Referenciel Pratiques Diabete
Referenciel Pratiques Diabete
Referenciel Pratiques Diabete
État des connaissances sur le diabète de type 2 Prévention primaire : les actions de prévention
chez les sujets à risque
Définition, physiopathologie, histoire
de la maladie, données épidémiologiques Populations à risque de diabète
Rénale cardiovasculaire
Ophtalmologique Podologique
État des pratiques de prise en charge
des sujets diabétiques en France
Dentaire et autres types de surveillance
Mini-synthèse
Pour en
Définition
savoir plus
Le diabète est défini par l’élévation chronique de la concentration de glucose dans le sang (hyperglycé-
mie chronique) et regroupe plusieurs maladies de pathogénie différente (trouble de la sécrétion et/ou de
l’action de l’insuline).
La définition biologique du diabète de type 2 est une glycémie supérieure à 1,26 g/l (7,0 mmol/l) après
un jeûne de 8 heures et vérifiée à 2 reprises.
Pour en
savoir plus Physiopathologie
Le diabète de type 2 est une affection métabolique caractérisée par une déficience soit de l’action de
l’insuline (insulinorésistance), soit de la sécrétion d’insuline par les cellules endocrines, soit des
deux.
Pour en
savoir plus
Histoire de la maladie
Classiquement on distingue 3 phases dans l’évolution du diabète de type 2 :
●● une phase dite de prédiabète qui se caractérise par des anomalies de la glycorégulation avec une
glycémie à jeun supérieure à la normale mais < 1,26 g/l [7,0 mmol/l]) ;
●● une phase infraclinique asymptomatique, relativement longue (≈ 10 ans), phase pendant laquelle,
en dehors de l’hyperglycémie, aucun symptôme ne laisse supposer l’existence de la maladie ;
●● une phase clinique avec symptômes et complications chroniques (microvasculaires et macro-
vasculaires). Parfois des complications aiguës (coma hyperosmolaire, hypoglycémie, acidose lactique,
acidocétose à l’occasion d’une pathologie intercurrente).
Pour en
savoir plus Données épidémiologiques
En 2011, la prévalence du diabète traité a été estimée à 4,6 %, soit plus de 3 millions de personnes.
Selon les données de l’étude Entred 2007, 92 % des personnes traitées pour un diabète avaient un
diabète de type 2.
¼¼ La prévalence du diabète augmente avec l’âge et, à âge égal, elle est plus élevée chez l’homme que
chez la femme en métropole.
¼¼ Sur les dix dernières années, le nombre de personnes traitées pour un diabète a augmenté en
moyenne de 5 %/an.
Par comparaison à la population non diabétique, la mortalité, toutes causes confondues et à âge
égal, est 1,5 à 2 fois plus élevée chez les personnes diabétiques pour les décès liés à une cardiopa-
thie ischémique, une pathologie cérébrovasculaire, une insuffisance rénale ou une insuffisance hépatique.
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Définition
Le diabète de type 2
Le diabète sucré est une élévation chronique de la concentration de glucose dans le sang (hyperglycémie) et
regroupe plusieurs maladies de pathogénie différente (trouble de la sécrétion et/ou de l’action de l’insuline. Il est
défini, selon les critères proposés en 2006 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) par :
●● une glycémie > 1,26 g/l (7,0 mmol/l) après un jeûne de 8 heures et vérifiée à deux reprises ;
●● la présence de symptômes de diabète (polyurie, polydipsie, amaigrissement) associée à une glycémie (sur
plasma veineux) ≥ 2 g/l (11,1 mmol/l) ;
●● une glycémie (sur plasma veineux) ≥ 2 g/l (11,1 mmol/l) 2 heures après une charge orale de 75 g de glucose.
Le prédiabète
Le prédiabète ou intolérance au glucose, correspond à une hyperglycémie modérée, c’est-à-dire n’atteignant pas
le seuil diagnostic de diabète, mais associée à une augmentation du risque de progression vers le diabète de
type 2. Il est défini, selon les critères proposés en 2006 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) par :
●● une hyperglycémie modérée à jeun : glycémie entre 1,10 g/l (6,1 mmol/l) et 1,25 g/l (6,9 mmol/l) après un jeûne
de 8 heures et vérifiée à deux reprises ;
●● et/ou une intolérance au glucose : glycémie (sur plasma veineux) comprise entre 1,4 g/l (7,8 mmol/l) et 1,99 g/l
(11,0 mmol/l) 2 heures après une charge orale de 75 g de glucose.
Physiopathologie et classification
Le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par
l’alimentation. Il se caractérise par la perte progressive des capacités sécrétoires de l’insuline, accompagnée
d’une augmentation de la résistance à l’insuline.
Le diabète de type 2 est secondaire soit à une résistance prédominante (mais à spectre variable) à l’action de
l’insuline avec déficit insulinosécrétoire relatif, soit à un déficit insulinosécrétoire prédominant avec résistance à
l’action de l’insuline.
L’insuline est l’hormone sécrétée par les cellules bêta du pancréas. Elle a un rôle majeur dans la régulation
de l’homéostasie du glucose et agit au niveau de trois cibles organiques : le foie, le muscle et le tissu adipeux. Elle
stimule l’entrée du glucose dans les tissus cibles, son stockage sous forme de glycogène et de triglycérides et son
oxydation via la glycolyse
Le diabète de type 1 est secondaire à la destruction auto-immune des cellules béta des îlots de Langerhans
pancréatiques, conduisant habituellement à une carence en insuline absolue.
D’autres types de diabètes spécifiques ont été identifiés : secondaires à une maladie pancréatique (cancer du
pancréas, pancréatopathie), une hémochromatose, un diabète induit (antipsychotiques atypiques, corticoïdes).
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Histoire de la maladie
Les deux principales limites à la connaissance de la prévalence réelle du diabète en France sont liées à la
méconnaissance de la part du diabète diagnostiqué et non traité par des médicaments et de la part du diabète
non diagnostiqué.
1. La méta-analyse de 15 cohortes prospectives (totalisant 760 000 sujets) a montré une augmentation du risque d’AVC chez les sujets ayant
un prédiabète après ajustement pour les autres facteurs de risque cardiovasculaire. Pour les études définissant le diabète comme une
hyperglycémie modérée, le risque relatif (RR) = 1,21, IC95 % = 1,02-1,44, p = 0,03 ; pour les études définissant le prédiabète comme une
intolérance au glucose, le RR = 1,26, IC95 % = 1,10-1,43, p < 0,001. Lee M, Saver JL, Hong KS, Song S, Chang KH, Ovbiagele B. Effect of
pre-diabetes on future risk of stroke: meta-analysis. BMJ 2012;344:e3564.
2. Institut de veille sanitaire, Fagot-Campagna A, Fosse S, Roudier C, Romon I, Penfornis A, et al. Caractéristiques, risque vasculaire et
complications chez les personnes diabétiques en France métropolitaine : d’importantes évolutions entre Entred 2001 et Entred 2007. BEH
2009;(42-43):450-5.
3. Institut de veille sanitaire, Romon I, Jougla E, Weill A, Eschwège E, Simon D, et al. Description de la mortalité et des causes de décès dans
une cohorte d’adultes diabétiques, en France métropolitaine. Étude Entred 2001. BEH 2009;(42-43):469-72.
4. Institut de veille sanitaire, Fagot-Campagna A, Romon I, Fosse S, Roudier C. Prévalence et incidence du diabète, et mortalité liée au
diabète en France. Synthèse épidémiologique. Saint-Maurice: InVS; 2010.
http://www.invs.sante.fr/publications/2010/plaquette_diabete/plaquette_diabete.pdf
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Données épidémiologiques
Prévalence du diabète
En 2011, la prévalence du diabète traité a été estimée à 4,6 %, soit plus de 3 millions de personnes5.
Les données 2012 de l’enquête ObÉpi6 montrent que 5,5 % des Français déclaraient être traités pour un diabète
de type 2 (diabète traité médicalement + diabète traité par régime seul).
¼¼ La prévalence du diabète augmentait avec l’âge : < 1 % avant 44 ans, comprise entre 3 % et 10 % entre 45 et
64 ans et de 10 % à 20 % après 65 ans.
¼¼ À âge égal, elle était plus élevée chez l’homme que chez la femme, excepté dans les départements d’Outre-mer
(DOM) où, à ancienneté de diabète égale, la prévalence du diabète était plus élevée chez les femmes (données
20097).
¼¼ Elle était plus élevée chez les sujets en surpoids (prévalence multipliée par 3) et les obèses (prévalence multi-
pliée par 7). 40 % des hommes et 47 % des femmes diabétiques de type 2 étaient obèses.
¼¼ La prévalence du diabète augmentait avec les difficultés financières déclarées (elle était notamment de 10 %
chez les personnes déclarant ne pouvoir s’en sortir financièrement sans faire de dettes).
Selon les données du BEH publiées en 20108 (cf. figure 1), l’analyse des taux de prévalence par région en métro-
pole, après standardisation sur l’âge et le sexe, montrait que :
●● les prévalences les plus élevées étaient observées dans le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, l’Alsace, Champagne-
Ardenne et la Seine-Saint-Denis ;
●● les prévalences les plus basses étaient observées en Bretagne, dans les Pays-de-la-Loire et l’Aquitaine.
La prévalence du diabète n’a cessé d’augmenter entre 2001 et 2011, le nombre de personnes traitées pour diabète
s’est accru en moyenne de 5,4 %/an. Cette évolution serait liée à l’augmentation du surpoids et de l’obésité, au
vieillissement de la population, à l’amélioration de l’espérance de vie des personnes traitées pour diabète et à
l’intensification du dépistage9.
5. Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés. Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses :
propositions de l’Assurance Maladie pour 2014. Rapport au ministre chargé de la Sécurité sociale et au parlement sur l’évolution des
charges et produits de l’assurance maladie au titre de 2014 (loi du 13 août 2004). Paris: CNAMTS; 2013.
http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/cnamts_rapport_charges_produits_2014.pdf
6. Institut national de la santé et de la recherche médicale, Kantar Health, Roche. Enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et
l’obésité. ObEpi 2012. Neuilly-sur-Seine: Roche; 2012. http://www.roche.fr/content/dam/corporate/roche_fr/doc/obepi_2012.pdf
7. Institut de veille sanitaire, Ndong JR, Romon I, Druet C, Prévot L, Hubert-Brierre R, et al. Caractéristiques, risque vasculaire, complications
et qualité des soins des personnes diabétiques dans les départements d’Outre-mer et comparaison à la métropole : Entred 2007-2010,
France. BEH 2010;(42-43):432-6.
8. Institut de veille sanitaire, Ricci P, Blotière PO, Simon D, Tuppin P, Ricordeau P, et al. Diabète traité : quelles évolutions entre 2000 et 2009
en France ? BEH 2010;(42-43):425-32.
9. Institut de veille sanitaire. Prévalence et incidence du diabète. Données épidémiologiques [Dossier] 2012.
http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-chroniques-et-traumatismes/Diabete/Donnees-epidemiologiques/
Prevalence-et-incidence-du-diabete [consulté en 08/2014].
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Figure 1. Prévalence du diabète traité par département en 2009
(taux standardisé sur l’âge et le sexe)
Source : Institut de veille sanitaire, Ricci P, Blotière PO, Simon D, Tuppin P, Ricordeau P, et al.
Diabète traité : quelles évolutions entre 2000 et 2009 en France ? BEH 2010;(42-43):425-32.
La prévalence du diabète pourrait être sous-estimée, les personnes diabétiques non diagnostiquées et/ou non
traitées n’étant pas prises en compte. Ainsi, dans l’étude nationale nutrition santé (ENNS)10, la prévalence des cas
de diabète non diagnostiqués était estimée à 1 % (IC 95 % = 0,6-1,7). La part relative de ces cas de diabète mécon-
nus était estimée à 30 % chez les 30-54 ans et à 12 % chez les 55-74 ans11.
10. Institut de veille sanitaire. Étude nationale nutrition santé ENNS, 2006. Situation nutritionnelle en France en 2006 selon les indicateurs
d’objectif et les repères du Programme national nutrition santé (PNNS). Premiers résultats. Saint-Maurice: InVS; 2007.
http://www.invs.sante.fr/publications/2007/nutrition_enns/RAPP_INST_ENNS_Web.pdf
11. Bonaldi C, Vernay M, Roudier C, Salanave B, Oleko A, Malon A, et al. A first national prevalence estimate of diagnosed and undiagnosed
diabetes in France in 18- to 74-year-old individuals: the French Nutrition and Health Survey 2006/2007. Diabet Med 2011;28(5):583-9.
12. Institut de veille sanitaire. Étude nationale nutrition santé ENNS, 2006. Situation nutritionnelle en France en 2006 selon les indicateurs
d’objectif et les repères du Programme national nutrition santé (PNNS). Premiers résultats. Saint-Maurice: InVS; 2007.
http://www.invs.sante.fr/publications/2007/nutrition_enns/RAPP_INST_ENNS_Web.pdf
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Mortalité
Au cours de l’année 2009, le taux brut de mortalité des personnes traitées pour un diabète était de 29,5 pour 1 000
personnes (hommes = 31,6 ‰ ; femmes = 27,2 ‰)13 :
●● à structure d’âge égale, le taux de mortalité était 1,5 fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes (35,7
versus 23,7 pour 1 000 personnes-années) ;
●● l’âge moyen au décès était de 74,6 ans pour les hommes et 79,6 ans pour les femmes.
Le suivi de la mortalité d’une cohorte de personnes diabétiques traitées et d’âge moyen de 64 ans de 2001 à
200614 montrait que :
●● 15 % des personnes diabétiques étaient décédées après 5 ans de suivi, à un âge moyen de 74 ans pour les
hommes et 80 ans pour les femmes ;
●● par rapport à la population non diabétique, la mortalité, toutes causes confondues et à âge égal, était 1,4 fois
plus élevée chez les personnes diabétiques, notamment en ce qui concernait les décès liés à une cardiopathie
ischémique [2,2], une pathologie cérébrovasculaire [1,8], une insuffisance rénale [2,1], une insuffisance hépatique
[2,2], une septicémie [1,5], un cancer du foie chez l’homme [3,0], un cancer du pancréas chez la femme [3,2], un
cancer colorectal dans les deux sexes [1,7].
13. Institut de veille sanitaire, Ricci P, Blotière PO, Simon D, Tuppin P, Ricordeau P, et al. Diabète traité : quelles évolutions entre 2000 et 2009
en France ? BEH 2010;(42-43):425-32.
14. Institut de veille sanitaire, Fagot-Campagna A, Romon I, Fosse S, Roudier C. Prévalence et incidence du diabète, et mortalité liée au
diabète en France. Synthèse épidémiologique. Saint-Maurice: InVS; 2010.
http://www.invs.sante.fr/publications/2010/plaquette_diabete/plaquette_diabete.pdf
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Facteurs et marqueurs de risque de diabète
Mini-synthèse
Pour en
Les facteurs de risque de diabète de type 2 associés à un risque de diabète augmenté avec un lien
savoir plus de causalité démontré sont :
●● l’âge > 45 ans ;
●● l’origine géographique (personne d’origine non caucasienne et/ou migrante ayant adopté un mode de
vie occidental) ;
●● un surpoids (indice de masse corporelle > 28 kg/m²) ;
●● la sédentarité ;
●● un antécédent de diabète gestationnel ;
●● un antécédent d’accouchement d’un enfant de faible poids de naissance ou de grossesse avec un
retard de croissance intra-utérin ;
●● un antécédent familial de diabète chez un apparenté du premier degré ;
●● une anomalie de la glycorégulation ou état de prédiabète (glycémie à jeun comprise entre 1,10 g/l (6,1
mmol/l) et 1,26 g/l (7,0 mmol/l)).
Pour en
Les marqueurs de risque de diabète de type 2 sont associés à un risque de diabète augmenté, mais
savoir plus
le lien de causalité n’a pas été clairement démontré. Ces marqueurs de risque sont les suivants :
●● une hypertension artérielle (pression artérielle systolique > 140 mmHg ou pression artérielle diastolique
> 90 mmHg) ;
●● une dyslipidémie (HDL-cholestérolémie < 0,35 g/l [0,9 mmol/l] ou triglycéridémie > 2 g/l [2,3 mmol/l]) ;
●● un tabagisme chronique ;
●● un antécédent d’accouchement d’un enfant de faible poids de naissance ou de grossesse avec un
retard de croissance intra-utérin ;
●● un antécédent de syndrome des ovaires polykystiques.
Pour en
savoir plus Cas particulier des personnes en situation de précarité
Les études faites en population dite précaire mettent en évidence une plus forte prévalence du diabète
dans ces populations, une morbi-mortalité liée au diabète plus élevée malgré un âge plus jeune, des
facteurs aggravants plus fréquents (tabagisme chronique notamment).
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Facteurs de risque de diabète Algorithme
Aucune hiérarchisation des facteurs de risque de diabète identifiés n’a été établie. Si le lien entre ces facteurs
de risque et le diabète a été établi, les risques relatifs ne sont pas clairement spécifiés. De plus, les hypothèses
physiopathologiques reliant ces facteurs de risque au diabète sont partiellement connus.
Sur un plan physiopathologique, l’augmentation progressive de l’insulinorésistance avec l’âge est supposée
consécutive à l’augmentation de l’adiposité abdominale et à l’accumulation des déséquilibres du mode de vie
(alimentation, sédentarité).
Prévalence du
20
diabète (%)
15
10
L’Atlas mondial du diabète publié par la Fédération internationale du diabète rapporte les estimations de la préva-
lence du diabète pour l’année 2013 suivantes : Moyen-Orient et Afrique du Nord (10,9 %), Amérique du Nord et
Caraïbes (9,6 %), Asie du Sud-Est (8,7 %), Amérique centrale et du Sud (8,2 %), Pacifique occidental (8,1 %), Europe
(6,8 %), Afrique (5,7 %).
15. Ricordeau P, Weill A, Vallier N, Bourrel R, Fender P, Allemand H. L’épidémiologie du diabète en France métropolitaine. Diabetes Metab
2000;26(Suppl 6):11-24.
16. Institut de veille sanitaire, Fagot-Campagna A, Romon I, Fosse S, Roudier C. Prévalence et incidence du diabète, et mortalité liée au
diabète en France. Synthèse épidémiologique. Saint-Maurice: InVS; 2010.
http://www.invs.sante.fr/publications/2010/plaquette_diabete/plaquette_diabete.pdf
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L’excès pondéral
L’excès pondéral est un facteur de risque de diabète identifié par l’ensemble des modèles d’analyses multivariées.
Les valeurs moyennes d’indice de masse corporelle (IMC) et de chacune des mesures des indicateurs anthro-
pométriques (tour de taille, tour de hanches, rapport tour de taille/tour de hanches) sont plus élevées chez les
diabétiques que chez les non diabétiques :
●● l’IMC moyen à l’inclusion de la cohorte DESIR17 était de 27,5 kg/m² chez les hommes diabétiques et de
29,2 kg/m² chez les femmes diabétiques ;
●● un surpoids (25 ≥ IMC < 30 kg/m²) était observé chez 39 % des personnes diabétiques de type 2 dans la
cohorte ENTRED18 ;
●● une obésité (IMC ≥ 30 kg/m²) était observée chez 41 % des personnes diabétiques de type 2 dans la cohorte
ENTRED.
Par comparaison avec des sujets non diabétiques19, la prévalence du diabète était 2,5 fois plus élevée chez les
hommes en surpoids et 3 fois plus élevée chez les femmes en surpoids. Elle était 5,5 fois plus élevée chez les
hommes obèses et 6 fois plus élevée chez les femmes obèses.
La sédentarité
La sédentarité a été définie comme un facteur de risque de diabète sur les résultats d’études épidémiologiques et
d’études d’interventions en prévention primaire chez les sujets intolérants au glucose. Ces dernières montraient
une réduction significative de l’incidence du diabète dans les groupes de patients pratiquant une activité
physique régulière (2h30/semaine) ou traités par l’association régime + activité physique par rapport aux
groupes de patients ne suivant pas un programme d’activité physique intensif.
Pour info
Physiologiquement, un état d’insulinorésistance s’installe progressivement au fur et à mesure de l’avancée du
terme de la grossesse. L’insulinorésistance est liée à la production d’hormones placentaires, l’HPL (Human
Placental Lactogene) et la progestérone, mais aussi à la stimulation par la grossesse d’hormones de contre-
régulation, la prolactine, le cortisol et la leptine.
Chez la femme ayant une fonction endocrine pancréatique normale, il existe une adaptation avec hyper-
insulinisme réactionnel permettant le maintien de l’euglycémie. Si la fonction endocrine pancréatique est défi-
ciente, l’insulinosécrétion est insuffisante, en particulier en situation postprandiale, et entraîne un diabète ges-
tationnel.
Un accroissement des risques de trouble de la tolérance glucidique, de diabète et d’obésité chez les enfants de
mère ayant eu un diabète gestationnel est souvent évoqué dans la littérature.
L’analyse de la littérature sur le diabète gestationnel publiée par la HAS en 2005 rapportait qu’aucune étude
à long terme répondant à des critères de bonne qualité méthodologique ne permettait d’étayer cette
hypothèse. L’existence d’une obésité parentale serait en revanche un facteur de risque.
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La prévalence du diabète gestationnel est variable (1 % à 14 %) selon les études et les populations de ces études ;
dans le Réseau Sentinelle français Audipog20 (Association des utilisateurs de dossiers informatisés en pédiatrie,
obstétrique et gynécologie ; http://www.audipog.net/), la fréquence du diabète gestationnel a été estimée entre
2 % et 4 %.
¼¼ Les risques maternels classiquement associés au diabète gestationnel sont une hypertension artérielle
gravidique et la pré-éclampsie. Le risque de diabète à distance de la grossesse chez les femmes ayant
eu un diabète gestationnel varie entre 2 % et 70 %21. À distance de la grossesse, l’étude DPP (Diabetes
Prevention program)22 a montré que l’incidence d’apparition d’un diabète de type 2 était augmenté chez les
femmes ayant eu un diabète gestationnel par comparaison à celles n’en n’ayant pas eu.
¼¼ Les risques fœtaux sont une macrosomie, une détresse respiratoire, une hypoglycémie, une hyperbilirubinémie,
une polyglobulie ou une hypocalcémie, un hydramnios et une hypertrophie cardiaque septale.
Selon le rapport de synthèse de la HAS de 2005 sur « Le dépistage et le diagnostic du diabète gestationnel »,
les facteurs de risque de diabète gestationnel sont :
●● un âge compris entre 25 et 40 ans ;
●● un indice de masse corporelle (IMC) maternel avant la grossesse compris entre 25 et 30 kg/m² ;
●● une origine géographique non caucasienne (les femmes d’origine caucasienne auraient un risque plus faible) ;
●● les antécédents familiaux de diabète ;
●● un antécédent personnel de diabète gestationnel, de mort fœtale in utero ou de macrosomie (poids de nais-
sance > 4 kg).
20. Le Réseau Sentinelle AUDIPOG est constitué, depuis 1994, d’un ensemble de maternités volontaires publiques et privées, provenant de
toutes les régions de France, utilisant ou non un dossier obstétrical AUDIPOG, informatisé ou non. La base de données (site consulté en
avril 2013) comprend 411 332 dossiers recueillis sur 15 ans (de 1994 à 2008) en provenance de 233 maternités.
Vendittelli F, Rivière O, Crenn-Hébert C, Claris O, Tessier V, Pinquier D, et al. Réseau sentinelle Audipog 2004–2005. Partie 1 : résultats
des principaux indicateurs périnatals. Gynécol Obstet Fertil 2008;36(11):1091-100.
21. Kim C, Newton KM, Knopp RH. Gestational diabetes and the incidence of type 2 diabetes: a systematic review. Diabetes Care
2002;25(10):1862-8.
22. DPP : Diabetes Prevention Program. Inclusion de 2 190 femmes parmi lesquelles 350 avaient eu un diabète gestationnel. Ratner RE,
Christophi CA, Metzger BE, Dabelea D, Bennett PH, Pi-Sunyer X, et al. Prevention of diabetes in women with a history of gestational
diabetes: effects of metformin and lifestyle interventions. J Clin Endocrinol Metab 2008;93(12):4774-9.
23. Balkau B, Lange C, Fezeu L, Tichet J, de Lauzon-Guillain B, Czernichow S, et al. Predicting diabetes: clinical, biological, and genetic
approaches: data from the Epidemiological Study on the Insulin Resistance Syndrome (DESIR). Diabetes Care 2008;31(10):2056-61.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 11
Pour info
Les anomalies de la glycorégulation ou prédiabète correspondent aux deux situations métaboliques
suivantes :
●● une intolérance au glucose (IGT ou impaired glucose tolerance) définie par une glycémie 2 heures après
ingestion de 75 g de glucose comprise entre 1,4 et 2 g/l (7,8 et 11,1 mmol/l) ;
●● une hyperglycémie modérée à jeun (IFG ou impaired fasting glucose) définie par une glycémie à jeun
comprise entre 1,10 et 1,26 g/l (6,0 et 7,0 mmol/l).
●● Les antécédents familiaux de diabète augmentent le risque de prédiabète (méta-analyse publiée en 201324,
Odds ratio : 1,40 [IC95 % : 1,27-1,54]).
Les marqueurs de risque correspondent à des pathologies associées au diabète pour lesquelles le lien
de causalité n’a pas été clairement démontré. Dans les recommandations françaises, il a été décidé que la
recherche d’une simple association entre un facteur de risque et le diabète était suffisante, que l’association soit
indépendante ou non des autres facteurs de confusion et qu’il existe une relation de causalité ou non.
L’hypertension artérielle
Les données des études (13 études de cohortes ou transversales internationales publiées entre 1990 et 2002)
rapportées dans la recommandation ANAES de 2003 « Principes de dépistage du diabète de type 2 » ayant calculé
le risque relatif de diabète chez des sujets hypertendus montrent qu’il variait suivant les études entre 1,14
et 2,68 pour les études de cohortes et entre 1,6 et 2,6 pour les études transversales.
Les dyslipidémies
Les résultats des études (10 études transversales ou de cohorte publiées entre 1989 et 1999) rapportées dans
la recommandation ANAES de 2003 « Principes de dépistage du diabète de type 2 » ayant analysé l’association
entre les anomalies lipidiques et le risque de diabète ne sont pas concordants. L’augmentation de risque relatif
de diabète n’était pas statistiquement significative en ce qui concernait l’hypercholestérolémie totale, la diminution
de la HDL-cholestérolémie et l’hypertriglycéridémie.
Dans la cohorte DESIR, les hommes traités pour une dyslipidémie étaient significativement plus nombreux
chez les diabétiques que chez les non diabétiques (14 % versus 7 %, p = 0,004)25.
Plusieurs mécanismes physiopathologiques ont été discutés pour expliquer l’effet potentiellement délétère d’une
dyslipidémie dans la survenue d’un diabète : altération de l’insulinosensibilité et de la sécrétion d’insuline.
Le tabagisme chronique
Une association significative entre le tabagisme et le risque de diabète de type 2 a été mise en évidence
par une méta-analyse publiée en 200726 sans pouvoir établir cependant le lien de causalité :
●● comparativement aux non fumeurs, le risque relatif (RR) de diabète pour les fumeurs était plus élevé pour
les gros fumeurs (≥ 20 cigarettes/jour ; RR = 1,61 [IC95 % = 1,43-1,80]) comme pour les petits fumeurs (< 20 ciga-
rettes/jour ; RR = 1,29 [IC95 % = 1,13-1,48]) ;
●● comparativement aux personnes qui n’ont jamais fumé, le risque de diabète pour les anciens fumeurs était plus
élevé (RR = 1,23 [IC95 % = 1,14-1,33]).
Dans la cohorte DESIR, le pourcentage d’hommes fumeurs était statistiquement supérieur chez les diabé-
tiques que chez les non diabétiques (37 % versus 24 %, p = 0,0009)27. Cette différence n’était pas retrouvée
chez la femme.
24. Wagner R. et al., Family history of diabetes is associated with higher risk for prediabetes: a multicentre analysis from the German
Center for Diabetes Research, Diabetologia. 2013 Oct;56(10):2176-80.
25. Balkau B, Lange C, Fezeu L, Tichet J, de Lauzon-Guillain B, Czernichow S, et al. Predicting diabetes: clinical, biological, and genetic
approaches: data from the Epidemiological Study on the Insulin Resistance Syndrome (DESIR). Diabetes Care 2008;31(10):2056-61.
26. Willi C, Bodenmann P, Ghali WA, Faris PD, Cornuz J. Active smoking and the risk of type 2 diabetes. A systematic review and meta-
analysis. JAMA 2007;298(22):2654-64.
27. Institut de veille sanitaire, Vol S, Balkau B, Lange C, de Lauzon-Guillain B, Czernichow S, et al. Un score prédictif du diabète de type 2 en
France : l’étude prospective D.E.S.I.R. BEH 2009;(9):81-4.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 12
Les antécédents d’accouchement d’un enfant de faible poids de naissance ou de grossesse avec un
retard de croissance intra-utérin
Les antécédents de faible poids de naissance ou de retard de croissance intra-utérin semblent être des marqueurs
de risque de diabète, mais les données sont encore insuffisantes pour définir le risque avec précision.
L’analyse des données de l’impact du niveau socio-économique et du pays d’origine sur le diabète en France
(Entred 2007-201028, enquête décennale santé (EDS29) 2002-2003, enquêtes santé et protection sociale (ESPS)
2002-2004 et 2006-200830) montrent que :
●● 6 % des sujets diabétiques de type 2 bénéficiaient de la CMU (de base ou complémentaire), 34 % déclaraient
avoir un revenu mensuel inférieur à 1 200 € et 54 % déclaraient des difficultés financières ;
●● les personnes diabétiques de type 2 étaient âgées de 65 ans en moyenne et leur niveau socioéconomique
était plus faible qu’en population générale (elles bénéficiaient plus souvent de la CMU et avaient des revenus
mensuels bas) ;
●● la proportion de personnes diabétiques de type 2 nées hors de France (22 % des femmes et 17 % des hommes)
était plus importante qu’en population générale, particulièrement chez les femmes.
Les données 2011-2012 de l’étude Abena31 chez les usagers de l’aide alimentaire montraient également que la
prévalence de l’obésité, de l’hypertension artérielle et du diabète étaient plus élevées qu’en population générale.
28. Institut de veille sanitaire, Fagot-Campagna A, Fosse S, Roudier C, Romon I, Penfornis A, et al. Caractéristiques, risque vasculaire et
complications chez les personnes diabétiques en France métropolitaine : d’importantes évolutions entre Entred 2001 et Entred 2007. BEH
2009;(42-43):450-5.
29. L’EDS 2002-2003 a été mise en œuvre par la Division condition de vie des ménages de l’Institut national de la statistique et de l’économie
(Insee). L’enquête décennale santé est une enquête à caractère obligatoire, transversale, réalisée par entretien, qui dispose d’un grand
nombre d’indicateurs de niveau socio-économique.
30. L’ESPS est une enquête transversale, généraliste, portant sur l’état de santé de la population française métropolitaine, répétée tous les
deux ans.
Institut de veille sanitaire. Prévalence du diabète et recours aux soins en fonction du niveau socio-économique et du pays d’ori-
gine en France métropolitaine. Enquête décennale santé 2002-2003 et enquêtes santé et protection sociale 2002 et 2004. Saint-
Maurice : InVS ; 2011. http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-chroniques-et-traumatismes/
2011/Prevalence-du-diabete-et-recours-aux-soins-en-fonction-du-niveau-socio-economique-et-du-pays-d-origine-en-France-
metropolitaine ;
Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, Allonier C, Boisguérin B, Le Fur P. Les bénéficiaires de la CMU-C
déclarent plus de pathologies que le reste de la population. Résultats des enquêtes ESPS 2006-2008. Etudes et Résultats 2012;(793).
31. Observatoire de la santé d’Ile-de-France, Institut de veille sanitaire, Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, Direction
générale de la cohésion sociale, Grange D, Castetbon K, et al. Alimentation et état nutritionnel des bénéficiaires de l’aide alimentaire.
Etude Abena 2011-2012 et évolutions depuis 2004-2005. Paris: ORS IdF; 2013.
http://www.inpes.sante.fr/etudes/pdf/2013-abena2-rapport.pdf
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 13
Maladies secondaires au diabète
Mini-synthèse
Pour en
savoir plus Les complications microangiopathiques associées au diabète sont à type de :
●● rétinopahie diabétique qui évolue en 15 à 20 ans vers une diminution de l’acuité visuelle voire une
cécité ;
●● néphropathie diabétique qui évolue vers une protéinurie persistante puis une insuffisance rénale au
stade terminal. Le risque d’insuffisance rénale est d’autant plus élevé que le sujet diabétique est âgé ou
qu’il a une hypertension artérielle ;
●● neuropathie périphérique qui est au début infraclinique puis donne lieu à une symptomatologie distale
prédominant aux membres inférieurs (troubles sensitivomoteurs) ;
●● neuropathie autonome qui a une expression clinique variable et souvent latente, avec atteinte des
petites fibres amyéliniques des systèmes sympathique et parasympathique. Elle peut toucher le système
cardiovasculaire, le tractus digestif, le système urogénital, le système sudoral et la motricité pupillaire.
Pour en
savoir plus Les complications macroangiopathiques associées au diabète sont cardiovasculaires (insuffi-
sance coronarienne, artériopathie oblitérante des membres inférieurs) et cérébrovasculaires (accident
vasculaire cérébral).
¼¼ Le risque cardiovasculaire global des sujets diabétiques est multiplié par un facteur 2 à 3 par rapport à
la population générale.
¼¼ Les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux sont responsables de plus de 50 %
des décès des personnes diabétiques.
Pour en
savoir plus Les autres types de complication
¼¼ Le diabète est un facteur de risque indépendant de gingivite et de parodontite, responsables
d’une perte précoce de dents. L’infection parodontale influe sur l’équilibre glycémique en induisant
une insulinorésistance. Les facteurs aggravants sont une mauvaise hygiène bucco-dentaire, la consom-
mation régulière de sucres, un manque de suivi dentaire.
¼¼ Les lésions des pieds du sujet diabétique sont à type de mal perforant plantaire avec ulcération
et altération de la capacité de cicatrisation qui peuvent aller jusqu’à l’amputation. Les facteurs aggra-
vants sont des chaussures inadaptées, une hygiène insuffisante, des soins de pédicurie mal faits, des
blessures liées à la non perception de sources de chaleur ou des traumatismes.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 14
Les microangiopathies
La rétinopathie diabétique
La rétinopathie diabétique est une complication évolutive sur 15 à 20 ans qui peut rester asymptomatique
jusqu’à un stade avancé. En l’absence de traitement, elle est responsable d’une altération de l’acuité visuelle.
Souvent asymptomatique, la rétinopathie se caractérise par une atteinte des vaisseaux sanguins qui alimentent
la rétine. Les stades précoces se caractérisent par des occlusions et des dilatations vasculaires rétiniennes
(rétinopathie non proliférante). La rétinopathie diabétique évolue vers une phase proliférative avec néo vaisseaux
(rétinopathie proliférante) puis un œdème maculaire qui réduisent considérablement la vision.
¼¼ Selon les données 2007-2010 de la cohorte Entred32, la fréquence de la rétinopathie diabétique estimée à
partir des données des médecins était de 7,9 % en métropole ; 3,9 % des sujets diabétiques déclaraient avoir
perdu la vue d’un œil et 16,6 % avaient reçu un traitement ophtalmologique par laser.
¼¼ Selon l’OMS, il a été estimé qu’un tiers de la population des diabétiques de type 2 sera atteint de rétinopathie
diabétique au bout de 20 ans d’évolution du diabète, que parmi celle-ci, un tiers aura une rétinopathie
potentiellement cécitante et un tiers des diabétiques ayant des complications cécitantes deviendra définitivement
aveugle.
Les sujets diabétiques peuvent être atteints d’autres pathologies oculaires : cataracte (non spécifique
mais plus fréquente et de survenue plus précoce chez le sujet diabétique), glaucome, paralysies oculomotrices,
neuropathies optiques, atteintes cornéennes.
La néphropathie diabétique
L’insuffisance rénale est une complication grave du diabète de type 2 : il s’agit le plus souvent d’une néphropa-
thie diabétique avec atteinte glomérulaire. Le risque d’insuffisance rénale est d’autant plus élevé que le sujet
diabétique est âgé ou qu’il a une hypertension artérielle (responsable d’une néphroangiosclérose).
La néphropathie diabétique évolue progressivement d’une phase précoce caractérisée par des anomalies
fonctionnelles de la fonction rénale (hyperfiltration glomérulaire, excrétion augmentée de l’albumine ou microalbu-
minurie) à une phase de néphropathie lésionnelle, avec protéinurie persistante puis insuffisance rénale.
La néphropathie diabétique était en 2011 la seconde cause de mise en dialyse en France33.
¼¼ Les néphropathies liées au diabète de type 2 représentaient 19 % des cas de glomérulonéphrites primitives. En
métropole, la néphropathie liée au diabète comme cause d’insuffisance rénale terminale était 6 fois plus élevée
dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Alsace qu’en Bretagne. Elle était particulièrement élevée dans les régions
d’outre-mer, avec des taux 7 fois supérieurs au taux national à la Réunion et 3 fois supérieurs en Guadeloupe
et en Guyane.
¼¼ La population des nouveaux patients dialysés en 2011 se caractérisait par une fréquence élevée de patients
âgés et de diabète associé. Les comorbidités cardiovasculaires étaient plus fréquentes parmi les sujets dialysés
ayant un diabète, de même que les autres facteurs de risque cardiovasculaire (obésité et hypertension artérielle)
étaient plus fréquents chez les personnes diabétiques, à l’exception du tabagisme.
La neuropathie diabétique
La neuropathie périphérique peut être infraclinique ou symptomatique (troubles sensitifs ou troubles moteurs,
altération des réflexes ostéotendineux, atteinte des nerfs crâniens). Ces manifestations sont le plus souvent
périphériques et prédominent aux membres inférieurs.
¼¼ Les paresthésies sont à type de fourmillements (impatience des membres inférieurs, jambes sans repos),
d’engourdissement, d’impression de pieds morts, de marche sur du coton.
¼¼ Les douleurs peuvent être diffuses : sensation de brûlure, d’élancements, de picotements (aiguille, punaise)
s’exacerbant la nuit et atténuées par la marche ou l’exercice musculaire.
¼¼ Les troubles de la sensibilité sont souvent au second plan : troubles de la sensibilité profonde, troubles de la
sensibilité superficielle thermo-algésique et tactile.
32. Institut de veille sanitaire, Druet C, Roudier C, Romon I, Assogba F, Bourdel-Marchasson I, et al. Échantillon national témoin représentatif
des personnes diabétiques, Entred 2007-2010. Caractéristiques, état de santé, prise en charge et poids économique des personnes
diabétiques. Saint-Maurice: InVS; 2013. http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=9074.
33. Agence de la biomédecine. REIN Rapport annuel 2011. Réseau, épidémiologie, information, néphrologie. Registre français des traite-
ments de suppléance de l’insuffisance rénale chronique. Saint-Denis La Plaine: Agence de la biomédecine; 2011.
http://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/rapport_reinvdef.pdf
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 15
La neuropathie autonome concerne les petites fibres amyéliniques des systèmes sympathique et para-
sympathique. Elle peut toucher le système cardiovasculaire, le tractus digestif, le système urogénital, le
système sudoral et la motricité pupillaire. L’expression clinique est variable (cf. encadré) et souvent latente.
Pour info
Neuropathie cardiovasculaire : hypotension artérielle orthostatique, allongement du segment QT,
arythmie ventriculaire, tachycardie sinusale permanente, œdème des membres inférieurs.
Neuropathie digestive : 1) La gastroparésie, avec ralentissement du péristaltisme, dilatation gastrique et
stase du bol alimentaire. Les conséquences cliniques sont des vomissements et une intolérance alimen-
taire associés à des perturbations de l’équilibre glycémique par ralentissement de l’absorption des glu-
cides. Les signes d’appel précoces sont : une sensation de pesanteur gastrique post prandiale, une satiété
précoce, des ballonnements épigastriques, un reflux gastro-oesophagien (RGO) ou une gêne à la digestion.
2) L’entéropathie diabétique est caractérisée par la présence de diarrhées nocturnes de type motrice ou au
contraire de constipation opiniâtre par atonie colique.
Neuropathie vésicale : vessie hypoactive ou hyperactive, avec perte de la sensation de plénitude vésicale,
diminution de la perception du besoin d’uriner et rétention urinaire, miction par rengorgement. La stase
vésicale favorise l’apparition d’infections urinaires itératives.
Neuropathie génitale : chez la femme : baisse des sécrétions vaginales, anorgasmie ; chez l’homme :
éjaculation rétrograde, dysfonction érectile.
Troubles visuels : anomalies de la motricité pupillaire, défaut d’adaptation à l’obscurité.
Atteintes du système sudoral : anhidrose, hyperhidrose.
Les macroangiopathies
Le risque cardiovasculaire global des sujets diabétiques est élevé. Il est multiplié par un facteur 2 à 3 par
rapport à la population générale.
Les accidents coronariens, les accidents vasculaires cérébraux et les artérites des membres inférieurs
sont les principales complications macrovasculaires du diabète de type 2.
¼¼ Les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux sont responsables de plus de 50 % des
décès des personnes diabétiques.
¼¼ Dans l’étude CODIAB, une artériopathie oblitérante des membres inférieurs était observée chez 19 % des per-
sonnes diabétiques34.
¼¼ Selon les données 2007-2010 de la cohorte Entred35, 17 % des sujets diabétiques déclaraient un angor ou un
antécédent d’infarctus du myocarde ; 14 % un antécédent chirurgical de revascularisation coronarienne.
¼¼ Les médecins traitants rapportaient que 6 % de leurs patients diabétiques avaient une insuffisance cardiaque
et 5 % avaient eu un accident vasculaire cérébral.
Le risque de décès par maladie cardiovasculaire est 2 à 3 fois plus élevé chez les sujets diabétiques que chez
les sujets non diabétiques.
34. Delcourt C, Vauzelle-Kervroedan F, Cathelineau G, Papoz L. Low prevalence of long-term complications in non-insulin-dependent
diabetes mellitus in France: a multicenter study. J Diabetes Complications 1998;12(2):88-95.
35. Institut de veille sanitaire, Druet C, Roudier C, Romon I, Assogba F, Bourdel-Marchasson I, et al. Échantillon national témoin représentatif
des personnes diabétiques, Entred 2007-2010. Caractéristiques, état de santé, prise en charge et poids économique des personnes
diabétiques. Saint-Maurice: InVS; 2013. http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=9074
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 16
Le risque de mort subite est significativement plus élevé chez les sujets diabétiques que dans la popula-
tion générale (p < 0,001). Le risque croît progressivement (cf. tableau ci-après) avec la sévérité du diabète36 (après
ajustement sur les facteurs de risque cardiovasculaire et les antécédents d’infarctus du myocarde ou d’insuffisance
cardiaque).
Source : Jouven X, Lemaître RN, Rea TD, Sotoodehnia N, Empana JP, Siscovick DS. Diabetes, glucose level, and risk of sudden
cardiac death. Eur Heart J 2005;26(20):2142-7.
IC95 % : intervalle de confiance à 95 %.
Pour info
Chez le sujet diabétique, les ischémies myocardiques peuvent être silencieuses et doivent être
systématiquement recherchées par un électrocardiogramme de repos (trouble de la repolarisation faisant
suspecter une ischémie sous-endocardique ou sous-épicardique, onde Q de nécrose).
Les études cliniques suggèrent une relation bidirectionnelle entre la maladie parodontale et le diabète.
¼¼ Le diabète est un facteur de risque indépendant de gingivite et de parodontite. Il fragilise les attaches
dentaires et accroît la résorption osseuse. Les altérations microangiopathiques secondaires au diabète
aggravent l’affection parodontale.
¼¼ L’hyperglycémie favorise la croissance des bactéries de la plaque dentaire et induit une réponse inflammatoire
détruisant le tissu conjonctif et favorisant les parodontites.
¼¼ L’infection parodontale influe sur l’équilibre glycémique en induisant une insulino-résistance par la production
de cytokines (protéines de l’inflammation) et par l’amplification de la capacité des macrophages à répondre aux
AGE (Advanced Glycation Endproducts37, protéines glyquées appelées aussi produits de glycation avancée).
Ces AGE ont un rôle important dans le déterminisme des lésions cellulaires et tissulaires du diabète.
36. Étude de 2 040 cas de morts subites survenues hors de l’hôpital, au sein d’une cohorte de 400 000 sujets âgés de 40 à 79 ans, adhé-
rents d’une compagnie d’assurance médicale de l’état de Washington dans les années 1980-1994, ont été examinées. 3 800 témoins ont
été appariés sur l’âge, le sexe et la présence d’une pathologie cardiaque. Jouven X, Lemaître RN, Rea TD, Sotoodehnia N, Empana JP,
Siscovick DS. Diabetes, glucose level, and risk of sudden cardiac death. Eur Heart J 2005;26(20):2142-7.
37. Au niveau des macrophages des cellules endothéliales, des fibres musculaires lisses et des fibroblastes, il existe un récepteur spécifique
des produits terminaux de glycation (AGE) dont l’expression est inhibée par l’insuline et augmentée par le TNF (Tumor Necrosis Factor).
La liaison des AGEs à ce récepteur est à l’origine d’une réaction inflammatoire et d’une détérioration vasculaire.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 17
Les complications touchant les pieds
Les lésions des pieds du sujet diabétique sont graves et peuvent aboutir à des amputations. Elles sont à
type de mal perforant plantaire avec ulcérations et altération de la capacité de cicatrisation.
¼¼ L’estimation du risque podologique (estimation sous forme d’une gradation de 0 à 3) faite pour 48 % des sujets
diabétiques inclus dans l’étude ECODIA238, montrait que : 88 % des sujets étaient de grade 0, 3 % de grade
1, 5 % de grade 2, 4 % de grade 3.
¼¼ Les données 2007-2010 de la cohorte ENTRED39 montraient qu’une amputation était déclarée par 1,5 % des
sujets diabétiques et un mal perforant plantaire actif ou cicatrisé par 9,9 % des sujets diabétiques.
¼¼ En 2003, 17 551 actes d’amputation des membres inférieurs ont été enregistrés dans la base PMSI (Programme
de médicalisation des systèmes d’information), correspondant à 15 353 personnes dont 52 % étaient diabé-
tiques40.
¼¼ Dans une étude à long terme publiée en 2006, le taux de survie à 10 ans des personnes amputées était de
8,4 % et la médiane de survie était de 2,3 ans41.
Le risque de complications au niveau des pieds est favorisé par la conjonction de complications neurologiques,
artérielles et infectieuses et sont secondaires à des microtraumatismes.
¼¼ La neuropathie est à l’origine de ces lésions du pied car elle entraîne d’une part une perte de la sensibilité,
favorisant les zones de frottement et d’hyperpression, d’autre part des troubles de la statique.
¼¼ Les autres facteurs déclenchant sont les chaussures inadaptées, une hygiène insuffisante, des soins de
pédicurie mal faits, des blessures consécutives à un déficit sensitif de perception de sources de chaleur ou de
traumatismes.
38. L’étude rétrospective transversale ECODIA2, qui incluait 4 071 sujets diabétiques, avait pour objet l’analyse des données épidémiolo-
giques et des coûts du diabète en France en 2005.
Varroud-Vial M, Simon D, Detournay B, Attali C, Charbonnel B, Fagot-Campagna A, et al. ECODIA2 : Étude sur l’Epidémioloie et les
coûts du Diabète en France : la prise en charge du diabète de type 2 s’est améliorée entre 1999 et 2005 [abstract]. Diabetes Metab
2007;33(Spe1):75.
39. ENTRED : Échantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques. Institut de veille sanitaire, Druet C, Roudier C, Romon
I, Assogba F, Bourdel-Marchasson I, et al. Échantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques, Entred 2007-2010.
Caractéristiques, état de santé, prise en charge et poids économique des personnes diabétiques. Saint-Maurice: InVS; 2013.
http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=9074
40. Institut de veille sanitaire, Fosse S, Jacqueminet SA, Duplan H, Hartemann-Heurtier A, Ha Van G, et al. Incidence et caractéristiques des
amputations de membres inférieurs chez les personnes diabétiques en France métropolitaine, 2003. BEH 2006;(10):71-3.
41. Schofield CJ, Libby G, Brennan GM, MacAlpine RR, Morris AD, Leese GP. Mortality and hospitalization in patients after amputation: a
comparison between patients with and without diabetes. Diabetes Care 2006;29(10):2252-6.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 18
Comorbidités aggravant le pronostic vital des sujets diabétiques
Mini-synthèse
Des comorbidités aggravent le pronostic vital des sujets diabétiques que ce soit en augmentant le risque cardiovasculaire
(syndrome métabolique, hypertension artérielle, tabagisme chronique, apnées du sommeil) ou le risque de cancer.
Le syndrome métabolique
Le syndrome métabolique est caractérisé par la conjonction de troubles d’origine glucidique, lipidique ou vasculaire, associés
à une surcharge pondérale, qui vont agir en synergie, provoquer un diabète de type 2 et prédisposer à l’athérosclérose
et à ses complications.
Les définitions peuvent varier, mais la plus utilisée (basée sur les critères américains du National Cholesterol Education Program
Adult Treatment Panel III - NCEP ATP III)42, 43 est la présence de trois facteurs parmi les cinq suivants :
●● un surpoids de type androïde défini par un tour de taille > 102 cm chez l’homme et > 88 cm chez la femme44 ;
●● un taux sanguin de HDL-cholestérol < 40 g/l (1,04 mmol/l) chez l’homme et < 50 g/l (1,29 mmol/l) chez la femme ;
●● des triglycérides sanguins > 1,5 g/l (1,69 mmol/l) ;
●● une glycémie à jeun ≥ 1,1 g/l (6,10 mmol/l) ;
●● une pression artérielle systolique ≥ 130 mmHg ou une pression artérielle diastolique ≥ 85 mm Hg.
L’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle aggrave le pronostic du sujet diabétique en augmentant le risque cardiovasculaire et contribue au
risque de survenue et/ou de progression de la rétinopathie et de la néphropathie diabétiques. Pour mémoire, dans l’étude
UKPDS45 (UK Prospective Diabetes Study), 39 % des sujets diabétiques nouvellement diagnostiqués étaient hypertendus.
¼¼ La définition de l’hypertension artérielle est la même que chez le non diabétique : pression artérielle systolique ≥ 140
mmHg et/ou pression artérielle diastolique ≥ 90 mmHg.
Chez le sujet diabétique hypertendu, la HAS préconise en 2014 dans son guide « Parcours de soins du diabète de type 2 »
que la pression artérielle soit mesurée à chaque consultation et que l’automesure soit encouragée après formation. Le niveau
de pression artérielle cible recommandé est < 140/85 mmHg et, en cas d’insuffisance rénale, l’objectif cible de la pression
artérielle est ramené à moins de 130 mmHg pour prévenir la progression des complications.
Le tabagisme chronique
Le tabagisme chronique (défini par le fait de fumer au moins une cigarette/jour46) concourt, avec le diabète, au risque de déve-
loppement de l’athérosclérose.
Le risque de cancers
Le risque de cancers est augmenté chez le sujet diabétique (cancer du pancréas, du sein, du colon) : une attention particulière
doit être portée à leur dépistage et diagnostic.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 19
Traitement du diabète : stratégie, objectifs glycémiques, éducation thérapeutique, médicaments
Mini-synthèse
Pour en
savoir plus La stratégie thérapeutique
Le traitement du diabète repose sur une éducation thérapeutique ayant pour objet de mettre en place
des règles hygiéno-diététiques et d’améliorer l’observance thé¬rapeutique, un suivi régulier des sujets
diabétiques et le traitement médicamenteux.
Les mesures hygiéno-diététiques (équilibre alimentaire, activité physique régulière) sont mises en œuvre en
première intention, le traitement médicamenteux étant institué en seconde intention.
Pour en
savoir plus L’éducation thérapeutique du sujet diabétique
L’éducation thérapeutique passe par la mise en place de règles hygiéno-diététiques et d’une surveillance
régulière au niveau cardiaque, dentaire, ophtalmologique et podologique.
La mise en place de règles hygiéno-diététiques efficaces est un préalable nécessaire au traitement médi-
camenteux du contrôle glycémique et leur application doit être poursuivie tout au long de la prise en charge
du sujet diabétique.
Les règles hygiéno-diététiques ont pour objet d’inciter :
●● à une activité physique régulière (30 min/j de marche) car elle diminue et stabilise la glycémie et la
pression artérielle ;
●● à l’amélioration de l’équilibre nutritionnel (apports glucidiques répartis en 3 repas/jour, glucides
complexes devant apporter la moitié de la ration calorique quotidienne, réduction des sucres dits
« raffinés » et de l’alcool, des fruits et des laitages, augmentation des fibres alimentaires) ;
●● à une restriction calorique en cas de surpoids, une perte de poids, de 5 % à 15 % du poids permet-
tant d’améliorer le contrôle glycémique ;
●● au sevrage tabagique car il majore le risque cardiovasculaire ;
●● à la correction d’une dyslipidémie par des mesures diététiques et/ou l’observance thérapeutique
médicamenteuse ;
●● à la bonne observance du traitement d’une hypertension artérielle éventuelle, car elle majore les
complications microvasculaires du diabète ;
Pour en
savoir plus Objectifs thérapeutiques glycémiques
Pour la plupart des sujets diabétiques, l’hémoglobine glyquée (HbA1c) cible doit être ≤ 7 %, cepen-
dant la recommandation HAS de 2013 propose une adaptation de celle-ci en fonction de la situation
clinique : personne âgée de plus de 75 ans, sujet ayant un antécédent cardiovasculaire, sujet ayant une
insuffisance rénale chronique, femme enceinte ou envisageant de l’être. Ces taux cibles sont de plus
personnalisés en fonction de l’état de santé général du sujet diabétique et peuvent évoluer au
cours de sa vie.
Pour en
savoir plus Les médicaments du diabète
La metformine est le traitement de première intention recommandé en monothérapie. Une bithérapie
voire une insulinothérapie est prescrite en cas de non réponse.
Les traitements médicamenteux du diabète sont administrés par voie orale ou injectable. Leur mécanisme
d’action, leurs effets indésirables et contre-indications varient en fonction de la molécule.
¼¼ Médicaments par voie orale : biguanides (metformine), sulfamides hypoglycémiants, glinides inhibi-
teurs des alphaglucosidases, gliptines inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase (DPP-4).
¼¼ Médicaments par voie injectable : incrétinomimétiques analogues du glucagon-like peptide (GLP-1),
les insulines.
Pour en savoir plus sur les spécialités et mécanismes d’action de ces molécules, consulter
l’annexe « Spécialités médicales pour le traitement du diabète de type 2 ».
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 20
La stratégie thérapeutique
Pour en savoir plus sur la stratégie thérapeutique médicamenteuse, consulter l’annexe « Algorithme
de prise en charge thérapeutique des sujets ayant un diabète de type 2 ».
47. Selon les recommandations de la HAS de 2013, en l’absence de données bibliographiques sur la comparaison directe des différentes
stratégies thérapeutiques, les recommandations ne peuvent pas être élaborées selon un critère d’efficience. Le schéma général a été
élaboré en tenant compte de quatre critères discutés et validés par le groupe de travail et documentés par l’analyse de la littérature : les
données de morbi-mortalité (quand elles existaient), puis l’effet sur le taux d’HbA1c, et, enfin, sans hiérarchie préétablie, les critères de
tolérance (action sur le poids et risque de survenue d’hypoglycémies), de sécurité (recul sur la sécurité des nouvelles molécules) et de
coût (coût journalier du traitement pharmacologique).
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 21
Une incitation à la modification des habitudes de vie
Lutte active contre la sédentarité et incitation à une activité physique régulière.
¼¼ L’activité physique doit être adaptée aux capacités individuelles (augmentation de l’activité quotidienne48 ou
pratique régulière d’une activité sportive49).
¼¼ Elle contribue à une amélioration du contrôle métabolique du diabète : augmentation de l’insulinosensibilité,
diminution et stabilisation de la glycémie, diminution de la pression artérielle.
¼¼ Une durée d’exercice de 30 à 60 minutes, à raison de 2 ou 3 fois par semaine, est recommandée (a minima de
la marche).
Une réduction des apports caloriques journaliers chez le sujet diabétique en surpoids ou obèse
L’observance à long terme des conseils diététiques étant généralement médiocre, il est recommandé, pour l’amélio-
rer, de proposer un suivi diététique régulier et de coupler, aux conseils diététiques, des conseils d’activité physique.
¼¼ La restriction calorique est indiquée dès que l’IMC > 25 kg/m2, et ce d’autant plus que le surpoids est de
type androïde50 et/ou associé à des troubles métaboliques (dyslipidémie) ou cardiovasculaires (hypertension
artérielle, artériopathie oblitérante des membres inférieurs, insuffisance coronarienne).
¼¼ Une perte de poids, même modérée (5 % à 15 % du poids maximal initial), permet d’améliorer le contrôle
glycémique chez le sujet diabétique de type 2.
¼¼ Les objectifs pondéraux doivent être réalistes et individualisés, et s’inscrire dans la durée : perte de poids obte-
nue en 6 mois, maintien du poids atteint sur le long terme.
Les conseils nutritionnels doivent tenir compte des habitudes alimentaires individuelles en fonction du
profil de poids du sujet diabétique de type 2
¼¼ Sujet ayant une obésité de type androïde, une hypertriglycéridémie et un HDL-cholestérol bas : régime
moins riche en glucides (40 % des calories totales), comportant plus de lipides, mais régime enrichi en acides
gras monoinsaturés (25 % des calories totales) avec un rapport monoinsaturés/polyinsaturés/saturés égal à
2,5/1/1.
¼¼ Sujet ayant un poids normal ou une obésité de type gynoïde51 et un bilan lipidique normal : régime riche en
glucides (c’est-à-dire correspondant à 55 % des apports caloriques journaliers), pauvre en lipides (soit 30 % des
apports caloriques journaliers) et non focalisé sur les graisses monoinsaturées (soit 10 % des apports caloriques
journaliers) avec un rapport acides gras monoinsaturés/polyinsaturés/saturés égal à 1/1/1.
Les régimes à basses et très basses valeurs caloriques ne doivent pas faire partie des prescriptions courantes. Un
traitement médicamenteux de l’obésité ne doit être envisagé qu’en cas d’échec des conseils diététiques.
Pour en savoir plus, consulter l’annexe « Conseils nutritionnels chez le sujet diabétique de type 2 ».
48. Marcher plutôt que se déplacer en voiture ou en transports en commun ; utiliser les escaliers plutôt que l’ascenseur ou des escaliers méca-
niques ; éviter de rester assis pendant des périodes prolongées ; sortir son chien plus souvent et plus longtemps ; faire du jardinage ; etc.
49. Randonnée, jogging, cyclisme, natation, golf, ski de fond.
50. Surcharge adipeuse prédominant au niveau abdominal, avec, chez le sujet d’origine caucasienne : tour de taille ≥ 80 cm chez la femme et
≥ 94 cm chez l’homme. La fédération internationale du diabète a précisé les normes à appliquer en fonction de l’origine géographique.
International Diabetes Federation. Metabolic syndrome. The IDF consensus worldwide definition of the metabolic syndrome. Brussels: IDF;
2006. http://www.idf.org/webdata/docs/IDF_Meta_def_final.pdf.
51. Surcharge adipeuse prédominant au niveau du bas du corps.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 22
Objectifs thérapeutiques glycémiques
La prise en charge thérapeutique des sujets ayant un diabète de type 2 n’est pas dépendante et spécifique du
niveau d’hyperglycémie, et il n’y a pas, en France, de recommandations spécifiques sur la prise en charge
des anomalies de la glycorégulation (état de prédiabète).
Pour la plupart des patients diabétiques, l’hémoglobine glyquée cible doit être ≤ 7 %, cependant la recomman-
dation de la HAS insiste sur la nécessité d’adapter ce taux au profil des patients (tableau 2). Quel que soit le niveau
de contrôle glycémique, il est préconisé :
●● de prendre en compte l’environnement social, familial et culturel du patient (activité professionnelle, rythme des
repas, etc.) ;
●● de réévaluer l’application des mesures hygiéno-diététiques et de les renforcer si nécessaire.
Pour les sujets diabétiques dont l’objectif est un taux d’HbA1c ≤ 6,5 %, la monothérapie doit reposer sur la
metformine. En cas d’intolérance ou de contre-indication à la metformine, les inhibiteurs des alphaglucosidases
peuvent être envisagés. Si l’objectif n’est pas atteint malgré cette monothérapie, l’objectif doit être redéfini avec un
taux d’HbA1c ≤ 7 %.
La réévaluation du traitement est nécessaire après un intervalle de 3 à 6 mois (plus rapidement en cas de
signes cliniques liés à l’hyperglycémie ou d’intolérance au traitement) en vérifiant la bonne observance.
Pour les sujets âgés de plus de 75 ans52, en l’absence de données spécifiques, la HAS a considéré qu’une
HbA1c > 8 % pouvait exposer les personnes diabétiques à des complications aiguës (coma hyperosmolaire, infec-
tions) et au risque de dénutrition.
Femme enceinte (glycémie à jeun < 0,95 g/l, postprandiale < 1,20 g/l 2 heures après le repas) < 6,5 %
Personne âgée de plus de 75 ans en bon état de santé, indépendante et bien intégrée socialement (c’est-
≤7%
à-dire autonome d’un point de vue décisionnel et fonctionnel)
Personne âgée dite fragile, à l’état de santé intermédiaire avec limitations fonctionnelles motrices et
≤8%
cognitives et une baisse des capacités d’adaptation
Personne âgée dépendante, en mauvais état de santé en raison d’une polypathologie chronique
<9%
évoluée génératrice de handicap et d’un isolement social
† = stades 3A = débit de filtration glomérulaire compris entre 45 et 59 ml/min/1,73 m².
‡ = stade 3B = débit de filtration glomérulaire compris entre 30 et 44 ml/min/1,73 m².
¥ = stade 4 = débit de filtration glomérulaire compris entre 15 et 29 ml/min/1,73 m².
§ = stade 5 = débit de filtration glomérulaire < 15 ml/min/1,73 m².
52. Plusieurs caractéristiques doivent être prises en compte au cours de la prise en charge des personnes âgées : altération de la fonction
rénale, polymédication, risque élevé d’hypoglycémie et conséquences plus délétères de ces hypoglycémies, risque de dénutrition.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 23
Les médicaments du diabète
Les biguanides
Contre-indications
¼¼ La metformine est contre-indiquée en cas d’insuffisance rénale. Le débit de filtration glomérulaire doit être éva-
lué avant la mise en place du traitement, et contrôlé 1 fois/an chez les sujets ayant une fonction rénale normale,
et 2 à 4 fois/an chez ceux dont la clairance de la créatinine est à la limite inférieure de la normale et chez les
diabétiques âgés.
¼¼ La metformine est également contre-indiquée en cas d’insuffisance cardiaque ou respiratoire, d’antécédent
d’infarctus du myocarde récent, d’insuffisance hépatocellulaire, d’intoxication alcoolique aiguë ou d’alcoolisme
chronique, et pendant la grossesse et l’allaitement.
¼¼ La metformine doit être interrompue 48 heures avant une intervention chirurgicale sous anesthésie générale,
rachidienne ou péridurale. Le traitement ne pourra être réintroduit que 48 heures après l’intervention ou la
reprise de l’alimentation par voie orale et seulement après s’être assuré de la normalité de la fonction rénale.
¼¼ La metformine doit être arrêtée avant ou au moment d’un examen nécessitant l’administration de produits de
contraste iodés, pour n’être réintroduite que 48 heures après, et seulement après s’être assuré de la normalité
de la fonction rénale.
Effets indésirables
Un mésusage de la metformine a été identifié, que ce soit dans le non-respect des contre-indications ou dans la
non-prise en compte des mises en garde du résumé des caractéristiques du produit.
¼¼ L’effet indésirable le plus fréquent est la survenue de troubles gastrointestinaux, (diarrhée notamment) ayant
pour conséquence un frein à l’observance. La metformine est prescrite en 2 ou 3 prises par jour, au cours ou à
la fin des repas principaux afin de minimiser cet effet.
¼¼ L’effet indésirable le plus grave est l’acidose lactique53. Le principal mécanisme déclenchant est une hypoper-
fusion rénale (déshydratation secondaire à un état infectieux, à des troubles digestifs ou à un traitement anti-
inflammatoire non stéroïdien) chez un sujet ayant une altération de la fonction rénale et traité par diurétique et/
ou inhibiteur de l’enzyme de conversion et/ou antagoniste de l’angiotensine II.
Pour info
L’acidose lactique doit être systématiquement évoquée face à des signes non spécifiques tels que des troubles
digestifs (douleurs abdominales, diarrhées, vomissements, etc.), une dyspnée, des crampes musculaires, une
asthénie sévère ou une anorexie. Si de tels signes apparaissent au cours d’un traitement par metformine
jusque-là bien toléré, il doit être recommandé d’arrêter le traitement, au moins de façon temporaire, afin de
s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une acidose lactique. L’éventuelle reprise du traitement doit être extrêmement
prudente, et ne peut être entreprise qu’après s’être assuré de la normalité de la fonction rénale et de l’absence
de persistance d’un facteur favorisant l’acidose lactique.
Contre-indications
Les sulfamides hypoglycémiants à demi-vie longue et les formes galéniques à libération prolongée sont contre-
indiqués chez le sujet âgé de plus de 65 ans.
Autres contre-indications : la grossesse, l’insuffisance rénale avec clairance de la créatinine < 30 ml/min/1,73 m2,
l’insuffisance hépatocellulaire.
53. L’analyse des cas pour la période 2009-2010 montre que la mortalité liée à cet effet indésirable était de 21 % et que la prise en charge
médicale nécessitait une épuration extra-rénale et une hospitalisation en réanimation.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 24
Effets indésirables
Une augmentation significative du poids est observée avec les sulfamides hypoglycémiants.
L’hypoglycémie est l’effet secondaire le plus grave associé à l’utilisation des sulfamides hypoglycémiants.
¼¼ Les sujets en insuffisance rénale sont les plus exposés ainsi que les sujets âgés.
¼¼ Les facteurs connexes sont liés à : la longue durée d’action de certains sulfamides hypoglycémiants, la prise
de boissons alcoolisées, la suppression d’un repas, un exercice physique inhabituel, la prise de médicaments
potentialisateurs, une hépatopathie.
Les hypoglycémies sous sulfamides hypoglycémiants s’observent préférentiellement en fin d’après-midi et au
milieu de la nuit. Il est donc important de contrôler la glycémie vers 18 heures, notamment en cas de fringales de
fin d’après midi.
Pour info
Les sujets diabétiques traités par sulfamides hypoglycémiants doivent être informés :
●● des symptômes annonçant une hypoglycémie : sueurs, asthénie, troubles de l’attention, tremblements,
vertiges, sensation de faim, troubles du comportement ;
●● de la nécessité d’apports réguliers en glucides au cours du traitement.
Ils doivent également être informés sur les autres facteurs d’hypoglycémie : interactions médicamenteuses,
alcool, activité physique, insuffisance rénale, etc.
Les glinides
Précautions d’emploi
Compte tenu des caractéristiques pharmacologiques des glinides, le répaglinide doit être administré en une prise
avant chaque repas.
Contre-indications
Les glinides ne sont pas recommandés après 75 ans, en raison de l’absence d’étude spécifique (recommandations
HAS 2014).
Effets indésirables
Les effets secondaires sont à type : d’hypoglycémies mineures, d’infections des voies aériennes supérieures, de
sinusite, de constipation, d’arthralgies, de céphalées et de vomissements.
Effets indésirables
Les effets indésirables des inhibiteurs des alphaglucosidases sont à type de troubles digestifs (flatulences,
diarrhées) responsables d’une observance médiocre au traitement.
Il n’y a pas de variation pondérale significative ni de de risque d’hypoglycémie
Précautions d’emploi
Les comprimés peuvent être croqués avec la première bouchée de nourriture ou avalés au début de chacun des
3 repas.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 25
Les gliptines inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase (DPP-4)
Contre-indications
Ces molécules sont contre-indiquées en cas d’insuffisance rénale modérée à sévère ou d’insuffisance hépato-
cellulaire.
Effets indésirables
Les effets indésirables sont à type :
●● de rhinopharyngites, d’infections urinaires, de troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées), de sensa-
tions vertigineuses et de céphalées ;
●● de réactions d’hypersensibilités : choc anaphylactique, œdème de Quincke, éruptions cutanées ;
●● de pancréatite aiguë54 et de troubles musculosquelettiques (œdème localisé, arthralgie) ;
●● avec la sitagliptine : altération de la fonction rénale, incluant l’insuffisance rénale aiguë (nécessitant parfois la
dialyse) et le risque de neurotoxicité (tremblements, ataxie) ;
●● avec la vildagliptine : dysfonctionnement hépatique (contre-indication si les taux d’alanine aminotransférase
(ALAT) ou d’aspartate aminotransférase (ASAT) sont supérieurs à 3 fois la normale avant traitement), réactions
cutanées exfoliatives ou bulleuses ;
●● avec la saxagliptine : diminution du nombre de lymphocytes, très rares cas de thrombopénie modérée.
Précautions d’emploi
Surveillance de la fonction hépatique tous les 3 mois la première année, puis régulièrement.
Interactions médicamenteuses nombreuses, à vérifier au cas par cas.
Effets indésirables56
Les effets indésirables les plus fréquents sont les troubles gastrointestinaux (nausées, vomissements, diarrhées et
ralentissement du transit, voire occlusion avec le liraglutide).
¼¼ Les céphalées, les rhinopharyngites et les réactions au site d’injection sont fréquentes également (accentuées
en cas de sécrétion d’anticorps anti-analogues du GLP1 par le sujet diabétique).
¼¼ Des hypoglycémies mineures, en particulier en association avec les sulfamides hypoglycémiants (les hypogly-
cémies sévères sont rares).
Précautions d’emploi
L’exénatide et le liraglutide sont indiqués dans le traitement du diabète de type 2 en association (bithérapie ou
trithérapie), avec la metformine et/ou un sulfamide hypoglycémiant.
L’exénatide peut être prescrit en association avec une insuline basale dans certains cas.
Des interactions médicamenteuses avec les anticoagulants ont été rapportées.
54. Une évaluation par les autorités de santé européennes est en cours en 2013 sur le risque de pancréatite aiguë et de métaplasies des
canaux pancréatiques chez les sujets ayant un diabète de type 2 traités par les agonistes du récepteur du glucagon-like peptide 1 (GLP-1)
et les inhibiteurs de la dipeptylpeptidase-4 (DPP-4).
Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Diabète de type 2 : nouvelles données sur le risque pancréatique
chez les patients diabétiques traités par les incrétinomimétiques. Point d’information. Saint-Denis: ANSM; 2013.
http://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Diabete-de-type-2-nouvelles-donnees-sur-le-risque-
pancreatique-chez-les-patients-diabetiques-traites-par-les-incretinomimetiques-Point-d-information.
55. Les incrétines sont des hormones sécrétées par les cellules endocrines de l’épithélium intestinal lors de l’absorption des nutriments (c’est
le repas qui déclenche leur libération). Elles stimulent la sécrétion d’insuline, inhibent la sécrétion de glucagon, ralentissent la vidange
gastrique et induisent la sensation de satiété.
56. La surveillance de ces molécules se poursuit dans le cadre d’un plan de gestion des risques européen et d’études post-inscription.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 26
Pour info
´´L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a décidé en 201157 de suspendre
l’utilisation en France des médicaments contenant de la pioglitazone (Actos® et Competact®), sur avis de
la Commission d’autorisation de mise sur le marché (AMM) et de la Commission nationale de pharmaco-
vigilance58. Les résultats de l’étude réalisée par la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs
salariés (CNAMTS), à la demande de l’Afssaps, ont confirmé l’augmentation du risque de cancer de la
vessie (estimée à 20 %) chez les patients traités par pioglitazone.
Les spécialités contenant de la rosiglitazone (Avandia®, Avandamet®) ont été retirées du marché à compter
´´
du 3 décembre 201059. Ce retrait a fait suite aux recommandations de l’European Medicines Agency (EMA)
qui a conclu que le rapport bénéfice/risque de la rosiglitazone était défavorable en raison de l’augmentation
du risque cardiovasculaire.
Les insulines
Deux types d’insuline sont disponibles : les insulines humaines et les analogues de l’insuline.
L’insuline peut être d’action rapide, intermédiaire ou lente.
Effets indésirables
L’effet indésirable le plus courant est une réaction au niveau du site d’injection de l’insuline.
Les autres types d’effets indésirables sont l’hypoglycémie, la prise de poids et plus rarement une réaction allergique.
Les hypoglycémies sont liées à une inadéquation entre la dose d’insuline injectée, les apports glucidiques alimen-
taires et les dépenses énergétiques. Elles sont un effet secondaire sévère. Aucune différence significative n’a été
observée entre les différentes formes d’insuline en ce qui concerne le risque d’hypoglycémie, mais le moment de
survenue de l’hypoglycémie dépend du profil d’action des insulines utilisées. La prévention et la correction des
hypoglycémies doivent faire l’objet d’une éducation du patient et de son entourage.
Précautions d’emploi
La prévention et la correction des hypoglycémies sous insuline nécessitent une éducation du patient et de son
entourage lors de la mise en route de l’insulinothérapie. Elle comprend notamment l’autosurveillance glycémique
et l’adaptation des doses.
Les insulines intermédiaires seules ou mélangées à un analogue rapide sont sous forme de suspension dans un
stylo injecteur qui doivent être remués avant injection, afin d’homogénéiser la suspension. Si cela n’est pas fait, il y
a un risque de variabilité pharmacocinétique accrue.
57. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Suspension de l’utilisation des médicaments contenant de la pioglitazone
(Actos®, Competact®). Lettre aux professionnels de santé. Saint-Denis: Afssaps; 2011.
http://ansm.sante.fr/S-informer/Informations-de-securite-Lettres-aux-professionnels-de-sante/Suspension-de-l-utilisation-des-
medicaments-contenant-de-la-pioglitazone-Actos-R-Competact-R-Lettre-aux-professionnels-de-sante.
58. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Commission nationale de pharmacovigilance. Compte rendu de la réunion
du mardi 29 mars 2011. ACTOS® (pioglitazone) et cancer de la vessie. Saint-Denis: Afssaps; 2011.
http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/cd6483cba30f36cb142a2140c9e51e09.pdf.
59. European Medicines Agency. AVANDIA 2 mg comprimés pelliculés. Résumé des caractéristiques du produit. London: EMA; 2009.
http://www.ema.europa.eu/docs/fr_FR/document_library/EPAR_-_Product_Information/human/000268/WC500029108.pdf
Arrêté du 8 novembre 2011 portant radiation de spécialités pharmaceutiques de la liste des médicaments agréés à l’usage des collecti-
vités publiques prévue à l’article L. 5123-2 du code de la santé publique. Journal Officiel 2011;15 novembre ; Arrêté du 8 novembre 2011
portant radiation de spécialités pharmaceutiques de la liste mentionnée au premier alinéa de l’article L. 162-17 du code de la sécurité
sociale. Journal Officiel 2011;15 novembre.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 27
Contexte de la prévention, du dépistage du diabète et des maladies liées au diabète
Mini-synthèse
Le diabète de type 2 se caractérise par une phase asymptomatique au cours de laquelle peuvent se développer des compli-
cations. Cette phase silencieuse d’hyperglycémie évolue sur une période relativement longue au cours de laquelle
le diagnostic ne peut être réalisé que par le dépistage.
¼¼ La prévention des complications liées au diabète nécessite une approche plurifactorielle du fait de l’atteinte de
plusieurs organes cibles comme le rein, l’œil, le pied, le système nerveux périphérique et l’appareil cardiovasculaire.
Le diabète a fait l’objet de plusieurs programmes de développement selon les axes suivants : prévention, dépistage,
qualité et organisation des soins, suivi épidémiologique (avec notamment la cohorte ENTRED) et éducation théra-
peutique.
¼¼ Chez les sujets diabétiques, l’objectif de ces plans de santé publique est de réduire la fréquence et la gravité des
complications du diabète (notamment les complications cardiovasculaires), d’améliorer la surveillance médicale de
l’ensemble des diabétiques traités par antidiabétiques oraux et/ou insuline (conformément aux recommandations de
bonnes pratiques), de réduire la fréquence des facteurs de gravité dans la population diabétique tels que l’hypertension
artérielle, les dyslipidémies, le tabagisme, l’alcoolisme.
¼¼ Chez les sujets à risque, l’objectif de ces plans de santé publique est de prévenir le diabète par le développement d’une
politique nutritionnelle et le renforcement du dépistage du diabète.
La loi d’orientation relative à la politique de santé publique de 200460 avait fixé également comme objectif que la
surveillance des diabétiques soit conforme aux recommandations pour 80 % des personnes diabétiques (en termes
de respect de la périodicité des examens, des consultations préconisées, des traitements). Les données 2007-2010 de la
cohorte ENTRED ont permis d’évaluer la qualité de cette prise en charge et de la comparer aux données 2001-2003.
Le dépistage, le traitement et le suivi des patients diabétiques de type 2 ont fait l’objet de plusieurs recommandations de
l’ANAES puis de la HAS et d’évaluations des technologies de santé publiées entre 1999 et 2014.
Pour en savoir plus, consulter l'annexe « Liste des publications de la HAS sur le diabète »
60. Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique. Journal Officiel 2004;11 août.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 28
Prévention primaire – Populations à risque de diabète
Mini-synthèse
Les sujets considérés à risque de diabète répondent à un ou plusieurs des critères suivants (en plus de l’âge) :
●● âge > 45 ans ;
●● surpoids, défini par un IMC ≥ 25 kg/m2 ;
●● sédentarité, définie par l’absence d’activité physique régulière (a minima à 30 minutes, 3 fois par semaine) ;
●● origine géographique, définie par le fait d’être d’origine non caucasienne, migrante ou non migrante ;
●● antécédent personnel de diabète gestationnel ou d’accouchement d’un ou plusieurs enfants de poids de naissance
> 4 kg ;
●● antécédent familial de diabète chez un apparenté du 1er degré ;
●● anomalie de la glycorégulation (état de prédiabète)61 ;
●● hypertension artérielle traitée ou non traitée, définie par une pression artérielle systolique > 140 mmHg et/ou une pression
artérielle diastolique > 90 mmHg et/ou une hypertension artérielle connue traitée ;
●● dyslipidémie traitée ou non traitée, définie par une HDL-cholestérolémie < 0,35 g/l (0,9 mmol/l) ou une triglycéridémie
> 2 g/l (2,3 mmol/l) ;
●● précarité, définie par un score EPICES > 30 62.
Pour repérer les sujets à risque de diabète, la HAS propose d’utiliser un questionnaire validé tel que le FINDRISK (FINnish Diabetes
Risk Score, cf. tableau 3).
Pour en savoir plus sur le score de précarité, consulter l’annexe « Score EPICES de précarité ».
61. Lorsque la glycémie est comprise entre 1,10 g/L et 1,25 g/L, le diagnostic d’hyperglycémie modérée à jeun (prédiabète) est posé. Il faut prévoir le renouvel-
lement du test de dépistage du diabète à 1 an.
62. Le score EPICES, tel qu’il est utilisé dans les centres d’examens de santé, utilise 11 questions explorant les différents champs socioéconomiques,
le score variant de 0 (absence de précarité) à 100 (précarité maximum). Institut de veille sanitaire, Sass C, Moulin JJ, Guéguen R, Abric L,
Dauphinot V, et al. Le score Epices : un score individuel de précarité. Construction du score et mesure des relations avec des données de santé, dans une
population de 197 389 personnes. BEH 2006;(14):93-6.
63. Lindström J, Tuomilehto J. The diabetes risk score. A practical tool to predict type 2 diabetes risk. Diabetes Care 2003;26(3):725-31.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 29
Prévention primaire – Stratégie et objectifs de la prévention du diabète
Mini-synthèse
Pour en
savoir plus Actions ayant montré leur efficacité dans la prévention du diabète de type 2
La prévention du diabète repose sur l’éducation nutritionnelle et une amélioration de l’hygiène de
vie (activité physique, alimentation équilibrée réduite en graisses, réduction pondérale) et l’obtention d’un
changement durable de ces comportements.
¼¼ Les résultats des essais de prévention du diabète sont concordants et apportent des arguments forts
en faveur de la possibilité de prévenir ou de retarder la survenue d’un diabète de type 2 chez des sujets
à haut risque.
¼¼ Les études ayant associé une réduction de poids et une augmentation de l’activité physique concordent
vers une diminution de la prévalence du diabète de type 2.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 30
Actions ayant montré leur efficacité
Activité physique
Les mécanismes mis en jeu dans l’action préventive du diabète par l’activité physique sont l’amélioration du trans-
port et de l’utilisation du glucose musculaire et la modification de la sensibilité à l’insuline.
¼¼ L’association entre activité physique, restriction calorique et prévention du diabète de type 2 a été établie par
des études épidémiologiques et des essais randomisés comparant le risque de survenue d’un diabète dans
des populations actives et/ou ayant un régime alimentaire restrictif versus des populations sédentaires et/ou ne
modifiant pas leurs habitudes alimentaires.
¼¼ Une méta-analyse de 10 études publiée en 2007 64 a montré une réduction du risque de diabète de type 2
avec une activité physique d’intensité régulière (soit 2,5 h/ semaine de marche) : par comparaison à l’ab-
sence d’activité physique, le risque relatif (RR) de diabète était diminué de 30 % (RR = 0,70 ; IC95 % = 0,58–0,84).
Pour en savoir plus, consulter l’annexe « Études sur l’impact de l’activité physique sur la prévention du
diabète de type 2 ».
Pour info
La promotion d’une activité régulière d’intensité modérée fait partie des axes du programme national nutrition
santé (PNNS) mis en place par le ministère de la Santé en 2001, repris dans la loi relative à la politique de
santé publique du 9 août 2004 65.
L’objectif qui a été fixé est d’augmenter de 25 % la proportion d’adultes pratiquant l’équivalent de 30 minutes
de marche rapide par jour.
64. Jeon CY, Lokken RP, Hu FB, van Dam RM. Physical activity of moderate intensity and risk of type 2 diabetes: a systematic review. Diabetes
Care 2007;30(3):744-52.
65. Ministère de l’emploi et de la solidarité. Programme National Nutrition-Santé (PNNS) 2001 - 2005. Paris: ministère de l’Emploi et de la
Solidarité; 2001. http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/1n1.pdf ; Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique.
Journal Officiel 2004;11 août.
66. Institut national de la santé et de la recherche médicale, Kantar Health, Roche. Enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et
l’obésité. ObEpi 2012. Neuilly-sur-Seine: Roche; 2012. http://www.roche.fr/content/dam/corporate/roche_fr/doc/obepi_2012.pdf
67. Merlotti C, Morabito A, Pontiroli AE. Prevention of type 2 diabetes; a systematic review and meta-analysis of different intervention strate-
gies. Diabetes Obes Metab 2014;16(8):719-27.
68. DPP : Diabetes Prevention Program. Tuomilehto J, Lindström J, Eriksson JG, Valle TT, Hämäläinen H, Ilanne-Parikka P, et al. Prevention
of type 2 diabetes mellitus by changes in lifestyle among subjects with impaired glucose tolerance. N Engl J Med 2001;344(18):1343-50.
69. DPS : Finnish Diabetes Prevention Study. Lindström J, Louheranta A, Mannelin M, Rastas M, Salminen V, Eriksson J, et al. The Finnish
Diabetes Prevention Study (DPS). Lifestyle intervention and 3-year results on diet and physical activity. Diabetes Care 2003;26(12):3230-6.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 31
Pour mémoire
Selon les données de l’enquête ObÉpi 2012 (données déclaratives)70, 32 % des adultes français de 18 ans
et plus sont en surpoids (25 ≤ indice de masse corporelle (IMC) < 30 kg/m2) et 15 % sont obèses
(IMC ≥ 30 kg/m2).
La prévalence de l’obésité est plus élevée chez les femmes (16 %) que chez les hommes (14 %). Elle dimi-
´´
nue avec l’âge : elle est de 22 % chez les sujets âgés de 65-69 ans et de 16 % chez ceux âgés de 80 ans
et plus. Cette diminution s’observe aussi bien chez les hommes que chez les femmes. La prévalence de
l’obésité est inversement proportionnelle au niveau de revenus.
Les régions suivantes ont des taux de prévalence élevés : le Nord-Pas-de-Calais (prévalence de 21 %), la
´´
Champagne-Ardenne (20 %), la Picardie et la Haute-Normandie (20 %), l’Alsace (19 %) et le Limousin (18 %).
Les régions ayant une prévalence basse sont la région Midi-Pyrénées (12 %), la région PACA (12 %) et les
´´
Pays de la Loire (12 %).
Chez les sujets en surpoids ou obèse, il est nécessaire de répéter les conseils diététiques et de vérifier
régulièrement l’obtention d’une modification durable des habitudes alimentaires.
Une analyse des habitudes alimentaires par l’interrogatoire peut être utile pour évaluer si les apports alimentaires
sont équilibrés ou déséquilibrés.
¼¼ Le bilan nutritionnel peut être fait a minima par interrogation sur le contenu des repas des dernières 24 heures
et, au mieux, en utilisant un journal alimentaire sur une semaine.
¼¼ En cas d’échec au bout de 6 mois à 1 an, le recours à un professionnel spécialisé (diététicien, endocrino-dia-
bétologue) peut-être proposé.
Concernant le volume des portions, l’assiette équilibrée est un outil simple à proposer :
●● la moitié de l’assiette devrait être occupée par des légumes ;
●● un quart de l’assiette devrait être occupé par les féculents ;
●● un quart de l’assiette devrait être occupé par de la viande ou du poisson.
70. Institut national de la santé et de la recherche médicale, Kantar Health, Roche. Enquête épidémiologique nationale sur le surpoids et
l’obésité. ObEpi 2012. Neuilly-sur-Seine: Roche; 2012. http://www.roche.fr/content/dam/corporate/roche_fr/doc/obepi_2012.pdf
71. Les régimes acidifiants (riches en protéines animales et pauvres en végétaux) augmenteraient le risque d’insulino-résistance. Une étude
Inserm a étudié pendant 14 ans l’alimentation de 60 000 femmes affiliées à la MGEN (Mutuelle générale de l’Education nationale) et
appartenant à la cohorte E3N-EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). Les femmes ayant une alimentation à
pouvoir acide élevé avaient un risque de diabète de type 2 augmenté de 56 % par rapport aux femmes avec un régime alcalinisant.
Fagherazzi G, Vilier A, Bonnet F, Lajous M, Balkau B, Boutron-Rualt MC, et al. Dietary acid load and risk of type 2 diabetes: the E3N-EPIC
cohort study. Diabetologia 2014;57(2):313-20.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 32
Prévention secondaire – Populations cibles du dépistage
Mini-synthèse
Les populations cibles ont été définies par les recommandations ANAES de 2003 et HAS de 2014.
Population générale
Les sujets symptomatiques ou asymptomatiques pour lesquels un dépistage du diabète doit être fait répondent au critère
suivant :
●● âge > 45 ans ;
et un ou plusieurs des marqueurs et/ou facteurs de risque de diabète suivants :
●● surpoids, défini par un IMC ≥ 28 kg/m2 ;
●● sédentarité, définie par l’absence d’activité physique régulière (30 minutes, 3 fois par semaine) ;
●● origine géographique non caucasienne et/ou migrante ;
●● antécédent personnel de diabète gestationnel ou d’accouchement d’un ou plusieurs enfants de poids de naissance
> 4 kg ;
●● antécédent familial de diabète chez un apparenté du 1er degré (père, mère, fratrie) ;
●● traitement en cours ou un antécédent de diabète induit (antipsychotiques atypiques, corticoïdes, etc.) ;
●● anomalie de la glycorégulation ou prédiabète (glycémie à jeun comprise entre 1,10 g/l (6,1 mmol/l) et 1,26 g/l (7,0 mmol/l)).
72. Le score de précarité EPICES, tel qu’il est utilisé dans les centres d’examens de santé, est fondé sur 11 questions explorant les différents champs
socioéconomiques, le score variant de 0 (absence de précarité) à 100 (précarité maximum).
Institut de veille sanitaire, Sass C, Moulin JJ, Guéguen R, Abric L, Dauphinot V, et al. Le score Epices : un score individuel de précarité. Construction
du score et mesure des relations avec des données de santé, dans une population de 197 389 personnes. BEH 2006;(14):93-6.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 33
Prévention secondaire – Examens biologiques de dépistage et de confirmation diagnostique
Algorithme
Mini-synthèse
¼¼ Selon les recommandations ANAES, il n’est pas recommandé de doser l’hémoglobine glyquée pour dépister un
diabète.
Pour info
Un débat est en cours sur l’utilisation de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) pour diagnostiquer le diabète. En 2010,
´´
l’American Diabetes Association (ADA) a approuvé l’utilisation de l’HbA1c comme outil diagnostique pour le diabète
et le prédiabète.
La mesure de l’HbA1c est plus coûteuse que la mesure de la glycémie à jeun, mais elle a comme avantage de
´´
refléter l’équilibre de la glycémie au cours des 3 mois qui précèdent le dosage sanguin, de ne pas nécessiter d’être
à jeun, d’avoir une faible variabilité biologique intra-individuelle, et de ne pas dépendre de l’apport nutritionnel de la
veille ou de l’activité physique.
Le dosage de l’HbA1c peut être faussé en cas de grossesse, d’hémoglobinopathies, de sphérocytose héréditaire
´´
(anémie hémolytique), de cancer, d’hépatite chronique sévère, de maladie rénale, de variants de l’hémoglobine F.
Confirmation diagnostique
¼¼ Le diagnostic est confirmé lorsqu’une seule glycémie est ≥ 2 g/l (11,1 mmol/l), qu’il y ait ou non des symptômes de
diabète associés.
¼¼ Lorsque la glycémie est ≥ 1,26 g/l (7 mmol/l) et < 2 g/l (11,1 mmol/l), la confirmation diagnostique du diabète de
type 2 sera faite par un second test de glycémie veineuse à jeun. Le diagnostic est confirmé en cas de glycémie à
nouveau ≥ 1,26 g/l (7 mmol/l).
¼¼ Lorsque la glycémie est comprise entre 1,10 g/l et 1,25 g/l (6,0 et 6,8 mmol/l), le diagnostic d’hyperglycémie modé-
rée à jeun (prédiabète) est posé.
Rythme de dépistage
Selon le parcours de soins HAS de 2014, le rythme de répétition du dépistage du diabète de type 2 est renouvelé :
●● après 1-3 ans si la glycémie veineuse à jeun est < 1,10 g/l (6,0 mmol/l) ;
●● 1 an plus tard si la glycémie veineuse à jeun est comprise entre 1,10 et 1,25 g/l (6,0 et 6,8 mmol/l).
Pour mémoire
Tous les diabètes diagnostiqués chez l’adulte ne sont pas des diabètes de type 2 : diabète de type 1 d’évolution lente
(LADA ou Latent Autoimmune Diabetes in Adults), diabète de type Mody (forme monogénique de diabète survenant
à un âge jeune), diabète secondaire à un cancer du pancréas, à une pancréatopathie, à une hémochromatose, à un
diabète gestationnel.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 34
Prévention secondaire – Stratégie et objectifs de la prise en charge des sujets dépistés
Mini-synthèse Algorithme
Si la glycémie veineuse à jeun est comprise entre 1,10 et 1,25 g/l (6,0 et 6,8 mmol/l) :
●● le diagnostic de prédiabète est posé ;
●● l’objectif de la prise en charge est le contrôle des facteurs de risque modifiables (équilibre alimentaire, activité physique,
réduction pondérale) ;
●● le dépistage individuel du diabète sera renouvelé après 1 an.
Si la glycémie veineuse à jeun est > 2 g/l (11,1 mmol/l) au premier dosage ou à nouveau ≥ 1,26 g/l au 2e dosage
(7 mmol/l) :
●● le diagnostic de diabète est posé ;
●● l’objectif de la prise en charge est multiple : contrôle des facteurs de risque aggravants modifiables (notamment contrôle
des facteurs de risque cardiovasculaire), prises en charge diététique et médicamenteuse, prévention des complications
du diabète.
La prise en charge des sujets chez qui un diabète de type 2 a été dépisté est faite par le médecin traitant et si nécessaire
par un endocrinologue spécialisé en diabétologie.
L’objectif de la prise en charge d’un sujet diabétique nouvellement diagnostiqué est double :
●● rechercher les complications liées au diabète étant donné que le début de la maladie est souvent méconnu et
que les complications peuvent être présentes dès le diagnostic. Ces complications sont de deux types : micro-
angiopathiques (rétinopathie, néphropathie, neuropathie) et macroangiopathiques (maladie coronarienne, vasculo-
cérébrale et artériopathie périphérique) ;
●● rechercher les comorbidités pouvant aggraver le pronostic, étant donné que ces pathologies concomitantes peuvent
accélérer l’installation des complications.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 35
Prévention tertiaire – Stratégie et objectifs de la surveillance du sujet diabétique
Mini-synthèse
La prise en charge de la surveillance du sujet diabétique de type 2 est faite par le médecin traitant et si
nécessaire par un endocrinologue spécialisé en diabétologie.
Pour en
savoir plus La prévention des complications liées au diabète est assurée par : Algorithme
●● le contrôle glycémique ;
●● la surveillance de l’atteinte des organes cibles (cœur, vaisseaux, rein, œil, pied, système nerveux, dents) ;
●● la recherche des comorbidités pouvant aggraver le pronostic évolutif de la maladie et/ou le pronostic
vital du sujet diabétique.
Le développement des maladies liées au diabète dépend du degré d’hyperglycémie et de la durée d’expo-
sition à cette hyperglycémie.
L’objectif du contrôle glycémique est de prévenir la survenue et/ou de ralentir la progression des
maladies liées au diabète.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 36
Actions ayant montré leur efficacité dans la prévention des maladies liées au diabète
Le développement des maladies liées au diabète dépend du degré d’hyperglycémie et de la durée d’exposition
à cette hyperglycémie. L’objectif du contrôle glycémique est de prévenir la survenue et/ou de ralentir la
progression des maladies liées au diabète.
Les essais cliniques d’intensification du contrôle glycémique (UKPDS, VADT, ACCORD, ADVANCE73) ont permis
d’identifier les actions ayant montré une efficacité sur la prévention des maladies liées au diabète (voir ci-après).
Par ailleurs il a été démontré un effet bénéfique des soins de pédicurie-podologie sur la diminution de la
fréquence des amputations et de la récidive des ulcérations.
Le bénéfice à long terme (3,5-10 ans) d’un contrôle glycémique intensif précoce a été démontré sur la
survenue de la rétinopathie (UKPDS, ACCORD) et de la néphropathie (ADVANCE), avec un effet additif du
contrôle de la tension artérielle (UKPDS, ADVANCE).
Pour en savoir plus, consulter l’annexe « Études UKPDS, ACCORD, ADVANCE et VADT, cohortes
ENTRED et DESIR ».
73. UKPDS : United Kingdom Prospective Diabetes Study; VADT : Veterans Affairs Diabetes Trial ; ACCORD : Action to Control Cardio-
vascular Risk in Diabetes; ADVANCE : Action in Diabetes and Vascular Disease.
74. Stratton IM, Adler AI, Neil HA, Matthews DR, Manley SE, Cull CA, et al. Association of glycaemia with macrovascular and microvascular
complications of type 2 diabetes (UKPDS 35): prospective observational study. BMJ 2000;321(7258):405-12
75. Hemmingsen B, Lund SS, Gluud C, Vaag A, Almdal T, Hemmingsen C, et al. Targeting intensive glycaemic control versus targeting
conventional glycaemic control for type 2 diabetes mellitus. Cochrane Database of Systematic Reviews 2011;Issue 6:CD008143.
76. Courtney M, Edwards H, Chang A, Parker A, Finlayson K, Hamilton K. Fewer emergency readmissions and better quality of life for older
adults at risk of hospital readmission: a randomized controlled trial to determine the effectiveness of a 24-week exercise and telephone
follow-up program. J Am Geriatr Soc 2009;57(3):395-402.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 37
Prévention tertiaire – Surveillance glycémique Algorithme
Mini-synthèse
Pour en
savoir plus Le dosage de l’hémoglobine glyquée
L’hémoglobine glyquée (HbA1c) est le témoin de l’hyperglycémie chronique et doit être utilisée pour le
suivi des sujets diabétiques traités. Elle est le reflet de l’équilibre glycémique sur les 2 à 3 derniers mois.
Pour en
savoir plus
L’objectif glycémique
L’objectif glycémique est individualisé en fonction du profil des patients et peut évoluer au cours du temps.
¼¼ Pour la plupart des sujets diabétiques de type 2, une cible d’HbA1c ≤ 7 % est recommandée.
¼¼ Pour les sujets dont le diabète est nouvellement diagnostiqué, sans antécédent cardiovasculaire et
dont l’espérance de vie est > 15 ans, un objectif ≤ 6,5 % est recommandé.
¼¼ Pour les sujets diabétiques de type 2 ayant une espérance de vie < 5 ans ou ayant des complications
macrovasculaires évoluées, ou un diabète ancien mal équilibré, un objectif ≤ 8 % est recommandé.
¼¼ Pour les personnes âgées de 75 ans ou plus, dont l’état de santé est fragilisé, l’objectif recommandé
est compris entre 8 % et 9 %.
Pour en
savoir plus Place de l’autosurveillance glycémique chez le sujet diabétique de type 2
L’autosurveillance glycémique n’est pas recommandée de manière systématique pour le suivi du
diabète de type 2. Elle est préconisée dans certaines situations qui ont été précisées dans la fiche Bon
usage des technologies de santé (BUTS) de la HAS publiée en 2011 :
●● sujet diabétique insulinotraité ;
●● sujet diabétique chez qui une insulinothérapie est envisagée à court ou moyen terme ;
●● sujet diabétique traité par insulinosécréteurs (sulfamides ou glinides, seuls ou associés à d’autres médi-
caments antidiabétiques), lorsque des hypoglycémies sont soupçonnées ;
●● sujet diabétique chez qui l’objectif thérapeutique n’est pas atteint, notamment en raison d’une maladie
ou d’un traitement intercurrent.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 38
Le dosage de l’hémoglobine glyquée
Le dosage de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) est l’examen de référence dans le suivi du diabète. Il permet
d’estimer de façon rétrospective l’équilibre glycémique des sujets diabétiques sur une durée d’environ 3 mois.
L’HbA1c est une forme d’hémoglobine circulant dans le sang qui a une forte affinité pour les molécules de
glucose. L’hémoglobine A, qui représente plus de 95 % de l’hémoglobine adulte, subit une réaction non enzyma-
tique de glycation pour former l’hémoglobine A1 dont la quantité est proportionnelle au niveau de glycémie et à la
durée de vie des globules rouges. La glycation non enzymatique est un processus physiologique lent, en plusieurs
étapes, affectant les protéines de l’organisme et menant à une liaison irréversible entre le glucose et une protéine.
Le dosage de l’HbA1c peut être faussé en cas de grossesse, d’hémoglobinopathies, de sphérocytose hérédi-
taire (anémie hémolytique), de cancer, d’hépatite chronique sévère, de maladie rénale, de variants de l’hémoglobine
(hémoglobine F).
Selon les données du contrôle national de qualité publiées par l’Afssaps, le dosage de l’HbA1c était maîtrisé par
la majorité des laboratoires inclus (1 714 laboratoires) en 201277.
Les laboratoires utilisaient en très grande majorité des techniques standardisées (26 des 31 techniques utilisées
étaient standardisées). La qualité globalement correcte des résultats (notamment la reproductibilité78) était le reflet
d’une large utilisation de techniques de dosage chromatographiques (CLHP en particulier) ou immunologiques, qui
sont pour la majorité d’entre elles standardisées.
¼¼ Les techniques CLHP avaient une bonne reproductibilité : le coefficient de variation (CV) médian était de 1,8 %
avec des valeurs allant de 1,0 % à 3,1 %. Pour 3/4 des techniques, le CV était ≤ 2,4 %.
¼¼ Les techniques immunologiques avaient une reproductibilité acceptable : le CV médian était de 3,3 % avec des
valeurs allant de 2,2 % à 4,3 %. Pour 3/4 des techniques, le CV était ≤ 3,8 %.
Un cahier des charges des notices des réactifs de dosage de l’HbA1c a été publié par l’Afssaps en 2006 79.
Il regroupe les recommandations internationales et nationales en matière de suivi glycémique du diabète qui pré-
conisent :
●● l’utilisation de réactifs dosant l’HbA1c pour le suivi glycémique du diabète et non l’hémoglobine glyquée ou
l’HbA1 ;
●● la standardisation des réactifs conformément à la directive 98/79/CE80 ;
●● l’utilisation de valeurs de référence en accord avec le système de standardisation ;
●● l’identification du réactif utilisé avec l’indication du paramètre dosé (HbA1c ou HbA1c évaluée par algorithme à
partir du dosage de l’hémoglobine glyquée).
77. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Annales du contrôle national de qualité des analyses de biologie médicale.
Biochimie 2010. 10BIO1 et 10BIO2. Saint-Denis: Afssaps; 2012.
http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/864745724deb88c48699b2b293ae8fce.pdf
78. La valeur recommandée par le NGSP/DCCT-SFBC (National Glycohemoglobin Standardization Program : http://www.ngsp.org/) pour la
reproductibilité est ≤ 4 %
79. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Cahier des charges des notices des réactifs de dosage de l’HbA1c.
Saint-Denis: Afssaps; 2006. http://www.ansm.sante.fr/content/download/1601/15558/version/2/file/hba1c.pdf
80. Directive européenne 98/79/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 octobre 1998 relative aux dispositifs médicaux de diagnostic
in vitro. Journal Officiel des Communautés Européennes 1998, 7 décembre:L 331-1-L 331/37.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 39
Taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) cible à atteindre avec la prise en charge thérapeutique
Dépendance (liée à un
Femme handicap)
ou homme État de santé
Mauvais état de santé
Espérance de vie
diabétique intermédiaire pouvant générale (polypathologie
normale pour l’âge
âgé de 75ans se dégrader chronique évoluée
et plus génératrice de handicap
et d’isolement social)
Femme
ou homme Complication Complication
diabétique ayant macrovasculaire macrovasculaire
des antécédents considérée comme considérée comme
cardio- non évoluée évoluée*
vasculaires
Femme ou
homme Insuffisance rénale Insuffisance rénale
diabétique ayant modéré (stade 3A sévère ou terminale
une insuffisance ou 3B) (stade 4 ou 5)
rénale chronique
(*) : Infarctus du myocarde (IDM) avec insuffisance cardiaque, atteinte coronarienne sévère (tronc commun ou atteinte tritronculaire ou atteinte de l’interventriculaire antérieur
[IVA] proximal, atteinte polyartérielle (au moins deux territoires artériels symptomatiques), artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) symptomatique, accident
vasculaire cérébral récent (< 6 mois).
Stades 3A : DFG entre 45 et 59 ml/min/1,73 m², 3B : DFG entre 30 et 44 ml/min/1,73 m², stades 4 : entre 15 et 29 ml/min/1,73 m² et 5 : < 15 ml/min/1,73 m²
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 40
L’autosurveillance glycémique
Dans le cas où elle est indiquée, le rythme préconisé pour l’autosurveillance glycémique est le suivant :
●● 4 fois/jour en cas de traitement par insuline au long cours avec plus d’une injection/jour, à 2-4 fois/jour si l’insuli-
nothérapie ne comporte qu’une injection/jour (les objectifs glycémiques sont de 70 à 120 mg/dl avant les repas
et < 180 mg/dl en postprandial [2 h après le repas]) ;
●● 2 à 4 fois/jour en cas d’insulinothérapie à court ou moyen terme ;
●● 2 fois/semaine à 2 fois/jour en cas de traitement n’atteignant pas l’objectif glycémique, comme outil d’éducation
thérapeutique du patient pour démontrer l’effet de l’activité physique, de l’alimentation et du traitement médica-
menteux ;
●● 2 fois/semaine à 2 fois/jour en cas de traitement par insulinosécréteurs (sulfamides ou glinides, seuls ou asso-
ciés à d’autres médicaments antidiabétiques).
Pour info
Le prescripteur d’un système d’autosurveillance glycémique doit préciser l’unité de mesure (mg/dl ou mol/l)
´´
souhaitée pour l’affichage par le lecteur de glycémie et le nombre d’autosurveillances à réaliser par jour ou
par semaine.
Par arrêté ministériel du 25 février 2011 81, la prise en charge des bandelettes d’autosurveillance glycémique
´´
par l’Assurance maladie est limitée à 200 par an, à l’exception des sujets pour lesquels une insulinothérapie
est en cours ou prévue à court ou moyen terme.
81. Arrêté du 25 février 2011 relatif à la modification des conditions de prise en charge des appareils pour lecture automatique de la glycémie,
dits lecteurs de glycémie, inscrits au chapitre 1er du titre Ier de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l’article L. 165-1
du code de la sécurité sociale. Journal Officiel 2011;27 février.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 41
Prévention tertiaire – Surveillance neurologique Algorithme
Mini-synthèse
82. Les signes de neuropathie autonome peuvent être à type de neuropathie cardiovasculaire (hypotension artérielle orthostatique, allongement du
segment QT, arythmie ventriculaire, œdème des membres inférieurs) ; de neuropathie du tractus digestif (dysphagie, brûlure rétrosternale, reflux
gastro-œsophagien, nausées, vomissements, douleurs abdominales, ballonnements, distensions abdominales, sensation de satiété précoce,
lenteur de digestion, gastroparésie, hypoglycémie postprandiale immédiate, hyperglycémie à distance des repas, diarrhée, constipation) ; de
neuropathie vésicale (vessie hypoactive, vessie hyperactive) ; de neuropathie génitale (chez la femme : baisse des sécrétions vaginales, anorgasmie ;
chez l’homme : éjaculation rétrograde, dysfonction érectile) ; de troubles visuels (anomalie de la motricité pupillaire, défaut d’adaptation à l’obscurité) ;
d’atteintes du système sudoral (anhydrose, hyperhydrose).
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Prévention tertiaire – Surveillance rénale Algorithme
Mini-synthèse
L’atteinte rénale liée au diabète est caractérisée par une diminution progressive de la fonction rénale
(diminution du débit de filtration glomérulaire). Elle est définie par la présence, pendant plus de 3 mois,
de marqueurs d’atteinte rénale (protéinurie, albuminurie) ou d’une baisse du débit de filtration glo-
mérulaire < 60 ml/min/1,73 m².
Pour en
savoir plus Dépistage de l’insuffisance rénale chronique
L’insuffisance rénale doit être recherchée 1 fois/an chez le sujet diabétique par les dosages couplés
suivants :
●● créatininémie avec estimation du débit de filtration glomérulaire ;
●● albuminurie sur un échantillon urinaire (à tout moment de la journée), dont le résultat est exprimé sous la
forme d’un ratio albuminurie/créatininurie.
Le dépistage de marqueurs d’atteinte rénale (protéinurie, hématurie, leucocyturie) peut éventuellement être
fait sur un échantillon d’urines avec un test de bandelettes urinaires.
Résultats
¼¼ Le débit de filtration glomérulaire anormal est < 60 ml/min/1,73 m².
¼¼ L’albuminurie est considérée comme positive si elle est > 3 mg/mmol chez le sujet diabétique et
> 30 mg/mmol chez le sujet non diabétique.
Pour mémoire
Par souci de simplification de la pratique clinique, la HAS a proposé de retenir en première intention le
dosage de l’albumine urinaire (albuminurie/créatinurie) pour tous les sujets, sans exclure la pratique du
dosage de la protéinurie adaptée aux situations particulières (VIH, sujets âgés, etc.).
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Classification de l’insuffisance rénale chronique
La maladie rénale chronique est classée en 5 stades de sévérité.
¼¼ Les stades 1 et 2 sont définis par un débit de filtration glomérulaire > 60 ml/min/1,73 m² mais avec
présence de marqueurs d’atteinte rénale.
¼¼ Les stades 3 et 4 de l’insuffisance rénale chronique sont définis par un débit de filtration glomérulaire
compris entre 15 et 59 ml/min/1,73 m².
¼¼ Le stade 5 (défaillance rénale) de l’insuffisance rénale chronique terminale, défini par un débit de filtra-
tion glomérulaire < 15 ml/min/1,73 m², nécessite un traitement de suppléance, greffe rénale ou dialyse.
Pour mémoire
La classification des stades d’évolution de la maladie rénale chronique (classification des mala-
dies rénales chroniques, KDIGO 2005) comporte 5 stades de gravité. Cette classification repose sur
la sévérité de la maladie rénale chronique définie par la valeur du débit de filtration glomérulaire estimé.
3A Entre 45 et 59
Insuffisance rénale chronique modérée
3B Entre 30 et 44
DFG : débit de filtration glomérulaire ; KDIGO : Kidney Disease Improving Global Outcomes.
* : La maladie rénale chronique est définie par la présence de marqueurs d’atteinte rénale persistant plus de 3 mois
et présents lors de 2 à 3 examens consécutifs : albuminurie, hématurie, leucocyturie, anomalies morphologiques ou
histologiques ou marqueurs de dysfonction tubulaire.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 44
Évaluation de la fonction rénale
Le diagnostic de maladie rénale chronique est fait par l’estimation du débit de filtration glomérulaire (DFG) en
association à la recherche de protéinurie ou d’albuminurie, même en présence d’un DFG > 60 ml/min/1,73 m2.
Dosage de la créatininémie
La HAS a recommandé en 2011 d’utiliser la méthode enzymatique standardisée IDMS (Isotopic Dilution
Mass Spectrometry) pour doser la créatininémie (exprimée en μmol/l).
Différentes méthodes de dosage de la créatinine coexistent : méthode de Jaffé classique ou « non compensée »,
méthode de Jaffé dite « compensée », méthode enzymatique.
¼¼ Les méthodes de Jaffé ont l’inconvénient d’être sujettes à de nombreuses interférences (chromogènes non
spécifiques tels que protéines, glucose, etc.)85. Les méthodes dites « compensées » intègrent une correction
par une compensation des chromogènes non spécifiques (correction de -18 μmo/l à -26 μmol/l).
¼¼ Les méthodes enzymatiques permettent de s’affranchir de certaines de ces interférences.
¼¼ La standardisation du dosage de la créatinine nécessite pour les fabricants de remplacer la méthode de calibra-
tion traditionnelle par une calibration traçable à l’IDMS (Isotope dilution mass spectrometry), considérée comme
la méthode de référence.
¼¼ En 2010, le contrôle national de qualité86 a mis en évidence :
●● que les techniques colorimétriques, basées sur la réaction de Jaffé, étaient largement majoritaires par
rapport aux techniques enzymatiques. Pour ces dernières, seule la technique Vitros semblait être implantée
en France ;
●● une dispersion importante des résultats, en particulier dans les valeurs basses de la créatinine (< 70 μmol/l),
en raison de la coexistence de techniques standardisées et non standardisées, notamment dans le groupe
des techniques de type Jaffé.
83. CKD-EPI : Chronic Kidney Disease - Epidemiology Collaboration ; MDRD : Modification of Diet in Renal Disease.
84. Pour estimer le DFG à partir de la créatininémie par l’équation CKD-EPI, il est possible d’utiliser la calculette de la Société française de
néphrologie, accessible en ligne (http://www.soc-nephrologie.org/eservice/calcul/eDFG.htm). Le résultat, étant déjà indexé à la surface
corporelle, ne doit pas être réadapté à la surface corporelle du sujet.
85. Selon leur concentration, ces composés peuvent provoquer une surestimation de 18 à 20 μmol/l de la concentration de créatinine, dosée
par les méthodes de Jaffé classiques. À l’inverse, l’augmentation de la bilirubine masque le développement de la coloration et donne des
résultats faussement bas.
86. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Rapport du contrôle de marché des dispositifs médicaux de diagnostic in
vitro de dosage de la créatinine. État des lieux, notices et traçabilité. Saint-Denis: Afssaps; 2010.
http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/e8d6968887948105b6a7eafbb55bd12f.pdf ;
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Annales du contrôle national de qualité des analyses de biologie médicale.
Biochimie 2010. 10BIO1 et 10BIO2. Saint-Denis: Afssaps; 2012.
http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/864745724deb88c48699b2b293ae8fce.pdf
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 45
Recherche d’une albuminurie/protéinurie
L’atteinte rénale peut être estimée, en cas de débit de filtration glomérulaire normal, par le dosage de
l’albuminurie et/ou de la protéinurie.
La microalbuminurie, ou paucialbuminurie, correspond à une protéinurie peu importante et non détectée par les
méthodes traditionnelles de mesure ou de dépistage (bandelette) de la protéinurie.
¼¼ La protéinurie peut être recherchée avec une bandelette urinaire. En cas de positivité, elle doit être confirmée
et quantifiée.
¼¼ La confirmation peut être réalisée à partir d’un échantillon d’urine (pouvant être prélevé à tout moment de la
journée) et, dans ce cas, le résultat est exprimé sous forme de rapport albuminurie/créatinine urinaire ou protéi-
nurie/créatinine urinaire dans les unités du système international (mg/mmol). Le recueil des urines de 24 heures
n’est pas nécessaire87.
Les éléments suivants peuvent provoquer une réaction faussement positive : une urine fortement alcaline (pH>9),
quinine, quinidine, chloroquine, triméthoprime, phénazopyridine, polyvinylprolidone (substitut sanguin), résidus de
détergent contenant un ammonium quaternaire ou du chlorohexidine dans le récipient de recueil.
¼¼ Si ce rapport est > 20,0 mg/mmol de créatinine chez l’homme, ou > 28,0 mg/mmol de créatinine chez la
femme, le dosage de la microalbuminurie n’est pas réalisé et le résultat est rendu sous forme d’un rapport
protéinurie/créatininurie.
¼¼ Si ce rapport est < 20,0 mg/mmol de créatinine chez l’homme, ou < 28,0 mg/mmol de créatinine chez la femme,
le dosage de la microalbuminurie est réalisé et le résultat est rendu sous forme d’un rapport albuminurie/
créatininurie (A/C).
En cas de positivité, la répétition de l’examen est nécessaire pour confirmer l’anomalie observée, de préférence à
partir d’un échantillon des urines du matin.
87. Le dosage de la protéinurie dans une collecte de 24 h est considérée comme le « gold standard », mais la collecte est difficile et exposée
aux erreurs.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 46
Prévention tertiaire – Surveillance cardiovasculaire Algorithme
Mini-synthèse
Le risque cardiovasculaire global des sujets diabétiques est élevé. Les principales complications macrovasculaires
du diabète de type 2 sont les suivantes : accidents coronariens, accidents vasculaires cérébraux, artérites des
membres inférieurs.
88. La pratique d’examens complémentaires (exploration vasculaire par échographie-Doppler, mesure de l’épaisseur pariétale des carotides, recherche
d’une médiacalcose des artères des membres inférieurs) n’est pas recommandée en soins primaires en l’absence de signes cliniques d’appel, faute
de pouvoir définir un arbre décisionnel validé.
89. La définition de l’hypertension artérielle est la même que chez le sujet non diabétique : pression artérielle systolique (PAS) ≥ 140 mmHg et/ou
pression artérielle diastolique (PAD) ≥ 90mmHg. Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé. Prise en charge des patients adultes
atteints d’hypertension artérielle essentielle. Paris: ANAES; 2000.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 47
Prévention tertiaire – Surveillance ophtalmologique Algorithme
Mini-synthèse
Le dépistage de la rétinopathie diabétique est fait soit par photographie du fond d’œil (FO) avec ou sans dilatation
pupillaire, soit par ophtalmoscopie indirecte à la lampe à fente avec dilatation pupillaire.
L’angiographie en fluorescence n’est pas un examen de dépistage et n’a pas d’indication dans le suivi du sujet diabétique
de type 2 tant que l’examen biomicroscopique du fond d’œil est normal.
L’optimisation du contrôle glycémique (HbA1C< 7 %) et du contrôle de la pression artérielle (< 140/85 mm Hg) permettent
de prévenir et de ralentir la progression de la rétinopathie diabétique.
¼¼ Chez les sujets ayant été opérés d’une cataracte, une intensification du suivi du fond d’œil pendant l’année qui suit
l’intervention est recommandée.
¼¼ Les autres anomalies oculaires doivent être dépistées régulièrement, par un examen ophtalmologique complet, réalisé
de façon périodique, à un rythme identique à celui de la population non diabétique.
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Prévention tertiaire – Surveillance podologique Algorithme
Mini-synthèse
Les lésions des pieds du sujet diabétique sont graves et peuvent aboutir à des amputations. Elles sont à type de mal
perforant plantaire avec ulcérations et altération de la capacité de cicatrisation.
La prévention des lésions du pied nécessite d’éviter les traumatismes, les lésions de compression, les plaies pouvant être
occasionnées par une mauvaise hygiène du pied ou un choix de chaussures inadaptées.
90. L’index de pression systolique (IPS) correspond au rapport de la pression artérielle systolique à la cheville sur la pression artérielle systolique
humérale, mesurées à l’aide d’une sonde Doppler de poche (Doppler portable). Un IPS inférieur à 0,9 permet de faire le diagnostic d’artériopathie
oblitérante des membres inférieurs.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 49
Prévention tertiaire – Surveillance dentaire et autres types de surveillance
Mini-synthèse Algorithme
Les sujets diabétiques doivent être incités à une bonne hygiène buccodentaire : brossage des dents après chaque
repas, limitation des aliments sucrés et des grignotages, consommation de boissons non sucrées (1,5 l/j) au cours de la
journée.
Vaccination
Le calendrier des vaccinations sera le même que chez le sujet non diabétique.
La vaccination contre la grippe saisonnière annuelle est recommandée.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 50
Prévention tertiaire – État des pratiques de prise en charge des sujets diabétiques en France
Mini-synthèse
Pour en
savoir plus
Typologie des populations diabétiques de type 2 en France
¼¼ Les sujets diabétiques de type 2 traités représentent 4,6 % de la population française. Ils sont âgés
de 65 ans en moyenne (26 % ont plus de 75 ans).
¼¼ Dans 80 % des cas, c’est le médecin généraliste qui a détecté le diabète, le plus souvent au
cours d’un bilan de santé de routine.
¼¼ Le nombre de sujets diabétiques ou ayant un prédiabète est plus élevé dans les populations en situation
de précarité par comparaison à la population générale et leur diabète est plus grave.
¼¼ Les sujets diabétiques ont une qualité de vie altérée, notamment du fait des complications liées à
cette maladie.
Pour en
savoir plus Traitement et suivi des sujets diabétiques de type 2 en France
¼¼ 42 % des diabétiques de type 2 étaient traités par une monothérapie per os en 2006-2007 (68 % par un
biguanide) ; 83 % avaient également un traitement antihypertenseur, 59 % un traitement hypolipidémiant.
¼¼ Le suivi des sujets diabétiques est insuffisant : seuls 2 % des sujets ont bénéficié de l’ensemble
des examens et/ou consultations recommandés pour le suivi du diabète de type 2.
Pour en
savoir plus Respect des recommandations françaises de suivi des sujets diabétiques de type 2
¼¼ Les recommandations françaises de suivi des sujets diabétiques de type 2 sont partiellement
respectées : la plus importante disparité concerne le suivi de l’équilibre glycémique par des glycémies
sans dosage d’HbA1c, contrairement aux recommandations françaises qui préconisent le dosage de la
glycémie pour le diagnostic et non pour le suivi thérapeutique.
¼¼ Seuls 5 % des médecins généralistes déclarent assurer pour leurs patients diabétiques des
consultations dédiées à l’éducation thérapeutique. Parmi les freins au développement d’une
démarche éducative, les médecins généralistes citent en premier le manque de temps.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 51
Typologie des sujets diabétiques de type 2 en France
Chez les personnes en situation de précarité, la gravité du diabète est liée à des ruptures de traitement (situation
socioéconomique, compliance fluctuante), à un suivi aléatoire et/ou non adapté, à un diagnostic tardif. Dans ce
type de population, la fréquence des complications est élevée : en 2006, 35 % des personnes diabétiques avaient
un risque podologique élevé, 32 % une rétinopathie, 25 % une complication macrovasculaire, 6 % une artérite des
membres inférieurs et 17 % avaient subi une amputation95.
91. Institut de veille sanitaire, Fagot-Campagna A, Fosse S, Roudier C, Romon I, Penfornis A, et al. Caractéristiques, risque vasculaire et
complications chez les personnes diabétiques en France métropolitaine : d’importantes évolutions entre Entred 2001 et Entred 2007.
BEH 2009;(42-43):450-5.
92. Institut de veille sanitaire, Romon I, Jougla E, Weill A, Eschwège E, Simon D, et al. Description de la mortalité et des causes de décès
dans une cohorte d’adultes diabétiques, en France métropolitaine. Étude Entred 2001. BEH 2009;(42-43):469-72.
93. Institut de veille sanitaire, Fagot-Campagna A, Fosse S, Roudier C, Romon I, Penfornis A, et al. Caractéristiques, risque vasculaire et
complications chez les personnes diabétiques en France métropolitaine : d’importantes évolutions entre Entred 2001 et Entred 2007.
BEH 2009;(42-43):450-5.
94. Jaffiol C, Fontbonne A, Vannereau D, Olive JP, Passeron S. Diabète et précarité. Résultats d’une étude en Languedoc 2012.
http://www.precaritediabete.academie-medecine.fr/diabete_et_precarite_en_languedoc.pdf [consulté en 07/2014].
95. Institut de veille sanitaire, Arnaud A, Fagot-Campagna A, Reach G, Basin C, Laporte A. Prévalence et caractéristiques du diabète chez
les personnes sans domicile fixe fréquentant des centres d’hébergement d’urgence à Paris, 2006. BEH 2008;(43):418-20.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 52
Qualité de vie des sujets diabétiques
À âge égal, les scores physiques et mentaux des personnes diabétiques de type 2 sont globalement infé-
rieurs aux scores de la population générale (enquête Insee 2002-200396). Lors de l’annonce du diagnostic, les per-
sonnes diabétiques ont des sentiments d’inquiétude (30 %), de peur (13 %), de colère (4 %) et d’injustice (12 %)97.
¼¼ Les données de l’étude Entred 2007 montrent que le recours à une consultation psychiatrique était rap-
porté par 5 % des personnes diabétiques (7 % des femmes et 4 % des hommes), était significativement
plus fréquent chez les personnes les plus jeunes (p < 0,001) et chez les personnes ayant un score de qualité de
vie physique (score PCS – physical component summary scores) ou mentale (score MCS – mental component
summary scores) bas (p < 0,001 pour les deux scores98).
¼¼ En analyse multivariée, les facteurs associés indépendamment à un faible score de qualité de vie mentale
étaient : un revenu jugé insuffisant, l’existence d’une complication macrovasculaire, la survenue d’une hypogly-
cémie sévère, la dépendance pour les activités de la vie quotidienne, le soutien social perçu comme insuffisant
et une hémoglobine glyquée élevée (entre 8 % et 10 %).
¼¼ Les facteurs indépendamment associés à un faible score de qualité de vie physique étaient : un revenu
jugé insuffisant, une obésité, l’existence d’une complication macrovasculaire, la dépendance pour les activités
de la vie quotidienne, une hospitalisation pendant l’année précédant l’étude et le soutien social perçu comme
insuffisant.
¼¼ Selon les données de l’étude Entred 2007100, chez les personnes diabétiques traitées : 80 % se disaient bien ou
très bien informées sur leur maladie (la principale source d’information étant leur médecin traitant), 42 % souhai-
taient avoir des informations complémentaires sur l’alimentation, 33 % des informations sur les complications
liées au diabète et 33 % auraient aimé pouvoir bénéficier d’un complément éducatif individuel.
¼¼ 20 % des personnes diabétiques interrogées ont précisé ne pas suivre de régime tant qu’elles n’ont pas de
complications de santé, la moitié ont modifié leurs habitudes alimentaires, 71 % ont déclaré ne pas avoir d’acti-
vité physique régulière101.
96. Institut de veille sanitaire, Bourdel-Marchasson I, Tulon A, Erpelding ML, Lecomte P, Vexiau P, et al. La qualité de vie des diabétiques de
type 2 vivant en France métropolitaine : de multiples facteurs associés. Entred 2007. BEH 2011;(2):15-9.
97. Hochberg G, Dejager S, Eschwege E, Guillausseau PJ, Halimi S, Virally ML, et al. DIABASIS : perception et vécu du diabète de type 2
par les patients eux-mêmes en France [abstract]. Diabetes Metab 2009;35(Suppl 1):59.
98. Les scores sont calculés à partir de huit dimensions : fonctionnement et limitation physiques, douleur physique, limitation émotionnelle,
santé mentale, vitalité, fonctionnement social et perception. Les deux scores vont de 0 à 100, la valeur 100 signifiant la meilleure qualité
de vie.
99. L’enquête Diabasis 2008, réalisée en partenariat avec l’Association de langue française pour l’étude du diabète et des maladies métabo-
liques (Alfediam) et le Diabète éducation de langue française (DELF), avait pour objet de décrire le diabète de type 2 du point de vue des
patients. 14 200 autoquestionnaires explorant la connaissance de la maladie dans la population générale âgée de 45 ans et plus ont été
analysés, 1 092 réponses provenaient de sujets diabétiques de type 2.
Mosnier-Pudar H, Hochberg G, Eschwege E, Virally ML, Halimi S, Guillausseau PJ, et al. How do patients with type 2 diabetes perceive
their disease? Insights from the French DIABASIS survey. Diabetes Metab 2009;35(3):220-7.
100. Institut de veille sanitaire, Fournier C, Gautier A, Attali C, Bocquet-Chabert A, Mosnier-Pudar H, et al. Besoins d’information et d’éduca-
tion des personnes diabétiques, pratiques éducatives des médecins, étude Entred, France, 2007. BEH 2009;(42-43):460-4.
101. Hochberg G, Dejager S, Eschwege E, Guillausseau PJ, Halimi S, Virally ML, et al. DIABASIS : perception et vécu du diabète de type 2 par
les patients eux-mêmes en France [abstract]. Diabetes Metab 2009;35(Suppl 1):59.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 53
Traitement et suivi des sujets diabétiques de type 2 en France
Les données d’évaluation des pratiques sont relativement anciennes, mais certaines ont été actualisées, suite à la
mise en place des CAPI (contrats d’amélioration des pratiques individuelles) en 2009.
Dans ce cadre, les indicateurs de suivi et les objectifs à atteindre suivants ont été définis102 :
●● 65 % de sujets diabétiques ayant eu 3 ou 4 dosages d’HbA1c par an ;
●● 80 % de sujets diabétiques ayant eu une consultation ophtalmologique ou un fond d’oeil ou une rétinographie ;
●● 65 % de sujets diabétiques âgés de plus de 50 ans pour les hommes ou de plus de 60 ans pour les femmes,
traités par un antihypertenseur, une statine et de l’acide acétylsalicylique à faible dose ou un anticoagulant ;
●● 90 % de sujets diabétiques ayant un taux d’HbA1c < 8,5 % ;
●● 80 % de sujets diabétiques ayant un taux d’HbA1c < 7,5 % ;
●● 90 % de sujets diabétiques ayant un taux de LDL-cholestérol < 1,5 g/l ;
●● 80 % de sujets diabétiques ayant un taux de LDL-cholestérol < 1,3 g/.
Des améliorations dans le suivi des sujets diabétiques ont été observées au cours des années, mais elles restent
insuffisantes après 15 années d’élaboration de recommandations et de plans de santé publique, notamment en ce
qui concerne le risque néphrologique, ophtalmologique, podologique et le contrôle glycémique (cf. : paragraphes
ci-après). L’objectif de 80 % de sujets diabétiques ayant un suivi conforme aux recommandations fran-
çaises n’est pas atteint103.
102. Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés. Convention médicale : rémunération sur objectifs. Pathologies
chroniques : diabète 2012. http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/272012fiche_long_diabet_BAT.pdf
103. Haut conseil de la santé publique. Objectifs de santé publique. Évaluation des objectifs de la loi du 9 août 2004. Propositions. Paris: HCSP;
2010. http://www.sante-sports.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Haut_conseil_de_la_sante_publique_-_Objectifs_de_sante_publique.pdf ;
Inspection générale des affaires sociales, Morel A, Lecoq G, Jourdain-Menninger D. Évaluation de la prise en charge du diabète. Rapport.
Tome I. Paris: IGAS; 2012. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/124000256/0000.pdf
104. Institut de veille sanitaire, Druet C, Roudier C, Romon I, Assogba F, Bourdel-Marchasson I, et al. Échantillon national témoin représentatif
des personnes diabétiques, Entred 2007-2010. Caractéristiques, état de santé, prise en charge et poids économique des personnes
diabétiques. Saint-Maurice: InVS; 2013. http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=9074
105. Institut de veille sanitaire, Fagot-Campagna A, Romon I, Fosse S, Roudier C. Prévalence et incidence du diabète, et mortalité liée au
diabète en France. Synthèse épidémiologique. Saint-Maurice: InVS; 2010.
http://www.invs.sante.fr/publications/2010/plaquette_diabete/plaquette_diabete.pdf
106. Échantillon aléatoire de 9 781 adultes (18 ans et plus) ayant bénéficié d’au moins trois remboursements d’antidiabétiques oraux et/ou
d’insuline entre août 2006 et juillet 2007.
Institut de veille sanitaire, Robert J, Roudier C, Poutignat N, Fagot-Campagna A, Weill A, et al. Prise en charge des personnes diabétiques
de type 2 en France en 2007 et tendances par rapport à 2001. BEH 2009;(42-43):455-60.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 54
Conformément aux recommandations HAS publiées en 2013, le traitement antidiabétique doit être adapté en
fonction de la situation clinique et de l’équilibre glycémique (mesuré par l’hémoglobine glyquée [HbA1c]). Une étude
observationnelle (publiée en 2010113) sur 17 493 sujets traités par hypoglycémiants oraux seuls, avec au moins
deux dosages d’HbA1c disponibles, a montré après 12 mois de suivi, que seuls 10,5 % des sujets avaient bénéficié
d’une intensification du traitement lorsque le deuxième dosage d’HbA1c montrait un déséquilibre du diabète.
En ce qui concerne les autres traitements :
●● 83 % des patients avaient un traitement antihypertenseur ;
●● 49 % un traitement antithrombotique ;
●● 40 % un antiagrégant plaquettaire ;
●● 59 % un traitement hypolipémiant (statines 47 %, fibrates 10 %, autres 2 %).
Consultation d’ophtalmologie
11 Pour mémoire, les recommandations françaises préconisent une consultation ophtalmologique tous les
2 ans si le diabète et la tension artérielle sont contrôlés.
´´ Si l’on se réfère aux données de remboursement 2006-2007 et aux données Entred 2007-2010, 50 % des
sujets diabétiques ont bénéficié d’une consultation d’ophtalmologie.
Soins dentaires
11 Pour mémoire, les recommandations françaises préconisent un examen dentaire/an.
´´Si l’on se réfère aux données de remboursement 2006-2007 et aux données Entred 2007-2010, 38 % des
sujets diabétiques ont bénéficié d’un examen dentaire.
´´Les personnes diabétiques ne recourent pas plus que les non-diabétiques au dentiste, voire moins, alors
qu’elles sont prises en charge à 100 % par le dispositif des affections de longue durée au titre du diabète.
Bilan lipidique
11 Pour mémoire, les recommandations françaises préconisent un bilan lipidique/an.
´´Si l’on se réfère aux données de remboursements 2006-2007 :
●● 76 % des personnes diabétiques de type 2 ont bénéficié d’au moins un dosage de lipides sanguins dans
l’année ;
●● 72 % ont eu un dosage de LDL cholestérol.
107. Institut de veille sanitaire, Robert J, Roudier C, Poutignat N, Fagot-Campagna A, Weill A, et al. Prise en charge des personnes diabé-
tiques de type 2 en France en 2007 et tendances par rapport à 2001. BEH 2009;(42-43):455-60 ; Institut de veille sanitaire, Druet C,
Roudier C, Romon I, Assogba F, Bourdel-Marchasson I, et al. Échantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques,
Entred 2007-2010. Caractéristiques, état de santé, prise en charge et poids économique des personnes diabétiques. Saint-Maurice:
InVS; 2013. http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=9074.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 55
Surveillance de la fonction rénale
11 Pour mémoire, les recommandations françaises préconisent un dosage/an de la créatininémie et une
recherche/an d’albuminurie.
´´Si l’on se réfère aux données de remboursement 2006-2007 :
●● 83 % des sujets diabétiques ont bénéficié d’un dosage de la créatininémie dans l’année ;
●● 28 % ont eu une recherche d’albuminurie ou de protéinurie.
Ces pourcentages sont probablement sous-estimés car ils ne prennent pas en compte les recherches effectuées
à l’aide de bandelettes réactives.
Le ministère des Affaires sociales et de la Santé a publié en 2013 des données actualisées concernant le dosage
de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) et la prescription d’un fond d’œil qui montrent que :
●● la part des diabétiques ayant eu au moins un dosage de l’HbA1c par semestre est passée de 59 % en 2009 à
65 % en 2012 ;
●● pour le fond d’œil, cette part est passée respectivement de 40 % à 46 % ;
●● le pourcentage de personnes ayant eu à la fois un dosage de l’HbA1c par semestre, un fond d’œil dans l’année
et un dosage de la cholestérolémie dans l’année a augmenté de 22 % en 2009 à 28 % en 2012.
Pour en savoir plus, consulter l’annexe « Données Entred 2007-2010 sur les pratiques de prise en
charge des sujets diabétiques ».
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 56
Place des médecins du Centre d’examens de santé dans le dispositif
de prévention et de dépistage du diabète et des maladies liées au diabète
Mini-synthèse
Pour en
savoir plus
Place du médecin de CES dans la prévention du diabète
Chez un homme ou une femme âgé(e) de 45 ans ou plus, le médecin de Centre d’examens de santé
recherchera :
• les facteurs de risque de diabète : origine géographique, surpoids, sédentarité, antécédent de diabète
gestationnel ou de macrosomie fœtale, état de prédiabète, antécédent familial de diabète ;
• il informera le(la) consultant(e) sur les modalités de prévention du diabète par l’activité physique et
une alimentation équilibrée (notamment réduite en graisses).
Pour en
savoir plus
Place du médecin de CES dans le dépistage du diabète
Chez un homme ou une femme âgé(e) de 45 ans ou plus, le médecin de Centre d’examens de santé
recherchera :
• les facteurs et/ou marqueurs de risque de diabète : origine géographique, surpoids, sédentarité,
antécédent de diabète gestationnel ou de macrosomie fœtale, état de prédiabète, antécédent familial de
diabète, hypertension artérielle, dyslipidémie, antécédent de faible poids de naissance ou de retard de
croissance intra-utérin ou de syndrome des ovaires polykystiques, précarité ;
• les comorbidités accélérant l’évolution de la maladie : hypertension artérielle, surpoids (estimation
de l’indice de masse corporelle), dyslipidémie (dosage sérique du cholestérol), tabagisme chronique ;
• il informera le(la) consultant(e) sur les modalités de prévention des complications du diabète :
activité physique, régime hypocalorique (pauvre en sucres et en graisses), arrêt du tabagisme.
Pour en
savoir plus Place du médecin de CES dans le dépistage et la prévention des complications du diabète
¼¼ Chez un sujet diabétique, le médecin de CES devra rechercher les complications liées au
diabète par les actes suivants : palpation des pouls périphériques (abolition), examen des réflexes
ostéo-tendineux au niveau des membres inférieurs (abolition), auscultation cardiovasculaire, prise de
la tension artérielle (hypotension orthostatique), électrocardiogramme de repos (ischémie myocardique
silencieuse), test au monofilament Nylon (troubles distaux de la sensibilité), examen cutané des pieds,
recherche d’une protéinurie, dosage de la créatininémie, estimation du débit de filtration glomérulaire.
L’examen dentaire recherchera une parodontopathie.
¼¼ Pour prévenir les complications liées au diabète, le médecin de CES incitera les consultants
diabétiques à : prendre régulièrement leur traitement, éviter les déséquilibres alimentaires, augmenter
l’activité physique, perdre du poids, avoir une hygiène rigoureuse des pieds, participer à des ateliers
d’éducation thérapeutique.
Pour en
savoir plus Place du médecin de CES dans le dépistage et la prévention des comorbidités aggravantes
¼¼ Chez un sujet diabétique, le médecin de CES devra rechercher les comorbidités par les actes
suivants : prise de la tension artérielle (hypertension artérielle), recherche d’un syndrome métabolique,
dosage des lipides sanguins.
¼¼ Le médecin de CES informera les consultants diabétiques sur les risques d’aggravation des
complications liées au diabète en cas de pathologie concomitante augmentant notamment leur risque
cardiovasculaire global (tabagisme chronique, dyslipidémie).
¼¼ Il les incitera si besoin à : prendre régulièrement leur traitement antihypertenseur ou hypolipémiant et
à arrêter de fumer.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 57
Place du médecin de CES dans la prévention du diabète
Actes réalisés
Interrogatoire
Chez un homme ou une femme âgé(e) de 45 ans ou plus, l’interrogatoire fait par le médecin de Centre d’examens
de santé recherche les facteurs de risque de diabète suivants :
●● âge > 45 ans ;
●● surpoids, défini par un IMC ≥ 25 kg/m2 ;
●● sédentarité, définie par l’absence d’activité physique régulière équivalente a minima à 30 minutes, 3 fois par
semaine ;
●● origine géographique, définie par le fait d’être d’origine non caucasienne, migrante ou non migrante ;
●● antécédent personnel de diabète gestationnel ou d’accouchement d’un ou plusieurs enfants de poids de
naissance > 4 kg ;
●● antécédent familial de diabète chez un apparenté du 1er degré ;
●● état de prédiabète (anomalie de la glycorégulation définie par une glycémie veineuse à jeun comprise entre 1,10
et 1,25 g/l [6,0 et 6,8 mmol/l])108 ;
●● hypertension artérielle traitée ou non traitée, définie par une pression artérielle systolique > 140 mmHg et/ou
une pression artérielle diastolique > 90 mmHg et/ou une hypertension artérielle connue traitée ;
●● dyslipidémie traitée ou non traitée, définie par une HDL-cholestérolémie < 0,35 g/l (0,9 mmol/l) ou une trigly-
céridémie > 2 g/l (2,3 mmol/l) ;
●● précarité, définie par un score EPICES > 30109.
108. Lorsque la glycémie est comprise entre 1,10 g/L et 1,25 g/L, le diagnostic d’hyperglycémie modérée à jeun (prédiabète) est posé. Il faut
prévoir le renouvellement du test de dépistage du diabète à 1 an.
109. La précarité, définie selon le score EPICES, est fortement liée à tous les indicateurs de position sociale, de mode de vie, d’accès aux
soins et de santé.
Institut de veille sanitaire, Sass C, Moulin JJ, Guéguen R, Abric L, Dauphinot V, et al. Le score Epices : un score individuel de préca-
rité. Construction du score et mesure des relations avec des données de santé, dans une population de 197 389 personnes. BEH
2006;(14):93-6.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 58
Informations apportées
Le médecin de Centre d’examens de santé informe le(la) consultant(e) sur :
●● les risques liés à l’état de prédiabète ;
●● les mesures ayant démontré leur efficacité sur la prévention du diabète.
À cette fin, il l’incitera :
●● à augmenter son activité physique (entre 30 et 60 minutes 3-5 fois par semaine) ;
●● à perdre du poids (perte pondérale d’environ 5 % à 7 % du poids corporel initial110) ;
●● à diminuer l’apport des graisses dans l’alimentation à moins de 30 % des calories totales ;
●● à diminuer ses apports alimentaires en graisses saturées (moins de 10 % des calories totales) ;
●● à augmenter ses apports en fibres alimentaires (≥ 15 g/1 000 kcal).
Actes réalisés
Interrogatoire
Chez un homme ou une femme âgé(e) de 45 ans ou plus, l’interrogatoire fait par le médecin de Centre d’examens
de santé recherchera les facteurs de risque de diabète suivants :
●● âge > 45 ans ;
●● surpoids, défini par un IMC ≥ 25 kg/m2 ;
●● sédentarité, définie par l’absence d’activité physique régulière équivalente a minima à 30 minutes, 3 fois par
semaine ;
●● origine géographique, définie par le fait d’être d’origine non caucasienne, migrante ou non migrante ;
●● antécédent personnel de diabète gestationnel ou d’accouchement d’un ou plusieurs enfants de poids de
naissance > 4 kg ;
●● antécédent familial de diabète chez un apparenté du 1er degré ;
●● état de prédiabète (anomalie de la glycorégulation définie par une glycémie veineuse à jeun comprise entre 1,10
et 1,25 g/l [6,0 et 6,8 mmol/l])111 ;
●● hypertension artérielle traitée ou non traitée, définie par une pression artérielle systolique > 140 mmHg et/ou
une pression artérielle diastolique > 90 mmHg et/ou une hypertension artérielle connue traitée ;
●● dyslipidémie traitée ou non traitée, définie par une HDL-cholestérolémie < 0,35 g/l (0,9 mmol/l) ou une trigly-
céridémie > 2 g/l (2,3 mmol/l) ;
●● précarité, définie par un score EPICES > 30112.
Pour mémoire
Le score Epices a été construit à l’aide d’un questionnaire socioéconomique sur un échantillon de 7 208 per-
sonnes âgées de 16 à 59 ans (inclusion dans 18 centres d’examens de santé volontaires)114.
Le questionnaire comporte 42 questions portant sur les différentes dimensions de la précarité : nationalité,
niveau d’études, situation professionnelle, composition du ménage, logement, protection sociale, santé
perçue, revenus, loisirs, difficultés financières, insertion sociale, recours aux soins, événements graves vécus
avant 18 ans.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 59
Examen clinique
Si l’interrogatoire a révélé des facteurs et/ou des marqueurs de risque de diabète, l’examen clinique fait par le
médecin de Centre d’examens de santé dans le cadre de l’examen périodique de santé comportera les éléments
spécifiques suivants :
●● la prise de la tension artérielle à la recherche d’une hypertension artérielle ;
●● une mesure du poids et de la taille afin d’évaluer si le(la) consultant(e) est en surpoids (indice de masse
corporelle (IMC) ≥ 25 kg/m2) ;
●● une mesure des tour de taille et tour de hanches, afin d’évaluer le type de surpoids (androïde ou gynoïde) ;
●● un dosage de la glycémie à jeun (après 8 heures de jeûne) ;
●● un dosage sérique du cholestérol total et du LDL-cholestérol.
Informations apportées
Le médecin de Centre d’examens de santé informera les consultant(e)s diabétiques sur :
●● les risques liés au diabète et la nécessité d’une prévention et d’une surveillance ;
●● les mesures ayant montré leur efficacité sur la prévention de l’évolution du diabète.
À cette fin, il les incitera :
●● à augmenter leur activité physique (entre 30 et 60 minutes 3-5 fois par semaine) ;
●● à perdre du poids en suivant un régime équilibré (pauvre en sucres et en graisses) ;
●● à avoir une bonne observance médicamenteuse.
Actes réalisés
Interrogatoire
Chez un sujet diabétique l’interrogatoire recherchera les principaux symptômes évocateurs :
●● d’une neuropathie autonome : hypotension artérielle orthostatique, troubles digestifs, anomalies de la vidange
vésicale, impuissance ;
●● d’une neuropathie périphérique : troubles sensitifs prédominant aux membres inférieurs (fourmillements, im-
patience des membres inférieurs, engourdissements, paresthésies, sensation de brûlure, élancements, picote-
ments s’exacerbant la nuit et atténués par l’exercice musculaire) ;
●● de complications cardiovasculaires : angor, dyspnée, claudication intermittente, antécédent d’accident céré-
bral ischémique transitoire.
Examen clinique
Chez le sujet diabétique connu, l’examen clinique du médecin de Centre d’examens de santé comportera les élé-
ments suivants :
●● la palpation des pouls pédieux et tibiaux postérieurs à la recherche d’une artériopathie oblitérante des membres
inférieurs ;
●● l’auscultation vasculaire à la recherche de souffles carotidiens, fémoraux ou abdominaux ;
●● la prise de la tension artérielle à la recherche d’une hypotension orthostatique (neuropathie autonome) ;
●● l’électrocardiogramme de repos (ECG) à la recherche d’une ischémie myocardique silencieuse (trouble de la
repolarisation faisant suspecter une ischémie sous-endocardique ou sous-épicardique, onde Q de nécrose) ;
●● l’examen neurologique à la recherche d’une abolition des réflexes ostéotendineux aux membres inférieurs et
de troubles distaux de la sensibilité (test au monofilament Nylon) ;
●● l’examen des pieds à la recherche d’une plaie, d’un érythème, d’une mycose, d’une déformation pouvant être
source de lésions de compression (cals, callosités, cors, hallux valgus, orteil en marteau ou en griffe, proémi-
nence de la tête des métatarsiens, déformations post-chirurgicales ou liées à une neuroarthropathie) ;
●● un examen dentaire à la recherche de caries, plaque dentaire, gingivite, parodontite ;
●● une évaluation de la fonction rénale (albuminurie, débit de filtration glomérulaire).
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 60
Déclenchement d’une « synthèse anormale »
Le médecin de Centre d’examens de santé déclenchera une « synthèse anormale » qui sera envoyée (ou remise)
au(à la) consultant(e) et envoyée à son médecin traitant (après accord de ce dernier(cette dernière)) en cas de :
●● symptomatologie faisant suspecter une artériopathie oblitérante des membres inférieurs ou une sympto-
matologie faisant suspecter une pathologie coronaire ou des troubles de la repolarisation évocateurs d’une
ischémie myocardique ou d’un infarctus du myocarde indolore passé inaperçu ;
●● plaie du pied associée ou non à un déficit de sensibilité ;
●● symptomatologie faisant suspecter une parodonthopathie évolutive ;
●● symptomatologie faisant suspecter une atteinte rénale ;
●● baisse brutale de l’acuité visuelle faisant suspecter un œdème maculaire, une hémorragie vitréenne, ou un
décollement de la rétine.
Informations apportées
Le médecin de Centre d’examens de santé informera les consultant(e)s diabétiques sur :
●● les complications liées à cette maladie ;
●● le taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) à atteindre et sur le fait qu’une diminution de l’HbA1c vers sa cible thé-
rapeutique s’accompagne de bénéfices pour sa santé ;
●● les mesures ayant démontré leur efficacité sur la prévention de ces complications (réduction du risque cardio-
vasculaire et prise en charge des complications du diabète).
Actes réalisés
Interrogatoire
Chez un sujet diabétique l’interrogatoire recherchera :
●● les principaux symptômes évocateurs de complications cardiovasculaires : angor, dyspnée, claudication
intermittente, antécédent d’accident cérébral ischémique transitoire ;
●● un tabagisme chronique.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 61
Déclenchement d’une « synthèse anormale »
Le médecin de Centre d’examens de santé déclenchera une « synthèse anormale » qui sera envoyée (ou remise)
au(à la) consultant(e) et envoyée à son médecin traitant (après accord de ce dernier(cette dernière)) si :
●● la tension artérielle mesurée au cours de l’examen périodique de santé est supérieure à la normale (pression
artérielle systolique (PAS) ≥ 140 mmHg et/ou pression artérielle diastolique (PAD) ≥ 90mmHg) ;
●● la tension artérielle mesurée au cours de l’examen périodique de santé est supérieure au niveau de pression
artérielle cible (130/80 mmHg en l’absence de protéinurie, 125/75 mmHg en cas de protéinurie) chez une per-
sonne est traité(e) pour une hypertension artérielle.
Informations apportées
Le médecin de Centre d’examens de santé informera les consultant(e)s diabétiques sur :
●● le risque d’aggravation des complications liées au diabète en cas de pathologie concomitante augmentant le
risque cardiovasculaire global (tabagisme chronique, dyslipidémie) ;
●● les mesures ayant démontré leur efficacité sur la prévention de ces complications.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 62
Stratégie de dépistage opportuniste du diabète de type 2
Algorythme 1
Référentiel
Origine non ATCD
État
caucasienne Sédentarité ATCD familial d’accouche-
Facteurs de risque de prédiabète ATCD
ou migrante et et/ou de diabète ment d’un
de diabète de type 2 (anomalie de diabète
ayant adopté surpoids (IMC (apparenté du enfant de poids
(lien de causalité de la glyco- gestationnel
un mode de vie > 28 kg m²) 1er degré) de naissance
démontré) régulation)*
occidental > 4 kg
Glycémie veineuse après un jeûne de 8 heures (seuil d’anormalité > 1,26 g/l [7,0 mmol/l])
Second test de glycémie veineuse à jeun lorsque le test de dépistage a été fait par un prélèvement veineux
à jeun
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 63
Stratégie de surveillance des sujets diabétiques de type
Algorythme 2
Référentiel
Mal perforant
Objectif Risque
Neuropathie Neuropathie Rétinopathie Néphropathie Parodonthopatie, plantaire, Risque
préventif cardiovasculaire
périphérique autonome diabétique diabétique chute des dents ulcérations, podologique
de la global
amputation
surveillance
Malaises
Localisé aux ortho-
Angor membres statiques
inférieurs :
Douleurs
Douleurs
Claudication
Troubles dentaires plantaires
Signes intermittente
Paresthésies digestifs
Altération de
fonctionnels l’acuité visuelle
Hémorragie
Déficit
AIT
Douleurs
Anomalies
gingivale sensoriel
Dyspnée de la vidange
Troubles de
vésicale
la sensibilté
Impuissance
Localisé aux
Ischémie Décollement Déformation
membres
Hypotension
Cals,
myocardique inférieurs : de rétine Microalbuminurie callosités, du pied
silencieuse, IDM orthostatique
Abolition Microanévrysmes Protéinurie cors
Neuropathie
Signes des réflexes AOMI
Inflammation sensitive
AOMI Hémorragies persistante
Plaie
cliniques ostéo- gingivale cutanée
AVC Allongement rétiniennes
AOMI
tendineux du segment Insuffisance
Insuffisance Exsudats rénale
Érythème Ulcération
Troubles QT à l’ECG
cardiaque liquidiens
Mycose
Amputation
sensitifs
À chaque
Tous les 2 ans
Rythme (1 fois/an si
À chaque
de répétition
examen (ECG :
Tous les 3-4 mois
diabète ou HTA
1 fois/an
1 fois/an
examen
1 fois/an
1fois/ans)
non équilibrés)
AIT : Accident ischémique transitoire ; AOMI : Artériopathie oblitérante des membres inférieurs ; AVC : Accident vasculaire cérébral ; ECG : Électrocardiogramme ;
IDM : infarctus du myocarde ; HTA : hypertension artérielle
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 64
Conseils diététiques minimums
Mini-synthèse
Les conseils diététiques, avec pour objectif l’amélioration de l’équilibre alimentaire, voire la restriction calorique modérée
chez les sujets en surpoids, sont la base de la prise en charge du sujet diabétique de type 2. Ils peuvent nécessiter
l’intervention d’une diététicienne dans le cadre d’une éducation thérapeutique.
Dans le cadre de l’examen périodique de santé, le médecin de Centre d’examens de santé rappellera les conseils minimums
diététiques en ce qui concerne :
Le type de repas, leur volume et rythme
¼¼ Structurer les prises alimentaires en repas et en collations en fonction des nécessités du mode de vie du sujet (en
général, 3 repas principaux et une collation éventuelle).
¼¼ Ne pas sauter de repas pour éviter les grignotages, entre les repas, favorisés par la faim.
¼¼ Contrôler la taille des portions (utiliser des assiettes de petit diamètre, ne pas se resservir).
¼¼ Diversifier les choix alimentaires en mangeant de tout (ne pas éliminer les aliments préférés, mais en manger modérément).
Pour info
Il y a 1 g de sel dans :
• une tranche de jambon blanc (50 g) ;
• 30 à 40 g de fromage ;
• 1/3 de baguette ;
• 30 g de céréales pour le petit déjeuner ;
• 1 poignée de biscuits apéritifs ;
• 50 g de tarama ;
• 50 g de surimi.
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Incitation à l’activité physique
Mini-synthèse
L’activité physique ne se réduit pas au sport, elle comprend aussi l’activité physique dans la vie de tous les jours, à la maison,
au travail, dans les transports et au cours des loisirs non compétitifs. Les bénéfices de l’activité physique ne sont pas acquis
définitivement mais se maintiennent tant que se poursuit l’activité physique.
En 2007, les recommandations de santé publique définies au plan international étaient les suivantes :
●● pour les adultes âgés de 18 à 65 ans, pratiquer au moins 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée (exemple :
marche à un pas soutenu) au moins 5 jours par semaine, ou 20 minutes, 3 jours par semaine, d’activité physique
d’intensité élevée (exemple : jogging) ;
●● pour les sujets âgés de plus de 65 ans, la marche rapide était considérée comme une activité physique d’intensité
élevée et la marche normale d’intensité modérée ; le volume d’activité pouvant être fractionné en périodes d’au moins
10 minutes.
Pour évaluer le niveau d’activité physique d’un sujet, le questionnaire de Ricci et Gagnon permet de classer ce dernier
en : peu actif, moyennement actif, très actif (cf. tableau ci-dessous).
Tableau 4. Questionnaire de Ricci et Gagnon pour évaluer le niveau habituel d’activité physique
Combien de minutes par jour < 15 min. 16 à 30 min. 31 à 45 min. 45 à 60 min. ≥ 61 min.
consacrez-vous à la marche ? (1 point) (2 points) (3 points) (4 points) (5 points)
Combien d'étages, en moyenne, <2 3à5 6 à 10 11 à 15 ≥ 16
montez-vous à pied chaque jour ? (1 point) (2 points) (3 points) (4 points) (5 points)
Pratiquez-vous régulièrement
Non Oui
une ou des activités physiques
(1 point) (5 points)
ou récréatives ?
À quelle fréquence pratiquez-vous 1 à 2 fois /mois 1 fois /semaine 2 fois /semaine 3 fois /semaine ≥ 4 fois/semaine
l'ensemble de ces activités ? (1 point) (2 points) (3 points) (4 points) (5 points)
Interprétation
Total des points < 16 points = peu actif
´´
Total des points compris entre 16 et 32 = assez actif
´´
Total > 32 points = très actif
´´
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Bénéfices attendus de l’activité physique régulière
Les bénéfices attendus chez le sujet diabétique d’une activité physique régulière sont les suivants :
●● prévention ou retard d’apparition du diabète de type 2 chez le sujet prédiabétique ;
●● prévention ou retard des complications liées au diabète chez le sujet diabétique connu (secondaire à la stabilisation de la
glycémie et à la diminution de l’hémoglobine glyquée) ;
●● diminution ou stabilisation de la tension artérielle chez le sujet hypertendu ;
●● diminution des taux sériques des triglycérides et du LDL-cholestérol et augmentation du HDL-cholestérol sanguin ;
●● augmentation de la dépense calorique, réduction de la masse grasse et augmentation de la masse musculaire. Cette
dépense ajoutée à une restriction calorique permet une réduction du poids corporel ;
●● sensation de bien-être, amélioration de la confiance en soi, meilleure qualité de vie, réduction de l’anxiété et amélioration
de la tolérance au stress.
Dans le cadre de l’examen périodique de santé, le médecin de Centre d’examens de santé rappellera les conseils
minimums en ce qui concerne l’activité physique régulière :
●● 2h30 par semaine d’activité physique d’endurance cardiopulmonaire sous forme de marche à un pas soutenu, de
jogging, de natation, de vélo ;
●● ou a minima un aménagement de la vie courante qui permette d’augmenter l’activité physique quotidienne : monter les
escaliers, descendre une station de métro ou de bus avant l’arrivée et marcher, sortir son chien plus souvent, etc. ;
●● à défaut de pouvoir effectuer une session de cette durée, plusieurs séquences brèves peuvent être réparties au cours de
la journée pour atteindre cette quantité minimum d’exercice par effet cumulatif.
●● en complément, 2 à 3 séances par semaine d’activités de renforcement musculaire (activité contre résistance) sous
forme de pompes, de flexions, de musculation et d’aquagym.
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Conseils minimums d’hygiène de vie
Mini-synthèse
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 68
Sujet diabétique âgé de plus de 75 ans
Mini-synthèse
Pour en
savoir plus
Objectifs glycémiques et spécificités thérapeutiques chez le sujet âgé diabétique
Le traitement du diabète de type 2 a pour objectif de réduire la morbi-mortalité par l’intermédiaire
notamment d’un contrôle glycémique correct. Cependant, le bénéfice d’un contrôle glycémique strict
est à pondérer au regard de l’état clinique du sujet âgé diabétique (en bonne santé, fragilisé, en
mauvaise santé). La prévention des complications du diabète reste l’objectif prioritaire tant que le sujet est
autonome et n’a pas de comorbidités altérant son pronostic vital, tandis que, chez le patient fragilisé, c’est
la prévention de la perte d’autonomie et de la dépendance qui est privilégiée.
Pour en
Impact des complications liées au diabète chez le sujet âgé
savoir plus
Les complications du diabète (risque podologique, néphropathie diabétique, risque cardiovasculaire
augmenté, rétinopathie diabétique, pathologies dentaires) ont un impact plus lourd sur l’autonomie du
sujet âgé, notamment en raison des pathologies concomittantes associées (arthrose, insuffisance rénale
liée à l’âge, hypertension artérielle, cataracte). Le risque d’hypoglycémie peut être majoré par des troubles
cognitifs, une mauvaise alimentation et une clairance pharmacologique diminuée.
Pour en
savoir plus L’examen périodique de santé du sujet âgé diabétique
Le médecin de Centre d’examens de santé prend part à la surveillance de la tolérance des traitements,
étant donné l’impact en termes d’observance au traitement et de morbi-mortalité. Il recherche également
les pathologies concomitantes ou les traitements associés qui peuvent avoir un impact sur les
complications du diabète : insuffisance rénale, insuffisance cardiaque, déficit visuel, déficit cognitif,
polymédication. L’examen périodique de santé est l’occasion de rappeler au consultant âgé diabétique
les conseils de suivi médical et d’hygiène de vie qui permettront de ralentir l’apparition des complications
liées au diabète et de préserver l’autonomie de ces sujets.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 69
Particularités du diabète des sujets âgés de plus de 75 ans
Selon l’Institut national de veille sanitaire (InVS) et les données de l’étude Entred, un quart des sujets diabétiques a
75 ans ou plus (21 % pour la tranche d’âge 75-84 ans et 4 % pour la tranche d’âge 85 ans et plus).
L’âge, les conditions du vieillissement, l’importance des complications, l’état physique et psychologique des sujets
âgés diabétiques sont évalués pour définir la stratégie thérapeutique. On distingue classiquement 3 catégories
de sujets âgés :
●● le sujet âgé qui a bien réussi son vieillissement, est autonome et vit dans un environnement familial favorable,
sans déficit cognitif, avec un bon état nutritionnel ;
●● le sujet âgé fragile qui présente de multiples pathologies, qui peut devenir dépendant à l’occasion d’une affection
intercurrente ;
●● le sujet âgé dépendant, souvent en fin de vie, qui a une polypathologie et nécessite une prise en charge médicale
et sociale lourde.
La prise en charge thérapeutique d’un sujet âgé diabétique tient compte, pour fixer les objectifs glycé-
miques (niveau d’HbA1c, cf. tableau ci-après), de l’ancienneté du diabète, d’un état de fragilité éventuel, du risque
iatrogène, incluant le risque d’interactions médicamenteuses, des contre-indications potentielles à certains antidia-
bétiques, et de la présence de comorbidités.
Selon les recommandations HAS de 2013, si l’écart à l’objectif est faible (moins de 0,5 % en valeur absolue d’HbA1c),
l’absence de traitement médicamenteux du contrôle glycémique peut être envisagée, avec une surveillance de la
glycémie.
Parmi les facteurs de fragilité, en plus des comorbidités (accident vasculaire cérébral, pathologies chroniques inva-
lidantes, cancers, polypathologie et polymédication), les caractéristiques définissant le « syndrome gériatrique »
incluent : une altération des fonctions cognitives, une dénutrition, des chutes, une incontinence, des escarres, un
déficit sensoriel, une dépression, une maladie d’Alzheimer et autres démences, une dépendance fonctionnelle
(besoin d’aide pour la préparation des repas, les courses, le ménage, la prise de médicaments, une atteinte de la
mobilité), la nécessité d’une contention, un alitement, des difficultés familiales et/ou socioéconomiques.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 70
L’adéquation entre les objectifs et la iatrogénie thérapeutique est délicate. La surveillance de l’efficacité et de
la tolérance des traitements chez le sujet âgé doit être renforcée et la pertinence des thérapeutiques régulièrement
réévaluée.
Selon les recommandations HAS, les traitements médicamenteux autorisés, avec limites ou non, ou contre-
indiqués chez les sujets âgés diabétiques sont les suivants (cf. tableau ci-dessous) :
Inhibiteurs des
Autorisés sous réserve du La pioglitazone expose au risque de rétention hydrosodée et
alpha-glucosidases
respect des contre-indications d’insuffisance cardiaque
intestinales
La multiplicité des pathologies concomitantes chez les séniors a un impact sur les complications du dia-
bète, particulièrement celles qui concernent : l’œil et la vision, les reins, le cœur et les artères, les pieds, ou encore
les dents. Des troubles neuropsychiques sont également observés chez le diabétique âgé.
¼¼ Les modifications physiologiques liées au vieillissement et la polymédication augmentent le risque d’hypo-
glycémie chez le sujet âgé. Chez le sujet âgé, les symptômes sont souvent discrets ou atypiques (vertiges,
désorientation, chutes, troubles du comportement), passant parfois inaperçus du fait de l’existence de troubles
cognitifs, et survenant volontiers la nuit.
¼¼ Les troubles trophiques des pieds résultent d’un ensemble de facteurs : la neuropathie diabétique sensitive
et/ou motrice, la neuropathie autonome, l’artériopathie des membres inférieurs, la présence de déformations
(hallux valgus, orteils en griffe), le port de chaussures inadaptées, des soins de pédicurie inadaptés, un trau-
matisme favorisé par une mauvaise acuité visuelle ou une mobilité réduite, la marche pieds nus au domicile, la
paronychie.
¼¼ Les anomalies de la vision, secondaires à la rétinopathie diabétique et aux pathologies concomitantes comme
la cataracte ou le glaucome, sont une source majeure de handicap et d’isolement.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 71
¼¼ Les gingivites et parodontites liées au diabète peuvent être à l’origine d’édentation et concourir au déséquilibre
nutritionnel. L’infection parodontale influe sur l’équilibre glycémique en induisant une insulinorésistance.
¼¼ L’insuffisance rénale secondaire à la néphropathie diabétique mais également liée à l’âge conditionne la
stratégie thérapeutique.
¼¼ Le risque d’insuffisance cardiaque est augmenté chez le sujet âgé diabétique, secondaire aux cardiopathies
ischémiques et aux effets de l’hypertension artérielle, fréquente dans ces tranches d’âge.
¼¼ La fréquence des troubles dépressifs et cognitifs et de la démence est plus élevée que chez les sujets âgés
non diabétiques. Le dépistage de ces troubles passe par un interrogatoire du sujet et/ou de son entourage
(Se plaint-il de troubles de la mémoire ? A-t-il limité ses activités ? A-t-il une perte d’autonomie ? Fait-il
fréquemment des chutes ?).
¼¼ Les facteurs favorisant les chutes sont nombreux chez le sujet âgé diabétique : mauvais contrôle
glycémique et hypoglycémies, neuropathie périphérique, hypotension orthostatique (effets secondaires des
traitements antihypertenseurs), mobilité réduite, obésité, déformation des pieds, déficit visuel, polymédication.
L’organisation des soins constitue une part essentielle de la prise en charge des sujets âgés diabétiques,
notamment si ces personnes vivent seules. Chez ces personnes, le rôle du médecin généraliste et des médecins
spécialistes est fondamental dans la prise en charge.
11 Le médecin de Centre d’examens de santé (CES) devra s’assurer, par interrogation du consultant, de la mise en
place effective d’une prise en charge pluriprofessionnelle et d’un suivi régulier par le médecin traitant.
Afin de préserver l’autonomie des sujets âgés diabétiques et de prévenir les complications ou leur aggravation,
le médecin de CES devra inciter les sujets âgés diabétiques :
●● à une surveillance ophtalmologique régulière (tous les 2 ans à tous les ans) ayant pour objet de maintenir
une fonction visuelle correcte (d’autant plus que d’autres pathologies ophtalmologiques comme, par exemple, la
cataracte viennent altérer la capacité de vision) ;
●● à la mise en œuvre d’un suivi podologique régulier (médecin traitant, pédicure, podologue) et de la bonne
compréhension des conseils d’éducation à la prévention des lésions des pieds ;
●● à un suivi cardiologique régulier du fait de l’augmentation du risque cardiovasculaire global chez les sujets
diabétiques et du risque d’ischémie myocardique silencieuse. L’objectif tensionnel de 130/80 mmHg est modulé
eu égard au risque d’hypotension orthostatique chez la personne âgée ;
●● à un suivi dentaire régulier afin d’évaluer les risques bucco-dentaires liés au diabète, à l’état de santé général
et au vieillissement ;
●● à une activité physique régulière à adapter en fonction de l’état clinique du diabétique âgé et du risque de
chutes (a minima 30 minutes de marche 3 fois par semaine). Une information sur la nécessité d’avoir toujours
sur soi un aliment glucidique à prendre en cas d’hypoglycémie au cours de l’exercice physique sera également
apportée ;
●● à une alimentation régulière (3 repas/jour) et équilibrée : en effet, l’altération du goût, de l’odorat, de la dentition,
du transit, le moral parfois en baisse, l’isolement ou les traitements médicaux lourds sont à l’origine d’une perte
d’appétit chez le sujet âgé, voire d’une dénutrition, qui concourent au déséquilibre du diabète. Par ailleurs,
l’appétence de nombreux sujets âgés pour les aliments glucidiques nécessite de trouver un compromis entre
le respect des goûts de la personne et les interdits alimentaires trop stricts qui pourraient conduire vers la
dénutrition ;
●● à la prévention des complications aiguës du diabète (notamment les hypoglycémies) pouvant être liées à des
troubles cognitifs à l’origine d’un déséquilibre de l’alimentation (dénutrition, déshydratation), ou d’erreurs dans la
prise des médicaments.
L’objectif tensionnel chez le sujet âgé diabétique « bien portant » est fixé à 130/80 mmHg. Chez le sujet âgé dit
« fragile », on admet des chiffres plus élevés, en pratique 150/90 mmHg.
11 Le médecin de CES déclenchera une « synthèse anormale » qui sera envoyée (ou remise) au(à la) consultant(e)
et envoyée à son médecin traitant (après accord de ce dernier(cette dernière)) si la tension artérielle est supé-
rieure aux objectifs tensionnels.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 72
Chez le sujet âgé diabétique traité par sulfamide hypoglycémiant, le médecin de CES participera à la pré-
vention des hypoglycémies qui passe par :
●● une surveillance régulière du débit de filtration glomérulaire (2-4 fois/an) fait à partir du dosage de la créatininémie
par l’équation CKD-EPI (Chronic Kidney Disease-Epidemiology Collaboration) ;
●● une éducation des sujets diabétiques et de leur entourage sur la régularité de la prise alimentaire, la connais-
sance des signes d’hypoglycémie, ainsi que sur les horaires auxquels ces hypoglycémies sont le plus suscep-
tibles de se produire sous sulfamides hypoglycémiants (11 h et 18 h).
11 Le médecin de CES déclenchera une « synthèse anormale » qui sera envoyée (ou remise) au(à la) consultant(e)
et envoyée à son médecin traitant (après accord de ce dernier(cette dernière)) si la fonction rénale est altérée
(débit de filtration glomérulaire < 60ml/min/1,73 m²).
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 73
Informations à colliger et/ou à transmettre au consultant et au médecin traitant après l’EPS
Mini-synthèse
Données d’interrogatoire
¼¼ Les antécédents personnels : d’hyperglycémie, de diabète gestationnel, de macrosomie fœtale.
¼¼ Les antécédents personnels cardiovasculaires.
¼¼ Les antécédents familiaux de diabète.
¼¼ Le niveau d’activité physique.
¼¼ L’équilibre ou les déséquilibres alimentaires.
¼¼ Le tabagisme chronique.
Données cliniques
¼¼ La taille, le poids, l’indice de masse corporelle.
¼¼ La pression artérielle, l’électrocardiogramme, l’examen artériel périphérique.
¼¼ L’examen cutané des pieds.
¼¼ L’examen dentaire.
¼¼ Les réflexes ostéotendineux (sujets diabétiques connus).
¼¼ L’examen au monofilament.
Données biologiques
Chez un sujet a priori non diabétique répondant aux critères de dépistage d’un diabète de type 2 :
●● la glycémie à jeun pour les sujets dont le diabète est découvert lors de l’EPS.
Chez un sujet diabétique connu :
●● l’hémoglobine glyquée si le(la) consultant(e) a apporté son résultat ou si le dosage a été fait dans le cadre de l’EPS ;
●● le ratio albuminurie/créatinurie, la créatininémie et le débit de filtration glomérulaire si ce dernier a été évalué dans le cadre
de l’EPS.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 74
Homme ou femme diabétique
¼¼ Avoir une activité physique régulière (30 à 60 minutes 3 fois par semaine).
¼¼ Avoir une alimentation équilibrée.
¼¼ Avoir une bonne hygiène buccodentaire.
¼¼ Perdre du poids.
¼¼ Arrêter de fumer.
¼¼ Avoir une bonne compliance thérapeutique (traitement médicamenteux du diabète, mais également traitement des
comorbidités éventuelles comme une hypertension artérielle, une dyslipidémie).
En complément :
¼¼ Informer sur l’existence du programme Sophia114 d’aide et d’accompagnement dans la prise en charge du diabète.
¼¼ Informer sur l’existence de programmes d’éducation thérapeutique.
114. Sophia est un service gratuit qui s’adresse aux personnes de plus de 18 ans ayant un diabète pris en charge au titre d’une Affection de longue
durée (ALD). Ce dispositif mis en place par l’Assurance maladie a pour objet d’aider les personnes ayant un diabète à mettre en pratique les recom-
mandations de leur médecin traitant et des professionnels de santé qui les entourent, en proposant un soutien, des informations et des conseils
personnalisés, adaptés à l’état de santé de chacun.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 75
Annexes
Ulcération du pied
´´ Renforcement des mesures défi-
´´
évoluant depuis plus nies pour le grade 2. Idem grade 2, plus :
de 4 semaines ; Appareillage systématique (défini
´´ Centre spécialisé / centre de cicatrisation
´´
Grade 3 et/ou par le centre spécialisé). (bilan annuel).
´´ Amputation au Surveillance régulière par un centre
´´ Soins podologiques (au moins tous les
´´
niveau des membres spécialisé ou par un spécialiste dia- 2 mois).
inférieurs. bétologue.
* : Définie par l’anomalie du test au monofilament ; † : Définie par l’absence d’au moins un des deux pouls du pied ou par un index de pression
systolique (IPS) < 0,9 ; ‡ : Hallux valgus, orteil en marteau ou en griffe, proéminence de la tête des métatarsiens, déformations post-chirurgicales
ou liées à une neuro-arthropathie ; AOMI : Artériopathie oblitérante des membres inférieurs ; MPR : médecine physique et de réadaptation.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 76
Spécialités médicales pour le traitement du diabète de type 2
Les bénéfices de ces antidiabétiques ont été jugés insuffisants par rapport aux risques qu’ils font
´´
encourir.
La commercialisation des médicaments contenant de la rosiglitazone (AVANDIA, AVANDAMET) a été
´´
Glitazones (ou
suspendue en 2010 en raison de données établissant un risque d’infarctus du myocarde.
thiazolidinediones)
En juin 2011, l’Afssaps a également décidé de retirer du marché les médicaments contenant de la
´´
pioglitazone (ACTOS ou COMPETACT). En effet, une prise prolongée de pioglitazone pourrait être liée
à une augmentation du risque de cancer de la vessie.
Linagliptine TRAJENTA
Gliptines ONGLYZA
Blocage de la dégradation de l’hormone GLP-1 (gluca- Saxagliptine
(inhibiteurs de la
gon-like peptide-1) et peptide insulinotropique glucose- JANUVIA
dipeptidylpeptidase
dépendante (GIP)†. Sitagliptine
ou DDP-4) XELEVIA
Vildagliptine GALVUS
Inhibition
´´ réversible des alpha-glucosidases Acarbose ACARBOSE
intestinales. GLUCOR
Inhibiteurs des
alpha-glucosidases ´´Ralentissement de la digestion des hydrates de
carbone complexes en monosaccharides absorbables Miglitol DIASTABOL
au niveau de l’intestin grêle.
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Famille Nom de Exemples de nom de
Commentaire, mécanisme d’action
pharmacologique molécule spécialité
Source : Dictionnaire VIDAL 2013 ; Haute Autorité de Santé. Stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2. Saint-
Denis La Plaine: HAS; 2013. http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-02/10irp04_argu_diabete_type_2.pdf
NPH : Neutral protamine Hagedorn
† : Les hormones GLP-1 et GIP régulent les glycémies à jeun et post-prandiales en stimulant la sécrétion de l’insuline et en diminuant la sécrétion
du glucagon par les cellules alpha-pancréatiques.
‡ : Les incrétines sont des hormones sécrétées par les cellules endocrines de l’épithélium intestinal lors de l’absorption des nutriments (c’est le
repas qui déclenche leur libération). Elles stimulent la sécrétion d’insuline, inhibent la sécrétion de glucagon, ralentissent la vidange gastrique et
induisent la sensation de satiété.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 78
Algorithme de prise en charge thérapeutique des sujets
ayant un diabète de type 2
Contre-indications à la metformine
Monothérapie
Monothérapie
Metformine + sulfamide
hypoglycémiant écart à l’objectif < 1% écart à l’objectif ≥ 1% écart à l’objectif < 1% écart à l’objectif ≥ 1%
surveiller la prise de poids et
la survenue d’hypoglycémies
Bithérapie
la survenue d’hypogly- sulfamide sulfamide IMC ≥ 30 ou si prise
sulfamide
cémies est une situation hypoglycémiant hypoglycémiant de poids sous insuline
hypoglycémiant
préoccupante et inhibiteurs et insuline est une situation
et inhibiteurs
des alpha préoccupante
de la DPP4
Metformine Metformine glucosidases
et répaglinide Metformine et inhibiteurs
et inhibiteurs de la DPP4
si irrégularité de Metformine
des alpha si prise de poids Metformine
la prise glucosidases et analogues
est une situation et insuline
alimentaire préoccupante du GLP1
Trithérapie
Metformine et Metformine IMC ≥ 30 ou prise de
Metformine
sulfamide et sulfamide poids sous insuline ou si
et sulfamide
hypoglycémiant hypoglycémiant la survenue d’hypogly-
hypoglycémiant
et inhibiteurs des et insuline cémies est une situation
et sitagliptine
alpha glucosidases préoccupante
Objectif glycémique
cible non atteint
Objectif glycémique
Insulinothérapie
Insulinothérapie
cible non atteint
Débuter de préférence par une insuline intermédiaire (NPH) au coucher
Source : Haute Autorité de Santé. Stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2. Saint-Denis La Plaine: HAS; 2013.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 79
Conseils nutritionnels chez le sujet diabétique de type 2
Les boissons sucrées (sodas, jus de fruits) L’apport calorique des boissons alcoolisées
sont interdites, sauf en cas d’hypoglycémie. (toujours prises au cours du repas) doit être
Le saccharose est autorisé à raison de pris en compte (ne pas dépasser 2 unités
Glucides simples d’alcool par jour).
5 % à 10 % de l’apport calorique quotidien,
à condition de le substituer gramme par Un ajout supplémentaire de fructose est
gramme avec les autres glucides. déconseillé.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 80
Études UKPDS, ACCORD, ADVANCE, et VADT, cohortes ENTRED et DESIR
Les résultats de morbi-mortalité des essais cliniques d’intensification du contrôle glycémique ACCORD, ADVANCE et VADT,
publiés en 2008 et 2009, ainsi que ceux du suivi à 10 ans de l’étude UKPDS, sont concordants sur la réduction de risque
de survenue ou de progression des complications micro- et macrovasculaires liées au diabète.
¼¼ Ces études ont cherché à évaluer l’impact d’un traitement intensif du diabète et d’un contrôle glycémique stricte, en
fonction de l’ancienneté du diabète et selon le type de complications considérées, micro- ou macrovasculaires.
¼¼ Les sujets inclus dans les études ACCORD, ADVANCE et VADT étaient en moyenne plus âgés que ceux de l’étude
UKPDS (54 ans dans l’étude UKPDS, 62 ans dans l’étude ACCORD, 66 ans dans l’étude ADVANCE, 60 ans dans l’étude
VADT) et avaient un diabète diagnostiqué depuis plus longtemps (nouvellement diagnostiqué dans l’étude UKPDS,
8 ans en moyenne dans l’étude ADVANCE, 10 ans en moyenne dans l’étude ACCORD, 11 ans en moyenne dans l’étude
VADT).
Descriptif de l’étude
L’étude a inclus, entre 1977 et 1991, 4 209 sujets diabétiques de type 2 nouvellement diagnostiqués (sur les 5 102 initiale-
ment préinclus), d’âge moyen 54 ans (58 % d’hommes). Les sujets ont été randomisés soit dans le bras traitement conven-
tionnel (mesures hygiéno-diététiques), soit dans le bras traitement médicamenteux.
Sur l’ensemble des sujets inclus, 3 277 patients ont fini l’étude et intégré la surveillance post-étude et 1 525 ont été suivis
tous les ans pendant 10 ans (soit 46 %).
Résultats
Après un suivi médian de 10 ans, les résultats de l’étude ont démontré que les complications liées au diabète pouvaient être
prévenues par l’amélioration de l’équilibre glycémique.
Dans le groupe sulfamides hypoglycémiants-insuline, la réduction de risque relatif persistait à 10 ans pour :
●● les complications microvasculaires (réduction de 24 %, p = 0,001) ;
●● les infarctus du myocarde (réduction de 15 %, p = 0,01) ;
●● les décès toutes causes confondues (réduction de 13 %, p = 0,007).
115. Holman RR, Paul SK, Bethel MA, Matthews DR, Neil HA. 10-year follow-up of intensive glucose control in type 2 diabetes. N Engl J Med
2008;359(15):1577-89.
116. Action to Control Cardiovascular Risk in Diabetes Study Group, Gerstein HC, Miller ME, Byington RP, Goff DC, Bigger JT, et al. Effects of intensive
glucose lowering in type 2 diabetes. N Engl J Med 2008;358(24):2545-59.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 81
Descriptif de l’étude
L’étude a inclus 10 251 sujets (1 174 patients inclus entre janvier 2001 et juin 2001 + 9 077 patients inclus entre février 2003
et octobre 2005) diabétiques de type 2 (dont 38 % de femmes) âgés de 62,2 ans en moyenne dont le diabète était connu
depuis 10 ans en moyenne et dont l’HbA1C médiane était de 8,1 %. Les sujets étaient randomisés en 2 groupes de trai-
tement : traitement « intensif » (objectif d’HbA1C < 6 %) et traitement standard (objectif : HbA1C comprise entre 7,0 % et
7,9 %). Le critère primaire était un critère composite incluant la survenue d’un événement cardiovasculaire à type d’infarctus
du myocarde non fatal, d’un accident vasculaire non fatal, ou d’un décès d’origine cardiovasculaire.
Résultats
Après 1 an de suivi, des niveaux médians stables d’HbA1C de 6,4 % et 7,5 % ont été obtenus dans les groupes de traite-
ment intensif et standard respectivement.
Après 3,5 ans de suivi, la mortalité était plus élevée dans le groupe de patients traités de manière intensive, ce qui a conduit
les auteurs à interrompre l’étude prématurément (257 sujets sont décédés dans le groupe traitement « intensif », versus 203
patients dans le groupe traitement standard (hazard ratio = 1,22 ; IC95 % = 1,01-1,46 ; p = 0,04).
À noter, que le taux d’événements cardiovasculaires majeurs n’était pas significativement différent entre les deux groupes.
Par ailleurs, la fréquence des hypoglycémies sévères nécessitant une intervention médicale était significativement plus
importante dans le groupe traitement « intensif » (10,5 % versus 3,5 % ; p < 0,001), tout comme celle des prises de poids
de plus de 10 kg (27,8 % versus 14,1 % ; p < 0,001).
Conclusion
En comparaison au groupe traitement standard, l’utilisation d’une thérapie intensive avec pour objectif d’atteindre un niveau
normal d’HbA1C après 3,5 ans de suivi a augmenté la mortalité et n’a pas diminué de manière significative la survenue
d’événements cardiovasculaires.
Étude ADVANCE (Action in Diabetes and Vascular Disease: Preterax and Diamicron Modified Release
Controlled Evaluation)117
Objectifs de l’étude
L’étude ADVANCE avait pour objet d’évaluer l’effet du contrôle intensif de la glycémie et/ou de la pression artérielle.
Descriptif de l’étude
L’étude multicentrique (215 centres, 20 pays) a inclus, entre juin 2001 et mars 2003, 11 140 sujets diabétiques de type 2,
âgés de 66 ans en moyenne, et une ancienneté moyenne du diabète de 8 ans. Les sujets inclus avaient, en début d’étude,
une HbA1C moyenne de 7,5 %, une tension artérielle moyenne de 145/80 mmHg et un indice de masse corporelle moyen
de 28 ± 5 kg/m2. 91 % des sujets étaient traités par un antidiabétique oral.
Les sujets ont été randomisés en un groupe traité par perindopril + indapamide, ou un placebo. Chaque groupe était
subdivisé en 2 groupes : un groupe bénéficiant d’une stratégie intensive de contrôle glycémique (objectif : HbA1C ≤ 6,5 %,
traitement : glicazide à libération prolongée à la dose de 30 à 120 mg/jour) et un groupe bénéficiant d’une stratégie de
contrôle standard.
Le critère primaire était un critère composite d’événements cardiovasculaires (décès d’origine cardiovasculaire, infarctus
du myocarde non fatal, ou accident vasculaire non fatal) et d’événements microvasculaires de type néphropathie ou
rétinopathie.
Résultats
Au terme des 5 ans de suivi, le taux moyen d’HbA1C était significativement (p < 0,001) moindre dans le groupe inten-
sif (6,5 %) que dans le groupe standard (7,3 %) ; la tension artérielle moyenne était inférieure dans le groupe traitement
« intensif » du diabète par comparaison au groupe standard (pression artérielle systolique : 135,5 versus 137,9 mmHg,
p < 0,001) ; le poids moyen était supérieur de 0,7 kg dans le groupe intensif (p < 0,001).
Au total, 2 125 sujets ont eu un événement macro ou microvasculaire majeur : 18 % dans le groupe intensif et 20 %
dans le groupe standard (p = 0,01). Le traitement intensif réduisait de manière significative l’incidence des événements
microvasculaires majeurs (p = 0,01), mais pas celle des événements cardiovasculaires. Le contrôle intensif du diabète était
associé avec une réduction significative des complications rénales à type de néphropathie (p = 0,006), de microalbuminurie
(p = 0,02) et de macroalbuminurie (p < 0,001). Le taux d’hypoglycémies sévères était plus élevé dans le groupe traitement
intensif que dans le groupe contrôle (0,7 % versus 0,4 % ; p < 0,001). Aucune différence sur le taux de décès toutes causes
confondues ou le taux de décès d’origine cardiovasculaire n’était observée.
117. ADVANCE Collaborative Group, Patel A, MacMahon S, Chalmers J, Neal B, Billot L, et al. Intensive blood glucose control and vascular outcomes in
patients with type 2 diabetes. N Engl J Med 2008;358(24):2560-72.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 82
L’étude n’a pas mis en évidence le fait que l’effet du contrôle intensif du diabète ait été dépendant du niveau basal d’HbA1C,
de la pression artérielle, de l’âge, du sexe et de la présence ou de l’absence d’un antécédent cardiovasculaire.
Conclusions
Une stratégie de contrôle glycémique intensif, comprenant le glicazide et d’autres molécules selon besoin, qui abaisse le
taux d’HbA1C à 6,5 %, a abouti à une réduction d’événements majeurs macrovasculaires et microvasculaires, principale-
ment grâce à une réduction relative du risque de néphropathie.
Descriptif de l’étude
L’étude multicentrique (20 centres) a inclus, entre décembre 2000 et mai 2003, 1 791 vétérans militaires (âge moyen
60,4 ans, 2,9 % de femmes, indice de masse corporelle moyen = 31,2 kg/cm2), dont l’ancienneté du diabète était en
moyenne de 11,5 ans (HbA1C moyenne = 9,4 % ± 2 %). 40 % des sujets avaient eu un événement cardio-vasculaire avant
l’inclusion.
Les sujets étaient randomisés en deux groupes : un groupe traitement « intensif » dont l’objectif thérapeutique était une
réduction d’au moins 1,5 point du taux d’HbA1C par rapport au groupe ayant un traitement standard. Tous les sujets
ont reçu, hors contre-indication, de l’aspirine et une statine. Le critère primaire était le temps entre la randomisation et
la première survenue d’un événement cardiovasculaire majeur, critère composite incluant un infarctus du myocarde, ou
un accident vasculaire cérébral ou un décès d’origine cardiovasculaire, ou une insuffisance cardiaque congestive, ou un
traitement chirurgical vasculaire, ou une coronaropathie inopérable, ou une amputation pour gangrène ischémique.
Résultats
Le suivi moyen a été de 5,6 ans. Les taux moyens d’HbA1C étaient de 8,4 % dans le groupe standard et 6,9 % dans le groupe
traitement intensif. Le taux d’événements cardio-vasculaires majeurs n’était pas significativement différent entre les deux
groupes, quel que soit l’événement considéré. La fréquence des hypoglycémies était significativement plus élevée dans le
groupe intensif (p < 0,001), de même que celle des dyspnées (p = 0,006). Sur le plan rénal, l’aggravation de l’albuminurie
était plus importante dans le groupe standard (p = 0,01), de même que la progression vers la macroalbuminurie (p = 0,04).
Conclusions
Le contrôle glycémique intensif chez les sujets diabétiques de type 2 mal contrôlés n’a pas eu d’effet significatif sur le taux
d’événements cardiovasculaires majeurs, décès ou complications microvasculaires, et a réduit de manière significative le
taux de l’albuminurie.
118. Duckworth W, Abraira C, Moritz T, Reda D, Emanuele N, Reaven PD, et al. Glucose control and vascular complications in veterans with type 2
diabetes. N Engl J Med 2009;360(2):129-39.
119. Institut de veille sanitaire, Fagot-Campagna A, Fosse S, Roudier C, Romon I, Penfornis A, et al. Caractéristiques, risque vasculaire et complications
chez les personnes diabétiques en France métropolitaine : d’importantes évolutions entre Entred 2001 et Entred 2007. BEH 2009;(42-43):450-5.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 83
Descriptif de l’étude
ENTRED est le suivi longitudinal d’une cohorte de 9 781 adultes, dont 8 926 diabétiques de type 1120 et 2 vivant en métro-
pole, tirée au sort parmi les personnes ayant bénéficié d’au moins 3 remboursements d’un traitement antidiabétique oral et/
ou d’insuline lors des 12 mois qui ont précédé l’inclusion. L’étude comprenait le recueil de données suivantes :
●● un suivi de la consommation de soins sur la période d’août 2006 à juillet 2009 (médicaments, actes médicaux et
biologiques, montants remboursés) pour l’ensemble de la cohorte ;
●● une enquête téléphonique brève effectuée entre octobre et décembre 2007 par les médecins-conseils auprès des
personnes diabétiques ayant donné leur accord écrit ;
●● un suivi des hospitalisations entre 2006 et 2009 ;
●● une enquête postale effectuée entre novembre 2007 et juin 2008 auprès des sujets diabétiques ;
●● une enquête postale effectuée entre novembre 2007 et juin 2008 auprès des médecins traitants.
Le taux de participation des personnes incluses était de 47 % pour l’enquête téléphonique et de 38 % pour les deux
enquêtes postales ; le taux de participation des médecins était de 59 %.
Les données de remboursements et d’hospitalisations issues du PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d’infor-
mation) ont été extraites pendant 3 années consécutives.
Afin de limiter les biais liés à la participation aux enquêtes par questionnaires, l’analyse des données des questionnaires a
été pondérée de manière à prendre en compte certaines caractéristiques des non-répondants (âge, sexe, traitement par un
seul antidiabétique oral, plusieurs antidiabétiques oraux, ou par insuline avec ou sans antidiabétique oral).
Résultats
Le risque cardiovasculaire est augmenté chez les sujets diabétiques par rapport à la population générale. L’estimation du
risque cardiovasculaire global121 dans l’étude Entred 2007 montrait que122 :
●● 1 % des sujets diabétiques avaient un risque faible (i.e. sujets sans autre facteur de risque additionnel, sans micro-
angiopathie et dont le diabète évoluait depuis moins de 5 ans) ;
●● 14 % avaient un risque modéré (i.e. sujets ayant au plus 1 facteur de risque additionnel au diabète) ;
●● 26 % ont un risque élevé (i.e. sujets ayant au moins 2 facteurs de risque additionnels au diabète, diabète évoluant depuis
moins de 10 ans) ;
●● 59 % avaient un risque très élevé (i.e. sujets ayant un risque > 20 % de faire un événement coronarien dans les 10 ans).
120. Le diabète de type 1 était défini par un diagnostic avant 45 ans et un traitement par insuline dans les deux années suivant le diagnostic. La cohorte
totale incluait 10 705 adultes et enfants diabétiques, vivant en métropole ou domiciliés à l’île de la Réunion, en Martinique, en Guadeloupe ou en
Guyane.
121. Risque estimé par l’équation de Framingham recalibrée.
122. Institut de veille sanitaire, Fagot-Campagna A, Fosse S, Roudier C, Romon I, Penfornis A, et al. Caractéristiques, risque vasculaire et complications
chez les personnes diabétiques en France métropolitaine : d’importantes évolutions entre Entred 2001 et Entred 2007. BEH 2009;(42-43):450-5.
123. Institut de veille sanitaire, Vol S, Balkau B, Lange C, de Lauzon-Guillain B, Czernichow S, et al. Un score prédictif du diabète de type 2 en France :
l’étude prospective D.E.S.I.R. BEH 2009;(9):81-4.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 84
Résultats
Les données de la cohorte DESIR ont permis l’élaboration d’un score de risque de diabète fondé sur les facteurs et/ou
marqueurs de risque suivants :
●● pour un homme : hyperglycémie à jeun, augmentation des gamma-GT, valeur du tour de taille, hypertension artérielle ;
●● pour une femme : hyperglycémie à jeun, valeur du tour de taille, hypertension artérielle, antécédents familiaux de diabète,
hypertriglycéridémie.
Le score de risque élaboré a été validé à partir de deux cohortes françaises (E3N et SU.VI.MAX). Il incluait les variables
suivantes : la valeur du tour de taille (cm), la notion de tabagisme chronique, d’antécédent familial de diabète, d’hypertension
artérielle (cf. tableau ci-dessous).
Les performances de ce score pour prédire le diabète après 9 ans de suivi étaient faibles : pour un score clinique élevé
(> 7 chez l’homme et > 4 chez la femme), la valeur prédictive positive (VPP) était respectivement de 29 % et 24 %.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 85
Études sur l’impact de l’activité physique
sur la prévention du diabète de type 2
Résultats
Après 10 ans de suivi, les résultats de l’étude ont montré une réduction de l’incidence du diabète de 34 % chez les
sujets ayant modifié leur hygiène de vie (amaigrissement d’au moins 7 % et activité physique modérée pendant au moins
150 minutes par semaine). L’incidence du diabète était de 4,8 cas/100 personnes-années dans le groupe « hygiène de vie »
et de 11,0 cas/100 personnes-années dans le groupe témoin.
¼¼ Les sujets ayant un IMC ≥ 25 kg/m2 ont été encouragés à réduire leurs apports en calories afin de diminuer graduellement
leur poids à raison de 0,5 à 1 kg/mois jusqu’à atteindre un IMC < 23 kg/m2.
¼¼ Des objectifs individuels étaient fixés pour la consommation calorique totale et pour la consommation journalière de
céréales, légumes, viande, lait et huiles.
¼¼ Les sujets du groupe exercice physique âgés de moins de 50 ans, indemnes de maladie cardiovasculaire ou de
problèmes articulaires, étaient encouragés à augmenter leur activité d’au moins une unité/jour126.
¼¼ Des séances de conseils individuelles et collectives ont été menées toutes les semaines pendant 1 mois, tous les mois
pendant 3 mois, puis tous les 3 mois.
¼¼ Les sujets du groupe contrôle recevaient une information générale sur l’intolérance au glucose et le diabète, et les
médecins de leurs centres de consultations leur remettaient des brochures sur l’équilibre alimentaire et l’activité physique.
Résultats
Les résultats ont montré une réduction significative (p < 0,05) de la progression vers le diabète dans chacun des trois
groupes, comparée à l’absence d’intervention mais équivalente entre les trois groupes (l’incidence cumulée du diabète ne
différait pas significativement entre les 3 groupes d’interventions).
Le risque relatif de devenir diabétique, après ajustement sur l’IMC et la glycémie à jeun, était de :
●● 47,1 % dans le groupe régime alimentaire ;
●● 44,2 % dans le groupe exercice physique ;
●● 45,6 % dans le groupe exercice physique + régime alimentaire ;
●● 65,9 % dans le groupe contrôle.
124. Diabetes Prevention Program Research Group, Knowler WC, Fowler SE, Hamman RF, Christophi CA, Hoffman HJ, et al. 10-year follow-up of
diabetes incidence and weight loss in the Diabetes Prevention Program Outcomes Study. Lancet 2009;374(9702):1677-86.
125. Pan XR, Li GW, Hu YH, Wang JX, Yang WY, An ZX, et al. Effects of diet and exercise in preventing NIDDM in people with impaired glucose tolerance.
The Da Qing IGT and Diabetes Study. Diabetes Care 1997;20(4):537-44.
126. Une unité d’activité physique équivaut à : soit 30 min d’activité faible (marche lente, faire ses courses ou le ménage) ; soit 20 min d’activité modérée
(marche rapide, descendre les escaliers, trajet à bicyclette, danse de salon lente) ; soit 10 min d’activité soutenue (course lente, monter les escaliers,
danse de salon rapide, faire du volley ou du tennis de table) ; soit 5 min d’activité intense (sauter à la corde, jouer au basket, nager).
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Étude DPS (Diabetes Prevention Study)127
Descriptif de l’étude
L’étude DPS finlandaise a inclus, entre 1993 et 1998, 522 sujets obèses intolérants au glucose ayant un âge compris entre
40 et 65 ans. Les sujets ont été randomisés en deux groupes : un groupe soumis à un programme intensif comportant un
régime alimentaire et de l’exercice physique, et un groupe contrôle.
Résultats
Après un suivi moyen de 4 à 5 ans, l’incidence de la maladie a chuté de 50 % dans le groupe des sujets prédiabétiques
qui ont bénéficié de conseils pour changer leur mode de vie et surtout d’un suivi et d’une éducation thérapeutique adap-
tés. L’incidence du diabète de type 2 était de 4,3 dans le groupe intervention versus 7,4 pour 100 patients dans le groupe
contrôle, (log-rank test, p= 0,0001).
Après un suivi moyen de 7 ans (à l’issue de la période d’intervention les sujets ont été suivis 3 années supplémentaires), la
réduction relative de risque de diabète était de 36 %.
Nurses’ Study128
Descriptif de l’étude
La Nurses’ Study est une étude de cohorte ayant inclus, dans les années quatre-vingts, 87 253 infirmières américaines,
âgées de 34 à 59 ans, sur 8 ans. L’exercice physique consistait en une activité (jogging, cyclisme).
Résultats
Après 8 ans de suivi, le risque relatif de diabète de type 2 était diminué chez les femmes ayant un exercice physique régulier
hebdomadaire (p < 0,0001), par rapport à celles qui n’avaient pas d’activité physique régulière.
¼¼ Après ajustement sur l’indice de masse corporelle, la réduction de risque restait significative (p = 0,005).
¼¼ Aucun gradient explicite de l’effet, en fonction de la fréquence des séances d’activité physique, n’était identifiable.
¼¼ Cette réduction de risque était indépendante des antécédents familiaux de diabète, et s’observait quel que soit le poids
initial de la femme.
Résultats
Cette étude a montré que l’exercice physique avait un effet protecteur chez les sujets à haut risque de diabète (index pon-
déral élevé, antécédents d’hypertension artérielle, antécédents de diabète familial). Le risque de diabète de type 2 (ajusté
selon l’âge) diminuait de 6 % par tranche de 500 kilocalories d’activité physique par semaine.
127. Lindström J, Ilanne-Parikka P, Peltonen M, Aunola S, Eriksson JG, Hemiö K, et al. Sustained reduction in the incidence of type 2 diabetes by lifestyle
intervention: follow-up of the Finnish Diabetes Prevention Study. Lancet 2006;368(9548):1673-9.
128. Manson JE, Rimm EB, Stampfer MJ, Colditz GA, Willett WC, Krolewski AS, et al. Physical activity and incidence of non-insulin-dependent diabetes
mellitus in women. Lancet 1991;338(8770):774-8.
129. Helmrich SP, Ragland DR, Leung RW, Paffenbarger RS. Physical activity and reduced occurrence of non-insulin-dependent diabetes mellitus.
N Engl J Med 1991;325(3):147-52.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 87
Étude de Framingham130
Descriptif de l’étude
La cohorte de la Framingham Heart Study comprenait 5 209 sujets (dont 46 % d’hommes) résidant à Framingham, âgés de
28 à 62 ans, inclus entre 1948 et 1951. La cohorte a été suivie pendant 46 ans tous les 2 ans, avec analyse des événements
cardiovasculaires et des décès (interrogatoire détaillé, examen clinique et tests biologiques).
L’objectif du suivi de la cohorte de Framingham était l’identification des facteurs et caractéristiques qui contribuent au déve-
loppement de maladies cardiovasculaires.
Résultats
L’étude de Framingham a montré que, dans une population non sélectionnée de sujets âgés de 50 ans, l’espérance de vie
sans diabète est augmentée par rapport à des sujets sédentaires de :
●● 2,3 ans pour des sujets modérément actifs ;
●● 4,2 ans pour des sujets très actifs.
130. Jonker JT, de Laet C, Franco OH, Peeters A, Mackenbach J, Nusselder WJ. Physical activity and life expectancy with and without diabetes: life
table analysis of the Framingham Heart Study. Diabetes Care 2006;29(1):38-43.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 88
Score EPICES de précarité
Le score Epices a été construit à l’aide d’un questionnaire socioéconomique administré dans un échantillon de 7 208 per-
sonnes âgées de 16 à 59 ans, examinées dans 18 centres d’examens de santé volontaires131.
Le questionnaire comportait 42 questions portant sur les différentes dimensions de la précarité : nationalité, niveau d’études,
situation professionnelle, composition du ménage, logement, protection sociale, santé perçue, revenus, loisirs, difficultés
financières, insertion sociale, recours aux soins, événements graves vécus avant 18 ans.
Une analyse factorielle des correspondances a fait ressortir un axe factoriel majeur, le long duquel s’ordonnaient des carac-
téristiques allant de l’aisance sociale (revenus élevés, diplôme élevé, contrat à durée indéterminée, propriété du logement,
etc.) à la situation la plus défavorisée (revenus faibles, absence de scolarisation, logement de fortune, difficultés pour payer
les factures, etc.).
Cet axe a été interprété comme le reflet du gradient social lié à la précarité, la position d’une personne sur cet axe consti-
tuant un indicateur quantitatif de son degré de précarité.
5. Y-a-t-il des périodes dans le mois où vous rencontrez de réelles difficultés financières à
14,80 0
faire face à vos besoins (alimentation, loyer, EDF, etc.) ?
6. Vous est-il arrivé de faire du sport au cours des 12 derniers mois ? -6,51 0
9. Au cours des 6 derniers mois, avez-vous eu des contacts avec des membres de votre
-9,47 0
famille autres que vos parents ou vos enfants ?
10. En cas de difficultés, y a-t-il dans votre entourage des personnes sur qui vous puissiez
-9,47 0
compter pour vous héberger quelques jours en cas de besoin ?
11. En cas de difficultés, y a-t-il dans votre entourage des personnes sur qui vous puissiez
-7,10 0
compter pour vous apporter une aide matérielle ?
Constante 75,14 -
Calcul du score : chaque coefficient est ajouté à la constante si la réponse à la question est oui.
131. Institut de veille sanitaire, Sass C, Moulin JJ, Guéguen R, Abric L, Dauphinot V, et al. Le score Epices : un score individuel de précarité. Construction
du score et mesure des relations avec des données de santé, dans une population de 197 389 personnes. BEH 2006;(14):93-6.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 89
Test au monofilament et questionnaire DN4
Étape préliminaire
¼¼ Appliquer d’abord le monofilament sur les mains du sujet (ou sur le coude ou le front), afin qu’il sache ce qu’il doit
ressentir.
Déroulement du test
¼¼ Appuyer le filament sur la peau et demander au patient s’il ressent la pression appliquée (oui/non) et où il la ressent (pied
droit /gauche).
¼¼ Répéter l’application deux fois au même site en intercalant un « test factice » au cours duquel le filament n’est pas appli-
qué (au total : 3 questions par site).
¼¼ La sensation de protection est conservée à chaque site si le sujet répond correctement à deux des trois applications.
Elle est absente si deux des trois réponses sont fausses : le sujet est alors considéré à risque d’ulcération.
¼¼ Encourager le sujet pendant le test.
132. Haute Autorité de Santé. Le pied de la personne âgée : approche médicale et prise en charge de pédicurie-podologie. Saint-Denis La Plaine:
HAS; 2005.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 90
Le questionnaire DN4133
La réponse positive à chaque item est cotée 1 et la réponse négative est cotée 0. Le score maximum est de 10 et le
diagnostic de la douleur neuropathique est posé à partir d’un score de 4/10.
Question 2 : La douleur est-elle associée dans la même région à un ou plusieurs des symptômes suivants :
●● fourmillements ;
●● picotements ;
●● engourdissement ;
●● démangeaisons.
Question 3 : La douleur est-elle localisée dans un territoire où l’examen clinique met en évidence les caractéristiques
suivantes :
●● hypoesthésie au toucher ;
●● hypoesthésie à la piqûre.
133. Bouhassira D, Attal N, Alchaar H, Boureau F, Brochet B, Bruxelle J, et al. Comparison of pain syndromes associated with nervous or somatic lesions
and development of a new neuropathic pain diagnostic questionnaire (DN4). Pain 2005;114(1-2):29-36.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 91
Données Entred 2007-2010 sur les pratiques de prise en charge
des sujets diabétiques
Si l’on se réfère aux recommandations françaises, l’analyse du suivi des sujets diabétiques pour la période 2006-2007134
montre que (figure 3, tableau 5) :
●● seuls 2 % des sujets diabétiques de type 2 ont bénéficié de tous les éléments de ce suivi ;
●● 12 % ont bénéficié à la fois des trois dosages annuels d’HbA1c, de la consultation ophtalmologique et d’un électro-
cardiogramme ou d’une consultation cardiologique dans l’année.
134. Institut de veille sanitaire, Robert J, Roudier C, Poutignat N, Fagot-Campagna A, Weill A, et al. Prise en charge des personnes diabétiques de type
2 en France en 2007 et tendances par rapport à 2001. BEH 2009;(42-43):455-60.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 92
Tableau 5. Analyse du respect des recommandations de suivi chez les patients diabétiques de type 2 (données du
régime général, France métropolitaine, Entred août 2006-juillet 2007*)
Données de la cohorte
Rappel (3 647 sujets diabétiques)
Examens de suivi devant être faits
des recommandations Examens Nombre
chez un sujet diabétique de type 2 % cumulé
françaises effectués cumulé de
de sujets
simultanément sujets
Recherche d’albuminurie ou
1 fois/an (a) 987 28
de protéinurie (a)
* : Institut de veille sanitaire, Robert J, Roudier C, Poutignat N, Fagot-Campagna A, Weill A, et al. Prise en charge des personnes diabétiques de
type 2 en France en 2007 et tendances par rapport à 2001. BEH 2009;(42-43):455-60.
† : sujet non traité par insuline, sans rétinopathie, avec un diabète et une tension artérielle équilibrés.
La plus importante disparité concernait le suivi de l’équilibre glycémique par des glycémies sans dosage d’HbA1c,
contrairement aux recommandations françaises qui préconisent le dosage de la glycémie pour le diagnostic et non pour le
suivi thérapeutique.
Il n’y avait pas de parallélisme entre la qualité de la surveillance de l’équilibre biologique du diabète et celle du dépistage et du
suivi des complications.
135. Dans cette étude exhaustive, sans tirage d’échantillon, le recueil, à partir des bases de données de l’Assurance maladie, des prescriptions de 1 787
médecins généralistes de la région Centre concernait leurs 37 087 sujets diabétiques (la sélection des patients reposant sur le remboursement d’un
médicament antidiabétique oral pendant l’année 2000).
Germanaud J, Deprez PH, Delvoye S, Gabach P, Schmitt B, Lasfargues G, et al. Une typologie des pratiques médicales comme outil de l’amélioration
de la qualité des soins. Expérience dans la prise en charge des malades diabétiques par les médecins généralistes. Rev Med Ass Mal 2003;34(2).
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 93
Tableau 6. Caractéristiques des prescriptions de suivi par les médecins de leurs patients diabétiques de type 2
Médecins de l’étude
Prescription de suivi de leur patientèle diabétique
Groupe %
Analyse des difficultés d’application des recommandations par les médecins traitants
Le diabète de type 2 est, pour le médecin traitant, une maladie chronique dont l’évolution dépend autant de la qualité du
suivi médical que du comportement du malade.
¼¼ Pour les médecins généralistes (données de l’étude Entred 2007136) : la principale difficulté rencontrée dans la prise en
charge du diabète était l’absence d’adhésion de leurs patients aux recommandations concernant l’alimentation (un
problème pour 65 % des médecins) et l’activité physique (64 %), puis la disponibilité d’un diététicien (43 %). Le besoin
d’un soutien psychologique des patients était considéré comme une difficulté supplémentaire par 17 % des médecins.
¼¼ 23 % des médecins spécialistes et 5 % des médecins généralistes déclaraient assurer pour la majorité de leurs
patients diabétiques des consultations dédiées à l’éducation thérapeutique.
¼¼ Parmi les freins au développement d’une démarche éducative, les médecins généralistes citaient le manque de
temps (76 %), le manque de professionnels et de structures relais (39 % et 40 %), l’absence d’intérêt de leur patient
pour cette démarche (33 %), le manque de formation (26 %) et le manque de matériel adapté (21 %).
Pour info
Il a été estimé que l’insuffisance du recours au dépistage de la rétinopathie diabétique était multifactorielle :
• manque d’information des sujets diabétiques sur le risque de complications oculaires et sur l’intérêt d’un suivi
régulier ;
• difficultés d’accès aux ophtalmologistes compte tenu de leur répartition géographique hétérogène (temps nécessaire
à l’obtention d’un rendez-vous, distance entre le cabinet et le domicile), des coûts générés par la consultation ;
• précarité :
• gêne occasionnée par les gouttes oculaires, peur de découvrir un problème visuel, sentiment d’inutilité ;
• sensibilisation insuffisante des médecins traitants.
136. Institut de veille sanitaire, Fournier C, Gautier A, Attali C, Bocquet-Chabert A, Mosnier-Pudar H, et al. Besoins d’information et d’éducation des
personnes diabétiques, pratiques éducatives des médecins, étude Entred, France, 2007. BEH 2009;(42-43):460-4.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 94
Liste des publications de la HAS sur le Diabète
Recommandations
« suivi du patient diabétique de type 2 à l’exclusion du suivi des complications (1999) » ;
´´
« stratégie de prise en charge du patient diabétique de type 2 à l’exclusion de la prise en charge des complications
´´
(2000) » ;
« principes de dépistage du diabète de type 2 (2003) » ;
´´
« dépistage de la rétinopathie diabétique par lecture différée de photographies du fond d’oeil (2010) » ;
´´
« interprétation des photographies du fond d’oeil, suite à une rétinographie avec ou sans mydriase (2007) » ;
´´
« séances de prévention des lésions des pieds chez le patient diabétique, par le pédicure-podologue (2007) » ;
´´
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 95
Littérature source
Conformément à la méthode définie pour l’actualisation des référentiels de pratiques des Centres d’examens de santé, il a
été décidé de regrouper les références utilisées pour élaborer le référentiel dans le tableau « Littérature source » en fin de
document, sans les citer au fil du texte.
¼¼ Les données chiffrées sont issues notamment des documents de l’InVS, de l’INSERM.
¼¼ Pour les données non issues d’un des rapports listés dans le tableau « Littérature source », une note de bas de page
précise la référence ad hoc.
L’actualisation du référentiel de pratiques ne fait pas appel à une lecture critique de la littérature selon la méthode
traditionnellement en usage à la HAS. Conformément au guide méthodologique prédéfini, la recherche a été centrée sur les
recommandations issues de la HAS, de l’Ansm (anciennement Afssaps) publiées au cours des 10 dernières années (2002-
2013), complétée des rapports suivants : guide ALD de la HAS, rapports d’étude d’évaluation des technologies de santé de la
HAS, rapports d’évaluation des programmes et politiques de santé publique de la HAS, conférences de consensus, auditions
publiques, rapports issus de l’InVS.
Littérature utilisée pour l’actualisation du référentiel de pratique des CES sur le dépistage et la prévention du diabète et
des maladies liées au diabète
Origine Année de publication Type Titre
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 96
Origine Année de publication Type Titre
MSSS 2009 Plaquette d’information ? Coup d'œil sur l'alimentation de la personne diabétique
ALD : Affection longue durée ; Alfediam : Association de langue française pour l’étude du diabète et des maladies métaboliques ; ANAES : Agence
nationale d’accréditation et d’évaluation en santé ; DGS : Direction générale de la santé ; Fiche BUTS : Fiche Bon usage des technologies de santé ;
FID : Fédération internationale du diabète ; HAS : Haute Autorité de Santé ; HCSP : Haut conseil de la santé publique ; IDF : International Diabetes
Federation ; IGAS : Inspection générale des affaires sociales ; Inserm : Institut national de la santé et de la recherche médicale ; InVS : Institut de
veille sanitaire ; MSSS : Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec ; WHO : World Health Organization.
Actualisation du référentiel de pratiques de l’EPS – Prévention et dépistage du diabète de type 2 et des maladies liées au diabète | 97
Ce référentiel est téléchargeable
sur www.has-sante.fr