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périopératoires
Lignes directrices pour les activités des infirmières en salle d’opération
COORDINATION
Suzanne Durand, inf., M. Sc. inf., D.E.S.S. en bioéthique Service des publications
Directrice, Direction, Développement et soutien professionnel, OIIQ Sylvie Couture
Chef de service
Recherche et rédaction
Louiselle Bouffard, inf., M. Sc. , M. A. (Sc. Éd.) Claire Demers
Infirmière-conseil, Direction, Développement et soutien professionnel, OIIQ Adjointe à l’édition
2
TABLE DES MATIÈRES
Préambule........................................................................................................................................................ 4
3
préambule
D
epuis plusieurs années, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) se préoccupe de la
pénurie d’infirmières en salle d’opération, de ses effets sur l’accès aux chirurgies et des réper-
cussions sur la clientèle du réseau de la santé. À cet effet, un Plan de relève et de rétention des
infirmières de salle d’opération a été adopté en 2007. Ce plan comprend un ensemble de mesures
concrètes, dont certaines visent particulièrement à confirmer le rôle essentiel joué par les infirmières,
et à assurer un enrichissement de leurs fonctions, à l’intérieur du continuum de soins périopératoires.
Le document Lignes directrices pour les activités des infirmières en salle d’opération fait suite à ces
engagements. Le rôle de l’infirmière, qui y est présenté, couvre l’ensemble du continuum de soins péri
opératoires. Il comprend la fonction de coordination clinique qui vise à assurer le bon déroulement des
interventions chirurgicales à l’intérieur de la salle d’opération et tient compte de la complexité des
diverses chirurgies ainsi que de la disponibilité des ressources. Le service externe et le service à l’unité
de soins postanesthésiques (USPA) sont aussi décrits, afin de faire ressortir les dimensions essentielles
des fonctions de l’infirmière et des actes rattachés à ces services.
En 2011, l’OIIQ et le Collège des médecins du Québec (CMQ) ont conclu une entente relative aux actes posés
par les infirmières durant une intervention chirurgicale. Cette entente offre, entre autres aux infirmières
en service interne, de nouvelles possibilités de collaboration avec les chirurgiens durant la période per
opératoire. Les divers éléments de cette entente sont donc repris dans les présentes lignes directrices.
Une partie est aussi consacrée aux activités de l’infirmière première assistante en chirurgie (IPAC). Elle in-
tègre les récentes modifications apportées au règlement du CMQ qui sont entrées en vigueur en mai 2012.
Les activités de l’infirmière décrites dans ces lignes directrices doivent être considérées en relation avec
celles des autres membres de l’équipe chirurgicale : chirurgien, première assistante en chirurgie, anes-
thésiologiste, inhalothérapeute, etc. Il va sans dire que l’infirmière en soins périopératoires travaille en
étroite collaboration, en synergie et en complémentarité avec eux. Lorsque des infirmières auxiliaires
font partie de l’équipe de soins infirmiers, les présentes lignes directrices devraient s’appliquer en in
teraction avec les lignes directrices concernant leurs activités en salle d’opération1.
Les Lignes directrices pour les activités des infirmières en salle d’opération s’appliquent autant dans le
secteur public que dans le secteur privé2. Elles constituent la pierre angulaire du développement de la
pratique infirmière en salle d’opération et confirment la contribution importante des infirmières au sein
de l’équipe chirurgicale. Nous croyons qu’elles contribueront à promouvoir l’utilisation des ressources in-
firmières en salle d’opération et, de ce fait, favoriseront une exploitation optimale des salles d’opération
dans tout le Québec, afin d’assurer à la clientèle un meilleur accès aux services de chirurgie.
1. Les lignes directrices pour les activités des infirmières auxiliaires en salle d’opération seront élaborées par l’Ordre des infirmières et
infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ). Auparavant, une entente relative au service externe effectué par les infirmières auxiliaires
en salle d’opération devra être adoptée conjointement par l’OIIQ et l’OIIAQ.
2. Dans le présent texte, l’expression « établissement de santé » désigne à la fois les établissements de santé du réseau public et tous
les types de centres privés où sont pratiquées des interventions chirurgicales.
L
1
es activités infirmières en salle d’opération s’inscrivent dans le contexte global du bloc opératoire.
En effet, certaines décisions de l’infirmière, concernant par exemple l’organisation du travail ou encore
l’utilisation des ressources humaines et matérielles, impliquent l’intervention de l’infirmière-chef,
de l’assistante infirmière-chef ou de l’infirmière-chef d’équipe.
De plus, l’infirmière agit en collaboration étroite avec les chirurgiens et les anesthésiologistes. Lors de
chacune des chirurgies, elle se doit, au besoin, de discuter avec eux des particularités cliniques du client et
de l’approche thérapeutique retenue afin d’en tenir compte pour adapter ses actions pré, per et postopératoires.
Le rôle de l’infirmière est considéré dans une approche globale et fait ressortir ses responsabilités tout au
long du continuum de soins périopératoires. Ainsi, la coordination clinique occupe une place importante,
notamment lorsque l’infirmière est responsable d’une salle d’opération durant un quart de travail.
Lors des diverses chirurgies, l’infirmière peut effectuer le service externe, la surveillance clinique du client
sous sédation-analgésie, le service interne, y compris l’assistance opératoire et, selon l’organisation locale,
les soins postanesthésiques. Chacune de ces fonctions est détaillée dans les sections suivantes. La fonc-
tion de l’infirmière première assistante en chirurgie (IPAC), qui est rattachée à des activités médicales et
réservée à certaines infirmières, fait aussi l’objet d’une attention particulière.
L
’infirmière responsable d’une salle d’opération organise les soins infirmiers en tenant compte des
actions des divers intervenants de l’équipe médicale, particulièrement du chirurgien et de l’anes-
thésiologiste, et agit de concert avec eux. Elle anticipe le déroulement des diverses interventions
chirurgicales, prévoit les adaptations nécessaires et procède aux ajustements requis.
Lors de chacune des chirurgies, l’infirmière évalue la situation de soins et fait en sorte d’utiliser le plus
judicieusement possible les ressources infirmières dans la salle d’opération. Elle prend alors les décisions
concernant le partage des activités de soins infirmiers.
Afin de soutenir les infirmières et de faciliter leur pratique, ce document propose un cadre de référence
décisionnel, élaboré autour de divers facteurs à prendre en considération, pour évaluer la complexité et
les exigences inhérentes à chacune des chirurgies, déterminer la portée des actes qui devront être posés,
et prendre les décisions relatives à l’affectation des ressources dans la salle d’opération, pour chacune
des chirurgies inscrites à la liste opératoire.
L a coordination clinique 6
Le degré d’obésité du client. La préparation du client obèse nécessite des attentions particulières et
la chirurgie peut exiger l’utilisation de matériel adapté ou en plus grande quantité. Le temps opératoire
risque d’être plus long, en raison des difficultés d’accès aux organes profonds.
Certaines maladies chroniques (p. ex., le diabète, les maladies pulmonaires obstructives chroniques,
les maladies cardiaques) ou autres pathologies multiples diagnostiquées chez le client. Elles imposent
une vigilance clinique particulière aux diverses étapes du déroulement de la chirurgie. Il faut alors
prendre en considération la situation clinique globale du client, y compris sa condition de santé et son
traitement médicamenteux, qui interagissent avec la chirurgie et l’anesthésie.
Ces quelques paramètres cliniques ont des effets cumulatifs, qui peuvent entraîner des risques impor-
tants de détérioration de la condition du client durant toute la période peropératoire, ainsi qu’en période
postopératoire.
La nature de la chirurgie
Les chirurgies peuvent être de deux types : mineures ou majeures.
Les chirurgies mineures s’appuient sur un ensemble de connaissances et d’habiletés standardisées et
communes à toutes les interventions chirurgicales. Elles requièrent l’utilisation d’instruments semblables
d’une situation à l’autre (p. ex., l’amygdalectomie, l’appendicectomie, l’extraction d’une cataracte et l’hernior
raphie). Les chirurgies mineures peuvent avoir un but diagnostique (chirurgie exploratoire, biopsie, etc.).
Les chirurgies majeures requièrent des connaissances poussées et la maîtrise d’habiletés, et leur réa
lisation présente un haut niveau de difficulté. Les chirurgies majeures sont souvent pratiquées sur des
clients présentant une condition de santé critique. Le déroulement de la chirurgie est complexe, et il
présente souvent des risques potentiels ou imminents élevés pour le client, par exemple, le commando,
la duodénopancréatectomie et la greffe pulmonaire.
7 L a coordination clinique
Le degré de complexité de la chirurgie
Les chirurgies peuvent aussi être classées selon le degré de complexité de la procédure et d’extension
du site opératoire (American Board of Surgery, 2012a, 2012b ; Dexter, Macario, Penning et Chung, 2002 ;
Doyle, Webber et Sidhu, 2007 ; Jones et Collins, 1990 ; Mitchell et Flin, 2008).
Les chirurgies mineures et simples sont localisées ; elles présentent peu d’extension vers d’autres
tissus ou organes et la procédure varie rarement.
Les chirurgies majeures et simples sont exécutées sur un organe ou un système sans extension
supplémentaire vers d’autres tissus ou organes.
Les chirurgies majeures et complexes visent un organe ou un système et peuvent dépasser le site
ordinaire de la chirurgie ou nécessiter plus de temps, si des problèmes chirurgicaux se posent en cours
d’intervention, par exemple, certaines chirurgies extensives s’étendant à d’autres organes ou systèmes,
ou encore provoquant un saignement important prévisible.
Les chirurgies spécialisées, majeures, multiples et complexes sont extensives et leur déploie-
ment sur plusieurs systèmes ou organes est prévu. Elles peuvent nécessiter l’intervention coordonnée
de plus d’une équipe chirurgicale spécialisée et présentent des risques importants de saignement et de
complications per et postopératoires. Ce type de chirurgies se caractérise habituellement par un temps
opératoire prolongé.
3. La procédure opératoire, dont il est question ici, fait référence à un outil de planification systématique élaboré avec la collaboration
des chirurgiens pour chaque type de chirurgie. Elle décrit, par exemple, la préparation du client, son positionnement, les plateaux de
matériel requis, les solutions ou certains produits à prévoir, etc. Dans certains milieux, on la désigne sous le nom de « Kardex ».
L a coordination clinique 8
Les activités cliniques et techniques à effectuer
Chacune des fonctions du continuum de soins périopératoires comprend un ensemble d’activités cliniques
et techniques devant être effectuées par l’infirmière de salle d’opération. Toutes ces activités sont diffé-
rentes par leur nature et présentent un degré de difficulté et de complexité variable. Voici quelques fac-
teurs susceptibles d’être pris en compte au moment de l’évaluation des activités cliniques et techniques.
Le jugement requis
Le jugement à porter est directement lié aux décisions à prendre, en ce qui concerne les activités cliniques
et techniques et leurs conséquences pour le client et l’équipe chirurgicale. Le degré de complexité est
moindre, lorsque les décisions sont prises dans le cadre de procédures opératoires standardisées, laissant
peu de place à l’interprétation (p. ex., prévoir les instruments et le matériel requis pour la chirurgie). Le
jugement s’exerce alors dans une situation simple, encadrée et définie.
Le degré de complexité est plus grand lorsque la situation nécessite des évaluations cliniques particulières
et une analyse permettant de choisir une action parmi diverses options (p. ex., assurer l’installation d’un
client avec limitation fonctionnelle en service externe, anticiper le déroulement d’une chirurgie majeure
multiple et complexe en service interne, choisir et appliquer un écarteur, lorsque l’infirmière fait de l’assis‑
tance opératoire, ou encore décider de clamper ou de ligaturer dans le cas de l’IPAC).
Le degré de complexité augmente aussi, lorsque le jugement porte sur des situations compliquées, pré-
sentant un niveau de difficulté supérieur, nécessitant la prise en compte de l’interaction de plusieurs
facteurs, ou une suite de prises de décisions multiples (p. ex., procéder au prélèvement de la saphène en
première assistance chirurgicale).
9 L a coordination clinique
Les habiletés techniques sont de haut niveau de complexité, lorsqu’elles exigent une dextérité et une
coordination motrice exceptionnelles. Elles touchent aussi la manipulation fine et précise d’instruments
hautement spécialisés, durant l’application de techniques chirurgicales compliquées et à haut risque.
Elles peuvent s’appliquer à l’utilisation efficace et juste d’instruments ultraspécialisés et à la manipulation
de tissus en complémentarité et en collaboration avec le chirurgien.
4. Certaines décisions de l’infirmière concernant, par exemple, l’organisation du travail, impliquent l’intervention de l’infirmière-chef,
de l’assistante infirmière-chef ou de l’infirmière-chef d’équipe.
L a coordination clinique 10
L’infirmière agit alors en partenariat et en collaboration avec les membres de l’équipe chirurgicale et
communique efficacement avec eux. En raison de ses fonctions, elle est en mesure de discerner les situa-
tions complexes, d’en discuter avec le chirurgien ou l’anesthésiologiste, et de planifier les soins infirmiers
en conséquence.
11 L a coordination clinique
3
Le service externe
L
e service externe comprend l’ensemble des actes accomplis à l’extérieur de la zone stérile, depuis
l’arrivée du client au bloc opératoire jusqu’à son départ pour l’USPA. Il vise à assurer la sécurité
et le confort du client et à lui offrir les soins requis par sa condition de santé. Il est axé sur le
déroulement de la chirurgie qui, au moyen d’une observation continue, permet d’avoir une vision
globale de l’ensemble des activités de la salle d’opération et d’apporter le soutien approprié à l’équipe
chirurgicale (AORN, s.d., 2007a).
Le service externe comprend tout d’abord les actes de suivi clinique du client qui sont réservés à l’infirmière
(Leadership and Economic Development Institute, 2002 ; Matson, 2001 ; Phillips, 2013). Ainsi, lorsque le
service externe est assuré par une infirmière auxiliaire5, il incombe à l’infirmière d’assurer le suivi clinique
du client, et notamment de déterminer l’encadrement clinique et les directives de soins infirmiers requis,
lors de chacune des chirurgies. De plus, le service externe englobe les actes de soutien à l’équipe chirur-
gicale que l’infirmière partage avec l’infirmière auxiliaire.
5. Lors de la détermination des directives de soins infirmiers, l’infirmière tient compte du champ d’exercice de l’infirmière auxiliaire et
aussi des règles de soins infirmiers en vigueur dans l’établissement.
Le service externe 12
Description des principaux actes liés au suivi clinique
Les principaux actes liés au suivi clinique du client sont décrits brièvement ci-après.
13 Le service externe
La surveillance clinique peropératoire
Durant tout le déroulement peropératoire, la surveillance clinique est une activité partagée par les divers
intervenants de l’équipe chirurgicale (anesthésiologiste, chirurgien, infirmière). Elle permet d’avoir une
action concertée, afin de suivre l’évolution de la condition de santé du client durant toute la durée de la
chirurgie, et d’intervenir rapidement et en toute sécurité. Elle implique la prise de décision et la déter-
mination d’un encadrement propre aux observations à effectuer auprès du client (positionnement, pertes
sanguines, débit urinaire, etc.), notamment lorsque l’infirmière auxiliaire assure le service externe.
Le service externe 14
Critères de détermination des actes de soutien
à l’équipe chirurgicale
➤ Sont effectués systématiquement auprès de tous les clients qui doivent subir une intervention
chirurgicale, adaptés aux caractéristiques propres au client et encadrés par des directives de soins
infirmiers, le cas échéant.
➤ Impliquent des actions prédéterminées et courantes prévues dans la procédure opératoire pour les
chirurgies de même type.
➤ S’appliquent à l’organisation physique et à la gestion matérielle de la salle d’opération, selon les pro-
cédures en vigueur dans l’établissement et au bloc opératoire.
➤ Consistent à répondre en temps opportun aux besoins de l’équipe chirurgicale.
➤ Peuvent s’appliquer à des mesures définies pour intervenir rapidement et soutenir efficacement
l’équipe chirurgicale, lorsque la situation l’exige.
➤ Peuvent être effectués selon une ordonnance médicale ou exécutés selon une méthode de soin en
vigueur dans l’établissement.
6. Les actes prévus dans cette section doivent être considérés en relation avec les lignes directrices des activités des infirmières auxiliaires
en salle d’opération qui seront élaborées par l’OIIAQ, après une entente conjointe avec l’OIIQ.
15 Le service externe
La préparation et le positionnement du client
À son arrivée dans la salle d’opération, le client est installé (AIISOC, 2011, p. 178-184 ; AORN, 2007b). Les
soins préopératoires requis sont ensuite effectués conformément à la procédure opératoire, et selon les
directives de soins infirmiers, le cas échéant. Durant cette période préopératoire immédiate, l’infirmière
en service externe voit au positionnement approprié du client. Elle installe les appareils de monitorage
ou tout autre appareil requis pour le bon déroulement de la chirurgie (plaque dispersive pour l’électro-
cautère, garrot pneumatique, etc.) et s’assure de leur fonctionnement approprié.
7. Le compte chirurgical est défini comme suit : action par laquelle on compte avant (compte initial), pendant et à la fin de l’intervention
chirurgicale (compte final) les compresses, les instruments, le matériel pointu, tranchant ou coupant (PIC) et tout autre article.
Cette vérification permet d’établir, au début de l’intervention chirurgicale, une base de référence pour les comptes subséquents, afin
de s’assurer qu’aucun article n’est resté dans la plaie chirurgicale à la fin de l’intervention.
8. Le traitement des spécimens prélevés durant une chirurgie comprend les activités telles que l’identification, l’étiquetage, la préservation,
la préparation pour le transport, la documentation et la communication.
Le service externe 16
Les médicaments, qui figurent à la procédure opératoire ou qui sont demandés par le chirurgien, sont préparés
et transférés dans la zone stérile, après confirmation avec ce dernier. Une vérification verbale et visuelle
simultanée (service interne et service externe) des médicaments transférés est faite pour chaque médicament.
17 Le service externe
• le positionnement du client, ainsi que les dispositifs de positionnement appliqués (coussinets ou appuis) ;
• la condition de la peau avant et après l’intervention chirurgicale ;
• l’installation de cathéter, de drain ou autres dispositifs de soin ou de monitorage et, le cas échéant,
leur localisation, ainsi que leurs paramètres de fonctionnement ;
• la préparation chirurgicale, sa localisation et la solution antiseptique utilisée ;
• les divers spécimens prélevés et les tests demandés durant l’intervention chirurgicale, ainsi que
les résultats de laboratoire, de radiologie ou autres ;
• l’utilisation d’appareils spéciaux durant l’intervention chirurgicale, ainsi que les informations relatives
à leur application et la surveillance qui y est rattachée (garrot pneumatique, laser, appareil à
électrochirurgie, etc.) ;
• l’installation d’implants, de prothèses ou de tout autre matériel synthétique ou biologique, leur
localisation, leur taille et leur modèle, le nom du manufacturier, le numéro de lot et de série, et
toute autre donnée pertinente ;
• l’administration de médicaments, les agents hémostatiques, teintures, solutions pour irrigation et
tout autre produit administré ou utilisé durant l’intervention chirurgicale ;
• le résultat des divers comptes chirurgicaux ;
• les pertes sanguines, les perfusions intraveineuses et le débit urinaire ;
• tout événement inhabituel survenu durant l’intervention chirurgicale ;
• l’heure du transfert, l’état du client et les ajustements au plan thérapeutique infirmier, le cas échéant.
Le service externe 18
La surveillance du client sous sédation-Analgésie
L
’exercice infirmier peut comprendre l’administration d’une médication à un client à des fins de
sédation-analgésie minimale ou modérée9 lors de diverses procédures. Dans ce cas, considérant la
nature de la médication, des effets recherchés par son administration et des exigences d’évaluation
et de surveillance clinique requises, la sédation-analgésie minimale ou modérée fait partie des
activités réservées à l’infirmière. Elle comprend l’évaluation de la condition de santé du client en pré-
sédation, ainsi que la surveillance clinique requise durant les périodes per et postsédation.
4
En salle d’opération, lors d’une chirurgie sous sédation-analgésie modérée, en l’absence d’un anesthésio-
logiste, cette responsabilité peut être assurée par une infirmière10 durant toute la durée de l’intervention
chirurgicale (AIISOC, 2011, p. 294-296 ; AORN, 2007a ; UK Academy of Medical Royal Colleges and their
Faculties, 2001).
La sédation-analgésie, dont il est question dans cette section, consiste en une sédation minimale ou
modérée. Dans ce cas, l’infirmière intervient auprès d’un client dont l’état est modifié par la médication
dans le but d’atteindre et de maintenir un niveau de sédation souhaité. Cette situation clinique présente
toutefois des risques, car une sédation modérée peut évoluer de façon imprévisible, à tout moment et en
peu de temps, vers une sédation profonde.
Le degré de surveillance clinique devrait être adapté selon le type de produit utilisé et la condition
clinique du client pendant la sédation. Ainsi, une surveillance étroite est requise durant toute la période
de sédation-analgésie. Cette surveillance doit être continue lors de l’administration de médicaments
appartenant à la classe des anesthésiques généraux, tels que le Propofol. La surveillance clinique amène
à reconnaître les complications, ainsi que les signes qui différencient la sédation-analgésie modérée de
la sédation-anesthésie profonde11.
L’infirmière doit être présente auprès du client afin de pouvoir appliquer rapidement les mesures théra-
peutiques appropriées, y compris l’ajustement de la médication pour contrecarrer les effets secondaires des
médicaments qui entraînent une dépression importante et non désirée du système nerveux central (SNC).
Un encadrement clinique devrait être prévu dans l’établissement pour soutenir et orienter les activités
cliniques de l’infirmière qui intervient auprès de cette clientèle (Arizona State Board of Nursing, 2012 ;
Arkansas State Board of Nursing, 2009 ; CMQ, 2009 ; Kentucky Board of Nursing, 2012 ; Louisiana State
Board of Nursing, 2005 ; Massachusetts Nurses Association, 2010 ; Mississippi Board of Nursing, 2009 ;
Nebraska Board of Nursing, 2010 ; Ohio Board of Nursing, 2012 ; Oklahoma Board of Nursing, 2011 ;
Oregon State Board of Nursing, 2006 ; Royal College of Nursing, 2004 ; Texas Board of Nursing, 2012 ;
Vermont Board of Nursing, 2011).
L’administration de médicaments
pour la sédation-analgésie modérée
En 2011, l’OIIQ a adopté les Lignes directrices sur les soins infirmiers en coloscopie chez l’adulte. Certains
aspects de ce document s’appliquent aussi au contexte de la salle d’opération, puisqu’ils visent l’admi-
nistration de médicaments pour la sédation-analgésie par l’infirmière, lors de procédures diagnostiques
ou thérapeutiques susceptibles de causer douleur ou inconfort chez le client.
Les présentes lignes directrices ne visent pas à reprendre la description détaillée des responsabilités de
l’infirmière, mais à faire ressortir les actes essentiels que l’infirmière en salle d’opération doit effectuer
lorsqu’elle est assignée auprès d’un client sous sédation-analgésie modérée (ASA, 2002b). Ces actes s’inscrivent
dans le continuum de soins infirmiers lié à l’administration du médicament, à savoir l’évaluation présédation,
la surveillance clinique en période persédation et la surveillance clinique en période postsédation.
Surveillance persédation
L’infirmière qui assure la surveillance clinique devrait utiliser l’équipement de monitorage disponible et
avoir un contact visuel avec le client, ce qui lui permet d’évaluer directement la condition de ce dernier.
Les paramètres de surveillance clinique devraient minimalement comprendre :
• pouls et pression artérielle aux cinq minutes ;
• respiration (fréquence, amplitude et rythme respiratoire) par observation ou par auscultation ;
• saturation en oxygène à l’aide d’un appareil muni d’une alarme ;
• évaluation du degré de sédation à l’aide d’une échelle reconnue ;
• évaluation de la perception de la douleur.
Un accès veineux doit être maintenu en place durant l’intervention chirurgicale et l’infirmière doit en
assurer la surveillance.
Surveillance postsédation
La période postsédation débute à la fin de l’intervention chirurgicale. Durant cette période, le client
demeure à risque de développer des complications. La surveillance clinique devrait porter sur les mêmes
paramètres qu’en période persédation et devrait faire l’objet d’une surveillance clinique régulière,
jusqu’à ce que le client soit prêt pour son congé. Ces paramètres sont minimalement enregistrés à l’arrivée
du client à l’unité de soins postanesthésiques et avant son congé.
Des critères de congé devraient être adoptés dans l’établissement. Ces critères pourraient porter sur les
aspects suivants :
• l’état de conscience : alerte et orienté, peut s’asseoir seul ;
• les signes vitaux : stables à l’intérieur de limites acceptables ;
• l’absence de nausées ou de vomissements ;
• la durée minimale de la période de surveillance postsédation : au moins deux heures, si un médi-
cament antagoniste a été administré, afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de sédation rebond.
Le client devrait toujours être accompagné d’un proche qui peut comprendre les instructions et rapporter
toute complication, lors du retour à domicile. De plus, un feuillet d’information devrait être remis au client
ou à la personne qui l’accompagne, en s’assurant qu’ils ont bien compris les instructions.
12. Il est généralement admis que l’infirmière ne devrait pas surveiller un client adulte qui est dans une classe supérieure à la classe III
et un client pédiatrique qui est dans une classe supérieure à la classe II.
L
e service interne est exercé à l’intérieur de la zone stérile par une infirmière en tenue chirurgicale
stérile13. Il contribue au bon déroulement de l’intervention chirurgicale. Il comprend un ensemble
d’actes de support instrumental, ainsi que des actes régis par les lois professionnelles, soit les
actes d’aide technique au chirurgien et les actes d’assistance opératoire14.
13. L’infirmière en tenue chirurgicale stérile a procédé à un brossage chirurgical des mains et elle porte une blouse et des gants stériles.
14. Les actes de support instrumental et les actes d’aide technique au chirurgien doivent être considérés en relation avec les lignes directrices
concernant les activités des infirmières auxiliaires qui seront élaborées par l’OIIAQ.
Le service interne 24
• procéder à tous les comptes chirurgicaux avec l’infirmière en service externe ;
• recevoir du chirurgien les spécimens de tissus ou d’organes aux fins d’analyse ou autres, les manipuler
adéquatement et les transférer à l’infirmière en service externe.
25 Le service interne
• appliquer un agent hémostatique topique ;
• couper un fil ;
• pousser sur le fond utérin ;
• frapper sur un ostéotome ;
• appliquer une traction additionnelle sur le membre inférieur pour aider l’orthopédiste dans sa
manœuvre de luxation d’une hanche ;
• glisser un guide de coupe et le fixer au mandrin déjà mis en place par l’orthopédiste ;
• utiliser l’agrafeuse mécanique (fusil à peau ou clip à peau).
15. Notons qu’actuellement, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) est à élaborer un programme de formation et
d’intégration au bloc opératoire.
Le service interne 26
Les actes d’assistance opératoire peuvent être regroupés en quatre catégories :
1 L’exécution de techniques de suture et de ligature sur les plans superficiels ;
2 La manipulation d’instruments et d’appareils chirurgicaux usuels à l’intérieur du site opératoire ;
3 L’application de techniques d’hémostase directe à l’intérieur du site opératoire ;
4 L’exécution de manœuvres courantes, précises et directes sur des tissus identifiés en cours de chirurgie.
L’assistance opératoire n’est pas considérée comme de la première assistance en chirurgie, même si l’in-
firmière est brossée seule avec le chirurgien. En effet, l’infirmière, qui exécute les actes d’assistance opé-
ratoire à divers moments de l’application de la procédure chirurgicale, agit à la demande du chirurgien et
selon ses indications. Tous ces actes demeurent sous le contrôle direct du chirurgien.
27 Le service interne
Durant les chirurgies endoscopiques :
• enlever un instrument sous vision directe ;
• déplacer la pince à préhension déjà clampée par le chirurgien sous vision directe (antérieure,
postérieure, latérale) ;
• retirer un trocart sous vision directe.
Les actes liés au service interne sont décrits brièvement à l’annexe 2 dans le tableau « Description de
certains actes effectués par l’infirmière en salle d’opération ».
16. Les exigences de formation pour effectuer les actes d’assistance opératoire sont précisées à l’annexe 1.
Le service interne 28
La première assistance en chirurgie
L
a première assistance en chirurgie consiste en un ensemble d’actes médicaux invasifs ou à risque
de préjudice réservés aux médecins. Ils sont autorisés par règlement du CMQ et sont réservés
aux infirmières qui répondent aux exigences et aux conditions énoncées dans le Règlement sur
6
certaines activités de première assistance chirurgicale pouvant être exercées par une infirmière. L’in-
firmière, qui effectue les actes de première assistance en chirurgie, participe activement à la chirurgie,
prend l’initiative des actions, de concert avec le chirurgien à l’intérieur du site opératoire, et contribue
de façon continue à la réalisation des diverses étapes de l’intervention chirurgicale.
Les actes de première assistance en chirurgie appartiennent à l’une ou l’autre des cinq catégories suivantes :
1 L’utilisation et l’installation de divers instruments et appareils chirurgicaux complexes et spécialisés à
l’intérieur du site opératoire ;
2 L’incision, la manipulation, la dissection et le prélèvement de tissus ;
3 L’exécution de certaines étapes de la procédure chirurgicale à l’intérieur du site opératoire ;
4 Le choix et l’utilisation des diverses méthodes d’hémostase en profondeur ;
5 La suture des plans profonds de la plaie chirurgicale et les ligatures en profondeur.
17. Ces conditions sont précisées dans le Règlement sur certaines activités de première assistance chirurgicale pouvant être exercées
par une infirmière.
L
e service à l’USPA s’applique à l’ensemble des actes effectués par l’infirmière, pour assurer l’évaluation,
la surveillance et la prise en charge de la condition du client durant la période postopératoire
immédiate18. La composition de l’équipe de soins et les fonctions que l’infirmière assume peuvent
varier d’un milieu à l’autre, selon le type d’établissement, l’organisation du bloc opératoire et les
ressources professionnelles disponibles.
En effet, certains milieux disposent d’une équipe d’infirmières dédiée uniquement à l’USPA. Ces infirmières
doivent posséder les connaissances et les habiletés requises, avoir développé une expertise particulière
en soins postanesthésiques et assurer le maintien de leurs compétences (ANIPAC, 2011, p. 26-27, 53-84).
Dans le cadre de leurs fonctions, elles n’exercent aucune activité liée à la salle d’opération. Bien que
leurs activités chevauchent une partie du continuum de soins périopératoires, dans l’esprit des présen-
tes lignes directrices, ces infirmières ne sont pas tenues d’avoir une formation en soins périopératoires,
puisqu’elles interviennent uniquement à l’USPA.
Dans d’autres milieux, les soins postopératoires immédiats sont accomplis à tour de rôle par les infirmières
du bloc opératoire qui font du service externe, du service interne en salle d’opération et de l’assistance
opératoire. Ces infirmières sont aussi appelées à assurer des périodes de garde, ce qui les amène à intervenir
à l’USPA, en cas d’interventions chirurgicales d’urgence. Elles sont donc visées par l’ensemble des lignes
directrices énoncées dans ce document. De ce fait, elles doivent posséder les connaissances et les habiletés
essentielles pour intervenir en soins postanesthésiques.
18. Dans certaines USPA, divers traitements sont appliqués, tels que la cardioversion, les traitements pour la douleur, entre autres avec
épidurale, etc. Étant donné la grande variété de ces situations cliniques et comme elles ne sont pas directement liées aux soins
périopératoires, leur encadrement clinique n’a pas été retenu dans le cadre de ce document.
19. Les effets de l’anesthésie peuvent être liés à l’administration de sédatifs, d’analgésiques et de substances anesthésiques.
La période de recouvrement
Durant la période de recouvrement, la surveillance clinique devrait être continue et adaptée à la condition
du client. Les critères de surveillance devraient être définis localement. Les informations cliniques évolutives
sont recueillies de façon systématique et notées au dossier.
L’infirmière doit surveiller le client étroitement jusqu’à ce que l’évaluation initiale soit complétée, qu’il
ait recouvré ses fonctions respiratoires, que son état hémodynamique soit stable et qu’il soit capable de
communiquer (AAGBI, 2002 ; ANIPAC, 2011, p. 114-118 ; Royal College of Anaesthetists, 2009). Lorsque la
condition du client est stable, l’infirmière pourrait être assignée à plus d’un client.
Si la condition de santé ou la condition respiratoire du client est jugée instable, si sa condition de santé
est critique ou s’il présente des complications, une infirmière et, selon le cas, deux infirmières devraient
demeurer continuellement auprès de lui pour assurer les soins postopératoires immédiats requis (ANIPAC,
2011, p. 114-116 ; ASPAN, 2010b).
Chez tous les clients à l’USPA, l’infirmière doit évaluer périodiquement l’état respiratoire20, la pression
sanguine, le rythme cardiaque, la température, les accès vasculaires, la zone opératoire, ainsi que les pertes
sanguines, le niveau de conscience et l’intensité de la douleur. D’autres paramètres peuvent faire l’objet
20. L’évaluation de l’état respiratoire comprend la fréquence, le rythme et l’amplitude respiratoire, les ronflements, ainsi que la saturation
pulsatile en oxygène.
21. Les échelles de Glasgow ou de Hunt et Hess sont utilisées pour la surveillance des signes d’hémorragie ou d’œdème postopératoire
après une chirurgie crânienne.
À l’annexe 3, un tableau présente la « Description de certains actes effectués par l’infirmière à l’USPA ».
L
’encadrement professionnel des infirmières qui exercent en salle d’opération se fonde sur quatre
composantes essentielles : 1. règles de soins infirmiers, 2. formation des infirmières, 3. maintien et
développement de leurs compétences, et 4. respect des normes de pratique.
22. Les milieux privés ne sont pas tenus d’élaborer des règles de soins infirmiers comme dans les établissements du réseau de la santé.
Toutefois, il est recommandé que des mesures soient prises par les infirmières pour que de telles règles soient adoptées en vue d’assurer
la qualité et la sécurité des services.
Encadrement professionnel 38
La formation
L’infirmière qui exerce en salle d’opération doit posséder les connaissances et maîtriser les habiletés re-
quises pour intervenir rapidement et efficacement au sein de l’équipe chirurgicale. Pour ce faire, elle doit
être apte à accomplir l’ensemble des activités professionnelles en salle d’opération, à savoir les activités
liées à la coordination clinique, au service externe, à la surveillance du client sous sédation-analgésie,
au service interne, y compris les actes d’assistance opératoire et aux soins postopératoires immédiats.
Ainsi, les infirmières en soins périopératoires devraient avoir réussi leur formation de base en soins
périopératoires23, ainsi que la formation particulière pour accomplir les actes d’assistance opératoire24.
Ces formations comprennent des périodes d’apprentissage théorique et en laboratoire, ainsi que des
stages en milieu clinique.
Il revient à la direction des soins infirmiers de mettre en place un mécanisme d’encadrement de la formation
des infirmières en soins périopératoires dans l’établissement de santé. Ce mécanisme peut impliquer la
collaboration des chirurgiens et, le cas échéant, des infirmières premières assistantes en chirurgie (IPAC)
qui exercent dans l’établissement, notamment en ce qui concerne la supervision des actes d’assistance
opératoire. Un processus de reconnaissance des acquis pourrait aussi être prévu, notamment pour les infir-
mières qui exercent déjà en salle d’opération et qui accomplissent certains actes d’assistance opératoire.
L’IPAC doit respecter les exigences de formation énoncées au règlement du CMQ. En effet, elle doit avoir
obtenu un certificat de première assistance en chirurgie de l’UQTR et être détentrice d’un baccalauréat.
L’annexe 1 décrit sommairement les trois types de formation offerts aux infirmières en soins périopératoires.
23. Les infirmières qui sont assignées uniquement à l’unité de soins postanesthésiques (USPA) ne sont pas tenues de posséder la formation
en soins périopératoires, puisqu’elles n’interviennent pas en salle d’opération.
24. Les exigences de formation pour les infirmières en soins périopératoires et les infirmières premières assistantes en chirurgie sont détaillées
à l’annexe 1.
39 Encadrement professionnel
Toutefois, certaines chirurgies spécialisées exigent l’accomplissement d’actes spécifiques, présentant un
haut degré de complexité, qui peuvent nécessiter une préparation particulière. Cette préparation devrait
alors faire l’objet d’une entente entre la direction des soins infirmiers et les chirurgiens du milieu et être
offerte aux IPAC visées.
Dans le contexte du bloc opératoire, la formation continue doit être assortie de mesures visant à assurer
le maintien des compétences. En effet, il est essentiel que les infirmières conservent et améliorent leurs
habiletés pour intervenir adéquatement et efficacement au sein de l’équipe chirurgicale.
Les mesures élaborées par l’établissement et appliquées de concert avec les infirmières devraient tenir
compte de la fréquence et du temps nécessaires pour maintenir les habiletés cliniques et techniques.
Ainsi, toutes les infirmières en soins périopératoires devraient effectuer périodiquement, en alternance,
le service interne, y compris les actes d’assistance opératoire, le service externe et, selon l’organisation
du milieu, intervenir à l’USPA. Les IPAC sont incitées à tenir un registre de leurs activités de première
assistance en chirurgie, afin d’être en mesure de produire, à la direction des soins infirmiers, le profil de
leurs interventions dans le domaine.
Encadrement professionnel 40
Description sommaire du continuum de formation
offert aux infirmières en soins périopératoires
Le continuum de formation en soins périopératoires comprend trois programmes distincts. Chacun d’eux
fait l’objet d’une description succincte.
aux nouvelles infirmières, lors de leur arrivée au bloc opératoire25. Il devrait viser le développement des
compétences essentielles suivantes pour exercer en salle d’opération (AIISOC, 2011, p. 54-59) :
1 Pratiquer en se conformant aux lois et aux normes professionnelles.
2 Prodiguer les soins en service externe et en service interne, ainsi que les soins postanesthésiques
immédiats, y compris la surveillance du client sous sédation-analgésie.
3 Apporter le soutien au client et à sa famille, ainsi qu’aux autres membres de l’équipe chirurgicale.
4 Contribuer à maintenir un milieu sécuritaire.
5 Réagir de façon appropriée aux situations d’urgence.
6 Gérer efficacement les ressources humaines et matérielles à l’intérieur de la salle d’opération.
La formation de base en soins périopératoires devrait comprendre un volet théorique, ainsi que des périodes
de laboratoire et de stage pratique.
Volet théorique : Axé sur les connaissances théoriques, il permet de connaître les exigences liées à la
coordination clinique, au service externe, au service interne, à la surveillance du client sous sédation-
analgésie, ainsi que les exigences minimales pour effectuer les soins postanesthésiques immédiats.
Durant la formation théorique, l’infirmière acquiert les connaissances essentielles à la pratique en salle
d’opération (p. ex., l’évaluation clinique adaptée à la situation chirurgicale, les principes d’asepsie, les
instruments, le matériel et l’équipement utilisés, les différentes procédures opératoires et leur déroulement,
les diverses techniques à appliquer durant la chirurgie, etc.).
Laboratoire et stage pratique : Périodes de laboratoire et de stage permettant à l’infirmière d’appliquer
les connaissances et habiletés acquises lors de diverses situations cliniques chirurgicales. Ces périodes
sont supervisées par des monitrices qui encadrent les apprentissages et procèdent à l’évaluation des
applications pratiques en salle d’opération.
25. Le programme de formation de base en soins périopératoires peut être élaboré localement par l’établissement. Éventuellement, le volet
théorique d’un programme de formation uniformisé devrait être offert en ligne par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)
aux infirmières du réseau de la santé.
26. Le programme de formation d’assistance opératoire conçu par l’UQTR est le seul au Québec. Les informations relatives à cette formation sont accessibles
sur le site Web suivant : www.uqtr.ca/fc.assop.
41 Continuum de formation
Volet théorique : Toutes les infirmières doivent réussir au moins un cours d’anatomie (15 heures) et
deux cours de physiopathologie chirurgicale (30 heures). Si l’infirmière possède déjà une telle formation,
elle doit le démontrer à la directrice des soins infirmiers ou, en milieu privé, au directeur médical.
L’infirmière peut choisir, parmi les cours offerts en ligne par l’UQTR dans le cadre de la Formation d’assis-
tance opératoire, ceux qui sont les mieux adaptés à sa pratique en chirurgie.
Les cours suivants donnent accès à l’assistance opératoire pour les infirmières :
Un cours d’anatomie, au choix :
• Anatomie chirurgicale I – Anatomie des appareils cardiovasculaire, respiratoire et tégumentaire
• Anatomie chirurgicale II – Anatomie de l’appareil digestif et urogénital
• Anatomie chirurgicale III – Anatomie de l’appareil locomoteur, membres supérieurs, inférieurs et
parois du tronc
• Anatomie chirurgicale IV – Anatomie crânio-cervico-faciale, appareil visuel, appareil auditif, système
nerveux central
Deux cours de physiopathologie chirurgicale, au choix :
• Physiopathologie chirurgicale I – Pathologies chirurgicales gastro-entérologiques
• Physiopathologie chirurgicale II – Pathologies chirurgicales hépato-biliaires et pancréatiques
• Physiopathologie chirurgicale III – Pathologies chirurgicales orthopédiques des membres supérieurs
• Physiopathologie chirurgicale IV – Pathologies chirurgicales orthopédiques des membres inférieurs
• Physiopathologie chirurgicale V – Pathologies chirurgicales urologiques et gynécologiques
• Physiopathologie chirurgicale VI – Pathologies chirurgicales ophtalmiques, otorhinolaryngologiques,
thyroparathyroïdiennes, chirurgies plastiques et esthétiques
Ces cours permettent à l’infirmière d’acquérir les bases théoriques requises pour effectuer les actes d’as-
sistance opératoire en période peropératoire. Ils sont crédités et peuvent être transférés au programme
de certificat IPAC ou au baccalauréat de perfectionnement en sciences infirmières de l’UQTR, favorisant
ainsi un parcours professionnel au bloc opératoire. Ils sont aussi accrédités et répondent aux exigences
de la norme de formation continue adoptée par l’OIIQ.
Laboratoire et stage pratique : Les modalités de déploiement du programme de formation lié à l’assis-
tance opératoire, ainsi que les mécanismes de supervision et de contrôle des laboratoires et des stages,
sont déterminés et appliqués localement par la direction des soins infirmiers.
Les périodes de laboratoire (30 heures) et de stage (90 heures) permettent de maîtriser les techniques
essentielles liées à l’assistance opératoire (suture et ligature sur les plans superficiels, manipulation
d’instruments et d’appareils à l’intérieur du site opératoire, application de techniques d’hémostase directe,
exécution de manœuvres courantes sur des tissus).
Continuum de formation 42
Les laboratoires et les stages sont réalisés avec la collaboration des chirurgiens ou des IPAC. Ils
devraient être supervisés par des monitrices. Durant ses périodes de laboratoire et de stage dans le
milieu, l’infirmière doit consigner les informations essentielles lui permettant de suivre l’évolution des
apprentissages requis pour qu’elle soit en mesure de poser les actes d’assistance opératoire.
Un carnet de formation a été conçu par l’OIIQ afin de soutenir l’infirmière dans sa démarche de formation
et lui permettre d’en rendre compte auprès de la direction des soins infirmiers. Le Carnet de formation de
l’infirmière – Assistance opératoire est disponible sur le site de l’OIIQ.
Une modalité de reconnaissance des acquis pour les infirmières qui effectuent certains actes d’assistance
opératoire peut être adoptée dans chaque établissement. Dans ce cas, le nombre d’heures de laboratoire
et de stage peut être adapté afin de tenir compte de l’expérience de chaque infirmière, le cas échéant.
Toutefois, la directrice des soins infirmiers doit s’assurer que ces activités sont exécutées en toute sécurité.
43 Continuum de formation
2
Annexe 2
Description de certains actes
effectués par l’infirmière en salle d’opération27
ACTES LIÉS À LA
COORDINATION
CLINIQUE
Actes réservés
aux infirmières
Décisions liées à
Actes liés au
service externe
27. Les activités des infirmières décrites dans ce tableau sont présentées à titre indicatif. Les listes ne sont aucunement limitatives et
demeurent ouvertes à l’évolution de la pratique infirmière en salle d’opération.
28. Les actes de soutien à l’équipe chirurgicale, les actes de support instrumental et les actes d’aide technique au chirurgien doivent
être considérés en relation avec les lignes directrices pour les activités des infirmières auxiliaires en salle d’opération.
Admission à l’uspa
des divers paramètres servant de base administration des médicaments prescrits évaluation de la condition du client
à la surveillance clinique du client et requis par la condition du client décision du congé de l’USPA selon
les critères et les balises décisionnelles
adoptés par l’établissement
Détection précoce des problèmes cliniques Si le client quitte directement
postopératoires (douleur, nausées, l’établissement à partir de l’USPA :
vomissements, hypothermie, etc.), communication de consignes spécifiques,
suivi clinique et application des mesures qui doivent être remises au client pour
thérapeutiques appropriées assurer sa sécurité et la continuité des soins
Retrait du tube endotrachéal ou du masque Documentation des données relatives au suivi
laryngé selon les règles de soins en vigueur clinique et au congé de l’USPA et ajustement
dans l’établissement du plan thérapeutique infirmier, le cas échéant
45 Actes à l’uspa
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