentes

de Kurdes Taïrahites musulmans comptaient parmi les familiers


d"Adi.
En 1219, pendant que le supérieur était à Jérusalem, Adi

massacra moines et prit le couvent. Le supérieur, à son re-


les

tour, se rendit dans le Khorassan pour réclamer près du chef


des Mongols et, lorsque ceux-ci vinrent dans la région d'Arbèle,
après 1222, ils envoyèrent 'Adi à Meraga, pour rendre compte
de sa conduite envers les moines. Il y fut mis à mort. Bar Hé-
braeus nous à appris l'histoire de ses tîls Charaf ed-Din, Chems
ed-Din, Fakhr ed-Din (les noms sont dans Ramiso'). Les Yézidis
des environs d'Alep descendent sans doute des 400 personnes
qui s'y sont expatriées avec Chems ed-Din. Les Kurdes réfugiés
en Egypte — le maître de Sigar lui-même s'y réfugiait en 1260
{Cliron. sijr., p. 514) —
y ont porté la légende d"Adi et elle a
été consignée par Ibn Khallikan. Enfin le roi Ahmed, qui s'é-

tait fait musulman, donna, vers 1283, le couvent de Jean et


Jésusabran aux fils de Charaf ed-Din et de Chems ed-Din, qui
vinrent, ainsi que leurs mères mongoles, le lui demander.
La suite du travail de Ramjso' traite des coutumes des Yézi-
dis et nous avons des doutes fondés sur son authenticité, mais
ce qui précède répond bien à ce qu'on sait par ailleurs :

M. Menant écrit de Cheikh 'Adi Un archéologue un peu


: <'

exercé ne tarde pas à distinguer le caractère de la construc-


tion primitive de ce monument et à y découvrir les restes
d'un ancien monastère ciirétien »; Les Yézidis, p. 132.
Iso yahb bar Mqadam, métropolitain d'Arbèle au xv^ siècle,
raconte que Cheikh 'Adi a pris le couvent de Jean et Jésusa-
bran avec tous ses biens. Nous avons vu une copie de cet écrit
dont M. Siouffi a déjà cité un passage, Journal As., janv. 1885,
p. 82. Les Yézidis ont d'ailleurs conservé eux-mêmes le sou-
venir de cette dépossession; IbicL, août-sept. 1882, p. 262, et
S.Giamil, Monte Singar, Rome, 1900, p. 28-29. La tradition
musulmane seule est complètement inexacte depuis Ibn Khai-
108 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

likan. M. Blochet a bien voulu nous apprendre que Maqrizi


lui-même commence par reprendre tout ce qu'a dit cet
auteur, lorsqu'il raconte comment les Persans ont massacré en
l'an 817 (1414) un grand nombre à." Adouviyés ou es-Sohba-
tiyés et ont détruit la coupole et le tombeau de Cheikh 'Adi ;

ms. arabe de Paris, n** 1727, fol. Kurdes qui descen-


288. Les
daient des Taïrahites, familiers d"Adi, ne portaient sans doute
pas encore le nom de Yézidis.

Bar Hébraeus nous apprend encore, p. 420, que les Kurdes


Taïrahites étaient restés adonnés au paganisme et à la religion
de Zoroastre (magousouta). Nous avons donc tous les éléments
de la religion des Yézidis c'étaient des Kurdes sauvages et igno-
:

rants, qui avaient de vagues pratiques païennes et mazdéennes.


'Adi et ses fils, à l'école des nestoriens, apprirent à leur consti-
tuer des traditions bibliques, avec une hiérarchie religieuse et
monastique. Tout doit s'interpréter dans cet ordre d'idées. Rap-
procher Tàôs, nom de leur divinité, de « paon » est faire une
espèce de calembour; le rapprocher de Tammouz est beau-
coup trop savant. Nous proposons d'y voir simplement ©écç (1).
Quant à sa représentation par un oiseau qui a égaré nos sa-
vants, elle est toute naturelle, si l'on songe que Zoroastre don-
nait à Dieu une tête d'épervier (2) et que les chrétiens orientaux
représentaient les anges sous la forme d'oiseaux à tête hu-
maine (3).
F. Nau.

Malek Tâôs s'interprétait « l'ange paon ». En réalité Malek est un titre (roi)
(1)
qui sert à former des noms propres Malek Nasser; Malek-Shah ebn Olub, etc.
:

Malek Gsoç rappelle Joinville commençant ses prières par Beau « sire Dieu ». Le
:

livre >'
Al-jilwah » Avant toute création, cette ré-
attribué à 'Adi débute par :

vélation était avec Malek Tàôs (Malek Béoç = le roi Dieu) qui a envoyé 'Abd
Tâôs ('Abd 0ÉOÇ =i:le serviteur de Dieu) en ce monde pour séparer la foi de l'er-
reur... », Am. Journ. sem. lang., t. XXV(1908-9), p. 218. La revue Anthropos,
t. VI, 1911, p. 20, traduit « Le premier de tous les êtres est Melek-Taus. » La
:

manière d'écrire n'a pas d'importance puisque les traditions des Yézidis sont
orales et très variables. —
'Adi et ses fils ont pu apprendre chez les nestoriens,
en sus du syriaque et de l'arabe, le sens du grec ©éoç.
(2) Eusèbe, Prép. évang., I, x, 52.

(3) ROC, 1913, p. 378 (note). Les petits-fils de Cheikh 'Adi


ont déifié leur

père et leur grand-père à Vimitation des Ismaéliens qui déifiaient leurs imams.
Nous ne savons pas comment M. R. Frank, J. As., Sept., 1911, p. 385, peut
justifier la légende mnsulmane.
BIBLIO&RIPHIE

EuG. TissERANT, Speciminci codicum orientaUum (Tabulae in iisum scho-


larum editae siib cura lohannis Lietzmann), 4-^, xlvii pages et 80 plan-
ches, Bonn, A. Marcus et E. Weber, 1914, reliure toile, 20 Marks.

Cette édition destinée à familiariser les étudiants avec les diverses


.

formes, aux diverses époques, des écritures chrétiennes orientales, com-


plète les éditions analogues relativesaux manuscrits grecs du Vatican et
aux papyrus de Berlin annoncées plus haut, 1910, p. 447; 1911, p. 441.
Les quarante-sept pages d'introduction donnent la date et l'histoire de
chaque manuscrit dont on reproduit un spécimen, avec les observations
paléographiques utiles et la transcription du texte lorsqu'elle peut être
nécessaire.
Les reproductions sont presque toutes en vraie grandeur; elles sont
empruntées pour la plupart aux manuscrits du Vatican; quelques-unes
seulement sont empruntées à des manuscrits de Londres, de Paris et de
Milan.
Un grand nombre de planches portent deux manuscrits, de sorte qu'on
ne trouve pas moins de cent vingt-quatre fac-similé, trois de manuscrits
samaritains; 24 de manuscrits hébreux (12 en écriture carrée et 12 en
écriture rabbinique); 31 de manuscrits syriaques; 1 du manuscrit man-
déen n" 1 de Paris; 43 de manuscrits arabes de diverses provenances;
6 de manuscrits éthiopiens et 15 de manuscrits coptes (9 sahidiques,
1 fayoumique: 5memphitiques). La collection, qui débute par le Pentateu-

que samaritain acheté par de Peiresc en 1G31 et légué par lui au cardi-
nal Fr. Barberini, se tez'mme par un spécimen d'un psautier quadri-
lingue acheté deux fois par le même Peiresc et intercepté chaque fois en
cours de route pour être offert enfin par le grand maître de Malte au
même cardinal Barberini (cf. P. 0., X, fasc. 2).
Nous sommes particulièrement sensible au choix judicieux qui a été fait
d'un grand nombre de spécimens syriaques (31) en écriture estranghélo.
de l'an 411 à Tan 1000 (10) en écriture occidentale (7); orientale ou nes-
torienne (6); melkite (4); palestinienne (3). La langue araméenne a diver-
sifié volontiers, beaucoup plus que les autres langues orientales, sa manière

d'écrire ; a utilisé jusqu'aux caractères cunéiformes et hébra'iques


elle ;

lorsqu'elle a eu constitué ses beaux caractères estranghélos, elle les a


prêtés, en les modifiant plus ou moins, au pehlvi, au soghdien, au turc
ouigour, au mongol, au mandchou et jusqu'au coréen.
110 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Le mauvais état des manuscrits sahidiques n'a pas permis d'en repro-
duire qui soient exactement datés par un colophon ils le sont seulement
;

d'après le caractère de l'écriture, mais rien n'est impersonnel comme


l'écriture onciale, la mésaventure du Marchalianus qu'on avait antidaté
de deux siècles suffit à le montrer, cf. ROC, 1911, 432-433; il est donc

à souhaiter que les nouvelles découvertes fournissent enfin des manuscrits


sahidiques avec colophons : jusque-là l'antiquité de la littérature copte ne
sera qu'une question de préjugé, et certains pourront continuer à croire
que l'Egypte, après cinq siècles d'occupation grecque, était devenue assez
grecque pour que le copte y ait eu aussi peu d'importance, à côté du grec,
que le breton en a aujourd'hui en Bretagne à côté du français. C'est à la
fin du V® siècle seulement que les dissidents de Chalcédoine ont créé

une église copte opposée à l'église grecque. Les plus illustres Pères
égyptiens d'origine copte étaient ignorants (iStwTai), Pair. Or., t. VIII,
p. 180, et « ne connaissaient que quelques psaumes ».

Les spécimens arabes sont les plus nombreux (43) : du Coran (7) ; d'écri-
ture arabe musulmane orientale (10); méridionale (5); occidentale (5);
d'écriture arabe chrétienne (16); ces spécimens s'étagent d'ailleurs dans
chaque catégorie du viii'^ ou xvni« siècle.
L'ouvrage répond donc à tous les besoins des études.
F. Nau.

F. Nau, Barhadbesabba 'Arbaïa, Histoire ecclésiastique (11<= partie) Théo- ;

les Macédoniens, 190 pages gr. in-S*^


dore de Mopsueste, Controverse avec
{Patrologia Orienlalis, t. IX, fasc. 5), Paris, Firmin-Didot, 1913, 11 fr. 40.

C'est un nouveau document nestorien de la fin du vf siècle que M. Nau


vient de tirer de l'oubli. Il l'a transcrit sur le manuscrit or. 6714, récem-
ment acquis par le British Muséum (I). L'auteur était clief des surveil-
lants de l'école de Nisibe; c'est peut-être lui qui est devenu évêque de
Halwan au commencement du vu*' siècle et qui a prononcé plus tard à Ni-
sibe le discours Sur la fondation des écoles édité dans la Patrologie, t. IV,
fasc. 4, par M?"" Addaï Scher. L'ouvrage, intitulé Histoire des saints Pères
persécutés à cause de la vérité, est rédigé d'après des sources grecques, il

est divisé en 32 chapitres; M. Nau a donc commencé par nous donner la


seconde moitié (ch. xix-xxxii), et il nous promet pour plus tard la publi-
cation de la première moitié (ch. i-xvni) qui renferme moins d'inédit. Le
chapitre xix est consacré à Théodore de Mopsueste (pages 15 à 28), les
chapitres xx-xxx sont consacrés à Nestorius et aux événements qui ont suivi
le premier concile d'Éphèse (pages 29 à 99). Les deux derniers chapi-
tres XXXI et XXXII sont consacrés l'un à Narsès, fondateur de l'école de
Nisibe, et l'autre à Abraham, son premier successeur (pages 100-143). Le
chapitre consacré à Théodore de Mopsueste nous -apprend qu'il a été fait
évêque, afin de pouvoir discuter avec les évêques macédoniens qui ne

(l)Cf. ROC, 1911, p. 234.


BIBLIOGRAPHIE. 111

voulaient pas se commettre avec un simple prêtre. Théodore a ensuite


écrit lui-même le résumé de cette controverse; c'est ce résumé, tra-
duit en syriaque, qui nous est conservé dans le même manuscrit que l'his-

toire ecclésiastique précédente. M. Nau l'a donc édité et traduit, p. 147 à


179.
Dans les chapitres quiont trait à Nestorius et au concile d'Éphèse, Bar-
hadbesabba de nombreuses citations; on trouve en particulier la cita-
fait

tion textuelle, sous le nom de Nestorius, d'une page du Livri' d'Héradide,


p. 59 à 60. Ceci nous confirme l'authenticité du Livre d'Hévadide, qui a
été traduit en syriaque vers 540 et qui était étudié par cœur peu après par
Bar 'Edta. D'autres citations de Nestorius ne se trouvent pas dans les
fragments connus jusqu'ici, cf. 37 à 39, 52, 57, 58, 59, 80. M. Nau suppose
que ces textes, de belle allure historique, sont empruntés à la « Tragédie »
qui contenait l'histoire du concile d'Éphèse voir la table des citations,
;

p. 181. On trouve encore de nombreuses citations des lettres écrites par le


concile des Orientaux de 436-437, à Proclus et à l'empereur. Ces lettres
n'étaient connues jusqu'ici que par les fragments cités par Facundus
d'Hermiane. Lorsque nous aurons encore dit que l'histoire de Barhadbe-
sabba est la source où l'église nestorienne semble avoir puisé, plus ou
moins directement, tout ce qu'elle sait de Nestorius, en particulier, elle —
est la source de la Légende sijviaque de Nestorius que nous avons éditée et
traduite dans BOC, t. XV, 1910, p. 1-25, —
nous aurons suffisamment indi-
qué que cette histoire ne le cède pas en intérêt au Livre d'Hèrodide pour
qui veut évoquer les luttes christologiques du v" siècle. Le traité de Théo-
dore de Mopsueste, inconnu jusqu'ici, est aussi une importante contribu-
tion à la Patrologie. De nombreuses notes renvoient aux documents paral-
lèles, et une table des noms propres et de certaines expressions théologiques
complète cet intéressant ouvrage.
Maurice Brière.

H. Pognon, consul général en retraite, Lettre à M. Doumergue, président


du Conseil, ministre des Affaires étrangères, au sujet d'une réforme du
Ministère des Affaires étrangères: H°. 168 pages, Paris, Figuière, 1914.

M. Henri Pognon est connu de tous les orientalistes ;


il a été chargé du
cours d'assyriologie à l'école des Hautes Études (p. 35), il est le seul actuelle-
ment en France qui ait traduit du mandéen: cf. BOC, t. Y, p. 329; nous
rendions compte récemment de son édition des inscriptions de Mésopo-
tamie, BOC. 1908, p. 110-111. L'un de nos voyageurs écrivait de Bagdad
en 1892 : « Notre première visite est pour notre consul ... M. Pognon a
découvert et déchiffré toutes les inscriptions à vingt lieues à la ronde, il

connaît tout le règnes des monarques de la Chaldée et d'As-


détail des
syrie et c'est un véritable plaisir de l'entendre parler de Ninive et de Ba-
bylone, avec une telle quantité de documents, avec des renseignements si
précis qu'on se demande ce qu'il peut désirer encore au point de vue de
112 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

l'étude de ces pays (1). » On devine que ce consul n'a jamais pratiqué le
conseil de Talleyrand : « Surtout, jeune homme, pas de zèle ! i> Aussi à
l'époque où certain ambassadeur, exporté à Constantinople pour en dé-
barrasser Paris, subordonnait toute la politique française au recouvrement
de créances contestées. M. Pognon ne craignait pas de lui signaler les
vexations dont souffraient plus que jamais les protégés français et les
Français eux-mêmes, massacrés ou lapidés. Pour faire taire cette voix
importune, il a suffi à l'ambassadeur de changer une lettre dans un
télégramme qui avait été expédié en chiffres, et, depuis 1906 jusqu'aujour-
d'hui, M. Pognon n'a jamais pu avoir communication de ce télégramme
qui a servi de prétexte à sa mise en disponibilité.
Son cas particulier intéressera sans doute de nombreux agents qui
y retrouveront les incidents de leur propre carrière; mais l'ouvrage
lui-même intéressera tous les Français qui entendent se faire une idée
du fonctionnement de notre corps consulaire et de ce qu'est devenue
notre politique étrangère. Nos aviateurs, qui traversent la Turquie, nous
ont télégraphié leur étonnement d'y entendre partout le français leur ;

manuel scolaire ne leur a pas appris que des milliers de religieux fran-
çais, depuis neuf siècles, ont consumé leur vie à entretenir et à propager
en Orient, pour l'amour de Dieu, l'influence du catholicisme et de la
France. 11 est difficile de les remplacer, car un laïque que l'on peut y
envoyer par i'appàt de l'argent coûte six fois plus et fait six fois moins de
besogne utile qu'un religieux que l'on y envoyait pour l'amour de Dieu.
Notre influence décroît donc et disparaîtra bientôt pour la plus grande sa-
tisfaction de quelques douzaines de députés radicaux à qui l'anticlérica-
«

lisme tient lieu de programme parce qu'ils sont trop pauvres d'esprit pour
en formuler un autre ». La douche que M. Pognon administre, d'une main
et d'une voix un peu rudes, à ces députés, ne suffira sans doute pas pour
les guérir; puissent-ils méditer la phrase suivante « Lorsque, dans un :

ministère des Affaires étrangères, on ne s'occupe pas assez de politique


extérieure et qu'on s'occupe trop de politique intérieure, ce ministère peut,
à un moment donné, devenir absolument nuisible et fonctionner dans
l'État comme un cancer dans un corps humain. » C'est sans doute là le
conseil que M. Pognon voulait faire entendre au ministre des Affaires
étrangères;il sera peut-être compris, mais il n'a pas chance de changer

quelque chose au régime que nous subissons.


F. Nau.

(1) Cf. Arménie, Kurdistan et Mésopotamie, par le Comte de Cholet, Paris,


1892, p. 322-323.

Le Directeur- Gérant
F. Chakmetant.

Typograpliie Firmin-Didot et C'^ — Paris.


Tome VI, 710 pages. Prix net : 42 fr.

I. The Hymns of Severus of Antioch and others in the syriac version


of Paul of Edessa as revised by James of Edessa (syriaque et anglais;,
par E.-W. Brooks. Prix 10 fr. 70. — II. Le Synaxaire arménien de Ter
:

Israël. II. Mois de Hori (arménien et français), par le D'' G. Bayan.


Prix 10 fr. 45. — III. Le Livre des mystères du ciel et de la terre
:

(éthiopien et français), par S. Grébadt. Prix


[fin) G fr. 45. IV. L'Histoire :

des conciles de Sévère ibn al-Moqaffa' (arabe, éthiopien et français), par
L. Leroy et S. Grék.vut. Prix 10 fr. 45. V. Vie d'Alexandre l'Àcémète :

(grec et latin), par E. de Stoop. Prix : 3 fr. 95.

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I. Traités d'Isaï le Docteur et de Hnana d'Adiabène sur les martyrs, le


vendredi d'or et les rogations, et confession de foi à, réciter par les
évêques avant l'ordination (syriaque et français), par M^'^ Add.aï Scher. Prix :

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III. Le Synaxaire éthiopien. II. Le mois de
Hamié (éthiopien et français), par 1. GuiDi. Prix 15 fr. IV. Histoire :

universelle de Mahboub ('AyâTctoç) le Grec, fils de Constantin, évéque
de Menbidj (x® siècle), texte arabe, traduction française par A. -A. Vasiliev,
professeur à l'Université de Dorpat (lOptcBi,). Seconde partie (1). Prix

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8 fr. 10. V. The Hymns of Severus of Antioch {fin) (syriaque et an-


glais), par E.-W. Brooks. Prix 12 fr. 60. :

Tome VIII, 782 pages. Prix net : 46 fr. 65.

I. Jean Rufus, èvêque de Maïouma, Plérophories (syriaque, grec et fran-


çais), par F. Nau. Prix 12 fr. 35. II Les Homélies de Sévère d'An-
: — .

tioche. Homélies LVIIl à LXIX (syriaque et français), par M. Brière. Prix



:

11 fr. 20. III. Histoire universelle de Mahboub (arabe et français), II,


2, par A. Vasiliev. Prix 9 fr. 30.
: — IV. La version arabe des 127
canons apostoliques (arabe et français), par J. Pékier et A. Périer. Prix :

9 fr. V. 50. — La Didascalie de Jacob, première assemblée (grec), par


F. Nau. Prix 4 : fr. 30.

Tome IX, 678 pages. Prix net : 40 fr. 45.

I. Le Livre d'Esther (éthiopien et français), par E. Pereira. Prix 3 fr. 35. :

— II. Les Acta Pilati (copte et français), par E. Revillout. Prix 5 fr. — :

III. Le Testament en Galilée de Notre-Seigneur Jésus-Christ (éthiopien


et français), par L. Guerrier et S. Grébaut. Prix 5 fr. 70. — IV. Le Syna- :

xaire éthiopien. Les mois de Nahasê et de Pâguemên (éthiopien et fran-


çais), par Grébaut. Prix 15 fr.
I. GuiDi et V. La seconde partie de
S. :

l'histoire de Barhadbesabba 'Arbaïa, et une controverse de Théodore
de Mopsueste contre les Macédoniens (syriaque et français), par F. Nau.
Prix : 1 1 fr. 40.

Tome X. Fasc. 1. — — Un
martyrologe et douze ménologes syriaques,
édités et traduits par F. Nau. Prix 9fr. 75; franco, 10 fr. 50. :

Fasc. 2. — Les ménologes des évangéliaires coptes-arabes, édités et


traduits par F. Nau. Prix : 4 fr. 75; franco, 5 fr. 10.
Fasc. 3. — Le calendrier d'Abou'l-Barakat, texte arabe, édité et traduit
en français par E. Tisserant. Prix 2 fr. 65; franco, 2 fr. 90. :

Fasc. 4. - Al-Birouni; Al-Maqrizi; Ibn al-Qola'i. Les fêtes des


Melkites; des Coptes; des Maronites. Textes arabes édités et traduits
par Robert Griveau. Prix 4 fr. 30; franco, 4 fr. 65. :
Fasc. &. — History of the patriarchs of the coptic church of Alexan-
dria (suite), texte arabe, traduction anglaise par B. Evetts. Prix : 11 fr. 65;
f'rhnco, 12 fr. 40.

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Tome X — Fasc. 6. — Les lettres d'Ammon, texte syriaque édité et traduit


en par M. Kmosko.
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Tome — Fasc. — Histoire universelle de Mahboub (arabe etfrançais),
XI. 1.

I,2, par A. asiliev. \


Fasc. — La vie de saint Luc le Stylite (grec et français), par Van-
2.
DERSTUYK.
Fasc. — La vie d'Isaac, patriarche d'Alexandrie de 686 à 689
;î.

(copte et français), par E. Porcher. Prix 5 50; franco, 5 90. : fr. fr.
Fasc. 4. — Ammonas, disciple de saint Antoine (grec, syriaque et
français), par F. Nau.
Fasc. — Le synaxaire arabe-jacobite; mois de Toubeh et d'Am-
5.
schir (arabe et français), par René Basset.
Tome XII. —
Fasc. 1.' —
Les Homélies de Sévère d'Antioche; Homélies
LXX à LXXVI (syriaque et français), par M. Brière.
Fasr. 2. —
S. Irenaeus, Tlie Proof of the Apostolic Freaching (arménien
et anglais), parlas Lordship the Bishop K.\rapetter Mekerttschian aïid Rev.
S. G. WiLSON.
Fasc. 3. — The Letters of Severus patriarch of Antioch (syriaque et
anglais), par E.-W. Brooks.
Fasc. 4. —
Les miracles de Notre-Seigneur (éthiopien et français), par
S. Grébaut.
Fasc. 5. —
MoTaddhal ibn abî '1-Fadhâïl, Le Sentier droit et la Perle
unique, faisant suite à l'histoire d'Ibn al- 'Amid (arabe et français), par
E. Blochet.
Tome XllI. — Fasc. 1. — Sargis d'Aberga [fin) (éthiopien et français), par
S. Grébaut.
Fasc. 2. — Das Leben des heiliges lafqerana 'Kgzi' (éthiopien et
allemand), par le D'" J. Wajnberg.
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Tome 1. ~ Aphraate, Dem. I-XXll, édition et traduction par I. Parisot. 30 fr. . .

Tome II. — Aphraate, Dem. XXIII (I. Parisot); Bardesane, Liôer legwn regio-
num (F. Nau); Simeon bar Sabbae,i]/ar^.yrmm, Hymni; Liber Apocalypseos ba-
ruch, filUNeriae; Testamentum Adae {U. kmosko); Apotelesmata Apollonii
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Chaque ouvrage est suivi du lexique de tous les mots syriaques employés.

CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A LA MÉDITERRANÉE

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tinople, Le Pirée, Smyrne). L'itinéraire de ces voyages, établi au gré du voyageur, doit passer, à
l'aller et au retour, par Marseille.— Les carnets (individuels ou collectifs) sont valables 120 jours.
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tYPOGHAPHIE FIRMIN-DIDOT ET C'^. — PARIS.


REVUE
DE

L'0RIENTJ]HRÉT1EN
DEUXIÈME SÉRIE, Tome IX (XIX). — 1914. — N'^ 2

Dirigée par R. GRAFFIN et F. NAU


SOMMAIRE
Pages»

I. — F. Nau. — Résumé de monographies syriaques Barsauma, :

Abraham de la Haute Montagne, Siméon de Kéfar 'Abdin,


Yaret l'alexandrin, Jacques le Reclus, Romanu.s, Talia,
Asia, Pantaléon, Candida. {suite) 113
II. — E. Porcher. — La première Homélie cathédrale de Sévère
d'Antioche (fin) 135
III. — J. Babakhan. — Essai de vulgarisation des Homélies métri-
ques de Jacques de Saroug (fîii) 143
IV. — Fred. C. Conybeare and Ol. MTardrop. — The georgian ver-
sion of the Liturgy of Saint-James (fin) lôf)

V. — S. Grébaut. — Les manuscrits étliiopiens de M. E. Delorme


(suitp) 174
VI. — J. Françon. —La Didascalie éthiopienne [siiile) 183
VII. — E. Tisserant. -- Note sur manuscrit Borgia arménien
le 'J. . . 188
VIII. — F. Nau. — L'homélie de Moyse bar Cépha sur les confesseurs
du Vendredi 1*.)2

IX. — Mélanges. — — S. Grébaut. Dix proverbes éthiopiens


I.
(fin) 196
II. — S. Grébaut, Un fragment de ménologe éthiopien . . 199
III.F. Nau. — Préceptes anonymes et histoire d'Ahiqar,

d'après ms. de Berlin Sachau 162
le 209
X. — Bibliographie. — Otto Staehlin, Die christliche Griechischç
LittëratLir (F. Nau). — Erich Seeberg, Die synode von An-
im "Jahre 324-25(5. Grébaut).
tiochien —
A. d'Alès, L'édit
de Calliste (5. Grébaut). —
Maximilien, prince de Saxe,
Praelectionesde liturgiisorientaUbus,t. Il (f. Nau) 215
XI. — Courtes notices. —M. Asin y Pal.vcius, I. Abenmasarra y .su
escuela. II. El original arabe de la disputa del asno contra
Fr. Anselmo Turmeda. —
José A. Sanchez Pérez, Particion
de herencias entre los musulmanes del rito malequi. —
J. Tfinkdji, L'église chaldéenne Catholique. W. VVajn- —
berg, Fekkare Yasus. —S. GASELEE,Parergacoptica,t. II. —
Augustin, Vie d'Euthyme. Chapitres de Zosime. — Fr. M.
Es. Pereira, Inscriçao de Dario. - Dom Et. Dahlev, Los Acta
Salvatoris. —
Pierre de Labriolle, Les sources de l'histoire
du Montanisme. —
Note sur une homélie de Théopiiile d'A-
lexandrie [F. N.} 220

PARIS
BUREAUX LIBRAIRIE
DES ŒUVRES D'ORIENT A. PICARD ET FILS
BUE DU BEGARD, 20 BUE BONAPABTË, 82

fl*> OTTO HARRASSOWIT2:, LEIPZIG


Recueil trimestriel. — Prix de l'abonnement : 1-2 fr. — Étranger :
i '< l'r.
Les communications relatives à la rédaction doivent être adressées

à M. le Secrétaire de la Revue de l'Orient chrétien


A LA LIBRAIRIE PICARD
RUE BONAPARTE, 82, PARIS.

Il sera rendu compte de tout ouvrage relatif à l'Orient dont on enverra un


exemplaire à la précédente adresse.

La Revue de l'Orient chrétien (recueil trimestriel) paraît


en avril, juillet, octobre et janvier par fascicules formant chaque
année un volume de près de 500 pages in-8°.
Prix de l'abonnement 12 francs.
: — Étranger : 14 francs.
Prix de la livraison : 3 francs net:

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Tome 1. — Gr. in-8° (format de Migne), xii et 706 pages. Prix : 43 fr.

Tome II, 690 pages. Prix : 41 fr.

Tome III, 646 pages. Prix net : 38 fr. 60.

Tome IV, 728 pages. Prix net : 45 fr.

Les Homélies de Sévère d'Antioche (syriaque et français), fasc. 1, par R.


DuvAL,5fr. 70. — 11. Les plus anciens monuments du Christianisme écrits
sur papyrus (textes grecs avec traduction et commentaires, planches), par
le D"" C. —III. Histoire nestorienne inédite (Chronique de
WESSELY,7fr. 90.
Séert) (arabe et français), par M»"' Addaï Scher, avec le concours de J. Périer,
fasc. 1, 6fr. 20. — IV. La cause
de la fondation des écoles, par Mar
Barhadbesabba 'Arbaïa, évêque de Halwan (syriaque et français), par Me"" Addaï
Scher, 5fr. 50. —
V. Histoire de*S. Pacôme et de S. Jean-Baptiste et
Miracle de S. Michel à Colosses, texte grec avec une traduction française
ou latine, traduction française de la Vie syriaque de S. Pacôme, analyse des
trois manuscrits palimpsestes, deux planches, par F. Nau avec le concours de
J. BousgUET, 10 fr. 25. —
VI. The Life o£ Severus, patriarch of Antioch,
by Athanasius (éthiopien et anglais), par E.-J. Goodspeed with Ihe remains
of the coptic version by W. E. Crum, 9 fr. 50.

Tome V. 808 pages. Prix net : 48 fr.

. History of the Patriarchs of the Coptic Church of Alexandria (arabe


et anglais) (Agathon toMichael I), par B. Evetts, 12 fr. 85. — II. Histoire Nes-
torienne, 1,2 (arabe et français), par A. Scher et P. Dib, 7 fr. 60. — III. Le
Synaxaire arménien de Ter Israël. I. Le mois de Navasard (arménien
et français), par G. Bayan, 12fr. 60. —
IV. Chronique de Mahboub ('AyiiKio;),
I, 1 (arabe et français), par A. Vasiliev,8
fr. 10. V. Les Légendes syria- —
ques d^Aaronde Saroug, de Maxime etDomèce, d'Abraham, maître de
Barsoma, et de l'empereur Maurice (syriaque et français), par F. Nau les ;

Miracles de saint Ptolémée (arabe et français), par L. Leroy, 6 fr. 90.


RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES:
Barsau-MA, Abraham de i.a Haute Montagne, Si.méon de Ke-
FAR VVbdin, Yaret l'alexandrin, Jacques le reclus, Roma-
Nus, Talia, Asia, Pantaléon, Candida.

{Suite) (1)

Troisièrne voyage à JérusaUnn et ôO" prodige (437 à


438) (2).

000( a.A^JO .yt-^ Ô|.bCLIlO )J^JL^Oi3 )K^^.IX^ )oO| v.^^^

Il parvint à la ville opulente nommée Harran, et tous les hal)itants


de la ville sortirent au-devant de lui en portant des encensoirs, de Ten-
cens, des cierges et des lampes.

Ils lui disent qu'il y a une mortalité sur les bœufs. Quand
cette mortalité tombe sur un village, elle les fait tous périr. Il
les bénit et les bœufs de ce village n'ont pas été touchés, tandis
que mouraient ceux d'alentour.
'>J" prodige. — Cette mortalité s'étendait ii^t^i ^«.^a, ov-^l.; ^^
i^^oïj i.^v^io i^cLio.. iL-,>^ ^^p.o « depuis l'extrémité de la Perse infé-
rieure jusqu'aux îles des mers occidentales des Romains ».
Des visions apprirent en plusieurs endroits que Barsauma
seul pouvait arrêter cette mortalité. II envoya de l'huile de la
prière (il=>^jî v-^ en divers pays, et elle arrêta la peste.
02" prodige. — Barsauma gagna la mer, monta sur un

(1) Voir ROC, 1913, p. 270, 371).


(2) Bacsauma trouve Eudocie à Jérusalem; on place de 438 à 139 le séjour âr
l'impératrice dans cotte ville, d'où notre syiiclu'ouisme.
ORIENT CIIRKTIEN. 8
114 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

navire à Laodicée (i^-joiî) et gagna l'île de Chypre (.«>ovsaû). Il

avait cent frères avec lui. Après l'île de Chypre, ils se sépa-
rèrent et s'embarquèrent sur deux navires. Survint une grande
tempête. Les vagues couvraient les navires. Un frère, levant les
yeux, vit une femme vêtue de pourpre qui volait en l'air et des-
cendait près du navire. Elle leur cria: Louez Dieu et vous sor- «

tirez en paix. » Un autre frère vit un clou au ciel et trois cordes


en descendaient jusqu'au navire. Le disciple qui avait eu la
première vision vit devant le navire deux anges qui le tiraient
avec des cordes blanches, ils avaient des bâtons rouges (i^^o^
Miioûo.;) en main et chassaient les flots. Au lever du jour, Bar-
sauma entonna le psaume et le vent cessa aussitôt. Les mate-
lots avaient perdu leur route.

)_;L.io ^io ^^.i^ lod )L*v^ li-Mî-^ I^^V^Î )ioLio^ )oio

^ài; ôi-Jt..» ^io ^^i^ )ooi ^^£00 .yOOi«|.^)« )L-'i/o ).^eu9

.)K-*VS s-ôi U/o ).-û.-^Q-» ji-^^^oj )iaio^ .JK-*V^


^ôu^ ^^jU; ^^xso .^^jlSj K^l JL-aJ^» ôi-.»t— Kapl|o

JV-.!^; ).Jl*/ ^-io )..2S5v Katsoio .-ioo! ).L.i/ cn-xio; )K„OLâ

.lod JJjJj ).aL*J] )K^v^9 Ô!?K^ Kxâo oC^j).:ïol^ iooi

Les disciples de Tillustre Barsauma levèrent les yeux et virent une


sorte d'oiseauaux brillantes couleurs (de paon?) qui volait au-dessus des
eaux de la mer et venait près d'eux. Au-dessus de la tête de cet oiseau
était placée comme une couronne rouge. Cet oiseau vint, fit trois fois le
tour du navire et s'en retourna du côté d'où il était venu, et le navire se
détourna de la direction qu'il suivait pour se mettre à la suite de l'oiseau
vers l'endroit oii il allait.

5.3" prodige. —
L'un des chefs de l'autre navire était un
juif; il demande « Quel est parmi vous l'homme
a une vision et :

roux (i-vû:>=^) qui est revêtu d'une tunique de fer par-dessous et


d'un sac par-dessus? » Ils répondent « Ce portrait est celui de :

notre maître qui est sur l'autre navire. » Le juif a vu que cet
homme protégeait le navire.
.54" prodige. — Comme Barsauma allait entrer dans la ville
de Sébaste {pîsaï>kA^) qui est dans le pays de Palestine, un
RKSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. llô

Samaritain p^, qui étudiait la loi, vient discuter avec lui;


il est vaincu et lui demande de guérir sa femme malade. Bar-
sauina lui donne de l'huile de la prière pour qu'il en oigne sa
femme. Elle est guérie et confesse le Christ.
Des dons que n'accepta pas saint Bar muma et de V ins-
•28.

truction des frères. —


Dans son monastère il acceptait tout,
mais, en voyage, il n'acceptait que le manger et le boire pour
les frères. Les frères ne devaient rien accepter en traversant ;

les vignes et les jardins ils ne devaient rien prendre.


'k/ prodige :

^'^^ ..^ X iuijoJ] JL^wioo JLioo^t-:^ U^<a^ ^? ^j/ t^o

wJS.,o ool ^^^o .)iS^a,^^j5 JL.>->Ls> )Koî lifi^-s sj.^iO

^o-ivjj )i/o .fts.-)L.£ao l-^'^J^^ l-A^Q^ ^2i^^o .vQ-.oi,i

\«.^o\ ioOl )»JL..w>.^CL^


'«V*» Vf^t-J^^ f^k^u^O Ji^t-^ Ô|^ COO(

Lorsque le bienheureux Barsauma alla et parvint à Jérusalem: il entra


pour prier dans la grande église qui est bâtie sur le Golgotha: il entra
encore pour prier dans le tombeau de notre Sauveur il alla demeurer ;

dans un monastère qui est à côté du temple de Sion. Le bienheureux


retourna en secret durant la nuit, et il alla pour entrer et prier dans hi
cour de l'église du Golgotha. Beaucoup d'hommes dormaient dans cette
cour et l'esprit impur tendait des embûches à l'un d'eux (Barsauma le dé-
livre).

29. La reine Eudocie iy^\oi) était alors à Jérusalem. Elle lui


envoya de l'or, mais il n'en voulut pas. Elle lui demanda d'aller
la voir; il y alla. Elle lui demanda de lui indiquer la voie qui
conduit à la vie.

^ôj ..uiJlS. V^*/; )~j/ >ô.t«. )Jj/ .ôC^ V^/*o JjLsa^ ).JLi.o
116 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN,

yOO|.yfL^^9 |ji^o)Lâ9 ^Ô|.â .0001 ^^V-<^^^ )o(^)J |LLâ9Q-0

yoou^^; Jliai. ^io ..)boi^,o )»oii. ss/ .0001


^ ^V^ foC^)^

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w^ jioV^^o^ ^ ^9 )l2>l .jjLâio.^; jlojio Jl;:)Q^


^ |1/

*:'|.jQ.àa^9 jio'^K^ ^^ jJ{ .).j/ jL^ôf.^ ^iojLOLfiCL^;

Le bienheureux lui répondit et lui dit « Je ne puis que te dire ce que


:

Daniel a dit à Nabuchodonosor, roi de Babylone Rachète tes péchés par :

les aumônes, et ton iniquité par la compassion envers les humbles (I). » La

reine répondit et dit au bienheureux « Comment les aumônes peuvent-


:

elles me sauver de mes péchés, parce que ces aumônes ne sont pas le
produit des privations de mon corps? C'est de leur propre corps que les
martyrs faisaient offrande à Dieu, parce qu'ils plaisaient à Dieu par les
souffrances de leurs corps. Les veilleurs et les jeûneurs aussi rendent
gloire au Christ par la peine de leur corps, et les peines de leur corps leur
sont comptées comme les souffrances des martyrs... Pour moi, en quelque
(quantité que je veuille donner des aumônes, je ne les donne pas de la
souffrance de mon corps, mais de la peine et de la fatigue des pauvres.
Je ne donne pas de ce qui manque à ma pauvreté, mais de l'argent que
j'ai en excès. »

Barsauma lui cite le passage de l'Évangile où il est dit :

.Favais soif et vous m'avez donné à boire, fêtais nu et vous


m'avez vêtu, etc. Il n'est pas question là des martyrs ni des
jeûneurs; Dieu ne dit pas à ces justes : « Vous avez jeûné ou
vous avez veillé »...
A partir de ce jour, la reine Eudocie commença à donner
beaucoup d'aumônes aux pauvres, et elle le fit ensuite tous les
jours de sa vie. Barsauma ne voulut rien accepter d'elle.

^.io 6|K»«»3; l^îK^ ^ooaj; ILl^o^ ^•Î I®®* ^W t^®

(1) Daniel, iv, 27.

I
RÉSUMÉ DK MONOGRAPHIES SYKIAQUES. 117

y—./ ÔiIql^ Oll^s^CLÛOO -JoOl ^^N^>0» |j).iO OULiO K^^Ii-HO

^^oo ô|K^^ wio vr>qiVi\ oits.X3»/ ^^oio Jto>a>\;•

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)K % V>-Jii 0!^-.at_i.o Jv^L^-^^c*-^ o|..aLûûJo «-.p.1/ ..ojlC^;

)oi)S5^i J.
... .a^.vnN

Lorsque lebienheureux allait sortir de près d'elle par la porte de sa


maison, elle le pritpar son manteau et elle lui dit « Puisque tu ne veux
:

pas accepter des pécheurs un présent dont tu n'as pas besoin, laisse du
moins ton manteau aux pécheurs qui le demandent et qui ont besoin de
vivre. » Et elle lui prit le vêtement dont il était enveloppé et elle le plaça
près d'elle comme une bénédiction (une relique) et ensuite elle le laissa
sortir de sa maison.
Lorsque le bienheureux se mit en route pour retourner dans son pays,
elle prit son voile de grand prix et le lui envoya, et elle lui lit dire, avec
de grandes supplications « Ne repousse pas, et ne me renvoie pas
:

cette petite offrande que ta servante a offerte à l'autel de ton Dieu.


je n'ai rien envoyé pour toi, parce que tu as fermé la porte de ta pensée à
mes demandes, mais je t'ai envoyé un petit présent comme à un prêtre de
Dieu, et toi, comme un vrai prêtre, offre-le à Dieu pour moi, parce que
la porte de Dieu est toujours ouverte aux pécheurs. >
Le bienheureux Barsauma fut ennuyé au delà de toute expression, mais
à cause des adjurations au nom de Dieu qu'elle lui avait adressées, il fut
contraint de prendre le voile et il en fit un objet de culte pour l'autel de
Dieu.
118 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

56" prodige. — 11 arriva un samedi dans une ville des


Samaritains.
.)o|J:^9 Oli..2LdO •JJ^^9 jJ^vi » n ^ ^9 OOOI ^V^^lS

jj ^.. ).-S)^2SL^ JJ»^{ )~Jl9a-A9 )L^09 K^V; .OOOI ^*f.^/o

.)^a^9 j.^Q^aj ^:bo V^-ûo Uv^l \.^h<s i-»y-^^o^ ^^«^^la:^

Ils niaient la résurrection et le Fils de Dieu et ils disaient qu'il n'y a pas

de Saint-Esprit ni d'anges... Les Samaritains ne reçoivent aucun livre (de


la Bible) en dehors de la loi de Moyse.

11 discute avec eux à l'aide des seuls livres de Moïse, enfin


ils lui disent qu'il y a un enfant malade ; s'il le guérit, ils croi-
ront qu'il dit vrai. Il le guérit durant l'office du soir et beau-
coup de Samaritains se convertissent.
57" prodige. —
Il va vers l'est; les évêques, les moines et les

hommes venaient au-devant de lui. Il revient enfin à son


monastère. On l'implore au sujet d'une mortalité des bœufs,
et partout où allait sa parole la mortalité était apaisée.
58" prodige. — Un enfant prophétisait et trompait des prê-
tres et des écrivains (ira^j. Barsauma dit qu'il ne propliétise
pas avec l'aide du Saint-Esprit, mais par un démon qui le

possède. Il chasse ce démon.


.59° prodige. — Barsauma avait des amis dans
le village sur

les terres duquel il va un jour à la vigne de ses


demeurait. Il

amis et annonce qu'une grêle va ravager les environs mais ne


touchera pas à cette vigne ce qui arriva. ;

60'' prodige. —
Dans un grand village sur une montagne
oii l'eau manquait, il fait sortir une source d'eau.
Quatrième voyage à Jérusalem (438 à 439) (1).
)jV^Q.fiD )ooio ^ •^oK.flp/ «.sajoi )K.iocLj ^j yOOiiK-ao

)j_D;o/» \.iOi \j\^<X£0 )oO| ^0|oJ^|o JKjupo y^ t > V> » ^ J-S»

)jV^Q.flD9 0|KS^.S Olil/ ^iO ).iOO^V^ Jj^Q^ vûAJO )KjtS^>o


^a^^-AÎoJJ )K£^wio )-*^jo/; ôilo^ Jooi ^j)j; ^/ -.(joi

(1) Il nous faut placer ce voyage vers la fin du séjour d'Eudocic à Jérusalem.
Ellcest restée en Palestine de 438 à 439.
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 119

)_i.;/ ôi.2^0 iooi Kjl^J^h/ ..)joi JLjpwa^oi ^j oiK^^ooo

sflOa^ «>0;o)l 1.21^.^09 ^0|dj9JJ Kâ{ )ooi >&..^K.Jk./o

Après ces jours, il arriva un grand événement à Samosate; cet événe-


ment concernait la reine Eudocie, et le bienheureux Barsauma quitta son
pays à cause de cet événement pour aller près de la reine Eudocie à Jéru-
salem. A cause de cet événement, tout le pays de Syrie était en rumeur et
le pays de Palestine aussi en était troublé, et le bruit en arriva aussi aux

oreilles de l'empereur Théodose.

6P prodige. — De la vision que vit Jacques le Juste.

^^^ PO J-n- D Q^.^/; )L.9o)L^ )LiOO,V-S |Ll2q4 )oOI I»»®

00 n \. oi^^iojJ )ooi 9tJi -.jjLi^.^^m^'p; j^fjl )jLdO.^ )ooi

*>)KjU^ sfiD09Q-0 «^^UL^ ''^^ )oO| oKl»9 OOI 1-0^9

Le bienheureux Barsauma prit la route d'Antioche, et, lorsque le bien-


heureux arriva aux pays des chrétiens, Jacques le juste, qui demeurait à
côté de la ville de Cyr, envoya au-devant de lui.

Ils passent la nuit ensemble. Jacques voit une corbeille


de feu qui demeure au-dessus de la tête de Barsauma.
{\r^-ySLa>i)

Celui-ci va. à Antioche et la ville sort au-devant de lui il gagne ;

la mer, monte dans un navire et arrive en Palestine; il va dans

un grand monastère où il était connu et il demande de ne pas


annoncer son arrivée.
Des Juifs qui se réunirent et qui moururent.
Les Juifs de la Galilée et des environs disent à Eudocie que
Constantin leur a défendu d'habiter aux environs de Jérusa-
lem, et ils lui demandent de pouvoir prier sur les ruines du
temple bâti par Salomon. Elle le leur permet, et ils envoient dos
lettres à tous les Juifs de Perse et des grandes villes du pays
des Romains :

V-».^ )oi .yl^^-s'^j )juiaD; )-iOQ-. ^--^io '^ »'\>e> )oio .^-^^;
120 REVUE DE l'OUIENT CHRÉTIEN.

^^^
)Lju>i ;A^jLioJ.j.

Au peuple grand et puissant des Juifs. De la part des prêtres et des


chefs de Galilée. Salut.
Sachez que le temps de la dispersion de notre peuple a cessée et que le
jour de la réunion de nos tribus est venu. Car voici que les rois des
Romains ont ordonné que notre ville de Jérusalem nous soit rendue.
Hâtez- vous de venir à Jérusalem pour la fête des Tabernacles, parce que
notre royaume sera rétabli à Jérusalem.

Le premier jour de cette fête des Tabernacles, Barsauma, lui


aussi, entrait en secret à Jérusalem. 11 va prier à la fontaine
de Siloé et retourne au monastère où il demeurait. Environ
vingt frères se séparèrent et allèrent au temple désert de Sa-
lomon pour voir la corne (p;.^) du temple où Satan avait mis
(oviou^/) notre Sauveur. Ils voient les Juifs qui étaient habillés de

noir et qui pleuraient; ils 'déchiraient leurs vêtements et se


couvraient de poussière. Ils étaient, hommes et femmes, envi-
ron 103.000. L'un des disciples de Barsauma dit aux autres de
s'enfuir parce que la colère du Seigneur va tomber sur les
Juifs.
62^ prodige. — Ils partent, et les Juifs voient en vision les
troupes du ciel descendre contre eux, ils sont lapidés sans
qu'on puisse savoir d'où les pierres venaient.
03"- prodige. —
Les Juifs saisissent le frère qui avait dit de
fuir parce que la colère du ciel allait frapper les Juifs; ils di-

sent : « C'est le chef des chrétiens, lapidons-le! » mais leurs


pierres ne peuvent le toucher. Les Juifs ne veulent pas avouer
que c'est le ciel qui les a affligés; ils disent « Ce sont ces :

moines chrétiens qui nous ont tués. » Les clercs et les —


Romains le crurent et se joignirent aux Juifs pour arrêter les
disciples de Barsauma, parce qu'Eudocie avait ordonné de ne
faire aucun mal aux Juifs, et les clercs et les Romains reçurent
des frères de nombreux coups.

(I) Dans Vie de Syméon stylile, Cosuie raconte aussi qu'il intervint près de
!a
Tliéodose Jeune pour faire rapporter un édit favorable aux Juifs. Ou raconte
le

que les Juifs " paraissaient en public v(Hus de robes blanches, pour témoigner
de leur joie et insulter les fidèles ».
RÉSUiMÉ DE MONOGHAPIllES SYRIAQUES. I
"2

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.j^djud jL^io «."^.«.^^i) ))L.,^QD jLbCL^ )oio .ôia^^V^o )KjUf.àaLâ

Les Romains (soldats?), les clercs et les Juifs vinrent ensemble, et allè-
rent couper des branches d'olivier, et ils entouraient le palais de la reine
qui était à Bethléem, à une distanc{; de six milles de Jérusalem, et ils lui

faisaient honneur avec les branches d'olivier et ils criaient encore et ils
lui disaient « De nombreux voleurs sont venus de Mésopotamie, vêtus de
:

l'habit respectable des moines; et ils ont fait une grande guerre dans la
ville et ils l'ont dévastée et voilà qu'une grande multitude de peuple a
:

été mise à mort et gît sur les places publiques, et les cours des maisons
et les citernes sont pleines des cadavres des tués. »

Eudocie envoie de nombreux Romains (soldats) pour saisir


les meurtriers; les disciples de Barsauma voient qu'ils vont
être mis à mort comme meurtriers et décident de ne pas dire
qu'ils sont disciples de Barsauma pour que leur opprobre ne
retombe pas sur lui. On en arrête dix-huit, on les frappe, on
leur crache à la figure; l'un d'eux dit qu'ils sont heureux de
mourir à .Jérusalem. Les Romains et les clercs le frappent, puis
on les enferme tous les dix-huit en prison (^Pk^x* i^*^ (1) et
la reine ordonne de les juger le lendemain et de les mettre à
mort. Les .luifs apportent leurs morts la porte de la prison ;i

{^uii^s^b^} et la reine ordonne à ses secrétaires et aux prêtres


de l'église (nv^» u::xûi,o ài^i iv.-^) de faire mourir les meurtriers
de la mort même des victimes, par le bâton, les pierres ou le
glaive, suivant que les Juifs auraient été assommés, lapidés ou
poignardés. On déshabille les cadavres et on ne trouve aucune
trace de blessure.

(1) « La maison des sitjna (des étendards?) » peut désigner lo prétoire.


122 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Gâ" prodige. — Une femme juive tomba près des cada-


vres, mourut et se dessécha aussitôt. Les secrétaires [iwr^) de la

reine arrêtèrent les chefs des Juifs pour leur faire dire qui avait
tué les leurs, et ils les moines
convinrent que ce n'avait pas été
mais un châtiment du Tous craignaient de mourir comme
ciel.

cette femme et, pour l'éviter, ils demandaient de relâcher les

frères; les chrétiens d'ailleurs commençaient à s'agiter. Eu-


docie les délivra donc en les priant de lui pardonner cette faute
()lfi\Tfy.).

6'5^ prodige. — Pendant l'enterrement des .luifs défunts,


comme des chrétiens doutaient encore si c'était le ciel qui les
avait frappés, cinq Juifs moururent et furent aussitôt dessé-
chés. On le rapporta à la reine, qui ordonna de donner à manger
et à boire aux disciples de Barsauma. Ils répondirent qu'ils ne
pouvaient pas manger sans leur maitre. On leur demanda
qui c'était :

)oio .(.^o^v^ J-Jt-^i-o ^oioK^/ ^9 .> »'^ V>/o ).Lw.{ ai^o

Et les frères répondirent et dirent :«Notre maitre est saint Barsauma et

voilà qu'il demeure dans le monastère de Folinê de Sion. »

Tout le monde court alors vers lui et Eudocie lui demande


de laisser juger régulièrement ses disciples, pour que les Juifs

ne l'accusent pas de parti;ilité.

Et la reine envoya près du gouverneur, à la ville de Césarée qui est sur;


le bord de la mer, pour qu'il vînt et qu'il fit sortir ces frères de prison.

Cette allée et venue demanda six jours, on comprit que la

reine voulait donner raison aux Juifs.

).A^!.d jiâ.JL3; .^.M^ t^ )jLi^^<.m^p vOoC^o oooi ^V^/o


RÉSU.MK I»K MONOfiRAPllIKS SYRIAQUES. 123

•>)9QJL^ ÔMO^a^OJ ^^010 •.JL.^ClI^QlSuS. )^sJL^:bO It^-Oâ |.JL^

1)^^^ l-iOLi. ^)CLi. Jjaia^/ )i/o .JKji/9 ).iOQ^ ^9 )ooio

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\^l yOJÔi ioA 99-Jio ^oi-.uaiCL^ t-» )L-ia\9 ..^)ci^^9oJJ

OOOI ^«» > ^ ..9

Tous les « La reine cherche à faire


chrétiens disaient l'un à l'autre :

mourir par ruse » aussi ils ajoutaient « Nous brûlerons dans


les clirétiens ; :

le feu la reine et tous ceux qui l'accompagnent. » Les évêques (1) écri-

virent des lettres obligatoires et les envoyèrent dans les villes et leurs
bourgs pour réunir un nombreux peuple. Ils vinrent à Jérusalem et la
ville fut remplie jusqu'au bord et elle ne pouvait contenir le peuple nom-
breux qui pour voir ce que la reine ordon-
s'y réunissait. Ils attendaient
nerait à la fin pour la brûler ensuite dans le feu. Le sixième jour, le gou-
verneur arriva avec beaucoup de monde, et il demeura hors de Jérusalem
à distance, et il craignait d'entrer à Jérusalem de peur d'être lapidé, et
il envoya près de ces frères qui étaient en prison.

Il leur demande de calmer le peuple poui- qu'il puisse aller


les trouver et être béni par eux. Ils pensent qu'il agit par ruse
et veut venir pour les répondent en
mettre à mort, et ils lui

somme qu'il sera reçu suivant qu'il agira ou pacifiquement ou


par force. Ils font dire de laisser entrer le gouverneur et Bar-
sauma vient les voir.
66" prodige. —
Le gouverneur dit « Je ne \iens pas vous :

juger, car Dieu Ta déjà fait, mais que le plus âgé d'entre vous

prenne la parole et me dise en dix mots comment a commencé


cette affaire. » Barsauma ouvrit la bouche et, au second mot,
il y eut un tremblement de terre grand et redoutable. On
entendait comme le bruit du tonnerre dans les entrailles de

(Ij On a dit jjIus liant qu'il y avait alors pliisieiu's évoques réunis à .Ii

salem.
124 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

la terre, les toitures furent enlevées et les colonnes s'entre-


choquèrent, mais personne ne mourut aucune maison ne et fut
complètement démolie. Barsauma prit le juge par la main (1)
et lui dit de ne pas craindre, qu'il ne mourrait pas.

^o ).^a:)^ oî!S.3 ^t~*^o ***I^J I^-^l^i Ij^^o voV-^u; ^«a^o

)ooio .jLsj ).^^^9 > i, v>/o oooi ^b^!.o *^^b^o o^^ «.ouaL^

)Ld9 )I»o y^l .-))...J,^oo JLif^ VÛ^^jo )oo( ^.oi ).^a\9 oC^^^

IJL^vQjaD
^^ )KjL«f.^9 ôu^9 j^-â; )-^t>^ 'l-^^! JJaA.^^.>o;

.0001 ^^.«ISJb^i )KbJi>9

Et (Barsauma) ordonna aux hérauts de crier La croix a vaincu » et


: « ;

alors tout le peuple de son côté, au dedans


au dehors (de la ville),
et
criait et disait « La croix à vaincu. » Et la voix du peuple s'étendit et
:

gronda longtemps, comme le grand bruit des flots de la mer, au point que
les enfants de la ville tremblaient à cause de la puissance de leur
clameur.

Barsauma ordonne à, l'un de ses disciples de dire le répons


{\K.^^)du psaume et celui-ci dit « Voici que les Juifs rougis-
:

sent, que les Samaritains se tiennent dans le deuil, que la tête


du paganisme s'incline et que l'Église se réjouit dans la croix. »
Et il entonna le psaume Exurgat Deus et dissipentur omnes
inimici ejiis (Ps. lxvii).

Les chrétiens formaient 300 groupes (v?H.)î car tous les moi-
nes du désert étaient venus avec le peuple des villages et des
villes.

)v>rh-> oi^w^Q-û^ 0001 ^t^Ao .)jL2l^ )Li«JL^o jLiÎL^ JLipa^

*:*)LjL29aA ^1 I^J-^Q^ ^1-^ .vo.^oi«.â JLooi )L.<a»d9 )Kjd9 )if^>^

Lorsque le bienheureux Barsauma allait par les places de la ville au


milieu des groupes des frères, beaucoup répandaient devant lui de bons
parfums et des onguents choisis, et ils jetaient devant lui, tandis qu'il

(1) Le juge a dit auparavant qu'il est chrétien.


RKSUMK DE MOXOGRAPHIKS SYRIAQUES. 12.'3

s'avançait, de l'encens de choix et des aromates agréables, et ils con-


duisirent le hienlieureux à la grande église qui était bâtie à Sion, et le
bienheureux y offrit le saint sacrifice.

On annonça cela à Théodose Eudocie fut remplie de crainte;;

le bienheureux prit le chemin de la mer.


Tout le monde venait au-devant de lui et il fit encore de
nombreux prodiges.
67" prodige. Deux — villes du bord de l'Euphrate étaient
en discussion rapportèrent à Barsauma, mais ensuite
et s'en
l'une d'elles ne voulait pas accepter sa décision; quelque temps
après, elle fut emportée par l'Euphrate.
6'<S"' pro'/ige. — Dans son monastère Barsauma vit deux
petits arcs devant lui. Cela signifiait qu'il vaincrait les héréti-
ques. C'est ainsi que Noé vit l'arc (au ciel) après avoir vaincu
Satan.
<)!)' prodige : ]JS^^ )oi.II^joj Jjf^^-s Uv^l J-^oo-^ ool
|'f>\»; JiL«^JLo looi )..iJS^9 )jL^o y,, »v> oaiâoii/o JVotA;

.U^ys «^oiQ^o^
i; )Lo9 ) .aN ..^ oooio .ioof

Un autre jour, durant une nuit de Vigile, on renversa l'huile et l'eau


qui remplissaient la lampe allumée et elles se changèrent en lait pur
devant l'illustre.

70" prodige. —
Un dimanche matin qu'il faisait l'office, un
parfum suave l'environna, et eela arriva souvent.
v^t.«,.^aA 5 ).aof>ffr>
. > «^/ )ooi; 061 .Uio^ l^t^i? oiioio ^^«Jb.

Sur la mort de Zaciiarie le montagnard qui fut èvèque de


la ville de Saniosate et que l'on nommait Zoutâ le monta-
<i

gnard » (cf. ROC, 1913, p. 379).


C'était un disciple de Barsauma. Les frères le nommèrent
Zouta le montagnard. Il fut lait évèque de Sainosate. Des hom-
mes mécliants le jalousèrent et payèrent des Romains de la
ville qui le lapidèrent sur la place publique. A cause de cela,
Barsauma alla trouver l'empereur Théodose à Constaiitinople.
Théodose lui dit que depuis longtemps déjà il (Jésirait le voir
Barsauma ne voulut rien accepter.
126 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

\^\ Jl; :|l^o«Vâ )-^-*>J; OU^'^y )jL^iè )ooi jj^; ^^o

.jL-âOiM )K.âLll2Lûo ).ici3 ^^1 )ooi K^/o .).^â^^a\ )*) '


^ig,"^

|.^^ju.V {.-SL^aji vOO(.:)ab. ^K.^/o JJL^) ^'f^^« 1^^^^^ vooi^

Lorsque l'empereur vit la volonté de l'illustre Barsauma qu'il ne vou- :

laitpas recevoir de chose du monde, alors l'empereur fit un grand service


d'autel, où il y avait des coupes et des patènes d'or, sur lesquelles des
pierres précieuses étaient enchâssées, avec des sceaux de grand prix, et il
apporta avec cela de riches voiles de soie et de pourpre.

Mais Barsauma ne veut accepter qu'un petit voile. L'empe-


reur le craint et le révère comme un apôtre. Ils parlent de la
foi et Théodose veut le donner pour chef aux évêques.
)jl^9 )ooiJ9 |jLâa^\ )L2l^^ oi,no »<=^/ ^9 > ^ot îK^o

Jl-^oo^V-^ ^-^^ ^•; 001 <>)K.iU^/ jKjLV^xto )^a.a.fici.*^{

^.^0^09 s-uwauLio ji .9))-^ w.»-:iVio? i'yjLi .)jL^io^ oi^ Vr^l^ U^


.o(^ sû..JL-*K.io jjilio o^ V^i. y/j ^^»^^io .)Lia- a^
».
/; "^^io .;)JJ JJLi.K.io « ..3LiL^ JJ )j;.io <x^ ^^poj )jaJO

Ok^^; )K-o>i. JjLÎ^io ^.ûjio oi\ IJLiè jJLio ^io sAl^J^

4 i ^o ^^ o{!^ oouo

Après cela, l'empereur offrit au hienheureux d'être le chef de tous les


évêques, de demeurer dans Antioche, la grande ville, et d'enseigner à tous
la voie de la vérité, et de faire, de ses disciples, des évêques pour les autres
villes. Maisbienheureux Barsauma répondit à l'empereur « L'aigle qui
le :

a grandi dans l'air ne peut pas demeurer dans leau, car s'il demeurait
dans l'eau il étoufferait et le poisson qui a grandi dans l'eau ne peut pas
;

s'élever dans l'air, parce que s'il quittait l'eau il mourrait... » Et l'em-
pereur prit son anneau et il le donna au bienheureux.
RKSr.MH DK MOXOGHAPIIIES SYRIAQUES. 127

Il lui donne cet anneau alin qu'il s'en serve pour sceller les
lettres qu'il enverra à l'empereur, et celui-ci saura qu'elles
viennent de lui.

Lettres écrites peu- rempereur Théodose au (second) concile


cVÉphèse.
L'empereur recommande Barsauma aux évêques, il lui donne

un brevet d'orthodoxie et il annonce qu'il lui a donné son


anneau pour qu'il gouverne tout l'empire des Romains comme
Joseph gouvernait l'Egypte.
Du concile d'Éphèse. —
Comme Barsauma ne s'asseyait pas,
on mit un siège sur une table et l'évangile sur le siège. >n <

voulut l'ordonner évêque mais il n'accepta pas.

.•JJL-io ^^o Kicuo )^ioo^t-.3 )-^*->J; otioaa K^s^o ^^J^^o

)1^9 JLjqjlû .^CL^Jtio/; )L3anno «°>/ sâ/o )K^9 j^i^Jimiî^;


^_a.!â ^0^.^01^09 Jjp^a.ûD ^o^'^^ ^^9 ju^u^^jo .0001 > «o ..V)

Jooi

("est sur la parole de la bouche de l'illustre Barsauma que toute parole


fut basée dans le concile des évêques. L"évêque d'Alexandrie la grande,
Dioscore, et aussi l'évèque de Jérusalem, montraient les canons de
l'Eglise, et l'illustre Barsauma donnait les ordres pour les affaires de tout
genre.

Lorsque chacun retourna chez soi, l'empereur écrivit à Bar-


sauma d'aller le voir à Constantinople. 11 y alla et l'empereur
l'envoya à Antioche pour y tenir un second concile d'évêques.
Il l'y fit précéder d'une lettre (^;^^::fl^) dans laquelle il disait
qu'il donnait Barsauma pour chef aux évêques. Celui-ci guéris-
sait les malades.
71'' prodige. — Un païen et rebelle qui était alors général
(-.ixi^(L4i^^^/) empereur
à Antioche songeait à se faire proclamer
dans cette ville. Barsauma
maudit et, quelques jours plus
le

tard, ii tomba de cheval, se brisa une jambe et mourut.


72'' prodige. —
Un de ses disciples voit des hommes qui la-
pident Barsauma et une pierre l'atteint au-dessus de l'œil.
C'était l'annonce de ce (pii devait suivre.

)oO| io^wJ; OULi^t^ )oO( yOL£Û '.(.^OiV^ )>J^<^^ ^? <3^


128 . REVUE DE l'orient CHRETIEN.

y^l •)<=> ï,..\ V_i.oo ..)jta,^CL^ )L-w.^ajo ta^s^euS. W»Jo

)KI^-«; yOO|.-J^w_i. V—>^ ^oo« KJb^^.J .Uf^l ^OIQ.1^^ )ooi

Le bienheureux Barsauma formait le projet de descendre près du roi


des Perses détruire la maison du feu (pyrée) que le roi adorait, de mau-

dire le roi, de frapper les mages et de couvrir les païens d'opprobres,


afin d'exciter la colère du roi et de l'amener à le faire mourir. Déjà avant
ce dernier temps, le bienheureux était descendu pour ce motif au pays
des Perses, il injuriait les mages et il frappait les païens et personne ne
leva la main contre lui, car la crainte et le tremblement étaient tombés
sur tous et chacun craignait de parler devant lui.

On (^-^aji) mensongers à rempereur, on


envoie des rapports
lui écrit que Barsauma mange de la viande et boit du vin et
qu'il se couciie du soir au matin sur de moelleux tapis et qu'il
se tonsure comme les clercs. Les grands de l'empereur,
amis de Barsauma. l'avertirent et l'engagèrent à venir à Cons-
tantinople, ce qu'il fit de nouveau. L'empereur voit que ses
cheveux tombent jusqu'à ses pieds et qu'il ne se tonsure pas. Il
méprise donc les calomnies. Théodose fait une nouvelle lettre
en faveur le Barsauma et meurt. Marcien lui succède.

JL.a^.>o )L.x^-b.i )ooi \SL£û.i ,\.i.^^\2>o )L_au^io ^» yo'f^

>o-.^ ^-io looi )L-v^K_ioj ^6i JKjuiu^ ^£cij».£0»Ji ^aJbvJLi;

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RKSUME DK MONOGRAriUKS SVHIAQUKS. 129

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.)jia,^i09 w,o! jia..^^ ..^3^i09 llo^^rc) )«0)\a^ sâ/o ^«..o.'au

Cependant l'empereur Marcien concevait la i)en.sée funeste d'adhérer à


i'hérésie mauvaise à laquelle on donnait d'abord le nom de Simon le ma-
gicien et ensuite de Paul de Samosate pour la nommer enfin « religion de
i\estorius ». Paul de Samosate avait été évèque de la ville d'Antioche et
Nestorius le trompeur avait été fait évèque de la ville impériale au t(împs
de l'empereur Théodose. A cause de cette religion impure, le saint concile
d'Kphèse anathématisa Nestorius et il fut exilé dans l'Oasis intérieure.
L'empereur Marcien tombait dans cette mauvaise opinion et il fit venir de
nombreux évoques près de lui. Nestorius vivait encore et était en exil

depuis longtemps. Marcien écrivit une lettre (Sacra), et envoya prés de


ORIENT CHRÉTIEN. «J
130 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Nestoriu.s afin de le ramener d'exil auprès de lui, mais aussitôt que Nes-
torius le trompeur eut reçu les lettres de l'empereur, l'ange du Seigneur
le frappa, sa langue se pourrit et fourmilla de vers, sa personne se cor-

rompit et il mourut (1). L'empereur rebelle voulait encore envoyer près de


saint Barsauma et le faire venir au concile d'évèques qu'il tenait, mais
les évêques (jui adhéraient à la pensée renégate de Nestorius se proster-
nèrent aux pieds de l'empereur rebelle et se mirent aux genoux de l'im-
pératrice d'alors, pour les conjurer vivement de ne pas faire venir Bar-
sauma à leur concile... Il dirent « Ce Barsauma, qu'on appelle juste, est
:

un chef de devins et de magiciens les grands miracles et les prodiges ;

qu'il fait sont l'œuvre de la magie: lorsqu'il chasse des démons et des
esprits impurs, c'est à l'aide de la magie; même les longues instructions
qu'il fait sont (remplies) des erreurs des mages. i>

Du concile de Chalcèdoine.

y^l X:*\'h^ ji » « t V^ ^9 ^Vi ÔC^ OOOI > ,> V> ».^.^

po/ )!/ .^VKS.9 y^l y ^y^ .»0 siULd vQj/ ^~«^0|9 .jLœLH

.^.^mX; y^l so^.^ ">..^0 ^V-^ QJOlj .),œL> ^^ joC:^

Alors ils tenaient un concile d'évèques à Chalcèdoine, ville de Bithynie.


Lorsque le concile d'évèques siégea dans la ville de Chalcèdoine, ils in-
clinèrent vers la mauvaise hérésie qu'ils avaient anathématisée au temps
de l'empereur Théodose... Deux natures ne peuvent pas être dites d'un
Fils unique; car lor.sque Dieu a rendu témoignage au sujet de son fils.
lorsqu'il était baptisé dans le Jourdain, Dieu n'a pas dit du ciel « Ceux-ci :

sont mes fils et mes chers (amis) » comme s'ils étaient deux, mais Dieu a
dit du ciel : « Celui-ci est mon fils et mon cher (ami) », comme sur un (2).

(1) Telle est la légende propagée et peut-être inventée —par Timotliée —


.'Ëlure. On trouvera développée dans les Plérophories, Patrol. Or., t. VIII,
la
fasc. I. 11 est possible du moins que l'empereur Marcien ait eu la pensée de
réunir ensemble tous les évêques —
les survivants d'Éphèse comme les nou-
veaux —
pour les obliger à discuter ensemble, au lieu' de le faire seulement par
écrit, et pour arriver enfin à une formule satisfaisante.

(2) 11 est intéressant de relever toutes les argumentations qui ont été faites à
cette époque autour des mots « un » ou « deux ». Chacun, dans ce mystère de

I
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 131

Beaucoup d'évêques de Chalcédoine étaient orthodoxes, mais


ils ont craint l'empereur (1).

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I^xx*-:^ Jla^
Sur Dioscore, évêque d'Alexandrie la rp'ande.
Dioscore, évêque d'Alexandrie la grande, ne craignit pas le pouvoir de
l'empereur et n'accepta pas l'enseignement maudit des renégats. Il sortit

l'Incarnation, poussait jusqu'à l'absurde les principes do son adversaire, sans


tenir compte de ce que
celui-ci rejetait, le premier, les conséquences que l'on
tirait de ses principes. A ceux qui se préoccupaient d'abord de l'" unité >-, on
reprochait de faire souffrir et de faire mourir la nature divine ce qu'ils se —
défendaient de faire. —
A ceux qui se préoccupaient d'abord de la « dualité »
de l'humanité et de la divinité, on reprochait, comme ici, de faire deux fils ce —
qu'ils se défendaient de faire,
Les monophysites, qui avaient toujours argumenté en faveur du premier
(1)

concile d'Éphèse en faisant valoir que les Cyrillions étaient au nombre de 200,
tandis que les Orientaux n'étaient qu'au nombre de 35, étaient un peu embar-
rassés pour argumenter contre Chalcédoine où les diphysites étaient au nombre
de 600 contre Dioscore à peu près seul.
132 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

du concile d'iniquité, et d'autres évèques sortirent après lui. Et la reine


sortitde nuit avec des hommes nombreux, et elle vint se prosterner aux
pieds de saint Dioscore, pour qu'il cédât à la volonté d'elle et de son
mari. Et la reine prit la parole et dit à saint Dioscore « Reçois, seigneur, :

la prière de ta servante, et fais la volonté de ta fille; car je suis ta ser-


vante et ta fille et tout ce qui est à moi est à toi, et moi-même en per-

sonne je suis à toi. » Le bienheureux Dioscore répondit et lui dit « Ne :

m'appelle pas mon seigneur ni mon père, car je ne suis pas ton père et
tu n'es pas ma fille tu n'as rien de moi, tu n'as même rien de commun
;

avec moi, parce que tu as abandonné la voie de la vérité et tu as marché


vers les ténèbres à la suite de l'erreur. »

Dioscore fut banni et mourut en exil.

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RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 133

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)ju^£Q^p )Ju/ ^io ^bol -^-aLûl/o JLbo^^

Sur Mari, évêque de Qazat. qui est en Arabie (1).


Ce bienheureux Mari revêtit le zèle de la foi, et se leva parmi les évo-
ques lorsqu'ils étaient assis. Le bienheureux Mari prit la parole et dit :

« Qu'a fait le concile des démons » Les évèques renégats grincèrent des
!

dents contre lui, ils furent agités et troublés grandement, ils jetèrent un
manteau sur la tête de l'illustre et le traînèrent au milieu du concile. Ils
le frappèrent sur le ventre, et il sortait du sang et du pus qu'il rejetait

par la bouche; ils le frappèrent et le tourmentèrent au point qu'il était

près de mourir. Ils le tirèrent, le firent sortir et le jetèrent sur la place


publique, car ils pensaient qu'il était mort. Et le bienheureux Mari reprit

ses esprits au bout d'un peu de temps et il entra de nouveau au milieu du


concile et il cria à haute voix et dit « Qu"a fait le concile des démons! »
:

On jeta de nouveau un manteau sur la tête du bienheureux Mari, on le tira


et on le frappa plus que la première fois.
Ce bienheureux Mari était un homme âgé et un homme accablé par le
jeune et la prière; il se privait de pain, d'huile, de vin et des autres
nourritures. Ces évêques traînèrent et tourmentèrent le bienheureux
Mari: ils l'emmenèrent et l'enfermèrent en prison. Durant la miit, ils le
tirèrent de prison, le conduisirent hors la ville et l'y laissèrent. Le bien-
heureux Mari monta à la ville de Rome (Constantinople?) où il mourut et
fut enseveli par les chrétiens.

L'empereur envoya à Alexandrie des troupes de Romains


qui tuèrent plus de 30.000 hommes. En Palestine, plus de
3.500 hommes — en
grande partie des prêtres;
furent tués —
d'autres furent exilés, emprisonnés ou persécutés, et tous ceux-
là étaient des martyrs de la croix du Christ.
Barsauma prêchait partout de ne pas obéir à l'empereur.

(l) Nous ne connaissons ni l'évèque ni la ville.


134 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

De ne pas s'écarter de la foi de la vérité et de ne pas dire deux natures


pour le Hls unique, et de ne pas introduire des scissions et des divisions
dans un fils véritable, et de ne pas nier la crucifixion du Seigneur Christ
qui est vrai Dieu de vrai Dieu, un et non deux, consubstantiel au Père, à
qiii convient la gloire et l'honneur dans les siècles. Amen.

{A suivre.)
F. Nau.
LA PREMIÈRE HOMELIE CATHEDRAU^
DE SÉVÈRE D'ANTIOCHE

ÉDITIÏE ET TRADUITE PAR E. PORCHER

{Fin) (1)

AAAA HeiOMH^yA.Ve IITOIIIIIIH «TUH? lU NTATUOTTC; I

nro iiuHpoc ciiav. (îi^^ja.xo eiiiiocTopiAiioc (;T(; nAul)v-


CITHO IIH LUI (;VTV\IAIIICrrHO HAI ICAeaJtOII filiOA UUOOV-
IIApfiHeOUOAOlMH IIUIIAIIOVIIA :XÏ; OVA IIOVCOT IM;-
nroq ik; miio'/th iiAoroc; iiiKHtoT (2). (îAqppcoun otb*;
TequMTUAiptoLMJ. uiio(; i-Ap ^oAtoc uiiet: nnoi
6T(iHTt; n(|)V(;i<: UIIIICA TIIIITOVA IIATBtOA OBOA- AAAA
ov(t)VGio iiovtoT riTG iiii()VT(; iiAoroo <;A(|p(:Apg. erti
RAI ne eAC|pp<ou(; (fol. 71 v. 1) eq-yoon iiiiovTt; moqen.
eOTOI LKMI .\n Aq>:iCApg CJBOA euuApiA TIIApoeilOO.
fïCIIII 6T(3l()V(;iA IIOVtOT IIUIIAII- TlieoUOAOlMH OriAI

A:VII P2HT CIIAV HIITIipq.


erieiAH ah a TCîApg iiTAqxiTo povA iiovtoT un
MAOrOC niUHCOT. (ÎTBC: IIAI (:IIA:C() (3) nUOC XV: OVA
HO'i'coT ne ii^iip»; unn<)'/T(; AV(t) ()v<J)veie uovïot
Te nre nnovTC;. nAoroe (JAqpcApg.
nei^Axe A(; xv- cuvtipcApg (piApeKîTA uiieuiB en
oTcon? eBOA. .\(; HTA TiniTnovTU An vtorp un TCApE

(1) Voy. p. m.
(2) u a été ajouté au-dessus.

(3) On lisait flXlCJ ; e u été introduit plus tard.


136 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

?U OT^ytONq nT(;l2(i 2AIIA(C)(;. a.wa iiTAcpova (1) iiuuac


KATA evnocTAc.K;. 2(oo An M<;TiiAT()AiiA(2)eiUîpa: ri.vorcx;
OllIJOVTe (3BOA IITOApg IIIIIKÎA TUIITOVA 2ITIJ CflTH
n(J)vcic. ovKcn(-;i tivriicreve ah «r/rpiAc aaaa ovth-
TpAC Tf;T0T20U0A0rei ClLIOC
AAAA AMOM <0 IIACIIHV (fol. 71 V. 2) U ApBIJ A2epATIJ
euTAarpiiv nxii thictic: iiATpiKO oto iiAnocTOAoc
eTOVAAB. GABJOpS:!! II?HTC nCAOA lllll- nr.<:CCOK QUOIJ
AU 2ITIJ n^Axe iiAiiATH fiTe ii^AipeTiKoc AAAA efinic-
T6T6 (2) ATco ncoovii 211 oviiG- xe Aq^iiiizice 2ApOIIJ
2IJTOApS IKFI ri(;\C ll'MUpe UnilOTTG OTOH?. AVtO
uecuH nnNoo- iiAnocTOAoc nerpoo. uApeuAUAeTe
OUOOT net; IIOTKAUpOIIOUIA tîTAIieiieiOTB Te.
MAI TAp Ce^yTAII epil T6?III IIUIITAG66li(: mu. OVA
l'Ap ne iiuovTfi nnx'c iieiiTAV^^noq eeoA 2U 'reoeo-
AOKOC OuApeeiiot; UApiA- ni'oq ne uAoroe eTou?
Avco Tcoc|)iA niieuuT. (:()VA ne uqnn^y au 2u oiiTe
D(t>TCio euTupq-
exBe UAi pto A nuAKApioc neTpoo oiiq :ve ova-
uAPKAiou ne eKvpncce no'i'on uiu uuaoi'ua ercor-
Ttou u're TuuTeTceiiHo (fol. 72 r. 1) eAqxooc xe ne\e
ire Aq^neioe eApon eu TCApg. ?toc eq^A»:e evnpo-
oconou uovtoT. ini ovevnocTACKî uovtD'i'. nre
nu ovTe uAoroc eAqpoApg.
e^xe eqnuiM PAp ecuTe o<|)vcic eie oveovo ne
UAAAOU Ae ovuotr uAiBe ne xooc xe a iieTe^Aq^yneice
^neice eApou ^^^ TCApg. aaaa eneiAU nxoq ne nuovTe
UAT^neice en Teqtli'rcic eAq;'j(oiie iiptoiie e>yAq^n2i(ie
&TBHHTII en ovuuTATncomue. erBe uai AqKTpueee
UAU nne.ve xe Aq^yneice 2Apou ^\l TCApg. ettx;
eAiipun^yA cve ovii iTreiuotr uuuTUAipioue bboa zitu

(1) C a été ajouté plus tard.


(2) La fin de la phrase demanderait ici le pluriel.

(3) Le scribe avait écrit nuiCTe're ; e a été ajouté plus tard.


LA PRE.MIKRE HOMÉLIE CATHÉDRALE. 137

neîii.xonio ic nfi\c iieiictoTHp. UcvpeuKAOApiY.e uuoii


nUHIH: KBOA 2U nAtOlULI nueilllOBG AVCO IITIIUOVOVT
lllllieAOC [sic) eT2l.\ll IIKA?. TIIOpillcV. TAKA(KVpoiA-
iiiiaeoc. TeneovLiiA c300ov. gtb tai t6 TUUTpe-
<j;'ju-(fol. 72r. 2)^e eiAto.voii. kata T6cii(o unAriocTOAOo.
fiToiec; TAp eiiAGBTcoTii G^^Axe 211 n;'jA:xG htovaab
nmiovTe avco iinpiptiiiiuoeT riiioooii (-tcotii 03ch
ovAoïeo nc+Buxciii.
ov TAp ne II2MV riiiHT,"JAAe 211 fiAoriiA GTXoce nre
TuiiTevceBHC- (iqTiiKAOApiï.e n^opii rinnqAAC gboa
2U n(roA un tkataaaaia. h eviionpiicic un iiGKpoq-
KATA Oe flTA <)'i"0()<|)()t; XC)t)C XH lieCH II6GUOV AH 211

TTAFipO UnpBqpilOBC;.
^Ape nUAKApiOG AG OU IAKtOBOC :vo()(; xci noG i-Ap
nilCtOUA AXU UUA qUOOVT. TAI 2«)COG TG HG nmiGTIG
A^:U UG2RUVG GUOOVT 2Api2ApOG. OVTGIUUJG AG UG"
TGqTATO riUOtJ. Xii HOG UOVptOUG GqUOOVT- KAU
e^tOUG TGqAUG 2l3:a)(| UG(|{rGU(rOU GGUGpi'GI 2U AAAT
n2lUB. U G^yAXG. H GU()0,"JG. TAI TG «G GpCTU IIBIOG
GTCOVTCOU >ytOUB Ull TIUOTIC- GUOOVT AV(0 OVApi'OU
TG.
(Fol. 72 n^JAXG PAp un2k:oGic cghogg noG
V. 1) g^j3:g

UOVKUI2T. nOG nTAq:XOOG 2ITU IGpUUIAC Xe HAi^AXe


GVO UOG UOVKaJ2T G(|UOV2- GIG UGTUA^'IAXG 2U flAOTUA
HH UUOHUA nTGrpAc|)U. «IpxpiA 2COtO(j UOVAAG G(|AOB,'H
nOG U0VKt02T.
GTBG UAI ptO UTA IIGIUIA GTOVAAB Gl (MIGGUT GXU
HAUOCTOAOC 2U UGIUG U2GIIAAG (iVUOpX nO<: (;BOA 2U
0VKt02'l •

OVAAC OU nU(;IIUU(; M; ITA(| \ p(0 nUO(J UO'! UUAp"


I I

TVpOG GTOVAAB U2ArU)G 2P<OUAUOG. UAI (;TGIip,"JA


QUOOV 2U UGqpAII. 2ITII TAIIOAOI'IA GT+GOGIT GTIUIAV.
nTA(|TAVO() IIA2pU IIAIKAGTIIG. UTJ; p(;(| A'OOG IIACj XU
HAIKAIOII IIG GCOTII flCA II A'i"TOKpATCOp. A(|OVtO,"JB IKVq
138 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

noM iiroiiiiAioc :s:e uaaaoii iiaikaioii iih cct)Tu ncA


nilOVTt; IIMAUTOKpATCOp. (fol. 72 V. 2) (î20V(î (;IIAV-

TOKpAT(t)p. AVto Aqcrci) e(|ueA(;TAn TBKt)ti>i'n MTemiiie


;yAiiTov(ji nTe(|An6.
nT(ipOV^:t3pe AK II0VK(02T 2ITII ovii()(r nevAii noM
evu66V6 eptoK? unciouA fiTOVAAB. A nxoniG
iiAHLiioc
Onrupcj feoov Cine(|UApTvpoc. nreviiov rAp Aqxpe
OVNOCr n2COO'r X'JtOlie ACJtO^'JU nllKC()^T fiA(|2Ap62

eiictouA nneqeueA.v aaii pcoK?.


A MO II (ve etocoii iiACiiHV UApeii-f-Hoov rinc-.HTAqp-
cApg tîTBHHTii. euiiTpHiiuovovT nniiecjve nTCApg.
iiAi HTO iiXAa:6 eiieiiiiA. iiApfiii+eoov Cin.voroc rineiujT

eiin'rpeiiXAAiiiovn neopuH iiATAUA?Te iiliiiaboc


IIAAOrOII 2ITII TerpATiA.
UApGii-feoov nniiAiiT eunTpeiiî'itorie etotoii fiHAHT
620VII eTt3l<|)V<;iC IIOVtOT IILIIIAII. UApeili~600V GlILIAI-
ptoufi 2iiiiTpeii-(foI. 73 r. 1) Tuiiovp ?ii iieiieHT eeovii
HII6C|() IIA'A>:6 epoil.
uApeii-fenov uneiiTA(|>»iii2i(;e ^Apoii. ^unTpeii-
cBTUJTii ?cotoii e>yii2ic6 exu n(:<|pAii.

uApeii-f-eoov nncîToviiz 211 nnuve eAqei nxu iikaz

HTBHHTII- IIAAIIIOH AqBtOK K^pAI nilHVe AVU) eqUOT2


nuA mu 6(|p2uue nuoov Tiipov- eunTpewKco ncuiii
lIlipOOT.'M nilKA?. HTIKppOOV^ tillATrifi ATtO HTH,"jmO
HCA IIATne nUA HTOpe lieXC n2HTC|. Ht|2UOOC ^ITOVIIAII
OneitoT. (jpfi TeiiHA-rpic iiAAiieiiiH zu hua gtuuav.
TAI flTAIieH eBOA II2HTC:. TAI flTAqXApiï.H flUOC IIAII

flKecon eiTii TiiiiTiiAiptuue urieiiyoeic haï nrAqp-


ptOLHi 6TBHHTII. •MAIIT6(| AIIOKAOICTA UUOIl eilOllA-
glCUUA n,"JOpil. H62BHVe IVVp TlipOT QII6IBIOC lICe^'JOBe
AAAT AH e-(fol. 73 r. 2) etUipACOV un OVeAIBeC 6Vp2AA
ovenAouH. noti mieTen o'reeATpoii.
niieTeii
haï UApeUHApAre nuOOT HTIHItUT ROAHATHe
(Tti

en ovcHovAH née nnexHUT eu ikjctaaioh. nnATe


LA PREMIÈRE HOMÉLIE CATHÉDRALE. 130

lieTULIA'i- flTOO'i" IIApAPH nilOII. (| 1 1 Ai I ApAI'O PAp nO'l

n6C\HLIA niieiKOCLIOC KATA ^^'JA:XC; UIIAVAOC;-


Avto oiipTpeiluoove xe Aup oviiocr necuB en;'JAii (1)

KATA<|>po»i(;i iiiieTiiAoveiiiG. eii<r(Miii ?a)a)(| gbcok


fîïovii eruirrppo "JAeiiee e-reii nmive tai «-ce^'itoiiei

n-reiiuATe nuoc riipii.


eiTII TOVApiC LIN TIIIITUAiptOllf; nrM;H>:()HIC AVtO
iiciiiiovre iieiiGtOTiip ic iig\o. iiai iigoov un
iia<(

ri6C|eia)T iiai-aooc. un nenuA nrovAAii npeqTAneo


Avco neouooToion- -reiiov av(o novoei,"j niu. ,"ia

UAItUn TlipOV nMAICUII- ^AUNN-

Mais (àXXâ) ces expressions remplies d'athéisme des deux


évitant
parties veux dire des Nestoriens qui sont diphysites (ôi^uaiTr;;)»
(l'.iooç,), je
et des Eutychiens, confessons (ôjjloXoysî'v) qu'Emmanuel est un seul, qu'il
est Dieu le Verbe (Xdyoç) du Père, qui s'est fait homme par son amour
des hommes; qu'il n'est pas du tout (8Xw;) possible d'imaginer (voeiv)
les deux natures (^ûai;) après l'union indissoluble, mais une nature
unique de Dieu le Verbe (Xôyoç) fait chair (aapf ), celui qui s'est fait homme
en étant Dieu également, quand il a pris chair (aapÇ) de la vierge (7:apO£-
voç) Marie appartenant à la même essence (oùaîa) que nous; confessons

(ô[xoXoY£tv) cela sans hésitation aucune.

Et puisque (Itisiot) 8e) la chair (cjâpÇ) qu'il a prise n'a fait qu'im avec
le Verbe (X6yo;) du Père, pour cela nous disons ([u'il est un seul, le Fils

de Dieu, et qu'il n'y a qu'une nature (<pjatç) de Dieu le Verbe (Xoyoç) fait
chair (aâp?).
Et cette expression « il s'est fait chair » montre (::apiTTavai) manifeste-

ment ce que la divinité ne s'est pas réunie à la chair comme par


fait

conjonction simplement (âzXwç), mais qu'elle a fait un avec elle en


hypostase (unoaxaaiç) si bien que (wjte) ceux qui osent (ToXaàv) séparer
;

en deux natures ((pûats) le Verbe (X6yo?) de Dieu de la chair (aapÇ) après


l'union, ne croient (TrtaTîûetv) plus (ojxéti) en une Trinité (Totàç), mais
c'est une Tétrade (i^Tpâç) qu'ils confessent (ô;j.oXoY£tv).
Mais (àXXd) nous, mes Frères, maintenons-nous fermes sur la foi (-bu;)
inflexible des saints apôtres [ir.ôaroloi;) nous mettant en sûreté par elle
,

de tous les côtés; sans être entraînés par les paroles trompeuses (à::aTT))
des hérétiques (aîpsTtxd;) mais croyant
;
(r.i'szi-jti^) et sachant en vérité
que celui qui a souffert pour nous dans la chair (aâpÇ) est le Christ fils

(1) e ajouté plus tard.


140 REVUE DE l'ORIEXT CHRÉTIEN.

(lu Dieu vivant; les paroles du grand apôtre (i::6aToXoç) Pierre (1), rete-
nons-les comme un héritage (xXrjoovoaîa) de nos pères. Car elles ferment
sur nous la voie de toute impiété (dosSrç).
Un avec Dieu est le Christ, enfanté par la mère de Dieu (ôeot^xoç)
la Vierge (;:apO£vo;) Marie; il est le Verbe (Àoyoç) vivant et la sagesse (ooçîa)
du Père, il est un aucunement
divisé en deux natures (çjoiç).
et
C'est pour cela même que
bienheureux Pierre a estimé qu'il était
le
nécessaire (àvayzaî'ov) à lui de prêcher (xripuaastv) à tous le dogme (ooy[i.a)
orthodoxe de la religion (aùacSr;?), quand il a dit que celui qui a souffert
pour nous dans la chair (aap?) était le Christ, désignant ainsi une seule
personne (jzpoawnov) et une seule hypostase (OTOaxdtc;'.?) de Dieu le Verbe
fait chair.

Car s'il est divisé en deux natures (çjot;), il est superflu, bien plus
([xàXXov) c'est une grande folie de dire : « Celui qui a souffert pour nous
dans la chair est celui qui pouvait souffrir » ; mais (àXXà) comme (ketorî)
celui qui, étant Dieu impassible par sa nature (?jaiç), est sans change-
ment devenu homme pouvant souffrir pour nous, pour cela il nous a
proclamé (/.Tipjaaav) Christ celui qui a souffert pour nous dans la chair.
Comme si nous avions été dignes donc de cette grande charité de la part
de Notre-Seigneur Jésus-Christ notre Sauveur (awTrîp), purif]ons-(xaOaptrctv)
nous chaque jour de la souillure de nos péchés et mortifions les mem-
bres (p-IXo;) qui sont sur la terre, la fornication (ropvsta), l'impureté (à/.a-

eapCTi'a), la passion (ttocGo;), mauvaise qui est le


la convoitise (£rt6u;j.(a)

service d'idoles (etowXov), selon {-/.azâ.) l'enseignement de l'Apôtre (2); de


cette façon en effet nous nous préparerons à parler le langage saint de
Dieu. Mais ne répandons pas le parfum de choix sur une boue de mau-
vaise odeur.
Car quel est l'avantage de celui qui parle des dogmes Cô6Y[xa) sublimes
de la religion (eùcjeSif);), et qui ne purifie (xaOapiÇetv) pas d'abord sa langue
du mensonge et de la détraction (/aTaXaXîa), ou de l'hypocrisie {'jr.6y.piai>;)
etde la ruse ? d'après ce qu'a dit un sage (ao?6;) « la bénédiction n'est :

pas belle dans la bouche du pécheur ».


Le bienheureux (ixazâptoç) Jacques dit aussi (3) « De même que le :

corps (owixa) 'sans l'esprit de même aussi la foi (nianç)


{r.wzi^a.) est mort,
sans les œuvres est morte. » C'est une chose semblable qui est énoncée
ainsi « De même qu'un homme mort, même s'il a encore sa tète sur
:

lui, ne peut exercer aucun acte, ni parler, ni marcher, de même, si la

vie (3(oç) de droiture n'est pas jointe à la foi (-t'ortç), celle-ci est morte
et sans effet (àpyo'v). »

Car si les paroles du Seigneur enflamment comme le feu, comme il

a été dit par Jérémie (4) Mes paroles sont comme un feu ardent »,
: «

alors celui qui doit parler des dogmes (ô6y[j.a) et des sentences (vdiQjia)

(1) Matth., XVI, 1(1.

(2) Gai., V, 20.

(3) Jac, II, 26.


(1) Jér., XXIII, 29.
LA PREMIÈRE HOMÉLIE CATHÉDRALE. 141

de rÉcriture (YpasTÎ) a besoin i'/_y^'-^) aussi d'une langue ardente comme


le feu.
C'est pour cela même que l'Esprit (-veu^xa) Saint descendit sur les
apôtres (àndaToXoç) sous l'apparence de langues qui se dispersaient comme
du feu.
C'est une langue semblable dont s'est servi (/pfiaOat) le saint (ayioç)
martyr (piâpTjpo;) Romain, au nom duquel nous sommes en fête aujour-
d'hui, dans cette défense (àTzoXoyfa) devenue célèbre qu'il a prononcée
devant le juge (ôiy.aatr);j. Celui-ci lui ayant dit « 11 est juste (oîzaiov) :

d'obéir au Souverain (aÙTo/.paTwp) », le héros (yewato;) répondit « Il est :

juste (;j.àXXov o'xatov) d'obéir à Dieu, souverain de l'univers (itavxo/.paTwp),


plutôt qu'au souverain (aÙTozpâTwp) ; et il continua à répéter un tel mot
(çwvT^), jusqu'à ce qu'on lui enlevât la tète.
Après avoir allumé leur feu avec une grande quantité de bois (uXr)),
les bourreaux (or;[itoç) pensaient brûler le corps (atripia) saint le Seigneur :

de l'univers fit honneur à son martyr (ji-oEprupoç) car à l'instant il fît ;

tomber une grande pluie, éteignit le feu, et garda le corps (awaa) de son
serviteur sans combustion. Et nous aussi, mes Frères, rendons gloire
à Celui qui s'est lait chair pour nous, en mortifiant la pensée de la
chair (aâp^) qui est l'ennemie de l'esprit [KvvJ\x.a.) rendons gloire au Verbe ;

du Père en refrénant (yaXivoijvj les élans (ôp[jir)) de révolte des passions


(::âOo;) honteuses (aÀoYov) par la continence (ly/pdtTsia).

Rendons gloire au Miséricordieux, en devenant nous aussi miséricor-


dieux envers ceux qui ont la même nature (çûaiç) que nous. Rendons
gloire à l'Ami des hommes, n'étant pas liés dans notre cœur à l'égard
de celui qui était notre ennemi.
Rendons gloire à Celui qui a souffert pour nous, en nous disposant
nous aussi à souffrir pour son nom.
Rendons gloire à Celui qui habite dans les cieux et qui est venu sur
la terre pour nous, qui est de nouveau (nàXtv) remonté aux cieux, qui
remplit tous les lieux et les gouverne tous, en abandonnant les soucis
de la terre, en nous occupant des choses du ciel, recherchant les choses
du ciel, où demeure le Christ, assis à la droite du Père. Là est notre
vraie patrie (::aTp\; àXrjOivr;), d'où nous sommes tombés, qui nous a été
rendue par grâce par l'amour de l'humanité de Notre-Seigneur.
(-/apiî^EaOat)

([ui s'est fait homme


pour nous, jusqu'à nous rétablir (àTto/.aOtaTâvai) dans
notre première dignité (à^!tu[jia). Certes (yâp) toutes les œuvres de cette
vie (p(o;) n'ont aucune différence avec des songes, ou des ombres (pii
trompent ceux qui sont dans le plaisir (ïiÔovtJ) comme ceux qui sont au
théâtre (Osaipov).
Passons (jrapâyriv) devant tout cela, et courons aux choses du ciel avec
empressement (a::ouÔT);, comme ceux qui courent dans le stade (ariôiov).
avant que tout cela passe devant nous car la figure (a/Yiji.a) de ce monde
;

passera (::apâYîtv), selon la parole de Paul (1).


(•/.oa[Aoç)

Ne croyons pas avoir fait une grande chose si nous méprisons (y.atatppo-

(1) I Cor., vu, 31.


142 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

vetv) les choses qui passent; mais hâtons-nous d'entrer dans le royaume
éternel des cieux! Qu'il arrive que nous l'obtenions tous!
Par la grâce (xâpiç) et l'amour de l'humanité de Notre-Seigneur et notre
Dieu, notre Sauveur (awtjip) Jésus-Christ; à qui soit gloire avec son Père
plein de bonté {àya-Oâç), avec le Saint-Esprit vivifiant et consubstantiel
(ôpoudtov), maintenant et en tout temps jusqu'à tous les siècles des siècles
(affciv). Amen,
VULCxÀRISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES
DE JACQUES DE SAROUG, ÉVÈQUE DE BATNAN
EN MÉSOPOTAMIE 151-5-21 (1)

Par Jacques Babakhan.

CONSEIL TROP BIEN SUIVI (2)

Et l'àme dissolue, accueillant en son sein


Le levain du Démon, appelé « mauvais grain »,
Se mit à concevoir, dans ses tragiques trames,
Le plus monstrueux plan du plus sombre des drames :

Elle saisit sa tille, épée entre ses mains,


Digne d'exécuter ses perfides desseins !

Pour que le sabre sût perpétrer son noir crime,


Pour que Jean succombât, innocente victime,
La Louve au Louveteau désigna le poison
Sûr d'abattre l'Agneau naïf en sa prison !

Elle mit sur ses reins une robe indiscrète,


A ses pieds des chaussons blessants pour l'étiquette ;

Son visage elle orna de kohl et de fards


et ;

Ses tempes elle arma d'accroche-cœurs criards.


Ainsi, dans ses atours de galante tournure,
Parée en courtisane en quête de luxure.
Elle allait sou carquois plein de traits incisifs
Décharger, au bancpiet, sur tous ces cœurs lascifs !

De la sorte stylée, ayant le vrai mot d'ordre,


Elle entra dans la fête, y jeta le désordre.
Ce chausson, qu'à ses pieds mit un geste haineux,
Aviva de chacun l'instinct libidineux.

Coquettement chaussée, apparut sur la scène


La fille qu'enfanta I;i proxénète obscène !

Devant Ilérode, aux yeux de tous ses invités,


Promenant de son corps les charmes frelatés.
Elle accomplit de suite une valse effrénée.

(1) Voir ROC, 1912, p. 410; 1913, pp. 42, 147, 252, 358; 1914, p. 61.
(2) Voir ROC., 1914, p. 07 et 08.
144 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Déchaînant les instincts de la tourbe avinée,


Incendiant les cœurs des ignobles amants,
Accélérant ses sauts, hâtant ses tournoiements,
Satan vint ébranler les volants de ses jupes,
Afin de foudroyer les convives, ses dupes.
Cotillons, basques, pans, ses pièges amorcés
D'appâts luxurieux furent si bien dressés
Que la Cour, à la fin, conquise et polluée,
A tout rompre applaudit cette prostituée!

LE PATRIOTISME D'HÉRODE
Quelle dérision d'une fille les sauts
!

Lubriques piétinant tous ces géants royaux !

Voici qu'en brandissant sa chaussure d'aimée


Une femme a battu roi, légion, armée !

Ses frontières laissant aux guets de l'étranger,


Ce chef à ses soldats grand bal sait ménager !

L'exercice de ses troupes ne l'inquiète ;

La Courtisane est là, sa plus belle conquête !

L'élan patriotique est pour lui mot si vain !

Sa raison a sombré dans l'orgiaque vin!

Vétérans, généraux, inspectez votre empire!


Voyez si contre lui nulle âme ne conspire !

Dégradant est votre acte, hommes efféminés,


Une fille en dansant vous a désarçonnés !

Une fille, au combat, vos rangs serrés décime.


Leur enlevant des mains une Perle sublime !

A vos barbes lançant son rictus pointilleux,


Elle vous a matés, soyez donc orgueilleux!
Où sont vos conseillers, vos grands rêveurs d'empire"
L'Etat, vilipendé, dans une orgie expire !

Où sont vos sages? où vos intellectuels?


Tandis qu'en des ébats crapuleux, sensuels,
La Cour est aux genoux d'une prostituée !

Ne te sens-tu meurtrie et sans gloire tuée,


Galilée, ô toi la vaillante région,
En voyant ton monarque avec sa légion
Se faire plat-valet au devant d'une femme!

LE PRIX D'UNE DANSE

Le que n'avait point limité le programme


vin,
De la fête, achevant d'abêtir les cerveaux,
Chacun, depuis le roi jusqu'aux moindres prévôts,
Follement acclama l'impudique héroïne.
VULGARISATION UES IIO.MKLIES MÉTRIQUES. M."

Et, pour royjilemeiit payer sa ballerine,


Le Souverain daigna, sans se faire prier.
Savoir son prix avant de la congédier.
Comme il aimait beaucoup cette âme saturnale,
Sa main allait, hélas ! être trop libérale :

Tant pour sa passion qu'aux yeux de son Sénat,


C'eût été, n'est-ce pas? honteux qu'il lésinât!
Il jura qu'il irait jusques de son empire

Lui donner la moitié, car on l'entendit dire


A l'enfant digne en tout de sa mère l'aspic :

« Que veux-tu, dis-le-moi, car devant ce public,


« Je prends l'engagement solennel et je jure
« De te récompenser avec comble mesure. »

— « pour unique présent,


Sire, dit-elle alors,
« Offre-moi, sans tarder, le chef même de Jean,
« Ici, sur un plateau, devant tous les convives! »...

UX POINT DE DROIT

Oh! j'entends Targument des âmes trop naïves :

« Comme il le lui promit, il dut s'exécuter! »

Qui le lui fit promettre ou vint l'assermenter?

S'ilne l'eût point voulu, l'eùt-on forcé ce lâche!


Son serment volontaire aiguisa seul la hache !

Plût à Dieu qu'il mentit, restât vil spadassin


Et non pas roi fidèle au serment assassin !

Menteur,' il eût été fourbe ou bien fourbissime :

Sincère, il fut l'auteur d'un effroyable crime!


Certe, il eût mieux valu qu'il fût un roturier
Loyal et non monarque odieux, meurtrier !

Engagé d'octroyer, par sa veule promesse,


La moitié du royaume à l'immonde maîtresse.
De quel droit mèlait-il, pour sa damnation.
Le chef sacré du Saint à sa donation?
Quelle loi lui donnait l'Ascète pour aubaine?
Jean n'était point le fief de son royal domaine !

La peine capitale atteint les scélérats


Et non la pauvreté du plus saint des Oblats :

Le sort du solitaire exempt de tare échai)pe


Au pouvoir absolu du plus puissant satrape!

Un roi peut confisquer toutes possessions,


Démolir, s'il lui plaît, toutes constructions,
Spolier les terr;iins des gros propriétaires.
Massacrer sans pitié les âmes sanguinaires,
OISIENT CimÉTIKN. 10
146 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Livrer de l'adultère au bûcher les fureurs,


Forcer à rendre gorge et brigands et voleurs :

Mais dès lors qu'il s'agit d'un homme au monde seul.


D'un fils que n'enrichit le legs d'aucun aïeul,
Sans terre, sans maison, sans lombre d'une plante,
Sans habits, sans le pain du jour qui le sustente,
Vierge, sobre, loyal, vertueux, continent.
De célestes beautés type suréminent.
Quel souverain pourrait légalement prétendre
Contre un tel innocent un arrêt de mort rendre,
Eùt-il pour sa défense un maladroit serment.
Monstrueuse est l'excuse invoquée indûment !

La moitié de l'État ne pouvait lui suffire :

Elle exigea la Tète étrangère à l'empire !

Or, en la lui cédant, le plus abject des rois


Se couvrit de mensonge et de sang à la fois !

Esclave de l'amour d'une infâme maman,


A la fille eùt-il pu refuser ce firman ?
Sa passion était, certe, à tel point extrême.
Que, fût-il sans serment, il eût cédé quand même !

Ce fut par pur respect humain que l'imposteur


Parut triste et feignit un semblant de douleur !

LE TRIOMPHE DE L'LXFAME

Le Chef, sur un plateau, comparut dans la salle :

Gloire au grand roi qui tient sa promesse royale !

Comment, devant ce Chef, ce cercle de damnés


Ne fut saisi d'horreur, de frissons spontanés ?
De chaque main comment la coupe débordante
Ne tomba se briser de crainte et d'épouvante ?
Comment nul en ce jour, en passant outre aux lois

Du protocole, enfin, n'éleva point la voix.


Pour déplorer tout haut l'abominable crime?
Que ne fut atterré ce roi pusillanime
De honte et de frayeur du Saint en contemplant
La bouche close avec son sang encor brûlant !

Que ne frémit la fille, aliment pour la flamme.


En posant le plateau devant sa mère infâme 1
L'infâme, sans effroi, le vit donc palpitant
Ce Chef au sang tout chaud encore dégouttant !

Peut-être, en cet instant, cette dégénérée.


Raillant d'un rire affreux la Tête vénérée,
Poussa-t-elle un soupir immense de bonheur !
VULGAHISATION DES HOMELIKS .MKTIÎIQUES. 1 17

Oui, peut-être serrant alors contre son cœur


Sa tille, rugit-elle :

« A nous l'apothéose !

« De l'insulteur la bouche avec son sang est close!


« A nous la joie! à nous l'implacable frondeur
« Dont nous vilipendait l'inextinguible ardeur!
« A nous notre insulteur à nous la Tète forte
!

« Qui nous fermait au nez du souverain la porte !

« Nous le tenons enfin, ce cauchemar du roi


« Dont l'enfer retenait Hérode loin de moi !

« Aux yeux de ses Hébreux, tant il m'a conspuée,


f Que les Juives me croient une prostituée !

« Silence à l'ennemi qui fut si méprisant !

« Trop il nous dénigra : qu'il se taise à présent ! »

HONNEUR AU GRAND MARTYR!


Un tel juste sabré par un pervers de taille !

Un tel saint immolé pour plaire à la canaille!


Un tel vierge égorgé par un lâche dîneur,

Pour qu'une concubine échappe au déshonneur!


Lampe d'or, où brûlait une aromatique huile,
Et que souffla l'affreux sifflement d'un reptile !

Magnifique olivier surgi du saint giron


Du torrent du l'aptème et qu'un vil bûcheron,
Dans son aveugle rage, abattit pour que l'homme
Ne pût se parfumer avec son divin baume !

Voix puissante annonçant le royaume de Dieu


Qu'étouffa l'aboiement des chiens d'un mauvais lieu!
Une flûte enchantée, aux notes légendaires,
Que brisèrent des sourds les fureurs sanguinaires !

Un luth exorciseur, qu'écumante émietta


Celle que le Démon, ravi, complimenta!
Trompette à l'Univers sonnant l'hynme céleste
Qu'obstrua, suffoquée, une exécrable inceste;
Lyre unique ébranlant des peuples la torpeur
Et que désaccorda ce stupide sapeur !

Arbre aux suaves fruits, ayant la Foi ])our souche,


Extirpé pour ne plus délecter nulle bouche !

De l'Epousée autant que de l'Époux Royal


Parrain d'honneur frustré, par im sort peu banal,
De son chef, au moment de la cérémonie !

Sa mort originale est en pleine harmonie


Avec la fleur naissante au sein d'Elisabeth,
Avec le lys poignant du sillon d'un guéret!
Un gai sursaut l'avait dans le sein fait éclore;
148 REVUE DE l'orient CHRETIEN.

Au festin, un ballet devait ses deux yeux clore !

Au louangea Jésus
sein de la Vieillesse, il ;

La Jeunesse, en dansant, acheva son Sanctus!


Et sa carrière, ainsi commencée en sa mère,
Finit où tournoya la jeune bayadère.
Que sa tragique mort bouleverse nos cœurs !

De qui jamais pourpre bouquet de fleurs


le chef,

Dressé sur un plateau, rehaussa d'une fétc


L'éclat, sinon de Jean la sainte silhouette?
En croyant le honnir, hommage on lui rendit!
Tel l'insigne d'un grand Ordre, il y resplendit !

Tel un sautoir d'or pur, en cet anniversaire,


Il brilla sous les yeux de chaque dignitaire !

Ils se le passaient tous, sur un royal pavois.


Émus, comme devant une perle de choix!
Au somptueux gala du roi. fête suprême.
De la salle du trône il fut le diadème !

Au centre du plateau splendide pomme d'or,


De la solennité seul il fut le décor !

Rose éclose au désert de l'antique Judée


Que le roi vénéra plus qu'une A'alidée !

Grappe délicieuse, en plein pressoir royal,


Distillant l'ambroisie et le fin cordial !

Intime de l'Époux, parrain de l'Épousée,


A son Maître donnant sa céleste Rosée !

Grand initiateur, hérault, prêtre abstinent,


Vrai type virginal et prophète éminent,
Apôtre saisissant le Fils, oyant le Père.
Témoin de l'Esprit-Saint et des rois l'adversaire.
Temple, encensoir de choix, nard odoriférant,
Ennemi des pervers, des saints le concurrent,
Clairon des pénitents, victime des iniques,
Sublime prisonnier occis par des cyniques,
« Parmi ceux qui sont nés », aucun n'a sa grandeur
Gloire au Verbe qui l'eut pour voix et précurseur !

FIGURES BIBLIQUES
ADAM ET EVE (1)

Ils dorment tous deux dessous le ciel bleu.

Couple qu'enchanta le charme de Dieu ;

Autour d'eux, surpris, vibre entier le monde :

(1) Extrait de l'Homélie sur la Création du Monde. Voir édition chaldéennc de


Bedjan, tome III, p. 124.
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 1 19

Bêtes, arbres, vents, tout danse la ronde!


Tel, auprès d'un lit ou de deux berceaux,
Un chant de nourrice endort deux jumeaux,
Accourt fredonner cliaque créature
Près des deux donnants dessus la verdure !

La brise embaumée emplit l'horizon.


Chaque arbre frémit en sa frondaison ;

Entre ciel et terre, éclate un ramage.


Un concert d'oiseaux au brillant plumage!
L'un gazouille ici : « Berçons leur sommeil » !

L'autre dit : « Qu'ils ont beau front, teint vermeil ! »

Les cris des perdrix et des hirondelles


Se mêlent à leurs grands battements d'ailes !

Volètent les uns; d'autres viennent, vont;


La tourterelle a, ce jour, bel "aplomb !

Chacun semble, dans son langage, dire :

« Charmants fiancés que le Monde admire,


« Debout L'heure sonne où le doux Hymen
!

« Vous tend à tous deux sa divine main !

« Trêve au long sommeil Le Bonlieur vous ! frôle :

« Nos ailes pour vous vont leur farandole !

« Beau couple assorti par le Créateur,


« Debout Prends la Terre en triomphateur
! !

« Toi, qu'un rêve d'or étreint, ankylose,


« Eve, ouvre tes yeux à l'apothéose!
« Ta sieste a par trop duré maintenant :

« Réveille, réveille Adam doucement!


« Bel adolescent, debout! Ta jolie
« Moitié va chasser ta mélancolie !

« Rouvre enfin tes yeux et vois ton portrait


« Ressemblant à toi, comme toi parfait! »

Que ce doux sommeil, somme aine des sommes,


Ravit, alanguit le premier des hommes !

Sommeil virginal, qui, seul, dorlota


La vierge qu'Adam, l'œil clos, enfanta!
Ne s'endormit point Adam de lui-même :

Dieu l'hypnotisa et, par stratagème


Sublime, Il tira de sa côte Eva
Et, l'œuvre achevée, Il le releva!

Adam se réveille et voit, là présente.


Une image fraîche, auguste, éclatante;
Quel est ce minois rose devant lui?
150 REVUE DE l'OHIENT CHRÉTIEN.

De quel ciel ce jour radieux a lui?


Avec quelle extase il voit son visage !

Avec quel élan il dit « Mon image »


: !

Comparant son corps à son propre corps,


Il clame éperdu en de saints transports :

« La voici mon os, ma chair et mon âme.

Fille, sœur, épouse et compagne et femme! »

Se lèvent tous deux, innocents et beaux


Sous leurs vêtement légers, idéaux :

Fraîche mariée, Eve prend, endosse,


Cadeau mis dans sa corbeille de noce,
Un voile en tissu de pure splendeur
Cadrant à merveille avec sa candeur !

D'Adam admirant la belle prestance,


Le soleil jeta, pour la circonstance,
Sur son torse un frac tout d'illusions,
Nuptial habit tramé de rayons !

D'Éden les portails hauts s'ouvrent d'emblée :

Le couple y pénètre et, sous la feuillée.


Trouve enfin le nid que Dieu, de sa main.
Prépara pour leur angélicpie hymen !

ÉLIE (1)

Le monde est pour Élie un trop étroit séjour,


Point ne le contiendrait de l'Univers le tour!
Il subjugue les cieux : la pluie, à sa parole,

Tarit en haut: en bas. la terre se désole.


La Mort lâche sa proie, à son commandement;
Son feu happe les faux prophètes hardiment!
Du Bienheureux Séjour visionnaire, il mine
Des idoles l'autel et son courroux fulmine
A la face des rois contre l'impiété.
Sans que rien, ici-bas, dompte sa volonté!
Manifestation terrible ou magnifique,
Son geste a le prodige à tel point héroïque,
Qu'à la fin, dans un char de flamme, il vole au ciel !

ELISÉE

Elisée est un gouffre vaste, immatériel,


Une âme où l'Esprit-Saint plonge, nage, évolue.
Grâce, héroïsme, ardeur, tout en son âme afflue :

Il divise le fleuve, il en assainit l'eau ;

(1) Tous les vers qui suivent sont extraits de l'Homélie


sur l'éloge de Saint
Jean-Baptiste, édition chaldéenne de Bedjan, tome III, p. 687 à 710.
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 151

De la lèpre il combat le répugnant fléau.


D'une sève tarie, à sa prière, émerge
Un fruit pour la maman stérile, qui l'héberge;
Son corps se mesurant sur le corps d'un enfant
.Mort, témoignage à la Résurrection rend !

Des princes menacés, la victoire il prépare,


Sans drapeau déployer, sans sonner la fanfare !

Son mystique génie, igné comme un brasier,


Des révélations feuillette le dossier!
Sa dépouille, en la tombe, au défunt rend la vie
Et la troupe angélique en est toute ravie !

JONAS

Quant à Jonas, qu'il ait pour chantre l'Océan!.


Vienne la Mer ravir sa proie à mon élan !

Que l'onde qui mugit, que le flot qui déferle.


Se disputent l'honneur de vanter cette perle!
Vivant stater happé par un gros cétacé,
Et sur terre, un matin, indemne replacé,
Jonas est de Jésus l'ombre intense et l'emblème
De sa mort et de sa Résurrection même !

Roulant au fond des mers l'espace de trois jours,


Jonas est un tableau défiant tout concours
Du Christ scrutant le fond de ce formidable antre
Où la rapace Mort ses légions concentre !

Jonas sondant l'abîme, en son monstre poisson,


C'est Jésus mort jetant sur Schéol le frisson !

Jonas, signe implanté au fond du précipice.


Indique le Sauveur et sa mort rédemptrice !

Jonas, calque ébauché dans le gouffre béant,


A pour original le Vainqueur du Néant !

ISAIE ET JÉRÉMIE
Définir Isaïe est chose malaisée:
Décrire Jérémie est tâche trop osée.
Vaisseaux de i'Esprit-Saint, splendides pendentifs
Où brillent du Très-Haut les rayons exclusifs!
Deux chastes fronts nimbés de clarté sidérale.
Deux esprits d'où sévit, frissonnante rafale.
Ou duo de clairon sonore, impétueux.
Le souffle prophétique, ample, majestueux!
Deux lampes déchirant de l'Erreur les ténèbres,
Deux lustres en éclat à tout jamais célèbres !

Voyants sans cesse épris d'un sublime Idéal,


De toutes les vertus synthèse et point central !
152 REVUE DE l'orient CIIRÉTIEX.

La terre, sous leurs pas, leur demeure étrangère;


Leur patrimoine est Dieu leur séjour, son Mystère
; !

Maîtres rompus à l'art de sonder tous secrets,


De la Vérité seule ils chantent les attraits.
Point de fibre en leur âme où l'Esprit-Saint n'exulte!
Point d'émois en leur cœur où le Beau n'ait son culte !

ÉZÉGHIEL
Vois cet autre génie!... Avec ses visions,
J'éprouve, en mes accents, mille confusions!
Vois ce front centriste, front qu'une apocalypse
Flamboyante éblouit, enivre, embrase, éclipse !

Au contact du grand char du Très-Haut consumé,


C'est l'homme des douleurs en esprit transformé,
C'est l'àme qu'un creuset céleste transfigure,
C'est l'esprit où le vent de l'Au-delà susurre !

Son inspiration, vaste foyer ardent,


A le chant prophétique innnense, transcendant :

En lui, la matière à l'Esprit seul laissant place,


L'Allégorie divine à son épaule enlace
Tout le pesant fardeau des péchés d'Israël :

Peines, labeurs, efforts, c"est tout Ézéchiel !

DANIEL
Mes vers sonneraient faux à viser Daniel
Si le grand Messager, si Gabriel l'archange
Du ciel ne me jetait ses termes de louange.
Ce choriste céleste appelle « homme charmant <>

Daniel, qu'il salue atïectueusement.


S'il est « homme charmant » pour l'ange qui l'aborde.
C'est que la grâce en lui de toutes parts déborde !

De toutes ses beautés, cette appellation


Synthétise l'éclat et la distinction !

Son front de l'effigie angélique a l'empeinte;


Plus d'un esprit céleste aspire à son étreinte !

Du pur écho des cieux l'heureux tour traduisant,


Je dis que Daniel est « homme séduisant » !

LES TROIS JEUNES (lENS DE LA FOIRNAISE (1)

Des « Trois de la Fournaise » essaierai-je l'éloge?


Dans un cercle de feu mon élan ne se loge !

Au fond de leur brasier, sereins, calmes et' doux,

(1) Sidrac, Misac et Abdenago, qui, sur l'ordre de Nabuchodonosor, fure


jetés dans une fournaise ardente. Daniel, chap. ni, v. 15 et suivants.
VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES. 17)',]

Tous les trois m'ont fixé terrible rendez-vous !

Accourrai-je y mêler ma vétille à leur âme,


Sans que ma cendre au vent vole au gré de la flamme?
En leur intimité je ne puis chevaucher
Dans le gouffre où crépite un immense bûcher!
Sur la vague brûlante, où leur triple stature
Triomphe, je ferais, hélas! triste figure!
Au sein de la fournaise, où de chaque tison
S'élève un tourbillon rouge dans l'horizon.
Le front haut, le pas sur, le cœur droit, l'air candide,
Ils semblent tous planer dans un globe splendide!

Un flamboyant manteau les drape dans ses plis;


La braise là s'incruste en éclatants rubis !

L'étincelle, en ses bonds, sur leurs cheveux essaime


Des brillants que n'a point des rois le diadème !

Qu'importe que, sinistre et féroce, ait voulu


Le feu sur leurs beaux corps jeter son dévolu!
Pour leurs traits rayonnants, en guise de supplice,
La flamme a des baisers d'une tendre nourrice !

C'est que le feu divin, que recèlent leurs cœurs,


A dompté du bûcher les cruelles ardeurs !

L'amour immatériel —
leur flamme enchanteresse —
Transformant leur torture en divine allégresse,
Ils demeurent intacts, tel un baume odorant

Qui des siècles futurs affronte le torrent !

JOSUÉ
Viens de Josué voir la grandeur manifeste :

Tout dans ses actions ([uel beau génie atteste !

P.arrant la route au fleuve au rapide courant,


Défiant de ses flots l'impétueux torrent,
11en franchit le lit furibond, à sa suite
Entraînant vaillamment son escadron d'élite !

Sa voix, en plein combat, émet un tel écho


Qu'en un clin d'œil, les murs tombent de Jéricho!
Dieu dans ses ennemis fait de sanglantes brèches :

Les rois Amorrhéens succombent sous ses flèches !

Les cieux ont, sur son ordre, enfanté de leurs seins


Des grêlons mitraillant tous les Chananéens!
11 du soleil tout le char grandiose
parle et
Stoppe dans son azur, la Lune se repose!
et,

A sa sommation, aux tons impérieux,


Tout semble s'arrêter sur la route des cieux!...
154 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

MOT DE LA FIN

Le syriaque dit : ^n qn» )po; pixiaiA, « au sage un geste suffit » ; et un pro-


verbe musulman ajoute : havassidi, bassidi! « même pour du plaisir, en
voilà assez! » temps qu'à notre tour nous disions même en poésie,
Il est :

il Nous remercions donc la Direction de la


faut savoir s'arrêter à point.
présente Revue de nous avoir permis de donner à ses lecteurs une idée
assez nette de quelques-unes des compositions poétiques de Jacques de
Saroug. Nous exprimons un sentiment de reconnaissance non moins sin-
cère à notre ami M. Galle,
le distingué correcteur des éditions scientitiques

de la Maison Firmin-Didot son expérience nous a signalé, çà et là, quel-


:

ques retouches qui eussent pu nous échapper; il nous a dénoncé d'insai-


sissables hiatus, que nous n'aurions, certes, pas crus capables de troubler
les mânes de Boileau, rêvant au sommet du Parnasse! D'ailleurs, si nous
trouvons, un jour, le temps nécessaire pour consacrer quelques pages
à la versification syriaque, nous verrons bien que le bâillement produit,
dans le vers, par la rencontre de deux voyelles n'a jamais passé, aux yeux
des poètes Syriens, pour faute de prosodie.
J. B.

^»sâv:<=^
THE GEOKGIAN VERSION
DF THE

LITURGY OF ST. JAMES


By Fred. C. ConyhearI': and Oliver Wardroi

'{Fni) (1)

The deacon pronounces t/ie names of the dcparled : ][ and Ihe j))'iesl (57

alone commémorâtes whose name lie ivill (2) :

Lord : remember the soûls of Zacliarias and Mary and ail tlieir de-
parted children : the soûl of Théodore and Febronia and ail their departed
children : give peace to the soûl of Svimion the Catholicos and ail his
sisters Remember ail thèse,
and brethren :Lord, God of (our) fathers,
and ail flesh ][ hâve commemorated and those whom \ve hâve
whom we m
not commemorated; Give Tliou them peace there and make them wortliy of
that land of life : the kin,iAdom of tlie heavens : the bosom of Abraham :

Isaac and Jacob : whence ail sicknesses, sorrows and woes are put away,
where tlie light of thy countenance is seen (3) Lord, grant to us :

through the faith of Christ, a sinless and sorrowless end correct us, :

Lord, and gather ][ us Thine elect under Thy wings, when Tliou wilt, 69
but only unashamed and sinless, before the throne of Thy Christ :.

J'^/ip/ionesis.

By the grâce and mercy and love for mankind of Thy Christ, with Him
to Thee glory (is fitting) with the Holy Spirit, now, henceforth and
forever 14).

(1) Voy. ROC, l'.llS, p. 390.


(i) visitsa undes.
(3) R. 37.
(4) This long prayer of couuiiemoratioii does not in ail points agrée w i
156 REVUE DE l/ORIENT CHRÉTIEN.

Tlw jteople :

Amen :

rhe Priest :
(1) Peace to ail :

Peuple :

To thy spirit :

The Deacon pronounces Uns Ektenia :


Again and henceforth let us ail together pray to tlie Lord :.

People :

Kyrie eleison .-.

70 Concerning this gift offered,


][ sanctified, glorious, heavenly let us a
together pray to the Lord :

People :

Kyrie eleison :.
That our Lord God, Who has accepted the.se into His holy, invisible
heavenly, idéal (2) sanctuary as a smell of sweet savour may send down
upon us grâce and the gift of the Holy Spirit, let us ail (pray) together to
the Lord :

People :
Kyrie eleison :.
We implore of the Lord unity of faith, communion of the all-holy Spirit,

][ and ail our life to Christ our God :.


71
People :

To Thee, Lord :.

T/ie pfiest ufters the following prayer :

(3) God and Father of our Lord, God and Saviour, Jésus Christ, who
sittest on the Cherubim and art gloritied by the Seraphim, before whom
stand thousands of tliousands, myriads of myriads of hosts of holy angels
and archangels : do Thou accept thèse sacrifices and gifts which are
72 offered to Thee, the fruits presented in the smell of sweet savour, ][ Sanc-
tify them by the grâce of Thy Christ and the advent of the Holy Ghost ;

sanctify, Lord, our soûls and bodies, and examine our thoughts and
prove our understandings, and remove from us ail thought of evil and
every profane counsel, and every unclean imagination, ail envy, pride
and duplicity, ail falsehood, ail cunning, ail the weight of this world, ail

73 covetousness, ][ every tumult of the flesh and the spirit and estrangement
from Thy holy will :.

Greek text (Petrov, suppl. I, pji. 19-27), but it is nearer tliaii ail othcrs to tho
text.

(1) R. 38.
(2) sal:.7iauri know», of kaowledge.
(3) R. 39.
THE GEORGIAN VKRSION. 157

E k])honesis :

(1) And make us worthy, Lord, with holdness, pure heart, enligh-
tened soûl, unabashed countenance, sanctified lips to venture and call
upon Tliee, tlie God of lieaven, lioly, fatlier merciful and say :

IH'ople (2) :

Our 7 Father :

(3)The Priest ulters t/ie prayer :


And lead us net into temptation, Lord, Lord of powers, but deliver us
from the evil one and his ][ wurks, forasmuch as Tliy (4) name is invoked 74
upon us in Immility.

Ekphonesia :

For tliine is the king-dom, tlie power (and) the glory, of the Father and
Son and Holy Ghost, now and henceforth and forever :.
People :

Amen :

Priest :

Peace to alL
People :
With thy spirit :

Deacon :

(5) Let us bow our heads to the Lord :

People :

To Tliee Lord :

The Priest iitters this prayer :

(G) To Thee, Lord, Thy servants and handmaidens hâve bowed the
necks of their hearts (7), and await from Thee the great mercy of Thy
bounty send^
: Lord, Thy spiritual blessing and ][ sanctify our spirits, 75
soûls (8), and bodies, to the end that we may be made worthy to partake
of tliine incorrupt mysteries for tlie remission of our sins and as a path
to eternal life :

Ekphonesis :

For Thou art our adored and glorified God, and Thine only-begotten
Son and Thy most holy Spirit, now and henceforth and forever :.

(I) R. 39.
(i) In variant the word « Pooplo is omittcd.
(3) R. 39.
(1) Variant oniits « Tliy ».

(5) R. 39.
(6) R. 39.
(7) KednL
(8) sashuminvehii — C(. p. Itil ofMs.
158 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

(1) People :

Amen :.

Pries t :

And may the grâce f of the lioly and Consubstantial, adored y lioly

76 Trinity be ][ witli you ail :

People :

And with tiiy spirit :.

Deacon :

Let us give ear :

The priest iitters tins prayer :


Holy one, who sittest (lit, reposes (2) in the holies, Lord, sanctify our
soûls by the Word of thy grâce, tôt) the end that (in us) Thy most Holy
Spirit be implanted Thou hast said « Be ye holy » for Thou art holy,
: :

ineffable God, Word of the Father and Consubstantial with the Holy Ghost,
fellowcreator and fellow chief (3), receive my hymn of holy and biood-
77 less sacrifice with Cherubim and ][ Seraphim, the ceaseless hymn of me
Thy sinful and unprofitable servant, crying out and saying :.

Ekphonesis :

Holy of holies :

People :
One is holy, one is Lord, Jésus Christ to be glorified of God the Fatlier
with the most holy Spirit, whose is glory forever and ever. Amen :

(4) The priest takes the prosphora and recites the (5) Creed.
People :

Kyrie Eleison, repeated 12 times (6).

(7) Theii the priest breaks the host (8) and lays it in the cup (9) : he
makes with it over the blood the sign of the cross (10), and says :
78 The body and blood of Christ are joined in the name ][ of the Fatlier,
the Son and the Holy Ghost Blessed is the Father, blessed is the Son
: :

blessed is the Holy Ghost let every spirit and every créature praise the
:

Lord : Alléluia.

(1) R. 40.
(2) ganisueneb.
(3) ihana-mthavaro? equal in power, sovereignty.
(4) R. 40.
(5) It is not clear which creed.
« I believe » or « I confess Lord » or the
prayer which occurs at this place in the Syrian Liturgy of the Apostle James :

•<
We believe truly and undoubtingly, Lord, \\ e believe in Thee as tlie lioly
church believes in Thee. » {Ancient Liturgies, Pt. II, p. 41, S. Pbg., I87.j).
. .

(6) Not in p.

(7) R. 41.
(8) sep'/wifi the Georgian woiil used; it means •< king, royal, noble ».

(9) bardiimi.
(10) Not in 1".
TlIE GKORGIAN VERSION. 159

Pvayer of the division [of the hread) : composed : hy Saint AUianasiaa :

Ihe Arch : bishop :.

Lord God, lover of man and Redeemer, Jésus Christ, Son of the
hving God, who didst show Thyself as our Saviour and didst enlighten tlie
whole world and didst work upon lis exceeding great wonders and incr-
cies to the end that wemightbe emancipated ][fronithe slaveryof death 70 :

This holy and spotless lamb (l) of God has shown honself to us in hiiman
nature for our sake like a sheep led to the slaugliter, by the very pre-
:

cious body and blood of thee this righteous one we crucified, like a
:

malefactor, between robbers Behold, Lord, before Tliy crucifixion,


:

Thou didst take bread in Thy lioly, spotless hands, thou didst bless it and
didst give it to thy blessed disciples and didst say This is ][ my body : 80 :

and after the eating of bread thou didst take into thy lioly and spotless
hands that cup, mingled of wine and water thou didst bless it and give :

it to thy blessed disciples and didst say « This is my blood; do this in


:

reniembrance of me as often as ye eat this bread and drink this cup, ye


:

sliall déclare the death of the Son of man until he come » ][ And now 81 :

we remember tliat blessing and thy comniandment but 1 indeed, thougli :

I had shame in my soûl for my most grievous errors and abominations

(and) am not worthy to look heavenward nevertheless to Tliee alone :

I confess saying I hâve sinned against Thee,


: Lord, Lord (2), and I
acknowledge my iniquities, for tliat, unworthy and froward, 1 venture to
approach this ineffable ][ mystery of thy precious body and true blood, 82
but by faith I bave trust in thine incompréhensible mercy and love of men,
and I beg of Thee, Lord, our Lord, Jésus Christ Forgive me Lord, :

forgive and condemn me not as unwortliy by reason of mine effrontery :

but make this holy, true, precious body and blood of thine be to me the
putting off of sins, ][ purge me from mine iniquities, enligliten the eyes 83
of my mind, so that I may cleanse myself from great sin and uncleanness
and in ail things fear Thee, and flee from ail sin and above ail tliings
désire this thy precious body and blood and continually meditate on the
kingdom of heaven For thine is the kingdom, the power and tlie glory,
:

of the Father, and the Son and tlie ][ Holy Ghost, now, liencefortli and 81
forever (3):.

The Deacon says :


Let us chant in the peace of Christ :.

He utters the invocation (4) :

Pi'ayer lohi/st the priesl hiniself communicale.'i :

Holy, Holy, Holy, unspeakable Trinity, grant unto me to receive this


body and blood for quickening (5; and not for condemnation, but grant

(1) crcivi.

(2) Variant does not ropeat « Lord ».


(3) Tliisprayer does not occur in any of tlic Greek versions ol' tlic Liturgy ol"

the Apostle James.


(4) ganikhadesa itqodea.

(5) Satzkhorebelad? for nourishmcnt.


160 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

unto me to live a life of godliness to the end that I may be found plea-
sing to thee and be saved by the fulfilment of Thy Conimandments, and I

8r) ][ boldly call upon Tliee God and Father, I call upon Thy name and Tliy
will : name be holy upon me,
Let thy Lord, for thon art miglity and
praised,and glorious, holy is thy name, of Father, Son and Holy Ghost,
now, and iienceforth and forever. Amen :.

At the communion of a bishoj) :

The true body and blood of the Son of God, and our Saviour Jésus
Christ, is presented High Priest of our Christ God, for the main-
to thee,

86 tenance of thine ][ authority in holiness and righteousness, for tlie remis-


sion of sins and life everlasting :

On the communion of a priest.

The body and blood God and our Saviour Jésus Christ the Son of God,
of
is presented to the Priest of our Christ God for the remission of sins and
life everlasting :

On the communion of a deacon :

The body and precious blood of Christ our God, Who said : Wherever I

shall be, there also is my servant : is offered for the maintenance of thy
87 diaconate in holiness, ][ for the remission of sins and life everlasting (1) :

And ivhen the cup is raised for the communion the priest makes the sign
ofthe Cross over it and gives peace and says :

I will exalt Thee, my God, my King :

And ivhen they are communicating. the deacon says :

In the fear of Christ let us draw nigh.


People :

Before Thy présence, Lord.


And udien they hâve communicated the deacon says :

Kyrie eleison.
The Priest says :
(ireat art Thou, God, in the heavens and on the whole earth :

The priest makes the sign of the Cross and says :


Let our mouth be filled with praise, so that we may sing :.

88 ][ A fier the communion the deacon pronounces the Ektenia : he recites


this :

Let us arise, who hâve taken this holy and glorious, heavenly, incor-
rupted, lifegiving sacrament of our Lord God Jésus Christ, let us ail ren-
der thanks to the Lord God :

People :

(1) Thèse words are absent from the Greek versions.


THE GEORGIAN VERSION. 161

\Ve tlianktliee, Lord Tliat this holy (gift) whicli we hâve received be
:

for our (luickeninu', for the trampling down of our adversary, for tlie
rémission of our sins by tlie forgiveness (1) of tlie holy Ghost (let us pray)
][ ail together to the Lord : s'.)

Pcople :

Kyrie eleison :

All-lioly, .lilorious, blessed, incorruptible, beatified Queen Theotokos :.

People :

Thou, Lord :

The priesl utlcrs Uns pvayer :


God, who through thy manifold mercy forgivest the intirniity oï tliy
servants and hast made us worthy to partakc of this thy heavenly altar, con-
demn not us sinners by this partaking in thine incorruptible mysteries,
but keep us, gracions Lord, in thy holiness and righteousness, ][ to the 90
end that we may be made worthy and partakers of tJiy Holy Spirit and
find lot and héritage and grâce with ail tliy saints in the light of thy
countenance. By the mercy and love for mankind of Thy Christ, with
Whom to Thee iilory is due with the Holy Spirit, now, and henceforth
and fore ver.

Ekphonesis :

For blessed, holy and glorious is Thy all-precious and exceeding beau-
tiful name of Father and Son and Holy Ghost, now, and henceforth and

forever,
People :

Amen :

Priesl :

Peace to ail :

][ People : 91

With thy spirit : .

D eue on :
Let us bow our heads to the Lord : .

Peuple :
To Thee, Lord : .

The Priest utlers this pvayer :

God, Who art great and wonderfnl, look upon us Ihy servants, for we
Iiave bowed our heads before Thee, stretch forth for the life of mankind
Thy strong hand and thy high arm which is fuU of blessing, bless Thy
people and préserve Thine inheritance, to the end that at ail times we
may bless Thee the only living ][ true God, the holy Consubstantial Tri- \\l

nity : .

E/iphoiie^tis :

For to Thee meet to offer ail glory, houour and worsliip,


it is to the Fa-
ther and Son and Holy Ghost, now, and henceforth and forever :

(1) Shelsqnarcha.
OlilEIST CIlIiÉTlKN. 11
162 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Peo/)/c :

Amen :

iJeacon :

Let us hold fast in the peaee of Christ :

People :

In the name of the Lord, Lord bless us :

A7id the people are dismissed :

A fier the dismissal of the ofllce they go into the sacrisly (1) : the deacon
pronounces the Eklenia :

Thepriest utters Ihis prayer :

Lord for as much


Thou hast vouchsafed unto us liallowing and
as
'J3 participation in the holy ][ body and precious blood of Thy Christ, vouch-
safe also unto us the grâce of Thy Holy Spirit, préserve us blaineless in
the faith, lead us ail to the attainment of perfection and tranquillity in the
âge to corne. By the grâce and kindness and love for man of thy Christ,
with Whom to Thee glory belongs together with the Holy Spirit, now, and
henceforth and forever. Amen (2) :

Prayer recited ivhen the « Iloly » /.s- used (3).

'.,)4
][ \Ve thank Thee, Lord, giver of tlie gifts of eternal light, wh wat-
chest over spirits, and presidest over saints; grand unto us intelligent
eyes to the end that \ve may see thee and ears hearkening unto Thee
alone; to the end that our soûlsmay be filled with thy grâce; Establish in
us, God, a pure heart, to the end that we may be assured of the bounti-
fulness of Thee, God, our wonderful lover of mankind beautify our :

!I5 soûls and our minds


]'l
thy servants who thank Thee, confirm us in
:

tranquillity unbroken. For blessed is Thy kingdom and Thy glory, of tlie

Father and the Son and the Holy Spirit now henceforth and forever.
Amen (4) : .

91 >
][ Eklenia on Consécration as bishop, Presbyter and Deacon :

we beseech thee for the salvation out of hea-


Let us pray to the Lord : ;

ven ;
by God out of heaven of our révérend father in
for the forgiveness
Christ Svimion Catholicos of Karthli and for tlie prospering of the works
of his hands, let us pray to tlie Lord and for the faitli of him on whom :

liis hands are now firmly laid, let us pray to the Lord. That the Lord . .

97 may grant him a holy and blameless, unprofaned ][ service, (Let us pray)
to the Lord For the acceptance of our prayers and the remission of
: .

(1) Sadiaconod to the deaconry.


(2) This prayer is in the Rossau Codex and in Bis. No. '2509.
(3) Lolzva silsmidisa acrebha CeceUdze's interprétation seems doubtful
Prayer for increase of holiness.
(4) This prayer is not in the Greek Codd.
THK OEOftlilAX VERSION. 163

OUI- transgressions : . All-lioly, glorious, blessed, incorruptible, chorisht,


Our Queen Tlieotokos : .
,

Tlie bis/ioj) f/ives ihfoi/.s : ami l/if /ji-oclaimer (1) cries ùi a loud voice :

By tiie good will of tlie Fatlier, Son and Holy Ghost, tlie intercession et'

tlie holy Theotokos perpetually-virgin Mary": by the power of the life-gi-

ving and precious Cross of Mtzklietha by the grâce and faith of the (2) :
][ !W
holy Catholic Church : by the intercession
John the Baptist, of St. of St.
Stephen the holy protodeacon and protouiartyr; by the prayers of ail the
prophets, apostles, evangelists, patriarchs, and martyrs; by the authori-
ty & élection and laying on of hands of our révérend father in Christ,
Svimion, Catholicos of Karthli, by the witness ][ and coopération of (if a 9'-'

Bishop, his name is hère mentioned, and if not) thèse presbyters is cotise- :

crated (3) tins our brother (hère shall be named of what church it be)
from layman to reader from reader to under deacon : from under :

deacon to arch-deacon from arch-deacon to presbyter from presbyter to


: :

Chorepiscopos from Chorepiscopos to bishop, in the héritage (4) of the


:

holy Catholic Church to minister to the holy churches, ][ to pray for ail Uhi
Christians let us ail pray, that the Lord may liave mercy upon him
; :

This lie says three times : Lord hâve mercy, and make him worthy : A)i(J
lohen hands are imposcd for a bishop, presbyter and, deacon, the bi-
shop first recites thisprayer :

Tlie grâce of God healeth the sick, satisfieth them that are in need :

hands are laid on this our child.

Hère shall be named of ivhat church it be ][ And he {the bishop) pro- 101
nounces a charge over those ivho hâve elected 1dm {the person ordained)
and hâve wilnessed for him :

;L The Georgian word kadagi (preaclier) is thus translated, in tlie scnse of


deacon. In church tliere is no act for which Ihe voice of the deacon does not
prépare and arouse those pi-esent doctors. Therefore the Greek leachers call the
deacon (Cf. Chry.sostom's XVII discourse on the epistle to the Ilebrews) prae-
cher or proclaimer (Kyjpu?) and with regard to his service performed in church.
;

and to distinguish him from the popular proclaimers (heralds) he is called


(e. g. in Synesius Epist. 07) •£p(5x-/iE;u? Cf. L Dmitrievskii : Istorichesk., do;/mul.
i lainslvennoe izyasnenie na bozheslv. liturgiyu, p. 12(), Pbg., 1881.
(2) (One) of the three crosses made
which was lixed on IJie
in St. Nino's time
summit of a hill at Mtzkhetlia. In honour of tins cross a festival was appointed in
the days of St. Nino and King Miriam, the hrst Christian king, and many nù-
racles are attributed to it, even by the unorthodox Armenians. Cf. Vol. of M. I

Djanashvili's History of the Cleorgian Church, pp. .')0,51, Tiflis, 1898; also, inEn-
glisii, The Life of St. .Vino, pp. 45-51 (Vol. V, pt. I of Studia Biblica), O.xford,
Clarendon Press, 1900.
(3j Though the Ms. in the heading describes this as the Ektenia for the consé-
cration of bishops, presbyters and deacons, vve thus see that it was also used foi-
appointments to lower grades in tlio hierarchy.
1) i. e. v.À^po;.
164 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Consécration ks reader.

The first is the grade of reader, wherefor it


grade of the holy church
behoves tliee to havc in
hands with révérence the divine books and
(thy)
walk in tlie first road so that they who hear tliee niay find édification, and
thou thyself mayst receive a greater grade through never disgracing this
102 thine ordination ][ to tlie end that thou mayest conduct tliy life heedfully,
in purity and righteousness. and please God wlio loves mankind, and
attain to greater service :

Prayer 2.

« Sanctify, Ahnighty Lord, this thy servant (6// numc...), set hini
apcfrt, thou wlio art holy and glorious, and account him worthy of ail

103 wisdom and understanding, so that he may read thy divine Words J[ and
observe them entire blameiessly, by the mercy and love for mankind of
Thy Christ with Him to Thee glory, with the Holy Gliost, now hence-
:

forth and forever » (1).

On ordination of a Subdeacon : on Sunday t/ie bishop : says (ta thr Cau-


didale) in t/ie hearing of ail :

Thou equal of deacons, son (2), emulate the gospel of the great God,
104 behave thyself holily, strive ][ after holiness with understanding, school
thyself in meekness, be zealous in adoration, and be not remiss in fas-
ting, to the end that the Lord God may give thee peace and endow thee
with the greatest honour And the Peoplesay : So be it so be it
: : :

Bénédiction for appointnient as subdeacon :

God God of truth, God of Abraham, Isaac and Jacob and ail
of liosts,
his righteous seed God and Father of our Lord Jésus Christ, Father of
:

105 mercies ][ God, giver of ail consolation, look upon this Thy servant
[name], who is sealed as underdeacon, and faveur him with the seal of
underdeaconship : to the end that he may serve unabashed the door of
thy holy church, that being proved he may advance to greater (honour) :

for toThee is fitting ail glory, lionour and worship, to the Father and
Son and Holy Ghost, now and henceforth and forever : .

Second bénédiction of subdeacon :

106 ][ Look upon and set apart for Tliyself this Thy servant, Almighty Lord,
and make him prominent in good Avorks through thy mercy, and account
him worthy unabashed to perform this Service by thy will and deed, by
the grâce and clemency of Thy Christ, with Him and with the Holy Ghost
to Thee glory (is fitting) now and henceforth and forever : .

(1) Cf. Goar, p. 194; also Sn. Syrku : Kistorii ispravleniya Knig v. Bolgarii
vXIVv.,l. I, p. 110, Pbg-., 1890.'
(•i) Reading doubtful.
THK OEORGIAX VKRSIOX. 165

Bénédiction l'a dencom-ss I.

][ Lord God of Hosts Who before ail women didst command Mariam 107
the sister of Moses to invoke Thee, who didst give the grâce of prophecy
to Deborah who also didst ordain in this new dispensatioii by Tliy Holy
:

Spirit that deacons should not be double tongued (1), nor too much addic-
ted to wine, but instructing in goodliness, so that they might be an
example of ail that is pieasing Do thou thyself (2) promote this thy hand-
;

][ maid to the grade, to the end that she may anoint with cil them that io8

corne to thy holy baptism and bring them to thy holy font, and that she be-
come a deaconess church after the order of Phebe (4), whom the
(3) of thy
apostle ordained as ministrant at Cenchrea give also to her with vigi- :

lance to convince and instruct the young folk (5) in the performing of :

thy duties give grâce unto her to utter ail things in thy name
:
][ to : . 109
the end that serving worthily & without sin she may fînd herself embold-
ened to intercède in the appointed liour (6) of thy Christ, with Whom
thou art blessed, with the AU-Holy Ghost, uow and henceforth and fore-
ver (7) :

Bénédiction of a deaconess IL

Thou who didst create ail by the word of thy command, and by the
incarnation and labour of thine only-begotten Son didst sanctify and
equalize man ][ and woman as seemed pieasing to Thee, thou who gavest uo
the grâce of thy Holy Spirit not only to men but to women : manifest now
also this thy handmaid in this service, Lord Almighty, and give to her
the grâce of the Spirit. so that she may walk pleasingly and blamelessly
in Works of righteousness by the mercy and pardon of Thy Christ with
;

him to Thee glory (is due), with Thy Holy Spirit, now, henceforth and

forever (8).

][ Third bénédiction of a deaconess. Ul


Almighty Lord, who hast adorned thy Churcli with the ministry of dea-
conship and hast filled with the grâce of Thy Holy Spirit the multitude of
churches Do Thou Thyself,
: Lord, promote to the grade of the minis-
tration of the diaconate this thy handmaid (name) and vouchsafe unto
lier reverontly and holily to accnmplisli this fair ministry accept lier :

(1) orisa-metquel, a speakor of two tliings.


(2) thavadinan.
(3) diaconada, deacon; therc gendor iii tlie Goorgian langiiage.
is iio

(4) Romans xvi, L 2; cf. Goar, note g,


page 220.
(5) hasaci; aklial Imsaclha converls. Anu. Hasak i. e. génération, âge.
(6) Or office, service.
(7) Cf.prayer for laying of hands on a deaconess in Ihe VIII book of Aposto-
lic Ordinances transi. byL N., p. 284. 20, Kasan, 18G4.
(8) Cf. Goai', p. 21S.
166 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

\\-2 vow ][ for good, grant unto her the power to endure, for to Thee ahvays
is meet glory, to tlie P'ather, and the Son and the Holy Hhost, now and
lienceforth and forever.

Ile that is ordained as archdeacon must hâve an attestation front the


priests of that Churck upon the holy altar of which he is elected to
serve : He must he the husband of one wife, chaste, blameless and
\VA nncaJumniated , tried in the nurture of the sick, zealous j[ for orphans
and ividoios, vigilant in night-watchmg patient inprayer and fasting.
,

reverently heedful of the teaching of pastors and observant of eccle-


siastical ordinances in their entirety, and ivhen he has fulfdled ail
this, let him be accounted ivorthy to stand in the order of deacon.

Ordination of an arrhdeucon I.

114 By Thee, grâce are bestowed upon ail the


Lord, divers forms ][ of
ministry of Thy Church teachers, deacons, presbyters, servitors grant
: :

also the grâce of deaconship to thy servant (nanie), make him worthy to
serve thy holy altar with true faith and perfect love, acceptably antl
115 unashamedly to ][ fulfil Thy eommand and enable him, confîrmed conti-
nually in the perfection of Christ, to advance to the higher grade (1) for :

blessed, holy and glorious is Thy name, of Father and Son and Holy
Ghost, now and hencefortli and forever : .

Ordination ofan archdeacon II.

God, who didst create and adorn by the word ail things, wlio repo-
lie, sest in incorruptible aeons, who didst give to us by thy ][ prophets the
ministry of eternal life, who enlightenedst us by the light of undersian-
ding, God, Creator of glorious (2) things and maker of ail (3), Father
of our Lord Jésus Christ whom Thou didst send for the service of Tliy
will so that the race of ail men should be quickened and who didst mani-
fest unto us thy counsel, thy might, thy wisdom, thy regard, (and sentest
117 us) Thy beloved ][ Son the Lord Jésus Christ the only-begotten, the Lord
of light, prince of princes, Lord of lords and God of gods, grant, Lord,
the spirit of grâce and zeal to this Thy servant, so tliat tliere may be
given to him zeal, graciousness, courage, power to be pleasing to Thee :

Lord, give him (to do) the deed of righteousness, unabashed sweet-
118 ness, affection for orphans, love of good service, ][ compassion to widows,
ardent affection in his heart for goodness, and illumine him, so that he may
serve agreeably and dedicate to the church liis ministry in thy holiness,
receive Thee in the particle consecrated to Thee, so that serving Thee
blamelessly, and holily, and worthily witli pure intention, he may receive
the greatest lionour from Thy Son Jésus Christ ][ our Lord, with whom to

(1) Ch. I, Bk, VIII Apostolic Ordinances, p. 284.

(2) didebultha shemokmedo.


(3) qovlisa dambadebulo.
THE GEORGIAX VERSION. 167

Thee witli tlie Holy Gliost lilory (is fitting), now, and henceforth and for-

ever : .

Ordination as archdeacon III.

Lord God, Sovereign of ail, wlio hast m;dntained Tliy grâce towards
them tliat name, who didst favour men with the understanding
fear Tliy
of tliy trutli by the advent and incarnation of thine only l)egotten son, and
didst manifest the apostles to][ confirm Thy saints and didst manifest dea- i-jn

consfor the service of Thyholiness bythycoimsel :. firstofall Stephen (1).


and them that were with him, tliou didst consecrate and appoint for
tins service, and now also set apart and manifest by the grâce of tlie Holy
Spirit (this) Thy servant for -the ministry of Thy holiness, so that he may
serve Thine Altar with pure intention, so that lie uiay be notable ][ in jo^
good Works to tlie glory of Thy holy name, so that in that day of rétribu-
tion he may find Thy goodness from above by the mercy and pardon of
Thy Christ, with Him to Thee glory (is fitting) with the most Holy Spirit,
now, henceforth and forever. Amen :

{Ordination : as Presbytev or BisJiop.)

He ivho is to he appointed Prcsbyter or Bishop must hâve a credential


from the whole people to the effect that the afore ][ said is the hiisband ^^.^

of one linfe, piire, spotless, and hJameless, experienced in lahouriny


aniong the sick, a guardian of orphans and luidows : and that he is
ivorthy to he a father of the Church, a gentle and pure winister : {to
he said three times). He must manifest that kindliness which shall be
required : so that they may merit the favour of remission : ][ so that i-y^

they may he vessels of the most holy Spirit, must hâve and bear the
cross of the Only-begotten Son of God, Jésus Christ : But let the
appointment of a presbyter be as foliotes : They are led up in front
of the Holy Altar, and the Bishop lays his hands on their heads^ and
they hend their nccks and are hlessed with this blessiny :

Consécration as jtreshytrr I.

Tliou wliom the celestial thousandsand myriads wait upon, ][ Lord :


j.^j

Thou liast ordained an earthly ministry, and hast appointed for the
people presbyters to be directors of good service, and now, Lord, we
beg of Thee, give unto Thy servant {N. or .)/.), Thy Holy Spirit, so that
he may fulfil apostolic service by true teaclung to présent to Thee Thy
Church, may ][ restrain himself together with his appetites by the power ^05
of Thy grâce; and by the loving kindness of Thy Christ, to Him belongs
glory together with tiie Holy Spirit, now and lienceforth and to âges of
âges :.

(l) Cf. prayer at ordination of deacon in Bock VIII ol" ApostoliL- Ordinances,
p. -284.
168 REVUE DE LOItlENT CHRÉTIEN.

Consécration to the priesthood IL

Vioà ami Lord Jésus Christ, Light ineffable, wlio iiast nei-
Fatlier of our
tlier beginning nor end, Lord, who liast appointed a law to ail that is
126 finite (1), and by tliy will hast revealed the order of ail ][ created by thee,
hear and look down upon this Thy servant, give him the spirit of grâce,
and counsel and courage the spirit of old âge unweakened by âge,
: :

indestructible, that he may be a lover of the faith, of instruction, of révé-


lation, that he may
succour and strive for Thy people with fidelity, fear,
127 holy purity, and worthiness ][ and wisdom by the guidance of Thy Holy
Spirit (and) of Thy providence,
: Lord, as Thou didst guide Thy chosen
people, Lord, and command Moses appoint elders, and didst fiU
to
them with Thy Holy Spirit and grant them to serve thee and now
to :

give, LoBd, Thine unfailing Spirit which Thou gavest to Thy disciples,
and through them to ail wlio truly believe in Thee, and make this man
128 Avorthy to be filled ][ full of wisdom and of Thy mysteries, to feed Tliy
people worthily and truly, to praise, hymn, thank to give glory day and
:

night unto Thy Name, may


be eager with gladness to endure,
so that he
so that he be a vessel of the Holy Spirit, to hâve and to bear the cross of
Thine Only-begotten Son Jésus Christ, through whom to Thee be glory
and power forever and ever. Amen.

129 ][ Consécration for tlie priesthood III.

Lord, Sovereign of ail, lioly, glorious, wlio didst ereate heaven and
earth, the sea and ail that is therein, who hast established Thy holy
Church and manifested therein apostles, and prophets and presbyters for
the édification and perfecting of the saints: do Thou, God of Hosts and
130 King of glory, seek out now also and look upon Thy servant, ][ and elect
liim with the élection of the advent of the Holy Spirit, to dwell in him
give him the word of teaching, for the opening of liis mouth, and perfect
him as an elect presbyter, Lord Sovereign of ail, to the end that he may
lay bis hands on the sick and heal tliem, may serve Thy Holy Altar with
131 pure and worthy heart ][ and mind, to offer Thee this bloodless and ver-
bal (2) sacrifice, and do Thou enlighten him in the doing of righteousness,
for the édification of Tliy Holy Churcli, to the glory of Tliy terrible Name :

Lord so that he whom tliou hast made worthy to stand l)efore this Thy
:

Holy Altar may be enabled to serve joyfully in that day of Thy manifes-
132 tation ][ by the mercy and grâce of Tliine Only-begotten Son, witli whom
unto Thee be glory, together with tlie Holy Spirit, now and evermore and
to âges of âges :.

Consécration of a Chorcpiscopos :

Lord God, Sovereign of ail, Father of our Lord Jésus Christ, before
whom stand myriads of myriads and thousands of thousands of angels

(1) Rusthaveli 773. 3.

(2) Reasonable. Cf. p. 27 of Ms.


TIIK (iKOlKlIAX VERSION. 1G9

and ai'changels, who dwellest in ineffable liitlit :. ][ grant, God, Sove- 133

reign of ail, even unto this Thy servant tlie honour of the highest presby-
terate, so that Thy Holy Spirit may corne upon him, to the end tliat with
pure lieart he may serve Thy Holy Altar and with holiness may olï'er up
Tliy holy Sacrament Bless this Thy servant,
: Lord, endow him with
the worthy, holy, and désirable grâce of chorepiscopacy Give him a vigi- :

lant ][ mind and ministry toward Thee, so that he may be enabled to ins- 131

truct others also, give him, Lord, worthiness, holiness, godliness, sv^'eet-

ness, longsufforing, patience, hope, to love both Thee, God, and his
neighbour as himself, su that he may be afather of orphans, a guardian of
widows, and a ruler of Thy Holy Church :. zealous in vigils, watchful in
prayer and let him offer to Thee worship, ][ glory, thanks and honour, to
: 135

Father. Son and Holy Spirit. now, henceforth and for âges of âges. Amen :.

Consecnilion of a Cliorepiscopos II.

God, exceeding bounteous and maker of ail honour. Creator God,


Father of our Lord Jésus Christ, Who art Light ineffable, who hast pre-
pared ail honour and a crown for them that supplicate Thee with faith ][ 136
and fear; we pray and beseecli Thee, hearken unto our prayer. and look
down on Thy servant [N. or M.) : who is now commended and found

worthy to be chorepiscopos; give, Lord, to this Thy servant tiie spirit

of grâce,and strength, and knowledge, the spirit of dévotion, the spirit of


wisdom and endeavour, so that he may be endowed with zeal, ][ holi- 137

ness, endeavour, godliness, pleasantness, manliness and strength from


Jésus Christ our Almighty Lord and illuminator of our soûls; with whom
to Thee be glory and power together with the Holy Ghost. now and ever

and for âges of âges :.

Consécration of a Bis/iop ond CallioUcos l :.

ail things by Thy might and hast establislied the


God, who madest
earth by Thy counsel, who hast adorned ][ the crown of those created by 138

Thee, who gavest to them to keep with fear Thy commandment; who hast
favoured us with understanding of truth and hast communicated to us
Thy sweet Holy Spirit, who hast sent forth as a Saviour for our quicke-
ning Thy beloved, only-begotten and sinless Son (1) God and Father :

of our Lord Jésus Clirist, God of mercy and of ail com ][ fort whodweliest 139
in the lofty, uncorrupted and holy treasuries of heaven, who art high and
glorious, terrible andgreat, and guardian (2) of ail, who knewest ail things
bofore they came to pass by wliom ail things were made hefore they exis-
:

ted, who hast given enlightenment in the Church by the grâce of Thine
only-begotten Son who hast pre-ordained from the beginning that ail who
:

(1) In his bock « Litiu'giclieskic gru/. paru ••, p. -^'s, tlio Hcv. Mi'. Cecelidzc
says the last four words arc t\\ ico n'i)catod liut tliey arc net so iu liis printcd
tfiXt.

(2) mstuar ? spy.


170 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

i40 ][ hâve chosen l)eforehand righteoiisness and hâve done holiness, shall
dwell in Thy abodes: who chosest Abraham who was pleasmji- to Thee by
bis faithand didst bring the virgin Enoch to the treasure of life, who hast
ordained chiefs and priests in Thy heights of holiness Lord who hast :

141 evoked cliiefs in the place of Tliy glory ][ to sing and magnify Thy Name
and tliat of Thine only-begotten Son : Lord, even before the création of
the world Thou didst not leave Ihy
in the heights without ser-
lioliness
vants, God, and again after the création of the world thou didst adorn
thy holiness with princes and faithful priests, in the likeness (1) ofthose
142 heavenly sanctuaries of thine ][ now therefore, : Lord, do Thou deign to
exalt this man and make him worthy to préside over Thy people En- :

lighten him, and endow him from the lordship of Thy Spirit with the un-
derstanding and grâce with which Thou didst endow Thy beloved Son,
Jésus Christ Vouchsafe to him,
: God, wisdom, counsel, manliness,
strength of spirit and single-mindedness; Grant him, holy One, of Thy
14 1 Spirit to do ail things in ThyThou hast vouchsafed to
sight, as ][ Thy
holy apostles of thy blameless and holy Church and to every place of Thy
holiness : vouchsafe also, Lord, to him, that he may be pleasing unto
Thee, and may and praise and unflaggingly hymn Thee,
glorify God,
in seemly songs, in answered prayers, in faithful pétitions, in righteous
counsel and with humble heart Let him be skilled in the affairs of life,
:

144 ][of peace and of truth: God who knowest (ail things) implant a sincère
heart in this Thy servant, wliom Thou hast chosen to be bishop, to the end
that lie may feed Thy holy flock as priest and teacher blamelessly and
holily, that he may unflaggingly serve Thee, and présent himself day and
145 night before Thee. Empower him, Lord, to offer ][ the sacrifice of
Thy holy Church with due dread and awe so that he may possess tlie
spirit of power (i?) Grant liim to loosen ail that which is bound as Thou
:

didst grant to Thy lioly Apostles, Establish him by Tliy faveur in peace, love,
learning, understanding and manliness, to pray for the people so that he
146 may mourn the ignorant and call to thee for aid, so that he may
][ for
ofifer song and confession and prayer, in the odour of sweet sa-
to thee
veur, through Thy beloved Son Jésus Christ, with whom to Thee be glory
and power together witli the Holy Spirit, both before the âges, and now
and henceforth, and to générations of générations, and through tlie end-
147 less centuries ][ of centuries. Amen :.

Consecratiim of a ùis/iop II :

God who art great and eternal, and from wliom nothing is liidden,
who didst create ail things by tlie word of Thy command, who hast
exceeded ail we asked for or understood who hast established churches
:

by the precious blood of Thy only begotten Son, and hast manifested in
148 tliem teacliers, ][ by whom lias been spread over -the whole earth (3) the

(1) khatad.
(2) khhel-mtsiphebisay.
(3) tziscidela.
TIII<: GEOIÎGIAN VKIîSION. 171

Knowledge of
trutli,Thy born of men by tlie Prince (1)
vniichsafed lo tliose

Tliy only-begotten Son, wliom from génération to génération Thon didst


manifest Thy chosen ones now also, Lord God, look down on this
:

Tliy servant, and elect him ][ with the élection of the Holy Spirit so that : H'-»

lie may become a perfect priest after the example of the true shepherd,

who lays down his life for lus sheep : Establish liini by the Spirit of Tliy
only-begotten (Son) in this holy and glorious ministry, so that he may feed
Tliy flock in a rigiit mind aud prosper him ][ in the worgs of truth, and
;
l-"j"

give to Iiim the word when he shall open his lips, so that he may be the
enliglitener of them that sit in darkness : the teacher of them that lack
vniderstanding : arm him and apparel him with
the instructor of cliildren :

strength from on high, to the end that when he lays liand on the sick he
may work signs and wonders amidst Thy people |[so thathe who lias been î'»!

chosen by Thy will as a witness of Thy bounty to him and a shepherd


of Thy people from our wretchedness may teacli perfectly and edify ail
spiritually so that he may stand before Thy Holy Altar, and in the terrible
:

day of Thy manifestation he may receive, together with thy faithful ][ \'>

laliourers, a goodly reward; throiigh the loving kindness, grâce and forgi-
veness of Thy only-begotten Son, with whom to Thee glory (is fitting) toge-
ther witli tlieholy Spirit, now and henceforth unto âges of âges : .

Consécration of a bishoj) III :

And if Ihey consecralc as : bishop : hH this prayrr be offcrrd by Ihc.


Archbishop : and if : a Calholiros : be appointed : f/icn the {Bishojt of)
Manylis offers the prayer :
][ Thou whodidst confer the gift of high-priesthood and bodily minis- 153
try on Israël,and hast appointed for us a spiritual priesthood hear us :

Lord, and establish Thy servant {N. or M.) as a pastor to minister truly
and guard the faith to watcli over Thy Churcli to gather together the
: :

strangers, andto be overseer ][ of Thy holy and faithful ones, so that he may IT)!

receive the grâce of thy Christ and make thy Church to grow by the aid
of the Holy Spirit, and stand before the glory of Thy Christ, to whom
is due glory, to Father, Son and Holy Spirit now and from henceforth
and forever :

After the imposition of hafids on bishop, pres/jyter (nid ((e<(C(ui,whilst the


J[ three prayers are recited and
the honour is conferred this prayer Ii>->

is recited.

Lord Cod of Hosts, wlio liast fairly adorned with lieauty Thy Church,
and through it those who minister therein do Tliou seal (\?) him also :

upon whom our hands hâve just now been laid, with the spirit of peace
and ail gracions order; for Tiiou art the enliglitener ][ and to Tliee is \U\

(1) Ihavadman.
(2) shehratzkhve = impute, coui
172 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

fitting glory, to Father, Son and Holy Spirit now and hencefortli and ever-
more. Amen : .

Consécration of the Odici, ivhich is I lie portable travelling altar.

First Ihe new consecrated al tar /.< lo he laid on the old holy altar and
of those Psalms which are vsed at the restoratioti (1) of a
Ihe first
157 Church is to be read : (viz.) ][ « How lovely are Thy dwelling-places,
Lord »... ending, « Blessed is the man that trusteth in Him » ajid four : .

priests are to lift up and preceded by a censer (2) and a


that altar {odici)
great candie *, bear il once round the altar and lay it on the holy altar
and recite the Ektenia and prayer : and they chant the second Psalm :

« Remember, Lord, David and ail » ][ ending « but over him shin- .
15H : :

eth my holiness » (3) and they shall raise that altar {Odici), and carry it
a second time and lay it on the altar : and recite an Ektenia and prayer
and raise the Psalm « Judge me » « Judge me, Lord, for I am blame-
:

less », ending « in the congrégation I hâve blessed Thee, Lord » :. And


they shall raise that altar (Odici) and carry it a third time and lay it
159 on the Altar : and they shall recite the Ektenia and praijer ][ and the bi-
shop shall consecrate it ivith this consécration : « Lord God of hosts, who
art the Creator of ail tliings createdwho alone didst spread ont (4) the
:

heavens and establish the earth on its foundation (5) Thou, Lord, in :

cities and hamlets hast founded Churches and hast raised up in them :

1(50 altars, ][ and commanded to bring sacrifices and bloodless offerings for
the sake of thy holy name for the ransom of mankind Now, Thou : .

Lor of ail, look down upon this Odici and sanctify it with Thy holy Spirit,
IGl so that in hills and caves and clefts (6) and in the sea and ail places ][ of

Thy dominion there may be performed on it the bloodless sacrifice of


Thine only-begotten Son for the communion and the remission of sins in
behalf of ail, by the knowledge of holiness of them that sacrifice before
Thee together for the sake of unity and the divine sacrament of commu-
162 nion which shall be performed upon it ][ For Thou art the only God,
longsuffering, of great mercy and true, tlie giver of ail holiness, and to
Tliee we offer glory and tlianks, together with Thine only-begotten Son
and the ail holy, gracious, tife-creating and consubstantial Thy Holy
Spirit, now and henceforth and forever i (7) : .

1G3 ][ And then he pours ont chvism in three places in the form of a cross :
the priests anoint and recite what is usually said at the Consécration of
it

another altar : and when they shall drape it and set it upon the holy altar

(1) satphuri. Cf. Code of Yakhtang.


(2) sacumeveli generally incense, but sometnnes censer.
(3) cerionni (generally written co'eoni).
(4) gardaartkhen Ps. cm. 2.

(5) simicilzesa.
(6) naghraltha.
(7) Cf. Goar, p. 519.
THF, (iKOH-ilAN VKHSION. ITo

tJivdeacon says « Let us bow mir lieads to the Lord »


; The bùhops :

ntlcr Ihisprayer : « King of glory][and Lord ofinercie.s, OurGod, Sove- icr


rcignof aU, Wlio hastbeenpleased to hallow this altar(l) l)y the powcr oftho
advent of Tliy Ail Holy Spirit, givo to ail who sliall commnnicate off it,
riglit faith, a and holiness, inward ("2) and bodily and
blauieless heart,
spiritual righeousness, and forgiveness of ail sins, the joy and gladness
J[ iu5
of eternal life at the hand of Thine only-begotten Son, our Lord and God
and Saviour Jésus Christ, with whom (to Thee) henceforth glory and
might belongs with Thy most holy and |[ consubstantial Spirit, now and 16G
henceforth and forever. Amen :

The Holy Arcliiereus, first of ail Matsquereli, and those to whom God
grants to apparel themselves in this vestment and serve this liturgy : :

For the love of God remember my pitiable soûl in your holy Sacraments :

(my) name is Svimion, Catholicos : so thattoyou also be ][ vouchsafed from h;?


God grâce and blessing, Amen I, in Christ, Catliolicns of Karthli. Svi-
: .

mion liave written thèse lioly liturgies for the ministry of ofliciating
:

priests, and liave presented and deposited a complète set of vestments,


1

that is to say chasuble (3), stole (4), gingila (5), enkeri (6), omphori,
:

napkin (7), kneecarpet (8) and cerchief for the service of the officiating
priest... (9).
Hère the MS. breaks off.

(1) It is presuined that the ritual refers not to a textile but wooden
to be
Odici for the Georgian word uscd liere is Tablae (tabula) wliich ineans a plank.
It is true that in ancient times wood as well as cloth was used as the material.

Cf. Nikolsky Ob anliminsakh p. 20. Pbg. 1872.


:

(2) sashuminvelïsa cf. p. 75 of Ms.


(o) philonilha.
{A)olaritha — mukhhltha?
(5) A
long stole embroidered with crosses whicli the priest \\ears ou Lhe left

shoulder while officiating.


(6) A square pièce of material worn by a prelate on thi' rigJit side.

(7) mandili.
(8) mukhhlthana (phetiUa)'! liaseock.
(9) Tliis épilogue is written in sniall minuscule.
LKS MANUSCRITS ETHIOPIENS
DE M. É. Delorme

Introduction aux Quatre Évangiles; Traité d'Évagrius sur les


huit mauvaises passions; Hexaméron d'Épiphane de Chypre;
Gadla ^Adâm; Mélanges.

(Suite) (1)

?>. — Traité d'Évagrius sur les huit mauvaises passions.

1. L'iNTEMI'É RANGE.

Incipit : (F. 1 1 r' a in initio) (Kiao : ^^ : tooiAJ^' s (Otm

\\Cr' • (Dtm^'i^ : Aq-.^ : i&'^J^'r : nCh '


©A^hC/^ •
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r ï -JX?"^ : nh^^^ïl-n : (4; hC/* î jPAlflT' • (O) Ç^*»
'Th :•: (Om ' jPntï'ï nA.«/ •
J&n-H'i : A^/WO- : (6) Ç^-OÏ^ :::

ïx'l' '< M-'t- •


^^^F- '-
Mù • (HoD^^iiX •
J?ï.^"^- ' AÇihflï

yli/ îiowi f/w Père, du Fils et du Saint-Esprit, un seul Dieu.

(Ij Cf. ROC, 1912, p. 113 et 101 1, p. 41.


("-') Ç est en surcharge.
(3) Wz+i^', indiqué par un signe de renvoi, se trouve au haut du fol.

(4) La négation h. est en surcharge.


(5) Ms. : ^j^YJT».
((1) '\ est en surcharge.
LES MSS. KTHIOPIEXS DE .M. E. DELORME. 175

Je divulgue (1) les paroles sur les huit passions (2) (TAhba
Wugris lÉvagTiusj. Chapitre premie)'. Sur V intempérant de
ventre et le gourmand. La semence précède le fruit; la dévo-
tion précède la crainte {du Seigneur). Celui qui ne règle pas
son ventre, la concupiscence rajf'aiblira. Quant à celui qui
augmente le manger, la concupiscence augmentera sur lui.
Autrefois le peuple d'Amalec fut le prototype du désir de
r intempérance. Le feu enflamme le bois; la. nourriture
aussi enflamme la concupiscence.
Desinit : (F. 11 r b in fine) fl)hCi*'rt : hhM • hl\\\ '
Ji'.rt

flïT '
Ki^ (F. 14 V a) oD^ii : h^'l'^roh •
A/'V^h •
.e,'ïl-

r -V- Mxoo r M-i' : hh'Vf^^ai-\^ -.


f^A-^/^h •
AdA.h ::: ^.^

-h (Dh^^'lrUa)ln «
Le ventre de V intenrpér an f jusqu'à ce qu il se fende, n'est
pas rempli. N'épargne pas ton corps faible. Si toi-même tu
le traites bien, il s'élèvera contre toi. Le cheval, qui est bridé,

obéit; le corps obéissant aussi devient soumis et ne s'agite


pas.

2. L'avarice.

CL ROC, 1913, p. 427, pour l'édition de cette passion.

3. La vaine gloire.

Incipit : (F. 11 v b in fine) h'i*^^^ r dh'H' ftOrh-lh


' - •

(F. 15 1° a) -nnvA :•: ft-flr/i^' : Am-A àx*nr (H'h'l: H/i, • :

&,?> : ao^ii^'l' : fy&Oh : (l{\ : f-flA tXÙ^HiroO' :: (Dh-dih


>î: •
-nm-A •
h^.aî)4» •
rtiti w^^-l- • ff^tr^'ic •
r^A\\v
<"»• : <DKAhA '
(3 X'^-^» Ji^^VA-J ^:m-> :•: riii*",\e-l- -•
tùx
ao : '^A^A^ ^ïD.e^.* A-nr/i'i- •
-nm-A : HA • .e.e.#w»AA :

AhiA-^: •
-nhA. « oJA-nr/i-V •
-nnvA •
jPmT^ •
Ar^'P-i- •::

(1) M. à m. : je confesse.
(2) il. à m. : pensées, volontés.

(3) m est en surcharge.


176 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Chapitre troisième. Sur la vaine gloire. La, vaine gloire est


une maladie inexplicable (1). Elle anéantit toutes les vertus,
{qui doivent demeurer) en cachette. Les fruits se corrompent
sur les arbres, lorsque les racines {de ces derniers) (2)
deviennent sèches. La vaine gloire aussi, qui croit avec les
vertus, coupe leurs racines. Les grappes denses se corrom-
pent rapidement; les vertus, si elles sont élevées, la vaine
gloire les fera tomber. Le vent efface la trace de V homme;
la vaine gloire anéantit l'aumône.
Desinit : (F. 15 r** b in fine) flii*»«,'^-|- ' 'V'fl?t^ ••
^'flCU •

tl
'•'.'
W^ÙÏl
K'tO'ti
'
Aft-nrh'V -nm-A La vertu cachée
•• : ••

brille devant le Seigneur; le sacrifice par parfume l'âme.


Ne donne pas ton âme à la vaine gloire.

4. L'orgueil.

{In extenso)

(F. 15 r° b in fine) h'Y^f^ . 6 :

flJ'l-dfl'Thrt ï (F. 15 v« a) ^tli\ '/'hft •


nrà-h '
'>^ù-\r :•:

:•:
'flrh.C

^^A : H.hl)- JL'.->:'V7oA ••!:

(1) JI. à m. : indicible.

(2) M. à m. : leurs racines.


LES MSS. ÉTHIOPIENS DE M. É. DELOR.ME. 177

f^'ift.é: î (2| *j0.e. : (D^'i : ;i-A.r>A- •


àr^fi'l' «ii^J. i: fli

T.^D-Jr : A^. (F. 15 V b) /„% : }x*n\l.h'(\ih,C jf'^yyi '


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Vi<. : A-lvli'h : -hhfl»-^ ! "fUA ! AiA'V.e/:!;- • fliAA.ii- .-


T

(F. 15 r" b in fine) Chapitre quatrième.


Sur U orgueil.
L'orgueil (F. 15 v" a) est la jdaie de fàme, qui est remplie
<!(' laideur. Si elle est étendue, elle est e.rtrèmeineid perni-
cieuse.
L\lme de Vorgueilleux s élève rapidemeid; ensuite rapi-
dement elle tombe dans l'ahime.
Si une pierre se détaehe de la monha/ne, elle se hi-ise rapi-
dement et se casse; l'orgueilleux aussi tombe pareillement
et s'ébtigne du Seigneur.

(Ij îiYlA l'st on surcliarge.


(J) Les trois dernioi-es lettres de o»'V>\«i sont de seconde main.
'')
^'i\9^C.-l' est de seconde main.
ORIENT CIIHÉTIKN. 12
178 REVUE DE l'ORIEXT CHRÉTIEN.

Celui qui s enorgueillit ressemble aux {êtres) que le Sei-


gneur a créés sans force.
Celui qui est porté sur une toile cl" araignée tombera; celui
qui se confie en sa propre force périra.
L'abondance des fruits incline les brandies {de l'arbre)
vers le bas; Uabondance des vertus aussi humilie l'homme.
Le grain pourri n'est pas propre à être semé; les vertus
de l'orgueilleux ne plairont jamais au Seigneur.
La vigne élève en face le fruit abondant; le fruit aussi de
celui qui craint (F. 15 v° b) le Seigneur affermit fàme qui
est remplie de vertus.
Ne livre pas {ton âme) à rorgueil, afin quelle ne voie pas
le fantôme de la nuit.

L'âme hautaine, le Seigneur s'en écarte, et elle devient le


jouet des démons, toutes les nuits.

Le bruit de l'agitation d'une feuille agite Vorgueilleux; le


bruit des eaux brise son âme.
C'est l'orgueil [qui] a fait tomber les anges de [leur) hau-
teur sous la terre. L'humilité a fait monter l'homme au-
dessus des deux, afin qu'il glorifiât {le Seigneur) avec les

anges.
Un vent léger élève l'herbe; l'orgueilleux aussi monte dans
leshauteurs par une louange vaine.
La parole de l'humble est douceur pour ses vertus (1). Lui-
même est un rempart, co7mne le rempart d'une citadelle (2),
qui protège celui qui se réfugie sur lui.
La verge est le signe de la discipline; l'humilité est le
sigtie (F. 16 r" a) des vertus.

."). La luxure.

Incipit : (F. 16 r° a in initio) K'J+X" ••


h ••
HKH' •
H^^fl^-JP

A^lA(> '
n-.*n. :•:
nM' •
^ncir •
A'^'î-f -i- : ©Aun • ^^^a»

(1) Le sens est le suivant : l'humble, dans ses pcwoles. adoucit le relief de ses
vertus.
(2) M. à m. : maison.
LES MSS. ÉTHIOPIENS DE M. É. DELOR.ME. 170

tihiro : \Vi : {i^,Ç{ ::: «^ ^'é.^if: '


hJUh\^ : r7i/V.V •
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vri • /winAii-v :•: fliAHî: • jp«<f.4»

îiA.'> ••
rhô 0^h\' ' Urti-'h •'
tlx^rU '\- tihoD : OÂ'l- : (D'il

-p. ihà at-M^ n'JAl- K^O-K' :•:


•• •'

Chapitre cinquième. Sur les débauchés. La continence


engendre une partie de la pureté; le ventre, lui, qui s'unit
à un autre, {détruit) la chasteté (2). L'huile fait briller la
lampe; le regard d'une femme aussi allume la flamme de la
concupiscence (3). L'agitation des flots bj-ise le navire qui
n'est pas plein; le regard d'une femme agite le sage, même
s'il est sur ses gardes. Celui qui veut que la passion (4) de la

luxure ne l'agite pas, qu'il ne remplisse pas son ventre d'ali-


ments! Celui qui veut avoir comiyierce avec beaucoup {de
gens), l'agitation des passions l'atteindra. Le visage d'une
femme est une flèche, qui est pleine de poison. Si elle entre
dans l'âme, elle la rernplira de poison ; si elle séjourne, elle
fera en loi une grande maladie. Celui qui veut échappe)- à
cette flèche, qu'Une circule pas dans les fêtes!
Desinit : (F. 16v°b in medio) (DUhoo : ïii i n'Tin.h '-
l/AP- •*

Kih^- «Pôf ••
^^^(D'V '•'
(Ohm ^^,hP ' ai'ï'?.oDf^\\ -
^

ïx^n '
^.7"ï^. •
Aun- :•;: h^^ii- MtxOD : s":^ : i;ap- •
hih

Si la pensée d'une femme est chez toi une ardeur de con-


cupiscence et qu'ensuite tu l'oublies et que tu sois dévot, elle

(Ij /hA.*!" « lla^'h" est eu surchar;,'-e.

M. à m. vigilance.
(2) :

(3) Le mot à mot donne le sens contraire la flamme de : la concupiscence aussi


allume le regard d'une femme. Nous avons laissi'' subsister le texte tel quel.
(4) M. à m. pensée. :

(5) t\ est en surcharge.


180 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

apportera en toi alors un charbon de feu. Mais si tu f at-


tardes, sa flamme s'attardera de même ; pareillement (encore)
si la pensée d'une femme se pîvlonge dans (ton) cœur, elle
s'enflammera et rendra la concupiscence inclinée et lourde.

(3. La COLÈRE.

Cf. ROC, 1913, p. 213, pour l'édition de cette passion.

7. La teur.

Incipit : (F. 17 i 1. in fine) Yxl^'?: '


% '
tlh'i't ^.àV l H

OD^h i ODt^tiah :•: K-V.O/ : A-flrt • '>,?^ (D-h-f: '- (DaotpX i

f^aoq î fl>.?»i3 î HJ&HCÎP Hh '


A-fl • (i) H^^ïiV •
KV-"/ l

-t- An- • ilx'nero ' ^'CU^' •:' rh (F. 17 v a) Of^ : J^fl>«i& :

Î^-JT :•: (BMÙxil, : <J.^U ! ^VtD'\\ : «Ï»A.A s .^--J/ï^ :•: Mib


X-V-'J 'Y-'i?: '.
Îr4.fl : *A.A A,j?7+A4'A« : flïA'n?»A.A : Xï-
^ : A-n •
Au.e.înA UA.*,' • m*P.ft • ^'î+A^'A-i: :•::
Adô ! A
?»<w» : h^,t\l\9* ?i<w>h^ : a>-Ai' ï /wh^ : At,^,^^.^; : qi^J, tj: fl)

-flïiA. î K<P^ ' Â,.e.0É«i.t^ ! AXA"-f- : hKa^ff^ K^^a'^P •

hih'^ î <w».nAd :•: A<<./..U>. Ky-d'^P hfhfi' l-^dC ! ' • :•:

Chapitre septième. Sur le peureux. Celui qui a peur est


faible d'âme; il ne se tiendra pas debout, lorsque viendront
les tentations. Le fort de cœur, lui, est puissant et victorieux.
Celui qui n'est pas fort de cœur est un nuage, que disperse le
vent. [Dans) l'âme de l'épouvanté, lorsque l'époiwante (la)
poursuit, (ainsi que) dans son cœur, s'introduit (3) la passion
de la peur. Visiter les malades, se tourner vers ses amis,
circuler auprès d'eux éloignent l'homme de sa demeure.

(1) Après A'fl se trouve onVI:, qui est biffé.

(•21 Un signe de renvoi, ajouté après '^'V.Ç^, indique le passage Aôô Hh.ï'> '•

?{>'h — >4.n ! ^A^A ! h.^Tr+A^'rt", qui se trouve au liaut du foL


fol 'S\. à m. : se met.
LES MSS. fÎTIIIOPIENS DE M. É. DELORME. 181

L" arbre qui n'est pas robuste, un vent léger V incline;


Chomrne peureux, une légère épouvante Vagite. L'arbre
robuste de tronc, un vent léger ne V ébranle pas; V homme fort
de cœur aussi, une pensée peri^erse ne peut pas r ébranler.
Un arbre, si on le transporte d'un endroit dans un (autre)
endroit, ne produira pas {\) de fruits; Vhoinme qui circule,
ne s'adonne pas à la prière. Aucun aliment ne sert au
77ialade; aucun effort (2) aussi ne sert au peureux.
Desinit : (F. 17 V b in medio) A^jK-hA ••
'iX'hfu ' JP/fl>-)?* - JK-

lLh'(ith,C nK/h4» • Un homme malade ne peut pas porter


••

un fardeau lourd; pareillement V épouvante aussi ne fait


pas faire (3) (au peureux) fœuvre du Seigneur avec soin.

8. La souffrance du cœur (la ven(;eaxce).

Incipit : (F. 17 v b in fine) hl^T: '


X • (\ïxl'\- • Ih'^oo -.

nrt •
MM •
af-h-U ! flJj?,<wiftA • (o) hoD -.
to-à-^ -•
àt - h
A •
mi\0' '•
hCi*' ••
Itx'n-hxra^' •-
(F. IS i a) Ih'^ao : A-d
rt

JPflJC^ •
M^ i flïn4'AVL ï .e.'ï'm4»mtfi»- . (I) hhàbr
^' :•: V) :i^t^ao t A-flrt (8) ^^Itl'i '
Ïf-A" : 9^1(\/, '
I*'VJ& '<-

Chapitre huitième. Sur la souffrance (9) du cœur, qui est


le voile de rame : la vengeance... La souffo^ance du cœur est

un lion; elle ressemble aux petits des vers, qui mangent le


ventre de leur mère. La souffrance du cœur, elle, fait héri-
ter de la vengeance; la vengeance, de son côté, brise les os.
La souffrance du cœAir aussi corrompt toute action bonne.

(\) M. à m. ne fructifiera pas.


:

(2) M. à m. œuvre, travail.


:

(3) M. à m. ne force pas (à faire).


:

(4) Deux lignes sont illisibles dans le ms.


(5) (Dfitmtigi est en surcharge.
(G) tfo- est en surcharge.
(7) ù est en surcharge.
(8) A-fl est en surchai-ge; h est de seconde main.
(0) Ici le terme de SDu/france parait, dans le contexte, plus exact que c<"lui de
passion.
182 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Desinit : (F. 18 i° a in fine) nù •"


^d.^C^ '
A^AîT* • fli-h-f:

ït : .-htfo/w : (1) A-n • éiX'i-^ •::


n^^ïl*? : ATi^-l-- :

(F. 18 1° b) »/A9" •
je.^<(„"f A •
nWA- : XH. •:: /ïi'^'w •
A-n
A î (2) tùxoo : Î^-J*} î jP.lDrt.e,- : -\n • ^.4»^ t'P^. '<•
©HY. î

4- ! Aniii-fl •
To-9» -•
n-iin : WA- : ù-nh ::= rii*^^ a-aa

Ce/ui gui aiiiw le inonde est donc souffrant de cœur extrê-


mement. Celui qui répudie ce monde se réjouit en toiU temps.
La souffrance du cœur, si elle est forte, conduit vers l'amour
des richesses. Quant à celui qui répudie les biens [tempo-
rels), il se réjouit et s'applique [à la recherche des biens
Le souvenir du sage est doux auprès de tout
éternels).
homme. La souffrance du cœur, elle, est une faiblesse (3).

Colophon : (F. 18 r" b in medio) -f^é^T^ao : fliff : îT'AA^

'flrh.C • jR.9"Cïi> M+î\ ••


'ili'h •
nXA-f: : AKn flJ*7^A I

Sont terminées ici les sentences (4) des huU exposés d" Éva-
grius [Wagrisj. Ce livre a été traduit de V arabe en ge'ez,
dans les jours de l'ami dît Seigneur, notre roi Galàw-
dêivos (5), la (6). Que le Sei-
treizième année de son règne
gneur nous conduise à la porte de la pénitetice par la prière
d'Abba Évagrius! Gloire au Seigneur pour les siècles des
siècles! Amen.
(A suivre.)
Sylvain Grébaut.
Neufmarché (Seine-Inférieure), le 14 Avril 1914.

(1) tfo- est de seconde main; c'est «^ qui était écrit primitivement.
(~) A-Aft est en surcharge.
(3) M. à m. : faible.
(4) M. à m. : parabole, proverbe.
(5) 1540-1559.
(Cl) M. à m. : depuis qu'il régna.
LA DIDASCALIE ETHIOl'IEN.\E
TRADUITE E\ FRANrAIS l'AR J. FrA\(;uN

{SuUe) (1)

(K., V, 10). ^ Voici, vous avez vu que ceux-là ont, été rebelles au Sei-
gneur et (qu'jils n'ont pas cru en lui. C'est pourquoi il dit i^) : Ceux-ri
gnt irrité le Saint-Esprit, leur cœur est aveugle et le châtiment s'est ;iccru

sur eux par la malice de leurs pensées. Car ils disaient Nous croyons au :

Christ ; mais eux n'ont pas cru Seigneur Dieu (|ui a été engen- qu'il est le
dré du Père (3) avant la création (4), Fils unique, Verbe du Père. Et eux
ne l'ont pas reconnu, ces gens de peu de foi (5), et ils n'ont pas compris
la prophétie des prophètes, (lui a été écrite à son sujet, (et annonçant) que

le Christ serait engendré d'une vierge, lesquels parlent et témoignent en

disant (6) Voici, une vierge concevra et enfantera (un fils) et il sera appelé
:

du nom d'Emmanuel, car un petit enfant nous est né et un fils nous a été
donné. La principauté a été {placée) sur son épaule, et il sera appelé du
nom d'ange de paix (7) du grand conseil. Car moi je donnerai la paix à
(son) ministère (8), et (sa) vie à lui-même et la grandeur (sont) devant lui,
et sa paix n'aura pas de fin. C'est pourquoi, à cause de la malice infinie
de leurs œuvres, il dit Seigneur, gui a cru notre parole et à qui ton bras
:

a-t-il été révélé? Et de nouveau il dit Vous entendrez de vos propres :

oreilles (9) et vous ne comprendrez pas, vous verrez de vos propres yeux (10;
et vous ne connaîtrez pas, car le cœur de ce peuple {est) enténébré. C'est

pourquoi la sagesse s'e.st cachée (loin) d'eux, (-ar tout en voyant ils no
connaissaient pas, et tout en entendant ils ne comprenaient pas. Mais
vous, (vous étiez) des gentils, et (c'est) à vous (qu')a été donné le royaume.

(1) Voy. ROC, 1911, p. m, mi; l'Jl-J, p. liii», iS(i.

(2) C omet : « il dit -.

(3) Litt. : •' d'auprès du l'ère •.

(4) C : « avant toute la création •>.

(5) Litt. : les petits de foi ».


(G) Litt. : « tandis qu'ils parlent et t('moignent qui dit >.

(7) C omet de pain ».


: •<

(S) Litt. : « j'amènerai la paix au ministère » B, C : « aux an{,'es ».

(9) Litt. : " entendant vous entendrez ».

(1(J) Litt. : « voyant vous verrez ».


181 REVUE DE l'oUIEXT CHRÉTIEN.

Tandis qu'autrefois vous ne connaissiez pas le Seiiiueur. maintenant


vous l'avez connu par la vraie foi et par la prédication de l'évangile (1)
de Jésus-Christ notre Sauveur, qui donne la vie (2) à tous ceux qui es-
pèrent en lui-même. Voici, vous, vous avez cessé de rendre des honneurs
divins aux idoles qui n'ont pas d'âme, vous avez répudié le sacrifice im-
pur et vous avez renié les princes des ténèbres c'est pourquoi vous êtes :

entrés dans la vraie lumière (3), Notre-Seigneur (4) Jésus-Christ, et par


lui vous avez connu le seul véritable Seigneur (5), le Père, et vous êtes
devenus les héritiers de son royaume. Puisque vous avez été baptisés
dans sa mort et dans sa résurrection, il faut que vous soyez comme des
petits enfants qui viennent de naître (6), dans le cœur de qui il n'y a point
de mal. Ecartez de vous le péché, car vous avez été rachetés par son sang
précieux, afin que vous rendiez un culte au Dieu vivant. Le Dieu vivant
dit en ces jours au sujet d'Israël A eux qui n'ont pas cru sera enlevé le :

royaume des deux, et il sera donné aux Gentils qui agissent selon la jus-
tice (7). Vous donc, ayez à cœur de produire (8j les fruits savoureux (9)
de la sagesse, car c'est vous-mêmes qu'il envoya autrefois à la vigne. Mais
eux ne vous écoutèrent pas, ils épaissirent leur cœur, ils se levèrent
contre les gardiens de la vigne du Seigneur et les saisirent. Il y en eut
qu'ils tuèrent par le glaive (10), il y en eut qu'ils scièrent avec la scie, et
il y en eut qu'ils tuèrent dans le sanctuaire. Et encore, ils tuèrent l'héri-

tier, le rejetèrent et lui lancèrent des pierres (11), comme la pierre que les

constructeurs ont rejetée. Et à votre sujet il dit Un peuple que je ne con- :

naissais pas m'a servi, et au premier ordre (12) il m'a obéi.

Chapitre 30 (K., v. 17).

Qu'il faut que nous apprenions, clirétiens, à célébrer le jour de Pâques, e-t

que nous n'errions pas en (le) célébrant d'autres jours, si ce nest le hui-
tième (jour) dans lequel sera la Pâque.

Le quatorze, à la tombée de la nuit (13), il faut que vous, ô bien-aimés


frères qui avez été rachetés par le sang précieux du Christ, vous célébriez

(1) C omet • du saint (''vangilo


: ».

(2) Litt. : donateur de vie ».


«

(3) Litt. : « dans la lumière qui (est) en vérité ••.

(4) C : • Notre-Seigneur et Sauveur ».


(5) Litt. : « juste Seigneur ».

(6) Litt. : « qui sont nés maintenant ».

(7) Litt. : « qui font la justice » C < qui produisent dos


; : fruits do justice ».

(8) Litt. : . faire ».

(9) C :savoureux ».
«

(10) B, C
< Il y en eut qu'ils tuèrent,
: il yen eut qu'ils lapidèrent, il y ou eut
qu'ils tuèrent par le glaive, etc. >.
(11) Leçon de C. A : anio')c.9" (sic) : tl'h-tt'^ ••
>i'Vt : <n»>V}»» : îrJ\^^ :

(12) Litt. : « à l'audition de l'oreille ».

(13) Litt. : " Au lover de la nuit ».


LA DIDASCALIK KTIIIOPIENNE. 185

Pàque en toute exactitude et intellig-ence, car le jour et


la fête (le la sainte
la du mois de Magâbît. Informez-vous donc exacte-
nuit sont égaux le 25
ment du comput, car Notre-Seigneur n'a pas souffert deux fois dans une
seule année (1). Vous aussi veillez à ne célébrer la mémoire de sa pas-
sion qu'une seule fois par an, car il est mort pour nous. Et ne vous asso-
ciez pas avec les Juifs en célébrant la fête, car il n'y a pas d'amitié entre
nous et eux, car eux dans leur orgueil, ils ont erré dans la connaissance
du comput, bien qu'il leur paraisse qu'ils sont parfaits (2). C'est pourquoi
ils ont été méprisés dans toute la terre et ils s'écartent (3) de la jus-

tice. Mais vous, observez le comput des jours. Le 25 de Magâbît (4) qui

est (5) le 22 du mois de Magâbît (6), suivant le comput des Hébreux, et

observez ce comput jusqu'au 24, à la tombée de la nuit. Et encore, n'errez

pas (dans) le comput de la Pâque afin qu'elle ne tombe (7) pas avant l'ho-
sanna, afin que la Pâque ne tombe (7) pas deux fois en une seule année
pour n'avoir pas observé le comput. Au contraire que ce soit le jour de la
résurrection sainte de Notre-Seigneur et de notre Sauveur (8) Jésus-Christ,
le dimanche (9).

(K., V, 18). — Et encore que le jeune delà sainte Pàcjue dure (10) depuis
le lundi jusqu'au début du sabbat des lampes de la Pàque (11). Et dans la

semaine de la passion (12) ne mangez quoi que ce soit, sauf du pain,


de l'eau et du sel. Prenez garde en ces jours de jeune (13) de manger de
la chair et de boire du vin, car ce sont des jours de deuil et de tristesse,

et surtout ces six jours. Si quelqu'un peut jeûner, qu'il supporte (le jeûne)
pendant deux jours, mais s'il ne (le) peut, qu'il jeûne chaque jour, et qu'il
se garde de faire le mal, car Notre-Seigneur dit Les enfants de V époux :

ne peuvent jeûner tant que l'époux est avec eux; mais seulement des jours
viendront où on leur 'prendra V époux en ce jour ils jeûneront. Car dans :

ces six jours les Juifs nous prirent Notre-Seigneur (14), le crucifièrent sur
la croix et le comptèrent avec les criminels.
(K., V, 19). —
C'est pourquoi nous vous ordonnons de jeûner comme,
nous, nous (le) fîmes après qu'il fut monté au ciel. Durant les quarante-
quatre autres jours aussi, qu'on jeûne jusqu'à la neuvième heure. Et s'il y

(1) C : « en un seul jour •.

(2) C : " qu'il est parfait »

(3) Litt. : '• sortent >•.

(4) C : du mois de Magâbît •.


«

(.y) Il semble quMl y ait ici une lacune.

(tl) C : et observez exactement ce comput qui est le comput des Hébreux


(7) Litt. : " ne soit pas >-.

(8) C omet : « et de notre Sauveur ••.

(9) Litt. : .< le sabbat chrétien » 1! ; : " le dimanclie saint ••.

(10) Litt. : « soit ...

(11) '^nh-at I <.rt.î) :

(\i) C : •< dans la célébration de


et la pa.ssion ".
(lo) c : " de jeune pascal ...

(11)C : « nous le prirent '.


186 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

en a qui (le) veuillent (1), qu'ils jeûnent jusqu'à ce que le soleil se couche.
Observez les heures de la nuit jusqu'à ce que le coq chante, vous réunis-
sant donc à l'église dans la louange et la prière, lisant la Loi, les pro-
phètes et les psaumes de David. Et après ([ue vous avez baptisé, lisez (2)
l'Évangile dans la joie (3j, dans la crainte et le tremblement, puis ensei-
gnez au peuple ce qui est utile au salut (4) de son âme. Demandez au Sei-
gneur qu'Israël se tourne vers la pénitence et (qu')il se sauve de l'impiété.
Car le magistrat se lava les mains et dit Je suia pur du sang de ce juste. :

Mais les Israélites clamèrent et dirent Que son sang (soit) sur nous et sur :

nos enfants. Et après cela Pilate leur dit Crucifierai je votre roi? Et ils :

lui répondirent et dirent (5) Nous n'avons pas de roi, si ce n'est César. :

Crucifie-le, crucifie-le, car quiconque se fait roi lui-même est un roi rebelle.
Ensuite ils répondirent et dirent (6) Si tu fais vivre celui-ci, tu n'es pas :

Vaini de César. Pilate le magistrat et Hérode le roi ordonnèrent qu'on le


crucifiât afin que fût accompli ce qui est écrit qui dit Pou7r/uoi les peu- :

ples se sont-ils attroupés, et les nations aussi ont-elles dit des choses vaincs?
tes rois de la terre se sont levés et les princes aussi se sont réunis avec eux
{tous) ensemble contre le Seigneur et contre son oint. Et de nouveau il dit :

Et ils ont rejeté leur frère (7) comme un cadavre impur. Et après cela ils le
crucifièrent le sixième jour; puis il ressuscita le jour du sabbat. Et ce que
dit l'Ecriture fut accompli
juge la terre, car toi tu
: Lève-toi, ô Seigneur, et
hériteras dans tous Maintenant je me lèverai,
les peuples. Et il dit encore :

dit le Seigneur, j'apporterai (8) le salut et j'agirai publiquement en cela. Et


de nouveau il dit Lève-toi, ô Seigneur, dans ta colère et élève-toi au-des.'ius
:

de ceux qui me haïssent. Et il dit encore Fais descendre leur punition (9) :

sur leur tète. C'est pourc[uoi, vous, offrez votre sacrifice comme il vous l'a
ordonné, car il dit Célébrez ainsi ma mémoire. Observez donc le jeûne (10)
:

(avec) joie et allégresse et célébrez la fête, car Notre-Seigneur Jésus-Christ


est ressuscité des morts et il nous a promis sa résurrection. Que cette ins-
titution soit pour vous une loi éternelle, jusqu'à ce qu'il vienne (11) de nou-
veau dans la gloire. Car les Juifs n'ont pas cru à la résurrection de notre
Sauveur (12), mais nous chrétiens, nous croyons à sa résurrection, parce
quetousceux qui espèrent(en) sa résurrection sainte (13) trouveront la vie
qui est éternelle. Célébrez donc la fête (durant) huit jours, car en elle le

(1) B « qui l'aiment ».


:

(2) C • qu'on ne lise pas »


:

(3) B omet « dans la joie ». :

(4) Litt. : « l'utilité et le salut >..

(5)C : « et lui dirent '..

(6) C omet . Ensuite ils répondirent


: et dirent .
(7) B, C « leurs frères ».
:

(8) Litt. : <•


je placerai ».

(9) Litt. : <• rétribue leur rétribution >.

(10) Litt. : jeûnez le jeûne


< ». •

(11) C : « car il viendra ».


(12) C : .. de notre Seigneur ».
^
(13) C omet : « sainte ». I
l.A DIDASCALIE KTHIOPIF.NNE. 187

Seigneur nous est apparu, Thomas dit Moi aussi il m'a réjoui et il m'a
:

montré les plaies (1) do ses mains et de ses pieds, et la sainte blessure de
son côté; alors qu'auparavant je doutais et que je ne croyais pas à sa ré-
surrection, il me montra publiquement la blessure de son côté droit. Le
quarantième jour faites une fête, car en ce jour il a accompli toute (sa)
mission (2) et il est monté aux cieux, auprès du Père qui l'avait ressuscité.

Et il est assis à la droite de la puissance, il a placé (3j ses ennemis sous


Tescabeau de ses pieds, et il viendra de nouveau dans la gloire et (avec)
une grande puissance (4) pour juger les vivants et les morts, et il 'les) ré-
tribuera tous, chacun selon ses œuvres. Et voici, ils verront le Fils bien-
aimé du Seigneur, que les Juifs ont crucifié (5).
(A suirre.)

(1) H : • à moi aussi il m'est apparu et il m'a réjoui des plaies, etc. .
{2} r'C'hH-
(3) Litt. : " siibjugui'' ».

(4) C : •• dans la gloire et la puissance •-.

1.')} C : • qu'ils ont crucifié ».


NOTE SUR LE MANUSCRIT BORGIÂ
ARMÉNIEN 9

M. Almo Zaïiolli (1) a fait présenter à l'Académie dei Lincei,


dans la séance du 21 décembre dernier, une note sur un
manuscrit arménien du fonds Borgia à la Bibliothèque Vati-
cane, dont nous avons eu occasion de nous occuper peu après
lui. Il ne sera peut-être pas inutile d'apporter à son élude

quelques compléments et rectifications.


Les 61 feuillets dont se compose le manuscrit Borgia armé-
nien 9 ne sont rien moins qu'homogènes, on doit y distinguer
jusqu'à cinq mains. Les feuillets 1 à 25 forment un tout et
contiennent, comme l'a dit M. Zanolli d'après le titre armé-
nien, les définitions philosophiques de David Anyalth (2).
C'est la partie la plus récente de ce petit volume, copiée peut-
être à la fin du xvii" siècle, et plutôt dans le cours du xviii'
rien n'indique à quelle époque ces feuilles ont été ajoutées
à celles qui suivent, il est possible que ce soit depuis très peu
d'années, en tout cas avant le transport des manuscrits Bor-
gia à la Bibliothèque Vaticane. Les feuillets 1.") à 61 sont
l'œuvre d'un autre copiste, qui se sert d'une petite écriture
bolorgir, plus ou moins soignée, toujours grêle et serrée. Ce
copiste s'intéressait aux questions de philosophie, car il a trans-
crit dans le manuscrit 37 (3) du même fonds d^s extraits de

(1) L'article a paru en fin mai dans les Rendiconti délia Reale Accademia dei
Lincei, classe di scienze morali, storiche e filologiche, série 5, vol. XXII, pp. 633-
664.
(2) Je ne sais pas dans quelle relation est le manuscrit avec le texte imprimé
des définitions que je n'ai pas entre les mains.
(3) Le manuscrit 37 a été annoté en son feuillet liminaire par un lecteur dont
l'écriture n'apparaît, à ma connaissance, sur aucun manuscrit arménien Bor-
gia, sauf 9 et 37. Sur le manuscrit 37, ce lecteur, dont l'écriture paraît être de
la fin du xvir siècle, a écrit : Platonis Philosophiae deffmiliones (sic) descriptae
XOTK SUR LE MANi:S('UlT BORGIA ARMÉNIEN 9. 189

divers ouvrages, une page des prolégomènes à VEl:jX'(M-;r, de


Porphyre, un passage sur les catégories d'Aristote et un autre
tiré des 'XvxKj-iv.y.. un extrait du livre des définitions de David,
enfin des sentences tirées de Platon et d'autres dérivées des
livres sapientiaux de l'Ancien Testament.
Or le personnage qui a inscrit sur les feuillets 15-Gl une
foule de questions d'ordre philosopliiqne et Ihéologique dont
le détail sera publié ailleurs, a eu entre les mains les feuillets
25 à 11, il les a lus et annotés. De plus, au revers du f. 13,

dont la moitié inférieure était restée vide, il a écrit douze


lignes dont les huit premières riment en [il et les quatre
dernières en [t, en les faisant suivre du nombre l(j21, que
nous prenons pour une date, le te]'mn)i(s ante (/ueni de toute
la partie centrale du manuscrit 9.
Les feuillets 2r> ù 11, bien que strictement contemporains,
et d'un même papier, paraissent l'œuvre de trois copistes,
dont l'un aurait écrit les ff. 25-36, un autre les ff. 37-43 et le

dernier le f. du caractère noter-


11; tous trois se sont servis
gir; leur œuvre est probablement à placer aux environs de
l'an 1600, en tout cas, comme il a été dit, antérieurement à
1621. Le f. 11 contient un récit sur Vespasien, Titus et la
prise de Jérusalem; les ff. 37-13 renferment un recueil de
sentences qui commencent toutes par le nombre quatre et la
première par les mots
y a quatre choses qui rendent
« il

ferme un royaume... » (1); enfin les ff. 25-36 sont les restes
d'un recueil de sentences analogues à celui que l'évêque
Oscan publiait à Marseille en 1675 sous le titre ^Yoskiphorik
ou à celui que les Méchitharistes de Venise imprimaient en
1853 sous le titre plus précis de /"'ï'^ ^nîminnimi/i^jnii^ « paroles
des philosophes )>.

M. Zanolli a donné une analyse assez détaillée de ce qui


reste de cet oskipliorik, et a publié les sentences relatives à
la divinité qui en sont premier chapitre. Son exposé eût
le

gagné en clarté et en exactitude, s'il avait rétabli complu te-

i^lillo anliquissimo, qui{h\is) addila sunl adagia aliorum sapicnlixm. Au clôbiit

du .wiii" siècle, le manuscrit 37 était coté 3 armen., le manuscrit no porto


;uicune indication de même dato.
(1) 11 y a un recueil .du même genre et de début identique dans les manus-
crits Or. 6798, f. 57 et Or. 6987, f. 210, du Musée Britannique.
190 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

ment la suite des feuillets, qui pour lors (il s'en est d'ailleurs
aperçu) étaient en désordre (1).
Le copiste des feuillets 45-61, soit qu'il ait eu entre les
mains louvrage complet, soit qu'il ait comparé les rares
feuilles conservées à un autre exemplaire, a pris soin de noter
à la marge le numéro des chapitres. Au f. 25 (Z. 26) en face
de la rubrique Smi^iju luÂm-ptl» i^j^iu^hl^^ « témoignages sur la

divinité », il a écrit la lettre ui {^= 1); au chapitre suivant,


f. 26' (Z. 27), (iuiiiuinu lulii^iig L jtduiumnLph « intelligence et

sagesse », il a mis la lettre p (^ -2). Au f. 28' (Z. 35), se

trouve un autre titre dij^u '^^luâbmnni.fJ^ i^feîrijuiijiui^uj^ni-|</fc

<c de la tempérance dans la conduite de la vie », et en face le

nombre fp (= 29); enfin, au f. 30^ (Z. 28), la lettre


^ (= 30)
se rapporte au titre Sq^u piu^tu^m2uini.|3p ^^i_"{,
« de la vie
pieuse ». Le chapitre x\.\ est le dernier de la collection,
comme le prouve la doxologie qui le termine : « Gloire et
actions de grâces à .Jésus-Christ notre Sauveur, maintenant
et toujours et à jamais dans les siècles «. L ^ji m^ ijifil^^l

uhnni i/iiun_p II. aii^nLJàn. iiiiaiJ II. unjui u. uihaniuL. iiuLninbunu.

Les deux chapitres de physiognomie qui viennent ensuite et

qui sont numérotés 1 et 2 appartiennent donc à un autre


recueil.
Lorsqu'on s'est une fois rendu compte de cette succession
des chapitres, la suite des feuillets est facile à rétablir. Les
premières lignes du f. 25 (Z. 26) sont la fin de la préface, comme
le montrent les derniers mots : « Ici commencent les paroles
des philosophes avec l'aide de Dieu », où toutefois il ne faut
pas lire oi^Lni. piuL iii] comme l'a fait M. Zanolli, mais otj^lnu^

p/miiîpîr lu^, ce qui est la lecture évidente de l'abréviation plus


qu'usuelle o^îiiii_|Jpî» lui^.

Le chapitre i, auquel M. Zanolli a consacré les pp. 64.5-664


de son article, s'étend sans lacune jusqu'à la fin du f. 26''
(Z. 27). A l'avant-dernière ligne est le titre du chapitre ii.

(1) Comme los feuillets ont repris récemment leur place normale et portent

une nouvelle numération, nous aurons soin de nientionçer toujours le chiffre


antérieur.
NOTK SUR LE MANLSCIÎIT BORGIA AUMÉXIKN 9. 11)1

dont une ligne seulement Le chapitre


est conservée.sur i

Dieu manque cl dans dans l'édition de


VOs/,ip/tor)/,- d'Oscan et

A^enise, mais le chapitre ii est le premier dans l'édition d<'


Venise et commence, à peu prés comme dans le manuscrit,
par une sentence de Plutarque. Le titre suivant est celui du
chapitre xxix sur la tempérance, ce titre manque dans l'édi-
tion de Venise qui a seulement 21 chapitres, mais il se trouve
dans celle de Marseille sous le numéro 20. Tout ce qui précède
dans les ff. 27 (Z. 25) et 28 (Z. o.')) appartient à un chapitre
de mulieribus /wncstis, qui, aussi dans l'édition d'Oscan,
précède immédiatement celui sur la tempérance. Le chapi-
tre XXIX ne se termine pas, comme l'a dit M. Zanalli, au bas
du f. 29 (Z. 36) par la sentence d'Alexandre rapportée à la
page 610. Il y a un dernier mot à la fin de la dernière ligne,
et ce mot se lie aux premiers du f. MO (Z. 28), il faut donc lire

^lu'ht^uilll^ ^pi^ luiL Uijbguuiliuftnu <c Candaco écrivit à Alexan-


dre ». Il de Candace, reine d'Egypte, qui, au témoignage
s'agit
du Pseudo-Callisthène, eut des relations épistolaires avec le
conquérant macédonien. Ainsi, toutes les maximes d'Alexan-
dre, celles que M. Zanolli cite à la page 639 et celles qu'il
mentionne à la page 640, forment bloc, elles contiennent la
doctrine sur la tempérance du souverain que ses conquêtes
avaient démesurément enrichi. Le chapitre xxix est complet
aussi dans le feuillet 56 du manuscrit Or. 6798 au Musée Bri-
tannique, qui provient d'une collection assurément très voisine,
sinon complètement semblable. Le chapitre xxx ne se trouve
ni dans le recueil de Venise, ni dans celui de Marseille.
M. Zanolli a étudié les sources des passages cités dans le

premier chapitre sur la divinité, je souhaite qu'il étende ses


recherches à l'ensemble du recueil et qu'il examine de près les
différentes rédactions, il ne peut manquer d'arriver à d'inté-
ressants résultats.

Rome, le 8 juin 1914.

Eugène Tisseraxt.
L'HOMELIE DE MOYSE BAR CEPHÀ
SUR LES CONFESSEURS DU VENDREDI.

IiNTRODUCTlUN

I. La fête de tous les saints dans les Églises orientales.


Les Orientaux faisaient souvent mémoire des justes et des
défunts. Nous lisons par exemple, Pair. Or., t. X, p. 125-127
(cf. p. 99) :

Le dimanche qui précède la semaine de Ninive (Septuagésime), mémoire


de la Mère de Dieu, des saints et des, défunts. Le dimanche suivant
(Sexagésime), mémoire des saints prêtres. Le suivant (Quinquagésime),
mémoire de tous les fidèles défunts depuis Adam jusqu'aujourd'hui... Le
dimanche après l'Ascension, mémoire de tous les saints Pères ortliodoxes...
Le dimanche qui suit la Pentecôte, mémoire de tous les saints.

Des homélies grecques attestent que le dimanche après la

Pentecôte était consacré à tous les saints dans Téglise grecque,


cf.Dibl. liaij. graeca, Bruxelles, 1909, p. 228.
Les anciens calendriers du monastère de Qennesré, intermé-
diaires entre Antioche et Édesse, nous apprennent qu'on fêtait
tous les justes et saint Thomas le mercredi de la seconde
semaine après Pâques, P. 0., t. X, p. 32 et 39. A Édesse on
faisait « mémoire de tous les saints ensemble » le dimanche
qui suivait la fête de saint Thomas (3 juillet); ?hid., p. 43.
II. Le vendredi des confesseurs {y^'.o^i in^o;^). L'église nesto-
rienne fêtait les confesseurs le vendredi qui suit Pâques.
L'origine de cette fête, rattachée aux victimes des persécutions
de Sapor, est exposée P. 0., Vil, 29, note 1. Cette fête semble
avoir passé assez tarçl chez les jacobites, ou du moins n'avoir
été observée d'abord que dans quelques-unes de leurs commu-
nautés, car nous n'en trouvons mention que dans un calendrier
sous la forme suivante : « Le vendredi qui suit la Pâque,
l'iio.mklih hic MOVSK n\\\ l'ia'iiA. 193

mémoire des justes, des étrangers et des cimetières. » P. 0., X,


104.
III. Les confesseurs du vendreill (ic^o;^ cx^aa. ijc.oioy. Nous
verrions volontiei-s ici une déviation jacobite du « vendredi des

confesseurs », car c'est le jour même où l'église nestorienne


fête les victimes des persécutions de Sapor que l'église jacobite
fête les morts, ressuscites le vendredi saint au moment de la

mort du Christ et qui ont été l'annoncer à Jérusalem, d'où leur


nom « les confesseurs du vendredi (saint) ». Nous résumons
:

ici l'homélie de Moïse bar Cépha sur c'e sujet, parce que l'auteur

n'ignore pas la tradition nestorienne et nous fait connaître


les deux. Ses raisonnements sont d'ailleurs fort intéressants :

par la vertu de la dialectique il résout les questions les plus


cachées, et l'on trouve déjà ici, chez un Syrien des bords du
Tigre qui vivait de 8i;^ à903, les procédés de démonstration que
l'Occident ne devait connaître, par l'intermédiaire des Arabes,
que trois siècles plus tard.
F. Nau.

SUR LES CONFESSEURS gUl RESSUSCITÈRENT LE VENDREDI (1).

I. Qiii'h sont ces confesseurs? Ce sont ceux que le Christ a ressuscites,


lorsqu'il a crié sur la croix, qui sont entrés à Jérusalem et qui ont témoi-
gné que le Christ les avait ressuscites. D'autres disent que ce sont les
ronfesseurs qui ont été persécutés pour le Christ, qui ont subi des souf-
frances, qui ont eu quelque membre coupé ou qui ont été crucifiés (2).
II. Pourquoi faisons-nous mémoire des confesseurs le vendredi qui suit
la résurrection? 1° Parce que, le vendredi précédent, nous avons fait

mémoire de l'opprobre du Christ, et, celui-ci, nous entendons sa louange


par le fait que les martyrs se sont livrés à la mort pour lui (3). 2" Le
vendredi précédent, Il a scellé le testament avec son sang, en celui-ci
Il a scellé la résurrection d'entre les morts dans le sang des confesseurs.

3" Les Pères ont mis la mémoire (des confesseurs) dans le voisinage de la
résurrection pour confirmer la résurrection. 4" De même que leur mé-
moire est proche de la résurrection, ils sont eux-mêmes proches du Christ.
III. Explication des paroles de Matthieu : Jésus cria à haute voir et

rendit l'âme, et les sépulcres s'ouvrirent et de nomhreux corps de saints


qui étaient morts, se levèrent et sortirent, et, après sa résurrection, ils

entrèrent dans la ville sainte et ils apparurent à l/eaucouj).

1) Ms. syriaque de Paris, n» 306, loi. 89'-9l'.


..')
Ce second sentiment est celui de l'église nestoi'ienno. Cl'. /'. O., VII, -.."J-oO.

3) C'est à peu près la raison donnée par Isai, /'. O.. Vil, il-id.

ORIENT CURÉTIEN. 13
194 REVUE DE l/(>RIE\T CHRÉTIEN.

1" Celui qui les ressuscita est celui qui était crucifié et cela pour trois
raisons, d'abord parce qu'ils ressuscitèrent à sa voix quand il cria, et non
à la voix d'un autre, ensuite parce que sa voix put aussi déchirer le voile
du temple et briser les pierres, enfin parce qu'il avait déjà ressuscité Lazare
par sa parole. 2" Il les ressuscita pour montrer sa vertu toute-puissante, pour
faire voir qu'il avait été crucifié par sa volonté et non par force, pour qu'ils
témoignassent de sa résurrection et qu'ils pussent mener les hommes à se
convertir. 3" Ils étaient au nombre de plus de cinq cents. 4° Ils ressusci-

tèrent vendredi à la neuvième heure. 5" Depuis leur résurrection jusqu'à


le

leur entrée à Jérusalem, certains disent qu'ils demeurèrent près de leurs


tombeaux sans apparaître aux hommes: d'autres disent qu'ils se réunirent
sur le mont des Oliviers où Notre-Seigneur avait prié, et qu'ils lui tres-
sèrent une couronne de gloire: d'autres disent qu'ils allèrent au Paradis,
avec l'âme de notre Sauveur et l'àme du larron. (\° Ils n'étaient pas morts
depuis de longues années parce que les gens de .lérusalem ne les auraient
pas reconnus, mais ils étaient morts depuis environ trois ans. 7" L'évan-
géliste les nomme « saints » parce qu'ils étaient saints et justes. Il y en avait
parmi eux qui avaient cru (au Christ) et qui étaient morts avant sa cruci-
fixion. 8° Ils ressuscitèrent des cimetières qui étaient autour de la ville.

9° Après être entrés à Jérusalem, ils y demeurèrent trois jours. 10° Les
vivants demandaient aux morts « Qui es-tu? » Les morts répondaient
: :

« Je suis ton frère », « je suis ton père » etc. Les vivants demandaient :

» Comment ètes-vous ressuscites? » et les morts interrogeaient à leur


tour « Que s'est-il passé ici il y a trois jours? » Les vivants, enfoncés
:

dans leur erreur, répondaient c Rien », et les morts leur disaient


: :

e Vous ne savez donc pas ce qui a eu lieu chez nous la terre a tremblé:

et ses fondements ont été ébranlés. Qu'y a-t-il eu ce jour du vendredi et


qu'avez-vous fait? » Les vivants répondaient « Nous avons pris un .sé-
:

ducteur, nommé Jésus, et nous l'avons crucifié. » Les morts disaient :

« Malheur à vous qui avez fait cela, car il est venu près de nous, il nous

a ressuscites par sa puissance et il a vide le Séol. »


IV. Vit-on ^euleinent leurs âmes ou bien leurs corps ressuscitèrent-ils?
Nous disons([ue les corps ressuscitèrent et se joignirent à leurs âmes :

c'est évident parce que l'évangéliste a dit que « les corps des saints qui
étaient morts ressuscitèrent et sortirent ». Après leur résurrection ils ne
mangèrent pas et ne burent pas, parce qu'ils furent gardés par la protec-
tion divine, comme Moyse et Élie l'avaient été durant leur jeune. — Que
devinrent -ils? Certains disent qu'ils allèrent au Paradis parce qu'ils étaient
ressuscites d'une résurrection immortelle, mais ceux-là n'ont pas parlé
correctement parce que le Christ seul a ressuscité pour l'incorruption et
l'immortalité et a été les prémices des morts, comme l'a dit l'apôtre, et eux.
qui ont ressuscité le vendredi tandis que le Christ n'a ressuscité que le
dimanche, auraient été les prémices des morts, (-e qui est faux. Nous
disons donc qu'après avoir prêché à Jérusalem durant trois jours ils sont
retournés à leurs tombeaux.
V. Opinions de certains sur ces morts qui ont ressuscité.
Certains disent que la Jérusalem terrestre avait été souillée par le meurtre
i/homi':lie de movsk bar cépha. 195

du donc plus une ville sainte; c'est donc la Jéru-


Christ, et qu'elle n'était
salem du cielque l'Évangéliste nomme « ville sainte » lorsque le Christ
;

eut crié sur la croix, ces morts ressuscitèrent et demeurèrent vivants


dans leurs tombeaux comme Jonas dans le poisson, puis, après la résur-
rection du Christ, ceux-ci se levèrent spirituellement avec lui lorsqu'il
monta au ciel après sa résurrection, et eux aussi montèrent, sans être
vus, à la Jérusalem céleste. D'autres disent que ces morts, après leur
résurrection, apparurent d'abord à beaucoup en Galilée, puis, après la
résurrection du Christ, ils entrèrent dans la Jérusalem terrestre et ap-
parurent à beaucoup d'habitants pour qu'ils ne pussent dire que sa résur-
rection était une hallucination.
VI. Bienheureux les martyrs qui ont donné leur corps au feu d'un instant
pour échapper au feu qui ne s'éteint pas et au ver qui ne meurt pas
demande-leur d'intercéder pour toi afin que, par leurs prières, tu sois
préservé et sauvé des dommages de l'âme et du corps.
MÉLANGES

DIX PROVERBES ÉTHIOPIENS

{Fl7l) (1)

TEXTE

(F. 27 r" a in initio) J&Q. •


m^-fl '
l\9°\\ '-
(O^tl-i- ••
ôll'i

M
(D^rr '
(2) 7}\ : ^.^^h î j^rh ? (3) îiftÉfD ..
.>ruc^rt »

(1) Cf. /?06'., 1914, p. 98.

;2) h'ï/*'/*'. Cette forme n'existe pas.

(3j Ms. : -VKth.


(4) La négation h, a été mise, puis biffée.
MÉLANGES. 197

[s]

m
^n. î ô (F. 27 I b) }xrmtLt\'i ' rh'wi î ^.«B : }\1r'J •
nA

l^ • hti^m '
mn.-!! •
h'H' '
H-lii-fl • <<.fl>-rt • AW-A- ••
hfc" H
'
K-t-d^a^-ll : Chrth (Dhril
:•: hr?^'h ' • '^f H.^Affl'f:

^AT^: • OïtD^f : flï-ft-|."|: 6^'C"nm : : ( )) rw».e.:Sjr-7- : fll^jP.

ffo '
^i^nAï^ •
iVbffHl^ffo : /w.e.;ii5r'7- ; vat/. •
'^f^. : hrj?.

oKHh •
Ah'Jïh •'
<«.a>-A • A'^'wi : hC/"e : na»-?i'|: • fn»^-:*,^
'
îh :•: ©Afl ' i\^'fh : AA-Tl?» : ;\Vl) •
^'B • fU/i.'l'Cn : fiM'
r*-»: •
^hA : d.a^Ù (F 27 V a) -f- : /w»J^-:li5r^ ! (Dfti\ - +C

(1) >i est en sui'charge.


(2) Une sorte de petit ^^ en sui'Ciiarge indique le redoublement de la dernière
'.
radicale (à cause du suffixe Yi). Ce signe est analogue au cliedda arabe
(3) La forme .i^-'Vn'n» (s"')» i*^' et plus bas, se rencontre deux fois. Elle est fau-

tive. Il faut liie .ç-r.'^o».

(1) Ms. : fflhft-nrt.


198 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

TRADUCTION

[6]

(F. 27 r° a in initio) Le sage dit : « Ton nom est dans ton


oreille, mais tes ennemis sont {sur) ta langue. »

PI

Le sage dit : « Prends mon enseignement, {mais) ne re-


garde pas mon action. Recherche la face de ton créateur
purement. En effet, renseignement, lui, ressemble à un arbre
qui a des fruits. Comme il est dit : Cueille de lui les fruits
et mange; quant à son tronc, jette-{le) au feu. »

[8]

Le sage dit : « Trois choses sont plus petites pour V homme


que rigfiorance : la pauvreté, les dettes et une femme gro-
gneuse et chicaneuse. »

Le sage dit : « Garde ta langue, ô homme, afin quelle ne


temorde pas comme le serpent. Combien {y a-t-il) d'hommes
qui sont morts par leur langue et sont retournés au tombeau! »

[10]

Un d'entre les sages dit : « {Un savant) fut


(F. 27 r° b)
maladie grave d'un mal de ventre. Lorsque
atteint {\) d'une :

le jour de sa mort approcha, ses disciples lui dirent :


« Puisque tu es savant, {loi) qui donnes la guérison à tous,

« comment {se fait-il) que tu ne te guérisses jms toi-même? »

Alors, il apporta de Veau, d'un poids décent livides (2), et y

(l) M. à m. fui malade.


:

(?) Nom étranger >tTpa.


:
MÉLANGES. 199

mit une drachme (1) de remède. Il dessécha l'eau et elle


devint comme une pierre. Il leur dit : « \e voyez-vous pas
« comment j'ai desséché par une [seule) drachme de remède

« cent livres d'eau? Jusqu'à présent (2) fai mangé trois

« cents livres du remède, ({ui a desséché cent livres d'eau,

« et voici que je n'ai pas pu guérir mon mal de ventre par

« ce remède. » Lorsqu'une grave maladie est survenue à


un homme et que le jour de sa mort n'est pas approché,
(F. 27 r° a) le remède peut le guérir; {mais), lorsque {ce jour)
est approché, le remède ne peut pas le guérir. »
Sylvain Grébalt.

Neufmarché (Seine-Intérieure), le IH Avril 1914.

UN FRAGMENT DE MENOLOGE ETHIOPIEN


I. Le mois de Maskaram.

Le présent ménologe est contenu dans le manuscrit éthiopien


n" 4 de M. É. Delorme. Il a le caractère d'une véritable compila-
tion. Les saints abyssins sont ajoutés à la fin des divers jours,
sous forme de complément.
Pour faciliter l'étude de l'onomastique de ce ménologe (mor-
phologie, çà et là, d'aspect archaïque), nous avons transcrit les
noms propres, après les avoir traduits.

TEXTE

Fol. 1 v"

(1) Nom étranger 6pay(j.r,.


:

(2) M. à m. :dés à présent.

(3) Forme ancienne, au lieu de u»n+.


200 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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%\\9 • VflJ-A ^,A,A •
*^ft •
\lh'i9^\\^ •
^T(?A ' oD'i\^l\ • h.

(1) Un espace blanc a été réservé pour l"iris(M-tion, après couii, du nom de Mnric

(2) Ms. : hM{l. : A.^* (sic).

(3) Ms. : h.A.n (s/c).

(4) il est en surcharge.

(5) Dittologie du m copulalif.

(6) Forme rare.


MÉLANGES. 201

rh*PC^ • 11) Kii^/.'Y^Jf'tï ' (or^'i^tl • .e,V..A.3ift •


A..es"ft

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Aînj?'rA •
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(1) Ce mot est presque effacé.


(2) Un espace blanc a été laissé pour l'insertion, après coup, ^\\\ noiu de Marie
lC.f9". Cf. supra, p. -^iK», note 1.
202 REVUE DE l'ORIEXT CHRÉTIEN'.

Fol. 2 r°

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IDA^ ! H-nft.fPA «

(1) 4. est en surcharge.


(2) Ms. : -l-mv^t («'(>).

(3) -i.*.^.

^4) Cf. supra, p. 200, note 1.

1,5) Ms. :
Hh^4.fl (sic). Celte leçon est certainement mauvaise; il faut changer
le ^• en ^,
MÉLANGES. 203

A ! ^T^r/i9"A : (1) Atfl^Aiî^A • ^ATAP-A « -HJPS^A f-tlfl^

A •
^n•l^ • hAACj?. : çi^ri^A •
^li^TA • .e.îr\e',"A •••

K<w> : KOièP-ÇA ï c:.* î P-rh'JA ?i^.^^?'A •


A.TtrA •
h
-jrn^p-A : z^'fe^' •
^T(?A ' aii^a>-A"A ^bA^A ••
im. •
n^U
/bA : AA*^ «
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l-flC/bA AHhC^A AA-f- - ?'tWi
A « ^nA. : A*^ • flïAA ••
p-AmA •
m*^ •
hP'j' ni-n?: •
x
P-C^A : A ' i-tli. ' '^.hh.A •:

K#wi î ^(D%h,?'{im'U?*{l •
<Dëfl>-A-S. •
(D-n^A/ï: :••
t*tTn •
V

n.j?. ' M î <{.*rnc : ni.4»A -•


A •
^-Jm.ACP-A Pvh^A ' H^.-!!

/. : K-l «
K«D ..
KflïîKn^.C : (Dh^-U •
Kà'h '
A AAV : 4».e.A-l- .•

Ai,/5.5: A rhV Afl>-^CV A-.*A • tni^ïiil

KiTD : XflïBA^I: •
A?i**ÏH.ÎiV : T-AA'/' • /''PU' ' M'ihlh '

m'JïA'e : hC{u"l (nhohp'i^ -.


,^T*7A ••
ë ••
(OtM^o^^ - (ffl»

+ : i\A -•
HîiAîn'j.^'C.e : •)(;'><{.îP[A] •
^A* i ^^ hMi^vj
^ : (:2) K'P'V.iroo- : A^(14i'n • fliPr/i-îA •
^«fe* ! H-n^P'A
Kn : n-A •
"nc^'ti •
^-n-HA f»^A;i'^A A hn : î . : ^tv'>

HA-fl^: 1A.A : hn-v ^nA-^ H^-n^ '^c^r = : •


M •
aïa. =

(1) /h est eH surcharge.


(2) c est en surcharge.
204 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

TRADUCTION

Fol. 1 v"

COMMENCEMENT DE MASKARAM.

Le 1*". —
Barthélémy (Bartalomêwos); Mélius, patriarche
(Mêlyos) (1); Malchus (Mêlki) (2); Raguel, ange (Rkgue'èl);
Noire-Dame; Paul (Pâwlos); Joseph, prophète (Yosêf);
Màryou, patriarche; Semyâ; Nob.
Le 2. —
Jean- Baptiste (Yohannès); Dasias, martyr {Dk-
syà); Didiuos, martyr, et les martyrs qui furent avec lui;
Marine {MdiV'mk).
Le 3. —
Assemblée du concile à A lexandrie ('Eskendryâ) (3) ;

Bioscore, martyr (Diyosqoros); Denys, patriarche (Danà-


syos); les martyrs Zabatnehi, Yâgâton; nombreux martyrs
de Perse (Fàrès); Abba 'Anbas, d'Ethiopie Çliyopyk); Abba
Moïse de Scété (Mousê-za-Sihat).
Le 4. —
Macaire, patriarche d'Alexandrie {MdiqkYQ^) [4)',
Simon le Stylite (Sem'on-za-Tsomà'et); Josué, fils de Nawê
(4yâsou); les disciples du patriarche [Babylas], {qui furent)
les J50 martyrs d'Antioche ('Antsokiyà); Entyà d' Antinoou
'

('Entsenâ); Théodore, évéque(ïk'oAvQ%); Abba 'Anbas; Zacha-


rie (Zakâryâs); Nob; Isa'ie (Tsâyyàs).
Le 5. — Mort de sainte Sophie {et) de ses deux filles
(Sofyâ); Mammès, martyr (Màmâs); son père Tiwotos, sa
mère Théophile (Tâ'ofilâ) (5).
Le 6. — d'Amos ('Amots); Jacques, moine
Isaïè, fils

martyre (Basêlentyà); Anthime, évêqae


(YcV'qob); Basil isse,
('Antimos); Bdsabis; 'Arentos; Adi; Rawrewâ; Sawlâs;
Sawû, martyr; Élie, prophète ('Èlyâs).
Le 7. —
Dioscore (Diyosqoros), patriarche, de Gdgrâ{6);
naissance d'Anne (Hannâ), mère de Notre-Dame; Dosayà de

(1) Troisième patriarche d'Alexandrie.


(2) Malchus de Clysma.
(3) Contre les Thnétopsychites.
(4) Soixante-neuvième patriarche.
(5) Rufine.
(6) Vingt-cinquième patriarche d'Alexandrie.
MÉLANGES. 205

Gàyrà; martyre des saints Agathon ('Agâton) Pierre (Pêtros), ,

Jean (Yohaiinès), 'Amon, 'Auionâ; Sévère (TAntioche (Sàwi-


ros); Nâwlâ, évèque d'Antioche; Pierre, moine; Elisabeth,
mère de Jean ('Èlsâbêt).
Le 8. —
Zacharie, prêtre (Zakàryàs); Moïse, prophète
(Mousê); Demyâaos; Jérëmie ('Êrmyâs); Didmos; Jean; tes
martyrs d'Antinoou ('Andivvà); JiUien ('Élyànos); 'Amon,
moine; Marie, moniafe {Mkrykm).
Le 9. —
Pisora, martyr (Bisovk); Yâsây, roi'/Antiyânos;
Abba Bârsâbi; "Èpêsto, martyr; Tâdosyos, patriarche;
Thomas, apôtre (Tomàs); Andronique ('Endrâniqos), Mek-
nâdès, Derâtènès, Liyànos, martyrs ; miracle qui eut lieu à
Vautel (1) de M
Ichet {M\kk' è\) {martyre des) Ik. 7 30 hommes
;

et des 7 femmes; Rouinâ, sainte, et (2)Z?as//^d^s(Fàsiladas).


qui furent martyrs.
Le 10. —
Notre-Dame Marie, qui fit un miracle à Tsêdê-
nyâ; JndUh, prophétesse (Yodit); nativité de Notre-Dame;
Matrone, martyre (Matrounyâ); Macaire (Maqcârès) Athana- ;

sie {et) ses trois fils Ç Atnksy à); Samuel (Skmouèl) Schâron ;

Yàsén, martyr; 'lyosnos; Matrone; Yàsênâ et ses enfants;


Wâlis et ses enfants; Lâwsàs et ses enfants; tes trois en-
fants : A nanias,Azarias, Misaël ('Anànyà, 'Anàzâryâ, Misà'èl) ;

Paul {?kw\o^)\ Thomas, moine (Tomàs).


Le 11. — Basilidès (Fàsiladas) et ses 23.793 compagnons;
Basile (Bàselyos); Théodore (Tâwderos), martyr, évêque de
Jérusalem (lyarousâlêm); Caustus (Qawstos), martyr,
cV Alexandrie ('Eskendryâ), (et) tes martyrs qui furent avec
lui; Panephysis, sainte (Banafzèz); Sourès, Antikâyos,
Masdré, martyrs; Corneille, disciple (Qornèlêwos); sainte
Thëodora (Tâ'odrà); 'Arsémâ.
Le 12. — Michel, ange (Mikaèl); tes 20.0 évéques qui se
réunirent au sujet de Nestorius (Nesteros) ''Aflâhos [et) ses ;

compagnons, martyrs; Louyouràs; Gabanikos, martyr;


mémoire de Joachim et d'Anne Çlykqnèm et Uâïirïk); \{(/lé-
mos; Etienne ('P]stifànos) N(i amen-ba- Ab {'S)
;

(l) Autei en forme d'arche.


(•2) M. à m. avec.
:

(3) Nom qui signilie : .Vous croyons au Père. Cf. le nom du roi d'Étliiopie

Xa'akueto-la-'Ab (>h1f--p : rtM) ^om remercions le Père).


206 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Le 13. — Basile, patriarrJw (Bàselyos); Tsaac, solitaire


(Yeshaq); Zamada-Kâhn (1).

Le 14. —
Agathon ('Agâton); Macaire {lsi2i({kY\)', Barthé-
lémy (Bartalomèwos); Laqâtâ; 'Aivdrâ; Nâson; Corneille
(Qornêlêwos); Moïse {Mousè); Ha nânyâ; Dêganû, prêtre.
Le 15. —
Mort d'Etienne ('Estifânos); Pierre {?è\vQs>) de
Tarapliia (Taràw); dédicace de V église de Minas.
Le 16. —
Dédicace des églises; Tobie, prophète (Tobit);
Warqlà ;évangéliste (Louqâs); Jean, évangéliste
Luc,
(Yoliannès); Siméon (Sem'on); Mar ci en {Marqyàno&); 'Ozyos;
Hali; Roniqos ; Lakydnos ; \Azrmdnos ; Pierre (Pètros)-^ Jean
Chrysostome (Yohannès) (2); Anne (Hannà); translation du
corps de Marie (Màryàmj; Agathon ('Agàlon).
Le 17. —
La Croix glorieuse; 'Awgnestâ, sainte; Deny s,
pat^Harche (Diyonâsyos) (3): Labibâ; Kiryânos; Justine
(Yostinâ);

Fol. 2 r''

Taâséltès.
Le 18. — Mercurius,
martyr (Marqoréwos) Etienne, prê- ;

tre ('Estifânos); martyr (Nakita); Honorius ('Ano-


Nicétas,
rèwos) de Tsegâdjâ; invention des os de Thomas, apôtre
(Tomâs); Athanase, patriarche ('Atnàtêwos); Nàtitâ; Phi-
lothée, thaumaturge (Falàtàwos); Nob, solitaire; David, roi
(Dàwit); 30 hommes {et) 20 femmes, compagnons d'Obole
('Aboli); Salhon; Eustathe ('Éwostàtêwos); Hélène, reine
/«««c (Yeshaq).
('Elêiii);

Le 19. —
Grégoire (Gorgorêwos), martyr, patriarche
d'Arménie ('Armânyà) (0; niémoire de la Croix; Cyriaque
(Qirqos); Gabriel, ange (Gabr'êl); Kiros; Euphémie, mar-
tyre ('Afomyâ); Abba Fimnnos; 'AkhVêlès; Gcdn^a-Masqal:
Takaschta-Berhûn ; Hirouta-Manakosât (5).
Le 20. —
Athanase ('AtmUêwos), patriarche d'Arménie

(1) Nom qui signifie : Parent de prêtre.


(2) M. à m. : Langue d'or.

(3) Quatorzième patriarche d'Alexandrie.


(4) Grégoire l'IIluminaleur.
(5) Il s'agit de saints éthiopiens. Ces noms propres signifient : Serviteur de la
croix; La lumière a été révélée; Excellence des moines.
MKI.ANOKS. 207

('Armànyà) (1); Mâlèdhà; Màrf-uà


; Aténâ vierge ; Fila;'
,

Abraham, juste moine ('Abrhàiii); Thaddèe, disciple (Tàdè-


wos); Épipliatie ('Abifâiiyos); Arménius, juste ('Arniànrs);
Siméon, ëveque de Jérusalem (Sem'ou); Cyprien (Qoprvà-
nos); 'Astènâ; Pistis, "Alâpis, \Agâpis et leur rnère Sophie
(Sofyâ).
Le 21. — \otre-DameCyprien, martyr (Qopi'vànosj, Jus-
;

martyrs qui furent avec eux {2);


tine, vierge (Yostênàj, [et) les
Tibère, disciple (Tibàryos); Ba-Tsalota-Mik(ï(H (3); Ves~
drès; fête des 318 orthodoxes.
Le 22. —
Kotolos et sa sœur 'Eksou, martyrs; Tatous et
Jules (Yolyos), son ami, de 'Aqfâs, rédacteur du combat des
martyrs: dO.105 hommes
et 2 enfants; Jidl/'n/t'; Jact/ues
(Yà'qob), disciple, de Zébédée (Zabdêwos).
fils

Le 23. — Eunabius ('Awnàbyos); André ('Endryàs); Eu-


sa femme, martyrs; réponse
statJie ('Èlwostàtêwos), ses fils et
du Christ Thèc l e {Tèk\di); les 44 martyrs; Grégoire, thau-
maturge (Gorêgorêwos) Wntsinâ; Abba Balinâ; Cosme
;

(Qosmâ); Eustathe ('Èwostatêwos); Tawalda-Madhen ; Mam-


hera-Bizan (4).
Le 24. —
Grégoire, moine (Gorgorêwos) Quadral.us (Be- ;

(iràtos), {Tun) des 72 disciples; Bètêrwâ; Ijatàyn, martyr;

Gabriel, patriarche (Gabr'èl); Théodore (Têwodros); Netrâ-


/lamès; Eusèbe ('Awsànêwos); Nestesyos; Zeyànos; Justus,
son père (Yostos) 'E tsar y; Feràtos; Cosme (Qozmos) Damien
; ;

(Demyànos).
Le 25. — Jonas (Yonàs);
Phocas (Foqà); Jean (Yoliannès);
André ('Endràwos); Pierre (Pètro.s); Antoine ('Entonyos);
les 7 enfants; Pierre et Paul (Pètros et Pàwlos); ÉlieÇVAyda);

Gabra-MikcVêl (5); Salàmà.


Le 26. —
Gabriel annonça // Zacinu-ie (Zakàryàs) la nais-
sance de Jean; 'Abôsi, martyr, fils de Justus (Yostos); les

(1) Sous ce luème jour le Syiiaxaire mentionna Atlianase, vinjit-huitièiue


patriarche d'Alexandrie.
(i) M. à m. avec lui.
:

(3) Ce nom signilie Pur lu prière de Michel.


:

(4) Les noms de ces deux saints étliiopiens signifient : Le Sauveur est né; Le
docteur de Byzance.
(5) Ce nom signifie Le serviteur de Michel.
:
208 REVUE DE l'OKIENT CHRÉTIEN.

10.000 martyrs: Agathe ('Agàtà) d'Egypte; Georges, martyr


(Giyorgis);Tasfâ-Mikaèl (1).
Le 27. —
Eastathe ('Êwostatêwos), ses deux fils et sa
f me; Hénoch, prophète (Hènok); Abba Victor (Fiqtor);
Thècle, martyre (Tèqsilk) Antilariifs ('Antilâryos); Jean, de
;

Dabra-Tsegè (2).
Le 28. —
'Abâdir et sa sœur Irais ('Èrâ'), martyrs;
Suzanne, sainte (Sosennà); Irène, martyre ('Iràni); Anne
(Hannà); Pawfèrnù; Luc, moine (Louqà^).
Le 29. —
Nativité de Notre-Seigneur ; translation du
corps de Jean, évangéliste; Ripsime et Ga'iane, vierges
('Arsêmâ et 'Awgânyà); [martyre de) 78 hommes, 72 femmes
{et} 39 vierges.
Le 30. —
Notre-Seigneur fit un miracle par r intermédiaire
d'Athanase Ç Atniiièwos), patriarche d'Alexandrie; Grégoire
(Gorgorêwos), pcitriarche d'Arménie ('Armànyâ); vocation
de Jacques et de Jean, fils de Zébédée (Zabdêwos); Abba
Paul (Boula); Marius (Màryous), Pierre ('Abterous) et
Esther ('Astàrés), martyrs; Abba Aaron ('Aron), de Dabra-
Galilâ (3); Abouna (4) Absàdi, de Dabra-Mâryâm. (5); Abba
Salousi (Sànousê).
(A suivre.)
Sylvain Grébaut.

Neufmarché (Seine-Iiilërieure), le 22 Avril 1914.

(1) Ce nom signifie Espoii- de Michel.


:

(2) Dabra-Tsegè signifie Le couvent des fleurs.


:

(3) Dabra-rialilà signifie Le couvent de Galilée.


:

(4) Abouna (>ifh> = notre père) désigne Vaboun, qui est le clief religieux des
Éthiopiens.
(b) Dabra-Màryàm signifie : Le couvent de Marie.
MÉLANGES. . >09

III

PRÉCEPTES ANONYMES ET HISTOIRE D'AI.IIQAR

d'après le manuscrit syriaque de BERLIN Soch. 162.

La première partie du manuscrit Sarliau 162 est datée de


1583; la dernière partie (dont l'histoire d'Ahiqar, fol. 86 à 92)
est plus ancienne et peut donc être rapportée au xv" siècle, dit
M. Sachau. Les points-voyelles du manuscrit sont nestoriens;
la marge extérieure est rongée et il y manque quelques lettres.
Du fol. 82 au fol. 86, on trouve déjà des préceptes anonymes,
tronqués au commencement, dont quelques-uns sont analo-
gues à ceux d'Ahiqar. Nous commençons par les éditer et les
traduire (1) :

.^OJ/ JLiCL., Jl:^^ y^ll ^^5^s^ .sJL^KjlI J]


(fol. 82 a) ....

.^00( )1^? j^iwicUj ^^^^^^ .JL^Ji^jJ. ^'^^S^ Ji ^ù^iCLAl Jl

)lo V|N.\ «jUv ;


)^^o^l )oo(.j jJ; .J^.\,.>a,a ^0(9 V^Jlo ^oo^io

JJ JLaj» ^Oi. .)JL.^^ )Ki.pCL3 yo<^£ii jJ .^JU^IïCU. ^U |)

) :/>,;•, a ..^ )Liu/ yx^ .jbLûo» jj^cuw.; )V-oU JJ» .).^clJ^ ^odI
)— ;©/ ^io y^ x^]i jio .vOOiIq^ \;^\U .^i » i\ )oou

Jl jl^o/; IV-'^JLd .J^-ZïQJLaL^ ioJ^ JLdO^; Jj^jpo it->K^

yaj/ Ji«ïn )bJb .Ji,\v>>o» v-oi ) jl^. \ .^ J1Kj/o .(.^a^i

(1) Nous avons au retour du Congrès des orienta-


transcrit ces textes on 1908,
listes de Copeniiague. avons signales lUsloire et sagesse d'Ahikar,
Nous les
Paris, 1909, p. 281-5, et nous nous proposions de les faire entrer dans une com-
pilation de tous les textes syriaques relatifs à Ahikar, mais nos occupations ne
nous permettront pas de le faire de sitôt.
ORIENT CHRÉTIEN. 14
210 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

^ )ooil )] ) n..M j-^oijo (fol. 82 b) {h^o'^{) j-^îi

.yOOfjLâLl; jjLk. yOf^OJ JI9 .)JU yCN Plt I jl 9 )30 ffl l>\ > ^iN

... Ne t'émeus pas, parce qu'ils sont comme les flots de la mer. 2, Eloigne
ton esprit de la distraction,parce que la distraction dissipe l'esprit.
3, Quoi que tu entendes, ne t'émeus pas aussitôt, parce que les rumeurs
sont menteuses. Commence toujours par dire » Voilà comme je l'ai :

entendu de crainte que le bruit ne soit menteur. 4, Ne donne pas de


»,

caution ne va pas en justice. 5, Ne mange pas le pain avec l'insensé, de


;

crainte d'être appelé ami de l'insensé, 6, Aie familiarité avec les sages;
demeure prés d'eux et ne trouve pas longue la route qui te conduit près
des sages. 7, pas subjuguer par une femme et ne désire pas
Ne te laisse
des fils; parce que la femme
est un piège d'achoppement pour les sages.
Le sage et la femme ne demeurent pas ensemble, parce que la sagesse
aime la tranquillité et la femme est une fontaine de paroles; les enfants
sont un produit du péché et une cause continuelle de souffrances. 8, Ne
t'occupe que de ton âme, pour que tu ne la perdes pas par le péché,
parce que le plus important est l'invisible? 9, Les philosophes avaient soin
de ne pas prendre de femme, pour ne pas perdre la vie de leur âme et
ne pas se trouver sans vie.

11 n'y a pas identité avec les préceptes d'Ahiqar; les parallé-


lismes sont même souvent assez faibles; nous renvoyons aux
passages correspondants du chapitre III de notre compilation ;

Histoire et sagesse d Ahikar V assyrien, Paris, 1909 :

3 = 6, 10, 268.
III,

4 = 77.
5 = 18, 24.
6 = 16.
7 = 26, 27, 92,
7, 8, 166.
S = 75.
8 et 9 ne sont pas nécessairement d'inspiration chrétienne,
car les païens ont eu aussi des philosophes misogynes, Secun-
dus par exemple traite la femme de « naufrage de l'homme;
tempête de la maison; obstacle du repos; captivité de la
vie, etc. ». Cf. J. C. Orellius, Opuscula graecorum veterum
sententiosa, Leipzig, 1819, I, p. 221.
MÉLANGES. 211

.^oiQ^^,^j.^<J5l ji ^^^31» y^/o .IjUt-a^î y^l .01^ 0-^.0 )l^.,^o

jjL^s^Qjij (-^?î ^^^^^^ .ogiio ^^3/ y^oîl JJ )iKjLio y^[o

U«09 yOOt^ ) ^'t > .jLl^^s^'/ Ni~*/ ) » Y « 1 ->0 .vQj{ j-~»oV ^^/
)K ^,v> vooi^ I^Ijljo .)jL^:;jl yooib^ jjlsv^oo )]^ ^ap^^o
(toi. 83 a) ^)llo )jO! .|jL^\aA9 J-^m ȉ/ Jjlooi .yooi^ j^Uo

\jf^l ^l^-oo .j^V^jl l't^o )jo( jiKjL^o .«^oiov^t n\ If^o

"^iN,^^-^ .yOOi.«.^^9 vOJOi ^^ q^îKa./; yOJot^ V> « nv>o

Second précepte. — Mon fils, ne crains pas le prince: ne commets à


son égard ni calomnie ni mensonge; aborde-le sans faute, et oifre-Iui
l'adoration comme à un homme; s'il tombe, ne l'accuse pas et, s'il est
renversé, ne détourne pas ton visage de lui; car les degrés du ])ouvoir
sont comme des vents et les hommes sont comme des arbres : le vent de
l'puest souffle sur eux et les arbres se plient, puis le vent de l'est souffle

sur eux et les redresse. 11 en est de même de la charge des ])rinces :

Celui-ci subsiste et renverse (tout) devant lui; celui-là est renversé et


abdique pour un autre un autre arrive et rétablit ceux qui avaient été
:

renversés par les précédents. C'est à cause de ces alternatives que je t'ai
dit de ne pas accuser l'homme qui tombe et de ne pas te détourner de
celui qui est renversé, parce qu'il se relèvera et que tu n'aurais plus sa
confiance.

Cf. Ahikar, III, 72, 73, 74, 83, 206.

.-ao^

.rn\iN % ^ ^)Lji sju/ JJo .ju/ ^Dj ).^aL^OL^ ^t^ jl; O04O

Jls/ Jt-^L^ y^l )oôi jlj o6io .^a-w.»Kio JJ ^o-»*» JJj oôio

)».l.ac ^l oî!S. ^ooi9 ^;«^^JJ t-^H; ^t~* o{ Jpoo y^h joou


REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

)ju/o .^^^ jj'^^Ji OOI )9p9 ]Lâ/ .\j'^l ^^ Ij'i^^^ J) ooio

.001 oi-^eLb^ 0(^.0^/ o< v>o t n y n « v>» (fol. 83 b)

Troisième précepte. —
Mon fils, celui qui n'adore pas ne sera pas adoré
par un autre celui qui ne salue personne ne sera pas salué celui qui
; ;

n'aime pas ne sera pas aimé; celui qui n'est pas comme un serviteur ne
.^era pas non plus puissant et maître et ne saura pas diriger les disciples
qu'il aura, il ne sera pas instruit par les autres et ne saura pas non plus
instruire les autres; celui qui ne se respecte pas lui-même ne recevra
aucun honneur des autres et l'honneur accompagne celui qui se respecte
lui-même.

"^ >ni jJ )J^.^O|Q^0 jL^JD ^^ .^yx.% ^'^ .\^-il'. Mt^oLS

•V-aLi.! JJ )iQ^90i jjLj/; )">v>m-> •>oi.^a^ ^osl )v>..\ Jiâ/

y%<=\t vJlOVâ ) iNtOyin )o6|9 ).^0 »


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MÉLANGES. 213

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Quatrième précepte. —
1, Mon fils, ne reçois pas de présent de l'insensé,

ne mange même pas de pain avec lui. 2, Ne passe pas par la demeure de
l'homme grossier, tu ne peux qu'y perdre; lorsqu'il y a une réunion, mots-
toi de l'un des côtés: respecte-toi; que tqn esprit soit attentif; veille sur

tes pensées; purifie ton corps; aie souci de la sagesse. 3, N'apprends ton
métier qu'à un homme qui sera ton disciple et te servira comme un ser-

viteur; ne confie tes secrets qu'à un homme qui soit sage et meilleur que
toi; prends garde à l'insensé parce qu'il te porte préjudice et qu'il est
né pour (causer) de nombreux préjudices. 4. Ne pleure pas celui qvii
ne péchera plus. Pleure sur l'insensé qui perd son
est mort, parce qu'il
Quel est le pauvre qui ne s'enrichira jamais (piand
âme dans sa folie. 5, ;

bien même il trouverait les trésors des rois sa pauvreté n'en sera pas
diminuée? C'est l'insensé privé d'intelligence; il ne change à aucune
époque, parce que sa folie demeure en lui et ne le quitte pas. G, Le sage
tombe, perd son honneur, est méprisé, et par sa sagesse même, il se relève
et il se fait respecter. L'insensé, lorsqu'il croit se tenir debout, tombe et

ne se relève jamais, car il n'a rien qui puisse jamais le relever.

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214 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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Cinquième précepte. —
1, Ecoute, mon fils, n'amène pas le discours

sur le temps passé, parce que ses profits et ses pertes ont passé et disparu.
Toi, en homme sage, occupe-toi de ce qui a lieu à ton époque. C'est main-
tenant, mon fils, qu'il faut profiter du temps, lorsque les hommes font
selon leur volonté et que chacun se conduit comme il le veut et ces —
paroles me plongeaient dans un grand étonnement, et j'avais quelque
chose à leur ajouter. —
Plaise à Dieu que ce jour ne disparaisse pas, mon
fils, et que le souvenir de ma parole soit conservé dans ton cœur. 2, Pour

moi, mon fils, je vais mourir; le temps aussi passera, mais toi, ne change
pas avec le temps, mais demeure tel que tu es celui qui change avec le
;

temps n'a pas un fondement solide pour l'éternité. 3, Humilie-toi devant


tout prince, pour qu'il te porte affection. 4, Vois à te conduire avec tous
pour que chacun t'aime et que tu sois loué par chacun avec des paroles
t'interroge au sujet d'un homme puissant, dis qu'il a
flatteu.'^es. 5, Si l'on

très bien agi, carceux qui t'écoutent espionnent les paroles. 6, Si le temps
ne nous pressait pas, j'aurais encore autre chose à te dire Garde ton :

âme comme un sage, car elle est très importante et tous ne connaissent
pas sa grandeur; si elle ne l'emportait pas sur toute la création, tous les
êtres ne lui auraient pas été donnés pour serviteurs pour lui être soumis
et>})our se tenir à ses ordres : deux portes n'auraient pas été ouvertes
(pour elle) à la lumière, deux à l'odorat, deux à l'ouïe, une à la parole et
les douze mois ne seraient pas à son service. Vois maintenant combien
l'âme est importante et grande.

Il y a ensuite une page de petites questions et de réponses :

Quelle est la sagesse des sages? La crainte de Dieu. Quelle


est la mère des sagesses? La justice, etc. Ensuite vient l'his-
toire d'Ahiqar.
{A suivre.) F. Nau.
BIBLIOGRAPHIE

Otto staeiilin, Die Christliche Griechische Litteratur, 8°, p. 907 à 1244,


2'' du tome II de la 5« édition de Geschichte der Griechischen Litte-
partie
ratur de WiLHELM VON CiiRiST. La seconde partie du tome II, qui renferme
l'histoire de la littérature grecque de l'an 100 à Tan 530, se vend 14 m. 50;
reliée, 16 m. 50: chez Oskar Beck, Munich.

M. Otto Stâhlin divise son sujet en deux parties : l'ancienne littérature


chrétienne jusqu'à Constantin (921-1145) et l'ancienne littérature chré-
tienne de Constantin à Justinien (1146-1244). Il écrit, p. 921-2, qu'il laisse

une partie de ce qui concerne le Nouveau Testament aux ouvrages théo-


logiques et bibliques. Il nous semble qu'il n'a pas encore assez allégé son
sujet, car sur les 337 pages de son fascicule, il en consacre 115, soit plus
du tiers, aux livres bibliques, Nouveau Testament et apocryphes. Le petit
volume in- 16 qui constitue le Nouveau Testament est gratifié de 64 pages
(907-971), tandis que les 7 vol. gr. in-S" d'Origène, P. G., t. XI-XVIl, n'ont
que douze pages (1093-1105) les quatre volumes de Grégoire de Nazianze,
;

P. G., t. XXXV à XXXVIII, n'ont que six pages (1181-1187) et ainsi des
autres. C'est vraiment trop réduire les faits, c'est-à-dire la partie scienti-
fique, au profit des hypothèses, c'est-à-dire des fantaisies philosophiques
élaborées autour du Nouveau Testament. L'un de nos amis est rempli
d'ime douce gaîté chaque fois qu'il rencontre dans ses lectures VUrmat-
thnus et VlJrmarkus, mentionnés par M. Stàhlin, p. 961-963, car ces êtres
de raison sortent de la même fabrique que VUrmann (l'anthropopithèque)
des Darwinistes ils sont imaginés pour combler les lacunes de l'an-
;

cienne documentation.
Nous souhaiterions donc une littérature grecque qui se bornât aux faits :

date des principaux manuscrits et des principaux papyrus, aperçu de leur


valeur relative et de leurs différences, traits caractéristiques des princi-
pales éditions. Les éditeurs qui cherchent à s'orienter dans le dédale des
variantes ont droit à notre sympathie, car leur travail est très ingrat, mais
il faut savoir que leurs fils conducteurs sont souvent placés par eux pour
216 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

en arriver où ils veulent aboutir, on peut rarement savoir si un seul ma-


nuscrit n'a pas raison contre tous les autres et si une bonne leçon est
primitive ou n'est qu'une heureuse correction. L'accord d'anciennes ver-
sions prouve seulement qu'elles ont une source commune, mais ne permet
pas d'affirmer qu'à leur époque cette source était la seule ou la plus pure.
Tous ceux qui ont constaté à leurs dépens l'absurdité de certaines fautes
d'impression —
ces cauctiemars des éditeurs —
renonceront à échafauder
des théories pour canoniser des absurdités dues à des scribes maladroits
ou à des particuliers facétieux et qui ont été par hasard ou retrouvées ou
trop scrupuleusement tramsmises(l).
Après cette critique « philosophique » au sujet de la manière dont l'au-

teur a introduit et traité les questions bibliques dans la littérature grec-


que, constatons que partout ailleurs il est resté sur le terrain des faits et

de la documentation ; il indique les ouvrages, les principaux manuscrits,


les éditions, il connaît les éditions des versions orientales d'ouvrages grecs,

il cite les ouvrages syriaques et slaves, son travail aux nombreuses notes
et références est donc un très utile répertoire (2).

F. Nau.

Erich Seeberg, Die Synode von Antiochien im Jahre 32i/25, ein Beitrag
zuf Geschichte des Konzils von Nicàa, 8°, vi-224 pages, Berlin, Trowitzsch
und Sohn, 1913.

L'ouvrage de M. E. Seeberg, formant le seizième fascicule (Stiick) de la

Neue Studien zur Geschichte der Théologie und der Kirche


collection des
herausgegeben von N. Bonwetsch und R. Seeberg, traite de l'authenticité du
concile d'Antioche (324-325). Cette question a été l'objet d'une controverse
serrée entre E. Schwartz et Harnack, à la suite de laquelle plusieurs sa-
vants prirent des positions contraires. L'opinion de chacun d'eux est suc-
cinctement enregistrée dans l'Introduction. M. F. Nau ayant édité et tra-

(1) Nous songeons ici aux monsira du texte sj'riaque du Sinaï. Rien n'empêche
de croire que cette traduction a été faite par un mauvais traducteur sur l'un
de ces mauvais textes que saint Jérôme a connus et a méprisés avec raison.
Nous en dirons autant des anciennes versions latines où il y avait autant d'exem-
plaires différents que de manuscrits. Chacun traduisait, corrigeait, compilait à
sa guise.
(2) Signalons, pour une prochaine édition, p. 989, notre traduction de l'octa-
teuque de Clément; p. 992, l'édition Wessely des Logia, P. 0., IV, fasc. 2; p. 994,
la reconstruction (très hypothétique) par M. Revillout de l'Évangile des douze
apôtres, P. 0., II, fasc. 2; p. 1001, la réédition du texte copte des Acla Pilait,
P. 0., t. IX, fasc. 2, etc. p. 1082, les éditions syriaques du Miracle des saints
;

confesseurs, M. Burkitt tient que le grec n'est qu'une traduction, cf. ROC, 1913,
p. 218. Enfin, p. 1216, le traité de Théodore de Mopsuestesur l'incarnation
n'est pas perdu, il est conservé dans une traduction syriaque, cf. Comptes rendus
de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, avril 1909, p. 306-7.
lilBLIOGRAPHIE. 217

duit en 1909, dans la Revue de VOrient chrétien, le texte syriaque de la


lettresynodale et des canons du concile qui nous occupe, l'autour a pu
facilement établir la comparaison entre le grec et le syriaque; il a même
inséré la traduction française des seuls canons aux pages 15-17 de son
travail.
M. Seeberg se prononce pour l'authenticité du concile avec Schwartz
contre Harnack. Puisque l'étude se présente comme une contribution à
l'histoire du concile de INicée, le plan adopté sera naturellement le sui-

vant Die Ùberlieferung der Urkunde und ihr Text. 11. Die Canones.
: I.

m. Der Synodalbrief. IV. Skizze einer Geschichte des Konzils von Nicaa.
V. Zusammenfassendes zur Chronologie der Synode von Antiochien.
L'auteur, après avoir rapproché les canons du concile de ceux de Basile,
se demande si les seconds dépendent des premiers ou inversement; Voici
les conclusions auxquelles il aboutit, t Als Résultat dieser Untersuchung
ergibt sich also, 1. dass die ganze Kom position der Canones des Basilius
auf die Annahme im Ganzen zusammenhangen-
eines von can. 65-83
den Stûckes drângt, 2. die Priifung dieser Canones im Zusammenhang
mit den andern und mit sich selbst macht es évident, dass Basilius sie
ùbernommen hat, und dass von einer Entlehnung durch die angebliche
antiochenische Synode aus Basilius nicht die Rede sein kann » (p. 32).
L'examen de synodale prête à de plus longs développements que
la lettre
celui des canons. Les conclusions seront aussi plus étendues. Nous les
reproduisons en raison précisément de leur nombre et de leur diversité,
croyant par là faire ressortir l'attitude de l'auteur et caractériser suffisam-
ment son ouvrage. « Fassen wir das Résultat unserer Untersuchung des
Synodalbriefes zusammen, so erkennen wir, 1. dass die Synode, deren
Mitglieder sich aus den der Métropole Antiochien unterstellten Provinzen
rekrutieren, anlàsslich der Bischofswahl in Antiochien zusammengetreten
ist...; 2. dass Bischof Eusebius von Isaura wahrscheinlich als der inter-

ventor in Antiochien gewirkt hat, wenn nicht der Name Eusebius ein
Missverstiindnis und nach den oben dargelegten Moglichkeiten zu verbes-
sern ist; 3. dass das Bekcnntnis der Synode zunachst lokalpolitischer
Zwecke wegen aufgestellt worden ist; 4. dass dies Bekenntnis, seiner
Entstehung entsprechend, in Anlehnung an das alte antiochenische Tauf-
symbol in starker Polemik gegen Arius mit den Merkmalen jener bewegten
Zeit und mannigfachen — auch in spâterer Zeit noch wahrnehmbaren

Beziehungen zu andern Symbolen entstanden ist; 5. dass die Verurteilung
des Eusebius von Câsarea und seiner beiden Freunde auf dieser Synode
— obwohl sie an einer Stelle vorausgesetzt, an einer andern angedeutet
ist — doch im ganzen verschwiegen wird, was merkwiirdig, aber nicht

schlechthin unerklarlich ist; 6. dass der Brief Kaiser Konstantins aile


Merkmale der an sich triigt, woraus die Anwendungen fur das
Echtlieit
Synodalschrciben oben gemacht worden sind. 7. llinsichtlich der Canones
batte sich ergeben, dass sie deni Basilius bereits bekannt gewesen sind,
was durch die Zusammensetzung seiner drei canonischen Briefe an Am-
philochius erhârtet wurde. Fiirdie Erkenntnis der Entwicklung der Busse
im Orient, aus deren Wesen heraus sie verstanden werden mussten, sind
218 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

die Canones von ^^rosser Bedeutung » (p. 178). Le dernier chapitre, tou-
chant la chronologie du concile, peut être considéré comme un appendice.
Lebedew place le synode à Tautomuç 324, alors que l'auteur recule la date
à riiiver 324-325.
Il faut louer M. E. Seeberg d'avoir étudié avec beaucoup de netteté un

problème historique aussi intéressant, dont la solution définitive reste à


demander à la découverte de nouveaux documents.
Sylvain Grébaut.

A. d'Alès, Védil de Caliiste, étude sur les origines de la pénitence chré-


tienne, 8«, vi-484 pages, Paris, Gabriel Beauchesne. 1914.

Le travail de M. A. d'Alès, comme l'indique le sous-titre, consiste en


une exposition d'ensemble touchant les origines de la pénitence. L'éco-
nomie de l'ouvrage est la suivante I. Position de la question. II.
: Les
Apôtres et la rémission des péchés. III. La discipline pénitentielle d'après
le Pasteur d'Hermas. IV. La discipline pénitentielle au siècle, en dehors
ii*'

d'Hermas. V. Le traité de Tertullien De paenitentia. VI. Le traité de Ter-


tuUien De pudicitia. VII. Le témoignage de saint Hippolyte. VIII. L'initia-
tive de Caliiste. IX. Origène et la doctrine des péchés irrémissibles. X. La
réconciliation des Lapsi au temps de Dèce. XI. Fin du rigorisme péniten-
tiel.Trois appendices 1. Hermas et saint Epiphane. IL Limen Ecclesiae.
:

III. L'élément privé dans l'ancienne pénitence.


Voici la position du problème. « L'initiative prise, vers l'an 220, par le
pape Caliiste, en matière de discipline pénitentielle, eut-elle le caractère
d'une révolution profonde, ou bien n'était-ce qu'un incident de médiocre
conséquence, qui dut à l'àpreté de certaines polémiques un retentissement
bien supérieur à sa portée effective? Selon l'idée d'ensemble qu'on s'est
faite sur l'histoire primitive de la pénitence, on optera pour l'une ou pour
l'autre solution (p. ii). Au lieu de l'extraordinaire jaillissement de sève
chrétienne qu'on a parfois imaginé, nous pensons que ce fut une poussée
à peine plus sensible que bien d'autres, dans l'afflux perpétuel de vie qui
monte au tronc séculaire de l'Eglise » (p. 405).
Harnack et Funk ont, chacun, une conception opposée de la question.
« La synthèse protestante de Harnack rattache la rémission universelle

des péchés à l'avènement d'un principe nouveau, nullement agissant dans


l'Église avant le ni" siècle. La synthèse catliolique de Funk rattache cette
rémission universelle à l'exercice nouveau d'un certain opportunisme
ecclésiastique, non pas ignorant de son droit et de son pouvoir, mais
attentif à lesménager pour le bien moral des fidèles, et entrant décidé-
ment en acte à une date où une secte de puritains s'était déjà constituée
hors de l'Église, avec une discipline pénitentielle que l'Église elle-même
n'eût pas désavouée » (p. 10).
L'auteur reproche à Harnack de faire reposer sa synthèse « sur la con-
ception artificielle de l'Église primitive des saints, puis sur trois faits mal
observés... : l'initiative du pape Caliiste relative à l'impudicité, l'initia-
BIBLIOGRAPHIE. 219

tive du clergé contemporain de Corneille relative à ridolàtrie, enfin l'ini-


tiative prise, on ne sait quand, par on ne sait qui, en faveur de l'homicide »

(p. 397-398). 11 fait grief à la synthèse de Funk d'être établie sur une con-
ception particulière et « inadécjuate de la rémission des péchés, dans ses
relations avec le ministère sacerdotal » (p. 400). Au stade primitif, repré-
senté par les Pères apostoliques et leurs successeurs immédiats, « Funk a
très justement remarqué l'effacement de la sentence sacerdotale ;
il en a
trop vite conclu à l'abstention du ministère ecclésiastique. C'est, à notre

avis, une grave erreur; la signitication attachée par ces ïuêmes Pères à
la communion ecclésiastique, jointe à leurs affirmations très nettes sur la
hiérarchie, suppose une intervention très effective de la hiérarchie dans
l'administration de la pénitence » (p. 402).
M. A. d'Alès, communément avec M. Esser et le P. Stufler, mais avant
eux, a abouti à ces deux conclusions maîtresses. « Tout d'abord la tradi-
tion chrétienne dépose avec une clarté parfaite en faveur du pardon
offert par Dieu pour tous les péchés sans exception, quel que soit leur
nombre et leur grièveté. En second lieu, l'Eglise a toujours revendiqué la

surintendance de ce pardon » (p. ii).


La présente analyse (critique par Fauteur de la synthèse de Harnack,
critique de celle de Funk, établissement d'une synthèse personnelle) fait
ressortir le caractère très sérieux de l'étude de M. d'Alès. 11 convieiiit
aussi de louer la forme de l'ouvrage, qui se recommande surtout par la
clarté de l'exposition.
Sylvain Grébamt.

Maximilien, prince de Saxe (Ms""), Praelectiones de lilurgiis orientalibus,


t. H, conimens Liturgias eucharisticas Graecorum {exceptis aef/yptiaris),
gr. 8», vm et 362 p., Fribourg-en-Brisgau, Herder, 1913, 10 fr. (relié,
12 fr.).

Nous avons déjà annoncé le tome I de cet ouvrage, HOC, t. XIII, 1908,
p, 110. Le tome II contient l'explication et la traduction de tout ce qui
constitue la messe dans l'église grecque la liturgie Clémentine, 3-18; la
:

messe grecque de saint Jacques, 20-56; la liturgie de saint Jean Chryso-


stome, 56-287; la messe de saint Basile, 287-293; la liturgie des présancti-
fiés, 293-321.
liturgie de saint Jean Chrysostome occupe une place considérable,
La
parce que l'auteur a traduit, p. 84-141, tous les chants poétiques, antien-
nes, odes, théotokies qui doivent être chantés chaque jour, aux fêtes
mineures et aux dimanches (84-117) ou suivant les jours de la semaine
(117-148); il traduit encore, p. 158-224, les troparia (p. 158-172) et les kon-
takia (p. 172-224) pour chaque jour de l'année, avec (p. 22.5-251) l'indica-
tion des leçons qui doivent être lues à chaque fête. L'ouvrage contient
donc en somme le missel et l'antiphonaire aussi bien que l'ordinaire de la

messe.
Un appendice (p. 322-353) fait connaître les parties variables de la messe.
220 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

par exemple les chants et les péricopes qu'il faut insérer dans le commun
à l'occasion des fêtes locales, et les particularités des messes votives.
L'ouvrage se termine, p. 354-361, par la manière dont la liturgie de saint
Jacques est pratiquée aujourd'hui. Les particularités liturgiques des Grecs
unis à Rome sont aussi indiquées.
Le savant auteur a donc réussi à donner le tableau le plus complet des
liturgies eucharistiques des Grecs.
K. Nau.

Courtes notices.

L Miguel AsiN v Palackis, Abenmasarra y su escuela origenes de la filosofia


hispano-musulmana (Discours d'entrée à l'Académie des Sciences mo-
rales et politiques): gr. 8°, 168 pages. Madrid, 1914.

M. Asin esquisse d'abord (1-5) l'influence de l'école d'Alexandrie sur la


philosophie orientale jusqu'à riiégire, puis (5-15) les divers courants qui
ont contribué à compléter le Coran à l'aide de la philosophie grecque-chré-
tienne (Motazélites), du mazdéisme (Chiites) et des pratiques monacales
chrétiennes (Soufis).
Jusqu'au ni'' de l'hégire les musulmans espagnols eurent assez
siècle
du droit et de la philologie,au UF siècle seulement ils abordèrent la phi-
losophie. Après quelques noms peu connus, M. A. en arrive au rénovateur
de la philosophie espagnole, Abenmasar, qui vivait de 883 à 931, et il nous
fait l'histoire de sa vie (29-39), de ses doctrines (40-86), de son école (86-

106) et de l'influence des idées « masariennes » sur la philosophie occi-


dentale jusqu'à Raymond LuUe et le scotisme. Six appendices (133-164)
développent divers points du précédent travail le cinquième contient le;

texte arabe du pseudo-Empédocles utilisé pour faire la critique du système


d'Abenmasar.
La mystique et la piiilosophie espagnoles se rattachent en somme aux
chrétiens orientaux, parce que les hommes qui leur ont servi de véhicule
venaient des pays chrétiens d'Orient ou avaient été s'imprégner sur place
des traditions de ces pays. Hanax, fils d'Abdallah, disciple immédiat et per-
sonnel des compagnons du prophète, — ce qui lui donnait chez les musul-
mans espagnols l'autorité des Pères de l'Église chez nous, —
était originaire

de Sanaa, qui est sans doute la capitale du Nedjran célèbre par ses martyrs
chrétiens. Il pu s'instruire à l'école des nestoriens, puissants dans
avait
cette région, puisque leur évèque aurait obtenu im diplôme de Mahomet.
Son fngéniosité pour échapper au sommeil (p. 141) ne le cède pas à celle
de Jean le Petit {supra, 1913, p. 300). Un autre —
David, fils de Mamoun —
venait de Damas. Les Espagnols allaient d'ailleurs s'instruire en Arabie
(p. 23, 142-5), ou parcouraient l'Orient pour leur commerce, comme
même
c'est le cas du père d'Abenmasar. Leursécrits arabes ont servi de véhi-
cules au soufisme persan et l'ont introduit dans nos pays lorsqu'ils ont été
traduits en latin.
BIBLIOGRAPHIE. 221

II. Miguel AsiN Y Pal.acios, El original arabe de « la disputa del asno


ronlra Fr. Anselmo Turmeda » 8", 5() pages, Madrid, 1914 (Extrait des
;

Estudios de filologia romanica).

Anselme Turmeda, né à Majorque, frère mineur devenu musulman, écri-


viten arabe, vers 1420, un livre de polémique contre le christianisme et,
en langue catalane, en 1417, sa « dispute de l'âne contre frère Anselme
Turmeda ». Cette dispute, traduite en français, eut quatre éditions de 1544

à 1606, époque où elle fut même traduite en allemand.


M. Asin résume cette dispute de Frère Anselme et montre ensuite que
c'est une simple adaptation catalane d'un chapitre d'un ouvrage arabe qui
peut remonter au x" siècle. C'est en effet le 21" chapitre de l'encyclopédie
des « frères de la pureté » écrite en arabe à Bassora et introduite en
Espagne par Maslama de Madrid (7 1004) qui a fourni le thème de la dis-
pute de l'âne. M. Asin analyse longuement (p. 14-41) l'original arabe, dans
lequel les animaux, devant le roi des génies, viennent prouver que
l'homme ne leur est pas supérieur: il montre ensuite de manière plus
précise, par la comparaison des sujets et de certains fragments, que Tur-
meda n'a été qu'un plagiaire.

III. José A. S.VNCiiKZ PÉREz, Pari icioH de Ilerencias entre los musulmanes
del rito malequi, con transcripcion anotada de dos manuscritos aljamia-
dos; 8°, xvi-312 pages, Madrid, 1914.

Cet ouvrage est encore dédié à M. Asin en môme temps qu'à M. J. Ribéra
Tarrago. La division des héritages était l'une des charges des supérieurs
ecclésiastiques chrétiens aussi bien que des juristes musulmans. Aussi les
traités de droit canon avaient de nombreux chapitres sur cette question
et, durant une discussion publique, après avoir interrogé le patriarche
jacobite sur l'évangile et le Christ, l'émir ajouta : « Si un homme meurt,
et laisse des enfants ou des filles et une femme et une mère et une sœur
et un cousin, comment convient-il de leur partager l'héritage:' » C'est à
cette casuisti([ue qu'est consacré le présent ouvrage; on y trouve par exem-
ple : « Si un homme meurt, laissant femme, père, mère et fille, il faut par-
tager l'héritage en 24 parties et en donner trois à la femme, cinq au père,

quatre à la mère et douze à la fille », p. 49-50.


M. Ferez transcrit en caractères latins espagnol écrit en carac-
le texte

tères arabes (aljamiados) du manuscrit LIX de « Centro


la Bibliothèque du
de Estudios historicos »; il reproduit en caractères arabes et traduit en
espagnol les citations du Coran, il ajoute une annotation continue pour
rendre à l'aide de fractions les parts (jui sont indiquées dans le texte en
langage ordinaire; il reproduit, sur trois planches, les tableaux qui ont été
composés pour faciliter les partages.

IV. Joseph Tkinkoji, prêtre chaldéen à Mardin, L'ê<]lisc chaldéenno ratliu-


lique autrefois et aujourd'hui, 8", 82 pages, Paris, 1913 (Extrait de l'An-
nuaire pontifical catholique de 1914).
•ZZZ REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

Ce travail renferme (1-8) un aperçu de l'histoire ancienne de l'église


orientale ou nestorienne, et (8-82) l'histoire suffisamment détaillée des réu-
nions partielles et successives avec l'église Romaine. Ces nestoriens con-
vertisforment Vrt/lise rhaldéeniie, dont M. ïfinkdji nous montre l'état pré-
sent : patriarche, évè(iues, évêchés, population catliolique. De nombreuses
photograpliies de personnes, de monuments et de sites illustrent l'ouvrage

et le rendent aussi intéressant qu'utile.

V. WA.iNnKR(;, Fckkaré lyasus: gr. 8", 44 pages, Saint-Pétersbourg, 1907


(dans Monuments de la littérature éthiopienne, VI).

L'auteur édite (p. 1-27) d'après sept manuscrits de


le texte éthiopien
Paris et l'accompagne d'une double traduction
deux de Berlin et russe :

(32;38) et latine (39 à 44). Les disciples demandent au Christ quels seront
les signes des jours à venir. 11 y aura une comète, des guerres, des injus-
tices, les hommes naîtront avec des cheveux blancs et des dents; il y aura
deux soleils et deux lunes; il y aura des chiens qui parleront dans le ven-
tre de leur mère; les fleuves couleront en amont; il y aura famine et dé-
solation sur 15.000 et 830 brebis et chèvres on n'en trouvera pas de grasse
;
:

trois rois régneront chacun pendant trente-sept ans faux Messies puni- ; ;

tion des pécheurs et récompense "des justes.


Voir ROC, 1909, p. 443, l'annonce de la traduction française de M. René
Basset (Paris, 1909) qui est accompagnée d'une intéressante introduction.

VI. Stephanus G.xselke, Parerga coptica. Il, /)<' Ahrahu et Melchisedec.


III, IJynuius de Sinuthio, 8", 24 pages, Cambridge, 1914.

Les textes coptes relatifs à Abraham vulgarisés par M. G. d'après Paris


129/20, fol. 135 et 136 et Cambridge Ll, G, 32 correspondent à la légende
grecque éditée P. G., t. XXVIII, p. 530 et Anecdota Graec.-Byz. (Vasiliev,
Moscou, 1893), p. 209. M. G. reproduit (p. 14-15) les passages grecs qui
correspondent au copte avec les variantes du ms. Ottob. 205. Ces variantes
se retrouvent en général dans le ms. grec de Paris 947, fol. 251'', qui porte
par exemple, p. 15, n. 4 lëaÀîv (et non ïXaSsv, car il s'agit d'une offrande)
:

(ioTov -/.al olvov za\ ix:t-/aîa; è'Xîov (îXsi'iLa; {Ir.zyjoi; 'éXaiov, YJXeti^sv) aùxôv.

D'après cette légende, Abraham reçoit l'ordre d'aller trouver Melchisé-


dek sur le mont Thabor où il vivait à la manière des bètes, pour lui tailler
les ongles et les cheveux et lui porter des habits.
D'après ms. grec 912 de Paris, fol. 304, « Melchisédek est fils du roi
le
égyptien Sidos, qui a fondé la ville de Sidon. 11 est dit « sans père, ni
mère » parce que ses parents, qui ne sont pas de race juive, ne doivent
pas être comptés avec les saints. Il a été roi de Hiérousalem. Melchi signi-
fie 7-oi et sedek signifie justice. Jérusalem était nommée lébous, parce que

les Jébuséens y habitaient, un changement de en r a donné Hiérou. OnIt

a ajouté saleni qui veut dire paix, soit parce que Melchisédek y était prêtre
de Dieu, soit parce que c'était un lieu saint aux yeux de Dieu. C'est ainsi
BIBLIOGRAPHIE. 223

qu'on a fait un seul nom


Jourdain, avec ceux des deux fleuves lor et
Dan ». —
Ces considérations n'ont d'ailleurs qu'un intérêt de curiosité.
Ajoutons encore que d'après le manuscrit grec n" 1372 de Paris, fol. 45'',
le père de Melchisédek se nommait 'Hpx/.Àà;, et sa mère 'AaTaociO. 11 n'a

pas de généalogie parce que ses parents appartenaient à une autre race
(que la race juive).
M. G. termine son intéressante publication par le te.xte et la traduction
d'une hymne sur Schenoudi d'après Bodl. llunt. 250 et par quelques addi-
tions à son précédent ouvrage annoncé ROC, 1912, p. 449.

Vil. .\UGUSTiN, moine du Jourdain, Vie (VEulhyme le Grand, écrite par


Cyrille de Scythopoiis, texte grec; 8", 105 pages, Jérusalem, 191.3, 2 fr.

— Chapitres de Vabltè Zosime, texte grec; 8», 28 pages, Jérusalem, 1913,


1 franc.

La vie de saint Euthyme, éditée par Montfaucon (1088) et Cotelier (1092)


d'après un manuscrit incomplet, l'est ici d'après un manuscrit du Sinaï du
x^ au xi<= siècle, avec une introduction et une table. Elle met donc, à bon
compte, à la disposition de tous les hellénistes, cet important document de
la vie monastique palestinienne au v
siècle (cf. ROC, 1907 à 1909, Saint
Euthyme le Gra?id, moine de Palestine, par S. Vailhé).
Nous en dirons autant des Chapitres de Valjbé Zosime (v' au vi" siècle)
édités (avec introduction et talile) d'après deux manuscrits du x" siècle.

Maria Esteves Pekeir.v, Inscriçào de Dario, a yrande, rei


VIII. Francisco
da Persia no rochedo de Bisutun; 8", 03 pages, Coïmbre, 1913 (Aca-
démie des Sciences de Lisbonne, 2" classe, t. V).

M. Pereira donne la traduction portugaise littérale du texte en perse


ancien gravé sur les rochers de Béhistoun. Une introduction et une table
des noms propres complètent ce petit travail,

IX. Dom
Etienne Darlev, Les Acta Salvatoris. Un évanyile de la Passion et
de la Résurrection et une mission apostolique en Aquitaine, 8'», 54 pages,

Paris, Picard, 1913; 3 francs.

« Les Actes, dits de


Vindicte du Sauveur ou mission de Na-
Pilate, et la
than sont du Les Actes sont, en effet, un récit, un évangile, de
i'^'' siècle.
la Passion et de la résurrection du Sauveur; la mission de Nathan, une

mission apostolique en Aquitaine ». Dom Darley relève toutes les allusions


à des actes du Sauveur ou de Pilate qu'il trouve dans ranciennc littéra-
ture et il ne doute pas que ces allusions ne concernent les Actes qu'il va
traduire ou éditer. Il traduit de manière éclectique les actes de Pilate
(cf. P. 0., IX, fasc. 2), donne les traductions de deux récits de la mission
du juif Nathan et édite un récit latin de la mission de Volusien.
Nathan était fils d'un citoyen du pays d'Israël, dont le nom était Naïr il
224 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

fut envoyé par Tempereur Tibère à Rome pour porter son message à Claude.
Le vent du sud l'emporta à la ville appelée Libie. Tyrus, roi de cette ville
et du pays d'Equitaine (Aquitaine), souffrait d'un cancer. Nathan le guérit,
le baptisa et le nomma Titus. Titus l'annonça à ses compagnons d'armes

nommés Vespasion, etc., etc.

Comme le dit dom Darrey, des récits de ce genre peuvent être fort an-
ciens, car dès que le Christ et ses miracles ont été annoncés dans un
pays, les enfants ont dû souvent répéter :

« Parlez-nous de lui, grand'mère, parlez-nous de lui. »

X. Pierre de Labru)LLE, professeur à l'université de Fribourg, Les sources


de Phistoire du Montanisme textes grecs, latins, syriaques publiés avec
,

une introduction critique, une traduction française, des notes et des in-
dices; 8°, c.\x.\viii-282 pages, Paris, Leroux, 1913 (Collectanea Fribur-
gensia, nouvelle série, fasc. XV).

Cet ouvrage complète La crise montnniste du même auteur (Paris, 1913,


x.\-607 pages; 15 fr.). L'introduction étudie la valeur relative des sources :

Eusèbe, Épiphane, Clément d'Alexandrie, Origène, Tertullien, Cyrille de


Jérusalem, saint Jérôme, etc. Les textes sont disposés par ordre chronolo-
gique. Ils débutent par un fragment de l'Ascension d'Isaïe et vont jusqu'au
xiv<' siècle. Cf. Michel, Chronique, II, 296,
Cette compilation dispensera de chercher ces textes dans un grand nom-
bre d'ouvrages, tandis que la longue introduction est une mine de rensei-
gnements hérésiologiques.

XL Théophile d'Alexandrie, //owîe'/i'e sMr le jugement particulier. M. Brière


a édité supra, 1913, p. 79-83, la version syriaque de cette homélie.
M. Crum a bien voulu nous signaler que le texte grec figure dans Migne,
Patr. gr., t. LXV, col. 200-201.
F. N.

Le Directeur-Gérant
F. Chxkmetant.

TYPOGRAPHIE FIUMIX-DIDOT ET C
Tome VI, 710 pages. Prix net : 42 fr.

I. The Hymns and others in the syriac version


of Severus of Antioch
of Paul of Edessa as revised by James of Edessa (syriaque ot anglais),
par E.-W. Brooks. Prix 10 fr. 70. — II. Le Synaxaire' arménien de Ter
:

Israël. II. Mois de Hori (arménien et français), par le D'' G. B.vyan.


Prix 10 fr. 45. — III. Le Livre des mystères du ciel et de la terre
:

(éthiopien et français), par S. Gréb.\ut. Prix


(/?n) 6 fr. 45. IV. L'Histoire : —
des conciles de Sévère ibn al-Moqaffa' (arabe, éthiopien et français), par
L. Leroy et S. Gréb.\ut. Prix 10 fr. 45. V. Vie d'Alexandre l'Àcëmète
:

(grec et latin), par E. de Stoop. Prix : 3 fr. 95.

Tome VII, 804 pages. Prix net : 47 fr. 85.

I. Traités d'Isaï le Docteur et de Hnana d'Adiabène sur les martyrs, le


vendredi d'or et les rogations, et confession de foi à réciter par les
évêques avant l'ordination (syriaque et français), par M^"^ Addaï Scher. Prix :

5 fr. 50. —
II. Histoire Nestorienne, II, 1 (arabe et français), par M^'^ Addaï
Scher. Prix 6 fr. 65. —
III. Le Synaxaire éthiopien. II. Le mois de

:

Hamlé (éthiopien et français), par I. Guidi. Prix 15 fr. IV. Histoire :

universelle de Mahboub {hfimoi;) le Grec, fils de Constantin, évéque


deMenbidj (x« siècle"), texte arabe, traduction française par A. -A. Vasiliev,
professeur à l'Université de Dorpat (lOpteBi.). Seconde partie (1). Prix :

8 fr. 10. —
V. The Hymns of Severus of Antioch {fin) (syriaque et an-
glais), par E.-W. Brooks. Prix 12 fr. 60. :

Tome VIII, 782 pages. Prix net : 46 fr. 65.

I. Jean Rufus, évéque de Maïouma, Plérophories (syriaque, grec et fran-


çais), par F. Nau. Prix 12 fr. 35. — Il Les Homélies de Sévère d'An-
: .

tioche, Homélies LVIII à LXIX (syriaque et fra,nçais), par M. Brière. Prix :

11 fr. 20. — III. Histoire universelle de Mahboub (arabe et français), II,


2, par A. Vasiliev. Prix : 9 fr. 30. — IV. La version arabe des 127
canons apostoliques (arabe et français), par J. Pékier et A. Périer. Prix :

9 fr. 50. — V. La Didascalie de Jacob, première assemblée (grec), par


F, Nau. Prix : 4 fr. 30.

Tome IX, 678 pages. Prix net : 40 fr. 45.

I. Le Livre d'Esther (éthiopien et français), par E. Pereira. Prix 3 fr. 35, :

— II. Les Acta Pilati (copte et français), par E. Revillout. Prix 5 fr. — :

III. Le Testament en Galilée de Notre-Seigneur Jésus-Christ (éthiopien


et français), par L. Guerrier et S. Grébaut. Prix 5 fr. 70. — IV. Le Syna- :

xaire éthiopien. Les mois de Nahasê et de Pâguemên (éthiopien et fran-


par I. Guidi et S. Grébaut. Prix 15 fr.
çais), V. La seconde partie de :

l'histoirede Barhadbesabba 'Arbaïa, et une controverse de Théodore
de Mopsueste contre les Macédoniens (syriaque et français), par F. Nau.
Prix : 1 1 fr. 40.

Tome X, 676 pages. Prix net ; 40 fr. 50.

1. — Un martyrologe douze ménologes syriaques (syriaque et français),


et
par F. Nau, 9 fr. 75. — II. Les ménologes des évangéliaires coptes-arabes
(arabe etfrançais), par F. Nau, 4 fr. 75. 111. Le calendrier d'Abou '1-Bara- —
kat (arabe et° français), par Eug. Tisserant, 2 fr. 65. IV. Al-Bîrouni; Al- —
Maqrizi; Ibn al-Qola'i. Les fêtes Melchites, des Coptes, des Maronites
(arabe et français), par Robert Griveau, 4 fr. 30. — V. History of the pa-
triarchs of the coptic church of Alexandria (arabe et anglais), par
B. Evetts, 11 fr. 65. — VI. Ammonii eremitae epistolae (syriaque et
latin), par M. Kmosko. Tables de la première série, par F. Nau, 7 fr. 40.
EN CO.URS D'IMPRESSION :

Tome XI. — Fasc. 1. -— Histoire universelle de Mahboub (arabe etfrançais),


J, 2, par A. Vasiliev.
Fasc. 2. —
La vie de saint Luc le Stylite (grec et français), par Van-
DERSTUYF.
Fasc. 3. —
La vie d'Isaac, patriarche d'Alexandrie de 686 k 689
(copte et français), par E. Porcher. Prix 5 fr. 50; franco, 5 fr. 90.
:

Fasc. 4. —
Ammonas, disciple de saint Antoine (grec, syriaque et
français), par F. Nau.
Fasc. 5. — Le synaxaire arabe-jacobite; mois de Toubeh et d'Am-
schir (arabe et français), par René Basset.
Tome XII. —
Fasc. 1. —
Les Homélies de Sévère d'Antioche; Homélies
LXX cà LXXVI
(syriaque et français), par M. Brière.
Fasc. 2. —
S. Irenaeus, The Proof of the Apostolic Preaching (arménien
et anglais), parlas Lordship the Bishop Karapet ter Meker't'tsciiian and Rev.
S. G. WiLSON.
Fasc. 3. — The Letters of Severus patriarch of Antioch (syriaque et
anglais), par E.-W. Brooks.
Fasc. 4. — Les miracles de Notre-Seigneur (éthiopien et français), par
Gré B au t.
S.
Fasc. 5. —
Mofaddhal ibn abî '1-Fadhâïl, Le Sentier droit et la Perle
unique, faisant suite à l'histoire d'Ibn al- 'Amid (arabe et français), par
E. Blochet,
Tome XIII. Fasc. 1.— —
Sargis d'Aberga {fin) (éthiopien et français), par
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Fasc. 2. — Das Leben des heiliges lafqerana "Egzi' (éthiopien et
allemand), par le D'' J. Wajnberg.
Fasc. 3. — Esdras et Néhémie (éthiopien et français), par E. Pereira.
Fasc. 4. — Histoire nestorienne (Chronique de Séert) {fin), arabe et fran-
çais, par i\P' Addai Scher, avec le concours de M. Robert Griveau.

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Tome II. — Aphraate, fJetn. XXIII (I. Parisot); Bardesane, Liber legum regio-
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l'aller et au retour, par Marseille. —
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— Arrêts facultatifs. —
Faire la demande du carnet 5 jours avant le départ.

'.MA-niDDT F.T
REVUE
DE

L'ORIENT CHRÉTIEN
DEUXIÈME SÉRIE, Tome IX (XIX). — 1914. — N" 3
Dirigée par R. GRAFFIN et F. NAU

SOMMAIRE
Pages.

I. — F. Nau. —
Sur la fête de la croix. Analyse d'une homélie de
Moyse bar-Cépha et du ms. grec 1586 de Paris 225
II. — M. Chaîne. — Catalogue des manuscrits éthiopiens des biblio-
thèques et musées de Paris {fin) 247
III. — Pierre Dib. — Une mission en Orient sous le pontificat de
Pie IV (/în) *
266
IV. — F. Nau. — Résumé de monographies syriaques Barsauma, :

Abraham de la Haute Montagne, Siméon de Kefar 'Abdin,


Yaret l'Alexandrin, Jacques le Reclus, Romanus, Talia,
Asia, Pantaléon, Candida {suite) 278
V. — K.-J. Basmadjian; — Chronologie de l'histoire d'Arménie. 290
VI. — A. Périer. Lettre de Pisuntios, évêque de Qeft, à ses fidèles
{fin) 302
VII. — S. Grébaut. — Littérature éthiopienne pseudo-clémentine. —
III. Traduction du Qalémentos {suite) .324

VIII. — Bibliographie. —
M. Brière. Les homélies cathédrales de
Sévère d'Antioche. Homélies lxx à lxxvi (Patr. Or., xii, 1)
(F. Nau). —
Gerhard Kittel. Die Oden Salomos {F. Nau).
— F. Nau. L'expansion nestorienne en Asie {S. Gré/mut). .331

PARIS
BUREAUX LIBRAIRIE
IS ŒUVRES D'ORIENT PICARD ET FILS
RUE DU BEGABD, 20 RUE BONAPARTE, 82

OTTO HARRASSOWITZ, LEIPZIG


Recueil trimestriel.— Prix de l'abonnement 12 : fr. — Étranger :
Les communications relatives à la rédaction doivent être adressées

à M. le Secrétaire de la Revue de l'Orient chrétien

A LA LTBRAIÏIIE PICAR,]D
RUE BONAPARTE, 82, PARIS. .

Il sera rendu compte de tout ouvrage relatif à l'Orient dont on enverra un


exemplaire à la précédente adresse.

La Revue de l'Orient chrétien (recueil trimestriel) paraît


en avril, juillet, octobre et janvier par fascicules formant chaque
année un volume de près de 500 pages in-8°.
Prix de l'abonnement: 12 francs. Étranger — : 14 francs.
Prix de la livraison 3 francs net. :

R. GRAFFIN. - F. NAU
Fatrologia orientalis
Tome I. — Gr. in-S» (format de Migne), xii et 706 pages. Prix : 43 fr.

Tome II, 690 pages. Prix : 41 fr.

Tome III, 646 pages. Prix net : 38 fr. 60.

Tome IV, 728 pages. Prix net : 45 fr.

I. Les Homélies de Sévère d'Antioche (syriaque et français), fasc. 1, par R.


DuVAL,5fr. 70. —
II. Les plus anciens monuments du Christianisme écrits
sur papyrus (textes grecs avec traduction et commentaires, planches), par
leD"" C. WESSELY,7fr. 90. —
III. Histoire nestorienne inédite (Chronique de
Séert) (arabe et français), par M^"" Addaï Scher, avec le concours de J. Périer,
fasc. 1, 6 fr. 20. ' IV.
— La
cause de la fondation des écoles, par Mar
Barhadbesabba 'Arbaïa, évêque de Halwan (syriaque et français), par Ms'" Addaï
Schér, 5fr. 50. —
V. Histoire de*S. Pacôme et de S. Jean-Baptiste et
Miracle de S. Michel à Colosses, texte grec avec une traduction française
ou latine, traduction française de la Vie syriaque de S. Pacôme, analyse des
trois manuscrits palimpsestes, deux planches, par F. Nau avec le concours de
J. Bousquet, 10 fr. 25. —
VI. The Life of Severus, patriarch of Antioch,
by Athanasius (éthiopien et anglais), par E.-J. Goodspeed with Ihe remains
of the coptic version by \V. E. Grum, 9 fr. 50.

Tome V, 808 pages. Prix net : 48 fr.

I. History of the Patriarchs of the Coptic Church of Alexandria (arabe


et anglais) (Agathon toMichael I), par B. Evetts, 12 fr. 85. — II. Histoire Nes-
torienne, 1,2 (arabe et français), par A. Scher et P. Dib, 7 fr. 60. — III. Le
Synaxaire arménien de Ter Israël. I. Le mois de Navasard (arménien
et français), par G. Bayan, 12fr. 60. —
IV. Chronique de Mahboub ('AYd7:toç),
I, 1 (arabe et français), par A. Vasiliev, 8 fr. 10. V. Les Légendes syria- —
ques d'Aaronde Saroug, de Maxime et Domèce, d'Abraham, maître de
Barsoma, et de l'empereur Maurice (syriaque et français), par F. Nau les ;

Miracles de saint Ptolémée (arabe et français), par L. Leroy, 6 fr. 90.


SUR LA FETE DE LA CROIX
Analyse d'une homélie de Moyse bar Cépha
ET DU MS. GREC 1586 DE PaRIS.

Les calendriers orientaux ont de grandes divergences au


sujet des fêtes de la CroixLes anciens calendriers syriaques
:

fêtent sa découverte le 22mai (en même temps que la mémoire


de Constantin) et le cinquième dimanche après Pâques. Ils
placent au 14 septembre « la dédicace, c'est-à-dire l'exaltation »
de la Croix, et au 6 mai son apparition au temps de saint
Cyrille de Jérusalem. Plus tard, on mit aussi la découverte au
14 septembre (ou au 13) et son apparition au 7 mai, cf. P. 0.,
X, 139. Les Coptes et les Arméniens fêtent le 13 septembre la
dédicace de l'église de la Résurrection à Jérusalem et réservent
les 14, 15, 16 septembre à la Croix; ils fêtent le 6 mars l'in-
vention de la sainte croix (un manuscrit ajoute : par le moyen

d'Héraclius), ibid., p. 233 et 235; t. 1, 273-7; t. VI, 212-29,


238-9. semble donc y avoir eu d'abord une fête de Constan-
Il

tin (mort le 21 mai), une fête en l'honneur de la Croix à l'oc-


casion de la dédicace des basiliques constantiniennes (13 au
16 septembre); une fête pour Vapparition ait temps de saint
Cyrille (commencement de mai) et une fête pour la reprise
de la Croix par Héraclius (6 mars). Quant à la découverte de
la Croix, on l'a d'abord rapprochée de la fête de Constantin

(22 mai) pour la rapporter ensuite de manière générale au


14 septembre qui est devenu une fête de « la dédicace de la
Croix » aussi bien que de « l'invention de la Croix ». Nous
allons trouver ce mélange, au ix^ siècle, chez Moyse bar Cépha
(ms. syr. 206 de Paris, fol. 109). Nous traduisons intégrale-
ment la fin, à cause du résumé fidèle qu'il donne des légendes
OlUENT CHRÉTIEN. 15
226 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

d'Addaï et de Cyriaque qui n'ont pas encore été traduites en


français (1).

^ww.aL^9 )L-2k^i9 l;)^^; j^'^a^^ )-^-*^^ It-^l^o ooi

oocH ^^.^J^ 1X90.^9 );).-i^; ^*î ^^-^^-io J^ia-i^ ^û


^^ ).^q..»Jl^; oo( . ^aS^jL^9o|Lâ9 061 Jlai^oi ""^k^^ :|..iiJm'^

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jLjjota^ ..v^oioK^/ ).xiw^fcoo |Li90(ab. ).JOi ^"^^boo .^ûoo^aa

>ily^ >O|J)0lS^ )oO| )o|0 .^oÎ^ ^'^LSl^ )K^^|.:0

Discours, en chapitres séparés, sur la fêle de la Croix, composé par Moyse


bar Cépha.
Avertissement : Puisque les anciens faisaient une fête de la dédicace à
l'occasion du temple bâti à Jérusalem par le sage Salomon, il nous faut,
à plus forte raison, au sujet de la croix vénérée de notre Sauveur Jésus-
Christ, exalter et célébrer la fête dans laquelle toute l'église est renou-
velée, tout sacrifice et tout mystère est accompli, et qui nous a faits les
temples de Dieu selon la parole de Paul (1 Cor., m, 16). Aussi la sainte
mémoire de la croix est une mémoire spirituelle et la fête qui est célébrée
est nommée à bon droit « dédicace », car nous sommes tous une nouvelle
créature dans le Christ : les anciennes choses ont passé et voilà que tout
est nouveau (II Cor., v, 17).
I. Que fêtons-nous aujourcrhui : la mémoire de la Croix ou sa dédicace?

(1) Nous avons transcrit cetexte lorsque nous préparions une compilation
sur légende d'Addaï et les origines des églises syriennes, mais
la comme nous —
l'avons déjà écrit plus haut, p. 209, pour la légende d'Ahiqar nos occupations — I
ne nous permettent pas, pour l'instant, de le faire. On cherchera la littérature
relative à l'invention de la Ci'oix dans Rubens Duval, La littérature syriaque,
Paris, 1907, p. 101-103.
SUR LA FÊTE DE LA CROLX. 227

Nous répondons ni l'une ni l'autre. Nous ne fêtons pas la mémoire de


:

la croix, parce que sa mémoire est enfoncée constamment et à toute heure


dans notre esprit Lorsque nous entrons à Téglise, nous la voyons de nos
:

yeux et nous l'embrassons de nos lèvres lorsque nous baptisons et que ;

nous communions, nous faisons souvenir de la croix nous bénissons avec ;

la croix notre nourriture et notre boisson nous signons de la croix notre ;

entrée, notre sortie et notre sommeil.


Nous ne fêtons pas non plus sa dédicace (rénovation), parce que la croix
ne vieillit pas, ne se détruit pas et ne se corrompt pas et ce qui n'endure ;

pas ces choses n'a pas besoin d'être dédié (renouvelé). Si donc nous ne
fêtons ni la mémoire de la croix ni sa dédicace, que fêtons nous aujour-
d'hui? Nous répondons « La mémoire de sa découverte » (1).
:

On demandera pourquoi nous faisons mémoire de la découverte et nous


répondons Pour deux motifs; d'abord pour faire mémoire de la résur-
:

rection du Christ en faisant mémoire de la découverte de la Croix; car


c'est une seule mémoire pour la croix du Christ et pour sa résurrection.
En effet de même que Notre-Seigneur est ressuscité du tombeau après
trois jours, la Croix aussi est sortie de terre trois cents ans après la cruci-
fixion de notre Sauveur; de même aussi que le Christ est sorti du tom-
beau après trois jours, de même aussi sa croix a montré et montrera par
trois fois sa vertu une fois par le moyen de Protonice, une autre fois par
:

le moyen d'Hélène, une troisième fois lorsqu'elle sera portée sur les
épaules des anges et des esprits d'en-Haut, au dernier jour, pour la gloire
de ses adorateurs et la punition des bourreaux (du Christ) et des rené-
gats.En second lieu, nous faisons mémoire de la découverte de la Croix
pour commémorer les bienfaits dont nous avons été gratifiés par son
moyen.
II. Pourquoi, parmi les divers genres de mort, le Clwist a-t-il enduré
pour nous la mort de la Croix?
III. Pourquoi adorons-nous la Croix plus que tout ce qui a rapport à

Vincarnation du Christ plus que la Vierge et plus que le caverne; car


:

nous n'adorons pas ceux-là, ni la crèche, ni le fleuve, ni le reste, mais seu-


lement la Croix?

Ce n'est pas parce que le bois nous ayant chassés du Paradis,


c'est encore le bois qui doit nous y ramener, car la croix n'est
pas formée seulement avec le bois, mais encore avec l'or, l'ar-

gent, l'airain, etc. C'est 1" pour adorer ce que les Juifs ont
méprisé. 2" Parce que la vertu de la croix est plus grande
que celle de tous les autres instruments de l'incarnation. 3° En
reconnaissance de ce que le Verbe de Dieu a pris notre oppro-
bre. 4° Parce que c'est la croix qui montre le mieux l'amour

(1) C'est la fête de « la dédicace des basiliques constantiniennes » qui s'est


changée, de manière impropre, en « dédicace de la Croix » et qui a été remplacée

par « découverte de la Croix ».


228 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

de Dieu envers nous. 5° Parce que c'est un signe de victoire


et un signe de salut. 6° Parce qu'à sa seconde venue, le Christ
sur la croix sera porté sur les épaules des anges. 7" Parce que
les patriarches et les anciens justes ont révéré l'image de la
croix et non celle de la caverne ou de la crèche, etc. 8° Parce
que la croix surtout montre que le Christ est vrai Dieu et créa-
teur des natures, puisque alors le soleil s'obscurcit et les morts
ressuscitèrent. 9" Parce qu'elle nous a ramenés du culte des
idoles au culte du vrai Dieu. 10° Parce qu'elle a relevé notre
nature. 11° Parce qu'en faisant le signe de la croix nous con-
fessons la Trinité.

IV. Eii combien de uXai;, c'est-à-dire de matières, la Croix est-elle figurée


et fabriquée?
Nous répondons En or, en argent, en airain, en fer, en plomb, en
:

pierre, en bois, avec des couleurs et avec les autres objets.

V. Adorons-nous la matière avec laquelle on a fait la croix,


ou bien le signe de la croix? Nous n'adorons pas la matière
ni simplement le signe, mais le signe de la croix sur lequel
nous voyons, par les yeux de l'esprit, le Christ crucifié.
VI. Comment faut-il adorer la croix? Par le moyen du
signe de la croix formé avec les matériaux, nous adorons le
Christ lui-même comme nous le mangeons dans le pain, nous
le buvons dans le vin et nous le revêtons dans le baptême par

l'eau et l'huile : i-^^jl^oo j^io^. pp/o ^cvjl oi\ );v<..-.o . ^ju:^; oii> >.aeL^\3; pp/
)i)^;o vivant ^..•>\ cMi>. C'cst alusl qu'eu baisant la main de Tévêque
nous ne pensons pas au corps, mais à l'ordination qu'elle a
reçue.
VII. Quand on adore le Christ, le signe de la croix est
ado7^é avec lui.
VIII. Différence entre la croix et le crucifié.
IX. Pourquoi faisons-nous le signe de la croix sur nous
du haut en bas et de gauche à droite? C'est pour symboliser
la descente du Verbe de Dieu et notre passage de gauche (ré-
prouvés) à droite (élus).
X. Réponses à huit objections. 1. Celui qui adore la croix

adore les créatures. Pourquoi figurer une croix matérielle,


2.

ne suffit-il pas du culte de l'esprit? 3. Il faudrait du moins ne


pas la faire avec des matières sans valeur comme le bois et
les pierres. 4. En la brisant on diminue son honneur. 5. Pour-
SUR LA FÊTE DE LA CROIX. 229

quoi n'opère-t-elle plus les mOmes prodiges? 6. La Loi défend


de faire des statues. 7. Il est écrit (dans le Deutéronome) :

Maudit celui qui est pendu sur le bois. 8. Comment la croix


qui ne s'est pas sauvée peut-elle sauver les autres?
XI. Vertus de la croix. Elle sanctifie l'huile sainte, le bap-
tême, le pain et le vin, elle chasse les démons, elle donne la
victoire.
XII et XIII. Symboles de la croix dans les livres saints. Les
quatre points cardinaux, les quatre éléments, les quatre sai-
sons, etc.
XIV. Du signe ciue vit le prophète bar Kouzi. Ézéchiel vit
le signe qui protégeait .ceux qui honoraient Dieu, etc.
XV. Quels avantages proviennent de la croix'?
XVI. Pourquoi rélevons-nous des quatre côtés (comme aux
bénédictions du saint sacrement)? Parce que sa prédication a
volé aux quatre points cardinaux.
XVII. Pourquoi la figurons-nous trois fois sur notre per-
sonne (comme à l'évangile)? Pour rappeler la Trinité.

XVIII. Pourquoi crions-nous Kyrie eleison, lorsque nous élevons la croix?


:

Nous répondons que c'est parce que Kyrie eleison signifie « Seigneur, :

aie pitié denous » nous témoignons par là que Dieu le Père s'est occupé
;

de nous et a eu pitié de nous par la croix du Christ, comme l'a dit Paul :

Dieu s'est occupé de nous par la mort de son Fils.


XIX. Pourquoi 7ie fêtons-nous pas la mémoire de la découverte de la Croix
le même jour que les nestoriens, comme nous le faisons pour toutes les fêtes?

Les deux manuscrits de Paris ne portent aucune réponse à


cette question. Il en est de même du manuscrit add. 21 210 du
British Muséum, d'après ce que nous a écrit M. Brooks. Il

semble donc que Moyse n'a pas trouvé de réponse. Les nesto-
riens ont une fête de la Croix le 13 septembre. Cf. p. 246, n. 1.

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230 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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SUR LA FÊTE DE LA CROIX. ' 231

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XX. Comment la Croix fut découverte; par qui et combien de fois. His-
du Livre de l'apôtre Addaï.
toire (tirée)
Après l'ascension de Notre-Seigneur au ciel, Simon alla à Rome et lors-
qu'il prêchait la parole de Dieu, Protonice (1), femme de Claude César,

(1) Ce nom n'est pas expliqué. — La l'orme Protonice qui signifie, d'après
232 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

l'entendit. Tibère avait établi (Claude) le second de son royaume et il

était allé Espagnols qui s'étaient révoltés contre lui. D'après


combattre les
l'audition des paroles de Simon et d'après les prodiges et les miracles
qu'il opérait au nom de Notre-Seigneur, Protonice renia le paganisme et
fut instruite dans le christianisme. Elle tenait Simon en grand honneur
et, lorsqu'elle sut où Notre-Seigneur avait demeuré et avait opéré ses

prodiges, elle désira voir Jérusalem et les endroits oîi Notre-Seigneur avait
fait ses miracles. Elle alla de Rome à Jérusalem avec ses deux enfants,
et, lorsqu'elle arriva à Jérusalem, toute la ville .sortit au-devant d'elle, et

on la reçut avec grand honneur.


Jacques, frère de Notre-Seigneur, était évéque de l'église de Jérusalem.
Lorsqu'il sut pourquoi elle était venue, il alla près d'elle dans le grand
palais des rois de la maison d'Hérode, parce qu'elle y demeurait. Lors-
qu'elle le vit, elle le reçut avec joie, comme (elle l'avait fait) pour Simon,
et il montra aussi des prodiges et des miracles. Elle lui dit « Montre-
lui :

moi le Golgotha et le tombeau et le bois de la crucifixion, w 11 lui répon-


dit « Tout cela est entre les mains des Juifs et ils ne nous laissent ni le
:

voir ni en jouir bien plus, ils nous persécutent pour que nous ne prê-
;

chions même pas le nom du Christ. » Lorsqu'elle apprit cela, elle ordonna
de faire venir aussitôt devant elle Hônià, fils du prêtre Hanan, et Godoliâ,
filsde Caïphe, et Judas, fils de Selloum, qui étaient les chefs et les guides
des Juifs, et la reine leur dit « Livrez le Golgotha, le tombeau et le bois
:

de la croix à Jacques et à ceux qui sont avec lui, et que personne ne les
empêche de faire leur office selon leur coutume. » Lorsqu'il eut été fait
comme elle l'avait commandé, elle alla voir ces lieux et les donner à
Jacques et à ceux qui étaient avec lui. Lorsqu'elle entra dans le tombeau,
elle y trouva trois croix celle de Notre-Seigneur et les deux des larrons,
:

et, au moment même où la reine entra dans le tombeau, avec ses deux

enfants, sa fille, qui était vierge, tomba et mourut sans maladie, sans
souffrance et sans aucune cause. A cette vue, Protonice s'agenouilla en
prières devant Dieu et lui demanda de guérir la jeune fille pour que les
païens et les Juifs ne fussent pas dans la joie. Tandis qu'elle était abîmée

dans sa prière devant Dieu, son fils aîné s'approcha et lui dit « Si ma :

sœur est morte subitement, ce n'est pas pour rien c'est pour que nous ;

connaissions laquelle des trois croix est celle du Christ. Place sur elle le
bois de la croix et elle vivra, et nous saurons ainsi quelle est la croix du
Christ. » Elle le fit; elle pria et elle approcha (sa fille) des croix des deux
larrons et ils ne la ressuscitèrent pas; mais lorsque approcha la croix du
Christ elle revint à la vie ; les Juifs et les païens furent couverts de con-

l'étymologie, < première victoii'e », serait en relation avec « première invention


de la Croix » et présupposerait donc la seconde. Mais on trouve aussi wux^o^ti^
« PétroniceOxford, Marsh. 13, fol. 243^, qui se traduirait par « victoire de
»,

Pierre ». —
Le syriaque défigure d'ailleurs souvent les mots grecs, c'est ainsi
que Periinax est rendu, Michel, Chronique, I, 185, par Protonicus. On peut
donc encore rapprocher Protonice de Bérénice ou Véronique, et Patronice de
patricienne.
SUR LA FETE DE LA CROLX. 233

fusion; la reine fut remplie d'une grande joie, elle prit la croix du Christ,
elle la donna à Jacques et elle ordonna de bâtir une grande église sur le
Golgôtha et le tombeau, et beaucoup crurent dans le Christ à cause de ce
prodige.
Protonice se rendit alors à Rome et raconta devant Claude César tout
ce qui avait été fait pour la mort de sa fille et sa résurrection.
Claude, en apprenant cela, ordonna de chasser les Juifs de Rome et de
l'Italie. Protonice raconta aussi cela à Simon Pierre et Jacques l'écrivit et

le fit tenir aux apôtres, ses collègues; ceux-ci, de leur côté, écrivirent et
firent connaître tout ce que le Christ avait fait par leurs mains. Addaï
écrivit cette histoire.

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234 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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XXI. Quelqu'un demandera comment les Juifs prirent le bois de la Croix,


V enterrèrent et le cachèrent sous terre; et d'où Hélène le fît sortir et à l'aide
de qui.
Nous disons que cela eut lieu au temps de Trajan, roi impie qui parta-
geait l'erreur des Juifs il ordonna de mettre à mort tous ceux qui appar-
;

tenaient à la religion de Jésus nommé le Christ il éleva donc la corne ;

des Juifs et ils Simon, fils de Cléophas, évêque qui


se soulevèrent contre
dirigeait à cette époque l'église de Jérusalem ils le firent beaucoup souf-
;

frir et ils lui prirent la croix que Protonice, femme de Claude César, avait

donnée à Jacques ils l'enfoncèrent dans la terre et la cachèrent pour que


;

les chrétiens ne pussent l'adorer. Ce Simon était fils de Cléophas il endura ;

de nombreux tourments de la part des Juifs et il termina sa vie sur la


croix; il vécut cent vingt ans. Sur l'ordre du tyran de cette époque, les
Juifs prirent la croix et l'enterrèrent à vingt coudées de profondeur, et
elle resta cachée dans la terre depuis le temps de Simon, fils de Cléophas,
jusqu'aulemps de l'évêque Judas, aux jours duquel la croix du Christ monta
pour la seconde fois durant (le pontificat de) quinze évèques, qui s'élevèrent
;

de la circoncision à Jérusalem, à savoir Jacques, frère de Notre-Seigneur


: ;

Simon, fils de Cléophas; Josèphe (lôsippos) Zachée: Tobie; Benjamin; ;

Jean; Matthieu; Philippe; Denys; Justus: Lévi; Ephrem; Joseph; et le der-


nier des quinze qui est Judas, lequel fut nommé Cyriaque, à l'époque
duquel' la croix sortit seconde fois. Voilà comment le
de terre pour la
peuple maudit des Juifs prit la croix de Notre-Seigneur des mains de
l'évêque Simon et la cacha dans la fosse de vingt coudées qu'il fit.

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SUR LA FÊTE DE LA CROIX. 235

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236 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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SUR LA PÈTE DE LA CROLX. 237

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238 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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oj!S^,jbM y^l ^y-JBOi OQ-*/ ).^9a3 ^ * I mO i

XXII. Seconde découverte de la croix par le moyen d'Hélène, mère de


Constantin, l'empereur victorieux.
La septième année du règne de l'élu Constantin, au mois de janvier,
de nombreuses troupes de barbares se réunirent sur le fleuve nommé
Danube, qui est le Nil; ils voulaient le traverser et dévaster les villes
SUR LA FÊTE DE LA CROLX. 239

jusqu'à l'Orient. Lorsque Constantin apprit qu'une grande troupe de bar-


bares s'était réunie, il campa en face d'eux sur la rive du fleuve et les
empêcha de passer. Des troupes innombrables de barbares se réunissaient
contre Constantin et, lorsqu'il les vit, il était en grand danger et rempli
d'inquiétude. La nuit avant l'aurore où ils devaient livrer combat, au
milieu de la nuit, il vit une vision grande et admirable la lumière grande :

et éclatante d'une croix qu'un ange tenait dans le ciel et qui éclairait la
face de toute la terre, et il y avait sur elle des lettres écrites avec des
astres, dont la lecture lui indiquait : « Par ce signe tu vaincras. »

Lorsque Constantin vit cette apparition, il s'éveilla et fut saisi d'une


grande crainte il se demandait en lui-même Duquel des dieux est le
; :

signe qui m'est apparu ? 11 appela aussitôt les chefs de son palais et leur
raconta la vision qui lui était apparue du ciel, et ceux-ci, lorsqu'ils l'en-
tendirent, furent dans une grande crainte et tremblement. 11 commanda
alors de faire l'image de ce signe qui lui était apparu, pour qu'il allât
devant lui durant la guerre contre les barbares. Lorsqu'on lui eut fait
l'image qu'il avait vue, c'est-à-dire une croix, il marcha contre les bar-
bares et engagea la lutte et ils furent broyés devant lui et ils ne purent

lui résister; il les frappa d'une plaie grande et très forte; quant à ceux
qui restèrent, (les troupes de Constantin) les jetèrent dans les fers et les
emmenèrent avec eux à Rome.
Peu après, l'empereur réunit les prêtres des dieux il leur montra ce ;

signe et il leur dit « Duquel des dieux est ce signe? » Ils lui dirent
: :

« Ce signe n'est pas des dieux terrestres, mais c'est une vertu céleste. Ce
signe a passé jadis sur les temples des dieux et ils sont tombés et ils ont
été détruits. »

A cette époque, les chrétiens étaient nommés nazaréens ; ils s'appro-


chèrent de l'empereur et lui dirent : « Nous t'en prions : le signe qui t'est
apparu est celui de Dieu. » Lorsque (l'empereur) l'eut entendu,
de Jésus, fils

il fit appeler Mar Eusèbe, évêque de Rome, et il fut instruit par lui de la

venue de Jésus au monde. Il crut aussitôt et il fut baptisé avec sa mère et


beaucoup de gens de son palais, et ils se réjouirent d'une grande joie.
Plus tard, l'empereur envoya sa mère au pays de Judée, accompagnée
d'Eusèbe, d'autres évêques et d'une armée nombreuse, pour chercher le
bois de la croix. Entre la résurrection du Christ et la découverte de la
croix pour la seconde fois, deux cents ans et une année se sont écoulées (1).
Hélène partit et alla à Jérusalem au mois d'août. Le 28 de ce mois, elle
arriva à Jérusalem; on la reçut avec grande joie et elle s'assit dans le
palais impérial. Peu après, elle réunit les Juifs qui étaient aux alentours

(1) Cette date est inexacte. On la trouve aussi dans le grec édité par J. B.

Aufhauser, Konstanlins Kreuzesvision, Bonn, 1912, p. 21. Le manuscrit grec 1631


de Paris, fol. 52 v, porte « 230 ans après la passion » et le ms. grec 1556, fol. 188,
porte « 233 ans ». On trouve encore cette dernière leçon. Anal. BolL, t. XVII

(1898), p. 414. — Pour justifier 201, il faut supposer que c'est le temps écoulé
depuis l'enfouissement de la croix, sous Trajan, vers 117. Le ms. syriaque add.
14644 du British Muséum fixe l'arrivée d'Hélène à Jérusalem au 28 mai 351.
240 REVUE DE l'orient CHRîÎTIEN.

et elle leur adressa des menaces redoutables (s'ils ne lui remettaient pas
la croix). Ils allèrent tenir conseil ensemble ne voyaient pas de
et ils

moyen de lui répondre, lorsqu'ils choisirent l'un d'eux nommé Judas qui
lui dit : « Zachée, aïeul de Simon mon père, a dit à mon père : Sache,
mon lorsqu'on cherchera la croix sur laquelle a été crucifié Jésus,
fils,

indique-leur la place où elle est pour qu'on ne te- mette pas à mort. "Voilà
l'ordre que m'a donné mon père Simon, d'après les paroles de .son aïeul
Zachée. » Ce Zachée est Nicodème qui alla trouver Notre-Seigneur durant

la nuit, et Etienne est le fils de Zachée.


Lorsqu'ils eurent sorti la croix, Hélène la prit, elle l'incrusta d'or et de
pierres précieuses, elle lui fit un reliquaire d'argent et elle l'y plaça, et

elle bâtit une église à l'endroit qui est nommé Golgotha. Lorsque Judas
recommanda à l'évèque qui était à Jérusalem au
eut été baptisé, Hélène le
moment de son baptême. Lorsque cet évêque mourut, la bienheureuse
Hélène appela Eusèbe et, sur son conseil, il fit (Judas) évêque; son nom
fut changé et il fut nommé Cyriaque.
La bienheureuse Hélène appela Cyriaque qui était devenu évêque et

elle lui dit Mon désir s'est accompli; mais je voudrais maintenant les
: «

clous; mon cœur ne sera pas tranquille avant de les avoir trouvés. » Judas
se rendit à l'endroit nommé Golgotha et il y invoqua (Dieu) avec grande
componction, lui et le peuple qui était à Jérusalem. Voilà qu'un éclair
grand et puissant brilla sur l'endroit où l'on avait trouvé la croix, au point
que sa lumière l'emportait sur celle du soleil, et les clous qui avaient été
enfoncés dans le corps de Notre-Seigneur apparurent et leur aspect était
celui de l'or très brillant. Ils apparaissaient ainsi dans la terre pour que
chacun crût et dît « Maintenant nous avons connu celui qui a été cru-
:

cifié. » Judas les recueillit avec soin et les porta à la pieuse reine Hélène.

Lorsqu'elle les genoux, inclina la tête à terre et les


vit, elle plia les
adora; puis, remplie qu'elle était de la sagesse et de l'intelligence de Dieu,

elle se demandait instamment ce qu'elle pourrait en faire. La grâce de


l'Esprit, qui avait éclairé son intelligence pour lui faire connaître la voie
de la justice, lui inspira d'en faire ce qui resterait en souvenir aux géné-
rations futures et que le prophète avait prédit depuis longtemps. Elle fit

venir un homme fidèle beaucoup rendaient témoignage, et


et habile, à qui
elle lui dit « Accomplis l'ordre de l'empereur et ne révèle pas l'ordre du
:

roi prends-moi ces clous et fais-en un frein pour le cheval de l'empereur


;

pour qu'il lui soit un fer invincible contre tous ses ennemis, car la vic-
toire appartient à l'empereur, il aura la paix après les guerres et le mot
du prophète s'accomplira lorsqu'il dit En ce jour le frein du cheval sera
:

nommé : sainteté au Seigneur (Zach., xiv, 20) ».


La bienheureuse Hélène augmenta à Jérusalem la foi de Notre-Sei-
gneur; quand elle eut tout terminé, elle excita une persécution contre les
Juifs pour les chasser de la Judée. La grâce qui fut donnée à l'évèque
Cyriaque augmenta au point qu'il put chasser, par sa prière, le campe-
ment des démons et guérir toutes les maladies. La bienheureuse Hélène
donna de nombreux présents à l'évèque pour secourir les pauvres et elle
mourut en paix, en commandant à tous ceux qui aiment le Christ Notre-
SUR LA FÊTE DE LA CROLX. 241

Seigneur, hommes
femmes, et de faire mémoire de la croix chaque année
le 14 septembre, et tous ceux qui aiment la croix n'oublient pas le jour
illustre de sa mémoire. Qu'ils aient part dans le royaume du ciel avec la
Mère de Dieu et avec tous les justes et les saints qui ont plu (à son Fils) ;

à lui et à son Père et à l'Esprit vivant et saint, gloire, honneur, adoration


et exaltation de toute bouche dans les siècles des siècles. Amen.
Fin du discours sur Vinvention de la croix. Priez, avec abondante cha-
rité, pour Jean., fils du chorévêque Job, qui a écrit selon sa force.

Appendice.

I. Note sur le manusciHt syriaque iôl. —


Ce manuscrit de
Paris, écrit en l'an 1001, contient un recueil d'anciens canons
pour les principales fêtes de l'année (voir les bréviaires). « L'or-
dre de la fête de la sainte croix » occupe les feuillets 158 à 161.
Il n'est d'abord question que de l'adoration de la croix, de la
vision de Constantin, d'Hélène qui a porté la croix; enfin,
fol. 161, il est dit que les Juifs « avaient caché la croix du Sei-
gneur sous la terre », mais que Constantin la fit briller aux
quatre points cardinaux. « La mère de l'empereur fit dire à son
fils : Reçois la croix de ton Seigneur. L'empereur sortit et reçut
la croix avec joie; il inclina la tête et il l'adora... Qu'elle était
belle, la Par ce signe tu vaincras... Qu'elle
parole de Jésus :

était belle la parole de la pure Hélène lorsqu'elle portait et


élevait la croix lumineuse et qu'elle criait et disait Béni celui :

qui nous a sauvés par sa croix ». En somme on ne trouve, dans


cet office, aucun des traits caractéristiques de la découverte
de la croix par sainte Hélène, mais seulement le fait lui-même.
II. La découverte de la croix d'' après le manuscrit grec J586

(fol. 190^).
Nous ne connaissons sans doute pas toutes les légendes qui
ont éclos autour de la découverte de la croix; un manuscrit
grec de Paris du xii'' siècle nous en a conservé une qu'il y a
intérêt à analyser pour donner une idée de ce qu'elles ont pu
être(l). C'est une histoire de la découverte suivie d'une lettre
écrite par un « hébreu » à l'un de ses amis (2).

Le manuscrit débute par un synaxaire et les dernières pièces ont encore


(1)
le même caractère, car toutes sont accompagnées de la date du jour où elles
doivent être lues. On lit au fol. 151 (S. Etienne), 2 août; au fol. 157 (sept dor-
mants d'Éphèse), 23 octobre; au fol. 170, 15 août; au fol. 179% 8 sept.; enfin au
fol. 190% au haut du texte que nous résumons, on lit 14 sept.

(2) Cette lettre se trouvera résumée à la fin pour nous apprendre d'où vient

ORIENT CHRÉTIEN. IG
242 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

la-opia c-uYYpaŒSÏo-a xapà é6pa(ou Tivbç àpyœ.o\i ot' £7:i(7TOÀ^ç sîç œiXov-

Tb §£ viv Trep'. tyJç supso-swç toD Qstou o-iaupoQ o Xo^oç cf/;Y"'(aa(76ai

iSouAstau
L'empereur Constantin fait venir sa mère de Rome à Cons-
tantinople. Elle lui dit qu'une vision divine lui a commandé
d'aller à Jérusalem pour y découvrir la croix et y manifester
les saints lieux. Elle va à Jérusalem avec une grande quantité
d'argent et des troupes. Les Juifs avaient enterré la croix, son
support et les clous; mais la lance, l'éponge et le roseau avaient
été cachés par les fidèles. Les Juifs avaient bâti un temple
d'idoles sur l'endroit où mais Dieu y
était la croix, fit pousser
la plante odoriférente aux malades qu'on
et utile nomme le

basilic: les Juifs ne cessent pas de raser et de fouler le terrain,

mais la plante y pousse toujours.


Hélène trouve le tombeau et la croix le 22 avril (l'auteur
songeait peut-être au 22 mai) avec l'aide de l'évêque Judas
Cyriaque, martyrisé sous Julien avec Anne, sa mère. Elle cons-
truit un beau temple sur le Golgotha et elle y met la croix.
Le 14 septembre, lorsque la multitude remplissait le temple,
voilà que le toit du temple s'ouvre subitement et que la
sainte croix s'envole et monte jusqu'au ciel, pendant que le
peuple criait Kyrie eleison. Le support de la croix reste seul
dans le temple. Ainsi s'accomplit la parole Exaltez le Sei- :

gneur notre Dieu et adorez le support de ses pieds parce


qu'il est saint. C'est pourquoi le grand Éphrem, le catéchiste
du désert, lorsqu'il loue le patriarche et beau Joseph, dit que
le Christ viendra une seconde fois avec la croix même sur

laquelle on l'avait cloué et montrera la place des clous (1). La


bienheureuse Augusta (Hélène), craignant que le support ne

le bois de la croix. Elle est analogue à quelques légendes orientales, par exemple
à celle qui raconte la transmission des 30 deniers de Judas, cf. Rubens Duval, La
littérature syriaque, Paris, 1907, p. 107.
(1) Cf. Opéra omnia, trad. Vossius, Anvers, 1619, p. 489 Quando venerit Domi-
:

nus in nubibus aeris ... crucem suam resplendentem oslcndet crucifixoribus suis;
agnoscentque ipsam crucem, et Filium Dei a se crucifixum. —
Saint Jean Chryso-
stome dit aussi que la croix a été emportée au ciel par le Christ, P. G., t. XLIX,
p. 403, 413; P. 0., t. VI, p. 226, ce qui ne l'empêche pas d'écrire, en l'an 387, que
« tous vont voir le bois même sur lequel le corps a souffert et a été crucifié, et
SUR LA FÊTE DE LA CROIX. 243

fût aussi enlevé au ciel, ordonna à l'évèque Macaire (plus haut,


l'évoque était Judas-Cyriaque; il y a ici un mélange de deux

traditions), de le couper et de le disposer en la forme de la


croix qui venait d'être enlevée. Cette croix, faite avec le sup-
port, fut prise plus tard par les Perses et Héraclius la leur re-
prit(1). Un clou fut mis dans le frein du cheval de Constantin

pour accomplir le mot du prophète; un autre fut mis dans son


casque et les deux autres sur la stèle que les Romains avaient
élevée à Constantin, dans la ville de Constantinople, sur la
grande colonne du forum, en souvenir de leur délivrance de
Maximin. Hélène construisit en Palestine des hôpitaux, des
asiles et des monastères.
D'Adam à la naissance du Christ,
il y a 5.500 ans; la vie du

Christ a duré 33 ans de l'ascension à la découverte de la croix


;

il y a 319 ans; ce qui fait en tout 5.852 ans depuis Adam. Hélène

mourut à 80 ans; elle fut enterrée dans le temple des saints


Apôtres. Après sa mort, Athanase alla faire la dédicace des
temples de Sion.
Après la mort de Germain de Constantinople, Eusèbe de
Nicomédie fut nommé évêque de la capitale et l'empereur
l'envoya avec Athanase pour faire la dédicace. Durant la route,
on accusa Athanase, et Eusèbe songeait à le déposer, mais
Athanase arriva à Jérusalem, fit la dédicace, puis il alla trouver
l'empereur, se justifia et fut rétabli sur son siège. Le bois de
la croix était « le pin maritime, le cèdre et le cyprès ».

Si l'on demande à l'auteur d'où vient le bois de la croix et


où il a poussé, il n'a trouvé aucune histoire là-dessus. Ce n'est
qu'à Beyroutqu'o>i lui a montré une lettre cUun ancien Hébreu
à l'un de ses aynis faisant mention du bois. Elle porte :

11 y a en Palestine deux fleuves qui s'unissent, l'un se nomme

lor et l'autre Dan. Abraham, passant près du confluent des deux


fleuves, y trouva uîi pasteur qui pleurait une grande faute. Il
lui dit « Pour savoir si Dieu te pardonne, apporte-moi trois
:

tisons (-rpciç o'Skzùq) ». Abraham les planta à un demi-stade des


fleuves et commanda à cet homme de les arroser durant qua-

beaucoup eu portent au cou une petite particule enchâssée dans l'or ». P. (!.,

t. XLVIII, p. 826.
(1) L'auteur vivait donc après Héraclius. — Nous avons dit que le ms. est du
xu" siècle.
244 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

rante jours. « S'ils verdissent dans cet intervalle, dit-il, tu


sauras que Dieu t'a pardonné. Les trois tisons poussèrent
»

des feuilles et l'homme les porta au grand Abraham, près du


chêne de Mambré; « les trois tisons qui avaient chacun leurs
propres racines et dont les têtes divergeaient s'étaient unis
par le milieu et ne pouvaient plus être séparés ». —
Il y en a

qui disent que c'est le bâton du prophète Elisée par lequel les
eaux devinrent salées, mais c'est inexact, parce que ce bâton
ne montre qu'un bois et une forme. Dans la construction du —
temple de Salomon, ce bois plut aux constructeurs et il fut
porté dans le temple. On ne put l'y employer, car on le trou-
vait ou trop long ou trop court, et Salomon comprit que c'était
un fait voulu par Dieu, aussi il mit ce bois dans le temple pour
le soulagement de ceux qui y venaient. Lorsque Salomon fit

visiter le temple à la sibylle Erythrée (t^ èpuôpéa atôuXÀ-fi), comme


ils étaient assis tous deux sous cet arbre, la sibylle lui dit :

« bois trois fois heureux, sur lequel sera placé le roi et sei-
gneur. » Salomon fit donc placer sur cet arbre trente couronnes
d'argent pur, qui y restèrent jusqu'au temps du Christ. On
raconte que Judas demanda ces couronnes pour Uvrer le Christ
« à nos pères » ; après sa mort, elles furent mises à nouveau
dans le temple. L'arbre restait donc dépouillé des couronnes;
lorsque ceux qui fabriquaient les croix en eurent besoin, ils en
firent la croix du Christ, et la prophétie de la sibylle s'accom-
plit. Voilà ce qui était écrit dans la lettre du Juif.
L'auteur reprend ensuite sa narration (il faut lire le fol. 197
avant 196) : Puisqu'il est amené à parler de « Sainte Sion », il

dira ce qu'il a vu de ses yeux (ce passage gagnerait donc à être


traduit à Jérusalem). L'auteur semble dire qu'entre la ville et
le mont Sion situé à l'est, il y avait une petite plaine dans
laquelle se trouvaient le Golgotha, le Lithostrotos, le jardin, le
tombeau du Seigneur et la maison de Jean le théologien dans ;

cette plaine on retrouva six tours, les seules qui restaient de


celles construites par David. Hélène couvrit cette plaine de
constructions et y enferma un peu de la montagne et les lieux
qui étaient en dehors de Jérusalem, et elle donna à cette ville
le nom de Sion, non seulement à cause de la montagne de ce
nom, mais encore à cause de la maison de saint Jean.
Jacques et Jean, fils de Zébédée, avaient leur maison près du
SUR LA FÊTE DE LA CROIX. 245

grand prêtre Caïphe. Ils la vendirent à Caïphe et allèrent habi-


ter hors de la mont Sion. C'est là que Jésus
ville, près du
envoya chercher l'àne et l'ànesse et qu'il fit préparer la Pàque ;

c'est là qu'il apparut aux apôtres, les portes étant fermées c'est ;

là que le Saint-Esprit descendit et que la Sainte Vierge demeura

après la Passion. C'est cette maison qu'Hélène changea en un


beau temple et qu'elle nomma sainte Sion.
Vient ensuite, fol. 196, 198, etc., la vision de Constantin,
comme plus haut, mais l'histoire de la découverte de la croix à
l'aidede Judas est très allongée.
Essai de synthèse.
III. —
Le saint Sépulcre a été trouvé
vers l'an 326. 11 semble donc que la vraie croix ou était déjà
trouvée ou devait être trouvée à cette époque; car elle devail
être le plus bel ornement des basiliques élevées par Constantin
en souvenir de la Crucifixion. Certaine légende allait raconter
(ms. 1586) que la vraie croix était remontée au ciel et que
celle de Jérusalem avait été construite sur l'ordre de sainte
Hélène. Durant la seconde partie de ce iv" siècle, l'école
d'Édesse qui avait reçu une forte impulsion de la part de
saint Éphrem et de ses disciples, et qui cultivait tous les
genres littéraires, en particulier la poésie, constituait son
ancienne histoire en changeant de plan des événements plus
récents elle transportait par exemple à Abgar le Noir au
:

i""'" siècle ce qui n'était vrai en partie que d'Abgar le Grand au

m"; par le même procédé, elle était amenée à transporter


à Claude et à Protonice au i" siècle ce qui n'était vrai en
partie que de Constantin et d'Hélène au iv"; ainsi fut cons-
tituée la partie de la légende d'Addaï traduite plus haut au
chapitre xx. Le souci de mettre ce roman en un certain accord
avec la vérité historique, combiné avec le bruit fait autour
d'une apparition de la croix à Jérusalem le 7 mai 351 (Lettre
de Cyrille à Constance) (1), a fait naître — en Orient encore —
(1) Le ms. du British Muséum, add. 14528, du vi' siècle, fol. 191, montre bien
la confusion qui s'était produite entre la vision de Constantin et celle de la croix
à Jérusalem au 7 mai, au temps de saint Cyrille : « Le 7 du mois de mai au
jour où la sainte Croix apparut dans à l'empereur fidèle, le bienheureux
le ciel

Constantin, depuis la troisième heure dans le jour jusqu'à la sixième, nous fai-
sons mémoire en ce jour de la sainte Croix et on lit alors ces lectures 1° le :

psaume 97 de David avec le répons « les cieux ont montré sa justice


: ». Pre-

mière leçon : Lettre qu'écrivit l'évèque de Jérusalem au bienheureux Constantin,


246 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

la légende de la lutte de Constantin et des barbares près du


Danube de la découverte de la croix par sainte Hélène
et
avec Vaide de Judas Cyriacus. C'est ce que nous avons traduit
plus haut au chapitre xxii. Ces deux légendes ont d'abord vécu
séparées; l'Occident n'a jamais accepté que la seconde, mais
quelques écrivains occidentaux (Rufm, Paulin de Noies, Sozo-
mène) ont modifié la seconde légende en y introduisant quel-
ques traits empruntés à la première. Enfin l'Orient qui adop-
tait au même titre les deux légendes a fini par les mettre bout

à bout en les soudant à l'aide d'un chapitre de ty^ansition


(supra, ch. xxi); l'Orient encore complétait bientôt l'histoire
de Judas Cyriaque en racontant longuement comment il fut
martyrisé sous Julien l'Apostat. Les textes syriaque, copte et
éthiopien de cette dernière légende {Martyre de Judas Cyria-
que) ont été édités et traduits par M. I. Guidi dans ROC, t. IX
et XI (1904 et 1906) (1).

F. Nau.

empereur victorieux. Deuxième leçon de l'Apôtre; lettre aux Galates, cf. \V.
:

Wright, Catalogue of syriac m.ss., p. 177. —


Blême confusion chez Al-Birouni,
P. 0.,X, 306; cf. 312, 328.
(1) Georges d'Arbèles, auteur nestorien du x" siècle, place la découverte de la
croix le samedi, 13 septembre 629 des Grecs (318); elle fut connue le lendemain
14 septembre lors de la résurrection du mort. D'ailleurs, le 14 septembre solaire
tombe le 20 du mois lunaire de septembre. Les nestoriens fêtent l'invention
(13 sept.) et non la manifestation (14 sept.), cf. Expositio officiorum Ecclesiae,
trad. II. ConnoUy, Paris, 1911, p. 84-7.
CÀTÀLO&UE
DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS
DES BIBLIOTHÈQUES ET MUSÉES DE PARIS,
DES DÉPARTEMENTS ET DE COLLECTIONS PRIVÉES

Par M. Chaîne

X
Collection Marcel Cohen.

1.

Salam à Takla Hajmanot et à Notre-Seigneur.

Les deux salcim renfermés dans ce volume appartiennent


au genre malkee. FoL 1. A Takla Hâjmânot : rtA9" •
A^T-rt'V
h •
flïAA^^h •
Ï\T\\C^ •••• — Fol. 36. A Notre-Seigneur en
croix : rtA9" •
M\H\Ù ftî^h'-
: HA,^ïin- •
i'^H'^i- « En geez.

Sur le fol. 62, qui avait été laissé en blanc, une prière magique a été
ajoutée. Le but de cette dernière est de préserver de tout accident un
animal qui s'est échappé. En amharique.

XIX' siècle; parchemin; 0"',09 sur 0"',065; 63 feuillets; 10 lignes; reliure


indigène.

2.

Apocalypse de la Vierge.

Version amharique de l'ouvrage geez de ce nom.


(1) Voy. supra, p. 3.
248 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Le nom de la Vierge, qui devait être écrit en rouge, a été omis à partir
du feuillet 25.

xix" siècle; parchemin; 0",10 sur 0"',07; 58 feuillets; 13 lignes; reliure


indigène.

Le Cantique de la fleur et les Lamentations de la Vierge.

1. — Fol. Le Cantique de
1. la fleur.
2. — Fol. 40. Les Lamentations delà Vierge.
.3. — Fol. 53 Salam l'ange gardienv°. à : fy/if^ ; Ah • oo^h

4. — Fol. 54 y". Prière commençant par ces mots : flft^wi : }y

'IH.K'flrh.C î 4»^*^*^ : h'i(\^ •


^"l^r • etc. On la nomme
parfois « le glaive de la divinité » rtj&<<. • ooM\^ «

xix' siècle; parchemin; 0"',12 sur 0'",08; 56 feuillets; 18 lignes; reliure indi-
gène. En geez.

4.

Psaumes et Cantiques.

xix" siècle; parchemin; 0™,12 sur 0'",09; 120 feuillets environ; 19 lignes; mau-
vaise écriture; reliure indigène. En geez.

5.

Hymnes et prières.

1. — Fol. 1. Prière pour les céréales.


2. — Fol. 3. Malkee en l'honneur de la Vierge :
rtA9" • rtA

r •
a-hVk: : ftrn. --
rh'P-H •••

3. ~ Fol. 21 v°. Prière magique de l'aile droite de saint Michel,


appelée W\l\ :••

4. — Fol. 22. Malke'e en l'honneur de Notre-Seigneur : rtA

r •
A-Hlfl^ ! iirïl \\ao : aDd^^ î H^je.rh.fr «

Les deux malke''e seuls sont écrits en geez.

xix" siècle; parchemin; 0"',09 sur0'",06; 42 feuillets; 16 lignes; reliure indigène.


CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS. 249

6.

Chronique des rois d'Ethiopie.


1. — Fol. 1. Malke'e en l'honneur de l'Archange Raphaël :

2. — Fol. 3. Malke'e en Thonneur de Gabra Manfas Qedus :

(ï^r ' AîT^rt^h • aod^^ : 'lie : CDlD-^Ji «


3. — Fol. 6. Chronique des rois d'Ethiopie. Cette histoire
qui commence à Adam se termine à la mort du roi lohannes
(1889).
4. — Fol. 40 v°. Histoire de Menilek I, 'Ebna ^Elhakiyn, fils

de Salomon et de de Saba.
la reine
5. — Fol. 45. Malke'e en l'honneur de l'Archange Gabriel.

Les deux compositions historiques sont en amharique; les autres sont

en geez.

XIX' siècle; papier; 0'",10 sur 0"',16; 51 feuillets; 17 lignes.

7.

Recueil de prières magiques.


xix' siècle; papier; 0"',16 sur 0™, 10; 35 feuillets; 17 lignes. En amharique.

8.

Rituel de Pénitence.

Formulaire de confession, en amharique.


Copie de 1911; papier; 8 feuillets; 0">,115 sur O'-jlSô.

9.

Mélanges religieux.

1. — Fol. 4. Extrait de l'évangile de saint Luc : Cantique du


Magnificat, i, 46.
2. — Fol. 11. La Doctrine des Mystères : ^9°VC'l'' '
'ïfl'
250 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

3. — Fol. 17 v°. Prière magique de l'aile droite de saint


Michel. Voir plus haut, n° 5, fol. 22 v°.

Sur le fol. 2 vo, on a ajouté rinscription magique de l'aile gauche de


saint Michel. — Les deux premières prières de ce manuscrit sont en geez.

xix' siècle; parchemin; 0™,06 sur 0'",035; 18 feuillets; 10-12 lignes; reliure indi-

10.

Mélanges religieux.

1. — Fol. 3. Anaphore de la Vierge ou de Cyriaque de


Benhesâ.
2. — Fol. 28. La Doctrine des Mystères. Même ouvrage que
celui du 11° 9, fol. 11.
3. — Extrait de l'ouvrage désigné sous le nom de Cérémonial
ecclésiastique, ^C'ii' '
fli'ï'
'
hCft't^^ « Cette composition
traite à la fois de questions disciplinaires et liturgiques, ainsi
que du sens symbolique de certaines cérémonies et de certains
objets servant au culte.

Sur les feuillets de garde du début, on a ajouté, fol. 1, une note sur la
liturgie; fol. 2, un dessin représentant la Vierge. Les deux premières
pièces sont en geez.

XIX' siècle; parchemin; 0"\09 sur 0",075; 57 feuillets; 12-14 lignes; reliure
indigène.

11.

Malke'e de la langue.

tm^Tnh • Ml •'-

Invocations disposées suivant les lettres de l'alphabet. i»<^'î

e-JVb n/hA'Bh
••
wa-^'^y-i' lirU ••
h^ « voir supplé- • •

ment au catalogue des tnanusants éthiopiens de H. Zoten-


berg, nM77.

Ce manuscrit a été rédigé sous la forme d'un livre minuscule, pour


servir d'amulette. En geez.

xix" siècle; parchemin; 0™,05 sur 0°',035; 38 feuillets; 8-10 lignes; reliure
indigène.
CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS. 251

12.

Mélanges historiques.
1. — Fol. 5. Histoire des Gallas.
2. — Fol. 18. Le livre d'Axoum.
3. — Fol. 45. Histoire de Menilek I. Même ouvrage que celui
qui est cité plus haut, sous le n° 6, fol. 40 v".

4. — Fol. 52. Tableau de Falphabet geez.


5. — Fol. 53. Tableau du même alphabet disposé suivant
Tordre de l'alphabet hébreu et syriaque et appelé pour cette
raison Abugidâ, /\ft-T,^ : C'est Vabgad hawwaz des Arabes,
•I» j^f. Début de la première Épître de saint Jean, qui est le

livre de lecture des commençants en Abyssinie. Voir n'' 19.

6. — Fol. 38. Recueil de poésies geez et amhariques.

Voir pour V Histoire des Gallas et le Livre d'Axoum, leur comparaison


avec les textes déjà édités, l'étude qu'en a faite M. Marcel Cahen dans son
Rapport sur une mission linguistique en Abyssinie (1910-1911). Extrait des
Nouvelles Archives des Missio7is scientifiques, nouv. série, fasc. 6, p. 22.

Copie de 1911; papier; 0"',2o sur O",!?; 66 feuillets; 18-20 lignes; cartonnage.

13.

Mélanges religieux.

1. — Fol. 1. Prière du matin, avec différentes prières pour


être récitées dans le cours de la journée.
2. — Fol. que la Vierge récita au Golgotha le 24
42. Prière
du mois de Smiê. Composition mêlée de récits de miracles et
d'invocations magiques. Voir R. Basset, Les Apocryphes
éthiopiens traduits en français, V.

.\ix° siècle; parchemin; 0'",125 sur 0",095; 44 feuillets; 2 colonnes; 15 lignes;


reliure indigène. En geez.

14.

Prière de la Vierge au Golgotha.

Même ouvrage que celui qui est décrit sous le numéro pré-
cédent.

A l'intérieur de ce volume se trouve un petit cahier^détaché — papier ;


252 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN,

0'",08 sur 0"%06; 8 feuillets — contenant quelques prières avec des notes
d'un scribe.

xix" siècle; parchemin; O'»,!^ sur O^jOS; 14 feuillets; 19 lignes; mauvaise


écriture; reliure indigène.

15.

Recueil d'antiennes liturgiques.

Fragment de Fantiphonaire aD']\*}(\ .•


^^ s Les différents
chants contenus dans ce fragment appartiennent aux fêtes du
début de l'année. En geez.

Trois feuillets, intercalés dans le présent manuscrit, fol. 5-7, sont


occupés par un rituel de la Pénitence appelé <n»îVWi<{. •
*£-C « En geez.

XIX» siècle; parchemin; 0'^,\A sur 0"',12; 36 feuillets; 2 colonnes; 16 lignes.

16.

Chronique d'Ethiopie. Lexique geez-amharique.


1. — Fol. 1. Histoire abrégée d'Ethiopie, en amharique,

rédigée par le dabtarâ Ato Atmje vivant actuellement à Harar.


2. — Fol. 72. Lexique geez-amharique, rt*Pftfl>*
*•'•

Un fragment de la Chronique d'i/o Atmje a été publié par le professeur


I. Guidi, dans Milteilungen des seminars fur Orientalische Sprachen,
Berlin, X, 2, p. 180.

La copie de la Chronique est datée de 1877 (1885); papier ;


0'",22 sur 0'",19; 130
feuillets; 23 lignes.

17.

Adresse à Menilek II.

Après avoir longuement célébré l'Empereur, cette pièce, en


vers amhariques, se termine par une supplique adressée à sa
générosité.

xix° siècle; papier; 0"',22 sur O^fil ; 3 feuillets écrits seulement au recto.

18.

Histoire de Dabra-Warq.
Courte notice sur le monastère du Godjam et ses abbés, en
amharique.
CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS. 253

XIX" siècle; papier; 0"',irj sui'O',11; un feuillet: 17 lignes.

19.

Tableaux de lecture.
Recueil des quatre principaux exercices de lecture à l'usage
des enfants des écoles.
1. — Tableau de l'alphabet geez.
2. — Tableau de l'alpliabet amharique.
3. — Tableau de l'alphabet geez d'après la disposition des
lettres de l'alphabet hébreu, a6w^«'ciJâ, KlbT.^ s J^!.
4. — Chapitre i, 1-7, de la première Épître de saint Jean.

Pour apprendre la lecture ("Vn-fl •), l'enfant, tenant l'alphabet (««.^ A :


)

d'une main et une baguette de l'autre qui lui sert à marquer la lettre
qu'il doit lire, est exercé d'abord à épeler les lettres dans tous les sens du
tableau : horizontalement, verticalement, en oblique, de droite à gauche,
de haut en bas et vice versa. Il apprend successivement les trois tableaux.
Une fois ces trois alphabets connus, il passe à la lecture des Épîtres. La
première est celle de Saint Jean appelée «t^A • /h«PC^ « ; viennent ensuite
les Épitres catholiques dites ïn;^ s thVCf «

xix" siècle; parchemin; O^jSO sur 0°>,11.

Nota. — Les vingt-quatre numéros suivants sont tous consti-


tués par des amulettes. Celles-ci renferment des prières adres-
sées à Dieu, à la Vierge, aux Anges, aux démons et sont écrites
sur des bandes de parchemin atteignant parfois près de trois
mètres de long. Ces bandes roulées sur elles-mêmes sont des-
il y en
tinées à être portées, suspendues au cou ou à la ceinture ;

a pour les hommes, les femmes, les enfants et même les ani-

maux. Voir sur ces sortes de compositions un article de William


Hoyt Worrell dans Zeitsc/trift fur Assyriologie, vol. 23 et
suivant.

20 (I).

1. — Prière pour écarter maléfices des sorciers.les

2. — Prière contre hje,> TA « KjE-ï WC^ a i et :

3. — Prière pour conjurer un charme, ^^> ^9"C '-


''

\i\' siècle; (J"',65 sur O^.OG.


254 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

21 (II).

Contre les maladies des femmes enceintes. ?r»f'AJ& «


xix' siècle; 0°',34 sur 0'",0G.

22 (III).

1. — Contre un charme par onction. fait

2. — Quatre formules pour rompre un charme.


xi\' siècle; 0'",92 sur 0",0G.

23 (IV).

Recto. 1. — Longue suite de noms magiques pour préserver


des maladies et de flC^ : en particulier.
2. — Invocation au prince des démons «PV6C).C ' contre la
fièvre, les maladies contagieuses, la folie, les insolations, etc.
3. — Pour écarter les maléfices des sorciers. Dessin re-

présentant saint Michel.


4. — Prière où est parlé de hCf^X'i
il *'

5. — Formule déprécatoire par lien le de Satan. Figures


et dessins symboliques.
Verso. I. — Amulette de Raguel, avec dessins.
2. — Formule magique contre maladies, accompagnée les

de dessins.
3. — Conjuration d'un sort.
4. — Prière pour se protéger contre les ennemis.
5. — Prière contre flux de sang. les
6. — Prière pour rompre un charme.
XIX' siècle; 2™ sur Û",!!.

24 (V).

Recueil de formules magiques pour divers usages, avec


dessins en couleurs.

XIX» siècle; 2™, 12 sur 0'",09.


CATALOGUE DES MANUSCRITS ETHIOPIENS. 25o

25 (VI).

Bandelette de justification.

Huit prières magiques données par le Père à la Vierge,


avant la naissance du Christ. Elles servent à attirer la miséri-
corde divine sur les moribonds et les défunts.

xix^ siècle; 2"',55 sur 0"',12.

26 (VIT).

Le Rempart de la Croix.

Cette longue prière est attribuée au prophète Jérémie; elle


assure la protection la plus efficace contre flc^ et ii,1?''i a
Voir Catalogue des manuscrits éthiopiens de la collection
Antoine d'Abbadie, n° 162.
xix" siècle; l'",20 sur O^jOô.

27 (VIII).

Prière pour rompre un charme ; avec des dessins.

XIX' siècle; 0°',42 sur 0"',04.

28 iVIII bis).

Même que le précédent.

xix^ siècle; 0"',50 sur 0"',04.

29 (IX).

Prière contre ^j&J : TA « Voir n*" 20.

xix« siècle; O^jôO sur 0"',Û4.

30 (X).

Prière pour écarter un maléfice.

xix' siècle; U^.SS sur U'",04.


256 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN,

31 (XI).

Prière contre h^^ : TA et A,ïîP^ m

XIX* siècle; 0'",G7 sur 0"',04.

32 (XII).

Prière contre AjIPT «

xix" siècle; 0'",42 sur 0"',05.

33 (XIII).

Prière de Susenjos.
Cette prière est spécialement destinée à préserver de toute
maladie les enfants et leurs mères et à protéger de tout malheur

les femmes. Des dessins accompagnent cette prière.


XIX' siècle; 1",62 sur 0"%08.

34 (XIV).

Prière de Susenjos.

Rédaction différente du texte qui est indiqué sous le numéro


précédent. Dessins qui diffèrent également.

xix" siècle; l^.SO sur O^jOÔ.

35 (XV).

Prière de Susenjos.
Nouvelle rédaction différente des deux prières qui sont dé-
crites sous les deux n°* précédents.
1. — Début de l'évangile de saint Jean.
2. — Légende prière de Susenjos.
et

3. — Prière contre tui?*! «


4 et 5. — Prière contre }\^^ flC^ s -.:

6. — Prière pour se préserver du mauvais œil et pour


rompre un charme.

xix» siècle; r",G9 sur 0™,09.


CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS. 257

36 (XVI).

1. — Les noms magiques de Salomon.


2. — Prière commençant par premiers versets du cha-
les
pitre I de l'évangile de saint Jean.
3. — Invocation contre A,1{P^ ::

XIX' siècle; l^jSS sur O'^fid.

37 (XVII).

1. — Prière pour chasser les démons.


2. — Formule déprécatoire pour se préserver des malé-
fices et des attaques des mauvais esprits.
3. — Prière de saint Cyprien, ^'•Ç-ft •
4'Â'C^Tft ••
,
par la
vertu de laquelle on chasse les démons, le mauvais œil, les
mauvaises pensées, les ensorcellements, les mauvais rêves.

xix" siècle; l^SS sur 0'",10.

38 (XVIII).

1. — Les noms magiques de Salomon. Voir n" 36.


2. — Prière pour rompre un charme.
3. — Invocation à saint Georges.

xix= siècle; 1"°,65 surO"",17.

39 (XIX).

Prières diverses contre les démons.

XIX» siècle; l^j-lôsur O^jOG.

40 (XX).

1. — Prière et légende de Susenjos.


2. — Prière contre Tf-f-fi^ pour préserver : , les femmes
(les hémorragies.
3. — Prière pour rompre un charme.
4. — Prière contre flC^(JJ&>A,1}P'}
- •• et ::

XIX' siècle; l-^jGS sur 0'",09.

ORIENT CHRÉTIEN. 17
258 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

41 (XXI).

1. — Début de l'Évangile de saint Jean, suivi d'une


prière contre les démons.
•2. — Salàm à saint Michel Archange : rtAî'" '-
hl\\\ù •

h : aïioo : ^^^ y.

XIX- siècle; I"",81 sur O'^AO.

42 (XXII).

Môme texte que celui qui est décrit sous le n" 23, verso :

Amulette de Raguel.
XIX' siècle; papier; O^jlO sur 0"',08; 2 feuillets; 12 lignes.

43 (XXllI).

Prière contre 0)2,^ : TA « et mffJi : flic4» « Voir n° 31.

xix= siècle; papier; 0"',r7 sur O",!! ; un feuillet; 23 lignes.

44 (XXIV).
Prière pour préserver un mulet de la colique.

XIX' siècle; papier; 0"',12 sur 0"',04; un feuillet; 23 lignes.

XI

Collection Hugues Le Roux.

1.

Sermons sur saint Michel.


Recueil de sermons pour le 12 de chaque mois, jour de la
commémoraison de saint Michel. Chaque sermon est suivi du
récit d'un miracle obtenu par l'intervention de saint Michel.
1. — Fol. 7. Hedar. Sermon de Timothée (^»7'feJPft .•) évéque
d'Alexandrie. — Fol. 12 v°. Préface du Récit des miracles de
saint Michel.
2. — Fol. 15. TàhsâL Légende de Dorothée et de sa femme
CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS. 259

Théopiste. — Fol. 19 v". Miracle arrivé en faveur d'un pauvre,


dévot à saint Michel, à qui l'archange fait trouver un trésor
dans un poisson.
3. — Fol. 21. Ter. Sermon d'un anonyme racontant la vic-
toire de Michel sur les mauvais anges. — Fol. 28 v°. Miracle
obtenu par un laboureur.
4. — Fol. 30 V. lakcitit. Légende d'un homme pauvre qui
ayant fait un emprunt de cent dinars à un riche, grâce à saint
Michel, restitue sa dette, à la date d'échéance, alors qu'il se trou-
vait au loin, en la faisant porter par un poisson que lui indique
l'archange. — Fol. 33. Guérison miraculeuse d'un boiteux.
5. — Fol. 35 v°. Magâbit. Légende de Qison du pays de
Qonja. — Fol. 48. Miracle opéré en faveur d'une femme lépreuse.
6. — Fol. 50. Mijàzejâ. Sermon d'un orthodoxe. — Fol. 53
v". Histoire d'un pauvre et d'un riche; guérison d'une main
desséchée.
7. —
Fol. 56 v°. Genbot. Sermon de Jean (d'Axoum), sur les
démêlés de saint Jean Chrysostome avec l'impératrice Eudoxie.
— Fol. 58. Histoire d'un prince, qui après avoir obtenu un
enfant par l'intercession de saint Michel, est puni pour n'avoir
pas rempli ses promesses envers l'archange.
8. —
Fol. 60 v°. Sane. Légende (ï Astarnàqos de Cilicie et
de sa femme Euphémie. —
Fol. 66. Conversion miraculeuse
d'un juif à Chypre.
9. — Fol. 68 Hamlc. Légende de Thalason. — Fol. 72.
v°.

Histoire d'un possédé, délivré par saint Michel.


10. — Fol. 74 Nahasc. Récit de l'épisode de Suzanne
v°. et
les vieillards. — Fol. 76 Miracle en faveur d'un possédé.
v".

11. — Fol. 79. Maskaram. Sermon d'un anonyme. — Fol. 81.


Récit analogue à celui du pauvre qui restitue sa dette en
l'envoyant par un poisson à son créancier. Voir plus haut,
fol. 30.
12. — Fol. 84. Teqemt. Sermon d'un anonyme. — Fol. 87.
Légende de Dorothée et Théopiste, différente de celle qui est
décrite sous le fol. 15.

Quelques pièces ont été ajoutées sur les feuillets de garde du début.
Fol. \. Prière magique contre le feu. —
Louanges et supplications
Fol. 3.
à Dieu sous forme de litanies. —
Fol. 6 v«. Noms magiques du Seigneur
trouvés par l'archange Michel. Des dessins grossiers se rapportant aux
260 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

récits contenus dans cet ouvrage se trouvent aux feuillets suivants 14, 29 :

v°, 30, 34 v», 35, 55 v», 56, 58 v», 60, 67 v°, 68, 73 vu et 74. Les feuillets 83,
89 \° et 90 sont blancs.

xviir siècle; parchemin; 0"',21 sur 0"',13; 90 feuillets; 2 colonnes; 26 lignes;


reliure indigène.

2.

La législation des rois.

1.— Fol. Préface table des 51 chapitres de l'ouvrage.


1. et

2.— Première Des choses ecclésiastiques. Fol. 5


partie. c. I.

De l'Église.— Fol. 6 Des livres de l'Écriture sainte reçus


a. II.

dans canon. — Fol. 6


le Du baptême des catéchumènes.
c. III.

— Fol. 7 IV. Des patriarches. — Fol. 10 V. Des évêques.


c. c.

— Fol. 20 v° VI. Des prêtres. — Fol. 22


a. VII. Des diacres. v° c.
— Fol. 24 VIII. Des sous-diacres, lecteurs, chantres,
v° b. etc.
— Fol. 25 IX. Des prêtres en général. — Fol. 30
v° b. X. v° c.

Des moines des religieuses. — Fol. 37


et XL De discipline a. la

des laïques. — Fol. 10 XII. De c. — Fol. 41la liturgie. v° a.

XIII. De Teucharistie. — Fol. 42 XIV. De prière. —


v° c. la

Fol. 45 XV. Du jeûne. — Fol. 47


a. XVI. De l'aumône. —b.

Fol. 50 XVII. De
c. distribution des aumônes. — Fol. 51
la v° a.
XVIII. Des dîmes, prémices, vœux — Fol. 54 v'a. XIX.
et legs.
Des dimanches — Fol. 56
et fêtes. XX. Des martyrsv° b. et
confesseurs; des apostats. — Fol. 57 XXI. Des malades.
v° b.
— Fol. 58 XXII. Des morts.
b.

3. — Deuxième partie. Des affaires — Fol. 59 civiles. b.

XXIII. De la nourriture, des vêtements, des habitations, des


industries. — Fol.
XXIV. Du mariage.
61 v" a. Fol. 72 c. —
XXV. Du concubinage. —
XXVI. Des donations.
Fol. 72 v° b.
— Fol. 73 v° b. XXVII. De l'échange, du gage, de l'intérêt et
du fermage. —
Fol. 74 a. XXVIII. Du prêt. Fol. 74 c. XXIX. —
Du dépôt. —
Fol. 77 c. XXX. De la procuration. Fol. 78 a. —
XXXI. De l'état libre, du servage. —
Fol. 79 a. XXXII. De la
tutelle. —
Fol. 80 c. XXXIII. De la vente et de l'achat. —
Fol. 83 b. XXXIV. De l'association. —
Fol. 83 v° b. XXXV. De
la violence et de l'oppression. —
Fol. 84 v° c. XXXVI. Du salaire.
— Fol. 86 v° c. XXXVII. Des constructions. Fol. 89 V b. —
CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS. 261

XXXVIII. De rechange. —
Fol. 90 a. XXXIX. De la confession.
— Fol. 90 v° b. XL. De la restitution des objets trouvés. —
Fol. 92 c. XLI. Des testaments. —
Fol. 90 v" c. XLII. Des
héritages. —
Fol. 103 b. XLIII. Des juges et des procédures
judiciaires. —Fol. 112 a. XLIV. Des rois. Fol. 114 v° a. XLV. —
Des préceptes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Fol. 1 19 —
a. XLVI. De la peine de l'apostasie. —Fol. 120 c. XLVII. De la

peine de Fliomicide. — Fol. 124 v" b. XLVIII. De la peine de la

fornication. — Fol. 125 v° c. XLIX. De la peine du vol. —


Fol. 126 v° a. L. De l'ivrognerie; de l'usure. — Fol. 128 a. LI.

De la chevelure; delà circoncision; de la confession, etc.


4. — 130 c. Appendice sur les héritages, d'après les
Fol.
définitions du synode tenu sous Cyrille patriarche d'Alexandrie
le 17 de Maskaram l'an 958 des Martyrs (1242j. Fol. 132 v° c. —
Clausule.
XIX" siècle; parchemin; 0"',30 sur 0'°,23; 135 feuillets; 3 colonnes; 30 lignes;
reliure indigène.

3.

L'Orgue de la Vierge et les Louanges de Dieu.

Le volume est divisé en sections correspondant aux sept jours


de la semaine, sous lesquelles se trouvent les prières quoti-
diennes des deux offices qu'il contient. L'orgue de la Vierge
est placé en premier lieu.

L — Lundi. Fol. 2 et 15.

2. —Mardi. Fol. 25 36. et


3. — Mercredi. Fol. 51 63. et
4. —Jeudi. Fol. 75 et 87.
5. — Vendredi. Fol. 103 114. et
6. — Samedi. Fol. 126 132. et
7. — Dimanche. Fol. 141 146. et

Quelques pièces ont été ajoutées sur les feuillets de garde. Fol. 1. —
Formule magique. —
Fol. 155 v». Formule de malédiction contre les
voleurs de cet ouvrage. —
Fol. 15G. Prière Seigneur, Dieu des Vertus, etc.
:

Quelques dessins représentant des sujets religieux se trouvent dans ce


volume; des légendes accompagnent certains d'entre eux. Fol. 1 v°, 35 v°,

74 v°, 102 vo et 125 v'\


262 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

xix« siècle; parchemin; O^jSl sur 0'",29; 150 feuillets; 2 colonnes; 22 lignes;
reliure indigène.

XII

Bibliothèque de la Congrégation de la Mission.

1.

Histoire des hérétiques.

Exposé des principales depuis Simon le Magicien


liérésies,

jusqu'au composé par M^'" de Jacobis, des


protestantisme,
prêtres de la Mission, et un prêtre abyssin nommé Gabra
Mikâ'el, vers 1849. Après une préface, l'ouvrage se développe
en seize chapitres. Voir M. Chaîne, Catalogue des manuscrits
éthiopie7is de la collection Antoine d'Abbadie (Paris, 1912),
n" 242.

En amharique.
xix" siècle; papier; 0'", 18 sur Q"',\4; 102 feuillets; 23 lignes; demi -reliure.

2.

Gomput ecclésiastique.

Ouvrage rédigé par le prêtre abyssin Gabra Mikà'el.

En geez.

XIX* siècle; papier; 12 feuillets.


INDEX

A. Dictionnaire, voir Lexique.


Dieu (Louange de), D. F. 1.
Abba Sinoda. Prière, D. F. 1.
Dieu règne. Collection de Salâm, A. P. 3.
Abgar, roi d'Édesse, A. P. 3.
Doctrine des Mystères, I. 1 L. V. 1
Abiba (Bulâ). Vie, iM. 1. ; ;

M. C. 9, 10.
Abraham, le Patriarche. Transmigra-
Du Bourg de Bozas, T. 4, 5.
tion, D. F. 8.
Abugida, m. C. 12, 19.
AcHMiM (Les martyrs d'), A. P. 3.

Anaphore de la Vierge, D. F. 2; M. C. Ecclésiastique, T. 4.

10. Egziabeher nagsa, a. P. 3.

Ange gardien. Salâm, M. C. 3. Éphrem (Saint). Prière, D. F. 1.

Antipiionaire, m. c. 15. Épître de saint Jean (P"), T. 4.

Apocalypse de la Vierge, M. C. 2. Évangile de saint Jean, D. F. 3; frag-


ASSELIN DE ChERVILLE, I. 2. ments, D. F. 1; M. C. 35, 3G, 41. —
Atiianase d'Alexandrie (Saint). Prière, de saint Luc, fragment, M. C. 9.

D. C. 1. Exode, I. 2.
AxoLM (Le livre d'), M. C. 12.
F.

B. Fleur (Cantiques de la), D. F. 6; M. C. 3.

Bandelette DE Justification. Prière ma-


G.
gique, B. 2; M. C. 25.
Basile de Césarée (Saint), 1). F. 1. Gabriel, archange (Saint). Salâm,
BuLA, voir Abib. M. C. 6.
Gallas (Histoire des), M. C. 12.
Glaive de la Trinité, M. C. 3.
Cantique de la Fleur, D. F. 6; M. C. 3. Golgotua. Prière magique, M. C. 13, 14.
Cantique des Cantiques, A. 1 A. P. 4 ; ;
GusNA, ràs. T. 2.
G. 1; T. 4.
H.
Cantiques des Prophètes, A. 1; B. 1;
A. P. 1,4; M. C. 4. HÉRÉSIES (Histoire des), L. 1.

Croix (Rempart de la), M. C. 26.


I.
Cyriaque de Beniiesa. Anaphore, 1). F.
2; M. C 10. IsAïE. Prophéties, D. F. 3.

Israël (Liste des rois d'), D. F. 3.

J.
Daera VVarq. Histoire de ce monastère,
M. C. 18. Jean l'évangéliste (Saint). P" Épitrc,
David (Mystère de), A. P. 2. fragment, M. C. 19; T. 4. Évan- —
Dessins, M. C. 10; T. 4: II. R. 1, 3. gile, D. F. 3; voir sous Jésus-Christ.
264 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

Jean d'Axoum. Sermon sur saint Michel, Prophéties d'isaïe, D. F. 3.

I. 1. Proverbes de Salomon, T. 4.

Jean Évangélisto, fragment, D. F. 1; Psaumes, A. 1; A. P. 1, 4; B. 1; G. 1;


M. C. 35, 36, 41. M. C. 4.

Jean Saba. Prière, D. F. 1.


R.
Jésus-Christ. Salâm, M. C. 1, 5.

Juda (Liste des rois de), D. F. 3. Raguel, archange. Prière magique, M.


Justification (Bandelette de), B. 2; M. C. 23, 42.
C. 25. Raphaël, archange. Salâm, M. C. 6.
Rempart de la Croix. Prière magique,
M. C. 26.
Lamentations de la Vierge, M. C. 3. Rituel de Pénitence, M. C. 8, 15.
Langue (Malke'e de la), M. Cil.
Législation des rois, H. R. 2.

Lexique geez-amharique, M. C. 16. Sagesse de Salomon, T. 4.


Liste des rois de Juda et d'Israël, D. Salam à l'Ange gardien, M. C. 3. à —
F. 3.
Gabriel (saint), archange, M. C. 6. —
Louange de Dieu, D. F. 1 H. R. 3. ;
— à Jésus-Christ, M. C. 1, 5. de la —
de la Vierge, A. 1 A. P. 1, 4; B. 1; ;
langue, M. C. 11. —
à l'empereur
G. 1. Menilek M. C. 17.
II, à Raphaël —
Luc (Saint) évangéliste. Évangile, frag- (saint), archange, M. C. 6. Takla —à
ment, M. C. 9. Hâjmânot, M. C. 1. —
à la Vierge,
M. M. C. 5. -- Recueil, A. P. 3.
Salomon. Noms magiques, M. C. 36, 38.
Magie. Prière, A. P. 2, 3, 5; B. 2;

M. — Proverbes, T. 4. —
Sagesse, T. 4.
C. 1, 7, 9, 20, 21, 22-44. Traité,
Sermons de Jean d'Axoum, I. 1 de ;

A. P. 2.
Sévère d'Antioche, I. 1 de Tiiïio- : —
Malke'e de la langue, M. C. 11.
thée évêque d'Alexandrie, I. 1. —
Marie, voir Vierge.
pour les fêtes mensuelles de saint
Martyrs d'Achmim, A. P. 3.
Michel, I. 1.
Michel (Saint). Prières magiques, H.
Sévère d'Antioche. Sermon sur saint
R. 1, 3; M. C. 5, 9. — Salâm, M. C Michel,
41. — Sermon pour ses fêtes men-
I. 1.

Soleillet, Paul, T. 2, 3, 4.
suelles, I. 1; H. R. 1.
Susenjos (Prière de), M. C. 33, 34, 35,
Miracles de saint Michel, 1. 1. — du 40.
Sauveur, I. 1 H. R. ; 1. —de Takla
Sylvestre de Sacy, I. 2.
Hâjmânot, D. F. 8. — de la Vierge,
Symbole de Nicée, A. P. 1.
A. 1.
Synaxaire, fragments, T. 5.
Mondon-Vidailhet, A. P. 2.
Mystère de David, A. P. 2. — La doc-
trine des mystères, 1. 1; L. V. 1; M.
Takla Hajmanot. Vie et Miracles, D. F.
C. 9, 10.
8. —Salâm, M. C. 1.

N. Timothée, évêque d'Alexandrie. Sermon


NicÉE (Symbole de), A. P. 1. sur saint Michel, I. 1.
Transmigration du patriarche Abraham
0. fragment, D. F. 8.

Orgue de la Vierge, D. F. 4: H. R. 3.
Trinité (Glaive de la), M. C. 3.

Pénitence (Rituel de), M. C. 8, 15. Vierge. Anaphore, D. F. 2; M. C 2, 10.

Prières, M. C. 13. — Apocalypse, M. C. 2. — Lamenta-


CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS. 265

tions, M. C. 3. — Louanges, A. 1; A. C. 13, 14. — Salâm, M. C. 5.

P. 1, 4; B. 1; G. 1; M. C. 3.— Mi- 2
racles, A. 1. — Orgue de la Vierge,
D. F. 5. — Prière au Golgolha, M. Zar'a Ia'qob (1434-1468), A. P. 3.
UNE MISSION EN ORIENT
SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV

{Fw) (1)

III

Venerabili Fratri Michaeli, Patriarchae Armeniorum, in loco


Armeniae maioris, qui Eccimiazin dicitur, residenti.

Venerabilis Frater, salutem etc.


Cum pro Apostolatus officio, in quo, licet indigni, Domino
deservimus, nihil optemus ardentius, quam omnes Christiani
nominis nationes, quae a Communione Ecclesiae Catiiolicae
recesserunt, ad ejus unitatem redire, laetati admodum sumus,

fol. 182 quod tu, sicut *


Pétri Sedem Ecclesiae
intelleximus, iianc Beati
catholicae caput agnoscis,eamque ob causam per literas, tua,
et multorum De clero tuo manu, subscriptas, et per dilectum

filium Abagarum oratorem tuum, debitum, et honorem,


cultum, ac reverentiam [ei] tribuisti. Intelligis nimirum, quam
lirmiter Dominus Salvator Noster hujus Sacrosanctae Sedis
Principatum in Beato Petro Apostolorum Principe stabilierit.
Qui et ante passionem suam ei dixit Tu es Petrus, et super
:

liane petram aedificabo Ecclesiam meam; et quodcumque liga-


veris super terram, erit ligatum et in coélis », et circa passio-
nem dixit eidem Simon, Sathanas expetivit vos, ut cribraret
:

sicut triticum. Ego autem rogavi pro te, ut non deficiat fides
tua; et tu, aliquando conversus, confirma fratres tuos «, etpost

(1) Voy. p. 24.


UNE MISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV. 267

passionem suam, omnibus Apostolis praesenlibus, illi uni


praecepit, ut pasceret gregem suuin, verbis illis ter repetitis :

Simon, diligis me plus his? Pasce oves meas; non distinguens


bas oves ab illis, ut sciât, se non esse de grege Christi, qui-
cumque Beatum Petrum, eiusque Successorem récusât habere
pastorem; et qui claves Pétri contemnit sibi noverit ad coeleste
regnum aditum interclusum; neque Sathanae cribrum se effu-
gere posse, qui per eum renuerit in fide catholica confirmari.
Haec quod tu prudenter attenderis, eamque ob causam com-
munionem, et gratiam hujus Sanctae Sedis desideres, gratula-
mur tibi, Frater, et illi, inprimis, quo inspirante, tam salutare
desiderium suscepisti, gratias agimus, ipsum humiliter oran-
tes, ut quod opus, eo auctore, coepisti, eodem adiutore, absol-
vas, atque perficias. Perfectio autem ipsius operis in eo posita
est : ut tu una cum clero, ac populis tibi subiectis, si qua in re
fides vestra ab ea fide discrepat, quam Sancta Romana Ecclesia
beatorum Pétri, et Pauli Apostolorum martyrio consecrata,
atque omnium Christi fidelium mater, et magistra tenet, ac
docet, quemadmodum evenire potuit in tanta longinquitate
locorum, temporum, humili et pio corde fidem
et varietate
ipsius Ecclesiae Romanae, sine ulia cunctatione, et dubitatione
suscipias, amplectaris, et teneas. Libellum autem ad te misi-
mus, in quo brevissime ipsius Sanctae Romanae Ecclesiae fides
exponitur; *quem si susceperis, atque subscripseris, sicuti ab * foi '8-

aliis quibusdam fratribus istarum orientis partium susceptus,

et subscriptus fuit, tune conciliata inter nos fuerit illa, quam


optamus, unitas, atque communio. Tune nos et confirmare tibi
sacerdotium tuum, ut petiisti, et quoscumque licuerit alios
honores habere parati erimus. Neque est quod hac brevi tem-
poris mora desiderium tuum differri moleste feras, cum rei
magnitudo, magnam quoque
maturitatem desideret, praeci-
piente, ut scis, Apostolo, ut nemini manus cito imponatur.
Utinam autem, dilectissime Frater, caeteras quoque istarum
Orientis partium nationes, quae se ab Ecclesiae Catholicae cor-
pore propter varias haereses separarunt, exemplo tuo impulsu-
rus esses, ut ad eius unitatem reverterentur; sperari posset
fore, ut plus, et misericors Dominus, sicut dissidiis istis, ac
dissensionibus offensus fuit, ita populi sui concordia, et uni-
tate placatus, irae suae flagella ab eo clementer averteret,
268 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Quod concilia, quae


teque, et illos a tôt calamitatibus liberaret.
non habentur [apud vos], a Nobis mitti ad te postulas, propterea
quod vos tria haec dumtaxat habere scribis, Nicaenum, Con-
stantinopolitanum,et Ephesinum, in primis necessarium fuerit
habere vos quartam illam magnam, et venerandam Calcedo-
nensem Synodum, in qua Eutyclietis fuit, et Dioscori Alexan-
drin! convicta, damnataque haeresis, quae sicut a Sanctis
Patribus, et universis Occidentis Ecclesiis magna cum venera-
tione suscepta fuit, et fidelissime observata, ita ipsa quoque
reverenter a vobis, et cum ipsa simul Epistola Sancti Leonis
Papae suscipienda erit, damnato Dioscoro, et eius sectatoribus.
Curabimus quoque, ut exemplar authenticum habeas decreto-
rum ad fidem pertinentium Sanctae Tridentinae Synodi nuper,
Deo favente, in Italia, nostra cura et diligentia, celebratae, et
auctoritate apostolica confirmatae; cujus dogmata, atque dé-
créta tibi, tuisque suscipienda, atque tenenda erunt. Sed haec
commodius ad te postea mittentur. Intérim autem satis fuerit,
eum, quem misimus, libellum a te suscipi, atque subscribi.
foi. 183 Ad optatae vero unionis inter nos *fundamenta jacenda, et ad
te, ac populum tuum Nostro nomine visitandos misimus No-

strum, et Sedis Apostolicae Nuncium, dilectum hune fratrem


Joannem Baptistam, Abyssinum illum quidem natione, sed
apud Apostolorum limina jam inde a puero educatum, ut Eccle-
siae Romanae alumnus vere dici possit, virum honestum, et
fidei probatae, linguae praeterea arabicae peritum; cujus prae-
sentia quo tibi, et tuis gratior atque opportunior esse possit,
eum vestra praecipue causa episcopum creavimus. Ipsum Di-
lectioni Tuae commendamus, et petimus, ut pro reverentia
Beati Pétri Apostolorum Principis, a cujus Sede missus, tan-
tum terra, marique laborem, tua, tuorumque causa, suscipere
non recusavit, diligenter illum tuearis, ac protegas, et de iis,
quae tibi Nostro nomine retulerit, aut suaserit, sine ulla dubi-
tatione fidem eius orationi habeas, et salubribus eiusdem con-
siliis obtempères. Remisimus autem ad te una cum ipso
Abagarum oratorem tuum, qui quod serius ad te reversus est,
tribuere debebis morbo, quo Nos Dominus crebro visitare
dignatur, plurimis praeterea, ac gravissimis curis, quibus assi-
due premimur, atque distrahimur. Nec tamen inutilis haec
diuturnior ejus commoratio fuit. Ipsum enim in hac urbe
UNE MISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV. 269

curavimus ritus Catholicae Ecclesiae edoceri, ut hoc quasi fer-


mento religionis allato possitis et vos panem vestrum conficere.
Ab eo munera tua accepimus, quae nobis valde grata fuerunt;
libenterque ac bénigne eundem advenientem excepimus, et
officio suo diligenter, ac magna cum dexteritate functum cum

Nostra benedictione dimisimus. Accipies autem ipse a Nuncio


Nostro munuscula quaedam ad Nostrae erga te mutuae chari-
tatis indicium, non tam ex rébus ipsis abs te, quam ex animi
affectu, quo illa tibi misimus, aestimanda. Sed nullum nec
ipsi ad te mittere, nec abs te accipere gratius ac pretiosius
donum poterimus, quam sanctae concordiae, et unitatis affec-
tum. Ad quem perficiendum Omnipotens Deus tuum, dilectis-
sime Frater, et cleri tui studium incendere, vosque in tam
sancto opère honori suo, et animarum saluti inservientes gra-
tia sua perpetuo tueri, et custodire dignetur.
Datum Romae apud Sanctum Petrum etc. die XXII Fe- ;

bruarii M. D. LXV, [Pontificatus Nostri] anno sexto.

IV

*VenerabiIi Fratri Abdyssu, Patriarciiae Assyriorum, sive de foi. 183'

Muzal.

Venerabilis Frater Noster, salutem etc.


Cum dilectus frater Abraham ad Apostolorum limina venis-
set, et quem expectabamus Nuncium de te nobis attulisset;
sane magna laetitia affecti fuimus, et Omnipotenti Deo gratias
egimus, qui te salvum istic, sospitemque perduxit; eaque de
causa gratus Nobis ipsius Abraham adventus fuit, quanquam
eiusmodi testimonium tuis illi litteris dedisti, ut suo quoque
oomine libenter a Nobis visus, et bénigne exceptas sit. Eum abs
te ad Ecclesiam Catholicam reductum esse, et pro meritis eius
etiam honoratum eo libentius cognovimus, quo utiliorem eius
operam fore speramus ad alios reducendos. Cum, sicut accepi-
mus, multum ingenio valeat, et sacrarum literarum, catholi-
corumque dogmatum valde studiosus sit, et ea vitae ac morum
lionestate praeditus, quae religioso viro digna est, incommodis
eius, quae in India passus est, doluimus. Sed id Dominum
permisisse credimus, ut ejus fides exploraretur, et ita fieret
270 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

cum tentatione proventus. Redituro ei in Iiidiam literas, ut


petiit, commendatitias dedimus. Expedire autem putamus,
Fraternitatem Tuam, propriam ei Dioecesim, et locum, in quo
resideat, assignare, et inter Ipsum, et illum alterum nationis
tuae episcopum, quem in iilis partibus çommorari audimus,
dioecesim partiri, ut uterque eorum proprium gregem, quem
pascere, et custodire debeat, agnoscat, nec alter alterum in
suo munere obeundo impediat. Quia vero, sicut relatum Nobis
fuit, Abraham cuperet attribui sibi ad residendum locum Lu-
sitanis finitimum, Angamali vocatum, ea in re, ut eius desi-
derio satisfacias, Fraternitatem Tuam hortamur, sicut tibi
quoque referet dilectusJoannes Baptista, Abyssinus,
frater
creatus a Nobis Abyssinorum Ciprum incolentium Episcopus,
quem cum Nostrum, et Sedis Apostolicae Nuncium in istas
Orientis partes mitteremus, praeter alla mandata, hoc quoque
ei dedimus, ut Fraternitatem Tuam Nostro nomine omnino in-
viseret, teque ac clerum, et populum tuum diligenter salu-
taret. Cuius adventus tibi opportunuin fore speramus ad ea,
fol. 184 quae istic ordinari potuerint, ordinanda, * et, si qua correctione
eguerint, corrigenda. Itaque eius pia salubriaque consilia tan-
quam nostra suscipere, exequique debebis, et omnem operam
dare, atque eniti, quantum poteris, sicut etiam te facturum esse
promisisti, ut fides eorum, quibus praees, fidei Sanctae
Romanae, Catholicae, et Apostolicae Ecclesiae plane congruat,
nec ulla inre, quae quidem ad salutem necessaria sit, discre-

pet. Nam
quod ad ritus, et ceremonias attinet, et valde deceret,
tametsi optanduin esset ipsas quoque congruere, tamen pas-
suri sumus consuetudines vos, et ritus vestros antiquos, qui
quidem fuerint probabiles, retinere, dummodo in sacramentis,
et aliis rébus ad fidem pertinentibus, ad salutemque neces-
sariis, Ecclesiam, ut diximus, Romanam, omnium Christi
fidelium matrem, et magistram sequamini. Ipsum Nuncium
nostrum Dilectioni Tuae commendamus. Omnipotens Deus in-
columem te, una cum clero, et populo tuo conservet, dilectis-
sime Frater.
Datum Romae apud Sanctum Petrum sub annulo Piscatoris,
die XXIII Februarii M. D.LXV, Pontificatus Nostri anno sexto.
UNE MISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV. 271

Venerabili Fratri Archiepiscopo Goano in partibus Indiae.

Venerabilis Frater, salutem etc.


Ad Apostolorum limina jam inde ex istis Indiae regionibus
venit dilectus liic frater Abraham, natione Chaldaeus, a venera-
bili Fratre Nostro Abdissu, Patriarcha Assyriorum, sicut acce-
pimus, istic in Dioecesi ad eum pertinente, pro suis erga ilium
meritis, constitutus Arcliiepiscopus, a que literas comnienda-
Moverunt animum nostrum tam longae, tamque
titias attulit.

periculosae peregrinationis (1) pericula, quae adiit. Movit vero


in primis magna eius erga Sedem apostolicam insignisque
devotio. Etsi autem ex testimoniis gravissimis Patriarciiae sui,
et aliorum, qui illum, in istis partibus, bene noverunt, virum
eum esse religiosum, et pium cognoveramus, tamen ea ipse de
se testimonia re ipsa hiccomprobavit; et dum in hac aima
Urbe mansit, curavit, ut fidem Sanctae Romanae Ecclesiae,
quam antea susceperat, a doctis, et religiosis viris ad id
munus mandato Nostro delectis diligentius * doceretur, eam- * foi. 184-

que de integro suscepit, certumque eius rei, Patriarchae sui


exemple, documentum Romae reliquit manu sua subscrip-
tum (2). Itaque revertentem eum istuc testimonio et commen-
datione Nostra mérite duximus prosequendum. Et quia Pa-
triarcham eius hortati sumus, ut dioecesim illam ad se in istis
partibus pertinentem, quae dioecesim Cocchinensem attingit,
inter ipsum, et quendam alterum dividat, locumque utrique
proprium, in quo resideant, assignet, ut suum uterque eorum
gregem agnoscat, neque alter alterum in suc munere impe-
diat, Fraternitatem Tuam hortamur, ut id, quod ipse Patriar-
cha de utrisque statuerit, servari omnino, et ad effectum
adduci curet, Nostra etiam auctoritate apud dilectum filium,
nobilem virum Proregem, si opus fuerit, interponenda, si

Le mot « peregrinationis » manque dans notre ms. mais il se trouve dans


(1) ;

le ms. conservé aux archives Vaticanes (castel. Armad. VII caps. v. n. 9); cf.
Giamil, op. cit., p. 71.

y a aussi une autre profession de foi, faite par ce même Abraham sous
(2) Il
le Pontificat de Grégoire XIII en 1577 (Giamil, op. cit., p. 83-85).
272 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

modo ipse Abraham, speramus, in fide et unione


ut de eo
Ecclesiae Catholicae permanserit, cum eum digiium hac com-
mendatioiie Nostra ducimus, tutn respiciendum etiam esse
putamus Patriarcham eius, qui cum tam diiigenter de eo
scripserit, cavendum est ne, si negligatur, id, quod de hoc ille,
admonitu Nostro, statuent, iustam querendi causam habeat.
In quo Sedi huic quoque Sanctae iniuria fieret, et Nobis, qui
ipsum Patriarcham virum admodum bonum, et religiosum,
,

cum abhinc circiter triennium Communionis Ecclesiae Romanae


obtinendae causa ad sedem Apostolicam usque ex Assyria
venisset, debitam huic Sedi reverentiam, obedientiamque rite
professum, confirmavimus, et, paUio dato, suisque ilU privile-
giis confirmatis (1), in lidem Nostram, et Sedis Apostolicae
recepimus; eamque ob causam iurisdictionem ei suam salvam,
et inviolatam manere aequum esse censemus, et volumus.
Datum Romae apud Sanctum Petrum etc., die ultimo Fe-
bruarii M. D. LXV, Pontificatus Nostri anno sôxto.

VI

Venerabiii Fratri Episcopo Cocchinensi in India.

Venerabilis Frater, salutem etc.

Is, qui has tibi literas reddet, Abraham nomine, natione


Chaldaeus, a venerabiii Fratre Nostro Abdissu Patriarcha Assy-
foi. 185 riorum *in istis partibus Archiepiscopus, sicut accepimus,
constitutus, ad Apostolicam Sedem venit cum literis Patriar-
chae sui commendatitiis. Eum nos bénigne excepimus, tum
propter testimonia, quibus merito fidem habuimus, de eius
honesta, ac religiosa vita, tum Patriarchae sui causa, qui cum
abhinc circiter triennium ad praestandam Sedi Apostolicae
obedientiam, et obtinendam confirmationem sacerdotii sui
venisset, Sanctae Romanae Ecclesiae fidem rite, et admodum
dévote professus, confirmatus a nobis fuit, et pallium, ut mos
est, accepit. Cuius exemplo Abraham fidem ipse quoque susce-
pit Ecclesiae Romanae, eamque libello manu suo subscripto se

(1) Ces privilèges du Patriarche chaldéen sont énumérés par Jules III dans
ses lettres apostoliques adressées au Patriarche Sulaka (Giamil, op. cit., p. 15-27).
UNE MISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV. 273

perpétue servaturum, et eis, quibus praeerit, traditurum esse


sanctissime professus est. Hoc Fraternitatem Tuam scire volu-
mus, ut intelligas propter communionem Sedis Apostolicae,
quam obtinet, et Patriarchae sui respectu coinplectendum eum
esse abs te charitate fraterna, et perseverantem in hujus Sanc-
tae Sedis devotione, ac fide, sicut perseveraturum esse spera-
mus, ab omni esse iniuria defendendum, ut tuo, sicut con-
fidit, patrocinio tectus, sine ulia molestia, et impedimenlo
residere, ubi suus eum Patriarcha locaveril ac commissum sibi

munusexequi, quamplurimas animas Christo lucrari possit.


et
Quocirca fac illum ita, et tam diligenter ab omni iniuria tuea-
ris, ut vel ex eo intelligi possit, quanta Nos, et Sedem Aposto-

licam reverentia prosequaris, et quantopere ipsius Sedis existi-


matioiiem, et aequitatem, ac iustitiam ipsam diligas. Nos enim
eam quam suus illi Patriarcha assignaverit, obti-
Dioecesiin,
nere eum sine ullo impedimento cupimus, et volumus.
Datum Romae apud Sanctum Petrum sub annulo Piscatoris,
die ultimo Februarii M. D. LXV, Pontificatus Nostri anno sexto.

VII

Venerabili Fratri Nostro Neemae Patriarchae Jacobitaruin.

Venerabilis Frater Noster, salutem etc.


Venerunt jam dudum ad Nos Joannes Atlianasius vocatus
episcopus Civitatis Attach, et monachus quidam, nomine Abdel,
qui se a te misses fuisse dixerunt, ad agnescendum Sedis Apo-
stolicae *
Pi'imatum, et reverentiam ci tue nomine praestan- + loi. m:r
dam, atque obedientiam profitendam; et literas etiam quas-
dam, tanquam tuas nobis reddiderunt, perquas sicut ex earuin
interpretatione cegnovimus, significabas Nobis, quanta vene-
latione, etanimi laetitia tu, et clerus, ac populus tuus accepis-
setis quasdam quas idem episcopus ad te attu-
litteras Nostras,
lerat. Deinde Sanctae huic Sedi debitum cultum, ac reverentiam
tribuebas; tum petebas a nobis confirmatienem sacerdotii, ac
dignitatis tuae.Deinde postulabas, ut domum et ecclesiam
aiiquam in hac ahua urbe cencedere vellemus lis, quos hue
misisses ad latinam linguam discendam, et ritus, ac ceremo-
nias Sanctae Romanae Ecclesiae disccndas. Rogabas praeterea,
ouiENT crir.ÉTiicN. 18
274 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

uteos, qui de natione tua in. Cypro habitant, venerabili fratri,

Arcliiepiscopo Nicosiensi, seu eius Vicario commenciaremus.


Haec erant fere in iilis litteris. Etsi autem meminimus Nos

abFiinc circiter biennium amanter admodum ad te scripsisse,


invitantes te ad communionem S. R. Ecclesiae, ut ii, qui (sic)

pro commisse nobis, licet indignis, apostolicae Cathedrae regi-


mine omnibus esse Nos agnoscimus debitores, cupimusque
omnes Cliristi fidèles, in eodem Cliristi corpore, quod est Eccle-
sia Catiiolica et Apostolica, rectae et sincerae fidei, et fraternae
Cliaritatis, atque concordiae vinculis Nobiscum , et inter se
esse coniunctos, tamen pro rei magnitudine certius expioran-
dum nobis esse duximus animum, et voluntatem tuam cum ;

etiam Apostolus, ut scis, praeceperit : ut nemini manus cito


imponatur. Nos enim si ea, quae in illis scripta sunt literis,
vere a te scripta cogiioverimus, laetabimur, et gratias agemus
Deo, misericordiarum Patri, qui istam tibi mentem dederit, ut
Sedi Beati Pétri Apostolorum Principis, matri, et magistrae
omnium Christi fldelium, super quain Dominus aedificavit
Ecclesiam suam, et cui fidei nunquam defuturae privilegium
illud singulare concessit, debitum honorem, et cultum tribuas,
et instaurare studeas ac renovare sanctam illam unitatem,
atque concordiam inter Sanctam Ecclesiam Romanam, et natio-
foi. 186 nem *tuam, quae felicis memoriae Eugenii IV Praedecessoris
nostri tempore conciliata fuit in sacro Concilio Florentine, non
sine maxima totius Ecclesiae laetitia. Ad quam renovandam
hortamur te, Frater, et invitamus quanto maximo possumus
animi studio, etcharitate fraterna. Nihil est enim, quod tibi, et
populis tuis facere possis salutarius, neque ullo fungi potes
officio magis debito, magisque necessario. Nos sane ad ipsam

unitatem expetendam impellimur, quia Dei honorem quaeri-


mus, ac tuam, Frater, et tuorum salutem expetimus. Si enim
tu, et clerus, ac populus tuus, et caeteri istarum partium, qui
Christiano nomine censentur, ad unitatem Ecclesiae Catholicae
redirent, rectus Dei cultus augeretur, et saluti prope innumera-
bilium animarum consuleretur, quas pretiosissimo Christi san-
guine redemptas propter ista schismata, et fidem variis errori-
bus depravatam periro dolenms. Sperandum quoque esset fore,
ut plus, et misericors Dominus populum suum tôt, tantisque
calamitatibus affiictum, et oppressum respiceret, si ut istis de
UNE MISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE IME IV. '275

relii^'ione dissoiisionibus offensus fuit, ita charitate, pace, alque


concordia, et cultu unius, atque eiusdem lidei placaretur. (^>uae
te diligenter, et attente atque etiani
cogitantem, Frater, etiaiii

hortamur, moneuius, ut unitatem, pacem, atque concordiam


et
amplectaris, quam tibi offerimus; et hoc gaudio angelos affi-
cias, ac Coeluni i[)sum exhilares. Etenim si de unius peccatoris
poenitentia, tanta, ut scriptuni est, in coelo fit gratulatio,
quanto niagis coeluiii, et illas beatas mentes, tôt ixjpuloruin
salute, gavisuros esse putanduin est. Sed haec unio atque con-
cordia unius, et eiusdem fidei })rofessionem, integritatenique
requirit, cum, ut Apostolus inquit, unus sit Doniinus, una
fides, quam, sicut in beati Athanasii symbolo est, nisi quisque
integram, inviolatamque servaverit, absque dubio in aeternum
peribit. Itaque misimus libellum, tanquam epitomen fidei,
quam Sancta, Romana, Catholica et Apostolica Ecclesia tenet,
et docet, de latino in arabicum sermonem conversum, ut faci-
lius reperias, qui eum tibi interpretari possint; eosdemque
Athanasium, * et Abdelem dogmata in eo comprehensa edo- * loi. 186^

cendos curavimus, ut ea ex illis quoque possis cognoscere.


Eum libellum si susceperis, ac manu tua subscriptum, signo-
que obsignatum ad Nos per fidelem aliquem, et certum procu-
ratorem tuum remiseris, conciliata inter nos fuerit illa, quam
isti a te expeti dixerunt, quamque nos quaerimus, desidera-

musque concordia; tuque, et clerus, ac populus tuus vivi pal-


mites eritis in illa vite, quae Christus est. Tune Nos, et confir-
mationem sacerdotii tui, sicut in illis literis scriptum est, et
alla quaecunque licebit, quae a nobis impetrare cupieris, con-
cedemus, et cum te praecipue honorare parati erimus, tum
omnes de clero, ac populo tuo, qui eandem ipsi quoque fidem
sincère susceperint, ac se perpetuo servaturos esse rite professi
amplectemur, parati omnibus
fuerint, ut benedictionis filios
eos quoque muneribus spiritualibus prosequi, quae
gratiis, ac
a nobis cum Deo tribui potuerint. Ad ipsam autem concor-
diam, si eam amplecti volueris, commodius tractandam, teque
ac tuos Nostro nomine visitandos, et in vestro salutari propo-
sito confirmandos, pervenire istuc curabimus dilectum fratrem,
Joannem Baptistam, Abyssinum, Nostruin, et Sedis Aposto-
licae Nuncium, virum fidei nobis probatae, qui jam inde a
pueritia, apud Apostolorum limina educatus fuit, ut Sanctae
276 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Romanae alumnus vere dici possit quem in istas


Eeclesiae ;

Orienlis partes, propter multarum linguarum notitiam, quam


habet, propediem mittere decrevimus; eamque ob causam,
nuper euiii Abyssinorum qui Cyprum incoliiiit, episcopum
,

creavimus, ut quo maiorem auctoritatena, et potestatem attu-


lerit, eo plus iuvare omnes possit, ad quos eum perveiiire con-

tigerit.
Deus te incolumem, Frater, conservet, et praestet, ut tu, et
clerus, ac populus tuus hortationeni Nostram a sincera erga vos
cliaritate, et vestrae salutis desiderio profectam, prompto
animo suscipiatis.
Datum Romae apud Sanctum Petrum sub annulo Piscatoris,
die ultiiiio Februarii M. D. LXV, Pontificatus nostri anno sexto.

VIII

fol. 187' * Venerabili Fratri Petro, Maronitarum Patriarchae.

Venerabilis Frater, salutem etc.


Cum mitteremus in istas Orientis partes, negociorum ad Dei
lionoreni pertinentium causa, dilectum fratrem, Joannem Bap-
tistam, Abyssinum, hominem nationis eiusdem in Cypro
habilantium a Nobis propter probatam eius fideni constitutum
episcopum, praeter alia mandata quoque ei dedimus
lioc ut :

Fraternitatem Tuam, clerum ac populum tuum,


et dilectos filios

Nostro nomine invisat, ac diligenter salutet. Quia vero com-


missa Nobis ex alto Ecclesiarum omnium cura nos cogit de
omnium salute esse sollicites, illud quoque ei mandavimus :

ut diligenter cognoscat, quam constanter tu, tuique in ea fide


manseritis, quam Sancta Catholica et Apostolica Romana Eccle-
sia, cui tu, Frater, obedientiam professus es, cuin alioruiii

Pontificum Romanorum Praedecessorum Nostrorum, tum,


felicis X tempore vobis tenendam et
recordationis Leonis Papae
servandam tradidit. Quod si, ut agris minus diligenter cultis
evenire solet, aliquas istic tanquam spinas, et vêpres, propter
superiorum teniporum incuriam, et Praedecessorum Nostrorum
gravissiiiias occupationes enatas fuisse, et, vel in articulis, ac
dogmatibus fidei, vel in sacramentoruni usu, ac ritibus aliqua
in re, a Sedis Apostolicae traditionibus, et praeceptis vos aber-
UNE .MISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV. 277

rasse, et deflexisse compererit, oportet te, Frater, et tuae, tuo-


rumque saluti necessarium est, errores, qui tibi indicati fue-
rint, nec in eis pertinaciter persistere; sed
facile agnoscere,
recta, et salubria ipsius Nuncii Nostri monita, atqiie consilia,
tanquam Nostra, pic, gratoque anime suscipere, et quae corri-
genda luerint, corrigere, prout ille suaserit, atque monuerit,
ut tua, et tuorum fides plane congruat cum fide, quam Sedes
Apostolica, pia omnium Christi fidelium mater, et fidelis ma-
gistra, tenet, et docet, cum, ut sois, una sit fides vera et ortho-
doxa, sine qua salvus esse nemo potest. Proinde hortamur te,
et fraterne monemus, ut, ipsius Nuncii nostri monitis acquie-
scens, commissum tibi gregem in salubribus Ecclesiae catholi-
cae pascuis ita studeas continere, atque ita custodire, ut, pro
impleto fideliter pastoris *
oflicio, mercedem ab
aeternae vitae * 'oi. i88

illosummo, aeternoque Pastore accipere merearis.


Datum Romae apud Sanctum Petrum sub annule Piscatoris,
die XXIII Februarii M. D. LXV, Pontificatus nostri anno sexto.
RESUME DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES :

Barsauma, Abraham de la Haute Mgxtagne, Siméon de Kefar


'Abdin, Yaret l'alexandrin, Jacques le reclus, Romanus,
Talia, Asia, Pantaléon, Candida.

(Suite) (1)

Les évêques craignent que Barsauma ne détourne tous les


pays « de la doctrine trompeuse des deux natures », car il
prêche et écrit partout; ils craignent qu'il n'aille à Rome
trouver Valentinien qui est plus puissant que Marcien, ils com-
mencent donc à le calomnier devant l'empereur et les grands,
à faire prêcher contre lui, à susciter de faux témoignages. Chez
les diphysites, ils accusaient Barsauma de ne pas admettre
deux natures; chez les monophysites, ils l'accusaient d'être
diphysite :

)V^9 oiIool^«o > i^^ a» K^/9 ool 0001 > >j*m; )-3-*{o

j)*^ ^^ oii^ sn°i I )bootV^9 ool 0001 ^V-^/ .). ^v>i^.>

0001 ^>I^; ool l^~»lo .v2L^ J )oi^9 01^.^9 p6{o .Kdf.,^60

OiS^ OOOi ^aJ^OlS^ ..Kji.^ )oi^9 Oli^9 ^«JL^CUOi^) )Ju /

Viô/ )jLSO! )jLO.^ )^ojV-sî .^-V-^/o )^V^ U^a^\


^>^9 |ju»/ ^3o .)oi.^9 001 )t^ a^ ol^^ J9 06(9 .^aSJ^o

.sfOQ^ia^ofiLj; ILlsÙ^ol» ^.iJS..aL.ii.^9 ).jlj/ K.*/; ool 0001

^OL^ |boi; ».vfloaL>90^ffr>i\ v^oiCL^eu«99 ) % i V » S\ 0001 ^-«pô/

(I) Voy. ROC, 1913, p. 270, 379; 1914, p. 113.


RÉSUMK DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 279

01.2^ ^A.bOf.!^^9 |.Ju/ ^>~•/9 Ool 0001 ^>1m9 l-^^l ^^«iSO

.y.V>ô/o ).^O^V^ )..N^wi^ Oi^ 0001 ^IXJU^ ^fiOQ_*9a^«£ÛJLJ^

vâ.2S.^ vûOQ-.îa_^£ûJ; o«jl3l^q.^ ).ioo,v^ JJL^j yoùi^ Jjot»

Lorsqu'ils en voyaient qui niaient la crucifixion du Fils unique, ils

disaient que Barsauma était sorti de la vérité et blasphémait et qu'il disait

que le Fils de Dieu avait été crucifié. Lorsqu'ils voyaient des hommes qui
croyaient au contraire que le Fils de Dieu était mort, ils blâmaient le

bienheureux Barsauma et disaient : « Barsauma le trompeur dit et en-

seigne que celui qui a été crucifié, n'est pas le Fils de Dieu. » Et chaque
fois qu'ils trouvaient des hommes qui recevaient la doctrine de Nestorius,
ils disaient aux hommes qui aimaient Nestorius : « Ce renégat Barsauma
ne veut pas recevoir saint Nestorius », et partout où ils voyaient qu'il y
avait des hommes qui anathématisaient Nestorius, ils calomniaient le

bienheureux Barsauma et ils disaient « Le trompeur Barsauma enseigne


:

la doctrine de Nestorius. »
Marcien et son épouse envoyèrent un ordre menaçant au comte qui
était chargé des marches de la mer pour prendre le bienheureux Bar-
sauma et l'amener en leur ville.

Ils craignaient qu'il n'allât trouver l'empereur Valentinien à


Rome.
73' pî'odige.

019^^..^ OXâuJO )|-^^^0 )»->...^0oV OImI^ )oO| i^,9 .'l-JU.^^^/)

Lorsque l'ordre des empereurs arriva au comte Dâstîna (?) (d'Osroène?),


il prit de nombreux soldats et partit à la recherche de saint Barsauma.

Ils le ville nommée Tarnas (oïu^,; dans


trouvent près d'une
l'éthiopien Tewanes), l'arrêtent avec ses disciples et le con-
:

duisent dans cette ville, où il guérit un possédé.


74° prodige. —
Marcien ordonne à son ^o;.^£a*,5ao d'aller trou-
280 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

ver Bar.sauoia. Il y va et lui fait des reproches. Il le nomme


magicien, trompeur, ennemi des empereurs et meurtrier des
évoques. Barsauma répond :

.);V*? )^^^ K-d^ji |jj .-^..w^^a-p l-^Oît-s Ul Ul

..^; ^K^l JJ/ Jv--^ Poi-D, jla.^ JLâ/ .^K^l JJ

.)Va_2L.D )»JouD; ))Ljlxio v-K^/o .);o*,Lio JjlSv^oj )L^^^N\..a

I^VA-d V^^! ^••! U^^^ .K^^^ jJ ^oK^ ^9 )L3a.am.^3jJ

« Je suis Barsauma le chrétien ;


je n'ai pas abandonné la parole de vérité
et je n'ai pas renié le Christ comme tu l'as fait. Je ne suis pas l'ennemi
des rois fidèles et je ne suis pas meurtrier des pontifes véritables, mais je
suis l'ennemi des empereurs apostats, et je hais les pontifes renégats. Je
n'ai jamais tué d'évêque; mais le Seigneur tue le pontife qui renie la
vérité. »

Ils continuent à parler (1) : Le magister menace Barsauma


d'une prison sans eau; l'autre répond que Dieu lui enverra de
la pluie ou une source d'eau vive, il lui demande s'il n'a pas
une épée pour lui faire trancher la tête, il rappelle que Théo-
dose (le Jeune) ne s'asseyait pas devant lui (2). Il maudit le
magister. La femme de celui-ci vient implorer Barsauma en
faveur de son mari, mais il ne veut pas la recevoir et il lui
fait dire qu'elle aille lui préparer un tombeau ; il mourut en
effet quelques jours après.
Marcien envoie alors le grand éparque (i-^; htsojj) pour lui dire
qu'il recevra du fisc (^a.>ao,>f,) ce dont il aura besoin et qu'il pourra
retourner avec honneur en son pays, pourvu qu'il ne maudisse
pas l'empereur. Barsauma ne veut rien recevoir de celui « qui
a renié la vérité ».

l-aib^^O 9^Jl9 t^XV)) JLd/ sâJL^K.^9 ^COO-jQ^V-^^ ^^^

(1) Les rapports de Barsauma avec Marcien sont résumés par Michel le Syrien,
Chronique, II, 123-125 et par Bar Hébraeus, Cliron. eccl., I, 182. .

(2) Au sujet de l'influence des moines sur Tliéodose, cf. Pléroplwries, P. 0..
t. YIII, p. 166-174, « Théodose et les moines ».

RKSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 281

Sur le patrice —
ce qui signifie père des empereurs (1) —
que r empereur Marcien envoya près de saint Barmuma.
C'était un ami de Barsauma. Il lui annonce qu'il peut retour-
ner à son monastère.
75" prodige. — Avant son départ (152), le feu tomba sur
Constantinople et y brûla beaucoup de maisons ; une femme
implora Barsauma pour sa demeure et celle-ci demeura Indemne
au milieu des autres qui étaient brûlées.
Barsauma alla k Nicomédie, et y demeura tout le temps de
l'hiver (152-3), gardé par les soldats (romains).
7C' prodige. —
L'été suivant (153), l'empereur et Pulchérie
lui permettent de retourner à son monastère, il maudit Pul-
chérie et quitte Nicomédie pour descendre au pays de Syrie.
Comme il n'était à guère plus d'un jour de son monastère, un
cavalier le rencontre et lui dit :

.)^^9oV |bs:^9 jLaioo ) .. ,> t,>ni\

« Voici, seigneur,que Dieu a fait selon ta parole. La reine qui te haïs-


sait est tombée dans d'amères douleurs, elle a mangé sa langue et elle
est morte d'une mauvaise mort. » Le bienheureux Barsauma leva les yeux
au ciel, loua le Christ et versa de nombreuses larmes.

77^ prodige. — Il guérit un homme mordu par un chien


enragé.
78" prodige. — Il envoie un disciple, avec de l'huile de la
prière, pour encenser et dire la messe (ml^joû o^n^o) dans un vil-
lage où y a la peste et
il celle-ci cesse
79^ prodige. Il en — fait autant dans un autre village et
guérit un homme qui était près de mourir.
Les évoques envoient une lettre pleine d'anathèmes pour
défendre d'avoir rapport avec Barsauma, mais l'un des grands
du pays dit : « Barsauma a guéri mon fils que je croyais mort ;

(l)Cf. p. 0., IX, p. 581.


282 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

que ces évêques viennent et qu'ils ressuscitent seulement un


chevreau (ip^; Pr^j) et je les recevrai! »
80" prodige. —
Les évêques avaient réuni « les prêtres des
villages et les prêtres des monastères » pour anathématiser
Barsauma, mais un diacre, chef de monastère, rappela que
Barsauma avait guéri ses doigts qui étaient desséchés, et tous
furent confondus.
81" prodige. — Il guérit une femme qui avait les mains et
les pieds desséchés depuis trente ans.
82' prodige, —
Les démons disent par la bouche d'une
femme, que les évêques sont devenus leurs amis et que Bar-
sauma est leur ennemi.
83" prodige. —
Certains disaient que le corps du Christ est
comme le corps des hommes et Satan cria dans une femme :

« Quel est l'homme qui pourrait briser son corps et le donner

à ses amis? » Sur ce passage julianiste, cf. Assémani, B. 0.,


II, 296.
84" prodige. — Il guérit un homme de Cappadoce qui avait
un ulcère de la tête aux pieds.
85" prodige. — Un prédicateur, ancien ami de Barsauma,
se mit à parler contre lui; sa main se dessécha.
— Un prêtre, qui maudissait Barsauma, fut
86" prodige.
frappé par l'ange du Seigneur mourut. et
87" prodige. — en arriva autant à un autre
Il prêtre- «

moine ».

Les évêques renégats postent deux mille hommes près d'un


fleuve qui descendait entre des rochers escarpés, et écrivent à
Barsauma une lettre très affectueuse pour lui demander de
venir les voir. Tout cela fut découvert en songe à l'un de ses
disciples.Les évêques voulaient faire entrer Barsauma seul à
l'églisepour le tuer à coups de bâton; mais le disciple, qui a
tout découvert, ne veut pas le quitter. Les hommes qui étaient
cachés près du torrent crient à ses disciples de l'abandonner
et commencent à le lapider avec les cailloux (i^.^^) du fleuve.
L'un d'eux lance un caillou blanc qui atteint Barsauma au-
dessus de Tœil gauche, mais lui-même est aussitôt atteint
d'une pierre tombée du ciel qui lui enlève l'œil gauche et lui
casse la tête.
88" prodige. — Un disciple ne veut pas abandonner Bar-
RÉSUMK DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 283

sauma et se met devant lui. De nombreuses pierres l'atteignent,

au point de former un monceau, et il n'a pas de blessure.


89'" prodige. —
Il vint de l'est comme un vent qui renversa

ceux qui lapidaient Barsauma, et ils s'enfuiront.


90'' prodige. —
Un démon, par la bouche d'une femme,
blâma les renégats les meurtriers s'enfuirent durant toute la
;

nuit, croyant que Barsauma les poursuivait; en arrivant à Samo-


sate ils trouvèrent, sept évêques réunis à cette occasion un évêque :

qui était avec eux, raconta aux sept autres tout ce qui était
arrivé et tous quittèrent Samosate.
QV prodige. —
lyun chor évêque qui maudit Barsauma et
mourut.
Ce chorévèque réunit des frères des monastères et des habi-
tants des bourgs qui prennent des bâtons et des épées et vont
contre Barsauma. Celui-ci se retire à un monastère où il avait
des amis. Ses ennemis remplissaient la plaine; en levant les
yeux ils voient vingt disciples de Barsauma qui leur paraissent
comme une multitude ils s'enfuient. ;

92'' prodige. —
Plusieurs vont trouver un tribun isaurien
et promettent de lui donner chacun cent dariques s'il veut
tuer Barsauma; deux visions l'en détournent.
93' prodige.

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oiOs^ )ooi ^)Lo ^ J^-.)-«Ib^^ ).^a^ sûûJQ-.; )Liu.^ ^y*»U

11 y avait un évoque qui demeurait dans la ville nommée Cyr {Qrôs);


284 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Marcien l'avait établi directeur sur tous les évoques et lui avait donné
pouvoir sur tout l'Orient; il menaça saint Barsauma de le tuer... Mais
Dieu le livra à l'esprit mauvais qui l'étrangla, et il commença à manger
sa langue... et il mourut. Ses familiers prirent son corps et allèrent pour
l'enterrer dans le martyrium de saint Denys (Dîônis), mais, comme ils
portaient son corps et arrivaient sur la place publique, saint Denys appa-
rut en évidence au peuple; il se tenait debout à l'intérieur du temple et
il criait : « N'apportez pas ici ce corrupteur. »

Les évèques écrivirent des lettres mensongères à Marcien et


dirent que Barsauma était un révolté.

^Icxa^io; )-sVoî )loVijJ

« Il paganisme en tout lieu. Il a rassemblé près de lui des


enseigne le

milliers de voleurs et des myriades de bandits belliqueux, il a subjugué


et il a pris de nombreux pays de ton empire. »

Marcien ordonne de le saisir et de l'amener; Barsauma le

maudit. Une vision annonce à Barsauma qu'il va lui-même


tomber dans une grave maladie, ce qui arrive. Il envoie l'un
de ses disciples en Perse et en Arménie.
94" prodige. —
Un grand tremblement de terre précéda la
mort de Barsauma. On entendait un grand bruit dans la terre,
depuis quelques jours avant la mort de Barsauma jusque
six mois après.
95" prodige. —
Un ange vient trouver Barsauma et lui pré-
dit sa mort.

)ooi ^clI^^/; )^t-^ .)L.Viw:d oi.^ )K2^K^ f..auoi/o %^.^uJi

y^l Jooi ^oioK.*/ jL^A-^o !^ 01.^09 jL^o^v^


^ a.s;:Jl >â^.JdV{ .,

Le bienheureux Barsauma quitta donc le monde le P"" fé-


vrier et il fut enseveli le 3 du même mois. Le moment où
Barsauma rendit son âme au Christ était environ la qua-
trième heure de la nuit (nuit du 31 janvier au P"" février).
96' prodige. —
Au moment de sa mort, un prêtre voit une
rp:su.mé de monographies syriaques. 285

colonne de feu se tenir au-dessus de son monastère et empor-


ter ensuite son âme au ciel (^loi. ijo^o icojo^ o,;^ .j^o).
97" prodige. — Le saint avait prédit que Marcien ne le
verrait pas.

oiA )ooi »t-iLioj l^^io^l o6( ..)LuLioV/; )Li.»/


^ vfiaj

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286 REVUE DE l'orient CHRETIEN.

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)oio .^ Ul r^h )^JJ ^J ji/ .)jolo .ii.-^U ]1 .ov^

^^^ y^ ^-uio .|^9tJLCQiL^9 vfiû-tv^v^j 0M1-Û-. ""^^ sa/ y^

Le disciple que le bienheureux, lorsqu'il était malade, avait envoyé au

(Ij Ou \;^i l!o;iJt\ d'après un autre manuscrit.


RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 287

pays des Perses et des Arméniens, quitta le pays des Arméniens et vint
au pays de Syrie, au moment de la moisson. 11 pria à l'endroit où saint
Barsauma était enseveli et il y versa de nombreuses larmes. Il quitta le
monastère du saint et se mit en route il alla à la ville d'Émèse (jui est
;

en face du mont Liban et il entra pour prier à l'endroit où est la tète de


Jean Baptiste. La porte de l'abside où était la tête de saint Jean, était
fermée avec des verrous de fer, mais lorsque le disciple arriva près de
la porte, elle s'ouvrit d'elle-même et le disciple entra et se prosterna
devant la tète de Jean Baptiste, et versa des larmes amères. Il prit ensuite
du papier et un encrier et il alla s'asseoir seul à l'écart, il versa de nom-
breuses larmes dans cet encrier, et il dilua l'encre avec ses larmes; il
prit le roseau et il écrivit sur le papier.
Voici les paroles qui étaient en tète de son écrit « De la part d'un tel,
:

affligé, persécuté et étranger, à Jean chef des ermites, salut!


toi,

« Je viens t'entretenir, seigneur, de Marcien qui me persécute, qui per-

vertit la voie de la vérité et qui a abandonné la foi en Dieu. Toi donc,


seigneur, avec ton grand pouvoir, amène le Christ qui t'aime car tu —
as été nommé l'ami de l'époux —
à enlever l'empire à Marcien et à le
donner à un autre. »
Ces nombreuses paroles et d'autres étaient écrites et il faisait mention
dans cet écrit de Protérius qui était évêque d'Alexandrie la grande, parce
qu'il tuait à cette époque ceux qui ne reniaient pas le Christ, et qu'il avait
tué plus de trente mille chrétiens, tant hommes que femmes. Dans cet
écrit étaient encore portés les noms d'autres hommes impies et il se ter-
minait ainsi :

« Pour moi, seigneur, ce n'est pas un mort que j'invoque et ce n'est pas
à un cadavre que demande justice; mais j'invoque l'homme en qui le
je
Christ vit, et en qui demeure le Saint-Esprit vivifiant. »
Après avoir fermé et scellé cet écrit, l'écrivain le prit et le plaça sur
la tête de Jean Baptiste et il demeura là pour cette nuit, et il y avait
l)eaucoup d'hommes qui dormaient dans le temple. Au milieu de cette
nuit, il apparut à beaucoup comme un homme qui se tenait debout au
milieu du temple et qui proclamait, criait et disait « Marcien l'empereur
:

est mort, parce qu'un chrétien a requis contre lui. »


Et il apparut encore sous l'apparence d'un autre homme, (jui avait pris
cet écrit, le lisait et décrétait la peine de mort contre Marcien.
Saint Jean apparaissait, revêtu d'habits blancs comme le soleil, et il vint
près de celui qui avait écrit, et il lui révéla de nombreuses choses qui
devaient avoir lieu et il lui dit « Ne t'afflige pas et ne pleure pas, mais
:

va où je te dis, et voilà qu'il y viendra des hommes qui te parleront de


tout ce que tu m'as écrit, et qui t'annonceront la mort de Marcien, et
qui te raconteront encore la crémation de Protérius d'Alexandrie et qui
t'exposeront ce qui est arrivé aux autres dont tu m'as écrit. »

Le disciple sortit d'Émèse (^^a-) et apprit toutes ces nouvelles.


98' prodige. — Il y eut une mortalité qui cessa lorsque
288 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

les habitants eurent été chercher de l'huile de la prière et du


M-L- à l'endroit où était le corps de saint Barsauma.
99' prodige. — L'un des ennemis de Barsauma est possédé
du démon. II va prier près des os de saint Barsauma et il est
guéri.
100^ prodige. — Il y eut beaucoup d'autres guérisons.

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.^^Ol )jpiCLûO; ).JO| )Lj;0|Q^ K^Ka/o -.sjUQJI^ûJj

Et moi le faible et le petit, dont Dieu sait le nom, lui qui me remettra
mes péchés, j'ai été contraint par la grande charité au temps de mes ten-
tations et j'ai écrit ce mémorial de ces actions.

Il a omis beaucoup de choses pour ne pas fatiguer les lec-


teurs.

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(1) Le ms. add. 14734 omet ce qui suit et donne aussitôt la Ihialo iis-^xai coeCi.*.
RÉSUMÉ DI<: MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 289

.^«^o/o ^«.^{ .* v>\ otio^^ .)^9Qjû09 ) >n «N n ^» )..«.âV^!

Samuel le prêtre, qui était l'un des premiers disciples de saint Bar-
sauma, a écrit les belles actions de l'athlète Barsauma. De plus nous
savons tous que ces choses ont été écrites en vérité. Ce même prêtre Sa-
muel a écrit encore des instructions (en vers) et des homélies sur saint
Barsauma. Il a encore écrit des homélies et des instructions et des expli-
cations nombreuses sur la foi et sur tous sujets, et contre toutes les- héré-
sies et sur la belle interprétation des (saints) Livres.
Et nous, serviteurs du Christ, qui avons terminé ce livre, nous vous
conjurons, vous, nos frères dans le Dieu tout-puissant, pour que personne

n'ose changer pas même une des paroles justes. Et quiconque transcrit ce
livre, le transcrira jusqu'ici. Que la grâce de Notre-Seigneur et ses misé-
ricordes abondent sur nous tous, maintenant et toujours et dans l'éternité.
Amen.
Fin de l'histoire de Barsauma, l'illustre chef des ascètes de la mon-
tagne du nord qui
(2) est dans le climat de Syrie, que sa prière soit avec
nous. Amen et amen.

Le ms. add. 12174, fol. 18% porte ensuite la vie de Siméon


stylite qu'il nomme le cousin (o,.. ^) de Barsauma. Le texte est

d'ailleurs conforme à celui qu'a édité le Père Bedjan, sinon


qu'il fait mourir Siméon le mercredi 2 septembre de l'an 701
des Grecs (390), date qui est en contradiction avec le contenu.

{A suivre.)
F. Nau.

(1) Nous donnons ici la finale d'après le ms. add. 14734.


(2) C'est à tort que nous avons mis en tête de l'histoire • Barsauma de Nisibe >,
car notre Barsauma ne porte jamais cette épithète qui est réservée à l'évèque
nestorien do Pair. Or., IX, 597, G05, etc.

ORIENT CHRETIEN.
CHRONOLO&IE

DE L'HISTOIRE D'ARMÉNIE

HISTOIRE CIVILE

Après le travail de mérite du R. P. Fr. Tournebize (1), il est


nécessaire, je crois, de donner ici une liste de tous les rois,
princes et gouverneurs généraux d'Arménie, et d'énumérer
les chefs religieux (catholicos et patriarches) de la nation
arménienne, avec la date de leur avènement et celle qui marque
la fin de leur pouvoir. A l'appui de ma liste, j'ajoute aussi

une petite bibliographie, y indiquant les ouvrages les plus


nécessaires à consulter.
L'histoire civile d'Arménie peut être divisée en huit pé-
riodes ainsi qu'il suit :

I. Première époque du royaume des Arméniens, qui s'é-

tend de 323 jusqu'à l'an 215 avant J.-C.


II. La dynastie d'Artaxias, qui commence en 19U av. J.-C.
et se termine en l'an 1 de J.-C.
La dynastie étrangère, de l'an 2 après J.-C. à l'an 53.
III.

IV.Les Arsacides, qui prirent possession du royaume d'Ar-


ménie en l'an 53, et dont le règne dure jusqu'en 429.
V. L'Arménie sous la domination persane, depuis Tan 430
jusqu'à l'an 634.
VI. V Arménie sous la domination arabe, depuis l'an 654
jusqu'à l'an 86L
VIL La dynastie des Bagratides ou Bagratounis, qui com-
mence en 885 et se termine en 1045. Enfin,
VI IL La dynastie des RiUiéniens, dernière dynastie, créée
en Cilicie en l'an 1080; elle prend fin avec le royaume d'Armé-

(1) « Histoire politique et religieuse de l'Arménie », extrait de la ROC.


CHRONOLOGIE DE l'hISTOIRE d'ARMÉNIE. 291

nie en 1375, avec rentrée des Égyptiens à Sis et la capture


du dernierroi Léon V de Lusignan.
Reprenons maintenant chacune de ces huit périodes et indi-
quons exactement les dates du règne de chaque roi et des gou-
verneurs généraux de l'Arménie. Ces dates représentent le
résultat de recherches minutieuses et spéciales.

I. PREMIÈRE ÉPOQUE DU ROYAUME

1. Phrataphernès ou Néoptolémos, prend possession de l'Ar-


ménie en 323 av. J.-C.
2. Orontès 1 ou Hrant ou bien Ervand, 322-301.
3. Ardoatès ou Ardvard, 301.
-, (?)
4. Artabazanès ou Artavaz, 239-220 (?).

5. Orontès II, 220(?)-2I5 (?).

Domination des Séleucides, 215 (?)- 190.

II. LA DYNASTIE D'ARTAXIAS

1. Artaxias ou Artachès 1, 190-159 (?) av. J.-C.


2. Artavazdl, 159(?)-149.
3. Tigranel, 149-123.
4. Artavazd II ou Artoadistus, 123-91.
5. Tigrane II ou Tigrane le Grand, 94-54,
6. Artavazd 111,56-31.
7. Alexandre, 34-31.

8. Artachès II, 30-20.


9. Tigrane 111, 20-12.

10. Tigrane IV ^ . , t r, i . i->r. «

,
, „ ^^ )
12-D av. J.-C. et 2-1 après
^ J.-C.
11. Erato S

12. Artavazd IV, 5-2 av. J.-C.

III. LA DYNASTIE ÉTRANGÈRE

1. Ariobarzanès, Mède, 2 après J.-C.


2. Artavazd V, il/èc/e, 2-11.
3. TigraneV,Ji«/, 11-14.
292 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Erato (de nouveau), 14-15.


4. Vononès, Parthe, 16-17.
5. Artachès III ou Zenon, Romain, 18-34.
6. Arsace ou Archak 1, Parthe, 34-35.
7. Mithridate, Géorgien, 35-37 et 47-51.,
8. Rhadamiste, Géorgien, 51-53.

IV. LES ARSACIDES ARMÉNIENS

1. Tiridate I, 53-59 et 66-100.


2. Tigrane VI, 60-62.
3. Exedarès, I00-II3.
4. Parthamasiris, 113-114.
5. Parthamaspatès, 116-117.
6. Vologèse ou Vagharche I, 117-140.
7. Sohemus, 140-162 et 163-178.
8. Pacorus, 162163.
9. Sanatroukès, 178-216.
10. Vologèse ou Vagharche II, 178-217.
11. Tiridate II ou Khosroès I le Grand, 217-238.
Fin du royaume des Par thés, 226.
Doynination des Sassanides, 238-250 et 252-261 et 272-
282 et 294-298.
12. Tiridate III, 250-252 et 283-294 et 298-330.
13. Artavazd VI, 252-261.
Domination des Palmyréniens, 261-272.
14. Khosroès II le Jeune, 331-339.
15. Tiran, 340-350.
16. Arsace ou Archak II, 351-367.
17. Pap, 369-374.
18. Varazdat, 374-378.
19. Arsace ou Archak III, 378-389.
20. Valarsace ou Vagharchak, 378-386.
21. Khosroès III, 386-392 et 414-415. "

Partage de V Arménie entre les Romains et les Sassa-


nides, 387.
22. Vramchapouh, 392-414.
Invention de l'alphabet arménien, 414.
23. Saper ou Chapouh, 416-420.
CHRONOLOGIE DE l'hISTOIRE d'ARMÉNIE. 293

24. Artachès IV, 423-429.


Bibliographie pour I à IV. — F. Jiisti, Iranisches Namen-
huch, Marburg IS95. — d'Ar-
E. Babelon, Les rois de Syrie,
ménie de Commagène, Paris 1890.
et —
H. Asturian, Die poli-
tischen Beziehungen zwischen Arménien und Rom, Venedig
191 1. —
J. Marquart, Philologus, Gôttingen 1896. K. J. Bas-—
madjian, La vraie Histoire d'Arménie (en arménien), Cons-
tantinople 1914.

V. SOUS LA DOMINATION PERSANE

LES MARZPANS ou GOUVERNEURS GÉNÉRAUX.

1. Vehmihrcliapouh, Persan, 430-438.


2. Vassak Suni, Arménien, 438-451.
Vardan le Grand, f 451 (grand combat d'Avaraïr).
3. Atrormizd, Arménien-Persan, 451-465.
4. Atrvechnasp, Persan, Wo-4&\.
5. Sahak Bagratouni, .4 rme>«e/i, 481-482.
6. Chapouh Mihranian, Persan, 483-484.
7. Andékan, Persan, 484-485.
8. Vahan Mamikonian, Arménien, 485-505.
9. Vard Mamikonian, Arménien, 505-509.
(?)
10. X. Nikhoralvan, Persan, 548-552 (?).
11. Veclinasp Bahram, Persayi, 552-554 (?).

12. Dencliapouh, Persan, 554-560 (?).


13. Varazdat, Persan, 560-564 (?).
14. Sourène, Persan, 564 (?)-572.
Vardan V Mamikonian, général arménien, 572-578.
15. Vardan Vechnasp, Persan, 572-573.
16. Golon Mihran, Persan, 573-57 .

17. Philippos, seigneur de Sunik, Arménien, 573-578.


18. Tam Khosrov, Persan, 578-580.
19. Varaze Vezour, Persan, 580-581.
20. Le Grand généralissime partlie, Pei^san, 581-588.
21. Frahat, Persan, 588-588.
22. Frartine Datan, Persan, 588-590.
23. Vendatakan Nikhorakan, Persan, 591-?
294 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

24. Mérakbout, Persan, 594-598 (?).


25. Yazdène, Persan, 598-600 (?).
26. Boudmah, Persan, 600 (?)-604.
27. Foyiman, Persan, 604-608.
28. Achtate Yeztaïar, Persan, 608-610.,
29. Chahène, PéTSffîî, 611-612.
30. Chahraianpet, Persan, 612-613.
31. Parseanpet Parchenazdat, Persan, 613-'?
32. Namgaroun Clîonazp, Persan, 616-619 (?).
33. Chahraplakan, Persan, 620-624 (?).
34. Tchrotcli ou Rotch Véhan, Persan, 624(?)-627.
35. Varaztirotz Bagratouni, Arménien, 628-634.
Chute de V empire persan, 652.
Bibliographie. — M. Portoukal, Critique d'Élisé (en armé-
nien), Venise — P. Gulessérian, Étude critique sur
1903.
Élise (en arménien), Vienne 1909. — Sébêos, Histoire d'Hé-
racliiis, (en arménien), Constantinople 1851. — Catergian, J.

Histoire universelle (en arménien), Vienne 1852. — K. J. Bas-


madjian, La vraie Histoire d'Arménie, Constantinople 1914.

LES GOUVERNEURS GÉNÉRAUX


DE L'ARMÉNIE BYZANTINE

1. Jean le Patrice, Arménien, 591.


2. Héracle, général, Byzantin, 594.
3. Sourène, général, Persan (?), 604.
, (?)

4. Mejèje Gnouni, général, Arménien, 630-635.


5. David Saharouni, curopalate, Arménien, 635-638.
, Irruption des Arabes en Arménie, 636.
6. Théodoros Rechtouni, général et patrice, Ai^métiien, 641-
646.
7. Thomas, Byzantin (?), 646-646.
8. Varaztirotz Bagratouni, curopalate, Arménien, 646-646.
9. Sembat Varaztirotzian, curopalate, Arménien, 6 16-656 (?).
Théodoros Rechtouni (revient), général, Arménien, 646-
653.
10. Maurianos, général, Byzantin, 653.
11. Procope, général, Byzantin, 6b3.
CHRONOLOGIE DE l'IIISTOIRE d'ARMÉNIE. 295

Domination des Arabes.


12. Hamazasp Mamikoniari, curopalate et patrice, Armé-
nien, 658-661.
Domination des Arabes.
13. Sembat Bagratouni Sembatian, curopalate, Arménien,
703-705.
Bibliographie. — Sébêos, Histoire d'Héraclius, Constanti-
nople 1851.

. VI. SOUS LA DOMINATION ARABE

LES OSTIKANS OU GOUVERNEURS GÉNÉRAUX.

1. Théodoros Rechtouni, ^rme^«e/i, 65 1-6.58.


2. Mouchègh Mamikonian, Arménien, 6.58-660.
3. Grigor Mamikonian, Arménien, 661-685.
Domination des K/iazars, 685.
I. Acliot Bagratouni, Arménien, 685-688.
5. Sembat Bagratouni Sembatian, 688-703.
MoJiammed, général arabe.
6. Abd-Allah, Arabe, 703-705.
7. Qacim, Arabe, 705-706.
8. Abd-el-Aziz, Arabe, 706-730.
9. Seth Harachi, Arabe, 730-732.
10. Merouan, Arabe, ni-lAA.
Achot Bagratouni, patrice arménien.
II. Ishaq, Ai^abe, 745-750.
Grigor Mamikonian, général arménien.
Mouchègh Mamikonian, général arménien.
12. Yézid 1, Arabe, 751-760 (1).
Sahak Bagratouni, générai arménien.
13. Bekr, Arabe, 760 (?)-761 (?).
14. Hassan, Arabe, 762 (?)-775.
Sembat Bagratouni, généralissime arménien, f 775.
15. Yézid II, Arabe, 775-780 (?).
16. Othman, Arabe, 780 (?)-785.
Bagarat Bagratouni, généralissime arménien.
17. Roh, Arabe, 785-785.
18. Klmzim, Arabe, 785-786.
.

206 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

19. Yézid Arabe, 786-787.


III,

20. Abd-el-Kébir, Arabe, 787-787.


21. Soléïman, Arabe, 787-790.
22. Yézid IV, Arabe, 790-795.
23. Khozéïma, Arabe, 796-806.
24. Hol, Arabe, 807-847.
Se7nbat Bagratouni, généralissime arménien.
Bagarat Bagratouni, prince arménien de Taraun.
Achot Artzrouni, prince arménien de Vaspourakan.
25. Abou-Seth, Arabe, 817-851.
26. Youssouf, Arabe, 851-851,
Bogha, général arabe.
Achot Bagratouni Sembatian, généralissime (856) et
« prince des princes » arménien, 861.
Bibliographie. — Ghévond, Histoire [d'Arménie] (en armé-
nien), S. -Pétersbourg 1887. —S. Açoghik, Histoire universelle

(en arménien), S.-Pétersbourg 1885.

VII. LA DYNASTIE DES BAGRATIDES ARMÉNIENS

1. Achot 1,885-890.
2. Sembat I, 890-914.
3. Achot II le Fer, 914-929.
Achot l'usurpateur, 921
4. Abas, 929-953.
5. Achot III le Miséricordieux, 953-977.
6. Sembat II le Conquérant, 977-989.
7. Gaguik IChahinchah, 989-1020.

8. Sembat III ou Jean Sembat, 1020-1042.

9. Achot IV, 1020-1042.


10. Gaguik II, 1042-1045, f 1079 à Cyzistra.

A. Royaume de Kars.

1. Mouchègh, 962-984.
2. Abas, 984-1029.
3. Gaguik, 1029-1064, f 1080 en Grèce.
CHRONOLOGIE DE l'hISTOIRE d'aRMÉNIE. 297

B. Royaume d'Albanie arménienne (1).

1. David, t 1046.
2. Korikê ou Kurikê, 1046-1082 (?).

Bibliographie. — M. Brosset, Histoire de la Géorgie, S.-Pé-


tersbourg 1851. — Acoghik, Histoire universelle, S.-Péters-
S.

bourg 1885. — Aristakès de Lastivert, Histoire [d'Arménie]


(en arménien), Venise 1844. — Hovhan Catholicos, Histoire
(en arménien), Jérusalem 1867.

C. Royaume de Vaspourakan

1. Khatchilv-Gaguik, 914-943.
2. Dérénik-Achot, 943-958.
3. Aboussahl-Hamazasp, 958-968.
4. Achot-Sahak, 968-990.
5. Gourguène-Khatchik, 990-1003.
6. Sénéchérim-Jean, 990-1006, f 1026 à Sivas.
7. David, à Sivas, 1027-1037.
8. yl^om, àSivas, 1037-1080.
9. Aboussahl, à Sivas, 1037-1080.
Bibliographie. —
Tliomas Artzrouni, Histoh^e [de la maison
des ArtzrounisJ (en arménien), Constantinople 1852. — S. Aco-
ghik, Histoire universelle, S.-Pétersb. 1885. — K. J. Basma-
djian, La vraie Histoire d Arménie, Constantinople 1914.

VIII. LA DYNASTIE DES RUBÉNIENS

a. Les princes régnants.

1. Ruben I, 1080-109: j.
2. Constantin 1, 1095-1099.
3. ThorosI, 1099-1129.
4. Léon I, 1129-1137, f 11 11 à Constantinople.
Domination des Byzantins, 1 137-1 145.

(1) David et Korikè sont mentionnés ici comme descendants des Bagratides,
car la liste des souverains de l'Albanie arménienne est longue.
298 REVUE DE l'oRIE.XT CHRÉTIEN.

5. ThorosII, 1145-1169.
6. Meleh, 1170-1175.
7. Rubenll, 1175-1187.
8. Léon II, 1187-1196; mais comme Léon I roi : 1196-1219.

b. Les rois.

1. LéonI, 1196-1219.
Isabelle, 1219-1252.
2. Philippe, 1222-1225.
3. Hétouml, 1226-1270.
4. Léon II, 1270-1289.
5. Hétoum II, 1289-1297.
6. Thoros, 1293-1295.
7. Sembat, 1296-1298.
8. Constantin I, 1298-1299.
9. Léon 111, 1301-1307.
10. Ochin, 1308-1320.
11. Léon IV, 1320-1342.
12. Guy ou Constantin II, 1342-1344.
13. Constantin m, 1341-1363.
Léon r usurpateur 1363-1365. ,

14. Constantin IV, 1365-1373.


Mariam, 1373-1374.
15. Léon V, 1374-1375, f 1393 à Paris.
— L. Alislian, Sissouan, Venise 1899. —
Bibliographie.
E. Dulaurier, Hist. des Croisades, Documents arméniens,
t. Paris 1869. — Ch. Koliler, Hist. des Croisades, Documents
I,

arméniens, Paris 1906. — K.


t. II, Basmadjian, Léon V deJ.

Lusignan, dernier roi d Arménie (en arménien), Paris 1908.

ADDENDA

Pour compléter cette table chronologique il convient d'ajou-


ter ici la liste des princes ou plutôt des patriarches et des rois
de l'époque légendaire de l'histoire d'Arménie. Les dates en
sont incertaines pour la dynastie dite Haikiens.
CHRONOLOGIE DE l'HISTOIRE D'ARMÉNIE 299

A. La dynastie des Haïkiens.

a. Les patriarches.

1. Haïk, 2350 av. J.-C.


2. Arménak
3. Armais
4. Amassia ;> 2300-2000 av. J.-C.
5. Guégham
6. Harma
7. Aram j

8. Ara le Beau 2000-1870 av. J.-C.


9. Ara Araïan ou Kardos )

10. Anouchavan
11. Paret
12 Arbak
13. Zavan > 1870-1700 av. J.-C.
11. Pharnas
15. Sour
16. Havanak
17. Vachtak
18. Haikakl
19. Ampak
20. Arnak
21. Chavarche
22. Noraïr
23. Vestam / 1700-1200 av. J.-C.
21. Kar
25. Gorak
26. Hrant
27. Endzak
28. Gueghak
29. Horo
30. Zarmaïr
31. Pertch
32. Arboun
33. Hoï > 1200-870 av. J.-C.
34. Houssak
35. Kaïpak
36. Skaïordi
300 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

b. Les Rois.

1. Parouïr
2. Hratchiao
3. Pharnouas
4. Patchouïtch
5. Rornak
6. Phavos
7. HaïkakII
8. Erouand I
9. Tigrane I 870-330 av. J.-C.
10. Vahagn
11. Aravan
12. Nerseh
13. Zareh
14. Argm
15. Bagam
16. Van
17. Vahé

B. La dynastie des Arsacides.

Vagharchak, 150-128 av. J.-C.


Archak 1, 128-115.
Artachès 1, 115-90.
Tigrane 11 le Grand, 90-36.
Artavazd 1, 36-33.
Archam, 33-3.
Abgar, 3 av. J.-C. jusqu'à l'an 34 de notre ère.

Ananoun, 34-36.
9. Sanatrouk, 34-65.
10. Erouand II, 65-85.
11. Artachès II, 85-126.
12,Artavazd II, 126-130.
13 TiranI, 130-151.
14 Tigrane m, 151-193.
,

15 Vagharche, 193-213.
.

16 Khosroès 1 le Grand, 213-261.


.
CHRONOLOGIE DE l'hISTOIRE d'ARMÉNIE. 301

Anarchie, 261-286.
17. Tiridate, 286-342.
18. Khosioès 11, 312-350.
19. ïiraiill, 350-361.
20. Arsace II, 362-382.
21. Pap, 385-392.
22. Varazdat, 392-395.
23. Arsace 111, 395-401.
24. Khosroès 111, 398-402. -

25. Vraracliapouii, 402-424.


Khosroès III (revient), 424-425.
26. Sapor ou Chapouh, 425-428.
27. Artachir, 128-133.

Bibliographie. — M. Tchamitchian, Histoire d'Ar^nènie (en


arménien), Venise 1784-86.

{A suivre.)
K. J. Basmadjian.
.

LETTRE DE PISUNTIOS
ÉVÊQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES
{Fin) (1)

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(1) Voy. p. 79.

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LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÈQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 303

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304 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÈQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 305

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ORIENT CIIKKTIEN.
306 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÈQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 307

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308 •
REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÈQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 309

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310 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÉQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 311

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312 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LETTRE DE PISLNTIOS, ÉVÉQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 313

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314. REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÈQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 315

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— (7) A ^/i, B l^î/^. — (8) B ^:^'.


316 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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(1) A ^/S. — (2) A^,|^t. — (3) A j3.

Une débauche impudente, l'immodestie et rirrévérence s'étaleront ainsi


devant les autels. Les puissances vengeresses quitteront ces lieux, pour
aller au haut des cieux, et les églises crieront sur leur sort pour les souil-
lures, les impuretés, les turpitudes, les ignominies et les crimes que cette
nation impie commettra dans les temples et les saintes églises de Dieu.
Les puissances vengeresses demanderont maintes fois son extermination,
mais elles en seront empêchées par le miséricordieux juge de la justice,
Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu qui leur dira « Attendez et prenez :

patience à leur égard, jusqu'à ce que soit accompli ce qui est écrit dans
les Saints Évangiles touchant la fin du monde; elle approche. » Mais lors-
que les saints, les apôtres, les prophètes, les martyrs, les justes, verront
ces mêmes crimes que cette nation impure commettra dans les saintes
demeures qui avaient été édifiées en leur nom, ils supplieront Dieu et lui
adresseront cette prière « notre Seigneur et Dieu, fais-nous justice, et
:

venge-nous de ces impies profanateurs de ta sainte Église qui nous avait


été édifiée en ton saint nom sur la surface de la terre.,» Et le Sauveur
leur répondra alors « mes élus, vous qui avez été choisis et prédestinés
:

entre tout le monde, patientez un peu jusqu'à ce que soit accompli ce qui
LETTRE DE PISUXTIOS, ÉVÈQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 317

est écrit dans la loi. » Les saints prendront donc patience et ils donneront
un délai aux impies qui feront ces crimes énormes et ces actions coupa-
bles dans le lieu saint de leurs assemblées. Eu elïet, cette nation ensei-
fi'nera aux hommes toute mauvaise doctrine ils prendront la mère et la ;

tille et violeront la mère devant la fille et la fille devant la mère; les

églises deviendront des objets de dérision, des lieux d'amusement, où l'on


fera des désordres tels que n'en ont jamais produit de pareils les nations
(jui ont précédé; ils y mangeront, y boiront, s'y divertiront; les maisons

de Dieu deviendront comme des parcs de moutons ou de bêtes de somme ;

ils en feront des écuries pour les montures qui les portent et ils attache-

ront les chevaux qu'ils montent dans le sanctuaire. C'est bien là l'abomi-
nation de la désolation que le prophète Daniel a vue établie dans le lieu
où elle n'aurait pas dû être ils opprimeront les hommes pour avoir de
;

l'or, et les hommes fuiront d'un lieu dans un autre, à cause de la violence,

de l'iniquité qui fondront sur eux, à cause des exactions et des taxes que
leur vaudra le nom du Christ; l'injustice croîtra, l'oppression redoublera
et l'on exigera [des hommes] ce qu'il leur sera impossible d'accorder.
Les Égyptiens se trouveront dans l'avilissement et dans une grande mi-
sère, par suite de la tyrannie qui les accablera.
Bientôt le pain leur manquera, et ils n'en trouveront qu'après beaucoup
de peines et de grandes difficultés, et encore n'en auront-ils pas assez
pour apaiser leur faim et prolonger leur existence. Le Nil baissera en ces
jours; s'il fait sa crue, elle ne se produira qu'avec peine; la terre d'Egypte
s'appauvrira et ne donnera plus de fruits ; de même les champs devien-
dront stériles pour ne pas donner leurs récoltes, parce que la bénédiction
de Dieu aura disparu de la terre; et cependant c'est un sol très fertile.
Ils diront : » Il n'y a que peu de bénédiction de Dieu pour le travail. »

Les vignes périront, donneront peu de raisins dont le jus se desséchera;


les Sultans raviront de force ce qui restera. Beaucoup d'églises seront
privées de sacrifices, le samedi et le saint jour du dimanche, parce que
les aumônes, les offrandes, sacrifices, le vin auront disparu de sur
les
la terre par suite des crimes que commettra cette
par suite des taxes, et
nation contre les hommes; les arbres fruitiers sécheront, mourront,
et leurs fruits tomberont; l'huile deviendra chère, et l'on verra s'accom-
plir ce que Jean fils du Tonnerre a écrit dans son Apocalypse « Une :

poignée de blé pour un dinar, et trois poignées d'orge pour un dinar;


maisVhuiie et le vin ne périront pas (1). Et il se produira sur la terre une
telle cherté de vivres et une telle misère, que les hommes oublieront en
ces jours de se rassasier de pain, et alors surviendra une grande mortalité
et une peste morts resteront gisant dans les rues, dans
terrible, et les
les carrefours, dans ne trouveront personne pour leur
les places, et ils
donner la sépulture, tant la mort fera de victimes sur la terre. En ce
temps, le père n'enterrera pas son fils, le fils ne pleurera pas son père
durant trois jours, la mère ne pleurera pas sa fille, le frère ne pleurera
pas son frère, tandis que la terre et tous ceux qui l'habiteront seront

(1) Apec, VI, G.


318 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

saisis d'une grande tristesse, à cause de toutes ces nombreuses morts.


Les Sultans opprimeront en ce temps la terre tout entière et tous les
habitants, pour se procurer de l'or, pilleront leurs biens pour des causes
et des prétextes divers qu'ils feront surgir contre eux, pressureront la terre
d'Egypte, sur laquelle ils appesantiront leur joug plus que sur toutes les
autres contrées de la terre et les habitants de ce pays se verront contraints de
;

vendre leurs 'vêtements, leurs meubles, leur vaisselle, leurs greniers,


pour l'or fin d'Egypte sur lequel est gravée l'image de la croix et la figure
de Notre-Seigneur Jésus-Christ; et [l'envahisseur] écrira le nom de l'imam
de sa nation dont il suit la doctrine, et dont il observe la religion, sur cet
or. Et ce nom est Mamadanous, (Mohammed) dont le nombre, lettre par
lettre, est en copte six cent soixante-six, et c'est le nom de leur prophète
qu'ils invoquent. Et il écrira en môme temps son nom et le nom de son
prophète sur la monnaie d'or et d'argent et il placera son nom sur les

navires de la mer et des fleuves, et des ordres seront publiés dans les

villes et les bourgades comme l'a dit l'ami de Dieu, Jean fils de Zébédée,
dans sa sainte Apocalypse « Il n'y aura à vendre et à acheter que celui qui
:

auraavec lui le nom de cet [hotiune] (l) »; et il prélèvera le tribut et la taxe


sur tout ce qui se vendra, et il opprimera lourdement tout le monde et
chacun se soumettra à lui, et toutes les régions environnantes, hormis le
seul pays des Romains, lui payeront tribut. Les Égyptiens seront couchés
pendant la nuit, et le matin à leur lever, ils trouveront à leur porte trois
émissaires du Sultan dont chacun leur fera quelque réquisition injuste, et
les habitants de l'Egypte seront. comme dans les affres de la mort tant
seront grandes la peine, l'humiliation, le mépris qui fondront sur eux.
Beaucoup d'entre eux quitteront leurs villes, leurs maisons, fuiront de
leurs demeures pour échappera l'iniquité de cette nation, et l'on enverra
à leurs trousses des messagers avec des mandats d'arrêt, et on les saisira,
et on les ramènera eux et leurs malheureux enfants, et on les réduira en
esclavage, et on doublera la lourdeur de la capitation.
Ensuite se lèvera de la région du couchant une nation qui combattra
durant quelque temps le roi de la Babylone d'Egypte, nation sans misé-
ricorde, qui opprimera encore davantage la terre. Après cela, paraîtra un
autre roi ayant même nom que leur prophète, qui appesantira lourde-
ment son joug sur la terre d'Egypte et y commettra plus d'exactions que
tous les rois qui ont précédé. Il enverra ses esclaves, ses soldats, les grands
de son peuple en chaque localité. Ils saisiront les commerçants, et prélè-
veront l'impôt de toute contrée, et pilleront toutes les richesses. Il affligera
tous ceux qui sont sous sa puissance et il fera mourir beaucoup de ceux
qui mangent et boivent à sa table. Et durant ces jours, il n'y aura ni paix,
ni aucune sccairité, ni salut; au contraire, tous ces jours seront pleins de
disette,de famine, de guerres, de désordres, durant tout le temps de son
règne qui s'étendra sur la terre.
Ensuite se lèvera le Turc du côté de l'Orient et il fera la guerre pen-
dant quelque temps ils concluront enfin la paix et mangeront et boiront
;

à la même table; les Turcs régneront sur la région du Yémen depuis

(1) Apec, XIII, 17.


LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÈQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 319

Akka jusqu'aux confins de l'Abyssinie, et l'oppression seragrande sur la


terre ;
les hommes on leur demandera ce qui n'est pas
seront persécutés ;

en leur puissance, et on les dépouillera de tout le fruit de leur travail.


Beaucoup de chrétiens abandonneront la foi du Christ, la renieront, s'as-
socieront aux infidèles dans leur croyance impie, délaisseront le Christ
pour échapper à la violence de cette nation. Mais malheur à ceux qui
nieront le Christ pour cette [vie de] courte durée le Christ les reniera et
;

les jettera dans un chcâtiment douloureux. Malheur à eux qui sont nés en
ce monde! Bientôt ils poursuivront les pasteurs du peuple, les supérieurs
des monastères et tous les enfants de l'Église en chaque lieu, et ils leur
demanderont des sommes importantes qu'ils ne pourront donner. Pour
cette raison, de nombreuses églises seront désertes en ces jours, et sans
sacrifice; les fidèles les abandonneront, à cause de toutes les vexations
dont ils seront l'objet, et toutes ces choses se produiront sur la terre par
suite de l'amour de l'or et à cause des péchés et des crimes que feront les
hommes en tout lieu sur la terre.
Après cela, Dieu se souviendra de ses serviteurs chrétiens, et de l'Église
son épouse, et un roi des Romains surgira qui marchera avec son armée
vers l'Egypte, combattra les enfants d'Esaii. Dieu lui donnera sur eux la
victoire. Il les dispersera, les dissipera avec le tranchant de son épée; ils
fuiront devant lui et courront en déroute jusqu'à la terre de Cham. Ceux
d'entre eux qui resteront seront faits prisonniers et réduits en esclavage ;

on les humiliera et on leur fera endurer plus de maux (^u'il n'en ont fait
souffrir aux enfants des hommes; on persécutera les fils d'Ésaii et on les
opprimera sept fois plus qu'ils n'ont fait les enfants des liommes. Le roi
des Romains appelé Constantin entrera dans la capitale du royaume,
appelée la Babylone d'Egypte, y établira le siège de sa résidence, et une
grande paix et une grande joie s'étendront alors sur la terre: les hommes
mangeront et boiront, ils seront en fête dans les églises des saints.
Ensuite, quand le roi Constantin verra qu'il n'y a plus personne à lui
résister, il établira son fils, son gendre et quelques troupes dans cette
capitale, et il retournera dans son royaume à cause de l'inquiétude que
lui cause la capitale des Romains. Alors les enfants d'Ésaû, apprenant
que le roi est parti vers sa capitale et qu'il a laissé son fils et son gendre, se
lèveront et mettront en œuvre contre eux la ruse, la fourberie, des con-
seils pleins de perfidie ils combattront, vaincront et mettront à mort le
;

fils du roi et son gendre, et s'empareront du pays. Le roi Constantin


apprendra que son fils et son entourage ont été mis à mort, il entrera
dans une violente colère, se lèvera comme un lion dans son antre, indigné
au plus haut point de la mort de son fils et des personnes qui étaient avec
lui, partira i)our l'Egypte, mettra à mort les enfants d'Ésaii, les anéantira:

nul de ceux sur lesquels tombera sa main ne sera épargné. Quelques-uns


seulement se cacheront, et se feront chrétiens, sans que le roi les con-
naisse. Enfin, ceux qui auront échappé au glaive s'en iront vers une con-
trée d'oii ils ne reviendront jamais plus dans la terre d'Egypte. Le roi
des Romains rentrera dans la Babylone, capitale d'I'^gypte, y établira son
trône et régnera sur l'Egypte et sur tout son territoire.
320 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Alors surgira le roi d'Abyssinle, qui viendra trouver le roi des Romains
avec lequel il s'entretiendra durant quelques jours, et leurs discussions
porteront sur la foi orthodoxe. Or ce roi des Romains suivra la croyance
de l'impie Léon et sera partisan de la doctrine de Chalcédoine, tandis
que le roi d'Abyssinie suivra la vraie religion et aura notre foi de Nicée
qu'ont établie les trois cent dix-huit évêques. Il en résultera entre les deux
roisde grandes guerres dans lesquelles périront un nombre incalculable
d'hommes des deux partis et le roi des Romains dira « Ma foi est la vraie :

foi », tandis que le roi d'Abyssinie dira : « C'est moi dont la foi est droite
et pure. »

Alors apparaîtra le patriarche des Abyssins qui est le chef des évêques
d'Alexandrie; il servira d'intermédiaire entre les deux rois et leur tiendra
ce langage « Pourquoi vous
: faites-vous ainsi la guerre et y a-t-il ces
luttes entre vous? Nous croyons tous au Père, au Fils et au Saint-Esprit.
Je vais donc vous donner un conseil que m'a suggéré l'Esprit-Saint, pour
qu'il n'y ait plus entre vous ni guerres, ni disputes. Si vous écoutez mes
paroles et suivez mon avis, j'ai confiance en Dieu que nous en retirerons
tous avantage et profit et que nous sauverons nos âmes; vous voyez cette
église sainte où il y a deux autels votre patriarche et le parti des Romains
:

en choisiront un, et moi et tous les prêtres d'Alexandrie nous prendrons


l'autre; nous y offrirons le sacrifice pur, le saint jour du dimanche, et
adresserons à Dieu nos supplications. Celui sur l'autel duquel descendra
la grâce du Saint-Esprit au moment oîi l'Esprit-Saint descend sur le saint

sacrifice, descente que tous grands et petits apercevront clairement, celui-


là sera dans la vérité, dans la foi droite et orthodoxe qui est la foi de
Nicée. » Alors les rois et les peuples, les prêtres et l'armée, la nation tout
entière répondront d'une seule voix en approuvant les paroles du patriar-
che : « Ce qu'il indique et conseille est juste. » Alors les deux patriarches
se lèveront d'un commun accord, et sur l'injonction des rois et de tout le

peuple, le patriarche des Romains offrira son sacrifice sur celui des autels
qu'ilaura choisi, et le patriarche d'Alexandrie offrira le sien sur l'autre
autel.Tous deux commenceront la messe devant les rois qui se tiendront
debout, leur couronne déposée à terre devant eux. Le peuple et toute
l'armée debout des deux rois priera Dieu, chacun désirant contraindre
le Saint-Esprit à descendre sur son sacrifice. Quand l'on sera près d'arri-
ver au moment où le Saint-Esprit doit descendre sur l'un des deux saints
autels, voicique le Paraclet Esprit-Saint apparaîtra du ciel ,sous la forme
d'une colombe et descendra sur l'autel du patriarche d'Abyssinie qui est
le patriarche d'Alexandrie. Les deux rois, tous leurs soldats et toute la
foule contenue dans l'église seront témoins du prodige, et le saint autel
sera rempli d'une lumière que ne pourront supporter les regards; les deux
rois seront dans l'admiration, car leurs yeux n'auront jamais vu aupara-
vant rien de semblable; alors le peuple criera d'une seule voix Kyvie :

eleison, Kyrie eleison, Kyrie eleison; c'est-à-dire: Seigneur, ayez pitié de


nous. Le roi des Romains ordonnera ensuite de jeter dehors le sacrifice de
Léon l'impie, et nos serviteurs quitteront leurs pères de Chalcédoine et
diront: « En vérité ces sacrifices sont dédaignés devant Dieu. » Les rois se •
LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÊQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 321

lèveront, s'embrasseront, la paix se fera entre eux, ils oublieront tout ce


qu'ils s'étaient fait dans la guerre, communieront aux saints mystères,
confesseront les souffrances vivifiantes du Christ que le Fils de Dieu a
reçues pour nous, sur le bois de la Croix, sans ([ue sa divinité ait quitté
un quand ils se donneront la paix et sorti-
seul instant son humanité. Et
ront de la messe, des Romains ordonnera d'apporter les livres du
le roi

concile de Chalcédoine et de les jeter au feu, et (les assistants) diront :

« En vérité ces livres méritent d'être détruits, et ceux qui les ont faits, et
ceux qui les suivent, et ceux qui admettent leur doctrine, et ceux qui les
lisent : ces hommes ont séduit et égaré nos pères jusqu'au moment où ils

sont descendus avec eux au fond des enfers. ordonnera à tous ceux qui
» II

sont sous sa puissance royale de rechercher tous les livres de Chalcédoine


et de les brûler. Et quiconque sera trouvé en possession d'un de ces livres
dérivés du tome de l'impie Léon, ou du concile de Chalcédoine, suivra leur
doctrine ou refusera de les brûler, sera lui-même brûlé dans le feu et :

quiconque ne croira pas l'explication de la foi donnée par les trois cent
dix-huit évêques réunis à Nicée périra par les flammes. Après cela,
viendra la concorde et une grande paix sur toute la surface de la terre;
l'Église sera une par l'unité de confession, l'on bâtira des églises et on les
restaurera de nouveau, et le Seigneur se réjouira des hommes comme du
ministère et de l'adoration des saints anges il dira à la terre ; « Que tes :

épines, tes chardons et ton ivraie produisent à l'homme les meilleurs de


tes fruits et de tes biens » il y aura sur la terré une grande paix, comme
;

au temps du juste Constantin. Il en sera ainsi durant quarante ans, et la


paix du Seigneur régnera sur la terre.
Dix rois romains se succéderont sur la terre pendant que ces quarante
années s'accompliront. Ensuite paraîtra le dixième roi avec toute son
armée, et il se rendra à la maison sainte, à la ville de Jérusalem, entrera
dans la sainte église de la résurrection et se prosternera devant la sainte
croix et devant le tombeau du bien aimé Fils de Dieu. Après cela il
ordonnera de célébrer la messe et il communiera avec, toute son armée.
Lorsqu'ils auront reçu la paix, le roi debout élèvera la sainte croix sur le
temple saint, et il placera la couronne qui orne sa tête, avec la croix, sur
l'autel; et il se prosternera devant l'autel et rendra son àme entre les
mains du Dieu vivant. Ce sera le dernier roi juste qui paraîtra sur la terre ;

et après lui le Seigneur enlèvera au ciel l'autel, la croix et la couronne


sous les regards de tous. Alors le démon sortira de sa prison et il égarera
toutes les nations. Le onzième roi, c'est-à-dire [celui ([ui viendra après]
les dix rois des Romains, sera le prédécesseur de l'Antéchrist; c'est lui
dont l'apôtre Barthélémy a écrit « Il offrira son fils en sacrifice au diable
:

dans le berba (I) de la Babylone d'Egypte. » Viendra ensuite le fils


de perdition, le faux Clirist qui égarera chaque homme par ses artifices,
et fera périr par le glaive celui sur lequel il trouvera le signe du Fils

de Dieu. Bienheureux celui qui sera mis à mort pour le nom du Sauveur

(1) Mot copte signifiant temple. Voir Macouim, Lex prairies d'ar. Éd. l'.ai-bior

de Maynard, t. Il, p. 402.


ORIENT CHRÉTIEN. 21
322 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Jésus-Christ, car il obtiendra la couronne de vie et régnera avec le Christ


durant toute l'éternité. L'Antéchrist qui est le faux Messie restera pendant
trois ans et demi pour manifester les élus de Dieu. Alors Dieu ordonnera
aux deux prophètes, Élie etHénoch, de paraître, d'aborder le faux Messie
et de le réduire au silence. Celui-ci comprendra qu'Hénoch et Elie ont
revêtu le corps avec lequel ils étaient nés [et qu'ils avaient gardé] jusqu'à
ce jour, et ce fils combattra par ses paroles séductrices
d'iniquité les
et mensongères, mais ils le le mépriseront.
tourneront en dérision et
L'impie entrera alors contre eux dans une violente colère et il les mettra
à mort par le glaive ils resteront trois jours et demi gisant sur le sol
; ;

ensuite le Seigneur les ressuscitera une seconde fois, et les deux pro-
phètes resteront pleins de gloire et d'honneur, et la crainte et une grande
frayeur descendront sur la terre. Ces deux prophètes étant ressuscites des
morts, Dieu permettra de faire périr l'Antéchrist et tous ses adeptes. Les
Cieux seront ébranlés et la terre tremblera, et Dieu ordonnera aux quatre
vents de souffler [et d'aller] l'un au-devant de l'autre; le vent du Nord
soufflera, et il tombera de vent de l'Orient soufflera, et appor-
la grêle : le

tera du soufre: le vent du Sud soufflera, et apportera du feu; le vent de


l'Occident soufflera, et les pierres se fendront. Le feu dévorera la terre
jusque dans ses profondeurs et atteindra les eaux qui sont sous la terre,

et le ciel se roulera comme l'on roule un parchemin. Alors notre Sei-


gneur, notre Dieu Sauveur Jésus-Christ viendra sur son trône
et notre
de gloire, siégera dans la vallée de Josaphat et sonnera de la puissance
de sa voix la résurrection de tous les morts depuis Adam jusqu'au der-
nier homme né sur terre. Tous se présenteront à la chaire redoutable de
Notre-Seigneur Jésus-Christ auprès duquel il n'y a pas acception de per-
sonnes. Bienheureux celui qui trouvera du blé dans Sion, et est digne
d'habiter dans la maison de Jérusalem en ce jour redoutable (?). C'est le jour
dont le Seigneur a dit dans le saint Évangile « Les vertus du Ciel seront :

ébranlées » (1); c'est le jour dont le Seigneur a dit dans son saint Evangile :

Lorsque le Fils d^ l'homme viendra dans sa gloire avec tous ses anges,
toutes les nations seront convoquées près de lui » (2); c'est le jour qui fermera
toute bouche (3) et tout le monde
jugement du Dieu de vérité qui
sera sous le

jugera avec justice, et il n'y a jamais eu un jour comme celui-là depuis la


création du monde et il n g en aura jamais (4) c'est le jour où les justes ;

jugeront leur génération comme l'a dit l'Apôtre saint Paul dans ses épî-
tres « // est terrible et redoutable de tomber dans la main de Dieu » (5).
:

Bienheureux donc celui qui est bon pour le pauvre et le malheureux, au


nom des justes, apôtre ou prophète, patriarche ou martyr, juste ou inno-
cent, car en ce jour redoutable chaque saint intercédera pour quiconque
fait le bien et donne par exemple à manger à ceux qui ont faim, à boire

à ceux qui ont soif, habille ceux qui sont nus, visite les ^naïades (6) à cause
du Seigneur, intercède pour les prisonniers ou encore bâtit une église, ou
donne des offrandes à la maison du Seigneur ou transcrit quelque livre

(1) Matth., XXIV. :>9. — {>) Cf. Mattli., xvi, 27. — ÇA) Rom., m, 19. — (4) Matth.,
XXIV, 21. — ([)) Ilébr., X, 31. — (6) Matth., xxv, 35-3G.
.

LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÈQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES. 323


de Dieu et le donne à l'Église; en un mot les justes prieront pour lui selon
ses œuvres. Bienheureux donc l'homme qui pi'end pitié du jjauvre et du
malheureux, car le Soigneur le sauvera de toutes les calamités. Heureux
qui mérite le royaume de Dieu. Seigneur, rends-nous dignes de trouver
la miséricorde et le pardon de nos péchés par Jésus-Christ Notre-Seigneur
et notre Dieu. Et maintenant, Jean, écris toutes ces paroles que je viens
de te dire, car tout cela va arriver. »
Ayant ainsi parlé, il se tut; et moi Jean, je me hâtai d'écrire toutes ces
paroles, telles que me les avait dites mon père saint, le vénérable Pisun-
tios, et je les ai laissées dans la grande église de Qeft, qui aime le Christ,
[comme un monument de] gloire et d'honneur et pour rappeler la sublime
vision, la vue magnifique dont avait été favorisé le père saint, le vénéra-
ble Pisuntios, évèque de la ville de Qeft, qui m'ordonna d'en faire lecture
à tout le peuple avant ses funérailles.
Après trois jours, s'endormit [dans le Seigneur] ce père saint, ce bien
heureux apôtre, cette étoile lumineuse et brillante entre les évoques,
notre vénérable père Pisuntios. Nous ensevelîmes son saint corps
avec des vêtements riches et précieux comme il convenait à sa primauté
dans le sacerdoce, à son rang, à sa dignité sublime. Nous restâmes tout
le jour à lire et à psalmodier près de lui nous ensevelîmes en.suite son
;

corps, et ses funérailles eurent lieu le 13 d'Abib. Des miracles éclatants


et de nombreux prodiges s'opérèrent à son tombeau. 11 m'est impossilile
de les rapporter maintenant. Je le ferai un jour, s'il plaît à Dieu, car
j'ai vu de lui beaucoup de prodiges [durant sa vie]; mais il m'a fait jui-er
de ne les montrer et dévoiler à personne jusqu'au jour de sa mort.
Que la bénédiction du juste, grand, saint, père de nos âmes, évêque Pi-
suntios, descende sur nous tous; que les bénédictions de tous les justes
saints, des glorieux et purs apôtres, des prophètes et des justes, que les
bénédictions de notre souveraine la "Vierge Marie, immaculée et pure, que
les bénédictions des glorieux martyrs descendent en tout lieu sur le peuple
orthodoxe, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Nous avons fini d'écrire la vision du grand, -du saint, du vénérable
Pisuntios avec la protection de Dieu. —
Que la miséricorde, la bonté, l'in-
dulgence, la bénédiction, la protection, le secours et la grâce de Dieu
[soient avec nous] jusqu'au dernier soupir. Amen.

Note additionnelle. — Cette lettre a déjà été étudiée par Sauv.\ire,


Matériaux pour servir à V histoire de la numismatique et delà métrologie
musulmanes, dans Journal asiati(^ue: 7^ série, II, g^re-gb.-.: i879;
Quatremère, Description de l'Egypte, p. 279, Mémoire géographique de
rÊggpte, t. I, pp. 343-344:
Casanova, Etude sur les noms coptes du Caire et localités voisines, dans
Bulletin de l'Institut d'archéologie orientale, t. I, année 1902, p. 198.
Nous devons ces renseignements à M. P. Casanova, professeur au
Collège de France, que nous sommes heureux de remercier ici.
Fautes qui n'ont pas été corrigées dans le n° précédent p. 79, note i2), ;

lire page 82, ligne 18: traductu)n, page 89, ligne 24.

Page 80, ligne 13, ajouter j^^^'j <ipi*î'^ ^^' : liS'ic 1''. ''»'e
'^.f^^;
der-

nière ligne, lire A . ^j^lx;-w..j


LITTÉRATURE ÉTHIOPIENNE
PSEUDO-CLÉMENTINE

III. — TRADUCTION DU QALÈMENTOS

(Suite) {\)

LIVRE TROISIEME
PRODIGES MONTRÉS A PIERRE PAR LE SEIGNEUR

(Fol. eSv'^bàfol. 121 r°a).

CHAPITRE PREMIER

Caractère ésotérique des révélations de Notre-Seigneur


à Pierre.

1. Titre du livre troisième. — 2. Après sa résurrection, Notre-Seigneur insti-


tue le sacrement de l'Ordre. — 3. Avant son Ascension, il emmène ses Apô-

tres sur le Mont des Oliviers et il leur dévoile ses mystères. — 4. Il leur
promet le Paraclet. — 5. Les révélations de Notre-Seigneur à Pierre doivent
rester cachées.

(F. 68 v° b in medio) Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, un


seul Dieu.
1. Titre du livre troisième. —
Nous commençons, avec l'aide du Sei-
gneur, à écrire les vertus et les miracles que le Seigneur a fait voir au
bienheureux Pierre, le prince des Apôtres et, en outre, l'intendant du
royaume des cieux, qui a reçu en dépôt de son Maître les clefs de la

justice, (F. 69 r" a) afin d'ouvrir et de rendre accessible (2) la porte du


royaume des cieux à qui il voudrait, à qui il conviendrait, en justice
et en droiture, et, de plus, afin de (la) fermer à la face de qui il convien-
drait.
2. Après sa résurrection Notre-Seigneur institue le sacrement de

(1) Cf. ROC, 1911, 1912 et 191.S.

(2) Texte : Tioo i fiÇ;t-!h s toycih. Les deux verbes signifient : ouvrir.
LITTÉRATURE ÉTIIIOPIENNK PSEUDO-CLÉMENTINE. 325

l'Ordre. —
Après que Notre-Seigneur Jésus-Christ fut ressuscité des
morts par la puissance de son Père et par sa divinité, il nous a enseigné
les mystères du royaume des cieux et il a insufflé sur nous l'Esprit-Saint,
qui procède de son Père, afin que nous (le) recevions, à commencer par
nous, ensuite, (afin que) nous (le) donnions d'abord à chacun, selon leur
rang, aux patriarches, puis aux évêques (1), à chacun selon leur ordre,
et alin qu'eux-mêmes (F. 69 r" h) aussi (r)accordent aux prêtres et aux
diacres, à chacun (2) selon leur ordre.
3. Avant son Ascension il emmène ses Apôtres sur le Mont des Oliviers
ET IL LEUR DÉVOILE SES MYSTÈRES. —
Lorsqu'il fut près de son Ascension
dans nous montâmes sur le Mont des Oliviers. Il nous fit voir
les cieux,
tous les miracles et tous les prodiges, depuis le commencement jusqu'à
la fin. (Il nous montra) comment il monde entier par sa
avait créé le
sagesse. De plus, il (nous) fit voir toutes les voies et les âmes du monde

dans sa main et, en outre, sa seconde venue. (Il nous montra) comment
les pécheurs seront séparés des justes, (qui) hériteront du royaume des
cieux, et comment les pécheurs seront punis dans la damnation et le
supplice des flammes du feu (éternel). C'est tout cela (qu'il) nous a ensei-
gné, (F. 69 v" a) nous a fait voir et nous a appris, jusqu'à ce qu'il eût
rempli nos cœurs de sa propre science (3).
4. Il LEUR PROMET LE Paraclet. —
II m'a dit (à moi Pierre) « Si :

quelque (miracle) est perdu pour vous parmi les nombreux miracles
que je vous ai racontés, parmi ceux que vous avez vus et entendus, lorsque
je serai monté moi-même (aux cieux), viendra le Paraclet, l'Esprit-
Saint, que mon Père vous enverra; lui-même vous remémorera et vous
enseignera (toutes choses); il vous affermira, pour accomplir ma volonté
et garder mon commandement. »
5. Les révélations de Notre-Seigneur a Pierre doivent rester ca-
chées. —mon fils Clément, de même que toi-même maintenant tu
m'interroges, moi aussi alors j'ai interrogé mon Seigneur et mon Dieu
et je lui ai dit « Enseigne-moi, ô Seigneur, (F. 69 v" b) comment je
:

commanderai aux chefs de l'église et (établirai) toutes ses règles. » Mon


Seigneur me répondit et me dit « Garde et comprends ce que (4) je t'ai
:

exposé. Pour toi, ne (r)expose pas à d'autres, à ceux qui n'ont pas de

(1) Texte ; AAft = uâTiTra;.

(2) Texte : fl. Le contexte, qui précède, indique que l'on doit lire i{Ç\ (distri-

butif).
(3) Ici la parenté apparaît étroite entre le Qalémentos et l'apocryphe La seconde
venue du Christ et la résurrection des morts. Cf. ROC, 1910, p. 208-209. (On sait
que ce dernier ouvrage n'est autre que V Apocalypse de Pierre). (Le Christ) •<

me fit voir à sa droite les âmes de tous les êtres et à sa main gauche le tableau
qui sera achevé au dernier jour. (Il me fit voir) comment les justes et les
pécheurs seront séparés, comment les êtres droits de cœur seront et comment
les êtresiniques seront extirpés pour les siècles des siècles. • lbid.,p. 209. (La
scène se passe également sur le Mont des Oliviers).
(4) Texte : HYlo» comment.
326 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

science et d'intelligence. Les paroles de mon exposé deviendront comme


une moquerie auprès d'eux; ils rassembleront mes paroles derrière
vous (1), (pour en rire). Quant à toi, ne révèle pas cet exposé à ceux qui
n'ont pas de science et d'intelligence, mais aux métropolites et aux
évêques, qui ont été élus par le peuple. Leur parole est assaisonnée par
le sel de la divinité. Ils élèveront celui qui est tombé de l'abîme
de la
fosse du péché (F. 70 r° a) vers (2) les hauteurs de la justice par la pé-
nitence. Que cet exposé ne soit pas révélé à ceux qui n'ont pas gardé
la règle mes paroles, qui est sortie de ma bouche! Quant aux impies,
de
qui récusent mon commandement, ce sont tous les pécheurs de la terre.
Sont maudits tous ceux qui s'écarteront de mon commandement. Sur-
tout que cet exposé soit (traité) en mystère, car ce que je (vais) t'exposer

maintenant est glorieux et caché !

CHAPITRE II

De quelques impuretés.
1. Luxure. — 2. Divination. — 3. Crimes contre nature. — 4. Vol et iniquité. —
5. Colère de Dieu contre ces crimes.

(Sont) souillés (et) ne sont pas purs (3) :

1. Luxure. — (Soit) le débauché.


2. Divination. — (Soit) l'impur, qui augure, présage et interroge les
devins et les enchanteurs, soit par les étoiles (4), ou par les livres, soit

(F. 70 r° b) par les oiseaux, ou par le feu, soit par la mer, ou par les
fleuves, soit par le faux pas, ou par le cri des bêtes, soit par la droite, ou
par gauche, soit par les mers, ou par le désert.
la
Crimes contre nature.
3. —
Soit celui qui souille son corps avec les
animaux, ou avec les bêtes, ou avec les mâles comme (avec) des femmes.
4. Vol et iniquité. —
Soit celui qui échange le vêtement qui ne lui a
pas été donné.
Soit le rusé, qui vole le bien de son prochain.
Soit le parjure et l'inique (envers) son prochain.
Soit le chercheur (du bien d'autrui), le concussionnaire (5), ceux qui
désirent le mal, (F. 70 v» a) ceux qui vont (dans) les artifices et (les) mul-
tiplient, ceux qui prêtent leur or avec usure, ceux qui reçoivent un sou-
doiement contre l'innocent (6).
5. Colère de Dieu contre ces crimes. — Mon âme abhorre toutes ces

(choses) (7). Ceux qui font ces actions abominables et vivent en elles n'en-

(1) Texte : jÇ-^^tlFfl»* derrière eux.

(2) M. à m. : dans.

(3) Le texte est en mauvais état : h.nO"fl • Hh.T'V • Tr^-zh : H'^'C (sic).

(4) Le texte est en mauvais état; au lieu de HT'ïl'fl, il faut lire rUfilfiH,

(5) M. à m. : le percepteur.
(6) M. à m. : le pur.
(7) Texte : n'V'^ ••
Ïf-A" : ATiA* (sic).
LITTÉRATURE ÉTHI0PIP:NNE PSEUDO-CLÉMENTINE. 327

tendront pas ma mon livre, afin de ne pas


parole et ne regarderont pas
en de ne pas s'en moquer avec leurs yeux et avec leurs
faire dérision et
lèvres, pour que je ne me fâche pas contre eux et que je ne les anéantisse
pas sur-le-champ et sans délai, car je me fâcherai extrêmement contre
ceux qui méurisent ma parole.

CHAPITRE 111

Le Seigneur et sa Loi.

1. Miséricorde du Seigneur envers le pécheur qui


fait pénitence. 2. Majesté, —
puissance et bonté du Seigneur. —
3. Les révélations du Seigneur doivent

rester cachées. —
4. Ceux qui aiment le Seigneur. —
b. Ceux qui haïssent le

Seigneur.

Miséricorde du Seigneur envers le pécheur qui fait pénitence.


1.

(F. 70 vo b) Si quelqu'un, (qui) a vécu dans ces actions jusqu'aujour-
d'hui, dit « Je n'ai pas écouté les paroles (du Seigneur) (1). Si je (les)
:

avais écoutées jadis, je n'aurais pas ruiné mon corps et je n'aurais pas
noirci mon âme », et, lorsqu'il aura dit cela, si son âme est épouvantée.
(s'il) pleure, est triste et se repent, je passerai outre à son péché, car je
suis le Seigneur miséricordieux, le façonneur, l'intendant, le nourricier et
le gardien de tout (être, doué) d'une chair.
2.Majesté, puissance et bonté du Seigneur. — ie suis l'extérieur et
l'intérieur de tout; je construis avec du mince; je bâtis avec du menu;
j'enveloppe avec du fin; je détruis avec du tendre.* Je rassemble les (F. 71
r° a) eaux (2) de la mer; je refrène terriblement; je ferme avec du petit;

je fais courir l'éclair et je le ramène en un clin d'œil, j'illumine les gouf-


fres et je gourmande les abîmes je tonne en haut et j'ébranle en bas les
;

fondements; monstres marins et les bêtes dans leur demeure.


j'agite les
J'attache l'orgueilleux avec les cordes de ses verrous et je débarrasse le
pénitent de ses chaînes; j'élève l'humble et j'enchaîne l'orgueilleux; je
donne le pardon à celui qui se repent du fond de son cœur.
3. Les révélations du Seigneur doivent rester cachées. Pour toi, —
recommande aux prélats (3), après avoir scruté le cœur des patriarches,
des métropolites et des évêques, (F. 71 r" b) de ne pas révéler cet exposé
à celui qui n'a pas de science et d'intelligence, afin que je ne me fâche
pas contre toi et contre tes pareils. Lorsque (les pécheurs ont entendu
mon commandement), ils se sont moqués de mes paroles; en effet, l'œu-
vre du péché leur est douce, (mais) l'œuvre de la justice leur sera amère.
4. Ceux qui alvient le Seigneur. —
Quant à ceux qui m'aiment, mes
paroles leur seront plus douces que le miel et le sucre; elles seront plus
désirables et plus glorieuses que des milliers (de pièces) d'or et d'argent.

(1) M. à m. : ces paroles.

(2) M. à m. : l'eau.

(3) Texte : AflPTV. ha mot fiBjr* (/"f.?") désigne le clerc ayant reçu les ordres
et aussi celui qui esl préposé à une charge.
328 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

En effet, mes paroles seront glorieuses auprès de ceux qui m'aiment et


gardent mon commandement. Moi aussi, je les aimerai extrêmement; je
serai toujours avec eux; je mettrai ma loi dans leur cœur; je leur ferai
comprendre (F. 71 v° a) et je leur ferai entendre mes paroles dans leur
intelligence. L'Esprit de mon Père plaidera pour eux dans tout ce qu'ils
proféreront, comme dans l'Evangile" En effet, l'Esprit souffle
il est dit (1) :

où il veut; tu entends sa voix, [mais) tu ne sais pas où il va (2). C'est ainsi


qu'il sera dans le cœur de celui qui aime mes paroles et garde mon com-
mandement.
5. Ceux qui haïssent le Seigneur. Mais ceux qui me haïssent, haï- —
ront mes paroles et n'accompliront pas mon commandement. L'Esprit de
mon Père sortira d'eux et l'esprit du diable entrera en eux. C'est donc lui
qui les conduira dans toute œuvre de mal, (F. 71 v° b) pour parler et pour
agir, comme je te l'ai exposé autrefois. En effet, l'Esprit-Saint ne se re-
marquera pas avec l'esprit du (Ual)le: ils n'ont pas de concorde entre eux.
Quant ceux qui demeureront dans les œuvres du diable, ils seront
à
tremblement de la géhenne. Mais ceux qui de-
suppliciés avec lui dans le
meureront dans les œuvres de l'Esprit-Saint se réjouiront avec lui dans le
paradis de la joie.

CHAPITRE IV

L'admission aux Ordres sacrés.

1. Les prêtres doivent donner au peuple l'exemple d'une vie sainte. — 2. Il faut
faire une enquête sur les clercs, avant de leur conférer l'ordination. — 3. Les
iri'égularités.

L
Les prêtres doivent donner au peuple l'exemple d'une vie sainte.
— Pour toi, expose aux ecclésiastiques (3) d'accomplir mon commande-
ment et de garder ma loi, afin qu'ils deviennent pour le peuple (4) l'exem-
ple des œuvres de sainteté (5), en se gardant eux-mêmes de la luxure,
(en gardant) leurs mains, (F. 72 r° a) pour qu'elles ne touchent pas (quel-
que chose) d'impur; leurs yeux, pour qu'ils ne voient pas la vanité; (leurs
oreilles), pour qu'elles n'entendent pas des paroles honteuses. Mais qu'ils
purifient leurs mains pour (les mystères) sacrés, vers lesquels ils (les)
étendent dans (6) le saint des saints, et qu'il ne se rencontre (ni) tache en
eux, (ni) rien de mauvais, de peccamineux, afin que les laïcs ne disent
pas : « S'ils aimaient le Seigneur, leur Dieu, ils garderaient son comman-

(1) M. à m. : il dit.

(2) Jean, ni, 8.

(3) Texte : AflP'^y • ftt ' mcfi-t^Tr.

(4) Le mot /h "M'A désigne les laies.

(5) M. à m. : de justice.
(6) Dans le texte la préposition A figure au lieu de n.
LITTI'ÎRATURr: ÉTHIOPIENNE PSEUDO-CLK.MENTINE. 329

dément et ils ne feraient pas cette œuvre alximinable, comme ont fait

les prêtres des enfants d'Israël dans ces jours-là, (eux qui) n'ont pas
craint le Seigneur et ont adoré les idoles. » (F. 72 r° b) Un des prophètes
leur a dit : A cause de vous les peuples blasphèment contre mon nom
saint Commande-leur de garder ma loi
(1). et ma règle et d'aller dans
mon commandement. De même que vous êtes allés vous-mêmes, mes
disciples, dans mon commandement, de même, que les prêtres (2) aillent
dans mon commandement!
2. faut faire une enquête sur les clercs, avant de leur conférer
Il
l'ordination. —
N'ordonne pas (un clerc) rapidement, avant de t'informer
de sa vie, aiîn que ne survienne pas le repentir pour un (3) acte léger (4).
Informe-toi de ses (5) sœurs; (informe-toi) de sa mère aussi, afin qu'elle
ne soit pas (la femme) contre laquelle on produise des propos d'ignominie
et de tache. Mais (que l'ordinand soit) le fils d'un homme chaste (6). dans
le sein duquel il ait grandi !

3. Les irrégularités. —
Quant au fils de la divorcée (7), de la courti-
sane, (F. 72 v° a) de la déshonorée, ne le fais prêtre, (ni lui), ni un
autre laïc, qui (soit) d'une origine étrangère, comme il a été exposé dans
la première Loi Celui qui n'a pas de tache, celui qui est pur. Que mes
:

prêtres (soient) comme Moïse et Aa7'on, qui ont gardé ma loi et ma règle !

Qu'ils soient comme eux purs, sans tache dans leur corps, sans tache (8),
ni fracture, ni rigidité (9)! (Que le prêtre ne soit) ni aveugle (10), ni
bossu (11), ni borgne (12) soit de l'œil droit, soit du gauche, ni (13) amputé
d'une oreille, ni (14) ayant un (seul) testicule, ni boiteux (15), (F. 72 v" b)
ni bègue (16), (ni) crapuleux (17)! Qu'il n'y ait sur (lui) (ni) tache, ni (quoi

(1) IS., LU, 5.

(2) Texte : h^VfH- '^ prêtres.

(3) M. à m. : cet.

(4) M. à m. : éphémère.
(5) M. à m. : tes.

(6) M. à m. : vierge.

(7) Texte : aiA,Ç : IhfJ^iï (sic).

(8) Le même mot >a»-C tache, employé précédemment, figure ici à nouveau.

(9) Texte : «"Vô^.


(10) Texte : f^A'^m s
"ifi"/ (sic); il faut probablement lire : îVA«ïo*1" enléné-

bré.

(11) Te.xte : fi'^hT' {sic)\ la forme, citée par Dillmann, Lex. aeth., col. 368, est :

i\'V"iT", les formes ordinaires sont : HflT?", HAT?".

(12) Texte : ùat-d. -.


«^jR-V.

(13) Texte : ffl^too-/, soit.

(14) Texte : hon ou.

(15) Texte : flfh^ : JxlC ayant un pied brisé.

(16) Texte : /[ù^", : A^-V.


(17) Texte : «n>TlUAA (sic).
330 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

que ce soit) qui lui ressemble, (faisant partie) des (irrégularités) que
nous avons mentionnées et que je t'ai exposées jadis (1)!
(.4 suivre.)
Sylvain Grébaut.

Neufmarché (Seine-Inférieure), le 6 juin 1914.

(1) Cf. Lév., XXI, 18-23 (passim).


BIBLIOGRAPHIE

M. Brière, Les Homélies cathédrales de Sévère d'Anlioche. Traduction


syriaque de Jacques d'Édesse (suite). Homélies LXX-LXXVI. 164 pages,
gr. in-8o {Pntrologia Orientalis, t. XII. fasc. 1). Paris. Firmin-Didot,
1914.

Les Homélies cathédrales de Sévère d'Antioche, dont la publication a été


commencée par R. Duval et est continuée par M. Brière, sont importantes
pour Yétude du système thêologique de celui qui les a prononcées, et pour
la connaissance des mœurs de ceux auxquels elles étaient destinées. Il est
vrai que Sévère d'Antioche a laissé des ouvrages purement théologiques
encore inédits qui peuvent nous renseigner sur sa doctrine; mais un
grand nombre de ses homélies aussi sont franchement doctrinales. Par
exemple l'homélie LXX, adressée aux catéchumènes le mercredi saint de
l'année 515, est une longue démonstration de l'existence des trois per-
sonnes de la Sainte Trinité à l'aide de passages empruntés uniquement
au Pentateuque, et elle contient également l'exposé des caractères distinc-
tifs du Père, du Fils et du Saint-Esprit. L'iiomélie LXXI, sur l'Ascension

de Notre-Seigneur, est un commentaire du chapitre ii de l'épître aux Phi-


lippiens il est intéressant de remarquer que la phrase dite du Christ
: R :

lui a été donné un nom qui est au-dessus de tout nom, est traduite ici Il :

lui a été donné comme nom : « Celui qui est au-dessus de tout nom ». C'est
une allusion au nom de Jéhovah que les Juifs ne prononçaient jamais;
dans une note grecque le mot « Jéhovah » est transcrit lUriE, c'est-à-dire
léié (r, se prononce i). Cette note a toute chance d'avoir Jacques d'Édesse
pour auteur, car il tenait précisément que « le tétragramme sacré signifie
l'être et se prononce lehieh »; cf. Vigoureux, Dict. de la BibL, t. III,

col. 1226.
L'homélie LXXII, intitulée : Sur les saints martyrs Procope et Phocas,
dont les corps sont déposés dans 1 église Saint-Michel, fournit à Sévère
l'occasion de parler sur les anges, leur nature et leurs attributions. Les
homélies LXXIII sur le saint martyr Barlaha, LXXV sur le saint martyr
Julien etLXXVI sur la commémoraison des étrangers traitent le .sujet
annoncé dans le titre et seront appréciées des liturgistes et des histo-
riens.
Les homélies de Sévère sont rangées dans l'ordre où elles ont été pro-
332 REVUE DE l'orient hiirétien.

noncées, leur ordre vient donc se jnindre aux détails que Ton peut glaner
à leur lecture, pour reconstituer le cycle des fêtes ecclésiastiques à An-

tioche.Nous apprenons par exemple ({ue Barlaha (Barlaam) était fêté à


Antioche durant l'été, c'est-à-dire probablement le 24 juillet, et non au
mois de novembre, comme le font les Grecs et les Latins. Car Sévère écrit,
p. 96 : « Cette courte nuit d'été, ô père, t'a fait cette homélie. » Il vient
ainsi confirmer saint Jean Chrysostomo qui écrivait dans son panégyrique
de Barlaha (Barlaam) « Nous sommes délivrés de l'hiver et nous jouis-
:

sons de l'été. » En nous reportant aux anciens calendriers syriens édités


P. 0., t. X, nous trouvons, p. 43, Barlaha au 24 juillet, date qui convient
très bien à la phrase de Sévère et assez bien à celle de saint Jean Chry-
sostome. 11 cependant que rhomélie de saint Jean Chrysos-
est possible
tome ait été prononcée à la fête de Barlaha qui tombait au 24 avril, Ibid.,
40 et 76.
Dans les fascicules précédents, on peut noter que Sévère fête saint
Ignace au l""-même temps que Basile et Grégoire, P. 0.,
janvier, en
VIII, 321 que portent aussi les anciens calendriers syriens, P. 0.,
; c'est ce
X, 31, 37, 48. L'homélie sur Sergius, P. 0., IV, 83, où Bacchus tient une
place très secondaire, a sans doute été prononcée le jour de la mort de
Sergius, c'est-à-dire le 7 octobre, P. 0., X, 46. Sévère visitait les monas-
tères de septembre à novembre On a son homélie de départ P. 0., IV,
:

66, et l'homélie de retour P. 0., VIII, 254. Cette dernière a été prononcée
en la fête de saint Jean-Baptiste du 15 décembre, P. 0., X, 36, 49.
Les historiens remarqueront que le martyre de Julien ne concorde pas
plus avec le fragment retrouvé en Egypte en 1886 qu'avec la passion grec-
que conservée, cf. Anal. Boll., XV (1896), p. 73: cette dernière concorde
cependant pour le fond avec le texte que Sévère avait sous les yeux.
Les ouvrages de Sévère intéressent encore Vexégète : on sait en effet
qu'ils ont été découpés et insérés dans les chaînes des manuscrits bibli-
ques: c'est à cela que nous devons la conservation du texte grec d'un
grand nombre de fragments. Dans le présont' fascicule l'homélie LXXIV
par exemple est en grande partie un commentaire du chapitre m, des
Actes des Apôtres.
En dehors de ce point de vue théorique, les homélies de Sévère d'An-
tioche contiennent un point de vue pratique. Vers la fin de chaque homé-
lie, donne des conseils de morale dans lesquels il. s'élève contre
l'auteur
les abus de son temps, à savoir les atteintes portées à la sainteté du
mariage, et surtout les courses de chevaux, les spectacles, les concerts que
les habitants d'Antioche tenaient en haute estime. Il arriva même que
l'homélie LXXVI sur la commémoraison des étrangers dut être retardée,
parce que les fidèles avaient déserté l'église pour se rendre à l'hippo-
drome. Aussi Sévère voyait-il dans ces abus la cause des malheurs, et en
particulier des invasions des hordes barbares qui commençaient à fondre
sur l'Orient; et, comme remèdes à ces maux, il conseillait les prières
publiques, le jeûne et la charité à l'égard des nécessiteux.
On pourrait également faire remarquer que l'homélie LXX contient
l'explication de quelques cérémonies qui précédaient le baptême, et que
BIBLIOflRAPHIE. 333

rhomélie LXXIV signale l'existence d'un jeûne le vendredi de la semaine


de la Pentecôte.
Ce fascicule se termine par plusieurs tables qui se rapportent à toutes
les homélies de Sévère publiées dans la P. 0. par R. Duval (t. IV, fasc. I)

et par M. Brière (t. VIII, fasc. 2). Il y a en particulier deux tables syria-
ques, Tune des noms propres (y compris Père, Fils, Verbe, Saint-Esprit,
Mère de Dieul, et l'autre des mots étrangers ou remarquables comme
essence, nature, personne, union bypostatique, etc. Il y a aussi des tables
des citations de l'Ecriture et des Pères de l'Église. Peut-être peut-on
regretter que M. Brière n'ait pas dressé en français, à l'usage de ceux qui
ne lisent pas le syriaque, une table des principaux sujets contenus dans
ces trois fascicules, mais il lui sera facile de combler cette lacune à la fin
de l'un des fascicules suivants ou même seulement à la fin de l'édition (I).
F. Nau.

Gerhard Kittel, Die Oden Salomos, ueberarbeited oder cinheitlich, 8°,


180 pages, Leipzig, Hinrich, 1914, Tj M. {Beitraege zur Wiss. vom alten Tes-
tament, Heft 16).

Il nous nom de Salomon, dix-huit psaumes et quarante-


reste, sous le
deux odes. Cf. supra, t. XVI (1911), p. 103 et 220. Personne ne songe à
voir là une petite partie, plus ou moins interpolée, des cinq mille poèmes
que le troisième livre des Rois (iv, 32) lui attribue. De nombreux auteurs
ont donc cherché, à l'aide de la critique interne, à quelle époque et par
({ui ces petites pièces avaient pu être composées sous le nom de Salomon.

Les odes en particulier renferment des passages manifestement chrétiens.


Les deux principaux points de vue sont donc Un ouvrage juif remanié
:

et interpolé par un clirétien, ou bien un ouvrage chrétien dans lequel


l'auteur aurait volontairement atténué les manifestations chrétiennes pour
en faire un ouvrage de propagande. M. K. consacre son volume à l'étude
de cette question. Il tient que les Odes de Salomon ne sont pas un ouvrage
Juif interpolé par un chrétien, mais sont un ouvrage chrétien. 11 établit sa
conclusion par une étude directe des idées de l'ouvrage et par une longue
réfutation, ode par ode, des arguments mis en avant par les partisans du
système des interpolations chrétiennes. Deux appendices contiennent l'un
la bibliographie du sujet (IGS numéros) et l'autre une concordance des

mots syriaques des odes. Ces appendices, aussi bien que l'ampleur du
raisonnement et de l'annotation, rendent cet ouvrage indispensable à qui
voudra faire une étude personnelle des Odes. Pour donner une idée de

(I) On a arrêté à l'iioiuélie LXXVI le premier volume des homélies de Sévère

parce que l'homélie suivante est conservée en grec dans de nombreux manus-
crits etva être éditée par M. Kugener avec les versions syriaques, après quoi
M. Brière reprendra son édition à l'homélie LXXVIII. —
On n'a pas commencé
récUtion aux premières homélies, parce qu'elles sont mutilées dans l'unique
manuscrit qui les contient. On espère en trouver, avant leur édition, un nou-
veau manuscrit.
334 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

l'intérêt excité par cette question, signalons que la première édition du


texte syriaque a été épuisée en deux ans. La seconde est de 1911.
F. Nau.

F. L'expansion nestorienne en Asie, 199 pages (l'ouvrage com-


N.'vu,

mence du tome XL de la Bibliothèque de vulgarisation du


à la page 189
Musée Guimet), 8^, Chalon-sur-Saône, imprimerie française et orientale
E. Bertrand (en dépôt à la librairie Picard, Paris), 1914, 3 francs.

11 est impossible de condenser plus de faits et d'idées en un résumé à la


fois aussi succinct et complet et sous une forme aussi attrayante. Le vaste
sujet de l'expansion nestorienne à travers l'Asie tout entière : Perse, Inde,
Arabie, Khorassan, Turkestan, Thibet, Chine, Mongolie. M. Nau le traite
avec sa haute compétence des questions relatives aux origines du chris-
tianisme en Orient. La solide étude d'ensemble qu'il présente véritable —
synthèse — dénote une
connaissance approfondie non seulement des litté-
ratures orientales, mais encore des importantes découvertes faites récem-
ment dans le Turkestan chinois au cours des missions Dutreuil de Rliins,
Klementz, Stein, Griinwedel, von Le Coq, Pelliot: elle se distingue par sa
En voici l'économie 1. Exorde; II. Les pierres du
clarté et sa précision. :

Musée Guimet; III. Origine du christianisme en Perse; IV. Expansion vers


l'Inde et l'Arabie; V. Géographie, etlmographie, rôle historique de l'Asie
centrale et boréale; VI. Expansion nestorienne vers l'Asie centrale;
Vil. Reflux du christianisme chinois chez les Turcs; Vlll. Point culminant
de l'Église nestorienne; IX. Déclin : Etat actuel. Le récit, dégagé de tout
appareil scientifique, a le tour vif de la conférence. On lira, avec une
curiosité éveillée, les rapports entre Mahomet
moine nestorien Ser-
et le

gius l'éprouvé (Bahira), l'histoire de Marc et de Rabban Çauma et certaines


anecdotes d'après Rubruq (le franciscain Guillaume de Ruhruquis). L'éru-
dition se trouve reléguée aux notes, lesquelles très nombreuses — —
bourrées de noms propres de personnes et de lieux, de chiffres, de dates,
de données philologiques, témoignent d'une information extrêmement
riche. Deux appendices (A. Les pierres tombales nestoriennes du Musée
Guimet 1. Découvertes en Asie centrale: II. Les pierres tombales: lll.
:

La chronologie: le cycle de douze ans; IV. Le pays desArgons (Organum


ou Argonum); V. La communauté nestorienne: VI. Les autres religions
en Asie centrale. —
B. La stèle nestorienne de Si-ngan-fou 1. Histoire :

littéraire; II. Analyse; III. Traduction) et une carte, dressée avec soin,
ajoutent encore à la valeur de l'ouvrage.
Ce sont « les pierres tombales des chrétiens nestoriens, relevées à la

frontière de Chine », qui ont conduit M. Nau « à évoquer toute l'histoire de


l'église orientale, son extension, et par suite son influence sur l'islamisme
arabe, sur le chamanisme turc-mongol, sur le lamaïsme au Thibet, sur le

bouddhisme par toute l'Asie ». (p. 299). En Orient, la propagation rapide


du christianisme fut favorisée « par la centralisation de l'empire romain
et du culte juif » (p. 199). 11 y avait c en l'an 410, six métropoles et une
BIBLIOGRAPHIE. 335

quarantaine d'évèchés » (p. 200). De la Perse le christianisme se répandit


dans l'Inde dans l'Arabie, grâce surtout aux marchands, * qui condui-
et
saient des prêtres avec eux. La plus ancienne voie du commerce avec
l'Inde empruntait la mer Rouge et la côte sud de l'Arabie; une autre voie
plus tard emprunta le golfe Persique, puis le cours du Tigre jusqu'à Bag-
dad » (p. 20r>). En Arabie, * le désert était sillonné de moines et de pèle-
rins qui se rendaient à Jérusalem ou au Sinaï:... les Arabes polythéistes
ne formaient plus qu'une espèce d'ilot au milieu des chrétiens et cela
nous explique déjà les nombreuses traces du christianisme que l'on trouve
dans le Coran » (p. 213).
Les Nestoriens ne tardèrent pas à pénétrer dans les immenses contrées
de l'Asie centrale. « Les populations de ce pays, venues successivement
en contact avec les Occidentaux, portaient les noms de Scythes, Parthes,
Huns, Turcs, Mongols, Tartares; elles vivaient de la pêche, de la chasse
et de la garde des troupeaux elles étaient misérables, sauvages et barba-
:

res; elles s'enivraient de lait de jument aigri; elles s'habillaient de doubles


vêtements de peau qu'elles laissaient pourrir sur leur corps; elles logeaient
sous des tentes et dans des chariots. Lorsqu'elles devenaient trop nom-
breuses, elles se mettaient en route avec leurs troupeaux et leurs chars,
vers des contrées plus favorisées, et elles en massacraient d'ordinaire les
populations pour changer un pays bien cultivé en gras pâturages »
(p. 238-239). « Ici, encore, les marchands syriens ont sans doute servi de
trait d'union entre le nestorianisme et les peuples sauvages de l'Asie cen-

trale... La propagande nestorienne a pris un nouvel essor, après l'année

486, lorsque les évêques orientaux ont retenu le célibat pour les seuls
moines et évêques, mais ont imposé le mariage, même après l'ordination,
à tout le clergé séculier... Cette mesure, qui vulgarisait le .sacerdoce, ren-
dait très facile la transformation du marchand en prêtre... Ce sont les
i\e.storiens... qui .servaient de secrétaires aux Turcs et aux Mongols. Ils
ont imaginé un alphabet pour écrire la langue turque dont ils se servaient
couramment en Asie centrale, et cet alphabet a été appliqué plus tard au
mongol puis au mandchou. L'alphabet pehlvi, complété par les scribes
nestoriens, constitue encore aujourd'hui l'alphabet coréen » (p. 243-245).
Le Khorassan, le Turkestan, le Thibet lui-même possèdent une organi-
sation religieuse avec des sièges épiscopaux et métropolitains. Le chris-
tianisme va maintenant s'introduire en Chine. La fameuse stèle de Si-
ngan-fou, « écrite en 781 par les Nestoriens », est le document, de beau-
coup le plus important, qui nous donne des renseignements précis sur
ce point. Son « contenu est à la fois dogmatique et historique et il a, de

plus, le grand avantage d'être daté et signé... On trouve I. Un exposé de :

la religion chrétienne... (Dieu, la création, le péché, rincarnation, les


sacrements); 11. L'histoire de l'introduction du christianisme en Chine et
des faveurs que lui ont conférées les empereurs Taï-Tsong, Kao-Tsong,
lliuen-Tsong, Sou-Tsong, Té-Tsong, avec l'exposé de l'organisation du
culte chrétien et du Y-sse; 111. Un résumé poétique des deux
rôle du prêtre
premières parties,... et les dates et signatures: IV. Viennent ensuite les
noms syriaques des orientaux ou nestoriens » (p. 351-352). « D'après cette
336 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

inscription, un SyiMen nommé 0-lo-pen apporta, en 635, les livres du


christianisme à Si-ngan-fou; on les traduisit, et un édit impérial, retrouvé
depuis, permit de propager cette religion et de lui construire, dans un
quartier de la ville, un temple desservi par vingt et un prêtres. L'empe-
reur suivant (650 à 684) fit construire dans chaque province une église de
la religion syrienne, et conféra à 0-lo-pen le titre de gardien et de chef
de la grande doctrine > (p. 254). Les prêtres syriens pouvaient « exercer
librement leurs cérémonies religieuses jusque dans le palais impérial
(744) » (p. 254).
A son point culminant, l'église nestorienne compta « vingt-sept métro-
poles et plus de deux cents évêchés. y avait un évêché à Pékin des rois
Il ;

de Tangout, ou même des Ouïgours, croyaient descendre des rois mages


et admettaient que leurs ancêtres étaient chrétiens depuis le moment de
l'Incarnation. C'est dans le Turkestan que l'arche deNoé se serait arrêtée,
et on montrait près de Tojok-mazar la caverne qui contenait les corps des
sept dormants d'Éphèse, comme on montre à Ceylan le pic d'où Adam
est monté au ciel » (p. 276-277.) Le déclin de l'église nestorienne fut
rapide. « Rome a supprimé le couvent nestorien; Chypre s'est ralliée à
Rome en 1444; les Portugais ont persécuté les Nestoriens de l'Inde pour
leur faire adopter le rite latin et ils sont devenus catholiques ou mono-
physites; l'Arabie a perdu son importance le jour où le commerce a pris
lechemin du cap de Bonne-Espérance et il n'y reste pas un Nestorien. En
Chine, une persécution a fait disparaître les chrétiens latins et nestoriens.
En 1342, les musulmans détruisaient la mission latine d'Almalig. A partir
de 1345, il n'y avait sans doute plus de Nestoriens à Pichpek... Les Latins
sont revenus en Chine, mais les Nestoriens n'ont pu y revenir, parce que
les ravages des Turcs et des Mongols en Perse et en Mésopotamie ont tari
la source d'où partaient marchands et les missionnaires » (p. 294).
les
« A l'heure actuelle, nombre de Nestoriens de Mésopotamie et
un certain
de Perse sont unis à Rome et forment un patriarcat chaldéen d'une cen-
taine de mille âmes. D'autres ont été sollicités par une mission presbyté-
rienne américaine et surtout par les nombreuses missions russes qui ont
préparé l'occupation russe du nord de la Perse. Le nombre des chrétiens
restés nestoriens ne dépasse donc pas 80.000 dans les montagnes du
Kurdistan. Voilà à quoi se réduit une secte dont les fidèles ont couvert la
Perse et toute l'Asie » (p. 298).
Donner une analyse complète du travail de M. Nau nous a paru être la
meilleure manière de le faire connaître, tant ce travail est dense. Le cadre
est tracé, la voie frayée, les jalons posés. Les savants peuvent venir
apporter chacun leur contribution personnelle de recherches sur tel ou
tel point particulier. 11 reste à M- Nau le mérite —
et il n'est pas mince —
d'avoir, le premier, esquissé brillamment la synthèse d'ensemble, dans
son important ouvrage, qui est indispen.sable aux historiens.
Sylvain Grébaut.

Le Direcleur-Gcrant
F. ClIAIllVIETANT.
lypographie Firmin-Uidot et C". — Paris.
Tome VI, 710 pages. Prix net ":
42 fr.

I. The Hymns of Severus of Antioch and others in the syriac version


of Paul of Edessa as revised by James of Edessa (syriaque et anglais),
par E.-W. Brooks. Prix 10 fr. 70. — II. Le Synaxaire arménien de Ter
:

Israël. II. Mois de Hori (arménien et français), par le D"" G. Bayan.


Prix 10 fr. 45. — III. Le Livre des mystères du ciel et de la terre
:

Grébaut. Prix
(^n) (éthiopien et français), par S. 6 fr. 45. IV. L'Histoire :

des conciles de Sévère ibn al-Moqaffa' (arabe, éthiopien et français), par
L. Leroy et S. Grébaut. Prix 10 fr. 45. V. Vie d'Alexandre l'Âcémète
:

(grec et latin), par E. de Stoop. Prix : 3 fr. 95.

Tome VII, 804 pages. Prix net : 47 fr. 85.

I. Traités d'Isaï le Docteur et de Hnana d'Adiabène sur les martyrs, le


vendredi d'or et les rogations, et confession de foi à réciter par les
évêques avant l'ordination (syriaque et français), par M^"^ Addaï Scher. Prix :

5 fr. 50. —
II. Histoire Nestorienne, II, 1 (arabe et français), par M^'' Addaï
Scher. Prix 6 fr. 65. — III. Le Synaxaire éthiopien. II. Le mois de
:

Hamlé (éthiopien et français), par I. Guidi. Prix 15 fr. IV. Histoire : —


universelle de Mahboub ('AyàTiioç) le Grec, fils de Constantin, évêque
de Menbidj (.\^ siècle), texte arabe, traduction française par A. -A. Vasiliev,
professeur à l'Université de Dorpat (lOphee-b). Seconde partie (1). Prix

:

8 fr. 10. V. The Hymns of Severus of Antioch {fin) (syriaque et an-


glais), par E.-W. Brooks. Prix 12 fr. 60. :

Tome VIII, 782 pages. Prix net : 46 fr. 65.

I. Jean Rufus, évêque de Maïouma, Plérophories (syriaque, grec et fran-


çais), par F. Nau. Prix 12 fr. 35.: Il —
Les Homélies de Sévère d'An- .

tioche, Homélies LVIII à LXIX (syriaque et français), par M. Brière. Prix :

11 20.
fr. —
III. Histoire universelle de Mahboub (arabe et français), II,

2, par A. Vasiliev. Prix 9 fr. 30. :



IV. La version arabe dès 127
canons apostoliques (arabe et français), par J. Pékier et A. Périer. PrLx :

9 fr. 50. —
V. La
Didascalie de Jacob, première assemblée (grec), par
F. Nau. Prix 4 fr. 30.
:

Tome IX, 678 pages. Prix net : 40 fr. 45.

I. Le Livre d'Esther (éthiopien et français), par E. Pereira. Prix 3 fr. 35. :

— II. Les Acta Pilati (copte et français), par E. Revillout. Prix 5 fr. — :

III. Le Testament en Galilée de Notre-Seigneur Jésus-Christ (éthiopien


et français), par L. Guerrier et S. Grébaut. Prix 5 fr. 70. — IV. Le Syna- :

xaire éthiopien. Les mois de Nahasê et de Pâguemén (éthiopien et fran-


çais),par I. Guidi et S. Grébaut. Prix 15 fr. V. La seconde partie de
: —
l'histoire de Barhadbesabba 'Arbaïa, et une controverse de Théodore
de Mopsueste contre les Macédoniens (syriaque et français), par F. Nau.
Prix 1 1 fr. 40.
:

Tome X, 676 pages. Prix net ; 40 fr. 50.

1. — Un martyrologe et douze ménologes syriaques (syriaque et français),


par F. Nau, 9 fr. 75. II. — Les ménologes des évangéliaires coptes-arabes
(arabe etfrançais), par F. Nau, 4 fr. 75. —
III. Le calendrier d'Abou '1-Bara-
kat (arabe et* français), par Eug. Tisserant, 2 fr. 65. IV. Al-Bîrouni; Al- —
Maqrizi; Ibn al-Qola'i. Les fêtes Melchites, des Coptes, des Maronites
(arabe et français), par Robert Ghiveau, 4 fr. 30. V. History of the pa^ —
«triarchs of the coptic church of Alexandria (arabe et anglais), par
B. Evetts, 11 fr. 65. —
VI. Ammonii eremitae epistolae (syriaque et
latin), par M. Kmosko. Tables de la première série, par F. Nau, 7 fr. 40.
EN COURS D'IMPRESSION
Tome —
Fasc. 1.
XI. —
Histoire universelle de Mahboub (arabe etfrançais),
I, par A. Vasiliev.
2,
Fasc. 2. La vie— de saint Luc le Stylite (grec et français), par Van-
DERSTUYK.
Fasc. 3. —
La vie d'Isaac, patriarche d'Alexandrie de 686 à 689
(copte et français), par E. Porcher. Prix 5 fr. 50; franco, 5 fr. 90.,
:

Fasc. 4. —
Ammonas, disciple de saint Antoine (grec, syriaque et
français), par F. Nau.
Fasc. 5. — Le synaxaire
arabe-jacobite; mois de Toubeh et d'Am-
schir (arabe et français), par René Basset.
Tome XII. —
Fasc. 1. —
Les Homélies de Sévère d'Antioche; Homélies
LXX à LXXVI (syriaque et français), par M. Brière.
Fasc. 2. —
S. Irenaeus, The Proof of the Apostolic Preaching (arménien
et anglais), par his Lordship the Bishop Karapet ter Mekerttschian and Rev.
S. G. WiLSON.
Fasc. 3. — The Letters of Severus patriarch of Antioch (syriaque et
anglais), par E.-W. Brooks.
Fasc. 4. — Les miracles de Notre-Seigneur (éthiopien et français), par
S. Grébaut.
Fasc. 5. —
Mofaddhal ibn abî '1-Fadhâïl, Le Sentier droit et la Perle
unique, faisant suite à l'histoire d'Ibn al- 'Amid (arabe et français), par
E. Blochet.
Tome XIII. Fasc. 1. — —
Sargis d'Aberga {fin) (éthiopien et français), par
S. Grébaut.
Fasc. 2. — Das Leben des heiliges lafqerana 'Egzi' (éthiopien et
allemand), par le D»" J. Wajnberg.
Fasc. 3. — Esdras Néhémie
(éthiopien et français), par E. Pereira.
et
Fasc. 4. —
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num (F. Nau); Simeon ha.r SabbaiB, Martyr ium, Hymni; Liber Apocalypseos Ba-
ruch, filii Neriae ; Testamentum. Adae (M. Kmosko); Apotelesmata Apollonii
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REVUE
DE

L'ORIENT CHRÉTIEN
DEUXIÈME SÉRIE, Tome IX (XIX). — 1914. — N" 4

Dirigée par R. GRAFFIN et F. NAU

SOMMAIRE
Pages.

I. — Pierre Dib. — Le pouvoir de dispenser de la consanguinité et


de l'affinité au deuxième degré chez les Maronites 337
II. — S. Grébaut. — Les manuscrits éthiopiens de M. É. Delorme
(suite) 347
III. — K.-J.Basmadjian. — Chronologie de l'histoire d'Arménie (/?n). 358
IV. — F. Nau. — Sur quelques autographes de Michel Syrien, pa- le

triarche d'Antioche de 1166 k 1199 378


V. — Robert Griveau. — Étude exégétique d'un passage du Coran
(II, 244), avec des aperçus nouveaux sur l'interprétation de
Wahb et l'inspiration d'Omeyya 398
\l. — F. Nau. — Résumé de monographies syriaques Barsauma, :

Abraham de la Haute Montagne, Siméon de Kefar 'Abdin,


Yaret l'Alexandrin, Jacques le Reclus, Romanus, Talia,
Asia, Pantaléon, Candida {suite) 414
Vil. — Mélanges. — — R. Griveau, Notes sur la lettre de Pisuntios.
I. 441

11.— R. S. Grébaut, Fragment ascétique (éthiopien) . . . 443


Hl. — A. PÉRiER, Lettre de Pisuntios. (Appendice.) 445
Mil. — Bibliographie. — Robert
Griveau, Les fêtes des Melchites,
par Al-Birouni; les fêtes des Coptes, par Al-Maqrizi; calen-
drier maronite par Ibn al-Qola'i. —
Paul Peeters, Évangiles
apocryphes, II. — F. Pereira, Buas homilias sobre S. Tome.
— Julian Ribera, Historia de los jueces de Cordoba par
Aljoxani. — Pedro Longas, Vida religiosa de Ids Moriscos
(F. x\.) 447

PARIS
BUREAUX LIBRAIRIE
DES ŒUVRES D'ORIENT A. PICARD ET FILS
BUE DU BEGARD, 20 BUE BOXAPABTE, 82

OTTO HARRASSOWITZ, LEIPZIG


Recueil trimestriel.— Prix de l'abonnement : 1-2 l'r. — Étranger : 14 fr.
Les communications relatives à la rédaction doivent être adressées

à M. le Secrétaire de la Revue de l' Orient chrétien

A LA LIBRAIRIE FICARD
RUE BONAPARTE, 82, PARIS.

Il sera rendu compte de tout ouvrage relatif à l'Orient dont on enverra un


exemplaire à la précédente adresse.

La Revue de l'Orient chrétien (recueil trimestriel) paraît


en avril, juillet, octobre et janvier par fascicules formant chaque
année un volume de près de 500 pages in-8°.
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Tome I. — Gr. in-8o (format de Migne), xii et 706 pages. Prix : 43 fr.
Tome II, 690 pages. Prix 41 fr. :

Tome III, 646 pages. Prix net 38 fr. 60. :

Tome IV, 728 pages. Prix net 45 fr. :

Tome V, 808 pages. Prix net 48 fr. :

Tome VI, 710 pages. Prix net : 42 fr.

Tome VII, 804 pages. Prix net : 47 fr. 85,

Traités d'Isaï le Docteur et de Haana d'Adiabène sur les martyrs, le


vendredi d'or et les rogations, et confession de foi à réciter par les
évêques avant l'ordination (syriaque et français), par M^"" Addaï Scher. Prix :

5 fr. 50. —
II. Histoire Nestorienne, II, 1 (arabe et français), par Ms"" Addaï

Scher. Prix 6 fr. 65. : —


III. Le Synaxaire éthiopien. II. Le mois de

Hamlé (éthiopien et français), par I. Guidi. Prix 15 fr. IV. Histoire :



universelle de Mahboub Ckfimoc,) le Grec, fils de Constantin, évéque
de Menbidj (x* siècle), texte arabe, traduction française par A. -A. Vasiliev,
professeur à l'Université de Dorpat (lOpteB-i). Seconde partie (1). Prix :

8 fr. 10. — V. The Hymns of Severus of Antioch (^n) (syriaque et an-

glais), par E.-W. Brooks. Prix : 12 fr. 60.


LE POUVOIR DE DISPENSER
DE LÀ CONSANGUINITÉ ET DE rAFFINITÉ
AU DEUXIÈME DEGRÉ CHEZ LES MARONITES

Autrefois les pouvoirs et les privilèges du Patriarche maro-


nite étaient très étendus. Pour s'en convaincre il suffit de lire

la collection des lois, dite livre de la Direction, ou de la loi


ou de la perfection (1). C'était le corpus juris des Maronites,
dont nous ne possédons qu'une traduction arabe faite sur le
syriaque par un évéque maronite, nommé David, qui vivait au
XI* siècle (2). Ces pouvoirs et privilèges ont été confirmés m
1215 par la lettre pontificale « Quia divinae sapientiae » d'In-
nocent III (3) et le cinquième canon du IV' Concile de Latran,
qui a renouvelé les anciens privilèges des sièges patriarcaux.
Ce canon de Latran a été ensuite inséré dans le Corpus juris
can., liv. V, tit. XXXIII, De privilegiis, ch. antiqua 23. Le

, synode maronite du Liban de 1736 se réclame de ce ch. antiqua


pour montrer l'extension de ces pouvoirs (4).
En vertu de ces privilèges et pouvoirs, liés à la charge
patriarcale, le chef de l'Église maronite pouvait dispenser et,
de fait, il dispensait du deuxième degré (selon la supputation
occidentale) de consanguinité et d'affinité, lorsque Clément VIII
restreignit ses pouvoirs par le Bref « Christijldelium du >^

17 août 1599 en lui laissant la faculté de dispenser seulement

(1) JUO! j! ^^^W! .\ ^J^! ^J^, fol. 144 V" et sq. et fol. 164-105 du
ins. 133 (Vat. sir.) de la Bibl. Vaticane, écrit en 1402 (fol. 294').
(2) Fol. 3 et 6'. Voir aussi Asséniani, Bibl. Ajwst. Vat. Cod. Mss. Cal.. Vol. III,

pp. 202-203.
(3) Bibl. Vat. Mss. : Vat. lat. 7258, fol. 30-34; T. Anaissi, BuUarium Maroni-
(arum, p. 2 seq.
(4) Syn. du Lib., p. II, ch. xi. ii. 10; p. 111, ch. vi, ii. 1, où l'on trouve citée
les paroles mêmes du ch. « Antiqua ».

OKIENT CHRÉTIEN. 22
338 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

« tertio, seu tertio et quarto a coinmvni stipite, ac quarto


« etiam dwplicibus, vel multipUcibus consanguinitatis, vel
« affinitatis gradibus invicem coniunctis, vel sese attinen-

« tibus » (1). D'ailleurs, le synode du Liban laisse bien voir

toute l'étendue de ce pouvoir patriarcal, en fait de dispenses


matrimoniales, lorsqu'il déclare, sans y mettre aucune restric-
tion, au Patriarche de dispenser des empê-
qu'il appartient
chements du mariage. « Solus Patriarcha potest ... in gradibus

prohibitis ac matrimonium dirimentibus vel impedientibus


dispensare » (2).
Mais il semble que le Bref apostolique de Clément VIII était
resté lettre morte jusqu'au \ix^ siècle. Et en effet, nous avons
trouvé à la Bibliothèque Vaticane un traité manuscrit sur les
sacrements, dont l'auteur est le Patriarche maronite Simon
Aouad (1743-1756) (3). Ce traité, écrit par le Patriarche lui-
même en 1706, a été composé par lui lorsqu'il faisait encore
ses études à Rome (fol. 1"); mais il a été ensuite reconnu par
lui lorsqu'il était archevêque de Damas, comme il appert de
la note écrite de sa propre main dans la mar'ge du fol. P, et
munie de sa signature et de son sceau archiépiscopal.
Or au fol. 219 l'auteur écrit que le Patriarche a le pouvoir
de dispenser du troisième degré et que l'évêque peut dispen-
ser du quatrième. Mais sur quoi s'appuye-t-il pour affirmer
que le Patriarche ne peut dispenser que du troisième degré?
Il ne le dit pas. Il dit seulement à la fin de son volume
(fol. 219') dans l'enseignement des
qu'il a puisé sa doctrine
Docteurs en particulier, de son maître Joseph el-Bany (4).
et,

Quoi qu'il en soit, toujours est-il qu'il ne connaissait pas le


Bref susdit, selon lequel le Patriarche seul a le pouvoir de
dispenser de ces deux degrés de consanguinité et d'affinité.
Par conséquent l'on peut conclure que ce Bref n'était pas
encore mis en pratique. Autrement l'auteur de ce traité n'au-

(I) Voirie Bref au syn. du Liban, p. 11, ch. xi, n. 16.


(2j Par. III, ch. vi, n. 2.

(3) .1^^! l'AyL ,^_jU5', Yat. arab. 050.

(4) un prêtre maronite d'une famille originaire du village de Ban au


C'était
Liban. Ayant fait ses études au collège maronite de Rome, il se trouvait en
même temps que l'auteur du traité en question dans la Ville Éternelle (Ms"^ J. Debs,
Histoire de Syrie, vol. VIII, p. 541).
DISPENSES CHEZ LES MARONITES. 339

rait point attribué à l'évéqiie le pouvoir de dispenser du


quatrième degré en question. Il est vrai qu'il n'y reconnaît
pas au Patriarche le pouvoir de dispenser du deuxième degré.
Mais d'une part, ayant écrit son traité au collège de Rome,
il n'était pas au courant de toutes les coutumes et lois
locales; d'autre part, comme il ne parlait ici de cette ques-
tion qu'en passant, il ne l'avait pas encore étudiée ex pro-
fesso. Nous verrons bientôt que le Patriarche dispensait de
ce deuxième degré, même après le Bref de Clément VIII.
Le même patriarche Simon Aouad est aussi l'auteur d'un
autre traité manuscrit sur les Patriarches d'Orient (I). Mais
c'estun traité composé par lui et par le célèbre Joseph Simon
Assémani en 1706 lorsqu'ils étaient encore au collège maro-
nite de Rome (2). Ce traité a dû être composé après le traité
sur les sacrements.
Les deux illustres auteurs, ayant eu à écrire sur les Patriar-
ches de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche (ils enten-
dent par le Patriarche d'Antioche le Patriarche maronite) et
de Jérusalem, ne pouvaient pas négliger d'étudier l'étendue
de leur Juridiction et les privilèges de leurs Sièges, du moins
à l'époque où ils écrivaient leur traité. Il nous suffit pour le

moment d'avoir leur témoignage pour cette époque.


Or ils disent en termes exprès que le Patriarche a le pouvoir
de dispenser du deuxième degré en question (3).

Le Bre'f de Clément VIII n'était donc point encore passé dans


La pratique en 1706.
L'ancien texte arabe de notre synode du Liban prouve suffi-

samment le point en question. Les Pères du synode, il est


vrai, ont promulgué et publié à la troisième session le Bref
de Clément VIII (4). Mais la première édition arabe du synode,
faite en 1788 aux frais de l'illustre maronite Cheikh Gandour
[Saad el-Khoury], Consul de France à Beyrouth, porte, en

(1) Bibl. Vat. Mss. : Vat. Sir. 421.


(2) ovco>r^ r-OepL ^ovjaji •^saa^o >|a> y^l v ^aro ..âL.>.\|L . .oj ty NK op>^^
i ^.«â ^(o

(3) Fol. 105; voir aussi lo l'ol. 'M\


(4) Les actes du sj'node n. XI, où l'on voit (lue la partie qui contient le Bref
en question a été lue et approuvéi' par les Pères i-éunis le I" octobre 17:56 en
troisième session.
340 REVUE DE L ORIENT CHRETIEN.

traduisant le Bref susdit, que le Patriarche a le pouvoir de


dispenser de la consanguinité et de l'affinité au deuxième,
troisième et quatrième degré (selon la supputation occiden-
tale) (1).
Or cette édition de 1788 reproduit mot à mot l'original arabe
du synode envoyé à l'imprimerie par le Patriarche Joseph
Estephan (2), signé par le Patriarche Joseph Dergam el-
Khazen et les évêques maronites qui y avaient pris part et
contresigné, sur l'ordre de l'ablégat du Saint-Siège, par le
Notaire du synode, nommé Georges Habib el-Haklany (3).
Les textes de ce même synode composé en latin par Assémani
et du Bref en question qui y est inséré se trouvent d'accord
sur ce point avec cette édition de 1788 ainsi que le montre la
traduction arabe de ces textes, faite à Rome pendant l'année qui
précéda la réunion du synode par André Scandar, interprète de
la S. C. de la Propagande, et dont la copie écrite de sa main est
conservée à la Vaticane sous le n° 399 du fonds Vat. syriaque
(fol. 76). Il termina, en effet, cette traduction le 15 novembre
1735 (fol. 259 V).
De plus le Bullaire maronite écrit par le prêtre Abraham
Metochita, ancien élève du collège maronite de Rome, repro-
duit la même leçon (fol. 89-90). Or ce Bullaire a été copié sur
les originaux, qui étaient alors conservés au Siège patriarcal
maronite de Qannoubin (Mont-Liban), fol. 130 v°, et revu par
Assémani comme en témoignent les quelques corrections qui y
sont écrites de sa propre main. Le Bullaire de Metochita fait
partie de la collection des manuscrits latins du \'atican sous le
n" 7258.
Cependant nous avons vu un autre exemplaire arabe, mais
manuscrit, du synode, conservé à la Bibliothèque de l'Hospice
maronite à Rome, exemplaire écrit par le sous-diacre Jacques
fils du Khoury Jean Aouad de Hasroun, daté du 17 novembre

(1) p. 135. Voici d'ailleurs le texte arabe : U^3 ^^'^' ^:>\jsr^\ J, ^\

(2) Voir la page qui suit la table des matières au commencement du volume.
(3) P. 507-509.
DISPENSES CHEZ LES MARONITES. 341

1736 (un mois et demi après la clôture du synode) et légalisé


en janvier 1737 par trois archevêques maronites qui avaient
pris part au synode à savoir, Abdalla [Karalli], archevêque
:

de Beyrouth, Ignace, archevêque de Tyr et Tobie [El-Khazen],


archevêque de Chypre. Or cet exemplaire, écrit en carchouni,
donne une traduction exacte de cet endroit du Bref, que nous
avons cité plus haut selon lédition latine du synode : c'est-

à-dire que le Patriarche a le pouvoir de dispenser seulement


« tertio, seu tertio et quay^to a communi stipite, ac quarto
etiam diipiicibus, vel multlplicibus consanguinitatis vel
afpnitatis gradibus... » (1).
Sans doute, il est incontestable aujourd'hui que le texte
arabe n'a de valeur canonique qu'autant qu'il est conforme
au texte latin confirmé et approuvé en 1741 in forma specifica
par la Constitution pontificale « Singularis Romanorum » de
Benoît XIV (2).
Mais, quoi qu'il faille dire de ces variantes importantes,
le fait est que les Patriarches maronites jusques et compris

le Paul Massad (1854-1890) se basaient toujours


Patriarche
sur le du synode pour s'attribuer le pouvoir de
texte arabe
dispenser du deuxième degré susdit et donnaient, en réalité,
cette dispense. C'est le Patriarche Massad qui nous le dit
dans un rapport (3) écrit par lui en 1866 sur la demande
de Valerga, patriarche de Jérusalem et pro-délégué apos-
M"""

tolique en Syrie de 1858 à 1872, car ce dernier était envoyé


par le Saint-Siège auprès de M^' Massad pour l'entretenir de
l'original arabe du synode ( 1).

Or si le Bref de Clément l'édition du synode Mil donné par


avait été auparavant mis en application, les Patriarches et les
évèques maronites n'auraient pu l'ignorer, et par conséquent
les Patriarches n'auraient pu commettre l'erreur de s'attribuer

(1) Voici le texte arabe lui-iuiMue : ^v», |o>j^i*3 )o,p; wip/ L;|Q--iix .^ 1.^;

..^ V-^^ Njoo oval^iiSs yaoi^ ^ nv.^^^ w^^/ : lova ^^o6w-^S^ j.lc^ ^io .:3\^0i^

...•op^lps\ ov^j^sxo ^opf ^jP( ^ op^lvsxo 5,is\)coivo 5,n:^)n:^ o»>«,'r^» P- ^-•

(2) Collect. lacen., II, col. 75, in nota.


(3) Ce rapport a été publié par le P. P. Abboud clans son " Histoire du Pa-

triarche Joseph Estephan », intitulée :


,^jjj>j^\ i'bîjJl ^,b ^ ^J^f^ y^~^.
.lik^l s._i.wjj, append., pp. 134-151.
(4) Rapport de W' Massad, 1. c.
312 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

en vertu de ce Bref, publié au synode du Liban, le pouvoir


en question.
Le Patriarche maronite avait toujours dispensé jusqu'en
1866 de ce deuxième degré sans aucun induit apostolique.
M^"" Massad nous dit, en effet, que la S. C. de la Propagande

lui avait écrit en 1865 pour lui demander s'il avait cet induit;
qu'il avait, lui, répondu à la S. Congrégation que le Patriarche
maronite jouissait de ce pouvoir, attaché en propre à la dignité
patriarcale de par une coutume immémoriale et conformé-
ment à l'original arabe du synode du Liban; que la réponse
de la S. C. était en 1866 que la question sera soumise à un
examen dont on lui fera savoir le résultat. Puis M^' Valerga
fut envoyé auprès du Patriarche, comme nous venons de le
dire (1).
La question avait été agitée, sans recevoir toutefois aucune
du temps du Patriarche Joseph Habeyche
solution définitive,
(1823-1845). A la suite de son élévation au trône patriarcal,
ce dernier chargea par une lettre du 11 septembre 1823 un
prêtre arménien, nommé Basile Dourousoun, qui était à Rome,
de demander pour lui le pallium et le pouvoir de donner l'indul-
gence plénière. Le prêtre arménien, au lieu de lui procurer
seulement le pouvoir en question, crut bien faire en lui pro-
curant aussi d'autres pouvoirs, y compris celui de dispenser
du deuxième degré de consanguinité et d'affinité. Loin d'en
être satisfait, le Patriarche reprocha au prêtre susdit de lui
procurer ce qu'il ne lui avait point demandé, et de solliciter
en son nom des pouvoirs qui appartenaient de droit au siège
patriarcal en vertu du synode du Liban et de la coutume
qu'avaient toujours suivie ses Prédécesseurs. Et puis, ayant
député à Rome le prêtre Etienne Habeyche, le Patriarche le
chargea de remettre à la S. Congrégation les feuilles des pou-
voirs qui lui avaient été envoyées, tout en conservant chez
lui celle de l'indulgence plénière. La question fut alors ouverte
et y eut à ce propos une correspondance assez volumineuse
il

entre la S. C. de la Propagande et les Patriarches maronites (2).


Cependant si ces derniers continuaient à dispenser de cet

(1) Rapport de M»' Massad, 1. c.


(•2) Rapport de Me' Massad, 1. c.
DISPENSES CHEZ LES MARONITES. 343

empêchement de parenté au deuxième degré, il y eut des


évêques maronites qui, à la suite de ces incidents, commen-
cèrent à s'adresser "directement au Saint-Siège pour demander
des dispenses de cet empêchement dirimant. Nous avons vu,
en effet, deux lettres originales conservées aux archives de
l'Hospice Maronite à Rome, qui montrent qu'on a demandé
en 1858 1870 au Saint-Siège des dispenses du dit empêche-
et
ment par l'intermédiaire de W
Ambroise Notaïn, alors supé-
rieur de cet Hospice.
Dans première lettre écrite le 25 mai 1858, authentiquée
la
et apostilléepar l'archevêque Pierre Boustany, coadjuteur de
l'archevêque maronite de Tyr et de Sidon, on lit une demande
adressée au Cardinal Alexandre Barnabe, Préfet de la S. C.
de la Propagande. L'on prie le Cardinal d'obtenir du Souve-
rain Pontife la dispense matrimoniale du deuxième degré de
consanguinité en faveur de Salim, fils de Khalil Trabelsy et
de sa cousine Latifeh, fille d'Amin Trabelsy, son oncle pater-
nel, de Deir-el-Kamar (Liban).
La deuxième lettre, écrite le 17 janvier 1871, a été envoyée
au même M^' Notaïn par M^'"" Jean Hadj, archevêque maronite
de Balbek (plus tard Patriarche de 1890 à 1898). Cette lettre
montre qu'on avait demandé en 1870 au Saint-Siège deux dis-
penses matrimoniales de ce deuxième degré de parenté. La
fils de Tan-
première, dispense était obtenue en faveur du
nous Chemoun de Nejmeh, sa cousine (= fille de son
et
oncle maternel), village de Ser'in {^j^j^). La seconde dis-
du
pense était sollicitée en faveur de Cheikh Nicolas Dahdah et
de sa cousine (= fille de sa tante maternelle), fille de Tan-
nons Habib Habeyche.
11 de l'année 1866, durant laquelle
est à croire qu'à partir
M^^ Valerga se rendit auprèsde AP" Massad, le Patriarche
maronite ne donnait plus cette dispense, puisque Cheikh
Nicolas Dahdah avait en 1870 son frère (plus tard arche-
vêque de Damas) secrétaire du Patriarcat maronite.
Comme on le voit, les Patriarches possédaient la faculté de
dispenser de cet empêchement et pouvaient légitimement en
faire usage dans toute l'étendue de leur Patriarcat. Mais le
Saint-Siège qui tient le pouvoir suprême de juridiction sur
toutes les églises pouvait et peut toujours restreindre à cer-
344 REVUE DE l'orient chrétiex.

taines limites les pouvoirs des Patriarches et des évêqiies, leur


imposer des règles à observer, réduire ou augmenter les pri-
vilèges des sièges patriarcaux.
Or Rome a voulu se réserver la dispense du deuxième degré
de parenté; elle a le droit de le faire. Mais elle a préféré en
parler au préalable aux Patriarches maronites. Ces derniers
lui ont respectueusement exposé les pouvoirs et privilèges dont
jouissait l'autorité patriarcale. Elle n'a pas jugé à propos de
ne pas mettre cette réserve. Et dès qu'elle a décidé que cette
dispense lui serait réservée, les Patriarches maronites, en fils
dévoués de l'Église catholique et toujours fidèles au Pontife
Romain, se sont aussitôt inclinés devant cette décision, émanée
de l'autorité supérieure, et n'ont plus dispensé de cet empê-
chement avant de recevoir de Rome des facultés à cet effet. Et
ainsi ils ont commencé à solliciter des induits de dispense
matrimoniale « super impedimento secundi gradus ».
Le premier induit accordé au Patriarche maronite, abstrac-
tion faite de celui qui avait été envoyé, on vient de le voir,
au Patriarche Habeyche, a été donné « ad quinquennium »
le 16 décembre 1884 à M^' Paul Massad. Le deuxième a été
accordé également « ad quinquennium » le 15 juillet 1890 à

Jean Hadj, son successeur sur le siège patriarcal d'Antioche


M^'^

(1890-1898). Le troisième induit a été concédé « ad decen-


nium » au même M^' Hadj le 12 février 1895. Mais M*^' Hadj,
d'heureuse mémoire,
décédé le 24 décembre 1898.
est
M""" Hoyek, Patriarche actuel des Maronites, lui a succédé le

6 janvier 1899; il a été préconisé Patriarche maronite d'An-


tioche dans le Consistoire du 19 juin 1899. Mais dès son avè-
nement au trône patriarcal S. B. M=' Hoyek a sollicité le

quatrième induit par l'intermédiaire de feu M""" Duval, alors


délégué apostolique en Syrie. Ce dernier s'est empressé de
demander cet induit par télégramme en date du 16 janvier
1899, adressé à la S. C. de la Propagande, et l'induit a été
accordé le même année et envoyé au Patriarche
17 janvier de la
le 18 du même mois par l'intermédiaire de la Délégation apos-
tolique (1).

(1) On i^eut consulter sur ce point et les Archives de la S. C. de la Propa-


gande et les Archives de la Délégation Apostolique de Syrie aussi bien que celles
du Patriarcat maronite.
DISPENSES CHEZ LES MARONITES. 345

En terminant, il me paraît intéressant de mettre sous les


yeux des lecteurs formules de ces quatre induits, émanés
les

de la S. C. de la Propagande, et que Ton peut voir soit aux


Archives de cette S. Congrégation, soit aux Archives du
Patriarcat maronite au Liban.
Voici le premier induit envoyé au Patriarche Massad, de
vénérée mémoire, avec la supplique présentée au nom de ce
dernier au Souverain Pontife :

« Beatissinie Pater,
« Paulus Petrus Masshad, Patriarcha Antiochen. Maroni-
« tarum, ad pedes Sanctitatis Tuae provolutus, humiliter petit
« facultatem dispensandi lideles suae spirituali jurisdictioni
« subiectos ab impedimento secundi consanguinitatis et affi-
« nitatis gradus lineae collateralis, canonicis, gravibusque con-
« currentibus caussis.

« Ex Audientia SSmi habita die 16 Decembris 188 1.


« SSmus Dominus Noster Léo, Divina Providentia PP. XIII,
referente me infrascripto S. Congregationis de Propaganda
« Fide Secretario, bénigne adnuere dignatus est pro gratia,
« juxta preces, ad quinquennium a die praes. Rescripti com-
« putandum.
« Datum Romae, ex Aed. S. Congregationis de Propaganda

« Fide, die et anno praedictis. »

Voici maintenant le texte des deux induits adressés au


Patriarche Hadj, de sainte mémoire :

I. «Ex Audientia SSmi habita die 15 Julii 1890.


« SSmus Dominus Noster, etc. ad quinquennium expetitam
« facultatem concessit, dispensandi nempe cum fidelibus ejus-
« deni spirituali jurisdictioni subiectis, canonicis tamen, gra-
« vibusque accedentibus causis, super impedimento secundi
« consanguinitatis et affmitatis gradus lineae collateralis in
« matrimoniis sive contractis, sive contrahendis. »
II. « Ex Audientia SSmi habita die 12 Februarii 1895.

« SSmus Dominus Noster, etc. R. P. D. oratori facultatem


« dispensandi cum fidelibus ejusdem spirituali jurisdictioni
« subiectis super impedimento secundi consanguinitatis et
« affmitatis gradus lineae coHateralis, canonicis tamen, gra-
346 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

« vibusque concurrentibus causis, ad decennium concedere


« dignatus est in forma et terminis praecedentis concessionis. »

^'oici enfin le texte de l'induit accordé à S. B. le Patriarche


Élie Hoyek :

« SSmus Dominas Xoster, etc. expetitam facultatem bénigne


« concessit, dispensandi nempe, durante munere patriarchali,
« cum fidelibus ejusdem spirituali jurisdictioni subiectis,
« canonicis tamen gravibusque accedentibus causis, super
« impedimento secundi consanguinitatis et affinitatis gradus
« lineae collateralis in matrimoniis sive contractis, sive con-
« trahendis. Contrariis quibuscumque, etc.
« Ex Audientia SSmi die 17 Januarii 1899. »

Rome, 1" Février 1814.

Pierre Dib.
LES MANUSCRITS ETHIOPIENS
DE M. É. Delorme

(Suite) (1)

Introduction aux Quatre Évangiles; Traité d'Évagrius sur les


huit mauvaises passions; Hexaméron d'Épiphane de Chypre;
Gadla 'Adam; Mélanges.

4. — Douze Mélanges.
Entre le Traité d^Évagrius sur les huit mauvaises passions
et VHexaméron d'Épiphane de Chypre se trouvent douze
Mélanges, qui, à l'exception d'un seul (Dictons populaires),
ont été ou seront édités dans la Revue de V Orient Chrétien-

1. Sentences d'Évagrius (fol. 18 r" b à fol. 20 v" b). Ce


morceau sera édité dans un procliain numéro de ROC.
2. Exhortations aux anachorètes (fol. 20 v° b à fol. 22 r° b).

Morceau édité dans ROC, 1913, p. 317.


3. Sentences ascétiques (fol. 22 r° b à fol. 24 r° a). Le com-

mencement de ce morceau a été édité dans ROC, 1013, p. 123.


La fin sera publiée dans un prochain numéro.
4. Recommandations aux évéques et aux prêtres (fol. 24
r" a à 24 v" a). Morceau édité dans ROC, 1913, p. 429.
fol.

5. Liste des rois d'Axouin (fol. 24 v" a à fol. 25 r'' a).


Morceau édité dans ROC, 1912, p. 217.
6. Dictons j^opulaires (fol. 25 r" a à fol. 25 v" b). Morceau

(1) Cf. ROC, 1912, p. 113; I!)l 1. p. 17 et p. VA.


348 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

sans intérêt. Incipit : d'iï'i '


JK-tl-ft ••
f^eih '-

Ad'fl'J 1 Une
pierre sèche conçoit une pierre. — Desinit : OAflJ'Th •'
hth'k *

oD^th^, î K^'t-hiP^ A^A<w> ^AîT*


ht-i- ! î : :•: // existe un
livre, qui ne sera pas révélé pour les siècles des siècles.
Note de chronologie biblique (fol. 25 y° b in
7. fine). Cette
note sera éditée dans un prochain numéro de ROC
8. Fragment
ascétique (fol. 26 r" a à fol. 26 r° b). Ce frag-
ment dans le présent numéro de ROC.
est édité
9. Dix proverbes éthiopiens (fol. 26 r" b à fol. 27 v° a).
Morceau édité dans ROC, 1914, p. 98 et p. 174.
10. Chronologie biblifjue. Cette chronologie, éditée dans
ROC, 1912, p. 306, commence au fol. 27 v" et passe brusque-
ment au fol. 161 r°, pour se terminer au fol. 161 v" (fol. sans
colonnes).
11. Chronologie des patriarches d'Alexandrie (fol. 28 r" à
fol. 29 r", sans colonnes). Morceau édité dans ROC, 1912,
p. 302, et 1913, p. 92.
12. Listedes patriarches d'Alexandrie (fol. 29 r a à fol.
29 v° b; le fol. 29 r° est divisé horizontalement en deux sections,
la première avec colonnes et la seconde sans coloniies). Mor-
ceau édité dans ROC, 1912, p. 212.
Le fol. 30 est laissé en blanc.

5. — L'Hexaméron d'Ëpiphane de Chypre.

A) ÉTENDUE ET DIVISIONS.

L'Hexaméron s'étend du fol. 31 r° a au fol. 54 v° a. 11 se


divise naturellement en six sections (les six jours) (1).

(1) Trois mss. seulement coniiennani VHexaméron. Ce sont le n» 175 de Paris,


le n° 125 de la collection A'Abbadie et l'Or. 751 du British Muséum (cf. Conti
Rossini, ManoscriUi ed opère abissine in Europa, p. 608; cf. i?06'.,- 1911, p. 311,
II. Notice des manuscrits éthiopiens acquis depuis i877, rédigée par F. Nau).

M. Nau nous a jadis communiqué une note relative cà VHexaméron, qui a été
insérée dansROC, 1913, p. 432-433. Nous croyons utile de la reproduire pré-
sentement.
L'Hexaméron éthiopien a été édité et traduit par Ernst Trumpp, Bas Hexaë-
meron des Pseudo-Epiphanius, 4", 88 pages, Munich, 1882 {Abhandl. der k. bayer.
Ak. der Wiss., 1 Cl., XYI Bd, II Abth.), d'après le ms. du British Muséum Or.
751. M. Trumpp a corrigé l'éthiopien et a comblé ses lacunes à l'aide du manus-
crit arabe de Munich n° 203. Le ms. de M. Delorme est identique au ms. Or. 751;
LES MSS. ÉTHIOPIENS DE M. É. DELOR.ME. 349

B) INCIPIT.

ISincipit comprend le titre, accompagné de la bénédiction, et


le commencement proprement dit.

a) Titre et Bénédiction.

(F. 31 r« a) (\l\ao -.
h-H - a)(D^^ : ai<n»^^ft : ^.*i,{i .-
6h

nh.k.4^'}?'tl h^^h •
*^ri : (F. 31 r« b) H'è^atl •
HhÇI^ !

;hi- : ÇT^-t : A-|: : ft-flrh^ : J^A"* : Om^lh-f: : f VA» •


m
A î l'n4« • flïA.^ : ^PC^A A^A^w : «JAiP» • ^'^^ :•:
(1)

Au nom du Père, du F Us et du Saint-Esprit, un seul Dieu.


Nous commençons, avec l'aide du Seigneur, notre Dieu, et
son bon don, la. transcription de l'Hexaméron \'Aks,imkros\,
cest-à-dire le commencement de
d'Épiphane la création,
['Èpifânyos], évéque de Chypre
a discouru sur [Qêpros], qui
les six jours, [sur tout) ce qui est (2) du plan du Créateur et
{sur) les caractères de ses créatures. Gloire à lui! Que sa
prière et sa bénédiction soient avec son serviteur Walda-
Giyorgis pour les siècles des siècles! Amen.

b) Incipit proprement dit.

(F. 31 r° a in rnedio) hnnjx-nA^.C ••


Hl/A" : HA'JAl^ (3)

il présente les mêmes fautes et les mômes il ne peut donc rien ajouter
lacunes;
à rédition de M. Trumpp. L'éthiopien une mauvaise traduction du texte
est
arabe, dont une copie est conservée à Munich l'arabe est sans doute traduit
;

ou composé d'après un texte syriaque, qui dérive peut-être de la Caverne des


trésors, attribuée à S. Éphrem et incorporée déjà dans le Qalêmentos et dans la
\'ie d'Adam et d'Eve.
(1) Le fol. 31 r" est divisé horizontalement en deux parties. Le titre et la béné-
diction occupent entièrement les deux colonnes de la première partie liorizon-
tale.

(2) M. à m. : quoi que ce soit.

(3) Le second A est en surcharge.


350 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

H^AO-lî •
TT^^
fl»^,'/"PK'^^ •Le Seigneur,
flJÂ^flJrtT^ :

qui est éternel présent partout (2), a été seul existant,


{et)

avant que [toute) œuvre fût. C'est lui {3) seul, qui a existé
avant le monde, lui qui n'a {ni) comniencement, ni limites,
ni fin.
Suivent des considérations sur la divinité et la Trinité.
(F. 31 r b) h (F. 31 v'^ a) A '
(4) h-d • 0)0)^^ : a)/w7<(.ft :

K'V-^7 : UA'P'J î A'JA?" i^^ ^(^>'e, le Fils et f Esprit-Saint :•;:

sont un par leur nature, par leur majesté, par leur gloire et
par leur puissance; ils ne se trouvent pas dans une essence
triple; ils ne sont pas séparés; ils ne sont pas mélangés,
mais, forts, ils sont existants pour l'éternité.
Le Seigneur décide de créer. (F. 31 v« a) fli^fl '•
*i?xù '
MH.

(DTxT'^'hâ.V' ' flJ>%An î 6 • Hïiï ! -^0.0- ! KA î MH.K'rtrh.C î

flrh'fc'lî ••
Hl/A" I Lorsque le Seigneur-Créateur eut remarqué
qu'il n'y avait pas de Dieu qui fût avant lui et après lui,
et qu'il n'y en avait aucun qui fût auprès de lui, 7nais qu'il
était le seul Seigneur cjui existât {il décida de créer).

I. PREMIER JOUR.

Le premier jour de la ci'éation s'étend du fol. 31 \° a au


fol.40 r" a; il est divisé en douze heures.

(1) Ms. : d»'>i1:'J: {sic); deux traits, l'un au-dessus et l'autre au-dessous du
second 1:, indiquent que cette lettre est biffée.

(2) fl4-;h étendu désigne ici l'ubiquité divine.

(3j M. à m. : mais c'est lui.

(4) M mais se rencontre fréquemment dans le texte de VHexaméron; ici et

plus bas il n'est pas traduit.


LES MSS. ÉTHIOPIENS DE M. É. DELORME. 351

1. PREMIÈRE HEURE (fol. 31 Va à fol. 34 v° b).

a) IxcipiT.

(F. 31 V" a in medio) h9^f\li ' (i) T'Ji' '•


«PT^I* I (C'est la

première division, indiquée dans rouvrage). Description (2)


du comniencement de la création.

b) Création des quatre éléments.

(F. 31 V" b in initio) aiyx9^!p^:ao -.


vf./v- : *7'nC ' JZ-O. î M

/Ivaii^ toute œuvre le Seigneur dit : « Que soient les subs-


tances! » c'est-à-dire les éléments. Et il se produisit (3) un
peu de feu, un peu de vent, une goutte d'eau et un peu de
poussière. Ils se produisirent par la parole du Seigneur,
[par] sa puissance et sa sagesse.
(F. 32 r" a in medio) hn^^ : (4) H<(.m^ s MH.^-flrh.C '•

lt\9°M^ l (Nouvelle division, indiquée dans l'ouvrage). Des-


cription (ij) de ce que le Seigneur a créé du feu.

c) Dieu crée son trône et les trois cieux.

(F. 32 r° b) (D'irh •
MH.^nrh.C •
hr-ùCVi '
(Mh-t-P \

\\ao : ^fyçà ï OhlH- •'


aohl '
Hi^Ci '
A-* 1 (D^,f^?- : flirt*

ÇT^'> 1 flin'WïAdA'tU- A^JR-l-^h-n : 'n-nC 'l' Le Seigneur


prit de la lumière seulement; il ne prit pas du feu ardent;

(1) ï\T*fll\ est écrit, de seconde main, sur un grattage.


(2) M. à m. : (ype.
(3) M. à m. : et il devint.

(4) h^AA est écrit, de seconde main, sur un grattage.


(5) I\L à m. : (ype.
352 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

il ne prit pas de la flamme, mais le Seigneur prit de la


lumière seulement. Le Seigneur fit son trône; il le fit monter
au-dessus des hauteurs; il lui ordonna d'être solide dans
rendroit qu'il avait disposé pour lui, et il l'établit {comme)
terme de la création; au-dessus de lui il ne se trouve pas
d' œuvre.
(F. 32 r (1) ÇT^-h s rrt*^^^ i (Nou-
a in fine) h9"f^^ '

dans l'ouvrage). Description de la


velle division, indiquée
création des trois deux. Cette description, qui occupe dans
le manuscrit un peu plus d'une colonne, se termine ainsi

(F. 32 r° b in initia) œn-dù '


MïtK-nrh.C = rt'^^'^ •
wMi't'

Le Seigneur fit les trois deux et son trône. Il les acheva


et les orna par le 7nilieu.

d) Création des anges.

(F. 32 v° b) hrfiii '


(3) ÇT<:i- : OTAhVl^ I athr^-h^ »

flïJ&^ftP*tf*>- i^à-'^'t i*»^*C^•• (Nouvelle division, indiquée


•• :•;:

dans l'ouvrage). Descri2Dtion de la création des anges. Ensuite


le Seigneur prit du feu pur (4) et en fit les anges, esprits

enflammés. Le Seigneur les prit et les ra^nena dans les deux,


afin de les disposer et de les établir {en) armées nombreuses (5).

e) Les quatre ordres du premier ciel.

(F. 32 v° b in medio) h9^iïh ;


(6) /^CJ-f* : i*"ï*je. '-
'^iVX

(1) h9^fll\ est écrit, de seconde main, sur un grattage.


(2) Texte : m^^cTao- (sic).

(3) hT*/H\ est écrit, de seconde main, sur un grattage."


(4) M. à m. : parfait.
(b) M. à m. : armées d'armées.
(6) hf^flli est écrit, de seconde main, sur un grattage.
LES MSS. ÉTHIOPIENS DE M. É. DELORME. 353

^ î fr^iCA •
a-fc î 'Jo'C'lî •
iP^*e'> :•: . (F. 33 1° a) at^
CJ'lh ^'fl'V.-lh •
A..-** : rî-JZ-A^ :•: flm-fc •
(1) 'JlPC'f: iP^'g
^ : fl)A.+ î ao/Mlt- •
(2 '^hA.A : A.4» ï AdA»lfff«»- :•:

(Nouvelle division, indiquée dans l'ouvrage). Description de


l'ordre du bon (ange) Premier ordre : le Seigneur fit (3).
r ordre de l'ange bon; a dix armées. Ordre deuxième : il

l'ordre des Chérubins; il a dix armées... Ordre troisième :

les Séraphins ; il a dix armées. Ordre quatrième : les Princes . .

des Vertus; il a dix armées. archange Michel est {établi) U


prince sur eux.

f) Michel.

(F. 33 r° a in medio) hr*flà •


^di- • '^hh.A 1 (Dh9"!^

Ahh^ •
^i-nc^ •
H(/A- •
n-fc •
jK-îiH. :•;: ai-f-^^.Roi»- . hcnô-P •

(Nouvelle division, indiquée dans l'ouvrage). Description de


l'ordre de Michel. Après que fut tombé Satan, qui est appelé
l'ange bon, le Seigneur fit înonter Michel. Le Seigneur le

choisit pour le ministère glorieux, clans lequel il se trouve


maintenant. Furent achevés les quatre ordres dans le
premier ciel, sur le commandement du Seigneur.

g) Gabriel.

(F. 33 r a in fine) hrfiii ••


^d-^ -
l-dCh.fii ••
(Nouvelle
division, indiquée dans l'ouvrage). Description de l'ordre de
Gabriel... œi-nCh.^ i^^ ••
AdA.lftf»»- i hôéH'i •
MîtK-n
rh.C ••
©rî-^P- : AH-fc ! ao^'h'n^ •
HA^Ki: •
O-fc : J&îtH. ••
hr
S^'hd. D] (F. 33 r» b) flïjt^+ : Aj^^-J •
fl»Mv:hn : A-* '

(1) Texte : fliA't.

(2) mfl,^^ i odA^iHH^ (sic) figurait primitivement dans le texte.

(3) 11 s'agit ici, comme on le verra plus bas, de Satan avant sa cliute.
ri) ù est en surcharge.
ORIENT CURÉTIEN. 23
354 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

<w»Aλïl'Th '.'.'Gabriel est piHnce sur {les Dominations). Le


Seigneur Va fait monter et l'a choisi pour le ministère dans
lequel il est maintenant, après que Satan fut tombé et qu'il
ne se fut plus trouvé pour lui de ministère.

h) Raphaël,

(F. 33 r° b in initio) h9^fïh '


A^'CK-t- • ^^i-h.fii ' (Nouvelle
division, indiquée dans l'ouvrage). Desaiption de l'ordre de
Raphaël... <.4.^A '-
A.4» - A(*A.U'<n»- :•: ai•>^,^ '•
hin^h-fith,

A-t I (2) flJhd^-ïtf»- h'nnjtxfïth.c ! h'/D'H ! hr^-"id. • oij^-

Raphaël est Le Seigneur a choisi


prince sur {les Trônes).
parmi eux a établis pour le minis-
vingt-quatre {anges) et les
tère pour lequel il les a choisis. Le Seigneur les a fait monter
ainsi, après que Satan fut tombé. Ce sont des prêtres; dans
leurs mains sont les encensoirs et les calices et sur leurs tètes
les couronnes.

i) SOURYAL.

(F. 33 r" b in fine) ^JT^A ••


^Ct-t' ••
frC^A • (Nouvelle
division, indiquée dans l'ouvrage). Description de l'ordre de
Sourgàl... (DHjp : f^àd^XTo^' - frC^A n^A î ^Cl l "/i^C
* : o'^'e^ • n-i: I (Dohh'f-tio' w-A-tf»- î MH.K-nrh.c ! :^<:

f-tfo- ; ^'}ÇA^' : (3) ah^an- nWA- XH.^^ • : I (F. 33 v" a)

«•rh.'h IT^U- •
n^îie : P-rfi-îA HflJ-K-lî

Kn-4»ArA.A ! .• .-

Souryâl, maître des trompettes, est chef sur {les Puissances.


Cet ord7'e) a dix armées. Le Seigneur a choisi tous ces
{anges), afin de souffler dans les trompettes, en tous les
temps. Ainsi est-il écrit dans la vision de Jean, qui est
{appelé) ' Abouqalamsis (4).

(1) Texte : A<n>A>i1n^.

(2) Texte : O-t.

(3) Texte ,RWrh«.


:

(4j "Abouqalamsis est la corruption du mot âTioxâX-j'ltç.


.

LES MSS. ÉTHIOPIENS DE M. É. DELORME. 355

j) Sadakval.

(F. 33 v" a in initio) hf^fïh ••


/^'C'J'h ••
rt^h^A •'
(Nouvelle
division, indiquée dans l'ouvrage). Descrijdion de V ordre de
Sadàkyâl... HK*l»th'nrh.C •
^'dji9* •-
?"ftA • f^fihTnlUh '- '\

n rt-nh ^n
! ^©ôh WA^irao^ % Cest lui que le Sei-
• •• -

gneur envoie avec ses anges vers les hommes, lorsque leurs
âmes parient.

k) Saratyal.

(F. 33 V" a in medio) h9^iïh : /*'C'J1' ••


rt^îh^A • (Nouvelle
division, indiquée dans l'ouvrage). Description de l'ordre de
Saràtyâl... (Dhn\\J^'i[tluC ' '>ù^'a^' J AW-A"^»- •
f^'?Y
'

^^'^-i ' (DWfilllfa»' ii^'M'1' •


dAl- :•: tw-h-fî ÙM' '-

in^'V •
nnïi/i •
i\hi-\:M •.
i^rh-jA : n (f. 33 v b) ^?»p. s

h* ' ^H'^'lr Le Seigneur a choisi tous les corps des justes


'l-

et leurs âmes pour le dernier jour. C'est le Jour de la joie


et de r allégresse, dans lequel {a lieu) le banquet (2) du
Seigneur, c'est-à-dire le jour de la seconde résurrection. C'est
le jour du banquet de mille ans, qu'a mentionné Jean dans

sa vision de l'Apocalypse, {quand} il a dit : « En effet, les


justes régneront avec Christ (pendant) mille ans (3). »
le

Quant aux autres morts, ils ne ressusciteront pas, juscju'à


ce que s'achève {ce) jour, c'est-à-dire les mille ans. C'est la
première résurrection

1) 'Ananyal.

(F. 33 v° b in medio) hrfl^ •-


/^CH- '-
(4) AÇ-J^A i

(1) Texte : Yl-flvi-n.

(-2) M. à m. : les noces.

(3) Apoc, XX, 6.

(4) «V est en surcharge.


356 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

(Nouvelle division, indiquée dans l'ouvrage). Descriplion de


Vorclre de 'Anâni/âl... H^i^p- : MH.K'flrh.C '-
(DdÙ?- ••
Ad
A î W-A- • à0(D : îP»J^C î aïflt^A-fcii- • at-n^*^^ -.
flimA-l- :

^jT*'!- :•: C'es^ lui que le Seigneur a choisi ci a établi sur tous
les arbres de la terre et ses plantes, les pluies et les rosées,
la chaleur et la gelée, les vents et ce qui survient en été et
en hiver.

m) Glorification de Dieu par les anges.

Voici dans quel ordre les anges glorifient le Seigneur.


(F. 34 r° b in fine) ^fi'% -.
hrildib. ^A?iîn^ ^Ci-t '•

4-n.A •
rtnr'h?' ! A/^-A-A :•: (Dhr^^d ahh-f-a^ /^c^'^ •'
:

A-^iCA •
A (F. 34 v° a) -firh- tDhr^^d ht^-ii: /**
:•: •- '

Ci-t '-
^M^ ' rt-flrh. :•: (Dhài\ '
/*'C'J'^ •
hCfl-fl '
A-flrh- :•:

©hdn ! /^'C^i' •• oo€;^c^ : A-flfh. I flïhdn •


/^CJ-h î /^A
'nV^ •
A-firh. :•: flïhdn î /^CJ^* • <wiV..^^^ s A-flrh- i flihd

fl : /^'C'Ji' •
A.^V ' <w»A?tîfl^ ••
A-rirh. :•: flJJïdn : /^'CJ^^ î

«wïAhyi^ î A'flrh* Commencement de la glorification des ••:'

anges : l'ordre des anges et des Principautés ; après euœ^


Vordre des Chérubins glorifie le [Seigneur) trin; après eux,
rordre des Séraphins glorifie; après eux, l'ordre des Vertus
glorifie; à son tour, Vordre des Dominations glorifie ; à son
tour, Vordre des Trônes glorifie; à son tour, Vordre des
Puissances glorifie; à son tour, Vordre des Souverainetés
glorifie; à son tour, Vordre des archanges glorifie; à son
tour, Vordre des anges glorifie.

n) Renvoi du récit de la chute de Satan.

Il est dit ensuite que le récit de la chute de Satan, à cause de

son étendue, est renvoyé au quatrième jour. (F. 34 v" a in fine)


©An •
ïî\<: • "kliao ï WA- ! A-flrhîh 'Ihfl (F. 34 v° b) R-^ :

A"* •
h9"W-A- •
A*^,e^' ' œa^-K-t: .-
^^Cï^»- ••
fflA-firh-h
LES MSS. ÉTHIOPIENS DE .M. K. DELORME. 357

(DÏU^O' J?,i(»-'l 1 '>9^*n^V


î "hlxXx ÔM' ^n-d •<' Lorsque
: • '

(Satan) eut remarqué que toute glorification lui parvenait


de tous les cieux, que lui-7nëme faisait monter (les louanges
vers le Seigneur), et que la glorification de tous {les anges)
venait jusque vers lui, son cœur s'enorgueillit; Vorgueil entra
en lui.Sa chute eut lieu le quatrième jour, au moment du
soir. Son récit est long; nous Vavons omis jusqu'au quatrième
jour.

o) Desinit.

(F. 31 v« 1) in medio) hr^iH '


(1) n^ové. • MH.K-flrh.C •

'h9"M't' 'i' (Nouvelle division, indiquée dans l'ouvrage). Des-


cription de ce que le Seigneur a créé avec le feu (2). —A la fin

de ce fol. se termine le récit de l'œuvre accomplie à la pre-


mière heure du premier jour. (F. 34 v" b in fine) (Dt\l{oo î

MH.^'flrh.C : d,?,ao : ao-iÇiC ' fl^^rt'^^'^ flJïf-/V- ! (3) HO»-


ft^^ao- [:] n+JS*^^ hràii't' ! M^
hO-R^ :•: En effet,
' '

le Seigneur acheva son trône, les trois deux et tout ce qui


{se trouve) en eux, à la première heure du premier jour.

(A suivre.)
Sylvain Grébaut.

Neufmarché (Seine-Inférieure), le 25 juin 1914.

(1) Ici est ajouté le mot /"C'Vt; comme il ne figure pas dans les passages
analogues, qui se trouvent plus bas, nous ne l'avons pas maintenu dans le texte.
(2) M. à m. du feu.:

(3) Texte : fflWA*.


CHRONOLOGIE

DE L'HISTOIRE D'ARMÉNIE
{Suite) (1)

HISTOIRE RELIGIEUSE

L'histoire religieuse d'Arménie peut être divisée en deux


parties :

I. Les CathoUcos ou les patriarches suprêmes de l'Église

arménienne. Ceux-ci eurent, à l'ordinaire, de préférence leur


siège à Etchmiadzine, mais, selon les circonstances, ils trans-
portèrent souvent le siège patriarcal d'Etchmiadzine à Dovine,
à Dzorovank, à Varag, à Arguina, à Ani, à Thavblour, à Tza-
mendav, à Roumkalé, à Sis, etc. C'est à la suite de ces chan-
gements que, à côté du siège principal d'Etchmiadzine, Agh-
thamar et Sis ont gardé jusqu'à présent leurs catholicos locaux
dont le pouvoir ne s'étend pas en dehors de leurs diocèses (2).
A part les sièges mentionnés, il existait, jusqu'en 1815, un
autre siège de catholicos en Albanie arménienne (= Aghvank),
dont je donnerai la liste.
II. Les Patriarches, qui ont leur siège à Constantinople et

à Jérusalem.

Voy. p. 290.
(1)

Tandis que ces derniers ne portent que le titre de Catholicos « d'Agh-


(2) :

thamar » ou « de Cilicie », les catholicos d'Etchmiadzine portent ce titre légi-


time « Catholicos de tous les Arméniens ».
:
CHRONOLOGIE DK l'histoire d'arménie. 359

I. LES CATHOLICOS
A. Les catholicos d'Etchmiadzine.

1. Grigor L riUuminateur, 302-325.


2. Aristakès L le Parthe, 325-333.
3. Verthanès L le Parthe, 333-341.
I. Houcik L le Parthe, 341-347.
5. Pharène I. d'Achtichat, 318-352.
G. Nersès I. le Grand, 353-358 et 363-373.
7. Chahak L de Manazkert, 373-377.
8. Zavène I. de Manazkert, 377-381.
9. Aspourakès 1. de Manazkert, 381-386.
10. Sahak L le Grand, 387-428 et 432-439.
I I . Sourmak (antipatriarche), 428-429 et 437-439 et 440-4 1 1.

12. Berkicho Syrien (antipatriarche), 429-432.


le

13. Chemouel le Syrien (antipatriarche), 432-437.


14. Hovsep L de Hoghotzime, 440-452.
15. Mélité I. de Manazkert, 452-456.
16. Movsès I. de Manazkert, 456-461.
17. Gut L d'Aralièze, 161-478.
18. Hovhannès I. Mandakouni, 478-490.
19. Babguène 1. d'Othmous, 490-515.
20. Samuel I. d'Artzké, 516-526.
21. Mouché I. d'AïIaberk, 526-534.
22. Sahak II. d'Oughki, 534-539.
23. Christaphore I. de Tiraritch, 539-545.
24. Ghévond I. d'Erast, 54.5-548.
25. Nersès de Bagrévand, 548-557.
II.

26. Hovhannès
II. Gabéghian, 557-574.

27. Movsès II. d'Eghivard, 574-601.


28. Hovhannès de Bagaran (antipatriarche), 590-611.
Verthayiès le Poète, lociun tenens, 60 1-607.
29. Abraham I. d'Aghbathank, 607-615.
30. Komitas I. d'Aghtsik, 615-628.
31. Christaphore II. Apahouni, 628-630.
32. Ézr I. de Pharajnakert, 630-611.
33. Nersès III. le Constructeur, 611-652 et 658-661.
34. Anastase 1. d'Akori, 661-667.
360 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

35. Israël I. d'Othmous, 667-677.


36. Sahak III. de Dzorapor, 677-703.
37. Éghia I. d'Artchèche, 703-717.
38. Hovhannès III. d'Odzoun, 717-728.
39. David I. d'Aramonk, 728-741.
40. Tiridate d'Othmous, 741-764.
I.

41. Tiridate de Dasnavork, 761-767.


II.

42. Sion I. de Bavonk, 767-775.


43. Essaï I. d'Eghipatrouche, 775-788.

44. Stéphanos I. de Dovine, 788-790.


45. Hovab I. de Dovine, 790-791.
46. Soghomon I. de Garni, 791-792.
47. Guéorg I. d'Ochakan, 792-795.
48. Hovsep II. de Parpi, 795-806.
49. David II. de Kakagh, 806-833.
50. Hovhannès IV. d'Ova, 833-855.
51. Zacharia I. de Dzag, 855-877.
52. Guéorg II. de Garni, 878-898.
53. Machtotz I. d'Eghivard, 898-899.
54. Hovhannès V. l'Historien, 899-931.
55. Stéphanos H. Rechtouni, 931-932.
56. Théodoros I. Rechtouni, 932-938.
57. Éghiché I. Rechtouni, 938-943.
58. Anania I. de Moks, 943-967.
59. Vahan I. Suni, 967-969.
60. Stéphanos III. de Sévan, 969-971.
61. Khatchik I. Archarouni, 972-992.
62. Sarguis I. de Sévan, 992-1019.
63. Petros I. Guétadardz, I0I9-1036 et 1038-1054.
64. Dioskoros de Sanahine (antipatriarche), 1036-1037.
65. Khatchik II. d'Ani, comme coadjuteur : 1049-1054, seul
1054-1060.
Vacance, 1060-1065.
m. Grigor H. ou Vahram, 1065-1 105.
67. Guéorg III. de Lori, coadjuteur, 1069-1072.
68. Sarguis de Honi {antipatriarche), 1076-1U77.
69. Théodoros .4 /a/r^oc/A- (antipatriarche), 1077-1090.
70. Barsègh I. d'Ani, comme coadjuteur : 1081-1105, seut
1I05-1II3.
CHRONOLOGIE DE l'iIISTOIRE d'aRMÉXIE. 361

71. Poghos de Fara</ (antipatriarche), 1086-1087.


72. GrigorllI. Pahiavouni, 1113-1166.
73. David Thornikian (antipatriarche), 1114-?
71, Nersès IV. le Gracieux, 1166-1173.
75. Grigor IV. le Jeune, 1173-1193.
76. Grigor V. ou Vahram, 1193-1194.
77. Grigor VI. le Méchant, 1191-1203.
78. Barsègh II. d'Ani (antipatriarche), 1195-1206.
79. Hovhannès VI. de Sis, 1203-1221.
80. Anania de Sivas (antipatriarche), 120H206.
81. David III. d'Arkakaghine, coadjutcur, 1204-1206.
82. Constantin I. de Bardzerberd, 1221-1267.

83. Hakob I. le Savant, 1267-1286.


84. Constantin II. de Katouk, 1286-1289.
85. Stéphanos IV. de Roumkalé, 1290-1293.
86. Grigor VII. dWnavarza, 1293-1307.
87. Constantin 111. de Césarée, 1307-1322.
88. Constantin IV. de Lambron, 1322-1326.
89. Hakob de Tarse, 1327-1341 et 135.5-1359.
II.

90. Mekhithar 1. de Grner, 1341-1355.


91. Mesrop I. d'Artaze, 1359-1372.
92. Constantin V. de Sis, 1372-1374.
93. Poghos 1. de Sis, 1374-1377.
94. Théodoros 11. de Cilicie, 1377-1392.
Vacance, 1392-1393.
95. Karapet I. de Keghi, 1393-1408.
96. Hakob IH. de Sis, 1408-1411.
97. Grigor VIII. Khandzoghat, 1411-1416.
98. Poghos H. de Garni, 1416-1429.
99. Constantin VI. de Vahka, 1429-1439.
100. Grigor IX. Moussabéguian, 1439-1441.
101. Kirakos I. de Virap, 1441-1443.
102. Grigor X. de Makou, 1413-1466.
103. Karapet de Tokat (antipatriarelie), 1416-1477.
104. Aristakès 11., comme coadjuteur : 1448-1466, seul :

I466-I470.
105. Zacharia d'Aghthamar (antipatriarche), 1461-1462.
106. Sarguis II., comme coadjuteur : 1462-1470, seid : 1470-
1474.
'A&2 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

107. Stéphanos cTAghthamar (antipatriarche), 1 167-1168.


108. Hovhannès VIL, comme coadjuteiir : 1470-1474, seul :

1474-1484.
109. Sarguis 111., comme coadjuteur : 1474-1484, seul :

1484-1515.
110. Aristakès 111. d'Etchmiaclzine, coadjuteur, 1484-1499.
111. Tliadéos I. de Vagharcliapat, coadjuteur, 1499-1504.
112. Égliiclié II. d'Etclimiadzine, coadjuteur, 1504-1515.
113. Hovliannès (VIII.) d'Etclimiadzine, coadjuteur, 1505-?
114. Nersès (V.) d'Etchmiadzine, coadjuteur, 1506-?
115. Zachaiia 11. de Vagliarciiapat, comme coadjuteur :

1507-1515, seul : 1515-1520.


116. Sarguis IV. de Géorgie, comme coadjuteur : 1515-
1520, seul : 1520-1537.
117. Grigor XI. de Byzance, 1537-1542.
118. Stéphanos V. de Salmasd, comme coadjuteur : 1540-
1542, se?//. 1542-1564.

119. Michael I. de Sivas, comme coadjuteur : 1542-1564,


seul : 1564-1570.
120. Barsègh III. d'Etchmiadzine, coadjuteur, 1549-1567 (?)
121. Grigor XII. de Vagharchapat, comme coadjuteur, 1552-
1570, seul : 1570-1587.
122. Aristalvès IV. de Vagharchapat, coadjuteur, 1555-
I563(?)
123. Stéphanos VI. d'Arindj, coadjuteur, 1567-1575.
124. Thadéos II., coadjuteur, 1571-1575.
125. Arakel de Vagharcliapat, coadjuteur, 1575-1579.
126. David IV. de Vagharchapat, comme coadjuteur : 1579-
1587, seul : 1587-1629.
127. Melchisédech I. de Garni, coadjuteur, 1593-1628.
128. Avétik, coadjuteur, 1602(?)-1620.
129. Grigor Xlll. Sérapion, coadjuteur, 1603-1605.
130. Sahak IV. de Garni, coadjuteur, 1624-1628.
131. Movsès III. deTatliev, 1629-1632.
132. Philippos I. d'Albac, 1633-1655.
133. Hakob IV. de Djoulfa, 165.5-1680.
134. Éghiazar I. cVAïntab (antipatriarche), 1663-1682.
Éghiazar I. d'Aïntab (le même), 1682-1691.
135. Nahapet I. d'Édesse, 1691-1705.
CHRONOLOGIE DE l'hISTOIRE d'ARMÉNIE. 363

Vacance, 1705-1706.
136. Alexandre I. de Djoulfa, 1706-171 1.
137. Astvatzatour I. de Ilamadan, 1715-1725.
138. Karapet II. de Zeytoun, 1726-1729.
139. Abraham II. de Kliochab, 1730-1734.
140. Abraliam III. de Crète, 173 1-1737.
141. Ghazar I. de Djahouk, 1737-1751.
142. Hovhannès cVAgoulis (antipatriarclie), 1740-1741.
143. Petros II. Kutour (intérimaire), 1748-1749.
144. Minas I. d'Églùne, 1751-1753.
145. Alexandre II. de Constantinople, 1753-1755.
Sahak de Keglù (non consacré), 1755-1759.
146. Hakob V. de Cliamakhi, 17.59-1763.
147. Siméon I. d'Érivan, 1763-1780.
148. Ghoukas I. d'Erzeroum, 1780-1799.
Hovsep Arghouthian (non consacré), 1800-1801.
149. David V. Ghorganian (usurpateur), 1801-1804.
150. Daniel I. de Sourmari, 1801-1808.
151. Eprem I. de Dzoraguègli, 1809-1831.
152. Hovhannès VIII. (IX.) de Karbi, 1831-1842.
153. Nersès V. (VI.) d'Achtarak, 1843-18.57.
151. Mathéos 1. Tchouhadjian, 1858-1865.
155. Guéorg IV. Kérestédjian, 1866-1882.
Nersès Varjapétian (non consacré), 1884-1884.
156. Makar I. Ter-Petrossian, 1885-1891.
157. Mkrtitch I. Khrimian, 1892-1907.
158. Mathéos II. Izmirlian, 1908-1910.
1.59. Guéorg V., le catholicos actuel, 1912-.

Bibliographie. —
M. Ormanian, Azgapatown (en armé-
nien), 1912-1914.
Constantinople —
M. Ormanian, l'Église
arménienne, Paris, 1910. —
Grand Almanach de Hôpital 1

arménien Saint-Sauveur (en arménien), Constantinople 1908.

B. Les catholicos de Cilicie.

1. Karapet I. de Tokat, 1446-1477.


2. Stéphanos I. de Saradzor, 1478-1 188.
3. Hovhannès I. d'Antioche, 1488-1515.
364 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

I. Hovhannès II. de Telgouran, 1515-1525.


5. Hovhannès III. de Rilis, 1525-1539.
6. Siméon I. de Zeytoiin, 1539-1515.
7. Ghazar I. de Zeytoun, 1545-1547.
8. Thoros I. de Sis, 1548-1553.
9. Khatchatour I. Tchorik, 1553-1560.
10. Khatchatour II. ou Khatchik de Zeytoun, 1560-1584.
II. Azaria I. de Djoulfa, 1584-1601.
12. Tiratour (antipatriarche), 1586-1592.
13. Hovhannès (antipatriarche), 1588-1590.
14. Petros de Karkar, 1602-1609.
I.

15. Hovhannès IV. d'Aïntab, 1602-1622.


16. Minas I. d'Erzeroum, 1622-1626.
17. Siméon II. de Sivas, 1626-1636.
18. Nersès I. de Sivas, 1636-4643.
19. Thoros H. de Sis, 1643-1658.
20. Khatchatour III. de Sivas, 1658-1673.
21. David I. dAlep (antipatriarche), 1663-1673.
22. Sahak I., 1673-1683.
23. Azaria IL (antipatriarche), 1683-1688.
'24. Grigor d'Adana, 1683-1689.
I.

25. Astvatzatour I. de Sassoun, 1691-1694.

26. Mathéos I. de Césarée, 1691-1701.


27. Petros II. d'Alep, coadjuteur, 1701-1705.
28. Hovhannès V. de Hadjine, 1705-1721.
29. Grigor II. de Césarée, 1721-1727.
30. Hovhannès VI. de Hadjine, Ter-Adam, 1727-1734.
31. Ghoukas I. de Sis, 1734-1737.
32. Michael I. de Sis, 1737-1758.
33. Gabriel I. de Sis, 1758-1770.
34. Ephrem I. de Sis, 1771-1785.
35. Thoros IH. de Sis, 1785-1791.
36. Kirakos I. de Sis, 1791-1822.
37. Ephrem H., 1822-1833.
38. Michael de Sis, 1833-1853.
II.

39. Kirakos IL, 1853-1866.


40. Kirakos HI., 1866-1871 (?)
41. Mkrtitch I. Kefsizian, 1871-1891.
42. Grigoris Aleatdjian (non consacré), 1895.
CHRONOLOGIE DE l'iIISTOIRE d'aRMÉNIE. 365

13. Sahak II. Khabaïan, le catholicos actuel, 1902-.

Bibliographie. — L. Allshan, Sissouan (en arménien), Ve-


nise 1885. — M. Ormanian, Azgapatoum, Constantinople
191-2-14. — Gra)id Almanach de l'Hôpital Saint-Sauveur,
Constantinople 1908.

C. Les catholicos d'Aghthamar.

1. David I. Tliornikian, 11 13-?


2. Stéphanos I., ?-1276.
3. Stéphanos II. Séfédinian, 1288-1292.
4. Zacharia I. Séfédinian, 1301-1336.
5. Stéphanos 111. Séfédinian, 1336-1346.

6. David II. Séfédinian, 1316-1368.


7. Nersès I. Polad, 1369-1378.

8. Zacharia IL le Martyr, 1378-1393.


9. Nersès IL, 1393-1395.
10. David III. d'Aghthamar, 1395-1433.
11. Zacharia III. d'Aghthamar, 1434-1464.
12. Stéphanos IV. Gurdjibéguian, 1464-1487.
13. Nersès III. Gurdjibéguian, 1487-1489.
14. Zacharia IV., 1489-1495.
15. Atom L, 1496-1510.
16. Grigoris L d'Aghthamar, 1510-1534.
17. Grigoris IL le Jeune, 1542-1612.
18. Stéphanos V., 1612-?
19. Karapet I.,?-1661(?)
20. Martyres I. de Moks, 16.52-1663.
21. Hovhannès L, 1669-1683.
22. Thomas I. Doghianbéguian, 1683-1698.
23. Sakak L d'Artzké, 1698-1698.
24. Hovhannès IL, 1698-1704.
25. Haïrapet I. Verdanessian, 1705-?
26. Grigoris III. de Gavache, 171 1-?
27. Hovhannès III. de Haïotz Dzor, 1720-?
28. Thomas IL d'Amuk, ?-?
29. Ghazar I. de Moks, ?-?
30. Grigor IV. de llizan, ?-?
366 REVUE DE' l'orient CHRÉTIEN.

31. Paghtasar I. de Bitlis, 1735-1736.


32. Sahak II. d'AIbac, ?-?

33. Hakob d'Amid,


1. 738. M
34. Nikoghaïos 1. de Sparkert, 1738-1751.
35. Grigor V., 1751-1762.
36. Thomas III. d'Aghthamar, 1762-1783.
37. Karapet IL de Van, 1783-1787.
38. Markos 1. de Chatak, 1788-1791.
39. Hovhannès IV. de Sparkert, ?-?

40. Théodoros I., 1792-1794.


41. Michael 1. de Van, 1796-?
42. Karapet 111. de Chatak, ?-1803 et 1814-1816.
43. Khatchatour 1. le Thaumaturge, 1803-1814.
44. Harouthioum 1. de Taraun, 1816-1823.
45. Hovhannès V. de Chatak, 1825-1843.
46. Khatchatour IL de Moks, 1844-1851.
47. Petros I. Bulbulian, 1859-1864.
48. Khatchatour 111. Chiroïan, 1864-1895.
Vacance depuis 1895 jusqu'à présent.

Bibliographie. — Grand Almanach de rHc')pital Saint-Sau-


veur, Constantinople 1908.

D. Les catholicos d'Agiivank.

1. Éghiché l'Apôtre, f 79.


2. X. X., consacré par Grigor 1. l'Illuminateur (302-325).
3. Grigoris 1. le Parthe, 340-342.
4. Mathéos L, 343-?
5. Sahak L, ?-?
6. Movsès L, 1-1
7. Pant, ?--?

8. Ghazar, ?-?
9. Zacharia L, ?-?
10. David L, ?-399.
IL Hovhan L, 400 {?)--?

12. ÉrémiaL, 423.


13. Choup'haghicho, 500-551 (?)
IL Abas, 552-594.
CHRONOLOGIE DE l'IIISTOIRE d'AR.MÉXIE. 307

15. Viro, 596-630.


16. Zacharia IL, 630-615.
17. Hovlian IL, 615-670.
18. Oukhtanès, 670-682.
19. Éghiazar, 682-688.
20. Nersès L, 688-700.
21. Siméon L, 700-702.
22. Michael, 702-737.
23. Anastas, 737-741.
24. Hovsep L, 741-758.
25. David IL, 758-762.
26. David IlL, 762-771.
27. Mathéos IL, 771-773.
28. MovsèsIL, 773-771.
29. Aharon, 774-776.
30. Sogliomon L, 776-776.
31. l'iiéodoros, 777-781.
32. Soghomon IL, 782-794.
33. Hovhannès IIL, 794-819.
34. Movsès IIL, 820-820.
35. David IV., 820-818.
36. Hovsep IL, 848-873.
37. Samuel, 873-888.
38. Hovnan, 888-896.
39. Siméon IL, 896-917.
40. David V., 917-923.
41. Sahak IL, 923-941.
42. Gaguik L {antipatriarche), 941-958.
43. Hovhannès IV., 911-961.
44. David VI., 961-968.
45. David VIL, 968-971.
46. Petros L, 974-990.
47. Movsès IV., 990-996.
48. Markos L, 996-?
49. Hovsep IIL, 1038.
50. Markos IL, ?-1077.
51. Stéphanos L, 1077-1103.
5-2. Hovliannès V., 1103-1130.
53. Stéphanos IL, 1130-1132.
368 REVUE DE l'orient CHRETIEN.

Vacance, 1132-1110.
54. Grigoris 11 ou Gaguik 11., 11 10-?
55. BejgLiène, ?-?
56. Nersès IL, 1171.
57. Stéphanos 111., 1155(?)-1195.
58. Hovhannès VI., 1195-1235.
59. Nersès 111., 1235-1262.
60. Stéphanos IV., 1262-1323.
61. Soukias, 1323-?
62. Petros H., ?-l 106.

63. Karapet, 1406-1411.


64. David VIII., 1411-1411.
65. Mathéos III., I412-I410.
66. Athanase, 1440-I44I.
67. Grigor I., 1441-?
68. Hovhannès VIL, ?-1470.
69. Mathéos IV., 1470-?
70. AristakèsL, ?-1478(?)
71. Nersès IV., 1478-1181.
72. Chmavon I., 1481-?
73. Thomas, ?-1495.
74. Arakial, 1495-1511.
75. Aristakès IL, 1511-1521.
76. Sarguis L, 1521-1555.
77. Grigor IL, 1556-1573.
78. David IX., 1573-1574.
79. Philippos, 1563(?)-?
80. Hovhannès VIL, ?-1586.
81. Chmavon IL, 1586-1611.
82. Aristakès IlL, 1588-1593.
83. Melchiseth, 1593-1596.
84. Siméon 111., 1596-?
85. HovliannèslX., 1633-1634.
86. Grigor 111., 1631-1653.
87. Petros IlL, 1653-1675.
88. Siméon IV. (antipatriarche), 1675-1701
89. Érémia IL, 1676-1700.
90. Essai, 1702-1728.
91. Nersès V. (antipatriarche), 1706-1763.
CHRONOLOGIE DE l'iIISTOIRE d'aRMÉXIE. 369

92. Israël (antipatriarclie), 1703-1765.


93. Ilovhannùs X., 1763-1786.
91. Siméon V., 1791-1810.
93. Sarguis 11. llassan-Djalaliantz, 1791-181.3 f 18-28.

Bibliographie. — M. Kaghankaïtouatzi, Histoire des Agh-


vans (en arménien), Paris 1860. II. Ghahkhatouniantz, —
Description cVEtchmiadzine (en arménien), Etchmiadzine
1812. —
M. Barkhoudariantz, Histoire des Aghvcms (en
arménien), Vagliarcliapat 1902.

11. LES PATRIARCHES

A. Les patriarches de Jérusalem.

1. Abraham 1., 637-669.


2. Grigor I. Ézékiélian, 669-696.
3. Guéorg, 696-708.
4. Mkrtitch 1., 708-730.
5. Hovhannès I., 730-758.
6. Stéphanos, 758-774.
7. Éghia, 771-797.
797-885.
Abraliam IL, 885-916.
. , 916-981.
9. Grigor IL, 981-1006.
10. Arsène, 1006-1038.
1038-1090.
11. Siméon, 1090-1109.
12. Movsès, 1109-1133.
13. Essai L, 1133-1152.
IL Sahak L, 1152-1180.
15. Abraham III. de Jérusalem, 1I80-I19I,
16. Minas L, 1191-1205.
17. Abraham IV., 1205-?
18. Arakel, 1218-1230.
19. Hovhannès IL d'Erzeroum, 1230-1238.
20. Karapet I. de Jérusalem, 1238-1251.
21. HakobL, 1251-1281.
OltlIiNT CHKÉTIliN.
370 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

22. Sarguis 1., 1281-1313.


23. Astvatzatour 1., 131:5-131 7.

21.David I., 1317-1321.


25. Poghos I., 1321-1331.
26. Vardan, 1331-1311.
27. Hovlianiièslll., 1311-1353.
28. Barsègh, 1353-1358.
29. Grigor III., 1358-13GG.
30. Mkrtitch IL, 1366-1381.
31. Hovhannès IV. de Pologne, 1381-1385.
32. Grigor IV. d'Egypte, 1385-1390.
33. Essai II., 1390-1393.
31. Sarguis II., 1395-1417.
35. Poghos II. de Garni, 1 117-1 119.
36. Martyros I. d'Egypte, 1119-1130.
37. Essai III., 1 430-1 139.
38. Hovhannès V., 1 141-1445.
39. Abraham V., 1445-1454.
40. Mesrop, 1454-1461.
41. Petros I., 1461-1476.
42. Mkrtitch III., 1476-1479.
43. Hovhannès VI., 1479-1191.
44. Martyres II. de Brousse, 1491-1501.
15. Petros IL, 1.501-1507.
46. Sarguis III., 1507-1523.
47. Astvatzatour II. de Mardine, 1523-1511 et 15(11-1566.

48. Philippos, 1544-1564.


49. Andréas de Mardine,. 1566-1595.
50. David II. de Mardine, 1595-1615.
51. Grigor V. Margarian « Baron -Ter », 1615-1617.
.52. Astvatzatour III. de Taraun, 1617-1666 et 1667-1668 et

1670-1672.
53. Éghiazar d'Aïntab, 1666-1667 et 1668-1669 et 1672-1682.
54. Martyres III. de Kala, 1669-1670 et 1682-168 1.

55. Hovhannès VII. de Constantinople, 1681-1691.


.56. Minas H. d'Amid, 1689-1701 et 1703-1701.
57. Galoust, coadjuteur, ?-170I.
.58. Avétik, 1701-1703 et 1701-1705.
.59. Grigor VI. « Pitzak «, 1705-1707.
CIIRONOLOdlR DE L'iIISTOIRr] n'ARMI-XlR. 371

(10.Mathéos de Césarée, 1705-1700.


61. Marlyros IV., 1706-17O().
(;2. Micliael de Kliarpout, 17OG-1707.
63. Sahak II. d'yVboutchek, 1707-17O7 et 170S-171I.
61. llovhannès VIII. de Smyrne, 1707-1708.
65. Hovhannès IX. de Gandzak, 1711-1715.
66. Grigor Vil. de Chirvan « Cheghthaïakir », 17I.5-I7I0.
67. Hakob 11. Nalian, 1749-1752.
68. Théodoros 1., 1752-1761.
69. Karapet 11. de Gandzak, 1761-1768.
70. Poghos III. de Van, 1768-1775.

71. Ilovahim de Kanaker, 1775-1793.


72. Petros III. de Tokat, 1793-1800.
73. Théodoros II. de Van, 1800-1819.
71. Gabriel de Nicomédie, 1819-1810.
75. Zacharia Ter-Grigorian, 1810-1816.
76. Kirakos Mnatzakanian, 1816-1850.
77. Hovhannès X. Movsessian, 1850-1860.
78. Essai IV. Karapétian, 1861-1885.
79. Harouthioun Véhapétian, 1885-1910.

Bibliographie. — M. Hovsépian, La siœcessioti des Patriar-


ches de Jérusalem (en arménien), Constantinoplc, 1872. —
A. Hovhannessiantz, Histoire chronologique de Sainte Jéru-
salem (en arménien), Jérusalem, 1890. —G. Kalemkiarian,
Abrégé d'Histoire d'Arménie de //. Gelzer (en arménien),
Vienne, 1897. — Grand Almanach de l'Hôpital Saint-Sauveur,
Constantinople, 1908. — M. Tchamitchian, Histoire d'Arménie,
Venise, 1781-86.

B. Les patriarches de Constantinople.

1. Ilovakim de Brousse, 1161-1178.


2. Nikoghaïos, 1178- 1189.
3. Karapet 1., 1189-1509.
1. Martyios 1., 1509-1526.
5. Grigor 1., 1526-1537.
6. Astvatzatour 1., 1537-15.50.
.

372 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

7. Stéphanos I., 1550-1501.


8. Tiratour, 15G1-1563 et 1590-1599.
9. Hakob L, 1503-1573.
10. Hovhannès 1. de Diarbékir, 1573-1581.
11. Thomas 1., 1581-1587.
12. Sarguis I. de Zeytoun, 1587-159U et 1592-1590.
13. Hovhannès IL, 1590-1591.
Azaria de Djoulfa, 1591-1592.
14.
Melchisédech 1. de Garni, 1599-1000.
15.
10. Hovhannès 111. de Constantinople, 1000-1001 et 1010-
1011 et 1621-1023 et 1631-1036.
17. Grigor H. de Césarée, 1601-1008 et 1011-1021 et 1023-
1020.
18. Zacharia I. de Van, 1020-1031 et 1030-1039.
19. David, 1039-1011 et 1013-1044 et 1044-1019 et 1050-
1051.
20.Kirakos d^Érivan, 1011-1042.
21.Khatchatour I. de Sivas, 1042-1013.
22. Thomas II. d'Alep, 1044-1044 et 1657-1059.
23. Éghiazar d'Aïntab, 1051-1052.
24. Hovhannès IV. de Moghni, 1052-1055.
25. Martyres II. de Kafa, 1659-1600.
20. Ghazar de Sivas, 1600-1003.
27. Hovhannès V., 1003-1004 et 1665-1667.
28. Sarguis II. de Rodosto, 1601-1665 et 1007-1070.
29. Stéphanos II.de Meghri, 1070-1674.
30. Hovhannès VI. d'Amassia, 1674-1675.
31. Andréas de Constantinople, 1075-1670.
32. Karapet H. de Césarée, 1070-1079 et 1080-1081 et 1081-

1 684 et 1 686- 1 687 et 1 688- 1 689


33. Sarguis HI., 1679-1680.
34. Thoros de Constantinople, 1681-1681 et 1687-1688.
35. Ephrem, 1684-1680 et 1094-1098 et 1701-1702.
30. Khatchatour IL, 1088-1088.
37. Mathéos I. de Césarée, 1692-1691.
38. Melchisédech IL « Soubhi », 1698-1699 et 1700-1701.
39. Mekhithar, 1699-1700.
40. Avétik, 1702-1703 et 1704-1706.
41. Galoust d'Amassia, 1703-1704.
CHRONOLOGIE DK l'histoirp: d'araiénie. 373

42. Nersès I. de Balat, 170t-1701.


13. Martyres III. d'Erzindjan, 1706-1706.
11. Michael de Kharpout, 1706-1707.
1.5. Sahak d'Aboutchek, 1707-1707 et 1708-171 1.
16. Hovhannès VII. de Smyrne, 1707-1708.
17. Hovhannès VIIL de Gandzak, 171 1-1715.
18. Hovhannès IX. de Bitlis « Kolot », 1715-1711.
10. Ilakob II. Nalian, 1711-1719 et 17.52-1764.
.50. Prokhoron de Silistrie, 1749-1749.
51. Minas d'Éghine, 1719-1751.
52. Guéorg I., 1751-1752.
53. Grigorlll. Basmadjian, 1761-1773.
51. Zacharia II. de Kaghizman, 1773-1781 et 1782-1799.
55. Hovhannès X. de Hamadan, 1781-1782.
.56. Daniel de Surméli, 1799-1800.
57. Hovliannès XI. de Baïbourt, 1800-1801 et 1802-1813.
58. Grigor IV., 1801-1802.
59. Abraham de Tathève, 1813-1815.
60. Poghos I. Grigorian, 1815-1823.
61. Karapet III. de Balat, 1823-1831.
62. Stéphanos III. Zacharian « Aghavni », 1831-1839 et 18 10-
1841.
63. Hakobos Sérobian, 18.39-1840 et 1848-1858.
64. Astvatzatour II. de Constantinople, 1811-1844.
65. Mathéos II. Tchoukhadjian, 1814-1848.
m. Guéorg II. Kérestédjian, 1858-1860.
67. Sarguis IV. Couyoumdjian, 1860-1801.
Stéphanos Maghakian, locum teneas, 1861-1863.
68. Poghos II. Taktakian, 1863-1869.
69. Ignatios Kakmadjian, 1869-1869.
70. Mkrtitch Khrimian, 1869-1873.
71. Nersès II. Varjapétian, 1871-1884.
72. Harouthioun Véhapétian, 1885-1888.
73. Khorène Achekian, 1888-1891.
71. Mathéos III. Izmirlian, 1891-1896 et 1908-1908.
75. Maghachia ()rmanian, 1896-1908.
76. Éghiché Tourian, 19U9-191I.
77. Hovhannès XII. Archaroimi, 1912-1913.
78. Zavène Éghiaïan, le patriarche actuel, 1913.
•^^1 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Bibliographie. —G. Kalemkiarian; Abrégé d'Histoire d'Ar-


ménie de H. Gelzer{e\\ arménien), Vienne, 1897. —
Grand
Almanach de l'Hôpital Saint-Sauveur, Constantinople, 1908.
— M. Tchamitchian, Histoire dWrméme, Venise, 1781-1786.

K. 3. Basmadjian.
. —

APPENDICE

Gouverneurs généraux de l'Arménie


sous LA DOMINATION ARABE.

J'ai donnt' plus haut à la page 295 de ce travail la liste de


tous les ostikans ou gouverneurs généraux de l'Arménie ainsi
que des généraux en vue pendant la domination arabe, men-
tionnés par quelques auteurs arméniens classiques contempo-
rains. Je crois devoir ajouter une autre liste de ces mêmes
ostikans d'après les historiens arabes tels que Al-Beladsori,
Tabari, Ibn-Khaldoun, Ibn el-Athir, etc.
Comme on voit, ces deux listes se complètent l'une l'autre.
Quand deux noms pouvaient s'identifier, j'ai indiqué entre
parenthèses le numéro du nom correspondant de ma liste pré-
cédente, page ^O.j. Là où je n'aboutissais pas à un résultat fixe,

je me suis contenté, pour faciliter la recherche des dates, d'in-


diquer simplement le nom et la durée du règne des khalifes
sous lesquels tel ou tel ostikan était en fonction.

1. Abd-er-Rahman, 636 (?) 64i. —


2. Wélid filsd'Oqba, 644—?
3. Hozéïfa,? Sous Ot/iman, (m-GoG.
'^

4. Moghira fils de Choba, ? Sous Othman. "? —


5. Qacim (= 7?) fils de Rabia ou ^, ) .

1 —'! Sous Of/unan.


-,

^, j .' .

Amr ni s de
.

Moawiya >

6. El-Oqaïli,? —1 Sous Otinnan.

7. Achath fils de Qaïs,"? —


? Sous Ali, (irui-GGl.

8. Habib fils de Maslama, f Q>i\?i. Sous Mocncii/a /., GG0-6S0.

9. Abd-Allah (=:= 6?) fils de Ilatinr? ? Sous Moawiija I. —


10. Abd-el-Aziz (== S) fils de Ilatim, ? ? Sous Mocuviyn I. —
1 1 Uthman fils de Wélid, —
? Sous Abd-el-Mélik, 685-705.
'?
— ? ?

376 REVUE DE l/ORIENT CHRÉTIEN.

12. Mohammed I. (1) fils de Merwan, frère d'Abd-el-Mélik,


692-700 (-?) et 701 (?) — 710 f 719.
13. Abou-Chéïkh fils d'Abd-Allah, 701-702.
14. Maslama I. frère de Wélid, 710 —
15. Adi fils d'Adi ou „ „ ^, . ] , ,.,

t Sous Sole nnan, / io-7 17.


Ti +• ri A TVT

Hatim fils de Nomaii


i

16. Milaq fils d'isafar Behrani,? --? Sous Yézid IL, 720-
72k.
17. Harith fils d'Amr, ? —
? Sous Yézid II.

18. Djerrah fils d'Abd-Allah Hakami, 723-725 et 730-730.


19. Maslama 11. fils d'Abd-el-Mélik, 725-730.
20. Saïd I. el-Harichi {= 9), 730-732.
21. Merwan (= 10), 732-744.
22. Thabit, 744-744.
23. Ishaq (==11) fils de Moslim, 744-749.
24. Abou-Djafar el-Mançour, 749-753.
25. Yézid I. (= 12) fils d'es-Seyyid Sélami, 753 —
26. Hassan (== 14) fils de Qahtaba,"? — ? Sous Maticour,
754.-775.
27. Othman (= 16) fils d'Omara,"? — ? Sous Mohammed el-
Mahdi, 775-785.
28. Raouh(— 17) fils de Hatim,? —1 Sous Mohammed el-
Mahdi.
29. Khozéïma {= 18) fils de Khazim, ?
— '? Sous Moussa el-
Iladi, 785-186.
30. Yézid 11. {— 19) fils de Mezyed, "? — ? Sous Haroun er-
Rachid, 786-809.
31. Obéïd-AUah fils de Mahdi,? — ? Sous Haroun er-Ra-
chid.
32. Fadl fils de Yahya, 792 — ?

33. Saïd H. fils de Salim,? — ? Sous Haroun er-Rachid?


34.Mohammed II. fils de Yézid,? —
? Sous Mohammed el-

Émin? 809-818.
35. Khalid fils de Yézid, ? —1 Sous Abdallah el-Mamoun,
813-833.
(?)

(1) C'est probablement celui cite comme « général arabe » par les auteurs
arméniens. Cf. page 295, ligne 17 de cet opuscule.
APPENDICE. 377

36. Haïder fils de Kaous, ? — ? Sous Mohammed el-Motacim,


833-8Û2.
...(?) Sous Haroim el-Watliiq, 8^2-817.
37. Youssouf (= 26) fils de Mohammed, 8iy-8.")6 (?)
38. Bogha(l), 856(?)— ?
K. J. Basmadjian.

(1) Celui-ci est le môme que le « général arabe » de même nom mentionne'
])ar les historiens arméniens. Cf. page 296, ligne 12 de cet opuscule.
SUR QUELOUES AUTOGRAPHES DE MICHEL LE SYRIEN

PATRIARCHE D'ANTIOCHE DE 1166 A 1199

Messieurs (1),

I. ~ C'est pour une question A' autographes que je viens


solliciter un instant votre attention. Il s'agit de compléter et
de rectifier quatre catalogues successifs et de restituer à leur
deux manuscrits syriaques de Paris et le colo-
véritable copiste
phon d'un troisième. Si ce copiste était quelconque, les grapho-
logues seraient sans doute seuls à me savoir gré d'avoir déter-
miné son nom mais je suis certain, Messieurs, d'exciter
exact,
votre intérêt, en disant que ce copiste n'est autre que Michel le
Syrien, patriarche d'Antioche de 1166 à 1199. Car Michel le
Syrien e?>iassociéà l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
depuis le jour —
pas très éloigné —
où la générosité de l'Aca-
démie a rendu possible l'édition de sa chronique. Vous avez
tous vu cet ouvrage, dont le texte s'étend sur près de 800 pages
in-folio, réduites en in-quarto par le photographe. Nous savons
maintenant que le texte principal était écrit comme les trois
premières lignes du fac-similé que vous avez sous les yeux
et que les colonnes marginales, contenant des annotations,
des transcriptions et l'histoire ecclésiastique (2), étaient de la
fine écriture du colophon, parce que c'est la disposition du

(1) Ce travail a été lu à V Académie des Inscripllom el Belles-Lettres, le 14 mai


1015.

(2) Bar Hébraeus nomme la chronique de Michel l'ouvrage aux iroi.s co-

lonnes (ij^) », Chron. Syr., éd. Bedjan, Paris, 1890, p. 2. —


Voir le plan de
Michel exposé dans sa chronique, t. Il, Paris, 1904, p. 356. On y remarquera les
locutions « colonne supérieure > et colonne inférieure », au lieu de colonne <>

de droite • et colonne de gauche », à cause de l'habitude, prise'par les scribes


syriens, de faire tourner la page de 90 degrés et d'écrire ainsi, non pas de
droite à gauche, mais du haut vers leur poitrine.
SUR QUELQUES AUTOGRAPHES DE MICHEL LE SYRIEN. 370

manuscrit autographe n° 113, et que les scribes successifs de la


chronique ont encore conservé cette distinction des deux écri-
tures dans les premières pages. J'ajoute qu'à l'exception d'une
courte note du British Muséum, les trois autographes de Michel
conservés à la Bibliothèque Nationale de Paris semblent être les
seuls qui subsistent.

11. — Le premier
une simple annotation, du type de la
est
fine écriture, écrite la dernière page du manuscrit
en 1179 sur
64 de Paris. C'est un manuscrit de m,assore syîHaque, qui
donne la prononciation exacte des mots étrangers et des mots
rares contenus dans les traductions syriaques de la Bible et des
Pères grecs, avec quelques traités sur l'orthographe et les
points voyelles. C'est ce que nous appellerions maintenant un
complément au dictionnaire et à la grammaire de l'Académie,
aussi le docte Michel, lorsqu'il a parcouru la bibliothèque du
couvent jacobite de Jérusalem, a remarqué l'importance de ce
manuscrit tout didactique, et y a écrit, de sa main, la note
suivante (1) :

Michel, patriarclie par la miséricorde infinie de la grâce qui s'étend à


tout ce qui touche à bien Tout-Puissant, nous prescrivons par la décision
du Verbe vivant de la puissance apostolique, que personne n'emporte ce
livre de la juridiction intérieure de notre monastère de Jérusalem qui
porte le nom de sainte Marie-Madeleine. Puisse la paix rég'ner toujours

par ses prières sur les habitants orthodoxes. Nous avons écrit de nos
propres mains en Tannée 1490 (des Grecs, ou 1179).

Cette note veut dire en somme : « Réservé, avec défense de


prêter événements en ont décidé autrement et le
», mais les
manuscrit a été porté dans l'île de Chypre d'où il a gagné la
bibliothèque de Colbert (2). M. Zotenberg, dans la table du

(1) Cette note est écrite en travers au coin droit du fol, 224'. Elle a été éditée
par M. Paulin Martin, Journ. as., oct.-nov. 1869, p. .349, puis par M. Zotenberg,
Catalogue des mss. syriaques de Paiis, 1871, p. 31. En voici lo texte :

^ pO| ^stoi. )-«^*J vju/ )Jj } «... A « |_L^<x»; ]Kj^ jt^^-^î |nmg>i ^Ju^jo-too |j);-.^,^B \o
loop] oilcCs-j-s; JCwAj.,^ ^.-po )Njl^j_dj ^i.»-Coo; ^o^a»o|_3; ^; )v-;; |ti^; (.^jLo/

ovla ^; |LpN.>-3 [-.«^"l-s ^"Ol-i ^to .[^..-yiN v ^oX^^] |.^P- |.~.sa» -ij-..VL )VQ.iCLXj [l-J.-.-»

.jLo; JISjjlj

(2) D'après une note ajoutée par Baluze sur le loi. 22l\
380 REVUE DE l'orient CHRETIEN.

catalogue des manuscrits syriaques (1), attribue cette anno-


tation à Michel, patriarche de Jérusalem; nous venons de la
restituer au patriarche d'Antioche qui nous raconte précisé-
ment, dans sa chronique, son voyage à Jérusalem à cette
date (2).

III. — Le second autographe, le plus important, est le

manuscrit 167 tout entier. C'est un petit volume de prières /ilur-


giques, qui a donc attiré assez peu l'attention. Vous avez sous
les yeux la reproduction, en grandeur égale, des trois dernières
lignes et du colophon.

h^^ t** '-


\-^
^S^U .'l^^.i^hh- 3^«iv:A^.^; ^

Paris, Bibl. nat., Syr. 107, loi. 160\

Voici la traduction des trois dernières lignes de l'ouvrage :

(1) Page 245.


(2) Dans sa chronique, III, p. 379, Michel raconte son voyage à Jérusalem en
1490 (II79); il y avait déjà été en 1168, Ibid., III, 332.
SUR QUELQUES AUTOGRAPHES DE MICHEL LE SYRIEX. 381

Ce petit livre est terminé par le secours de Dieu. De sa grâce découle


sur nous et sur l'univers toute faveur bonne et tout présent accompli. A
lui la gloire dans les siècles. Amen (1).

Voici inaintenaiit la tradiK^tion du coloplion écrit en petits


caractères.

Michel le vieillard (2), chargé de fautes cachées et publiques, par les


jugements mystérieux de Dieu patriarche du siège apostolique d'Antioche
et de Syrie, lorsque j'en suis venu à m'appliquer au présent écrit, ainsi
qu'à la méditation et à la contemplation des paroles de l'Esprit pour sou-
lager mon affliction, je l'ai entrepris dans la vieillesse et dans les infir-
mités de tout genre qui la suivent —
ce ne sera peut-être pas sans une
bonne récompense de la part du (Dieu) bon et surtout des hommes intel-
ligents et loyaux (3) —
j'ai donc écrit encore ce petit livre (4) de mes

propres mains et de mes doigts tremblants qui approchent de la mort (5),


en l'année 1501 (6) (1190), au mois d'avril, dans le monastère de MaT
Barçauma, le chef des ascètes et de tout ce qui reste d'orthodoxes; de ses
prières bienheureuses j'attends l'accomplissement de ma demande (à :

savoir) que le Dieu bon, qui se réjouit du pécheur repentant, me fasse la


grâce de me compter avec eux (7), et, à l'heure de la sortie de mon âme
malheureuse de ce corps, par le moyen de ses anges saints et vivifiants,
qu'il me sauve des adversaires ennemis des hommes et mauvais, et qu'il
me conduise près de lui dans sa grâce, il daignera m'associer à cette
grande [joie], au secours complet et au bien incomparable, et demander
[miséricorde] pour moi, lorsque, à l'approche... du ju.ste [juge]... il verra

On remarquera l'allongement an y> de ^-Xiotoi/ et de l-^Ci^ioxio et l'accollement


(le toutes les lettres dans It^oioao et Plsoqji. Cf. infra, 2 VIL
(2) Nou.s trouverons encore cette locution dans le ms. 1.51 de Berlin (infra, S X)
et dans le ms. add. 12174 de Londres [infra, C XII).

(3) Nous proposons de lire /t^w» ou U^^i pour Itooo/, par analogie avec
I Pierre, 11, 9 : l^•^Js^ voeo/ It^^». Ce serait donc une apposition : « surtout des
liommes intelligents race légale . —
(4) Nous avons souligné cette locution qui figure déjà plus haut dans la fi-
nale.
(5) Rien n'indique ici que Michel ait fait œuvre d'auteur. Il semble n'avoir
été que scribe ou, tout au plus, compilateur. Voir plus bas la description du
manuscrit.
(6) Michel emploie, pour cette date, des lettres estranghélo, comme pour
éviter toute ambiguïté, ce qui n'a pas empêché de lire jusqu'ici 1510 au lieu de
1501.

t?) On remarquera le noun final vertical comme on le trouve assez souvent


dans les mss. 107 et IIIÎ.
382 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

C(^ monument vl) que j'ai pris soin moi-même [de faire] dans la celhde
[patriarcale] [pour l'usage] de tous les frères qui y feront roffico avcc
piété (2).

Une note arabe donne la date 10:>0 de Thégire ou 1621) à 1030


de noire ère.

IV. —
Lorsque j'aurai dit que le manuscrit 167 est un manus-
crit de Colbert, vous me demanderez sans doute, Messieurs,
comment on peut trouver du nouveau dans un volume qui a
déjà été catalogué quatre fois. Je ne veux pas être cru sur
parole, car c'est la première fois que j'ai l'honneur de paraître
devant vous, aussi j'ai pris soin tout d'abord de faire contrôler
les passages importants par les maîtres de l'orientalisme Mon- :

sieur Clermont-Ganneau et le Père Scheil. Je puis encore ajou-


terque Michel, jusqu'à ces dernières années, n'était que l'un
quelconque des 150 patriarches jacobites d'Antioche, et que
son nom, à la fin d'un volume de prières, n'a pas fixé l'atten-
tion des auteurs des catalogues :

(1) LUI. " ce souvenir ». Cette locution pour manuscrit > est fréquente. On
la trouvera plus bas {$ VI) dans le colophon des mss. 35 et 39 de Paris.
(2) Voici la transcription de ce colophon :

) -
/^•> |X.',J» OO) .IN^Ùi^o/ IlS-Xxaa |lri\iro .m. im \^co ^..iJi^Lio .1

|LQu1_O0P ^3» .|_.»Q.0DO ^A.3<1*^/; OC>| >.^..ji.\« ^XDJQJJ V>^,|^ lovS^» .2

Ijoii. y^""' ^colX^ ^aiJ.^; )LQt».k-MOoo )ln->.fin-> «>vj v3(o . [l^a]ai> ,4

|jioV3 I
« » y i :> ^ioo yQi>.i.p>o : ^-^Li ^io; \^ pLi.»0L3 P; oi. ;jj> : [toL]jaoj .5

)tC'^*j l-j^'M x'O^ \-ioi pQ-st^^ ^/o Kjto .)N-,^iX5a:xu [iNjpi] .6

)»Viov.-> OV3 : (— V- vfo«J^'> T^2T^ Njjus : I-Vjl^ r:=""r^; |)SXiï (l!oJ5j.[o] .7

)^.*ïJ^.aat 0)Lcis.-jjj .qji -j-'V-» Ir-V^» oi>ojo Ii*3/j |j...J |.ioojVi ^^io; .b

[^^9 ^io Itwoj ^jwJiSuj 1


1(\'\^> o6) )tojLj>o .yoovioj». ..i»i.v>J> •. >a"|L; .10

I
.v^(^o\. ^.Xo) ^ ^^tjojoju '.
I
I «•«•«Mio f-io ov^.<> |.3|l:>o ».«-3 -. pOf .11
);o, /-)A «>)^» .0)La.3.>^^ oiLq.\ w..j_^iJo .IjlX^o )«iVi-i «.>.VLfn .12
IoNjlj .)IS->x ^ .. qEoo p )^.a.io |. \ v>iv> pjjoi.© )Co» [jlOy-]
. .13
p..^ ^j^ )>:- pO) p;0)Qii. J.3
•. ^io.[ï.;] ...iL». pJjo ^.^^[lajoo;] .14
ito.i^ij .p/ Wio/ p/ 0)is:i.^jj .^J> p)j> p.[..;]; 15
.)ovSs ISX,-^ ^..»^ft«>o ojJ» pi/ yOOiXaj |IS.[,..ji....^ ^iûi./ IN^^v^s] .16
M. Bal)alvhan nous a suggéré les lectures c^^j^cj ;
wN\).» v^ et cc^p ligne

5, 0, 10, où nous avions écrit Cs^jx" ; w)Si.k»^ et i-t^'p-


SUR QUELQUES AUTOGRAPHES DE MICHEL LE SYRIEN. 383

Je ne lirai pas la notice latine rédigée, sans doute par Renau-


dot, pour le manuscrit de (blbert (1), ni celle du catalogue des

Le ms. 1()7 mesure 18 cm. sur LL Le commencement manque; on l'a rem-


placé par quatre feuillets récents. Les caliiers sont soigneusement numérotés.
Le cahier 4 commence au foi. 17, ce qui montre, en tenant compte des feuillets
1 bis et 5 bis, qu'il manque 14 feuillets, partie en tête et partie entre les feuillets
8 et 9, et IG et 17. Il manque encore un feuillet avant 66 et deux avant 75. Le
feuillet 101 est double.
On lit, fol. 127, en caractères ordinaires rouges :

Fin aussi de cet offlce sur le dimanclie nouveau, connue nous l'avons trouve. Pj'iez.

Ceci nousmontre que Michel a compilé plutôt que composé. On le voit encore
fol. 58-59 où il a transcrit une hymne acr.ostiche de Sa'id bar Sabouni, métro-

politain de Mélitène de 1094 au 4 juillet 1095, sur Barçauma. Les premières


lettres des strophes mises bout à bout donnent :

Aie pitié, Seigneur de l'univers, de Sa'id le faible, |iar l'intercession de notre père
saint Barçauma.

Comme particularités d'écriture, il y a des lettres allongées, surtout dans la


première ligne de chaque page. Nous avons trouvé la même pratique dans le
ms. 235 de Paris où elle est constante. Dans le ms. 236 elle est intermittente,
on trouve les longues lettres de place en place seulement, en particulier fol. 24
à 58.
Histoire du manuscrit 167. Une note, malheureusement très effacée, permet de
lire fol. 160' :

vQju ^jnfiv. ;_3 |fn«\ p( [w«.V.» |_.j.i'p>] |.Amf>"..« pOi j-sCo ""^Su )JL3); t-«.3o;jo

).A.JO.^; yucoi [|NxjiJ ^'r^l ^VJijN.3 l|oV^^ î,JLio l-i-so)» P^-^ (.JJLàajiio

Par la suite du temps, ce livre de prières est tombé [entre les mains de] moi 'Isa fils
de .lac(|ues, diacre de nom, par manière de vente envoyé ... à Bérée (Alep) en novem-. .

bre de l'année 1627 des Grecs (13l'>).

Une note arabe montre qu'il était encore en Orient en 1039 de l'iiégire (1629-

1630). Il a été acquis pour la bibliotlièque de Colbert où il portait le numéro


6251, mais n'a été relié que plus tard aux armes du roi.

Le contenu est assez terne, comme toutes les prières analogues; cependant,
au fol. 83, la légende grecque des quarante martyrs (cf. Synax. de Constantino-
ple, éd. Delehaye, p. 522) est résumée et leurs noms sont donnés conformes,
liors deux ou trois exceptions, aux noms grecs, et fol. 37-38", dans le Sédra

^^isloo ^^/ o/ pxïQS,^/, on trouve racontée la venue de tous les apôtres


iJLJù.

pour Dormition de la Vierge (cf. Revue de l'Orient Chrétien, t. XV, 1910,


la

p. 164-5). Jacques de Saroug a d'ailleurs déjà éci'it un discours sur la mort de


la Vierge et « comment les apôtres l'enterrèrent », ms. add. 12165 du Brit. Mus.,
fol. 333-6; cf. Catalogue Wright, ]>. 849. Dans le ms. 167, Addai vient de la

Mésopotamie, Thomas de l'Inde, Matthieu vient du pays des Jébuséens


(p.£o'dL3-.; IH/^), Marc d'Egypte, Luc d'Alexandrie,
(1) Elle est conservée dans le ms. syr. 281 de Paris, fol. 50 Syr. Cod. 0251 (de
Colbei't, ou actuelloMieut Syr. I(i7) - Pro<i'mia, Sedrae, orationes ad incmisum
:
384 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

manviscrits orientaux du roi (1); car elles sont en somme repro-


duites dans le catalogue rédigé par M. Renan, dont voici la
teneur (2) :

(Syriaque) 102; (Colbert) 6251. Manuscrit bombycinus, contenant les


prières diverses qui se récitent à l'heure de l'encens, depuis le premier
dimanche de l'Avent jusqu'à la Pentecôte, selon le rite des Jacobites. Ce
manuscrit peut avoir quatre ou cinq cents ans.

Ainsi les auteurs des trois premiers catalogues n'ont fait

aucun du colophon. Reste l'autorité de M. Zotenberg,


état
d'après qui ce manuscrit a été exécuté d'après les ordres de
Michel, en liJlO des Séleucides {1199 de notre ère).
Mais la Bibliothèque Nationale conserve la copie manuscrite
du catalogue de M. Zotenberg (3) et cette copie montre qu'il a

été fait ici par à-coups. La première rédaction portait :

Ce manuscrit a été exécuté en 1510 des Séleucides (1199 de J.-C.) du


temps de Barçauma, patriarche d'Antioclie.

Cette rédaction —
date et mention de Barçauma est entiè- —
rement inexacte; aussi M. Zotenberg a barré ensuite le com-
mencement et la fin et a constitué, à l'aide d'additions dans les
marges, le texte suivant qui a été imprimé depuis {Catalogue
des manuscrits syriaques de Paris, p. 118).

Ce manuscrit qui est, de la même main que le n° 113 ci-dessus, a été


exécuté d'après les ordres de Michel, patriarche d'Antioche, dans le cou-
vent de Barçauma, en 1510 des Séleucides (1199 de J.-C).

Nous avons donc mathématiciens appellent « des


là ce que les

approximations successives première approximation était


» ; la

entièrement inexacte la seconde, qui a été imprimée, est à


;

moitié exacte (4); elle en appelle une troisième que nous ferons
ainsi :

etquaedam aliae Liturgicae, ad diversas Liturgias secundum festorum et tem-


porum rationem adhibendae, juxta rilum Syrorum jacobitarum. »
Voir Catalogus codd. tnss. Bibl. Reyiae, tomo I (in-folio), Paris, 1739;
(1)
sur ms. syr. Cil Codex bombycinus, olim Colberlinus, antiquus, ut videtur.
le :

Ibi continentur proœmia et aliae orationes secundum festorum et temporum


rationem in Ecclesiis syrorum jacobitarum a doniinica prima Adventus ad
Pentecosten usque recitari solitae.
(2) Ms. syriaque de Paris n" 282; Notice sur le n" 102 (6251).

(3) Ms. syr. de Paris n° 291.


(4) M. Ant. Baumstai'k transcrit le catalogue dans Feslbrevier und h'iichen-
SUR QUELQUES AUTOGRAPHES DE MICHEL LE SYRIEN. 385

Ce manuscrit, qui est de la même main que le n° 113 ci-dessus, a été


exécuté de la main même de Michel patriarche d'Antioche, dans le couvent
de Barçauma, en avril 1501 des Séleucides (avril 1190 de J.-C).

V. — Le manuscrit 113 est le troisième autographe de Michel


le Syrien. Le catalogue de M. Zotenberg (1) le rapporte au
xiv° siècle, ce qui nous montre à nouveau que le catalogue a
été fait ici par à-coups. Non seulement le 113 est de la même
main — avec la grosse écriture dans le texte et la petite pour
les rubriques et les notes, — mais Michel lui-même, dans le

167, fait trois renvois au 113 (2). Il dit trois fois Nous ne
: «
transcrivons pas ici telle hymne pour telle fête, parce que nous
l'avons déjà écrite dans », et nous le volume des ordinations
avons constaté que cette hymne figure à cette fête dans le
manuscrit 113 des ordinations. Nous corrigerons donc une
nouvelle fois le catalogue et nous remplacerons « ATI'" siècle »

par « antérieur à 1 190 » puisque le manuscrit écrit en 1190


renvoie à celui-ci.

VI. — Nous tenons à déclarer ici qu'il ne faut voir dans nos

jahr der syr. Jacobilen, Paderborn, 1910, p. 88 ... trilt... in einem auf Befehl
:

des Pair. Michael I geferliffen Exemplar vom Jahre 1198/99 {1510 Gr.)...
(1) Page 76.

(2) Voici ces trois notes : 1° foL 102, à la fin de l'office < pour les jours de la
passion salvatrice », et avant l'office pour le vendredi saint, on lit : ^! )»r^
,^L.^,N^ P •..fn|<.icij,o'H.J> J-ato-a ^ y. >. .to; ^^^io Its^-ui ""^J INjlsojlIj l-OQi^; JLq^jO Wi^l
.l-aJo) yooiis^ Quant aux autres sédras (hymnes)
et aux prières de l'office du lavement

(des pieds, le jeudi saint),parce que nous les avons écrites dans le livre des ordi-
nations, nous ne les écrivons pas ici. Cet office figure, dans le nis. 113, au fol. 40.
— 2° fol. 118, dans le cours de l'office de la Résurrection, on trouve encadré en

marge : ^ ^.a^Na . )N-ieu.ûj )j» Ijjlsj— » );âj JlioNjLSoj (.m.Va laju.ov.; pj^j ^j |»,JD

.ucUja4)°V^! Quant au sédra (hj-nine) du moment où on donne la


^r^-! °<>' Mt^^-^
paix, au matin du yrand dimanche de la Résurrection, nous Vavons écrit dans
notre livre des ordinations. —
3° fol. 142, en petits caractères encadrés au mi-

lieu de la page entre l'office de tierce pour la Pentecôte et l'office pour les

Apôtres, les Docteurs et les Pères :^a*ooo ^sîaa; p^i.» pai^» |j;.*o ^; r»,.»

I-3ISJL3 .>ov^.JoK3 : w>^ rf>r» n . f^J|-Q; M^fA | •> « a»^; p»i | VOTas om )I ^N « vi» )-3>ci^

..ic[jja4,o'ro; oôi Quant aux sédras (hymnes) et au reste de l'office du temps de la


communion et de la génuflexion, qui est célébré en ce jour du saint dimanche de
la Pentecôte, nous l'avons écrit dans le livre des ordinations. Ces offices se
trouvent dans le ms. 113, fol. 40, 69', 73'. Ces textes prouvent que Michel a écrit
..de sa main » un manuscrit sur les ordinations et la présence des trois offices
dans le ms. 113 vient confirmer la ressemblance des écritures et nous permet-
tre de l'attribuer à Michel. — Voir ci-dossous l'étude du ms. 51 du Vatican.
OltlENT CIIIIÉTIEN. 25
386 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

paroles aucun blâme à l'adresse de M. Zotenberg. 11 n'a certes


pas démérite des hommes qui font progresser l'orientalisme à
le

leur propre détriment; mais les catalogues qu'il a accepté la


charge de rédiger sont tellement supérieurs à ce qui avait été
fait jusque-là que notre seul sentiment à son égard est une

profonde gratitude pour ce qu'il a bien voulu faire. Si nous


relevons des fautes, c'est pour justifier ce que nous appelions
notre « nouvelle approximation » et pour prouver notre thèse.
Dans le même ordre d'idées, pour que l'on ne soit pas étonné
de voir deux dates diverses (xiv' siècle et fin du xii") à 42 pages
de distance du catalogue (p. 76 et 118) pour le même ms. 113,
nous allons montrer qu'on trouve la même inconséquence à
deux pages de distance et que le ms. 35, page 13, a été main-
tenu en 1002, faute d'avoir relu sa notice après avoir rédigé
celle du ms. 39, page 14, qui impose la date de 1202. Le cata-
logue porte en effet :

PagR 14. Ms. syr. 39 : Les quatre Évangiles précédés de l'index des
leçons, qui a été ajouté à Une époque récente.
D'après une note finale, le ms. a été exécuté en 1190 de notre ère,

par le moine Joseph, de Him-Cépha, dans le monastère de S. Salibo à


Tour 'abdln. Écriture estranghélo.

Cette notice est incomplète et renferme deux inexactitudes (1),


mais admettons-la pour l'instant et relisons celle du ms. 35 :

Page 13. Ms. syr. 35 Les quatre Évangiles.


:

D'après une note finale, ce ms. a été exécuté pour un moine nommé
Thomas, fils de Joseph, de la ville de Madou (o.p^, Modiad?) de Tour
'abdîn, par le moine Joseph, de Him-Cépha, au couvent de S. Salibo de
Tour 'abdin, l'an mil... (l'indication des centaines est grattée; c'est pro-
bablement trois cent) treize des Grecs (1002 de J.-C). Écriture estranghélo.

L'identité des noms devait conduire à comparer les écritures


et à même main. Le ms. 35 est
reconnaître qu'elles sont de la
donc de l'an 1202 et non de l'an 1002. Voici donc comment
nous proposons de corriger le catalogue :

(1) En lète du ms. syr. 39; Reg. 2(11 (2), Ancien fonds 10, on trouve une

note de Josepli Ascari, datée de 1736. disant que Paul Lucas a fait cadeau de
ce ms. au roi, au retour de son voyage en Orient (en 1718). Il ajoute absoluta :

fuit liujus libri scripiura anno ab incarnatione 1190 et cette -date a passé
de là dans le' Catalogue des mss. du Roi, in-foL, 1. 53 et dans le catalogue de
M. Zotenberg, bien qu'il faille lire 1195.
SUR QUELQUES AUTOUP.APIIES DE .MICHEL LE SVRIEX. 387

Ms. syr. 39 Les quatre Évangiles précédés de l'index des leçons qui
:

a éfé ajouté en 1578 des Grecs (12G7) (1).


D'apfès une note finale le ms. a été exécuté « en l'année 1506 des Grecs
(lui est l'année 119[5] (2) de N.-S. par le moine Joseph de llisn-Cépha

dans le saint monastère de la croix (Salibô) victorieuse, ([\n est dans le


pays du Tour 'abdin (3) ». Écriture estranji'hélo.
M. syr. 35 Les quatre Évangiles.
:

D'après une note finale, ce jns. a été exécuté pour un moine nommé
Thomas, fils du prêtre Joseph, de la ville de Màdou (Modiad?), du pays du
Tour 'abdin, par le moine Joseph, de Hisn-Cépha, au couvent de la croix

(1) Cet index a <''té ajouté sur papier. Ou lit à la tin (fol. 11) la notice sui-
vante, dont les bouts de lignes ont été décliirés :

...iûi. ^» lovSîv ^ou-î |_o-o ^^o p^ jli [pO)J J^to; ovaoCo \k^ Pj-i ^;io ^^io );.o; Nio

...|;-D» 06,^0 .^SLoCok/; ^^ ^vo .-o>;o (sïc) V>^;

...IKjuj.û )Lp.; ovjjV. ^oovi.3:i.o |m'..i P;io

Tout lerleui\ au ni)in de .\.-S., priera pour le scribe de ce livre vivifiant et


pour son possesseur ami de Dieu Rabban Em[manuel], moine béni et pèlerin
véritable, du Tour 'Abdin... pécheur qui écrivit le codex et le relia selon sa
force, [et pour ses parents] de corps et d'esprit et pour quiconque a rapport
(avec lui). Le Seigneur aura pitié du lecteur et de tous les enfants de la sainte
Église... de l'année 1578, au mois de [septembre] un jeudi (septembre I2ij7).

(2) Le chiffre des unités a été gratté, c'est pour cela que les auteurs anté-
rieurs n'en ont pas tenu compte (v. page préc, note 1), mais la date des Grecs
qui précède impose la lecture 1195; on peut seulement en conclure que Joseph
ne savait pas très bien passer d'une date à l'autre, car il seml)le avoir écrit 4,0
ou ll'.iO comme correspondant à 1506.
(o) Voici ce colophon (fol. 265'') :

|_.^ ^Slcdq.^ wiCojo ..aISJo ^j ^j.;.. -v»-^»^ ['>)OJ y-^'J'l-o ll^oo ^a^ix t^jji dvl^/; L^o--»

0)j^C6.01Sj .^SI^; ^J^Ï»->. ^ OVTÛJ.,^ N^j-COOJ .^^J )V^J-30 l..=u^iO ^^> I^^SJS •l-'r'» t-iOJ-=!

.v^Ofodvsyo V.3N3; |-.Oj.\ ) rfi .' 1 l-Vioj : V^po pj-i ^;ioj !>v^a->- '"*>.^ioj "poi p;o)ai. j^lû»

Ce livre du saint Évangile a pris complément, en Vannée lôOGfin, c'est-à-dire

des (Irecs, qui est l'année il9[5] de Xolre-Seigneur. pris soin, l'a écrit et l'a En a
relié Joseph le joécheur, moine de nom, mais pécheur par ses œuvres et moindre
que tous, qui est connu, par sa famille, de JJisn-Cépha, et, par son éducation, du
saint monastère de la croix victorieuse qui est dans le pays du Tour 'Abdin.
Avec Souffrance et larmes, je prie tout frère intelligent qui lira ce monument de
prier pour moi, pour l'amour de Xolre-Seigneur, et de dire : « Que le Seigneur
388 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

(Mar Salibô) (1) victorieuse, qui est dans le pays du Tour 'abdin, l'an 1[5]13
des Grecs (1202 de J.-C). Le chiffre des centaines est effacé, mais —
supporte la lecture « cinq cent » qui est imposée par le manuscrit 39,
écrit de la même main. — Écriture estranghélo (2).

L'autorité du catalogue ne peut donc m'âtre opposée, et, s'il

prenne en pitié le malheureux qui a écrit et ses parents », et chacun sera rétri-
bué selon sa prière.
(1) Les syriens mettent le mot Mar même devant le mot
- croix ». Pour « dé-

couverte de la croix », ils écrivent « découverte de Mar Saliba ». Cf. P. Bedjan,


Acta Marlyrum, t. III, Paris, 1892, p. 175, 183, 187.
(2) Voici ce colophon, fol. 214 :

OfLoN j .vCOom'=»^-3 C^po^ ^^^k:>o> .' | ..<.« ^ .ji ^u.o^« |l-0)o;^ \J^*^ V^-'^^oI ^âlSjLâo\ ^a^>Jt

.^V°° oi^~>J^ \-'Oyi. ijikL


•\f-^l j^\i
: ^\k oi; ifo ^^<^; •li~«VA |ot^ *^ .v\«fr>; |jl<v^ p.0',^0 A^^i \\-^o '^-i^t \^ | .. ) <> t

l-ov^^o .^j-*; ) « 1 f>\o .^^Co; t « ^ ..'V .0 1 «^ ) I « fn r. VI |oofj oot; .»i vi\'« oM.ào« l-xl^ntmio

IlSsjt^jJj )1.<1^IS..AL; IVii^Po |IS-,Qj»JilS\ (fol. 214^) .^Lotui/; ^^ Xo. Pso-^o l^Uo^S (Ijl.

.puL3) )Jo \yi^ IVoo .1^6^ |Io ...iojk )l« 1^; .jlt.^mo jN^Motoo ILo^t^J ]^ .|Loov^ 1^.1.

vSj-. .ofJLâjj piLo^o ps^oof\o .N-l ififng>t>.ao )Jo Cw^olS^^ .. n'w y^l ^« P>->«-o p.o>o

N&y-.IS.^> .) « . « fi ..Sicsâ^ ;-3 .pO|j 1


1 «, « n o I^LXi PV'J l-^o|l. ^> .p-t-o pO) s,'a.'>X^o|J ploo

I
y i « .Ti» s ^i m a.! .p^J^o (L»..»..^ ULi/ ^i ov^to .^^.n^ >o^; p;r>vi )»l|-3> Itoy-tVi |N-»Vo o;po ^
• IV'Ovâo po^A o{ wi\ wAa.3Jto .|^p; I
ifn.. ^ ovcq-l^ '^j^N^et | > «> n loji |1 ^o .pp;
PuLo; po^So l^Q— ^*^io y>Y^ . )^.a^^J> ^ ^-00| \i.*^o .. >i.>v» )»0)<ij [l(an<.n^]a> ^^^^00

.^'S^ Njla .^^^^ >a^; |>l.|-3> .poj | "««V ^V^; l'iVxw ? .^^^o .j.\<.M y-\o IS^j^L/ .p;.3.ào

^^ Pjj; .pO) pjojdiA Ipsj pipva p.; ^^oi. p/ .aaA.aio ,3 .puo-.; )Vcai.t^Lo )[| vn'tQJ^o

Après des considérations théologiques, on lit A pris soin et a possédé ce :

saint évangile, Rabban Thomas, moine pur et prêtre excellent, fils du prêtre
Joseph, qui est connu de Mâdou, village béni qui est dans le pays béni du Tour
'Abdin. Va écrit un homme faible et pécheur, Joseph, moine de nom, et, bien qu'il
n'en soit par digne, prêtre, qui est connu, jjar sa famille, de HisnCépha. FA
pardonne-moi, ô lecteur habile, parce qu'à cause de la faible lumière de mes
yeux j'avais cessé d'écrire, cependant, à cause de l'affection et du conseil du pos-
sesseur béni, j'ai été contraint et j'ai écrit selon ma force dans le monastère de la
croix [Mar Salibâ) victorieuse qui est dans le pays du Tour ''Abdin, en l'année
1[5]13 des Grecs {'1202), et je prie tout frère intelligent qui lira ce monument
de prier pour le possesseur vénéré et pour le faible scribe, et pour leurs parents
défunts, et chacun sera rétribué par Notre- Seigneur selon sa prière.
Nous apprenons ainsi que de 1195 à 1202, le moine Joseph était devenu prê-
tre et avait cessé d'écrire à cause de la faiblesse de sa vue. Ceci nous explique
certaines inégalités dans l'écriture du ms. 35 que l'on ne trouve pas dans le
ms. 39. — Ajoutons que Saïdnaya, d'où provient le ms. 35, n'est pas en Egypte
comme l'écrit M. Zotenberg, mais près de Damas. Ce couvent a été fondé par
Justinien. Cf. Assémani, Bibl. or., t. I, Préface. Voir aussi Asin Palacios,
Description... dans la Revue de l'Orient Chrétien, t. XI (1906}, p. 257, note 1.
SUR QUELQUES AUTOGRAPHES DE MICHEL LE SYRIEN. 389

reste un point obscur dans la présente question, je me flatte

que ô'estseulement de m'y voir mêlé, et de me voir corriger,


un vendredi, le catalogue des manuscrits syriaques de Paris,
entremes cours de mathématiques obligatoires —
du jeudi —
et du samedi. Mais cela même pourrait être expliqué.

VIL — L'écriture de Michel le Syrien, sans être mauvaise,


est très négligée. Ce n'est plus la belle écriture estranghélo
que des scribes de profession dessinaient sur de précieux par-
chemins. Au XII"' siècle, la diffusion du papier poussait les
auteurs à écrire beaucoup et à écrire vite. C'est ce qu'a fait
Michel le Syrien. Il lie les lettres qui devraient être isolées :

Uûov3 a libérateur » devient i-^va « Perse », i-^cLio> devient j-^^.


Les points sont souvent jetés au hasard les lettres qui ont des ;

formes analogues sont confondues, comme ou ^ ^ou . ; i


-^
y.y^ devient i-»— Le sens lève, bien entendu, toutes les ambi-
.

guïtés, mais il de Michel comme des manus-


en est de la copie
crits grecs écrits sur papier avec de nombreuses ligatures, il
est inutile d'entreprendre de les transcrire si on n'est pas en
état de les comprendre.

VlII. —
Nous avons chance encore de posséder à Paris un
manuscrit provenant des ai eux de Michel le Syrien.
Car le manuscrit syriaque 70 a été terminé le lundi
26 avril (I) en 1059 près de Mélitène pour le compte de Jacques
le prêtre, de son frère David et de leur père Michel qui cogno-
minatus est GindUV ^-^r^ (2) >».w^io;.

Et Michel le Syrien est né en 1126 à Mélitène du prêtre Élie


e stirpe Qindisi -«tJ-x,; )f^^ (3). ^
Le passage du s au s est fréquent, surtout sous l'influence de
l'arabe où des sin correspondent souvent aux schin du syria-
que (1); on peut donc se demander si nous n'avons pas là

(1) Le catalogue de M. Zotenberg porte, à tort, 25 avril. C'est d'ailleurs le


26 qui était un lundi.
(2) Fol. 153'. Les voyelles ne sont pas certaines. Le premier yod pourrait
même n'êtreque le commencement du schin et on lirait ^«-^r^ « gindasî' ».
(3) Cf. Bar Hébraeus, Chron. ceci., I, 537; on peut aussi lire « Qindasi ».
(-1) Par exemple »«»-aj', ou Sabôr, devient Sapor. ^-**io, ou Mesiha, devient
Messie etc. —
Le passage du (/ à la prononciation q n'offre pas non plus de
difficulté. C'est ainsi que -^<";^ se prononce Carchouni.
390 REVUE DE l'kRIENT CHRÉTIEN.

le même mot écriten 1059 GindinV confonnëmejit à Vétymolo-


gie,et, un siècle plus tard, Qînclisî
conformément à la pro-
nonciation. Ce rapprochement mérite d'être signalé, mais sans
y insister et à condition de conclure à la manière des Arabes
par : « Dieu sait mieux ce qu'il en est. »

IX. -^ En dehors de France, on n'a signalé qu'une courte


note autographe de Michel, conservée sur un manuscrit du
British Muséum. Le Vatican et Berlin ne paraissent posséder
en que des copies. Au Vatican, le manuscrit syriaque .31
effet
est donné comme une copie, exécutée en 1172 sur le Ponlifical et
le rituel de Michel le Syrien. La date (qui porte 1.572) est incer-
taine (1); le manuscrit renferme aussi des additions, par cxem-

(1) La date donnée est basée sur une note d"un relieur Behnam. Cette note
fournit la date de -v^suo ^:^ (1883 =
Xhli) qui est adoptée Bibl. or., I, 573, et
écrite (par Élie Simon Assémani) sur le manuscrit. Elle a été corrigée ensuite

en s^i.o.aJiv (1483 =
1172) dans le catalogue du Vatican, in-fol., II, p. 314-28,
sous prétexte que le ms. est certainement antérieur à 1572 puisqu'il était à
Leucosie et Famagouste en 1455 et 1457. Mais il ne s'ensuit pas que l'on—
obtient la date exacte de la copie en supprimant un tliav. Le relieur n'avait
que le choix entre les causes d'erreur différentes de celles-là. Il nous semble
nicine que 1572 peut indiquer la date de la reliure. Voici cotte note :

1..5fo ..Q^jL/o Lj^L/ .ppo ^jLj wO|a>o, Pj.J )^x>» .(1^S\ ^povo --^V^ |5v>UL^y^IS.:io ..^icCiji

^i )—i^; OiNjl^Do .]K^-^^^ )toL.j_o )L,i.j ).aiK.^io ).CQ.-i^ ,^ooii^ ovjs K./; pULiio poi

l'"ni déprécalolres, des mains de l'ignc^^uit Behnam. Que le lec-


des oraisons
leiir p)-ie pour
au nom du Seigneur.
lui
A été renouvelé el relié ce livre compile dans lequel sont consignes tous les
offices de la sainte église en abrégé —
son écriture {son texte) (est) du défunt Rabban
Aboulfarage qui y mentionne qu'il Va écrit d'après l'exemplaire et la rédaclion
de Mar Michel le grand qui est parmi les saints, l'an 1883 des Grecs {iô72), —
pour le trésor des livres de la. cellule patriarcale el de son frère le moindre
parmi les tvêques. Que le Seigneur ait pitié du rédacteur et du scribe et du re-
lieur.
L'incohérence de cette note autorise à y mettre des parenthèses. Celle
que nous y avons mise fait de 1572 la date de la reliure, mais il est encore pos-
sible qu'il suffise de transposer cette date ou de la mettre toute seule entre
parenthèses. Les pièces arabes que renferme le manuscrit montrent d'ailleurs
qu'il renferme des additions relativement modernes (xiv'' ou xv« siècle). La
copie faite par Aboulfarage a pu être plusieurs fois remaniée avant d'aboutir
à l'exemplaire 51 du Vatican, pourvu que le scribe ait noté chaque fois la
provenance du texte. —
Notons encore qu'Assémani a fait faire une copie du
SUR QUELQUES AUTOGHAI'IIKS DE MICHEL LE SYRIEN. 391

pie des traductions arabes qui n'avaient pas de raison d'être


au milieu du xii'' siècle; il semble donc que le manuscrit 113 de
Paris sera très utile pour faire la critique textuelle de celui de
Rome, de même que celui-ci nous a conservé des pièces déchi-
rées au commencement et à la fin du manuscrit de Paris (1).

ms. 51, laquelle copie est conservée au Vatican sous les numéros o04 et 3(5,
et qn'Athanase Sal'ar en a fait aussi une copie pour la Propagande en 1686
qui est maintenant au Vatican (Borg. Siro 57).
M. Baumstark a écrit, à tort, que les mss. 304 et 305 avaient été écrits durant
la vie de Michel le Syrien en 1171-72 (1483 des Grecs) sur le 51 qui devenait
ainsi « peut-être l'autographe » de Michel (cf. Fesibrevier xind Airchcnjahr der
syrischen Jakobilen, Paderborn, lOlO, p. 163). En réalité les n"^ 304 et 305 sont
très probablement les copies qu'Assémani comptait envoyer à Fimpression
pour la suite de son codex Hlurr/irus.
(1) Le ms. 113 de Paris n'est pas antérieur à Michel puisque son nom figure

au fol. 69'; il est d'ailleurs de la famille du ms. 51 du Vatican, à cause des


nombreuses scolies qui leur sont communes et qui caractérisent l'œuvre de
Michel, parce que ces scolies sont souvent des remarques de pure curiosité
qui n'ont -rien à voir avec les rubriques dans lesquelles elles figurent. Citons
les scolies empruntées à Jacques d'Édesse, fol. 15'', 16, 111 137"; à Denys (l'aréopa-
gite), 130; à Clément. 12P, 132"; à Proclus, 16^ On peut encore montrer que le
113 est antérieur au 51. Cela résulte déjà de l'écriture des rubriques du 113, qui est
trop fine pour convenir à un exemplaire utilisé dans les offices; le discours de
Denys bar Salibi que Michel a introduit dans le Pontifical est également écrit
en petits caractères comme les rubriques. Le manuscrit est d'ailleurs en deux
parties, car les cahiers1 et 2 (/ et i) sont numérotés de 44' à 52' et de 53 à 62'.

11 aucun autre cahier signé de première main, ce qui montre que le ms.
n'y a
n'est pas d'un scribe de profession mais a chance d'être la première rédaction
faite par Michel. On peut encore aller plus loin en comparant les textes du
113 et du 51 et en montrant que le 113 est meilleur et que le 51 est altéré.
Renaudot avait déjà fait cette remarque, car d'après Denzinger, flilus OHenta-
lium, II, Renaudot adhibuit eiinm alium {codicon) qui fueral D. Picques,
108 :

doclorls qui legavit bibliothecae Dominicanorum ad S. Honorati


Iheologîci,
(c'est le n° 113 de r'aris) quem dirit accurate et eleganler scriplum verum cum
non levi a Florentino JacobUico (c'est le n° 112 de Paris, conforme au 51 de
Rome pour les traductions que Denzinger en donne, tome II, p. 526 sqq.) et
Segueriano Maronitico (c'est le n" 120 de Paris) disrrhiiine, seque plurimum
juvisse in emendando Segueriano.
Voici un exemple, tiré de l'ordination de la diaconesse, pour montrer ([ue le
ms. 51 du Vatican est postérieur au ms. 113 de Paris et lui ajoute des fautes.
Le ms. 113 porte, fol. 111 :

^io Vai. Y^Olj^ (^^*^) l'^*-i°J' l-'O») M-.l^.'-lQ-toV^o; ^j ..^io/ .IIS.. l« V>t ^; )LQJL..,;^cLtoo ^oL
|).-U P; ^^^^oo .OVI.VJ ^5.:^. ^-0=0^3 1-00^30 ^; |Lj.ïij> .IS.--N\ oviu.» ,->V^ O |-*.s^io; )N.9a3LCD(

IS^l\.\ ^> pot |>vix> ^...^3 w....\ w.oo) |.A.coa.w ^;ào/o )->>aji> ''-^^i |
'='"'•<""- '^j P^^o .|.âCLi. ^
...c>)i, IS»*.\ ovï'^a '^5 ) ..a.aaj |j.^ajt .)_.Oi5o/ ^^ao.^.^; 1-^' \0-«'!>o°V3 •-*=
•I-='JÎ

Ordination de la diaconesse. Lorsque la diaconesse reçoit i'imposilion des mains,


elle se lient en dehors de la limité de l'autel en liaissanl la tête. Il y a des églises où
392 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Si Ton tient cependant à maintenir que le manuscrit 51 de Rome


a été copié fidèlement en 1172 sur l'exemplaire de Michel, de
nombreux indices montrent que l'on peut regarder le manus-
crit 113 de Paris comme une compilation purement théorique,
car ses petits caractères auraient été assez, difficiles à lire cou-
ramment au cours des ordinations et des offices liturgiques (1).

l'on étend un voile au-dessus d'elle pour qu'elle ne soit pas vue du peuple. L'évêque
dit la prière du commencement et ils disent l'oraison huiai li, et ensuite^ l'iivmne ci-des-
sous précédé de l'exorde qu'il voudra. De Jacques d'Édesse (La diaconesse) n'a pas du :

tout pouvoir sur l'autel...

Le rns. 51 du Vatican porte (foL 1 14) : oooj


vr=^ |i.ai..;mi.iioo N^ao/ i^^jo^oh^
.]ts « l« VHVl\ vâ{o ^)-3
Incipit : piJ» Ij^o^ ^^oo bv^);_l^ .|N.^ ULy> «'>o Ni.i. ^)_3 .^..six^l ;^^ joc» N-/.

Le scliolion de Jacques d'Édesse commence par '


w»aij=DL» |N.,i «->n « ^ Iw^rts ,^(;o
.|^»^»ao o^ p^^oji .|jL30t i^l ^ )a.»ao t-.ot>o{ >jfin\. w.;^

Ils faisaient autrefois imposition des mains, c'est-à-dire ordination, aussi pour les
diaconesses.
Incipit : On avait besoin jadis de diaconesses, surtout le baptême des femmes... Quant
à ce que la diaconesse a consigne de faire, Mar Jacques d'Édesse le montre lorsqu'il
dit ainsi Pouvoir à l'intérieur de l'autel...
:

Nous ne pouvons pousser la comparaison plus loin parce que le catalogue


de Rome ne nous donne pas la suite, mais cela suffit pour montrer que le
ms. 51 est postérieur au 113, car il donne l'ordination des diacones.ses cow/hs
une ancienne coutume^ tandis que le 113 la sup])Ose encore existante. De plus
le texte de Jacques d'Édesse nous a été conservé et il porte comme le 113 :

)....jyjnj pouvoir sur l'autel » et non, comme le 51, V'^^ <v^ M^«"
|x^\Qji «

" pouvoir à Vintérieur de l'autel » (cf. Lam\-, Dissertaiio de Syrorum fide^


Louvain, 1859, p. 126). Ce dernier est donc une corruption du 113. En somme
l'étude intrinsèque nous conduit aussi à voir dans le 113 l'autographe de
Michel, les différences de son écriture avec celle du 167 doivent s'expliquer par
le temps (une vingtaine d'années) qui les sépare.

(1) Voici encore la note écrite en travers, dans la marge du bas du fol. 16'',
sur le sens du mot rhapsodie qui est ponctué Iloupisidiâ. On constatera que
cette note, toute théorique, n'a rien à voir avec la pratique du rituel :

p . |.âLi:^> jl.oovS\ Lq^X^olM v^nl^ t^ .^£o'y.iL:)oolf <^ts,\-te> .|jl30i |


^.qnn/< ^^.jL£ix»âo> .)>oiaj

r^& .|N« « « vi..> JLN^Nm oj |N «\« M IIS. I . n 10 |j,^,^J^ p,jN.3 d)y>\«/ p{ .|N.^'C^:io oiyin&

^OJ/ QJUL3 .(^(iSj |LOJL3CO.^O |.£Q.3Q.^s.CD/> yOO) «N-aO ^«ïlf ^^ jgl» ,JO .).QaA<i{SCD(; 1-3l30>

tl^fOUo .y^OOV^àCL^Nâ ^ .«.r.O Cl.» 13 .o^


CI |oO) pL; ^r^ ^OU-iO , ..Cv>» ^OOt-L^ o\jL..O .\» iVl -i\

|. .00 ^>o.3> |-i3l^v3uM ^{ P^oi |oof


:-
l^'j I
»Sn..o yiYmvN ).Mp.o ^L¥L o{ l^...; p, « rn i; qp?

Qu.jk^o j.ig^N-^o.^ N-./J jyicii. \^^:ix\. ,io |Lai.j fiimio .).2£Su.aji )tc:\L C),-a^o .^061 ^N:i>J.

e>lj.j.i, oo)» ItooK^o .|>j.no PV-/ t>)^.a3. .pîaji )oo) j_ai.» |lQi.jO .«a^j! /-/ vO*»^» ^^ oaico/o

Éclaircissement. Roupisidiâ est expliqué ainsi. L'écrit d'Homère, lorsqu'il fit la théo-
logie des païens, ne la mit pas par écrit, mais il la livra, par le récit, à certains; et
ilfit la contexture de ses vers dans le sixième mètre ou l'exactitude du cinquième (?).

Lorsque les paroles des vers et l'écriture des poètes plurent à certains, ils réunirent ces
SUR QUELQUES AUTOGRAPHES DE MICHEL LE SYRIEN. 393

Ila donc été suivi d'un exemplaire bien écrit utilisé par Michel
dans ses ordinations et transcrit en 1172 (?) pour former (après
diverses modifications) le ms. 51 du Vatican. Nous pourrions
ainsi placer l'écriture du 113 de Paris entre 1106 et 1170 (1).

X. — A Berlin on conserve la copie d'une note de Michel qui


est^en somme un imprimatur donné à Tanaphore, rédigé par
son neveu, le primat d'Orient Grégoire (-2). Elle n'en a pas

hommes, ils compiU-rent ce que chacun d'eux racontait, ils réunirent et soudèrent
leurs paroles et cela lut appelé Bo«/3«sîdm d'un, ou de deux, et il y en eut jusqu'à vingt-
cinq manières.
De même ceux qui ont écrit sur la bénédiction de l'eau étaient au nombre de trente
et ils firent trois (rédactions) différentes, et ils prirent les prières des neuf baptêmes
(lu'ont les docteurs et ils choisirent et ils ajouléreul du leur comme ils voulurent.
La prière dont l'un taisait le commencement, l'autre en fit le sédra (liymne), et ce qui
était (dit) incliné chez l'un, l'autre le fit (dire) debout.

(1) Ajoutons quems. 113 est en assez mauvais état. Il a souffert de l'hu-
le

midité. L'encre est pâlie et a été renouvelée en plusieurs endroits. Le com-


mencement et la fin manquent. On a dû le compléter par trois fois, car une
notation des cahiers de seconde main place le cahier 3 au fol. 8, ce qui montre
que douze feuillets manquent en dépit des feuillets ajoutés en tête (1 à 4 sont
ajoutés). Le 18° cahier (— finit fol. 115% il manquerait donc 35 feuillets jusque-
)

là. Les feuillets sont numérotés en lettres syriaques au milieu de la marge de


gauche. Cette numérotation commence au fol. 8 (/) et porte même sur les

feuillets 43 et 88 qui sont récents : le feuillet 43 porte le n° 36 [<^) et le feuillet

88 le n° 81 [\s>). Cette notation cesse avec l'ancien ms. au fol. 145 qui porte
le n° 138 (-a^). Les feuillets suivants, 146 à 161, ne portent
aucune numérotation
et sont donc encore plus modernes. —
On trouve, avant le fol. 1, mention d'or-
dinations pour les églises de Samouni, de Saint-Georges et de Saint-Thomas.
L'une est datée de 1890 des Grecs (1579). Les diacres ovSx( ^^>^, - « m^n^ j-ai.,

sont ordonnés pour l'église de wuaiajL ^..1.^0. Les diacres M>« et ^^o» ; les

prêtres ^\'^ r^^ et >».QJt- sont ordonnés pour l'église de -o».,s^»a^ wpo. Enfin
les diacres ]y^Uo et op-i<^%, sont ordonnés pour l'église de Mar Thomas.
Le ms. a appartenu ensuite au D'' Picques qui a acquis aussi le ms. 114, en
1692, du prêtre 'Abou '1-Ahad de Diarbékir. Picques a laissé ses manuscrits au
couvent des jacobins Saint-llonoré où Renaudot les a consultés. Ils sont entrés
plus tard à la Bibliothèque Nationale.
(2) Cette note figure au fol. 26' dans la marge du ms. syriaque n" 151
(Sachau 151 et 185) de Berlin. Le scribe Gabriel du village de Ivephar Salta
(^^v,u»-»ai3) qui transcrivait cette anaphore en 1591 des Grecs (1280) a sans doute
transcrit la note à l'endroit même où elle figurait dans le manuscrit original.
En voici le contenu :

IS.1..,^ .)-.>â.cD> )-oa>.^/> ),« ».\j |.^£Dia3i [j;-.^^!.^ lov^x» ILo-ju^^; .|I.»...V) [..axo "^It. v>
394 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

moins une certaine importance pour restituer à Grégoire, neveu


de Michel, une anaphore que Renaudot et M. Zotenberg- attri-
buaient à Grégoire Bar Hébraeus (1).

XI. — A Londres se trouve la dernière note autographe de


Michel dont j'ai projet de vous entretenir. Elle a été écrite en
Tannée VMM (1190) sur un ancien manuscrit d'homélies de
Sévère d'Antioche, daté de de notre ère, apporté d'Egypte
.^69
au monastère de Barçauma, conservé maintenant au IJri/is/i
et
Muséum. En voici la traduction :

^•,^ )ooi.j ^O) \lio "-«o. .,^.3lS.io; ^io"o .p'^/ Mïaoj ^j^ ^^/ .|.,>^qjl -j-^'ili If^i. ^ov'ii.aj»

Michel, vieillard débile, par la grâce de Dieu patriarclie du siège apostolique d'Au-
lionlie de Syrie, j'ai parcouru avec grand soin cette anaphore, c'est-à-dire celte messe,
<iui a été ordonnée, avec la grâce du Saint-Esprit, par Mar Grégoire, saint Maphricn; j'ai
alfirmé et j'alflrnie son exactitude pour qu'elle soit reçue dans l'Église de Dieu et que
les i)rétres et les archiprêtres s'en servent dans toutes les églises des orthodoxes aussi
liien que des autres anaphores. Quiconque doutera de ces paroles sera maudit de l'Église
de Dieu.

Puisque Grégoire a été nommé Maphrien assez illégalement (cf. Bar Hé- —
braeus, Chron. eccl, II, 377-390) —
en II89, l'autographe de cette note est posté-
i-ieur à 1190.
(1) Cf. Renaudot, Liturg. Orlentaliuin coUeclio, II, 456. Cependant deux manus-

crits de Paris (sur trois) l'attribuent explicitement à Grégoire neveu de Mar <-

.Michel », ms. sj-r. 76, fol. 28, et 110, fol. ^21', Catalogue Zolenberg, p. 48 et 69.
En ce dernier endroit, JI. Zotenberg écrit < Grégoire Bar Hébraeus. neveu :

de Mar Michel »; mais les mots « Bar Hébraeus » ne figurent pas dans e texte
syriaque qu'il cite. Le manuscrit 13 de Jérusalem porte aussi « Grégoire, Ma-
plirien, neveu de Mar Michel » [Oriens chrislianus, Leipzig, 1911. p. 112;. Voici le
titre de cette anaphore dans le ms. 151 de Berlin, fol. 16 :

yC|g> ff>« j,|-oo wX^^s Njkjj ).jt.><„«::>^A l.«.CD>a3> \js'f f.â.^'^oLI-o vcoo^îa,^"»^ w^io )-*-.^^) )5a3|.Jj/

l^-^Jr,^ 1-/ r-so j«>tSiv; ]lf>- ©vio; |j.>V3iio ^..j ^(i^io ^^ïou IS^j^o ).AAjj.ioo I^-^^l-J ).iïiJ>a3 w^.-/o

.pioTDo |_oci^>^j/; )^^^,|^ N>^^^^.oo u;^o pN.30^ v^i!

Anaphore de saint Mar Grégoire, grand catholique du siège apostolique de Séleucie


et Ctésiphon, qui tient le gouvernement de Tagrit, de l'Orient et de la Mésopotamie, ou
mieux: Maphrien de toute TÉglise de Dieu et neveu par le cor|)s de notre père i>ienheu-
reux Mar Michel, patriarche d'Antioche et de Syrie.
Ce titre qui est sans doute copié sur l'original, aussi bien que la note de
Michel reproduite plus haut, montre que le neveu du patriarche ne péchait pas
par excès de modestie et prenait en somme les titres des patriarches nesto-
riens.
Grégoire Bai' Hébraeus, qui était aussi Maphrien d'Orient, a d'ailleurs fait
une rédaction nouvelle de la liturgie de saint Jacques dont il reste de om-
breux manuscrits. Voir en particulier le ms. syr. de Paris n° 74,- fol. 20% ^t la
note mise à cette occasion par M. Zotenberg, Catalogue des mss. syriaques:
Patois, p. 41.
SUR QUELQUES AUTÛGRAPIIKS DE MICHEL LE SYRIEN. 395

Michel, par les miséricordes de Dieu, patriarche d'Antioche, après avoir


fait apporter ce livre béni de d'Egypte jusqu'en Syrie, nous ordon-
la terre
nons qu'il soit monastère de Mar Barçauma, dans la
conservé dans le
cellule patriarcale. Quiconque le voudra, le lira dans le monastère même,
mais quiconque l'emportera transgressera l'ordre de Dieu et sera puni.
Nous avons écrit de nos mains, en l'année 1501 (1190). Quiconque obéira
trouvera miséricorde. Amen il).

Nous pouvons répéter de cette note ce que nous avons dit de


celle qui figure manuscrit de Jérusalem conservé à Paris
sur le :

elle signifie seulement « Réservé; avec défense d'emporter ».


:

Elle appelle cependant une remarque M. Wright, dans son :

volumineux catalogue, a l'ait suivre les mots « Couvent of Bar-


çauma » de la parenthèse : « (at Antioch?) ». C'est inexact. Il

s'agit toujours du monastère situé près de Mélitène. M. Wright


ne concevait évidemment pas que le patriarche d'Antioche ait
pu avoir sa cellule patriarcale à l'extrémité des montagnes de
Cappadoce, presque à mi-chemin entre Antioche et Batoum,
dans un monastère qui lui semblait Cire l'un quelconque des
monastères jacobites. Il aurait encore moins compris que le
patriarche d'Antioche, qui est en somme le Pape de l'église
syrienne jacobite, puisqu'il ne reconnaît pas de supérieur ecclé-
siastique, ait écrit de sa propremain tout un livre de prières,
en l'année 1190. semble qu'un patriarche doit donner ordre
Il

d'écrire un livre de prières, comme le supposait M. Zotenberg,


mais ne doit pas perdre son temps à récrire lui-même.

XII. — Les récentes publications expliquent tous ces points


obscurs : Le monastère de Barçauma près de Mélitène «Hait
alors le plus C(''lèbre de l'église jacobite, parce que son éponynie

(1) Voici le texte écrit sur le ins. add. 1 1599 renfermant les homélies 31 à
59 de Sévère dans la version antérieure à la révision faite par .Jacques d'Édessc
éditée dans la Pair. Orientalis, par MIM. R. Duval et 31. Brière. — Cf. Catal.
W. Wright, p. 517 :

ov= .o^j y^a-i |l2j! \>oo .;...-,.4M'! )^^>^^i-s ^^f^ |.ioOj;-3 >-po; l^ioa^-j; ^i*.ici^N.io ...^..t^/

|.ccu,[!o ;c^j; Nso T^Lil^ toLAj .^-M> s^f^ ...Coo ;-3.iJ )ov"S^» ^Q-cOlS» )!Si>:iO ...^.jio .|;^q^j
396 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

avait été l'auxiliaire de Dioscore au conciliabule d'Éphèse (1)


et continuait, au xii" siècle, à opérer de nombreux prodig'es (2).
Michel le Syrien avait été supérieur du monastère de Bar-
çauma devenu patriarche, il y avait fait construire
(3); aussi,
une « cellule patriarcale » (4) et il y habitait d'ordinaire. Enfin
le monastère tout entier, y compris la bibliothèque, avait été

détruit par un incendie en juillet-août 1183; huit volumes seu-


lement avaient été sauvés (5). Les années suivantes ont été
consacrées à rebâtir et à reconstituer la bibliothèque. Des par-
ticuliers ont payé des copistes. C'est le cas du diacre Saliba
qui a fait exécuter, en 1196, l'énorme manuscrit add. 12171
conservé maintenant à Londres (6). Les pays voisins ont aussi
contribué à réparer le désastre, comme nous le montre l'ancien
manuscrit des homélies de Sévère d'Anlioche, apporté d'Egypte.
C'est ainsi que tout récemment, l'Académie des Inscriptions
vient d'offrir ses publications pour reconstituer une bibliothèque
brûlée volontairement par de modernes barbares. Au monastère
de Barçauma, chacun a mis la main à l'œuvre. Nous savons que
les bâtiments ont été reconstruits au double (7), et divers
indices nous portent à croire qu'il en a été de même de la
bibliothèque, car d'assez nombreux manuscrits en ont été
apportés en Occident, tout particulièrement à la bibliothèque
de Colbert et à celle du roi. Ces dernières années encore,

(1) Nous avons résumé sa biographie et les cent miracles qu'il avait opérés
durant sa vie dans la Revue de l'Orient chrétien, 1913-1914.
(•2) Cf. Michel, Chronique, 111, 238-9, 291-3, 323, 387, 395, etc.
(3) Il y avait même grandi. Chronique, lll, 367.
(4) En 1172, Chronique, lll, 347.
(5) Ibid.,
392"

(6) Cf. Catalogue Wright, p. 1137-9. Le scribe dit que « le patriarche Michel
commença et termina, l'encouragea beaucoup et lui enseigna l'écriture comme
à un fils » ; il termina levolume en octobre 1508 (1196 —
et non 1197 conjme l'écrit
M. Wright, p. 1123). Michel écrivit ensuite une note que le scribe transcrivit
sur le folio 51. Wright dit qu'elle est de la main du scribe). Cette
452' (car
note rappelle que volume a été e.xécuté au.x frais de Saliba pour l'église
le

du couvent de Barsauma et défend de l'en emporter. Voici les locutions qui


ressemblent à celles du ms. 167 : ^-^j^io p/ .lîoCo^ ^>:i^; Wy\^ i.;^»o v«^o) is^co

écrit ces choses et je les ai confirmées de mes propres mains, moi Michel,
vieillard infirme et patriarche, par le.s miséricordes de Dieu, du siège apostolique
d'Antiociie et de Syrie ».

(7) Michel, Chronique, 111, p. 393.


SUR QUELQUES AUTOGRAPHES DE MICHEL LE SYRIEN. 397

M. Omont, qui gère et amplifie, avec zèle et bonheur, Tliéritage


de Colbert et du roi, acquérait et décrivait un gros manuscrit
avec miniatures, ornementé à Mélitène vers cette époque (1).
En l'année 1501 des Grecs (1190), Micliel avait 64 ans. 11
avait vu la seconde et la troisième croisade. Il avait souffert
tour à tour de la part des Grecs, des Arabes, des Francs et des
Turcs. Le népotisme, que l'histoire a le droit de lui reprocher,
lui avait aussi causé des ennuis. Ses moines de Barçauma et
certains de ses amis s'étaient levés contre lui ('2). Il était vieilli

avant l'âge, car Tannée précédente (1189) son filleul et disci-


ple, Théodore bar Wahboun, avec l'appui de plusieurs évêques,
l'avaitdéposé et s'était fait nommer patriarche à sa place (3).
C'est dans ces conjonctures que Michel a transcrit « de ses
propres mains, de ses doigts tremblants », les prières litur-
giques du manuscrit 167, pour augmenter la bibliothèque du
monastère et pour se concilier le souverain juge qu'il sentait
proche. Arrivé à la fin du manuscrit, en avril 1190, il a écrit le
colophon que vous avez sous les yeux et dont j'ai lu tout à
l'heure la traduction.
F. Nau.

(1) Ms. syr. 355. Cf. Monuments et mémoires publiés par V Académie des Ins-
criptions et Belles-Lettres, t. XIX, fasc. 2, Paris, 191-2.

(2) Michel, Chronique, III, 3«7-70.

(3) Ibid., KK).


ÉTUDE EXÉGÉTIOUE D'UN PASSAGE DU CORAN (II, m)
AVEC DES APERÇUS NOUVEAUX SUR L'INTERPRÉTATION DE WAHB
ET L'INSPIRATION DOMEYYA

Le passage que nous étudions nous fournira l'exemple d'un


phénomène, qui peut-être n'est pas rare dans l'histoire de
l'interprétation coranique les écrits bibliques donnant à un
:

verset du livre des Musulmans une explication usurpée. Ce sera


encore un exemple, pris entre cent, des connaissances des
Arabes sur les faits de l'Ancien et du Nouveau Testament; nous
serons amenés à aborder par un côté le problème encore obscur
de la source de ces notions, et c'est le problème même des sour-
ces du Coran, —et un autre problème, celui de sa première
interprétai ion.

N'as-tu pas regardé, dit le livre ii, v. 244, ceux


sacré, ch.
qui sortirent par milliers de leurs demeures (ou de leurs
:

tentes), par crainte de la mort, à qui Dieu dit : Mourez, et


qu'il ressuscita ensuite?
Tous les Commentateurs sont d'accord pour voir ici une allu-
sion à un épisode de la vie du prophète Ézéchiel. Dieu aurait,
selon eux, fait mourir d'un seul coup une multitude d'Israélites
fugitifs, et les aurait ressuscites par l'entremise du prophète
Ézéchiel, alors que leurs ossements étaient depuis longtemps
desséchés. Nous rattachons évidemment leur explication à
Ézéchiel xxvii.
Admettons que Mahomet, en proférant ce verset, avait réel-
lement l'intention de rappeler la vision du prophète Ézéchiel,
et non un autre événement. vS'il en est ainsi, ce qui d'ailleurs,
comme nous le verrons, n'est pas probable, Mahomet se trouve
ÉTUDE EXKGÉTIQUE d'UX PASSAGE DU CORAN (il, 211). 399

fort éloigné de la lettre biblique, ne serait-ce que par la trans-

position qu'il opère dans la réalité des faits, de la matière


d'une vision symbolique. Et alors, si parmi les Commentateurs,
qui l'auraient tous suivi, il s'en trouve un, ancien, dont le

récit présente une tendance marquée à se rapprocher de la


Bible, nous dirons cet écrivain a donné à la pensée du Coran
:

sa meilleure expression, en utilisant ses accointances avec le


milieu juif, et sa meilleure critique. Mais si, au contraire, il

est prouvé que Mahomet n'a\ ait aucunement l'idée de rappeler


les ressuscites d'Ézéchiel, le raisonnement se retourne contre

ce Commentateur, et nous dirons de lui c'est lui qui a fait


:

Mahomet; musulman
oublier l'explication primitive et orale de
mal converti, inféodé aux doctrines juives, il a emprunté par
abus à la Bible une glose qui a eu du succès, au point de deve-
nir orthodoxe et de passer pour traditionnelle. Tel sera le cas
de Wahb ben Monabbih, que nous étudierons.

II

A qui veut se faire une idée des légendes bibliques chez les
Musulmans, deux sortes d'ouvrages se présentent les com- :

mentaires du Coran, que l'on consultera aux passages que le


Livre consacre à la Création, aux anges, au paradis, aux patriar-
ches, —et d'autre part des travaux méthodiques intitulés
Légendes des prophètes. Les premiers sont des ouvrages géné-
ralement connus et même classiques les seconds sont moins
;

étudiés, et même, jusqu'à ce jour, négligés. Ces deux sortes


d'ouvrages, à vrai dire, diffèrent peu dans le fond, voire la
plupart du temps dans la forme l'ordre seulement est celui
:

des \ersets coraniques dans les premiers, et chronologique


dans les seconds; toutefois, les Légendes des prophètes, par
leur caractère moins classique, moins officiel, plus documen-
taire que dogmatique, insèrent des renseignements inédits
trouvés chez les Commentateurs secondaires, des auteurs
mineurs, dont les œuvres sont aujourd'hui perdues, et chez
des Traditionnistes sans autorité pour les Musulmans, mais non
sans valeur pour nous, et que l'orthodoxie a écartés.
Servons-nous donc, pour chercher l'explication de notre
exte, du livre intitulé Qims al-anbiyâ (Légendes des pro-
400 REVUE DE l'orient CHRPÎTIEN.

phètes), du jurisconsulte et exégète Abou Ishaq Ahmad ben


Mohammad ath-Tha'lebi. Cet ouvrage a l'avantage d'être dû
à un auteur connu et estimé, et aussi d'être imprimé (1). Son
auteur, de notre xi" siècle, est assez ancien pour nous avoir con-
servé les opinions des premiers Commentateurs et Tradition-
nistes, Wahb, Moqàtil, et d'autres, dont les ouvrages ne nous
sont pas parvenus; il a, naturellement, ignoré les grands
commentaires de Zamakhchàrî et de Beidàwî, qui lui sont pos-
térieurs; il a pu connaître celui de Tabarî, mais il ne le cite
pas. Son livre, qui renferme beaucoup de renseignements qu'on
ne trouve pas ailleurs, est précieux.

III

Nous le citons textuellement (2).

La majorité des Interprètes disent qu'il y avait une bourgade du nom


de Dawerdàn (qui devint depuis Wâsit), et qui fut atteinte de la peste.
Une partie de ses habitants en sortit, fuyant devant le fléau, et une partie
demeura. Or, presque tous ceux qui demeurèrent périrent, et ceux qui
étaient sortis survécurent. Lorsque la peste eut cessé, ceux-ci revinrent
indemnes. Ceux qui étaient restés dirent alors Ils ont eu plus de réso-:

lution que nous, nos compagnons; si nous avions fait comme eux, nous
serions tous encore en vie. Mais si la peste revient sur cette ville, certai-
nement nous en sortirons, pour gagner une terre qui soit exempte du
fléau. Or, la peste se déclara de nouveau et la majeure partie des nabi-
;

tants de cette ville s'enfuirent. Ils s'en allèrent jusqu'à ce qu'ils descen-
dirent dans une vallée spacieuse. Mais ils venaient de s'arrêter au lieu où
ils espéraient trouver le salut et la vie, quand un ange, au fond de la
vallée, et un autre ange, sur la hauteur, s'écrièrent ensemble : Mourez;
et ils moururent d'un seul coup.

Pour justifier ungrand châtiment, l'auteur cite plusieurs


si

autorités, dont un hadîth remontant


à 'Abd er-Rahmân ben
'Auf, par lequel nous apprenons que le Prophète réprouvait pour
les croyants le fait de se dérober à un fléau, tout tléau étant
envoyé par Dieu, et nul ne pouvant l'éviter sans contrarier sa
volonté (3). Toutefois, ces raisons paraissent spécieuses; c'est

(1) Huart, Littérature arabe, p. 210; Brockelmann, Geschichte, etc., I, 350.


Imprimé au Caire, 13-25 H.
(2) Qisas, p. 157.
(3) Est-ce l'effet de cotte tradition, ou celui du fatalisme oriental, les Musul-
ÉTUDE EXÉGÉTIQUE d'UX PASSAGE DU CORAN (il, 211). 101

pourquoi nous ne nous étonnerons pas de rencontrer une autre


version, que notre auteur rapporte ainsi :

Il y a aussi l'opinion crAd-Dahhâk, de Moqàtil, et d'AI-Kalbî. Ceux-ci


prétendent que si ces gens avaient fui, c'était pour déserter la guerre

sainte. En effet, l'un des rois des Israélites leur avait commandé de mar-
cher contre leur ennemi: ils sortirent et s'enrôlèrent. Puis ils eurent
peur, et eurent horreur d'être tués à la guerre. Ils rusèrent alors, et
dirent à leur roi Un fléau règne sur la terre où tu veux nous envoyer
: :

nous n'irons pas, jusqu'à ce que le fléau ait quitté ce pays. Alors Dieu
envoya sur eux la mort; et quand ils virent que la mort multipliait ses
ravages dans leurs rangs, ils sortirent de leurs tentes, fuyant devant le
trépas. Lorsque le roi vit ce spectacle, il s'écria Dieu très grand. Sei- :

gneur de Jacob et Dieu de Moïse, tu vois la rébellion de tes serviteurs :

fais un prodige, qui les atteigne dans leurs personnes, afin qu'ils sachent
qu'ils n'ont pas la faculté d'échapper à ta sentence. Lors donc qu'ils furent
sortis, Dieu leur dit : Mourez; et ils moururent d'un seul coup, et leurs
montures moururent comme eux, toutes ensemble.
Trois jours ne s'étaient pas écoulés, que leurs cadavres et ceux de leurs
bêtes commençaient déjà à pourrir. Les gens arrivèrent pour les enter-
rer; mais ce travail étant au-dessus de leurs forces, ils ne purent qu'éle-
ver autour d'eux une clôture, pour les mettre à l'abri des bêtes fauves, et
ils lesabandonnèrent.
Les auteurs diffèrent quant au nombre de ces hommes. 'A la al-Khorâ-
sâni dit trois mille Ibn 'Abbâs et Wahb, quatre mille Moqâtil et Al-Kalbî,
; ;

huit mille; Abou Rawq, dix mille; Abou Mâlik, trente mille; As-Sadî,
trente mille et quelques; Ibn Jarîli, quarante mille; 'Ata ben Abi Rabah,
soixante -dix mille.
Un certain temps passa là-dessus. Leurs corps s'étaient détruits, les os
mis à nu, les articulations défaites. Passa par là le propliète Ézéchiel (la

prière et le salut à lui !) ; et il s'arrêta, pensif, et rempli d'étonnement.


Alors Dieu lui fit entendre cette révélation : Ézéchiel, tu veux que je te
montre comment morts? Il répondit
je ressuscite Oui, Seigneur.
les :

Alors Dieu les ressuscita tous ensemble.


Telle est la version d'As-Sadî, et de la plupart des commentateurs. Mais
Moqâtil et Al-Kalbî prétendent que c'était une tribu placée sous le com-
mandement d'Ézéchiel. Quand il leur arriva ce que ces auteurs viennent
de conter, Ézéchiel pleura et dit Seigneur, j'étais au milieu d'une tribu
:

qui t'adorait et honorait ton nom, et me voici demeuré seul, sans tribu
qui soit à moi; mais si tu voulais, tu ressusciterais ceux-ci, et ils peuple-
raient la terre, et te serviraient. Dieu dit alors : Tu désires donc que je
fasse ainsi? Il répondit : Oui, Seigneur. Et Dieu dit : Je mets leur vie
entre tes mains. Ézéchiel alors leur cria : Vivez, par la permission du
Dieu très grand. Et ils se mirent à revivre.

mans de nos jours encore paraissent refuser de fuir les épidémies. V. dans
TuLLY, Narrative, le récit impressionnant d'une peste à Tripoli de Barbarie.
ORIENT CHRÉTIEN. 26
402 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

La version biblique est assurément fort loin; mais la suite

nous apporte un récit qui lui est étroitement rattacbé.

Selon Wahb, ils furent atteints d'un coup et d'une épreuve de la des-
tinée. Ils se plaignirent, en s'écriant Plût au ciel que nous fussions
:

morts, et soulagés de l'épreuve où nous sommes! Mais Dieu se fit en-


tendre h Ézéchiel, en ces termes Les gens de ta tribu murmurent de
:

leur épreuve, et croient que s'ils étaient morts, ils seraient soulagés;
mais quel repos trouveraient-ils dans la mort? Pensent-ils que je ne puis
point ensuite les rappeler à la vie? Va dans tel cimetière, où sont des
morts en grand nombre. Il y alla, et Dieu lui révéla ceci Ézéchiel, lève-toi ;

et appelle-les. Or, leurs corps et leurs os étaient dispersés, déchiquetés


par les oiseaux et les bêtes fauves. Et Ézéchiel
appela os- les :

sements, Dieu vous commande de vous réunir,


de vous revêtir de et
chair! Et les os reprirent leur chair, et après la chair, la peau, et le
sang, et les nerfs, et les veines; et les corps se trouvèrent formés de
nouveau. Ézéchiel s'écria âmes. Dieu vous commande de revenir à
:

vos corps Et les corps se dressèrent ensemble, avec les vêtements qu'ils
!

portaient à leur mort, et dans lesquels ils avaient été ensevelis; et les
ressuscites s'écrièrent d'une seule voix Dieu est très grand (1)!
:

Ce passage est sans doute cité textuellement la langue, :

belle, le style précis tranchent avec les narrations banales qui


précèdent. Wahb ben Monabbih est un vieil auteur, fils d'un
Compagnon du Prophète. C'est le plus ancien des exégètes
cités ici pourtant, il est placé le dernier. Les Musulmans ont
:

toujours fait paraître à son endroit une certaine méfiance; et


il est clair qu'il n'occupe pas ici la place d'honneur, en dépit

du mot fameux, que 'Omar ben el-Fâred s'appliquait à soi-


même C'est par le meilleur qu'une série doit se clore.
:

Arrêtons pour l'instant notre enquête chez les Interprètes,


pour tirer du texte lui-même l'instruction qu'il contient.

IV

N'as-tu pas regardé ceux qui sont sortis. Alam tara :


de
c'est l'équivalent rappelle-toi. Dieu donc demande à Ma-
:

homet de se remémorer une histoire qu'il doit connaître. Il lui


fait donc dire, si les commentateurs ont vu juste Souviens-toi :

de l'histoire d'Ézéchiel, propiiète d'Israël, que tu as lue dans


les livres des Juifs.

(1) Formule musulmane.


ÉTUDE EXÉGÉTIQUE d'UN PASSAGE DU CORAN (il, 244). 403

Nous aboutissons à une absurdité. En effet, quelle est l'atti-

tude de Mahomet vis-à-vis des faits qui font la matière de


l'Ancien et du Nouveau Testament, et qu'il est amené à citer
dans le Coran? Son attitude est nette à part ceux qui forment
:

le patrimoine de la grande famille arabe, et que nous détermi-

nerons, il prétend les ignorer, et ne les transcrire que sur la


révélation divine. Dieu, voulant répondre par avance à l'objec-
tion que ne manqueraient pas de faire certains ennemis de
son prophète, d'avoir pris des leçons des docteurs juifs, et de
produire une religion dérivée du judaïsme, lui donne ce témoi-
gnage, qu'il est ignorant de tout cela, et que c'est lui, le Très-
Haut, qui l'en instruit. Si étrange que paraisse une telle préoc-
cupation, elle obsède toujours Mahomet; et si difficile que doive
être ce rôle à tenir, son masque ne le quitte pas. Lui révélant
l'histoire de Marie, mère de Jésus, Dieu lui dit Tels sont les :

récits inconnus jusqu'ici de toi, ô Mahomet {\), Et, au début de


la soura Joseph : Nous allons te raconter, ô Mahomet, la
plus belle des histoires révélées dans ce Coran, dont tu ne te
doutais point jusqu'à cette heure (2).
Jusqu'à l'aventure, si populaire aurions-nous cru, de Joseph
vendu par ses frères, il veut paraître l'ignorer. Ce n'est pas,
assurément, pour avouer ensuite qu'il connaît celle d'Ézéchiel.
A vrai dire, bien des faits de l'ancienne histoire sainte pa-
raissent dans le Coran sans que Mahomet se soucie de feindre
les ignorer. Ainsi, la famille d'Adam; Noé et le Déluge, Abra-
ham et ses enfants, et aussi Moïse. Ces connaissances sont du
patrimoine même du peuple arabe, et font la première assise
de ses traditions. IMoïse même rentre dans ce cadre, quoique
d'une façon différente. As-tu entendu raconter Vhistoire de
Moise? (3). Par cette formule un peu nouvelle. Dieu laisse en-
tendre que son prophète peut l'avoir connue. De fait, Maho-
met n'a jamais dissimulé son adhésion à la vieille secte des
Hanifs, qui vénérait, au sein de Dieu unique
l'idolâtrie, le
d'Abraham et de Moise. C'est un généralement connu;
fait

cependant, il est utile de signaler que, d'après une tradition,

(1) Coran, iir, 39.

(2) Ibid., xir, 3.

(3) Ibkl, XX, 8.


404 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Mahomet, non seulement l'affirme, mais encore se donne pour


l'apôtredu Hanifisme « Sa'îd ben al-Moseyyib (?), rapporte
:

Ath-Tha'lebî dans l'ouvrage que nous avons déjà cité (1), dit
que ce verset Récite-leur Vhistoire de celui auquel nous
:

montrâmes un signe, et qui s en détourna pour suivre Sa-


tan, et qui fut ainsi au nombre des égarés (2), fut révélé à
l'occasion d'Abou 'Amir ben an-No 'màn ben Seifi le moine,
celui-là que le Prophète appelait « le Libertin », qui s'était fait
moine dès le temps d'Ignorance et avait revêtu le cilice. Il se
rendit à Médine, et dit au Prophète Qu'est cela que tu nous :

apportes?— J'apporte, lui répondit-il, le Hanifisme, la religion


d'Abraham. — J'en suis, moi aussi, répliqua 'Amir. Le Pro-
phète dit alors : Tu n'y appartiens pas, mais tu y as introduit
ce qui ne s'y trouve pas... »

D'après les meilleurs témoignages, Soyoutî nous montre Ma-


homet assurant lui-même que tel passage des révélations co-
raniques se trouvait déjà « dans d'Abraham et de
les feuillets
Moïse sohof Ibrahim wa Mousâ (3). Ces feuillets, appelés
», fi
ailleursroideaux, étaient sans doute le livre sacré des Hanifs.
Cette sorte d'ignorance, dont Mahomet ne manquait pas de
se prévaloir, ne pouvait évidemment s'étendre aux données
des traditions arabes, ni même à celles du Hanifisme. Ainsi se
précise le sens du mot ommi, par lequel les Musulmans qua-
lifient le prophète. « Illettré », traduit-on. « Populaire », a-t-on
proposé avec plus de justesse (4) : il n'était pas, assure-t-on,
plus instruit que n'importe quel homme du peuple, fût-il ha-
nif. Les Musulmans tirent même de cette affirmation l'argu-
ment fondamental de leur apologétique (5).
S'il ne peut pas s'agir d'Ézéchiel dans le verset que nous
étudions, à quoi le prophète de l'Islam a-t-il pensé faire allu-
sion? C'est une autre question, que nous ne savons résoudre
avec certitude. Cependant, la notation du village de Dawerdàn,
au début de l'explication des Interprètes, est là pour nous faire

(1) Qisas, p. 151.


(2) Coran, vu, 174. Ce verset s'appliquerait plutôt au poète Omeyya;
après, par. ix.

(3) Soyoutî, Al-Iiqûn fi 'oloum il-Qorân, chap. xv.


(4) Casanova, Mohammed et la fin du monde, 1, 76.

(5) V. Qisas, préface, p. 2.


ÉTUDE EXÉGÉTIQUE d'uN PASSAGE DU CORAN (il, 211). 105

penser à une légende locale, qui a pu être connue de Mahomet,


et que la fondation de Wâsit a pu faire revivre, sans mallieu-
reusement lui rendre son intégrité, puisque nous voyons que
l'histoire d'Ézéchiel lui aurait été constamment rattachée.

Il s'agit à présent de savoir qui a pu rattacher le verset du


Coran qui nous occupe au livre juif d'Ézéchiel, et comment
celte explication erronée a pu se répandre.
La plus ancienne des autorités citées par Ath-Tha'lebî est
Ibn 'Abbàs, le parent du Prophète; mais il n'est cité que pour
donner un chiffre, celui des ressuscites. De sorte que nous
ignorons son explication. Mais cette lacune doit peu nous sou-
cier, sachant peu de crédit qu'il faut accorder aux traditions
le

qui empruntent le nom du Père des exégètes.

La citation de Walib est la plus intéressante. Elle émane,


comme nous l'avons vu, d'un auteur ancien, et elle s'apparente
plus directement que les autres au récit biblique. Wahb est un
personnage qui nous est assez mal connu; cependant M. Huart
en a esquissé, avec un petit nombre de traits précis, une vi-
vante silhouette (1).
Wahb Yéménite, peu au courant, à cause de sa nais-
était
sance dans ce pays reculé, des traditions conservées par les
Qoréichites, dans un idiome qui d'ailleurs différait du sien.
Au surplus, son père était, d'éducation sinon de naissance,
lui-même « très préoccupé des choses d'Israël ». Il
israélite,
s'estemparé du texte coranique, et, chaque fois qu'il a pu,
nous l'avons remarqué, s'est mis en devoir de le faire cadrer
avec la Bible. Il paraît être le chef d'une école d'interprétation
littérale du Coran, aussi arbitraire, d'ailleurs, que l'interpré-
tation tropologique ou mystique donnée plus tard par l'école
des Soufis. Le Coran vient-il à raconter une résurrection,
aussitôt il se souvient de la vision du Jugement dernier, dans
le livre d'Ézéchiel. Ce travail de rapprochement, tout artificiel,

(1) Clément Huart, \Va/tb ben Monahbih el la IradUion judco-chvélienne au Vé-

men, dans Jour n. asiatique, X' série, t. IV (11304), p. 331-350.


406 REVUE DE l/ORIENT CHRÉTIEN.

et qui nous a frappés (1), n'a pas échappé à la perspicacité du


grand penseur Ibn Khaldoun. Il cite Wahb parmi quelques
autres convertis yéménites de la première heure, mal débar-
rassés des préoccupations hébraïques, et coupables d'avoir in-
troduit dans le commentaire du Coran « une quantité de récits
qui n'ont aucun rapport avec la vérité islamique, et que les
Commentateurs ont accueillis par la suite avec une déplorable
facilité (2) ».

Dans l'absence de glose coranique intéressante, et souvent de


toute glose, celle de Wahb, bien écrite, et d'apparence reli-
gieuse, était la bienvenue. Et cependant, en subissant l'in-
fluence de Wahb, l'Islamisme l'a tenu en suspicion. Il s'est
méfié, d'abord, de l'indépendance de ses convictions. De plus,
les allusions du Coran aux vieilles traditions hébraïques se ré-
fèrent à une Taura, ou Pentateuque, qui n'est aucunement le
Pentateuque de l'Ancien Testament officiel, mais, au dire de
leurs théologiens, un monument bien plus authentique, et que
personne n'a jamais pu consulter; et l'explication de ces pas
sages par un ancien Juif, qu'on suppose avec quelque bien-
fondé se référer à la Bible, et au Pentateuque « altéré » qu'elle
contient, n'est pas sans éveiller les méfiances des Musulmans.
Là, sans doute, est la cause de la perte des ouvrages de
Wahb, et de sa citation, ici, à la fin de la série des Commen-
tateurs.
Un autre exemple, tout à fait typique, fera saisir sur le vif

le genre de travail de Wahb.

(1) Les œuvres de Wahb


ne nous sont pas parvenues, mais on peut recons-
tituer sa doctrine sur beaucoup de points par les citations q.ui sont faites de
lui dans plusieurs ouvrages. M, Iluart en a recueilli un certain nombre dans le
Livre de la Création el de l'Histoire [cî. article cité); mais combien plus abon-
dantes sont les citations faites de lui par l'auteur des Qisas. Nous croyons qu'on
en trouverait encore de nouvelles dans des ouvrages portant le même titre,
et en particulier dans celui d'Al-Kisà'i (Paris, ms. arabe 1909) qui a beaucoup
servi à J. H. Hottinger pour son Historia Orientalis (Zurich, 1060).
^2) Cf. Nol. el Exlr. des mss., etc., XX, p. 401.
ÉTUDE EXÉGÉTIQUE d'uN PASSAGE DU CORAN (il, 244). 407

VI

Lasoura du Coran s'intitule Al-Mà'ida, la Table. Cette


V' :

soura son titre de son verset 112, où les Apôtres deman-


tire

dent à Jésus de leur faire descendre du ciel, en gage de la


véracité de sa mission, une table toute servie, miracle que
Jésus leur montra aussitôt, l'accompagnant de menaces très
graves contre ceux que ce prodige laisserait incrédules.
Qu'est cette table descendue du Ciel? Les apocryphes du Nou-
veau Testament ne nous renseignent pas à ce sujet. Est-ce une
allusion à l'un des miracles répétés de la multiplication des
pains? Ou à la Cène? A lire attentivement le passage du Coran
en question, on dirait un écho, très déformé, non pas tant de
la multiplication des cinq pains, lors de l'avant-dernière Pâque
du Sauveur, que de l'annonce aux Capharnaïtes de l'Eucha-
ristie, qui fut faite à l'occasion de ce miracle (1). Mais nous

n'affirmons rien.
Un hadith, dont nous ignorons la valeur (2), nous rapporte

que le Prophète l'expliquait ainsi : «Les Apôtres ayant de-


mandé à Jésus une nourriture qui les nourrît et que cependant
ilsne consumeraient point en la mangeant, cette table des-
cendit pour lui, chargée de pain et de viande; et il ajouta Ce :

prodige, je l'accomplis, mais il ne durera qu'autant que vous


ne serez pas menteurs, ni traîtres. Or le jour même ne se passa
pas sans qu'ils tombassent dans ces péchés. »
Pour Ibn 'Abbâs, ou les exégètes de son école, c'est une
multiplication des pains et des poissons apportés du ciel sur
une table par des anges. Puis, les Commentateurs suivent des
pistes diverses pour les uns, la table est chargée de fruits des
:

jardins du paradis; pour d'autres, c'est Pierre (3), qui apporte


des mets destinés à une multiplication.
En définitive, le bon Musulman, aveuglé par tant de lu-
mières, finit par s'abstenir de chercher et le grand poète 'Omar ;

(1) Jean, vi.

(2) De "Amniàr ben Yàsir, par Jàbir. Cf. Qisas, p. 251.


(3) Simon Céplias. L'éditeur des Qisas l'appelle partout C/iam'oioi as-Saffai\'
408 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

ben el-Fàred, parlant des faveurs célestes, se borne à citer


cette Table, sans en pénétrer le mystère :

C'est le plus sûr moyen d'éviter de donner son adhésion à


une explication qui risque d'être tirée de l'Évangile des chré-
tiens. Il paraît en effet certain que ce travail a été fait, et c'est
Wahb qui en est l'auteur. Écoutons l'auteur des Qims :

Wahb raconta : Dieu fit descendre du ciel du pain d'orge et des pois-
sons. L'on répliqua alors à Wahb : A quoi cela pouvait-il servir aux Apô-
tres? — Pardon, répondit Wahb, Dieu multiplia sur la foule sa faveur, de
sorte qu'une troupe de gens mangeait et s'en allait, d'autres venaient et
mangeaient, jusqu'à ce que tous, jusqu'au dernier, en eussent mangé, et
qu'il en restât.

La forme du dialogue, qui nous est curieusement conservée,


nous montre Wahb inaugurant une explication cette glose :

originale, il la tire de saint Jean, cliap. vi. Voilà la manière


de Wahb; son explication est-elle la bonne? Nous en doutons.
Mais elle est sûre d'elle-même, et péremptoire, et elle a fait son
chemin, puisque l'école d'Ibn 'Abbàs paraît l'avoir adoptée.
On peut donc dire que si le Coran, tel que nous le possédons,
est un recueil artificiel, sa glose ne l'est pas moins; avec cette
différence que l'Islamisme a arrêté le texte du livre, et ne s'est
pas soucié d'en fixer la glose.

VII

L'auteur des Qisas termine ainsi son exposé sur notre sujet;
on y voit le chemin que peut parcourir une légende.

Mansour ben el-Mo'tamir raconte d'après Mojâhid qu'ils dirent, quand


ils revinrent à la vie Sobhànaka AUahoumma (1), nous te glorifions; il
:

n'est pas d'autre Dieu que toi (2). Puis ils retournèrent à leur tribu; ils
engendrèrent une postérité après leur résurrection, et vécurent un certain
temps, reconnaissables à la pâleur de mort de leurs visages, et ne pou-
vant se vêtir que bientôt leur vêtement tombât en cendre comme un lin-
ceul; jusqu'à leur mort, qui arriva au terme de la destinée que Dieu leur
avait assignée.

(1) Formule musulmane : « Louange à toi, grand Dieu ».

(2) Autre formule.


ÉTUDE EXÉGÉTIQUE d'UN PASSAGE DU CORAN (il, 241). 409

Ibn 'Abbàs dit : On peut encore trouver sur les visages dans cette tribu
de Juifs la trace de ce miracle.
Qatàda dit Dieu les eut en aversion parce qu'ils voulaient fuir la
:

mort et déserter la guerre suinte; et pour les punir, il les fit mourir.
Puis il les fit de leur destinée qu'ils avaient à ac-
revivre pour le reste

complir; car si ils n'auraient pas été res-


leur destinée eut été achevée,
suscites. Et quand Dieu les eut rappelés à la vie, il leur commanda de
faire la guerre sainte. Ainsi dit Qatàda; et il ajoute Et ils combattirent :

dans les desseins de Dieu, connaissant que Dieu est miséricordieux,


savant (1). .

VIII

Cette légende, sous une forme encore différente, a servi aux


savants en quête d'oriiilnes à expliquer celle de la fête persane
de Naurouz, célébrée aussi en Egypte chez les Chrétiens, sous
la domination musulmane. Le peuple avait coutume de fêter
ce jour, qui commençait Tannée civile et la saison d'automne,
en allumant des feux et en se jetant de l'eau. Le grand his-
torien Maqrîzî nous explique l'origine de ces réjouissances dans
son grand ouvrage intitulé al-Khitat (2).

On rapporte aussi qu'il y avait en Syrie une tribu d'Israélites qui fut
éprouvée par la peste et qui émigra dans l"Iraq. Le roi de Perse, ayant
entendu parler d'eux, fit construire un enclos où il les fit placer. Quand
ils y furent introduits, ils y moururent tous. Ils étaient au nombre de

quatre milliers d'hommes. Dieu le Très-Haut inspira alors un prophète


de ce temps et lui dit As-tu vu telle nation? Fais-lui la guerre avec
:

telle tribu d'Israël. Il répondit : Seigneur, comment combattrai-je à leur


tête, puisqu'ils sont morts? Dieu lui fit alors cette révélation : Je les res-
susciterai pour toi. Une descendre une pluie dans l'enclos et
nuit, il fit

le matin ils se relevèrent vivants. C'est d'eux que Dieu a dit N'as-tu :

pas vu ceux qui sont sortis jmr milliers de leur pays, par crainte de la
mort, et Dieu leur dit : Mourez, puis il les ressuscita? On informa le
roi de Perse de ce qui leur était arrivé; il dit alors : Félicitez-vous en
ce jour et arrosez-vous d'eau les uns les autres. Et ce jour fut le jour du
Naurouz, et cela est passé en usage jusqu'à ce jour. On interrogeait le
khalife Al-Ma'moûn au sujet de l'usage de s'asperger avec de l'eau le
jour du Naurouz. Il répondit Dieu, en disant N'as-tu pas vu ceux qui
: :

sont sortis par milliers de leur pays, par crainte de la mort, et Dieu
leur dit : Mourez, puis il les ressuscita? voulait dire une multitude exté-

(1) Autre formule.


(2) V. le texte, et notre traduction dans Palrologia Orientalis, t. X, fasc. 4,
p. 49.
410 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

nuée par la disette: on dit bien Un tel est mort d'épuisement; et ce jour-là
:

une pluie les arrosa et ils se mirent à revivre, et leur terre redevint
fertile. Dieu les ayant vivifiés par une pluie (c'est pour cela que pluie se
dit haïà) (1), ils ont établi l'usage de s'arroser d'eau ce jour-là et de se
féliciter ainsi, et cet usage s'est perpétué jusqu'à présent.

Cette explication rationaliste est bien en rapport avec ce


qu'on connaissait de l'esprit positif du grand khalife; il s'est

cru autorisé, à rencontre des traditions musulmanes et des


Conimentateurs, à ne voir qu'une figure dans ce verset, le Coran

se servant couramment de la parabole de la pluie pour en-


seigner la résurrection finale (2). Sachons gré à Maqrîzi de
nous avoir conservé cette explication dernière et imprévue.

IX

Nous pourrions arrêter ici notre travail, mais avant de fermer


le livre des Légendes des Prophètes qui vient de tant nous
servir, nous voulons faire connaître la contribution qu'il ap-
porte à une question que nous avons effleurée au paragraphe IV,
celle de la popularité deslégendes d'Abraham et de Moïse chez
lesArabes avant l'Islamisme.
Un certain nombre de traditions primitives sur Adam, Noé,
Abraham et Moïse, étaient, comme il a été dit, familières au
peuple arabe avant les révélations du Prophète, certaines plus
particulièrement connues d'une secte monothéiste, d'où Maho-
met prétendait sortir, le Hanifisme. Or, on sait que le poète
Omeyya ben Abi 's-Salt, contemporain du Prophète, les répan-
dait par ses poésies, qui paraissent avoir été fort goûtées, poé-
sies dont on trouve la trace dans le Coran. M. Clément Huart
a montré, dans une communication d'un intérêt capital à l'Ins-
titut, les emprunts faits par Mahomet à Omeyya (3).

(1) Cf. Fiqh al-Lougha, o' partie, cliap. x : Lorsque la pluie fait revivre la
terre après sa mort, on la dit haïà'.
(•2) Cf. surtout VII, 55, et l, 11.

(3) V. Journal Asiatique, juillet-août


1904, p. 125. Les œuvres d'Orne} ja —
sont perdues, mais on en connaîi quelques fragments par les citations qui en
sont faites dans quelques anthologies, les grands inventaires de la langue
arabe et le Livre de la Création, publié par 31. Iluart. Peut-être retrouvera-t-on
quelque jour son diwan, réuni par Mohammad ben Habib, le môme qui réunit
celui de Farazdaq, conservé en un ms. unique à Constantinople.
ÉTUDE EXI'GÉTIQUK d'u.\ I'ASSAGE DU CORAN (il, 241). 411

Or, voici que nous trouvons une confirmation indirecte de


cette conclusion témoignage, glané dans les Qi'>a^, de
: c'est le
l'admiration que professait Mahomet pour le poète le fait est :

assez concordant pour mériter d'être signalé. Après un résumé


de la vie d'Omeyya, que l'on connaît par ailleurs (1 ), sa préten-
tion à la vocation de prophète, et quand Mahomet reçut sa mis-
sion, son dépit et sa jalousie, Ath-Tha'lebi rapporte le récit de
plusieurs Interprètes (2).

Quand Omeyya mourut, sa sœur Farî'a alla voir le Prophète, qui lui
demanda comment son frère était mort. Elle dit Tandis qu'il reposait, :

deux hommes vinrent, qui découvrirent le toit de la maison, et y descen-


dirent: l'un d'eux s'assit près de ses pieds, l'autre près de sa tête. Le
premier dit au second : S'est-il souvenu? —
Il s'est souvenu, dit le second.

— A-t-il été juste? — Ila été juste. Je l'interrogeai, continua sa sœur, sur
ce mystère, II dit : Je désire pour moi le mieux (3). Il se mit alors
à répandre des larmes, et il s'évanouit. Et quand il revint à lui, il

chanta (4) :

Toute vie, si loin qu'elle se prolonge, arrive, avant la grande affaire, au


terme où elle doit cesser ;

Plût au ciel que ce qui m'arrive me trouvât paissant les chèvres sur le
sommet des montagnes !

Le jour des comptes est un jour terrible, les cheveux des enfants blan-
chiront de frayeur; ô jour écrasant!
Alors le Prophète s'écria : Qu'elle est belle, cette poésie! Par Dieu, je te
demande que tu me récites de la poésie de ton frère !

On sœur d'Omeyya réciter deux pièces de


voit ensuite la
vers, que l'on cite comme
des morceaux célèbres, et dont la se-
conde, qui commence par les mots ^'^ -J-^, a d'étranges
^f^^
rencontres avec le Coran. Enfin, Mahomet lui dit « Sa poésie :

a été croyante, et son cœur infidèle ». C'est alors que fut révélé
ce verset Récite-leur Vhistoire de celui auquel nous mon-
:

trâmes un signe, et qui s'en détourna, etc. (5).

(1) Surtout par le Kilàb el-Aghâni. Cf. Huart, arl. cil., p. 139.

(2) Qisas, p. 150.


(3) Cette parole est sans doute pour raclioter celle qu'il aurait prononcée
quand on lui eut annoncé la mission de Mahomet : « Mon seul désir était
d'être cola V. lluart, p. 137.
».

(4) M. Huart donne, d'après le KiU'ib el-Aghâni, une version tlifïô rente. Notre
texte est altéré, la prosodie n'y trouve pas ses droits.
(5) Coran, vu, 174. C'est ce même verset qui, au dire d'autres Interprètes, se
rapporte à Abou 'Amir; v. plus haut, par. IV.
Jl-2 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Ce témoignage, malgré son caractère fabuleux, est tout à fait


plausible, et il était utile de le mettre en lumière.

Cependant, il reste une difficulté le livre sacré aurait fait


:

des emprunts à un poète infidèle? M. Huart admet une école de


poètes lianifs (1), et Mahomet n'aurait pas, en ce cas, emprunté
spécialement à Omeyya. Plus tard, Féminent orientaliste attri-
buera ces rencontres à une « influence directe, bien qu'incons-
ciente des deux côtés (-2) ».
L'influence est-elle directe? Nous croyons plutôt à des rémi-
niscences d'expressions fixées depuis longtemps par le génie
populaire, et que les poètes, comme le Coran, auraient repro-
duites, à cause de leur charme ancien. Il n'y a pas deux ma-
nières de dire une même chose, quand elle est fixée dans une
formule populaire Nos contes de fées renferment beaucoup de
:

ces expressions désuètes, et un peu obscures, mais qu'on se


garderait d'omettre en les racontant. Remarquez en effet l'obs-
curité de ces quelques termes coraniques empruntés à ces
anciennes traditions ce qui fait leur obscurité, c'est leur cris-
:

tallisation dans le folk-lore arabe à une époque reculée. En


racontant le déluge, Mahomet, et Omeyya, disent Quand Je :

four se mit à bouillonner. Ce bouillonnement du four a fait


couler beaucoup d'encre. Un four qui bouillonne! Obscurité
d'une formule qui fixe un détail ancien de la mythologie arabe.
Il faut comprendre : Quand l'eau commencera à sourdre, et
bouillonnera au fond de ton tannoicr (3), ce sera le signe que
les eaux vont monter; entre alors dans l'arche, dit le Seigneur
à Noé, etc.

(1) Article cité, p. 166. M. Huart retrouve plus tard une autre analogie entre
le Coran et le poète Samau'al, J. Asiat., 1909, p. 174.
(2) Huart, Hist. des Arabes, t. Il, p. 335.
Tannour, four, ou plutôt l'excavation circulaire creusée dans le sol, où les
(3)
Arabes font le pain. Tannourine, « les deux tannours », village libanais, dans le
Batroun, patrie de notre regretté maître, le Mitràn Tobie Younès, tire son nom
des deux cirques où il est bâti.
ÉTUDE EXÉGÉTIQUE d'UN PASSAGE DU CORAN (il, 241). 413

Cette étude aura montré le profit qu'on peut tirer des ou-
vrages intitulés Légendes des prophètes. Celui qui nous a
servi pourrait se prêter encore à bien d'autres investigations.
Du milieu des détails, assurément puérils, qui y fourmillent,
on peut extraire plus d'une indication utile sur l'origine des
connaissances des Arabes sur les faits de l'Ancien et du Nou-
veau Testament. La pensée d'un auteur comme Wahb y revit,
après la destruction de ses ouvrages plus d'un passage inédit,
;

ou contenant des leçons certainement originales (1) du vieux


poète Omeyya, s'y trouve conservé. Nous le tenons donc en plus
grande estime que les libraires musulmans, qui le classent dans
les livres d'édification, et que son éditeur, qui y a joint, dans les
marges, un recueil, similaire à son sens, de prônes pour mos-
quées de village; tant les détails touffus et puérils que le sa-
vant auteur des Légendes des prophètes a accueillis dans son
ouvrage, font de tort au contenu sérieux de cette compilation,
qui est judicieuse et riche.
Robert Griveau.

(1) V. notamment p.60 une pièce sur le sacrifice du fils d'Abraham, dont le
texte, assez différent de celui du Livre de la Création publié par JI. Cl. Huart
{Publ. de l'Éc. des Langues Orientales vivantes, t. III, p. 25), le complète heureu-
sement.
RESUME DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES :

Barsauma, Abraham de la Haute Montagne, Siméon de Kefar

'Abdin, Yaret l'alexandrin, Jacques le reclus, Romanus,

Talia, Asia, Pantaléon, Candida.

(Suite) (1)

II. — Histoire d'Abraham de la Haute Montagne (2).

JLL2/9 )jl«9 ).^O^^â ^po JLlUit-^9 Oi^9 s^OloJ^/9

Ensuite histoire de l'illustre Mar Abraham qui fut nommé « de la Haute


Montagne » (3). C'est le maître de Mar Barsauma, chef des anachorètes.

(1) Voy. nOC, 1913, p. 270, 379; 1914, p. 113, 278.


(2) Ms. du British Muséum, add. 12174, fol. 227. —
Nous continuons l'édition
du résumé que nous avons fait à Londres durant les grandes vacances des
années 1911 et 1913. —
Le ms. 12174 est un énorme volume, écrit en 1197 au
couvent de Barsauma à Mélitène
(3) Nous avons déjà édité et traduit, Pair. Or., t. V, fasc. 5, le court résumé de
la vie d'Abraham qui est contenu dans un manuscrit de Paris.
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 415

If abord, commencement de son insiruction. Aux fidèles qui


véritables
brûlent du zèle divin Il était de la ville de Constantinople, né et élevé
diins cette ville...

1. Ses parents étaient riches; il était leur seul enfant, à


douze ans on le met à l'école. Ses parents voulaient le marier.
Il fuit au bord de la mer et monte dans un navire pour la Syrie.

).^wJ^^eiL \ \^Oy^ vâ/o .)L.*oi'^9 lioVijJ yt^tOOO 9^^ )oO|0

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VlbOl^O JV-^.flO K.4^9 )^V^K^9 Jt-^ )i^P^^ )^^? OI-*-'^9-^

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^Vio > »y fff> \ y-^l '.^Ôt )K..dOf..^ 000( ^V^^O»^ \jil

.) t » l,V> ^

Il parcourut les pays des Parlhes; il alla jusqu'en Orient et parvint aux

montagnes de Qardou. L'illustre revint de là et parvint à une montagne


nommée « la Haute Montagne » (1). A lest de cette montagne, il trouva une
caverne nommée de Beit-Sabrâ (2). 11 y demeurait un homme parfait,
nommé ^iôrts, et environ vingt-deux frères habitaient en ce lieu avec lui.

2. zibbas le reçoit avec lui. Les frères en deviennent jaloux.


Abraham monte au haut d'une montagne; il porte des
part,
pierres pour faire une demeure, il prie sept fois le jour. Deux
hommes viennent l'aider.
3. 11 jeûnait du dimanche au dimanche, il se nourrissait de
légumes cuits et d'herbes du désert. Il était vêtu d'une tunique
de poils et il avait autour de ses reins une ceinture qui le ser-
rait au point que la chair la dépassa et monta par-dessus le fer.

(1) Toura de rom, « la montagne qui est élevée ».

(2^ « La demeure de l'espéra nco ».


416 REVUE DE l'orient CHRETIEN.

y avait un endroit où il allait prier, il vécut trois ans ainsi.


Il

part ensuite, avec un disciple nommé Etienne {^^x2^a>],


Il

pour aller demander à l'évêque du pays, nommé Jean, de les


faire prêtres. Ils trouvent Tévêque dans un bourg nommé Bàrê,
();^^) ; il fait Abraham prêtre et Etienne diacre.
Ils racontent à -^jo>i (Léonce) diacre, qui était resté au mo-
nastère, tout ce qui est arrivé.
r' prodige (I). —
Abraham tue un serpent qui était près du
monastère et qui épouvantait les frères.
2" prodige. —
Il chasse un démon d'un jeune homme qu'il

fallait attacher avec des chaînes tous les jours.


4. Son disciple ne peut écrire tous ses prodiges.
4" prodige (2). —
Il guérit un jeune homme qui souffrait de

la maladie de la pierre (iw»j).


S"' prodige. —
Il chasse beaucoup de démons d'un enfant.

Les démons le tentent à son tour.

"; 6" prodige, opéré par le bienheureux Abraham sur Jonas (lônan) fils du
chef de Perrhe (Fàrrin) Castra... qui est au nord dans le pays des Romains...
Il le fait parler. 11 défend à ses disciples de recevoir des présents.

4. On ne peut pas raconter tous ses prodiges.


7" prodige :

)ooi K^/; .|L.i^JL^V{; ).°>i...» )L^I^^ s£dq.^V-*v4! oi!^^wu«« 09

(1) Comme dans l'histoire de Barsauma, il y a une double numération : en


paragraphes, 1,2, 3, etc. et en prodiges.
(2) Le troisième prodige n'est pas indiqué.
RÉSUMÉ DE MONOGRAPIIIKS SYRIAQUES. 417

.jboQJbo o|.:d )ooi ^s.«J^ ^ooiJLbo ^.^o ») m > o y^l )^o joot

OOOt ^,rfi»2u.V^9 ^^«^^/ |jL^^.flPpL^ vOOiS. )oo( C^*{ ^A^^aDO

.oiUJJ

La renommée de rillustre se répandit dans tous les pays éloignés et


aussi dans l'Arménie intérieure; le bruit des guérisons qu'il opérait arriva
à un homme grand et illustre dans le pays des Arméniens, général de
Tiridate (Triritos), roi païen des Arméniens, qui avait sept fils accablés
de toutes sortes de maux. Trois d'entre eux étaient remplis de lèpre et
blancs comme la neige, deux autres étaient tentés par le démon, l'un
d'entre eux était paralytique et gisait comme une souche; le dernier n'a-
vait pas de mal et affligeait beaucoup les chrétiens qui étaient proches de
son pays.

Le roi les met sur des chameaux, y compris lônis (-


celui qui n'avait pas de mal, et les envoie vers Abraham, mais
en leur défendant, lorsqu'ils seront guéris, de se faire chrétiens.
Le saint chasse les démons qui les possédaient et ordonne à
son disciple Etienne de préparer le baptême.
5. Un jour qu'Abraham allait à Samosate, en la fête de la
Croix, il lui fut révélé qu'il y avait là un enfant élu nommé
Barsauma (1). Ill'emmena et l'instruisit durant six ans, après
quoi il alla dans un autre pays.

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(1) Cf. supra, t. XVIII (1913), p. 273.


ORIENT CHRÉTIEN. 27
418 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

•vOOiK^^ )ooi )).-w^^

Il du bienheureux Abraham ,un chef qui liabitait a


vint encore près
Kourà casim dans des Dailamites; il était chef et gouverneur
les confins

sur tout le pays des Dailamites; il possédait beaucoup d'or; il avait sous
sa main de nombreux cash-a et aussi la couronne royale son nom était ;

Zôhdam, roi des Dailamites, et il était très aimé de sa cour, il lui naquit
trois fils paralytiques et lépreux et il était dans une grande affliction à
leur occasion.

Barsauma leur demande de renoncer à la religion des mages;


ilguérit les enfants, et les baptise tous. Etienne (^axa^^/) et
Léonce (-^jop) s'attachèrent au bienheureux jusqu'à sa mort.
Le premier, qui devint évêque après la mort d'Abraham, apprit
sa mort par une vision. Il y avait environ 70 hommes dans leur
monastère.

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Quand il fut sur le point de terminer sa course, à l'âge de soixante-quatre


ans, dans l'état de pureté qu'il professait, Dieu envoya du désert trois

moines, vieillards vénérables, qui avaient la justice dans leur cœur et la

vérité sur leur langue Simon qui conversait avec Dieu Thomas le
: ;
reli-

gieux qui marchait nu-pieds, et Jean qui était pur, élu et admirable.

Dieu les envoie près du second Daniel pour être bénis par
lui avant sa mort. Il fut malade sept jours et mourut le 18 Nisan,

le mercredi (l'an 406 d'après P. 0.,V, 773. Nous préférons


399).

)^^eu.i^aQo/ ^ooiV^/ )L«.^>J9 ou^-Jo^ ^K^ ^ ^9 oKo


RÉSUMÉ DK MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 419

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Ces actes {hypomnémata) de l'illustre Abraham furent écrits par Etienne


son disciple, qui fut aussi gratifié des grands travaux et de la conduite
sublime et aussi du degré de Tépiscopat, à cause de la force et de la
sagesse qui lui avaient été données par Dieu Notre-Seigneur, à qui gloire,
honneur, adoration et exaltation dans les siècles. Amen.
Fin de l'histoire de saint Mar Abraham, maître de Mar Barsauma. Que
sa prière soit avec nous. Amen.
420 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

III. — ' Histoire de Siméon de Kefar 'Abdin (1).

Ensuite l'histoire de Mar Siméon, qui brilla dans les œuvres de la sain-
teté etmena une vie excellente dans le monastère sur le fleuve Habinû
qui est dans le pays du nord.

Préface : Les habitants des villes peignent les images des


chefs et des grands; à plus forte raison doit-on écrire les belles
actions des saints.

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(1) Ms. du British Muséum, add. Il649, fol. 13P (Manuscrit du ix° siècle).
RÉSUMIÔ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 421

(]3;> r") jiojLiwioKjLio ^D .oiK.w^^U cJLs» )K^o»>o\ JV-^l!^;

<«oiS. )ooi ^s^/ yJUL^sJi^o v^oio I ^y \ )i|.«.,^D

Ce vase de sagesse, lorsqu'il était encore petit enfant, fut mis, par ses
parents, dans un monastère, pour y être élevé dans toute régularité et
pureté. Ils le conduisirent à un monastère de grande discipline, qui était
nommé le monastère des Cellules des anachorètes, sous la dépendance
d'Édesse, la ville bénie. Ses parents le mirent aux mains de maîtres
experts dans la sagesse et la pratique de la lecture des Livres inspirés par
Dieu; ils le laissèrent et s'en allèrent.
Dès que l'enfant eut commencé à étudier les sens des caractères qui
sont enseignés les premiers, son cœur s'ouvrit aussitôt, comme une fon-
taine de vie qui fait couler une boisson spirituelle à ceux qui ont soif, et,

au bout de peu de temps, il méditait nuit et jour les psaumes du Saint-


Esprit et toute la doctrine des saints Livres de l'Ancien et du Nouveau
(Testament); il était doux et paisible envers chacun et il passa sa jeunesse
dans une pureté qui surpassait la mesure de ceux de son âge, plein de
déférence envers ses maîtres et envers chacun.

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122 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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(133 v) ^01 )L«..aji Kjib^o .èj!Si ^'^^^.^ jL^Vo» )1oV<hjj ^^>s^^

Lorsqu'il se fut enrichi de la doctrine et de l'intelligence des Livres


divins, ses maîtres le présentèrent pour être diacre, tandis qu'il augmen
taitencore ses (belles) actions et son assiduité à l'église. Lorsque les gens
de son monastère virent son humilité et sa pureté plus grande que celle
de quiconque en ce monde, tous lui demandèrent de devenir le gouver-
neur du monastère. Comme il n'accepta pas, ils lui demandèrent d'aller
dans un canton où il y avait repos et tranquillité. Car ils avaient une
ferme, dans un pays de montagnes difficiles et denses qui était nommé
Sébastià, et ils lui demandèrent instamment d'aller rebâtir, rénover et
habiter cette ferme. Lorsque le bienheureux vit que ce pays convenait à la
vie monacale, qu'on y trouvait grande tranquillité, sans tumulte, bruit ni
vexation, ni mauvais entretiens, ni rencontres déprimantes à cause de la
dévastation de ce pays à cette époque, il s'appliqua activement à répondre
à leur désir en allant à cette ferme, et ils le conduisirent à l'évoque qui le
fit prêtre de Dieu. Il avait pour cortège les bonnes œuvres qui plaisent à
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 123

Dieu, mais il considérait la grandeur de cette charge avec l'œil clairvoyant

de l'esprit et son cœur, rempli d'effroi devant cette dignité, lui faisait dire
en pleurant « Je ne suis pas digne de ce nom de la prêtrise. »
:

Il se dirigea ensuite vers cette ferme, sur l'ordre et à la prière des


moines de son monastère il donna la paix à la communauté et se mit en
;

route, accompagné par les prières de ses confrères; il appela David à


l'accompagner et le fils de David à son secours et il accourut à cette ferme
qu'il commença aussitôt h construire, à renouveler et h habiter, en sage
architecte et en travailleur diligent. Dieu, qui n'est jamais malveillant
envers ceux qui Thonorent dans la justice, donna, par ses mains, une
grande prospérité à cette ferme. Il la planta et la remplit d'arbres et de
beaux jardins, à cause des grands fleuves qui l'entouraient et l'arrosaient;
il y mit beaucoup d'oliviers et de vignes sans se reposer de ses grands

travaux.

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Après avoir vécu longtemps dans cette ferme et Tavoir fait prospérer,
ildésira la vie solitaire qui surpasse tous les biens. Un jour qu"il fit route
sur le fleuve, il trouva son repos dans un pays couvert de nombreuses
montagnes qui convenait à la vie monacale. Il retourna à sa ferme et
après y être encore demeuré (juelque temps jusqu'à ce qu"il eut atteint
l'âge mùr. il fut inspiré par Dieu d'aller où il désirait être. Il appela ses
fermiers et leur donna tout ce qui était en ce lieu sans rien prendre. Il
avait avec lui un jeune disciple qu'il emmena pour l'aider.
424 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

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RÉSUMK DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 425

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)oC^; )t-x^î

Lorsque ce vrai serviteur partit avec son disciple après avoir abandonné
les maisons, les biens, les possessions et tout avantage temporel, il arriva
près de ce fleuve sur lequel il y a un grand pont et, après s'être un peu
avancé sur ce pont, il y trouva l'endroit qui convenait à la profession tran-
quille du monachisme car il y avait en cet endroit une pierre non petite
;

et il se proposa d'y terminer sa vie en affligeant son corps par une station
continue de nuit et de jour et en s'appliquant à rester seul.
Il possédait les belles actions du dedans et du dehors tous ceux qui :

venaient près de lui recevaient la santé et la guérison; tous ceux qui


voyageaient dans les montagnes ou sur les fleuves, recevaient de lui l'ac-
complissement de leurs bons désirs, les pasteurs de troupeaux qui
venaient prés de lui ne souffraient plus de dommages de la part des
mauvais animaux.
Vis-à-vis des hommes, son œuvre était que chacun de ses visiteurs
voyait ses demandes exaucées et, vis-à-vis de lui-même, son travail por-
taitsur un jeune continuel et profond, sur des prières assidues il s'abste- ;

nait, par ascétisme, de beaucoup de mets; il s'exerçait à prolonger sa


veille durant les nuits; il ne laissait pas le sommeil tomber sur ses mem-
bres, mais il le chassait de son corps sur son siège de pierre. Combien de
fois en effet ne lui arriva-t-il pas de se lever après une longue veille pour
som-
se reposer en lisant les Livres divins et, lorsqu'il était vaincu par le
meil, il de son visage et il dormait ainsi sur son siège.
approchait le livre

Bien souvent le livre le réveilla en s'inclinant de sa tète sur ses mains.


Sa couche consistait en un peu de branchages et de paille sur la pierre,
et il mettait un petite pierre sous sa tête. Telle était l'occupation ainsi
que le travail de l'homme de Dieu.

Vient ensuite le récit de ses miracles.


Deux hommes cherchaient leur nourriture dans ces mon-
1

tagnes. Ils virent un essaim d'abeilles et, comme ils voulaient


en prendre le miel, l'un d'eux tomba d'un rocher. Son compa-
gnon cria « Mar Siméon, aide-le », et il le retrouva sans mal
:

au bas du rocher.
2. Un pâtre vient se plaindre de ce qu'un lion dévore ses
brebis. Lui et ses chiens ne peuvent le chasser et il craint que
son maître ne le renvoie. Le saint lui annonce qu'en retournant
à son troupeau il trouvera le lion mort le long du chemin.
426 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

3. Sept loups faisaient peur aux bergers qui gardaient les


chèvres dans montagnes. Un enfant s'écria « Parla prière
les :

de Mar .Siméon, vous ne pouvez rien contre son troupeau >>, et


les loups s'en allèrent.
4.Des hommes conduisaient un radeau (m^x^î \^h) sur le
fleuve en dessous de l'habitationdu saint; le radeau fut englouti
dans un abîme sous une roche. Ils se plaignirent d'avoir ainsi
perdu tout l'argent qu'ils avaient gagné dans leur négoce et de
n'avoir plus qu'à se vendre comme serviteurs. Le saint les
exhorta à songer d'abord à leur âme, il les baptisa, puis il
envoya son disciple avec son bâton —
comme l'avait fait Elisée
— pour dire à l'abîme « Au nom de N.-S. Jésus-Christ, que
:

tout le bois qui est en toi, sorte ». Et leur bois sortit avec
beaucoup d'autres.
L'auteur ne peut raconter tous ses miracles.
Le démon vint tromper son monastère comme il avait trompé
Eve, il dit aux frères « S'il était saint, il ne vous abandonne-
:

rait pas pour ne songer qu'à lui et amasser des pièces d'argent
sans nombre N'y a-t-il pas de saints au monastère et ne peut-
!

on pas être saint sans quitter sa place? Il amasse de l'argent, il


ne se nourrit que de pain et d'eau devant les hommes, tout ce
qui est bon est rangé devant lui; tout le monde lui porte des
présents. » Ils lui mandèrent tout cela par la lettre suivante :

.'^aJU^K.-^ ot..^ ^X^/) )t-.^a-^ K^ooi >n ^'» ji .K^ooi

Nkl^^a^^ K.j/ JO^:^ )jO| "^^iOO .y.â.^J l..^^^ JLjq£.«9 9o

l~£ûy,.^ la-^V~.s ^a^V^^ v^--*?! •°°' )>oi-J^; ).-JcLj J^..aJ3o/

.us^iûD ^aDjio )..«^jl^ )ooil; ...)la^axDj..30


RKSUiMÉ DE JMONOGRAPIIIKS SYRIAQUES. 427

Tu n'es pas juste comme tu crois l'être et tu n'as pus souci de te sou-
mettre à la crainte de Dieu. Tu n'as pas dompté ni réprimé les concupis-
cences et les mouvements vers les mauvaises délectations de la chair. Si
tu étais juste, tu n'abandonnerais' pas le monastère où tes frères mènent
la vie monacale et tu n'irais pas au désert pour tromper les hommes. Ton
âme aime amasser des oboles et des pièces d'argent et c'est pour cela que
tu montres ton travail aux hommes. N'y en a-t-il pas ici qui l'emportent
sur toi en ascétisme, et leur travail n'est pas connu des hommes? Le grand
nombre des reptiles qui sont dans les eaux, c'est-à dire les poissons de ce
fleuve, t'ont entraîné à la voracité et à la gourmandise pour être tranquille
et manger beaucoup.

Il reconnaît que cette lettre a été inspirée par Satan et il prie

Dieu de pardonner aux frères. Il dit à son disciple « Partons :

et allons où Dieu nous conduira. »

^ jj ^ Jooi );» ).^JLO JJ;o )ia.aL.*.^^^N^ ^; )-i^<^ s^ooi

^io o/ .JLjL..^ ).*.->*; ^io jlo -«^^jJlÊoo )id^-^ (fol. 137 r'^)

a^^o Q.„i».-A-^1/ )._JLJDO(o Jooi v^s^Kio )K.ia.âa^ )Kat2^oi


428 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

Tous deux partirent


ainsi dans l'allégresse du Saint-Esprit et arrivèrent
au pied d'une montagne rude et escarpée qu'il était dangereux de toute
manière d'escalader, à cause des animaux mécliants qui y étaient nom-
breux. Le bienheureux marchait avec courage et sans crainte, il n'était
pas ému par les animaux par les mauvais reptiles, ni arrêté dans la
et
marche pénible; ils arrivèrent ainsi au pied de la montagne, à un endroit
proche du village nommé Kafr 'Abdin. Ce village était dans le gouver-
nement de la ville de Samosate. Ils trouvèrent une petite caverne où
habitait un bienheureux nommé Mar Élie, avec son disciple. Il reçut les
bienheureux et il les reposa de leurs fatigues; ils se consolèrent de leurs
souffrances et prirent plaisir à converser ensemble. Ils convinrent de de-
meurer ensemble dans cette caverne et, après qu'il y eurent habité quel-
que temps, celui qui hait les belles actions excita une querelle entre leurs
disciples et il commença à les troubler et à scinder l'accord des jeunes
disciples faciles à émouvoir.

Élie prie Siméon de rester, car Dieu lui a révélé qu'il doit
rester en cet endroit; puis Éfie s'en va avec son disciple et
Siméon s'occupe de délivrer les habitants des tromperies du
démon.

vJLÛJLSJ ^«.2^../ "^DO .*)^JLJLi..2Jb^ yOj/ )^i^l^» )oO| ^-wwiOD

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,^ts^l c>i.s; s-oi )^»)^ »Kal JJ )Lw^.ol^ >^ajL..9 (fol. 138 r")
RÉSUMÉ DK MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 420

OOOI
y^ . ^ .^,,0 OUA-JL.^ ^^^-i.» U^l ^^<H )LJuJJ ^,^010

f.^ jLâjb K.«.^i yQ.j/ yoV^a^9 vooi^ t-^âo .ôwl^ o-axo/

Il y avait dans les environs une fontaine où un mauvais démon s'ef-


forçait de tromper les hommes. Tous ceux qui souffraient de maux de
tête ou de fièvre ou d'une pesanteur des membres étaient guéris par l'opé-
ration de ce démon. Ils se lavaient dans cette fontaine, en y jetant des oboles
(ço'XXtç), des clous et des ampoules. Lorsque le bienheureux vit que Satan

avait imaginé cette tromperie pour attirer les hommes près de lui, il vou-
lut les délivrer de cette erreur et, pour cela, il réunit beaucoup d'hommes
pi'ès de lui, puis il se mit en prières et interrogea Dieu au sujet de celui
qui demeurait dans cette fontaine. Lorsque le bienheureux se fut age-
nouillé et eut fait oraison au-dessus de cette fontaine, il en sortit comme
un bouc noir qui bêlait et s'enfuyait avec vitesse, à la stupéfaction des
spectateurs. Mar Siméon répondit et lui dit « Au nom de Jésus-Christ,
:

tu ne demeureras pas dans le pays où je suis. » Il commanda alors sévè-


rement aux hommes trompés qui étaient près de lui de descendre puiser
la boue avec les pierres et tout ce qui était dans cette fontaine. Lorsqu'ils
descendirent pour nettoyer cette fontaine de la saleté et de la boue qui y
était, ils en tirèrent environ une mesure d'ampoules et d'oboles de cuivre

et de clous de fer et il les^fit enterrer sous une grande pierre. Depuis


lors beaucoup de prodiges s'opéraient par ses mains.

Il y avait un village nommé Ilarbâ-Talilê (m-l ^^;-) où l'on


trouvait beaucoup de richesses [u^^]-
De temps en temps un lion descendait des montagnes et cau-
sait du ravage dans les troupeaux de vaches et de chevaux
(iDuLsv^ )¥o0^) il osait même s'attaquer aux hommes. Un jour il
;

prend une vache appartenant k un pauvre enfant celui-ci le ;

somme (/^^ p; \^cl^) au nom de Siméon de lâcher l'animal et de


quitter le pays; le lion obéit.
Un enfant tombe dans un puits. Sa mère crie : « Mar Siméon,
430 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

aide-moi. » L'enfant est retiré sain et sauf, et la mère le donne


à Siméon.
On manquait de pluie et tout était désséclié; les prêtres, les
diacres et le peuple viennent trouver Siméon et lui demandent
de les aider; il prie et la pluie tombe aussitôt.
Un frère de Siméon, nommé Jean, vint le trouver. C'était un
constructeur qui voulut bâtir une belle église, mais Siméon ne
le permit pas. Leur petite habitation suffisait, il maudit l'ou-
vrage et la construction s'écroula deux et trois fois. Siméon
écrivit à l'évêque de faire diacre son frère Jean et l'évêque se mit
en route et vint l'ordonner. Jean demanda à l'évêque de persua-
der son frère de lui laisser bâtir une église. Celui-ci le permit,
à condition qu'il lui fit d'abord une cellule dans laquelle il

s'enfermerait pour ne plus voir personne. II le fit, et toutes


sortes de malades venaient à la porte et étaient exaucés.
Un homme fut piqué par un serpent. Siméon ordonna au
serpent de retirer son venin de la blessure. Il le fit et fut

ensuite déchiré en deux.


Une femme ne peut enfanter. Siméon bénit du pain et dit
que l'enfant viendra sans douleur lorsque la mère aura mangé
ce pain.
Quatre brigands viennent le voir, l'un d'eux l'insulte :

« Il ne le salua pas, mais il le compara à un animal qui se

cache dans sa caverne au temps de l'hiver. » Siméon dit « Que :

Dieu te fasse ce qui lui plaît », et le brigand tomba malade et


mourut.
Lorsque sa mort approche, une voix l'encourage et dit :

K.û..aLJl90 .^^^'fl^wd yOQ^Kj joi-tw^i JLl«« Nklo^O 9K„d

.^2^ oo^_.K-J ^JLaI; ^^*-d .^îK-s K^i/o )oi.^{o jUas.

yOâVfJo joupi^ ^..^^o'f^ yoS^Kj ^^«uV^o^ ^"^«^j )io9aN.fiOo

.^ioL^ ^ww.2u«^9 jlojLj/ ^^ )^^^>2^ J^OV

Après ta mort, des prodiges remarquables seront accomplis par tes os;
parce que tu as abandomié la richesse et les parents et que tu es venu à
ma suite, tout ce que tu demanderas te sera accordé, tes os soulageront
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 431

tous les malades et chasseront les esprits impurs des foules qui viendront
près de toi.

Il fait ses recommandations à son frère et à ses disciples et


meurt après une courte maladie.

Adressons tous louange et confession, maintenant et toujours et dans les


siècles des siècles, à Dieu qui Ta glorifié, qui a couronné sa course et qui
Ta conduit au séjour incorruptible (des bienheureux). Amen. Fin de l'his-
toire de l'illustre Siméon de Kafr 'Abdin, riche en œuvres de perfection.
432 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

IV. — Histoire de Yaret l'Alexandrin (1).

)ooi o(-bCL-Jio '.l-^î^ I m n\)o )oot Is^l y^ )*Y..au^ .).aJcL>9

Ensuite histoire des belles actions de Mar Yaret l'Alexan-


drin, où Ton fait connaître son pays, sa naissance et son
éducation. — En Tan .503 d'Alexandre roi des Grecs (192), il
y
avait à Alexandrie un homme nommé Justus, dont la femme
se nommait (il^ûxci^^s). Lorsque leur fils eut sept ans, ils
Priscille
le mirent à gTande école d'Alexandrie. A cause de son
la
application on lui donna une cellule à l'école. Il y demeura
huit ans. Il alla près d'un moine, qui était leur parent et habi-
tait le monastère d'abba Pacôme(2), et ne voulut plus le quitter.

Ses parents lui donnèrent cent talents d'or et en laissèrent


cinquante au monastère. Avec cet argent il racheta des prison-
niers enfermés pour dette.

K.j^^9 )^s.Ju•^.o )t~*f^ a^UL^ \^r^l oit ^"^ ^^ ®!' t-^®

)ooi )v-^K.^9 ]\-*y » iV^S, ^jo/o o5i )L-*t--*9 ^j / .^oaiâ

oi-'^ ^'^.^^o .)L..2^j cxK^^io )Lji..^^^£û.2^^ ^m-.uu)a-/

.(^V^) ^OIQ» V^O )Lll > Il O ^0|Qn^.aDO .^wl)l.«(.wh« oC^v^AO

Commeils marchaient dans l'espérance du Seigneur, ils arrivèrent au

saintmonastère de Pacôme, et le moine (qui le conduisait) alla l'annoncer


au supérieur, qui se nommait Jean (Joannès) le Palestinien, et lui remit
l'offrande des parents.

(1) Ms. du British Mus?um, add. 12174, fol. 253".

(2) Noter que saint Pacôme semble avoir vécu de 292 à 435 ou 346 de notre
ère.
RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 433

Il passa trois ans à jeûner du dimanche au dimanche. ne Il

mangeait qu'un morceau (ii-j-;^) de pain.


Un vieillard nommé Antoine (^q-uq^/) l'Égyptien vient le
voir et lui annonce qu'il ira rejoindre la troupe de Mar Eugène
(x^°') qui est venu lui aussi dans ce monastère et y a fait un
prodige (I) :

)K.^JLâ.\ c^)l voouio )) y ^rf>o .JLdîoi )oot K-/; J-'^j )!-/

JJ|^f |.^i.i>K^9 o5| I^O^â )'^9 ^O^ O^wlO .'Oti^O^ ).^wbJ^9

JKjUt.^ ^*-aL«o vû-L^ ^i».; ^Vou K«*-3;

Eugène), par sa prière, avait refroidi le feu d'une fournaise


(Saint
allumée il était entré dedans comme sur une terre froide; tous les
et
frères moines qui étaient ici ont été saisis d'admiration et beaucoup ont
été avec lui du côté de l'Orient et y ont fondé un monastère sur la mon-
tagne nommée Izala de Mésopotamie à côté de la ville de Nisibe.

Yaret demande à aller en Orient. Il vient jusqu'à Harran


(vv-) trouve désolée par une mortalité d'enfants au point
et la
que les cadavres gisaient sur les places publiques et qu'il n'y
avait personne pour les enterrer. Il prie; la mortalité cesse et
beaucoup se convertissent. Un ange l'accompagna jusqu'à Dara
(|5;); lorsqu'il passa la porte de la ville, il vit une femme tour-
mentée de sept démons qui mit à le lapider; mais l'ange
se
écarta les pierres, et démons. Il sortit de Dara
il la délivra des
et alla jusqu'au château de Sargâ (^^•^^^ u^; il s'assit à l'om-
bre du château et une femme vint qui le regarda lascivement
(t-jui.,) et s'informa d'où il venait. Il lui demanda à boire. Elle
lui dit : « Comment oses-tu parler avec moi, lorsque aucun
homme ne m'a encore vue et n'a osé m'adresser la parole? »
Il lui répondit : « Cette nuit deux jeunes gens étaient avec toi
dans ton lit (^^«v^) et maintenant trois autres sont dans ta
maison. » Elle se repentit, le saint la guérit de ses passions,
et il guérit encore des malades.

(1) Yarct appartient donc au cycle de saint Eugène qui rattaciie le cénobi-
tisme oriental au cénobitisme égyptien.
OUIENT CHUÉTIEN. 28
434 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

jip^o ,\^JSî JJ^ looi )


^-i>.^ a o )jLsj oô|.i )ooi t^'O:^ -^A^O?

..ôi.^ )ooi K^/; )LjL^^^m-.p yOO|.^Do .).j'^po JJ; JJioL^^

UiOy.^ ).JLi/ yOOi..iI^^ OiCLOj ^^^^iO .0001 VOOI.-K-./ ).A^u.JL^

yOCt-iC^^ qlS^^o •on f>\» v^V-^; oilo^o «Kâ .*)^;a^ ^:m

OI-SO ^^^.CD 01.^; 0610 .)jL-»^i^^-iO yQ-j| liai. ^OL^

oôi »^^io..>-aV> )K^io 01 ,v> % •>; ^V^ô/ yOJoio .^^clS-JlîoI-s

vQJuJldKjo . s»lopo »on^l ).jioio Jiaiè ^ vo^-â JJ oj!^ 001;

Il marcha jusqu'à Nisibe et Mar Jacques, saint évêque de Nisibe, était

mort à cette époque, et la ville restait sans pasteur et la sainte église


sans gouverneur; tous les chrétiens y étaient opprimés parce que des
hommes maudits d'entre les Juifs s'étaient élevés contre eux après la
mort de Mar Jacques et en avaient dit du mal devant Aôrzamîhôr, général
des Perses « Ces chrétiens, (disaient-ils), sont un peuple trompeur; celui
:

qu'ils adorent et en qui ils se glorifient est un fils de charpentier que nos
pères ont crucifié à Jérusalem; ils disent qu'ils ressuscitent des morts au
nom de celui qui n'a pas pu se délivrer de la mort; que Ta Grandeur
ordonne maintenant de réunir tous les vieillards chrétiens pour voir s'ils
ressusciteront des morts au nom de celui que nos pères ont crucifié à
Jérusalem pour que Ta Grandeur sache qu'ils disent vrai, sinon vous
saurez que ce sont des imposteurs.

Yaret accompagne chrétiens et prend la parole. Le géné-


les

ral (perse) avait unique qui était lépreux il promet de


un fils ;

protéger les chrétiens par toute la Perse si Yaret le guérit. Par


la volonté de Dieu le chef de la synagogue (ii^oxa ^;) des Juifs
avait aussi un fils unique, nommé Koundes (>-*rJ^), qui était

(1) Plus bas : >oov>.ioj>o/.


RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 435

malade depuis quelques jours et qui mourut à l'heure même.


Yaret le ressuscita.

<*yoia.^eL-l )_2LA.â09 )..âV^d |.-^'^^bO ).-*9cL» vOO|..'S^39 ^^Q

v*oiaJu.^c2 )iaJu.^m.v^D K^V^o ^^Si.^ )K2ik.lo ^^)»jl^1

)9a^CS> |L^t^ ^Û^^^„CÛO )KjI.»|.^ ^.2u*vJ ^ )>iu*t-JO ^^SlJO

O.aL.Jl0 .^«„^{ ^fl^ ).^u^«.^9 f^^9 OUâ JOOI hs^ll )«OL.£09

JJ9 s.«oiQJLd 0001 yOOuK^/o .jLjLdj oô|.â JLw^o )..aL^ oj!^ jooi

|Li^:>^^ ji;o )Lju.9

A se réjouit grandement et il ordonna que tous


cette vue, le .uénéral
les Juifs maudits mourraient au tranchant du glaive. Les satellites cruels
sortirent et commencèrent à massacrer les tîls du crucifiement, petits et
grands, et il n'en resta que quelques fugitifs qu'on ne put trouver. Le
nombre des tués, hommes, femmes et enfants, fut de 83.000, et le chris-
tianisme grandit aux yeux du général et de tout l'empire des Perses
Le saint sortit de la ville de Nisibe et monta jusqu'à la montagne de
Sanià où était le monastère de l'illustre Mar Eugène qui était défunt, et
ses enfants restaient sans chef et sans conducteur.

Yaret s'assied au martyrium {u.ov:^ is^) d'Eugène et, lorsque


L'heure vint pour que le sacristain y mît ordre {\^^^ -^'^^^i),

il entra au martyrium pour fermer la porte — il se nommait


Iso'dad l'Arabe (u^r* .^^cul.) — et vit l'ange qui gardait Yaret.
Celui-ci guérit des possédés et des malades; il y en avait qui

étaient là depuis trois ans. Les moines gardèrent Yaret avec


eux et lui donnèrent cette cellule qui est au-dessus du temple
(jki.0, .^io ^>.\; w/o, iis.*Vû ov^ aaov.o) et le bienheureux y demeura;
on lui donna un frère, nommé Cyriaque {^<:>.c^i^\ pour le
servir.
436 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

I^L^w-^ ^^ l-^a^^; )Ju ^1/ .y» >or> .


^^ ^9 y^-»^s>

f..„.% .»th<^l .Of..».£D Ô|.^CLJl9 )t-«« fl^l "^^ 0Î!Sv y«*^^{o )J^«»*V^

Certain jour, des femmes du village de Me 'are vinrent dire qu'une


femme nommée Sidou usait de magie et trompait beaucoup de gens. De
mercredi en mercredi elle montait au haut d'une montagne et mettait
l'un de ses pieds à l'est du village et l'autre à l'ouest, et elle demeurait
ainsi étendue au-dessus de tout le torrent du village, pour que ses com-
pagnes la vissent et reçussent son enseignement; et elles étaient affligées à
cause d'elle.

Yaret la vit monter sur la montagne de l'est et mettre un


pied sur la montagne de l'ouest en tournant le visage vers le
nord, et il lui dit : « Sidou, je te dis, par l'ordre puissant de
Jésus-Christ, qu'il ne t'est pas permis de descendre de ta place
jusqu'à demain. » Elle demeura ainsi étendue ((.--too) entre le

ciel et la terre, et Yaret fit oublier lés incantations aux autres


femmes.

Peu de temps après, la pensée lui vient de monter sur la sainte mon-
tagne où la barque, c'est-à-dire l'arche, s'était reposée au temps du dé-
luge, qui est nommée montagne de Beit Kewilâ.

Il part avec son disciple Cyriaque et ilô arrivent au Tigre

durant les jours de Nisan (avril). Il coulait à pleines berges,


mais ils le passent comme s'ils marchaient sur la terre. Ils
arrivent à la montage de l'arche et vont de là au monastère de
RÉSUiMK DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 437

Mar Aha îu-i), chef de la phalange spirituelle du bienheureux


Mar Eugène.
Une lionne (ilq-w) avait enlevé un homme; le saint lui com-
manda de le rapporter, et il le rendit sans dommage à ses amis.
Cethomme se nommait ^t»^ (iMahdi).
Au monastère de Aha, un grand serpent sort de dessous le
temple « dans la nuit de l'assemblée » et effraie les frères.
Yaret ordonne au serpent de sortir, le frappe de son bâton, et il

se déchire de la tête à la queue.


Mar Aha était alors dans la montagne de --îa^ (Qourah). On
demande à Yaret de rester.

vOOMlSlJ lOf^poO vOOt-2^ lo « ft O ^^


Dans l'espoir que, par son moyen, les habitantsde Ragoulou du Beit
'Arbaïé pourront être évangélisés, lorsque aucun des saints n'avait pu les
détourner de la dureté de leur cœur et de l'amertume de leur âme.

Au matin suivant, Yaret part avec Cyriaque, ils traversent le


Tigre en marchant sur les eaux et ils arrivent au Beit 'Arbaïé.
Yaret dit « Allons, mon fils, à cette Ragoulou dont le frère
:

nous a parlé » Tout en marchant, ils arrivèrent à la montagne


!

de Pardoun (vo.va, ijq^), et des voleurs vinrent au-devant d'eux


avec des épées nues, des arcs et des flèches, pour les tuer.
Les saints descendirent de la montagne et marchèrent jusqu'à
Ragoulou, village du Beit VVrbaïé, qui était adonné à la magie
et à l'enseignement des idoles. Lorsque le saint entra dans le
village, il y avait là un grand teniple d'idoles avec 32 statues
où de nombreux prêtres servaient.

.yOOiS^ OOOI

Le saint prie, et les idoles tombent sur les prêtres et les


43S REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

tuent. On allume une fournaise et on y jette le saint et son


disciple; la fournaise s'éteint; il ressuscite les prêtres tués et
les gens se convertissent.

OJL.SJO .)Li^9 )»).:a ÔI..S ©VâL-y^O jj m « »* )»qji ô(S. oDpl/o

Et ils bâtirent au bienheureux, en place de ce temple d'idoles, un


puissant monastère. Ils l'entourèrent d'un mur épais, y creusèrent un
puits, achetèrent tout ce qui était nécessaire au monastère et y édifièrent
une église remarquable.

Yaret y demeura avec son disciple Cyriaque, et sa renommée


se répandit par tout le Beit 'Arbaïé et dans les pays d'alentour.
Certain jour, Satan sema la discorde parmi les habitants du
village de Ragoulou et ils se firent la guerre mais ; le saint les

apaisa et guérit les blessés.

^x^ K^^ ^^ j>.io;ooi; oilK-j/ U/ )-ioa-.; oiV-2>J^o

)^s»•V-.o )l.^s_«„.oV-â ^^ îooi.-.i^io)jo; oilo^ )l/ oolo

.oi;K.m.-jJ^ oi.3o,V-S ^soi y.ù ..oi.iCLb. oiv-^ )ooi ^oioK^/o

^ Ni..âoio |L.aL..J^i9 jiJL^ o|.-^cuA90 |L.JL^a^ oi»d ^-^ j^^y^^o

)J^V^ o|^s.^Q^l ^^ jjL^CL^oi.^ )..ak2^^ oïlaX )l/ ooi

)^V^2^ ).x.^a-^ ott^jo JjJLH oj!^ s ni»>o f^ opiai. oïl^so

,yo.^^ yS K.aL3oio ..ôuio


IIIÔSU.MÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES. 439

|L^««J lo-^ )l/o Jv-^)? ) •>) "^^ ^-w^ioijo Jooi jLjia.^^

JK^V^ c»)/ K.«^ ^ s*;/ v^'po ILl^q^; oila\ )!/ oolo


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^^^ ^ )Ky^.o pa^ K.»^ ^^ ^^v.^).^) odo^ )l/ ooi


....K^aàCL.\ o-.^oo oiîo* ^^>^ )L*a^

^.«.^^ ^ JJ^^O 9)L.^9Q»âO ^^ jLftj/ OiIqJ^ oi/ Oolo

.o^OL^^l/o yaj{ VwuJk/o

Au matin vint la femme de Hôrmezd du village de Beit Qadés, frappée


au côté droit, et aussitôt il la signa du signe de la croix victorieuse et elle
fut guérie.
Rôzâmîhôr, du village de Barqîtà, lui amena encore son fils qui avait le
visage tourné en arrière; le bienheureux le regarda, le signa du signe
de la croix et il s'en retourna guéri.
Le du village de Tiômteh vint encore le trouver avec sa fille
roi fidèle
qui était tourmentée par le démon le bienheureux la délivra de cette
;

épreuve et elle s'en retourna guérie.


Il vint encore un homme du village de Safîtbâ, dont Satan avait frappé
les prunelles, et il avait été aveugle. Le saint le signa sur les yeux et il

fut guéri.
Pandas, de Birtà du Beit 'Arbaïé, vint encore près de lui. C'était un
mage qui avait été frappé de la maladie de la pierre. Il vint avec toute sa
maison près du bienheureux, qui lai fit boire du henanà et le guérit.
Mar Addaï, du village de Beit Addaï, vint aussi près du bienheureux. Il

souffrait d'une douleur d'entrailles. L'illustre lui fit le signe de la croix


sur le ventre, et il fut guéri.
Daniel, du village de Beit 'Omar, vint encore près de lui avec un serpent
roulé autour du cou, et en danger de mort...

Il guérit encore des gens du village de Sourbàd. Il fit beau-

coup d'autres prodiges, adressa ses dernières recommandations


aux gens de Regoulou et mourut le 27 du premier Teschri. Son
disciple Cvriaque passa quinze jours à pleurer, puis il fut
440 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

malade trois jours et mourut le 12 du second Teschri. Tous


deux sont enterrés dans le temple du monastère.

V^K-» oiio^o îK^ )^^^;^ i't-* "-«V^ )-J>^i-^ p>.i]ûo Des.

)9Qji
^ )ooii ofioL^f ,\^\^ I fT> S^ Xi^ ^po ).JL^t~^; jKi^^^i

.^ji.^/ .j-fiDO.^ K.1^00

Et saint Mar Yaret fit, après sa mort, plus de prodiges que durant sa vie.
Gloire à Dieu dont la force cachée repose dans les ossements des saints,
dans les siècles des siècles. Amen.
Fin de l'histoire de saint Mar Yaret P Alexandrin. Que sa prière nous
soit un mur et im refuge. Amen.
[A suivre.)
F. Nau.
MELANGES

NOTES SUR LA LETTRE DE PISUNTIOS

La lettre que M. A. Périer vient de publier dans les deux


derniers numéros de cette Revue, est en réalité la seconde
partie d'un ouvrage arabe assez considérable, généralement
connu sous un titre approchant de ceci Vie de Pisuntios,
:

évêqiie de Qift, et sa lettre pastorale aux chrétiens sur la


conquête musulmane. Cet ouvrage complet, ou la Lettre seule,
sont conservés dans cinq manuscrits de Paris. Deux de ces
manuscrits, 4785 {Vie, f 97 Lettre, f" 215 v'') et 4794 [Vie,;

P 122 V"; Lettre, f 164), sont des copies modernes que M. Amé-
lineau a fait exécuter en Egypte elles sont à considérer à l'égal
;

des copies plus anciennes.


Un accident typographique nous a privés de la traduction du
M. Perler répondant aux pp. 302, 303, et 4 lignes de 304.
Dans ces pages, qui sont fort importantes, l'auteur de la Lettre
parle des petits débuts de la secte islamique, de son expansion,
de ses conquêtes, et de l'agrandissement de sa puissance et
de sa richesse en Egypte particulièrement. Il serait intéressant
d'étudier la Vie de Pisuntios, dans cet ouvrage, aussi bien que
dans les Synaxaires jacobites au 13 Abib, utiliser la bibliogra-
phie donnée par M. A. Périer, et tirer de cette étude, s'il est
possible, la part d'authenticité qui a pu être laissée dans la
Lettre par de cet écrit; enfin, comparer cette
le faussaire; l'âge

Lettre un document similaire, Y Exhortation cVAnba


avec
Samuel, abbé de Qalmoun, à propos de la conquête islamique
en Egypte, conservé notamment à Paris (ar. G147), et qui est
442 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN'.

probablement l'ouvrage que M. Pereira a publié dans sa version


éthiopienne sous le titre Mda do Abba Samuel, Lisbonne,
:

1891.
La publication de M. Périer est venue nous apporter quelque
lumière dans la question des sources du volumineux apocryphe
arabe appelé Kitâb al-Majâll, Apocalypse de Pierre à Clé-
meîit, ou encore, dans son adaptation éthiopienne publiée ici
même depuis plusieurs années par M. Grébaut, Clément. Depuis
que nous avons mis sur le chantier ce document considérable,
qui va commencer de paraître dans un prochain fascicule de la
P. 0-, nous nous sommes progressivement aperçu de l'incroya-
ble érudition de son auteur. Il a fait aussi de larges emprunts
à la Lettre de Pisimtios. Voici deux rapprochements intéres
sants :

L Toute la partie centrale (prophétique) de notre apocryphe


a été fortement impressionnée par un écrit syriaque, l' Apoca-
lypse d^Esdras touchant V empire des Arabes, remontant pro-
bablement au siècle de l'Islamisme, et publié notamment
i*"''

par M. J.-B. Chabot dans la Revue sémitique. C'est là qu'a été


prise la donnée du Lionceau, venant à la fin des temps déli-
vrer les chrétiens du joug musulman. Seulement, le Lionceau
est qualifié expressément, dans le Kitâb al-Majâll, de Roi des
Romains. Pour quelle raison? Sans aucun doute, l'auteur aura
connu la Lettre de Pisuntios, où Ton voit qu'un nouveau Cons-
tantin, roi des Romains (c'est-à-dire Empereur d'Orient), doit
apparaître à la fin du monde en libérateur, et abjurer la
religion de Chalcédoine. Cette donnée, qui entre naturellement,
pour un but apologétique, dans la Lettre, pénètre sans grand
lien avec le restedu livre, dans le Kitâb, notre édition en fera
foi. Ce qui prouverait l'antériorité de la Lettre.

IL II en est de même de l'interprétation du Nombre de la


Bête, Ap. XIII, 18. Le Kitâb interprète le cryptogramme 666 de
saint Jean par 3:APAniA0^ en grec, et MAMETlOi: en copte.
Il ne peut s'agir, malgré l'extrême prudence de l'auteur, que

de Mahomet, le moderne Sérapis, Mahomet qu'il appelle par


âiUeura ath-thaur ar-râbid, le Bœuf couché, dans ses visions
apocalyptiques. Or, la Lettre dit, traduisant un original copte :

Mamadanos. Mais autant l'introduction et le développement


de cette donnée se font dans la Lettre avec aisance, autant elle
MÉLANGES. 443

est mal reliée au contexte dans le Kitâb. Donc, antériorité de la

Lettre.
D'ailleurs, si le Kitàb avait paru avant la Lettre, on n'eût
pas songé à rédiger sous une forme abrégée et même tronquée,
pour le mettre sous l'autorité de Pisuntios, ce qui eût déjà été
suffisamment appuyé par celle de saint Pierre.
A quelle date a paru le Kitàb? Repoussant les conclusions de
Bratke, qui voit dans l'ouvrage que nous possédons un rema-
niement fait à l'époque des Croisades d'un écrit primitif, nous
en faisons au contraire un travail composé d'une haleine, pro-
bablement en Egypte, sous les premiers Fàtimites tout au plus
tard. La Lettre, qui lui est antérieure, aurait paru avant le
x" siècle, sans qu'elle soit, à notre avis, bien éloignée de cette
époque.
Ces notes, ainsi que le désir que nous exprimions plus haut,
de mieux connaître Pisuntios, et ce qui a été écrit sur la lettre
qui lui est attribuée, nous les soumettrons à M. A. Perler à la
fm de la guerre. A cette heure, notre collaborateur, en qualité
d'aumùnier volontaire, occupe son poste au front des armées.
Robert Griveau.

Il

FRAGMENT ASCÉTIQUE
Le court Fragment ascétique présentement édité se trouve
au fol. 26 r° du ms. n° 3 de M. É. Delorme. Il précède immé-
diatement les Dix proverbes éthiopiens renfermés dans le
même ms. Cf. supra, p. 174.

TEXTE
{Scriptio continua dans le ms.)

(F 26 r° a) ]>»ft(^ .-
^^rvc't' •
n<w»KVhT. 1
i

444 REVUE DE l/ORIENT CHRÉTIEN.

«dKao •
(1) nyhrc An --
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\ié.cm • ^:'\'i I flJH'jhnf y. '>m \

^.^^^'^ ••
w-^tka î frhA* •
n-nAi i (Ot-h^œ-p -.
Art-n
(F. 26 r° b) ?» : f ^A* : fldA;l-'> l

1C ! rJiA f' h<w : /i^jî.ch'flh Mb^ I flï«/-l ï^nAA •

oA î i-Tic '-
i^y:^ • hhh ! t-tn*cc ' \\oo : hcn. i

TRADUCTION

(F. 26 r** a) Lie {cet) enseignement dans un livre.


Ce monde est le paixrdis des impies et V enchaînement des
justes. Ce monde est un cadavre puant. Celui qui le recher-
che est un chien.
Si un contretemps (3) survient sur toi, sois éloigné des
hommes, en sorte qu'on t'appelle moine.
N'appelle pas un tel .-juste, un tel : mon frère, un tel : mon
atni, un tel : mon compagnon, car il n'existe pas de bien
pour l'homme, et personne ne connaît le cœur de V homme.
L 'approche des scorpions vaut mieux pour toi que l'approche
d'un homme mauvais (4).

(1) a» est en surcharge.


(2) >iy">ilfh,e l se trouve au haut du fol. il est indiqué par un signe de renvoi.
;

(3) M. à m. : un temps mauvais.


(4) M. à m. : que t'apjwoche un homme mauvais.
MÉLANGES. 445

Celui qui craint sera sauvé; celui qui s'enorgueillit sera


triste.
Des montagnes de collyre disparaissent dans le bain.
La vie de V homme (F. 26 r" b) disparait en {peu de) jours.
Profère la vérité, afin que tu sois sauvé du mal; ne profère
pas le mensonge, afin que le mal ne f atteigne pas. En
outre, il est dit : « Profère le vrai, 7nême si ton anéantisse-
ment y est (subordonné). » De plus, il est dit : « Profère la
vérité, au point que tu deviennes amer comme la myrrhe. »
Ne vois pas la face des hommes; vois la face de ton Créa-
teur.
homme, sois patient d\me {grande) patience, car la
patience, elle, sera annère pour un temps, {mais) ensuite sera
plus douce cjue le miel.
Sylvain Grébaut.

Neufmarché (Seine-Inférieure), le 5 Juin 1914.

III

LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÈQUE DE QEFT,


A SES FIDÈLES

(appendice)

Nous ajoutons ici la portion de traduction signalée plus haut


par M. R. Griveau, omise dans le numéro précédent, page
316. Le texte arabe correspondant figure page 302.

Le saint évèque Pisuntios ayant achevé ces paroles, la douleur et la


fièvre devinrent plus fortes; il se tut et tint longtemps ses yeux fermés;

il les rouvrit enfin, se redressa, s'assit sur son lit, et m'appela, moi Jean

son disciple. Je lui répondis donc « Bénissez-moi, ô mon père. » lime dit
:

alors : « Approche-toi, Jean, et écoute silencieusement mes paroles: je vais


manifester ce que j'ai vu : quels mallieurs fondront en ce temps sur les
hommes, de la part de cette nation sans miséricorde, * quelles calamités se
répandront sur la terre, et principalement sur la contrée d'Egypte! "N'oici
que s'avance vers l'Egypte la nation arabe, cette nation que nous appe-
lons la race étrangère; elle est féroce, peu riche en biens et en hommes.
Elle occupera les frontières de Memphis, la terre de Perse, et la Babylone
416 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

d'Egypte. Dans les premiers jours de ses conquêtes, elle gouvernera avec
justice, jusqu'à ce qu'elle sesoit emparée du pays, et elle apportera la

tranquillité à la terre. hommes deviendront peu à peu plus nom-


Ses
breux guerre aux rois des Romains, des Perses et
et alors elle fera la
des Grecs, convoitera de nombreux pays, dont elle s'emparera, les réduira
sous sa domination, et ils lui paieront le tribut. E41e pillera leurs biens et
leurs richesses, étendra son empire, accroitra sa puissance, s'emparera de
nombreuses contrées, bâtira la Babylone d'Égyte, dont elle fera un port pour
les navires, y construira un palais magnifique, des châteaux superbes où
elle fera sa résidence, nommera des gouverneurs et des préfets dans
chaque ville pour percevoir la dîme, et récolter les impôts en tout lieu :

elle établira des hommes pour prélever la dime et les tributs dans les lieux
connus; son oppression, son joug, l'affliction qu'elle causera deviendront
progressivement pénibles à la terre, surtout à la terre d'Egypte. Elle
mesurera la superficie de tout le sol, comptera les arbres plantés, évaluera

les vignes, percevra la dime dans tous les lieux, dénombrera les hommes,
dressera la liste de leurs noms sur des registres, les soumettra à l'impôt
de la capitation, tout cela pour arriver à ses fins amasser de l'or, et
:

elle chargera la collecte de la dîme sur les navires de la mer, et les


hommes seront en butte à de multiples vexations à cause du tribut et de
la capitation qui leur seront alors exigés. Malheur en ces jours au monde

et à ses habitants! tant seront grandes sur la terre les peines, les violen-
ces, les persécutions qu'y apportera cette nation au cœur dur, dénuée de
toute miséricorde et de toute compassion. Elle ne vénérera pas les che-
veux blancs du vieillard, ne sera pas attendrie par la jeunesse de l'enfant,
ne respectera pas la dignité du chef, n'honorera pas le rang du prince,
ni les fonctions sublimes des pasteurs; en un mot, elle ne respectera per-
sonne du troupeau * du Christ, le démon ayant endurci les cœurs parce
qu'il connaît la récompense qu'obtiendront dans le ciel [les fidèles].
Bienheureux donc en vérité ceux qui supporteront tout pour Jésus-
Christ, car grande est la récompense qui les attend dans le ciel, auprès du
roi de vérité Jésus-Christ, en retour des souffrances et de la grande afflic-
tion qui seront sur la terre à cette époque. Car c'est cette nation dont
Jésus-Christ nous a instruits dans la bonne nouvelle du saint Évangile
quand il a dit « Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé » (1). En
:

effet cette nation au cœur très dur, dépourvue de miséricorde, avide de


richesses, pillera bientôt les églises de Dieu, ravira les vases d'argent et
d'or,dont on fera des parures à des concubines de harem on dépouillera ;

les saints autels,dont on prendra les voiles, les nappes, les linges sacrés,
sur lesquels l'on offre le saint sacrifice, pour confectionner des tuniques
que revêtiront les pécheresses, que les courtisanes porteront dans leurs
désordres; l'on prendra les tables, et les vases du saint sacrifice pour les
faire servir à des orgies, et l'intérieur du temple saint deviendra un lieu
de prostitution.

(1) Matth., X, 22; xxiv, 13.


BIBLIO&RIPHIE

Robert Griveau. —
Les fêtes des Melchites, par At-Birouni; les fêtes des
Coptes, par Al-Maqrizi ; Calendrier maronite, par Ibn al-Qola'i, textes
arabes édités et traduits, Pntr. or., t. X, fasc. 4, 70 pages, Paris.
Firmin-Didot, 4 fr. 30.

Al-Birouni consigne, à la fin du xi^ siècle, les fêtes des chrétiens du


Kharizm (sud de la mer Ce sont des melchites, car ils fêtent saint
d'Aral).
Cyrille au 8 juin généraux au 21 avril. Ils sont cependant
et six conciles
de race et sans doute de langue syrienne à cause des noms syriaques de
leurs principales fêtes et surtout du commencement de leur année, qui est
au premier octobre. Ce sont sans doute les descendants des populations
syriennes, transportées par les Perses à l'extrémité de leur empire. Il est
intéressant d'étudier les dates de leurs fêtes, leurs usages propres (com-
mémoraisons, fête des rosesau4etau ISmai; fête des épis au l'''" juin, etc.),
et la liste des saints propres au Khorassan au 18 décembre, 5 février,
25 avril, 21 juin, 14 juillet, etc. (1).

Al-Maqrizi s'attache moins à donner un calendrier qu'à décrire les prin-


cipales fêtes des Coptes du xni« au xiv'' siècle. 11 le fait avec l'érudition et
la couleur qui lui sont coutumières. 11 décrit les fêtes de l'Annonciation,
de l'Olivier, de Pâques, de la Quarantaine (Ascension), de la Cinquantaine
(Pentecôte), de la Nativité, de l'immersion (Epiphanie), de la circoncision,
de la présentation, du jeudi et du samedi-saint, du dimanche des limites
(Quasimodo), de la Transfiguration, de la Croix, du Neïrouz.
A ces textes dus à deux auteurs musulmans qui nous font connaître les
usages chrétiens aux deux extrémités de l'empire arabe, M. Griveau a
ajouté un ancien calendrier de l'église maronite.
Voir, sur la couverture de la Revue, les ouvrages parus dans la Patr.
or., bien qu'ils n'aient peut-être pas été tous envoyés aux souscripteurs.

Paul Peeters, bollandiste. — Évangiles apocryphes ; II, r Évangile de V en-


fance, rédactions syriaques, arabe et arméniennes, traduites et anno-

(1) Bar Ilébraeus raconte que les habitants d'Édesse, transportés dans le Séges-
tan et le Khorassan au coiamencemont du vir siècle, se firent donner trois évè-

ques jacobites {Chron. ecclcs., II, 125, cité Patr. or., III, 58). Il y avait vraisem-
blablement, à coté d'eux, des communautés chalcédonicnnes (meikites).
448 REVUE DE l'orient CHRÉTIEN.

tées, 8", Lx-332 pages. Paris, Picard, 1914 (te::tes et documents pour l'é-

tude historique du christianisme).

Le Père Peeters traduit (1-68) TEvangile arabe de l'enfance en 55 courts


chapitres : paroles de Jésus au berceau, bergers, circoncision, images, sé-
jour en Egypte; retour à Nazareth, guérisons, prodiges, Jésus chez Zachée,
au milieu des docteurs, son baptême. Vient ensuite la traduction du « livre
arménien de l'enfance » (69-280) en 28 longs chapitres, qui débute par
l'histoirede Joachim et Anne, de Zacharie et Elisabeth, abrège le séjour en
Egypte et continue par le récit d'un grand nombre de prodiges antérieurs
à la vie publique du Christ.
Un appendice (comparaison des versions syriaque et latine de l'Évangile
de Thomas) et des tables des noms propres, des citations et des matières
terminent l'ouvrage, qui comporte d'ailleurs de savantes et nombreuses
annotations (variantes et explications), dont les lecteurs sauront gré au
Père Peeters puisqu'elles témoignent de la peine qu'il a prise pour nous
présenter ces ouvrages. Voici l'histoire des textes : Toutes les histoires
apocryphes de l'enfance sont tributaires d'un même livre, mélange d'an-
ciens récits et de nouvelles fictions qui a passé en partie dans l'apocryphe
syriaque, source des textes grecs et latins de l'Evangile de Thomas. Un
exemplaire plus complet du texte syriaque est la source du pseudo-Thomas
latin comme des versions géorgienne et slavonnes et a fourni des inspira-
tions au pseudo-Matthieu. Un compilateur syrien y a introduit, vers la fin du
VF siècle, des miracles de la Vierge, et cette compilation a été traduite
en arabe (c'est cette version-ci que traduit le Père Peeters) pendant qu'elle
était d'ailleurs insérée dans une vaste rhapsodie sur la vie de la Vierge
(cf. supra, t. XV [1910], p. 125-132). Enfin le texte initial (hypothétique) a été

combiné de diverses façons avec le Protévangile pour former une histoire


continue de l'enfance de Jésus jusqu'à sa douzième année. L'un de ces
récits fut amplifié en syriaque et traduit ensuite en arménien vers la fin
du VF siècle. Cette traduction arménienne fut d'abord acceptée, puis con-
damnée; c'est un de ses remaniements qui est traduit par le Père Peeters.

E. Pereira. — Duas ho7niIias sobre S. Tome, atribuidas a S. Joào Cri-


sostomo, 8°, 34 pages, Coïmbre, 1914 (Extrait du Bulletin de la seconde
classe, t. Mil, de l'Académie des sciences de Lisbonne).

M. Pereira étudie la version éthiopienne des deux homélies éditées P. G.,


t. LIX, 497-500 et 681-688. L'éthiopien n'ajoute rien à la première que
M. P. traduit donc sur le grec. La seconde, par contre, est conservée sous
plusieurs formes dans les manuscrits grecs et M. P. donne comme point
de comparaison la version éthiopienne et sa version portugaise.

Julian RiBERA. — Hisloria de losjueces de Cordobn por AIjoxani, S", xlvui-


272-208 pages. Madrid, 1914 (Édition de la Junia para ampliacion de
estudios e inves" aciones cientificas).
BIBLIOGRAPHIE. 449

Sous Al-Hakam II, calife de Cordoue de 901 à 971, un musulman, natif


de Kaironan (Tunisie), établi en Andalousie, nommé Abou Abdala Moha-
med ben Harit el-Joxani, entreprit d'écrire l'histoire des juges de Cordoue.
L'appui du calife lui a permis de disposer de toutes les pièces officielles
qu'il a complétées par les traditions orales, et il a écrit l'histoire de 44 juges
dont les quatre premiers appartiennent aux temps antérieurs aux califes
de Cordoue et dont les derniers sont Moudir ben Said ben Abdala el-Bel-
loti (950-965) et Mohamed ben Ishac ben Asalim (966-969). Cordoue avait

alors un million d'habitants et rivalisait avec Bagdad. L'ouvrage d'Aljoxani


fait revivre cette époque avec ses récits et ses coutumes. —
On notera que
les premiers juges étaient des Arabes syriens. Nous en conclurons une fois
de plus que l'expansion intellectuelle de l'Islam est due aux Arabes jaco-
bites convertis de gré ou de force à l'islamisme plutôt qu'aux idolâtres du
Hidjaz. L'ouvrage n'a été conservé que dans un manuscrit unique porté
du Portugal à la Bibliothèque Bodléienne d'Oxford. M. J. Ribera, déjà
connu de nos lecteurs {supra, 1913, p. 223), l'a rendu accessible aux histo-
riens et aux juristes et a montré en particulier, p. xx.xv-xxxix, l'intérêt
que l'on peut trouver à comparer les coutumes de Cordoue à celles d'Egypte,
déjà connues par l'édition Governnrs and judges of Egypte by El-Kindi,
dans E. J. W. Gibb Mémorial, vol. XL\.

Pedro LoNGAS. — Vida religiosa de los Moriscos, 8°, LXXX-320 pages, Ma-
drid, 1915 (Édition de la Junta para ampliacion de estudios e investiga-
ciones cientificas).

M. P. Longas s'est proposé de faire connaître la vie religieuse des musul-


mans espagnols, ou Maures, d'après les manuscrits a/jamiados (espagnol
écrit en caractères arabes) conservés.
L'introduction nous fait connaître les Maures et la politique suivie à leur
égard par les rois d'Espagne depuis qu'ils ont pu reconquérir toute la
péninsule jusqu'à l'expulsion des Maures en 1609. Le corps de l'ouvrage,
divisé en dix-sept chapitres, traite de la foi, des purifications et ablutions,
des divers genres de prières (8 chapitres), du jeûne, de l'aumône, des
pèlerinages, de la circoncision, des aliments permis, du mariage et des
enterrements. L'ouvrage se termine par un glossaire et une table alpha-
bétique des matières.
Les cérémonies sont décrites, les prières sont traduites (citons, p. 75-77,
les prières à réciter durant les éclipses). L'ouvrage constitue donc une sorte
de rituel des musulmans espagnols montrera que leurs prescriptions
et
liturgiques étaient nombreuses et réglées avec minutie. Le travail que sup-
pose une telle compilation permet de bien augurer de la carrière scienti-
fique de l'auteur.
F. N.

Le Directeur-Gérant :

F. Cf (Metant.
ORIENT CdllÉTIEIV. 29
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS CE VOLUME

Pages.
I. - CATALOGUE DES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS DES BIBLIOTIIÈUES
ET MUSÉES DE PARIS, DES DÉPARTEMENTS ET DE COLLECTIONS
PRIVÉES, par M. Chaîne 3, 247
IL — LES MANUSCRITS ÉTHIOPIENS DE M. É. DELORME, par
S. Grébaut (suite)
.'

17, 174, 347


III. —
UNE MISSION EN ORIENT SOUS LE PONTIFICAT DE PIE IV, par
P- Dib 24, 266

IV. — LA VERSION SYRIAQUE DE L'HISTOIRE DE JEAN LE PETIT, par


F. Nau i/ln) 33
V. —QUELQUES TEXTES COPTES DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
DE PARIS SUR LES XXIV VIEILLARDS DE L'APOCALYPSE, par L. De-
laporte (suite) .5H

VI. — DE VULGARISATION DES HOMÉLIES MÉTRIQUES DE


ESSAI
JACQUES DE SAROUG, par J. Babakhan (suite) 61, 1 13

VH. —LA PREMIÈRE HOMÉLIE CATHÉDRALE DE SÉVÈRE D'ANTIOCHE


(texte copte et traduction), par E. Porcher 69, 135

VIII. — LETTRE DE PISUNTIOS, ÉVÉQUE DE QEFT, A SES FIDÈLES,


par A. Périer 79, 302, 445
IX. — RÉSUMÉ DE MONOGRAPHIES SYRIAQUES :Bar.^auma, Abraham
de la Haute Montagne, Siméon de Kefar 'Abdin, Yaret l'Alexandrin,
Jacques le reclus, Romanus, Talia, Asia, Pantaléon, Candida, par F. Nau
(suite) 113, 278, 414

X. —
THE GEORGIAN VERSION OF THE LITURGY OF SAINT JAMES,
par Fred. C. Conybeare and OL Wardrop (/in) 155

XL — LA DIDASCALIE ÉTHIOPIENNE, par J. Françon (suite) 183

VIL — NOTE SUR LE MANUSCRIT BORGIA ARMÉNIEN, par E. Tisse-


rant 188

XIII. — L'HOMÉLIE DE MOYSE BAR CÉPHA SUR LES CONFESSEURS DU


VENDREDI, par F. Nau 192

XIV. —
SUR LA FÊTE DE LA CROIX. ANALYSE D'UNE HOMÉLIE DE
MOYSE BAR CÉPHA ET DU MS. GREC 1586 DE PARIS, par F. Nau. . . . 225
..

TABLE DES MATIÈRES. 451


Pages.
XV. - CHRONOLOGIE DE L'UISTOIRE D'ARIilÉNIE, par K.-J. Basma-
djian 290, 358

XVL -
LITTÉRATURE ÉTHIOPIENNE PSEUDO-CLÉMENTINE. — UI. TRA-
DUCTION DU QALÉMENTOS, par S. Grébaut [suite) 3M
XVII. —
LE POUVOIR DE DISPENSER DE LA CONSANGUINITÉ ET DE
L'AFFINITÉ AU DEUXIÉiME DEGRÉ CHEZ LES MARONITES, par
P. Dib 337

XVIII. SUR- QUELQUES AUTOGRAPHES DE MICHEL LE SYRIEN, par


F. Nau 378
XIX. —ÉTUDE EXÉGÉTIQUE D'UN PASSAGE DU CORAN (ii, 244), par
Robert Griveau 398

MELANGES

I. — LES MIRACLES DU SALXT ENFANT CYRIAQUE, par S. Grébaut. . 93

II. — DIX PROVERBES ÉTHIOPIENS, par S. Grébaut 98, 196

III. — NOTE SUR LE MANUSCRIT DU BRITISH MUSEUM OR. 1300 (Hexa-


méron d'Emmanuel bar Schahharé), par F. Nau ICI

IV. — UNE LETTRE DE THÉOPHILE, patriarche cl'Ale.\-anclrie, d'après la


légende de Sérapion le Sindonite, par F. Nau 103

V. — NOTE SUR LA DATE ET LA VIE DE CHEIKH 'ADI, chef des Yézidis,


par F. Nau 105

VI. — UN FRAGMENT DE MÉNOLOGE ÉTHIOPIEN, par S. Grébaut. . . 199

VII. — PRÉCEPTES ANONYMES ET HISTOIRE D'AHIQAR, d'après ms. le

de Berlin Sachau 162, par F. Nau 209

VIII.— NOTES SUR LA LETTRE DE PISUNTIOS, par Robert Griveau. 441

IX. — FRAGMENT ASCÉTIQUE (éthiopien), par S. Grébaut 113

X. — APPENDICE A LA LETTRE DE PISUNTIOS, par A. Périer 445

BIBLIOGRAPHIE

Eug. TissERANT, Specimina codicum orientalium (A'. Nau). —


F. Nau,
Barhadbesabba 'Arbaïa, Histoire ecclésiastique (II" partie); Théodore de
Mopsueste, Controverse avec les Macédoniens (M. Brière). —
H. Pognon,
Lettre à M. Doumergue, président du Con.seil, au sujet d'une l'éformc du
ministère des Affaires étrangères {F. Nau) 109

Otto Die christHche Griechische Litteratur {F. Nau).


St.\ehlin, Erich —
Seeberg, Die Synode von Antiochien im Jahre 324.325 (5. Grébaut). —
152 TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
A. d'Alès, L'édit de Calliste (S. Grébaul). —Maximilien, prince de Saxe,
Praelectiones de liturgiis orientalibus, t. II (F. Nau) 215

M. AsiN Y Palacios, Abenmasarra y su escuela. II.


I. El original arabe de
la disputa del asno contra Fr. Anselmo Turmeda. — José A. Sanchez
Ferez, Particion de herencias entre los musulmanes del rito malequi. —
J. TfixivDji, L'église chaldéenne catholique. — W. VVajnberg, Fekkare
Yasus. — S. Gaselee, Parerga coptica, t. — Augustin, Vie d'Euthyme.
II.

Chapitres de Zosime. — Fr. M. Es. Pereira, Inscriçao de Dario. — Doni


Et. Darley, Les Acta Salvatoris. — Pierre de Labriolle, Les sources de
l'histoire du Montanisme. — Note sur une homélie de Théophile d'A-
lexandrie (F. N.) 220

W. Brière, Les homélies cathédrales de Sévère d'Antioche. Homélies LXX


à LXXVI [Patr. Or., XII, 1) (F. Xau). —
Gerhard Kittel, Die Oden Salo-
mos (F. Nau). —
F. Nau, L'expansion nestorienne en Asie (S. Grébaut). 331
Robert Griveau, Les fêtes des IMelchites, des Coptes, des Maronites. —
Paul Peeters, Évangiles apocryphes. II. —
E. Pereira, Duas homilias
sobra S. Tome. —
Julian Ribera, Historia de los jueces de Cordoba
por Aljoxani. —
Pedro Loxgas, Vida religiosa de los Moriscos {F. N.) 147

Note des éditeurs. —


Les deux premiers numéros du tome XIX (1914) ont
paru à la date habituelle (avril et juillet 1914) le numéro 3 a paru vers mai
;

1915 et le numéro 4 va paraître, avec l'imprimatur de l'autorité militaire, vers


la fin de l'année 1915. —
Nos collaborateurs, sur les divers théâtres de la
guerre où ils font leur devoir, ont bien voulu corriger dans la mesure du pos-
sible, ou du moins donner le bon à tirer des articles rédigés avant la guerre.
Nous leur en adressons nos remerciements.

:23 septembre \9V>.


Tome VIII, 782 pages. Prix net : 46 fr. 65.

I. Jean Rufus, évêque de Maïouma, Plérophories (syriaque, grec et fran-


çais), par F. Nau. Prix 12 fr. 35. Il Les Homélies de Sévère d'An-
: — .

tioche, Homélies LVIII à LXIX (syriaque et français), par M. Brière. Prix :

11 fr. 20. — III. Histoire universelle de Mahboub (arabe et français), II,


2, par A. Vasiliev. Prix : 9 fr. 30. — IV, La version arabe des 127
canons apostoliques (arabe et français), par J. Péhier et A. Périer. Prix :

9 fr. 50. — V. La Didascalie de Jacob, première assemblée (grec), par


F. Nau. Prix : 4 fr. 30.

Tome IX, 678 pages. Prix net : 40 fr. 45.

I. Le Livre d'Esther (éthiopien et français), par E. Pereira. Prix 3 fr. 35. :

— II. Les Acta Pilati (copte et français), par E. Revillout. Prix 5 fr. — :

III. Le Testament en Galilée de Notre-Seigneur Jésus-Christ (éthiopien

et français), par L. Guerrier et S. Grébaut. Prix 5 fr. 70. — IV. Le Syna- :

xaire éthiopien. Les mois de Nahasê et de Pâguemên (éthiopien et fran-


çais), par I.GuiDi et S. Grébaut. Prix 15 fr. V. La seconde partie de : —
l'histoire de Barhadbesabba 'Arbaïa, et une controverse de Théodore
de Mopsueste contre les Macédoniens (syriaque et français), par F. Nau.
Prix : II fr. 40.

Tome X, 676 pages. Prix net ; 40 fr. 50.

1. — Un martyrologe douze ménologes syriaques (syriaque et français),


et
par F. Nau, 9 fr. 75. — II. Les ménologes des évangéliaires coptes-arabes
(arabe etfrançais), par F. IVau, 4 fr. 75. III. Le calendrier d'Abou U-Bara- —
kat (arabe et français), par Eug. Tisserant, 2 fr. 65. IV. Al-Bîrouni; Al- —
Maqrizi; Ibn al-Qola'i. Les fêtes Melchites, des Coptes, des Maronites
(arabe et français), par Robert Griveau, 4 fr. 30. — V. History of the pa-
triarchs of the coptic church of Alexandria (arabe et anglais), par
B. EvETTS, 11 fr. 65. — VI. Ammonii eremitae epistolae (syriaque et
J

latin), par M. Kmosko. Tables de la première série, par F. Nau, 7 fr. 40.

Tome XI. — Fasc. 1. — Histoire universelle de Mahboub (arabe etfrançais),


I, par A. Vasiliev. Prix 8 fr. 55; franco, 9 fr. 10.
2, :

Fasc. 2. —
La vie de saint Luc le Stylite (grec et français), par Van-
DERSTUYF. Prix 9 fr. 30 franco, 10 fr. 80.
:
;

Fasc. 3. — La
vie d'Isaac, patriarche d'Alexandrie de 686 à 689
(copte et français), par E. Porcher. Prix 5 fr. 50; franco, 5 fr. 90. :

Fasc. 4. —
Ammonas, disciple de saint Antoine (grec, syriaque et
français), par F. Nau. Prix 6 fr. 90; franco, 7 fr. 40. :

Tome XII. — Fasc. 1. — Les Homélies de Sévère d'Antioche; Homélies


LXXàLXXVI (syriaqueetfrançais), par M. Brière. Prix: 9fr. 75; franco, 10fr.40.

EN COURS D'IMPRESSION :

Tome XI. — Fasc. 5. — Le synaxaire arabe-jacobite; mois de Toubeh


et d'Amschir (arabe et français), par René Basset.
Tome XII. — Fasc. 2. — The Letters of Severus patriarch of Antioch
(syriaque et anglais), par E.-W. Brooks.
Fasc. 3. —
S. Irenaeus, The Proof of the Apostolic Preaching (arménien
et anglais), par his Lordship the Bishop Karapetter Mekerttsciiian and Rev.
S. G. WiLSON.
Fasc. 4. — Les miracles de Notre-Seigneur (éthiopien et français), par
S. Grébaut.
Fasc. 5. — Mofaddhal ibn abî '1-Fadhâïl, Le Sentier droit et la Perde
unique, faisant suite à l'histoire d'Ibn al- 'Amid (arabe et français), par
E. Blochet.
Tome XIII, — Fasc. 1. — Sargis d'Aberga {fin) (éthiopien et français), par
S. Grébaut.
Fasc. 2. — Documents pour servir à, l'histoire de l'Église Nestorienne
(suite). — I. La version syriaque de quelques homélies de saint Jean Chrysos-
tome et d'Erechtaios. — II. Ecrits de controverse. — 111. Histoire de Nestorius
d'après la lettre à Cosme et l'hymne de Sliba de Mansouryah (.syriaque et fran-
çais], par F. Nau.
Fasc. 3. — Logia et Agrapha Domini Jésus apud Moslemos scripto-
res, asceticos praesertim, usitata, collegit, vertis notis instruxit Michael
AsiN ET Palacios, in universitate Matritensi ordinarius professer.
Tome XIV. — Fasc. 1. — Das Leben des heiliges lafqerana 'Egzi'
(éthiopien et allemand), par le D"" J. Wajnberg.
Fasc. 4. — Esdras et Néhémie (éthiopien et français), par E. Pereira.
Fasc. 5. — Histoire nestorienne (Chronique de Séert) {fin), arabe et fran-
çais, par W Addai Scher, avec le concours de M. Robert Griveau.

Patrologia syriaca, accurante R. Graffin, texte syriaque vocalisé et traduction


latine sur colonnes parallèles, grand in-8°, format de Migne.

ONT PARU :

Tome I. — Aphraate, Dem. I-XXII, édition et traduction par I. Parisot. 30 fr. . .

Tome II. — Aphraate, Z>em. XXIII (I. Parisot); Bardesane, Liber legum regio-
num (F. Nau); Simeon bar ^ahbd.e, Martyr ium, Hymni; Liber Apocalypseos Ba-
ruch. filii Neriae ; Testamentum Adae (M. Kmosko); Apotelesmata ApoUoiiii
Tyanensis (F. Nau) 30 fr.
Chaque ouvrage est suivi du lexique de tous les mots syriaques employés.

CHEMINS DE FER DE PARIS A LYON ET A LA MÉDITERRANÉE

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parcours minimum par voie ferrée sont délivrés, toute l'année, par toutes les gares P.-L.-M., pour
effectuer des parcours sur le réseau P.-L.-M., ainsi que sur les lignes postales de Marseille aux
Echelles du Levant desservies par les Messageries Maritimes (Alexandrie, Jaffa, Beyrouth, Consian-
linople. Le Pirée, Smyrne). L'itinéraire de ces voyages, établi au gré du voyageur, doit passer, à
l'aller et au retour, par Marseille.— Les carnets (individuels ou collectifs) sont valables 120 jours.
— Arrêts facultatifs.— Faire la demande du carnet 5 jours avant le départ.

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