Infections Nosocomiales PR Bouhabel
Infections Nosocomiales PR Bouhabel
Infections Nosocomiales PR Bouhabel
NOSOCOMIALES
Pr BOUHABEL Maamar
Maitre de conférences hospitalo-universitaire
Service des Maladies Infectieuses et Tropicales
Hôpital Central de l’Armée
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Le 31 Novembre 2021
Plan
I. Généralités
1.Introduction
2. Définition
II. Epidémiologie
1. Agents pathogènes en cause
2. Facteurs favorisants
3. Les modes de transmission
3.1. Auto-infection
3.2. Hétéro infection
3.3. Xéno infection
3.4. Exo infection
III. Les infections nosocomiales par site
1. Infections urinaires
2. Pneumopathies nosocomiales
3. Les infections sur site opératoire
4. Infections de cathéter vasculaire
5. Bactériémies nosocomiales
IV. Conséquences des infections nosocomiales
1. Morbidité / Mortalité
2. Surcoût financier
V. Traitement des infections nosocomiales
1. Traitement curatif
2. Traitement préventif
VI. Références
LES INFECTIONS NOSOCOMIALES
Pr BOUHABEL Maamar
Maitre de conférences hospitalo-Universitaire
Service des Maladies Infectieuses et Tropicales
Hôpital Central de l’Armée docteur Mohamed Seghir Nekkache
I. Généralités
I.1.Introduction
Les infections nosocomiales représentent un problème majeur de santé publique et sont
associées à une morbidité importante, une mortalité, un surcoût important et à l’émergence de
bactéries multirésistantes posant des problèmes thérapeutiques. La prévention des infections
nosocomiales constitue un objectif prioritaire en termes de santé publique.
Le risque de contracter une infection à l'hôpital est de 7% c'est-à-dire que sur 100 personnes
hospitalisées, sept d'entre elles auront une infection nosocomiale. Ce chiffre varie en fonction
du service dans lequel la personne hospitalisée se trouve. Il peut atteindre 30% dans un
service comme la réanimation.
I.2. Définition
Le mot nosocomial est issu du latin nosoconium, qui signifie hôpital ; du grec Nessos qui est
synonyme de malade et Komein signifiant soigner.
Les infections nosocomiales, appelées aussi infections hospitalières, sont des infections
acquises pendant un séjour à l’hôpital, qui n’étaient ni présentes ni en incubation au moment
de l’admission du patient. Les infections survenant plus de 48 heures après l’admission sont
habituellement considérées comme nosocomiales.
L’infection nosocomiale est une infection acquise dans un établissement de santé. Pour être
considérée comme acquise dans l’établissement, elle ne doit être ni présente, ni en incubation
à l’admission du patient dans l’établissement.
Un délai arbitraire de 48 heures entre l’admission et la survenue des symptômes infectieux est
habituellement retenu. Ce délai est porté à 30 jours pour les infections du site opératoire et à
un an après implantation de matériel étranger.
Une infection associée aux soins est au même titre qu’une infection nosocomiale. L’infection
associée aux soins englobe tout épisode infectieux en rapport avec un processus, une structure
ou une démarche de soins et également contractée en établissement d’hébergement pour
personnes âgées, en cas d’hospitalisation à domicile, dans un cabinet médical, dentaire, de
kinésithérapie et en cas de soin infirmier à domicile.
II. Epidémiologie
II. 1. Agents pathogènes en cause
Les bactéries sont les agents infectieux en cause dans plus de 90 % des cas. Il existe une plus
grande disparité en comparaison avec les infections urinaires communautaires.
Les trois espèces les plus fréquemment isolées sont :
- Staphylococcus aureus ;
- Escherichia coli ;
- Pseudomonas aeruginosa.
Il existe un taux de résistance élevé des bactéries responsables : Staphylococcus aureus
résistant à la méticilline (Méti-R), multirésistant (SARM), entérobactéries productrices de β-
lactamases à spectre étendu (BLSE). Les levures ne sont pas très fréquentes (5 %) mais jouent
un rôle croissant. Le plus souvent il s’agit de Candida albicans mais les autres espèces
augmentent régulièrement, notamment Aspergillus.
2 à 5 % des agents infectieux sont des virus. Ce sont soit des virus transmis par le sang et les
produits biologiques (VHC, VHB, VIH), soit des virus respiratoires ou digestifs en période
épidémique.
On retrouve des parasites dans 1 % des cas seulement (gale, poux). Les agents à transmission
non conventionnelle (prions) sont actuellement impossibles à évaluer.
II. 2. Facteurs favorisants
III. 2.1. Facteurs favorisants liés au patient : les extrêmes âges (le sujet âgé et le
nourrisson), les pathologies sous-jacentes (Diabète, cancer...), les circonstances
d’hospitalisation et le terrain immunodéprimé sévère peuvent majorer le risque.
III. 2.3. Facteurs favorisants liés à l’environnement : Les grands établissements (plus de
500 lits) comptent plus d’infections nosocomiales. L’architecture des locaux (architecture
globale d’un service, blocs opératoires, points d’eau, etc) jouent également un rôle, en
agissant principalement sur l’organisation du travail, les facilités à respecter les procédures.
III. 2.2. Facteurs favorisants liés aux soins et aux gestes invasifs : Les actes invasifs
comme : la sonde urinaire, les cathéters, les interventions chirurgicales, l’arthroscopie,
l’endoscopie. Ce sont des portes d’entrée qui favorisent les infections nosocomiales et sont
mis en cause dans près de 50 % des cas.
II. 3. Les modes de transmission
Il y a quatre grands modes de transmission :
II. 3.1. Auto-infection
Le malade s’infecte avec ses propres germes, les « portes d’entrée » sont les lésions des
muqueuses, les lésions cutanées. Les germes seront ceux de la peau, des muqueuses, du
tractus digestif… Ce mécanisme est favorisé par l’utilisation de traitement pouvant altérer
l’immunocompétence (corticoïdes, immunosuppresseurs…), par l’administration de
traitements sélectionnant certaines bactéries (antibiothérapie à spectre étroit…). Et chez les
patients immunodéprimés (SIDA, aplasiques…) sont les personnes les plus à risque de
développer des pathologies strictement endogènes.
II. 3.2. Hétéro infection
Le germe responsable de l’infection nosocomiale provient d’un autre malade, la transmission
étant le plus souvent manuportée, par les personnels soignants intervenant au près de plusieurs
patients, disséminant ainsi les germes d’une personne à l’autre.
V. 2. Traitement préventif
Tout geste médical et paramédical en soins doit être opéré dans les plus strictes règles
d’hygiène hospitalière pour une véritable lutte contre les infections nosocomiales :
- Le personnel soignant doit être en nombre suffisant, formé et sensibilisé dans le contrôle et
le suivi des infections ;
- Le lavage des mains avant, après, et entre les malades, le port de gants avec changement de
gants si l’intervention dure ;
- La désinfection des lésions ouvertes et le respect des procédures de soins ;
- L’entretien du matériel et des cathéters ;
- Le respect des règles de prescription et d’utilisation des antibiotiques ;
- Recommander une vaccination antigrippale pour le personnel médical et paramédical.
- La tenue vestimentaire lors de la pratique des soins
- L’individualisation des soins
- Le respect des normes pour la toilette, les soins cutanés et les soins urinaires des malades.
- La désinfection correcte du matériel médicochirurgical
- L’hygiène des locaux
- L’évacuation hygiénique des déchets hospitaliers
- L’hygiène de l’eau à l’hôpital
- La surveillance épidémiologique
- La prise en charge adaptée du patient atteint d’infection nosocomiale
- L’information correcte des patients, des consultants et des visiteurs.
- L’antibioprophylaxie : la prémédication appropriée avant tout geste.
VI. RÉFÉRENCES
- A.Bosseray, M.Micoud : Infections nosocomiales. EMC - Maladies infectieuses,
8-001-F-10, 2000,8p
- D. Talon, D. Hocquet, X. Bertrand : Infections nosocomiales. EMC - Maladies infectieuses,
8-001-F-10, 2015,9p
- PILLY, E. et collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales (France) :
Maladies infectieuses et tropicales. Alinéa plus, 2014.
- Nicolle L, Fabry J, Ducel G, Organization WH: Prévention des infections nosocomiales:
guide pratique. 2008